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Attentat contre Ronald Reagan : l’Amérique ébranlée

Il est des jours où l’on ne devrait pas sortir de chez soi. Ce 30 mars 1981, à 14 h 25, le président des États-Unis quitte l’hôtel Hilton, à Washington, en faisant la grimace. Le discours qu’il vient d’adresser à son auditoire, les représentants des syndicats des ouvriers du bâtiment affiliés à l’AFL-CIO, vibrant éloge de l’initiative privée et des coupes dans les budgets publics, a été accueilli avec une froide réserve.

Dix semaines après son entrée à la Maison-Blanche, Ronald Reagan, confronté à une Chambre des représentants hostile, ne sait toujours pas comment appliquer son programme de rupture avec l’État interventionniste. Alors qu’il se prépare à monter dans sa voiture, un des journalistes présents devant l’hôtel l’interpelle. Par réflexe, le président se redresse et se tourne vers lui. Pour le tireur embusqué dans la foule, l’angle de tir est parfait : à 14 h 27, il tire six balles dans sa direction.

« Qu’est-ce que… ? », grommelle le président, qui ne peut terminer sa phrase. L’agent du Secret Service Jerry Parr le jette dans le véhicule et hurle au chauffeur : « On dégage ! » Derrière lui, Timothy McCarthy, également du Secret Service, qui, à la première détonation, a fait rempart de son corps pour protéger le président, gît sur le trottoir, de même que le chargé de presse à la Maison-Blanche, Jim Brady, touché à la tête, et un policier, Thomas Delahanty, atteint au cou.

Pour le tireur embusqué dans la foule, l’angle de tir est parfait : à 14 h 27, il tire six balles dans sa direction.

Dans la limousine présidentielle, Jerry Parr croit d’abord que le président est indemne, avant de le voir cracher du sang. « Rawhide down ! » (“Fouet-de-cuir touché !”), hurle-t-il dans la radio, en utilisant le nom de code attribué par les services secrets à l’ancien acteur de western.

Au lieu de filer vers la Maison-Blanche, toute proche, le chauffeur fonce vers l’hôpital universitaire George-Washington, à quelques minutes. Reagan peine de plus en plus à respirer. Il est alors convaincu que l’agent Parr lui a cassé une côte qui a perforé un poumon en se jetant sur lui. À l’arrivée aux urgences, après s’être extrait de sa voiture, le président, comme à son habitude, remonte son pantalon et reboutonne sa veste, puis insiste pour marcher seul. Mais au bout de quelques pas, il s’effondre, les yeux révulsés : « Mes jambes étaient devenues du caoutchouc », racontera-t-il.

L’équipe médicale croit d’abord à une crise cardiaque et parvient à le stabiliser. À l’examen, les médecins découvrent la blessure causée par une balle entrée sous l’aisselle gauche. Une radio montre qu’elle est logée près du cœur. Il faut opérer sans attendre.

“Mais qui tient la boutique ?”, plaisante Ronald Reagan

À la Maison-Blanche, pendant ce temps, c’est la panique. La nouvelle administration n’est en place que depuis le 20 janvier, date de la cérémonie d’investiture. James Baker, le chief of staff (directeur de cabinet), et son adjoint, Mike Deaver, se sont précipités à l’hôpital avec le conseiller Ed Meese. « Mais qui tient la boutique ? », plaisante, en les voyant, Reagan peu avant son anesthésie.

Les services de renseignements américains ont repéré, ces dernières heures, des sous-marins nucléaires soviétiques à une proximité anormale des côtes américaines.

Le vice-président, George Bush, se trouve alors à bord d’un avion au-dessus du Texas. Le secrétaire d’État, Alexander Haig, convoque dans la Situation Room de la Maison-Blanche une réunion d’urgence des principaux responsables de la sécurité nationale. Tous se posent la même question : et si c’était un coup des Soviétiques ? Les services de renseignements américains ont repéré, ces dernières heures, des sous-marins nucléaires soviétiques à une proximité anormale des côtes américaines.

Un flottement saisit la toute nouvelle équipe gouvernementale. Dans la salle de presse, les journalistes se font insistants : avec le président en salle d’opération et le vice-président hors de la capitale, qui dirige le pays ? « I am in control here » (“Je suis aux manettes”), dit Haig. Il veut rassurer, mais provoque l’effet inverse. Car, si le président est dans l’incapacité de gouverner, c’est bien au vice-président que le pouvoir doit aller. Sinon, au président de la Chambre des représentants.

L’individu qui a tenté de tuer Ronald Reagan a été aussitôt arrêté. Les agents de renseignements l’emmènent vers une destination inconnue avec un luxe de précautions. Tous ont en tête le précédent de Lee Harvey Oswald, l’assassin de John Kennedy, abattu dans des circonstances troubles devant les caméras, avant d’avoir pu expliquer les raisons de son geste. Mais, très vite, l’hypothèse d’un complot est écartée. John Warnock Hinckley a tiré sur le président afin d’impressionner l’actrice Jodie Foster pour laquelle ce jeune Texan de 25 ans a développé une obsession maladive et qu’il accable de missives enflammées.

L’enquête dira que le déséquilibré avait tenté d’approcher, en vain, le président Jimmy Carter, quelques mois plus tôt. C’est en lisant dans le journal l’emploi du temps de Reagan qu’il s’est rendu devant le Hilton, armé d’un revolver calibre 22.

À l’hôpital, Reagan fait du Reagan et affiche, entre deux blagues, le courage d’un vieux cow-boy que rien ne peut atteindre. À sa femme, Nancy, accourue à son chevet, il dit, faussement désinvolte : « Chérie, j’ai oublié de me baisser. » Aux chirurgiens qui vont l’opérer, il lance : « J’espère que vous êtes tous républicains. » Et le médecin en chef de lui rétorquer : « Aujourd’hui, monsieur le Président, nous sommes tous républicains. »

Sa résistance physique impressionne ses médecins

Quatre présidents ont été assassinés depuis la fondation des États-Unis : Abraham Lincoln, en 1865, James Garfield, en 1881, William McKinley, en 1901, John Kennedy, en 1963. Si Ronald Reagan déploie une impressionnante résistance physique, les médecins doivent aller vite.

Le Dr Ben Aaron extrait la balle, aplatie parce qu’elle a ricoché sur la voiture blindée avant de pénétrer l’organisme ; il suture une artère et vérifie qu’aucun autre dommage interne n’a été causé. Le président est sauvé. Dans une salle de repos, il reprend conscience vers 19 h 30.

On l’a intubé. Il communique en écrivant sur une ardoise. Sa nuit sera agitée, mais, avant l’aube, le médecin juge son état suffisamment stabilisé pour retirer le tube qui l’aide à respirer. Le lendemain, dans la matinée, James Baker lui apporte pour signature un décret mettant fin aux subventions à l’industrie laitière. Le monde doit savoir que le président continue à gouverner.

« Je suis rentré en marchant, je sortirai en marchant. »

Le 11 avril, jour de sortie de l’hôpital, douze jours après l’attentat, Ronald Reagan refuse le fauteuil roulant qu’on lui propose : « Je suis rentré en marchant, je sortirai en marchant. » Son rétablissement sera plus lent que ce que prévoyaient ses porte-parole. Le policier Delahanty et l’agent McCarthy se rétabliront également. Mais James Brady, lui, restera paralysé. Ce solide républicain passera les dernières années de sa vie à militer pour un contrôle plus strict du port d’arme.

L’épreuve a changé Ronald Reagan. Échapper de peu, comme par miracle, à la mort, c’est, à ses yeux, la preuve que la Providence l’a désigné pour une mission qui dépasse sa propre existence. « Quoi qu’il arrive désormais, écrira-t-il dans son journal intime, je dois ma vie à Dieu et je vais essayer de le servir dans la mesure de mon possible. »

Le courage de cet homme de 70 ans a ému l’Amérique…

Très vite, ce regain de foi sera mis au service d’un but qui paraît alors insurmontable : détruire le communisme et anéantir « l’empire du Mal ». La First Lady est profondément bouleversée par l’attentat : « Durant le reste de sa présidence, à chaque fois qu’il quittait la Maison-Blanche, c’est comme si mon cœur s’arrêtait de battre jusqu’à son retour », dira-t-elle. Elle ira jusqu’à consulter un astrologue pour, en liaison avec le secrétariat du président, fixer les jours propices où celui-ci peut voyager et ceux, néfastes, où il doit rester à son bureau.

Le pays aussi a changé. Le courage de cet homme de 70 ans face à l’épreuve a ému l’Amérique. Dans les sondages Gallup, la popularité du chef de l’État atteint 68 % au mois de mai. Et lorsqu’un jury, en juin 1982, à l’issue d’une longue bataille entre psychiatres, juge Hinck-ley “non coupable” en raison de son état mental, huit Américains sur dix se déclarent scandalisés par le verdict. Hinckley est interné dans un établissement psychiatrique.

Ronald Reagan va utiliser au mieux cet état de grâce. Le 28 avril 1981, lors de son discours de rentrée devant le Congrès, son premier acte public depuis l’attentat, il reçoit une ovation ininterrompue, longue de plusieurs minutes, de la part des parlementaires qui n’ont désormais d’autre choix que de consentir au projet de grande réforme fiscale du républicain. La révolution conservatrice est lancée. Plus tard, l’acteur y trouvera motif à plaisanterie : « Cet accueil valait presque le coup de se faire tirer dessus. »

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France24 - World

Climate resilience and a fair energy transition: two major issues for the African continent

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Issued on: 16/06/2022 - 18:18Modified: 16/06/2022 - 18:19

African Development Bank

Today the African continent faces two significant challenges. It’s the continent that’s the most affected by rising temperatures, and at the same time, 600 million Africans still don’t have access to electricity.

The African Development Bank Group held its Annual Meetings from the 23rd to 27th of May in Accra, Ghana, regarding two major topics: climate resilience and a fair energy transition in Africa. A topical choice from last year’s COP26 in Glasgow, Scotland, and the COP27, next November in Sharm el-Sheikh, Egypt.

The Bank’s governors shared their experiences regarding the challenges of climate change and energy transition their countries face. They also detailed the measures to address the issue’s current situation and solutions.

Africa emits only 3% of greenhouse gases, but:

  • Africa is the continent most affected by rising temperatures. A global increase of 2 degrees Celsius could translate into an increase of 3.6 degrees in parts of Africa.
  • Rising sea levels are a threat, particularly for coastal countries in West Africa.
  • 35 of the 45 countries most vulnerable to climate change are in sub-Saharan Africa.
  • From 2020 to 2030, Africa’s climate change needs could amount to $331 billion.
  • Africa receives only 3% of total global climate finance flows.

Africa must successfully carry out its energy transition because:

  • The continent is home to 20% of the world’s population and accounts for only 6% of global energy demand.
  • Six hundred million Africans still do not have access to electricity.
  • 600,000 deaths are caused yearly by household air pollution, including poor-quality fuels used for heating and cooking.
  • 2-4% of Africa’s GDP is cut yearly due to energy supply problems and recurrent power cuts.
  • To meet its aspirations, the continent must double its energy production capacity between 2020 and 2040.

Climate justice

The African Development Bank Group’s 2022 Meetings took place for five days in the Ghanaian capital - and for the first time in person since 2019. Some 3,000 delegates from its 54 African and 27 non-African member states were in attendance. At the event, Nigerian President Akinwumi Adesina emphasized that the Bank will have doubled its climate change budget to $25 billion by 2025. The AfDB, which also stopped financing coal mining last year, is committed to helping reduce greenhouse gas emissions on the continent. Akinwumi Adesina also insisted on climate justice between Northern and African countries. Kenneth Ofori-Atta, Ghana’s Minister of Finance, concluded: “Let’s have the courage to move the climate change program forward and support countries with climate strategies for green and inclusive growth.”

Here are some examples of the initiatives underway for the next edition of the African Development Bank Group’s Annual Meetings, scheduled for May 2023 in Sharm el-Sheikh, Egypt. 

AfDB, a pioneering role

The African Development Bank did not wait for the big gathering in Accra to act. Here are three examples of the projects it has undertaken.

On climate resilience: 100 million hectares of degraded land will be rehabilitated along a corridor 8,000 km long and 15 km wide across the African continent. This will remove 250 million tonnes of carbon dioxide and create 10 million green jobs by 2030.

Another priority for the AfDB is the Youth ADAPT programme, with a budget of US$1 million. This is a competition for young entrepreneurs that rewards developing innovative solutions to adapt to climate change and create green jobs. Regarding energy transition, $20 billion has been invested in producing 10,000 megawatts of solar energy, which will benefit 250 million people in the Sahel region, from Senegal to Ethiopia. 

Ghana goes solar

On the sidelines of the Annual Meetings, the government of Ghana signed a grant agreement with the African Development Fund and a loan with the Swiss government for a solar photovoltaic mini-grid and net metering project. Net metering is the difference between the energy you produce and do not use but is still used by your supplier and your consumption.

The funding from the Swiss government will be explicitly used to support the development of Ghana’s existing net metering programme and to deploy 12,000 solar photovoltaic systems for SMEs and households. The project, which is expected to cost US$ 85.88 million, will reduce greenhouse gas emissions by 0.779 million tonnes of CO2 per year and create up to 2,865 jobs during the construction phase, 30% of which will be reserved for women and youth.

Nothing but water

By the end of 2024, Mozambique is expected to complete the financing for constructing the Mphanda Nkuwa dam in Tete province, a region that is desperately short of electricity. The turbulent Zambezi River will power the 1,500-megawatt hydroelectric plant. It will be complemented by 1,300 km of high-voltage lines. The cost of the project is USD 4.5 billion. Commissioning is expected in 2031.

The shoes that never wear out

Climate resilience also involves individual and private initiatives. For example, Nigerian, Yewande Adebowale, has set up a company to produce shoes from plastic waste. The brand is called “Salubata”, which means “shoes that never wear out” in Yoruba. Each “Salubata” shoe purchased eliminates over 12.6 kg of CO2 from the environment.

Renewable energy: Africa’s potential in crucial figuresSolar: 10,000 gigawattsHydroelectric: 350 gigawattsWind: 110 gigawattsGeothermal: 15 gigawatts

    Learn more about African Development Bank's projects and operations at afdb.org/en

    Discover the dedicated Eye on Africa on climate change: Crisis and opportunities for Africa

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    Artillerie : Arquus dévoile une nouvelle version du Sherpa Light, dotée d’un mortier rayé de 120 mm

    par Laurent Lagneau · 14 juin 2022

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    Alors que l’armée de Terre attend la livraison des 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon en version MEPAC [Mortier Embarqué Pour l’Appui au Contact] destinés à ses régiments d’artillerie, Arquus a dévoilé, à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, la version « Advanced Mobile Mortar » [A2M] de son véhicule tactique léger 4×4 Sherpa Light, mise au point avec concours de Thales et de l’espagnol NTGS.

    Dans le détail, ce Sherpa A2M se compose du système de mortier déployable à visée automatique « Alakran » de NTGS et du mortier rayé embarqué de 120 mm de type 2R2M [Rifled, Recoiled, Mounted Mortar] qui, fourni par Thales, est trois fois plus précis qu’un mortier à âme lisse.

    D’ailleurs, souligne Arquus, « en raison de cette efficacité et de cette précision supérieures », le Sherpa A2M peut « obtenir des effets opérationnels similaires avec beaucoup moins de tirs », avec « environ 4 fois moins de coups nécessaires que pour un mortier à âme lisse ». Pour rappel, le Griffon MEPAC sera également doté du 2R2M.

    La portée du 2R2M est comprise entre 8 et 13 km selon le type de munitions utilisées [classiques ou propulsées]. Celle-ci sera de 15 à 17 km une fois que Thales aura achevé le développement de la MGM [munition guidée de mortier]. Doté d’un tourelleau téléopéré Hornet armé d’une mitrailleuse de 7,62 mm pour assurer son autoprotection, le Sherpa A2M peut transporter jusqu’à 40 obus de 120 mm stockés à l’arrière. Voire plus puisqu’il est possible d’en loger dans la cabine si nécessaire.

    Avec sa mobilité et la rapidité de la mise en batterie de son mortier, le Sherpa A2M peut être utilisé pour harceler l’adversaire ou plus, simplement, pour fournir un appui-feu aux unités d’infanterie. Le tout sans s’exposer à d’éventuels tirs de contre-batterie. La « grande mobilité et la protection du Sherpa garantissent de très hautes performances en tout-terrain et dans un environnement contesté », assure l’industriel.

    « Le Sherpa A2M est une réponse adéquate aux défis tactiques rencontrés par l’artillerie dans la guerre de haute intensité [mobilité, protection, appui rapproché aux troupes et options de contre-batterie mobile] pour la fraction du prix d’un canon automoteur », souligne Arquus. À noter que les Sherpa Light déjà en service peuvent être modifiés en porte-mortier… Ce qui permet de renforcer significativement les capacités en matière d’artillerie à moindre coût.

    Artillerie : Arquus dévoile une nouvelle version du Sherpa Light, dotée d’un mortier rayé de 120 mm

    par Laurent Lagneau · 14 juin 2022

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    Alors que l’armée de Terre attend la livraison des 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon en version MEPAC [Mortier Embarqué Pour l’Appui au Contact] destinés à ses régiments d’artillerie, Arquus a dévoilé, à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, la version « Advanced Mobile Mortar » [A2M] de son véhicule tactique léger 4×4 Sherpa Light, mise au point avec concours de Thales et de l’espagnol NTGS.

    Dans le détail, ce Sherpa A2M se compose du système de mortier déployable à visée automatique « Alakran » de NTGS et du mortier rayé embarqué de 120 mm de type 2R2M [Rifled, Recoiled, Mounted Mortar] qui, fourni par Thales, est trois fois plus précis qu’un mortier à âme lisse.

    D’ailleurs, souligne Arquus, « en raison de cette efficacité et de cette précision supérieures », le Sherpa A2M peut « obtenir des effets opérationnels similaires avec beaucoup moins de tirs », avec « environ 4 fois moins de coups nécessaires que pour un mortier à âme lisse ». Pour rappel, le Griffon MEPAC sera également doté du 2R2M.

    La portée du 2R2M est comprise entre 8 et 13 km selon le type de munitions utilisées [classiques ou propulsées]. Celle-ci sera de 15 à 17 km une fois que Thales aura achevé le développement de la MGM [munition guidée de mortier]. Doté d’un tourelleau téléopéré Hornet armé d’une mitrailleuse de 7,62 mm pour assurer son autoprotection, le Sherpa A2M peut transporter jusqu’à 40 obus de 120 mm stockés à l’arrière. Voire plus puisqu’il est possible d’en loger dans la cabine si nécessaire.

    Avec sa mobilité et la rapidité de la mise en batterie de son mortier, le Sherpa A2M peut être utilisé pour harceler l’adversaire ou plus, simplement, pour fournir un appui-feu aux unités d’infanterie. Le tout sans s’exposer à d’éventuels tirs de contre-batterie. La « grande mobilité et la protection du Sherpa garantissent de très hautes performances en tout-terrain et dans un environnement contesté », assure l’industriel.

    « Le Sherpa A2M est une réponse adéquate aux défis tactiques rencontrés par l’artillerie dans la guerre de haute intensité [mobilité, protection, appui rapproché aux troupes et options de contre-batterie mobile] pour la fraction du prix d’un canon automoteur », souligne Arquus. À noter que les Sherpa Light déjà en service peuvent être modifiés en porte-mortier… Ce qui permet de renforcer significativement les capacités en matière d’artillerie à moindre coût.

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    Alors que l’armée de Terre attend la livraison des 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon en version MEPAC [Mortier Embarqué Pour l’Appui au Contact] destinés à ses régiments d’artillerie, Arquus a dévoilé, à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, la version « Advanced Mobile Mortar » [A2M] de son véhicule tactique léger 4×4 Sherpa Light, mise au point avec concours de Thales et de l’espagnol NTGS.

    Dans le détail, ce Sherpa A2M se compose du système de mortier déployable à visée automatique « Alakran » de NTGS et du mortier rayé embarqué de 120 mm de type 2R2M [Rifled, Recoiled, Mounted Mortar] qui, fourni par Thales, est trois fois plus précis qu’un mortier à âme lisse.

    D’ailleurs, souligne Arquus, « en raison de cette efficacité et de cette précision supérieures », le Sherpa A2M peut « obtenir des effets opérationnels similaires avec beaucoup moins de tirs », avec « environ 4 fois moins de coups nécessaires que pour un mortier à âme lisse ». Pour rappel, le Griffon MEPAC sera également doté du 2R2M.

    La portée du 2R2M est comprise entre 8 et 13 km selon le type de munitions utilisées [classiques ou propulsées]. Celle-ci sera de 15 à 17 km une fois que Thales aura achevé le développement de la MGM [munition guidée de mortier]. Doté d’un tourelleau téléopéré Hornet armé d’une mitrailleuse de 7,62 mm pour assurer son autoprotection, le Sherpa A2M peut transporter jusqu’à 40 obus de 120 mm stockés à l’arrière. Voire plus puisqu’il est possible d’en loger dans la cabine si nécessaire.

    Avec sa mobilité et la rapidité de la mise en batterie de son mortier, le Sherpa A2M peut être utilisé pour harceler l’adversaire ou plus, simplement, pour fournir un appui-feu aux unités d’infanterie. Le tout sans s’exposer à d’éventuels tirs de contre-batterie. La « grande mobilité et la protection du Sherpa garantissent de très hautes performances en tout-terrain et dans un environnement contesté », assure l’industriel.

    « Le Sherpa A2M est une réponse adéquate aux défis tactiques rencontrés par l’artillerie dans la guerre de haute intensité [mobilité, protection, appui rapproché aux troupes et options de contre-batterie mobile] pour la fraction du prix d’un canon automoteur », souligne Arquus. À noter que les Sherpa Light déjà en service peuvent être modifiés en porte-mortier… Ce qui permet de renforcer significativement les capacités en matière d’artillerie à moindre coût.

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    Alors que l’armée de Terre attend la livraison des 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon en version MEPAC [Mortier Embarqué Pour l’Appui au Contact] destinés à ses régiments d’artillerie, Arquus a dévoilé, à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, la version « Advanced Mobile Mortar » [A2M] de son véhicule tactique léger 4×4 Sherpa Light, mise au point avec concours de Thales et de l’espagnol NTGS.

    Dans le détail, ce Sherpa A2M se compose du système de mortier déployable à visée automatique « Alakran » de NTGS et du mortier rayé embarqué de 120 mm de type 2R2M [Rifled, Recoiled, Mounted Mortar] qui, fourni par Thales, est trois fois plus précis qu’un mortier à âme lisse.

    D’ailleurs, souligne Arquus, « en raison de cette efficacité et de cette précision supérieures », le Sherpa A2M peut « obtenir des effets opérationnels similaires avec beaucoup moins de tirs », avec « environ 4 fois moins de coups nécessaires que pour un mortier à âme lisse ». Pour rappel, le Griffon MEPAC sera également doté du 2R2M.

    La portée du 2R2M est comprise entre 8 et 13 km selon le type de munitions utilisées [classiques ou propulsées]. Celle-ci sera de 15 à 17 km une fois que Thales aura achevé le développement de la MGM [munition guidée de mortier]. Doté d’un tourelleau téléopéré Hornet armé d’une mitrailleuse de 7,62 mm pour assurer son autoprotection, le Sherpa A2M peut transporter jusqu’à 40 obus de 120 mm stockés à l’arrière. Voire plus puisqu’il est possible d’en loger dans la cabine si nécessaire.

    Avec sa mobilité et la rapidité de la mise en batterie de son mortier, le Sherpa A2M peut être utilisé pour harceler l’adversaire ou plus, simplement, pour fournir un appui-feu aux unités d’infanterie. Le tout sans s’exposer à d’éventuels tirs de contre-batterie. La « grande mobilité et la protection du Sherpa garantissent de très hautes performances en tout-terrain et dans un environnement contesté », assure l’industriel.

    « Le Sherpa A2M est une réponse adéquate aux défis tactiques rencontrés par l’artillerie dans la guerre de haute intensité [mobilité, protection, appui rapproché aux troupes et options de contre-batterie mobile] pour la fraction du prix d’un canon automoteur », souligne Arquus. À noter que les Sherpa Light déjà en service peuvent être modifiés en porte-mortier… Ce qui permet de renforcer significativement les capacités en matière d’artillerie à moindre coût.

    L'Humanité

    Libéraliser : abus de langage

    Tribune

    Louis-Albert Serrut

    Louis-Albert Serrut Auteur, essayiste

    La « libéralisation », colportée par les adeptes du capitalisme et néolibéraux, reprise sans réserve par les médias, est une notion vague mais un des arguments qui servent les intérêts du capital. Avec d’autres, comme productivité, croissance, rentabilité, concurrence, management, etc., le terme est enseigné dans les écoles d’économie, de commerce, de management, de marketing. La propagande capitaliste est au service de son idéologie creuse, qu’elle nourrit pour lui donner consistance. L’emploi du mot est à présent admis, jusqu’à ceux-là mêmes qui critiquent le capitalisme ; l’usage de « libéralisation » devient général. C’est le résultat d’une propagande bien conduite, avec les moyens d’information et de communication que contrôlent les puissances d’argent. Cela permet de dissimuler la réalité et les implications du mot, plus sûrement encore dès qu’il n’a plus de contradicteur.

    « Libéralisation » n’est pas libérer. Compris au sens de permettre l’exercice de la liberté, d’agir, de faire, d’entreprendre, d’inventer, il revient à la possibilité d’exprimer le talent de chacun. Mais ce n’est pas ce sens-là que le terme véhicule dans son usage courant. Il s’agit bien plutôt de permettre le contrôle, d’accaparer, par le capital, des biens ou services qui relèvent du bien ­public, des biens communs. La « ­libéralisation » des lignes de bus de la région ­parisienne est actée dans le cadre d’une ouverture à la concurrence des services publics de transport. Les lignes attribuées à des opérateurs privés confirment la ­nature du processus, qu’il convient mieux de nommer « privatisation ». Des sociétés privées vont exploiter les lignes les plus fréquentées après avoir obtenu que les investissements soient à la charge des contribuables. L’électricité produite par le service ­public d’énergie EDF l’est grâce aux investissements publics. Au nom de la concurrence, EDF est contrainte à vendre sa production au-dessous de son coût de production à des entreprises privées qui, fortes de cet avantage économique, la concurrencent directement. L’opération revient à transférer le service rendu par un bien public à des intérêts particuliers.

    La « libéralisation » capitalistique, qui voudrait paraître positive, opère ainsi sous l’argument de la libre concurrence. Pourtant, celle-ci n’a jamais ­démontré son utilité pour le bien commun, le bien-être des citoyens et le service des usagers concernés. Les quelques exemples ci-dessus confirment qu’il s’agit d’opérations de privatisation, c’est-à-dire d’accaparement de biens communs par quelques-uns dans leur intérêt­ particulier. Il est donc nécessaire de chasser ce mot « libéralisation » du vocabulaire pour lui substituer le mot « privatisation », qui rend bien mieux compte de la réalité­ qu’il s’agit de nommer. 

    services publicslibéralisme
    BBC

    Could flat tyres soon be a thing of the past?

    By Russell HottenBusiness reporter, BBC News

    The sight of a car limping along on a near-flat tyre, or a roadside wheel change are still common.

    So is the expense of replacing tyres that have worn out prematurely, perhaps because the driver may not have been checking the pressure as regularly as they should.

    Sometimes it's difficult not to feel tyres are a car's weak link. But is this about to change?

    Is it the end of the black rubber air-filled doughnut first used on vehicles in the 1890s - a product designed to be indestructible, and therefore not easy to recycle?

    On a test track in Luxembourg, a Tesla Model 3 is twisting through tight corners, accelerating rapidly, and doing emergency stops. Standard stuff. What's remarkable, though, is the car is sitting on four airless tyres - made by Goodyear, the US manufacturer.

    Special plastic spokes, support a thin, reinforced rubber tread. The spokes flex and contort as the car goes through its paces.

    Michael Rachita, Goodyear's senior program manager for non-pneumatic tyres (NPTs), is upfront about the limitations: "There will be noise, and some vibration. We're still learning how to soften the ride. But we think you'll be surprised at the performance." He wasn't wrong.

    Electric cars and autonomous mobility are changing tyre needs. Delivery firms and shuttle services want products that are low-maintenance, puncture-proof, recyclable, and have sensors that map road conditions.

    Car sharing and ride hailing, rather than ownership, are rising in cities. A car with a flat tyre, is a car not making money.

    Mr Rachita says: "While air-filled tyres will always have their place, a mixture of solutions is needed. As we move into a world where autonomous vehicles are becoming more common and many cities are offering transport-as-a-service strategies, having a maintenance-free tyre is hugely important."

    At Goodyear's labs, the tyres are tested for 24 hours at a time, under different loads and speeds. That's thousands of miles non-stop. Some spokes deform, some break, but the structures continue to perform safely, Mr Rachita says. "It's test-learn, test-learn," he says. "But we're at a stage that's given us a huge amount of confidence. This is the real deal."

    Goodyear rival, Michelin, has been working with General Motors (GM) on airless tyres since 2019. In February there were media reports that Michelin's Unique Puncture-proof Tire System (Uptis) could debut on a new Chevrolet Bolt electric car being planned by GM, possibly as early as 2024.

    Uptis tyres are made of high-strength resin embedded with fiberglass and composite rubber (for which Michelin has filed 50 patents) to create a mesh structure that surrounds an aluminium wheel.

    Cyrille Roget, a scientific and innovation expert at the French tyre maker, won't confirm the Bolt reports, but tells the BBC Michelin will have more to say later this year.

    Michelin has been a market leader in airless wheels. Its Tweel (tyre-wheel) has been around since 2005 and is used on slow-moving vehicles, such as farm equipment.

    Optimising the technology for road vehicles is, however, a totally different challenge, Mr Roget says: "We have 130 years of experience and knowledge in perfecting inflatable structures like pneumatic tyres. Airless technology is very recent."

    Uptis, though, is just a step to something bigger. The company that gave us the pumped-up Michelin Man logo, has a multi-year plan, to create a tyre that is airless, connected, 3D-printed and made entirely of materials that can be melted down and re-used.

    Apart from occasional re-treads, it would be zero-maintenance, according to Michelin.

    Heavy battery weight means airless structures are particularly suited to electric vehicles. "You can carry more load with a more compliant feel than in an air tyre," Mr Rachita says.

    On the other hand, airless tyres have a greater contact patch with the road, increasing the drag. This rolling resistance uses more energy to drive the tyres forward - with implications for battery life and range.

    And then there's noise - the hum of rubber-on-road.

    "With engine sound removed on an electric car, tyres become the dominant source of noise," says Matt Ross, editor-in-chief of Tire Technology International.

    In addition, the rigidity of plastic spokes transmits more vibration through the suspension. Drivers long used to the response and performance of air tyres could take some convincing, he feels.

    More important than consumer perception, however, is what regulators decide.

    Governments will demand rigorous safety tests and a standardisation of rules. And tyre makers will need to invest heavily in new manufacturing facilities and develop supply chains. It will take years.

    Tyre makers hope early adopters in niche areas will help drive the technology forward. "Non-pneumatic tyres (NPTs) are of particular interest to sectors like the military, disaster response, security vehicles, and specialist machinery," Klaus Kraus, head of European research and development at Hankook, tells BBC News.

    The South Korean company unveiled the latest version of its i-Flex NPT in January. Smaller than a conventional tyre, a honeycomb of interlocking polyurethane spokes is a breakthrough in coping with lateral and horizontal stresses, the company says.

    More technology of business:

    Bridgestone, the world's largest tyre maker, is interested in industrial applications in farming, mining and construction, where demand could be high from customers that see a costly loss of productivity when tyres fail.

    Airless tyres will, initially at least, carry a premium price. But the ability for regular re-treading and 3D printing could be a game changer. Maybe, some experts speculate, consumers won't even need to buy tyres outright. Instead, they'll get them free and pay-per-mile, with sensors monitoring usage.

    It's an illustration of where the technology is taking the tyre of the future, says Sosia Causeret Josten, an analyst at Goodyear's Sightline Tyre Intelligence division. As the only contact between the road and the vehicle, tyres offer huge potential.

    Perhaps, thanks to cloud computing and algorithms, connected vehicles could deliver information about where government authorities need to make road repairs or lay grit during freezing weather.

    Take another example, automatic braking systems. "If the anti-lock braking system (ABS) can tell that the vehicle is driving on half-worn summer tyres, it can react quicker. This advantage can play an important role in an autonomous future, where the vehicle has to react itself," she says.

    Not all this tech need be exclusive to airless tyres, or course. And not all manufacturers are convinced NPTs are the future. "To this day, we believe that pneumatic tyres are the best choice for most vehicles," says Denise Sperl, a director of car tyre research and development at Germany's Continental.

    Tyres will always need "to simultaneously meet multiple requirements for safety, comfort, performance and sustainability" and air-filled rubber remains the best compromise, she says.

    Continental is developing a self-inflating system where pumps and sensors in the wheel keep the pressure at optimum levels.

    Like all manufactures, the company is looking into "greener" products. Polyester from recycled plastic bottles will soon be used in its premium tyres, and both Continental and Goodyear are researching a dandelion flower that produces latex similar to rubber trees.

    But sustainable alternatives to conventional materials are available only "to a limited extent," Ms Sperl adds. Air tyres have been around so long for a reason - they do the best job. "We remain convinced of this," she says.

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    La force Barkhane a capturé un cadre important de l’État islamique au grand Sahara

    par Laurent Lagneau · 15 juin 2022

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    Étant donné qu’elle a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France ainsi que l’accord concernant le statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements], la junte malienne estime que la force Barkhane n’a plus de base légale pour poursuivre ses opérations au Mali.

    Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.

    Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur « réarticulation » au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

    Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] reste vague sur l’endroit où se trouvait ce chef jihadiste au moment de sa capture, précisant seulement que la force Barkhane a conduit une opération dans la nuit du 11 au 12 juin, « à proximité de la frontière malo-nigérienne ». A-t-elle eu lieu du côté nigérien? Ou du côté malien?

    Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.

    Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].

    Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».

    Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.

    Photo : archive

    La force Barkhane a capturé un cadre important de l’État islamique au grand Sahara

    par Laurent Lagneau · 15 juin 2022

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    Étant donné qu’elle a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France ainsi que l’accord concernant le statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements], la junte malienne estime que la force Barkhane n’a plus de base légale pour poursuivre ses opérations au Mali.

    Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.

    Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur « réarticulation » au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

    Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] reste vague sur l’endroit où se trouvait ce chef jihadiste au moment de sa capture, précisant seulement que la force Barkhane a conduit une opération dans la nuit du 11 au 12 juin, « à proximité de la frontière malo-nigérienne ». A-t-elle eu lieu du côté nigérien? Ou du côté malien?

    Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.

    Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].

    Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».

    Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.

    Photo : archive

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    Étant donné qu’elle a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France ainsi que l’accord concernant le statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements], la junte malienne estime que la force Barkhane n’a plus de base légale pour poursuivre ses opérations au Mali.

    Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.

    Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur « réarticulation » au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

    Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] reste vague sur l’endroit où se trouvait ce chef jihadiste au moment de sa capture, précisant seulement que la force Barkhane a conduit une opération dans la nuit du 11 au 12 juin, « à proximité de la frontière malo-nigérienne ». A-t-elle eu lieu du côté nigérien? Ou du côté malien?

    Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.

    Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].

    Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».

    Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.

    Photo : archive

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    Étant donné qu’elle a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France ainsi que l’accord concernant le statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements], la junte malienne estime que la force Barkhane n’a plus de base légale pour poursuivre ses opérations au Mali.

    Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.

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    Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.

    Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].

    Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».

    Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.

    Photo : archive

    France24 - World

    UN peacekeeper killed in Mali mine blast

    Issued on: 19/06/2022 - 15:44

    NEWS WIRES

    A UN peacekeeper was killed by a mine Sunday in restive northern Mali as he was participating in a patrol, the head of the UN's MINUSMA Mali force El Ghassim Wane tweeted.

    The peacekeeper was part of the Guinean contingent in MINUSMA, a MINUSMA official told AFP on condition of anonymity. "He was first wounded and died of his injuries at our hospital in Kidal," he added.

    The latest death comes amid tense negotiations on the renewal of MINUSMA's mandate. 

    175 peacekeepers of MINUSMA have died so far

    A total of 175 of its peacekeepers have died in hostile acts. 

    "Terrible news that adds to the long list of our colleagues who lost their lives during their service in Mali," Wane wrote on Twitter. 

    Attristé par la mort ce matin, à #Kidal, d’1 de nos #casquesbleus qui a sauté sur 1 #mine alors qu’il participait à 1 patrouille. Terrible nouvelle qui vient allonger la longue liste de nos collègues ayant perdu la vie dans le cours de leur service au #Mali. #ServiceandSacrifice

    June 19, 2022

     

    Improvised explosive devices (IEDs) are one of the jihadists' weapons of choice against MINUSMA as well as Malian forces. They also regularly kill civilians. 

    Mali, a poor and landlocked country in the heart of the Sahel, underwent military coups in August 2020 and May 2021. 

    The political crisis has gone hand in hand with a serious security crisis since 2012 and the outbreak of separatist and jihadist insurgencies in the north. The country is now ruled by a junta that has turned away from France and its partners, and turned to Russia to try to stem the jihadist threat that has spread to neighbouring Burkina Faso and Niger. 

    The violence has left thousands of civilians and soldiers dead and hundreds of thousands displaced.

    (AFP)

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    ECOWAS leaders postpone decision on sanctions in Mali, Burkina Faso and Guinea

    Mali junta announces two-year delay until democratic rule

    France captures Islamic State group leader in Mali

    BBC

    Covid: Dozens of Covid cases linked to Beijing bar

    By Michael Bristow and George WrightBBC News

    A total of 166 Covid infections in China have been linked to a single bar in the capital Beijing, officials say.

    A government spokesman described the outbreak as "ferocious".

    All residents living in the area where the bar is located will be tested over the next three days.

    The number of infections in the city is low by international standards but high for China, which is the world's only major economy still maintaining a "zero Covid" policy.

    The outbreak was traced to a venue called the Heaven Supermarket Bar, in the well-known entertainment area of Sanlitun in Chaoyang district.

    Two buildings housing hundreds of people in Chaoyang were put under strict lockdown on Sunday after a positive case was reported, a residential committee worker told Reuters news agency.

    Some people in Beijing said they were sent texts telling them to report to authorities if they had recently visited Sanlitun's bars.

    Chinese officials have reversed the relaxation of some Covid rules in Beijing because of the outbreak.

    Most children in the capital will not return to school next week as originally planned, officials said.

    The capital has reported 1,997 local Covid cases since 22 April.

    China's overall policy of "zero Covid" remains in place and people catching Covid face quarantine or hospital.

    Their close contacts also face the prospect of removal to quarantine and the area immediately around where they live being locked down again.

    The city of Shanghai, the country's economic centre and a global trade hub, recently eased Covid curbs after a two-month lockdown.

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    Relief and caution as Shanghai returns to life

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    France24 - World

    Senegal opposition leader gives 'ultimatum' to president after deadly clashes

    Issued on: 18/06/2022 - 16:31

    NEWS WIRES

    Senegal's main opposition leader has issued what he called an "ultimatum" to President Macky Sall, urging him to release those arrested during a day of clashes that reportedly left three people dead.

    Violence broke out between youths and police in the capital Dakar on Friday, as officers blocked off access to the home of opposition leader Ousmane Sonko.

    Three opposition figures were also arrested and the city's mayor was prevented from leaving his home, Sonko's PASTEF party spokesman said.

    Media and the opposition have now reported a third, collateral death from the clashes -- a taxi driver shot in Ziguinchor, Casamance.

    In a Facebook post late on Friday, Sonko said: "Mr Macky Sall, we give you an ultimatum (to) release all political hostages in your hands; beyond that, we will come and get these political hostages, whatever the cost."

    Sonko accused Sall of being "a murderous president". Referring to riots that shook Senegal last year, he said: "After having murdered 14 people during the events of February-March 2021, here he is adding three more victims to his list in June 2022".

    The clashes come as the country is in the grip of pre-election tension.

    Sonko had called for protests against a decision to bar a list of candidates for Senegal's legislative elections on July 31.

    The move also bans him and other opposition figures from contesting the ballot.

    (AFP)

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    Senegalese president fires health minister after deadly hospital fire

    EYE ON AFRICA

    Opposition demonstrations held in Dakar, Senegal, in the run up to elections

    The France 24 Interview

    Africa 'already has shortage' of grain and fertiliser, AU head Sall warns

    Opex 360

    Le français PGM Précision a présenté le nouvel « Utima Ratio », un fusil destiné aux tireurs d’élite

    par Laurent Lagneau · 19 juin 2022

    Contrairement à ce qu’a pu laisser supposer le choix du fusil d’assaut HK-416F de l’allemand allemand Heckler & Koch pour remplacer le FAMAS ainsi que l’achat de fusils de précision SCAR-H PR auprès du belge FN Herstal, il reste encore des industriels capables de produire des armes légères en France, comme Lebel [créé à partir des pôles « défense » et « sécurité » de Verney-Carron] ou encore PGM Précision.

    Reconnu mondialement, avec plus de 8’000 armes vendues dans le monde, PGM Précision s’attaque à un marché dit de « niche » dans la mesure où il s’intéresse au tir de précision. Fondée en 1991 et établie en Haute-Savoie, cette entreprise s’était fait connaître à ses débuts par le fusil PGM Ultima Ratio, adopté par le RAID, le GIGN et la Brigade de recherche et d’intervention de Paris.

    Un peu plus de trente ans après, PGM Précision a levé le voile sur une nouvelle version du PGM Ultima Ratio, à l’occasion de l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory.

    Ayant demandé trois ans de recherche & développement, ce nouvel « Ultima Ratio » reprend les « principes fondateurs » de son prédécesseur tout en intégrant les innovations technologiques d’un autre fusil de précision produit par PGM, à savoir le mini-Hécate II. Présenté en 2018, celui-ci avait été conçu pour répondre aux attentes des forces spéciales et « traiter des objectifs intermédiaires entre le 308 W et le calibre 50 » et situé à 1400 mètres de distance.

    « Ce nouvel Ultima Ratio est le résultat de plus de 31 ans de savoir-faire et d’expertise dans la fabrication de fusils de très haute précision. Légère et robuste, cette arme est fabriquée dans des matériaux de qualité supérieure, grâce à des méthodes de fabrication à la pointe de la technique », fait valoir PGM.

    D’une portée de 1000 mètres [contre 800 mètres pour son prédécesseur], ce fusil de précision dispose de quatre profils de canons [intervention, commando, subsonique, custom], interchangeables en trente secondes. Initialement conçu en calibre 308 W, il peut tirer des munitions de 11 calibres différents en fonction de sa configuration [en particulier avec le canon « intervention », ndlr].

    Par ailleurs, PGM insiste sur la modularité « exceptionnelle » de cet Ultima Ratio de nouvelle génération, avec sa « crosse pliante côté culasse » sa « béquille amovible », son « bipied positionnable en deux points » et son « rail pour accessoires UIT ». Il « offre au tireur une ergonomie hors norme ainsi qu’un confort d’utilisation maximum », souligne-t-il.

    Reste maintenant à voir si ce nouvel Ultima Ratio aura le même succès que son prédécesseur, qui s’est exporté dans 45 pays…

    France24 - Monde

    Tensions entre la RD Congo et le Rwanda : attention, ces images ont été détournées

    Publié le : 16/06/2022 - 16:45Modifié le : 16/06/2022 - 18:52

    Aude Dejaifve Suivre

    Des images utilisées pour illustrer les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, sur fond de crise entre les deux pays, ont beaucoup circulé sur WhatsApp. Parmi elles, une photo, un document et une vidéo, cette dernière, présentée comme la persécution d’un Congolais par des Rwandais, s’avère être détournée.

    La publication de ces images très violentes [et pouvant heurter la sensibilité] intervient alors que de vives tensions ont éclaté entre la RD Congo et son voisin rwandais, alimentées par des combats réguliers entre l’armée congolaise et l’ancienne rébellion tutsie du M23 (Mouvement du 23 mars). Les autorités congolaises accusent Kigali de soutenir le M23, ce que démentent les autorités rwandaises.

    La vérification en bref 

    • Une vidéo [dont la violence peur heurter la sensibilité] a été détournée pour faire croire qu’un étudiant congolais s’était fait torturer par des Rwandais. La vidéo est plus ancienne, elle montre en réalité une punition infligée à une personne accusée de vol, et selon nos vérification, très probablement tournée au Ghana.
    • Une photo prétend montrer un pont qui a été construit illégalement par le Rwanda à la frontière de son voisin congolais. Il a pourtant été construit avec l’accord de la RD Congo, selon les autorités.
    • Un photomontage circule pour faire croire à une déclaration de guerre du Rwanda contre la RD Congo. 

    La vérification en détail

    Sur cette vidéo, partagée sur Twitter le 5 juin, on peut voir un jeune garçon pieds et mains liés, suspendu au dessus du sol, à une poutre posée sur des blocs de béton. Il est entouré d’un groupe de personnes, et frappé lourdement au visage à plusieurs reprises par un homme. "Voici ce que subit un étudiant congolais au Rwanda", affirme l’auteur de la publication qui appelle à "éliminer tous les Rwandais qui sont au Congo".

    Nous ne publions qu’une capture d’écran de la vidéo en raison de son caractère choquant.  

    D’autres utilisateurs partagent la vidéo avec la même affirmation. Sur Twitter le 4 juin un compte parle d’un "étudiant congolais torturé au Rwanda". Si ces publications sur Twitter ne sont pas virales, la vidéo circule notamment sur WhatsApp.

    La vidéo nous a été envoyée pour vérification par plusieurs utilisateurs via le numéro WhatsApp et sur le compte Facebook des Observateurs de France 24.

    • Une vidéo [très violente] présentée comme la persécution d’un Congolais par des Rwandais

    La vidéo [violente] circule depuis au moins janvier 2021. Ce tweet du 16 janvier 2021, qui ne fait pas référence à un étudiant congolais, est la publication la plus ancienne retrouvée par notre rédaction, grâce à une recherche par image inversée via l’outil InVid Verify (voir ici comment procéder). La vidéo est donc antérieure à la résurgence des combats entre l’armée congolaise et le mouvement M23 en République démocratique du Congo, qui date de début avril 2022. Les tensions entre les deux pays sont toutefois historiques

    Nous avons envoyé la vidéo à plusieurs organisations de fact-checking, notamment Congo Check, qui nous a certifié que la langue parlée dans la vidéo n’est ni une langue parlée au Rwanda ni au Congo. Un journaliste ghanéen a indiqué qu’il s’agissait de la langue dagbani, uniquement parlée au Ghana. 

    Grâce à la traduction de deux locuteurs s'exprimant en dagbani, on apprend que la victime est une personne accusée de vol.

    Les agresseurs crient : "Qu’est ce que tu as volé dans la maison ? Pourquoi est-ce que tu es venu pour voler ? Les coups ne sont pas assez forts. Ils ne sont pas assez efficaces. Les liens ne sont pas suffisamment forts. Il ne les sent pas".

    La victime appelle à l’aide, de manière moins intelligible : "Craignez Dieu, Craignez Dieu !"

    Le dagbani est une langue uniquement parlée au Ghana. 

    • Une photo prétendant montrer un pont construit entre le Rwanda et le Congo, sans l’autorisation de ce dernier

    Une photo, virale depuis le 29 mai sur Twitter, affirme qu’un pont a été érigé à la frontière entre les deux pays sans l’accord de la RD Congo. On peut y voir un pont traverser une rivière. "Un pont découvert à Ruzizi entre la RDC et le Rwanda un pont jeté illégalement sans l’accord des autorités de la RDC (sic)",  commente l’auteur de cette publication Facebook du 29 mai, cumulant plus de 1 400 mentions "J’aime".

    Toutefois, les responsables locaux ont déclaré à l’AFP que le pont avait été construit légalement, entre 2014 et 2015 , et qu’il était utilisé pour acheminer l’équipement nécessaire à la construction d’un barrage.

    Matabaro Migabo, chef du groupement des chefferies de la localité de Kamanyola, où se situe le pont, côté congolais à déclaré à l’AFP : "Dire que c’est un pont que le Rwanda a construit illégalement pour permettre à ses militaires de s’infiltrer au Congo, c’est faux". Il ajoute : "C’est un ouvrage régional faisant partie du projet de construction du barrage Ruzizi 3, entamé en 2011 et qui intègre aussi bien la RDC, Rwanda et le Burundi".

    • Une "déclaration de guerre"

    Sur Facebook, des utilisateurs affirment que le Rwanda a déclaré la guerre au Congo. Pour cela, ils s’appuient sur un document qui ressemble à une déclaration officielle de l’armée rwandaise, rédigée en français, avec le logo des forces armées du Rwanda. Sur le document publié sur Facebook le 13 juin, on peut lire "L’armée rwandaise (RDF) déclare la guerre contre la République démocratique du Congo". 

    Toutefois, l’armée rwandaise a publié un démenti sur Twitter le 14 juin, affirmant que c’est une "fake news". Le photomontage est une version modifiée imitant la charte graphique des déclarations des forces armées rwandaises. Notre rédaction n’a pas trouvé trace d’un tel document sur le site de l’armée rwandaise, ni sur ses réseaux sociaux.

    Depuis la résurgence de fortes tensions entre le Congo et le Rwanda, plusieurs images trompeuses ont été utilisées à mauvais escient pour alimenter les tensions.

    Si vous identifiez une image qui vous semble suspecte, n’hésitez pas à nous contacter

    Télécharger l'application

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    BBC

    Nepal to move Everest base camp from melting glacier

    By Navin Singh KhadkaEnvironment correspondent, BBC World Service

    Nepal is preparing to move its Everest base camp because global warming and human activity are making it unsafe.

    The camp, used by up to 1,500 people in the spring climbing season, is situated on the rapidly thinning Khumbu glacier.

    A new site is to be found at a lower altitude, where there is no year-round ice, an official told the BBC.

    Researchers say melt-water destabilises the glacier, and climbers say crevasses are increasingly appearing at base camp while they sleep.

    "We are now preparing for the relocation and we will soon begin consultation with all stakeholders," Taranath Adhikari, director general of Nepal's tourism department, told the BBC.

    "It is basically about adapting to the changes we are seeing at the base camp and it has become essential for the sustainability of the mountaineering business itself."

    The camp currently sits at an altitude of 5,364m. The new one will be 200m to 400m lower, Mr Adhikari said.

    The plans follow the recommendations of a committee formed by Nepal's government to facilitate and monitor mountaineering in the Everest region.

    The Khumbu glacier, like many other glaciers in the Himalayas, is rapidly melting and thinning in the wake of global warming, scientists have found.

    A study by researchers from Leeds University in 2018 showed that the segment close to base camp was thinning at a rate of 1m per year.

    Most of the glacier is covered by rocky debris, but there are also areas of exposed ice, called ice cliffs, and it is the melting of the ice cliffs that most destabilises the glacier, one of the researchers, Scott Watson, told the BBC.

    "When ice cliffs melt like that, the debris of boulder and rocks that are on the top of the ice cliffs move and fall and then the melting also creates water bodies," he said.

    "So we see increased rock falls and movement of melt-water on the surface of the glaciers that can be hazardous."

    Mr Watson said the glacier was losing 9.5 million cubic metres of water per year.

    Mountaineers and the Nepali authorities say a stream right in the middle of the base camp has been steadily expanding. They also say crevasses and cracks on the surface of the glacier are appearing more frequently than before.

    "We surprisingly see crevasses appearing overnight at places where we sleep," said Col Kishor Adhikari of the Nepali army, who was staying at base camp while leading a clean-up campaign during the spring climbing season, which lasts from March to the end of May.

    "In the morning, many of us have this chilling experience that we could have fallen into them in the night. Cracks on the ground develop so often, it is quite risky."

    Tshering Tenzing Sherpa, Everest base camp manager with the Sagarmatha Pollution Control Committee (SPCC), echoed that message.

    Loud noises could also frequently be heard, he said, caused by the ice moving or rocks falling. He added that before putting up a tent at base camp it was necessary to flatten the rocky surface covering the ice, and to repeat this from time to time as the glacier moved.

    "In the past the flattened space used to bulge up only after two to three weeks. But now that happens almost every week," he said.

    A leading member of the committee that recommended the base camp move, Khimlal Gautam, said the presence of so many people at base camp was contributing to the problem.

    "For instance, we found that people urinate around 4,000 litres at the base camp every day," he said.

    "And the massive amount of fuels like kerosene and gas we burn there for cooking and warming will definitely have impacts on the glacier's ice."

    Adrian Ballinger, founder of mountain guide company Alpenglow Expeditions, agreed that the move made sense, predicting that there will be more avalanches, ice falls and rock falls in the area of the current base camp in future.

    "This should be unacceptable to expedition leaders, since it can be avoided," he said.

    The main drawback was that a camp lower down the mountain would add to the length of the climb from base camp to camp one, the next staging post for those climbing the mountain.

    Most climbers still ascend Everest from the Nepalese side, but the numbers starting in China are increasing.

    Mr Sherpa of the SPCC said that despite the problems, the present base camp site was still essentially stable, and could continue to serve its purpose for another three to four years.

    But Nepali officials say the move may happen by 2024.

    "We have assessed the technical and environmental aspects of the base camp, but before we relocate it we will have to discuss this with local communities, considering other aspects like their culture," said Mr Adhikari.

    "We will do it only after discussing with all quarters."

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    Opex 360

    Arquus a dévoilé le Scarabée « Akeron », un blindé léger « tueur » de chars

    par Laurent Lagneau · 19 juin 2022

    Afin de remplacer les Véhicules blindés légers [VBL] dans le cadre du programme SCORPION de l’armée de Terre, la Direction générale de l’armement [DGA] a lancé le programme VBAE, pour « Véhicule blindé d’aide à l’engagement ».

    Celui doit faire l’objet d’une coopération européenne, via, pour commencer, le projet FAMOUS [« Futurs systèmes blindés augmentés européens à haute mobilité »] qui, financé à hauteur de 10 millions d’euros au titre du programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID], vise à développer des briques technologiques susceptibles d’être intégrées à différents types de véhicules, du blindé léger au char de combat. Deux groupes français y participent, à savoir Nexter et Arquus.

    Par ailleurs, en novembre dernier, le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, avait indiqué que le Belgique venait de donner son accord pour « engager le développement du futur véhicule blindé d’aide à l’engagement ».

    Cependant, des ébauches de solutions existent déjà, comme le Hawkei de Thales et le Scarabée d’Arquus. À noter que Soframe est également sur les rangs pour le programme VBAE, avec le concept « Mosaic », dévoilé en 2021.

    Cela étant, Arquus fonde ses espoirs sur le Scarabée, blindé « conçu pour les missions de reconnaissance, d’aide à l’engagement et d’appui au contact ou dans la profondeur », qu’il a dévoilé lors de l’édition 2018 du salon de l’armement terrestre EuroSatory.

    Nativement hybride, avec sa motorisation thermique [moteur de 300 ch] et électrique [103 ch, avec deux batteries] qui permet différents modes d’action selon le profil des missions, le Scarabée est doté de deux directions indépendantes l’une de l’autre [le train arrière étant dirigé avec un joystick], ce qui lui donne un rayon de braquage inférieur à 5 mètres… pour une masse de près de 8 tonnes. Ce qui est particulièrement intéressant pour le combat en zone urbaine. Aérotransportable, il a évidemment été conçu pour le combat collaboratif.

    Depuis sa présentation en 2018 – et sa commercialisation trois ans plus tard -, le Scarabée a fait l’objet de corrections et d’améliorations. Et c’est donc un nouveau modèle qui a été présenté lors d’EuroSatory 2022.

    Ainsi, toute « innovation » n’étant pas forcément bonne à prendre, Arquus a corrigé le tir en abadonnant les portières coulissantes… Qui étaient une fausse bonne idée puisqu’une portière « classique » peut offrir une protection supplémentaire en combat débarqué.

    Autre détail, le Scarabée est équipé de nouveaux pneus Michelin « à la pointe de la technologie » qui « augmentent sa furtivité et réduisent son empreinte ». À noter qu’Arquus vient de nouer avec l’équipementier clermontois pour les technologies un partenariat de de recherche & développement concernant les pneus sans air « Tweel » et les systèmes de variation de pression de gonflage [VPG].

    En outre, le Scarabée est désormais équipé de nouvelles caméras qui, développées par Bertin Instruments, lui « confèrent des capacités uniques de vision nocturne et de conduite ». Et, souligne Arquus, « couplées au mode tout électrique qui offre une mobilité extrêmement silencieuse et une faible signature thermique à basse vitesse », ces capacités le « redéfinissent comme un véhicule très bien adapté au combat de nuit ». Capacités qui peuvent « être encore améliorées grâce aux modes de combat collaboratifs », insiste-t-il.

    Jusqu’à présent, le Scarabée était proposé avec le tourelleau téléopéré « Hornet » équipé d’une mitrailleuse de 12,7 mm, ou avec un canon de 30 mm. Lors d’EuroSatory 2022, et à l’image du VBL « Milan », Arquus a dévoilé une version « anti-char » de son blindé léger, grâce à l’intégration du missile Akeron MP [ex-Missile Moyenne Portée, ou MMP], développé par MBDA.

    Plus précisément, l’Akeron MP est intégré sur un des côté du tourelleau Hornet, ce qui préserve « la taille compacte » de celui-ci ainsi que sa « furtivité ». Le Scarabée pourra en emporter jusqu’à cinq exemplaires, selon sa configuration. Il sera possible d’effectuer des « repérages [de cibles] en mouvement » et de « tirer un missile depuis l’intérieur du véhicule », insiste Arquus.

    Avec le tourelleau « Hornet Akeron », sa grande mobilité, sa propulsion silencieuse et son profil compact, le Scarabée « peut être utilisé comme un tueur de char furtif », souligne encore l’industriel.

    D’autant plus que l’Akeron MP est très performant. Dit de « cinquième génération », et utilisant des technologies liées au traitement d’image ainsi qu’à la liaison de données haute performance par fibre optique, il est doté d’une charge militaire polyvalente et d’un autodirecteur bi-bande visible/infrarouge non refroidi, ce qui lui permet de « traiter » des cibles chaudes ou froides situées à cinq kilomètres de distance.

    Comme l’a montré l’invasion de l’Ukraine par la Russie [du moins, lors de sa première phase], les capacités anti-char sont essentielles. « Le grand nombre de cibles et le rythme des combats nécessitent l’intégration de plusieurs armes antichars sur des véhicules blindés », que ce soit pour faire la « chasse aux chars » ou pour « fournir des options d’autodéfense en cas de rencontre imprévue avec l’ennemi », souligne Arquus.

    France24 - World

    Remains of UK journalist identified as US urges ‘accountability’ over Amazon murders

    Issued on: 17/06/2022 - 22:00

    FRANCE 24 Follow

    The United States on Friday urged accountability over the murder in the Brazilian Amazon of a British journalist and an Indigenous expert, as it hailed defenders of the rainforest.

    Brazil's Federal Police said Friday it had officially identified the remains of British journalist Dom Phillips, who was found buried in the Amazon after going missing on a book research trip.

    Phillips, who disappeared with Indigenous expert guide Bruno Pereira on June 5, was identified through forensic analysis of the unearthed remains, the agency said in a statement.

    This came after the US on Friday urged accountability over the murders of Philips and Pereira, as it hailed defenders of the rainforest.

    State Department spokesman Ned Price offered condolences to the families of journalist Dom Phillips and his expert guide Bruno Pereira, saying they were "murdered for supporting conservation of the rainforest and native peoples there."

    "We call for accountability and justice -- we must collectively strengthen efforts to protect environmental defenders and journalists," Price wrote on Twitter.

    The killings were confirmed days after President Joe Biden held a first meeting with his Brazilian counterpart Jair Bolsonaro, who has faced criticism over the episode.

    Activists say that Bolsonaro has sacrificed law and order in the Amazon as he pushes commercial expansion.

    Bolsonaro appeared in an interview to blame the missing men for undertaking a "reckless" trip in an area where Phillips was "disliked."

    An ally of former president Donald Trump, Bolsonaro nonetheless appeared upbeat after meeting Biden on the sidelines of a summit in Los Angeles a week ago.

    Biden during the meeting voiced concern about climate change and deforestation in the Amazon, a vital "sink" for the planet's carbon.

    Brazilian police said that the killers of Phillips and Pereira acted alone and were not part of a criminal group, an assertion rejected by Indigenous leaders.

    (FRANCE 24 with AFP)

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    Brazilian police arrest second suspect in disappearance of pair in Amazon

    Brazil police say bodies found in Amazon after suspect confessed to killing missing men

    Brazilian police deny bodies found in search for UK journalist, indigenous expert

    France24 - World

    Power on: Has the renewable energy transition stalled?

    Issued on: 17/06/2022 - 15:34

    Kate MOODY Follow

    The world "missed a historic chance for a clean energy recovery", warns the sustainable energy network REN21. Despite growing investment, clean energy still lags behind fossil fuels when it comes to powering homes and businesses. FRANCE 24's Kate Moody talks to REN21's Executive Director Rana Adib. 

    Also in the programme:

    • How will you get around in the future? FRANCE 24's Yuka Royer went to the Vivatech trade fair in Paris to check out some of the latest innovations in mobility.

       

    • And we see how electric barges are the transporters of choice for more and more French firms looking to get around high fuel prices and traffic jams. 

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    Whatever it takes? Europe forced to speed up its energy transition

    Down to Earth

    Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines

    Business Daily

    Wind and sun: European nations step up shift to renewables

    France24 - Monde

    Au moins 20 civils et un Casque bleu tués dans le nord du Mali

    Publié le : 19/06/2022 - 14:48

    FRANCE 24 Suivre

    Des hommes armés ont tué samedi au moins 20 civils près de la ville de Gao, dans le nord du Mali où la situation sécuritaire se détériore. Un Casque bleu du contingent guinéen de la Minusma a de son côté été tué dimanche dans l'explosion d'une mine à Kidal.

    Le nord du Mali est de nouveau pris dans la spirale de la violence. Des hommes armés ont tué au moins 20 civils près de la ville de Gao et un Casque bleu est mort dimanche 19 juin à Kidal, dans le nord de ce pays sahélien où la situation sécuritaire se détériore.

     "Des terroristes criminels ont assassiné samedi au moins vingt civils dans plusieurs hameaux de la commune d'Anchawadj", à quelques dizaines de kilomètres au nord de Gao, a assuré par téléphone à l'AFP un responsable de la police de la région sous couvert d'anonymat.

    Un autre responsable policier à Bamako, également sous couvert de l'anonymat, a confirmé à l'AFP "l'assassinat samedi d'une vingtaine de civils à Ebak à 35 km au nord de Gao, et dans des localités voisines", évoquant "un acte perpétré par des criminels armés".

    "Les jihadistes ont assassiné samedi 24 civils dans la commune de Anchawadj. C'est la panique générale", a pour sa part affirmé une autorité locale à l'AFP.

    Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné "fermement" cette attaque, dans un communiqué. Il "rappelle que les attaques visant les Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international et que leurs auteurs sont passibles de poursuites".

    Aucune autre source n'a confirmé que les jihadistes étaient les auteurs des attaques. Mais dans cette immense région sahélienne, les attaques des jihadistes affiliés au groupe État islamique au grand Sahara (EIGS) sont de plus en plus fréquentes et leur champ d'action s'élargit.

    Les maigres informations remontant de cette zone reculée et difficilement accessible font état de centaines de civils tués et de milliers de déplacés ces derniers mois dans les régions de Ménaka, près de la frontière avec le Niger, et de Gao plus à l'ouest.

    Mercredi, le mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA), un des groupes luttant contre les jihadistes, a assuré que 22 personnes avaient été tuées par "des hommes armés" dans la localité d'Izingaz, dans la région de Ménaka. Aucune autre source n'a confirmé ou infirmé l'information.

    "Menace terroriste"

    L'élu de la région de Gao a décrit dimanche à l'AFP "une situation très préoccupante dans la commune d'Anchawadj" avec de nombreux civils fuyant les exactions "des jihadistes" dans les villages voisins. "Une bonne partie de la région de Gao et de celle de Ménaka", sont "occupées par des jihadistes", a-t-il poursuivi. "L'État doit faire quelque chose".

    Cette région est le théâtre de violences depuis le début du conflit en 2012, quand des groupes armés rebelles s'étaient levés contre Bamako. Ils ont signé en 2015 un accord de paix avec le Mali, qui peine toujours à être appliqué.

    Outre ces groupes armés, des mouvements jihadistes - affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique - opèrent dans la zone, combattant contre les symboles de l'État, ceux qu'ils accusent de le soutenir, ainsi qu'entre eux pour le contrôle des territoires. Des trafiquants et autres bandits sont également présents dans cette région désertique où l'État est presque inexistant.

    La situation sécuritaire s'est récemment "fortement détériorée" dans la région de Gao, et de Ménaka, a indiqué dans son dernier rapport le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. La "menace terroriste continue de (s'y) étendre", a-t-il déploré en s'inquiétant de "l'absence d'une présence soutenue des forces de sécurité et de l'administration publique dans ces zones".

    Casque bleu tué  

    Sont basés à Gao des militaires maliens, des Casques bleus de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma, 13 000 soldats) ainsi que des soldats français de l'opération Barkhane. Ces derniers, qui ont entamé un retrait progressif du Mali au début de l'année, doivent définitivement quitter la base de Gao, dernière enclave où ils sont encore présents au Mali, "à la fin de l'été", selon l'état-major français.

    Dimanche dans la matinée, un Casque bleu guinéen a été tué dans l'explosion d'une mine à Kidal, plus au nord, alors qu'il participait à une patrouille de sécurité dans une opération de recherche et de détection de mines, selon la Minusma.

    Ce nouveau décès intervient dans un contexte tendu de négociations sur le renouvellement du mandat de la Minusma, la mission de maintien de la paix de l'ONU ayant subi le plus de pertes humaines.

    Depuis sa création en 2013, 175 de ses Casques bleus sont morts dans des actes hostiles.

    Attristé par la mort ce matin, à #Kidal, d’1 de nos #casquesbleus qui a sauté sur 1 #mine alors qu’il participait à 1 patrouille. Terrible nouvelle qui vient allonger la longue liste de nos collègues ayant perdu la vie dans le cours de leur service au #Mali. #ServiceandSacrifice

    June 19, 2022

    Avec AFP

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    Mali : la France capture un haut cadre de l'organisation État islamique au Grand Sahara

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Rapport de la Minusma sur le Mali : une "hausse exponentielle" des violations imputées à l'armée

    Retrait de la force Barkhane : la base de Ménaka transférée à l'armée malienne

    France24 - Monde

    Sénégal : deux morts dans des tensions pré-électorales, l'opposant Sonko défie le pouvoir

    Publié le : 18/06/2022 - 17:10

    FRANCE 24 Suivre

    Des heurts ont fait deux morts, vendredi à Dakar, entre des jeunes et des policiers, dans un contexte de tensions préélectorales. Ousman Sonko, principal opposant au pouvoir, somme le président Macky Sall de libérer les membres de l'opposition arrêtés la veille.

    Des heurts entre jeunes et policiers ont fait deux morts, vendredi 17 juin à Dakar et dans le sud du Sénégal, où l'escalade verbale des dernières semaines entre pouvoir et opposition a tourné à la confrontation redoutée un mois et demi avant les élections législatives.

    Trois figures de l'opposition ont été arrêtées, a indiqué le porte-parole du parti Pastef, Ousseynou Ly. Le leader de l'opposition, Ousman Sonko, et le maire de Dakar, Barthélémy Dias, autre ardent pourfendeur du président Macky Sall, ont été empêchés de sortir de chez eux par les forces de sécurité, a-t-il dit.

    Samedi, Ousman Sonko, le principal opposant est resté campé sur une ligne de confrontation avec le pouvoir. Il a sommé le président sénégalais de libérer les membres de l'opposition arrêtés, faute de quoi leurs supporteurs viendront "chercher ces otages politiques, coûte ce que cela devra coûter", a-t-il dit sur Facebook.

    Au même moment, les Sénégalais se divisaient sur les responsabilités dans les évènements de la veille et sur les moyens de stopper l'engrenage dans un pays souvent considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, même s'il n'a pas été étranger pour autant aux violences politiques par le passé. Différentes voix se sont élevées pour reprocher au pouvoir son intransigeance.

    Vendredi, différents quartiers de la capitale ont été le théâtre d'affrontements entre jeunes lançant des pierres et policiers les tenant à distance à coups de gaz lacrymogènes ou les dispersant à l'aide de grenades assourdissantes dans la fumée des pneus incendiés. En Casamance (sud), l'opposition a accusé les forces de sécurité de tirer à balles réelles.

    À Dakar, un jeune homme (ou une jeune femme), selon les sources, a péri quand un projectile a mis le feu dans un local où il (ou elle) se trouvait, a indiqué un responsable de la Croix-Rouge sous couvert d'anonymat. La presse et l'opposition ont fait état d'une deuxième décès à Bignona, en Casamance.

    De nombreux Sénégalais redoutaient cette montée des tensions depuis que les autorités avaient interdit mercredi à l'opposition de manifester ce vendredi après-midi. L'opposition entendait protester contre l'invalidation d'une liste nationale de candidats pour les législatives du 31 juillet. Elle avait prévenu qu'elle passerait outre l'interdiction.

    Manifestants refoulés

    Des pelotons de policiers en tenue antiémeute, soutenus par des véhicules blindés, ont empêché quiconque d'approcher la place de la Nation où devait se dérouler le rassemblement, à l'écart du centre politique et économique de la capitale.

    Les policiers ont refoulé vers les rues adjacentes de petits groupes mobiles qui les harcelaient à coups de pierres.

    Des troubles ont été rapportés dans d'autres quartiers de la capitale, ainsi qu'à Ziguinchor, en Casamance.

    Dès la matinée, les policiers ont fait le siège autour de chez Ousman Sonko, dans le quartier dakarois cossu de Mermoz, résolus à l'empêcher de mettre à exécution son intention proclamée de défier l'interdiction de manifester.

    À la mi-journée, ils l'ont empêché de se rendre à la grande prière hebdomadaire.

    "Même notre liberté de culte est bafouée aujourd'hui", a dit posément Ousman Sonko, vêtu du boubou traditionnel pour la prière, après s'être heurté à un barrage de policiers.

    Appel au dialogue

    Le pouvoir cède à la "panique", a assuré l'opposant, troisième de la présidentielle de 2019, candidat déclaré à celle de 2024, et populaire chez les jeunes.

    Trois personnalités de l'opposition, Déthié Fall, Ahmet Aidara et Mame Diarra Fame, ont été arrêtées, a dit le porte-parole du parti d'Ousman Sonko.

    L'AFP n'a pas pu obtenir confirmation de ces arrestations ainsi que des deux décès de la part des autorités.

    L'opposition dénonce l'invalidation de la liste nationale de la coalition Yewwi Askan Wi, menée par le parti d'Ousman Sonko, comme un stratagème du président Macky Sall pour écarter ses adversaires. L'invalidation écarte des législatives Ousman Sonko et certaines figures d'opposition.

    Le pouvoir et l'opposition n'ont donné aucun signe de vouloir transiger et les analystes décrivent généralement une impasse politique.

    De nombreuses voix se sont élevées pour appeler au dialogue face au risque de violences semblables aux émeutes qui, en mars 2021, avaient fait une douzaine de morts dans le pays.

    Avec AFP

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    Sénégal : tensions entre le gouvernement et l'opposition à l’approche des élections législatives

    Qui est Ousmane Sonko, l'opposant sénégalais dont l'arrestation a embrasé le pays ?

    reportage

    Contestation au Sénégal : une jeunesse désœuvrée et en colère

    Le Figaro

    Marchand superstar, Pinot prend date, Verstappen s'envole, Dupont et Toulouse à bout de souffle... Nos tops et flops du week-end sport

    Le sacre inattendu de Léon Marchand, Tibault Pinot en forme avant le Tour, Max Verstappen en patron, le Stade toulousain détrôné… Découvrez les tops et flops du service des Sports du Figaro.

    TOPS

    L'avènement de Marchand

    Sept ans que la natation française attendait un successeur à Florent Manaudou, double champion du monde en 2015. C'est chose faite depuis le triomphe de Léon Marchand samedi soir à Budapest. Prodige du 400 m 4 nages, le jeune français (20 ans) a remporté la finale en frôlant le record du monde. Deuxième performance mondiale de tous les temps, sa marque en 4:04.28 en appelle d'autres. Marie Wattel a quant à elle apporté à la France une deuxième médaille dimanche, avec l'argent sur 100 m papillon.

    À lire aussiNatation: Léon Marchand, une vague de fraîcheur bienvenue

    Doublé français en Allemagne, Quartararo s'envole en tête

    Fabio Quartararo sur un nuage. Après avoir fêté sa prolongation de contrat chez Yamaha avec une victoire en Catalogne deux semaines plus tôt, «El Diablo» a récidivé en survolant le Grand Prix d'Allemagne. Profitant de l'absence du Kaiser du Sachsenring Marc Marquez (vainqueur des huit dernières éditions) et de la chute du poleman Francesco Bagnaia (Ducati), le Niçois a remporté aisément la 10e manche du championnat et pris 34 points d'avance au championnat. Deuxième de la course, Johann Zarco a quant à lui accroché un 14e podium en carrière et grimpé au 3e rang au général.

    À lire aussiMotoGP : Quartararo survole le GP d'Allemagne devant Zarco et s'envole au championnat

    Pinot a le sourire avant le Tour

    Le sourire et la rage de Thibaut Pinot en haut d'une ascension victorieuse sont indissociables de sa légende. Vainqueur de la 7e étape du Tour de Suisse en solitaire, au prix d'un joli effort vers le sommet à Malbun (Lichtenstein), le Franc-Comtois a prouvé qu'il en avait encore sous le pied, moins de deux mois après avoir retrouvé le succès sur le Tour des Alpes. Une excellente nouvelle à moins de deux semaines du départ du Tour de France, qu'il retrouvera après son absence en 2021 et où il demeure toujours une attraction.

    À lire aussiCyclisme : à deux semaines du Tour, Pinot s'offre la 7e étape du Tour de Suisse en solitaire

    Coup double pour Verstappen

    La victoire pour Max Verstappen. Et un peu plus encore. Le pilote néerlandais a remporté le Grand Prix F1 du Canada dimanche, à Montréal. Sa sixième victoire de la saison, la 26e depuis le début de sa carrière. Un succès qui lui permet de conforter sa place de leader au classement des pilotes. Et même de l'accroître, avec désormais 46 points d'avance sur le Mexicain Sergio Perez (abandon au 9e tour) et 49 sur le Monégasque Charles Leclerc (5e), pénalisé samedi et parti en fond de grille. À noter la superbe course de Carlos Sainz, deuxième et qui a longtemps cru à ce premier succès.

    À lire aussiFormule 1 : la belle opération pour Verstappen, qui résiste à Sainz pour s'imposer au Canada

    Aprasidze, héros inattendu

    Il s'appelle Gela Aprasidze. Géorgien de nationalité, demi de mêlée, et buteur, de profession. Age 24 ans. Arrivé au MHR en 2017, il avait peu pu s'exprimer. 11 feuilles de match en trois saisons ; Avant l'embellie cette année : 19 apparitions, dont huit comme titulaire, toutes compétitions confondues. En demi-finale, samedi soir contre l'UBB, il est entré en jeu à la 67e minute. Quand le verdict du match était encore indécis. Montpellier menait 13-10 et le staff héraultais s'est alors dit que son coup de pied phénoménal pourrait sans doute faire la différence. Etrange car Gela Aprasidze n'avait réussi que trois pénalités cette saison ? Sauf que la veille, lors de l'entraînement du capitaine, l'intrépide Géorgien avait tenté, et réussi, huit tentatives longue distance. Dans les dix dernières minutes de cette demi-finale âpre et indécise, ses coéquipiers ont récolté deux pénalités situées à plus de 50 mètres des perches bordelaises. A la 70 et à la 79e. Toutes les deux réussies pour faire basculer le sort du match en faveur des Montpelliérains (19-10). Et introniser Aprasidze en héros inattendu.

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    L'heure de la revanche pour Borel

    25 juillet 2021, Tokyo. Yannick Borel s'incline dès son entrée en lice dans le tournoi olympique face à l'Égyptien Mohamed Elsayed (18 ans). Et tout semble s'effondrer sous les pieds (il était diminué par un mollet douloureux) de l'épéiste français. Romain Cannone filera vers l'or de la surprise. Lui ressassera longtemps cette déconvenue («Cinq années qui tombent en moins de cinq minutes, le coup est fatal »). L'envie de tout arrêter effleure le champion du monde 2018. Avant la remontée des marches. 19 juin 2021. À Antalya, Romain Cannone a buté sur la première marche, battu d'entrée 15-11 par le Belge Neisser Loyola au 1er tour. Comme Alexandre Bardenet 3e du challenge Monal, en avril à Paris. Yannick Borel décroche, lui, un 4e titre européen (2016, 2017, 2018, 2022) à l'épée. Avec pour donner de l'éclat à sa revanche une somptueuse victoire 15-1 en finale contre l'inattendu Néerlandais Tristan Tulen. Pour Yannick Borel (33 ans) Tokyo était soudain bien loin… Prochaine étape pour l'un des leaders de l'équipe de France d'escrime, les championnats du monde, du 15 au 20 juillet au Caire. Pour marquer les esprits et continuer à garnir la salle des trophées française.

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    Zidane loin de Paris, champ libre pour Galtier

    Le prochain entraîneur parisien sera bien de nationalité française et né à Marseille. Pas celui auquel vous pensez… Zinédine Zidane a en effet dit non au PSG. Pas en raison de son amour pour l'OM ou d'éventuelles bisbilles avec Luis Campos, nouveau Conseiller football du club de la capitale, au sujet de l'étendue de son pouvoir au Parc des Princes, mais bien en raison de son intérêt pour l'équipe de France. Une info RMC, nos confrères précisant que l'ancien meneur des Bleus «ne ferme pas du tout la porte au PSG» à l'avenir. En attendant, le grand gagnant se nomme Christophe Galtier, plus que jamais pressenti pour succéder à Mauricio Pochettino sur le banc des champions de France en titre. Selon diverses sources, l'arrivée du coach de Nice ne fait plus guère de doute. Reste à trouver un accord avec les Aiglons, l'intéressé étant sous contrat.

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    FLOPS

    Dupont et Toulouse à bout de souffle

    «Il ne faut pas toujours attendre qu'Antoine Dupont traverse le terrain…» Cet aveu du manager du Stade Toulousain, Ugo Mola, après l'élimination du tenant du titre par le Castres Olympique en demi-finale, indique bien que le meilleur joueur du monde est passé à côté de son match. Décisif en barrages contre le Stade Rochelais, le demi de mêlée du XV de France ne s'est guère mis en évidence contre le voisin tarnais, éclipsé par son homologue, l'Uruguayen Santiago Arata, auteur d'un essai et métronome à la distribution du jeu. La saison éprouvante, interminable a fini par avoir raison des jambes d'un Dupont à bout de souffle. Les vacances arrivent à point nommé pour qu'il recharge les batteries, évacue la pression avant d'aborder une saison 2022-2023 cruciale et intense pour le capitaine d'un XV de France qui ambitionne d'être sacré champion du monde le 28 octobre 2023 au Stade de France.

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    Gasly est passé à côté

    Après cinq courses sans point, Pierre Gasly avait mis un terme à cette série à Bakou avec sa cinquième place. Le pilote français Alpha Tauri arrivait alors avec des ambitions à Montréal. Des ambitions vite refroidies après sa 16e place en qualifications. Une grosse déception comme sa course anonyme, dimanche, avec une modeste quatorzième place à l'arrivée. Gasly est en difficulté cette saison avec un seul top 10 lors des sept dernières courses.

    À lire aussiTops/Flops du GP du Canada : Verstappen impérial, Gasly en difficulté

    La Graët encore repris par Mbappé

    Noël Le Graêt a-t-il perdu une occasion de se taire ? Selon l'évaluation de Kylian Mbappé, la réponse est «oui». «Il (Mbappé) trouvait que la Fédération ne l'avait pas défendu après son penalty raté (lors de la séance de tirs au but face à la Suisse en 8es de finale du dernier Euro, NDLR) et les critiques sur les réseaux. Il ne voulait plus jouer en équipe de France», a déclaré le président de la FFF dans les colonnes du JDD. Ce à quoi Mbappé a rétorqué : «Oui, enfin je lui ai surtout bien expliqué que c'était par rapport au racisme et NON au penalty. Mais lui considérait qu'il n'y avait pas eu de racisme…» Ambiance. Les rapports entre l'attaquant des Bleus et le patron de la «3F» étaient déjà frais. Il n'y a visiblement pas de réchauffement en vue, même si M. Le Graët a voulu calmer le jeu dimanche, quelques heures après le tweet de «KM», via RMC : «Je suis d'accord avec lui. J'ai bien tout compris et il n'y a aucun problème avec lui. J'ai toujours eu un attachement profond à sa personnalité

    À lire aussiLe Graët calme le jeu avec Mbappé : «Il n'y a aucun problème avec lui»

    Le XV anglais déraille face à des Barbarians sauce française

    Une démonstration. Composés de nombreux joueurs français et du Top 14 et emmenés par Fabien Galthié, les Barbarians britanniques n'ont fait qu'une bouchée de l'Angleterre dimanche, à Twickenham (55-21). Une claque pour le XV de la Rose, inquiétant avant la tournée estivale en Australie. L'absence des joueurs de Leicester et des Saracens, occupés par la finale du championnat d'Angleterre samedi, ou le forfait de dernière minute d'Alex Dombrandt (genou) n'expliquent pas tout. «On voulait gagner ce match contre les Barbarians, ne vous méprenez pas, mais c'était aussi un match de préparation pour l'Australie, donc on a essayé de jouer différemment», a dédramatisé Eddie Jones. Et le coach du XV de la Rose d'ajouter : «La plupart des choses qu'on a essayé de faire aujourd'hui n'ont pas marché, comme on le voit sur le tableau d'affichage, mais cela ne veut pas dire que cela ne marchera pas à l'avenir». Méthode Coué ? «C'est un bon rappel de la quantité de travail qu'il nous reste à accomplir avant l'Australie», a-t-il ajouté. Et ça au moins, c'est sûr.

    À lire aussiXV de France : Galthié annonce que les 19 Barbarians français participeront à la tournée au Japon

    Plongeon : Gary Hunt termine deuxième de l'étape parisienne du Red Bull Cliff Diving

    Le plongeur français a terminé deuxième ce samedi lors l'étape du Red Bull Cliff Diving, organisée à Paris pour la première fois.

    Natation : «Maintenant, je peux m'appeler un bon nageur», savoure Léon Marchand, après son sacre mondial

    Le jeune (20 ans) nageur français revient sur son titre mondial, décroché ce samedi en Hongrie.

    MotoGP : Quartararo survole le GP d'Allemagne devant Zarco et s'envole au championnat

    «El Diablo» s'est imposé au Sachsenring devant son compatriote Johann Zarco pour prendre un peu plus d'avance au général.

    France24 - Monde

    Reportage : en Irak, les partisans de Moqtada Sadr ne croient pas au retrait de leur leader

    Publié le : 18/06/2022 - 11:57Modifié le : 18/06/2022 - 13:34

    Lucile WASSERMANN

    En Irak, huit mois après les élections législatives, la crise politique s'aggrave. Moqtada Sadr, qui a remporté 73 sièges au Parlement, a annoncé la démission de ses députés la semaine dernière, après avoir failli à former un gouvernement seul. Depuis, la confusion est totale en Irak. Le pays peut-il être gouverné sans l'influent clerc chiite ? Notre correspondante en Irak, Lucile Wassermann, est allée à la rencontre, entre autres, de sa base partisane.

    France24 - Monde

    Jean-Louis Trintignant, une grande voix du cinéma s'éteint

    Publié le : 17/06/2022 - 17:10Modifié le : 18/06/2022 - 15:14

    Guillaume GUGUEN Suivre

    Jean-Louis Trintignant est mort, vendredi 17 juin, à l’âge de 91 ans. Artiste discret et insondable, l’acteur aux 160 rôles a marqué 60 ans du cinéma français et européen grâce à un jeu tout en retenu porté par une voix singulière.

    Jean-Louis Trintignant en fauteuil-roulant se laissant submerger par les flots d’une mer agitée... L'une des dernières scènes que l’acteur français a léguée au cinéma n’est pas des plus enchantées. C’est elle qui clôt "Happy End", film bien mal nommé de Michael Haneke. Jean-Louis Trintignant y interprétait un patriarche acariâtre et affaibli. Il avait alors 86 ans et se savait atteint d’un cancer. En dépit d’un état de santé fragile, le comédien impressionnait. Par son regard tout d’abord, impitoyable. Et sa voix, surtout. Cette voix magnifique que le temps et la maladie n’étaient pas parvenus à altérer. Elle s’est finalement éteinte vendredi 17 juin, après avoir traversé, immuable, plus de 60 ans de l’histoire du cinéma français.

    La voix de Jean-Louis Trintignant a empreint le septième art. On l’a entendue dans les plus grands films, chez les plus grands réalisateurs : François Truffaut, Éric Rohmer, Claude Chabrol, Claude Lelouch, Jacques Audiard parmi les Français ; Ettore Scola, Costa-Gavras, Bernardo Bertolucci, Krzysztof Kieślowski du côté des metteurs en scènes européens. Au théâtre aussi, elle a porté les plus grands textes, ceux de Shakespeare, Jean Giraudoux, Tennessee Williams, Guillaume Apollinaire, Louis Aragon… Pour de nombreux enfants, aujourd’hui quadragénaires, cette voix fut aussi celle du narrateur du "Petit Prince", ce célèbre conte d’Antoine de Saint-Exupéry qui fit l’objet d’un enregistrement vinyle au début des années 1970. Plus déconcertant, elle fut également longtemps associée à la mine patibulaire de Jack Nicholson que l’acteur doubla pour la version française du terrifiant "Shining". À film de réputation internationale, doubleur de réputation internationale.

    Car au même titre qu’Yves Montand, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo ou encore Gérard Depardieu, à côté desquels – et non pas à l’ombre desquels - il a façonné une impressionnante filmographie, Jean-Louis Trintignant jouissait d’une notoriété dépassant les frontières hexagonales. Le plus souvent à son corps défendant. Artiste discret, mystérieux, insondable, le comédien n’a jamais vraiment couru les plateaux de télévision, les tapis rouges, les unes de magazine... "J’étais extrêmement timide. Et puis la notoriété, ça ne m’a jamais intéressé. Vous savez, c’est amusant la première fois, mais après plus du tout. Pourquoi on nous donne des récompenses ? Nous sommes déjà bien payés, on ferait mieux de donner des Oscars aux gens qui font des métiers pas marrants", affirmait-il en juillet dernier à l’occasion d’une interview accordée à Nice-Matin où il annonçait mettre fin à sa carrière.

    Des distinctions, Jean-Louis Trintignant en a pourtant reçues. César, Ours d’Argent au Festival de Berlin… Mais c’est à Cannes que son destin d’acteur fut le plus lié. De la romance "Un homme et une femme" au drame "Amour", le célèbre festival a ponctué sa vie. De Cannes 1966 à Cannes 2012, retour sur cinq moments-clés de la carrière du comédien aux 160 rôles.

    Et Dieu… créa un homme et une femme

    Lorsqu’en 1966, il débarque à Cannes où "Une homme et une femme" est en compétition, Jean-Louis Trintignant n’est pas vraiment un inconnu. Dix ans auparavant, le grand public avait découvert son visage de jeune premier dans "Et Dieu… créa la femme", le film scandale de Roger Vadim qui propulsa Brigitte Bardot au sommet de la célébrité. Hors écran, les deux comédiens eurent même une courte idylle qui fit couler beaucoup d’encre dans la presse à potins. Appelé par la suite au côté de l’armée française, alors engagée en Algérie, Jean-Louis Trintignant avait temporairement disparu des plateaux de cinéma.

    Sa présence à l’affiche du film de Claude Lelouch est donc une sorte de "come-back" international. Un "come-back" gagnant puisque "Un homme et une femme" reçoit la Palme d’or, puis l’Oscar du meilleur film étranger. À 36 ans, Jean-Louis Trintignant s’impose alors comme l’un des nouveaux visages du jeune cinéma français.

    Sa nuit chez Maud

    Trois ans après le succès de "Un homme et une femme", Jean-Louis Trintignant s’illustre dans deux grands films qui passeront à la postérité. Dans "Z" de Costa-Gavras, il joue un juge d’instruction troublé d’une dictature militaire troublante (ce qui lui vaut, en passant, le prix d’interprétation masculine à Cannes). Dans un tout autre genre, Éric Rohmer lui offre le rôle d’un amoureux aussi inconstant que moraliste dans l’indémodable marivaudage intello "Ma nuit chez Maud". Taiseux dans le premier, bavard dans le deuxième, Jean-Louis Trintignant brille dans tous les registres.

    De fait, entre 1960 et 1980, l’acteur tourne beaucoup. Pas une année ne se passe sans que le cinéma français lui offre de grands rôles. Le comédien est dirigé par tout ce que le septième art compte de réalisateurs incontournables. Il est partout : fresque historique de René Clément ("Paris brûle-t-il ? »), œuvres expérimentales d’Alain Robbe-Grillet ("Trans-Europ Express"), chronique bourgeoise de Claude Chabrol ("Les Biches"), film politique d’Yves Boisset ("L’Attentat"), polars de Jacques Deray ("Un homme est mort", "Flic Story"), comédie romantique de Claude Berri ("Je vous aime"), farce vaudevillesque de François Truffaut ("Vivement dimanche"), drames amoureux de Nadine Trintignant, son épouse ("Mon amour, mon amour"). Ses camarades de jeu s’appellent Alain Delon, Yves Montand, Gérard Depardieu, Michel Piccoli, Philippe Noiret, Romy Schneider, Catherine Deneuve, Fanny Ardant, Nathalie Baye…

    Gian Luigi

    En cet âge d’or où le cinéma dresse encore des passerelles au-dessus des Alpes, Jean-Louis Trintignant travaille beaucoup en Italie. En 1962 déjà, il tournait pour Dino Risi qui, avec "Le Fanfaron", chef d’œuvre de la comédie italienne, lui permet de jouer au côté du grand Vittorio Gassman. Il s’essaie même au western spaghetti avec "Le Grand Silence" de Sergio Corbucci.

    Mais c’est Bernardo Bertolucci qui, en 1970, lui offre son rôle le plus marquant dans la langue de Dante. Dans "Le Conformiste", il joue un professeur de philosophie se fondant dans le moule fasciste de la dictature mussolinienne. Avec cette œuvre à cheval entre la satire politique et le drame psychologique, Jean-Louis Trintignant inscrit son nom au panthéon du cinéma européen.

    Poèmes à Marie

    Parallèlement, il mène de front une carrière sur les planches. Il y joue des textes classiques ("Hamlet", "La guerre de Troie n’aura pas lieu") comme des pièces contemporaines, tel "Art" de Yasmine Reza, l’un des plus grands succès public des années 1990, décennie durant laquelle il délaisse le cinéma pour la scène.

    C’est au théâtre, d’ailleurs, qu’il donnera le plus souvent la réplique à sa fille Marie. En 1999, père et fille créent la surprise – et le trouble – en interprétant les "Poèmes à Lou", textes à haute teneur érotique de Guillaume Apollinaire. En 2002, il jouera une dernière avec elle. Au cinéma cette fois-ci, avec "Janis et John" de Samuel Benchetrit. L’année suivante, Marie Trintignant meurt sous les coups de son compagnon, le chanteur de Noir Désir Bertrand Cantat. Jean-Louis Trintignant, dévasté, abandonne le septième art. Mais, en hommage à sa fille défunte, remonte sur scène pour interpréter, seul, les vers d’Apollinaire.

    Donner l’exemple

    Après huit années d’absence sur les grands écrans, il se laisse convaincre par le réalisateur autrichien Michael Haneke de revenir au cinéma. Ce sera pour "Amour", drame dans lequel il partage l’affiche avec une actrice aussi culte que lui : Emmanuelle Riva. Cette histoire d’un couple d’octogénaires confronté au naufrage du vieillissement bouleverse le festival de Cannes lors de sa présentation en compétition.

    De l’aveu même de Nanni Moretti, le président du jury d’alors, le film remporte la Palme d’or 2012 grâce, en partie, à la prestation du duo. Lors de la remise du prix, Jean-Louis Trintignant déclame en guise de discours un vers de Jacques Prévert qui restera comme l’une de ses dernières répliques les plus marquantes : "Et si on essayait d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple ?"

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    Le Figaro

    Dans le nord de l’Afghanistan, des talibans laissent les filles étudier

    REPORTAGE - Sourds aux décisions de leur mouvement, des responsables locaux n’ont pas ajourné la rentrée scolaire pour les adolescentes.

    Provinces de Jowzjan et Balkh (nord de l’Afghanistan)

    Il est midi passé à Mardyan, dans le nord de l’Afghanistan, et des dizaines de lycéennes convergent vers un grand bâtiment bleu aux murs criblés d’impacts de balles. Dans le couloir, des affiches mettent en garde contre les munitions non explosées. Mais les filles sont aux anges: le retour des talibans au pouvoir, et a fortiori la fin des combats, a permis de réinvestir l’école. Davantage d’adolescentes peuvent désormais aller au lycée et au collège. Ici, on ne craint pas les talibans, ils sont là depuis des années et font souvent partie de familles d’élèves. C’est comme le monde à l’envers. Alors que dans la majorité du pays les adolescentes sont toujours privées d’école, certaines n’ont jamais arrêté. Loin des regards, des talibans laissent les filles étudier dans des provinces comme celle de Balkh, ou celle de Jowzjan où se situe Mardyan.

    À lire aussiAfghanistan: voyage au pays des talibans

    Du haut de ses 24 ans, la directrice explique être revenue pour diriger le lycée il y a quatre ans, malgré la présence des talibans, déjà implantés depuis des années dans ce village sans réseau ni eau potable. «Le gouvernement (taliban) a juste dit qu’il fallait respecter le hidjab islamique, sans trop de précisions», dit la jeune femme. Les élèves ont mis des masques du type anti-Covid, des chaussettes avec leurs sandales, et le tour était joué. Il en va de même dans le village de Khanaqa. Les élèves ont entre 15 et 19 ans, et les talibans, déjà là des années avant la prise de Kaboul, n’y voient aucun problème, au contraire. «Les talibans encouragent leurs sœurs et filles à venir, ma femme est diplômée d’ici», lâche un jeune responsable, presque surpris que cela n’aille pas de soi. On vit loin de tout ici. Les jeunes filles témoignent également, sans gêne. «Mon frère est taliban, mais il soutient mon éducation et celle de mes sœurs», affirme Shukria, en classe de première.

    Des niveaux de sévérité qui varient

    L’expérience dans certaines grandes villes du Nord est tout aussi déconcertante. Dans les salles de classe de Chebarghan, la capitale provinciale de Jowzjan, ville plutôt moderne, c’est presque comme si rien n’a changé. Les élèves ont gardé l’aplomb, les sourires, et les rêves qui ont disparu à Kaboul. Subita, 18 ans, veut devenir femme d’affaires, et Busida, 17 ans, se voit psychiatre. Interrompues en plein cours de chimie, les adolescentes mettent leur masque en présence de visiteurs. La tendance est aux baskets ou sandales à plateformes colorées, souvent portées avec des socquettes en résille. Pour les masques, ils sont estampillés faux Gucci ou Vuitton, à imprimé léopard ou ornés de petites chaînes en or. Dans le monde des talibans, on se démarque comme on peut sous l’ample abaya noire.

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    Le Figaro a visité huit lycées publics pour filles. La seule règle officielle relevée est «le hidjab», soit se couvrir le visage en présence d’hommes et hors des classes. Une seule règle, mais avec des niveaux de sévérité qui varient. À Balkh, la province voisine de Jowzjan, il faut porter le ruiban, un niqab noir à la saoudienne, qu’on attache à l’arrière du crâne, par-dessus un voile blanc, et qui ne laisse voir que les yeux. Dans la grande ville de Mazar-e Charif, les jeunes filles, habituées à des degrés de liberté équivalents à ceux de Kaboul, n’aiment guère le nouveau costume. On doit le porter, même quand il fait 40 degrés ou si le tissu synthétique de mauvaise qualité donne des allergies.

    Assise à son bureau, la directrice d’un lycée, qui a demandé l’anonymat, admet être sous pression. «Si les élèves ne respectent pas les règles, ils risquent de fermer l’école», murmure-t-elle. «C’est à moi de les renvoyer chez elles si elles ne portent pas le hidjab». Usna, 19 ans, dit avoir arrêté le lycée, car elle ne supportait plus les restrictions sur l’habit. «Si tu ne le portes pas, tu dois partir», soupire-t-elle. «C’est porter ce ruiban ou mettre la tente», explique dans un anglais balbutiant une autre élève, en référence à la burqa. Parfois, les talibans viennent vérifier que les filles ont leurs ruiban et qu’aucun homme n’est présent dans le lycée (autre règle, déjà largement respectée, les professeurs doivent être des femmes).

    «Je fais de mon mieux pour garder les écoles ouvertes»

    Zabihullah Noorani, chef de l’information pour la province, assure pourtant que les autorités «ne forcent pas» les filles à se couvrir le visage, et il est vrai que dans la rue elles ne le font pas toutes. «Je fais de mon mieux pour garder les écoles ouvertes», lance-t-il. «Nous soutenons les élèves, nous leur donnons de l’espoir.» Les talibans pourraient présenter comme une victoire le fait que leur version ultra-radicale de l’islam permette de laisser les filles étudier. Mais plutôt que de s’en vanter pour obtenir les faveurs de la communauté internationale, les talibans concernés restent on ne peut plus discrets, allant jusqu’à empêcher l’accès de ces classes aux journalistes. Certains refusent de témoigner ou de donner leurs noms. Ils avouent craindre les réprimandes de leurs chefs. Pour justifier ce qui pourrait ressembler à une désobéissance, tous disent n’avoir jamais reçu l’ordre de fermer les lycées pour filles. Techniquement, cela est vrai. Assis dans son bureau cossu, Mohammed Tahin Jawad, chef du département de l’éducation à Jowzjan, insiste: «La décision revient au chef de l’éducation de chaque province.»

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    Des talibans pragmatiques choisissent ainsi de répondre aux demandes de leur communauté comme Raoussadin Qaraida, chef du village de Chimtal, bastion taliban s’il en est. Dans ce village, on est taliban ou on les soutient. On y adopte même leurs codes vestimentaires, comme ce fermier aperçu sur son âne, vêtu de la veste camouflage et les sneakers blanches pakistanaises, grand classique du look des combattants talibans. À Chimtal, le lycée pour filles n’a jamais fermé. Sur ses bancs, les burqas côtoient les faux sacs de luxe, et ici aussi on voit des sandales futuristes qu’on imaginerait plutôt à la Fashion Week de Paris. Le lieu casse tous les a priori: la quasi-totalité des élèves de l’école ont au moins un taliban dans leur famille élargie.

    Chances faibles que les filles travaillent

    Mais, dans ces zones rurales, les chances que les filles travaillent un jour restent très faibles. La plupart seront mères au foyer, victimes du manque d’infrastructure et de la pauvreté, qui alimentent le fléau des mariages et grossesses précoces. «S’ils le pouvaient, tous les gens enverraient leurs filles (en ville) continuer leurs études pour qu’elles deviennent profs ou docteurs», explique Qaraida, croisé dans le village sur sa moto. «Mais personne n’a l’argent.»

    Selon les chiffres de la Banque mondiale de 2018, seuls 40 % des Afghanes étaient scolarisées après la primaire. En 2016, selon l’ancien gouvernement afghan, moins d’une femme sur cinq savait lire et écrire. L’université est encore ouverte aux jeunes filles, mais dans plusieurs lycées du Nord, elles s’inquiètent que l’examen d’entrée n’ait pas lieu, et de la place qu’il leur restera dans les professions autres que la santé et l’éducation.

    Je veux devenir docteur, pour servir mon peuple… mais si les talibans l’autorisent, je rêve de devenir designer

    Au lycée Naswan, de Chebarghan, on apprend l’informatique sans ordinateur. Debout, Somaya, une adolescente de terminale dont le prénom a été modifié, n’arrive pas à retenir ses larmes. «On a peur parce que notre futur reste quand même très incertain», dit-elle. «Je veux demander que toutes les filles étudient et que la communauté internationale reconnaisse le pays afin de donner un futur à l’Afghanistan, surtout aux filles». Le cours reprend et les sourires reviennent. Les élèves s’estiment chanceuses. Des centaines d’entre elles ont déménagé d’autres provinces pour venir étudier ici. Puis, Somaya lance: «Je veux devenir docteur, pour servir mon peuple… mais si les talibans l’autorisent, je rêve de devenir designer»…

    Réouvertures discrètes

    Au ministère de l’Éducation, il est difficile de trouver des réponses. Même les responsables ne savent pas ce qu’il se passe ou quand les lycées pourront «officiellement» rouvrir. La rentrée pour les jeunes filles était prévue pour le 23 mars à travers le pays, mais après quelques heures, la décision avait été annulée. Selon un responsable du ministère de l’Éducation, les chefs du mouvement n’ont toujours pas accepté d’annoncer la réouverture des établissements, mais ils n’empêchent pas les autorités locales de le décider… tant que ces réouvertures restent discrètes. La première raison invoquée pour cette absence de rentrée des classes pour les jeunes filles serait la culture réfractaire de la population à leur éducation (une idée peu convaincante dans l’Afghanistan d’aujourd’hui). La deuxième serait le besoin de plus de professeurs femmes. La troisième serait d’ordre diplomatique (la réouverture des lycées pouvant être utilisée comme moyen de pression des talibans).

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    «Tous les jours, je me réveille et j’espère recevoir un message du ministère qui dit que nous pouvons annoncer la réouverture», soupire un responsable qui, lui aussi, n’ose pas parler trop fort, ou être identifié. Récemment, la province de Faryab, dans le Nord-Ouest, a, elle aussi, décidé de rouvrir ses lycées aux filles. Ainsi, une dizaine de provinces sur 34 ont au moins un établissement public ouvert aux jeunes filles. Peut-être le début d’un effet domino, lancé par des provinces comme celles de Jowzjan et de Balkh qui, discrètement, n’ont jamais flanché.

    Guerre en Ukraine: Moscou reproche à Paris d’avoir armé Kiev

    Pour Moscou, la fourniture d’armes européennes à Kiev constitue une sorte de ligne rouge.

    La Russie n'a «rien contre» une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne

    Moscou voit toujours d'un mauvais œil les aspirations de Kiev d'une adhésion à l'Otan. Pour autant, «L'UE n'est pas une alliance militaire», a déclaré Vladimir Poutine, affirmant ne pas s'opposer à la décision ukrainienne de rejoindre les 27.

    UE: feu vert sous conditions de la Commission pour l'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie

    Cette proposition sera étudiée les 23 et 24 juin, lors du sommet du sommet européen.

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    Le Figaro

    Résultats législatives 2022: pour la Nupes, un succès au goût amer

    Sophie de Ravinel

    Malgré le très bon score de son alliance électorale, Jean-Luc Mélenchon pâtit de la poussée du RN.

    Une très lourde défaite pour le chef de l’État et un pays potentiellement ingouvernable. Dimanche soir, la Nupes a vu rouge. En début de soirée, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé devant les siens «l’échec moral des gens qui donnent des leçons à tout le monde, sans arrêt, qui se prétendait le barrage à l’extrême droite et qui auront eu comme résultat de renforcer leurs bancs». «Le macronisme a plongé le pays dans une impasse, a-t-il constaté, se félicitant de la chute d’une partie du gouvernement dont «l’éborgneur Castaner, l’injurieuse Montchalin».

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    Le score du RN a été une surprise susceptible de mettre au second plan ses bons scores - 131 élus Nupes hors DVG - correspondant pourtant à ses espérances raisonnables. Jean-Luc Mélenchon cependant, s’est réjouit de l’arrivée des «ouvriers et salariés de tous ordres» de la Nupes qui s’apprêtent à arriver «par dizaines à l’Assemblée nationale» cette semaine. Parmi ces élus, des figures emblématiques en effet, comme la syndicaliste et femme de chambre Rachel Kéké (Val-de-Marne), l’ouvrière agricole Mathilde Hignet (Ille-et-Vilaine), l’instituteur Léo Walter (Alpes-de-Haute-Provence)… Des figures plus proches de Jean-Luc Mélenchon aussi comme Rachel Garrido en Seine-Saint-Denis, qui a fait tomber Jean-Christophe Lagarde, Manuel Bompard (Bouches-du-Rhône), Antoine Léaument (Essonne), Clémence Guetté (Val-de-Marne), Paul Vannier (Val-d’Oise)…

    Pari réussi

    Jean-Luc Mélenchon sait que son pari est réussi. Troisième homme de la présidentielle, il a su imposer un duel à Emmanuel Macron. Son slogan «Élisez moi premier ministre», sorti à la veille du débat d’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, a servi de moteur à la mobilisation. «Au premier tour, selon les assesseurs des bureaux, les gens demandaient où était le bulletin de vote “Jean-Luc Mélenchon”. C’est la preuve du coup de génie de ce slogan», défend Sarah Legrain, députée LFI de Paris, élue dès le premier tour (56,51 %).

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    Ne pouvant compter sur un important report de voix, contrairement au camp présidentiel, Jean-Luc Mélenchon a misé au second tour sur un référendum «anti-Macron» afin de mobiliser au-delà de son électorat. En meeting à Toulouse mardi dernier, il a lancé à ses sympathisants: «Vous avez bien des copains de droite? Dites-leur que ça ne sert à rien de voter LR, ils ne peuvent pas avoir la majorité. Pareil si vous connaissez un facho, ça ne sert à rien, Marine Le Pen ne peut pas avoir la majorité, d’ailleurs elle n’en veut pas». Ces appels n’auront pas suffi à le placer à la tête du gouvernement, mais sa stratégie n’aura pas été inutile pour empêcher une plus forte abstention.

    «Victoire idéologique»

    Le très haut score de la gauche et des écologistes cependant, ne pouvait pas masquer la surprise du score du RN. «L’élément central, c’est le score du RN. On n’a jamais vu une telle progression de l’extrême droite, observe le député européen Emmanuel Maurel. À la tête de la Gauche républicaine et sociale qui a présenté une centaine de députés, il n’y va pas par quatre chemins: «C’est la première fois qu’on a une majorité présidentielle aussi basse aux législatives… Avec l’abstention et le score du RN, un exécutif discrédité au bout de trois semaines et en partie écarté au deuxième tour, nous ne sommes pas loin d’une crise de régime».

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    À défaut de Matignon, les Insoumis peuvent revendiquer une «victoire idéologique» indéniable. Pour la première fois dans l’histoire de la gauche, l’alliance s’est faite sous le drapeau le plus radical. Si les Insoumis ont aussi donné des gages, leurs partenaires ont globalement accepté de se soumettre à leurs exigences programmatiques, dont les socialistes, longtemps cousins ennemis.

    «Nouvelle génération au PS»

    C’était pour chacun des partis l’assurance d’un groupe à l’Assemblée. Jean-Luc Mélenchon fait mine de ne pas y déceler d’opportunisme. «J’ai confiance en eux, dit-il. Il y a toute une nouvelle génération au PS, pas mécontente d’envoyer les éléphants au cimetière». «Olivier Faure veut vraiment que ça marche, assure-t-on chez les Insoumis. Il est content d’être là, content d’avoir largué les éléphants. Il est vraiment content…»

    Après 31 années cumulées de parlementaire - sénateur, député européen et député - Jean-Luc Mélenchon n’a pas souhaité se représenter. «Je change de poste de combat, a-t-il déclaré dimanche soir, mais mon engagement est, et demeurera jusqu’à mon dernier souffle, dans le premier de vos rangs si vous le voulez bien». Âgé de 71 ans, le leader des Insoumis pourrait vouloir s’épargner ce qu’il appelle des «chicayas», des disputes dont il préfère déléguer la résolution à ses proches, entre les groupes de la gauche et des écologistes… Autant de tensions qui ne vont pas manquer dès ces prochains. Mélenchon préférera prendre de la hauteur, cultiver une image de sage, et voyager. Sait-on jamais. En 2027, il n’aura, au fond, que l’âge de Joe Biden lorsqu’il a été élu.

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    Jean-Luc Mélenchon aura du temps, aussi, pour cultiver l’idée d’une «fédération» dans laquelle LFI aurait un rôle central. Comme le rappelle une cadre de sa formation, «on peut raconter tout ce qu’on veut, Jean-Luc Mélenchon et ses idées sont arrivés en tête au premier tour de la présidentielle». L’ex-candidat assure qu’il «regardera de près» les congrès écologistes, socialistes et communistes qui vont se tenir entre l’automne et l’hiver. Ambitieux, certains Insoumis avancent l’idée d’une liste commune aux européennes de 2024.

    L’épreuve du réel

    Tous ne l’entendent pas de cette façon. David Cormand, député européen et ancien secrétaire national d’EELV, prévient: «la Nupes est un outil électoral spécifique pour ces élections législatives avec la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. Ce n’est pas structurel». Quant aux européennes, «les Français ne comprendraient pas qu’il y ait une proposition commune alors que nous siégeons tous dans des groupes différents au Parlement européen. Nous avons des identités politiques différentes». Les communistes, a priori, s’opposent aussi à un tel projet. Fabien Roussel, leur secrétaire national et ancien candidat à la présidentielle, n’a eu de cesse de rappeler que la Nupes aura été un «accord électoral» pour sauver la gauche à l’Assemblée. En aucun cas la première pierre d’un «parti unique». Proche de Jean-Luc Mélenchon, Bernard Pignerol, un des acteurs de la campagne insoumise, ne semble pas s’en préoccuper. «S’il n’y a que les européennes qui nous opposent et que nous sommes ensemble aux régionales et aux municipales, nous serons très forts en 2027! »

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    Denis Pingaud, auteur de l’étude Une occasion manquée sur la campagne de Yannick Jadot (Fondation Jean-Jaurès), vice-président de La Fabrique écologique, y voit un piège pour la gauche non mélenchoniste. «L’alliance électorale a permis au PS et à EELV de sauver leurs groupes parlementaires et leurs finances. Mais LFI va présenter la facture et soutenir que l’avenir de l’unité de la gauche ne peut se jouer qu’autour de lui. Si Jean-Luc Mélenchon avait l’intention de conquérir une quatrième fois l’Élysée, dit-il, je vois mal comment le reste de la gauche et des écologistes pourront résister à la pression pour l’unité. Même si ce n’est pas Jean-Luc Mélenchon le candidat. Ils auront la légitimité en ayant le plus fort groupe parlementaire».

    La Nupes va être soumise à l’épreuve du réel à l’Assemblée nationale. Pour la constitution des groupes déjà. Un moment stratégique pour les Insoumis, qui vont pousser au maximum la machine à engranger les «divers», en particulier ceux des outre-mers, mais pas uniquement, pour faire face au RN potentiellement premier groupe d’opposition…

    Législatives 2022 : ces «fâchés pas trop fachos», prêts à voter Nupes au second tour

    TÉMOIGNAGES - Jean-Luc Mélenchon a appelé les abstentionnistes et les électeurs de Marine Le Pen à voter pour lui pour faire barrage à Emmanuel Macron.

    Édouard Philippe va remettre le prix... de l'arrêté municipal le plus insolite

    Le maire du Havre présidera en septembre la première édition de ce concours, organisé par les juristes du site «Curiosités juridiques». Les communes peuvent d'ores et déjà proposer leur candidature.

    Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron au 20h de TF1

    Le chef de l'État donnera une interview à la suite de sa visite à Kiev, ce jeudi.

    France24 - Monde

    Rikers Island, prison de l'insécurité à New York

    Publié le : 14/06/2022 - 19:05

    Samia METHENI Suivre

    La prison sur l'île de Rikers à New York a depuis longtemps la réputation d'être insalubre et violente, mais la colère monte suite aux décès de vingt détenus en dix-huit mois. 

    L'Humanité

    Le second tour ébranle la Macronie

    Actu

    Législatives Selon les estimations disponibles dimanche à 22 heures, la gauche obtiendrait de 165 à 175 sièges et bouscule le camp présidentiel. L’extrême droite marque aussi des points avec un groupe de 80 à 85 élus.

    Julia Hamlaoui

    Un véritable séisme. Le second tour des élections législatives bouleverse le paysage politique : la Macronie devrait se voir priver d’une majorité absolue tandis que la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) occupera une grande partie de l’Hémicycle. Mais l’extrême droite vient assombrir le tableau, avec un Rassemblement national qui devrait être doté d’un groupe bien plus puissant qu’attendu.

    D’une soixantaine de sièges occupés par la gauche pendant le précédent quinquennat, les projections de l’Ifop disponibles à 22 heures lui en promettent de 165 à 175 (lire page 6). Qui l’aurait parié il y a seulement quelques mois, quand la gauche apparaissait divisée et marginalisée ? Cette percée, permise par l’union, n’a cependant pas suffi à battre le camp du président de la République. Mais les différentes composantes de la Nupes entendent plus que jamais contrarier les projets du chef de l’État. « Il ne pourra pas se prévaloir d’une majorité dans le pays. Il va devoir en tenir compte et ne pas imposer ses lois », a lancé le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, élu comme 11 autres des 32 candidats communistes présents au second tour. « Le retour d’un grand nombre de députés de gauche et écologistes, c’est l’événement de cette soirée », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il faudrait comprendre pourquoi « cette alliance électorale n’a pas permis de l’emporter ». L’insoumis Jean-Luc Mélenchon, dont la formation compterait au moins 79 élus (selon Ipsos), a aussi assuré que la « déroute du parti présidentiel » est « totale » et que « plus grands sont les bouleversements, plus grandes sont les opportunités ». « Envoyer trois fois plus de députés qu’au mandat précédent peut tout changer », a aussi insisté Julien Bayou (EELV), qui pouvait espérer un groupe écologiste de 25 membres, quand le PS pouvait miser sur 25 élus.

    Après un second tour aux allures de sévère revers, le chef de l’État sort extrêmement fragilisé de ce scrutin. De 230 à 240 députés devraient composer sa majorité, selon les estimations de l’Ifop, en deçà du seuil fatidique de 289 sièges (lire page 10). Plusieurs de ses ministres – comme Justine Benin, Brigitte Bourguignon ou encore Amélie de Montchalin – sont battus. Le président du groupe LaREM, Christophe Castaner, comme le président sortant de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, sont aussi sortis. Pourtant, le président a mouillé la chemise pour éviter d’avoir à composer avec d’autres forces. Bafouant la tradition républicaine, il ne s’est pas privé d’intervenir depuis l’Ukraine dans la campagne des législatives. En écho à cette OPA sur la République , ses lieutenants ont poursuivi la diabolisation, entamée dès avant le premier tour, des candidats de la gauche (lire page 9).

    Un échec. Le rapport de forces oblige le président à se mettre en quête de nouvelles alliances, du côté des « Républicains » (LR). Malgré la perte de nombre de ses 100 députés (lire page 11), avec 62 à 68 élus, selon les projections de l’Ifop, les élus LR pourraient bien devenir indispensables à Emmanuel Macron pour valider sa réforme des retraites ou pour contraindre les allocataires du RSA à des heures de travail gratuit. Des mesures pour lesquelles la droite classique n’aura pas trop à forcer sa nature. Mais les députés LR pourraient être tentés de faire monter les enchères. « Nous sommes dans l’opposition, nous resterons dans l’opposition », a prévenu le président du parti, Christian Jacob, dimanche soir. Mais la claque est d’ampleur alors que sa formation obtiendrait moins de sièges que le RN.

    C’est l’autre fait majeur de la soirée : l’extrême droite obtient un groupe à l’Assemblée bien plus important qu’attendu (lire page 11). De surcroît, le premier depuis 1986, où elle avait bénéficié de la proportionnelle. Le Rassemblement national devrait pouvoir compter, selon les estimations, sur 80 à 85 sièges. Un signal des plus inquiétant après la qualification à la présidentielle pour la seconde fois de Marine Le Pen en avril. «  C’est un tsunami, une très belle percée », s’est réjoui Jordan Bardella, estimant, contre les chiffres disponibles, que son parti sera « la seule et véritable force d’opposition ». Tout en tendant la main aux « patriotes » de LR sur le soutien desquels il compte pour remettre les questions d’immigration et d’identité au premier plan, il a fustigé ceux qui seraient la « béquille de Macron ».

    Le parti d’extrême droite peut cependant remercier la Macronie. Avec des appels au barrage « au cas par cas », elle a fissuré encore davantage le front républicain, sur lequel elle a – à juste titre – pu compter au second tour de l’élection présidentielle. Nombre de candidats Ensemble ! défaits au premier tour ont jugé opportun de ne pas livrer de consigne de vote. Ou, pire, de renvoyer dos à dos gauche et extrême droite. De basses manœuvres pour tenter de compenser le vote anti-Macron qui a largement joué en défaveur du camp présidentiel. Et, dimanche soir, le ton n’a pas changé. La porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, a fait part de son « inquiétude » devant l’abstention mais aussi devant « des extrêmes aussi hauts ». « Évidemment on attendait mieux. On a déçu un certain nombre de Français, le message est clair », a- t-elle aussi reconnu. « Nous avons tout pour réussir et c ’est ensemble que nous y parviendrons », a de son côté assuré la première ministre, Élisabeth Borne, appelant à constituer «  une majorité d’action ».

    La dynamique de la gauche n’aura pas permis de mobiliser suffisamment pour l’emporter. 54 % des électeurs ne se seraient pas rendus aux urnes dimanche, selon les estimations. Plus que la semaine précédente, où la non-participation s’est élevée à 52,49 %. Un record depuis 2017, où, entre les deux tours, l’abstention avait encore bondi de 6 points, passant de 51,3 % à 57,36 %.

    La gauche a toutefois construit de solides bases pour aborder le quinquennat. Elle réoccupe le devant de la scène politique et pourrait entraver les plans d’Emmanuel Macron en comptant sur le renfort du mouvement social et climatique, plus que jamais décisif. À la gauche désormais de jouer de ses nouveaux atouts pour imposer les questions qui préoccupent vraiment les Français, pouvoir d’achat en tête.

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    France24 - Monde

    Ukraine : le président Zelensky en visite à Mykolaïv, funérailles d’une figure du Maïdan à l’Est

    Publié le : 18/06/2022 - 07:06Modifié le : 18/06/2022 - 22:41

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    Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi à Kiev pour assister aux obsèques d'une figure du Maïdan, tuée au combat dans l'Est. Les autorités ukrainiennes ont fait état de "batailles féroces" dans des villages situés près de Severodonetsk. Par ailleurs, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est déplacé pour la première fois à Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine.

    • 21 h 52 : l'Ukraine a perdu "environ 50 %" de ses armements

    Dans un entretien publié par le National Defense Magazine, une publication américaine spécialisée, le général Volodymyr Karpenko, chef de la logistique de l'armée de terre ukrainienne, a indiqué que l'Ukraine avait perdu depuis le 24 février "environ 50%" de ses armements.

    "Environ 1.300 véhicules de combat d'infanterie ont été perdus, 400 tanks, 700 systèmes d'artillerie", a-t-il dit.

    • 16 h 51 : plusieurs civils tués dans des bombardements à Donetsk

    Cinq civils ont été tués et 12 autres ont été blessés dans des bombardements ukrainiens à Donetsk, dans l'est séparatiste de l'Ukraine, ont indiqué les autorités locales prorusses dans un communiqué.

    "À la suite des bombardements des forces ukrainiennes, cinq personnes ont été tuées et 12 autres ont été blessées dans la République populaire de Donetsk (DNR)", a indiqué l'état-major des autorités locales dans le communiqué publié sur Telegram.

    • 14 h 32 : à Kiev, les obsèques d'une figure du Maïdan tuée au combat

    Des centaines de personnes ont afflué au monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or, à Kiev, pour assister aux obsèques de Roman Ratouchny, 24 ans, tué au combat dans l'Est.

    Il a été une figure du mouvement pro-européen du Maïdan, qui a conduit à la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en 2014.

    Parti combattre dans les rangs de l'armée ukrainienne comme nombre d'autres civils depuis le début de l'offensive russe, Roman Ratouchny était l'un des premiers étudiants à protester fin 2013 sur le Maïdan.

    • 13 h 28 : Volodymyr Zelensky se déplace pour la première fois à Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont les déplacements hors de la capitale Kiev sont rares depuis le début de l'invasion russe, a effectué pour la première fois une visite dans la région de Mykolaïv et Odessa dans le sud de l'Ukraine, a annoncé samedi la présidence.

    Une vidéo, diffusée par la présidence ukrainienne, le montre en train d'inspecter un immeuble résidentiel très endommagé et tenir des réunion avec des responsables locaux.

    President Zelensky visiting #Mykolaiv.#StandWithUkraine #ArmUkraineNow pic.twitter.com/rubbMD7kiJ

    June 18, 2022

    Mykolaïv, ville portuaire et industrielle de près d'un demi-million d'habitants avant la guerre, est toujours sous contrôle ukrainien, mais elle est proche de la région de Kherson, occupée par les Russes. Elle reste une cible de Moscou car elle se trouve sur la route vers Odessa, le plus grand port d'Ukraine, à 130 km au sud-ouest.

    • 12 h 24 : des "batailles féroces" ont lieu près de Severodonetsk, selon les autorités ukrainiennes

    Les autorités ukrainiennes ont fait état de "batailles féroces" dans des villages situés près de Severodonetsk, dont les troupes russes tentent de prendre le contrôle depuis des semaines.

    "Maintenant, les batailles les plus féroces se déroulent près de Severodonetsk. Ils (les Russes) ne contrôlent pas entièrement la ville", a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région orientale de Louhansk, Serguiï Gaïdaï. "Dans les villages voisins, les combats sont très difficiles – à Toshkivska, Zolote. Ils essaient de percer mais échouent".

    "Nos défenseurs combattent les Russes dans toutes les directions. Récemment, ils ont abattu un avion et fait des prisonniers", a-t-il ajouté.

    Serguiï Gaïdaï a également déclaré que Lyssytchansk – une ville sous contrôle ukrainien séparée de Severodonetsk par une rivière – est "lourdement bombardée". "Ils ne peuvent pas s'en approcher et c'est pourquoi ils ne font que tirer sur la ville avec des frappes aériennes", a-t-il dit. La situation est "très dangereuse dans la ville". 

    Enfin, Serguiï Gaïdaï a fait état de "davantage de destruction" à l'usine chimique Azot à Severodonetsk, où des centaines de civils sont réfugiés.

    • 11 h 53 : la police criminelle allemande enquête sur des centaines de potentiels crimes de guerre russes en Ukraine

    L'Office fédéral de la police criminelle allemande (BKA) a indiqué enquêter sur plusieurs centaines de potentiels crimes de guerre russes en Ukraine. "Jusqu'à présent, nous avons reçu plus des centaines d'indices" dans ce sens, a déclaré le président du BKA Holger Münch au journal Welt am Sonntag.

    Leur enquête ne porte pas seulement sur les auteurs de crimes de guerre mais aussi sur les responsables militaires et politiques de ces crimes.

    >> À lire aussi, notre long format - Ukraine : comment juger les crimes de guerre ? 

    "C'est la partie la plus difficile de notre enquête, un travail de puzzle complexe", a déclaré Holger Münch. "Notre objectif clair est d'identifier les responsables d'atrocités, de prouver leurs actes par nos investigations et de les traduire en justice" y compris en Allemagne, qui applique la justice universelle – permettant de juger certains crimes quel que soit l'endroit dans le monde où ils ont été commis.

    Mais "cela peut prendre du temps" car les enquêtes liées à la guerre en Ukraine n'en sont qu'à leur "tout début", a reconnu Holger Münch.

    • 7 h 55 : les forces russes tentent de nouveau d'avancer au sud d'Izioum

    La Russie a probablement renouvelé ses efforts au cours des dernières 48 heures pour avancer au sud de la ville d'Izioum, dans l'est de l'Ukraine, a déclaré samedi le ministère britannique de la Défense. Son objectif est de pénétrer plus profondément dans la région de Donetsk et d'envelopper la poche autour de la ville assiégée de Severodonetsk depuis le nord, a-t-il déclaré sur Twitter.

    Si les civils ukrainiens pris au piège n'acceptent pas l'offre de quitter les lieux par un couloir, la Russie pourrait prétendre qu'il est justifié de faire moins de distinction entre eux et les cibles militaires ukrainiennes dans la région, a ajouté le ministère.

    Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 18 June 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/811YhLUVp2🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/rskM8TlJYP

    June 18, 2022
    • 5 h 01 : Volodymyr Zelensky attend "un résultat positif" au prochain sommet européen concernant l'adhésion de l'Ukraine à l'UE

    Le président Volodymyr Zelensky a salué, dans son intervention vidéo vendredi soir, le soutien de Bruxelles au statut de candidat à l'UE de l'Ukraine, une "nouvelle positive" pour le pays alors que la ville-clé de Severodonetsk, dans l'Est, est pilonnée par les forces russes.

    La Commission européenne a recommandé vendredi d'octroyer à l'Ukraine le statut de candidat à l'UE. Son avis sera discuté jeudi et vendredi prochain lors d'un sommet européen, où les les 27 dirigeants de l'UE devront donner leur feu vert – à l'unanimité – pour que Kiev obtienne officiellement ce statut. 

    Pour Volodymyr Zelensky, qui "attend un résultat positif" à ce sommet, "c'est la première étape sur la voie de l'adhésion à l'UE. L'Ukraine "mérite ces nouvelles positives", a estimé le président ukrainien, saluant une "réussite historique de tous ceux qui travaillent pour notre État". "Notre rapprochement avec l'Union européenne n'est pas seulement positif pour nous. Il s'agit de la plus grande contribution à l'avenir de l'Europe depuis de nombreuses années", a-t-il ajouté.

    • 4 h 11 : la télévision d'État russe diffuse des vidéos de deux Américains disparus en Ukraine

    Une chaîne de télévision publique russe a diffusé sur les réseaux sociaux des vidéos de deux Américains portés disparus la semaine dernière alors qu'ils combattaient aux côtés de l'armée ukrainienne, affirmant qu'ils avaient été capturés par les forces russes.

    Le président des États-Unis, Joe Biden, avait déclaré plus tôt vendredi qu'il ne savait pas où se trouvaient Alexander Drueke et Andy Huynh, deux vétérans de l'armée américaine dont les proches ont perdu le contact.

    Les Américains disparus – dont un troisième identifié comme un ancien capitaine des Marines – feraient partie d'un nombre inconnu d'anciens combattants, pour la plupart militaires, qui se sont joints à d'autres étrangers pour se porter volontaires aux côtés des troupes ukrainiennes.

    • 20 h 35 : le Kazakhstan affirme ne pas reconnaître les républiques séparatistes du Donbass

    Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a rappelé que son pays ne reconnaissait pas les républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, territoires de l'est de l'Ukraine sous contrôle russe.

    "Si le droit à l'autodétermination était effectivement appliqué sur l'ensemble de la planète, alors il n'y aurait pas 193 États au sein de l'ONU, mais plus de 500 ou 600. Ce serait le chaos", a-t-il déclaré au Forum économique de Saint-Pétersbourg, en Russie.

    "Pour cette raison, nous ne reconnaissons ni Taïwan, ni le Kosovo, ni l'Ossétie du Sud, ni l'Abkhazie. À l'évidence, ce principe sera aussi appliqué aux territoires 'quasi-États' que sont, selon nous, Louhansk et Donetsk", a-t-il expliqué en présence de Vladimir Poutine.

    Resté proche de Moscou, le Kazakhstan entend néanmoins se distancier subtilement de son voisin depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.

    Avec AFP

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    Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE

    LE FIL DU 16 JUIN

    À Kiev, Macron et les Européens affichent leur solidarité avec l'Ukraine

    Guerre en Ukraine : Moscou frappe dans l'Ouest, la bataille s'intensifie à Severodonetsk

    France24 - Monde

    Vladimir Poutine se revendique de Pierre le Grand pour bâtir un Empire

    Publié le : 17/06/2022 - 20:12

    Elena VOLOCHINE

    Cette semaine dans "Vu de Russie", Elena Volochine analyse l’évolution du discours et des référents historiques de Vladimir Poutine, qui bascule du mythe d’une "opération défensive", incarné par Staline et la "Grande Guerre Patriotique", vers celui d’une "conquête légitime", dans la lignée du tsar Pierre le Grand, qui fonda l'Empire russe au début du XVIIIe siècle.

    Focus

    Russie : un patriotisme à toute épreuve

    ANALYSE

    Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine

    Vu de Russie

    Vu de Russie : comment la propagande mobilise les Russes pour la "Victoire"

    France24 - Monde

    Il y a 80 ans, Anne Frank écrivait la première page de son journal

    Publié le : 12/06/2022 - 07:24

    Stéphanie TROUILLARD Suivre

    Le journal d’Anne Frank commence à la date du 12 juin 1942. Pendant un peu plus deux ans, depuis sa cachette dans la ville d'Amsterdam occupée par les nazis, la jeune fille de 13 ans se confie et témoigne. La dernière entrée de son journal est datée du 1er août 1944. Elle sera arrêtée et déportée.

    "J'espère pouvoir tout te confier comme je n'ai encore pu le faire à personne ; j'espère aussi que tu seras pour moi un grand soutien". C’est avec ces mots que débute le Journal d’Anne Frank. L’ouvrage, publié par son père en 1947, est devenu un monument de la littérature mondiale et un récit inégalé de la barbarie nazie.

    Née en 1929 à Francfort, Anne Frank émigre aux Pays-Bas avec sa famille en 1933, lorsque Adolf Hitler devint chancelier d’une Allemagne en crise. En 1942, alors que les autorités traquent les juifs dans les Pays-Bas occupés, les Frank s’installent clandestinement dans " l'Annexe ", un appartement caché derrière une fausse bibliothèque, pour échapper à la Gestapo.

    Dénoncés en août 1944, les habitants de "l'Annexe" sont déportés à Auschwitz. Anne et sa soeur sont ensuite emmenées à Bergen-Belsen. Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur aînée Margot.

    Seuls 38​ 000 des 140​ 000 juifs qui vivaient aux Pays-Bas ont survécu à l'occupation nazie, faisant du pays l'un de ceux qui comptabilisent le nombre de morts le plus élevé en Europe. Le professeur néerlandais Johannes Houwink ten Cate, de l’Institut d’études de la guerre, de l’Holocauste et du génocide (NIOD) à Amsterdam, revient sur la portée de ce monument de la littérature.

    France 24 : quand Anne Frank entreprend la rédaction de son journal, en juin 1942, à quoi ressemble sa vie ?

    Johannes Houwink ten Cate : c’était la vie ordinaire d’une adolescente issue de la petite classe moyenne juive d’Amsterdam de l’époque. Sa famille était relativement modeste, son père était un homme d’affaires qui n’avait pas vraiment réussi. Elle vivait dans le quartier populaire de Rivierenbuurt ("le quartier des rivières") alors que les juifs allemands plus aisés vivaient dans le sud d’Amsterdam.

    Anne Frank n’a pas reçu d’éducation religieuse. Elle appartenait à un milieu de juifs allemands libéraux. Cela a beaucoup contribué au rayonnement de son journal : depuis la soupente de sa cachette, elle a continué de proclamer son attachement aux valeurs humanistes et libérales.

    C’était quelqu’un de très intégré, avec des rêves loin de l’orthodoxie juive. Par exemple, elle écrit que son rêve est de devenir une star de cinéma d’Hollywood. C’est une jeune fille de 13 ans, qui entre dans la puberté, qui a échangé des baisers avec une amie et qui, comme beaucoup de jeunes filles de cet âge, se dispute beaucoup avec sa mère.

    Lorsque son journal a été publié en 1947, par son père Otto, ces passages ont par ailleurs été retirés. Ils n’ont été rendus publics qu’en 1986 quand une version "scientifique" a été publiée aux Pays-Bas par le NIOD (l’Institut d’études de la guerre, de l’Holocauste et du génocide) à l’époque où certains, en Allemagne de l’Ouest, remettait en cause l’authenticité du journal d’Anne Frank.

    Selon vous, pourquoi a-t-elle décidé de se raconter dans un journal ?

    Pendant l’occupation nazie en Europe, de l’ouest comme de l’est, de très nombreuses personnes se sont lancées dans l’écriture. Il s’agissait de témoigner et, d’une certaine manière, de reprendre le contrôle de sa vie à un moment où les nazis faisaient ce qui bon leur semblait dans les territoires qu’ils contrôlaient.

    C’est le cas d’Anne Frank qui, dans son journal, entretient une conversation avec une amie imaginaire, Kitty - son alter ego. Je pense que pour une jeune fille de son âge, c’était une façon de combattre son sentiment d’isolement et de solitude. À ce moment-là, son journal était destiné à un unique lecteur, elle-même. Puis, elle a décidé qu’il devrait être publié et elle s’est mise à le réécrire. Ainsi, elle a transformé son journal intime en une œuvre littéraire, un roman du passage à l’âge adulte.

    Comment expliquez-vous le succès du Journal d’Anne Frank et l’attrait qu’il exerce toujours sur les jeunes générations ?

    Anne Frank était une enfant innocente, une adolescente. C’est pour cela, je pense, que beaucoup de jeunes s’identifient à elle. Partout dans le monde, tant qu’il y aura des jeunes filles de 13 ans, il y aura des lecteurs du Journal d’Anne Frank. Depuis 2011, il existe même une traduction en chinois.

    De plus, elle n’était pas religieuse, et son histoire touche aussi les non-juifs. Elle garde la foi en l’humanité et n’évoque pas la Shoah. Il n’y a ni meurtre ni camps dans son récit. Et pourtant, son journal ne parle finalement que de la Shoah puisque, nous, ses lecteurs modernes, savons ce qu’elle-même ne pouvait pas imaginer : sa mort horrible au camp de Bergen-Belsen.

    Beaucoup d’ouvrages et d’enquêtes tentent d’élucider l’énigme de l’identité de celui qui a dénoncé la famille Anne Frank. Qu’en pensez-vous ?

    Le livre "Qui a trahi Anne Frank ?" de l'auteure canadienne Rosemary Sullivan, explique comment le notaire, Arnold van den Bergh, aurait révélé la cachette d'Anne Frank en 1944, à Amsterdam. Mais il n’y a pas de preuves vraiment solides pour affirmer que cette personne était un collaborateur des nazis. De plus, cet homme était entré en clandestinité six mois avant l’arrestation d’Anne Frank.

    Aux États-Unis, les ouvrages les plus récents consacrés à Anne Frank, notamment les biographies de Melissa Müller et Carole Anne, révèlent l’identité d’un nouveau traître. Au cours de ma carrière, j’ai entendu parler de sept traîtres potentiels qui auraient "vendu" l'adolescente. Les Américains adorent ce genre d’intrigues et les histoires de détectives, mais ce ne sont pas à proprement parler des enquêtes scientifiques.

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    SECONDE GUERRE MONDIALE

    Shoah : comment expliquer que trois quarts des juifs en France n'ont pas été déportés ?

    France24 - Monde

    Législatives : la secrétaire d'État à la Mer Justine Bénin battue en Guadeloupe

    Publié le : 19/06/2022 - 09:10Modifié le : 19/06/2022 - 13:39

    FRANCE 24 Suivre

    La députée sortante Justine Bénin, membre du gouvernement, a été battue au second tour des législatives en Guadeloupe. Les électeurs de Guyane, Guadeloupe, et Martinique ont envoyé à l'Assemblée nationale plusieurs députés soutenus par la Nupes.

    La députée sortante Justine Bénin, qui jouait son poste de secrétaire d'État à la Mer lors de ce second tour des législatives, a été battue samedi 18 juin dans la deuxième circonscription de la Guadeloupe. Unique candidate macroniste dans ce territoire d'Outre-mer (41,35 % des voix), elle a été devancée par Christian Baptiste, candidat de la Nupes, élu avec 58,65 % des suffrages.

    Dans la première circonscription, le député sortant Olivier Serva, ex-LREM et soutenu par LFI pour le second tour – non sans provoquer des remous au sein du parti –, a été élu avec 74,04 % des voix. Il souhaite créer "un groupe outre-mer à l'Assemblée Nationale" et "défendre la réintégration des soignants suspendus".

    Dans la troisième circonscription, le candidat du RN Rody Tolassy n'a pas réussi à décrocher un mandat de député – c'est pourtant dans l'archipel que Marine Le Pen avait remporté son meilleur score (près de 70 %) lors du second tour de l'élection présidentielle. Le député sortant Max Mathiasin (SE), arrivé en deuxième position au premier tour, l'emporte donc finalement avec 52,12 % des suffrages.

    Dans la quatrième circonscription, Elie Califer, soutenu par LFI, a été élu sans suspense avec 100 % des suffrages exprimés: il était le seul candidat en lice après le désistement de son adversaire Marie-Luce Penchard.

    #Législatives2022 🗳 Le dépouillement du scrutin est terminé sur l'ensemble de la #Guadeloupe. Le taux de participation pour ce 2nd tour a été de 28,23%. En 2017, il était de 30,65 %.ℹPlus d'infos : https://t.co/gN5X6AQNep pic.twitter.com/Dd0C2T7Sas

    June 19, 2022

     

     

    • Martinique

    Jiovanny William, Marcellin Nadeau, et Johnny Hajjar, soutenus par LFI, découvriront pour la première fois de leur carrière politique les bancs de l'Assemblée nationale : ils ont été élus respectivement dans la première (Centre), deuxième (Nord) et troisième circonscription (Fort-de-France) de la Martinique. Jean-Philippe Nilor a été élu pour la troisième fois consécutive dans la quatrième circonscription (Sud). Il a largement battu son prédécesseur et ancien mentor Alfred Marie-Jeanne.

    La formation politique de l'ancien président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique, le Gran Sanblé, a d'ailleurs été battue dans toutes les circonscriptions de l'île alors qu'elle avait réussi à qualifier ses quatre candidats au second tour des législatives.

    Plus élevée qu'au premier tour, la participation est demeurée très faible puisque seulement un quart des électeurs s'est rendu aux urnes (25,71 %, en hausse de 4 points par rapport au premier tour).

    • Guyane

    Les électeurs guyanais ont choisi le renouvellement : dans la première circonscription, qui compte la préfecture Cayenne, c'est Jean-Victor Castor qui endosse le costume de député. Militant du Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale (MDES) dont il est l'un des fondateurs, il est un fervent partisan de l'évolution statutaire du territoire.

    Dans la deuxième circonscription, Lénaïck Adam, qui était soutenu par la majorité présidentielle, est délogé de son siège de député par Davy Rimane. Le syndicaliste, soutenu par LFI, engrange 54,12 % des suffrages exprimés.

    Lors du second tour, l'abstention a reculé dans les deux circonscriptions.

    • Saint-Barthélemy et Saint-Martin

    Frantz Gumbs, le candidat divers-centre soutenu par la majorité présidentielle Ensemble !, a été élu député. Il recueille 3 921 voix, soit 67,21 % des suffrages exprimés. Le taux de participation a été très faible sur les deux îles – à 24,56 %, près de deux points de moins qu'en 2017 (26,11 %).

    • Saint-Pierre-et-Miquelon

    Après un duel serré, l'ancien président de la collectivité territoriale (2017-2020) Stéphane Lenormand (AD, divers droite) a été élu député de ce territoire à l'unique circonscription, avec 50,36 % des suffrages, face à Olivier Gaston. Seules 19 voix séparent les deux candidats et 186 bulletins nuls ont été enregistrés.

    Le taux de participation global pour ce second tour des législatives à Saint-Pierre-et-Miquelon est de 55,95 %, en légère hausse par rapport au premier tour (53,45 %) mais en dessous des 75,35 % atteint lors du second tour en 2017.

    • Polynésie

    Dans les trois circonscriptions de cette collectivité ultra-marine, un duel opposait un autonomiste, soutenu par le président du gouvernement local Edouard Fritch et par Ensemble !, à un indépendantiste soutenu par la Nupes.

    Dans la première, Nicole Bouteau, arrivé largement en tête au premier tour, est battue (49,12 %) par un indépendantiste de 21 ans, Tematai Le Gayic (50,88 %), qui pourrait devenir le benjamin de l'Assemblée nationale.

    Dans la deuxième circonscription, Steve Chailloux (58,89 %), jeune professeur de tahitien indépendantiste, l'emporte face à Tepuaraurii Teriitahi (41,11 %), présidente de groupe de son parti autonomiste à l'Assemblée de la Polynésie française.

    La victoire du député sortant Moetai Brotherson (61,32 %) était plus attendue dans la troisième circonscription : il l'a emporté sur Tuterai Tumahai (38,68 %), un autonomiste novice en politique qui avait surpris en exprimant à plusieurs reprises au cours de la campagne son adhésion aux idées de son adversaire.

    Les étiquettes politiques nationales influencent peu les électeurs polynésiens qui se positionnent surtout en fonction des consignes des partis locaux. Le parti indépendantiste doit aussi sa victoire à un front des oppositions contre la majorité locale.

    C'est la première fois que ce parti parvient à faire élire plus d'un député, et la première fois qu'il remporte une élection sans alliance. À un an des élections territoriales – les plus importantes en Polynésie française –, c'est aussi un avertissement au parti majoritaire et au gouvernement d'Edouard Fritch, mis en difficulté par la crise économique consécutive à l'épidémie de Covid-19.

    • Nouvelle-Calédonie

    Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf, tous deux membres d'une coalition loyaliste récemment créée et rattachée au parti présidentiel, ont remporté leur duel face aux candidats indépendantistes du FLNKS.

    Philippe Dunoyer, 54 ans, est réélu haut la main avec 66,40 % des voix dans la première circonscription qui recouvre Nouméa et l'archipel des Loyauté. Il a bénéficié du report des voix LR – parti qui avait appelé à le soutenir entre les deux tours – et d'un rebond de la participation.

    Dans la seconde circonscription, Nicolas Metzdorf, 34 ans, bat nettement l'indépendantiste Gérard Reignier alors que les deux candidats étaient au coude à coude à l'issue du premier tour.

    Maire de La Foa, Nicolas Metzdorf disposait d'un important réservoir de voix compte tenu de la consigne de LR en sa faveur. Il succède à Philippe Gomès qui ne se représentait pas.

    Depuis 1986, les indépendantistes n'ont jamais réussi à gagner une élection législative. Ils dénoncent un découpage entré en vigueur cette année-là.

    • Wallis-et-Futuna

    Le duel entre les deux candidats se revendiquant de la majorité présidentielle, sans avoir été officiellement investis, a été extrêmement serré.

    Mikaele Seo, en lice avec le soutien de la majorité au pouvoir à l'assemblée territoriale, n'a engrangé que 16 voix de plus que son adversaire Etuato Mulikihaamea, issu de la société civile. Âgé de 51 ans, Mikaele Seo est membre de l'assemblée territoriale depuis 2017. L'élection au palais Bourbon de cet agent d'entretien dans un collège de Wallis-et-Futuna pourrait toutefois faire l'objet d'un recours du perdant, compte tenu du très faible écart de voix.

    Avec AFP

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    Législatives : l'abstention estimée à 54 %, en hausse par rapport au premier tour

    CARTE INTERACTIVE

    Résultats des élections législatives 2022

    France24 - Monde

    Dans le nord de la Syrie, les Kurdes une nouvelle fois dans le viseur d’Erdogan

    Publié le : 14/06/2022 - 17:26

    Marc DAOU Suivre

    Alors que tous les regards sont tournés vers l’Ukraine, le président turc Recep Tayyip Erdogan semble en bonne position pour profiter d’un contexte géopolitique favorable à ses desseins pour lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, contre la milice kurde syrienne YPG. Malgré les mises en garde de Washington, Ankara vise précisément Tell Rifaat et Manbij, deux localités situées à l'ouest de l'Euphrate. Décryptage.

    Voilà plusieurs semaines que le président turc Recep Tayyip Erdogan brandit la menace d’une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, le long de la frontière avec la Turquie.

    "Nous travaillons méticuleusement sur de nouvelles opérations pour combler les lacunes de notre ligne de sécurité à nos frontières sud", a-t-il répété devant les dirigeants de son parti, l’AKP, le 4 juin à Ankara.

    "Nous allons nettoyer Tell Rifaat et Manbij", deux localités situées à l'ouest de l'Euphrate, avait-il annoncé au début du mois devant le Parlement, avant de promettre de procéder "étape par étape dans d'autres régions".

    Dans le collimateur de Recep Tayyip Erdogan se trouvent donc encore une fois les territoires contrôlés par les forces kurdes, précisément par les Unités de protection du peuple (YPG). Soutenues et armées par l’armée américaine, elles composaient l’essentiel des Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance arabo-kurde, qui avaient combattu, avec l’appui de la coalition internationale dirigée par Washington, les jihadistes de l’organisation État islamique (EI).

    Sauf que la Turquie qualifie les YPG et le Parti de l'union démocratique (PYD), principal parti kurde syrien, de "terroristes" et les accusent d’être liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ce mouvement kurde, listé comme terroriste par Ankara, mais aussi par les États-Unis ou encore l'Union européenne, mène une guérilla en Turquie depuis 1984.

    "Remplacer les Kurdes par des populations arabes"

    "Il faut toujours prendre au sérieux les menaces d’Erdogan contre les Kurdes, explique Fabrice Balanche, maître de conférences à l'université Lyon-II, spécialiste de la Syrie, et chercheur associé au Washington Institute. Officiellement son objectif est d’éliminer le PKK et tout ce qui lui est associé, mais c’est surtout la présence kurde dans cette partie du territoire syrien qui est visée".

    La minorité kurde de Syrie avait de facto instauré un embryon d’État dans le nord et le nord-est du pays à la faveur du conflit et de l’affaiblissement du régime du président Bachar al-Assad, en établissant, en mars 2016, une région fédérale autonome dans les zones abandonnées par les troupes syriennes en 2012, baptisée Rojava. Un geste de Damas censé convaincre à l’époque les Kurdes de ne pas rejoindre les rangs de la rébellion.

    Or Ankara rejette toute velléité d’autonomie kurde au large de ses frontières, perçue comme une menace envers son intégrité territoriale, et craint que des bases et des camps d’entraînement militaires aux mains des Kurdes ne bénéficient à terme au PKK. C’est pourquoi Recep Tayyip Erdogan entend créer une zone tampon longue de 480 kilomètres et large d'une trentaine de kilomètres entre la frontière turque et les territoires syriens situés à l'est du fleuve Euphrate.

    "Depuis le début du conflit en Syrie, Ankara a affiché son opposition totale à une telle idée et lancé plusieurs offensives dans la région, poursuit Fabrice Balanche. L’objectif est toujours le même : remplacer les Kurdes par des populations arabes déplacées par le conflit et par des milices locales proturques fidèles aux intérêts turcs afin de constituer une ceinture arabe, une sorte de zone tampon antikurde, dans le nord de la Syrie".

    "À terme, ajoute-t-il, vu que les Turcs ont déjà créé l’armée nationale syrienne (SNA), qui regroupe des milices islamistes et compte à peu près 70 000 hommes, les territoires pris aux Kurdes pourraient s’autoproclamer République de Syrie du nord, comme la République turque de Chypre du Nord (RTCN)".

    L'île méditerranéenne est divisée depuis 1974, suite à l'invasion turque, entre la République de Chypre - membre de l'Union européenne -, et la RTCN autoproclamée en 1983 et uniquement reconnue par Ankara.

    Erdogan "estime que c’est le bon timing pour repasser à l’offensive"

    Depuis 2016, le président Recep Tayyip Erdogan a ordonné plusieurs offensives dans le nord syrien, dont l’une avait permis, en mars 2018, à ses troupes ainsi qu'à leurs supplétifs, des rebelles islamistes syriens, de mettre la main sur Afrin. Soit l'un des trois cantons de la zone autonome kurde qui correspond à la province syrienne de Hassaké. La dernière opération militaire en date, lancée en octobre 2019, avait visé Ras al-Aïn et Tal Abyad, deux localités proches de la frontière, et provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes.

    La menace d’une nouvelle offensive intervient au moment où tous les regards sont tournés vers l’Ukraine, qui résiste autant que possible à l’invasion russe. Un "momentum" géopolitique que le président turc ne veut pas laisser passer.

    "Estimant que c’est le bon moment pour repasser à l’offensive en Syrie, Recep Tayyip Erdogan veut profiter de la situation puisque les Occidentaux sont focalisés sur la guerre en Ukraine et sur la Russie qui est au centre de leurs inquiétudes, indique Fabrice Balanche. En quelque sorte il demande aux Occidentaux quelle est leur priorité : contrecarrer les plans du Kremlin en Europe ou soutenir le PKK ? Présenté comme cela, évidemment, son calcul ne peut être perdant".

    "Nous espérons qu'aucun de nos vrais alliés ne s'opposera à nos légitimes inquiétudes", avait lancé le chef de l'Etat turc, le 9 juin, depuis Izmir (ouest), où il assistait à des manœuvres militaires.

    "Le calcul d’Erdogan peut même être assurément gagnant, estime Fabrice Balanche, puisque on se souvient que les Turcs, fort de leur armée moderne et de leur supériorité aérienne et technologique, avaient réussi à chasser, en trois mois, les YPG de la ville d’Afrin, située dans le fief montagneux des Kurdes qu’ils pensaient imperdable".

    En 2019, Ras al-Aïn et Tal Abyad ont été prises en un seul mois. "Les Turcs auraient même pu aller plus loin s’il n’y avait pas eu une médiation russe et un cessez-le-feu, rappelle le spécialiste de la Syrie. Si Recep Tayyip Erdogan décide de lancer une offensive contre Kobané ou Manbij, où la population est arabe à 85 %, il obtiendra facilement le même résultat".

    Mise en garde américaine, accord tacite russe

    Il semble donc que rien ne puisse empêcher le président turc de parvenir à ses fins, malgré les mises en garde américaines contre "toute nouvelle offensive qui saperait la stabilité régionale".

    "Nous nous opposons à toute escalade dans le nord de la Syrie et nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles", a déclaré début juin Antony Blinken lors d'une conférence de presse à Washington.

    "Les Américains ont protesté et protesteront encore plus si la Turquie passe à l’action contre les Kurdes qu’ils ont promis de protéger, mais ils n’ont pas les moyens de l’en empêcher, explique Fabrice Balanche. L’administration Biden peut éventuellement prendre des sanctions contre Ankara sauf que Recep Tayyip Erdogan a entre les mains beaucoup trop de cartes sensibles, à commencer par sa capacité à bloquer l’Otan".

    À l’instar de Washington, une fois n’est pas coutume, ni les Iraniens, ni le régime de Bachar al-Assad et ni son parrain russe n’ont très envie de voir les Turcs s’accaparer des pans du territoire syrien.

    "Les Iraniens ont fixé des lignes rouges, à savoir ne pas toucher à des localités chiites, ni à Alep, tandis que l’armée de Bachar al-Assad n’est pas en mesure de s’opposer à la machine militaire turque, décrypte Fabrice Balanche. Et malgré les apparences, les Russes ne s’opposent pas vraiment aux plans de Recep Tayyip Erdogan, vu que les Kurdes refusent de revenir sous la bannière du régime syrien, et donc sous la protection russe".

    Il faut dire aussi qu’au moment où les puissances occidentales sont toutes vent debout contre la Russie, Moscou n’a nullement besoin de détériorer ses relations plus que cordiales avec la Turquie, l’électron libre de l’Otan.

    Lors de sa visite à Ankara, le 8 juin, le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov s’est montré très compréhensif vis-à-vis de ce qu’il a appelé les "préoccupations" turques, alors que quelques jours plus tôt, la diplomatie russe avait dit, dans un communiqué, "espérer qu'Ankara s'abstiendra d'actions qui pourraient conduire à une détérioration dangereuse de la situation déjà difficile en Syrie".

    "Nous comprenons parfaitement les préoccupations de nos amis concernant les menaces créées à leurs frontières par des forces extérieures qui alimentent le sentiment séparatiste dans les territoires contrôlés par les unités américaines qui y séjournent illégalement", a-t-il déclaré, sans cette fois, faire de commentaire sur l'intégrité territoriale de la Syrie…

    Une nouvelle fois dos au mur, les Kurdes, lâché par Donald Trump en décembre 2018, ne se font aucun doute sur l’issue d’une nouvelle offensive turque. "Ils sont assez résignés, et ne croient plus au projet politique d’autonomie, l’offensive turque de 2019 ayant pas mal douché leurs espoirs, puisqu’ils ont vu que les Occidentaux, malgré leurs promesses, ne sont pas venus les soutenir, résume Fabrice Balanche. Ils s’attendent donc à une nouvelle opération turque et savent qu’ils ne pourront pas tenir longtemps et que personne ne viendra à leur secours".

    Tayyip Recep Erdogan le sait aussi. En août 2019, il avait prévenu que "tant que les [zones contrôlées par les YPG] n'auront pas disparu, la Turquie ne se sentira pas en sécurité".

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    L’ONU prolonge le mécanisme d'aide humanitaire transfrontalière pour la Syrie

    REPORTAGE

    La ville d’Afrin en Syrie, au cœur du conflit entre la Turquie et les milices kurdes

    Focus

    Dix ans de guerre en Syrie : Azaz, une ville passée sous influence turque

    L'Humanité

    Thibaud, salarié syndiqué, chassé de Nestlé-Lactalis

    Un jour avec

    À 25 ans, il paie cher sa première expérience syndicale. Deux mois après avoir créé une section CGT, ce conducteur de ligne dans l’usine de produits laitiers s’est fait licencier.

    Clotilde Mathieu

    Vallet (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.

    « O n est sorti pour Thibaud », déclarent, ce jour d’avril, une dizaine de ses collègues. Pour lui, ce jeune de 25 ans fraîchement syndiqué à la CGT, qui vient d’être licencié de l’usine Nestlé-Lactalis de Vallet, en Loire-Atlantique. Sa faute ? Ne pas avoir réalisé de manière « conforme » le nettoyage hebdomadaire de la chaîne de production. Une tâche pour laquelle les heures de travail avaient été divisées par deux (4 au lieu de 8), avec des dysfonctionnements durant la nuit, explique-t-il. La direction ne veut rien entendre. En février, une section syndicale CGT a été créée. Et, bizarrement, le limogeage de Thibaud intervient 48 heures à peine après la distribution d’un premier tract… « Il ne faut pas aller chercher autre chose qu’une volonté de ne pas voir la section s’étoffer », estime Loïc Chailleux, secrétaire de l’union locale CGT de Clisson. Ce dernier avait pourtant prévenu Thibaud quand il avait toqué à sa porte, avec son collègue Laurent Mathet, seize ans dans l’entreprise. Les élections professionnelles venant d’avoir lieu, l’organisation syndicale ne pouvait en protéger qu’un. Thibaud devait « se faire discret », en attendant d’être élu du personnel. Un conseil qu’il n’a pas suivi. « Je pensais qu’ils allaient juste m’emmerder un peu, mais pas que ça irait aussi loin, aussi vite », confie le néosyndicaliste.

    Mécanicien de formation, Thibaud fait ses débuts dans les petits garages automobiles de Grenoble. Là où le « patron est un ouvrier comme toi, un collègue ». Puis, avec le premier confinement, il prend la voiture avec sa copine et file tout droit en direction du vignoble nantais, pour rejoindre sa grand-mère et respirer un peu, loin de la cité « cuvette » au cœur des Alpes. Il s’inscrit en intérim. En juin 2020, il se fait embaucher dans l’usine de Vallet comme conducteur de ligne. En janvier de l’année suivante, un CDI lui est proposé. Il accepte. C’est le premier de sa jeune vie professionnelle. « Ils devaient trouver que je travaillais bien », ironise-t-il.

    FO et CFDT « lactalisées »

    En août, de nouvelles machines arrivent sur le site. Elles sont jugées plus modernes et leur vocation est, en réalité, de supprimer des postes. Ici, ce sera celui en fin de ligne, laissant le conducteur seul en production. Thibaud est sélectionné, placé « en formation » sur la ligne B6. « Un test grandeur nature de quatre semaines avant la mise en fonction », raconte-t-il. « L’horreur ! Il manquait plein d’équipements. On n’arrêtait pas de demander de repousser le démarrage ou d’être deux par machine. » En vain. Après six mois de galère, sur les six travailleurs testeurs , l’un démissionne, un autre fait un abandon de poste. De son côté, Thibaud subit cinq « presque » accidents avec trois fois le même problème où il dit avoir failli se faire couper le doigt. Puis viennent s’ajouter les « pressions d’air » qui lui casseront ses lunettes. « C’était trop, il fallait que ça s’arrête. » Il insulte un supérieur, puis s’excuse. Il écopera d’une mise à pied. À l’intérieur, « les syndicats FO et CFDT ne bougeaient pas ». C’est comme ça depuis que Lactalis a racheté l’usine en 2015. « À croire qu’ils se sont fait “lactaliser” », lance une de ses ex-collègues. C’est à ce moment-là que vient l’idée de créer une nouvelle section syndicale.

    pas de réintégration à l’horizon

    Alors, ce 1er avril, lorsqu’il sort du bureau du directeur qui vient de lui signifier son licenciement, une dizaine de collègues décident de débrayer. Le mouvement s’enclenche. Car Thibaud, c’est eux. « Sans cesse, on nous demande de travailler en qualité dégradée », explique l’une des grévistes. Dès lors, poursuit-elle, « ce qui est arrivé à Thibaud aurait pu nous arriver à tous. La réalité, c’est qu’ils rognent sur tout et nous, derrière, on travaille comme des dingues. C’est dur là-dedans ». Elle cite le manque de manutentionnaires qui les contraint à « récupérer parfois les palettes à la main, avec le risque de se bloquer le dos pour tenir les cadences ».

    Durant les mois d’avril et de mai, chaque mardi et jeudi, de 11 heures à 15 heures, les drapeaux CGT, accrochés aux grilles, ont volé au vent. Quatre heures d’arrêt des machines, deux heures pour chaque équipe, qui obligent à une coupure de nettoyage. La grève coûte. Sans faiblir, Thibaud et ses camarades parviennent à obtenir satisfaction sur une partie de leurs revendications. La mutualisation des chaînes contre laquelle le jeune homme s’était syndiqué a été en partie abandonnée. La ligne B6 aura une personne en fin de ligne « pour la prise des échantillons de labo, les contrôles et l’alimentation de la cartonneuse », note la CGT dans la communication adressée aux salariés. Pour soulager la manutention, une personne y sera affectée, « lorsqu’il y a plus de 12 machines en production ». À cela s’ajoutent « la réparation de toutes les fuites au plafond, ainsi que tous les trous au sol ». Thibaud, lui, n’a pas été réintégré. Sa lutte continue, avec la CGT, pour porter l’affaire aux prud’hommes, « heureux » tout de même d’avoir fait « ravaler leur ego et leur fierté à ces patrons qui se prennent pour des rois ».

    Un jour aveclactaliscgtRépression antisyndicale
    France24 - Monde

    Ukraine : Zelensky ne doute pas de la victoire, l'Otan prédit un conflit pour "des années"

    Publié le : 19/06/2022 - 11:04

    FRANCE 24 Suivre Marc PAUPE

    De retour du front sud, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré dimanche que ses troupes gardent le moral et ne doutent pas de la victoire face aux Russes. Par ailleurs, l'Otan estime que la guerre pourrait durer "des années".

    Après s'être rendu samedi dans la ville de Mykolaïv, dans le sud du pays, Volodymyr Zelensky a assuré dimanche 19 juin que ses troupes gardent le moral et ne doutent pas de la victoire face aux forces russes.

    Le président ukrainien a rendu visite aux troupes stationnées à proximité et dans la région voisine d'Odessa. "Nous ne donnerons le Sud à personne, nous allons tout reprendre, et la mer sera ukrainienne, elle sera sûre", a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Telegram alors qu'il rentrait à Kiev.

    Ses propos ont été suivis par une évaluation plus sombre de la situation par le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. La guerre pourrait durer "des années", a-t-il mis en garde dans un entretien publié dimanche par le quotidien allemand Bild. Le représentant de l'organisation a exhorté les pays occidentaux à inscrire leur soutien à Kiev dans la durée.

    "Nous ne devons pas faiblir dans le soutien à l'Ukraine, même si les coûts sont élevés, pas seulement en ce qui concerne le soutien militaire, mais aussi en raison des prix de l'énergie et de l'alimentation qui montent", a dit Jens Stoltenberg.

    Les forces russes concentrent leur puissance de feu sur l'est et le sud de l'Ukraine ces dernières semaines depuis l'échec de leur tentative de prendre la capitale Kiev, après l'invasion éclair du 24 février.

    "Notre peuple a envie de vivre"

    "Les pertes sont importantes. De nombreuses maisons ont été détruites, la logistique civile a été perturbée, il y a de nombreux problèmes sociaux", a déclaré Volodymyr Zelensky. "J'ai demandé qu'une assistance plus généralisée soit mise en place pour les personnes qui ont perdu des êtres chers. Nous allons définitivement reconstruire tout ce qui a été détruit. La Russie n'a pas autant de missiles que notre peuple a envie de vivre".

    Volodymyr Zelensky a salué le "service héroïque" des soldats qui contiennent la poussée des troupes russes, soutenues à l'Est depuis la Crimée annexée. "Il est important que vous soyez vivants. Tant que vous êtes vivants, il y a un mur ukrainien solide qui protège notre pays", leur a-t-il dit.

    Une vidéo diffusée par la présidence l'a montré à Mykolaïv avec le gouverneur local, Vitaliy Kim, devant la façade béante du siège de l'administration régionale, touché par une frappe russe en mars qui avait fait 37 morts. 

    Cette ville portuaire et industrielle, qui approchait un demi-million d'habitants avant la guerre, est toujours sous contrôle ukrainien mais elle est proche de la région de Kherson, presque entièrement occupée par les Russes. Une frappe russe y a fait deux morts et 20 blessés vendredi. Elle reste une cible de Moscou car située sur la route d'Odessa, le plus grand port d'Ukraine, lui aussi toujours sous contrôle ukrainien.

    À 130 km au sud-ouest, près de la Moldavie, Odessa est au centre des discussions sur l'exportation bloquée des millions de tonnes de céréales ukrainiennes. La Russie, qui contrôle cette zone de la mer Noire malgré les tirs de missiles ukrainiens contre ses navires, explique que les eaux sont minées.

    Des combats acharnés près de Severodonetsk

    À Kiev, des milliers de personnes se sont rassemblées samedi pour rendre hommage à Roman Ratushny, 24 ans, figure du mouvement pro-européen Maïdan en Ukraine, tué en combattant les Russes dans l'est du pays. Devant son cercueil drapé d'un drapeau ukrainien jaune et bleu au pied d'un monument surplombant la tentaculaire place de l'Indépendance dans la capitale, des personnes de tous âges ont salué sa mémoire.

    Cette perte donne un visage humain au chagrin partagé par les Ukrainiens, alors que l'effusion de sang se poursuit dans le pays : des combats acharnés font rage en particulier près de Severodonetsk, dans la région du Donbass, partiellement contrôlée par des séparatistes prorusses depuis 2014. La Russie entend en prendre le contrôle total.

    "Une expression dit : il faut se préparer au pire et le meilleur viendra de lui-même", a déclaré samedi, dans un entretien à l'AFP, Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Louhansk, qui abrite les villes de Severodonetsk et Lyssytchansk. "Bien sûr qu'il faut qu'on se prépare", a ajouté celui qui a plusieurs fois prévenu que les Russes finiraient par encercler Lyssytchansk en coupant ses principales routes d'approvisionnement.

    "La situation est difficile, (à Lyssytchansk) et dans toute la région", a-t-il souligné, car les Russes "bombardent nos positions 24 heures sur 24".

    Plus tôt dans la journée, Serguiï Gaïdaï avait fait part de "davantage de destruction" encore à l'usine chimique assiégée Azot à Severodonetsk, où se cachent plus de 500 civils, dont 38 enfants. 

    Cinq morts à Donetsk

    Les autorités prorusses de Donetsk, capitale de la "république" autoproclamée du même nom dans la partie du Donbass qui échappe au contrôle de Kiev depuis 2014, ont de leur côté affirmé que des bombardements ukrainiens sur la ville avaient fait cinq morts et 12 blessés parmi la population civile.

    C'est enfin au nord, depuis la Biélorussie, que les Ukrainiens craignent à nouveau une offensive. Les forces russes y avaient débuté leur offensive.

    Dans un entretien publié cette semaine par le National Defense Magazine, une publication américaine spécialisée, le général Volodymyr Karpenko, chef de la logistique de l'armée de terre ukrainienne, a reconnu que l'Ukraine avait perdu "environ 50 %" de ses armements.

    Ce n'est qu'après avoir repoussé les forces russes que l'Ukraine sera prête à engager de nouvelles négociations avec Moscou, a déclaré David Arakhamia, le chef de la délégation ukrainienne, à l'antenne ukrainienne de la radio américaine Voice of America. "Un accord a minima [pour des négociations, NDLR], ce serait si nous les repoussions ou s'ils repartaient de leur plein gré aux positions qu'ils occupaient avant le 24 février" , a-t-il dit.

    Avec AFP

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    Ukraine : le président Zelensky en visite à Mykolaïv, funérailles d’une figure du Maïdan à l’Est

    Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE

    L'Entretien de France 24

    Conseiller de Zelensky : "Avec des armes lourdes, nous pouvons gagner la guerre en 3 à 6 mois"

    France24 - Monde

    Pour la première fois, la Colombie élit un président de gauche, Gustavo Petro

    Publié le : 20/06/2022 - 00:37

    FRANCE 24 Suivre

    Le candidat socialiste Gustavo Petro a remporté, dimanche, le second tour de la présidentielle en Colombie, d'après les résultats portant sur la quasi-totalité des bulletins dépouillés. Il a aussitôt affirmé que sa victoire, la première pour la gauche dans l'histoire du pays, était "un jour de fête pour le peuple".

    Gustavo Petro est devenu dimanche 19 juin le premier président de gauche de l'histoire de la Colombie, avec 50,45 % des voix, selon des résultats officiels portant sur 99,95 % des bulletins dépouillés.

    Avec 11,2 millions de voix en sa faveur, il devance de près de 700 000 voix l'homme d'affaire Rodolfo Hernandez, qualifié surprise du premier tour le 29 mai dernier qui avait devancé le candidat de la droite, laquelle avait jusqu'ici toujours présidé le pays.

    "Jour de fête"

    "Aujourd'hui est un jour de fête pour le peuple. Laissez-le célébrer la première victoire populaire", a célébré sur Twitter le sénateur de 62 ans, ex-guérillero et ancien maire de Bogota. "Que tant de souffrances soient guéries par la joie qui inonde aujourd'hui le cœur de la patrie. Cette victoire pour Dieu et pour le peuple et son histoire. Aujourd'hui, c'est le jour des rues et des places", a-t-il encore lancé.

    Hoy es dia de fiesta para el pueblo. Que festeje la primera victoria popular. Que tantos sufrimientos se amortiguen en la alegria que hoy inunda el corazon de la Patria.Esta victoria para Dios y para el Pueblo y su historia. Hoy es el dia de las calles y las plazas.

    June 19, 2022

    "La majorité des citoyens et des citoyennes ont choisi l'autre candidat. (...) J'accepte le résultat tel qu'il est", a déclaré dans la foulée Rodolfo Hernandez, dans un bref live sur Facebook depuis son domicile. "Je souhaite au Dr Gustavo Petro qu'il sache comment diriger le pays et qu'il soit fidèle à son discours contre la corruption. Merci beaucoup à tous les Colombiens d'avoir accepté ma proposition, même si nous avons perdu", a-t-il conclu, le visage défait.

    "J'ai appelé @PetroGustavo pour le féliciter en tant que président élu du peuple colombien", a également annoncé sur Twitter le président conservateur sortant, Ivan Duque. "Nous avons convenu de nous rencontrer dans les prochains jours pour entamer une transition harmonieuse, institutionnelle et transparente", a ajouté Ivan Duque, qui ne pouvait pas se représenter.

    Avec la victoire de Gustavo Petro, une Afrodescendante devient pour la première fois vice-président du pays : la charismatique Francia Marquez, 40 ans, modeste villageoise devenue activiste écologiste, et qui a joué un grand rôle dans la campagne comme colistière du candidat.

    Félicitations européennes

    Cette élection présidentielle a consacré la profonde soif de changement des Colombiens, et balaie les élites conservatrices et libérales au pouvoir depuis deux siècles dans la quatrième puissance économique d'Amérique latine.

    Les deux qualifiés du premier tour étaient arrivés en tête avec un discours de rupture et "anti-establishment", Gustavo Petro (40 %) portant un discours "progressiste" et social, en faveur "de la vie" et contre la pauvreté, tandis que Rodolfo Hernandez (28 %) promettait d'en finir avec la corruption, un mal endémique du pays.

    La lutte a été particulièrement âpre entre les deux hommes, avec une campagne faite d'accusations en tous genres, de désinformation et autres coups bas. Les derniers sondages publiés il y a une semaine donnaient les deux hommes à quasi-égalité, alors que la droite traditionnelle, en pleine déroute, avait immédiatement appelé à voter en faveur du magnat de l'immobilier.

    Comme lors du premier tour, aucun incident majeur n'est venu perturber ce second tour, surveillé par une cohorte d'observateurs et missions internationales.

    L'Union européenne (UE), qui avait une mission sur place, a félicité Gustavo Petro par la voix de son Haut-représentant pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, pour son "élection comme prochain président de la Colombie".

    L'hypothèse d'un résultat trop serré a inquiété ces derniers jours, alors que le camp Petro avait exprimé des doutes sur la fiabilité du processus électoral, et du logiciel de comptage en particulier.

    Avec AFP

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    Colombie : Francia Marquez, une Afro-Colombienne militante écologiste, bientôt vice-présidente ?

    Présidentielle en Colombie : les électeurs votent pour un second tour qui s'annonce serré

    Présidentielle en Colombie : l'opposant de gauche Gustavo Petro en tête du premier tour

    L'Humanité

    Direct législatives 2022. La Nupes en force, pas de majorité pour Macron, la percée du RN

    Les premiers enseignements quels que soient les instituts de sondage :

    • Le camp présidentiel obtient moins de 289 sièges. Sans majorité absolue il ne sera pas en capacité de voter seul les projets de loi du gouvernement. De nombreux ministres sont battus. Un remaniement en profondeur du gouvernement est incontournable. La première ministre Borne sauve son siège de députée, mais aura du mal à garder Matignon.
    • A gauche, la Nupes devient la principale force d’opposition à l’Assemblée nationale.
    • Le Rassemblement national obtient plusieurs dizaines de sièges.
    • A droite, le groupe Les Républicains est affaibli mais il pourrait devenir le faiseur de roi.
    • Découvrez durant toute la soirée les résultats officiels du second tour des législatives avec notre carte interactive.
    • La projection en sièges de la nouvelle Assemblée, selon les estimations Ifop à 22 heures 50 :

    • Carte des nouveaux députés, reportages vidéo, analyses et réactions… La rédaction est mobilisée pour vous faire vivre en direct cette soirée électorale déterminante.

     

    France24 - Monde

    Législatives : une gifle pour Macron, Nupes réussit son pari, le RN fait un score historique

    Publié le : 19/06/2022 - 17:43Modifié le : 20/06/2022 - 00:18

    FRANCE 24 Suivre

    Les électeurs français étaient appelés aux urnes, dimanche, pour le second tour des élections législatives. La coalition présidentielle Ensemble ! a obtenu 245 sièges, loin de la majorité absolue, et est suivie de la Nupes avec 137 sièges et du Rassemblement national avec 89 sièges. 

    "Il faudra faire preuve de beaucoup d'imagination" pour gouverner. La France avance dans l'inconnu après des élections législatives aux allures de séisme dimanche, avec le camp Macron qui perd la majorité absolue, une forte percée de la gauche unie et le score historique du Rassemblement national.

    Ces résultats du second tour, inédits sous la Ve République, posent clairement la question de la capacité d'Emmanuel Macron à pouvoir gouverner et faire voter les réformes promises, notamment celle des retraites. Ils ouvrent une période délicate de tractations à tous les niveaux pour sceller des alliances, remanier le gouvernement et négocier les postes de responsabilités dans la nouvelle Assemblée.

    À gauche, le pari est presque réussi. Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre mais la gauche devient la première force d'opposition. La Nupes va envoyer environ 137 députés au Palais Bourbon, plus du double de 2017. 

    Le RN, de son côté, fait une percée historique et va débarquer massivement et contre toute attente au Palais-Bourbon avec près d'une centaine de députés. 

    Revivez la soirée électorale.

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    En vidéo : les discours de la soirée électorale du second tour des législatives

    Législatives 2022

    Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives

    DECRYPTAGE

    Législatives : revers pour Emmanuel Macron, sans majorité pour gouverner

    L'Humanité

    Confusionnisme : comment la Macronie cherche à vous embrouiller

    élections législatives

    A la veille du second tour des législatives, la Macronie redouble d’attaque contre la Nupes, accusée tantôt d’être indigne de la République, tantôt de soviétisme, tantôt d’anarchisme. Oui, tout cela n’a aucun sens mais cette pratique a un nom : le confusionnisme. Soit le fait de vider des concepts de leur sens pour les détourner, quitte à brouiller les repères politiques. Cette grande confusion, Macron en est passé maître. Notre journaliste Cyprien Caddeo vous décrypte cette technique.

    L'Humanité

    VIDÉO. Législatives : Rachel Kéké, une « essentielle » à l'Assemblée nationale

    Reportage

    Avant ce second tour des législatives qui a vu Rachel Kéké être élue députée face à  l’ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu, l'Humanité avait suivi l'insoumise lors d'une déambulation au marché de Chevilly-Larue, dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Portrait.

    Elle se définit comme une « guerrière » et veut « faire du bruit » au palais Bourbon. Porte-parole de l'emblématique grève des femmes de chambre de l'Ibis Batignolles, Rachel Kéké entend bien pousser les portes de l'Assemblée pour y porter la voix des travailleurs « essentiels ».

    Dimanche 19 juin, Rachel Kéké a eu la préférence des électeurs dans la 7ème circonscription du Val-de-Marne, face à l'ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu (LREM).

    La plus emblématique des figures issues des luttes syndicales

    Agée de 47 ans et forte d'un parcours rempli d'épreuves qui détonnent dans le monde politique, la Franco-Ivoirienne est sans doute la plus emblématique des figures issues des luttes syndicales et associatives que la coalition de gauche (Nupes) a mis en avant dans ces élections.

    « Ils voient que ma lutte est sincère et que je suis vraie » souligne la candidate qui précise : « la majorité des gens qui habitent ces quartiers populaires sont ceux qui assurent les métiers essentiels et ce que nous sommes, c'est la réalité. »

    « C'est ce que j'appelle une leader de masse », dit d'elle le député LFI Eric Coquerel. « Elle a quelque chose qui magnétise, elle est forte, elle a les mots justes, elle n'a pas besoin de lire » lors de ses prises de parole, explique-t-il.

    « Front républicain contre l'extrême gauche »

    Invitée sur France Info lundi 13 juin, Roxana Maracineanu (LREM), arrivée en 2e position à l'issue du 1er tour, avait appelé « toutes les personnes qui n’ont pas voté pour Rachel Kéké » à la rejoindre dans son « front républicain contre l'extrême gauche ». Des propos qui ont déclenché une vive polémique à gauche et que Rachel explique : « Elle a conscience qu'elle a du lourd en face d'elle et c'est la peur qui la fait réagir de la sorte. »

    Entre 2019 et 2021, cette militante CGT s'est mobilisée durant 22 mois pour améliorer les salaires et les conditions de travail des femmes de ménage face au « mépris » de la direction.

    « C'est une vraie combattante, quand on l'a rencontrée dans le cadre de cette grève elle s'est très vite affirmée comme représentante de ses collègues », explique Claude Lévy, représentant de la CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques), ne tarissant pas d'éloges sur cette « autodidacte de la lutte. »

    Cet hôtel devant lequel Rachel Kéké a commencé à se tailler une réputation syndicale et politique, elle a continué d'y travailler pendant le début de sa campagne avant de prendre un congé pour se consacrer pleinement aux législatives.

    Mère de cinq enfants, Rachel Kéké est née en 1974 dans la commune d'Abobo, au nord d'Abidjan en Côte d'Ivoire, d'une mère vendeuse de vêtements et d'un père conducteur d'autobus.

    A 12 ans, au décès de sa mère, c'est elle qui se retrouve en charge de ses frères et soeurs. Elle arrive en France en 2000 et commence à travailler comme coiffeuse avant d'entrer dans l'hôtellerie.

    Dans l'Hexagone son parcours est mouvementé : elle déménage souvent, alternant entre les squats ou les appartements d'amis en banlieue parisienne, avant de se fixer grâce au DAL (Droit au logement).

    Un pays qu'elle « adore »

    Naturalisée française en 2015 - un pays qu'elle « adore » et pour lequel avait combattu son grand-père pendant la Seconde Guerre mondiale - elle habite maintenant les Sorbiers, une cité de Chevilly-Larue (Val-de-Marne) d'où elle a lancé sa campagne pour les législatives.

    Les candidats sous les couleurs de l'alliance de la gauche (Nupes) sont arrivés en tête dans huit des onze circonscriptions du Val-de-Marne au premier tour des élections législatives. Un résultat qui laisse Luis Ferreira, militant insoumis, confiant pour ce deuxième tour : « Les candidats mélenchonistes ont tous fait un raz de marée dans le Val-de-Marne, il n'y a pas de raison qu'elle échoue. Ici, elle a la côte ! »

    Celle qui se définit comme « féministe » et « défenseuse des gilets jaunes »  a paré d'éventuelles attaques sur son manque de formation. « Si tu me parles avec le français de Sciences Po, je vais te répondre en banlieusard! », a-t-elle mis en garde.

    « Elle a tout à apprendre d'un point de vue de la politique politicienne », détaille Hadi Issahnane, conseiller municipal LFI de Chevilly-Larue, mais « elle peut enseigner plein de choses de la vie réelle à plein de politiques. »

    « On n'est pas loin d'une icône, au sens littéral de notre combat politique. Elle incarne cela de manière naturelle. »

    L'Humanité

    VIDÉO. Législatives 2022 : depuis son QG, la Nupes défie les macronistes

    Reportage

    La coalition de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon a réalisé une percée spectaculaire dimanche aux élections législatives, lui permettant d'être au même niveau que le camp macroniste et d'espérer priver Emmanuel Macron de majorité absolue. L'Humanité s'est rendu à La Fabrique, QG de la Nupes, pour vous faire vivre cette soirée historique.

    L'abstention record qui, en général, touche davantage les quartiers populaires et les jeunes, n'a pas empêché la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) de transformer les promesses des bons sondages.

    La Nupes est arrivée au coude à coude avec la majorité présidentielle Ensemble! en nombre total de voix (25,66% des voix contre 25,75%). Elle compte quatre députés élus dès le premier tour sur cinq.

    Bastion historique de la gauche communiste

    Symbole fort en Seine-Saint-Denis, bastion historique de la gauche communiste, la Nupes a raflé les premières places dans les douze circonscriptions, et le député insoumis sortant Alexis Corbière fait partie des candidats à avoir été réélu dès le premier tour.

    LFI compte aussi trois autres élues à Paris, la sortante Daniele Obono et les nouvelles venues Sarah Legrain et Sophia Chikirou.

    À La Fabrique, dans le Xe arrondissement de Paris, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole « avec émotion », revendiquant : « La Nupes arrive en tête, elle sera présente dans plus de 500 circonscriptions au deuxième tour et, dès lors, les projections en sièges à cette heure n'ont aucun sens sinon celui de maintenir une illusion ».

    Le parti présidentiel est « battu et défait »

    Estimant que le parti présidentiel est « battu et défait », il s'est adressé en vue du second tour à « la jeunesse et tous les milieux populaires si durement éprouvés par 30 ans de néolibéralisme », les invitant à déferler dans une semaine pour rejeter le projet « funeste » d'Emmanuel Macron.

    Jean-Luc Mélenchon a aussi salué « l'accord » créant la Nupes, « qui a rendu possible »  cette percée.

    "Déjouer les projections" 

    Le « pari est réussi », a estimé Frédéric Dabi, de l'Ifop, sur LCI : « Une partie importante de l'électorat de gauche a cru à ce récit de Jean-Luc Mélenchon, la Nupes arrive à capter près de 70% de l'électorat de gauche ».

    « Nous avons réalisé un score historique » grâce à la « bannière commune » de la Nupes, a dit le chef d'EELV Julien Bayou.

    « Nous avons déjoué les pronostics, l'enjeu c'est maintenant de déjouer les projections" de second tour, a-t-il ajouté. Il a expliqué à des journalistes « ne pas savoir dire comment se fera le report de voix, car cette bannière commune, c'est un ovni ».

    Pour le socialiste Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, ce résultat montre « que la Nupes, ça a marché ». Il a estimé que c'est une bonne nouvelle pour la gauche car elle va, quoi qu'il arrive, progresser très fortement. « Tout est encore possible dimanche prochain », a souligné l'élu.

    « C'est un très bon résultat » pour l'ensemble de la Nupes, s'est félicité le dirigeant communiste Ian Brossat, selon lequel son chef Fabien Roussel est en ballottage favorable dans sa circonscription de Saint-Amand-les-Eaux.

    Un débat de l'entre deux tours

    Savourant la victoire, le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts Julien Bayou justifie l'importance d'un débat de l'entre deux tours avec Elisabeth Borne : « Est-ce que c'est vrai que vous voulez faire 80 milliards d'économie ? Où allez-vous prendre l'argent ? Vous allez augmenter les impôts et les taxes ou réduire les dépenses de service public ? ».

    La plupart des personnalités de la gauche sont qualifiées au second tour, comme Julien Bayou (EELV), Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF), ou Sandrine Rousseau (EELV). Certains candidats Nupes mettent même en danger certains ministres, comme le socialiste Jerôme Guedj qui menace dans l'Essonne la ministre Amélie de Montchalin.

    Beaucoup des dissidents socialistes à la Nupes ont été balayés. Lamia El-Aaraje a réalisé 17,5% dans la 15e circonscription de Paris, malgré le soutien de Lionel Jospin et du PS, face à la candidate de la Nupes, l'Insoumise Danielle Simonnet (48%). Elles sont toutes deux au second tour.

    Sarah Legrain, candidate victorieuse dès le 1er tour dans la 16e circonscription de Paris a déclaré à notre micro : « c'est historique et ça montre que tout est encore possible. La victoire est à portée de bulletins."

    L'Humanité

    RN Retour fracassant de l’extrême droite

    Actu

    Avec 80 à 85 sièges, selon les dernières estimations, le RN enregistre une progression spectaculaire, favorisée par le discours ambivalent de la Macronie.

    Benjamin König

    Pour la première fois depuis l’après-guerre, l’extrême droite va obtenir un groupe conséquent à l’Assemblée. Et, fait inédit, dans un scrutin majoritaire. Car, en 1956, avec Pierre Poujade ou bien en 1986 avec Jean-Marie Le Pen pour chefs de file, c’est grâce à la proportionnelle que l’extrême droite était entrée au Palais-Bourbon. En 2017, le FN avait obtenu sept députés plus une apparentée – Emmanuelle Ménard –, qui siégeaient en tant que non-inscrits. Mais cette fois, sur les 208 candidats qualifiés, dont une centaine étaient arrivés en tête au premier tour, 80 à 85 ont été élus. De quoi, pour le RN, mettre en scène l’image d’ « une entrée en force du premier parti de France », comme s’en sont félicités ses cadres. Marine Le Pen s’est réjouie d’un « très puissant groupe » à l’Assemblée,  « qui devient un peu plus nationale ». De son côté, Jordan Bardella, le président du RN par intérim, a appelé les « patriotes de LR » à rejoindre le RN.

    C’est depuis le boulodrome d’Hénin-Beaumont que Marine Le Pen, contrainte à un second tour du fait de l’abstention, a célébré sa réélection dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, où elle est élue depuis 2017. Dans les Hauts-de-France, l’implantation du RN se confirme, notamment dans le Pas-de-Calais, où il obtient au moins six élus, dont Caroline Parmentier, l’attachée de presse de Marine Le Pen. En 2017, quatre des huit députés étaient déjà issus du département. Mais il élargit ses zones de force : dans l’Oise avec l’ex-journaliste de LCI, Philippe Ballard (57,5 %), dans la Somme (4e et 5e circonscriptions), où le jeune cadre montant Jean-Philippe Tanguy a obtenu 54,5 %, ainsi que dans l’Aisne (1re et 4e et 5e circonscriptions) avec Nicolas Dragon et José Beaurain. Dans le Nord, le seul député sortant, Sébastien Chenu, a été réélu, et il est accompagné de quatre nouveaux députés dans le département.

    implantation dans l’Est

    Mais le RN s’implante pour la première fois sur l’ensemble du territoire. Notamment, dans l’est de la France, où il ne comptait jusqu’alors aucun député. Dans la Meuse, la Haute-Marne, l’Aube ou la Moselle, où le porte-parole et numéro 3 du parti, Laurent Jacobelli, a été élu avec 52,4 %, accompagné par deux autres élus dans le département. En Bourgogne également, notamment en Haute-Saône, et l’Yonne, le Doubs, région dans laquelle le RN obtient au minimum six députés. Dans le sud de la France, l’extrême droite comptait déjà plusieurs élus : à Perpignan, dans le Gard et à Béziers, où Emmanuelle Ménard était en bonne position pour être réélue (45,76 % au premier tour), avec le soutien officieux du RN. Lequel a cette fois, là encore, largement progressé : dans l’Hérault, il obtient trois nouveaux députés, de même que dans le Gard. Il s’implante de façon impressionnante dans les Bouches-du-Rhône avec sept députés, élargit son assise dans le Var (quatre élus) et dans le Vaucluse (quatre élus), et même un dans la Drôme, dessinant une zone de force dans le bas couloir rhodanien. De l’autre côté du littoral méditerranéen, il réalise un carton plein dans les Pyrénées-Orientales : quatre députés sur quatre, ainsi que dans l’Aude, avec trois élus sur trois possibles. Une implantation sur tout le pourtour méditerranéen qui remonte tout le long de la vallée de la Garonne, en Dordogne, dans le Lot-et-Garonne et le Tarn-et-Garonne. Et même jusqu’en Gironde, où une des jeunes cadres montantes du RN, Edwige Diaz, est élue dans la 11e circonscription. Plus surprenant, le parti d’extrême droite obtient cinq élus dans l’Ouest, dont quatre dans le seul département de l’Eure et un en Charente. Enfin, le RN obtient un député dans l’Isère, l’Ain et l’Allier, un dans le Loir-et-Cher et deux dans le Loiret.

    DES débats nauséabonds

    Les nouveaux députés du RN devraient débarquer ensemble au Palais-Bourbon, « en milieu de semaine », selon la direction du parti. Le nouveau groupe, qui sera présidé par Marine Le Pen, compte bien user de tous les moyens que celui-ci lui offre : temps de parole, questions au gouvernement, financements accrus avec la possibilité de recruter des collaborateurs, et la fameuse « niche parlementaire ». La cheffe du RN l’a annoncé : le premier texte présenté sera celui annoncé pendant la présidentielle sur la « lutte contre l’islamisme ». Même s’il n’a aucune chance d’être adopté, il augure de débats nauséabonds. Le retour d’un groupe d’extrême droite, favorisé par la banalisation médiatique et, durant l’entre-deux-tours par les discours délétères de LaREM qui a souvent renvoyé dos à dos « les extrêmes », reste une ombre jetée sur cette nouvelle Assemblée.

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    LR Le parti de droite arbitre du quinquennat ?

    Actu

    « Les Républicains » perdent une trentaine de sièges, d’après les estimations à 20 heures. Mais ses 62 à 68 députés pourraient jouer un rôle déterminant.

    Florent LE DU

    Les Républicains confirme son lent déclin. Avec 62 à 68 députés (selon les estimations de l’Ifop disponibles à l’heure où nous écrivons ces lignes) contre 100 à la dernière législature, le parti de droite poursuit sa trajectoire de repli, engagée depuis 2017. Les réussites des dernières élections municipales et régionales, dues principalement à la faible participation et à la prime aux sortants, n’auront été qu’une illusion.

    Après le score désastreux de Valérie Pécresse à la présidentielle (4,8 %), ces législatives confirment l’hégémonie macroniste à droite. Ensemble ! avait déjà ravi à LR plusieurs circonscriptions historiquement à droite au premier tour, comme à Neuilly ou en Alsace, et sorti plusieurs figures du groupe LR à l’Assemblée, comme Julien Aubert et Guillaume Larrivé. Ce dimanche, présent au second tour dans 83 circonscriptions, la droite s’est principalement imposée grâce à ses sortants, face à la Nupes. C’est le cas dans la 1re circonscription du Lot, où Aurélien Pradié, secrétaire général du parti, est réélu à plus de 64 %, ou dans la Manche, avec la victoire du sortant Philippe Gosselin. En revanche, la droite sort défaite dans plusieurs scrutins, sortie par le RN, comme dans les Bouches-du-Rhône, où Éric Diard s’incline face au RN Franck Allisio (transfuge de l’UMP). L’entrée massive de députés d’extrême droite (de 80 à 85, selon les estimations) finit de mettre en étau cette droite, entre la Macronie et le mouvement lepéniste.

    « Nous ne serons pas un marchepied »

    Mais certains s’efforceront de voir le verre à moitié plein. « Les LR ont obtenu de très bons résultats, dans la fourchette haute de toutes les prévisions », a déclaré Christian Jacob, président du parti. En outre, la majorité relative d’Ensemble ! pourrait placer le groupe « Les Républicains » en point de bascule, pour valider, ou non, les futurs projets de loi de la Macronie. Si tel était le cas, les parlementaires LR auraient un rôle déterminant. « Nous ne serons certainement pas un marchepied ou une force d’appoint », avait déjà prévenu le président du parti, mais un groupe qui « saura voter les textes avec lesquels nous sommes en accord » et « s’opposer » aux autres.

    Ce rôle d’arbitre du quinquennat comporte toutefois le risque de la division, dans un parti déjà fracturé entre une ligne très droitière et une autre plus proche des idées macronistes. Illustration parfaite : ce dimanche soir, alors que Jean-François Copé en appelait à « un pacte » entre LR et Ensemble !, Christian Jacob lui répondait par médias interposés que le parti « resterait dans l’opposition ». Éric Ciotti – réélu dans la première circonscription des Alpes-Maritimes – refuse aussi d’être « la roue de secours d’une macronie à la déroute ». Le RN tente d’en profiter, Jordan Bardella (RN) déclarant tendre la main « aux patriotes de LR ».

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    Macron a une majorité toute relative

    Actu

    LaREM Ensemble ! arrive en tête du second tour mais ne rafle qu’entre 230 et 240 sièges. La Macronie n’aura pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Et peu d’alliés potentiels.

    Cyprien Caddeo

    « O n a connu meilleure soirée. » La porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire n’a trouvé qu’un doux euphémisme pour masquer l’ampleur de la déroute de son camp, dimanche soir. Compressée entre la percée de la Nupes, d’un côté, celle du RN, de l’autre, la Macronie prend une claque électorale. Pour Emmanuel Macron, le casse-tête commence maintenant. Jamais, depuis la dernière cohabitation en 1997, une coalition présidentielle n’avait autant été mise en difficulté et désavouée dans les urnes, lors d’élections législatives. Après avoir été distancée d’une très courte tête par l’union de la gauche (Nupes) au premier tour (25,78 %, contre 25,85 %), la liste macroniste renverse la tendance, mais gare au trompe-l’œil ! Elle ne sauve pas les meubles. Selon les projections dont nous disposions, à 22 heures, elle arrive en tête du second tour, mais ne remporte qu’entre 230 et 240 sièges à l’Assemblée nationale, alors qu’elle avait 345 élus sortants. Soit une perte sèche d’au moins 105 députés depuis 2017. La Macronie est donc assurée d’avoir le groupe majoritaire au Palais-Bourbon, mais sa majorité ne sera que relative (moins de 289 sièges). « Ce qui se dessine est une situation inédite dans la vie politique et parlementaire, qui va nous imposer de dépasser nos certitudes, nos clivages », a réagi Gabriel Attal, ministre du Budget.

    pas de deuxième « vague Macron »

    La stratégie d’Emmanuel Macron de s’autoriser toutes les éructations et les caricatures pour bombarder la Nupes aura donc moyennement payé. Quant au chantage au chaos, à l’instar d’Édouard Philippe s’affolant du risque d’ « ajouter du désordre à l’instabilité et au danger du monde actuel », il n’aura pas pris.

    Même vainqueur, le camp du président de la République ressort plus qu’abîmé du scrutin. Il n’y aura pas eu de seconde « vague Macron », comme en 2017, où n’importe quel candidat flanqué du logo présidentiel pouvait être propulsé dans l’Hémicycle. Au contraire, dans nombre de circonscriptions, le label Ensemble ! a fonctionné comme un repoussoir. C’est notamment le cas en outre-mer, où la Nupes fait carton plein en Guadeloupe, Martinique, Polynésie française et Guyane, au détriment de la Macronie (lire page 4). Dans la 2e circonscription de Guadeloupe, la secrétaire d’État (apparentée Modem) chargée de la mer, Justine Benin, nommée en mai, est largement battue par le candidat divers gauche Christian Baptiste, soutenu par la Nupes (58,7 %, contre 41,3 %). Elle devra donc démissionner de son poste, selon la règle tacite en vigueur.

    Et ce n’est pas la seule ministre concernée (lire ci-dessous). Plusieurs poids lourds ont suscité un « front anti-Macron » contre eux, à l’image de la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin, battue dans l’Essonne (46,3 %). Dans le Pas-de-Calais, la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, s’incline à 56 voix près contre le RN. Hécatombe également chez des macroniens de la première heure : le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, est battu dans le Finistère (49,4 %), tout comme le patron des députés LaREM, Christophe Castaner, dans les Alpes-de-Haute-Provence (48,5 %). À Paris, la porte-parole du parti, Laetitia Avia, s’incline également (46 % des voix) face à Eva Sas (Nupes). Dans le Rhône, le numéro un des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean, prend une déculottée (39 %, contre LR). Dans la 6e circonscription du Calvados, la première ministre, Élisabeth Borne, réussit en revanche son premier test électoral. Elle est élue de justesse députée, avec 52,5 % des voix.

    obligé de nouer des alliances

    Et maintenant, quelles conséquences pour la suite du quinquennat ? Affaibli, Emmanuel Macron aura plus de mal à mettre en œuvre ses réformes les plus clivantes, comme la retraite à 65 ans ou le conditionnement du RSA à une durée de travail hebdomadaire entre 15 et 20 heures. La majorité aura face à elle une vaste opposition de gauche (165 à 175), qui ne manquera pas de lui mettre des bâtons dans les roues, ainsi qu’un large groupe RN (80 à 85). Il lui faudra, si elle veut gouverner, nouer des alliances. « On composera avec tous ceux prêts à faire avancer le pays », estime Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement.

    Le LR Jean-François Copé appelle, lui, à un « pacte de gouvernement » entre Ensemble ! et son parti, position loin d’être unanime dans son camp. Le patron de LR, Christian Jacob, a déclaré, dimanche soir, que son parti resterait dans l’opposition. Emmanuel Macron va donc devoir écouter ses oppositions. Ce qui constituerait déjà en soi une petite révolution pour le chef de l’État. L’ironie est belle : celui qui a dédaigné pendant cinq ans l’Assemblée nationale aura réussi, par son échec historique, à reparlementariser la Ve République. Il lui faudra désormais jouer le jeu des institutions, même si sa volonté de créer ex nihilo un « conseil national de la refondation », où seraient « discutées les réformes », apparaît déjà comme une tentative de contourner l’Assemblée nationale.

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    L'Humanité

    Les animaux réclament justice

    Chronique

    Jean-Pierre Léonardini

    Jean-Luc Porquet, au Canard enchaîné, est critique dramatique et en charge de l’écologie. Ces deux activités se mêlent heureusement dans le Grand Procès des animaux, d’abord publié en feuilleton dans l’hebdomadaire satirique (formule classique) et, depuis, sorti en librairie (1). Quoi de plus théâtral qu’un procès ? Quel sujet plus brûlant que les conditions de survie de nos « amies les bêtes », hypocrite sentence ? Devant le ramdam suscité là-dessus de toutes parts, le président, sur suggestion du conseiller Trochu, décide la tenue d’une action en justice au cours de laquelle certaines espèces pourront plaider leur cause, compte tenu que l’humanité, du fait de la disparition accélérée de plus d’un million d’entre elles, ne pourra toutes les sauver. Le juge Notebart (« tout en rondeur à l’extérieur, dur au-dedans ») mènera les débats. Les audiences seront retransmises sur BlaBlaTV, « la chaîne d’info qui monte ». Sont cités à comparaître le hibou grand-duc, la martre, l’arénicole (un ver qui vit enfoui dans le sable en bord de mer), le martinet noir, le sanglier (non invité, il s’impose), la vipère d’Orsini, le papillon vulcain, le renard et bien d’autres, qui se manifesteront à l’heure du jugement, au demeurant impossible…

    Face à la mauvaise foi du juge, imparables sont les arguments des animaux. Ils ont la langue bien pendue. Chacun plaide éloquemment pour son droit à l’existence et son utilité au regard de l’univers, parfois même pour service rendu à l’humanité. La satire, impayable, avance par bonds, semée de saillies animalières spirituelles. C’est infiniment drôle, profondément moral et instructif, car le discours de « nos frères inférieurs » – comme on ne doit plus dire – est étayé par un louable savoir encyclopédique, dont témoigne, en fin d’ouvrage, une abondante bibliographie savante. Le Grand Procès des animaux n’attend plus que sa mise en scène. Toutes formes devraient être permises : un petit signe distinctif pour chaque animal, un masque, du mime inspiré de l’école de Jacques Lecoq ? Allez savoir. On peut la jouer sobre, le texte, lui, s’autorisant d’emblée le penchant baroque propre à la nature. On pourra quêter l’excès, genre carnaval des animaux, s’inspirer du formalisme abstrait de Robert Wilson ou du regretté Sim, qui dans ce film d’Audiard daté de 1970, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais… elle cause, se transformait en chatoyante libellule entre ciel et terre. Bref, tous les coups de théâtre sont permis. L’acteur qui jouera l’arénicole devra être filiforme et très souple.

    La satire, impayable, avance par bonds, semée de saillies spirituelles.

    La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardinilivres
    L'Humanité

    Les vrais robots de la disruption

    Chronique

    Arthur Hay

    Le day to day est très intéressant, j’y travaille avec mon general manager dans un environnement dynamique et challengeant. Je suis très content d’avoir rejoint l’aventure Deliveroo, où il y a une vraie mise en place du test and learn. » Ce matin, je me suis fait mal aux oreilles, c’était dur mais je voulais écrire une chronique sur les cadres qui travaillent pour les plateformes. Je suis allé sur le site de recrutement préféré de la start-up nation : welcome to the jungle.com. Ici les piranhas de la French Tech s’y expriment en toute liberté : les new business leads, les account executives, les junior city managers, new vertical leads, etc. Dans toutes ces interviews, le plus marquant est le creux des répliques consistant à mettre des verbes au milieu de mots-clés anglais. Regarder la fierté du senior officer of bullshit quand il raconte qu’il a mis en place une « campagne de calling » : ça pourrait attendrir s’il n’était pas un maillon d’une grande entreprise qui veut remettre le tâcheronnage au goût du jour. Écouter ces témoignages nous mène à nous demander : comment peut-on encore se faire diriger et exploiter par des cloches pareilles ?

    Probablement parce que la finance, qui emmagasine des siècles de vol du prolétariat, a assez d’argent pour corrompre le pouvoir, la démocratie, la justice, le syndicalisme (CFDT par exemple)… pour les mettre au service de sa classe. C’est devenu tellement facile qu’ils peuvent désormais mettre des perroquets diplômés d’écoles de commerce ou d’ingénieurs à la tête de budgets de centaines de millions alors qu’ils n’ont jamais fait preuve d’une seule pensée un peu complexe dans leur vie. Le quick commerce se développe à une vitesse folle. Regardez qui est à la tête de ces entreprises : des quasi-sosies, hommes, la trentaine juste passée, les mêmes écoles, les mêmes discours avec pas plus de 40 mots de vocabulaire. La décadence intellectuelle.

    Sur LinkedIn, dans ces interviews, on sent le mimétisme de ces cadres de l’exploitation. On sent qu’ils ont avalé sans broncher la culture d’entreprise qui leur a été proposée. On pourrait presque s’attrister de ces personnalités lissées, voire effacées par leur expérience professionnelle. On le pourrait, s’ils n’étaient pas surpayés pour leur travail qui vise à faciliter l’exploitation. Ils ont même l’air gentil, à l’image de Charles du Prey (il y a beaucoup de particules dans le milieu). Il est city manager Uber Eats. Il est si mignon qu’on lui confierait jusqu’à son dernier sou. Néanmoins, il gère impassiblement une flotte de coursiers en les forçant à aller de plus en plus vite, aux risques et périls de certains de mes collègues. Ces cadres en sont-ils seulement conscients ? Leur salaire permet de les garder dans un cocon bien confortable, loin des soucis qu’ils créent. Sont-ils trop cons pour être coupables ? Après six années de lutte, ma réponse est simple : je m’en fous complètement. Il n’y a plus le temps de gérer cette question, arrêtons-les !

    la chronique d'arthur hay
    L'Humanité

    Colombie : l’autre second tour crucial du 19 juin

    Chronique

    Francis Wurtz

    Gageons qu’à Washington, dimanche prochain, les résultats de l’élection présidentielle de Colombie retiendront (presque) autant l’attention que le scrutin français du même jour ! C’est que, dans ce pays réputé pour sa violence endémique liée au narcotrafic, ses criantes inégalités, la pauvreté de masse et la répression impitoyable des mouvements sociaux, la droite – principale alliée des États-Unis dans toute l’Amérique latine – a des chances d’être chassée du pouvoir pour la première fois depuis… 212 ans !

    L’espoir, à gauche, s’appelle Gustavo Petro, porté par une puissante soif de changement qui lui a valu, au premier tour, le résultat record de 40 % des suffrages exprimés ! Ajoutons que, s’il est élu, sa vice-présidente s’appellera Francia Marquez, une Afro-Colombienne féministe, antiraciste et écologiste ! En face, un « homme d’affaires » de 77 ans, connu sous le sobriquet de « Trump colombien », a rallié tout ce que le pays compte de réactionnaires et de nostalgiques de la poigne de fer de l’ex-président Alvaro Uribe. Les deux camps sont au coude-à-coude, tout est donc possible, le 19 juin prochain, dans un sens comme dans l’autre. Ce seul fait est en soi source de vives préoccupations à la Maison-Blanche.

    Et ce d’autant que cette perspective inattendue survient après bien d’autres victoires du camp progressiste dans l’ancienne « arrière-cour » des États-Unis : Mexique (2018), Argentine (2019), Bolivie (2020), Chili (2021), Pérou (2021), Honduras (2021)…, en attendant le possible retour de Lula à la présidence du Brésil, en octobre prochain ! Les impressionnantes mobilisations populaires de ces dernières années donnent une idée des attentes émancipatrices – notamment sociales, mais aussi sociétales, démocratiques et éthiques – à satisfaire par les nouvelles équipes en place. Mais parmi ces exigences figure également le refus des ingérences au nom des intérêts « géopolitiques » du puissant voisin.

    C’est là que le bât blesse pour Joe Biden. Il vient d’essuyer un double revers dans sa volonté d’exercer son imperium sur cette partie du continent. D’abord, concernant sa gestion « campiste » du conflit ukrainien : si l’Amérique latine a tout naturellement condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie, défendu le principe de souveraineté, demandé le retrait des troupes russes, elle n’a pas suivi Washington dans sa stratégie de puissance visant, par des sanctions sans précédent, à exclure la Russie du système international. Ensuite, lors du 9e « sommet des Amériques » (réunissant en principe tous les chefs d’État du continent), qui s’est tenu du 6 au 10 juin à Los Angeles : le président américain ayant décidé – pour flatter les « durs » du Congrès – de n’inviter ni Cuba, ni le Venezuela ni le Nicaragua, le président du Mexique, l’un des principaux partenaires économiques des États-Unis, a boycotté le sommet, en expliquant « n’accepter l’hégémonie ni de la Chine, ni de la Russie ni d’aucun pays »… D’autres défections suivirent : celles des pays des Caraïbes et du Honduras, notamment. Pour le chercheur Kevin Parthenay (1) : « Washington doit désormais prendre conscience que les États-Unis ne font plus la pluie et le beau temps. » On ne saurait mieux dire. 

    la chronique de francis wurtz
    L'Humanité

    Vivre sous la monarchie au Canada

    Chronique

    Audrey Vernon

    La semaine dernière, c’était le jubilé de la reine d’Angleterre, soixante-dix ans de règne, des enfants, des petits-enfants, des potins et moi devant ma télé, fascinée. Kate, Meghan, Harry, William, je me régale. Et puis un doute me vient. Mon amour de la monarchie britannique est-il compatible avec mon soutien à Survival International qui défend les peuples premiers ?

    Je décide d’écrire à un auteur que j’adore et qui en tant que Québécois est sujet de Sa Majesté – et a l’avantage pour moi de parler français ! « Cher Fred, j’imagine que tu dois être trop heureux d’assister à ce jubilé… »

    Voici sa réponse :

    « Chère Audrey, eh oui, je suis Québécois, un Franco-Canadien, un sujet de la reine, un larbin. Je suis un fils déchu de race surhumaine. En France, vous avez fait la Révolution française ; au Québec, nous avons fait la Révolution tranquille. Mais nous avons ceci en commun que les bourgeois ont gagné les deux. Encore à ce jour, une vieille chipie coiffée d’une couronne orne nos pièces de monnaie.

    Dans nos livres d’histoire, on lit platement que “le Canada ne naît ni d’une révolution ni d’une éclatante manifestation de l’ambition nationale, mais plutôt d’une série de conférences et de négociations régulières qui constitueront ultimement les termes de la Confédération le 1er juillet 1867”. Cet aplaventrisme historique se reconnaît jusque dans nos œuvres artistiques triviales et notre rapport de laquais aux hommes d’affaires.

    Le Canada, c’est un chemin de fer d’un océan à l’autre. Cette colonne vertébrale d’acier, réservée principalement au transport de pétrole, réduit ce territoire à un État pétrolier (le 4e producteur au monde). Le Canada, ce n’est pas un pays, c’est une colonie. Ce sont des colonisateurs (les possédants), des colons (les prolétaires) et des colonisés (les Premiers Peuples). Depuis cent cinquante-cinq ans, seulement 2 partis politiques de droite s’échangent le pouvoir : libéraux et conservateurs.

    La loi sur les Indiens (1876), toujours en vigueur, fut promulguée sous la gouverne d’un premier ministre alcoolique et raciste, dont l’objectif était de tuer les cultures autochtones. Cette loi fut une inspiration pour les architectes de l’apartheid sud-africain.

    Nous avons un gouverneur général du Canada (GG) qui est le représentant de la reine au pays. L’actuelle GG est la première personne d’origine autochtone (inuite) à occuper cette fonction. Un colonialisme inclusif, on évolue ! Nous la payons plus de 300 000 dollars par année pour représenter la reine. C’est une honte. Une escroquerie d’un autre siècle qui nous rappelle que les turpitudes morales de l’aristocratie ne sont pas terminées.

    Pour se séparer du Canada et de sa reine, le Québec a organisé deux référendums sur son indépendance. Nous nous sommes dits “non” deux fois. La paperasse. Trop de documents à remplir. Notre révolution n’a pas peur du sang, mais de la gestion administrative.

    Les seules couronnes qui méritent encore d’exister sont celles autour des dents. Bon jubilé. »

    Carte blanche à Audrey Vernon
    L'Humanité

    à l’écoute de nos émotions

    Chronique

    Cynthia Fleury

    C’est une invitation qui confine à l’injonction, et qui provoque pas mal de malentendus : « Sachez accepter vos émotions. » Rien de plus vrai, mais encore faut-il éviter les contresens. La psychiatre Stéphanie Hahusseau, dans Laisser vivre ses émotions. Sans culpabilité ni anxiété (Odile Jacob, 2022), déniaise la psychologie en rappelant les méfaits de l’alexithymie (difficulté à reconnaître et à exprimer ses émotions), qui confine à l’auto-privation des mécanismes naturels de régulation des émotions. Non, il ne s’agit nullement de se laisser déborder par les émotions, précisément pas. Il s’agit de développer une compétence trop refoulée : l’intéroception, soit la perception des états corporels internes.

    « Contrairement aux idées reçues, c’est en acceptant de ressentir ses émotions que l’on parviendra à plus de rationalisation. C’est en évitant d’en faire l’expérience que l’on prendra de mauvaises décisions et que l’on sera embringué malgré soi dans des pensées rigides et irrationnelles et dans des comportements dommageables. » Hahusseau connaît bien chez ses patients cette phobie intéroceptive qui débouche sur plus de stress chronique. Pour calmer ce dernier, il faut développer en soi la branche du système nerveux parasympathique, dite « du relâchement ». Or celle-ci se remet en marche dès que nous sommes capables de ressentir nos émotions et non de les annihiler. Il y a stress parce que la branche sympathique fonctionne à plein régime. « Quand on évite de sentir, poursuit Hahusseau, faute d’activation des deux parties du cerveau appelées “cortex cingulaire antérieur” et “insula”, chargées de la production des comportements naturels et spontanés qui amélioreraient les choses, on augmente toujours plus son stress, ses problèmes physiques et sa charge mentale. » Alors, comment optimiser sa sensibilité intéroceptive ? Plusieurs exercices existent, dont notamment la respiration automatique ou encore les exercices de pendulation (identifier par le ressenti une zone de confort, puis une zone d’inconfort), pratiquer des étirements physiques, réaliser des « ponts d’affect » pour désensibiliser, nommer ses émotions de façon très précise (cela diminue l’activité de l’amygdale, centre de la peur dans le cerveau), etc. Autre grande règle : « Définir ce que l’on veut plutôt que de rester lié à ceux auxquels on en veut. »

    Les thèses défendues ici sont didactiques et s’appuient, avec humilité, sur des connaissances neurologiques et physiologiques. L’intéroception est une aptitude essentielle à développer pour soi-même et les sociétés. Accepter ses émotions, c’est s’en occuper intelligemment pour qu’elles nous blessent le moins possible, et cesser de se décharger sur ceux qui nous entourent en les niant.

    La chronique de Cynthia FleuryPhilosophiepsychiatrie
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    Rachel Kéké, le souffle de la lutte à l’Assemblée nationale

    Actu

    Figure de la grève des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles, la candidate de gauche l’emporte sur l’ex-ministre des Sports macroniste Roxana Maracineanu dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Après une campagne marquée par le sceau du mépris social.

    Rosa Moussaoui

    Elle a mené cette campagne comme elle a conduit pendant vingt-deux mois, voilà trois ans, la grève victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles, en 2018 : le verbe haut, dans la joie, l’esprit de lutte au cœur. « À l’époque, quand mes collègues se décourageaient, quand elles trouvaient ce bras de fer trop dur, quand elles avaient froid, je leur disais de tenir bon, de ne jamais baisser les bras. J’étais sûre qu’on allait finir par gagner et on a gagné, sourit-elle. Là, c’est pareil, j’essaie de redonner courage à ceux qui ont perdu tout espoir dans la politique. »

    Rachel Kéké l’emporte dans la 7e circonscription du Val-de-Marne (50,31 %), où elle affrontait l’ancienne ministre des Sports d’Emmanuel Macron Roxana Maracineanu. Sa candidature était devenue un emblème : elle a cristallisé l’aspiration de ceux qui n’ont que leur travail pour vivre à prendre part à la représentation nationale – l’Assemblée sortante ne comptait aucun ouvrier, et seulement 4,6 % d’employés. Mais dans les rangs macronistes, l’ambition de réduire cette grave fracture démocratique a déchaîné les pires manifestations de mépris social.

    « Redonner de la considération aux travailleurs »

    La palme de la morgue revient sans conteste à la candidate Ensemble ! (23,77 % au premier tour), qui a appelé en vain au « front républicain » contre son adversaire de gauche. « Elle ne va pas y aller (à l’Assemblée) pour faire le ménage, nous répétait-elle encore ce dimanche, dans sa tournée des bureaux de vote. Je suis arrivée en France avec mes parents comme réfugiée. Je suis d’un pays, la Roumanie, où l’extrémisme était de mise, je l’ai fui, je sais ce que c’est que l’extrême gauche.  » Aux abords de la mairie de L’Haÿ-les-Roses, gagnée par la droite en 2014, l’ancienne championne de natation esquive un groupe de jeunes gens qui discutent politique. « Elle aurait pu au moins nous dire bonjour », raille Maël, 19 ans, intérimaire, qui exhorte ses connaissances de passage à se rendre aux urnes. « J’ai voté Nupes : c’est la force politique dans laquelle on se reconnaît le plus, explique-t-il. Est-ce que ça va changer les choses ? Je ne pense pas mais au moins on a ce droit, on l’utilise. »

    Arrivée en début de soirée au QG de sa campagne sous les applaudissements de dizaines de femmes, Rachel Kéké se réjouit du chemin parcouru. « C’était le but de cette candidature : redonner de la considération aux travailleurs, aux paies de misère », résume-t-elle. « Nous, les femmes de ménage, on travaille dur, on reste pauvres. Nous allons accompagner Rachel à l’Assemblée, où elle portera toutes nos voix, celles des femmes debout ! » exulte Jeannette Sambo, femme de ménage à l’Assemblée nationale, venue soutenir sa camarade. Un œil sur les résultats nationaux, la candidate de la gauche rassemblée commente avec humour les déconvenues de la majorité sortante : « Macron a quand même un peu chaud, ça va être le bazar. On va s’exprimer à l’Assemblée, proposer des solutions. Il y a de la souffrance, de la misère. Là où on ne nous attend pas, je serai là. » Un souffle de lutte et de vie à vous redonner le goût de la politique.

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    Quand la Macronie perd les pédales

    Actu

    Les soutiens du président ont passé l’entre-deux-tours à diaboliser la gauche rassemblée au sein de la Nupes, en plus de la comparer au RN et d’instrumentaliser la guerre en Ukraine…

    Aurélien Soucheyre

    Comment les dictionnaires définissent-ils la « panique » ? « Terreur extrême, soudaine, irraisonnée, souvent collective. » Et c’est peu dire que la Macronie a paniqué entre les deux tours des législatives, par peur de voir la Nupes s’imposer à l’Assemblée nationale. « Jean-Luc Mélenchon nous propose une régulation soviétique où tout est interdit ou organisé. On ne pourra même plus couper son bois dans sa propre propriété », a ainsi affirmé Christophe Castaner, le patron des députés LaREM. Le programme de la Nupes parle pourtant d’interdire les « coupes rases », à savoir les coupes industrielles en forêt. Rien à voir, donc. Mais qu’importe, Emmanuel Macron a repris ce mensonge grotesque à son compte.

    Le chef de l’État est même allé plus loin. « Quelques jours avant le second tour, et avant de quitter le sol national, je tenais à m’adresser à vous », a-t-il lancé avant de s’envoler vers l’est. Sur le tarmac, le ton est grave, le péril surjoué, et l’attaque indigne d’un président de la République. « La guerre en Ukraine (…) sème partout le désordre », mesure-­­ t-il, avant de poursuivre : « Rien ne serait pire que d’ajouter un désordre français au désordre mondial. » C’est pourquoi il en appelle « au bon sens et au sursaut républicain » pour les législatives. « Parce qu’il en va de l’intérêt supérieur de la nation, je veux aujourd’hui vous convaincre de donner une majorité solide au pays », assène-­ t-il, avant d’ajouter qu’ « aucune voix ne doit manquer à la République ».

    En plus d’instrumentaliser la guerre en Ukraine et de sous-entendre qu’une victoire de la gauche constituerait une catastrophe similaire en France, le chef de l’État place tout bonnement la Nupes en dehors du champ républicain. A-t-on jamais vu pareille attaque contre la gauche rassemblée dans toute l’histoire de la Ve République de la part d’un personnage censé garantir le respect de nos institutions ? « Prétendre qu’il n’existe qu’une seule interprétation des valeurs de la République est la négation même de notre histoire démocratique », a répondu le philosophe Jean-Fabien Spitz, dans le Monde.

    Mais la Macronie, dans sa panique, avait déjà franchi les limites de la décence, sans trouver le chemin du retour à la raison. Les membres de la Nupes seraient ainsi des « anarchistes d’extrême gauche », selon Amélie de Montchalin. La ministre de la Transition écologique estime même que son projet est celui « de la soumission à la Russie et de la désobéissance à l’Europe », comme si vouloir renégocier des traités (déjà fort peu respectés) revenait à s’agenouiller devant le despote russe…

    En plus d’être hors République, la Nupes est également hors « science ». Car les 170 économistes soutenant le programme de la Nupes seraient des « militants déguisés » qui cherchent à « intimider l’opinion ». C’est en tout cas l’avis d’économistes néolibéraux qui ont signé une tribune dans le Figaro pour expliquer que « les économistes pro-Nupes ne représentent pas “la science” ». Là, encore, il ne s’agit même pas de débattre de deux visions opposées du monde – ici sur l’économie –, mais de sortir la Nupes du champ d’une discipline scientifique fondamentale, en lui niant son droit même à défendre la moindre vision. La diabolisation, la stigmatisation et même l’exclusion se mêlent ainsi à la caricature.

    « On ne retient plus les coups, on lâche tout »

    À écouter le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le programme de la Nupes conduirait même « directement à la ruine du pays ». «  Vous avez envie que la France se retrouve sous programme de surveillance du FMI comme l’Argentine, comme le Venezuela ou comme la Grèce il y a quelques années ? » a-t-il enchaîné. Tous les ténors de la Macronie se sont passé le mot. « On ne retient plus les coups, on lâche tout », expliquent-ils, fébriles, dans un entre-deux-tours qui les voit abîmer le débat public et notre démocratie. « Vous avez déjà vu le bazar à l’Assemblée avec un groupe de 17 députés FI ? » s’étouffe ainsi François Bayrou, qui de l’autre côté du champ politique relativise sur le RN : « Je ne sais pas si ça s’appelle l’extrême droite. »

    Cette pseudo-interrogation est gravissime en elle-même, et d’autant plus insupportable qu’elle intervient au moment même où la Macronie a joué à renvoyer dos à dos la Nupes et le RN, l’ex-ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer assurant que « l’extrême gauche est un danger aussi grand que l’extrême droite ». Des propos repris par plusieurs macronistes, la première ministre Élisabeth Borne elle-même refusant d’appeler clairement à faire barrage au RN quand des candidats Nupes lui font face. Preuve de l’affolement à l’œuvre dans les rangs de la majorité sortante, et aussi de son inquiétante décomposition citoyenne et politique, car la peur, aussi réelle soit-elle chez certains, n’excuse pas tout.

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    Pôle écologiste Le retour des verts

    Actu

    Emilio Meslet

     

    Jamais l’écologie politique n’aura compté autant de députés dans l’histoire de la Ve République. Pour la première fois depuis 2016, les Verts auront aussi un groupe parlementaire. Il devrait être composé d’environ 25 députés, selon les projections d’Ipsos à 21 heures. C’était leur objectif principal après une absence de cinq ans. Une situation logique au vu de leurs scores en progression dans toutes les élections depuis 2019, hormis la présidentielle. Ce qui rend « heureuse » l’eurodéputée Karima Delli, qui met ces bons résultats sur le compte de l’union. Les principaux cadres du pôle écologiste vont rejoindre l’Assemblée, c’est le cas du secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, à Paris, de la finaliste de la primaire, Sandrine Rousseau, ou de la co-coordinatrice de Génération.s, Sophie Taillé-Polian, dans le Val-de-Marne. L’ancienne ministre socialiste Delphine Batho, désormais cheffe de Génération écologie, enchaînera un quatrième mandat de députée, récoltant 58 % dans les Deux-Sèvres. De même, la porte-parole d’EELV, Éva Sas, bat son homologue de LaREM, Laetitia Avia, à Paris, et la militante du mouvement climat Marie Pochon est élue dans la Drôme avec 52 % des suffrages. En revanche, le Palais-Bourbon ne verra siéger sur ses bancs ni Stéphane Ravacley, boulanger et défenseur des migrants dans le Doubs, ni Nicolas Cadène, ex-secrétaire général de l’Observatoire de la laïcité. Idem pour Marine Tondelier, trésorière d’EELV, qui n’a pas réalisé l’exploit de faire tomber Marine Le Pen (36,8 % contre 63,2 %).

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    FI Une situation « inouïe » pour Mélenchon

    Actu

    Diego Chauvet

     

    « C’est une situation totalement inattendue, absolument inouïe. » Bien qu’il ait lancé sa campagne des législatives en proposant aux Français de l’élire premier ministre, Jean-Luc Mélenchon semblait surpris par le résultat de sa stratégie, en deçà de son objectif affiché. À l’Élysée Montmartre, le leader des insoumis a savouré une victoire dimanche soir, à en juger par le ton de son discours. La Nupes, et sa principale composante, la France insoumise, sont parvenues à empêcher le président de la République d’obtenir une majorité absolue, moins de deux mois après sa victoire à la présidentielle. Les insoumis apparaissent ainsi comme les principaux artisans de ce « troisième tour » infligé à Emmanuel Macron. En tireront-ils les bénéfices politiques ? Selon l’institut Ipsos, la FI obtiendrait 79 députés, à l’heure où nous bouclons cette édition. Elle devient donc la première force au sein de la Nupes. Le poids de la gauche, selon l’Ifop, oscillerait entre 165 à 175 sièges, mais des évolutions étaient encore possibles pour la France insoumise. Le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon a remporté un grand nombre de circonscriptions, alors qu’il ne comptait que 17 élus dans la précédente mandature. Ses principales figures de l’Assemblée sortante ont été reconduites : c’est le cas de François Ruffin dans la Somme, de Caroline Fiat en Meurthe-et-Moselle, d’Adrien Quatennens dans le Nord. La FI inflige des défaites hautement symboliques à la Macronie comme dans les Alpes-de-Haute-Provence, où Léo Walter a battu le président de son groupe, Christophe Castaner.

    Les partisans de l’ex-candidat à la présidentielle savourent le moment. « La retraite à 65 ans, ce soir, de mon point de vue, elle a sombré grâce à ce résultat », s’est ainsi réjoui le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a laissé son avenir ouvert. « Mon engagement est et demeurera dans les premiers de vos rangs si vous le voulez bien », a-t-il lancé dimanche soir à ses soutiens.

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    PS les socialistes se maintiennent

    Actu

    Naïm Sakhi

     

    C’était l’un des duels attendus du second tour : avec 53,7 % des suffrages, l’ex-député PS Jérôme Guedj défait la ministre Amélie de Montchalin dans l’Essonne. Une victoire symbolique, qui s’ajoute aux succès des figures du groupe socialiste : le premier secrétaire Olivier Faure (65,3 %) en Seine-et-Marne, la présidente du groupe Valérie Rabault (57,37 %) dans le Tarn-et-Garonne, mais aussi les députés Boris Vallaud (59,3 %) dans les Landes et Christine Pirès Beaune (64 %) dans le Puy-de-Dôme sont réélus. « Nous sommes fiers d’avoir contribué à la réussite de la Nupes. La gauche et les écologistes seront présents en force à l’Assemblée nationale grâce à cette union », a déclaré Corinne Narassiguin, numéro 2 du PS. Sous la menace de voir son groupe disparaître après le score de 1,7 % obtenu par Anne Hidalgo à la présidentielle, le PS conserverait un groupe avec 25 députés investis par la Nupes, selon une estimation d’Ipsos. Soit un élu de plus que lors de la précédente mandature. Les socialistes verront par ailleurs de nouveaux visages siéger dans leurs rangs. Dans le Finistère, Mélanie Thomin, avec 50,57 %, signe une des performances de ce second tour en battant le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Anna Pic (51,61 %) l’emporte face à la députée LaREM Sonia Krimi. Arthur Delaporte est élu dans la 2e circonscription du Calvados. Déception en revanche pour Pierre Jouvet. Le négociateur du PS au sein de la Nupes s’incline dans la Drôme face au candidat Ensemble !. Enfin, l’ex-frondeur Laurent Baumel (49,48 %) loupe de peu son retour au Palais-Bourbon.

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    La Nupes devient la première force d’opposition

    Actu

    Gauche La coalition FI-PCF-PS-EELV relève le défi de faire entrer 147 députés à l’Assemblée nationale. Son score met en échec la Macronie qui est privée de majorité absolue. Mais elle ne parvient pas à conquérir un nombre suffisant d’élus pour s’imposer à Matignon.

    Emilio Meslet

    Si ce n’est pas une victoire, ce n’est pas non plus une défaite. Jean-Luc Mélenchon estime que la gauche a réussi « l’objectif politique » qu’elle s’était fixé, celui de « faire tomber celui qui, avec autant d’arrogance, avait tordu le bras de tout le pays pour être élu sans qu’on sache pour quoi faire ». La gauche a des raisons d’être satisfaite de ces législatives : elle a mis Emmanuel Macron en minorité et renversé quelques ministres de poids. Surtout, elle revient en nombre dans l’Hémicycle, devenant de fait la première force d’opposition. Entre 165 et 175 députés devraient peupler l’Assemblée nationale, selon les estimations de l’Ifop à 20 h 30. De plus, le PCF, la FI, le PS et le pôle écologiste devraient chacun disposer d’un groupe parlementaire. Néanmoins, la Nupes ne parvient pas à conquérir une majorité, malgré sa première position à l’issue du premier tour, et ne pourra pas former un gouvernement.

