BBC
In pictures: Head-turning millinery at Royal Ascot Ladies' Day 2022
Thousands of racegoers have donned their finery for Ladies' Day, on the third day of Royal Ascot.
The five-day event in Berkshire is expected to attract a total of 270,000 racegoers.
The flamboyant hats moved up a notch on Thursday - a day to see and be seen.
Last year, the event was limited to 12,000 spectators per day due to Covid-19 restrictions, and the previous year the event was held without any spectators.
Here is a selection of some of this year's head-turning millinery.
All pictures subject to copyright.
Follow BBC South on Facebook, Twitter, or Instagram. Send your story ideas to south.newsonline@bbc.co.uk.
More on this story
Queen and Dettori denied twice at Royal Ascot
State Of Rest wins plus Royal Ascot photo drama
Royal Ascot takes centre stage
Related Internet Links
Royal Ascot
Related Topics
Valeurs Actuelles
Attentat contre Ronald Reagan : l’Amérique ébranlée
Il est des jours où l’on ne devrait pas sortir de chez soi. Ce 30 mars 1981, à 14 h 25, le président des États-Unis quitte l’hôtel Hilton, à Washington, en faisant la grimace. Le discours qu’il vient d’adresser à son auditoire, les représentants des syndicats des ouvriers du bâtiment affiliés à l’AFL-CIO, vibrant éloge de l’initiative privée et des coupes dans les budgets publics, a été accueilli avec une froide réserve.
Dix semaines après son entrée à la Maison-Blanche, Ronald Reagan, confronté à une Chambre des représentants hostile, ne sait toujours pas comment appliquer son programme de rupture avec l’État interventionniste. Alors qu’il se prépare à monter dans sa voiture, un des journalistes présents devant l’hôtel l’interpelle. Par réflexe, le président se redresse et se tourne vers lui. Pour le tireur embusqué dans la foule, l’angle de tir est parfait : à 14 h 27, il tire six balles dans sa direction.
« Qu’est-ce que… ? », grommelle le président, qui ne peut terminer sa phrase. L’agent du Secret Service Jerry Parr le jette dans le véhicule et hurle au chauffeur : « On dégage ! » Derrière lui, Timothy McCarthy, également du Secret Service, qui, à la première détonation, a fait rempart de son corps pour protéger le président, gît sur le trottoir, de même que le chargé de presse à la Maison-Blanche, Jim Brady, touché à la tête, et un policier, Thomas Delahanty, atteint au cou.
Pour le tireur embusqué dans la foule, l’angle de tir est parfait : à 14 h 27, il tire six balles dans sa direction.
Dans la limousine présidentielle, Jerry Parr croit d’abord que le président est indemne, avant de le voir cracher du sang. « Rawhide down ! » (“Fouet-de-cuir touché !”), hurle-t-il dans la radio, en utilisant le nom de code attribué par les services secrets à l’ancien acteur de western.
Au lieu de filer vers la Maison-Blanche, toute proche, le chauffeur fonce vers l’hôpital universitaire George-Washington, à quelques minutes. Reagan peine de plus en plus à respirer. Il est alors convaincu que l’agent Parr lui a cassé une côte qui a perforé un poumon en se jetant sur lui. À l’arrivée aux urgences, après s’être extrait de sa voiture, le président, comme à son habitude, remonte son pantalon et reboutonne sa veste, puis insiste pour marcher seul. Mais au bout de quelques pas, il s’effondre, les yeux révulsés : « Mes jambes étaient devenues du caoutchouc », racontera-t-il.
L’équipe médicale croit d’abord à une crise cardiaque et parvient à le stabiliser. À l’examen, les médecins découvrent la blessure causée par une balle entrée sous l’aisselle gauche. Une radio montre qu’elle est logée près du cœur. Il faut opérer sans attendre.
“Mais qui tient la boutique ?”, plaisante Ronald Reagan
À la Maison-Blanche, pendant ce temps, c’est la panique. La nouvelle administration n’est en place que depuis le 20 janvier, date de la cérémonie d’investiture. James Baker, le chief of staff (directeur de cabinet), et son adjoint, Mike Deaver, se sont précipités à l’hôpital avec le conseiller Ed Meese. « Mais qui tient la boutique ? », plaisante, en les voyant, Reagan peu avant son anesthésie.
Les services de renseignements américains ont repéré, ces dernières heures, des sous-marins nucléaires soviétiques à une proximité anormale des côtes américaines.
Le vice-président, George Bush, se trouve alors à bord d’un avion au-dessus du Texas. Le secrétaire d’État, Alexander Haig, convoque dans la Situation Room de la Maison-Blanche une réunion d’urgence des principaux responsables de la sécurité nationale. Tous se posent la même question : et si c’était un coup des Soviétiques ? Les services de renseignements américains ont repéré, ces dernières heures, des sous-marins nucléaires soviétiques à une proximité anormale des côtes américaines.
Un flottement saisit la toute nouvelle équipe gouvernementale. Dans la salle de presse, les journalistes se font insistants : avec le président en salle d’opération et le vice-président hors de la capitale, qui dirige le pays ? « I am in control here » (“Je suis aux manettes”), dit Haig. Il veut rassurer, mais provoque l’effet inverse. Car, si le président est dans l’incapacité de gouverner, c’est bien au vice-président que le pouvoir doit aller. Sinon, au président de la Chambre des représentants.
L’individu qui a tenté de tuer Ronald Reagan a été aussitôt arrêté. Les agents de renseignements l’emmènent vers une destination inconnue avec un luxe de précautions. Tous ont en tête le précédent de Lee Harvey Oswald, l’assassin de John Kennedy, abattu dans des circonstances troubles devant les caméras, avant d’avoir pu expliquer les raisons de son geste. Mais, très vite, l’hypothèse d’un complot est écartée. John Warnock Hinckley a tiré sur le président afin d’impressionner l’actrice Jodie Foster pour laquelle ce jeune Texan de 25 ans a développé une obsession maladive et qu’il accable de missives enflammées.
L’enquête dira que le déséquilibré avait tenté d’approcher, en vain, le président Jimmy Carter, quelques mois plus tôt. C’est en lisant dans le journal l’emploi du temps de Reagan qu’il s’est rendu devant le Hilton, armé d’un revolver calibre 22.
À l’hôpital, Reagan fait du Reagan et affiche, entre deux blagues, le courage d’un vieux cow-boy que rien ne peut atteindre. À sa femme, Nancy, accourue à son chevet, il dit, faussement désinvolte : « Chérie, j’ai oublié de me baisser. » Aux chirurgiens qui vont l’opérer, il lance : « J’espère que vous êtes tous républicains. » Et le médecin en chef de lui rétorquer : « Aujourd’hui, monsieur le Président, nous sommes tous républicains. »
Sa résistance physique impressionne ses médecins
Quatre présidents ont été assassinés depuis la fondation des États-Unis : Abraham Lincoln, en 1865, James Garfield, en 1881, William McKinley, en 1901, John Kennedy, en 1963. Si Ronald Reagan déploie une impressionnante résistance physique, les médecins doivent aller vite.
Le Dr Ben Aaron extrait la balle, aplatie parce qu’elle a ricoché sur la voiture blindée avant de pénétrer l’organisme ; il suture une artère et vérifie qu’aucun autre dommage interne n’a été causé. Le président est sauvé. Dans une salle de repos, il reprend conscience vers 19 h 30.
On l’a intubé. Il communique en écrivant sur une ardoise. Sa nuit sera agitée, mais, avant l’aube, le médecin juge son état suffisamment stabilisé pour retirer le tube qui l’aide à respirer. Le lendemain, dans la matinée, James Baker lui apporte pour signature un décret mettant fin aux subventions à l’industrie laitière. Le monde doit savoir que le président continue à gouverner.
« Je suis rentré en marchant, je sortirai en marchant. »
Le 11 avril, jour de sortie de l’hôpital, douze jours après l’attentat, Ronald Reagan refuse le fauteuil roulant qu’on lui propose : « Je suis rentré en marchant, je sortirai en marchant. » Son rétablissement sera plus lent que ce que prévoyaient ses porte-parole. Le policier Delahanty et l’agent McCarthy se rétabliront également. Mais James Brady, lui, restera paralysé. Ce solide républicain passera les dernières années de sa vie à militer pour un contrôle plus strict du port d’arme.
L’épreuve a changé Ronald Reagan. Échapper de peu, comme par miracle, à la mort, c’est, à ses yeux, la preuve que la Providence l’a désigné pour une mission qui dépasse sa propre existence. « Quoi qu’il arrive désormais, écrira-t-il dans son journal intime, je dois ma vie à Dieu et je vais essayer de le servir dans la mesure de mon possible. »
Le courage de cet homme de 70 ans a ému l’Amérique…
Très vite, ce regain de foi sera mis au service d’un but qui paraît alors insurmontable : détruire le communisme et anéantir « l’empire du Mal ». La First Lady est profondément bouleversée par l’attentat : « Durant le reste de sa présidence, à chaque fois qu’il quittait la Maison-Blanche, c’est comme si mon cœur s’arrêtait de battre jusqu’à son retour », dira-t-elle. Elle ira jusqu’à consulter un astrologue pour, en liaison avec le secrétariat du président, fixer les jours propices où celui-ci peut voyager et ceux, néfastes, où il doit rester à son bureau.
Le pays aussi a changé. Le courage de cet homme de 70 ans face à l’épreuve a ému l’Amérique. Dans les sondages Gallup, la popularité du chef de l’État atteint 68 % au mois de mai. Et lorsqu’un jury, en juin 1982, à l’issue d’une longue bataille entre psychiatres, juge Hinck-ley “non coupable” en raison de son état mental, huit Américains sur dix se déclarent scandalisés par le verdict. Hinckley est interné dans un établissement psychiatrique.
Ronald Reagan va utiliser au mieux cet état de grâce. Le 28 avril 1981, lors de son discours de rentrée devant le Congrès, son premier acte public depuis l’attentat, il reçoit une ovation ininterrompue, longue de plusieurs minutes, de la part des parlementaires qui n’ont désormais d’autre choix que de consentir au projet de grande réforme fiscale du républicain. La révolution conservatrice est lancée. Plus tard, l’acteur y trouvera motif à plaisanterie : « Cet accueil valait presque le coup de se faire tirer dessus. »
BBC
Paolo Macchiarini: Surgeon convicted for fatal Swedish transplants
By Paul KirbyBBC News
A Swedish court has given a disgraced Italian surgeon a suspended sentence for causing bodily harm during an experimental stem-cell windpipe transplant.
Paolo Macchiarini, once seen as a pioneering transplant surgeon, was cleared of two charges of assault.
Three patients treated in Sweden died.
Prosecutors had recommended Macchiarini serve five years in jail but the district court ruled that he had not intended to cause the patients harm.
He consistently denied the charges.
Macchiarini was feted internationally in 2011 for carrying out the world's first synthetic organ transplant at Sweden's Karolinska University Hospital. His work using plastic tracheas with stem cells held out the prospect of patients no longer waiting for donors.
He had been hired a year earlier from Italy, despite damning references from his previous employers.
Andemariam Beyene, a graduate student from Eritrea who received the first transplant in 2011, died two and a half years later after a series of infections. His synthetic trachea was found to have come loose. Shortly after the operation he told the BBC: "I was very scared, very scared about the operation. But it was live or die."
Two more patients were also given transplants at the Karolinska hospital and eventually died.
Christopher Lyles from the US was given a synthetic trachea transplant in 2011 and died within months. Yesim Cetir, who was in her twenties, was operated on in 2011 and died in 2017. Other patients treated abroad also died, including Russian mother Julia Tuulik.
Macchiarini was eventually suspended by the acclaimed Karolinska Institute. A TV documentary later exposed alarming practices he carried out during surgery and prosecutors investigated him for criminal wrongdoing.
The case finally came to Solna district court near Stockholm, where he was charged with the criminal offences of aggravated assault and causing bodily harm. However, he was not accused of killing the patients.