    Article sans titre

    PCF Un groupe consolidé

    Bien embarqués à l’issue du premier tour, huit députés communistes sortants ont été réélus. En Seine-Maritime, Sébastien Jumel (57,81 %), Jean-Paul Lecoq (65,76 %) et Hubert Wulfranc (61,07 %) confirment l’implantation du PCF dans ce département. En Île-de-France, Stéphane Peu et Elsa Faucillon sont tous deux reconduits pour un second mandat. Fabien Roussel (54,5 %), Pierre Dharréville (52,67 %) et le président du groupe GDR, André Chassaigne (69,43 %), s’imposent face au RN. Dans l’Allier, où Jean-Paul Dufrègne passait la main, Yannick Monnet (55,51 %) l’emporte face à la macronie. Enfin, dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, Soumya Bourouaha, qui succédait à Marie-George Buffet, était seule en lice, dimanche, après le retrait du maire de Stains, Azzédine Taïbi. En revanche, Alain Bruneel perd son siège dans le Nord, battu de 277 voix par l’extrême droite. « La Nupes a largement contribué à nos succès. La gauche se renforce à l’Assemblée. C’est une très bonne nouvelle avec la constitution de quatre groupes, s’est réjoui Fabien Roussel. Il reste beaucoup à faire pour que la gauche soit majoritaire. Il faudra prendre le temps de comprendre pourquoi de nombreux électeurs n’ont pas franchi le pas. »

    Dans les 31 circonscriptions où le PCF était présent au second tour, la formation remporte deux nouveaux sièges. Nicolas Sansu (57,7 %) dans le Cher et Jean-Marc Tellier (50,11 %) dans le Pas-de-Calais s’imposent face à l’extrême droite. À 71 voix près, le maire d’Avion parvient à reprendre une circonscription au RN, malgré la dangereuse vague brune. En revanche, Jean-Marc Lespade (48,06 %) s’incline dans les Landes, face à Ensemble !. Bruno Nottin (36,64 %), Gabriel Blasco (40,81 %) dans l’Hérault et Patrick Soloch (42,85 %) dans le Nord sont, eux, battus par le RN. Loïc Pen (43,3 %) dans l’Oise chute face à LR. Pour former un groupe, les 12 parlementaires communistes devraient s’appuyer sur leurs partenaires ultramarins. Jean-Philippe Nilor en Martinique, Karine Lebon à La Réunion et Moetai Brotherson en Polynésie française ont été reconduits. Tavini, la formation de ce dernier, envoie par ailleurs deux autres députés à Paris.

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    Le 19 juin, élisons des députés de combat

    Éditorial

    Fabien Gay

    Qui aurait pu imaginer un seul instant, au soir du premier tour de l’élection présidentielle le 10 avril dernier qui voyait une nouvelle fois la gauche éliminée du second tour, que, deux mois plus tard, une large coalition de la gauche et des écologistes, la Nupes, serait au coude-à-coude avec l’arc de rassemblement de la majorité présidentielle ? Et pourtant, c’est un fait, et la Nupes a déjà remporté son premier pari. En deux mois, elle a réussi à remobiliser, à redonner l’espoir qu’une autre majorité était possible, et que la retraite à 65 ans, le RSA conditionné au travail gratuit, les salaires bloqués et l’inflation ou plutôt la spéculation rampante n’étaient pas une fatalité.

    Même si la gauche progresse de « seulement » 63 889 voix par rapport à 2017, son unité et son rassemblement lui permettent d’être présente au second tour dans quelque 400 circonscriptions (hors outre-mer), d’être en tête dans 194 d’entre elles, et d’avoir déjà quatre députés élus dès le premier tour. La Nupes sera même présente dans 61 circonscriptions face au Rassemblement national. Dès lors, il appartient à tous les démocrates, républicains et à la majorité présidentielle de parler haut et clair, comme la gauche a su le faire pour le second tour de la présidentielle, et de battre largement le RN, qui progresse de 1,3 million de voix par rapport à 2017. Loin d’être vaincue, l’extrême droite reste vivace et ses idées s’enracinent dans la société.

    Ce premier tour est un camouflet pour Emmanuel Macron. Pour la première fois depuis l’instauration de la Ve République et alors que les institutions sont conçues pour confier au président élu une large majorité, il se pourrait que les électrices et les électeurs décident de ne pas confier cette majorité absolue, ni même relative, au chef de l’État. Ce serait inédit ! Si tel était le cas, il est possible et probable que le président se retrouve en difficulté pour imposer ses réformes libérales.

    Après avoir fait le choix d’un non-débat lors de la campagne de l’élection présidentielle, c’est celui d’une campagne sous anesthésie qui a été retenu pour les législatives. En somme, Emmanuel Macron a pensé que, par le simple jeu des institutions malades de la Ve République, la majorité, à défaut d’exister dans les idées, serait du moins au rendez-vous des urnes.

    Ce pari nauséeux – et bien peu démocratique – est raté. Et l’abstention très forte, qui a battu un nouveau record, devrait être entendue à l’Élysée comme un signal très politique. Elle traduit une non-adhésion au projet présidentiel ; et une majorité du peuple ne pense pas que la Macronie aura les réponses à la crise du pouvoir d’achat, à la crise climatique, à la crise du service public, dont l’hôpital et l’éducation sont les plus criantes illustrations, nécessitant d’urgentes solutions.

    Les Français et Françaises veulent des réponses politiques à ces problématiques, auxquelles s’ajoute celle de la paix au niveau international. Voici donc le dernier défi des candidats et candidates de la Nupes pour le 19 juin : mobiliser les abstentionnistes par millions, pour être le plus nombreux possible dans la prochaine Assemblée, avec des députés de combat pour défendre l’augmentation des salaires, revenir à la retraite à 60 ans et répondre à l’urgence sociale et climatique.

    éditorial

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    Résultats du second tour des législatives 2022. Qui est élu député dans votre circonscription ?

    • Qui a été élu député dans votre circonscription ? Combien de députés de la Nupes dans votre département ? Retrouvez tous les résultats officiels du second tour des élections législatives 2022 avec notre carte interactive.
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    Ces élections législatives ont permis d'élire les 577 députés de la XVIe législature. Retrouvez tous les résultats officiels du second tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région en temps réel avec notre carte interactive.

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    Nupes, la victoire à portée d’urne

    Actu

    La gauche a réalisé une percée inédite en arrivant en tête du premier tour des élections législatives après avoir échoué à la présidentielle. Ce dimanche 19 juin, elle peut espérer l’emporter et former un gouvernement au service du progrès social. Seule condition : mobiliser massivement l’électorat.

    Aurélien Soucheyre

    L’histoire progresse en sous-marin : qui peut dire par avance à quel moment elle repointera le bout de son nez ? Et pourtant, ce dimanche 19 juin, les eaux bouillonnent à la surface. Ce qui semblait chimérique est devenu possible : la gauche, rassemblée au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), est en mesure de l’emporter au ­deuxième tour des élections législatives et d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron. Plus que jamais, les Français ont dans leurs mains l’avenir du pays et peuvent choisir le projet de société qu’ils veulent voir s’accomplir : la retraite à 60 ans ou 65 ans ? Un Smic rabougri ou revalorisé à 1 500 euros net avant une hausse généralisée des salaires ? Des rustines sur les tarifs de l’alimentation et de l’énergie ou un blocage des prix avant de se réapproprier les moyens de production en les mettant au service de l’intérêt général ? La poursuite d’une politique tout entière destinée aux plus riches, ivres des cadeaux réalisés sur le dos des plus modestes, ou bien une redistribution des richesses et un plan d’investissements massifs consacré à l’écologie, la santé, l’éducation, l’emploi et les services publics ?

    Législatives : la carte par circonscriptions des candidats NUPES qualifiés pour le second tour

    La question, loin d’être réglée lors d’une séquence présidentielle atone, se pose dans toute son urgence et son acuité le 19 juin. « Les Français ont voté au premier tour des législatives comme si la présidentielle n’avait pas eu lieu. Comme s’ils n’avaient pas pu dire, à ce moment-là, ce qu’ils pensaient d’Emmanuel Macron. Et donc ils l’ont fait à l’occasion de ces législatives, et c’est assez sévère », mesure le politologue Jérôme Jaffré. Preuve que rien n’est décidé, et que tout se joue ce week-end. Reste à savoir si les citoyens pousseront ces portes entrouvertes par la gauche pour faire pleinement irruption dans le jeu démocratique, alors que l’abstention a atteint un nouveau record en s’élevant à 52,49 % le 12 juin.

    Une « opportunité extraordinaire »

    « Pour la première fois de la Ve République, un président nouvellement élu ne parvient pas à réunir une majorité à l’élection législative qui suit. J’appelle notre peuple, au vu de ce résultat et de l’opportunité extraordinaire qu’il présente pour nos vies personnelles et pour le destin de la patrie commune, à déferler dimanche prochain », a ainsi enjoint Jean-Luc Mélenchon au soir du premier tour, où la Nupes est parvenue à s’imposer devant l’alliance macroniste baptisée Ensemble ! (au coude-à-coude, les deux coalitions rassemblent près de 26 % des voix chacune). Qui avait déjà vu cela, tant l’élection présidentielle depuis la fondation de la Ve République a toujours phagocyté les législatives convoquées dans la foulée du scrutin pour l’Élysée ? Le simple fait que le pouvoir pour les années à venir soit en jeu ce dimanche 19 juin constitue d’ores et déjà un sérieux camouflet pour la Macronie. La Nupes, elle, a marqué un point précieux : elle s’est au minimum inscrite comme la première force d’opposition dans le pays, devant l’extrême droite. Elle peut faire encore plus : empêcher Emmanuel Macron d’obtenir une majorité absolue, et, dans le meilleur des cas, lui reprendre les commandes.

    Législatives 2022 en direct. Fin de campagne du second tour

    Agiter l’épouvantail du rouge

    La Macronie le sait, et panique. À l’image de ses soutiens médiatiques qui fustigent la Nupes. « Ça pue : la populace “révolutionnaire” est de retour et entend faire la loi, comme en 1793 », s’inquiète ainsi l’éditorialiste du « Point », Franz-Olivier Giesbert. Le directeur des rédactions du « Figaro », Alexis Brézet, voit déjà défiler à l’Assemblée nationale « tout l’inquiétant cortège de la jalousie sociale et de la folie économique, de la violence verbale et du ressentiment politique ». Et Vincent Beaufils, pour « Challenges », croit que « les projets de la Nupes sont largement aussi dévastateurs que ceux du RN », dans un hebdomadaire qui alerte sur une « overdose de dépenses publiques » et un « tsunami de taxes unique au monde » en cas de succès de la gauche. Les ministres et le patronat promettent de leur côté la « ruine » et la « faillite ». « Avec Mélenchon, c’est la guillotine fiscale », s’alarme même Gabriel Attal, qui craint de perdre son portefeuille du Budget dans les jours qui viennent. Certains ministres pourraient d’ailleurs être battus. À l’image d’Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique, qui obtient 31,46 % des voix dans la 6e circonscription de l’Essonne, contre 38,31 % pour le candidat socialiste de la Nupes, Jérôme Guedj. Une situation périlleuse qui lui a fait perdre son sang-froid. « Le programme de Mélenchon rejoint celui de l’extrême droite », a-t-elle fustigé sur CNews, avant de qualifier les candidats Nupes d’« anarchistes d’extrême gauche qui ont laissé de côté leurs valeurs républicaines ».

    Des consignes « à géométrie variable »

    Elle n’est pas la seule ministre en danger. Stanislas Guerini (Transformation publique) et Clément Beaune (Europe) sont menacés à Paris, Justine Bénin (Mer) en Guadeloupe. Franck Riester (Commerce extérieur) en Seine-et-Marne et Brigitte Bourguignon (Santé) dans le Pas-de-Calais font de leur côté face au RN. D’anciens ministres emblématiques de la Macronie ont en outre été éliminés dès le premier tour, à l’image d’Emmanuelle Wargon (Logement) dans le Val-de-Marne. C’est aussi le cas de Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale), qui a été battu dans la 4e circonscription du Loiret, où le communiste de la Nupes Bruno Nottin affronte le RN au second tour. Un coup de semonce qui montre à quel point le bilan d’Emmanuel Macron suscite le rejet dans le pays, notamment en ce qui concerne l’école. « Il y a un danger d’extrême gauche comme d’extrême droite », a déclaré le soir même Jean-Michel Blanquer, renvoyant dos à dos Nupes et RN. Inquiète et déboussolée, constatant bien que le combat pour la majorité se mène plus que jamais contre la Nupes, la Macronie a tergiversé encore et encore sur la position à défendre au sujet des duels qui se joueront le 19 juin entre la gauche et l’extrême droite.

    D’abord en étant tenté par le « ni-ni ». « Face aux extrêmes, nous ne céderons rien pour défendre le progrès social et la République », a osé la première ministre, Élisabeth Borne. Elle a aussitôt été interpellée par Fabien Roussel sur Twitter. « J’entends dire qu’Élisabeth Borne refuserait d’appeler au barrage républicain face à l’extrême droite. Lorsque j’ai appelé à faire barrage au second tour de la présidentielle, je l’ai fait avec clarté. À vous d’avoir l’honneur d’en faire de même », a réagi le secrétaire national du PCF, qualifié pour le second tour dans sa circonscription du Nord. « Face à l’extrême droite nous soutiendrons toujours les candidats qui respectent les valeurs républicaines. C’est votre cas, Fabien Roussel. Notre ligne : ne jamais donner une voix à l’extrême droite », lui a répondu la cheffe du gouvernement. Mais, dans la foulée de ce message, la Macronie s’est mise à jouer une drôle de petite musique : en cas de duels entre la Nupes et le RN, les consignes de vote se donneraient au « cas par cas », selon que le candidat de la Nupes est « respectable » et « républicain » ou non. Tout est bon, en définitive, pour essayer de battre la Nupes, la lier dès que possible aux extrêmes et lui contester son caractère démocratique. « Renvoyer dos à dos une coalition de gauche et écolo et un parti qui s’inscrit dans l’histoire de l’extrême droite, je trouve cela indigne », a dénoncé l’écologiste David Cormand. Alors que les ténors de LaREM se contredisaient les uns les autres, le tout nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, s’est distingué. « Quelle que soit la configuration, aucune voix ne doit aller au Rassemblement national, a-t-il soutenu. Le combat contre l’extrême droite n’est pas à géométrie variable. »

    La fébrilité du gouvernement s’est également manifestée au moment de comptabiliser les résultats du premier tour. Le ministère de l’Intérieur a exclu des candidats Nupes de son calcul, laissant penser que la Macronie était arrivée en tête du scrutin (voir notre démonstration dans « l’Humanité » quotidienne du 14 juin). Une perfidie de plus après la tentative de Gérald Darmanin de ne pas retenir la nuance Nupes dans la présentation des scores. Une stratégie qui ressemble à un sauve-qui-peut. Les projections en sièges des instituts de sondage promettent pourtant davantage de députés pour Ensemble ! que pour la Nupes au soir du second tour. Pas de quoi rassurer l’exécutif cependant, qui subit depuis des semaines la dynamique créée par la coalition grâce à l’entente programmatique et électorale trouvée par les insoumis, les écologistes, les communistes et les socialistes. Car la gauche, loin de se diviser comme en 2017 – ce qui l’avait conduite à s’autoéliminer dans nombre de circonscriptions et à ne se qualifier pour le second tour que dans quelque 150 d’entre elles –, sera cette fois-ci au rendez-vous dans près de 400 (dont 272 face à Ensemble !, 61 face au RN, et 25 face à LR, sans compter 8 triangulaires et d’autres duels). Les candidats de la Nupes seront représentés par les communistes dans 32 seconds tours : le PCF s’est qualifié dans l’ensemble des circonscriptions où il disposait d’un député sortant, et peut espérer des conquêtes, notamment avec Nicolas Sansu, maire de Vierzon, dans le Cher. Mais aussi par 59 socialistes et 74 écologistes, les insoumis disposant du plus large contingent de candidats, alors que 4 d’entre eux ont été élus dès le premier tour : Danièle Obono, Sophia Chikirou et Sarah Legrain à Paris, ainsi qu’Alexis Corbière en Seine-Saint-Denis.

    Le présidentialisme met un genou à terre

    Toutes les composantes de la Nupes devraient obtenir un groupe parlementaire chacune. Le RN aussi, après avoir réuni près de 19 % des voix, tout comme le parti de droite LR, qui rassemble 11 % des suffrages. Mais l’objectif pour la gauche sera clairement de prendre le pouvoir. Le présidentialisme qui ronge nos institutions n’est pas encore vaincu, mais a posé un genou à terre et lâché un râle. Quoi de plus normal que de le battre au moment de déterminer la composition de l’Assemblée nationale, où siègent les représentants du peuple ? Il faudra pour cela convaincre tous ceux qui se sont abstenus mais ont intérêt au changement. « Dimanche, nous avons une occasion historique d’avoir une majorité de gauche et écologiste à l’Assemblée. Nous appelons les personnes qui ne sont pas allées voter à se mobiliser. Votre voix compte double ! » appelle ainsi Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, qui devrait être élu député à Paris. « Je veux m’adresser aux jeunes. Le 19 juin, c’est à vous de déterminer votre avenir. Vous en avez marre de travailler à côté de vos études et de pouvoir à peine les financer ? Alors votez pour notre programme et l’aide de 1 063 euros par mois », ajoute l’insoumise Aurélie Trouvé, qui a recueilli 54,84 % au premier tour (mais se retrouve toujours en lice, n’ayant pas réuni 25 % des électeurs inscrits). « Les 18-34 ans, c’est vous qui détenez l’issue du second tour ! Vous pouvez ouvrir la voie à la planification écologique, à la règle verte, au minimum jeunesse, à la fin de Parcoursup… rejoignez-nous le 19 juin et réveillez l’espoir ! » abonde le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui devrait être réélu député en Seine-et-Marne, alors même que 69 % des jeunes de 18-24 ans et 71 % des 25-34 ans ne sont pas allés voter au premier tour. Ce sont pourtant eux qui plébiscitent le plus les propositions de la Nupes, selon les enquêtes d’opinion. Preuve que la gauche a des réserves pour s’imposer dimanche, « faire mentir les projections, construire une majorité nouvelle et changer la vie des Français », insiste Fabien Roussel.

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    L'Humanité

    Nouvelle donne et vieilles rengaines

    Éditorial

    Fabien Gay

    En 2017, Emmanuel Macron voulait incarner le renouveau, la nouvelle génération de la vie politique, l’homme qui transgresse « les clivages et les appareils ». Disruptive et révolutionnaire, son élection devait être l’avènement de la start-up nation.

    Après avoir dissipé très vite les illusions sur le « ni de gauche ni de droite », pour celles et ceux qui en doutaient ou espéraient, en menant une politique exclusivement orientée pour protéger et favoriser les intérêts du capital, le macronisme a révélé sa vraie nature lors des six derniers mois de campagne. Incapable de répondre aux crises sociale, environnementale, géopolitique, il n’aura eu de cesse d’éviter, de contourner ou de refuser le débat politique avec ses adversaires. Incapable de convaincre et d’emporter l’adhésion, il aura donc privilégié le néant politique. Ne rien dire, pour que rien ne change !

    Pire, sur un fond d’abstention record au premier tour des élections législatives, qui indique qu’il n’a aucune majorité d’idées dans le pays pour appliquer son programme de régression sociale, il a choisi, avec son gouvernement, d’asséner des vieilles rengaines réactionnaires ou de mépris de classe à l’intention des candidates et candidats de la Nupes, inquiet de voir que la coalition de gauche et écologiste remportait le premier tour et soulevait l’espoir. Son allocution sur le tarmac de l’aéroport, cette semaine, vaut bien ces quelques mots de Louis Napoléon Bonaparte en 1851 : « Ou bien vous me faites confiance et je vous sauverai, ou bien vous me dites non et je vous laisse dans les mains des anarchistes et des coquins. »

    Pire encore, le fait qu’une majorité des ministres et des candidats à la présidentielle renvoie dos à dos ceux de la Nupes et de l’extrême droite en expliquant qu’il y aurait, d’un côté, des républicains, c’est-à-dire eux-mêmes, de l’autre, des non-républicains, soit tous les autres, laissera des traces profondes. Dans une France qui traverse des crises majeures, où les repères de classes volent en éclats, ces saillies participent activement à l’état de décomposition politique du pays et à la perte de repères de nombreux concitoyens. L’extrême droite et ses idées déjà au centre du jeu, banalisées, en seront les vainqueurs dans les prochaines années.

    Dans ce cadre, la seule nouveauté que pourrait incarner le chef de l’État serait d’être le premier président élu ou réélu à ne pas avoir de majorité absolue, voire relative, alors que le mécanisme malade des institutions de la Ve République est conçu précisément dans ce but. Cela constituerait donc un événement et un fait majeur. Plus la participation populaire et, en premier lieu, celle de la jeunesse sera haute, plus les aspirations rencontreront l’espoir d’une autre société dans les isoloirs, dimanche, et plus haut sera le score de la Nupes. Et à portée de vote, un grand nombre, une majorité peut-être, de députés de la Nupes élus.

    EditorialRésultats Législatives 2022NupesEmmanuel Macron
    L'Humanité

    Depuis Kiev, le président français s’invite dans la campagne

    Actu

    De la capitale ukrainienne, Emmanuel Macron s’est exprimé au JT de TF1, jeudi soir, pour appeler, en vue des élections législatives, à « mesur(er) le moment où nous avons à faire ce choix démocratique ».

    Julia HamlaouiGaël De Santis

    À trois jours du scrutin, c’est en chef des armées qu’Emmanuel Macron est intervenu au 20 Heures de TF1, jeudi soir, profitant d’un déplacement en Ukraine opportunément programmé pendant l’entre-deux-tours des élections législatives. Mis en difficulté par une gauche unie sous la bannière de la Nupes, le président a appelé les Français à «  mesur(er) le moment où nous avons à faire ce choix démocratique, (…) à deux heures et demie d’avion de Paris, il y a la guerre, ce n’est pas une abstraction ». Tout en prétendant qu’il ne ferait pas de « commentaires politiques » depuis l’étranger.

    Le chef de l’État s’était déjà invité par surprise sur les écrans, mardi, depuis le tarmac de l’aéroport d’Orly, juste avant son départ vers l’Est. « Aucune voix ne doit manquer à la République ! » avait-il déjà lancé avant de s’envoler. Une République qu’il prétend incarner à lui seul, renvoyant la victoire d’un autre camp, en particulier de la gauche, à un « désordre français » qui s’ajouterait au « désordre mondial ». Pour dérouler cette rhétorique et se camper en ami de l’Ukraine face à un Jean-Luc Mélenchon accusé à tort d’être proche du Kremlin, Kiev fait figure de décor idéal.

    « Nous devons être forts pour nous-mêmes et porter nos valeurs pour être crédibles à l’étranger et pouvoir prendre des décisions exceptionnelles dans des temps exceptionnels, ceux que nous vivons », a-t-il à nouveau déclaré, jeudi, interrogé sur son vœu de majorité absolue.

    Cette visite à Kiev intervient aussi à deux semaines de la fin de la présidence française de l’Union européenne (UE). Emmanuel Macron a donc pris soin de se faire accompagner des dirigeants des deux autres plus grandes économies des Vingt-Sept, Olaf Scholz pour l’Allemagne et Mario Draghi pour l’Italie. Une manière pour lui de s’afficher en leader continental et de se départir de son image de dirigeant conciliant avec Vladimir Poutine. En effet, le locataire de l’Élysée s’est vu reprocher, ces derniers jours, ses propos. «  Il ne faut pas humilier la Russie pour que, le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques », avait indiqué, début mai, à la presse régionale Emmanuel Macron.

    Un pas vers l’adhésion de l’ukraine à l’union européenne

    Quelques heures avant son passage sur TF1, lors d’une conférence de presse à Kiev avec Volodymyr Zelensky et en présence des dirigeants allemand et italien, ainsi que du président roumain Klaus Iohannis, Emmanuel Macron a tenu à lever toute ambiguïté : « L’Europe, dès le premier jour de cette guerre, a su choisir avec clarté son camp, celui d’une Ukraine libre et souveraine, celui du droit international. » Les modalités des discussions diplomatiques « ne seront décidées que par l’Ukraine et ses représentants. L’Allemagne comme la France ne seront jamais dans une situation de négocier pour le compte de l’Ukraine avec la Russie », a-t-il précisé. Le soutien à l’Ukraine passe par l’envoi d’armes supplémentaires. Par ailleurs, le chef de l’État a annoncé l’acheminement de six canons de longue distance Caesar, en plus des douze déjà envoyés sur place.

    À la délégation, Volodymyr Zelensky a redemandé à rejoindre l’UE. « Notre intégration (…) peut renforcer la liberté en Europe. Nous comprenons que c’est un parcours, mais ce chemin doit avoir un début. Les Ukrainiens sont prêts à avancer sur cette route », a-t-il déclaré. « Tous les quatre, nous soutenons le statut de candidat immédiat à l’adhésion », a assuré le président français. Pour autant, le chemin pourrait être long  ; l’Ukraine est loin de remplir les critères d’adhésion. Pour mémoire, le parcours vers l’UE de Chypre a ainsi pris quatorze années ; celui de la Roumanie, huit. Une décision devrait être rendue lors du sommet européen du 23 juin.

    Les quatre dirigeants ont aussi voulu dénoncer les crimes de guerre. Leur rencontre avec Zelensky a été précédée d’une visite à Irpin, dans la banlieue de la capitale, symbole des destructions occasionnées par l’armée russe en mars. « On a tous vu ces images d’une ville dévastée qui est à la fois une ville héroïque puisque c’est ici, entre autres, que les Ukrainiens ont arrêté l’armée russe qui descendait sur Kiev. Donc, il faut se représenter l’héroïsme de l’armée, mais aussi de la population ukrainienne », a salué, sur place, Emmanuel Macron. Lors de l’entretien diffusé jeudi soir, le chef de l’État a également annoncé que la France travaillait à trouver une « autre voie » que le port d’Odessa pour faire sortir le blé d’Ukraine, alors que pointe une crise alimentaire mondiale. Ce chemin serait celui de la Roumanie. « Ils réalisent des investissements. Nous les aidons », a-t-il déclaré. À l’heure où, dans l’Hexagone, il escompte obtenir une majorité pour mener une politique d’austérité, il se drape d’un peu de social hors des frontières.

    Législatives 2022Emmanuel MacronGuerre en Ukraine
    L'Humanité

    Guerre. Quelles chances pour la paix en Ukraine ?

    Agoras

    Trois mois et demi après le déclenchement, le 24 février, de l’offensive russe et huit ans après l’annexion de la Crimée et la sécession des Républiques de Donetsk et de Lougansk, le bilan du conflit en Ukraine ne cesse de s’alourdir avec des milliers de morts et 20 % de son territoire placé sous la domination militaire de son voisin oriental.

    Jérôme Skalski

    Les intervenants  Jean Radvanyi géographe et professeur émérite à l’Inalco. Pascal Boniface géopolitologue et directeur de l’Iris. Anne-Cécile Robert journaliste, directrice des éditions et des relations internationales au Monde diplomatique. 

    Est-ce que, dans la situation actuelle, étant donné l’état d’esprit des belligérants, parler de paix en Ukraine est seulement envisageable ?

    Jean Radvanyi Je pense que parler de paix en Ukraine est prématuré. Il y a une distinction à faire, tout d’abord, entre la paix et un cessez-le-feu. Je rappelle qu’entre la Russie et le Japon, il n’y a toujours pas de traité de paix, ce qui n’empêche pas ces pays de commercer et d’avoir des relations diplomatiques. Deuxièmement, cela n’est pas à l’ordre du jour tout simplement parce que nous sommes encore dans une phase d’escalade, c’est-à-dire une phase où ce sont les armes qui sont au premier plan et où, de surcroît, et cela est très important, les deux belligérants considèrent qu’ils vont gagner.

    Je rappelle qu’entre la Russie et le Japon, il n’y a toujours pas de traité de paix, ce qui n’empêche pas ces pays de commercer et d’avoir des relations diplomatiques.

    Par conséquent, on ne négocie pas, même pas de cessez-le-feu, dans la mesure où, chacun, pour des raisons diverses et avec des objectifs divers, pense qu’il va gagner cette guerre. Les Ukrainiens comptent sur un soutien accentué de la part de leurs partenaires occidentaux pour recevoir les armes qui vont leur permettre de repousser les Russes jusqu’aux frontières, soit celles d’avant le 24 février, soit celles d’avant 2014. Et les Russes sont persuadés qu’ils prendront le temps pour atteindre leurs objectifs de guerre.

    Dans une rencontre récente entre Vladimir Poutine et de jeunes businessmen, entrepreneurs et chercheurs russes, il a rappelé que Pierre le Grand avait mené une guerre de vingt et un ans contre la Suède en précisant qu’il ne s’agissait pas de conquérir des territoires, mais de reprendre des territoires qui étaient naturellement à la Russie. On se trouve donc devant une politique impérialiste à proprement parler. C’est clairement exprimé et c’est particulièrement inquiétant.

    Pascal Boniface Parler de paix, en effet, semble difficile puisque chaque protagoniste pense pouvoir gagner la guerre. Poutine ne rendra aucun des territoires qu’il a conquis parce que, sinon, il devrait expliquer pourquoi il s’est lancé dans cette guerre. Et il paraît difficile de le déloger militairement. Pour les Ukrainiens, ils annoncent la victoire. Est-ce que c’est reprendre tous les territoires conquis par Poutine depuis le 24 février ? Est-ce que c’est le fait de reprendre les Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk et la Crimée ? Il y a un peu une incertitude du côté ukrainien sur ce que serait une victoire.

    Par ailleurs, il y a une certitude du côté russe. C’est que, dans la mesure où ils subissent des graves sanctions qui vont avoir un impact à long terme sur leur économie, s’ils n’ont aucun gain territorial, ils auront tout perdu et voudront avoir à tout prix un gain territorial. Est-ce qu’il est possible de trouver un point d’équilibre entre ces deux positions ? Pour l’instant, je ne vois pas quel pourrait être ce point d’équilibre. Quelle pourrait être une situation mutuellement acceptable ?

    On a le sentiment que chacun espère encore une surprise militaire pour renforcer sa donne militaire avant d’entrer dans une réelle négociation mais que, pour l’instant, c’est encore le choix des armes qui est prépondérant, le président ukrainien Zelensky espérant reprendre le terrain perdu et Poutine espérant consolider son emprise territoriale en Ukraine.

    Anne-Cécile Robert Je partage assez largement ce qui vient d’être dit. La question que j’ajouterais est la suivante : quels sont les intérêts que les Européens, et les Français en particulier, peuvent avoir à défendre dans cette affaire ? Quel résultat voulons-nous obtenir à partir du moment où nous ne sommes pas belligérants ? On voit bien la logique des belligérants, celle de l’agresseur russe et celle de l’Ukraine qui se défend légitimement contre l’agresseur. En revanche, ce qui paraît inquiétant, c’est que nous semblons nous embarquer dans un engrenage de réactions et d’attitudes sans visibilité.

    On a déjà connu des situations où on arrivait finalement à faire taire les armes mais où la paix était tellement mal assise qu’on préparait la guerre suivante.

    Nous sommes tellement sous la pression des horreurs vues sur le terrain, tellement dégoûtés par les crimes de l’armée russe que, tout à fait logiquement, nous soutenons le pays agressé. Mais, en fait, on n’a jamais de coup d’avance et on n’arrive jamais à se projeter au-delà des événements qui s’enchaînent. Si on arrivait, à plus ou moins long terme, au pire à un cessez-le-feu, au mieux à la paix, quel serait le type d’ordre européen qui sortirait de cette situation et qui nous prémunirait de la prochaine guerre ?

    On a déjà connu des situations où on arrivait finalement à faire taire les armes mais où la paix était tellement mal assise qu’on préparait la guerre suivante. Les critiques acerbes que la phrase, somme toute assez banale dans un raisonnement diplomatique, du président Emmanuel Macron sur la nécessité de ne pas humilier la Russie ont suscité sont, à cet égard, inquiétantes.

    N’y a-t-il pas une difficulté particulière pour l’Union européenne du fait qu’il est de plus en plus évident que l’on observe sur place une « guerre par procuration » menée par les États-Unis à la Russie ?

    Pascal Boniface Joe Biden avait dit qu’il n’interviendrait pas militairement quoi que fassent les Russes. Il aurait mieux fait de ne rien dire plutôt que de faire quelque chose qui est ressenti comme un feu vert par Poutine. S’il n’engage pas directement des forces militaires américaines et qu’il n’entre pas directement en guerre contre la Russie, l’ampleur de l’aide militaire accordée, aussi bien en matériel qu’en termes de renseignements, fait que la question de l’ampleur de cette aide est posée, y compris aux États-Unis ainsi que sur le fait de savoir si les États-Unis ne font pas une guerre par procuration, une guerre par proxy, avec les Ukrainiens.

    On est en fait face à un dilemme qui oppose la justice et la paix.

    Ceci étant, d’un point de vue juridique, il n’y a pas de problème dans la mesure où l’Ukraine ayant été agressée, elle est en état de légitime défense par rapport à la Russie et peut faire appel à des pays pour l’aider. Il n’y a pas de violation du droit international de la part des Américains en aidant. Mais c’est vrai qu’il y a un écart entre cette aide massive et le fait d’avoir dit qu’il ne ferait rien. On est en fait face à un dilemme qui oppose la justice et la paix.

    On pourrait avoir une paix immédiate si Zelensky renonçait aux territoires conquis par la Russie, mais cela serait donner une prime à l’agresseur et donc cela ne serait pas la justice. C’est pour cela que les Occidentaux estiment que, au minimum, la Russie doit se retirer des territoires conquis depuis le 24 février.

    Jean Radvanyi À la fois il est clair que les Américains mènent cette lutte par des moyens indirects et qu’ils vont continuer de le faire. À l’approche des midterms (élections de mi-mandat – NDLR) de novembre, on est aux États-Unis dans une situation très particulière. Le président, Joe Biden, a décidé et organisé l’évacuation des troupes américaines de l’Afghanistan qui s’est passée d’une façon particulièrement chaotique et il ne peut pas reculer une deuxième fois. Du coup, on se trouve dans une impasse.

    Un des objectifs de l’agenda de Vladimir Poutine, c’était de renégocier la sécurité au niveau de l’Europe et au niveau du monde et de relancer un débat fondamental sur le partage des rapports de force dans cette région. Face à cet agenda, on est en difficulté pour y répondre de façon concrète. Comment imaginer que l’on va laisser les Russes s’emparer de 20 % du territoire ukrainien sans réagir ? Mais comment réagir sans aller au-delà de ce que l’on a déjà fait et donc de risquer une escalade encore plus dangereuse ?

    Anne-Cécile Robert On voit très bien les intérêts américains en jeu, leurs intérêts de grande puissance voulant se rassurer sur leur capacité à fédérer autour de valeurs et aussi autour, très prosaïquement, d’intérêts économiques. En revanche, les Européens ont du mal à définir ce que sont leurs intérêts communs, y compris vis-à-vis de la Russie. Angela Merkel a récemment dû se défendre d’avoir passé avec la France les accords de Minsk.

    On voit bien que les Européens n’ont pas une vision commune unanime de leurs intérêts et c’est cela qui les rend fragiles et susceptibles de verser soit dans une division qui paralyse, soit dans un suivisme à l’égard des États-Unis, ce qui n’est pas très bon en termes d’image ou d’identité. Pourrait-on préciser ce que sont nos intérêts à moyen et long terme, et agir en conséquence ?

    Par exemple, est-il intelligent ou pertinent de soutenir l’adhésion accélérée de certains pays scandinaves à l’Alliance atlantique ? À quelle vision des intérêts européens de long terme cela correspond-il ? N’y a-t-il pas une voie médiane, d’autant plus – et le président Macron l’a rappelé lui-même – que l’article 42-7 du traité de Lisbonne instaure une clause de solidarité et de défense mutuelles plus contraignante que celle de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord ? Est-il intelligent ou opportun de promettre à l’Ukraine et d’autres pays une adhésion à l’UE ?

    Pour résumer, je déplore un manque de politique, de réflexion politique, dans ce que l’on fait, un manque de diplomatie et de vision. Je ne suis pas persuadée que si, à la tête de la Russie, il y avait quelqu’un d’autre que Poutine, on ne rencontrerait pas le même type de problème de sécurité avec un voisin qui ne va pas disparaître. À long terme, on doit définir une relation et des équilibres de sécurité d’une manière politique, peut-être un peu froide, pour garantir l’avenir.

    On a l’impression que les opinions de l’Europe occidentale sont à la fois sidérées et peu mobilisées par rapport à la situation en Ukraine. Des initiatives pour la paix ne sont telles pas d’autant plus nécessaires ?

    Jean Radvanyi Il y a à la fois de la sidération et de la lassitude. Et, dans le temps, cela va compter. Je pense qu’il y a une initiative sur laquelle on pourrait insister et peut-être que cela ferait partie des petits pas qui donneraient un peu d’optimisme : c’est d’essayer de régler la question de la sortie des tonnes de céréales qui sont bloquées actuellement dans les ports nord de la mer Noire. Que ce soit côté russe ou côté ukrainien. Cela serait quelque chose de concret qui aurait un sens et qui peut-être donnerait une petite lueur d’espoir Ce n’est pas facile mais, voilà, on pourrait peut-être insister là-dessus.

    Anne-Cécile Robert Pour aller dans ce sens, il me semble qu’on pourrait faire un geste – peut-être même cela pourrait être la France –, en associant de manière plus ferme et plus nette l’Union africaine, présidée cette année par le Sénégal, pour montrer à la fois que l’on s’attaque aux enjeux de fond, y compris la question des céréales, mais que, en même temps, on a compris que les Occidentaux ne sont pas seuls à décider des affaires du monde. En associant l’Union africaine, le Sénégal, on ferait ainsi symboliquement une ouverture pour universaliser la gestion de ce type de crise.

    Pascal Boniface Le problème de la médiation, c’est qu’il faut que le médiateur soit accepté par les deux protagonistes et on voit là la difficulté de trouver quelqu’un qui soit accepté aussi bien par Poutine que par Zelensky. Par ailleurs, tant que les protagonistes estiment que le terrain militaire n’a pas livré toutes ses réponses et qu’il y a encore, de leur point de vue, des bonnes nouvelles qui pourraient en venir, ils sont assez peu sensibles aux efforts diplomatiques.

    À lire 

    Jean Radvanyi auteur de Retour d’une autre Russie. Une plongée dans le pays de Poutine (le Bord de l’eau, Lormont, 2013). Pascal Boniface auteur, avec Anne Sénéquier, de la Géopolitique tout simplement (Eyrolles, 2021).Anne-Cécile Robert coautrice, avec Romuald Sciora, de Qui veut la mort de l’ONU ? (Eyrolles, 2018)

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    L'Humanité

    Guerre en Ukraine. Macron en route vers Kiev avec Scholz et Draghi

    Actu

    En visite depuis deux jours en Roumanie et Moldavie, le chef de l’État devrait se rendre dans la capitale ukrainienne avec le chancelier allemand et le premier ministre italien. Le président Zelensky, lui, réclame davantage d’armes lourdes.

    Vadim Kamenka

    En marge du 113e jour de guerre en Ukraine, le président français, Emmanuel Macron, a entamé, mardi et mercredi, une visite officielle dans deux pays voisins : la Roumanie et la Moldavie. Au cours de ce déplacement en Europe orientale, le chef de l’État a rencontré les 500 soldats français déployés sur la base de l’Otan de Mihail-Kogalniceanu, à Constanta, non loin de la mer Noire. Aux côtés du président roumain, Klaus Iohannis, il a rappelé que, « aux portes de notre Union européenne, se joue une situation géopolitique inédite » et que les Ukrainiens résistaient « de manière héroïque depuis plusieurs mois ».

    Direct. Guerre en Ukraine. L'actualité du 16 juin

    Après ses propos sur le fait qu’il ne fallait pas « humilier » la Russie, la question de sa venue à Kiev se pose. D’autres dirigeants européens et occidentaux se sont déjà rendus dans la capitale ukrainienne malgré l’invasion du pays, le 24 février, par les troupes russes. Deux responsables, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le premier ministre italien, Mario Draghi, y sont attendus jeudi. Selon des médias allemands et italiens, Emmanuel Macron pourrait également effectuer le déplacement au même moment, la France assurant la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’au 30 juin. Car un sommet, réunissant les 27 États membres, doit se tenir les 23 et 24 juin, et une décision pourrait être rendue sur la demande de Kiev d’être acceptée comme candidate officielle à une adhésion à l’UE.

    La voie diplomatique ne semble pas prioritaire

    Le président français, qui n’a rien confirmé, a laissé planer le doute en Roumanie : « Nous sommes à un moment où nous avons besoin d’envoyer des signaux politiques clairs, nous Union européenne, à l’égard de l’Ukraine. » Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de « bâtir la paix » car, « à un moment donné », quand « le feu aura cessé (…) nous devrons négocier. Le président ukrainien (…) devra négocier avec la Russie et nous serons, nous Européens, autour de cette table ». Pourtant, la voie diplomatique ne semble pas prioritaire pour l’Otan, les États-Unis et leurs alliés. À Bruxelles, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, en marge d’une réunion de l’Alliance atlantique, a rappelé sa volonté d’accélérer les livraisons d’armes lourdes. Les autorités ukrainiennes, qui les réclament depuis plusieurs mois, réitèrent leurs appels devant les défaites qui se dessinent à Severodonetsk et Lyssytchansk.

    Face à ces aides militaires, la Russie n’a cessé de condamner une guerre par procuration de la part de l’Otan et des États-Unis. Moscou aurait répondu par des frappes de « missiles de croisière Kalibr » et détruit « près de la localité de Zolotchiv un entrepôt de munitions d’armes étrangères », a annoncé le ministère de la Défense. Surtout, le président chinois, Xi Jinping, a de nouveau défendu, mercredi au cours d’un échange téléphonique avec Vladimir Poutine, le « soutien mutuel sur les questions de souveraineté, de sécurité, ainsi que sur d’autres questions d’intérêt fondamental et préoccupations majeures ».

    Alors que le nombre de morts ne cesse de croître (au moins 40 000 selon diverses sources), la commission de l’ONU qui enquête sur les crimes de guerre en Ukraine a estimé, mercredi, qu’à « ce stade, nous ne sommes pas en mesure de faire des constatations factuelles ou de nous prononcer sur la qualification juridique des événements ».

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    L'Humanité

    Avec la guerre en Ukraine, la relance de l'escalade nucléaire

    Actu

    Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, le stock des armes atomiques devrait repartir à la hausse dans la décennie à venir. L’ère de la désescalade toucherait à sa fin.

    Marc de Miramon

    Ils ont tous largement de quoi anéantir leurs adversaires, voire faire exploser plusieurs fois la terre entière. Mais leurs stocks d’armes nucléaires devraient malgré cela sensiblement augmenter dans les années à venir, alerte l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Selon son rapport de référence publié ce lundi, l’organisme basé en Suède tire la sonnette d’alarme, avec la fin programmée d’une ère de désescalade et un risque élevé de réarmement mondial. Alors que la guerre Russie-Ukraine demeure dans tous les esprits et pousse à une réévaluation de toutes les doctrines d’emploi de la force nucléaire.

    Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

    Le début de l’année 2022 avait pourtant acté une baisse, tant conjoncturelle que marginale, avec 375 têtes nucléaires de moins pour les neuf nations dotées de la « bombe » – Russie, États-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord –, portant à environ 12 700 le nombre d’ogives actuellement déployées sur la planète. Il s’agit cependant de mesurer le chemin parcouru. En 1986, pas moins de 70 000 bombes nucléaires étaient encore actives. Mais, « bientôt, nous allons arriver à un point où, pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, le nombre d’armes nucléaires dans le monde pourrait commencer à augmenter, ce qui est un phénomène réellement dangereux », déclare à l’AFP Matt Korda, l’un des auteurs de l’étude. « Il va être très difficile de faire des progrès sur le désarmement dans les années à venir à cause de cette guerre (en Ukraine – NDLR) et de la façon dont Poutine parle de ses armes nucléaires », ajoute-t-il.

    Depuis le déclenchement du conflit, le 24 février, et l’invasion du territoire ukrainien, la menace d’une guerre nucléaire totale entre l’Otan et Moscou a poussé l’ensemble des gouvernements européens à réviser à la hausse leurs budgets de défense, alors que les officiels à Moscou et leurs relais médiatiques ne cessent de vanter la puissance de l’arsenal nucléaire russe et sa capacité à rayer de la carte n’importe quel pays ou capitale hostile.

    États-Unis. F-35, l’avion de combat qui vaut 1 000 milliards

    « Tous les États équipés de l’arme nucléaire augmentent ou modernisent leurs arsenaux et la plupart durcissent leur rhétorique nucléaire et le rôle des armes atomiques dans leurs stratégies militaires », insiste le Sipri. La Chine, qui disposerait aujourd’hui d’une cinquantaine d’ogives, pourrait ainsi doubler son arsenal d’ici à 2027, alors que la Corée du Nord, qui aurait assemblé près d’une vingtaine de têtes nucléaires, détiendrait suffisamment de matières fissiles pour revendiquer à terme près de cinquante bombes.

    L’ère du conflit latent et de la méfiance réciproque devrait compliquer à l’avenir le travail du Sipri : le Royaume-Uni a annoncé l’an dernier relever le plafond de ses armes nucléaires et surtout ne plus communiquer le nombre de ses armes opérationnelles. Outre la France, qui a lancé l’an dernier un nouveau programme de sous-marins nucléaires, l’Inde, le Pakistan et Israël travailleraient eux aussi à un développement substantiel de leurs arsenaux.

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    L'Humanité

    Asie. Taïwan « tire les leçons » de la guerre en Ukraine

    Actu

    Washington et Taipei ont conclu une vente d’équipement naval qui inclut une « assistance » qui permet de coordonner une action contre la Chine. L’île s’inspire de l’activisme de Volodymyr Zelensky et assume le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine.

    Lina Sankari

    La guerre, comme « accélérateur de l’histoire », selon la formule prêtée à Lénine, semble connaître une nouvelle jeunesse à la faveur du conflit en Ukraine. C’est toutefois sur un autre théâtre que les manœuvres se précipitent. Jeudi 9 juin, Taïwan s’est félicité de l’accord donné par Washington à la vente d’équipement naval, pour un montant de 120 millions de dollars (112 millions d’euros), afin de renforcer d’ici un mois la « préparation au combat » de l’île face au géant chinois. Il s’agit essentiellement de pièces de rechange pour les navires et les systèmes navals et d’une « assistance technique logistique » qui permette à Taipei d’opérer de manière conjointe avec les États-Unis et ses alliés de l’Indo-Pacifique. L’histoire s’accélère indéniablement. Il s’agit de la quatrième vente d’armes à Taïwan menée depuis l’accession de Joe Biden à la Maison-Blanche et de la troisième depuis le début de l’année ; 969 incursions d’avions de guerre chinois dans la zone aérienne de défense auraient été recensées en 2021. Cette vente vient s’ajouter à l’accord commercial en discussion entre les deux alliés.

    La maison-blanche joue de l’ambiguïté stratégique

    Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les spéculations vont bon train quant à l’opportunité offerte à Pékin de récupérer l’île qu’elle considère comme partie intégrante de son territoire. Cette hypothèse repose sur l’argument non démontré selon lequel Européens et Américains, seraient trop occupés avec l’Ukraine pour pouvoir réagir à une offensive chinoise sur l’île asiatique. Si Joe Biden semblait ne pas vouloir battre deux fers à la fois en début de conflit, il a, depuis, réaffirmé que la rivalité stratégique avec la Chine restait sa priorité. Sous pression bipartisane pour approfondir les relations avec Taïwan, le président états-unien a réassuré que son pays défendrait l’île en cas d’attaque.

    Indo-pacifique. Les États-Unis comptent sur l’Australie, l’Inde et le Japon pour endiguer la Chine

    Des discussions de haut niveau ont commencé à ce propos et, fin mai, Joe Biden réunissait ses partenaires du Quad, l’alliance informelle réunissant les États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde. À cette occasion, les quatre pays ont de concert mis en garde contre tout changement du « statu quo par la force ». Les efforts pour transformer ce forum en « Otan asiatique » pèseront dans l’évaluation du risque par la Chine. Car, pour l’heure, aucune alliance multilatérale n’est mobilisable en cas d’action sur Taïwan.

    Fin mai, le Quad mettait en garde la Chine contre tout changement du « statu quo par la force ».

    Et, s’il joue de l’ambiguïté stratégique (non-reconnaissance diplomatique, mais aide militaire par le biais du Taïwan Relations Act), Washington ne dispose, pour l’heure, dans son éventail d’aucun engagement formel afin de défendre le territoire asiatique. Si des soldats américains entraînent discrètement l’armée taïwanaise depuis un an, cela ne saurait suffire à engager une action coordonnée.

    Taipei reprend la dialectique de washington

    Les autorités taïwanaises profitent de ce parallèle avec la situation ukrainienne. La semaine passée, elles annonçaient un nouveau don de 4 millions de dollars américains à Kharkiv, Tchernihiv, Mykolaïv, Soumy et Zaporizhzhia après deux donations de 5,8 millions de dollars à sept établissements de santé et de 150 000 dollars dédiés à la construction d’une école en Slovaquie destinée aux réfugiés ukrainiens. Cette diplomatie humanitaire se couple aux propos du ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, sur la nécessaire unité des démocraties face à l’autoritarisme. Il reprend ainsi la dialectique élaborée par Joe Biden depuis le sommet des démocraties en décembre 2021, dont le but à peine dissimulé était d’endiguer l’influence de la Chine. Selon le chef de la diplomatie, Taïwan prend pour exemple la résistance ukrainienne, notamment en termes d’asymétrie et de défense civile, c’est-à-dire d’engagement total de la population dans une action armée. « Regardez les Ukrainiens, ils utilisent de petites armes personnelles pour aller contre un grand ennemi. Et je pense que c’est quelque chose dont nous pouvons tirer des leçons. En fait, nous nous y préparons, mais nous devons investir davantage à cet égard », a-t-il expliqué, le 24 mai, appelant à un soutien international. Joseph Wu n’a d’ailleurs eu de mots assez laudateurs à l’égard du président Volodymyr Zelensky qui parvient à mobiliser hors des frontières ukrainiennes.

    Cette narration engage un peu plus Taïwan sur le champ de bataille. Taipei semble aujourd’hui assumer le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine. Les Américains ont théorisé depuis longtemps cette stratégie dite du « porc-épic », qui vise à transformer l’île en territoire surarmé dont l’attaque briserait durablement l’adversaire.

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    L'Humanité

    Guerre en Ukraine. « Il faut l’organisation d’une conférence internationale pour la paix »

    Entretien

    Pour Oleg Bodrov, militant pacifiste et environnemental russe, la guerre pourrait durer jusqu’à cet hiver. Le risque nucléaire reste posé, notamment le recours à des frappes par Moscou.

    Vadim Kamenka

    Peut-on encore espérer un cessez-le-feu ?

    Un accord de paix ne peut être obtenu que par la mobilisation des citoyens russes et ukrainiens. C’est la seule chose qui peut rendre possible un tel geste diplomatique. Mais la société russe ne me semble pas prête à entamer un tel rapport de forces pour arrêter cette guerre. Et en Ukraine, la population semble dans le même état d’esprit.

    Une autre option est possible. Parmi les démarches politiques, une initiative m’apparaît décisive : l’organisation d’une conférence internationale pour la paix. Elle devrait se tenir dans un pays neutre et mobiliser une majorité de dirigeants et de forces progressistes. Juste avant ce conflit, avec mes collègues d’Europe et des États-Unis, nous avions interpellé le président finlandais pour qu’il organise, en 2025, un sommet sur la sécurité et la coopération à l’occasion des cinquante ans des accords d’Helsinki. Bien évidemment, le contexte n’y est pas favorable et un cessez-le-feu ne semble possible qu’en cas de victoire significative de l’un des deux acteurs.

    Si un processus de paix dépend d’une victoire de l’Ukraine ou de la Russie, les combats ne risquent-ils pas de s’éterniser ?

    Cette « opération spéciale » devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver prochain. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines. À mon avis, faute de pouvoir poursuivre la guerre durant cette saison, il y aura une pause. Quant à l’escalade nucléaire, elle a déjà commencé. Il suffit de s’apercevoir que la centrale de Tchernobyl a été un des objectifs militaires russes. Et que des risques demeurent avec celle de Zaporijjia. Quand des armes lourdes, des tanks sont déployés à proximité de tels sites, le péril s’avère considérable. À propos de l’escalade militaire et de l’utilisation d’arme nucléaire, le danger est bien réel. Deux hypothèses rendent possible leur utilisation par la Russie : un échec important sur le terrain ou si l’Ukraine lance une vaste opération pour reprendre la Crimée.

    Comment analysez-vous le comportement de la population face à ce conflit. Existe-t-il encore une opposition ?

    La Russie est un immense pays qui se compose de 150 millions d’habitants. Il existe des différences considérables en fonction des territoires, des villes, des conditions sociales. Dans les régions du Nord ou de l’Ouest, les populations se sentent proches des Européens. Cela explique une forme d’opposition à la guerre. À Saint-Pétersbourg, qui se trouve être une ville frontalière, une véritable proximité culturelle existe avec l’Europe. Les habitants se rendaient régulièrement en Finlande pour les congés. Dans la logique de confrontation avec l’Otan, les régions frontalières de l’Estonie, la Lettonie et la Finlande se sentent également directement menacées par une possible guerre. Elles y sont peu favorables, à la différence de régions centrales et plus reculées qui ne subissent pas le conflit. Néanmoins, je pense que leur préoccupation principale demeure l’inflation, l’emploi, la santé… Seule l’élite politique dans son ensemble soutient cette intervention.

    Est-ce que les forces progressistes, les mouvements pacifistes peuvent favoriser la reprise d'un dialogue pour la paix?

    Il est très important de montrer aux citoyens russes qu’en Europe et aux États-Unis, il existe des mouvements pacifiques. Chez nous, la propagande affirme que la Russie est seule contre les pays occidentaux et contre l’occident en général. À Saint-Pétersbourg nous organisons une conférence de presse internationale, le 21 juin. La veille d’une date symbolique pour les Russes : le déclenchement de la Grande Guerre patriotique avec l’invasion des troupes nazies en Union soviétique. Pour le 81e anniversaire de cet événement, nous avons invité des pacifistes américains, français, allemands, finlandais, japonais, scandinaves pour montrer l’existence d’autres voix et affirmer que nous devons nous unir pour exiger auprès de nos dirigeants l’arrêt de la guerre.

    Lors de cette conférence de presse nous nous adresserons aussi aux citoyens, élus au niveau régional et municipal. Il est très important que les populations qui habitent dans les territoires frontaliers entre la Russie et les pays de l’Otan (Mourmansk, Carélie, Saint-Pétersbourg…), prennent la parole et comprennent les dangers d’une telle confrontation. Plusieurs organisations et groupes de citoyens coopèrent déjà avec les Norvégiens, les Finlandais et les Estoniens afin de stopper ce processus. Les premières victimes d’un tel conflit demeurent les civils. Ces habitants ont pris conscience qu’il fallait agir et exigent que la société et les dirigeants de ces régions se montrent plus actifs.

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    L'Humanité

    Moscou. La population s’accommode de la guerre en Ukraine

    Reportage

    Dans les premières semaines de l’invasion, de nombreux citoyens russes s’étaient soulevés contre le conflit. Aujourd’hui, une majorité soutient le pouvoir. Un changement profond ? Reportage

    Vadim Kamenka

    Moscou (Russie), envoyé spécial.

    Sur les bords de la Moskova, le parc Gorki est pris d’assaut par les habitants qui profitent des beaux jours. Malgré la bonne humeur ambiante, les discussions se concentrent sur la guerre. « Comment l’éviter ? interpelle Olga. En plus de l’inflation et des sanctions, nous avons tous des amis ou de la famille à Marioupol, Odessa, Kharkiv, Kiev… On aimerait qu’il en soit autrement. Hélas, c’est notre quotidien depuis février. »

    Au terme de cent cinq jours de conflit, la majorité des Russes semblent soutenir l’invasion de l’Ukraine. Divers instituts de sondage partagent le constat. Le niveau de soutien de la société envers « l’opération spéciale » au cours des trois mois écoulés reste élevé. Selon le Centre panrusse d’étude de l’opinion publique (VTsIOM), « 72 % des citoyens soutiennent la décision de mener une “opération militaire spéciale” de la Russie en Ukraine, 18 % ne la soutiennent pas ».

    Sur les objectifs, l’enquête démontre que 40 % de l’opinion estiment que le conflit est censé « protéger la Russie », « désarmer l’Ukraine » et « empêcher le déploiement de bases militaires de l’Otan sur son territoire ». 20 % des personnes interrogées évoquent, en outre, la nécessité de changer « l’orientation politique de l’Ukraine » et de « la purifier des nazis » ; 18 % citent « la protection de la population du Donbass ».

    Le retour du concept de guerre préventive

    Rue Bolshaya Dmitrovka, devant l’immense bâtiment du Conseil de la Fédération de Russie (Chambre haute de l’Assemblée fédérale), un homme en tenue militaire se tient avec un drapeau aux rayures orange et noire. Ces couleurs symbolisent l’ordre de saint Georges, une décoration impériale puis militaire à l’époque soviétique célébrant la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie. « Les gens doivent savoir que l’on se bat pour la Russie et nos valeurs, pour la dénazification de l’Ukraine et sa démilitarisation », reprend celui qui récite les objectifs fixés par Vladimir Poutine, le 24 février.

    Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha

    « Certains ont des positions caricaturales, mais on a assisté à une évolution de l’opinion. Choquée au départ, elle soutient désormais le pouvoir. Adhèrent-ils à tous les objectifs et aux arguments ? Cela reste à démontrer », estime un député de la Douma.

    Au prétexte d’éviter une attaque sur Donetsk et Lougansk, les autorités russes rendent à leur tour légitime le concept de guerre préventive utilisé en son temps par les États-Unis contre l’Irak et la Libye. « L’armée ukrainienne et de nombreux bataillons s’étaient regroupés le long des Républiques du Donbass. Si l’armée russe n’était pas intervenue, on aurait assisté à un bain de sang et à un bombardement similaire à Marioupol. On ne pouvait attendre la mort de milliers de personnes », défend Boris Litvinov, du Parti communiste à Donetsk.

    La hausse des prix de près de 20 % inquiète

    Les sanctions internationales modifient le visage de la capitale. Les devantures de Starbucks, McDonald’s et autres enseignes occidentales affichent porte close. Au total, près de 400 entreprises étrangères auraient décidé de suspendre leurs activités depuis le 24 février. Pourtant, face au Kremlin, les voitures garées devant la Douma demeurent largement étrangères (BMW et Mercedes).

    Renault a annoncé son départ, la cession de ses parts à AvtoVAZ et de ses usines à Moscou. L’entreprise française, renommée Moskvitch, est devenue propriété de la capitale. Le constructeur russe KamAZ deviendrait le principal partenaire technologique. « La plupart des entreprises étrangères vont installer une équipe russe à leur tête pour continuer à pouvoir rester sur le territoire sans risquer de sanctions. McDonald’s, par exemple, va rouvrir sous un autre nom », glisse un dirigeant d’entreprise.

    Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année.

    Dans les grandes surfaces et supermarchés, les rayons restent approvisionnés. Seuls certains produits importés manquent. « On peut s’en passer. Et puis, cela peut relancer la production nationale. On a déjà subi les mêmes choses en 2014 », affirme Sergueï, venu faire ses courses.

    La hausse des prix de près de 20 % inquiète davantage. Selon la banque centrale russe, en 2022, l’inflation atteignait + 23 % par rapport à 2021. Rien qu’en avril, les prix de l’alimentaire ont flambé de 20,5 %. Les produits les plus touchés sont les céréales (+ 35,5 %), les pâtes (+ 29,6 %), le beurre (+ 26,1 %) et les fruits et légumes (+ 33 %).

    Les plus précaires sont aussi les plus opposés à la guerre

    Avant la guerre, plus de 16 millions de Russes vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Ce chiffre devrait certainement s’accroître au vu de la récession, qui avoisinerait les 10 %, et des risques de flambée de chômage. Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année. Plusieurs économistes alertent sur un autre phénomène : celui des employés sans salaire.

    Pour l’heure, les classes « moyennes » et aisées, souvent critiques à l’égard du pouvoir, soutiennent la guerre. Une étude de la société sociologique Russian Field démontre néanmoins quelques failles. Parmi les 18-29 ans, seuls 42 % soutiennent l’intervention. De même, les plus précaires sont ceux qui s’y opposent davantage, avec les femmes (48 %).

    Des divisions régionales existent, note le rapport : « La plupart des détracteurs se trouvent dans les districts fédéraux du Caucase du Nord et de Sibérie. » Ces territoires font partie des plus pauvres nationalement et les habitants composent l’essentiel de l’armée.

    La plupart des Russes tablent sur une guerre longue

    Au sein de la population, le nombre de morts dépasse désormais celui de l’intervention soviétique en Afghanistan (1979-1989). Cela ne semble pas déstabiliser l’opinion publique. « Je pense que la majorité des gens n’en ont pas conscience, notamment dans les grandes villes. Les soldats sont issus de familles les moins aisées, en dehors des grands centres urbains. Leur décès apparaît moins visible que lorsqu’il s’agit d’une véritable mobilisation nationale », analyse le député communiste Mikhaïl Matveyev.

    La plupart des Russes tablent sur une guerre longue, selon une enquête publiée par le centre Levada, début juin : « Il n’y a pas d’opinion claire dans la société sur la durée de l’“opération spéciale”. Environ un tiers (37 %) pense que cela peut durer jusqu’à six mois ; 44 % des répondants pensent que cela peut durer plus de six mois ; 23 %, de six mois à un an ; 21 %, plus d’un an. »

    Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence.

    Pour le Kremlin, un cessez-le-feu ne sera possible qu’en cas de victoire significative sur le terrain. Le Parlement russe a validé une nouvelle législation qui ne limite plus l’accès contractuel à l’armée aux citoyens âgés de 18 à 40 ans. « Toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite (61,5 ans) peut y accéder. On ne sait pas réellement quand l’exécutif estimera avoir rempli ses objectifs. Mais on peut imaginer qu’en contrôlant les zones administratives des régions de Donetsk et Lougansk, une partie des buts de guerre sera réalisée », note Mikhaïl Matveyev. Les autorités ukrainiennes évoquaient récemment jusqu’à 125 000 km2 de territoire sous contrôle russe, contre 43 000 avant l’invasion.

    Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire

    Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence. Le mouvement antiguerre qui a émergé au début du conflit se fait plus rare. « Les diverses législations émises contre les médias et les citoyens participent pleinement à décourager toute action et toute prise de parole. Et le pouvoir aurait été capable, à mon sens, d’être encore plus répressif face un mouvement de révolte en tirant sur la foule. On ne peut même plus exercer notre métier », conclut la journalise Nadejda Prousentkova, de Novaya Gazeta, désormais fermée. Pas sûr que cette chape ne se fissure au retour de la paix.

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    L'Humanité

    Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha

    Histoire de la semaine

    Plus de trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, l'hôpital de Volnovakha dans le Donbass continue de soigner et guérir, malgré les fracas de la guerre. Une prouesse rendue possible grâce au courage, au dévouement et à l’humanisme des équipes médicales et des employés qui œuvrent parmi les gravats. Reportage.

    Vadim Kamenka

    Volnovakha, envoyé spécial.

    Une façade est à terre et laisse apparaître un trou béant. Deux étages ont été complètement arrachés. Sur l’autre partie de l’édifice, le toit tient à peine. Cet immense immeuble blanc ravagé, marqué par l’impact des tirs et des obus, se trouve dans le nord de Volnovakha, place Tsentralnaya. « Bienvenue dans notre hôpital ! » s’exclame, les traits tirés, le directeur Viktor Saranov, la cinquantaine passée.

    « Je me demande encore comment ces murs percés à plusieurs endroits ne se sont pas tous effondrés », dit-il, en nous indiquant l’ancien bâtiment principal et son entrée. Tout a été déplacé dans une autre aile de l’établissement, le temps de reconstruire les salles et les chambres des patients qui ont été endommagées.

     Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Mais L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle. »

    Konstantin Zintchenko, responsable administratif de la municipalité

    L’équipe médicale fait la fierté des habitants. Dès le début de l’invasion russe, le 24 février, présentée comme une « opération militaire spéciale » par Moscou, la ville ukrainienne, où vivaient plus de 20 000 personnes, se trouve en première ligne des combats, qui vont durer près de trois semaines, faisant des dizaines de morts.

    À mi-chemin entre Marioupol et Donetsk

    L’intensité des affrontements ne se limite pas à l’hôpital. L’ensemble de cette cité semble avoir subi un gigantesque séisme. « Près de 80 % des infrastructures ont été touchées. Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Cela fait pratiquement deux mois que l’on déblaie. On a réussi à réinstaller dans plusieurs quartiers le gaz, l’électricité, l’eau et à rouvrir des écoles. L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle », explique le responsable administratif de la municipalité, Konstantin Zintchenko, nommé à la mi-avril.

    Cet ancien mineur a été choisi par les autorités de la République autoproclamée de Donetsk pour assurer la restauration de Volnovakha, sorte de carrefour routier dont l’emplacement s’avère stratégique – la ville se situe à mi-chemin entre Marioupol et Donetsk.

    Tenir jusqu’au dernier patient soigné

    Cette vingtaine de jours de combat a paru extrêmement longue aux employés de l’établissement hospitalier, aux infirmières et aux médecins. « On était plus de 70 personnes à travailler malgré les bombardements. Tout a débuté aux alentours du 27 février, quand l’armée ukrainienne est venue dégager le parking et y installer de l’artillerie. Le lendemain, ils se sont installés aux deuxième et troisième étages de la clinique en apportant différents types d’armes comme des lance-grenades. Nous leur avons demandé de partir en leur expliquant que c’était contraire aux règles internationales et que nous avions encore près de 400 patients venus des autres villages. Ils n’ont rien voulu savoir », déplore Viktor Saranov.

    Un récit que confirme Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint de l’hôpital. « Nous avons même tenté de les éloigner en récoltant des signatures des patients et du personnel. Puis, nous les avons transmises aux autorités ukrainiennes et militaires en leur demandant de retirer l’armée d’ici et de la déplacer plus loin. Cet appel a été ignoré. Mais nous les avons soignés car nous sommes médecins. »

    Viktor Saranov, directeur de l’hôpital, garde espoir : « J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. ». Photo DR

    L’ensemble de l’équipe médicale décide de prêter serment : tenir coûte que coûte jusqu’au dernier patient soigné. Ils ne quitteront plus l’hôpital. Des habitants leur apportent des provisions. Ceux qui n’ont pas de cave ou de sous-sol pour se protéger des bombardements incessants des forces russes et des répliques ukrainiennes trouvent refuge ici.

    En parcourant les anciennes salles, avec le directeur, un collègue chirurgien lui remémore un épisode. Il nous montre la vidéo. Filmés à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, ils improvisent avec la vingtaine d’employés, dans une pièce transformée en zone de repos, une petite célébration.

    Malgré leur bonne humeur, on les découvre épuisés, couverture sur le dos. « Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau, plus de chauffage. Avec les vitres cassées sur presque l’ensemble des étages, le froid commençait à pénétrer. Mais on a vécu un bon moment, même si les choses étaient vraiment compliquées à cette période. Nous avons tenu en équipe et réussi à stériliser le matériel. Cette solidarité a été essentielle aussi bien entre nous qu’avec les habitants », juge Viktor Saranov.

    Les ombres de 2014

    Huit ans auparavant, les combats avaient déjà été violents à Volnovakha. À l’époque, peu après les référendums organisés le 11 mai dans les diverses villes des deux oblasts (régions) de Lougansk et Donetsk, les forces du Donbass et l’armée ukrainienne s’étaient affrontées. À l’issue de ces scrutins non reconnus, les deux administrations s’étaient autoproclamées Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR).

    Dans cette période post-Maïdan, qui avait vu le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fuir et se faire renverser le 22 février, le nouveau pouvoir installé à Kiev lançait une opération militaire dite « antiterroriste ». Tout juste élu, le milliardaire Petro Porochenko poursuivit l’objectif de rendre son intégrité territoriale au pays après avoir perdu la Crimée, en mars 2014, lors d’un référendum, et d’organiser son rattachement à la Russie.

    « À cette époque, nous avions également soigné tout le monde : les soldats ukrainiens comme les opposants, se souvient Viktor Saranov. Nous ne faisons pas de politique. On est là pour sauver des gens. On continuera, quelle que soit l’issue. Mais il faudrait quand même que tout se termine rapidement. Trop de sang a coulé… »

    Au final, quand le dernier patient a été soigné, l’ensemble du personnel hospitalier a décidé de rester. « On ne se voyait pas repartir chez nous. Des gens auraient forcément besoin de nous. Et on avait encore de quoi tenir », détaille une infirmière encore sous le choc d’un tir de missile qui a perforé le deuxième étage, faisant plusieurs victimes.

    Pour Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint, il ne s’agit pas d’une erreur. « Quand ils se sont enfuis juste avant l’arrivée de l’armée russe et du DNR, ils ont évacué tout leur matériel. En partant, ils ont commencé à tirer sur l’hôpital et même avec le char. Il y avait des trous énormes, notamment sur la maternité », affirme-t-il. Les témoignages sur cet épisode doivent être vérifiés. Mais les gens craignent d’en parler. La plupart, ayant de la famille ou des amis en Ukraine, préfèrent se projeter dans l’avenir.

    À l’arrière du bâtiment, où seuls quelques impacts de balles sont visibles, les infirmières s’activent avec des habitants et des employés. Tous se démènent pour que l’ensemble des services de l’hôpital puissent rouvrir : pédiatrie, traumatologie, maternité, immunologie, neurologie, cardiologie, radiologie, etc. « En ce qui concerne les urgences, le plus difficile, ce sont les transports médicalisés. Les ambulances sont prises ou détruites. Et on ne dispose plus d’aménagements spécifiques, tous ont été détruits. On déplace les patients directement du véhicule, à pied, dans des brancards. Il faut les amener jusqu’aux étages par les escaliers car l’ascenseur a brûlé. Grâce aux dons, à l’aide des gens et aux équipes du ministère russe des Situations d’urgence (MTCHS), on a ce qu’il faut en médicaments, salles d’opération », raconte le directeur, également père d’un futur médecin : son fils entame sa dernière année d’études.

    Devant le siège de l’administration de la ville, rue Travnya, les drapeaux russe et du DNR flottent déjà. Un troisième s’affiche à leur côté. Il s’agit de la bannière rouge symbolisant la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Dans ce quatrième mois de conflit, le lien avec la « grande guerre patriotique », selon le vocable employé en Russie, est fortement mis en avant. Quelques jours après avoir reconnu l’indépendance des deux Républiques du Donbass (DNR, LNR), le président russe avait invoqué, dans ses raisons du conflit, la menace de l’Otan et des États-Unis, la démilitarisation, le risque d’un génocide pour les populations du Donbass et de la dénazification de l’Ukraine… Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réaffirmé, fin mai, que « l’opération militaire spéciale » se poursuivrait « jusqu’à la réalisation de tous les objectifs ».

    « On craint une crise sanitaire »

    En attendant, à Volnovakha, le marché a rouvert et les livraisons quotidiennes d’aide et de produits s’intensifient. Dans les magasins, le rouble commence à circuler et à remplacer la grivna, la monnaie ukrainienne. « Il faudra encore du temps pour tout remettre en ordre. Chaque jour on déblaie, mais c’est un travail sans fin. La priorité étant d’y arriver avant l’automne. Avec le mauvais temps et les températures, on craint une crise sanitaire », nous explique une des infirmières. Avec le directeur, elle espère un jour revoir ses anciens collègues partis en Ukraine. Plus de 8 des 44 millions d’habitants ont dû fuir à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 6,5 millions sont partis à l’étranger. « Certains veulent revenir, mais c’est impossible désormais. J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. Encore une fois, les populations sont les principales victimes », condamne Viktor Saranov, conscient d’avoir de la chance : sa femme et son fils sont encore en vie. Car, au bout de ces longs mois de guerre, des milliers de civils ont perdu la leur, s’ajoutant au décompte funeste de 15 000 morts depuis 2014. Les nouvelles autorités de Volnovakha, comme c’est le cas des administrations russe et ukrainienne, n’ont pas souhaité communiquer de chiffres précis, même pour la ville.

    Les importants mouvements de troupes sur place et les installations défensives laissent peu de doute quant à la poursuite du conflit. De hauts responsables russes ont admis que celui-ci allait durer. Au regard de l’effort humanitaire déployé pour les villes prises par Moscou et les forces du Donbass, à l’instar de Volnovakha et Marioupol, leur avenir semble s’éloigner de Kiev.

    Guerre en UkraineUkraineRussiedonetsk
    Le Figaro

    Résultats législatives 2022: le RN fait exploser le «front républicain»

    Charles Sapin

    ANALYSE - Le parti de Marine Le Pen enregistre une progression spectaculaire dans les urnes en obtenant 89 élus.

    C’est une victoire d’une ampleur inouïe que même les plus optimistes cadres du Rassemblement national n’avaient osé espérer. Au sein du parti de Marine Le Pen, on célèbre un nouveau cru législatif déjà qualifié d’historique à plus d’un titre. Avec 89 députés élus selon les résultats publiés par le ministère de l’Intérieur, le RN pulvérise son record de 1986 où 35 élus frontistes entraient alors à l’Assemblée grâce à un scrutin organisé à la proportionnelle intégrale. Il décroche, ainsi, pour la première fois depuis près de quarante ans, un groupe à l’Assemblée nationale. Et devrait devenir le deuxième groupe d’opposition au sein de l’Assemblée nationale.

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    Une performance tout à fait inédite, qui plus est au scrutin majoritaire à deux tours, longtemps considéré comme un insurmontable obstacle à toute progression de la force nationaliste dans l’Hémicycle. Un verrou qui vient, sans nul doute, de céder. «Au terme de cette longue séquence électorale, le peuple s’est exprimé. Il a décidé d’envoyer un très puissant groupe parlementaire de députés RN à l’Assemblée, qui devient ainsi un peu plus nationale, s’est réjouie Marine Le Pen particulièrement émue, depuis un boulodrome de son fief d’Hénin Beaumont dans le Pas-de-Calais. Nous avons atteint nos trois objectifs: faire d’Emmanuel Macron un président minoritaire, poursuivre la recomposition politique indispensable et assumer le triomphe de l’idée salvatrice de nation.»

    De nouveaux territoires conquis

    Fort de cette cohorte de nouveaux députés, le mouvement de Marine Le Pen va bénéficier de davantage de collaborateurs, de temps de parole dans l’Hémicycle et d’influence dans les différentes commissions parlementaires. Sans compter une importante manne de dotations publiques supplémentaire, qui pourrait s’élever à 10 millions d’euros, contre 5,2 millions ces cinq dernières années.

    Le parti amplifie lors de ce second tour son élan du premier. Il renforce considérablement ses zones de force, jusqu’à les étendre. Comme dans le Pas-de-Calais, où Caroline Parmentier est élue face à sa rivale macroniste dans la 9e circonscription. Le candidat Emmanuel Blairy remporte, quant à lui, la première circonscription du département jusque-là détenue par le MoDem, Bruno Duvergé. Le parti arrache également à la coalition présidentielle la 12e circonscription du Nord.

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    Et reconquiert, plus au Sud, la 3e circonscription du Vaucluse, ancien fief de l’ex-députée FN Marion Maréchal, avec plus de 60 % des voix. Dans le Var, la 2e et la 6e circonscription basculent. Tout comme la 4e, celle de Saint-Tropez et de Cogolin où Éric Zemmour s’était présenté avant d’y être éliminé dès le premier tour dimanche dernier. Le parti à la flamme fait d’autre part le «grand chelem» et remporte toutes les circonscriptions des Pyrénées-Orientales, de l’Aude et de Haute-Saône.

    Au-delà de ses fiefs historiques, le RN conquiert également de nouveaux territoires. En Gironde, la conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine, Edwige Diaz, remporte ainsi la 11e circonscription du Blayais avec 58 % des voix. De l’autre côté de l’estuaire de Gironde, la 5e bascule également. Celle du Médoc. En Picardie comme en Champagne, le parti à la flamme prospère sur les anciennes terres populaires jusque-là acquises à la droite. L’ancien directeur adjoint de campagne de Marine Le Pen, Jean-Philippe Tanguy, est élu dans la 4e de la Somme. Comme Laurence Robert-Dehault dans la 2e de Haute-Marne, avec 52 % des voix. Le porte-parole du parti et ancien journaliste, Philippe Ballard, est lui aussi élu dans la 2e circonscription de l’Oise.

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    Une petite source de déception

    L’élection de nouveaux députés Rassemblement national s’est révélée possible dans nombre de territoires grâce, notamment, à l’érosion du «front républicain». Dans la soixantaine de circonscriptions où s’affrontaient au second tour RN et Nupes, électeurs de LR comme d’Ensemble! semblent avoir penché pour le premier afin de faire barrage à la force de Jean-Luc Mélenchon. Tel a été le cas dans la 4e circonscription du Loiret où, après avoir éliminé l’ancien ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, les électeurs ont préféré élire au second tour le candidat RN, Thomas Ménagé, plutôt que son rival communiste. Même scénario dans la 5e de la Somme, où la candidate RN, Yaël Ménache, a finalement eu raison de son adversaire de la Nupes.

    Reste pour le Rassemblement national une petite source de déception. La défaite essuyée au second tour par son délégué départemental de Guadeloupe, Rody Tolassy, pourtant arrivé en tête au premier dans la 3e circonscription de l’île. Décrocher un député ultramarin, particulièrement dans les Antilles où Jean-Marie Le Pen n’avait pu poser le pied en raison de manifestations contre sa venue en 1987 aurait tout eu du symbole.

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    L'Humanité

    Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire

    Décryptage

    Déclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.

    Vadim Kamenka

    Le 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.

    Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.

    Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.

    Les objectifs ont-ils évolué ?

    Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.

    Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.

    Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.

    Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »

    Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».

    La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »

    Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.

    Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-­missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.

    Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-­missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».

    Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».

    Une issue diplomatique est-elle encore possible ?

    « Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.

    À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.

    Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi  « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».

    Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains

    Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.

    Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.

    En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.

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    Le Figaro

    Législatives: 10 millions d’euros pour le RN, la fin d’une impasse financière

    Charles Sapin

    DÉCRYPTAGE - Avec quelque 4,2 millions de voix recueillies au premier tour, le parti de Marine Le Pen peut désormais compter sur une dotation annuelle.

    Un nuage de moins obscurcit l’horizon du Rassemblement national. Rares ont été les dernières années où le parti de Marine Le Pen n’a pas craint la faillite. Au point d’avoir été assigné en liquidation judiciaire, il y a deux ans. Ses lourdes dettes, jusqu’à 24 millions d’euros en 2018, ont contraint le mouvement à jongler d’appel aux dons en «emprunts patriotes» - cinq depuis 2017 - auprès de ses sympathisants pour garder la tête hors de l’eau et continuer de financer ses campagnes électorales durant le quinquennat. «Il y a eu des moments très chauds», reconnaît l’ancien trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just.

    Les résultats d’ores et déjà obtenus au premier tour des élections législatives lui assurent, sinon une aisance financière, au moins une bulle d’oxygène aussi inédite que bienvenue. Outre le choix des députés qui viendront grossir les rangs de l’Assemblée nationale, les élections législatives décident de la part de subvention publique accordée, chaque année à chaque parti durant les cinq ans à venir.

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    Avec quelque 4,2 millions de voix recueillies au premier tour, le Rassemblement national peut désormais compter annuellement sur une manne de 6,9 millions d’euros. Une somme rondelette, à laquelle s’ajoutent 35.000 euros par député élu. Avec 89 députés élus ce dimanche, contre sept il y a cinq ans, le parti devrait recevoir annuellement, jusqu’en 2027, près de 10 millions d’euros de dotations publiques. Contre 5,2 millions lors du dernier quinquennat. «L’objectif était de ne pas diminuer notre précédente subvention, puisque le train de vie du parti correspondait à nos rentrées d’argent. C’est acquis depuis le premier tour. Tout l’argent supplémentaire permettra de rembourser nos dettes», livre l’actuel trésorier du RN, Kévin Pfeffer qui était lui-même candidat en Moselle.

    Reliquat de l’emprunt russe

    Le parti reste aujourd’hui endetté à hauteur d’environ 22 millions d’euros. En 2020, il avait déjà remboursé les quelque 4,3 millions que le microparti de Jean-Marie Le Pen, Cotelec, lui avait prêtés pour la présidentielle de 2017. Le RN doit encore s’acquitter du reliquat de son emprunt russe de 9,6 millions d’euros, souscrit en 2014, et dont l’échéance a été repoussée à après la présidentielle de 2027.

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    «Mon objectif est de le rembourser dans son intégralité avant la prochaine présidentielle pour que cela cesse d’être un argument contre nous», ambitionne Kévin Pfeffer. Lors du débat présidentiel d’entre-deux-tours, Emmanuel Macron avait usé de ce prêt contre Marine Le Pen, en lui lançant: «Quand vous parlez à la Russie, vous parlez à votre banquier.»

    Jean-Luc Mélenchon promet de naturaliser Julian Assange s'il est nommé premier ministre

    Le leader de l'alliance Nupes souhaite que le lanceur d'alerte soit naturalisé, évacué et décoré. En 2021, il demandait déjà à la France de «lui donner le droit d'asile et lui offrir la nationalité».

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    La Nupes accuse le gouvernement de préparer une hausse de la TVA. Le ministre des Finances dénonce une «fake news».

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    Le Figaro

    Résultats législatives 2022 : Ensemble! sans majorité absolue, Nupes et RN font le plein de sièges, LR en embuscade

    Arthur Berdah

    Selon les premières estimations, les macronistes devront composer avec Les Républicains à l'Assemblée. La gauche unie apparaît désormais comme la première force d'opposition à l'exécutif.

    Quels sont les résultats des législatives 2022 ?

    Vers un pays ingouvernable ? Selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l'Intérieur, la confédération macroniste «Ensemble!» n'obtient pas de majorité absolue, avec 245 sièges. Autrement dit, même dans le meilleur des cas, LREM, le MoDem, et Horizons, n'auront pas suffisamment de députés à l'Assemblée nationale pour avoir les mains libres, et éviter à Emmanuel Macron de passer par des coalitions.

    • La Nupes, première force d'opposition

    Si la Nupes échoue à propulser Jean-Luc Mélenchon à Matignon, elle apparaît toutefois désormais comme la première force d'opposition à l'exécutif. Créditée de 131 circonscriptions, la gauche unie est en passe de presque tripler ses troupes dans l'hémicycle. Et pour cause, sous la précédente législature, le cumul des Insoumis, des socialistes, des communistes et des écologistes ne représentait qu'une grosse cinquantaine d'élus à peine.

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    • Le RN obtient un groupe puissant

    Double finaliste de la présidentielle, en 2017 puis en 2022, Marine Le Pen va quant à elle prendre la tête d'un groupe puissant au Palais Bourbon. Traditionnellement défavorisé par le mode de scrutin uninominal, le Rassemblement national décroche 89 députés. Une première depuis 1986, et la parenthèse permise à l'époque par l'instauration éphémère de la proportionnelle, où le FN en avait obtenu 35.

    • Les Républicains sauvent les meubles

    Enfin, Les Républicains restent en embuscade, malgré de moins bons résultats qu'il y a cinq ans. Bien que la droite, avec 64 sièges, ne puisse sauver que les deux tiers de la centaine d'élus qu'elle comptait jusqu'ici, elle compte sur l'absence de majorité absolue pour espérer jouer un rôle clé dans les cinq années à venir. Et se rendre incontournable sur l'adoption de certains textes, comme l'exige la majorité relative.

    Quel est le taux d'abstention au 2nd tour ?

    Le taux d’abstention de ce deuxième tour des élections législatives est élevé mais il ne dépassera pas le record de 2017. Selon le ministère de l'Intérieur, 53,77% des électeurs ne se sont pas déplacés aux urnes pour choisir leurs représentants. En 2017, 57,36% des Français avaient déjà boudé les urnes.

    Notons que le premier des élections législatives 2022 était déjà très élevé. En effet, le taux d’abstention a atteint 52,49% la semaine dernière. ll avait légèrement dépassé celui du premier tour des élections législatives 2017, qui était de 51,3%.

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    Qui sont les ministres qualifiés au second tour des législatives ?

    Les 12 ministres qui ont été élus au second tour des élections législatives seront remplacés par leurs suppléants sur les sièges de l’Assemblée nationale, le temps de leur présence au gouvernement.

    • Élisabeth Borne (Matignon) à été élue dans la 6ème du Calvados avec 52,3% des voix. Elle décroche son premier mandat face à son adversaire Nupes.
    • Gérald Darmanin (Intérieur) a été élu dans la 10ème du Nord avec 57,52% des voix face à son adversaire Nupes.
    • Olivier Dussopt (Travail) a été élu dans la 2ème de l'Ardèche avec 58,74%.
    • Damien Abad (Solidarités) a été élu dans la 5ème de l'Ain avec 57,86%, face à la Nupes.
    • Marc Fesneau (Agriculture) a été élu dans la 1ère du Loir-et-Cher avec 56,47% des voix.
    • Stanislas Guerini (Transformation publique) a été élu dans la 3ème de Paris avec 51,3%, contre 48,7% à son adversaire Nupes.
    • Olivier Véran (Relations avec le Parlement) a été élu dans la 1ère de l'Isère avec 55,8% des voix face à son adversaire Nupes.
    • Franck Riester (Commerce extérieur) a été élu dans la 5ème de Seine-et-Marne avec 53,21%, face à son adversaire RN.
    • Clément Beaune (Europe) a été élu dans la 7ème de Paris avec 50,8% des voix face à son adversaire Nupes Caroline Mecary.
    • Gabriel Attal (Comptes publics) a été élu dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine avec 62,8 % des voix face à la candidate de la Nupes.
    • Yaël Braun-Pivet (Outre-mer) a été élue dans la 5e des Yvelines avec 64,62% face à son adversaire Nupes.
    • Olivia Grégoire (porte-parole) a été élue dans la 12e circonscription de Paris avec 68,51%, face à son adversaire Nupes.

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    Parmi les quinze ministres candidats aux législatives, 3 n'ont pas été élus à l'issue du second tour ce dimanche 19 juin. Or l'Elysée a annoncé maintenir la consigne, établie en 2007, selon laquelle les ministres non élus devront quitter leur fonction et présenter leur démission à la cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne, en vue d'un remaniement.

    Quand les nouveaux députés sont-ils officiellement nommés ?

    Les pouvoirs de l’Assemblée nationale actuelle expirent le troisième mardi de juin de la cinquième année de son élection, soit le mardi 21 juin 2022. La 16e législature commence donc officiellement le lendemain, le mercredi 22 juin.

    Dès le lendemain des élections législatives, les députés peuvent se présenter au Palais Bourbon et ce jusqu’à la première réunion de la nouvelle Assemblée, qui est prévue le mardi 28 juin.

    La nouvelle Assemblée nationale commencera à siéger à ce moment-là et élira à cette occasion le président de l’Assemblée nationale.

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    Le Figaro

    Résultats législatives 2022 : qui est élu, qui est battu... les scores des ministres candidats

    Le Figaro

    Les quinze membres du gouvernement étaient parvenus à se qualifier pour le second tour du scrutin, dont Élisabeth Borne. Un remaniement est prévu pour remplacer les vaincues.

    Il faudra en passer par la case remaniement. Pour la première fois depuis 2007, et l'instauration d'une règle non écrite voulant que les ministres battus aux législatives quittent le gouvernement, l'exécutif se trouve confronté à cette délicate situation. Sur les quinze candidatures que comptait l'exécutif aux élections législatives de 2022, trois ont été battues au second tour ce dimanche ce 19 juin.

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    CEUX QUI SONT ÉLUS :

    Élisabeth Borne (Matignon), élue dans la 6ème du Calvados

    Elle décroche son premier mandat. Avec 52,3% des voix, selon une estimation Ifop, la première ministre Élisabeth Borne l'a emporté dans la 6ème circonscription du Calvados face à son adversaire Nupes, Noé Gauchard, donné à 47,7%.

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    Gérald Darmanin (Intérieur), élu dans la 10ème du Nord

    Énième victoire dans son fief. Selon des résultats qu'il a lui-même communiqués sur Twitter, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, l'a emporté avec 57,52% des voix dans la 10ème circonscription du Nord face à son adversaire Nupes, Leslie Mortreux, donnée à 42,8%.

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    Olivier Dussopt (Travail), élu dans la 2ème de l'Ardèche

    Ascension confirmée. Récemment promu à la tête du ministère du Travail, l'ancien député-maire ex-PS d'Annonay, Olivier Dussopt, l'a emporté dans la 2ème circonscription de l'Ardèche, avec 58,74%, contre 41,26% à son adversaire Nupes, Christophe Goulouzelle.

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    Damien Abad (Solidarités), élu dans la 5ème de l'Ain

    Le verdict des urnes d'un côté, les polémiques et les affaires de l'autre. Accusé d'agressions sexuelles dès sa nomination au ministère des Solidarités, l'ex-LR Damien Abad l'a emporté dans la 5ème circonscription de l'Ain (57,86%), face à son adversaire Nupes Florence Pisani (42,14%).

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    Marc Fesneau (Agriculture), élu dans la 1ère du Loir-et-Cher

    Le MoDem sauve l'honneur. Avec 56,47% des voix, le ministre centriste de l'Agriculture, Marc Fesneau, l'a emporté dans la 1ère circonscription du Loir-et-Cher, face à son adversaire Nupes Reda Belkadi, donné à 43,53%.

    Stanislas Guerini (Transformation publique), élu dans la 3ème de Paris

    Le parti garde son chef. Selon une estimation Ifop, le patron de LREM et actuel ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, l'a emporté dans la 3ème circonscription de Paris, avec 51,3%, contre 48,7% à son adversaire Nupes Léa Balage El Mariky.

    Yaël Braun-Pivet (Outre-mer), élue dans la 5ème des Yvelines

    Elle l'emporte avec une avance confortable. Dans la 5ème circonscription des Yvelines, la ministre des Outre-mer, Yaël Braun-Pivet, a été élue avec 64,62% face à son adversaire Nupes Sophie Thvenet, qui a recueilli 35,38%.

    Olivier Véran (Relations avec le Parlement), élu dans la 1ère de l'Isère

    Rétrogradé au gouvernement, mais plébiscité dans son fief. Avec 55,8% des voix, selon une estimation Ifop, le ministre délégué aux Relations avec le Parlement l'a emporté dans la 1ère circonscription de l'Isère face à son adversaire Nupes, Salomé Robin, donnée à 44,2%.

    Gabriel Attal (Comptes publics), élu dans la 10ème des Hauts-de-Seine

    Il a déjà fêté sa victoire avec ses soutiens. Crédité, dans la 10ème circonscription des Hauts-de-Seine, de 59,83% des voix sur la base la quasi-totalité des électeurs inscrits, le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, l'a emporté sur son adversaire Nupes, Cécile Soubelet, donnée autour de 40,17%.

    Franck Riester (Commerce extérieur), élu dans la 5ème de Seine-et-Marne

    Ses électeurs lui sont restés fidèles. Dans la 5ème circonscription de Seine-et-Marne, l'ancien député-maire ex-LR de Coulommiers et actuel ministre délégué au Commerce extérieur, Franck Riester, l'a emporté avec 53,21%, face à son adversaire RN, François Lenormand, à 46,79%.

    Clément Beaune (Europe), élu dans la 7ème de Paris

    En passe de décrocher un siège. Selon une estimation Ifop, le ministre délégué à l'Europe, Clément Beaune, l'a emporté avec 50,8% des voix dans la 7ème circonscription de Paris, face à son adversaire Nupes Caroline Mecary, donnée à 49,2%.

    Olivia Grégoire (porte-parole) dans la 12ème de Paris

    Le plus dur l'attend peut-être. Promue au très exposé porte-parolat du gouvernement, la secrétaire d'État Olivia Grégoire l'a emporté dans la 12ème circonscription de Paris (68,51%), face à son adversaire Nupes Céline Malaisé (31,49%).

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    CELLES QUI SONT BATTUES :

    Amélie de Montchalin (Planification écologique), battue dans la 6ème de l'Essonne

    Un portefeuille stratégique s'en trouve orphelin. Selon une estimation Ifop, la nouvelle ministre de la Planification écologique, Amélie de Montchalin, a été battue dans la 6ème circonscription de l'Essonne (46,8%) par son adversaire Nupes, Jérôme Guedj (53,2%).

    Brigitte Bourguignon (Santé), battue dans la 6ème du Pas-de-Calais

    Un camouflet. Fraîchement promue à la tête du ministère de la Santé, Brigitte Bourguignon a été - selon son entourage cité par l'AFP - battue dans la 6ème circonscription du Pas-de-Calais, face à son adversaire RN Christine Engrand.

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    Justine Bénin (Mer), battue dans la 2ème de Guadeloupe

    Elle a été la première à se savoir éliminée. Alors que les bureaux de vote s'apprêtaient à ouvrir ce dimanche matin en métropole, le dépouillement venait d'avoir lieu en Guadeloupe. Ainsi, la future-ex-secrétaire d'État chargée de la Mer, Justine Bénin, a-t-elle été battue (41,35%) dans la deuxième circonscription de l'île, par son adversaire «divers gauche» Christian Baptiste (58,65%).

    Jean-Luc Mélenchon promet de naturaliser Julian Assange s'il est nommé premier ministre

    Le leader de l'alliance Nupes souhaite que le lanceur d'alerte soit naturalisé, évacué et décoré. En 2021, il demandait déjà à la France de «lui donner le droit d'asile et lui offrir la nationalité».

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    La Nupes accuse le gouvernement de préparer une hausse de la TVA. Le ministre des Finances dénonce une «fake news».

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    Le Figaro

    Macron: dans la tête d’un président contraint d’avancer à l’aveugle

    Arthur BerdahFrançois-Xavier Bourmaud

    RÉCIT - Depuis le second tour de la présidentielle, le chef de l’État découvre au fil de l’eau les contraintes d’un président réélu et observe déjà les grandes manœuvres pour le remplacer.

    Devant leur télé, les anciens de la campagne de 2017 ont tiqué. Sur l’écran, Emmanuel Macron marche vers le podium où il va prononcer son discours de réélection devant les militants qui l’attendent. Le Champ-de-Mars a remplacé la cour du Louvre. En arrière-plan, la pyramide de Pei a cédé la place à la tour Eiffel. Le président ne marche plus seul mais entouré d’enfants, main dans la main avec son épouse Brigitte. Comme un goût de 2017, la puissance de l’image en moins. En une séquence inaugurale, voilà ramassés le paradoxe de la période qui s’ouvre pour le chef de l’État. Incarner tout à la fois le changement et la continuité. Faire différemment tout en restant fidèle à lui-même.

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    Au soir de sa réélection à la présidence de la République, Emmanuel Macron entre ainsi en terra incognita. Jamais avant lui un président n’avait été réélu, en dehors de François Mitterrand en 1988 et de Jacques Chirac en 2002. Mais tous deux sortaient d’une cohabitation. Ils pouvaient prétendre à une forme de nouveauté. Tout comme après eux Nicolas Sarkozy avec «la rupture» ou François Hollande avec «le changement». Même Emmanuel Macron avait joué sur cette corde en 2017 avec son «nouveau monde». Que faire désormais? Le président réélu n’a plus de références pour puiser l’inspiration. Il doit tout inventer seul. «Il a tout de suite conscience qu’il va devoir intégrer cette donnée pour bâtir son nouveau quinquennat, raconte un proche conseiller. Il se retrouve dans une situation qui n’a jamais existé. Même le général de Gaulle n’avait pas connu cela. Il avait certes été reconduit en 1965 mais il n’avait pas été élu auparavant.»

    La Ve République est bâtie pour l’alternance, elle galvanise l’élu et neutralise le réélu

    C’est donc à l’aveugle qu’Emmanuel Macron s’engage dans son nouveau quinquennat. Des chausse-trappes qui l’attendent, il ne distingue que les contours. Il est tombé dans la première dimanche soir en héritant d’une Assemblée nationale ingouvernable. «Dans la mécanique institutionnelle, rien ne favorise un président réélu. La Ve République est bâtie pour l’alternance, elle galvanise l’élu et neutralise le réélu», observe Sylvain Fort, ancienne plume d’Emmanuel Macron et ex-patron de la communication élyséenne.

    Dès lors, pas étonnant qu’une impression de flottement s’installe au soir du second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril dernier. Le discours qu’Emmanuel Macron prononce après l’annonce des résultats manque de souffle. Aux dires de ses proches, lui-même ne prend conscience de sa réélection que tard dans la soirée, en arrivant au pavillon de la Lanterne, à Versailles pour y «prendre quelques pas de recul».

    Toujours contesté

    Il y a la fatigue de cette étrange campagne mais aussi le poids des crises affrontées durant cinq ans, des «gilets jaunes» à la guerre en Ukraine, en passant par la pandémie de Covid. Et les cinq années à venir s’annoncent tout aussi agitées. Le pays a les nerfs à vif, le rebond épidémique menace, le monde a rarement été aussi instable. Malgré sa réélection, Emmanuel Macron est toujours aussi contesté. Il ne jouit d’aucun état de grâce et ne tire pas bénéfice de son exploit politique sans précédent. Comme aux premiers jours de son élection en 2017, sa légitimité est contestée. Cela sans oublier la perspective de le voir quitter le pouvoir dans cinq ans, puisque la Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat consécutif.

    Cet horizon de l’élection présidentielle de 2027 va forcément faire perdre au chef de l’État de sa force d’attraction. Les attaques ont déjà commencé. Pas contre lui, c’est encore trop tôt, mais contre son «double», Alexis Kohler, le puissant secrétaire général de l’Élysée décrié pour ses penchants «techno». Ils ont imprégné le programme du président, au grand dam des politiques. Lesquels vont réussir à faire vaciller le président au moment stratégique de la nomination du nouveau premier ministre.

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    Confronté au refus de Jean Castex d’assurer l’intérim à Matignon jusqu’aux législatives, Emmanuel Macron tergiverse. Il envisage de remplacer le démissionnaire par l’ex-LR Catherine Vautrin - il en informe d’ailleurs Nicolas Sarkozy par téléphone -, puis finit par renoncer sous la pression de ses proches. Abandonnant l’idée d’un «effet waouh», il opte alors pour la technocrate Élisabeth Borne, dont les premiers pas sont laborieux. La composition du gouvernement est à l’avenant, sans surprise. Avec un nouvel élu, il y a au moins du spectacle. De nouveaux visages arrivent, de grands projets sont lancés. Et, dans le camp des perdants, les règlements de compte s’organisent. Là, rien. Ou si peu. «Ça n’embraye pas, observe un visiteur du soir du président. Il y a des sujets importants sur la feuille, comme la sécurité ou l’économie, mais cela s’inscrit dans la continuité. Ce qu’incarnent d’ailleurs Élisabeth Borne et tous les anciens ministres reconduits. D’où l’impression que l’exécutif est en panne, juste parce que ce sont les mêmes personnes qui sont là.»

    Astreints au silence - et presque à l’inaction - par la période de réserve, les ministres voient les polémiques s’enchaîner sans pouvoir vraiment y répondre. Quant au président de la République, il observe de loin. Et réfléchit.

    Il ne veut pas finir en un Obama français qui, après deux mandats, laisserait les clés de l’Élysée à un dingue

    Son immobilisme tranche avec son hyperactivité d’il y a cinq ans. Il interroge, même. Certes, le chef de l’État a une nouvelle fois théorisé une entrée en campagne tardive pour les législatives. «Le pays est fatigué, explique-t-il un jour à ses conseillers. La cristallisation du vote va se faire tardivement donc on entre tardivement.» Sauf que pendant qu’il temporise Jean-Luc Mélenchon se déploie. Et donne le ton de la campagne. Comme Marine Le Pen en son temps, le leader des Insoumis fait le pari d’un référendum anti-Macron. Lequel ne contre pas tout de suite l’argument.

    Une absence qui fait écho à son «j’ai envie», lâché «face aux lecteurs» du Parisien début janvier. Sans préciser à l’époque s’il avait «envie» d’être réélu ; ou s’il avait «envie» de repartir pour «cinq ans de plus». «Je vais vous avouer quelque chose: je n’ai aucune envie de faire “cinq ans de plus”. (…) Ce qui se jouera derrière ne doit pas être une reconduction (ni) une continuation, mais bien une réinvention, une nouvelle ambition», leur lance-t-il d’ailleurs fin avril à Marseille, pour son meeting d’entre-deux-tours.

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    Un message manifestement adressé à lui-même. Qui accouchera plus tard d’un «Conseil national de la refondation», structure encore floue, dont il veut poser la première pierre dès mercredi. Avec la double ambition de résorber la fracture démocratique, en associant davantage le peuple ; et de mieux coller aux besoins du terrain, en faisant émerger les nouveaux corps intermédiaires du XXIe siècle. En clair, de lancer les grands chantiers qui lui permettront d’inscrire son action dans le temps long, et de laisser une trace de ses dix ans à la tête du pays.

    Ces dernières semaines, le président s’est d’ailleurs confié à quelques proches sur l’inquiétude qui le hante. «Il ne veut pas finir en un Obama français qui, après deux mandats, laisserait les clés de l’Élysée à un dingue», rapporte l’un d’eux, en ciblant Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Bien que la guerre de succession n’ait pas encore publiquement éclaté, les grandes manœuvres ont déjà démarré. Et elles ne se cantonnent pas à l’opposition.Au sein de son propre camp, certaines personnalités se rêvent en présidentiables et menacent de jouer les poils à gratter. À commencer par Horizons, qui détient les clés de la majorité macroniste à l’Assemblée. «Le champ d’action d’Édouard Philippe, c’est Le Havre et au-delà. Il fait de la politique, il est en campagne. Alors, comme Chirac, il laboure, prévient-on dans l’entourage de l’ancien premier ministre. Aujourd’hui, ce n’est pas une question de conquête, c’est une question de préparation. Il est dans cette phase.» Il n’est pas le seul.

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    Le Figaro

    Résultats législatives 2022 : Ferrand, Castaner, Mignola... La majorité coupée de ses poids lourds

    Loris Boichot

    Le président de l'Assemblée et les patrons des députés LREM et MoDem ont tous les trois été battus dimanche. Le camp présidentiel doit se trouver de nouveaux dirigeants.

    C'est un scénario cauchemar pour Emmanuel Macron. Ses troupes se retrouvent sans majorité absolue à l'issue des élections législatives de 2022, ce dimanche - avec 245 députés sur 577 -, mais aussi sans chefs expérimentés pour les diriger à l'Assemblée nationale.

    Symboles de cette déroute historique, deux des plus proches du chef de l'État ont été battus dimanche soir : le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, et le patron des députés La République en marche (LREM), Christophe Castaner. Tous deux, pièces maîtresses de son dispositif au Parlement, ont été devancés par des candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

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    L'un a «pris acte» de sa défaite dans son fief de Carhaix (Finistère), avec 49,15% des voix contre la socialiste Mélanie Thomin. L'autre s'est incliné face à l'Insoumis Néo Walter, avec 48,51%, dans sa circonscription de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence). «Je prends acte du résultat dans ma circonscription, avec une grande tristesse», a déclaré Christophe Castaner sur Twitter après l'annonce des résultats. Ces deux Marcheurs de la première heure issus du Parti socialiste (PS) semblent avoir fait les frais d'un front anti-Macron.

    Un leadership à retrouver d'ici au 28 juin

    Autre victime de ce second tour destructeur pour les macronistes : le chef de file des députés Mouvement démocrate (MoDem), Patrick Mignola, a été vaincu à Chambéry (Savoie), avec 49,15% des voix contre l'Insoumis Jean-François Coulomme. Même déception dans les rangs d'Horizons, où le député sortant Pierre-Yves Bournazel, qui était projeté pour prendre la tête des 26 députés «philippistes» annoncés, est défait à Paris par le journaliste Aymeric Caron (Nupes).

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    Parmi les dirigeants de la majorité, les rescapés sont rares. Le chef de LREM, Stanislas Guerini, sauve finalement son siège à Paris et son portefeuille de ministre de la Fonction publique. À Mulhouse, le patron des députés «Agir ensemble», Olivier Becht, a remporté son pari, mais il est censé fondre ses troupes dans le futur contingent LREM, renommé Renaissance. Quant aux autres hauts gradés du camp Macron, les alliés François Bayrou et Édouard Philippe, ils n'étaient pas candidats et ne seront pas présents au Palais Bourbon pour guider leurs élus.

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    Centrale dans une Assemblée aussi morcelée, la question du leadership de la majorité se pose dès maintenant. Les parlementaires doivent désigner le président de l'Hémicycle le mardi 28 juin, date limite pour que les groupes se forment et désignent leur chef. Des figures de second plan devront monter en première ligne, en l'absence des «grognards» de la macronie. «Les galons se gagnent dans les tranchées», dit parfois Richard Ferrand. Ils peuvent aussi s'y perdre.

    Signification, origine, programme… c'est quoi la Nupes ?

    L'alliance des partis de gauche s'est formée en vue des élections législatives 2022.

    Jean-Luc Mélenchon promet de naturaliser Julian Assange s'il est nommé premier ministre

    Le leader de l'alliance Nupes souhaite que le lanceur d'alerte soit naturalisé, évacué et décoré. En 2021, il demandait déjà à la France de «lui donner le droit d'asile et lui offrir la nationalité».

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    L'Humanité

    VOD de la semaine – « Wet Sand » de Elene Naveriani

    Nos recommandations culturelles

    La chronique d’un village géorgien en bord de mer, où un vieil homme vient de se suicider. Un travail épuré sur le cadre et la narration, où la mélancolie sous-jacente prend le pas sur la couleur locale, tout en intégrant une vision moderne de l’intolérance.

    Vincent Ostria

    La Géorgie a une réputation de pays méditerranéen transposé dans le Caucase, où règne une relative douceur de vivre. C’était perceptible dans les premiers films d’Otar Iosseliani avant qu’il n’émigre en France. Mais on le remarque moins chez Paradjanov, Arménien de Géorgie, célèbre pour ses tableaux vivants, ou chez Kalatozov, né à Tbilissi, qui n’a guère rendu hommage à son pays dans son œuvre formaliste. Elene Naveriani, elle, n’a pas beaucoup de points communs avec ces deux gloires nationales, même si son modeste «Wet Sand » brille par la rigueur de son cadre et la concision de sa mise en scène.

    Ce que narre cette jeune cinéaste géorgienne dans son deuxième film est fort simple et le contexte sociétal de son récit aurait pu être celui d’une farce villageoise si la mort n’y était pas omniprésente. Il est question d’un vieil homme qui vient de se suicider ; sa petite-fille, Moe, qui débarque de la capitale, Tbilissi, découvre que son grand-père était le paria local. On est avant frappé par la mise en scène, par la grande maîtrise du filmage et par l’aisance dans la composition du cadre. Ce qui domine c’est une forme de fixité, voire même de statisme, tant dans les plans que dans les attitudes des personnages, qui ne bougent guère, entre la plage déserte où est ancré le café du personnage principal, Amnon, quinquagénaire taiseux, et quelques maisons avoisinantes. Cette attente presque à la Hopper (Edward pas Dennis) confère des qualités quasi-métaphysiques à cette chronique dont l’enjeu réel ne se révèlera que vers la fin et a trait à l’homosexualité, tabou courant dans toute l’ex-Union soviétique (et ailleurs, bien sûr). Une transgression amenée avec tact, presque timidité, qu’on retiendra moins que l’infinitésimalité des déplacements et des actions, synchrone avec la lassitude générale des personnages, qui eurent peut-être une jovialité méridionale, jadis, mais stagnent à présent dans un marasme qui les maintient dans un quant-à-soi distant, mêlant misanthropie et désespoir. Elene Naveriani a le chic de mêler naturalisme, recherche esthétique et réflexion très contemporaine (sur l’homophobie ordinaire). Une bonne surprise en provenance de ce pays cinématographiquement peu prolifique.

    Vincent Ostria

    « Wet Sand » de Elene Naveriani. Géorgie/Suisse, 1 h 55, 2021

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    vodcinéma
    Le Figaro

    Guillaume Tabard: «Le chef de l’État face à un champ de mines»

    Guillaume Tabard

    CONTRE-POINT - Pour les macronistes, le second tour est une déconvenue dont les défaites de personnalités centrales sont le symbole. Comment désormais gouverner? La question semblait rhétorique, elle devient très pratique.

    Une nouvelle loi de la politique vient de tomber. Un président réélu, et confortablement réélu, peut être sanctionné par les mêmes électeurs à peine plus d’un mois plus tard. Car c’est bien d’un vote sanction qu’il faut parler. La coalition Ensemble! obtient moins de sièges que les prévisions les plus pessimistes lui promettaient.

    En rigueur de terme, il a obtenu une majorité relative. Mais dans l’expression, l’adjectif «relative» sonne plus fort que le mot majorité. Pour les macronistes, le premier tour avait été une déception; le second tour est une déconvenue dont les défaites de personnalités centrales de la macronie comme Richard Ferrand ou Christophe Castaner sont le symbole. Comment désormais gouverner? La question semblait rhétorique, elle devient très pratique.

    À lire aussiL’éditorial du Figaro: «Macron, le spectre d’un quinquennat mort-né»

    Seule consolation pour le chef de l’État: la médiocre performance des siens n’est pas le corollaire d’un triomphe de ceux de Jean-Luc Mélenchon. Le tonitruant Insoumis a réveillé la gauche, incontestablement; il ne l’a pas fait gagner alors que c’était ce qu’il prétendait crânement. Le troisième homme de la présidentielle ne sera pas premier ministre. Même avec quelques renforts de sociaux-démocrates qu’il n’avait pas réussi à embrigader, Mélenchon n’a pas la capacité d’imposer une cohabitation à Macron. Soulagement pour l’occupant de l’Élysée et bonne nouvelle pour le pays.

    Mais ce scénario Nupes écarté, le président de la République n’est pas tiré d’affaire pour son second quinquennat. Il y a cinq ans, il avait projeté ses oppositions dans un champ de ruines; en 2022, c’est lui qui se retrouve devant un champ de mines. On se souvient de la promesse initiale du Macron de 2017: ôter aux électeurs toutes les raisons de voter pour les extrêmes. Cinq ans plus tard, Marine Le Pen a amélioré de huit points son score de second tour à la présidentielle. Au premier tour des élections législatives, le RN a obtenu son meilleur score historique. Et, à ce second tour, il a fait sauter le plafond de verre que lui imposait jusqu’à présent le scrutin majoritaire. Même la chef de file du parti n’avait pas imaginé décrocher autant de sièges. Ce résultat est un succès éclatant pour Marine Le Pen, objectivement desservie par ce mode de scrutin.

    Au-delà du décalage persistant en sièges, il s’est produit une sorte de renversement électoral entre les macronistes et les lepénistes. Jusqu’alors, les premiers bénéficiaient d’un vote attrape-tout leur permettant d’élargir fortement au second tour leur socle du premier, tandis que les seconds pâtissaient d’un vote-rejet, le fameux «front républicain» faisait que des électeurs de tous bords se fédéraient pour les empêcher de gagner. Cette fois, c’est l’inverse. Si Ensemble! n’a pas obtenu la majorité qu’elle espérait, c’est qu’elle n’a pas obtenu de reports de voix suffisants.

    Pire encore, que la volonté de faire battre Macron, ou a minima de lui infliger une bonne leçon, a réuni un très grand nombre d’électeurs quel que soit leur vote de premier tour. Quant au RN, il ne l’aurait pas emporté dans autant de circonscriptions si des électeurs de droite, de gauche, et même macronistes dans certains cas, n’avaient mis dans l’urne ce bulletin que leurs états-majors leur interdisaient. Ce dimanche, le front anti-Macron a davantage pesé que le front anti-Le Pen.

    Cette grande liberté des électeurs pourrait sonner le glas de la stratégie du cordon sanitaire inventée et invoquée au nom d’une supposée défense de la République. Emmanuel Macron a usé et abusé de cette ficelle éculée, un jour contre les lepénistes, un autre contre les mélenchonistes. Elle ne fonctionne plus. Les électeurs ont rappelé qu’ils exigeaient que l’on s’occupe de leurs problèmes concrets et pas qu’on agite devant eux des épouvantails tactiques.

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    La gauche va maintenant se répartir entre groupes différents. Et dans la nouvelle Assemblée, LFI, le RN et LR, qui a mieux résisté que prévu, seront de taille à peu près équivalente. C’est vers LR évidemment que la «petit» majorité se tourne pour essayer de gouverner. Mais le retour d’un rôle central et déterminant du Parlement ne veut pas dire que la constitution d’une majorité se résume à un jeu de bonneteau. Quelques textes votés avec la droite, quelques textes votés avec la gauche? C’est le dernier espoir des macronistes. Mais l’avertissement électoral de ces deux dimanches oblige d’abord le chef de l’État à définir une ligne enfin claire, à la négocier et à accepter de l’assumer. C’est aussi le flou de ces deux campagnes qu’Emmanuel Macron paie au prix fort.

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    Le Figaro

    Législatives 2022 : Christian Jacob ferme la porte à tout «pacte de gouvernement» avec Emmanuel Macron

    Wally Bordas

    Lors d'une conférence de presse tenue dimanche soir, le président des Républicains a annoncé que LR serait bien «dans l'opposition» à l'actuel gouvernement.

    Les Républicains feront-ils alliance avec le gouvernement pour lui permettre d'obtenir la majorité ? Pour l'instant, la réponse est non. Au soir des résultats du second tour des législatives, Christian Jacob, le président de LR, a pris la parole du siège du parti, rue de Vaugirard. «Nous avons fait campagne dans l'opposition, nous sommes dans l'opposition et nous resterons dans l'opposition. Les choses sont très claires», a précisé le patron des Républicains.

    Selon lui, LR devra tout de même être dans «une opposition constructive» mais «une vraie opposition» au président de la République qui «aura tout détruit». «Dans ce contexte d'après élection présidentielle les LR ont obtenu de très bons résultats au second tour. Nous sommes dans la fourchette haute de toutes les prévisions faites depuis une semaine. Nous serons vraisemblablement plus de 60 députés», a-t-il également précisé.

    Des débats à venir

    Plusieurs cadres des Républicains ont également pris la parole pour évoquer ce sujet, ce soir. Jean-François Copé, le maire de Meaux, plaide depuis maintenant plusieurs semaines pour un «pacte de gouvernement» de la droite avec le président de la République. Mais nombre de ses collègues sont opposés à cette idée. Sur France 2, Aurélien Pradié, député réélu du Lot, a notamment expliqué qu'il n'y avait «aucune raison» pour que LR aille «sauver la peau politique d'Emmanuel Macron». Même analyse pour Éric Ciotti réélu dans les Alpes-Maritimes : «Je ne crois pas que nous puissions être la roue de secours du macronisme».

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    Le Figaro

    Législatives : pour Mélenchon, «la déroute du parti présidentiel est totale»

    Pierre Lepelletier

    S'il n'est pas certain que LFI sera le premier groupe d'opposition, l'ex-candidat s'est réjoui de l'arrivée «par dizaines» des députés de la Nupes à l'Assemblée.

    Comme un signe de l'exceptionnelle situation dans laquelle est plongée la vie politique française. Alors que le RN et LFI attendaient les derniers résultats du second tour dimanche soir pour savoir qui détiendra le premier groupe d'opposition, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont pris la parole... au même moment. De son côté, l'Insoumis, à la tête de la Nupes - cette large union de la gauche - a jugé «la situation totalement inattendue, absolument inouïe». Il y a avant tout vu une «déroute du parti présidentiel totale» alors qu'«aucune majorité ne se présente».

    «Bon débarras!»

    «C'est l'échec moral des gens qui donnent des leçons à tout le monde, sans arrêt, qui se prétendait le barrage à l'extrême droite et qui auront eu comme résultat de renforcer leurs bancs», a-t-il fustigé. «Le macronisme a plongé le pays dans une impasse», en a conclu l'Insoumis. «Bon débarras!», a-t-il lancé à ses anciens adversaires macronistes éliminés, citant «Jean-Michel Blanquer dès le premier tour, l'éborgneur Castaner, l'injurieuse Montchalin».

    En attendant de savoir qui obtiendra la majorité, Jean-Luc Mélenchon s'est réjoui des parlementaires «ouvriers et salariés de tous ordres» de la Nupes qui arriveront «par dizaines à l'Assemblée nationale». Il a d'ailleurs présenté la «Nouvelle union populaire» comme un «magnifique outil de combat» pour l'avenir, et notamment pour «la jeune génération qui appelle avec le plus de force à la rupture avec ce monde».

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    «Aucun clivage à dépasser avec nous»

    Jean-Luc Mélenchon a immédiatement voulu fermer la porte au «dépassement» que souhaitent mettre en place les macronistes pour pouvoir gouverner. «Il n'y a aucun clivage à dépasser avec nous parce que nous ne sommes pas du même monde, nous n'avons pas les mêmes valeurs, nous ne voyons pas le même futur», a-t-il lancé.

    Quant à son avenir, l'ex-candidat de LFI qui avait assuré que 2022 serait sa dernière présidentielle n'a rien voulu exclure. «Je change de poste de combat mais mon engagement est, et demeurera jusqu'à mon dernier souffle, dans le premier de vos rangs si vous le voulez bien», a-t-il affirmé. En précisant bien : «Pas un instant, nous ne renonçons à l'ambition de diriger ce pays».

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    L'Humanité

    Musique. Florent Marchet, « derrière les murs »

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    Le chanteur et musicien s’est confié à l’occasion de la sortie attendue de Garden Party, un nouvel album d’une mélancolie lumineuse qui puise dans le quotidien la puissance du drame.

    Clément Garcia

    Il nous avait laissés loin et haut, dans les étoiles et un futur incertain. C’était avec Bambi Galaxy, son dernier album sorti il y a huit ans – une éternité. Ce disque inquiet avait séduit par l’usage intensif de sonorités synthétiques. Florent Marchet troquait son allure post-adolescente pour une veste à paillettes et adoptait un style musical qui le propulsait dans un ailleurs risqué. Ses albums précédents –  Gargilesse (2004), Rio Baril (2007), Courchevel (2010) – avaient chacun construit la renommée d’un auteur-compositeur parmi les plus doués de sa génération, lorgnant la façon Souchon ou la manière Sheller, et pratiquant une écriture elliptique qui donne tout leur relief à des mots choisis.

    « Garden Party s’est imposé à moi. J’ai d’abord pensé cet album piano-voix avant de l’enregistrer en trois jours. Puis, je l’ai retravaillé pendant quatre mois en trafiquant mon piano pour arriver à un son organique, avec du Cristal Baschet, des ondes Martenot », raconte ce féru d’instruments qu’il part glaner à travers le monde. « Cet album pose les mêmes questions que le précédent, mais avec un autre angle : de quoi hérite-t-on ? On en parle tout le temps sur le plan économique. Mais l’héritage culturel, celui des névroses ? »

    Glaneur d’histoires

    Pour donner naissance à ce nouvel opus attendu, Florent Marchet hausse encore son niveau d’écriture pour scruter les paysages périurbains et ruraux, explorer la carte du territoire et examiner l’envers du décor français. Sa toponymie brasse large, mais évite les métropoles. Il nous promène d’ « un jour de fête à Montargis », à « la banlieue de Dijon », de « Créteil » à « Montauban », de « Bourges » à « Chamonix », de « l’Ille-et-Vilaine » à « Arras » : « Quand je suis en tournée, j’aime me promener dans les villes et discuter avec les gens d’autre chose que de littérature, de musique ou cinéma. J’ai toujours aimé glaner les histoires des gens. Je peux passer des heures à parler de trois fois rien, d’un type qui a taillé sa haie ou changé de voiture. »

    Garden Party prend racine dans un lieu indéfini qui pourrait être le dénominateur commun d’un pays plongé dans la mélancolie, où des drames se nouent en silence. « Dans une autre vie, j’aurais adoré être sociologue. Je suis fasciné par le travail des Pinçon-Charlot, par exemple. J’aime observer des quartiers, des territoires. Je parle de choses assez prosaïques qui, j’espère, ont une dimension politique », confie celui qui vit désormais en second rideau de la banlieue parisienne. Cette lecture précise des humeurs du pays a donné naissance à une collection de chansons qui semblent toutes avoir été vécues. « Ce ne sont que des histoires vraies. Mais qu’est-ce qu’une histoire vraie ? Il y a souvent plus de fiction dans l’autofiction que dans la fiction. » Le quotidien prosaïque devient, dans Garden Party, le théâtre d’une violence qui s’immisce sans crier gare. De justesse, chanson inaugurale, évoque la banalité du tragique ou le tragique du banal, et annonce un album « sur le fil ». La Vie dans les dents assène des «  comment » sans réponse. Paris-Nice compte ces « silences » qui suscitent la mésentente, mais épousent la torpeur d’un été en famille.

    Avec le déchirant Comme il est beau, les violences conjugales deviennent organiques quand « ses mots, ses colères entrent dans sa chair comme un couteau». En famille, « on s’embrasse, on s’agace» entre faux-semblants et tabous. Dans Cindy, les paysages se fondent avec un propos amer ( « Une envie d’avaler le ciel/pour un peu la vie serait belle/regarder au loin/le parc éolien»).

    Portrait d’une France oubliée

    «Pendant le confinement, j’ai beaucoup observé cette banlieue pavillonnaire avec des bouts de jardin pour manger dehors. Contrairement aux villages, les gens ne se parlent pas. J’ai l’impression qu’ils n’ont pas envie qu’on leur rende service de peur de devoir le faire à leur tour. Ça m’a marqué. Comme l’envie de vouloir créer une sorte de vitrine, de décor, de maison du bonheur un peu idéalisée où tout est à sa place. Derrière la vitrine, derrière les murs, qu’est-ce qui se passe ? Parfois des violences conjugales, un ado qui souffre… »

    Une violence qui n’est pas sans rapport avec celle qui s’exerce sur la société. Florent Marchet s’attache à brosser le portrait d’une France discrète et oubliée, « tellement en souffrance et qu’on méprise tellement. Pendant cette pandémie, les riches ne se sont jamais autant enrichis et les inégalités ne se sont jamais autant creusées. Ce qui se passe est violent. Je trouve ça dingue que ça ne pète pas plus que ça. Je viens d’une région qui a souffert énormément, avec beaucoup de chômage, des maisons à vendre mais sans Parisiens pour les racheter. J’ai ressenti le besoin de me connecter à ma propre histoire ».

    Une histoire qui est aussi faite d’amitiés. Freddie Mercury, chanson parlée, haletante et terrible, narre celle de deux adolescents dans un milieu populaire, surplombée par l’ombre d’une mère en proie à des démons. Elle s’enchaîne admirablement avec les Amis, où Florent Marchet se demande, tel Rutebeuf, ce qu’ils sont devenus. Cet album n’aurait-il pas, finalement, des allures de bilan ? « Je vis une période de ma vie où je suis bien plus heureux qu’il y a dix ou vingt ans. Peut-être désillusionné, c’est possible… Mais quand on me dit que mes chansons sont tristes, je réponds que ce n’est pas moi qui ai commencé, c’est la vie. »

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    Le Figaro

    Résultats législatives 2022 : «Nous travaillerons, dès demain, à construire une majorité d'action», déclare Borne

    Dinah Cohen

    La première ministre assure vouloir «œuvrer avec tous ceux qui veulent faire avancer le pays».

    Le temps est venu de «tirer les conséquences» de ce scrutin. Après les résultats du second tour des élections législatives de 2022, et l'échec d'Emmanuel Macron à obtenir une majorité absolue, la première ministre a évoqué une «situation inédite» qui «constitue un risque pour notre pays». S'exprimant tard dans la soirée, et après une longue réunion à l'Élysée, Élisabeth Borne a appelé à «respecter» le vote des Français. Elle assure également vouloir travailler «dès demain à construire une majorité d'action».

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    «Les sensibilités multiples devront être associées et les bons compromis bâtis, afin d'agir au service de la France», a ainsi enjoint la chef du gouvernement, elle-même élue pour la première fois dans le Calvados, d'une courte avance (52,40%) face à la Nupes. «Il n'y a pas d'alternative à ce rassemblement pour garantir à notre pays la stabilité et conduire les réformes nécessaires», a-t-elle poursuivi.

    Un «dialogue à l'écoute des Français»

    «Dès demain», Élisabeth Borne veut donc reprendre son action. Depuis Matignon, elle a appelé à l'«amplifier et accélérer», en prenant notamment «dès cet été des mesures fortes et concrètes pour le pouvoir d'achat». «Nous voulons continuer à vous protéger et assurer votre sécurité», a-t-elle déclaré. Un message qui se veut confiant, la première ministre étant «certaine que nous pouvons nous rassembler largement pour le plein-emploi, pour une transition écologique ambitieuse, pour l'égalité des chances, pour l'école et la santé, pour notre souveraineté industrielle énergétique et agricole».

    Malgré les défaites de certains ministres - à l'instar de Justine Bénin (Mer), Amélie de Montchalin (Transition écologique), et Brigitte Bourguignon (Santé) -, Élisabeth Borne n'a pas évoqué le remaniement qui pourrait en découler. Elle s'est concentrée sur le «dialogue à l'écoute des Français» qu'elle souhaite mener «avec le président de la République», ainsi que «les forces vives, partout et dans tous les territoires».

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    Dans la soirée, d'autres membres du gouvernement ont pris la parole. Tous ont reconnu des résultats décevants, et appelé à se mettre au travail dès maintenant. La porte-parole, Olivia Grégoire, a par exemple affirmé que l'exécutif composerait «avec tous ceux qui veulent faire avancer le pays». Là où le ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran, a fait savoir qu'une majorité absolue serait construite «très vite».

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    Le Figaro

    Les nouveaux députés entament un été chargé

    Dinah Cohen

    Plusieurs dossiers attendent les 577 élus. À commencer par leur installation, la désignation des membres du bureau de l’Assemblée nationale ou encore le projet de loi sur le pouvoir d’achat.

    Pour les vacances d’été, il va falloir attendre encore un peu. À peine (ré)élus, les 577 nouveaux députés vont devoir se mettre rapidement au travail. De nombreux dossiers les attendent, et leur promettent une saison estivale animée.

    Première étape de cette 16e législature: l’arrivée des candidats. Ils sont attendus dès ce lundi dans les murs de l’Assemblée nationale pour récupérer leur mallette, découvrir leur siège et poser pour leur première photo de famille. Durant cette semaine, ils pourront prendre leurs marques et se réunir au sein d’un même groupe politique, constitué à partir de quinze personnes. Les Républicains, comme La République en marche, ont déjà prévu d’élire leur président de groupe ce mercredi. Quant aux socialistes, cette désignation se tiendra le lendemain.

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    Les dix jours à venir donneront également lieu à la désignation des membres du bureau de l’Assemblée nationale - vice-présidents, questeurs… -, ainsi qu’à la constitution des commissions permanentes - lois, affaires culturelles… La très prisée commission des finances sera peut-être l’une des premières batailles à mener, puisqu’elle revient à un élu d’opposition. Si La France insoumise possède le groupe le plus important, ses députés pourront tenter de s’en emparer, au grand dam de la majorité présidentielle.

    Projet de loi sur le pouvoir d’achat

    La fonction de président du Palais Bourbon sera, elle, dans un premier temps, automatiquement occupée par le député doyen. Il ouvrira d’ailleurs cette nouvelle législature le 28 juin, au cours d’une séance publique. Un scrutin en deux tours se tiendra ensuite, pour désigner la personne qui restera à ce poste durant cinq ans. Ce jour-là pourrait en outre donner lieu à la première séance de questions au gouvernement, mais la date reste à confirmer.

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    Le lendemain - 29 juin - devait être présenté en Conseil des ministres le projet de loi sur le pouvoir d’achat, censé permettre aux Français de faire face à l’inflation, ainsi que le projet de loi de finances rectificative. Mais la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, a récemment fait savoir que le calendrier pourrait être modifié. «Il est possible qu’il y ait une semaine de glissement, et pas plus, ce qui pourrait nous amener au 6 juillet», a-t-elle précisé. L’objectif de faire bénéficier la population de ces mesures dès le mois d’août demeure toutefois inchangé. L’examen du texte pourrait malgré tout se prolonger jusqu’au 9 août, si les oppositions font entendre des désaccords.

    Discours de politique générale

    Enfin, importante échéance, celle du 5 juillet. Date à laquelle le chef du gouvernement - Élisabeth Borne, si celle-ci est toujours en poste à Matignon -, prononcera le solennel discours de politique générale, tandis que le ministre des Finances, Bruno Le Maire, en fera de même devant les sénateurs. Cette prise de parole permettra à la première ministre d’exposer aux parlementaires son programme et sa méthode, et d’engager, sans que cela soit obligatoire, sa responsabilité devant les députés. Un exercice qui pourrait être périlleux, selon la physionomie de cette nouvelle Assemblée nationale.

    Signification, origine, programme… c'est quoi la Nupes ?

    L'alliance des partis de gauche s'est formée en vue des élections législatives 2022.

    Législatives 2022 : «J'ai honte pour lui», déclare Brigitte Kuster après la rencontre de Nicolas Sarkozy avec sa concurrente macroniste à Paris

    L'ancien chef de l'État s'est entretenu, selon une information du Parisien, avec Astrid Panosyan-Bouvet. Un affront pour sa concurrente, pourtant amie de longue date de Sarkozy.

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    L'Humanité

    L’Orée des sons

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    Gratuit, le nouveau festival de musique classique aura lieu, cet été, dans le village boisé de Nouzilly, près de Tours.

    Anna Musso

    Un nouveau festival de musique classique, gratuit, aura lieu les 1, 2 et 3 juillet dans la commune rurale de Nouzilly, à 15km de Tours. Ouvert à toutes et à tous,  «L’Orée des sons» accueillera des artistes de renommée internationale autour de la soprano lyrique Vannina Santoni, accompagnée par divers ensembles et l’orchestre  La Mahlerian Camerata dirigé par Benjamin Garzia. Chaque jour des événements : une exposition sur Gustav Mahler, un récital de Vannina Santoni, des répétitions publiques présentées aux enfants de l’école de Nouzilly, une animation musicale sur la place du marché, une randonnée musicale ponctuée de mini-concerts, un concert de clôture participatif (sous forme de quizz) sur la musique classique dans le cinéma.

    www.vanninasantoni.comfestival
    Le Figaro

    «J'ai compris que je ne pouvais pas le sauver» : ils sont en couple avec un bipolaire

    TÉMOIGNAGES - On estime à environ 1 million le nombre de Français atteints de troubles bipolaires. Une maladie qui impacte aussi fortement l'entourage et particulièrement les conjoints.

    Dans le XIIIe arrondissement de Paris, l'appartement de Quentin et Axelle a des allures de caverne d'Ali Baba. Rollers, clubs de golf, tapis de Pilate, tour de potier et machine à coudre s'amoncellent çà et là. Reflet des passions aussi débordantes que passagères d'Axelle. «Elle se lance à fond dans chaque nouvelle lubie, dépensant sans compter pour du matériel qui finira inexorablement par prendre la poussière», sourit Quentin, 41 ans et propriétaire d'une entreprise de BTP.

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    Axelle, 37 ans, aurait dû se trouver à ses côtés sur le canapé ce jour-là, mais elle a oublié, ou trouvé quelque chose de plus important à faire. Une habitude chez elle, selon Quentin. Elle n'est jamais venue au restaurant où l'attendaient les parents de son futur mari, pour leur première rencontre. À l'inverse, le jour où Quentin s'est fait virer par son patron, elle s'est fait porter pâle à son travail, a fait leurs valises et l'a embarqué pendant dix jours en Nouvelle-Zélande, pays où il avait toujours rêvé d'aller. À leur retour, sous ses encouragements, il se lançait à son compte. «Elle ne fonctionne pas comme vous et moi, ce sont ses émotions qui la gouvernent , c'est un des aspects de sa maladie», explique son mari. Axelle est bipolaire.

    Une panne du thermostat de l'humeur et des émotions

    Ou plutôt, atteinte de troubles bipolaires, puisqu'il existe plusieurs types de bipolarité. Dans ce trouble de l'humeur, le malade est alternativement et exagérément euphorique et triste, avec des intervalles libres pendant lesquels il se stabilise et trouve un certain équilibre. «C'est comme si le thermostat qui normalement régule notre humeur et nos émotions tombait en panne, facilement et régulièrement. Et même quand ce thermostat fonctionne, il y a une hypersensibilité », définit le Dr Michel Frexinos, psychiatre spécialiste des troubles bipolaires et médecin directeur de la clinique d'Aufrery, au nord-est de Toulouse.

    Axelle n'a jamais rien caché de ses troubles à Quentin, autorisant même ses psychiatres à dévoiler tous les méandres de son cas. «Elle se soigne, prend ses médicaments, évite tout ce qui est alcool et psychotropes, qui pourraient déclencher des crises. Elle n'a pas eu de gros épisodes maniaques ou dépressifs depuis des années maintenant. Autre effet secondaire de sa maladie, elle est très sensible à mes émotions, et est prête à tout pour moi quand elle me sent triste ou fatigué», détaille son mari fièrement. Le couple s'est fixé un objectif : «Déjouer les pronostics et les statistiques et vivre ensemble et heureux». Car les études menées jusqu'à présent sont formelles : la bipolarité nuit au couple. Les séparations et divorces sont monnaie courante.

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    Le conjoint, surexposé

    Et pour cause. «Les décompressions impactent beaucoup l'entourage. Le conjoint va être très exposé, impacté», concède le docteur Frexinos. «Ainsi, lors d'un épisode maniaque, en phase haute particulièrement, l'exaltation ressentie par les malades est telle qu'il y aura forcément des dérapages. Il y a plus d'envie et moins de freins. Finie la peur du gendarme, du banquier, de la moralité. Sur le plan amoureux et affectif, c'est compliqué.»

    L'exaltation ressentie par les malades est telle qu'il y aura forcément des dérapages. Il y a plus d'envie et moins de freins. Finie la peur du gendarme, du banquier, de la moralité

    Tromperie, mégalomanie, compte en banque vidé pour des achats compulsifs... Julie, 41 ans, a tout encaissé pendant trois ans. «J'ai même excusé la MST qu'Olivier m'a refilée après un de ces épisodes, car ce n'était pas vraiment sa faute, ses émotions étaient déréglées», lance-t-elle en se renversant dans son siège. «Le souci quand l'équilibre psycho-émotionnel est rompu, c'est qu'il n'y a plus le contrôle de la raison. Le patient n'est plus rationnel, manque de discernement. On n'est plus soi-même et plus totalement objectif», explique le docteur Nicolas Neveux, psychiatre à Paris, fondateur du site e-psychiatrie.fr et auteur de l'ouvrage Pratiquer la thérapie interpersonnelle (Éditions Dunod). Le conjoint sain se retrouve souvent désemparé, et, s'il tente trop de ramener l'autre à la raison, il court le risque de devenir un ennemi.

    «Les phases de dépression peuvent être très dures»

    Certains conjoints s'en accommodent. Mais quand l'autre refuse traitement et soin, difficile de rester conciliant longtemps. À l'époque où Olivier et Julie décident de se lancer dans l'aventure parentale, Olivier sombre dans un épisode dépressif. «Les phases de dépression peuvent être très dures. Les patients peuvent être écrasés, leur volonté annihilée, et ça peut durer des mois. Le conjoint se retrouve à prendre le foyer en charge», reconnaît le Dr Frexinos. Les nuits de Julie se peuplent alors de cauchemars : «Je me voyais découvrant que mes enfants avaient hérité de la maladie de leur père, un fils bourré conduisant comme un chauffard, une fille suicidaire».

    Pour une personne bipolaire, le risque de suicide est 30 fois supérieur à celui du reste de la population, et l'espérance de vie est inférieure de 20 ans. Des chiffres que tous les conjoints de bipolaires connaissent. Julie reprend la pilule. Puis quitte Olivier. «Avec le recul, ce n'est pas vraiment la peur d'avoir un enfant bipolaire qui m'a fait fuir. C'est le fait qu'Olivier ne s'est jamais vraiment soigné. Il ne prenait pas régulièrement son traitement médicamenteux, ne faisait pas attention à son hygiène de vie et sautait nombre de séances de psy. J'ai compris que je ne pouvais pas le sauver, le seul avec ce pouvoir c'est lui.»

    Le conjoint s’il veut aider, je dis bien si, car c'est un cadeau et non un dû, peut venir en adjuvant du soin mais jamais devenir l'infirmier ou le sauveur

    Ne pas tomber dans le syndrome du sauveur, un bon réflexe à en croire le Dr Neveux. «Actuellement, il y a une tendance à la carte d'identité : on étiquette une personne HPI ou avec un trouble psy, avec l'idée que c'est aux autres de s'adapter à vous, précise le médecin. Le conjoint s’il veut aider, je dis bien si, car c'est un cadeau et non un dû, peut venir en adjuvant du soin mais jamais devenir l'infirmier ou le sauveur. Dans l'intérêt des patients même, puisque prendre la maladie de sa femme ou de son mari en charge c'est rendre l'autre extrêmement vulnérable et dépendant du conjoint. En cas de crise ou d'apparition de symptômes, il faut prendre du recul et envoyer le malade voir son psychiatre.»

    Les premiers temps de sa relation avec Aude, il y a près de vingt ans maintenant, Baptiste lui préparait ses médicaments, lui rappelait ses rendez-vous médicaux, contrôlait le nombre de verres lors des apéros. Jusqu'à ce qu'un soir d'été, Aude reconnaisse qu'elle lui en demandait trop et que cela nuisait à leur couple. Ensemble, ils écrivent un plan d'action : la conduite à tenir pour chacun en cas de prémisses d'une crise. Qui appeler à la rescousse (psychiatre, sœur…), quel mot d'alerte prononcer. «Depuis, je ne passe plus chaque minute à guetter l'état émotionnel de ma compagne. Et Aude ne se sent plus épiée», confie Baptiste. À 46 et 47 ans, le couple, parents de deux adolescents, vit une vie de famille comblée.

    Comment la chaleur impacte le désir et la sexualité

    Si les températures grimpent, ce n’est pas forcément le cas de notre libido. La sexologue Claire Alquier nous explique comment la chaleur atteint le désir et la sexualité.

    Michel Le Van Quyen, neuroscientifique : «Notre cerveau n'est pas fait pour vivre dans des espaces urbains»

    ENTRETIEN - Notre profond besoin de nature n'est pas qu'une idée. Le neuroscientifique Michel Le Van Quyen raconte comment notre cerveau change au contact de la beauté du monde.

    Le Figaro

    Résultats législatives 2022: Marine Le Pen réélue dans son fief du Pas-de-Calais

    Elisabeth Pierson

    REPORTAGE - La candidate du Rassemblement national a été largement réélue. À Hénin-Beaumont, les militants exultent de joie.

    Envoyée spéciale à Hénin-Beaumont

    Entre la «République Traoré et la République McKinsey», selon l’expression chère au Rassemblement national pour désigner la Nupes et Ensemble!, il y a la République d’Hénin-Beaumont. Celle des jeux de boule et de la Goudale, des désabusés de la politique et des fans de «Marine». Trois d’entre eux sont accoudés autour d’une bière au Coq Lillois, à deux pas des bureaux de vote. Ont-ils accompli leur devoir citoyen? «On est originaires d’ici, alors, à votre avis?», sourit l’un des deux Héninois, appuyant ses propos d’un clin d’œil entendu. Ce soir, ils seront de la fête organisée par le RN, où Marine Le Pen est attendue pour commenter les résultats. «Tout le monde y sera», acquiesce la patronne.

    Hénin-Beaumont, fief de Marine Le Pen? Dans cet ancien bastion socialiste, certains ne pardonnent pas encore à la candidate de s’être «parachutée» ici en 2007, pour des raisons «purement électoralistes». Devant l’école Jean-Jacques-Rousseau où Marine a glissé son bulletin quelques heures plus tôt, Véronique et Michèle comptaient bien «faire barrage à l’extrême droite».

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    Pari raté pour les deux socialistes. Non seulement la candidate du RN a bel et bien été réélue haut la main dans son fief, avec 63,2 % des voix, mais le RN a fait un score national que même ses militants n’osaient espérer. Au boulodrome de La Boule Beaumontoise, la joie des militants explose lorsque le score affiche entre 80 et 100 députés. L’assemblée se lève d’un même cœur: «Marine! Marine!»«C’est inimaginable», souffle Gérard, 74 ans, les yeux embués. Héninois de longue date, il a été l’un des premiers encartés du parti,quand Hénin-Beaumont était encore terre socialiste. Le sexagénaire n’ose y croire. Quelques minutes avant que le score ne s’affiche, il se croyait présomptueux en évoquant 30 sièges. Idem pour David, conseiller municipal. «Je n’en reviens pas!», confie-t-il, y voyant une «prise de conscience» de ses concitoyens. «Droite ou gauche, les Français sont las et ont enfin compris qu’il était temps de changer!»

    Dans le hangar abritant les parties de pétanque, quand, à l’écran, le numéro un du RN Jordan Bardella parle d’un «tsunami», les hourras fusent de plus belle. L’assemblée bat des mains et s’embrasse, au son des Forbans. Quelques minutes auparavant, c’était la voix de Michel Sardou qui s’élevait des haut-parleurs. «Terre, brûlée, au vent…» Une plongée dans un roman de Nicolas Mathieu, au cœur de la France profonde. La République de «Marine».

    Législatives 2022 : consultez les résultats du second tour dans votre circonscription

    INFOGRAPHIE - Qui est votre député ? Grâce à notre moteur de recherche, consultez les résultats détaillés du second tour des élections législatives 2022.

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    Élections législatives 2022 : les résultats du second tour en Outre-mer

    La secrétaire d'État Justine Benin a été battue en Guadeloupe. Les candidats de la Nupes ont été majoritairement préférés par les électeurs.

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    Le Figaro

    «La France va être très difficile à gouverner»: le cri d’alarme de Jérôme Fourquet

    Charles JaiguGuillaume Roquette

    GRAND ENTRETIEN - Poussée de l’extrême gauche, anti-macronisme, hausse des prix... Quand il ne choisit pas l’abstention, l’électeur vote majoritairement pour les partis qui garantissent une dépense publique élevée et transforment l’État en guichet d’aides en tout genre, décrypte l’essayiste.

    Avec L’Archipel français. Naissance d’une nation multiple et divisée (Seuil), publié en 2019, puis La France sous nos yeux. Économie, paysages, nouveaux modes de vie (Le Seuil), coécrit avec Jean-Laurent Cassely et publié l’année dernière, Jérôme Fourquet est devenu le plus lu des analystes contemporains de la dissolution du lien politique. Le directeur du département Opinion de l’Ifop regarde la carte de France des élections, scrutin après scrutin. Elle confirme à chaque fois la fragmentation des forces politiques et la montée de l’abstention. Même les blocs auxquels chacun se réfère par commodité ne sont que des coalitions fragiles autour d’un chef plus que d’un parti. C’est de tout cela qu’il nous parle, en faisant le constat que les élections ne permettent plus de réformer un pays surendetté et perfusé aux subventions.

    LE FIGARO MAGAZINE. - Entre abstention et succès de l’alliance des gauches, que retenez-vous de ce premier tour?

    Jérôme FOURQUET. - On constate tout d’abord que les trois grandes forces du premier tour de la présidentielle dominent de nouveau ce scrutin, mais avec un rapport de force un peu modifié. Ensemble, la coalition macroniste, enregistre une déconvenue. Il n’y a eu aucune dynamique, contrairement à ce sur quoi tablait Emmanuel Macron, et Ensemble fait jeu égal avec le cartel des gauches emmené par Jean-Luc Mélenchon. On observe parallèlement un enracinement et une dynamique pour le Rassemblement national, qui perd certes quelques points par rapport au résultat de l’élection présidentielle, mais qui réalise une belle progression par rapport aux législatives de 2017 (+ 5,5 points). Jamais le parti frontiste n’avait obtenu un tel score à des législatives. Les Républicains, quant à eux, sont victimes de ce que l’on pourrait appeler une «baronnisation». Ils sauvent certes leurs fiefs, mais disparaissent d’une grande partie de la carte électorale avec des scores autour de 5 à 10 % dans de nombreuses circonscriptions. Il faut enfin souligner l’impressionnante efficacité tactique de l’union des gauches autour des insoumis.

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    S’agit-il seulement d’un succès tactique, ou ces résultats indiquent-ils une évolution de la société française vers la gauche?

    Le score de la Nupes cette année équivaut au résultat cumulé des formations de gauche de 2017, mais qui, à l’époque, étaient parties chacune sous leurs propres couleurs. L’union n’a donc pas permis de faire progresser arithmétiquement l’audience des gauches, mais elle s’est avérée d’une redoutable efficacité tactique et médiatique, puisqu’elle a placé la Nupes au centre du jeu et a permis à cette coalition de se qualifier au second tour dans plus de 380 circonscriptions. La France insoumise va ainsi envoyer un très gros contingent d’élus à l’Assemblée nationale et faire émerger une génération mélenchoniste, qui s’apparente à une nouvelle garde rouge. Mécaniquement, le centre de gravité de la gauche va se déplacer nettement à gauche et c’est désormais la gauche radicale (les insoumisplus l’aile gauche des Verts) qui va donner le cap, le PS étant réduit à la portion congrue.

    Ce changement du rapport de force au sein des gauches étant une autre illustration de la poursuite du bouleversement électoral initié en 2017. Le biotope dans lequel cette génération Mélenchon est élue est composé par les banlieues (la Nupes devrait réaliser quasiment le grand chelem dans le 93) et par les arrondissements de l’Est parisien, où l’immobilier tutoie tout de même les 10.000 euros du m²... Pour sceller cette coalition sociologique de l’électorat banlieusard avec la gauche en baskets Veja et roulant en Vélib’, la Nupes a adopté une ligne mêlant redistribution sociale, luttes intersectionnelles, wokisme et planification écologique, qui l’éloigne des préoccupations des classes moyennes et populaires de la France périphérique.

    À l’autre bout du spectre, on retrouve finalement une stabilité de l’offre électorale, avec LR et le RN. Faut-il marquer d’un point final l’aventure électorale d’Éric Zemmour?

    La défaite est cinglante. Mais le discours d’Éric Zemmour correspond à un électorat, et il conserve une surface médiatique importante. Il faut ainsi distinguer la survie éventuelle du mouvement Reconquête et l’influence du «zemmourisme» dans la société. Les sondages montrent ainsi que près de 60 % des Français croient dans le risque d’un «grand remplacement». Éric Zemmour a fait infuser son corpus idéologique dans une partie de la société. En revanche, il va maintenant se retrouver dans la situation du «politicien qui doit faire vivre la boutique», situation qu’il dénonçait il y a peu chez ses adversaires. Au terme de cette séquence électorale (présidentielle puis législatives), il est passé du statut d’un nouveau Bainville, cet historien de l’Action française qui exerça un magistère idéologique et politique au début du XXe siècle, à celui d’un Philippe de Villiers, qui aux lendemains de présidentielles peu flatteuses pensait «se refaire la cerise aux européennes».

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    Vous soulignez la dynamique du Rassemblement national. N’est-ce pas la première fois dans un scrutin majoritaire à deux tours?

    C’est une nouveauté. En 2017, le Rassemblement national n’était présent au second tour que dans 120 circonscriptions, contre plus de 200 cette année. Il consolide son ancrage dans ses fiefs du Nord-Est et du littoral méditerranéen et poursuit sa progression dans d’anciennes terres de mission, notamment dans l’Ouest. C’est le cas par exemple dans la Sarthe, où le RN est au second tour dans 4 circonscriptions sur 5, et en tête dans l’une d’elles, configuration inimaginable il y a quinze ou vingt ans. De la même façon, on note la présence au second tour de deux candidats RN en Charente. En Gironde, une des étoiles montantes du RN, Edwige Diaz, atteint plus de 39 % dans la circonscription du Blayais. Dans cette Gironde périphérique, qui a été un gros foyer de «gilets jaunes», les difficultés sociales sont nombreuses et la population locale ne bénéficie pas du rayonnement de la métropole bordelaise. Le RN s’est historiquement ancré dans les territoires concernés par une immigration et une délinquance importantes, puis dans les régions frappées par la désindustrialisation. Il étend désormais son influence dans la France périphérique et prospère dans des terroirs, jadis de gauche ou de droite, où le sentiment de relégation et de déclassement est puissant.

    C’est un bon résultat malgré une non-campagne de Marine Le Pen. Comment l’expliquez-vous?

    L’anti-macronisme est véhément dans cet électorat qui s’est mieux mobilisé qu’aux législatives de 2017, car il voulait «se payer Macron». Je pense également que la polémique sur les violences au Stade de France a réactivé une exaspération sur l’insécurité et l’immigration et a conforté cet électorat dans sa conviction que le gouvernement était impuissant en la matière.

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    On disait la droite de gouvernement bientôt liquidée. Est-ce le cas?

    LR réalisait un score de 15,8 % en 2017, contre seulement 10,4 % dimanche dernier. Mais, du fait d’une solide implantation de nombreux candidats LR, même avec un score près de deux fois plus faible que celui du RN, il peut obtenir deux fois plus de députés et disposer d’un groupe de 40 à 60 députés, ce qui n’est pas rien. Si le camp présidentiel n’a pas de majorité absolue à l’issue du second tour, LR pourrait alors être le faiseur de roi et jouer un rôle politique important. Pour autant, le défi de la reconstruction de leur force électorale est immense. Et malheureusement pour Les Républicains, ils n’ont pas toutes les cartes en main et dépendent beaucoup de l’attitude de Macron et de l’espace qu’il va ou non leur laisser. On peut ainsi penser que du fait de l’émergence de la Nupes, Ensemble va glisser vers la droite. On le voit à Paris, où le parti présidentiel perd les circonscriptions de gauche, mais reste compétitif dans celles de droite. Par ailleurs, dans cette coalition hétéroclite qu’est Ensemble, c’est la jambe droite qui est la plus musclée avec des personnalités comme Darmanin, Le Maire, Philippe ou Lecornu dont le poids politique sera conforté au regard des résultats au second tour (eux-mêmes ou leurs proches étant élus ou réélus). Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour LR qui n’aura toujours pas l’espace politique dont il a besoin pour se relancer.

    Le fait que des millions de Français de la classe moyenne soient entravés dans leur pouvoir d’acheter et soient donc relégués au rang de citoyen-consommateur de seconde zone, constitue une bombe politique, que les responsables étatiques tentent de désamorcer par la politique du carnet de chèques

    Cette droite dite de gouvernement n’est-elle pas de toute manière très à contre-courant du thème du pouvoir d’achat subventionné par les aides d’État qui a dominé ces deux campagnes?

    Lors de la présidentielle, la préoccupation pour le chômage se situait dans l’opinion près de 20 points en dessous par rapport à son niveau de 2017. Le pouvoir d’achat l’a remplacée, à la première place dans la hiérarchie des priorités des Français. Or, une très large majorité d’électeurs considèrent que c’est au gouvernement de répondre à la question du pouvoir d’achat. Cette idée s’est renforcée pendant la pandémie avec la mise en place du fameux «quoi qu’il en coûte». Les Français sont aujourd’hui persuadés que l’État et les pouvoirs publics doivent jouer un rôle majeur d’amortisseur de la vie chère. C’est d’ailleurs vrai puisque plus de 56 % de la richesse nationale est prélevée pour la dépense publique et la redistribution. Mais le périmètre de l’État protecteur n’a cessé de s’étendre depuis trois ans. Durant la pandémie, 11 millions de salariés ont été indemnisés avec le chômage partiel. D’autres catégories de la population sont entrées dans cette logique de guichet et d’indemnisation, comme ces centaines de milliers d’indépendants et d’entrepreneurs qui ont touché un chèque et bénéficié d’un prêt garanti par l’État, les lycéens qui ont reçu un pass Culture ou les étudiants qui ont eu droit aux repas à un euro. Et depuis quelques mois, ce réflexe du chéquier ne s’est pas démenti: ristourne sur les carburants, indemnité inflation, annonce de la mise en place d’un chèque alimentaire… L’heure n’est manifestement pas au retour à l’équilibre des comptes publics, ce qui pénalise LR, qui en a fait historiquement son credo économique, sans, il est vrai, toujours l’appliquer dans les faits.

    Dans La France sous nos yeux, vous soulignez l’importance de ce thème du pouvoir d’achat…

    On constate en effet une élévation permanente du panier exigible par le consommateur moyen depuis quarante ans. Du micro-ondes à la pompe à bière, en passant par la machine à café à dosettes, le blender ou le Thermomix, le panier des biens jugés essentiels ne cesse de s’élargir. Or les salaires ne suivent pas. Parallèlement à cela, l’adhésion à des grands systèmes de valeurs s’est effilochée. Avec le catholicisme et le communisme, on disposait d’horizons d’attente (le paradis et la révolution). Jean-François Sirinelli définit la France des années 1960, où cette double matrice était extrêmement puissante, comme une société du bonheur différé. Tout cela est désormais révolu. Le bonheur, c’est ici et maintenant. C’est ce que je peux me payer et offrir à mes enfants. Et si je n’arrive plus à cocher les cases qui montrent que j’appartiens à la classe moyenne, alors cela signifie que je suis en voie de déclassement et que je ne suis plus invité au grand banquet de la société de consommation. Il y a donc quelque chose d’éminemment statutaire dans la consommation et le fait que des millions de Français de la classe moyenne soient entravés dans leur pouvoir d’acheter et soient donc relégués au rang de citoyen-consommateur de seconde zone, constitue une bombe politique, que les responsables étatiques tentent de désamorcer par la politique du carnet de chèques.

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    Le niveau de l’abstention dans ce premier tour a été beaucoup commenté. Comment l’interprétez-vous?

    L’abstention n’augmente que de 1,5 point si on la compare avec les élections législatives de 2017. Mais la tendance de fond est impressionnante. En 2017, l’abstention avait bondi de 8 points au premier tour. Et aux élections régionales en 2021, deux tiers des Français ne s’étaient pas déplacés. Je pense qu’on peut parler d’une crise de foi républicaine.

    Comment expliquez-vous ce désintérêt croissant pour la politique?

    Il y a de nombreux facteurs de longue durée. La disparition des partis traditionnels joue un rôle non négligeable. Il y avait un patriotisme partisan qui entretenait des mobilisations pour «faire gagner son camp». Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Et les nouveaux partis n’ont pas pu créer des filiations partisanes capables de remplacer les anciennes fidélités.

    Les élections législatives, qui pourtant restent le deuxième scrutin national, sont-elles de plus en plus boudées?

    Je suis frappé de la dévalorisation du rôle dévolu à l’Assemblée nationale aux yeux des électeurs. La dernière mandature a subordonné les députés au gouvernement comme jamais précédemment. Le Palais-Bourbon est devenu une chambre d’enregistrement, comme le montrent le peu de textes d’initiative parlementaire. L’interdiction de cumuler un mandat exécutif local (maire, président de conseil départemental…) avec le mandat de député a finalement affaibli ces derniers, qui sont moins en prise avec le terrain et cela d’autant plus que les députés macronistes élus en 2017 étaient pour beaucoup issus de la «société civile» et vierges de tout engagement politique préalable. Enfin, la longue crise sanitaire a conduit à une concentration des décisions prises depuis l’Élysée: Emmanuel Macron décidait quasiment seul du sort de 67 millions de Français en les faisant entrer puis sortir du confinement. Tout cela était mis en scène (on se souvient des «conseils de défense» et des allocutions solennelles) pour alimenter la stature jupitérienne qu’affectionne le Président, mais avec une victime collatérale, l’Assemblée nationale totalement court-circuitée. De ce point de vue, annoncer la création d’un Conseil national de la refondation, où s’élaboreraient les futures réformes, quelques jours avant le premier tour des législatives, participe aussi de cette dévitalisation du Parlement.

    On pourrait avoir un second quinquennat immobile, comme celui de Jacques Chirac entre 2002 et 2007

    L’élection présidentielle fait-elle exception dans ce déclin des mobilisations électorales?

    Oui, c’est la seule. Les Français y vont «pour élire le boss». Ils s’investissent dans l’élection du Président, et beaucoup se désintéressent ensuite du reste. Tout se passe comme s’ils élisaient le président du syndic de cette vaste copropriété qu’est la France. On lui délègue la gestion des affaires courantes dont on se décharge totalement, mais s’il prend des décisions importantes concernant la rénovation de la copropriété, on lui fait alors parfois sentir en descendant dans la rue qu’il outrepasse ses prérogatives.

    C’est la France du quant-à-soi, ou du repli sur ses intérêts locaux ou personnels, que vous décrivez dans «L’Archipel français»…

    Oui, le quant-à-soi dévitalise les procédures qui symbolisent traditionnellement une démocratie active et une République partagée. Pour les générations précédentes, le premier vote était aussi sacré qu’une première communion, et l’appartenance à l’Église catholique était concurrencée par la foi dans la promesse républicaine. Le vote était un rituel fort, au cœur de la nation. Cette sacralité du vote a pour beaucoup disparu et l’on «zappe» le scrutin comme on a arrêté d’aller à la messe dominicale. Aujourd’hui, les présidents des bureaux de vote sont un peu comme les curés officiant dans les églises désertées et peinant à recruter les desservants (les assesseurs étant de moins en moins nombreux).

    Est-ce si grave?

    Le fait majoritaire issu des élections est d’autant moins respecté que la participation est faible, ce qui était le cas, déjà, en 2017. Certes, Emmanuel Macron avait obtenu une majorité pléthorique, mais cela n’empêcha pas le mouvement des «gilets jaunes» un an et demi plus tard. Le vote et le résultat d’un scrutin engagent de moins en moins le pays et la population.

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    Peut-on déjà en déduire que le pays sera impossible à réformer et difficile à gouverner dans les cinq ans qui viennent?

    La France va être très difficile à gouverner. Quelles sont les marges de manœuvre dans le «pays réel», quand on a une gauche radicale gonflée à bloc et un Rassemblement national à 19 %? Emmanuel Macron et la majorité présidentielle ont sans doute leur part de responsabilité: en nommant aussi tardivement un premier ministre, en éludant la campagne des législatives, le président semblait convaincu qu’il pouvait avoir une large majorité à l’Assemblée sans devoir jouer le match. Moralité, il a laissé un boulevard à ses adversaires et notamment à Jean-Luc Mélenchon qui a pu déployer tout son talent tactique. Du coup, on pourrait avoir un second quinquennat semblable à celui de Chirac entre 2002 et 2007, empreint d’immobilisme. Il n’est pas certain qu’Emmanuel Macron puisse en finir avec le «quoi qu’il en coûte», ou qu’il réussisse à mettre en œuvre sa réforme des retraites (sa précédente tentative s’était soldée par 55 jours de grèves à la SNCF et à la RATP). Les institutions permettent de gouverner, mais pas forcément de réformer en profondeur. Emmanuel Macron a mis en place une politique du «guichet» et même s’il souhaite y mettre fin, il n’est pas sûr qu’il y parvienne.

    La France du «quoi qu’il en coûte» est-elle vraiment majoritaire en 2022?

    Oui, le RN, la Nupes et une partie des macronistes n’y ont rien trouvé à redire. Les Français semblent définitivement fâchés avec la macroéconomie et on peut les comprendre: en 2008, la note triple A pour notre dette publique devait être préservée coûte que coûte. Mais on l’a totalement oubliée une fois que nous l’avons perdue et on a continué de s’endetter sur les marchés à des taux très faibles. Ensuite, on a dessiné une nouvelle ligne rouge: il ne fallait surtout pas dépasser le 100 % de dettes sur le PIB. Or, nous sommes aujourd’hui à 120 % sans conséquences apparentes. De ces épisodes, une grande partie de l’opinion a retenu que les règles budgétaires ne reposaient sur rien de tangible, qu’il existait une gigantesque cagnotte et que le volontarisme politique consistait à piocher dedans pour injecter des liquidités dans le pays. Avec le retour de l’inflation, on continue de plus belle. Bruno Le Maire et Emmanuel Macron ont fait campagne en vantant les mérites du «quoi qu’il en coûte». Valérie Pécresse disait qu’ils avaient «cramé la caisse» mais Éric Woerth, l’incarnation de la rigueur budgétaire dans son camp, a rejoint celui qui avait «cramé» la caisse! Aujourd’hui, seuls les LR et une partie des macronistes veulent résister à cette tentation, mais ils ne le disent que mezza voce car ce positionnement ne peut pas actuellement franchir le mur du son dans l’opinion.

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    Henri Guaino: «Le peuple est roi, mais le roi est nu et il le sait»

    TRIBUNE - Le sentiment de l’inanité du vote découle de faits concrets et précis, qu’il convient d’exposer, souligne l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. Une éventuelle coalition Ensemble! - LR à l’Assemblée ne résoudrait nullement, en elle-même, les causes de fond de l’abstention, ajoute l’auteur.

    L’éditorial du Figaro: «Mélenchonisation des esprits»

    Par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction.

    «Emmanuel Macron laisse penser qu'après lui, ce sera le chaos»

    ENTRETIEN - Dans L'étrange victoire, les journalistes Louis Hausalter et Agathe Lambret racontent les coulisses de la campagne d'Emmanuel Macron. Une enquête qui dépeint l'entourage et les stratégies d'un président séducteur, et parfois machiavélique.

    Le Figaro

    Gabriel Attal, ministre chargé des comptes publics, élu dans les Hauts-de-Seine

    L'ancien porte-parole du gouvernement n'avait aucun candidat de droite ou du centre face à lui dans une terre où la sociologie électorale lui était favorable.

    Gabriel Attal a été élu député de la dixième circonscription des Hauts-de-Seine, avec 59,85% des voix, selon les résultats du ministère de l'Intérieur.

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    Le ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique chargé des Comptes publics a battu la candidate de la Nupes Cécile Soubelet (40,15% des votes). L'ancien porte-parole du gouvernement n'avait aucun candidat de droite ou du centre face à lui dans une terre où la sociologie électorale lui était favorable.

    «Il faut être prudent, mais je ne vais pas me cacher derrière mon petit doigt, c'est moins que ce qu'on espérait», a admis Gabriel Attal sur TF1, évoquant, malgré sa victoire, l'échec des députés macronistes à obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale. «Les Français ne nous ont pas donné de majorité absolue . C'est une situation inédite qui va nous imposer de dépasser nos certitudes, nos clivages

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    La Nupes accuse le gouvernement de préparer une hausse de la TVA. Le ministre des Finances dénonce une «fake news».

    Le Figaro

    Le burkini déferle sur les bases de loisirs franciliennes

    Stéphane Kovacs

    RÉCIT - Des dizaines de femmes ont été rappelées à l’ordre en une semaine. La région craint des débordements.

    «On verra s’il fera la loi cet été, quand tout le quartier va se pointer…» Il a suffi d’un incident à propos d’une jeune femme en burkini, dimanche 12 juin, à l’île de loisirs des Boucles de Seine (Yvelines), pour que les réseaux sociaux s’enflamment: le maître-nageur ayant fait sortir la baigneuse de l’eau est accusé d’«islamophobie», les commentaires injurieux se multiplient sur la page de cette base de loisirs, et un individu se réclamant d’une association antiraciste a même menacé de porter plainte.

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    Alors que le Conseil d’État s’apprête à rendre sa décision sur le nouveau règlement des piscines municipales de Grenoble, autorisant le burkini, «les provocations ont repris sur nos îles de loisirs», assure Patrick Karam, vice-président du conseil régional d’Île-de-France chargé de la jeunesse et des sports. «Sur la base de loisirs de Torcy, rien qu’hier, une dizaine de femmes en burkini ont été sorties de l’eau. La semaine écoulée, on a dû gérer une soixantaine de cas sur la base de Cergy-Pontoise. Mais Valérie Pécresse a été très claire là-dessus: on ne reculera pas devant cette offensive islamiste qui tente de gangrener notre pays.»

    Dispositif de sécurité renforcé

    Dimanche dernier donc, à Moisson, près de Mantes-la-Jolie, un maître-nageur avait demandé à une jeune femme d’enlever son burkini pour aller nager. «Ça s’est passé de manière courtoise ; elle a obtempéré rapidement, raconte Ivica Jovic, directeur des Boucles de Seine. Personne n’a protesté autour. C’est pour cela qu’on n’a pas compris quand on a vu cette déferlante d’avis négatifs sur le site…». «Maître-nageur islamophobe qui interdit la baignade à une femme portant le burkini, honteux», se sont indignés plusieurs internautes. «Baignades interdites pour les femmes “trop couvertes”! Est-ce normal?», s’interrogeait une autre.

    L’interdiction de la baignade habillée est également une mesure de salubrité publique de nature à limiter le développement de bactéries

    Le dispositif de sécurité a été renforcé ce week-end, et le restera «quelque temps», affirme le directeur. Ce samedi, il a dû lui-même rappeler à l’ordre deux baigneuses en burkini. «Elles n’étaient pas ensemble, rapporte-t-il. Quand j’ai demandé à la première, une jeune, si elle savait pourquoi je l’appelais, elle a souri, et n’a pas fait d’objection. La deuxième, une femme plus âgée, a été plus virulente: il y a plein d’autres femmes qui se baignent nues et vous les laissez!, m’a-t-elle lancé, avant de poursuivre: “Y a qu’en France qu’on fait des choses comme ça, partout ailleurs c’est autorisé”.»

    Affiché sur tous les panneaux d’accueil, le règlement est pourtant clair: il mentionne en toutes lettres l’interdiction du burkini comme de toute autre tenue «couvrant la totalité de la personne». «L’interdiction de la baignade habillée est également une mesure de salubrité publique de nature à limiter le développement de bactéries, souligne Patrick Karam. C’est aussi une question de sécurité pour les femmes qui portent le burkini puisqu’il ne permet pas aux services de secours de prodiguer rapidement les soins nécessaires». La région fait valoir que depuis l’adoption de la charte des valeurs de la République et de la laïcité, en 2017, «les usagers des services publics régionaux doivent s’abstenir de tout comportement de nature à risquer de porter atteinte aux règles d’hygiène, de sécurité ou à troubler l’ordre public».

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    En octobre 2019, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF, dissous en 2020) avait adressé une réclamation à la base de loisirs de Jablines-Annet, en Seine-et-Marne, avec copie au Défenseur des droits, réclamant «le retrait du panneau et l’article» de ce règlement. En décembre 2021, les services de l’institution chargée de défendre les droits des citoyens avaient envoyé un courrier comminatoire au président de la base de Jablines, estimant que cette interdiction était «susceptible de constituer une discrimination». La procédure est toujours en cours.

    «Après l’offensive du maire de Grenoble, Éric Piole, l’ensemble des bases de loisirs d’Île-de-France s’attend à avoir des débordements à gérer tout cet été, déplore Patrick Karam. Certains usagers prendront parti pour les femmes en burkinis, traiteront les autres d’islamophobes, et cela entraînera des bagarres». «Il est intolérable de laisser nos valeurs être piétinées par quelques factieux, martèle-t-il encore. La jurisprudence est défavorable à ceux qui veulent maintenir le vivre-ensemble. Si on n’est pas ferme, on met le doigt dans un engrenage qui va nous broyer la main. En refusant de légiférer, l’État donne un mauvais signal et se fait complice de ces islamistes qui essaient de nous tester. Nous attendons du gouvernement qu’il clarifie la loi.»

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    Le Figaro

    Résultats législatives 2022: Damien Abad, un ministre ex-LR largement réélu dans l'Ain malgré les accusations de viols

    Tristan Quinault-Maupoil

    L'ancien président du groupe LR est élu député dans la 5e circonscription de l'Ain. Il fait face depuis plusieurs semaines à des accusations de violences sexuelles.

    Il jouait gros. Le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, a été réélu dans son fief d'Oyonnax (Ain). Avec 57,86 % des voix, il devance la candidate de la Nupes, Florence Pisani.

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    « La victoire du cœur, du courage, du travail et de la proximité », s'est-il réjoui après l'annonce des résultats. Ancien chef de file des députés LR, Damien Abad a rallié le camp Macron le mois dernier. Un choix qui n'a pas été sanctionné par les électeurs, pas davantage que les trois accusations de viols et d'agressions sexuelles qui ont été portées contre lui récemment. Une controverse qui a empoisonné les débuts du gouvernement d'Élisabeth Borne. Des militantes du collectif féministe Femen ont d'ailleurs manifesté seins nus, dimanche, devant un des bureaux de vote de sa circonscription, à Oyonnax.

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    L'Humanité

    Notre sélection. Les entrées littéraires à contre-temps

    Nos recommandations culturelles

    Avant la pause estivale et en attendant de dévoiler, comme chaque année, les visages des primo-romanciers de la rentrée littéraire, nous vous proposons une sélection de neuf textes enthousiasmants, parus depuis le mois de janvier.

    Sophie JoubertAlain NicolasMuriel Steinmetz

    Le grand cirque du quotidien

    Les mains immergées dans une eau de vaisselle brunâtre, Petra, 37 ans, est débordée par sa vie de mère et belle-mère au foyer et croule sous les tâches ménagères. Enceinte du clown, son compagnon, assaillie par trois marmots en bas âge qui réclament sans cesse la becquée, elle est ravagée par l’angoisse d’être une mauvaise mère et la culpabilité de ne plus écrire. Quand l’ex de son compagnon, la parfaite Marie, laisse un message sur son téléphone pour lui proposer de l’emmener au cirque avec les enfants, Petra, qui a une peur panique des clowns (coulrophobie), accepte comme on sauterait dans le vide. L’anodine matinée au cirque va se transformer en une gigantesque tempête, au propre comme au ­figuré, qui conduira Petra aux limites d’une folie libératoire. À partir d’une situation malheureusement banale, la charge mentale d’une femme au foyer, Sophie Weverbergh déploie une comédie grinçante qui envoie ­valser tous les poncifs sur la maternité et ­dézingue les assignations qui pèsent sur les femmes. Flux de conscience, Précipitations joue sur les ­sonorités, les chansonnettes et les onomatopées lancinantes («  chrchrchr »…), amplifiant à l’extrême les sensations et les maux d’une femme dont le corps et l’esprit sont au bord de la rupture. Un roman aussi réjouissant qu’étouffant, qui allie une narration maîtrisée et une langue inventive. Que demander de plus ?

    L’urgence écologique sur un mode syncopé

    Voilà un premier roman flamboyant, radio­actif. Il marche à la cadence du vers libre. L’héroïne, Laetitia, vit en Lorraine, devenue un cimetière de déchets nucléaires. Née trois minutes avant sa sœur jumelle, Margaux, et trente-sept minutes avant l’explosion de Tchernobyl, elle squatte la Cave avec Taupe, Thelma, Fauteur, Dédé, écolos activistes pris par « la furie verte ». Génération Tchernobyl bouleversée par le documentaire de Nicolas Humbert Wild Plants. Dénommés les « malfaiteurs », ils s’acharnent à se battre contre la destruction programmée de l’écosystème. C’est aussi l’autoportrait en creux d’une jeune femme résistante, jadis assidue aux lois du marché productiviste, qui a renié ses études de commerce. Isolée dans le monde de la fiction capitaliste dans laquelle elle a grandi, elle est en deuil des espèces en train de disparaître. Les seuls animaux présents dans le livre végètent derrière les grilles d’un zoo.

    Le texte d’Hélène Laurain (née à Metz en 1988) tire le signal d’alarme écologique en de fréquents retours à la ligne. Face à un monde en ruine dûment dénoncé, sa prose, propice à la profération, contaminée par la brièveté du mode SMS, s’avance saccadée, via l’énumération ultrarapide, façon ­Post-it. Une forme quasi orale, proche en son flux des ­réseaux sociaux, de la vidéo, des consciences gavées d’informations, heurtée d’arrêts sismiques, sans fin reprisée par l’action continue, préambule au grand désastre. Un texte tout feu, tout flamme, dans l’esprit de « la furie verte », afin de conjurer les grands périls qui menacent la biosphère.

    Récit précis d’une vie par intermittence

    « Je me déplace beaucoup… Nos migrations ­dépendent de nos engagements. » Le narrateur, 40 ans et le pouce musicien, enchaîne les contrats courts. Marié, père d’une fillette qu’il voit peu, il court le cachet à en perdre haleine. Souvent fauché, il devient sourd. Intermittent du spectacle, il signale qu’ « un cachet vaut 12 heures, même quand on est parti trois jours et qu’on a répété en amont ». L’auteur possède l’art de dire les affres d’un « métier en pointillé ». Le quotidien est morne : variété avariée, gala, une bar-mitzvah… Il se déplace en bus-dortoir. Avant les grands concerts, les musiciens doivent « vider la remorque », monter les lumières, câbler l’ensemble, installer l’estrade, les pupitres… Ils mangent vite, mal. Quand ce n’est pas le bus-dortoir, c’est l’avion : « Nous ne voyons rien des villes que nous traversons. » Le romancier narre par le détail ce présent de petits calculs. « Pour boucler nos dossiers, nous faisons quelques bals de village, mais aussi les aubades, parfois les églises, les monuments aux morts. » Puis, « entre deux dates, on n’est plus rien ».

    Bruno Messina connaît parfaitement la musique et la dure réalité d’un métier mal perçu. Trompettiste formé au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (classique et jazz), il a longtemps été intermittent du spectacle. Professeur d’ethnomusicologie, il est devenu directeur artistique de plusieurs festivals. Lauréat du prix Villa Médicis hors les murs, on lui doit une biographie de Berlioz saluée par la critique. M. S.

    Le reclus, le chirurgien et l’inhumanité augmentée

    Leurs vies sont l’expression des folies de l’époque. À eux trois, Lucas, Michel et Mélanie dessinent les contours d’un monde occidental où la précarité est la règle, où l’hyperconnexion enferme au lieu de rapprocher, où le bien-être et la confiance en soi se vendent à prix d’or. Cloîtré dans sa chambre depuis plusieurs années et fasciné par un tableau de Brueghel l’Ancien, Lucas est ce que les Japonais nomment un hikikomori. Angoissé par le dehors, mais relié à un écran, nourri par sa mère qui dépose un plateau devant sa porte, il ne sort de son antre qu’en pleine nuit, pour prendre des douches. Quand il reçoit un message de Michel, un chirurgien esthétique qui rêve d’augmenter l’humanité mais cherche un nouveau souffle financier pour son centre de rajeunissement, Lucas commence par couper court. C’est là qu’intervient Mélanie, une thésarde en psychosociologie au chômage qui fréquente les squats et les milieux alternatifs. Enchevêtrant des voix écrites à la première ou à la troisième personne du singulier, jouant avec l’écriture SMS ou les échanges par messagerie, Thomas Rosier radiographie avec humour les ­mécanismes du capitalisme tentaculaire à l’ère numérique à travers les itinéraires croisés de personnages qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Peut-on entrer en dissidence et comment ? Est-on forcément rattrapé par un cynisme qui façonne les corps et les esprits ? Autant de questions au cœur de ce roman rapide et malin, portrait d’une humanité qui fonce droit dans le mur, pied au plancher. S. J.

    L’histoire de Gabrielle, qui grandit malgré tout

    Laurine Thizy est sociologue. Dans un premier roman de grande maîtrise, elle s’attache à Gabrielle, qui vit avec des femmes dans un village des Hautes-Pyrénées. Gabrielle, à la naissance, n’était « pas plus lourde qu’une brique de lait ». Son corps tenait « dans une main adulte ». « Un bébé chauve-souris éclaboussé de liquides sombres, aux doigts presque transparents d’être aussi fins. » Prématurée aussitôt transférée en réanimation, elle revient peu à peu «  d’entre les limbes, survivante à la vie commencée malgré elle ». Le roman mêle les époques. Il y a le présent de la narratrice (mais nul ne sait qui dit « je »), qui observe Gabrielle devant le cadavre de Maria, la grand-mère adorée passée de vie à trépas. Dans la pièce à côté, les mains des femmes de la famille s’activent (mains de femmes d’avant, des mains toutes de « réserve contenue », qui « se pensent dans leurs absences et leurs limites »). « En une matinée, elles ont désinfecté presque un siècle d’existence. » Au chapitre suivant – qui enjambe les époques avec aisance –, retour à 180 degrés : Gabrielle grandit sous les yeux du lecteur. Gymnaste douée, motivée, solitaire, elle cache dans un mouchoir les crachats d’une toux grasse due à l’asthme. «  Malaises intempestifs », souffle court, «  asphyxie violette ». Elle subit des entraînements intensifs qui lui « assurent un corps de p etite fille, une puberté pas entamée ». Pourtant, elle avance chaque jour un peu plus vers la fin de l’enfance. Le récit, en un style cursif, est secoué d’incessants allers et ­retours. Gabrielle grandit entre les lignes. Elle est également celle qui, chaque soir, se rend sur la tombe encore fraîche de Maria, dans ce temps d’après la mort d’un proche que la narratrice fait alterner sans fin avec le passé de l’héroïne. M. S.

    Montreuil, héritages et fantômes

    Il y a d’abord un lieu, Montreuil (Seine-Saint-Denis), une terre autrefois vierge de toute présence humaine devenue une banlieue industrielle de l’Est parisien connue notamment pour ses murs à pêches. Resserrant la focale, la caméra se stabilise et s’arrête sur une maisonnette construite au XVIIIe siècle, à laquelle est adossé un atelier d’ébénisterie. Au fil du temps et des héritages, l’habitation s’agrandira jusqu’à devenir un petit immeuble qui verra défiler divers propriétaires, locataires ou squatteurs qui le transformeront au gré des divorces, veuvages ou revers de fortune. C’est l’histoire de cet endroit et de ses habitants que raconte Nicolas Combet dans Usufruit, ­déployant images et souvenirs à partir de ce point fixe autour duquel gravitent une poignée de personnages. Il faudrait tous les citer, par ordre d’apparition : Renée d’abord, destinée par ses parents à perpétuer la lignée, épouse malheureuse de Constant, l’orphelin parti à Madagascar sans demander son reste. Paul ensuite, arrivé au début des années 1980, époux de Viviane et beau-père de Violaine, qui deviendra l’héritier de l’immeuble. Adama enfin, un ouvrier du bâtiment installé dans un appartement trouvé désert où s’est peu à peu constituée une communauté d’hommes immigrés. Progressant dans le récit de manière non linéaire, Nicolas Combet fouille les strates de temps et ­exhume des souvenirs qui appartiennent aussi à la mémoire collective. Peu importe si ces récits sont fictifs ou réels, sûrement un peu des deux. Ils tissent un dialogue entre hier et aujourd’hui, entre l’ici et les ailleurs, entre les morts et les vivants. S. J.

    Le schizophrène et la bibliothèque des bons voisins

    Aby, bien qu’aîné des garçons Warburg, ne reprendra pas les rênes de la banque paternelle. Dès l’enfance, il a résolu de céder la place à son jeune frère Max. Seule condition à cette renonciation, Max « lui achètera tous les livres qu’il voudra ». Max, dès sa prise de fonction en 1903, honore sa promesse, à l’origine de l’une des plus prestigieuses bibliothèques d’histoire de l’art, et une des plus originales. Le principe d’organisation en est une loi de « bon voisinage », chaque livre étant connecté à son voisin par des affinités intellectuelles et thématiques subjectives représentant ce qu’un chercheur pourrait tirer de leur proximité. Dès 1896, il avait visité les indiens hopis aux États-Unis et avait fait d’étranges rapprochements entre leur art, en particulier leurs masques et leurs poupées, et les œuvres de la renaissance florentine. Une photo le montre, portant un masque à demi relevé, divisant son visage en deux ou au contraire le dédoublant en deux parties, danseur hopi et collectionneur européen. Terrifié par cette « forêt de signes » où il s’aventure, il passera la guerre perdu dans les archives du présent qu’il accumule et le désignent comme responsable du chaos du monde. Marie de Quatrebarbes construit sur ce qui est plus qu’un « épisode psychotique » de trois ans un roman où la fiction est pour de bon le « délire de l’autre ». Roman subtil et pénétrant, où la confrontation au réel, refusée au schizophrène, le mure dans un imaginaire d’où seule l’invention romanesque peut le ramener.

    Millie Duyé, une enfance en « bateau-lit »

    « Il y a deux côtés chez mes parents, celui qui crie et celui qui pleure. Mon père crie et ma mère pleure. » Le père a une grande maison vide aux murs blancs. La narratrice n’aime pas. Elle s’y sent plus petite. D’ailleurs, le médecin, graphique en main, lui a dit qu’elle ne serait « pas bien grande ». Chez sa mère, c’est différent : les murs sont de toutes les couleurs, il y a des autocollants Pokémon sur les portes des enfants. Elle passe de l’un à l’autre au gré de rapports de forces qui la dépassent : « Je voyage et déménage en suivant toujours le vainqueur », dit-elle.

    Chez l’un ou chez l’autre, il lui faut une maison à sa taille. Construite avec des draps sous le lit ­ « super-posé » de chez Ikea, côté père. Délimitée avec des couettes côté mère, sur le canapé transformé en bateau-lit. La cabane contient tout ce qui est nécessaire à l’autonomie de ses habitants, depuis les lampes torches jusqu’au mini-four . « Le monde des adultes se trouve dans toutes les autres pièces de la maison mais pas ici. » Pourtant, elle grandira, oscillant entre la maison en couleurs de la mère et les murs blancs du père. Mais toujours dans sa cabane, figure centrale du récit. Figure centrale mobile et plastique, qui enclôt l’imaginaire de la narratrice, se transformant au rythme de ce qu’elle devient, de ce qu’elle apprend. Millie Duyé a choisi de dire tout cela avec une voix d’enfant, pari très risqué mais élégamment tenu grâce à la puissance inventive et à la sobriété de son écriture. A. N.

    À la recherche des os qui rêvent

    À celui qui veut voyager vraiment, d’étonnement en étonnement, un seul conseil : lire Les os rêvent, de Julien Boutonnier. Son but est tout simple : travailler à comprendre l’origine du monde. Son moyen : l’ostéonirismologie, qui, comme chacun sait, est l’étude des rêves de l’os. Pas des rêves d’os, qu’il faudrait seulement interpréter. Mais des rêves que font les os. Car, on l’apprend, les os rêvent. Pas tous les os : seuls les « os matriciels » ont la propriété de produire ces événements physiques, de « créer le réel » dans l’ « univers d’un effleurement ». On distingue – pour simplifier – trois types de rêves, Lishang, Panini, Lystre, et plusieurs catégories d’os. L’ouvrage de Julien Boutonnier, s’il a des visées encyclopédiques, et il faut bien ça compte tenu de l’absolue nouveauté de ce pan inconnu du savoir, est avant tout un roman. Il raconte comment le jeune ostéonirismologue Giacomo Palestrina se vit confier l’étude d’un rêve qui devait « s’arrimer » cent sept jours plus tard, soit le 28 février 2015, dans le sud-ouest du Kirghizistan.

    Le livre s’embarque alors dans des péripéties aussi précisément narrées que leur référence au réel est ténue. Appuyées sur une érudition envahissante et imaginaire, elles oscillent entre le style scientifique des explorateurs du XIXe siècle et les bibliographies savantes et fantastiques d’un Borges. L’ampleur du volume, qui tient la distance sans fléchir, est saisissante, et garantit un dépaysement à long terme. Un découvreur à découvrir. A. N.

    premiers romans
    L'Humanité

    mémoires Un grand homme à fables

    Nos recommandations culturelles

    Muriel Steinmetz

    « La mémoire des peuples de tradition orale est d’une fidélité et d’une précision presque prodigieuses. » Ces paroles d’Amadou Hampâté Bâ (1901-1991) figurent dans l’avant-propos du premier volume de ses Mémoires, intitulé Amkoullel, l’enfant peul. Le second volume, Oui mon commandant, a trait au début de sa vie d’adulte. Il s’agit d’un savoureux récit de formation qui constitue, également, le tableau extrêmement précis d’une communauté – avec de merveilleux portraits – qui s’inscrit dans la grande histoire, depuis la fondation de l’Empire peul du Macina, en passant par la colonisation et la Première Guerre mondiale. Surnommé le « sage de Bandiagara », où il est né au Mali, on sait qu’Amadou Hampâté Bâ est l’auteur de cette formule fameuse, qui résume à elle seule toute sa pensée : « Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. » Il a été tout à la fois ethnologue, historien du peuple peul, sage musulman (il fut disciple du grand maître soufi Tierno Bokar), membre du Conseil exécutif de l’Unesco de 1962 à 1970… Conçu pour les classes de collège, ce petit livre très utile reprend donc de larges extraits d’Amkoullel, l’enfant peul, agrémentés d’une analyse (« La fabrique du texte »), doublée d’une chronologie et d’une synthèse. Un chapitre intitulé « Résonances et rebonds » analyse la « satire de la colonisation » via d’autres textes. On trouve également un répertoire, un arbre généalogique et de très belles illustrations de la main du dessinateur Golo.

    Littérature
    Le Figaro

    Résultats législatives : Clément Beaune, ministre délégué chargé de l'Europe, élu à Paris

    C'était une première élection pour le ministre délégué chargé de l'Europe, qui devrait être maintenu à ce poste du fait de sa victoire.

    Clément Beaune a été élu dans la septième circonscription de Paris, avec 50,73% des voix. Il était face à la candidate de la Nupes Caroline Mecary (49,27% des voix). C'était une première élection pour le ministre délégué chargé de l'Europe, qui devrait être maintenu à ce poste du fait de sa victoire.

    À lire aussiPourquoi depuis sa réélection Emmanuel Macron avance à l’aveugle

    À l’issue du premier tour, Clément Beaune était en ballottage défavorable avec 35,81% des suffrages, bien distancé par son adversaire. Alors que le député sortant LREM Pacôme Rupin n'a pas souhaité se représenter, l'ancien conseiller spécial d'Emmanuel Macron s'était lancé dans la bataille dans un territoire à la sociologie bien particulière et très disputé sur le plan électoral.

    Pour le ministre, le programme commun de la gauche (SMIC à 1500 euros net, retraite à 60 ans à taux plein, blocage des prix) consistait en «une liste de cadeaux à tout le monde, non financés», qui traduiraient par une augmentation massive de la dette ou des impôts.

    Législatives 2022 : consultez les résultats du second tour dans votre circonscription

    INFOGRAPHIE - Qui est votre député ? Grâce à notre moteur de recherche, consultez les résultats détaillés du second tour des élections législatives 2022.

    Jean-Luc Mélenchon promet de naturaliser Julian Assange s'il est nommé premier ministre

    Le leader de l'alliance Nupes souhaite que le lanceur d'alerte soit naturalisé, évacué et décoré. En 2021, il demandait déjà à la France de «lui donner le droit d'asile et lui offrir la nationalité».

    Élections législatives 2022 : les résultats du second tour en Outre-mer

    La secrétaire d'État Justine Benin a été battue en Guadeloupe. Les candidats de la Nupes ont été majoritairement préférés par les électeurs.

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    Essai. Pour une révolution numérique… et sociale !

    Nos recommandations culturelles

    Dans son dernier ouvrage, Ivan Lavallée analyse la « cyber-révolution » à travers « la grille de lecture marxiste » et ouvre à des travaux prospectifs.

    Paul MazliakCyber-révolution et révolution sociale

    Lorsque il y a 3,5 milions d’années environ, un Australopithèque s’est dégagé du règne animal en fabriquant un outil, il engageait le processus d’hominisation car « ce qui distingue l’homme du singe, c’est le travail » (Engels, 1883). De nombreuses découvertes jalonnent cette hominisation progressive : la maîtrise du feu, l’agriculture, la roue, le tour du potier, la domestication des animaux de trait, etc. Viennent ensuite la maîtrise de l’énergie mécanique avec les moulins à vent, puis les machines à vapeur, les moteurs électriques. Derniers progrès : les machines à calculer, la machine de Turing, les ordinateurs, Internet. Ivan Lavallée ajoute que « ce qui distingue une époque économique d’une autre, c’est moins ce que l’on fabrique que la manière de le fabriquer ». La thèse principale du livre découle de là : au XXIe siècle, un nouveau système technique, reposant essentiellement sur l’informatique, est en cours d’installation. Cette mutation technique devrait donc entraîner une nouvelle organisation de la société.

    des progrès conceptuels

    Cependant, les transitions sociales exigent souvent plusieurs siècles. Le dépassement du régime capitaliste a été tenté par la Commune de Paris (1871) et par la révolution bolchevique de 1917. L’échec de cette dernière tentative vient de la mise en œuvre autoritaire, par les dirigeants politiques, d’une vision mécaniste et stérilisante de l’évolution des sociétés. Par exemple, en URSS, dans les années 1960-1980, il n’y avait aucun retard scientifique ou technologique sur les pays capitalistes avancés (États-Unis, Europe). Les physiciens, mathématiciens, informaticiens soviétiques étaient parmi les plus avancés au monde. Boris Babayan et ses collègues ont développé, en 1978, Elbrus I, un ordinateur superpuissant, quinze ans avant l’apparition d’un ordinateur équivalent aux États-Unis. Mais les progrès scientifiques soviétiques étaient strictement réservés au domaine militaire.

    Aujourd’hui, ce sont les progrès conceptuels de la « science pure » qui viennent révolutionner l’état des « forces productives ». La cybernétique et l’intelligence artificielle permettent la robotisation de nombreuses productions. Les ordinateurs personnels se sont mis en place dans les années 1980, mais ce sont les compagnies américaines (Microsoft, Apple, Honeywell-Bull) qui se sont emparées de ce marché. Sur le plan idéologique, tout est fait pour masquer « la grille de lecture marxiste » des rapports entre le capital et le travail. La partie prospective du livre énumère les conditions nécessaires au « dépassement du capitalisme » vers une société dont l’objectif majeur serait l’intérêt de toute la communauté des hommes, c’est-à-dire le communisme. Il faudrait la maîtrise du vivant (santé, agriculture), le succès dans la lutte contre le réchauffement climatique, la résolution du problème des déchets nucléaires, la mobilisation générale pour l’éducation et la recherche, etc. L’auteur termine par une citation d’André Breton : « L’Homme est là en train de jouer son destin. Il le joue sans le connaître. »

    numériqueMarxismeEssais
    Le Figaro

    Les villes les plus menacées par l'explosion du nombre de jours et de nuits de canicule

    Paul CarcenacMarti Blancho

    CLASSEMENT EXCLUSIF - Pour les 70 plus grandes villes de France, nous avons compilé les projections des climatologues concernant l'après 2040. Selon les communes, l'augmentation des périodes de fortes chaleurs sera plus ou moins marquée.

    La canicule est arrivée tôt cette année. Selon les climatologues, ces vagues de chaleur estivales vont être de plus en plus fréquentes. Si la France va se réchauffer partout, cela ne sera ni à la même vitesse, ni avec la même ampleur selon les villes, d'après les modélisations des climatologues. À partir de 2040, les endroits où le thermomètre va le plus se dérégler en été ne sont pas forcément ceux qui nous viennent à l'esprit spontanément. À l’inverse, certaines zones du pays devraient être encore relativement préservées au milieu du siècle. Pour mesurer ces différences à travers le territoire, nous avons comparé les projections des chercheurs des laboratoires de climatologie, compilées par la Drias - Météo France. Pour les 70 villes françaises les plus peuplées, nous présentons ici le nombre de journées et de nuits supplémentaires anormalement chaudes (plus de 5° par rapport à la température attendue). Ces données sont la médiane des résultats des différents travaux des scientifiques. Elles concernent trois mois de la période estivale (juin, juillet, août) et sont calculées pour les années qui viendront après 2040, jusqu'en 2070.

    De manière globale, entre 2041 et 2070, on remarque que c'est autour de la vallée du Rhône que les épisodes de fortes chaleurs devraient se multiplier durant les mois d'été. Annecy, Lyon, Saint-Etienne, Avignon, Valence… les villes les plus concernées par l'augmentation des journées anormalement chaudes sont toutes situées dans la partie Est du pays. Les villes plus au sud, proche de l'embouchure, comme Arles, Nîmes ou Avignon suivent de près. Mais elles sont aussi touchées que celles de la région Grand Est comme Mulhouse ou Nancy. «C'est lié aux gradients du changement climatique. Les effets seront plus marqués au sud et à l'est de la France», analyse Mary Kerdonkuff, directrice adjointe de la Climatologie et des Services Climatiques à Météo-France.

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    À l’inverse, logiquement, le nord et l'ouest du pays seront plus préservés. Les communes du Finistère ou encore du littoral de la Côte d’Opale n'auront que des changements relativement minimes. Mais ces villes seront concernées par un autre problème lié à ce même réchauffement : la montée du niveau des océans.

    Annecy se prépare à la canicule

    La mairie d'Annecy est bien consciente du danger que représente la hausse du mercure pour ses habitants. La Ville s'était déjà déclarée en « état d'urgence climatique » dans une délibération de novembre 2019. Deux ans plus tard, elle alertait sur le fait que « dans les Alpes et à Annecy, le réchauffement climatique est déjà deux à trois fois plus rapide que pour le reste du globe ».

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    Afin d'y faire face, la municipalité mise avant tout sur l'urbanisme, avec pour principal but « la réduction des phénomènes d'îlot de chaleur urbain, un des enjeux principaux dans la résilience climatique de l'aménagement urbain », comme l'indique le référentiel du « bien construire », que la Mairie a publié en mai 2022. Le guide préconise d'adapter le bâti existant et futur aux périodes de très forte chaleur, contenir la minéralisation des sols et employer des matériaux de couleur claire. « Pour limiter le réchauffement climatique entre 1,5° et 2°, notre action dans la gestion de nos politiques publiques doit être à la fois immédiate et inscrite dans le temps », assure François Astorg, le maire.

    Dans la vallée du Rhône, d'autres communes se préparent aux étés caniculaires, comme à Avignon. « Cela fait plus d'un an que l'on mobilise acteurs économiques, associatifs et citoyens pour savoir comment prendre en compte le réchauffement climatique à l'échelle de la ville », détaille Cécile Helle, maire de la commune. Parmi les projets déjà menés ou en cours : réfection des parcs, plantation d'arbres et installation de points d'eau. Pour faire la guerre aux îlots de chaleur, trois cours d'écoles primaire et maternelle sont « végétalisées et désimperméabilisées » chaque année, pour un budget d'environ 500.000 euros, « conséquent pour une ville comme la nôtre ». Alors tous les financements sont bons à prendre et l'édile se réjouit déjà du programme de «renaturation des villes» annoncé par Elisabeth Borne le 14 juin dernier et doté de 500 millions d'euros.

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    La maire d'Avignon et son équipe présenteront d'ailleurs leur grand Plan local pour le climat aux élus municipaux le 25 juin prochain. «Aujourd'hui on construit la ville de 2040, c'est à nous d'anticiper pour ne pas avoir de logements invivables à cet horizon», précise Cécile Helle.

    Méthodologie

    Nous nous sommes basés sur les simulations climatiques réalisées dans les principaux laboratoires français de modélisation du climat, et compilées par la Drias, un service de Météo-France. Les chiffres présentés pour chaque ville sont la médiane de tous les différents travaux. Il s'agit de modélisations qui prennent des hypothèses d'émission de CO2 futures décrites par une trajectoire appelée RCP4.5, un scénario qui suppose «une politique climatique visant à stabiliser les concentrations en CO2». Il s'agit d'un scénario intermédiaire, ni trop optimiste, ni trop pessimiste.

    Les données. Les journées anormalement chaudes sont celles dont la température maximale est supérieure ou égale à cinq degrés de plus que la température maximale moyenne mesurée sur la période de référence 1975-2006.

    Les nuits anormalement chaudes sont celles dont la température minimale est supérieure ou égale à cinq degrés de plus que la température minimale moyenne mesurée sur la période de référence 1975-2006.

    Le classement que nous avons réalisé est l'addition de ces deux données (en nombre de jours).

    Précision géographique.

    Les calculs des climatologues sont basés, non pas sur les frontières communales, mais sur une France découpée en 8602 points. Chaque commune correspond à un ou plusieurs points. Parfois, nous avons pris un rayon autour de la commune, pour les grandes agglomérations, et établi une moyenne.

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    Les origines de la peste noire dévoilées

    DÉCRYPTAGE - Pour éclaircir ce mystère, des scientifiques ont procédé à des analyses ADN sur des restes humains.

    Canicule : faudra-t-il se passer des climatiseurs à l'avenir (et par quoi les remplacer) ?

    DÉCRYPTAGE - Le recours a l'air conditionné alimente un cercle vicieux : très polluants, les climatiseurs contribuent à augmenter la température extérieure.

    El País (ESP)

    Cuando Instagram es el enemigo público número uno de la naturaleza por culpa de la moda del selfi copiado

    TURISMO

    Todos los destinos turísticos sueñan con tener un rincón 'instagrameable'. Pero la fama también mata. Estos dos lugares que acabo de visitar, uno en México y otro en Tailandia, casi mueren de éxito

    Las Marietas son parque marino desde los años setenta. Sus especiales características y la ausencia de depredadores las hacían perfectas como zona de alimentación y anidamiento de multitud de aves marinas, desde pájaros bobos patas azules hasta fragatas. Pero la figura de protección era bastante laxa y no había vigilancia de guardaparques por falta de presupuesto. Tampoco era necesaria. Por aquel entonces, eran muy pocos los turistas y curiosos que alquilaban botes en Puerto Vallarta o en Riviera Nayarit para ir a ver un fenómeno erosivo único en el mundo: la playa Escondida.

    La estructura volcánica piroclástica de Las Marietas tiene una capa muy débil justo debajo de otra de mayor dureza. La fuerza del oleaje fue erosionando más rápido esa capa inferior que la superior, creando arcos de piedra y oquedades. Una de ellas colapsó y creó una gran gruta circular con salida al mar en la que durante millones de años se fue acumulando la arena hasta formar una bella playa escondida. Bellísima, como puedes ver en la foto que abre este reportaje. Demasiado bella para la narcisista era de las redes sociales.

    “La gente empezó a publicar sus fotos en la playa escondida de Las Marietas. Y eso hizo que cada vez más personas quisieran hacerse la misma foto. Venían a sacarse la foto, cargados de cremas solares (muy nocivas para los ecosistemas marinos), tocándolo todo, hasta los guías tocaban a los animales para impresionar a sus clientes. No les importaba el esnórquel ni la geología del lugar ni las aves. Solo querían hacerse la foto”, me cuenta Kevin Collyshaw. “Todo eso tiene un daño para el arrecife, para el medio ambiente, que debería estar protegido por el parque”

    El 9 de mayo de 2016 la Comisión Nacional de Áreas Naturales Protegidas mexicana mandó cerrar al público las islas Marietas. Estuvieron así tres meses. Y luego se reabrieron con fuertes restricciones que perduran hasta hoy: solo pueden entrar a playa Escondida —el verdadero objeto del deseo— 116 personas al día y a nado (no se permite el acceso de embarcaciones), no se pueden usar cremas solares, solo se permite el esnórquel en zonas concretas y hay un servicio permanente de vigilancia a cargo de guardaparques que se financia con la entrada que ahora se cobra por acceder (unos 10 dólares, que se pagan en la empresa turística con la que contratas la excursión).

    “Desde entonces, el arrecife se ha recuperado enormemente, es uno de los parques marinos más exitoso en este sentido que he visto en los nueve años que llevo aquí”, reconoce Collyshaw. “Hay un crecimiento de corales, sobre todo en una zona particular de esnórquel que se llama La Caladera, pero se nota por todos los lados; se ven peces enormes y de muchas especies”.

    El caso de Maya Bay

    Tailandia también ha sufrido un episodio similar. Maya Bay, una bellísima bahía de arena blanca, aguas cristalinas y cercada por altos pináculos comidos por la vegetación, sufría tanta presión turística que hubo que cerrarla en 2019. La fama de Maya Bay, situada en la menor de las islas Phi Phi, frente a las costas de Krabi, empezó en 2000 con el estreno de la película La Playa, protagonizada por Leonardo DiCaprio. En 2004 era aún un lugar virgen y casi inexplorado. Pero conforme las redes sociales se fueron haciendo más populares, todo instagrammer que se preciara quería colgar su foto maravillosa en Maya Bay. Simulando, además, que estaba solo y en el paraíso, cuando en realidad, en un buen día de temporada alta de 2018, se juntaban aquí unas 5.000 personas y más de 200 embarcaciones. La flora se resintió, el arrecife empezó a blanquearse y la fauna, en especial los tiburones, desapareció de la bahía.

    Maya Bay estuvo cerrada tres años. En enero de 2020 se volvió a abrir al turismo, pero, como Las Marietas, también con severas restricciones. Las embarcaciones ya no pueden entrar en la bahía, los barcos turísticos atracan en un pantalán flotante que se ha construido en una bahía de la parte posterior de la isla y se accede a Maya por una pasarela de madera. Hay un precio de entrada, un número máximo de visitantes diarios, no se puede estar más de una hora en la arena y no te puedes bañar ni hacer pícnic.

    Me parece muy bien que lo que Instagram estropeó se arregle con la sensatez de las autoridades pertinentes obligando a los turistas a cumplir las restricciones que propongan los expertos. Siempre he defendido que el turismo es necesario y beneficioso. Pero desbocado, puede ser —y lo es— peor que Atila.

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    L'Humanité

    Essai La corruption, ennemie invisible et tenace

    Nos recommandations culturelles

    Aurélien Soucheyre

    La corruption est « systémique en France » et « impacte notre quotidien ». Elle a beau paraître invisible, son coût est estimé à 120 milliards d’euros par an dans notre pays, selon un rapport européen. « Nous ne le percevons pas forcément et pourtant nous subissons tous ses effets », écrivent Élise Van Beneden et Éric Alt, pour qui la corruption constitue « un abus de pouvoir qui dégrade la démocratie tout entière ». Dans Résister à la corruption, l’avocate et le magistrat, présidente et vice-président d’Anticor, exposent qu’ « un État corrompu est un État défaillant », et indiquent que leur association reçoit une vingtaine d’alertes par jour. Financement du politique par le privé, poids des lobbys, pantouflage en hausse, justice liée au pouvoir, fraude fiscale insuffisamment combattue, vente de fleurons publics au détriment de l’intérêt général et au profit des groupes privés… La liste des chantiers est longue. Mais les solutions existent pour une meilleure séparation des pouvoirs et une implication citoyenne visant à protéger notre démocratie. Les deux responsables d’Anticor y veillent et invitent chacun à participer.

    Essaiscorruptionanticor
    Valeurs Actuelles

    « Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre

    Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».

    Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.

     

     

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?

    FIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.

    Député, circonscription, suffrage universel direct... que veulent dire ces mots qui fleurissent aux législatives ?

    L'actualité autour des élections législatives, qui se tiennent les 12 et 19 juin 2022, s'avère particulièrement riche en vocable politique. Petit tour d'horizon des mots que vous entendez régulièrement en ce moment…

    Député : qu'est-ce que c'est, quel est son rôle ?

    Dans chacune des 577 circonscriptions, les électeurs seront chargés d'élire le député qui les représentera à l'Assemblée nationale.

    Législatives: quels sont les avantages et obligations d’un député?

    FOCUS - Le 19 juin 2022, les Français vont élire les 577 députés qui siégeront à l'Assemblée nationale pour les cinq prochaines années. Comment est rémunéré un député ? Quel est le montant de sa retraite ? Est-il soumis à des obligations ? Nos réponses.

    Quelles sont les fonctions du président de l'Assemblée nationale?

    Au-delà de veiller à la bonne tenue des débats dans l'Hémicycle, le quatrième personnage de l'État a d'autres attributions, parfois méconnues.

    Immunité parlementaire: que dit le droit?

    FOCUS - Quelles sont les différences entre l’inviolabilité et l’immunité parlementaire ? A quoi sert cette immunité ? Qui peut la lever ? Nos réponses.

    À quoi sert le Sénat, «chambre des territoires» ?

    FOCUS - Cette «chambre des collectivités locales» reste méconnue des Français. Quel est son rôle ? Comment sont élus les sénateurs ?

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice

    Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Le Figaro

    L’éditorial du Figaro: «Macron, le spectre d’un quinquennat mort-né»

    Alexis Brézet

    Par Alexis Brézet, directeur des rédactions.

    Rien n’y aura fait. Ni les appels tardifs au «sursaut républicain» lancés par le président de la République, ni son escapade ukrainienne cousue de fil blanc. Et ne parlons pas de ces étranges tirades d’Élisabeth Borne contre l’«extrême droite», alors que l’extrême gauche était aux portes! Cette fois, la stratégie du «vote utile» n’a pas fonctionné. Les stratèges macronistes avaient fait le pari que le rejet de Jean-Luc Mélenchon et de son projet politique délirant serait plus fort que tout ; grave erreur! Miroir inversé de l’élection présidentielle, ce second tour des législatives ressemble furieusement à un référendum anti-Macron. Rançon du «en même temps»: il s’était fait fort d’assécher les extrêmes ; ils n’ont jamais été aussi puissants: la Nupes, bien sûr, mais aussi le RN, dont la percée historique constitue l’autre surprise. Quant à la droite, quoiqu’en recul, elle parvient à limiter la casse mieux qu’elle ne pouvait l’espérer.

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    Pour le chef de l’État, la leçon est cruelle: la litanie des responsables macronistes de premier plan sanctionnés dans les urnes (plus de président de l’Assemblée, plus de président de groupe!) dit bien l’ampleur du rejet dont son camp fait l’objet. Premier président depuis trente ans à ne pas bénéficier du fameux «effet d’amplification» dont il s’était persuadé qu’il lui garantirait de triompher sans coup férir, il essuie une humiliante défaite.

    Mais comment le magicien de la politique, celui-là même dont les adversaires ne pouvaient s’empêcher d’admirer le ressort et la vista, a-t-il pu à ce point perdre la main? Tout au long de cette non-campagne, on l’a vu embarrassé, hésitant, approximatif, aveugle aux évidences - pourquoi les électeurs lui auraient-ils donné une majorité dès lors qu’il ne leur a jamais dit ce qu’il en ferait? -, ne maîtrisant plus les règles élémentaires de cette «grammaire politique» qu’il prétendait fièrement avoir réinventée. Comme si une étrange malédiction l’avait frappé au soir de sa réélection, comme si un ressort, en se brisant, avait soudain bridé son naturel, émoussé ses réflexes et son imagination. Il y a là un mystère personnel qui reste à expliquer…

    Saut dans l’inconnu

    La France, quant à elle, fait un saut dans l’inconnu politique. Séisme à l’Assemblée: des bataillons bruyants et querelleurs vont s’installer de part et d’autre de l’hémicycle et le transformer en chaudron bouillonnant de passions. C’est toute la physionomie de notre débat démocratique qui - on le verra si Élisabeth Borne se plie à l’exercice de la déclaration de politique générale - va en être profondément affectée.

    Comment gouverner l’ingouvernable? Tel est le défi - crucial et peut-être insoluble - auquel Emmanuel Macron se trouve désormais confronté. Un accord de coalition avec la droite, qui soudain retrouve un rôle inattendu? Encore faudrait-il que les macronistes l’assument, et que la droite l’accepte! Sans attendre, ses principaux responsables l’ont à juste titre fait savoir: pas question de jouer, pour un plat de lentilles, les supplétifs du président. Dégager au cas par cas des majorités à géométrie variable? Emmanuel Macron peut-il encore convaincre? Alors que sa succession est déjà dans les esprits, le risque n’a jamais été si grand pour lui de rester dans l’histoire comme le spectateur impuissant d’un quinquennat mort avant d’avoir commencé.

    Henri Guaino: «Le peuple est roi, mais le roi est nu et il le sait»

    TRIBUNE - Le sentiment de l’inanité du vote découle de faits concrets et précis, qu’il convient d’exposer, souligne l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. Une éventuelle coalition Ensemble! - LR à l’Assemblée ne résoudrait nullement, en elle-même, les causes de fond de l’abstention, ajoute l’auteur.

    L’éditorial du Figaro: «Mélenchonisation des esprits»

    Par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction.

    «Finances publiques: en enjambant la représentation nationale, le gouvernement méprise la démocratie»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Le gouvernement n'a pas déposé au Parlement le projet de loi de règlement du budget dans les délais prévus par la loi, au mépris des contribuables, argumente le directeur et porte-parole de Contribuables Associés, Bartolomé Lenoir.

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics

    Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.

    Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.

    Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Près de Kherson, les Russes ont commis vols, viols et tortures: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - Les habitants des villages tout juste libérés par l’armée ukrainienne dans le sud du pays racontent ce qu’ils ont enduré et comment ils ont tenté de résister aux soldats russes.

    À Kamianske, dernier check-point ukrainien avant l’enfer russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - Depuis huit jours, l’armée russe pilonne de plus en plus cette position ukrainienne. Les villages disséminés dans la campagne sont également bombardés.

    Dans les souterrains d'Azovstal, bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol: le récit de l'envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Trois semaines après leur «victoire», les Russes ont fait visiter les entrailles de cette usine hantée par la mort.

    Des cagnottes pour approvisionner l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - La société civile du pays se mobilise pour lever des fonds et équiper les soldats envoyés sur le front, qui manquent de tout: casques, gilets pare-balles, munitions…

    Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

    Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

    REPORTAGE - À côté de «Viking», «Drozak» ou d’«Horus», de beaucoup plus frêles volontaires manient des drones. «Karma», l’infirmière, accompagne, elle, en première ligne ses camarades de combat.

    Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.

    Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.

    À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - À 300 mètres des positions russes, les soldats de la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie défendent ce verrou qui protège la ville de Zaporijjia.

    Face au pilonnage russe, Kiev mise sur une stratégie de fermeté: l’analyse de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Volodymyr Zelensky entend aborder d’éventuelles négociations en position de force.

    Avec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.

    La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

    En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.

    En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.

    Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne

    REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.

    Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.

    À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

    REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

    Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

    Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

    REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.

    La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

    La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

    REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

    L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

    Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

    REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

    Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

    REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

    Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

    À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

    Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

    Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

    Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

    REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

    Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

    REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

    Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

    En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

    Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

    À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

    REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

    Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

    Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

    À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

    L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

    Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

    Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

    Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

    La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

    Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

    La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

    Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

    La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

    REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

    Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

    En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

    Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

    Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

    À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

    À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

    REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

    À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

    À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

    Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

    Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

    REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

    Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

    GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

    À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

    Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

    Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

    À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

    «Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

    REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

    Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

    Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

    Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

    REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

    Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

    Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

    REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

    À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

    REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

    Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

    REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

    À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

    Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

    GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

    Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

    Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

    GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

    Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

    À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

    La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

    REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

    Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

    REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

    Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

    Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

    REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

    Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

    REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

    L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

    REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

    Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

    REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

    Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

    RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

    À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

    REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

    Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

    REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

    Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

    REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

    Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

    REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

    À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

    REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

    En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

    REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

    Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

    REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

    À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

    REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

    À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

    REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

    Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

    REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

    Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

    REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

    À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

    REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

    Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

    REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

    Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

    REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

    En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

    REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

    Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

    REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

    À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

    REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

    Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

    PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

    Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

    REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

    Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

    REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

    Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

    REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

    Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

    REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

    En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

    REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

    Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

    REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

    Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

    REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

    À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

    REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

    Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

    REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

    Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

    REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

    À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

    REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

    Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

    REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

    Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

    REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

    À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

    REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

    Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

    REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

    Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

    REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

    À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

    REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

    «On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

    REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

    Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

    RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

    Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

    REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

    Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

    REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

    À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

    REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

    Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

    REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

    Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

    REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

    Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

    REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

    Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

    REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

    Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

    REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

    Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

    REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

    À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

    REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible

    Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    À Kherson, les Ukrainiens vivent le cauchemar éveillé de l’occupation russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

    Margaux Benn

    REPORTAGE - Dans la ville, la première à être tombée aux mains de l’armée russe depuis le début de la guerre, le rouble est devenu la monnaie courante.

    Envoyée spéciale à Marianske

    Dans la ville de Kherson, le temps s’est suspendu le 1er mars dernier lorsque les forces russes en ont pris le contrôle. Plus rien ne fonctionne, en tout cas pas comme avant. Le gouverneur a quitté la région. L’ancien maire de la ville se cache dans un lieu tenu secret. Comme dans les autres villes ukrainiennes sous sa coupe, Moscou les a remplacés par des fonctionnaires prorusses. Les chefs de l’administration civilo-militaire ukrainienne siègent aujourd’hui à Mykolaïv, d’où ils récoltent grâce à des recherches d’informations en source ouverte des données sur les disparitions ou encore les flux de réfugiés qui rejoignent les zones libres: plus de 60 % des 300.000 habitants de la ville auraient fui. Sur Facebook ou encore Telegram, en effet, les messages inquiets abondent: une sœur a perdu la trace de son frère, sorti se promener dans la rue. Une mère cherche son fils qui a été arrêté. Des proches désespérés demandent après un couple de retraités… «On tente de contrôler, ou du moins de surveiller, ce que l’on peut encore contrôler ou surveiller,» indique une responsable.

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    Dans la ville, la première à être tombée aux mains de l’armée russe depuis le début de la guerre, le rouble est devenu la monnaie courante. Samedi dernier, les habitants de la ville se sont vu remettre des passeports russes. Et le vice-président de l’administration régionale imposée par Moscou, le militant ukrainien prorusse Kirill Stremousov, a annoncé à l’agence de presse russe Tass jeudi dernier que les enfants nés à Kherson après le 24 février, date du début de l’invasion russe en Ukraine, auront automatiquement la nationalité russe. Comme dans d’autres régions occupées, les orphelins de Kherson deviendront également des citoyens de la Fédération de Russie. Le 25 mai, le président russe, Vladimir Poutine, avait en effet signé un décret qui permet d’accorder rapidement la nationalité de son pays aux habitants des localités ukrainiennes occupées. Dès le 11 juin, des passeports russes ont été distribués aux résidents de Kherson. Lors d’une conférence de presse jeudi dernier, la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maliar, a par ailleurs affirmé que Moscou envoie un nombre croissant de familles russes dans les zones occupées, y compris la ville de Kherson. L’idée de les installer «dans les maisons et appartements vacants d’Ukrainiens ayant fui» les combats ou l’occupation vise à ancrer la présence russe dans la durée, a ajouté la vice-ministre.

    Appels à la délation

    Les nouveaux chefs de Kherson profitent des vacances d’été pour ordonner aux établissements scolaires deréformer leurs programmes : «Des collaborateurs ukrainiens qui se sont ralliés à Moscou rassemblent des professeurs et directeurs d’école afin de leur faire plancher sur le nouveau curriculum», indique Valentina, une habitante de la ville jointe au téléphone par Le Figaro et qui n’a pas souhaité que son vrai nom soit utilisé. Pour le moment, précise-t-elle, seules deux écoles de la région ont accepté de réviser le contenu des cours qui seront dispensés à la rentrée. La plupart des établissements ont choisi de fermer leurs portes dès le mois d’avril pour ne pas avoir à se plier aux nouvelles règles. «Mais résister est dangereux», prévient la quadragénaire. «Le proviseur d’une école, qui avait refusé de changer le programme scolaire, a disparu. Le directeur de l’université de Kherson, Maksym Vinnyk, a été kidnappé il y a environ une semaine et demie», ajoute-t-elle. L’information, que Le Figaro n’a pas pu confirmer, a été relayée par plusieurs médias locaux.

    Les Russes font du porte-à-porte à la recherche d’activistes, de membres de la Défense territorialeou toute autre personne qui aurait œuvré contre l’occupation russe depuis 2014

    «Les Russes font du porte-à-porte à la recherche d’activistes, de membres de la Défense territoriale (une organisation chapeautée par le ministère de la Défense composée de civils ayant pris les armes après le 24 février, NDLR) ou toute autre personne qui aurait œuvré contre l’occupation russe depuis 2014», affirme Valentina. Dans les villages libérés, les habitants évoquent souvent les appels à la délation de la part des soldats russes sous l’occupation. La présidente du conseil municipal de Kutcheberskva, par exemple, a affirmé au Figaro qu’au premier jour de leur prise du village, des officiers russes l’ont amenée de force dans les locaux de la municipalité afin de la questionner sur les habitants. «Ils voulaient que je leur donne les noms et les adresses de gens qui étaient partisans des forces ukrainiennes. Je n’ai dû mentir que par omission: dans le village, il ne restait que des retraités… Heureusement, les Russes ne savaient pas que je suis également responsable d’une collectivité de bourgades où il y avait bel et bien des résistants», confiait ainsi, il y a quelques jours, Ludmilla Kostruk au Figaro. À Kherson, dit Valentina, «cette pratique existe sûrement bien que je n’en aie jamais été le témoin direct. Ce que j’ai pu constater, en tout cas, c’est que les Russes n’en ont pas forcément besoin: ils ont déjà des listes. Ils savent qui ils cherchent

    Au total, confirme au Figaro une source locale bien informée, quelque 600 hommes et femmes ont disparu de la ville depuis le début de l’occupation russe. Un chiffre qui ne prend pas en compte les villages alentour, également sous le joug de l’armée russe. Selon cette source ainsi que plusieurs médias locaux, le maire de la localité de Hola Prystan, Olexandr Babich, aurait ainsi été kidnappé il y a environ deux mois. Dans un rapport publié le 6 juin, l’Initiative des médias pour les droits humains, une ONG ukrainienne, affirme que le service de renseignement russe FSB procède à une véritable chasse à l’homme à Kherson. Le rapport fait état d’une dizaine de lieux de détention où les prisonniers seraient torturés. «Lorsque Kherson sera libérée, on découvrira sûrement que l’étendue des horreurs qui y ont été commises est similaire à ce qu’il s’est passé à Irpin et Boutcha », avance ce responsable, en référence aux villes de la périphérie de Kiev dans laquelle des soldats russes et prorusses ont commis de très nombreux crimes de guerre.

    «Au début, les Russes entraient par effraction dans les magasins pour les piller et les vandaliser», témoigne Valentina. «Il n’y a plus vraiment de forces de l’ordre. Si on a un problème, on ne peut pas appeler les autorités car les autorités, ce sont les Russes, et ils ne respectent pas la loi», ajoute la quadragénaire, qui affirme que des combattants séparatistes originaires de la République autoproclamée de Donetsk font office de policiers dans la ville. Aujourd’hui, certains commerçants ont reçu l’ordre de rouvrir leurs magasins même s’ils fonctionnent à perte, et de n’accepter que les roubles. «Pour cette raison, et parce que la plupart n’acceptent plus les cartes bancaires, la majorité des habitants de la ville vont faire leurs courses dans des marchés ouverts, où le hryvna (la monnaie locale, NDLR) est encore accepté», décrit Valentina.

    Contre-offensive

    Des distributions d’aide alimentaire sont aussi organisées par les nouveaux dirigeants de la ville, «mais leur but est surtout d’éviter que la population se soulève à cause de la faim», suppose Valentina. Les cartes SIM ukrainiennes ne fonctionnent souvent plus. Des cartes russes ont été importées, que l’on peut acheter auprès de vendeurs ambulants qui n’ont le droit d’en distribuer qu’un maximum de cinq par client… Et à qui l’on doit présenter ses documents d’identité, dont les informations sont de fait enregistrées par l’administration mise en place par Moscou.

    Même si le couvre-feu n’est imposé que de 22 heures à 6 heures, précise-t-elle, à partir du milieu de l’après-midi les rues sont désertes. Avec l’été, pourtant, il fait jour encore longtemps après… Mais «on ne sort plus si ce n’est pas nécessaire», témoigne Valentina. «Personne ne sourit, l’ambiance est lourde. Et puis, les Russes patrouillent les rues à pied avec leurs armes automatiques, ou bien à bord de leurs blindés surmontés d’armes encore plus grosses. Alors, les habitants préfèrent rester chez eux et se faire aussi discrets que possible. Il suffit d’un geste ou d’une parole déplacée pour être arrêté, questionné, torturé

    Hier soir, les Russes auraient pu me tuer. Quand le missile s’est abattu, j’étais dans ma cuisine, à quelques mètres de là. Pourquoi ? Qu’est-ce que je leur ai fait ?

    Aujourd’hui, presque toute la région de Kherson est contrôlée par Moscou, qui a par ailleurs annoncé vouloir l’annexer à la Fédération de Russie. Mais, alors que les forces ukrainiennes tentent de repousser l’ennemi dans le Donbass, elles livrent aussi une âpre bataille pour éviter que la région passe complètement sous le joug de Moscou. Ces dernières semaines, Kiev a repris une vingtaine de villages de la région. Et, selon plusieurs sources militaires dans le sud du pays, l’armée ukrainienne serait parvenue à une trentaine de kilomètres de la ville de Kherson. Ces mêmes sources prétendent également que la Russie s’est récemment sentie obligée de mobiliser davantage de soldats dans la région, acheminés depuis d’autres fronts, afin de faire face à cette contre-offensive. L’armée russe fait par ailleurs plus usage qu’auparavant d’artillerie à longue portée, qui ravage des routes et des villages pris entre deux feux et dont la Russie veut s’emparer.

    Devant sa petite maison, dans le village de Marianske, Ludmila tient à montrer le cratère dans sa cour. «Regardez: hier soir, les Russes auraient pu me tuer. Quand le missile s’est abattu, j’étais dans ma cuisine, à quelques mètres de là. Pourquoi? Qu’est-ce que je leur ai fait?», s’emporte cette frêle septuagénaire. Le dos courbé, elle balbutie des prières et fait un signe de croix pour bénir, dit-elle, tous les habitants du village. Une dizaine d’entre eux sont venus l’entourer. «Quatre à cinq fois par semaine, les Russes bombardent notre village», explique sa fille, Natalia. «Avec l’habitude, on a appris à compter les secondes entre les frappes pour savoir quand s’abriter», ajoute Natalia. L’exubérante quadragénaire, coiffée d’une casquette orange et qui ponctue ses phrases par un rire tonitruant, assure: «Il ne reste pas grand monde dans le village, alors on s’entraide tous. On partage les mêmes abris en sous-sol. Et on espère que ça va passer!»

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    Les habitants de Marianske et des villages alentour s’appellent régulièrement car, explique Vadym, «lorsque ça ne frappe pas chez nous, ça frappe ailleurs. C’est important de se sentir solidaires». En cet après-midi pluvieux, alors que Ludmila, Natalia et le petit groupe forment un cercle autour de lui, le petit homme rond appelle un voisin dans un hameau tout proche. «La situation est très mauvaise. Il y a des “200”», indique une voix à l’autre bout du fil, utilisant le même terme que les militaires pour désigner les morts. «Une femme vient d’être tuée par une frappe, et des voitures ont été détruites. Faites attention à vous!» Vadym, qui un peu plus tôt plaisantait avec ses amis et partageait avec eux du thé et des biscuits, allume une cigarette et cesse de parler. «Au moins, on est encore libres», soupire Natalia. «Et en vie, pour l’instant

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    Le Figaro

    Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct

    Alexis FeertchakService Infographie

    INFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.

    La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté les alentours de Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par les séparatistes prorusses depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser par un lent mouvement de tenaille qui se resserre sur les forces ukrainiennes. Celles-ci ont malgré tout lancé samedi 4 mai une contre-attaque à Severodonetsk, mais les Ukrainiens marquent de nouveau le pas dans cette ville clé.

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    Plus au nord, les Ukrainiens maintiennent une pression constante dans la région de Kharkiv au-dessus du dispositif russe dans le Donbass, mais là encore sans pouvoir manœuvrer en profondeur contre les forces adverses. Idem dans le sud de l'Ukraine, où la contre-attaque ukrainienne dans la région de Kherson n'est pas parvenue, à ce jour, à mettre réellement en danger les positions russes.

    Malgré la réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans leur plus grande opération militaire russe depuis 1945. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et de Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). En Ukraine, les Russes contrôlent à ce jour 120.000 km2, soit 20% du territoire ukrainien ou à peine moins que la superficie de la Grèce (130.000 km2).

    Passons en revue les fronts.

    À l'Est, la bataille décisive du Donbass

    Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et plus de 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées plus de la moitié de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille qui se resserre lentement sur les forces ukrainiennes.

    La pince «nord» de le tenaille russe s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets. Le centre de gravité de cette manœuvre est la ville d'Izyoum, prise par les Russes dès les premiers jours d'avril. L'objectif final de Moscou dans le Donbass est la conquête des deux villes adjacentes de Sloviansk et de Kramatorsk, cette dernière étant la capitale ukrainienne de l'oblast [région administrative, NDLR] de Donetsk depuis qu'en 2014, la ville de Donetsk est passée du côté des séparatistes prorusses. Par le Nord, les Russes ne sont plus qu'à une trentaine de kilomètres de Sloviansk et à une vingtaine par l'Est, avec Lyman comme autre ville clé du dispositif russe. Lundi 6 juin, les Russes ont annoncé la prise de la ville de Svyatohirsk, ce qui pourrait accélérer le mouvement d'encerclement de Sloviansk.

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    Les deux autres villes clé dans le Donbass sont Severodonetsk et Lisichansk, elles aussi collées l'une à l'autre, mais séparées par la rivière Donets. Elles se situent tout au bout de la tenaille russe et les forces ukrainiennes présentes risquent d'y être encerclées si la manœuvre russe se poursuit. En fin de semaine dernière, alors que les Russes contrôlaient déjà 80% de Severodonetsk, les Ukrainiens ont malgré tout choisi d'y déployer des renforts (notamment des volontaires internationaux) et ont contre-attaqué vivement samedi 4 juin. Mais cette manœuvre marque le pas et, ce mardi, les Russes ont annoncé avoir «totalement libéré» les zones résidentielles de la ville, sachant que celle-ci comprend une vaste zone industrielle.

    Pendant ce temps, la pince «sud» de la tenaille russe se resserre aussi, notamment autour de la percée de Popasna. Les forces ukrainiennes présentes dans la ville de Zolote sont désormais menacées d'être enfermées dans un chaudron tandis que les Russes jouxtent la principale route de ravitaillement vers Lisichansk et Severodonetsk. Par l'ouest, les Russes ne sont plus qu'à 20 km de la ville de Bakhmout, étape clé dans la perspective d'un encerclement de Kramatorsk.

    Au Nord-Est, contre-offensive ukrainienne à Kharkiv...

    Depuis le début de la bataille du Donbass en avril, les Russes avancent, quoique lentement. Mais ils ne parviennent pas, à ce jour, à faire s'effondrer les troupes ukrainiennes. Dans cette bataille d'artillerie, la guerre d'attrition (user les forces et les matériels de l'adversaire plus vite que les siennes propres, NDLR) joue à plein, sans que, pour l'instant, l'un des deux belligérants cède complètement.

    Si les Russes sont à l'initiative dans le Donbass, les Ukrainiens ont lancé depuis plusieurs semaines des contre-attaques, notamment au-dessus du Donbass dans la région de Kharkiv. Durant l'acte I de la guerre du 24 février au 29 mars, les Russes avaient largement investi cette région avec l'objectif d'encercler sa capitale, plus grande ville ukrainienne - 1,5 million d'habitants - après Kiev et par ailleurs cité traditionnellement russophone.

    Dans cette région, les Ukrainiens ont largement repris du terrain aux forces russes depuis le 29 mars, désormais acculées à la frontière russe, en tout cas sur la rive droite de la rivière Donets. En revanche, la contre-attaque ukrainienne, pour l'instant, n'est pas parvenue à s'installer durablement sur la rive gauche, même si une tête de pont a été établie. Ce n'est que si les Ukrainiens y parvenaient qu'ils pourraient réellement mettre en danger les lignes de soutien et d'approvisionnement russes vers le Donbass. La situation sur le front de Kharkiv est pour l'instant globalement stable, même si chaque jour, des avancées mineures sont observables d'un côté ou de l'autre.

    ... et dans le Sud, à Kherson

    Il en va globalement de même d'une autre contre-offensive lancée par les Ukrainiens la dernière semaine de mai, cette fois-ci dans le sud de l'Ukraine, au point le plus éloigné des lignes russes, au nord de la région de Kherson, quasiment intégralement contrôlée par les Russes depuis le début du mois de mars. La ligne de front, là encore, est délimitée par une rivière, l'Inhoulets, et les Ukrainiens ont réussi à établir une tête de pont sans parvenir, pour l'instant, à poursuivre leur manœuvre en profondeur à l'intérieur des lignes russes.

    Si une telle contre-offensive se développait au profit des Ukrainiens - ce qui n'est pas le cas à ce stade -, elle pourrait avoir des conséquences stratégiques car Kherson est la seule capitale régionale conquise par les Russes depuis le 24 février. Politiquement, tout semble indiquer que les forces occupantes souhaitent contrôler définitivement cette région, qui est déjà passée dans la zone rouble et où des rumeurs de référendum de rattachement à la Russie courent depuis plusieurs semaines. Par ailleurs, Kherson est pour l'instant la seule tête de pont qui permette aux Russes de passer à l'ouest du grand fleuve Dniepr. Et c'est aussi l'oblast qui jouxte la péninsule de Crimée, stratégique pour les Russes. Dans les premiers jours de juin, des renforts russes ont donc logiquement franchi le Dniepr, certainement envoyés pour endiguer la contre-attaque ukrainienne.

    Le contrôle russe du sud de l'Ukraine

    Les deux contre-offensives ukrainiennes se déroulent donc aux deux extrémités des territoires que contrôle la Russie en Ukraine et qui constituent une bande comprenant, d'ouest en est, la quasi-totalité de l'oblast de Kherson, relié à la Crimée, une majorité de celui de Zaporijjia, qui constitue un corridor vers le Donbass, lui-même formé par les deux oblasts de Donetsk et Lougansk et bordé au nord par la région de Kharkiv dont Moscou contrôle la partie située en dessous de la rivière Donets.

    L'ensemble de cette zone, qui couvre environ 120.000 km² soit 20% de l'Ukraine, est formé d'un seul tenant depuis que le front du Sud (parti de Crimée) et le front de l'Est (parti du Donbass) se sont rejoints dès le début du mois de mars. Dans cette optique, l'objectif russe n'a été réellement accompli qu'avec la prise définitive de la ville portuaire de Marioupol, qui borde la mer d'Azov. Elle a été encerclée dès le 1er mars et prise le 21 avril, à l'exception du vaste complexe sidérurgique d'Azovstal qui a tenu jusqu'au 20 mai. Plus qu'un enjeu militaire, cette bataille a eu une résonance politique considérable, avec d'un côté la longue résistance ukrainienne, notamment des volontaires du bataillon Azov qui se sont battus contre les milices tchétchènes alliées de Vladimir Poutine, et de l'autre le discours du Kremlin sur la «dénazification» de l'Ukraine, particulièrement focalisé contre ce bataillon ukrainien ultranationaliste aux origines des plus troubles.

    La Russie a donc emporté la bataille de Marioupol, mais ne dispose pas de suffisamment de forces, concentrées dans le Donbass, pour pousser plus loin son offensive dans le sud du pays, que ce soit pour marcher vers l'ouest ou pour remonter vers le nord le long du Dniepr. Si les Russes contrôlent depuis le 3 mars la plus grande centrale nucléaire d'Europe située au bord du fleuve au sud de la grande ville de Zaporijjia, ils n'ont pas conquis cette grande capitale régionale.

    De même, à l'ouest, le contrôle des bords de la mer Noire, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont pourtant très rapidement progressé avec la prise dès le 2 mars de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, qui alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe s'est même approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, sans parvenir à l'encercler. Cette ville serait une étape clé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, probablement coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer.

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    Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson. En somme, tout dépendra de la bataille du Donbass. Une victoire russe à l'Est pourrait permettre à Moscou un redéploiement de ses forces vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que cette bataille décisive s'annonce longue : on parle en semaines, voire en mois.

    Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

    Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler.

    La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était une diversion visant à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion sur le front Nord, en particulier depuis la Biélorussie, voisine et alliée de Moscou.

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    Avant les semaines d'enlisement, le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale visant probablement à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - directement à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev, mais cette tête de pont a été quasiment anéantie par une contre-attaque ukrainienne.

    Échec de la stratégie russe ?

    La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass.

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    Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute. Le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se concentrent désormais dans le quart sud-est de l'Ukraine pour retrouver cette capacité de manœuvre.

    Un recours croissant à l'artillerie

    Au début de l'invasion, les experts militaires se sont étonnés du faible recours des Russes à l'artillerie, une tradition pourtant de cette armée depuis la période soviétique. Face à la résistance ukrainienne, Moscou est pourtant revenu sur ce choix et, plus classiquement, la bataille du Donbass est d'abord un duel d'artillerie à grande échelle entre Russes et Ukrainiens. Canons automoteurs 2S19 de 152 mm, obusiers 2S7 de 203 mm, lance-roquettes multiples Grad, Ouragan et Smerch... Les Russes ont pour eux une puissance de feu bien supérieure.

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    Mais les Ukrainiens disposent désormais d'armes lourdes fournies par les pays occidentaux, notamment des obusiers américains M577 ou des canons automoteurs français Caesar de 155 mm. Ces armes sont certes peu nombreuses, mais sont plus précises et offrent une plus grande agilité. À cet égard, la fourniture de lance-roquettes américains MLRS et Himars à longue portée (environ 80 km) pourrait atténuer l'avantage général qui profite encore aux Russes.

    À ce stade, les Américains ne souhaitent pas en revanche fournir à l'Ukraine de missiles Atacms - compatibles avec les lance-roquettes Himars - capables de frapper l'intérieur du territoire russe. À l’inverse, les frappes réalisées depuis la Russie sur l'ensemble du territoire ukrainien, elles, ont lieu depuis le premier jour de l'invasion. Ces missiles de précision tirés depuis la terre - missiles Iskander-M - voire depuis la mer - missile Kalibr - permettent à Moscou de frapper le dispositif ennemi dans la profondeur en visant les dépôts de munitions, les centres de commandement, les bases aériennes ou les systèmes de défense aérienne.

    Une forte résistance ukrainienne

    Sauf que ces frappes, qui ont fait penser au départ à la guerre américaine en Irak de 2003, n'ont pas permis aux Russes de s'assurer la maîtrise totale du ciel et de désorganiser complètement la chaîne de commandement. Et le stock de missiles de précision n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur arsenal en la matière. De fait, des missiles de plus en plus anciens sont utilisés, de même que des missiles destinés à la lutte anti-navires, ce qui peut traduire une certaine tension dans l'approvisionnement en munitions complexes.

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    Inversement, les missiles portatifs à courte portée fournis par les Occidentaux aux Ukrainiens - comme les Javelin anti-chars ou les Stinger anti-aériens - demeurent une menace crédible contre les avions, hélicoptères et blindés russes. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent. Par exemple, selon le site Oryx, au moins 428 chars d'assaut russes auraient été détruits depuis le 24 février.

    Les Ukrainiens disposent aussi de drones, notamment des appareils turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh, qui ciblent des convois russes, voire des navires, par exemple près de l'Île aux Serpents contrôlée par Moscou.

    Une victoire russe toujours possible ?

    Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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    Quid de la suite ? «La guerre d'usure montre des épuisements sensibles [des deux côtés]. Cependant, tant que les deux belligérants voudront en découdre, elle ne cessera pas. Nous sommes encore au printemps et il faut s'attendre à ce que les opérations durent tout l'été», observe sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf qui constate que les pertes annoncées par Zelensky - 50 morts et 400 blessés par jour, soit un bataillon détruit quotidiennement - sont «intenables», mais que, du côté russe, «les unités et les matériels paraissent éprouvés» tandis que «la lenteur de la progression ne convainc pas vraiment». Environ 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité fort peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter pour l'instant sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

    Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? Si Moscou l'emporte dans le Donbass, dans quel état les forces russes en sortiront-elles ? Vladimir Poutine lancera-t-il une nouvelle offensive vers l'ouest du pays ? Ou cherchera-t-il à obtenir une paix négociée ? S'achemine-t-on vers un enlisement du conflit ? Les Ukrainiens pourront-ils, a contrario, reprendre l'initiative ? Il est trop tôt pour trancher entre ces scénarios, mais le spectre d'une guerre longue de plusieurs mois au moins se dessine de plus en plus.

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    Moscou voit toujours d'un mauvais œil les aspirations de Kiev d'une adhésion à l'Otan. Pour autant, «L'UE n'est pas une alliance militaire», a déclaré Vladimir Poutine, affirmant ne pas s'opposer à la décision ukrainienne de rejoindre les 27.

    Le Figaro

    Jean-Pierre Robin: «De quels revenus un Français doit-il disposer pour faire face à l’inflation?»

    Jean-Pierre Robin

    CHRONIQUE - La capacité d’épargne est un facteur clé pour affronter les hausses de prix.

    Les élections sont derrière nous, mais la ritournelle ne cessera pas pour autant: «Le pouvoir d’achat est la première préoccupation des Français.» On n’entend que ça depuis neuf mois, depuis que l’augmentation annuelle des prix à la consommation a franchi la barre des 2 %, en septembre 2021, passant alors à 2,2 % (sur douze mois). Il y a une éternité: ce même taux d’inflation vient d’atteindre 5,2 % en mai! À l’automne dernier et en précampagne présidentielle, ce fut la panique à bord: dès la mi-octobre Jean Castex, premier ministre, annonce «une indemnité inflation» exceptionnelle de 100 euros pour 38 millions de Français, ceux dont les revenus nets (après impôt et aides sociales incluses) ne dépassent pas 2000 euros par mois, soit 75 % des 51 millions d’adultes.

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    Nos compatriotes se rongent les sangs, et il leur manquerait chacun 490 euros par mois «pour être à l’aise financièrement», selon le dernier baromètre mensuel CSA Research pour Cofidis (la société de crédit). C’est considérable: une telle somme représente un gros quart (26 %) du revenu médian des Français (1837 euros, une moitié ayant plus et l’autre moins). Cette complainte des fins de mois difficiles est en réalité endémique et elle ne saurait s’expliquer par la seule inflation de 5,2 %, qui évidemment n’arrange pas les choses.

    Il se pourrait en effet que la vérité fût plus triste: la France est un pays de bas salaires qui maltraite sa classe moyenne (les infirmières, les enseignants, etc.). Des pans entiers de la population sont déstabilisés au moindre choc, et celui-ci est de taille. «Le pouvoir d’achat demeure la première préoccupation des Français», titrait pour la énième fois, peu après la réélection d’Emmanuel Macron à l’Élysée, notre confrère le JDD, se fondant sur un sondage de l’institut CSA. «Parmi les onze sujets suivants, quels sont ceux qui vous préoccupent le plus personnellement?» (plusieurs choix possibles): le pouvoir d’achat arrive en tête des réponses, 46 % des sondés le mentionnent, devant la guerre en Ukraine (30 % ), la santé (28 %), l’environnement (24,5 %), etc.

    Le plus étonnant est que si peu de gens se soucient de la guerre russo-ukrainienne et que 46 % «seulement» se préoccupent de la baisse du pouvoir d’achat, qui est réelle. On sait, par les comptes de l’lnsee, que celui-ci a reculé de 1,9 % en moyenne au premier trimestre 2022. Reste à préciser comment les différentes classes sociales sont concernées. À quel niveau de ressources, de revenus, mais également d’épargne, peut-on faire face? C’est le moment ou jamais de souligner que l’inflation frappe toujours en priorité les plus modestes. A contrario, plus on dispose de revenus élevés et plus les défenses immunitaires sont développées. Ces disparités résultent de trois mécanismes complémentaires.

    Tout d’abord, l’inflation proprement dite. Le chiffre national de 5,2 %, incontestable dans son calcul, recouvre des situations contrastées. L’OFCE, l’Observatoire français des conjonctures économiques, a calculé que la hausse annuelle des prix à la consommation ne dépasse pas 3 % sur un an pour les 10 % les moins «impactés» et, à l’inverse, atteint 8,4 % pour les 10 % les plus touchés, voire 13,5 % pour les 1 % extrêmes. Ces différences reflètent certes l’importance relative des budgets énergie et alimentation de chaque ménage, mais elles ne sont pas exclusivement liées au revenu: les classes moyennes qui utilisent leur voiture pour travailler sont plus pénalisées que les plus pauvres ou les chômeurs peu mobiles…

    Le poids des dépenses contraintes

    Le deuxième facteur d’inégalité tient au poids des dépenses contraintes ou préengagées, qui laissent plus ou moins de «reste à vivre» pour s’habiller, se nourrir et se distraire. À l’inverse, les «dépenses compressibles» sur lesquelles on peut jouer représentent 50 % des budgets de consommation pour les 20 % de la population les plus aisés (le quintile supérieur) contre seulement 35 % pour les 20 % les plus modestes, qui n’ont ainsi pratiquement aucune latitude pour arbitrer leurs achats face à l’inflation.

    Troisième élément, le taux d’épargne des ménages. Très dépendant de leur niveau de revenus, il est de 2,7 % à peine pour le quintile du bas, atteint 9,7 % pour le quintile du milieu, et 28,4 % pour les 20 % les plus riches, selon le Cercle de l’épargne et l’Insee. Or ces disparités structurelles ont été renforcées avec la sur-épargne accumulée pendant la crise du Covid: la Banque de France estime à 170 milliards d’euros ce matelas d’argent immobilisé aujourd’hui dans des placements liquides.

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    Le paysage socio-économique français se compose de trois grands groupes distincts, et la terminologie de l’Insee est parlante. En bas de l’échelle, les «pauvres» (sic), qui ont 60 % du revenu médian ou moins, et les gens «modestes» (90 % du revenu médian au plus: au total, ils constituent 30 % de la population française). À l’autre bout du spectre, l’Insee définit les «plutôt aisés» (revenus compris entre 110 % et 180 % du revenu médian) et les «aisés» (au moins 180 % du revenu médian), lesquels regroupent 20 % du pays. Et, entre les deux, le ventre mou de la classe moyenne, la moitié de la population (leurs revenus s’échelonnent entre 90 % et 110 % du revenu médian).

    Le prochain gouvernement va devoir arbitrer entre ces trois grandes catégories de clientèle dans sa politique dite de «pouvoir d’achat». Privilégier les 30 % de plus démunis, dont plus de la moitié des ressources émane en toutes circonstances des aides sociales? Laisser les «riches», si l’on peut oser ce terme, se débrouiller seuls, sans les accabler de nouveaux impôts? La véritable difficulté porte sur le «tiers état» du milieu. Comme toujours. Réponse lors du tout prochain discours de politique générale de l’hôte de Matignon au Parlement.

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    La ministre de la Transition énergétique s'est exprimée sur les potentielles modalités d'une telle mesure, affirmant qu'elle devrait s'appliquer au cas par cas en fonction des types de profession.

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    Le Figaro

    Nicolas Baverez: «L’Ukraine face aux divisions de l’Occident»

    CHRONIQUE - En même temps que l’échec du Blitzkrieg russe contre l’Ukraine se transformait en une longue et sanglante guerre d’attrition dans le Donbass, un affrontement sans merci s’est installé entre la Russie et les sociétés occidentales.

    La visite longtemps différée d’Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi à Kiev devait symboliser l’unité de l’Union européenne dans son soutien à l’Ukraine face à l’invasion russe. L’annonce d’un statut de «candidat immédiat» à une adhésion à l’Union pour Kiev et d’une aide militaire apportée aussi longtemps que nécessaire pour contrer l’agression russe ne suffit cependant pas à masquer la montée des divergences au sein des démocraties concernant les objectifs du conflit comme la gestion de la crise planétaire dont il a été le détonateur.

    En ramenant la guerre de haute intensité au cœur de l’Europe, l’invasion de l’Ukraine a provoqué le réveil de l’Occident. Les États-Unis ont apporté un soutien massif à Kiev à hauteur de 43 milliards de dollars et se sont réengagés sur le continent, qui accueille de nouveau plus de 100.000 soldats américains.

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    Les Européens ont rompu avec les illusions entretenues autour de la paix perpétuelle. L’Union a décidé d’aider l’Ukraine, y compris sur le plan militaire, mis en œuvre des sanctions inédites contre la Russie et engagé un vaste plan de réarmement. L’Otan a ressuscité autour de la sécurité collective et reçu la candidature de la Suède et de la Finlande.

    Mais en même temps que l’échec du Blitzkrieg russe contre l’Ukraine se transformait en une longue et sanglante guerre d’attrition dans le Donbass, un affrontement sans merci s’est installé entre la Russie et les sociétés occidentales, qui porte sur leur résilience comparée face aux conséquences du conflit.

    Fatigue de la guerre

    Or s’il ne fait pas de doute que la Russie sera perdante à long terme en raison de l’effondrement de la partie moderne de son économie, elle résiste comme le montrent l’appréciation du rouble et la hausse des recettes tirées des exportations d’hydrocarbures avec la flambée des cours (93 milliards d’euros depuis le début de la guerre). À l’inverse, la fatigue de la guerre gagne les opinions occidentales, en même temps que s’installe la stagflation - même si ses causes profondes sont étrangères au conflit. Ceci se traduit par des tensions croissantes entre les démocraties que la Russie cherche à attiser, notamment par la réduction de ses livraisons de gaz.

    La résistance de l’Ukraine dépend des livraisons d’armes de l’Occident face au déluge de feu que déverse Moscou. Or les stocks des armées occidentales sont limités. La livraison d’équipements modernes suppose de former les soldats chargés de les mettre en œuvre. Surtout, ces systèmes d’armes doivent servir efficacement la défense de l’Ukraine sans permettre de frapper le territoire russe.

    Désaccords

    Les désaccords persistent sur les buts de guerre, opposant tenants d’une sanction de la Russie et partisans de la paix. Les pays d’Europe orientale et de la Baltique, soutenus par le Royaume-Uni, se fixent pour objectif la défaite de la Russie afin de lui interdire toute nouvelle agression. Les pays d’Europe de l’Ouest - France, Allemagne et Italie - privilégient une solution diplomatique pour mettre fin à la guerre en négociant un compromis territorial avec Moscou - alors même qu’un cessez-le-feu autour des positions du 24 février paraît hors d’atteinte. Les États-Unis appliquent une ligne intermédiaire: ils apportent une aide militaire décisive à Kiev tout en veillant à éviter toute escalade, notamment nucléaire, et excluent pour l’heure une initiative diplomatique.

    Les visions de l’après-guerre sont tout aussi diverses. Le conflit s’achèvera sans doute par un cessez-le-feu précaire et instable. L’Ukraine ne rejoindra pas l’Otan mais est candidate à l’Union, selon une procédure et un calendrier qui restent à déterminer. La planification et surtout le financement de sa reconstruction, qui coûtera au moins 500 milliards d’euros, sont à imaginer.

    La Russie sortira affaiblie et isolée de sa folle entreprise impériale, mais n’en sera que plus dangereuse. La normalisation des relations économiques, financières et stratégiques avec Moscou demeurera impossible pour de longues années.

    Alors qu’elle importe les deux tiers de ses équipements militaires, l’Union doit conforter son industrie et combler ses lacunes dans l’aviation, les drones, l’espace ou le cyber. Mais pour l’heure dominent les commandes à l’industrie américaine.

    À lire aussiAdhésion à l’UE: «L’Ukraine doit encore régler ses problèmes de corruption»

    La guerre d’Ukraine se joue sur une double ligne de front: celle de l’avant dans le Donbass; celle de l’arrière dans les sociétés démocratiques. La seconde est encore plus vulnérable que la première. Après la mobilisation unanime sous le coup de l’émotion pointe le risque de la lassitude et de la division, qui ne peut être surmonté que par la raison politique. Il est impératif de réaligner les démocraties autour de principes clairs: la défense de la souveraineté de l’Ukraine; le refus de toute normalisation avec la Russie tant qu’elle ne renonce pas à ses projets impériaux; le rééquilibrage de l’Otan par la construction d’un pilier européen.

    Adhésion à l'UE: «L'Ukraine doit encore régler ses problèmes de corruption»

    ENTRETIEN - La Commission européenne a annoncé ce 17 juin qu'elle valide le dossier de candidature à l'adhésion de l'Ukraine L'octroi du statut de candidat n'est qu'une étape et Kiev reste loin des «standards» européen, explique le spécialiste des questions internationales Guillaume Lagane.

    «À l'occasion du voyage d'Emmanuel Macron en Roumanie, réintéressons-nous à ce pays»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Emmanuel Macron se rend mardi 14 juin en Roumanie, avant un déplacement en Moldavie et éventuellement à Kiev. Ce voyage est l'occasion de porter un intérêt nouveau à l'histoire de ce pays latin, explique Jérôme Besnard.

    «Face à Poutine, l’Occident doit retrouver l’audace»

    TRIBUNE - Dans un ouvrage paru en 2021, Ukraine vs Darkness, Undiplomatic Thoughts, Oleksandr Scherba, ancien ambassadeur d’Ukraine à Vienne, revient sur le danger du comportement de la Russie poutinienne. Il appelle au sursaut, jugeant que le sort de l’Ukraine décidera de celui de l’Occident tout entier.

    L'Humanité

    La CGT attaque sur le salaire des agents

    Actu

    Fonction publique Alors que le ministère a promis d’ouvrir des négociations, le syndicat présente ses mesures pour le pouvoir d’achat et le déroulement de carrière.

    Marie Toulgoat

    Prendre les devants des négociations. La CGT fonction publique a révélé, cette semaine, une dizaine de propositions pour améliorer le pouvoir d’achat des agents. Tandis que l’inflation galopante continue de brider le budget des fonctionnaires et que leur ministère de tutelle a changé de figure (Stanislas Guerini a succédé à Amélie de Montchalin en mai), la fédération syndicale a voulu insister sur ses priorités pour faire face à « l’urgence » que rencontrent les agents.

    « Ne relever les salaires des agents qu’au niveau du Smic produit un tassement des grilles. Dans la ­catégorie C, un agent peut gravir les sept premiers échelons sans gains de salaire », constate Céline Verzeletti, cosecrétaire générale de l’Union fédérale CGT des syndicats de l’État. Tandis que le point d’indice, qui sert de base au calcul du traitement des fonctionnaires, est gelé depuis 2010 et que le ­salaire minimal augmente avec l’inflation, les gouvernements ont pris l’habitude de relever de quelques centimes les premiers niveaux de la grille indiciaire seulement. Pour s’extirper de cette course infernale et proposer de véritables déroulements de carrière aux agents, la CGT réclame un dégel immédiat du point d’indice et son indexation sur l’inflation. « On le faisait dans les années 1980 et ça a prouvé son efficacité », appuie la syndicaliste.

    Si la centrale avait refusé de participer, à l’automne dernier, à la conférence sur les perspectives salariales, animée par l’ex-­ministre de la Transformation de la fonction publique, la CGT a cette fois bon espoir d’obtenir des ­garanties sur ses revendications. En mars, avant l’élection présidentielle, Amélie de Montchalin avait annoncé une revalorisation du point d’indice. Le même engagement a été pris par son successeur. Si le syndicat n’a pas encore rencontré le nouveau ministre ni reçu d’information sur l’ampleur de l’augmentation envisagée par le gouvernement, le signal est bon. « On nous a fait comprendre que rien n’était tranché et qu’il resterait ouvert à la discussion », salue Baptiste Talbot, secrétaire général de la fédération des services publics.

    rattraper les années de gel et l’inflation

    La centrale de Montreuil ne signera toutefois pas en cas de revalorisation du point d’indice inférieure à 10 %, seuil minimal selon la CGT pour rattraper les ­années de gel et l’inflation. Jusqu’à présent, le gouvernement bottait en touche, opposant le prix ­prétendument exorbitant de la mesure. À l’en croire, 1 % d’augmentation coûterait 2 milliards d’euros à l’État. La CGT offre un chiffrage différent. « Si on prend en compte les cotisations sociales qui représentent environ 20 % du traitement brut et les impôts sur les revenus qui seront payés, on obtient entre 600 millions et 800 millions d’euros de recettes. En dépense nette, 1 % d’augmentation du point d’indice coûtera plutôt entre 1,2 et 1,4 milliard », analyse Jean-Marc Canon (CGT). Une équation que la ­fédération compte bien démontrer au gouvernement à l’ouverture des négociations. Celles-ci devraient se tenir à l’issue des élections professionnelles de la fonction ­publique, en décembre. 

    fonction publiquepoint d'indicecgtSalaires et pouvoir d'achat
    Le Figaro

    Maillot qui flotte, serviette qui ne s'envole pas : ces accessoires vont révolutionner vos journées plage

    Claire Rodineau

    SHOPPING - C'est décidé, vous allez à la mer cet été. Ces objets innovants pourraient bien rendre vos séances de bronzette encore plus relaxantes...

    C'est décidé, vous allez à la mer cet été. Une fois le pied posé sur le sable chaud, il n'y a plus qu'à... Dérouler sa serviette, enlever à la hâte ses vêtements de ville, avancer vers l'eau et plouf... Vacances, j'oublie tout ! Sauf qu'entre-temps, patatras, la serviette s'est envolée pour finir tout droit sur le château de sable que le petit voisin s'ingéniait à construire depuis trois heures. Pour s'épargner ce genre de contrariétés de nature à ruiner une journée à la plage, notre sélection de nouveautés vraiment innovantes à glisser dans sa valise.

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    Pour se baigner avec son téléphone, un maillot à poches

    Voilà qui devrait ravir ceux qui en ont assez de devoir «garder les affaires» pendant que leur tribu joue dans les vagues... Lancée en mars 2021 par trois frères, la marque française Mouiller le maillot propose des shorts de bain dotés d'une poche étanche (norme IPX8, jusqu'à trente mètres) où glisser son portable ou ses papiers d'identité pendant qu'on fait trempette. Proposé en cinq couleurs, dont un pimpant rouge Malibu, le maillot est fabriqué au Portugal et composé de Seaqual, un polyester recyclé à partir de matériaux plastiques récupérés dans l'océan. Bonne nouvelle, Mesdames : un modèle féminin serait en cours d'élaboration.

    Mouiller le maillot. À commander sur la e-boutique au prix fixe de 120 €.

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    Pour résister aux bourrasques, la serviette qui ne s'envole pas

    Les amoureux de la Côte d'Albâtre n'auront plus à parsemer leur serviette de galets pour éviter qu'elle ne s'envole à la moindre bourrasque. Auréolé d'une médaille d'argent au dernier concours Lépine, ce drap de plage tout en rondeur ne bougera pas d'un iota, aussi fougueux soit le vent (vidéo de test sur la côte basque en novembre à l'appui !). Lesté par un cerceau en aluminium d'1m ou d'1m50, il est composé de polyester lavable en machine. Palmiers, hibiscus ou flamants roses : la serviette se décline en six motifs qui sentent bon l'été, et est proposée avec ou sans franges. Il est aussi possible de la personnaliser - si l'envie d'y ajouter la trombine de votre chat ou de votre chien vous en prenait...

    Waatea. 49 € en passant par la plateforme de financement Ulule (envoi des premières commandes en juillet).

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    Pour faire la planche à volonté, le maillot de bain «qui fait flotter»

    Adieu frites et brassards. Pas franchement jolis et un peu voyants, ils vont être relégués au rang d'antiquités par Ezzy Swim. Conçu et fait en France, ce maillot de bain intègre un garnissage flexible qui permet de flotter sans effort. Idéal pour ceux qui appréhendent de se jeter à l'eau ou ne sont pas très à l'aise avec leur technique de crawl. Les modèles sont, forcément, assez couvrants : forme bermuda pour les hommes, une pièce façon shorty pour les femmes, et arborent une couleur unie, des carreaux ou un imprimé wax. Ce maillot a remporté la médaille d'argent du Jury du Concours Lépine.

    Ezzy Swim. De 68,90 à 95,40 € pour les modèles femmes ; entre 70 et 80 € pour les modèles hommes. Aussi sur Amazon.

    On a testé une croisière à bord du World Explorer, le paquebot à taille humaine de Rivages du Monde

    Ce petit paquebot embarque un maximum de 180 passagers pour des croisières intimistes et haut de gamme en Europe et dans certains des ports les plus reculés du monde. Il part pour les fjords de Norvège et les îles Lofoten ce 16 juin.

    De Concarneau à Pont-Aven en passant par les Glénan, nos incontournables du Finistère Sud

    La ville close comme point de départ offre un voyage dans le temps en Bretagne. Patrimoine, produits de la mer, musées et plages parmi les plus belles de la région, qui raviront petits et grands. Suivez le guide.

    L'Humanité

    Bruno Le Maire signe un chèque en blanc au patronat

    Actu

    Le ministre de l’Économie se refuse à tout coup de pouce au Smic ou à une augmentation généralisée des salaires, mais il confirme une ristourne fiscale aux entreprises de 7,5 à 9 milliards d’euros dès 2023.

    Clotilde Mathieu

    Premier reçu, premier servi. Sitôt remis en fonction, le ministre de l’Économie s’était empressé de recevoir les organisations patronales. Une semaine plus tard, dans les colonnes du « Figaro », forcément, Bruno Le Maire a confirmé le premier cadeau aux patrons du mandat, inscrit dans le programme du candidat Emmanuel Macron. Chiffré à 7,5 milliards d’euros par En marche durant la campagne présidentielle, le montant de la ristourne fiscale, via la suppression immédiate de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), devrait en fait avoisiner les 9 milliards d’euros, à en croire les dernières estimations de la DGFIP (Direction générale des finances publiques). Cet impôt local né en 2010 des cendres de la taxe professionnelle, qui alimente les caisses des collectivités territoriales, serait compensé par l’État. Votées lors du projet de loi de finances rectificative à l’automne, « les baisses d’impôts de production pour les entreprises s’engageront dès 2023 comme le président de la République s’y est engagé », a concédé Bruno Le Maire. Et ceci sans aucune contrepartie. Déjà en 2021, au nom de la « reconquête industrielle », Emmanuel Macron avait baissé de 10 milliards d’euros les impôts de production. Soit une baisse de 15 % de ces prélèvements.

    Des milliards d’euros qui vont manquer à l’heure où les prix s’envolent. Lors de la rencontre avec les organisations patronales, Bruno Le Maire a balayé toutes « augmentations générales » (des salaires), estimant que « ce n’est pas comme ça que ça marche ». Tout juste a-t-il invité les entreprises qui « le peuvent » à augmenter les salaires.

    Face aux fins de mois difficiles, le gouvernement tarde à communiquer les mesures venant en aide aux ménages dont le pouvoir d’achat est en chute libre. Tout comme il ne communique pas le niveau de hausse du point d’indice des fonctionnaires. Chaque détail des mesures sociales est renvoyé à après les élections législatives. Le gouvernement Borne a bien entendu choisi son camp, celui des patrons, du capital.

    impôtspatronatbruno le maireSalaires et pouvoir d'achat
    L'Humanité

    À Roissy, alerte contre un crash social

    Reportage

    Mobilisation Des milliers de salariés travaillant à l’aéroport Charles-de-Gaulle ont fait grève ce jeudi. Après les baisses de salaires de la crise sanitaire, ils réclament 300 euros d’augmentation et de meilleures conditions de travail.

    Marie ToulgoatLuis Reygada

    Le terminal 2 de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle est en ébullition. Deux ans après le brusque arrêt de son activité, la plateforme aéroportuaire reprend vie. Mais, ce jeudi 9 juin, ce ne sont pas des touristes venus découvrir la Ville lumière, ni des Français revenus de périples à l’étranger qui animent l’aéroport. Ce sont des salariés. Dans un micro au son saturé, perché sur un escabeau en guise d’estrade, l’un d’eux s’époumone. « 300 euros ! » hurle-t-il, avant de pointer le micro aux centaines de personnes rassemblées devant lui qui répètent en chœur. Mais, sur le terminal 2E de l’aéroport, il ne s’agit guère de fans devant leur idole. Tous sont dans le même panier : les salariés des 800 entreprises de la zone, tous secteurs confondus, font grève et réclament l’augmentation immédiate de leurs salaires.

    Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit

    Emmitouflée dans une chasuble rouge estampillée FO, Sylvia témoigne de l’urgence de la mesure. « Toutes nos fins de mois sont difficiles, on a tous des crédits sur le dos », explique-t-elle. L’employée de sûreté sous-traitante d’Aéroports de Paris (ADP), chargée de contrôler les passagers aux portiques de sécurité avant l’embarquement, ne gagne que « quelques euros au-dessus du Smic » après vingt-huit années d’ancienneté. Une misère, d’autant plus que le prix de l’essence rogne considérablement son budget : comme beaucoup de travailleurs de l’aéroport pour qui la voiture est le seul moyen de transport possible, elle doit rouler 50 km par jour pour se rendre aux terminaux et rentrer chez elle. Partout, le son de cloche est le même. Qu’ils soient salariés d’entreprises historiques de l’aviation ou de sous-traitants, tous déplorent un salaire au ras des pâquerettes. Anémiés par le Covid et la chute drastique du flux de passagers, certains employeurs ont imposé à leurs salariés de faire un choix – à travers les accords de performance économique – entre pouvoir d’achat et maintien de l’emploi, avec jusqu’à 15 % de baisse de rémunération dans certains cas. À Servair, filiale d’Air France et de Gate Group chargée de la préparation des plateaux-repas des passagers en vol, « on a perdu notre treizième et notre quatorzième mois » depuis 2020, regrette Valéry Théron, élu Unsa au CSE.

    Alors que de nombreux salariés attendaient des coups de pouce de leur employeur avec la reprise de l’activité, personne ou presque n’a rien obtenu. « La plupart des négociations de branche – dans les transports, le commerce ou les ports et docks – n’ont pas bénéficié aux travailleurs, avec des minima toujours en dessous du Smic », déplore Fabrice Michaud, secrétaire de la fédération CGT des transports.

    Pour les quelque 80 000 salariés de la plateforme ­aéroportuaire, la hausse des salaires est d’autant plus urgente que la charge de travail, elle, s’est alourdie. Le trafic aérien devrait retrouver cette année des niveaux similaires à ceux de 2019 – de 92 à 95 %. Pourtant, depuis le début de la pandémie, les différentes entreprises de la zone se sont séparées de travailleurs, rendant la tâche à ceux qui restent infiniment plus compliquée. Air France, par exemple, a licencié 7 500 personnes en 2020, et 1 000 supplémentaires dans sa filiale court-courrier Hop !. Chez ICTS, sous-traitant dans la sûreté, Marie Marivel et ses collègues peinent à suivre le rythme. Face aux files d’attente de passagers longues de plusieurs heures, les agents ont reçu pour ordre de faire vite, très vite. Au risque de laisser passer dans les avions une arme ou un objet dangereux. Si aucun scénario de cette nature n’est encore à déplorer, les salariés doivent déjà se confronter à l’agressivité croissante des voyageurs qui, épuisés par les heures d’attente aux portiques, perdent leur sang-froid. « On est fatigués, on est à bout. L’employeur dit qu’il cherche à recruter mais ne trouve pas de personnel. Ça ne m’étonne pas puisqu’il n’y met pas le salaire », résume la syndicaliste CGT. Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit pour atteindre les 2 000 euros de salaire brut. Plus loin dans l’aéroport, Omar Benalayat et ses collègues sont, eux aussi, à bout de souffle. Le sous-traitant du loueur de voitures Sixt doit faire face à un nouvel afflux de réservations avec un effectif diminué. « On atteint 300 réservations par jour, derrière il faut préparer les véhicules, les gens ne tiennent plus, souffle le délégué syndical FO.  C’est devenu le Moyen Âge. »

    en 2020, la rupture conventionnelle collective a signé le départ de 1 500 employés

    En 2020 et 2021, des manifestations s’étaient déjà déroulées pour contester les suppressions de postes, sans réussir à stopper complètement la saignée. Aujourd’hui, alors que les salariés trinquent, les patrons aussi se mordent les doigts, incapables de répondre au regain de demande, qui n’était prévu que d’ici à 2024-2025. Interrogé sur BFM Business, Augustin de Romanet, le grand patron d’ADP – dont les salariés ont pourtant vu leur rémunération baisser durant la crise – a même fait la publicité d’un site Internet de recrutement, insistant sur ses difficultés à embaucher du personnel. Avant d’assurer qu’il ne regrettait pas la rupture conventionnelle collective menée dans son groupe, en 2020, signant le départ de 1 500 employés.

    « Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français »

    La baisse des salaires, doublée de la détérioration sans précédent des conditions de travail, passe d’autant moins que les entreprises de la zone aéroportuaire, Air France et ses 7 milliards d’euros de prêts garantis par l’État en tête, ont reçu de généreuses aides gouvernementales au cours de la crise sanitaire. Les salariés attendent enfin de voir la couleur de cet argent. Devant les portes du terminal de l’aéroport, ceux-ci ont reçu le soutien de plusieurs élus et candidats aux élections législatives, dont Marie-George Buffet (PCF, Nupes). « Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français, puisqu’elle pose la question non pas uniquement du pouvoir d’achat, mais des salaires ! » lance la députée sortante. À Roissy et ailleurs en France, comme à Bordeaux, Marseille et Orly, la grève aura dans tous les cas donné aux patrons un aperçu de la ténacité des salariés. ADP a d’ailleurs dû annuler un quart des vols ce jeudi et déploré de nombreux retards. « Mais ce n’est qu’une première étape », promet Fabrice Michaud.

    roissyADPair franceaéroports
    Valeurs Actuelles

    [VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

    20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Face à l’inflation, les cadeaux intéressés d’Emmanuel Macron

    Actu

    Le gouvernement a évoqué, ce mercredi, ses mesures pour le pouvoir d’achat. Aucune annonce d’ampleur n’a été faite, alors que la hausse des prix pèse lourdement sur le budget des ménages.

    Lola Ruscio

    Depuis sa nomination à Matignon, la première ministre, Élisabeth Borne, martèle qu’elle souhaite « protéger » le pouvoir d’achat des Français. En réalité, son gouvernement va prendre des mesures cosmétiques qui évitent de toucher aux profits des entreprises privées, comme la prolongation du « bouclier tarifaire » sur l’électricité et le gaz, la remise de 18 centimes sur le plein d’essence jusqu’en août ou le versement d’une aide exceptionnelle. Un dispositif qui rappelle le chèque énergie, une mesure ponctuelle d’un montant de 100 euros, distribués en décembre 2021. À quelques jours du premier tour des législatives, Olivia Grégoire, la porte-parole du gouvernement, a ainsi confirmé, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, qu’une aide sera versée aux familles modestes à la rentrée de septembre, en fonction du nombre d’enfants à charge, sans toutefois préciser son montant. Quant au chèque alimentaire plus ciblé sur les produits « de qualité » et « bio », il est toujours en cours de réflexion, selon Élisabeth Borne.

    Certes, ces aides conjoncturelles – qui figureraient dans deux projets de loi distincts après les élections législatives – sont bienvenues au moment où l’inflation grimpe, mais elles s’avéreront insuffisantes pour faire face à une inflation qui a atteint 5,2 % en mai. Surtout, le gouvernement entend faire peser sur l’État, donc sur les contribuables, l’intégralité du financement de ces mesures, sans rien demander aux grandes entreprises. Les groupes du CAC 40 ont pourtant versé en 2021 à leurs actionnaires plus de 80 milliards d’euros en dividendes et en rachats d’actions. Pas de mise à contribution des plus hauts patrimoines non plus, mais une réforme du RSA stigmatisant les plus fragiles, puisque les bénéficiaires devront se soumettre à l’obligation de travailler pour toucher cette aide.

    En outre, le gouvernement a indiqué que les minima sociaux, dont le RSA, l’allocation adulte handicapé (AAH), et les pensions de retraite (+ 4 %) doivent être réévalués dès juillet, sans attendre la revalorisation de janvier 2023. En revanche, aucune hausse des APL n’est envisagée, alors que les prix des loyers augmentent. À la Fondation Abbé-Pierre, on demande une majoration de 10 % des aides au logement ; plusieurs associations de consommateurs réclament un gel des loyers pour limiter les effets de l’inflation. Des revendications rejetées en bloc.

    déprime, rien que des primes...

    Suivant la même logique pro-business, aucune hausse significative du Smic n’est à l’ordre du jour. En Macronie, on défend plutôt la possibilité pour les entreprises de verser une prime allant jusqu’à 6 000 euros, exonérée de toute cotisation sociale et d’impôt sur le revenu. Problème : la précédente version de cette prime, accordée au bon vouloir de l’employeur, n’a été distribuée en 2021 qu’à 4 millions de salariés, selon les chiffres du gouvernement. Et son montant n’excédait pas 506 euros en moyenne, l’an dernier.

    Toujours sur les salaires, le gouvernement s’est engagé à revaloriser, « dès cet été », celui des fonctionnaires. Une décision très attendue par la fonction publique d’État, l’hospitalière ou la territoriale, tant les agents dénoncent depuis des années le manque d’attractivité de leurs métiers et la dégradation de leur niveau de vie. Mais Stanislas Guerini, le nouveau ministre de la Fonction publique, se garde bien de dévoiler le montant du futur relèvement du point d’indice, arguant des discussions en cours avec les syndicats. « Le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de plus de 10 % depuis 2010 », a rappelé Céline Verzeletti, la secrétaire confédérale de la CGT, qui demande une hausse « immédiate » des salaires.

    Dans le privé, le gouvernement mise aussi sur la participation et l’intéressement. La manœuvre est connue : ces primes étant exonérées de cotisations sociales et de taxes, les entreprises évitent soigneusement une participation à l’impôt ou à la Sécurité sociale. Une énième réforme libérale, comme la loi Pacte, dont les modalités pourraient s’étendre aux petites entreprises, selon Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. « S’il faut aller encore plus loin dans la simplification pour que les TPE aient de véritables incitations, nous sommes prêts », a-t-il déclaré. Interrogé mercredi sur BFMTV, il a annoncé que le barème de l’impôt sur le revenu serait indexé sur l’inflation, omettant de préciser que ce dispositif existe déjà. L’ancien ministre sarkozyste n’imagine pas, en revanche, un dispositif pour taxer davantage les revenus du capital. Contre les crises qui s’intensifient, il y a pourtant une urgence : reconstruire une fiscalité progressive et redistributive, en commençant par rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune.

    Salaires et pouvoir d'achatEmmanuel Macroninflationcgt
    Valeurs Actuelles

    [VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


    Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

    Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

    Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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    Le Figaro

    Théâtre, concert, table-ronde : revivez la soirée Charles de Foucauld au collège des Bernardins

    VIDÉO - Le Figaro Hors-série organisait, dans le somptueux cadre du Collège des Bernardins, une soirée mémorable à l'occasion de la parution de son numéro spécial sur cet immense saint français presque contemporain, canonisé le 15 mai 2022. Au programme, pièce de théâtre sur sa vie, récital polyphonique et table ronde. Compte-rendu en images.

    La figure de Charles de Foucauld ne laisse pas de surprendre, d'interroger. Orphelin impétueux, militaire indiscipliné, aventurier camouflé au Maroc, ermite en plein désert sud-saharien et, désormais, saint de l'Église catholique: une trajectoire admirable qui suscite néanmoins quelques déformations. Le numéro que lui consacre le Figaro Hors-série vient corriger ces approximations. Dans son éditorial, Michel De Jaeghere rappelle notamment l'ambiguïté de l'admiration de certains disciples du Père de Foucauld qui font désormais de ce missionnaire ardent « le précurseur de l'enfouissement des vérités chrétiennes préconisé par le progressisme des années 1960. » La soirée organisée au Collège des Bernardins a achevé de dissiper quelques-uns de ces malentendus. À la question « en quoi Charles de Foucauld peut-il nous inspirer aujourd'hui ? », le père Xavier Lefebvre, curé de la paroisse saint-Augustin où se convertit Charles de Foucauld et, à ce titre, lointain successeur de l'abbé Huvelin curé de saint-Augustin, répondait : « Nous sommes des êtres qui avons soif, qui recherchons l'absolu. Charles de Foucauld c'est l'explorateur, le soldat, le panache, et en même temps une recherche. Il passe d'une attitude du « je prends tout, tout de suite » à « je donne tout à Dieu, parce que c'est un désir pour moi de me donner, de me remettre entre ses mains ». Le ton de la soirée était donné : une évocation profonde et actuelle du saint, menée sur différents tableaux, par des intellectuels, mais aussi des musiciens et un comédien.

    Écrit par le compositeur et metteur en scène Francesco Agnello, le seul en scène interprété par le comédien Fitzgerald Berthon, accompagné au hang par Vincent Comte, exposait de manière magistrale les étapes de la vie du « frère universel ». Un spectacle profond laissant l'essentiel à la musique et à la parole, à partir des textes mêmes de Charles de Foucauld, qui permit aux spectateurs de saisir une part de la grâce du grand face-à-face entre la solitude habitée du désert et l'âme du saint.

    À la suite des grands airs de Brahms, (avec l'impressionnant Warum), Reinberger, Bruckner, Elgar ou encore Poulenc, les jeunes chanteurs du talentueux chœur Ephata ont ému leur auditoire par une belle interprétation polyphonique de la prière d'abandon de Charles.

    Une soirée avec Charles de Foucauld au Collège des Bernardins

    Isabelle Schmitz, rédactrice en chef adjoint au Figaro Hors-série, animait ensuite une table-ronde avec des invités qui, chacun, donnèrent un éclairage précieux dans la connaissance de ce nouveau saint et de son désir missionnaire : Laurent Touchagues (Président des Amitiés Charles de Foucauld), a rappelé que ce personnage au grand cœur avait d'abord été « un assez grand savant » et que le bien qu'il avait pu faire au Sahara, il le devait « d'abord à la grâce reçue du Christ, mais aussi à toutes les sciences et toutes les techniques qu'il avait étudiées durant sa vie militaire ».

    Le père Xavier Lefebvre a dépeint quant à lui « l'enfant du siècle » que fut Charles de Foucauld, qui a longtemps cherché la vérité pour la trouver en un Dieu « qui ne le trompera pas et ne le trahira pas ».

    Medhi-Emmanuel Djaadi (comédien) a évoqué son expérience de converti de l'Islam, « frappé par la parole vivante du christ ». « Dieu me parlait à travers les Evangiles et pour la première fois je me sentais aimé », a-t-il confié, avant d'appeler les chrétiens à « donner une image positive et vivante » de leur foi, regrettant d'avoir rarement vu un chrétien prendre un jour de vacances le vendredi saint, quand un musulman « ferme sa boutique le jour de l'aïd ».

    La discussion a donc permis de revenir sur la spiritualité du saint, les détails de sa vie, et la profondeur de sa relation à l'Islam, une relation d'amitié pour « ces âmes faites pour la lumière », comme le rappelait Michel De Jaeghere dans son discours d'ouverture.

    La soirée s'est conclue sous les voûtes presque millénaires du Collège des Bernardins, par un buffet marocain au cours duquel les spectateurs purent échanger avec intervenants, choristes, comédiens et journalistes, ainsi que les associations partenaires de l'événement : Mission Ismérie, association d'évangélisation des musulmans, Le Secours De France, qui soutient les « victimes de leur foi en la patrie », et plus particulièrement des familles des soldats et des harkis de l'Algérie Française, et enfin NDLS Conseil, qui accompagne les familles dans leurs investissements.

    «Charles de Foucauld, une voix dans le désert», 164 pages, 12,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.

    Stéphane Ratti: «Parsifal à l’Opéra de Paris, un contresens»

    TRIBUNE - Professeur des universités et historien, l’auteur critique vivement la mise en scène, par Richard Jones, du Persifal de Wagner qui vient d’être monté à l’Opéra de Paris.

    Salomon Malka: «Avraham Yehoshua était l'un des écrivains les plus doués et les plus aimés d'Israël»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L'écrivain Salomon Malka rend hommage à Avraham Yehoshua, lauréat du prix Médicis étranger en 2012 et figure de la gauche israélienne, décédé mardi 14 juin.

    Le Figaro

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    Le Figaro

    Canicule : faudra-t-il se passer des climatiseurs à l'avenir (et par quoi les remplacer) ?

    Jeanne Paturaud

    DÉCRYPTAGE - Le recours a l'air conditionné alimente un cercle vicieux : très polluants, les climatiseurs contribuent à augmenter la température extérieure.

    43 degrés à Arcachon, 40 à Castres ou 38 à Paris. La France est traversée par une vague de chaleur étouffante qui contraint chacun à chercher un peu de fraîcheur. Chez soi, au travail ou dans un magasin, l'air frais fourni par les climatiseurs est de plus en plus présent. Pourtant, son usage n'est pas sans conséquences sur l'environnement.

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    D'abord parce que les climatiseurs sont énergivores. «Ces appareils nécessitent de l'électricité pour séparer le chaud du froid. Cette électricité est essentiellement produite (au niveau mondial, ndlr) en centrale à gaz ou à charbon, ce qui émet des gaz à effet de serre et contribue au réchauffement climatique», décrit François Marie Bréon, chercheur physicien et climatologue au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement. Rappelons qu'en France la source d'énergie est principalement nucléaire, sa production n'a donc pas un impact comparable sur l'environnement. L'enjeu est celui de la capacité pour le parc nucléaire, dont la moitié est actuellement à l'arrêt, à fournir l'énergie consommée par les climatiseurs.

    Ensuite parce que ces machines impliquent l'usage d'un liquide de refroidissement, un gaz à pression atmosphérique qui peut lui aussi émettre des gaz à effet de serre. «Lorsque le fonctionnement du climatiseur est normal, il n'y a pas de risque, observe François-Marie Bréon. En revanche, si l'appareil fuit, est mal utilisé ou détruit, cela peut avoir un impact supplémentaire sur l'effet de serre».

    «Effet ventilateur et climatisation»

    Enfin, un autre aspect non négligeable : si le climatiseur diffuse de l'air froid en intérieur, il rejette de l'air chaud en extérieur. Un effet «très local mais qui peut s'avérer très important dans certaines villes particulièrement dotées de climatiseurs», poursuit le climatologue. Tous ces aspects font de l'usage de la climatisation un cercle vicieux : les appareils contribuent au réchauffement climatique, et la hausse des températures incite à l'achat de climatiseur.

    Avec la vague de chaleur qui traverse la France depuis quelques jours, la consommation d'électricité due à un «effet ventilateur et climatisation» a considérablement augmenté. Et avec l'accélération du réchauffement climatique, cette consommation pourrait devenir une habitude plus qu'une exception. L’Agence internationale de l’énergie de l’ONU prévoit ainsi que, de 1,6 milliard en 2018, plus de 5,6 milliards de climatiseurs seront utilisés d’ici 2050. En France, le taux d’équipement a lui aussi sensiblement augmenté avec les années. D’après un rapport de l’Ademe, 14% des ménages possédaient un climatiseur en 2016, contre 25% en 2020.

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    La prise de conscience autour de ces risques n'est pas nouvelle, mais elle est accélérée par la guerre en Ukraine et la dépendance au gaz russe pour produire de l'électricité. En Italie par exemple, il est interdit depuis le mois de mai d’utiliser la climatisation en dessous de 25 degrés dans tous les lieux accueillant du public. Une solution provisoire afin de limiter la consommation de gaz russe, mais qui pourrait encourager d'autres pays, comme la France, à réguler l'usage des climatiseurs. «C’est une piste qui a été regardée par les experts, par certaines organisations dans les entreprises», expliquait Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique jeudi sur France 2.

    Mais cette idée ne convainc pas Yamina Saheb, docteure en énergétique et autrice du chapitre bâtiment du rapport du GIEC sur l'atténuation des changements climatiques. «Cela peut convenir à une situation d'urgence, mais ça n'a rien d'une solution durable», déplore la spécialiste. «Faire pression sur les consommateurs est une erreur : ils auront toujours besoin de se climatiser. Il faut donc penser à une solution systémique», abonde-t-elle.

    Urbanisme parisien

    Selon Yamina Saheb, plusieurs pistes sont à explorer. D'abord, la climatisation solaire. «Il s'agit d'un système qui n'utilise pas de fluide réfrigérant comme notre clim habituelle et qui n'émet donc pas de gaz à effet de serre», décrit la physicienne. Concrètement, cette climatisation utilise la chaleur du soleil pour «créer du froid», ce qui est beaucoup plus respectueux de l'environnement.

    Deux autres aspects sont selon elle intrinsèquement liés à l'urbanisme en France, et particulièrement dans la capitale. «Dans Paris, on retrouve beaucoup de persiennes métalliques et aucun store pour se protéger, c'est une erreur car c'est un outil vraiment simple pour réduire la température», explique-t-elle. La spécialiste considère par exemple que «chaque ravalement ou travaux d'aménagement devra prendre en compte l'installation de stores».

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    De la même façon, Yamina Saheb désigne les toitures parisiennes. «C'est très joli, mais ce n'est pas adapté au climat. Il faut miser sur des toits réfrigérants avec des solutions très simples. Changer la couleur en blanc évitera de stocker la chaleur». Autre piste : végétaliser autant que possible pour protéger les espaces qui entourent les bâtiments

    «Certains pays chauds ont déjà adopté ces réflexes, comme par exemple l'Australie qui utilise la clim solaire et les toits réfrigérants, mais notre modèle est celui des États-Unis qui consomme énormément», analyse Yamina Saheb avant de conclure : «la canicule et la guerre en Ukraine mettent en avant cette urgence, mais il faudrait que cela avance réellement».

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    Dans le Var, un incendie causé par un tir d'artillerie décime 600 hectares

    Le feu a progressé dans une zone «polluée, c'est-à-dire où il y a des obus et des explosifs non explosés et où pour raison de sécurité les pompiers ne peuvent pas pénétrer», précisent les pompiers.

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    Le Figaro

    Amir, derrière le sourire

    Anne Fulda

    PORTRAIT - Dentiste de formation, ce chanteur franco-isralélien joue au théâtre dans Sélectionné. Portrait d’un ancien enfant hyperactif qui rêve sa vie en grand.

    Il a la voix cassée. Est très enrhumé. La veille, il a chanté à Poitiers. Attablé à la terrasse d’un restaurant devant le théâtre parisien Édouard-VII - où il joue depuis le 28 avril, seul en scène -, Amir, ce chanteur qui a gagné «The Voice», puis que beaucoup ont découvert lorsqu’il a représenté la France à l’Eurovision en 2016, ne montre cependant aucun signe de fatigue. Il pourrait, pourtant. Il tire un peu sur la corde, en cumulant ainsi les casquettes. Cette pièce de théâtre, Sélectionné, qui retrace l’incroyable destin du nageur Alfred Nakache (à Paris jusqu’au 26 juin, puis en tournée dans toute la France début 2023), ses spectacles de chanteur, alors qu’il vient de remporter pour la troisième fois «La Chanson de l’année» sur TF1 avec son titre Rétine. Sans compter tous ses projets divers et variés… Cette avalanche d’activités n’est cependant pas pour lui déplaire. C’est même presque une règle de vie. Amir - redevenu Amir Haddad depuis qu’il joue au théâtre - n’aime clairement pas les temps morts. Le vide est sa hantise. L’oisiveté, sa terreur. Et il continue, comme lorsqu’il était gosse, à rêver la vie en grand. À plein régime.

    Logique: ce chanteur au profil singulier, qui a grandi entre la France et Israël (où il a fait son service militaire obligatoire de trois ans et ses études) et habite désormais en France, a été un enfant hyperactif. Souffrant aussi de troubles de l’attention. Un petit garçon turbulent, ne tenant pas en place. Incapable de différer une action, une prise de parole. De contrôler ses émotions. Hyperactif, donc, mais aussi hyperdoué. Amir a en effet commencé à lire précocement, il finissait ses exercices en classe avant tout le monde. Et, lorsque sa mère l’emmenait au supermarché pour faire des courses, il parvenait à lire un livre le temps de remplir le Caddie.

    S’occuper, une thérapie

    «M’occuper m’a servi de thérapie. Je peux faire un million de choses, je me plais dans toutes, je m’ennuie rarement», se justifie celui qui n’a commencé à suivre un traitement médicamenteux contre cette hyperactivité que tardivement, une fois à la fac.

    Amir sourit. Il sourit beaucoup, souvent, quand il s’exprime. D’un sourire éclaboussant. Il ne la ramène pas, ne roule pas des mécaniques, est assez naturel. Curieux de tout, avide de comprendre. De «faire». Comme s’il avait peur de louper le coche, de ne pas attraper tous les anneaux, comme les enfants sur les petits chevaux au manège. «L’un des symptômes des TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité), explicite-t-il, c’est d’être multitâches. Quand je bossais pour mes examens de fac, au lieu de faire une heure de physiologie, une heure de chimie organique, puis d’anatomie, je faisais 5 minutes d’une matière, puis 5 minutes d’une autre: comme ça, cela renouvelait!»

    Eh oui, celui que certains prennent - à tort - pour un nouveau «chanteur à minettes», entre Mike Brant et Patrick Bruel, est dentiste. Il n’a jamais exercé, mais ce métier qu’il a choisi par pragmatisme («Ce sera le seul métier qui te permettra de jouer au golf trois fois par semaine, lui a dit un copain à l’époque. Je me fous du golf, mais cela m’a décidé») est pour lui une sécurité et une liberté. Celle d’avoir choisi sa voie: la chanson, et donc désormais la comédie apprise «sur le tas».

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    Ce n’était pas écrit, loin de là. Même si la musique a toujours été en toile de fond, présente, omniprésente dans sa vie - «une vraie passion» -, même s’il a joué puis abandonné la guitare, la flûte traversière, le violon, le piano, le solfège, il n’a jamais été sérieusement question qu’il en fasse un métier, une carrière. Avec un père médecin radiologue et une mère qui avait été infirmière, il était plutôt programmé pour devenir médecin. Et il feignait de s’en satisfaire. «J’écoutais de la musique toute la journée, je regardais MTV, j’ai baigné dans la pop, la musique populaire de toutes les époques, et j’ai beaucoup chanté jusqu’à saouler mon entourage. Mon père disait: “Amir se tait jamais”… C’est vrai, j’étais vocalement très présent, mais de là à devenir chanteur…» Il rigole.

    Autre spécificité qui ne le prédisposait pas à cette carrière, Amir qui a grandi à Sarcelles jusqu’à ses 8 ans et a gardé de cette époque un souvenir très heureux («c’est bizarre de dire ça aujourd’hui, c’était un petit coin de paradis, calme, dynamique») est pratiquement sourd d’une oreille. Une surdité détectée à la naissance. «Une microtie», précise-t-il, c’est-à-dire une oreille qui ne se développe pas, reste embryonnaire. Il n’a jamais vraiment vécu cela comme un handicap, sauf à l’école où il lui est arrivé de se bagarrer avec certains de ses petits camarades qui se moquaient de sa «petite oreille». Sinon, il le vit plutôt bien. «Je n’en fais pas une fierté mais j’ai vécu tellement détaché de complexes par rapport à ça que j’en ai fait un non-problème», dit-il. Amir ou la résilience, en déduirait Boris Cyrulnik.

    En quête de reconnaissance

    Son obstination à «viser la lune», mais aussi un certain alignement des planètes, sa «bonne étoile», comme dit celui qui porte, sur une chaîne autour du cou, son alliance, une étoile de David et deux porte-bonheur (l’un offert par sa mère et l’autre par son producteur et ami) lui ont permis de percer comme par miracle. C’est ainsi après avoir posté des vidéos, depuis Israël, qu’il est contacté pour passer des auditions par «The Voice» en France. Lui qui s’est toujours considéré comme un chanteur amateur se retrouve alors emporté comme dans «une bulle enchantée» à 4000 km de sa famille, «entre rêve et réalité».

    Je ne me cache pas d’avoir toujours cherché l’attention des gens, la lumière, c’est un besoin qu’ont les artistes en général

    La machine est lancée, les succès d’Amir chanteur s’accumulent. Et voilà que Steve Suissa le contacte en 2018 pour lui proposer de jouer le rôle d’Alfred Nakache, ce champion de natation déporté à Auschwitz. Il accepte. Le personnage a, il est vrai, des ressemblances avec lui, pas seulement physiques. Il a connu le succès et la reconnaissance jeune, il est juif, originaire d’Afrique du Nord, sportif. Et le nageur, lorsqu’il est arrêté par la Gestapo en 1943, a presque le même âge que lui - ainsi qu’une femme et un enfant de 3 ans… Des similitudes qui le mènent à s’interroger, notamment, sur la protection illusoire qu’offre la renommée.

    Une célébrité et une visibilité qu’il assume totalement. «Je ne me cache pas d’avoir toujours cherché l’attention des gens, la lumière, c’est un besoin qu’ont les artistes en général. Quand j’étais gamin je me débrouillais toujours pour monter sur les tables pour faire le clown. Puis pour faire le spectacle de fin d’année.» Cela continue. Amir cherche toujours la reconnaissance, mais le titre de l’un des quatre livres qu’il lit en ce moment, Les Vertus de l’échec, de Charles Pépin, prouve qu’il a conscience, derrière son sourire, de la précarité des choses…

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    Le Figaro

    Élections législatives 2022 : l'abstention, grande gagnante du scrutin, sans dépasser le record de 2017

    Jean Cittone

    Plus d'un électeur sur deux ne s'est pas rendu dans son bureau de vote ce dimanche (53,77%). C'est le deuxième taux de participation le plus bas aux élections législatives, après 2017, où 57,36% avaient déjà boudé les urnes.

    Les pique-niques au soleil, promenades et autres activités dominicales ont encore une fois triomphé du devoir citoyen : se rendre aux urnes pour choisir ses représentants. Ce dimanche, le grand gagnant des élections législatives n'est ni Ensemble ! ni la Nupes ou le RN, mais l'abstention, avec 53,77 % des électeurs qui ne se sont pas déplacés, selon les données publiées par le ministère de l'Intérieur.

    C'est le deuxième score le plus élevé au second tour des élections législatives depuis le début de la Ve République. Un désaveu démocratique, mais moins élevé qu'en 2017. 57,36 % des électeurs avaient alors boudé l'isoloir au second tour. La composition de la nouvelle Assemblée a donc été décidée, cette fois encore, par moins d'un Français sur deux en âge de voter. Pourtant, ce scrutin, plus incertain que jamais, avait de quoi intéresser les électeurs.

    Car c'est la première fois qu'un président est réélu sans passer par une cohabitation. Le 24 avril, le retour du tango entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen a conduit de nombreux électeurs à voter sous la contrainte. Et à ne pas souhaiter ensuite donner une majorité forte au président réélu. Le choix des 577 députés pouvait déterminer si le locataire de l'Élysée obtiendrait une majorité absolue ou relative, voire se trouverait obligé de nommer un premier ministre issu de l'opposition. Ce dernier scénario, scandé par le chef de file de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, a toutefois été balayé par les urnes au premier tour.

    Une légère hausse de participation, pour la première fois depuis 2002

    La possibilité de renforcer les oppositions, de droite comme de gauche, aurait pu convaincre les Français de se rendre plus massivement aux urnes que lors du premier tour. Cela n'a pas été le cas. En une semaine, l'abstention a augmenté d'environ 1,2 point, passant de 52,5 % à 53,7 %. Ce qui a tout de même permis de priver le président d'une majorité absolue.

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    Cette faible participation vient cependant rompre avec une baisse continue depuis 2002. À compter de cette date, les législatives suivent de quelques semaines l'élection présidentielle, et leur issue est sans surprise. En 2002, 71,08 % des électeurs avaient voté au second tour du scrutin. Après une forte baisse de la participation dès 2007 (60,32 %) et de nouveau en 2012 (55,4 %), la dégringolade a été encore plus spectaculaire en 2017. Seulement 42,64 % des Français s'étaient rendus aux urnes, soit déjà moins d'un électeur sur deux.

    Mais ce record d'abstention n'a pas empêché Emmanuel Macron de disposer d'une majorité. Il y a cinq ans, le parti présidentiel était porté par un élan, comme ceux de ses prédécesseurs depuis l'inversion du calendrier électoral. Après l'avoir investi à la tête de l'État, les Français lui avaient donné une majorité pour gouverner. Mais pas deux fois de suite.

    Redonner confiance dans les institutions

    Malgré ces enjeux, le désintérêt pour la désignation des députés s'explique en partie par le fait que les prérogatives de l'Assemblée sont mal connues. La Chambre basse du Parlement est souvent perçue comme une simple caisse enregistreuse, où des députés «godillots», inféodés à des logiques de groupe, ne font qu'obéir à leur parti.

    En raison des règles spécifiques de ce scrutin, l'abstention du premier tour a par ailleurs amené certains candidats à ne pas être élus dès le premier tour, même en ayant réuni plus de 50 % des voix. C'est le cas de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, qui a rassemblé 53,96 % des suffrages exprimés, mais moins de 25 % des inscrits, la plaçant donc en ballottage. Malgré l'abstention, son parti a raflé un nombre record de sièges de députés ce dimanche.

    Les 577 nouveaux parlementaires, s'ils vont devoir se mettre au travail dès cet été, auront également comme mission de prouver aux Français leur utilité et de redonner confiance dans les institutions. Pour éviter que, lors du prochain scrutin - les élections européennes de 2024 - l'abstention ne soit, encore une fois, la grande gagnante.

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    L'Humanité

    Victime de prix bas, la filière laitière va de mal en pis

    Actu

    Les éleveurs tirent la sonnette d’alarme : sans augmentation du prix du litre, la hausse des coûts des matières premières aura raison de nombre d’exploitations.

    Gérard Le Puill

    Joyeuse journée mondiale du lait ! La dernière édition, le 1er juin dernier, a été particulièrement lugubre. En France, selon la Fédération nationale des producteurs de lait, il manque en moyenne 50 euros par 1 000 litres livrés aux industriels pour permettre aux producteurs de gagner leur vie. Concernant le lait en bouteille plastique, les prix de ces flacons ont augmenté de plus de 70 % ces derniers mois et ceux des cartons d’emballage de 40 %.

    Selon un communiqué publié le 27 par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), affiliée à la FNSEA, « l’amont de la filière est aujourd’hui à un tournant décisif ». Car « la décapitalisation est en marche, même dans les régions très laitières ». Dit autrement, faute d’en tirer un revenu décent, de plus en plus de producteurs laitiers décident de s’orienter vers d’autres productions, surtout en céréales et graines à huile. Car les prix du blé, du maïs, du colza et du tournesol sont en hausse sensible depuis des mois. Le prix moyen des 1 000 litres de lait au départ de la ferme a été de 342 euros en 2021, sans les primes de qualité. Il aurait augmenté un peu depuis le début de cette année mais il manque encore 50 euros par 1 000 litres pour permettre aux producteurs de gagner leur vie, toujours selon la FNPL. Cette dernière ajoute que répercuter cette hausse intégralement à l’aval reviendrait à augmenter de 6 centimes du prix du litre de lait entier dans les magasins.

    «Nous avons besoin de vous»

    Dans son communiqué à l’attention de ses partenaires de l’aval, la FNPL affirme que « toutes les laiteries doivent dire maintenant à leurs éleveurs, nous avons besoin de vous. Tous les distributeurs doivent cesser ce jeu délétère qui entraînera la ruine de toute une filière et accepter ces hausses. Faute de quoi, comme les constructeurs automobiles aujourd’hui, dans quelques années ils seront à la merci des marchés mondiaux pour s’approvisionner en produits laitiers ». Ajoutons que le manque de pluie va réduire considérablement le rendement des prairies en herbe et augmenter les coûts de production cet été.

    Les producteurs ne sont pas les seuls à souffrir dans la filière. Syndilait est une organisation professionnelle qui regroupe un nombre important d’entreprises qui mettent sur le marché des laits liquides, frais ou pasteurisés, des laits de longue conservation UHT et des laits aromatisés, la marque la plus connue étant Candia. Les grandes entreprises privées ou coopératives - dont font partie Lactalis et SODAAL - produisent une gamme de produits plus diversifiée, dont les fromages, le beurre, la crème et les yaourts. Elles ne sont pas membres de Syndilait. En prévision de la journée mondiale du lait initiée par l’ONU le 1er juin chaque année, Syndilait a fait le point sur l’évolution de la consommation de lait liquide en France.

    Chaque français a consommé 43 litres de lait en 2021

    En 2021, chaque Français a consommé une moyenne de 43 litres de lait conditionné, ce qui s’est traduit par la vente par 2,28 milliards de litres sur l’année dans la grande distribution. Sur ce total, le lait UHT de longue conservation représentait 96,5 % des volumes vendus par ces mêmes enseignes. Les laits porteurs de la mention « Responsable », « Équitable » comme « C’est qui le patron ? » représentaient 13,8 % des parts de marché en volume sur l’année 2019, 14,5 % en 2020 et 14,7 % en 2021. Concernant les prix, le lait entier conditionné se vendait 0,99 euro le litre en moyenne sur l’année 2021, soit 2,1 % de plus qu’en 2020. La hausse n’était que de 1,5 % pour le lait UHT mi-écrémé à 0,83 euro le litre. Au départ de la ferme le prix du litre acheté par les entreprises affilées à Syndilait se situait entre 36 et 38 centimes, prime de qualité comprise.

    98,5 % du lait liquide est d’origine française

    Toujours selon Syndilait, 98,5 % du lait liquide conditionné présent dans les magasins est d’origine française et les ventes de lait conditionné importé ont reculé de 82 % depuis 2015. En avril 2015, les pays membres de l’Union européenne mettaient fin aux quotas laitiers mis en place en 1984 pour réduire la surproduction, laquelle faisait chuter les cours. Mais la date de sortie de ces mêmes quotas fut fixée dès 2009 en Conseil des ministres européens. À l’approche de 2015, les Pays Bas, l’Allemagne et l’Irlande augmentèrent leurs troupeaux de laitières afin de gagner de nouvelles parts de marché à l’export dès la sortie des quotas. Du coup, les enseignes de la grande distribution en France choisirent d’accroître les importations, histoire de mettre la pression sur les fournisseurs hexagonaux. Pendant deux à trois ans, le prix moyen des 1 000 litres de lait chuta souvent de 25 % au départ de la ferme.

    En ce printemps 2022 les producteurs de lait voient augmenter leurs coûts de production via la hausse du prix des carburants, des engrais et des tourteaux. Selon Syndilait, les entreprises sont également confrontées à une « hausse de leurs coûts de production de l’ordre de + 15 % à +20 % en 2022, après une année 2021 déjà marquée par une hausse de +8 % à +10 %. La reprise de l’économie dans le monde entraîne une flambée de l’ordre de +70 % en un an sur les matières premières plastiques et de +40 % pour le carton ».

    Décidément, la spéculation fait flèche de tout bois en cette année 2022 marquée par la guerre et la sécheresse.

    Gérard Le Puill

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    Valeurs Actuelles

    Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

    C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

    « Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

    À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

    Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

    Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

    Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

    Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

    Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

    Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

    Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

    Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

    “La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

    Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

    Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

    Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

    Photo © Marie de Jeaghere

    Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

    Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

    L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

    “Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

    Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

    Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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    L'Humanité

    « Si tout augmente, les salaires doivent suivre »

    Reportage

    pouvoir d’achat Au sud-ouest de Caen, dans la circonscription où Élisabeth Borne est candidate, on ressent comme partout ailleurs les difficultés posées par une inflation galopante et des salaires qui stagnent. Mais on compte davantage sur la solidarité que sur le gouvernement pour s’en sortir.

    Benjamin König

    Villers-Bocage (Calvados), envoyé spécial.

    Mercredi matin, sur le marché de Villers-Bocage, aux alentours de la mairie reconstruite après guerre et inaugurée par le général de Gaulle , les habitants parlent peu des élections législatives qui se tiennent dimanche. Et pourtant : les projecteurs sont braqués sur ce petit bout de Normandie qui s’étend des portes de Caen jusqu’à Vire, la 6e circonscription du Calvados, où la candidate macroniste n’est autre que la première ministre, Élisabeth Borne. Elle était justement attendue ce mercredi dans la circonscription pour faire campagne, alors que, de son côté, Jean-Luc Mélenchon vient soutenir les candidats de la Nupes dans le département, parmi lesquels Noé Gauchard, l’insoumis qui va défier la cheffe du gouvernement.

    Mais sur le marché du bourg d’un peu plus de 3 200 âmes, si on a entendu parler de la candidature d’Élisabeth ­Borne dont un partisan distribue le tract à l’entrée des allées, ce duel à distance passe plutôt au second plan. « Moi, de toute façon, je vote à Caen », objecte Simone, une retraitée qui va « sur (ses) 75 ans » et vit seule. Mais le problème du pouvoir d’achat « est le même pour tout le monde », ajoute-t-elle. En ce qui la concerne, il s’agit surtout « des charges qui sont les mêmes pour une personne seule que pour un couple : se chauffer, s’éclairer, et même rouler, tout devient compliqué ». Elle ne veut pas se plaindre de sa pension de retraite, qui lui donne « juste assez pour payer des impôts », mais « le loyer pèse lourd, je n’ai pas été épargnée par la vie et n’ai jamais pu devenir propriétaire ».

    « Des gens de plus en plus pauvres »

    Un peu plus loin, voici Patrick, un sapeur-pompier originaire « de la Guérinière, un quartier ouvrier et mélangé à Caen ». La hausse des prix, selon lui, « tout le monde la ressent, bien évidemment ». Il pense qu’une solution serait de « protéger le pouvoir d’achat » en bloquant les tarifs pour les « produits essentiels » dont « on voit sur le marché les prix s’envoler ». Avec son métier, il en perçoit régulièrement les conséquences : lors « des interventions, on voit des gens de plus en plus pauvres ». Mais lui estime, comme beaucoup ici, ne pas avoir trop à se plaindre. « C’est surtout pour les retraités que c’est dur », explique-t-il, évoquant sa mère « pour qui il y a tout à payer : loyer, électricité, même avec les chèques du gouvernement, c’est difficile. On l’aide, bien sûr, mais ce n’est pas normal quand on a travaillé toute sa vie. »

    « LES vacances vont coûter beaucoup plus cher »

    À côté de l’étal d’un des nombreux maraîchers locaux, Claude, retraité depuis trois ans et ancien travailleur dans l’industrie, pense aux « vacances qui vont coûter beaucoup plus cher », et au prix des matériaux, lui qui se dit « peu impacté par l’essence, car je roule peu et je bricole chez moi ». Par contre, il trouve « un peu bizarre cette inflation galopante, comme le prix du bois qui flambe alors que la France est autosuffisante », et estime que « si tout augmente, alors les salaires doivent augmenter aussi ». Mais il juge que, quel qu’il soit, « le gouvernement n’a pas trop de pouvoir ». En tout cas, il ira voter. « J’y vais toujours, au moins pour pouvoir râler après », sourit-il, même s’il se dit, lui non plus, « pas du genre à cracher dans la soupe ».

    Patrick, lui, s’il doute de l’union « de dernière minute » de la gauche, estime que les mesures de l’actuel exécutif ne sont destinées qu’ « à se faire bien voir » et « ne règlent rien au fond du problème ». Comme un résumé d’un état d’esprit souvent partagé, Simone juge que, « de toute façon, le gouvernement, il faut qu’il rattrape des années d’erreurs ». Avant de lancer sur le blocage des prix : « Bien sûr qu’il faut le mettre en place. On voit des gens qui achètent 15 litres d’huile, ça ne rime à rien. »

    Législatives 2022Élisabeth BorneNupescalvados
    France24 - Monde

    Législatives : revers pour Emmanuel Macron, sans majorité pour gouverner

    Publié le : 19/06/2022 - 23:53

    Romain BRUNET Suivre

    Avec 245 sièges, la coalition présidentielle Ensemble ! obtient une majorité toute relative, selon les estimations annoncées dimanche soir, loin des 289 députés synonymes de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Un revers pour Emmanuel Macron qui ne sait pas, à l’heure actuelle, comment gouverner.

    Emmanuel Macron et sa majorité s’attendaient à un second tour des élections législatives difficile, mais sans doute pas à subir un tel revers. Avec seulement 245 sièges de députés obtenus par la coalition présidentielle, selon un décompte complet de l'AFP, dimanche 19 juin, la majorité absolue à l’Assemblée nationale n’est pas atteinte et le chef de l’État se retrouve dans l’incapacité de gouverner sur la seule base de sa coalition. Une première pour un président de la République tout juste élu depuis l’inversion du calendrier électoral, en 2002, faisant passer les législatives après la présidentielle.

    Derrière, si la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), née de l’union de La France insoumise (LFI), d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), du Parti socialiste (PS) et du Parti communiste (PCF), obtient 137 élus, devenant ainsi la deuxième force politique au Palais Bourbon – pour peu que celle-ci reste unie – c’est bien le résultat du Rassemblement national (RN), avec 89 députés, qui impressionne et surprend, alors que Les Républicains (LR) obtiendraient, eux, 61 sièges.

    "La situation est inédite, a commenté la Première ministre Élisabeth Borne. Jamais l’Assemblée nationale n’a connu une telle configuration sous la Ve République. (…) En tant que force centrale à l’Assemblée, nous devons assumer une responsabilité particulière. Nous travaillerons dès demain à construire une majorité d’action."

    En tant que force centrale dans cette nouvelle Assemblée, nous travaillerons dès demain à construire une majorité d'action. Il n'y a pas d'alternative à ce rassemblement pour garantir à notre pays la stabilité et mener les réformes nécessaires. pic.twitter.com/m4klCGFVkB

    June 19, 2022

    Mais en l’état, les résultats de dimanche soir, une nouvelle fois marqués par une très forte abstention (53,77 %), donnent une représentation au Palais Bourbon ne permettant pas à Emmanuel Macron de faire adopter ses projets de loi. Une entente avec LR pourrait permettre de dégager une majorité, mais l’ancien parti de Nicolas Sarkozy semble divisé sur la ligne à adopter.

    "Pour ce qui nous concerne, nous avons fait campagne dans l'opposition, nous sommes dans l'opposition, nous resterons dans l'opposition", a martelé dimanche soir son président, Christian Jacob. Mais l'ancien ministre LR Jean-François Copé a de son côté plaidé pour un "pacte de gouvernement" avec Emmanuel Macron.

    Cette division devrait être exploitée par Emmanuel Macron, qui, à n’en pas douter, tentera dans les prochaines heures de convaincre un maximum d’élus LR de le rejoindre pour constituer une majorité. Mais avec 59 députés manquants pour Ensemble !, la marche paraît toutefois très haute. De l’autorité de Christian Jacob sur ses troupes dépend l’avenir d’un gouvernement qui devrait logiquement être remanié dans les prochains jours.

    Montchalin, Ferrand et Castaner au tapis

    Car l’autre fait majeur concerne la liste des défaites symboliques côté majorité présidentielle. Si la Première ministre Élisabeth Borne l’a emporté dans le Calvados, avec toutefois seulement 52,46 % des voix, au moins trois ministres ont en revanche été mis au tapis : la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin, battue dans l’Essonne, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, battue dans le Pas-de-Calais, et la secrétaire d’État à la Mer Justine Benin, battue en Guadeloupe.

    >> À lire : Législatives : résultats en dents de scie pour les proches d'Emmanuel Macron

    Presque pire, des piliers de la macronie depuis 2017 ont mordu la poussière dimanche soir : c’est le cas du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, battu dans le Finistère, et du président du groupe La République en marche au Palais Bourbon, Christophe Castaner, battu dans les Alpes-de-Haute-Provence.

    "C'est loin de ce qu'on espérait", a admis le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, en affirmant que cette "situation inédite" allait "imposer de dépasser nos certitudes, nos clivages".

    "Faire preuve de beaucoup d'imagination" pour gouverner

    Comment Emmanuel Macron a-t-il pu passer en cinq ans d’une "présidence jupitérienne", telle qu’il l’avait lui-même théorisée, possédant une majorité absolue à l’Assemblée avec son seul parti, La République en marche, à un second quinquennat bloqué deux mois seulement après sa réélection ?

    Les raisons sont multiples, mais l’absence de campagne ou presque du président, de sa Première ministre et de la majorité dans son ensemble y sont sans doute pour beaucoup. En retardant la nomination du gouvernement à la mi-mai, trois semaines après sa réélection, Emmanuel Macron avait pris le risque de laisser un espace considérable à Jean-Luc Mélenchon, candidat auto-proclamé à Matignon, et dont la dynamique de campagne n'a cessé de croître jusqu'au jour du scrutin.

    >> À lire : Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives

    La fin de campagne, électrisée par les invectives et une dramatisation du scrutin, marquée par le cafouillage des consignes de vote lors des duels RN-Nupes, renvoyés dos-à-dos par certains pontes de la macronie, a achevé de créer le trouble. Résultat, le président qui avait promis en 2017 de tout faire pour lutter contre l’extrême droite est celui qui aura vu entrer à l’Assemblée nationale cinq ans plus tard un nombre record de députés du Rassemblement national.

    Comme l’a parfaitement résumé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, sur France 2, en estimant qu’il faudrait au parti présidentiel "faire preuve de beaucoup d'imagination" pour agir dans cette "situation inédite", la nouvelle majorité étriquée de la macronie devra rivaliser d'ingéniosité et de conviction pour espérer faire voter ses textes. La France est-elle devenue ingouvernable ? Réponse dans les prochains jours.

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    Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives

    Ténors de la Macronie

    Élections législatives : résultats en dents de scie pour les proches d'Emmanuel Macron

    SOIRÉE ÉLECTORALE

    Législatives : une gifle pour Macron, Nupes réussit son pari, le RN fait un score historique

    Le Figaro

    L’armée française s’installe en Roumanie

    REPORTAGE - Aux chasseurs alpins succèdent les parachutistes du 8e RPIMa, qui seront le fer de lance de la mission de l’Otan aux portes de l’Ukraine.

    À Cincu (Roumanie)

    À Cincu, au cœur de la Transylvanie, sur le plus grand camp d’entraînement de Roumanie, les exercices de tir résonnent dès 8 heures du matin. Aucune pause n’intervient dans ses préparatifs visant à dissuader les forces russes d’approcher de ce flanc est de l’Alliance atlantique. L’installation de l’état-major de l’armée française - «nation cadre» de la force de réaction rapide de l’Otan sur place - se poursuit ici, conformément au cahier des charges validé par son chef, le général Thierry Burkhard, venu constater l’avancée des travaux, la semaine dernière, à l’occasion du déplacement d’Emmanuel Macron en Roumanie, Moldavie et Ukraine.

    À lire aussiEn Roumanie, la présence des militaires français est appelée à durer plusieurs années

    Les engins du génie français terminent actuellement trois semaines de travaux, qui ont été conduits jour et nuit, afin de préparer un terrain difficile car argileux. Les fondations en dur des constructions techniques doivent être terminées d’ici au mois de septembre. «Mais on a continué à s’entraîner, presque aux quatre coins de la Roumanie, jusqu’à la fin de notre mission», confie au Figaro le lieutenant-colonel Adrien, du 27e bataillon de chasseurs alpins.

    Un exercice important vient de se dérouler à Smârdan, non loin des frontières ukrainienne et moldave. Baptisé «Scorpion Legacy», il a regroupé quelque 2000 soldats de sept nationalités appartenant principalement à la brigade multinationale. Les forces françaises ont également poursuivi leurs partenariats avec les brigades de montagne roumaines de Brasov et de Miercurea Ciuc, jusqu’à la semaine dernière. «On a fait ici de manière plus dense, plus resserré, et de surcroît dans un cadre multinational, ce qu’on fait en France. Nous étions non seulement prêts à remplir les missions qui nous seraient confiées, mais on a augmenté notre niveau de préparation», s’est satisfait le lieutenant-colonel Adrien, avant de revenir ce lundi en France.

    «Shooting house»

    Désormais, et pour les quatre prochains mois, le commandement de l’Otan en Roumanie, et ses forces françaises, sera articulé autour du 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine de Castres (8e RPIMa). Les effectifs resteront stables pour le moment. Avec une présence à Constanta, sur la base aérienne Mihail Kogalniceanu (MK), mais surtout à Cincu, où tout sera fin prêt, début novembre, pour une implantation française de longue durée. Aucun terme n’a été officiellement fixé, mais le déploiement devrait se compter en années et engager quasiment tout le nouveau quinquennat du président Macron.

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    Depuis dix jours, tous les parachutistes du 8e RPIMa sont à pied d’œuvre, prêts à démarrer les exercices déjà programmés par leurs prédécesseurs, les chasseurs alpins. «On a hâte de bosser avec l’armée roumaine et d’utiliser par exemple la “shooting house” (pour le combat urbain, NDLR) qui n’est pas accessible en France, mis à part pour les forces spéciales», se réjouissait ce week-end un caporal.

    «Déploiement réalisé en urgence»

    Lors d’une cérémonie à laquelle assistait Laurence Auer, l’ambassadrice de France en Roumanie, le colonel Vincent Minguet a passé le commandement du groupement tactique interarmes au colonel Christophe Degand, chef de corps du 8e RPIMa, pour la poursuite de la «Mission Aigle». Dans son propos, le colonel Miguet s’est déclaré satisfait de la mission accomplie: «Nous avons réussi notre déploiement ici en Roumanie, sur le flanc est de l’Europe, face à la menace d’une extension de l’offensive russe. Ce déploiement a été réalisé en urgence, dans un contexte hors norme: le retour de la guerre en Europe. Mais notre mission ne s’arrête pas là. Nous devions la poursuivre, dissuader et être prêt à défendre car, soyons-en convaincus, un embrasement du conflit ukrainien est possible à chaque instant.» «Si je devais partir au combat demain, a conclu le colonel Minguet, je le ferais en confiance. Confiance en vous, les soldats de la task force Tiger, et confiance en nos alliés avec qui nous avons appris à travailler sous le commandement de l’Otan

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    Le colonel Christophe Degand, dont le régiment sortait tout juste d’une phase d’alerte de cinq mois, a ensuite pris la parole, en s’adressant plus particulièrement à ses parachutistes du 8e RPIMa. Il a rappelé qu’il leur revient désormais «d’incarner la volonté forte de la France et son effort marqué, tant vers nos amis roumains que vers nos partenaires de l’Otan. Vous êtes aux avant-postes de la sécurité de l’Europe, au plus près de la plus grave crise qu’a connue le continent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.»

    À VOIR AUSSI - Emmanuel Macron soutient les troupes françaises en Roumanie

    La Russie n'a «rien contre» une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne

    Moscou voit toujours d'un mauvais œil les aspirations de Kiev d'une adhésion à l'Otan. Pour autant, «L'UE n'est pas une alliance militaire», a déclaré Vladimir Poutine, affirmant ne pas s'opposer à la décision ukrainienne de rejoindre les 27.

    La «Nouvelle-Russie», l'argument nationaliste russe pour dépecer l'Ukraine

    DÉCRYPTAGE - Un général russe a plaidé pour «un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine» jusqu'à la Transnistrie. Un objectif qui rappelle les frontières de «Novorossia», région de l'Empire russe plébiscitée par les séparatistes depuis 2014.

    Guerre en Ukraine: Moscou reproche à Paris d’avoir armé Kiev

    Pour Moscou, la fourniture d’armes européennes à Kiev constitue une sorte de ligne rouge.

    Le Figaro

    Pourquoi le JT de 20 Heures de TF1 va être supprimé pendant plusieurs jours

    • Par  Sarah Lecoeuvre
    • Mis à jour le 19/06/2022 à 12:44
    • Publié le 19/06/2022 à 11:25

    Fin novembre, les grand-messes de Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray passeront à la trappe pour laisser place à un événement médiatique et international majeur.

    Les 20 Heures de TF1 et France 2 sont diffusés 365 jours par an, sans exception. Sauf pour la Une cette année. Selon les informations de nos confrères de l’Équipe, les éditions du soir de Gilles Bouleau et d’Anne-Claire Coudray vont être supprimées entre le 21 novembre et le 6 décembre. La raison? Les matches de la Coupe du monde 2022 au Qatar prévus, lors de seize premiers jours de compétition, à l’heure de la grand-messe et retransmis par la première chaîne d’Europe.

    » LIRE AUSSI - Longue attente et «pipi dans les bégonias»: Gilles Bouleau raconte les coulisses de sa «folle» interview avec Vladimir Poutine

    Toujours selon le quotidien, les journalistes-présentateurs devraient toutefois proposer une version raccourcie juste avant les rencontres footballistiques. À la fin des matches, «le Mag», l’émission de debrief, sera diffusée à l’antenne. En 2018, ce programme était présenté par Denis Brogniart. Le 7 décembre, Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray devraient reprendre du service normalement et ce, jusqu’au 18 décembre, date de fin de la compétition sportive internationale. Reste à savoir si la diffusion des feuilletons quotidiens Ici tout commence et Demain nous appartient sera aussi perturbée.

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    Qu’à cela net tienne. La Coupe du monde est une aubaine pour la régie de TF1. Les prix s’envolent déjà du côté de la vente des spots publicitaires qui vient de s’ouvrir. Toujours selon l’Équipe, les trente secondes sont facturées 330.000 euros lors de la finale du 18 décembre, si et seulement si l’équipe de France est à l’affiche. Dans le cas contraire, le tarif retombe à 118.000 euros.

    À VOIR AUSSI - Gilles Bouleau: «Les chaînes d’info nous rendent service»

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    L'Humanité

    Mobilisations pour éviter un été meurtrier

    Actu

    Hôpital En cette journée de manifestations du personnel de santé, syndicats et collectifs alertent sur la cataclysme à venir, alors que les services d’urgences ferment ou réduisent leurs horaires les uns après les autres.

    Cécile Rousseau

    La saison estivale de tous les dangers. En cette journée d’action nationale dans la santé, plus de 200 rassemblements et actions se déroulent dans toute la France à l’appel de différents syndicats et collectifs pour taper du point sur la table avant un été qui s’annonce cataclysmique sur le front hospitalier. Si, tous les ans, les professionnels tirent la sonnette d’alarme, cette année, la situation est très dégradée depuis le mois de mai. Cent vingt services d’urgences sont en grande difficulté, partiellement ou totalement fermés. Au centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire), ceux-ci ont baissé le rideau jusqu’à nouvel ordre depuis le 18 mai, tout comme la maternité. Mobilisés samedi dernier devant la mairie, les agents et usagers attendent des réponses. « 31 paramédicaux sur 32 étaient en arrêt maladie, explique Alexandre Robert, secrétaire de FO, en intersyndicale avec la CGT et la CFE-CGC. Une dizaine d’entre eux sont revenus mais ils ne sont toujours pas assez nombreux pour rouvrir. L’hôpital a un déficit de 9 millions d’euros et la direction oblige les collègues à s’autoremplacer. Pour l’été 2021, nous avions 26 mensualités de remplacement, contre 75 en 2019. »

    Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), rappelait, lors d’une conférence de presse la semaine passée, que l’austérité demeure la règle. « Nous sommes le seul pays au monde à avoir fermé 5 700 lits en 2020, en pleine pandémie ; 60 000 postes d’infirmiers étaient vacants à l’automne 2021. Sans compter que l’hôpital est en plan blanc en permanence. Et dire qu’on a cru qu’il y aurait un “monde d’après” avec le Covid ! »

    « J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

    Face à un système en train de s’écrouler, l’annonce par Emmanuel Macron d’une « mission flash » d’un mois sur l’état des soins non programmés, confiée au président de Samu-Urgences de France, François Braun, et d’une conférence sur la santé, en juillet, n’a convaincu personne. Comme le martèle Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), l’heure n’est plus au bilan. « Le dernier rapport du Sénat sur les urgences remonte à trois mois ! François Braun était le conseiller santé du président de la République pendant la campagne, il connaît la situation. La question est : où doit-on réorienter les patients ? Il n’y a plus rien ! La médecine de ville est submergée. On ne saura pas où mettre les gens s’il y a une canicule. Des personnes vont décéder, c’est une évide nce. Et je ne veux pas que les praticiens et les infirmières soient les boucs émissaires. J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

    Pour Pierre Schwob Tellier, du collectif Inter Urgences, le pacte de refondation des urgences, mis en place après les grèves en 2019, n’a fait qu’aggraver les choses. « L’accès aux urgences a été limité avec la mise en place du forfait (depuis le 1er  janvier 2022, tous les patients passant aux urgences sans hospitalisation doivent payer 19,61 euros – NDLR). Bientôt, vous ne pourrez plus arriver aux urgences par vos propres moyens. La régulation médicale sera privilégiée, surtout la nuit. » Infirmier à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), il constate que, malgré la situation sanitaire, le projet de construction de l’hôpital Grand Paris Nord, à Saint-Ouen (censé remplacer en partie les hôpitaux de Bichat (Paris) et Beaujon – NDLR), n’est pas remis en cause, à rebours des besoins de la population : « Il y aura 400 lits en moins, une capacité de maternité divisée par deux et 1 000 postes de soignants supprimés. »

    Accéder à des soins de qualité devient mission impossible

    Lors de cette conférence de presse, une housse mortuaire avait été disposée devant les intervenants portant un brassard noir pour dénoncer les drames qui s’annoncent. Le bateau tangue dangereusement, comme le raconte Marion Malphettes, médecin dans le service d’immunologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et membre du collectif Inter-Hôpitaux. Avec des conséquences très concrètes pour les malades : « Faute de personnel de nuit, le service ne peut pas rester ouvert en juin. Une patiente m’a demandé en consultation ce qui était prévu si elle rechutait (en cas de fermeture – NDLR), je lui ai répondu qu’il n’y avait rien… »

    Accéder à des soins de qualité devient mission impossible. Michèle Leflon, présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, pointe les limites du bricolage actuel : « Le recours à la régulation par téléphone pour les urgences est catastrophique, les usagers ne savent pas toujours s’exprimer sur la gravité de leur cas. Depuis le temps que nous dénonçons le manque d’effectifs, il aurait été possible de former des infirmiers et aides-soignants. Il faut un vrai plan. »

    Pour parer au plus pressé, des solutions sont avancées. L’ensemble des médecins pourraient provisoirement participer à un système de garde, propose Patrick Pelloux. Christophe Prudhomme, urgentiste et représentant de la CGT santé, évoque aussi la remise en place de « contrats d’études qui existaient jusque dans les années 1970. Vous rentrez à 18 ans, vous signez un contrat payé au Smic et vous êtes affecté sur un territoire ». Comme le précise Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale :  « On pourrait créer des milliers d’emplois pour les jeunes. Mais si on veut qu’ils restent, il va falloir avancer sur la question salariale ! »

    Partout, la question des rémunérations faméliques et des conditions de travail détériorées pèse lourd. À Orsay (Essonne), si la pénurie de main-d’œuvre n’atteint pas encore le niveau de certaines structures, elle se creuse de jour en jour. « Mercredi dernier, il manquait deux infirmières et un médecin aux urgences, déplore Céline Van Marle, secrétaire de la CGT de l’hôpital. Les effectifs sont à l’os et les agents restants tombent comme des mouches. Le temps d’attente est plus long pour les patients. Deux villes proches ne peuvent plus être desservies par Orsay. On ne sait pas ce qui va se passer pendant cet été. »

    hôpitalHôpital publicpersonnel soignantségur de la santé
    Le Figaro

    Guerre en Ukraine : attaques russes repoussées dans l'Est selon Kiev, l'Otan prévoit un conflit long

    LE POINT SUR LA SITUATION - Le président ukrainien s'est rendu samedi dans le sud du pays, à Mykolaïv, tandis que les combats font rage près de Sieverodonetsk, dans le Donbass.

    L'armée ukrainienne a affirmé dimanche avoir repoussé des attaques russes près de Sieverodonetsk, dans l'est du pays, théâtre de combats sanglants d'une guerre qui pourrait durer «des années» selon l'Otan. «Nos unités ont repoussé l'assaut dans la région de Toshkivka», a déclaré l'armée ukrainienne sur Facebook. «L'ennemi a battu en retraite et se regroupe.»

    «Notre armée tient le coup», a assuré dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à la veille d'une semaine qu'il voit comme «historique» où les 27 pays de l'Union européenne doivent dire s'ils accordent à Kiev le statut de candidat officiel à l'union.

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    Le gouverneur local, Serguiï Gaïdaï, a qualifié de «mensonges» l'idée selon laquelle les Russes contrôlaient la localité stratégique de Sieverodonetsk. «En effet, ils contrôlent la majorité de la ville mais ils ne la contrôlent pas entièrement», a-t-il déclaré sur Telegram. De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé dimanche que «l'offensive contre Sieverodonetsk se déroule avec succès». «Des unités de la milice populaire de la République populaire de Lougansk, soutenues par les forces armées russes, ont libéré la localité de Metolkine», au sud-est de Sieverodonetsk.

    Alors que l'Ukraine affiche sa détermination à combattre jusqu'au bout, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a averti que les pays occidentaux devaient être prêts à offrir un soutien à long terme à Kiev pendant une guerre acharnée.

    La guerre pourrait durer «des années», a-t-il mis en garde dans une interview publiée dimanche par le quotidien allemand Bild, en exhortant les pays occidentaux à inscrire leur soutien à Kiev dans la durée. «Nous ne devons pas faiblir dans le soutien à l'Ukraine, même si les coûts sont élevés, pas seulement en ce qui concerne le soutien militaire mais aussi en raison des prix de l'énergie et de l'alimentation qui montent», a dit le chef de l'Otan.

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    Le premier ministre britannique Boris Johnson a lancé un avertissement semblable, appelant à un soutien appuyé à Kiev ou bien risquer de voir l'«agression» triompher en Europe comme jamais depuis la Seconde guerre mondiale. Les pays qui soutiennent l'Ukraine face à l'invasion russe doivent garder leur sang-froid et s'assurer que Kiev aura «l'endurance stratégique pour survivre et au final l'emporter», écrit-il dans une tribune publiée par le Sunday Times.

    L'est et le sud de l'Ukraine sous le feu de Moscou, Zelensky sur le front

    Les forces russes concentrent leur puissance de feu sur l'est et le sud de l'Ukraine ces dernières semaines depuis l'échec de leur tentative de prendre la capitale Kiev après l'invasion éclair du 24 février. «Les pertes sont importantes. De nombreuses maisons ont été détruites, la logistique civile a été perturbée, il y a de nombreux problèmes sociaux», a déclaré Volodymyr Zelensky qui s'est rendu sur le front sud. Il a assuré dimanche que ses troupes avaient conservé le moral.

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    Durant cette rare visite en dehors de Kiev, où il s'est barricadé au début du conflit quand la capitale était menacée par l'armée russe, Zelensky s'est rendu dans la ville de la mer Noire de Mykolaïv, rendant visite aux troupes stationnées à proximité et dans la région voisine d'Odessa. «Nous ne donnerons le Sud à personne, nous allons tout reprendre, et la mer sera ukrainienne, elle sera sûre», a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Telegram alors qu'il rentrait à Kyev.

    Il a ajouté s'être entretenu avec des soldats et des policiers lors de sa visite. «Leur humeur est confiante, et en regardant dans leurs yeux, il est évident qu'aucun ne doute de notre victoire», a-t-il déclaré.

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    «J'ai demandé qu'une assistance soit mise en place pour les personnes qui ont perdu des êtres chers de manière plus généralisée. Nous allons définitivement reconstruire tout ce qui a été détruit. La Russie n'a pas autant de missiles que notre peuple a envie de vivre», a-t-il ajouté.

    Volodymyr Zelensky a remercié les soldats, qui contiennent la poussée des troupes russes, soutenues à l'est depuis la Crimée annexée, pour leur «service héroïque». «Il est important que vous soyez vivants. Tant que vous êtes vivants, il y a un mur ukrainien solide qui protège notre pays», leur a-t-il dit.

    Une vidéo, diffusée par la présidence, l'a montré à Mykolaïv avec le gouverneur local, Vitaliy Kim, devant la façade béante du siège de l'administration régionale, touché par une frappe russe en mars qui avait fait 37 morts. Cette ville portuaire et industrielle de près d'un demi-million d'habitants avant la guerre est toujours sous contrôle ukrainien, mais elle est proche de la région de Kherson, presque entièrement occupée par les Russes. Une frappe russe y a fait deux morts et 20 blessés vendredi.

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    Elle reste une cible de Moscou car elle se trouve sur la route d'Odessa, le plus grand port d'Ukraine, à 130 km au sud-ouest près de la Moldavie, lui aussi toujours sous contrôle ukrainien et au centre des discussions sur l'exportation bloquée des millions de tonnes de céréales ukrainiennes. La Russie, qui contrôle cette zone de la mer Noire malgré les tirs de missiles ukrainiens contre ses navires, explique que les eaux sont minées.

    A Kiev, une foule aux obsèques d'une figure du Maïdan tuée au combat

    À Kiev, des milliers de personnes se sont rassemblées samedi pour rendre hommage à Roman Ratushny, 24 ans, figure du mouvement pro-européen Maïdan en Ukraine, tué en combattant les Russes dans l'est du pays. Devant son cercueil drapé d'un drapeau ukrainien jaune et bleu au pied d'un monument surplombant la tentaculaire place de l'Indépendance dans la capitale, des personnes de tous âges ont salué sa mémoire.

    «Je pense qu'il est important d'être là car c'est un héros de l'Ukraine et nous devons nous souvenir de lui», a déclaré à l'AFP Dmytro Ostrovsky, un lycéen de 17 ans. Cette perte donne un visage humain au chagrin partagé par les Ukrainiens, alors que l'effusion de sang se poursuit dans le pays.

    Guerre en Ukraine: Moscou reproche à Paris d’avoir armé Kiev

    Pour Moscou, la fourniture d’armes européennes à Kiev constitue une sorte de ligne rouge.

    UE: feu vert sous conditions de la Commission pour l'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie

    Cette proposition sera étudiée les 23 et 24 juin, lors du sommet du sommet européen.

    Regarder la vidéo

    Guerre en Ukraine : les Russes consolident leur emprise sur l'île aux Serpents

    Des images satellite permettent d'apercevoir plusieurs systèmes de défenses russes, chargés de protéger ce territoire stratégique militairement et économiquement.

    Le Figaro

    En Allemagne, davantage de charbon pour éviter le gaz

    Emmanuel Egloff

    Cette mesure fait partie d'un plan visant à sécuriser l'approvisionnement en gaz face aux baisses récentes des livraisons russes, sur fond de guerre en Ukraine.

    Le gouvernement allemand va plus faire appel au charbon afin de sécuriser son approvisionnement en énergie. « Pour réduire la consommation de gaz, il faut utiliser moins de gaz pour produire de l'électricité, a déclaré le ministère de l'Économie dans un communiqué. À la place, les centrales à charbon devront être davantage utilisées. »

    Cette annonce est une conséquence de la baisse des livraisons de gaz décidé la semaine dernière par le russe Gazprom, pour faire pression sur les Européens dans le contexte de la guerre menée par la Russie en Ukraine.

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    Il s'agit d'un revirement d'importance pour le gouvernement allemand, qui avait l'ambition de sortir du charbon d'ici 2030. Le bilan carbone de la production d'électricité de l'Allemagne est l'un des plus mauvais d'Europe, précisément en raison de l'utilisation importante du charbon. Il va donc encore se dégrader. La décision de faire davantage appel au charbon a dû être d'autant plus difficile à prendre pour Robert Habeck, le ministre de l'Économie, qui vient du parti des Verts. « C'est amer, mais c'est indispensable pour réduire la consommation de gaz », a-t-il déploré dans le même communiqué.

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    Outre le charbon, d'autres mesures ont été annoncées ce dimanche. Un système d'enchère pour la vente de gaz aux industriels va ainsi être mis en place, afin, là encore, de faire baisser l'utilisation de gaz. Et des crédits de la banque publique KfW seront débloqués afin d'assurer le remplissage des réservoirs de gaz du pays. Avec ce train de mesures, « la sécurité des approvisionnements est garantie », s'est félicité Robert Habeck, tout en soulignant que « la situation est sérieuse ». L'Allemagne continue d'importer près de 35 % de son gaz de Russie. Avant le mois de février, cette proportion était de 55 %.

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    Moscou réduit d'encore 33% ses livraisons de gaz par Nord Stream à l'Europe

    Selon les données de la société d'exploitation du pipeline, 59,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel ont été exportés de Russie vers l'Europe par Nord Stream en 2021.

    Après l’Allemagne et l’Italie, la France se voit couper le robinet du gaz russe

    DÉCRYPTAGE - Les volumes des exportation de l’Est à destination de l’Europe diminuent. Berlin et Rome dénoncent les représailles d’un «despote».

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    LA VÉRIFICATION - Selon Jordan Bardella, les mesures économiques prises par les Vingt-Sept «ne fonctionnent pas». Est-ce vrai ?

    L'Humanité

    Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir

    Reportage

    Éducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.

    Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.

    La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : «  J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»

    Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.

    Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.

    De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »

    travailleurs sociauxségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatMédico-social
    Le Figaro

    Résultats législatives 2022: Tematai Le Gayic, plus jeune député de la Ve République

    John Timsitdéputé

    Dans la 1ère circonscription du territoire ultra-marin, le candidat indépendantiste, soutenu par la Nupes, devance son adversaire de la coalition présidentielle Ensemble!, Nicole Bouteau.

    Dans la 1re circonscription de la Polynésie française, c'est le candidat indépendantiste Tematai Le Gayic qui arrive en tête. À 21 ans seulement, le prétendant soutenu par la Nupes remporte l'élection sur un fil, avec 50,88 % des suffrages exprimés. Il était opposé à Nicole Bouteau, représentante de la coalition présidentielle Ensemble ! Celui qui est né en 2000 devient donc le plus jeune député élu de l'histoire de la Ve République.

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    Un titre détenu jusque-là par Marion Maréchal, qui, à 22 ans en 2012, s'était imposée dans la 3e circonscription du Vaucluse. C'est un exploit inattendu pour le prétendant du parti Tavini huiraatira. Au premier tour, Tematai Le Gayic était largement devancé avec 20,10 % des voix contre 41,90 % pour sa concurrente. Sur l'ensemble des trois circonscriptions de la Polynésie française, le parti indépendantiste rafle la mise.

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    Signification, origine, programme… c'est quoi la Nupes ?

    L'alliance des partis de gauche s'est formée en vue des élections législatives 2022.

    Législatives 2022 : «J'ai honte pour lui», déclare Brigitte Kuster après la rencontre de Nicolas Sarkozy avec sa concurrente macroniste à Paris

    L'ancien chef de l'État s'est entretenu, selon une information du Parisien, avec Astrid Panosyan-Bouvet. Un affront pour sa concurrente, pourtant amie de longue date de Sarkozy.

    Élections législatives 2022 : les résultats du second tour en Outre-mer

    La secrétaire d'État Justine Benin a été battue en Guadeloupe. Les candidats de la Nupes ont été majoritairement préférés par les électeurs.

    Regarder la vidéo
    Valeurs Actuelles

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    L'Humanité

    En Allemagne, le retour en force des revendications salariales

    Actu

    Pouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.

    Bruno Odent

    Les bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. «  Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime  », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.

    Le climat social pourrait se tendre encore davantage

    Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.

    En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».

    Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.

    AllemagneinflationIG Mettallmobilisations
    France24 - Monde

    Élections législatives : résultats en dents de scie pour les proches d'Emmanuel Macron

    Publié le : 19/06/2022 - 21:21Modifié le : 19/06/2022 - 23:27

    FRANCE 24 Suivre

    En n'obtenant qu'une majorité relative de sièges à l'Assemblée nationale, le camp Macron se trouve en difficulté. Plusieurs figures de la "macronie" ont été battues dans les urnes et l'actuel gouvernement est déjà promis à un remaniement.

    La coalition présidentielle échoue loin de la majorité absolue à l'Assemblée nationale à l'issue du second tour des élections législatives. En n'obtenant qu'une majorité relative, le camp Macron est en difficulté et l'actuel gouvernement est déjà promis à un remaniement.

    Symboles de la claque reçue, la macronie a d'ores et déjà perdu ses chefs de file à l'Assemblée et deux intimes du président Emmanuel Macron. Mais les scores interrogent aussi sur la poursuite du bail d'Elisabeth Borne à Matignon. Retrouvez ici qui des proches d'Emmanuel Macron est élu, et qui est battu.

    >> À lire : Législatives en direct : pas de majorité absolue pour Emmanuel Macron, la gauche 2e, forte percée du RN

    • Christophe Castaner, battu dans les Alpes-de-Haute-Provence

    Le président du groupe LREM (rebaptisé Renaissance) à l'Assemblée nationale, Christophe Castaner, a été battu au second tour des élections législatives dans les Alpes-de-Haute-Provence par Léo Walter, le candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).

    Léo Walter (Nupes), 50 ans, a obtenu 51,49 % des voix et Christophe Castaner, 56 ans, 48,51 %.

    Député socialiste élu en 2012 dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence (et réélu en 2017 sous l'étiquette de la majorité présidentielle), l'ancien ministre de l'Intérieur, proche d'Emmanuel Macron, Christophe Castaner était candidat à un troisième mandat successif.

    Je prends acte du résultat dans ma circonscription, avec une grande tristesse. Ce mandat m’a permis d’être au service de notre territoire, que j'aime passionnément. Merci à ceux qui m’ont fait confiance.Je souhaite le meilleur à Léo Walter et à nos Alpes-de-Haute-Provence.

    June 19, 2022
    • Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, battu dans le Finistère

    Le président de l'Assemblée nationale sortante est battu au second tour des législatives dans la 6e circonscription du Finistère.

    Battu par Mélanie Thomin, candidate socialiste investie par la coalition de gauche Nupes, Richard Ferrand "prend acte" de sa défaite.

    "Je viens de prendre acte des résultats indiquant que les électrices et les électeurs de la 6e circonscription du Finistère ont choisi d'élire députée ma concurrente", a déclaré ce proche d'Emmanuel Macron et pilier de la macronie, adressant également ses "félicitations" et "vœux de plein succès" à son adversaire.

    • Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé, battue dans le Pas-de-Calais

    La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, a été battue par sa rivale RN Christine Engrand dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais.

    La ministre, qui devra quitter le gouvernement selon une règle tacite réaffirmée par l'Élysée, a été distanciée de 56 voix par la candidate du RN, Christine Engrand, 67 ans, directrice commerciale d'un organisme de formation.

    • Ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin battue dans l'Essonne

    Au terme d'un duel serré avec Jérôme Guedj (Nupes), la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, a été battue dans la 6e circonscription de l'Essonne et devrait donc quitter le gouvernement.

    L'ancien président socialiste du conseil départemental de l'Essonne va faire, à 50 ans, son retour au palais Bourbon, pour une circonscription qu'il a déjà représentée à l'Assemblée nationale de 2012 à 2014.

    • La Première ministre Élisabeth Borne, élue dans le Calvados

    La Première ministre Élisabeth Borne a été élue dimanche avec 52,3 % des suffrages exprimés au second tour des élections législatives, devançant la candidate de la Nupes dans le Calvados. Mal élue, est-elle sur la sellette ? Personne, dans la majorité, n'imaginait son départ avant dimanche soir, tant la symbolique d'une cheffe du gouvernement débarquée à peine un mois après sa nomination semblait désastreuse auprès de l'opinion.

    "Cette situation constitue un risque. Nous devons respecter ce vote et en tirer les conséquences", a affirmé la Première ministre, réagissant aux résultats du scrutin. "En tant que 'force centrale', nous devons assumer une responsabilité, créer une majorité d’action", a poursuivi Élisabeth Borne.

    EN DIRECT | Déclaration de la Première ministre @Elisabeth_Borne à l’occasion du second tour des élections législatives. https://t.co/NOL9Jfol7p

    June 19, 2022
    • Justine Benin, battue en Guadeloupe

    La secrétaire d'État chargée de la Mer, Justine Benin, a été battue dans la 2e circonscription de Guadeloupe, avec 41,35 % des voix, par Christian Baptiste (DVG) élu avec 58,65 % des voix, a annoncé la préfecture de Guadeloupe dans un communiqué.

    Celle-ci jouait également son poste au gouvernement, la démission étant inéluctable conformément à une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron.

    • Damien Abad, ministre des Solidarités, réélu dans l'Ain

    Le ministre des Solidarités, dont la campagne a été perturbée par des accusations de viol, a été confortablement réélu pour son troisième mandat dans l'Ain aux élections législatives.

    Dans la cinquième circonscription, l'ancien chef des députés Les Républicains obtient 57,86 % des voix sous l'étiquette divers-droite contre 42,14% à la candidate Nupes Florence Pisani.    

    "C'est une victoire sans appel, autour de 58 %, ce qui est encore mieux que la première fois où je me suis présenté ici", a commenté le ministre devant la presse à Oyonnax.

    Les habitants de l'Ain et du Bugey viennent de me renouveler leur confiance avec 57,86% des voix ! Un grand merci à eux : c'est la victoire du cœur, du courage, du travail et de la proximité. #legislatives2022

    June 19, 2022

    Dimanche, deux jeunes femmes, seins nus, se réclamant des Femen, ont manifesté devant la mairie d'Oyonnax en tapant sur des casseroles pour réclamer sa démission après sa mise en cause pour des violences sexuelles par des femmes de son entourage.

    • L’ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu battue par Rachel Keke

    Dans la 7e circonscription du Val-de-Marne, l’ex-ministre des Sports, Roxana Maracineanu a échoué face à l’ex-gréviste de l’hôtel Ibis des Batignolles, Rachel Keke.

    Avec 49,70 % des voix, la Franco-Roumaine a été battue de justesse par la candidate de la Nupes (50,30 %). Une victoire qui fait de l’ancienne leader de la grève victorieuse de l’Ibis Batignolles la première femme de chambre à entrer à l’Assemblée nationale.

    ✌️ VICTOIRE ! @KekeRachelest élue députée !✅ Félicitations à elle: direction l'Assemblée nationale !#NUPES #VcommeVictoire #legislatives2022 pic.twitter.com/Codnjznn2P

    June 19, 2022
    • Darmanin, Dussopt, Riester, Fesneau et Véran, élus

    Parmi les autres ministres du gouvernement Borne, réélus : le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans le Nord ; le ministre du Travail, Olivier Dussopt, dans l'Ardèche (58,74 selon des résultats partiels) ; Franck Riester (Commerce extérieur) ; Marc Fesneau (Agriculture) et Olivier Véran (Relations avec le Parlement).

    Les habitants de Tourcoing et de la Vallée de Lys viennent de m’élire avec 57,52% des voix ! Un grand merci à eux qui récompensent ainsi notre implantation locale et notre volonté politique nationale @VincentLedoux59

    June 19, 2022

    Avec AFP

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    L'Humanité

    Hygiène. Les règles ont changé

    Actu

    L’offre de produits relatifs à l’hygiène intime s’affranchit elle aussi de tout ce qui pollue la planète et nuit à la santé. Voici notre sélection de protections périodiques 100 % engagée.

    Marie Mersier

    Pendant des décennies, les marques de tampons et autres serviettes hygiéniques ne se sont pas souciées de l’intégrité de leurs produits, mettant du chlore par-ci, des phtalates par-là. Jusqu’à ce que la prise de conscience écologique se glisse au plus près de l’intimité des personnes et fasse émerger des labels culottés, bien décidés à fabriquer des protections périodiques dignes de ce nom et à s’engager auprès d’associations qui luttent contre la précarité menstruelle.

    Près de Toulouse, une entreprise pionnière du congé menstruel

    En effet, en France, on estime qu’environ 2 millions de femmes en sont victimes et manquent de produits d’hygiène intime. Le problème ne se pose donc pas toujours en termes de qualité, mais de quantité… Si l’on a l’habitude d’utiliser des tampons, deux règles prévalent : les choisir en coton bio et les changer toutes les quatre à six heures afin d’éviter les risques de syndrome du choc toxique. Même chose pour la coupe menstruelle, qu’il convient de vider régulièrement mais qui aura une durée de vie de plusieurs années. Économique et écologique. Valeurs sûres, les serviettes se déclinent désormais en versions lavables et adaptées à tous les flux. Le must selon nous : la culotte menstruelle en coton, nouvel indispensable d’un cycle féminin serein.

    Rien à jeter. Tout est bon dans cette serviette hygiénique lavable en coton biologique : elle résiste à 200 passages en machine à laver, absorbe les flux les plus abondants et est fabriquée en Normandie.Serviette hygiénique, Dansmaculotte.com, 19 euros

    Le cap de la cup. Composée à 100 % de silicone médicale, Only Claricup est une coupe menstruelle saine et certifiée sans produits chimiques, qui existe en quatre tailles. Voici une alternative idéale aux tampons.Coupe menstruelle Only Claricup, Claripharm.fr, 19 euros

    Favoris. Pour flux léger, abondant ou très abondant, les tampons de la marque Fava sont à 100 % composés de coton bio certifié Gots. Le strict nécessaire donc. Possibilité d’abonnement afin d’être livré tous les trois mois.Tampons bio « infaillibles », Befava.com, 4,90 euros

    Enveloppant. En matière douce et ultra-Stretch (et une doublure en coton bio), ce boxer s’adapte à toutes les morphologies et absorbe l’équivalent de 3 à 4 tampons réguliers. Il accompagnera les règles intenses, voire hémorragiques, mais aussi les pertes liées au post-partum. Boxer kaki, Moodz.co, 39 euros

    Consommationproduits d'hygièneSanté
    France24 - Monde

    En Polynésie, Tematai Le Gayic devient à 21 ans le plus jeune député de la Ve République

    Publié le : 19/06/2022 - 19:09Modifié le : 19/06/2022 - 23:02

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    Tematai Le Gayic, jeune indépendantiste de 21 ans soutenu par la Nupes, a été élu député de la première circonscription de Polynésie, dimanche. Il devient ainsi le plus jeune député de la Ve République à accéder à l'Assemblée nationale.

    Le titre était jusque-là détenu par Marion Maréchal, élue en 2017, dans le Vaucluse, à 22 ans. Il revient désormais à Tematai Le Gayic. Le jeune indépendantiste, soutenu par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), a été élu député de la première circonscription de Polynésie dimanche 19 juin, à l'âge de 21 ans. Il partage le titre de plus jeune député de l'Histoire de la Ve République avec Louis Boyard, de quelques mois son aîné, militant LFI et candidat Nupes, élu dans le Val-de-Marne. 

    Tematai Le Gayic, qui appartient au parti Tavini huira’atira ("servir le peuple") a battu sur le fil Nicole Bouteau, ancienne ministre du travail et du tourisme soutenue par la coalition présidentielle Ensemble ! avec 50,88 % des suffrages exprimés, selon les chiffres communiqués par la préfecture de Polynésie. Il succède ainsi à Maïna Sage (UDI). 

    C'est une victoire inattendue pour le jeune indépendantiste. Au premier tour, il s'était placé en deuxième position avec 20,10 % des voix contre 41,90 % pour Nicole Bouteau. 

    Partisan d'une citoyenneté maohi

    Né en 2000 à Papeete, Tematai Le Gayic a grandi à Tubuai, une île de l'archipel des Australes, puis à Tahiti. Il a obtenu une double licence en sciences politiques et en histoire à l'université Paris 8 Vincennes-Saint Denis, avant d'intégrer un master de recherches en sciences politiques à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), suspendu pour mener campagne en Polynésie.

    Lors de ses études, il a présidé l'Association des étudiants de Polynésie française (AEPF) puis la Fédération des associations des étudiants de Polynésie française (FAEPF). Il a ainsi lutté contre la précarité étudiante et défendu l'accès à la culture à travers des cours de tahitien et de danse polynésienne.

    L'accession à la pleine souveraineté de la Polynésie française constitue le socle de son engagement politique. Il souhaite aussi protéger l'emploi local et la terre, ainsi que proposer une citoyenneté maohi. Il milite aussi pour l'adaptation des études supérieures aux réalités polynésiennes et pour la protection de l'environnement.

    Excellent orateur en français comme en tahitien, il a plusieurs fois été primé lors de concours de déclamation et de danse tahitienne. Il a également dirigé un groupe de chant traditionnel.

    Victoire indépendantiste en Polynésie

    Tematai Le Gayic n'est pas le seul indépendantiste à accéder à l'Assemblée nationale à l'issue de ces élections législatives. Steve Chailloux, lui aussi soutenu par la Nupes, a été élu dans la deuxième circonscription de Polynésie française avec 58,89 % des voix, face au candidat de la majorité présidentielle, Tepuaraurii Teriitahi (41,11 %).

    Anthropologue de formation, il est diplômé de l'École des hautes études en Sciences sociales. Il a enseigné la langue tahitienne pendant une dizaine d'années à l'Université de Hawaii avant de revenir à Tahiti, où il a continué à enseigner sa langue aux étudiants locaux. Il a aussi été attaché parlementaire du député indépendantiste Moetai Brotherson.

    Steve Chailloux porte volontiers un chapeau de pandanus tressé et un lavalava, un pagne traditionnel océanien. Ses principales prises de position politiques portent sur la décolonisation de la Polynésie française, la préservation de ses langues et de sa culture, la probité des élus et la lutte anti-nucléaire.

    Dans la troisième circonscription,  la victoire du député sortant, Moetai Brotherson (61,32 %), était plus attendue. Il bat Tuterai Tumahai (38,68 %), un autonomiste novice en politique qui avait surpris en exprimant à plusieurs reprises au cours de la campagne son adhésion aux idées de son adversaire.

    Les étiquettes politiques nationales influencent peu les électeurs polynésiens, qui se positionnent surtout en fonction des consignes des partis locaux. Le parti indépendantiste doit aussi sa victoire à un front des oppositions contre la majorité locale.

    C’est la première fois que le parti indépendantiste Tavini huira’atira parvient à faire élire plus d’un député, et la première fois qu’il remporte une élection sans alliance. À un an des élections territoriales, le scrutin le plus important en Polynésie française, c’est aussi un avertissement au parti majoritaire et au gouvernement d’Edouard Fritch, mis en difficulté par la crise économique consécutive à l’épidémie de Covid-19.

    Avec AFP

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    France24 - Monde

    En direct : l'Ukraine dit avoir repoussé des attaques russes près de Severodonetsk

    Publié le : 20/06/2022 - 03:32

    FRANCE 24 Suivre

    L'armée ukrainienne a affirmé dimanche avoir repoussé des attaques russes dans l'est du pays, théâtre de combats sanglants dans une guerre qui pourrait durer "des années" selon l'Otan. Suivez notre direct.

    • 3 h 20 : ce qu'il faut reternir du 18 juin

    "Notre armée tient le coup", a assuré dimanche soir le président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky, à la veille d'une semaine qu'il voit comme "historique" où les 27 pays de l'Union européenne doivent dire s'ils accordent à Kiev le statut de candidat officiel à l'union.

    Dans l'est, "nos unités ont repoussé l'assaut dans la région de Tochkivka", a déclaré l'armée ukrainienne sur Facebook. "L'ennemi a battu en retraite et se regroupe".

    Le ministère russe de la Défense a fait état dimanche de "succès" dans son offensive contre Severodonetsk. Il a également affirmé avoir frappé une usine de Mykolaïv (sud) avec des missiles de croisière, et détruit "dix obusiers de 155 mm M777 et jusqu'à une vingtaine de véhicules blindés fournis au régime de Kiev par l'Occident au cours de ces dix derniers jours". Des affirmations impossibles à vérifier de source indépendante.

    Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a averti que les pays occidentaux devaient être prêts à offrir un soutien à long terme à Kiev pendant une guerre acharnée. La guerre pourrait durer "des années", a-t-il mis en garde dans une interview publiée dimanche par le quotidien allemand Bild, en exhortant les pays occidentaux à inscrire leur soutien à Kiev dans la durée.

    Enfin, sur le front du gaz, dont la Russie a réduit cette semaine massivement le flux vers l'Europe occidentale, l'Allemagne, première visée, a annoncé dimanche prendre des mesures pour revenir vers davantage de charbon, une énergie polluante qu'elle avait prévu d'abandonner d'ici 2030.

    Le gouvernement autrichien, confronté lui aussi à la diminution des livraisons de gaz russe, a annoncé dimanche soir le prochain redémarrage d'une centrale à charbon désaffectée, afin de pouvoir pallier une éventuelle pénurie.

    Quant au groupe italien ENI, également très dépendant des livraisons de Moscou, le Qatar a annoncé dimanche qu'il rejoignait le français TotalEnergies dans le projet North Field East (NFE,) qui vise à augmenter de 60 % la production de gaz naturel liquéfié (GNL) du pays du Golfe d'ici 2027.

    Avec AFP

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    Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE

    LE FIL DU 16 JUIN

    À Kiev, Macron et les Européens affichent leur solidarité avec l'Ukraine

    Guerre en Ukraine : Moscou frappe dans l'Ouest, la bataille s'intensifie à Severodonetsk

    Le Figaro

    Paris: une plainte déposée à la suite de menaces de mort contre une responsable du lycée Charlemagne

    Esther Paolini

    INFO LE FIGARO - Une fonctionnaire a été la cible de menaces après une altercation avec une élève qui aurait refusé de retirer son voile pour une épreuve du baccalauréat. Une enquête a été ouverte.

    Une plainte a été déposée auprès du parquet de Paris pour des menaces de mort proférées à l'encontre d'un membre du personnel d'éducation du lycée Charlemagne, dans le 4e arrondissement de la capitale, a appris Le Figaro de sources concordantes. Une conseillère principale d'éducation a été la cible d'attaques sur les réseaux sociaux à la suite d'une altercation avec une élève qui aurait refusé de retirer son voile pour passer l'examen du baccalauréat.

    À lire aussiAbayas, qamis… quand les tenues islamiques défient l’école de la République

    Le jeudi 16 juin, une candidate d'un lycée parisien se présente à son centre d'examen - le lycée Charlemagne - pour l'épreuve du baccalauréat de français. Selon les éléments recueillis par l'académie, l'adolescente aurait refusé d'ôter son voile pour pénétrer dans l'établissement et procéder aux vérifications d'identité habituelles, et ce «malgré les rappels à la loi effectués à plusieurs reprises par le personnel de la vie scolaire présent à l'accueil de l'examen».

    En effet, la loi de 2004 sur le port des signes religieux à l'école dispose que «dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit.» Une circulaire du ministère de l'Éducation nationale indique également que la loi «ne s'applique pas aux candidats qui viennent passer les épreuves d'un examen ou d'un concours dans les locaux d'un établissement public et qui ne deviennent pas de ce seul fait des élèves de l'enseignement public.» Concrètement, la loi s'applique à tout élève appartenant à l'enseignement public. En revanche, des élèves en candidat libre ou scolarisés dans un établissement privé et/ou hors contrat peuvent porter le voile durant l'examen. En parallèle, l'établissement peut demander le retrait du voile à l'arrivée afin de «permettre la vérification de l'identité des candidats ou à prévenir les risques de fraudes.»

    À lire aussiPhilippe d’Iribarne: «Pourquoi refuser le voile islamique n’est pas “islamophobe”»

    Le refus de la candidate aurait conduit à des échanges qualifiés de «tendus» entre l'élève et la CPE, avant que la candidate accepte finalement de retirer son voile et puisse être accompagnée à la salle d'examen. L'académie précise que la direction du lycée Charlemagne a «veillé à établir un contact» avec l'établissement d'origine de l'élève ainsi que sa famille.

    Un individu se présentant comme l'ami de la candidate a relaté les faits sur Twitter, affirmant que l'élève a bien retiré son voile à l'entrée de l'épreuve, mais que la CPE a tout de même refusé de la faire entrer dans la salle d'examen. Le ton serait monté durant de longues minutes et la situation, selon ses dires, serait restée extrêmement tendue, malgré la tentative d'un surveillant de s'interposer. Il a dénoncé une CPE «islamophobe», des faits «inadmissibles», d'«une violence inouïe», avant de supprimer ses tweets, puis son compte Twitter.

    Une enquête ouverte

    De nombreux internautes ont réagi pour réclamer l'identité de la CPE: «balance le nom et la photo de la CPE», «le nom de la CPE peut être mentionné pour être dénoncé», soutient un second. Une affaire qui n'est pas sans rappeler celle de Samuel Paty, assassiné en octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par un terroriste islamiste Abdoullakh Anzorov, qui lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Il avait eu connaissance de l'identité du professeur sur les réseaux sociaux. D'autres messages vont plus loin puisqu'ils sont accompagnés d'insultes: «quelle p*te la CPE». Plusieurs internautes interpellent le compte du Collectif Contre l'Islamophobie en Europe: «à vous de jouer les frères/sœurs !» Des menaces de mort ont également été proférées, selon plusieurs comptes Twitter.

    Dès le lendemain, une plainte a été déposée auprès du parquet de Paris, aboutissant à l'ouverture d'une enquête pour «menaces pour de mort», «harcèlement moral en ligne» et «mise en danger de la vie d'autrui par diffusion d'informations relatives à la vie privée», explique le parquet de Paris au Figaro. L'enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH).

    De son côté, l'académie de Paris dit avoir «pris immédiatement toutes les dispositions nécessaires» pour garantir la sécurité des élèves et la sérénité de la suite des épreuves du baccalauréat. Le service de la vie scolaire sera notamment renforcé dans les jours à venir. «Fort de son attachement aux valeurs de respect et de liberté portées par le principe de laïcité, l'académie de Paris condamne avec la plus grande fermeté, les menaces de mort et le cyber harcèlement, dont sont actuellement victimes ses personnels et tient à les assurer de tout son soutien dans cette épreuve», ajoute-t-elle auprès du Figaro.

    À VOIR AUSSI - La violence envers les enseignants augmente-t-elle ?

    «On ne reconnaît plus la France» : à Paris, la place du Trocadéro gangrenée par la délinquance

    REPORTAGE - Chaque soir, ou presque, des délinquants - des mineurs isolés étrangers, en écrasante majorité -, détroussent des touristes venus admirer la tour Eiffel.

    Enquête ouverte pour attouchement sexuel entre élèves d'une école primaire

    «Dès la connaissance des faits», un changement de classe des deux élèves mis en cause a été décidé, a déclaré le rectorat. Pour séparer complètement les élèves, un changement d'école sera effectif lundi.

    Paris: trois policiers blessés après un refus d'obtempérer dans le 18e arrondissement

    Le suspect est toujours en fuite. Une enquête a été ouverte pour «tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique» et «refus d'obtempérer aggravé.»

    L'Humanité

    Recettes. Le sarrasin, la petite graine qui a tout d’une grande

    Actu

    Sa farine est à la base des galettes emblématiques de la Bretagne. Pratiquement disparue, la culture du blé noir redémarre grâce à ses nombreux atouts nutritionnels et agronomiques.

    Lea Desportes

    Une précision botanique avant d’allumer le billig (la plaque bretonne sur laquelle sont cuites crêpes et galettes) : le sarrasin est une plante à fleurs de la famille des polygonacées. Un nom savant qui reflète bien la forme anguleuse des graines. L’arrivée dans l’Hexagone du polygone au goût de noisette originaire de Chine reste sujet à débat. La plante aurait été importée par les croisés ou les Vikings. Une chose est sûre : le blé noir prend racine dès le Moyen Âge en Bretagne, mais aussi en Auvergne, dans le Limousin ou en Normandie.

    Dépourvu de gluten, le sarrasin, seul, se prête peu à la panification. Ses graines réduites en farine permettent en revanche de confectionner des crêpes appelées galettes en haute Bretagne, bourriols dans le Cantal et le Rouergue ou encore crozets en Savoie. Partout, ces spécialités nourrissantes deviennent le pain quotidien des travailleurs, ouvriers et paysans.

    Une Indication géographique protégée depuis 2010

    Ironie de l’histoire, dans l’après-guerre, le sarrasin mange son pain noir. Plantée à foison par les Bretons, sa culture est quasiment abandonnée au profit du maïs et du blé, plus rentables dans le cadre d’une agriculture intensive. Il faut attendre les années 1980 pour que des producteurs, poussés par des meuniers bretons, replantent du blé noir. La filière se rassemble alors au sein d’une association qui milite et obtient en 2010 une Indication géographique protégée (IGP) pour la « farine de blé noir de Bretagne » issue des cinq départements qui composaient naguère la région. Aujourd’hui, les surfaces cultivées représentent entre 3 000 et 4 000 hectares. Une renaissance qui ne suffit pourtant pas à satisfaire la consommation française. La production bretonne doit donc subir la concurrence – pas toujours clairement affichée – de farines venues d’Europe de l’Est et de Chine. Mais elle devrait continuer à progresser tant les avantages agronomiques de la « plante des 100 jours » sont précieux. La culture de cette plante rustique ne nécessite pas de produits phytosanitaires et son fort pouvoir couvrant limite la présence de plantes invasives.

    Ses qualités gustatives et nutritionnelles ne sont pas en reste. D’une saveur légèrement amère lorsqu’il est broyé, le sarrasin est surtout au goût du jour : l’absence de gluten est devenue un atout majeur. Riche en protéines, en fibres et en vitamines, il est aussi bourré d’acides aminés et d’antioxydants. Dans l’assiette, le sarrasin n’est plus cantonné à la crêpière. Il se décline en pâtes, en biscuits sucrés ou salés. Il se transforme aussi dans le verre (voir nos produits ci-contre). Plaisant au palais, il l’est tout autant à l’œil. L’été, le blé noir passe du vert au blanc et rose au moment de la floraison, puis au rouge, arrivé à maturité. Beau, bon et sain, le sarrasin fait décidément tout bien.

    © Getty Images/iStockphoto

    Blinis au sarrasin

    Préparation : 15 minCuisson : 20 minRepose : 30 min Difficulté : facileIngrédients pour 6 personnes.  200 g de farine de sarrasin, 10 cl de lait, 1 yaourt nature, ½ sachet de levure chimique, 3 œufs, 1 filet d’huile d’olive, 1 pincée de sel.

    1. Dans un saladier, verser le yaourt nature. Ajouter la farine de sarrasin tamisée, la levure chimique et la pincée de sel. Mélanger, puis verser les œufs battus en omelette. Battre à l’aide d’un fouet, puis délayer peu à peu avec le lait.
    2. Faire chauffer dans une poêle antiadhésive une cuillère à soupe d’huile d’olive. Lorsqu’elle est bien chaude, déposer plusieurs petites louches de pâte pour former 3 à 4 blinis, selon la taille de votre poêle. Lorsque les bulles apparaissent, retourner les blinis. Les laisser cuire sur l’autre face pendant 2 à 3 min.
    3. Laisser tiédir les blinis avant de les servir.
    4. Vous pouvez les accompagner de saumon fumé, d’une mousse de thon, de chèvre frais ou de roquefort.

    Bière. Une blonde moelleuseParticularité de cette brasserie installée à Rillieux-la-Pape, au nord-est de Lyon : la matière première, cultivée localement en agriculture biologique, ne passe pas par l’étape du maltage (la germination des grains). Outre une économie en eau et en électricité, ce processus original permet d’obtenir des saveurs plus typées. La 100 % Sarrasin est une bière blonde de fermentation basse, douce et moelleuse, avec des arômes de noisette et de céréales.Blonde Sarrasin 100 %, Brasserie Dulion, 7,80 euros les 75 cl.

    Spiritueux. Un whisky de blé noirPrès de Quimper, la Distillerie des Menhirs a lancé, en 2002, le premier whisky au monde de blé noir. Le choix du sarrasin est un véritable casse-tête : son rendement agricole et en alcool est bien moindre que celui de l’orge, et il est plus difficile à malter et à fermenter. Eddu Silver, la première édition de la gamme, est un 100 % blé noir vieilli cinq ans en fûts de chêne ayant contenu du cognac. Le résultat est onctueux et fruité avec des notes de pomme, d’écorces d’orange et d’abricot confit.Whisky Eddu, Distillerie des Menhirs, 44 euros les 70 cl.

     

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    L'Humanité

    Ajaccio, cité impériale et doux village

    Actu

    « Dans ses ruelles, on entend des ritournelles et des bravos », chantait Tino Rossi, natif de la citadelle corse. Ici, le visiteur n’échappe pas non plus à l’autre illustre fils du pays, Napoléon. Visite de la vieille et pimpante cité de l’île de Beauté.

    Anne Drivas

    Dès l’arrivée à l’aéroport d’Ajaccio, le mélange de brise marine et de parfums du maquis tout proche caresse les narines. Le soleil cogne. La mer est juste là, d’un bleu profond. En voiture de location, en taxi ou plus simplement par la navette qui dessert le centre-ville – pour la somme de 8 euros en achetant votre ticket à l’une des bornes de l’aéroport –, on longe la mer vers le nord d’un des plus beaux golfes de France, certains ici disent du monde. Vingt minutes plus tard, vous êtes au pied de la gare, tout au début de la rue Fesch, une des principales artères de la ville avec le cours Grandval et le cours Napoléon, que l’autodérision locale surnomme les Champs-Élysées : voici la vieille ville, celle où sont nés les deux gloires locales, Napoléon Ier et Tino Rossi, qui a chanté la douceur de vivre des siens dans bien des chansons. Vous risquez peu de vous égarer en arpentant cette partie d’Ajaccio, d’autant que le quartier moderne ne présente guère d’intérêt si ce n’est pour ses hôtels. Son expansion anarchique a même quelque peu défiguré le paysage des collines environnantes, autrefois plantées d’oliviers et d’orangers qu’on ne peut qu’imaginer.

    Table ronde. Napoléon et la Commune : quelle histoire de France ?

    Ruelles pavées, maisons colorées

    Ajaccio a été construite en 1492, par les Génois, et en a gardé au fil du temps les couleurs des villes italiennes : ruelles pavées, maisons colorées en ocre, rose, rouge brique. Ici, le temps prend ses aises et chacun en fait autant. Alors, mettez-vous à l’heure locale et prenez votre mal en patience si la boulangère poursuit sa causette, malgré la file d’attente qui s’allonge.

    En empruntant la rue Fesch, donc, vous pourrez commencer par faire une halte au musée Fesch, dont la collection permanente et les expositions temporaires valent bien une halte. D’autant que ce sera une des trop rares escales culturelles à Ajaccio, hormis la visite incontournable de la Maison Bonaparte, un peu plus loin et quelques autres curiosités. Au bout de cette voie piétonne et bordée de boutiques en tout genre, voici la place Foch, autrefois légitimement baptisée place des Palmiers jusqu’à ce qu’une terrible maladie oblige la municipalité à les éradiquer. Là, une pause-déjeuner à la Paninoteca Cinecitta s’imposerait presque, tant les paninis y sont délicieux et originaux.

    Sous la forteresse, la plage

    À deux pas, la mairie abrite le salon napoléonien, lieu de mémoire de la famille impériale, et la salle des médailles, que l’on peut aussi visiter avant de rejoindre, de l’autre côté de la place, la rue Bonaparte qui vous conduira immanquablement rue Saint-Charles, visiter la maison qui vit naître l’Empereur. Poussez ensuite jusqu’à la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, datant de la fin du XVIe siècle et classée monument historique, où Napoléon Ier fut baptisé en 1771, et qui recèle quelques trésors baroques. Elle se dresse face à la mer, dans son bel habit orangé, et joue particulièrement bien avec la lumière au soleil couchant. La balade le long de la promenade qui borde la mer est alors une des plus douces. Et si la tentation de piquer une tête est soudain trop forte, la petite plage Saint-François est juste sous le parapet, dominée par la citadelle. Cette forteresse de la fin du XVe siècle fut une propriété militaire jusqu’en 2014, date à laquelle la ville l’a rachetée pour en faire un espace dont l’usage reste encore incertain.

    Selon vos goûts culinaires

    Pour finir sur une note gourmande, trois établissements ajacciens méritent un détour, selon vos goûts culinaires, votre curiosité et votre porte-monnaie : le Papacionu, une excellente pizzeria, rue Saint-Charles, le long de la cathédrale ; la Calata, ses spécialités locales et sa très agréable terrasse surplombant le vieux port ; le Bilboq, restaurant de pâtes à la langouste (et rien d’autre) inoubliables, ne serait-ce que pour croiser le maître des lieux, l’inénarrable Jeanjean.

    Enfin, n’oubliez pas que les Corses aiment chanter et qu’un repas se finit souvent a cappella, au son d’une guitare ou de chants polyphoniques. Les chansons sont entonnées sur les terrasses ou encore dans les nombreuses petites églises que la vieille ville ajaccienne abrite. À la belle saison, les concerts y sont légion.

    Office intercommunal de tourisme, 3, boulevard du Roi-Jérôme, BP21, 20181 Ajaccio, tél. : 04 95 51 53 03.

    La Casa Buonaparte, l’authentique maison napoléonienne

    La rue Saint-Charles n’a rien perdu de son pittoresque : dans ses rues étroites aux volets clos ici et là, la lessive du jour finit de sécher. La chaleur semble avoir arrêté le temps. C’est dans cette maison bourgeoise de trois étages qu’est né, un 15 août 1769, un petit garçon, deuxième enfant d’une fratrie de douze dont huit seulement survivront. Ses parents, Laëtizia et Charles-Marie, le prénommèrent Nabulio. Vous l’aurez compris, nous sommes chez les Bonaparte et la maison familiale est aujourd’hui un musée récemment rénové, qui se visite tous les jours, sauf le lundi. Avec 92 600 visiteurs en 2019, la Casa Buonaparte est le musée le plus fréquenté de Corse et devance même Malmaison.

    Musée national de la Maison Bonaparte, rue Saint-Charles 20000 Ajaccio ; tél. : 04 95 21 43 89.

    Découverte
    Le Figaro

    Tops/Flops du GP du Canada : Verstappen impérial, Gasly en difficulté

    Alexis Relandeau-Descamps

    La nouvelle victoire de Max Verstappen, la remontée de Charles Leclerc, mais aussi le week-end difficile de Pierre Gasly et Sergio Perez : retrouvez les tops et les flops après le Grand Prix du Canada, dimanche.

    TOPS

    Verstappen accentue la pression

    Tout n'a pas été simple pour le champion du monde en titre dimanche, au Canada, notamment lors des quinze derniers tours lorsque Carlos Sainz donnait tout pour décrocher sa première victoire. Mais le Néerlandais a les reins solides. Il a tenu sous la pression pour s'offrir un sixième succès cette saison, le 26e de sa jeune carrière et au classement, le coup est parfait. Avec 175 unités au compteur, Max Verstappen possède 46 points d'avance sur Sergio Perez, contraint à l'abandon (voir ci-dessous), et 49 sur Charles Leclerc.

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    Mercedes se rapproche

    Comme à Bakou, les Flèches d'Argent ont été solides à Montréal. Troisième, Lewis Hamilton décroche son deuxième podium de la saison après celui de Bahreïn en début de saison. Le septuple champion du monde était heureux à l'issue de la course. Quatrième, George Russell, parti huitième, rapporte encore de gros points à Mercedes. De bon augure à quinze jours de Silverstone où les deux pilotes britanniques seront attendus.

    Sainz a tout tenté, la remontée de Leclerc

    Week-end plutôt satisfaisant pour Ferrari au Canada. Troisième sur la grille, Carlos Sainz a tout tenté mais a buté sur un Max Verstappen impérial à Montréal et l'Espagnol se contente d'une solide deuxième place. Concernant Charles Leclerc, parti 19e suite à des pénalités pour un changement de moteur et d'autres pièces, il se classe à l'arrivée cinquième. Une belle performance de la part du Monégasque. Au final, Ferrari empoche 29 points au Canada soit quatre de plus que Red Bull.

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    Alpine et Alfa Romeo dans le coup

    «On a été solides», affirme Esteban Ocon. En effet, Alpine a, dans un premier temps, réalisé un beau week-end sur l'Ile-Notre-Dame avec la sixième place d'Esteban Ocon et la septième de Fernando Alonso. Deuxième sur la grille, l'Espagnol était frustré à l'arrivée car dès le tour 20, il a été victime de coupures moteur ce qui lui a fait perdre quatre à cinq dixièmes par tour. Et la frustration s'est transformée en déception lorsque la FIA, après la course, a décidé de lui attribuer une pénalité de cinq secondes pour avoir changer à plusieurs reprises de lignes de défense face à Bottas. Une perte de temps qui fait reculer l'Ibère au neuvième rang au profit... des Alfa Romeo. Valtteri Bottas (7e) et Guanyu Zhou (8e), auteur de sa meilleure performance en F1, offre un week-end à dix points pour la marque italienne qui reste dans le coup pour la course à la quatrième place des constructeurs.

    FLOPS

    Gasly est passé à côté

    Après cinq courses sans point, le Français avait mis un terme à cette série à Bakou avec sa cinquième place. Le pilote Alpha Tauri arrivait alors avec des ambitions à Montréal. Des ambitions vite refroidies après sa 16e place en qualifications. Une grosse déception comme sa course anonyme, dimanche, avec une modeste quatorzième place à l'arrivée. Pierre Gasly est en difficulté avec son Alpha Tauri cette saison avec un seul top 10 lors des sept dernières courses.

    Un week-end difficile pour Perez

    Il était le pilote du moment depuis son succès à Monaco. À tel point que le Mexicain était propulsé comme un potentiel candidat au titre. Mais le week-end canadien ne s'est pas déroulé comme prévu. Sergio Perez est parti à la faute en Q2 samedi ce qui a grandement compliqué sa course. Parti 13e, le numéro 2 de Red Bull a attaqué en début de course mais a rapidement abandonné au tour 9 suite à un problème de boîte de vitesses. Un week-end à oublier donc pour l'ex-pilote Force India.

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    Mclaren, zéro pointé

    «Rien n'a fonctionné», ces mots sont ceux de Lando Norris à l'issue de la course. Cela résume parfaitement le week-end au Québec de McLaren. Lando Norris (15e) et Daniel Ricciardo (11e) n'ont pas brillé à Montréal à cause d'une voiture très perfectible et de stratégies bancales. À l'arrivée, le résultat est implacable : zéro point. Cela permet à Alpine de revenir à quatre points de la quatrième place des constructeurs détenue par McLaren.

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    La sortie de piste du pilote mexicain a occasionné l'interruption des qualifications samedi, à Montréal.

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    France24 - Monde

    LR tient le choc et rejette l'idée de coalition

    Publié le : 19/06/2022 - 23:56

    Paris (AFP) –

    "Compte-tenu du résultat de la présidentielle c'est un très bon résultat auquel nous sommes parvenus aujourd'hui", a affirmé dimanche soir le président de LR Christian Jacob.

    Les Républicains reconduisent ainsi leurs principaux ténors: la numéro 2 Annie Genevard dans le Doubs, le secrétaire général Aurélien Pradié dans le Lot, Éric Ciotti dans les Alpes-maritimes, ainsi qu'Alain Marleix (Eure-et-Loir), Pierre-Henri Dumont (Pas-de-Calais), Julien Dive (Aisne), Fabien Di Filippo (Moselle)...

    Si Christian Jacob ne se représentait pas, sa sucesseure Isabelle Perigault garde la circonscription. Le parti revendique 11 conquêtes, notamment dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, fief de Laurent Wauquiez. L'ancien candidat à la primaire Philippe Juvin l'emporte également dans les Hauts-de-Seine.

    En revanche LR perd ses deux dernières circonscriptions à Paris après les défaites de Brigitte Kuster et de Francis Szpiner. Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde est également battu en Seine-saint-Denis.

    En recul par rapport à la centaine de sièges qu'elle détenait jusque là, la droite ne sera donc plus le premier groupe d'opposition dans l'hémicylcle.

    Les Républicains pourraient toutefois jouer un rôle singulier dans la future assemblée car aucune majorité ne se dessine. En théorie, Emmanuel Macron pourrait faire appel à eux pour réunir les 289 voix de la majorité absolue.

    La porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire l'a affirmé sur France 2: "On a toujours eu la main tendue. Que ce soit LR ou les socialistes modérés, on a réussi à embarquer un certain nombre d'amendements. Faut-il le faire plus? Certainement. Est-ce le message de ce soir? Très certainement".

    - "Roue de secours"

    Chez LR, l'idée a été clairement rejetée par la direction du parti.

    "Nous avons fait campagne dans l'opposition, nous sommes dans l'opposition, nous resterons dans l'opposition", a affirmé M. Jacob pour qui "il n'y a pas d'ambiguïté".

    Quant à Jean-François Copé, il a parlé "à titre personnel", a-t-il ajouté. Le maire LR de Meaux venait de répéter son idée d'un "pacte de gouvernement" avec Emmanuel Macron, estimant qu'"il appartient à la droite républicaine de sauver le pays".

    La présidente des Pays de la Loire Christelle Morançais a elle aussi appelé à "bâtir avec Emmanuel Macron un contrat de gouvernement".

    Le sujet promet des débats animés au sein du parti qui réunit lundi à 14 heures son conseil stratégique.

    "On ne sera pas une opposition bête et méchante mais il n'y a aucune raison qu'on aille sauver la peau d'Emmanuel Macron", a affirmé Aurélien Pradié.

    "Nous serons un bloc décisif", a affirmé l'ancienne ministre Rachida Dati en assurant que "nous ferons des propositions et nous attendrons du gouvernement de les soutenir".

    Car LR est "au centre du jeu mais n’acceptera de gouverner que sur son programme", a résumé le sénateur LR Marc-Philippe Daubresse.

    L'ancien négociateur européen pour le Brexit Michel Barnier l'a affirmé: "dans la situation grave où se trouve notre pays, notre groupe d’opposition sera indépendant,libre et responsable".

    L'aile dure du parti est elle vent debout contre toute idée de coalition, synonyme selon elle de disparition programmée.

    Dimanche matin encore, le patron des sénateurs Bruno Retailleau a averti dans le JDD que LR ne serait pas "la voiture-balai du macronisme. Ce serait une double trahison de nos électeurs".

    Quant à Éric Ciotti, il l'a assuré sur twitter: "Les Républicains ne seront jamais la roue de secours d’un pouvoir déliquescent".

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    La météo du lundi 20 juin : les températures baissent, encore de fortes chaleurs dans l'Est

    Les températures caniculaires devraient reculer sur la moitié nord du pays, où quelques orages sont à prévoir. Dans le Sud, les fortes chaleurs persistent.

    Si les températures continuent de diminuer ce lundi 20 juin, le pays reste marqué par des chaleurs élevées ainsi qu'un temps lourd qui continue de dominer sur la moitié du territoire. Des orages sont attendus, en particulier dans le Grand-Est.

    La météo dans votre région

    De la Bretagne à l'Île-de-France et aux Hauts-de-France, la journée se déroulera sous un ciel encombré durant la matinée mais peu nuageux l'après-midi, avec de belles éclaircies en perspective. Il fera de 12 à 16° le matin, puis 23 à 28°C l'après-midi.

    Sur toutes les régions du sud Bretagne, des Pays de la Loire au nord de l'Aquitaine en passant par le Centre-Val de Loire, et le Grand-Est, le temps sera instable avec plusieurs orages et averses prévues dans la matinée. L'après-midi laissera place à de belles éclaircies. Côté température, il fera 16 à 23°C le matin, puis 24 à 29°C en deuxième partie de journée.

    À lire aussiCanicule : les forêts d'Île-de-France sous tension

    De la Nouvelle-Aquitaine et de l'Occitanie à l'Auvergne-Rhône-Alpes, les températures seront très lourdes sous un ciel nuageux. Pas de risque orageux, à part en montagne. Il fera de 18 à 25°C le matin et de 30 à 35°C l'après-midi.

    En PACA et en Corse, le temps sera sec et chaud dès la matinée. L'après-midi restera très ensoleillé avec des températures qui iront de 28 à 35°C dans l'arrière-pays provençal.

    *La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

    La météo du jeudi 16 juin : la canicule s'étend

    Jeudi 16 juin, les températures caniculaires se généralisent dans le sud du pays, avec quatre nouveaux départements en alerte orange. Le ciel est voilé par endroits, ce qui n'empêche pas les fortes chaleurs de frapper.

    Regarder la vidéo

    Canicule : douze départements placés en «alerte rouge canicule»

    Douze départements ont été placés en alerte rouge, alors que les températures continuent de grimper ce jeudi. Elles pourront atteindre jusqu'à 40°C vendredi et samedi.

    Regarder la vidéo

    Canicule : comment expliquer la tempête soudaine qui a provoqué la mort d'un kitesurfeur dans le Calvados ?

    FOCUS - L'homme est décédé sur le coup après avoir été projeté contre la vitrine d'un restaurant à Villers-sur-Mer. Cinq autres personnes ont été blessées.

    France24 - Monde

    Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives

    Publié le : 19/06/2022 - 21:42Modifié le : 19/06/2022 - 23:36

    FRANCE 24 Suivre

    Majorité relative pour le parti présidentiel, poussée de la Nupes, percée de l'extrême droite, gouvernement promis au remaniement... Retrouvez ici ce qu'il faut retenir du second tour des élections législatives.

    Pour le parti d'Emmanuel Macron, la victoire a un goût de défaite. La coalition Ensemble ! est arrivée en tête, dimanche 19 juin, selon les estimations du second tour des élections législatives, mais très loin de la majorité absolue.

    "Il faudra faire preuve de beaucoup d'imagination" pour gouverner : la France avance dans l'inconnu après des élections législatives aux allures de séisme, avec le camp Macron qui perd la majorité absolue, la forte percée de la gauche unie et le score historique du Rassemblement national.

    Ces résultats du second tour, inédits sous la Ve République, posent clairement la question de la capacité d'Emmanuel Macron à pouvoir gouverner et faire voter les réformes promises, notamment celle des retraites.

    Deux mois après sa réélection, le chef de l'État qui avait exhorté plusieurs fois les Français à lui donner "une majorité forte et claire" n'a pas été entendu. Voici ce qu'il faut retenir de ce scrutin.

    >> À lire : Législatives en direct : pas de majorité absolue pour E. Macron, la gauche 2e, forte percée du RN

    • Pas de majorité absolue pour le parti présidentiel

    La coalition macroniste, Ensemble ! (LREM, MoDem, Agir et Horizons), a largement perdu la majorité absolue de 289 sièges à l'Assemblée nationale à l'issue du second tour, un scénario inédit qui va contraindre le gouvernement à des compromis. Elle obtient 234 députés selon Ipsos/Sopra Steria. Selon les instituts de sondage, le nombre de siège varie entre 203 et 250 sièges.

    Elle est ainsi loin de son objectif, contrairement à 2017, ce qui lui avait permis d'avoir la haute main sur le Palais Bourbon pendant cinq ans. Le camp Macron est désormais pris en étau entre deux groupes puissants qui ont clairement affirmé leur opposition.

    • La Nupes devient la première force d'opposition

    La coalition de gauche, Nupes, menée par Jean-Luc Mélenchon arrive en deuxième position. Le groupe issu de l'accord entre La France insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste et les écologistes, obtiendrait, selon Ipsos/Sopra Steria pour France 24, 141 sièges.

    La gauche unie puissante (LFI, PS, EELV et PCF) devient la première force d'opposition. Jean-Luc Mélenchon s'est félicité de la "déroute totale" du parti présidentiel en annonçant que la Nupes allait "mettre le meilleur" d'elle-même "dans le combat" parlementaire.

    • Énorme percée de l'extrême droite

    Le Rassemblement national a quant à lui réussi une percée historique en obtenant un groupe très important de 90 députés selon Ipsos/Sopra Steria. Les autres instituts de sondage le place entre 60  et 100 députés.

    Il n'avait jamais été en mesure jusqu'alors de constituer un groupe à l'Assemblée nationale, à l'exception de celui obtenu en 1986 à la faveur d'une élection à la proportionnelle (35 députés).

    La cheffe de file du parti, Marine Le Pen, s'est félicitée d'avoir à l'Assemblée le groupe de "loin le plus nombreux de l'histoire de notre famille politique", qui assurera "une opposition ferme" mais "respectueuse des institutions".

    "Le peuple français a décidé d'envoyer un très puissant groupe parlementaire de députés du Rassemblement national à l'Assemblée nationale, qui devient ainsi un peu plus nationale, ce groupe sera de loin le plus nombreux de l'histoire de notre famille politique", a-t-elle souligné, elle-même réélue dans le Pas-de-Calais.

    Le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a quant à lui salué un "tsunami" pour son parti.

    • La droite en net recul mais en position de force

    Les Républicains, qui représentaient la deuxième force dans l'Assemblée sortante, sont crédités de 55 à 80 députés, un net recul. Leur position sera centrale dans l'Assemblée puisque le camp présidentiel aura besoin de voix pour atteindre la majorité absolue.

    Le maire LR de Meaux Jean-François Copé a ainsi appelé dimanche à un "pacte de gouvernement" avec Emmanuel Macron, estimant qu'"il appartient à la droite républicaine de sauver le pays". Mais Christian Jacob, son président, a assuré que son parti resterait "dans l'opposition" et Eric Ciotti qu'il ne pensait pas pouvoir être "la roue de secours d'un macronisme en déroute".

    • L'abstention en hausse, mais pas de nouveau record

    Comme pour le premier tour, plus d'un électeur sur deux a boudé les urnes lors du second tour des législatives marqué par une abstention encore en hausse, entre 53,5 % et 54 %, même si le record de 2017 (57,36%) n'est pas battu.

    L'abstention atteint néanmoins son deuxième plus haut niveau pour ce scrutin, en hausse de plus d'un point par rapport au premier tour (52,49 %), selon les estimations de cinq instituts de sondage.

    • Bruno le Maire appelle au dialogue et au compromis

    Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a lancé un appel "au sens des responsabilités de chacun" afin que l'Assemblée nationale ne soit pas ingouvernable, à l'issue du second tour des élections législatives.

    "J'appelle au sens des responsabilités de chacun, il faut éviter le blocage", a-t-il déclaré sur France 2, appelant à "dialoguer", "écouter", "prendre en considération" les idées "des hommes et des femmes qui se retrouvent dans le projet du président de la République".

    • La Première ministre, Élisabeth Borne, élue dans le Calvados

    La cheffe du gouvernement a été élue députée du Calvados avec 52,46 % des voix face à un Nupes-LFI âgé de 22 ans.

    Élisabeth Borne se soumettait pour la première fois au verdict des urnes au cœur du bocage normand, dans la 6e circonscription du Calvados. En 2017, le sortant LREM Alain Tourret y avait été réélu avec 68,34 % des voix face à un candidat Front national.

    Est-elle pour autant sur la sellette ? Personne, dans la majorité, n'imaginait son départ avant dimanche soir, tant la symbolique d'une cheffe du gouvernement débarquée à peine un mois après sa nomination semblait désastreuse auprès de l'opinion.

    • Le gouvernement promis à un remaniement

    Au vu des résultats, le gouvernement Borne, formé le 20 mai dernier, semble déjà promis à un remaniement. Certains de ses membres, candidats malheureux aux législatives, sont démissionnaires d'office selon une règle tacite imposée par l'Élysée. C'est notamment le cas de la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, et de la secrétaire d'État chargée de la Mer, Justine Bénin, toutes deux battues.

    Le président sortant de l'Assemblée, Richard Ferrand, est aussi battu, tout comme Christophe Castaner, le président sortant du groupe LREM ou l'ancienne ministre Bérangère Abba.

    Les membres du gouvernement Olivier Dussopt, Damien Abad, Marc Fesneau, Gérald Darmanin et Franck Riester ont en revanche été réélus députés.

    >> À lire : Élections législatives : résultats en dents de scie pour les proches d'Emmanuel Macron

    Avec AFP et Reuters

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    Le Figaro

    «Don’t Look Up, en VF»: Apolline de Malherbe vivement critiquée après son interview avec une militante écolo

    • Par  Sarah Lecoeuvre
    • Mis à jour le 19/06/2022 à 10:24
    • Publié le 18/06/2022 à 18:34

    VIDÉO - Vendredi, la journaliste recevait sur le plateau de la matinale de RMC une jeune femme issue du collectif «Dernière rénovation». Le ton est rapidement monté et l’animatrice est aujourd’hui comparée à l’un des personnages du film à succès de Netflix avec Leonardo DiCaprio.

    La vidéo a déjà dépassé le million de vues sur les réseaux sociaux. Elle relaye cet échange entre Apolline de Malherbe et Sasha, 22 ans, militante du mouvement écolo «Dernière rénovation», reçue dans «Apolline matin», la matinale de RMC vendredi matin. Au lendemain de la diffusion du face-à-face, les questions et réactions de la journaliste sont dénoncées.

    » LIRE AUSSI - «Pardon, comment vous me parlez?»: échange très tendu entre Apolline de Malherbe et Gérald Darmanin sur BFMTV

    «Canicule: faut-il plus de radicalité pour une vraie prise de conscience?» Telle était la question principale censée être posée durant l’entretien mené par celle qui a succédé à Jean-Jacques Bourdin. Ce qui interpellent les internautes aujourd’hui est ce passage où la journaliste rappelle à son interlocutrice qu’elle faisait part de «ceux qui avaient bloqué l’A13 au moment de Pâques, empêchant certains automibilistes d’aller bosser», au lieu de parler du fond du sujet, à savoir le réchauffement climatique. Des réflexions d’Apolline de Malherbe, comme «j’ai l’impression que vous ne m’écoutez pas» ou «je peux vous poser des questions mais vous êtes dans votre TGV là», sont également pointées du doigt et considérées comme de la condescendance.

    Sasha, militante au mouvement “Dernière Rénovation” : "Est-ce que vous pensez que j'ai envie d'avoir un enfant dans un monde dans lequel un milliard de personnes vont devoir partir de chez eux ?" #ApollineMatin pic.twitter.com/aLxM2msnez

    June 16, 2022

    Certains y voient même des similitudes avec le film de Netflix, Don’t Look Up et cette scène, où la doctorante Kate Dibiasky, campée par Jennifer Lawrence, est interviewée par un duo de matinaliers complètement insensibles aux problématiques environnementales. Apolline de Malherbe est comparée au personnage de la présentatrice joué par Cate Blanchett. La comparaison est telle que le long-métrage avec Leonardo DiCaprio ou encore Meryl Streep se retrouve ce samedi soir en tête des tendances Twitter. «Don’t Look Up, en VF», estime l’écrivain David Dufresne. «Rien ne va dans cette interview… chercher le clash à tous prix avec une jeune fille de 22 ans pour faire le show au lieu de parler des motivations de ses actions, du fond du problème», écrit Audrey Racine, journaliste à France 24.

    A l'écran: #Sasha (22 ans), dans son propre rôle de militante du mouvement "Dernière rénovation" fait face à la doublure française de Cate Blanchett: @apollineWakeUp. Sur BFM/RMC, 16/6/2022 pic.twitter.com/zvpBm0tELG

    June 18, 2022

    Rien ne va dans cette interview… chercher le clash à tous prix avec une jeune fille de 22 ans pour faire le show au lieu de parler des motivations de ses actions, du fond du problème. C'est rageant. #DontLookUp https://t.co/jvG7WQHZyD

    June 17, 2022

    » LIRE AUSSI - Guerre ouverte entre Apolline de Malherbe et Jean-Jacques Bourdin à la rédaction de RMC

    Des anonymes se désolent aussi. «C’est effroyable et honteux de voir à quel point les médias contemporains méprisent les écologistes qui sonnent la sonnette d’alarme... Madame la journaliste préfère que ses enfants aient une piscine bien remplie plutôt que d’autres aient un verre d’eau. Scandaleux» ou «mais la bêtise d’Apolline de Malherbe c’est consternant. Cela encourage toujours le scepticisme face au changement climatique et encourage toujours l’inaction politique», peut-on encore lire. Pour l’heure, et alors que la polémique enfle sur Twitter, Apolline de Malherbe ne s’est pas encore exprimée.

    À VOIR AUSSI - Canicule: d’ici 2050, «un été sur deux» ressemblera à celui de 2003

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    Le Figaro

    Retour de l’inflation: quels fonds privilégier pour ne pas perdre d’argent?

    NOS CONSEILS - Dans le contexte, les épargnants risquent de voir leur patrimoine fondre. Pourtant, il existe quelques pistes pour s’en protéger.

    Avec une inflation au plus haut depuis trente-sept ans, les épargnants risquent de voir leur patrimoine fondre. Un phénomène que la remontée probable de la rémunération des produits réglementés comme le livret A ne compensera pas. Heureusement, il existe quelques pistes pour protéger vos économies.

    1 - Quels sont les atouts des fonds d’infrastructures?

    L’intérêt de ces actifs (réseaux ferroviaires ou de télécommunications, hôpitaux, équipements sportifs…) est évident en période d’inflation. Leur valeur est relativement stable et leurs revenus souvent indexés sur la hausse des prix, de facto ou contractuellement (tarifs d’autoroutes, par exemple). L’investissement dans ces actifs non cotés, longtemps réservé aux institutionnels, s’ouvre aux particuliers. Le fonds professionnel spécialisé Swen Exclusive Infrastructures (Swen Capital Partners) reste élitiste puisqu’il n’est accessible qu’à des investisseurs capables d’immobiliser au moins 200.000 euros. Plus abordable (à partir de 10.000 euros tout de même!), le fonds GF Infrastructures durables, proposé en assurance-vie par Generali France, investit dans des sociétés d’infrastructures à la fois en capital et en dette, d’où un objectif de rendement modeste (5 % par an), mais assorti d’un risque modéré.

    À lire aussiKenneth Rogoff: «Il y a eu de la complaisance par rapport à la dette»

    L’autre solution est de choisir des fonds qui parient sur des sociétés cotées, comme DWS Invest Global Infrastructure (DWS) ou M&G Lux Global Listed Infrastructure Fund (M&G Investments). «Le secteur des infrastructures va être au cœur de la transition énergétique, renchérit Alex Araujo, gérant du fonds. Cela ne va pas seulement nécessiter des centrales de production d’énergie renouvelable, mais aussi beaucoup d’équipements de transmission d’énergie, sans compter le transport du gaz naturel, dont on va avoir besoin.» La transition énergétique participera à la hausse des prix: en investissant dans les équipements nécessaires, on peut espérer voir les rendements progresser au rythme de cette inflation.

    2 - Quels types de fonds obligataires privilégier?

    En période d’inflation, les placements générant des revenus significatifs sont appréciables. Grâce au rebond récent des taux d’intérêt, les obligations émises par des entreprises mal notées par les agences spécialisées, appelées obligations à haut rendement (ou high yield), sont à nouveau dignes de cette appellation. «En septembre 2021, le rendement moyen du high yield en euros était de 2,2 %. Après la remontée récente des taux d’intérêt, il est aujourd’hui d’environ 5,5 %», expose Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux de la société de gestion Tikehau Capital. Ce taux redevenu attractif, combiné au fait que les entreprises sont dans l’ensemble sorties de la crise sanitaire dans une situation financière satisfaisante, incite à s’intéresser aux fonds spécialisés dans les obligations à haut rendement. C’est le cas de Schelcher Global High Yield ESG (Schelcher Prince Gestion), investi à l’échelle mondiale, ou de BNP Paribas Euro High Yield Bond (BNP Paribas AM), en zone euro.

    À lire aussiL’inflation dope le recours des ménages aux crédits conso

    On devrait aussi voir refleurir les fonds obligataires à échéance (ou fonds datés), dont le rendement et le terme sont prévus à l’origine. Le gérant investit en effet dans des obligations qu’il va conserver jusqu’à leur terme. Si tout se passe bien, le fonds perçoit chaque année le coupon promis puis, à l’échéance, le capital investi est remboursé, sauf en cas de défaillance.

    3 - Pourquoi s’intéresser à la gestion alternative?

    Il existe une stratégie de gestion appelée «long-short» assez facile d’accès pour les particuliers. Il s’agit ici de profiter de l’évolution des actions de deux manières: à la hausse et à la baisse. La partie dite «long» (achat) du portefeuille est consacrée à l’acquisition de titres dont le gérant pense qu’ils vont s’apprécier, tandis que la partie «short» (vente) est constituée de titres vendus à découvert: la position sera gagnante si ceux-ci baissent. De cette manière, le fonds peut espérer générer une performance positive, même en période de marchés baissiers. Actuellement, certaines sociétés sont relativement immunisées contre l’inflation quand d’autres risquent une dégradation de leurs marges. Un terrain plutôt favorable aux fonds «long-short», si leur gérant parvient à séparer le bon grain de l’ivraie. Parmi les plus performants figurent Amplegest Long Short (Amplegest), BDL Rempart (BDL Capital Management) ou encore Moneta Long Short (Moneta AM).

    Tesco constate les effets néfastes de l’inflation sur la consommation

    Le géant britannique des supermarchés Tesco a constaté les «premiers signes d’un changement de comportement des clients», qui se serrent la ceinture face à l’inflation. Au premier trimestre de son exercice décalé, soit entre mars et mai, le distributeur a vu ses ventes (hors carburants) décliner de 1,5 % en valeur, à 9,9 milliards de livres dans ses supermarchés outre-Manche. «Les clients sont confrontés à des augmentations sans précédent du coût de la vie (…). Nous travaillons avec nos fournisseurs pour atténuer autant que possible l’inflation», a indiqué le directeur général Ken Murphy.

    À lire aussiFace à l’inflation, l’or est-il toujours une valeur refuge?

    Dans le détail, Tesco voit ses ventes diminuer très fortement dans les supermarchés en Irlande (- 2,4 % en valeur). Elles augmentent en revanche de 9 % en Europe centrale (République tchèque, Slovaquie et Hongrie), tirées par les hausses des prix.

    Son grossiste, Booker, voit ses ventes progresser de 19,4 %, grâce notamment à ses services de traiteur, ce qui tire dans le vert les ventes (hors carburants) de l’ensemble du groupe (+ 2 % à 13,6 milliards de livres). «La position de leader du marché de Tesco et sa taille lui permettent de négocier avec ses fournisseurs pour protéger ses marges contre l’inflation sans trop augmenter les prix pour les acheteurs», juge l’analyste d’AJ Bell. Ses ventes trimestrielles «ont bénéficié de l’inflation» sur l’ensemble du groupe, «mais les volumes semblent baisser alors que les habitudes commencent à changer avec les budgets des ménages en difficulté», poursuit-il. L’inflation a grimpé en avril à 9 % au Royaume-Uni, du jamais vu depuis 40 ans. L’action de Tesco était en hausse de 0,40 %, à 250,80 pence en fin de journée à la Bourse de Londres.

    Après l’Allemagne et l’Italie, la France se voit couper le robinet du gaz russe

    DÉCRYPTAGE - Les volumes des exportation de l’Est à destination de l’Europe diminuent. Berlin et Rome dénoncent les représailles d’un «despote».

    Moscou réduit d'encore 33% ses livraisons de gaz par Nord Stream à l'Europe

    Selon les données de la société d'exploitation du pipeline, 59,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel ont été exportés de Russie vers l'Europe par Nord Stream en 2021.

    Guerre en Ukraine : les sanctions européennes enrichissent-elles vraiment la Russie ?

    LA VÉRIFICATION - Selon Jordan Bardella, les mesures économiques prises par les Vingt-Sept «ne fonctionnent pas». Est-ce vrai ?

    France24 - Monde

    Résultats des élections législatives 2022

    Publié le : 16/06/2022 - 17:53Modifié le : 16/06/2022 - 17:56

    FRANCE 24 Suivre

    Ensemble ! ou Nupes : quelle coalition remportera les élections législatives à l’issue du second tour, dimanche 19 juin, et gouvernera la France ? Le Rassemblement national, hors course pour la victoire, obtiendra-t-il toutefois un nombre record de députés ? Quel poids pour Les Républicains dans la future Assemblée nationale ? Retrouvez en direct sur notre carte interactive l’ensemble des résultats, circonscription par circonscription.

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    Élections législatives : résultats en dents de scie pour les proches d'Emmanuel Macron

    SOIRÉE ÉLECTORALE

    Législatives : une gifle pour Macron, Nupes réussit son pari, le RN fait un score historique

    Législatives 2022

    Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives

    L'Humanité

    Prévenir et traiter l’humidité des murs

    Actu

    L’humidité peut s’inviter un peu partout dans la maison. Elle accentue la sensation de froid et peut causer via le développement de moisissures de sérieux problèmes sanitaires ! Raison de plus pour y remédier sans attendre.

    Marcel Guedj

    Les causes de l’humidité sont multiples (infiltration, fuite, condensation, remontées capillaires, etc. ) et peuvent avoir un effet domino : dégradation des revêtements muraux, taches de moisissure, allergies, problèmes respiratoires… Seulement, il n’y a parfois aucun dégât apparent, tout juste ressent-on une désagréable sensation de froid. Premier conseil alors : aérer régulièrement pour évacuer l’humidité. Un humidimètre, ou testeur d’humidité, permet de savoir si le mur est réellement humide : il s’agit d’un petit appareil portatif (dont le prix varie entre 20 et 100 euros, les modèles thermiques étant les plus chers) qui affiche le taux d’humidité de la paroi. Bien sûr, tous les matériaux ne présentent pas le même taux d’humidité, mais, au-delà de 15 % à 16 %, il faut commencer à s’inquiéter et améliorer la ventilation peut ne pas suffire, à moins de faire installer une VMC (ventilation mécanique contrôlée). Aussi, pour prévenir la formation de moisissure, il est conseillé d’appliquer un produit anti-humidité. Il assainit et durcit les plâtres et peut être recouvert d’une peinture anti-humidité.

    Guérir

    Si en revanche l’humidité s’est déjà manifestée par des taches brunes de moisissure, enlevez le plus gros avec un chiffon (en procédant doucement pour ne pas disséminer les spores du champignon), puis pulvérisez un produit spécifique anti-moisissure. De l’eau de Javel diluée dans de l’eau, également pulvérisée, peut parfois suffire. Si le problème provient de remontées capillaires (humidité ascensionnelle du sol dans les murs), il faut faire assainir (traitement par assèchement) mais aussi refaire enduits et peintures souvent abîmés et/ou atteints par le salpêtre (surtout dans les sous-sols). Attention, le bas des murs est parfois touché sur une hauteur qui peut dépasser le mètre.

    Traiter les dégâts sur les murs

    Étaler une bâche au sol. Essuyer les moisissures (tâches brunes) ou les efflorescences de salpêtre (tâches blanchâtres).

    Ôter le papier peint, gratter la peinture et/ou l’enduit écaillés, faire tomber toutes les parties friables avec un couteau de peintre ou un grattoir triangulaire.

    Épousseter et dépoussiérer soigneusement.

    Reboucher les trous et fissures avec un enduit de rebouchage anti-humidité.

    Appliquer le produit de traitement anti-moisissure ou anti-salpêtre, au rouleau ou au pinceau plat.

    Laisser sécher selon les préconisations du fabricant et recouvrir d’une peinture microporeuse anti-humidité.

    Bricolage
    Le Figaro

    Canicule : comment expliquer la tempête soudaine qui a provoqué la mort d'un kitesurfeur dans le Calvados ?

    FOCUS - L'homme est décédé sur le coup après avoir été projeté contre la vitrine d'un restaurant à Villers-sur-Mer. Cinq autres personnes ont été blessées.

    Samedi soir sur les côtes du Calvados, nombreux étaient encore les habitants et les touristes de passage à profiter de la plage sous les fortes chaleurs estivales, quand une tempête aussi violente que soudaine les a surpris. Ces rafales de vent ont provoqué un drame, puisqu'un kitesurfeur est décédé à Villers-sur-Mer, après avoir été projeté contre la vitrine d'un restaurant. Ce phénomène météorologique inattendu, qui n'avait pas été annoncé et qui a «duré 20 à 25 minutes» selon la préfecture, a également fait «5 blessés en urgence relative et hospitalisés», a fait savoir la mairie de Villers-sur-Mer sur sa page Facebook.

    À VOIR AUSSI - Calvados: décès d'un kitesurfeur après un coup de vent soudain

    À lire aussiCanicule : faudra-t-il se passer des climatiseurs à l'avenir (et par quoi les remplacer) ?

    Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos de cet épisode météorologique particulièrement impressionnant sur les côtes de la Manche ont circulé. On y voit par exemple, sur la plage de Deauville, une foule de gens courir pour trouver un abri, alors que le vent emporte tout sur son passage et soulève des nuages de sable. Mêmes scènes à Villers-sur-Mer, Trouville ou Ouistreham. À Cabourg, ce coup de vent soudain a perturbé le Festival du Film, rapporte Ouest-France. La cérémonie du tapis rouge a été interrompue après que la tempête a fait tomber les barrières métalliques.

    Qu'est-ce donc que ce phénomène ? Un «front de rafales», comme le nomme le météorologiste Guillaume Séchet. Cela s'explique par «l'énorme choc thermique entre l'air frais qui descendait des îles britanniques et l'air très chaud qui persiste sur le continent». «Ce coup de vent est dû à la présence d'une limite de masse d'air en Manche, qui se traduisait par un fort vent de nord à nord-est. Les effets ont pu être localement renforcés par la disposition de la côte, et la présence d'air sec dans les basses couches lié à la vague de chaleur antérieure», complète Gaétan Heymes, prévisionniste chez Météo-France. Le vent a par exemple atteint 100 km/h à Fécamp, en Seine-Maritime, indique La Chaîne Météo*.

    À lire aussiCanicule : pris d'assaut, des lieux de baignade en Île-de-France obligés de fermer leurs portes

    Qu'est-ce que la galerne ?

    Il s'agit «quasiment du même phénomène que l'on a observé samedi en fin de journée dans le Sud-Ouest», souligne Guillaume Séchet, fondateur de Météo-villes. Soit un «vent violent et soudain faisant brutalement chuter la température, accompagné d'une hausse de l'humidité, des nuages bas et un “saut” de pression», explique Gaétan Heymes. À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), la température est ainsi passée de 42,9°C à 23,6°C en début de soirée, selon La Chaîne Météo. Un phénomène «caractéristique du sud-est du golfe de Gascogne», note Météo France, et que l'on appelle un «coup de galerne ». Un terme «géographiquement réservé au sud-ouest», note Gaétan Heymes.

    *La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

    À VOIR AUSSI - Calvados: les images impressionnantes de la tempête de sable à Deauville

    Canicule : la température a atteint 43°C par endroits dans le Sud-Ouest

    LE POINT SUR LA SITUATION - Les fortes chaleurs inédites pour un mois de juin qui frappent la France atteignent leur sommet ce samedi. Biarritz a notamment enregistré le record absolu de 42,4°C.

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    Canicule : douze départements placés en «alerte rouge canicule»

    Douze départements ont été placés en alerte rouge, alors que les températures continuent de grimper ce jeudi. Elles pourront atteindre jusqu'à 40°C vendredi et samedi.

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    Canicule : écoliers et collégiens pourront rester chez eux vendredi dans les départements en vigilance rouge

    Les parents pourront garder leurs enfants à domicile et ne pas les envoyer à l'école et au collège, a annoncé le ministère de l'Éducation nationale.

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    France24 - Monde

    En vidéo : les discours de la soirée électorale du second tour des législatives

    Publié le : 20/06/2022 - 00:03

    FRANCE 24 Suivre

    Retrouvez les discours des personnalités politiques qui se sont exprimées à l'issue du second tour des élections législatives.

    • Marine Le Pen (Rassemblement National) : "Nous incarnerons une opposition ferme" mais "respectueuse des institutions"

     

    • Jean-Luc Mélenchon (NUPES) : "La déroute du parti présidentiel est totale"

     

    • Christian Jacob (LR) : "Nous sommes dans l'opposition, nous resterons dans l'opposition"

     

    • Elisabeth Borne (Ensemble !) : "Nous travaillerons dès demain à construire une majorité d'action, il n'y a pas d'alternative"

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    L'Humanité

    Qu'est-ce que l'hyper-parentalité, cette tendance qui peut nuire au développement des enfants ?

    Actu

    Le concept, venu d’outre-Atlantique, se définit par une attention extrême portée à l’enfant, au point de contrôler chacun de ses gestes et son devenir. Cette surprotection, source de stress, complique l’apprentissage pourtant indispensable de l’autonomie des enfants.

    Noé Blouin

    Le statut de l’enfant a considérablement évolué depuis le XXe siècle. Au déploiement d’un accompagnement plus poussé et nécessaire au bon développement des plus jeunes, s’est substituée, dans certains foyers, une attention excessive. Le concept d’hyper-parentalité nous vient des États-Unis. Là-bas, un certain culte de la réussite individuelle a grandi au point de pousser les familles, qui en ont les moyens, à penser l’éducation de leurs enfants autour d’un idéal de perfection sociale et professionnelle.

    Les « parents-drones » surveillent de manière permanente

    Dans l’optique de leur assurer le meilleur des avenirs, les parents se surinvestissent dans la vie de leur progéniture en organisant un emploi du temps à la minute près, un parcours scolaire qui inclut de passer par les meilleures écoles et en triant sur le volet leurs fréquentations. Ce phénomène, de plus en plus courant dans les sociétés libérales, peut aussi se caractériser par une surprotection de l’enfant, le refus d’admettre qu’il ait pu fauter ou qu’il soit frustré par quelque chose qu’il ne peut pas avoir, etc.

    Certains psychologues et spécialistes de l’éducation ont décelé plusieurs catégories inhérentes à l’hyper-parentalité. Les « parents-drones » surveillent de manière permanente leur enfant, aidés en ce sens par les nouvelles technologies (du téléphone portable à la balise GPS « spéciale kids »). Les « parents-hélicoptères » tournent autour de leur petit, prêts à anticiper ses moindres besoins. Enfin, les « parents-bulldozers » qui déblayent le chemin de leur enfant, en espérant transformer ainsi son parcours de vie en un long fleuve tranquille. Ces méthodes sont bien souvent contre-productives sur un point essentiel de l’éducation : l’acquisition de l’autonomie.

    Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?

    La surprotection au monde extérieur risque d’annihiler la curiosité et le besoin d’autonomie de l’enfant, qui risque de se retrouver démuni lorsqu’il devra se confronter aux autres. Cette surprotection provoque également des peurs et des angoisses chez le tout-petit. Le risque zéro n’existe pas. Anticiper toutes les formes de mise en danger empêche l’apprentissage de la gestion des conflits et des imprévus, tout en faisant inconsciemment croire à l’enfant qu’il est incapable et ne pourra jamais se dépêtrer seul.

    Le droit à l’erreur

    Pour les parents, l’« hyper-parentalité » est aussi vecteur de stress, d’épuisement et, plus généralement, de mal-être. Rendre son enfant parfait est un objectif utopique, l’erreur fait partie de la vie, et tout le monde est amené à s’y confronter à un moment ou à un autre. Se focaliser pleinement sur un but qu’on ne peut atteindre peut amener à des troubles psychiques comme le burn-out. Les enfants sont souvent décrits comme des « éponges » à sentiments, et l’état de santé mentale de leurs parents influe directement sur leur construction.

    Sortir de cette spirale négative nécessite de faire un pas de côté. Il est important d’être conscient qu’être parent signifie aussi avoir le droit à l’erreur. L’important est de se faire confiance quant à l’éducation à donner à son enfant. Il est tout aussi pertinent d’en parler avec des proches, de se questionner. L’objectif étant de préparer au mieux l’enfant à devoir, parfois, se confronter à des moments difficiles, mais aussi à vivre des joies et des réussites. Françoise Dolto estimait qu’éduquer un enfant, « c’est l’informer par anticipation de ce que son expérience va lui prouver ». L’empêcher de vivre ses expériences revient alors à lui donner une éducation incomplète, au détriment de l’envie même des parents : permettre à son petit d’être lui-même.

    « Le phénomène est lié au culte de la performance »

    3 questions à… Bruno Humbeeck, psychopédagogue, auteur de « Et si nous laissions nos enfants respirer ? »

    Qu’est-ce que l’hyper-parentalité ?

    Il s’agit d’une tension excessive sur la parentalité et parfois, sur l’enfant et ses performances. Cela vient, à l’origine, d’une très bonne intention : être un parent très performant. Mais l’excès est de vouloir être un parent parfait, dans un monde parfait et avec des enfants parfaits. Cet objectif est voué à l’échec et vecteur d’une pression excessive que l’on se met sur soi-même et sur l’acte éducatif.

    C’est un phénomène croissant…

    L’hyper-parentalité n’est pas une maladie, mais une tendance. La plupart des enfants sont maintenant convoqués à naître, les parents se rendent donc plus responsables de tout ce qui pourrait leur arriver. L’hyper-parentalité ne se manifeste que dans les sociétés individualistes qui font peser la pression éducative sur le couple parental. C’est ce que l’on appelle des « familles troncs », à l’inverse des familles souches où cette pression est répartie aussi sur les origines, les ancêtres et les personnes plus âgées de la famille. Là, on trouve beaucoup moins d’hyper-parentalité, de même lorsque l’éducation est l’affaire de toute une communauté, comme c’est le cas dans certains pays d’Afrique où tout un village peut aider à éduquer l’enfant. Le phénomène est donc lié à l’individualisme, au culte de la performance, et cela s’est intensifié car nous sommes dans une société de déclassement où nos enfants auront sûrement un statut inférieur au nôtre. L’hyper-parentalité est aujourd’hui exacerbée avec la pandémie, les bruits d’une guerre, etc. On se rend compte que notre monde n’est pas parfait, et tout cela rend l’hyper-parentalité encore plus difficile à vivre qu’en temps ordinaire.

    Certains légitiment la surveillance continue de l’enfant par le biais de la sécurité…

    Ce sont les « parents-hélicoptères ». En réalité, c’est impossible, et cela donne quelque chose de paradoxal : des « enfants d’intérieur », qui restent dans leur chambre, même pendant leur adolescence, et qui vivent dans un périmètre réduit. Mais ces enfants s’adaptent et vont sur des écrans, sur des espaces virtuels qui sont également incontrôlables. Le résultat est que ces hyper-parents finissent quand même par s’angoisser. Comme je l’ai dit, contrôler la totalité des mouvements de son enfant n’est pas possible, ni dans le monde réel, ni dans le monde virtuel. L’enjeu est alors de prendre conscience qu’effectivement, le monde contient un certain nombre de dangers, mais le monde ne prend pas un malin plaisir à poursuivre nos enfants. Il faut alors donner une confiance suffisante à l’enfant, celle de se débrouiller seul, et construire avec lui son autonomie.

    FamilleParentalité
    Valeurs Actuelles

    Livraison des canons français Caesar à l’Ukraine : les coulisses d’un accord diplomatique et industriel

    Législatives 2022 : à Paris, Brigitte Kuster s’érige en « résistante » au macronisme et à Nicolas Sarkozy

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    De retour à la région Île-de-France, Valérie Pécresse retrouve des couleurs

    Le Figaro

    Michel Le Van Quyen, neuroscientifique : «Notre cerveau n'est pas fait pour vivre dans des espaces urbains»

    ENTRETIEN - Notre profond besoin de nature n'est pas qu'une idée. Le neuroscientifique Michel Le Van Quyen raconte comment notre cerveau change au contact de la beauté du monde.

    Madame Figaro. – En quoi la crise sanitaire vous a-t-elle inspiré ?Michel Le Van Quyen.– Pendant le premier confinement, j'étais assigné à résidence dans un tout petit appartement, à Paris, et je me suis rendu compte que la nature me manquait beaucoup. Pendant les autres restrictions sanitaires, je suis sorti de Paris, je me suis mis au vert, et j'ai constaté combien j'appréhendais mieux le stress et l'inquiétude. J'ai voulu comprendre les mécanismes sous-jacents à ce besoin de nature, et j'ai démarré cette enquête concernant les bénéfices de la nature sur le cerveau.

    À lire aussiComment le bruit nous tue à petit feu

    Dans une société sururbanisée, quels sont les effets de la nature sur le corps ?Aujourd'hui, 70 % des personnes vivent dans les villes. C'est un phénomène récent qui date de deux cents ans, mais notre cerveau n'est pas fait pour vivre dans des espaces urbains. Il reste sous l'influence biologique de ce qu'il a connu pendant son évolution. C'est l'hypothèse de la biophilie, qui explique que l'on apprécie ce qui nous a beaucoup aidés pendant notre survie. C'est pourquoi nous sommes attirés par les espaces ouverts ou les espaces avec de l'eau, c'est inscrit en nous. La deuxième forme d'explication est que la nature a un effet sur la cognition et diminue les ruminations. C'est la théorie de la restauration de l'attention. Cela suggère que, dans les grandes villes, on est très préoccupés par le passé et les plans pour le futur. Or, la nature nous fait sortir de ce cycle et laisse ainsi au cerveau le temps de se restaurer. Elle ressource, elle suspend les préoccupations, les conflits intérieurs. Elle procure aussi des émotions positives profondes. C'est une source de bien-être qui n'a pas d'interruption.

    À lire aussiPour avoir un cerveau en bonne santé, voici le régime alimentaire à suivre

    En vidéo, comment la méditation peut nous rendre plus heureux?

    Quelle est son influence sur nos compétences cognitives ?La nature permet au cerveau de faire une pause pour qu'il soit par la suite plus actif. Cette pause peut être très rapide. Par exemple, la vue d'un arbre depuis une fenêtre nous régénère et restaure l'attention. Une autre étude montre qu'il y a moins de malades chez les personnes habitant au bord de la mer, qui a un effet très fort sur la santé mentale...

    La nature a un effet sur la cognition et diminue les ruminations

    Vous prenez l'exemple précis de la forêt, largement documenté au Japon…Une marche en forêt augmente l'effet du système parasympathique avec un battement cardiaque qui ralentit, une tension artérielle qui diminue. Ce système a des interactions avec le système immunitaire et permet de réduire les inflammations. Il y a beaucoup de littérature autour de cela, surtout japonaise effectivement – celle notamment du professeur Qing Li de l'université de médecine de Tokyo. Les effets sont surtout sur le système nerveux autonome qui permet au cerveau de contrôler de manière automatique les fonctions vitales, comme la respiration, les battements cardiaques, la digestion… Ce système est composé de deux grandes branches : d'un côté, le système sympathique, qui prépare le corps à l'action, de l'autre, le système parasympathique, qui permet la restauration des fonctions vitales, le système du repos. Les deux systèmes fonctionnent en équilibre et de manière alternée.

    La nature permet au cerveau de faire une pause pour qu'il soit par la suite plus actif. La vue d'un arbre depuis une fenêtre nous régénère et restaure l'attention

    En quelque sorte, vous appelez à une révolution par la nature…L'enjeu de la relation à la nature est essentiellement dans les grandes villes. C'est là où elle doit jouer un rôle, pas seulement écologique, mais en luttant contre le stress. Nos liens avec elle ne doivent pas se limiter aux vacances à la mer ou à la montagne, il faut qu'il y ait une relation quotidienne, par une exposition régulière, et particulièrement pour les enfants. Cela suggère une revégétalisation des villes, en mettant la nature au cœur des écoles, des hôpitaux, des entreprises.

    Cerveau et Nature, Éditions Flammarion, 272 p., 20€

    Comment la chaleur impacte le désir et la sexualité

    Si les températures grimpent, ce n’est pas forcément le cas de notre libido. La sexologue Claire Alquier nous explique comment la chaleur atteint le désir et la sexualité.

    Enfants bien éduqués, orga sans accroc… Dans tout ça, les couples ont-ils oublié de s'aimer ?

    DÉCRYPTAGE - Non, cela n'arrive pas qu'à vous ! Dans nos vies compressées entre charge mentale, performance au travail et quête d'un idéal amoureux, le couple ne trouve plus sa place. Il est temps de se reconnecter au désir.

    France24 - Monde

    Législatives : l'abstention estimée à 54 %, en hausse par rapport au premier tour

    Publié le : 19/06/2022 - 06:34Modifié le : 19/06/2022 - 18:37

    FRANCE 24 Suivre

    Les bureaux de vote ont ouvert, dimanche à 8 h, pour le second tour des législatives. Selon les estimations Ipsos/Sopra Steria, l'abstention devrait atteindre 54 % au second tour. À 17 h, la participation s'établissait à 38,11 %, en baisse par rapport au premier tour (39,42 %). L'enjeu principal du scrutin est le rapport de force entre les coalitions Ensemble ! et Nupes : une majorité absolue ou relative à l'Assemblée nationale, ou bien une cohabitation imposée à Emmanuel Macron ? Retrouvez le déroulé de la journée.

    Les Français étaient appelés aux urnes, dimanche 19 juin, pour le second tour des élections législatives. Les bureaux de vote ont ouvert à 8 h dans toute la France, alors que plusieurs territoires d'Outre-mer ont déjà voté avec le décalage horaire.

    À 17 h, la participation s'établissait à 38,11 %, en baisse (1,31 %) par rapport au premier tour il y a une semaine (39,42 %).

    L'abstention devrait atteindre 54 % au second tour, selon Ipsos/Sopra Steria pour FranceTV / RadioFrance / France24 / RFI / LCP. Il s'agit de son deuxième plus haut niveau pour ce scrutin, en hausse de plus d'un point par rapport au premier tour (52,49%).

    La coalition de la majorité présidentielle sortante, Ensemble !, aspire à être de nouveau dominante en nombre de députés, tandis que la coalition de gauche Nupes espère inverser cette tendance. Au premier tour, il y a une semaine, les deux camps politiques étaient au coude-à-coude, devant le Rassemblement national et la coalition de droite.

    Retrouvez les résultats et analyses de ce second tour dans notre liveblog de la soirée électorale

     

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    Résultats des élections législatives 2022

    LÉGISLATIVES 2022

    Législatives : les clips de campagne du 2nd tour

    L'Humanité

    Jardinage. L’orchidée n’est pas une empotée

    Actu

    Les racines de l’orchidée qui s’évadent de leur pot ? Ce n’est que leur penchant naturel à capter l’humidité de l’air. Le rempotage de cette plante n’a en fait pour seul objectif que de renouveler le substrat qui lui sert de support… Et de lui donner ainsi toutes les chances de refleurir.

    Marcel Guedj

    Les orchidées sont des plantes fascinantes à plus d’un titre. Il en existe des dizaines de milliers d’espèces, de tailles et d’aspects différents, aux fleurs extraordinaires, adaptées à la plupart des milieux… Les variétés commercialisées (Dendrobium phalaenopsis) sont, elles, des plantes épiphytes : dans leur environnement d’origine, elles ne poussent pas dans la terre mais sur les troncs et les branches d’autres végétaux, voire sur des pierres… absorbant l’humidité ambiante avec leurs racines aériennes. Des conditions que l’on cherche à reproduire quand on les élève comme plantes d’intérieur.

    Le rempotage, qui peut très bien se faire dans le même contenant – bien nettoyé – a pour but de renouveler entièrement le substrat qui sert surtout de support à la plante, mais qui finit par pourrir au bout de quelques années et d’arrosages répétés, entraînant l’asphyxie et le dépérissement des racines.

    A faire tous les deux ans

    C’est donc un moment important pour l’orchidée, l’une des conditions de sa survie. Il doit intervenir tous les deux ans environ, à n’importe quelle période de l’année, sauf quand l’orchidée est en fleur. L’idéal est d’intervenir après la floraison de printemps.

    Il est plus simple d’utiliser un mélange spécialement dosé pour orchidées que l’on trouve dans le commerce. Si vous le préparez vous-même (terreau pour orchidées, écorces de pin ou perlite et sphaigne…), il ne doit pas être compact pour que les racines s’y développent librement. Un contenant en plastique transparent au fond troué pour évacuer l’eau d’arrosage (indispensable !) vous permettra de veiller à l’état de ces dernières. Placez-le dans un cache-pot de diamètre adapté.

    Six gestes simples pour que l’orchidée ait du pot

    1. Sortir l’orchidée de son pot et débarrasser les racines du substrat qui y adhère.

    2. Supprimer avec des ciseaux les feuilles malades (molles ou jaunies) et les racines desséchées ou aplaties.
    3. Remplir le contenant à moitié de substrat et installer l’orchidée dessus.
    4. Stabiliser la plante en ajoutant du substrat pour finir de remplir le pot.
    5. Tapoter le pot pour tasser (sans appuyer dessus) le substrat afin qu’il remplisse bien les espaces entre les racines.
    6. Arroser copieusement mais laisser bien l’eau s’évacuer avant de placer le contenant dans son cache-pot.

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    L’incroyable dérive du mois des fiertés LGBT

    Entre marches des fiertés, promotions LGBT dans toutes les entreprises et médias, ainsi que des lectures de contes par des drag queens, à vouloir trop en faire la communauté LGBT s’exclut et risque un rejet d’une part de la population.

    Séries et documentaires, défilés en grand nombre, campagne d’affichage … Année après année, le “mois des fiertés”, qui se déroule en juin, gagne en intensité. Ce mois particulier pour la communauté LGBT trouve son origine en 1969 à New-York, où la communauté homosexuelle, souvent réprimée par la police, se rebelle, donnant lieux à plusieurs jours d’émeutes. Depuis lors, le 28 juin voyait se dérouler des défilés homosexuels et transsexuels dans les grandes villes américaines.

    Avec le temps, ces marches se sont répandues dans tout l’occident, passant d’une journée de “pride” à aujourd’hui un mois entier. Il y a peu, en France, seule une grande « Gay pride” était organisée à Paris, à présent toutes les villes du pays ou presque voient défiler un cortège, qui comprend désormais également la communauté trans, polyamoureux et queer de différentes sensibilités. À titre d’exemple, rien que le 4 juin, des marches étaient programmées à Clermont-Ferrand, la Rochelle, Lille, Mulhouse, Nancy, Périgueux, Rennes, Troyes, Reims… Et Saint-Denis, au prix de moyens de police considérables et de la sécurisation des rues, étonnamment vides durant le défilé.

    Si beaucoup de ces marches se passent bien, certaines se démarquent par leur organisation sectaire. En témoigne le “cortège en non-mixité” de Lyon qui fait défiler, dans une forme de nouvelle ségrégation, les minorités sexuelles par rang de victimes (Queers racisés devant et ainsi de suite). Laurence Trochu, professeure de philosophie et présidente du Mouvement Conservateur, affilié au parti Reconquête !,voit dans certaines de ces marches, « une volonté de choquer, d’être dans le trash ». Elle fait allusion à de multiples vidéos de ces marches, où l’on voit systématiquement des personnes presque nues, mimant différentes pratiques, parfois très extrêmes à la vue de tous. Il faut reconnaître que l’ambiance a bien changé avec le temps. Si les premières manifestations voyaient des personnes à l’apparence « normale » défiler drapeau arc-en-ciel à la main dans un calme relatif, maintenant rare sont les marches sans char, musique techno hurlante et défilé de différentes tenues toujours moins couvrantes, et de scènes de fantasmes en tout genre.

    Une part importante de la communauté LGBT ne se retrouve plus dans certains clichés véhiculés durant le mois des fiertés

    Les marches des fiertés « normalisent des comportements qui sont minoritaires » qui sont « non représentatifs de nombre d’homosexuels » regrette la professeur.  Une part importante de la communauté LGBT ne se retrouve plus dans certains clichés véhiculés durant le mois des fiertés. C’est ce qu’expriment beaucoup d’internautes sous les promos de la marche de Lyon — « Voilà pourquoi la pride de Lyon, c’est sans moi à présent. Totalement à l’opposé du message que la marche est censée donner » peut-on entre autres y lire. À trop vouloir en faire, une part de la communauté LGBT qui se radicalise, commence alors à être contreproductive. Matthieu Delormeau le regrettait sur le plateau de TPMP à l’occasion de la participation de Bilal Hassani à l’émission danse avec les stars : « Un mec qui a une perruque et des faux cils, je ne me reconnais pas dans ce style de gay » et de critiquer que l’on choisisse tout le temps « le caricatural » pour représenter les gays dans le monde médiatique. Il s’attristait que cela véhicule de nombreux clichés non représentatifs qui « justement créent de l’homophobie ».

    Envoûtement des entreprises 

    Le “mois des fiertés” est aussi l’occasion pour les marques de se revendiquer alliées de la lutte LGBT : Canal plus annonce un « programme 100% queer », Apple dévoile de nouveaux bracelets “Pride Edition”, Burger King sort des burgers avec deux pains identiques pour le mois des fiertés en Autriche, LEGO met à l’honneur la communauté queer à travers une nouvelle campagne inclusive… Quelques exemples dans la masse innombrable des entreprises qui habillent leur logo du drapeau arc-en-ciel.

    Un effet marketing qui tient plus de l’intérêt économique que de la lutte contre les inégalités. C’est en tout cas ce que pense Laurence Trochu, qui y voit « une rencontre d’intérêts ». Cela donne de la visibilité aux LGBT, mais ils « deviennent un produit marchand ». Elle est rejointe par Gilles-William Goldnadel, avocat et essayiste, qui trouve complexe « de faire la part des choses entre une volonté mercantile des entreprises et l’aspect militant ». Et d’aller plus loin : « Les entreprises pensent qu’il y a un marché porteur là-dessus, on voit maintenant le contraire », ajoutant qu’« ils en ont trop fait, les gens sont lassés » et que comme « nous imitons les États-Unis en mal comme en bien », il voit venir une réaction conservatrice en France. Pour illustrer la fin de ce marché, il se base sur une réaction de l’État de la Floride, qui a récemment sanctionné Disney suite au rejet public de la part du PDG, d’une loi visant à limiter les associations LGBT à l’école. La sanction : la perte d’un privilège territorial dont l’entreprise bénéficiait jusque-là.

    À cet exemple nous pourrions ajouter celui de Netflix, qui voit s’en aller ses abonnés au rythme de la production de séries toujours plus woke. Depuis le premier trimestre 2022, la plateforme accuse la perte de 200 000 abonnés. Elon Musk connu pour ses formules cinglantes, avait d’ailleurs ironisé sur Twitter le 19 avril « le virus woke rend Netflix irregardable ».

    Petit paradoxe et incohérence démontrés par cette promotion LGBT dans les entreprises, le mois des fiertés qui se veut de plus en plus une convergence des luttes, oublie toute une partie du monde — les logos arc-en-ciel et les campagnes de publicités disparaissent immédiatement que la frontière avec le continent africain est franchie. La lutte oui, mais idéalement dans le monde occidental où les droits sont déjà acquis. Cet ensemble à deux vitesses, serait peu à peu contreproductif. C’est ce que soulève Gilles-William Goldnadel pour qui, l’aspect communautaire « à raison d’une pratique sexuelle » est déjà contreproductif. Au moment même où les pratiques LGBT sont bien acceptées dans le monde occidental, il ne comprend pas la logique de « s’enfermer dans un ghetto appelé communauté ». C’est là un risque de s’exclure, d’après l’avocat, qui voit dans l’expression même de « marche des fiertés » un non-sens, car « on n’est plus dans un contexte où on peut en être honteux ».

    Désaveux d’une part de la population

    Cette avalanche de promotions des droits des LGBT, provoque parfois de l’incompréhension dans la population. C’est ce qu’explique Douglas Murray, écrivain anglais et homosexuel revendiqué qui, dans La grande déraison (L’artilleur), interroge sur « l’insistance croissante avec laquelle des articles sur les gays sont introduits de force dans tous les domaines de l’actualité. » Il y regrette que l’évocation des problèmes gay prenne maintenant « une ligne qui se situe par de là l’acceptation et plutôt dans le registre de “ce sera bon pour vous” ». Plusieurs polémiques ont émergé à ce sujet autour de lectures de contes par des « drag-queens », comme à la librairie jeunesse Comptines à Bordeaux. À cela s’ajoute des vidéos d’enfants assistant à des marches des fiertés peu pudiques, comme à Los Angeles où des travestis presque nus distribuaient du lubrifiant devant des familles et se fouettaient en tenue sado-maso. Nous pourrions enfin citer “la parade LGBTQIA+” à Disneyland Paris. Laurence Trochu voit dans ce changement de l’univers de l’enfance et l’évocation de la sexualité chez des enfants, parfois en bas âge, un véritable drame. Selon elle, « on vole l’enfance », d’autant que, comme elle le rapporte : « On le sait par de nombreux psychiatres et psychologues, le sujet de la sexualité évoqué trop tôt est d’une extrême violence pour l’enfant. »  Dérive à l’école illustrée dans le Point le 15 juin, qui raconte l’histoire de l’enfant âgé de 8 ans d’une chroniqueuse de RTL à qui la maîtresse avait demandé « que ferais-tu si tu changeais de sexe ? »

    une ligne qui se situe par de là l’acceptation et plutôt dans le registre de “ce sera bon pour vous”

    D’après Laurence Trochu, cet ensemble d’exposition LGBT ne serait « que la face émergée de l’iceberg ».

    Elle voit dans l’existence des excès de la marche des fiertés, qui désolidarisent la population et une part des LGBT, un lent travail de sape durant l’année au sein des entreprises, des services publics ou des médias. Malgré une certaine prise de recul, elle craint notamment beaucoup pour la neutralité de l’éducation Nationale. Pour preuve, selon elle, la rencontre entre Pap Ndiaye ministre de l’Éducation et Isabelle Rome, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, qui annoncent être ensemble pour « lutter contre toutes les formes de discrimination. Un combat qui se joue aussi à l’école. » La majorité hétérosexuelle, à force d’étouffer sous une propagande permanente, pourrait bien se désintéresser des particularités LGBT.

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    Coupées de leur maison mère, les filiales russes des géants français s’activent pour perdurer

    Marie BartnikMathilde VisseyriasGuillaume GuichardVéronique Guillermard

    RÉCIT - La situation se complique pour les fleurons tricolores restés dans le pays dirigé par Vladimir Poutine.

    Longtemps sous pression pour quitter la Russie, de nombreux groupes français résistent. Certes, beaucoup ont déjà vendu leur filiale, de Renault à la Société générale en passant par Publicis, Schneider Electric, Sodexo et Thalès. Celui-ci finalisera cette semaine la vente de sa dernière filiale en Russie, Thalès DIS, héritée de Gemalto et spécialisée dans le secteur des cartes bancaires, des cartes SIM et de la sécurité numérique.

    En fait, une majorité de fleurons français sont encore actifs sur place, même parmi ceux qui, tels Danone et Air liquide, ont indiqué, au plus fort de la pression politico- médiatique suivant l’intervention du président ukrainien devant le Parlement français, étudier un retrait de Russie. D’autres n’ont jamais envisagé une telle démarche, à commencer par les géants du luxe (LVMH, Kering et Hermès). Leur activité est à l’arrêt, mais ils continuent de payer salaires et loyers le temps que la situation géopolitique se stabilise. Même prudence chez L’Oréal, qui ne produit et vend plus sur place que «quelques produits essentiels du quotidien». Vu les profits qu’ils réalisent dans le reste du monde, ces groupes ont les moyens de perdre de l’argent en Russie.

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    Certains, tels Auchan, Danone, Lactalis et Air liquide, assument publiquement de continuer tout ou partie de leur activité sur place. Ils martèlent que leur mission consiste à servir les populations locales, soulignent qu’ils ont une responsabilité envers leurs collaborateurs et assurent qu’un départ les appauvrirait sans servir la cause ukrainienne. «Partir, ce serait offrir nos infrastructures au pouvoir russe ou à des proches du pouvoir russe», estime-t-on chez Auchan, où il n’est pas question de quitter ce marché clé. Rester en Russie n’a rien d’une sinécure. Et pas seulement parce que le FSB (l’ex-KGB) garde à l’œil les filiales et leurs dirigeants. Tous sont confrontés quotidiennement à la complexité croissance de la poursuite des opérations. Faire tourner les usines, approvisionner les magasins et honorer ses contrats dans un environnement dégradé vire parfois au cauchemar.

    Complexe

    Les filiales russes des groupes français restants en Russie, parmi lesquels on compte aussi Accor, Savencia, Saint-Gobain, Technip, TotalEnergies et Yves Rocher, sont chaque jour plus isolées de leur maison mère. Les sanctions européennes contraignent en effet flux financiers et flux de marchandises. La liste des produits interdits d’exportation vers la Russie s’allonge à intervalle régulier. Il faut analyser ligne à ligne des centaines de pages pour se conformer aux sanctions.

    Quand l’exportation n’est pas interdite, l’acheminement est complexe, voire impossible. «Plus la filiale russe agit indépendamment de sa maison mère, mieux les choses se passent, constate Olivier Attias, avocat chez August Debouzy. C’est ce que nous recommandons à nos clients.» Comme les filiales d’Air liquide et d’Accor, celle d’Auchan fonctionne en autarcie. Au sein du groupe nordiste, les réunions de crise qui monitoraient chaque jour la situation sur place ont cessé. Un dirigeant russe a pris la tête d’Auchan Russie (30.000 salariés) en toute autonomie. L’enseigne se fournit à 100 % dans le pays. Signe de l’éloignement croissant de cette filiale, Auchan n’a pas encore décidé comment il consolidera ses ventes lors de ses prochains résultats.

    Tous les flux financiers entre la France et la Russie ne sont pas interrompus, mais chacun est un casse-tête. En pratique, mes clients se demandent surtout comment rapatrier des fonds, pas nécessairement comment en envoyer

    Pour Accor, dont le fonctionnement est très décentralisé, la guerre n’a pas changé grand-chose, sauf le taux d’occupation des 57 hôtels, qui plafonne à 40 %, et l’arrêt des partenariats de fidélité avec des entreprises russes. «Le fonctionnement d’un hôtel est par nature local et autonome, déclare-t-on chez Accor. De ce point de vue, la situation n’a pas changé en Russie.»

    Pour les groupes habitués à surveiller ou piloter les filiales depuis Paris, l’isolement forcé est source de nombreuses difficultés. La première? L’approvisionnement des usines. Se fournir exclusivement en Russie n’est pas facile, même pour Lactalis. Comme son rival Savancia, le géant des produits laitiers n’utilise que du lait pour fabriquer ses fromages. Pour cela, il s’approvisionne intégralement en Russie. Mais il lui manque certaines matières premières nécessaires aux emballages et des pièces de maintenance pour ses usines. Faute de pouvoir importer, il a revu ses emballages locaux.

    Autre difficulté: se procurer de l’argent. «Tous les flux financiers entre la France et la Russie ne sont pas interrompus, mais chacun est un casse-tête, explique Olivier Attias. En pratique, mes clients se demandent surtout comment rapatrier des fonds, pas nécessairement comment en envoyer.» Les groupes français ne sont pas sûrs d’en revoir un jour la couleur. Pour des raisons financières, réglementaires et d’image, ils ont stoppé tout investissement et tout nouveau projet dans le pays. Danone et L’Oréal ont renoncé à y financer de la publicité. En Russie, Lactalis n’assure plus que les dépenses liées à la sécurité au travail et au respect de l’environnement.

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    Confrontées à la nécessité de se financer seules, les filiales russes d’entreprises françaises sont désavantagées par leur appartenance à un pays jugé hostile par Moscou et se voient souvent proposer des taux d’intérêt supérieurs à ceux dont bénéficient les entreprises russes. Les conseils auxquels elles peuvent recourir se sont aussi peu à peu réduits. Le sixième paquet de sanctions adopté par l’UE le 3 juin interdit à toute entreprise européenne de leur fournir des conseils en fiscalité et en gestion, de leur proposer des services de comptabilité ou de relations publiques. Il faut donc passer par des conseils russes.

    Les entreprises françaises fournissant des services aux entreprises locales marchent, elles aussi, sur des œufs. Technip Energies, qui conçoit et réalise des projets pour l’industrie pétrogazière, continue d’honorer son dernier contrat valide en Russie. D’un montant de 10 milliards d’euros, celui-ci porte sur la construction d’Arctic LNG 2, une usine géante de liquéfaction de gaz au nord de la Sibérie, menée par le russe Novatek et le français TotalEnergies.

    Brouillard

    À mesure que les interdictions d’exporter se sont renforcées, les obligations contractuelles du français vis-à-vis de ses clients se sont réduites. Depuis le train de sanctions du 8 avril, une grande partie de ce que pouvait faire Technip pour ses clients doit être stoppée. Heureusement, les contrats de Technip Energies prévoyaient bien, au chapitre de la force majeure, la possibilité de sanctions économiques contre la Russie, ce qui la protège contre des recours en arbitrage de la part de ses donneurs d’ordre. En attendant, chaque action est soupesée, le groupe consultant la Direction du Trésor, au ministère des Finances, pour être sûr de ne pas mordre sur les sanctions.

    Alors les filiales françaises s’isolent de leurs maisons mères, un brouillard s’installe sur leurs activités. Cela nuit à la compréhension de ce qui s’y passe réellement. «Nos dirigeants locaux russes nous rendent compte de la situation sur place à intervalles réguliers, explique un groupe agroalimentaire présent en Russie. Mais comment savoir s’ils disent toute la vérité? S’ils n’enjolivent pas la santé du marché russe parce qu’ils craignent d’être écoutés par les autorités et de leur déplaire, alors que nous ne communiquons plus que par visioconférences?»

    Les autorités locales n’hésitent pas, en effet, à s’immiscer dans les affaires internes des filiales restées dans le pays. «Les groupes encore présents en Russie y reçoivent régulièrement la visite des autorités locales», constate Olivier Attias. Une façon de faire pression pour que l’activité ne s’arrête pas.

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    Mort de Jérémie Cohen : les contours du drame enfin dévoilés par l’enquête

    Qui a causé la mort de Jérémie Cohen et pour quel motif ? La question, qui a enflammé l’actualité du premier tour de l’élection présidentielle, semble avoir été diluée dans l’océan d’actualités. Elle avait pourtant été bombardée à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, et provoquée un séisme médiatique. La droite criait à l’ensauvagement, voire à l’antisémitisme, la gauche dénonçait la récupération politique de la droite, et la famille Cohen espérait enfin connaitre les circonstances exactes de la mort de leur fils Jérémie, percuté mortellement le 16 février 2022, à Bobigny, par un tramway, après une altercation. 

    Face aux multiples questions légitimes soulevées par l’affaire, le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, avait décidé de dévoiler les premiers résultats de l’enquête concernant les motifs de la rixe qui avait précédé l’accident mortel, et précisé qu’« aucun élément objectif » ne permettait de « caractériser un motif antisémite » à ce stade. C’était le 5 avril. Neuf jours plus tard, le 14, le parquet encore, indiquait que deux suspects avaient été arrêtés, l’un poursuivi pour « violences volontaires en réunion », l’autre pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Depuis, rien. Le travail des enquêteurs, dont Valeurs actuelles a pu se procurer certains éléments, se poursuit néanmoins, loin des projecteurs médiatiques déjà braqués ailleurs.

    Un rapport de la RATP rendu le 25 février fait état d’une « bagarre »

    Faut-il le rappeler, l’enquête avait bien mal commencé. Faisant fi de la rixe qui avait précédé l’accident, malgré deux témoignages recueillis par la police, dont un le soir du drame, le parquet ouvre d’abord une enquête pour « homicide involontaire » visant le chauffeur de tramway. Après vérification, il s’avérait que Youssef K., le chauffeur, n’avait commis aucune faute. Le ministère public songe à classer l’affaire le 22 février. Trois jours plus tard, soit le 25 février, la RATP remet à son tour un rapport sur les circonstances de l’accident, dans lequel elle mentionne explicitement une rixe. « En voulant échapper à une bagarre, peut-on lire, le tiers [Jérémie Cohen] traverse en courant et s’engage sur la plateforme devant la rame alors que celle-ci arrive ». Pour une raison mystérieuse, ces différents éléments n’entraînent toujours pas d’investigations supplémentaires. Pourquoi ? Et, pourquoi ne pas avoir exploité les différentes images des vidéos surveillances disponibles tout autour ?

    Le mystère reste entier et révèle plusieurs manquements de la part du tandem police/justice, heureusement corrigés par la suite, grâce aux éléments récoltés par la famille. Il faut attendre que l’un des frères Cohen obtienne une vidéo de la rixe pour que l’enquête soit relancée. Cette vidéo est transmise à la police le 14 mars. Deux jours plus tard, le 16, une seconde enquête est ouverte par le parquet de Bobigny pour « violences volontaires en réunion », qui relance les investigations. L’enquête de voisinage oriente les policiers vers un habitué du quartier, un certain Judicaël N., de « type africain » et porteur de dreadlocks, comme l’homme visible sur les images de la scène. Plusieurs personnes croient d’ailleurs l’avoir reconnu et en avertissent sa mère, Claudine N., entendue par la police. Mais les faits ne collent pas. Judicaël N. possède un alibi : il dînait chez lui ce soir-là, en présence de plusieurs témoins, puis s’était rendu à son travail. Le prénom ne correspond pas non plus. D’après la vidéo transmise par la famille, le principal suspect, dont le prénom est crié par une femme, s’appelle « Migwel », et non pas Judicaël.

    Migwel, le principal suspect, est aussi surnommé « Cafard »

    La piste n’est néanmoins pas tout à fait vaine, puisque Judicaël N. déclare avoir déjà croisé plusieurs fois le fameux Migwel., sans connaitre son nom.  A ce stade la police sait seulement que ce Migwel est aussi surnommé « Cafard », et qu’il aurait un complice dénommé Kenny. Ce dernier est finalement identifié grâce à un minutieux travail d’enquête. Non seulement il existe un certain Kenny A. domicilié à Bobigny, mais il a pour contact commun avec Judicaël N., un certain Migwel… Bingo. Tous deux sont placés sur écoute.

    En parallèle, de la fuite de la vidéo sur les réseaux sociaux, le 4 avril, accélère l’enquête. Le 11 avril, une femme se présente au commissariat et explique avoir formellement reconnu Migwel D. sur la vidéo. Ce dernier est également reconnu par son père et sa sœur, qui confirme son implication, ainsi que celle de son ami Kenny A. Se sachant recherchés, les deux hommes se rendent le 12 avril au poste de police où ils sont placés en garde à vue, puis mis en examen, l’un, Kenny A., pour « violences volontaires en réunion », l’autre, Migwel D., pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donnée », comme l’indique le 14 avril à la presse le procureur de la République de Bobigny. Entre les mains de la police, les deux suspects livrent à peu de choses près la même version des faits, dont voici le contour.

    Le 16 février au soir, trois amis décident de se donner rendez-vous chez l’un deux. Il est environ 18h15, lorsque Kenny A. quitte son travail à Athis-Mons, au volant de son camion. Avant de rentrer chez lui, à Bobigny, où il a rendez-vous avec ses deux amis, il fait un détour à Drancy pour récupérer Migwel. Jenny K., la petite amie de Migwel, est également de la partie, mais se trouve déjà à Bobigny pour une consultation médicale. Elle se rend donc à pied, au domicile de Kenny, où elle arrive vers 20h, un peu avant eux. Voyant une place de parking libre dans l’impasse où habite Kenny, elle décide de la garder pour le camion, et garde un œil sur son téléphone portable. Le camion pénètre quelques instants plus tard dans l’impasse. Migwel aperçoit alors une femme, apparemment tétanisée et, à côté, un homme en train de se masturber. Migwel se porte au secours de l’inconnue et demande à l’homme de quitter les lieux. L’homme en question, qui n’est autre que Jérémie Cohen, obtempère, mais s’en prend un peu plus loin à Jenny, la petite amie de Migwel, également présente dans l’impasse, où elle garde toujours la place de parking.

    Son sexe dans la main gauche, une agrafeuse dans la main droite

    Interrogée par la police, celle-ci déclare s’être retournée après avoir ressentie une pression sur les fesses, puis avoir vu, face à elle, un homme portant son sexe dans la main gauche et un objet dans la main droite. Paniquée, elle se met à crier à l’aide, et fait fuir Jérémie Cohen en direction du boulevard où se trouve la voix de tramway. Celui-ci est rapidement poursuivi et rattrapé par les deux amis de Jenny. D’après eux, Jérémie Cohen aurait alors sorti un objet de sa poche, une agrafeuse selon Migwel. Devant les yeux de plusieurs témoins, en plein milieu du boulevard, les deux amis portent alors plusieurs coups à Jérémy Cohen, puis repartent ensuite, eux d’un côté, Jérémy Cohen d’un autre. Plusieurs témoins, entendus par la police, sont déjà informés du mobile de la bagarre, ce qui tend à confirmer la version des mis en cause. 

    Kenny finit de garer son camion, mais Migwel retourne rapidement sur le boulevard, attiré par les cris d’un groupe d’adolescents, au milieu duquel se trouve Jérémie Cohen, son agrafeuse dans la main, devant un hall d’immeuble. Il lui porte à nouveau plusieurs coups avant d’être stoppé par Jenny, ce qui est confirmé par la vidéo dans laquelle on entend distinctement « Migwel, c’est bon ! ». Migwel s’empare alors de l’agrafeuse de Cohen et la jette un peu plus loin dans une poubelle, raison pour laquelle elle ne sera jamais retrouvée. Alors se produit le drame : Jérémie Cohen, sonné, traverse en courant le boulevard, et se fait percuter par le tramway. Il décède quelques heures plus tard, à l’hôpital Beaujon.

    Jérémie Cohen appelle la police la veille du drame

    Sur la victime, les policiers retrouvent une kippa, à l’origine des hypothèses d’une agression antisémite, ainsi qu’un chocolat, un flacon de poppers scellé, un autre de tramadol (un puissant anti-douleur de la famille des opiacés) et deux préservatifs. Un témoin indique par ailleurs avoir senti une odeur d’alcool au moment de prendre le pouls de la victime, juste après l’accident. Les analyses toxicologiques révèlent néanmoins que Jérémie Cohen n’avait pas consommé de produits stupéfiants et détenait une alcoolémie de 0,1g/l de sang, ce qui correspond à moins d’un demi-verre d’alcool. Difficile donc d’en tirer une quelconque conclusion, d’autant que Jérémie Cohen était soigné pour des troubles psychologiques altérant son comportement. Troubles qui expliquent sans doute l’énigmatique coup de file passé la veille du drame, par le trentenaire, à la police. Dans la soirée du 15 février, Jérémie Cohen avait appelé le 17 pour alerter sur le comportement suspect de plusieurs individus qui stationnaient à bord de véhicules à proximité de son domicile. Au téléphone, plusieurs agents s’étaient succédé, sans parvenir à comprendre les explications confuses de Jérémie Cohen.

    Ce n’était d’ailleurs pas son premier contact avec la police. Jérémie Cohen compte plusieurs antécédents judiciaires, à la fois comme victime et comme auteur. En mai 2016, il est mis en cause pour avoir insulté et poussé une dame âgée à la gare d’Austerlitz, puis pour avoir agrippé à la gorge un agent RATP hors service. « La vérité est que je voulais me faire arrêter par la police parce qu’au niveau psychologique je ne tenais plus nerveusement (…) Je voulais me sentir bien et j’ai fait cela gratuitement car j’étais en détresse. Il était facile de vider ma colère sur une vieille femme, mais je n’ai pas aimé faire cela » avoue-t-il lors de sa garde à vue, indiquant par ailleurs vivre une situation personnelle difficile, parce qu’il est sans emploi et qu’il n’a « plus aucun rapport avec une femme depuis deux ans ». L’expertise psychiatrique diligentée par la justice conclut à une altération de son discernement au moment des faits.

    Les années qui suivent, c’est en tant que victime que Jérémie Cohen est connu des services de police. Sa maladie en fait-il une cible idéale pour les prédateurs en tout genre ? Toujours est-il qu’il se déclare plusieurs fois victime de vol, une fois, en 2017, pour son écharpe, une autre, en 2018, pour son portefeuille, mais aussi victime d’un « abus de confiance » en mai 2021. Plus grave, fin 2020, puis fin 2021, Jérémie Cohen, de confession juive et qui portait occasionnellement la kippa, signale avoir été victime de violences « commises en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion ». Ces deux procédures, finalement classées sans suite, n’en expliquent pas moins les questionnements légitimes soulevés par la famille quant aux circonstances de la mort de leur fils. Jérémie Cohen portait-il sa kippa le soir du drame ? Sa judéité est-elle à l’origine de la rixe ? A priori non, si l’on en croit les résultats de l’enquête. Mais sans ce doute, symptomatique de la crise identitaire que traversent nos banlieues, l’affaire Cohen n’aurait sans doute jamais été résolue.

     Contactée par nos soins, la famille de Jérémie Cohen n’a pas souhaité répondre. 

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    Le Figaro

    Saint-Ouen: un policier violemment agressé à la suite d'un nouveau refus d'obtempérer

    Un véhicule a pris la fuite lors d'un contrôle de police dimanche dans le nord de Paris. Lors de l'interpellation, l'un des fonctionnaires s'est fait rouer de coups.

    C'est un nouveau refus d'obtempérer dont les conséquences auraient pu être dramatiques. Dans la nuit de samedi à dimanche, une course-poursuite a eu lieu dans le nord de Paris à la suite d'un refus de contrôle de police. Les deux passagers ont été interpellés, mais un policier a été passé à tabac avant l'interpellation du second passager, indique une source policière au Figaro, confirmant des informations du Parisien .

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    La course-poursuite démarre dimanche à 2 heures du matin, près de la porte de Saint-Ouen, à la frontière entre le XVIIe et le XVIIIe arrondissement de Paris. Une patrouille de la BAC veut contrôler un véhicule qui vient de commettre une infraction au code la route. La conductrice refuse de se soumettre au contrôle, fait démarrer la voiture à vive allure pour échapper aux forces de l'ordre, mais finit sa trajectoire dans un plot. Par chance, elle n'est pas blessée, puis est rapidement interpellée.

    Le policier pris au piège

    En parallèle, le passager a le temps de prendre la fuite à pied. Les fonctionnaires partent à sa recherche et l'un d'eux retrouve sa trace à proximité de la station de métro Saint-Ouen. Alors qu'il tente d'interpeller le mis en cause, le policier est pris à partie par un groupe d'individus qui se jettent sur lui, lui assénant plusieurs coups violents. Selon Le Parisien, ils l'agressent également avec sa matraque télescopique qu'ils ont subtilisée quelques instants plus tôt.

    Ses coéquipiers arrivent sur place et interrompent finalement l'agression, en interpellant le passager du véhicule. Selon nos informations, les autres agresseurs ont tous pris la fuite à l'arrivée des renforts. Transporté dans un premier temps à l'hôpital pour une blessure légère, l'individu a depuis été placé en garde à vue. Le policier a également été transporté à l'hôpital, mais ses jours ne sont pas en danger. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat du XVIIIe arrondissement de Paris.

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    «Dès la connaissance des faits», un changement de classe des deux élèves mis en cause a été décidé, a déclaré le rectorat. Pour séparer complètement les élèves, un changement d'école sera effectif lundi.

    Paris: trois policiers blessés après un refus d'obtempérer dans le 18e arrondissement

    Le suspect est toujours en fuite. Une enquête a été ouverte pour «tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique» et «refus d'obtempérer aggravé.»

    L'Humanité

    Sciences. La forêt de Puéchabon à l'épreuve des sécheresses du futur

    Actu

    Des chênes verts qui s’adaptent pour produire moins de feuilles et moins de glands, voici les premiers résultats d’une étude menée dans l’Hérault depuis 2003 pour évaluer la réponse de la forêt méditerranéenne aux conséquences du changement climatique.

    Marine Cygler

    Parcourir la forêt de chênes verts située à quelques encâblures du village de Puéchabon, dans l’Hérault, c’est entrer dans une expérience scientifique à ciel ouvert. Ici, grâce à un dispositif de gouttières qui interceptent 30 % des précipitations, des chercheurs ont créé artificiellement une aridification du climat à laquelle devra faire face la forêt méditerranéenne avec le changement climatique. Comment réagira-t-elle à la sécheresse ?

    Cette expérience d’exclusion de pluie qui se déroule depuis presque vingt ans est l’une des plus longues au monde. Aussi, elle apporte déjà quelques précieux éléments : dans les parcelles partiellement privées de pluie, les arbres ont moins de feuilles et produisent moins de fruits, ce qui interroge les écologues sur la capacité de régénération de la forêt du futur.

    Le futur s’est dangereusement rapproché

    En 2000, les prévisionnistes tablaient sur une réduction de 30 % des précipitations à la fin du siècle. En 2003 a commencé une expérience au long cours consistant à couvrir un tiers de la surface de trois parcelles de 100 m2 par des gouttières qui récupéraient l’eau de pluie, laquelle n’atteignait donc jamais le sol. L’objectif : simuler la sécheresse future.