Chief judge Bjoern Skaensberg said the court had agreed with prosecutors that the surgery had not been consistent with "science and proven experience". However, he told public broadcaster SVT that it had concluded that "two of the interventions were justifiable, but not the third".
He said the court had found that all three patients had suffered serious bodily injury. But Macchiarini was cleared of assault, he said, because no intent to harm had been proven.
Macchiarini had always denied any wrongdoing, arguing that the transplants were aimed at saving the patients' lives.
However, whistleblower Dr Matthias Corbascio told SVT that the verdict was a scandal and there had never been any chance of the operations succeeding.
The suspended sentence means he will be on probation for the next two years.
More on this story
Nobel judges fired in medical scandal
The downfall of a high-flying surgeon
Related Topics
France24 - World
Climate resilience and a fair energy transition: two major issues for the African continent
Paid and presented by
Issued on: 16/06/2022 - 18:18Modified: 16/06/2022 - 18:19
African Development Bank
Today the African continent faces two significant challenges. It’s the continent that’s the most affected by rising temperatures, and at the same time, 600 million Africans still don’t have access to electricity.
The African Development Bank Group held its Annual Meetings from the 23rd to 27th of May in Accra, Ghana, regarding two major topics: climate resilience and a fair energy transition in Africa. A topical choice from last year’s COP26 in Glasgow, Scotland, and the COP27, next November in Sharm el-Sheikh, Egypt.
The Bank’s governors shared their experiences regarding the challenges of climate change and energy transition their countries face. They also detailed the measures to address the issue’s current situation and solutions.
Africa emits only 3% of greenhouse gases, but:
- Africa is the continent most affected by rising temperatures. A global increase of 2 degrees Celsius could translate into an increase of 3.6 degrees in parts of Africa.
- Rising sea levels are a threat, particularly for coastal countries in West Africa.
- 35 of the 45 countries most vulnerable to climate change are in sub-Saharan Africa.
- From 2020 to 2030, Africa’s climate change needs could amount to $331 billion.
- Africa receives only 3% of total global climate finance flows.
Africa must successfully carry out its energy transition because:
- The continent is home to 20% of the world’s population and accounts for only 6% of global energy demand.
- Six hundred million Africans still do not have access to electricity.
- 600,000 deaths are caused yearly by household air pollution, including poor-quality fuels used for heating and cooking.
- 2-4% of Africa’s GDP is cut yearly due to energy supply problems and recurrent power cuts.
- To meet its aspirations, the continent must double its energy production capacity between 2020 and 2040.
Climate justice
The African Development Bank Group’s 2022 Meetings took place for five days in the Ghanaian capital - and for the first time in person since 2019. Some 3,000 delegates from its 54 African and 27 non-African member states were in attendance. At the event, Nigerian President Akinwumi Adesina emphasized that the Bank will have doubled its climate change budget to $25 billion by 2025. The AfDB, which also stopped financing coal mining last year, is committed to helping reduce greenhouse gas emissions on the continent. Akinwumi Adesina also insisted on climate justice between Northern and African countries. Kenneth Ofori-Atta, Ghana’s Minister of Finance, concluded: “Let’s have the courage to move the climate change program forward and support countries with climate strategies for green and inclusive growth.”
Here are some examples of the initiatives underway for the next edition of the African Development Bank Group’s Annual Meetings, scheduled for May 2023 in Sharm el-Sheikh, Egypt.
AfDB, a pioneering role
The African Development Bank did not wait for the big gathering in Accra to act. Here are three examples of the projects it has undertaken.
On climate resilience: 100 million hectares of degraded land will be rehabilitated along a corridor 8,000 km long and 15 km wide across the African continent. This will remove 250 million tonnes of carbon dioxide and create 10 million green jobs by 2030.
Another priority for the AfDB is the Youth ADAPT programme, with a budget of US$1 million. This is a competition for young entrepreneurs that rewards developing innovative solutions to adapt to climate change and create green jobs. Regarding energy transition, $20 billion has been invested in producing 10,000 megawatts of solar energy, which will benefit 250 million people in the Sahel region, from Senegal to Ethiopia.
Ghana goes solar
On the sidelines of the Annual Meetings, the government of Ghana signed a grant agreement with the African Development Fund and a loan with the Swiss government for a solar photovoltaic mini-grid and net metering project. Net metering is the difference between the energy you produce and do not use but is still used by your supplier and your consumption.
The funding from the Swiss government will be explicitly used to support the development of Ghana’s existing net metering programme and to deploy 12,000 solar photovoltaic systems for SMEs and households. The project, which is expected to cost US$ 85.88 million, will reduce greenhouse gas emissions by 0.779 million tonnes of CO2 per year and create up to 2,865 jobs during the construction phase, 30% of which will be reserved for women and youth.
Nothing but water
By the end of 2024, Mozambique is expected to complete the financing for constructing the Mphanda Nkuwa dam in Tete province, a region that is desperately short of electricity. The turbulent Zambezi River will power the 1,500-megawatt hydroelectric plant. It will be complemented by 1,300 km of high-voltage lines. The cost of the project is USD 4.5 billion. Commissioning is expected in 2031.
The shoes that never wear out
Climate resilience also involves individual and private initiatives. For example, Nigerian, Yewande Adebowale, has set up a company to produce shoes from plastic waste. The brand is called “Salubata”, which means “shoes that never wear out” in Yoruba. Each “Salubata” shoe purchased eliminates over 12.6 kg of CO2 from the environment.
Renewable energy: Africa’s potential in crucial figuresSolar: 10,000 gigawattsHydroelectric: 350 gigawattsWind: 110 gigawattsGeothermal: 15 gigawatts
Learn more about African Development Bank's projects and operations at afdb.org/en
► Discover the dedicated Eye on Africa on climate change: Crisis and opportunities for Africa
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Valeurs Actuelles
Les vignobles du Sud-Ouest reconnus comme “itinéraire culturel européen”
Tursan, Jurançon, Cahors, Pécharmant, Monbazillac… Le Sud-Ouest produit de nombreux vins réputés. Mais ses vignobles ont aussi une valeur culturelle et touristique qui a été reconnue mercredi 15 juin par le Conseil de l’Europe, rapporte France 3 Régions. Les vignobles du Sud-Ouest ont été classés comme « itinéraire culturel européen », une distinction qui cherche à « démontrer, à travers le voyage dans le temps et l’espace, que le patrimoine de différents pays d’Europe contribue au patrimoine culturel commun ».
Favoriser l’œnotourisme
Ce label distingue les différents lieux liés à un même patrimoine historique ou culturel. On peut y retrouver aussi bien la rivière de la Hanse, les abbayes cisterciennes, les constructions mégalithiques d’Europe ou encore les villes liées à Napoléon, Mozart ou Charles Quint. Cela permet donc de mettre en valeur, au-delà de la simple production, l’œnotourisme. La profession compte ainsi inviter à découvrir la route des vins du Sud-Ouest et la qualité des paysages de la région. Une démarche qui fait le lien avec la mise en valeur des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, également inscrits comme itinéraire culturel européen.
Moins célèbre que ceux du Bordelais ou de Bourgogne, les vins du Sud-Ouest regroupent plus de 8.000 exploitations et 29 appellations d’origine protégée, des côtes atlantiques au Massif Central, rappelle France 3 Régions.
Occitanie : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Cap sur la “porte des Amériques”
Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.
A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%
« Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».
Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).
Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.
L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.
Une rentabilité proche de 10 %
Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.
Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.
BBC
Friendly fungi help forests fight climate change
This award-winning essay from young British science writer Zara Hussan explores the hidden, underground networks of fungi that are silently helping plants and trees to lock away carbon and combat climate change. Winner of the 2022 Association of British Science Writers (ABSW) Young Science Writer of the Year award, her essay explores a microscopic realm: Earth's fungal "life support system".
A forest is home to billions of living things, some of them too small to be seen by the naked eye. Collectively, these micro-scale species contribute more to our planet than most of us could imagine.
While we know that forests play a major role in countering global warming - acting as reservoirs for carbon - what is less well understood is how tiny organisms that dwell hidden in the soil help lock away our greenhouse gas emissions.
The trees in our forests absorb carbon dioxide from the atmosphere as they photosynthesise; their leaves, powered by sunlight, convert that carbon dioxide into oxygen and sugar. As a tree grows, the carbon becomes part of its woody "biomass".
This is how trees naturally combat the planet-warming greenhouse effect. In the last 20 years, the Amazon rainforest alone is estimated to have taken in 1.7 billion metric tons of carbon dioxide.
Trees though do not act in isolation; they are entangled with - and work alongside - a vast community of micro-scale fungi.
A 2016 study led by researchers from Imperial College London revealed that one particular type - ectomycorrhizal fungi - enables certain trees to absorb CO2 faster (and therefore grow faster) than others. This is known as the "CO2 fertilisation effect".
These fungi live in the root system of a host tree. In a symbiotic relationship, fungi help the tree to absorb more water, carbon and other nutrients. In exchange, the tree provides food for the fungi by photosynthesising.
Ectomycorrhizal fungi have also been found to slow down the process of rotting; decomposition breaks down all that locked-away carbon and releases it into the atmosphere. So the fungi, in effect, have two methods of fighting global warming.
Insights into the critical, growth-boosting role of fungi have already been applied to agriculture. Seeding the soil with "friendly fungus" is considered a promising technology for future sustainable farming.
Research conducted into planting one particular variety - Arbuscular mycorrhizal fungi, or AMF - in soil has shown how it can not only help enrich soil fertility, but also reduce CO2 levels in the atmosphere.
Using these fungi can also provide a more sustainable alternative to chemical fertilisers, which can run into and pollute nearby water sources.
The benefits of so-called "biofertilisers", like AMF, have resulted in the global biofertiliser market reaching a value of more than $2bn.
Switching from chemical to biological fertilisers does come at a financial cost.
Biological fertilisers are also often crop-specific and they generally do not boost crop yield as much and as quickly as chemical fertilisers. They are understood to be so much more beneficial for the soil and for the environment though that, in the UK, the government has developed a scheme called the Sustainable Farming Incentive (SFI). It aims to provide financial assistance to farmers who opt for more sustainable, nature-enhancing practices.
Moving away from chemical fertilisers on farmland could give those helpful fungi a boost in our forests, too.
Scientists say that naturally-occurring forest fungi are being put at risk by some chemicals. Dr Colin Averill, a senior scientist at ETH Zurich in Switzerland, says chemical fertilisers - that are rich in nitrogen, phosphorus and potassium - actually break down the symbiosis between fungi and plant roots.
Research has also shown a link between the loss of soil fungi and a reduction in carbon content of forest soil. Meanwhile, deforestation, which annihilates the fungi along with their host trees, disrupts this whole underground, climate change-fighting ecosystem.
The system can be repaired, though. Dr Averill says that, by transplanting soil from rich, biodiverse "donor" sites to sites where soil is depleted, it is possible to restore fungal networks.
He argues that taking these steps is necessary to help protect microbial communities.
More recently, a project led by the Society for the Protection of Underground Networks (Spun) has set out to map these microscopic fungal networks and to understand their essential role in protecting our soils. The project is the start of what scientists have called an "underground climate movement", aiming to protect this ancient life support system and to help it to help us fight climate change.
These fungi might be tiny and hidden beneath the ground, but they form a network that is protecting our planet. Scientists who study them say we can do more - particularly through sustainable farming methods - to protect them.
Young Science Writer of the year 2022, Zara Hussan, 14, is from Plashet School, East Ham, London. The ABSW Young Science Writer of the Year award invites students aged 14-16 years, to submit an 800-word essay. The competition, supported by BBC News, is designed to get young people writing and thinking about the big questions in science, technology, engineering and/or mathematics.
More on this story
New global effort to map 'Wood Wide Web'
Ten fascinating facts about fungi
Related Topics
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
BBC
Could flat tyres soon be a thing of the past?
By Russell HottenBusiness reporter, BBC News
The sight of a car limping along on a near-flat tyre, or a roadside wheel change are still common.
So is the expense of replacing tyres that have worn out prematurely, perhaps because the driver may not have been checking the pressure as regularly as they should.