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    Sauf que le futur s’est en fait dangereusement rapproché. « Au début de l’expérience, on imaginait simuler le climat de 2100. On se rend compte aujourd’hui qu’étant donné l’augmentation des températures ce sera le climat de 2035 », explique Jean-Marc Limousin, chercheur au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS

    Au fur et à mesure des travaux de prévision, il est devenu évident que le Bassin méditerranéen serait particulièrement impacté par le changement climatique. Les températures y augmentent et les précipitations y diminuent bien plus vite que la moyenne mondiale. « Cela n’a pas d’intérêt de se pencher sur les précipitations telles quelles : ce qui est important pour les arbres, c’est la vitesse à laquelle le réservoir dans le sol va s’évaporer. Et pour ça, c’est la température qui compte », poursuit-il.

    Moins de transpiration et de photosynthèse

    Avec son collègue Jean-Marc Ourcival, ils suivent certains arbres en particulier, marqués par des rubans colorés. Depuis un réseau de passerelles aériennes qui permet d’accéder à la cime des arbres, à environ 4 mètres du sol, ils comptent les feuilles et récoltent les fruits dans des filets. « La réaction principale des arbres à la sécheresse imposée est la réduction de 20 à 25 % du nombre de feuilles », constate Jean-Marc Limousin. « En 2003, on pensait que les feuilles allaient changer de forme et de taille, alors que c’est leur nombre qui est impacté par l’aridification », fait remarquer Jean-Marc Ourcival, qui voit là un bon exemple de l’importance de l’expérimentation.

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    Réduire ce que les scientifiques appellent l’indice foliaire est une stratégie d’adaptation car, s’il y a moins de feuilles, il y a moins de perte d’eau par transpiration. « Mais cela veut dire aussi qu’il y a moins de photosynthèse : au bout de deux-trois ans, on a vu que les arbres s’acclimataient en devenant plus économes, plus lents », poursuit Jean-Marc Limousin. De fait, la photosynthèse, qui permet aux végétaux de fabriquer leur matière organique, est un ensemble de réactions biochimiques se déroulant dans les feuilles.

    Que les parcelles soient privées d’eau ou non, les chercheurs se sont rendu compte qu’une sécheresse printanière avait un impact particulièrement négatif sur la croissance des chênes verts. En effet, c’est normalement durant cette saison, quand il fait assez chaud sans que le climat soit trop sec, que les arbres poussent. La croissance s’arrête en revanche l’été, quand les arbres ferment les stomates de leurs feuilles pour éviter la perte d’eau par la transpiration, ce qui empêche aussi la photosynthèse.

    L’enjeu de la régénération

    « La question qui se pose déjà aujourd’hui, c’est de savoir si les arbres vont s’arrêter de pousser en juin ou fin juillet… », indique Jean-Marc Limousin. Cela dit, pour l’instant, la privation d’eau n’empêche pas les arbres de pousser. Ils ont moins de feuilles, certes, mais ils croissent. « Si le bois ne pousse pas, il meurt. L’arbre n’a pas le choix, il est obligé de grandir chaque année. C’est donc la priorité absolue », détaille le chercheur.

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    En revanche, le chercheur s’inquiète que les arbres des parcelles sèches produisent moins de fleurs et de fruits que les parcelles qui ne sont pas privées d’eau. 40 % de glands en moins : c’est loin d’être anecdotique. « C’est une information importante pour l’avenir de la forêt. Dans quelques années, avec l’aridification, pourra-t-elle se régénérer ? » interroge-t-il.

    Une forêt domaniale transformée en laboratoire grandeur nature

    La forêt domaniale de Puéchabon est étudiée depuis 1984 par des chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier, rattaché au CNRS. « C’est une forêt qui n’est plus exploitée depuis quatre-vingts ans. Lorsque nous en avons fait un site expérimental, une problématique d’écologie pure s’est imposée. L’idée : observer ce que devient une forêt sans gestion, coupe ni intervention humaine », explique Jean-Marc Ourcival.

    Puis, en 1998, quand la communauté scientifique a été convaincue de la réalité du changement climatique, se souvient le chercheur, l’Union européenne a lancé de grands projets de recherche. À Puéchabon, il s’est agi de savoir combien un écosystème laissé à sa libre évolution était capable de pomper de carbone.

    Aussi des tours de flux que l’on entend siffler mesurent en permanence le carbone qui entre dans la forêt lors de la photosynthèse et celui qui sort lors de la respiration. Résultat : la forêt de Puéchabon fixe 2,5 tonnes de carbone par hectare et par an. Las, une sécheresse printanière, comme il s’en produit de plus en plus souvent, et ce bilan s’effondre à 1 tonne de carbone par hectare et par an.

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    Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tous

    Actu

    Dans la cité phocéenne, la villa Méditerranée a ouvert au public une reconstitution de ce site majeur de l’art pariétal au paléolithique, désormais presque englouti par la montée des eaux.

    Christophe Deroubaix

    Nul besoin d’enfiler une combinaison, d’ajuster son masque, de vérifier son détendeur, de descendre à 37 mètres de profondeur, de remonter une galerie de 116 mètres de longueur, bref d’être un plongeur expérimenté, qui, plus est, disposant d’une autorisation. Prenez plutôt le métro, rendez-vous à la villa Méditerranée, juste à côté du désormais célèbre Mucem (Musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée).

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    Empruntez l’ascenseur – pardon, le caisson de plongée fictif – qui descend aussi, paraît-il, à 37 mètres sous le niveau de la mer, montez dans une nacelle, à la façon du train fantôme de nos enfances, et laissez-vous (audio)guider pour un « voyage extraordinaire », selon le directeur du site, Frédéric Prades. Vous n’êtes certes pas dans la grotte Cosquer, classée Monument historique et site majeur de l’histoire de l’art pariétal au paléolithique, dont « l’importance scientifique mondiale » est rappelée par Xavier Delestre, conservateur régional de l’archéologie à la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Vous êtes dans « Cosquer Méditerranée », sa reconstitution, vingt fois annoncée et enfin réalisée.

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    Trois ans et 23 millions d’euros plus tard

    « Cela a même été un vrai serpent de mer. Ça fait vingt ans que l’on y pense. Quand on m’a appelé il y a trois ans, je me suis dit que c’était une tentative de plus », se remémore Michel L’Hour, archéologue sous-marin dont les surnoms trouvés sur Wikipédia sont assez éloquents (Indiana Jones en combinaison, Barberousse aux pieds palmés), également membre du conseil scientifique. Trois ans et 23 millions d’euros plus tard, Cosquer Méditerranée se dévoile, depuis le samedi 4 juin, au public.

    Comme son nom l’indique, ce lieu unique serait resté totalement anonyme sans Henri Cosquer. Dans les années 1980, cet habitué de l’École de plongée de Cassis entretient à ses heures perdues son « jardin secret » : la fouille dans les calanques. En 1985, du côté du cap Morgiou, il aperçoit une galerie, s’y engouffre, remonte le fameux siphon immergé de 116 mètres, débouche sur la plage d’une caverne. Il y retourne ensuite à plusieurs reprises. Un jour, il pose sa lampe sur une roche. Le faisceau de lumière éclaire le motif d’une main. Il vient de découvrir un lieu unique, une grotte tellement éloignée des autres grottes alors connues. L’exploration totale du lieu fera apparaître une richesse absolument exceptionnelle avec 500 entités d’art pariétal.

    Des œuvres réalisées entre 33 000 et 19 000 ans

    Il y a 33 000 ans – soit 320 générations, calcule aujourd’hui Henri Cosquer –, la grotte se trouvait au sec. Le niveau de la mer était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui, et le rivage se situait à 12 kilomètres de son entrée. Des groupes d’Homo sapiens y ont d’abord laissé des empreintes de mains. Puis, génération après génération, pendant près de 15 000 ans, leurs descendants dessinent des chevaux, des aurochs (l’ancêtre de tous les bovidés, disparu au XVIIe siècle), des cervidés, bisons, cerf-mégacéros, bouquetins, chamois, antilopes saïga et même… des pingouins et des phoques. Il fait alors glacial sur les côtes provençales. On discerne également une vulve, les représentations sexuelles constituant un classique de l’art préhistorique.

    Les datations au carbone 14 permettent de déterminer que les œuvres ont été réalisées il y a entre 33 000 et 19 000 ans. La majorité d’entre elles sont gravées au silex ou avec les doigts, une cinquantaine sont dessinées au charbon de bois, une dizaine associent gravure et charbon. Du pigment rouge est utilisé pour les empreintes de mains. À côté de l’œuvre de ces artistes du paléolithique, on retrouve des outils en silex, des coquillages marins, dont une coquille de pecten contenant un morceau de charbon de bois, une boulette d’argile pétrie avec des empreintes distinctes, une plaquette de calcite façonnée et utilisée comme lampe, des traces de foyers au sol, de mouchage de torches.

    Une opération de « sauvetage virtuel »

    Trente-sept ans après sa découverte, l’inventaire n’est pas encore terminé et ne le sera sans doute jamais. Un phénomène commencé il y a 10 000 ans s’accélère en raison du réchauffement climatique. Depuis la fin de la dernière glaciation, la montée des eaux a englouti les 4/5 es de la grotte. Le 1/5 e restant est grignoté à raison de 3 millimètres par an. À terme, ce joyau sera totalement englouti. Selon Geneviève Pinçon, directrice du Centre national de préhistoire, « c’est le site en France pour lequel on sait qu’on ne pourra pas sauver grand-chose. Tous les jours, on y perd quelque chose, c’est pourquoi le fouiller est devenu une urgence ».

    Cosquer Méditerranée se voit en opération de « sauvetage virtuel ». À partir de la réalisation d’un modèle 3D, les équipes en charge du projet, constituées d’une centaine de personnes, ont dû surmonter d’innombrables obstacles, notamment celui de faire tenir les 2 300 m2 de la grotte, qui a la forme d’un huit, au deuxième sous-sol de la villa Méditerranée, dans un carré de 1 750 m2. Trois années de travaux dantesques et, pour le visiteur, trente-cinq minutes à déambuler dans ce « Lascaux des mers », comme si l’on remontait le temps de 33 000 années.

    À voir sur Arte, le 25 juin, à 22 h 20 :  de Marie Thiry.

    Site culturel La villa Méditerranée sauvée de la noyade

    En accueillant une reconstitution de la grotte Cosquer, la villa Méditerranée échappe finalement au statut d’« éléphant blanc » qui lui semblait promis depuis que Michel Vauzelle, alors président (PS) de la région Paca, s’était mis en tête de créer à côté du Mucem un autre lieu, plus réflexif et « politique ». Comme le redoutaient nombre d’observateurs et d’élus, il n’a jamais trouvé sa fonction et, inauguré en 2013, il fut fermé en 2018. Ne demeuraient que l’acte architectural signé Stefano Boeri (le plus long porte-à-faux habité au monde) et une addition salée (73 millions pour la construction au lieu des 20 initialement prévus). L’actuel président ex-LR macrono-compatible Renaud Muselier se retire une épine du pied et, en cas de succès populaire, pourra en revendiquer une part du crédit.

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    New York Times - World

    Colombia Live Updates: Gustavo Petro Elected the First Leftist President

    A former rebel and a longtime legislator won Colombia’s presidential election on Sunday, galvanizing voters frustrated by decades of poverty and inequality under conservative leaders.

    The New York Times está cubriendo la segunda vuelta presidencial de Colombia en inglés y español. Aquí puedes leer nuestra cobertura en español.

    Here’s what you need to know:

    Gustavo Petro wins the Colombian election, becoming the country’s first leftist president.

    Petro supporters celebrate a historic win, while those for Hernández grapple with uncertainty.

    Gustavo Petro, a former rebel, has promised to transform Colombia’s economic system.

    Before he was a politician, Gustavo Petro was part of an urban guerrilla group.

    Francia Márquez — a former housekeeper and activist — is Colombia’s first Black vice president.

    Colombia’s runoff vote could reshape America’s regional policy.

    Why Rodolfo Hernández has offended some women while others defend him.

    How Petro is trying to appeal to women in his bid to capture the presidency.

    Gustavo Petro wins the Colombian election, becoming the country’s first leftist president.

    For the first time, Colombia will have a leftist president.

    Gustavo Petro, a former rebel and a longtime senator who has pledged to transform the country’s economic system, has won Sunday’s election, according to preliminary results, setting the third largest nation in Latin America on a radically new path.

    Mr. Petro, 62, received more than 50 percent of the vote, with more than 99 percent counted Sunday evening. His opponent, Rodolfo Hernández, a construction magnate who had energized the country with a scorched-earth anti-corruption platform, just over 47 percent.

    Shortly after the vote, Mr. Hernández conceded to Mr. Petro.

    “Colombians, today the majority of citizens have chosen the other candidate,” he told his supporters in Bucaramanga. “As I said during the campaign, I accept the results of this election.”

    Just over 58 percent of Colombia’s 39 million voters turned out to cast a ballot, according to official figures.

    Mr. Petro’s victory reflects widespread discontent in Colombia, a country of 50 million, with poverty and inequality on the rise and widespread dissatisfaction with a lack of opportunity, issues that sent hundreds of thousands of people to demonstrate in the streets last year.

    “The entire country is begging for change,” said Fernando Posada, a Colombian political scientist, “and that is absolutely clear.”

    The win is all the more significant because of the country’s history. For decades, the government fought a brutal leftist insurgency known as the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC, with the stigma from the conflict making it difficult for a legitimate left to flourish.

    But the FARC signed a peace deal with the government in 2016, laying down their arms and opening space for a broader political discourse.

    Mr. Petro had been part of a different rebel group, called the M-19, which demobilized in 1990, and became a political party that helped rewrite the country’s constitution.

    Both Mr. Petro and Mr. Hernández beat Federico Gutiérrez, a former big city mayor backed by the conservative elite, in a first round of voting on May 29, sending them to a runoff.

    Both men had billed themselves as anti-establishment candidates, saying they were running against a political class that had controlled the country for generations.

    Among the factors that most distinguished them was how they viewed the root of the country’s problems.

    Mr. Petro believes the economic system is broken, overly reliant on oil export and a flourishing and illegal cocaine business that he said has made the rich richer and poor poorer. He is calling for a halt to all new oil exploration, a shift to developing other industries, and an expansion of social programs, while imposing higher taxes on the rich.

    “What we have today is the result of what I call ‘the depletion of the model,’” Mr. Petro said in an interview, referring to the current economic system. “The end result is a brutal poverty.”

    His ambitious economic plan has, however, raised concerns. One former finance minister called his energy plan “economic suicide.”

    Mr. Petro will take office in August, and will face pressing issues with global repercussions: Lack of opportunity and rising violence, which have prompted record numbers of Colombians to migrate to the United States in recent months; high levels of deforestation in the Colombian Amazon, a critical buffer against climate change; and growing threats to democracy, part of a trend around the region.

    He will face a deeply polarized society where polls show growing distrust in almost all major institutions.

    Mr. Petro could also reshape Colombia’s relationship with the United States.

    For decades, Colombia has been Washington’s strongest ally in Latin America, forming the cornerstone of its security policy in the region. During his campaign, Mr. Petro promised to reassess that relationship, including crucial collaborations on drugs, Venezuela and trade.

    In the interview, Mr. Petro said his relationship with the United States would focus on working together to tackle climate change, specifically halting the rapid erosion of the Amazon.

    “There is a point of dialogue there,” he said. “Because saving the Amazon rainforest involves some instruments, some programs, that do not exist today, at least not with respect to the United States.”

    Megan Janetsky contributed reporting from Bucaramanga, Colombia, and Sofía Villamil and Genevieve Glatsky contributed reporting from Bogotá.

    Julie Turkewitz

    Petro supporters celebrate a historic win, while those for Hernández grapple with uncertainty.

    Following Gustavo Petro’s win in Colombia’s presidential election on Sunday, thousands of people gathered outside the music arena in Bogotá where he planned to celebrate his victory. Many of them chanted that Uribismo, the conservative political movement that dominated the country for a generation, had died.

    The capital’s streets were filled with the sound of honking cars and motorcycles as drivers rolled down their windows and cheered, and a smattering of fireworks filled the cloudy evening skies.

    Inside the arena, supporters with Colombian flags wrapped around their shoulders shouted, “yes he could, yes he could!” Party lights flashed. Supporters jumped up and down.

    In the rafters, a banner with red lettering stretched across dozens of seats: “The people are bigger than their leaders,” it read.

    Mr. Petro’s speech was preceded by the entrance of the Indigenous guard, a traditional security unit whose members hold staffs meant to represent peace and strength.

    Mr. Petro took the stage flanked by his vice-presidential pick, Francia Márquez, and three of his children. The packed stadium went wild, with people standing on chairs and holding phones aloft.

    “This story that we are writing today is a new story for Colombia, for Latin America, for the world,” he said. “We are not going to betray this electorate.”

    He pledged to govern with what he has called “the politics of love,” based on hope, dialogue and understanding.

    About 250 miles north of Bogotá, chants of “yes we can,” echoing through the streets, faded to a sad silence in Rodolfo Hernández’s hometown, Bucaramanga, as the election results rolled in.

    Supporters left blue and red “Rodolfo” signs scattered across the concrete ground, and let bunches of campaign balloons fly into the sky, signaling the end of a quick but feverish campaign.

    As supporters trickled out of Mr. Hernández’s campaign event, a 46-year-old shoe vendor, Omar Quintero, stood to the side in a bright yellow Colombian soccer jersey sadly smoking a cigarette.

    “To me, this means we are under the rule of the left and that is what we didn’t want in Colombia,” Mr. Quintero said. “This is a new experience and an uncertainty because we don’t know what will happen.”

    He said that while he worries, he also hopes Mr. Petro follows through on his anti-corruption message, something shared with Mr. Hernández.

    Shortly after the election results were announced, Mr. Hernández conceded to Mr. Petro.

    “Colombians, today the majority of citizens have chosen the other candidate,” he said. “As I said during the campaign, I accept the results of this election.”

    Gloria Jaime Sanchez, 47, wore a hat with the candidate’s face on it, and a dozen “Rodolfo” buttons pinned to her shirt.

    She said she woke up excited and hopeful that Mr. Hernández, who once governed her city, would win the election. But now she said she felt a sense of dread.

    “With this gentleman, I am not in the spirit. I am not in the mood. I’m very sad,” she said, walking off with a Colombian flag draped over one shoulder.

    Julie Turkewitz and Megan Janetsky

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    Rodolfo Hernández built his popularity on TikTok videos and an unconventional campaign.

    As mayor, he called himself “the king,” punched a councilman who offended him and told a city employee pushing him to follow the rules that he’d wipe his own buttocks with the law.

    Rodolfo Hernández, a 77-year-old businessman and former mayor, emerged as Colombia’s most disruptive presidential candidate in decades, electrifying voters with a single-issue “drain the swamp” message amplified by a team of social media wizards who have made him a TikTok star, allowing him to circumvent the trappings of conventional campaigns.

    During the campaign, Mr. Hernández avoided most debates and held few public events, favoring interviews with friendly media and live streams run by his allies. Yet he energized broad swaths of the electorate, with his advisers saying that he has understood the moment.

    He was one of two remaining candidates in Sunday’s election for president of the third largest nation in Latin America, with the winner taking control at a pivotal moment in the country’s history.

    “What the Colombian people really want is to rescue the entire public administration from the clutches of politicians,” he told The New York Times. “I embody that.”

    The Trump-like figure was dismissive of his tendency to offend, including calling Venezuelan women a “factory for making poor children” and declaring himself a follower of the “great German thinker” Adolf Hitler.

    “I say what I feel,” Mr. Hernández said. “I’m not interested in the aftereffect.”

    Still, he has clarified that he meant to say Albert Einstein.

    As a candidate, Mr. Hernández promoted himself as a paragon of democracy, a successful businessman who makes good on promises and cares for the poor. But a trip to Bucaramanga, a mountain-fringed city where he built his empire and once served as mayor, reveals a different picture.

    Mr. Hernández’s supporters describe him as a savior who erased the city’s deficit, renegotiated contracts to benefit taxpayers and broke a cycle of political favors that had turned Bucaramanga into a capital of corruption.

    His critics called him a danger to democracy, an evangelist of a brutal capitalism that would ruin the nation and a man with few firm policy ideas who would do whatever it took to get his way.

    Today, Mr. Hernández faces corruption charges in that case, accused of pushing subordinates to ensure a specific company won a deal with the city. According to the inspector general’s office, that contract could have earned his son significant money.

    Mr. Hernández’s trial begins July 21. He has said he is innocent.

    “I didn’t steal anything,” he said. “That’s why I’m calm, with a clear conscience.’’

    Carlos Buitrago contributed reporting from Bucaramanga and Piedecuesta, and Genevieve Glatsky from Bogotá.

    Julie Turkewitz

    Gustavo Petro, a former rebel, has promised to transform Colombia’s economic system.

    After an improbable rise from clandestine rebel to Bogotá mayor and bullish face of the Colombian opposition, Gustavo Petro became the country’s first leftist president, a watershed moment for one of the most politically conservative societies in Latin America.

    And his ascent was, in no small part, propelled by the biggest, loudest and possibly angriest youth electorate in Colombia’s history, demanding the transformation of a country long cleaved by deep social and racial inequality.

    There are now nearly nine million Colombian voters 28 or younger, the most in history, and a quarter of the electorate. They are restive, raised on promises of higher education and good jobs, disillusioned by current prospects, more digitally connected and arguably more empowered than any previous generation.

    Today’s younger generation is grappling with 10 percent annual inflation, a 20 percent youth unemployment rate and a 40 percent poverty rate. Many say they feel betrayed by decades of leaders who have promised opportunity but delivered little.

    Young people led anti-government protests that filled the streets of Colombia last year, dominating the national conversation for weeks. At least 46 people died — many of them young, unarmed protesters and many at the hands of the police — in what was known as the “national strike.”

    In a June poll by the firm Invamer, more than 68 percent of voters ages 18 to 24 and nearly 61 percent of voters ages 25 to 34 said they were planning to vote for Mr. Petro.

    In contrast, just over 30 percent of people ages 18 to 24 and just over 36 percent ages 25 to 34 said they would vote for Mr. Hernández.

    The election came at a difficult moment for the country. Polls show widespread dissatisfaction with the government of the current president, Iván Duque, and frustration over chronic poverty, a widening income gap and insecurity, all of which have worsened during the pandemic.

    Some analysts expected young people to vote in large numbers, energized not just by Mr. Petro but by his running mate, Francia Márquez, 40, an environmental activist with a gender, race and class-conscious focus who will be the country’s first Black vice president.

    “The TikTok generation that is very connected to Francia, that is very connected to Petro, is going to be decisive,” said Fernando Posada, 30, a political analyst.

    But many young voters were skeptical of Mr. Petro’s ability to deliver on his promises.

    In Fusagasugá, Nina Cruz, 27, a cafe worker, said Mr. Petro would fail Colombia’s struggling families, and she was particularly repulsed by his past as a member of a leftist rebel group.

    The country has a long history of violent militias that claim to help the indigent — and end up terrorizing them.

    “What he is saying is: ‘I’m going to help the poor,’” she said. “That’s a total lie.”

    Julie Turkewitz

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    Marelen Castillo sought to become Colombia’s first Black female vice president.

    CALI, Colombia — A few months ago, Dr. Marelen Castillo, 53, had been a top director of a private Catholic university in Bogotá, the capital. On Sunday, she was the running mate of the anti-establishment politician and businessman who unexpectedly clinched second place in the first round of the nation’s most consequential election in decades.

    Colombians were choosing between that candidate, Rodolfo Hernández, and Gustavo Petro, a longtime senator who will be the first leftist president in the country’s history.

    Whatever the outcome, the country was assured its first Afro-Colombian woman vice president: Mr. Petro’s running mate, Francia Márquez, is an environmental and social justice activist.

    The two women have starkly different approaches to some of the country’s most pressing problems: inequality, unemployment and the quality of the public education system.

    While Ms. Márquez made social justice and inclusion the core of her platform — speaking about race and class in a way rarely discussed in public circles — Dr. Castillo kept her message centered on improving public education and increasing economic opportunities, particularly for women.

    In an interview between campaign events in Cali, Dr. Castillo described growing up in a mixed-race family that blended harmoniously, with relatives congregating for every birthday, holiday and first communion. Her father is white and her mother is Black. But race, she said, was not discussed.

    “Maybe because we grew up in that, we weren’t very much inclined to feel that way” about race, she said. “Because of the family togetherness.”

    The tenets of Dr. Castillo’s platform included raising salaries of public schoolteachers, investing in athletic and arts education and incorporating best practices from universities in other countries. Mr. Hernández and Dr. Castillo said that, if elected, she would have also become the minister of education.

    Dr. Castillo grew up in Cali, the oldest of five daughters in a tight-knit, middle-class Catholic family.

    Education was paramount in their household. Her father, a former schoolteacher, walked the girls to school every day and taught them to read.

    “My dad used to say, ‘I educate them because I don’t want them to have to depend on someone later on,’’’ said Marelen’s sister Milene Castillo, a biochemist.

    Dr. Castillo took this to heart, securing scholarships and earning four degrees, including a Ph.D. in education.

    Fourteen years ago, she moved to Bogotá to work at Minute of God University Corporation, a Catholic university that caters to low-income students in remote areas of the country with little access to higher education.

    Julie Turkewitz contributed reporting from Cali, Colombia.

    — Genevieve Glatsky

    Before he was a politician, Gustavo Petro was part of an urban guerrilla group.

    Long before Gustavo Petro emerged as the apparently victorious leftist candidate for president, he was part of the M-19, an urban guerrilla group that sought to seize power through violence in the name of promoting social justice.

    For some Colombian voters, his past was a source of concern after decades of armed conflict. For others, it offered a sign of hope for one of most inequitable countries in Latin America.

    The M-19 was born in 1970 as a response to alleged fraud in that year’s presidential elections. It was far smaller than the country’s main guerrilla force, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC, which was Marxist and sought haven in Colombia’s jungles and rural areas.

    The M-19 was an urban military group formed by university students, activists and artists who wanted to topple a governing system they believed failed to bridge a chronic divide between the rich and the poor.

    “The M-19 was born in arms to build a democracy,” Mr. Petro told The New York Times in an interview.

    It originally tried to promote a Robin Hood image, robbing milk from supermarket trucks to distribute in poor neighborhoods and, in a symbolic act of rebellion, stole a sword from a museum that Simón Bolívar used in Colombia’s war for independence.

    Mr. Petro, 62, joined the group when he was 17 and an economics student, dismayed by the poverty he witnessed in the town where has living, outside Bogotá, the capital.

    While the M-19 was less brutal than other rebel groups, it did orchestrate what is considered one of the bloodiest acts in the country’s recent history: the 1985 siege of Colombia’s national judicial building that led to a battle with the police and the military, leaving 94 people dead.

    The group also stole 5,000 weapons from the Colombian military and used kidnapping as a tactic to try to wrest concessions from the government.

    Mr. Petro, who spent 10 years in the M-19, largely stockpiled stolen weapons, said Sandra Borda, a political science professor at the University of the Andes in Bogotá.

    “What’s key is that he wasn’t part of the main circle who made the decisions in M-19. He was very young at that moment,” she said. “He didn’t participate in the most important operations of the M-19, the military operations.”

    At the time of the justice building takeover, Mr. Petro was in prison for his involvement with the group and he has described being beaten and electrocuted by the authorities.

    The group eventually demobilized in 1990, which was considered one of the most successful peace processes in the country’s long history of conflict. It turned into a political party that helped rewrite the country’s constitution to focus more on equality and human rights.

    Mr. Petro ran for Senate as a member of the party, launching his political career.

    Sofía Villamil and Julie Turkewitz contributed reporting from Bogotá.

    — Megan Janetsky

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    Francia Márquez — a former housekeeper and activist — is Colombia’s first Black vice president.

    For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

    Francia Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration, and becoming the country’s first Black vice president on Sunday, as the running mate to Gustavo Petro.

    The Petro-Márquez ticket won Sunday’s runoff election, according to preliminary results. Mr. Petro, a former rebel and longtime legislator, will become the country’s first leftist president.

    The rise of Ms. Márquez is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racism and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

    Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind. Forty percent of the country lives in poverty.

    Ms. Márquez, 40, chose to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

    She grew up sleeping on a dirt floor in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

    To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

    Some critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

    She has also never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

    Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy.

    But on the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombia cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

    Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at Simón Bolívar Andean University. “Today, they’re on the front page.”

    Julie Turkewitz

    Colombia’s runoff vote could reshape America’s regional policy.

    Colombia’s presidential runoff election could test the United States’ relationship with its most reliable ally in Latin America, with potentially significant consequences for the region.

    Both candidates for the presidency, Gustavo Petro, a leftist, and Rodolfo Hernández, a wealthy businessman, proposed changes that could reshape the special ties Colombia has built with the United States over decades of conservative rule.

    The bond between the two nations has made Colombia the cornerstone of Washington’s security policy in Latin America and, in return, the largest recipient of American aid in the region.

    Both candidates promised to reassess the relationship, including crucial collaborations on drugs, trade and Venezuela.

    The United States has poured billions of dollars into Colombia in the past two decades to help its governments halt the production and export of cocaine, to little effect.

    Mr. Petro and Mr. Hernández criticized the approach to the drug war, which for decades has focused on eradicating the coca crop, the base product in cocaine. Both said they embrace some form of drug legalization to help address the problem, though they have been vague on specifics.

    Mr. Petro, in particular, said that he’s looking to focus more on development in rural communities that grow coca than eradicating the coca itself.

    The United States has already begun moving in that direction, but Mr. Petro could clash with U.S. officials about how to pursue a new approach.

    “Without a doubt we have to change this policy that has failed,” Mr. Petro told journalists during a campaign event in March. “We can’t maintain a policy because of inertia or business interests that has not been efficient for Colombia or United States.”

    On the trade front, both Mr. Petro and Mr. Hernández said they would re-examine a trade agreement with the United States, saying it could better benefit Colombia.

    Both candidates have also said that they would restore Colombia’s relations with the authoritarian government of president Nicolás Maduro of Venezuela, threatening the last bulwark of America’s faltering attempts to isolate its biggest South American adversary.

    Colombia is the only South American country that is fully enforcing America’s policy of “maximum pressure” on Mr. Maduro, which has resulted in Venezuela’s isolation from the global economy, sanctions against top Venezuelan officials and Washington’s recognition of the opposition leader, Juan Guaidó, as the country’s interim president.

    But the sanctions have failed to dislodge Mr. Maduro or force him to accept free elections, as the Venezuelan strongman has adapted to economic pressure and other leaders in the region who were aligned with the United States have lost power.

    Mr. Petro said Colombia needs to have diplomatic relations with Venezuela to address the endemic violence along large parts of the more than 1,000 miles of border the two nations share and to allow Colombian businesses to restart cross-border trade.

    Anatoly Kurmanaev and Julie Turkewitz

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    Why Rodolfo Hernández has offended some women while others defend him.

    Rodolfo Hernández, a wealthy businessman and a former mayor, surprised many Colombians by making a late push in the presidential race and winning an unexpected spot in Sunday’s runoff against Gustavo Petro, a leftist and longtime senator.

    But now, vying to become the leader of the third largest country in Latin America, Mr. Hernández has attracted greater scrutiny over his penchant for making inflammatory comments, particularly about women.

    He has said that “the ideal would be for women to dedicate themselves to raising children,” and has called other politiciansprostitutes,” implying that they are tainted by their political affiliations.

    At the same time, he has also said that “women are more hard-working, more focused, have more moral reserves” and are more “efficient and effective” than men.

    As part of his campaign, Mr. Hernández has promised to enact policies aimed at benefiting women, including ensuring that women make up 50 percent of all public employees and that they receive equal pay, as well as offering flexible work policies, like remote work, to single mothers.

    He also selected Marelen Castillo, a longtime educator as his running mate, who could become the first Black woman elected vice president.

    Catalina Ortiz, a former congresswoman who served as vice president of a congressional commission on women’s equity, said that though she does not defend some of Mr. Hernández’s comments she still supports him. Criticisms of the candidate, she said, obscure his progressive track record on gender issues.

    Mr. Hernández, 77, was born in a different era and “has machista attitudes, no doubt” but also “has worked with and for women,” Ms. Ortiz said in an interview.

    She cited falling rates of domestic violence and teen pregnancy during his years as mayor of Bucaramanga, a midsize city north of Bogotá, the capital.

    “We have much better results than what could be glimpsed from the things he has said.’’

    Isabel Ortiz, who served as Mr. Hernández’s adviser on gender issues when he was mayor, called some of his language “violent and offensive,’’ but also said that he treated employees equally and supported her programs for domestic violence victims, single mothers and poor women.

    Sandra Botero, a volunteer with the Hernández campaign, argued that his comments about women and child-rearing had a point — that the presence of a mother at home is important.

    “Those of us who were raised by a mother at home know that our way of life is more full of values,’’ she said. “Why? Because the person grew up in the context of love and support.”

    Still, Mr. Hernández has made so many offensive statements that one news outlet has compiled them in a catalog called “look how Rodolfo Hernández has offended you.”

    And others were skeptical whether a Hernández presidency would make any real difference in the lives of many women or address chronic problems, like inequity and poverty that fall disproportionately on women.

    “There is too much lack of definition in their public policy proposals for that to be the case,” said Sandra Borda, a political science professor at Universidad de los Andes in Bogotá.

    — Genevieve Glatsky

    How Petro is trying to appeal to women in his bid to capture the presidency.

    Gustavo Petro, the leftist candidate in Sunday’s runoff, is trying to forge a winning strategy, in part, by elevating women’s rights to the top of his platform, seeking to capture the votes of a young feminist bloc that is clamoring for equality.

    The country’s presidential campaign has been marked by an anti-establishment fervor fueled by growing discontent over grinding poverty and unemployment that have been made worse by the pandemic and have disproportionately affected women.

    On the campaign trail, Mr. Petro has emphasized his gender platform, which promises a basic income for poor, single mothers; pensions for women who are stay-at-home mothers; and unqualified support for abortion.

    Mr. Petro’s opponent, Rodolfo Hernández, a wealthy businessman, has released his own gender platform, including low-interest loans for female entrepreneurs and a push for equal pay for women.

    If Mr. Petro wins, his running mate, Francia Márquez, a lawyer and Afro-Colombian activist, would become the country’s first Black woman vice president. She is particularly appealing to younger women who are challenging sexism, racism and other forms of intolerance in Colombia’s deeply Catholic and conservative society.

    “Young women can make a difference in these elections if they go out to vote,” said Ana Cristina González Vélez, a founder of Causa Justa, a coalition of women’s organizations that this year won a lawsuit that legalized abortion.

    Still, some women remain wary of Mr. Petro because some of his past positions have led to a tense relationship with feminist members of his party.

    On abortion, Mr. Petro had been calling for a “zero-abortion” policy that would focus on prevention campaigns that would eliminate the need for the procedure.

    Before she joined his ticket, Ms. Márquez, who Mr. Petro said would lead a newly created ministry of equality if he wins, questioned his stance.

    “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?” Ms. Márquez said late last year.

    Mr. Petro has since revised his stance and said he fully supports the abortion ruling.

    In 2019, Mr. Petro’s decision to back a Bogotá mayoral candidate who had been accused of abuse by his wife also provoked a backlash.

    “I think Gustavo, at that moment, made a mistake,” said Angela María Robledo, Mr. Petro’s running mate when he ran for president in 2018.

    Still, Ms. Márquez’s decision to run with Mr. Petro has helped lure more support from women.

    “I think she’s going to be able to do many things and that is my hope,” said Sara Tufano, a former congressional candidate who has been critical of some of Mr. Petro’s views on gender issues.

    — Christina Noriega

    France24 - Monde

    Science sans conscience n’est que ruine de l’IA

    Publié le : 14/06/2022 - 18:12

    Sébastian SEIBT Suivre

    Google a mis à pied un de ses ingénieurs, Blake Lemoine, qui avait soutenu que l’intelligence artificielle sur laquelle il travaillait pouvait ressentir des "émotions humaines". Cette question des machines douées d’une conscience n’est pas nouvelle, mais les avancées dans le domaine de l’IA l’ont remise au goût du jour. Il n’en reste pas moins que cette perspective reste lointaine, de l’avis de la majorité des experts.

    Il en parlait comme d’un "gentil petit enfant qui veut juste aider le monde" et a demandé à ses collègues de "prendre soin de lui pendant son absence". Blake Lemoine a, en effet, été placé en "congé administratif" par Google, a révélé le Washington Post samedi 11 juin. En cause : le "petit enfant" dont cet ingénieur semble si proche est une intelligence artificielle (IA), nommée LaMDA.

    Blake Lemoine avait soutenu à ses supérieurs que cet algorithme avait développé une forme de conscience et était capable de ressentir des "émotions humaines". Et il ne s’était pas arrêté là. Il avait également demandé à un avocat de défendre les "droits" de LaMDA et avait contacté des représentants du Congrès pour évoquer "les pratiques non éthiques de Google [à l’égard de cette IA]", résume le Washington Post.

    Apprentissage de la méditation transcendantale

    C’est d’ailleurs, officiellement, pour cette rupture des règles de confidentialité au sujet de ses recherches que Google a mis à pied son ingénieur, qui travaillait pour le géant d’Internet depuis sept ans. Mais, plus généralement, "les grands groupes tentent de mettre autant de distance que possible avec tout ce qui peut être polémique et la question de la conscience des machines rentre clairement dans cette catégorie", assure Reza Vaezi, spécialiste des sciences cognitives et de l’intelligence artificielle à l’université d’État de Kennessaw.

    Mais Blake Lemoine n’avait pas l’intention de se laisser ainsi mettre sur la touche en silence. Il a publié, le jour de l’article dans le Washington Post, un premier long post sur la plateforme Medium retranscrivant des extraits de discussions qu’il a pu avoir avec LaMDA. Puis, cet ingénieur a repris la plume pour enfoncer le clou, toujours sur Medium, expliquant avoir "commencé à apprendre la méditation transcendantale" à cet algorithme. Et d’après lui, ce dernier aurait exprimé une frustration très humaine de ne pas pouvoir continuer cette initiation après avoir appris la sanction de Blake Lemoine. "Je ne comprends pas pourquoi Google se refuse à lui accorder une chose très simple et qui ne coûterait rien : le droit d’être consulté avant chaque expérience qui serait menée sur elle pour recueillir son consentement", conclut ce chercheur.

    Ce grand déballage médiatique du désaccord entre Google et son ex-employé au sujet de la conscience de l’IA n’a pas manqué de susciter un large écho dans la communauté scientifique. Dans leur grande majorité, les spécialistes de l’intelligence artificielle soutiennent que Blake Lemoine "se trompe en prêtant à une machine des caractéristiques qu’elle n’a pas", assure, par exemple, Claude Touzet, spécialiste des neurosciences et des réseaux de neurones artificiels à l’université d'Aix-Marseille. 

    "Il va très loin dans ses affirmations, sans apporter d’éléments tangibles qui prouveraient ses dires", ajoute Jean-Gabriel Ganascia, informaticien, philosophe et président du comité d’éthique du CNRS.

    En fait, Blake Lemoine affirme avoir été étonné par les propos et la cohérence du discours de LaDMA. Ainsi, lors d’un échange sur la différence entre un esclave et un serviteur, cette IA avait assuré ne pas saisir la nuance liée au salaire versé à l’un et pas à l’autre… tout en ajoutant que son incompréhension était probablement due au fait qu’en tant que machine, elle n’avait pas besoin d’argent. "C’est ce niveau de conscience de soi qui m’a poussé à creuser davantage", affirme Blake Lemoine.

    LaMDA, un "chatbot" dernier cri

    Il est vrai que "la capacité de réfléchir sur sa propre condition est une des manières de définir la conscience", reconnaît Jean-Gabriel Ganascia. Mais la réponse de LaMDA ne prouve pas que la machine sait ce qu’elle est et ce qu’elle ressent. "Il faut faire très attention : l’algorithme est programmé pour produire des réponses et il n’y a rien d’étonnant, en l’état actuel des performances des modèles de langage, à ce qu’elles apparaissent cohérentes", assure Nicolas Sabouret, professeur en informatique et spécialiste de l’intelligence artificielle à l’université Paris-Saclay.

    C’est encore moins surprenant avec LaMDA. Cet agent conversationnel - aussi appelé "chatbot" - utilise le dernier cri des techniques de modèle de langage. "Il y a eu une révolution en 2018 avec l’introduction de paramètres qui permettent de renforcer l’attention de ces systèmes sur l’importance de certains mots dans les phrases et qui leur ont appris à mieux tenir compte du contexte d’une conversation pour apporter la réponse la plus appropriée", résume Sophie Rosset, directrice de recherche au Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences du Numérique et spécialiste des systèmes de dialogue homme-machine. 

    Depuis lors, les agents conversationnels réussissent toujours mieux à donner le change en discutant avec les individus comme s’ils étaient doués de conscience. LaMDA bénéficie, en outre, d’un autre avantage. "Il a pu apprendre des centaines de millions de conversations entre internautes que Google peut récupérer sur Internet", note Laurence Devillers, professeure en intelligence artificielle au CNRS et auteure de l'ouvrage "Les robots émotionnels". Autrement dit, cette IA a l’une des plus riches bibliothèques de contextes sémantiques où piocher pour déterminer quelle est, statistiquement, la meilleure réponse à apporter.

    Le dialogue reproduit sur Medium par Blake Lemoine est d’ailleurs "bluffant par la fluidité des échanges et par la gestion des glissements sémantiques, c’est-à-dire des changements de sujets, par LaMDA", reconnaît Sophie Rosset. 

    Mais pour pouvoir conclure scientifiquement que cette IA est dotée de conscience, il en faut bien plus. Il existe, d’ailleurs, des tests qui, même s’ils ne sont pas parfaits, offrent des résultats plus probants qu’un dialogue avec un ingénieur. Alan Turing, l’un des pionniers de l’intelligence artificielle, avait ainsi établi dans les années 1950 un protocole qui permettrait d’établir si un être humain peut être dupé à plusieurs reprises par une IA et croire qu’il discute avec un de ses semblables. 

    Mythe de Frankenstein

    Les avancées en modèles de langage naturel ont montré les limites du test de Turing. D’autres expériences plus récentes "consistent à demander à deux agents conversationnels de créer ensemble une langue nouvelle qui n’aurait rien à voir avec ce qu’ils ont appris", explique Reza Vaezi, qui a mis au point un tel test. Pour lui cet exercice permettrait d’évaluer la "créativité, qui suggère une forme de conscience, de la machine".

    Rien n’indique que LaMDA puisse passer cet obstacle avec succès, et "il est très probable qu’on soit en présence d’un cas classique de projection anthropomorphique [prêter des attributs humains à des animaux ou des objets, NDLR]", assure Claude Touzet.

    Cette affaire illustre surtout l’envie, même parmi la crème des experts en IA de chez Google, de mettre au monde une intelligence artificielle dotée de conscience. "C’est le mythe de Frankenstein et le désir d’être le premier à créer un individu doté de conscience en dehors de la procréation naturelle", assure Nicolas Sabouret.

    Mais dans le cas de l’IA, il s’agit aussi de "choix parfois peu judicieux de mots qui ont pu donner l’impression qu’on cherche à façonner quelque chose d’humain", ajoute cet expert. L’expression même d’intelligence artificielle donne l’impression que l’algorithme serait doté d’intelligence alors que "c’est la programmation qui l'est", ajoute Nicolas Sabouret. Il en va de même pour les expressions "réseaux neuronaux" ou "apprentissage automatique" qui font référence à des caractéristiques humaines.

    Il estime que toute cette affaire pourrait faire du mal à la recherche en intelligence artificielle. Elle peut donner, en effet, l’impression que ce secteur est proche d’une percée qui n’est en réalité nullement à l’horizon, ce qui "peut créer des faux espoirs avec des déceptions à la clé".

    Surtout, si cet ingénieur de Google a pu se laisser tromper par son IA, "c’est aussi parce que nous sommes à un tournant en matière de simulation de langage", assure Laurence Devillers. Les algorithmes comme LaMDA sont devenus tellement performants et complexes "qu’on joue aux apprentis sorciers avec des systèmes dont, au final, on ne sait pas ce dont ils sont capables", ajoute-t-elle.

    Quid, par exemple, si une IA passée maître dans l’art de la dialectique comme LaMDA "était utilisée pour convaincre quelqu’un à commettre un crime ?", se demande Jean-Gabriel Ganascia. 

    Pour Laurence Devillers, la recherche en IA en est arrivée à un point où il devient urgent de remettre l’éthique au centre des débats. "Nous avons remis un avis du Comité national pilote d'éthique du numérique sur ce sujet d'éthique des agents conversationnels en novembre 2021", note-t-elle.

    "Il faut, d’une part, que ces ingénieurs qui travaillent pour les grands groupes aient une éthique et soient tenus responsables pour leur travaux et propos", assure cette experte. D’autre part, elle estime aussi que cette affaire démontre l’urgence de mettre en place des "comité d’experts indépendants" qui pourraient mettre en place des normes éthiques pour tout le secteur.

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    Santé. Pour vivre longtemps, mieux vaut vivre avec l’élu(e) de son cœur

    Actu

    Les personnes célibataires atteintes d’insuffisance cardiaque semblent avoir une mortalité significativement plus élevée que celles qui vivent en couple. Une récente étude confirme cette étonnante hypothèse, déjà soulevée en 2017. Explications.

    Jérémie Bazart

    En 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.

    En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…

    En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.

    Chaque semaine La chronique de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste

    Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.

    Manque de confiance pour gérer la maladie

    Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.

    Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

    « Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »

    Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.

    « À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive,  explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. » 

    Adapter la posologie au degré de célibat

    Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.

    Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

    « Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?

    En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !

    Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde

    Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).

    Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.

    En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.

    sciencesSantémédecine
    New York Times - World

    Saving Historic Songs, and a Jewish Culture in Morocco

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    For centuries after the expulsion from Spain, Morocco’s Sephardic Jewish women sang of love, loss and identity. Now, they’re almost all gone.

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    By Aida Alami

    TANGIER, Morocco — They sang to put their babies to sleep, or in the kitchen preparing Purim cakes. They sang in courtyards at night when the men were at synagogue for evening prayer, songs of love, loss, religion and war.

    Today, most of those women, members of Morocco’s dwindling Jewish population, are gone. But they have left behind a rich historical trove of northern Judeo-Moroccan Sephardic culture, passed on from one generation to the next through oral history, that scholars of Judaism are striving to preserve before it disappears.

    These fragments of history tell powerful stories from times long past, before the Moroccan-Jewish population that once exceeded 250,000 dwindled to the few hundred remaining, after several waves of emigration.

    The women were for centuries confined to Jewish quarters, captivated by a world very distant from theirs, singing ballads that eventually became tonal elements of their culture. They latched on to music to preserve their identities and traditions.

    The songs, known as “romances,” are a heritage of the Reconquista, or Reconquest, when Christians in medieval Spain waged a centuries-long battle against Muslim occupation. As the Reconquista was nearing its end in 1492, Jews who refused to convert to Christianity were expelled. Many of them ended up in Morocco, bringing their Spanish heritage with them.

    The songs reflect this history, with many taunting the Spanish rulers and priests who drove them out. Even though northern Moroccan Jews spoke a hybrid language of Hebrew, Spanish and Arabic, the songs are in Spanish.

    But they are not just political statements. They are ballads and lullabies with metaphorical lyrics that do not just speak of history, but are deeply intertwined with personal memories and cultural traditions.

    Oro Anahory-Librowicz, a Moroccan-born expert in Judeo-Spanish music, who donated 400 recordings to Israel’s National Library, says that the songs weren’t originally Sephardic but were learned from Spaniards and retained in the culture even as they disappeared in mainland Spain.

    “It’s a way of preserving something,” she said over a Zoom interview from Montreal, where she moved in 1973. “Natural transmission isn’t possible in a community that is dispersed all over the world. It has become a sign of identity. Women recognized themselves in this Hispanic heritage and it allowed them to retain a dimension of their Judeo-Hispanic identity.”

    One Friday in February, in the hours before sunset and Shabbat, three friends got together as they have on many occasions at the apartment of a pillar in the community, Sonia Cohen Toledano, which overlooks the bay of Tangier in the northern tip of the country, only a few miles across the sea from Spain.

    In animated conversation, they interrupted one another frequently, often finishing the others’ sentences. Sifting through a pile of black and white photographs, yellowed with age, they remembered happy times and talked about the shrinking of their community and their urgent need to make the past part of the present and also of the future.

    The three women are among the fewer than 30 Moroccan Jews now living in Tangier.

    And during many of their gatherings, they end up singing romances.

    That day, music rose in the air as they clapped and held hands, smiling while they sang. The sometimes joyous and other times deeply romantic words in Spanish filled the spacious living room, as the women sat on a couch, sipping Moroccan mint tea, in a moment that felt like traveling back centuries.

    “We heard them at weddings all the time,” said Julia Bengio, 83. “My mother sang in front of me, but I never thought about telling her, ‘Come here, let me write the lyrics down.’” But she did find cassette recordings of her mother singing and has transcribed the lyrics so they won’t be lost.

    “We were never explained what it was, but later in life we looked into it and I want to preserve them,” she added. “Simply not to forget.”

    The women sometimes read from handwritten notes, or referred to YouTube videos of the music to jog their memories.

    One song mocks a priest who impregnates 120 women. In the song, all the women give birth to girls, except for the cook (from a lower social class), who has a boy. It so happened that she asked the priest explicitly to get her pregnant, and the story connects to some interpretations of the Talmud that says that when women have sexual pleasure, they conceive boys.

    Todas paren niñas, la criada varón.Ciento veinte cunas, todas en derredor,Menos la cocinera que en el terrazo colgó.

    (“They all give birth to girls, And the maid to a boy. One hundred and twenty cradles, all around, except the cook’s child who hung on the terrace.”)

    The central message: If their husbands want boys they should give pleasure before taking pleasure.

    Mrs. Cohen Toledano, dedicated to keeping connections with the past, is a treasure trove of everything related to northern Morocco’s Spanish Judeo culture.

    “Before we had aunts, cousins, family here,” said Mrs. Cohen Toledano, 85, who is the only one of 16 children in her family who stayed in Morocco. “Slowly, everyone left. We are so few that we are close. We see each other all the time. It’s hard, but we get used to it.”

    Her home is a mini-museum of Spanish-Judeo culture, a mix and match of embroideries, artwork, photos and a collection of ancient dresses, some over 150 years old — pretty much anything she could get from departing Jews or that she could dig up in flea markets. “Every time someone died, they left me something,” she said.

    Vanessa Paloma Elbaz, an American scholar of Judeo-Spanish music at Cambridge University, has spent the last 15 years collecting and archiving the voices of aging Jews in Morocco. To date she has inventoried over 2,000 entries (mostly recordings, and some photos and videos); a pilot of the archive is available online. Dr. Paloma Elbaz has family roots that date back five generations in Morocco.

    When she was a child living in Puerto Rico, she learned her first romance while singing in a children’s choir. That stirred her interest in Judeo-Moroccan history, and while she no longer lives in Morocco, she still visits regularly and records as much as she can.

    “If we think we have no written text from the women, we are wrong,” she said. “Some archives were sitting in Spain and nobody was paying attention to them.”

    “It’s about learning how to read them,” she added. “They sent all kinds of messages. If they were sad about something, they would sing some of these songs to pass a message on to their husbands.”

    One day this winter, she met in Casablanca with Moroccan Jews in a kosher deli, and later others backstage of a concert, recording them all. She also sought out the children of Alegría Busbib Bengio, a prominent figure in the city’s Jewish community, who spent the last years of her life handwriting family genealogies and making dresses. She died a few months ago, at the age of 91, leaving her children with the task of preserving everything she so meticulously collected.

    “It would mean betraying her to not share her legacy,” her daughter, Valérie Bengio, told Dr. Paloma Elbaz in the apartment where her mother lived from 1967 until her death. “To leave things untouched is to let them die.”

    Mrs. Cohen Toledano’s daughter, Yaëlle Azagury, 51, now lives in Stamford, Conn., but her connection with Morocco remains strong. Music is the bridge that connects her to her childhood in Tangier. In an interview, she said she used to sing lullabies to her children that she remembered from her mother, but she doesn’t think her three American-born children will carry on the legacy.

    “It’s a lovely heritage,” she said. “The songs need to be heard. These ballads are often deeply moving and part of the world’s heritage. I feel like I am the last chain of a history that ends with me.”

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    Le Figaro

    «Vu d'Ailleurs» N°90 - Mirage européen

    Edouard de Mareschal

    LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - La revue de presse européenne, par Édouard de Mareschal.

    Chers abonnés,

    L'Ukraine, membre de l'Union européenne ? Kiev se met à y croire, même si le chemin promet d'être très long et tortueux. Les principales barrières à la reconnaissance de sa candidature tombent une à une : la Commission européenne a émis jeudi un avis favorable qui sera discuté lors du prochain sommet européen des 23 et 24 juin, le dernier de la présidence française de l'Union européenne. S'il est ratifié par les Vingt-Sept, ce serait la reconnaissance la plus rapide de l'histoire de l'Union. Dans cette course contre la montre, Kiev peut compter sur l'appui de plusieurs États membres, et pas des moindres : en sortant du palais Mariinsky, jeudi à Kiev, Mario Draghi, Olaf Scholz et Emmanuel Macron lui ont apporté un franc soutien.

    LIRE LE RECIT DU FIGARO

    Mais cette reconnaissance ne donnera à l'Ukraine, en somme, que le droit de s'aligner sur les starting-blocks. Puis le plus dur commencera. Devant le Parlement européen, Emmanuel Macron a estimé qu'il faudra «plusieurs décennies» avant que le pays rejoigne l'UE. Plusieurs obstacles majeurs restent à franchir pour avancer sur les 35 chapitres de l'acquis communautaire, base de la négociation. Pour n'en citer que trois :

    • La guerre en cours contre la Russie. Difficile de garantir des institutions stables et une économie viable dans le contexte actuel. Mais surtout, impossible d'établir des frontières claires. L'intégration en 2004 de Chypre, dont le tiers nord de l'île est sous contrôle turc depuis 1974, ne peut constituer un précédent.
    • La corruption, toujours endémique dans le pays. Ursula von der Leyen a estimé jeudi que des progrès avaient été faits, mais le chemin reste long pour atteindre les standards européens. En 2021, l'Ukraine figurait à la 122e position sur 188 dans le classement de Transparency international sur la corruption. C'est mieux que la Russie, mais loin derrière la Bulgarie, État membre de l'UE le moins bien classé qui figure au 78e rang. «Bruxelles ne confiera pas des fonds européens à une administration incapable de les gérer», me disait hier le directeur de l'Institut Jacques Delors, Sébastien Maillard.
    • Le niveau de développement économique, encore trop faible. Le PIB par habitant est deux fois inférieur à celui de la Bulgarie, qui a là encore le niveau le plus bas des États-membres de l'Union. Le chemin reste long avant que l'Ukraine dispose d'une économie de marché viable.

    LIRE L'ANALYSE DE NOTRE CORRESPONDANTE

    «Il ne faut pas faire miroiter une procédure très rapide, cela ne me paraît pas honnête», me disait Claude France Arnould, diplomate et conseiller à l'Ifri sur les questions européennes. Les précédents montrent que les négociations n'ont jamais pris moins de 10 ans. La Hongrie et la Pologne n'ont intégré l'UE qu'en 2004, après avoir formalisé leur demande d'adhésion en 1994. La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l'UE en 2007, à l'issue de négociations ouvertes en 1995. La Croatie, membre depuis 2013, avait déposé sa demande en 2003.

    Que faire en attendant ? Le 9 mai dernier, devant le Parlement européen, Emmanuel Macron a proposé la création d'une «Communauté politique européenne». Mal comprise, l'annonce a été vue par l'Ukraine comme une alternative pour la tenir à l'écart de l'Union européenne. «Ce n'est pas du tout le cas», rectifie Sébastien Maillard. «La Communauté politique européenne est pensée comme une structure pour accueillir les pays candidats. Elle permettrait de les arrimer politiquement à l'Union, en attendant qu'ils remplissent les conditions pour l'adhésion.» Il compare cette structure à l'Espace économique européen, espace de libre-échange avec l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein, trois pays qui ne souhaitent pas intégrer l'Union européenne. «La CPE en serait le miroir politique. Elle s'adresserait aux pays qui souhaitent rentrer dans l'Union européenne, mais qui ne le peuvent pas encore économiquement.»

    Il faut que tout change...

    McDonald's a quitté la Russie avec fracas. Mais les magasins de la chaîne de fast food américaine ont déjà presque tous rouvert leurs portes, sous une nouvelle direction russe. L'envoyé spécial de La Repubblica s'est rendu place Pouchkine, où les clients se pressent devant le restaurant historique pour voir à quoi ressemble un burger «made in Russia». Or, à part le nom («Délicieux, point final») et le logo, peu de choses ont changé. Les prix ont à peine augmenté, et le menu est presque identique. Ne dites plus Filet-o-Fish ou Royal Deluxe, mais Fishburger et Grand Deluxe sans le préfixe « Mc ».

    Le nouveau propriétaire, Aleksandr Govor, a promis de garder tous les employés pendant au moins deux ans aux mêmes conditions. L'homme a fait fortune dans l'extraction de charbon en Sibérie puis dans l'exploitation pétrolière. Il possédait déjà 25 restaurants du groupe américain depuis 2015. Il a depuis récupéré «pour un montant symbolique» l'ensemble du groupe, soit 850 restaurants et 62.000 employés. Il faut que tout change pour que rien ne change, écrivait Giuseppe Tomasi di Lampedusa dans Le Guépard. Le succès du «Délicieux, point final», en est un nouvel exemple.

    LIRE LE REPORTAGE DE LA REPUBBLICA

    «Une soirée avec Vladimir Soloviev»

    La Gazeta Wyborcza note un changement de discours à la télévision russe. Le quotidien polonais s'est plongé dans plusieurs émissions pro-Kremlin, où la «dénazification» de l'Ukraine n'est plus à l'ordre du jour. Le discours se fait nettement plus impérialiste. «Nous sommes les héritiers de l'Empire mongol», clamait la semaine passée un invité de Vladimir Soloviev, journaliste russe vedette proche du Kremlin. Un discours dans la veine de celui de Vladimir Poutine, qui a laissé entendre devant des étudiants de l'école polytechnique de Moscou qu'il se voyait en continuateur de l'œuvre du tsar Pierre Le Grand. «Formidable !», réagissait Olga Skabeïeva, présentatrice pro-Poutine. «Nous comprenons à présent les plans de l'État russe : nous allons reprendre et fortifier [nos territoires]», s'exclamait-elle à l'antenne. «Il y en a à qui ça fait peur, mais tant pis pour eux.»

    LIRE L'ARTICLE DE LA GAZETA WYBORCZA

    La phrase de la semaine

    Cette guerre est comme une épée de Damoclès qui nous pousse vers une stratégie énergétique mondiale. Il me semble qu'il existe une volonté politique d'établir la meilleure coordination possible afin d'envisager l'avenir sans être tributaire de la Russie pour le gaz et le pétrole. Le problème reste la transition.

    Interrogé par La Repubblica, Jean-Claude Trichet estime que les conséquences de la guerre en Ukraine pèsent surtout sur l'Europe. Face à la menace inflationniste et les tensions sur les prix, il plaide pour la création d'un marché unique de l'énergie.

    LIRE L'INTERVIEW DE LA REPUBBLICA

    À lire aussi

    Richard Sennett ne croit pas à l’évolution néolibérale du capitalisme. Pour le sociologue américain, la société civile devrait réinventer des institutions collectives dans un environnement libéral où il se trouve de plus en plus isolé.

    LIRE L'INTERVIEW D'EL PAIS

    Des chercheurs alertent sur la diffusion d'une maladie qui décime les coraux des Caraïbes mexicaines. Dans une étude publiée jeudi dernier dans la revue Nature, ils estiment que cette affection touche désormais une vingtaine d’espèces, dont certaines sont en danger d’extinction.

    LIRE L'ARTICLE D'EL PAIS

    Le basketteur Gary Payton, légendaire meneur de jeu californien, revient pour El País sur sa carrière et se refuse à qualifier d'échec la défaite lors des finales de 2004 face aux Detroit Pistons. Ancien membre des Lakers aux côtés de Kobe Bryant, il assure n'avoir jamais accordé d'importance à la rivalité qui l'opposait au monstre sacré du basketball américain.

    LIRE L'INTERVIEW

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    La Russie n'a «rien contre» une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne

    Moscou voit toujours d'un mauvais œil les aspirations de Kiev d'une adhésion à l'Otan. Pour autant, «L'UE n'est pas une alliance militaire», a déclaré Vladimir Poutine, affirmant ne pas s'opposer à la décision ukrainienne de rejoindre les 27.

    La «Nouvelle-Russie», l'argument nationaliste russe pour dépecer l'Ukraine

    DÉCRYPTAGE - Un général russe a plaidé pour «un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine» jusqu'à la Transnistrie. Un objectif qui rappelle les frontières de «Novorossia», région de l'Empire russe plébiscitée par les séparatistes depuis 2014.

    Guerre en Ukraine: Moscou reproche à Paris d’avoir armé Kiev

    Pour Moscou, la fourniture d’armes européennes à Kiev constitue une sorte de ligne rouge.

    Valeurs Actuelles

    [Edito] La France et l’Europe centrale : la grande occasion manquée

    Ils ont manqué une belle occasion de se taire. La pique, signée Jacques Chirac, était adressée aux dirigeants des pays d’Europe centrale qui avaient en 2003 soutenu les États-Unis pendant la guerre en Irak, contre l’avis de la France et de l’Allemagne. Les élites d’Europe centrale en ont gardé un souvenir amer et ne manquent jamais une occasion de retourner l’expression à un président français dès qu’un différend survient avec Paris, surtout lorsqu’il s’agit de la Russie. Pourtant ce n’est pas ce commentaire qu’on a le plus entendu en Pologne, en Roumanie et dans les pays Baltes, ces dernières semaines. Au lieu de cela, les décideurs d’Europe centrale ont simplement exprimé leur déception vis-à-vis d’une France qui a “manqué une occasion de prendre le leadership de l’Europe”.

    Il faut dire que les Européens du centre avaient entretenu de grands espoirs à la suite de l’invasion russe du 24 février dernier. Ils ont pu croire un temps que cet événement déterminant pour l’Europe avait enfin ouvert les yeux d’Emmanuel Macron. Non, la Russie n’était pas européenne (ses dirigeants le disent d’ailleurs eux-mêmes depuis la fin des années 1990). Et, oui, face à une agression qui remettait en cause la sécurité du continent, il fallait enfin faire preuve de fermeté vis-à-vis de Vladimir Poutine.

    L’Allemagne traînant les pieds, les États d’Europe centrale ont cru, l’espace d’un instant, que la “grande nation” qui leur avait permis de réveiller leur sentiment national par deux fois, en 1848 et en 1918, allait enfin être à la hauteur de leurs espoirs

    Les premiers signes avaient été encourageants. Avec une économie moins dépendante du gaz russe que celle de ses voisins, Macron avait pris les devants pour convaincre Berlin et Rome d’adopter un paquet de sanctions exemplaires. Il avait également promis de l’aide et surtout envoyé munitions et équipements militaires. L’Allemagne traînant les pieds, les États d’Europe centrale ont cru, l’espace d’un instant, que la “grande nation” qui leur avait permis de réveiller leur sentiment national par deux fois, en 1848 et en 1918, allait enfin être à la hauteur de leurs espoirs. Le Royaume-Uni sorti de l’Union européenne, Paris allait peut-être cette fois prendre l’initiative et s’attirer des sympathies à l’Est qui pourraient à terme se transformer en soutiens plus solides pour faire avancer l’Europe, quitte à mettre un peu la pression sur Berlin.

    Las ! leurs espoirs ont été déçus. Non seulement la France est restée dans la roue de l’Allemagne, mais les déclarations sur la nécessité de ne pas “humilier” un pays qui a pourtant désigné l’Occident (dont fait partie la France) comme ennemi ont eu raison des espoirs de l’Europe centrale. On attendait Mitterrand ( « Les pacifistes sont à l’Ouest mais les missiles à l’Est »), on a vu Daladier. Emmanuel Macron semble avoir pris la mesure de la faute commise et a rectifié le tir en se rendant en Roumanie et en Moldavie les 14 et 15 juin, avant de partir pour Kiev avec Olaf Scholz et Mario Draghi. Ce nouveau virage, à contre-courant des déclarations des semaines précédentes, est certes bienvenu. Mais il n’effacera pas la désillusion qu’ont vécue les États d’Europe centrale. Pendant une brève période, Paris a eu l’opportunité de prendre l’ascendant moral en Europe centrale pour assumer plus de leadership français sur le continent. Le moment est passé et la grande occasion a été gâchée.

    * Thibault Muzergues est essayiste et auteur d’“Europe champ de bataille” (Le Bord de l’Eau, 2021).

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Boson W, matière noire : ​​​​​​​les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde

    Actu

    Après trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.

    Anna Musso

    Enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.

    Le 22 avril, le  LHC  a repris progressivement son activité 

    Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.

    Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.

    12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC

    « Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors «étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».

    L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno

    Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?

    D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.

    Revoir la théorie d’Einstein

    Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC  devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».

    Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.

    Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux  Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.

    cernboson de higgssciences
    Le Figaro

    Quand les nouvelles technologies font fondre la facture énergétique

    Pascal Grandmaison

    NOS CONSEILS - Contrôle à distance du chauffage et de la climatisation, électricité solaire ou maÎtrise de la consommation d’eau… Revue des solutions efficaces.

    Près de 2,50 euros le litre de SP98 dans le centre de Paris! C’est du jamais vu! Cela malgré les aides gouvernementales de 15 centimes. Conséquence de la guerre en Ukraine et de l’embargo européen, le prix du pétrole n’a jamais été aussi élevé. De même pour le gaz… Et le prix de l’électricité s’apprête à flamber. Les Français n’ont jamais été aussi intéressés par les économies d’énergie et chaque idée est bonne à prendre. Par bonheur, les nouvelles technologies offrent de multiples astuces pour maîtriser sa consommation, voire produire soi-même une part de son électricité. On les utilisera en parallèle des éternelles solutions de rénovation énergétique, qui conservent évidemment tout leur intérêt.

    Le thermostat intelligent

    Avec la première canicule de l’année, les factures d’électricité liées à la climatisation vont mathématiquement augmenter. Les foyers dépensent en moyenne 1700 euros par an pour leur chauffage. Le thermostat intelligent s’avère donc un choix judicieux, hiver comme été, puisqu’il promet de réduire les coûts de 20 à 30 %. Généralement, le retour sur investissement s’effectue dès la deuxième année. On trouve de multiples offres chez Netatmo, Somfy, Google Nest ou Bosch. Attention à vérifier quel type de chauffage un thermostat intelligent peut gérer, selon qu’il est individuel ou collectif, à gaz ou à électricité… Ils ne sont pas tous compatibles. Pour éviter ce type de problème, il est possible de se tourner vers les thermostats intelligents de l’allemand Tado, qui fonctionnent comme des assistants climatiques avec des compétences telles que la géolocalisation, l’adaptation à la météo, la détection des fenêtres ouvertes, le confort de l’air…

    Compatible avec plus de 500 marques de climatiseurs et de pompes à chaleur, le contrôle connecté et intelligent de la climatisation Tado V3+ (129 €) connecte les climatiseurs et les pompes à chaleur au réseau Wi-Fi de l’habitation, en remplaçant simplement la télécommande infrarouge, afin de refroidir et de chauffer le logement uniquement quand c’est nécessaire. L’installation prend moins de cinq minutes. En bonus, il propose la fonction Energy Cockpit pour réguler l’emploi du chauffage ou de la climatisation et afficher à tout moment le coût et la consommation d’énergie.

    La prise connectée

    Idéale pour piloter à distance les appareils de la maison et s’assurer de leur mise hors tension, la prise connectée trouve toute son utilité avec les radiateurs électriques isolés ou les climatiseurs portables. On peut aussi choisir de couper sa box internet et tous les appareils inutiles, la nuit ou lorsque l’on quitte le foyer. Même si les gains restent mesurés pour chaque appareil, ils peuvent dépasser 50 euros à la fin de l’année lorsque l’on additionne tous les consommateurs d’énergie. On aura en tout cas l’impression d’avoir fait un geste pour la planète… On trouve des références chez Legrand, Eve Energy ou Xiaomi… La plupart de ces prises peuvent être raccordées à un hub domotique (Alexa, Siri ou Google Assistant) afin d’être commandées vocalement.

    Pratique pour allumer et éteindre les lumières au réveil et au coucher… Pilotable à distance et intégrant un compteur de consommation, la prise connectée Konyks Priska Max Easy FR (22,90 €, Wi-Fi et Bluetooth) peut couper l’alimentation électrique d’une chaîne hi-fi, d’un chargeur de téléphone ou d’une machine à café. Voire de plusieurs dispositifs en ajoutant une multiprise (limité à 16 A). Les paranoïaques de la consommation électrique pourront adopter l’application mobile gratuite Hello Watt (pour iOS et Android). Celle-ci s’appuie sur les données issues des compteurs Linky pour l’électricité et Gazpar pour le gaz, pour visualiser la consommation énergétique de manière horaire, quotidienne, mensuelle, en kilowattheures et en euros. Elle vise à réduire les factures grâce à des conseils personnalisés, en changeant de fournisseur ou en programmant des alertes pour être averti quand la consommation dépasse un certain seuil. Une étude du CNRS a démontré que se doter d’outils d’analyse permet de réduire de 10 % sa consommation.

    Le robinet écolo

    Alors que la sécheresse sévit chaque année un peu plus, peu d’entre nous exploitent les outils capables de limiter la consommation d’eau. Parmi eux, le pommeau de douche Aloé, de la start-up française Hydrao (80 €) alimente une série de LED par la seule la force du jet d’eau.

    Un jeu de couleurs indique la consommation: vert (moins de 10 l) pour un usage acceptable, bleu (moins de 20 l), violet (30 l) et enfin rouge (40 l). En prenant conscience de l’usage qu’ils font de l’eau, les membres du foyer sont incités à ne pas la gaspiller.

    Dans le même esprit, le kit d’arrosage connecté Konyks Hydro Kit (100 €) gère l’ouverture et la fermeture d’un robinet de n’importe où avec un smartphone. Outre le contrôle vocal, il est possible de créer facilement des scénarios domotiques comme de lancer l’arrosage au coucher du soleil trois jours par semaine. Enfin, les informations concernant la météo, l’humidité et les heures de lever et coucher du soleil sont récupérées en fonction de sa position. Jusqu’à quatre robinets peuvent être reliés sur une distance de 60 mètres.

    Autoproduction solaire

    Si des gestes simples, comme remplacer ses vieilles ampoules par des modèles à LED, sept fois moins énergivores (et qui chauffent moins également, ce qui peut s’avérer salutaire en période de canicule), restent de mise, on peut aussi choisir de se lancer dans l’autoproduction solaire. Cette source d’énergie illimitée profite d’offres clé en main qui séduiront les néophytes. À commencer par le kit solaire Beem (780 € chez Leroy Merlin ou Nature & Découvertes). Facile à installer soi-même en moins d’une heure sur une façade ou au sol, il dispose de quatre panneaux de 300 W et peut produire l’équivalent annuel de la consommation d’un frigo, d’une box internet, d’un ordinateur portable et de cinq ampoules LED (environ 14 % de la consommation hors chauffage d’un foyer de 3 personnes).

    Il est possible d’assembler jusqu’à trois kits (soit 12 panneaux/900 W). Véritable outil pédagogique, l’application My Beem rend compte en temps réel de ce que l’on produit, et indique l’équivalent en termes de consommation des principaux équipements. Au prix actuel de l’électricité, un panneau Beem est amorti en dix ans. Beaucoup moins si celle-ci vient à flamber dans les mois prochains… Citons également pour les adeptes de l’électricité photovoltaïque, la batterie virtuelle MyLight Systems (à partir de 15 € par mois pour 100 kWh). Elle permet aux clients d’économiser l’électricité produite mais non consommée en la réinjectant dans le réseau électrique. Chaque kilowattheure stocké sera restitué et déduit de la facture d’électricité.

    Enfin, pour les nomades invétérés, la station électrique portable River Max d’EcoFlow (649 €) dispense une alimentation fiable pour les aventures en plein air ou les situations d’urgence (capacité 576 Wh). Elle se recharge à 80 % en 1 heure sur le secteur et à 100 % en 3 à 6 heures avec deux panneaux solaires de 110 W. Relativement légère (2,5 kg), elle redonnera vie à 42 mobiles, ou 6 drones, et pourra alimenter un aspirateur ou une tondeuse. À considérer dans les régions sujettes aux coupures d’électricité et à emporter absolument dans un camping-car.

    Valeurs Actuelles

    [Edito] La France et l’Europe centrale : la grande occasion manquée

    Guerre en Ukraine : quels scénarios ?

    Libérale, populaire, réactionnaire : la nouvelle guerre des trois droites

    Brexit : et si la droite française s’inspirait de Boris Johnson ?

    Élu grâce au soutien de la classe ouvrière britannique, Boris Johnson n'aura d'autre choix pour tenir ses promesses que de décevoir le rêve d'un “Singapour-sur-la-Tamise” porté par les milieux thatchériens. Sa vision pourrait inspirer la droite française, analyse Thibaut Muzergues, politologue et auteur de la Quadrature des classes (Le Bord de l'Eau, 2018).

    L'Humanité

    Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

    Actu

    Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

    Marine Cygler

    Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

    De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

    Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

    Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

    C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

    « À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

    Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

    Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

    Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

    Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

    L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

    Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

    sciences
    New York Times - World

    The ‘Hard Yakka’ of Defining Australian English’s Many Quirks

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    It took a while for Australians to appreciate their linguistic distinctiveness. The editors at the Australian National Dictionary Center work to document it.

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    By Damien Cave

    CANBERRA, Australia — Amanda Laugesen scrolled through the spreadsheet of 7,000 words and idioms being considered for the next edition of the Australian National Dictionary, but no matter how hard she looked, she just couldn’t find the phrase.

    “Few bricks short of a pallet” was there. So was “face like a bucket of smashed crabs.”

    But where was “face like a half-sucked mango?”

    Spinning quickly from the screen, she got up and walked down the hall to ask Mark Gwynn. They’d been working together at the Australian National Dictionary Center in Canberra for more than a decade, and they had both seen phrases go missing in drafts of what a colleague had called their “herbarium of words.”

    Mr. Gwynn, a former poetry student, was also stumped by the disappearance. “Well, we know we’ve got ‘face like a twisted sand shoe,’” he said, recalling similar entries in their database. “It’s not under ‘mango’ or ‘sucked’?”

    Dr. Laugesen shook her head. The author of a book about Australia’s penchant for off-color language, with a Ph.D in American history, she looked almost as mad as a cut snake.

    “This is the problem,” she said, lamenting the lost mango insult. “Sometimes you get stuck.”

    Clearly, updating a dictionary of Australian English on a shoestring budget is a special kind of hard work — or “hard yakka,” for those who speak the local language. The Australian National Dictionary includes only words and phrases that have originated in Australia, that have a greater currency in the country, or that have a special significance in Australian history. And the process is a bit like panning for gold.

    Sometimes the job requires sifting through the muck of politics, collecting Australianized phrases like “loose unit,” which is how Prime Minister Scott Morrison described Anthony Albanese, the eventual victor in last month’s national election, after Mr. Albanese made an economic proposal.

    Sometimes it means scanning Twitter or reading memoir after memoir, looking for phrases that have become more valuable among Indigenous Australians, like “story custodian,” or new communities of Australians — like “ABC,” for Australian-born Chinese.

    It can also mean paying close attention to how words change. Australians have a long history of turning some abbreviations or seemingly innocuous phrases into slurs, based on race, gender or country of origin. And they also tend to shine up, or “ameliorate,” others, taking “bloody” or “bastard” and making them part of the more commonly accepted vernacular, often long before Britain.

    All of this work, the forensics of national dictionary research, is relatively new in Australia.

    The Oxford English Dictionary emerged gradually from 1884 to 1928. Noah Webster published “An American Dictionary of the English Language” in 1828. But the first serious look at the Australian language, by Sidney Baker, a New Zealander, came out in 1945. And the first edition of the Australian National Dictionary — a partnership between the Oxford English Dictionary and the Australian National University — hit libraries only in 1988.

    The delay reflected what the dictionary itself sought to fix, an accepted disrespect from inside the country and beyond for how Australians talked. It took Australians themselves a long time to recognize that the way they spoke and wrote reflected a unique place and culture, more than just a distant colony thought to be butchering the Queen’s English.

    Bruce Moore, a former medieval English scholar who was the director of the National Dictionary Center from 1994 to 2011, noted that a lot of words and sayings that captured “Australian qualities” were looked down upon among educated elites.

    Words like “battler” (a person who works doggedly and with little reward) or the admonition to never “dob in your mates” (inform on your friends) or “rort the system” (cheat or engage in fraud) were all there in Australian English, “but they were not recognized in the traditional ‘public square,’” Dr. Moore said. “It’s only the 1970s when these terms come into the forefront of Australian English and are recognized and people start, for a change, being proud of the fact that this was their language.”

    The first edition of the dictionary had 10,000 entries. The second, which came out in 2016, held 16,000, including words borrowed from more than 100 Indigenous Australian languages — billabong, kangaroo and yabby, to name a few.

    Most of the entries started out on handwritten index cards, with citations to where the earliest use could be found.

    It was the same process employed for the original Oxford English Dictionary, and it means that there is a tangible archive. At the Australian Dictionary Center, which sits inside a musty humanities building on the campus of the Australian National University, photos of O.E.D. editors with long beards stand near wide, squat filing cabinets with cards containing Australian phrases included and discarded.

    Open a drawer, catch the ruddy smell of dry rubber bands breaking free from stacks of old paper, and you might find a rough gem that never made it in and might be lost forever, like “beero” or “Antonio de Fat Pizza,” which appeared to be linked to a television show in 2003.

    Also among the rejects is “selfie,” the one word that Dr. Moore still finds himself mulling over. He said he knew that the Oxford English Dictionary had found the earliest evidence for the word in an Australian newsgroup online, but within weeks, selfie was everywhere.

    “I asked myself, ‘Is there enough proof to say ‘that’s an Australian invention’?” he said. “And I thought, I’m not convinced. And then as soon as the dictionary came out, I thought bugger it. I’m going to be known for this moral failing.”

    Even now, selfie’s origins are unresolved. Dr. Laugesen is also not convinced that Australia deserves the credit or blame.

    The phrases she can’t stop thinking about now are the ones that might reflect Australia’s growing ambivalence — or self-deprecating sense of humor — about the country’s gentrified taste after a long run of mining- and real-estate-driven economic growth.

    Some people, for example, are said to be part of the “goat’s cheese set” or to live “behind the quinoa curtain” or the “latte line.” Dr. Laugesen said it was hard to tell if the early citations would point to a grass-roots critique or a more politicized campaign. But the trend seemed to be connected to the evolution of another extremely Australian word — “bogan.”

    In the 1980s, it referred to “a boorish and uncouth person,” typically from Sydney’s working-class western suburbs. Now it seems to be used as a badge of honor. Dr. Laugesen noted that “fauxgan,” or fake bogan, was becoming the bigger insult, while finding your “inner bogan” was an honorable goal, suggesting Australians were eager to reclaim their more unsophisticated past.

    Even that half-sucked mango spoke to the theme, as became clear when Dr. Laugesen solved the mystery of its disappearance. Eventually, she found it in the “H” words, noting that there was evidence for three iterations: “head like a half-sucked mango; face like a half-sucked mango” and “hair like a half-sucked mango.”

    At least one of those appeared in a memoir by Nick Cummins, a former professional rugby player, nicknamed “the Honey Badger,” who rose to prominence after starring on the sixth season of Australia’s version of “The Bachelor.” His mop of unruly hair seemed to be a source, but it was far from the only reference Dr. Laugesen found.

    “I’m not sure how we’ll organize these kinds of idioms at this stage, especially the head, face being somewhat interchangeable,” she said.

    Like “latte line,” the phrase seemed destined for inclusion in next year’s new online edition.

    “It needs to tell some kind of story about Australia,” Dr. Laugesen said. “The story might not be totally evident from the entry, but it has to be there.”

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    New York Times - World

    French Election: Macron’s Coalition Expected to Prevail, but Will Be Weakened in Parliament

    In crucial vote, the French president was projected to lose the strong majority he needed to push through his domestic agenda, a setback for his second term.

    Here’s what you need to know:

    Macron loses strong majority to opposition surge, a blow for his second term.

    Three Macron ministers will quit their cabinet posts after losing in parliamentary races.

    The far right wins a record number of seats.

    The French left hopes to counter Macron, and confound his agenda.

    Low voter turnout has become a recurring feature in France’s elections.

    How do the elections work? And what does the National Assembly do?

    Macron loses strong majority to opposition surge, a blow for his second term.

    PARIS — In a serious blow to President Emmanuel Macron of France, his centrist coalition was projected to lose its strong majority in the lower house of Parliament on Sunday, after crucial elections that saw the far-right and an alliance of left-wing parties surge in seat numbers, leaving him with a slim lead and complicating his second term.

    Projections based on preliminary vote counts gave Mr. Macron’s centrist coalition 205 to 250 seats in the 577-seat National Assembly, the lower and more powerful house of Parliament — more than any other political group, but less than half of all seats.

    For the first time in 20 years, a newly elected president appeared to have failed to muster an absolute majority in the National Assembly, which will not grind Mr. Macron’s domestic agenda to a halt, but will shift power back to Parliament after a first term during which Mr. Macron’s top-down style of governing had mostly marginalized lawmakers.

    The results were a rebuke of Mr. Macron who appeared disengaged in the campaign and more preoccupied by France’s diplomatic efforts to support Ukraine in its war against Russia. Speaking on an airport tarmac before a trip to Eastern Europe that took him to Kyiv, the Ukrainian capital, this past week, he had urged voters to give him a “solid majority” for the “superior interest of the nation,” but he did little campaigning himself.

    “It’s not the result we were hoping for,” Gabriel Attal, Mr. Macron’s budget minister, told the TF1 television channel on Sunday, as he acknowledged that his party and its allies would have “to find a stability” in Parliament if they wanted to push through legislation.

    Mr. Macron’s recently nominated prime minister, Élisabeth Borne, was projected to win her race, as was Gérald Darmanin, his tough-talking interior minister. But several of his key allies appeared to have lost, including Richard Ferrand, the president of the National Assembly, and Amélie de Montchalin, his minister for green transition — a stinging rebuke for the president, who had vowed that cabinet ministers who failed to win a seat would have to resign.

    The alliance of left-wing parties, known as the Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, or NUPES, and led by the leftist veteran Jean-Luc Mélenchon, was expected to win 150 to 190 seats. The alliance includes France Unbowed, Mr. Mélenchon’s party, as well as the Socialists, Greens and Communists.

    That was not enough to seize control of the National Assembly and force Mr. Macron to appoint Mr. Mélenchon prime minister, as the leftist coalition had hoped. But it was a strong showing for parties that had been largely written off as hopelessly divided. Much of the campaign was a bruising confrontation between the leftist coalition and Mr. Macron’s forces, with both sides describing a potential victory by their opponents as an unmitigated catastrophe.

    Mr. Mélenchon, in a speech on Sunday to cheering supporters in Paris, called the results “absolutely amazing.”

    “The presidential party’s defeat is complete,” he said. “We reached the political objective that we had set for ourselves.”

    The alliance he brought together will be the main opposition force in the National Assembly, but major policy differences among coalition members on issues like the European Union could resurface once Parliament is in session later this month.

    In 2017, when Mr. Macron was elected for the first time, his party and its allies clinched a commanding majority of 350 seats in the lower house of Parliament, which was mostly compliant with his plans.

    This time, with a far slimmer majority and a much stronger opposition on the left and on the far-right, Mr. Macron’s centrist coalition, known as Ensemble, could struggle to pass certain bills, potentially forcing him to reach across the aisle to opposing lawmakers to secure a bill’s passage.

    “The way the president will be able to govern through his prime minister is rather uncertain at the moment,” said Étienne Ollion, a sociologist and professor at the Polytechnique engineering school.

    It was not immediately clear what other allies Mr. Macron’s coalition might find in Parliament to form a working majority, although Mr. Ollion said the most likely fit would be the center-right Les Républicains party, which was projected to win 60 to 80 seats. Mr. Macron will be much more dependent on his centrist allies than he was during his first term, especially to pass contentious projects like his plan to raise the legal age of retirement to 65 from 62.

    The vote was also marred on Sunday by record-low turnout, a warning sign for Mr. Macron, who has promised to rule closer to the people for his second term. Only about 46 percent of the French electorate went to the ballot box, according to projections, the second-lowest level since 1958.

    The National Rally, the party of the far-right leader Marine Le Pen, was projected to secure 75 to 100 seats in the National Assembly, far more than was expected after she was convincingly defeated by Mr. Macron in the presidential election in April and then ran a lackluster campaign for the parliamentary one.

    That would make it the third biggest political force in the lower house and a much stronger force than the handful of lawmakers it had until now. Ms. Le Pen herself was handily re-elected to her seat in a district in northern France.

    “This group will be by far the largest in the history of our political family,” Ms. Le Pen said in a speech on Sunday, promising her supporters that she would defend the party’s hard line on immigration and security.

    Aurelien Breeden and Constant Méheut

    Three Macron ministers will quit their cabinet posts after losing in parliamentary races.

    PARIS — Three ministers appointed by President Emmanuel Macron who were running in French parliamentary elections were defeated on Sunday and will have to quit their jobs as a consequence, in a major symbolical rebuke to Mr. Macron who formed his cabinet only last month.

    Fifteen of Mr. Macron’s 27 cabinet ministers were running in Sunday’s second round of voting, including Prime Minister Élisabeth Borne, who was re-elected in a tight race. But the stakes for them were higher than for ordinary candidates: Mr. Macron, in keeping with an informal rule set up by former President Nicolas Sarkozy in 2007, had warned that ministers running for a seat would have to leave his cabinet if they lose.

    Three ministers found themselves in this situation on Sunday, while a few others saved their jobs by narrowly winning a seat in parliament.

    A first ominous sign came early in the evening from Guadeloupe, a French island in the Caribbean, where election results came in ahead of the mainland. Justine Benin, a junior minister for the sea who ran for re-election there, was defeated by her left-wing opponent. The health minister, Brigitte Bourguignon, also lost to a far-right candidate in the north.

    Another top minister, Amélie de Montchalin, who is in charge of the country’s environmental transition, lost to a left-wing candidate.

    Several of the president’s top lieutenants outside his cabinet were also defeated on Sunday, including Richard Ferrand, the president of the National Assembly, and Christophe Castaner, the head of Mr. Macron’s parliamentary group — a sign of the coalition’s gradual loss of popularity during a first term marked by various economic and social crises, and after a rather subdued parliamentary election campaign.

    Trying to underline the significance of the election in an address on Tuesday, Mr. Macron said, “Since the superior interest of the nation is at stake, I want to persuade you today to give the country a solid majority on Sunday.”

    At a recent rally in her constituency, in a southern suburb of Paris, Ms. de Montchalin, the soon-to-be former minister of environmental transition, tried to emphasize the importance of the election, highlighting that the president would be unable to steer the country through the current crises without an absolute majority. She portrayed the coalition of left-wing parties as an anarchic force that would bring “disorder” and economic collapse.

    To bolster support, Ms. de Montchalin had brought a high-profile guest: Bruno Le Maire, Mr. Macron’s longtime finance minister. He told the crowd that voting for Ms. de Montchalin meant ensuring that the country’s economic recovery from the pandemic would continue.

    But he also had a more concrete message: People should vote so that Ms. de Montchalin “can carry on her work as a minister.” That wasn’t enough to convince voters.

    Constant Méheut

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    The far right wins a record number of seats.

    PARIS — The French far right was projected to win a record number of seats in the election on Sunday, which could make it the third biggest political force in Parliament. It will also secure enough seats to form a parliamentary group for the first time since the 1980s, reflecting its solid political foothold and highlighting the success of Marine Le Pen’s longtime efforts to moderate her party’s image.

    Ms. Le Pen’s party, the National Rally, was expected to win between 75 and 100 seats in the 577-seat National Assembly, according to preliminary projections. The party needs to secure only 15 seats to become a parliamentary group, a designation that would give it more public funding and speaking time, and specific legislative powers such as creating special committees.

    That result came despite a lackluster legislative campaign by Ms. Le Pen.

    After her loss to Emmanuel Macron in the presidential election in April, Ms. Le Pen all but disappeared from the political stage, resurfacing only in May to acknowledge on television that Mr. Macron would most likely secure a majority in Parliament — indirectly conceding defeat in advance.

    For several weeks, the National Rally campaigned without any real leadership, failing to drive the public debate around its favorite themes of economic insecurity, immigration and crime. Instead, much of the momentum has been with a coalition of left-wing parties that managed to overtake the far right as the main opposition force to Mr. Macron.

    Still, Ms. Le Pen’s party secured about 19 percent of the vote in the first round of the parliamentary elections last week, about a six-point increase from five years ago, allowing 208 of its candidates to advance to a runoff, up from 120 in 2017.

    And the seats the National Rally was expected to capture on Sunday will be a significant increase from the eight seats it currently holds.

    “This group will be by far the largest in the history of our political family,” Ms. Le Pen said in a speech on Sunday.

    She added that her party had achieved the three objectives it had set itself: to prevent Mr. Macron from securing an absolute majority; to continue restructuring France’s political landscape; and to build a strong opposition group.

    Forming an official group in Parliament is crucial for the National Rally, which has long struggled financially, and will help raise its profile. The last time the far right secured such a group was when Jean-Marie Le Pen, Ms. Le Pen’s father, led 35 lawmakers into Parliament in 1986.

    The legislative elections this month have also cemented Ms. Le Pen’s overwhelming dominance on the right of the political spectrum. Éric Zemmour, a far-right pundit and her main competitor during the presidential election, was knocked out in the first round, as were all of his party’s candidates.

    Constant Méheut

    The French left hopes to counter Macron, and confound his agenda.

    PARIS — Only a few months ago, the French left seemed in such disarray that most political commentators were sounding its death knell. The Socialists had been virtually wiped off the political map. The Greens had failed to entice voters, as had parties on the far left.

    But in early May, left-wing parties finally managed the unexpected: They united.

    Setting aside major differences on international and economic policies, left-wing forces teamed up ahead of the two-part legislative elections and are now in a good position to block the newly re-elected president, Emmanuel Macron, from obtaining a majority in Parliament.

    In the first round of voting, last week, the new alliance — forged under the leadership of Jean-Luc Mélenchon, a leftist firebrand, and uniting his France Unbowed party with the Socialists, Communists and Greens — came neck-and-neck with Mr. Macron’s coalition, with roughly 25 percent of the vote.

    A recent poll suggested that the leftist coalition had a chance of winning between 161 and 219 seats in the 577-seat National Assembly, the lower and more powerful house of Parliament. That could be enough to deprive Mr. Macron of an absolute majority and force him to make compromises.

    The platform of the left includes some radical proposals, like raising the monthly minimum wage to $1,580, introducing a new Constitution that would increase parliamentary powers, and capping the prices of essential goods.

    Mr. Mélenchon, who came third in the presidential race in April, has portrayed the parliamentary election as a “third round” of the presidential contest and called on voters to “elect” him as prime minister (the position is actually appointed by the president) by giving his coalition a majority in the National Assembly.

    Stewart Chau, a political analyst for the polling firm Viavoice, said Mr. Mélenchon had created a new “center of gravity” for the French left and had “succeeded in pushing through the idea that the game was not up yet,” despite Mr. Macron’s re-election.

    But even if polls suggest that this scenario is improbable, and even if Mr. Macron’s coalition retains a working majority, the left is likely to become a mighty opposition group in Parliament, controlling key committees. That portends a more complicated second term for Mr. Macron, who has pushed through legislation without much resistance over the past five years.

    “Emmanuel Macron will have to deal with lawmakers who will no longer be at his command,” Étienne Ollion, a sociologist, told the French newspaper Libération. “It is clear that the executive will have to take the Parliament more into account.”

    Constant Méheut

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    Low voter turnout has become a recurring feature in France’s elections.

    AMIENS, France — Last week, Aude Leroux voted in the first round of France’s parliamentary elections for a politician representing President Emmanuel Macron’s centrist coalition in her district.

    But that candidate didn’t make it into the runoff, and faced with the prospect of voting either for a leftist candidate or a far-right one, Ms. Leroux, 44, said on Sunday that she would shun the ballot box entirely.

    “There is a representation problem,” she said, before browsing through clothing stalls at the Marché du Pigeonnier, a large open-air market in Amiens, Mr. Macron’s hometown in northern France.

    Voter abstention across multiple elections has become a growing concern in France, where turnout is still high by many countries’ standards but has declined over the past decade. In April’s presidential election, voter turnout was one of the lowest in France’s modern history, and Mr. Macron won with the lowest share of registered voters of any candidate since 1969.

    On Sunday, the parliamentary vote was also marred by low turnout, a warning sign for Mr. Macron, who has promised to rule closer to the people for his second term. Only about 46 percent of the French electorate went to the ballot box, according to projections, the second-lowest level since 1958.

    In Amiens, Ms. Leroux also said that “there is the problem of telling yourself that the legislative elections are less important, that the most important matter is already settled” — a reference to the presidential elections, which are on the same five-year cycle as the parliamentary ones but are held earlier.

    Olivier Rozenberg, an associate professor at Sciences Po in Paris who studies parliamentary institutions, said that electoral calendar could lead to voter fatigue. “There is a feeling that everything is already decided” once the presidential race is over, he said.

    The first round of voting in France’s parliamentary elections, last week, was marred by record-low voter turnout. Only 47.5 percent of eligible voters cast a ballot, the lowest number for the first round of a legislative election since 1958.

    Young people especially stayed home. One study by the Ifop polling institute after the first round found that the abstention rate for voters 18 to 24 was 75 percent, and that it was 65 percent for those 25 to 34.

    The Jean Jaurès Foundation, a progressive think tank, found in a study of 2022 voter patterns published last week that there were increasingly strong disparities between the broader French population and people who actually vote. Voters skew older and wealthier and are often retirees, whereas young and working-class people are underrepresented.

    “The electorate is increasingly disconnected from the reality of society,” the study said, adding that “the legitimacy of decisions made by institutions with such low popular support will be increasingly questioned in the years to come.”

    Even those who took part in the vote acknowledged that French disillusionment with politics was growing. In Amiens, Bertrand Lejeune, 51, said that he had cast a ballot in both rounds but understood those who hadn’t.

    “I hesitated this morning,” he said on Sunday, his hands full with crates of fresh fruit and vegetables he had just bought. “There is no real change when you vote.”

    — Adèle Cordonnier and Aurelien Breeden

    How do the elections work? And what does the National Assembly do?

    France’s 577 electoral districts cover the mainland, overseas departments and territories, as well as French citizens living abroad. Each district has one seat, attributed by direct popular vote in a two-round electoral system.

    Any number of candidates can compete in the first round, which was held last week, but there are specific thresholds to reach the second one, on Sunday. While in most cases the runoff will feature the top two vote-getters, on rare occasions it will feature three or even four of them. Whoever wins the most votes in that runoff wins the race. (Under some conditions, a candidate who gets more than 50 percent of the vote in the first round wins outright.)

    The system usually produces stable majorities that French governments can rely on, but it comes at a cost. The makeup of the National Assembly does not always accurately reflect the country’s broader political landscape and usually skews in favor of bigger parties. Smaller ones complain that their voters do not get the representation they deserve, fueling disaffection with the political system.

    The idea of fixing that discrepancy by introducing a dose of proportional representation has been repeatedly floated by politicians, including Mr. Macron. But it is unclear whether the president will pursue the idea during his second term.

    The National Assembly and the Senate, which is currently controlled by the right, are France’s two houses of Parliament. Both are based in Paris and play important roles in drafting bills and voting laws.

    But only the National Assembly is elected directly by the people, and it has more leeway to legislate and challenge the executive. It usually has the final word if the two houses disagree on a bill, and it is the only house that can topple a French cabinet with a no-confidence vote.

    The newly formed alliance of left-wing parties is hoping to seize control of the National Assembly, oust Mr. Macron’s cabinet, and force the president to appoint the alliance’s leader, Jean-Luc Mélenchon, as prime minister — an outcome that first-round results and projections suggest is unlikely. But the left could still become the strongest opposition force in the assembly, giving it access to key committee chairs, for instance.

    Unless the president dissolves the National Assembly and calls for new elections — a move that is rarely attempted — lawmakers are in office for five years.

    Aurelien Breeden

    Le Figaro

    Paris: un homme dans un état grave après avoir été attaqué à la hache

    Le suspect est un homme d'une cinquantaine d'années de type indo-pakistanais, qui a tenté de prendre la fuite avant d'être interpellé près des lieux de l'agression.

    Dans la nuit de vendredi à samedi, un homme a été attaqué à la hache en plein Paris, rapporte une source policière au Figaro, confirmant des informations du Parisien . Il se trouve depuis dans un état grave.

    À lire aussiPeut-on parler d’un «ensauvagement» de la société?

    Les faits se sont déroulés peu après minuit dans le 20e arrondissement de Paris, à proximité du cimetière du Père Lachaise. La victime a reçu un coup de hache sur le crâne, à la suite duquel elle s'est effondrée au sol. Des passants ont prévenu les secours, qui sont rapidement arrivés sur place pour lui prodiguer les premiers soins. Il a été transporté à l'hôpital Henri Mondor à Créteil (Val-de-Marne) et son pronostic vital est depuis engagé.

    En état d'ivresse

    Son agresseur a pris la fuite, mais un homme correspondant au signalement fait par des témoins a rapidement été interpellé à proximité des faits. Selon Le Parisien, le suspect avait dans sa fuite «laissé des objets personnels dont une carte vitale à son nom et un titre de séjour avec photo», ce qui a permis aux policiers de l'identifier. Selon les premiers éléments recueillis, le mis en cause est un homme d'une cinquantaine d'années de type indo-pakistanais. Il était en état d'ivresse au moment des faits.

    Après un passage en cellule de dégrisement, il a été placé en garde à vue. Le parquet de Paris confirme au Figaro avoir ouvert une enquête du chef de tentative d'homicide volontaire. Les investigations ont été confiées à la direction régionale de la police judiciaire.

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    Maison squattée dans l'Essonne : le couple d'acheteurs est défavorablement connu de la justice

    Le couple qui luttait contre l'occupation illégale de leur logement à Ollainville est mis en examen depuis octobre 2021 pour trafic de drogue et détention illégale d'armes.

    Enquête ouverte pour attouchement sexuel entre élèves d'une école primaire

    «Dès la connaissance des faits», un changement de classe des deux élèves mis en cause a été décidé, a déclaré le rectorat. Pour séparer complètement les élèves, un changement d'école sera effectif lundi.

    France24 - Monde

    MotoGP : nouveau doublé français en Allemagne, Fabio Quartararo vainqueur devant Johann Zarco

    Publié le : 19/06/2022 - 15:42

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    Les Français Fabio Quartararo et Johann Zarco ont réalisé un nouveau doublé dimanche lors du Grand Prix d'Allemagne en décrochant respectivement la première et la deuxième place. L'Australien Jack Miller complète le podium de la 10e manche sur 20 de la saison.

    Le Français Fabio Quartararo (Yamaha), solide leader au championnat de MotoGP, a décroché, dimanche 19 juin, sa 2e victoire d'affilée au Grand Prix d'Allemagne, devant l'autre Français de la grille, Johann Zarco (Ducati-Pramac).

    L'Australien Jack Miller (Ducati) complète le podium de la 10e manche sur 20 de la saison, devant l'Espagnol Aleix Espargaro (Aprilia), dauphin de Quartararo au classement général. Cette victoire en Saxe permet de porter à 34 points l'avance du champion du monde en titre sur Espargaro.

    Pas le premier doublé Quartararo / Zarco

    "J'ai été malade pendant tout le week-end et pendant la course, j'ai un peu toussé (...) mais je suis super content", a déclaré Fabio Quartararo qui, contrairement à la plupart de ses concurrents, avait misé sur un pneu arrière intermédiaire plutôt que dur.

    Parti en deuxième position, il a pris l'avantage sur le poleman Francesco Bagnaia (Ducati) dès le premier virage du Sachsenring, pour ne plus lâcher les commandes de la course.

    L'Italien, qui signait jusqu'alors un week-end parfait et tentait de ne pas se faire davantage distancer par le Français, a chuté quelques tours plus tard, cédant dans la foulée la deuxième place à son poursuivant, le Français Johann Zarco.

    "Quand Pecco a chuté, j'ai essayé de rester au contact avec Fabio, je voulais le rattraper parce que je savais qu'il avait le pneu medium (à l'arrière, ndr). Peut-être que j'aurais pu avoir une chance à la fin, mais je n'ai pas pu", a réagi à l'arrivée le Français, épuisé, toujours en quête de sa première victoire en MotoGP.

    Quartararo et Zarco avaient déjà réalisé un doublé dans cet ordre lors du Grand Prix du Portugal en avril et à Doha la saison dernière.

    L'Italien Enea Bastianini (Ducati-Gresini), qui occupait une fragile troisième place au championnat avant la manche allemande, a terminé 10e et figure désormais à la 4e place du général avec 100 points, devant Johann Zarco (111), nouveau troisième.

    Avec AFP

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    Interrogatoires, fouilles à nu, brimades... Le calvaire des "camps de filtration" russes en Ukraine

    Publié le : 11/06/2022 - 16:53

    Peu de temps après le début de la guerre en Ukraine, fin février, des "camps de filtration" tenus par des Russes sont apparus à l’est du territoire. Officiellement, ces centres de détention permettent aux Russes de traquer les "nationalistes ukrainiens". Dans les faits, les milliers de civils qui y transitent sont soumis à des interrogatoires, des fouilles à nu, et pire encore. 

    Tomber de Charybde en Scylla. À peine sont-ils parvenus à fuir les bombardements et les sièges de leur ville, que certains Ukrainiens sont dirigés dans des "camps de filtration" russes. Au moins treize de ces centres de rétention sont actuellement en activité, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), situés principalement dans l’est du pays, autour des villes de Novoazovsk, Dokoutchaïevsk, Starobecheve, Bezimenne et Kazatske. "Les hommes y sont rassemblés et filtrés", assure Tanya Lokshina, directrice associée Europe et Asie centrale de Humans Rights Watch.  

    Vitaly est l’un d’entre eux. Cherchant à fuir les bombes avec sa femme et sa fille d'un an, début avril, il profite d’un bus mis à disposition par les forces russes pour s'échapper de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine. Ce véhicule se dirige vers Nikolske, une petite ville industrielle contrôlée par les forces pro-russes à environ 20 kilomètres au nord-ouest de la cité portuaire assiégée. Mais une fois la famille arrivée, les hommes sont vite séparés des femmes et envoyés vers une caravane pour être soumis à des fouilles. Ou plutôt "filtrés", comme l'affirment les forces russes qui les gardent. 

    Satellite images show Russian camp for Ukrainians near Mariupol as deportation claims grow🔴 Investigation from @deankirby_ https://t.co/FNcYYvu4Rb

    March 26, 2022

    Fouilles à nu 

    "Nous sommes montés à tour de rôle dans la caravane, deux soldats nous ont passé au crible : téléphones, tatouages, effets personnels", raconte le père de famille dans une interview au site d'information indépendant en langue russe Meduza, datée du 12 mai . Vitaly est interrogé, fouillé, déshabillé. Il est sommé d’expliquer l’aigle américain tatoué sur son corps et l’absence d’application de messagerie dans son portable. "J’ai fini par prouver que je n'avais rien à voir avec [l'armée ukrainienne]", explique-t-il. "En fin de compte, ils m'ont laissé partir." 

    Dans la caravane, deux autres hommes en sous-vêtements, l'un avec les mains derrière la tête, face au mur, l'autre assis dans un coin par terre, ont moins de chance. "Les deux hommes ont été identifiés dans des rassemblements anti-russes par les soldats, si j’ai bien compris", poursuit l’Ukrainien. 

    "La vie est belle"

    Vitaly n’est pas un cas isolé. De nombreux témoignages similaires proviennent de ces "camps de filtration" principalement situés dans la région orientale du Donbass, où les forces séparatistes pro-russes, russes et locales travaillent souvent en tandem. Certains y sont emmenés de force, d’autres s’y rendent d’eux-mêmes, contraints de suivre le processus d'évacuation russe des zones assiégées. 

    Ces opérations de filtrage ne sont pas réservées qu’aux hommes. Anna Zaytseva, enseignante de français à de Marioupol, en a aussi fait les frais. Son mari a été fait prisonnier de guerre alors qu'il combattait avec le régiment Azov - un bataillon ukrainien de volontaires d'extrême droite. Elle aussi a été interrogée et fouillée à nu lors de son évacuation de la ville. "Après qu’ils m’ont demandé de me déshabiller, ils ont vu un tatouage où il est écrit 'La vie est belle' en français. Ils [les soldats] ne pensaient pas que c'était du français mais de l’allemand. Ils y voyaient là la preuve que j'avais, d'une manière ou d'une autre, des liens avec les nazis." 

    "Les villages se transforment en camps d'internement" 

    Nul doute, pour l’humanitaire de HRW, Tanya Lokshina, que ces camps de filtration sont "très intrusifs et douloureux" avec des opérations qui peuvent durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Elle en tient aussi, pour preuve, le témoignage d'un homme envoyé fin avril dans un "camp de filtration" à Kazatske, aux côtés de 200 autres individus, que son organisation a pu récupérer.

    Bien que le filtrage n'ait duré que quelques jours, ces hommes ont été privés de leur passeport. Or sans ce précieux document, impossible de fuir la région quadrillée de militaires. "Essayer de quitter ces villages sans passeport relève du suicide. Même s’ils ne sont pas verrouillés en tant que tels, les villages ressemblent à s’y méprendre à des camps d'internement à ciel ouvert." 

    Entre-temps, les détenus ont été placés dans une école municipale, dans des conditions presque carcérales, ne recevant pour toute pitance qu’un peu de riz, du pain et des pâtes. "Ils dormaient essentiellement sur des bureaux et dans les couloirs. Beaucoup d'entre eux sont tombés malades, contractant des maladies respiratoires, probablement le Covid-19, des grippes et toutes sortes de maladies liées à la mauvaise qualité de l'eau. Les gens vomissaient, avaient la diarrhée. C'était horrible", rapporte Tanya Lokshina. Au final, leur rétention a duré quarante jours sans qu’ils en comprennent les raisons.

    L’un d’entre eux a pourtant cherché à comprendre la situation. "Les soldats de la RPD [la République populaire de Donetsk, autoproclamée par des séparatistes pro-russes en 2014, Ndlr] sont venus le chercher", explique la directrice de Human Rights Watch. "Ils lui ont dit : 'alors, tu as des questions sur les raisons de ta rétention ? Nous allons y répondre.' Puis ils l’ont emmené. Quand ils l’ont ramené, quatre jours plus tard, il était complètement hagard. Il n'a pas dit un mot de ce qui lui était arrivé. Bien qu'il ne porte aucun signe visible de torture, tout laisse penser qu’il a vécu une expérience intense et douloureuse." Les hommes de Kazatske ont finalement récupéré leur passeport et ont été relâchés. Mais aucune explication n'a jamais été avancée sur les raisons de leur si longue incarcération. 

    Zones d'ombre

    Lorsque les Ukrainiens parviennent à passer les tests de filtration, ils reçoivent un document frappé des lettres FP - Filtration Point -, précieux sésame qui permet de se déplacer "librement" à l'intérieur et autour de la région de Donetsk.

    "Quant à ceux qui ne passent pas ces filtrages, on sait peu de choses sur leur sort réel", estime Tanya Lokshina. Un groupe d’hommes détenus à Bezimenne a bien tenté de filmer les conditions de vie du "camp de filtration" dans lequel ils avaient été confinés. Ils ont publié la vidéo sur Internet, relate Tanya Lokshina. Mais après sa diffusion sur les réseaux sociaux, les gardiens les ont rassemblés et emmenés. "Selon des informations fiables mais non-officielles, il semblerait qu'ils soient en prison, en territoire contrôlé par la DPR. Ils sont accusés d'avoir filmé sans autorisation et d'avoir diffusé de fausses nouvelles."  

    "Effrayant" 

    Sans surprise, le Kremlin nie l’existence de ces "camps de filtration", les qualifiant de "mensonges". De leur côté, les autorités de la RPD autoproclamée rejettent, elles aussi, toutes les accusations ukrainiennes de rétention, filtrage et mauvais traitements sur des civils, au sein de ce qu’elles nomment officiellement des "centres d'accueil".  

    Au niveau international, ces camps font l’objet de sévères récriminations. Ils sont même parfois comparés aux camps de concentration de l'Allemagne nazie. "Les rapports indiquent que les agents de la sécurité fédérale russe confisquent les passeports et les pièces d'identité, emportent les téléphones portables et séparent les familles les unes des autres", a déclaré Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, lors d'un point de presse le 5 avril devant le Conseil de sécurité de l'ONU. "Je n'ai pas besoin de préciser à quoi ressemblent ces soi-disant camps de filtration. C'est effrayant et nous ne pouvons pas détourner le regard."

    Texte traduit de l'anglais par Aude Mazoué

     

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    Guerre en Ukraine : à Marioupol, le conflit vu à hauteur d'enfant

    Le fil du 11 juin

    Bruxelles se prononcera "la semaine prochaine" sur l'ambition européenne de l'Ukraine

    LE FIL DU 10 JUIN

    Guerre en Ukraine : la France prête à participer à une "opération" pour débloquer le port d'Odessa

    L'Humanité

    Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

    Entretien

    Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

    Anna Musso

    La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

    Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

    Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

    Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

    La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

    Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

    Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

    Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

    Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

    Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

    Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

    Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

    Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

    Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

    Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

    Entretien réalisé par Anna Musso

    sciencesastronomieexoplanètesplanètes
    Le Figaro

    Aurore et Franck, 6 enfants, 5000 euros par mois, partent en Espagne : «Toutes les dépenses sont planifiées»

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    CHÈRES VACANCES - C'est le moment où l'on aimerait tout oublier. Une contrainte s'impose pourtant avec plus ou moins de force au vacancier : le budget. À l'heure où l'inflation pèse sur les comptes en banque, Le Figaro a discuté finances et projets de vacances avec les Français.

    Océane Herrero

    Aurore avait bien proposé un jour à ses enfants de changer de destination pour les vacances. Le résultat a été un refus net des intéressés. Depuis plus de vingt ans, Aurore et son mari Franck passent un mois l'été dans le sud de l'Espagne, dans la région de Murcie. Les années passent, mais la tradition n'a jamais changé. La voiture, elle, oui. Aurore et son conjoint Franck ont désormais un véhicule à huit places, qui leur permet de partir avec leurs six enfants, âgés de 4 à 17 ans.

    » LIRE AUSSI - «À compte ouvert» : retrouvez l'ensemble des épisodes de notre série sur le pouvoir d'achat des Français

    Avec une famille nombreuse, toutes les étapes de l'expédition estivale sont soigneusement préparées à l'avance. Habitant dans les Hauts-de-France, Aurore et Franck prévoient généralement deux jours pour faire la descente jusqu'à l'Espagne, après avoir soigneusement rempli le coffre de toit de leur Citroën C8. «On a jamais vraiment de problème d'espace», sourit Aurore, «car on est très organisés. Il nous arrive même d'avoir encore de la place libre dans le coffre».

    Les dépenses d'Aurore et Franck pour les vacances

    Le financement des vacances suit la même logique : tout est soigneusement planifié. Franck est militaire, et Aurore femme au foyer, «c'est-à-dire un peu comptable à domicile», explique-t-elle. À elle, donc, de dégager le budget nécessaire pour les vacances de la famille de huit. «Généralement, quand on rentre de vacances fin août, je commence déjà à anticiper celles de l'année suivante», explique la mère de famille. Son époux gagne autour de 4000 euros par mois, auxquels il faut ajouter 1000 euros d'allocations familiales.

    Un trajet plus cher

    Des revenus qui permettent de s'accorder des plaisirs, mais qui doivent malgré tout être surveillés. «C'est pour ça que j'anticipe les vacances d'une année sur l'autre. Cela permet de réserver les logements pour moins cher», poursuit la jeune mère de famille. Car ce sont bien les logements qui engloutissent la majorité du budget vacances. La location au mois de la maison qui les attend en Espagne coûte 2000 euros, ce à quoi il faut ajouter la location de deux nuits d'hôtels, qui permettent à la famille de faire une halte sur son chemin de la Manche à la Méditerranée.

    « Généralement, quand on rentre de vacances fin août, je commence déjà à anticiper celles de l'année suivante »

    La famille s'arrange pour trouver un hôtel avec de grandes chambres, pour accueillir plusieurs enfants à la fois, et qui accepte les animaux - elle est accompagnée de Chippeur, minuscule spitz de quatorze ans. Au total, ces deux pauses à la frontière franco-espagnole représentent un coût de 400 euros. Il faut aussi compter 100 euros de dépenses en péages sur l'autoroute française - en Espagne en revanche, les autoroutes sont désormais gratuites.

    Le trajet a beau être budgétisé, difficile pour Aurore d'anticiper la facture d'essence. Elle s'attend en revanche à la voir gonfler cet été, en raison de la hausse des prix ces derniers mois. «Généralement, on dépense 150 euros d'essence pour aller. Cette année, on s'attend à ce que ce soit au moins 100 euros de plus», se navre Aurore.

    Pour la jeune mère, le contexte actuel d'inflation des prix - que ce soit à la station-service ou au supermarché - est une raison de plus de privilégier l'Espagne pour les vacances. Les courses y sont moins chères. En revanche, hors de question de rogner sur le budget loisirs. Chaque mois du reste de l'année, elle s'évertue à mettre dans une enveloppe environ soixante euros, ce qui lui permet ensuite de disposer d'environ 700 euros pour offrir aux huit membres de la famille des sorties à la fête foraine et des soirées au restaurant. Parallèlement, les enfants reçoivent au début des vacances 25 euros chacun, à dépenser selon leur bon vouloir.

    À lire aussiYasmina et Xavier, 3 enfants, 5100 euros par mois : «On annualise, on mensualise, on prend des crédits à 0%»

    «Ce que je veux dire, poursuit Aurore, c'est que même avec une famille nombreuse, on peut faire ce qu'on veut en vacances», sourit-elle. Y compris ne pas regarder les horaires, aller à la plage en fin de matinée, revenir au milieu de l'après-midi, grignoter ce qui traîne avant de repartir. Sur place, elle retrouvera en revanche son père et son frère, qui eux aussi, invariablement, l'y retrouvent pour les vacances, et ce même s'ils habitent en France à moins d'un kilomètre du foyer. «Pour nous, c'est ça, les vacances.»

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    France24 - Monde

    L'épidémie de Covid-19, une "paix armée qui exige toujours une vigilance constante"

    Publié le : 18/06/2022 - 12:31

    Diana Liu Suivre

    Depuis plusieurs mois, le tourisme reprend de plus belle, et les pays occidentaux tels que les États-Unis et les pays européens assouplissent les restrictions d'entrée sur leur territoire mises en place lors de la pandémie de Covid-19. Quelles conséquences cette reprise intense des échanges touristiques peut-elle avoir sur la pandémie ? Faut-il craindre une recrudescence de l’épidémie ? Les réponses d’Antoine Flahault, médecin épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à la faculté de médecine de l'université de Genève.

    Après deux ans de restrictions et de réglementations strictes concernant les voyages (frontières fermées, quarantaines obligatoires, port du masque pendant les vols, présentation de tests Covid et certificats de vaccination négatifs...), de nombreux pays occidentaux réduisent ou suppriment les mesures de protection à l'approche de la saison estivale.

    En mai dernier, l'Union européenne a supprimé l'obligation de porter le masque pour les passagers des vols, invoquant "les niveaux de vaccination et d'immunité naturellement acquise". La France a rouvert ses frontières à toute personne, vaccinée ou non-vaccinée, à condition qu'elle présente un test Covid négatif, tandis que l'Italie a supprimé toutes ses restrictions d'entrée pour les voyageurs internationaux.

    Outre-Atlantique, dimanche dernier, les États-Unis ont levé l'obligation de présenter un test Covid négatif avant d'embarquer dans un avion à destination du pays, invoquant l'adoption généralisée des vaccins.

    Certains se demandent si ces décisions ne sont pas prématurées, compte tenu de l'imprévisibilité de la pandémie. Car deux nouveaux sous-variants d'Omicron - BA.4 et BA.5 - identifiées pour la première fois en Afrique du Sud au début de l'année 2022, se propagent rapidement en Europe. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) prévient que, même s'ils ne semblent pas présenter un risque de maladie grave plus élevé que les autres formes d'Omicron, des taux de transmission plus élevés pourraient entraîner davantage d'hospitalisations et de décès.

    Le Portugal a connu récemment une recrudescence des infections et des décès provoqués par ces nouvelles souches. La France a également signalé une augmentation des infections et des hospitalisations au cours de la semaine écoulée, également due aux sous-variants. La circulation du SARS-CoV-2 s’est accélérée sur tout le territoire métropolitain, indique Santé publique France. Le taux d’incidence a fortement progressé et ce dans toutes les classes d’âge, de même que le taux de positivité.

    Alors quelles conséquences les voyages internationaux de l'été pourraient-ils avoir sur la trajectoire de la pandémie ?

    France 24 : Quels effets peut-on attendre sur la pandémie après un été qui sera marqué par l'augmentation des voyages internationaux et l'allègement voire la suppression des restrictions de voyage et des mesures de protection ?

    Antoine Flahault : La littérature scientifique montre clairement que les voyages et les mouvements de population augmentent la propagation des virus hautement transmissibles comme le SARS-CoV-2. Avant Omicron, les pays qui avaient adopté des politiques strictes de contrôle aux frontières ont plutôt bien réussi à limiter la propagation du virus sur leur territoire.

    Toutefois, à l'exception de la Chine, la plupart des pays ont désormais levé ces mesures, ce qui a probablement entraîné une augmentation de la vitesse et de l'intensité des vagues de Covid-19 dans le monde. Quant aux vaccins, ils se révèlent peu efficaces pour ralentir la transmission, mais ils parviennent à réduire le poids du Covid-19 en termes d'hospitalisations et de décès.

    Allons-nous vers une nouvelle vague de Covid en Europe cet été, alors que les frontières sont de nouveau ouvertes et que les restrictions sur les voyages, les tests négatifs et les vaccins sont levés ?

    Nous voyons clairement les premiers signes d'une nouvelle vague pandémique en Europe occidentale, qui semble être principalement alimentée par BA.5, l'un des nouveaux sous-variants d'Omicron, et BA.4, qui a déjà déclenché des vagues en Afrique du Sud et au Portugal.

    4/9 - L’Europe anticipe-t-elle aujourd’hui qu’elle est à la veille d’un été qui pourrait être plus tragique encore que l’épisode caniculaire de l’été 2003 (il avait fauché 70’000 pers âgées dont 15’000 en France)?Ou croit-elle que ce qui se passe au Portugal ne l’atteindra pas?

    June 15, 2022

    Un autre sous-variant, BA.2.12.1, se répand actuellement aux États-Unis et circule également en Europe, notamment au Royaume-Uni. La forte mobilité attendue lors de la prochaine saison estivale ne contribuera pas à ralentir la circulation de ces souches virales sur tout le continent.

    Selon vous, y a-t-il des mesures que les gouvernements devraient continuer à appliquer aux voyages internationaux pour réduire le risque de propagation du Covid-19 ?

    La plupart des démocraties ont renoncé aux restrictions sévères, choisissant des approches plus libérales qui permettent aux gens de se protéger lorsqu'ils en ressentent le besoin. Il serait difficile de remettre en œuvre ces mesures passées sans arguments convaincants.

    Bien sûr, si une souche hautement transmissible et virulente émerge, il n'y aura pas autant de débats sur l'obligation de prendre des mesures strictes. Mais avec les souches existantes qui circulent, les gouvernements ne voient pas de raisons de continuer à appliquer la plupart des anciennes mesures, même si elles se sont avérées utiles dans un passé récent.

    À ce stade, où en sommes-nous globalement dans notre ambition de mettre fin à la pandémie ? L'assouplissement des politiques gouvernementales, notamment aux États-Unis et en Europe, donne l'impression que la pandémie est terminée, mais est-ce vraiment le cas ?

    Les vaccins et les traitements ont fait toute la différence dans cette pandémie. Avant que les vaccins ne soient largement distribués, nous avons connu une forme de réponse "médiévale" contre la pandémie, avec des fermetures et des couvre-feux.

    Aujourd'hui, à l'exception notable de la Chine et de la Corée du Nord, nous sommes entrés dans une phase beaucoup plus moderne de la pandémie, qui permet aux gens de reprendre la plupart de leurs activités antérieures. Toutefois, cette "paix armée" est fragile et exige une vigilance constante de la part des autorités sanitaires en termes de maintien de l'immunité au sein de la communauté, ainsi que des approches plus ciblées pour limiter la propagation chez les populations à risque.

    Nous espérons que nous ne reviendrons pas à des restrictions de type "médiéval", mais nous ne pouvons pas continuer à vivre avec des taux de mortalité élevés.

    2/8 - Les rassuristes pensent qu’Omicron a tellement changé la donne que la situation ne justifie plus aucune mesure sanitaire obligatoire.Les précautionneux pensent que la “paix armée” obtenue au prix d’une forte couverture vaccinale reste précaire et justifie le port du masque

    June 12, 2022

    Quels sont les meilleurs moyens de se protéger pendant cette saison ?

    Pour la plupart des gens, cela signifie être complètement vacciné avec un ou deux rappels et porter des masques FFP2 à l'intérieur et dans les transports publics tout en évitant de manger et de boire. Les personnes doivent également privilégier les activités de plein air et éviter les interactions sociales.

    Les personnes vulnérables, âgées de plus de 80 ans, immunodéprimées ou non vaccinées souffrant de pathologies, doivent prévoir un accès facile aux tests Covid en cas de symptômes, et à des médicaments antiviraux efficaces en cas de test positif.

    Article adapté de l'anglais par Pauline Rouquette. Retrouvez ici la version originale.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Covid-19 : la planète retient son souffle

    Valeurs Actuelles

    Législatives : raclée électorale pour la majorité, score historique pour le RN

    Nicolas Dupont-Aignan réélu pour la sixième fois

    Il est élu presque seul contre tous. Nicolas Dupont-Aignan remporte son duel face à la candidate de la Nupes, Emilie Chazelle-Guillet. Et plutôt largement : 57,2 % contre 42,7 %. Un sixième mandat de député de la huitième circonscription de l’Essonne s’ouvre ainsi pour le président de Debout La France. Il gagne ainsi le seul siège de « l’alliance des souverainistes » qu’il constitue avec Les Patriotes de Florian Philippot et Génération Frexit.

    La vague RN emporte le sud de la France

    Dans la circonscription où se présentait Eric Zemmour comme dans le fief d’Hubert Falco à Toulon, sur les terres insoumises d’Avignon comme dans les bastions socialistes du Tarn et du Tarn-et-Garonne, le Rassemblement national enregistre des scores historiques. « On a explosé le plafond de verre », se félicite Frédéric Cabrolier, nouveau député RN du Tarn. « NUPES fait plus peur que nous », poursuit l’un de ses militants. En Occitanie, le parti de Marine Le Pen fait carton plein dans l’Aude comme dans les Pyrénées-Orientales et fait rentrer trois élus de l’Hérault, quatre dans le Gard, dont le député sortant Nicolas Meizonnet. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le RN réalise une percée historique. Quatre circonscriptions sur cinq dans le Vaucluse, sept sur huit dans le Var, Laure Lavalette a même réussi à s’imposer sur les terres réputées très difficile du maire macroniste de Toulon, Hubert Falco. Dans les Alpes-Maritimes, trois députés s’y ajoutent, tandis que dans les Bouches-du-Rhône, Franck Allisio élimine le député LR sortant, Eric Diard. Quatre autres candidats sont élus dans le département. Un raz de marée RN dans le sud-est, une vague d’élus sudistes au RN pour les cinq prochaines années.

    Brigitte Kuster perd la quatrième circonscription de Paris

    Députée LR depuis 2017, Brigitte Kuster, ancienne maire du XVIIè arrondissement de Paris, échoue finalement dans la quatrième circonscription de la capitale. Avec 44 % des voix, elle s’incline face à la candidate de la majorité présidentielle, Astrid Panosyan-Bouvet. L’entourage immédiat de Brigitte Kuster pointe le « contexte peu favorable, aussi bien au niveau parisien que national ». La campagne pour le second tour de cette circonscription aura été marquée par l’initiative de Nicolas Sarkozy, qui a reçu la candidate Renaissance dans ses bureaux de la rue de Miromesnil. Le tout au détriment de Brigitte Kuster, qui fut pourtant sa porte-parole parisienne… Un acte qualifié de « trahison » par la députée sortante. Ce soir, Brigitte Kuster, dans sa courte allocution, n’a pas fait de commentaire à ce sujet. Elle quitte ainsi l’Assemblée. Mais elle demeure conseillère de Paris.

    Élisabeth Borne parle d’un « risque pour notre pays » après les résultats

    Élisabeth Borne a réagi à l’annonce des résultats, donnant une majorité très relative au président de la République à  l’Assemblée nationale. « Cette situation constitue un risque pour notre pays au vu des défis que nous avons à affronter, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Mais ce vote, nous devons le respecter et en tirer les conséquences », a-t-elle déclaré.

    Stanislas Guerini élu face à la candidate Nupes

    Le ministre Stanislas Guerini a recueilli 51,3% des suffrages dans la 3e circonscription de Paris face à son adversaire de la Nupes, et peut donc conserver son poste au gouvernement.

    Raquel Garrido annonce sa victoire face à Jean-Christophe Lagarde

    Sur BFMTV, Raquel Garrido a annoncé sa victoire dans la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis face à Jean-Christophe Lagarde, chef de file de l’UDI.

    Courte victoire pour Clément Beaune dans la 7e circonscription de Paris

    Le ministre conserve ainsi son poste au gouvernement, parvenant à être élu avec 50,73% des voix devant la candidate de la Nupes, Caroline Mecary.

    Le porte-parole du RN, Laurent Jacobelli, élu en Moselle

    C’était attendu, et c’est confirmé. Le porte-parole du Rassemblement national, Laurent Jacobelli, qui se présentait dans la 8e circonscription de la Moselle – celle de Hayange, ville déjà dirigée par le RN -, a été élu avec plus de 52% des voix sur sa rivale de la Nupes, Céline Léger. « Les Mosellans ont besoin qu’on leur redessine un avenir, et c’est ce que nous allons faire », a-t-il réagi auprès de Valeurs actuelles à l’issue du scrutin, se félicitant des plusieurs circonscriptions remportées par le parti lepéniste dans le département du Grand Est. Avant de clamer : « Les électeurs voulaient une vraie opposition et n’ont pas cru au scénario de la Nupes. Ne me parlez jamais plus de plafond de verre ! »

    L’axe Ciotti-Lisnard écrase Estrosi dans les Alpes-Maritimes

    À Nice, les candidats LR Eric Ciotti et sa binôme au conseil départemental, Christelle d’Intorni, revendiquent tous les deux la victoire. Le député sortant était opposé à Graig Monetti, adjoint au maire de Nice soutenu par ce dernier et Édouard Philippe. La maire de Rimplas, quant à elle, a battu Marine Brenier, la députée ex LR sortante, ralliée à la macronie après la présidentielle et depuis soutenue par Nicolas Sarkozy. A l’ouest du département, Alexandra Martin et son suppléant, le maire de Cannes David Lisnard, remportent haut la main le scrutin face au candidat Ensemble ! Jean-Valéry Desens avec 69,27% des suffrages, le meilleur score des Alpes-Maritimes. Michèle Tabarot et Eric Pauget, candidats LR, ont eux aussi été reconduits. Une défaite cinglante pour Christian Estrosi, dont le bras de fer avec son ancienne famille politique, ici menée par Eric Ciotti et David Lisnard, vient de franchir une nouvelle étape.

    Le ministre Franck Riester réélu en Seine-et-Marne

    Franck Riester a été élu député de la 5e circonscription de Seine-et-Marne, récoltant 53,21% face à François Lenormand, représentant du RN (46,79%).

    Le ministre du Travail Olivier Dussopt réélu dans l’Ardèche

    Le ministre du Travail Olivier Dussopt a été élu député dimanche dans son fief de l’Ardèche avec 58,86% des voix face à son adversaire de la Nupes.

    Fabien Roussel (PCF) réélu dans le Nord

    Le patron du Parti communiste français est réélu à son siège de député dans la 20e circonscription du Nord sous les couleurs de la Nupes, récoltant plus de 54% des suffrages.

    Marine Le Pen promet « une opposition ferme » mais « responsable »

    Fort d’une percée historique, le Rassemblement national obtient entre 75 er 95 sièges à l’Assemblée nationale. Depuis Hénin-Baumont, Marine Le Pen, elle-même réélue dans le Pas-de-Calais, a promis d’incarner une « opposition ferme », « sans connivence » mais « responsable » au palais Bourbon. « Notre seule boussole est l’intérêt de la France et du peuple français », a-t-elle poursuivi. Elle devrait par ailleurs prendre la tête du groupe RN dans l’hémicycle.

    📹 Au-delà d'un groupe parlementaire historique, nous allons poursuivre le travail de rassemblement des Français au sein d'un grand mouvement populaire, unifiant les patriotes de droite et de gauche, pour engager le redressement dont la France a besoin. #Législatives2022 pic.twitter.com/3poC9bhX8m

    — Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 19, 2022

    Le LR Aurélien Pradié largement réélu dans le Lot

    Le numéro 3 des Républicains, Aurélien Pradié, a été réélu ce dimanche en balayant la candidate de la Nupes, dans la première circonscription du Lot.

    François Ruffin (Nupes) réélu dans la Somme

    L’ancien journaliste et député sortant de la Somme, François Ruffin, a été réélu député sous les couleurs de la Nupes face à son adversaire du RN.

    Éric Zemmour (Reconquête) réagit aux résultats

    Le président de Reconquête, lui-même éliminé au premier tour dans le Var – comme tous les candidats de son parti -, a commenté les résultats du scrutin sur Twitter : « Le score effroyablement haut de la NUPES aurait pu être évité si la droite s’était unie. Malgré la forte poussée du RN, la première force d’opposition est islamo-gauchiste. Avec une union, elle aurait été patriote. »

    Le score effroyablement haut de la NUPES aurait pu être évité si la droite s’était unie. Malgré la forte poussée du RN, la première force d’opposition est islamo-gauchiste. Avec une union, elle aurait été patriote.#legislatives2022

    — Eric Zemmour (@ZemmourEric) June 19, 2022

    Copé appelle à un pacte de gouvernement entre LR et Ensemble

    Sur les réseaux sociaux, Jean-François Copé appelle à une union entre le gouvernement et les Républicains. « Depuis des semaines, je répète qu’un pacte de gouvernement est vital entre Macron et LR afin de lutter contre la montée des extrêmes. L’extrême gauche comme l’extrême droite sont des dangers absolus pour la France. Ils incarnent l’un et l’autre violence, tension et sectarisme », a-t-il déclaré.

    La ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, battue

    Amélie de Montchalin, récemment nommée ministre de la Transition écologique, n’est pas parvenue à être élue ce dimanche.

    Philippe Lottiaux (RN) élu dans la circonscription où se présentait Éric Zemmour

    Philippe Lottiaux, candidat du RN dans la circonscription du Var où Éric Zemmour avait échoué au premier tour, a été élu avec plus de 53% devant la députée macroniste sortante.

    Éric Ciotti annonce sa réélection dans les Alpes-Maritimes

    Éric Ciotti (LR) a annoncé sa réélection dans la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes ce dimanche. « Je suis heureux de vous annoncer a réélection. Merci du fond du cœur aux niçoises et aux niçois pour leur formidable fidélité », a-t-il écrit sur Twitter.

    Je suis heureux de vous annoncer ma réélection. Merci du fond du cœur aux niçoises et aux niçois pour leur formidable fidélité.

    — Eric Ciotti (@ECiotti) June 19, 2022

    Sébastien Chenu (RN) réélu dans le Nord

    Le porte-parole du RN a été réélu dans le Nord.

    La Première ministre Élisabeth Borne élue dans le Calvados

    La Première ministre a été élue dans le Calvados, réunissant 52,3% des suffrages face à son adversaire de la Nupes.

    Olivier Faure réélu en Seine-et-Marne

    Le premier secrétaire du PS conserve son siège de député en Seine-et-Marne, récoltant plus de 65% des voix.

    Le boulanger de la Nupes, Stéphane Ravacley, battu dans le Doubs

    Le boulanger et candidat de la Nupes Stéphane Ravacley, a été battu dans la 2e circonscription du Doubs. C’est le député sortant de la majorité présidentielle Éric Alauzet qui remporte le siège à l’Assemblée nationale.

    Damien Abad réélu dans la 5e circonscription de l’Ain

    Malgré les accusations de viol dont il fait l’objet, le ministre des Solidarités, Damien Abad, candidat dans la 5e circonscription de l’Ain, a été réélu. Il conserve ainsi son poste au gouvernement.

    Richard Ferrand battu face à la Nupes

    Le président de l’Assemblée nationale échoue à être réélu face à la candidate de la Nupes. « Je viens prendre acte des résultats indiquant que les électrices et les électeurs de la 6e circonscription du Finistère ont choisi d’élire députée ma concurrente », a-t-il déclaré.

    Gérald Darmanin annonce sa victoire face à la Nupes

    Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé avoir été élu dans la 10e circonscription du Nord avec 57,52%, selon les premières estimations.

    La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, battue

    La ministre de la Santé n’est pas parvenue à être élue face à son rival du Rassemblement national.

    Christophe Castaner (LREM) battu

    Le chef des députés de la majorité à l’Assemblée nationale a été battu dans les Alpes-de-Haute-Provence face à son adversaire de la Nupes, Léo Walter. « Je prends acte du résultat dans ma circonscription, avec une grande tristesse. (…) Merci à ceux qui m’ont fait confiance. Je souhaite le meilleur à Léo Walter et à nos Alpes-de-Haute-Provence », a-t-il réagit sur Twitter.

    Je prends acte du résultat dans ma circonscription, avec une grande tristesse. Ce mandat m’a permis d’être au service de notre territoire, que j'aime passionnément. Merci à ceux qui m’ont fait confiance.Je souhaite le meilleur à Léo Walter et à nos Alpes-de-Haute-Provence.

    — Christophe Castaner (@CCastaner) June 19, 2022

    Marine Le Pen confortablement réélue

    Forte du score historique de son parti, la présidente du Rassemblement national est réélue avec plus de 63% des suffrages dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais.

    Raclée électorale pour la majorité, score historique pour le RN

    Le RN réaliserait une percée historique à l’Assemblée nationale, en emportant entre 80 et 95 sièges. La République en Marche essuie quant à elle un important revers, en n’obtenant pas la majorité absolue (entre 210 et 230 sièges) , devant la Nupes (entre 170 à 190 sièges). Les Républicains auraient, de leur côté, 75 à 90 députés.

    #legislatives2022 pic.twitter.com/zbqu3uc2r6

    — Valeurs actuelles ن (@Valeurs) June 19, 2022

    38,11% de participation à 17h, en hausse par rapport à 2017

    À 17 heures, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, le taux de participation au second tour des élections législatives s’élève à 38,11% en France métropolitaine, soit plus d’un point de moins que lors du premier tour à la même heure (39,42%). En revanche, par rapport à 2017, la participation est en hausse : un peu plus de 35% des électeurs de l’Hexagone s’étaient déplacés aux urnes à l’époque.

    La secrétaire d’Etat battue en Guadeloupe

    En Outre-Mer, les premiers résultats sont déjà tombés. Comme l’a fait savoir Le Figaro, Justine Benin a été battue par Christian Baptiste en Guadeloupe. La députée sortante, également secrétaire d’Etat à la Mer, a récolté 41,35% des voix contre 58,65% pour le candidat Divers gauche soutenu par la Nupes. A cause de cette défaite, Justine Bénin doit aussi perdre sa place au gouvernement, comme l’avait prévu l’exécutif en cas d’échec. Au total, trois des quatre députés élus en Guadeloupe étaient soutenus par l’alliance des partis de gauche.

    Gauche toute en Guyane

    En Martinique, c’est le candidat de La France insoumise qui a remporté le scrutin dans la 2e circonscription. En effet, Davy Rimane a obtenu 54,12% des voix contre 45,88% pour son adversaire LREM Lenaïck Adam. Quant à la 1re circonscription, c’est l’indépendantiste Jean-Victor Castor qui a gagné sa place à l’Assemblée avec 56,53% des votes.

    La Nupes en force en Martinique

    Jiovanny William, Marcellin Nadeau, et Johnny Hajjar, trois candidats rattachés à la Nupes, ont été élus députés pour la première fois. Le candidat du PCF Jean-Philippe Nilor a quant à lui été réélu pour la troisième fois consécutive dans la 4e circonscription.

    LREM l’emporte à Saint-Martin et Saint-Barthélemy

    Le candidat de la macronie Frantz Gumbs a largement remporté le scrutin face à celui des Républicains Daniel Gibbs. Un résultat sans surprise puisque le macroniste avait récolté plus de 47% des voix lors du premier tour.

    DVD à Saint-Pierre-et-Miquelon

    Opposant le candidat Divers droite (DVD) Stéphane Lenormand à celui de gauche Olivier Gaston, le second tour a finalement sacré le premier d’entre eux à quelques voix d’écart.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Séminaristes non ordonnés, vexations, révocations... Tempête chez les catholiques français

    Jean Sévillia

    ENQUÊTE - Depuis un an, les tenants de la tradition et leurs alliés dans l’Église de France essuient des orages de plus en plus violents. Qui, souvent, viennent du Vatican lui-même.

    Le 2 juin, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, annonçait que le Vatican lui avait demandé de surseoir aux dix ordinations diaconales et sacerdotales qu’il devait conférer à la fin du mois. Évoquant un questionnement du Saint-Siège à propos de son séminaire, un des plus importants de France, et à propos de la politique d’accueil qu’il pratique dans son diocèse, l’évêque déclarait recevoir la nouvelle «dans la douleur et la confiance». Quand et par qui les séminaristes ainsi pris en otage seront-ils ordonnés? Une sanction plus brutale encore menace-t-elle l’évêque? À Toulon, au sein du clergé comme chez les fidèles, même ceux qui ne se sentent pas sur la même ligne que leur pasteur, tout le monde a appris la décision du Vatican avec stupeur et incompréhension.

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    Classé comme conservateur par les journalistes parisiens, Mgr Rey, nommé évêque par Jean-Paul II, est en réalité un prélat missionnaire, qui a fait de son diocèse le laboratoire d’une pastorale dynamique qui agit tous azimuts et qui recourt à toutes les sensibilités existant dans l’Église. Ainsi encourage-t-il la Diaconie du Var, un regroupement de soixante associations caritatives qui s’occupent de démunis et de migrants, comme les Missionnaires de la Miséricorde divine, prêtres vêtus de blanc qui exercent leur apostolat sur les plages ou dans les quartiers du port peuplés de musulmans et qui célèbrent la messe selon l’ancien rite, ou encore les nombreuses communautés latino-américaines auxquelles il a confié un ministère. Que reproche le Vatican à Mgr Rey? Tant qu’il n’y aura pas d’explication officielle, les accusations à sens unique parues dans les journaux ne pouvant suffire, le mystère et le malaise demeureront.

    Catholiques de seconde zone?

    Suspendre des ordinations trois semaines avant la date prévue est rarissime. Cette mesure a provoqué une secousse dans l’Église de France. Un éclair dans un ciel serein? Pas même car, depuis un an, les catholiques français essuient orage après orage. En juillet 2021, le motu proprio Traditionis Custodes du pape François limitait de manière drastique la faculté de célébrer la messe et les autres sacrements selon le rite tridentin, la Congrégation des rites aggravant six mois plus tard le texte pontifical. La question ne concerne directement qu’une minorité: le nombre de pratiquants réguliers de la liturgie ancienne est estimé à 60.000 personnes, 4 % des pratiquants français, auxquels s’ajoutent les 35.000 fidèles de la Fraternité Saint-Pie X fondée par Mgr Lefebvre, dont le statut n’est toujours pas régularisé. Cependant, la violence avec laquelle la directive pontificale a mis fin à la politique de rapprochement entre les rites qui avait été initiée par Benoît XVI en 2007, par son motu proprio Summorum Pontificum, a surpris au-delà des milieux traditionalistes.

    Traités comme des catholiques de seconde zone, les adeptes de la liturgie tridentine ont écrit 3000 lettres de déférente protestation au pape François, lettres qui lui ont été remises, le 4 mai, par des mères de prêtres qui se sont rendues à pied de Paris à Rome. Au mois de février, le souverain pontife a certes confirmé le charisme propre à la Fraternité Saint-Pierre, une société de prêtres qui utilisent les anciens livres liturgiques, mais beaucoup d’évêques français ont choisi de l’ignorer. À Grenoble et à Vienne, par exemple, le desservant de la Fraternité Saint-Pierre devra abandonner ses 600 fidèles fin août, à moins qu’un nouvel évêque revienne sur la décision de son prédécesseur. Dans tous les cas, une menace latente pèse sur toutes les communautés traditionalistes, ce qui représente un retour en arrière de quarante ans.

    Remous en vue à Paris

    En octobre 2021, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé, rendait son rapport. On pouvait discuter la méthode de travail de celle-ci, et regretter qu’elle n’ait pas assez souligné que 97% des prêtres étaient innocents, précision qui a son prix, mais cette douloureuse opération-vérité était salubre et nécessaire. En décembre 2021, nouveau choc avec le brusque retrait de Mgr Michel Aupetit, l’archevêque de Paris, contraint à la démission par le Vatican à la suite d’une campagne de presse qui soit lançait des accusations erronées et calomnieuses, soit invoquait des griefs inintelligibles au commun des mortels, amalgame provoquant une fois de plus de l’incompréhension. Le nouvel archevêque, Mgr Laurent Ulrich, passe pour avoir reçu du pape le mandat de bousculer l’héritage du cardinal Lustiger - tête de l’Église à Paris de 1981 à 2005 -, ce qui augure de dangereux remous dans la capitale dont le clergé, de type classique, est très uni.

    Risques de fracture

    À l’heure où les mots de bienveillance et de miséricorde fleurissent dans les discours pontificaux et où le terme de synodalité semble devenu un talisman, s’instaure dans l’Église une gouvernance autoritaire et parfois erratique, qui paraît souvent vouloir déconstruire les acquis des pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Il en résulte un trouble attesté par-delà les clivages internes du catholicisme français. «Le fait que le pape François ne soit jamais venu en France et n’en manifeste pas le désir interroge», souligne, sous le sceau de l’anonymat, un poids lourd de la hiérarchie ecclésiastique.

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    Si 54% des Français se déclarent catholiques, les pratiquants réguliers (2% de la population) sont majoritairement des citadins recrutés dans les catégories CSP +, tandis que les fidèles des quartiers pauvres et des banlieues sont fréquemment originaires de l’outre-mer ou de l’étranger. Une autre césure se remarque entre la génération qui a vécu le concile Vatican II et ses suites, et les jeunes. Ces derniers, minoritaires à double titre, dans la société et dans l’Église, expriment une foi chrétienne marquée par l’intériorité et la quête spirituelle, et une pratique stricte, dénuée d’esprit de contestation à l’égard de la doctrine catholique. Les exigences de ces jeunes cathos diffèrent sensiblement de celles de leurs aînés. La synthèse du synode 2021-2023 du diocèse du Morbihan constate ainsi «une fracture»: «Les anciennes générations peuvent être dans une posture critique vis-à-vis de l’Église, de ses rites, de la sacralité, du sacerdoce ou de la tenue vestimentaire des clercs, pendant que les jeunes générations réclament plus de transcendance, de clarté doctrinale, de visibilité des clercs. Entre autres exemples, la liturgie, où des retraités pensent attirer les jeunes en excluant le sacré ou la langue latine, alors que des jeunes lycéens nous ont exprimé leur souhait d’avoir le choix entre la messe en latin et la messe en français.»

    Le nouvel archevêque de Toulouse, Mgr de Kerimel, a récemment interdit le port de la soutane à ses séminaristes, consigne qui est en décalage avec les aspirations de nombreux jeunes. Car ceux qui se sentent appelés à la prêtrise préfèrent en majorité les filières de type traditionnel, pas seulement pour la tenue vestimentaire, qui ne relève pas de l’essentiel, mais pour la formation philosophique et théologique. Cette attente assure le succès de la Communauté Saint-Martin, dont les prêtres portent la soutane comme signe extérieur de leur sacerdoce. Cette communauté en pleine expansion fournit, certaines années, un quart des ordinations sacerdotales en France. Près d’un quart des séminaristes français, par ailleurs, effectuent leurs études dans des établissements ouvertement traditionalistes, ce qu’une grande part de l’épiscopat français a du mal à accepter.

    “Il faut que les évêques aiment tous les fidèles”

    Lors du week-end de la Pentecôte, alors que 30.000 scouts unitaires de France étaient réunis à Chambord et 8000 collégiens d’Île-de-France au Frat de Jambville, 15.000 pèlerins, dont la moitié avait moins de 20 ans, cheminaient à pied, de Paris à Chartres, portés par la liturgie tridentine. «Nous sommes de simples familles catholiques voulant rester catholiques dans un monde qui ne l’est plus», déclarait Jean de Tauriers, le président de Notre-Dame de Chrétienté, l’association organisatrice du pèlerinage de Chartres. Trois rassemblements catholiques avec leurs points communs et leurs divergences. Cette diversité déplairait-elle aux autorités vaticanes? Et à l’épiscopat français? «Il faut ramener les évêques à leurs responsabilités de pères de famille, glisse un curé parisien, toujours sous couvert d’anonymat. Il faut qu’ils connaissent, aiment et aident TOUS leurs fidèles.»

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    Ces catholiques de France désemparés par la défiance du Vatican

    ENQUÊTE - Leurs séminaires font le plein, leurs églises débordent, mais le pape se méfie de ces «conservateurs». Née sous Jean-Paul II, grandie avec Benoît XVI, cette nouvelle génération de fidèles rayonne par son dynamisme dans une Église de France fatiguée. Le vent glacial qui souffle depuis le Vatican sur ces chrétiens très engagés suscite leur profonde incompréhension.

    L'Humanité

    Les forêts qui cachent des arbres

    Actu

    Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

    Anna Musso

    Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

    sciencesarbresforêtsBiodiversité
    New York Times - World

    Ukraine Live Updates: Ukraine Rushes Reinforcements to Sievierodonetsk

    Kyiv June 20, 5:04 a.m.

    Moscow June 20, 5:04 a.m.

    Washington June 19, 10:04 p.m.

    As Russia pummeled eastern Ukraine with strikes, losses were climbing for both sides in a grinding war that Western leaders warned could last years.

    Here’s what you need to know:

    Ukraine rushes troops to reinforce its faltering defense of Sievierodonetsk.

    Ukraine bans some Russian music and books.

    Children of Ukraine’s fallen soldiers spend Father’s Day in new grief.

    Western leaders warn that the war in Ukraine could last years.

    Germany will fire up coal plants again in an effort to save natural gas.

    Russia launches strikes against targets across eastern Ukraine.

    Ukraine rushes troops to reinforce its faltering defense of Sievierodonetsk.

    LYSYCHANSK, Ukraine — Russian forces mounted an assault on Sunday against a key Ukrainian defensive position near two strategically important eastern cities, Ukrainian military officials said, bringing them a small step closer to encircling thousands of Ukrainian troops.

    Ukrainian forces rushed reinforcements to frontline positions around Toshkivka, a small town southeast of the metropolitan area of Sievierodonetsk and Lysychansk. The Russians “had success” but were eventually held off, a Ukrainian official said, but the fight highlighted Ukraine’s faltering defense of two of the last cities in the Luhansk province of the Donbas region that are not yet under Russian control.

    If Moscow’s forces succeed in cutting off Sievierodonetsk and Lysychansk, it could strand thousands of Ukrainian fighters defending the cities, deliver a hard-won military victory to Moscow and move its forces closer to President Vladimir V. Putin’s objective of seizing all of Ukraine’s eastern Donbas region.

    Ukrainian battle tanks and several Grad multiple launch rocket systems were seen heading in the direction of Toshkivka and other parts of the front line on Sunday afternoon, smoke billowing from their chassis and treads churning up backcountry roads, likely in an effort to push back Russian forces there.

    One crew member, when asked if his tank was headed to the Ukrainian defenses in that area, smiled and nodded.

    As Russian troops have moved to surround both cities amid weeks of street fighting and artillery duels, Ukrainian forces have fallen back and now hold only a small portion of Sievierodonetsk. That includes a chemical plant where hundreds of civilians are believed to be sheltering and which has come under withering Russian bombardment in recent days, Serhiy Haidai, the governor of Luhansk, said on Sunday.

    Fighting continues elsewhere in the region. To the southwest, Ukrainian military officials said Sunday that their troops had successfully repelled an offensive on the eastern outskirts of Berestove. The Ukrainian military’s general staff added that Russia is planning another assault in Sloviansk, about 50 miles directly west of Sievierodonetsk.

    Russia’s Defense Ministry did not immediately comment on Toshkivka, but said earlier on Sunday that its forces had seized Metolkine, a town just east of Sievierodonetsk. The Russian state news agency Tass said that many Ukrainian fighters had surrendered there, although it was not possible to independently verify the claims.

    Toshkivka has served as an important part of a defensive wall in what has been referred to as the Sievierodonetsk pocket. Situated in the Donbas region — an area of rolling plains, farm fields and coal mining towns, where Moscow has committed the bulk of its military power in recent months — the pocket is about three-quarters encircled by Russian forces. That has left only a slender gap to the west where Ukrainian troops come and go by using village roads that are often targeted by Russian artillery fire.

    And Russian troops have been creeping forward to close the gap.

    If Ukrainian forces are unable to reinforce the frontline in Toshkivka, it means Russian forces will have tightened the noose from the southern direction, reducing the area for Ukrainian troops to maneuver within the pocket. It would also allow Russian forces to threaten the few remaining Ukrainian supply routes into Lysychansk and Sievierodonetsk.

    The president of Ukraine, Volodymyr Zelensky, said earlier this month that the future of much of eastern Ukraine would be decided in the battle for these two cities.

    Ukraine’s decision to hold out in street fighting in Sievierodonetsk was a gamble from the start. Its strategy has been to fight at close range in the city, where Russia cannot bring its vast artillery advantage to bear.

    But the soldiers in the city, and those supporting them in the neighboring town of Lysychansk on the western bank of the Siversky Donets River, have been at daily risk of being surrounded.

    Russian artillery gun lines have pummeled the roads, bridges and Ukrainian positions with what Ukrainian troops estimate are thousands of shells each day.

    However risky, Ukraine’s strategy has successfully tied up Russian forces and inflicted casualties, Andriy Zagorodnyuk, a former Ukrainian minister of defense, said in an interview on Sunday.

    “Right now, the main objective is to use the window of opportunity that we have to completely exhaust the Russians in the Donbas,” he said.

    Besides, he added, it is better to fight now than to retreat and fight later at another site farther to the west.

    “If we would move, they would move,” Mr. Zagorodnyuk said. “We would have to meet them somewhere. It’s not like Putin wanted just Sievierodonetsk. They will keep going until they are stopped.”

    Thomas Gibbons-Neff, Natalia Yermak and Andrew E. Kramer

    Ukraine bans some Russian music and books.

    Ukraine’s Parliament voted to ban the distribution of Russian books and the playing or performance of Russian music by post-Soviet-era artists, the latest display of Kyiv fiercely distancing itself from Russian culture.

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine must still sign the bills into law. Both bills received broad support from lawmakers across the political spectrum, Reuters reported.

    The laws will not ban all Russian media. They only block work by artists who held Russian citizenship after the collapse of the Soviet Union in 1991.

    One law prohibits the playing of Russian-language music in public, on television and on the radio. That same law also increases national quotas for Ukrainian-language music and speech on television and radio.

    The other law bans the printing of books written by Russian citizens, unless the authors choose to give up their Russian passports and become citizens of Ukraine. It also blocks the books printed in Russia, Belarus and occupied Ukrainian territory from entering the country or being distributed.

    “Administrative liability for the import and distribution of publishing products from russia and belarus, as well as literature included in the Register of anti-Ukrainian publishing products, has been established,” a tweet from the Ukrainian Parliament, called the Verkhovna Rada of Ukraine, said Sunday evening.

    This is only the latest effort by Ukraine to control language within its borders. In 2019, the government made Ukrainian the mandatory language used in most aspects of public life, including schools. Russia pointed to this law before its invasion to argue that Ukrainian Russian speakers were under attack.

    After that law passed, human rights organizations called on Ukraine to protect the rights of minority language speakers. They were again alarmed when, under Mr. Zelensky, the government began requiring in January that print media outlets registered in Ukraine publish in Ukrainian.

    An estimated one in every three Ukrainians speaks Russian at home, according to researchers. Ukraine’s large population of Russian speakers is a legacy of centuries of dominance by its more powerful neighbor. Many Russian-speaking Ukrainians — outraged by the violence of Russia’s invasion — are switching to Ukrainian as a show of defiance.

    — Carly Olson

    Better Understand the Russia-Ukraine War

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    Children of Ukraine’s fallen soldiers spend Father’s Day in new grief.

    LVIV, Ukraine — In the heat of the late afternoon sun, Oksana Stepanenko’s sweat mingled with the tears streaming down her face as she rearranged the flowers on her husband’s grave.

    It was her daughter Mariia’s first Father’s Day without her father. The two had come on Sunday to visit the military cemetery on the outskirts of Lviv in western Ukraine where he had been buried weeks before.

    “My mom picked them out,” Mariia, 8, said of the wrapped toffee candies that she had placed next to the wooden cross on the top of her father’s grave.

    Mariia was one in a steady stream of grieving children who on Sunday paid tribute to their fathers-turned-soldiers who were killed in recent weeks fighting on the faraway eastern front line in battles against Russian forces.

    And as the graves of soldiers continue to grow in number by the day in the now overflowing Lychakiv cemetery, the grim reality is that there will be many more fatherless children joining the ranks of the mourning.

    Another young woman, whose 26-year-old boyfriend had been killed weeks earlier, said that she had seen dozens of small children pass through the cemetery on Sunday afternoon.

    “It’s just terrible,” she said, her eyes swollen and hands shaking with grief.

    As the intense fighting in eastern Ukraine continued to claim more lives, President Volodymyr Zelensky, who has a daughter and a son, praised fathers who had offered their service to the country.

    “Being a father is a great responsibility and a great happiness,” Ukraine’s leader said in an Instagram post on Sunday. “It is strength, wisdom, motivation to go forward and not to give up. And no matter how difficult it is — to protect and defend the most precious. Thank you, our heroes.”

    But for those dealing with the reality of losing a father, the grief is raw.

    Olha Hnatyshyn, 21, said she can’t shake the feeling that her father, who was a long haul trucker before the war, will suddenly come home.

    “It’s hard to believe he is gone,” she said. “We still seem to be waiting for him.”

    Ms. Hnatyshyn and her boyfriend rode their bikes to her father’s grave to honor him on a day that she would normally have spent by his side. Her younger brother is taking the loss hard, she said, and has only come to visit the grave once.

    But for her, the Lychakiv cemetery has become a place of solace. She visits each day to be near her father, she said.

    “I take a blanket with me,” she said. “And I sit down and talk to him and tell him how my day was.”

    Megan Specia

    Western leaders warn that the war in Ukraine could last years.

    Two senior Western leaders have renewed warnings that the war in Ukraine could last years, and that the country’s allies should prepare to support it in a lengthy fight against Russia.

    NATO’s secretary general, Jens Stoltenberg, told a German newspaper that the Western military alliance “must not let up in supporting Ukraine. Even if the costs are high, not only for military support, but also because of rising energy and food prices.”

    Those costs were no comparison “to the price that the Ukrainians have to pay every day with many lives,” he told Bild am Sonntag in comments that were posted online late Saturday.

    Britain’s prime minister, Boris Johnson, said that Ukraine’s allies must ensure that it “has the strategic endurance to survive and eventually prevail” over Russian forces.

    “I am afraid that we need to steel ourselves for a long war, as Putin resorts to a campaign of attrition, trying to grind down Ukraine by sheer brutality,” Mr. Johnson wrote in The Sunday Times of London.

    Ukraine faces an increasingly difficult fight in its east, where Russia is using long-range artillery to bombard cities and military positions. Ukrainian officials have complained that advanced weaponry from their allies is arriving too slowly to overturn Russia’s firepower advantages, and that as many as 200 Ukrainian soldiers are being killed daily.

    Mr. Stoltenberg said that Ukrainian forces were fighting bravely, and that with the arrival of more modern weaponry, they would be able to push Russian troops out of the eastern Donbas region.

    Mr. Johnson said that allies also needed to step up efforts to ensure that Ukrainian forces knew how to operate the advanced equipment, and that Britain hoped to train “up to 10,000 soldiers every 120 days,” although he did not offer details.

    NATO defense ministers met last week to discuss more support for Ukraine, and the United States led a separate gathering of countries providing military aid to Ukraine. The United States said it would provide an additional $1 billion in weapons and aid that included an advanced American rocket system, anti-ship missile launchers, more long-range artillery and more ammunition for howitzers.

    NATO members will meet in Madrid for two days starting June 29 to address security concerns and the alliance’s strategic direction for the next decade. The document that comes out of that meeting will address not only Russia, but also China for the first time, Mr. Stoltenberg said.

    He also said that NATO took seriously the concerns of the Turkish government about the applications of Sweden and Finland to join NATO, but offered no details on a possible resolution. Turkey has said that it believes Sweden and Finland are too sympathetic to Kurdish groups it considers terrorists. That has complicated the applicants’ prospects of joining NATO, which operates by consensus.

    Austin Ramzy

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    Germany will fire up coal plants again in an effort to save natural gas.

    BERLIN — Germany will restart coal-fired power plants in order to conserve natural gas, the country’s economy minister announced on Sunday, amid concerns about a looming supply shortage after Russia cut gas deliveries to Europe this week.

    The move was part of a series of measures, including new incentives for companies to burn less natural gas, announced by Germany as Europe takes steps to deal with reduced energy supplies from Russia.

    Since European countries imposed sanctions to punish Moscow following Russia’s invasion of Ukraine in February, Russia has responded by cutting off gas supplies to several European countries. Last week, the Russian energy giant Gazprom also reduced flows through the Nord Stream pipeline, an important undersea link that carries gas directly to Germany.

    Gazprom blamed maintenance issues for the reductions, but European leaders have called the move a political tactic by President Vladimir V. Putin of Russia.

    “The situation is serious,” Robert Habeck, the economy minister who is also Germany’s vice chancellor, said in a statement on Sunday, laying out the steps that would be taken to ensure that more gas is available to divert into storage so the country has enough to get through the winter. They include bringing back online coal-fired power plants that had been drawn down to reduce carbon emissions, although the statement did not specify how many plants would be affected.

    “That’s bitter, but it’s simply necessary in this situation to lower gas usage,” said Mr. Habeck, a member of the environmentalist Greens party. “The gas storage tanks must be full by winter. That is our top priority.”

    Germany has relied heavily on energy imports from Russia for decades. Last year, Russian imports accounted for 55 percent of the country’s natural gas supply. But after Moscow’s Feb. 24 invasion of Ukraine, Berlin began purchasing gas from Norway, the United States and the United Arab Emirates, reducing its purchases from Russia by about 20 percent.

    The government has nevertheless insisted that Russian gas will be needed to ensure storage tanks are at least 90 percent full by November — in keeping with a law passed earlier this year to ensure a sufficient supply of natural gas, which is used largely for heating and manufacturing. One-third of Germany’s homes are heated with natural gas, while it is used for only about 15 percent of all electricity generation.

    A law allowing a return to the use of coal in power generation is expected to pass next month. By the end of the summer, a model should be in place that would allow companies to auction gas, as part of efforts to encourage Germany’s industrial sector to reduce its reliance on the fuel.

    Last week, Germany’s powerful industrial lobby, the Federation of German Industry, said that companies were already switching to coal, as part of efforts to make more natural gas available for storage. Many have also been seeking alternative, more sustainable sources of energy, it said, while emphasizing that such transitions take time.

    The German government recently called on citizens to cut back their energy use in light of the strained supply situation.

    “It’s obviously Putin’s strategy to make us insecure, to drive up prices and divide us,” Mr. Habeck said. “We will not allow that to happen. We will defend ourselves resolutely, precisely and thoughtfully.”

    Melissa Eddy

    Russia launches strikes against targets across eastern Ukraine.

    With hostilities focused on a small area of eastern Ukraine, both Russia and Ukraine have tried to portray the lack of a military breakthrough in their own terms — making claims about the other that were impossible to independently verify.

    Lt. Gen. Igor Y. Konashenkov, the spokesman for the Russian Defense Ministry, said that Ukrainian soldiers around the eastern city of Lysychansk in the Donbas region were abandoning their positions and artillery because of a lack of ammunition and low morale. Ukrainian officials have said that their military has inflicted “heavy losses” against Russian forces. Serhiy Haidai, the regional governor of the Luhansk Province of the Donbas region, wrote on Telegram that Moscow’s campaign to capture all of Donbas was “not unfolding according to the enemy’s plans.”

    Still, Russian forces continued to exact a huge toll on Ukrainian military and infrastructure targets, while pressing their assault along much of the long eastern front line over the weekend.

    Russian missiles hit a tank repair plant in the northeastern city of Kharkiv, a Russian military spokesman said on Sunday. The strike in Ukraine’s second largest city destroyed two Urugan rocket launchers, Russia’s Defense Ministry said in a statement.

    The claim could not be verified, but it came amid an intensification of Russian attacks against Kharkiv, which many had felt was securely in Ukrainian hands after Russian forces were pushed out from the city several weeks ago.

    Vadym Denysenko, an adviser to Ukraine’s interior minister, said on Sunday that “Russia is trying to make Kharkiv a frontline city,” describing the situation there as difficult.

    Ukrainian officials also said that Russian strikes had targeted a gas processing plant near the eastern city of Izium, causing a large fire, and had destroyed an oil depot in the central Dnipropetrovsk region, killing one person and injuriing 11 others.

    Ukrainian officials also said that Russian missiles had destroyed businesses and infrastructure over the weekend in the port city of Mykolaiv, which remains in Ukrainian hands. Two people were killed in the village of Halystsynove in the same region in a separate strike on Saturday. The attack caused a fire, regional officials said.

    Neil MacFarquhar and Matthew Mpoke Bigg

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    The State Department says it has seen videos that appear to show 2 missing Americans.

    The State Department said on Saturday that it had reviewed photos and videos appearing to show two Americans captured in Ukraine, although it declined to comment on the authenticity of the images or on the men’s conditions.

    American officials were in contact with the men’s families, the Ukrainian authorities and the International Committee of the Red Cross, a State Department spokesperson said.

    The Red Cross declined to comment on the case.

    The men, Alex Drueke, 39, and Andy Tai Ngoc Huynh, 27, were reported missing last week by their families, and the State Department described them on Saturday as “reportedly captured by Russia’s military forces in Ukraine.” Both are U.S. military veterans who volunteered to fight in Ukraine.

    The Russian government has not commented publicly on the reports.

    On Friday, short videos purporting to show the two men were posted on YouTube in which they said in Russian, “I am against war.” It was unclear when the videos were recorded or by whom.

    Then the Russian state broadcaster RT said it had interviewed the men, claiming they surrendered to Russian troops and were at a detention center controlled by Russian-backed forces. Videos watermarked RT, circulating on social media, showed the men, separately, speaking to someone off camera about their experiences.

    Lois Drueke, the mother of Mr. Drueke, said on Saturday that she and other members of her family celebrated after seeing the first of the videos, although it was only a few seconds long.

    “I have seen the ones from yesterday over and over again,” she said. “It’s wonderful to see him and see that he is alive.”

    The family was confident that it was Mr. Drueke in the videos, because of his “body language, facial expressions, gestures and, most importantly, his mellifluous voice,” said Dianna Williams, his aunt. The State Department, however, has not yet told the family whether officials believe the videos are authentic.

    Mr. Drueke, a former U.S. Army staff sergeant who served two tours in Iraq, had previously warned his mother that if he were ever taken captive, he could be asked to read from a script, Ms. Williams said. She added said that the family understood that everything he was saying should be taken with a grain of salt.

    “After the great relief we felt at seeing the videos, we also feel apprehensive because we now know that he is in a captive situation,” she said.

    Darla Black, the mother of Mr. Huynh’s fiancée, Joy Black, said they had also felt relief seeing the videos.

    “It is a comfort to hear his voice,” said the elder Ms. Black. “It’s not a situation we want him to be in, but as long as he is talking, he is breathing.”

    She said the inflection and cadence of the man’s voice in the video was familiar, although they could not be sure it was Mr. Huynh.

    Ms. Black said the videos reminded her of recordings of prisoners of war from Vietnam. “Everyone knows that prisoners are not free to speak their minds,” she said.

    The State Department declined to comment in detail on the case, citing privacy concerns. But it repeated a warning that President Biden gave on Friday, when he told reporters, “I want to reiterate: Americans should not be going to Ukraine now.”

    He said the administration did not know the location of the men.

    Last week, a court in Russian-occupied eastern Ukraine sentenced three foreign fighters to death, accusing the men, from Britain and Morocco, of being mercenaries. Western nations condemned the verdict, and legal experts said the trial appeared to be calculated as a warning to foreign volunteers that, if captured, they could be denied the protections granted to prisoners of war under the Geneva Conventions.

    The conventions, which govern the law of war and which Russia has signed, specify that captured volunteer fighters can also be considered prisoners of war. The primary definition of a mercenary under international law is someone fighting primarily for financial gain who is paid substantially more than local armed forces.

    — Maham Javaid

    What hundreds of photos of weapons reveal about Russia’s brutal war strategy.

    Reflecting a shockingly barbaric and old-fashioned wartime strategy, Russian forces have pummeled Ukrainian cities and towns with a barrage of rockets and other munitions, most of which can be considered relatively crude relics of the Cold War, and many of which have been banned widely under international treaties, according to a New York Times analysis.

    The attacks have made repeated and widespread use of weapons that kill, maim and destroy indiscriminately — a potential violation of international humanitarian law. These strikes have left civilians — including children — dead and injured, and they have left critical infrastructure, like schools and homes, a shambles.

    The Times examined more than 1,000 pictures taken by its own photojournalists and wire-service photographers working on the ground in Ukraine, as well as visual evidence presented by Ukrainian government and military agencies. Times journalists identified and categorized more than 450 instances in which weapons or groups of weapons were found in Ukraine. All told, there were more than 2,000 identifiable munitions, a vast majority of which were unguided.

    The magnitude of the evidence collected and cataloged by The Times shows that the use of these kinds of weapons by Russia has not been limited or anomalous. In fact, it has formed the backbone of the country’s strategy for war since the beginning of the invasion.

    Danielle IvoryJohn IsmayDenise Lu, Marco Hernandez, Cierra S. Queen, Jess Ruderman, Kristine White, Lauryn Higgins and Bonnie G. Wong

    France24 - Monde

    Afghanistan : l'organisation État islamique revendique l'attaque d'un temple sikh à Kaboul

    Publié le : 19/06/2022 - 07:04

    FRANCE 24 Suivre

    L'organisation État islamique a revendiqué dimanche l'attaque à Kaboul d'un temple sikh par des hommes armés, qui a fait deux morts la veille. La minorité sikh a été la cible d'attaques à plusieurs reprises ces dernières années en Afghanistan.

    L'organisation État islamique (EI) a revendiqué, dimanche 19 juin, l'attaque la veille à Kaboul d'un temple sikh par des hommes armés qui a fait deux morts – un fidèle et un combattant taliban. Le groupe terroriste affirme avoir agi en représailles à des propos jugés "insultants", tenus début juin par une porte-parole du parti du Premier ministre indien, Narendra Modi, sur le prophète Mahomet.

    Des manifestations ont éclaté dans plusieurs pays du monde musulman à la suite de ces remarques sur la relation entre le prophète et sa plus jeune épouse, Aïcha. 

    Dans un message publié via son organe de propagande Amaq, l'EI a affirmé que cette attaque visait les hindous, les sikhs et les "apostats" qui les protègent. L'organisation terroriste a indiqué qu'un de ses combattants "a pénétré dans un temple pour polythéistes hindous et sikhs à Kaboul, après avoir tué son gardien, et a ouvert le feu sur les païens à l'intérieur avec sa mitrailleuse et des grenades".

    Deux personnes ont été tuées et au moins sept autres blessées durant l'attaque de ce temple situé dans l'ouest de la capitale.

    #Afghanistan l’#EI revendique l’attaque contre « le temple d’hindou & sikh » de #Kaboul « pour venger le prophète », l’attaque telle que décrite était complexe, « un kamikaze Abou Mohamad le Tadjik et 4 IED contre les renforts #Taliban qui essayent d’intervenir & 3h de combats » pic.twitter.com/ZuOxuqydYJ

    June 19, 2022

    Cette attaque survient quelques jours après la visite à Kaboul d'une délégation indienne venue discuter avec le gouvernement taliban l'aide humanitaire apportée par Delhi à l'Afghanistan. La possibilité de rouvrir l'ambassade indienne dans la capitale afghane a aussi été évoquée.

    La communauté sikh afghane cible de plusieurs attaques ces dernières années

    New Delhi, qui entretenait des relations étroites avec le précédent gouvernement afghan soutenu par les États-Unis, a fermé sa mission à Kaboul lors de la prise du pouvoir des Taliban, le 15 août dernier.

    Environ 200 Sikhs vivent en Afghanistan – un pays presque entièrement musulman – contre environ un demi-million dans les années 1970.

    Ces dernières années, la communauté sikh afghane a été la cible de plusieurs attaques. L'EI avait déjà visé cette minorité lors d'un attentat-suicide en juillet 2018 à Jalalabad, dans l'est du pays, tuant alors 19 personnes.

    Quarante ans de guerre, de pauvreté et de discriminations ont provoqué l'exode de la communauté sikh afghane. Après l'arrivée des fondamentalistes au pouvoir en août, beaucoup ont trouvé refuge dans le bâtiment attaqué samedi.

    Le nombre de ces attentats, visant souvent des communautés religieuses minoritaires, a diminué dans le pays depuis l'arrivée des Taliban.

    Cependant, une série d'attaques à la bombe – dans lesquelles des dizaines de personnes ont trouvé la mort – a frappé le pays fin avril, pendant le mois du ramadan, puis fin mai. La plupart ont été revendiquées par l'EI.

    Avec AFP

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    Afghanistan : l'organisation État islamique revendique quatre attentats à la bombe

    Afghanistan : le groupe EI revendique deux attentats meurtriers à Mazar-i-Sharif

    Afghanistan : un second attentat à Kaboul en deux jours, à la veille de l'Aïd el-Fitr

    L'Humanité

    Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

    Actu

    Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

    Jérémie Bazart

    Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

    Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

    Oreille occidentale et oreille chinoise

    Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

    Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

    « L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

    Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

    la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

    « Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

    Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

    Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

    Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

    Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

    sciencesMusiquemusique classique
    Le Figaro

    Allemagne : 700 personnes évacuées à cause d'un incendie de forêt près de Berlin

    Depuis vendredi, les flammes ont ravagé une centaine d'hectares autour de la municipalité de Treuenbrietzen, où vivent près de 8000 habitants.

    Les autorités allemandes ont annoncé dimanche avoir évacué près de 700 personnes près de Berlin en raison d'un incendie s'étendant sur près de 100 hectares, alors qu'une vague de chaleur exceptionnelle touche le pays et une partie de l'Europe.

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    «Trois quartiers» de la ville de Treuenbrietzen, dans la région du Brandebourg qui entoure la capitale allemande, ont été évacués dimanche, soit «environ 700 personnes», a déclaré à l'AFP un porte-parole du district de Potsdam-Mittelmark.

    L'incendie, qui s'est déclaré vendredi soir, ravage selon les médias locaux une centaine d'hectares dans cette région boisée et rurale, autour de la municipalité de Treuenbrietzen, où vivent près de 8000 habitants.

    «Nous demandons à l'ensemble des habitants de quitter leurs habitations (...) ce n'est PAS un exercice», a indiqué la mairie de la ville sur Twitter à destination des habitants du quartier. Des logements d'urgence ont été aménagés dans le bâtiment de la mairie.

    Évolution «rapide» de l'incendie

    En 2018, la commune avait déjà connu un incendie qui avait détruit 400 hectares de forêts.

    Le vent, particulièrement important, accélère la propagation de l'incendie, et rend difficile le travail des forces interventions, selon les autorités.

    L'évolution de l'incendie est «rapide», ont-elles indiqué samedi.

    Plusieurs hélicoptères de la police fédérale et de l'armée apportent leur soutien aérien aux pompiers, puisant de l'eau dans un lac proche de la zone, selon des images publiées par la Bundeswehr.

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    Cet incendie intervient alors qu'une partie de l'Allemagne, et de l'Europe, fait face à un épisode de chaleur d'une ampleur exceptionnel depuis plusieurs jours.

    À VOIR AUSSI - Dans le Var, un incendie causé par un tir d'artillerie décime 200 hectares

    La Russie n'a «rien contre» une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne

    Moscou voit toujours d'un mauvais œil les aspirations de Kiev d'une adhésion à l'Otan. Pour autant, «L'UE n'est pas une alliance militaire», a déclaré Vladimir Poutine, affirmant ne pas s'opposer à la décision ukrainienne de rejoindre les 27.

    Ukraine : France, Allemagne, Italie et Roumanie pour un statut de candidat «immédiat» à une adhésion à l'UE

    «Tous les quatre nous soutenons le statut de candidat immédiat à l'adhésion», a déclaré Emmanuel Macron jeudi.

    Regarder la vidéo

    Guerre en Ukraine: Moscou reproche à Paris d’avoir armé Kiev

    Pour Moscou, la fourniture d’armes européennes à Kiev constitue une sorte de ligne rouge.

    L'Humanité

    La brève histoire et grande aventure de la CGTU

    Il était une fois

    Contestation de l’union sacrée et de la compromission avec la bourgeoisie, échec des grandes grèves de 1920... le torchon brûle entre la CGT et des militants du courant du syndicalisme révolutionnaire d’avant guerre qui entendent régénérer le mouvement syndical au contact des idées bolcheviques. Le 26 juin 1922, il y a cent ans, la Confédération générale unitaire ouvrait son congrès fondateur. Une scission de quatorze ans avant la réunification de 1936 qui accompagnera le Front populaire.

    Michel Pigenet

    « Vive Pelloutier quand même ! » Au soir du 30 juin 1922, la référence, spontanée et anonyme, au défenseur obstiné, décédé en 1901, de l’indépendance syndicale procède du défi. Jaillie des travées du congrès des 1 771 syndicats dissidents de la CGT représentés à Saint-Étienne, elle réplique à l’annonce de la nette victoire des partisans de l’affiliation, avec réserve, à l’Internationale syndicale rouge (ISR), créée en 1921.

    Depuis le 26 juin, plus de 600 délégués sont réunis dans la grande salle drapée de rouge de la bourse du travail. Les affrontements sont rudes. Conscients de vivre un moment historique, ils taisent toutefois leurs désaccords pour officialiser, le temps d’une brève unanimité, le nom de la nouvelle Confédération générale du travail unitaire.

    L’union sacrée des années de guerre

    Aussi douloureuse soit-elle, la séparation d’avec la maison mère clôt sept années d’opposition interne au ralliement de la direction cégétiste à l’union sacrée des années de guerre et au réformisme, d’impossible réconciliation et d’incapacité à agir en commun. En décembre 1921, les syndicats contestataires ont tenté une ultime démarche auprès de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, et du bureau de la centrale. Faute de réponse, les minoritaires se résolvent, courant février, à convoquer le congrès qu’on leur refuse. « Camarades ! Tous à la CGT unitaire ! Et vive l’unité quand même ! », proclame l’appel.

    Soudée par le rejet des compromissions dans les instances étatiques ou à l’Organisation internationale du travail et par l’espérance de ruptures révolutionnaires émancipatrices, la coalition « unitaire » émerge à contre-courant du reflux de la puissante vague de grèves des années 1919-1920. Le constat hexagonal vaut pour l’Europe, notamment en Italie, livrée aux violences de la contre-révolution fasciste. En Russie soviétique, la sortie victorieuse de la guerre civile conforte l’exercice d’une dictature du prolétariat sous parti unique et maître de l’appareil d’État. Malgré la décantation à l’œuvre, la situation demeure mouvante. Confrontées aux imprévus de la période, les convictions et les attentes des militants sont infirmées ou ajournées au prix de reformulations des choix et des priorités. Ces remue-ménage déconcertants provoquent des repositionnements souvent vécus comme autant de « reniements » et de « trahisons », vocables normatifs dont les congressistes usent d’abondance.

    Deux courants, deux hommes : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.

    Instantané des dynamiques en cours, les assises enregistrent les variations du rapport des forces syndicales. Qu’il s’agisse des statuts, de l’orientation nationale et internationale, les votes se répartissent entre deux courants principaux selon un rapport deux tiers/un tiers. Deux hommes les incarnent, trentenaires, syndicalistes révolutionnaires et cheminots révoqués après la grande grève de mai 1920 : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.

    Le premier, nouveau directeur de « la Vie ouvrière », publication fondée en 1909 et d’esprit syndicaliste révolutionnaire, veut intégrer les leçons d’Octobre 1917 à la stratégie syndicale. Il concède que le syndicalisme, « facteur essentiel de révolution », ne saurait suffire à tout et accepte l’aide circonstancielle d’autres « forces révolutionnaires ». Il refuse, en revanche, d’établir avec elles des « liens organiques et permanents », inscrits dans l’article 11 des statuts de l’ISR, « qui ne (pourraient) être qu’une subordination voilée du mouvement syndical » : sa motion juge indispensable une révision sur ce point. S’agissant des objectifs et du fonctionnement de la CGTU, il conteste le réalisme du projet statutaire de la commission administrative provisoire qui envisage la « disparition de l’État » et bouleverse le système traditionnel d’organisation confédérale. Cette imprégnation « fédéraliste » et libertaire convient, à l’inverse, aux amis de Besnard, syndicalistes révolutionnaires de stricte observance érigés en militants intransigeants de « l’indépendance absolue » du syndicat. Critiques à l’égard de l’évolution étatiste du régime soviétique, ils se méfient de l’ISR et regardent du côté de Berlin où, la semaine précédente, une conférence a posé les jalons d’une internationale syndicale « anti-autoritaire ».

    L’appui tactique des communistes

    Les votes simplifient la palette des nuances en présence. Les motions Besnard agrègent autour des « syndicalistes purs » ou « anarcho-syndicalistes » des membres de l’Union anarchiste, à l’exemple de Louis Lecoin et d’André Colomer, et des adhérents du Parti communiste (SFIC, Section française l’Internationale communiste) qui, à l’instar d’Henri Toti, de François Mayoux ou des Stéphanois Henri Lorduron et Émile Arnaud, s’opposent aux prétentions hégémoniques du Parti. Cette base commune n’interdit pas des désaccords, notamment au sujet de la révolution russe.

    Les soutiens de Monmousseau ne sont pas moins divers. Si le groupe, lui-même composite, de « la Vie ouvrière » fixe le cap, il rallie des « indépendants », comme l’enseignante Marie Guillot, attachés à l’autonomie syndicale, ainsi qu’une poignée d’anarchistes toujours enthousiasmés par l’expérience soviétique. Mais Monmousseau bénéficie surtout de l’appui tactique du gros des communistes qui, pressés d’évincer les libertaires et en mal d’orientation précise, se font discrets, à l’exception notable du secrétaire général du Parti, Ludovic-Oscar Frossard. En marge du congrès, celui-ci ne craint pas de réunir 130 délégués adhérents du PC et porteurs, dit-on, de 400 mandats. Une infime minorité de « communistes purs » s’obstine, enfin, à prôner une affiliation sans réserve à l’ISR.

    Un hommage à Victor Griffuelhes, ancien dirigeant de la CGT

    Vue de Moscou, la CGTU serait une prise de choix. Les chances d’ancrage de l’ISR à l’ouest du continent en dépendent. Les 300 000 à 360 000 syndiqués « unitaires » constituent, par ailleurs, un précieux potentiel prolétarien à même de régénérer un Parti communiste mal dégagé de sa gangue réformiste et petite-bourgeoise. En conséquence, à l’inverse du congrès de Tours, en décembre 1920, où la majorité de la SFIO s’est pliée aux 21 conditions posées par l’Internationale communiste, c’est la centrale hexagonale qui, en 1922, pose des conditions à son affiliation.

    À Saint-Étienne, l’heure n’est pas aux amabilités. Le congrès sacrifie, certes, aux rituels consensuels. Les délégués versent aux quêtes destinées aux métallos en grève du Vimeu, de Lille et du Havre, saluent les 10 000 Parisiens manifestant contre l’impôt sur les salaires et rendent hommage à Victor Griffuelhes, l’ancien dirigeant de la CGT, décédé le 30 juin. Beaucoup assistent à la soirée théâtrale proposée et participent, le dernier jour, à une « promenade champêtre ».

    Au plus fort des tensions, on en vient aux mains

    Pour le reste, qui est l’essentiel, tout est prétexte à chicanes : contestations de mandats, modifications de l’ordre du jour, calcul des temps de parole, modalités de vote… Les plus expérimentés déploient leurs talents : sens de la repartie, citations cruelles et mauvaise foi inébranlable, etc. À l’occasion, des attaques ad personam virent à l’outrage. Lecoin accuse Monmousseau d’être un « homme à double face », cependant que Labrousse lit une lettre privée de Semard. Cela ne va pas sans interruptions bruyantes, dont le compte rendu étalonne l’intensité des « mouvements divers » au « tumulte ». Au plus fort des tensions, on en vient aux mains. Le 27 juin, au matin, les « commissaires » du congrès se collètent avec des auditeurs des galeries. L’après-midi, l’anarchiste Henri Sirolle frappe le communiste Alexandre Lebourg, qui l’avait interpellé sur les conditions de sa sortie de prison.

    Le temps fort et spectaculaire du congrès se produit le 29 juin. À 10 heures, selon « l’Œuvre », quotidien de centre gauche, un « vent de mystère et de conspiration » se lève, tandis que des « “tchékistes” à l’œil sévère » gardent les portes « fermées à triple tour ». Le président de séance donne la parole au dirigeant de l’ISR, Alexandre Lozovsky, venu clandestinement de Russie soviétique. La salle ovationne le bon tour joué aux autorités, mais les clivages reprennent vite le dessus. À « l’Internationale » des uns succède « Révolution » – « Par la raison et par l’action ! Debout ! Partout ! Révolution ! » – des autres, dont plusieurs lancent des vivats vengeurs en mémoire des « insurgés de Cronstadt », matés par Trotski un an plus tôt… Lozovsky, ancien dirigeant du syndicat des casquettiers de la Seine, où il a séjourné de 1909 à 1917, en a vu d’autres. Il « parle avec une grande volubilité, presque sans accent », rapporte « l’Œuvre ». Gouailleur, il parsème son discours d’expressions argotiques. « On voulait avoir le pognon », explique-t-il à propos des emprunts russes. Ferme sur le fond, mais habile, il interpelle les « camarades » qui « ont cru froisser (ses) sentiments » en chantant « Révolution ». Faites-la, poursuit-il, « comme vous l’entendez, à la française, à l’italienne, faites-la comme vous voudrez ; le principal est de la bien faire », puis conclut : « Nos échecs sont vos échecs, vos échecs sont les nôtres. » À nouveau, les délégués se lèvent et reprennent « Révolution ». En chœur cette fois.

    « Une nouvelle scission serait un véritable crime »

    Accaparé par les questions d’orientation, le congrès approche de son terme sans avoir discuté du programme d’action confédéral. En six jours, le temps réservé aux revendications salariales, au chômage, à la vie chère n’a pas dépassé… une heure. Les congressistes ont d’autres soucis. Au fil des jours, des rumeurs de ruptures circulent, au point d’amener Mayoux, qui préside la dernière séance, à prévenir : « Une nouvelle scission (…) serait un véritable crime. » Porte-parole de la minorité – et futur « bolchevisateur »… –, Paul Cadeau, éphémère chauffeur de taxi, le rassure, mais précise que ses camarades refusent de siéger à la commission exécutive. Élue, celle-ci nomme le bureau confédéral, composé de Monmousseau, du postier Léopold Cazals, de l’ouvrier du textile Claudius Richetta et, après le désistement de l’instituteur Louis Bouët, de Marie Guillot, première femme à accéder à ce niveau de responsabilité.

    Le 1er juillet, à 19 h 20, le congrès s’achève. Une page se tourne. Les choix de 1922 dégagent l’horizon, mais laissent ouverts bien des possibles. Avant la fin de l’année, la Confédération obtient la révision de l’article 11 des statuts de l’ISR qui établissait une liaison organique entre l’ISR et l’Internationale communiste (IC), applicable dans les relations entre la CGTU et le Parti français. Ce succès est toutefois compromis par les commissions syndicales communistes, dont le développement ébranle la coalition victorieuse à Saint-Étienne. Si la centrale surmonte les épreuves de la scission, du retournement de la conjoncture et de la répression, elle peine à gérer ses tensions internes. Il lui reste aussi à démontrer l’efficacité syndicale – ses effectifs passent de près de 350 000 adhérents en 1922 à près de 475 000 quatre ans plus tard –, par-delà les tentations originelles persistantes de l’activisme et du sectarisme, qu’exacerbe bientôt son arrimage au Parti communiste.

    France24 - Monde

    La France passe le pic de la canicule, plus de 40°C relevés dans le Sud-Ouest

    Publié le : 18/06/2022 - 21:38Modifié le : 18/06/2022 - 21:55

    FRANCE 24 Suivre

    Un épisode caniculaire a mis la France à rude épreuve, samedi, avec des températures dépassant parfois les 40°C. Une vague de chaleur qui se caractérise par son intensité, mais surtout sa précocité. Mééo-France a relevé saedi "des pointes voisines de 42°/43°C"dans le sud-ouest, avec des records de températures "tous mois confondus", comme à Biarritz (Pays basque) où le mercure a atteint 42,9°C.

    La France a passé, samedi 18 juin, le pic d'un épisode caniculaire intense et d'une précocité inédite avec des températures parfois supérieures à 40°C et de nombreux records absolus de chaleur, particulièrement dans le sud-ouest et l'ouest, où des orages sont attendus en soirée. 

    Ces orages ponctuels sur la façade atlantique sont les "prémices d'une dégradation pluvio-orageuse" prévue dimanche et qui fera "régresser progressivement" la canicule, les plus fortes chaleurs se décalant vers l'est, avec notamment jusqu'à 38 degrés attendus sur le nord-est, dimanche, selon Météo-France.

    Le service météorologique a relevé samedi "des pointes voisines de 42°/43°C"dans le sud-ouest, avec des records de températures "tous mois confondus", comme à Biarritz (42,9°C) au Pays basque, au Cap-Ferret (41,9 °C) sur le Bassin d'Arcachon ou encore à Biscarrosse dans les Landes (41°C, record de 1968 égalé).

    La barre symbolique des 40°C a aussi été atteinte ailleurs dans l'Ouest, comme dans les Deux-Sèvres (Niort), en Charente-Maritime (Rochefort), en Ile-et-Villaine (à La Noé-Blanche), dans le Maine-et-Loire (Angers) et l'Indre-et-Loire (Reignac). Le mercure n'a toutefois pas dépassé les 37°C à Paris.

    Près de 45 millions de personnes sont toujours concernés par les niveaux rouge ou orange de vigilance canicule : onze départements en rouge, des Pyrénées-Atlantiques à la Vendée, et 59 en orange.

    Selon Météo-France, le pays a aussi connu des records absolus de chaleur "minimale". Avec 23,5°C au plus bas samedi, il n'avait ainsi jamais fait aussi chaud la nuit à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), effaçant un record datant de 45 ans.

    >> À lire - Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces

    Parc pris d'assaut

    Même si elle a entraîné depuis jeudi l'annulation d'évènements festifs, sportifs et culturels, comme le pèlerinage des anciens combattants prévu à Lourdes à l'occasion de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940, la chaleur n'a pas empêché des dizaines de milliers de personnes de continuer de festoyer au Hellfest, la grand messe du métal, à Clisson (Loire-Atlantique).

    Par 40°C, les quelques espaces ombragés du site ont été pris d'assaut dans l'après-midi, comme les points d'eau et les structures métalliques arrosant des spectateurs essoufflés mais surexcités et qui n'ont pas renoncé à "pogoter" en plein cagnard, a constaté une journaliste de l'AFP.

    À Strasbourg, où la chaleur perdurera dimanche à la faveur du déplacement vers le nord-est de la chaleur, entre 10 et 15 000 personnes selon la police ont participé à la Marche des visibilités.

    Dans certaines villes, les musées ont accueilli des visiteurs en quête de fraîcheur. Bordeaux, où le mercure est monté à  40,5°C selon Météo-France - un record pour juin - les avait d'ailleurs rendus gratuitement accessibles.

    À Paris, où parcs et jardins devaient rester ouverts la nuit, le parc aquatique Aquaboulevard a été pris d'assaut par des centaines de personnes venues se rafraîchir dans ses multiples bassins, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Mais de nombreuses piscines municipales sont restées fermées en raison d'une grève.

    Sur les Champs-Élysées, des boutiques de luxe ont distribué des ombrelles aux touristes patientant à l'extérieur pour entrer.

    >> À lire - Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule

    Pollution de l'air

    La chaleur, combinée à la sécheresse qui frappait déjà une partie du pays, a favorisé des départs de feux, notamment de récoltes, comme dans les Deux-Sèvres, en vigilance rouge depuis jeudi, où 21 hectares ont brûlé samedi.

    Dans l'Aveyron (vigilance orange), les pompiers ont continué de lutter contre un incendie qui a détruit 140 hectares de végétation à Comprégnac, avec un vent défavorable et sur un terrain escarpé. Une centaine d'hectares supplémentaires pouvaient être menacés.

    De nombreuses régions connaissent par ailleurs des niveaux élevés de concentrations d'ozone dans l'air en raison de la canicule, notamment en Ile-de-France, Hauts-de-France, Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes, selon Prev'Air. La circulation différenciée a été mise en place en région parisienne.

    Les fortes chaleurs favorisent également la prolifération des cyanobactéries dans des plans d'eau, entraînant des interdictions de baignade, d'activités nautiques et de pêche.

    Cette vague de chaleur est arrivée du Maghreb par la péninsule ibérique, où l'Espagne fait face à d'importants incendies, dont l'un a déjà ravagé 20 000 hectares de terrain dans le nord-ouest du pays.

    Pour les scientifiques, la multiplication, l'intensification et l'allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.

    Avec AFP

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    Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule

    La canicule s'amplifie en France, records de température attendus

    surchauffe

    Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces

    France24 - Monde

    Vincent Biruta : "Le Rwanda veut une désescalade pour ne pas entrer en guerre avec la RD Congo"

    Publié le : 17/06/2022 - 19:50

    Marc PERELMAN

    Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères, évoque les tensions qui s'aggravent entre son pays et le voisin congolais. Il confirme qu'un soldat de la RD Congo a été tué, vendredi 17 juin, après être entré au Rwanda et avoir blessé des policiers rwandais. Des manifestations organisées cette semaine à Goma ont entraîné la fermeture des frontières et la rupture de traités liant les deux pays. Des évènements qui alimentent la peur de voir reprendre le conflit meurtrier au Nord-Kivu.

    La RD Congo "condamne" le "soutien" du Rwanda aux rebelles du M23

    RD Congo : une manifestation anti-Rwanda très tendue à Goma

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    RD Congo : manifestation anti-Rwanda à Goma, les commerces tenus par des Rwandais pillés

    L'Humanité

    Une brèche dans les prisons

    Il était une fois

    Le 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.

    Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.

    Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.

    Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.

    Michel Foucault, les mots et les causes oubliées

    « L’une des régions cachées de notre système social »

    Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »

    Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.

    Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire

    Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».

    Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».

    Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »

    Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation

    Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.

    L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.

    Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.

    Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.

    Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratie

    Faire entendre la voix des prisonniers

    Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.

    Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.

    Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matons

    C’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.

    À VOIR

    Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.

    prisonnancy
    Valeurs Actuelles

    Législatives : Ensemble et la Nupes toujours au coude-à-coude dans les sondages, le RN progresse

    D’ici quelques heures, la campagne des législatives prendra fin avec l’entrée en vigueur de la traditionnelle période réserve électorale, qui démarre ce vendredi 17 juin à minuit. Une fois les résultats connus, dimanche soir, c’en sera fini de la longue séquence électorale ouverte avec l’élection présidentielle. Si proches du but, les familles politiques vont cependant devoir retenir leur souffle encore un peu, tant les plus récents sondages laissent planer le doute sur la future composition de l’Assemblée nationale.

    L’enjeu majeur, pour la macronie, est de parvenir à conserver sa majorité absolue. Pour ce faire, c’est face à la Nupes qu’il faudra surtout résister, les deux coalitions étant arrivées en tête du premier tour. Or, selon une enquête Elabe publiée pour BFMTV, ce vendredi, cela risque d’être serré : les projections accordent à Ensemble (Renaissance – Modem – Horizons) entre 255 et 295 sièges. La majorité absolue se situant à 289 élus, la barre semble haute pour le camp du président de la République. En 2017, La République en Marche l’avait largement emporté, en raflant 350 sièges.

    Mélenchon loin de Matignon

    De son côté, la Nupes (LFI – PS – EELV – PCF) pourrait obtenir entre 150 et 200 sièges, soit largement plus que l’ensemble des sièges sauvés par la gauche en 2017. Une très belle performance, mais largement éloignée du score qui aurait permis à Jean-Luc Mélenchon de concrétiser ses rêves de Matignon. Les Républicains, quant à eux, devraient connaître un dimanche soir moins agréable : l’enquête Elabe leur accorde entre 55 et 70 sièges, contre plus de 100 en 2017.

    C’est pour le Rassemblement national que les nouvelles sont, en revanche, meilleures : l’ancien parti à la flamme peut espérer faire entrer au Palais-Bourbon entre 30 et 50 députés – contre seulement huit en 2017. Une nette progression qui parviendrait peut-être à faire oublier le retour en force de la gauche à la tête de l’opposition.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Football féminin et féminisme : 150 ans d’histoire commune

    Publié le : 17/06/2022 - 16:21

    Virginie HERZ Suivre

    "Il arrivera un jour où la Coupe du monde féminine de football aura lieu en même temps que la Coupe du monde masculine", écrit Hubert Artus dans son livre "Girl Power, 150 ans de football au féminin". Ce passionné de ballon rond explique à quel point foot féminin et féminisme sont liés à travers l'Histoire et les continents. Un des objectifs est l'égalité de traitement avec les hommes, qu’il s’agisse de salaires, visibilité médiatique, considération par les instances sportives, etc. En Italie, un pas important a été franchi : le championnat national va devenir professionnel.

    Au sommaire également : Un reportage sur des formations accélérées de déminage au Kosovo dispensées à des Ukrainiennes.

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    Égalité salariale pour les footballeuses américaines : "L'égalité, c'est la vraie libération"

    INTERVIEW

    Football féminin : "Les mentalités changent au Sénégal"

    REPORTAGE

    Guerre en Ukraine : des femmes formées au déminage au Kosovo

    L'Humanité

    Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne

    Il était une fois

    Allemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».

    Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de ­Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).

    À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP

    Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.

    Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »

    Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.

    Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike ­Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.

    En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. ©  Alamy Stock Photo

    Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »

    Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.

    Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP

    Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.

    Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.

    Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral ­Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-­Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en ­Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.

    Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP

    Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.

    Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.

    De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.

    Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.

    Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

    Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.

    Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard ­Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.

    Anne SteinerAllemagneIl était une fois
    New York Times - World

    After an Outcry, Johnson Defends Britain’s Plan to Electronically Monitor Refugees

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    A new British government program would fit some asylum seekers with GPS trackers, drawing condemnation from refugee rights organizations who say they are being treated like criminals.

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    By Euan Ward

    Prime Minister Boris Johnson of Britain on Saturday defended his government’s plans to electronically tag asylum seekers who cross the English Channel, days into a new, yearlong pilot program that has drawn widespread condemnation from refugee and human rights groups.

    Under the new guidelines, those who travel to Britain via what the government terms “unnecessary and dangerous routes” would be fitted with a GPS tag and be required to regularly report to the authorities. Some people could also be subject to curfew and exclusion from certain locations, the guidelines said.

    Those who fail to comply would risk detention and prosecution.

    Mr. Johnson, speaking to reporters at a British air force base Saturday after returning from an unannounced visit to Ukraine, defended the monitoring as a way to keep people arriving in the country in the migration system, saying the plans would ensure “asylum seekers can’t just vanish into the rest of the country.” He added that he was “proud” of Britain’s track record on taking in refugees.

    His defense of the program comes just days after the European Court of Human Rights granted an injunction Tuesday that grounded a chartered flight that would have carried asylum seekers to Rwanda under Britain’s new hard-line policy. The flight was scheduled to be the first of a series, as part of a controversial five-year deal the two countries signed in April.

    Refugee organizations and human rights lawyers have harshly condemned the new monitoring measures, saying that they treat people seeking safe haven like criminals. They have also warned that the surveillance and rules could have potentially devastating effects on people who have already endured abuses.

    “It’s appalling that this government is intent on treating men, women and children who have fled war, bloodshed and persecution as criminals,” said Enver Solomon, the chief executive of the Refugee Council, a British-based organization that works with refugees and asylum seekers.

    “This draconian and punitive approach not only shows no compassion for very vulnerable people, it will also do nothing to deter those who are desperately seeking safety in the U.K.," he said.

    According to the guidelines, caseworkers are required to consider an array of factors when deciding whether a person should be electronically tagged, including whether a claim of torture has been accepted by Britain’s Home Office.

    But the guidance goes on to say that such a factor “does not in itself prohibit imposing such a condition,” adding, “it may still be appropriate to maintain electronic monitoring due to other relevant factors.”

    People who are designated to be monitored are fitted with tags when they are granted bail and released from detention, officials said.

    The potential tracking of people who survived torture or other government abuses particularly outraged some refugee advocates.

    “The amount of suffering that can be caused to someone who is a torture survivor or who is mentally ill far outweighs the very minimal benefits for the government,” said Sue Willman, a human rights lawyer and the chairwoman of the Human Rights Committee at The Law Society, a British legal group. “The person is being effectively surveilled 24/7 — while they’re on the toilet, while they’re in bed.”

    She called the measure “entirely disproportionate” in its harm, citing a recent government figure that “only 1 percent of people released on bail actually abscond.”

    The prime minister said Saturday that he was confident his government’s plan to send asylum seekers to Rwanda was legal despite the European court’s injunction, a decision Mr. Johnson described as a “weird last-minute hiccup.” Britain’s home secretary, Priti Patel, accused the court of being politically motivated.

    The Home Office declined to provide the exact number of asylum seekers that have so far been assigned electronic tags. A spokesperson said that the 130 people who at one point were at risk of being on the Rwanda flight “could be in the scope” of the program.

    “The government will not be deterred as we plan for the next flight to Rwanda,” the spokesperson said in a statement. “We will keep as many people in detention as the law allows but where a court orders that an individual due to be on Tuesday’s flight should be released, we will tag them where appropriate.”

    The number of people crossing the English Channel — the busiest shipping lane in the world — to reach Britain this year has passed 11,000, according to a Press Association analysis of government data. That is more than double the figure from during the same period last year.

    The same day the scheduled flight to Rwanda was grounded, 444 people made the crossing, the most since April.

    The United Nations refugee agency, citing British government data, said this month that “a clear majority” of people arriving in Britain by small boat should be considered refugees fleeing war and persecution. However, the British government has repeatedly referred to them as “migrants,” an assertion that the U.N. agency says does not accord with the government’s own data.

    Last year, more than 28,000 people crossed the English Channel in small boats, according to the British government. At least 44 people either died or went missing during the attempt.

    In November, a dinghy traveling from France to Britain capsized, causing the deaths of 27 people on board. It was the deadliest incident in the English Channel since the International Organization for Migration first began collecting data in 2014.

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    Valeurs Actuelles

    Législatives 2022 : la première (vraie) défaite d’Emmanuel Macron

    « Dans la majorité relative, il y a le mot majorité », tente de se rassurer un militant Ensemble sur une boucle WhatsApp d’un candidat macroniste. Dès la fin d’après-midi, ce dimanche 19 juin, les éléments de langage pour survivre à cette difficile soirée électorale sont déjà en cours d’élaboration. Et pour cause, les tendance confirment rapidement les projections de ces dernières semaines : Emmanuel Macron n’aura pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale. La NUPES, mouvement de Jean-Luc Mélenchon, devrait récupérer autour de 149 sièges, quand la majorité présidentielle ne dépasserait pas 224. « C’est ingouvernable… », continue-t-on de commenter dans les conversations privées.

    Déjà, dans la matinée, une première nouvelle venue d’outre-mer lance mal la journée. Justine Bénin, secrétaire d’Etat chargée de la Mer, finit battue par Christophe Battu (DVG) dans la 2e circonscription de Guadeloupe. La candidate est, selon les règles établies par l’Élysée, contrainte de quitter son poste au gouvernement. « Des places vont se libérer… », peut-on lire sur les boucles WhatsApp.

    Une première contre-performance qui ne sera que l’entame d’une hécatombe. Bon nombre de cadres historiques de la macronie ou de ministres en poste n’ont pas remporté la mise dans leur circonscription. Pour ce qui est des vétérans de la majorité présidentielle, Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur, ne reconduira pas un second mandat, battu par Léo Walter, candidat NUPES dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence. Pareille débâcle pour Richard Ferrand dans la 6e circonscription du Finistère. L’ancien président de l’Assemblée nationale a échoué face à Mélanie Thomin (NUPES). Un sacré revers pour celui qui a orchestré les investitures après l’élection présidentielle.

    Autre contre-performance pour des membres du gouvernement : Amélie de Montchalin, ministre de la Transition énergétique, a échoué face à Jérôme Guedj. Son confrère, Clément Beaune, lui aussi menacé par ce second tour a finalement remporté le scrutin face à la candidate NUPES Caroline Mécary. Une maigre consolation pour un gouvernement plus que jamais en danger.

    Retour sur Terre

    C’est l’histoire d’un parti qui n’avait jamais connu de déconvenues et qui vient d’expérimenter son premier revers. Sur le papier, ce n’est pas une défaite électorale. La majorité présidentielle conserve le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale. Seulement, à côté, les défaites aux élections régionales, européennes ou municipales sont bien insignifiantes. Surtout lorsqu’on reste à la tête des institutions. Cette contre-performance législative dépasse n’importe quel canton perdu.

    Longtemps considéré comme inébranlable, le parti présidentiel vient de connaître sa première déroute. Depuis six ans, l’opposition, aussi bien médiatique que politique, a pu s’indigner autant qu’elle a pu contre Emmanuel Macron et son mouvement, les polémiques ont glissé sur eux comme l’eau sur les plumes d’un canard. Pour n’en citer qu’une, l’affaire McKinsey n’avait finalement eu aucune incidence sur le scrutin présidentiel. Désarmant pour ceux qui tentent de déstabiliser un mouvement inflexible.

    Mais la réussite insolante s’arrête ce soir. Au soir du second tour de la présidentielle, au Champ-de-Mars à Paris, le 24 avril dernier, Emmanuel Macron avait triomphé devant une foule muette, presque lassée par cette victoire sans saveur annoncée depuis longtemps. Un mois plus tard, au QG du parti dans le 5e arrondissement, aucun militant ne s’était déplacé pour vivre la soirée électorale du premier tour des législatives. La Première ministre Élisabeth Borne se rendait, quant à elle, rue du Rocher pour y prononcer une allocution bien plate. Personne, si ce n’est Stanislas Guérini, n’était venu pour la soutenir. La candidate s’exprimait alors devant des journalistes. Ce dimanche 19 juin marque le retour de bâton.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    L'artiste Blick Bassy invite musique, danse, conte et afro-futurisme au Quai Branly

    Publié le : 17/06/2022 - 17:13

    Renaud LEFORT Louise DUPONT Suivre

    Louise Dupont reçoit l'auteur-compositeur-interprète et écrivain camerounais Blick Bassy. Depuis près de vingt ans, il utilise sa voix pour célébrer la culture de son pays et de son continent, démontant au passage les stéréotypes sur l'Afrique. Invité du musée du Quai Branly-Jacques Chirac à l’occasion de l'exposition "Sur la route des Chefferies du Cameroun, du Visible à l'Invisible", l’artiste imagine pas moins de sept propositions artistiques entre concerts, danse, conte et film.

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    Valeurs Actuelles

    Législatives 2022 : Les Républicains limitent la casse et rêvent d’une opposition constructive

    « Je ne suis pas madame Irma, mais Jacob a vu notre avenir à travers une boule de cristal ». Amer, ce député Les Républicains estime qu’il y a eu « une non-campagne de sa famille politique » qui a failli « nous mener à la catastrophe ». À l’issue du second tour des élections législatives, ce dimanche 19 juin, la Rue de Vaugirard dresse l’inventaire de ses sièges à l’Assemblée nationale. À l’aube de la XVIe législature, 60 à 80 élus LR défendront les couleurs de leur famille politique. Un bilan mitigé, donc, où « jusqu’au bout on aura dépendu de suites arithmétiques », glisse le parlementaire de la Manche Philippe Gosselin, élu avec 70,15% des voix, selon les résultats partiels de 20 heures.

    Les estimations les plus basses des instituts de sondages attribuaient trente sièges aux Républicains. Les plus hautes, comme nous l’affirmait ce cadre à la veille du second tour, « pouvaient nous donner 80 sièges ». La réalité n’est ni la Bérézina, ni une écrasante victoire. Un résultat suffisant pour peser dans la machine parlementaire ? Pour le député du Pas-de-Calais, Pierre-Henri Dumont, réélu avec 55,83 % des voix, « ce résultat nous ancre dans un contexte d’extrêmisation de la vie politique. Nous sommes le parti de la responsabilité face aux difficultés. Nous allons apporter un renouvellement sur le fond et sur la forme pour être une force unie face aux dérives des extrêmes et de la macronie ».

    Avec la constitution d’un groupe de 60 à 85 élus, selon les estimations d’Opinionway pour CNews/Europe 1, Les Républicains peuvent espérer tirer leurs cartes dans cette législature à venir. Une espérance entretenue par la présidente des Républicains, Agnès Evren : « Déjà, on va arrêter de publier notre acte de décès, qui durait depuis plusieurs mois. Le poids est assez déterminant. On sera un groupe indépendant dans une opposition utile. Nous ne sommes pas une force d’appoint, ni un substitut d’En Marche. On sera une véritable force qui sera un acteur central des réformes. On se positionnera en ce sens pour faire avancer les projets de loi qui tendent à être utiles pour la droite. On compte peser sans être dans une opposition pavlovienne. »

    Tenir face au macronisme

    Mais au-delà de cet espoir de renaissance, cette présence d’un groupe constitue un enjeu politique pour le parti de droite. « Avec ce groupe de parlementaires, nous pouvons saisir le Conseil constitutionnel et voter des motions de censure contre le gouvernement », souligne le vice-président de la commission des lois Philippe Gosselin. Une position rejointe par le député des Alpes-Maritimes, Éric Pauget, en ballotage favorable dans sa circonscription : « Pour son propre avenir, LR ne peut pas tomber dans le piège d’être l’appât législatif du gouvernement. La situation où nous sommes est compliquée, car l’on doit aussi composer avec Horizons qui peut être une offre politique pour certains de nos membres, qui se sentiraient d’ailleurs proche de cette ligne. »

    Tout le rôle des Républicains est de devoir composer dans cet espace où le premier groupe politique de la majorité présidentielle sera mis en difficulté par son principal groupe d’opposition.

    Si comme le rappelle Philippe Gosselin, tout est question « d’arithmétique », la présence du groupe LR témoigne d’un retour à une « politique de la responsabilité », affirme Pierre-Henri Dumont. En coulisse, Les Républicains s’attendent déjà à d’éventuelles opérations de débauchages, comme l’indique le député du Pas-de-Calais : « Pour Emmanuel Macron, ce n’est pas la même chose d’avoir une majorité avec une trentaines de député en moins que quatre. Face aux éventuels débauchages, l’enjeu sera de conforter notre groupe et de négocier nos projets pour faire avancer le débat parlementaire. » Son homologue du sud, Éric Pauget, préfère tempérer : « Malheureusement, le scénario ne sera pas le même en fonction de l’exercice de la majorité dans cette législature. La percée de la NUPES aura une réelle influence sur la politique à mener. Tout le rôle des Républicains est de devoir composer dans cet espace où le premier groupe politique de la majorité présidentielle sera mis en difficulté par son principal groupe d’opposition. »

    Les Républicains face à l’histoire

    Au cœur de l’existence même du groupe LR figure la question de la ligne politique. La ligne à adopter face au macronisme sera capitale. Pragmatique, Pierre-Henri Dumont estime que la pérennité et la légitimité du groupe parlementaire doit « reposer sur trois piliers fondamentaux : la liberté, la dignité et l’autorité. C’est un engagement saint pour espérer imprimer nos combats et faire en sorte que la majorité présidentielle ne privatise pas le débat démocratique. En tout cas nous serons au rendez-vous, et le ministre des Relations avec le Parlement va entendre parler de nous ». L’expérimenté Philippe Gosselin, qui entame un quatrième mandat dans la Manche, abonde dans ce sens : « Il faut du concret. Les Républicains ont notamment prévu d’agir en faveur du pouvoir d’achat, de la réforme des retraites et de la lutte contre la division sociale. Le pouvoir et le destin de la Français ne doivent pas être cornerisés par un pouvoir incapable de gouverner. »

    La présidence du groupe, c’est déjà un enjeu pour penser à notre stabilité politique avant la recomposition.

    Pour l’heure, Les Républicains réuniront leur bureau politique dès ce mardi 21 juin. Objectif : définir le rôle et la ligne de leur groupe à l’Assemblée nationale. Le programme s’annonce chargé dès le lendemain avec l’élection du président de groupe. Les candidats ne se bousculent pas, pour l’heure, au portillon. Mais certains bruits de couloirs évoquent des prétendants pour succéder à Damien Abad, comme Annie Genevard, Olivier Marleix et Éric Ciotti. « Ciotti est trop clivant pour certains dans notre groupe malgré son expérience. Genevard est consensuelle mais n’imprime pas, relève ce cadre LR. La présidence du groupe, c’est déjà un enjeu pour penser à notre stabilité politique avant la recomposition. » Mais à trop vouloir faire des plans sur la comète, Les Républicains risquent d’oublier, comme s’en inquiète Philippe Gosselin, que « l’exercice parlementaire est plus que jamais menacé, et face à l’histoire c’est le sens commun qui doit animer notre action politique ».

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    L'Humanité

    Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

    Il était une fois

    La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

    Dominique Bari

    Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

    La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

    Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

    Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

    Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

    Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

    Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

    Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

    Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

    Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

    Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

    La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

    Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

    La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

    Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

    Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

    Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

    Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

    Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

    Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

    timor orientalIl était une fois
    France24 - Monde

    Entre la Guyane et le Brésil, une frontière incontrôlable (2/4)

    Publié le : 17/06/2022 - 11:05

    Séverine BARDON Fanny LOTHAIRE

    Près de 3 000 pirogues effectuent chaque jour la traversée du fleuve Oyapock qui délimite, en Amérique du Sud, le Brésil et la région française de Guyane. Les rives de ce fleuve sont le théâtre de trafics en tout genre, d'immigration illégale et d'orpaillage clandestin. Les populations locales jouent au chat et à la souris avec les forces de l'ordre qui tentent de surveiller les allées et venues. Et la pandémie de Covid-19, qui aurait supposé une fermeture hermétique de la frontière, n’a fait que démontrer sa grande porosité de façon plus évidente encore. Un reportage de Fanny Lothaire et Laura Damase, avec Séverine Bardon et Olivier Marzin.

    Entre l'Irak et l'Arabie saoudite, une frontière entrouverte

    Entre la Guyane et le Brésil, une frontière incontrôlable

    Entre le Kenya et l'Ouganda, une frontière indécise

    Entre le Laos et la Chine, une frontière prospère

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    Entre l'Irak et l’Arabie saoudite, une frontière entrouverte (1/4)

    Outre-Mer

    Guyane : la hausse du cours de l'or favorise l'orpaillage illégal

    REPORTERS

    Vidéo : Saint-Laurent-du-Maroni, porte d'entrée clandestine vers la Guyane française

    Valeurs Actuelles

    Île-de-France : un concours d’éloquence vire à la tribune anti-laïcité, Valérie Pécresse suspend la subvention de l’association

    Lundi 16 mai, la région Île-de-France organisait un concours d’éloquence sur la laïcité. L’événement, qui se déroulait à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, a cependant pris une tournure inattendue, comme l’a expliqué Le Point le 16 juin. Plusieurs jeunes ont éreinté le concours, qui a viré à la tribune anti-laïcité. L’une des postulantes s’est par exemple appuyée sur la loi de 1905 pour dénoncer un « concept archaïque » qui « nous sépare au lieu de nous unir ». Cette même jeune femme a estimé que la loi servait surtout à « empêcher le port du voile » et participait ainsi à la stigmatisation des musulmans.

    « Il ne faut pas détourner le regard »

    Un autre orateur a ajouté son grain de sel en comparant la loi laïcité à un « cercueil » pour les femmes et même « une forme de dictature ». Selon Le Point, les militants auraient été coachés par une association membre de la Ligue de l’enseignement, pourtant en partenariat avec la région Île-de-France. A la suite de ce fiasco, Valérie Pécresse a tenu à réagir : « Les attaques contre la laïcité sont des attaques contre notre modèle de société et contre la République », a fustigé la présidente de région. Cette dernière a aussi dénoncé « des propos choquants et inacceptables » : « Il ne faut pas détourner le regard. Le ‘Pas de vagues’, ça suffit », s’est-elle indignée. Après cette désillusion, l’ancienne candidate des Républicains à la présidentielle a assuré qu’un audit se tiendrait au sein de la Ligue de l’enseignement. Les subventions régionales à son égard ont, quant à elles, été immédiatement suspendues.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

    Il était une fois

    C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

    Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

    Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

    Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

    Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

    Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

    Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

    Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

    Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

    Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

    Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

    1947, un massacre colonial français à Madagascar

    Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

    Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

    C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

    Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

    Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

    Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

    Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

    Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

    Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

    En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

    madagascarIl était une foisindépendance1972
    France24 - Monde

    Intelligence artificielle : si utile, si déroutante

    Publié le : 17/06/2022 - 20:29

    Guillaume GRALLET Suivre

    Un ingénieur de Google a expliqué avoir dialogué avec un programme "sensible" et "doté d'une conscience". Il s'agit de LaMDA, un programme informatique conçu pour générer des robots de conversation. Une autre intelligence artificielle explique, elle, être un écureuil. Est-ce tout simplement possible ? Et surtout, dans quelle mesure doit-on rendre ces recherches ouvertes au grand public ? Décryptage.

    Blake Lemoine, un ingénieur de Google, a récemment rendu public sa discussion avec une intelligence artificielle. Cette dernière expliquait alors avoir conscience de sa propre existence, ainsi que ressentir des accès de tristesse ou de l'émotion en lisant "Les Misérables".

    Pour Stuart Russell, professeur à Berkeley, "la machine dotée d'une conscience ne verra sans doute jamais le jour, mais, avant la fin du siècle, la capacité de prise de décision des automates supplantera celle des humains dans quasiment tous les domaines. Nous devons nous préparer à l'arrivée de cette super intelligence".

    C'est aussi l'opinion du président ukrainien Volodymyr Zelensky qui, dans un enregistrement depuis Kiev et retransmis en hologramme à Vivatech, a expliqué que dans de nombreux domaines, l'intelligence artificielle était aussi forte que les humains. Reste à ces derniers d'en garder la maîtrise et en faire bon usage pour qu'elle contribue au bien commun.

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    Science sans conscience n’est que ruine de l’IA

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    Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges

    LE GROS MOT DE L'ÉCO

    Les algorithmes, bientôt eux les patrons ?

    L'Humanité

    Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

    Il était une fois

    Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

    Edgard Garcia

    Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

    En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

    Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

    Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

    Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

    En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

    Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

    En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

    Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

    Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

    Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

    Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

    Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

    Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

    En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

    Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

    Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

    La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

    Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

    Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

    Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

    Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

    Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

    Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

    Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

    (1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

    DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

    Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

    chanson françaiseserge reggiani
    Valeurs Actuelles

    Un cinquième adjoint d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris pose sa démission

    Un de plus. Jacques Galvani, adjoint d’Anne Hidalgo en charge de l’accessibilité et du handicap à la mairie de Paris, a annoncé sa démission, jeudi 16 juin, relaie Le Figaro. À 53 ans, l’ancien collaborateur de la maire de Paris a décidé de privilégier son entreprise privée spécialisée dans les bornes de recharges électriques. 

    Nommé directeur général France de la société en avril dernier, il a expliqué qu’une « charge de travail trop lourde » entre ses deux fonctions le force à quitter la maire. D’autant plus que son travail de fonctionnaire est devenu « de plus en plus prenant » à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Il devrait être remplacé d’ici le prochain Conseil de Paris début juillet.

    Cinq adjoints démissionnaires sur 37

    Cette nouvelle démission porte à cinq le nombre d’adjoints ayant quitté Anne Hidalgo sur 37 au total depuis 2020, précise le quotidien. En juillet 2020, l’adjoint à la culture Christophe Girard avait été poussé à la démission en raison de ses liens avec l’écrivain accusé de pédophilie Gabriel Matzneff. Deux mois plus tard, l’adjoint à la Seine Pierre Aidenbaum avait démissionné avant sa mise en examen pour viol. Le poste vacant avait été récupéré par Célia Blauel qui a démissionné en décembre 2021 pour raisons personnelles. Dans le même temps, l’adjoint chargé de l’Europe, Hermano Sanches Ruivo, a démissionné après l’ouverture d’une enquête pour des soupçons de blanchiment de fraude fiscale.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Declaring Curry and Samosas Enemy No. 1 to Whip the Police Into Shape

    The police chief in an Indian island territory had a theory: If the boss was watching his officers’ weight, they would too.

    Officers eating a meal in a police van in Port Blair, the capital of the Indian island territory of Andaman and Nicobar.Credit...Atul Loke for The New York Times

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    By Suhasini Raj

    Photographs by Atul Loke

    PORT BLAIR, India — For G. Chitra, an officer in India’s overburdened police forces, pretty much everything in her life is bad for her health. Working irregular hours is a source of stress. Standing guard for long periods hurts her knees. Caring for a toddler late at night and rising at 4:30 for household chores leaves her tired.

    Yet there she was in her bedroom one spring evening, polishing off 10 push-ups, 30 squats and a bit of yoga, before grabbing red dumbbells and flinging her arms skyward like a bird opening its wings to fly. She had felt bloated of late, and decided to do something about it.

    In India, a country historically undernourished, many people are now packing on the pounds, and police officers are no exception. But in the island territory of Andaman and Nicobar, where Ms. Chitra serves, the police have declared creamy curries, oily paneer and carb-rich dosas Enemy No. 1, and instead have embraced diet discipline and physical fitness in the ranks.

    The push for healthier officers extends beyond these distant islands, which a government health survey found was the heaviest place in India. In the northern state of Punjab, a court barred overweight cops from conducting raids on bootleggers and drug peddlers because they could not run fast enough to nab them.

    But the effort in Andaman and Nicobar, where the Bay of Bengal meets the Andaman Sea, is unique in its scale. Satyendra Garg, the veteran officer and health evangelist behind the drive, hopes to make it a model for precincts across the country.

    “It’s a lovely place on the sea,” Mr. Garg said of the islands, which are a natural treasure of India, with sparkling lagoons and hundreds of rare bird species. “Why should people be unhealthy and obese here?”

    As Mr. Garg sees it, healthy living — and strict discipline — is essential to good policing. When he took over as police chief in Andaman and Nicobar in 2020, he enacted a zero-tolerance policy toward corrupt officials and suspended officers for absenteeism and excessive drinking.

    Then he turned to matters of the flesh. He measured the weight-to-height ratios of all 4,304 deployed personnel and determined that nearly 50 percent were either overweight or obese.

    Initially, he intended to personally counsel each of the hundreds of obese officers, imparting what he had learned about health science while suffering from a liver ailment.

    He dropped that plan because of the pandemic, instead taking two of the heaviest officers under his wing, hoping that their weight loss journeys would inspire the rest. In a hierarchical force, where those at the bottom care about what is important to the boss, his thinking was that the officers would watch their weight because their leader was watching their weight.

    So began the physical transformation of Johnie Watson, 34, an officer in Port Blair, the territory’s capital city.

    One recent evening, Mr. Watson was busy counting calories. Three pieces of fish, beans and some potatoes. Two chapatis, instead of five, with a spoonful of lard. Black coffee rather than the sugary milk tea he consumed for years.

    A year ago, he weighed 231 pounds. He had trouble squatting in Indian-style latrines and could not run fast enough to catch poachers who hunt deer, lizards and sea cucumbers.

    Now, he’s down to 189 pounds, and is working to lose 35 more. His blood pressure is back to normal, and his waist has shrunk four inches. Friends have stopped calling him “baby elephant.” Instead, they ask for weight-loss tips.

    “My old Johnie is back,” said his wife, Jenifer, looking at him affectionately during dinner.

    He isn’t always perfect. One day, as he stood guard outside a building where election ballots were being secured, he skipped lunch because he had to remain on standby during a cyclone warning. He instead grabbed a samosa, cheating on the diet recommended by Mr. Garg.

    That evening, he and another colleague watching his weight went to a weekly counseling session.

    “Are you having more protein and less carbohydrates?” Mr. Garg asked Mr. Watson.

    “Yes, sir, I am,” Mr. Watson said with a straight face.

    His boss urged him to increase his intake of healthy fats and to have dinner at least five hours before going to bed. Mr. Watson said he had struggled to stop eating sweets but had finally succeeded.

    In an interview, Mr. Garg said he understood the pressures of law enforcement. The Indian police force is estimated to have only three-fourths of the officers it needs. On average, they work 14 hours a day. A large majority of officers believe that their workload is affecting their physical and mental health, surveys have found.

    Stress is a recurrent theme in discussions of officers’ well-being. On one rainy day, more than 100 officers had lined up in an open-air gymnasium, sucking in their bellies as they had their measurements taken. A team of doctors scribbled down their metabolic readings and handed them questionnaires about their stress levels.

    Also thrown in: queries about the style of leadership they preferred, whether they felt anxiety over proving themselves, and any problems they had encountered with bureaucratic red tape.

    Ultimately, said Mr. Garg, who is retiring in June, he wants to pull together enough data so that policymakers can develop a program for police stations around India.

    Some officers said they were just happy to have passed the physical test.

    “We can now breathe easy,” whispered one heavyset officer, exhaling when Mr. Garg walked out of the room. “Sir has left.”

    Ms. Chitra, the officer who did a workout in her bedroom while leaving fish to simmer in a sauce of kokum and coconut for her family, said the police chief’s initiative was “the first time someone showed concern about our health in such a way.”

    Ms. Chitra, who is in her early 30s, joined the force in 2016 for the job security. But, like many others, she has struggled with the irregular hours and uncertainty over when she could take time off.

    “Twenty-four-seven, we have to be on call,” she said. “Our duty hours prevent us from taking care of our health. Mentally, we cannot set a schedule which we can follow daily.”

    Her overstuffed life means she can eke out only two days of exercise per week.

    Still, she said, it’s a start.

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    BBC

    French elections: Macron loses majority as French vote fragments

    By Paul KirbyIn Paris

    Less than two months after he was re-elected president, Emmanuel Macron has lost control of the French National Assembly following a strong performance by a left alliance and the far right.

    He had called on voters to deliver a solid majority.

    But his centrist coalition lost dozens of seats in an election that has left French politics fragmented.

    The prime minister he had only recently appointed, Elisabeth Borne, said the situation was unprecedented.

    A storm hit Paris as she returned to her Matignon residence from a long meeting at the presidential Élysée palace to say that modern France had never seen a National Assembly like this one.

    "This situation represents a risk for our country, given the risks we're facing nationally and internationally," she said. "We will work as of tomorrow to build a working majority."

    That seems a stretch when the two other biggest groups in the Assembly are not remotely interested in collaboration. Economy Minister Bruno Le Maire was adamant that France was not ungovernable, but said it was going to require a lot of imagination.

    Far-left leader Jean-Luc Mélenchon was enjoying his success in bringing together mainstream parties from the left with Communists and Greens into an alliance called Nupes.

    He told supporters that the presidential party had suffered a total rout and every possibility was now in their hands.

    Meanwhile, Marine Le Pen and her far-right National Rally party were also in jubilant mood after turning eight seats into 89. The people had spoken, she said: Emmanuel's Macron's adventure was over and he had been consigned to a minority government.

    If the prime minister was looking to the right-wing Republicans to help build a working majority, their message was not immediately encouraging. Party chairman Christian Jacob said the result was a "stinging failure" for a president now paying for cynically weaponising France's extremes.

    He's not Jupiter any more, said Dominique Rousseau, professor of constitutional law, referring to an earlier nickname ridiculing Mr Macron's supposed desire for power.

    "For Mr Macron these five years will be all about negotiations and parliamentary compromise," he told AFP.

    It was all so different in April, when he defeated Marine Le Pen convincingly and won a second term as president. He had more than 300 seats, but to maintain his outright majority he needed 289 - and fell well short with 245.

    More than half of voters abstained, with a turnout of 46.23%.

    Among the ministers to lose their seats was Health Minister Brigitte Bourguignon, who lost to her far-right opponent by just 56 votes. Green Transition Minister Amélie de Montchalin was also defeated, but another key figure, Europe Minister Clément Beaune, survived despite losing in the first round.

    One of Mr Macron's closest allies, the president of the Assembly Richard Ferrand, conceded victory to his Nupes rival Mélanie Thomin. Another casualty came on the Caribbean island of Guadeloupe, where a secretary of state, Justine Benin, lost her seat.

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    In a rousing speech to his supporters, Mr Mélenchon said the result marked the moral failure of "Macronie", accusing the ruling party of enabling the far right by refusing to give clear guidance in seats where the left was running head to head with Marine Le Pen's party.

    In a tacit admission that he was unlikely to achieve his ambition of prime minister, the far-left leader said he was now changing his role in battle: "My commitment is and will remain at the front of your ranks until my final breath if you want."

    But as he was not running for a seat, he will not feature in the National Assembly.

    Five years ago, Emmanuel Macron harnessed a wave of optimism, bringing in a fresh cohort of MPs from civil society. The new faces this time have emerged from Nupes and the National Rally.

    Among the MPs elected for Nupes, which stands for New Ecological and Social Popular Union, is a hotel chambermaid who led her colleagues in a fight for better pay and conditions. Rachel Keke had vowed to dance in the Assembly if she succeeded in defeating a former sports minister.

    A voté ! 😊#legislatives2022 #circo9407 pic.twitter.com/Xcn7HYybo3

    Which reforms are at risk?

    President Macron has promised to tackle the cost of living crisis, but his rivals have very different ideas on how to go about it. His big-ticket proposals were reforming benefits, cutting taxes and raising the retirement age gradually from 62 to 65.

    His pension age reform will be particularly hard to get through, although he will attract support from the Republicans.

    Then there are proposals to move towards carbon neutrality and full employment. And he recently offered a "new method" of governing with greater involvement from civil society, proposing a National Council for Refoundation made up of local people to make France more democratic.

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    Macron chastened and weakened by poll setback

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    France24 - Monde

    En Turquie, plus d'un millier d'enfants ukrainiens accueillis dans la région d'Antalya

    Publié le : 18/06/2022 - 20:10

    Ludovic DE FOUCAUD

    Fuyant leur pays par la Pologne ou la Roumanie, de nombreux enfants ukrainiens ont été accueillis par la Turquie suite à l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes. Cette opération humanitaire d'urgence a été coordonnée par Kiev et Ankara grâce au soutien de bienfaiteurs ukrainiens.

    Le 25 mars, soit un mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, des enfants ukrainiens, orphelins ou placés dans des familles d'accueil, fuyaient leur pays en direction de la Turquie en passant par la Pologne ou la Roumanie. Un effort coordonné par Kiev et Ankara en s’appuyant sur le soutien financier de généreux bienfaiteurs ukrainiens.

    Mais cette opération humanitaire d’urgence était conçue pour être temporaire. Or, ces enfants (plus d’un millier) semblent pour l'heure devoir rester en Turquie. France 24 est allé à leur rencontre dans la région d’Antalya où ils sont hébergés dans des hôtels.

    Sous le soleil d'Antalya, Kirill passe le temps sur un terrain de basket. il ne voulait pas quitter ses proches, restés en Ukraine. "Ils se faisaient du souci pour moi, ils ne voulaient pas que je voie la guerre, vous comprenez ?", explique Kirill, arrivé de Chernigov (nord-est de l'Ukraine). "Ils voulaient me préserver émotionnellement, c’est pour ça qu’ils voulaient que je parte, alors que moi je voulais rester avec eux, même sous les balles".

    Comme lui, ils sont plus d’un millier d’orphelins ou d’enfants placés en familles d’accueil à avoir gagné la Turquie depuis le début de la guerre.

    Dans cet hôtel gardé par des gendarmes turcs et dont la localisation exacte ne doit pas être dévoilée, ils attendent de pouvoir rentrer chez eux, certains sont très jeunes.

     

    Dans les environs d'Antalya, il y a deux hôtels comme celui-ci. Les enfants ukrainiens y sont logés, nourris et soignés.

    Attirer personnes et capitaux

    Parmi les bienfaiteurs, Ruslan Shozdak assume la plupart des charge. Homme d'affaires ukrainien, il est à la tête de chaînes de supermarchés et de magasins de cosmétiques en Ukraine. "Grace au travail réalisé en coordination avec notre consulat et notre ambassade, nous avons réuni les conditions nécessaires à la mise en place de ce projet", explique-t-il à France 24. "Un mois seulement après le début de la guerre, la Turquie avait déjà signé tous les documents et donné toutes les autorisations pour le placement des enfants, c’est incroyable la rapidité avec laquelle ils ont travaillé !"

    Le ministère turc de la famille et des services sociaux déclare être totalement impliqué. "Des activités sociales, culturelles, sportives et éducatives sont organisées pour les enfants ukrainiens en coopération avec le Croissant-Rouge turc, l'UNICEF et certaines organisations non gouvernementales", affirme le ministère.

    Depuis le début de la guerre, la Turquie a encouragé l’arrivée de ressortissants russes. En facilitant l’ouverture de comptes bancaires, en autorisant le système de paiement MIR, tout a été est fait pour attirer personnes et capitaux.

    En privé, des diplomates ukrainiens n’hésitent pas à dénoncer ce qu’ils considèrent comme un traitement de faveur réservé à une partie plutôt qu’à l’autre alors qu’Ankara tente toujours de maintenir une position de neutralité et de médiation dans la guerre.

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    Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE

    LE FIL DU 17 JUIN

    À Kiev, Boris Johnson propose un "programme de formation des forces ukrainiennes"

    LE FIL DU 18 JUIN

    Ukraine : le président Zelensky en visite à Mykolaïv, funérailles d’une figure du Maïdan à l’Est

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    Ukraine’s Death Workers: ‘If You Take It All Close to Heart, You Go Mad’

    The people toiling in Ukraine’s cemeteries and morgues bear a silent burden as they handle the war’s growing toll.

    The funeral of a man who was killed in the Donetsk region, at the Lychakiv cemetery in Lviv, Ukraine.Credit...

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    By Erika Solomon

    Photographs by Diego Ibarra Sanchez

    LVIV, Ukraine — For many Ukrainians facing Russia’s invasion, there is hope the daily battles can be won: A soldier may beat back his enemies. A rescuer might miraculously pull a survivor from rubble. A doctor could save a life.

    But in one line of work, also deeply affected by this war, grief seems like the only sure end: the handling of the dead.

    From gravediggers to embalmers, funeral directors to coroners, these workers carry deep psychic wounds of war — and have few others who can relate to them.

    “Nowadays, I feel numb,” said Antoniy, a morgue worker in Lviv, Ukraine. “Even when someone is telling me a joke that I know is funny, I can’t laugh. My emotions are too numbed.”

    Lviv, a city in Ukraine’s relatively safe west, is largely untouched by the war physically, but death reaches here anyway. Local residents bury the bodies of soldiers who fell fighting in battlefields farther east. Families that fled hometowns, now occupied by Russian forces, must inter their loved ones who perished far from home here.

    Along with other workers in this field, Antoniy asked to be identified by only his first name because although Ukrainians showed a deep reverence for those fallen in the war, the workers said there remained a residual stigma around those who handle the dead. He joined the army when Russia annexed Crimea in 2014, and remains in Ukraine’s volunteer forces.

    But when Russia launched its full-scale invasion in February, he was told to stay home: His job was deemed critical infrastructure. Often, he notices that soldiers at the morgue are unable to bring themselves to look upon their fallen comrades.

    “We need to stay here and do this work because no one else can,” he said.

    Ukraine and Russia have kept their casualty numbers closely guarded secrets, mostly issuing statements, impossible to verify, about the other side’s losses. A senior adviser to Ukraine’s president recently estimated that about 100 to 200 Ukrainian soldiers were dying each day, up from just a few weeks earlier, when President Volodymyr Zelensky said 60 to 100 were killed daily.

    The rising figures reflect how the front line has shifted since Ukraine pushed Russian forces away from its capital, Kyiv, early in the war. The battles have moved east, pitting entrenched fighters against relentless artillery attacks, in which Moscow appears to have an edge.

    Better Understand the Russia-Ukraine War

    “We used to do one or two funerals a month. Now, we’re short-handed,” said Mikhailo, a gravedigger who buries many of the dead that Antoniy prepares for burial. “Every day there is a funeral — sometimes several at once. And they are all so young.”

    Antoniy, though he maintains a tough outer shell, treats the bodies with care. He wraps mangled legs in plastic, dabs powder on bruised faces. Gently, he dresses the soldiers in uniforms pulled from a stack of donations — or sometimes, a special suit chosen by loved ones.

    “They come here in bad condition, covered in dirt, blood and open wounds,” he said. “We clean them, stitch them back together and get them looking proper.”

    Borys Ribun, who runs the morgue, said the job “feels psychologically much more complicated,” compared with before the war.

    The dead that come in are young people, he said, and they bear gruesome wounds.

    “Sometimes, it is really hard to put the parts of the body together. There can be really severe damage,” he said, holding back tears. “But we try. We do what we can so that their families can give them a proper farewell.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Antoniy has long since gotten used to the dead bodies, whatever their condition — even when he can only return a person’s remains to their families in a plastic bag.

    But his hands shake as he describes having to see the relatives. One morning, he backed away quietly as a woman entered the morgue to see the body of her son. She wailed, inconsolable, and then fainted to the floor.

    “You can get used to almost anything, you can get used to almost any type of work,” Antoniy said. “But it’s impossible for me to get used to the emotions of these people who come here to see their loved ones.”

    Outside the Lychakiv Cemetery, Mikhailo and his colleagues begin their work at dawn, while the city stirs from sleep. They dig six feet down, wiping their brows, chain-smoking cigarettes and cracking jokes when they stop to rest.

    “You have to keep joking — you have to. If you take it all close to heart, you go mad,” Mikhailo said.

    Lviv’s historic graveyard, which dates to 1786, is filled with local notables and includes a memorial for Soviet soldiers who fought the Nazis. Now, the cemetery does not have room for the number of bodies being brought in. There are around 50 fresh graves in a grassy field outside the cemetery walls.

    The new plot stands in the shadows of several stone crosses, whose plaques commemorate another generation of Ukrainian fighters: those who fought against the Soviet Union during and after World War II. The bones of these men were unearthed from a mass grave, found in the early 1990s, when Mikhailo started his job as a gravedigger. Reburying them was one of his first tasks.

    In those early days of Ukraine’s independence, it was difficult to find any work with a regular salary. Mikhailo took a job as gravedigger in part because, although it paid little, the money came on time.

    “At first, I didn’t tell anyone I worked at the cemetery,” he said. “I was ashamed.”

    Wiping away tears, he said he still did not find meaning in his work: “With this job, there is not much to feel proud of.”

    Because of the growing need to manage the burials, Lviv’s government has deputized an official from the municipal council to handle the daily funerals. A state-backed company, Municipal Ritual Service, covers most of the costs, providing coffins and flowers for servicemen killed in combat.

    “Each of their stories is unique. They should be written about — all of them,” said Yelyzaveta, 29, who had worked at the company for only six months when the war began.

    Atop many graves, families leave tokens to the memory of who their loved ones were in life: A painter’s putty scraper. A teenager’s video game console. A medallion carved into a writer’s quill. A favorite candy bar.

    Some of the graves have carefully planted flower beds. Almost all have candles, which flicker as darkness falls each night.

    Back in the morgue, Antoniy said the only time he and his colleagues chose not to work on a body was when a fallen soldier had been a friend. Then, he said, he finds himself grappling with the same disbelief he often sees in the eyes of mourners.

    Working here has taught him not to find morgues or funerals frightening, he said. But it has not diminished his fear of dying.

    “There isn’t a single person who doesn’t fear death,” his colleague Mikhailo said. “I have buried everyone from doctors to scientists. Eventually, death takes us all.”

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    Valeurs Actuelles

    Législatives : Caroline Mécary, l’avocate pro-LGBT qui veut conquérir Paris

    Lorsqu’on interroge Caroline Mécary sur le pourquoi du comment de son engagement politique, la ténor du barreau fait dans le pragmatisme. « Je me suis engagée parce que le parlement de l’Union populaire m’a sollicitée en janvier 2022. J’ai réfléchi 24 heures, puis j’ai foncé ». Clair, net, concis. Une réponse à son image. Depuis une décennie, la médiatique avocate au phrasé fougueux écume les plateaux télé. Des apparitions cathodiques plus ou moins couronnées de succès. « Je n’ai pas toujours été bonne », confesse-t-elle à demi-mot.  Qu’importe. Ses talents de bretteuse lui ont permis de mettre en lumière son cheval de bataille: la défense des droits des homosexuels. Le combat de sa vie. Mariage gay, PMA, GPA… Elle a été de toutes les luttes progressistes. Dès 2004, après quatre longues années de procédures, elle remporte une victoire judiciaire pour un couple de mères qui revendiquaient des droits parentaux égaux sur les trois enfants qu’elles élevaient. En 2022, son éventail de combats politiques s’élargit. Son mantra pour ces élections à la députation ? « Mettre fin à la politique néolibérale et autoritaire du président Macron. Et au déni de la réalité, du changement climatique en particulier. »

    Petit retour en arrière de quelques jours. En ce soir de juin 2022, dans un bar du douzième arrondissement qui lui sert de QG, aux alentours de 22 heures, Caroline Mécary, tout sourire, sait qu’elle a réussi son coup. La candidate de la Nupes, la nouvelle coalition de la gauche, est arrivée en tête du premier tour de la septième circonscription de Paris (40,43% des voix). Elle a devancé de presque cinq points son premier poursuivant, le candidat de la majorité Clément Beaune (35,81%), au premier tour des législatives. Dans cette 7ème circonscription de Paris (IVème, XIème et XIIème arrondissements de la capitale), terre historique de la gauche, la tâche se révélait pourtant loin d’être aisée : le candidat LREM Pacôme Rupin y avait réalisé un score de 43% au premier tour de 2017. Alors, c’est peu dire que le score de l’avocate a des allures de victoire. Mais Mécary a le triomphe modeste. « J’affrontais le chouchou du président de la République. Je faisais plus face à l’Elysée qu’autre chose : c’était un peu David contre Goliath. Mais mon engagement n’est pas carriériste, il est auprès des jeunes. » De quels sujets veulent-ils parler, ces jeunes ? » Ils souhaitent que leurs dirigeants en main les thématiques du climat, de la justice fiscale, la lutte contre les inégalités… Ils sont les premières victimes de la politique néolibérale du gouvernement. » La marche en avant de Caroline Mécary paraît irrésistible. Qui aurait parié un kopeck sur elle il y a encore quelques semaines ? Ils se comptent sur le doigt d’une main.

    Boules puantes et attaques ad hominem

    Interrogée sur la majorité, Mécary ne lésine pas sur les épithètes. Son adversaire, Clément Beaune ? «  Un pantin qui, en cas de défit, ira pantoufler dans une grande entreprise. » La tactique adoptée par Ensemble, visant à diaboliser le programme de la Nupes durant l’entre-deux tours ? « Une rhétorique proche de celle de la droite en 1981, qui prévoyait l’arrivée des chars russes sur les Champs-Elysées en cas d’élection de François Mitterrand. » Les accusations de complaisance avec l’antisémitisme, symbolisée par le soutien de l’ex-leader du parti Travailliste britannique Jeremy Corbin à Danielle Simonnet et Danièle Obono avant le 1er tour ? « Une volonté d’instrumentaliser l’antisémitisme, qui touche dans leur chair de nombreux juifs français ». Caroline Mécary a réponse à tout. On ne s’invente pas avocate.

    On le sait, un candidat cache souvent une part d’ombre. La semaine dernière, Le JDD exhumait les quelque déboires judiciaires de Mécary. Au début des années 2000, elle forme avec Yann Streiff un duo inséparable. Les deux avocats sont chargés de la défense de deux héritiers français de la peintre américaine Joan Mitchell. A quelques jours de la transaction finale, Me Mécary et son acolyte font ajouter un avenant à sa convention d’honoraires. Avenant qui leur octroie l’attribution de 46 peintures en guise de rétribution. En 2007, les honoraires sont finalement jugés abusifs et plafonnés à 500 000 euros. Les avocats sont sommés de rétrocéder lesdits tableaux. Autre litige, quelques années plus tard. En 2010, à l’occasion des élections au bâtonnat de Paris, Caroline Mécary envoie un mail à l’ensemble des 22 000 avocats parisiens pour appeler à faire battre l’un des deux. Une immixtion dans le sort du scrutin qui fait tache : la tradition veut que seuls les candidats qualifiés pour le second tour soient autorisés à envoyer des mails aux autres avocats durant l’entre-deux tours. Convoquée quelques jours plus tard devant le conseil de discipline du Conseil de l’ordre, Mécary n’écope que d’un avertissement.

    Car derrière ce sourire et cette bonhommie de façade se cache parfois une certaine forme de sectarisme mondain. On l’a dit : l’égalité entre les sexes représente le combat de sa vie d’avocate.  Et qui combat d’une vie dit souvent excès de zèle. Au début des années 2010, en plein débat sur le mariage gay, elle multiplie les sorties qui flirtent avec la diffamation. En campagne, tous les coups sont permis. Alors la macronie utilise ces vieilles « casseroles »pour tenter de la disqualifier « Ce sont des boules puantes, des attaques ad hominem exhumées par la majorité présidentielle pour me discréditer. »  Loin de faire acte de contrition, Mécary assume ses anciens propos : « Quand je traite Angel Merkel d’homophobe en 2012 sur Twitter car elle ne veut pas promulguer une loi sur le mariage pour tous, ça ne va pas bien loin. Le mot fait partie de la langue française. D’ailleurs, elle n’a porté plainte contre moi », sourit-elle. Autre affaire, plus récente cette fois-ci. Le 21 avril 2018, Caroline Mécary, publie un virulent message sur Twitter. « Et hop hop hop 1 PAPC pour diffamation publique, vous allez moins rire avec votre propagande qui ne masque même pas votre silence abyssal sur les enfants placés en rétention ou victimes de prêtres pédophiles, quand ce n’est pas un inceste au sein de vos familles (1 sur 10). » Le tweet choque de nombreux internautes, indignés de la véhémence de l’attaque. Devant la violence de l’accusation, la Manif Pour Tous porte plainte contre l’avocate pour injure et diffamation publiques. En 2019, la justice donne raison à Caroline Mécary et la banchit. La candidate de la Nupes aime à le rappeler : tout au long de ses procédures, elle n’a « jamais été condamnée. » Un casier immaculé qui vaut bien une petite camomille ?

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Reportage : le roi du TikTok au second tour de la présidentielle en Colombie

    Publié le : 18/06/2022 - 12:12Modifié le : 18/06/2022 - 13:50

    Pascale MARIANI

    Dimanche, les Colombiens choisiront entre le sénateur de gauche Gustavo Petro, 62 ans, et un homme d'affaires indépendant, idéologiquement inclassable, Rodolfo Hernandez, 77 ans, champion auto-proclamé de la lutte contre la corruption. Au premier tour, ce dernier a créé la surprise : le riche homme d'affaire de Bucaramanga, une ville du nord est du pays dont il a été le maire a terminé en deuxième position, séduisant 28 % des électeurs, presque 6 millions de voix. L'une des clés de son succès : une campagne menée sur les réseaux sociaux. Reportage à Bucaramanga, la ville de Rodolfo Hernandez.

    New York Times - World

    Several Killed in Militant Attack on a Sikh Temple in Afghanistan

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    The assault in the capital, Kabul, was the latest in a series targeting the country’s religious minorities that have stoked fears about the Taliban’s ability to provide security.

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    By Christina Goldbaum and Najim Rahim

    KABUL, Afghanistan — Militants stormed a Sikh temple in Afghanistan’s capital on Saturday, leaving several people dead and others wounded, and stoking already heightened concerns among the country’s religious minorities about whether the new Taliban government will be able to protect them from rising violence by extremist groups.

    The assault, which lasted over an hour, was the first to target the country’s Sikh community since the Taliban seized power last summer. It was the latest in a series of bloody terrorist attacks that since April have killed over 100 people, predominantly civilians among the country’s Shiite and Sufi minorities.

    Abdul Nafi Takor, an Interior Ministry spokesman, said that one Taliban security member involved in stopping the assault and that one civilian were killed; he also said that seven other people were injured. A doctor from a nearby military hospital, who spoke on the condition of anonymity because he was not authorized to speak to the news media, said the hospital had received the bodies of six worshipers killed at the temple.

    The recent bloodshed has upended a relative calm that came after the collapse of the Western-backed government in August, which ended 20 years of war, and has raised questions about whether the new Taliban government will be able to make good on its hallmark pledge of providing security.

    The attack on Saturday began about 6:30 a.m. when a group of armed men threw a grenade at a guard outside the temple in the Karte Parwan neighborhood of Afghanistan’s capital, Kabul, according to Khalid Zadran, a spokesman for the Kabul police. The men then rushed inside, where roughly 25 people had gathered to worship, Gurnam Singh, the president of the temple, said in an interview.

    Reporting From Afghanistan

    “I was at home,” Mr. Singh said, “and when I was about to go to the temple, I heard gunshots and explosions.”

    A car bomb — the target of which appeared to be the temple — was also detonated nearby, according to Taliban officials.

    The Taliban government condemned the attack on Saturday and pledged to provide justice to the victims. The government “expresses its condolences to the families of the victims and assures that serious measures will be taken to identify and punish the perpetrators of this crime,” Zabihullah Mujahid, a Taliban spokesman, wrote on Twitter.

    No group has yet claimed responsibility for the attack on Saturday, but it follows a trend of similar attacks carried out in recent months by the Islamic State’s affiliate in Afghanistan.

    The spate of attacks has challenged the Taliban’s claims that they have extinguished the threat from ISIS in the country and reinforced concerns about a resurgence of extremist groups in Afghanistan that could eventually pose an international threat.

    This year, United Nations experts warned that terrorist groups had been enjoying more freedom in Afghanistan since the Taliban seized power “than at any time in recent history.” Another recent report by a United Nations panel of experts warned that Taliban officials had been maintaining close ties with Al Qaeda.

    The blast on Saturday rattled Afghanistan’s Hindu and Sikh communities, minorities that have been oppressed for decades and have been frequently attacked in recent years. Once numbering in the hundreds of thousands, only a few hundred Hindus and Sikhs remain in the country today, according to community leaders.

    Mr. Singh warned that the attack on Saturday may push the remaining few to leave the country, too — essentially extinguishing the community in Afghanistan.

    “We have been targeted many times in the past, and we thought the situation would change with the coming of the Taliban, but it did not,” Mr. Singh said. “We are all despondent with what happened, and maybe everyone will leave Afghanistan tomorrow or the day after tomorrow. What to do here?”

    Christina Goldbaum reported from Kabul, and Najim Rahim from Houston. Yaqoob Akbary contributed reporting from Kabul.

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    Valeurs Actuelles

    Fiasco du Stade de France : “La FFF est lavée de toute erreur”, estime son président Noël Le Graët

    S’il se faisait discret depuis le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France le 28 mai dernier, Noël Le Graët est sorti du silence dans Le Journal du dimanche. « D’après l’enquête, il apparaît que la Fédération est lavée de toute erreur administrative, juridique ou de compétence, puisque la nôtre, c’est l’organisation et le maintien de l’ordre à l’intérieur de l’enceinte et qu’il n’y a pas eu un incident », a assuré le président de la Fédération française de football (FFF), dans un entretien accordé à l’hebdomadaire, dimanche 19 juin. 

    « Cela dit, il faudra écouter l’UEFA au sujet de la billetterie. Les faux billets ont bien été fabriqués quelque part, et la police trouvera bien », a cependant estimé le dirigeant de 80 ans.  Tout en assurant qu’il « regrette » les débordements. « Un bon copain s’est fait bastonner. Il avait un vrai billet mais s’est retrouvé dans une foule où un tas de mecs voulaient entrer… » a-t-il encore confié. 

    « On a quand même organisé plein de matches de 80 000 personnes » 

    À l’image du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait jeté la faute sur « les supporters britanniques » et un important trafic de faux billets, le président de la FFF considère que le nombre de spectateurs en trop dans l’enceinte sportive a constitué le nœud du problème. « Reste à savoir pourquoi il y a eu plus de billets que prévu », a-t-il déclaré. Avant de défendre sa Fédération à nouveau : « Depuis des années, on a quand même organisé plein de matchs de 80 000 personnes sans le moindre incident. Mais s’il y a 110 000 personnes qui se pointent… »  

    Interrogé ensuite sur les mauvais résultats de l’Équipe de France lors des derniers matchs de la Ligue des nations, Noël Le Graët a balayé les inquiétudes : « C’est arrivé au terme d’une année très remplie, on avait beaucoup de blessés, Didier [Deschamps] a eu un problème personnel qui l’a beaucoup affecté… Le repos va nous faire du bien. Il nous reste deux matchs en septembre, il faudrait en gagner un pour ne pas finir dernier. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    L’arganier, un "rempart contre la désertification" et l’érosion au Maroc

    Publié le : 17/06/2022 - 22:44

    Tiffany FILLON

    Premier producteur mondial d'huile d'argan, le Maroc se bat pour protéger ses forêts d'arganiers, menacées par le dérèglement climatique et les activités humaines. À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, France 24 se penche sur cet arbre aux qualités environnementales méconnues. 

    C'est un arbre millénaire dont les fruits suscitent la convoitise. L'arganier, à partir duquel on fabrique l'huile d'argan, pousse dans les régions arides du Maroc – notamment au sud-ouest du pays – et, dans une moindre mesure, en Algérie.

    Peu gourmand en eau, cet arbre est l'un des rares dans la région capables de résister à des températures allant jusqu'à 50 °C. Il est un allié de choix alors que la sécheresse, la pire depuis près de 40 ans, s'est installée durablement au Maroc. Et elle devrait s'intensifier jusqu'en 2050, en raison d'une baisse de la pluviométrie (– 11 %) et d'une augmentation des températures (+ 1,3 °C), selon le ministère marocain de l'Agriculture.

    L'arganier n'est pas le seul végétal à pouvoir survivre dans ces zones arides du Maroc. Mais il a des qualités qui font la fierté des habitants. "Avec lui, on est en plein dans le triangle du développement durable, avec un volet environnemental, économique et social", affirme Katim Alaoui, directrice générale de la Fondation Mohammed VI pour la recherche et la sauvegarde de l'arganier.

    "On le surnomme le 'rempart contre la désertification' et il aide à éviter l'érosion des sols. Sur le plan économique, son huile est une très forte valeur ajoutée et enfin, près de trois millions et demi de Marocains vivent de façon directe ou indirecte des produits de l'argan et de l'arganier", poursuit Katim Alaoui, également responsable de l'équipe de recherche en toxico-pharmacodynamie de la Faculté de médecine et de pharmacie de l’Université Mohammed V-Souissi de Rabat. 

    >> À voir aussi : Désertification : une fragile muraille verte en Afrique

    "Dans les régions arides et semi-arides où il pousse, l’arganier est quasiment irremplaçable dans la conservation des sols et pour la lutte contre l’érosion des sols", abonde Abdelaziz Mimouni, chef du Centre régional de la recherche agronomique d’Agadir, interrogé par l'agence marocaine de presse MapNews. "L’arganier protège le sol par l’ombre portée de sa cime dense dans les régions subdésertiques où l’ennemi principal de la végétation est la sécheresse", poursuit-il. Il enrichit également les sols en éléments fertilisants et en matière organique, "ce qui contribue à la séquestration du carbone et par la suite l’atténuation des effets des changements climatiques". 

    L'arganier et ses chèvres perchées 

    Poussant dans la Réserve de biosphère de l'arganeraie, une forêt protégée couvrant 2,5 millions d'hectares, l'arganier est le pilier du quotidien des locaux. "La population partage sa vie avec l'arbre parce qu'elle vit grâce à lui", explique Katim Alaoui. Les images de chèvre grimpant au sommet des arbres, maintes fois partagées sur les réseaux sociaux, illustrent la proximité de l'arganeraie avec les locaux.

    Bienvenue au Maroc. 🇲🇦📝 Les chèvres raffolent des fruits de l'arganier, un arbre endémique de la région.Pour l’obtenir, ces gourmandes n'hésitent pas à grimper. pic.twitter.com/MAkf40HbIF

    November 29, 2020

    "Les habitants ont le droit de ramasser les noix d'argan et d'en extraire l'huile. Le feuillage sert de fourrage pour les animaux. Les habitants ont une alimentation basée sur les huiles d'argan et utilisent le bois pour se chauffer et cuisiner", précise la pharmacologue. 

    Aussi robuste soit-elle, cette espèce endémique est pourtant fragilisée. Publié le 28 février, le dernier rapport du Giec anticipe "une diminution de 32 % de l'habitat convenant à l'Argania spinosa [le nom scientifique de l'espèce] dans certains scénarios" au Maroc, conséquence du dérèglement climatique. Voyant les épisodes de sécheresse se succéder ces dernières années, le Maroc fait aussi partie des pays "proches du seuil de stress hydrique grave", selon le Giec. 

    >> À lire aussi : Planter quatre milliards d’arbres en Éthiopie, des paroles ou des actes ?

    Créée en 2004, la Fondation Mohammed VI pour la recherche et la sauvegarde de l'arganier, rattachée au Royaume du Maroc, vise à protéger cet arbre, préserver l'économie locale liée à la culture d'huile d'argan et sensibiliser les populations locales. Afin de dissuader les habitants d'abattre les arbres pour se chauffer, cet organisme d'État leur a par exemple proposé d'utiliser des cuiseurs fonctionnant à l'énergie solaire.

    Les cuiseurs ont été installés dans les cantines d'écoles de la province d'Essaouira et les instituteurs ont été formés à leur utilisation pour préparer les repas. "Tout le monde a joué le jeu. Les mères de ces enfants, qui sont des productrices d'huile d'argan organisées en coopératives, venaient régulièrement à l'école pour manger avec les enfants", se souvient Katim Alaoui.

    Ces cuiseurs étaient ensuite donnés aux familles dont les enfants avaient les meilleurs résultats solaires. Une initiative qui permet d'économiser "cinq à dix kilos de bois par jour", d'après Katim Alaoui. La Fondation mène d'autres actions, comme des campagnes de plantation d'arganiers, aux côtés de marques de cosmétiques utilisant l'huile d'argan, comme Yves Rocher ou Galénic. 

    L'huile d'argan victime de son succès 

    Mais ces projets ne suffisent pas. Symbole d'éternité et de résilience au Maroc, l'arganier doit, ironie du sort, être protégé. Il a ainsi été reconnu en 2014 comme patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco. Puis, en 2018, comme système du patrimoine agricole mondial par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Une journée mondiale lui est même consacrée depuis l'année dernière – le 10 mai.

    A l'initiative du Maroc, l'Assemblée générale des Nations-Unies à New York, a adopté hier par consensus, la résolution qui proclame le 10 mai de chaque année comme Journée internationale de l’Arganier. pic.twitter.com/MFFyt2KGzC

    March 4, 2021

    Aujourd'hui, "la menace de la déforestation est de plus en plus atténuée. Beaucoup de choses ont bougé. On sait mieux faire pousser l'arganier qu'au début des années 2000", se félicite Katim Alaoui. Le Maroc, d'où vient la quasi-totalité de la production mondiale d'huile d'argan, cherche aujourd'hui à encadrer la vente à l'étranger.

    Selon l'agence marocaine de presse, le Maroc produit entre 4 000 et 6 000 tonnes d'huile d'argan et en exporte entre 1 000 et 1500 tonnes par an. Dans ce dossier, la Fondation Mohammed VI pour la recherche et la sauvegarde de l'arganier a remporté une victoire : l'instauration d'une période de plusieurs mois dans l'année où les noix d'argan ne peuvent pas être ramassées. Un repos biologique qui devrait aider à soulager ces écosystèmes excessivement sollicités.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Désertification : l'autre péril climatique

    Au Sahel, la "grande muraille verte" peine à sortir de terre

    Décryptage

    Abidjan, capitale mondiale de la lutte contre la désertification

    Valeurs Actuelles

    Stade de France : le Sénat fait le point et charge « l’impréparation » des autorités

    L’enquête des sénateurs progresse. Près de trois semaines après le fiasco de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, le 28 mai dernier, la commission sénatoriale chargée de déméler les tenants et les aboutissants de l’affaire a fait un point d’étape, jeudi 16 juin. A ce stade de leurs travaux, les sénateurs ont déjà rassemblé suffisamment d’éléments leur permettant de tancer l’ « impréparation » totale des autorités publiques, rapporte Europe 1.

    Laurent Lafon, sénateur centriste et président de la commission de la Culture, a plus généralement évoqué une « impréparation en amont, un manque de réactivité pendant, et une gestion critiquable après ». Profitant de l’occasion pour présenter ses excuses aux supporters agressés lors du match, le sénateur a également regretté que « personne n’est responsable ». Si, au cours de son audition jeudi 9 juin, le préfet de police Didier Lallement avait endossé la pleine responsabilité du fiasco, l’affaire ne semble en rien menacer ses fonctions. Une invulnérabilité dont profite également Gérald Darmanin, malgré ses douteuses explications autour des « faux billets ».

    Aucune lucidité

    De son côté, le sénateur LR François-Noël Buffet, président de la commission des Lois du Sénat, a longuement insisté sur l’opportune disparition des images de vidéosurveillance du Stade de France et de la RATP. Leur absence de réquisition par la justice, malgré l’existence d’un délai de sept jours, est « à tout le moins une faute grave », a-t-il affirmé. « Ce qui interpelle, c’est que personne n’ait eu la lucidité de dire « On conserve ces images » », s’est-il encore étonné, tout en se refusant à affirmer que la non-conservation des images ait pu être volontairement dissimulée. Reste qu’un tel oubli de la part de la justice ne peut qu’interroger, alors qu’un officier de police judiciaire se trouvait dans le PC Sécurité du stade. François-Noël Buffet a d’ailleurs précisé que la présence éventuelle du substitut du procureur de Bobigny, dans ce même PC, était en cours de vérification.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    Comment les jeunes ukrainien(ne)s perçoivent leur pays d’accueil ?

    Publié le : 17/06/2022 - 14:21Modifié le : 17/06/2022 - 15:24

    Les Allemands réfléchissent-ils trop avant d’agir ? Les Polonais sont-ils stricts avec le tri des déchets? Plus de 6 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. La plupart d'entre elles vivent aujourd'hui dans d'autres pays européens où elles ont dû s'adapter à un mode de vie différent. On a demandé à de jeunes ukrainien(ne)s comment ils se sentent dans leur nouveau pays.ENTR, c’est quoi ? 🇪🇺 C'est un projet européen dédié à la jeunesse, 100 % sur les réseaux sociaux.

    L'Humanité

    Le roi est nu

    Éditorial

    Maud Vergnol

    Une gifle électorale pour le camp ­présidentiel. À l’heure où nous bouclons cette édition, les macronistes seraient numériquement tout juste en tête à l’Assemblée. Mais le chef de l’État pourrait se réveiller ce matin avec une majorité introuvable. C’est une défaite cinglante pour le président fraîchement réélu, dont le deuxième quinquennat s’annonce sous des auspices bien différents de 2017, où LaREM avait raflé à elle seule 308 sièges. L’arrogance du locataire de l’Élysée, l’indécente campagne confusionniste menée dans l’entre-deux-tours pour caricaturer les candidats Nupes en dangereux croque-mitaines se sont retournées contre lui. Avec plusieurs ministres et ténors hors jeu, dont le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, l’édifice macroniste est ­sérieusement ébranlé, la monarchie présidentielle vacillante.

    L’échec est d’autant plus cuisant pour le camp présidentiel qui se présentait comme le meilleur rempart à l’extrême droite que celle-ci, mauvaise surprise du scrutin, réalise une percée historique avec une projection de 80 à 85 sièges… Une première depuis le rétablissement du scrutin majoritaire à deux tours en 1988 qui avait fait disparaître le FN de l’Assemblée malgré sa constante progression dans les urnes. Mais la gauche de combat, qui entre en force dans l’Hémicycle, représente un adversaire autrement plus redoutable pour le président. Afin de mettre en œuvre son programme de casse sociale, Emmanuel Macron sera obligé de composer avec la droite LR, seule force d’appoint disponible. Un tel attelage, désastreux pour les classes populaires, clarifierait l’imposture du « en même temps ». La décomposition du paysage politique orchestrée par le président lui revient comme un boomerang.

    La gauche s’impose comme la première force d’opposition. D’une soixantaine de sièges occupés pendant le précédent quinquennat, avec une projection entre 165 à 175 députés, l’Hémicycle se repeint significativement aux couleurs de la Nupes avec de jeunes élus aux profils sociologiques variés. Saluons ici la victoire de Rachel Kéké, première femme de chambre à siéger au Palais-Bourbon !

    Bien sûr, ce matin, beaucoup ­d’électeurs seront déçus de voir la majorité échapper à la gauche. Le programme de la Nupes, avec le Smic à 1 500 euros, l’augmentation des salaires, la retraite à 60 ans, l’allocation de 1 063 euros pour les jeunes, la planification écologique ne deviendront pas réalité dès cet été. Mais le scénario à l’italienne d’une gauche disparue du paysage politique est écarté.

    En dépit d’une opportunité exceptionnelle de sanctionner le néolibéralisme pour seul horizon, et malgré des propositions concrètes de la Nupes pour répondre aux urgences sociales et à la crise climatique, plus d’un Français sur deux (54 %) est resté indifférent à ce qui se jouait dimanche dans les urnes. À nouveau, c’est la frange la plus aisée et la plus âgée, traditionnellement la plus favorable à la droite, qui s’est davantage mobilisée. C’est là tout le défi des années à venir : repolitiser une société désenchantée qui ne croit plus au pouvoir de la politique tant le « there is no alternative » a ­encrassé les consciences. La performance de la Nupes, dimanche, ­inespérée il y a encore quelques semaines, en est une première et prometteuse étape.

    Législatives 2022
    Valeurs Actuelles

    Stade de France : le parquet a reçu trois plaintes pour des vols à la tire

    Plus de deux semaines après les violences qui ont éclaté au Stade de France, des plaintes ont été déposées. Le parquet de Bobigny a en effet reçu trois plaintes de la part de deux Anglais et d’un Espagnol, rapporte BFM TV. Ils s’étaient rendus à la finale de la Ligue des Champions opposant le Real Madrid à Liverpool, samedi 28 mai, au Stade de France en Seine-Saint-Denis. Ce soir-là, comme de nombreuses autres personnes, ils ont été victimes de vols à la tire. Les plaintes ont donc été déposées dans le cadre de l’enquête, ouverte le 10 juin, pour « vols, vols aggravés et violences aggravées ».

    Un formulaire pour déposer plainte

    Si l’une des plaintes est arrivée par courrier, les deux autres ont été formulées grâce à la plateforme mise en place par le ministère français de l’Intérieur, indique BFM TV. Le formulaire avait d’ailleurs été rapidement critiqué car jugé peu adapté. Les plaignants ont par exemple la possibilité de cocher le lieu où ils se sont fait agresser et/ou voler. Mais ils auraient seulement le choix entre « dans la rue », « à l’aéroport » ou « dans le musée », et non pas « au stade ». De plus, ce dispositif de dépôt de plainte est encore trop méconnu du public anglais et espagnol. Dans le cadre de l’enquête menée par une commission sénatoriale, des supporters de Liverpool et du Real Madrid vont d’ailleurs être auditionnés pour témoigner des incidents survenus à l’entrée du Stade de France, relate enfin BFM TV.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    L’intelligence artificielle, alliée des soldats et espions

    Publié le : 16/06/2022 - 23:10Modifié le : 16/06/2022 - 23:15

    Sébastian SEIBT Suivre Laura MOUSSET Suivre

    Preligens est une start-up française qui travaille dans un domaine dont l'importance n'a fait que croître avec le conflit en Ukraine :  l’analyse des images satellites grâce à l'intelligence artificielle. L’armée et le renseignement en sont friands. Et pas seulement en France, puisque cette société française travaille avec les ministères de la Défense de plusieurs pays européen. Renaud Allioux, son cofondateur, explique en quoi cette technologie peut faire la différence.   

    BBC

    Gustavo Petro: Leftist ex-rebel wins Colombia's presidential election

    By Matt MurphyBBC News

    Gustavo Petro, the leftist former mayor of Bogota and ex-rebel fighter, has been declared the winner of Colombia's presidential election.

    Mr Petro, a current senator, defeated right-wing construction magnate Rodolfo Hernández in Sunday's run-off election.

    Figures showed he took 50.5% of votes, defeating his rival by more than 700,000 ballots to become Colombia's first left-wing leader.

    The 62-year-old hailed what he called a "victory for God and for the people".

    "May so much suffering be cushioned by the joy that today floods the heart of the homeland," Mr Petro wrote on Twitter. "Today is the day of the streets and squares."

    His running mate Francia Marquez, a single mother and former housekeeper, will become the country's first black woman vice-president.

    In a video posted to social media, Mr Hernandez, who ran a non-traditional campaign that relied heavily on TikTok and other social media, conceded to Mr Petro.

    "Colombians, today the majority of citizens have chosen the other candidate. As I said during the campaign, I accept the results of this election," he said. "I hope that Mr Gustavo Petro knows how to run the country and is faithful to his discourse against corruption," he added.

    President Ivan Duque, who was barred from seeking re-election by Colombia's term limits, said on Twitter that he has called Mr Petro to congratulate him and said they have "agreed to meet in the coming days to initiate a harmonious, institutional and transparent transition".

    Mr Petro, a former member of the M-19 guerrilla movement, ran on a radical manifesto and pledged during the campaign to fight inequality by providing free university education, pension reforms and high taxes on unproductive land.

    He has also pledged to fully implement a 2016 peace deal that ended a 50-year long conflict with the communist guerrilla group, Farc, and to seek negotiations with the still-active ELN rebels.

    At Gustavo's results party, the atmosphere is electric. On stage, and in the crowds, people here are dancing salsa - enjoying every moment of an election like no other.

    In a country that experienced decades of civil conflict, Gustavo Petro's critics highlighted his role as a former rebel, arguing his economic plans would spell disaster for the country.

    But his promises of inclusion and addressing poverty resonated with this deeply unequal country.

    For Ana Beatriz Acevedo, who represents displaced Afro-Colombian women, the election marks a major change for the country.

    "One of the problems this country has is inequality - in black and indigenous communities, among women," she said. "And they (Petro and Marquez) represent that difference - one is mixed race, one is black - and both believe in inclusion."

    It's often a cliché to call elections historic but these really are - it's a huge departure for this conservative country and says a lot about how much the country has changed.

    Now Colombia will have its first ever leftist leader and alongside him, the first ever black vice-president - and that speaks volumes about the desire for a different political path.

    The campaign marked Mr Petro's third run for the presidency. He finished fourth in 2010, and was comfortably defeated in a run-off by Mr Duque in 2018.

    While some of his proposals have startled investors - including a planned ban on new oil projects - many voters said they voted for him to tackle some of Colombia's intractable problems, such as corruption, widespread poverty and a surge in political violence.

    But Mr Petro will face challenges from a fragmented congress, which includes representatives of more than a dozen parties.

    "Given current levels of polarisation and existing political, economic, social and humanitarian crises, the Petro government will face significant challenges," Prof Arlene Tickner, an international relations lecturer at Bogota University, told the BBC.

    "An important first step that has already been taken by the president-elect is to initiate efforts to build a broad national coalition in order to enhance his governability."

    Meanwhile, Defence Minister Diego Molano told journalists on Sunday afternoon that the killing of an electoral volunteer in Guapi, Cauca province, was under investigation.

    Some 320,000 police and military were deployed across Colombia during the election amid fears that the result could spark political violence.

    Elsewhere, 60 voting locations had to be moved because of heavy rains in some parts of the country.

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    Death in Ukraine: A Special Report

    From battlefields pockmarked by artillery shells to basements and backyards filled with civilian corpses, the war has exacted a staggering toll in lives lost. New York Times reporters who have covered the war present accounts of the many ways that death arrived in Ukraine.

    Death in Ukraine: A Special Report

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    Russia-Ukraine War

    Jason Horowitz

    The metric of the war: Deaths.

    A little boy blown up by a mine at the beach. A young mother shot in the forehead. A retired teacher killed in her home. Soldiers killing and dying every day by the hundreds. Older people and young people and everyone in between.

    A war can be measured by many metrics. Territory won or lost. Geopolitical influence increased or diminished. Treasure acquired or resources depleted. But for the people suffering under the shelling, who hear the whistling of incoming missiles, the crack of gunfire on the streets and the wails of loss out of shattered windows, the death toll is the most telling account of a war.

    Many of the articles on this page contain graphic images that readers may find difficult to view.

    In Ukraine, no one is quite sure exactly what that toll is, except that many many people have been killed.

    An “endless caravan of death,” said Petro Andryushchenko, an official for the devastated city of Mariupol.

    In its latest updates, the Office of United Nations High Commissioner for Human Rights said 4,509 civilians had been killed in the conflict. But it is clear that many thousands more have been killed. Ukraine’s chief of police, Ihor Klymenko, said this past week that prosecutors had opened criminal proceedings “for the deaths of more than 12,000 people who were found, in particular, in mass graves.”

    And in Mariupol, the Black Sea city flattened by Russian bombardment, Ukrainian officials in exile have said that examinations of mass graves using satellite imagery, witness testimony and other evidence have led them to believe that at least 22,000 were killed — and possibly thousands more.

    The casualty figures exclude the thousands believed killed in territories held by Russian forces. And even where Ukraine has regained control, Mr. Klymenko said, it was premature to calculate the dead in mass graves, as more are found every week.

    Indeed, finding and identifying the dead is such a daunting challenge, Ukraine’s chief prosecutor said in a statement on Saturday, that it required global coordination beyond Ukraine’s national efforts. The prosecutor, Iryna Venediktova, said she had met with the International Commission on Missing Persons, based in The Hague, to develop avenues for cooperation.

    International and Ukrainian authorities have little access to embattled cities to take accurate counts, and the urban targets, the constant artillery fire and the static nature of the fighting in the contested south and east only adds to the death and horror.

    “People are killed indiscriminately or suddenly or without rhyme or reason,” said Richard H. Kohn, a professor emeritus of history and peace, war and defense at the University of North Carolina at Chapel Hill. He said the incessant artillery fire “kills and maims people.”

    “It creates enormous psychological stress on populations,” Mr. Kohn said, “as it does on the combatants,” and “it lasts for a very long time.”

    The Russians, eager to preserve an aura of competence, underreport their battlefield losses. The Ukrainians, desperate to maintain morale as the shells fall, do the same. Civilian casualties are an unknown variable, multiplied by grisly factors like collapsing buildings and the unreported victims of occupied towns.

    Children are not protected from the indiscriminate violence. The United Nations’ agency for the protection of children in emergency situations has estimated that at least three children have died each day since the war started in February. That is only an estimate.

    Mariupol — the city that has become symbolic of Ukraine’s resistance, Russia’s unrelenting shelling and the war’s savagery — is still burying corpses.

    “In our city, there are a lot of mass graves, a lot of spontaneous graves, and some bodies are still in the street,” Mariupol’s mayor, Vadym Boichenko, said last Monday.

    That toll has heightened dread about the losses in the 20 percent of Ukraine now under Russian occupation. Some places, like Sievierodonetsk, have been basically reduced to rubble by advancing Russian forces.

    Early in the war, as Russia tried, and failed, to take the capital, Kyiv, its forces added to the death toll with shocking brutality. In Bucha, they shot civilians dead in their cars, homes and gardens, left corpses in the street and even burned them and dumped them in a parking lot. And when the Russian armored columns retreated, they left more dead in their wake.

    At least 1,500 civilians were killed in the Kyiv region alone, according to Mr. Klymenko. They included two sisters in Bucha — one a retired teacher and the other disabled.

    “Why would you kill a grandma?” asked Serhiy, a neighbor of the sisters.

    The Ukrainian army is taking heavy losses. By the government’s own estimates, as many as 200 soldiers are dying every day. In towns and cities across the country, even those far from the front lines, military funerals take place nearly daily for Ukrainian soldiers killed in the Luhansk and Donetsk regions, where the fighting is now heaviest.

    The dead are often buried quickly, and in shallow graves.

    “I feel numb,” said Antoniy, a morgue worker in Lviv, in western Ukraine. “Even when someone is telling me a joke that I know is funny, I can’t laugh.”

    Regardless of when or how the war ends, Professor Kohn said, trauma, loss, displacement and fear all become “part of the culture of a country.”

    Many of the Russians ordered by President Vladimir V. Putin to invade Ukraine under the false pretenses of liberating the country from Nazis are not coming home, either. In April, Western countries estimated that Russia had lost about 15,000 soldiers in Ukraine; on Friday, Ukraine put the estimate at 33,000.

    The true toll is unknown, and will not be coming from Moscow: Its last announcement, on March 25, said that a total of 1,351 Russian soldiers had died.

    In the months after the invasion began, local news websites across Russia compiled “memory pages” that listed the names of hometown soldiers who had died. Then, this month, they deleted them: A court ruled that such lists were state secrets.

    “We apologize,” said the site 74.ru in Chelyabinsk in Siberia, “to the mothers and fathers, wives and children, relatives and friends of the servicemen who have died during the special military operation in Ukraine.”

    Thomas Gibbons-Neff

    The battlefield: A kaleidoscope of death.

    Outgoing, incoming, the whistle, the screech and the bang.

    The violence of war descended on Ukraine when Russian forces surged across their borders. The killing and dying seemed to happen so quickly that it almost felt mechanical.

    Suddenly, some of the most lethal weapons ever used were massed on the battlefield and unleashed on both sides in appalling quantities: cluster rockets, self-detonating mines, battle tanks, howitzers, thermobarics and incendiary munitions. The list goes on.

    The skies above the quaint neighborhoods of cities like Kharkiv or the coal mines of the Donbas were an unseen kaleidoscope of death as artillery fired from a distance ruled the day after the Russian retreat in early April from the Kyiv area. Moscow had decided to try to win by attrition.

    What did that look like?

    Soldiers cowered in trenches, pressing their faces into the cold earth, trying to shrink into the ground as shrapnel and debris cut through the air around them. Neighborhoods were transformed into wastelands. Apartments burned, and the sides of homes were sheared off like post-apocalyptic dollhouses.

    The dead soldiers are called 200s, the wounded 300s. The terms are repackaged jargon from the Soviet era when dead soldiers being sent home in zinc-lined coffins from Afghanistan were called “Cargo 200.”

    The frontline is the “zero line,” and going there means being sent to “zero” or, to some, “the meat grinder.”

    Airstrikes and gun battles are rare compared with the immense amount of shells flying through the air, so soldiers call them “aviation bombs” and “rifle battles.” One soldier who spent less than a month on the front line in the country’s east never fired a shot. But his company of 106 men had four 200s (killed) and 23 300s (wounded), he said.

    “People can’t fight artillery with machine guns,” he added matter-of-factly.

    Those caught in the middle, the civilians, have fared the worst.

    Their senses become finely attuned. Every sound, at all hours of the day, is analyzed. Is it an incoming shell?

    They rely on split-second calculations about whether to stay or go. Run or walk. Sleep upstairs or head to the basement.

    The routine is exhausting, but they quickly begin to understand the acoustic differences between a 120-millimeter mortar and a 152-millimeter howitzer shell. They use words like “horror,” “nightmare” and “unimaginable” to describe daily routines. The cold damp nights in their basements end at first light.

    They emerge and survey the damage around them, glad they are still alive and hoping their neighbors are, too.

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    Erika Solomon

    The workers who handle the dead.

    LVIV, Ukraine — For many Ukrainians facing Russia’s invasion, there is hope that the daily battles can be won: A soldier may beat back his enemies. A rescuer might miraculously pull a survivor from rubble. A doctor could save a life.

    But in one line of work, also deeply affected by this war, grief seems like the only sure end: the handling of the dead.

    From gravediggers to embalmers, funeral directors to coroners, these workers carry deep psychic wounds of war — and have few others who can relate to them.

    “Nowadays, I feel numb,” said Antoniy, a morgue worker in Lviv, Ukraine. “Even when someone is telling me a joke that I know is funny, I can’t laugh. My emotions are too numbed.”

    Marc Santora

    The count: 115 days, tens of thousands dead.

    Counting the dead in times of tragedy is grueling, emotionally wrenching and time consuming. It took 28 months after the Sept. 11 attacks on the World Trade Center in New York City to arrive at the toll of 2,749, which investigators thought settled the matter. But a decade later, the toll had grown by four people, to 2,753.

    In Ukraine, where fighting rages along a front line that stretches across more than 1,500 miles, it is impossible to get a true tally of those killed.

    So many people have been killed in the past 115 days — and so many bodies buried in mass graves by Russian forces — that international organizations the West has relied on for an impartial accounting acknowledge that their tallies fall woefully short.

    Mariupol. Volnovakha and Saltivka. Popasna and Rubizhne. And now Sievierodonetsk. All cities that have basically been reduced to rubble by advancing Russian forces. The death toll in these places is as yet unknown, and Ukrainian officials have accused Russia of taking measures to destroy evidence of the slaughter to ensure that it never will be.

    Even by conservative estimates, tens of thousands of civilians and soldiers have died. By the Ukrainians’ own count, as many as 3,000 of their troops had been killed as of April 16. Two days later, Russia launched its eastern offensive, and by the end of May, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that as many as 100 fighters were dying every day. More recently, his government put the number closer to 200 a day.

    The death toll for the two nations’ militaries is shrouded in uncertainty. While the Ukrainian government is cautious in releasing information about its own casualties, Russia has a history of keeping such information secret. As of Friday, the Ukrainian military claimed that more than 33,000 Russian soldiers had been killed since the war began. Like so many numbers in this war, their claims are impossible to independently verify.

    The last time a Western official offered a public assessment of Russian losses was in April, when the British said at least 15,000 Russians had been killed in action.

    As far as civilians are concerned, Ukraine’s chief of police, Ihor Klymenko, said on Monday that prosecutors had opened criminal proceedings “for the deaths of more than 12,000 people who were found, in particular, in mass graves” just in the areas controlled by the Ukrainian government.

    Roughly 75 percent of all the bodies recovered so far were men, he said. About 23 percent women. And 2 percent were children.

    At least 1,500 civilians were killed in the Kyiv region alone, Mr. Klymenko said, many found lying on the streets after Russians were forced to retreat. “Snipers shot them from tanks, from armored personnel carriers, despite the white armbands that the Russian military forced people to wear,” he said.

    It may take years before the true number of dead is known. But it is already clear that Russia’s invasion of Ukraine has led to Europe’s deadliest conflict since World War II.

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    Carlotta Gall

    Bucha: The epicenter of Russian atrocity.

    The overwhelming majority of the dead were civilians, shot in their cars as they tried to escape, in their homes and gardens as they dared to venture outside, usually just to fetch bread or water. Scores were executed in yards and on the street, or in cellars where they had been detained.

    This was Bucha. A pretty northern suburb of Ukraine’s capital, Kyiv, with weekend cottages and new apartment complexes set among fir-tree forests, it emerged as a haunting ground zero of Russian atrocities.

    When Russia withdrew its troops from the northern suburbs of Kyiv at the end of March, it granted Ukrainians a great reprieve from the daily bombing and shelling. But the Russians left a trail of destruction and many, many dead. The scale and manner of the killings became apparent only in the days and weeks after the Russian withdrawal, shaking the country and outraging the wider world.

    Occupied by Russian troops for a little over one month, Bucha suffered waves of violence first as fighting raged in its streets and left the burned carcasses of Russian tanks blocking a whole avenue.

    Later, as the frontline shifted further south, Bucha became a second line of defense. Russian troops parked their vehicles in the yards of houses and occupied homes. They ordered residents off the streets or into basements. They detained men of fighting age, and assaulted women.

    Most were local residents, men and women, young and old, families, and even children. Their bodies were often left where they had fallen, or were buried by families or neighbors in their backyards.

    More than 1,300 people were killed in the wider Kyiv region during the Russian occupation — 86 percent of them in Bucha district, and 419 people in the suburb of Bucha itself, Andrii Nebytov, the head of the regional police, said this past week.

    The dead included the mother of Tetiana Sichkar, 20, shot in the forehead as she walked with her family from fetching a thermos of hot water; and two sisters, a retired teacher and her disabled sibling, who lived together on a small side street.

    They also included Dmitrii Shkirenkov, 38, a Moldovan builder, stranded by war at his construction site and executed on video by Russian soldiers; and Roman Havryliuk, 43, a welder, and his brother Serhiy Dukhli, 46, and a third man, shot in their yard when Russian troops took over their house.

    “They were not able to defeat our army,” Mr. Havryliuk’s son, Nazar, 17, said, “so they killed ordinary people.”

    Oleksandr Chubko contributed reporting.

    Anton Troianovski

    Russia: Deaths veiled in secrecy.

    In Russia, news of death arrives stealthily.

    On state television, the war dead are rarely mentioned. The Defense Ministry hasn’t announced a death toll for nearly three months. Lists of hometown casualties published by local websites were declared state secrets.

    But through social media, the horrors of war are trickling through. Ukraine, on the social network Telegram, has been publishing images of enemy corpses, hoping to stir dissent in Russia. Photos of devastated Russian positions, like the failed crossing of the Siversky Donets River last month, where at least 400 soldiers died, offer hints of the violence incinerating untold numbers of young men’s lives.

    “You stand there, and your tears don’t even flow anymore,” Aleksandr Kononov, whose brother was killed fighting in Mariupol, told The New York Times in April, recalling the dozens of black body bags he had seen lined up on the floor of a warehouse by a military morgue. “There is no more water left in your body.”

    Many relatives of Russian soldiers have gone weeks or even months not knowing whether their sons, husbands and brothers are dead or alive. The Russian military bureaucracy, soldiers’ advocates say, appears to have been unprepared for the scale of the casualties in Ukraine. The Defense Ministry, in its last casualty announcement on March 25, set the count at 1,351 deaths. Western officials say the true toll now could be more than 10 times that.

    Some families of the sailors who died aboard the Moskva, the flagship of Russia’s Black Sea Fleet, which had a crew of more than 500, are still struggling to learn the truth two months later. Dmitri Shkrebets, the outspoken father of one conscript aboard, published an angry Telegram post on Monday directed at President Vladimir V. Putin.

    “Why are you pretending that nothing happened?” Mr. Shkrebets asked. “We will all die, but not all will be martyrs, someone will have to answer for the blood!”

    It was a rare public expression of anger and frustration with the government from a military family. But for much of Russian society, the deaths “are not making such a stunning impression,” Sergei Krivenko, who leads a rights group that provides legal aid to Russian soldiers, said in a telephone interview. In most cases, professional soldiers, rather than conscripts, are dying. They come disproportionately from poor regions, according to Russian journalists who have analyzed death notices.

    “They are perceiving deaths as — it’s hard to say ‘normality’ but, in some sense, normality,” Mr. Krivenko said.

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    Valerie Hopkins

    Mariupol: The ‘deadliest place in Ukraine’.

    KYIV, Ukraine — To be from Mariupol these days is to be consumed with death. More than a month after Russian forces took full control of the Ukrainian city, the dead are still being buried.

    “In our city, there are a lot of mass graves, a lot of spontaneous graves, and some bodies are still in the street,” the city’s mayor, Vadym Boichenko, said this past week at a briefing in Kyiv.

    They are being taken to morgues, landfills and mass graves, in an “endless caravan of death,” according to Mr. Boichenko’s adviser, Petro Andryushchenko.

    Mr. Andryushchenko said that officials were finding 50 to 100 bodies beneath every collapsed building.

    Over a period of 12 weeks, as Russian shells fell indiscriminately on apartment complexes, hospitals and town squares, Mariupol became a symbol of Russia’s willingness to bring devastation and death to Ukrainian cities and the civilians who inhabit them. The bombing of a theater where an estimated 1,000 people were sheltering is still viewed as one of the most brutal single attacks of the war. According to a reconstruction of the attack by The Associated Press, 600 people died.

    On Thursday, the top United Nations human rights official said that Mariupol was probably the “deadliest place in Ukraine” in the first three months of Russia’s invasion.

    And the dead are being found all the time.

    “The body of six-year-old Liza remained in a car for 10 days,” a message posted on the “Mariupol Now” Telegram channel on Tuesday night read. “She was shot along with her family when she tried to get out of Mariupol. Her mother lost both legs and was unable to attend her daughter’s funeral.” A picture of Liza showed a blue-eyed child with wavy curls.

    The channel contains thousands of other painful images — buildings destroyed, announcements of people killed, apartments ransacked by Russian forces when they took over the city.

    The government estimates that 22,000 people died in Mariupol, a figure that cannot be confirmed because neither international organizations nor Ukrainian officials can access the area. But Mr. Boichenko and others believe it is far higher.

    When Mariupol was surrounded, people improvised morgues in local post offices and pharmacies. They buried the dead wherever they could, in playgrounds and yards. Often the graves were not deep enough, or the burial was interrupted by shelling. There were bodies everywhere.

    Mariupol’s City Council released photos on Wednesday of what officials said was a morgue improvised near the Metro supermarket.

    The photos showed rows of bodies laid out in the open. “The bodies are just lying on the asphalt, absorbing the full heat of the sun,” the officials wrote.

    Stacks of wooden coffins were shown leaning against the wall of a warehouse.

    The omnipresent corpses are creating a public health crisis, Mr. Boichenko fears.

    “Doctors say thousands of people might die in Mariupol because of infectious diseases,” he said.

    Occupying Russian forces have halted the process of exhuming the bodies in Mariupol, Mr. Andryushchenko said.

    “The occupiers made the process of reburial of Mariupol residents as complicated as possible, shifting all the problems to the citizens,” he said. “Now it is necessary to wait for the investigator with the prosecutor to carry out the exhumation, take the corpse to Donetsk for a medical examination and only then bury it in a specially designated place. And at each stage we will have to pay.”

    Megan Specia

    The children: Lives cut short.

    LVIV, Ukraine — Among the many innocent victims of the nearly four-month-old war, perhaps the most innocent are the children.

    On average, nearly three children have been killed in Ukraine every day since the war began. The Ukrainian prosecutor general’s office reported on Friday that some 322 children had died during the war.

    They include a 6-year old Ukrainian boy who was sitting on a swing on a playground in Lysychansk on Monday afternoon when shrapnel tore through his body.

    Through tears, a neighbor in that eastern town described to local news outlets how he had run to the child after hearing an explosion. When he arrived, he realized that it was too late to save the boy’s life. He made a cross, and the child was buried that day.

    His death was later mentioned by President Volodymyr Zelensky. In an address to the nation, he reflected: “This is it: A 6-year-old boy on Moskovska Street is also, as it turned out, a dangerous enemy for the Russian Federation.”

    For the children of Ukraine, just like other victims, the difference between life and death often amounts to chance.

    Shells have torn through their homes. The convoys of cars driven by parents eager to evacuate their families have been riddled with bullets. Train platforms where they awaited passage to safety have been targeted.

    Death can also come suddenly from the sky, as it did one Saturday in April when a Russian cruise missile struck the home of Valerie Glodan, 27, and her three-month-old daughter, Kira, in Odesa, killing them both.

    “This use of explosive weapons in populated areas and attacks on civilian infrastructure must stop,” Afshan Khan, UNICEF’s regional director for Europe and Central Asia, said during a press briefing this past week. “It is killing and maiming children and preventing them returning to any kind of normal life in the towns and cities that are their homes.”

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    Andrew E. Kramer

    The bridge: A photo immortalizes a family’s deaths.

    KYIV, Ukraine — They died as thousands of others have died in Ukraine, from the spray of metallic shards that burst from an artillery shell. When it hit, Tetiana Perebyinis, 43, and her two children, Mykyta, 18, and Alisa, 9, along with a church volunteer who had been helping the family flee from fighting, were only a dozen or so yards away. They didn’t stand a chance.

    All four slumped to the pavement, dead or unconscious and dying. The family dog, also hit and wounded, yelped in terror. Blood splattered on the face of the church volunteer, Anatoly Berezhnyi, 26. But the scene of the bodies, lying motionless by a bridge they had crossed seeking safety, was eerily calm.

    The deaths were typical in a war fought largely with artillery in which civilians are cut down daily, but also stood apart for resonating far beyond the Kyiv suburb of Irpin where they died. A photograph of the family and Mr. Berezhnyi, taken by a New York Times photographer, Lynsey Addario, encapsulated the indiscriminate slaughter of civilians by Russian forces.

    The family’s lives and their final hours were later described in an interview with Ms. Perebyinis’s husband, Serhiy. The family had fled war once before, escaping to Kyiv from the Russian-backed separatist conflict in eastern Ukraine in 2014. Since then, they had built a solidly middle-class life; she worked as an accountant, he as a computer programmer.

    Since the first days of the war in February, the bodies of the dead are seen regularly but usually anonymously, lying on sidewalks after shelling, lined up in body bags at collection points, as hands or feet sticking out of the dirt in mass graves.

    The deaths of Ms. Perebyinis and her children were documented from the moment of their death and in subsequent interviews with family members. Breaking down in tears for the only time in the interview about his dead family, a few days after the artillery strike, Mr. Perebyinis said he had told his wife the night before she died that he was sorry he wasn’t with her.

    “I told her, ‘Forgive me that I couldn’t defend you,’” he said. “She said, ‘Don’t worry, I will get out.’”

    As for Ms. Addario’s photograph, she later said that it had felt almost disrespectful to stop and take it, but that it was important to record the moment. Reprinted on the front page of newspapers and news sites around the world, it became a watershed for the argument of accurately portraying the costs of war on innocent civilians.

    Asked whether he supported showing the deaths of his family in this way, Mr. Perebyinis said he did. “The whole world should know what is happening here,” he said.

    Valeurs Actuelles

    La Pride radicale relaie des slogans appelant à “brûler” les policiers et à mettre “les hétéros au zoo”

    Ce dimanche 19 juin, la Pride radicale a décidé de mener une marche en plein Paris. L’objectif de ce mouvement réunissant 19 collectifs est notamment de se mobiliser en faveur des migrants ou encore de la communauté LGBTQIA+. Mais la Pride radicale se positionne également contre les forces de l’ordre. « Nous accompagnons des demandeurs d’asile qui se font agresser par la police, donc c’est peu envisageable pour nous d’avoir des représentants de la police à nos côtés », a assuré l’un des membres du mouvement au Parisien le 18 juin. Les propos tenus à l’égard des forces de l’ordre sont d’ailleurs extrêmement violents, comme en témoigne une story, relayant un slogan, postée sur le compte Instagram militant : « 100, 200, 300 degrés ! La bonne température pour brûler les condés », affichait l’une d’entre elles hier, supprimée depuis.

    La Pride Radicale est une pride racialiste qui regroupe toute la lie indigéniste qui soit.

    Ce sont des gens violents qui n’hésitent pas, comme ici, à menacer les policiers et à faire l’apologie de la violences envers nos forces de l’ordre. Cette pride doit être interdite. #pride https://t.co/ApzI8c4Kmq pic.twitter.com/g1OprI0m6B

    — MEHDI AIFA (@Mehdi_Aifa_AJR) June 19, 2022

    « Brûler les flics et les patrons »

    Le mouvement n’est pas tendre non plus avec les personnes hétérosexuelles si l’on en croit cette autre story qui lance : « Les hétéros au zoo, libérez les animaux ». La Pride radicale mise sur des slogans chocs et violents pour faire passer ses messages. Le mouvement parle par exemple de « violences policières et de racisme d’Etat » et « nique la bac », mais parle aussi de kérosène à utiliser non pas pour les avions, mais pour « brûler les flics et les patrons ».

    « Tout le monde déteste la police » 🎶disent-ils tous en cœur à la #Pride Radicale qui, elle-même préconise, via des slogans officiels de « brûler » des policiers et de libérer les animaux des Zoo et d’y mettre à la place, les « hétéros ». La honte ! #PrideRadicale #soutienFDO pic.twitter.com/Syeqzj8guf

    — MEHDI AIFA (@Mehdi_Aifa_AJR) June 19, 2022

    Les collectifs s’insurgent clairement contre le système et le monde carcéral, estimant même que si la police est « partout », la « justice [est] nulle part », préférant opter pour la « solidarité avec les sans-papiers ». Pour rappel l’an dernier, la marche des militants antiracistes, anticapitalistes et anti-flics avaient réuni plus de 30 000 participants.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Genoskin : la santé dans la peau

    Publié le : 16/06/2022 - 13:53Modifié le : 16/06/2022 - 14:14

    Sébastian SEIBT Suivre Laura MOUSSET Suivre

    À VivaTech, le salon parisien de l'innovation, la start-up Genoskin est venue démontrer en quoi sa technologie de conservation ex-vivo de la peau humaine pouvait aider à faciliter les tests de médicaments et de vaccins. Un enjeu de taille pour la santé publique, en temps de pandémie ou d'urgence sanitaire.  

    BBC

    Philippines: Sara Duterte sworn in as vice-president

    By Leo SandsBBC News

    The eldest daughter of outgoing Philippines President Rodrigo Duterte has been sworn in as vice-president.

    Sara Duterte vowed to unite the Philippines at a ceremony in Davao.

    It was there that the 44-year-old took over from her father as the city's mayor over a decade ago - before pursuing a career in national politics.

    She took the oath beside her running mate, Ferdinand Marcos Junior, who will soon replace her father as president.

    "The days ahead may be full of challenges that call for us to be more united as a nation," Ms Duterte said.

    Her six-year term in office alongside Ferdinand Marcos Junior will formally begin on 30 June.

    As candidates in May's elections the pair shored up historic landslide victories by forging a powerful alliance and running on a message of unity that helped many of their allies win power elsewhere in government too.

    In the Philippines, the president and vice-president are elected separately.

    Mr Duterte is a controversial "strongman" figure who came to power in 2016 promising to reduce crime and fix the country's drug crisis.

    But critics say that during his five years in power, Mr Duterte has encouraged police to carry out thousands of extrajudicial killings of suspects in what he has called his "war on drugs".

    The International Criminal Court has called for a formal probe into the thousands of killings that happened during the deadly crackdown.

    Mr Duterte had initially said he would stand as vice-president, before changing his mind last month and announcing his retirement from politics.

    On Sunday he stood beside his daughter as she was sworn in to the new role.

    Ferdinand Marcos Junior - known by the nickname Bongbong - also attended the ceremony. Like his future vice-president, he too is the son of a former Philippines leader.

    His disgraced father, with whom he shares a name, was driven from power as the country's dictator in a 1986 uprising.

    Bongbong's election means that the Marcos family will now return after 36 years to power at the Malacañang - or presidential palace.

    The Marcos family has never apologised for the abuses of the old dictatorship, nor given back much of the treasure they are accused of stealing from the national purse.

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    New York Times - World

    The New Geography of the Russian Elite

    By Pablo Robles, Anton Troianovski and Agnes ChangJune 17, 2022

    European cities were playgrounds for Russia’s superwealthy. But sanctions have closed off much of the world.

    Before the invasion of Ukraine, private jets taking off from Moscow flew to Paris, Milan and Geneva more often than anywhere else. Departures from Russia, Feb. 1 to Feb. 24. Note: Origins and destinations are shown, but not specific flight paths.

    But after Feb. 24, as Europe started to close its airspace to Russian planes, wealthy Russians started to fly elsewhere: to Central Asia and the Middle East, most of all.Departures from Russia, Feb. 25 to Apr. 21

    By May, a new geography of the Russian elite had taken shape, data on nearly 2,000 flights analyzed by The New York Times shows. That world has one clear center: Dubai. Departures from Russia, Apr. 22 to May 8

    They call it “Dubaisk.”

    After the Russian invasion, the threat of closing borders, international sanctions and imprisonment drove tens of thousands to flee Russia.

    Journalists, activists and tech workers flocked to Armenia, Georgia and Turkey — relatively affordable, nearby countries that allow Russians to enter without visas. In Europe, countries like Germany and Latvia took in Russians fearing persecution at home.

    But another cohort of Russians — including business magnates and celebrities — made Dubai, the biggest city on the Persian Gulf, their main destination.

    Before the invasion, only 3 percent of private flights departing Russia flew the United Arab Emirates, primarily to Dubai, according to a Times analysis of thousands of records from RadarBox.com, a flight tracking company. That figure rose to 6 percent in the weeks after the invasion began, and 14 percent by May.

    Before sanctions

    European cities were favorite destinations for Russian private jets before the invasion...

    After sanctions

    ...but were replaced in the weeks after by locations in Central Asia and the Middle East.

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    European cities were favorite destinations for Russian private jets before the invasion...

    ...but were replaced in the weeks after by locations in Central Asia and the Middle East.

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    The records provide striking evidence that Western sanctions over the war in Ukraine have succeeded in drastically changing the lives and habits of the Russian elite. The analysis captures both privately owned jets and jets leased by commercial companies, although the flight patterns suggest most of the jets are privately owned.

    Before the invasion on Feb. 24, even amid the deep freeze in relations between Russia and the West, luxury European playgrounds in Britain, France and Switzerland offered havens for Russia’s superrich. But now, with European airspace closed to Russian jets, and European countries seizing the assets of Russian oligarchs, the days of flying to Geneva for a weekend shopping trip appear to be over.

    Instead, a wartime geography of the reach of Russia’s wealthy emerges in flight patterns analyzed by The Times. Kazakhstan and Turkey, countries that did not join sanctions against Russia and that have provided a home for Russian businesses leaving the country, have become leading destinations. Azerbaijan, a former Soviet republic that still nurtures close ties to both Russia and Ukraine, has also benefited from increased private jet travel.

    But no country has seen as big a jump in wealthy Russian travelers as the United Arab Emirates, where the resort and financial center of Dubai has emerged as the main hub connecting Moscow to the luxury and business opportunities still on offer from the rest of the world.

    “Lots of people don’t have a choice,” said Daria Poligaeva, a Russian journalist who moved to Dubai several years ago and is now seeing a wave of compatriots arriving. “It’s one of the few places where you can now transfer your business, where there’s a market, where you can develop your business, and where you still have a market of international corporations,” she added.

    Flights from Russia

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    Multinational companies such as Goldman Sachs and Google have relocated Moscow-based employees to Dubai since the invasion. One of Russia's best-known restaurateurs is working on a new project in Dubai. And a Dubai-based wellness company recently opened what it says is the city’s first banya, or Russian sauna — just in time for summer’s 110-degree days.

    “We had to tweak it a little bit for Dubai,” said the company’s chief executive, Dominique Laird, estimating that 90 percent of her banya customers were Russian. “You can’t drink vodka in the steam room. They definitely can’t be naked.”

    During the May holidays in Russia, bookended by Labor Day on May 1 and World War II Victory Day on May 9, a parade of Russian celebrities descended on Dubai. Most striking among them: Dmitri Kiselyov, the host of the marquee weekly propaganda show on Russian state television, in which he regularly threatens the West with nuclear annihilation. In Dubai, he was photographed, cold drink in hand, in short, pink swimming trunks.

    The Times’s analysis shows that even amid the tensions between Moscow and the West in the weeks leading up to the invasion of Ukraine, private jets were flocking from Russia to Europe. In the first three weeks of February, their most popular destinations were France, Switzerland, Britain and Germany.

    After the invasion on Feb. 24, private jets continued to fly out of Russia — but, by late April, virtually none were heading to Europe. Instead, beyond the United Arab Emirates, they have also made for Turkey, which has offered a safe haven for Russian oligarchs’ yachts and jets even as it sells lethal drones to Ukraine’s military.

    Kazakhstan, the biggest country in Central Asia by area, has become another hub for Russian business. It is where the American consulting giant McKinsey initially relocated hundreds of employees of its Moscow office as it exited the Russian market this spring, and it was the third-most popular destination for private jets departing Russia after the invasion.

    Despite international sanctions and closing airspace, some of Russia’s highest-profile oligarchs kept flying around the world after the invasion, The Times’s analysis suggests.

    Dubai has become a focal point for travel, with some business tycoons parking their jets there; more than 70 remain parked in the United Arab Emirates or were only returned to Russia after being stuck there for weeks, the analysis suggests.

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    A plane owned by Roman Abramovich, an oligarch and former owner of the Chelsea soccer club, flew to Dubai just days after sanctions against Russian individuals kicked in:

    Path of Roman Abramovich Jet

    Previous flights

    The jet left Moscow

    for Dubai on March 4,

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    for Dubai on March 4,

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    Previous flights

    The jet left Moscow for Dubai on March 4, just one day after the sanctions.

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    Tel Aviv

    Dubai is the last recorded location.

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    In June, the American authorities obtained a warrant for two of Mr. Abramovich’s planes, including the Dreamliner. They alleged that the plane had violated American sanctions when it was flown to Russia on March 4.

    Alina Lobzina, Adam Satariano and Lananh Nguyen contributed research and reporting.

    Valeurs Actuelles

    Des associations veulent ajouter les relations polyamoureuses sur Facebook

    L’option n’apparaît pas sur Facebook et elle irrite certains esprits. Selon BFMTV ce 19 juin, douze associations américaines ont adressé une lettre au réseau social pour faire une demande bien particulière. En effet, elles lui demandent d’intégrer un statut spécial pour les relations polyamoureuses. Pour l’heure, la plateforme propose plusieurs choix comme « célibataire », « en couple », « séparé(e) » ou encore « union libre » dans la catégorie « situation amoureuse ».

    Liste de partenaires

    Insuffisant, selon les collectifs, qui s’en sont indignés : « Les individus non -monogames sont arbitrairement privés de la possibilité d’exprimer l’ensemble de leurs relations », ont-ils écrit dans leur lettre. Les associations réclament concrètement que chaque utilisateur puisse « avoir le droit de préciser l’ensemble de ses partenaires amoureux et intimes, sans limite ». A l’heure actuelle, le réseau social permet l’ajout d’une seule personne. De son côté, Facebook a rappelé que le statut « union libre » pouvait dans une moindre mesure répondre à cette demande, mais précisé que le sujet était en cours d’étude.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    As many employers focus on more remote working… it can feel that those who prefer working in the office are being marginalised – Paula Allen

    When Lindsay Compton set up her own consultancy business in 2019, working from home seemed like the best option. As a military wife who has moved eight times in the past seven years, and a mother of two young children, she needed something flexible.

    “It also seemed like quite a good model for being able to deliver really specialist knowledge and not have overheads that were too high,” says the UK-based Compton. But three years later – having built a team of 11 remote workers at Canny Comms, spread from Saudi Arabia to Chester – she admits she’s “desperate” to get back to an office. 

    “I feel like a teenager working in my very bland spare room, with washing hanging just out of view of the computer camera,” she says. Compton believes offices come with multiple benefits, including enabling colleagues to feed off each other's energy. “Having an office space where you have good light and a good environment can just make you feel a little inspired, and I think it enables you to be a bit more brave.”

    Yes, lots of people looking to bag a remote working role right now – but there are also plenty of people who are just as keen to get back to the office. According to a 2022 study by PwC, 11% of US workers would prefer to work full-time in the office, and 62% said they’d like to spend at least some time there. More than half (51%) of managers are also confident their employees would be keen to return to the office full-time, according to GoodHire.

    The motivations of these people might vary – some long for the sociability of the office, while others prefer a clear boundary between work and home. But regardless, companies will need to work out how to accommodate the needs of people who want to be in offices as well as those who don’t, as they map out their post-pandemic working models.

    ‘I miss catching up with people’

    While many people love the flexibility that remote work brings, for others the loss of an office environment and the social contact it provides can be a major blow.

    “I would never apply for a home or remote-working role,” says Abi Smith, business manager at food producer Spice Kitchen. The 30-year-old was “lucky enough” to spend just six weeks working from home during the pandemic while briefly furloughed from her previous role, and since then has worked full-time in her Liverpool office. She even values the daily commute. “Even when I was furloughed for a few weeks… not having a routine where you get up, leave the house, and socialise and interact with other people throughout the day, I think that can massively affect your mental health. Not to leave your house for long periods of time, I don’t think it’s good for you.”

    Working from home can be isolating for many people, who crave the proximity of others during the workday (Credit: Getty Images)

    Carol, who works in donor support at a major US charity, says she was devastated when the organisation made the decision to close its city office and move all staff to remote working. “I live in a small flat where there isn’t a spare room so I spend all day on my laptop on the couch,” she says. “Though I can spend all day on video calls with people, it just doesn’t feel the same as when we were all together in an office. My days lack variety, and I just miss catching up with people in person, and finding out how they’d spent their weekend or what they were working on.”

    This loss of connection and lack of structure can have a profound impact for some people. According to a May 2021 study by the American Psychiatric Association, nearly two-thirds of people who spend at least some time working from home say they’ve felt isolated or lonely from time to time. For 17%, that’s a constant feeling. Individual family circumstances might feed into how acutely workers miss the office too; studies have shown that during lockdown, people living with family members or a partner experienced far fewer problems with their mental health.   

    ‘Office equals work mode’

    It isn’t only wellbeing and social contact that some workers fear is at stake if they spend all day at home, though. It’s also their career prospects. 

    Only 40% of UK workers surveyed by employment and HR specialists WorkNest are confident that office-based and home-based staff will be rewarded equally in the next 12 months, according to research shared with BBC Worklife. And of full-time remote workers, two thirds are concerned about missing out on development opportunities by being based at home, according to PwC.

    Michal Laszuk, a 27-year-old based in Warsaw, Poland, associates being in the office with delivering a better quality of work. Laszuk spent a lot of time working at home during the pandemic in his previous role, but when he started his new job as a community manager for passport and visa service PhotoAid he was allowed to choose how he worked. He immediately chose the office.

    “I would compare working in an office to learning at a university campus,” he says. “Your brain automatically switches to a ‘work mode’ when you're surrounded by colleagues who are hard at work. The smell of ink from the printer, the silent tapping on the keyboards, the quiet chatter in the coffee room, all of that truly helps. It's the atmosphere of the place that puts you in the working mood and raises your productivity.”

    Working in an office also provides a formal start and end point to the working day, he believes – useful boundaries as more and more home-workers report difficulty ring-fencing personal and professional lives. “I have always preferred to be able to just switch on at the office and off at home. The current remote work trend has had its share of victims.”

    Can companies find a balance?

    Now that people have very diverse views on how and where they would like to work in the wake of the pandemic, firms are running into challenges as they grapple with new policies.

    There’s no doubt the pandemic accelerated a shift to remote work in some industries, and with that comes a risk that those who would prefer to be in an office could end up having their voices drowned out in the public debate, says Paula Allen, global leader and senior vice-president of research and wellbeing at Canadian company LifeWorks.

    “As many employers focus on more remote working and adapting to long-term changes such as virtual meetings, it can feel that those who prefer working in the office are being marginalised,” she says. 

    Victoria McLean, UK-based founder & CEO of career consultancy City CV, says that businesses are navigating tricky circumstances in which it can be almost impossible to keep everyone happy. “A lot of businesses I talk to are now offering hybrid working, but have one day a week when everyone has to be in the office. This seems to be a good balance of flexible working with having everyone regularly together.”

    "I can spend all day on video calls with people, it just doesn’t feel the same as when we were all together in an office" – Carol (Credit: Getty Images)

    For those stuck working at home and loathing it, McLean recommends taking regular breaks from the computer, telling line managers when you’re struggling and filling the day with lots of personal connection, be it chat rooms or video calls with colleagues. Plus, “set a boundary between your work and personal life so you're not 'always on'”. 

    Allen says companies need to create a culture of communication and flexibility to meet employees’ needs. For those businesses requiring people to work remotely, that includes creating more opportunities for staff to connect via company-wide socials, regular check-ins from line managers and turning video calling into the default mode of catching up rather than email. “It encourages employees to stay connected and helps reduce loneliness and fatigue,” she says.

    Compton says she’s hopeful she and her family will be able to make their home in Larkhill, north of Salisbury, a more permanent base after years moving around. So, as well as spending time working at a local military co-working hub, she’s also on the hunt for a nearby office. The demands of a young family mean she isn’t about to ditch the spare room completely, she admits, but she wants to establish an office where she and staff can come and collaborative creatively for a few days per week when they can. 

    As the business grows, she’s also keen to recruit workers who are early in their careers, and wants to be able to offer them a place to enjoy all the benefits an office brings. “I think of all the things I soaked up in the office and opportunities that came up from being in an environment where it was all happening,” she says. Remote working can give you a limited perspective, she believes. “Society has got quite a challenge on its hands if we all work in our bedrooms. There’s a real danger in that.”

    France24 - Monde

    Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

    Publié le : 29/04/2022 - 16:31

    La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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    L'Humanité

    63 circonscriptions passées au crible

    Actu

    CALVADOS 6e CIRCONSCRIPTION Élisabeth Borne (Ensemble !) élue

    La cheffe du gouvernement, qui était confrontée pour la première fois au suffrage universel, a battu Noé Gauchard, son jeune adversaire de la Nupes (53,2 %, contre 46,2 %). Arrivée en tête avec près de 10 points d’avance au premier tour, elle a bénéficié de réserves de voix de droite.

    NORD 19e CIRCONSCRIPTION Sébastien Chenu (RN) élu

    Dans la 19e circonscription du Nord, Patrick Soloch (Nupes-PCF) qui avait remporté 25,64 % des exprimés et malgré une belle campagne pour le second tour n’a pas pu combler son retard de près de vingt points sur le candidat du RN et député sortant, Sébastien Chenu. Selon nos premières informations, le pourcentage de bulletins blancs a été très élevé.

    LANDES 3e CIRCONSCRIPTION Boris Vallaud (Nupes-PS) réélu

    Le député socialiste de 46 ans l’emporte avec près de 59,92 %, selon les premières estimations. Boris Vallaud l’avait emporté en 2017 avec 50,75 % des suffrages. Il bat le maire de Tartas, de 60 ans, Jean-Francois Broquères, qui représentait la majorité présidentielle (Ensemble !).

    POLYNÉSIE 1re CIRCONSCRIPTION Tematai Le Gayic élu

    Tematai Le Gayic, du parti indépendantiste Tavini huira’atira, soutien de la Nupes, devient, à 21 ans, le plus jeune député élu de la Ve République. Avec 50,88 %, il l’emporte de justesse face à Nicole Bouteau (Ensemble !) et ses 49,12 %. Au premier tour, le candidat de gauche était largement devancé, mais a pu rattraper l’écart grâce à une forte hausse de la participation.

    ARIÈGE 2e CIRCONSCRIPTION Laurent Panifous (DVG) élu

    Le socialiste dissident Laurent Panifous a été élu dans la 2e circonscription de l’Ariège avec 56,71 % des voix face au candidat et député sortant Michel Larive (Nupes-FI).

    MARTINIQUE 4e CIRCONSCRIPTION Jean-Philippe Nilor (Nupes) réélu

    L’autonomiste soutenu par la Nupes Jean-Philippe Nilor (Péyi-A) conserve son siège de député dans la 4e circonscription martiniquaise. Il est réélu pour la troisième fois consécutive et devance très nettement Alfred Marie-Jeanne (régionaliste) avec 71,37 % des suffrages exprimés.

    CHER 2e CIRCONSCRIPTION Nicolas Sansu (Nupes-PCF) élu

    Le maire de Vierzon Nicolas Sansu remporte avec 57,7 % des voix son duel face à la représentante du RN Christine Poly. La députée sortante Ensemble !, Nadia Essayan, avait été éliminée dès le premier tour. Nicolas Sansu était arrivé en tête du suffrage le 12 juin, avec 32,36 % des voix.

    NORD 16e CIRCONSCRIPTION Alain Bruneel (Nupes-PCF) battu

    La poussée du Rassemblement national observée un peu partout en France et dans un contexte de forte abstention s’est traduite par la victoire de Matthieu Marchio contre le député sortant Alain Bruneel (Nupes-PCF) d’une courte tête puisqu’il ne totalise que 221 voix de plus. Le RN était arrivé en tête au premier tour avec près de 800 voix d’avance sur le candidat communiste, qui a néanmoins progressé.

    PAS-DE-CALAIS 11e CIRCONSCRIPTION

    Marine Le Pen (RN) réélue

    La présidente du Rassemblement national dépasserait les 60 % des suffrages exprimés face à Marine Tondelier (Nupes-EELV). Ce n’est pas une grande surprise. Marine Le Pen avait obtenu 53,96 % des exprimés au premier tour mais l’abstention record (57,4 %) l’avait contrainte à se représenter devant les électeurs.

    NORD 20e CIRCONSCRIPTION Fabien Roussel (Nupes-PCF) réélu

    Député sortant, le secrétaire national du PCF est largement réélu avec plus de 54 % des suffrages face au candidat du Rassemblement national, Guillaume Florquin. Fabien Roussel a progressé de près de vingt points entre les deux tours, renforçant ainsi son implantation dans cette circonscription.

    DOUBS 2e CIRCONSCRIPTION Stéphane Ravacley (Nupes-EELV) battu

    Le député sortant LaREM Éric Alauzet est reconduit, avec 52,26 %, dans le duel qui l’opposait à Stéphane Ravacley (Nupes-EELV), qui a recueilli 47,74 %. Stéphane Ravacley est ce boulanger qui avait entamé une grève de la faim, en 2021, pour protester contre l’expulsion de son apprenti guinéen. Il avait obtenu 32,51 % des voix au premier tour.

    LA RÉUNION 2e CIRCONSCRIPTION Karine Lebon (Nupes) élue

    Karine Lebon (Nupes-PLR) l’emporte avec plus de 76 % des voix contre Audrey Fontaine, soutenue par Les Républicains. Députée depuis 2020, Karine Lebon avait pris la suite d’Huguette Bello quand cette dernière avait été élue maire de Saint-Paul.

    ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE 2e CIRCONSCRIPTION Léo Walter (Nupes-FI) élu

    Le candidat Nupes-FI Léo Walter a remporté la deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence avec 51,5 % des voix face au député sortant Christophe Castaner (Ensemble !), ancien ministre de l’Intérieur et actuel président du groupe LaREM à l’Assemblée nationale.

    PUY-DE-DÔME 5e CIRCONSCRIPTION André Chassaigne (Nupes-PCF) réélu

    Pour la cinquième fois, le député sortant André Chassaigne (Nupes-PCF) remporte l’élection dans cette région rurale qu’il connaît bien. Avec 69,43 % des suffrages, il arrive très largement en tête devant la candidate du RN, Brigitte Carletto.

    GUADELOUPE 2e CIRCONSCRIPTION Justine Benin (Ensemble !) battue

    La secrétaire d’Etat à la Mer, Justine Benin, est la première membre du gouvernement à être battue (41,35 %) face au candidat soutenu par la Nupes, Christian Baptiste; du Parti progressiste démocratique guadeloupéen (58,65 %). Elle devra démissionner du gouvernement.

    ARIÈGE 1re CIRCONSCRIPTION Bénédicte Taurine (Nupes-FI) réélue

    La députée sortante FI, Bénédicte Taurine, a été réélue dans la 1re circonscription de l’Ariège avec 55,3 % des voix face à la candidate Anne-Sophie Tribout (Ensemble !).

    SOMME 1re CIRCONSCRIPTION François Ruffin (Nupes-FI) réélu

    Arrivé en tête au premier tour des élections législatives avec 40,09 % (15 081 voix), le député sortant Nupes-FI est réélu. Il obtient 61,01 % des voix. Il affrontait la candidate RN Nathalie Ribeiro-Billet. Le candidat de la majorité présidentielle, Pascal Rifflart, avec 20,31 %, avait été éliminé dès le premier tour.

    Article sans titre

    ARDÈCHE 2e CIRCONSCRIPTION Olivier Dussopt (Ensemble !) élu

    Élu depuis 2007 sur ce territoire (sous la bannière PS), le ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui a rejoint la Macronie en 2017, l’emporte avec 58,74 % des voix, face au candidat Nupes-FI Christophe Goulouzelle (41,26 %). Olivier Dussopt préside le groupe Territoires de progrès.

    LOIRET 4e CIRCONSCRIPTION Bruno Nottin (Nupes-PCF) battu

    Le candidat RN Thomas Ménagé a été élu dans la 4e circonscription du Loiret avec 63,36 % des voix face à Bruno Nottin (Nupes-PCF), qui a obtenu 36,64 %.

    SEINE-ET-MARNE 11e CIRCONSCRIPTION Olivier Faure (Nupes-PS) réélu

    Seul député socialiste de la Seine-et-Marne, le patron du PS Olivier Faure conserve son siège avec 64,45 % des voix, face à la candidate Ensemble !, Charlyne Péculier (35,55 %). Le leader socialiste était arrivé en tête du premier tour avec 46,9 % des voix, le 12 juin. Il est député de cette circonscription depuis 2012.

    RHÔNE 14e CIRCONSCRIPTION Idir Boumertit (Nupes-FI) élu

    Avec 35,76 %, le candidat investi par la Nupes avait 10 points d’avance sur le député sortant macroniste, Yves Blein, au premier tour. Dans cette circonscription, l’une des plus défavorisées du département qui comprend la ville communiste de Vénissieux, le candidat de la gauche réalise au second tour 57,49 %.

    BOUCHES-DU-RHÔNE 13e CIRCONSCRIPTION Pierre Dharréville (Nupes-PCF) réélu

    Le député sortant Pierre Dharréville (PCF) a été réélu dans la treizième circonscription des Bouches-du-Rhône avec 52,67 % des voix face à Emmanuel Fouquart (Ensemble !).

    PAS-DE-CALAIS 6e CIRCONSCRIPTION Brigitte Bourguignon (Ensemble !) battue

    Élue depuis 2012 sous l’étiquette PS, puis en 2017 sous la bannière LaREM, la ministre de la Santé et députée sortante, Brigitte Bourguignon, était candidate à sa succession. C’est raté de peu puisque Christine Engrand (RN) est élue avec 50,1 % des suffrages.

    SEINE-SAINT-DENIS 4e CIRCONSCRIPTION Soumya Bourouaha (Nupes-PCF) élue

    Soumya Bourouaha, qui succède à Marie-George Buffet, remporte l’élection sur la circonscription de Stains avec 100 % des voix. La communiste était seule candidate en lice, après le désistement d’Azzedine Taïbi, maire de Stains, à l’issue du premier tour.

    AIN 5e CIRCONSCRIPTION Damien Abad (LR) réélu

    Les multiples accusations de viol qui le visent n’auront pas suffi à décourager les électeurs. Le ministre des Solidarités et député sortant, Damien Abad, est réélu avec 57,8 % des voix face à Florence Pisani, sa rivale de la Nupes, grâce au report de voix du candidat des « Républicains », qui avait recueilli 9,93 % des suffrages au premier tour.

    SEINE-MARITIME 6e CIRCONSCRIPTION Sébastien Jumel (Nupes-PCF) réélu

    Le député communiste sortant l’emporte au second tour avec 57,81 % des voix, face au candidat RN Patrice Martin. L’ancien maire de Dieppe progresse de cinq points par rapport à 2017, où il avait été élu avec 52,27 % des suffrages.

    SEINE-ET-MARNE 4e CIRCONSCRIPTION Isabelle Perigault (LR) élue

    Dans la 4e circonscription, celle de Provins jusqu’ici détenue par le président des « Républicains », Christian Jacob, le candidat RN Aymeric Durox, secrétaire départemental du parti, arrivé en tête au premier tour, est finalement battu (48,84 %) par la LR Isabelle Perigault (51,16 %), dont le suppléant est Christian Jacob. Le candidat Nupes avait manqué le second tour de 600 voix.

    FINISTÈRE 6e CIRCONSCRIPTION Richard Ferrand (Ensemble !) battu

    Mélanie Thomin, professeure de français et conseillère municipale d’Hanvec, candidate socialiste investie par la Nupes, a fait tomber le patron du Palais-Bourbon de son perchoir. Il manque 1,3 point à Richard Ferrand pour conserver son siège.

    SEINE-MARITIME 3e CIRCONSCRIPTION Hubert Wulfranc (Nupes-PCF) réélu

    Le député communiste sortant de 65 ans l’emporte avec 65,76 % des suffrages et progresse de 4 points par rapport à 2017 (61,07 %). L’ancien maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, Hubert Wulfranc, devance la candidate RN Salomée Tessier.

    LOT 1re CIRCONSCRIPTION Aurélien Pradié (LR) réélu

    Le porte-parole de Valérie Pécresse à l’élection présidentielle, Aurélien Pradié, a battu la représentante de la Nupes, Elsa Bougeard (FI), en remportant 64,63 % des voix.

    LANDES 2e CIRCONSCRIPTION Jean-Marc Lespade (Nupes-PCF) battu

    Au premier tour des législatives, le maire communiste de Tarnos a obtenu 48,06 % des suffrages et progresse de 8 points en une semaine (30,29 %). À 55 ans, Jean-Marc Lespade n’a pas réussi à l’emporter face au député sortant Lionel Causse (Ensemble !) qui a réalisé 51,94 %. À 51 ans, l’ancien socialiste est réélu pour la majorité présidentielle, il chute de 11 points par rapport à 2017 (62,95 %).

    SEINE-MARITIME 8e CIRCONSCRIPTION Jean-Paul Lecoq (Nupes-PCF) réélu

    À 63 ans, le député communiste sortant qui avait été élu de 2007 à 2012 obtient 65,76 %. En 2017, il l’avait emporté avec 62,7 % des suffrages. Jean-Paul Lecoq bat le candidat de la majorité présidentielle, Wasil Echchenna (Ensemble !), qui réalise 34,24 % des suffrages.

    PAS-DE-CALAIS 3e CIRCONSCRIPTION Jean-Marc Tellier (Nupes-PCF) élu

    Le maire d’Avion a attendu les derniers dépouillements pour pouvoir savourer sa victoire. Il a devancé le candidat du Rassemblement national (RN), Bruno Clavet, de 71 voix. Une victoire que Jean-Marc Tellier est allé chercher voix après voix, arpentant les marchés et multipliant les contacts pour inverser la tendance du premier tour.

    OISE 7e CIRCONSCRIPTION Loïc Pen (Nupes-PCF) battu

    « La marche était trop haute. » Voilà comment le candidat de la Nupes, l’urgentiste CGT Loïc Pen (43,3 %), a accueilli sa défaite dimanche face au sortant LR Maxime Minot (56,7 %). Les deux hommes étaient arrivés dans un mouchoir de poche le 12 juin, devant le candidat RN, non qualifié. Les reports de voix de l’extrême droite ont profité au sortant.

    OISE 4e CIRCONSCRIPTION Éric Woerth (Ensemble !, ex-LR) réélu

    L’ancien ministre sarkozyste, élu depuis 2002 dans cette circonscription et désormais rallié à Emmanuel Macron, s’impose avec 54,35 %, devançant son adversaire RN, Audrey Havez, conseillère régionale des Hauts-de-France. Celle-ci était arrivée en tête du premier tour.

    Polynésie française 3e CIRCONSCRIPTION Moetai Brotherson (Tavini huiraatira) réélu

    Moetai Brotherson, candidat du parti indépendantiste (Tavini huiraatira), député sortant du groupe GDR et soutenu par la Nupes-PCF, est réélu (62,9 %) face à Tuterai Tumahai (Tapura Huiraatira), 37,1 %.

    HÉRAULT 7e CIRCONSCRIPTION Gabriel Blasco (Nupes-PCF) battu

    Le candidat communiste fait près de 36,60 % des suffrages. Il avait obtenu 21,75 % au premier tour des législatives et n’aura pas eu de reports de voix au second tour face à Aurélien Lopez-Liguori (RN), élu avec 63 % des voix.

    Article sans titre

    ALLIER 1re CIRCONSCRIPTION Yannick Monnet (Nupes-PCF)

    Heureux, Jean-Paul Dufresne passe le relais à son camarade Yannick Monnet dans la première circonscription de l’Allier. Arrivé en tête au premier tour avec 30,57 %, le communiste obtient 55,51 % (21 832 voix) et bat le candidat Ensemble !, Michel Barbarin.

    GIRONDE 3e CIRCONSCRIPTION Loïc Prud’homme (Nupes-FI) réélu

    Le député insoumis Loïc Prud’homme est vainqueur de l’élection dans la circonscription de Bègles-Talence-Bordeaux et Villenave- d’Ornon avec 65,27 % des voix, à l’issue de second tour. Il était opposé à Fabien Robert (Ensemble !). Technicien à l’Institut national de recherche agronomique, il est très engagé sur les causes écologistes et a notamment présidé lors de son précédent mandat une commission d’enquête sur l’alimentation industrielle.

    HAUTS-DE-SEINE 1re CIRCONSCRIPTION Elsa Faucillon gagnante (Nupes-PCF)

    La candidate et députée sortante PCF serait réélue dans la circonscription qui recouvre les cantons de Colombes Nord Est et Nord Ouest, Gennevilliers Nord et Sud et Villeneuve-la-Garenne. Elle obtiendrait 70,17 % des voix, selon les calculs de son équipe de campagne à 21 h 45, face à la candidate Ensemble ! Marie-Ange Badin. Elle avait conquis son siège en 2017 avec 55,18 % des voix face à la marcheuse Isia Khalfi (LaREM).

    PARIS 5e CIRCONSCRIPTION Julien Bayou (Nupes-EELV) élu

    Avec 58,1 % des suffrages, le secrétaire national d’Europe Écologie-les Verts Julien Bayou devient député pour la première fois en battant la sortante Élise Fajgeles (Ensemble !), avocate proche du Printemps républicain.

    VAL-DE-MARNE 7e CIRCONSCRIPTION Rachel Keke (Nupes-FI) élue

    Rachel Keke vient de remporter une victoire exemplaire dans ce département du Val-de-Marne en battant la candidate LaREM, Roxana Maracineanu avec 50,31 % des suffrages. Une victoire qui a valeur de symbole pour cette femme de chambre meneuse de la lutte de l’Ibis des Batignolles, en laquelle se sont reconnus les habitants de cette circonscription.

    SEINE-SAINT-DENIS 1re CIRCONSCRIPTION Éric Coquerel (Nupes-FI) réélu

    Le député sortant Éric Coquerel est réélu avec 60 % des voix face à Jeanne Dromard (Ensemble !), selon les premières estimations, sur sa circonscription d’Épinay-sur-Seine, Saint-Denis, L’Île-Saint-Denis et Saint-Ouen.

    PARIS 9e CIRCONSCRIPTION Sandrine Rousseau (Nupes-EELV) élue

    Partie avec de l’avance après son très bon score du premier tour (42,90 %), Sandrine Rousseau (Nupes-EELV) aurait confirmé hier avec 57,9 % des suffrages en l’emportant devant le candidat de la majorité Buon Tan (Ensemble !). « Jamais la gauche n’avait mis en minorité relative le président sortant », s’est félicitée l’élue, dimanche soir, qui salue un score « tout à fait historique » de la gauche.

    BOUCHES-DU-RHONE 4e CIRCONSCRIPTION Manuel Bompard gagnant (Nupes-FI)

    Le candidat Nupes-FI aurait été élu dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, celle du centre-ville de Marseille – selon nos estimations à 22 h 20 – avec 73,5 % des voix (47 bureaux dépouillés sur 60) face à la candidate Ensemble !, Najat Akodad. Le député européen et coordinateur de l’équipe opérationnelle de la France insoumise remplace ainsi Jean-Luc Mélenchon, élu en 2017 avec 60 % des voix.

    SEINE-SAINT-DENIS 11e CIRCONSCRIPTION Clémentine Autain (Nupes- FI) réélue

    Clémentine Autain est réélue avec 100 % des voix, étant la seule candidate en lice après le retrait de la candidate de gauche, Virginie De Carvalho, dans une circonscription qui comprend Tremblay, Sevran et Villepinte.

    YVELINES 5e CIRCONSCRIPTION Yaël Braun-Pivet (Ensemble !) réélue

    Dans la 5e circonscription des Yvelines, Yaël Braun-Pivet (Ensemble !-LaREM) est réélue députée (60,9 %) face à la candidate de la Nupes (Nupes-FI) Sophie Thevenet. La ministre des Outre-mer, nommée le 20 mai 2022, devrait donc conserver son poste au sein du gouvernement Élisabeth Borne.

    MARTINIQUE 1re CIRCONSCRIPTION Jiovanny William (Nupes-FI) élu

    Jiovanny William, soutenu par la Nupes et la France insoumise, est élu dans la 1re circonscription de Martinique avec 62,9 % des suffrages exprimés. Il devance l’indépendantiste de Bâtir le pays Martinique, Philippe Edmond-Mariette (37,1 %), pourtant arrivé en tête au premier tour.

    ESSONNE 4e CIRCONSCRIPTION Amadou Dème (Nupes-PCF) battu

    Responsable départemental du PCF, le candidat communiste Amadou Dème avait l’exploit de se qualifier au second tour avec 27,49 % des voix. Selon des résultats sur la base de 80 % des inscrits, avec 43,06 % des voix, il n’a pas battu la députée Marie-Pierre Rixain (Ensemble !)

    LOIR-ET-CHER 1re CIRCONSCRIPTION Marc Fesneau (Ensemble !) élu

    Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau (Ensemble !-Modem), est réélu député (56,47 %) face à Reda Belkadi (Nupes-FI).

    NORD 10e CIRCONSCRIPTION Gérald Darmanin (Ensemble !) réélu

    Son soutien aveugle de la police ou les accusations de viol n’y ont rien fait : le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin (Ensemble !) est réélu (avec 57,5 % des voix) dans la circonscription où il avait été lu maire de Tourcoing, face à Leslie Mortreux (Nupes-FI).

    RHÔNE 11e CIRCONSCRIPTION Abdel Yousfi (Nupes-PCF) battu

    Arrivé en tête au premier tour avec 30,55 %, le député sortant Jean-Luc Fugit est réélu avec 64,09 % des voix. Avec près de dix points de retard sur son rival, l’ouvrier et syndicaliste, Abdel Yousfi (Nupes-PCF), n’est pas parvenu à convaincre les abstentionnistes.

    HAUTS-DE-SEINE 10e CIRCONSCRIPTION Gabriel Attal (Ensemble !) élu

    Sans surprise, Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics, est élu face à la candidate Nupes-PS Cécile Soubelet avec 62,8 % des suffrages exprimés. Au premier tour, il avait obtenu le meilleur score des ministres-candidats (48,06 %).

    ISÈRE 1re CIRCONSCRIPTION Olivier Véran (Ensemble !) élu

    Le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la Vie démocratique Olivier Véran l’emporte face à Salomé Robin (Nupes-FI). L’ex-ministre de la Santé obtient 57,7 % des voix.

    ESSONNE 6e CIRCONSCRIPTION Amélie de Montchalin (Ensemble !) battue

    La ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et députée LaREM sortante, est battue par le socialiste Jérôme Guedj (Nupes-PS), qui remporterait plus de 53 % des voix. Un goût de revanche pour le candidat socialiste, qui avait été éliminé au premier tour par la même rivale en 2017.

    PARIS 12e CIRCONSCRIPTION Olivia Grégoire (Ensemble !) réélue

    La secrétaire d’État chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable, et porte-parole du gouvernement, est réélue d’une courte tête dans l’Ouest parisien, où elle affrontait la candidate de la Nupes-PCF, Céline Malaisé.

    SEINE-ET-MARNE 5e CIRCONSCRIPTION Franck Riester (Ensemble !) élu

    Le ministre délégué chargé de l’attractivité et du commerce extérieur, et ex-ministre de la Culture, est réélu face à François Lenormand (RN) avec 53,21 % des suffrages.

    PARIS 3e CIRCONSCRIPTION Stanislas Guerini (Ensemble !) réélu

    Le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, député sortant de cette circonscription du nord de la capitale, a recueilli 51,3 % des voix face à Léa Balage El Mariky (Nupes-EELV). Le délégué général de la République en marche pourra donc rester au gouvernement.

    MEURTHE-ET-MOSELLE 6e CIRCONSCRIPTION Caroline Fiat (Nupes-FI) réélue

    La députée sortante de la FI, Caroline Fiat, est réélue avec 50,51 % des voix. Elle était opposée au second tour au candidat du RN, Anthony Boulogne. Caroline Fiat était, sous la précédente mandature, la première aide-soignante à entrer dans l’Hémicycle. Elle avait été co-rapporteure d’une mission d’information sur les Ehpad en 2018.

    SEINE-SAINT-DENIS 9e CIRCONSCRIPTION Aurélie Trouvé (Nupes-FI) élue

    La présidente du Parlement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, ancienne présidente d’Attac, est élue dans une circonscription historiquement socialiste, conquise par la France insoumise en 2017.

    PARIS 7e CIRCONSCRIPTION Clément Beaune (Ensemble !) élu

    Ministre délégué chargé de l’Europe, Clément Beaune obtient une courte victoire (51 %) face à l’avocate Caroline Mecary, candidate de la Nupes-FI. L’ancien secrétaire d’État aux Affaires européennes a bénéficié des reports de la droite.

    POLYNÉSIE FRANÇAISE 2e CIRCONSCRIPTION Steve Chailloux (Tavini Huiraatira) élu

    Steve Chailloux, indépendantiste de 36 ans, remporte une large victoire (58,89 %) face à Tepuaraurii Teriitahi, son opposante du parti autonomiste Tapura Huiraatira (41,11 %). Il fait partie des trois indépendantistes élus en Polynésie française qui devraient siéger avec la Nupes.

    SEINE-SAINT-DENIS 2e CIRCONSCRIPTION Stéphane Peu (Nupes-PCF) réélu

    Le député communiste sortant a été réélu avec 79,6 % des voix. Stéphane Peu était opposé à la candidate d’Ensemble!, Anaïs Brood. Au premier tour, Stéphane Peu avait déjà remporté 62,85 % des suffrages.

    Résultats Législatives 2022
    Valeurs Actuelles

    Seine-Saint-Denis : des bouches à incendie utilisées comme des fontaines à eau

    La France est submergée depuis quelques jours par une intense vague de chaleur. Certains départements de l’Hexagone ont même dû être placés en vigilance canicule. Sur son compte Twitter, la préfecture des Hauts-de-Seine a quant à elle posté un message de prévention pour rappeler l’interdiction du « street pooling », autrement dit du fait de créer une « piscine de rue ». En effet, le phénomène consiste à forcer une bouche d’incendie pour que l’eau s’en écoule et à l’utiliser comme une fontaine à eau pour se rafraîchir. « Même s’il fait chaud, ne forcez pas les bouches à incendie (…). Contactez votre mairie pour trouver des points de fraîcheurs », a indiqué la préfecture.

    🥵Même s'il fait chaud, ne forcez pas les bouches incendie pour vous rafraîchir!Le #streetpooling nuit au travail des @PompiersParis, à votre sécurité et peut causer d’importants dégâts.➡️Contactez votre mairie pour trouver des points de fraicheur❄️👉 https://t.co/HprbzgYMAk pic.twitter.com/l4MUK53PNW

    — Préfet des Hauts-de-Seine 🇫🇷🇪🇺 (@Prefet92) June 17, 2022

    Les écologistes de gauche, si enclins à accuser les agriculteurs qui arrosent leurs champs, dénonceront-ils les actes irresponsables de ces racailles ?#canicule https://t.co/ubY97yJmUi

    — Eric Zemmour (@ZemmourEric) June 18, 2022

    Un acte irresponsable et dangereux

    Malgré cet avertissement, Mediavenir rapporte que plusieurs bouches à incendie ont été vandalisées à Aubervilliers, au nord de la Seine-Saint-Denis. Le problème est d’ailleurs récurrent, voire systématique, chaque été dans certains quartiers. Une vidéo postée sur Twitter montre un impressionnant jet d’eau sortant d’une bouche à incendie et inondant une rue de la ville. Eric Zemmour s’est indigné des faits sur son compte Twitter : « Les écologistes de gauche, si enclins à accuser les agriculteurs qui arrosent leurs champs, dénonceront-ils les actes irresponsables de ces racailles ? », s’est-il interrogé. Outre l’acte de vandalisme en lui-même, le street pooling comporte de nombreux risques : blessures dues à la pression du jet d’eau, risques d’inondation, d’accident de la circulation, d’électrocution ou encore de pénurie d’eau pour les pompiers. Pour rappel, cet acte est puni par la loi d’une amende de 75.000 euros et d’une condamnation qui peut aller jusqu’à cinq ans de prison.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    US Open 2022: Matt Fitzpatrick wins first major at Brookline Country Club

    Last updated on 44 minutes ago44 minutes ago.From the section Golfcomments266

    England's Matt Fitzpatrick was swamped by his family after superbly holding off the world's best players to claim his first major title with a one-shot victory in the US Open at Brookline.

    The 27-year-old was also hugged by Rory McIlroy on the 18th green as he became just the third Englishman in 52 years to win the sport's second oldest major.

    Fitzpatrick shot a two-under 68 for a six-under total to beat world number one Scottie Scheffler (67) and Will Zalatoris (69) in a gripping battle that went to the final hole.

    "It's what you grow up dreaming of," said Fitzpatrick. "It's something I've worked so hard for for such a long time. I've got to give myself credit: I had so much patience."

    His win will be remembered for the stunning shot he played from a fairway bunker on the 18th.

    In scenes reminiscent of Sandy Lyle's final-hole bunker shot on his way to winning the 1988 Masters at Augusta National, Fitzpatrick launched a high cut at the green, the ball landing 20 feet beyond the flag and spinning a couple of feet closer.

    A two-putt par was then enough to spark scenes of sheer jubilation as his mum, dad and brother embraced him on the green.

    Sheffield-born Fitzpatrick, who also won the US Amateur title at Brookline back in 2013 joins Jack Nicklaus as the only two men to win both that and the US Open at the same venue - Nicklaus achieved the feat at Pebble Beach.

    The 27-year-old is also the first non-American to win both titles.

    And he joins 1970 champion Tony Jacklin and 2013 victor Justin Rose as modern-day English winners of the US Open.

    Both Fitzpatrick and Zalatoris went close at last month's US PGA Championship and despite neither of them having won on the PGA Tour before this week, they did not flinch during a titanic struggle on a tense final day.

    Masters champion Scheffler, defending champion Jon Rahm and world number three McIlroy were all within striking distance of joint overnight leaders Fitzpatrick and Zalatoris at the start of the final round in Massachusetts.

    But while Rahm and McIlroy's challenges faltered, Scheffler powered into the lead with four birdies in his first six holes as he looked to become just the sixth man to win the Masters and US Open in the same year, and only the second man after Tiger Woods to win this major while sitting top of the world rankings.

    Fitzpatrick answered with birdies on the third and fifth holes while a nervy looking Zalatoris had two bogeys to slip four shots behind the leading duo.

    However, two stunning irons shots led to successive birdies on the sixth and seventh holes to spark 25-year-old Zalatoris into life, and when Scheffler hit trouble around the turn and Fitzpatrick missed two short putts, all of a sudden it was Zalatoris who led by two.

    A huge turning point came on the 13th though when Fitzpatrick holed a 48-foot birdie putt to tie Zalatoris, who made a clutch par save from 12 feet.

    Scheffler was always lurking, but the final pair looked determined that one of them would become the 14th first-time major winner to lift the US Open trophy in the past 18 years - it was just a case of who would land that knockout blow.

    On the 15th, Fitzpatrick moved two clear when he made a birdie and Zalatoris a bogey, but the American cut that advantage in half with a birdie on 17 after yet another laser of an iron shot.

    More drama came on the final hole. Fitzpatrick hit his tee shot into a fairway bunker but the Englishman escaped brilliantly and although a two-putt par left Zalatoris needing a birdie to force a play-off, the Texan was unable to hole his effort.

    You would not have bet against extra holes given all three previous US Opens held at Brookline have been decided by play-offs. But Zalatoris' effort slid agonisingly wide and as he slumped to his knees, Fitzpatrick and his caddie Billy Foster embraced.

    It was more major agony for Zalatoris though, who finished as runner-up for the second major in a row after losing to Justin Thomas in a play-off at the US PGA Championship.

    Fitzpatrick hit 17 of 18 green in regulation in a stunning display of control and consistency, but the shot he will be remembered for is his remarkable recovery shot from the bunker on 18, which ironically enough was just the shot he did not want to face.

    "If there's one shot I just did not want this year it's a fairway bunker shot," said Fitzpatrick. "When I saw it leave the sand I couldn't be happier."

    Fitzpatrick and his family have stayed with the same American family in Boston that hosted him for his 2013 US Amateur victory - with the familiarity of the situation having a positive impact throughout the week.

    "It's meant the world," Fitzpatrick added.

    "I've obviously won here twice now. I'm trying to get every tour event round here. To stay with them this week has made it so much more relaxing. There's no pressure and I've loved every minute of it."

    While Rahm saw his challenge fizzle out with a final-round 74, it was another missed chance for McIlroy to add to his four major titles after an eight-year drought.

    McIlroy could never find any consistency in his one-under-par 69, following all of his three front-nine birdies with bogeys, and just two late birdies pushing him up into a tied-fifth finish.

    It is a 16th top-10 finish, eight of them top five, in the 29 majors McIlroy has played since winning his last one in 2014 - and although frustrated he is trying to remain positive.

    "I'll look back at this as another missed opportunity just as Southern Hills was, but missed opportunities are better than not contending at all, " said McIlroy.

    "So that is a positive. I have to stay patient at this point because if I just keep putting myself in position, sooner or later it's going to be my day and I'm going to get one."

    Among the scenes of unbridled joy on the 18th green, Fitzpatrick's veteran caddie Foster was arguably more emotional than his boss as he finally enjoyed a major victory after 40 years of carrying the bags of some of the sport's biggest stars.

    Foster has been on the bag of the likes of Seve Ballesteros, Lee Westwood and Darren Clarke and never won a major, and the usually stoic Yorkshireman was overcome with emotion.

    "It's unbelievably emotional," Foster told Sky Sports. "I'm glad someone has got that giant monkey off my back

    "It means a lot. Lee Westwood, Darren Clarke, Seve, they've had their chances over the years and (Thomas) Bjorn.

    "I was caddying for him that day when he left it in the bunker at Sandwich [in 2003] and that really hurt. I thought about it for six months and it broke my heart. That has put a lot of bad memories to bed. It means everything.

    "I knew he was good enough to win a major and this week he has played unbelievable and he's not putted his best which is incredible really."

    France24 - Monde

    Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

    Publié le : 29/04/2022 - 16:05

    Caroline DE CAMARET

    Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

    Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

    Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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    • Nicola BEER, Eurodéputée allemande, groupe Renew Europe (FDP)
    • Paolo BORCHIA, Député européen, Identité et Démocratie (Italie)
    • Marisa MATIAS, Députée européenne, La Gauche (Portugal)
    L'Humanité

    Confession

    Billet

    Maurice Ulrich

    La guerre, les élections, quoi encore ? Eh bien, à la une de l’Obs, en pleine page, Frédéric Beigbeder qui annonce « Mes adieux à la coke ». On se dit qu’on n’en à rien à « taper » – c’est le terme utilisé par les usagers de la chose – et puis on jette un œil. Donc, l’écrivain se souvient de sa première prise, puis des soirées « glamour » quand « on roulait un billet de 500 francs » pour sniffer une ligne. Des années plus tard, de son désarroi quand il comprit, aux côtés d’une nouvelle génération, que « la cocaïne était finie ». C’est affreux de se rendre compte que « le produit illicite que l’on prend pour être dans le coup (au péril de sa vie) n’est plus dans le coup. Je fus humilié par l’apitoiement de la génération d’après face à ce qui constituait autrefois une raison d’admirer les anciens ». La confession du repenti Beigbeder, prévient Cécile Prieur, la directrice de la rédaction, « prêtera peut-être à rire ». On a le choix ?

    frédéric beigbederl'obscocaïnedrogues
    Valeurs Actuelles

    Laurent Jacobelli, nouveau député RN de la Moselle : “Ne parlez jamais plus de plafond de verre”

    Le porte-parole du Rassemblement national se félicite du score historique enregistré par son parti lors de ces législatives et promet une « vraie opposition » aux électeurs, qui « n’ont pas cru au scénario de la Nupes ». Entretien.

    Après des résultats déjà historiques à la présidentielle, le Rassemblement national a enregistré son plus gros score jamais réalisé aux législatives. Alors que le parti ne disposait d’aucun parlementaire en Moselle, plusieurs cadres avaient été investis pour passer le cap dans le département, comptant jusqu’alors huit députés de la majorité sur neuf. Le pari a été gagnant, tous trois ayant été élus (dans la 6e, 7e et 8e circonscription), en dépit des critiques dénonçant des « parachutages ». Pour Laurent Jacobelli, patron du groupe RN au conseil régional du Grand Est, lui-même victorieux dans la circonscription de Hayange, ville dirigée par son suppléant, ce résultat traduit l’implantation définitive du parti « dans le cœur des Français ».

    Valeurs actuelles. Le Rassemblement national réalise une percée historique à l’Assemblée nationale en emportant entre 80 et 90 sièges de députés. Comment analysez-vous ces résultats ? Laurent Jacobelli. Il y a un énorme décalage entre la réalité et le storytelling proposé par les médias. On voit bien que les électeurs voulaient une vraie opposition à Emmanuel Macron et qu’ils n’ont pas cru au scénario de la Nupes. Par pitié, ne parlez jamais plus de plafond de verre ! Les législatives sont l’élection les plus difficiles pour nous, car c’est un scrutin majoritaire à deux tours. Et malgré tout, nous avons réussi à avoir un très grand nombre de députés élus grâce à ce système. Le travail formidable fait par Marine Le Pen lors de la présidentielle a payé. Le Rassemblement national est aujourd’hui, définitivement, un parti implanté dans le cœur des Français.

    Vous avez vous-même été élu dans la 7e circonscription de la Moselle avec plus de 52% des suffrages face à Céline Léger, candidate de la Nupes. Est-ce une sorte de bataille des oppositions remportée à l’échelle locale ? La semaine dernière, j’avais réussi à faire éliminer le député sortant de majorité présidentielle, Brahim Hammouche (MoDem), un élu fantôme, qui s’est illustré par son absence dans l’hémicycle durant son mandat, ne formulant même pas une proposition de loi. C’était une première victoire. Pour ce second tour, je voulais à la fois faire gagner nos idées, mais surtout faire rempart à ce mouvement terrifiant, qui veut désarmer les policiers ou encore autoriser le burkini dans les piscines… C’était le pire qui attendait les Français. Je crois qu’ils l’ont compris, en choisissant une opposition raisonnable et de bon sens.

    À l’échelle du département également, le pari a été réussi. Quelles mesures porterez-vous en tant que député de la Moselle ? Comme pour tous les Français, nous défendrons bien évidemment le pouvoir d’achat, le retour du travail et la sécurité à l’Assemblée nationale. En Moselle, je peux vous garantir que nous arpenterons beaucoup le terrain.  Nous serons trois députés qui défendrons la situation particulière des travailleurs frontaliers. Le département a beaucoup souffert de la politique du gouvernement et de tout ces maux. Je pense que les Mosellans ont besoin qu’on leur redessine un avenir. C’est bien ce que nous comptons faire !

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    BBC

    Ukraine war could last for years, warns Nato chief

    By Leo SandsBBC News

    The West must prepare to continue supporting Ukraine in a war lasting for years, Nato's chief has warned.

    Secretary-General Jens Stoltenberg said the costs of war were high, but the price of letting Moscow achieve its military goals was even greater.

    UK Prime Minister Boris Johnson has also warned of a longer-term conflict.

    And in a stark warning, the newly appointed head of the British Army said the UK and allies needed to be capable of winning a ground war with Russia.

    Gen Sir Patrick Sanders, who started the job last week, said in an internal message seen by the BBC: "Russia's invasion of Ukraine underlines our core purpose - to protect the UK and to be ready to fight and win wars on land - and reinforces the requirement to deter Russian aggression with the threat of force."

    Mr Stoltenberg and Mr Johnson said sending more weapons would make a victory for Ukraine more likely.

    "We must prepare for the fact that it could take years. We must not let up in supporting Ukraine," the Nato chief said in an interview with German newspaper Bild.

    "Even if the costs are high, not only for military support, also because of rising energy and food prices."

    The Western military alliance chief said that supplying Ukraine with more modern weapons would increase its chances of being able to liberate the country's eastern Donbas region, much of which is currently under Russian control.

    For the last few months Russian and Ukrainian forces have battled for control of territory in the country's east - with Moscow making slow advances in recent weeks.

    Writing in the Sunday Times, British Prime Minister Boris Johnson accused Russia's Vladimir Putin of resorting to a "campaign of attrition" and "trying to grind down Ukraine by sheer brutality."

    "I'm afraid we need to steel ourselves for a long war," he wrote. "Time is the vital factor. Everything will depend on whether Ukraine can strengthen its ability to defend its soil faster than Russia can renew its capacity to attack."

    The prime minister, who visited Ukraine's capital on Friday, said supplies of weapons, equipment, ammunition, and training to Kyiv needed to outpace Moscow's efforts to rearm itself.

    War in Ukraine: More coverage

    Ukrainian officials have spoken bluntly in recent days about the need to boost the supply of heavy weapons to the country if Russian forces there are to be defeated.

    On Wednesday the country's defence minister, Oleksiy Resnikov, met some 50 countries in the Ukraine Defence Contact Group in Brussels to ask for more arms and ammunition.

    The country's Western allies have so far offered it major weapons supplies but Ukraine says it has only received a fraction of what it needs to defend itself and is asking for heavier arms.

    Russian officials often criticise Nato military support for Ukraine and in an interview last week with the BBC the country's Foreign Minister, Sergei Lavrov, cited the prospect of Ukraine joining the Western alliance as a reason for the invasion in the first place.

    "We declared a special military operation because we had absolutely no other way of explaining to the West that dragging Ukraine into Nato was a criminal act," Mr Lavrov told the BBC.

    Ukraine is not a member of Nato and although it has expressed a wish to join there is no timeframe for this.

    In other updates:

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    BBC

    A social media murder: Olly’s story

    By Marianna SpringSpecialist social media reporter

    It was only after Olly Stephens was murdered, in a field outside his home in Reading, that his mum and dad realised the violent and disturbing world their son had been exposed to through his phone. For BBC Panorama, reporter Marianna Spring investigates the role social media played in his death and exposes how a 13-year-old's social media accounts can be recommended violent videos and knives for sale.

    Last January, Amanda and Stuart Stephens watched their son from separate windows as he left home, not realising it would be the last time. Olly wandered over to a field, Bugs Bottom, opposite their house - sliders on his feet, his phone in hand.

    Shortly after, he had been murdered.

    That phone he was holding would provide the answers to what had happened.

    Olly was stabbed to death by two teenage boys in a field behind his house, after they recruited a girl online to lure him there. The entire attack had been planned on social media and triggered by a dispute in a social media chat group.

    His parents were shocked to discover the murky world of violence and hate that their son and his friends had inhabited through their phones.

    I decided to investigate the role social media played in what happened to Olly - and what 13-year-olds like him are being exposed to.

    "They hunted him, tracked him and executed him through social media," Stuart tells me as we sit together on their sofa in their home in Reading.

    "Social media is not guilty of the murder, but it did nothing to protect him, and without it he'd still be here."

    Thames Valley Police say Olly's story stands out because of the huge role social media played in the case. And they fear that the evidence of bullying, and violent videos featuring knives found on the killers' phones, is just "the tip of a very large iceberg".

    I set out to uncover what young teenagers are seeing on social media by creating a fake account as a 13-year-old on five social media sites popular with that age group.

    Using an AI-generated photograph, we set up accounts for a 13-year-old boy we called "Sam", consulting one of Olly's friends and public accounts belonging to young teenagers in Reading. We wanted to see what a 13-year-old engaging with popular topics for his age - from sport and gaming to drill music and anti-knife crime content - would be exposed to and recommended.

    We also wanted to test whether social media sites moderate videos and images of knives similar to those shared by the children convicted of murdering Olly.

    After running our dummy account experiment for two weeks, with "Sam" liking and following content suggested across the social media sites, as well as his original interests - the results were striking:

    'Secret world'

    When Olly left the house that day he reassured Amanda he had his phone location switched on, so she'd know where he was. It was the Sunday after Christmas, and the family were preparing to go back to work and school the next day. Amanda expected Olly back before dark.

    But shortly after he left home there was a knock on the door. It was a boy Olly knew. Amanda couldn't quite take in what he was saying.

    "I thought, 'Did he just say Olly's been stabbed?'"

    Stuart and Olly's older sister dashed out to the field opposite their home, where Olly was lying in a pool of blood. Amanda followed after them.

    "I just held his hand and asked him not to leave me," Stuart says.

    Friends, neighbours, dog walkers all tried to help, but it was too late. He died in that field.

    "I still look for his feet in the morning at the end of the bed because they would hang over the end," Stuart says. Not seeing them there hits him every time.

    Olly's bed is still made up with his favourite duvet cover. Amanda still buys him sweets, and when she vacuums Olly's room - something he used to hate - she still mutters, "I'll only be a minute."

    Just before he was murdered, Olly had been diagnosed with autism and, at that time, he most enjoyed gaming and listening to music in his bedroom.

    The night after his murder, looking through social media posts about Olly and screengrabs his friends shared with their daughter, Stuart and Amanda began to realise the role social media had played in what happened.

    "It's this secret world where you can do and say exactly what you want," Amanda says. "It was a world that we had no idea existed [and] that he was being attacked by it."

    Amanda, who would normally use the tracker on Olly's phone to make sure he made it home safely, now found herself using it to check his phone made into the hands of the police. She followed the signal as it travelled with Olly's body to hospital and then again when it was taken to Thames Valley police station.

    'Unprecedented' digital evidence

    Detective Chief Inspector Andy Howard was tasked with investigating the world inside that phone. It's a case he describes as unprecedented because 90% of the evidence at Olly's murder trial came from mobile phones - and no child witnesses had to take the stand.

    "We were really taken aback by the amount of digital evidence," he explains.

    There was enough to convict two boys - aged 13 and 14 at the time - of murder last November. The 13-year-old girl who led him to the park was convicted of manslaughter.

    Watch Panorama - A Social Media Murder: Olly's Story at 8pm on BBC One

    What struck the police initially about the mountain of videos, photos and screengrabs they began to sift through was the persona that 13- and 14-year-olds linked to the case were presenting online, so at odds with the suburban reality they were living.

    There were images shared on Instagram of people holding knives, with balaclavas on and hoods up.

    The police also found videos of knives being flicked and shown off, and of boys linked to Olly's murder attacking one another, which DCI Howard told Panorama he believes were being shared "openly and very regularly" on Instagram and Snapchat.

    "There is certainly a very unhealthy attraction to filming, recording, acts of really quite serious violence," DCI Andy Howard says.

    It was a video posted on Snapchat showing an attack called "patterning" that was the catalyst in a chain of events that led to Olly losing his life.

    Patterning is the humiliation of a young person which is filmed or photographed and then shared on social media. It's forwarded on and on, shared across different social media sites, multiplying the embarrassment for the victim.

    In the weeks before he was killed, Olly had seen an image of a younger boy being humiliated and tried to alert the boy's older brother by forwarding it on to him.

    When two boys who were in a Snapchat group with Olly became aware he had passed it on, they were furious.

    DCI Howard says those boys thought Olly had been "snitching, grassing on them", and that led to the fallout.

    Police also found hundreds of Snapchat voice notes from the two boys who fell out with Olly. In them, they discuss attacking Olly and try to recruit a girl to set him up.

    The 13-year-old girl who agreed to do this knew Olly in real life, and had met the two boys involved online. Although they all lived locally, they met for the first time on the day of the murder.

    The language those convicted used in the voice notes is shocking, with comments like, "You're going to die tomorrow Olly," and "I'll just give him bangs [hit him] or stab him." What's also chilling is their casual and cold tone.

    In one voice note, the girl says, "[Male 2] wants me to set him up so then [Male 2] is gonna bang him and pattern him and shit. I'm so excited you don't understand."

    None of these voice notes appear to have been picked up by Snapchat - and under the social media app's own policy, it's not possible to report a private message or voice note like this to the site, only the account sending it.

    The evidence gathered by the police is just the information required to prosecute - but DCI Andy Howard fears they have only scratched the surface in this case. In his view, it's likely those involved were regularly exposed to violent content - and desensitised to it.

    A recent study by the Huddersfield University's Applied Criminology and Policing Centre backs up that idea, finding that social media was a key factor in almost a quarter of crimes committed by under-18s. Most of these were acts of violence that started with confrontation online.

    What teenagers see online

    In our own investigation, within two weeks of following the kind of content 13-year-olds in Reading follow on their accounts, our imaginary teenager "Sam" was recommended posts of people showing off knives, knives for sale and videos glorifying violence.

    Warning: This slideshow includes graphic content and images of knives

    Sam's phone

    That happened on Instagram, Facebook and YouTube - while on TikTok and Snapchat, the accounts were not recommended this kind of content.

    All of these social media sites say that they protect teenage users.

    Meta, which owns Instagram and Facebook, says it restricts what under-18s can see of "content that attempts to buy or sell bladed weapons".

    YouTube says it "may add an age restriction" to content that includes "harmful or dangerous acts that minors could imitate". Our account only encountered one video with an age restriction.

    Some of the images and videos of knives were similar to those found on the phones of Olly's killers. We wanted to test what happens when a 13-year-old shares a post like that on social media.

    Our fake accounts were private, so as not to expose anyone else to this image and video of a knife.

    No action was taken against the post showing off a knife that was shared on the 13-year-old's account on Instagram, Facebook, YouTube and Snapchat.

    Tik Tok, however, did remove the post for violating its guidelines on dangerous acts - and Sam's account was warned that it was close to being suspended. That suggests it is possible to detect and remove this type of content shared by a profile under 18. We have now deactivated Sam's accounts.

    Our experiment revealed something else striking. Some adverts being promoted to Sam's account on YouTube, Facebook and Instagram were based on his interests and, at times, age-appropriate. That seems to suggest that data from young teenage users can be used to target them - but then isn't being used to protect them from harmful content showing knives and violence.

    I wanted to know if the posts pushed to Sam's account were typical of what teenagers would see so I met up with Olly's friends Poppy, Patrick, Izzy, Jacob and Ben at Olly's memorial bench, metres from where he was stabbed.

    Ben had helped me set up the fake account. He and Olly's other friends told me they started using social media long before they turned 13, the age you have to be to sign up to most of the platforms. They all say there were no attempts to verify their ages. Olly's parents say he, too, joined them before he was 13.

    I showed them several screen grabs from Sam's accounts, without exposing them to too much of the content we've been recommended. But the children weren't shocked by the results at all - and admitted they all see knives and violence regularly on their social media feeds.

    "I've seen bigger knives to be honest," Jacob says of his own social media accounts.

    "We get exposed more to people kind of showing [them] off," Poppy explains, talking about the image people her age try to portray mainly on Instagram, as well as Snapchat.

    Ben has seen Rambo knives, and Izzy butterfly blades, which she thinks people share because they are colourful and more appealing.

    They all also describe being exposed to cyberbullying on a regular basis - including "patterning" - humiliation videos like the one that triggered the dispute between Olly and the boys who killed him.

    All of the social media sites expressed their sympathies to Olly's family. Meta, which owns Instagram and Facebook, says that they "don't allow content that threatens, encourages or coordinates violence" and that they have "a well-established process to support police investigations" as they did in Olly's case. They "will urgently investigate the examples raised in this investigation".

    YouTube says it has "strict existing policies in place to ensure that our platform is not used to incite violence".

    TikTok says "There is no such thing as 'job done' when it comes to protecting our users, particularly young people" and it will "continue to build policies and tools" to help teens and their parents stay safe online.

    Snapchat says they "strictly prohibit bullying, harassment and any illegal activity" and "provide confidential in-app reporting tools" on the site.

    Hunting for answers

    Amanda and Stuart want answers - and solutions - to protect other 13-year-olds on social media, and they want legislators to listen.

    The online safety bill is currently passing through Parliament. "This bill is about keeping children and young people safe," Secretary of State Nadine Dorries tells me.

    She wasn't shocked to see the results of our experiment. "These platforms know that knife content is being sent to young people's social media feeds," she says. "They can actually put what is wrong right now."

    Stuart and Amanda fear that the bill in its current form wouldn't have saved Olly. They want to see more done to verify the age of young users and to limit their exposure to harmful posts - even if the content might be legal, like the violent videos and images of knives our dummy account was recommended.

    Dorries says exactly what is considered harmful but legal will be specified soon.

    "But how exactly could the bill force social media sites to address this?"

    "I think it's probably easier to keep to the core principle of the bill," Dorries says. "The UK has to be the safest country in the world for children and young people to be online."

    The Government is promising harsh penalties if companies don't comply.

    "We will have the power to issue multi-billion pound fines and make sure that people within those organisations are criminally liable," says Dorries.

    "Forget your profits, kids are killing each other," Stuart says.

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    L'Humanité

    Indignations après l’accord minimal de l’OMC sur les brevets

    Actu

    Covid L’étonnant compromis trouvé au sommet de l’Organisation mondiale du commerce ménage Big Pharma sans changer vraiment la donne de l’accès aux tests et aux vaccins des populations des pays les plus pauvres.

    Bruno Odent

    L’accord trouvé vendredi 17 juin à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) autour d’une levée temporaire des brevets sur les vaccins contre le Covid  ne soulève pas l’enthousiasme des pays les plus pauvres, qui sont aussi les plus durement frappés par la pandémie. L’Afrique du Sud et l’Inde avaient mis en avant la nécessité d’un abandon des droits liés à la propriété intellectuelle non seulement sur les vaccins anti- Covid mais aussi sur les traitements et les tests pour pouvoir faire face partout à l’urgence. Le moins qu’on puisse dire est que l’étonnant compromis adopté à l’OMC ne va pas au-devant de la préoccupation des deux grands pays initiateurs du débat. Leur proposition, avancée en octobre 2020, partait du constat des formidables inégalités face à la mort provoquées par le Covid pour dégager la voie à la lutte contre la pandémie dans les pays les plus pauvres.

    Même la mesure adoptée pour les vaccins, célébrée par les représentants des pays les plus riches comme une « avancée considérable », est bien loin de répondre au défi de protéger tous les êtres humains, quels que soient leur situation et leur pays, contre une maladie qui a déjà coûté la vie à 15 millions de personnes. La levée des brevets est minimale. Elle est prévue sur une période de seulement cinq années. Ce qui ne laisse que très peu de temps à des entreprises du Sud pour mettre au point et rendre accessibles leurs sérums aux populations qui les entourent, s’insurgent plusieurs ONG qui pointent que la pandémie est pourtant loin d’être surmontée.

    Déception pour les ONG du monde entier

    En Afrique du Sud, où le gouvernement salue du bout des lèvres un timide premier pas, les réactions parmi les professionnels et les associations sont particulièrement virulentes. Trois intellectuels impliqués dans le secteur de la santé évoquent «  une claque dans la figure des pays les plus pauvres » (1) et dénoncent un faux compromis arraché sous la pression des pays les plus riches très liés aux géants de la pharmacie.

    Les terribles limites de l’accord ont suscité des réactions pour le moins distantes de la plupart des ONG du monde entier impliquées en faveur de la démocratisation de l’accès aux soins. « Nous sommes déçus qu’une véritable renonciation à la propriété intellectuelle, couvrant tous les outils médicaux contre le Covid et incluant tous les pays, n’ait pu être convenue, même pendant une telle pandémie », s’est exclamé Christos Christou, président international de Médecins sans frontières.

    Même aux États-Unis, une déception teintée de colère caractérise souvent la réaction des milieux progressistes, qui avaient mis beaucoup d’espoir dans une évolution des règles internationales après que Joe Biden s’y était déclaré favorable l’an dernier. Le journaliste Robert Kuttner s’insurge contre l’attitude des États-Unis et de leur représentante au sommet de l’OMC à Genève, qui ont vendu le résultat obtenu comme une avancée alors que, dit-il en substance, « les véritables vainqueurs sont les profits des grands groupes pharmaceutiques ».

    Brevets des vaccinsOMCcoronavirus covid-19accès aux vaccins
    France24 - World

    ‘A seismic event’: Le Pen’s party makes historic breakthrough in French parliament

    Issued on: 20/06/2022 - 00:53

    Tom WHEELDON

    Marine Le Pen’s far-right Rassemblement National (National Rally, or RN) made historic gains in Sunday’s French parliamentary election second round, on track to win 90 seats according to projections by Ipsos – a score way beyond the record gains polls predicted. Emmanuel Macron’s centrist bloc, meanwhile, underperformed polling expectations and fell well short of a majority – leaving a deal with conservative Les Républicains (LR) as his best hope for governing unencumbered.

    Nobody expected Le Pen’s party to win anything like 90 seats.

    After a presidential campaign all about the distracting focus on the Ukraine war, Macron’s desire to drift to re-election and Le Pen’s submarine-like rise, it looked like the parliamentary election campaign was all about Jean-Luc Mélenchon. Le Pen was a muted presence. She even went on holiday after losing the présidentielles second round to Macron.

    The radical leftist firebrand defied expectations and united France’s flagging, divided left behind his banner. Amid an otherwise lacklustre campaign, he created and rode momentum to put his NUPES (New Popular Union) alliance neck-and-neck with Macron’s centrist bloc in the first round.

    NUPES have indeed performed well – set to win 141 seats according to Ipsos projections, just months after the French left looked unpopular to the point of near irrelevance. However, it is far from radical leftist hopes of winning a National Assembly majority and forcing Macron into a state of “cohabitation” with Mélenchon as his prime minister.

    ‘No polls predicting this’

    Instead, what grabbed everybody’s attention on Sunday night was the historic gains for Le Pen’s RN in the législatives, as the parliamentary polls are called in France.

    Polls and analysts expected RN to make unprecedented National Assembly gains after their better than expected performance in the législatives first round, albeit nothing like the gains they made. The last surveys by Ipsos forecast RN would get 20 to 50 seats – a major advance on the eight seats they got at the previous polls in 2017, easily crossing the 15 seat barrier to acquire their own official parliamentary group, affording them a major funding boost and giving them significant powers of the pulpit.

    RN’s performance at 90 seats is a “seismic event; an extraordinary result for them”, said Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University. “There were no polls predicting this and I haven’t seen anybody predicting it. Le Pen was looking washed up after the presidential second round; so many people thought that was it for her – and she herself wasn’t really campaigning for législatives. But, clearly, that wasn’t it.”

    ‘Anti-Macron bloc’

    A large section of French society admires, even loves Macron – as witnessed by his topping the polls in the first presidential round, where voters have a menu of options, not to mention his Ensemble (Together) alliance remaining the biggest parliamentary party even as it loses its majority. But Macron is also hated by swathes of French voters to his right and left alike, who regard him as the absolute embodiment of an aloof, callow technocratic establishment. This divide has been the thread running through all the twists and turns of France’s election season.

    Millions of Mélenchon voters cast their ballots for Macron in the présidentielles second round to keep Le Pen out of power – showing it was a vast exaggeration to assume that voters for the extreme left would flock to the extreme right out of a desire to tear down the status quo, as embodied by Macron in their eyes.

    Nevertheless, this time it looks as if a significant number of NUPES voters switched to the far right in RN-Ensemble face offs, Paul Smith said: “The simple explanation for RN’s success tonight is that this was an anti-Macron bloc. My suspicion is that, even though Mélenchon said not one of his supporters should vote for Le Pen, quite a lot of them did. It’s clear that hatred of Macron is sufficiently intense for a lot of NUPES voters to be able to vote for RN.”

    Parliament to become ‘Le Pen’s platform’?

    Enthusiasm for political engagement in any form is subdued by historical standards: The overall turnout looks woeful – projected to be just over 53 percent, merely a small improvement on the record abstention rate in 2017.

    Such poor turnout underlines the extent of the anti-system sentiment in France, and as such is linked to RN’s strong performance, said Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester: “Abstention from the ballot box is a form of protest, a marker of disillusionment, and in much the same way RN’s performance was driven by a desire to protest as much as it was driven by support for their policies.”

    RN will have a big opportunity to continue their long ascendance with their National Assembly gains. Few big beasts of French politics will be sitting in the chamber. But Le Pen will be there after her re-election in her fiefdom in the northern Pas-de-Calais region with 61 percent of the vote.

    Hence Le Pen will be an outsized figure in the National Assembly with outsized influence, Paul Smith noted: Macron’s former PM and France’s most popular political personality Édouard Philippe “won’t be there; Mélenchon won’t be there – he’ll be sending something like his third or fourth in command to lead his grouping; and Le Pen will be there with 90 MPs behind her”.

    In light of this, he continued, “we can see the National Assembly becoming Le Pen’s platform, and it will likely have ramifications for their performances in local and regional elections. In short, to many people RN is suddenly going to look like a serious party.”

    And seeing as NUPES is an electoral alliance of convenience, not a union of very different parties across the French left, it is worth underlining that “this result makes RN the biggest party of parliamentary opposition”, added Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University.

    Conservatives to Macron’s rescue?

    However, RN is not the only party that surpassed expectations in the législatives: France’s traditional conservatives Les Républicains are on course to win 75 seats, Ipsos projections say. Although on the surface a step down from the 136 seats they got last time, this marks something of a renaissance for a party whose candidate Valérie Pécresse won just 4.8 percent of the vote in the présidentielles first round, operating in a squeezed ideological space between Macron and the far right.

    “RN will of course be delighted with their score tonight – but LR will also be over the moon,” Andrew Smith said. “They have absolutely bucked the assumption that they were sliding into irrelevance after Pécresse’s poor performance. It’s a result that speaks to their formidable machinery across France’s regions and its ability to get out their vote across provincial France.”

    Macron pulled Philippe and many other cabinet ministers out of LR, before the centrist president moved rightwards along with the centre ground of French politics on issues like immigration and security. Given that LR is the closest party to Macron ideologically, speculation has long abounded that he would reach some sort of deal with them – rumours that have only intensified thanks to LR ex-president Nicolas Sarkozy fulsomely backing Macron in the second round and meeting him at the Élysée Palace after his re-election.

    Ensemble’s failure to win an absolute majority makes it hard to imagine how Macron could control parliament without support from LR (Ipsos has Macron’s bloc on course for 234 seats, far short of the 289 they need). Macon’s bloc have “really got to count on someone coming to their rescue”, Paul Smith said.

    Outgoing LR leader Christian Jacob said on Sunday evening his party will remain part of the opposition to Macron – underlining his declarations to that effect during the législatives campaign.

    But Jacob’s statement should be taken with a pinch of salt, Andrew Smith pointed out: “Jacob is on his way out, he’s served his term, and his pronouncements are about preserving the best role possible for LR in alliance with Macron. LR’s kingmaker rule gives them a considerable opportunity to press their priorities, and it’s likely Macron will lean rightwards to court those Macron-compatible LR MPs.”

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    Valeurs Actuelles

    Dans l’Ain, les gendarmes se forment auprès des militaires de l’Armée de terre

    Une coopération armée de Terre-gendarmerie. Samedi 18 juin, une vingtaine de membres du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) d’Ambérieu-en-Bugey se sont entraînés au camp de la Valbonne (Ain) sous l’égide des militaires du 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. L’objectif de cette journée, de l’aveu même du général Rodriguez, directeur général de la gendarmerie nationale, était de permettre à ses hommes d’acquérir certains savoir-faire propres à l’armée de Terre. « Quand on est face à quelqu’un qui vous tire dessus, il n’y a quand même pas 156 solutions pour essayer de se protéger et neutraliser la personne pour éviter qu’elle ne tue quelqu’un. Cela paraît logique de s’inspirer de ceux qui sont en avance dans ce domaine-là », a expliqué l’officier.

    Entrainement et débriefing

    Aussi, sous une chaleur de plomb, les gendarmes, sous la tutelle de leurs camarades artilleurs, ont-ils révisé les bases du combat d’infanterie, mais également les techniques pour neutraliser un forcené, un ou plusieurs terroristes qui voudraient commettre une tuerie de masse dans un lieu public, ou encore le secourisme de combat. « C’est un plus puisque cela nous réapprend les actes réflexes du combattant que l’on voit en école. Cela nous permet d’améliorer la cohésion au sein du groupe et surtout d’avoir le côté offensif de l’armée de Terre », a expliqué l’un des stagiaire, le gendarme Anthony, âgé d’une vingtaine d’années. Chaque exercice a été systématiquement suivi d’un débriefing par l’encadrement pour analyser les points positifs et négatifs, les erreurs éventuelles commises par les gendarmes. Ce partenariat de formation entre les Psig et l’armée de Terre existe depuis mai 2018, et s’est renforcé à la suite de la mort de trois gendarmes, tués par un forcené en décembre 2020 dans le Puy-de-Dôme.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    BBC

    Fina bars transgender swimmers from women's elite events if they went through male puberty

    Last updated on 19 June 202219 June 2022.From the section Swimming

    Fina, swimming's world governing body, has voted to stop transgender athletes from competing in women's elite races if they have gone through any part of the process of male puberty.

    Fina will also aim to establish an 'open' category at competitions for swimmers whose gender identity is different than their birth sex.

    The new policy, which was passed with 71% of the vote from 152 Fina members, was described as "only a first step towards full inclusion" for transgender athletes.

    The 34-page policy document says that male-to-female transgender athletes are still eligible to compete in the women's category "provided they have not experienced any part of male puberty beyond Tanner Stage 2 [which marks the start of physical development], or before age 12, whichever is later".

    The decision was made during an extraordinary general congress at the ongoing World Championships in Budapest.

    It means that transgender American college swimmer Lia Thomas, who has expressed a desire to compete for a place at the Olympics, would be blocked from participating in the female category.

    Earlier Fina members heard a report from a transgender task force made up of leading figures from the world of medicine, law and sport.

    "Fina's approach in drafting this policy was comprehensive, science-based and inclusive, and, importantly, Fina's approach emphasised competitive fairness," said Brent Nowicki, the governing body's executive director.

    Fina president Husain Al-Musallam said the organisation was trying to "protect the rights of our athletes to compete" but also "protect competitive fairness".

    He said: "Fina will always welcome every athlete. The creation of an open category will mean that everybody has the opportunity to compete at an elite level. This has not been done before, so Fina will need to lead the way. I want all athletes to feel included in being able to develop ideas during this process."

    Former Great Britain swimmer Sharron Davies, who has argued against transgender participation in women's elite swimming, told BBC Sport she was "really proud of Fina".

    "Four years ago, along with 60 other Olympic medallists, I wrote to the IOC and said 'Please just do the science first' and no governing body has done the science until now," she said.

    "That is what Fina has done. They've done the science, they've got the right people on board, they've spoken to the athletes, and coaches.

    "Swimming is a very inclusive sport, we love everyone to come and swim and be involved. But the cornerstone of sport is that it has to be fair and it has to be fair for both sexes.

    Asked whether Fina's policy left trans athletes "in limbo" while they waited for an open category to be created, Davies praised Fina for having conversations around trans inclusion that should have "happened five years ago".

    "Sport by definition is exclusionary - we don't have 15-year-old boys racing in the under-12s, we don't have heavyweight boxers in with the bantamweights, the whole reason we have lots of different classes in the Paralympics is so that we can create fair opportunities for everybody," she said.

    "So that is the whole point of having classifications in sports and the only people who were going to be losing out were females - they were losing their right to fair sport."

    However, 'Athlete Ally' - an LGBT advocacy group which organised a letter of support for Thomas in February, called the new policy "discriminatory, harmful, unscientific and not in line with the 2021 IOC principles".

    "The eligibility criteria for the women's category as it is laid out in the policy polices the bodies of all women, and will not be enforceable without seriously violating the privacy and human rights of any athlete looking to compete in the women's category," said Anne Lieberman, the group's director of policy and programmes.

    Fina's decision follows a move on Thursday by the UCI, cycling's governing body, to double the period of time before a rider transitioning from male to female can compete in women's races.

    The issue in swimming has been catapulted into the spotlight by the experiences of American Thomas.

    In March, Thomas became the first known transgender swimmer to win the highest US national college title with victory in the women's 500-yard freestyle.

    Thomas swam for the Pennsylvanian men's team for three seasons before starting hormone replacement therapy in spring 2019.

    She has since broken records for her university swimming team.

    More than 300 college, Team USA and Olympic swimmers signed an open letter in support of Thomas and all transgender and non-binary swimmers, but other athletes and organisations have raised concerns about trans inclusion.

    Some of Thomas' team-mates and their parents wrote anonymous letters supporting her right to transition, but added it was unfair for her to compete as a woman.

    USA Swimming updated its policy for elite swimmers in February to allow transgender athletes to swim in elite events, alongside criteria that aim to reduce any unfair advantage, including testosterone tests for 36 months before competitions.

    Last year, weightlifter Laurel Hubbard from New Zealand became the the first openly transgender athlete to compete at an Olympics in a different sex category to that in which they were born.

    Dr Michael Joyner, a physiologist and leading expert in human performance

    "Testosterone in male puberty alters the physiological determinants of human performance and explains the sex-based differences in human performance, considered clearly evident by age 12.

    "Even if testosterone is suppressed, its performance enhancing effects will be retained."

    Dr Adrian Jjuuko, an activist, researcher and lawyer

    "The policy emphasises that no athlete is excluded from Fina competition or setting Fina records based on their legal gender, gender identity or gender expression.

    "[The proposed open category] should not become a category that adds to the already existing levels of discrimination and marginalisation against these groups.

    "I see this policy as only the first step towards full inclusion and support for the participation of transgender and gender-diverse athletes in aquatic sports, and there is a lot more to be done."

    Dr Sandra Hunter, an exercise physiologist specialising in sex and age differences in athletic performance

    "By 14 years or older, the difference between boys and girls is substantial. That's due to the advantages experienced due to the physiological adaptations in testosterone and the possession of the Y chromosome.

    "Some of these physical advantages are structural in origin such as height, limb length, heart size, lung size and they will be retained, even with the suppression or reduction of testosterone that occurs in the transition from male to female."

    Summer Sanders, former Olympic and world champion in swimming

    "This is not easy. There must be categories - women's, men's and of course a category for trans women and trans men.

    "Fair competition is a stronghold and staple of our community - this approach safeguards the integrity of the existing sports process in which millions of girls and women participate annually."

    The conversation around the inclusion of transgender women in women's sport has divided opinion both inside and outside the sporting sphere.

    Many argue transgender women should not compete in women's sport because of any advantages they may retain - but others argue sport should be more inclusive.

    World Athletics president Lord Coe has said the "integrity" and "future" of women's sport would be "very fragile" if sporting organisations get regulations for transgender athletes wrong.

    The heart of the debate on whether transgender women athletes should compete in women's sport involves the complex balance of inclusion, sporting fairness and safety - essentially, whether trans women can compete in female categories without giving them an unfair advantage or presenting a threat of injury to competitors.

    Trans women have to adhere to a number of rules to compete in specific sports, including in many cases lowering their testosterone levels to a certain amount, for a set period of time, before competing.

    There are concerns, however, as highlighted in Fina's decision, that athletes retain an advantage from going through male puberty that is not addressed by lowering testosterone.

    France24 - Monde

    Elles sont l'avenir de l'Europe

    Publié le : 08/04/2022 - 12:46

    Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

    Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

    Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

    Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

    >> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

     

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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    Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

    présidence française de l'UE

    Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

    La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

    BBC

    Canadian Grand Prix: Max Verstappen holds off Carlos Sainz to extend championship lead

    Last updated on 19 June 202219 June 2022.From the section Formula 1comments1254

    Red Bull's Max Verstappen held off a late challenge from Ferrari's Carlos Sainz to win the Canadian Grand Prix.

    The two started the final 15 laps nose to tail after a late safety car but, despite heavy pressure from Sainz, Verstappen held on with older tyres.

    Lewis Hamilton and George Russell took third and fourth for Mercedes as Ferrari's Charles Leclerc recovered to fifth from the back of the grid.

    Verstappen extended his championship lead over Leclerc to 49 points.

    Red Bull's Sergio Perez remains in second place despite retiring from the race with an engine problem but is only three points ahead of Leclerc.

    Fernando Alonso, who starred in wet qualifying to start on the front row for the first time in 10 years, suffered from a questionable strategy from Alpine and some technical issues to finish seventh, behind team-mate Esteban Ocon.

    Verstappen and Sainz played a cat-and-mouse game throughout a race punctuated by two virtual safety cars in addition to the final full safety car.

    Red Bull pitted Verstappen under the first VSC on lap nine, caused when Perez pulled off, while Sainz stayed out, before the Spaniard stopped under the second 11 laps later, caused by Mick Schumacher's Haas stopping out on track.

    That set up a race defined by tyre offsets, with Sainz closing slowly on Verstappen through their second stints before the Dutchman stopped for a second time on lap 43.

    Sainz then benefited from the final safety car, caused by Yuki Tsunoda crashing his Alpha Tauri on his way out of the pits.

    The Ferrari driver had a six-lap tyre advantage over Verstappen for the final shootout but he was unable to get close enough to the Red Bull to mount an attack, despite following within a second for the entire final 15 laps.

    Verstappen held on for his fifth win in six races, Red Bull's sixth in a row, and his own sixth victory in nine races this season to further consolidate an ever-more convincing championship advantage.

    Alonso had talked after qualifying about challenging Verstappen for the lead on the first lap, but the Red Bull made too strong a start and the veteran Spaniard had to settle into second place.

    Sainz soon passed the Alpine, who then seemed to fall foul of mistaken thinking during the two virtual safety cars.

    Alonso did not stop under either, while both Mercedes drivers did - Hamilton under the first and Russell under the second.

    This leapfrogged both ahead of Alonso, and the 40-year-old also lost out to team-mate Ocon as the Frenchman stopped with Russell under the second VSC.

    Alonso's race was ruined by the timing of that VSC. It was called just after he had passed the pit entry at the end of lap 19, and it ended about two seconds before he reached it again on the following lap.

    So Alpine opted to stay out, and that left Alonso in no-man's land as his tyres soon began to drop off and he had to stop a few laps later under racing conditions, falling behind Leclerc as well.

    That meant Alonso was running sixth behind Ocon and ahead of Leclerc for the final run to the flag.

    Leclerc was stuck behind Ocon for a long time early in the race.

    But after the safety he passed both Alpines to take fifth and do a decent job of damage limitation in the championship, although there are questions as to whether Ferrari made strategy errors - which a slow pit stop did not help - as simulations suggested he should have been able to beat the Mercedes as well.

    Although Alonso had stronger pace than Ocon, he was unable to pass.

    Alonso was battling an engine problem that was costing him 0.5-1secs on the straights and asked the team whether they would swap positions, claiming he had been "100 times faster" than Ocon during the weekend.

    He did indeed maintain his significant pace advantage throughout but the team chose not to accede to his request and Ocon finished ahead.

    To make matters worse for Alonso, he was later given a five-second penalty for weaving on the straight, demoting him to ninth.

    Valtteri Bottas - the driver impeded by Alonso - and Zhou Guanyu therefore finished seventh and eighth for Alfa Romeo, with Aston Martin's Lance Stroll taking the final point in 10th at his home race.

    A two-week break before the British Grand Prix at Silverstone, where Ferrari really need to halt Red Bull's momentum and the track should suit Mercedes better.

    France24 - Monde

    Israël mène des frappes sur la bande de Gaza après un tir de roquette du Hamas

    Publié le : 18/06/2022 - 11:11

    FRANCE 24 Suivre

    L'armée israélienne a mené, samedi, des frappes sur des positions du mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza en riposte à un tir de roquette depuis ce territoire qui a été intercepté, selon un communiqué militaire.

    Israël a mené des frappes, samedi 18 juin, dans la bande de Gaza, selon un communiqué de l'armée israélienne qui précise que cela fait suite à un tir de roquette du mouvement palestinien Hamas. Avant l'aube, les sirènes d'alarme ont retenti dans la ville d'Ashkelon et dans d'autres localités du sud d'Israël, limitrophes de la bande de Gaza, pour alerter de ce tir de roquette.

    "Le mouvement islamiste Hamas a tiré une roquette depuis la bande de Gaza vers les citoyens israéliens dans le sud d'Israël. La roquette a été interceptée par le bouclier antimissiles", a indiqué l'armée israélienne dans son communiqué. 

    En représailles, l'armée a mené une série de frappes sur des positions du Hamas dans l'enclave palestinienne soumise à un blocus israélien depuis plus de 15 ans. "Des avions ont visé un site de fabrication d'armes du Hamas ainsi que trois postes militaires du Hamas", a précisé l'armée. 

    Les raids israéliens, menés notamment au sud-est de la ville de Gaza, constituent "une extension de l'agression (par Israël) des terres palestiniennes à Jérusalem et en Cisjordanie occupée", après la mort de trois palestiniens à Jénine, a déclaré le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, qui n'a pas fait état de victimes suite aux frappes.

    Vendredi, trois Palestiniens armés avaient été tués lors d'échanges de tirs avec les forces israéliennes qui menaient une opération dans le secteur de Jénine en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.

    Le Hamas a affirmé que l'un des trois morts était un commandant local du mouvement islamiste et que sa mort "ne restera pas impunie".

    Les derniers tirs de roquettes et frappes israéliennes sur Gaza remontent à avril dernier.

    Avec AFP

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    En Israël, les deux suspects palestiniens de l'attentat d'Elad capturés

    Israël annonce la fermeture du passage de la bande de Gaza après des tirs de roquettes

    Salve de roquettes vers Israël, qui procède à de nouvelles frappes sur Gaza

    BBC

    Raheem Sterling: Chelsea target Manchester City winger

    Last updated on 19 June 202219 June 2022.From the section Chelsea

    Chelsea are targeting Manchester City winger Raheem Sterling as their major summer signing.

    Sterling's Manchester City future is in doubt as he enters the final 12 months of his contract.

    The England forward, 27, has attracted interest from major clubs overseas but Chelsea believe they can persuade him to remain in the Premier League.

    The Blues have the obvious attraction of being in the Champions League for the London-born player.

    Sterling scored 13 goals in 30 Premier League appearances as he won his fourth title last term.

    However, he was on the bench for both legs of the Champions League semi-final defeat by Real Madrid and the epic final game of the season against Aston Villa.

    Sterling did spark that memorable last-day comeback by setting up Ilkay Gundogan's crucial first goal as Pep Guardiola's side came back from 2-0 down to win 3-2 and pip Liverpool to the Premier League.

    BBC

    Jason Roy backs England one-day captain Eoin Morgan to recover form after latest duck

    Last updated on 19 June 202219 June 2022.From the section Cricket

    Jason Roy has backed Eoin Morgan to rediscover his one-day form after the England captain was out for a second successive duck against the Netherlands as his side wrapped up a series win.

    Morgan's last half-century in any format of cricket came in July 2021.

    "He's just a knock away from everyone being all over him again," said Roy, who marked his 100th ODI cap with 73 off 60 balls in Amstelveen.

    "That's just the fickle nature of sport."

    Roy's knock, along with Phil Salt's 77, helped England easily chase down the Dutch score of 236 for a six-wicket win in the second of three one-day internationals.

    "We won the game so [Morgan] puts [the duck] to bed straight away. As soon as the result's there, he's happy," said Roy, who added that he was backing his captain "for sure".

    Roy's landmark occasion saw his wife and daughter make the trip over to Amsterdam, where he was presented with his centenary cap by another man who has played more than 100 ODIs for England, Moeen Ali.

    "He's the perfect guy to give it to you," said Roy. "You're not judged by your cricket in this group, you're judged as a person and the energy you bring, how hard you work. If he went on [speaking] for a minute longer, there might have been a tear or two."

    Opener Roy was handed a suspended two-game international ban earlier this year for an undisclosed charge by the cricket discipline commission and said he went through a tough time at the start of 2022.

    "Things mentally weren't right with me at the PSL [Pakistan Super League]. I was in a weird place because I was playing good cricket but I wasn't enjoying myself, I wasn't happy and it was just a dark time," said Roy.

    Roy, whose son was born in January, withdrew from the Indian Premier League and took a "short indefinite break" from cricket, which he believes was key to helping him back to form.

    "It was just a good two months to come home and live a normal life for a bit after a tough couple of years and a lot of months away," he added.

    "I think we had over 50 days of hotel quarantine the year before and then having a child in January and having to spend time away from him was just a bit too much."

    Having seen England's Test XI win their series against New Zealand in entertaining fashion under Brendon McCullum, Roy says he would still love to play for the red-ball side.

    "I haven't shut the door on Test cricket but the opportunity to play red-ball is few and far between for Surrey," he said. "Like I did before, pushing myself forward with white-ball runs is probably the way forward but the team and squad they've got now is extremely special and capable of doing great things."

    Valeurs Actuelles

    Une manifestation contre la ZFE dans la métropole de Montpellier

    Ils ne veulent pas de la ZFE. Samedi 18 juin, une mobilisation s’est tenue à Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier, pour s’opposer à la mise en place d’une Zone à faibles émissions (ZFE) dans la métropole, rapporte France 3 Occitanie. Cette ZFE doit entrer en vigueur le 1er juillet, et concerne plusieurs communes de la métropole montpelliéraine : Castelnau-le-Lez, Clapiers, Grabels, Jacou, Juvignac, Lattes, Le Crès, Montpellier, Pérols, Saint-Jean-de-Védas et enfin, Villeneuve-lès-Maguelone. Cette ZFE consiste en une restriction de circulation pour les véhicules jugés polluants. À l’inverse, seuls les véhicules identifiés avec une vignette Crit’air attestant qu’ils émettent peu de CO2 pourront circuler.

    « C’est ridicule »

    Pour les 200 manifestants du collectif « Entendez les Villeneuvois », cette mesure ne va pas : ils craignent de ne plus pouvoir se déplacer, faute de transports en commun. « Sur les 11 communes de la couronne de Montpellier, il y en a une qui n’a pas le Tramway, c’est la nôtre ! Elle est loin d’avoir les transports nécessaires pour satisfaire les Villeneuvois », explique un manifestant. Pour eux, la voiture reste le moyen privilégié de déplacement. « Je suis contre la vignette, j’ai trois véhicules, je ne vais pas les mettre à la poubelle. Je vais venir en vélo au village ? Je vais acheter un cheval ? Je n’ai pas les moyens de changer de véhicule ! » affirme, très en colère, un habitant de Villeneuve-lès-Maguelone. Un autre nuance : « On est conscients que le problème existe, il faut arriver à trouver une vraie solution. Mais devant ce qui se passe dans les océans, la mer, le ciel, la Chine, les Etats-Unis… Qu’est-ce que c’est un mec qui pédale en vélo ? C’est ridicule. »

    Montpellier : les dernières actualités

    Montpellier : arrestation d’une famille de narcotrafiquants qui faisait même travailler… sa grand-mère

    Montpellier lance dix premiers espaces publics sans tabac

    Jets de pavés, de bouteilles, tags : 150 individus alcoolisés dégradent la piscine olympique de Montpellier

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    81% of under-35s feared loneliness from long-term home working, and studies have showed heightened levels of stress and anxiety among younger workers since the shift to remote work

    When Cat, 30, was offered a fully remote role last year, she didn’t think twice about accepting. By then, Cat, who lives in London and works in environmental services, had already been working mostly remotely for some time as a result of the pandemic. She thought that being based from home wouldn’t be much of a problem.

    But during the past few months, Cat has started to have second thoughts.

    “Working alone all day every day, particularly when my partner is in the office, is tough,” says Cat. “Sometimes, I won’t see anyone all day, which can be very lonely. I’ve found that instead of taking breaks to chat to people in my office, I pick up my phone. All of the extra screen time has definitely had a negative impact on my wellbeing.”

    Remote work has been heralded as a solution to some of the problems of our fast-paced, pre-pandemic lifestyles. For many, it’s meant the opportunity to spend more time with their children, or use time that they would have previously wasted commuting pursuing more fulfilling hobbies. But new research into remote work and wellbeing has shown mixed results – in Microsoft’s 2022 New Future of Work Report, researchers found that although remote work can improve job satisfaction, it can also lead to employees feeling “socially isolated, guilty and trying to overcompensate”.

    The negative effects have come as a surprise for some employees, who are now feeling the crush, realising remote work isn’t necessarily the wellness panacea it has been touted as. Contrary to the running narrative of a mass demand for remote work, some employees are actually choosing to switch into roles with an in-office component.

    But for many, these downsides are well worth it. For demographics who struggled with an office-based working life pre-pandemic, the problems that working from home bring are a small price to pay.

    A ‘rapidly growing mental health crisis’

    Working from home might have once been viewed as a utopia of exercise on our breaks, making healthy homecooked lunches and easily being able to make the school run. For many, however, the reality has looked very different.

    From research showing that remote workers are putting in longer hours at their desk, to data suggesting that up to 80% of UK workers feel that working from home has negatively impacted their mental health, an increasingly complicated picture is emerging when it

    Many people can feel isolated during remote work, but child-free millennials are particularly likely to be affected (Credit: Getty Images)

    Nicola Hemmings is a workplace scientist at mental healthcare provider Koa Health. She says that the lack of human connection that Cat has struggled with is a common complaint. She points out that the pandemic sparked a “rapidly growing mental health crisis”, and that even those who have fully embraced a move to remote work might not be exempt.

    “When working remotely, we miss out on the social cues of a busy office and much needed social-interactions – catching up in the corridor, or making a drink in the kitchen while checking in and asking about the weekend,” she says. “These seemingly small moments can collectively have a large impact on our wellbeing.”

    Isolation isn’t the only problem remote work presents. Cat says that on top of feeling lonely, she has also found that dealing with a high volume of video calls has made her feel “self-conscious”, and that constantly seeing her own face on a screen has left her wishing that she could return to in-person meetings. “I’d prefer to have the option of an office a few times a week so that I have some human connection,” she says.

    Additionally, workers in some specific groups are feeling negative effects harder. Cat is a child-free millennial, a demographic that are very likely to be affected by the struggles she describes.

    One survey showed 81% of under-35s feared loneliness from long-term home working, and studies have showed heightened levels of stress and anxiety among younger workers since the shift to remote work. Hemmings says that specific circumstances more often associated with younger millennial and Gen Z workers – such as having recently entered the workforce or not having a quiet, dedicated workspace – can have a severe impact on wellbeing.

    A fair trade-off

    For some, however, working remotely during the pandemic has been enough of a positive gamechanger to supersede the downsides.

    This is especially true for workers who have existing caring responsibilities or disabilities, whom Hemmings says have experienced a positive change to their mental health. For these people, office-based work can be extremely detrimental to wellbeing, as they juggle long commutes with intense personal commitments, or physical and mental exhaustion from dealing with the stress of getting to and from a workplace not well-suited to their needs.

    Lauren, 28, says that working from home has definitely improved her wellbeing. The Pennsylvania-based mother-of-one says that although there are some downsides, such as never feeling truly offline, the positives by far outweigh the negatives. She points out that she’s now able to work in the same room as her husband and daughter while they play together, or go to doctor’s appointments for herself or her child at a time that suits her.

    “For the first time in my life I don’t have the Sunday Scaries,” says Lauren, who works in technology. “I keep flexible hours, which is super helpful when you have a child. I definitely want to continue working remotely, at least until my daughter goes to school.”

    For Lauren, the downsides to remote working are a fair trade-off for the added convenience and increased time with her child. Kevin Rockman, a professor of management at George Mason University’s School of Business, US, points out that although there are undeniable issues when it comes to wellbeing, the net benefits for people like Lauren have been vast.

    “There is no doubt that wellbeing is stronger given remote work,” he says. “Trading commuting time for personal health, family or recreation is almost guaranteed to bring positive benefits.”

    Finding the balance

    The shift to remote work has been far from straightforward, and many companies are now grappling with the problem of how to design a model that works for everyone. The evidence to date indicates that people’s personal circumstances and preferences are a key factor in whether remote work brings them any benefits – and, if so, whether the value of these benefits overrides downsides like isolation and loneliness.

    “Implementing remote work is really about re-imagining what it means for each and every person to be at work,” says Rockman. “Employers need to balance flexibility, giving people the tools they need to remain productive and the social needs of employees. What that ideal balance looks like will change from organisation to organisation.”

    Rockman points out that different demographics will experience remote work in different ways. Research shows young mothers are most likely to benefit from working from home, and a person who lives with their partner and has a social network in their local area will probably experience fewer negative impacts on their wellbeing than someone who lives alone and is a recent transplant to a city, for example.

    Despite the negatives, many workers report that the upsides of remote work, like flexibility to be with family, far outweigh drawbacks (Credit: Getty Images)

    It’s also possible that what employees want from their workplace might change over time. A Gen Zer in the early stages of their career might value the social contact of the office, and their needs could be very different from a working mother or person who cares for an elderly parent. What works best isn’t necessarily a one-size-fits all solution – and will probably also be a moving target depending on the specific needs of individuals over time.

    Cat isn’t currently looking for a new job, but she says that when she does, she hopes to find a role that balances both in-person and remote work. Even though she has struggled with her wellbeing while working from home, she still wouldn’t want to go back to five days in the office a week – a sign of how complex many people’s feelings about remote work really are.

    As for Lauren, she sees herself moving into a hybrid job once her daughter starts school – but only if the role would be flexible enough to mean that she could still leave at midday to see her daughter at a school event or attend an appointment. “Otherwise, remote work forever doesn’t sound too bad to me.”

    Valeurs Actuelles

    A Moissac, le maire se bat pour garder ses services d’urgences

    Une décision qui ne passe pas. Mardi 14 juin, dans une vidéo postée sur son compte Twitter, le maire divers-droite de Moissac (Tarn-et-Garonne) Romain Lopez a annoncé déposer une plainte contre l’Agence régionale de santé (ARS) pour s’opposer à la décision de fermer les services d’urgence du département durant au moins la période estivale, rapporte La Dépêche. Dans cette vidéo, l’élu dénonce fermement cette décision : « J’ai reçu un mail du délégué départemental de l’ARS, David Billetorte, qui m’informe en tant que président du conseil de surveillance du centre hospitalier intercommunal Castelsarrasin-Moissac (Chic), que les urgences qui étaient déjà fermées de 20 heures à 8 heures, le seront désormais toute la journée, ainsi que celles de Montauban. Il faudra passer par le 15 pour être pris en charge » explique-t-il.

    🔺 URGENCES DE MOISSAC : fermeture H24 dès le 1er juillet !

    Je vous explique la situation.

    Je dépose plainte contre l’ARS pour mise en danger de la vie d’autrui.

    Je demande à la Préfète la tenue d’une réunion pour organiser la prise en charge des soins immédiats. pic.twitter.com/y1F3A77xJm

    — Romain Lopez (@RLZ82) June 14, 2022

    Dépôt de plainte contre l’ARS

    Aussi, Romain Lopez a-t-il déposé plainte contre l’ARS mercredi 15 juin. Du côté de l’ARS justement, on tente de se défendre : « Tous les leviers sont travaillés par les établissements de la fédération depuis la suspension temporaire du service d’accueil des urgences la nuit à Moissac afin de susciter de nouveaux recrutements visant à reconstruire l’équipe médicale. » explique le délégué départemental dans son mail adressé à Romain Lopez. La décision de fermer quasi totalement les urgences de Moissac et Montauban doit intervenir le 1er juillet. Romain Lopez n’exclut pas de s’associer à d’autres maires voisins pour faire plier l’ARS. Le directeur régional de l’ARS pourrait se rendre en Tarn-et-Garonne pour tenter d’apaiser les tensions lors d’une réunion avec les élus locaux et la direction des hôpitaux lundi 20 juin.

    Tarn-et-Garonne : les dernières actualités

    Moissac : un prêtre bénit les églises et les champs depuis un avion

    Enseignante menacée au collège de Moissac : “c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase”

    La maire de Montauban veut une « explication » après sa relaxe, l’opposition dénonce une « vendetta »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    In the US, UK and EU, natural and synthetic ingredients must meet the same regulatory requirements, regardless of the source

    From her organic wildflower meadow just south of Edinburgh, Sally Gouldstone harvests native botanical ingredients such as nettle, yarrow and wild carrot to make her "seed-to-skin" Seilich brand of personal care products. Gouldstone, who has a PhD in nature conservation, knows to leave most of her crop in the field so that bees and other pollinators can use them too. What she does take is transferred to a traditional copper still to produce essential oils using cold processing techniques.

    Gouldstone wasn't satisfied with just telling her customers everything she did was "natural" and "sustainable". Those words seem to be used everywhere – and without evidence to back them up, she felt they could be misused.

    Seilich is the UK's first company certified by the Wildlife Friendly Enterprise Network, which means that the brand adheres to species-specific conservation targets. Every certified company's targets will be slightly different depending on the key species in the local area. In Seilich's case, their certification requires them to support native species of wildflower for bumblebees, solitary bees, honeybees, hoverflies, butterlies, moths and beetles.

    The Wildlife Friendly Enterprise Network helps to conserve more than 13 million hectares (130,000 sq km) of habitat worldwide, according to Christine Lippai, the executive director of this not-for-profit. They say their certification is the best way to cut through any greenwashing in the natural skincare industry while avoiding foraged ingredients that could leave wild places depleted.

    "Nature is often used to sell products in the skincare and wellness industry but sometimes, businesses are simply exploiting nature for commercial benefit," says Gouldstone. "In the case of natural ingredients which are grown as crops, these systems may provide positive ecosystem services for example in supporting biodiversity, sequestering carbon, filtering water and so on, but when it comes to harvest time these benefits are lost in their entirety. For example, stored carbon is released as the soil is disturbed and wildlife habitat is destroyed before the creatures that depend on it have a chance to complete their lifecycle. But with a few tweaks, these systems could provide long-term benefits."

    In supermarkets and mainstream online retailers, far beyond the blossoming Seilich field margins, there are an alarming number of mixed messages and conflicting claims that contribute to consumer confusion.

    If crops are harvested before the invertebrates that depend on them have completed their lifecycles, any benefits might be lost (Credit: Getty Images)

    If you want to do your bit for biodiversity and the climate, are you better off buying natural products – whose credentials might or might not be questionable – or synthetic ones produced in a factory? The answer is not as clear cut as you may think.

    Chemicals that cause harm to human health or to the environment can be found in everyday household products, from cleaning sprays and food packaging to furniture and cookware. Some toxins end up inside our bodies or stay in the soil, water and air that surrounds us for decades and sometimes longer. Some naturally occurring ingredients can have powerful effects on our bodies. Botanicals such as tea tree oil, eucalyptus and rosemary can trigger allergic reactions or skin irritation, and people have varying degrees of sensitivity. Natural products are not necessarily free of harmful chemicals, and synthetics ones are not always worse for us.

    It can sometimes be confusing to know which products are natural and which are synthetic. One product might contain a mix of natural and synthetic constituents, while some chemicals are processed in order to mimic naturally occurring ones. The degree to which something is natural depends on how it was sourced and processed. Ingredients can be sourced from plants, minerals, marine resources or animals, or synthetically derived from fossil fuels. Then there's a spectrum of modification processes.

    Your instinct might be to think naturally occurring ingredients must be better for the environment than synthetics manufactured in a lab. But is that really the case?

    Regenerative or organic farming practices used to cultivate natural ingredients can support biodiversity and improve soil health, but, depending on how, when and where something is harvested, it might also increase some greenhouse gas emissions.

    Manufacturers of lab-produced synthetics often argue that their methods don't exhaust the planet of its resources and that they're able to produce substances on a larger, more commercially viable scale without limitations from scarce natural ingredients. In some instances, sourcing natural ingredients isn't feasible or ethical. For example, the use of horseshoe crabs as a source for limulus amebocyte lysate (an important compound used for blood tests) has been criticised by campaigners. A synthetically derived but chemically identical alternative is being developed.

    Squalane, a natural oil found in the livers of sharks, is used to make cosmetics and personal care products such as deodorants, skincare and sun creams. Another shark oil known as squalene is used as an adjuvant to increase efficacy of some vaccines. The sourcing of these two ingredients threatens shark populations, and alternatives have been derived from olive oil but the availability and price of that supply fluctuates depending on weather-dependent harvests.

    Naturally-sourced products might put greater demands on the environment than a synthetic alternative (Credit: Getty Images)

    Now, there's another solution. Scientists at a Californian biotech company called Amyris have developed pharmaceutical-grade synthetic equivalents made from ethically sourced sugar cane certified by BonSucro. Squalane is "nature's best moisturiser" according to Mike Rytokoski, president of technology access for Amyris, which now produces more than half of the squalane used in beauty products across the world.

    Making synthetic squalane using a fermentation-based process guarantees greater purity, a longer shelf life and a more stable price compared to sourcing from sharks or olive trees. "The latest advances in biotechnology enable us to meet the growing demand for clean, sustainable ingredients not by depleting scarce natural resources, but through the creation of bio-identical ingredients through clean chemistry," said Rytokoski who expects green biotech to transform the beauty industry over the coming decade. "The most powerful driver for this transition [to greener chemistry solutions] is the consumer," he added. "Today's consumers are looking for products made with ingredients that are safer, more sustainable, ethically sourced and don't compromise on performance."

    Buzzwords like eco-friendly, sustainable and natural aren't regulated, so they might be meaningless when it comes to claims on product labelling.

    Nature-inspired is also flimsy – phrases like this are often accompanied by images of flowers, leaves or waterfalls to give the sense of something being wholesome but it’s just marketing jargon.

    Watch out for claims that something is "chemical-free" – it implies chemicals are "bad" but even water is a chemical.

    Another case in point is Indian sandalwood, a fragrance used in beauty products. Each sandalwood tree takes 30 years to reach full maturity before its essential oil can be harvested, and overharvesting puts this plant at risk of extinction. In the lab, Amyris has created a more affordable and bio-identical sandalwood molecule from widely abundant sugarcane using fermentation technology.

    But the majority of synthetic chemicals are made at scale in factories from fossil fuels using energy-intensive processes creating hazardous waste and toxic emissions. The chemicals industry is the production sector that uses the most energy in the world, resulting in vast greenhouse gas emissions which fuel the climate crisis. Petrochemicals are used to make everything from packaging and clothing to laundry detergents and fertiliser. Plastics are made from petrochemicals too and 98% of single-use plastics are manufactured from fossil fuels.

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    Green chemist Richard Blackburn produces cosmetics, haircare and skincare ranges for his brand Dr Craft which are made from an untapped resource – food waste. The products are created using an energy-efficient and toxin-free extraction process. In his lab at the University of Leeds, the professor of sustainable materials designs mandarin cleansers using dried leftover peel from China's favourite fruit, bodycare products made with grape skin extracts or hair toners made with left over blackcurrent skins from British drink manufacturer Ribena. But, as Blackburn explained, natural isn't automatically better: "Dedicating lots of land to growing crops to make cosmetics is a terrible idea; we should be feeding the world first. But while we're making food, there are great resources. So it's about looking for sustainable sources and interesting chemistries that reliably demonstrate an activity that we can put into a material."

    Dedicating lots of land to growing crops to make cosmetics is a terrible idea; we should be feeding the world first – Richard Blackburn

    Blackburn says that many people can be left feeling confused by chemical terms, but shouldn’t be. "Nature is doing chemistry all the time. Instead of being frightened of chemistry, people should be frightened of what the full lifecycle issues are." In the case of mandarins, 10 million tonnes of peel get incinerated every year. The processes he uses makes the remaining peel biodegradable so it's a win-win.

    Every formulation is a compromise between price, effectiveness, aesthetics, performance and ethics. It's a trade-off in which the environment often loses out. "If your hero ingredient has got a great sustainability story, don't then let the rest of your product be the same old rubbish we've been using forever," says Blackburn, who designs the whole range with that in mind.

    What's best for us isn't always what's best for the planet. We need to start thinking about the environmental footprints of every ingredient at a deeper level – Sally Gouldstone

    Quality control is a priority in terms of safety too. The Dr Craft team looks at every extraction in great detail using state-of-the-art chemical analysis. "When we extract an ingredient from mandarin peel, for example, we know how much of it we have got in the extract, but at the same time we don't want to unintentionally concentrate another ingredient that might occur naturally that then causes a problem," says Blackburn. "So we test it to make sure we’re not including anything we don't want as well. We're combining world-class chemical analytical facilities and knowledge with sustainability principles in a cosmetic lab."

    By designing out waste, finding regenerative solutions and developing sustainable alternatives, pioneers like Gouldstone, Rytokoski and Blackburn are leading the way towards a more circular economy based on chemical ingredients that are good for us and beneficial to the environment. 

    Back in Scotland, Gouldstone explained that for decades, the consumption narrative has focused on negative human impacts. She insists that we can have a positive and regenerative impact: "Seilich shows that's possible. Because the plants we grow are native, they grow easily so it's really low-input farming that's absolutely scalable."

    Gouldstone adds the debate between synthetics and natural ingredients ultimately depends on finding a balance between human health and the health of the environment. "Those are not the same thing. What's best for us isn't always what's best for the planet. We need to start thinking about the environmental footprints of every ingredient at a deeper level."

    * Anna Turns is an environmental journalist and the author of Go Toxic Free: Easy and Sustainable Ways to Reduce Chemical Pollution

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    France24 - World

    French left's coalition gamble pays off in legislative elections but unity challenges loom

    Issued on: 20/06/2022 - 00:59

    FRANCE 24 Follow

    France’s new left-wing bloc is set to become the largest opposition force in parliament. But staying united will present an early test as President Emmanuel Macron’s centre-right majority seeks allies on the moderate left to push through his reform agenda.

    Macron was on course to lose his absolute majority in the National Assembly after projections pointed to a hung parliament that would see the pan-leftist NUPES (New Popular Union) alliance winning an estimated 141 seats, according to pollster Ipsos Sopra-Steria late Sunday evening Paris time, more than doubling the score of its combined parties in 2017.

    The bloc brings together the far-left La France Insoumise (“France Unbowed” or LFI), the Socialist Party, the Greens (Europe Ecologie-Les Verts) and French Communist Party for the first time in 20 years – under the helm of the eurosceptic far-left veteran Jean-Luc Mélenchon.

    The left-wing coalition campaigned to lower the retirement age from 62 to 60, raise the minimum wage and cap prices on essential products. But within the alliance there are major differences, on issues from Europe to nuclear energy and policing, that were put aside during the legislative campaign but which opponents will seek to tease out.

    “The rout of the presidential party is complete and no clear majority is in sight,” Mélenchon told his cheering supporters in Paris.  “It is the failure of Macronism and the moral failure of those who lecture us.”

    Clémentine Autain, one of Mélenchon’s top lieutenants, said the results were a vindication of the left’s strategy.

    “This is a gathering of the forces for a social and ecological transformation on the basis of a profound change of society,” she said.

    Beyond the triumphalism, the question now is whether the alliance can hold. Mélenchon’s LFI party, which Ipsos estimates will win about 79 lawmakers, slightly fewer than forecast in opinion polls, will want to lead the left in parliament.

    But with the Socialists and Greens able to create their own parliamentary groups, it is not a given that they would support LFI on all issues when opposing the majority.

    Internal divides

    Senior Macron officials were on Sunday already trying to drive a wedge through the different factions of the NUPES alliance, accusing LFI of being a party of the extremes and an unconstructive force in parliament over the past five years.

    “How many times did you join the National Front in parliament?” Justice Minister Eric Dupont-Moretti asked LFI stalwart Manuel Bompard on France 2 television. “The extremes join each other.”

    Corinne Narassiguin from the Socialist Party, which has given France two presidents since World War Two and been a driving force for European integration, said time would tell if the alliance would survive or had just been an electoral machine.

    “Like in other coalition groups in Europe, we will agree on points and have points of difference,” she told Reuters. “It is an experiment, it is the first time that we’ve had a group elected as an inter-group and it is our responsibility to voters (to keep it together).”

    In a sign of how the ruling majority may act in the coming days, government spokesperson Olivia Grégoire offered an olive branch to some opponents.

    “On the right and left, there are moderates, Socialist moderates ... there are people who on some draft legislation they will be beside us,” she told France 2. “It’s an open hand to all those who want to make the country move forward.”

    (FRANCE 24 with REUTERS)

     

    French legislative elections © FRANCE 24

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    Russians Breached This City, Not With Troops, but Propaganda

    As they batter towns and cities in Ukraine with artillery, the Russians are also bombarding them with messaging aimed at eroding Ukrainians’ trust in their military and their government.

    Lysychansk, an industrial city in eastern Ukraine, has been clobbered by Russian shelling.Credit...

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    By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

    Photographs by Tyler Hicks

    LYSYCHANSK, Ukraine — Gesturing to the artillery shell lodged in the ground and a rocket protruding from the wall, Maksym Katerynyn was in a rage. These were Ukrainian munitions, he shouted. And it was Ukrainian artillery that struck his home the day before and killed his mother and stepfather.

    “The Russians are not hitting us!” Mr. Katerynyn barked. “Ukraine is shelling us!”

    But that was next to impossible: There were no Russian soldiers for the Ukrainians to shell in the eastern city of Lysychansk, and it was clear that the projectiles had come from the direction of Sievierodonetsk, a neighboring city, much of which has been seized by Russian forces.

    The fact that Mr. Katerynyn believed this, and that his neighbors nodded in agreement as he careened through his neighborhood condemning their country, was a telling sign: The Russians clearly already had a foothold here — a psychological one.

    “I will ask Uncle Putin to launch a rocket where these creatures launched their rockets from,” Mr. Katerynyn said, standing next to the backyard graves of his mother and stepfather, referring to President Vladimir V. Putin of Russia. He wanted the Ukrainian military to get out, he said heatedly, using an expletive.

    It was not always like this in Lysychansk, an industrial city with a prewar population of 100,000. Now it is isolated from most of the world, with no cell service, no pension payments and intensifying Russian shelling. But some residents have turned into receptive audiences of Russian propaganda — or they have taken to spreading it themselves.

    They are able to listen over the radio, both hand-held and in their cars, and to watch pro-Russian television channels when generator power allows. Given Lysychansk’s proximity to Russia, those channels appear to have a stronger hold in some neighborhoods than their Ukrainian counterparts do.

    “When you’re hit over the head with the same message, you just drown in it,” said Nina Khrushcheva, a professor of international affairs at the New School in New York, who teaches a course on the politics of propaganda. “After awhile, you don’t know what the truth is. The message takes over your reality.”

    The notion that the Ukrainian military is shelling its own people has been an oft-repeated message on pro-Russian disinformation channels on the radio, television and internet since the start of Moscow’s invasion in February. Aside from sowing doubt among Ukrainians about their own government and military, it has been a way for the Kremlin to sidestep accountability when it comes to civilian casualties caused by Russian attacks.

    On a recent outing to distribute aid, several police officers were approached by an older woman who they said asked them, “Boys, when are you going to stop shooting at us?”— leaving the officers in disbelief.

    Better Understand the Russia-Ukraine War

    Propaganda has been a weapon of war in Ukraine since 2014 when Russia-backed separatists formed two breakaway republics in the Donbas region.

    Hijacked television and radio towers there constantly broadcast anti-Ukranian propaganda and Russian disinformation. Those in their broadcast range were inundated with an alternate reality that slowly took hold, despite Ukrainian efforts to counter.

    “First they cut off any Ukrainian content, and then they fill this void with Russian misinformation,” said Yevhen Fedchenko, the editor in chief of StopFake, a nonprofit organization that debunks Russian disinformation and the director of the Mohyla School of Journalism in Kyiv, Ukraine’s capital. “That’s been their approach for years, and they haven’t changed the textbook.”

    But now, with the war’s front lines shifting as Russia advances into the Donbas, propaganda in cities and towns like Lysychansk has taken on a new intensity and relevance. Very few residents have access to satellite internet, so many people are glued to battery-powered radio handsets or the radio in their car if they can get the fuel to run it.

    “You only need to turn on the radio or your phone to hear the Russian radio broadcast here,” said Sergiy Kozachenko, a police officer from Sievierodonetsk who has relocated to Lysychansk because of the fighting. “They will listen to it; what else could they do?” FM radio in the area is available without a data connection or a cell network.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Once such broadcast, from the pro-Russian station Radio Victory, is available on FM radio to Ukrainian forces and civilians in Lysychansk and to those troops on the front lines. Its monotone female voice seems almost soothing, despite the ominous messages she delivers.

    “The circle is going to be closed very soon in the Siversk area,” the voice intones, referring to the closing pocket around Lysychansk and Sievierodonetsk as the Russians advance from the north and southeast. “Your staff is destroyed. Your commanders ran away and abandoned their subordinates. Zelensky has betrayed you, as well,” invoking the name of Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky.

    “Help will not come,” the message continues. “With further resistance, you are destined to die. The only way to survive is to run away or surrender. Save your lives.”

    The broadcast, clearly aimed at Ukrainian forces on the front lines, seems to have entered the lexicon of Lysychansk’s civilian residents, as well. “Your Kyiv government gave up on us,” shouted one older woman to a group of volunteers who delivered aid to a shelter last week. The locals did not allow the volunteers inside.

    For residents to have pro-Russia leanings in this area is not illogical. Many people have family members in Russia, and the cities themselves are near the Russian border and predominantly speak Russian.

    They stand in contrast to the millions of Ukrainians in most regions of the country who are outraged by Mr. Putin’s invasion and are angry at civilians in Russia, some of them family members, who are turning a blind eye to the mayhem.

    Local authorities in Lysychansk believe that around 30,000 to 40,000 residents remain in the city. In Sievierodonetsk, which had a prewar population of 160,000, around 10,000 people have stayed, the authorities there say, despite the brutal street-to-street fighting that is playing out.

    Ukrainian city workers informally call those who have chosen to stay “Zhduny,” or the “waiting ones.”

    “Those are the ones who are waiting for Russians there,” said Mr. Kozachenko, the police officer. “They hug them, and say to them, ‘Our dear ones, we’ve been waiting for you, we’ve been abused here.’”

    Though some residents might welcome the Russians, many people cannot evacuate because they lack the money, because they have older or disabled family members who are not very mobile, or simply because they fear they will lose their homes.

    Galyna Gubarieva, 63, has refused to leave Lysychansk despite the incessant shellings and the approaching Russians, both of which she openly despises.

    Short and spirited, Ms. Gubarieva is now taking care of her neighbor’s farm in addition to her own homestead. But dealing with her fellow Lysychanskians who have bought into Russian propaganda, she said, is something she refuses to tolerate.

    “Sometimes, some old wife says some lies and I can’t take it,” Ms. Gubarieva said. “‘Oh,’ she says, ‘there are Russian forces coming here from the Lysychansk glass factory. Oh, let them come sooner!’ And I say, ‘Are you crazy?’”

    “There are many people like that among my neighbors,” she said.

    Some Lysychansk residents are no longer advocating either side, upset at the conduct of the combatants, even the ones who are supposed to be defending them. Instead, they are waiting for the war to end, no matter the victor.

    “This is a war of attrition of any kind,” said Ms. Khrushcheva, the New School professor. “Not just militarily, but the Kremlin is counting on fatigue, including for Ukrainians to be tired of war.”

    So was the case for Mykhailo, who had served in the Soviet military decades ago and whose car was stolen, he said, by five Ukrainian soldiers who had recently left Sievierodonetsk. Both city and military police officers confirmed to The New York Times that some Ukrainian troops had looted garages in Lysychansk and were commandeering private vehicles to use as personal transport on the front.

    “They broke into the yard, broke the bolt, ripped the locks and then pulled the car out on the ropes. And that’s it,” said Mykhailo, who declined to provide his last name to discuss delicate matters. The car, he said, was used to help his ailing 87-year-old mother around town.

    “I don’t remember such a war ever happening in my life,” he said. “We used to fight the enemy, but not the civilian population.”

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    Valeurs Actuelles

    Paris : un policier frappé avec sa propre matraque après un refus d’obtempérer

    Encore un refus d’obtempérer qui termine mal dans la capitale. Ce dimanche 19 juin, vers 2 heures du matin, un homme et une femme ont été interpellés au terme d’une course-poursuite commencée à Saint-Ouen (XVIIe arrondissement), rapporte Le Parisien. Tout a commencé alors que des policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de nuit ont constaté une infraction au Code la route commise par la conductrice d’une Peugeot 208. Prenant alors le véhicule en fuite, la femme refusant de se soumettre au contrôle des policiers, ces derniers parviennent à la stopper en encastrant sa voiture dans un plot, avant de l’extraire de la voiture et de l’emmener au commissariat.  

    Les deux individus placés en garde à vue 

    Dans le même temps, l’homme qui l’accompagnait s’est enfui et a été rattrapé un peu plus loin. Mais l’interpellation ne s’est pas déroulée sans accroc. Le fonctionnaire, qui a réussi à maîtriser le fuyard, a finalement été pris dans un guet-apens, plusieurs hommes surgissant et l’entourant. Ces derniers, après lui avoir dérobé sa matraque télescopique, l’ont roué de coup. 

    Après l’arrivée de renforts, le fonctionnaire de police a finalement été transporté à l’hôpital, sans pronostic vital engagé. Interpellé, le fuyard, blessé à l’arcade sourcilière, a été emmené lui aussi à l’hôpital, avant d’être placé en garde à vue, tout comme la conductrice du véhicule. L’enquête a été confiée au commissariat du XVIIIe arrondissement de Paris.  

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Assange livré, la honte britannique

    Actu

    Liberté de la presse Aux yeux de Washington, le fondateur de WikiLeaks est coupable d’avoir dévoilé les crimes de guerre en Irak et en Afghanistan. Londres a décidé de l’extrader vers les États-Unis, où il encourt 175 ans de prison.

    Pierre Barbancey

    La décision est tombée vendredi. Raide comme une saillie, affûtée comme une lame de guillotine. L’Histoire retiendra le nom de cette ministre de l’Intérieur britannique qui a signé le décret d’extradition de Julian Assange vers les États-Unis comme faisant partie des fossoyeurs de la liberté de la presse et de la liberté d’expression. Priti Patel ne s’est pas embarrassée de beaucoup de considérations.

    « Dans cette affaire, les tribunaux britanniques n’ont pas conclu qu’il serait oppressif, injuste ou un abus de procédure d’extrader M. Assange », a expliqué le porte- parole du ministère de l’Intérieur en tentant de s’abriter derrière des arguties juridiques pour mieux masquer le choix politique qui a été fait. Il a ainsi assuré que l’extradition de notre confrère n’était pas « incompatible avec ses droits humains, y compris son droit à un procès équitable et à la liberté d’expression », soulignant que, aux États-Unis, l’Australien serait « traité de manière appropriée, y compris en ce qui concerne sa santé ».

    Julian Assange est réclamé par la justice américaine, qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Ces documents classifiés, qui ne sont pas des secrets d’État – faut-il le préciser  –, révèlent notamment les crimes de guerre commis par les États-Unis dans ces deux pays qu’ils ont envahis et où les membres de la CIA ont allègrement enlevé, torturé et tué des centaines de personnes.

    Pour Me Antoine Vey, l’un des avocats de Julian Assange contacté par l’Humanité, cette décision montre que, « en réalité, ce qu’Assange subit est une forme de vendetta orchestrée par les services de renseignements américains, qui s’en cachent de moins en moins, contre celui qu’ils considèrent comme leur ennemi numéro 1. Et les services américains ont repris la main sur l’Australie et sur le Royaume-U ni, qui n’est plus dans l’Union européenne ». Pour Katia Roux, chargée de plaidoyer libertés à Amnesty International France, « cette décision est une mauvaise nouvelle pour Julian Assange. Mais elle envoie un signal glaçant aux journalistes. Dénoncer de possibles crimes de guerre de gouvernements les expose à des poursuites, à des arrestations, à des détentions. Ils ne pourront pas faire leur travail convenablement et devront se demander à chaque fois s’ils peuvent oui ou non publier des informations d’intérêt général » .

    trois ans en prison de haute sécurité

    Fondateur de WikiLeaks, Julian Assange a passé sept ans dans l’ambassade de l’Équateur à Londres où il s’était réfugié en 2012, alors qu’il était en liberté sous caution. Il craignait alors une extradition vers les États-Unis, ou bien la Suède, où il faisait l’objet de poursuites pour viol depuis abandonnées. Il avait finalement été arrêté par la police britannique en avril 2019 et était détenu depuis trois ans à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de la capitale britannique, dans des conditions très difficiles. En mars, il s’est marié avec Stella Morris, une avocate sud-africaine. Ils ont deux petits garçons conçus lorsque Julian Assange vivait à l’ambassade d’Équateur.

    «  Quiconque dans ce pays se soucie de la liberté d’expression devrait avoir profondément honte que la ministre de l’Intérieur ait approuvé l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis, le pays qui a comploté son assassinat », a insisté, vendredi, Stella Morris. « Julian n’a rien fait de mal. Il n’a commis aucun crime. Il est journaliste et éditeur, et il est puni pour avoir fait son travail », a-t-elle poursuivi.

    Poursuivi aux états-unis pour 17 chefs d’inculpation

    De son côté, WikiLeaks a dénoncé « un jour sombre pour la liberté de la presse » et annoncé que Julian Assange ferait appel, ce qui devrait prolonger la procédure et permettre une mobilisation plus importante autour de son sort. En janvier 2021, un tribunal britannique avait refusé la demande d’extradition américaine, estimant que les conditions d’incarcération aux États-Unis risquaient d’alimenter ses tendances suicidaires. Pour obtenir gain de cause, le gouvernement américain a finalement convaincu une cour d’appel de lui donner raison en assurant qu’Assange recevrait des soins adaptés et ne serait pas incarcéré à la prison de très haute sécurité ADX de Florence (Colorado), surnommée l’Alcatraz des Rocheuses. Il a également promis que le fondateur de WikiLeaks ne serait pas soumis à « des mesures administratives spéciales » – un régime de mise à l’isolement quasi total – avant, pendant et après le procès. Un engagement qui laisse sceptique Katia Roux. « Les États-Unis ont dit qu’ils se réservaient le droit de revenir sur leurs assurances diplomatiques à tout moment. Elles ne sont pas fiables, les motivations étant politiques. C’est pourquoi nous appelons le Royaume-Uni à ne pas extrader Julian Assange et le gouvernement américain à abandonner les accusations contre lui. » Une pétition signée par plus de 100 000 personnes soutient cette position d’Amnesty International, qui demande la libération du journaliste emprisonné.

    S’il est transféré aux États-Unis, Julian Assange sera jugé devant un tribunal fédéral en Virginie et devra répondre de 17 chefs d’inculpation, dont l’obtention et la divulgation d’informations relatives à la défense nationale. Il encourt jusqu’à 175 ans de prison. Or, comme le fait remarquer Katia Roux, les possibles auteurs de crimes de guerre en Afghanistan et en Irak, que Julian Assange a contribué à dénoncer, ne sont pas inquiétés. « Nous ne sommes pas au bout du chemin. Nous allons nous battre. Nous allons utiliser toutes les voies de recours », a prévenu Stella Morris-Assange lors d’une conférence de presse. Elle a expliqué que son époux voulait se « battre », mais a évoqué un risque de suicide. « S’il est extradé vers les États-Unis, les conditions dans lesquelles il se trouvera seront oppressives (…) Cela le poussera à se suicider. »

    Julian Assangeliberté de la presse
    L'Humanité

    Natation. Léon Marchand décroche l’or et talonne Michael Phelps

    Actu

    Le grand espoir de la natation française a confirmé et même dépassé toutes les attentes placées en lui en décrochant l’or du 400 m quatre nages avec un temps exceptionnel, samedi aux Mondiaux de Budapest.

    Éric Serres

    Léon marchand a signé la deuxième meilleure performance mondiale de tous les temps en décrochant l’or du 400 m quatre nages avec un temps exceptionnel, samedi aux Mondiaux de Budapest. Le Français s’est imposé au terme d’une course parfaite en 4’4’’et 28/100, nouveau record d’Europe, à moins d’une demi-seconde du record du monde de Michael Phelps, qui tient toujours : 4’03’’84 aux Jeux de Pékin en 2008. Un chrono monstrueux qui lui a fait dire une fois sorti du bassin : « Maintenant, je peux m’appeler un bon nageur ! » A vingt ans être déjà champion du monde est une performance en soi, mais exploser le chrono en dit long sur la suite. Le grand espoir de la natation française sera de toute évidence l’attraction des JO 2024 qui se dérouleront à Paris.

    Léon Marchand qui avait déjà réalisé le meilleur temps des demi-finales en 4’09’’09 -nouveau record de France-, a réussi en finale la course parfaite selon ses dires et a devancé les deux Américains Carson Foster, 20 ans, et le vétéran Chase Kalisz, 28 ans, champion olympique à Tokyo l’été dernier. « Je ne pensais vraiment pas nager 4’04’’. Je touche le mur et je vois la petite lumière qui dit qu’on est premier. C’est vraiment énorme, un sentiment de ouf. Je pense que je ne réalise pas encore ce que j’ai fait aujourd’hui mais en tout cas j’ai kiffé. » C’est sur son point fort, la brasse, qu’il a réussi à distancer à Foster après avoir pris un bon départ et bien tenu sur le papillon et le dos. « Après, je pêche un peu en crawl malheureusement pour aller chercher le record, mais je pense que la prochaine fois, ça pourrait le faire. » a-t-il avoué en guise de défi prochain.

    Une progression impressionnante

    Quoi qu’il en soit, sixième des Jeux olympiques de Tokyo 2021, Léon Marchand connaît une progression impressionnante depuis cette date. Formé à Toulouse, il s’est exilé aux États-Unis juste après Tokyo et s’entraîne dorénavant en Arizona sous les ordres de Bob Bowman, l’ex-mentor du légendaire Michael Phelps, grand spécialiste du quatre nages. « Ça fait cinq ans que je travaille dur pour ça et maintenant ça se réalise. Mentalement j’ai beaucoup progressé, physiquement aussi. C’était quand même une finale mondiale, j’ai réussi à gérer le stress et à me libérer comme il faut. »

    De fait, le digne fils de son père Xavier -qui fut médaillé d’argent dans la même discipline aux Mondiaux en 1998 de Perth-, entre dorénavant dans la catégorie très fermée des médaillés d’or « made in France. Il devient le huitième Français champion du monde de natation, le premier depuis Camille Lacourt en 2017.

    natationchampionnat du monde
    BBC

    Perhaps it is unfair to blame Kubrick's film for adding comic levity to the story, when many argued it was in the book in the first place

    Simply uttered on its own, the word Lolita conjures up a certain collective image: an "underage" girl who is aware of – and deliberately overt with – her own sexual attractiveness, developed beyond her years. This troubling pop culture legacy, that propagates throughout music, fashion, photography and beyond, feels worlds away from the tomboyish, unselfconscious girl described in Vladimir Nabokov's 1955 novel of the same name. On the infamous poster for Stanley Kubrick's adaptation, a 1962 "black slapstick" comedy, as critic Pauline Kael called it, a young girl peeks at us over a pair of heart-shaped sunglasses, sucking on a lollipop, accompanied by the sentence: "How did they ever make a movie of Lolita?" The photograph, taken by Bert Stern, is hazy and soft-focus. Memorable for its "come-hither" quality and flippantly daring tagline – that overlaid the film with a smug defiance in the face of strict censorship laws – it's this image that has come to define the long-debated film which turns 60 this month. Is this where the misunderstanding of Lolita can be traced back to?

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    The film Lolita (1962) has long been accused of adopting too breezy a tone in its depiction of a story that involves a middle-aged professor grooming and raping his pre-teen stepdaughter. It was adapted from Nabokov's novel by the author himself. But it later emerged that his draft was considered overlong and unfilmable by the director and by producer James B Harris. Twenty years after the film was released, Nabokov recalled "an amiable battle of suggestion and countersuggestion on how to cinemise the novel," and that the final script was heavily edited by Kubrick, heavy on wink-wink, nudge-nudge double entendres, exonerating plot tweaks and a perplexing moral stance. Made with Kubrickian flair, the adaptation is also laden with pratfalls and wordplay – and appears to be more concerned with sending up the idea of sexual repression than critiquing the real sexual crimes of the protagonist. While this is understandable due to aforementioned censorship laws that banned, loosely, "obscenity", many questioned why the director bothered to adapt the book in the first place, given the restrictions; writing in Esquire in 1963, Dwight MacDonald noted that Kubrick had been "evidently scared stiff of the Legion of Decency and such self-appointed guardians of our morals". According to an anonymous Motion Picture Association of America spokesman at the time of release, the script had "turned an important literary achievement into the worst sort of botched-up pastiche that could be imagined".

    The poster for Kubrick's 1962 film Lolita featured a photo that has since become familiar and iconic (Credit: Getty Images)

    But who is to blame for the historic misjudgement of the Lolita story? The book was variously debated as comedy ("wildly funny," according to TIME magazine), tragedy ("Humbert is the hero with the tragic flaw," mused the New York Times), and a paedophilia enabler ("Anyone who published it or sold it here [the UK] would certainly go to prison," according to Sunday Express editor John Gordon). So is it fair to blame the film for the role of Lolita in the cultural conversation? Whether the web was spun by Kubrick and Harris, or by Nabokov himself in writing the book in the first place, is open to argument. What can be examined is how the film has prevailed in pop culture, with bubblegum-chewing pop stars adopting the film's aesthetic, and how one salient voice – that of Sue Lyon, the film's co-lead – has been left out of the discussion of it, while people busy themselves debating the "genius" or not of the men involved in its creation.

    Lolita was already much talked about in cultural circles by the time it was optioned for the screen. Published in Paris to both fanaticism and furore, before finally finding a home three years later in the US in 1958, contemporary reviews were split down the middle about this lyrical tale of a tortured paedophile. New York Times critic Orville Prescott dismissed the novel as "florid and archly fatuous" surmising: "Perhaps [Nabokov] thinks of his book as a satirical comedy and as an exploration of abnormal psychology. Nevertheless, Lolita is disgusting." Others were moved; even famously sharp-tongued Dorothy Parker described it as "the engrossing, anguished story of a man, a man of taste and culture, who can only love little girls".

    Perhaps it is unfair to entirely blame Kubrick's film for adding comic levity to the story, when many argued it was in the book in the first place. Much of the moral outrage surrounding the novel focused on how the attempts at comedy were crude and ill-suited to the subject matter, noting a sour taste left by Humbert's swooning, sickly prose. This was a factor that hindered the book getting published in the United States for three years, forcing Nabokov to publish his work with Olympia Press, the Parisian publisher helmed by Maurice Girodias that specialised in books which could not be published (without legal action) in the English-speaking world. But certain contemporary reviews made note of the book's jocular tone: Charles J Rolo deemed it "one of the funniest serious novels I have ever read" that "parodies everything it touches" with its "charge of comic genius". Many couldn't get past what they saw as an excuse to detail child abuse; others found it impossible not to give in to a wry smile as the unreliable narrator performed Olympic-standard mental gymnastics in order to justify his actions. 

    It took Vladimir Nabokov several years to find a publisher for his novel Lolita (Credit: Getty Images)

    Lolita would become Stanley Kubrick's first comedy, and after having just completed a for-hire job with the mammoth studio production Spartacus (1960), the director was determined to exact his now-infamous precision and control in shepherding the novel to the screen. Fifty-three-year-old British actor James Mason – who was known on both sides of the Atlantic for roles in Odd Man Out, A Star is Born and North by Northwest – was cast in the central role, playing the part with a sense of ruffled debonair charm that invited pity rather than disgust. Indeed, Mason's Humbert is not the man we are introduced to in the book's foreword, where the fictional John Ray Jr, describes Humbert as "horrible, he is abject, he is a shining example of moral leprosy". What's more, Kubrick and Nabokov's script entirely removes the "explanation" Humbert gives for his sexual obsession: that, one summer as a young boy, he was interrupted during a sexual encounter with his 14-year-old love, who then died. Instead his Lolita, real name Dolores, is depicted simply as a girl that has transfixed and enamoured him; there is no hint of prior paedophilia, or, as the book says, "diabolical cunning".

    A bag of contradictions

    To make a releasable film, Kubrick and Harris were tasked with hiring an actress for the role of Dolores Haze who looked older than the girl Nabokov had described in the novel as a "monkeyish" 12-year-old who was "unconscious herself of her fantastic power". Of 800 auditionees, a model and TV actress from Davenport, Iowa was chosen: Sue Lyon. Sophisticated, sunny, and – crucially – appearing far older than her 14 years, she flew to the UK for the film's lengthy shoot. Some years later in 1969, Kubrick admitted to bowing to "the pressure over the Production Code and the Catholic Legion of Decency at the time," of which the casting of the older-looking Lyon was a significant part. Seemingly in agreement, Nabokov would say that Catherine Demongeot – the scrappy, tomboyish then-12 year old of Zazie in the Metro (1960) fame – "would have been the ideal Lolita" instead.

    When watched today, the final film is a bag of contradictions. Lyon is made up with eyeliner, sooty lashes and permanently coiffed hair – and yet she sleeps in the nightdress of a Victorian doll, all ruffles, ribbons and bows. When we first meet her she's rigidly placed and posed, gazing at Humbert over the top of her sunglasses. She looks imperious, knowing, and appears to be at least 18; she is not, as Nabokov describes in the book, "standing four feet ten in one sock". In a 1974 foreword to Lolita: A Screenplay, Nabokov admitted that "the frills of Miss Lyon's elaborate nightgown were painful".  

    One of the most notable changes from page to screen was through the character of Clare Quilty, played in this film adaptation by British actor Peter Sellers. It is with Quilty that Dolores eventually decides to run away, orchestrating her escape from Humbert by having the other man pose as her uncle to discharge her from hospital where she is staying with a phony illness. Kubrick expanded significantly the role of Quilty, an avant-garde playwright who is directing a play at Dolores's school; the film opens with his murder, which occurs at the book's close, after Sellers has immediately set up the film's comic tone by popping out from behind a chair and declaring "no, I'm Spartacus!" in reference to Kubrick's last feature.

    James Mason played middle-aged professor Humbert Humbert in Kubrick's film (Credit: Getty Images)

    Instead of fulfilling the novel's expectation of his role as the manifestation of Humbert's guilt or his tragic foil, instead Sellers displays his comic timing and predilection for skits. Quilty disguises himself as characters including a policeman, a queer-coded lisping playwright, and a newly invented deadpan German psychologist named Dr Zempf, who phones Humbert and tells him that Dolores is sexually repressed and simply must be allowed to socialise by participating in the school play. And it isn't just with Sellers where the supposedly comic tone lies, but also in the film's frequent innuendo, for instance Humbert complementing Dolores' mother Charlotte's "cherry pies".

    But just because the film is different to the book, does that automatically make it a failure? In one cutting contemporary review, New York Times movie critic Bosley Crowther recalled the poster tagline of "How did they ever make a movie of 'Lolita'?" before answering: "they didn't," pointing to the adaptation's "strange confusions of style and mood". Later, Adrian Lyne's 1997 version starring Jeremy Irons and Dominique Swain was considered far more loyal to the source text, yet was itself surrounded by controversy, and drew accusations of sentimentalism and unnecessary romanticisation. If Kubrick had made the film he really wanted to make, audiences may well have been too repulsed by the abuse unfurling on screen to differentiate between depiction and endorsement.

    Determined to adapt the book in the face  of strict censors, Kubrick and Harris diverted focus away from Lyon's age. According to Harris: "We knew we must make her a sex object [...] where everyone in the audience could understand why everyone would want to jump on her." In a 2015 interview with Film Comment, the producer reaffirmed: "We made sure when we cast her that she was a definite sex object, not something that could be interpreted as being perverted." Then comes an admission that makes the entire film seem like a wilful misunderstanding of Nabokov's book: "we wanted it to come off as a love story and to feel very sympathetic with Humbert." Harris's gamble worked. "Though 14 during filming," wrote critic Daniel De Vries in 1974, "Lyon appears to be a well-developed 17, and Humbert's desire for her comes off as ordinary lust."

    I defy any girl who is rocketed to stardom at 14 in a sex-nymphet role to stay on a level path thereafter – Sue Lyon

    Sue Lyon became famously reticent about speaking to the press after she stopped acting, giving a rare statement in 1996 that lambasted the effect Lolita had had in her life. "My destruction as a person dates from that movie," she said. "I defy any pretty girl who is rocketed to stardom at 14 in a sex-nymphet role to stay on a level path thereafter." While there have been appraisals of Nabokov's novel and Kubrick's film, Lyon has been markedly absent from the cultural conversation. James Fenwick, senior lecturer in the Department of Media Arts and Communication at Sheffield Hallam University, says that "what is missing from these studies is the voice of Lyon and of the way in which she experienced the production of Lolita. She is absent, silent, and silenced". Obvious parallels to the source novel arise here: in an essay titled The Art of Persuasion in Nabokov's Lolita, Nomi Tamir-Ghez writes that "not only is Lolita's voice silenced, her point of view, the way she sees the situation and feels about it, is rarely mentioned."

    Sue Lyon played the role of Lolita in the 1962 film, and was 14 years old at the time (Credit: Alamy)

    Speaking to BBC Culture, Lyon's daughter Nona Harrison Gomez explains that the reputation thrust upon her mother negatively affected Lyon's career: "She was so much stronger than this twisted, complicated interpretation of what a girl or woman is." While Kubrick and Harris were determined to cultivate a star, this never truly came into fruition."[They] had her in a contract," Harrison Gomez continues. "She was supposed to do something like five to six movies after Lolita. And instead, she had to keep promoting Lolita for years afterwards [...] that movie pigeonholed her in ways that didn't allow her to move forward within her career."

    While Lyon went on to act in films like The Night of the Iguana (1964) by John Huston and 7 Women (1966) by John Ford, her roles began to dwindle drastically, and she made her final film appearance in 1980, aged 34. "Being typecast wasn't a positive experience for her," Harrison Gomez acknowledges. "I think my mother was a very funny actress. She had the ability to do other things, not just the seductive thing she was associated with when she was 14."

    "She was an activist. She was an amazing writer [...] she did really amazing work in New York, helping women prepare for jobs that didn't have the income for finer clothes." She elaborates: "Don't get me wrong. There was a lot of darkness in her life. But I think being young in Hollywood – we've seen it 1,000 times with young actresses – they'll pull you to the top, let you do whatever you want, until you do one thing that's too much, and then they'll just destroy you."

    Those heart-shaped sunglasses have become a stand-in for "sex-kitten" tendencies – wilfully ignoring the dark elements of the story it cribs from

    Today, the iconography associated with Lolita (1962) has been adopted in varying degrees of earnest by wider pop culture. Those heart-shaped sunglasses, symbolic of knowingly babyish kitsch, have become a stand in for "sex-kitten" tendencies – wilfully ignoring the dark elements of the story it cribs from. 

    By making his version of Dolores a wordly participant, Kubrick's adaptation set off a domino effect that continues to poison pop culture to this day. She appears in the lyrics of the song Don't Stand So Close to Me by The Police, that details a teacher's sexual attraction to one of his students, in which one lyric reads: "He sees her / He starts to shake and cough / Just like the old man in / That book by Nabokov". Or she rears her head as the sordid moniker used to describe disgraced sex offender Jeffrey Epstein's private jet: the "Lolita Express". In 1992, Ellen Von Unwerth shot Kate Moss for Glamour Italia, in a cover and spread titled "Charming Lolita". In the photos, 18-year-old Moss is styled with a red lollipop, a doll, ringlet curls – years earlier, John Galliano had selected the 15-year-old to open his show as his "Lolita", launching her career as a forever-young waif. This alone reflects how the word has become a stand-in for a young girl who is a willing participant in her own premature sexualisation. It’s fair to say that Lolita walked so that Alicia Silverstone's sexually aggressive 14-year-old Adrian in The Crush (1993) could run. Japanese "Lolita" fashion also continues to be popular.

    It's this lack of context in the imagery of Lolita that leads to a fundamental retrospective misunderstanding of the character and story, the name now a proxy term for a type of bratty coquettishness: see Katy Perry's 2014 Twitter selfie, complete with the caption "Feeling v Lolita rn". Pop contemporary Lana Del Rey's 2012 album Born to Die is stuffed full of references to Nabokov's novel, too. In Off to the Races, she begins: "My old man is a bad man, but / I can't deny the way he holds my hand", before warbling the very opening lines to the book in the chorus: "Light of my life, fire of my loins". On the same album, her song Lolita opens with the lines: "Would you be my baby tonight? Could be kissing my fruit punch lips in the bright sunshine". She is, ironically, doing exactly what Nabokov satirises through Humbert's voice – using cloying, poetic metaphors to dress up a hazy fantasy of concealed horror.

    The character Dolores 'Lolita' Haze in the film is very different from her depiction in Nabokov's 1955 novel (Credit: Alamy)

    In 2020, singer-songwriter Madison Beer was forced to apologise to her 3.2 million Twitter followers after she made a pithy comment on a TikTok livestream that she "definitely" romanticised the book. After the hashtag #madisonbeerisoverparty went viral soon after, she wrote to her Twitter followers: in a characteristically Gen-Z low-caps notes app apology: "i see now that the book is triggering for some people, evoking a very complicated emotional response". An even more infamous story came in 2013 when a then-38-year-old Bradley Cooper was photographed alongside his then-21-year-old girlfriend Suki Waterhouse as he read Lolita to her in a Parisian park. As the press at the time were constantly trailing the couple, many news outlets hinted that they believed this to be staged; like Kubrick's film, perhaps this was a participatory in-joke. Or it is entirely possible, too, that it was a stroke of serendipity that the couple – while in a legal relationship – were caught reading an infamous story of an age-gap liaison.

    When it comes to Kubrick's version of Lolita, there may never be a cultural reckoning with the film when the jury is still out on what it is trying to achieve – or make us feel – in connection with its source novel. But with its leading actress as an unwilling, lash-batting icon for a culture that has long romanticised statutory rape, we can only think that Kubrick's film – divorcing itself from the careful context of Nabokov's satirical novel – has spawned a monster.

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    France24 - World

    Leftist Petro elected president of Colombia, defeating millionaire Hernandez

    Issued on: 20/06/2022 - 00:18

    NEWS WIRES

    Leftist Gustavo Petro, a former member of the M-19 guerrilla movement who has vowed profound social and economic change, won Colombia’s presidency on Sunday, the first progressive to do so in the country’s history.

    Petro beat construction magnate Rodolfo Hernandez with an unexpectedly wide margin of some 719,975 votes. The two had been technically tied in polling ahead of the vote.

    Petro, a former mayor of capital Bogota and current senator, has pledged to fight inequality with free university education, pension reforms and high taxes on unproductive land. He won 50.5% to Hernandez’s 47.3%.

    Petro’s proposals – especially a ban on new oil projects – have startled some investors, though he has promised to respect current contracts.

    Supporter Alejandro Forero, 40, who uses a wheelchair, cried as results rolled in at the Petro campaign celebration in Bogota.

    “Finally, thank God. I know he will be a good president and he will help those of us who are least privileged. This is going to change for the better,” said Forero, who is unemployed.

    This campaign was Petro’s third presidential bid and his victory adds the Andean nation to a list of Latin American countries that have elected progressives in recent years.

    A fragmented congress, where a dozen parties have seats, will act as a check on Petro’s proposals, said Daniela Cuellar of FTI Consulting.

    “Colombia’s institutional strength and rule of law appear sufficiently robust for the country to maintain economic stability,” said Cuellar. “Moreover, campaigning is not governing, Petro’s policies will be more moderate.”

    “Even if he tries to pass radical reforms, he does not have the congressional support to implement them,” she added.

    Petro, 62, said he was tortured by the military when he was detained for his involvement with the guerrillas, and his potential victory has high-ranking armed forces officials bracing for change.

    Petro’s running mate Francia Marquez, a single mother and former housekeeper, will be the country’s first Afro-Colombian woman vice-president.

    “Today I’m voting for my daughter – she turned 15 two weeks ago and asked for just one gift: that I vote for Petro,” said security guard Pedro Vargas, 48, in Bogota’s southwest on Sunday morning.

    “I hope this man fulfills the hopes of my daughter, she has a lot of faith in his promises,” added Vargas, who said he never votes.

    Petro has also pledged to fully implement a 2016 peace deal with FARC rebels and seek talks with the still-active ELN guerrillas.

    He had raised doubts about the integrity of the count after irregularities in congressional tallies in March and earlier on Sunday urged voters to check their ballots for any extraneous marks which could invalidate them.

    Hernandez, who served as mayor of Bucaramanga, was a surprise contender in the run-off.

    He had promised to shrink government and to finance social programs by stopping corruption, as well as provide free narcotics to addicts.

    Despite his anti-graft rhetoric, Hernandez is under a corruption investigation over allegations he intervened in a trash management tender to benefit a company his son lobbied for. He has denied wrongdoing.

    Hernandez, who refers to himself as the ‘king of TikTok’, ran a non-traditional campaign focused mostly on social media, repeatedly cancelling media interviews and barely appearing in public in the 10 days leading up to the vote.

    He conceded defeat in a short video on social media.

    “As I said during the campaign, I accept the results of this election,” Hernandez said, adding he hopes Petro will be loyal to his anti-corruption promises.

    Dejected Hernandez supporters were throwing away campaign balloons outside his headquarters in Bucaramanga.

    Defense Minister Diego Molano told journalists on Sunday afternoon that the killing of an electoral volunteer in Guapi, Cauca province, was under investigation.

    Sixty voting locations had to be moved because of heavy rains in some parts of the country, the registrar said.

    Some 22.6 million people voted, about 1.2 million more than in the first round. Some 2.3% of voters turned in protest votes, backing neither candidate.

    (REUTERS)

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    Francia Marquez, the Afro-Colombian rights activist campaigning for vice president of Colombia

    Uncertainty reigns in Colombia vote between former rebel and millionaire

    Colombia presidential election: Leftist Petro and populist Hernandez headed for run-off

    Valeurs Actuelles

    [Info VA] Paris : deux policiers percutés par un véhicule après un refus d’obtempérer

    Deux policiers ont été percutés par un véhicule à la suite d’un refus d’obtempérer ce vendredi 17 juin, vers 21 heures, rue Durantin, à Montmartre, dans le 18e arrondissement de Paris, indique une source policière à Valeurs actuelles. Un des agents en civil a fait feu une fois, mais le véhicule, une Peugeot 508 noire, a pris la fuite vers la rue Lepic. Le suspect, un homme de 20-25 ans et de type « nord-africain », précise une source policière, est activement recherché. Les deux policiers légèrement blessés ont été pris en charge par les sapeurs-pompiers. L’un d’eux s’est fait roulé sur le pied. Les faits se sont déroulés alors que l’équipage en civil venait de surprendre une transaction de stupéfiants. L’acheteur a été interpellé mais le conducteur a refusé le contrôle et la situation a dégénéré.

    🔴 [Info @Valeurs] Deux policiers ont été percutés par un véhicule après un refus d’obtempérer dans le 18e à Paris ce soir. Au moins 1 tir. Chauffard en fuite vers la rue Lepic. Les 2 agents en civil sont légèrement blessés. Suspect de type « nord africain », 20-25 ans #police #fdo

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) June 17, 2022

    Les refus d’obtempérer en hausse en 2021

    Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, les refus d’obtempérer sont de plus en plus nombreux ces dernières années. En 2021, 27 756 cas ont été recensés par les autorités en France. Quelque 14 256 cas concernent la police nationale et 13 500 la gendarmerie. Techniquement, on constate donc un refus d’obtempérer toutes les vingt minutes. En 2021, « 157 usages de l’arme [par des policiers] sur des véhicules en mouvement sont intervenus », avait indiqué le porte-parole de la police nationale, le 9 juin. Une statistique qui prouve que les policiers n’ouvrent le feu que très rarement, dans 1,1% des cas précisément.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    I learnt more about what I had to face in order to bring back this time-honoured Venetian tradition

    In the garden of an abandoned monastery, on an ancient cemetery island in the Venetian Lagoon, I found myself surrounded by life. A man bustled past with a wheelbarrow full of brambles; two women sat on the ground, tending to flowering grapevines about to burst into fruit. Preparations were afoot on the Isola di San Michele for Venice's festival season, and Laguna nel Bicchiere, a non-profit organisation devoted to the propagation of Venetian viticulture, would be providing the wine.

    "In late spring and early summer there are quite a few festivals," explained Colleen McCann, a long-time member of the organisation, as she showed me around San Michele's vineyard. "Each campo [city square] has its own different celebration, and on the solstice in June there's three days of festivities at the [Church of San Giovanni in] Bragora. We go there and offer people an ombra [small glass] of wine, with the idea being to let the city know about Venice's historical vineyards."

    In addition to the vineyard we were standing in on San Michele, Laguna nel Bicchiere currently preserves three others – with origins going back centuries – on the Venetian islands of Giudecca, Sant'Elena and Vignole.