Sometimes it's difficult not to feel tyres are a car's weak link. But is this about to change?
Is it the end of the black rubber air-filled doughnut first used on vehicles in the 1890s - a product designed to be indestructible, and therefore not easy to recycle?
On a test track in Luxembourg, a Tesla Model 3 is twisting through tight corners, accelerating rapidly, and doing emergency stops. Standard stuff. What's remarkable, though, is the car is sitting on four airless tyres - made by Goodyear, the US manufacturer.
Special plastic spokes, support a thin, reinforced rubber tread. The spokes flex and contort as the car goes through its paces.
Michael Rachita, Goodyear's senior program manager for non-pneumatic tyres (NPTs), is upfront about the limitations: "There will be noise, and some vibration. We're still learning how to soften the ride. But we think you'll be surprised at the performance." He wasn't wrong.
Electric cars and autonomous mobility are changing tyre needs. Delivery firms and shuttle services want products that are low-maintenance, puncture-proof, recyclable, and have sensors that map road conditions.
Car sharing and ride hailing, rather than ownership, are rising in cities. A car with a flat tyre, is a car not making money.
Mr Rachita says: "While air-filled tyres will always have their place, a mixture of solutions is needed. As we move into a world where autonomous vehicles are becoming more common and many cities are offering transport-as-a-service strategies, having a maintenance-free tyre is hugely important."
At Goodyear's labs, the tyres are tested for 24 hours at a time, under different loads and speeds. That's thousands of miles non-stop. Some spokes deform, some break, but the structures continue to perform safely, Mr Rachita says. "It's test-learn, test-learn," he says. "But we're at a stage that's given us a huge amount of confidence. This is the real deal."
Goodyear rival, Michelin, has been working with General Motors (GM) on airless tyres since 2019. In February there were media reports that Michelin's Unique Puncture-proof Tire System (Uptis) could debut on a new Chevrolet Bolt electric car being planned by GM, possibly as early as 2024.
Uptis tyres are made of high-strength resin embedded with fiberglass and composite rubber (for which Michelin has filed 50 patents) to create a mesh structure that surrounds an aluminium wheel.
Cyrille Roget, a scientific and innovation expert at the French tyre maker, won't confirm the Bolt reports, but tells the BBC Michelin will have more to say later this year.
Michelin has been a market leader in airless wheels. Its Tweel (tyre-wheel) has been around since 2005 and is used on slow-moving vehicles, such as farm equipment.
Optimising the technology for road vehicles is, however, a totally different challenge, Mr Roget says: "We have 130 years of experience and knowledge in perfecting inflatable structures like pneumatic tyres. Airless technology is very recent."
Uptis, though, is just a step to something bigger. The company that gave us the pumped-up Michelin Man logo, has a multi-year plan, to create a tyre that is airless, connected, 3D-printed and made entirely of materials that can be melted down and re-used.
Apart from occasional re-treads, it would be zero-maintenance, according to Michelin.
Heavy battery weight means airless structures are particularly suited to electric vehicles. "You can carry more load with a more compliant feel than in an air tyre," Mr Rachita says.
On the other hand, airless tyres have a greater contact patch with the road, increasing the drag. This rolling resistance uses more energy to drive the tyres forward - with implications for battery life and range.
And then there's noise - the hum of rubber-on-road.
"With engine sound removed on an electric car, tyres become the dominant source of noise," says Matt Ross, editor-in-chief of Tire Technology International.
In addition, the rigidity of plastic spokes transmits more vibration through the suspension. Drivers long used to the response and performance of air tyres could take some convincing, he feels.
More important than consumer perception, however, is what regulators decide.
Governments will demand rigorous safety tests and a standardisation of rules. And tyre makers will need to invest heavily in new manufacturing facilities and develop supply chains. It will take years.
Tyre makers hope early adopters in niche areas will help drive the technology forward. "Non-pneumatic tyres (NPTs) are of particular interest to sectors like the military, disaster response, security vehicles, and specialist machinery," Klaus Kraus, head of European research and development at Hankook, tells BBC News.
The South Korean company unveiled the latest version of its i-Flex NPT in January. Smaller than a conventional tyre, a honeycomb of interlocking polyurethane spokes is a breakthrough in coping with lateral and horizontal stresses, the company says.
More technology of business:
Bridgestone, the world's largest tyre maker, is interested in industrial applications in farming, mining and construction, where demand could be high from customers that see a costly loss of productivity when tyres fail.
Airless tyres will, initially at least, carry a premium price. But the ability for regular re-treading and 3D printing could be a game changer. Maybe, some experts speculate, consumers won't even need to buy tyres outright. Instead, they'll get them free and pay-per-mile, with sensors monitoring usage.
It's an illustration of where the technology is taking the tyre of the future, says Sosia Causeret Josten, an analyst at Goodyear's Sightline Tyre Intelligence division. As the only contact between the road and the vehicle, tyres offer huge potential.
Perhaps, thanks to cloud computing and algorithms, connected vehicles could deliver information about where government authorities need to make road repairs or lay grit during freezing weather.
Take another example, automatic braking systems. "If the anti-lock braking system (ABS) can tell that the vehicle is driving on half-worn summer tyres, it can react quicker. This advantage can play an important role in an autonomous future, where the vehicle has to react itself," she says.
Not all this tech need be exclusive to airless tyres, or course. And not all manufacturers are convinced NPTs are the future. "To this day, we believe that pneumatic tyres are the best choice for most vehicles," says Denise Sperl, a director of car tyre research and development at Germany's Continental.
Tyres will always need "to simultaneously meet multiple requirements for safety, comfort, performance and sustainability" and air-filled rubber remains the best compromise, she says.
Continental is developing a self-inflating system where pumps and sensors in the wheel keep the pressure at optimum levels.
Like all manufactures, the company is looking into "greener" products. Polyester from recycled plastic bottles will soon be used in its premium tyres, and both Continental and Goodyear are researching a dandelion flower that produces latex similar to rubber trees.
But sustainable alternatives to conventional materials are available only "to a limited extent," Ms Sperl adds. Air tyres have been around so long for a reason - they do the best job. "We remain convinced of this," she says.
Related Topics
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
BBC
In photos: Throwback to life on Indian streets
In the age of mobile phones and social media, everyone is a bit of a photographer, drawing hordes of fans on their Instagram accounts. But a gallery in India recently held an exhibition looking back on the time-honoured tradition of street photography.
A collection of 23 photographs, the black and white streetscapes were shot by Ketaki Sheth, Pablo Bartholomew, Raghu Rai and Sooni Taraporevala - some of the country's most acclaimed photographers.
The photographs span the time between 1970 and 2000, and offer a view of the golden period of street photography in India, when photographers - tucked behind their cameras - would roam the streets, observing, engaging and capturing the nuances of daily life.
"It was a time when permission and consent were not negotiated in writing and the photographer could photograph with tacit understanding from passers-by," according to Delhi-based PHOTOINK, which organised the show.
"Photographing the street has increasingly become a complex and contested space today, surveillance and privacy issues notwithstanding. Everyone with a mobile phone is now a street photographer."
Here's a selection of some of the pictures from the show:
More on this story
Photographic treasures from India
From India to UK: An immigrant's snapshots from 1950s
Related Topics
Valeurs Actuelles
Le cardinal Sarah s’inquiète du manque de spiritualité dans notre monde moderne
Charlotte d’Ornellas : Vous écrivez un nouveau livre qui porte le nom de Catéchisme. Non pas celui de l’Église, mais celui de nos vies spirituelles… Pourquoi avez-vous ressenti la nécessité d’écrire sur ce sujet ?
La vie spirituelle est ce que nous avons de plus intime, de plus précieux. Sans elle, nous sommes des animaux malheureux. J’ai voulu insister sur ce point : la spiritualité n’est pas une collection de théories intellectuelles sur le monde. La spiritualité est une vie, la vie de notre âme.
Depuis des années, je parcours le monde, je rencontre des personnes de toutes cultures et de toutes conditions sociales. Mais je peux affirmer une constante : la vie, si elle n’est pas spirituelle, n’est pas vraiment humaine. Elle se transforme en une triste et angoissante attente de la mort ou en fuite dans la consommation matérialiste. Savez-vous que durant le confinement, l’un des mots les plus souvent recherchés sur Google était le mot “prière” ?
Nous avons pris soin de l’économie, des salaires, de la santé, c’est très bien ! Mais qui a pris soin de son âme ?
J’ai voulu répondre à cette attente inscrite au cœur de chacun. C’est pour cela que j’ai choisi ce titre, Catéchisme de la vie spirituelle . Un catéchisme est un recueil des vérités fondamentales. Il a un but pratique : être un repère incontestable au-delà de la valse des opinions. Comme cardinal de l’Église catholique, j’ai voulu donner à tous des repères quant aux fondamentaux de la vie de l’âme, de la relation de l’homme avec Dieu.
Vous aviez déjà écrit un ouvrage pour dire la force du silence. Vous insistez encore énormément dans ce livre sur la nécessité vitale de trouver le silence. Que pouvons-nous trouver de si important dans le silence ?
Permettez-moi de vous retourner la question : que pouvons-nous trouver sans le silence ? Le bruit est partout. Non seulement dans les villes agitées et englouties par le brouhaha des moteurs, mais même à la campagne il est rare de ne pas être poursuivi par un fond musical envahissant. Il n’est pas jusqu’à la solitude qui se voit colonisée par les vibrations du téléphone portable.
Pourtant sans silence, tout ce que nous faisons est superficiel. Car dans le silence, on peut revenir au plus profond de soi-même. L’expérience peut faire peur. Certains ne supportent plus ce moment de vérité où ce que nous sommes n’est plus masqué par aucun déguisement. Dans le silence, il n’y a plus moyen de fuir la vérité du cœur. Alors se révèle au grand jour ce qui nous habite : culpabilité, peur, insatisfaction, impression de manque et de vide. Mais ce passage est nécessaire pour entendre Celui qui parle à notre cœur : Dieu. Il est « plus intime à moi-même que moi-même », dit saint Augustin.
Il se révèle à l’intérieur de l’âme. C’est là que commence la vie spirituelle, dans cette écoute et ce dialogue avec un autre, le Tout autre, au plus profond de moi. Sans cette expérience fondatrice du silence et de Dieu qui habite le silence, nous restons à la surface de notre être, de notre personne. Quel temps perdu ! Je suis frappé, quand je rencontre un moine ou une moniale âgés, usés par des années de silence quotidien, de constater la profondeur et la stabilité rayonnante de leur humanité. L’homme n’est vraiment lui-même que quand il a trouvé Dieu, non pas comme une idée mais comme la source de sa propre vie. Le silence est le premier pas de cette vie véritablement humaine, de cette vie de l’homme avec Dieu.
On comprend que trouver le silence est déjà assez original pour l’époque. Mieux encore, vous rappelez qu’il faut se forcer à le trouver… dans une époque du confort, du bien-être et du rejet quasiment systématique de l’effort. Est-il nécessaire de rompre avec son époque pour être un bon chrétien ?
Vous avez raison de le souligner. Je n’encourage pas à aller dans le sens du vent ! Une ambition de feuille morte, comme disait Gustave Thibon ! Vivre, vivre en plénitude demande un engagement, un effort et parfois une rupture avec l’idéologie du moment. Dans un monde où le matérialisme consumériste dicte les comportements, la vie spirituelle nous engage à une forme de dissidence. Il ne s’agit pas d’une attitude politique, mais d’une résistance intérieure aux diktats portés par la culture médiatique.
Non, le confort, le pouvoir, l’argent ne sont pas des fins ultimes. Rien de beau n’est bâti sans effort. Cela est vrai dans toute vie humaine. C’est encore plus vrai au plan spirituel. L’Évangile ne nous promet pas le “développement personnel sans effort” comme nombre de pseudo-spiritualités de pacotille qui encombrent les rayons des librairies. Il nous promet le salut, la vie avec Dieu. Vivre de la vie même de Dieu, cela suppose une rupture avec le monde. C’est ce que l’Évangile appelle la conversion. C’est un retournement de tout notre être. Un renversement de nos priorités et de nos urgences. Cela suppose d’aller parfois à contre-courant. Mais quand tous courent vers la mort et le néant, aller à contre-courant c’est aller vers la vie !
L’Église est vue par le monde comme une institution millénaire, mais souvent frappée des mêmes maux que le reste de la société. Le dossier de la pédophilie en est un exemple… Comment les chrétiens doivent-ils concevoir (et expliquer peut-être) ce qu’est l’Église dans leur vie ?
L’Église est composée d’hommes et de femmes qui ont les mêmes travers, les mêmes défauts, les mêmes péchés que leurs contemporains. Mais ces péchés, quand ils sont le fait d’hommes d’Église, scandalisent profondément les croyants comme les incroyants. Intuitivement, tous savent en effet que l’Église nous donne les moyens de la sainteté, tous savent que le plus beau fruit de l’Église, ce sont les saints. Saint Jean-Paul II, sainte Mère Teresa, saint Charles de Foucauld sont le vrai visage de l’Église. Pourtant l’Église est aussi une mère qui porte les enfants récalcitrants que nous sommes. Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu : les pécheurs, ceux dont la foi vacille, ceux qui se tiennent sur le seuil sans vouloir entrer dans la nef. Tous sont des fils de l’Église. L’Église est notre mère parce qu’elle peut nous donner ses deux trésors. Elle peut nous nourrir par la doctrine de la foi qu’elle a reçue de Jésus et qu’elle transmet de siècle en siècle. Elle peut nous guérir par les sacrements qui nous transmettent la vie spirituelle, la vie avec Dieu, ce que l’on appelle la grâce.
L’Église est donc pour nous une mère parce qu’elle nous donne la vie. Souvent, notre mère nous agace parce qu’elle nous dit ce que nous ne voulons pas entendre. Mais au fond nous l’aimons avec reconnaissance. Sans elle, nous savons bien que nous ne serions rien. Il en est de même avec l’Église notre mère. Sa parole est parfois dure à entendre. Mais nous revenons sans cesse à elle, car elle seule peut nous donner la vie qui vient de Dieu.
L’Église est le visage humain de Dieu. Elle est véridique, juste et miséricordieuse, mais souvent défigurée par les péchés des hommes qui la composent.
Ceux qui ne revendiquent pas leur appartenance catholique aiment l’Église lorsqu’elle se transforme en ONG mondiale, à l’écoute des plus pauvres, des minorités, des persécutés, des personnes différentes… Et c’est une tentation qui semble parfois l’animer. Qu’est-elle de plus qu’une super ONG avec des relais dans tous les pays du monde ?
Je ne suis pas certain que vous ayez raison… Ceux qui ne se reconnaissent pas croyants n’attendent pas de l’Église qu’elle soit une ONG internationale, une succursale de la bien-pensance onusienne. Ce que vous décrivez est davantage le fait de chrétiens complexés qui voudraient devenir acceptables aux yeux du monde, populaires selon les critères de l’idéologie dominante.
Au contraire, les incroyants attendent de nous un discours de foi, une parole claire. Cela me rappelle ce que j’ai vécu au Japon quand j’étais chargé d’y apporter l’aide humanitaire du Saint-Siège après le tsunami. Devant ces populations qui avaient tout perdu, j’ai compris que je ne devais pas seulement donner de l’argent. J’ai compris qu’ils avaient besoin d’autre chose. D’une tendresse qui ne vient que de Dieu. J’ai donc prié longuement en silence devant la mer pour toutes les victimes et les rescapés. Quelques mois après, j’ai reçu une lettre d’un Japonais bouddhiste qui me disait qu’alors qu’il avait résolu de se suicider par désespoir, cette prière lui avait redonné le sens de la dignité et de la valeur de la vie. Il avait dans ce moment de silence fait l’expérience de Dieu. Voilà ce que le monde attend de l’Église !
Vous insistez beaucoup sur la prière. Comment faire pour prier lorsqu’on a l’impression de répéter sans cesse la même chose, d’être plus ou moins écouté…Que faut-il réellement chercher dans la prière ?
C’est une question fondamentale. La prière ne consiste pas dans une litanie de demandes. Et on ne mesure pas l’effi cacité de la prière au fait qu’elle soit plus ou moins exaucée. En fait, c’est très simple. Prier, c’est parler à Dieu ! Nous n’avons pas besoin pour cela de formules ciselées, même si elles peuvent parfois nous aider. Qu’avons-nous à dire à Dieu ? D’abord que nous l’ adorons, que nous reconnaissons sa grandeur, sa beauté, sa puissance, tellement loin de notre petitesse, de notre péché, de notre impuissance. Adorer, c’est l’activité la plus noble de l’homme. L’Occident ne tient plus debout parce qu’il ne sait plus ployer les genoux. Il n’y a là rien d’humiliant. Être à genoux, c’est être à sa place devant Dieu.
Prier, c’est aussi dire à Dieu notre amour. Avec nos mots, le remercier pour son amour gratuit pour nous, pour le salut éternel qu’il nous offre. Prier, c’est lui dire notre confiance, lui demander de soutenir notre foi. Prier, c’est enfin se taire devant lui, pour lui laisser la place.
Vous me demandez ce qu’il faut chercher dans la prière ? Je vous réponds, ne cherchez pas quelque chose ! Cherchez quelqu’un : Dieu lui-même, qui se révèle avec le visage du Christ.
Un catéchisme rédigé par un cardinal s’adresse forcément à des chrétiens… Ceux qui n’ont pas la foi et qui nous lisent aujourd’hui font-ils aussi partie de votre réflexion ? Ceux qui ne croient pas que Dieu existe ont-ils besoin du même silence ?
Bien entendu ! Je m’adresse à tous. Le silence n’est pas réservé aux moines, ni aux chrétiens. Le silence est un signe d’humanité. Je voudrais inviter toutes les personnes de bonne volonté, croyants ou incroyants, à faire l’expérience de ce silence. Osez vous arrêter ! Osez le silence. Osez vous adresser à un Dieu que peut-être vous ne connaissez pas, auquel même vous ne croyez pas.
Benoît XVI répète souvent une phrase qu’il a lue chez Pascal, le philosophe français : « Fais ce que font les chrétiens, et tu verras que c’est vrai ! » J’ose dire à tous : osez faire l’expérience de la prière, même si vous ne croyez pas, et vous verrez. Il ne s’agit pas ici de révélations extraordinaires, de visions ou d’extases. Mais Dieu parle au cœur dans le silence. Celui qui a le courage du silence finit par rencontrer Dieu. Charles de Foucauld en est le plus bel exemple. Il ne croyait pas, avait rejeté la foi de son enfance et ne menait pas une vie chrétienne, c’est le moins qu’on puisse dire ! Pourtant, après avoir fait l’expérience du silence dans le désert, son cœur s’est ouvert au désir de Dieu. Il l’a laissé surgir dans sa vie.
Vous parlez également, pour nourrir l’âme, de la pratique des sacrements. Pouvez-vous expliquer ce qu’ils sont réellement, puisque vous reprochez à l’époque de parfois se tromper de sens ?
Les sacrements sont de réels contacts avec Dieu à travers des signes sensibles. Souvent effectivement, notre époque tend à les réduire à des cérémonies symboliques, des occasions rituelles de se retrouver, de faire une fête de famille. Ils sont tellement plus profonds que cela ! À travers le signe sensible de l’eau versée sur le front d’un enfant lors de son baptême, en réalité, Dieu lave l’âme de cet enfant et il vient l’habiter. Ce n’est pas une métaphore poétique. C’est une réalité ! À travers les sacrements, Dieu nous touche, nous lave, nous guérit, nous nourrit.
Peut-être pourrions-nous parfois nourrir un peu de jalousie envers les apôtres et ceux qui ont connu le Christ. Ils l’ont touché, embrassé, serré dans leurs bras. Il les a bénis, consolés, affermis. Et nous… tant d’années nous séparent de lui. Mais nous avons les sacrements. À travers eux, nous sommes physiquement en contact avec Jésus. Sa grâce passe jusqu’à nous. Il ne s’agit pas d’un joli symbole qui ne vaudrait qu’autant que dure notre ferveur. Non. Les sacrements sont efficaces. Encore faut-il que nous les laissions produire en nous leur fruit, en disposant nos âmes par la prière et le silence. Mais alors vraiment, si je me confesse, Jésus lui-même me pardonne. Si je participe à la messe, je participe réellement au sacrifice de la Croix. Si je communie, c’est vraiment lui, le Christ, Jésus, qui vient en moi pour me nourrir. Les sacrements sont les piliers de la vie spirituelle.
Les sacrements sont aussi accompagnés d’une liturgie… N’y a-t-il pas là aussi un accompagnement nécessaire pour que chacun puisse prendre conscience de la valeur réelle de ces signes ?
C’est vrai ! Il y a un immense besoin de catéchisme ! Trop souvent les enseignements des prêtres s’égarent pour devenir des commentaires de l’actualité ou des discours philosophiques. Je crois que les gens attendent de nous un catéchisme clair et simple qui explique le sens de la vie chrétienne et des rites qui l’accompagnent. Il serait bon que les homélies expliquent le sens des gestes de la messe. Ce serait fécond ! Mais je crois aussi que la liturgie parle par elle-même. Elle parle au cœur. Le chant grégorien se passe de traduction tellement il évoque la grandeur et la bonté de Dieu. Quand le prêtre se tourne vers la Croix, tous comprennent qu’il nous indique l’orient de nos vies, la source de la lumière. La liturgie est un catéchisme du cœur.
Catéchisme de la vie spirituelle, du cardinal Robert Sarah, Fayard, 336 pages, 22,90 €.
Le Figaro
Passeport et carte d'identité : quels délais pour les obtenir ?
PRATIQUE - L'heure des vacances a sonné et avec elle, celle de renouveler ses papiers d'identité. Sauf qu'en raison de la crise sanitaire, les temps d'attente ont littéralement explosé.
Les délais pour obtenir passeports et cartes d'identité ont explosé depuis la crise sanitaire. Mais en temps normal, la procédure ne doit pas prendre plus de trois à quatre semaines. Suivez le guide!
Renouveler sa carte d'identité
Pour renouveler sa carte d'identité, il est vivement recommandé de remplir une prédemande en ligne sur le site de l'Agence nationale pour les titres sécurisés (ANTS). Vous devrez alors renseigner plusieurs informations, à savoir, le motif du renouvellement (perte, vol, date d'expiration de la carte…), votre état civil, des renseignements sur votre filiation, votre nationalité et votre adresse.
Ensuite, pour finaliser la demande, il faudra prendre rendez-vous en mairie. Le délai d'attente moyen pour décrocher ce rendez-vous est de dix jours. Sauf depuis août dernier,les délais ayant explosé sous l'effet de la sortie progressive de la pandémie. En janvier 2022, il fallait compter environ deux mois avant de pouvoir espérer obtenir son précieux sésame. Aujourd'hui, à l'approche de la période estivale et de celle des examens du mois de juin, les délais ont encore augmenté. «En France, il faut désormais compter en moyenne 65 jours pour obtenir un rendez-vous en mairie», rapporte au Figaro, Anne-Gaëlle Baudouin, directrice de l'Agence nationale pour les titres sécurisés (ANTS).
Avant de vous rendre sur place, il faudra vous munir d'un certain nombre de documents :
- votre numéro de pré-demande et/ou le QR Code obtenus à la fin de votre démarche (pour gagner du temps, nous vous conseillons d'imprimer le récapitulatif de pré-demande)
- une photo d'identité de moins de 6 mois
- un justificatif de domicile de moins de 6 mois
- votre carte d'identité actuelle OU en cas de vol : la déclaration de vol (réalisée en gendarmerie ou en commissariat) OU en cas de perte : la déclaration de perte (peut être réalisée lors du dépôt de votre dossier)
- un timbre fiscal d'un montant de 25 euros (uniquement en cas de perte ou de vol)
- si la carte d'identité est périmée depuis plus de 5 ans, perdue ou volée : un passeport valide ou périmé depuis moins de 5 ans et si vous n'en disposez pas, un acte de naissance de moins de 3 mois
Si vous êtes bien en possession de tous ces justificatifs, la rencontre devrait durer une quinzaine de minutes. À l'issue desquelles vous devrez encore attendre en moyenne 15 jours avant de pouvoir retirer le titre en mairie, le temps que la pièce soit fabriquée. Aujourd'hui, ces délais sont de «28 jours en moyenne», selon l'ANTS.