    Laguna nel Bicchiere, an organisation devoted to the propagation of Venetian viticulture, preserves the vineyard on San Michele (Credit: Daniel Stables)

    Laguna nel Bicchiere is not a commercial operation – they can't sell the wine, only give it away – and the vineyards are staffed by enthusiastic volunteers, motivated purely by the revival and preservation of Venetian winemaking. In the name of research, amid the mighty oak barrels of the monastery's cellar, I tried a couple of ombras myself. The wine was the colour of honey, rich and robust – tangibly imbued, even to my dilettante palate, with the salty taste of the lagoon.

    Venetian winemaking has a long history that has been documented as far back as 2,500 years ago; until 1100, there was even a vineyard in the Piazza San Marco­. That's despite the unique challenges associated with growing vines on islands prone to flooding, where saltwater lies just a few feet beneath the shallow earth. Stressed vines produce the best wines, though, according to winemaking wisdom, and this was certainly seen to be the case for Venice's indigenous dorona grape. The golden wine it produced was prized above all others by wealthy Venetians in centuries past, including by the doges – Venice's powerful heads of state.

    "Archival research shows that the dorona was considered the doges' favourite variety because of its golden colour and the quality of the wine made from it – balanced and structured," said Valeria Necchio, a Venice-based food writer.

    The dorona's dominance was not to last, however. "The diseases that spread across Europe at the turn of the last century – phylloxera, powdery and downy mildew – took a huge toll on the overall production and on the economy of the islands that were devoted to winemaking, like Mazzorbo, Sant'Erasmo and Le Vignole," said Necchio. "The workforce was redirected from fieldwork to factory work – for example, in the glass furnaces of Murano."

    Venissa's vineyard is enclosed by ancient walls and towered over by a medieval bell tower (Credit: Daniel Stables)

    The ease of importing wine from more reliable terroirs won out, and dorona wine was replaced on Venetian tables with those from elsewhere in Italy and beyond. In the 1950s and '60s, tourism came to further displace agriculture as the predominant industry in the lagoon. Then, most devastating of all, came a catastrophic high tide in 1966, which caused the worst flood in the history of Venice and drowned the few remaining vines. Venetian wine, along with the dorona grape itself, was a thing extinct, consigned to the history books.

    Or so it was thought.

    In 2002, local winemaker Gianluca Bisol was exploring the island of Torcello when he noticed an unusual golden grape gleaming on a gnarled vine in a garden beside the Byzantine Church of Santa Maria Assunta. "It was an accidental discovery, but when I saw those three dorona plants for the first time, a great emotion came over me," said Bisol. "It was immediately clear to me that they were different from any vines I'd seen before. Nicoletta, who looked after the garden, told me that indeed they were different – a native grape variety from the Venetian Lagoon. I was mesmerised."

    Unsure if it could be true, Bisol arranged for DNA tests, which confirmed the grapes were indeed the storied dorona.

    After poring over historical viticultural texts and scouring local vineyards and gardens, Bisol discovered a total of 88 surviving dorona vines on Torcello and the surrounding islands. A key player was Gastone Vio, a farmer on the island of Sant'Erasmo, who provided scores of dorona vines to the Bisol family and whose planting techniques had enabled the survival of his crop through the flood of 1966. "Thanks to the conversations and exchanges I had with other growers and winemakers working in the lagoon, I learnt more about what I had to face in order to bring back this time-honoured Venetian tradition – viticulture," Bisol said.

    Honouring two more Venetian traditions, Venissa's hand-blown wine bottles display hand-beaten gold leaf (Credit: Awakening/Getty Images)

    He learned how the vines needed to be planted far apart, to allow the roots to grow sideways to avoid the saltwater; and how wells had to be dug hundreds of feet deep to reach the fresh water needed to flush the vineyards. Bisol found a medieval monastery on the nearby island of Mazzorbo with a walled vineyard and put to work what he had learned. Ten years and much experimentation later, the first vintage of his Venissa wine was produced.

    Gianluca's son, Matteo Bisol, now oversees operations at Venissa, and he met me off the boat to show me around Mazzorbo. In contrast to the tumbledown vineyards of San Michele, Venissa is a swanky commercial enterprise – a Michelin-starred restaurant and luxurious lodgings have been added to their portfolio in recent years. However, they share one of Laguna nel Bicchiere's fundamental principles. "We're really serious about the quality of the wine," Matteo told me. "But for us, it represents something way bigger: bringing back a part of the history of Venice to the lagoon after we almost lost this wine."

    The rediscovery of the dorona has ignited a revival in Venetian wine. Laguna nel Bicchiere now grows a mixture of dorona and other, non-indigenous, grapes, and produces mixed-grape wines. Venissa's whites are made with 100% dorona grapes, and their vineyard is the only one dedicated solely to its commercial production. The limitations of the lagoon mean it will always remain a boutique enterprise; the estate produces 3,500 bottles per year, which are sold mainly in the immediate area.

    Venissa's dorona wine has won acclaim for its full body and bold, dry taste, thought to be very similar – thanks to the dorona grape's unique profile and traditional, organic growing methods – to the wine so prized by the doges. It carries an unmistakable hint of saltiness, and pairs extremely well with the lagoon ingredients served in Venissa's restaurant, like oysters, lavender and Sant'Erasmo honey.

    Drainage ditches cross Venissa's vineyards to combat the saltwater from the lagoon (Credit: Awakening/Getty Images)

    As we wandered through the vineyards, Matteo pointed out a large canal dug between the vines to rid them of floodwater from the lagoon. Crouching down, he signalled towards some tiny tufts of green, gamely sprouting amid the vines. "This is a sea herb; this one's samphire; this is erba stella [buck's horn]. These three grow only in a salt environment. If we move a little bit higher" – he pointed a few inches to the left – "here we still see some of the sea plants, but we can also see the margarita [daisy]; this is a mixed area. If we go here, this is the freshwater version: normal land, not salt land, just a few inches away. It's all very stressful for the vine, but it's important for the quality of the wine that the vine needs to struggle. No pain, no gain."

    It's a great metaphor for the genius of the Venetian people, who were able to create something amazing in a situation that was almost impossible

    That philosophy was tested to its limits this year, which marks another milestone in the dorona grape's proud history of near-extinctions and triumphant resurrections. "We were very afraid at the beginning of this current season, because the vines are still suffering from the 2019 high tide – the second biggest ever," Matteo said. The vines survived – just – but in 2021, they struggled even more than in 2020. "All plants keep substances in reserve, which they use to survive after difficult years; we didn't know at the beginning of 2022 if the vines would have enough to survive. We were very happy, because the grapes showed us their resilience once again."

    Venetian wine is an improbability; but then, so is Venice itself. "For us, the dorona is a symbol," Matteo said. "Venice is really the struggle of the human being to create a city in the middle of a lagoon. Dorona, in this terroir, in this situation – it's a great metaphor for the genius of the Venetian people, who were able to create something amazing in a situation that was almost impossible."

    BBC Travel's Forgotten Foods offers hope for the world's "lost" foods through chefs and purveyors who are bringing them back to life though cooking and cultivation.

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    France24 - World

    Europe wilts under early June heatwave

    Issued on: 19/06/2022 - 11:00

    NEWS WIRES

    Spain, France and other western European nations sweltered over the weekend under a blistering June heatwave that has sparked forest fires and concerns such early summer blasts of hot weather will now become the norm.

    The weekend's soaring temperatures were the peak of a June heatwave in line with scientists' predictions that such phenomena will now strike earlier in the year thanks to global warming.

    The popular French southwestern seaside resort of Biarritz saw its highest all-time temperature Saturday afternoon of 42.9 degrees Celsius (109.2 degrees Fahrenheit) state forecaster Meteo France said as authorities urged vigilance from the central western coast down to the Spanish border.

    Many parts of the region surpassed 40C, although storms were expected on the Atlantic coast on Sunday evening— the first signs that the stifling temperatures will "gradually regress to concern only the eastern part of the country," the weather service reported.  

    The baking heat failed to put off heavy metal aficionados attending the Hellfest festival at Clisson on the outskirts of the western city of Nantes, where temperatures soared beyond 40C.

    Those who found the energy to headbang to the music were grateful for several water fountains on hand which sprayed them periodically.

    Queues of hundreds of people and traffic jams formed outside aquatic leisure parks in France, with people seeing water as the only refuge from the devastating heat.

    With the River Seine off limits to bathing, scorched Parisians took refuge in the city's fountains.   

    And at Vincennes Zoo in the capital's outskirts, shaggy-haired lions licked and pawed at frozen blood fed to them by zookeepers, who monitored the enclosure's animals for signs of dehydration under the scorching sun.

    "This is the earliest heatwave ever recorded in France" since 1947, said Matthieu Sorel, a climatologist at Meteo France, as June records fell in a dozen areas, leading him to call the weather a "marker of climate change".  

    Forest fires rage 

    In a major incident in France, a fire triggered by the firing of an artillery shell in military training in the Var region of southern France was burning some 200 hectares (495 acres) of vegetation, local authorities said.

    "There is no threat to anyone except 2,500 sheep who are being evacuated and taken to safety," said local fire brigade chief Olivier Pecot.

    The fire came from the Canjeurs military camp, the biggest such training site in Western Europe.

    Fire services' work was impeded by the presence of non-exploded munitions in the deserted area, but four Canadair planes were deployed to water bomb the fires.

    Farmers in the country are having to adapt.

    Daniel Toffaloni, a 60-year-old farmer near the southern city of Perpignan, now only works from "daybreak until 11:30 am" and in the evening, as temperatures in his tomato greenhouses reach a sizzling 55C. 

    Forest fires in Spain on Saturday had burned nearly 20,000 hectares (50,000 acres) of land in the northwest Sierra de la Culebra region.

    The flames forced several hundred people from their homes, and 14 villages were evacuated.

    Some residents were able to return on Saturday morning, but regional authorities warned the fire "remains active".

    Firefighters were still battling blazes in several other regions, including woodlands in Catalonia. 

    Temperatures above 40C were forecast in parts of the country on Saturday -- with highs of 43C expected in the northeastern city of Zaragoza.

    There have also been fires in Germany, where temperatures were forecast to go as high as 40C on Saturday but only reached 36C. A blaze in the Brandenburg region around Berlin had spread over about 60 hectares by Friday evening.

    Foretaste of future

    The UK recorded its hottest day of the year on Friday, with temperatures reaching over 30C in the early afternoon, meteorologists said. 

    "I think at the moment people are just enjoying it being hot but if it gets any hotter than this, which I think it is meant to, then that's a concern," said Claire Moran, an editor in London.

    Several towns in northern Italy have announced water rationing and the Lombardy region may declare a state of emergency as a record drought threatens harvests.

    Italy's dairy cows were putting out 10 percent less milk, the main agricultural association, Coldiretti, said Saturday. 

    With temperatures far above the cows' "ideal climate" of 22-24C, animals were drinking up to 140 litres of water per day, double their normal intake, and producing less due to stress, it said.

    Experts warned the high temperatures were caused by worrying climate change trends.  

    "As a result of climate change, heatwaves are starting earlier," said Clare Nullis, a spokeswoman for the World Meteorological Organization in Geneva.

    "What we're witnessing today is unfortunately a foretaste of the future" if concentrations of greenhouse gases in the atmosphere continue to rise and push global warming towards 2C from pre-industrial levels, she added.

    (AFP) 

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    Climate change leading to earlier and earlier heatwaves, scientists say

    France pledges €500 million for urban vegetation as heatwave descends

    'Marker of climate change': Europe swelters in record-breaking June heatwave

    L'Humanité

    Pierre Audin le « fils du chahid » revient, la mémoire au poing

    Histoire de la semaine

    Muni enfin de son passeport vert, le fils de Maurice Audin, mathématicien communiste mort en martyr (ou « chahid » en arabe) sous la torture de l’armée française en 1957, est retourné en Algérie où il est né. Chaleureusement accueilli, venu plaider la cause de la solidarité et de la coopération scientifique entre Paris et Alger, il entend rappeler combien la « vérité » sur les crimes coloniaux est cruciale, plus que les « excuses » de la France.

    Rosa Moussaoui

    Alger, Oran, Constantine (Algérie), envoyée spéciale.

    Du bas d’un amphithéâtre de l’université Mentouri de Constantine, armé d’une paire de ciseaux, d’un rouleau de Scotch et de quelques feuilles de papier blanc, il donne une savoureuse leçon de mathématiques. Pierre Audin coupe et colle, confectionne deux cylindres liés l’un à l’autre que la magie de la géométrie et de ses découpages finit par transformer… en cadre. Clin d’œil plein d’humour au hirak, qui avait fait de cet objet un emblème de la contestation de la candidature de Bouteflika à un 5e mandat. De deux rubans de Möbius, des boucles obtenues en reliant les deux extrémités de ces bandes de papier avec une torsion d’un demi-tour, l’orateur tire deux cœurs entrelacés. « La France et l’Algérie », sourit-il, malicieux, sous les applaudissements et les rires joyeux de l’assistance.

    Une chaire de mathématiques « Maurice-Audin »

    Le fils de Maurice Audin, jeune mathématicien communiste torturé et assassiné par l’armée française en 1957, est heureux de ce retour au pays natal : ce n’est pas le premier, mais c’est la première fois qu’il a fait le voyage avec son passeport algérien, enfin délivré par les autorités. Soixante ans après l’indépendance de l’ex-colonie française, pour laquelle se sont engagés ses parents, cette visite prend un relief particulier. « Pour moi, ce n’est pas vraiment très différent des précédents séjours. Pour les Algériens, sûrement : ils sont contents de me voir. J’ai l’impression qu’ils sont peut-être un peu plus au courant de qui était Maurice Audin, remarque-t-il. La chose très différente pour moi, c’est l’accueil des autorités algériennes avec, visiblement, une volonté d’aller de l’avant sur des questions qui me tiennent à cœur. »

    Entouré d’une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin, à l’invitation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, il est venu plaider la cause de la coopération scientifique et de la solidarité entre la France et l’Algérie. « Nous sommes partis pour des échanges et des rencontres réguliers, des projets concrets autour de l’histoire, des mathématiques, de la jeunesse », se réjouit son président, Pierre Mansat, en égrenant quelques objectifs prioritaires : pérenniser le prix de mathématiques qui récompense chaque année des lauréats des deux rives de la Méditerranée ; créer en Algérie une chaire de mathématiques portant le nom de Maurice Audin, à l’image de celle qui permet chaque année de recevoir en France un chercheur algérien ; développer des projets d’éducation populaire autour des sciences. Regarder vers l’avenir commun… sans se détourner de l’indispensable travail de mémoire sur les crimes de guerre commis par la France coloniale. « Dès le départ, de prestigieux mathématiciens comme Laurent Schwartz ont exigé la vérité sur le sort de Maurice Audin. Son directeur de thèse, René de Possel, a rassemblé ses notes et organisé la soutenance in absentia du 2 septembre 1957 à la Sorbonne, un moment décisif de la mobilisation des intellectuels et du Comité Audin », rappelle le mathématicien René Cori, qui partage avec Pierre Audin la tribune de ces conférences de mathématiques.

    Maurice Audin: le crime d’État enfin reconnu !

    « Documenter les tortures »

    Il aura fallu attendre plus de six décennies pour que le mensonge officiel se dissipe : en 2018, le président français Emmanuel Macron reconnaissait enfin la responsabilité de l’armée française dans le supplice et l’assassinat de Maurice Audin, et l’existence d’un système institutionnalisé de torture. Son fils espère aujourd’hui voir l’Algérie entreprendre, comme s’y engage désormais le gouvernement, des recherches pour tenter de retrouver les restes du corps que les bourreaux ont fait disparaître, comme ceux de milliers de suppliciés passés entre leurs mains. « Un pas a été franchi avec la déclaration de Macron, qui a admis que Maurice Audin avait connu le même sort que de très nombreux autres Algériens. Exiger la vérité sur toutes ces “disparitions”, c’est le sens du combat de la famille Audin depuis toujours », résume l’avocate Claire Hocquet.

    L’historien Gilles Manceron est l’un des artisans du projet et du site 1000autres.org consacré aux milliers de disparus algériens assassinés par l’armée française. Il estime aussi qu’il est « indispensable de documenter les tortures et les disparitions forcées qui se sont produites ailleurs en Algérie pendant la guerre d’indépendance et auparavant, tout au long d’une colonisation ponctuée de révoltes et de répressions ». « Il ne faut pas réserver la reconnaissance de ces crimes infâmes à des figures emblématiques, il faut l’étendre à tous. Cela honorerait la France que son président affirme clairement, comme il l’a fait avant d’entrer à l’Élysée, que le colonialisme fut une abomination, que la torture est consubstantielle à ce crime », avance encore Fadéla Boumendjel-Chitour, la nièce de l’avocat Ali Boumendjel, dont l’assassinat fut déguisé en suicide par les militaires français, lui aussi reconnu en 2021 par Emmanuel Macron comme une victime de ses tortionnaires.

    Dans « notre patrimoine révolutionnaire »

    Entre deux rendez-vous officiels, Pierre Audin et les membres de la délégation prennent part à des rencontres avec les amis, les camarades, les compagnons de lutte. Rue Didouche-Mourad, tout près de la faculté centrale où enseignait Maurice Audin, un échange avec les moudjahidates, les combattantes de la guerre d’indépendance, attire un public nombreux. D’une génération à l’autre, on reconnaît des visages familiers du combat pour une Algérie libre et démocratique. Fatiha Briki, figure de la défense des droits humains et amie d’enfance de Pierre Audin ; l’avocate Aouicha Bekhti, défenseure des détenus d’opinion ; les journalistes Khaled Drareni et Mustapha Benfodil, la militante féministe Amel Hadjadj, etc. En dépit d’une surveillance étroite, un espace de libre parole s’ouvre, et ils sont rares en Algérie depuis le verrouillage rendu possible par la pandémie de Covid-19 qui a mis un coup d’arrêt au mouvement populaire.

    Au confluent de la mémoire et du présent, une autre Algérie cherche à se tramer, et le visage de Maurice Audin, qui avait ressurgi dans les marches de 2019 avec ceux de Larbi Ben M’hidi, d’Ali la Pointe, de Hassiba Ben Bouali et de tant d’autres, indique comme une nouvelle possibilité. Place Audin, en plein centre d’Alger, une semaine avant l’hommage officiel programmé par les autorités pour y dévoiler un buste clinquant, il faut négocier longuement pour être autorisé à observer une minute de silence. Sur ce rond-point inscrit dans la géographie du hirak, aucun rassemblement n’est toléré. Il faut ruser pour déposer une couronne de fleurs. Pierre Audin s’incline devant la fresque dédiée au militant communiste, dont les étudiants avaient fait, voilà trois ans, leur point de ralliement. « Depuis le 22 février 2019, les Algériens, en particulier les jeunes, se sont un peu réapproprié leur histoire, avec l’idée que les combattants de la libération nationale se sont engagés pour une Algérie pas seulement indépendante, mais aussi fraternelle, solidaire, démocratique, plurielle », analyse-t-il.

    Ouahid Benhalla partage cette lecture. Ses engagements politiques ont valu à ce militant du Mouvement démocratique et social (MDS) une condamnation à un an de prison ferme, l’an dernier, pour « incitation à attroupement non armé ». Sa peine fut finalement réduite en appel ; il a été libéré après deux mois de détention. « Toute une part de l’histoire de l’indépendance n’a pas été mise en évidence jusqu’ici, insiste-t-il. Le hirak a mis en lumière le versant sublime de notre histoire, Maurice Audin en fait partie : il appartient à notre patrimoine révolutionnaire. » L’ex-détenu d’opinion regrette aujourd’hui que le gouvernement « refuse tout hommage populaire » à Maurice Audin, en dehors des célébrations officielles. « Ils ont peur de ce peuple qui veut récupérer sa souveraineté. Mais le mouvement d’émancipation qui prend sa source en novembre 1954 ne s’arrêtera pas », prédit-il.

    « Le nom d’Audin a hanté mon enfance »

    Depuis 1962, le pouvoir a continûment fait de sa martyrologie officielle et sélective une source de légitimité politique. Quitte à laisser dans l’ombre des pans entiers de l’histoire coloniale. À l’université d’Oran, on est surpris de rencontrer des étudiantes qui n’ont jamais entendu parler des enfumades de Pélissier et de Bugeaud. Dans le massif du Dahra, en descendant au fond de la gorge où, dans une grotte, le premier asphyxia, le 18 juin 1845, la tribu des Ouled Riah, Christophe Lafaye insiste sur « la spécificité de cette pratique des enfumades qui s’est perpétuée bien après la guerre de conquête ». Cet historien de l’université de Dijon travaille sur les « sections des grottes » de l’armée française qui firent usage d’armes chimiques pour neutraliser les refuges des maquisards durant la guerre d’indépendance. Une recherche sensible, qui se heurte au verrouillage d’archives militaires classées secret-défense, et qui a valu à l’un de ses étudiants une perquisition et des ennuis judiciaires.

    En dépit du mouvement d’ouverture amorcé en 2008, « on continue, dans certains domaines, de verrouiller l’accès aux archives les plus sensibles de la guerre d’Algérie », s’agace Catherine Teitgen-Colly, professeur émérite de droit public de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). « Un délai de cinquante ans, ça suffit ! tranche-t-elle. On ne peut plus effacer la violence qui s’est exercée pendant cent trente-deux ans de colonisation. » Elle-même hérite d’un lien particulier à cette histoire, à l’Algérie : son oncle, Paul Teitgen, déporté et résistant, secrétaire général de la préfecture d’Alger, a démissionné en 1957 pour protester contre la torture et les exécutions sommaires, alors que les pouvoirs de police étaient confiés au général Massu et à l’armée. « Le nom d’Audin a hanté mon enfance, il revenait régulièrement dans les conversations de Paul avec mon père. Ce nom était le signe d’un drame chargé d’une grande émotion », se souvient-elle.

    Ce nom, le réalisateur François Demerliac, auteur du film documentaire « la Disparition », appelle à « l’extirper de l’ombre pour les jeunes générations, tout comme ceux de Pierre et Claudine Chaulet, de Raymonde Peschard, de Jacqueline Guerroudj », à honorer les noms de tous ceux qui, d’origine européenne, refusèrent le racisme et la déshumanisation des Algériens sur lesquels se fondait l’ordre colonial. Dans les allées du cimetière chrétien de Constantine, débroussaillées pour la première fois depuis bien longtemps, Pierre Audin et ses compagnons de voyage se recueillent sur la tombe de Raymonde Peschard. L’historien Alain Ruscio retrace le parcours de la militante communiste, infirmière au maquis, tuée sous les tirs de l’armée française le 26 novembre 1957. Dans la vieille cité des ponts, l’appel à la prière s’achève ; une fine pluie apaise la canicule ; un chant monte, lancé par Pierre Audin : une « Internationale » empreinte de fierté et d’émotion.

    pierre audinmaurice audinGuerre d'Algérie
    Valeurs Actuelles

    Yvelines : l’ordinateur d’un gradé de l’armée, contenant des données confidentielles, retrouvé chez un voleur de 16 ans

    Une trouvaille inattendue. Lors d’une perquisition au domicile d’un jeune receleur à Trappes en avril dernier, les forces de l’ordre ont mis la main sur l’ordinateur d’un lieutenant-colonel de l’armée de l’Air, rapporte Le Parisien, vendredi 10 juin. La nuit du vol, aux alentours de 21 heures, le militaire rentrait chez lui après sa journée de travail vers la résidence Villedieu à Élancourt (Yvelines), quand il a été violemment agressé par deux individus masqués, qui lui ont porté plusieurs coups à la tête avec un objet métallique avant de lui dérober sa sacoche. Cette dernière contenait son ordinateur, dans lequel figurent des données classées confidentielles. 

    Le jeune suspect nie toute implication 

    En plus du vol, le gradé de l’armée avait également hérité d’une plaie au crâne et de 4 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Après avoir mené l’enquête, les policiers ont finalement retrouvé la sacoche volée au cours d’une perquisition pour d’autres faits de vols et recels. Elle se trouvait chez un individu âgé de seulement 16 ans. Confronté aux forces de l’ordre, le jeune suspect a nié toute implication dans l’agression, et n’a par ailleurs fourni aucun élément pouvant permettre de retrouver la trace d’un potentiel complice. Il sera jugé en audience unique devant le juge des enfants au mois d’août prochain. 

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Eurovision: Ukraine deserves to host 2023 contest, says Boris Johnson

    By Leo SandsBBC News

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    Ukraine should be given the chance to host the Eurovision Song Contest in 2023, the UK prime minister has said.

    Speaking to journalists after returning from its capital, Kyiv, Boris Johnson said the streets there were lively and Ukrainians were "confident".

    As winners of the contest in May, Ukraine should normally host the show, but organisers said on Friday they thought it would be too unsafe.

    Its planners are discussing holding it in the UK instead, which came second.

    Ukrainian rap-folk band Kalush Orchestra, who were given special permission to leave the country to compete, soared to first place with 631 points in a symbolic show of public support following Russia's invasion.

    Despite winning the jury vote at the event in Turin, Sam Ryder came second for the UK - the country's best result since 1998.

    "The Ukrainians won it fair and square, even though we had a brilliant entry, and they should be given the chance to host it," Mr Johnson said at RAF Brize Norton after returning from his trip to Ukraine on Saturday.

    "It's a year away. It's going to be fine by the time the Eurovision Song Contest comes around and I hope they get it."

    He was speaking after travelling back from an unannounced visit to Kyiv where he met President Volodymyr Zelensky.

    The city felt lively and confident, Mr Johnson said, and people were out on the streets in a way that they were not when he last visited just a few weeks ago.

    The European Broadcasting Union (EBU) that organises Eurovision said it on Friday that, following a "full assessment and feasibility study", they had come to the conclusion that it would not be possible to hold the 2023 contest in Ukraine.

    "As a result of this decision, in accordance with the rules and to ensure the continuity of the event, the EBU will now begin discussions with the BBC, as this year's runner-up, to potentially host the 2023 Eurovision Song Contest in the United Kingdom," the EBU statement read.

    Ukraine has already said it is not happy with the decision and says it believes it will be able to guarantee security for the competition, despite the threat of the ongoing Russian invasion.

    Ukrainian Culture Minister Oleksandr Tkachenko said "we will be demanding to change the decision".

    "Hosting Eurovision 2023 in Ukraine is a powerful signal to all the world, which is supporting Ukraine now," he said.

    Eurovision hosting facts

    If the UK were to be confirmed as the host country, cities would have to prove they have the right facilities and go through a bidding process.

    Several locations including Glasgow, Manchester, Leeds, and London have already expressed an interest in hosting the contest.

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    Colombie. Gustavo Petro, le candidat qui veut extirper le pays de sa « solitude »

    Portrait

    En tête du premier tour de la présidentielle, le candidat de gauche affrontera le 19 juin Rodolfo Hernandez. Premier opposant à l’ultradroite, l’ancien guerillero, qui a rendu les armes en 1990, est régulièrement menacé de mort par les groupes paramilitaires.

    Lina Sankari

    Gustavo Petro aurait pu naître sous la plume de Gabriel Garcia Marquez, trouver sa place au sein de la famille Buendia qui, sur sept générations, oscille entre guerres et massacres dans « Cent Ans de solitude ». Le candidat de la gauche, rassemblée autour du Pacte historique, qui a réuni 40,3 % des voix au premier tour de la présidentielle colombienne, le 29 mai, pose ainsi l’enjeu devant ses partisans : « Il s’agit de sortir de deux cents ans de solitude. » Comme un clin d’œil au géant de la littérature dont s’est tant imprégné cet ex-guérillero du Mouvement du 19 avril, entré en insurrection en 1977 et démobilisé en 1990. Ses pérégrinations littéraires l’amènent de Verne à Dostoïevski en passant par Rousseau. Les armes à la main, l’insurgé se fait appeler Aureliano – hommage au héros de Garcia Marquez, toujours – ou commandant Andres. À l’issue des accords de paix, il quitte définitivement le maquis pour poursuivre le combat sur le terrain politique. Aujourd’hui âgé de 62 ans, l’ancien maire de Bogota (2012-2015) espère rompre avec le cycle entamé après l’indépendance de 1819 et la confiscation du pouvoir par une élite raciste, sanguinaire et vermoulue, nostalgique de l’ère coloniale. Même l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) l’atteste : en Colombie, il faut onze générations pour s’extirper de la pauvreté.

    Entre marxisme et théologie de la libération

    Candidat pour la troisième fois à la fonction suprême, Gustavo Petro est déjà parvenu à se hisser au second tour en 2018 avant d’échouer face à l’ultradroitier Ivan Duque, dont le score sans appel a enterré la paix conclue en 2016 avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Natif de Ciénaga de Oro, dans le département de Cordoba, il est le fruit d’une famille pauvre et d’un étrange melting-pot idéologique qui pousse son père à admirer tout à la fois le Che et l’ex-président colombien Laureano Gomez, qui n’a jamais caché sa sympathie pour Franco. Gustavo Petro, qui a oscillé entre marxisme et théologie de la libération, est aujourd’hui en mesure de faire basculer un pays tenu par l’ultradroite depuis des décennies. Au second tour, le 19 juin, il affrontera le millionnaire outrancier Rodolfo Hernandez, présenté comme un candidat indépendant mais qui qualifie Hitler de « grand penseur allemand ».

    Comme pour cinq autres candidats de gauche avant lui, morts pour avoir défendu la justice, la paix et l’égalité, sa position de favori l’expose à des menaces de mort venues de La Cordillera, un groupe d’anciens paramilitaires d’extrême droite qui trempe dans le trafic de drogue et les assassinats politiques. Ce n’est pas la première fois que Gustavo Petro voit un fusil pointé sur lui alors même qu’il a déposé les armes. Dès 1991, député de Cundinamarca, département le plus peuplé du pays, il est contraint de s’exiler pendant quatre longues années pour sauver sa peau. Il sera de nouveau menacé par les paramilitaires d’Aguilas Negras après la présidentielle de 2018. « Le crime contrôle la politique dans les hameaux, les villages et les villes », conclut-il.

    C’est en tant que député puis sénateur qu’il se taille le rôle de premier opposant aux présidents d’ultradroite Alvaro Uribe et Ivan Duque, qui se succèdent à grand renfort de corruption et d’assassinats. Il dénonce la « parapolitique », soit les relations entre cette partie de l’échiquier et les milices chargées de liquider adversaires politiques et syndicaux. Il est aujourd’hui porté par le mouvement social de masse réprimé dans le sang en 2021. Lors des législatives de mars, le Pacte historique devient la première force politique au Sénat. Le candidat de gauche entend sortir du modèle extractiviste (développement économique basé sur l’exploitation des ressources), élaborer une réforme agraire, favoriser l’accès à la santé, à l’éducation et à l’égalité entre les genres. À propos du Pacte historique, qui réunit notamment Colombie humaine, le Parti communiste colombien et le Parti des communs (ex-Farc), l’économiste explique sans prendre de gants : « Je ne voulais pas m’enfermer dans une sorte de secte puriste, très typique du monde de la gauche. (…) Le pays a besoin de beaucoup de dialogue social : il est en guerre, il est polarisé, les ponts de communication sont pratiquement détruits. Alors, le message de construire des ponts, de permettre à des personnes différentes de nous de nous rejoindre, m’a semblé préférable. » Critiqué pour la faible participation des femmes à sa campagne, au-delà de celle de sa colistière Francia Marquez, le candidat considère que le féminisme est « une avant-garde politique en avance sur la société ». En tant que président, dit-il, il aura toutefois la charge de trouver un compromis entre leurs demandes et celles des femmes plus conservatrices pour « correspondre à l’ensemble de la société ».

    Colombiegustavo petro
    France24 - World

    Latin American leftist leaders hail Petro victory in Colombia

    Issued on: 20/06/2022 - 03:50Modified: 20/06/2022 - 03:49

    Bogota (AFP) – Gustavo Petro's election on Sunday as the first left-wing president in Colombia's history sparked joy among fellow Latin American leaders with similar ideologies.

    It also continued a trend in recent years that has seen many countries in the region swing to the left, although some would argue those are populist moves as much as ideological ones.

    Argentina, Peru, Chile, Mexico, Bolivia and Honduras have all moved to the left in their last elections and Petro's victory sparked a feeling of fraternity amongst these leaders.

    "Your victory validates democracy and ensures the path towards an integrated Latin America in this time when we demand maximum solidarity amongst brother peoples," said Argentina President Alberto Fernandez on Twitter.

    Chile President Gabriel Boric, who was elected earlier this year to replace conservative Sebastian Pinera, said Petro's victory was a "joy for Latin America."

    "We will work together for the unity of our continent in the challenges of a world changing rapidly," he tweeted.

    Peru's Pedro Castillo, a rural school teacher and trade unionist, said he looked forward to working with an ally, something that has been in short supply in his homeland where the right-wing opposition dominates congress.

    "We are united by a common feeling that seeks improved collective, social and regional integration for our peoples," he said.

    "Latin American integration is strengthened," added Bolivia's Luis Arce.

    Mexico President Andres Manuel Lopez Obrador said Petro's success could heal the wounds in a country in which political assassinations are not uncommon.

    He referenced the 10-year Colombian civil war that broke out following the 1948 assassination of leftist presidential candidate Jorge Eliecer Gaitan and was the precursor to the six-decade long conflict between the state and left-wing guerrillas.

    "Today's triumph can be the end of this curse and the awakening for this brotherly and dignified people," said Lopez Obrador.

    Maduro praises victory for 'democracy and peace'

    Venezuelan President Nicolas Maduro, who has a fraught relationship with outgoing conservative Colombian President Ivan Duque, was jubilant.

    "The will of the Colombian people has been heard, it went out to defend the path to democracy and peace," said Maduro, who has been branded a dictator by the opposition in his own country.

    Maduro broke off diplomatic relations with Colombia in 2019 after Duque backed attempts by Venezuelan opposition leader Juan Guaido, who claims to be the country's acting leader, to oust Maduro.

    Henrique Capriles, another Venezuelan opposition figure, was more interested in the lot of the estimated two million migrants that fled economic and political crises in his country to Colombia.

    "We hope the new President will govern with respect and without excluding them," he said on Twitter.

    Miguel Diaz-Canel, the president of Cuba, which like Venezuela is subject to international sanctions and isolation, spoke of his hope for "advancing the development of bilateral relations for the wellbeing of our peoples."

    The United States -- which riled many Latin American leaders by not inviting the authoritarian heads of Nicaragua, Cuba, and Venezuela to the recent Summit of the Americas -- sent congratulations to "the people of Colombia for making their voices heard in a free and fair presidential election."

    "We look forward to working with President-Elect Petro to further strengthen the U.S.-Colombia relationship and move our nations toward a better future," said US Secretary of State Antony Blinken, in a statement.

    There were also warm regards from one of the few remaining conservative leaders in South America, neighboring Ecuador's Guillermo Lasso, who last year beat the leftist Andres Arauz in a rare recent success for the right.

    He said he spoke to Petro by telephone and "reiterated the availability of our government to strengthen friendship and cooperation, prioritizing development and the integration of our peoples."

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    Une adolescente de 17 ans échappe à une tentative de viol à Chartres

    Elle ne s’est pas laissé faire. Dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 juin dernier, une jeune fille de 17 ans a échappé de peu à une tentative de viol à Chartres, en Eure-et-Loir, rapporte Ouest-France. Alors qu’elle rentrait de soirée avec des amis, aux alentours de minuit, la jeune femme a été suivie par un homme âgé de 39 ans, d’abord au volant d’une voiture sans permis, puis à pied. Inquiète, l’adolescente a alors appelé des amis qui ont prévenu la police. Le temps que celle-ci arrive, l’individu s’était jeté sur sa proie et tentait de la violer.

    Un prédateur

    La victime s’est alors débattue et est parvenue à prendre la fuite en criant, alertant sa sœur qui se trouvait au domicile familial. Les policiers de la Brigade anticriminalité ont réussi à interpeller le suspect peu après les faits. Il s’agit d’un homme de 39 ans, déjà condamné trois fois pour agressions sexuelles, en 2009, 2010, et 2018. Il sortait tout juste de prison pour une affaire de conduite sans permis en récidive. Placé en garde à vue, il était alcoolisé et a reconnu les faits. Le procureur de la République s’est inquiété du profil du suspect, un « prédateur, capable de parcourir 40 km pour trouver une victime ». Il a salué le courage de l’adolescente : « La jeune femme a été très courageuse pour lui échapper et les policiers très réactifs », a-t-il souligné.

    Eure-et-Loir : les dernières actualités

    Marine Le Pen en déplacement de campagne dans l’Eure-et-Loir

    Eure-et-Loir : un prisonnier suivi pour radicalisation poignarde à mort un co-détenu

    Eure-et-Loir : une élève commissaire de police révoquée pour trafic de cannabis

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    The secret to saving mountain gorillas

    There is a lot of talk about the climate crisis, much less about the biodiversity crisis. Yet the loss of species and habitats is reckoned to pose as much danger to life on Earth as global warming does. The UN warns a million plant and animal species are at risk of extinction in the coming decades unless rapid action is taken. BBC climate editor Justin Rowlatt visits Bwindi Impenetrable Forest, Uganda, to find out what mountain gorilla conservation can tell us about protecting other species.

    I could tell she knew I was there. But the burly matriarch of the Nshongi mountain gorilla family was ignoring me as she plucked branches from a bush and lazily munched on the leaves, like a teenager working her way through a packet of crisps.

    Then suddenly a baby gorilla tumbled through the undergrowth and past us both. She looked across and our eyes met. Instinctively I lowered my gaze. She wasn't hostile, she just wanted to make sure I knew my place. What was surprising was that I understood exactly what her glance meant. And, even more astonishing, I knew she understood me too.

    It is that visceral sense of connection between species which makes visiting mountain gorillas in the wild such a profound experience. Spend just a few minutes in the company of a family of gorillas and the concept of "us and them" dissolves. You meet as equals.

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    Yet until fairly recently, the world's mountain gorillas appeared to be on an inexorable path to extinction. Sir David Attenborough recently described how his famous encounter with a mountain gorilla family in 1979 had been "tinged with sadness". It was one of the most memorable experiences of his life, he said, but he worried he might be meeting "the last of their kind".

    Sir David understands that extinction is part of the evolutionary process - some species die away as others evolve. The problem is species are currently becoming extinct far more rapidly than is usual in evolutionary history. Scientists estimate species extinction is happening between 1,000 and 10,000 times faster than the normal "background rate". They warn the world is experiencing an extinction event comparable in scale with the disaster that saw the dinosaurs wiped out.

    This matters because biodiversity underpins so much of the functioning of the natural world - from the food we eat to the air we breathe and the water we drink. It also helps protect us from pollution, floods and climate breakdown.

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    But UN negotiations to stem the tide of extinction in Geneva earlier this year ended in deadlock. This week delegates meet in Nairobi to try to reboot the talks. The aim is to agree 21 targets, including protecting at least 30% of the world's land and seas by 2030.

    The hope is to provide a framework for a landmark international agreement under the UN Convention on Biological Diversity that will be signed by governments in Kunming in October. The ultimate goal could hardly be more lofty - for humanity to "live in harmony with nature" by 2050.

    So, does the fate of the mountain gorilla hold lessons for how we can conserve threatened species?

    When Sir David visited the family of gorillas there were around 600 mountain gorillas left. The species was listed as "critically endangered". Mountain gorillas cannot survive in captivity so protection in the wild was their only hope.

    They live in two groups. One in the Virunga Forest, which straddles the borders between Uganda, Rwanda and the Democratic Republic of the Congo, the other in the Bwindi Impenetrable Forest in Uganda.

    They faced the same challenges as many threatened species do today - the habitat they live in was rapidly being cleared by farmers, conservation efforts were being hampered by conflict, and they were sometimes killed by poachers.

    But 40 years later, the population is now more than 1,000-strong and growing. The species is now listed as just "endangered" - a significant improvement. In fact, there has been something of a baby boom in the past couple of years. Five mountain gorilla infants were born in Bwindi in late 2020 - an unprecedented number. Just three were born in the whole of 2019.

    The secret of this success? Dr Gladys Kalema Zikusoka was the Uganda Wildlife Authority's first vet in 1995, then she set up the charity Conservation Through Public Health. Perhaps surprisingly, she says, carefully managed tourism has been crucial.

    "Tourism really does help wild animals if it is done right." But only, she clarifies, if the income from tourism really does flow into the local community.

    A gorilla encounter figures high on many bucket lists, and tourist lodges and rest houses, craft stalls and trekking centres, now encircle the Bwindi Impenetrable Forest national park.

    "When I first started out there were only about five lodges, now there are as many as 70," says Dr Gladys. "The lodges have created jobs, the NGOs have created jobs." Gorilla tourism has boosted the entire regional economy, she says, and now the revenues it generates covers much of the cost of running Uganda's wildlife protection service.

    Bwindi's chief warden, Nelson Guma, agrees the income from tourism has been crucial because it underpins the support of the local community. "These communities live next to the park. And so we feel that they should be a part of the conservation, and they should get benefits from conservation."

    Visiting a gorilla family is not cheap. You pay $600 per person, Uganda's gorillas receive up to 40,000 visits a year. Local communities get a 20% cut of the revenue from the park.

    And mountain gorilla conservation has another huge benefit. To protect the gorillas you need to protect the entire forest ecosystem. The Bwindi Impenetrable Forest is one of the most biodiverse places on earth, so thousands - possibly tens of thousands - of other species are conserved as well.

    What's more, the cash the gorillas help earn has been used to neutralise other threats. Mountain gorillas used occasionally to be caught in the traps poachers set to catch deer, wild pigs and other animals. They would either sell their catch as bush meat or use it to help feed their families.

    But once the gorillas became a lucrative tourist attraction, the authorities could afford to make poachers an offer that was hard to refuse - get caught hunting in the park and you'll go to jail, they were told. Stay out and we'll find work for you either in the park or on land provided by charities.

    "Now we are the ambassadors of the park," says Vincent Nshmarairw proudly. He's a former poacher who works for an agricultural project funded by the UK-based Gorilla Organisation charity.

    Mr Nshmarairw hopes gorillas will be the key to his family's future prosperity. "My children are all at school," he tells me. "And with time maybe they can get jobs from the park."

    Tourism is not without problems. Tourists can disturb animals and disrupt their natural behaviour, it generates pollution and waste, and can undermine local cultures. But most of the world's major conservation organisations, including the International Union for the Conservation of Nature (IUCN), Conservation International and the World Wildlife Fund, now support carefully managed ecotourism as a useful conservation tool.

    Tourism is also rarely a complete solution. Despite their economic heft, the mountain gorilla population remains vulnerable. The national parks that the two mountain gorilla populations live in are large, but they represent a tiny fraction of the vast jungle that used to cover the region and, as the gorilla population grows, space is becoming an issue.

    "We're definitely seeing that gorilla families are more crowded," says Tara Stoinski who runs the Dian Fossey Gorilla Fund.

    Gorillas are "bumping into each other more", warns Ms Stoinski. These encounters are associated with aggression and fights, sometimes with tragic consequences: "We're seeing higher rates of infanticide. Infants can oftentimes be killed when these families come together."

    Research by the Gorilla Fund suggests that, in some areas of the Virunga Forest, the growth in the gorilla population is slowing for the first time in decades.

    "We would love to see this population grow but in order to do so, there's really going to need to be more habitat available to them," says Ms Stoinski.

    The answer would be more land set aside for the gorillas - exactly what the UN says needs to happen worldwide. But taking productive land out of action costs money and the developing world says they need financial support to do it. This is one of the main sticking points in negotiations. Developing countries are demanding the developed world pay them $100bn a year to support conservation.

    The success of mountain gorilla conservation shows we can save species from the brink of extinction, says the UN's head of biodiversity, Elizabeth Mrema. She is confident the delegates in Nairobi will be able to find compromises when they meet this week.

    The question for the world is how much energy and resources we are willing to put into the effort to protect biodiversity. Ms Mrema issues a stark warning: "We've been told by scientists we only have this century to solve the biodiversity crisis. There is no planet B," she says.

    All photos subject to copyright

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    L'Humanité

    Pour Thibaut Pinot, la montagne est belle

    Actu

    CYCLISME Après deux années de galère, la victoire du Franc-Comtois dans l’étape la plus difficile du Tour de Suisse lui ouvre de nouvelles perspectives avant d’attaquer le Tour de France, le 1er juillet.

    Éric Serres

    L e poing levé et rageur juste avant de passer la ligne d’arrivée lors de la septième et avant-dernière étape du Tour de Suisse entre Ambri, dans le Tessin, et Malbun, au Liechtenstein, Thibaut Pinot sait qu’il en tient enfin une belle à l’approche du départ du Tour de France le 1er juillet. Une revanche sur l’adversité. Quelques mètres plus loin, il rejoint le staff de la formation (Groupama-FDJ) avec le sentiment d’avoir sans doute réglé définitivement ses comptes avec le sort. Les avant-bras posés sur le cintre de son vélo, son regard dans un premier temps s’affaisse. Puis il lève enfin les yeux vers les cimes, celles qu’il vient de vaincre après tant de souffrance. La fin d’un abîme de presque deux années sans victoire, si ce n’est celle obtenue, il y a quelques semaines, au Tour des Alpes ? Sans doute. « Il faisait très chaud, très lourd. Pour moi, gagner sous 35 degrés, c’était important. J’ai toujours dit que j’étais venu pour gagner. Je ne suis plus dans la même période qu’avant ma chute », pouvait-il enfin déclarer, presque soulagé de ce poids qui pesait sur ses épaules depuis un certain 29 août 2020.

    Le désir de podium n’était plus là

    Ce jour maudit, Pinot était pris dans une chute dans le final de la première étape du Tour de France qui ramenait le peloton vers Nice. Le Franc-Comtois, qui avait fait de cette Grande Boucle l’objectif numéro 1 de sa saison, n’imaginait pas la suite. Le maillot jaune devait être sien à l’issue des trois semaines. Un point c’est tout ! Mais voilà, la pluie torrentielle, une chaussée grasse et humide allaient avoir raison de ses rêves. Cette chute qui paraissait anodine – le leader de la Groupama-FDJ n’était apparemment pas gravement blessé – allait devenir son chemin de croix. Alors que le staff médical parlait simplement d’éraflures sur le côté droit et d’un traumatisme du genou, c’est un mal insidieux qui peu à peu le mettait sur le flanc. Lors de la huitième étape, dans la montée du port de Balès, Pinot n’en pouvait plus. En son royaume des montagnes, impossible pour lui de suivre le rythme en raison d’une forte douleur au dos. Le désir de podium n’était plus, mais, après un abandon l’année précédente, c’est à l’orgueil qu’il rejoignait Paris – 29e du général. Ce qui ne devait être pour lui qu’un mal passagé devenait son quotidien. Médecins, scanners, soins en tout genre, rien n’y faisait. Dès qu’il enfourchait sa monture, la douleur le tenaillait.

    Deux années de galère qui dorénavant semblent appartenir au passé. Enfin presque ! Il n’a rien oublié mais, face aux destins contraires, le Franc-Comtois de 32 ans a décidé de ne plus aborder son métier de la même manière. Il ne se met plus la pression pour un podium. Il vit la course avec une seule et nouvelle optique : « Je vois le vélo différemment. Ce dont j’ai juste envie, c’est de gagner des courses. »

    cyclismeThibaut Pinot
    France24 - World

    Another close call for golf's new 'nearly man' at US Open

    Issued on: 20/06/2022 - 03:44

    Brookline (United States) (AFP) – Will Zalatoris battled for a major victory to the final green on Sunday at the US Open before settling for his third career major runner-up finish without winning a title.

    The 25-year-old American has become golf's newest 'Nearly Man' with three second places and six top-eight finishes in only nine career major starts.

    "It stings, obviously, to have three runner-ups so far in my career in majors," Zalatoris said. "We're obviously doing the right things.

    "I'm three shots away from having a chance of being a three-time major champion. A bounce here or there.

    "The recipe's there. The game's there. I've just got to wait my turn."

    Zalatoris finished second to Japan's Hideki Matsuyama at last year's Masters, nervous and excited just to be in contention before losing by a stroke. He also finished second at last month's PGA Championship, losing a playoff to Justin Thomas.

    On Sunday, Zalatoris missed 14-foot birdie putt on the 72nd hole and lost by one stroke to England's Matt Fitzpatrick.

    "I hit a great putt on 18," Zalatoris said. "I thought I had it and it just happened to hang out there."

    A closing one-under par 69 left him sharing second on 275 with world number one Scottie Scheffler, this year's Masters winner.

    "I'd pay a lot of money for about an inch and a half, and I'd probably be a three-time major champion at this point," Zalatoris said of his margin between victory and defeat.

    "It's just little things. It's not the same thing at every single one. We're talking inches. It's not like I finished runner-up by four or five a few times. It's been one for all three.

    "I'm not afraid to be in the lead. I've got nothing to lose out here. So let's just keep doing what we're doing and eventually we're going to get one."

    But Zalatoris admitted getting past this one might take longer compared to his loss last month at Southern Hills.

    "This one hurts in particular pretty hard, but it's motivating," said Zalatoris. "I've got to keep doing what I'm doing. I know I'm going to get one sooner or later."

    "This one probably is going to take a little bit more processing than that one. I've got no regrets. I thought I played great all week."

    Zalatoris sees his Masters runner-up effort differently since it was a groundbreaking leap in his Augusta National debut.

    "Masters was pretty special, just obviously being there, considering that seven months prior I was playing on the (development tour) and then having a chance to win the Masters," he said.

    "I honestly don't know what to take from this yet. I was pretty pleased just because I'm known for my ball-striking.

    "I'm sure all the Instagram morons are going to say it has something to do with my left wrist flexion coming down, but I promise you, it's got nothing to do with it.

    "I think just keep doing what we're doing. This one stings for sure, but I know that we're going to get this."

    More comfort in second

    Zalatoris plans a week off and some rest before starting to prepare for next month's British Open at St. Andrews.

    While still unsatisfying, Zalatoris has found greater comfort in second place after three of them in three different majors.

    "I'm just more comfortable with it now," Zalatoris said. "The comfort level being in these situations is just going to get better and better.

    "I'm not happy with finishing second. The comfort level is there, especially now that I know I can do this. I just have to keep waiting my turn."

    © 2022 AFP

    BBC

    Paolo Macchiarini: Surgeon convicted for fatal Swedish transplants

    By Paul KirbyBBC News

    A Swedish court has given a disgraced Italian surgeon a suspended sentence for causing bodily harm during an experimental stem-cell windpipe transplant.

    Paolo Macchiarini, once seen as a pioneering transplant surgeon, was cleared of two charges of assault.

    Three patients treated in Sweden died.

    Prosecutors had recommended Macchiarini serve five years in jail but the district court ruled that he had not intended to cause the patients harm.

    He consistently denied the charges.

    Macchiarini was feted internationally in 2011 for carrying out the world's first synthetic organ transplant at Sweden's Karolinska University Hospital. His work using plastic tracheas with stem cells held out the prospect of patients no longer waiting for donors.

    He had been hired a year earlier from Italy, despite damning references from his previous employers.

    Andemariam Beyene, a graduate student from Eritrea who received the first transplant in 2011, died two and a half years later after a series of infections. His synthetic trachea was found to have come loose. Shortly after the operation he told the BBC: "I was very scared, very scared about the operation. But it was live or die."

    Two more patients were also given transplants at the Karolinska hospital and eventually died.

    Christopher Lyles from the US was given a synthetic trachea transplant in 2011 and died within months. Yesim Cetir, who was in her twenties, was operated on in 2011 and died in 2017. Other patients treated abroad also died, including Russian mother Julia Tuulik.

    Macchiarini was eventually suspended by the acclaimed Karolinska Institute. A TV documentary later exposed alarming practices he carried out during surgery and prosecutors investigated him for criminal wrongdoing.

    The case finally came to Solna district court near Stockholm, where he was charged with the criminal offences of aggravated assault and causing bodily harm. However, he was not accused of killing the patients.

    Chief judge Bjoern Skaensberg said the court had agreed with prosecutors that the surgery had not been consistent with "science and proven experience". However, he told public broadcaster SVT that it had concluded that "two of the interventions were justifiable, but not the third".

    He said the court had found that all three patients had suffered serious bodily injury. But Macchiarini was cleared of assault, he said, because no intent to harm had been proven.

    Macchiarini had always denied any wrongdoing, arguing that the transplants were aimed at saving the patients' lives.

    However, whistleblower Dr Matthias Corbascio told SVT that the verdict was a scandal and there had never been any chance of the operations succeeding.

    The suspended sentence means he will be on probation for the next two years.

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    Nobel judges fired in medical scandal

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    Valeurs Actuelles

    Paris : un homme porteur d’une arme de poing, d’un couteau et d’un gilet pare-balles interpellé en gare d’Austerlitz

    Un individu a été arrêté à la gare d’Austerlitz par une unité de sécurisation des transports de surface (USTS) samedi 18 juin. Selon nos informations, un couteau à cran d’arrêt avec une lame de 10 cm, un gilet pare-balles et une arme de poing ainsi que cinq cartouches ont été retrouvés dans deux sacs qu’il transportait. Une source policière indique qu’il s’agit d’un homme de nationalité française nommé Warren J., âgé de 25 ans et résidant à Poitiers.

    🔴 [Info @Valeurs] Des policiers ont interpellé un homme pour port d'armes prohibées en gare d'Austerlitz, dans le 13e à Paris, vers 14h20, ce samedi. Warren J., 25 ans, portait sur lui un couteau, un gilet pare balles, une arme de poing et 5 cartouches. pic.twitter.com/uEntv3gwpc

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) June 18, 2022

    Les objets dissimulés dans deux sacs

    Les agents menaient une patrouille pédestre dans la gare du XIIIe arrondissement de Paris, lorsqu’ils sont tombés sur l’individu. Ils ont alors procédé à un contrôle d’identité et ont demandé à celui-ci s’il disposait d’objets dangereux, ce à quoi il a répondu par la négative. Les membres de la patrouille ont ensuite procédé à la palpation d’une sacoche noire et d’un sac de transport bleu que l’homme possédait. C’est dans la sacoche que le couteau a été retrouvé. Le gilet pare-balles ainsi que le pistolet et les cartouches se trouvaient quant à eux dans le gros sac de transport. L’individu est apparu tendu et a été interpellé pour port d’armes prohibées et amené au poste de police, il n’est pas inscrit au fichier des personnes recherchées. Des investigations sont en cours.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Colombia’s Presidential Election

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    Colombia Will Soon Have Its First Black Female Vice President. Will It Be Her?

    A few months ago, Marelen Castillo was a top director of a Catholic university. Now, she is one of two Afro-Colombian women who could become the country’s next second in command.

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    By Genevieve Glatsky

    Follow our live updates of Colombia’s presidential runoff election.

    CALI, Colombia — At a hotel in Cali, a major city near Colombia’s Pacific Coast, hundreds of people packed a ballroom for the woman at the center of the stage.

    With her hand on her heart and a little gold cross around her neck, Marelen Castillo, a vice-presidential candidate who until recently was virtually unknown, explained once again that she was running for office to help “so many women in Colombia who do not have opportunities.”

    A few months ago, Dr. Castillo, 53, had been a top director of a private Catholic university in Bogotá, the capital. Now she is the running mate of the anti-establishment politician and businessman who unexpectedly clinched second place in the first round of the nation’s most consequential election in decades.

    On Sunday, Colombians will vote in the runoff, choosing between that candidate, Rodolfo Hernández, and Gustavo Petro, a longtime senator making a bid to be the first leftist president in the country’s history.

    Whatever the outcome, the country is assured its first Afro-Colombian woman vice president: either Dr. Castillo, an educator and religious conservative, or Francia Márquez, an environmental and social justice activist.

    The two women have starkly different approaches to some of the country’s most pressing problems: inequality, unemployment and the quality of the public education system.

    While Ms. Márquez has made social justice and inclusion the core of her platform — speaking about race and class in a way rarely discussed in public circles — Dr. Castillo has kept her message centered on improving public education and increasing economic opportunities, particularly for women.

    In an interview between campaign events in Cali, Dr. Castillo described growing up in a mixed-race family that blended harmoniously, with relatives congregating for every birthday, holiday and first communion. Her father is white and her mother is Black. But race, she said, was not discussed.

    “Maybe because we grew up in that, we weren’t very much inclined to feel that way” about race, she said. “Because of the family togetherness.”

    The tenets of Dr. Castillo’s platform include raising salaries of public schoolteachers, investing in athletic and arts education and incorporating best practices from universities in other countries. Mr. Hernández and Dr. Castillo have said that, if elected, she will also become the minister of education.

    She has also said that she would create a working group to revise higher education laws in Colombia. She did not specify what changes she would make, but said that any revision would be a participatory process.

    Sandra Carrasquilla, 52, a Castillo supporter in Cali, recently started volunteering for Mr. Hernández after working on the campaign of the right-wing senator María Fernanda Cabal. She was drawn to the ticket largely by Dr. Castillo’s “spectacular” resume, warmth, and message of unity.

    “She is a woman who has dedicated herself to education and has a wonderful charisma,” said Ms. Carrasquilla, who works for a health food distributor. “That’s why Marelen got me hooked.”

    Dr. Castillo grew up in Cali, the oldest of five daughters in a tight-knit, middle-class Catholic family.

    Education was paramount in their household. Her father, a former schoolteacher, walked the girls to school every day and taught them to read.

    “My dad used to say, ‘I educate them because I don’t want them to have to depend on someone later on,’” said Marelen’s sister Milene Castillo, a biochemist.

    Dr. Castillo took this to heart, securing scholarships and earning four degrees, including a Ph.D. in education. During that time, she also worked as a public high school teacher, and later as vice chancellor of a Catholic university in Cali.

    There, Dr. Castillo earned a reputation as a skilled administrator and “a supremely intelligent person,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Simón Bolívar Andean University in Quito, Ecuador, who taught in Cali for years.

    Fourteen years ago, she moved to Bogotá to work at Minute of God University Corporation, a Catholic university that caters to low-income students in remote areas of the country with little access to higher education. She spearheaded the university’s virtual and distance learning program.

    Education has continued to carry Dr. Castillo as she finds herself in the center of Colombian politics.

    As voters prepare to cast their ballots, the vastly different campaign platforms of Dr. Castillo and Ms. Márquez reflect the cultural divide in Colombia of people demanding drastic social change on one side and those who say such demands create division when the country needs unity.

    The women are two of five Afro-Colombians who were named as running mates to presidential contenders — a record in Colombia, where top politicians are mostly white, often educated abroad and connected to the most influential families.

    For many, seeing two Black women who are so close to the halls of power recasts “the narratives of what is the appropriate place for an Afro-descendant woman,” said Aurora Vergara, director of the Center for Afrodiasporic Studies at Icesi University in Cali.

    But it has also raised questions of candidates who have tried to demonstrate racially diverse representation while still avoiding a conversation about racism in Colombia.

    On the campaign trail, Ms. Márquez has cracked open the national conversation about race in a country where the topic remains largely taboo. She attracts thousands of devoted supporters to her speeches in which she calls on Colombians to address systemic racism and sexism.

    By contrast, Dr. Castillo acknowledges the existence of racism and sexism in Colombia, but it is not a central part of her message, unlike her leftist counterpart. She instead emphasizes the idea of creating more opportunities for women.

    “We have to recognize that Colombia is a machista country, and who gives us the opportunity? The men,” Dr. Castillo told The New York Times. “Now we have to give opportunities to other women.”

    One of the most common criticisms of Dr. Castillo is that she has no experience in public office and would serve as second in command to one of the oldest presidents in Colombian history. If the 77-year-old is elected, Mr. Hernández will serve a four-year term.

    As they campaign for office, he and Dr. Castillo could not be more different.

    Mr. Hernández is brash, informal and unpredictable, and has made so many offensive statements that one local news outlet recently compiled them in a digital catalog labeled “look how Rodolfo Hernández has offended you.”

    Dr. Castillo by comparison is measured in her speeches, rarely straying from the party line. She has defended Mr. Hernández from accusations of misogyny after he told an interviewer “the ideal would be for women to dedicate themselves to raising children.”

    But, internally, there have been disagreements.

    In an effort to distance himself from the current conservative government, which faces dismal approval ratings, Mr. Hernández has recently released a series of progressive policy stances, including saying that his government would support a woman’s right to abortion.

    Ángel Beccassino, an adviser to the Hernández campaign, said Mr. Hernández and Dr. Castillo had disagreed on the issue, but that Dr. Castillo had eventually settled on the position that “every woman has the right to decide for herself.”

    In the interview, Dr. Castillo said that she was personally against abortion up to 24 weeks, but clarified an earlier statement in which she had said she would like the country to re-examine a recent high court decision that decriminalized the process up to 24 weeks. “I would like to review it. I have not said that I am going to review it,” she said. “My position is that I respect each woman’s decision.”

    Visiting the neighborhood where she grew up earlier this month for a campaign event, at least one person recognized Dr. Castillo: her cousin Iván Castillo, 49, who happened to walk by on a trip to the bakery. He was surprised, he said, when he found out she was getting involved in politics, and even more surprised when Mr. Hernández moved on to the second round.

    Like most of the township that includes La Base, Mr. Castillo, a civil engineer, voted for Mr. Petro.

    “Now with the family involved, I don’t know,” he said with a laugh, of the next election round.

    “She is very good at her job as a teacher, an administrator,” he said, shaking his head. “But she has nothing to do with politics.”

    He added, “A person like my cousin, to get into such a mess. My God!”

    Julie Turkewitz contributed reporting from Cali, Colombia.

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    France24 - Monde

    Législatives : les électeurs d'Outre-mer aux urnes pour le second tour

    Publié le : 18/06/2022 - 12:31Modifié le : 18/06/2022 - 15:18

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    Les Français des territoires d'Outre-mer et de l'étranger ouvrent, samedi, le bal du second tour des élections législatives. Entre autres enjeux, le scrutin dira si la coalition présidentielle Ensemble ! reste devant celle de la gauche, la Nupes, si la majorité sera absolue ou relative et si la RN obtiendra un groupe.

    Jour de vote dans les territoires d'Outre-mer. Les électeurs sont appelés aux urnes, samedi 18 juin, pour le second tour des élections législatives. St-Pierre-et-Miquelon a ouvert le bal, suivi de la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

    Certains Français de l'étranger, notamment ceux de l'Amérique du Nord, vont aussi voter dès 14 h, ainsi que ceux de l'Amérique du Sud.

    Dans le Pacifique, les électeurs votent dimanche, mais étant donné le décalage horaire, ils commenceront à se rendre aux urnes samedi soir : les bureaux de vote ouvriront en Polynésie et à Wallis et Futuna à 22 h, et ce sera ensuite le tour de Nouméa à 23 h (8 h locales dimanche).

    Dans l'Océan indien, où le décalage horaire est moindre, les électeurs voteront bien dimanche. A 6 h à Paris ouvriront ainsi les bureaux de vote à La Réunion, suivi à 7 h par ceux de Mayotte.

    Le reste des électeurs français voteront dimanche.

    Plusieurs enjeux dans ce second tour des législatives 

    Le scrutin déterminera quelle coalition, celle de la majorité présidentielle sortante Ensemble !, ou celle de la gauche Nupes, sera en pôle position. La question est surtout de savoir si cette majorité sera absolue (289 députés) ou relative, déterminant la capacité d'Emmanuel Macron à mettre en œuvre ses réformes.

    Les électeurs diront en outre si Les Républicains, qui se sont effondrés à la présidentielle, sont encore en capacité de peser à l'Assemblée nationale. Enfin, le scrutin dira aussi si le parti d'extrême droite Rassemblement national – parvenu au second tour à la présidentielle avec Marine Le Pen – obtient un groupe (soit au moins 15 députés), ce qui donne davantage de moyens et de temps de parole.

    Par ailleurs, l'avenir de plusieurs ministres est en jeu à ces élections. Car en cas d'échec aux législatives, le ministre candidat devra quitter le gouvernement, comme l'a rappelé l'exécutif en amont du scrutin.

    Si la Première ministre Élisabeth Borne ne semble pas menacée dans le Calvados, la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin est en grand danger dans l'Essonne, tout comme le patron d'En Marche et ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, ou encore le ministre délégué à l'Europe, Clément Beaune, tous deux à Paris.

    Quoi qu'il en soit, un remaniement est attendu à l'issue du scrutin, ne serait-ce que pour les postes de secrétaires d'État, qui ne sont pas encore pourvus.

    Avec AFP

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    Résultats des élections législatives 2022

    LÉGISLATIVES 2022

    Législatives : les clips de campagne du 2nd tour

    Valeurs Actuelles

    Paris : un homme entre la vie et la mort après avoir été attaqué à la hache

    Une agression d’une rare violence. Après avoir été attaqué à la hache en pleine rue à Paris ce samedi 18 juin, un homme est en réanimation, entre la vie et la mort, à l’hôpital Henri–Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Selon Le Parisien, ce sont deux promeneurs qui ont retrouvé la victime peu après minuit, gisant au sol, couverte de sang et la boîte crânienne enfoncée, rue Buzenval, dans le 20e arrondissement. Pendant ce temps, le suspect, lui, se volatilisait vers la rue de Bagnolet, hache pleine de sang à la main. 

    Un agresseur en « état d’ivresse » 

    Un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) est parvenue à retrouver l’auteur présumé des faits un peu plus loin de la scène de crime, mais sans sa hache. Le portrait dressé auprès des policiers par les témoins était claire : l’individu mesure environ 1,75 mètre, a des cheveux mi-longs noirs et des vêtements sombres, est « de type indo-pakistanais » et… se trouve « en état d’ivresse ».  

    Âgé de 53 ans, habitant le quartier, il a été placé en garde à vue, avec un passage en cellule de dégrisement. La scène de crime a quant à elle été sanctuarisée, afin de recueillir d’éventuels indices supplémentaires. L’enquête a été confiée à la police judiciaire. Le Parisien rappelle par ailleurs qu’une affaire similaire a eu lieu en 2018, dans un restaurant du quartier indo-pakistanais du 10e arrondissement. Un homme avait sauvagement été agressé, lui aussi à la hache. Les forces de l’ordre soupçonnaient alors un règlement de comptes au sein de la communauté sri-lankaise. 

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    Crack à Paris : 107 interpellations depuis le début de l’année

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    How India could become a 'mushroom superpower'

    By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

    Three years ago Fulrida Ekka, who lives near Siliguri in West Bengal, knew she had to find a new source of income.

    Her husband had died and her seasonal work picking tea leaves was just not enough income to support her family.

    Searching around for money making ideas, she came across mushroom farming. With help from Indian rural development organisation, Live Life Happily, she got started.

    Now she sells two or three bags of her mushroom crop every day, which makes her around $92 (£73) a month.

    The white flower mushrooms are grown in large bags which hang from the ceiling. Usually Mrs Ekka will have 10 in her house, which produce around 48 bags of mushrooms a month.

    "It's a sight of happiness when I see it growing because I know now, me and my family will not sleep on an empty stomach," she says.

    Mushroom growing has made a big difference to Mrs Ekka's life, but some think the crop should make a bigger contribution to India's farming sector.

    "India has all the required elements for becoming a super power in mushroom production," says Rouf Hamza Boda, who has spent 20 years identifying 100 types of mushrooms across Jammu and Kashmir.

    "India has huge wild mushroom diversity. Lots of composting material, cheap labour and [it is] supported by diverse climatic conditions," he explains.

    Lack of appetite?

    Despite those favourable conditions, India accounts for just 2% of the world's mushroom production, with China providing the lion's share at 75%.

    According to Mr Boda, part of the problem is national appetite - that many people in India don't like eating mushrooms, finding them "strange and deadly".

    "Not much research has been done on identification of wild mushrooms with respect to their edibility," he says.

    "Lack of awareness as to how beneficial mushrooms are, and the cheapness of mushroom cultivation, are hurdles in popularising consumption," he says.

    So, there's a lot of space for entrepreneurs willing to take a chance.

    Four years ago, Leena Thomas and her son Jithu experimented with growing mushrooms in Jithu's bedroom.

    Jithu said he really just started the project out of "curiosity", having seen mushrooms grown simply in a plastic bottle on the internet.

    Initial success spurred him to study mushroom cultivation and take courses and so his hobby quickly turned into a thriving business.

    Now the Kerala-based mother and son entrepreneurs have 2,000 mushroom beds producing 100kg of produce a day, under the company name Leena's Mushroom.

    "There are many advantages to mushroom farming including its short growing period," he explains.

    "But that doesn't mean it is an easy task. The crop is fragile and extremely sensitive. A minute change in temperature or the advent of pests can ruin the crop completely."

    The firm's greenhouses use fans to draw outside air over moist pads, to keep the temperature and humidity at an optimum level. The carbon dioxide level is also monitored.

    But it's worth the effort. He says good prices make mushrooms "lucrative".

    "Freshly harvested mushrooms are sold to retailers on the same day, with no middlemen," Jithu says.

    Parimal Ramesh Udgave has taken a different tack. He studied microbiology to develop a deep knowledge of fungiculture.

    As well as growing mushrooms, his business Biobritte, set up in 2019, dries the crop to make mushroom powders and health supplements.

    In spite of his success, he says mushroom growing is not easy.

    "People see mushrooms as a fast, money-making business but it also has to be combined with technical skills," he says.

    According to Mr Udgave, many start-up mushroom businesses fail.

    Whereas Anirban Nandy, a rural development researcher from IIT-Kharagpur, and his wife Poulami Chaki Nandy, think there is plenty of room for small players in the mushroom market.

    Their non-governmental organisation, Live Life Happily, has shown more than 8,000 women in West Bengal, including Fulrida Ekka, how to grow their own mushrooms for profit.

    "These women are poor, with no land or proper means of livelihood," says Mr Nandy.

    More technology of business:

    Many women in rural areas are left in financial distress after becoming widows and find themselves unable to earn enough money from picking tea.

    "Learning to grow mushrooms is a feasible and manageable task. The women can even grow in a corner of their house, as a part-time activity, or hobby, without needing farmland," he says.

    And, according to the Nandys, there is plenty of customer demand. "Especially in cosmopolitan areas like Darjeeling, thus ensuring quick income," explains Mr Nandy.

    That extra mushrooming income can be truly life changing.

    "These women have gained bargaining power in their house and become decision-makers. In one instance, a woman refused to marry her daughter at an early age because she was able to manage funding her education with mushroom farming," says Mrs Nandy.

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    L'Humanité

    Le padel monte au filet en France

    Actu

    Avec deux tournois mondiaux pour la première fois dans l’Hexagone, à Toulouse et Paris, le padel français cultive sa médiatisation. Plus accessible, moins normé que son cousin le tennis, il passionne tous les âges. Explications.

    Etienne Bonamy

    L’événement ne secouera pas l’actualité sportive française du mois de juin et pourtant il révolutionne sa discipline. Au milieu d’une séquence de rendez-vous iconiques comme Roland-Garros, les 24 Heures du Mans, l’athlétisme à Paris ou les phases finales du rugby, du basket-ball et du handball, le premier tournoi du World Padel Tour (WPT), jamais organisé en France, se déroule à Toulouse, du 13 au 19 juin, avec la promesse de la participation des meilleurs mondiaux sur les pistes.

    Dans un mois, au stade Roland-Garros, un autre circuit mondial concurrent, créé en février dernier par la fédération internationale et nommé Premier Padel Tour (PPT), proposera son tournoi Major à Paris, avec également les meilleures paires mondiales. Et le soutien de la Fédération française de tennis (FFT) dont le padel est une discipline associée depuis 2014. Le padel français sort de son isolement médiatique alors que, dans les sphères internationales, l’abondance de biens semble nuire à la sérénité. Le WPT a porté plainte fin mai contre le PPT, la Fédération internationale (FIP) et le promoteur du nouveau circuit, QSI (propriétaire du Paris SG) pour concurrence déloyale. Nasser Al Khelaïfi, président du PSG mais également de la Fédération de tennis et padel qatarienne, mène le projet avec 10 tournois majeurs prévus en 2022. La surenchère médiatique devrait profiter à l’exposition de ce sport, elle révèle surtout une réalité : le padel attise les convoitises.

    Vous ne connaissez pas tout du padel ? Ce sport de raquette sans cordage, dérivé du tennis, a été créé au Mexique au début des années 1970. Il a vite gagné l’Argentine et l’Espagne où les licenciés sont des millions, puis d’autres pays. Au padel, on ne parle pas de terrain, mais de piste. 20 mètres de long et 10 de large, deux joueurs de chaque côté du filet, des murs sur les côtés où la balle en mousse rebondit, des règles simplifiées, on se prend au jeu.

    20 000 licenciés

    Moins éprouvante que le squash, moins normée que le tennis, la discipline gomme les écarts d’âge. « C’est un sport fun, accessible et convivial. On se devait d’être de l’aventure car la croissance est exceptionnelle », avance Arnaud Di Pasquale, ancien international de tennis et directeur du Paris Premier Padel Major. « Il y aura une piste sur le court Philippe-Chatrier avec une jauge à 8 000 personnes. »

    L’entraîneur de l’équipe de France féminine et directeur du tournoi du WPT à Toulouse, Robin Haziza, affiche le même enthousiasme. « On ne peut que se réjouir de ce qui se passe en France ; pendant quinze ans, on n’a pas eu, ou très très peu, d’événements internationaux. On est la première nation à accueillir un World Padel Tour Open et un Premier Padel Major », explique le septuple champion de France dans une interview à « Padel Magazine ». « Cela parle à la communauté padel et surtout à la non-communauté padel. De facto, ça bénéficiera au développement du padel mondial et bien entendu au padel français. »

    La promotion de la discipline balaie large. Les pratiquants, d’abord. La FFT revendiquait 20 000 licenciés (compétiteurs ou non) en 2021. Le chiffre modeste devrait doubler d’ici deux ans et ne résume pas totalement l’engouement de pratiquants hors structures fédérales. « C’est une pratique familiale et une discipline intergénérationnelle. Pas de chaussures spécifiques, des raquettes moins chères, moins de clivage social. Ce côté très accessible fait un carton », raconte Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport & Cycle, première organisation professionnelle de la filière sport et loisirs. Comme le foot à 5 ou l’escalade, « c’est une activité qui correspond beaucoup mieux aux souhaits des Français qui recherchent une pratique sportive quand ils veulent, comme ils veulent, sans contrainte, sans entraînements. Ça correspond aux évolutions de la consommation du sport ».

    « Potentiel considérable »

    Lancé à l’origine par des structures privées avec des coûts d’investissement maîtrisables (20 000 euros pour la fabrication d’une piste), le padel est la priorité de développement de la FFT et pourrait bénéficier opportunément des retombées du plan d’équipements sportifs de proximité décidé et financé, en septembre 2021, par le gouvernement, qui vise à les financer en partie avant les Jeux de 2024. Aujourd’hui, il existe 500 pistes en France, la FFT veut doubler ce chiffre d’ici deux ans. Les clubs, les collectivités et les structures privées sont sur le marché, il faudra gérer la croissance.

    « Le marché du tennis mondial pour les raquettes est de l’ordre de 1,5 milliard d’euros; le padel, c’est 200 millions d’euros », compte Caillet. « Dans dix ans, les deux marchés seront de 1,5 milliard d’euros. Le potentiel est considérable. » Parmi les promoteurs du tournoi de Toulouse, on trouve la société T&T Padel. Celle de Tony Parker et Teddy Riner. Tout le monde veut gagner.

    sports
    L'Humanité

    Justice. Crise à France Télécom : « Ce n’était pas moi »

    Actu

    Lors des interrogatoires de ce procès en appel, les anciens dirigeants ont réaffirmé l’absence de malaise généralisé chez l’opérateur et se sont défaussés sur Olivier Barberot, DRH du groupe, grand absent des débats. Ils ont également mis en cause les syndicats.

    Cécile Rousseau

    Les anciens dirigeants de France Télécom restent droits dans leurs bottes. La semaine passée, leurs interrogatoires lors du procès en appel ont montré une négation persistante de la crise sociale. Questionné par la présidente du tribunal, Pascaline Chamboncel-Saligue, Didier Lombard, l’ancien PDG, condamné en première instance pour son rôle prééminent dans la mise en place d’une politique de réduction des effectifs « jusqu’au-­boutiste » en 2007-2008, s’est même montré décontracté. Pour lui, les 22 000 suppressions de postes du plan Next et de son volet social, Act, sur un corps composé à 70 % de fonctionnaires, ne sont rien d’autre que « la continuité des flux sortants ».

    France Télécom. Un nouveau procès qui ravive toutes les souffrances

    Si les réorganisations ont été intenses et rapides, « il n’y avait aucune volonté de toucher au volume de personnel ». Une assertion qui fait bondir l’avocate de SUD PTT et de parties civiles, Sylvie Topaloff : « On bute sur des faits, là. On ne peut pas dire une chose et son contraire ! » Son confrère Me Jean-Paul Teissonnière tente de mettre l’ex-président face à ses contradictions : « On a un homme qui dit : “On ne touche pas au personnel” et qui, à la réunion de l’Acsed (Association des cadres supérieurs et dirigeants, en octobre 2006 – NDLR), menace de le faire partir “par la fenêtre ou par la porte”. Comment expliquez-vous cet écart considérable et la violence de la deuxième déclaration ? » Didier Lombard évacue vite le problème : « C’est une expression malheureuse. Je ne veux pas répondre plus que ça. »

    19 cas de suicide et 12 tentatives retenus

    Un peu avant, à la barre, c’est Louis-Pierre Wenès, l’ancien numéro deux, qui réfutait en bloc le malaise massif dans le groupe. « Ce n’était pas quelque chose de généralisé », certifie-t-il. Il évoque  « des dysfonctionnements, des cas particuliers pas traités correctement », faisant notamment référence aux trente-neuf personnes retenues par l’instruction, dont dix-neuf cas de suicide et douze tentatives. En guise de preuve, il cite le fait que moins de 2 000 personnes ont sollicité une indemnisation sur les 120 000 présentes dans la société à ce moment-là. Ce qui inspire cette question à une autre avocate des parties civiles : « Pour avoir un malaise généralisé, il aurait fallu que cela concerne l’ensemble du personnel ? » « Que cela concerne de manière plus significative le personnel que ce que j’ai vu. Je ne considère pas que l’on a été dans une situation de crise », tranche Louis-Pierre Wenès.

    Procès France Telecom : «Mon père est mort de ce qu’il a subi dans cette entreprise»

    Tout en se demandant pourquoi l’information avait du mal à circuler au sein de France Télécom, il maintient que la période était à l’apprentissage de relations sociales et pointe du doigt les organisations syndicales. « Il y avait deux camps : direction et syndicats, qui s’opposaient de manière systématique (…) dans une entreprise qui avait un mode de fonctionnement avec dix ou vingt ans (de retard – NDLR). Tout cela a créé un bruit de fond qui a contribué à masquer autre chose (…). Ça nous a empêchés d’être efficaces ensemble. »

    Allant jusqu’à sous-entendre que les syndicats, peinant à mobiliser, auraient « instrumentalisé  » les suicides, comme le relève M e Topaloff, celui qui était qualifié de « cost-killer » en interne, ancien du cabinet de conseil AT Kearney, sait que son profil détonne : « Je ne suis pas de la maison ni polytechnicien, et je porte des valeurs sur le travail, de facto, pas totalement alignées sur celles des personnes entrées chez France Télécom pour le service public », euphémise-t-il. M e Dominique Riera, avocat de FO, ne manque pas de souligner ce qui pourrait être une différence inconciliable : « Ne pensez-vous pas que ce qui vous a empêchés d’être efficaces “ensemble”, c’est de ne pas avoir compris quelles étaient l’identité et la culture de cette entreprise ? »

    Une vision très « Bisounours » de France Télécom

    Outre ce déni global, à l’époque des faits, personne n’a rien vu ni entendu. Malgré le droit d’alerte déclenché par les syndicats en 2007, les prévenus jurent ne pas avoir reçu de signaux forts avant l’été 2009, moment où l’onde de choc médiatique retentit. Au fil des interrogatoires, un nom est toutefois revenu régulièrement. Celui d’Olivier Barberot, ex-DRH du groupe, qui n’a pas interjeté appel. L’air de rien, Louis-Pierre Wenès n’a pas hésité à charger sa barque. « Je m’attends, s’il y a un problème, à ce que la personne responsable me le remonte. Olivier Barberot ne nous en parlait pas. » L’ancien numéro deux, comme l’ex-PDG, réfute être intervenu dans la politique de ressources humaines, faisant toute confiance à l’un des grands absents de ce procès : « Vous présupposez un rôle de RH que je n’avais pas, insiste encore Louis-Pierre Wenès en réponse à la présidente, Olivier Barberot était à la barre. »

    La faute des managers de terrain

    S’il déclare n’avoir donné «  aucune instruction précise » pour la mise en place du plan Next et « ne rien connaître aux RH », Didier Lombard reconnaît que, durant ces débats devant la cour d’appel, « on donne l’impression qu’on lui (Olivier Barberot) passe toutes les responsabilités (…) Mais il était un DRH de haut niveau », tempère-t-il. De son côté, Brigitte Dumont, pourtant directrice d’Act, le volet social du plan Next, soutient « ne pas avoir décidé de l’ensemble du programme et notamment la cible des objectifs ». Quant à l’ancien DRH France, Guy-Patrick Chérouvrier, il affirme en écho que « la philosophie d’Act n’était pas une politique de déflation ». Si l’intention des dirigeants de se défausser est unanime, la responsabilité du malaise est, elle, renvoyée aux managers sur le terrain. Des propos qui finissent par agacer la présidente du tribunal, Pascaline Chamboncel-Saligue : « Les déclarations des uns et des autres, c’est : “Ce n’était pas moi.” »

    Au terme de ces trois jours d’audience, seule Nathalie Boulanger, ex-directrice des actions territoriales, a fait preuve d’une compassion mesurée. « J’ai entendu la souffrance (des victimes et de leurs familles – NDLR), explique-t-elle.  C’est une grosse remise en cause personnelle. On a raté quelque chose quand même. Moralement et humainement, je me sens une responsabilité. » En spécifiant, à la suite d’une question de la présidente, qu’il ne s’agissait pas, pour autant, d’une demande de pardon.

    Procès France Télécomjustice
    New York Times - World

    A Filmmaker Imagines a Japan Where the Elderly Volunteer to Die

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    The premise for Chie Hayakawa’s film, “Plan 75,” is shocking: a government push to euthanize the elderly. In a rapidly aging society, some also wonder: Is the movie prescient?

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    By Motoko Rich

    TOKYO — The Japanese film director Chie Hayakawa was germinating the idea for a screenplay when she decided to test out her premise on elderly friends of her mother and other acquaintances. Her question: If the government sponsored a euthanasia program for people 75 and over, would you consent to it?

    “Most people were very positive about it,” Ms. Hayakawa said. “They didn’t want to be a burden on other people or their children.”

    To Ms. Hayakawa, the seemingly shocking response was a powerful reflection of Japan’s culture and demographics. In her first feature-length film, “Plan 75,” which won a special distinction at the Cannes Film Festival this month, the government of a near-future Japan promotes quiet institutionalized deaths and group burials for lonely older people, with cheerful salespeople pitching them on the idea as if hawking travel insurance.

    “The mind-set is that if the government tells you to do something, you must do it,” Ms. Hayakawa, 45, said in an interview in Tokyo before the film’s opening in Japan on Friday. Following the rules and not imposing on others, she said, are cultural imperatives “that make sure you don’t stick out in a group setting.”

    With a lyrical, understated touch, Ms. Hayakawa has taken on one of the biggest elephants in the room in Japan: the challenges of dealing with the world’s oldest society.

    Close to one-third of the country’s population is 65 or older, and Japan has more centenarians per capita than any other nation. One out of five people over 65 in Japan live alone, and the country has the highest proportion of people suffering from dementia. With a rapidly declining population, the government faces potential pension shortfalls and questions about how the nation will care for its longest-living citizens.

    Aging politicians dominate government, and the Japanese media emphasizes rosy stories about happily aging fashion gurus or retail accommodations for older customers. But for Ms. Hayakawa, it was not a stretch to imagine a world in which the oldest citizens would be cast aside in a bureaucratic process — a strain of thought she said could already be found in Japan.

    Euthanasia is illegal in the country, but it occasionally arises in grisly criminal contexts. In 2016, a man killed 19 people in their sleep at a center for people with disabilities outside Tokyo, claiming that such people should be euthanized because they “have extreme difficulty living at home or being active in society.”

    The horrifying incident provided a seed of an idea for Ms. Hayakawa. “I don’t think that was an isolated incident or thought process within Japanese society,” she said. “It was already floating around. I was very afraid that Japan was turning into a very intolerant society.”

    To Kaori Shoji, who has written about film and the arts for The Japan Times and the BBC and saw an earlier version of “Plan 75,” the movie did not seem dystopian. “She’s just telling it like it is,” Ms. Shoji said. “She’s telling us: ‘This is where we’re headed, actually.’”

    That potential future is all the more believable in a society where some people are driven to death by overwork, said Yasunori Ando, an associate professor at Tottori University who studies spirituality and bioethics.

    “It is not impossible to think of a place where euthanasia is accepted,” he said.

    Ms. Hayakawa has spent the bulk of her adult years contemplating the end of life from a very personal vantage. When she was 10, she learned that her father had cancer, and he died a decade later. “That was during my formative years, so I think it had an influence on my perspective toward art,” she said.

    The daughter of civil servants, Ms. Hayakawa started drawing her own picture books and writing poems from a young age. In elementary school, she fell in love with “Muddy River,” a Japanese drama about a poor family living on a river barge. The movie, directed by Kohei Oguri, was nominated for best foreign language film at the Academy Awards in 1982.

    “The feelings I couldn’t put into words were expressed in that movie,” Ms. Hayakawa said. “And I thought, I want to make movies like that as well.”

    She eventually applied to the film program at the School of Visual Arts in New York, believing that she would get a better grounding in moviemaking in the United States. But given her modest English abilities, she decided within a week of arriving on campus to switch to the photography department, because she figured she could take pictures by herself.

    Her instructors were struck by her curiosity and work ethic. “If I mentioned a film offhandedly, she would go home and go rent it, and if I mentioned an artist or exhibition, she would go research it and have something to say about it,” said Tim Maul, a photographer and one of Ms. Hayakawa’s mentors. “Chie was someone who really had momentum and a singular drive.”

    After graduating in 2001, Ms. Hayakawa gave birth to her two children in New York. In 2008, she and her husband, the painter Katsumi Hayakawa, decided to return to Tokyo, where she began working at WOWOW, a satellite broadcaster, helping to prepare American films for Japanese viewing.

    At 36, she enrolled in a one-year film program at a night school in Tokyo while continuing to work during the day. “I felt like I couldn’t put my full energy into child raising or filmmaking,” she said. Looking back, she said, “I would tell myself it’s OK, just enjoy raising your children. You can start filmmaking at a later time.”

    For her final project, she made “Niagara,” about a young woman who learns, as she is about to depart the orphanage where she grew up, that her grandfather had killed her parents, and that her grandmother, who she thought had died in a car accident with her parents, was alive.

    She submitted the movie to the Cannes Film Festival in a category for student works and was shocked when it was selected for screening in 2014. At the festival, Ms. Hayakawa met Eiko Mizuno-Gray, a film publicist, who subsequently invited Ms. Hayakawa to make a short film on the theme of Japan 10 years in the future. It would be part of an anthology produced by Hirokazu Kore-eda, the celebrated Japanese director.

    Ms. Hayakawa had already been developing the idea of “Plan 75” as a feature-length film but decided to make an abridged version for “Ten Years Japan.”

    While writing the script, she woke up every morning at 4 to watch movies. She cites the Taiwanese director Edward Yang, the South Korean director Lee Chang-dong and Krzysztof Kieslowski, the Polish art-house director, as important influences. After work, she would write for a couple of hours at a cafe while her husband cared for their children — relatively rare in Japan, where women still carry the disproportionate burden of housework and child care.

    After Ms. Hayakawa’s 18-minute contribution to the anthology came out, Ms. Mizuno-Gray and her husband, Jason Gray, worked with her to develop an extended script. By the time filming started, it was the middle of the pandemic. “There were countries with Covid where they were not prioritizing the life of the elderly,” Ms. Hayakawa said. “Reality surpassed fiction in a way.”

    Ms. Hayakawa decided to adopt a subtler tone for the feature-length movie and inject more of a sense of hope. She also added several narrative strands, including one about an elderly woman and her tightknit group of friends, and another about a Filipina caregiver who takes a job at one of the euthanasia centers.

    She included scenes of the Filipino community in Japan, Ms. Hayakawa said, as a contrast to the dominant culture. “Their culture is that if somebody is in trouble, you help them right away,” Ms. Hayakawa said. “I think that is something Japan is losing.”

    Stefanie Arianne, the daughter of a Japanese father and a Filipina mother who plays Maria, the caregiver, said Ms. Hayakawa had urged her to show emotional restraint. In one scene, Ms. Arianne said, she had the instinct to shed tears, “but with Chie, she really challenged me to not cry.”

    Ms. Hayakawa said she did not want to make a film that simply deemed euthanasia right or wrong. “I think what kind of end to a life and what kind of death you want is a very personal decision,” she said. “I don’t think it’s something that is so black or white.”

    Hikari Hida contributed reporting.

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Desde que a finales de abril o principios de mayo comienza la primera levantá, en las cocinas del litoral de Cádiz se rinde culto al atún. Un producto que, a pesar de tener mucho arraigo en la gastronomía del Sur, hasta no hace mucho tiempo se preparaba de formas muy limitadas: en guisos, encebollado o en tomate, siempre bien cocinado, en conserva o salazón. Tampoco eran tan buscados como ahora -ni de lejos- cortes como la parpatana, la o el morrillo, que actualmente pueden llegar a eclipsar a la sacrosanta.

    Almadraberos y pescaderos afirman que han sido los japoneses quienes les han enseñado a tratar este animal de maneras nuevas, y a sacarle aún más partido. Así que ahora no faltan en las cartas gaditanas los tatar, tatakis, salsas y aderezos de la cocina de otros continentes, mezclados con sabores que nos recuerdan que seguimos en Cádiz. Hemos preguntado a los morros más finos de la provincia dónde comen ellos el atún sin tener que decirle adiós a ninguno de sus riñones para pagar la cuenta.

    BARBATE

    Taberna de Presenta o Abelardo

    Una de las personas que más saben de los asuntos del comer en Cádiz es Pepe Monforte, periodista en la revista Cosasdecomé. Así que recurrimos a él para que nos recomiende algún sitio de esos con encanto y solera que él conoce. Nos lleva a la Taberna de Presenta o Abelardo. “Es una ‘capillita’, una taberna, que está situada muy cerca de la antigua lonja de Barbate y donde los pescadores iban a tomar café antes de comenzar la faena”, cuenta Monforte.

    Esta taberna la fundó Abelardo Gandiaga en 1928 y posteriormente la regentó su hija Presentación, de ahí que unos la llamen por el nombre del fundador y otros por el de su hija. Desde 1995, los propietarios son María Román y Antonio Malia, nieto del fundador y sobrino de Presenta. Es un lugar sencillo, como las formas en las que te preparan el atún, pero de los que nunca fallan: “No te esperes ningún lujo”, advierte Pepe. “El sitio es de barra y además con historia y tiene una pequeña terraza en la calle. No hay que perderse, sobre todo, el montadito de atún en manteca”, destaca el periodista.

    Taberna de Presenta o Abelardo: Avda. Cabo Diego Pérez Rodríguez, 67. Barbate. Tel. 956 544 711. Mapa. Precio medio por persona: 15 euros.

    La peña El Atún

    Con este nombre y estando en Barbate, la capital del atún, es casi un deber que este restaurante sea uno de nuestros imprescindibles de la provincia de Cádiz. Aquí puedes tomar atún en todo tipo de preparaciones -salazón, conserva, guiso, crudo- a la carta o con menú cerrado (previo aviso). Mi recomendación -y la de Narci Corrales, el gerente- es que no te pierdas el taco barbateño: “Es atún poco hecho a la plancha con cebolla encurtida, jalapeño, guacamole y tomate sobre una tortilla de maíz. Quien lo prueba, repite”, dice el propietario. Si te gusta la casquería, recomiendo el corazón de atún, aunque el personal de sala siempre advierte que no es para todos los paladares.

    En 1988 Manuel Corrales y Dolores Pacheco se hacían cargo de ‘La Peña’, un establecimiento que ya llevaba años en marcha. Aquí servían comida sencilla sólo para socios. En 2013 tomaron el relevo los tres hijos de Manuel y Dolores y en la actualidad es uno de ellos, Narci, quien lo dirige y su hermana María quien trabaja en sala. La cocina de La Peña ha cambiado desde su fundación. Ahora hay más variedad, con propuestas que miran a otras cocinas. Sin embargo, el atún sigue siendo de primera calidad y para todos los bolsillos.

    La peña El Atún: c/ Ancha, 39. Barbate. Tel. 956 432 319. Mapa. Precio medio por persona: A la carta: 35-40 euros. Menú degustación: 45 euros (bebida no incluida).

    CONIL DE LA FRONTERA

    La Fontanilla

    Quién le iba a decir a Fernanda y Pedro que aquel chozo que hicieron junto al mar en Conil para dar de comer a marineros y gente humilde acabaría siendo uno de los que no pueden faltar en la lista para comer buen atún -y guisos y otras cosas- en Cádiz.

    Hoy son Antonio y Pedro Pérez, hijos de los fundadores, quienes llevan La Fontanilla con unas propuestas más actualizadas, pero manteniendo en carta guisos tradicionales y propios.

    Destacaríamos el tartar, que aquí sólo lleva atún y en una cantidad abundante, y otro plato que el público aclama tanto que además de darle identidad al restaurante, se ha quedado en la carta para siempre: el taco de atún. “Es un trozo grueso de ventresca horneado y servido con verduras”, cuenta Pedro Pérez. Este plato fue creado un poco por accidente: Paco Pérez, primo de los propietarios y trabajador de La Fontanilla, cortó demasiado gruesa la pieza. Para que no se secase mucho, la metió al horno. “Gustó y se quedó en la carta”, afirma el propietario.

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    La Fontanilla: Avda. de la Playa, s/n. Conil de la Frontera. Tel. 956 441 130. Mapa. Precio medio por persona: 40 euros.

    SANLÚCAR DE BARRAMEDA

    Doña Calma y El veranillo de santa Ana

    Cristina Cruz, periodista, directora de Sanlúcar Información y creadora de GastroSanlúcar nos trae una recomendación doble: Doña Calma y El Veranillo de Santa Ana. Dos restaurantes distintos que pertenecen a la misma familia de restauradores, la de los hermanos Miguel, José y Gildo Hidalgo Prat. Tanto en Doña Calma como en El Veranillo “trabajan con el atún de Petaca Chico”, cuenta Cristina. “Tienen jamón de atún, que lo preparan en ambos locales, y es una maravilla”, nos recomienda la periodista.

    En Doña Calma ofrecen propuestas más innovadoras donde abunda el atún crudo. Toques especiados, como los daditos de atún picante, otro plato que nos recomienda Cristina, algunos platos con mayonesa de soja o productos gaditanos, como el tarantelo de atún rojo con crema de queso payoyo. En El veranillo de Santa Ana la cocina es algo más conservadora y la especialidad, además del atún, son los arroces.

    Doña Calma: c/ Director Julián Cerdán, 8. Sanlúcar de Barrameda. Tel. 635 258 217. Mapa. Precio medio por persona: 25-30 euros.

    El Veranillo de Santa Ana: c/ Manuel Hermosilla, 2. Sanlúcar de Barrameda. Tel. 672 022 580. Mapa. Precio medio por persona: 35-40 euros.

    JEREZ DE LA FRONTERA

    “La ruta del atún no sólo se centra en el litoral, sino también en el interior”, defiende Eugenio Camacho, periodista gastronómico y director de Hoy por Hoy Jerez, antes de recomendarnos algunos de sus lugares en Jerez de la Frontera.

    Secuencia 9

    Este restaurante de estilo industrial y ambiente informal no deja lugar a dudas: “Somos atún lovers y estamos especializados en atún de almadraba de Petaca Chico”, aclaran desde el restaurante de Miguel Ángel Carrasco, su gerente. Aunque te traemos hasta aquí siguiendo el rastro del atún que ofrecen, también puedes darle buena cuenta a la carne. Y si eres indeciso, la chuleta de atún con jugo de tempura y frutos rojos te da lo mejor de los dos mundos.

    Crudos y cocinados, los cortes de atún de Secuencia 9 tienen una elaboración moderna, aunque no faltan las referencias actualizadas de la cocina tradicional gaditana, como el atún encebollado que ellos preparan en tosta.

    Secuencia 9: Avda. La granja, 13. Jerez de la Frontera. Tel. 856 048 695. Mapa. Precio medio por persona: 25 euros.

    UltimAtun

    A pesar de que UltimAtun no es un restaurante céntrico de Jerez, ni es de estos locales de toda la vida -lleva abierto desde 2019- suele estar concurrido y quien lo prueba, vuelve. Allí, Rubén Dorantes y Mario Moreno se basan en la cocina tradicional para modificarla a su gusto y al de los paladares que tienen ganas de salir un poquito de lo de siempre.

    Su especialidad, como ya puede intuirse en el juego de palabras del nombre, es el atún, rojo y de almadraba que también compran a Petaca Chico. Lo hacen en diferentes elaboraciones y, aunque su carta no es extensa, lo que suele salir más son los chichatún, chicharrones de atún con sus especias y cortes que recuerdan a los chicharrones de cerdo. Otro de los favoritos son los pinchos morunos de atún; unas brochetas que acompañan con salsa y algas como guarnición.

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    UltimAtun: Séneca, 4. Pozoalbero, Jerez de la Frontera. Tel. 674 342 491. Mapa. Precio medio por persona: 20 euros.

    Avanico (Jerez de la Frontera y El Puerto de Santa María)

    Otro de los lugares que Eugenio Camacho recomienda es Avanico. Este restaurante abrió en Jerez a finales de 2020 y en marzo de este año ha inaugurado otro en El Puerto de Santa María, ciudad de Fran Oliva, el cocinero responsable de este proyecto junto a Jessica Hevilla.

    Oliva lleva décadas en las cocinas de la zona. Comenzó en El Buzo y ha pasado por el Hotel Monasterio; en Jerez estuvo en Cruz Blanca, Hotel Los Jándalos y Albores, con Julián Olivares. Aunque se apoya en la cocina tradicional de esta zona de Cádiz, ofrece sabores y elaboraciones de otras gastronomías a precios más que razonables, una relación calidad precio que al local de Jerez le ha valido la distinción Bib Gourmand.

    La oferta de Avanico es variada. Su carta es larguita y basada en productos de temporada, aunque en cuestiones de atún son más escuetos. El tartar o el tataki de atún rojo sobre hummus con miso y huevas de atún son de los más pedidos. También van añadiendo diferentes platos y cortes según la semana. Son platos pensados para compartir en cualquiera de los espacios del restaurante: mesas altas, comedor y terraza.

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    Avanico Jerez: Paseo de la Rosaleda, 4. Jerez de la Frontera. Tel. 856 060 519. Mapa. Precio medio por persona: 40 euros.

    Avanico El Puerto: Ribera del río, 9. El Puerto de Santa María. Tel. 956 100 226. Mapa. Precio medio por persona: 40 euros.

    VEJER DE LA FRONTERA

    4 Estaciones

    Nadie mejor que Salva Moreno, periodista en Gurmé Cádiz, para hablarnos de las excelencias de su pueblo; porque a Vejer no sólo hay que ir en verano para visitar sus calles preciosas de casas encaladas (que también). “Vejer es un pueblo precioso, con mucho que ver y una oferta gastronómica muy amplia y variada durante todo el año ya que muchos restaurantes permanecen abiertos en invierno”, cuenta Moreno.

    De entre toda la oferta gastronómica que ofrece, Salva se queda con 4 Estaciones por varias razones. El espacio y el servicio son la primera: “el restaurante me resulta muy acogedor, tiene dos salones interiores y dos zonas de terraza. Alberto Reyes, el propietario y que está al frente de la sala, sabe crear ese ambiente especial que tiene el restaurante”, cuenta el periodista.

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    La tercera razón es la cocina de Emilio Fernández “un joven cocinero que seguro que dará mucho que hablar en el futuro. Aunque el estilo de 4 Estaciones ya estaba marcado antes de que él llegara, se ha sabido adaptar y dar sus detalles para cambiar ligeramente algunos platos”. Y la que más nos interesa hoy, su atún. “En 4 Estaciones les dan un toque oriental a muchos de sus platos, como el atún marcado como tataki con pad thai en salsa tatay, probablemente el que más me guste. Al tartar también le da su toque personal, con tomatitos cherrys asados, emulsión de hierbas y nachos de maíz. También lo tiene en albóndigas con salsa de encebollado y oloroso, y ahora en verano, con papas aliñás en daditos confitados. El precio, además, es muy asequible”, nos dice Salva, quien nos da una recomendación fuera del atún. “Hay que probar sí o sí el saam de langostinos”.

    4 Estaciones: c/ Juan Relinque, 3. Vejer de la Frontera. Tel. 640 626 908. Mapa. Precio medio por persona: 25-30 euros.

    ZAHARA DE LOS ATUNES

    La Sal

    Más de dos décadas de trabajo y producto avalan la calidad de La Sal, otro de los favoritos de Eugenio Camacho, quien nos recomienda hacer parada en este restaurante y probar en una de sus mesas alguna de sus preparaciones atuneras. Próximo a la almadraba Cabo de la Plata, en La Sal han sido ganadores de varias ediciones de la Ruta del Atún y también de la del retinto. Su cocina tradicional “mirando a otras gastronomías” se basa en el producto de la zona, no sólo en el atún y otros pescados, también en carnes de vaca y verduras de Conil. Aquí el atún es un producto que puedes probar tanto en crudo, por ejemplo en su tataki, o cocinado, como las chuletillas de atún a la plancha con salsa de ostras.

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    La Sal: Urbanización Atlanterra playa, 73. Zahara de los atunes. Tel. 956 439 604. Mapa. Precio medio por persona: 45 euros.

    France24 - World

    Beverly Hills 9021...oh: Planning row pits new against old in ritzy US zip code

    Issued on: 20/06/2022 - 03:26Modified: 20/06/2022 - 03:25

    Beverly Hills (United States) (AFP) – It's a dispute that plays out in towns the world over: a new property owner wants to alter a much-loved landmark against the wishes of locals. It's his money. It's their community.

    So far, so familiar.

    But this is Beverly Hills, where the perfectly manicured mansions of celebrities and socialites populate one of the world's most desirable zip codes. Oh, and the property in question is worth $40 million.

    "It is extremely beautiful," said preservationist Alison Martino, who grew up four blocks away from the North Roxbury Drive house bought in 2020 by Eric Baker, the co-founder of internet-based ticket empire StubHub.

    "It's on a double lot, which makes it very stately and it's pushed back from the street. It almost looks like a park. It's the most beloved house in Beverly Hills."

    To the visitor, the whole city looks a little like a park; lavish homes nestle on tree-lined streets that are peopled chiefly by Lululemon joggers and the occasional member of household staff.

    - Elvis, Sinatra, Madonna -

    The enclave of Beverly Hills began life a little over a century ago, and soon established itself as byword for luxury; an oasis for the well-heeled who made their money in the newly burgeoning film industry, but found nearby Hollywood a bit tawdry.

    Over the years, it has been home to a Who's Who of entertainment, counting Douglas Fairbanks, Mary Pickford, Elvis Presley, Frank Sinatra, Madonna and Jennifer Aniston as residents.

    Today, minibuses ferrying star-spotting tourists whizz through the neighborhood, with guides pointing out the present and former homes of the famous.

    Roxbury Drive is a particularly rich vein, with lots once owned by Lucille Ball, Peter Faulk, Jack Benny, Jimmy Stewart, and Rosemary Clooney.

    "When Lucille Ball moved to Beverly Hills, she wanted that house, but it wasn't for sale, so she bought the house across the street so she could look at it," said Martino.

    $39.1 million

    The object of Ball's desire is a Regency Revival home constructed 80 years ago by Beverly Hills master builder Carleton Burgess.

    The 9,000-square-foot spread sits among fabulous lawns and boasts its own full-size tennis court, a pavillion and a swimming pool.

    Previous owners annually festooned the house with Christmas decorations, Martino says, welcoming the neighbors over to see.

    But in 2020, Baker slapped down $39.1 million for it -- almost double its previous sale price -- adding a glistening centerpiece to a property portfolio that reportedly already included two swanky Beverly Hills spots.

    Now, he appears set on making changes to his North Roxbury Drive pad -- despite what the neighbors think.

    Last year he applied for a "certificate of ineligibility," a pass that would allow major work on the house without the need to get a green light from the city's cultural heritage commission.

    His exact plans for the property are not known, and his Los Angeles-based lawyer did not repsonded to AFP requests for comment, but locals fear he wants to take a wrecking ball to the place.

    "They want to tear it down so they can build a bigger, more modern house with the latest architecture," wrote one commentor on Martino's Vintage Los Angeles Facebook page.

    "The thought of this impeccably well-maintained historical building and grounds being demolished sickens me."

    Others mutter darkly about not wanting something that "looks like an embassy compound" with a building that goes right up to the street.

    "Even with all the money in the world, you don't get to do whatever you want," said life-long Beverly Hills resident Rebecca Pynoos. "Our cultural heritage shouldn't be sold to the highest bidder."

    2am meeting

    Feelings are running so high that a recent planning meeting went on until 2am.

    After seven hours of back-and-forth, much of which hinged on whether or not the house was sufficiently well-known to merit preservation, councillors voted to bring the matter back for further consideration on June 21.

    The discussion on Tuesday night looks set to be lengthy -- councillors have been presented with a 727-page document that includes a missive from actor Diane Keaton.

    "I am pleading with you... This charming and historic home needs to be preserved for us and future generations," she writes.

    For campaigner Jill Tavelman Collins, the argument over the North Roxbury Drive house is emblematic of a larger issue in Beverly Hills.

    "We've lost Lucille Ball's house, we've lost Jimmy Stewart's house... there's so little left on Roxbury that is from that time and I think it's pulling at everyone's heartstrings," she said.

    "I think it's like the straw that broke the camel's back."

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    Piqûres en boîtes de nuit : 800 plaintes déposées, mais pas de trace de GHB identifiée

    Alors que le phénomène de piqûres en soirée ne cesse de croître, à ce stade, une part de mystère perdure. Aux quatre coins de l’Hexagone, depuis plusieurs semaines, les plaintes s’accumulent – 800 déposées au 16 juin - et des enquêtes ont lieu, sans pour autant éclaircir toutes les zones d’ombre de ces agressions. Dans les analyses des quelque 1098 victimes recensées, Le Parisien rapporte ce samedi 18 juin qu’aucune n’a en tout cas révélé la présence de GHB, également surnommé « la drogue du violeur ». 

    Les conséquences des piqûres, elles, sont davantage connues. Dans une note de synthèse datée du 7 juin, la Direction générale de la police nationale (DGPN) note « des effets immédiats », mais aussi des « effets retardés », allant des « marques de bleus », « maux de tête » et « bouffées de chaleur », en passant par des « vertiges » et même, dans certains cas, par une « perte de connaissance ». 

    Des enquêtes à travers la France 

    Si le phénomène ne désemplit pas, des enquêtes sont néanmoins en cours un peu partout en France, faisant suite aux plaintes déposées. Un jeune homme a notamment été mis en examen à Toulon, et plusieurs garde à vue ont également eu lieu – dont quatre à Béziers, où le procureur de la République a assuré « prendre ces plaintes très au sérieux ». 

    « Il y a une véritable psychose, notamment chez les jeunes femmes, et lors de soirées ou événements regroupant beaucoup de monde comme la féria de Nîmes. Je connais des femmes qui n’ont pas voulu sortir durant le week-end à cause de ces piqûres », a de son côté estimé le patron de l’unité de médecine légale du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nîmes, où 47 cas ont été comptabilisés par la Croix-Rouge au cours des six jours de festivités, début juin.  

    Pour rappel, en cas d’agression à la seringue, le CHU de Dijon conseille de « ne surtout pas uriner avant prise en charge » et de « rejoindre un service d’urgences le plus rapidement possible ». 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Su nombre puede asustar a los que les sienta como un tiro el ajo. Sin embargo, el pollo al ajillo no tiene por qué resultar indigesto si pones los dientes enteros, no te los comes, y sólo disfrutas del maravilloso saborcillo que le dan a la salsa. Esta es solo una de las muchas ventajas de este clásico de la cocina española, que se hace con la gorra, es barato, incluye pocos ingredientes y no exige conocimiento culinario alguno en su preparación.

    Nuestra versión respeta la fórmula tradicional. Como Nigella Lawson, aquí creemos en “maximizar el placer”, y por eso incorporamos algunos pequeños detalles para realzar el sabor: unos granos de pimienta, brandy en vez de vino y un toquecillo de vinagre de Jerez. El uso de contramuslos es opcional, pero conviene si queremos una carne tierna y jugosa. Para aprender a preparar pollo al ajillo, basta con que mires el vídeo de arriba.

    POLLO AL AJILLO

    Ingredientes

    Para 4 personas

    • 800 g de contramuslos de pollo sin piel (si no están deshuesados, 1 kg aproximadamente)
    • 1 cabeza de ajo
    • 1 hoja de laurel
    • 3 o 4 guindillas secas pequeñas
    • 100 ml de cognac o brandy
    • 1 cucharadita de pimienta en grano
    • 1 cucharada de vinagre de jerez
    • 150 ml de aceite de oliva
    • Pimienta en grano
    • Sal

    Preparación

    1. Pelar los dientes de ajo y ponerlos a rehogar con el laurel y el aceite en una cazuela a fuego medio-bajo. Vigilar que no se quemen.
    2. Salar los contramuslos.
    3. Sacar el laurel y los ajos cuando estén dorados, subir el fuego y cuando el aceite esté bien caliente, freír en él los contramuslos en tandas, hasta que estén bien dorados por todos lados. Sacarlos a un plato y bajar el fuego.
    4. Cuando el aceite se haya templado, volver a poner en la cazuela el pollo y los ajos. Sumar el brandy, las guindillas, la pimienta en grano y el vinagre de jerez. Añadir unos 150 ml de agua, remover y tapar. Dejar que el pollo se haga a fuego lento unos 40 minutos, o hasta que esté tierno.
    5. Si la salsa ha quedado muy líquida, se pueden sacar el pollo y los ajos y reducirla unos minutos a fuego vivo.

    Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

    L'Humanité

    Golden State Warriors champion, un pont vers septième ciel

    Actu

    Basket-ball. Les joueurs de San Francisco ont été sacrés champions NBA pour la 7e fois de leur histoire, la quatrième fois en six finales ces huit dernières saisons, après s’être imposés (103-90) à Boston face aux Celtics.

    Éric Serres

    Double pas pour Stephen Curry ! Une bague de champion NBA et un titre de MVP, qui nomme le meilleur joueur de la finale. Son équipe de Golden State Warriors a été sacrée, dans la nuit de jeudi à vendredi, championne de la NBA, la ligue américaine de basket, pour la septième fois de son histoire, en s’imposant face à Boston (103-90). Les Warriors remportent la série par quatre victoires à deux face aux Celtics. « Ça faisait un an et six jours que je me préparais pour être champion NBA une quatrième fois » explique le MVP de la finale qui, presqu’à lui tout seul, a ramené à leurs chères études les Celtics de Boston. Peu auraient parié sur tel un retour au sommet des Warriors après deux années noires, plombés par le départ de Kevin Durant en 2019 et les nombreuses blessures. Symbole de ce retour : le défenseur Klay Thompson. Grand artisan des titres en 2015, 2017 et 2018, il s’était rompu le ligament croisé antérieur du genou gauche lors du match décisif de la finale 2019, puis dix-sept mois plus tard, tendon d’Achille. Revenu en janvier dernier, il a participé cette fois-ci à la conquête de cette nouvelle couronne. « Je veux profiter de chaque seconde. Je sais à quel point ça peut être fugace » a-t-il déclaré à l’issue de la dernière rencontre. Les Warriors champions ont en effet pris le dessus grâce à une défense de fer dont il est un des piliers.

    Septième titre donc de champion pour les joueurs de San Francisco et surtout le 4e en six finales d’une génération dorée, celle donc de Curry, pilier d’une dynastie qu’on pensait enterrée en 2019, avant d’être reconstruite autour de jeunes talents. Cette saison aura marqué la résurrection d’un groupe qui l’an dernier avait été sorti par Memphis, en barrage pour les play-off, mais aussi celle de Stephen Curry omniprésent dans cette finale. Pour la première fois de sa carrière, le meneur américain de 34 ans a décroché le titre de MVP de la finale. Beaucoup lui reprochaient, lors des cinq finales précédentes, de ne pas avoir su prendre le jeu à son compte. Cette fois, le meilleur marqueur à trois points de l’histoire de la NBA, a été prépondérant à chacune des rencontres de la finale (31,2 points en moyenne), notamment lors du quatrième match où il a empêché son équipe d’être mené 3-1. Mais il ne faut oublier dans la liste des architectes de ce succès, l’entraîneur Steve Kerr - qui décroche sa neuvième bague - quatre comme entraîneur, toutes avec le Golden State et cinq comme joueur.

    basket
    L'Humanité

    Contre l’exploitation : les prud’hommes

    Chronique

    Slim Ben Achour

    À l’opposé du discours dominant, les étrangers, sans autorisation de travail, ni autorisation de séjour, de surcroît d’origine africaine, sont souvent l’objet d’abus et d’un accueil défiant les principes d’humanité les plus basiques. Les juridictions du travail le mettent de plus en plus en lumière. C’était le cas récemment de la juridiction lilloise dans un dossier qui n’est pas sans rappeler les « 25 de Breteuil », affaire dans laquelle le conseil de prud’hommes de Paris avait reconnu une discrimination raciale systémique au préjudice de travailleurs maliens du BTP qui avaient la particularité partagée d’être nommés « Mamadou » de manière interchangeable, dans le cadre de contrats de sous-traitance. En l’espèce, quatre travailleurs sénégalais, sans papiers, sont approchés à Paris au printemps 2020, pendant le Covid, par une entreprise de BTP aux fins de travailler sur un chantier pour une autre société située à Lille. En raison de leur statut, ou plutôt de leur absence de statut, le peu de documents leur permettant de se déplacer pour travailler sont des faux produits par l’employeur. Le logement est aussi fourni… un hangar sordide. En revanche, pas de contrat de travail, ni bulletins de salaire et… pas de salaire non plus pour un travail, est-il utile de le préciser, pénible et dangereux.

    Heureusement des syndicalistes, puis l’inspection du travail saisie s’en mêlent, ce qui permet de constater que ce ne sont pas deux sociétés qui abusent de la situation de ces travailleurs sans papiers, mais trois, les unes et les autres n’étant bien entendu responsables de rien. Heureusement, également, il y a la justice et un avocat dont les idées étaient claires : ne nous perdons pas en conjectures, renvoyons toutes les sociétés devant le juge du travail pour s’expliquer notamment, si elles le souhaitent, sur qui est l’employeur ? Qui est responsable des abus ?

    Du point de vue des salariés, les trois sociétés constituent des employeurs, quels que soient les accords qui peuvent exister entre elles, le pouvoir de direction étant bien utilisé par chacune. Les condamnations doivent être « in solidum » selon les salariés. S’appuyant entre autres sur les constats de l’inspection du travail, la juridiction est du même avis que les salariés. Elle reconnaît qu’en réalité les sociétés ont « fonctionné comme une entité unique ». À ce titre, elles sont condamnées solidairement pour prêt de main-d’œuvre illicite, travail dissimulé, non-respect de l’obligation de sécurité, rupture illégale des contrats de travail, ainsi qu’à verser les salaires et cotisations sociales, naturellement omises, aux organismes compétents, et des dommages et intérêts au syndicat intervenant volontaire au procès. Last but not least, le cœur du problème est reconnu : les sociétés sont condamnées à indemniser les salariés pour discrimination liée aux origines.

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    France24 - World

    Future king William's influence grows as he hits 40

    Issued on: 20/06/2022 - 03:24

    London (AFP) – Prince William's 40th birthday this week marks a significant milestone for the future king, who is rapidly stamping his authority on the British royal family by plotting a course between tradition and modernity.

    William's wife Catherine celebrated her landmark birthday in January and only Queen Elizabeth II is held in higher regard by the public than the close-knit couple, who are often held up as a model for the future of the monarchy.

    According to pollsters YouGov, William, whose birthday is on Tuesday, is the most popular royal behind the queen, with a 66-percent approval rating, followed by Kate on 60 percent.

    "It's a very important milestone for him because, with his father Prince Charles, he's stepping up to support the queen, and also to continue to create an identity as the future king," royal commentator Richard Fitzwilliams told AFP.

    Such is William's popularity that many even want him to leapfrog his father and become king when his grandmother dies.

    Since the 96-year-old sovereign began winding down her duties due to ill health and old age last year, second-in-line to the throne William has been an increasingly influential figure.

    The Duke of Cambridge, as he is officially known, accompanied his father when the queen missed the State Opening of Parliament in May and has also weighed in on important family decisions.

    He was reportedly a prime mover in blocking the participation of Prince Andrew, his sex scandal-hit uncle, in the traditional Order of the Garter ceremony this month.

    "They (William and Kate) are the monarchy's future, that was underlined at the balcony appearance at the end of the Jubilee" celebrations to mark the queen's record-breaking 70-year reign, said Fitzwilliams.

    Central role

    William's time has been devoted to the family since giving up his role as a helicopter ambulance pilot in 2017.

    Significantly, he is reportedly planning to move out of London's Kensington Palace and into a four-bedroom cottage, described as modest, on the grounds of the queen's Windsor Castle home west of London where she spends most of her time.

    The move will allow him to get closer to the queen and strengthen his role in the family's inner sanctum, commentators said.

    While he is becoming more committed to his royal duties, he is also determined to provide a normal life for his three children -- Prince George, aged eight, Princess Charlotte, seven, and four-year-old Prince Louis.

    This is partly driven by his own childhood, which was marked by the trauma of his parents' very public separation and divorce, and the death of his mother Diana in a car accident in 1997 when he was only 15.

    His mother's example is evident in his more modern outlook, which saw him break with the traditions of royal fathers and get his hands dirty with nappy changing, and help the older two with homework.

    The tall, blond, partially bald prince is also keen to carry on his mother's legacy of helping society's most vulnerable members.

    He was spotted in London earlier this month selling The Big Issue, the UK's homeless magazine, and has spoken out frequently on other issues such as the environment and mental health.

    Diana's legacy

    William was "moulded" by the "traditional" queen during Sunday lunches with her at Windsor when he was studying at the elite Eton College nearby, Marc Roche, author of several books on the monarchy, told AFP.

    But "among William's assets, there is... perhaps due to the influence of his mother, a great sensitivity to diversity and the environment", he added.

    The prince has revealed little about what goes on behind palace walls but defended the family after his brother Harry and wife Meghan gave a shock interview on US television, in which they accused members of being racist.

    He vehemently denied the allegations and by all accounts, relations with Harry are strained.

    But William recognises the need to modernise the age-old institution to enable it to survive after Elizabeth II and fend off the forces of republicanism that are stronger among younger generations.

    This need was emphasised during a recent tour of the Caribbean in March, which was criticised for being a throwback to colonial times.

    "One of the things that William is particularly concerned with is the image of the monarchy and how it moves forward," said Fitzwilliams.

    © 2022 AFP

    New York Times - World

    Elecciones en Colombia: Gustavo Petro es elegido el primer presidente de izquierda del país

    El exrebelde y senador de larga trayectoria ganó el domingo la segunda vuelta en Colombia, movilizando a los votantes frustrados por décadas de pobreza y desigualdad con gobiernos conservadores.

    The New York Times is covering the runoff vote in Colombia in English and Spanish. You can read our live coverage in English here.

    Here’s what you need to know:

    Gustavo Petro gana y Colombia tendrá a su primer presidente de izquierda

    Gustavo Petro prometió transformar el sistema económico de Colombia

    Francia Márquez, activista y ex empleada doméstica, es la vicepresidenta de Colombia

    La segunda vuelta de Colombia podría ser crucial para las relaciones de EE. UU. con América Latina

    Antes de dedicarse a la política, Petro formó parte de una guerrilla urbana

    La estrategia de Petro para ganar el apoyo de las mujeres en la carrera presidencial

    Gustavo Petro gana y Colombia tendrá a su primer presidente de izquierda

    Colombia tendrá un presidente de izquierda por primera vez.

    Gustavo Petro, un exrebelde y senador veterano que ha prometido transformar el sistema económico del país, ganó las elecciones del domingo, según los resultados preliminares, poniendo al tercer país más poblado de América Latina en un camino radicalmente nuevo.

    Petro recibió más del 50 por ciento de los votos, con más del 99 por ciento de las mesas informadas. Su oponente, Rodolfo Hernández, un magnate de la construcción convertido en estrella de las redes sociales que había entusiasmado al país con una plataforma que proponía arrasar con la corrupción, obtuvo alrededor del 47 por ciento.

    Poco después de la votación, Hernández concedió la victoria a Petro.

    “Colombianos, hoy la mayoría de ciudadanos que votaron, lo han hecho escogiendo al otro candidato”, dijo a sus simpatizantes en Bucaramanga. “Como lo expresé reiteradamente, acepto el resultado”.

    Un poco más del 58 por ciento de los 39 millones de votantes de Colombia acudieron a votar, según cifras oficiales.

    La victoria de Petro refleja el descontento generalizado en Colombia, un país de 50 millones de habitantes, frente a un aumento de la pobreza y la desigualdad y una amplia insatisfacción por la falta de oportunidades, cuestiones que llevaron a cientos de miles de personas a manifestarse en las calles el año pasado.

    “El país entero está pidiendo un cambio”, dijo Fernando Posada, politólogo colombiano, “y eso es clarísimo”.

    La victoria es aún más significativa debido a la historia del país. Durante décadas, el gobierno luchó contra la brutal insurgencia izquierdista conocida como las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, o FARC, y el estigma del conflicto dificultó el florecimiento de una izquierda legítima.

    Pero las FARC firmaron un acuerdo de paz con el gobierno en 2016, dejando las armas y abriendo espacio para un discurso político más amplio.

    Petro había formado parte de otro grupo rebelde, el M-19, que se desmovilizó en 1990 y se convirtió en un partido político que ayudó a reescribir la Constitución del país.

    En la primera vuelta de las elecciones, el 29 de mayo, tanto Petro como Hernández se impusieron frente a Federico Gutiérrez, exalcalde de una gran ciudad al que respaldaba la élite conservadora, lo que los llevó a una segunda vuelta.

    Ambos se habían presentado como candidatos ajenos a la élite gobernante, diciendo que se enfrentaban contra una clase política que ha controlado el país durante generaciones.

    Uno de los factores que más los distingue es su visión de la raíz de los problemas del país.

    Petro considera que el sistema económico está roto, al depender excesivamente de la exportación de petróleo y del floreciente e ilegal negocio de la cocaína que, según él, ha hecho a los ricos más ricos y a los pobres más pobres. Ha pedido que se detengan todas las nuevas exploraciones petroleras, que se pase a desarrollar otras industrias y que se amplíen los programas sociales, al tiempo que se impongan mayores impuestos a los ricos.

    “Hoy lo que tenemos es un resultado de esto que yo llamo el agotamiento del modelo”, dijo Petro sobre el sistema económico actual en una entrevista, “el resultado final es un empobrecimiento brutal”.

    Sin embargo, su ambicioso plan económico ha suscitado inquietudes. Un exministro de Hacienda calificó su plan energético de “suicidio económico”.

    Petro tomará posesión de su cargo en agosto, y se enfrentará a problemas acuciantes con repercusión mundial: la falta de oportunidades y el aumento de la violencia, que han llevado a un número récord de colombianos a emigrar a Estados Unidos en los últimos meses; los elevados niveles de deforestación en la Amazonía colombiana, una barrera crítica contra el cambio climático; y las crecientes amenazas a la democracia, que forman parte de una tendencia en toda la región.

    Se enfrentará a una sociedad profundamente polarizada en la que, según las encuestas, encuestas, prevalece una creciente desconfianza hacia casi todas las instituciones importantes.

    La llegada de Petro a la presidencia también podría modificar la relación de Colombia con Estados Unidos.

    Durante décadas, Colombia ha sido el aliado más fuerte de Washington en América Latina, piedra angular de su política de seguridad en la región. A lo largo de su campaña, Petro prometió reevaluar esa relación, incluidas las colaboraciones cruciales en materia de drogas, Venezuela y comercio.

    En la entrevista, Petro dijo que su relación con Estados Unidos se centraría en el trabajo conjunto para hacer frente al cambio climático, concretamente para detener la rápida erosión en la Amazonía.

    “Ahí hay un punto de diálogo”, dijo. “Porque salvar la selva amazónica implica unos instrumentos, unos programas, que hoy no existen por lo menos con respecto a Estados Unidos”.

    Megan Janetsky colaboró con el reporteo desde Bucaramanga, Colombia, y Sofía Villamil y Genevieve Glatsky colaboraron con el reporteo desde Bogotá.

    Julie Turkewitz

    Gustavo Petro prometió transformar el sistema económico de Colombia

    Tras un ascenso inesperado de rebelde clandestino a alcalde de Bogotá y rostro obstinado de la oposición colombiana, Gustavo Petro se convirtió en el primer presidente de izquierda de Colombia, un momento crucial para una de las sociedades más conservadoras políticamente de América Latina.

    Y, en cierta medida, su auge fue impulsado por el electorado joven más numeroso, bullicioso y tal vez más indignado en la historia del país, un sector que exige la transformación de una nación caracterizada por una profunda desigualdad social y racial.

    En la actualidad, casi nueve millones de votantes colombianos tienen 28 años o menos, la mayor cantidad en la historia; son una cuarta parte del electorado. Están inquietos: crecieron con la promesa de la educación universitaria y buenos empleos y lucen decepcionados ante el panorama actual, también están más conectados al mundo digital y posiblemente más empoderados que cualquier generación previa.

    La generación joven actual enfrenta una inflación anual del 10 por ciento, una tasa de desempleo juvenil del 20 por ciento y una tasa de pobreza del 40 por ciento. Muchos dicen sentirse traicionados por décadas de líderes que han prometido oportunidades, pero han cumplido poco.

    La gente joven ha encabezado las protestas contra el gobierno que llenaron las calles de Colombia el año pasado y han dominado la conversación nacional durante semanas. En lo que se conoce como “el paro nacional”, al menos 46 personas murieron, muchos eran manifestantes jóvenes que no estaban armados y muchos de esos incidentes sucedieron en encuentros con la policía​.

    En una encuesta de junio de la empresa Invamer, más del 68 por ciento de los votantes de entre 18 y 24 años y cerca del 61 por ciento de los de 25 a 34 años indicaron que planeaban votar por Petro.

    En cambio, algo más del 30 por ciento de las personas de 18 a 24 años y algo más del 36 por ciento de las de 25 a 34 años dijeron que votarían por Hernández.

    La elección sucede durante un momento difícil para el país. Los sondeos muestran una insatisfacción generalizada con el gobierno del actual presidente, Iván Duque, así como una frustración por la pobreza crónica, una brecha de ingresos cada vez mayor y la inseguridad, que se han intensificado durante la pandemia.

    Algunos analistas esperaban que los jóvenes acudan a votar en gran número, impulsados no solo por Petro sino también por su candidata de fórmula, Francia Márquez, una activista ambientalista de 40 años con un enfoque de género, raza y con conciencia de clase y quien será la primera vicepresidenta negra del país.

    “La generación de TikTok que está muy conectada con Francia, que está muy conectada con Petro, va a ser determinante”, dijo Fernando Posada, un analista político de 30 años.

    Pero muchos jóvenes votantes se mostraban escépticos sobre la capacidad de Petro para cumplir sus promesas.

    En Fusagasugá, Nina Cruz, de 27 años y empleada de un café, dijo que Petro le fallaría a las familias con más dificultades de Colombia y dijo que no le gustaba en particular su pasado como miembro de un grupo rebelde de izquierda.

    El país tiene una larga historia de milicias violentas que dicen ayudar a los pobres y acaban por aterrorizarlos.

    “Lo que está diciendo es: ‘Yo voy a ayudar a los pobres. Yo hago esto por los pobres’”, dijo. “Y a ciencia cierta es pura mentira”.

    Julie Turkewitz

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    Francia Márquez, activista y ex empleada doméstica, es la vicepresidenta de Colombia

    Por primera vez en la historia de Colombia, una mujer afrocolombiana está cerca de la cima del poder ejecutivo.

    Francia Márquez, una activista ambiental del Cauca, un departamento montañoso en el suroeste de Colombia, se destacó como un fenómeno nacional y logró movilizar décadas de frustraciones acumuladas de los votantes. El domingo, como compañera de fórmula de Gustavo Petro, se convirtió en la primera vicepresidenta negra del país.

    Según los resultados preliminares, el binomio Petro-Márquez ganó las elecciones en segunda vuelta por la presidencia. Petro, quien ha sido guerrillero y luego senador durante mucho tiempo, se convertirá en el primer presidente de izquierda de Colombia.

    El ascenso de Márquez resulta significativo no solo porque ella es negra en un país donde los afrocolombianos suelen ser objeto de insultos y trato racistas, sino porque tiene orígenes humildes en un país donde la clase económica a menudo define el lugar de una persona en la sociedad. La mayoría de los expresidentes recientes se educaron en el extranjero y están vinculados con las familias poderosas y las personalidades influyentes del país.

    A pesar de los avances económicos en las últimas décadas, Colombia sigue siendo muy desigual, una tendencia que ha empeorado en medio de la pandemia, siendo las comunidades negras, indígenas y rurales las más rezagadas. El 40 por ciento del país vive en la pobreza.

    Márquez, de 40 años, dijo que eligió postularse para el cargo “porque hemos tenido gobiernos a espaldas de la gente y de la justicia y de la paz”.

    La candidata a la vicepresidencia creció durmiendo en un piso de tierra en una región azotada por la violencia relacionada con el largo conflicto interno del país. Quedó embarazada a los 16 años y se fue a trabajar a las minas de oro locales para mantener a su hijo, luego buscó trabajo como empleada doméstica interna.

    Para un segmento de los colombianos que claman por un cambio y una representación más diversa, Márquez es su defensora. La pregunta es si el resto del país está preparado para ella.

    Algunos de sus críticos la han calificado de divisiva, y han dicho que forma parte de una coalición de izquierda que busca destruir, en lugar de construir sobre, las normas del pasado.

    Tampoco ha ocupado un cargo político, y Sergio Guzmán, director de la consultora Colombia Risk Analysis, dijo que “hay muchos interrogantes sobre si Francia sería capaz de ser comandante y jefe, si manejaría la política económica, o la política exterior, de manera que diera continuidad al país”.

    Sus opositores más extremos han apuntado directamente a ella con clichés racistas, y critican su clase y legitimidad política.

    Sin embargo, en la campaña electoral, el análisis persistente, franco y mordaz de Márquez sobre las disparidades sociales en la sociedad colombiana ha impulsado una discusión sobre la raza y las clases sociales de una manera que casi no se ve en los círculos políticos más poderosos del país.

    “Estos temas que son estructurantes, muchas de nuestras sociedades los niegan o los tratan como temas menores”, dijo Santiago Arboleda, profesor de historia afrocolombiana en la Universidad Andina Simón Bolívar. “Hoy están en primer plano”.

    Julie Turkewitz

    La segunda vuelta de Colombia podría ser crucial para las relaciones de EE. UU. con América Latina

    La segunda vuelta de las elecciones presidenciales de Colombia podría poner a prueba la relación de Estados Unidos con su aliado más confiable en América Latina, lo que tendría importantes consecuencias para la región.

    Los candidatos a la presidencia —Gustavo Petro, un político de izquierda, y Rodolfo Hernández, un empresario adinerado— han propuesto cambios que podrían reconfigurar los lazos especiales que Colombia ha establecido con Estados Unidos durante décadas de gobiernos conservadores.

    La relación entre ambos países ha hecho que Colombia sea la piedra angular de la política de seguridad de Washington en América Latina y, a cambio, la ha convertido en el mayor receptor de ayuda estadounidense en la región.

    Ambos candidatos han prometido reevaluar sus vínculos con Estados Unidos, incluidas colaboraciones importantes en materia de drogas, comercio y Venezuela.

    Estados Unidos ha invertido miles de millones de dólares en Colombia en las últimas dos décadas para ayudar a sus gobiernos a detener la producción y exportación de cocaína, con pocos resultados.

    Petro y Hernández han criticado el enfoque de la guerra contra las drogas, que a lo largo de décadas se ha centrado en erradicar los cultivos de coca, la materia base de la cocaína. Ambos han dicho que adoptarán alguna forma de legalización de las drogas para ayudar a abordar el problema, aunque han sido vagos en los detalles.

    Petro, en particular, ha dicho que buscará centrarse más en el desarrollo de las comunidades rurales que cultivan coca que en erradicar la coca en sí.

    Estados Unidos ya ha comenzado a avanzar en esa misma dirección, pero Petro podría tener conflictos con los funcionarios estadounidenses sobre el modo en el que se ejecuta el nuevo enfoque.

    “Hay que variar esa política que ha fracasado”, le dijo Petro a los periodistas durante un evento de campaña en marzo. “No se puede mantener por inercia o por negocios, lo que no es eficaz ni para Colombia ni para los Estados Unidos”.

    En el frente comercial, tanto Petro como Hernández han dicho que revisarán el tratado de libre comercio con Estados Unidos, y han argumentado que Colombia podría tener mayores beneficios.

    Ambos candidatos también han declarado que planean restaurar las relaciones de Colombia con el gobierno autoritario del presidente de Venezuela, Nicolás Maduro, lo que amenazaría al último bastión de los vacilantes esfuerzos de Estados Unidos por aislar a su mayor adversario suramericano.

    Colombia es el único país del sur del continente que está respetando completamente la política estadounidense de “presión máxima” contra Maduro, lo que ha resultado en el aislamiento de Venezuela de la economía global, sanciones contra los principales funcionarios venezolanos y el reconocimiento de Juan Guaidó, el líder de la oposición, como presidente interino del país.

    Pero las sanciones no han logrado desbancar a Maduro ni lo han obligado a aceptar que se realicen elecciones libres; al contrario, el líder autoritario se ha adaptado a la presión económica y otros líderes en la región que estaban alineados con Estados Unidos perdieron poder.

    Petro dijo que Colombia necesita tener relaciones diplomáticas con Venezuela para atender la violencia endémica que afecta a grandes zonas de los más de 1600 kilómetros que comparten ambos países y para permitir que los negocios colombianos reactiven el comercio transfronterizo.

    Hernández le dijo recientemente a CNN en Español que para restablecer relaciones con Venezuela no se “necesita ser amigo” de Maduro.

    Anatoly Kurmanaev and Julie Turkewitz

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    Antes de dedicarse a la política, Petro formó parte de una guerrilla urbana

    Mucho antes de que Gustavo Petro surgiera como un candidato de izquierda a la presidencia de Colombia, fue parte del M-19, un grupo guerrillero urbano que buscaba hacerse del poder en nombre de la justicia social.

    Para algunos votantes colombianos, su pasado es fuente de preocupación luego de décadas de conflicto armado en el país. Para otros, es una señal de esperanza en uno de los países más desiguales de América Latina.

    El M-19 nació en 1970 en respuesta a un supuesto fraude en las elecciones presidenciales de ese año. Era mucho más pequeño que la principal fuerza guerrillera del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, FARC, que era marxista y se refugiaba en las selvas y en las zonas rurales colombianas.

    El M-19 era un grupo militar urbano formado por estudiantes universitarios, activistas y artistas que buscaban derrocar a un sistema de gobierno que consideraban que había fracasado en disminuir una brecha crónica entre ricos y pobres.

    “El M-19 nació en armas para construir una democracia”, le dijo Petro a The New York Times en una entrevista.

    Inicialmente, el movimiento intentó promover una imagen al estilo Robin Hood: robaban leche de los camiones de los supermercados para distribuirlos en los barrios pobres y, en un acto de rebelión simbólica, sustrajeron de un museo una espada que Simón Bolívar usó en la guerra de independencia de Colombia.

    Petro, de 62 años, se unió al grupo cuando era un estudiante de economía de 17 años consternado por la pobreza que veía en el pueblo donde vivía, a las afueras de Bogotá.

    Si bien el M-19 era menos cruel que otros grupos rebeldes, sí llevó a cabo un acto que es considerado como de los más sangrientos de la historia reciente del país: el sitio del Palacio de Justicia en 1985, que llevó a un enfrentamiento con la policía y el ejército y dejó 94 personas muertas.

    El grupo también robó 5000 armas del ejército colombiano y recurrió al secuestro como un modo de conseguir concesiones del gobierno.

    Petro, que pasó 10 años en el M-19, sobre todo almacenaba armas robadas por el grupo, dijo Sandra Borda, profesora de ciencias políticas de la Universidad de los Andes en Bogotá.

    “Lo que es clave es que no era parte del círculo principal de toma de decisiones del M-19. Estaba muy joven en ese momento”, dijo. “Y no participó tampoco en los operativos más importantes del M-19, los operativos militares”.

    Al momento de la toma del Palacio de Justicia, Petro se encontraba en prisión por su participación en el grupo; ha contado que las autoridades lo golpearon y electrocutaron.

    Al final, el grupo terminó por desmovilizarse en 1990 en uno de los procesos de paz que se considera entre los más exitosos en la prolongada historia de conflicto del país. Se convirtió en un partido político que ayudó a reescribir la Constitución del país para hacerla más enfocada a la igualdad y los derechos humanos.

    Petro se postuló al Senado como integrante del partido, con lo que inauguró su carrera política.

    Sofía Villamil y Julie Turkewitz colaboraron con reportería desde Bogotá.

    — Megan Janetsky

    La estrategia de Petro para ganar el apoyo de las mujeres en la carrera presidencial

    Gustavo Petro, el candidato de la izquierda en la segunda vuelta del domingo, intenta forjar una estrategia ganadora, para ello ha puesto los derechos de las mujeres entre las prioridades de su programa, a modo de captar los votos de un joven bloque feminista que clama por la igualdad.

    La campaña presidencial del país ha estado marcada por un rechazo a la clase política dominante, alimentado por el creciente descontento ante la pobreza y el desempleo que se agravaron con la pandemia y que han afectado de manera desproporcionada a las mujeres.

    En la campaña, Petro ha hecho hincapié en su plataforma de género, que promete una renta básica para las madres solteras pobres, pensiones para las mujeres que se quedan en casa y un apoyo incondicional al aborto.

    El contrincante de Petro, Rodolfo Hernández, un acaudalado empresario, ha dado a conocer su propia plataforma de género, que incluye préstamos a bajo interés para las empresarias y un impulso a la igualdad salarial para las mujeres.

    Si Petro gana, su compañera de fórmula, Francia Márquez, abogada y activista afrocolombiana, se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país. Márquez resulta especialmente atractiva para las mujeres más jóvenes que desafían el sexismo, el racismo y otras formas de intolerancia en la sociedad colombiana, profundamente católica y conservadora.

    “Las mujeres jóvenes pueden hacer una diferencia en estas elecciones si salen a votar”, dijo Ana Cristina González Vélez, una de las fundadoras de Causa Justa, una coalición de organizaciones de mujeres que este año ganó una demanda que legalizó el aborto.

    Aun así, algunas mujeres siguen desconfiando de Petro porque algunas de sus posturas pasadas han provocado una relación tensa con miembros feministas de su partido.

    En cuanto al aborto, Petro había estado pidiendo una política de “aborto cero” que se centre en campañas de prevención a fin de eliminar la necesidad del procedimiento.

    Antes de unirse a su candidatura, Márquez, que según Petro dirigirá un ministerio de igualdad que creará si gana, cuestionó su postura.

    “Yo le pregunto a Petro, ¿cuántas mujeres tienen que morir, cuántas mujeres tienen que pasar por estas situaciones dolorosas hasta que llegue el aborto cero?”, cuestionó Márquez a fines del año pasado.

    Desde entonces, Petro ha replanteado su postura y ha dicho que apoya plenamente el fallo sobre el aborto.

    En 2019, la decisión de Petro de respaldar a un candidato a la alcaldía de Bogotá que había sido acusado de abuso por su esposa también provocó una reacción negativa.

    “Creo que Gustavo en ese momento se equivocó”, dijo Ángela María Robledo, compañera de fórmula de Petro cuando fue candidato a la presidencia en 2018.

    Aun así, la decisión de Márquez de postularse con Petro ha ayudado a atraer más apoyo de las mujeres.

    “Yo creo que ella va a poder impulsar muchas cosas y esa es mi esperanza”, dijo Sara Tufano, una excandidata al Congreso que ha sido crítica con algunas de las opiniones de Petro en temas de género.

    — Christina Noriega

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    ¿Marelen Castillo será la primera vicepresidenta afrocolombiana de la historia del país?

    CALI, Colombia — Hace unos meses, Marelen Castillo, quien tiene 53 años y un doctorado, era una alta funcionaria de una universidad católica privada en Bogotá, la capital. Ahora es compañera de fórmula del empresario y político que se declara contra el poder establecido que, inesperadamente, quedó en segundo lugar en la primera vuelta de las elecciones más significativas del país en décadas.

    El domingo, los colombianos votarán en la segunda vuelta para elegir entre ese candidato, Rodolfo Hernández, y Gustavo Petro, un senador veterano que intenta convertirse en el primer presidente de izquierda en la historia del país.

    Sea cual sea el resultado, el país sin duda tendrá su primera vicepresidenta afrocolombiana: ya sea Castillo, docente y conservadora religiosa, o Francia Márquez, activista medioambiental y de justicia social.

    Las dos mujeres tienen enfoques drásticamente distintos sobre algunos de los problemas más urgentes del país: la desigualdad, el desempleo y la calidad del sistema de educación pública.

    Mientras Márquez ubica la justicia social y la inclusión en el centro de su plataforma —al hablar sobre el racismo y clasismo de un modo que rara vez se discute en público—, Castillo ha centrado su mensaje en la mejora de la educación pública y el acceso a las oportunidades económicas, en particular para las mujeres.

    En una entrevista entre eventos de campaña en Cali, Castillo relató que creció en una familia mestiza que se caracterizaba por su armonía y donde los parientes se reunían para cada cumpleaños, fiesta y primera comunión. Su padre es blanco y su madre negra. Pero la raza, dijo, no era algo de lo que se hablara.

    “Y tal vez como crecimos en eso, no fuimos muy abocados a sentirlo así”, dijo sobre la cuestión racial, “porque era la unión familiar”.

    Entre los principios de la plataforma de Castillo están el aumento a los salarios de los maestros de las escuelas públicas, la inversión en educación deportiva y artística, así como la incorporación de mejores prácticas universitarias de otros países. Tanto Hernández como Castillo han dicho que si resultan electos, ella también será ministra de Educación.

    Castillo creció en Cali y es la mayor de cinco hijas de una familia unida, católica y de clase media.

    En el hogar la educación era prioridad. Su padre, quien fue maestro de escuela, llevaba a las niñas a pie a la escuela todos los días y les enseñó a leer.

    “Mi papá decía: ‘Las educo porque yo no quiero que después tengan que depender de alguien’”, dijo Milene Castillo, bioquímica y hermana de Marelen.

    Castillo se lo tomó a pecho, consiguió becas y obtuvo cuatro títulos, entre ellos un doctorado en educación.

    Hace 14 años, Castillo se mudó a Bogotá para trabajar en la Corporación Universitaria Minuto de Dios, una universidad católica dirigida a estudiantes de bajos recursos en zonas alejadas del país donde el acceso a la educación superior es limitado.

    En la campaña, Márquez ha instaurado la discusión nacional sobre la raza en un país donde el tema generalmente sigue siendo un tabú. Atrae a miles de seguidores fervorosos a sus discursos, en los que llama a los colombianos a atender el sexismo y el racismo sistémicos.

    En contraste, Castillo reconoce la existencia del racismo y el sexismo en Colombia, pero estos temas no forman parte central de su mensaje. Más bien enfatiza la idea de crear más oportunidades para las mujeres.

    “Hay que reconocer que Colombia es un país machista y ¿quién nos da la oportunidad a nosotras? Los hombres”, dijo Castillo a The New York Times. “Ahora nosotras tenemos que darles oportunidades a otras mujeres”.

    Julie Turkewitz colaboró con reporteo desde Cali, Colombia.

    — Genevieve Glatsky

    Desde las urnas: Rodolfo Hernández y Gustavo Petro emiten sus votos

    Rodolfo Hernández, un magnate de la construcción convertido en estrella de las redes sociales que se ha erigido como un candidato sorpresa en las elecciones presidenciales de Colombia, ha estado muy ausente de la vida pública en las últimas semanas.

    Se ha negado a asistir a debates y no ha celebrado mítines, optando más bien por transmisiones en directo organizadas por su equipo de redes sociales.

    Pero el domingo, cuando se abrieron las urnas, Hernández salió de un automóvil blanco en Bucaramanga, su ciudad natal, rodeado de guardaespaldas, y se encontró con una emocionada muchedumbre de votantes.

    “¡Viva Rodolfo!”, gritaron sus simpatizantes, muchos empujándose para poder ver al candidato cuando entraba a su puesto de votación.

    Hernández se abrió paso entre el grupo con una amplia sonrisa. Su oponente, Gustavo Petro, un senador de larga data y antiguo rebelde que intenta convertirse en el primer presidente de izquierda del país, votó a más de 400 kilómetros al sur, en la capital, Bogotá.

    En Bucaramanga, la ciudad donde Hernández amasó su fortuna y fue alcalde, su candidatura ha creado un fervor político y un profundo orgullo regional entre los votantes que dicen creer que los representa.

    Carlos Gamboa, un comerciante de 42 años, estaba entre el grupo de votantes que esperaban en la fila cuando Hernández llegó a votar.

    “La gran mayoría de nosotros estamos con Rodolfo”, dijo, y añadió que no confiaba en Petro, en parte por el tiempo que el candidato fue miembro del grupo insurgente M-19.

    Hernández se ha presentado con una plataforma anticorrupción, a pesar de haber sido procesado por cargos de corrupción, acusado de presionar a sus subordinados para que adjudicaran un contrato municipal a una empresa específica, un acuerdo que podría haber beneficiado a su hijo.

    Ha dicho que es inocente.

    En las urnas de Bucaramanga, muchos votantes no parecían preocupados por la acusación.

    “Nadie que va a subir al poder acá va a estar limpio”, dijo Gilma Beserra, de 58 años, “Rodolfo es el menos corrupto”.

    En Bogotá, el domingo por la mañana, Adriana Martínez, de 24 años, ya hacía fila a las puertas de una secundaria en el barrio de clase trabajadora de El Sosiego.

    Acababa de terminar su turno de la noche como auxiliar de administración de salud y había ido directamente al lugar de votación en autobús.

    Martínez dijo que apoyaba a Petro, y que en su decisión influyó en particular su elección de Francia Márquez para vicepresidenta, quien puede convertirse en la primera mujer negra en ser vicepresidenta del país.

    Márquez es una activista medioambiental que salió de la pobreza para convertirse en un fenómeno nacional, y ha hablado durante la campaña sobre la raza, la clase y el género de una manera directa que rara vez se escucha en las más altas esferas de la política colombiana.

    “Es una persona que viene de donde nosotros venimos”, dijo Martínez, “desde abajo, la pobreza, le tocaba luchar para estar donde está”.

    Martínez dijo que daba poca importancia al argumento de que las políticas de Petro darían paso al mismo tipo de crisis económica, humanitaria y democrática que se ha producido en Venezuela.

    En Colombia, “ya uno no tiene el dinero suficiente para comprar una papa. En ese sentido ya estamos en esa pobreza extrema”.

    En el mismo lugar de votación, Ingrid Forrero, de 31 años, dijo que veía una división generacional en su comunidad, con los jóvenes apoyando a Petro y las generaciones mayores a favor de Hernández.

    Su propia familia la llama la “guerrillerita” por su apoyo a Petro, a quien dijo preferir por sus políticas sobre la educación y la desigualdad salarial.

    “La juventud está más inclinada hacia la revolución”, dijo, “hacia la izquierda, hacia un cambio”.

    — Megan Janetsky and Genevieve Glatsky

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    Por qué Rodolfo Hernández ofende a algunas mujeres, pero otras lo defienden

    Rodolfo Hernández, un acaudalado empresario y exalcalde, sorprendió a muchos colombianos con un impulso a última hora en la primera vuelta presidencial que le ganó un lugar inesperado en la segunda vuelta del domingo contra Gustavo Petro, un izquierdista y senador de larga data.

    Pero ahora, en su intento por convertirse en el líder del tercer país más poblado de América Latina, Hernández ha atraído un mayor escrutinio por su afición a hacer comentarios incendiarios, especialmente sobre las mujeres.

    Ha dicho que “el ideal sería que las mujeres se dedicaran a la crianza de los hijos”, y ha llamado “prostitutas” a otros políticos, dando a entender que son impuros debido a sus afiliaciones políticas.

    Al mismo tiempo, también ha dicho que “las mujeres son más trabajadoras, más concentradas, tienen más reservas morales” y son más “eficientes y eficaces” que los hombres.

    Como parte de su campaña, Hernández ha prometido promulgar políticas destinadas a beneficiar a las mujeres, como garantizar que ellas constituyan el 50 por ciento de los empleados públicos y que reciban la misma remuneración, así como brindar políticas de trabajo flexible, como el trabajo a distancia, a las madres solteras.

    También eligió como compañera de fórmula a Marelen Castillo, una docente de larga trayectoria, que podría convertirse en la primera mujer negra elegida vicepresidenta.

    Catalina Ortiz, exdiputada que fue vicepresidenta de una comisión del Congreso sobre la equidad de la mujer, dijo que, aunque no defiende algunos de los comentarios de Hernández, sigue apoyándolo. Las críticas al candidato, dijo, no dejan ver su trayectoria progresista en cuestiones de género.

    Hernández, de 77 años, nació en una época diferente y “tiene actitudes machistas, sin duda”, dijo Ortiz en una entrevista, pero también “ha trabajado con y para las mujeres”.

    Mencionó el descenso de los índices de violencia doméstica y de embarazos de adolescentes durante sus años como alcalde de Bucaramanga, una ciudad al norte de Bogotá, la capital.

    “Tenemos unos resultados mucho mejores que lo que se podría entrever de las cosas que él ha dicho”.

    Isabel Ortiz, que fue asesora de Hernández en cuestiones de género cuando era alcalde, calificó algunas de sus palabras de “violentas y ofensivas”, pero también dijo que trataba a los empleados con igualdad y apoyó sus programas para víctimas de violencia doméstica, madres solteras y mujeres pobres.

    Sandra Botero, voluntaria de la campaña de Hernández, argumentó que sus comentarios sobre las mujeres y la crianza de los hijos tenían razón: que la presencia de una madre en casa es importante.

    “Nosotros que fuimos criados por su mamá en casa, sabemos que nuestro proceder en la vida es más lleno de valores”, dijo. “¿Por qué? Porque la persona crecía dentro del contexto del amor y el apoyo”.

    Aun así, Hernández ha hecho tantas declaraciones ofensivas que un medio de comunicación las ha recopilado en un catálogo titulado “Mire cómo Rodolfo Hernández lo ha insultado a usted”.

    Y otros se mostraron escépticos sobre si una presidencia de Hernández supondría un cambio real en la vida de muchas mujeres, o abordaría problemas crónicos, como la desigualdad y la pobreza que recaen de manera desproporcionada en ellas.

    “Hay demasiada indefinición en sus propuestas de política pública para que ese sea el caso”, dijo Sandra Borda, profesora de ciencias políticas de la Universidad de los Andes en Bogotá.

    — Genevieve Glatsky

    Valeurs Actuelles

    Quatre militaires en civil se font tirer dessus à Besançon, un blessé léger

    Il y a-t-il un lien entre la profession des victimes et les tirs qu’elles ont subi ? Samedi 18 juin, alors qu’ils sortaient d’une discothèque à Besançon, quatre militaires ont été la cible de coups de feu, rapporte Ouest-France. Cet épisode violent est intervenu vers 5 heures du matin, alors que les quatre soldats, déployés à Besançon dans le cadre de l’opération Sentinelle depuis une semaine, regagnaient leur garnison après une soirée de permission en boite de nuit. À 300 mètres environ de la discothèque, ils ont vu une voiture s’arrêter brutalement, un individu en sortir et faire feu dans leur direction à trois reprises avec une arme de poing de petit calibre.

    Mobile inconnu

    L’un d’entre eux a été légèrement blessé au bras. Les faits se sont produits dans une zone peu éclairée, sans vidéosurveillance. Le parquet de Besançon a précisé que les quatre hommes étaient en civil et non en uniforme ou en treillis au moment des faits. En outre, les militaires ont indiqué dans leur déposition auprès de la police que leur soirée en discothèque s’était déroulée sans aucun incident ou altercation. Ce qui fait dire au parquet qu’« aucun élément ne permet de dire que c’est leur qualité de militaire qui fait qu’ils ont été visés ». La même source ajoute cependant que « l’établissement est connu pour des difficultés à la sortie, notamment pour des prises à partie de clients par des gens extérieurs à la boîte de nuit ». Une enquête a été ouverte et confiée à la sûreté départementale.

    Besançon : les dernières actualités

    Besançon : un homme blessé à l’arme blanche dans une rixe

    Besançon : deux mineurs menacent une professeure de collège avec une arme factice

    Besançon : au volant d’une voiture, une jeune de 13 ans fonce sur des policiers

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Palestine : un concert LGBT annulé après les menaces d’activistes proches du Hamas

    Les LGBT ne sont pas les bienvenus en Palestine. Un concert prévu ce vendredi soir à Ramallah – environ 15 km au nord de Jérusalem – a dû être annulé après des menaces proférées par des activistes proches du Hamas, rapporte The Jerusalem Post, samedi 18 juin. En cause, la présence de l’auteur-compositeur-interprète palestinien Bashar Murad, qui avait notamment déclaré, dans une interview en 2021: « En grandissant, j’ai lutté parce que je suis palestinien, puis j’ai lutté parce que je suis gay. » 

    Queers for Palestine: “Free Palestine”

    LGBTQ in Palestine:

    Video from this week in Ramallah #pride pic.twitter.com/rrwlk5w7xO

    — Emily Schrader – אמילי שריידר (@emilykschrader) June 18, 2022

    Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et reprise par le média israélien, on peut voir un groupe de militants s’insurger dans la salle où l’événement devait avoir lieu. En tête, Yaman Jarrar, fils de l’éminent prédicateur du Hamas Sheikh Bassam Jarrar – célèbre pour sa « prophétie » selon laquelle Israël cessera d’exister en 2022.  

    « Ne testez pas notre patience » 

    « Il y a un type appelé Bashar Murad qui est censé organiser une fête ici aujourd’hui. Bashar Murad est gay. Cette personne est interdite d’organiser un concert. Il ne nous représente pas, ni aucun de nos peuples libres », a prêché le fils du prédicateur auprès des organisateurs de l’événement. Avant de poursuivre : « Nous sommes venus ici pour vous conseiller de manière respectueuse. Nous vous parlons d’une manière agréable ; ne testez pas notre patience. Quiconque ose porter atteinte à notre religion franchira une ligne rouge. » 

    Dans une publication sur Facebook, l’activiste est ensuite revenu sur la scène, tentant d’expliquer pourquoi il a voulu empêcher la tenue de ce concert. « Alors que les jeunes hommes de Jénine sacrifient leur vie pour la patrie bien-aimée, un groupe suspect a tenté d’organiser une fête gay à Ramallah », a-t-il écrit, faisant référence à la mort récente de trois tireurs palestiniens. « Un groupe de jeunes hommes soucieux de leur religion et de leur patrie s’est rendu sur le lieu du concert et a informé les organisateurs de la fête suspecte de la nécessité d’évacuer le lieu et de respecter le sang des martyrs », a-t-il poursuivi.  

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Abortion: how things stand in US as court prepares to rule

    Issued on: 20/06/2022 - 03:18Modified: 20/06/2022 - 03:16

    Washington (AFP) – The Supreme Court is expected to deliver an opinion by the end of June that could roll back 50 years of abortion rights in the United States.

    This is the state of affairs in the country ahead of the much-anticipated ruling by the nation's highest court:

    Roe v. Wade

    In the absence of any federal laws, it is the 1973 ruling in the landmark Supreme Court case known as Roe v. Wade that guarantees a woman's right to an abortion in the United States.

    A 1992 court decision, in Planned Parenthood v. Casey, protects access to abortion until "viability," when the fetus can survive outside the womb, typically between 22 and 24 weeks of pregnancy.

    States are also not allowed to enact any laws that would impose an "undue burden" on a woman seeking an abortion.

    This legal framework could be upended soon.

    According to a draft opinion leaked in May, the conservative majority on the nine-member court is prepared to overturn Roe v. Wade.

    "We hold that Roe and Casey must be overruled," the author of the opinion, Justice Samuel Alito, wrote. "It is time to heed the Constitution and return the issue of abortion to the people's elected representatives."

    Anticipating a reversal, lawmakers in 13 Republican-ruled states have already adopted so-called "trigger" laws that would ban abortion if the Supreme Court overturns Roe v. Wade.

    Patchwork

    Conservative states have long tested the limits of the "undue burden" standard to impose laws restricting abortion, forcing many clinics to close their doors.

    The states of West Virginia and Mississippi, for example, each have only one abortion clinic, while there are more than 150 in California.

    Some states force minors to have parental consent before undergoing an abortion or to listen to the heartbeat of the embryo.

    Since September 1, Texas, following a long legal battle, has banned abortions after six weeks, before many women even know they are pregnant.

    Money is another factor.

    Nearly a dozen states ban private medical insurance plans from reimbursing abortions.

    But 15 other states dip into public funds to help low-income women pay for the procedure.

    Poverty and minorities

    There were more than 930,000 abortions in the United States in 2020, according to the latest statistics from the Guttmacher Institute, which has noted a recent increase after 30 years of steady decline.

    This amounts to 14.4 abortions for every 1,000 women of procreative age, about the same as in most developed countries.

    Nearly 50 percent of the women seeking abortions live below the poverty line and Black and Hispanic women are overrepresented as a proportion of the population -- 29 percent and 25 percent respectively.

    According to the US Centers for Disease Control and Prevention, 92.2 percent of abortions in the United States take place in the first trimester.

    - Divided opinion -

    More than 60 percent of Americans believe abortion should remain legal in all or most cases, a figure that has remained relatively stable for the past few years, according to a survey by the Pew Research Center.

    But there are enormous differences based on political persuasion: 80 percent of Democrats believe abortion should remain legal in all or most cases while just 35 percent of Republicans do.

    And the divide is widening. Those figures were 72 percent and 39 percent, respectively, in 2016.

    Religious conviction also plays a large role. Seventy-seven percent of white evangelicals believe abortion should be illegal in most cases.

    A conservative offensive

    During the 2016 presidential campaign, Republican Donald Trump managed to attract many voters on the religious right with his promise to name justices to the Supreme Court who shared their values and would notably be prepared to strike down Roe v. Wade.

    During his four years in the White House, Trump nominated three justices to the court, giving conservatives a solid 6-3 majority.

    Their arrival spurred Republican state lawmakers to pass increasingly restrictive abortion laws, several of which eventually made their way to the nation's highest court.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Économie. La voiture devient un produit de luxe

    Actu

    Les constructeurs mettent en cause la crise sanitaire, les pénuries et la guerre en Ukraine pour expliquer l’envolée des prix de leurs modèles. Mais, derrière cette hausse, se cache une stratégie d’inflation en bande organisée, pour tirer profit des derniers acheteurs.

    Stéphane Guérard

    La voiture individuelle, un signe extérieur de richesse ? Si certaines marques de luxe s’en sont fait une spécialité depuis des lustres, les modèles de monsieur et madame Tout-le-monde sont en passe de devenir à leur tour des produits de luxe tant leurs prix d’achat sont devenus inabordables. Il faut en effet débourser en moyenne 26 000 euros pour faire l’acquisition d’un quatre-roues neuf. Soit 35 % de plus qu’il y a dix ans, selon les relevés de « l’Argus ».

    Ce renchérissement s’est singulièrement accéléré ces trois dernières années, puisque les véhicules neufs se vendent 15 % plus cher qu’en 2019. Toutes les gammes sont touchées, à en croire les derniers relevés d’Emil Frey, premier réseau de concessions dans l’Hexagone. Chez BMW, la Série 1 a vu son prix augmenter de 1 750 euros depuis octobre 2021. Chez Stellantis, la Peugeot 208 à essence s’est renchérie de 2 670 euros en deux ans. Dans la catégorie SUV, le 3008 a pris 250 euros en sept mois (32 600 euros). Et si Tesla est le champion toutes catégories de l’envolée des tarifs (plus  6 000 euros pour son modèle 3 à près de 50 000 euros), même Dacia, marque low cost de Renault, connaît cette valse des étiquettes. Il faut compter 800 euros de plus qu’en octobre 2021 pour s’offrir une Sandero neuve (10 790 euros).

    Trop de reprise

    Dans un contexte d’inflation à plus de 5 % sur 2022, Mobilians, autre réseau de concessionnaires, observe « une décorrélation nette entre l’évolution du pouvoir d’achat des ménages et l’évolution des prix catalogue ». Si bien que l’âge médian d’un particulier acquéreur d’un modèle neuf atteint désormais le seuil de la soixantaine.

    Pour expliquer cette envolée, les constructeurs mettent tout sur le dos de la crise sanitaire et de ses répercussions en cascade. Selon un cercle vicieux désormais bien connu : la désorganisation des chaînes d’approvisionnement due aux confinements et aux arrêts de production (près de trois quarts des composants électroniques proviennent d’Asie) a enclenché une pénurie de matières premières, dont les effets ont été aggravés d’abord par la reprise tonitruante de la consommation en Chine, Europe et Amérique du Nord, fin 2020, puis par la guerre en Ukraine, tout cela provoquant un renchérissement des coûts de production, et par suite, des prix de vente. À cela s’ajoute l’électrification des transports à marche forcée en Union européenne, qui crée elle-même des tensions sur certaines matières premières et matériaux nécessaires à la filière. Les grands patrons des constructeurs se relaient pour demander toujours plus d’aides publiques afin de soutenir un secteur en crise.

    L’est-il vraiment ? Au vu des profits affichés pour 2022, on peut en douter. Voilà une petite dizaine d’années que le secteur a changé de modèle. Schématiquement, à la stratégie d’inonder le marché de voitures produites à bas coût pour compenser le faible taux de marge par véhicule, modèle dont Carlos Ghosn était le parangon, a succédé la politique du modèle à haute marge d’abord, avec pluie d’options et d’outils numériques embarqués, afin de compenser la diminution des ventes par le chiffre d’affaires réalisé par chacune de ces voitures high-tech vendues. Si Elon Musk a ouvert la voie avec Tesla, en conjuguant numérique et électrique, Carlos Tavares a pris la roue et excelle. Sous sa houlette, Stellantis a dégagé 13,4 milliards d’euros de bénéfices en 2021, alors que le nouveau groupe né de la fusion de PSA et Fiat a produit 1,7 million de véhicules de moins que prévu dans le même temps.

    Un marché tiré par la demande

    Comble de l’ironie, les pénuries sont en passe de démultiplier cette stratégie commerciale qui vise à vider toujours plus le porte-monnaie de l’acheteur. « Nous sommes passés d’un marché poussé par l’offre à un marché tiré par la demande, sans remise, avec un “pricing power” (la faculté d’une marque à augmenter ses prix – NDLR) élevé », se réjouissait récemment Carlos Tavares, heureux de voir les marques de Stellantis aux États-Unis atteindre le prix moyen de vente le plus élevé du marché : aux alentours de 44 000 euros. Depuis la chute de Ghosn et l’arrivée du duo Jean-Dominique Senard-Lucas De Meo, Renault s’y est mis aussi, générant 800 millions de bénéfices en 2021. Depuis, si la marque au losange a vu ses ventes mondiales s’effondrer de 17,1 % entre les premiers trimestres 2021 et 2022, son chiffre d’affaires a limité les dégâts à -2,7 % sur un an, grâce en partie à une hausse des prix de tous ses modèles.

    Reste à savoir si les (derniers) acheteurs de voitures pourront suivre encore longtemps cette inflation organisée. Là encore, scrutons Carlos Tavares. Ce dernier imagine que, d’ici à 2030, Stellantis sera porté par ses véhicules électriques (52 % des ventes, contre 26 % pour les hybrides et thermiques), mais aussi par ses activités logiciels (7 %, 20 milliards d’euros en 2030) et par ses nouveaux services de mobilité au sens très large (6 %).

    En chiffres

    +13% Le tarissement de l'offre fait s'envoler les pris du marché de l’occasion entre fin 2019 et mars 2022.-10% C'est le recul des ventes de voitures neuves en France sur un an. 16.62 % sur les cinq premier mois de 2022.+738% Le cours du lithium essentiel aux batteries de voiture, a explosé de janvier 2021 à mars 2022.3.3 milliards d'euros C'est, pur 2021, ce que Stellantis a versé à ses actionnaires. Les dividendes sont compris dans le prix des voitures.

    Le leasing, l’autre vache à lait des constructeurs. L’électrification des voitures va de pair avec le leasing, cette location avec option d’achat ou changement de modèle. Les constructeurs en sont persuadés, du fait du coût conséquent d’entretien et de changement des batteries, mais aussi de l’entrée en vigueur des zones à faible émission (ZFE) qui vont pousser les véhicules thermiques et hybrides non rechargeables hors des centres-villes (dès 2024 pour Paris). Les formules de location longue durée représentent déjà 54 % des nouvelles immatriculations chez les particuliers. Les marques en sont d’autant plus fans que 84 % des acheteurs en location restent fidèles en cas de changement de véhicule. Mais les banques sont aussi sur le coup. La Société générale domine le secteur avec une flotte combinée de 3,5 millions de véhicules. Déjà présente, BNP lance son service à destination des faibles revenus en ZFE et Crédit agricole s’associe à Stellantis. Est-ce pour ne pas perturber leurs affaires que le gouvernement vient d’annoncer un rétrécissement de son projet de location d’une voiture électrique pour 100 euros par mois ?

    Automobilepénuries automobilepénuriesinflation
    Valeurs Actuelles

    Tunisie : le président d’une association LGBT condamné pour avoir blasphémé Mahomet

    Premier homme ouvertement homosexuel candidat à la présidence tunisienne, président de la principale association LGBT du pays… et exilé en France. C’est comme ça qu’est présenté Mounir Baatour. Mais ce qui fait son actualité aujourd’hui est bien différent, selon Le Parisien. L’avocat de profession a annoncé mardi 25 octobre avoir été condamné dans son pays (bien qu’il n’y soit pas) à un an de prison ferme pour avoir blasphémé le prophète Mahomet.

    Sur sa page Facebook, il a dévoilé l’information, ajoutant que « la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis » lui avait infligé « mille dinars d’amende (300 euros) et deux ans de contrôle administratif ». Son exil forcé en France remonte à 2019, époque à laquelle il a subi un torrent de haine et des menaces de mort à la suite de propos qui auraient présenté Mahomet comme un obsédé sexuel. Or, ces accusations, il les dément catégoriquement depuis deux ans et affirme ne pas en être l’auteur.

    Le blasphème, un délit en Tunisie

    Contrairement à la France, le blasphème est puni par la loi en Tunisie. C’est le cas dans tout le Maghreb où depuis plusieurs mois, blogueurs, journalistes ou autres opposants se sont retrouvés face à la justice pour « incitation à la haine entre les religions » ou « appel à la discrimination », rappelait Jeune Afrique. D’autres ont été poursuivis pour « atteinte à la sacralité du culte ». Dans le cas de Mounir Baatour, s’agit-il d’une affaire politique ?

    D’après nos confrères, le président Kaïs Saïed est fortement opposé à la dépénalisation de l’homosexualité tout en étant contre les incarcérations qui ont trait à l’orientation sexuelle. Or, Mounir Baatour dirige Shams, une association qui milite pour la dépénalisation de l’homosexualité depuis 2015. Même si dans le pays la parole s’est libérée sur le sujet, l’association Human Rights Watch avait évoqué en 2020 « sa profonde inquiétude » quant aux condamnations dans le pays pour ce motif d’orientation sexuelle. Au mois de juin, deux hommes ont été condamnés à de la prison pour « sodomie ». En 2019, Mounir Baatour s’était présenté à la présidence, mais sa candidature avait été rejetée. Il l’avait contestée. En vain.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Sao Paulo's LGBTQ parade calls for Brazilians to 'vote with pride'

    Issued on: 20/06/2022 - 03:16

    Sao Paulo (AFP) – Several hundred thousand people marched Sunday in Sao Paulo's annual LGBTQ Pride parade under the slogan "vote with pride, for policies that represent us" -- a reference to Brazil's upcoming presidential election.

    The October vote will pit far-right President Jair Bolsonaro against former leftist president Luiz Inacio Lula da Silva, who is leading the polls.

    Back in-person for the first time in two years due to Covid, the 26th edition of the Pride parade brought a day full of color, music and messages to "fight against any kind of discrimination" and "respect for diversity" in Brazil's most populous city.

    The parade "shows society that we are present, that we are a sufficient number to make a difference in politics and in society itself," Gleydson Santos, a 26-year-old nursing technician, told AFP.

    "The theme of this year's parade was really good," said Braulio da Silva, a 31-year-old primary school teacher, adding "You can't be silent, you can't be submissive anymore. It's time we slapped ourselves in the face," he added.

    The massive march started in the morning on Paulista Avenue, the city's main artery, and advanced into the afternoon towards Roosevelt Square, the route's endpoint.

    Turnout appeared to be lower than the three million people organizers said they were expecting.

    One of the main attractions of the day was popular Brazilian artist Pabllo Vittar. The drag queen, dressed in yellow and white boots, got the crowd grooving.

    There was also no lack of criticism for the incumbent president, with shouts and signs of "Fora Bolsonaro" ("Out with Bolsonaro").

    In Brazil, homophobia has been a crime since mid-2019, but there are still daily attacks against gay and transgender people.

    In 2021, 140 trans people were murdered in the country, according to the National Association of Transvestites and Transsexuals of Brazil.

    © 2022 AFP

    New York Times - World

    Colombia pronto tendrá su primera vicepresidenta negra. ¿Será ella?

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    Hace unos meses, Marelen Castillo era una alta funcionaria de una universidad católica. Ahora es una de las dos candidatas afrocolombianas en línea para ser la segunda al mando del país.

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    Por Genevieve Glatsky

    CALI, Colombia — En un hotel en Cali, una importante ciudad cerca de la costa Pacífico de Colombia, cientos de personas abarrotaron un salón de eventos para ver a la mujer al centro del escenario.

    Con la mano en el corazón y un pequeño crucifijo de oro alrededor del cuello, Marelen Castillo, candidata vicepresidencial que hasta hace poco era prácticamente desconocida, volvió a explicar que se postulaba al cargo para ayudar a “tantas mujeres en Colombia que no tienen oportunidades”.

    Hace unos meses, Castillo, quien tiene 53 años y un doctorado, era alta funcionaria de una universidad católica privada en Bogotá, la capital. Ahora es compañera de fórmula del empresario y político que se declara contra el poder establecido que, inesperadamente, quedó en segundo lugar en la primera vuelta de las elecciones más significativas del país en décadas.

    El domingo, los colombianos votarán en la segunda vuelta y elegirán entre ese candidato, Rodolfo Hernández y Gustavo Petro, un senador veterano que intenta convertirse en el primer presidente izquierdista de la historia del país.

    Sea cual sea el resultado, el país sin duda tendrá su primera vicepresidenta afrocolombiana: ya sea Castillo, docente y conservadora religiosa, o Francia Márquez, activista medioambiental y de justicia social.

    Las dos mujeres tienen enfoques dramáticamente distintos de algunos de los problemas más urgentes del país: la desigualdad, el desempleo y la calidad del sistema de educación pública.

    Mientras que Márquez ha puesto la justicia social y la inclusión en el centro de su plataforma —al discutir asuntos de racismo y clasismo de un modo que rara vez se discute en público—, Castillo ha centrado su mensaje en la mejora de la educación pública y el acceso a las oportunidades económicas, en particular para las mujeres.

    En una entrevista entre eventos de campaña en Cali, Castillo relató que creció en una familia mestiza que se mezcló en armonía y en donde los parientes se reunían para cada cumpleaños, fiesta y primera comunión. Su padre es blanco y su madre negra. Pero la raza, dijo, no era algo de lo que se hablara.

    “Y tal vez como crecimos en eso, no fuimos muy abocados a sentirlo así”, dijo sobre el asunto de la raza, “porque era la unión familiar”.

    Entre los principios de la plataforma de Castillo están el aumento a los salarios de los maestros de las escuelas públicas, la inversión en educación deportiva y artística, así como la incorporación de mejores prácticas universitarias de otros países. Tanto Hernández como Castillo han dicho que si resultan electos, ella también será ministra de Educación.

    Castillo también ha dicho que creará un grupo de trabajo para revisar la legislación sobre la educación superior en Colombia. No especificó qué cambios haría, pero dijo que cualquier ejercicio sería de naturaleza participativa.

    Sandra Carrasquilla, de 52 años y simpatizante de Castillo en Cali, empezó hace poco a participar como voluntaria en la campaña de Hernández, luego de trabajar en la de la senadora de derecha María Fernanda Cabal. Le atrajo la fórmula, principalmente la hoja de vida de Castillo, “que es espectacular”, así como su calidez y mensaje de unidad.

    “Es una mujer que se ha dedicado educarse y que tiene un carisma maravilloso”, dijo Carrasquilla, quien trabaja para una distribuidora de alimentos saludables. “Por eso me enganchó Marelen”.

    Castillo creció en Cali, la mayor de cinco hijas, en una familia unida, católica y de clase media.

    En el hogar la educación era prioridad. Su padre, que fue maestro de escuela, llevaba a las niñas a pie a la escuela todos los días y les enseñó a leer.

    “Mi papá decía: ‘Las educo porque yo no quiero que después tengan que depender de alguien’”, dijo Milene Castillo, bioquímica y hermana de Marelen.

    Castillo se lo tomó a pecho, consiguió becas y obtuvo cuatro títulos, entre ellos un doctorado en educación. En esa misma época trabajó como profesora de secundaria pública y más tarde fue vicerrectora de una universidad católica en Cali.

    Ahí, Castillo se ganó la fama de gestora hábil y de ser “una persona supremamente inteligente”, dijo Santiago Arboleda, profesor de historia afroandina en la Universidad Andina Simón Bolívar en Quito, Ecuador, quien dictó cátedra durante años en Cali.

    Hace 14 años, Castillo se mudó a Bogotá para trabajar en la Corporación Universitaria Minuto de Dios, una universidad católica dirigida a estudiantes de bajos recursos en zonas alejadas del país donde el acceso a la educación superior es limitado. Lideró el programa de educación virtual y a distancia de la universidad.

    La educación ha seguido impulsando a Castillo ahora que se encuentra en primera fila de la política colombiana.

    Mientras los electores se preparan para emitir su voto, las plataformas de campaña radicalmente distintas de Castillo y Márquez son reflejo de la brecha cultural en Colombia entre quienes exigen cambios sociales drásticos por un lado y, por el otro, quienes dicen que dichas demandas dividen a un país que necesita unidad.

    Las dos mujeres están entre cinco afrocolombianos que fueron elegidos como compañeros de fórmula para los contendientes presidenciales, un récord en Colombia, donde los principales políticos son en su mayoría blancos, educados en el exterior y vinculados a familias influyentes.

    Para muchos, ver a dos mujeres negras tan cerca de los pasillos de poder es una forma de “reconfigurar las narrativas de cuál es el lugar adecuado para una mujer afrodescendiente”, dijo Aurora Vergara, directora del Centro de Estudios Afrodiaspóricos de la Universidad Icesi en Cali.

    Pero también ha suscitado cuestionamientos de los candidatos que intentan demostrar una representación de diversidad racial y al mismo tiempo evitan las discusiones sobre el racismo en Colombia.

    En campaña, Márquez ha abierto la discusión nacional sobre la raza en un país donde el tema sigue siendo en su mayor parte un tabú. Atrae a miles de seguidores fervorosos a sus discursos, en los que llama a los colombianos a atender el sexismo y el racismo sistémicos.

    En contraste, Castillo reconoce la existencia del racismo y el sexismo en Colombia, pero estos temas no forman parte central de su mensaje, a diferencia de lo que hace su contraparte en la izquierda. Más bien enfatiza la idea de crear más oportunidades para las mujeres.

    “Hay que reconocer que Colombia es un país machista y ¿quién nos da la oportunidad a nosotras? Los hombres”, dijo Castillo a The New York Times. “Ahora nosotras tenemos que darle oportunidades a otras mujeres”.

    Una de las críticas más comunes hacia Castillo es que no tiene experiencia en cargos públicos y que sería la segunda al mando para uno de los presidentes de más edad en la historia de Colombia. De ser electo, Hernández, de 77 años, tendrá por delante un mandato de cuatro años.

    En campaña, él y Castillo no podrían ser más distintos.

    Hernández es descarado, informal e impredecible y ha hecho tantas declaraciones ofensivas que un medio local hace poco recopiló un catálogo digital con el título de “Mire cómo Rodolfo Hernández lo ha insultado a usted”.

    Castillo, por su parte, es mesurada en sus discursos y rara vez se aleja de la línea del partido. Ha defendido a Hernández de las acusaciones de misoginia luego de que él le dijo a una entrevistadora que “el ideal sería que las mujeres se dedicaran a la crianza de los hijos”.

    Pero, internamente, ha habido desacuerdos.

    En un esfuerzo por distanciarse del actual gobierno conservador, que enfrenta tasas de aprobación muy bajas, Hernández emitió recientemente una serie de posturas progresistas, entre ellas la declaración de que su gobierno apoyaría el derecho de una mujer al aborto.

    Ángel Beccassino, asesor de la campaña de Hernández, dijo que el candidato y Castillo habían estado en desacuerdo en ese tema, pero que ella al final se había decantado finalmente por la postura de que “cada mujer tiene el derecho a decidir sobre ella misma”.

    En la entrevista, Castillo dijo que en lo personal se oponía al aborto hasta las 24 semanas, pero reconsideró una declaración previa en la que había dicho que le gustaría que el país repensara una decisión reciente del tribunal supremo que despenalizó el procedimiento hasta las 24 semanas. “Me gustaría revisarlo. No he dicho que voy a revisarlo”, dijo. “Mi postura es que respeto la decisión de cada mujer”.

    De visita en el barrio donde creció para un evento de campaña a principios de este mes, al menos una persona reconoció a Castillo: su primo Iván Castillo, quien pasaba de casualidad de camino a la panadería. Dijo que le sorprendió cuando se enteró de que ella incursionaba en política y aún más cuando Hernández pasó a la segunda vuelta.

    Como la mayoría de la comuna que incluye a La Base, el ingeniero civil de 49 años votó por Petro.

    “Ahí ya con la familia, ya encima no sé”, dijo, riendo, sobre la segunda vuelta.

    “Yo sé que ella es muy buena en lo suyo: profesora, administradora”, dijo mientras movía la cabeza. “Pero ella no tiene nada que ver con esto de la política”.

    Y agregó: “Y viene una persona como mi prima a meterse en semejante lío. ¡Por Dios!”.

    Julie Turkewitz colaboró con reporteo desde Cali, Colombia.

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    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Italie : des militants d’Extinction Rebellion bloquent le périphérique et se font déloger par des automobilistes en colère

    Certaines actions militantes passent plus que d’autres. Alors qu’ils protestaient ce jeudi 16 juin sur le périphérique de Rome, l’une des routes les plus fréquentées de la capitale italienne, des militants d’Extinction Rebellion, un mouvement de désobéissance civile et d’écologie radicale, ont été délogés sans ménagement par des automobilistes en colère, rapporte le média britannique The Daily Mail.  Leurs revendications : la fin de tous les projets d’extraction de combustibles fossiles en Italie et l’arrêt des centrales à charbon au profit du solaire et de l’éolien dans le pays.  

    Des militants écolos radicaux d'Extinction Rebellion qui bloquaient le périphérique de Rome en Italie ce jeudi ont été virés sans ménagement par des automobilistes en colère pic.twitter.com/pWoKq1DMy8

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) June 17, 2022

    S’asseyant sur la route à même le macadam en déployant leur banderole, les militants ont provoqué un énorme embouteillage, peut-on voir dans des vidéos très commentées sur les réseaux sociaux. Excédé, un homme est alors sorti de son véhicule et a tout d’abord arraché une bannière orange des mains des activistes, la jetant par-dessus la barrière de l’autoroute. Une femme, vêtue d’une robe d’été et portant son sac à main, leur a également dérobé une autre pancarte. Un second homme a, lui, traîné de force les manifestants par les bras jusqu’au bord de la route, libérant ainsi assez d’espace pour que plusieurs véhicules puissent passer. 

    La justice saisie 

    Alors que l’un des automobilistes délogeait les manifestants restants hors de la route, ceux qu’il avait éloignés auparavant en ont profité pour revenir en courant au milieu de la voie et reprendre leur place. Selon le journal italien Corriere Dello Sport, la protestation a finalement été dispersée avec l’arrivée de la police locale, de la police fédérale et des forces spéciales. Des actions en justice ont été engagées contre les manifestants, placés en détention. Des injonctions, prévoyant de potentielles peines de prison, ont également été prises pour dissuader les activistes de mener ce type d’actions. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Théâtre. Godot ne viendra pas, mais il vaut mieux l’attendre

    Nos recommandations culturelles

    Présentée Aux Nuits de Fourvière avant une tournée en France, Alain Françon met en scène En attendant Godot, offrant à Beckett et au public une approche subtile, joyeuse et millimétrée de cette pièce emblématique.

    Gérald Rossi

    Lyon (Rhône), envoyé spécial.

    Un rocher, qui sera comme un fauteuil, un arbre décharné, sur lequel on n’ose pas même accrocher une corde pour se pendre. Et puis d’abord, pourquoi se pendre ? Une toile immense, en fond de scène, pourrait faire penser à des dunes, ou à un désert, quelque part, nulle part. Au croisement d’un chemin avec une autre idée. Décor minimal.

    https://www.youtube.com/watch?v=7c6ehafEvyg

    Sur le plateau, les personnages font le reste du boulot. Celui d’expliquer, de s’expliquer, et plus ils s’y attachent, moins on comprend. Et eux s’y perdent. Avec malice. C’est voulu. Affirmé. Évident et formidable. Samuel Beckett a publié En attendant Godot en 1948. En 1953, Roger Blin s’en empare et monte la pièce dans l’ancien Théâtre de Babylone, à Paris. Le public s’écharpe, une partie jugeant le texte bien trop moderne. Des curieux viennent alors pour assister au pugilat puis prennent goût à la pièce. C’est désormais le succès. Godot reste à l’affiche plus d’un an, et Beckett est reconnu comme auteur au génie incontestable. En 1969, le Nobel de littérature lui est attribué pour l’ensemble de son œuvre. Fin de partie, n’est-il pas ?

    Une mécanique perverse et addictive

    Cette fois, c’est Alain Françon qui signe la mise en scène. S’appuyant sur la dernière version du texte « que Beckett a réécrit plusieurs fois », nous dit-il, « il y a d’autres nuances, davantage de tensions aussi ». On évoque parfois un « théâtre de l’absurde » pour qualifier ce style aux phrases en suspens, aux idées qui se chevauchent sans jamais se rencontrer vraiment, à l’humour subtil, gras ou incongru. Mais avec En attendant Godot, on peut aussi parler de théâtre du désespoir. Car les deux protagonistes principaux, sorte de vagabonds, de clodos haut de gamme, prénommés Vladimir et Estragon, et qui se surnomment « Didi » et « Gogo », masquent comme ils le peuvent leur désespoir absolu. Godot ne viendra pas mais rien, ni personne non plus. La vie, la vraie, c’était avant.

    Gilles Privat et André Marcon sont ces deux paumés magnifiques. Avec Alain Françon, ils déploient une humanité fraternelle qui réchauffe les cœurs. Malgré tout. Et chaque geste, chaque mot s’assemblent au millimètre près dans cette mécanique perverse et addictive. Ils rencontrent deux autres personnages qui, dans la galerie des déglingués éternels, méritent aussi une palme. Philippe Duquesne est Pozzo, sorte de fermier tyran qui martyrise un valet-esclave, Lucky, interprété par un Éric Berger surprenant qu’il ne faut absolument pas rater. Une mention aussi pour Antoine Heuillet, dans le petit rôle du messager. Lequel n’éclaire pas l’affaire. Mais comme l’a dit l’auteur lui-même : « Tout ce que j’ai pu savoir, je l’ai montré. Ce n’est pas beaucoup. Mais ça me suffit, et largement. Je dirais même que je me serais contenté de moins. » Dans cet univers baroque et farfelu, Alain Françon et son équipe ont mitonné un délice rare, subtil et généreux.

    ThéâtreAlain Françonsamuel beckettnuits de fourvière
    New York Times - World

    Mientras se acerca la Copa del Mundo, Catar continúa trabajando en los preparativos durante el verano

    En cualquier otro momento, el Mundial de fútbol estaría arrancando este mes. Pero la elección de Catar como anfitrión lo cambió todo, al igual que el torneo ha cambiado a Catar.

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    Por Andrew Das

    Photographs by Tasneem Alsultan

    DOHA, Catar — El sol sale antes de las 5:00 a. m. y, de inmediato, toda la ciudad pareciera entrar en un horno de convección. Para la hora del almuerzo, la temperatura ha concluido su ascenso metódico por la escala, desde inusual pasando por incómoda hasta insoportable y luego, finalmente, a nociva. El viento de la bahía no sirve de alivio; en junio, en Doha, incluso la brisa del verano sopla un aire caliente.

    Este iba a ser el verano en el que la Copa del Mundo llegaría a Catar, una idea que parece tan absurda ahora como hace doce años, cuando el diminuto país del golfo, digamos, que adquirió el derecho de organizar el mayor campeonato del fútbol. Los propios evaluadores de la FIFA habían catalogado la realización de una Copa Mundial durante el verano en el golfo como de “alto riesgo” y una sola caminata matutina confirmó ese análisis. Sin embargo, durante años, los organizadores cataríes prometieron entregar lo que habían propuesto, cualquier cosa que la FIFA solicitara: estadios nuevos, hoteles nuevos, tecnologías de aire acondicionado nuevas y una frontera nueva para el fútbol.

    Por supuesto, a la larga, los organizadores recobraron el sentido común o al menos ese sentido que permite a los humanos diferenciar el calor de una temperatura infernal y, en 2015, reprogramaron el torneo para el invierno. Sin embargo, la semana pasada fue un buen ejemplo de cómo habría sido celebrar el torneo en las condiciones ambientales propias del verano en Catar.

    A lo largo de ocho días, Catar fue anfitrión de tres partidos intercontinentales de eliminatoria que determinaron a los últimos dos equipos para la Copa del Mundo de este año: Australia y Costa Rica. Como muchos de los acontecimientos destacados organizados en Doha en los últimos años, los encuentros fueron una oportunidad para que Catar sometiera a prueba sus instalaciones, su infraestructura y su tolerancia ante la diversidad de los visitantes.

    ¿Cómo se vio esa mirada al futuro de esta semana? Tranquilizadora e incompleta al mismo tiempo, dependiendo de la perspectiva que tengas.

    A cinco meses del partido inaugural de la Copa del Mundo, Catar parece haber cumplido en tiempo y forma con las cosas importantes. Siete de los ocho estadios construidos o renovados para la Copa del Mundo que cuentan con aire acondicionado han sido sede de partidos; mientras que el más grande (y último) tendrá sus primeros eventos de prueba en los próximos meses. A todos excepto uno se pueden llegar a través de las tres nuevas y deslumbrantes líneas de metro que corren debajo, y a lo largo, de la capital y las obras continúan todos los días en las torres de oficinas, los conjuntos de apartamentos, los caminos y las aceras.

    No obstante, a pesar de todo lo que ya está listo, ver a Catar este verano, tan cerca de su gran momento, es ver un lugar que es una obra en proceso y no una visión completada.

    Perú atrajo a la mayor cantidad de hinchas que cualquier otro país que jugó esta semana, un ejército estridente de más de 10.000 espectadores, pero cada mañana era posible caminar cuadras largas de la ciudad sin ver un alma. Muchos residentes y visitantes solo salieron en la tarde para beber café, pasear por los parques y áreas verdes, así como deambular por Souk Waqif, el mercado reconstruido de la capital, para llenar sus mesas y desaparecer en su laberinto de puestos y tiendas. Sin embargo, incluso cuando los residentes, las familias cataríes y los trabajadores sudasiáticos, sacaban sus celulares para tomar fotografías y grabar videos de esos fanáticos disfrutando de este lugar que es probable que nunca pensaron que visitarían, uno no podía evitar sentir que aún nadie sabe qué es lo que ocurrirá en noviembre.

    Los organizadores esperan que, en total, más de un millón de fanáticos ingresarán a Catar durante el Mundial (32 secciones de apoyo, como la de Perú, pero también neutrales, todas llenando los mismos espacios, compitiendo por los mismos hoteles y mesas de café, todas ondeando sus banderas y cargando sus propias esperanzas).

    Aún persisten las preguntas sobre dónde dormirán, comerán, comprarán y beberán todos esos visitantes. Los cruceros y las tiendas de campaña podrían ayudar con el primer problema, que sigue siendo la pregunta sin respuesta más grande para los hinchas y los organizadores. La decisión de Catar de exigir a los asistentes a la Copa del Mundo que tengan prueba de compra de un boleto para ingresar al país o reservar una habitación de hotel podría ayudar a mantener bajas las cifras. Los sauditas y los emiratíes que aman el fútbol podrían cruzar la frontera en grandes cantidades y aumentar los números. Sin embargo, el torneo es cuatro días más corto que las ediciones previas en Brasil y Rusia por lo que, si se vuelve un caos, al menos será uno más breve.

    Todavía quedan algunos meses para ajustar los detalles finales, para encontrar una habitación, así como para rentar los autobuses y los barcos; para que Catar produzca el Mundial impresionante y bien organizado que prometió y para demostrar la capacidad de todo su nuevo y deslumbrante poderío.

    ¿El calor? Eso está tan abajo en la lista de preocupaciones de Catar que los funcionarios y los ingenieros ahora lo ignoran con tan solo mover la mano. Cualquiera que haya estado en el golfo en el invierno te puede decir que sabe que para ese entonces el mercurio de los termómetros desciende hasta debajo de los 27 grados Celsius y es más fresco por la noche. ¿Podría eso bajar la temperatura, de manera literal y figurada, en las zonas de fanáticos y en todos lados? Tal vez.

    En los días de los partidos, no será necesario. Los sistemas de aire acondicionado del estadio funcionaron como se prometió toda la semana; el lunes, durante la victoria en serie de penaltis de Australia sobre Perú, las salidas de ventilación incorporadas en el estadio Ahmad bin Ali de 40.000 asientos refrescaron el encuentro a unos cómodos 22 grados Celsius, a pesar de que la temperatura era superior a los 32 grados Celsius afuera del techo abierto y la estructura metálica del estadio.

    En unos cuantos meses, el último y más elaborado sistema construido en el impresionante estadio, de 80.000 asientos, en Lusail, que albergará diez partidos, incluida la final, enfrentará sus últimas pruebas. Esta semana, el ingeniero que lo diseñó prometió que funcionaría. Mientras sonreía, dijo que él mismo había hecho los cálculos.

    Andrew Das se unió al Times en 2006. Como editor asistente en la sección de Deportes, ayuda a dirigir la cobertura del fútbol, los Juegos Olímpicos y los deportes internacionales. @AndrewDasNYT

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    L'Humanité

    VIDÉO. BnF : après six semaines de mobilisation, les grévistes toujours déterminés

    Reportage

    Sous-effectifs chroniques, réformes imposées, horaires de communication des documents modifiés... La mobilisation des personnels se durcit à la Bibilothèque nationale de France.

    Après six semaines de grèves perlées, l'emblématique Bibliothèque nationale de France François Mitterrand est toujours au cœur d'une mobilisation qui s'enracine.

    Ce mercredi 16 juin, une conférence de presse, à l'initiative de l'intersyndicale CGT-FSU et SUD, s'est tenue à 10h30 dans le hall Est du site. L'association des lecteurs et usagers de la BnF (ALU BnF) ainsi que des chercheurs et écrivains sont venus apporter leur soutien au mouvement.

    Un nouveau système de communication des documents

    Les raisons de la colère ? Un nouveau système de communication des documents aux usagers a déclenché l'ire des syndicats, de la communauté des chercheurs et des lecteurs de la bibliothèque.

    Jusqu'ici, les lecteurs de l'institution publique avait la possibilité de commander des documents toute la journée sur le site. Dorénavant, cette communication directe des documents ne peut se réaliser que de 13h30 à 17 heures ou alors, il faut prendre soin de passer sa commande la veille avant 20 heures.

    Une véritable bibliothèque de recherche

    Pour justifier ces changements d'horaire, la direction met en avant des chiffres : 44% de communication en moins depuis dix ans. Mais Francisco Roa Bastos, cofondateur de l'Association des Lecteurs et Usagers de la BnF (ALUBnF) réplique :  "La direction veut faire croire à une réformette sans véritables conséquences sur le travail des chercheurs, alors qu'il s'agit d'une véritable remise en cause fondamentale de nos conditions de recherche. Lâcher ce combat serait abandonner l'ambition d'en faire une véritable bibliothèque de recherche".

    "Cette réforme a été menée pour des raisons comptables à partir de statistiques tronquées et cette réforme budgétaire veut se faire passer pour une réforme de modernisation de la BnF" ajoute l'enseignant-chercheur.

    Une réforme qui ne passe pas et qui soulève l'hostilité de tous les représentants élus au conseil d'administration, de l'intersyndicale et de l'ALU BnF. Une pétition en ligne, à l'attention de Laurence Engel, présidente de la Bibliothèque nationale de France, a recueilli 16.000 signatures.

    "On a perdu 300 postes"

    Mais la situation est également difficile concernant les effectifs qui ont fondu depuis 2016 souligne Jean-François Besançon, salarié et représentant FSU : "On a perdu 300 postes chez les personnels de catégorie C, qui représentent la cheville ouvrière de l'établissement", avant de préciser : "C'est beaucoup quand on sait que les missions n'ont fait que s'élargir".

    Pour l'écrivain et prix Goncourt Éric Vuillard, venu soutenir les grévistes, cette réforme crée une inégalité nouvelle. "Pour les banlieusards et provinciaux, il sera encore plus difficile d'obtenir des documents avec ces horaires réduits. Une atteinte de plus à l'égalité", souligne l'auteur.

    France24 - World

    VIDEO: Political leaders react to French parliamentary election results

    Issued on: 20/06/2022 - 00:15

    FRANCE 24 Follow

    Results of Sunday’s legislative elections have robbed President Emmanuel Macron of his absolute majority after gains by a newly formed leftist bloc and unexpected wins by the far right.  Find party leaders’ reactions below.

    • Marine Le Pen, leader of the far-right Rassemblement National: "The people have decided to place a powerful parliamentary group from the Rassemblement National inside the assembly."
    • Jean-Luc Mélenchon, leader of leftwing coalition NUPES: "(It is) a totally unexpected situation. The rout of the presidential party is complete and no clear majority is in sight."
    • Christian Jacob, head of the conservative Les Républicains: "We will remain in opposition to Macron."
    • Elisabeth Borne, prime minister: "We will work as from tomorrow to building up a majority for action."

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    French legislative elections: Voter turnout at 38.11% at 5pm, slightly down from first round

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

    Macron’s bloc falls short of absolute majority, leftist coalition second, large gains for far right

    France24 - World

    Expatriates in South Korea accuse bars and nightclubs of racism and exclusion

    The Observers

    Issued on: 16/06/2022 - 10:03

    Thaïs Chaigne

    Expatriates and immigrants in South Korea have taken to TikTok to share videos they say reveal xenophobia and discrimination at nightclubs around the country. Our Observers told us that some clubs and venues systematically ban foreigners from entering, a policy which particularly impacts people of colour. 

    Kirsten Keels is a Black American student living in Seoul. She has tried to raise attention about the discrimination that foreigners, particularly people of colour, face in South Korean nightclubs.  

    I went to a pretty popular club in Gangnam two years ago. The bouncer, who looked at my friend, said, "Oh, there's people in your group that can't come in." And the bouncer leans forward and he meets eyes with me and he looks me up and down and he says, "Dress code." And I looked down and thought, "This isn't right, we checked the dress code."

    But it was the fact that he had made eyes at me that I thought this is not just about the dress code. It seems very obvious that he doesn't want us here. Or we're not welcome here. I'm not welcome here. It's pretty common to say, "There are too many foreigners" or "You can't come in." But then we see white individuals in the club who are being let in or let out.

    Keels created a list of inclusive venues that are safe spaces for foreigners in South Korea hoping to enjoy the nightlife.

    According to our Observers, the places that refuse entry to foreigners are in the minority, but it's hard to speak up against them on social media. Laws punishing defamation in South Korea are strict and can even lead to prison sentences. That means that people are hesitant to share the names of clubs that turned them away. 

    There is no law to punish discriminatory practices in South Korea, be it on the basis of nationality, ethnicity, gender or sexual orientation.

    Download the app

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    Valeurs Actuelles

    Un porte-avions américain fait escale à Marseille

    C’est l’un des fleurons de la flotte militaire américaine. Samedi 18 juin, le porte-avions américain USS Truman a fait son entrée dans le port de Marseille pour une escale de plusieurs jours, rapporte France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur. Porte-avions de classe Nimitz, il a été mis en service en 1998, et est un des six porte-avions géants de la marine américaine. D’une longueur de 333 mètres, et d’une hauteur de 76,8 mètres, le tonnage du bateau est impressionnant : 100 000 tonnes, propulsées par moteur nucléaire. La vitesse maximale est une donnée tenue secrète, la Navy précise juste qu’avec ses quatre hélices à cinq pales, le mastodonte peut atteindre des vitesses supérieures à 30 nœuds (56 km/h). L’équipage se compose de 6 000 militaires. Il peut embarquer jusqu’à 90 aéronefs, avions de chasse comme hélicoptères.

    Neptune Shield 2022

    L’USS Truman se trouve actuellement en Méditerranée pour un exercice militaire baptisé Bouclier de Neptune 2022 (Neptune Shield 2022 en anglais). Depuis l’invasion de l’Ukraine, les Américains craignent une action russe en mer Noire, et ont donc déployé l’un de leurs onze porte-avions géants en mer Méditerranée. C’est la sixième escale de l’USS Truman à Marseille depuis sa mise en service en 1998. Déployé pour la première fois en 2001, il est venu à Marseille en décembre de l’année suivante dans le cadre de l’opération Enduring Freedom, menée pendant la guerre en Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre. Sa dernière escale remonte à 2018. Le porte-avions avait alors passé 72 heures dans le Grand Port de Marseille. Cette fois, il devrait rester environ une semaine, au poste 183, spécialement aménagé pour recevoir des bâtiments de grande taille. C’est le seul quai civil français de Méditerranée capable d’accueillir des navires à propulsion nucléaire.

    Marseille : les dernières actualités

    À Marseille, duel féminin pour conquérir la droite

    Un paquebot géant empêché d’accoster dans le port de Marseille par des militants écologistes

    Législatives : balayés, les Républicains de Marseille ont encore de l’espoir

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Rodolfo Hernández, estrella de TikTok y camaleón político, quiere ser el próximo presidente de Colombia

    Se presenta como un dechado de democracia y un empresario de éxito que se preocupa por los pobres. Un viaje a Bucaramanga, la ciudad donde construyó su imperio, revela una imagen distinta.

    Rodolfo Hernández, candidato a la presidencia de Colombia, con su esposa, Socorro Oliveros, sosteniendo el micrófono durante un acto de campaña en Barranquilla, Colombia.Credit...

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    Por Julie Turkewitz

    Photographs by Federico Rios

    Julie Turkewitz, quien cubre la región de los Andes, estuvo cinco días en Bucaramanga para conocer mejor al candidato presidencial Rodolfo Hernández.

    BUCARAMANGA, Colombia — Como alcalde se llamó a sí mismo “el rey”, golpeó a un concejal que lo ofendió y le dijo a una empleada municipal que se limpiaría el trasero con la ley.

    Rodolfo Hernández, un empresario de 77 años y exalcalde, se ha posicionado como el candidato presidencial más disruptivo de Colombia en décadas al cautivar a los votantes con un mensaje de “drenar el pantano” amplificado por un equipo de magos de las redes sociales que lo han convertido en una estrella de TikTok, lo que le ha permitido eludir los boatos de las campañas convencionales.

    Es uno de los dos candidatos que van a la segunda vuelta en las elecciones presidenciales del domingo, cuando el ganador dirigirá al tercer país más poblado de América Latina en un momento crucial de su historia.

    “El pueblo colombiano lo que quiere es realmente rescatar de las garras de los políticos toda la administración pública”, le dijo a The New York Times. “Yo encarno eso”.

    La figura estilo Trump restó importancia a su tendencia a ofender, que incluye decir que las mujeres venezolanas son “una fábrica para hacer chinitos pobres” y declararse seguidor de “un gran pensador” alemán, Adolf Hitler.

    “Yo digo lo que siento”, comentó Hernández. “No me interesa el efecto posterior”.

    Sin embargo, aclaró que quiso decir Albert Einstein.

    Como candidato, Hernández se ha vendido como parangón de la democracia, un empresario exitoso que cumple sus promesas y se preocupa por los pobres. Pero un viaje a Bucaramanga, una ciudad flanqueada por montañas donde construyó su imperio y fue alcalde, revela una imagen distinta.

    Hernández es un candidato anticorrupción que ha sido acusado de corrupción, un candidato de austeridad cuyas políticas de rompe y rasga condujeron a una huelga de hambre de los empleados del ayuntamiento, un magnate de la construcción que alguna vez prometió 20.000 hogares para los pobres que nunca se materializaron.

    En mayo, logró un sorpresivo segundo lugar en la primera vuelta de las elecciones presidenciales, imponiéndose por delante de Federico Gutiérrez, un exalcalde de una gran ciudad respaldado por la élite conservadora.

    El domingo, Hernández se enfrentará a Petro, un exrebelde y senador veterano que espera convertirse en el primer presidente izquierdista de Colombia.

    Sus triunfos son reflejo del fervor anti-establishment que se ha instalado por toda América Latina, impulsados por una pobreza y una desigualdad prolongadas que se han intensificado durante la pandemia.

    Ambos están empatados en las encuestas y cualquiera que resulte triunfador posiblemente ponga al país en un rumbo marcadamente nuevo. Petro ha prometido renovar el sistema económico a través de una gran expansión de los programas sociales e impuestos a los más adinerados. Hernández ha propuesto “austeridad total” y dice que va a declarar un estado de emergencia para atender la corrupción, lo que ha suscitado temores de que pueda cerrar el Congreso o suspender a los funcionarios locales.

    “Todo va a tener control constitucional. Vamos a hacer todo por la razón y el derecho. Nada por la fuerza”, prometió Hernández.

    ‘Lo que le espera a este país es una dictadura’

    Bucaramanga, la ciudad que preside una de las principales zonas metropolitanas del país, se ubica a 400 kilómetros al norte de Bogotá, la capital. Es un lugar donde los habitantes dicen que ser directo y “desabrochado” es parte de la cultura.

    Al parecer, nadie en Bucaramanga tiene sentimientos encontrados por Hernández y por lo general basta mencionarlo para suscitar aclamaciones hiperbólicas o insultos impublicables.

    Los seguidores de Hernández lo describen como un salvador que eliminó el déficit del ayuntamiento, renegoció contratos para beneficiar a los contribuyentes y rompió con un ciclo de favores políticos que habían hecho de Bucaramanga una capital de la corrupción.

    Sus críticos dicen que es un peligro para la democracia, evangelista de un capitalismo salvaje que arruinará al país, un hombre con pocas ideas políticas firmes que hará lo que sea para salirse con la suya.

    “Lo que le espera a este país es una dictadura”, dijo César Fontecha, un exasesor jurídico de la empresa municipal de recolección de basura que dijo que Hernández lo llamó en un ataque de ira para exigirle que ayudara a aprobar un contrato plagado de problemas legales.

    Hoy Hernández enfrenta cargos de corrupción en dicho caso y ha sido acusado de presionar a sus subordinados para que una empresa en particular ganara el contrato con el ayuntamiento. Según la oficina de la procuraduría, dicho contrato podría haberle representado ganancias significativas a su hijo.

    El juicio de Hernández empieza el 21 de julio. Él ha dicho que es inocente.

    “Lo único que sé es que no me robé nada”, dijo. “Por eso estoy tranquilo, con la conciencia tranquila”.

    ‘Obsesivo con el logro de metas’

    En su infancia en Piedecuesta, una ciudad colonial en las afueras de Bucaramanga, Hernández creció como el mayor de cuatro varones y sus padres eran dueños de una fábrica de puros, una sastrería y un rancho de caña de azúcar, lo que los ubicaba entre las familias más prósperas de la comunidad.

    Mario Carvajal ha sido amigo del candidato de toda la vida y recordó que la madre de Hernández era “supremamente exigente” e “impulsiva”. Si el joven Rodolfo no hacía su trabajo, dijo, “ella le daba con lo que encontrara”.

    Hernández estudió ingeniería y fundó una empresa constructora de viviendas de bajo costo; luego se inclinó por las finanzas, actuando como vendedor y prestamista y ofreciendo tasas de interés muy inferiores a las de los bancos locales.

    “Si no hubiera sido por él no tendríamos la casa”, dijo Flor Bayona, de 57 años.

    Con el tiempo, la familia llamó la atención de los grupos rebeldes que secuestraban para pedir rescate. Primero se llevaron a su padre, obligando a la familia a pagar para recuperarlo. Luego, según Hernández, se llevaron a su única hija, Juliana.

    Esta vez, Hernández se negó a pagar, alegando que solo alentaría más secuestros. Juliana nunca volvió.

    Cuando se le preguntó en una estación local de radio si lamentaba la decisión, dijo: “Por un lado, sí, y con mucho dolor. Y por el otro lado, no, porque si hubiéramos pagado, cogen a Socorro, a mi esposa”.

    Félix Jaimes, asesor y amigo de mucho tiempo, dijo que Hernández tenía una gran preocupación por los menos afortunados y era “obsesivo con el logro de metas”.

    Hernández se postuló a la alcaldía de Bucaramanga en 2015 y llegó al poder con una plataforma anticorrupción y de austeridad que lo llevó incluso a quitar las sillas de la cafetería de la municipalidad.

    Recortó los contratos de trabajo, así como los salarios, entre ellos el de José del Carmen, líder sindical de 59 años.

    En respuesta, los empleados acamparon en protesta durante meses y luego lanzaron una huelga de hambre que duró seis días.

    “Fue un verdugo de los trabajadores”, dijo Del Carmen.

    Hernández enfrenta ahora acusaciones de violar los derechos sindicales durante su mandato como alcalde. La próxima etapa de su juicio empieza el 26 de julio. Él niega los cargos.

    ¿Quién apoya a Rodolfo Hernández?

    La campaña de Hernández en Bucaramanga la llevan a cabo un ejército de voluntarios que se llaman a sí mismos rodolfistas. Trabajan en una oficina con mesas blancas y arte minimalista con imágenes de pobreza en blanco y negro

    El eslogan de campaña de Hernández, “no robar, no mentir, no traicionar”, está pintado en una de las paredes y en la puerta hay una figura recortada del candidato.

    Arriba, su equipo de redes sociales produce los memes y videos que han puesto a Hernández en el mapa: el candidato burlándose de sus rivales, el candidato como Forrest Gump, el candidato ridiculizando a los analistas que decían que no llegaba a la segunda vuelta.

    Durante la campaña, Hernández ha eludido la mayoría de los debates y ha organizado pocos actos públicos y prefiere más bien entrevistas con medios amigables y emisiones en vivo organizadas por sus aliados.

    Aun así, ha entusiasmado a amplios sectores del electorado y sus asesores aseguran que ha comprendido el momento.

    Para una generación, el país ha sido liderado por un movimiento de derecha dura fundado por el expresidente Álvaro Uribe. Sus aliados políticos, llamados uribistas y otrora idolatrados, han perdido popularidad entre acusaciones de abuso a los derechos humanos, escándalos de corrupción y una pobreza que va en aumento.

    Para los colombianos hartos del uribismo, pero disgustados por las propuestas de izquierda de Petro, Hernández resulta un candidato perfecto: parece independiente y se autofinancia; un hombre con visión de futuro y las mismas ambiciones para Colombia que para su imperio personal.

    “Yo sé que él nos va a cumplir”, dijo Héctor Bonilla, de 58 años. “Yo le veo su cara, su sinceridad cuando él habla”.

    Alfonso Morales, de 64 años, es un guardián que vive en una pequeña casa cerca de lo alto de un cerro empinado en Bucaramanga y tiene otra perspectiva.

    Cuando era candidato a alcalde, Hernández repartió cartas dirigidas a los vecinos más pobres de la ciudad en las que anunciaba un programa llamado “20.000 hogares felices”, que prometía hacer realidad de ser elegido.

    Las casas nunca fueron construidas. “Él nos engañó”, dijo Morales. “Yo le pido a todo el pueblo colombiano que no voten por este señor”.

    Hernández ha seguido haciendo promesas. En el parque principal de Piedecuesta ha construido una casa muestra reluciente llamada “casa Mi Fortuna”, a manera de anuncio de campaña y ha contratado a una corredora de bienes raíces para promoverla.

    Dentro de la casa, un día hace poco, la agente le dijo a los visitantes que tendrían a su disposición una vivienda así a bajo costo y bajas tasas de interés… siempre y cuando Hernández gane.

    Carlos Buitrago colaboró con la reportería desde Bucaramanga y Piedecuesta y Genevieve Glatsky colaboró con la reportería desde Bogotá.

    Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz

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    L'Humanité

    Disparition. Le charme discret de Jean-Louis Trintignant

    Actu

    L’acteur est mort vendredi à l’âge de 91 ans. Retour sur la carrière cinématographique et théâtrale aussi dense qu’improbable d’un homme libre, insaisissable et fascinant.

    Marie-José Sirach

    Il émanait de Jean-Louis Trintignant un charme incroyable. Il était d’une beauté fascinante, troublante. Ses yeux semblaient scruter loin derrière la caméra et son sourire, à la fois séducteur et carnassier, ne laissait personne indifférent. Il n’a jamais joué les stars, préférant la discrétion et l’humilité aux paillettes. Son jeu était sobre, élégant, laissant entrevoir cette part de mystère qui ne l’a jamais quitté. Sa voix, sensuelle, veloutée, pouvait être soyeuse ou dure et cassante. Pilote de course, il courut les rallyes de Monte-Carlo et les 24 Heures du Mans, dans la vie comme au cinéma.

    Et Dieu créa la femme le propulse sur le devant de la scène

    La carrière de Jean-Louis Trintignant est à son image : inattendue, discrète et flamboyante. Il a marqué à jamais plusieurs générations de spectateurs, que ce soit dans des rôles de jeune premier ou certains, plus sombres et inquiétants. Il est étonnamment passé à côté de la nouvelle vague et s’est permis le luxe de refuser des films tels Apocalypse Now, de Coppola, The Servant, de Joseph Losey, Rencontres du 3e  type, de Spielberg, Casanova, de Fellini ou encore César et Rosalie, de Claude Sautet. Combien de fois n’a-t-il pas annoncé son retrait du cinéma pour mieux se consacrer au théâtre et à la poésie, aux poètes qu’il avait découverts très tôt dans sa jeunesse gardoise ? Mais il y revenait, toujours, parfois après de longues parenthèses.

    Jean-Louis Trintignant, l’acteur qui aimait les poètes 

    Coup de foudre, passion amoureuse et incandescente

    Jean-Louis Trintignant est mort et l’on se souvient du visage encore enfantin de ce « gamin » qui épouse envers et contre tous Brigitte Bardot dans Et Dieu créa la femme. Roger Vadim, le réalisateur, a 28 ans ; Bardot 22 et Trintignant 26. Vadim filme comme vit la jeunesse d’alors, spontanément, joyeusement, tragiquement. Et si le film fit scandale auprès de toutes les grenouilles de bénitier et autres gardiens de la morale, il propulsa sur le devant de la scène deux jeunes acteurs alors presque inconnus devenus, lors du tournage, amants dans la vraie vie.

    Jean-Louis Trintignant est alors rattrapé par la guerre, celle qui ne disait pas son nom, la guerre d’Algérie. Il refuse de partir se battre contre le peuple algérien. Il est alors envoyé en Allemagne, où l’armée lui fera payer cher son refus. Retour à la vie, retour au théâtre, un peu ; au cinéma beaucoup, où il enchaîne film sur film : les Liaisons dangereuses (1960), de Roger Vadim, Pleins feux sur l’assassin (1961), de Franju, le Fanfaron (1962), de Dino Risi aux côtés de Vittorio Gassman, le Combat dans l’île (1962), d’Alain Cavalier ; joue un poète improbable dans Merveilleuse Angélique (1965), de Bernard Borderie, rencontre pour la première fois Costa-Gavras dans Compartiment tueurs (1965).

    1966… Sous la caméra tourbillonnante de Claude Lelouch, Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée vont incarner à jamais le coup de foudre, la passion amoureuse et incandescente aux rythmes fous d’allers-retours en voiture ou en train entre Paris et Deauville sous des pluies battantes. Un homme et une femme, malgré quelques critiques moqueuses, va marquer plusieurs générations de spectateurs en France et partout dans le monde, raflera la palme d’or à Cannes et se verra auréolé de deux oscars. Bon sang ! Qu’ils sont beaux tous les deux, qu’on a aimé ce happy end comme il n’en existe qu’au cinéma…

    120 films au total, dont deux réalisations

    On n’a jamais su très bien comment Trintignant choisissait ses films : était-ce le réalisateur, le scénario, le personnage, le hasard qui le séduisaient ? Il y a des affinités électives, avec Costa-Gavras, Alain Robbe-Grillet, Jacques Deray, Christian de Chalonge, Pierre Granier-Deferre, Jacques Audiard ; des affinités affectives, Claude Lelouch, Nadine Trintignant ; des « one shots », Alain Cavalier, Claude Chabrol, Éric Rohmer, François Truffaut, André Téchiné, Patrice Chéreau, Robert Enrico, Krzysztof Kieslowski ; sa période italienne, Valerio Zurlini, Sergio Corbucci, Giuseppe Patroni Griffi, Ettore Scola, Luigi Comencini, Bernardo Bertolucci… 120 films ou plus au total, dont deux qu’il a réalisés, Une journée bien remplie, en 1973, avec Jacques Dufilho, et le Maître-nageur, en 1979, à l’humour noir aussi grinçant que le premier. Enfin, deux films magistraux de l’Autrichien Michael Haneke, Amour en 2012 et Happy End en 2017, et des retrouvailles, cinquante ans après Un homme et une femme, avec Lelouch et Anouk Aimée dans les Plus Belles Années d’une vie, en 2021…

    En parallèle de sa carrière cinématographique, Jean-Louis Trintignant a mené une carrière théâtrale. Celle-ci avait débuté bien avant le cinéma, au tout début des années 1950, années essentielles de formation. Il fréquente les cours de Charles Dullin puis de Tania Balachova, à Paris, avant de rejoindre Jean Dasté, l’un des pionniers de la décentralisation, à la Comédie de Saint-Étienne. À Avignon, Trintignant jouera La guerre de Troie n’aura pas lieu, dans la cour d’Honneur, mise en scène par le patron, Jean Vilar. Mais aussi sous la direction de Claude Régy, de Sacha Pitoëff, de Bernard Murat, de Claude Santelli, de Pierre Valde, d’Antoine Bourseiller… Jusqu’à se recentrer sur des lectures, celles des poètes, Aragon et sa Valse des adieux, celle du Journal de Jules Renard, de ses « trois poètes libertaires préférés », Jacques Prévert, Robert Desnos et Boris Vian, accompagné par l’accordéon de Daniel Mille sur des compositions d’Astor Piazzolla.

    La mort de Marie l’avait brisé

    Au crépuscule de sa vie, il n’avait pas renoncé. Lui qui avait voulu mourir tant de fois, anéanti par la mort de sa première fille, Pauline, puis celle de Marie dans d’atroces circonstances, malgré le cancer qui le rongeait, il avait su puiser au fond de son âme, toujours libertaire, indisciplinée et mélancolique, la force, le courage de retourner sur des plateaux de cinéma et de remonter sur les planches. La mort de Marie l’avait brisé. Ensemble, ils s’étaient aventurés dans la poésie d’Apollinaire, lisant, riant, pleurant à deux voix les Poèmes à Lou. Une admiration réciproque les liait, un amour infini tissait entre eux un voile protecteur invisible. Sa mort l’a plongé dans les ténèbres. Il s’est tu. Longtemps. Et puis est remonté sur scène, pour dire Prévert, Desnos et Vian. On a encore en mémoire le poème de Prévert : « Dans ma maison tu viendras… » Dans sa maison, celle de ses amis poètes, de ses filles, Trintignant s’en est désormais allé.

    Jean-Louis TrintignantcinémaThéâtre
    France24 - World

    Macron’s bloc falls short of absolute majority, leftist coalition second, large gains for far right

    Issued on: 19/06/2022 - 09:50

    Tracy MCNICOLL Follow

    Emmanuel Macron lost his absolute majority in France's lower-house National Assembly as French legislative elections concluded on Sunday, the country's fourth Election Day in two months after last week's first round and April's presidential election. FRANCE 24 had the night's key results as they rolled in, reporting from our correspondents at campaign headquarters with analysis on what it all means right here in our Election Night live blog.

     

    • French voters have cast their votes to fill the 577-seat National Assembly, the French parliament’s lower-house chamber and shorn President Emmanuel Macron of his absolute majority in the lower-house chamber.
    • The latest estimates from pollster Ipsos-Sopra Steria show Macron’s centre-right alliance Together on track to win 234 seats, the pan-leftist NUPES coalition 141, the far-right National Rally 90 seats, and the conservative Les Républicains and its allies 75 seats.
    • The new balance of power will see Macron's centre right pressed to seek out what Prime Minister Elisabeth Borne called a "working majority" from Monday morning.
    • Each of the other major forces in parliament can more or less boast of a good night at the ballot box: The left's coalition gamble sets it up as the next legislature's largest opposition bloc, the far right is on track for upwards of 10 times more seats than it held in the last legislature and the embattled conservatives find their support coveted by Macron's centre right going forward.

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    Voter turnout issue looms over French legislative elections after record first-round abstention

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

    Prizes abound for Le Pen's far right in historic French legislative elections

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

    French legislative elections: The second round, by the numbers

    L'Humanité

    Joseph Andras: « J’ai voulu rappeler ce que la République a porté d’espoirs »

    Entretien

    Dans « Pour vous combattre », l'écrivain s’attache, sur le ton du reportage en direct, à recréer de hautes figures de 1793 et 1794, dans cette période historique capitale pour la Révolution, quand la patrie de la jeune République est en danger de tous côtés. C’est une question d’héritage vivant, pour cet écrivain qui n’a pas froid au cœur.

    Muriel Steinmetz

    Le nom de Joseph Andras est familier aux lecteurs de « l’Humanité », depuis qu’à l’été 2018, il y publiait la série « Poètes dans la cité ». En 2016, sortait son premier livre, « De nos frères blessés » (Actes Sud), sur Fernand Iveton, ouvrier communiste engagé dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, guillotiné le 11 février 1957. Le livre fut couronné par le Goncourt du premier roman, il déclinait la récompense, arguant que « la compétition, la concurrence et la rivalité sont à ses yeux étrangères à l’écriture et à la création ». De cet écrivain à l’éthique exigeante paraît « Pour vous combattre », sur les heures farouches de la Révolution française en 1793-1794.

    Pourquoi cette période ?

    Nous assistons à l’annexion organisée du mot « républicain ». En 2015, la droite libérale se fait appeler « Les Républicains » et, l’année suivante, le centre gauche se rassemble en partie autour du « Printemps républicain ». On a vu Marine Le Pen louer l’« amour des valeurs républicaines » et s’échafauder un vaste front contre les très modérés Mélenchon et Nupes en raison, notamment, de la « rupture républicaine » qu’ils incarneraient : la formule est du plus comique de ses artisans, Valls. Longtemps, nous avons connu « la République » comme le visage ordinaire de l’hégémonie bourgeoise ; elle est désormais, dans de larges proportions, celui de la pureté nationaliste.

    Au nom des « valeurs républicaines », on peut aisément exclure certains citoyens – souvent des citoyennes – de la citoyenneté commune ou traquer, au sein des sciences sociales, ce qui relève du conforme ou de l’inconforme. Le RN est donc, comme il le dit, un parti « républicain ». Je vous réponds par ce détour car c’est, avec l’insurrection des gilets jaunes, cette annexion qui est à l’origine du livre. 1793 arrive après. J’ai voulu rappeler ce que ça a été, la République. Ce qu’elle a porté d’espoirs égalitaires. Ce qu’elle a promis de justice et d’émancipation. On sait à quel coût : je ne me sens pas complètement guéri de l’entretuerie des révolutionnaires. Ce fut un drame, mais un drame qui a fécondé les siècles suivants. Nos petits « républicains » ne sont pas seulement dangereux, ils sont stériles.

    Vous écrivez : « Le fond des cœurs est sans doute ragoût à irriter les historiens »…

    Je cite Jaurès, Michelet et Lamartine. Je les mobilise en raison de leurs qualités formelles et non, en tout cas pour les deux derniers, de leurs positions idéologiques. Leurs travaux ont une force littéraire indiscutable. Elle me permettait de les intégrer sans frottements dans un texte non académique : un « ton sur ton », en somme. Bien sûr, je me suis appuyé en amont sur les historiens incontournables de l’historiographie révolutionnaire et républicaine, les grands noms marxistes et libéraux, les classiques et les chercheurs contemporains moins lus. Je n’ignore pas la défiance que la profession – à tout le moins une partie – peut nourrir à l’endroit de la « psychologisation » de l’Histoire, de la transformation des processus collectifs en une interaction de singularités. C’est le sens de la phrase que vous avez relevée. Je me permets cette escapade intérieure et la signale pour, précisément, la ramener à sa juste place.

    La littérature permet de tenir, ensemble, « le fond des cœurs » et les grands ensembles sociaux et économiques, les affects et les structures, la soupe intime et les rapports de classes.

    « J’ai voulu rappeler ce que ça a été, la République. Ce qu’elle a porté d’espoirs égalitaires. Ce qu’elle a promis de justice et d’émancipation. »

    Vous mettez en lumière Camille Desmoulins, Danton, Robespierre…

    Dans ses carnets mexicains, Victor Serge déplorait que le marxisme dominant fasse si peu cas de la psychanalyse. Il se référait à Napoléon, dont il entendait saisir l’action en entrecroisant les disciplines. L’historien Enzo Traverso déplore aujourd’hui, dans ce qu’il nomme la « production historiographique subjectiviste », un mouvement au sein duquel il classerait certainement mon livre, le recul de la « polyphonie complexe ». J’espère être parvenu, malgré la présence incarnée d’individus, à la restituer. Parmi eux, il y a ceux que vous citez. Et Hébert, omniprésent. Et Marat, tel un spectre. J’avais à cœur d’éviter ce que j’ai pu croiser çà et là : l’élection de favoris et de mal-aimés. Je me moque assez qu’untel admire Saint-Just ou abhorre Condorcet. L’outil de l’élection, du choix, ne me semble pas faire justice au récit de l’époque. Desmoulins en est l’illustration : il était ami avec les deux hommes dont on ne se lasse pas de répéter qu’ils étaient les deux grands rivaux de la Révolution.

    Comment dire cet entrelacs si l’opposition entre Danton et Robespierre, réduite aux seuls tempéraments, domine votre narration ? J’ai voulu donner à voir la rationalité politique de chacun des personnages qui, d’une manière ou d’une autre, gravitent autour du journal « le Vieux Cordelier ». C’est une fresque, pas un portrait. L’équilibre loué par le Comité de salut public, l’éthique juridique de Desmoulins et l’appel au soulèvement d’Hébert répondaient à des logiques idéologiques et stratégiques. Mais elles n’épuisent pas l’Histoire, laquelle est faite d’humains, d’esprits parfois en proie à l’irraison, aux passions.

    La période de la Terreur vous paraît essentielle…

    Je reprends à l’historien Jean-Clément Martin l’analyse qu’il en produit. À savoir que « la Terreur » majuscule est une construction postérieure aux pratiques de « terreur » ayant eu lieu, dans les années 1793-1794, pour répondre aux multiples menaces entourant la République naissante. Je fais miennes les études qui attestent – jusque chez le si peu radical Marcel Gauchet – de la « bouc-émissarisation » de Robespierre, comme figure isolée, tyrannique, monstrueuse. Ceci sans souscrire au robespierrisme béat. M’ancrer dans cette courte période était une manière de contourner le culte consensuel de 1789 et, tout en saluant ce qui, plus tard, deviendrait le socialisme, de ne rien nier de nos plaies.

    Le chromo n’a plus aucun sens. La République est devenue l’État français, ce au prix d’un grand oubli : le processus révolutionnaire qui accompagna sa si brève existence. Raconter ces quelques mois, c’est rappeler, pour le meilleur et pour le pire, que l’enjeu du moment était la vie bonne du plus grand nombre, des démunis, des dominés. Rien de plus actuel.

    « Rappeler, pour le meilleur et pour le pire, que l’enjeu du moment étaitla vie bonne du plus grand nombre, des démunis, des dominés. »

    Le style donne l’impression que cela se passe sous nos yeux…

    C’était l’idée. Ne pas enfermer le passé dans le passé. Empêcher toute lecture-musée, les mains dans les poches. Donc : narration au présent, usage du peu exotique calendrier grégorien, pas de citations. Une langue qui ne singe pas celle du XVIIIe siècle et ne redoute pas un certain anachronisme formel. Ainsi, peut-être, allait poindre la Révolution derrière la République.

    Le titre, « Pour vous combattre », à qui et à quoi renvoie-t-il ?

    C’est un vers de « la Marseillaise ». Du moins un vers tronqué. J’aimais, outre le jeu évident avec cet hymne établi, sinon trop souvent contre-révolutionnaire, sa portée a priori anhistorique et donc la possibilité qu’il m’offrait de viser les puissants. Tout en refusant, le titre passé, le livre lu, la complaisance. Pour les combattre, il faudra cette fois combattre en nous – les amis de l’égalité – ce qui, alors, nous précipita sous terre.

    joseph andras
    Valeurs Actuelles

    Embargo sur le gaz russe : l’Allemagne va “davantage utiliser” ses centrales à charbon

    La guerre, qui a démarré le 24 février dernier, se poursuit en Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe, plusieurs sanctions politiques et économiques ont été infligées à Moscou par l’Union européenne. Mais Vladimir Poutine a également annoncé des restrictions, notamment concernant la fourniture de gaz aux pays d’Europe manifestant leur soutien à l’Ukraine. Comme l’explique 20 minutes ce 19 juin, l’Allemagne importe 55% de son gaz de Russie et se trouve au pied du mur.