À lire aussiCarte d'identité : tout ce qu'il faut savoir avant de faire sa demande
Refaire son passeport
Quid du passeport ? Pour renouveler son passeport, même procédé. À la différence qu'avant de remplir votre prédemande en ligne sur le site de l'ANTS, vous devrez acheter un timbre fiscal de 86 euros en ligne ou dans un bureau de tabac. Après avoir renseigné le motif du renouvellement (perte, vol, date d'expiration de la carte…), votre état civil, des renseignements sur votre filiation, votre nationalité et votre adresse, vous ajouterez le numéro du timbre fiscal de façon à payer votre titre.
Ensuite, comme pour la pièce d'identité, il vous faudra prendre rendez-vous en mairie. Les délais sont les mêmes. À savoir, 10 jours en temps normal, 65 aujourd'hui. Autre élément à retenir : sur place, les mêmes documents vous seront demandés. En temps normal, après ce rendez-vous, il vous faudra attendre en moyenne 15 jours pour retirer votre titre d'identité, le temps que celui-ci soit fabriqué. En temps de Covid, comme pour la carte d'identité, il faudra prendre son mal en patience en moyenne «28 jours» selon l'ex-préfète.
À noter, il existe beaucoup de disparités selon les préfectures. Ainsi, dans certaines grandes villes, il faudra patienter encore plus longtemps avant d'obtenir le précieux sésame.
À lire aussiDemande ou renouvellement de passeport, tout ce qu'il faut savoir
Un plan d'urgence pour raccourcir les délais
Pour pallier cet embouteillage massif, le ministère de l'Intérieur a mis en place un plan d'urgence dont les principales mesures sont la mobilisation exceptionnelle de personnels nouveaux (160 nouveaux agents ont été recruté pour désengorger les mairies), la mise en place de nouveaux dispositifs de recueil (170 postes de travail dédiés et sécurisés ont été installé) et l'aménagement de centres d'accueil temporaires dans les communes les plus en tension. Jusqu'à nouvel ordre, les cartes nationales d'identité et les passeports expirés depuis moins de 5 ans seront valides lors des examens scolaires prévus au mois de juin et pour passer son permis de conduire (inscription dans les auto-écoles, passage de l'examen…).
Les demandes les plus urgentes (par exemple pour des raisons professionnelles ou pour les Français qui ne disposent d'aucune pièce d'identité, en cas de vol ou perte du titre, départ à l'étranger imprévisible pour des raisons familiales ou de santé) seront prioritaires. Ce plan devrait améliorer les délais de délivrance des passeports et des cartes nationales d'identité d'ici à l'été. En attendant un retour à la normale, un seul mot d'ordre : anticiper !
Vous prévoyez de prendre un drone dans votre valise cet été ? Attention, tout n'est pas permis
PRATIQUE - De nombreux interdits encadrent la pratique du drone de loisir en France. Il est nécessaire de s'en informer avant son départ en vacances.
Quand partir en Écosse ? Météo, températures… La meilleure période de voyage par région
Découvrir les charmes et légendes écossais, entre forêts verdoyantes, lacs majestueux, villes historiques et îles aux paysages enchanteurs… Voici tous les détails du climat et de la météo en Écosse région par région, pour savoir quand partir dans les meilleures conditions.
Grandes vacances d'été 2022 : elles débuteront un jeudi cette année, pourquoi ?
Attendues avec impatience, les grandes vacances d'été 2022 commenceront le jeudi 7 juillet et non le vendredi après la classe.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la Russie affirme avoir tué près de 2 000 combattants étrangers
La bataille des chiffres continue. L’armée russe a publié un communiqué, vendredi 17 juin, dans lequel elle dévoile plusieurs données sur le nombre de combattants étrangers ayant rejoint la guerre en Ukraine. Selon l’état-major russe, « des mercenaires et des spécialistes en armements » seraient issus « de 64 pays au total », relaie Le Figaro. Parmi eux, « 6 956 sont arrivés en Ukraine, 1956 ont déjà été éliminés, 1779 sont repartis », a poursuivi le ministère russe de la Défense.
Dans le détail, les combattants étrangers viennent majoritairement de Pologne qui est le « leader absolu » parmi les pays européens. La Roumanie et la Grande-Bretagne viennent compléter le podium.
59 « mercenaires » français tués
Accompagné de son communiqué, Moscou a dressé un tableau du nombre de combattants étrangers par nationalités. Ainsi, 59 « mercenaires » français, sur 183 venus combattre, ont été tués depuis le début de l’offensive russe. Selon l’armée russe, les pays ayant enregistré le plus de pertes sont la Pologne (378 morts), les États-Unis (214), le Canada (162) et la Géorgie (120).
Le 3 juin dernier, un Français avait été tué « dans des combats » en Ukraine, avait indiqué le ministère français des Affaires étrangères. « Nous avons appris la triste nouvelle qu’un Français avait été mortellement blessé dans des combats en Ukraine », avait écrit le Quai d’Orsay, présentant ses « condoléances à sa famille. »
Si la France n’envoie pas de troupes se battre en Ukraine, elle livre des armes et des équipements militaires. Des soldats sont en revanche dépêchés dans les pays de l’Otan voisins.
Valeurs Actuelles
Ukraine, à qui profitent les armes ?
À un checkpoint improvisé dans l’ouest de l’Ukraine, non loin de la frontière polonaise, un groupe de civils lourdement armé fait le tri des voitures qui tentent de quitter le pays. Parmi eux, de jeunes étudiants, canette de bière dans une main, AK-47 dans l’autre, montent la garde. Pour passer, il faut en moyenne s’acquitter de quelque 10 000 dollars en liquide. Depuis le début du conflit, les hommes en âge de combattre sont en théorie tous mobilisés. Sortir du pays leur est interdit sauf autorisation spéciale. Seulement ici, ce ne sont pas des policiers qui contrôlent mais des miliciens qui n’appliquent qu’une seule loi, la leur. Certains expatriés français ont eu affaire à eux en quittant Kiev par la route en mars dernier.
Dès les premiers jours de combat, le président Volodymyr Zelensky a ouvert les arsenaux afin d’équiper à la va-vite un maximum de civils à travers le territoire, pour enrayer l’avancée russe. Parmi ces armes, un grand nombre a déjà disparu, vendu au marché noir. Il s’agit en général de fusils d’assaut qui vont grossir les catalogues des trafiquants et trouver preneur en Europe occidentale, où elles ont la valeur marchande la plus forte. De 200 euros en Ukraine, elles peuvent se négocier jusqu’à 2 000 euros. De quoi équiper tout type de réseaux clandestins, mafias, petite criminalité, mais aussi groupes islamistes et extrémistes en tout genre.
Une grande partie des armes que l’Occident fournit à l’Ukraine pourrait se retrouver entre les mains de criminels en Europe
Mais ce scénario, typique de la plupart des conflits, est cette fois plus préoccupant que les précédents du fait de son ampleur et de sa proximité avec nos frontières. Le premier à tirer officiellement l’alarme est le secrétaire général d’Interpol, l’Allemand Jürgen Stock. Lors d’une récente conférence à Paris il explique : « Une grande partie des armes que l’Occident fournit à l’Ukraine pourrait se retrouver entre les mains de criminels en Europe. Cela arrivera, je n’en doute pas… Les criminels s’en occupent en ce moment même, pendant que nous parlons. Même les armes lourdes utilisées par l’armée seront disponibles sur le marché criminel […] Une destination probable pour ces armes, car les prix sur le marché noir sont nettement plus élevés en Europe, notamment dans les pays scandinaves. »
Contacté par nos soins, Interpol précise qu’il est encore très difficile de quantifier le phénomène, mais que la menace est bien réelle. Un constat partagé par Europol, l’agence européenne de police criminelle. Sa directrice, Catherine De Bolle, déclare dans un entretien au quotidien Die Welt : « Nous voulons éviter de connaître la même situation qu’il y a trente ans, lors de la guerre des Balkans. » Elle indique qu’Europol va mettre en place « un groupe de travail international pour développer des stratégies » afin d’enrayer les réseaux de contrebande venant d’Ukraine.
Le risque est amplifié par la présence sur place de groupes syriens et tchétchènes
Une menace d’autant plus forte que l’on s’inquiète dans différents services de sécurité européens de ce que vont devenir les missiles antichars Javelin ou antiaériens Stinger. « On sait que des missiles antiaériens sont déjà partis d’Ukraine, sans doute depuis plus d’un mois », nous explique Éric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) : « Le risque de la prolifération est encore amplifié par la présence sur place de groupes syriens et tchétchènes, poreux aux réseaux islamistes internationaux. »
Le pays offre, en plus de la guerre qui le frappe, une typologie très particulière et aux racines anciennes propices aux trafics d’armes. À la fin de l’URSS, près de 30 % de l’armement soviétique était produit en Ukraine. Selon une étude de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), le pays comptait encore, avant le conflit, 6,2 millions d’armes de petit calibre (ALPC), généralement détenues de façon illégale. L’Ukraine possédait ainsi le 3e stock mondial, derrière la Chine et la Russie. Selon un rapport de la Rada (le Parlement ukrainien), entre 1992 et 1996, l’équivalent de 32 milliards de dollars d’armes lourdes et d’ALPC – soit le tiers du total – a disparu des arsenaux de l’armée, qui connaît comme le reste du pays une corruption considérable. Selon l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève, au moins 300 000 armes ALPC ont ainsi été pillées ou “perdues” entre 2013 et 2015. Seules 4 000 ont été récupérées.
La corruption constitue une menace existentielle pour l’État : elle détruit l’armée de l’intérieur, porte atteinte à ses capacités opérationnelles
Un problème massif de corruption confirmé par l’indice de Transparency International. l’Ukraine est aujourd’hui à la 122e place sur 180 au classement de la corruption. En plus de l’armée, les douanes et le secteur de la justice sont particulièrement touchés. L’ONG pointe encore la particularité du secteur de l’armement, notant que « la corruption constitue une menace existentielle pour l’État : elle détruit l’armée de l’intérieur, porte atteinte à ses capacités opérationnelles en détournant ses ressources de la ligne de front et en faisant payer des pots-de-vin aux conscrits pour éviter le service ou obtenir un poste préférentiel. En Ukraine, il n’y a pas de supervision sur les marchés publics de défense pour les armes et on estime que de 10 à 15 % des ressources [de l’armée] sont perdues à cause de la corruption ». « Le 22 juillet 2016, le commandant adjoint de l’Opération antiterroriste (ATO) a ainsi été arrêté et dégradé pour avoir vendu 5 000 munitions appartenant à l’armée ukrainienne », indiquait le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip).
Pour leur part, les autorités de Kiev ont tenté à plusieurs reprises de limiter ces quantités d’armes pour se conformer aux exigences occidentales, mais ces efforts ont pris fin après la révolte du Donbass en 2014.
Cet épisode marque un autre tournant dans la prolifération d’armes sur tout le territoire. Après les premiers combats, l’armée régulière reflue face aux rebelles. Elle est vite remplacée en première ligne par des volontaires et des milices équipés à prix d’or par des donateurs de la diaspora, mais aussi et surtout par des oligarques ayant leurs intérêts dans la région. Dans leurs fiefs et jusque dans la capitale, ils entretiennent de redoutées gardes prétoriennes, mieux payées et mieux dotées que la police.
À cet historique particulièrement chargé viennent s’ajouter les colossales livraisons de matériels consentis par les Américains et les Européens. L’effort de guerre des pays membres de l’Otan s’élève à 8 milliards de dollars, dont 4,6 dépensés par les seuls États-Unis.