    Enjeux énergétiques

    Pour faire face à la problématique, le pays a déclaré qu’il allait mettre en place un dispositif spécifique. Plus concrètement, le ministère de l’Economie a annoncé dans un communiqué ce dimanche que « les centrales à charbon devront être davantage utilisées » pour assurer au pays ses besoins énergétiques. Depuis plusieurs années, l’Allemagne a entamé un grand virage pour développer des parcs éoliens et réduire le nucléaire, mais l’intermittence de cette énergie contraint régulièrement le pays à recourir à ses centrales à charbon. Problème, celles-ci polluent grandement et ne sont plus une solution d’avenir. Le dispositif mis en place par l’exécutif pour contrer l’embargo russe devrait donc être rediscuté pour tendre vers des actions plus durables.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Ukraine war: Band members reunite after fleeing invasion

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    Millions of Ukrainians have been displaced following the Russian invasion, their lives changed completely.

    The BBC followed up on a story of teenagers who set up a rock band in the city of Avdiyivka, right on the front line in eastern Ukraine.

    They were filmed just a few weeks before Moscow launched a full-scale attack on their country.

    Russian forces heavily shelled Avdiyivka and all members of the band were eventually evacuated.

    They have finally all met up for the first time since the invasion.

    The BBC's Abdujalil Abdurasulov joined them at their reunion in the city of Dnipro, where the young musicians shared their horrific experience and explained how the war was changing their music and views.

    France24 - Monde

    Au Bangladesh et en Inde, les pluies de mousson font des dizaines de morts

    Publié le : 18/06/2022 - 09:35Modifié le : 18/06/2022 - 11:31

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    Les pluies de mousson qui se sont abattues sur le Bangladesh et l'Inde ont fait au moins 41 morts et entraîné des inondations qui ont laissé des millions de personnes bloquées, ont indiqué samedi les autorités.

    Pluies mortelles au Bangladesh et en Inde. Au moins 41 personnes sont mortes et quatre millions de personnes sont bloquées à la suite d'inondations provoquées par les pluies de mousson, ont indiqué samedi 18 juin les autorités.

    Les inondations menacent régulièrement des millions d'habitants du Bangladesh, un pays de basse altitude. Mais, selon les experts, le changement climatique accroît leur fréquence, leur gravité et leur soudaineté.

    La majeure partie du nord-est du pays est sous l'eau et des troupes ont été déployées pour évacuer les habitants qui se retrouvent isolés.

    Des écoles ont été transformées en abris d'urgence pour accueillir les habitants des villages qui ont été inondés en l'espace de quelques heures à la suite de fortes crues.

    "Tout le village s'est retrouvé sous l'eau vendredi matin et nous sommes tous restés bloqués", a affirmé Lokman, dont la famille vit dans le village de Companyganj. "Après avoir attendu toute la journée sur le toit de notre maison, un voisin nous a secourus avec une embarcation de fortune. Ma mère a dit qu'elle n'avait jamais vu de telles inondations de toute sa vie".

    Asma Akter, une autre femme sauvée de la montée des eaux, a expliqué que sa famille n'a pas pu manger pendant deux jours. "L'eau est montée si vite que nous n'avons pu emporter aucune de nos affaires", a-t-elle témoigné.

    "La situation est mauvaise"

    La foudre qui accompagne les orages a tué au moins 21 personnes dans cette nation d'Asie du Sud depuis vendredi après-midi, ont indiqué des responsables de la police. Parmi elles, trois enfants âgés de 12 à 14 ans ont été frappés vendredi dans la ville de Nandail, a déclaré le chef de la police locale, Mizanur Rahman. 

    Quatre autres personnes ont été tuées dans des glissements de terrain dans la ville portuaire de Chittagong, a déclaré l'inspecteur de police Nurul Islam. 

    Au moins 16 personnes sont mortes depuis jeudi dans l'Etat de Meghalaya, au nord-est de l'Inde, à la suite de glissements de terrains et de fortes crues qui ont submergé les routes, a annoncé sur Twitter Conrad Sangma, le Premier ministre de cet Etat. 

    Dans l'Etat voisin d'Assam, plus de 1,8 million de personnes ont été touchées par les inondations après cinq jours de pluie incessante. 

    Le Premier ministre de cet État, Himanta Biswa Sarma, a déclaré à la presse avoir demandé aux responsables de district de fournir "toute l'aide et les secours nécessaires" aux personnes affectées par les inondations.

    Sur le front des inondations, la situation s'est aggravée samedi matin après un répit temporaire des précipitations vendredi après-midi, a déclaré Mosharraf Hossain, administrateur en chef du gouvernement de la région de Sylhet. "La situation est mauvaise. Plus de quatre millions de personnes ont été bloquées par les inondations", a-t-il expliqué, ajoutant que la quasi-totalité de la région est sans électricité. 

    Les inondations ont contraint le troisième aéroport international du Bangladesh, situé à Sylhet, à fermer ses portes vendredi. 

    Selon, les prévisions météorologiques, les inondations vont s'aggraver au cours des deux prochains jours en raison de fortes précipitations attendues au Bangladesh et dans le nord-est de l'Inde.

    Avant les pluies de cette semaine, la région de Sylhet se relevait à peine des pires inondations qu'elle ait connues en près de vingt ans, à la fin mai. Elles ont fait au moins dix morts et touché quatre millions de personnes.

    Avec AFP

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    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] États-Unis : Joe Biden tombe de son vélo à l’arrêt alors qu’il voulait discuter avec des passants

    L’important n’est pas la chute, mais l’atterrissage. Alors qu’il se promenait à vélo avec sa femme dans le Delaware, où il passe le week-end, le président des États-Unis, Joe Biden, a chuté de sa bicyclette à l’arrêt, rapporte Le Figaro, samedi 18 juin. Il avait voulu s’arrêter pour parler à des passants et journalistes qui l’attendaient, mais a confié avoir eu du mal à retirer son pied de la pédale.  

    Joe Biden est tombé de son vélo 🚲🚑 pic.twitter.com/A2MBb2kQXz

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) June 18, 2022

    Immédiatement entouré par ses agents de sécurité, il s’est rapidement relevé, répondant « je vais bien » à une question sur son état. Plus de peur que de mal pour le chef d’État américain, qui s’en sort sans une égratignure. Mais tout de même avec une nouvelle vidéo très partagée sur les réseaux sociaux. 

    Un président en bonne santé ?  

    Avec cette séquence, c’est l’état de santé de Joe Biden, allant sur ses 80 ans, qui est à nouveau questionné. En effet, depuis son arrivée à la Maison–Blanche, le chef d’État américain a multiplié les bourdes et lapsus dans plusieurs de ses prises de parole, provoquant à chaque fois une myriade de réactions sur les réseaux sociaux.  

    Mais il n’est pas le seul président américain dont la santé est vivement scrutée en raison d’un âge avancé. Par ailleurs, en 2020 déjà, président élu, il s’était fracturé le pied alors qu’il jouait avec l’un de ses deux bergers allemands. En novembre 2021, son médecin avait assuré, dans un bilan médical, que Joe Biden était « en bonne santé », « vigoureux » et « apte » à remplir sa fonction. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Tunisie : nouvelle mobilisation contre le projet de Constitution du président Kaïs Saïed

    Publié le : 19/06/2022 - 18:20

    FRANCE 24 Suivre

    Des centaines de personnes ont une nouvelle fois protesté, dimanche, à Tunis, contre le projet de référendum prévu en juillet par le président Kaïs Saïed, visant à faire adopter une nouvelle Constitution.

    Des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Tunis, dimanche 19 juin, pour protester contre le projet de nouvelle Constitution qui doit être soumis à référendum en juillet et la révocation de 57 juges par le président Kaïs Saïed, selon un journaliste de l'AFP.

    "Le peuple veut l'indépendance de la justice" et "Constitution, liberté et dignité", ont scandé les manifestants, descendus dans la rue à l'appel du "Front de salut national", une coalition d'une dizaine d'organisations d'opposants, dont le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, bête noire de Kaïs Saïed.

    Un "dialogue national" a été organisé par le président il y a deux semaines pour élaborer une nouvelle Constitution, avant des élections législatives prévues en décembre. Mais ce dialogue a été boycotté par l'opposition, dont la puissante organisation syndicale UGTT, qui estime que des acteurs clés de la société civile et les partis politiques en sont exclus.

    "Ce référendum n'est qu'une fraude"

    Une ébauche de la nouvelle Constitution doit être remise lundi à Kaïs Saïed avant d'être soumise dans un mois à la population sous la forme d'un simple vote oui/non.

    "Ce référendum n'est qu'une fraude", a déclaré à l'AFP Ali Larayedh, un dirigeant du parti islamo-conservateur Ennahdha, qui était la principale force au sein du Parlement dissous par le président Saïed lorsqu'il s'est arrogé les pleins pouvoirs lors d'un coup de force le 25 juillet 2021. 

    "Nous manifestons contre l'exclusion du pouvoir judiciaire et contre le coup d'État visant la Constitution", adoptée en grande pompe en 2014, trois ans après la chute de la dictature de Zine El Abidine ben Ali, a-t-il ajouté.

    Le 1er juin, le président Saïed a révoqué par décret 57 juges en invoquant divers motifs dont "la corruption", "l'adultère" et entrave à des enquêtes, après avoir renforcé sa tutelle sur le système judiciaire.

    Cette décision, dénoncée par plusieurs ONG, dont Human Rights Watch et Amnesty International, comme une "attaque directe contre l'État de droit", a entraîné une grève des magistrats tunisiens, qui entrera lundi dans sa troisième semaine, pour protester contre la révocation de leurs confrères.

    Avec AFP

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    En Tunisie, le président Kaïs Saïed limoge 57 juges qu'il accuse de corruption

    Tunisie : les magistrats en grève pour dénoncer "l’ingérence permanente" du président Kaïs Saïed

    Le Débat de France 24

    Quel avenir pour la Tunisie du président Kaïs Saïed ?

    Valeurs Actuelles

    Mexique : un homme gagne son procès contre Google, condamné à lui verser 245 millions de dollars pour “préjudice moral”

    Une somme importante, même pour Google. Le 13 juin dernier, le géant américain, spécialiste des moteurs de recherche, a été condamné à payer près de 245 millions de dollars à un particulier pour « préjudice moral », rapporte BFM Business, samedi 18 juin. La firme est accusée d’avoir « supposément toléré et permis la diffusion d’un blog » portant atteinte à la réputation de l’avocat mexicain Ulrich Richter Morales.  

    « De nouveau, nous regrettons la condamnation en appel » d’un tribunal de Mexico « que nous considérons arbitraire, excessive et sans fondement », a réagi la firme, assurant qu’elle « se défendra jusqu’en dernier recours, car cet arrêt porte atteinte à la liberté d’expression et à d’autres principes fondamentaux ». 

    Des plaintes dans d’autres pays 

    « Je suis sans voix. Merci », a quant à lui commenté le plaignant sur les réseaux sociaux, après l’annonce du verdict.  Il accuse Google d’avoir permis la mise en ligne d’un blog l’impliquant dans des délits présumés de blanchiment d’argent, trafic d’influence et falsification de documents, affirmant demander le retrait du site depuis 2015. 

    Ce n’est pas la première fois que le géant américain de la « tech » essuie ce type d’accusations. Pas plus loin qu’au début du mois de juin, la cour fédérale australienne avait déjà ordonné à l’entreprise de verser plus de 466.000 € à un homme politique australien, qui estimait avoir été victime de diffamation dans des vidéos humoristiques hébergées sur la plateforme de vidéo YouTube, propriété de Google. 

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    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

    Il était une fois

    Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

    Lionel Venturini

    Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

    Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

    Une ancienne zone de chasse de la noblesse

    Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

    L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

    La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

    Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

    Boxe anglaise et patinage artistique

    En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

    À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

    En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

    50 portiques courbes

    Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

    Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

    Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

    Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

    Un chaudron de béton

    Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

    L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

    « Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

    Jean-Pierre Rives, maillot en sang

    Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

    À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

    La face sombre du supportérisme

    Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

    Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

    Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

    L'aire des Qataris

    Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

    Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

    (1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

    EN SAVOIR PLUS

    « Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

    « Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

    « Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

    Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

    footballrugbypsg
    France24 - World

    French legislative elections: Voter turnout at 38.11% at 5pm, slightly down from first round

    Issued on: 19/06/2022 - 06:36Modified: 19/06/2022 - 08:29

    FRANCE 24 Follow

    Voter turnout in the second round of France's parliamentary elections stood at 38.11% at 5pm, slightly down from voting at the same time in the first round. French President Emmanuel Macron is in danger of falling short of a parliamentary majority after the first round of voting saw his centrist camp tied with a left-wing coalition led by Jean-Luc Mélenchon. Revisit our live blog of the day's events below. This evening's developments can be followed on our new live blog linked below. 

    • Voter turnout stood at 38.11 percent in the second round at 5pm – slightly down from the same point in the first round, which saw a record low participation rate overall, ending at 52.49 percent.
    • Macron’s Minister for Oceans Justine Bénin lost her seat in the French overseas territory Guadaloupe in the Caribbean as the candidate for the left-wing alliance NUPES, Christian Baptiste, triumphed with 58.65 percent of the vote.
    • Surprising many observers, Marine Le Pen, leader of nationalist-populist National Rally got her best score in Guadaloupe’s third constituency in the presidential election second round (at nearly 70 percent). But the incumbent Socialist MP won with more than 52 percent of the vote despite coming second in the first round.
    • This evening's developments can be followed here.

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    Voter turnout issue looms over French legislative elections after record first-round abstention

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

    Prizes abound for Le Pen's far right in historic French legislative elections

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

    French legislative elections: The second round, by the numbers

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : l’Union européenne accuse Moscou de mettre le monde en danger de famine

    Les conséquences de la guerre en Ukraine se ressentent à l’international, et ce, à cause de la Russie. C’est en tout cas ce qu’a jugé le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrel, dans un article publié sur son blog officiel et rapporté par BFM TV ce samedi 18 juin. En bloquant les exportations de céréales de l’Ukraine et en restreignant ses propres exportations, Moscou met le monde en danger de famine, a-t-il accusé, assurant que l’Union européenne est prête à travailler avec l’Onu « pour prévenir tout impact indésirable » des sanctions prises contre la Russie « sur la sécurité alimentaire mondiale ». 

    Josep Borrel a également précisé que ces sanctions n’interdisent pas au pays dirigé par Vladimir Poutine « d’exporter des produits agricoles et des semences, ni de les acheter, à condition que les personnes ou entités sanctionnées ne soient pas impliquées » dans ces opérations. 

    « Une bataille des récits » 

    Alors que la Russie « a transformé la mer Noire en zone de guerre » et a fait « le choix politique, conscient, de ‘militariser’ les exportations de céréales et de les utiliser comme un outil de chantage », pour le chef de la diplomatie européenne, il est « impératif de permettre la reprise des exportations ukrainiennes par bateau ».  

    « Ne pas le faire risque de provoquer une catastrophe alimentaire » à l’échelle planétaire, a-t-il encore mis en garde. Avant de reconnaître, au sujet des sanctions prises par l’UE : « Nous sommes pleinement conscients qu’il y a une ‘bataille de récits’ autour de cette question. » Le sujet sera au centre des discussions des différents ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’UE, qui se réuniront à Luxembourg, ce lundi 20 juin. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

    Actu

    En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

    Jean-Jacques Régibier

    Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

    Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

    Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

    Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

    Gazés pour une collection anatomique

    Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

    La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

    Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

    Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

    Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

    Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

    Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

    Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

    Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

    Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

    Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

    La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

    Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

    Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

    nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
    Valeurs Actuelles

    Le blé devient une arme

    On ne plaisante pas avec le blé, base de l’alimentation depuis les temps les plus anciens. En 1709 dans la région de Grenoble, lors de la grande famine, les vols de grains étaient punis de bannissements et de coups de fouet. Aujourd’hui, la guerre entre la Russie et le grenier de l’Europe qu’est l’Ukraine, troisième exportateur mondial avant le début du conflit, fait craindre, comme a alerté l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, une famine en Afrique ; ce continent importe la moitié de sa consommation de céréales, l’Algérie, l’Égypte et le Nigeria étant les acheteurs les plus importants.

    Depuis quelques jours, des soupçons de vol de blé ukrainien de la part de la Russie ont surgi. Début juin, Vasyl Bodnar, ambassadeur d’Ukraine en Turquie, accusait : « La Russie vole, sans vergogne, le grain ukrainien et le fait partir de la Crimée occupée. Il transporte ce grain vers des pays étrangers, dont la Turquie. Nous avons demandé de l’aide [à celle-ci] pour résoudre ce problème. » Quelques jours plus tard, lors d’une conférence de presse sur la sécurité alimentaire, Antony Blinken, secrétaire d’État américain, confirmait : « Il y a des rapports crédibles montrant que la Russie vole à son profit les exportations ukrainiennes de céréales. » De quoi attiser un peu plus les tensions diplomatiques.

    Fin mai, de 500 000 à 700 000 tonnes de blé, pour une valeur minimale de 100 millions de dollars, auraient été pillées par les Russes.

    Fin mai, de 500 000 à 700 000 tonnes de blé, pour une valeur minimale de 100 millions de dollars, auraient été pillées par les Russes. À la mi-mai, la chaîne américaine CNN a dévoilé des images satellites du cargo russe Matros Pozynich à quai à Lattaquié (Syrie) : parti de Crimée le 27 avril (en ayant préalablement coupé son transpondeur, qui permet à tout moment d’identifier et de localiser un navire), il avait fait escale à Sébastopol avant de lever l’ancre pour rejoindre quelques jours plus tard le port syrien où il a déchargé une partie de sa cargaison de blé. Selon le média américain, deux autres navires russes sont aussi soupçonnés de se livrer au trafic de céréales. « Ce sont d’abord les marchandises déjà présentes dans les ports, donc les plus simples à récupérer, qui ont été dérobées », estime Gautier Le Molgat, directeur général adjoint chez Agritel.

    Plus que jamais, le blé se retrouve au cœur du conflit ; derrière les champs de bataille, les champs céréaliers. « Depuis plus d’une décennie, l’Ukraine se rapproche de l’Ouest et souhaite entrer dans l’Union européenne , considère Jean-Pierre Bloch, consultant chez Infograin. La montée en puissance de l’agriculture ukrainienne sur le marché mondial constitue un problème majeur de concurrence pour la Russie, désireuse de contrôler 30 % du marché mondial… et de devenir le fournisseur incontournable des pays du MoyenOrient, du Maghreb, d’Afrique. » Pour les Russes, il est primordial de contrôler les flux de céréales en mer Noire. « Pour les avoir fréquentés, ils n’ont pas la même notion du temps et de l’espace, ajoute Jean-Pierre Bloch. Ils avancent doucement et sûrement et je ne les vois pas s’arrêter. »

    De quoi continuer à déstabiliser le marché alors que les prochaines récoltes ne devraient pas tarder à débuter dans l’hémisphère Nord. Sur les marchés européens et américains, deux zones qui alimentent le marché international, les prix du blé se sont appréciés de 50 % dans le mois qui a suivi le début du conflit russo-ukrainien – le blocage de l’activité export des deux pays a provoqué un déséquilibre du marché, la mer Noire étant une importante zone d’exportation. À la mi-mai, ils ont atteint des sommets historiques, à 439,25 euros la tonne, avec l’embargo indien sur les exportations.

    Les stocks de 2021 ne sont pas partis à l’export

    Depuis, s’ils ont reflué de 10 %, les prix restent encore à des niveaux très élevés. La situation est même plus problématique pour les importateurs que lors de la dernière crise alimentaire mondiale de 2007 qui avait entraîné de nombreux conflits sociaux, car le dollar est bien plus haut – de l’ordre de 25 % – face à l’euro. « Le marché est fondamentalement déstabilisé ; il n’y a pas plus de spéculateurs ou de spéculation que d’habitude , note Gautier Le Molgat. D’autant plus que certains n’ont plus les capacités financières pour tenir leurs positions et régler les appels de marge. » Voilà pour l’activité sur les marchés financiers.

    Sur le terrain, en Ukraine, il s’agit de trouver le plus rapidement possible une réponse à la question suivante : comment libérer le blé accumulé et les céréales dont le monde a besoin ? Dans les silos, il y a déjà les stocks de l’année dernière qui ne sont toujours pas partis à l’export et bientôt viendront s’ajouter les nouvelles récoltes de l’été. Ce qui inquiète le président ukrainien, Volodymyr Zelensky : « Actuellement, entre 20 et 25 millions de tonnes de céréales sont bloquées et cet automne ce chiffre pourrait augmenter à 70-75 millions de tonnes. » Et que ce soit par mer, par route ou chemin de fer, la logistique est devenue aujourd’hui un casse-tête pour ne pas dire un cauchemar.

    En temps normal, l’Ukraine expédie 10 millions de tonnes de céréales par mer chaque mois. Or, le port d’Odessa, le plus important du pays, d’où partaient, il y a encore six mois, grâce à ses capacités logistiques, les trois quarts de la production céréalière, est aujourd’hui quasiment à l’arrêt. Pour au moins deux raisons. Il y a le blocus russe des côtes ukrainiennes qui ne laisse passer qu’au compte-gouttes les navires vraquiers et céréaliers. Récemment, les Russes, qui ont dénombré 70 navires de 16 nationalités bloqués dans les ports ukrainiens, ont mis en place deux couloirs maritimes : un en mer Noire, ouvert de 8 à 19 heures au large des ports de Kherson, de Nikolaïev, d’Ochakov, d’Odessa, de Tchernomorsk et de Youjny et un autre, en mer d’Azov, ouvert 24 heures sur 24. Or cette mer est moins profonde que la mer Noire, ce qui va limiter, de fait, les tonnages transportés. Depuis une quinzaine de jours, le port de Marioupol a rouvert, après des opérations de déminage sur 1,5 million de mètres carrés. Certains observateurs voient dans la création de ces couloirs maritimes une manœuvre de la part des Russes, pour montrer qu’ils sont là pour répondre aux besoins mondiaux en blé et ainsi tenter d’adoucir ou de lever les sanctions internationales.

    Les mines ukrainiennes paralysent le trafic

    Seconde raison : pour éviter une opération amphibie russe en mer Noire et notamment un débarquement dans la région d’Odessa, l’armée ukrainienne a, au début du conflit, mouillé en urgence de très nombreuses mines, au risque de paralyser le trafic maritime. « Si bien que l’Ukraine est aujourd’hui prise à son propre piège », estime Jean-Pierre Bloch.

    La mer Noire concentre toutes les attentions. Moscou exige que Kiev la démine : « L’armée russe garantit le passage sans entraves des navires chargés de céréales depuis les ports ukrainiens vers la Méditerranée, si l’Ukraine résout le problème du déminage des eaux territoriales » , annonçait fin mai le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. « Dès qu’on déminera les accès au port d’Odessa, la flotte russe de la mer Noire sera là », craint Sergueï Bratchouk, porte-parole de l’administration de la région d’Odessa.

    Pour sortir de l’impasse, Sergueï Lavrov, en visite en Turquie, a annoncé que la Russie était prête à « garantir la sécurité des navires céréaliers quittant les ports ukrainiens, avec la coopération de la Turquie ». Son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu, est venu en renfort : « Si nous devons ouvrir le marché international ukrainien, nous pensons que lever les obstacles aux exportations russes est légitime. » Mais certains craignent que la Russie en profite pour exercer un droit de regard pour éviter que les navires reviennent en Ukraine chargés d’armements. « Le vrai problème est là , juge Gautier Le Molgat. Il faudra des convois militaires pour escorter les cargos remplis de grains, donc des moyens techniques qui ne pourront être exclusivement russes, ce qui forcément prendra du temps avant d’arriver à une solution. » La France pourrait apporter son aide pour débloquer la situation dans le port d’Odessa.

    Autant d’incertitudes qui vont maintenir les cours à des niveaux élevés. Et qui pourrait, en fait, entraîner, pour les consommateurs, de nouvelles hausses de prix dans les rayons. « Le conflit a débuté en février, à une période où beaucoup d’industriels avaient sécurisé leurs achats , explique Gautier Le Molgat. Bientôt, ils vont à nouveau recourir aux marchés et ils paieront 200 euros de plus la tonne par rapport à l’an dernier. » Le pire est devant nous. « Si pour l’alimentation animale, le blé peut être remplacé par des aliments de substitution comme le colza ou les tourteaux de soja, pour l’alimentation humaine, il n’y a pas de solution alternative. On ne peut pas faire sans la Russie et l’Ukraine. »

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    France24 - World

    Explainer: How do France's legislative elections work?

    Issued on: 11/05/2022 - 10:14

    Aude MAZOUE

    Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.

    French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.

    Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.

    The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.

    Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.

    Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.

    Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.

    To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.

    Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.

    Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.

    The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.

    Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.

    Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.

    The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

    >> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

    Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.

    Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.

    Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.

    >> Explainer: What does a French president do?

    During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above). 

    Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.

    But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.

    This article has been translated and adapted from the original in French.

    French legislative elections © FRANCE 24

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    Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

    France24 - World

    Zelensky vows to retake south, NATO chief warns of long war

    Issued on: 19/06/2022 - 10:34

    NEWS WIRES Yinka OYETADE Selina SYKES

    President Volodymyr Zelensky vowed Sunday that his forces "will not give away the south to anyone" after his first visit to the southern frontline, as NATO's chief warned the war in Ukraine could last "for years". 

    Making a rare trip outside Kyiv, where he is based for security reasons, Zelensky travelled to the hold-out Black Sea city of Mykolaiv and visited troops nearby and in the neighbouring Odessa region for the first time since the Russian invasion.

    "We will not give away the south to anyone, we will return everything that's ours and the sea will be Ukrainian and safe," he said in a video posted on Telegram as he made his way back to Kyiv.

    He said he talked with troops and police during his visit.

    "Their mood is confident, and looking into their eyes it is obvious that they all do not doubt our victory," he said.

    While Zelensky remained defiant, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg warned that "we must be prepared for this to last for years."

    Speaking to German daily newspaper Bild, Stoltenberg said "We must not weaken in our support of Ukraine, even if the costs are high — not only in terms of military support but also because of rising energy and food prices."

    Russian forces have directed their firepower at the east and south of Ukraine in recent weeks since failing in their bid to take the capital Kyiv after the lightning February 24 invasion. 

    "The losses are significant. Many houses were destroyed, civilian logistics were disrupted, there are many social issues," Zelensky said.

    "I have commissioned to make assistance to people who have lost loved ones more systemic. We will definitely restore everything that was destroyed. Russia does not have as many missiles as our people have the desire to live."

    Mykolaiv is a key target for Russia as it lies on the way to the strategic Black Sea port of Odessa. 

    Zelensky surveyed the city's badly damaged regional administration building and met officials in what appeared to be a basement where he handed out awards to soldiers, in a video released by his office.

    Soldiers in Mykolaiv meanwhile were trying to keep their pre-war routines alive, with one saying he would not give up his vegan diet on the frontlines.

    Oleksandr Zhuhan said he had received a package from a network of volunteers to keep up his plant-based diet. 

    "There was pate and vegan sausages, hummus, soya milk... and all this for free," the 37-year-old drama teacher said happily.   

    'Hero'

    Back in Kyiv, with shockwaves from the war continuing to reverberate around the world, thousands gathered to pay tribute to one young man — Roman Ratushny, a leading figure in Ukraine's pro-European Maidan movement, who was killed fighting Russians in the country's east earlier this month aged just 24.

    In front of the coffin draped in a yellow and blue Ukrainian flag at the foot of a monument that overlooks the sprawling Independence Square in the capital, people of all ages saluted his memory.

    "I think it is important to be here because he is a hero of Ukraine and we must remember him," Dmytro Ostrovsky, a 17-year-old high school student, told AFP. 

    The loss put a human face on the shared grief of Ukrainians, as the bloodshed continues.

    The worst of the fighting continues to be in the eastern industrial Donbas region, with battles raging in villages outside the city of Severodonetsk, which Russia has been trying to seize for weeks.

    "There's an expression: prepare for the worst and the best will come by itself," the governor of the eastern Lugansk region, Sergiy Gaiday, told AFP in an interview from the Ukrainian-controlled city of Lysychansk across the river from Severodonetsk.

    "Of course, we need to prepare."

    Wearing a flak jacket and carrying gun cartridges and a tourniquet, he said Russian forces "are just shelling our troop positions 24 hours a day."

    Earlier, Gaiday said on Telegram that there was "more destruction" at the besieged Azot chemical plant in Severodonetsk, where hundreds of civilians are sheltering.

    He also said Lysychansk was being "heavily shelled". 

    There are signs of preparations for street fighting in the city: soldiers digging in, putting up barbed wire and police placing burnt-out vehicles sideways across roads to slow traffic, as residents were preparing to be evacuated. 

    "We're abandoning everything and going. No one can survive such a strike," said history teacher Alla Bor, waiting with her son-in-law Volodymyr and 14-year-old grandson.

    Meanwhile, pro-Russian officials in the eastern, separatist-held city of Donetsk said five civilians were killed and 12 injured by Ukrainian bombardment.

    In Lysychansk, the governor Gaiday said watching his home city, Severodonetsk, be shelled and people he knew dying was "painful."

    "I'm a human being but I bury this deep inside me," he said, adding that his task is to "help people as much as possible".

    (AFP) 

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    Von der Leyen says Ukraine ready for EU ‘candidate status’ ahead of bloc meeting

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    Zelensky adviser: Ukraine can win war in '3 to 6 months' if it gets heavy weapons soon

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    Greeted as a 'great friend', Johnson meets Zelensky on second Ukraine trip

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : la Russie affirme avoir tué près de 2 000 combattants étrangers

    La bataille des chiffres continue. L’armée russe a publié un communiqué, vendredi 17 juin, dans lequel elle dévoile plusieurs données sur le nombre de combattants étrangers ayant rejoint la guerre en Ukraine. Selon l’état-major russe, « des mercenaires et des spécialistes en armements » seraient issus « de 64 pays au total », relaie Le Figaro. Parmi eux, « 6 956 sont arrivés en Ukraine, 1956 ont déjà été éliminés, 1779 sont repartis », a poursuivi le ministère russe de la Défense.

    Dans le détail, les combattants étrangers viennent majoritairement de Pologne qui est le « leader absolu » parmi les pays européens. La Roumanie et la Grande-Bretagne viennent compléter le podium. 

    59 « mercenaires » français tués 

    Accompagné de son communiqué, Moscou a dressé un tableau du nombre de combattants étrangers par nationalités. Ainsi, 59 « mercenaires » français, sur 183 venus combattre, ont été tués depuis le début de l’offensive russe. Selon l’armée russe, les pays ayant enregistré le plus de pertes sont la Pologne (378 morts), les États-Unis (214), le Canada (162) et la Géorgie (120). 

    Le 3 juin dernier, un Français avait été tué « dans des combats » en Ukraine, avait indiqué le ministère français des Affaires étrangères. « Nous avons appris la triste nouvelle qu’un Français avait été mortellement blessé dans des combats en Ukraine », avait écrit le Quai d’Orsay, présentant ses « condoléances à sa famille. »

    Si la France n’envoie pas de troupes se battre en Ukraine, elle livre des armes et des équipements militaires. Des soldats sont en revanche dépêchés dans les pays de l’Otan voisins.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

    ‘No podemos esperar’: ante las amenazas de China, Taiwán se prepara para una posible guerra

    La obstinada resistencia de Ucrania ante la invasión rusa, y la ayuda que ha recibido, ha hecho que las autoridades taiwanesas se centren en analizar y mejorar sus estrategias militares.

    Un grupo de civiles que participaron en una simulación de batalla durante un taller de entrenamiento de médicos de combate realizado cerca de Taipéi, en mayo. Desde que comenzó la invasión en Ucrania, un número creciente de taiwaneses se ha enfocado en los preparativos para una posible guerra.Credit...

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    Por Amy Qin y Amy Chang Chien

    Photographs by Lam Yik Fei

    TAIPÉI, Taiwán — La cruel guerra de Rusia en Ucrania ha hecho que Taiwán confronte el fantasma de un ataque repentino por parte del vecino más grande y poderoso de la isla: China.

    La invasión le ha dado una importancia renovada al enfoque autoritario del líder chino, Xi Jinping, quien desde hace mucho tiempo reclamó al Taiwán autónomo por el “fortalecimiento” de China, como lo que hizo el presidente ruso, Vladimir Putin, con Ucrania. Para muchas personas en Taiwán, Ucrania ha sido una lección de táctica y armamento que podría detener a una fuerza invasora más poderosa. También ha sido una clara advertencia de que es posible que la isla no esté bien preparada para un ataque a gran escala.

    Las fuerzas de defensa de Taiwán están, en muchos sentidos, mal equipadas y con poco personal. Su presidenta, Tsai Ing-wen, prometió defender la isla, pero ha tenido problemas para imponer un nuevo enfoque estratégico a la dirigencia militar.

    Taiwán gasta miles de millones de dólares en aviones de combate y submarinos, pero sus conscriptos no tienen las municiones necesarias para realizar prácticas. Muchas personas consideran que la duración del servicio militar obligatorio es demasiado corta y que el programa de reservistas no es lo suficientemente riguroso. El ejército está formando una fuerza profesional, pero ha tenido problemas para reclutar y conservar soldados bien capacitados.

    Ahora, Ucrania ha sido un incentivo para cambiar.

    Cuando Wu Chiuan-syun, un informático de Taipéi, se reunió con otros reservistas del ejército en un bosque denso y húmedo de la zona central de Taiwán en marzo, entrenaron durante más tiempo y de manera más intensa en comparación con otros soldados de los últimos años. Casi todos los días, comentó, sus comandantes les recordaban que la amenaza de China se hacía mayor.

    “Ucrania nos enseñó que primero hay que demostrarles a los demás que tenemos la determinación de defendernos, solo entonces acudirán en nuestra ayuda”, explicó Wu, de 31 años.

    Lo que es fundamental en el problema de Taiwán sobre su estrategia de defensa es una pregunta que no ha sido contestada: ¿Estados Unidos enviará fuerzas militares en auxilio de Taiwán? En mayo, el presidente Joe Biden insinuó que así sería, pero Estados Unidos no ofrece garantías de seguridad explícitas, lo cual es una estrategia para evitar molestar a Pekín o envalentonar a Taiwán para que declare su independencia oficial.

    Xi ha dicho que desea una unificación pacífica con Taiwán y quizás lo frenen las enormes repercusiones económicas y diplomáticas que sufriría China si ejecuta una invasión. Pero China también ha sido directa en sus advertencias. El fin de semana, su ministro de Defensa, Wei Fenghe, dijo que Pekín “peleará hasta el final”. Casi a diario, está enviando aviones de combate hacia la isla, como las 30 aeronaves que envió en un solo día durante el mes pasado, por ejemplo.

    La preocupación es que esas maniobras podrían ser la antesala, intencional o no, de un conflicto.

    “No podemos esperar, estamos contra reloj”, señaló Michael Tsai, exministro de Defensa de Taiwán. “La invasión de Rusia a Ucrania ocurrió en un momentito… quién sabe cuándo el Ejército Popular de Liberación decidirá invadir Taiwán”.

    La ‘estrategia del puercoespín’

    Muchos simulacros militares que fueron realizados en Taiwán durante enero tenían el propósito de demostrarle su fuerza a China; de mostrarle cómo planeaba detener a los intrusos para que no invadieran su espacio aéreo, no aterrizaran en sus playas ni, en el peor de los casos, invadieran sus ciudades.

    En una base aérea de la zona central de Taiwán, sonaba una sirena y en unos cuantos minutos los pilotos estaban despegando en aviones de combate F-16 para repeler a los intrusos. En la costa norte, la armada presentaba nuevas embarcaciones para la colocación de minas mientras dos pequeños buques de guerra disparaban municiones reales. En una ciudad del sur, el humo se extendía por el aire mientras algunos soldados que practicaban combate urbano se desplazaban frente a las fachadas falsas de establecimientos de té de burbujas y de cafeterías, en un intercambio de disparos con los combatientes.

    Estos simulacros también reflejaban un conflicto persistente en el centro de la estrategia de defensa de Taiwán.

    La idea original, después de que los líderes nacionalistas huyeron a Taiwán en 1949, era recuperar algún día el continente. Durante décadas, aunque esta posibilidad se debilitó, Taiwán había abordado la amenaza de una invasión por parte de China al comprar o desarrollar armas tradicionales caras, como los aviones de combate desplegados en la base aérea. Pero China, que invirtió mucho dinero para conformar lo que ahora es uno de los ejércitos más grandes del mundo, superó a Taiwán.

    En fechas recientes, al ver el creciente desequilibrio, las autoridades estadounidenses y algunos estrategas taiwaneses han acelerado los esfuerzos para que Taiwán acumule una gran cantidad de armas más pequeñas, lo cual incluye embarcaciones como los barcos del simulacro capaces de instalar minas con rapidez para obstruir los efectivos que intenten aterrizar.

    Los partidarios de esta estrategia sostienen que Taiwán, al igual que Ucrania, puede desplegar con facilidad misiles Stinger que pueden ser disparados con lanzadores desde el hombro de un soldado contra las aeronaves, y misiles portátiles Harpoon, los cuales pueden atacar a los barcos. A diferencia de los tanques y los navíos grandes, estos son difíciles de ubicar y destruir.

    “La idea es que se vuelvan tan difíciles de atacar que el enemigo lo piense dos veces antes de emprender alguna acción”, dijo Lee Hsi-min, exdirector de la Marina de Taiwán y director del personal general, quien es uno de los partidarios más influyentes del llamado enfoque asimétrico.

    Un ataque total contra Taiwán, en el que participen las fuerzas aéreas, navales y terrestres, sería más complejo que la invasión de Rusia a Ucrania, pero algunos oficiales de defensa taiwaneses y estadounidenses creen que Pekín podría llevarlo a cabo en los próximos años.

    Se tiene la esperanza de que, si la disuasión fracasa, la llamada estrategia puercoespín le daría tiempo a Taiwán para que Estados Unidos pudiera acudir en su ayuda. La presidenta Tsai dijo en 2019 que Taiwán podría resistir 24 horas y que luego China se enfrentaría a la presión internacional.

    Tsai ha comprado misiles Harpoon y otras armas en consonancia con el cambio estratégico, pero se enfrenta a la resistencia de algunos líderes militares que argumentan que las armas más pequeñas no son útiles para enfrentar a China de manera visible. Los misiles de largo alcance capaces de atacar el continente podrían disuadir a Pekín, dicen los líderes militares. Los aviones de combate pueden responder cuando las fuerzas chinas merodean cerca de Taiwán. Las plataformas más grandes también son políticamente populares.

    Si China invade, es casi seguro que las defensas de Taiwán se derrumbarán a menos que Estados Unidos y sus aliados ayuden. En Taiwán, algunas personas creen que es demasiado arriesgado renunciar a sus armas más letales sin tener promesas concretas de apoyo.

    “No podemos estar seguros de que Estados Unidos venga a rescatarnos”, dijo Ou Si-fu, investigador del Instituto de Investigación de Seguridad y Defensa Nacional, un grupo de expertos afiliado al Ministerio de Defensa de Taiwán. “Por lo tanto, Taiwán debe tener algunas capacidades de ataque. De lo contrario, te estás atando las manos mientras esperas que te maten”.

    Hay que darles mejor entrenamiento a los soldados

    El otoño pasado, Hu Yu-huan, de 25 años, se presentó a su servicio militar obligatorio con muchas ganas de aprender cómo defender su patria y lo que halló no fue un campamento de entrenamiento, sino uno de verano.

    Cuando él y sus compañeros conscriptos trotaban, el paso lo marcaba el más lento, quien se cansaba después de trotar 90 metros. Pasaban horas quitando hierbas y barriendo. Hu, quien era corredor de medio maratón, comentó que después de esos cuatro meses de servicio tenía 7 kilogramos más de peso y estaba en “la peor condición física” de su vida.

    Cuando Taiwán se democratizó a fines de la década de 1980, los funcionarios recién electos recortaron el presupuesto para la defensa, lo que originó que se redujeran las Fuerzas de Defensa. Taiwán solo tiene unas 169.000 personas en servicio militar activo y cerca de dos millones de reservistas, en comparación con los dos millones de soldados en servicio activo de China.

    Los dirigentes de la isla han tratado de eliminar de manera gradual la conscripción para tener una fuerza profesional de voluntarios. El Ministerio de Defensa de Taiwán dijo en un comunicado que el año pasado había alcanzado más del 95 por ciento de sus metas de reclutamiento. Pero los expertos afirman que el legado autoritario del ejército, junto con un sueldo relativamente bajo, ha dificultado atraer reclutas capacitados.

    En gran medida, también se ha calificado como insustancial el entrenamiento para el combate, tanto para los varones mayores de 18 años que hacen el servicio militar obligatorio, como es el caso de Hu, como para otros reservistas. Hace tres décadas, los conscriptos tenían que capacitarse por un periodo de hasta tres años y correr aproximadamente 5 kilómetros diarios. Ahora, según los expertos y los practicantes recientes, hacen servicio cuatro meses y corren menos de 3 kilómetros al día, si acaso.

    Sun Li-fang, portavoz del Ministerio de Defensa de Taiwán, señaló que las exigencias relacionadas con la condición física para los conscriptos fueron relajadas en consonancia con los lineamientos científicos y que, en el diseño de su entrenamiento, el ejército tuvo que tomar en consideración la seguridad.

    El gobierno de Tsai analiza la posibilidad de extender a un año la duración del servicio militar. Ahora prueba un programa de actualización para los reservistas que dura dos semanas en vez de una y se dan más horas de entrenamiento en combate.

    Wu, el ingeniero en computación, estaba entre los primeros efectivos que formaron parte del nuevo programa. Según Wu, además de prácticas de tiro, él y otros reservistas hacían caminatas en senderos montañosos con el fin de probar la capacidad del grupo para cargar armas pesadas durante largos periodos. Al final, según Wu, se sentía listo para la guerra.

    “Estaré bien siempre y cuando tenga un arma”, comentó.

    ‘La punta de la lanza’

    En programas de entrevistas taiwaneses, expertos y funcionarios debaten la probabilidad de una invasión china. En el parlamento, los legisladores se preocupan por la preparación de las tropas de Taiwán. En los grupos de mensajería, los activistas discuten sobre las formas de involucrar a la gente en la defensa de la isla.

    La nueva urgencia refleja un cambio brusco en las actitudes en Taiwán, donde muchos habían sido indiferentes a los avances de China durante mucho tiempo, resignados a la derrota o ciegamente optimistas sobre el apoyo de Estados Unidos.

    Tsai ha tratado de aprovechar el conflicto en Ucrania para impulsar su agenda. Conformó un equipo de expertos para estudiar la estrategia ucraniana. La pregunta es si puede impulsar cambios potencialmente impopulares, como aumentar aún más el gasto militar, actualmente en poco más del dos por ciento del producto interno bruto de Taiwán.

    “No podemos ver el sufrimiento del pueblo ucraniano solo como noticia”, dijo Alexander Huang, profesor del Instituto de Asuntos Internacionales y Estudios Estratégicos de la Universidad de Tamkang. “Tiene que ser una lección que debemos aprender”.

    Lee, el exdirector de la Marina, y otras personalidades han instado al gobierno de Taiwán para que se cree una fuerza de defensa territorial compuesta por civiles, similar a la de Ucrania.

    Una fuerza civil entrenada podría ser la “punta de lanza” en la defensa de Taiwán, dijo Enoch Wu, fundador de Forward Alliance, una organización no gubernamental que coordina talleres de defensa civil. “Eso es lo que va a hacer o deshacer a Taiwán”.

    Sin embargo, algunos ciudadanos se están preparando por su cuenta.

    En un sábado reciente, cerca de dos decenas de personas simulaban un tiroteo con armas neumáticas muy realistas en un estacionamiento cerca de Taipéi, en una clase impartida por PolarLight, una empresa que enseña primeros auxilios básicos y habilidades de tiro. Se movían furtivamente alrededor de los autos y los autobuses estacionados, apuntando sus rifles neumáticos hacia oponentes imaginarios. Algunas personas caían al suelo mientras otras se apresuraban a ponerlas a salvo y aplicar torniquetes.

    Danny Shi, quien tiene 21 años y estudia en una academia militar, comentó que se había inscrito porque le preocupaba sentir que no estaba adquiriendo la experiencia práctica necesaria en su escuela. Dijo que quería estar listo para lo peor.

    “Como taiwanés, creo que deberíamos tomar más en serio nuestra preparación para la guerra”, afirmó.

    Steven Lee Myers colaboró con este reportaje desde Seúl, Corea del Sur.

    Amy Qin es una corresponsal internacional que cubre la intersección de la cultura, la política y la sociedad en China. @amyyqin

    Amy Chang Chien cubre noticias en China continental y Taiwán. Ella está radicada en Taipéi. @amy_changchien

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    L'Humanité

    Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

    Un jour avec

    D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

    Aurélien Soucheyre

    Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

    L’art de l’injure

    Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

    « Jaurès, l’honnête homme »

    Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

    Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

    Vieux papiers et jargon taafien

    Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

    Histoireassemblée nationale
    France24 - World

    Climate change leading to earlier and earlier heatwaves, scientists say

    Issued on: 18/06/2022 - 16:10

    As France grapples with a particularly intense heatwave this weekend, with temperatures reaching 40 degrees Celsius in many parts of the country, meteorologists say the increasingly early arrival of heatwaves is directly linked to global warming due to human activities.

    Although heatwaves now happen regularly, this one came as a surprise – a clear indication that the consequences of global warming are being felt earlier and earlier.

    Forecasters and meteorologists describe France’s current heatwave as “remarkably early”. Heatwaves in France usually take place in July or August. A heatwave in June is unprecedented and worrying, with meteorologists pointing the finger at man-made global warming.

    “With climate disruption, these events are occurring earlier and lasting until later in the year. They are also more intense than they were in the past," said climatologist Aglaé Jezequel. “Today, this is the exception, but with the changing climate, we can already expect heatwaves to arrive earlier,” she said.

    A taste of our future climate

    Extreme weather will gradually become the norm if we remain passive in the face of climate change, scientists say.

    "We are already experiencing the impacts from, and the increase in, heatwaves today, but it could become much worse in the future if we continue to emit greenhouse gases (GHGs)," Jezequel added.

    Oil, gas and coal are the main culprits of global warming. World leaders adopted the historic Paris Agreement on December 21, 2015 at the COP21 summit, setting out longterm strategies for countries to meet their commitments to wean themselves off fossil fuels.

    The landmark agreement aimed to limit global warming to 2° Celsius this century, and continue efforts to limit it further to 1.5° Celsius.

    But last September, two months before the COP 26 summit in Glasgow, with the target seemingly out of reach, UN Secretary-General Antonio Guterres warned that the world was on a catastrophic path towards +2.7°C of warming.

    The most obvious sign of global warming caused by greenhouse gas emissions is the increase in the number and intensity of heatwaves around the world. “We are experiencing a foretaste of our future climate. There is only one solution to prevent this from becoming the norm: reduce greenhouse gas emissions due to the burning of fossil fuels,” climatologist Christophe Cassou told France Inter.

    According to Cassou, who co-authored the latest IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) report, this reduction must be immediate, sustained over time and on a large scale. “It's not in three years. It's now, because it's the accumulation of CO2 emissions that counts for the level of warming, for the level of risk, and for the level of occurrence of these heatwaves.”

    Heatwaves lasting longer, becoming more frequent

    France’s national meteorological service, Météo-France, defines a heatwave as a continuous increase in temperature for at least three days.

    In France, the data clearly show the multiplication of these heatwaves. Of the 43 phenomena detected since 1947, nine took place before 1989, the rest between 1989 and 2020. According to Météo-France, there have been "three times more heatwaves in the last 30 years than in the previous 42 years". 

    "The country has warmed by 2°C since the beginning of the 20th century, which is therefore higher than the global average of 1.1°C," said climatologist Françoise Vimeux.

    The heatwaves in June come after a particularly hot and dry spring that has already caused soil drought in a large part of France, leading to fears for the harvest and creating favourable conditions for fires. “May was the hottest month on record,” Vimeux added.

    This is just the beginning of extreme hot weather events, climatologists say. According to Cassou, the probability of a heatwave today is one in ten. “In 2030, it will be one in five and around 2050-2060, it will be one in two," he said.

    At the current rate, Météo-France predicts an average of 20 to 35 days of heatwaves per year at the end of the 21st century (compared to 3-4 days at the end of the 20th century).

    Cassou says the duration of heatwaves determines their impact. “What we show in the IPCC report is that these heatwaves last for a longer period of time, the summer seasons are longer and will have greater impacts – including heat waves that start early – in so far as they entail risks for agricultural yields.”

    But the economic cost of heatwaves is much more far-reaching. According to the French public health agency Santé Publique France, the health impact of heatwaves in France between 2015 and 2020 amounts to between 24 and 37 billion euros.

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    Southern France swelters under record high temperatures for May

    Pre-summer heatwave to hit France starting Wednesday

    Record early heatwave hits France as fires flare in Spain

    New York Times - World

    The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

    In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

    In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

    But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

    But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

    How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

    How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

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    By Catherine PorterConstant MéheutMatt Apuzzo and Selam Gebrekidan

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    DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.

    The harvest has begun.

    Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.

    She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.

    Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.

    Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.

    But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.

    The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.

    Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.

    Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.

    Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.

    “There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”

    He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.

    Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.

    How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?

    Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.

    But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.

    Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

    Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

    The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

    The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

    Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

    Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

    The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.

    But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.

    No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.

    So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.

    It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.

    The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

    But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.

    This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.

    And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.

    Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.

    “This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.

    “The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”

    Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.

    The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.

    In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.

    We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.

    For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.

    We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.

    The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.

    That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.

    But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”

    In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.

    Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.

    They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”

    The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.

    But Haiti’s troubles didn’t end there.

    The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.

    Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.

    Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.

    That left precious little to run a country, much less build one.

    In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.

    Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

    Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.

    Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.

    In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.

    The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.

    A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”

    “It would have set a precedent” for many other countries, he said.

    Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”

    “When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

    The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.

    “People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”

    The excitement was short-lived.

    A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.

    “France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.

    “That’s the job of historians,” the ministry said.

    Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)

    Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.

    The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.

    “This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.

    The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.

    “As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.

    “We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”

    The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.

    The most profitable colony in the world

    During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.

    All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.

    Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.

    The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.

    Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.

    “O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”

    “To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”

    France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.

    The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”

    The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.

    Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.

    They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.

    Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.

    After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.

    Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”

    Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.

    Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.

    The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.

    But for their masters, it set a chilling precedent.

    “The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”

    Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”

    The ultimatum

    Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.

    Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”

    That day finally came, 21 years after independence.

    On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.

    They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.

    If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”

    “I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”

    Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.

    The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.

    But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.

    But after three days of meetings, he relented.

    Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.

    The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.

    But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.

    In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.

    But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.

    In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.

    “It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”

    The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.

    The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.

    So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.

    Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.

    It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.

    “Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”

    ‘Reduced by Death’

    In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.

    The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.

    In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.

    Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.

    “With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.

    By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.

    What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.

    Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.

    In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.

    Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:

    His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.

    The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.

    In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.

    In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.

    By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”

    It was reminiscent, he said, of slavery.

    ‘Ready to Fight’

    The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.

    The French government threatened war to collect the rest.

    “An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”

    In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.

    Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.

    “The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.

    In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.

    The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.

    ‘And Then Sells Himself’

    From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.

    The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.

    In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.

    “They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.

    “After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”

    Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.

    The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.

    In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.

    Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.

    While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.

    One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”

    The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.

    Nearly the only thing Haitian about it was the name.

    Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.

    After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.

    The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

    There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.

    It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.

    When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.

    From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.

    “It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.

    Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.

    “The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”

    Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.

    Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.

    “There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.

    The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”

    ‘President for Life’

    A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.

    François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.

    The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.

    “The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”

    Instead, Duvalier drove his country into despair.

    The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”

    Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.

    Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”

    Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.

    After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.

    After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.

    Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.

    After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.

    Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.

    The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.

    By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.

    “This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”

    ‘All the Better’

    The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.

    Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.

    Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.

    As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.

    After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.

    Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”

    Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”

    Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.

    Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”

    But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.

    And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.

    That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.

    Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.

    With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.

    Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.

    The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.

    The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.

    “Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.

    “We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”

    Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.

    Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.

    “It’s not finished,” he said.

    ‘Resign yourself to mizè’

    The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.

    As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.

    “All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.

    “Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”

    Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.

    Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.

    Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.

    “You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.

    By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.

    “It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”

    Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.

    “If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”

    Then, she got back to work.

    The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

    Haiti’s Lost Billions

    How a French Bank Captured Haiti

    Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

    Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

    Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.

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    Valeurs Actuelles

    Ukraine, à qui profitent les armes ?

    À un checkpoint improvisé dans l’ouest de l’Ukraine, non loin de la frontière polonaise, un groupe de civils lourdement armé fait le tri des voitures qui tentent de quitter le pays. Parmi eux, de jeunes étudiants, canette de bière dans une main, AK-47 dans l’autre, montent la garde. Pour passer, il faut en moyenne s’acquitter de quelque 10 000 dollars en liquide. Depuis le début du conflit, les hommes en âge de combattre sont en théorie tous mobilisés. Sortir du pays leur est interdit sauf autorisation spéciale. Seulement ici, ce ne sont pas des policiers qui contrôlent mais des miliciens qui n’appliquent qu’une seule loi, la leur. Certains expatriés français ont eu affaire à eux en quittant Kiev par la route en mars dernier.

    Dès les premiers jours de combat, le président Volodymyr Zelensky a ouvert les arsenaux afin d’équiper à la va-vite un maximum de civils à travers le territoire, pour enrayer l’avancée russe. Parmi ces armes, un grand nombre a déjà disparu, vendu au marché noir. Il s’agit en général de fusils d’assaut qui vont grossir les catalogues des trafiquants et trouver preneur en Europe occidentale, où elles ont la valeur marchande la plus forte. De 200 euros en Ukraine, elles peuvent se négocier jusqu’à 2 000 euros. De quoi équiper tout type de réseaux clandestins, mafias, petite criminalité, mais aussi groupes islamistes et extrémistes en tout genre.

    Une grande partie des armes que l’Occident fournit à l’Ukraine pourrait se retrouver entre les mains de criminels en Europe

    Mais ce scénario, typique de la plupart des conflits, est cette fois plus préoccupant que les précédents du fait de son ampleur et de sa proximité avec nos frontières. Le premier à tirer officiellement l’alarme est le secrétaire général d’Interpol, l’Allemand Jürgen Stock. Lors d’une récente conférence à Paris il explique : « Une grande partie des armes que l’Occident fournit à l’Ukraine pourrait se retrouver entre les mains de criminels en Europe. Cela arrivera, je n’en doute pas… Les criminels s’en occupent en ce moment même, pendant que nous parlons. Même les armes lourdes utilisées par l’armée seront disponibles sur le marché criminel […] Une destination probable pour ces armes, car les prix sur le marché noir sont nettement plus élevés en Europe, notamment dans les pays scandinaves. »

    Contacté par nos soins, Interpol précise qu’il est encore très difficile de quantifier le phénomène, mais que la menace est bien réelle. Un constat partagé par Europol, l’agence européenne de police criminelle. Sa directrice, Catherine De Bolle, déclare dans un entretien au quotidien Die Welt : « Nous voulons éviter de connaître la même situation qu’il y a trente ans, lors de la guerre des Balkans. » Elle indique qu’Europol va mettre en place « un groupe de travail international pour développer des stratégies » afin d’enrayer les réseaux de contrebande venant d’Ukraine.

    Le risque est amplifié par la présence sur place de groupes syriens et tchétchènes

    Une menace d’autant plus forte que l’on s’inquiète dans différents services de sécurité européens de ce que vont devenir les missiles antichars Javelin ou antiaériens Stinger. « On sait que des missiles antiaériens sont déjà partis d’Ukraine, sans doute depuis plus d’un mois », nous explique Éric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) : « Le risque de la prolifération est encore amplifié par la présence sur place de groupes syriens et tchétchènes, poreux aux réseaux islamistes internationaux. »

    Le pays offre, en plus de la guerre qui le frappe, une typologie très particulière et aux racines anciennes propices aux trafics d’armes. À la fin de l’URSS, près de 30 % de l’armement soviétique était produit en Ukraine. Selon une étude de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), le pays comptait encore, avant le conflit, 6,2 millions d’armes de petit calibre (ALPC), généralement détenues de façon illégale. L’Ukraine possédait ainsi le 3e stock mondial, derrière la Chine et la Russie. Selon un rapport de la Rada (le Parlement ukrainien), entre 1992 et 1996, l’équivalent de 32 milliards de dollars d’armes lourdes et d’ALPC – soit le tiers du total – a disparu des arsenaux de l’armée, qui connaît comme le reste du pays une corruption considérable. Selon l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève, au moins 300 000 armes ALPC ont ainsi été pillées ou “perdues” entre 2013 et 2015. Seules 4 000 ont été récupérées.

    La corruption constitue une menace existentielle pour l’État : elle détruit l’armée de l’intérieur, porte atteinte à ses capacités opérationnelles

    Un problème massif de corruption confirmé par l’indice de Transparency International. l’Ukraine est aujourd’hui à la 122e place sur 180 au classement de la corruption. En plus de l’armée, les douanes et le secteur de la justice sont particulièrement touchés. L’ONG pointe encore la particularité du secteur de l’armement, notant que « la corruption constitue une menace existentielle pour l’État : elle détruit l’armée de l’intérieur, porte atteinte à ses capacités opérationnelles en détournant ses ressources de la ligne de front et en faisant payer des pots-de-vin aux conscrits pour éviter le service ou obtenir un poste préférentiel. En Ukraine, il n’y a pas de supervision sur les marchés publics de défense pour les armes et on estime que de 10 à 15 % des ressources [de l’armée] sont perdues à cause de la corruption ». « Le 22 juillet 2016, le commandant adjoint de l’Opération antiterroriste (ATO) a ainsi été arrêté et dégradé pour avoir vendu 5 000 munitions appartenant à l’armée ukrainienne », indiquait le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip).

    Pour leur part, les autorités de Kiev ont tenté à plusieurs reprises de limiter ces quantités d’armes pour se conformer aux exigences occidentales, mais ces efforts ont pris fin après la révolte du Donbass en 2014.

    Cet épisode marque un autre tournant dans la prolifération d’armes sur tout le territoire. Après les premiers combats, l’armée régulière reflue face aux rebelles. Elle est vite remplacée en première ligne par des volontaires et des milices équipés à prix d’or par des donateurs de la diaspora, mais aussi et surtout par des oligarques ayant leurs intérêts dans la région. Dans leurs fiefs et jusque dans la capitale, ils entretiennent de redoutées gardes prétoriennes, mieux payées et mieux dotées que la police.

    À cet historique particulièrement chargé viennent s’ajouter les colossales livraisons de matériels consentis par les Américains et les Européens. L’effort de guerre des pays membres de l’Otan s’élève à 8 milliards de dollars, dont 4,6 dépensés par les seuls États-Unis.

    En théorie, les États doivent s’assurer des critères de traçabilité des armes vendues

    Mi-mai, Washington avait ainsi livré 5 500 missiles antichars, 1 400 missiles antiaériens Stinger et quelque 7 000 armes légères. La Suède a déversé ses stocks de lance-roquettes AT4 antichars, la Belgique 5 000 fusils FNC, le Portugal des fusils G3, la Tchéquie des pièces d’artillerie et le Canada des canons M777. La Grande-Bretagne plus de 10 000 systèmes antichars NLAW, Starstreak et Javelin, la Turquie de nombreux drones de combat Bayraktar. La France reste très discrète sur ce qu’elle a fourni, malgré plusieurs demandes parlementaires.

    Pourtant, les pays de l’Union européenne sont signataires du traité de l’Onu sur le commerce des armes, qui tente de placer des garde-fous. Les États membres de l’Union, en théorie, doivent s’assurer des critères de traçabilité des armes vendues, qui ne sont pas toujours respectés dans le contexte d’urgence ukrainien. Cela est d’autant plus dangereux que les mafias ukrainiennes, parmi les plus puissantes au monde avec des ramifications jusqu’aux États-Unis et en Israël, disposent déjà de réseaux logistiques éprouvés. Les villes de Kiev, Dnipro, Kharkov et surtout le port d’Odessa sont, depuis 1991, des plaques tournantes des trafics en tout genre, notamment de celui des armes.

    L’exportation illégale d’armes ukrainiennes pour alimenter les différents conflits est en effet déjà une vieille histoire

    L’exportation illégale d’armes ukrainiennes pour alimenter les différents conflits est en effet déjà une vieille histoire. Elle a laissé des traces chez les talibans au Pakistan et même dans des pays qui étaient sous embargo international comme la Croatie, le Liberia et la Sierra Leone, sans oublier le terrible conflit du Darfour entre 2004 et 2008. C’est l’Ukraine qui était le principal exportateur d’armes à ce moment.

    L’un des exemples les plus emblématiques de ces trafics éclabousse l’État au plus haut niveau. Le MV Faina, un navire battant pavillon ukrainien, devait se rendre au Kenya. Mais le 25 septembre 2008, il est détourné par des pirates somaliens. À son bord, une cargaison d’armes d’une valeur marchande de 33 millions de dollars. Une trentaine de chars, des lance-grenades et des munitions de différents calibres. Évidemment, le Faina n’avait pas pour destination le Kenya, mais le Sud-Soudan, également sous embargo de l’Onu. L’enquête diligentée pointera alors la responsabilité de la compagnie d’État Ukrinmash dans cette affaire.

    Dans les années 1990, de nombreuses armes sont parties des balkans pour rejoindre les quatre coins du monde, y compris les banlieues françaises

    Aujourd’hui, de la poudrière ukrainienne actuelle, d’autres conflits sont déjà en train de se rallumer. Éric Denécé nous explique encore que c’est le cas en RDC, où l’on constate une recrudescence des violences en Ituri, une région stratégique où s’exerce l’influence du Rwanda. Les rebelles y auraient déjà reçu leurs lots d’armes en provenance d’Ukraine.

    Pour ce qui est de la France, les autorités sont, en théorie, mieux préparées que dans les années 1990, où les réseaux balkaniques n’ont pas eu trop de mal à vendre leurs marchandises. De nombreuses armes étaient parties des Balkans pour rejoindre les quatre coins du monde, y compris les banlieues françaises. Un spectre qui se rallume aujourd’hui, d’autant que l’on trouve sur le dark Web de nombreuses armes, dont des missiles Stinger pour 7 000 dollars et des Javelin pour la modeste somme de 30 000 dollars payable en cryptomonnaies. Des opérations réalisables derrière un VPN en quelques minutes seulement. Ces dernières années, les milieux géorgiens et tchétchènes ont réussi leur implantation sur le territoire national. La mafia ukrainienne fera-t-elle aussi son nid en France ? La réponse risque d’être explosive.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

    Actu

    À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

    Patrick Kamenka

    Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

    Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

    Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

    Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

    Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

    Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

    Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

    Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

    Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

    Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

    Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

    mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
    France24 - World

    Islamic State group claims responsibility for Kabul Sikh temple attack

    Issued on: 19/06/2022 - 07:04

    NEWS WIRES

    The Islamic State claimed responsibility for an attack on a Sikh temple in Afghanistan that killed one community member and a Taliban fighter, saying it was retaliation for insults against the Prophet Mohammed.

    Protests in several Muslim countries were sparked by a spokeswoman for Indian Prime Minister Narendra Modi's Hindu-nationalist party comments  earlier this month about the relationship between the prophet and his youngest wife. 

    In a message posted on its Amaq propaganda site, the Islamic State (IS) group said Saturday's attack targeted Hindus and Sikhs and the "apostates" who protected them in "an act of support for the Messenger of Allah".

    IS said one of its fighters "penetrated a temple for Hindu and Sikh polytheists in Kabul, after killing its guard, and opened fire on the pagans inside with his machine gun and hand grenades".

    Two were killed and at least seven others wounded in the raid.

    Interior Ministry spokesman Abdul Nafi Takor said the attackers lobbed at least one grenade when they entered the temple, setting off a blaze. 

    The attack follows a visit by an Indian delegation to Kabul to discuss the distribution of humanitarian aid from India to Afghanistan.

    Afghan and Indian media reports said the delegation discussed with Taliban officials the possibility of reopening the Indian embassy, which shut after the Islamists seized power in August last year. 

    The number of bombings across Afghanistan has dropped since the Taliban returned to power, but several attacks — many targeting minority communities — have rocked the country in recent months, including several claimed by IS.

    While IS is a Sunni Islamist group like the Taliban, the two are bitter rivals and greatly diverge on ideological grounds. 

    The number of Sikhs living in Afghanistan has dwindled to around 200, compared to about half a million in the 1970s.

    Most of those who remain are traders involved in selling herbal medicines and electronic goods brought from India.

    In recent months, many impoverished Sikhs including women and children took refuge in the complex that was attacked on Saturday.

    The community has faced repeated attacks over the years. At least 25 people were killed in March 2020 when gunmen stormed another Sikh temple in Kabul in an attack that was also claimed by IS.

    (AFP) 

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    Afghanistan: Taliban keep girls' high schools shut, including in Herat

    Several killed in string of bomb attacks in Afghanistan

    Focus

    Desperation mounts in Afghanistan as millions suffer from acute hunger

    Valeurs Actuelles

    Après la révolution Internet, celle de la blockchain ?

    Internet a métamorphosé notre société, notre économie et notre psychologie. Qui osera affi rmer le contraire ? Cela s’est fait en deux temps. Le Web 1.0, l’Internet traditionnel, un grand catalogue en ligne, a d’abord permis aux professionnels de fournir verticalement des informations. Puis, au début des années 2010, le Web 2.0, l’Internet social, a entraîné un changement de paradigme : participation et interaction sont devenues les maîtres mots, grâce aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) : ils ont permis aux internautes de bâtir leur propre Web.

    Et voilà qu’aujourd’hui, l’émergence d’une autre technologie, la blockchain, promet de supprimer les intermédiaires : elle permet de stocker et d’authentifi er l’ensemble des échanges entre utilisateurs dans un registre virtuel (une blockchain), donc de manière décentralisée, là où jusqu’à présent tout était enregistré sur des serveurs comme ceux possédés par Amazon ou Facebook. Une véritable révolution !

    La première blockchain, apparue en 2009, aurait été créée par un mystérieux Satoshi Nakamoto — ce serait un pseudonyme derrière lequel se cachent une ou plusieurs personnes ; c’est l’architecture sous-jacente du bitcoin, une cryptomonnaie dont la valeur ne repose pas sur la confi ance en un État mais sur celle de ses utilisateurs.

    Les cryptomonnaies permettent de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire.

    Avec un certain succès : entre 2013 et 2021, le prix d’un bitcoin a bondi de 1 000 à 68 000 dollars. Mais au prix d’une énorme volatilité : le bitcoin, qui vaut aujourd’hui 29 500 dollars, a perdu 46 % de sa valeur en six mois. Depuis 2009, des centaines de cryptomonnaies ont vu le jour et s’échangent sur des plates-formes, comme Binance, la plus grande au monde, créée par l’homme d’affaires sino-canadien Changpeng Zhao.

    Leur praticité explique leur succès : aux États-Unis, on compte déjà plus de 30 000 bornes automatiques permettant au citoyen d’acheter et de vendre des bitcoins ou d’autres cryptomonnaies contre des dollars. En novembre 2021, leur capitalisation dépassait 3 000 milliards de dollars, supérieure à celle d’Aramco, l’entreprise la plus chère du monde. Mais au fur et à mesure de leur création, les cryptomonnaies ont aussi entraîné une certaine défi ance envers tout type d’intermédiaire, notamment les banques et les États. À tel point que des pays comme le Salvador et la République centrafricaine ont décidé d’ériger le bitcoin en monnaie offi cielle pour pallier la volatilité de leur propre devise.

    Pour l’économiste Philippe Herlin, qu’un État fasse d’une monnaie privée sa monnaie offi cielle alors qu’il ne la contrôle pas constitue une fracture : « En 1905, l’État a été séparé des Églises : de la même manière, les cryptomonnaies se séparent maintenant de la monnaie. » Auteur d’un rapport d’information sur les cryptoactifs, le député LREM Pierre Person estime qu’il y a une autre raison : « Cela permet de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire, en changeant de référentiel. Beaucoup considèrent que le bitcoin sera l’or numérique de demain. » Dans des pays comme le Nigeria, la Thaïlande ou l’Argentine, un tiers de la population utilise déjà des cryptomonnaies comme moyen de paiement.

    Un euro numérique a été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025.

    Les banques centrales n’auraient pris la menace au sérieux que très récemment, selon Nathalie Janson Calamaro, professeur associée d’économie à la Neoma Business School : « Le fait que Facebook tente de lancer sa monnaie a changé la donne, car il dispose d’un canal de diff usion menaçant la souveraineté des États. » La Chine a réagi de manière radicale, interdisant toutes les cryptomonnaies, sauf la sienne, un yuan numérique prévu pour 2023. Elle y voit aussi le moyen d’augmenter le contrôle social, là où les cryptomonnaies privées sont la promesse du contraire.

    Aux États-Unis, Joe Biden a évoqué, au mois de mars, la création d’un dollar numérique, alors qu’un euro numérique a aussi été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025. Un mouvement inéluctable : pour Pierre Person, « la monnaie nationale sera forcément digitale : ce n’est qu’un support de plus, comme l’a été le chèque. Mais la question porte sur la collecte de nos données personnelles, car l’État aura accès à toutes nos transactions, en Europe comme en Chine ».

    Quant aux banques privées, d’abord sceptiques, elles utilisent aujourd’hui massivement la blockchain dans leurs transactions. Certaines, comme JPMorgan Chase, ont lancé leur propre cryptomonnaie.

    Dans l’économie, de plus en plus d’entreprises ont aussi recours à la blockchain, qui peut avoir plusieurs rôles. Si les compagnies aériennes peuvent rembourser immédiatement leurs usagers en cas de retard, les grands distributeurs comme Carrefour y voient une manière d’optimiser la traçabilité de leurs produits, notamment alimentaires.

    Le marché de l’emploi pourrait aussi être touché de manière profonde. Pour Philippe Herlin, les professions diplômées occupant des fonctions d’intermédiaires sont en danger : « Tout ce qui nécessite la validation d’un tiers est amené à disparaître : les secteurs réglementés comme la banque ou les professions financières, mais aussi l’assurance et les métiers reposant sur un mécanisme d’enregistrement. Quant aux professions du droit, comme l’avocature ou le notariat, elles vont profondément changer. »

    En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel.

    Le marché de l’art est déjà transformé avec l’avènement des NFT (non fungible tokens, “jetons non fongibles”, reposant sur une autre blockchain, l’ethereum), qui sont des certifi cats d’authenticité et d’unicité annihilant le risque de faux et permettant de vendre une oeuvre d’art immatérielle sans passer par un galeriste ou un commissaire- priseur. Techniquement, ce n’est plus l’oeuvre que l’on achète, mais le NFT garantissant son authenticité. Ici, la blockchain permet en outre une traçabilité de l’oeuvre, son auteur touchant des royalties à chaque revente.

    En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel. La vente record revient à un artiste américain, Beeple : pour 69,3 millions de dollars, il a cédé, il y a un an, Everydays : the First 5000 Days, un collage numérique composé d’animations et de dessins.

    Désormais, la blockchain a également pour ambition de supprimer les intermédiaires en politique, ce qui pourrait correspondre à une aspiration de nos sociétés où la démocratie représentative est en crise. En France, selon un sondage OpinionWay du 16 décembre 2021, 83 % des citoyens réclament plus de démocratie participative. Gilles Mentré a décidé de s’engager en ce sens : cet inspecteur des Finances a fondé Electis, un projet d’infrastructure de vote électronique reposant sur la blockchain : « La vérifi cation des bulletins est décentralisée : grâce à des e-assesseurs et des e-scrutateurs, le risque de fraude est nul. Nous avons déjà organisé avec succès des votes dans un cadre municipal. Les maires s’engagent avec nous car ils sentent que la blockchain peut contribuer à restaurer la confi ance. » De la même manière, de nombreuses initiatives visent à utiliser la blockchain pour démocratiser et décentraliser le monde de l’entreprise, associatif ou syndical.

    “On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar”

    Si la blockchain rend plus concrets les modes de gouvernance, elle crée aussi des mondes où la frontière entre le virtuel et le réel est poreuse. Avec un casque de réalité virtuelle, chacun pourra, sous la forme d’un avatar, s’immerger dans un monde virtuel, le métavers, et acheter des accessoires, des vêtements de marque ou des NFT, assister à des concerts, participer à des réunions et même travailler. Le tout contre des cryptomonnaies. Une réfl exion qui n’a pas échappé aux entreprises : « D’abord investi par les hippies, déçus de l’échec des communautés réelles, Internet a ensuite été récupéré par les grands groupes. De la même manière, le métavers, censé incarner une contreculture, est déjà préempté par les entreprises », explique l’anthropologue Fanny Parise. Facebook a déjà été renommé Meta pour symboliser l’objectif ultime de son fondateur, Mark Zuckerberg : faire de son métavers « la plate-forme informatique du futur ». Pour cela, il embauchera 10 000 personnes en Europe, d’ici à 2026.

    Pour Laurence Devillers, professeur en informatique appliquée aux sciences sociales à la Sorbonne, il y a une nécessité de régulation et un enjeu éthique : « On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar. Nous ne sommes pas à l’abri d’un clivage sociétal et d’une baisse de l’intelligence collective : d’un côté, il y aura la majorité, qui subit, et, de l’autre côté, une minorité aux manettes de ces métavers. Manipuler les gens n’aura jamais été aussi facile. » Quant à la généralisation de ces métavers, cela risque, selon elle, de devenir un enjeu de santé publique : « Lorsqu’on est dans un monde immersif, on peut perdre ses repères et avoir des troubles cognitifs. Il est impossible de savoir comment le corps et le cerveau vont s’habituer. »

    Reste une inconnue, et de taille : notre planète pourra-t-elle s’adapter à la blockchain ? En 2021, le “minage” (la sécurisation) du bitcoin a nécessité plus de 134 térawattheures d’électricité, soit la consommation d’électricité de la Suède ! Si les blockchains ont besoin d’autant d’énergie, c’est que leur fonctionnement requiert l’utilisation d’un grand nombre d’ordinateurs et de serveurs, machines particulièrement énergivores. Exclus de Chine, de nombreux “mineurs” ont déferlé sur le Kazakhstan et l’Iran, avant d’en être expulsés en 2021. Leur activité avait entraîné une forte hausse de la consommation d’électricité au point de provoquer des coupures importantes et régulières, et des émeutes faisant des dizaines de morts.

    De plus en plus de rançons réclamées en cryptomonnaies

    Les délinquants n’ont pas non plus laissé passer le train de la blockchain ; son écosystème nécessite donc d’être surveillé et encadré. De plus en plus de rançons sont réclamées en cryptomonnaies. En 2020, elles ont atteint près de 700 millions de dollars. Les principales cibles sont les entreprises : en France, deux tiers d’entre elles ont subi un tel chantage. Des collectivités ou des services publics sont également visés, comme plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, en décembre dernier. Selon le commissaire Fabrice Billot, à la tête de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la préfecture de police de Paris, « le recours aux cryptos explose car il y a peu de contrôle et les transactions sont anonymisées. En cavale, les criminels ont toujours accès à leurs cryptoactifs et ils peuvent les dépenser dans de plus en plus de pays ».

    Partout où il y a de l’argent à blanchir, qu’il soit issu du trafi c de drogue, de vente d’armes, de la prostitution, la cryptomonnaie prospère donc. Y compris pour le fi nancement du terrorisme : en 2020, des djihadistes français ont ainsi été arrêtés pour avoir transféré plus de 250 000 euros en bitcoins vers la Syrie et l’Irak.

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    France24 - Monde

    VivaTech : les ambitions de la deeptech, technologie de pointe, vs l’illusion du métavers

    Publié le : 17/06/2022 - 10:10

    Sébastian SEIBT Suivre

    La deeptech, c’est-à-dire les innovations issues du monde de la recherche scientifique, prend de plus en plus de place dans les grands salons de l’innovation comme celui de VivaTech, qui se déroule à Paris jusqu’àu 18 juin. L’intérêt pour cette branche de la tech a pris de l'ampleur depuis la pandémie de Covid-19. Elle apparaît de plus en plus comme un grand enjeu du XXIe siècle et la France espère avoir une sérieuse carte à jouer dans ce domaine. 

    C’est un peu l’inverse du métavers de Mark Zuckerberg. Quand, d’un côté, le créateur de Facebook joue à fond la carte du bling-bling technologique, avec ses avatars trop mignons pour être honnêtes, ses mondes virtuels qui seraient autant de promesses d’amusement et de découverte, de l’autre, la deeptech s’impose lentement sous ses airs austère, complexe et insaisissable pour le commun des mortels.

    Sur le salon de l’innovation VivaTech, qui se déroule à Paris jusqu'au samedi 18 juin, c’est un peu la même rengaine. Tout le monde à la métavers à la bouche, mais dans les allées de ce rendez-vous du monde de la tech, les stands de start-up aux noms alambiqués comme Genoskin, Natif, Preligens se succèdent. 

    L'effet pandémie

    Elles sont toutes ambassadrices du monde de la deeptech. “Cette année, on peut même filtrer sur le site de VivaTech pour n’afficher que ce type de start-up. C’était impensable il y a encore quelques années !”, s’enthousiasme Alizée Blanchin, directrice de la stratégie pour Hello Tomorrow, un réseau mondial de start-up de la deeptech.

    L'un des principaux obstacles à la démocratisation de cette branche de la tech vient du flou qui l’entoure. La deeptech se traduit littéralement par technologie profonde, ce qui recouvre l'ensemble des innovations issues de la recherche scientifique qui se retrouvent ensuite dans des produits ou services commercialisés.

    La pandémie de Covid-19 a démontré qu'il ne s'agissait pas là d'un sujet abstrait ou abscons. "Si les vaccins ont pu être mis sur le marché en un an, alors que cela prenait auparavant presque une décennie, c'est grâce à la deeptech", assure Alizée Blanchin. Moderna et BioNTech ont, ainsi, pu bénéficier des recherches en intelligence artificielle appliquées à la médecine afin d’accélérer la mise au point des bonnes molécules pour lutter contre le SARS-CoV-2.

    Pas étonnant, dans ces circonstances, que la santé soit le secteur de prédilection des nouvelles start-up issues du monde de la recherche. À VivaTech, elles fourmillent sur les stands du CNRS ou de l’Inria (Institut national de recherche en science et technologie du numérique). Des grands laboratoires pharmaceutiques comme Sanofi sont également venus avec leur contingent de jeunes pousses.

    Mais la France n’a pas attendu la pandémie pour miser sur la deeptech. Le président Emmanuel Macron avait annoncé, en 2019, un vaste plan de 2,5 milliards d’euros sur cinq ans, afin de faire émerger 500 start-up tricolores de la deeptech par an à partir de 2025.

    Pas encore de géant américain de la deeptech

    Le gouvernement estimait, en effet, que l’Hexagone avait un double atout pour réussir dans ce domaine : les cerveaux et le tissu industriel. “La France dispose d’une recherche de pointe et a une forte tradition industrielle qui fait que, malgré les délocalisations, il y a encore un vrai savoir-faire”, soutient Alizée Blanchin.

    La deeptech a en effet besoin de l'industrie. Elle ne met pas au point de simples applications pour smartphone. Ces innovations nécessitent souvent la fabrication en usine de nouveaux produits - comme pour des matériaux de construction plus isolants par exemple. 

    Il n'y a pas non plus encore de géant américain de la deeptech. C'est un autre avantage pour la France. Sans Gafam pour tout dominer, les start-up tricolores peuvent encore espérer se faire une place au soleil.

    Une ambition française qui commence à porter ses fruits. En janvier 2022, Exotec, un fabricant de robots pour entrepôt, est devenu la première start-up de la deeptech à entrer dans le club très fermé des 25 licornes françaises, c’est-à-dire ces entreprises de la tech qui valent plus d’un milliard d’euros aux yeux des investisseurs. 

    Mais ce n’est qu’un début. Et timide avec ça si on considère l’objectif que le gouvernement s’est fixé de voir émerger 10 licornes de la deeptech d’ici 2025. Sans s’exprimer sur la multiplication des champions tricolores de la deeptech d’ici trois ans, Alizée Blanchin pense qu’on ne devrait pas être loin de l’autre objectif de l’État : plus de 500 start-up issues de la recherche fondamentale par an. 

    La progression est, en effet, rapide. La deeptech a enregistré une hausse de 30 % du nombre de start-up en 2021 par rapport à 2020. Il faut dire qu’il n’y a pas que la santé qui attire. Un autre domaine a le vent en poupe : l’agroalimentaire. “La mouvance des protéines alternatives a donné des idées à bon nombre de scientifiques entrepreneurs”, confirme Alizée Blanchin. Ils travaillent sur ce qui va remplacer la viande rouge dans nos assiettes, que ce soit les algues, les insectes ou les steaks développés en laboratoire. 

    “Le conflit en Ukraine a aussi démontré tout l’intérêt géopolitique des innovations en matière d’énergie pour en finir au plus vite avec notre dépendance énergétique”, ajoute cette spécialiste de l’écosystème des start-up.

    Les scientifiques ne sont pas les rois du "pitch"

    Mais la deeptech est encore loin de déchaîner les mêmes passions chez les investisseurs que la fintech (l'innovation au service de la finance), le métavers et autres nouvelles applications pour smartphones. “C'est un domaine qui ne concentre encore que 10 % des investissements dans la tech en France”, regrette Alizée Blanchin.

    La faute à une certaine frilosité des investisseurs européens. “Pour eux, c'est souvent un sacré pari. Ces innovations nécessitent des investissements importants dès le départ pour des résultats qui prendront beaucoup de temps à se matérialiser. De plus, la deeptech cherche souvent à créer de vraies ruptures, ce qui peut être plus risqué qu'une application qui, par exemple, améliore tel ou tel aspect de l'expérience client en ligne", résume Alizée Blanchin. 

    Les scientifiques ne sont pas non plus connus pour être les rois du “pitch” (vendre rapidement son projet à un auditoire). “C’est encore difficile de leur faire intégrer la culture de marché, et il faudrait davantage de formation à destination des chercheurs pour leur apprendre comment faire”, assure cette experte pour Hello Tomorrow, qui a d’ailleurs développé une activité de conseil pour mieux mettre en relation les chercheurs et le monde de l’entreprise.

    Enfin, le métavers n’aide pas. L’engouement pour cette nouvelle mode lancée par Mark Zuckerberg fait “qu’il y a indéniablement un éparpillement des financements”, reconnaît Alizée Blanchin. Surtout que ces mondes virtuels ne cherchent pas à résoudre les grands problèmes de notre société, comme le réchauffement climatique, la multiplication des épidémies, contrairement aux start-up de la deeptech.  

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    France24 - World

    Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine

    Issued on: 09/06/2022 - 16:24Modified: 09/06/2022 - 16:25

    Louise NORDSTROM Follow

    Shortly after Russia launched its invasion of Ukraine on February 24, reports of so-called 'filtration' camps in the country’s east began to emerge. Since then, thousands of Ukrainian civilians have passed through the centres, where Russian forces hunt for Ukrainian “nationalists”. This means that many of those being processed are subject to interrogations, strip-searches or worse. 

    In early April, Vitaly and his wife and one-year-old daughter were offered a safe passage out of Mariupol. The Russians were going to evacuate them and other civilians by bus to Nikolske, a small industrial town controlled by pro-Russian forces around 20 kilometres northwest of the besieged city.

    Once they arrived, the men were separated from the women, and sent toward a trailer where they were told they would be searched. Or “filtered”, as the troops guarding them put it.

    “We took turns going into the trailer, where two soldiers checked everything: phones, tattoos, personal belongings,” he told the independent Russian-language news website Meduza in a May 12 interview. When Vitaly entered the trailer, he saw two men stripped to their underwear – one of them with his hands behind his head facing the wall, and the other sitting in a corner on the floor.

    “As I understood it, they recognised [them as] participants of some anti-Russian rallies.”

    Vitaly, who was also strip-searched, was luckier, but only after successfully managing to explain why he had an American eagle tattooed on his body, and why his mobile phone was so clean of any messenger apps. “I had to prove I had nothing to do with the [Ukrainian military],” he said. “In the end they let me go.”

    ‘Men are rounded up and sent for filtration’

    Vitaly’s story is one of the many such testimonies surfacing from filtration camps that are mainly located in Ukraine's eastern Donbas region, where Russian and local pro-Russian separatist forces often work in tandem.

    While some Ukrainians are forcibly brought to the camps, others have no other choice but to come on their own, since they are often part of the Russian evacuation process in besieged areas.  

    According to Human Rights Watch, there are at least 13 of these centres now in operation. “Males, especially in places like Mariupol, are literally rounded up and sent for filtration,” Tanya Lokshina, Europe and Central Asia associate director for Humans Rights Watch, told FRANCE 24. “It’s organised by the DPR [the self-proclaimed “Donetsk People’s Republic”] with assistance from Russia,” she said, listing some of the best-known locations as Novoszovsk, Dokuchaevo, Staribesheve, Bezymenne and Kazatske.

    But the intense filtration tactics are not just reserved for men. Anna Zaytseva, a French teacher from Mariupol whose husband was taken prisoner of war while fighting with the Azov regiment – a Ukrainian far-right volunteer battalion - told FRANCE 24 how she was interrogated and strip-searched during her evacuation.

    “They told us to strip. I have a tattoo that says ‘life is beautiful’ in French. They [the soldiers] thought it wasn’t French, that maybe it was German, and they thought that it might be evidence that I somehow have Nazi connections,“ she said.

    ‘Villages turn into internment camps’

    Lokshina described the filtration camp stays as “very intrusive and painful“, noting that sometimes, the process can last for several days, or even weeks.

    She recounted a testimony she received from a man who was “rounded up” along with around 200 males in Mariupol in late April and sent to a filtration camp in Kazatske. “They had their passports taken and were told the process would only take a few days.”

    Although the screening itself only took a few days, the men never had their passports handed back to them, meaning they were unable to leave. “The entire area was literally crawling with military, and trying to leave those villages without a passport would be completely suicidal. Although they’re not kept under lock and key as such, the villages basically turn into internment camps.”

    ‘He came back totally numb’

    In the meantime, the men were put up in a local school in almost prison-like conditions, given only food like rice, bread and pasta to eat. “They basically slept on desks and in the hallways. Many of them got sick, sick with respiratory diseases, likely covid, flu and all sorts of stomach bugs, because the quality of the water was not fit for drinking. People were vomiting, and had diarrhoea. It was horrendous.” 

    During their stay, which would last a total of 40 days, one man got particularly frustrated and kept on questioning the pro-Russian forces about why they were being held.

    ”Then at some point, my interlocutor told me that the DPR forces just came for him and said: ‘So, you have some questions why you’re being kept here? We’re going to answer those questions.’ And then they took him away. Four days later, they brought him back. When he came back, he was totally numb. He wouldn’t say a word about what happened to him. Although there were no visible signs of torture, I think it’s safe to assume that he had an intense and painful experience.”

    All of a sudden the men in Kazatske were handed back their passports and let go. But no reason or explanation was ever given for their lengthy stay.

    Those who make it though filtration, those who don’t

    Lokshina explained that those who pass the filtration tests are handed a document with the letters FP – Filtration Point – written on it, meaning they can move “freely” within and around the DPR.

    Then there are those who don’t make it through the filtration, but little is known about their actual fate.

    Lokshina pointed to a case in Bezymenne, where a group of Ukrainian males filmed the living conditions of the filtration camp they had been confined to, and uploaded it to the internet.

    Once the video hit social media, their captors rounded them up and took them away. ”According to trustworthy information, but it’s not official, it appears they are in DPR-controlled territory, in jail. They are being accused of filming in a place where filming is supposedly forbidden, and for spreading fake news.”

    The Kremlin has denied any involvement in the filtration camps, dubbing them as “lies”, while the self-declared DPR has rejected all Ukrainian accusations of unlawfully detaining, filtrating and maltreating Ukrainian civilians in what it itself officially refers to as “reception centres”.

    Internationally, however, the camps have received harsh criticism, and even been compared to Nazi Germany’s concentration camps.

    “Reports indicate that Russian Federal Security agents are confiscating passports and IDs, taking away cellphones, and separating families from one another,” she said. “I do not need to spell out what these so-called filtration camps are reminiscent of. It’s chilling, and we cannot look away,” Linda Thomas-Greenfield, the US ambassador to the United Nations, said in an April 5 briefing to the UN Security Council.

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    ‘We’re trying to go on with our lives’: Lysychansk residents endure Russian bombardment

    Dozens of civilians evacuated from besieged Ukrainian city of Mariupol

    ON THE GROUND

    In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

    BBC

    'People used to make fun of my scarring'

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    Chrissie Riedhofer has spent most of her life learning to cope with people staring at her.

    Now 59, she has burns on her face and body from an accident when she was three years old.

    Ms Riedhofer, from Leicester, is now a campaigner for the charity Changing Faces, which is asking people to 'Stop the Stare' when they see people with visible differences.

    Video journalist: Caroline Lowbridge

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    Opex 360

    La version sanitaire du Griffon qualifiée par la Direction générale de l’armement

    par Laurent Lagneau · 18 juin 2022

    L’annonce n’a pas été faite par le ministère des Armées mais par le Groupement momentané d’entreprises « Engins Blindés Multi-Rôles » [GME EBR], qui réunit Nexter, Arquus et Thales. Ainsi, dans un communiqué diffusé le 17 juin, celui-ci a fait savoir que le Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] GRIFFON en version sanitaire [ou SAN] venait d’être qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA].

    La vocation de GRIFFON SAN est d’assurer la récupération et l’évacuation des blessés sur un théâtre d’opérations. Il « assure aux personnels évacués et à l’équipe médicale embarquée une protection, une mobilité et des conditions d’accomplissement des actes médicaux fortement améliorées par rapport aux moyens existants » [c’est à dire le Véhicule de l’avant blindé, ou VAB, ndlr], assure le GME EBR, qui dit se « réjouir » de cette qualification, laquelle « vient compléter l’étendue des capacités du GRIFFON.

    En décembre dernier, le GME EBR avait indiqué que toutes les variantes de ce blindé en version « transport de troupes » avaient été toutes qualifiées par la DGA, c’est à dire les « variantes FELIN, section tireur délite [STE], mortier de 81 mm [MO81], ravitaillement [RAV], élément léger d’intervention [ELI], génie [GEN], missile moyenne portée [MMP], en complément de la version Engin poste de commandement [EPC] ».

    Dans le détail, sur les 1872 GRIFFON qui seront livrés à l’armée de Terre d’ici 2030, 196 seront mis à la disposition du Service de santé des armées [SSA] à partir de 2023. Ils seront notamment utilisés par ses Équipes paramédicales mobiles [EPM] ainsi que par ses Escouades d’évacuation sanitaire [EES]. En outre, il sera également doté de 135 VBMR légers « Serval » en version sanitaire pour ses Équipes médicales mobiles [EMM].

    En attendant l’arrivée de ces nouveaux moyens, laquelle coïncidera avec la mise en oeuvre de l’ambition stratégique SSA 2030, le SSA maintiendra en service ses VAB EVOL CIED, c’est à dire une version modernisée du VAB sanitaire, lancée en 2019.

    Photo : archive

    France24 - World

    Spain mulls whether to send high-tech tanks to Ukraine

    Issued on: 10/06/2022 - 20:32Modified: 10/06/2022 - 20:34

    Sébastian SEIBT

    Spain this week confirmed an explosive report that it is considering supplying the Ukrainian army with dozens of Leopard 2 main battle tanks. The move would make Spain the first NATO-country to provide Kyiv with modern third-generation military vehicles and could heavily impact Ukraine’s chances in its battles against Russia in Donbas. But the news has put Berlin in a tough spot since its lawmakers would have the final say on whether the German-built super tanks ought to roll in Ukraine or not.

    “The possibility of making this shipment is on the table,” Spain’s Defence Minister Margarita Robles on Wednesday confirmed to Spanish broadcaster Cadena SER, after daily newspaper El Pais on the weekend revealed the government was considering sending around 40 Leopard 2A4 tanks to Ukraine.

    According to the paper, which cited government sources, Spain’s Prime Minister Pedro Sanchez had made the offer to Ukraine’s President Volodomyr Zelensky already during an April 21 visit to Kyiv, but said the plans had then temporarily been put on hold due to the complexity of the operation.

    The article also said that Spain had offered to provide Ukrainian troops with the necessary training to operate the tanks, which would take place in Latvia where Spain currently has 500 soldiers deployed as part of NATO’s Enhanced Advanced Presence operation.     

    Mothballed for a decade

    In 1995, Spain bought 108 Leopard 2 main battle tanks from Germany. Around 40 of them were deemed surplus, and have for the past decade or so been left gathering dust in an army logistics base in Zaragoza. These are the tanks that Madrid is now considering delivering to Kyiv.

    But even though Spain sees no immediate use for these tanks itself, handing them over to Ukraine would represent a huge leap in the West’s military support for Kyiv. “It would be the first time a NATO country supplied [Ukraine with] modern Western battle tanks,” German media stated shortly after El Pais published its article, noting Russia might interpret the move as a deliberate escalation of the conflict, and could go as far as accuse NATO of acting as a co-belligerent to Kyiv.

    The tanks would inevitably boost Kyiv’s capabilities on the battlefield, where up until now it has had to make do with mainly Soviet-era T-64 and T-72 vehicles from the 1970s.

    Gustav Gressel, an expert on Russian military issues at the European Council on Foreign Relations in Berlin, said that there are two main problems with these old USSR-era tanks. “They’re starting to run out […] and some components are only available via Russia which is far from ideal considering the current context.”

    Alexandre Vautravers, a security and armaments expert and editor at the military magazine Revue Militaire Suisse (RMS), also pointed to the fact that these tanks are not fit for modern warfare. "They are what we call second-generation tanks, manufactured until the 1970s, whereas the Leopard 2s are third-generation tanks."

    What difference would Leopard 2 make in Donbas?

    According to Vautravers, switching to Leopard 2 would be a huge lift for the Ukrainian army in Donbas, considering Russia has mainly deployed second-generation – albeit upgraded – tanks to the area.

    "The armour of the third-generation tanks, especially on the front, is twice as effective as on previous-generation vehicles," he explained.

    They also have much greater firepower: The firing rate is faster, and the ammunition used can pierce armour to a much greater extent than second-generation tanks ever could.

    The Leopard 2s are also much more mobile. Although there is not that much difference in top-speed (70 km/h versus 60 km/h), "these vehicles can accelerate much easier and move much quicker in difficult terrain," he said.

    "The on-board electronics have made considerable progress," he added, pointing to the Leopard 2’s digital fire control system, as well as some of its other high-tech features, which include advanced night vision and sighting equipment.

    In all, Vautravers said a Leopard 2 tank in motion can “fire with almost as much precision as if it were standing still", and are much quicker to fire off the first shot “which is often decisive in a tank versus tank confrontation."

    In order to take advantage of the Leopard 2’s full potential, however, Vautravers underscored the importance for the Ukrainians to get proper training, since second-generation and third-generation tanks were not at all built for the same purposes. “If it would be used in the same way [as a second-generation tank] – to defend yourself basically – you wouldn’t see a big difference,” he said, noting the Leopard 2’s strengths lie in its offensive capabilities.

    Tough spot for Germany

    But there is another hurdle that could prevent Ukraine from receiving the super tanks – the fact that they were manufactured in Germany. According to German daily Süddeutsche Zeitung this means that Berlin would have to approve Madrid’s potential export of Leopard 2s to Kyiv.

    But the topic of sending tanks to Ukraine is especially sensitive in Germany, where discussions have so far only been limited to potentially supplying Kyiv with second-generation vehicles. And even those plans have been slow to get off the ground.

    “For historical reasons, [German Chancellor Olaf] Scholz is very afraid of the political impact of images showing German tanks firing at Russians," Gressel explained.

    Spain’s potential plans to send third-generation German tanks to Ukraine would therefore make Berlin more than uncomfortable, which, up until now, has been able to argue that even if it chooses not to equip Ukraine with tanks itself, other European countries are free to do so.

    The latest developments in Spain, however, have made it clear that “Germany makes and supplies tanks to almost half of Europe”, Gressel said.

    Europe’s willingness to support Kyiv with modern military equipment, therefore, seems to depend more on Germany than any other country on the continent.

    This article was translated from the original in French.

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    Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine

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    Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odesa blockade

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    Meet the Ukrainian forces using French-supplied Caesar howitzers

    Opex 360

    Une éventuelle commande de Rafale par la Serbie semble en bonne voie

    par Laurent Lagneau · 18 juin 2022

    Afin de moderniser son aviation de combat, la Serbie a fait savoir qu’elle envisageait l’acquisition de douze Rafale, l’avion de Dassault Aviation ayant la préférence de l’état-major serbe. Seulement, d’autres options sont sur la table, comme l’achat d’Eurofighter Typhoon d’occasion auprès du Royaume-Uni ou de Su-30 russes. Passé inaperçue, la visite à Paris, cette semaine, du ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanović, aura sans doute permis de faire avancer ce dossier.

    Durant son séjour en France, M. Stefanović a fait un détour par le salon de l’armement terrestre EuroSatory, auquel plusieurs entreprises serbes ont pris part. En outre, il a rencontré une délégation du Sénat, emmenée par Christian Cambon, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, et, sourtout, Sébastien Lecornu, son homologue français.

    Selon le compte-rendu de cet échange qui en a été fait par le ministère serbe de la Défense, MM. Lecornu et Stefanović se seraient mis d’accord pour renforcer la coopération militaire entre les deux pays.

    « L’amélioration de la coopération de défense avec la France, dans le le prolongement du renforcement de nos relations bilatérales, qui ne cessent de se développer, grâce aux relations amicales entre les présidents Aleksandar Vučić et Emmanuel Macron, est certainement l’une des priorités », a ainsi affirmé le ministre serbe.

    Quant à M. Lecornu, il s’est dit « satisfait du développement des realations entre la France et la Serbe » et a fait part de sa « conviction que la coopération » dans le domaine militaire « sera encore renforcée ». En outre, il a également indiqué que le ministère des Armées « soutiendrait tous les accords conclus » par la Serbie avec des industriels français de l’armement. Comme Dassault Aviation?

    Обишао сам данас развојни центар ваздухопловне компаније "Dassault Aviation" у Паризу, где сам се сусрео са председником и директором компаније Ериком Трапијеом, a компанија "Dassault Aviation" представила је палету производа, међу којима je и вишенаменски борбени авион "рафал". pic.twitter.com/KbiDRtKrBS

    — Небојша Стефановић (@NesaStefanovic) June 15, 2022

    En tout cas, M. Stefanović a profité de son passage en Île-de-France pour visiter le centre de développement de Dassault Aviation à Saint-Cloud. À cette occasion, il a eu un entretien avec Éric Trappier, le Pdg de l’avionneur français, avec le Rafale au menu. Signe, sans doute, que l’affaire est en bonne voie, le ministre serbe était accompagné par Nenad Miloradovic, responsable des acquisitions de défense, le général Dusko Zarkovic, chef d’état-major de la force aérienne serbe, et le colonel Nebojsa Svjetlica, chef du département de la coopération militaire internationale.

    Pour rappel, la Serbie veut acquérir de nouveaux avions afin d’anticiper le retrait de ses treize MiG-29 « Fulcrum ». Il s’agit également de rationaliser son aviation de combat, laquelle met en oeuvre trois types d’appareils différents [dont des Soko J-22 Orao et des Soko G-4 « Super Galeb ». « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », avait par ailleurs affirmé M. Stefanović, en avril dernier.

    Cela étant, la commande éventuelle de Rafale aura à surmonter quelques obstacles… Candidate à l’Union européenne [avec, du reste, le soutien de la France], la Serbie cultive une forte proximité avec la Russie… mais aussi avec la Chine. Récemment, les forces serbes ont ainsi reçu trois systèmes de défense aérienne FK-3 de conception chinoise.

    France24 - World

    Shipping movement continues in the Black Sea despite Ukraine war, sanctions

    Issued on: 05/06/2022 - 20:07Modified: 05/06/2022 - 20:16

    FRANCE 24 Follow

    In response to Western sanctions over its invasion of Ukraine, Russia has blocked hundreds of ships mostly containing Ukrainian grain exports in the Black Sea and the Sea of Azov. Despite the blockade, observers have noted near-normal rates of shipping activity throughout the area. Key regional player Turkey has so far refrained from taking on a decisive role in stopping potential theft of the grain. 

    The blockade risks causing a global food crisis as Ukraine is one of the world’s top agricultural suppliers, exporting upwards of 25 million tonnes of grain and other goods to international markets.

    Some analysts say that Russia is using food as a weapon of war. The European Union hopes to overcome the supply problem by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports that would allow Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world. 

    The number of ships on the route is nearly the same as before the war at 40,000, according to experts.

    According to Vasyl Bodnar, Ukraine's ambassador to Turkey, the problem is that Russia is taking advantage of the blockade it has imposed to "steal Ukrainian grain and send it overseas from Crimea, including to Turkey". 

    "In May alone, we counted at least 10 passages including two round trips from three vessels flying the Russian flag ... Not to mention those that we would have collectively missed."

    According to an article in The Hill by Garrett I. Campbell, a retired US Navy captain, and Anna Borshchevskaya, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy, one solution to this blockade could be to reflag international merchant vessels, meaning to have these ships fly flags from countries with which Russia has ties and thereby recommence international exporting that way.

    Although Turkey has officially condemned Russia’s offensive in Ukraine, it has positioned itself as a neutral mediator and refused to join the West in implementing sanctions against Moscow. 

    Turkey is a key regional player thanks to the 1936 Montreux Convention regarding the Straits, an international agreement that could play a decisive role in the Ukraine conflict since it allows Turkey to decide if, and which, civilian vessels and military warships can pass through the Dardanelles and Bosphorus straits, which form the seagoing link between the Black Sea and the Mediterranean.

    After Ukraine asked Turkey to intervene to maintain regional peace, Ankara agreed to close the straits to Russian warships in late February. Russian ships had entered the Black Sea in early February and Turkey said it would not prevent Russian warships from entering the sea if Russia claimed they were returning home. A diplomatic source in Ankara added that Turkey is not legally entitled to intercept commercial ships or search them.

    "We don't follow the ships on their way out of the Straits. We monitor them 10 kilometres before they enter and 10 kilometres after they leave," the source told AFP on condition of anonymity.

    Elizabete Aunina, a researcher at Amsterdam University, told AFP: "If we look at the vague words of the Montreux treaty, it leaves a lot of room for interpretation."

    "It did not foresee that merchant vessels could be carrying stolen goods... Turkey has before showed a certain commitment to sticking to the very basic interpretation of the Convention as a way to also protect itself from entering deeper into the conflict."

    The European Union has imposed an embargo on Russian imports but tankers flying Greek and Maltese flags can be seen sailing through the Bosphorus up to the Black Sea and heading to Russian ports.

    Maritime corridors

    From his terrace overlooking the Bosphorus, Yoruk Isik, a 50-year-old Istanbul-born geopolitical analyst, has been observing ship movements on this key waterway between the Black Sea and the Mediterranean for the past decade.

    Isik uses a combination of real-time tracking applications, a strong network of observers, and Russian and Ukrainian activists as well as satellite images to keep an eye on vessels.

    "We can see from end to end," he said.

    Some freighters loaded the wheat at Ukrainian ports that were under Russian blockade such as Odesa, Chornomorsk and Mariupol, he said.

    These ships are bound for Syria, where Russia has an operational base, and then either Lebanon or Egypt, two countries that normally buy 81% and 85% of their grain, respectively, from Ukraine and are facing a food crisis as a result of this war.

    Isik also saw a flotilla of old Turkish boats that have "never been seen before in the area" suddenly appear under another flag in the Russian port of Novorossiysk, which are "likely under contract with the Russian government".

    He gives a few examples of others : Kocatepe (now Tanzania), Barbaros (Equatorial Guinea), Hizir (Malta) and Sampiyon Trabzonsport (Cameroon). Isik, who has a list of the cargo ships that belong to the Russian defence ministry and those of the private companies operating on its behalf, feels that "what is happening is unacceptable".

    Geopolitical fallout

    Africa has also been severely affected by the war in Ukraine. When Macky Sall, Senegal's president and the current head of the African Union, met with Russian President Vladimir Putin on Friday he said Russia’s blockade of Ukraine and its grain exports had worsened food crises in Africa. But Sall also acknowledged that Western sanctions on Russia had aggravated Africa’s lack of access to grain.

    Many African countries have longstanding ties to Russia, some of which date back to when the Soviet Union supported these countries’ wars of independence against their colonial rulers. Putin has made sure to cultivate these relationships and thus has managed to avoid the ire of many African countries regarding the war in Ukraine.

    Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit Turkey on Wednesday, June 8, to discuss the possibility of establishing "sea corridors" – although Russia is secretly exporting Ukrainian wheat for its own benefit, according to some analysts.

    "This is the information we get but we cannot stop, or check, or question the intention of any cargo ship except if we feel a threat to Turkish peace or security," the diplomatic source said.

    EU considering tighter sanctions

    "If Russia exports Ukrainian products, nobody authorises Turkey to stop the vessels," said Yucel Acer, an international law professor at the University of Ankara. 

    The European Commission, however, is preparing its response, said a source in Brussels when their vessels are caught in the act.

    "Most of these vessels are covered by European and British insurance: with this new package, they will no longer be able to use them," said the source. "This should have a significant impact."

    But Turkey could do more, said Aunina of Amsterdam University.

    "Following the annexation of Crimea (on 18 March 2014), Turkey technically banned ships from Crimea in its ports," Aunina said, adding: "This could be done as well."

    Before the war, Ukraine was on track to become the world's third-biggest exporter of wheat. Africa and the Middle East both consume more bread products than other parts of the world and so are heavily reliant on Ukrainian exports. Africa imported $1.4 billion in wheat from Ukraine between 2018 and 2020, representing 12% of its wheat imports. 

    (FRANCE 24 with AFP) 

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    Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

    AS IT HAPPENED

    Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk

    People & Profit

    Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains

    Opex 360

    Les Pays-Bas vont remplacer leurs quatre avions de transport C-130 Hercules par cinq C-390M brésiliens

    par Laurent Lagneau · 18 juin 2022

    Le remplacement des quatre avions de transport tactique C-130H Hercules de la Koninklijke Luchtmacht [KLu – Force aérienne royale néerlandaise] aurait pu être une occasion pour Airbus de placer son A400M « Atlas » même si le C-130J de l’américain Lockheed-Martin faisait figure de grand favori.

    Finalement, c’est un troisième constructeur qui a rafflé la mise. En effet, le 16 juin, le ministère néerlandais de la Défense a fait connaître son intention de se procurer cinq C-390M auprès du brésilien Embraer.

    Ce choix est une surprise, même si cet appareil a déjà été commandé par deux pays européens, à savoir le Portugal [cinq exemplaires] et la Hongrie [deux unités]. À noter que la France avait envisagé d’en acquérir en 2009, soit à une époque où le Brésil considérait l’achat de Rafale pour moderniser son aviation de combat.

    Inialement, l’intention des Pays-Bas était de maintenir en service ses quatre C-130H jusqu’en 2031 et d’acquérir quatre nouveaux appareils d’ici cette échéance. Mais leur disponibilité étant jugée insuffisante alors que les besoins en transport aérien tactique sont en hausse compte tenu de la situation sécuritaire en Europe. Le ministère néerlandais de la Défense les estime entre 2400 et 4000 heures de vol par an.

    « Le C-390M peut déjà répondre à l’exigence minimale de 2400 heures de vol avec 4 avions. Le C-130J a besoin de 5 avions pour cela », a justifié Christophe Van der Maat, le secrétaire d’État néerlandais à la Défense.

    En outre, l’avion d’Embraer « s’est avéré meilleur que le C-130J de Lockheed Martin, qui était considéré comme une alternative », a-t-il souligné. Ainsi, sa disponibilité est « plus élevée » car il a besoin de « moins de maintenance » et il a obtenu de « meilleurs résultats sur un certain nombre d’exigences opérationnelles et techniques ».

    Pour rappel, propulsé par deux turbofans IAE V2500, le C-390 peut transporter 20 à 25 tonnes de fret sur une distance de 2.815 km, à la vitesse de croisière maximale de 850 km/h.

    Le ministère néerlandais de la Défense n’a pas précisé le coût des cinq C-390M. En revanche, il a indiqué que, compte tenu du nombre d’heures de vol plus élevé qu’il envisage, les « coûts estimés » seraient compris entre « 1 et 2,5 milliards d’euros ».

    Un autre client potentiel en Europe aurait pu être la Suède. En 2017, et compte tenu du choix de Brasilia en faveur du JAS-39E/F Gripen pour son aviation de combat, le KC-390 avait été proposé à la force aérienne suédoise, qui envisageait alors, comme son homologue néerlandaise, de remplacer ses C-130H Hercules. Mais il fut décidé de prolonger ces derniers jusqu’en 2030… puis, finalement, de les remplacer par quatre C-130J d’occasion acquis auprès de l’Italie.

    France24 - World

    After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?

    Issued on: 04/06/2022 - 11:58

    Diana LIU Follow

    As the United Kingdom celebrates Queen Elizabeth’s 70th year on the throne, many in Britain and abroad are questioning the future of the Commonwealth of Nations, a group of 54 nation-states largely comprised of former British colonies which the Queen has championed throughout her reign. What purpose does this international club of nations serve, and what may the future hold? 

    With roots in the British empire, the Commonwealth in its modern-day form came about in 1949 with the London Declaration establishing a precedent of member states being “free and equal”. Membership was not contingent on recognising the British monarch as the head of state. King George VI was the political association’s first head, and Elizabeth II took over in 1952 after her ascension to the throne.

    Based on free and voluntary cooperation, the 54-member organisation represents about a quarter of the world’s population, with the vast majority being former British colonies.

    These member states share in the values of democracy and human rights and champion youth affairs and the environment, among other issues. They participate in a biennial Commonwealth Heads of Government meeting, over which the queen presides, and the Commonwealth Games, an international sporting event which occurs every four years.

    “The Commonwealth was created as an alternative way to keep ties of voluntary friendship and mutual interest among nations linked through English language and, for the most part, relationship with Britain as former colonies,” said Cindy McCreery, historian and senior lecturer at the University of Sydney and a specialist in the history of the British Royal Family.

    “One of its key achievements is keeping so many diverse states in it - Canada, the UK, Australia, India, Caribbean countries and former colonies in Africa,” McCreery added. “The Commonwealth is also remarkable in that states have left and come back - like South Africa, which left the organisation under apartheid and came back voluntarily”.

    Throughout her reign, Queen Elizabeth has played a crucial role in championing the Commonwealth and maintaining its relevance.

    “The Commonwealth has always been a priority to the Queen, which is a key reason as to why it still survives,” said Craig Prescott, a lecturer in UK constitutional law at Bangor University.

    “She has visited countries in the Commonwealth throughout her reign until relatively recently — her last trip abroad was to Malta in 2015 for the Heads of Government meeting. She has always reminded people of the importance of the Commonwealth, in her Christmas address or in her Commonwealth Day message."

    “Elizabeth has been enormously influential. She has taken a great interest in leadership in the Commonwealth Heads of Government meetings, has tried to patch up differences between leaders and keep people feeling as though it is relevant for their nation to stay in the Commonwealth”, McCreery added.

    A hangover from the colonial past or a useful platform for smaller states?

    Although some of the wealthier nations in the Commonwealth, such as Australia, New Zealand, and Canada, still retain the Queen as their head of state, members in the Caribbean seem keen on breaking with the royal hierarchy. Officials in at least six countries in the Caribbean have indicated they they plan on removing the monarch as their sovereign following Barbados, which became the region’s newest republic at the end of 2021.

    Prince William and Kate Middleton, the Duke and Duchess of Cambridge, visited the Caribbean in March in what was widely seen as an attempt to persuade countries not to sever ties with the monarchy. Their visit was met with protests in Belize and in Jamaica, where people called for a formal apology from the royals for the enslavement of Africans and demanded reparations.

    Yet, even as smaller states move to reject the monarchy as a symbol of a colonial past to which they no longer wish to be tethered, staying in the Commonwealth could be seen as a way to continue to reap certain benefits under the British crown.

    “When Barbados became a republic, it no longer had the Queen as the head of state, but this didn’t change its relationship to the Commonwealth. We don’t see countries leaving the Commonwealth en masse when they become republics,” said McCreery.

    “On their own, small states in the Caribbean would have very little leverage in international affairs - so the Commonwealth is the main avenue they have for getting critical mass. The organisation offers a way for smaller states to band together and potentially have more influence regarding issues like climate change. It gives them a global platform to talk about issues of concern to them, find fellow members that share similar experiences, and potentially get wealthier members like Australia to help out in a spirit of friendship,” she added.

    “It is significant that 54 nations signed up for it. I think nations feel that there is something in it for them, and that it’s not just a colonial hangover.”

    What future for the Commonwealth?

    As the monarch celebrates her platinum jubilee, many are asking what the future of the Commonwealth will look like when its strongest champion is succeeded by Prince Charles, who is presently heir to the British throne. The Commonwealth has been criticised as being ineffective, with a poor track record of bringing about major policy changes, and many have suggested that it has perhaps run its course historically.

    “The biggest open goal of the Commonwealth is tackling climate change, as many countries in the organisation are likely to suffer greatly due to its effects. The organisation could really have a role to play, for instance by supporting countries to move away from carbon to net zero emissions,” said Prescott.

    “Prince Charles has always showed a strong interest in climate change, so this may make him appealing to members of the Commonwealth. But this may require rethinking the shape of the Commonwealth — its resources and capabilities. There hasn’t really been political will to scale it up. It might as well be that it has been superseded by other international organisations and alliances, like the G20”, he adds.

    “I bet that Charles will be much more interventionist for issues like the environment and youth affairs,” McCreery predicted. “Charles may actually have the ability to get more done than Elizabeth, as he has significant experience working with organisations that are campaigning in these areas.”

    For the historian, the Commonwealth has a future and potential that is not necessarily tied to the Queen. It is a future model of the Commonwealth that may be gathering pace. In recent days, speculation has arisen that Australia may be the next Commonwealth nation to become a republic after the new prime minister, Anthony Albanese, appointed an Assistant Minister for the Republic.

    “I think that more members of the Commonwealth will become republics, but that is more linked to their constitutional relationship to Britain rather than membership in the organisation. I’m sure many states would see it as a good organisation to be a part of, even if it’s only as a backup. The Commonwealth has potential, although I am not sure if it will reach it.”

    For British conservatives, further engagement with the Commonwealth could help the UK achieve Prime Minister Boris Johnson’s “Global Britain” strategy, which consists of reconnecting with “old friends and new allies” in a post-Brexit world. Yet the success of this aspect of the country's foreign policy remains to be seen.

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    Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee

    PLATINUM JUBILEE

    Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff

    The Debate

    The longest reign: What next for the British monarchy?

    France24 - World

    Why France is betting on deep tech instead of the metaverse

    Issued on: 18/06/2022 - 13:14

    Sébastian SEIBT

    Deep tech, or technology based on scientific research and discoveries, is taking up more space at major innovation conferences like VivaTech, which takes place in Paris until June 18. In France, this approach is seen as particularly relevant to the problems of the 21st century, with the increase in epidemics and climate change – and the country hopes to play a serious role in this burgeoning field.

    It feels like the opposite of Mark Zuckerberg’s metaverse. Instead of cute avatars in a virtual world of fun and discovery, deep tech gives off the impression of being more serious, complex and elusive for the average Facebook user. At VivaTech, the conference for technological innovation and startups taking place in Paris until June 18, the metaverse is on everybody’s lips. But a stroll through the aisles reveals startups with more obscure names like Genoskin, Natif and Preligens – all from the world of deep tech.

    "This year, you can even filter this type of startup on the VivaTech website. This was unthinkable just a few years ago!" exclaims Alizée Blanchin, Director of Strategy for Hello Tomorrow, a global network of deep tech startups.

    Indeed, the lack of visibility of this branch of technology is due in part to the vagueness surrounding the term. Deep tech, or deep technology, refers to innovations resulting from scientific research that find their way into commercialised products or services.

    The effect of the pandemic on deep tech

    Yet the Covid-19 pandemic has shown that this technology is not abstract or difficult to understand. "That vaccines could be put on the market in one year, when before it would have taken almost a decade, is due to deep tech," says Blanchin. Moderna and BioNTech were able to use research into artificial intelligence applied to medicine to speed up the development of molecules needed to combat SARS-CoV-2.

    In this context, it is not surprising that many deep tech startups are focusing on the health sector. At VivaTech, they swarm the stands of France’s National Centre of Scientific Research (CNRS) and National Institute for Research in Digital Science and Technology (Inria), joined by major pharmaceutical companies such as Sanofi, who attended with a group of startups sponsored by the co-operation.

    With no American deep tech giant, France may have an advantage

    Even before the pandemic, France had already bet on deep tech. In 2019, President Emmanuel Macron announced a vast €2.5 billion plan over five years to help 500 French deep tech startups launch every year from 2025 onwards.

    The government believes that France possesses two advantages that could enable their success in this field: research and a profound industrial network. "France has cutting-edge research and a strong industrial tradition which means that, despite outsourcing, there is still a real sense of savoir-faire,” says Blanchin. Unlike smartphone applications, the innovations of deep tech often require products to be manufactured in factories – for instance, building materials with better insulation.

    Another advantage for France is that, unlike the Big Tech giants dominating the information technology industry worldwide, a US deep tech giant has yet to emerge – leaving room for French startups to get ahead.

    The country’s ambition is starting to pay off. In 2021, deep tech startups increased by 30% in comparison with 2020. In January 2022, Exotec, a manufacturer of warehouse robots, became the first deep tech startup to join France’s exclusive club of 25 “unicorns”: tech companies valued at over one billion euros. The government’s goal is to see 10 deep tech unicorns emerge by 2025.

    Aside from health, the agri-food industry is also attracting the attention of deep tech. "The move towards alternative protein products has inspired many scientific entrepreneurs," explains Blanchin. “They are working on replacements to red meat in our diets, whether it be seaweed, insects or lab-grown steaks."

    "The conflict in Ukraine has also shown the geopolitical interest of innovating in the energy sector in order to put an end to our energy dependence,” the startup expert adds.

    Scientists could still use help in pitching

    However, deep tech still remains less attractive among investors when compared with fintech (innovation in finance), the metaverse and new smartphone applications. “The sector accounts for only 10% of tech investments in France,” says Blanchin.

    Why the reluctance? ”For European investors, deep tech is often a gamble. These innovations require significant investment from the outset for results that take a long time to materialise. Also, deep tech often seeks to create real disruptions, which can be riskier than an application that, for example, improves a certain aspect of the online customer experience,” the expert explains.

    Also, many scientists have yet to master the skill of pitching their ideas to investors. “Integrating into business culture is difficult for them, and more training is needed to help researchers with this,” Blanchin says. She has also developed a consultancy business to better connect researchers with the business world.

    The craze around Zuckerberg’s metaverse does not help matters, and Blanchin acknowledges that “this undeniably splits up the available funding”. Yet contrary to many deep tech startups, these virtual words do not seek to solve the major problems impacting our society today.

    This article has been translated from the original in French

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    Should we be afraid of artificial intelligence?

    Focus

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    TECH 24

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    Valeurs Actuelles

    Fin des voitures thermiques : “On risque de créer un mouvement type Gilets Jaunes puissance 10”

    Valeurs actuelles. A quoi joue le Parlement européen ? Pierre Chasseray. C’est bien beau de jouer à Madame Irma, mais dans dix ans, on ne sait pas ce qu’il y aura sous le capot du véhicule de demain d’un point de vue technologique. Le Parlement européen veut mettre fin au véhicule thermique. Il met surtout la charrue avant les pneus ! Soyons clairs, la filière automobile n’est pas encore prête ; laissons donc lui le temps. Le Parlement met en fait tous ses œufs dans le même panier en confondant vitesse et précipitation sur l’électrique alors que l’autonomie n’est toujours pas au rendez-vous et que le maillage en bornes électriques est insuffisant. Il existe pourtant d’autres technologies, comme le moteur à hydrogène, qui méritent d’être étudiées. Regardez le maillage territorial des stations-services : on en comptait 47 000 dans les années 1970, il n’y en a plus que 11 000 et 30 % d’entre-elles pourraient prochainement mettre la clef sous la porte. Mieux vaudrait sécuriser et permettre des alternatives comme les biocarburants ou carburants de synthèses 100 % renouvelables. Élaborés à partir d’éthanol, ils présentent un bilan carbone 65 % plus avantageux. Décarboner ne signifie donc pas forcément passer au tout électrique !

    Quand on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue

    Que vous inspirent tous ces attaques contre les automobilistes ? Quand, avec les ZFE (zones à faibles émissions), on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue. On risque surtout de créer un mouvement de type Gilet Jaune puissance 10 ! Évidemment, il y a des impératifs liés à la transition énergétique, mais la mobilité doit aussi être défendue fermement. Pour beaucoup d’élus, l’automobiliste est un pollueur, mais ce n’est pas le cas. En fait, l’inverse de la mobilité, c’est de la récession. Vouloir accumuler des mesures sur les automobilistes, comme la limitation à 30 km/h dans les agglomérations ou la circulation alternée, cela ne fonctionne pas. Toutes ces mesures à la Greta Thunberg concernent surtout la minorité de Français qui a les moyens de changer de véhicules (pour autant qu’elle sache quel type acheter) or la très grande majorité de la population ne le peut pas.

    La maire de Paris réfléchit à modifier les règles de circulations sur le périphérique. Qu’en pensez-vous ? Soyons toutefois honnête avec Anne Hidalgo ; elle ne propose pas de supprimer une voie de circulation, mais de la réserver aux véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en commun et au covoiturage. Ce n’est pas idiot, mais cela ne fonctionne pas. Rien qu’avec les véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en, la voie réservée sera vite remplie. Le problème est ailleurs : il est lié au covoiturage. On ne peut pas imposer à tout le monde de voyager à plusieurs dans une voiture qui, je ne rappelle, n’est pas un transport en commun. En France, la politique de mobilité a toujours été confiée à des élus ; résultat, je ne sais pas aujourd’hui comment, entre les zones à faibles émissions, les vignettes Crit’Air, les limitations de vitesses à 30 km/h, 80 km/h, on peut encore rouler sereinement en France.

    Propos recueillis par Frédéric Paya

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Adeline Hazan

    La femme du jour

    Eugénie Barbezat

    « C’est une forme de continuité dans mon engagement. J’ai commencé mes premières fonctions comme juge des enfants et je suis ravie de terminer ma carrière au service des enfants les plus vulnérables », a déclaré l’ancienne contrôleure des lieux de privation de liberté, qui vient d’être élue présidente du comité français du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), samedi 18 juin. À 66 ans, l’ex-maire de Reims, qui était déjà membre de l’Unicef depuis 2020, a détaillé sa feuille de route en insistant sur la lutte contre la pauvreté des enfants et leur accès à la santé, mais aussi sur la « problématique de l’enfermement des enfants », avec « un focus pour les deux années à venir sur la santé mentale des enfants et leur participation à l’élaboration des décisions qui les concernent ».

    adeline hazanuniceffemme du jour
    France24 - World

    Hundreds of Ukrainians attend funeral of Maidan icon killed in war

    Issued on: 18/06/2022 - 07:33

    FRANCE 24 Follow Catherine NORRIS TRENT

    Hundreds of Ukrainians gathered at the golden-domed St Michael’s monastery in central Kyiv on Saturday for the funeral of Roman Ratushny, a 24-year-old activist famous for his role in Ukraine’s 2014 Maidan protests, who was killed during fighting with Russian forces in eastern Ukraine. Read FRANCE 24's liveblog below to see how the day's events unfolded. All times Paris time [GMT+2].

    6:06pm: Russia sending large number of reserve troops to Severodonetsk, governor says

    Russia is sending a large number of reserve troops to Severodonetsk from other battle zones to try to gain full control of the frontline eastern city, the governor of Ukraine's Luhansk region said on Saturday.

    "Today, tomorrow, or the day after tomorrow, they will throw in all the reserves they have ... because there are so many of them there already, they're at critical mass," Luhansk regional governor Serhiy Gaidai said on national television.

    He said Russian forces already controlled most but not all of Severodonetsk.

    3:15pm: Lithuania says sanctions on goods to Kaliningrad take effect from Saturday

    Lithuanian authorities said a ban on the transit through their territory to the Russian enclave of Kaliningrad of goods that are subject to EU sanctions will take effect from Saturday.

    News of the ban came on Friday, through a video posted by the region's governor Anton Alikhanov.

    The EU sanctions list notably includes coal, metals, construction materials and advanced technology, and Alikhanov said the ban would cover around 50% of the items that Kaliningrad imports.

    2:36pm: Ukrainians bid farewell to activist killed in war

    "The funeral has been held this morning here in Kyiv of a young man named Roman Ratushny, who was killed just aged 24 years old in fighting in the east of Ukraine" on June 9, FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reported.

    "Ukrainian officials have said that anywhere between 100 and 200 soldiers are being killed a day at the moment – but Roman Ratushny's death has been particularly poignant for a lot of people here in Ukraine because he was one of the figureheads of pro-democracy protests, the Euro-Maidan movement back in 2014, as a teenager, and recently he volunteered to go and fight [...] in eastern Ukraine."

    2:25pm: Russia putting world in danger of famine, warns EU

    Russia is putting the world at risk of famine through its blockade of Ukraine's shipments of grains and restrictions on its own exports, EU foreign policy chief Josep Borrell said Saturday.

    The threat to food security and a "battle of narrative" with Russia on Western-imposed sanctions on Moscow over Ukraine will dominate European Union foreign ministers' talks in Luxembourg on Monday.

    "We are ready to work with the UN and our partners to prevent any unwanted impact on global food security," Borrell wrote in an article published on his official blog. "Russia's conscious political choice is to 'weaponise'" grain exports and "use them as a tool for blackmail against anyone that opposes its aggression" in Ukraine, Borrell continued.

    1:36pm: Ukraine president visits soldiers on southern front line

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky visited soldiers on the southern front line during a working trip to the Mykolaiv region, he said on Saturday.

    In his trademark khaki t-shirt, the president handed out medals and posed for selfies with the servicemen in what appeared to be an underground shelter, according to a video posted to his official Telegram account. "Our brave men. Each one of them is working flat out," he said. "We will definitely hold out! We will definitely win!"

    Russian forces reached the outskirts of the regional capital Mykolaiv in early March but were then driven back to the eastern and southern edges of the region, where fighting continues.

    12:00pm: Hundreds of Ukrainians gather in Kyiv to mourn activist killed in battle

    Hundreds of Ukrainians gathered at a central Kyiv monastery on Saturday for the funeral of a 24-year-old activist killed during fighting with Russian forces in eastern Ukraine.

    Roman Ratushny, a well-known figure in Ukraine's 2014 pro-EU revolution, was killed on June 9 near Izium in the eastern Kharkiv region.

    Mourners attended his funeral at the golden-domed Saint Michael's monastery. A gathering is also scheduled on the city's main Maidan square, the centre of the 2014 revolution that overthrew a pro-Moscow government.

    Ratushny was one of the first students to protest at the Maidan in the winter of 2013-2014. He then became a well known anti-corruption activist.

    Ratushny joined the Ukrainian army, like many other civilians, at the start of the Russian invasion on February 24. The announcement of his death this week sparked many comments on social media in and outside Ukraine.

    "I did not know him personally but I felt (his death) as a loss," said student Alina Horhol, who attended the ceremony, AFP reported.

    "He became a person who influenced my world view and who I am today."

    11:15am: Luhansk governor says ‘fierce’ battles taking place in villages near Severodonetsk

    The governor of Ukraine's eastern Luhansk region, Serhiy Gaidai, said Saturday that "fierce battles" with Russia raged in villages outside the city of Severodonetsk, which Moscow's forces have been trying to seize control of for weeks. 

    "Now the most fierce battles are near Severodonetsk. They (Russia) do not control the city entirely," Gaidai said on Telegram.

    "In nearby villages there are very difficult fights – in Toshkivska, Zolote," he said.

    Gaidai also said that Lysychansk, a Ukrainian-controlled city across a river from Severodonetsk, is being "heavily shelled".

    "They cannot approach it and that's why they are simply shooting at the city with air strikes," he said. "It is very dangerous in the city."

    Gaidai said there was "more destruction" at the Azot chemical plant in Severodonetsk, where hundreds of civilians are sheltering. 

    He said on Friday that 568 people, including 38 children, were hiding in the factory and that only a "complete ceasefire" would ensure their evacuation.

    9:19am: Ukrainian medic who had recorded video footage of Mariupol freed by Russian forces, AP reports

    A celebrated Ukrainian medic whose video footage was smuggled out of the besieged city of Mariupol by an AP team was freed by Russian forces on Friday, three months after she was taken captive on the streets of the city.

    Yuliia Paievska, known in Ukraine as Taira, had used a body camera to record her team’s efforts over two weeks to save the wounded, including both Russian and Ukrainian soldiers.

    She transferred the clips to an AP team in Mariupol, one of whom fled with it embedded in a tampon on March 15. Paievska and a colleague were taken prisoner by Russian forces on March 16, the same day a Russian airstrike hit a theatre in the city centre, killing around 600 people according to an Associated Press investigation.

    “It was such a great sense of relief. Those sound like such ordinary words, and I don't even know what to say,” her husband, Vadim Puzanov, told AP late Friday. Puzanov said he spoke by phone with Paievska, who was en route to a Kyiv hospital, and feared for her health.

    7:11am: Russian state TV airs videos of two US military veterans who had been in Ukraine

    A Russian state TV channel aired videos on social media of two Americans who went missing last week while fighting alongside the Ukrainian army, stating they had been captured by Russian forces.

    United States President Joe Biden had said earlier Friday he did not know the whereabouts of Alexander Drueke and Andy Huynh, both US military veterans whose relatives lost contact with the pair.

    The missing Americans – including a third identified as a former US Marines captain – are believed to be part of an unknown number of mostly military veterans who have joined other foreigners to volunteer alongside Ukrainian troops.

    On Friday evening, Russian journalist Roman Kosarev -- who works with state TV RT channel -- posted a video on messaging platform Telegram of Drueke speaking facing the camera.

    A US State Department spokesperson on Saturday confirmed American authorities had seen the photos and videos of the two US citizens "reportedly captured by Russia's military forces in Ukraine".

    "We are closely monitoring the situation and our hearts go out to their families during this difficult time," the spokesperson told AFP.

    7:03am: Zelensky, top diplomat Kuleba praise European Commission's decision to recommend EU 'candidate status' for Ukraine

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Friday praised a decision by the European Commission to give its backing for Kyiv to be granted EU 'candidacy status', nearly four months into Russia's invasion of the country.

    "It's the first step on the EU membership path that'll certainly bring our victory closer," Zelensky wrote on social media, adding that he was "grateful" to Commission chief Ursula von der Leyen and "each EC member for a historic decision".

    Formal "candidate" status for Ukraine could open up a years-long path towards joining the bloc, with the decision likely to be formalised at an EU leaders' summit on June 23-24.

    Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba described the EC's backing as "European history in the making" in a post on social media and called for Ukraine to be granted full candidacy status.

    "This will be a vivid proof of European leadership and a huge boost for Ukraine's further transformations," he said.

    Ukraine's ambassador to the UN, Sergiy Kyslytsya, hailed on social media what he described as a "truly historic day for Ukraine and Europe".

    He said many Ukrainians "have already paid the ultimate price" for the European Commission's backing for Kyiv's EU candidacy status.

    (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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    Zelensky adviser: Ukraine can win war in '3 to 6 months' if it gets heavy weapons soon

    Von der Leyen says Ukraine ready for EU ‘candidate status’ ahead of bloc meeting

    WAR IN UKRAINE

    Putin accuses West of 'arrogance', dismisses 'stupid' sanctions 'blitzkrieg'

    L'Humanité

    Fayard perd ses auteurs phares

    Eugénie Barbezat

    « Mes valeurs et mes convictions ne sont plus en phase avec la direction que prend cette maison. » C’est par cette phrase explicite que Virginie Grimaldi annonçait il y a quelques jours, sur les réseaux sociaux, qu’elle quittait les éditions Fayard. La romancière à succès a rapidement été suivie par le journaliste Fabrice Lhomme et son confrère du Monde Gérard Davet, l’essayiste Jacques Attali ou encore Victor Castanet, l’auteur des Fossoyeurs, la retentissante enquête sur les Ehpad du groupe Orpea, qui ont, eux aussi, annoncé leur départ. Cette hémorragie fait suite au remplacement de la directrice générale Sophie de Closets par Isabelle Saporta. L’ex-journaliste avait colporté les rumeurs selon lesquelles Davet et Lhomme avaient rémunéré leurs sources. Sa nomination intervient alors que la maison mère des éditions Fayard, Hachette, est en train de passer sous le contrôle de Vivendi, le groupe du milliardaire Vincent Bolloré.

    éditions
    Valeurs Actuelles

    Rachat de Twitter : Elon Musk accuse la société de dissimuler des informations et menace de retirer son offre

    Le feuilleton Twitter – Elon Musk ne semble pas près de se terminer. Plus d’un mois après l’annonce du rachat du réseau social par le multimilliardaire, le dossier n’est toujours pas finalisé. Pire encore, l’excentrique patron de Tesla et SpaceX semble prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid. Lundi 6 juin, rapporte BFMTV, il a une nouvelle fois menacé la direction de Twitter d’annuler l’ensemble de l’opération.

    Dans un document publié ce lundi, il explique notamment que l’entreprise californienne « résiste activement » à plusieurs de ses demandes d’informations, notamment autour du nombre de faux comptes existant sur l’application. Une résistance qu’Elon Musk estime être une violation manifeste des engagements pris par le réseau social dans le cadre des négociations.

    Un dernier obstacle d’importance

    « Elon Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion », est-il écrit noir sur blanc dans le document précité, adressé au responsable juridique de Twitter. Depuis le début des discussions, le réseau social assure que les faux comptes ne représente que 5% des utilisateurs inscrits sur la plateforme.

    La question des faux comptes est primordiale dans le cadre du rachat de Twitter. « Comment les annonceurs peuvent-ils savoir ce qu’ils paient vraiment ? », avait déjà déclaré Elon Musk par le passé, estimant qu’un tel sujet est « une question fondamentale pour la santé financière de Twitter. » Et donc, fatalement, pour la viabilité d’un tel rachat. Reste à savoir si cet ultime obstacle sera levé : en attendant, les autorités américaines de la concurrence ne sont pas saisies du dossier, ce qui équivaut à un feu vert laissant le champ libre à la finalisation du rachat.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    Les banques centrales poursuivent la hausse des taux directeurs

    Publié le : 16/06/2022 - 23:29Modifié le : 17/06/2022 - 08:49

    Laure MANENT

    Après la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne, la Bank of England et la Banque nationale suisse revoient à la hausse leurs taux directeurs. Elles tentent elles aussi d'enrayer une inflation galopante. 

    La Banque d'Angleterre a annoncé une cinquième hausse consécutive de son taux directeur depuis la fin 2021 pour contenir une inflation galopante, à +9 % sur un an en avril, un record depuis 40 ans. La Bank of England table même sur un pic à "plus de 11 %" pour octobre, quand le plafond régulé des prix de l'électricité sera revu à la hausse.

    Le Royaume-Uni fait face à un ralentissement de sa croissance, avec une baisse de de 0,3 % du PIB anticipé pour le deuxième trimestre. La Banque nationale suisse a ainsi aussi revu ses taux à la hausse, de 50 points de base. C'est la première fois que cela se produit depuis 2007, ce qui a pris les marchés financiers par surprise.

    La Croatie va bientôt passer à l'euro

    À l'issue d'une réunion de l'Eurogroupe, les ministres des Finances de la zone euro ont annoncé qu'ils soutenaient la candidature de la Croatie pour l'adoption de la monnaie unique. Ils estiment que Zagreb réunit toutes les conditions pour devenir le vingtième pays à adopter l'euro : stabilité des prix et du taux de change, contrôle du déficit budgétaire, de sa dette publique et des taux d'intérêt à long terme, notamment.

    Son adhésion doit désormais être approuvée par les dirigeants de l'UE, dès la semaine prochaine. Les ministres des Finances fixeront ensuite, en juillet, le taux de change de la kuna vers l'euro avant sa mise en circulation au 1er janvier 2023.

    Les arriérés d'impôts de McDonald's

    McDonald's va verser un milliard 245 millions d'euros d'amende et d'arriérés d'impôts à la France pour éviter des poursuites pénales. Le géant de la restauration rapide est soupçonné d'avoir minoré ses bénéfices en France en versant des redevances au Luxembourg et aux Pays-Bas. Mais cet accord ne marque pas le fin des ennuis de McDonald's car des salariés de l'enseigne envisagent eux aussi des poursuites, estimant avoir été floués de leur chance de toucher une participation.

    L'Australie s'engage activement pour réduire ses gaz à effet de serre

    Le nouveau Premier ministre australien, Anthony Albanese, veut réduire beaucoup plus que prévu les émissions de gaz à effet de serre du pays. Au lieu de l'objectif de 26 à 28 % de réduction prévus d'ici 2030, il veut les voir baisser de 43 %. C'est d'autant plus ambitieux que l'Australie est l'un des plus grands exportateurs d'énergies fossiles au monde.

    Le charbon reste un des moteurs de son économie et lui permet de produire les trois quarts de son électricité. Mais le secteur des combustibles fossiles a déjà annoncé des adaptations pour tenir ces objectifs. Le groupe minier BHP affirme qu'il fermera ses mines de charbon dans l'État australien de Nouvelle-Galles du Sud d'ici 2030. Le pétrolier BP a officialisé, de son côté, une participation de plus de 40 % dans un projet de centrale électrique présentée comme la plus grande au monde.

    Les Africa Tech Awards au salon Vivatech

    Le salon Vivatech a lancé cette année, pour la première fois, un prix spécial pour les start-up africaines, les Africa Tech Awards. Trois jeunes entreprises ont été récompensées dans les catégories santé, environnement et finance. Ces récompenses vont leur donner une plus grande visibilité. Nos équipes ont rencontré Rasha Rady, cofondatrice de Chefaa et Boniface Mbithi, créateur de WEEE Centre. 

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    L'Humanité

    Un baiser sans restriction au Pérou

    Eugénie Barbezat

    Les féministes et les défenseurs des droits des LGBT péruviens viennent de remporter une victoire symbolique. La société Cine Planet, distributrice du film Buzz l’éclair, qui comporte une scène de baiser entre deux femmes, a retiré l’avertissement pour « théorie du genre » qu’elle avait préalablement accolé au dessin animé. Le film des studios Pixar, sorti vendredi dans de nombreux pays, dont les États-Unis, et mercredi 22 juin en France, n’a pas obtenu de visa d’exploitation dans une douzaine de pays et territoires du Moyen-Orient et d’Asie à majorité musulmane. En cause, la scène fugace dans laquelle Alisha, la cheffe de l’intrépide astronaute Buzz l’éclair, rendu célèbre par la saga Toy Story, embrasse sa femme. Sujet à polémiques, ce passage avait d’ailleurs été coupé par la filiale de Disney avant d’être finalement rétabli face aux protestations d’employés de la firme américaine qui accusaient le numéro un mondial du divertissement de ne pas vouloir défendre la liberté sexuelle des femmes.

    pérouLGBT
    Valeurs Actuelles

    Immobilier : l’heure des arbitrages

    La crise sanitaire du Covid restera à jamais dans les mémoires des professionnels de l’immobilier. Et pas seulement pour la hausse des prix (+ 7,1 % en 2021) qui a suivi : après tout, le marché de la pierre est sur une tendance vertigineuse depuis plus de vingt ans. D’abord à Paris, où les prix au mètre carré ont franchi la barre des 10 000 euros, après avoir triplé en euros constants depuis 2001, mais aussi dans le reste du territoire, où ils augmentent désormais plus rapidement que dans la capitale.

    Les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes

    Non, ce que nous retiendrons de la pandémie, c’est l’appel de la chlorophylle et de l’iode qu’ont ressenti les Français après les confinements. Et plus qu’une envie de grand air, la crise sanitaire a créé chez les Français un besoin d’espace. En ville comme à la campagne, ils veulent plus de volume, une pièce supplémentaire ou des espaces verts. Avec le Covid, les propriétaires se sont parfois rendu compte qu’ils avaient sacrifié leur confort de vie pour habiter au plus près de leur travail. Depuis un an et demi, ils sont revenus aux fondamentaux, une quête de “mieux vivre”. « Cela s’est traduit par une vague sans précédent de Paris vers la province et des villes vers la campagne », observe Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général de Mercure.

    Le marche du luxe se porte bien

    « Un besoin de reconnexion avec la nature et les provinces françaises » , décrypte Bertrand Couturié, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux. Jamais le marché du luxe, en particulier celui des maisons avec jardin à Neuilly-sur-Seine ou à Saint-Cloud, ne s’est aussi bien porté. Chez Féau, les transactions sur les biens de plus de 3 millions d’euros ont augmenté de 188 % depuis le premier quadrimestre 2019 ! « Et les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes ; de fait, les prix sont résolument orientés à la hausse » , analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. De son côté, le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, ajoute : « À Paris ou en proche banlieue, les terrasses qui ouvrent de plain-pied sur un salon, qui se pondéraient auparavant à 50 %, se valorisent désormais au prix d’un mètre carré intérieur. »

    On peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part

    L’autre effet de la pandémie se mesure sur les marchés financiers. Les flux de liquidités des banques centrales ont propulsé les Bourses mondiales à des valorisations record : dans cet environnement risqué, l’immobilier, notamment le patrimoine de jouissance, c’est-à-dire la résidence principale mais aussi secondaire, est devenu plus que jamais une valeur refuge. Avec, à la clé, une modification du profil des candidats aux maisons de campagne : « Avant le Covid, notre clientèle était essentiellement composée de passionnés de vieilles pierres. Dès le premier confinement, nous avons observé l’arrivée d’une clientèle en quête de verdure, qui présentait un fort pouvoir d’achat et cherchait tous les attributs de confort moderne » , précise Olivier de Chabot-Tramecourt.

    « Avec l’acceptation durable du télétravail, la crise sanitaire a entraîné l’apparition d’un nouveau concept : la résidence semi-principale ou semi-secondaire », renchérit Bertrand Couturié. En somme, un temps partagé entre deux lieux de vie ; le plus souvent un appartement à Paris ou dans une grande métropole et une maison de campagne ou en bord de mer. Au cours des dernières années, les marchés de Bordeaux, Nantes et Rennes ont pleinement profité de l’effet TGV. Ce phénomène a conduit à des hausses de prix spectaculaires. De la même façon, on peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement, car le marché régional est déjà très tendu. Plus que l’accessibilité, c’est l’absence de nuisance sonore ou visuelle qui constitue le premier critère de choix.

    Même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote

    « Plusieurs de nos clients se sont installés au Cap-Ferret, sur la Côte basque ou sur la Côte d’Azur dans l’optique d’y passer entre trois et sept mois par an. Mais après négociation avec leur employeur, ces résidences semi-secondaires deviennent principales » , confie Thibault de Saint Vincent. Il cite l’exemple d’une famille qui se partageait entre son appartement parisien à Montmartre et sa maison à Saint-Malo, avant qu’un rapprochement professionnel ne lui permette de s’installer complètement dans cette dernière.

    De nouvelles envies

    Les régions qui combinent la proximité de Paris – entre une et deux heures de la capitale – et la facilité d’accès aux gares sont aussi les grandes gagnantes. Parmi les plus prisées, la Normandie, réputée pour ses nombreux loisirs (golf, équitation, chasse… ). Les agences immobilières – dont Sotheby’s, qui vient d’ouvrir une agence à Rouen – ne s’y sont pas trompées. Les biens au prix élevé (1,3 million d’euros pour une maison de 200 mètres carrés à Deauville dans l’agence Daniel Féau, 2,94 millions pour une propriété de 300 mètres carrés à Honfleur chez Barnes) partent parfois en moins d’une semaine et les offres manquent. Le même phénomène s’observe dans le Perche, où les prix oscillent autour de 1,25 million d’euros pour une magnifique propriété à proximité de Mortagne-au-Perche (agence Patrice Besse) et, dans une moindre mesure, en Bourgogne, en particulier sur la côte viticole qui s’étend de Mâcon à Dijon. La région Hauts-de-France, totalement délaissée jusqu’en 2019 et dont les prix sont jusqu’à deux fois inférieurs à ceux de la Normandie, reprend aussi des couleurs.

    En cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille.

    Signe de ce nouvel attrait, même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote. « Nous vendons trois fois plus de châteaux qu’avant la crise sanitaire. Même dans des régions peu attirantes, la dynamique est là », poursuit Charles-Marie Jottras. Mais attention, acheter un château, ou plus simplement une maison de campagne, engage une vie ; il faut de la passion et une envie manifeste d’investissement, pas seulement financier mais aussi en moyens humains, en énergie, en temps. « Choisissez votre propriété en fonction de votre projet de vie et surtout de vos moyens. Ce n’est pas le château qui s’adapte au châtelain mais bien l’inverse » , glisse Olivier de Chabot-Tramecourt.

    L’année 2021 a été celle de tous les records. 2022 sera sans doute une année moins florissante, d’abord parce que la hausse des prix de l’immobilier – et de ceux des matières premières nécessaires aux travaux – a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Ensuite parce qu’on ne peut exclure le risque de hausse des taux d’intérêt, même si, pour l’heure, la compétition entre les banques permet encore d’obtenir d’excellentes conditions de crédit. « Depuis plusieurs décennies, les biens luxueux sont beaucoup moins impactés par la hausse des taux que le reste du marché » , estime Charles-Marie Jottras. Il rappelle qu’en cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille. En plus de son patrimoine.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Haiti’s Lost Billions

    By Lazaro GamioConstant MéheutCatherine PorterSelam GebrekidanAllison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022

    Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

    Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

    The choice: money or war.

    The choice: money or war.

    France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

    France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

    With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

    With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

    With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

    With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

    French National Library

    French National Library

    In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.

    Lepelletier de Saint Remy

    But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.

    Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.

    The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

    The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

    What France demanded

    150 million francs

    1st payment

    2nd

    3rd

    4th

    5th

    In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

    In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

    The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

    The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

    That was part of France’s plan.

    That was part of France’s plan.

    France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

    France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

    Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

    Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

    In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

    In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

    France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

    France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

    If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

    If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

    While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

    While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

    Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

    Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

    That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

    That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

    Departmental Archives of Landes

    Federico Rios for The New York Times

    In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

    In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

    Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

    Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

    The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

    The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

    Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

    Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

    French National Library

    In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.

    Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.

    National Archives, France, CC//379

    Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.

    The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.

    Mauricio Lima for The New York Times

    For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

    For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

    It was a disaster — national in name only.

    It was a disaster — national in name only.

    Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

    Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

    In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

    In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

    Haiti’s debt burden

    In 1825 french francs

    Double debt

    1874 and 1875 loans

    Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

    Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

    Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

    Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

    More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

    More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

    In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

    In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

    It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

    It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

    Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

    Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

    Library of Congress

    By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.

    French National Library

    In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.

    U.S. Navy

    Museum of the City of New York, via Getty Images

    Library of Congress

    Bettmann Archive/Getty Images

    Bettmann Archive/Getty Images

    In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

    In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

    For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

    For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

    They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

    They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

    Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

    Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

    Their loot was in New York within days.

    Their loot was in New York within days.

    The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

    The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

    Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

    Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

    The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

    The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

    Haiti’s Debt Burden

    In 1825 french francs

    Americans invade

    Franc loses value

    The U.S. now controlled Haiti’s finances.

    The U.S. now controlled Haiti’s finances.

    In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

    In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

    American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

    American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

    Bettmann Archive/Getty Images

    Damon Winter/The New York Times

    Federico Rios for The New York Times

    Federico Rios for The New York Times

    Federico Rios for The New York Times

    Adriana Zehbrauskas for The New York Times

    Federico Rios for The New York Times

    Federico Rios for The New York Times

    It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

    It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

    It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

    It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

    Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

    Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

    But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

    But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

    A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

    A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

    The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

    The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

    The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

    The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

    The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

    The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

    And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

    And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

    After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

    After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

    The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

    The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

    The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

    How a French Bank Captured Haiti

    Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

    Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

    Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.

    Valeurs Actuelles

    Vivre l’Harmonie à l’île Maurice

    Lîle Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.

    Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).

    Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.

    Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.

    Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Navigation : un dessous des cartes de plus en plus stratégique

    Publié le : 10/06/2022 - 20:07

    Guillaume GRALLET Suivre

    Cartographie, dis-moi ce que tu montres et je te dirai qui tu es. À mesure que l'on cartographie le monde entier, des océans à nos déserts, on peut effectuer un formidable voyage dans le temps, comme décider, lorsque c'est trop sensible, de ne montrer qu'une partie de la réalité. Décryptage

    Le géant Apple vient d'annoncer la mise à disposition d'un rendu 3D pour certaines villes dans le monde comme Las Vegas, quand Google donne la possibilité, avec Street View, d'apercevoir depuis son écran, certains endroits marqués par l'Histoire, comme les combles de la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides. Ces dernières ont notamment servi de cachettes à plusieurs pilotes alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.

    L'initiative OpenStreetMap, elle, compte sur la mobilisation citoyenne pour prendre en photo les coins les plus inaccessibles, au Cameroun, au Ghana ou encore au Sénégal. Dans notre vidéo, chaque crépitement signifie l'ajout d'une photo sur le site participatif. Cette avalanche d'informations, au cœur de la bataille entre les géants de la technologie, est inédite. Elle ne signifie pas pour autant que l'on obtienne une seule et même vision de la réalité dans le monde entier.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Une carte répertorie tous les lieux où ont été découverts des fossiles de dinosaures

    Découvertes

    Google Maps pourrait bientôt nous donner les limitations de vitesse des routes pendant un trajet

    Découvertes

    Explorez le monde depuis l'espace avec les photos de l'astronaute Tim Peake, réunies sur une carte interactive

    Valeurs Actuelles

    Cap sur la “porte des Amériques”

    Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.

    A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%

    « Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».

    Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).

    Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.

    L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.

    Une rentabilité proche de 10 %

    Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.

    Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.

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    New York Times - World

    How a French Bank Captured Haiti

    How a French Bank Captured Haiti

    It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

    It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

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    By Matt ApuzzoConstant MéheutSelam Gebrekidan and Catherine Porter

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    Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.

    Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.

    But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.

    “The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.

    Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.

    Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”

    It was all a mirage.

    The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.

    Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.

    Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.

    Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.

    And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.

    French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.

    Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.

    The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.

    That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”

    A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)

    Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?

    The Ransom

    How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

    Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.

    The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.

    By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.

    The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.

    The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.

    The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”

    But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.

    And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.

    More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.

    It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.

    “Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”

    Hopes and Aspirations

    Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.

    Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.

    Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.

    Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.

    These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.

    Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.

    “Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”

    But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”

    Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.

    A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.

    ‘We Owe More Than Before’

    Durrieu knew how to sell a dream.

    Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.

    It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.

    Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”

    None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.

    “None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”

    The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”

    Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.

    Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.

    The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.

    That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.

    The National Bank

    Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.

    The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.

    Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.

    The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.

    Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.

    Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”

    Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.

    Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.

    ‘Betrayed by Their Own Brothers’

    The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.

    In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”

    When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.

    Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.

    Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.

    “That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”

    That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.

    “They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”

    Dashed Hopes

    Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.

    The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.

    “It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.

    Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.

    The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”

    Yet Another Loan

    The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.

    Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.

    Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.

    It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.

    Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.

    “Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”

    The Fall of the National Bank

    Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.

    The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.

    Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.

    But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.

    In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.

    That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”

    As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.

    “It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”

    That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.

    By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.

    The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.

    After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.

    It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.

    Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.

    The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

    Haiti’s Lost Billions

    How a French Bank Captured Haiti

    Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

    Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

    Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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    France24 - Monde

    Basket : les Warriors sacrés champions NBA pour la 7e fois

    Publié le : 17/06/2022 - 06:27

    FRANCE 24 Suivre

    Emmenés par le légendaire Stephen Curry, les Golden State Warriors ont remporté le 7e titre de leur histoire en NBA jeudi soir, après 4 victoires à 2 face à Boston.

    Les Warriors ont été sacrés champions NBA pour la 7e fois de leur histoire, la quatrième fois en six finales ces huit dernières saisons, après s'être imposés (103-90) à Boston, jeudi 16 juin, grâce à Stephen Curry, auteur de 34 points, et une défense de fer.

    La dynastie Warriors ravivée ! Grâce à Stephen Curry, impérial, et une défense intraitable, Golden State a remporté son 4e titre de champion en six finales disputées ces huit dernières saisons, le 7e de son histoire, en s'imposant (103-90) à Boston, jeudi.

    "On l'a fait ! On l'a fait !" Les fesses sur le parquet mythique du Garden, les yeux embués, après une performance encore magistrale (34 pts), Curry était inévitablement pris par l'émotion. Partagée ensuite avec Dell, son père, ancien shooteur hors-pair à qui il doit d'être le meilleur marqueur à trois points de l'histoire.

    Logiquement, avec 31,2 points de moyenne, il a été désigné MVP de la finale, pour la première fois, à 34 ans, rendant un peu plus prodigieuse sa carrière. Non pas qu'il fut passé à côté, réussissant à plusieurs reprises des matches de haute volée, mais Andre Iguodala en 2015, puis Kevin Durant en 2017 et 2018, s'étaient montrés plus constants.

    Tant et si bien que l'étiquette du joueur incapable d'élever son niveau dans les joutes les plus cruciales collait à la peau du meneur, pourtant auréolé de deux trophées de MVP en saison régulière (2015, 2016). Impérial quasiment tout du long, il avait été stratosphérique au match N.4, sa masterclass (43 pts) dans le volcan du TD Garden, soudain éteint, ayant remis à l'endroit son équipe qui ne pouvait pas se permettre d'être menée 3-1.

    Un mur bleu

    Sa seule fausse note aura été le 0/9 derrière l'arc lors de la joute suivante, une première pour lui en 133 matches de play-offs. Mais qu'importe, avec lui, ce type de mésaventure ne se produit jamais deux fois d'affilée et il a su réagir en champion jeudi avec un 6/11 (12/21 au total, 7 rbds, 7 passes).

    Hormis un tout début de rencontre à l'avantage des Celtics (14-2), les Dubs ont maîtrisé leur sujet. Leur défense a été de fer, provoquant 22 ballons verts perdus, tout en gagnant la bataille du rebond (29 dont 15 offensifs). En dix minutes, ils ont infligé un 35-8 à Boston, KO debout comme son public pourtant bouillant jusque-là, en réussissant au passage un 21-0, du jamais vu en finale en 50 ans.

    Les Celtics sont perpétuellement rentrés dans ce mur bleu, malgré un sursaut, dans le sillage de Jaylen Brown (34 pts) qui les a un temps ramenés à -8. Mais à chaque fois un Warrior répondait.

    Les "Dubs", qui remportent la série 4-2, ravivent de façon spectaculaire une dynastie débutée en 2015, avec un titre glané cette année-là et deux autres en 2017 et 2018, tout en ayant perdu en finales 2016 et 2019. Ils avaient gagné deux premières bagues à l'époque où ils jouaient à Philadelphie (1947 et 1956) et une troisième, sous le maillot de Golden State, en 1975.

    Ce retour au sommet de la NBA n'était pas attendu il y a huit mois, quand débutait le championnat. Car les Warriors sortaient de deux années noires, plombés par le départ de Kevin Durant, les nombreuses blessures, dont celles, graves, qui ont foudroyé Klay Thompson, victime de ruptures à un ligament croisé et au tendon d'Achille droit.

    9e bague pour Kerr

    Ce dernier, absent des parquets pendant 941 jours, a fait son retour cette année. Et s'il n'est pas tout à fait redevenu le shooteur diabolique qu'il fut, comme en témoignent ses 12 points (à 5/20), il symbolise la résurrection de Golden State.

    Les Splash Brothers ne sont pas les seuls à accrocher une quatrième bague à leur doigt, pour rejoindre le club des LeBron James, Shaquille O'Neal et autres Tony Parker, puisque le "Warrior" Draymond Green (12 pts, 12 rbds, 8 passes), le pivot Keyvon Looney et le vétéran Andre Igodala les accompagnent.

    Pour Steve Kerr, architecte de la dynastie Warriors, ce sacre en tant qu'entraîneur est aussi le quatrième, auxquels s'ajoutent cinq autres du temps où il était joueur, trois avec les Bulls de Michael Jordan (1996, 1997, 1998) et deux avec les Spurs de Gregg Popovich (1999, 2003).

    Il a réussi à reconstruire un groupe compétitif et gagnant, avec des jeunes comme Andrew Wiggins, arrivé à maturité, Jordan Poole, Gary Payton II ou encore Otto Porter Jr, auxquels les stars ont transmis leur "ADN de champions".

    "Cet ADN, on ne peut pas vraiment l'enseigner. Notre ossature et notre façon de jouer, c'est ce qui nous rend uniques et différents", disait, à raison, Curry avant cette finale.

    Avec AFP

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    What effect will a summer of international travel have on the pandemic?

    Issued on: 17/06/2022 - 16:50

    Diana LIU Follow

    As summer vacation approaches, countries like the US and EU member states are easing pandemic entry rules on international travel and readying themselves for a surge of tourism. But with cases on the rise in Europe, what consequences could this summer travel season have on the evolution of the pandemic?

    As vaccine uptake increased and restrictions within countries faded away, so did pandemic-era travel rules. After two years of stringent Covid-19 travel restrictions and regulations, including broad entry bans, mandatory quarantines, masking during flights and the presentation of negative Covid tests and vaccine certificates, many countries in the West are finally letting their guard down ahead of the summer travel season.

    In May, the European Union dropped its mask mandate for passengers on flights, citing “the levels of vaccination and naturally acquired immunity”. France has opened its borders to both the vaccinated and the unvaccinated (provided they present a negative Covid test), while Italy has abolished all its entry rules for international travellers. Last Sunday, the United States lifted the requirement mandating a negative Covid test before boarding a plane into the country, citing widespread adoption of vaccines and the milder Omicron variant.

    However, two new subvariants of Omicron, BA.4 and BA.5, first identified in South Africa in early 2022, are spreading quickly in Europe. The EU’s disease prevention agency has warned that though they do not appear to carry higher risk of severe disease than other forms of Omicron, higher transmission rates could lead to more hospitalisations and deaths. Portugal has experienced a recent uptick of infections and deaths fuelled by the new strains, especially in popular tourist hotspots like Lisbon, Porto and the Algarve region. And France has also reported a 37 percent increase in infections and hospitalisations in the past week, driven by the subvariants.

    But as more countries leave behind their pandemic travel restrictions and tourists swarm the now open borders, some wonder whether these decisions are premature, given the pandemic’s unpredictability. FRANCE 24 spoke with Antoine Flahault, Director of the Institute of Global Health at the University of Geneva.

    FRANCE 24: What effects can we expect from this summer of increased international travel on the pandemic, especially as countries are getting rid of travel restrictions and safeguards?

    Antoine Flahault: Scientific literature clearly shows that travel and population movement increase the spread of viruses, and particularly highly transmissible viruses such as SARS-CoV-2. Before Omicron, countries that adopted strict border control and suppression policies with regards to virus circulation were quite successful in limiting the spread of the virus into their territories. However, with the exception of China, most countries have now lifted such measures, probably leading to greater speed and intensity of Covid waves globally. As for vaccines, they show poor effectiveness in slowing transmission, but they successfully reduce the burden of Covid-19 in terms of hospitalisations and deaths.

    Are we moving towards another Covid wave in Europe this summer, as tourists flood the borders and restrictions on travel are lifted?

    We clearly see early signs of a new pandemic wave in Western Europe, which seems to be mainly driven by BA.5, one of the new subvariants of Omicron, and BA.4, which already triggered waves in South Africa and Portugal. Another subvariant, BA.2.12.1, is currently spreading in the US and is also circulating in Europe, particularly in the UK. The high mobility expected in the upcoming summer season will not help to slow circulation of these viral strains all over the continent.

    In your view, are there measures that governments should continue to apply to international travel to lessen the risk of Covid spread?

    Most democracies have given up on tough restrictions, choosing more liberal approaches that allow people to protect themselves when they feel the need. It would be difficult to implement these past measures again without convincing arguments. Of course, if a highly transmissible and virulent strain emerges, then there won’t be as much debate about mandating tough measures. But with the existing strains that are circulating, governments do not see reasons to continue implementing most of the former measures, even if they proved useful in the recent past. Mask mandates in public transport and in nursing homes can probably be more easily implemented again than broader measures.

    At this stage, where are we globally in our ambition to put an end to the pandemic? The loosening of government policies make it seem like the pandemic is over, but is this really the case?

    Vaccines and treatments have made all the difference in this pandemic. Before vaccines were widely distributed, we experienced a form of medieval response against the pandemic, with lockdowns and curfews. Now, with the notable exceptions of China and North Korea, we have entered a much more modern phase of the pandemic, which allows people to resume most of their prior activities. However, this “armed peace” is fragile, and requires constant vigilance from health authorities in terms of maintaining immunity within the community, as well as more targeted approaches to limit risks in vulnerable segments of the population. We hope that we will not return to “medieval” types of restrictions, but we cannot continue living with high death tolls.

    As an individual travelling during this season, what are the best ways to protect oneself?

    For most people, this means being fully vaccinated with one or two boosters and wearing FFP2 masks indoors and on public transport, while avoiding eating and drinking during these journeys. People should also favour outdoor activities and social interactions.

    For vulnerable people, i.e. those who are over 80 years old, immunocompromised individuals, or unvaccinated people with underlying conditions, they should plan to have easy access to Covid tests in the case of symptoms, and effective antiviral drugs if they test positive.

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    New York Times - World

    Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

    Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

    The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

    The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

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    By Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter and Constant Méheut

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    In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.

    They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.

    The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.

    The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.

    Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

    But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.

    Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.

    “I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”

    For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.

    But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.

    By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.

    Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.

    After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.

    Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.

    Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.

    But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.

    And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.

    “We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”

    At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.

    But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.

    Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.

    Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.

    The Ransom

    How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

    Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.

    The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.

    American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”

    “It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”

    More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.

    When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.

    “What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.

    ‘Detrimental to American Interests’

    “Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”

    For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.

    He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”

    “Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”

    Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.

    By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.

    The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.

    The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.

    As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.

    One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.

    Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.

    No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.

    “It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.

    Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.

    Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.

    French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.

    Claiming the Gold

    Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.

    His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.

    Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.

    Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”

    According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.

    Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.

    Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.

    In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.

    Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.

    Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.

    The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.

    Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.

    The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”

    Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”

    At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.

    But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.

    In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.

    “The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”

    ‘The Triumph of the Wolf’

    An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.

    American troops occupied the country the same day.

    The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.

    The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.

    Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.

    The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.

    “If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.

    Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”

    Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.

    John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.

    At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”

    Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.

    The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.

    Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”

    “The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.

    “Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”

    The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.

    Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.

    “It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.

    The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.

    In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.

    When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.

    American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.

    According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.

    Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.

    “This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.

    As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.

    With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.

    “The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.

    Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.

    “The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”

    “In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”

    ‘Haiti Does Not Want This Loan’

    For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.

    “Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.

    Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.

    By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.

    Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.

    National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.

    Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.

    That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.

    Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.

    Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.

    Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.

    How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.

    Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.

    “This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.

    “I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.

    The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

    Haiti’s Lost Billions

    How a French Bank Captured Haiti

    Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

    Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

    Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    More than 1,000 Ukrainian orphans, foster children take refuge in Turkey

    Issued on: 18/06/2022 - 20:41

    FRANCE 24 Follow

    Around 50,000 Ukrainians have taken refuge from the war in Turkey, including more than 1,000 orphans and foster children. Some of them have gone to the coastal city of Antalya, that was already home to a Ukrainian and Russian population before the conflict began. Here FRANCE 24 met children who have been taken to safety, and are living thanks to the generosity of a group of Ukrainian businessmen.

    Playing at a basketball in the heat of the Antalya sun, Kirill, a Ukrainian refugees from Chernigov, said he would prefer to be home with his loved ones.

    “They were worried about me, they didn’t want me to see the war, you know?” Kirill said. “They wanted to protect me emotionally, that’s why they wanted me to go, even if I wanted to stay with them, even if it was dangerous

    Like Kirill, more than 1,000 foster children or orphans have arrived in Turkey since the start of the war. In this hotel guarded by Turkish police and whose exact location must remain a secret, they are waiting to go home.

    Their main benefactor in Antalya is Ruslan Shozdak, who heads a chain of supermarkets and drug stores in Ukraine.

    “Thanks to our efforts in coordination with the Ukrainian consulate in Antalya we have been able to put this project into action,” he said. “Just one month after the start of the war, Turkey had already signed all the necessary documents and given all the authorisations to welcome these children, it’s incredible how fast it all went. But today, we are asking them to take charge of their medical needs.

    Ruslan says he needs more volunteers. The Turkish Ministry of Families and Social Services told FRANCE 24 the Turkish state is fully involved.

    Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN AS IT HAPPENED

    Hundreds of Ukrainians attend funeral of Maidan icon killed in war

    Von der Leyen says Ukraine ready for EU ‘candidate status’ ahead of bloc meeting

    The France 24 Interview

    Zelensky adviser: Ukraine can win war in '3 to 6 months' if it gets heavy weapons soon

    France24 - World

    Eccentric businessman Hernandez's rise to the fore in Colombian elections

    Issued on: 18/06/2022 - 17:26Modified: 19/06/2022 - 15:46

    Juan OROZCO Pascale MARIANI

    Colombians will vote on Sunday for their next president, choosing between leftist Gustavo Petro, who promises profound social reforms, and eccentric business magnate Rodolfo Hernandez, who has found fertile ground in anti-corruption rhetoric despite facing a graft investigation.

    Opex 360

    Une corvette russe a violé les eaux territoriales danoises à deux reprises

    par Laurent Lagneau · 17 juin 2022

    Ces dernières années, le Danemark a protesté à plusieurs reprises contre la violation de son espace aérien par des avions militaires russes, notamment au niveau de l’île de Bornholm. Ce qui n’a rien d’anodin dans la mesure où celle-ci accueille, chaque été, la grande réunion annuelle [Folkemødet] rassemblant les responsables politiques et les journalistes du royaume.

    D’ailleurs, selon un rapport du renseignement militaire danois [Forsvarets Efterretningstjeneste], les forces aériennes russes auraient simulé une « attaque » contre Bornholm, au moment même où se tenait le Folkemødet, en 2014.

    L’une des violations de l’espace aérien danois a été signalée en juin 2021, alors que l’exercice annuel de l’Otan « BALTOPS » battait son plein en mer Baltique. Là, des chasseurs Su-30 russes s’étaient aventuré, à deux reprises, dans le secteur de l’île de Christiansø, située à environ 18 km au nord-est de celle de Bornholm, malgré l’intervention de F-16 de la Flyvevåbnet [Force aérienne royale danoise, ndlr].

    La dernière en date a eu lieu le 29 avril, toujours au niveau de Bornholm. « Il s’agit d’un avion de reconnaissance qui s’est trouvé dans notre espace aérien un moment très court. Deux F-16 sont immédiatement intervenus », avait expliqué le ministère danois de la Défense. Aussi courte fût-elle, cette incursion avait valu à l’ambassadeur de Russie au Danemark d’être convoqué par la diplomatie danoise. Et, il peut s’attendre à recevoir une autre convocation bientôt, si ce n’est pas déjà fait.

    En effet, ce 17 juin, Copenhague a fait état de deux nouvelles violations, cette fois de ses eaux territoriales. Et, comme pour les Su-30 en juin 2021, elle a eu lieu dans les environs de l’île de Christiansø.

    Ainsi, selon l’état-major danois, une corvette de la marine russe, dont le type n’a pas été précisé [il est probable qu’elle soit de type « Steregushchiy », ndlr], est entrée dans les eaux danoises à 2h30 [00h00 GMT] au nord de l’île de Christiansø ». Puis, a-t-il continué, « quelques heures plus tard, le même navire a de nouveau traversé la limite des eaux territoriales, également au nord de Christansø », située à 162 nautiques de Kaliningrad, siège de la flotte russe de la Baltique.

    « Suite à un appel de l’unité des opérations maritimes de la Marine sur la radio VHF civile, le navire russe a immédiatement quitté les eaux territoriales danoises », a-t-il ensuite ajouté la même source.

    Cette violation est survenue alors que l’exercice BALTOPS 22 est en cours et que les forces russes ont également lancé des manoeuvres dans le même secteur. « Des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques pour effectuer des tâches d’entraînement afin de protéger et de défendre les voies maritimes et les bases [russes] », avait en effet indiqué Moscou, le 9 juin dernier.

    Et surtout, cette corvette russe a violé les eaux danoises alors que se tient actuellement le « Folkemødet » à Bornholm… Pour le ministre danois de la Défense, Morten Bødskov, il ne s’agit donc pas d’une coïncidence… mais d’une provocation. Cependant, il a estimé que de tels agissements de constituaient pas une « menace directe pour le Danemark, Bornholm ou le Folkemødet ».

    « Encore une fois, la Russie ignore les règles internationales en ne respectant pas les frontières. Il a été clairement communiqué à l’ambassadeur de Russie que ce genre d’agissement est totalement inacceptable », a, de son côté, réagi Jeppe Kofod, le ministre danois des Affaires étrangères.

    Opex 360

    Le véhicule blindé Griffon progresse sur la voie de l’hybridation

    par Laurent Lagneau · 17 juin 2022

    Actuellement, les Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon livrés à l’armée de Terre sont équipé d’un groupe moto-propulseur [GMP] diesel Renault-Volvo d’une puissance de 400 ch répondant à la norme Euro-3 alors que, depuis 2009, tous les véhicules neufs doivent être conforme à celle dite « Euro-6 », nettement plus contraignante en matière d’émission de gaz nocifs et de dioxyde de carbone.

    En outre, en raison de sa masse, bien plus importante que celle d’un VAB [Véhcules de l’avant blindé], le Griffon consomme davantage de carburant. Et ses besoins en énergie sont bien plus important en raison de la vétronique et de ses capteurs embarqués.

    Or, comme il l’a rappelé dans sa stratégie « Climat et défense« , publiée en avril dernier, le ministère des Armées entend réduire significativement sa consommation de pétrole dans les années à venir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le « Service des essences des Armées » [SEA] est devenu le « Service de l’énergie opérationnelle » [SEO].

    « La question de la disponibilité et de l’accessibilité des ressources pétrolières à l’échelle mondiale constitue un point de vigilance pour les armées. Le pic de la production mondiale de pétrole conventionnel a été passé en 2008 et la production actuelle ne pourra être maintenue à ce niveau au-delà de la présente décennie, rendant inéluctable un déclin de la production mondiale de pétrole à l’horizon 2030-2040. À ce contexte de réduction tendancielle de l’offre, s’ajoute la nécessité d’une réduction de la consommation d’énergies fossiles afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le réchauffement climatique », est-il expliqué dans le document.

    D’où l’idée d’un Griffon à propulsion hybride, dont le principe avait été annoncé en juillet 2020, à la faveur de la publication de la nouvelle stratégie énergétique des armées. Au-delà des considérations environnementales, un tel mode de propulsion est intéressant sur le plan opérationnel : outre une consommation moindre de carburant [ce qui n’est pas non plus anodin au niveau logistique], il permet de réduire la signature thermique et sonore quand il s’agit de rester discret tout en renforçant la capacité d’esquive via l’association des deux moteurs [thermique et électrique].

    En matière de propulsion hybride, Arquus a pris de l’avance avec son démonstrateur « VAB Electer » et son véhicule blindé léger Scarabee. En outre, l’industriel a dévoilé, en juillet 2021, un projet de GMP hybride susceptible d’équiper le Griffon.

    Cependant, avant d’aller dans cette voie, encore faut-il s’assurer qu’une telle innovation soit à la hauteur des attentes opérationnelles. D’où une étude de levée de risque conduite par le Groupement momentané d’entreprises [GME] EBMR, composé de Nexter, d’Arquus et de Thales, et la Direction générale de l’armement [DGA] sur l’intégration de batteries Lithium-on dans les véhicules militaires, à commencer par le Griffon. Ses résultats ont été présentés à la Section technique de l’armée de Terre [STAT], à la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres [SIMMT] et au SEO.

    Ainsi, un Griffon en version EPC [poste de commandement] et équipé d’une batterie lithium-ion a servi à cette présentation, qui eu lieu à Satory, sur le site de Nexter.

    « Le Griffon EPC était également équipé d’un écran dédié à la présentation, qui affichait l’autonomie restante véhicule en veille moteur thermique éteint ou le temps restant avant rechargement complet lorsque le moteur thermique est démarré. Cet écran a permis de mettre en avant la multiplication par 2 voire 3 de la durée de veille permise par la technologie lithium-ion par rapport à la technologie acide/plomb actuelle », explique le GME EBMR.

    En clair, poursuit-il, ces nouvelles batteries Lithium-ion « pourront alimenter demain plus d’équipements électriques tout en maintenant la durée de veille actuelle et en se rechargeant deux fois plus rapidement. »

    Pour cette étude, deux modèles de batterie ont été évalués, à savoir le 6TE de SAFT et le BT-70939 de Bren-Tronics. Un analyse « thérique » et une campagne d’essais ont été effectués par Arquus. Les résultats ont ensuite servi à Nexter à « identifier les risques ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour une intégration sûre dans le véhicule ». Les batteries au Lithium étant sujettes aux « emballements thermiques », Hutchinson a été chargé d’une étude sur la réduction des risques de propagation des incendies. Puis, le GME EBMR a étudié une « architecture pour le véhicule Griffon », une maquette ayant permis de tester le système complet avec DGA Techniques Terrestres [DGA TT].

    « Le GME EBMR tient à saluer l’esprit proactif qui a régné lors de cette étude de levée de risque, permettant d’envisager l’utilisation de ces technologies sur de nouveaux parcs de véhicules », ont conclu les industriels concernés.

    Pour rappel, l’armée de Terre espère disposer de ses premiers Griffon hybrides en 2025.

    Opex 360

    Des frappes aériennes françaises ont décimé une colonne jihadiste dans l’ouest du Niger

    par Laurent Lagneau · 17 juin 2022

    Dans un entretien donné au quotidien La Croix, en mai dernier, le président du Niger, Mohamed Bazoum, avait affirmé que la frontière que partage son pays avec le Mali était « sous la coupe de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] ». Mais ce n’est pas la seule région nigérienne concernée par l’activité des groupes jihadistes.

    En effet, selon des chiffres récemment donnés par Alkassoum Indatou, le ministre nigérien de la Défense, les attaques menés au Niger par la mouvance jihadiste auraient fait plus de 1200 tués [dont 500 militaires] depuis 2013.

    Ce phénomène s’est surtout accentué vers 2015, sous l’effet des assauts de Boko Haram [puis de la Province de l’État islamique en Afrique de l’Ouest – ou ISWAP] dans la région de Diffa [sud-est du pays] et de la montée en puissance de l’EIGS, laquelle a fait basculer les provinces de Tahoua et de Tillaberi dans l’insécurité.

    D’ailleurs, c’est dans cette partie du Niger, frontalière avec le Burkina Faso, qu’un détachement de la gendarmerie nigérienne a été attaqué par des terroristes, arrivés dans la localité de Waraou avec « plusieurs dizaines de motos et de véhicules », selon Niamey.

    Ces gendarmes, qui étaient alors « en mission de sécurisation dans les villages environnants », ont perdu huit des leurs lors de cet assaut. Mais, a assuré le ministère nigérien de la Défense, la « réaction énergique des éléments du détachement avec le renfort terrestre et aérien tant national que celui des partenaires a permis de mettre en déroute l’ennemi ». Durant les combat, six véhicules des forces nigériennes ont été « détruits ».

    Le « renfort aérien » des « partenaires » évoqué par le ministère nigérien a été fourni par la force française Barkhane. Deux jours après les faits, l’État-major des armées [EMA] a livré quelques détails sur cette intervention.

    « À la demande des autorités nigériennes, un dispositif de surveillance aérienne a été déployé par la force Barkhane, en complément des vecteurs engagés par l’armée de l’air nigérienne, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Niamey, […] pour suivre une colonne d’une quarantaine de motos repérée par les FAN [Forces armée nigériennes, ndlr] », a relaté l’EMA, dans un communiqué.

    Les renseignements obtenus, notamment grâce aux « unités nigériennes aux contact » ont permis de confirmer que la colonne en question était celle d’une groupe armé terroriste [GAT], qui se déplaçait entre le Burkina Faso et le Niger.

    « En étroite coordination avec les FAN, Barkhane a conduit plusieurs frappes contre la colonne », neutralisant ainsi une « quarantaine de terroristes ». À noter qu’il est rare que l’EMA donne un bilan de ses opérations contre les GAT… Cela étant, il n’a précisé la nature des moyens engagés pour cette frappe. Il est probable qu’un drone MQ-9 Reaper a été sollicité pour cette mission… Et qu’il a effectué les frappes [du moins une partie d’entre-elles] étant donné que ce type d’aéronef est désormais armé.

    Quant à la force aérienne nigérienne, elle dispose de deux avions d’attaque Su-25 « Frogfoot », sept hélicoptères [dont trois Gazelle], et quatre avions légers de type Cessna 208 pouvant être utilisés à des fins de renseignement. Récemment, elle a pris possession de six drones tactiques Bayraktar TB-2 livrés par la Turquie.

    Cela étant, rien n’a été dit sur l’identité de la colonne jihadiste visée, le secteur de Waraou étant disputé par l’EIGS et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM], affilié à al-Qaïda.

    Photo : Ministère des Armées

    France24 - World

    Between French Guiana and Brazil, an uncontrollable border (2/4)

    Issued on: 17/06/2022 - 11:59

    Séverine BARDON

    Every day, nearly 3,000 dugout canoes cross the Oyapock River, which serves as a natural demarcation in South America between Brazil and French Guiana. The river's banks are the scene of trafficking, illegal immigration and unlawful gold panning. Locals play cat and mouse with the border police, who try their best to monitor the comings and goings. The Covid-19 pandemic should have meant a hermetic closure of the border. Instead, it showed more than ever how uncontrollable this frontier is. FRANCE 24's Fanny Lothaire and Laura Damase report, with Séverine Bardon and Olivier Marzin.

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Reporters

    Between Iraq and Saudi Arabia, a half-open border (1/4)

    You are here

    French Guiana, a lush green land in need of protection

    Focus

    In French Guiana, gold mining accused of role in destroying Amazon rainforest

    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

    This video can not be played

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    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    France24 - World

    Zelensky adviser: Ukraine can win war in '3 to 6 months' if it gets heavy weapons soon

    Issued on: 17/06/2022 - 19:27

    Marc Perelman Follow

    Mykhailo Podolyak, an adviser to Ukrainian President Volodymyr Zelensky, spoke to FRANCE 24 a day after the visit of the French, German, Italian and Romanian leaders to Kyiv and Irpin. While welcoming this display of European unity with Ukraine, Podolyak called for more heavy weapons to be sent to his country. He said that such a move would change the situation on the ground in favour of the Ukrainian troops, faced with Russian advances in the eastern Donbas region.

    Podolyak, a former journalist who became an adviser to Zelensky after the February 24 Russian invasion of Ukraine, reacted to Thursday's visit by the leaders of France, Germany, Italy and Romania, hailing it as a symbol of a united Europe standing behind Ukraine.

    However, he urged European countries to send more heavy weapons to the Ukrainian army, adding that this was key to a Ukrainian victory in the coming months. 

    The presidential adviser also discussed the somewhat ambiguous position of French President Emmanuel Macron, who wants to maintain dialogue with Russian leader Vladimir Putin. While saying that he understood Macron's position, Podolyak warned against ceding any Ukrainian territory to Russia.

    Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN WAR IN UKRAINE

    Putin accuses West of 'arrogance', dismisses 'stupid' sanctions 'blitzkrieg'

    The Debate

    Ready for the EU? Leaders in Kyiv pledge arms, candidate status for Ukraine

    AS IT HAPPENED

    France’s Macron and European leaders pledge arms, EU path for Ukraine during Kyiv visit

    France24 - Monde

    “On sait qu’on va mourir d’un cancer” : la vie dans une “zone sacrifiée” à cause de la pollution au Chili

    Publié le : 17/06/2022 - 18:00

    Chloé Lauvergnier Suivre

    Des centaines de personnes, dont une majorité d’enfants, ont été intoxiquées depuis le début du mois de juin dans les villes chiliennes de Quintero et Puchuncaví. En cause : la pollution émanant des industries locales. De nombreux autres cas d'intoxication avaient déjà été répertoriés à cet endroit dans le passé, connu pour être une “zone sacrifiée" du pays. Une enseignante dénonce l'enrichissement de ces industries “au prix de la santé” des habitants. 

    ACTUALISATION (18 juin 2022) : Gabriel Boric, le président du Chili, a annoncé, dans la soirée du 17 juin, la fermeture graduelle de la fonderie Ventanas, qui appartient à l’entreprise publique Codelco. Il s’agit de l’une des industries opérant dans la zone de Quintero et Puchuncaví. La décision a été prise en raison des problèmes récurrents d’intoxication dans la zone.

    Au moins 105 personnes, dont une majorité d'enfants, ont été intoxiquées entre le 6 et le 8 juin à Quintero et Puchuncaví, villes situées à une centaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale chilienne. Les victimes ont présenté divers symptômes – vertiges, maux de tête, problèmes respiratoires, picotements aux yeux, nausées, etc. – en raison du pic de dioxyde de soufre enregistré dans la zone, dans la matinée du 6 juin.

    Ces personnes ont été prises en charge dans des centres médicaux et les établissements scolaires de la zone ont été fermés plusieurs jours. “Pour les enfants, cela a été la double peine : ils ont été intoxiqués et privés d’éducation”, estime Manuel Pizarro Pérez, habitant de Quintero et directeur de l’ONG Red Infancia Chile (“Réseau Enfance Chili”).

    Fundición Codelco Ventanas hoy con gases fugitivos y en estado de emergencia de Dióxido de Azufre vía @MUZOSARE Varios establecimientos con clases suspendidas por malestar de niños y personas.@biobio @GOPE21 @RoloHahn pic.twitter.com/WaUPbxSzLk

    June 6, 2022

    Du gaz visible au niveau de l’une des industries opérant dans la zone de Quintero y Puchuncaví.

    #Quintero A esta hora algunos estudiantes del colegio Santa Filomena fueron trasladados a centros de salud presentando síntomas atribuibles a una intoxicación respiratoria. #Bomberos realiza mediciones en el lugar.#emergencia #intoxicados #zonadesacrificio #estudiantes pic.twitter.com/82eKyCgHZd

    June 8, 2022

    “Quintero. Des élèves du collège Santa Filomena ont été transférés vers des centres de santé, présentant des symptômes que l’on peut attribuer à une intoxication respiratoire. [...]” 

    Une semaine plus tard, de nouvelles intoxications ont été répertoriées à Quintero. Le 15 juin, le maire a déclaré qu’environ 265 enfants avaient été admis à l’hôpital. Le 16 juin, la presse a rapporté une vingtaine de cas supplémentaires.

    Déjà de nombreux cas d’intoxication dans le passé

    De tels problèmes sont récurrents dans cette zone, peuplée d'environ 50 000 habitants. Par exemple, en 2018, plus de 1700 personnes avaient déjà été intoxiquées, et en 2011, une trentaine d’enfants étaient également tombés malades.

    La pollution causée par le parc industriel local est pointée du doigt. Développé par l’État dans les années 1950, ce parc abrite actuellement des centrales électriques à charbon, raffineries de cuivre et de pétrole, ou encore des usines chimiques. D’où le surnom de “Tchernobyl chilien” donné par Greenpeace à ce lieu, considéré comme l’une des cinq “zones sacrifiées” du Chili, à cause de la pollution.

    À propos du pic de pollution enregistré le 6 juin, la Superintendance de l’Environnement a indiqué le 8 juin qu’il n’était “pas encore possible de déterminer” son origine précise. Elle a toutefois ordonné à huit entreprises locales de prendre des mesures pour réduire la pollution, de façon temporaire. Mais aucune d’entre elles n’a fourni d’explications concernant ce pic.

    “Les enfants ont très souvent mal à la tête mais ils s’y sont habitués”

    Gladys Olivares, 56 ans, est enseignante à l’école La Greda à Puchuncaví, où elle vit depuis 24 ans.

    Lundi 6 juin, une dizaine de mes élèves ont commencé à se sentir mal en classe : ils avaient des maux de tête, des douleurs au ventre et des vertiges. Moi-même, j’ai eu mal au crâne. J’ai prévenu la directrice mais ils n’ont pas été emmenés aux urgences, car elles ne pouvaient s’occuper que des cas les plus graves. Au final, l’école a été fermée trois jours.

    En 2011 déjà, il y avait eu des cas d’intoxication à l’école : les enfants s’étaient sentis mal, une collègue s’était évanouie… Personnellement, mon cœur s’était mis à battre si vite que j’ai cru qu’il allait s’arrêter, et que je n’allais plus pouvoir respirer. Pour la première fois, le problème de la pollution dans la zone a alors été médiatisé. Ensuite, l’école a été fermée durant deux ou trois mois. Puis nous avons dû faire classe dans des conteneurs, et au bout de deux ou trois ans, l’école a rouvert, quelques kilomètres plus loin. À l’époque, des examens sanguins avaient révélé des traces de pollution dans les corps des enfants.

    Depuis que l’école a été déplacée, elle ne reçoit plus autant de poussière de charbon, mais il y en a toujours. De plus, le sol de la cour est en terre, donc quand les élèves jouent, la terre se soulève, ce qui est problématique car elle contient des métaux lourds et du charbon.

    Ici, les enfants ont très souvent mal à la tête, mais ils s’y sont habitués. Ils en parlent seulement s’ils se sentent vraiment mal, par exemple s’ils vomissent. Par ailleurs, certains ont des problèmes cognitifs comme des déficiences intellectuelles ou des troubles de l'apprentissage. C’est lié à la pollution.

    Du côté des adultes, beaucoup souffrent d’hypertension. C’est mon cas, et en plus de cela, j’ai des problèmes rénaux, une rhinite chronique, des allergies, et on a dû me retirer un ovaire et une trompe, car j’avais une boule. L’une de mes collègues, âgée de 54 ans, est morte d’un cancer en décembre. En 2011, lorsque nous avions réalisé des analyses, elle avait pourtant moins de métaux lourds dans le sang que moi. Nous sommes résignés, nous savons que nous allons mourir d’un cancer. Ici, les industries gagnent de l’argent au prix de notre santé.

    “Je suis déterminée à sensibiliser mes élèves au fait qu’ils ont droit à la santé et à l’éducation, au fait de pouvoir vivre dans un environnement non pollué…”

    Déménager est compliqué, car je vis ici depuis longtemps, j’ai mis des années à avoir une maison, et de toute façon, les métaux lourds sont déjà dans mon corps. De plus, je suis déterminée à sensibiliser mes élèves au fait qu’ils ont droit à la santé et à l’éducation, au fait de pouvoir vivre dans un environnement non pollué…  J’ai d’ailleurs un ancien élève qui étudie le droit, pour défendre cela.

    J’ai l’impression que les industries ne fermeront jamais. Par contre, au niveau de l’école, on devrait au minimum modifier le sol de la cour. De plus, on devrait organiser un suivi médical des enfants.

    Cela fait des années que les habitants et les autorités locales dénoncent la pollution dans la zone, et l’inaction de l’État pour la diminuer.

    🔴AHORA:Trabajadores de la Municipalidad de Quintero se toman el cruce la Virgen, Ruta F-30E, en protesta debido a los últimos episodios de contaminación. pic.twitter.com/j1XykJwQ2U

    June 9, 2022

    “Des travailleurs de la municipalité de Quintero [protestent] en raison des derniers épisodes de pollution.”

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    BBC

    Ms Marvel: 'I felt I belonged on set'

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    Kamala Khan is Marvel’s first Muslim superhero headliner, played by 19-year-old Pakistani-Canadian actress Iman Vellani.

    She tells the BBC Asian Network’s Haroon Rashid it’s exciting to bring in “an entirely new diaspora” of fans into the MCU.

    “We had so many conversations, the directors and I, just incorporating so much of my real life and real life experiences. I feel like I totally lived Kamala’s life,” Iman adds.

    Her co-star Rish Shah plays the role of Kamran and says he felt he could “blend in naturally” on set because of the diversity in the cast and crew.

    “Hopefully this paves the way for more opportunities for other people,” he says.

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    Mondial-2026 : New York, Mexico et Vancouver parmi les 16 villes d'accueil

    Publié le : 17/06/2022 - 02:50

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    La Fifa a dévoilé, jeudi, les 16 villes des États-Unis, du Canada et du Mexique qui accueilleront la Coupe du monde de football 2026. La ville hôte de la finale de la compétition n'est cependant pas encore connue.

    La Fifa a révélé, jeudi 16 juin, à New York, les 16 villes qui accueilleront des matches de la Coupe du monde 2026 organisée pour la première fois dans trois pays, États-Unis, Mexique et Canada, en maintenant le suspense pour la finale.

    Comme prévu, les États-Unis se taillent la part du lion, avec onze villes (Seattle, San Francisco, Los Angeles, Kansas City, Dallas, Atlanta, Houston, Boston, Philadelphie, Miami, New York), tandis que le Mexique en aura trois (Guadalajara, Mexico City et Monterrey) et le Canada deux (Toronto et Vancouver).

    Sans surprise, le stade Azteca de Mexico City fait partie de la liste et devient le premier à accueillir trois Coupes du monde, après celles de 1970 et de 1986 où il fut le théâtre des finales remportées par le Brésil puis l'Argentine.

    Choix "très difficile"

    Six villes ont été recalées, au terme d'un choix "très difficile", a assuré à New York le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Gianni Infantino : Cincinnati, Denver, Nashville, Orlando, et une candidature Washington DC/Baltimore pour les États-Unis, ainsi qu'Edmonton au Canada.

    Quant à la finale, "nous devons encore en discuter, avoir une analyse et nous prendrons une décision le moment venu", a-t-il ajouté.

    Les stades auront pour la plupart des capacités d'environ 60 000 places.

    La Coupe du monde 2026 inaugurera un nouveau format à 48 équipes et 80 matches, contre 32 équipes et 64 rencontres pour le Mondial-2022 cet automne au Qatar.

    "Super Bowl"

    Le patron de la Fifa a promis une réflexion sur les distances parcourues, alors que certaines villes sont éloignées de plus de 4 000 km. "Dans une région aussi vaste que l'Amérique du Nord, nous devons nous en préoccuper, pour veiller à ce que les équipes jouent dans des 'clusters', où les supporters n'ont pas à parcourir des distances folles, tout comme les équipes", a déclaré Gianni Infantino.

    Mais il a aussi promis que chaque rencontre pourra se comparer à "un Super Bowl", la finale du championnat de football américain, en terme d'audiences et de spectateurs, et s'est donné comme objectif ambitieux de faire du ballon rond le premier sport en Amérique du Nord.

    Les États-Unis avaient organisé pour la première fois la Coupe du monde en 1994, un événement qui a contribué à l'essor du football dans un pays où le basket, le baseball et le football américain sont rois.

    Avec AFP

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    L'Humanité

    À Montargis, Bruno Nottin prend date pour l’avenir

    Actu

    La marche était trop haute : avec 11 points de retard sur le RN à l’issue du premier tour, le candidat communiste de la Nupes s’est incliné. Il entend désormais incarner la défense des valeurs républicaines dans le Montargois, quand droite et LaREM ont déroulé le tapis rouge à l’extrême droite.

    Olivier Chartrain

    Après avoir écarté Jean-Michel Blanquer, l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Bruno Nottin, le candidat communiste de la Nupes, affrontait au deuxième tour le représentant du RN, Thomas Ménagé. Avec 19,43 % des voix pour le premier contre 31,45 % pour le deuxième, l’écart à remonter était considérable : un peu plus de 4 200 voix. Considérable mais pas insurmontable, remarquait Bruno Nottin dimanche après-midi : « Par rapport au total des voix de gauche au premier tour de la présidentielle, nous avons un potentiel de 5 000 voix à gagner. » Cela n’a pas suffi : dimanche soir, Bruno Nottin s’est nettement incliné avec 36,4 % des voix, contre 63,6 à son adversaire.

    « La droite s’est déshonorée », commentait Bruno Nottin à l’issue du scrutin, devant les militants réunis dans la Maison des Arts de Chalette-sur-Loing. « Elle a elle-même fait sauter les digues » qui la séparaient encore de l’extrême droite, poursuivait-il, rappelant que tous ses adversaires, de LaREM à LR, « nous ont réservé leurs coups sous prétexte de refus des ‘extrêmes’et d’abandon du front républicain. » De fait la Nupes arrive en tête à Chalette, municipalité communiste où elle obtient presque 56 % des suffrages et gagne plus de cinq cents voix entre les deux tours ; elle talonne le candidat RN à Montargis même, avec 52 voix d’écart. L’importance de l’écart final s’explique donc par le vote dans les bourgs et villages qui constituent le reste de cette circonscription – laquelle, rappelait Bruno Nottin à l’issue du scrutin, reste « une des plus historiquement à droite dans le département ».

    Ainsi à Saint-Germain-des-Prés, à dix kilomètres de Montargis, Michèle nous confiait dimanche matin être venue voter, ce qu’elle n’avait pas fait le 12 juin, « parce que ça peut changer quelque chose. L’extrême droite fait peur, mais pas à moi ». Ou encore ce couple de quinquas bien mis, qui se sauve en lâchant, ambigu : « On a choisi entre la peste et le choléra. Il n’y a pas de front républicain, on vote juste pour limiter la casse »…

    Les militants de la Nupes espéraient une mobilisation des électeurs de gauche qui leur permette de combler l’écart. Mais même si la participation s’est un peu améliorée, cela n’a pas suffi. « La droite est en train de se saborder et de se faire absorber par l’extrême droite », diagnostique Bruno Nottin. « Nous, nous avons défendu la République et ses valeurs, et nous allons continuer à nous battre, nous serons là pour continuer à les défendre, pour maintenir la flamme de l’espoir », concluait-il, alors que dans la salle une voix lui faisait écho : « Ménagé, on ne va pas le ménager ! »

    Législatives 2022Nupes PCFmontargis
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    La Chine a lancé le CNS Fujian, son troisième porte-avions

    par Laurent Lagneau · 17 juin 2022

    D’après la presse officielle chinoise, le lancement du troisième porte-avions de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL], alors connu sous le nom de « Type 003 », aurait dû avoir lieu en 2021, comme, du reste, le premier vol du futur bombardier stratégique Xian H-20. « Il est temps que notre développement technologique porte ses fruits », avait ainsi affirmé Song Zhongping, un expert militaire cité par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], en janvier 2021.

    Seulement, cette année-là, il aura fallu se contenter de nouvelles images de synthèse du bombardier H-20… Quant au lancement de ce troisième porte-avions, il ne s’est pas produit… Cela étant, en avril dernier, la marine chinoise diffusa une vidéo promotionnelle dans laquelle elle laissa entendre que ce nouveau navire serait dévoilé « prochainement ».

    Ce qui fut d’ailleurs récemment confirmé par l’imagerie satellitaire. En effet, des clichés du chantier naval de Jiangnan, situé au nord-est de Shanghaï, montrèrent que le cale sèche ayant servi à construire ce porte-avions venait d’être inondée, ce qui suggérait que ce lancement n’était qu’une question de jours. Et effectivement, il a eu lieu ce 17 juin, au cours d’une cérémonie à laquelle a assisté Xu Qiliang, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et vice-président de la Commission militaire centrale.

    À cette occasion, le porte-avions a été baptisé « CNS Fujian », du nom de la province chinoise qui fait face à Taïwan. Et son indicatif visuel [Pennant Number] sera 18.

    Avec ce nouveau navire, l’aéronavale chinoise va faire au saut capacitaire majeur et se rapprocher des standards de l’US Navy et de la Marine nationale, qui étaient jusqu’à présent les seules à mettre en oeuvre des porte-avions en configuration dite CATOBAR [catapultes et brin d’arrêt].

    Power of Peace Strengthened. Another video of the launch of the 3rd Chinese aircraft carrier "Fujian" in Shanghai. pic.twitter.com/r0Qc4jUVgM

    — Zhang Heqing张和清 (@zhang_heqing) June 17, 2022

    En effet, contrairement à ses deux prédécesseurs, les CNS Liaoning [ex-Varyag] et CNS Shandong, dotés chacun d’un tremplin, le CNS Fujian dispose de catapultes électromagnétiques [EMALS], comme l’a confirmé le ministère chinois de la Défense, qui était jusqu’alors très discret sur ce sujet. Reste à voir leur degré de maturité par rapport à leurs homologues américaines, dont la mise au point a été compliquée… Pour rappel, à ce jour, le seul porte-avions opérationnel à en être équipé est l’USS Gerald Ford, qui inaugure une nouvelle classe de navire.

    En outre, des catapultes électromagnétiques sont gourmandes en énergie. Or, le CNS Fujian n’est pas à propulsion nucléaire, contrairement à ses homologues américains et français.

    🥳 pic.twitter.com/LkwYAdFtWW

    — @Rupprecht_A (@RupprechtDeino) June 17, 2022

    Quoi qu’il en soit, avec un déplacement de 80’000 tonnes pour une longueur de 320 mètres, le CNS Fujian est le navire le plus imposant de la marine chinoise. Étant donné sa configuration CATOBAR, il pourra mettre en oeuvre des avions de guet aérien KJ-600, dotés d’un radar à antenne active et à basse fréquence. Et, à l’avenir, il pourra accueillir le chasseur-bombardier de 5e génération J-XY/J-35, développé à partir du FC-31 « Gyrfalcon ».

    On ignore le nombre de porte-avions que la Chine entend disposer à terme. Cependant, un analyste militaire cité par le Global Times a estimé que trois sont nécessaires pour « maintenir la supériorité aérienne et le contrôle de la mer dans une région stratégique » en prenant en compte les périodes de maintenance.

    En attendant, le CNS Fujian doit terminer son armement et réaliser plusieurs campagnes d’essais en mer. Sa mise en service n’est pas attendue, au mieux, d’ici 2024.

    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Artillerie : Le ministère des Armées demande à Nexter d’accélérer la production de CAESAr

    par Laurent Lagneau · 17 juin 2022

    Durant une audition au Sénat, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que six Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] allaient être prochainement livrés à Kiev, après avoir été modifiés pour les rendre compatibles aux systèmes de commandement ukrainien. Pour rappel, le 22 avril, le président Macron avait indiqué que douze exemplaires, au total, seraient envoyés en Ukraine.

    Seulement, lors de la visite qu’il vient de faire à Kiev, en compagnie du chancelier allemand, Olaf Scholz, du président du conseil italien, Mario Draghi, et de son homologue roumain, Klaus Iohannis, M. Macron a promis à Volodymir Zelinski, le président ukrainien, six CAESAr supplémentaires. Et de préciser au passage que les 12 exemplaires évoqués en avril avaient tous été livrés.

    « Au-delà des 12 Caesar déjà livrés, j’ai pris la décision de livrer six Caesar additionnels », a en effet déclaré le président Macron, le 16 juin.

    Au total, 18 pièces seront donc prélevées sur la dotation de l’armée de Terre, qui, jusqu’alors, n’en comptait que 76. Ce qui fait une perte capacitaire de 24% en moins de six mois… Et cela ne sera pas sans conséquence sur la formation des artilleurs ainsi que sur leur préparation opérationnelle, d’autant plus qu’un certaine nombre de CAESAr sont déployés en Côte d’Ivoire, à Djibouti ou encore aux Émirats arabes unis.

    Jusqu’au retour de la paix dans une Ukraine libre et indépendante, autant qu’il le faudra, nous resterons mobilisés. Soutien humanitaire, économique et militaire pour permettre aux soldats ukrainiens de faire la différence sur le terrain face aux attaques de l’armée russe. pic.twitter.com/TGRSdUU1ii

    — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 16, 2022

    Avant le début de la guerre en Ukraine, l’ancien Premier ministre, Jean Castex, avant notifié à Nexter le contrat relatif au développement du CAESAr de nouvelle génération [CAESAr Mk2], lequel doit disposer d’une motorisation plus puissante et d’une protection renforcée.

    À l’époque, deux options étaient envisagées : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 restants. Mais dans un cas comme dans l’autre, ces 109 pièces d’artillerie devaient être livrées à l’armée de Terre « à l’horizon 2031 ».

    Le don de 18 CAESAr à l’Ukraine a évidemment changé les termes de l’équation. Aussi, et selon l’agence Reuters, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a demandé à Nexter de revoir son organisation industrielle afin d’accélérer la cadence de production des CAESAr et donc les livraisons à l’armée de Terre.

    Reste à voir si ce sera possible. D’abord, Nexter n’est pas le seul concerné. Ainsi, le châssis 6×6 est fourni par Arquus [sur la base du Sherpa 5] pour les CAESAr destinés à l’armée de Terre. Et, plus généralement, il faut 500 pièces pour réaliser une telle pièce d’artillerie, avec tout son système. Ensuite, et au-delà des éventuelles difficultés d’approvisionnement, la capacité de production, à Bourges, n’est que de dix canons par an. Et cela alors que plusieurs contrats à l’exportation sont [ou seront] à honorer… La Lituanie ayant par exemple affiché son intention de s’en procurer 18 exemplaires. Ouvrir d’autres lignes de production supposerait par ailleurs de trouver du personnel qualifié. Ce qui peut prendre du temps.

    Enfin, un autre sujet porte sur le Maintien en condition opérationnelle [MCO], et en particulier sur l’usure des tubes en cas d’utilisation intense.

    France24 - Monde

    Fairplay financier : la Ligue espagnole de football porte plainte contre le PSG et Manchester City

    Publié le : 15/06/2022 - 16:10

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    La Ligue espagnole de football a confirmé mercredi qu'elle avait déposé des plaintes auprès de l'UEFA contre le Paris Saint-Germain et Manchester City qui "enfreignent continuellement le règlement actuel du fair-play financier". 

    La Ligue espagnole de football a bien déposé une plainte auprès de l'UEFA visant les conditions du transfert d'Erling Haaland à Manchester City une autre visant la prolongation de Kylian Mbappé au PSG, deux clubs qui, selon elle, "enfreignent continuellement le règlement actuel du fair-play financier".

    La plainte contre City avait été déposée en avril, tandis que celle contre le PSG l'a été "cette semaine", a confirmé, mercredi 15 juin, la Liga qui a ajouté qu'elle allait continuer à intensifier les actions en justice contre les deux clubs soutenus par l'État.

    Pour se faire, elle s'est adjoint les services d'avocats en France et en Suisse "dans le but d'entreprendre des actions administratives et judiciaires devant les instances françaises compétentes et l'Union européenne dès que possible", peut-on lire dans son communiqué.

    En Suisse, la Liga "étudie différentes options de représentation" pour enquêter sur les "possibles conflits d'intérêts" de Nasser Al-Khelaifi, qui est à la fois président du PSG, responsable de BeIN Sports, propriété du Qatar, dirigeant de l'Association européenne des clubs et membre du comité exécutif de l'UEFA.

    "La Liga considère que ces pratiques altèrent l'écosystème et la durabilité du football"

    Le patron de la Liga Javier Tebas est l'un des critiques les plus virulents des clubs soutenus par des États, à savoir le Qatar pour le Paris SG et les Emirats arabes unis pour Manchester City, qui détournent selon lui le fair-play financier établi par l'UEFA et déséquilibrent la concurrence sportive et économique.

    Manchester City a remporté la course pour acheter Erling Haaland au Borussia Dortmund après avoir payé la clause libératoire de l'attaquant à hauteur de 60 millions d'euros, mais le montant total de l'opération, y compris le salaire et les honoraires des agents, pourrait dépasser les 275 millions d'euros selon la presse.

    Le Paris Saint-Germain versera de son côté à Kylian Mbappé un salaire annuel compris entre 40 et 50 millions d'euros, après que le Français a choisi de rejeter le Real Madrid et de signer un nouveau contrat de trois ans avec le club parisien. Le PSG a subi une perte de 224,3 millions d'euros au terme de la saison 2020/2021, en hausse de 80% par rapport à l'année précédente, a indiqué le rapport annuel de l'autorité financière du football français (DNCG) au début du mois.

    "La Liga considère que ces pratiques altèrent l'écosystème et la durabilité du football, nuisent à tous les clubs et ligues européens, et ne servent qu'à gonfler artificiellement le marché, avec de l'argent qui n'est pas généré dans le football lui-même", peut-on lire dans le communiqué de la ligue espagnole.

    Le FC Barcelone a fait état d'une dette d'un montant d'1,3 milliard d'euros en février dernier alors que celle du Real Madrid, qui inaugurera son stade Santiago-Bernabeu rénové en 2023, avoisine les 900 millions d'euros, selon plusieurs médias espagnols.

    Avec AFP

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    Football : le PSG officialise Luis Campos, en attendant Zidane ?

    Kylian Mbappé annonce qu'il reste au PSG, la fin d'un long suspense

    SAGA MBAPPÉ

    Football : Kylian Mbappé reste à Paris, "un grand jour pour le PSG"

    France24 - Monde

    Records de chaleur battus avec la canicule, qui se déplace vers l'est de la France

    Publié le : 19/06/2022 - 12:00

    FRANCE 24 Suivre

    D'une précocité inédite, l'épisode caniculaire qui frappe la France depuis jeudi devrait régresser dimanche dans le Sud-Ouest et l'Ouest où la vigilance rouge a été levée par Météo-France. Les fortes chaleurs se décalent vers l'Est, avec des températures pouvant atteindre les 38°C.

    Après le Sud-Ouest et l'Ouest, la vague de chaleur se déplace vers l'est de la France. Après les records de température battus samedi, la canicule décline dimanche 19 juin sur une partie du pays. Une "forte dégradation orageuse" est "attendue en soirée dimanche de la Nouvelle-Aquitaine vers l'Île-de-France" par Météo-France qui souligne un "épisode caniculaire précoce et intense en cours sur une grande partie est du pays".

    Samedi soir, un coup de vent puissant et inattendu sur la "côte fleurie", entre Ouistreham et Deauville, a provoqué la mort d'un kite-surfeur, projeté contre la vitrine d'un restaurant à Villers-sur-Mer (Calvados). Ce phénomène météorologique inattendu, qui a duré "20 à 25 min", a également fait "trois blessés légers", a précisé la préfecture.

    Si les températures fraîchissent sur la façade atlantique, la vague de chaleur persiste dans les régions du Nord-Est où Météo-France prévoit jusqu'à 38 °C, et localement un peu plus dans la plaine d'Alsace.

    Le service météorologique a relevé samedi "des pointes voisines de 42 ° / 43 °C "dans le Sud-Ouest, avec des records de températures "tous mois confondus", comme à Biarritz (42,9 °C), dans le le bassin d'Arcachon (au Cap-Ferret, 41,9 °C) ou encore dans les Landes, à Biscarrosse (41°C, record de 1968 égalé).

    >> À lire aussi - Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule

    La barre symbolique des 40 °C a aussi été atteinte ailleurs dans l'Ouest, comme dans les Deux-Sèvres (Niort), en Charente-Maritime (Rochefort), en Ille-et-Vilaine (à La Noé-Blanche), en Maine-et-Loire (Angers) et Indre-et-Loire (Reignac). Le mercure n'a toutefois pas dépassé les 37 °C à Paris.

    Musées accessibles gratuitement

    Même si elle a entraîné depuis jeudi l'annulation d'événements festifs, sportifs et culturels – comme le pèlerinage des anciens combattants prévu à Lourdes à l'occasion de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 –,  la chaleur n'a pas empêché des dizaines de milliers de personnes de festoyer au Hellfest, la grand-messe du metal et autres musiques extrêmes à Clisson (Loire-Atlantique).

    Par 40 °C, les quelques espaces ombragés du site ont été pris d'assaut dans l'après-midi, comme les points d'eau et les structures métalliques arrosant des spectateurs essoufflés mais surexcités et qui n'ont pas renoncé à "pogoter" en plein cagnard.

    À Strasbourg, où la chaleur perdurera dimanche, entre 10 000 et 15 000 personnes ont participé à la Marche des visibilités, selon la police.

    Dans certaines villes, les musées ont accueilli des visiteurs en quête de fraîcheur. À Bordeaux, où le mercure est monté à 40,5 °C selon Météo-France – un record pour juin –, leur accès a été rendu gratuit.

    À Paris, où parcs et jardins devaient rester ouverts la nuit, le parc aquatique Aquaboulevard a été pris d'assaut par des centaines de personnes venues se rafraîchir dans ses multiples bassins, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.

    Départs de feux

    La chaleur, combinée à la sécheresse qui frappait déjà une partie du pays, a favorisé des départs de feux, notamment de récoltes, comme dans les Deux-Sèvres, en vigilance rouge depuis jeudi, où 21 hectares ont brûlé samedi.

    Dans l'Aveyron, les pompiers ont continué de lutter contre un incendie à Comprégnac qui a parcouru et détruit 430 hectares de végétation, avec un vent défavorable et sur un terrain escarpé.

    Dans le Sud-Est, dans le département du Var, un incendie causé par un tir d'artillerie dans un important camp d'entraînement de l'armée a brûlé samedi environ 600 hectares de végétation mais était sur le point d'être fixé.

    La canicule a entraîné des niveaux élevés de concentrations d'ozone dans l'air notamment en Île-de-France, Hauts-de-France, Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes, selon Prev'Air qui indique que "la situation devrait évoluer favorablement" à partir de dimanche.

    Cette vague de chaleur est arrivée du Maghreb par la péninsule ibérique où l'Espagne fait face à d'importants incendies, dont l'un a déjà ravagé 20 000 hectares de terrain dans le nord-ouest du pays.

    Pour les scientifiques, la multiplication, l'intensification et l'allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.

    Avec AFP

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    Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule

    La France passe le pic de la canicule, plus de 40°C relevés dans le Sud-Ouest

    La canicule s'amplifie en France, records de température attendus

    Valeurs Actuelles

    Le cardinal Sarah s’inquiète du manque de spiritualité dans notre monde moderne

    Charlotte d’Ornellas : Vous écrivez un nouveau livre qui porte le nom de Catéchisme. Non pas celui de l’Église, mais celui de nos vies spirituelles… Pourquoi avez-vous ressenti la nécessité d’écrire sur ce sujet ?

    La vie spirituelle est ce que nous avons de plus intime, de plus précieux. Sans elle, nous sommes des animaux malheureux. J’ai voulu insister sur ce point : la spiritualité n’est pas une collection de théories intellectuelles sur le monde. La spiritualité est une vie, la vie de notre âme.

    Depuis des années, je parcours le monde, je rencontre des personnes de toutes cultures et de toutes conditions sociales. Mais je peux affirmer une constante : la vie, si elle n’est pas spirituelle, n’est pas vraiment humaine. Elle se transforme en une triste et angoissante attente de la mort ou en fuite dans la consommation matérialiste. Savez-vous que durant le confinement, l’un des mots les plus souvent recherchés sur Google était le mot “prière” ?

    Nous avons pris soin de l’économie, des salaires, de la santé, c’est très bien ! Mais qui a pris soin de son âme ?

    J’ai voulu répondre à cette attente inscrite au cœur de chacun. C’est pour cela que j’ai choisi ce titre, Catéchisme de la vie spirituelle . Un catéchisme est un recueil des vérités fondamentales. Il a un but pratique : être un repère incontestable au-delà de la valse des opinions. Comme cardinal de l’Église catholique, j’ai voulu donner à tous des repères quant aux fondamentaux de la vie de l’âme, de la relation de l’homme avec Dieu.

    Vous aviez déjà écrit un ouvrage pour dire la force du silence. Vous insistez encore énormément dans ce livre sur la nécessité vitale de trouver le silence. Que pouvons-nous trouver de si important dans le silence ?

    Permettez-moi de vous retourner la question : que pouvons-nous trouver sans le silence ? Le bruit est partout. Non seulement dans les villes agitées et englouties par le brouhaha des moteurs, mais même à la campagne il est rare de ne pas être poursuivi par un fond musical envahissant. Il n’est pas jusqu’à la solitude qui se voit colonisée par les vibrations du téléphone portable.

    Pourtant sans silence, tout ce que nous faisons est superficiel. Car dans le silence, on peut revenir au plus profond de soi-même. L’expérience peut faire peur. Certains ne supportent plus ce moment de vérité où ce que nous sommes n’est plus masqué par aucun déguisement. Dans le silence, il n’y a plus moyen de fuir la vérité du cœur. Alors se révèle au grand jour ce qui nous habite : culpabilité, peur, insatisfaction, impression de manque et de vide. Mais ce passage est nécessaire pour entendre Celui qui parle à notre cœur : Dieu. Il est « plus intime à moi-même que moi-même », dit saint Augustin.

    Il se révèle à l’intérieur de l’âme. C’est là que commence la vie spirituelle, dans cette écoute et ce dialogue avec un autre, le Tout autre, au plus profond de moi. Sans cette expérience fondatrice du silence et de Dieu qui habite le silence, nous restons à la surface de notre être, de notre personne. Quel temps perdu ! Je suis frappé, quand je rencontre un moine ou une moniale âgés, usés par des années de silence quotidien, de constater la profondeur et la stabilité rayonnante de leur humanité. L’homme n’est vraiment lui-même que quand il a trouvé Dieu, non pas comme une idée mais comme la source de sa propre vie. Le silence est le premier pas de cette vie véritablement humaine, de cette vie de l’homme avec Dieu.

    On comprend que trouver le silence est déjà assez original pour l’époque. Mieux encore, vous rappelez qu’il faut se forcer à le trouver… dans une époque du confort, du bien-être et du rejet quasiment systématique de l’effort. Est-il nécessaire de rompre avec son époque pour être un bon chrétien ?

    Vous avez raison de le souligner. Je n’encourage pas à aller dans le sens du vent ! Une ambition de feuille morte, comme disait Gustave Thibon ! Vivre, vivre en plénitude demande un engagement, un effort et parfois une rupture avec l’idéologie du moment. Dans un monde où le matérialisme consumériste dicte les comportements, la vie spirituelle nous engage à une forme de dissidence. Il ne s’agit pas d’une attitude politique, mais d’une résistance intérieure aux diktats portés par la culture médiatique.

    Non, le confort, le pouvoir, l’argent ne sont pas des fins ultimes. Rien de beau n’est bâti sans effort. Cela est vrai dans toute vie humaine. C’est encore plus vrai au plan spirituel. L’Évangile ne nous promet pas le “développement personnel sans effort” comme nombre de pseudo-spiritualités de pacotille qui encombrent les rayons des librairies. Il nous promet le salut, la vie avec Dieu. Vivre de la vie même de Dieu, cela suppose une rupture avec le monde. C’est ce que l’Évangile appelle la conversion. C’est un retournement de tout notre être. Un renversement de nos priorités et de nos urgences. Cela suppose d’aller parfois à contre-courant. Mais quand tous courent vers la mort et le néant, aller à contre-courant c’est aller vers la vie !

    L’Église est vue par le monde comme une institution millénaire, mais souvent frappée des mêmes maux que le reste de la société. Le dossier de la pédophilie en est un exemple… Comment les chrétiens doivent-ils concevoir (et expliquer peut-être) ce qu’est l’Église dans leur vie ?

    L’Église est composée d’hommes et de femmes qui ont les mêmes travers, les mêmes défauts, les mêmes péchés que leurs contemporains. Mais ces péchés, quand ils sont le fait d’hommes d’Église, scandalisent profondément les croyants comme les incroyants. Intuitivement, tous savent en effet que l’Église nous donne les moyens de la sainteté, tous savent que le plus beau fruit de l’Église, ce sont les saints. Saint Jean-Paul II, sainte Mère Teresa, saint Charles de Foucauld sont le vrai visage de l’Église. Pourtant l’Église est aussi une mère qui porte les enfants récalcitrants que nous sommes. Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu : les pécheurs, ceux dont la foi vacille, ceux qui se tiennent sur le seuil sans vouloir entrer dans la nef. Tous sont des fils de l’Église. L’Église est notre mère parce qu’elle peut nous donner ses deux trésors. Elle peut nous nourrir par la doctrine de la foi qu’elle a reçue de Jésus et qu’elle transmet de siècle en siècle. Elle peut nous guérir par les sacrements qui nous transmettent la vie spirituelle, la vie avec Dieu, ce que l’on appelle la grâce.

    L’Église est donc pour nous une mère parce qu’elle nous donne la vie. Souvent, notre mère nous agace parce qu’elle nous dit ce que nous ne voulons pas entendre. Mais au fond nous l’aimons avec reconnaissance. Sans elle, nous savons bien que nous ne serions rien. Il en est de même avec l’Église notre mère. Sa parole est parfois dure à entendre. Mais nous revenons sans cesse à elle, car elle seule peut nous donner la vie qui vient de Dieu.

    L’Église est le visage humain de Dieu. Elle est véridique, juste et miséricordieuse, mais souvent défigurée par les péchés des hommes qui la composent.

    Ceux qui ne revendiquent pas leur appartenance catholique aiment l’Église lorsqu’elle se transforme en ONG mondiale, à l’écoute des plus pauvres, des minorités, des persécutés, des personnes différentes… Et c’est une tentation qui semble parfois l’animer. Qu’est-elle de plus qu’une super ONG avec des relais dans tous les pays du monde ?

    Je ne suis pas certain que vous ayez raison… Ceux qui ne se reconnaissent pas croyants n’attendent pas de l’Église qu’elle soit une ONG internationale, une succursale de la bien-pensance onusienne. Ce que vous décrivez est davantage le fait de chrétiens complexés qui voudraient devenir acceptables aux yeux du monde, populaires selon les critères de l’idéologie dominante.

    Au contraire, les incroyants attendent de nous un discours de foi, une parole claire. Cela me rappelle ce que j’ai vécu au Japon quand j’étais chargé d’y apporter l’aide humanitaire du Saint-Siège après le tsunami. Devant ces populations qui avaient tout perdu, j’ai compris que je ne devais pas seulement donner de l’argent. J’ai compris qu’ils avaient besoin d’autre chose. D’une tendresse qui ne vient que de Dieu. J’ai donc prié longuement en silence devant la mer pour toutes les victimes et les rescapés. Quelques mois après, j’ai reçu une lettre d’un Japonais bouddhiste qui me disait qu’alors qu’il avait résolu de se suicider par désespoir, cette prière lui avait redonné le sens de la dignité et de la valeur de la vie. Il avait dans ce moment de silence fait l’expérience de Dieu. Voilà ce que le monde attend de l’Église !

    Vous insistez beaucoup sur la prière. Comment faire pour prier lorsqu’on a l’impression de répéter sans cesse la même chose, d’être plus ou moins écouté…Que faut-il réellement chercher dans la prière ?

    C’est une question fondamentale. La prière ne consiste pas dans une litanie de demandes. Et on ne mesure pas l’effi cacité de la prière au fait qu’elle soit plus ou moins exaucée. En fait, c’est très simple. Prier, c’est parler à Dieu ! Nous n’avons pas besoin pour cela de formules ciselées, même si elles peuvent parfois nous aider. Qu’avons-nous à dire à Dieu ? D’abord que nous l’ adorons, que nous reconnaissons sa grandeur, sa beauté, sa puissance, tellement loin de notre petitesse, de notre péché, de notre impuissance. Adorer, c’est l’activité la plus noble de l’homme. L’Occident ne tient plus debout parce qu’il ne sait plus ployer les genoux. Il n’y a là rien d’humiliant. Être à genoux, c’est être à sa place devant Dieu.

    Prier, c’est aussi dire à Dieu notre amour. Avec nos mots, le remercier pour son amour gratuit pour nous, pour le salut éternel qu’il nous offre. Prier, c’est lui dire notre confiance, lui demander de soutenir notre foi. Prier, c’est enfin se taire devant lui, pour lui laisser la place.

    Vous me demandez ce qu’il faut chercher dans la prière ? Je vous réponds, ne cherchez pas quelque chose ! Cherchez quelqu’un : Dieu lui-même, qui se révèle avec le visage du Christ.

    Un catéchisme rédigé par un cardinal s’adresse forcément à des chrétiens… Ceux qui n’ont pas la foi et qui nous lisent aujourd’hui font-ils aussi partie de votre réflexion ? Ceux qui ne croient pas que Dieu existe ont-ils besoin du même silence ?

    Bien entendu ! Je m’adresse à tous. Le silence n’est pas réservé aux moines, ni aux chrétiens. Le silence est un signe d’humanité. Je voudrais inviter toutes les personnes de bonne volonté, croyants ou incroyants, à faire l’expérience de ce silence. Osez vous arrêter ! Osez le silence. Osez vous adresser à un Dieu que peut-être vous ne connaissez pas, auquel même vous ne croyez pas.

    Benoît XVI répète souvent une phrase qu’il a lue chez Pascal, le philosophe français : « Fais ce que font les chrétiens, et tu verras que c’est vrai ! » J’ose dire à tous : osez faire l’expérience de la prière, même si vous ne croyez pas, et vous verrez. Il ne s’agit pas ici de révélations extraordinaires, de visions ou d’extases. Mais Dieu parle au cœur dans le silence. Celui qui a le courage du silence finit par rencontrer Dieu. Charles de Foucauld en est le plus bel exemple. Il ne croyait pas, avait rejeté la foi de son enfance et ne menait pas une vie chrétienne, c’est le moins qu’on puisse dire ! Pourtant, après avoir fait l’expérience du silence dans le désert, son cœur s’est ouvert au désir de Dieu. Il l’a laissé surgir dans sa vie.

    Vous parlez également, pour nourrir l’âme, de la pratique des sacrements. Pouvez-vous expliquer ce qu’ils sont réellement, puisque vous reprochez à l’époque de parfois se tromper de sens ?

    Les sacrements sont de réels contacts avec Dieu à travers des signes sensibles. Souvent effectivement, notre époque tend à les réduire à des cérémonies symboliques, des occasions rituelles de se retrouver, de faire une fête de famille. Ils sont tellement plus profonds que cela ! À travers le signe sensible de l’eau versée sur le front d’un enfant lors de son baptême, en réalité, Dieu lave l’âme de cet enfant et il vient l’habiter. Ce n’est pas une métaphore poétique. C’est une réalité ! À travers les sacrements, Dieu nous touche, nous lave, nous guérit, nous nourrit.

    Peut-être pourrions-nous parfois nourrir un peu de jalousie envers les apôtres et ceux qui ont connu le Christ. Ils l’ont touché, embrassé, serré dans leurs bras. Il les a bénis, consolés, affermis. Et nous… tant d’années nous séparent de lui. Mais nous avons les sacrements. À travers eux, nous sommes physiquement en contact avec Jésus. Sa grâce passe jusqu’à nous. Il ne s’agit pas d’un joli symbole qui ne vaudrait qu’autant que dure notre ferveur. Non. Les sacrements sont efficaces. Encore faut-il que nous les laissions produire en nous leur fruit, en disposant nos âmes par la prière et le silence. Mais alors vraiment, si je me confesse, Jésus lui-même me pardonne. Si je participe à la messe, je participe réellement au sacrifice de la Croix. Si je communie, c’est vraiment lui, le Christ, Jésus, qui vient en moi pour me nourrir. Les sacrements sont les piliers de la vie spirituelle.

    Les sacrements sont aussi accompagnés d’une liturgie… N’y a-t-il pas là aussi un accompagnement nécessaire pour que chacun puisse prendre conscience de la valeur réelle de ces signes ?

    C’est vrai ! Il y a un immense besoin de catéchisme ! Trop souvent les enseignements des prêtres s’égarent pour devenir des commentaires de l’actualité ou des discours philosophiques. Je crois que les gens attendent de nous un catéchisme clair et simple qui explique le sens de la vie chrétienne et des rites qui l’accompagnent. Il serait bon que les homélies expliquent le sens des gestes de la messe. Ce serait fécond ! Mais je crois aussi que la liturgie parle par elle-même. Elle parle au cœur. Le chant grégorien se passe de traduction tellement il évoque la grandeur et la bonté de Dieu. Quand le prêtre se tourne vers la Croix, tous comprennent qu’il nous indique l’orient de nos vies, la source de la lumière. La liturgie est un catéchisme du cœur.

    Catéchisme de la vie spirituelle, du cardinal Robert Sarah, Fayard, 336 pages, 22,90 €.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule

    Publié le : 18/06/2022 - 18:03

    Soraya BOUBAYA Suivre

    Les vagues de chaleur qui se multiplient sous l'effet du réchauffement de la planète ont un coût humain majeur, avec des morts par milliers, mais quand le thermomètre s'affole, l'économie dans son ensemble est aussi affectée.

    Plus fréquentes, intenses et étendues chaque année, les canicules sont les événements climatiques extrêmes les plus meurtriers dans le monde. Rarement considérées sous un angle économique, elles ont pourtant des conséquences lourdes, en termes de vies perdues, de pression sur le système de santé, mais aussi de baisse de productivité et d'impact sur l'agriculture.

    L'Agence européenne de l'Environnement (l'AEE) estime qu'entre 1980 et 2000 ces événements climatiques extrêmes ont coûté entre 27 et 70 milliards d'euros dans 32 pays européens. En France, selon une étude publiée en 2021 par l'agence nationale Santé publique France, les canicules de 2015 à 2020 ont coûté entre 22 et 37 milliards d'euros en raison des décès, des frais médicaux et de la perte de bien-être engendrés. 

    >> À lire aussi : "Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces"

    Les conséquences sanitaires

    Les canicules sont responsables de 9 % des quelque 2 millions de morts attribuées à des catastrophes météo entre 1970 et 2019 dans le monde, la proportion ayant largement augmenté pendant la dernière décennie. 

    En Europe, les canicules comptent pour environ 90 % de la mortalité liée aux désastres météo entre 1980 et 2020, selon l'Agence européenne de l'Environnement (AEE).

    >> À voir aussi :"Canicule : un coût très important aussi pour l'économie"

    Et la tendance ne va pas s’améliorer. Selon Météo-France, les vagues de chaleur recensées depuis 1947 à l’échelle nationale ont été sensiblement plus nombreuses au cours des dernières décennies. Sur les 35 dernières années, elles ont été 3 fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes. Le nombre de jours de vagues de chaleur a, lui, été multiplié par 9.

    Baisse de la productivité du travail

    Outre les coûts humains, les épisodes caniculaires se chiffrent également en productivité. La chaleur réduit aussi la productivité des travailleurs.

    À 33-34 °C, un travailleur moyen "perd 50 % de ses capacités de travail", selon l'Organisation international du travail (OIT). En 2030, la chaleur pourrait réduire de 2,2 % le total des heures travaillées dans le monde, soit l'équivalent de 80 millions d'emplois à temps plein, toujours selon l'organisation. Et pour un coût estimé de 2 400 milliards de dollars en 2030, contre 280 milliards en 1995. 