En théorie, les États doivent s’assurer des critères de traçabilité des armes vendues
Mi-mai, Washington avait ainsi livré 5 500 missiles antichars, 1 400 missiles antiaériens Stinger et quelque 7 000 armes légères. La Suède a déversé ses stocks de lance-roquettes AT4 antichars, la Belgique 5 000 fusils FNC, le Portugal des fusils G3, la Tchéquie des pièces d’artillerie et le Canada des canons M777. La Grande-Bretagne plus de 10 000 systèmes antichars NLAW, Starstreak et Javelin, la Turquie de nombreux drones de combat Bayraktar. La France reste très discrète sur ce qu’elle a fourni, malgré plusieurs demandes parlementaires.
Pourtant, les pays de l’Union européenne sont signataires du traité de l’Onu sur le commerce des armes, qui tente de placer des garde-fous. Les États membres de l’Union, en théorie, doivent s’assurer des critères de traçabilité des armes vendues, qui ne sont pas toujours respectés dans le contexte d’urgence ukrainien. Cela est d’autant plus dangereux que les mafias ukrainiennes, parmi les plus puissantes au monde avec des ramifications jusqu’aux États-Unis et en Israël, disposent déjà de réseaux logistiques éprouvés. Les villes de Kiev, Dnipro, Kharkov et surtout le port d’Odessa sont, depuis 1991, des plaques tournantes des trafics en tout genre, notamment de celui des armes.
L’exportation illégale d’armes ukrainiennes pour alimenter les différents conflits est en effet déjà une vieille histoire
L’exportation illégale d’armes ukrainiennes pour alimenter les différents conflits est en effet déjà une vieille histoire. Elle a laissé des traces chez les talibans au Pakistan et même dans des pays qui étaient sous embargo international comme la Croatie, le Liberia et la Sierra Leone, sans oublier le terrible conflit du Darfour entre 2004 et 2008. C’est l’Ukraine qui était le principal exportateur d’armes à ce moment.
L’un des exemples les plus emblématiques de ces trafics éclabousse l’État au plus haut niveau. Le MV Faina, un navire battant pavillon ukrainien, devait se rendre au Kenya. Mais le 25 septembre 2008, il est détourné par des pirates somaliens. À son bord, une cargaison d’armes d’une valeur marchande de 33 millions de dollars. Une trentaine de chars, des lance-grenades et des munitions de différents calibres. Évidemment, le Faina n’avait pas pour destination le Kenya, mais le Sud-Soudan, également sous embargo de l’Onu. L’enquête diligentée pointera alors la responsabilité de la compagnie d’État Ukrinmash dans cette affaire.
Dans les années 1990, de nombreuses armes sont parties des balkans pour rejoindre les quatre coins du monde, y compris les banlieues françaises
Aujourd’hui, de la poudrière ukrainienne actuelle, d’autres conflits sont déjà en train de se rallumer. Éric Denécé nous explique encore que c’est le cas en RDC, où l’on constate une recrudescence des violences en Ituri, une région stratégique où s’exerce l’influence du Rwanda. Les rebelles y auraient déjà reçu leurs lots d’armes en provenance d’Ukraine.
Pour ce qui est de la France, les autorités sont, en théorie, mieux préparées que dans les années 1990, où les réseaux balkaniques n’ont pas eu trop de mal à vendre leurs marchandises. De nombreuses armes étaient parties des Balkans pour rejoindre les quatre coins du monde, y compris les banlieues françaises. Un spectre qui se rallume aujourd’hui, d’autant que l’on trouve sur le dark Web de nombreuses armes, dont des missiles Stinger pour 7 000 dollars et des Javelin pour la modeste somme de 30 000 dollars payable en cryptomonnaies. Des opérations réalisables derrière un VPN en quelques minutes seulement. Ces dernières années, les milieux géorgiens et tchétchènes ont réussi leur implantation sur le territoire national. La mafia ukrainienne fera-t-elle aussi son nid en France ? La réponse risque d’être explosive.
Le Figaro
Chute des cryptomonnaies : quelles solutions en cas de gel des retraits ?
NOS CONSEILS - Les grandes plateformes d'échange, touchées par la baisse des cours, suspendent les transferts et les retraits. Il existe des moyens pour éviter cette situation.
L'épisode a des allures de «bank run», ces ruées de clients aux guichets des banques qui ont marqué les plus grandes crises financières. Lundi dernier, en pleine tourmente sur les marchés des cryptomonnaies, la plateforme américaine Celsius, qui propose en principe à ses clients de très attractifs rendements sur leurs cryptomonnaies, a annoncé le gel de ses opérations. Près de 2 millions de détenteurs d'actifs se sont retrouvés dans l'impossibilité de réaliser des transferts de fonds. Les retraits ont été purement et simplement bloqués, jusqu'à nouvel ordre.
Cette situation n'a rien d'anecdotique. Avec 11,8 milliards de dollars sous gestion, Celsius figure parmi les grands noms du secteur. La très populaire plateforme d'échange de cryptomonnaies Binance a dans la foulée coupée court à ses opérations. Impossible pour ses clients de retirer leurs bitcoins, dont le cours est au plus bas depuis 18 mois. Cette mise en pause, initialement prévue pour une trentaine de minutes, s'est étendue de longues heures, laissant 120 millions d'utilisateurs dans l'angoisse.
Plateforme ou portefeuille physique ?
La situation est dramatique pour ceux qui ne reverront probablement pas la couleur de leur argent. Et pourtant, il existe des solutions pour ne pas se retrouver coincé. Il faut tout d'abord se souvenir d'un des grands adages de l'écosystème: «not your keys, not your coins» («si vous n'avez pas les clés, vous n'avez pas votre monnaie»). En clair, détenir des cryptomonnaies sur une plateforme de prêt, comme Celsius, ou d'échange, comme Binance, ne garantit en rien la propriété de ses actifs.
Seule la détention de portefeuilles physiques, à l'image de ceux proposés par Ledger ou Trezor, protégés par des clés privées, permettraient de se prémunir de toute confiscation de ses cryptoactifs.
Mais pour autant, cette solution n'est pas très simple à mettre en œuvre. Dans les faits, la maîtrise de ces outils peut s'avérer aride. Pour l'entrepreneur Mathieu Jamar, dirigeant d'une société de gestion de cryptoactifs, s'en remettre aux plateformes pour héberger ses fonds a l'avantage d'être plus intuitif et de s'épargner plusieurs désagréments. Parmi eux, le vol de portefeuilles physiques, qui revient à dire adieu à ses cryptomonnaies. Surtout, la perte de clés privées, ces longues combinaisons alphanumériques pour le moins délicates à garder en mémoire et qui donnent accès à un «wallet» numérique. Près de 20% des bitcoins seraient aujourd'hui inaccessibles en raison d'un simple oubli de clés.
Les grandes plateformes d'échange, Coinbase et Binance en tête, ont été critiquées pour leur propension à geler les retraits en cas d'afflux trop importants d'ordres de vente. Ces blocages restent temporaires, de l'ordre de quelques minutes. En empêchant les retraits sur la durée, sans visibilité aucune pour ses clients, Celsius fait encore figure d'exception.
Scruter attentivement les conditions d'utilisation
À en croire ses conditions d'utilisation, Celsius se prémunit de toute obligation de rembourser ses clients en cas de faillite ou de manque de liquidités. À coup de clauses d'exclusions de garantie et d'exonération de responsabilité, parfois martelées en majuscules, ces plateformes ont largement pris les devants. Toutes, de Coinbase à Binance en passant par FTX et Kraken, soulignent les risques associés aux investissements aux cryptomonnaies et se prémunissent de tout recours en cas de faille technique sur leurs services, de piratage, de chute brutale du cours des actifs qu'elles hébergent ou d'insolvabilité. Binance exhorte ses utilisateurs à consulter très régulièrement les changements apportés à ses conditions d'utilisation et à «cesser immédiatement» d'utiliser ses services en cas de désaccord avec ces mêmes modifications.
Mi-mai, lors de la chute du cours des cryptomonnaies, Coinbase a fait part à l'Autorité des marchés financiers américain, la SEC, de son droit de garder la main sur les actifs de ses clients en cas de dépôt de bilan. Face à l'émoi suscité, son PDG, Brian Armstrong, a démenti tout risque de faillite. Les clients de la plateforme n'en demeurent pas moins considérés comme de potentiels «créanciers généraux non garantis».
Aucune garanties pour l'épargnant
Contrairement aux banques, les acteurs crypto opèrent sans filet de sécurité. En cas de faillite, aucune banque centrale, aucun Etat, ne viendront à la rescousse pour les repêcher. Le cas de Mt.Gox, anciennement dirigée par le français Mark Karpélès, reste emblématique. Mathieu Jamar en garde un souvenir amer. «Du jour au lendemain, le site a été rendu inaccessible, sans aucun recours possible. 650.000 bitcoins sont partis en fumée. Une class action a été lancée, sous juridiction japonaise. Cela fait huit ans que ça dure», souligne-t-il. Les clients de la plateforme n'ont toujours pas revu leurs cryptomonnaies.
Un recours collectif pourrait être envisageable à l'encontre de Celsius, dans le cas où l'entreprise ne serait pas en mesure de rembourser ses clients, anticipe un expert du secteur. La plateforme est soupçonnée d'avoir transféré l'équivalent de 320 millions de dollars en cryptomonnaies à FTX, avant la mise en pause de ses opérations. Le contexte particulièrement morose renforce ces risques de mise en défaut de paiement. La capitalisation de l'ensemble du secteur est passée de 3000 milliards de dollars de capitalisation en novembre à près de 940 milliards lundi soir.
Celsius, qui avait pris le parti d'offrir des services « justes et transparents », prétendument à rebours de ceux proposés par les banques traditionnelles, était déjà dans le viseur de la SEC en 2021. Il proposait jusqu'à 18% de retour sur investissement. Un tel taux est pratiquement impossible à servir sans montages financiers complexes. À une période où de nombreux acteurs de la finance décentralisée, comme le fonds d'investissement singapourien Three Arrow Capital (3AC) - dont la liquidation s’élèverait au moins à 400 millions de dollars - sont mal en point, les conséquences en cascades sur toute la chaîne sont à craindre.
Vers une régulation plus stricte
Cette situation pourrait servir de catalyseur à une régulation plus stricte des plateformes et de leurs pratiques. Deux textes - le règlement MiCA et la directive TFR - sont actuellement en négociation au niveau européen. Les moyens d'engager la responsabilité de ces mêmes plateformes restent néanmoins quasiment hors de portée.
Elsa Trujillo occupe les fonctions d'adjointe de l'Ambassadeur pour les affaires numériques, Henri Verdier, au sein du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (gouvernance d'internet, stabilité du cyberespace, communs numériques).
La compagnie aérienne Vueling va accepter les paiements en cryptomonnaies
Les clients pourront, dès 2023, choisir entre 13 cryptomonnaies, dont le bitcoin, l'ethereum ou encore le dogecoin.
Quand les nouvelles technologies font fondre la facture énergétique
NOS CONSEILS - Contrôle à distance du chauffage et de la climatisation, électricité solaire ou maÎtrise de la consommation d’eau… Revue des solutions efficaces.
Le métavers, une opportunité à 5000 milliards de dollars
Un rapport de McKinsey appelle entreprises et pouvoirs publics à s'intéresser dès à présent à ce qui s'annonce comme la prochaine évolution d'Internet.
Le Figaro
«J'ai compris que je ne pouvais pas le sauver» : ils sont en couple avec un bipolaire
TÉMOIGNAGES - On estime à environ 1 million le nombre de Français atteints de troubles bipolaires. Une maladie qui impacte aussi fortement l'entourage et particulièrement les conjoints.
Dans le XIIIe arrondissement de Paris, l'appartement de Quentin et Axelle a des allures de caverne d'Ali Baba. Rollers, clubs de golf, tapis de Pilate, tour de potier et machine à coudre s'amoncellent çà et là. Reflet des passions aussi débordantes que passagères d'Axelle. «Elle se lance à fond dans chaque nouvelle lubie, dépensant sans compter pour du matériel qui finira inexorablement par prendre la poussière», sourit Quentin, 41 ans et propriétaire d'une entreprise de BTP.
À lire aussiCrise de la quarantaine : ces signes à ne pas ignorer
Axelle, 37 ans, aurait dû se trouver à ses côtés sur le canapé ce jour-là, mais elle a oublié, ou trouvé quelque chose de plus important à faire. Une habitude chez elle, selon Quentin. Elle n'est jamais venue au restaurant où l'attendaient les parents de son futur mari, pour leur première rencontre. À l'inverse, le jour où Quentin s'est fait virer par son patron, elle s'est fait porter pâle à son travail, a fait leurs valises et l'a embarqué pendant dix jours en Nouvelle-Zélande, pays où il avait toujours rêvé d'aller. À leur retour, sous ses encouragements, il se lançait à son compte. «Elle ne fonctionne pas comme vous et moi, ce sont ses émotions qui la gouvernent , c'est un des aspects de sa maladie», explique son mari. Axelle est bipolaire.
Une panne du thermostat de l'humeur et des émotions
Ou plutôt, atteinte de troubles bipolaires, puisqu'il existe plusieurs types de bipolarité. Dans ce trouble de l'humeur, le malade est alternativement et exagérément euphorique et triste, avec des intervalles libres pendant lesquels il se stabilise et trouve un certain équilibre. «C'est comme si le thermostat qui normalement régule notre humeur et nos émotions tombait en panne, facilement et régulièrement. Et même quand ce thermostat fonctionne, il y a une hypersensibilité », définit le Dr Michel Frexinos, psychiatre spécialiste des troubles bipolaires et médecin directeur de la clinique d'Aufrery, au nord-est de Toulouse.
Axelle n'a jamais rien caché de ses troubles à Quentin, autorisant même ses psychiatres à dévoiler tous les méandres de son cas. «Elle se soigne, prend ses médicaments, évite tout ce qui est alcool et psychotropes, qui pourraient déclencher des crises. Elle n'a pas eu de gros épisodes maniaques ou dépressifs depuis des années maintenant. Autre effet secondaire de sa maladie, elle est très sensible à mes émotions, et est prête à tout pour moi quand elle me sent triste ou fatigué», détaille son mari fièrement. Le couple s'est fixé un objectif : «Déjouer les pronostics et les statistiques et vivre ensemble et heureux». Car les études menées jusqu'à présent sont formelles : la bipolarité nuit au couple. Les séparations et divorces sont monnaie courante.
En vidéo, les 10 secrets des couples qui durent
Le conjoint, surexposé
Et pour cause. «Les décompressions impactent beaucoup l'entourage. Le conjoint va être très exposé, impacté», concède le docteur Frexinos. «Ainsi, lors d'un épisode maniaque, en phase haute particulièrement, l'exaltation ressentie par les malades est telle qu'il y aura forcément des dérapages. Il y a plus d'envie et moins de freins. Finie la peur du gendarme, du banquier, de la moralité. Sur le plan amoureux et affectif, c'est compliqué.»
L'exaltation ressentie par les malades est telle qu'il y aura forcément des dérapages. Il y a plus d'envie et moins de freins. Finie la peur du gendarme, du banquier, de la moralité
Tromperie, mégalomanie, compte en banque vidé pour des achats compulsifs... Julie, 41 ans, a tout encaissé pendant trois ans. «J'ai même excusé la MST qu'Olivier m'a refilée après un de ces épisodes, car ce n'était pas vraiment sa faute, ses émotions étaient déréglées», lance-t-elle en se renversant dans son siège. «Le souci quand l'équilibre psycho-émotionnel est rompu, c'est qu'il n'y a plus le contrôle de la raison. Le patient n'est plus rationnel, manque de discernement. On n'est plus soi-même et plus totalement objectif», explique le docteur Nicolas Neveux, psychiatre à Paris, fondateur du site e-psychiatrie.fr et auteur de l'ouvrage Pratiquer la thérapie interpersonnelle (Éditions Dunod). Le conjoint sain se retrouve souvent désemparé, et, s'il tente trop de ramener l'autre à la raison, il court le risque de devenir un ennemi.
«Les phases de dépression peuvent être très dures»
Certains conjoints s'en accommodent. Mais quand l'autre refuse traitement et soin, difficile de rester conciliant longtemps. À l'époque où Olivier et Julie décident de se lancer dans l'aventure parentale, Olivier sombre dans un épisode dépressif. «Les phases de dépression peuvent être très dures. Les patients peuvent être écrasés, leur volonté annihilée, et ça peut durer des mois. Le conjoint se retrouve à prendre le foyer en charge», reconnaît le Dr Frexinos. Les nuits de Julie se peuplent alors de cauchemars : «Je me voyais découvrant que mes enfants avaient hérité de la maladie de leur père, un fils bourré conduisant comme un chauffard, une fille suicidaire».
Pour une personne bipolaire, le risque de suicide est 30 fois supérieur à celui du reste de la population, et l'espérance de vie est inférieure de 20 ans. Des chiffres que tous les conjoints de bipolaires connaissent. Julie reprend la pilule. Puis quitte Olivier. «Avec le recul, ce n'est pas vraiment la peur d'avoir un enfant bipolaire qui m'a fait fuir. C'est le fait qu'Olivier ne s'est jamais vraiment soigné. Il ne prenait pas régulièrement son traitement médicamenteux, ne faisait pas attention à son hygiène de vie et sautait nombre de séances de psy. J'ai compris que je ne pouvais pas le sauver, le seul avec ce pouvoir c'est lui.»
Le conjoint s’il veut aider, je dis bien si, car c'est un cadeau et non un dû, peut venir en adjuvant du soin mais jamais devenir l'infirmier ou le sauveur
Ne pas tomber dans le syndrome du sauveur, un bon réflexe à en croire le Dr Neveux. «Actuellement, il y a une tendance à la carte d'identité : on étiquette une personne HPI ou avec un trouble psy, avec l'idée que c'est aux autres de s'adapter à vous, précise le médecin. Le conjoint s’il veut aider, je dis bien si, car c'est un cadeau et non un dû, peut venir en adjuvant du soin mais jamais devenir l'infirmier ou le sauveur. Dans l'intérêt des patients même, puisque prendre la maladie de sa femme ou de son mari en charge c'est rendre l'autre extrêmement vulnérable et dépendant du conjoint. En cas de crise ou d'apparition de symptômes, il faut prendre du recul et envoyer le malade voir son psychiatre.»
Les premiers temps de sa relation avec Aude, il y a près de vingt ans maintenant, Baptiste lui préparait ses médicaments, lui rappelait ses rendez-vous médicaux, contrôlait le nombre de verres lors des apéros. Jusqu'à ce qu'un soir d'été, Aude reconnaisse qu'elle lui en demandait trop et que cela nuisait à leur couple. Ensemble, ils écrivent un plan d'action : la conduite à tenir pour chacun en cas de prémisses d'une crise. Qui appeler à la rescousse (psychiatre, sœur…), quel mot d'alerte prononcer. «Depuis, je ne passe plus chaque minute à guetter l'état émotionnel de ma compagne. Et Aude ne se sent plus épiée», confie Baptiste. À 46 et 47 ans, le couple, parents de deux adolescents, vit une vie de famille comblée.
Michel Le Van Quyen, neuroscientifique : «Notre cerveau n'est pas fait pour vivre dans des espaces urbains»
ENTRETIEN - Notre profond besoin de nature n'est pas qu'une idée. Le neuroscientifique Michel Le Van Quyen raconte comment notre cerveau change au contact de la beauté du monde.
Valeurs Actuelles
Après la révolution Internet, celle de la blockchain ?
Internet a métamorphosé notre société, notre économie et notre psychologie. Qui osera affi rmer le contraire ? Cela s’est fait en deux temps. Le Web 1.0, l’Internet traditionnel, un grand catalogue en ligne, a d’abord permis aux professionnels de fournir verticalement des informations. Puis, au début des années 2010, le Web 2.0, l’Internet social, a entraîné un changement de paradigme : participation et interaction sont devenues les maîtres mots, grâce aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) : ils ont permis aux internautes de bâtir leur propre Web.
Et voilà qu’aujourd’hui, l’émergence d’une autre technologie, la blockchain, promet de supprimer les intermédiaires : elle permet de stocker et d’authentifi er l’ensemble des échanges entre utilisateurs dans un registre virtuel (une blockchain), donc de manière décentralisée, là où jusqu’à présent tout était enregistré sur des serveurs comme ceux possédés par Amazon ou Facebook. Une véritable révolution !
La première blockchain, apparue en 2009, aurait été créée par un mystérieux Satoshi Nakamoto — ce serait un pseudonyme derrière lequel se cachent une ou plusieurs personnes ; c’est l’architecture sous-jacente du bitcoin, une cryptomonnaie dont la valeur ne repose pas sur la confi ance en un État mais sur celle de ses utilisateurs.
Les cryptomonnaies permettent de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire.
Avec un certain succès : entre 2013 et 2021, le prix d’un bitcoin a bondi de 1 000 à 68 000 dollars. Mais au prix d’une énorme volatilité : le bitcoin, qui vaut aujourd’hui 29 500 dollars, a perdu 46 % de sa valeur en six mois. Depuis 2009, des centaines de cryptomonnaies ont vu le jour et s’échangent sur des plates-formes, comme Binance, la plus grande au monde, créée par l’homme d’affaires sino-canadien Changpeng Zhao.
Leur praticité explique leur succès : aux États-Unis, on compte déjà plus de 30 000 bornes automatiques permettant au citoyen d’acheter et de vendre des bitcoins ou d’autres cryptomonnaies contre des dollars. En novembre 2021, leur capitalisation dépassait 3 000 milliards de dollars, supérieure à celle d’Aramco, l’entreprise la plus chère du monde. Mais au fur et à mesure de leur création, les cryptomonnaies ont aussi entraîné une certaine défi ance envers tout type d’intermédiaire, notamment les banques et les États. À tel point que des pays comme le Salvador et la République centrafricaine ont décidé d’ériger le bitcoin en monnaie offi cielle pour pallier la volatilité de leur propre devise.
Pour l’économiste Philippe Herlin, qu’un État fasse d’une monnaie privée sa monnaie offi cielle alors qu’il ne la contrôle pas constitue une fracture : « En 1905, l’État a été séparé des Églises : de la même manière, les cryptomonnaies se séparent maintenant de la monnaie. » Auteur d’un rapport d’information sur les cryptoactifs, le député LREM Pierre Person estime qu’il y a une autre raison : « Cela permet de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire, en changeant de référentiel. Beaucoup considèrent que le bitcoin sera l’or numérique de demain. » Dans des pays comme le Nigeria, la Thaïlande ou l’Argentine, un tiers de la population utilise déjà des cryptomonnaies comme moyen de paiement.
Un euro numérique a été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025.
Les banques centrales n’auraient pris la menace au sérieux que très récemment, selon Nathalie Janson Calamaro, professeur associée d’économie à la Neoma Business School : « Le fait que Facebook tente de lancer sa monnaie a changé la donne, car il dispose d’un canal de diff usion menaçant la souveraineté des États. » La Chine a réagi de manière radicale, interdisant toutes les cryptomonnaies, sauf la sienne, un yuan numérique prévu pour 2023. Elle y voit aussi le moyen d’augmenter le contrôle social, là où les cryptomonnaies privées sont la promesse du contraire.
Aux États-Unis, Joe Biden a évoqué, au mois de mars, la création d’un dollar numérique, alors qu’un euro numérique a aussi été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025. Un mouvement inéluctable : pour Pierre Person, « la monnaie nationale sera forcément digitale : ce n’est qu’un support de plus, comme l’a été le chèque. Mais la question porte sur la collecte de nos données personnelles, car l’État aura accès à toutes nos transactions, en Europe comme en Chine ».