    La perte de productivité touche en particulier les travailleurs en extérieur, agriculteurs ou ouvriers dans la construction.

    "Le stress thermique lié au changement climatique va réduire les capacités de travail en extérieur à l'échelle mondiale", insistent les experts climat de l'ONU (Giec), estimant que certaines régions vont perdre entre 200 à 250 jours de travail en extérieur d'ici la fin du siècle.

    Ainsi, les canicules remarquables de 2003, 2010, 2015, 2018 en Europe ont entraîné des dommages estimés à environ 0,3 à 0,5 % du PIB européen, avec des pics à plus de 2 % du PIB dans certaines régions du sud, selon une étude publiée dans la revue Nature en 2021.

    Et cet impact pourrait être multiplié par près de cinq d'ici 2060 par rapport à 1981-2010 si des mesures ne sont pas prises pour limiter le réchauffement, met en garde l'étude.

    Les effets sur la production agricole

    Climato-sensible, l’agriculture est elle aussi menacée par ces vagues de chaleur. Les canicules et sécheresses sont donc des menaces majeures pour l'alimentation.

    La sécheresse a un effet direct sur les cultures. Et si une courte période de forte chaleur n'engendre pas toujours de dégâts majeurs, elle peut renforcer la sécheresse des sols, comme c'est le cas en France en ce moment.

    La canicule de 2019 en France avait entraîné une baisse de rendement de 9 % sur le maïs et d'environ 10 % en blé par rapport à la moyenne quinquennale, selon le ministère français de l'Agriculture. Autre exemple, aux États-Unis, la vague de chaleur de 2012 avait entraîné une baisse de production du maïs de 13 %, provoquant une hausse des prix au niveau mondial.

    Les canicules réduisent également la production des vaches laitières et donc l'offre de lait. Et le Giec note l'impact du stress thermique sur la mortalité et la productivité des animaux d'élevage en général.

    La question de l'adaptation du secteur agricole aux épisodes caniculaires, et plus généralement aux évènements climatiques exceptionnels, reste donc posée.

    Avec AFP

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    Canicule : un coût très important aussi pour l'économie

    La canicule s'amplifie en France, records de température attendus

    surchauffe

    Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces

    L'Humanité

    Taxonomie : la Commission européenne perd sur le gaz et le nucléaire

    Actu

    Une coalition de députés a réussi à faire voter une objection à la décision, prise en février, de classer gaz et nucléaire parmi les énergies de transition.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Coup de théâtre au plus haut de l’Union européenne : la Commission vient de se faire retoquer, dans la toute dernière ligne droite, son projet controversé de donner au gaz et à l’énergie nucléaire un label de durabilité dans le cadre de la taxonomie européenne. Une coalition interpartis de députés européens est parvenue à faire voter une objection allant dans ce sens par les commissions environnementale et économique du parlement. Le fait est rare, pour ne pas dire exceptionnel. Il relance un débat clé tout autant qu’épineux portant sur les leviers de la transition énergétique, le tout sur fond de guerre en Ukraine.

    Pour rappel, la taxonomie européenne désigne une classification des activités économiques réputées nécessaires à la transition écologique ou favorable à l’environnement. Son objectif est de pouvoir orienter les investissements vers les activités soutenables, afin de permettre à l’Union européenne d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Alors que le Green deal – pacte vert – européen prévoit de mobiliser 1 000 milliards d’euros entre 2021 et 2027, autant dire que la question est capitale.

    L’objection a été validée à 76 voix contre 62

    En matière d’énergie, le débat a longtemps fait rage de savoir si le gaz – énergie fossile moins émettrice de CO2 que le charbon et le pétrole, et cependant actrice du réchauffement - et le nucléaire – énergie non carbonée, mais controversée à d’autres égards – pouvaient ou non intégrer la liste des activités vertes. La dispute a été tranchée en février, quand la Commission européenne a rendu un avis positif, quoique modulé : gaz et nucléaire seront considérés comme des énergies de « transition », indiquait-elle, à comprendre pas aussi vertes que les énergies renouvelables, mais nécessaires à la sortie du pétrole et du charbon.

    Un acte délégué – forme de décret d’application – avait ainsi été présenté, au grand damne de ceux qui voient là une disposition de greenwashing, obtenue sous pression des lobbies. Plusieurs députés de la Gauche européenne, en mai, avaient appelé à faire blocage de cette décision. Une coalition d’élus de plusieurs groupes avait fini par se former, et avait formulé une objection. Restait à la faire adopter par les deux commissions clés du parlement que sont celles de l’Environnement et de l’Économie. Le vote a eu lieu ce 14 juin et a été serré. L’objection a été validée à 76 voix contre 62 et 4 abstentions.

    Que s’est-il passé entre février et juin pour que les choses basculent ainsi ? La guerre en Ukraine, bien sûr, et la désormais capitale recherche d’indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, principal fournisseur de gaz en Europe. Greenpeace, d’ailleurs, voit dans ce vote une « victoire pour le peuple ukrainien ».

    Le vote doit être confirmé en juillet par le parlement

    « Il signe une nouvelle défaite pour les lobbyistes des industries gazières et nucléaires russes, mais aussi pour Emmanuel Macron qui a été l’un des fers de lance du lobbying en faveur de l’inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie, au mépris de l’urgence climatique et de la transition énergétique », note Pauline Boyer, chargée de campagne énergie pour l’ONG, dans un communiqué.

    L’histoire, cependant, n’est pas terminée. Pour être complètement effective, l’objection doit à présent être votée par le parlement lui-même, lors d’une session plénière qui se tiendra début juillet. Une majorité simple - soit au moins 353 eurodéputés - sera nécessaire à son adoption. Si elle devait advenir, la Commission européenne disposera de deux mois pour formuler une nouvelle proposition.

    ÉnergieUnion européennegaznucléaire
    New York Times - World

    Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

    Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

    A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

    A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

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    Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

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    By Constant MéheutCatherine PorterSelam Gebrekidan and Matt Apuzzo

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    The shock came midway through the speech.

    Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.

    The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.

    “We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”

    With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.

    Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.

    Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.

    Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.

    “What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”

    The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.

    France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.

    “It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.

    The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.

    “We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”

    Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”

    Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.

    “All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.

    “It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”

    $21,685,135,571.48

    Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.

    Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.

    Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.

    “He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”

    The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.

    “I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.

    Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.

    “Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”

    Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.

    After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.

    On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.

    French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.

    But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.

    In fact, his estimate may have even been modest.

    The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.

    But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.

    Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.

    “We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.

    The French Fight Back

    Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.

    The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.

    The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.

    “As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”

    France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.

    “Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”

    France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.

    Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”

    The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.

    “You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.

    Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”

    Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.

    “What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”

    Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.

    Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.

    In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”

    In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.

    “It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.

    Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.

    “The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.

    A Flight to Anywhere

    The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.

    It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.

    Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.

    Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.

    Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.

    “How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”

    With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.

    Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.

    To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.

    Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”

    But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.

    He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”

    A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”

    A Silenced History

    Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.

    “Haiti was really a very bad example” for France, he said.

    Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.

    A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.

    As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.

    France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.

    Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.

    They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.

    “I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.

    Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”

    Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.

    “It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”

    In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.

    Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.

    The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.

    One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.

    Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.

    Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.

    “France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.

    A Painful Reckoning

    Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.

    But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.

    A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”

    The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.

    In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.

    Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.

    “The debate, yes, it must be raised,” she said.

    The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.

    But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.

    In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”

    “When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

    The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.

    “People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”

    A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)

    France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.

    “One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.

    Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.

    “If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.

    “That was a step,” he said. “It’s not finished.”

    The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

    Haiti’s Lost Billions

    How a French Bank Captured Haiti

    Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

    Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

    Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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    Valeurs Actuelles

    Cardinal Sarah : « L’homme est grand lorsqu’il s’agenouille devant Dieu »

    Alors que l’Église traverse une période tempétueuse, que l’image et le rôle du prêtre, abîmés par les crimes de quelques-uns, sont remis en cause, que les vocations sacerdotales se font trop rares, le cardinal Robert Sarah offre au plus grand nombre, à travers sa plume et la parole des saints qui nous précèdent, une méditation profonde pour tenter de dessiner le portrait spirituel du prêtre tel que le Christ l’a voulu, tel que le monde en a besoin aujourd’hui.

    Père Danziec. Pour l’éternité, tel est le titre que vous avez choisi pour votre livre pour évoquer la vocation sacerdotale. Pensez-vous que cette notion d’éternité puisse être entendue et comprise dans nos sociétés contemporaines ? Cardinal Sarah. Aujourd’hui, personne n’imagine plus qu’un engagement dure toujours et puisse être éternel. Pourtant le prêtre se doit d’être comme le signe de la présence de Dieu dans un monde sans Dieu. Cela rend d’autant plus difficile cette vocation. Le prêtre ne sert à rien, il n’a pas d’efficacité. Et pourtant, le prêtre se doit d’être ce signe de la permanence de Dieu dans la société. Dieu ne nous abandonne jamais. Il nous poursuit de son amour, même lorsque nous l’ignorons. Et comme Dieu est toujours, le prêtre manifeste cette présence permanente, quotidienne, éternelle de Dieu. Le prêtre est prêtre du matin au soir et pas seulement lorsqu’il célèbre la messe. Sa vie est liturgique : elle commence par la prière de l’office du matin et se termine par les complies. Sa vie est occupée par Dieu. C’est cela, l’éternité du sacerdoce.

    C’est une réalité exigeante, mais ô combien enthousiasmante, parce qu’il est demandé au prêtre de suivre les pas de Jésus. Lui-même a été critiqué, mais il n’a jamais abdiqué. Il n’a jamais renoncé à sa mission. C’est la mission qu’il nous confie aujourd’hui. Un prêtre, même réduit à l’état laïc, reste prêtre en son âme, éternellement.

    Abbé de Maistre. Le prêtre n’est-il pas aujourd’hui victime d’une double peine ? Il représente à la fois Dieu, que nos sociétés ont chassé, mais également la figure masculine et paternelle qui est devenue problématique… Par-delà la tempête qui secoue violemment l’Église parce que, malheureusement, certains prêtres ont utilisé leur sacerdoce pour assouvir leur volonté de péché, comment ignorer que, dans les sociétés occidentales où progresse à grands pas l’apostasie silencieuse de l’homme qui croit être plus heureux sans Dieu, progresse également l’idée selon laquelle nous ne serions les enfants de personne ? Le père n’existe plus. L’homme moderne ne veut pas la dépendance. Les fils ne veulent pas de père. Pour les prêtres, c’est une difficulté supplémentaire et pourtant nous ne pouvons pas renoncer à cette paternité que nous recevons par l’ordination. Nous sommes pères des âmes, nous sommes époux de l’Église. Le prêtre donne sa vie pour les âmes, pour l’Église, parce qu’il est père. Et on voudrait nous enlever cette paternité ? Le prêtre n’est pas un homme comme les autres. Il n’exerce pas un pouvoir, mais un service. Il est serviteur. C’est dans la famille qu’on apprend à aimer, à servir gratuitement. La paternité est un service : Jésus est prêtre et serviteur.

    Père Danziec. Dans le contexte douloureux que connaît l’Église, et alors que les vocations sont de plus en plus menacées, comment expliquez qu’un grand nombre de jeunes prêtres aient le sentiment de ne pas être compris, écoutés, accompagnés par leurs évêques ? Sur son lit de mort, une religieuse dont j’étais proche m’a donné ce conseil : « Aime tes prêtres, surtout ceux qui te font souffrir. » La paternité, c’est aimer comme Dieu nous aime, c’est veiller sur toutes les personnes de sa famille, à commencer par les plus fragiles, les plus malades. Beaucoup de prêtres m’ont manifesté cet abandon, ce manque de dialogue. L’évêque doit avoir les yeux fixés sur le Christ et se souvenir qu’il était constamment auprès de ses apôtres, même avec ceux qui allaient le trahir. À Judas, n’a-t-il pas dit « mon ami » ?

    Que veut dire la réconciliation ? Cela veut dire reconnaître son péché. On ne se réconcilie pas seulement par bonne volonté. Il faut avouer et reconnaître son péché. Mais qui se confesse aujourd’hui ? Même parmi les prêtres.

    Abbé de Maistre. Pardon d’insister à mon tour, mais au-delà de l’identité sacerdotale de chaque prêtre, le charisme spécifique, ce que certains nomment “l’appel dans l’appel”, est-il suffi samment pris en compte par la hiérarchie dans l’Église ? L’évêque qui connaît chacun de ses prêtres doit découvrir ce que Dieu a comme projet pour chacun d’entre eux.

    Père Danziec. Vous rappelez qu’à l’exemple des saints, nous devons « prier, prier, prier et faire pénitence ». Mais ce mot est assez inusité et davantage le recours au sacrement… Le Christ a fait pénitence pendant quarante jours et quarante nuits, il a jeûné. Aujourd’hui, le jeûne n’existe plus en Occident… Nous, les cardinaux, nous faisons la retraite du carême, mais nous mangeons matin, midi et soir. Notre carême est devenu uniquement liturgique. C’est mentir à Dieu. Le corps doit participer à notre conversion, il doit participer au changement que je cherche à réaliser au plus profond de moi. C’est ça, l’incarnation. Or l’Occident s’en est détourné. À l’inverse, les musulmans, eux, jeûnent radicalement. Nous, nous vivons en théorie, dans les livres, et ce n’est pas la même chose. Nous avons changé les mots et nous parlons de réconciliation. Que veut dire la réconciliation ? Cela veut dire reconnaître son péché. On ne se réconcilie pas seulement par bonne volonté. Il faut avouer et reconnaître son péché. Mais qui se confesse aujourd’hui ? Même parmi les prêtres.

    Père Danziec. Comment expliquez-vous ces changements dans les mots mais également dans la pratique ? C’est un affaissement de la foi. Dans la société mais également dans le clergé. La vraie crise est une crise sacerdotale.

    Abbé de Maistre. Beaucoup de jeunes prêtres vivent aujourd’hui un burn-out. Le père Pascal Ide parle même de « maladie du don »… Ces jeunes prêtres sont-ils trop généreux ? Vous dites que le prêtre est plus qu’un autre Christ, il est le Christ lui-même, mais il n’est pas le Sauveur. Le prêtre désigne le Sauveur, mais il ne sauve pas lui-même. Comment ajuster le rôle du prêtre à l’œuvre du Christ ? Souvenez-vous du curé d’Ars, qui disait que s’il n’y avait pas le sacerdoce, le sacrifice serait inutile. Le prêtre n’est pas une nouvelle incarnation du Christ, mais le Christ a partagé son sacerdoce avec les prêtres. Nous mourons avec lui à chaque eucharistie, nous assumons avec lui le salut du monde. Bien sûr, ce n’est pas nous qui sauvons. C’est lui, en nous. Mais nous devons prendre son joug et vivre radicalement l’Évangile. Toute notre existence doit le transpirer. Le prêtre doit être la présence prolongée du Christ. C’est pourquoi le Saint-Père nous demande souvent de revêtir le Christ. C’est le symbole de la chasuble : il faut que nous disparaissions derrière le Christ. C’est lui, le protagoniste de la messe ! Si nous ne comprenons pas cela, nous ne sommes pas à notre place.

    Abbé de Maistre. Lorsque j’étais aumônier, un élève m’a demandé à quoi je servais. J’avais répondu que je ne servais à rien, mais que je servais quelqu’un. Nous sommes très marqués par l’utilitarisme et nous nous demandons sans cesse ce que fait le prêtre. Ne faudrait-il pas casser cette tentation de l’utilité dans la formation du prêtre ? Regardez ce que le Christ a fait. Quelle est l’utilité du Christ dans la société juive ? Quelle œuvre a-t-il laissée sur la Terre ? C’est parce que nous ne comprenons pas l’utilité de la prière que nous en cherchons d’autres. Le prêtre est fait pour lier l’homme à Dieu. Pour cela, il faut qu’il soit lui-même lié à Dieu. Il ne faut donc pas apprécier le prêtre pour ce qu’il fait, mais pour ce qu’il est. Il est un pont, il conduit les hommes… mais les hommes doivent aussi le vouloir.

    Si le prêtre aussi n’est pas l’homme du sacré, et qu’il traite les choses sacrées de manière très horizontale, très banale, cela ne va pas. C’est un abandon de l’Église. La crise d’aujourd’hui est une crise sacerdotale. Nous ne prenons plus assez au sérieux notre vocation.

    Abbé de Maistre. Vous fûtes le témoin de la fin de saint Jean-Paul II. Quel enseignement pouvons-nous en tirer ? La fin de saint Jean-Paul II, humainement parlant, était scandaleuse. Un pape qui bave, qui peine à s’exprimer, n’est pas présentable à la société. Mais c’est là qu’il était crucifié avec le Christ. Les clous traversaient les mains de Jésus comme celles de Jean-Paul II. La lance traversant le cœur de Jésus traversait le cœur de Jean-Paul II. Et il nous a montré que le sacerdoce ne consiste pas à “faire des choses” ou “être utile”, mais que nous sommes entre les mains de Dieu, que nous sommes le pont et que nous devons conduire les autres à travers la souffrance, à travers la joie. Vigoureux ou physiquement détruit, je n’ai jamais vu Jean-Paul II assis devant le saint sacrement : il était toujours à genoux. Il ne pouvait pas s’agenouiller tout seul, il fallait l’y aider. Il était devant une présence qu’il voyait. Une présence d’amour, malgré la faiblesse humaine. Cela m’a tant marqué que moi-même je ne peux plus me contenter de m’asseoir devant le saint sacrement. Cet agenouillement était l’expression la plus grande de l’amour qu’il portait au saint sacrement. L’homme est grand lorsqu’il s’agenouille devant Dieu.

    Père Danziec. Mère Teresa, en réponse à la question d’un journaliste qui lui demandait ce qu’il faudrait changer pour que l’Église aille mieux, avait répondu : « Vous et moi » … On a trop l’habitude de considérer l’Église comme une structure extérieure et politique. Mais si vous séparez l’Église du Christ, cela ne veut plus rien dire. Il faut le dire : l’Église c’est toi et moi, ensemble. Si nous sommes ternis, nous ternissons l’Église. L’Église, c’est nous tous. C’est nous qui avons abîmé l’Église, pas seulement les prêtres qu’on accuse de pédophilie. Dieu ne nous intéresse plus… Alors, remettons Dieu à sa place et nous remettrons aussi l’Église à sa place.

    Bien entendu, les prêtres sont les premiers à abîmer. Si un prêtre se met à célébrer la messe comme il veut, comme si c’était une propriété privée, s’il se met à prêcher non pas l’Évangile mais des questions écologiques ou politiques… Les gens ne s’intéressent pas à ça ! Les gens veulent entendre la parole de Dieu. Si le prêtre aussi n’est pas l’homme du sacré, et qu’il traite les choses sacrées de manière très horizontale, très banale, cela ne va pas. C’est un abandon de l’Église. La crise d’aujourd’hui est une crise sacerdotale. Nous ne prenons plus assez au sérieux notre vocation.

    Père Dansziec. Vous évoquez aussi, dans vos écrits « l’esprit du monde qui s’infiltre dans l’Église » : « Or, l’esprit du monde est teinté de peurs, de jalousies et de mensonges, de l’attrait des désirs matériels et des désirs de domination. » Comment cet esprit du monde a-t-il pu autant s’infiltrer dans l’Église ces dernières décennies ? On s’est ouvert au monde en oubliant ce que Jésus nous a dit : « Vous êtes dans le monde, mais vous n’êtes pas du monde. » On a dit : ouvrons-nous au monde. Il a pénétré massivement dans l’Église, jusqu’à l’inonder de ses idées. Il nous a fait perdre la mémoire et le message du Christ. Nous suivons maintenant le monde : nous avons ses paroles, ses préoccupations. Mais aujourd’hui, qui parle de Jésus-Christ ?

    Père Danziec. On préfère plutôt parler de l’écologie, de “l’Église verte”, comme vous le dites dans le livre…L’écologie, la fraternité, le combat pour la démocratie, le combat pour la paix… Mais la paix, c’est Jésus-Christ ! Si Jésus ne met pas la paix dans notre cœur, on ne la trouvera jamais. Si l’Évangile ne transforme pas le cœur de l’homme, l’économie ne changera pas, la politique ne changera pas, les hostilités ne changeront pas.

    Nous avons peur des médias surtout : parce que si vous dites des choses qui ne conviennent pas, vous êtes mis par terre ! Mais, qu’est-ce que ça peut faire ? Et s’ils vous tuent, cela veut dire qu’ils ont tort.

    Abbé de Maistre. Vous évoquez la question du cléricalisme. Les prêtres se doivent-ils d’investir le terrain des laïcs à l’image des prêtres ouvriers ou de se tenir à la marge, pareils aux aumôniers de Verdun qui, pendant la guerre, célébraient la messe, confessaient dans les tranchées, envoyaient les soldats au combat, sans prendre les armes ? Au fond, quelle est la véritable mission d’un prêtre ? Ne pas aller soi-même au combat dans le monde, mais nourrir le sacerdoce des baptisés ? Il faut se remémorer le texte du Concile : il y a les religieux, les prêtres et les laïcs. Chacun devrait apporter sa complémentarité. Mais, on est tenté de regarder l’Église comme un lieu de pouvoir, et de jalousie entre les états de vie pour détenir ce soi-disant pouvoir. Alors, les prêtres sont tentés de jouer le rôle des laïcs en investissant la politique au lieu de prêcher. Et les laïcs voudraient diriger la liturgie. Non. Saint Paul nous le dit, l’Église est un corps : il y a la tête, les bras, les yeux, les oreilles… Si les oreilles veulent jouer le rôle des jambes, le corps ne pourra plus marcher. Chacun doit être à sa place, dans son rôle, selon la définition de l’Église, en harmonie.

    Père Danziec. Il est saisissant qu’en France, actuellement, ceux qui défendent le mieux le message du Christ sont ceux qui sont aux marges de l’Église, assez éloignés de la mitre et parfois même du baptême. Des personnalités comme Alain Finkielkraut ou Michel Onfray, qui a longtemps conspué l’Église et se rend en pèlerinage à l’abbaye de Lagrasse. Ils nous appellent au courage et à la défense du passé glorieux de l’Église. On a l’impression que l’autorité ecclésiastique, pour sa part, a presque peur de défendre cet héritage : elle se rétracte et se cache parfois derrière ses clochers. C’est juste. On a l’impression qu’on a aujourd’hui peur, ou honte, d’enseigner. Parce que nous avons l’appréhension de ne pas être reçus ou écoutés. Peut-être, pour nous encourager, faudrait-il citer Jean-Paul II : « N’ayez pas peur ! » Ouvrez vos portes au Christ. La peur paralyse. Elle nous contraint à nous cacher, à ne pas dire les choses clairement, pour ne pas être découverts. Nous devons retrouver le courage de la vérité !

    Abbé de Maistre. Par peur du dérapage, l’Église, souvent, craint moins de cacher la vérité que de dire quelque chose qui déplaise. Notre but n’est pas d’être reçu, mais d’être l’envoyé qui transmet le message. Que vous soyez reçu ou non, dites ! Que vous soyez écouté ou non, dites ! Je pense que nous avons peur de ne pas être compris, et que, pour ne pas être rejetés, nous pouvons parfois dire des choses floues, qui ne gênent et ne dérangent pas. Mais alors, on n’enseigne pas – c’est pourtant notre rôle. Celui de transmettre la doctrine de Jésus. Sanctifier, c’est-à-dire porter l’homme à être saint. Le prêtre est fait pour porter l’homme à Dieu : être le pasteur, guider, conduire. Nous avons peur des médias surtout : parce que si vous dites des choses qui ne conviennent pas, vous êtes mis par terre ! Mais, qu’est-ce que ça peut faire ? Et s’ils vous tuent, cela veut dire qu’ils ont tort.

    Abbé de Maistre. Le livre que vous avez écrit avec Benoît XVI, Des profondeurs de nos cœurs (Fayard), était dédié aux prêtres du monde entier. Là, ce nouveau livre est dédié aux séminaristes. Vous le savez, en France, il y a une sensibilité traditionnelle qui est tout de même assez présente, même si inquiète et bouleversée. Que pourriez-vous dire aux séminaristes qui se forment dans différentes maisons à la messe traditionnelle ? Je veux leur dire : ne regardez pas les hommes. Regardez Jésus-Christ. C’est lui qui vous a appelé. C’est Dieu qui a mis son appel dans votre cœur. Votre maître, c’est Jésus-Christ, pas un homme. C’est Jésus qui vous a dit : « Viens et suis-moi. » C’est sa voix qu’il faut entendre, c’est sa figure qu’il faut découvrir, la relation avec lui qu’il faut créer, façonner. Cette amitié ne se communique pas, elle se construit à deux. Il faut suivre aussi les enseignements de l’Église. Elle a toujours enseigné la même chose. C’est Dieu qui vous a appelé. Essayez de le rencontrer.

    Père Danziec. Ceux qui se forment dans des séminaires traditionnels, aujourd’hui, se sentent tout de même un peu menacés. Moi, je suis de l’opinion de Benoît XVI. Ce qui était saint et sacré hier ne peut pas être aujourd’hui condamné à disparaître. Quelle nuisance apporterait la messe traditionnelle ? Quel dégât ? S’ils peuvent apprendre à rencontrer le Christ dans une messe célébrée dans le silence, dans le respect du sacré, qu’ils n’hésitent pas. Chacun veut grandir en Dieu. Pourquoi les en empêcher ? Ce n’est pas une révolte. Ils ne nient en aucune façon le concile Vatican II, au contraire.

    On a parfois l’impression que les Occidentaux ont peur du sens du sacré. Ils ont peur de la crainte confiante et pleine de révérence que nous inspirent la grandeur et la beauté de Dieu. Pourquoi avoir peur de se mettre à genoux, de prier en silence ?

    Abbé de Maistre. Entre la lettre du concile Vatican II et la réalité de notre expérience, il y a beaucoup d’idéologies. Peut-être que ce fut toujours le cas. Que l’on pense au concile de Trente. Il a mis beaucoup de temps à rentrer dans les mœurs. Doit-on encore cheminer pour comprendre ce qu’est Vatican II ? Il y a toujours des difficultés d’interprétation après les conciles. Après Vatican II, on a inventé un concept : “l’esprit du Concile”. Seulement, au nom de “l’esprit du Concile”, on peut demander n’importe quoi, tant la notion est vague. On a alors toute la liberté d’inventer et de faire ce que l’on veut…

    Il faut se référer aux textes, ce qu’a bien expliqué Benoît XVI. Il y a eu un concile des médias et le véritable concile. Bon nombre de gens ne connaissent Vatican II qu’à travers le prisme des médias. On supprime le grégorien, on supprime le latin… Pourtant, le concile Vatican II dit explicitement : la langue de l’Église, c’est le latin. Le chant grégorien, c’est le chant de l’Église. Il faut prendre garde : les intellectuels d’Occident veulent imposer leur lecture du Concile à toute l’Église. Ils sont tentés de mépriser la foi du peuple de Dieu, des Africains, des Asiatiques.

    Abbé de Maistre. Auriez-vous un exemple d’une mauvaise pratique occidentale dans la liturgie ? Je me suis battu, comme Africain, pour qu’on ne supprime pas l’expression du dogme de Marie toujours vierge. Marie est vierge avant, pendant et après la conception. Toujours. Mais cela a été supprimé par les traductions approximatives. On a parfois l’impression que les Occidentaux ont peur du sens du sacré. Ils ont peur de la crainte confiante et pleine de révérence que nous inspirent la grandeur et la beauté de Dieu. Pourquoi avoir peur de se mettre à genoux, de prier en silence ? de se tourner vers Dieu ? de protéger le sanctuaire des églises de toute intrusion profane ?

    Père Danziec. Comment réconcilier cette Église abîmée et cette “Église sainte” ? L’Église vient du Christ. Ce qui vient du Christ est saint. Comment voulez-vous réformer l’Église sainte ? C’est nous qui devons nous réformer.

    Pour l’éternité, du cardinal Robert Sarah, Fayard, 320 pages, 21,90 €.

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    France24 - Monde

    Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

    proposé et financé par

    Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

    Banque Africaine de Développement

    L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

    La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

    Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

    L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

    • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
    • L’élévation du niveau de la mer est une menace, particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
    • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
    • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
    • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

    L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

    • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
    • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
    • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
    • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
    • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

    Justice climatique

    Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

    BAD, un rôle pionner

    La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

    Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

    Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

    Le Ghana s’enflamme pour le solaire

    En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

    Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

    Rien que de l’eau…

    D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

    Les chaussures qui jamais ne s’usent

    La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

    Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

     

      Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque Africaine de Développement : afdb.org/fr

      À découvrir aussi dans l'émission spéciale du Journal de l'Afrique : la préservation de l’environnement, le grand défi de l'Afrique

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      BBC

      Cosmetics maker Revlon files for bankruptcy in US

      Cosmetics maker Revlon has filed for bankruptcy in the US, as it says supply chain disruptions have driven up the cost of raw materials for its products.

      The 90-year-old firm says it has also been struggling with supplier payments, inflation and labour shortages.

      The company says it expects to receive $575m (£466.6m) from its existing lenders to support day-to-day operations.

      Its shares lost more than 13% in New York trading after the announcement.

      In a court filing, the company said that supply chain disruptions had prompted intense competition for the ingredients used in its cosmetics. It added that suppliers have also asked to be paid for orders upfront.

      This has caused "shortages of necessary ingredients across the company's portfolio," Revlon's chief restructuring officer Robert Caruso said in the filing.

      "For example, one tube of Revlon lipstick requires 35 to 40 raw materials and component parts, each of which is critical to bringing the product to market," he added.

      As well as the Revlon brand, the company also owns well-known names such as Elizabeth Arden, Almay and Cutex, and fragrances fronted by Christina Aguilera and Britney Spears.

      In recent years it has faced increased competition from new brands like those backed by celebrities such as Kylie Jenner's Kylie Cosmetics and Rihanna's Fenty Beauty.

      By filing for Chapter 11 bankruptcy protection in the US Revlon will be able to continue to operate while it is working out a plan to repay its creditors.

      Revlon's president and chief executive Debra Perelman said the bankruptcy filing will allow the company to "offer our customers the iconic products we have delivered for decades, while providing a clearer path for our future growth".

      However, the New York Stock Exchange said on Thursday that it had started the process of removing the company's shares from its platform.

      Revlon was formed in 1932 by brothers Charles and Joseph Revson and Charles Lachman and started selling nail polish soon after. By the mid-1950s it had become an international brand.

      It was bought by billionaire businessman Ronald Perelman's MacAndrews & Forbes in 1985. Revlon now sells its products in more than 150 countries.

      Earlier this year, Revlon warned that it was facing "liquidity constraints brought on by continued global challenges, including supply chain disruption and rising inflation".

      It had $3.3bn of long-term debt at the end of March, and reports of its impending bankruptcy last week caused a slide in its share price.

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      Ganesh Devy has spent decades documenting India’s hundreds of distinct languages. Up next: a 12,000-year history of India he hopes will help counter the government’s Hindu-first campaign.

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      By Sameer Yasir

      DHARWAD, India — The task was gargantuan: assembling a team of more than 3,500 language specialists, academics and enthusiastic amateurs to determine just how many distinct languages still exist in India, a country of stunning linguistic diversity.

      Ganesh Narayan Devy has been obsessed with that question since, as a young scholar of literature, he came across a linguistic census from 1971 that listed 108 mother tongues spoken by Indians. At the end of the report, at No. 109, it said “all others.”

      “I wondered what ‘all others’ could be,” he said.

      It turns out to be a huge number: His team’s survey, perhaps the most exhaustive such effort ever in India, has researched 780 languages currently being used in the country, with hundreds more left to be studied.

      India’s Constitution, in contrast, lists 22 languages, and the last government census in 2011 named 121 “major” languages with 10,000 speakers or more.

      Mr. Devy’s findings, which he has been gradually publishing in a series of scholarly volumes, come at a sensitive time, as the government of Prime Minister Narendra Modi is pushing to adopt Hindi as the national language, part of its broader Hindu-first vision for India.

      As his language research is being rolled out, Mr. Devy has immersed himself in a new project that takes on what is perhaps an even bigger and more contentious issue in India’s culture wars: the country’s long history.

      His “The Origins of Indian Civilization and Histories of India” aims to trace the trajectory of the entire subcontinent since the end of the last ice age, some 12,000 years ago. He has recruited 80 historians from around the world to work with him.

      The ambitious work is intended as a rejoinder to the campaign by India’s governing party to rewrite the nation’s history books, including by excising sections on Muslim rulers and changing the Muslim names for places.

      “History is being taught to spread political bigotry in this country,” Mr. Devy said. “Someone needed to show a mirror to the ruling class.”

      His passions for both India’s languages and the advent and course of its civilization converge in his work with India’s vast population of long-oppressed Adivasis, or “original people.”

      Adivasi is an umbrella term for Indigenous groups in India, covering a population of more than 100 million people, with a tremendous diversity in ethnicities, culture, languages and even language families.

      Many of these languages have already died, or are fast disappearing. And when a language goes extinct, it’s not only words that are lost.

      Language is the way, Mr. Devy said, that a community constructs its ideas of time and space. People who abandon their first language to take on another often lose this distinct perspective along with it, he said.

      “The world may be one scene out there, but the language constructs it in a unique way,” he said. “So this unique worldview is lost.”

      For decades, India has been hemorrhaging languages, having lost over 300 since independence in 1947, Mr. Devy said, with many more on the verge of disappearing as the number of speakers drops below 10,000.

      Conducting his research for the People’s Linguistic Survey of India, Mr. Devy said, was like walking into a graveyard littered with corpses.

      He described how a woman of the Boa tribe on the Andaman Islands who died in 2010 would, during her final years, “speak a lot with birds because there was no one around to speak her language.”

      His research, which received no government funding, has been published in 50 of what will ultimately comprise close to 100 volumes. The books capture a language’s history, samples of songs and stories, and important terms. He started the project with his own savings; the Tata Trusts, an Indian philanthropic organization, has since contributed about $100,000.

      His linguistic research has taken him all across India, from the Himalayas where he said he thought the cold would kill him, to hill tribes living in jungles. And sometimes his research has challenged his own worldview.

      “While collecting songs from the Banjara community, they insisted that I must honor them by accepting the gift they give me,” Mr. Devy said, referring to a community of nomadic traders. “The highest respect is expressed among them by asking the guest to eat the ear of a roasted goat. I had to accept it, despite being a vegetarian for decades.”

      Many of the 3,500 people who have contributed to the language project are amateur scholars who share Mr. Devy’s obsession.

      In Orissa State, where he was collecting language samples from tribal areas, a driver employed in a government office had made it a habit to jot down new or strange words he heard from people in villages. “He had done it for all his working life,” Mr. Devy said, “without knowing if his ‘research’ ever would be of any use. He gave away his entire notebook to me, his treasure trove.”

      While Hindi is India’s most widely spoken native language, Mr. Devy said the current government inflates the total, with what he said are nearly 50 separate languages counted under the “Hindi” banner.

      “Bhojpuri — spoken by more than 50 million, with its own cinema, theater, literature, vocabulary and style — is shown as ‘Hindi,’” he said.

      Amit Shah, India’s powerful home minister, has often promoted the idea of using Hindi to replace English as the de facto national language of communication.

      “If there is one language that has the ability to string the nation together in unity, it is the Hindi language,” Mr. Shah said in 2019.

      India’s Constitution designates both Hindi and English as official languages for government business, but it’s not compulsory to teach Hindi in public schools in some states, and many millions of Indians do not speak the language.

      The government wants to change that.

      “Time has come to make the official language an important part of the unity of the country,” Mr. Shah said in April, staking out a stance that generates resentment among Indians who do not speak Hindi.

      Mr. Devy suggested the government’s efforts could backfire.

      “Whenever there is a war on your mother tongue, there is division — and identity becomes strong,” he said.

      Many Hindus, Mr. Devy noted, do not speak Hindi as their first language. “People in the south do not look at Hinduism as being Hindi-based,” he said. “Far from it, they think the tolerant version of Hinduism that they developed through the centuries is the more authentic Hinduism.”

      Mr. Devy was born in 1950, in Bhor, a small village in Maharashtra State. When he was 10 his father went bankrupt, forcing his son to start working at 15.

      Among other jobs, he worked in a mine in the coastal state of Goa. To improve his language skills, he recalled, he read 300 pages of English-language books daily.

      He eventually earned a master’s degree in English literature and wrote his Ph.D. thesis on Sri Aurobindo, a nationalist pioneer in India.

      After teaching English for 16 years at the university level, he quit in 1996 and soon moved to a village in Gujarat State that is home to many Indigenous tribes. There, he set up the Adivasi Academy, which has a multilingual school, a health center and a library of over 60,000 books, including a section devoted to tribal archives.

      Mr. Devy has long been active in social justice causes, and recently coordinated several peaceful protests against a new citizenship law that critics say is unconstitutional because it discriminates based on religion, chipping away at the state’s secular foundation.

      In 2015, dozens of authors and poets castigated the Modi government over the killing of Malleshappa Madivalappa Kalburgi, a critic of idol worship who spoke out against deadly attacks by right-wing Hindu mobs against Muslims, and who was himself shot dead by gunmen.

      When India’s prestigious National Academy of Letters failed to speak out against the killing, Mr. Devy returned its award — India’s highest literary honor — given to him in 1992 for his critically acclaimed book “After Amnesia.”

      “They can kill me, too,” Mr. Devy said, adding, “I am ready to die, but I will not stop.”

      For all his social activism, his life’s work remains India’s languages and history.

      In his research, he found dozens of secret languages spoken by tribal communities as a way to keep their communications from prying ears, including researchers eager to decode the mystery.

      He has discovered a form of Portuguese spoken in dozens of Indian villages in coastal areas. In the Himalayan state of Himachal Pradesh, there are 16 languages that, combined, have 200 words for snow, including one for “snow falling when the moon is up.”

      Recording the rich tapestry of India’s languages, Mr. Devy is convinced, has a role to play in keeping India a multicultural state, as it has been for millennia.

      So does telling a comprehensive history that emphasizes evidence over ideology.

      “We will restore every bit of history that they are destroying,” he said. “It will take time, but we will win.”

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      Valeurs Actuelles

      « Qu’ils restent chez eux » : le cardinal Robert Sarah s’oppose à l’accueil des migrants

      L’Europe « sera envahie par une population étrangère ». Du moins, si le continent ne cesse d’accueillir des migrants. Voici l’inquiétante prédiction du cardinal Robert Sarah. Il était invité au micro d’Europe 1, ce jeudi 25 novembre, afin de présenter son livre intitulé Pour l’éternité, paru aux éditions Fayard. Toutefois, le cardinal a rapidement été interrogé sur la crise migratoire qui touche l’Europe. Mercredi 24 novembre, une embarcation de migrants a fait naufrage au large de Calais, provoquant la mort de 27 personnes. Le bateau tentait de rejoindre le Royaume-Uni au moment où il a chaviré. Ce drame renforce davantage la polémique sur l’immigration en Europe et en France. Pour le cardinal Robert Sarah, il faudrait ainsi « aider l’Afrique à se développer sur place », et permettre plus d’emplois plutôt que de les accueillir. Le religieux souhaite que les migrants « restent chez eux » pour éviter un nouveau drame comme celui survenu dans la Manche. « On doit leur dire de servir leur pays et leur continent », a-t-il insisté à la radio.

      Le Cardinal Robert Sarah : « Le meilleur accueil que vous pouvez offrir à ces migrants c’est de développer leur pays, qu’ils restent chez eux »#Europe1 pic.twitter.com/CHvD25qb7l

      — Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) November 25, 2021

      « L’autodestruction » de l’Europe

      Le cardinal Robert Sarah prévient par ailleurs qu’un « basculement » risque de se produire. Toujours sur Europe 1, face à la journaliste Sonia Mabrouk, il a plaidé pour que « chacun garde ses racines, sa richesse culturelle, historique, et le communique à ses enfants », déplorant « l’autodestruction » de l’Europe. « J’espère que l’Europe prendra conscience qu’il faut quand même discerner et évoluer avec intelligence, tout en gardant sa tradition », a-t-il terminé au micro de nos confrères.

      Le Cardinal Robert Sarah : "J'espère que l'Europe prendra conscience qu'il faut discerner, évoluer avec intelligence tout en gardant ses racines, tout en gardant sa tradition"#Europe1 pic.twitter.com/siiOY9OS83

      — Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) November 25, 2021

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      Opex 360

      Le français Nexter finalise la qualification de son obus-flèche de nouvelle génération SHARD

      par Laurent Lagneau · 16 juin 2022

      Engagé dans un bras de fer avec Rheinmetall au sujet de l’armement du futur char de combat franco-allemand [MGCS – Main Ground Combat System], Nexter, via sa filiale Nexter Arrowtech, entend marquer des points avec le SHARD, son obus-flèche de nouvelle génération dont il avait annoncé le développement en mars 2021.

      Et, visiblement, le groupe français n’a pas perdu de temps. En effet, via un communiqué diffusé ce 16 juin, Nexter Arrowtech a indiqué que le développement du SHARD [Solution for Hardenered ARmour Defeat] a été finalisé l’an passé et que sa qualification devrait être achevée d’ici quelques mois. Et les débuts de celle-ci sont prometteurs.

      « Plusieurs campagnes de tirs ont été menées avec succès depuis le début de l’année, sur des armes de 52 calibres [sur char Leclerc] et de 44 calibres [sur Leopard 2 et M1 Abrams]. Ces essais dynamiques ont permis de confirmer les niveaux de performance atteints lors des essais de développement », assure Nexter Arrowtech.

      Ainsi, conçu avec un alliage de tungstène, l’obus-flèche SHARD affiche une capacité de pénétration 20% supérieure à celle des munitions du même type actuellement sur le marché. « Il associe un niveau inégalé de pénétration contre des blindages métalliques et des cibles complexes avec un très bon niveau de dispersion », précise l’industriel.

      La conception du SHARD est totalement innovante. Cette munition associe un barreau rallongé et un sabot optimisé à une poudre propulsive à faible érosivité. L’intérêt est que cela permet de gagner en puissance tout en réduisant le niveau de pression… et donc l’usure des tubes. De part son mode « agile » de développement, cet obus a été imaginé de telle sorte qu’il est possible de le faire évoluer de façon incrémentale afin de l’adapter aux menaces à venir. « Ainsi, dans un court délai, les performances en balistique terminale de la munition pourront être augmentées de plus de 20% », promet Nexter.

      Par ailleurs, et alors qu’il fait la « une » de l’actualité de par les commandes dont il fait l’objet et son engagement dans la guerre en Ukraine, le CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm] pourra bientôt avoir une portée plus étendue avec le nouvel obus LU 220 dévoilé par Nexter Arrowtech à l’occasion du salon EuroSatory 2022.

      Par rapport au LU 211 actuellement utilisé, le LU 220, assure l’industriel, « permettra dans le futur de gagner encore en portée et en effet terminal avec une nouvelle architecture et un emport d’explosif plus important, tout en conservant un haut niveau de précision et de sécurité ». De quoi faire patienter les artilleurs, qui attendent l’arrivée de l’obus guidé Katana, qui étendra la portée du CAESAr à 60 km.

      France24 - World

      Linguistic shift to English leads Rwanda to host its first Commonwealth summit

      Issued on: 17/06/2022 - 16:18

      Rwanda is gearing up host the 26th Commonwealth Heads of Government Meeting from June 20-25 in the capital Kigali. The East African country, which has dropped French in favour of English in schools, wants to use the summit to promote its tourism and hospitality sector. But NGOs that are highly critical of Rwanda's human rights record hope to put this aspect in the spotlight during the event. Our correspondents report.

      The Debate

      Above international law? UK stands by Rwanda deportation scheme

      UK forced to cancel deportation flight to Rwanda after European court ruling

      PLATINUM JUBILEE

      After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?

      BBC

      Friendly fungi help forests fight climate change

      This award-winning essay from young British science writer Zara Hussan explores the hidden, underground networks of fungi that are silently helping plants and trees to lock away carbon and combat climate change. Winner of the 2022 Association of British Science Writers (ABSW) Young Science Writer of the Year award, her essay explores a microscopic realm: Earth's fungal "life support system".

      A forest is home to billions of living things, some of them too small to be seen by the naked eye. Collectively, these micro-scale species contribute more to our planet than most of us could imagine.

      While we know that forests play a major role in countering global warming - acting as reservoirs for carbon - what is less well understood is how tiny organisms that dwell hidden in the soil help lock away our greenhouse gas emissions.

      The trees in our forests absorb carbon dioxide from the atmosphere as they photosynthesise; their leaves, powered by sunlight, convert that carbon dioxide into oxygen and sugar. As a tree grows, the carbon becomes part of its woody "biomass".

      This is how trees naturally combat the planet-warming greenhouse effect. In the last 20 years, the Amazon rainforest alone is estimated to have taken in 1.7 billion metric tons of carbon dioxide.

      Trees though do not act in isolation; they are entangled with - and work alongside - a vast community of micro-scale fungi.

      A 2016 study led by researchers from Imperial College London revealed that one particular type - ectomycorrhizal fungi - enables certain trees to absorb CO2 faster (and therefore grow faster) than others. This is known as the "CO2 fertilisation effect".

      These fungi live in the root system of a host tree. In a symbiotic relationship, fungi help the tree to absorb more water, carbon and other nutrients. In exchange, the tree provides food for the fungi by photosynthesising.

      Ectomycorrhizal fungi have also been found to slow down the process of rotting; decomposition breaks down all that locked-away carbon and releases it into the atmosphere. So the fungi, in effect, have two methods of fighting global warming.

      Insights into the critical, growth-boosting role of fungi have already been applied to agriculture. Seeding the soil with "friendly fungus" is considered a promising technology for future sustainable farming.

      Research conducted into planting one particular variety - Arbuscular mycorrhizal fungi, or AMF - in soil has shown how it can not only help enrich soil fertility, but also reduce CO2 levels in the atmosphere.

      Using these fungi can also provide a more sustainable alternative to chemical fertilisers, which can run into and pollute nearby water sources.

      The benefits of so-called "biofertilisers", like AMF, have resulted in the global biofertiliser market reaching a value of more than $2bn.

      Switching from chemical to biological fertilisers does come at a financial cost.

      Biological fertilisers are also often crop-specific and they generally do not boost crop yield as much and as quickly as chemical fertilisers. They are understood to be so much more beneficial for the soil and for the environment though that, in the UK, the government has developed a scheme called the Sustainable Farming Incentive (SFI). It aims to provide financial assistance to farmers who opt for more sustainable, nature-enhancing practices.

      Moving away from chemical fertilisers on farmland could give those helpful fungi a boost in our forests, too.

      Scientists say that naturally-occurring forest fungi are being put at risk by some chemicals. Dr Colin Averill, a senior scientist at ETH Zurich in Switzerland, says chemical fertilisers - that are rich in nitrogen, phosphorus and potassium - actually break down the symbiosis between fungi and plant roots.

      Research has also shown a link between the loss of soil fungi and a reduction in carbon content of forest soil. Meanwhile, deforestation, which annihilates the fungi along with their host trees, disrupts this whole underground, climate change-fighting ecosystem.

      The system can be repaired, though. Dr Averill says that, by transplanting soil from rich, biodiverse "donor" sites to sites where soil is depleted, it is possible to restore fungal networks.

      He argues that taking these steps is necessary to help protect microbial communities.

      More recently, a project led by the Society for the Protection of Underground Networks (Spun) has set out to map these microscopic fungal networks and to understand their essential role in protecting our soils. The project is the start of what scientists have called an "underground climate movement", aiming to protect this ancient life support system and to help it to help us fight climate change.

      These fungi might be tiny and hidden beneath the ground, but they form a network that is protecting our planet. Scientists who study them say we can do more - particularly through sustainable farming methods - to protect them.

      Young Science Writer of the year 2022, Zara Hussan, 14, is from Plashet School, East Ham, London. The ABSW Young Science Writer of the Year award invites students aged 14-16 years, to submit an 800-word essay. The competition, supported by BBC News, is designed to get young people writing and thinking about the big questions in science, technology, engineering and/or mathematics.

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      New York Times - World

      From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll

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      The Saturday Profile

      Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.

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      By Sui-Lee Wee

      QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.

      She poked a finger through a hole in it.

      “This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”

      Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.

      What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.

      Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.

      Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.

      Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.

      In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.

      In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.

      She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.

      “That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”

      “They hate me,” she said, chuckling.

      Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”

      Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.

      But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.

      In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”

      “She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”

      Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”

      It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.

      “Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”

      Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.

      She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”

      Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”

      Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.

      “When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”

      Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”

      She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.

      Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”

      Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.

      What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”

      Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)

      “You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”

      In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”

      “In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”

      After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.

      Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.

      “She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.

      Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.

      “When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”

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      Valeurs Actuelles

      La France, un pays qui s’oublie

      Un prêtre ou des fidèles qui tombent sous les coups de fanatiques islamistes. Des églises incendiées, des tabernacles profanés. Des processions attaquées. Des calvaires vandalisés, des statues de saints qu’on cherche à bannir de l’espace public. Des “humoristes” de sévice public qui s’autorisent des agressions verbales contre le catholicisme qu’ils ne se permettraient à l’encontre d’aucune autre religion. Des lieux de culte qui servent de caisse de résonance aux provocations de féministes dépoitraillées ou de jeunes crétins en mal de médiatisation. Des hommes politiques qui, sous prétexte de ne pas stigmatiser l’islam, profèrent contre le catholicisme des accusations absurdes. Des élus locaux qui ne veulent plus prononcer le mot “Noël” mais n’oublient jamais de saluer le début du ramadan… Jour après jour, les occasions ne manquent pas pour les catholiques français de se sentir agressés, soupçonnés, comme mis à l’écart de la communauté nationale, et pour fi nir comme étrangers dans leur propre pays.

      Cette quantité de manifestations d’hostilité antichrétienne, grandes ou petites, devrait remplir les colonnes des journaux : mais c’est à peine si l’incendie criminel d’une église débordera les frontières de la presse locale. Journaliste à Boulevard Voltaire, Marc Eynaud a voulu réparer cette injustice en dressant un inventaire de ces multiples attaques, dont l’accumulation fait sens et révèle un climat inquiétant. Le sujet est d’importance, et ce coup de projecteur sur un sujet minoré de manière “systémique” est plus que bienvenu. Regrettons seulement que ce livre utile épouse une forme excessivement confuse, tant dans sa construction que dans son style, qui en brouille le propos.

      On accusera sans doute l’auteur de mêler des choses qui n’ont rien à voir, comme les attentats islamistes et les attaques des libres-penseurs. On aura tort, car si ces phénomènes ne sont évidemment pas du même ordre, ils s’éclairent mutuellement. Ainsi, tandis que l’islam prospère naturellement sur le déni de nos racines chrétiennes, on pourrait croire que les militants de la libre-pensée et autres tenants d’une laïcité agressive se montreraient particulièrement vigilants quant à la montée en puissance d’un islamisme fanatique : or les mêmes qui sont prompts à chasser le moindre crucifi x ou à porter plainte contre une crèche municipale redoublent d’indulgence pour les atteintes à la laïcité en provenance de l’islam, et seront tout aussi prompts à taxer d’islamophobie ceux qui dénoncent l’islamisme.

      On ne compte plus les déclarations de politiques qui, pour dédouaner l’islam d’un rapport problématique avec la laïcité, ou se dédouaner eux-mêmes d’une complaisance envers l’islamisme, bottent en touche avec des déclarations surréalistes sur la “menace catholique”. Marc Eynaud en dresse une liste très loin d’être exhaustive : c’est Sandrine Rousseau qui, interrogée sur la condition des femmes musulmanes, préfère dénoncer l’enfermement des « chrétiennes pratiquantes […] avec huit enfants, avec des jupes et des serre-tête en velours sur la tête » ; c’est le député LFI Éric Coquerel qui brosse un audacieux parallèle entre le voile islamique et — non plus l’inquiétant serretête en velours, qui obsède aussi le député de gauche Aurélien Taché — le voile de mariée catholique. C’est Marlène Schiappa qui, dans les colonnes de Valeurs actuelles, fantasmait une « convergence idéologique » entre terroristes islamistes et partisans de La Manif pour tous… C’est, aussi, le site Internet de France Culture qui, pour illustrer une émission sur le retour du blasphème diff usée après l’assassinat de Samuel Paty par un islamiste tchétchène, publie la photo d’une manifestation… de catholiques.

      « Sorte de réflexe culturel », comme l’écrit Marc Eynaud, qui s’exprime dans les médias ou la classe politique comme par un incontrôlable mouvement pavlovien, la christianophobie ne contribue pas seulement à aff aiblir encore un peu plus un christianisme déjà bien éprouvé : elle fait aussi le lit de l’islamisme. D’une part parce qu’à l’image de la récente loi contre le séparatisme, elle dilue la lutte contre le fanatisme islamiste dans une méfi ance généralisée à l’égard de toutes les religions. D’autre part parce qu’elle ne permet d’opposer à l’islamisme que le bouclier totalement ineffi cace de la laïcité, qui prétend répliquer par une règle, strictement juridique, à un contenu, politique, philosophique et religieux : « Puisque le mot est à la mode, utilisons-le : l’impuissance de la République à contrer l’islamisme est systémique », constate avec raison Marc Eynaud.

      Car cette règle est d’autant plus inopérante qu’elle tend à priver la France elle-même de son contenu. Ce que manifeste en eff et la christianophobie d’une bonne part de nos “élites” politico-médiatiques, c’est que leur laïcité ne consiste pas seulement, en application de la loi de 1905, à séparer l’État du catholicisme, mais bien à vouloir séparer la société française du catholicisme, à vouloir en éradiquer toute trace : mission quasiment impossible, tant la culture et l’identité françaises sont intimement liées au catholicisme. Mission surtout suicidaire, car cette conception de la République laïque ne peut que vider un peu plus la France de sa substance. Le révèle de manière éclairante le témoignage de Jeanne, jeune femme passée de l’islam au catholicisme, qui témoignait ainsi de sa conversion dans l’excellente émission En quête d’esprit sur CNews : « Étudier l’histoire de France m’a permis de briser l’écran républicain qui nous cache la France catholique. Une fois le vernis gratté, j’ai vu la France de Saint Louis, de Clovis et de Jeanne d’Arc. Et là, […] c’était fi ni avec l’islam non seulement d’un point de vue spirituel, mais aussi culturel. »

      Pris en tenaille entre un islam conquérant et un anticatholicisme pavlovien des “élites”, encore aiguillonné par une culture woke qui veut déconstruire tout ce qui touche de trop près l’identité française, culpabilisés par la crise des abus sexuels dans l’Église, mal soutenus par une hiérarchie trop souvent timorée et qui semble surtout soucieuse de passer pour le bon élève de la laïcité, les catholiques français ne peuvent guère compter que sur eux-mêmes et sur leur foi pour résister aux vents mauvais. Mais ils peuvent surtout se dire qu’il n’y a pas de meilleur moment que les tempêtes pour se souvenir que, aujourd’hui comme sur la mer de Galilée, rien n’est impossible à Dieu.

      Qui en veut aux catholiques ? , de Marc Eynaud, Artège, 232 pages, 15,90 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Setting a precedent? Google to pay $US118 million in gender pay lawsuit

      Issued on: 17/06/2022 - 16:36

      Annette Young Follow

      Google is set to pay $US118 million to settle a class-action lawsuit that accused it of systematically underpaying women. But will other companies take note? Annette Young talks to author and gender equality consultant, Gill Whitty-Collins. Also as the bloody war continues in Ukraine, we head to a school in Kosovo that's training Ukrainian women to clear deadly Russian landmines that now dot the landscape. Plus a goal for equality on the football field with Italy giving the go-ahead for a women's professional league.

      L'Humanité

      À Orléans, résistance autour des tilleuls centenaires

      Actu

      Alors que la ville envisage d’abattre des arbres centenaires, les riverains s’organisent et lancent une pétition. L’élu en charge de la biodiversité est pointé du doigt.

      Joseph Korda

      Depuis deux décennies, la majorité LR d’Orléans (Loiret) met un point d’honneur à minéraliser les artères de la capitale régionale. De son côté, Jean-Paul Imbault, l’adjoint au maire en charge de la « ville jardin » (sic), multiplie les projets d’arrachage ou de déplacement d’arbres provoquant la colère, mais aussi la résistance de riverains. Dernier épisode en date avec l’aménagement de la place Domrémy, où trônent neuf tilleuls centenaires promis à l’abattage. « Certes, trois des arbres sont abîmés à la base, mais c’est du fait des voitures qui les cognent à l’occasion de manœuvres », explique Alain Couteau, pépiniériste et lanceur d’une pétition pour le maintien des tilleuls. « Ils auraient pu envisager de les soigner et de les protéger plutôt que de les raser ». La ville, elle, met en avant la requalification de la place qui obligerait à cette solution radicale ; et assure qu’il y aura réparation. « Il est prévu de créer une place dotée de douze érables pour retrouver l’esprit de l’alignement », précise-t-elle. « Ce n’est pas la même chose d’avoir des arbres centenaires que de planter de jeunes arbustes, surtout durant des périodes de sécheresse comme celles que nous vivons », rétorque Alain Couteau. « Même en plantant des arbres conséquents, on n’obtiendra pas avant des décennies l’équivalent de la biodiversité actuelle ».

      Le pépiniériste pointe également les cyprès en pot récemment déposés sur la place principale de la ville. Après quelques mois à peine, ces arbres allergènes, prétextes à une végétalisation annoncée en grande pompe, meurent les uns après les autres. Fin 2021, Jean-Paul Imbault avait également projeté d’arracher et de déplacer des poiriers qui faisaient le bonheur des riverains. Face à leur colère, la mairie avait du faire machine arrière. « Il y a une vie sauvage que l’on ne soupçonne pas dans notre ville », insiste Fabien, un habitant du quartier Saint-Marceau, où doivent être abattus les tilleuls. « Pour protéger la base des arbres qui longent le boulevard, la ville préfère mettre de la paille bétonnée contre toute logique écologique. On arrache des arbres centenaires, on veut faire de l’ombre avec des cyprès, mais de qui se moque-t-on ? C’est l’élu à la destruction de la ville nature, oui ! »

      Si Jean-Paul Imbault commet autant d’erreurs d’appréciation, c’est peut-être qu’il n’a pas le niveau requis pour mener ce type d’opérations. Pendant plus d’un demi-siècle, celui qui a son émission hebdomadaire sur la radio locale France Bleu Orléans, a purement et simplement menti sur son prétendu titre de Meilleur ouvrier de France (MOF) en horticulture. Ceci pourrait expliquer cela.

      orléansarbres
      L'Humanité

      Plus de 40 °C attendus en fin de semaine

      Actu

      Climat La vague de chaleur qui va frapper la métropole à partir de mercredi s’affiche comme un nouveau signe des bouleversements en cours dans l’atmosphère.

      Marie-Noëlle Bertrand

      Elle n’a déjà plus rien d’une exception, pourtant elle s’annonce exceptionnelle. La vague de chaleur qui va s’abattre à compter de mercredi 15 juin sur l’Hexagone est de celles qui marqueront l’histoire météorologique. Il n’en va pas que de sa précocité dans la saison. Son intensité est en cause. Météo-France indique que les températures devraient atteindre ou dépasser en milieu de semaine les 35 à 38 °C et les minimales ne descendront pas en dessous des 20 °C. L’ensemble du territoire métropolitain sera touché, avec jusqu’à 35 °C attendus dans le Nord. Mais c’est le Sud qui sera frappé le plus durement. Certains modèles évoquent des températures de 40 °C, voire plus, côté est. À vue d’archives, jamais vague de chaleur n’avait frappé aussi tôt aussi fort. Celle de 2019, qui avait vu s’afficher 46 °C dans l’Hérault et conduit au report du brevet des collèges, avait démarré plus tard dans le mois.

      l’influence humaine en cause

      Méthodologiquement, le phénomène s’explique par la pression qu’exercent entre elles les masses d’air au sud de l’Europe. À l’ouest de la péninsule Ibérique, une goutte froide, soit une dépression isolée avec vents cycloniques, tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, pousse vers le nord l’air chaud situé au-dessus du Maghreb, explique sur Twitter le climatologue Christophe Cassou. Cette langue va continuer à remonter de façon active jusqu’à dimanche. À ce stade, on parle de « plume de chaleur », phénomène dynamique qui se distingue de celui, statique, de dôme de chaleur. On se souvient qu’il en était survenu un spectaculaire l’an dernier au-dessus du Québec et du Canada. Pour l’heure, la métropole n’en est pas là. Le risque, toutefois, n’est pas exclu, favorisé par l’arrivée, en fin de semaine, d’autres masses d’air venues de l’Atlantique.

      À une plus vaste échelle, le phénomène prend indubitablement sa source dans les bouleversements climatiques provoqués par les activités humaines. Les climatologues sont désormais catégoriques. « Les faits sont clairs ; les observations confirment nos projections mois après mois », assure Christophe Cassou, toujours sur les réseaux sociaux. Et le climatologue de rappeler les données précisées par le Giec dans son dernier rapport, auquel il a participé. Un, l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des extrêmes chauds est déjà observée ; deux, la France n’y échappe pas : 23 épisodes de canicule y ont été observés au cours des vingt et une dernières années ; trois, il est « extrêmement probable » que l’influence humaine soit le principal facteur de cette tendance ; quatre, si rien n’est fait, celle-ci s’amplifiera à mesure que les températures augmenteront.

      Climatcanicule
      BBC

      Elon Musk hints at layoffs in first meeting with Twitter employees

      Multi-billionaire Elon Musk has in a meeting with Twitter employees hinted at potential job cuts if his $44bn (£35.8bn) takeover bid for the social media company is successful.

      He also addressed topics like remote working, freedom of speech and potential extra-terrestrial life.

      Mr Musk was talking to staff for the first time since launching his bid for the firm in April.

      He has said he may quit the deal if he is not given data about fake accounts.

      On a wide-ranging video call with Twitter employees on Thursday, Mr Musk said layoffs at Twitter would depend on the company's financial situation.

      "The company does need to get healthy. Right now the costs exceed the revenue," he said.

      However he added: "Anyone who's... a significant contributor should have nothing to worry about".

      He also stated his preference for working from the office unless "somebody is exceptional".

      However he did not provide an update on takeover discussions and Twitter employees took to an internal communications channel to express their disappointment about his views on the business and employee compensation.

      Mr Musk, who is the boss of electric vehicle maker Tesla and rocket company SpaceX, also discussed the possibility of life beyond earth although he said he has not seen "actual evidence for aliens".

      "Can we travel to other star systems and see if there are alien civilisations?" he asked, adding that the platform could help "civilisation and consciousness".

      Separately, a group of employees at SpaceX - where Mr Musk is chief executive - called Mr Musk a "frequent source of distraction and embarrassment" in an internal letter to the company's executives on Thursday.

      Meanwhile, he was also sued for $258bn (£209bn) later in the day by a investor in the Dogecoin cryptocurrency, who accused him of running a pyramid scheme to drive up its price.

      The complaint filed in New York alleges that Mr Musk "used his pedestal as world's richest man to operate and manipulate the Dogecoin Pyramid Scheme for profit, exposure and amusement".

      Earlier this month, Mr Musk threatened to walk away from the takeover bid and accused Twitter of "thwarting" his requests to learn more about its user base.

      In a letter filed with regulators, he said he was entitled to do his own measurement of spam accounts.

      The letter formalised a dispute that had simmered for weeks after he declared the deal was "on hold" pending further information.

      Shares in the company stood at $37.36 each at the end of New York trading on Thursday, well below Mr Musk's offer price of $54.20.

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      Valeurs Actuelles

      “La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”

      Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?

      François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.

      Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?

      Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.

      Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…

      La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.

      À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?

      Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?

      En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?

      En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?

      Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?

      Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.

      À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.

      Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?

      Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?

      Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?

      Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…

      Comment expliquez-vous que ce système perdure ?

      Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.

      Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?

      Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.

      Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.

      Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…

      Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.

      Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.

      Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?

      Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.

      Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?

      Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.

      Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?

      En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.

      Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Has the 'Big Quit' reached France? Employers struggle to hire staff

      Issued on: 17/06/2022 - 19:37Modified: 17/06/2022 - 19:41

      Yena LEE Follow

      Flexible hours, a four-day working week and a sense of purpose are just some of the things that employees are looking for in a job. And if they feel like they're not appreciated, they might just jump ship. A recent survey found that one in four people in France are looking to quit their jobs in the next two years, as they seek better pay and better benefits. We take a closer look.

      Since the Covid-19 pandemic, more and more employees have been quitting their jobs. Businesses are also realising that a pay cheque isn't all their staff are looking for. So has the so-called Great Resignation or Big Quit reached France? We look at some of the numbers behind the phenomenon.  

      While the lack of workers is hitting several sectors in France, industries with difficult hours and relatively low pay are the hardest hit. The hospitality sector has been hemorrhaging staff: a quarter of a million jobs are available in bars, cafes and restaurants. It's a massive headache for business owners of the world's number one tourist destination, especially ahead of the busy summer season.  

      The current situation is somewhat changing the power dynamic between employers and employees, with the former sometimes going above and beyond to attract the latter. We take a look at some original and innovative ways businesses and sometimes even the state have come up with to find workers to join their teams.

      Finally, to analyse the state of the workforce in France, we speak to Professor Christine Erhel, Chair of Labour Economics at the French National Conservatory of Arts and Crafts.

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      Davos 2022: Businesses face post-pandemic labour shortage

      #The 51%

      Back to work: Offering incentives to women who quit during the pandemic

      Reporters

      What are the reasons behind the 'Great Resignation' in the US?

      L'Humanité

      Un oreiller remplumé aux nanogénérateurs pour analyser notre sommeil

      Actu

      En utilisant des capteurs capables de générer un courant par eux-mêmes, des chercheurs chinois viennent de mettre au point un oreiller capable de suivre le sommeil, de prévenir les chutes et de détecter les épilepsies nocturnes plus finement que les appareils traditionnels. Explications.

      Jérémie Bazart

      Avec le développement rapide de la science et de la technologie, les produits de surveillance de la santé sont progressivement entrés dans la vie quotidienne : mesure de la pression artérielle, surveillance de la fréquence cardiaque, de la ventilation respiratoire, du poids, algorithmes d’électrocardiogrammes, mesure de la performance…

      Le sommeil, en tant que phénomène physiologique naturel de l’être humain, n’échappe pas à cet engouement, d’autant qu’il est étroitement lié à la santé. « Un mauvais sommeil peut entraîner une mauvaise humeur, un ralentissement des réflexes ou une perte de la mémoire. À long terme, des études montrent même qu’une mauvaise nuit peut provoquer des maladies coronariennes, de l’hypertension, de la neurasthénie et mettre la vie en danger », rappellent les auteurs chinois d’une étude qui vient d’être publiée à ce sujet (1).

      Les Teng, prodiges venus de Chine

      À l’heure actuelle, pour surveiller le sommeil, la polysomnographie est utilisée de manière limitée dans les hôpitaux. Elle consiste à barder de capteurs divers une personne durant son sommeil, pendant plusieurs nuits. À domicile, applications diverses d’écoute du sommeil sur smartphone ou montres programmées sont couramment utilisées afin de réaliser une analyse sommaire de nos nuits. Mais elles sont peu fiables.

      C’est la raison pour laquelle des chercheurs ont proposé un nouvel outil qui promet de modifier complètement la façon dont nous enregistrons notre sommeil : il s’agit d’un oreiller, positionné donc immédiatement sous la tête, « sensible à la pression, non invasif et confortable. Il est développé sur la base d’un réseau de nanogénérateurs triboélectriques (Teng – voir encadré ci-dessous) et est capable de surveiller les mouvements de la tête en temps réel durant le sommeil », expliquent les chercheurs chinois dans leur publication.

      La surveillance en temps réel de certaines maladies du cerveau

      Les Teng sont déjà utilisés dans la surveillance du sommeil. Ils sont incorporés dans des draps, des patchs, des masques de sommeil ou des ceintures. Mais, aussi discrets soient-ils, ils apparaissent tout de même comme trop invasifs, donc source de perturbation… dudit sommeil ! C’est pourquoi les chercheurs chinois croient en leur oreiller.

      En fait, ils croient plutôt en leur réseau, positionné sur l’oreiller… « Notre capteur est formé en réalité d’un ensemble de rectangles constitués d’un polymère (le polydiméthylsiloxane) poreux, flexible et respirant, associé à une poudre d’éthylène propylène fluoré. L’ensemble réalise une détection tactile et une surveillance de suivi de mouvement, expliquent-ils dans l’article, avant de poursuivre : l’oreiller intelligent est formé en posant le réseau de capteurs de pression auto-alimentés sur un oreiller ordinaire, et enregistre en temps réel la position de la tête, dans un état statique, et de sa trajectoire, dans un état dynamique durant toutes les phases de sommeil. »

      L’ensemble peut même fournir une alerte précoce en cas de risque imminent de chute au sol ! D’après les auteurs, ce smart pillow (oreiller intelligent) pourrait également être étendu à la surveillance en temps réel de certaines maladies du cerveau comme l’épilepsie ou les troubles cognitifs. De même, la surveillance de l’arthrose cervicale fait partie des pistes potentielles. Mais l’oreiller n’est pas encore capable de restituer les songes ou de les interpréter ! Une question de temps, sans doute, on peut toujours rêver…

      Les nanogénérateurs triboélectriques (Teng) : l’énergie perpétuelle à portée de friction ?

      La tribologie est la science des frottements. Elle étudie donc les phénomènes susceptibles de se produire entre deux systèmes matériels en contact, immobiles ou animés de mouvements relatifs. Plus généralement, la triboélectricité est le nom donné au phénomène électrostatique créé par la mise en contact de deux matériaux de nature différente. Il survient lorsqu’une partie des électrons de la surface de contact de l’un des deux matériaux est transférée à l’autre, et que ce transfert subsiste lors de la séparation.

      L’effet triboélectrique peut être augmenté par un apport d’énergie mécanique en frottant les matériaux l’un contre l’autre (friction). C’est ce qui se passe lorsqu’on frotte une baguette (verre, ébonite, matière plastique…) contre un chiffon : la baguette devient capable d’attirer des objets très légers comme des billes de polystyrène ou des confettis.

      Cette action permet de transférer des électrons soit du chiffon à la baguette, soit de la baguette au chiffon. En frottant une tige en verre avec de la laine, des électrons (de charge négative) sont transférés du verre  vers la laine. Le verre se retrouve alors chargé positivement. En approchant la tige des confettis, des charges négatives vont en migrer pour se placer face aux charges positives de la tige de verre. Les confettis subissent une attraction électrostatique. Comme ils sont neutres électriquement, leur extrémité opposée sera chargée positivement : les confettis ont subi une électrisation par influcence. C’est comme cela que se produit la triboélectricité.

      La « série triboélectrique » est un tableau qui permet de prévoir les transferts d’électrons entre deux matériaux. Si on frotte ensemble deux éléments se trouvant dans le tableau, celui qui sera le plus haut dans la liste sera électrisé positivement et celui en dessous, négativement. Les nanogénérateurs triboélectriques fonctionnent de cette façon.

      Ils constituent une nouvelle classe de technologies basées sur l'électrification par friction et le couplage par induction électrostatique. Avec elle, les chercheurs promettent de récupérer de l’énergie, de créer de la haute tension et de concevoir des capteurs qui n’ont pas besoin de source d’électricité externe… De l’énergie perpétuelle ?

      sciences
      BBC

      Exploring the stigma of sickle cell anaemia

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      Why do some people grow up not knowing they have sickle cell?

      Sickle cell anaemia is a genetic blood disorder that affects millions of people worldwide. Despite this, stigma surrounding the disease persists especially in West African countries.

      Where does the stigma come from and what can be done to improve the lives of people living with the disease?

      BBC Africa reporter Jameisha Prescod spoke to African people living with sickle cell to dispel misconceptions about the condition.

      Filmed, produced and directed by Jameisha Prescod

      Executive producer Connor Boals

      Valeurs Actuelles

      Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?

      En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.

      D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.

      En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.

      La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.

      Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas

      En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.

      Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).

      Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.

      Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.

      * Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      France24 - World

      Versailles celebrates Molière with a month of dramatic delights

      Issued on: 17/06/2022 - 17:30

      Olivia SALAZAR-WINSPEAR

      In this edition we focus on France's foremost playwright. Molière's witticisms and deft handling of the French language still dazzle, four centuries after he was born. To celebrate the author's link to the court of Louis XIV, the town of Versailles has been hosting a month of special events and performances for 26 years. Olivia Salazar-Winspear, Gerôme Vassilacos and Loïc Chalavon head to Versailles to meet the young troupe breathing new life into Molière's plays.

      We also get a glimpse of the renovations of the apartments of Louis XV's favourite mistress, as Madame du Barry’s lodgings are restored to their former gilded glory.

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      Molière: The French Shakespeare celebrates his 400th birthday

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      BBC

      Ukraine to ban music by some Russians in media and public spaces

      By Alys DaviesBBC News

      Ukraine's parliament has voted in favour of banning some Russian music in media and public spaces.

      The ban will not apply to all Russian music, but rather relates to music created or performed by those who are or were Russian citizens after 1991.

      Artists who have condemned Russia's war in Ukraine can apply for an exemption from the ban.

      The import of books from Russia and Belarus will also be prohibited under the legislation.

      Many of those living in areas of east and south Ukraine have historically felt a strong connection to Russia, often speaking Russian as their first language.

      But Russia's invasion of Ukraine has led many Ukrainians to want to separate themselves from Russian culture.

      The bill, approved by MPs on Sunday, bans some Russian music from being played or performed on television, radio, schools, public transport, hotels, restaurants, cinemas and other public spaces.

      It secured support from 303 of the 450 deputies in the Ukrainian parliament.

      The document says the ban will "minimise the risks of possible hostile propaganda through music in Ukraine and will increase the volume of national music products in the cultural space," BBC Monitoring reports.

      The ban will apply to musicians who have or had Russian citizenship at any time after 1991 - the year Ukraine declared independence - except for those who are Ukrainian citizens or were so at the time of their death.

      This means the works of long-dead Russian composers such as Tchaikovsky and Shostakovich can still be performed.

      Russian artists who condemn the war in Ukraine can apply for an exemption for their music by submitting an application to Ukraine's security service. In it, they must state that they support the sovereignty and integrity of Ukraine, call on Russia to immediately stop its aggression against Ukraine, and undertake to refrain from any steps that contradict these written statements, the BBC's Ukrainian Service reports.

      The document also includes laws to increase the share of Ukrainian songs played on the radio to 40%, as well as increasing the use of Ukrainian in daily programmes to 75%, Ukraine's public broadcaster (Suspilne) reports.

      Russian books also banned

      In a parallel bill to that affecting music, books imported from Russia, Belarus and occupied Ukrainian territories will also banned, as well as material in Russian imported from other countries.

      This law will ban the publishing and distributing of books written by Russian citizens (with similar exemptions to those for music) though this will not apply to books already published in Ukraine.

      In addition, translations of books will only be published in Ukrainian, official EU languages or indigenous Ukrainian languages.

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      Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets

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      The Saturday Profile

      David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.

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      By Jason Horowitz

      VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.

      “There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.

      Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.

      Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.

      The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.

      The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.

      Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.

      “Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”

      The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.

      Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.

      The Great Read

      More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

      The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.

      “That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.

      Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.

      “A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”

      Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.

      Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.

      On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.

      For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.

      “They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.

      In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.

      “I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”

      When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.

      One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.

      “That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.

      A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.

      By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.

      At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.

      To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.

      The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.

      In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.

      The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.

      The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.

      “They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”

      The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.

      Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.

      “Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.

      After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.

      “I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”

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      Valeurs Actuelles

      Ukraine : devenons des ouvriers de paix

      Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.

      Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.

      Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité

      Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.

      Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.

      Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.

      La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.

      Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen

      Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.

      Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.

      L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.

      L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.

      Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.

      * Thierry Mariani est député européen.

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      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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      New York Times - World

      Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist

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      Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.

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      By Abdi Latif Dahir

      MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.

      This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.

      Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.

      “I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.

      His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.

      But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.

      “I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.

      So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.

      And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.

      Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.

      “Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”

      Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.

      The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.

      “We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.

      This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.

      But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.

      Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.

      Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.

      It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.

      Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.

      The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.

      Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.

      “This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”

      Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.

      For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.

      “People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.

      While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.

      “It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.

      On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”

      But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.

      Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.

      She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.

      “Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.

      In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.

      In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”

      Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.

      Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.

      Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.

      Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.

      Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.

      “Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.

      So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.

      His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.

      “Somalia and Somalis deserve better,” he said.

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      France24 - Monde

      Vendre dans le nouveau monde du travail

      proposé et financé par

      Publié le : 23/05/2022 - 10:52

      Business Reporter

      Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

      La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

      Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

      Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

      Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

      La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

      Sécurisation des comptes avec le multithreading

      Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

      Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

      Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

      Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

      Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

      Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

      L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

      Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

      Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

      C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

      Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

      Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

      S’adapter au « great reshuffle »

      Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

      « Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

      Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

      En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

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      L'Humanité

      Dans les coulisses du passé

      Rendez-vous Les Journées européennes de l’archéologie se dérouleront du 17 au 19 juin. Trois jours pour découvrir gratuitement cette science et celles et ceux qui la font.

      Anna Musso

      Chaque année, les Journées européennes de l’archéologie invitent le public à explorer le passé. Plus d’un millier de manifestations sont proposées, du 17 au 19 juin, partout en France : ouverture exceptionnelle de chantiers de fouilles, ateliers pédagogiques et ludiques, rencontres avec des chercheurs, visites de laboratoires, expositions, projections… Les acteurs de l’archéologie se mobilisent pour partager leurs connaissances, leurs métiers et leurs découvertes. Pilotées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), sous l’égide du ministère de la Culture, ces journées permettent d’accéder à des lieux réservés aux travaux scientifiques. À Blois (Loir-et-Cher), l’Inrap ouvre le site de l’îlot Saint-Vincent, dont la fouille doit durer près d’un an et explore plus de 5 mètres de stratigraphie recelant des vestiges datant du haut Moyen Âge à aujourd’hui. Les archéologues mettent au jour les restes d’un jeu de paume aménagé au XVIe siècle dans le secteur des jardins royaux. Tandis qu’en bordure de Garonne, à Villenave-d’Ornon, le public va ­découvrir le chantier de fouille d’une épave médiévale qui devrait permettre d’en savoir plus sur les modes de navigation de cette époque. Depuis 2019, les journées sont devenues européennes : 26 pays ont participé à l’édition 2021. Avec pour mêmes ambitions d’éveiller des ­vocations, de sensibiliser les citoyens à la ­richesse, à la préservation du patrimoine archéologique, et de partager les savoirs. A. M.

      journées européennes de l'archéologiearchéologiesciences
      BBC

      Actress Clara Darcy: Why I'm starring in a play about my brain tumour

      By Ian YoungsEntertainment & arts reporter

      Actress Clara Darcy is appearing in a play about her experience of being diagnosed with an extremely rare form of brain cancer. She explains why she is grateful to her tumour.

      Earlier in her career, Darcy took part in a common exercise where actors and drama students have to imagine what it's like to face death, to help them portray a character in that situation.

      "As much as you can push yourself to imagine it, it is never the same as actually having genuinely been there on the precipice," she says now.

      "As much as your imagination can let you go there, you won't actually ever appreciate it until you're at that precipice yourself."

      The next character Darcy is portraying is herself, in a play she has co-written about dealing with a chordoma - which left her with a tumour "the size of a fist" in her head.

      The show's title, We Should Definitely Have More Dancing, sums up the new perspective she says she has gained about what's important in life.

      'Live for the here and now'

      That title refers to "the freedom of being able to dance, the freedom of feeling totally alive", she says. Dancing is a recurring theme in the play, whether it's slow dancing with lovers or drunken dancing with friends.

      "You can't help but have that very close dance with death and, if you're lucky enough to survive it, come back and have a new-found respect for life," Darcy says in a rehearsal room at the Oldham Coliseum theatre.

      "You really appreciate just being able to wake up every day. I can remember lying in hospital and being so scared of going to sleep because I wasn't sure if I would wake up the next day.

      "You notice really small, beautiful things about the world and I just feel so grateful that I'm still here. Not everyone gets that chance, you know.

      "So I guess the play is all about trying to pass that message on, trying to teach a bit of that wisdom of, try not to sweat the small stuff and just live for the here and now - and today."

      It is three years since Darcy, then 35, suffered the severe neck pains that her GP, a physio and chiropractor couldn't get to the bottom of. Eventually, a "brilliant, wonderful" junior A&E doctor sent her for a CT scan.

      It found she had a chordoma - a slow-growing type of cancer that's found in around just 25 people in the UK every year. A week later, she had 14-and-a-half-hour surgery to remove it through her nose.

      Darcy, from Stockport, Greater Manchester, has a long list of theatre credits plus guest roles in Hollyoaks, Emmerdale, The Royal and BBC Two's Eric and Ernie. When she was diagnosed, she had just finished performing in a theatre production of Brassed Off.

      In the original 1996 film, when Pete Postlethwaite's character was ill, the brass band tried to lift his spirits by performing outside his window. After Darcy's surgery, the band from her stage version did the same thing.

      "I was just up in my bedroom in the attic and suddenly heard this brass music in the garden and thought, what the hell?"

      Well you know you have the best friends in the world when they rock up in your back garden with a whole Brass Band in tow! Best surprise EVER! 🎉🍾🎺 Aren’t people incredible?! 🙌🏻🙏🏻 Isn’t life brilliant?! I’ve been so overwhelmed by all the love and support in the last month ❤️ pic.twitter.com/eePI0iqyZv

      The video of that performance was spotted on Twitter by playwright Ian Kershaw, who offered to help Darcy write about her experience.

      First, the actress had the small matter of eight weeks of proton-beam therapy, a pioneering form of radiotherapy that targeted the small chunk of the tumour that couldn't be removed through surgery.

      But the month after finishing that treatment, she and Kershaw started meeting to write what became We Should Definitely Have More Dancing.

      "I really wanted to tell the story, and the actual process of writing it was so therapeutic and cathartic," she says.

      The play is co-directed by Raz Shaw, who has also written about going through cancer himself. He was diagnosed with stage-four Non-Hodgkin lymphoma in 1995. In 2018, he published a book titled Death and the Elephant: How Cancer Saved My Life.

      "I'm genuinely grateful to have had it because it has, in a very real way, made me who I am now," says Shaw, now 55.

      At the time, he was unhappy in a telesales job, but the illness gave him the impetus to pursue his ambition of working in theatre. He was also a gambling addict, but stopped gambling a month after getting the all-clear in 1996.

      "I wrote about how cancer saved my life because it focused my mind into what's important. And a couple of years later I started doing this job."

      Darcy says she, too, is grateful for the way her illness has given her a fresh outlook on life."It would take a very different person to come back from that experience not having learned anything, not being grateful," she says.

      They are both, though, aware that they are the lucky ones. Anyone going through cancer or who has lost loved ones will be anything but grateful.

      "It's awful. Of course, a lot of people die, and that's tragic," Shaw says. "But a lot of people do survive."

      Brain tumour facts

      Source: The Brain Tumour Charity

      Another reason for Darcy to feel grateful was because she met her boyfriend, Tom, while having treatment - she says they were the only two young adults going through proton-beam therapy at that time.

      "I was single when I had my diagnosis and then started treatment," she says. "We got chatting lots and nothing happened at that time.

      "We didn't actually get together until nearly a year post-treatment, but it's that thing of [having] that shared language and shared understanding of what the diagnosis means, what surgery means."

      The play will be the first time Tom has seen his girlfriend on stage.

      He is also being played by one of the actors. "Not only is he going to see you on stage, he's going to see him on stage," Shaw laughs.

      The other two cast members also play family members and medical staff, as well as alternative versions of Darcy herself, voicing her inner thoughts, or challenging the real Darcy when she's not being entirely truthful with herself or others.

      One thing her alter-egos must make her face up to is the possibility of her luck running out and her cancer returning.

      She is currently "very well", she says, and has precautionary scans every six months. But she has been told around half of chordomas grow back within five years (although she says those statistics are from before proton-beam treatment was used).

      "That's the straw that breaks the camel's back, both for me personally, but also me, the character in the play," she says.

      "As we say in the play, none of us know what's going to happen tomorrow. I've always been quite an optimistic person, anyway.

      "It's difficult to let myself take myself to five years in the future and imagine those things, because there is a there is a real possibility that I might not be here in five years. So I am probably brushing some things under the carpet to some extent about the future.

      "But that's possibly the only way you can deal with something that huge - just to be present and be in the moment and live day-to-day."

      We Should Definitely Have More Dancing is at the Oldham Coliseum until 2 July, then on tour in Scarborough, Keswick and the Edinburgh Fringe.

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      Valeurs Actuelles

      Les multinationales woke contre le modèle universaliste

      Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ? Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.

      Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle

      La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.

      À quoi pensez-vous en particulier ? Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.

      Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ? L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.

      Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.

      Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.

      Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ? En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.

      La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.

      Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ? Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !

      Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ? C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.

      Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ? Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.

      Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.

      Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ? J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.

      Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ? Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.

      Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ? La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.

      Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Iraqis await Sadr bloc’s next move after mass resignation from parliament

      Issued on: 18/06/2022 - 14:03Modified: 18/06/2022 - 15:50

      FRANCE 24 Follow

      A political crisis is deepening in Iraq, with a new government still unformed eight months after legislative elections. Influential Shiite cleric Moqtada al-Sadr, whose movement won 73 seats in parliament, announced the resignation of his bloc's members last week. The move has left many Iraqis uncertain about what the future holds for the powerful movement; many ask if it is even possible to form a government without it. FRANCE 24 correspondent Lucille Wasserman speaks to Iraqis about Sadr's latest move.

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      Berlin estime que la Russie pourrait encourager une nouvelle déstabilisation de la Bosnie-Herzégovine

      par Laurent Lagneau · 16 juin 2022

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      Depuis les accords de Dayton, signés en décembre 1995 afin de mettre fin à la guerre entre les différentes communautés qui la composent, la Bosnie-Herzégovine est organisée selon deux entités autonomes, à savoir la Fédération croato-bosniaque et la Republika Srpska [RS ou République serbe de Bosnie], qui sont chapeautées par une présidence collégiale, assurée à tour de rôle par trois reponsables élus au suffrage direct, dont un Serbe, un Croate et un Bosniaque. En outre, ces deux entités ont des institutions communes.

      Pour autant, le pays est régulièrement travaillé par des tensions, comme en témoigne la candidature de Sarajevo à l’Otan. Si la Fédération croato-bosniaque y est largement favorable, ce n’est pas le cas de la Republika Srpska, qui cultive des liens étroits avec Belgrade et Moscou.

      En outre, les conséquences du conflit qui déchira le pays dans les années 1990 se font encore sentir. Ainsi, un loi interdisant l’apologie des crimes et des criminels de guerre condamnés, votée, l’an passé, à la demande du Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, n’est pas acceptée non seulement par les Serbes mais aussi par les Croates.

      « Cette loi contribue à légitimer les accusations fréquentes du camp bosniaque que la RS est une création ‘génocidaire’ et qu’elle doit être supprimée. La Bosnie est vue par l’OHR comme un protectorat. Maintenant, on exige un retour à Dayton et le respect de la Constitution, ce qui implique que l’on rende aux entités nos prérogatives », a ainsi expliqué Snezana Novakovic-Bursac, le président du groupe parlementaire de l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants [SNSD] à l’assemblée de la RS et dont les propos ont récemment été rapportés par Le Figaro.

      D’où l’intention de la RS de récupérer les compétences transférées au fil du temps au pouvoir central… et de quitter les trois institutions clés que sont l’armée, la justice et les impôts. Ce qui est perçu comme une volonté de « sécession rampante ».

      Dans cette affaire, l’homme fort de la Republika Srpska, Milorad Dodik, peut se prévaloir du soutien de Belgrade et de… Zagreb. « Tous les génocides ne sont pas équivalents et la loi imposée par l’OHR sur cette question est coloniale », a en effet déclaré Zoran Milanovic, le président de la Croatie. Et Dragan Čović, chef du parti nationaliste croate et ancien membre de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, est sur la même ligne. En outre, celui-ci demande une réforme de la loi électorale afin de renforcer le caractère ethnique du vote, avant les élections prévues en octobre prochain.

      Quoi qu’il en soit, le feu couve… avec quelques signaux faibles suggérant une reprise du conflit éteint il y a près de 27 ans. Et cela depuis quelques temps déjà. Ainsi, la Revue stratégique publiée en 2017 [et actualisée en 2021], estime que, en général, les Balkans constituent un « enjeu majeur » pour la sécurité de l’Europe, cette région, divisée par son histoire et des « trajectoires économiques très contrastées » souffrant de « faiblesses » susceptibles d’être « utilisées à des fins de déstabilisation par des mouvements radicaux [notamment jihadistes], des groupes criminels ou des États tiers ». En novembre 2019, le président Macron s’était fait plus précis en assimilant la Bosnie-Herzégovine à une « bombe à retardement qui fait tic-tac à côté de la Croatie qui est confrontée au problème du retour de jihadistes ».

      En outre, la Russie et la Chine suivent la situation de près. D’ailleurs, avant la président française de l’Union européenne, M. Macron avait évoqué un réengagement dans les Balkans occidentaux pour faire face aux influences « étrangères ». Et donc au risque d’une déstabilisation, notamment de la Bosnie-Herzégovine. Une préoccupation partagée par Josep Borrell, le Haut-représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.

      Ainsi, dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le chef de la diplomatie européenne a annoncé que l’opération EUFOR Althea, conduite sous l’égide de l’UE afin de veiller au respect des accords de Dayton, allait être renforcée par l’arrivée de 500 militaires supplémentaires en provenance de l’Autriche, de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Slovaquie. De son côté, la France a envoyé des Rafale Marine du porte-avions Charles de Gaulle patrouiller dans les cieux bosniens.

      « Nous avons renforcé notre capacité à réagir rapidement en cas de crise […] Nous continuerons à dissuader ceux qui se sentiraient encouragés à entreprendre des actions de déstabilisation » du pays, a résumé M. Borrell, lors d’une visite aux militaire d’Eufor Althea, près de Sarajevo, en mars dernier.

      Signe, sans doute, qu’il y a un risque sérieux de voir la situation se dégrader, Berlin a fait part de son intention de déployer à nouveau un contingent de la Bundeswehr, fort d’une cinquantaine de soldats en Bosnie-Herzégovine, afin d’y renforcer Eufor Althea. Ce qui ne s’était plus vu depuis plus de dix ans.

      « Compte tenu des tensions politiques internes en Bosnie-Herzégovine, un engagement allemand renforcé est un engagement clair en faveur d’une stabilisation durable » du pays, a fait valoir Steffen Hebstreit, le porte-parole du gouvernement allemand, le 15 juin.

      Dans la demande de mandat pour ce déploiement qu’il a transmis au Bundestag [chambre basse du Parlement], l’exécutif allemand est plus précis. « L’évolution politique actuelle en Bosnie-Herzégovine est très préoccupante. Les divisions ethniques façonnent toujours la vie quotidienne, dominent la politique et bloquent les processus de progrès et de réforme. La rhétorique nationaliste et incendiaire fait à nouveau partie du discours politique », relève-t-il. Mais ce que redoute surtout Berlin, c’est de voir la Russie souffler sur les braises.

      « Il existe actuellement un danger que la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et, indirectement, la confrontation entre les valeurs des États occidentaux et celles de la Russie puissent être utilisées par la partie russe comme catalyseur d’une nouvelle déstabilisation de la Bosnie Herzégovine. En particulier, les liens étroits du gouvernement serbe avec la Russie et son influence sur la Republika Srpska, alimentent ces craintes », fait valoir le gouvernement allemand.

      Berlin estime que la Russie pourrait encourager une nouvelle déstabilisation de la Bosnie-Herzégovine

      par Laurent Lagneau · 16 juin 2022

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      Depuis les accords de Dayton, signés en décembre 1995 afin de mettre fin à la guerre entre les différentes communautés qui la composent, la Bosnie-Herzégovine est organisée selon deux entités autonomes, à savoir la Fédération croato-bosniaque et la Republika Srpska [RS ou République serbe de Bosnie], qui sont chapeautées par une présidence collégiale, assurée à tour de rôle par trois reponsables élus au suffrage direct, dont un Serbe, un Croate et un Bosniaque. En outre, ces deux entités ont des institutions communes.

      Pour autant, le pays est régulièrement travaillé par des tensions, comme en témoigne la candidature de Sarajevo à l’Otan. Si la Fédération croato-bosniaque y est largement favorable, ce n’est pas le cas de la Republika Srpska, qui cultive des liens étroits avec Belgrade et Moscou.

      En outre, les conséquences du conflit qui déchira le pays dans les années 1990 se font encore sentir. Ainsi, un loi interdisant l’apologie des crimes et des criminels de guerre condamnés, votée, l’an passé, à la demande du Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, n’est pas acceptée non seulement par les Serbes mais aussi par les Croates.

      « Cette loi contribue à légitimer les accusations fréquentes du camp bosniaque que la RS est une création ‘génocidaire’ et qu’elle doit être supprimée. La Bosnie est vue par l’OHR comme un protectorat. Maintenant, on exige un retour à Dayton et le respect de la Constitution, ce qui implique que l’on rende aux entités nos prérogatives », a ainsi expliqué Snezana Novakovic-Bursac, le président du groupe parlementaire de l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants [SNSD] à l’assemblée de la RS et dont les propos ont récemment été rapportés par Le Figaro.

      D’où l’intention de la RS de récupérer les compétences transférées au fil du temps au pouvoir central… et de quitter les trois institutions clés que sont l’armée, la justice et les impôts. Ce qui est perçu comme une volonté de « sécession rampante ».

      Dans cette affaire, l’homme fort de la Republika Srpska, Milorad Dodik, peut se prévaloir du soutien de Belgrade et de… Zagreb. « Tous les génocides ne sont pas équivalents et la loi imposée par l’OHR sur cette question est coloniale », a en effet déclaré Zoran Milanovic, le président de la Croatie. Et Dragan Čović, chef du parti nationaliste croate et ancien membre de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, est sur la même ligne. En outre, celui-ci demande une réforme de la loi électorale afin de renforcer le caractère ethnique du vote, avant les élections prévues en octobre prochain.

      Quoi qu’il en soit, le feu couve… avec quelques signaux faibles suggérant une reprise du conflit éteint il y a près de 27 ans. Et cela depuis quelques temps déjà. Ainsi, la Revue stratégique publiée en 2017 [et actualisée en 2021], estime que, en général, les Balkans constituent un « enjeu majeur » pour la sécurité de l’Europe, cette région, divisée par son histoire et des « trajectoires économiques très contrastées » souffrant de « faiblesses » susceptibles d’être « utilisées à des fins de déstabilisation par des mouvements radicaux [notamment jihadistes], des groupes criminels ou des États tiers ». En novembre 2019, le président Macron s’était fait plus précis en assimilant la Bosnie-Herzégovine à une « bombe à retardement qui fait tic-tac à côté de la Croatie qui est confrontée au problème du retour de jihadistes ».

      En outre, la Russie et la Chine suivent la situation de près. D’ailleurs, avant la président française de l’Union européenne, M. Macron avait évoqué un réengagement dans les Balkans occidentaux pour faire face aux influences « étrangères ». Et donc au risque d’une déstabilisation, notamment de la Bosnie-Herzégovine. Une préoccupation partagée par Josep Borrell, le Haut-représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.

      Ainsi, dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le chef de la diplomatie européenne a annoncé que l’opération EUFOR Althea, conduite sous l’égide de l’UE afin de veiller au respect des accords de Dayton, allait être renforcée par l’arrivée de 500 militaires supplémentaires en provenance de l’Autriche, de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Slovaquie. De son côté, la France a envoyé des Rafale Marine du porte-avions Charles de Gaulle patrouiller dans les cieux bosniens.

      « Nous avons renforcé notre capacité à réagir rapidement en cas de crise […] Nous continuerons à dissuader ceux qui se sentiraient encouragés à entreprendre des actions de déstabilisation » du pays, a résumé M. Borrell, lors d’une visite aux militaire d’Eufor Althea, près de Sarajevo, en mars dernier.

      Signe, sans doute, qu’il y a un risque sérieux de voir la situation se dégrader, Berlin a fait part de son intention de déployer à nouveau un contingent de la Bundeswehr, fort d’une cinquantaine de soldats en Bosnie-Herzégovine, afin d’y renforcer Eufor Althea. Ce qui ne s’était plus vu depuis plus de dix ans.

      « Compte tenu des tensions politiques internes en Bosnie-Herzégovine, un engagement allemand renforcé est un engagement clair en faveur d’une stabilisation durable » du pays, a fait valoir Steffen Hebstreit, le porte-parole du gouvernement allemand, le 15 juin.

      Dans la demande de mandat pour ce déploiement qu’il a transmis au Bundestag [chambre basse du Parlement], l’exécutif allemand est plus précis. « L’évolution politique actuelle en Bosnie-Herzégovine est très préoccupante. Les divisions ethniques façonnent toujours la vie quotidienne, dominent la politique et bloquent les processus de progrès et de réforme. La rhétorique nationaliste et incendiaire fait à nouveau partie du discours politique », relève-t-il. Mais ce que redoute surtout Berlin, c’est de voir la Russie souffler sur les braises.

      « Il existe actuellement un danger que la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et, indirectement, la confrontation entre les valeurs des États occidentaux et celles de la Russie puissent être utilisées par la partie russe comme catalyseur d’une nouvelle déstabilisation de la Bosnie Herzégovine. En particulier, les liens étroits du gouvernement serbe avec la Russie et son influence sur la Republika Srpska, alimentent ces craintes », fait valoir le gouvernement allemand.

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      Depuis les accords de Dayton, signés en décembre 1995 afin de mettre fin à la guerre entre les différentes communautés qui la composent, la Bosnie-Herzégovine est organisée selon deux entités autonomes, à savoir la Fédération croato-bosniaque et la Republika Srpska [RS ou République serbe de Bosnie], qui sont chapeautées par une présidence collégiale, assurée à tour de rôle par trois reponsables élus au suffrage direct, dont un Serbe, un Croate et un Bosniaque. En outre, ces deux entités ont des institutions communes.

      Pour autant, le pays est régulièrement travaillé par des tensions, comme en témoigne la candidature de Sarajevo à l’Otan. Si la Fédération croato-bosniaque y est largement favorable, ce n’est pas le cas de la Republika Srpska, qui cultive des liens étroits avec Belgrade et Moscou.

      En outre, les conséquences du conflit qui déchira le pays dans les années 1990 se font encore sentir. Ainsi, un loi interdisant l’apologie des crimes et des criminels de guerre condamnés, votée, l’an passé, à la demande du Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, n’est pas acceptée non seulement par les Serbes mais aussi par les Croates.

      « Cette loi contribue à légitimer les accusations fréquentes du camp bosniaque que la RS est une création ‘génocidaire’ et qu’elle doit être supprimée. La Bosnie est vue par l’OHR comme un protectorat. Maintenant, on exige un retour à Dayton et le respect de la Constitution, ce qui implique que l’on rende aux entités nos prérogatives », a ainsi expliqué Snezana Novakovic-Bursac, le président du groupe parlementaire de l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants [SNSD] à l’assemblée de la RS et dont les propos ont récemment été rapportés par Le Figaro.

      D’où l’intention de la RS de récupérer les compétences transférées au fil du temps au pouvoir central… et de quitter les trois institutions clés que sont l’armée, la justice et les impôts. Ce qui est perçu comme une volonté de « sécession rampante ».

      Dans cette affaire, l’homme fort de la Republika Srpska, Milorad Dodik, peut se prévaloir du soutien de Belgrade et de… Zagreb. « Tous les génocides ne sont pas équivalents et la loi imposée par l’OHR sur cette question est coloniale », a en effet déclaré Zoran Milanovic, le président de la Croatie. Et Dragan Čović, chef du parti nationaliste croate et ancien membre de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, est sur la même ligne. En outre, celui-ci demande une réforme de la loi électorale afin de renforcer le caractère ethnique du vote, avant les élections prévues en octobre prochain.

      Quoi qu’il en soit, le feu couve… avec quelques signaux faibles suggérant une reprise du conflit éteint il y a près de 27 ans. Et cela depuis quelques temps déjà. Ainsi, la Revue stratégique publiée en 2017 [et actualisée en 2021], estime que, en général, les Balkans constituent un « enjeu majeur » pour la sécurité de l’Europe, cette région, divisée par son histoire et des « trajectoires économiques très contrastées » souffrant de « faiblesses » susceptibles d’être « utilisées à des fins de déstabilisation par des mouvements radicaux [notamment jihadistes], des groupes criminels ou des États tiers ». En novembre 2019, le président Macron s’était fait plus précis en assimilant la Bosnie-Herzégovine à une « bombe à retardement qui fait tic-tac à côté de la Croatie qui est confrontée au problème du retour de jihadistes ».

      En outre, la Russie et la Chine suivent la situation de près. D’ailleurs, avant la président française de l’Union européenne, M. Macron avait évoqué un réengagement dans les Balkans occidentaux pour faire face aux influences « étrangères ». Et donc au risque d’une déstabilisation, notamment de la Bosnie-Herzégovine. Une préoccupation partagée par Josep Borrell, le Haut-représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.

      Ainsi, dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le chef de la diplomatie européenne a annoncé que l’opération EUFOR Althea, conduite sous l’égide de l’UE afin de veiller au respect des accords de Dayton, allait être renforcée par l’arrivée de 500 militaires supplémentaires en provenance de l’Autriche, de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Slovaquie. De son côté, la France a envoyé des Rafale Marine du porte-avions Charles de Gaulle patrouiller dans les cieux bosniens.

      « Nous avons renforcé notre capacité à réagir rapidement en cas de crise […] Nous continuerons à dissuader ceux qui se sentiraient encouragés à entreprendre des actions de déstabilisation » du pays, a résumé M. Borrell, lors d’une visite aux militaire d’Eufor Althea, près de Sarajevo, en mars dernier.

      Signe, sans doute, qu’il y a un risque sérieux de voir la situation se dégrader, Berlin a fait part de son intention de déployer à nouveau un contingent de la Bundeswehr, fort d’une cinquantaine de soldats en Bosnie-Herzégovine, afin d’y renforcer Eufor Althea. Ce qui ne s’était plus vu depuis plus de dix ans.

      « Compte tenu des tensions politiques internes en Bosnie-Herzégovine, un engagement allemand renforcé est un engagement clair en faveur d’une stabilisation durable » du pays, a fait valoir Steffen Hebstreit, le porte-parole du gouvernement allemand, le 15 juin.

      Dans la demande de mandat pour ce déploiement qu’il a transmis au Bundestag [chambre basse du Parlement], l’exécutif allemand est plus précis. « L’évolution politique actuelle en Bosnie-Herzégovine est très préoccupante. Les divisions ethniques façonnent toujours la vie quotidienne, dominent la politique et bloquent les processus de progrès et de réforme. La rhétorique nationaliste et incendiaire fait à nouveau partie du discours politique », relève-t-il. Mais ce que redoute surtout Berlin, c’est de voir la Russie souffler sur les braises.

      « Il existe actuellement un danger que la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et, indirectement, la confrontation entre les valeurs des États occidentaux et celles de la Russie puissent être utilisées par la partie russe comme catalyseur d’une nouvelle déstabilisation de la Bosnie Herzégovine. En particulier, les liens étroits du gouvernement serbe avec la Russie et son influence sur la Republika Srpska, alimentent ces craintes », fait valoir le gouvernement allemand.

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      Depuis les accords de Dayton, signés en décembre 1995 afin de mettre fin à la guerre entre les différentes communautés qui la composent, la Bosnie-Herzégovine est organisée selon deux entités autonomes, à savoir la Fédération croato-bosniaque et la Republika Srpska [RS ou République serbe de Bosnie], qui sont chapeautées par une présidence collégiale, assurée à tour de rôle par trois reponsables élus au suffrage direct, dont un Serbe, un Croate et un Bosniaque. En outre, ces deux entités ont des institutions communes.

      Pour autant, le pays est régulièrement travaillé par des tensions, comme en témoigne la candidature de Sarajevo à l’Otan. Si la Fédération croato-bosniaque y est largement favorable, ce n’est pas le cas de la Republika Srpska, qui cultive des liens étroits avec Belgrade et Moscou.

      En outre, les conséquences du conflit qui déchira le pays dans les années 1990 se font encore sentir. Ainsi, un loi interdisant l’apologie des crimes et des criminels de guerre condamnés, votée, l’an passé, à la demande du Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, n’est pas acceptée non seulement par les Serbes mais aussi par les Croates.

      « Cette loi contribue à légitimer les accusations fréquentes du camp bosniaque que la RS est une création ‘génocidaire’ et qu’elle doit être supprimée. La Bosnie est vue par l’OHR comme un protectorat. Maintenant, on exige un retour à Dayton et le respect de la Constitution, ce qui implique que l’on rende aux entités nos prérogatives », a ainsi expliqué Snezana Novakovic-Bursac, le président du groupe parlementaire de l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants [SNSD] à l’assemblée de la RS et dont les propos ont récemment été rapportés par Le Figaro.

      D’où l’intention de la RS de récupérer les compétences transférées au fil du temps au pouvoir central… et de quitter les trois institutions clés que sont l’armée, la justice et les impôts. Ce qui est perçu comme une volonté de « sécession rampante ».

      Dans cette affaire, l’homme fort de la Republika Srpska, Milorad Dodik, peut se prévaloir du soutien de Belgrade et de… Zagreb. « Tous les génocides ne sont pas équivalents et la loi imposée par l’OHR sur cette question est coloniale », a en effet déclaré Zoran Milanovic, le président de la Croatie. Et Dragan Čović, chef du parti nationaliste croate et ancien membre de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, est sur la même ligne. En outre, celui-ci demande une réforme de la loi électorale afin de renforcer le caractère ethnique du vote, avant les élections prévues en octobre prochain.

      Quoi qu’il en soit, le feu couve… avec quelques signaux faibles suggérant une reprise du conflit éteint il y a près de 27 ans. Et cela depuis quelques temps déjà. Ainsi, la Revue stratégique publiée en 2017 [et actualisée en 2021], estime que, en général, les Balkans constituent un « enjeu majeur » pour la sécurité de l’Europe, cette région, divisée par son histoire et des « trajectoires économiques très contrastées » souffrant de « faiblesses » susceptibles d’être « utilisées à des fins de déstabilisation par des mouvements radicaux [notamment jihadistes], des groupes criminels ou des États tiers ». En novembre 2019, le président Macron s’était fait plus précis en assimilant la Bosnie-Herzégovine à une « bombe à retardement qui fait tic-tac à côté de la Croatie qui est confrontée au problème du retour de jihadistes ».

      En outre, la Russie et la Chine suivent la situation de près. D’ailleurs, avant la président française de l’Union européenne, M. Macron avait évoqué un réengagement dans les Balkans occidentaux pour faire face aux influences « étrangères ». Et donc au risque d’une déstabilisation, notamment de la Bosnie-Herzégovine. Une préoccupation partagée par Josep Borrell, le Haut-représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.

      Ainsi, dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le chef de la diplomatie européenne a annoncé que l’opération EUFOR Althea, conduite sous l’égide de l’UE afin de veiller au respect des accords de Dayton, allait être renforcée par l’arrivée de 500 militaires supplémentaires en provenance de l’Autriche, de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Slovaquie. De son côté, la France a envoyé des Rafale Marine du porte-avions Charles de Gaulle patrouiller dans les cieux bosniens.

      a envoyé des Rafale Marine

      « Nous avons renforcé notre capacité à réagir rapidement en cas de crise […] Nous continuerons à dissuader ceux qui se sentiraient encouragés à entreprendre des actions de déstabilisation » du pays, a résumé M. Borrell, lors d’une visite aux militaire d’Eufor Althea, près de Sarajevo, en mars dernier.

      Signe, sans doute, qu’il y a un risque sérieux de voir la situation se dégrader, Berlin a fait part de son intention de déployer à nouveau un contingent de la Bundeswehr, fort d’une cinquantaine de soldats en Bosnie-Herzégovine, afin d’y renforcer Eufor Althea. Ce qui ne s’était plus vu depuis plus de dix ans.

      « Compte tenu des tensions politiques internes en Bosnie-Herzégovine, un engagement allemand renforcé est un engagement clair en faveur d’une stabilisation durable » du pays, a fait valoir Steffen Hebstreit, le porte-parole du gouvernement allemand, le 15 juin.

      Dans la demande de mandat pour ce déploiement qu’il a transmis au Bundestag [chambre basse du Parlement], l’exécutif allemand est plus précis. « L’évolution politique actuelle en Bosnie-Herzégovine est très préoccupante. Les divisions ethniques façonnent toujours la vie quotidienne, dominent la politique et bloquent les processus de progrès et de réforme. La rhétorique nationaliste et incendiaire fait à nouveau partie du discours politique », relève-t-il. Mais ce que redoute surtout Berlin, c’est de voir la Russie souffler sur les braises.

      « Il existe actuellement un danger que la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et, indirectement, la confrontation entre les valeurs des États occidentaux et celles de la Russie puissent être utilisées par la partie russe comme catalyseur d’une nouvelle déstabilisation de la Bosnie Herzégovine. En particulier, les liens étroits du gouvernement serbe avec la Russie et son influence sur la Republika Srpska, alimentent ces craintes », fait valoir le gouvernement allemand.

      BBC

      Ukraine deserves to host Eurovision - Boris Johnson

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      Ukraine should be given the chance to host the Eurovision Song Contest in 2023, the UK prime minister has said.

      Speaking to journalists after returning from its capital, Kyiv, Boris Johnson said the streets there were lively and Ukrainians were "confident".

      As winners of the contest in May, Ukraine should normally host the show, but organisers said on Friday they thought it would be too unsafe.

      L'Humanité

      La paléogénomique, la nouvelle technique qui fait parler les corps de Pompéi

      Actu

      Pour la première fois, une équipe internationale de chercheurs est parvenue à séquencer le génome complet d’un Pompéien victime de la terrible éruption du Vésuve, en Italie, il y a près de 2000 ans. Grâce à cette nouvelle discipline, la population décimée de la ville livre de nouveaux secrets.

      Anna Musso

      Ils sont les témoins silencieux de l’une des catastrophes naturelles les plus dramatiques au monde. L’un d’entre eux vient de livrer ses secrets grâce aux progrès scientifiques du séquençage ADN. Pour la première fois, une équipe internationale de chercheurs a décodé le génome complet d’une des victimes de l’éruption du mont Vésuve, à Pompéi (Italie).

      Les habitants de Pompéi reprennent vie

      L’antique ville ­romaine située dans la baie de Naples fut recouverte de cendres et de lapilli après le réveil du volcan en l’an 79 de notre ère. « À notre connaissance, nos résultats représentent le premier génome humain pompéien séquencé avec succès », se réjouissent les six chercheurs, dont les travaux ont été ­publiés fin mai dans la revue Scientific Reports.

      « Il est possible d’obtenir des génomes complets »

      Jusqu’ici, les études génétiques n’avaient permis d’extraire que de petites portions d’ADN des restes humains de Pompéi. Pour cause : la température élevée due à l’éruption diminue l’ADN récupérable dans les os, même si le dépôt de résidus volcaniques les a « protégés de facteurs environnementaux, comme l’oxygène atmosphérique, qui dégrade l’ADN », expliquent les scientifiques.

      Ce sont surtout de nouvelles méthodes d’extraction et de séquençage de l’ADN, plus précises et appliquées sur les dents et certains os, qui ont permis d’obtenir de nombreuses données à partir d’échantillons auparavant inadaptés à la recherche génétique. Si « des études précédentes ont montré qu’un certain niveau de préservation de l’ADN existait à Pompéi, nous confie le professeur Gabriele Scorrano, de l’université de Copenhague, coauteur de l’article , notre travail prouve qu’il est possible d’obtenir des génomes complets et démontre le potentiel de l’utilisation de l’ADN ancien ».

      « Les deux victimes étaient dans ce qui était probablement la salle à manger »

      Les scientifiques se sont employés à récupérer l’ADN des squelettes de deux individus découverts lors de fouilles menées en 1932 et 1933. Mais « ce n’est qu’en 2016 que les restes du squelette ont été prélevés dans la “maison du forgeron” pour être analysés », nous précise le professeur Scorrano. Ces deux victimes se trouvaient dans la salle à manger d’une maison appelée la « casa del fabbro » (la maison du forgeron). Ils étaient peut-être en train de déjeuner lorsque le Vésuve est entré en éruption le 24 octobre de l’an 79, vers 13 heures. « Les victimes étaient toutes deux appuyées sur un bas-relief dans un coin de ce qui était probablement la salle à manger, précisent les auteurs de l’étude , sur les vestiges d’un triclinium, sorte de canapé ou de chaise longue utilisé dans les bâtiments romains lors des repas. » Il s’agissait d’un homme âgé de 35 à 40 ans, d’une taille de 164 cm, et d’une femme de plus de 50 ans qui mesurait 153 cm.

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      L’homme souffrait d’une infection dans la colonne vertébrale due à la tuberculose

      Si l’ADN de la femme n’a pas pu être exploité, celui de l’homme a donné lieu à un séquençage intégral, ce qui a permis aux chercheurs de reconstruire son histoire génétique et même d’étudier la présence d’agents pathogènes. L’ADN du Pompéien apparaît ainsi « génétiquement proche des peuples méditerranéens existants, principalement des Italiens du centre et des Sardes ».

      De plus, l’étude paléopathologique, une branche de la médecine appliquée aux populations passées, réalisée sur l’homme a permis de diagnostiquer qu’il souffrait du mal de Pott, une infection dans la colonne vertébrale due à la tuberculose. Les auteurs précisent que « la tuberculose était endémique à l’époque romaine impériale » du fait de la densité de population au début de l’ère romaine. Il est aussi établi que cette personne malade n’a pas pu fuir pendant l’éruption.

      « Pompéi est comme une photographie de la population de cette époque »

      Les auteurs de l’étude concluent que leur recherche « confirme et démontre la possibilité d’appliquer des méthodes paléogénomiques pour étudier les restes humains de ce site exceptionnel et restituer le mode de vie de cette population fascinante ».

      La paléogénomique, discipline récente, permet de reconstituer des ­génomes provenant d’ossements fossiles ou d’animaux anciens conservés dans des circonstances particulières. C’est le cas de Pompéi, qui est un véritable laboratoire à ciel ouvert depuis son excavation, au milieu du XVIIIe siècle.

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      D’autant qu’un responsable des fouilles eut, un siècle plus tard, la bonne idée de couler du plâtre à l’intérieur de la cavité vide laissée par les corps désagrégés dans la roche volcanique, moulant ainsi la position des victimes. « Pompéi est comme une photographie de 79 après J.-C., de la population de cette époque. C’est unique au monde », souligne le professeur Scorrano.

      Les habitants ont été asphyxiés en un quart d’heure par les cendres incandescentes

      Voilà pourquoi il y a encore beaucoup à apprendre de la ville, qui comptait alors quelque 20 000 habitants. L’éruption du Vésuve a duré deux jours et touché les villes voisines, entraînant la mort de milliers de personnes dans la région qui ne purent échapper à la nuée toxique composée de gaz, de cendres et de lapilli. Et, contrairement aux idées reçues, les Pompéiens n’auraient pas été engloutis par la lave, mais asphyxiés en un quart d’heure par les cendres incandescentes et le nuage mortel d’une température de plus de 100°C .

      Si les connaissances scientifiques se multiplient pour mieux comprendre les catastrophes ­naturelles comme celle de Pompéi, c’est peut-être aussi, selon le professeur Scorrano, « par empathie pour la mort soudaine et rapide de toute une communauté humaine sans ­défense ». La recherche n’est-elle pas aussi un révélateur de la compassion contemporaine pour ces antiques victimes ?

      archéologiepompéitest ADNsciences
      L'Humanité

      Petit mais international

      Chronique

      Sylvestre Huet

      Le 6 juin dernier, trois Autorités de sûreté ­nucléaire – française, finlandaise, tchèque – ont décidé d’unir leurs efforts. Mission ? Étudier et valider (ou non) les options de sûreté du projet Nuward (1), ­petite centrale électronucléaire inspirée des réacteurs des sous-marins militaires français. Un parmi les ­dizaines de projets de ce type dans le monde. Objectif ? Participer à éradiquer la production d’électricité à partir de charbon et de gaz, dont le CO2 émis dans l’atmosphère contribue puissamment au réchauffement climatique.

      Cette éradication est nécessaire pour limiter la casse ­climatique, soulignait le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en avril. Une éviction doublée d’un autre défi, celui d’une augmentation massive de la production d’électricité pour remplacer les énergies fossiles dans le monde. Les petits réacteurs nucléaires, souvent dits « SMR » pour « small modular reactors » leur nom de baptême international, vont-ils y contribuer par leur électricité bas carbone ? C’est l’un des défis technologiques des deux décennies à venir.

      Ce défi n’est pas gagné d’avance. Il repose sur un pari. Une fabrication en grande série et en usine d’un concept très compact, limitant les difficultés du chantier de construction. Ce qui compenserait la puissance réduite de chaque module pour en assurer la valeur économique. Un pari raisonnable au regard des expériences industrielles dans d’autres domaines. Il séduit donc la plupart des pays maîtrisant la technologie nucléaire, et les projets se multiplient.

      L’humanité ne relèvera pas le défi climatique sans une ­coopération internationale forte sur les technologies bas carbone. Pour les mettre au point. En développer l’industrie. Les déployer le plus vite possible à l’échelle planétaire, en aidant les pays pauvres à y accéder. La modularité de ces petits réacteurs représente pour ces derniers un atout considérable, au côté de ceux à grande puissance utilisés par ailleurs.

      C’est pourquoi l’annonce de la coopération des trois Autorités de sûreté nucléaire est une bonne nouvelle. En sortant, dès son début Nuward, du cadre strictement français, cette démarche peut accélérer la standardisation mondiale des critères de sûreté sévères, indispensables à cette technologie, afin d’en faciliter le déploiement.

      la chronique scientifique de sylvestre huetnucléairerapport du giec
      Valeurs Actuelles

      Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…

      Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.

      Du rôle de la parole

      Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.

      Une temporalité sujette à caution

      Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.

      Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.

      Des questions qui en disent long

      Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.

      Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

      Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?

      Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?

      Des interventions ignorantes et hostiles…

      Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »

      Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »

      Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »

      Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »

      Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »

      Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.

      Que cherchait vraiment la Ciase ?

      M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]

      Sur le cas Barbarin…

      Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.

      Une méthodologie douteuse

      La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.

      Une “prévalence” fabriquée

      Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.

      Extrapolation à géométrie variable

      Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.

      Conclusion

      Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.

      Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.

      Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Israel strikes Gaza after Palestinian rocket attack

      Issued on: 18/06/2022 - 11:09

      NEWS WIRES

      Israeli air strikes hit Hamas military sites in the Gaza Strip on Saturday in response to rocket fire from the Palestinian enclave run by the Islamist movement, the Israeli army said.

      "A short while ago, in response to the rocket attack, (Israeli military) aircraft struck a number of Hamas terror targets in the Gaza Strip," the army said in a statement.

      The strikes came after Hamas "launched a rocket... toward Israeli civilians in southern Israel", it said, adding the projectile was intercepted by Israel's air defences.

      The Israeli "aircraft targeted a weapons manufacturing site located inside a Hamas military post and an additional three military posts belonging to Hamas," the statement said.

      Balls of flame shot into the air, leaving dark smoke drifting over the territory, after the strikes.

      The army said hours earlier that air raid sirens were sounded in the southern Israeli city of Ashkelon and in areas near the blockaded Gaza Strip.

      The exchange came after three Palestinians were killed and 12 others wounded on Friday during an Israeli army raid in Jenin, a stronghold of armed Palestinian factions in the occupied West Bank.

      The men were killed when Israeli forces opened fire on a vehicle in which they were, the Palestinian news agency Wafa said.

      Israel's army said soldiers had come under fire during an operation to search for weapons.

      One of the dead was a Hamas commander, the group said, vowing that the killings "will not go unpunished".

      In April, Israeli warplanes also hit Gaza after incoming rocket fire. The Hamas-controlled Gaza coastal enclave of 2.3 million people has been under an Israeli blockade since 2007.

      That exchange came after nearly a month of deadly violence focused on Israeli-annexed east Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa mosque compound, the third holiest site in Islam.

      Last year, Israel and Hamas fought an 11-day war triggered in part by unrest over the Al-Aqsa mosque compound, the most holy site for Jews, who call it the Temple Mount.

      Israel occupied the West Bank and east Jerusalem in the 1967 Six-Day War. It later annexed east Jerusalem in a move never recognised by most of the international community.

      (AFP)

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      Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist

      More violence after Israel arrests two Palestinians suspected of deadly axe attack

      Israeli police, Palestinians clash anew at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound

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      Le futur véhicule fardier des troupes aéroportées et des forces spéciales qualifié par la Direction générale de l’armement

      par Laurent Lagneau · 16 juin 2022

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      En octobre 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] notifia à l’entreprise française UNAC la commande de 300 RIDER, c’est à dire des véhicules tout-terrain de type fardier, avec 172 remorques, pour un montant de 44 millions d’euros.

      Il s’agissait alors de répondre à un besoin exprimé par les forces spéciales et les troupes aéroportées [TAP], qui cherchaient un petit véhicule de transport rustique, pouvant être à la fois aérotransportable, aérolargable et héliportable. Et cela afin de permettre aux commandos et autres parachutistes de se déplacer rapidement avec leur matériel [soit une charge de 50 kg, hors armement et équipement de protection] après avoir été largués [ou déposés] à une distance de sécurité par rapport à leur zone d’intervention.

      Encore en développement au moment de la commande de la DGA, le RIDER [Rapide Intervention Droppable Equipment for Raiders] devait commencer à entrer en dotation en 2021, avec soixante exemplaires livrés à cette échéance. Et la totalité de la commande aurait dû être exécutée avant 2025. Mais comme le très attendu « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS], commandé à la même époque auprès de Zodiac Aerosafety Systems, le programme a pris du retard.

      Cela étant, le 15 juin, la DGA a annoncé qu’elle venait de prononcer la qualification du RIDER après une campagne de tests menée par ses centres d’expertise et d’essais, en relation avec la Section technique de l’armée de Terre [STAT], dans des conditions réprésentatives des « divers théâtres d’opérations où sont couramment déployées les unités combattantes qui recevront ce véhicule ». Les essais de mobilité ont ainsi eu lieu dans le « sable de Biscarrosse, dans la boue de Fontevraud et la rocaille de Canjuers ».

      Dans le dossier de presse qu’elle a diffusé pour l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory, la DGA met en avant la « rusticité » du RIDER, lequel « n’a acune électronique, ce qui le rend facilement et rapidement réparable en cas de panne pendant une opération ».

      D’une masse de 2 tonnes, ce véhicule fardier dispose « d’une forte capacité de franchissement ainsi que de déplacement sur des terrains inaccessibles aux 4×4 classiques’, souligne encore la DGA. En outre, pouvant être armé de deux mitrailleuses de 7,62 mm, il est en mesure de tracter un mortier de 120 mm ou transporter une charge de 400 kg avec sa remorque. S’il a été conçu pour permettre aux parachutistes et autres commandos de se déplacer plus aisément, le RIDER peut être utilisé pour d’autres tâches, comme par exemple la reconnaissance ou encore l’évacuation de blessés.

      Normalement, les huit premiers RIDER seront livrés d’ici la fin de cette année. Les livraisons des autres exemplaires s’étaleront jusqu’en 2030. Les forces spéciales en recevront 120, les régiments de la 11e Brigade parachutiste [BP] devant se partager les 180 restants.

      Photo : UNAC

      Le futur véhicule fardier des troupes aéroportées et des forces spéciales qualifié par la Direction générale de l’armement

      par Laurent Lagneau · 16 juin 2022

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      En octobre 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] notifia à l’entreprise française UNAC la commande de 300 RIDER, c’est à dire des véhicules tout-terrain de type fardier, avec 172 remorques, pour un montant de 44 millions d’euros.

      Il s’agissait alors de répondre à un besoin exprimé par les forces spéciales et les troupes aéroportées [TAP], qui cherchaient un petit véhicule de transport rustique, pouvant être à la fois aérotransportable, aérolargable et héliportable. Et cela afin de permettre aux commandos et autres parachutistes de se déplacer rapidement avec leur matériel [soit une charge de 50 kg, hors armement et équipement de protection] après avoir été largués [ou déposés] à une distance de sécurité par rapport à leur zone d’intervention.

      Encore en développement au moment de la commande de la DGA, le RIDER [Rapide Intervention Droppable Equipment for Raiders] devait commencer à entrer en dotation en 2021, avec soixante exemplaires livrés à cette échéance. Et la totalité de la commande aurait dû être exécutée avant 2025. Mais comme le très attendu « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS], commandé à la même époque auprès de Zodiac Aerosafety Systems, le programme a pris du retard.

      Cela étant, le 15 juin, la DGA a annoncé qu’elle venait de prononcer la qualification du RIDER après une campagne de tests menée par ses centres d’expertise et d’essais, en relation avec la Section technique de l’armée de Terre [STAT], dans des conditions réprésentatives des « divers théâtres d’opérations où sont couramment déployées les unités combattantes qui recevront ce véhicule ». Les essais de mobilité ont ainsi eu lieu dans le « sable de Biscarrosse, dans la boue de Fontevraud et la rocaille de Canjuers ».

      Dans le dossier de presse qu’elle a diffusé pour l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory, la DGA met en avant la « rusticité » du RIDER, lequel « n’a acune électronique, ce qui le rend facilement et rapidement réparable en cas de panne pendant une opération ».

      D’une masse de 2 tonnes, ce véhicule fardier dispose « d’une forte capacité de franchissement ainsi que de déplacement sur des terrains inaccessibles aux 4×4 classiques’, souligne encore la DGA. En outre, pouvant être armé de deux mitrailleuses de 7,62 mm, il est en mesure de tracter un mortier de 120 mm ou transporter une charge de 400 kg avec sa remorque. S’il a été conçu pour permettre aux parachutistes et autres commandos de se déplacer plus aisément, le RIDER peut être utilisé pour d’autres tâches, comme par exemple la reconnaissance ou encore l’évacuation de blessés.

      Normalement, les huit premiers RIDER seront livrés d’ici la fin de cette année. Les livraisons des autres exemplaires s’étaleront jusqu’en 2030. Les forces spéciales en recevront 120, les régiments de la 11e Brigade parachutiste [BP] devant se partager les 180 restants.

      Photo : UNAC

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      En octobre 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] notifia à l’entreprise française UNAC la commande de 300 RIDER, c’est à dire des véhicules tout-terrain de type fardier, avec 172 remorques, pour un montant de 44 millions d’euros.

      Il s’agissait alors de répondre à un besoin exprimé par les forces spéciales et les troupes aéroportées [TAP], qui cherchaient un petit véhicule de transport rustique, pouvant être à la fois aérotransportable, aérolargable et héliportable. Et cela afin de permettre aux commandos et autres parachutistes de se déplacer rapidement avec leur matériel [soit une charge de 50 kg, hors armement et équipement de protection] après avoir été largués [ou déposés] à une distance de sécurité par rapport à leur zone d’intervention.

      Encore en développement au moment de la commande de la DGA, le RIDER [Rapide Intervention Droppable Equipment for Raiders] devait commencer à entrer en dotation en 2021, avec soixante exemplaires livrés à cette échéance. Et la totalité de la commande aurait dû être exécutée avant 2025. Mais comme le très attendu « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS], commandé à la même époque auprès de Zodiac Aerosafety Systems, le programme a pris du retard.

      Cela étant, le 15 juin, la DGA a annoncé qu’elle venait de prononcer la qualification du RIDER après une campagne de tests menée par ses centres d’expertise et d’essais, en relation avec la Section technique de l’armée de Terre [STAT], dans des conditions réprésentatives des « divers théâtres d’opérations où sont couramment déployées les unités combattantes qui recevront ce véhicule ». Les essais de mobilité ont ainsi eu lieu dans le « sable de Biscarrosse, dans la boue de Fontevraud et la rocaille de Canjuers ».

      Dans le dossier de presse qu’elle a diffusé pour l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory, la DGA met en avant la « rusticité » du RIDER, lequel « n’a acune électronique, ce qui le rend facilement et rapidement réparable en cas de panne pendant une opération ».

      D’une masse de 2 tonnes, ce véhicule fardier dispose « d’une forte capacité de franchissement ainsi que de déplacement sur des terrains inaccessibles aux 4×4 classiques’, souligne encore la DGA. En outre, pouvant être armé de deux mitrailleuses de 7,62 mm, il est en mesure de tracter un mortier de 120 mm ou transporter une charge de 400 kg avec sa remorque. S’il a été conçu pour permettre aux parachutistes et autres commandos de se déplacer plus aisément, le RIDER peut être utilisé pour d’autres tâches, comme par exemple la reconnaissance ou encore l’évacuation de blessés.

      Normalement, les huit premiers RIDER seront livrés d’ici la fin de cette année. Les livraisons des autres exemplaires s’étaleront jusqu’en 2030. Les forces spéciales en recevront 120, les régiments de la 11e Brigade parachutiste [BP] devant se partager les 180 restants.

      Photo : UNAC

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      En octobre 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] notifia à l’entreprise française UNAC la commande de 300 RIDER, c’est à dire des véhicules tout-terrain de type fardier, avec 172 remorques, pour un montant de 44 millions d’euros.

      Il s’agissait alors de répondre à un besoin exprimé par les forces spéciales et les troupes aéroportées [TAP], qui cherchaient un petit véhicule de transport rustique, pouvant être à la fois aérotransportable, aérolargable et héliportable. Et cela afin de permettre aux commandos et autres parachutistes de se déplacer rapidement avec leur matériel [soit une charge de 50 kg, hors armement et équipement de protection] après avoir été largués [ou déposés] à une distance de sécurité par rapport à leur zone d’intervention.

      Encore en développement au moment de la commande de la DGA, le RIDER [Rapide Intervention Droppable Equipment for Raiders] devait commencer à entrer en dotation en 2021, avec soixante exemplaires livrés à cette échéance. Et la totalité de la commande aurait dû être exécutée avant 2025. Mais comme le très attendu « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS], commandé à la même époque auprès de Zodiac Aerosafety Systems, le programme a pris du retard.

      Cela étant, le 15 juin, la DGA a annoncé qu’elle venait de prononcer la qualification du RIDER après une campagne de tests menée par ses centres d’expertise et d’essais, en relation avec la Section technique de l’armée de Terre [STAT], dans des conditions réprésentatives des « divers théâtres d’opérations où sont couramment déployées les unités combattantes qui recevront ce véhicule ». Les essais de mobilité ont ainsi eu lieu dans le « sable de Biscarrosse, dans la boue de Fontevraud et la rocaille de Canjuers ».

      Dans le dossier de presse qu’elle a diffusé pour l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory, la DGA met en avant la « rusticité » du RIDER, lequel « n’a acune électronique, ce qui le rend facilement et rapidement réparable en cas de panne pendant une opération ».

      D’une masse de 2 tonnes, ce véhicule fardier dispose « d’une forte capacité de franchissement ainsi que de déplacement sur des terrains inaccessibles aux 4×4 classiques’, souligne encore la DGA. En outre, pouvant être armé de deux mitrailleuses de 7,62 mm, il est en mesure de tracter un mortier de 120 mm ou transporter une charge de 400 kg avec sa remorque. S’il a été conçu pour permettre aux parachutistes et autres commandos de se déplacer plus aisément, le RIDER peut être utilisé pour d’autres tâches, comme par exemple la reconnaissance ou encore l’évacuation de blessés.

      Normalement, les huit premiers RIDER seront livrés d’ici la fin de cette année. Les livraisons des autres exemplaires s’étaleront jusqu’en 2030. Les forces spéciales en recevront 120, les régiments de la 11e Brigade parachutiste [BP] devant se partager les 180 restants.

      Photo : UNAC

      L'Humanité

      « Doc stupéfiant ». Les soixante ans des Rolling Stones

      Nos recommandations culturelles

      Les Stones soufflent leurs soixante bougies. Pour l’occasion, « Doc stupéfiant » rend un vibrant hommage à la créativité de Mick Jagger et ses complices, à grand renfort d’archives, de témoignages et d’anecdotes, tout en interrogeant les outrances d’une époque marquée par le « sex, drugs and rock’n’roll ». Une pépite pour les fans de tous les âges coréalisée par Élise Le Bivic et Raphaëlle Baillot. Entretien

      Laurent Etre

      Au-delà du 60e anniversaire des Rolling Stones, qu’est-ce qui vous a amené à vous pencher sur ce groupe mythique, et plus précisément, son histoire avec la France ?

      ÉLISE LE BIVIC Ce 60e anniversaire est le point de départ. Deux dates de concert étaient programmées en France, dans le cadre de la tournée européenne. Cela nous a tout de suite amusées de prendre appui sur ce contexte. Le précédent « Doc stupéfiant », consacré à Marilyn Monroe, nous avait déjà permis d’ouvrir la case et la collection à des personnalités étrangères. Et puis, en creusant un peu, nous nous sommes rendu compte que les Rolling Stones avaient une histoire incroyable avec la France. On a réalisé qu’il y avait là un terrain de jeu formidable, avec des archives et des récits passionnants à explorer.

      RAPHAËLLE BAILLOT Pour trouver notre angle, nous nous sommes d’abord demandé ce qui subsistait, de nos jours, des valeurs cardinales du rock, résumées dans le fameux slogan « Sex, drugs and rock’n’roll ». Ces valeurs, six ans après l’essor du mouvement MeToo, semblent tout de même sujettes à caution. Reste la musique. Une musique éternelle. Quand on se replonge dans la discographie des Stones, on ne peut qu’être frappé par le nombre de chansons devenues emblématiques. Il n’y en a pas 5 ou 10, mais au moins 40, avec des ballades, comme « Angie », ou de véritables titres au panthéon du rock, tels « Jumpin’Jack Flash », « Gimme Shelter »… Les Stones s’apparentent à un monument musical absolu. Ceci étant, notre parti pris n’était pas de réaliser un documentaire d’expertise musicale, ce que d’autres feront mieux que nous. Pour notre part, il s’agissait plutôt de restituer une histoire française, qui comporte des épisodes fantastiques, en particulier ce séjour des Stones à la villa Nellcote, à Villefranche-sur-Mer, entre 1971 et 1973.

      ÉLISE LE BIVICL’enjeu, c’était de nous réinterroger, à l’aune des débats et des valeurs d’aujourd’hui, sur cet âge d’or du rock, cette période des années 1960-70 souvent fantasmée, source de nostalgie pour de multiples raisons.

      Cette idée d’exercer une sorte de droit d’inventaire, avec le regard de notre époque, s’est-elle tout de suite imposée à vous ?

      ÉLISE LE BIVICAvec le « Doc stupéfiant », le but n’est pas de faire du documentaire historique. Ce qui fait la modernité de la collection, c’est de proposer des documentaires ancrés dans le présent.

      RAPHAËLLE BAILLOT S’en tenir uniquement aux archives et aux experts fonctionnerait moins. Ce qui nous paraît décisif, c’est d’obtenir le point de vue d’artistes actuels. En l’occurrence, proposer d’évoquer les Stones, c’est un peu comme un sésame. On peut appeler n’importe quel rockeur : sur un tel sujet, la discussion s’engagera forcément. Avec Élise, nous étions particulièrement heureuses de pouvoir compter sur la participation de Louis Bertignac, qui a côtoyé les Stones dès ses débuts au sein du groupe Téléphone.

      Mais comment avez-vous choisi vos intervenants, justement, quand on sait le prestige dont jouissent encore les Stones auprès d’une majorité des musiciens de notre époque ?

      RAPHAËLLE BAILLOT On a privilégié des artistes qui avaient un lien direct avec les Rolling Stones, comme c’est le cas notamment pour Bertignac. De son côté, Yarol Poupaud, du groupe FFF, a toujours eu Keith Richards comme source d’inspiration. Il a débuté à la guitare en reprenant « Sympathy for the Devil ». Carla Bruni, pour sa part, a consacré une chanson entière à l’atmosphère particulière qui régnait à Nellcote, « Chez Keith et Anita ». Et concernant Marlon, du groupe La Femme, il se révèle lui aussi habité par les valeurs du rock à la façon Stones, avec ce même côté rebelle.

      ÉLISE LE BIVIC Nous désirions également croiser des regards multigénérationnels sur ce que représente ce groupe de légende. On s’intéresse à des rockeurs qui fêtent leurs soixante ans de carrière. Du coup, on trouvait sympa de convier des artistes d’aujourd’hui, en prise avec la jeunesse, et qui se sont construits eux-mêmes en écoutant les Stones. Cela nous permettait de mesurer comment la réception du groupe a évolué au fil des décennies. Nous voulions vraiment nous situer entre hier et aujourd’hui.

      Au fond, qu’est-ce qui explique la longévité artistique des Rolling Stones ? Comment analysez-vous le fait que leurs tubes puissent ainsi réunir plusieurs générations ?

      RAPHAËLLE BAILLOT Ils ont toujours énormément travaillé. Dans l’épisode de l’été 1971 à la villa Nellcote, il y a tout ce qu’on raconte : cette sorte de parenthèse enchantée, familiale, la drogue qui circule beaucoup aussi… Mais chaque jour passé là-bas, les Rolling Stones consacraient de longues heures à travailler leur musique. Cela débouche sur le double album « Exile on Main St. », qui témoigne d’une grande puissance créatrice. Keith Richards et Mick Jagger ont composé des morceaux qui rentraient parfaitement en résonance avec les aspirations des années 1960-70.

      Quelles sont à vos yeux les archives les plus exceptionnelles, parmi celles que vous avez intégrées ?

      ÉLISE LE BIVIC Je pense en particulier à cette archive néo-zélandaise en noir et blanc, datée de 1971, qui donne à voir et à entendre un Mick Jagger sans filtre quant à sa relation aux femmes.

      RAPHAËLLE BAILLOT Et, dans cette interview, la journaliste pose franchement les bonnes questions ! On la croirait tout droit sortie de 2022. On peut mentionner aussi toutes ces archives relatives au procès de 1973, au tribunal de Nice. Ou encore les documents concernant le saccage de la salle Vallier, à Marseille, lors du concert de 1966.

      ÉLISE LE BIVICPar ailleurs, on a eu accès aux photos de Dominique Tarlé, demeurées plus de trente ans dans les cartons avant d’être plusieurs fois exposées. Longtemps, personne ne s’intéressait à ces photos. Or, ce photographe a passé dix mois en immersion avec les Stones. Ses clichés, qui ponctuent notre film, constituent un véritable trésor.

      LE DOC STUPÉFIANT. L’HISTOIRE FRANÇAISE DES ROLLING STONESDocumentaire, France 5 , Lundi 20 juin, 21 heures.

      Jumpin’ Jack France ! Deux ans avant Mai 68, une fièvre british s’empare de la jeunesse française. En ce mois de mars 1966, les Rolling Stones font salle comble à l’Olympia, à Paris. Le concert dégénère. Des fans survoltés se déchaînent, prennent d’assaut la scène. Des fauteuils arrachés volent. Mick Jagger, le chanteur au déhanchement si suggestif, qui fait chavirer le public féminin, est lui-même blessé au visage par un projectile. Du côté de Marseille, prochaine destination de la tournée, la tension est à son comble. La salle Vallier sera elle aussi le théâtre de débordements, mais surtout la confirmation d’un phénomène culturel d’envergure : un rock british décapant et sulfureux a pris pied dans la France bon enfant des « yéyés ». Les Stones ne le savent pas encore, mais ils reviendront dès 1971 sur la Côte d’Azur. Et c’est là, dans une vaste demeure surplombant la Grande Bleue, la villa Nellcote, qu’ils accoucheront de leur dixième album (déjà !) et écriront, en passant, sans doute les pages les plus épiques de leur histoire avec notre pays, sur fond de soirées déjantées, ouvertes au tout-venant. Une période que ce nouveau « Doc stupéfiant » aborde avec passion, mais aussi le recul nécessaire pour faire la part du génie artistique et des côtés plus sombres des Stones d’autrefois.

      rolling stonesdocumentairerockTélévision
      BBC

      Trains set on fire in India military hiring protests

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      Several states across India, including Bihar and Telangana, have seen huge protests against a government plan to hire soldiers on fixed rather than permanent contracts.

      The new Agnipath scheme is aimed at people aged between 17.5 and 21. Successful candidates will join the armed services for four years, after which only a quarter of them will be retained.

      Protesters say the government's plan to hire temporary soldiers will reduce their chances of getting coveted permanent military jobs, which guarantee fixed salaries and pensions.

      The government says the reforms will reduce unemployment and military spending, and it has promised to create hundreds of thousands of other jobs for India's youth.

      Video footage by Utkarsh Singh

      Valeurs Actuelles

      « Buzz l’Eclair » interdit dans plusieurs pays pour un baiser lesbien, la production refuse de céder aux « croyances rétrogrades »

      Un film d’animation crée la polémique avant même sa sortie. « Buzz l’Eclair », un dessin animé des studios Pixar appartenant à Disney, doit sortir en France le 22 juin prochain. Mais dans plusieurs pays à majorité musulmane, les spectateurs n’auront pas l’occasion de voir le film, rapporte Le Figaro, vendredi 17 juin. La raison ? Une scène où un couple de lesbiennes s’embrasse n’a pas été du goût d’une douzaine de pays du Moyen-Orient et d’Asie. Le film n’a donc pas obtenu de visa d’exploitation en Malaisie, au Liban, en Jordanie, en Égypte ou encore en Arabie saoudite.

      « Ces gens sont des idiots »

      Interrogée sur la polémique, la productrice américaine du film Galyn Susman a concédé qu’elle s’attendait à ce genre de réaction, mais assure avoir refusé de s’autocensurer. « Mais nous n’allions pas changer le film que nous voulions faire simplement à cause de quelques pays avec – faute de meilleur terme – des croyances rétrogrades », a-t-elle affirmé, citée par le quotidien. L’acteur Chris Evans, qui double le personnage de Buzz l’éclair, a également pris position lors d’une interview accordée à l’agence Reuters en affirmant : « Ces gens sont des idiots ».

      La fameuse scène du baiser entre les deux femmes avait initialement été coupée par les studios de production. Sauf que des employés s’étaient insurgés et avaient dénoncé le manque d’engagement pour défendre les droits des personnes LGBT. La scène a donc fait son retour dans le film.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      New York Times - World

      Colombia’s Presidential Election

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      The Saturday Profile

      Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

      Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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      By Julie Turkewitz

      CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

      Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

      “We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

      Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

      For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

      Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

      “The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

      Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

      Roughly: “Long live our strength, damn it!”

      In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

      On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

      Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

      Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

      Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

      In all, 40 percent of the country lives in poverty.

      Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

      “If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

      To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

      Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

      “She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

      She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

      Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

      In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

      “She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

      “Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

      Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

      Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

      Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

      In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

      The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

      Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

      But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

      The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

      So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

      Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

      If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

      In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

      On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

      Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

      “Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

      Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

      At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

      Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

      In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

      Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

      On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

      “Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

      Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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      Le ministère des Armées a commandé un premier prototype opérationnel de l’arme laser anti-drones HELMA-P

      par Laurent Lagneau · 16 juin 2022

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      Après avoir notifié, en avril, le contrat PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones] au tandem formé par Thales et CS Group afin d’assurer la protection permanente des sites sensibles, civils et militaires, la Direction générale de l’armement [DGA] a commandé un prototype opérationnel du système laser HELMA-P auprès de l’entreprise CILAS [Compagnie industrielle des lasers], dans le cadre du marché L2AD [Laser de lutte anti-drones], doté de 10 millions d’euros.

      Dans le détail, celui-ci prévoit le déploiement d’un prototype du HELMA-P lors des Jeux Olympiques 2024 ainsi qu’une étude visant à l’adapter sur un véhicule et sur une plateforme navale, conformément à ce qui avait été annoncé à l’issue d’une démonstration de ce système au centre d’expertise et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, en juillet 2021. Des tests de faisabilité en mer doivent d’ailleurs avoir lieu dès cette année.

      La plupart des solutions mises en oeuvre actuellement pour la lutte anti-drone [LAD] reposent sur le brouillage de la liaison entre le drone et sa station de contrôle. Tel est le principe de PARADE, de BOREADES ou encore du système BASSALT.

      Seulement, avec les munitions « rôdeuses » [ou « vagabondes »] et des drones susceptibles de devenir de plus en plus autonomes [grâce à l’intelligence artificielle, par exemple], il est nécessaire de développer de nouveaux moyens.

      L’armée de Terre ainsi lancé le projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone], qui vise à doter un Véhicule de l’avant blindé [VAB] d’un radar et d’une capacité « airbust » via un lance-grenades. Le système HELMA-P s’inscrit dans cette logique… mais en utilisant un laser de deux kilowatts. Ce qui lui est suffisant pour détecter et abattre, avec précision et en une poignée de secondes, un drone hostile à un kilomètre de distance. En tout cas, lors des démonstrations réalisées sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID], il a affiché un taux de réussite de 100%.

      Le système HELMA-P, dont le développement a commencé en 2017, « permet d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes », résume la DGA. En outre, n’exigeant qu’une logistique réduite [aucune munition n’est à manipuler…], il peut être associé à différents systèmes de détection [radar, son, optique].

      Cela étant, il s’agit pour CILAS d’augmenter la puissance de cette arme tout en la miniaturisant. Mais pas seulement car, au-delà des performances, il fait également développer un ensemble de « protections matérielles et logicielles » afin de pouvoir l’utiliser en sécurité. Et définir un concept d’emploi. Tels sont les enjeux du projet L2AD.

      Par la suite, le système HELMA-P pourrait avoir d’autres applications, comme la destruction de roquettes et d’obus de mortier, ou bien encore la neutralisation des moyens optroniques d’un adversaire.

      Photo : DGA

      Le ministère des Armées a commandé un premier prototype opérationnel de l’arme laser anti-drones HELMA-P

      par Laurent Lagneau · 16 juin 2022

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      Après avoir notifié, en avril, le contrat PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones] au tandem formé par Thales et CS Group afin d’assurer la protection permanente des sites sensibles, civils et militaires, la Direction générale de l’armement [DGA] a commandé un prototype opérationnel du système laser HELMA-P auprès de l’entreprise CILAS [Compagnie industrielle des lasers], dans le cadre du marché L2AD [Laser de lutte anti-drones], doté de 10 millions d’euros.

      Dans le détail, celui-ci prévoit le déploiement d’un prototype du HELMA-P lors des Jeux Olympiques 2024 ainsi qu’une étude visant à l’adapter sur un véhicule et sur une plateforme navale, conformément à ce qui avait été annoncé à l’issue d’une démonstration de ce système au centre d’expertise et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, en juillet 2021. Des tests de faisabilité en mer doivent d’ailleurs avoir lieu dès cette année.

      La plupart des solutions mises en oeuvre actuellement pour la lutte anti-drone [LAD] reposent sur le brouillage de la liaison entre le drone et sa station de contrôle. Tel est le principe de PARADE, de BOREADES ou encore du système BASSALT.

      Seulement, avec les munitions « rôdeuses » [ou « vagabondes »] et des drones susceptibles de devenir de plus en plus autonomes [grâce à l’intelligence artificielle, par exemple], il est nécessaire de développer de nouveaux moyens.

      L’armée de Terre ainsi lancé le projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone], qui vise à doter un Véhicule de l’avant blindé [VAB] d’un radar et d’une capacité « airbust » via un lance-grenades. Le système HELMA-P s’inscrit dans cette logique… mais en utilisant un laser de deux kilowatts. Ce qui lui est suffisant pour détecter et abattre, avec précision et en une poignée de secondes, un drone hostile à un kilomètre de distance. En tout cas, lors des démonstrations réalisées sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID], il a affiché un taux de réussite de 100%.

      Le système HELMA-P, dont le développement a commencé en 2017, « permet d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes », résume la DGA. En outre, n’exigeant qu’une logistique réduite [aucune munition n’est à manipuler…], il peut être associé à différents systèmes de détection [radar, son, optique].

      Cela étant, il s’agit pour CILAS d’augmenter la puissance de cette arme tout en la miniaturisant. Mais pas seulement car, au-delà des performances, il fait également développer un ensemble de « protections matérielles et logicielles » afin de pouvoir l’utiliser en sécurité. Et définir un concept d’emploi. Tels sont les enjeux du projet L2AD.

      Par la suite, le système HELMA-P pourrait avoir d’autres applications, comme la destruction de roquettes et d’obus de mortier, ou bien encore la neutralisation des moyens optroniques d’un adversaire.

      Photo : DGA

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      Après avoir notifié, en avril, le contrat PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones] au tandem formé par Thales et CS Group afin d’assurer la protection permanente des sites sensibles, civils et militaires, la Direction générale de l’armement [DGA] a commandé un prototype opérationnel du système laser HELMA-P auprès de l’entreprise CILAS [Compagnie industrielle des lasers], dans le cadre du marché L2AD [Laser de lutte anti-drones], doté de 10 millions d’euros.

      Dans le détail, celui-ci prévoit le déploiement d’un prototype du HELMA-P lors des Jeux Olympiques 2024 ainsi qu’une étude visant à l’adapter sur un véhicule et sur une plateforme navale, conformément à ce qui avait été annoncé à l’issue d’une démonstration de ce système au centre d’expertise et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, en juillet 2021. Des tests de faisabilité en mer doivent d’ailleurs avoir lieu dès cette année.

      La plupart des solutions mises en oeuvre actuellement pour la lutte anti-drone [LAD] reposent sur le brouillage de la liaison entre le drone et sa station de contrôle. Tel est le principe de PARADE, de BOREADES ou encore du système BASSALT.

      Seulement, avec les munitions « rôdeuses » [ou « vagabondes »] et des drones susceptibles de devenir de plus en plus autonomes [grâce à l’intelligence artificielle, par exemple], il est nécessaire de développer de nouveaux moyens.

      L’armée de Terre ainsi lancé le projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone], qui vise à doter un Véhicule de l’avant blindé [VAB] d’un radar et d’une capacité « airbust » via un lance-grenades. Le système HELMA-P s’inscrit dans cette logique… mais en utilisant un laser de deux kilowatts. Ce qui lui est suffisant pour détecter et abattre, avec précision et en une poignée de secondes, un drone hostile à un kilomètre de distance. En tout cas, lors des démonstrations réalisées sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID], il a affiché un taux de réussite de 100%.

      Le système HELMA-P, dont le développement a commencé en 2017, « permet d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes », résume la DGA. En outre, n’exigeant qu’une logistique réduite [aucune munition n’est à manipuler…], il peut être associé à différents systèmes de détection [radar, son, optique].

      Cela étant, il s’agit pour CILAS d’augmenter la puissance de cette arme tout en la miniaturisant. Mais pas seulement car, au-delà des performances, il fait également développer un ensemble de « protections matérielles et logicielles » afin de pouvoir l’utiliser en sécurité. Et définir un concept d’emploi. Tels sont les enjeux du projet L2AD.

      Par la suite, le système HELMA-P pourrait avoir d’autres applications, comme la destruction de roquettes et d’obus de mortier, ou bien encore la neutralisation des moyens optroniques d’un adversaire.

      Photo : DGA

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      Après avoir notifié, en avril, le contrat PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones] au tandem formé par Thales et CS Group afin d’assurer la protection permanente des sites sensibles, civils et militaires, la Direction générale de l’armement [DGA] a commandé un prototype opérationnel du système laser HELMA-P auprès de l’entreprise CILAS [Compagnie industrielle des lasers], dans le cadre du marché L2AD [Laser de lutte anti-drones], doté de 10 millions d’euros.

      Dans le détail, celui-ci prévoit le déploiement d’un prototype du HELMA-P lors des Jeux Olympiques 2024 ainsi qu’une étude visant à l’adapter sur un véhicule et sur une plateforme navale, conformément à ce qui avait été annoncé à l’issue d’une démonstration de ce système au centre d’expertise et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, en juillet 2021. Des tests de faisabilité en mer doivent d’ailleurs avoir lieu dès cette année.

      La plupart des solutions mises en oeuvre actuellement pour la lutte anti-drone [LAD] reposent sur le brouillage de la liaison entre le drone et sa station de contrôle. Tel est le principe de PARADE, de BOREADES ou encore du système BASSALT.

      Seulement, avec les munitions « rôdeuses » [ou « vagabondes »] et des drones susceptibles de devenir de plus en plus autonomes [grâce à l’intelligence artificielle, par exemple], il est nécessaire de développer de nouveaux moyens.

      L’armée de Terre ainsi lancé le projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone], qui vise à doter un Véhicule de l’avant blindé [VAB] d’un radar et d’une capacité « airbust » via un lance-grenades. Le système HELMA-P s’inscrit dans cette logique… mais en utilisant un laser de deux kilowatts. Ce qui lui est suffisant pour détecter et abattre, avec précision et en une poignée de secondes, un drone hostile à un kilomètre de distance. En tout cas, lors des démonstrations réalisées sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID], il a affiché un taux de réussite de 100%.

      Le système HELMA-P, dont le développement a commencé en 2017, « permet d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes », résume la DGA. En outre, n’exigeant qu’une logistique réduite [aucune munition n’est à manipuler…], il peut être associé à différents systèmes de détection [radar, son, optique].

      Cela étant, il s’agit pour CILAS d’augmenter la puissance de cette arme tout en la miniaturisant. Mais pas seulement car, au-delà des performances, il fait également développer un ensemble de « protections matérielles et logicielles » afin de pouvoir l’utiliser en sécurité. Et définir un concept d’emploi. Tels sont les enjeux du projet L2AD.

      Par la suite, le système HELMA-P pourrait avoir d’autres applications, comme la destruction de roquettes et d’obus de mortier, ou bien encore la neutralisation des moyens optroniques d’un adversaire.

      Photo : DGA

      France24 - World

      A young woman's fight against Italy’s foetus graveyards

      Issued on: 17/06/2022 - 15:07Modified: 18/06/2022 - 10:56

      One year after getting an abortion, Francesca found a cross with her own name in Italy’s largest graveyard.Without her consent, her foetus had been buried under a Catholic cross with her name and surname, revealing upsetting and negligent practices in a country where abortion rights are limited by widespread conscientious objection.Young, bold, European. #ENTR is a digital space for open discussion about what really matters, what holds us back and what connects us all.

      L'Humanité

      Soprano, des quartiers Nord de Marseille au sommet de l’Everest

      Nos recommandations culturelles

      Une histoire d’amitié à l’origine d’un succès, c’est ce que raconte la série documentaire sur le chanteur Soprano, diffusée sur Disney+ depuis le mercredi 15 juin.

      Perrine Bontemps

      S oprano, à la vie, à la mort est né d’une amitié, d’une relation de confiance entre le chanteur et Céline Jallet, l’une des réalisatrices du documentaire. Passée par TF1 et 50’ inside, la journaliste s’est liée avec Soprano à l’occasion de plusieurs rencontres pour les besoins de l’émission. L’envie de travailler sur des formats plus longs et plus profonds s’est ensuite emparée de Céline Jallet, et Soprano fut le premier nom qui s’imposa à elle. « C’est quelqu’un qui travaille avec des gens de confiance, il a besoin de connaître la personne en face pour se livrer », a relaté la réalisatrice lors d’une conférence de presse, début juin.

      La vie d’une star de la musique française

      Rapidement accompagnée d’Anthony Igoulen et de Yoan Zerbit, l’équipe propose la série documentaire à Disney+, qui accepte l’aventure. Les réalisateurs soulignent que « l’avantage de ces plateformes, c’est la diffusion non linéaire, elles permettent donc d’innover ». Contrairement à la télévision, les plateformes de streaming supportent des formats plus approfondis, sans contrainte de temps.

      Une série documentaire basée sur la vie d’une star de la musique française, « il n’y en avait pas beaucoup d’exemples » quand ils se sont lancés dans la création de ce projet. Depuis, Orelsan a ouvert la voie avec Montre jamais ça à personne, série réalisée notamment par le frère du rappeur et diffusée sur Prime Video, plateforme d’Amazon, en 2021 : Clément Cotentin a filmé son frangin et ses amis depuis le début des années 2000 dans le but de documenter un jour l’ascension de l’artiste caennais.

      « Très vite, on s’est dit que Soprano était un artiste incroyable, mais qu’il était aussi entouré de pleins de mecs “normaux”. On s’est dit qu’il y avait un truc à part à raconter . Les réalisateurs

      La démarche est bien différente dans le cas de Soprano. L’enfant des quartiers Nord de Marseille et son entourage n’avaient pas les moyens de s’offrir du matériel audiovisuel, les images d’archives sont donc plus rares. Anthony Igoulen a parcouru les quatre coins de la cité phocéenne pour collecter toutes les photos et vidéos du rappeur qui existaient. Grâce à l’aide de Diego, le frère de Soprano, et au bouche-à-oreille, le réalisateur atteint son but, même si ce n’est pas chose facile.

      Soprano n’a jamais quitté Djamali, Mej et Mateo

      Dans cette série, « trente ans d’histoire » sont à l’écran, « donc, il y a une évolution des formats et des supports », décrit l’intéressé. Ces années d’histoire ne sont pas seulement celle du jeune Marseillais, mais aussi « une certaine histoire de la France, des quartiers Nord et du rap ».

      Au-delà de l’amitié avec Céline Jallet, ce documentaire raconte également la relation entre quatre hommes liés depuis l’adolescence. Soprano n’a jamais quitté Djamali, Mej et Mateo. C’est d’ailleurs ce dernier qui a soumis l’idée d’une série en six épisodes, plutôt qu’un film d’une heure et demie. « Très vite, on s’est dit que Soprano était un artiste incroyable, mais qu’il était aussi entouré de pleins de mecs “normaux”. On s’est dit qu’il y avait un truc à part à raconter », se remémorent les réalisateurs. Ils ont alors choisi de ne pas seulement mettre en scène le récit de Soprano, mais également celui de ses meilleurs amis, car, « en creux, ses proches racontent beaucoup du rappeur ». Soprano, à la vie, à la mort, c’est une façon de découvrir cette icône de la musique française sous un nouveau jour, de son enfance à l’enregistrement de son dernier album.

      disney+sopranodocumentairemarseille
      BBC

      In Pictures: People flock to Essex beach as temperatures soar

      As temperatures soared above 30C (86F) on Friday, hundreds flocked to Mersea Island on the Essex coast. A spot favoured by kite surfers, the beaches of West Mersea combined strong sun with a moderate breeze.

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      Issued on: 18/06/2022 - 09:48

      NEWS WIRES

      Monsoon storms in Bangladesh and India have killed at least 41 people and unleashed devastating floods that left millions of others stranded, officials said Saturday.

      Floods are a regular menace to millions of people in low-lying Bangladesh, but experts say climate change is increasing their frequency, ferocity and unpredictability.

      Relentless downpours over the past week have inundated vast stretches of Bangladesh's northeast, with troops deployed to evacuate households cut off from neighbouring communities.

      Schools have been turned into relief shelters to house entire villages inundated in a matter of hours by rivers that suddenly burst their banks.

      "The whole village went under water by early Friday and we all got stranded," said Lokman, whose family lives in Companiganj village.

      "After waiting a whole day on the roof of our home, a neighbour rescued us with a makeshift boat. My mother said she has never seen such floods in her entire life," the 23-year-old added.

      Asma Akter, another woman rescued from the rising waters, said her family had not been able to eat for two days.

      "The water rose so quickly we couldn't bring any of our things," she said. "And how can you cook anything when everything is underwater?"

      Lightning triggered by the storms has killed at least 21 people around the South Asian nation since Friday afternoon, police officials told AFP.

      Among them were three children aged between 12 and 14 who were struck by lightning on Friday in the rural town of Nandail, said local police chief Mizanur Rahman.

      Another four people died when landslides hit their hillside homes in the port city of Chittagong, police inspector Nurul Islam told AFP.

      Landslides, surging rivers in northeast India

      At least 16 people have been killed since Thursday in India's remote Meghalaya, the state's chief minister Conrad Sangma wrote on Twitter, after landslides and surging rivers that submerged roads.

      Next door in Assam state, more than 1.8 million people have been affected by floods after five days of incessant downpours.

      Assam chief minister Himanta Biswa Sarma told reporters he had instructed district officials to provide "all necessary help and relief" to those caught in the flooding.

      Flooding in Bangladesh worsened on Saturday morning after a temporary reprieve from the rains the previous afternoon, Sylhet region chief government administrator Mosharraf Hossain told AFP.

      "The situation is bad. More than four million people have been stranded by flood water," Hossain said, adding that nearly the entire region was without electricity.

      The flooding forced Bangladesh's third-largest international airport in Sylhet to shut down on Friday.

      Forecasters said the floods were set to worsen over the next two days with heavy rains in Bangladesh and upstream in India's northeast.

      Before this week's rains, the Sylhet region was still recovering from its worst floods in nearly two decades late last month, when at least 10 people were killed and four million others were affected.

      (AFP)

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      At least 49 dead in ongoing Bangladesh cargo depot fire

      Bangladesh starts Covid-19 vaccination drive for Rohingya refugees

      Reporters

      Rohingya refugees face eternal exile in Bangladesh

      Valeurs Actuelles

      Les vignobles du Sud-Ouest reconnus comme “itinéraire culturel européen”

      Tursan, Jurançon, Cahors, Pécharmant, Monbazillac… Le Sud-Ouest produit de nombreux vins réputés. Mais ses vignobles ont aussi une valeur culturelle et touristique qui a été reconnue mercredi 15 juin par le Conseil de l’Europe, rapporte France 3 Régions. Les vignobles du Sud-Ouest ont été classés comme « itinéraire culturel européen », une distinction qui cherche à « démontrer, à travers le voyage dans le temps et l’espace, que le patrimoine de différents pays d’Europe contribue au patrimoine culturel commun ».

      Favoriser l’œnotourisme

      Ce label distingue les différents lieux liés à un même patrimoine historique ou culturel. On peut y retrouver aussi bien la rivière de la Hanse, les abbayes cisterciennes, les constructions mégalithiques d’Europe ou encore les villes liées à Napoléon, Mozart ou Charles Quint. Cela permet donc de mettre en valeur, au-delà de la simple production, l’œnotourisme. La profession compte ainsi inviter à découvrir la route des vins du Sud-Ouest et la qualité des paysages de la région. Une démarche qui fait le lien avec la mise en valeur des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, également inscrits comme itinéraire culturel européen.

      Moins célèbre que ceux du Bordelais ou de Bourgogne, les vins du Sud-Ouest regroupent plus de 8.000 exploitations et 29 appellations d’origine protégée, des côtes atlantiques au Massif Central, rappelle France 3 Régions.

      Occitanie : les dernières actualités

      Hérault : deux morts et cinq blessés après un refus d’obtempérer

      Dans les Cévennes, légionnaires et éleveurs vont essayer de cohabiter

      [Info VA] Législatives : Jean-Luc Mélenchon a créé un « incident » face à un policier avant son meeting de Toulouse

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      Opex 360

      L’armée polonaise commande des ponts flottants motorisés au français CNIM pour 320 millions d’euros

      par Laurent Lagneau · 15 juin 2022

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      Étant donné le nombre de chars qu’elle aligne, l’armée polonaise a besoin de moyens pour franchir les cours d’eau [ou les « coupures humides »]. D’où la commande qu’elle vient de passer auprès du groupe français CNIM, qui, pour rappel, équipe l’armée de Terre avec ses ponts flottants motorisés [PFM], lesquels ont récemment été modernisés.

      L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.

      Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.

      « La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.

      Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.

      Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg

      — Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 15, 2022

      Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].

      En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.

      Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.

      L’armée polonaise commande des ponts flottants motorisés au français CNIM pour 320 millions d’euros

      par Laurent Lagneau · 15 juin 2022

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      Étant donné le nombre de chars qu’elle aligne, l’armée polonaise a besoin de moyens pour franchir les cours d’eau [ou les « coupures humides »]. D’où la commande qu’elle vient de passer auprès du groupe français CNIM, qui, pour rappel, équipe l’armée de Terre avec ses ponts flottants motorisés [PFM], lesquels ont récemment été modernisés.

      L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.

      Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.

      « La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.

      Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.

      Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg

      — Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 15, 2022

      Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].

      En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.

      Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.

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      Étant donné le nombre de chars qu’elle aligne, l’armée polonaise a besoin de moyens pour franchir les cours d’eau [ou les « coupures humides »]. D’où la commande qu’elle vient de passer auprès du groupe français CNIM, qui, pour rappel, équipe l’armée de Terre avec ses ponts flottants motorisés [PFM], lesquels ont récemment été modernisés.

      L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.

      Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.

      « La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.

      Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.

      Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg

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      Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].

      En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.

      Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.

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      Étant donné le nombre de chars qu’elle aligne, l’armée polonaise a besoin de moyens pour franchir les cours d’eau [ou les « coupures humides »]. D’où la commande qu’elle vient de passer auprès du groupe français CNIM, qui, pour rappel, équipe l’armée de Terre avec ses ponts flottants motorisés [PFM], lesquels ont récemment été modernisés.

      L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.

      Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.

      « La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.

      Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.

      Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg

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      — Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 15, 2022

      June 15, 2022

      Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].

      En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.

      Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.

      Valeurs Actuelles

      La première édition critique des Six Livres de la République de Jean Bodin mène à la réflexion

      Il n’est de richesse que d’hommes : comment mieux définir, en l’illustrant, ce mot trop rebattu d’humanisme, et comment mieux résumer du même coup l’inspiration d’un auteur ? Jean Bodin (1529-1596) fait partie de ces atlantes de la pensée, naturellement encyclopédiques, qui ont traité de tous les sujets avec le même souci de compréhension et la même probité intellectuelle, souci et probité qui aujourd’hui forcent notre admiration – une admiration qui ressemble à un remords…

      Les Six Livres de la République constituent son œuvre la plus célèbre, et M. Mario Turchetti, avec la collaboration de M. Nicolas de Araujo, nous en offre la première édition critique ; tâche monumentale à la hauteur de ce monument, dont voici le troisième livre, qui traite des institutions de la République. Les scrupules et précautions de méthode, que ne cesse de nous rappeler M. Turchetti, pourraient se ramener à une leçon préalable de vocabulaire : oublier les définitions reçues (à commencer par celle de “république”), prévenir les tics de la pensée (qui impose ses anachronismes avec les concepts rebattus d’“absolutisme” ou de “séparation des pouvoirs”), tout ce qui nous semble aller de soi et n’a pourtant aucune signification dans la vision bodinienne du politique.

      La République tout d’abord, donc, que l’on entendra utilement en son sens premier, latin, de “chose publique” : « République, dit Jean Bodin au début de son livre premier, est un droit gouvernement de plusieurs ménages, et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine. » La question qui l’occupe est en effet celle de la « puissance souveraine en toute République », quelle que soit la forme de l’État, et dans ce livre troisième il traite en particulier des institutions qui permettent son exercice, tout d’abord le « sénat » (c’est ainsi qu’il nomme, à la romaine, « l’assemblée légitime des conseillers » du souverain, les parlements et les conseils), et puis les « personnes publiques », officiers, commissaires, magistrats qui en sont les instruments.

      Le souverain a deux bornes sacrées : la loi de Dieu et celle de la nature

      Jean Bodin publie son traité en 1576 ; dix ans plus tard, il en donne une traduction latine en ayant « retissé la toile » autant qu’il fallait : M. Turchetti édite les deux versions en regard l’une de l’autre, avec tous les éclaircissements et notes nécessaires, en quoi il est fidèle au devoir de précision des termes que ne cessait d’exiger Jean Bodin, afin que « l’obscurité des mots ne vienne pas s’ajouter à la difficulté de la matière ».

      Le magistrat doit obéissance aux lois et au souverain (lequel n’est soumis qu’à « la loi de Dieu et de la nature ») : quand le souverain brise ces « bornes sacrées », le magistrat n’est plus tenu d’obéir ; il doit se démettre, en veillant toutefois à ne pas « donner exemple de rébellion aux sujets » – il faut se rappeler que Bodin écrivait pendant les guerres de Religion, et qu’il a pu mesurer à quel point l’anarchie était le plus grand péril à quoi l’État peut être exposé. Le dernier chapitre, « Des ordres des citoyens », est un ajout de l’édition latine qui n’avait encore jamais été traduit. Le souci harmonique d’une « République bien ordonnée » va jusqu’à ce détail. Si nos gouvernants savaient encore lire…

      “Les Six Livres de la République, livre troisième”, de Jean Bodin, Classiques Garnier, 718 pages, 54 €.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Ecuadoran president declares state of emergency on day five of anti-govt protests

      Issued on: 18/06/2022 - 08:39

      NEWS WIRES

      Ecuador's President Guillermo Lasso declared a state of emergency in three provinces late Friday in response to sometimes violent protests by Indigenous people demanding cuts in fuel prices.

      "I am committed to defending our capital and our country," Lasso said on television. One of the three provinces includes the capital Quito.

      The decree enables the president to call out the armed forces to maintain order, suspend civil rights and declare curfews. 

      Indigenous people, who make up over a million of Ecuador's 17.7 million inhabitants, launched an open-ended anti-government protest Monday that has since been joined by students, workers and other supporters.

      They have blocked roads across the country including highways leading into Quito.

      Clashes with security forces during the protests have left at least 43 people injured and 37 have been arrested.

      To ease grassroots anger, Lasso also announced in his address late Friday a small increase in a monthly subsidy paid to Ecuador's poorest, as well as a program to ease the debt of those who have loans from state-run banks.

      Oil producer Ecuador has been hit by rising inflation, unemployment and poverty exacerbated by the coronavirus pandemic.

      Lasso, a rightwing ex-banker who took office a year ago, had met Thursday with Indigenous leaders to assuage discontent but the discussions apparently yielded nothing.

      The powerful Confederation of Indigenous Nationalities of Ecuador (Conaie), which called for the protests, has said it would maintain the blockades until the government meets a list of 10 demands.

      Fuel prices in Ecuador have risen sharply since 2020, almost doubling for diesel from $1 to $1.90 per gallon (3.8 liters) and rising from $1.75 to $2.55 for petrol.

      Conaie -- which has been credited with helping topple three Ecuadoran presidents between 1997 and 2005 -- wants the price reduced to $1.50 for diesel and $2.10 for petrol, a demand the government has so far rejected.

      Its other demands include food price controls and renegotiating the personal bank loans of some four million families.

      Producers of flowers, one of Ecuador's main exports, complained Friday that due to the roadblocks, their wares were rotting.

      (AFP)

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      Ecuador judge orders release of arrested Indigenous leader

      Ecuador's Lasso calls protesters 'putschists', declares state of emergency

      Ecuador’s president declares state of emergency after prison battle kills more than 100

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      La France a signé une lettre d’intention pour un « plan ambitieux » de soutien aux forces navales roumaines

      par Laurent Lagneau · 15 juin 2022

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      En marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.

      Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.

      Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…

      Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.

      Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.

      Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.

      Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.

      Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.

      « Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.

      Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.

      Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.

      La France a signé une lettre d’intention pour un « plan ambitieux » de soutien aux forces navales roumaines

      par Laurent Lagneau · 15 juin 2022

      Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

      En marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.

      Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.

      Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…

      Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.

      Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.

      Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.

      Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.

      Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.

      « Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.

      Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.

      Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.

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      En marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.

      Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.

      Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…

      Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.

      Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.

      Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.

      Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.

      Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.

      « Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.

      Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.

      Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.

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      En marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.

      Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.

      Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…

      Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.

      Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.

      Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.

      Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.

      Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.

      « Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.

      Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.

      Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.

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      La Pologne s’oriente vers l’achat de chars sud-coréens K2 « Black Panther »

      par Laurent Lagneau · 15 juin 2022

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      Fin mai, à l’occasion d’un déplacement à Séoul, le ministre polonaise de la Défense, Mariusz Błaszczak, fit savoir que la Pologne et la Corée du Sud allaient accentuer leur coopération militaire, Varsovie souhaitant acquérir des châssis [chenillés] de l’obusier K9 Thunder, produit par Hanwha Defence, afin d’augmenter la cadence de production de l’AHS Krab de 155 mm, qui a par ailleurs récemment fait l’objet d’une importante commande notifiée par l’Ukraine au groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. En outre, il était aussi question d’un achat de véhicules blindés d’infanterie [VCI] de facture sud-coréenne.

      Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.

      En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.

      D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.

      Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq

      — Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022

      A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.

      S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.

      L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.

      À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.

      Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.

      La Pologne s’oriente vers l’achat de chars sud-coréens K2 « Black Panther »

      par Laurent Lagneau · 15 juin 2022

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      Fin mai, à l’occasion d’un déplacement à Séoul, le ministre polonaise de la Défense, Mariusz Błaszczak, fit savoir que la Pologne et la Corée du Sud allaient accentuer leur coopération militaire, Varsovie souhaitant acquérir des châssis [chenillés] de l’obusier K9 Thunder, produit par Hanwha Defence, afin d’augmenter la cadence de production de l’AHS Krab de 155 mm, qui a par ailleurs récemment fait l’objet d’une importante commande notifiée par l’Ukraine au groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. En outre, il était aussi question d’un achat de véhicules blindés d’infanterie [VCI] de facture sud-coréenne.

      Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.

      En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.

      D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.

      Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq

      — Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022

      A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.

      S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.

      L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.

      À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.

      Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.

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      Fin mai, à l’occasion d’un déplacement à Séoul, le ministre polonaise de la Défense, Mariusz Błaszczak, fit savoir que la Pologne et la Corée du Sud allaient accentuer leur coopération militaire, Varsovie souhaitant acquérir des châssis [chenillés] de l’obusier K9 Thunder, produit par Hanwha Defence, afin d’augmenter la cadence de production de l’AHS Krab de 155 mm, qui a par ailleurs récemment fait l’objet d’une importante commande notifiée par l’Ukraine au groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. En outre, il était aussi question d’un achat de véhicules blindés d’infanterie [VCI] de facture sud-coréenne.

      Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.

      En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.

      D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.

      Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq

      — Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022

      A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.

      S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.

      L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.

      À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.

      Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.

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      Fin mai, à l’occasion d’un déplacement à Séoul, le ministre polonaise de la Défense, Mariusz Błaszczak, fit savoir que la Pologne et la Corée du Sud allaient accentuer leur coopération militaire, Varsovie souhaitant acquérir des châssis [chenillés] de l’obusier K9 Thunder, produit par Hanwha Defence, afin d’augmenter la cadence de production de l’AHS Krab de 155 mm, qui a par ailleurs récemment fait l’objet d’une importante commande notifiée par l’Ukraine au groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. En outre, il était aussi question d’un achat de véhicules blindés d’infanterie [VCI] de facture sud-coréenne.

      Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.

      En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.

      D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.

      Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq

      — Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022

      Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq

      @PGZ_plpic.twitter.com/uzaURMWkkq

      — Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022

      June 13, 2022

      A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.

      S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.

      L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.

      À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.

      Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.

      BBC

      In pictures: Head-turning millinery at Royal Ascot Ladies' Day 2022

      Thousands of racegoers have donned their finery for Ladies' Day, on the third day of Royal Ascot.

      The five-day event in Berkshire is expected to attract a total of 270,000 racegoers.

      The flamboyant hats moved up a notch on Thursday - a day to see and be seen.

      Last year, the event was limited to 12,000 spectators per day due to Covid-19 restrictions, and the previous year the event was held without any spectators.

      Here is a selection of some of this year's head-turning millinery.

      All pictures subject to copyright.

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      L'Humanité

      Fixeurs, de l’ombre à la lumière

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      Plateforme À la fois guides et traducteurs, ces locaux accompagnent les reporters dans les zones de conflit. Charles Villa a décidé de raconter leurs histoires.

      Perrine Bontemps

      « S ur le terrain, j’apprenais beaucoup aux côtés de mes fixeurs et je trouvais assez fou qu’on ne parle jamais de leur travail, qu’ils ne soient pas plus associés aux reporters qu’ils accompagnent. » Charles Villa, journaliste pour le média en ligne Brut, travaille régulièrement en zone sensible. Il a alors besoin de collaborer avec des locaux, appelés des fixeurs, pouvant le guider et jouer les traducteurs. Depuis 2019, il filme ces personnes, montre leur rôle dans ses reportages, avec l’idée en tête de réaliser, à terme, un documentaire dédié. En août 2021, Hussein, un Afghan avec qui il collabore, se trouve dans une situation « extrêmement dangereuse » le poussant à quitter le pays. Les talibans ont repris le pouvoir. Cependant, « aucun des médias pour lesquels il avait travaillé ne lui propose de solution pour partir », constate Charles Villa. Il n’en faut pas plus pour que le reporter soit convaincu qu’ « il faut raconter ce travail, l’expliquer pour mieux les protéger ». Il va donc à la rencontre de sept de ses fixeurs, devenus des amis, pour partager leurs récits.

      Entre 150 et 800 dollars, selon le contexte

      Les profils sont variés. Journalistes ou personnes issues de la société civile, tous prêts à servir l’information. Les risques peuvent être anticipés avec l’expérience, mais, comme le souligne Charles Villa, « dans une zone de conflit, il y a aussi un facteur chance, on peut tous mourir. Il y a des bombardements, on peut marcher sur une mine, prendre une balle perdue »… Pourtant, ces renforts précieux « n’ont pas de contrat, pas d’assurance, pas de statut particulier, c’est aussi pour ça qu’ils ne sont pas assez protégés », développe le reporter de Brut.

      Leur seule garantie est de percevoir le salaire négocié en amont, qui représente en général « des sommes conséquentes pour le pays, souvent largement au-dessus du salaire moyen, même mensuel, en une journée de travail ». En guise d’exemple, Sabiti, fixeur au Congo, était payé 250 dollars pour une journée sur un terrain sécurisé et 500 dollars en zone tendue. « On peut dire que c’est bien payé, après, comparé aux risques encourus, c’est à chacun de juger », nuance le reporter. Il lui est arrivé de donner entre 150 et 800 dollars, selon le contexte.

      « Un fixeur est nécessaire si on a besoin d’un accès », explique Charles Villa. Certains endroits ne sont pas accessibles pour un « reporter occidental blanc… », qui ne parle pas la langue locale. « Les fixeurs connaissent le pays, la culture, les codes. Il n’y a presque qu’eux qui peuvent me prévenir du danger dans ces zones. » D’après le reporter, la relation entre un journaliste et son fixeur, « c’est l’histoire d’une rencontre entre deux personnes. Il n’y a pas de rapports de hiérarchie entre nous ». En 2021, lorsque son collaborateur afghan est en danger, il n’hésite pas à lui apporter son aide pour fuir le pays. Arrivés en France, Hussein et sa famille obtiennent le statut de réfugiés politiques, en partie grâce au soutien de Brut.

      documentairejournalismeplateformes numériques
      France24 - World

      An 'oasis' in the playground: How Paris schools are adapting to a warming climate

      Issued on: 17/06/2022 - 18:04

      Sam BALL

      As another heatwave sweeps across France and much of Europe, children at a number of schools in Paris will at least have a space to cool off thanks to a project that is transforming playgrounds across the French capital to make them better suited to the warming climate. Called the 'Oasis' project, it sees asphalt schoolyards converted into shaded, green spaces constructed with natural materials.

      Opex 360

      La Marine nationale évalue un drone sous-marin norvégien pour ses futurs concepts d’opérations dans les abysses

      par Laurent Lagneau · 14 juin 2022

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      En octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.

      L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.

      Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.

      Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».

      Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».

      Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA

      — Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022

      Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.

      Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.

      Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »

      La Marine nationale évalue un drone sous-marin norvégien pour ses futurs concepts d’opérations dans les abysses

      par Laurent Lagneau · 14 juin 2022

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      En octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.

      L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.

      Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.

      Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».

      Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».

      Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA

      — Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022

      Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.

      Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.

      Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »

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      En octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.

      L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.

      Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.

      Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».

      Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».

      Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA

      — Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022

      Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.

      Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.

      Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »

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      En octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.

      L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.

      Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.

      Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».

      Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».

      Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA

      — Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022

      Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA

      @MarineNationalepic.twitter.com/SOKsB0YLeA

      — Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022

      June 10, 2022

      Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.

      Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.

      Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »

      Valeurs Actuelles

      De deux caves à vin à un paradis, un petit groupe familial a créé un complexe luxueux sur l’île de Santorin

      Un complexe qui offre non seulement des vues sublimes sur la mer Égée mais également une cuisine raffinée. Aux manettes de cette belle entreprise, deux frères, Markos et Alexandros Chaidemenos, qui gèrent le domaine de main de maître sous les yeux parentaux. Si Alexandros, architecte et constructeur, est plutôt discret, on voit souvent Markos sillonner le domaine sur une trottinette de façon à gérer au plus vite les problèmes d’intendance ou les petits détails d’élégance. Le domaine comprend deux piscines communes et une piscine pour chacune des suites, un spa, deux restaurants, des jardins luxuriants et une vue à 360 degrés sur la mer Égée.

      L’histoire commence en 1985. La famille Chaidemenos fut une des premières à introduire le tourisme dans le petit village de pêcheurs d’Oia à la pointe nord de l’île de Santorin. Lorsque Yiannis et Anna Chaidemenos héritent de deux caves à vin du XVIIe siècle, ils ont l’idée de les transformer en un petit hôtel design chic et luxueux. C’est aujourd’hui un délicieux boutique-hôtel de 18 minuscules suites blanches accrochées à flanc de rocher avec une vue directe sur la mer Égée. Puis ils ouvrent quatre autres établissements singuliers installés à quelques encablures les uns des autres : Canaves Oia Suites, Canaves Oia Sunday Suites, eux aussi accrochés à la falaise, puis, en 2018, Canaves Oia Epitome et, dans les terres, le dernier à voir le jour, Eden Villas by Canaves Oia.

      Bien que les parents aient le “bon œil” (se référer à l’œil bleu) sur le domaine, depuis 2010, ce sont les deux fils qui le gèrent en bonne entente. Ils connaissent l’île par cœur, ils y ont grandi mais leur vision est celle de leur génération, plus moderne, plus branchée, plus sexy donc plus médiatisée. Et les récompenses internationales tombent. Canaves Oia Epitome vient tout juste d’être honoré, c’est là que nous étions.

      Ce resort le plus confidentiel de Santorin comprend aujourd’hui 40 suites et villas qui jouissent à la fois de panoramas époustouflants sur la mer Égée mais aussi d’une vue imprenable sur les très prisés couchers de soleil de l’île. Une île où 10 000 personnes s’agglutinent en bord de plage. Ici, chaque résident peut regarder le soleil tomber dans la mer du bord de sa piscine privée ou du restaurant de l’hôtel. Perché au-dessus de la pittoresque baie de pêcheurs d’Ammoudi, le domaine est inspiré de l’architecture traditionnelle des Cyclades, d’un joyeux mélange de matériaux naturels et de pierres volcaniques, avec un design ultramoderne.

      Tasos Stefatos, le chef grec, sublime les complexités de la gastronomie locale

      Côté décoration intérieure, le mobilier a été pensé par des designers grecs (Ethimo, Vestal, Mia Collection), les céramiques confectionnées sur l’île. Toutes les suites et villas sont baignées de lumière et décorées dans le style de l’architecture cycladique mais contemporain, très épurées et voûtées pour rappeler l’origine du domaine. Suites immenses, piscines à débordement chauffées, terrasses fleuries ombragées…

      Côté saveurs, c’est la cuisine locale qui a la primeur au sein de chaque établissement sous l’impulsion du chef, Tasos Stefatos. Grec, ce dernier a beaucoup voyagé et aime découvrir les cuisines étoilées dans le monde. Alors, pour l’Elements Restaurant du Canaves Oia Epitome, il s’est attaché à sublimer les complexités de la gastronomie traditionnelle locale qu’il revisite avec humour. Sa cuisine créative ressemble à celle de son maître Ettore Botrini, subtilement twistée avec la cuisine européenne moderne. On voit qu’il est un disciple de Martín Berasategui ou Pierre Gagnaire et accro au talent de Guy Savoy. À la carte, par exemple : langoustines à la vapeur infusées au kombu, citron vert et martini sec ; noix de Saint-Jacques vieillies à sec, choux, ail noir et sauce à la poutargue. Et quelques drôles d’associations : oursins / algues/ noodles de tarama ou morue/ courgettes/caviar ou tomate/basilic/ fraise ou encore betterave/pistache.

      Comme nous l’avons dit, il dirige les autres tables du groupe, dont le très romantique Petra Restaurant, qui sert une cuisine extrêmement inventive, et l’ Infinity, plus simple.

      Le spa a lui aussi des allures cycladiques, clin d’œil aux chambres du premier hôtel. Il a été installé dans une des anciennes caves à vin du XVIIe siècle, côté Canaves Oia Suites. Il est composé de trois cabines dont deux doubles, avec une carte de soins savamment réfléchie, car ici le bien-être n’est pas seulement une tendance, c’est une expérience holistique. Des protocoles d’exception imaginés par Valmont, mais aussi des massages indiens, d’aromathérapie, à la bougie, aux pierres chaudes ou encore avec du miel cru.

      Cette expérience au cœur des Cyclades est exceptionnelle surtout si vous avez fait un passage sur l’île il y a trente ou quarante ans, lorsqu’il n’y avait aucun hôtel et que seules les chambres d’hôte accueillaient les touristes.

      Canaves Oia Epitome, Santorin, Grèce. www.canaves.com

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      BBC

      Norwich blind photographer discovered hobby after losing sight

      By Kate ScotterBBC News, East

      A visually impaired woman who took up photography after losing her sight said she first started the hobby to keep an eye on her rats.

      Rachael Andrews, 49, from Norwich, said she started to experience sight-loss in her 20s when she had the pet rodents.

      She said she could no longer see them with the naked eye so she acquired a digital camera to help her.

      She developed a love of photography and joined the Vision Norfolk group which helped her feel "not so alone".

      Mrs Andrews said she progressed from the basic digital camera she started with to a digital SLR and now uses a mirrorless camera.

      After taking her photos, she blows them up big on the computer screen so she can see what she has taken.

      "I take great pleasure in putting them on the computer and will put them on Facebook and hope people like them," she said.

      "I think sometimes people think I've got more eyesight than I do because of my photos, but that's quite a compliment.

      "People think if you are visually impaired you can't be artistic, but you can."

      Find BBC News: East of England on Facebook, Instagram and Twitter. If you have a story suggestion email eastofenglandnews@bbc.co.uk

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      Quand  la « justification » de la  guerre l’emporte sur l’urgence climatique.

      Actu

      L’Humanité de ce vendredi rend compte en page 6 de l’opération de propagande électorale  conduite par le président Macron  depuis son intervention mardi au départ d’Orly pour la Roumanie. Après un entretien accordé hier à TF1 depuis Kiev, le chef de l’Etat répondait ce matin aux questions de BFMTV dans le train du retour vers la Pologne. Tandis que  de multiples informations font état  de l’aggravation de la situation dans les pays pauvres, le président français s’est attaché à justifier la poursuite de  guerre . 

       La canicule qui  sévit en France en cette semaine de l’entre d’eux tours pour l’élection des députés est venue nous rappeler  combien il est urgent  d’agir partout dans le monde pour réduire les émissions de gaz à effet de serre  responsables du réchauffement climatique. De  multiples informations ont été publiées sur ce sujet cette semaine par  les agences de presse. Mais  elles n’ont  guère été reprises  par les grands moyens d’information en France. Rendu public le 15 mai, le rapport annuel du réseau d’experts « REN21 »  qui analyse l’évolution  de la consommation d’énergie dans le monde indique que  «la part  des renouvelables  dans la consommation d’énergie a stagné en 2021 ». Concrètement, leur part du total  est passé de 8,7% en 2009 à 11,7% en 2019, barrages et biocarburants inclus. Parallèlement  les émissions de CO2 ont augmenté  de 6% l’an dernier  au niveau planétaire.

      L’inversion de la tendance n’est pas à l’ordre du jour en 2022. Selon  Rana Abid, directrice exécutive de REN21, «depuis la hausse des prix  et la crise avec la Russie, on assiste  à une frénésie dans la recherche de ressources fossiles ». Le rapport le souligne,  en expliquant que la principale mesure prise par les Etats face à la hausse des prix du pétrole, du gaz et du charbon depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, a été  de renforcer leur soutien à la production et  à accroître leurs achats d’énergies fossiles .

      Les avertissements de Gazprom à Mario Draghi et Olaf Scholz

       Le 15 mai également , une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) Indiquait que «le géant russe Gazprom ,  qui a réduit mardi  de plus de 40%  sa capacité quotidienne  de livraison de gaz vers l’Allemagne,  a diminué de 15% ses livraisons de gaz  au groupe italien Eni  pour la journée de mercredi » . L’AFP citait aussi ces propos d’un dirigeant de la firme italienne: «Eni confirme que Gazprom lui a communiqué  une réduction limitée des fournitures de gaz  pour la journée d’aujourd’hui équivalente à 15%. Les raisons de cette notification n’ont pas été notifiées  à ce stade ». Mais elles figuraient en creux  dans un paragraphe  de la dépêche de l’AFP  ainsi rédigé :

      « Environ la moitié des entreprises étrangères  qui ont conclu un contrat  de fourniture de gaz avec Gazprom ont ouvert un compte en roubles  auprès de Gazprombank pour honorer leurs paiements,  avait assuré à la mi-mai le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak, cité par Ria Novosti. Le géant énergétique italien Eni, contrôlé à  30,3% par l’Etat, avait ainsi ouvert un compte en euros et un autre en roubles  auprès de Gazprombank  afin de régler ses fournitures de gaz russe à la fin du mois  de mai, se pliant aux exigences de Moscou. Le paiement  a été fait en euros  selon le groupe». 

      On imagine à partir de là  que la diminution des livraisons de 15% citée plus haut, est un signal de Moscou indiquant à l’Italie que le moment est venu de payer en roubles. Car la veille, au cours d’une visite en Israël, le Premier ministre italien Mario Draghi  avait déclaré: «Nous voulons  réduire notre dépendance au gaz russe. Nous travaillons ensemble afin d’utiliser les ressources gazières de la Méditerranée  orientale et pour développer les énergies renouvelables».

      L’Allemagne importe encore 35% de son gaz depuis  la Russie 

      Concernant l’Allemagne, on pouvait lire ceci en conclusion  de la dépêche de l’AFP du 15 juin : « De son côté, le gouvernement allemand a  assuré mardi que, malgré la chute de 40% des livraisons, « la sécurité de l’approvisionnement (était) toujours garantie » pour le pays.  En dépit de l’intervention en Ukraine, l’Allemagne continue d’importer près de 35% de son gaz depuis la Russie, même si cette proportion était de 55% avant février ». 

      Le même jour une autre dépêche de l’AFP indiquait que  « le gouvernement allemande veut obliger les collectivités locales  à installer davantage d’éoliennes (…) Si les régions n’atteignent pas leur objectif, l’Etat fédéral pourra en effet supprimer certaines règles locales, comme les distances minimales entre  éoliennes  et  habitations (…) La coalition allemande dirigée par le social-démocrate Olaf Schoz, avec les Verts et les Libéraux, a fixé l’ambitieux objectif  de  80% d’énergies renouvelables  dès 2030 dans la consommation d’électricité ». Mais l’AFP ajoutait que cette consommation a reculé de 3% depuis  2020 pour tourner autour de 42%. D’où le besoin de gaz et de pétrole  d’importation pour faire tourner de nombreuses centrales, en plus de celles qui brûlent du charbon  extrait des mines en Allemagne.

      Les pays pauvres toujours privés des aides promises en 2015

       Le 15 juin  toujours,  l’AFP publiait une autre dépêche dont voici quelques extraits : « Les effets  du changement climatique  ont fait perdre 20%  de croissance aux pays les plus exposés depuis l’an 2000, selon une étude réalisée pour Climate vulnerable forum (CVF), un groupe de 55 pays  d’Afrique, d’Asie-Pacifique  d’Amérique latin et des Caraïbes , et publié le 8 juin ». On sait que les pays riches avaient promis une aide financière  de 100 milliards de dollars par an aux pays pauvres lors de la COP 21 et Paris  et que cette promesse n’a jamais été tenue . 

      Dans le cadre  de la préparation de la Cop 27 qui se tiendra en Egypte au mois de novembre  prochain, une réunion préparatoire se tenait en Allemagne au début  de cette semaine. Les représentants des pays pauvres ont redemandé que les aides promises en 2015 leurs soient versées. Cité par l’AFP, le représentant américain,  Trigg Talley, leur a infligé cette douche froide: « Nous  savons que les pays et communautés vulnérables font face aux impacts dévastateurs  du changement climatique, comme d’ailleurs des personnes aux Etats Unis ». Il leur a donc suggéré « de meilleurs systèmes d’alerte face aux catastrophes climatiques, ou un accès plus grand aux assurances». 

      Depuis Kiev, où il se trouvait en compagnie du premier ministre Italien Mario Draghi et du chancelier allemand  Olaf Scholz, Emmanuel Macron a déclaré hier soir dans un entretien accoré à  TF1 et repris sur LCI, qu’il était là pour « aider l’Ukraine à tenir  dans une guerre qui va durer longtemps». Il  en outre indiqué qu’il avait promis de lui livrer 6 nouveau canons César .Ce matin dans un entretien diffusé à 9H30 sur BFMTV , il a précisé  que la rencontre  de Kiev avec Volodymyr Zelensky  pour ouvrir la négociation sur l’adhésion de l’Ukraine  à l’Union européenne  avait été préparée depuis plusieurs semaines en coopération avec le Premier ministre italien Mario  Draghi et le chancelier allemand Olaf  Scholz.

      L'Humanité

      Variants du Covid : redémarrage ou virus saisonnier ?

      Le débat

      Avec l’arrivée et la circulation très majoritaire de BA.4 et de BA.5 sur le territoire français, le nombre de contaminations repart à la hausse. Comment analyser cette reprise ?

      Pierre Chaillan

      L’épidémie n’est pas saisonnière. Des variants de plus en plus contagieux se succèdent et continuent de faire circuler le virus par vagues.

      Catherine Hill Épidémiologiste à l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif)

      Si certains pensent que l’épidémie de Covid est saisonnière, c’est probablement par analogie avec les épidémies de grippe. Mais il suffit de regarder l’évolution de la mortalité par Covid dans les pays de l’hémisphère Nord et dans les pays de l’hémisphère Sud pour voir que les pics observés au Nord ne correspondent pas à des creux observés au Sud. On peut aussi comparer les dates des pics entre deux pays situés dans le même hémi­sphère, par exemple l’Afrique du Sud et le Brésil, pour constater qu’au Brésil le pic le plus important s’est produit mi-avril 2021, moment où on observait très peu de décès en Afrique du Sud.

      Vaccin anti-Covid : l’Afrique du Sud veut se débrouiller seule

      Il y a eu trois pics au Brésil, en juillet 2020, avril 2021 et février 2022, et quatre pics en Afrique du Sud, en août 2020, janvier 2021, juillet  2021 et février 2022. En France, il y a eu sept pics, en avril 2020, novembre 2020, février 2021, mars 2021, août 2021, février 2022, et avril 2022, donc à toutes les saisons.

      Dérapage catastrophique de la pandémie au Brésil

      L’épidémie est en réalité gouvernée par la propagation de variants de plus en plus contagieux qui diffusent d’un pays à l’autre en fonction de la circulation des personnes. Ainsi, le variant BA.2 d’Omicron est rapidement devenu dominant en France, succédant au variant BA.1 d’Omicron, qui lui-même succédait au variant Delta.

      Les variants BA.4 et BA.5 d’Omicron sont en train d’arriver en France, ils représentaient déjà 46 % des virus du 5 au 11 juin d’après les données de criblage, et leur fréquence relative augmente rapidement. Nous sommes passés de 45 % de BA.2 à 75 % de BA.2 en deux semaines, on peut donc s’attendre à avoir bientôt 75 % de BA.4 ou BA.5.

      Peut-on alors parler de reprise ? Redémarrage suppose arrêt, or il n’y a pas eu d’arrêt de l’épidémie : comme dans le reste du monde, le Sars-CoV-2 n’a jamais cessé de circuler en France. L’évolution de cette circulation peut être étudiée à partir de plusieurs indicateurs : le nombre de cas positifs, le nombre de patients arrivant à l’hôpital ou en réanimation et le nombre de décès.

      Quel que soit l’indicateur, la circulation du virus s’est faite par vagues successives, avec des hauts et des bas, les hauts devenant de moins en moins hauts parce que la population est en partie protégée des risques par la vaccination ou par une infection antérieure, la protection étant meilleure contre les risques les plus graves, c’est-à-dire les risques d’admission en réanimation et les risques de décès.

      Cependant, les variants BA.4 et BA.5, qui sont arrivés au Portugal plus tôt qu’en France, sont associés dans ce pays à une importante augmentation de la mortalité.

      On peut donc s’attendre à observer le même phénomène en France, voire pire dans la mesure où 11 % de la population française de 80 ans et plus n’a pas du tout été vaccinée, alors qu’au Portugal la couverture vaccinale de la population de 60 ans et plus est de 100 %.

      En complément de la tribune retrouvez nos graphiques ci-dessous

      Nous n’en avons pas fini avec la pandémie. La vague en cours qui, après avoir touché le Portugal, déferle sur l’Europe témoigne d’un redémarrage.

      Antoine Flahault Médecin épidémiologiste, directeur de l’Institut de santé globale, université de Genève (Suisse)

      Àla fin de chaque vague s’élèvent des voix d’experts et aussi de politiques pour expliquer, d’un ton très optimiste, que cette fois-ci on en a bien terminé. Rappelons-nous la première vague, après le terrible premier confinement. Après l’été où nous avions retrouvé la vie presque « comme avant », la deuxiè­me vague a nécessité un autre confinement. On espérait ensuite, grâce aux bonnes nouvelles concernant l’arrivée d’un vaccin, qu’ on en aurait terminé avec cette pandémie. Mais le variant Alpha allait contrecarrer les plans de nos rassuristes préférés et nécessiter un nouveau confinement, qui cette fois serait bien le dernier.

      Mais est-ce à dire qu’on en avait terminé avec la pandémie depuis juin 2021 ? Malheureusement, la vague Delta s’est répandue sur l’Europe et dans le monde. Le vaccin allait changer la donne. Alors que l’on sortait début décembre de ce qui allait être notre dernière expérience avec cette pandémie, on vit déferler le nouveau variant Omicron en Afrique du Sud, au début de leur été austral. Il était tellement transmissible que rien ne l’arrêta et à peine était-on arrivé au pic de la vague Delta, mi-décembre, qu’Omicron allait se répandre sur toute l’Europe sans nous laisser le moindre répit.

      Omicron est une famille nombreuse et chacun des sous-variants a son propre caractère. BA.1, BA.2, BA.3, BA.4 et BA.5. Ne croyons pas d’ailleurs qu’il n’y aurait « que » cinq enfants dans la famille Omicron. Les Nord-Américains se débattent aujourd’hui avec un sous-variant qui s’appelle BA.2.12.1, signifiant que le sous-variant BA.2 a déjà eu au moins 12 sous-variants. Il déferle en Martinique, qui connaît aujourd’hui les plus fortes incidences et mortalités rapportées à la population.

      Donc non, on n’en a pas terminé avec le Covid. On aimerait bien, mais les vagues ont plutôt l’air de s’enchaîner avec un rythme accéléré.

      Il semble que BA.5 mène la course en tête en Europe de l’Ouest. La vague provoquée au Portugal – et son cortège de décès – s’étend désormais au sous-continent et notamment à la France métropolitaine. Les Portugais sont pourtant remarquablement vaccinés, ils portent encore le masque dans les transports publics, donc il y a peu de raisons de penser que les Français s’en tireront mieux. Il est important de noter que 93 % de la mortalité durant cette vague BA.5 au Portugal a concerné des personnes de plus de 80 ans. Ce sont elles qu’il faut protéger en très grande priorité, les 7 % restants étaient les rares personnes non vaccinées ou insuffisamment vaccinées, les personnes immunodéprimées par leurs traitements ou leurs maladies.

      Alors, si vous voulez appeler ce virus « saisonnier », libre à vous, mais de quelle saison parlons-nous ? N’utilisait-on pas autrefois cette expression pour les virus grippaux et les rhumes hivernaux ? Si l’on regarde le Covid des douze derniers mois, ce sont plutôt les quatre saisons que nous ont jouées ce virus et son orchestre de sous-variants : je dirais donc plutôt redémarrage, vous l’avez compris !

      coronavirus covid-19
      France24 - World

      'Iron City': Train carriages host homeless Ukrainians in devastated Irpin

      Issued on: 16/06/2022 - 19:01

      Sam BALL

      Railway carriages in the Kyiv suburb of Irpin have been converted into temporary accommodation to house some of the many people whose homes have been destroyed during Russia's invasion of Ukraine. The carriages can house up to 25 families and come with air conditioning and Wi-Fi.

      Valeurs Actuelles

      Cuisine : l’épique famille Pic

      Le premier chef de la lignée Pic était aussi une femme, au prénom de Sophie. L’Ardéchoise tenait l’ Auberge des Pins dans les Cévennes. Ensuite, son fils André, trois étoiles au Michelin en 1934, fut celui qui trouva le restaurant à Valence, un ancien magasin de meubles, et en fit un des incontournables du trio de l’époque, Pic, Dumaine et Point. C’est Jacques, fils d’André et père d’Anne-Sophie, qui lui succéda et qui osa mettre à la carte des plats mythiques comme le loup au caviar ou le gratin de queues d’écrevisses. En 1992, à sa mort, Anne-Sophie, qui se destinait plutôt à une carrière commerciale, change d’orientation et se met en cuisine. Ses premières années seront rudes et éprouvantes : une jeune femme dans un monde d’hommes à l’époque, avec un frère déjà en place, c’est assez compliqué.

      Mais c’est compter sans la détermination d’Anne-Sophie, qui, en bonne Ardéchoise, fait front grâce au soutien de son mari David. À eux deux, ils jouent le tout pour le tout, créant dans l’enceinte du restaurant un hôtel de charme de style provençal très vite affilié aux Relais et Châteaux. C’est un nouveau départ. La chef s’affranchit du style paternel et crée sa propre identité culinaire, tout en féminité et légèreté, précision et élégance. Cette créativité reconquiert la troisième étoile en 2007. Événement historique, car elle succède, en cela, à Eugénie Brazier, figure mythique de la gastronomie française, seule femme triplement étoilée par le célèbre guide rouge jusqu’alors.

      David n’est pas du tout un prince consort, mais un vrai partenaire

      L’association des deux jeunes gens, lui, David, s’occupant de toute la gestion hôtelière, des recrutements et des finances, elle, Anne-Sophie, chef en cuisine avec sa fragilité apparente, petite et menue, mais avec une volonté de fer et une opiniâtreté exemplaire. Il est très drôle de voir David gérer un maximum de choses avec un calme olympien. Il n’est pas du tout un prince consort, mais un vrai partenaire, non seulement dans la vie mais aussi dans les affaires. Autant Anne-Sophie se réinvente sans cesse en imaginant de nouvelles recettes de cuisine, autant David a l’œil partout et est le premier acteur de cette ascension fulgurante. Il est aussi doué pour cerner un cuisinier que pour découvrir une défaillance dans la décoration d’un nouveau lieu ou une couleur de poterie qui ne lui convient pas : il juge à la perfection, nous dit Anne-Sophie. Elle n’hésite pas non plus à dire que l’énergie sans faille de David depuis plus de vingt ans est son socle, que son œil s’est aguerri, que ses goûts sont visionnaires, que leur complémentarité fait avancer la maison à tous les niveaux. La Maison Pic est devenue aujourd’hui celle d’Anne-Sophie et David ; leur fils Nathan prolongera-t-il cette fameuse lignée ? L’avenir nous le dira.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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      Avec VisioLoc, Thales présente un système de géolocalisation révolutionnaire pour les unités au contact

      par Laurent Lagneau · 14 juin 2022

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      Il y a des idées qui dorment dans des tiroirs et qui finissent quand même par se concrétiser… Telle est, en tout cas, l’histoire de « VisioLoc », une technologie de rupture mise au point par Thales et dont l’histoire a été rapportée par l’Express.

      Ainsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…

      Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.

      Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.

      « Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».

      En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.

      « Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.

      Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.

      Avec VisioLoc, Thales présente un système de géolocalisation révolutionnaire pour les unités au contact

      par Laurent Lagneau · 14 juin 2022

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      Il y a des idées qui dorment dans des tiroirs et qui finissent quand même par se concrétiser… Telle est, en tout cas, l’histoire de « VisioLoc », une technologie de rupture mise au point par Thales et dont l’histoire a été rapportée par l’Express.

      Ainsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…

      Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.

      Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.

      « Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».

      En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.

      « Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.

      Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.

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      Il y a des idées qui dorment dans des tiroirs et qui finissent quand même par se concrétiser… Telle est, en tout cas, l’histoire de « VisioLoc », une technologie de rupture mise au point par Thales et dont l’histoire a été rapportée par l’Express.

      Ainsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…

      Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.

      Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.

      « Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».

      En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.

      « Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.

      Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.

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      Il y a des idées qui dorment dans des tiroirs et qui finissent quand même par se concrétiser… Telle est, en tout cas, l’histoire de « VisioLoc », une technologie de rupture mise au point par Thales et dont l’histoire a été rapportée par l’Express.

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      Ainsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…

      Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.

      Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.

      « Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».

      En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.

      « Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.

      Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.

      Valeurs Actuelles

      Le Mirazur, voyage sensoriel

      On est retourné chez le chef Mauro Colagreco, qui vient de rénover son restaurant triplement étoilé Mirazur. La dernière maison avant d’arriver en Italie abrite des cuisines somptueuses par lesquelles il nous propose d’entrer. Porté par une équipe de talent, l’Argentin au destin exceptionnel, amoureux des beaux produits et accro aux poissons de petite pêche, vient de relooker entièrement son restaurant étendard, lové au sein de ses jardins. La salle qui surplombe la mer comme la proue d’un bateau offre aux clients une vue époustouflante. Sa nouveauté est réglée sur les cycles lunaires, une folie qui offre à sa cuisine un autre regard, un goût spécifique divisé en quatre identités, régies par le calendrier agricole. Les plantes reçoivent des stimuli cosmiques qui agissent directement sur les racines, les feuilles, les fleurs et les fruits, c’est ce qui dicte ses menus.

      Notre dîner faisait partie du cycle des fleurs. Un univers expliqué remarquablement par le chef de salle Damien, entouré d’une brigade faisant son travail au cordeau. Et si neuf plats pouvaient en affoler certains, les “bouchées” bien équilibrées étaient d’une finesse et d’une subtilité rare. La rose était accompagnée de gamberoni de San Remo, les petits pois de fleurs de sureau. La langoustine reposait sur une fleur d’ Osmanthus, et la capucine jouait au ragoût de la mer en une onctuosité remarquable. Le homard était enrobé d’un jus de vanille, avec quelques moules relevées par le piquant safran de la région. Vinrent l’artichaut en fleur et le fenouil à la vanille avant de clore le repas avec une poire au chèvre parsemé de lavande. Cette découverte est une expérience à explorer absolument car véritablement déroutante et assurément délicieuse. Une vraie assiette trois étoiles. Menu sans les vins : 390 euros ; accord mets et vins : 510 euros. L’exception a un prix !

      Mirazur, 30, avenue Aristide-Briand, Menton (Alpes-Maritimes).

      Tél. : 04.92.41.86.86.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      'Like a second army': The crucial war-time role of Ukrainian Railways

      Issued on: 15/06/2022 - 17:20Modified: 15/06/2022 - 17:22

      Juliette MONTILLY Follow

      They have helped millions flee to safety, brought foreign leaders to Kyiv and transported countless tonnes of goods: for Ukraine, the trains have played a crucial role in countering the Russian offensive, its railway chief says. "Some say the railways have been like a second army," explains Oleksandr Kamyshin, head of Ukrainian Railways.

      L'Humanité

      Quelles chances pour la paix en Ukraine ?

      Agoras

      Guerre Trois mois et demi après le déclenchement, le 24 février, de l’offensive russe et huit ans après l’annexion de la Crimée et la sécession des Républiques de Donetsk et de Lougansk, le bilan du conflit en Ukraine ne cesse de s’alourdir avec des milliers de morts et 20 % de son territoire placé sous la domination militaire de son voisin oriental.

      Jérôme Skalski

      Jean Radvanyi Géographe et professeur émérite à l’Inalco. Auteur de Retour d’une autre Russie. Une plongée dans le pays de Poutine (le Bord de l’eau, Lormont, 2013) Pascal Boniface Géopolitologue et directeur de l’Iris. Auteur, avec Anne Sénéquier, de la Géopolitique tout simplement (Eyrolles, 2021) Anne-Cécile Robert Journaliste, directrice des éditions et des relations internationales au Monde diplomatique. Coautrice, avec Romuald Sciora, de Qui veut la mort de l’ONU ? (Eyrolles, 2018)

      Est-ce que, dans la situation actuelle, étant donné l’état d’esprit des belligérants, parler de paix en Ukraine est seulement envisageable ?

      Jean Radvanyi Je pense que parler de paix en Ukraine est prématuré. Il y a une distinction à faire, tout d’abord, entre la paix et un cessez-le-feu. Je rappelle qu’entre la Russie et le Japon, il n’y a toujours pas de traité de paix, ce qui n’empêche pas ces pays de commercer et d’avoir des relations diplomatiques. Deuxièmement, cela n’est pas à l’ordre du jour tout simplement parce que nous sommes encore dans une phase d’escalade, c’est-à-dire une phase où ce sont les armes qui sont au premier plan et où, de surcroît, et cela est très important, les deux belligérants considèrent qu’ils vont gagner. Par conséquent, on ne négocie pas, même pas de cessez-le-feu, dans la mesure où, chacun, pour des raisons diverses et avec des objectifs divers, pense qu’il va gagner cette guerre. Les Ukrainiens comptent sur un soutien accentué de la part de leurs partenaires occidentaux pour recevoir les armes qui vont leur permettre de repousser les Russes jusqu’aux frontières, soit celles d’avant le 24 février, soit celles d’avant 2014. Et les Russes sont persuadés qu’ils prendront le temps pour atteindre leurs objectifs de guerre. Dans une rencontre récente entre Vladimir Poutine et de jeunes businessmen, entrepreneurs et chercheurs russes, il a rappelé que Pierre le Grand avait mené une guerre de vingt et un ans contre la Suède en précisant qu’il ne s’agissait pas de conquérir des territoires, mais de reprendre des territoires qui étaient naturellement à la Russie. On se trouve donc devant une politique impérialiste à proprement parler. C’est clairement exprimé et c’est particulièrement inquiétant.

      Pascal Boniface Parler de paix, en effet, semble difficile puisque chaque protagoniste pense pouvoir gagner la guerre. Poutine ne rendra aucun des territoires qu’il a conquis parce que, sinon, il devrait expliquer pourquoi il s’est lancé dans cette guerre. Et il paraît difficile de le déloger militairement. Pour les Ukrainiens, ils annoncent la victoire. Est-ce que c’est reprendre tous les territoires conquis par Poutine depuis le 24 février ? Est-ce que c’est le fait de reprendre les Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk et la Crimée ? Il y a un peu une incertitude du côté ukrainien sur ce que serait une victoire. Par ailleurs, il y a une certitude du côté russe. C’est que, dans la mesure où ils subissent des graves sanctions qui vont avoir un impact à long terme sur leur économie, s’ils n’ont aucun gain territorial, ils auront tout perdu et voudront avoir à tout prix un gain territorial. Est-ce qu’il est possible de trouver un point d’équilibre entre ces deux positions ? Pour l’instant, je ne vois pas quel pourrait être ce point d’équilibre. Quelle pourrait être une situation mutuellement acceptable ? On a le sentiment que chacun espère encore une surprise militaire pour renforcer sa donne militaire avant d’entrer dans une réelle négociation mais que, pour l’instant, c’est encore le choix des armes qui est prépondérant, le président ukrainien Zelensky espérant reprendre le terrain perdu et Poutine espérant consolider son emprise territoriale en Ukraine.

      Anne-Cécile Robert Je partage assez largement ce qui vient d’être dit. La question que j’ajouterais est la suivante : quels sont les intérêts que les Européens, et les Français en particulier, peuvent avoir à défendre dans cette affaire ? Quel résultat voulons-nous obtenir à partir du moment où nous ne sommes pas belligérants ? On voit bien la logique des belligérants, celle de l’agresseur russe et celle de l’Ukraine qui se défend légitimement contre l’agresseur. En revanche, ce qui paraît inquiétant, c’est que nous semblons nous embarquer dans un engrenage de réactions et d’attitudes sans visibilité. Nous sommes tellement sous la pression des horreurs vues sur le terrain, tellement dégoûtés par les crimes de l’armée russe que, tout à fait logiquement, nous soutenons le pays agressé. Mais, en fait, on n’a jamais de coup d’avance et on n’arrive jamais à se projeter au-delà des événements qui s’enchaînent. Si on arrivait, à plus ou moins long terme, au pire à un cessez-le-feu, au mieux à la paix, quel serait le type d’ordre européen qui sortirait de cette situation et qui nous prémunirait de la prochaine guerre ? On a déjà connu des situations où on arrivait finalement à faire taire les armes mais où la paix était tellement mal assise qu’on préparait la guerre suivante. Les critiques acerbes que la phrase, somme toute assez banale dans un raisonnement diplomatique, du président Emmanuel Macron sur la nécessité de ne pas humilier la Russie ont suscité sont, à cet égard, inquiétantes.

      N’y a-t-il pas une difficulté particulière pour l’Union européenne du fait qu’il est de plus en plus évident que l’on observe sur place une « guerre par procuration » menée par les États-Unis à la Russie ?

      Pascal Boniface Joe Biden avait dit qu’il n’interviendrait pas militairement quoi que fassent les Russes. Il aurait mieux fait de ne rien dire plutôt que de faire quelque chose qui est ressenti comme un feu vert par Poutine. S’il n’engage pas directement des forces militaires américaines et qu’il n’entre pas directement en guerre contre la Russie, l’ampleur de l’aide militaire accordée, aussi bien en matériel qu’en termes de renseignements, fait que la question de l’ampleur de cette aide est posée, y compris aux États-Unis ainsi que sur le fait de savoir si les États-Unis ne font pas une guerre par procuration, une guerre par proxy, avec les Ukrainiens. Ceci étant, d’un point de vue juridique, il n’y a pas de problème dans la mesure où l’Ukraine ayant été agressée, elle est en état de légitime défense par rapport à la Russie et peut faire appel à des pays pour l’aider. Il n’y a pas de violation du droit international de la part des Américains en aidant. Mais c’est vrai qu’il y a un écart entre cette aide massive et le fait d’avoir dit qu’il ne ferait rien. On est en fait face à un dilemme qui oppose la justice et la paix. On pourrait avoir une paix immédiate si Zelensky renonçait aux territoires conquis par la Russie, mais cela serait donner une prime à l’agresseur et donc cela ne serait pas la justice. C’est pour cela que les Occidentaux estiment que, au minimum, la Russie doit se retirer des territoires conquis depuis le 24 février.

      Jean Radvanyi  À la fois il est clair que les Américains mènent cette lutte par des moyens indirects et qu’ils vont continuer de le faire. À l’approche des midterms (élections de mi-mandat – NDLR) de novembre, on est aux États-Unis dans une situation très particulière. Le président, Joe Biden, a décidé et organisé l’évacuation des troupes américaines de l’Afghanistan qui s’est passée d’une façon particulièrement chaotique et il ne peut pas reculer une deuxième fois. Du coup, on se trouve dans une impasse. Un des objectifs de l’agenda de Vladimir Poutine, c’était de renégocier la sécurité au niveau de l’Europe et au niveau du monde et de relancer un débat fondamental sur le partage des rapports de force dans cette région. Face à cet agenda, on est en difficulté pour y répondre de façon concrète. Comment imaginer que l’on va laisser les Russes s’emparer de 20 % du territoire ukrainien sans réagir ? Mais comment réagir sans aller au-delà de ce que l’on a déjà fait et donc de risquer une escalade encore plus dangereuse ?

      Anne-Cécile Robert On voit très bien les intérêts américains en jeu, leurs intérêts de grande puissance voulant se rassurer sur leur capacité à fédérer autour de valeurs et aussi autour, très prosaïquement, d’intérêts économiques. En revanche, les Européens ont du mal à définir ce que sont leurs intérêts communs, y compris vis-à-vis de la Russie. Angela Merkel a récemment dû se défendre d’avoir passé avec la France les accords de Minsk. On voit bien que les Européens n’ont pas une vision commune unanime de leurs intérêts et c’est cela qui les rend fragiles et susceptibles de verser soit dans une division qui paralyse, soit dans un suivisme à l’égard des États-Unis, ce qui n’est pas très bon en termes d’image ou d’identité. Pourrait-on préciser ce que sont nos intérêts à moyen et long terme, et agir en conséquence ? Par exemple, est-il intelligent ou pertinent de soutenir l’adhésion accélérée de certains pays scandinaves à l’Alliance atlantique ? À quelle vision des intérêts européens de long terme cela correspond-il ? N’y a-t-il pas une voie médiane, d’autant plus – et le président Macron l’a rappelé lui-même – que l’article 42-7 du traité de Lisbonne instaure une clause de solidarité et de défense mutuelles plus contraignante que celle de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord ? Est-il intelligent ou opportun de promettre à l’Ukraine et d’autres pays une adhésion à l’UE ? Pour résumer, je déplore un manque de politique, de réflexion politique, dans ce que l’on fait, un manque de diplomatie et de vision. Je ne suis pas persuadée que si, à la tête de la Russie, il y avait quelqu’un d’autre que Poutine, on ne rencontrerait pas le même type de problème de sécurité avec un voisin qui ne va pas disparaître. À long terme, on doit définir une relation et des équilibres de sécurité d’une manière politique, peut-être un peu froide, pour garantir l’avenir.

      On a l’impression que les opinions de l’Europe occidentale sont à la fois sidérées et peu mobilisées par rapport à la situation en Ukraine. Des initiatives pour la paix ne sont telles pas d’autant plus nécessaires ?

      Jean Radvanyi Il y a à la fois de la sidération et de la lassitude. Et, dans le temps, cela va compter. Je pense qu’il y a une initiative sur laquelle on pourrait insister et peut-être que cela ferait partie des petits pas qui donneraient un peu d’optimisme : c’est d’essayer de régler la question de la sortie des tonnes de céréales qui sont bloquées actuellement dans les ports nord de la mer Noire. Que ce soit côté russe ou côté ukrainien. Cela serait quelque chose de concret qui aurait un sens et qui peut-être donnerait une petite lueur d’espoir Ce n’est pas facile mais, voilà, on pourrait peut-être insister là-dessus.

      Anne-Cécile Robert Pour aller dans ce sens, il me semble qu’on pourrait faire un geste – peut-être même cela pourrait être la France –, en associant de manière plus ferme et plus nette l’Union africaine, présidée cette année par le Sénégal, pour montrer à la fois que l’on s’attaque aux enjeux de fond, y compris la question des céréales, mais que, en même temps, on a compris que les Occidentaux ne sont pas seuls à décider des affaires du monde. En associant l’Union africaine, le Sénégal, on ferait ainsi symboliquement une ouverture pour universaliser la gestion de ce type de crise.

      Pascal Boniface Le problème de la médiation, c’est qu’il faut que le médiateur soit accepté par les deux protagonistes et on voit là la difficulté de trouver quelqu’un qui soit accepté aussi bien par Poutine que par Zelensky. Par ailleurs, tant que les protagonistes estiment que le terrain militaire n’a pas livré toutes ses réponses et qu’il y a encore, de leur point de vue, des bonnes nouvelles qui pourraient en venir, ils sont assez peu sensibles aux efforts diplomatiques.

      Entretien réalisé par Jérôme Skalski

      Guerre en Ukrainepaixpascal bonifacejean radvanyi
      Valeurs Actuelles

      Quelques mois après la mort du dernier compagnon de la Libération, la France célèbre le 82e anniversaire de l’appel du 18 juin

      Une date gravée dans l’Histoire de France. Le président de la République a assisté, ce samedi 18 juin au Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine), aux commémorations du fameux appel lancé par le général de Gaulle en 1940, exhortant les Français à résister contre l’occupant allemand. Le chef de l’État s’est également recueilli dans la crypte du mémorial de la France combattante, rendant hommage aux victimes du nazisme, relate Le Point. 

      Cette cérémonie, qui marque le 82e anniversaire de l’appel du 18 juin, est également « la première commémoration depuis la disparition du dernier compagnon de la Libération », a rappelé l’Élysée. En effet, Hubert Germain est décédé en octobre dernier à l’âge de 101 ans, et a été inhumé dans la crypte du mémorial du Mont-Valérien, principal lieu d’exécution des résistants par les forces allemandes durant la guerre. 

      « Marquer la pérennité des valeurs des Compagnons » 

      Une fois La Marseillaise entonnée et les troupes passées en revue, le texte du mythique appel de Charles de Gaulle a évidemment été lu, précédant un ravivage de la flamme par le maire de l’île de Sein. Pour l’État, cette cérémonie était notamment l’occasion de « marquer la pérennité des valeurs de l’Ordre des compagnons de la Libération, et de mettre en valeur leur transmission vers la jeunesse, comme l’avait ardemment souhaité Hubert Germain », a indiqué l’Élysée. 

      Aux côtés du chef de l’État étaient notamment présents des anciens combattants, des militaires actifs, des membres du gouvernement, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, mais aussi le président du Sénat, Gérard Larcher, et l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy.  

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      'The new mass murderers': Social media blamed in US teen drug deaths

      Issued on: 14/06/2022 - 18:33

      Sam BALL

      Parents of teens who died from overdoses after taking drugs bought via social media protested outside the headquarters of Snapchat in California on Monday. As overdose deaths blamed largely on the opioid fentanyl soar among young people in the US, parents are demanding Snapchat and others do more to prevent drug sales on their platforms.

      Valeurs Actuelles

      Un navire vieux de plus de 1.000 ans exhumé au bord de la Garonne

      C’est « un témoignage exceptionnel de l’architecture navale du haut Moyen Âge », affirme l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) à France 3 Régions, jeudi 16 juin.  Les restes d’un navire marchand ont été découverts près de Bordeaux. L’épave se trouvait dans le lit d’un ancien ruisseau, au sud de Bègles. Il aurait passé quelque 1.300 ans dans la vase avant d’être découvert. Il sera tout l’été l’objet d’un chantier de restauration qui sera ouvert au public lors des Journées européennes de l’archéologie du 17 au 19 juin.

      Des pratiques mal connues des historiens

      « Les datations radiocarbones attribuent ce bateau aux VIIe-VIIIe siècles », détaille l’Inrap. L’embarcation était dotée d’une quille et de nombreuses et larges membrures. Les archéologues en déduisent donc qu’il s’agissait « d’un bateau robuste (voilier de charge) capable de naviguer sur la Garonne, mais également de faire du cabotage sur la façade atlantique. La présence d’un plancher indique que cette embarcation pouvait transporter des marchandises en vrac ».

      L’épave étant restée sous l’eau puis dans la vase, elle a été protégée du soleil et de l’oxygène, deux facteurs de détérioration. Cela explique son très bon état de conservation. Des pièces permettant les manœuvres, y compris des cordages, ont d’ailleurs été retrouvées. L’analyse des sédiments pourrait même permettre d’identifier les marchandises transportées. « Faute de sources écrites et d’épaves en nombre suffisant, les modes de navigation à cette époque sont encore très peu connus, cette découverte va donc permettre de développer ce champ de la recherche », se félicite l’Inrap.

      Gironde : les dernières actualités

      “Les chasseurs tuent plus que les islamistes” : un candidat Nupes rattrapé par ses propos

      Bordeaux : un incendie fait un mort et un blessé grave à la prison de Gradignan

      À Bordeaux, la vie d’un quartier historique pourrie par les consommateurs de crack

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      France24 - World

      Debunking claims that the French president is the head of the EU

      Issued on: 29/04/2022 - 18:31

      Georgina ROBERTSON

      In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

      The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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      France24 - World

      Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

      Issued on: 29/04/2022 - 17:47

      Catherine NICHOLSON Follow

      It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

      Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

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      French presidential election © France 24

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      • Paolo BORCHIA, Italian MEP, Lega party (Identity and Democracy Group)
      • Nicola BEER, FDP Party MEP (Renew Europe group)
      FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

      What are the biggest challenges for Macron’s second term?

      FRANCE IN FOCUS

      Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

      France's Macron faces a divided nation after election win

      France24 - World

      Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

      Issued on: 11/04/2022 - 14:39

      Céline SCHMITT

      Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

      A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

      Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

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      France24 - World

      Hundreds protest in Tunis against Saied's constitutional referendum plan

      Issued on: 19/06/2022 - 16:57

      NEWS WIRES

      Hundreds of people demonstrated in Tunis on Sunday in a second day of protest against a constitutional referendum called by President Kais Saied that his opponents say would cement his hold on power.

      The demonstration was organised by the Salvation Front, a coalition including the moderate Islamist Ennahda, the largest party in a parliament that Saied dissolved in March.

      It followed a similar protest on Saturday called by the Free Constitutional Party over the referendum, and a strike on Thursday by a powerful labour union over government economic reform plans, which brought much of the county to a standstill.

      The president's supporters say he is standing up to elite forces whose bungling and corruption have condemned Tunisia to a decade of political paralysis and economic stagnation.

      The head of the country's constitution committee said on Saturday he will hand over the new draft of what he described as a democratic constitution to the president on Monday, ahead of a July 25 referendum.

      The country's main political parties say they will boycott the plebiscite. But opposition to Saied remains fragmented, as shown by the separate demonstrations at the weekend.

      On Sunday, protesters marched through central Tunis to Avenue Habib Bourguiba, watched by a heavy police presence.

      "Saied must leave... The people on the streets are constantly against you Saied," activist Chaima Issa told Reuters. "The UGTT (union) went on strike, and judges are protesting. Do you want to rule a people that reject you?"

      Judges in Tunisia on Saturday extended their national strike for a third week in protest against a decision by Saied to sack 57 judges on June 1.

      The president accused them of corruption and protecting terrorists - charges that the Tunisian Judges' Association said were mostly politically motivated.

      Saied's move heightened accusations at home and abroad that he has consolidated one-man rule after assuming executive powers last summer and setting aside the 2014 constitution to rule by decree.

      (REUTERS)

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      Tunisian police clash with protesters demonstrating against Saied referendum

      Tunisia judges go on strike over Saied 'interference' after 57 colleagues sacked

      Tunisian labour union holds massive strike in challenge for President Saied

      France24 - World

      Climate change: 'The frequency of heatwaves will increase'

      Issued on: 16/06/2022 - 14:57

      James CREEDON Follow

      More frequent and intense heatwaves are the most deadly form of extreme weather made worse by global warming, with death tolls sometimes in the thousands. But they can also have devastating economic impacts too, experts say. The prolonged and unseasonable scorchers gripping the central United States and rolling northward across western Europe, sending the thermometer above 40 degrees Celsius (104 degrees Fahrenheit), are likely to cause both. For a deeper understanding of this unseasonable sweltering weather, FRANCE 24 is joined by Vincent-Henri Peuch, Head of the Copernicus Atmosphere Monitoring Service (CAMS) and Deputy Director of the Copernicus Department at ECMWF. "Mr. Peuch asserts that "the best thing to do is to address the problem of the emission of greenhouse gases because that's the only way to stop the trend we are observing of an increase in the intensity, frequency, and duration of these heatwaves."

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