Quant aux banques privées, d’abord sceptiques, elles utilisent aujourd’hui massivement la blockchain dans leurs transactions. Certaines, comme JPMorgan Chase, ont lancé leur propre cryptomonnaie.
Dans l’économie, de plus en plus d’entreprises ont aussi recours à la blockchain, qui peut avoir plusieurs rôles. Si les compagnies aériennes peuvent rembourser immédiatement leurs usagers en cas de retard, les grands distributeurs comme Carrefour y voient une manière d’optimiser la traçabilité de leurs produits, notamment alimentaires.
Le marché de l’emploi pourrait aussi être touché de manière profonde. Pour Philippe Herlin, les professions diplômées occupant des fonctions d’intermédiaires sont en danger : « Tout ce qui nécessite la validation d’un tiers est amené à disparaître : les secteurs réglementés comme la banque ou les professions financières, mais aussi l’assurance et les métiers reposant sur un mécanisme d’enregistrement. Quant aux professions du droit, comme l’avocature ou le notariat, elles vont profondément changer. »
En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel.
Le marché de l’art est déjà transformé avec l’avènement des NFT (non fungible tokens, “jetons non fongibles”, reposant sur une autre blockchain, l’ethereum), qui sont des certifi cats d’authenticité et d’unicité annihilant le risque de faux et permettant de vendre une oeuvre d’art immatérielle sans passer par un galeriste ou un commissaire- priseur. Techniquement, ce n’est plus l’oeuvre que l’on achète, mais le NFT garantissant son authenticité. Ici, la blockchain permet en outre une traçabilité de l’oeuvre, son auteur touchant des royalties à chaque revente.
En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel. La vente record revient à un artiste américain, Beeple : pour 69,3 millions de dollars, il a cédé, il y a un an, Everydays : the First 5000 Days, un collage numérique composé d’animations et de dessins.
Désormais, la blockchain a également pour ambition de supprimer les intermédiaires en politique, ce qui pourrait correspondre à une aspiration de nos sociétés où la démocratie représentative est en crise. En France, selon un sondage OpinionWay du 16 décembre 2021, 83 % des citoyens réclament plus de démocratie participative. Gilles Mentré a décidé de s’engager en ce sens : cet inspecteur des Finances a fondé Electis, un projet d’infrastructure de vote électronique reposant sur la blockchain : « La vérifi cation des bulletins est décentralisée : grâce à des e-assesseurs et des e-scrutateurs, le risque de fraude est nul. Nous avons déjà organisé avec succès des votes dans un cadre municipal. Les maires s’engagent avec nous car ils sentent que la blockchain peut contribuer à restaurer la confi ance. » De la même manière, de nombreuses initiatives visent à utiliser la blockchain pour démocratiser et décentraliser le monde de l’entreprise, associatif ou syndical.
“On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar”
Si la blockchain rend plus concrets les modes de gouvernance, elle crée aussi des mondes où la frontière entre le virtuel et le réel est poreuse. Avec un casque de réalité virtuelle, chacun pourra, sous la forme d’un avatar, s’immerger dans un monde virtuel, le métavers, et acheter des accessoires, des vêtements de marque ou des NFT, assister à des concerts, participer à des réunions et même travailler. Le tout contre des cryptomonnaies. Une réfl exion qui n’a pas échappé aux entreprises : « D’abord investi par les hippies, déçus de l’échec des communautés réelles, Internet a ensuite été récupéré par les grands groupes. De la même manière, le métavers, censé incarner une contreculture, est déjà préempté par les entreprises », explique l’anthropologue Fanny Parise. Facebook a déjà été renommé Meta pour symboliser l’objectif ultime de son fondateur, Mark Zuckerberg : faire de son métavers « la plate-forme informatique du futur ». Pour cela, il embauchera 10 000 personnes en Europe, d’ici à 2026.
Pour Laurence Devillers, professeur en informatique appliquée aux sciences sociales à la Sorbonne, il y a une nécessité de régulation et un enjeu éthique : « On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar. Nous ne sommes pas à l’abri d’un clivage sociétal et d’une baisse de l’intelligence collective : d’un côté, il y aura la majorité, qui subit, et, de l’autre côté, une minorité aux manettes de ces métavers. Manipuler les gens n’aura jamais été aussi facile. » Quant à la généralisation de ces métavers, cela risque, selon elle, de devenir un enjeu de santé publique : « Lorsqu’on est dans un monde immersif, on peut perdre ses repères et avoir des troubles cognitifs. Il est impossible de savoir comment le corps et le cerveau vont s’habituer. »
Reste une inconnue, et de taille : notre planète pourra-t-elle s’adapter à la blockchain ? En 2021, le “minage” (la sécurisation) du bitcoin a nécessité plus de 134 térawattheures d’électricité, soit la consommation d’électricité de la Suède ! Si les blockchains ont besoin d’autant d’énergie, c’est que leur fonctionnement requiert l’utilisation d’un grand nombre d’ordinateurs et de serveurs, machines particulièrement énergivores. Exclus de Chine, de nombreux “mineurs” ont déferlé sur le Kazakhstan et l’Iran, avant d’en être expulsés en 2021. Leur activité avait entraîné une forte hausse de la consommation d’électricité au point de provoquer des coupures importantes et régulières, et des émeutes faisant des dizaines de morts.
De plus en plus de rançons réclamées en cryptomonnaies
Les délinquants n’ont pas non plus laissé passer le train de la blockchain ; son écosystème nécessite donc d’être surveillé et encadré. De plus en plus de rançons sont réclamées en cryptomonnaies. En 2020, elles ont atteint près de 700 millions de dollars. Les principales cibles sont les entreprises : en France, deux tiers d’entre elles ont subi un tel chantage. Des collectivités ou des services publics sont également visés, comme plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, en décembre dernier. Selon le commissaire Fabrice Billot, à la tête de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la préfecture de police de Paris, « le recours aux cryptos explose car il y a peu de contrôle et les transactions sont anonymisées. En cavale, les criminels ont toujours accès à leurs cryptoactifs et ils peuvent les dépenser dans de plus en plus de pays ».
Partout où il y a de l’argent à blanchir, qu’il soit issu du trafi c de drogue, de vente d’armes, de la prostitution, la cryptomonnaie prospère donc. Y compris pour le fi nancement du terrorisme : en 2020, des djihadistes français ont ainsi été arrêtés pour avoir transféré plus de 250 000 euros en bitcoins vers la Syrie et l’Irak.
Valeurs Actuelles
Un porte-avions américain fait escale à Marseille
C’est l’un des fleurons de la flotte militaire américaine. Samedi 18 juin, le porte-avions américain USS Truman a fait son entrée dans le port de Marseille pour une escale de plusieurs jours, rapporte France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur. Porte-avions de classe Nimitz, il a été mis en service en 1998, et est un des six porte-avions géants de la marine américaine. D’une longueur de 333 mètres, et d’une hauteur de 76,8 mètres, le tonnage du bateau est impressionnant : 100 000 tonnes, propulsées par moteur nucléaire. La vitesse maximale est une donnée tenue secrète, la Navy précise juste qu’avec ses quatre hélices à cinq pales, le mastodonte peut atteindre des vitesses supérieures à 30 nœuds (56 km/h). L’équipage se compose de 6 000 militaires. Il peut embarquer jusqu’à 90 aéronefs, avions de chasse comme hélicoptères.
Neptune Shield 2022
L’USS Truman se trouve actuellement en Méditerranée pour un exercice militaire baptisé Bouclier de Neptune 2022 (Neptune Shield 2022 en anglais). Depuis l’invasion de l’Ukraine, les Américains craignent une action russe en mer Noire, et ont donc déployé l’un de leurs onze porte-avions géants en mer Méditerranée. C’est la sixième escale de l’USS Truman à Marseille depuis sa mise en service en 1998. Déployé pour la première fois en 2001, il est venu à Marseille en décembre de l’année suivante dans le cadre de l’opération Enduring Freedom, menée pendant la guerre en Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre. Sa dernière escale remonte à 2018. Le porte-avions avait alors passé 72 heures dans le Grand Port de Marseille. Cette fois, il devrait rester environ une semaine, au poste 183, spécialement aménagé pour recevoir des bâtiments de grande taille. C’est le seul quai civil français de Méditerranée capable d’accueillir des navires à propulsion nucléaire.
Marseille : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Laurent Jacobelli, nouveau député RN de la Moselle : “Ne parlez jamais plus de plafond de verre”
Le porte-parole du Rassemblement national se félicite du score historique enregistré par son parti lors de ces législatives et promet une « vraie opposition » aux électeurs, qui « n’ont pas cru au scénario de la Nupes ». Entretien.
Après des résultats déjà historiques à la présidentielle, le Rassemblement national a enregistré son plus gros score jamais réalisé aux législatives. Alors que le parti ne disposait d’aucun parlementaire en Moselle, plusieurs cadres avaient été investis pour passer le cap dans le département, comptant jusqu’alors huit députés de la majorité sur neuf. Le pari a été gagnant, tous trois ayant été élus (dans la 6e, 7e et 8e circonscription), en dépit des critiques dénonçant des « parachutages ». Pour Laurent Jacobelli, patron du groupe RN au conseil régional du Grand Est, lui-même victorieux dans la circonscription de Hayange, ville dirigée par son suppléant, ce résultat traduit l’implantation définitive du parti « dans le cœur des Français ».
Valeurs actuelles. Le Rassemblement national réalise une percée historique à l’Assemblée nationale en emportant entre 80 et 90 sièges de députés. Comment analysez-vous ces résultats ?
Laurent Jacobelli. Il y a un énorme décalage entre la réalité et le storytelling proposé par les médias. On voit bien que les électeurs voulaient une vraie opposition à Emmanuel Macron et qu’ils n’ont pas cru au scénario de la Nupes. Par pitié, ne parlez jamais plus de plafond de verre ! Les législatives sont l’élection les plus difficiles pour nous, car c’est un scrutin majoritaire à deux tours. Et malgré tout, nous avons réussi à avoir un très grand nombre de députés élus grâce à ce système. Le travail formidable fait par Marine Le Pen lors de la présidentielle a payé. Le Rassemblement national est aujourd’hui, définitivement, un parti implanté dans le cœur des Français.
Vous avez vous-même été élu dans la 7e circonscription de la Moselle avec plus de 52% des suffrages face à Céline Léger, candidate de la Nupes. Est-ce une sorte de bataille des oppositions remportée à l’échelle locale ?
La semaine dernière, j’avais réussi à faire éliminer le député sortant de majorité présidentielle, Brahim Hammouche (MoDem), un élu fantôme, qui s’est illustré par son absence dans l’hémicycle durant son mandat, ne formulant même pas une proposition de loi. C’était une première victoire. Pour ce second tour, je voulais à la fois faire gagner nos idées, mais surtout faire rempart à ce mouvement terrifiant, qui veut désarmer les policiers ou encore autoriser le burkini dans les piscines… C’était le pire qui attendait les Français. Je crois qu’ils l’ont compris, en choisissant une opposition raisonnable et de bon sens.
À l’échelle du département également, le pari a été réussi. Quelles mesures porterez-vous en tant que député de la Moselle ?
Comme pour tous les Français, nous défendrons bien évidemment le pouvoir d’achat, le retour du travail et la sécurité à l’Assemblée nationale. En Moselle, je peux vous garantir que nous arpenterons beaucoup le terrain. Nous serons trois députés qui défendrons la situation particulière des travailleurs frontaliers. Le département a beaucoup souffert de la politique du gouvernement et de tout ces maux. Je pense que les Mosellans ont besoin qu’on leur redessine un avenir. C’est bien ce que nous comptons faire !
Valeurs Actuelles
Des associations veulent ajouter les relations polyamoureuses sur Facebook
L’option n’apparaît pas sur Facebook et elle irrite certains esprits. Selon BFMTV ce 19 juin, douze associations américaines ont adressé une lettre au réseau social pour faire une demande bien particulière. En effet, elles lui demandent d’intégrer un statut spécial pour les relations polyamoureuses. Pour l’heure, la plateforme propose plusieurs choix comme « célibataire », « en couple », « séparé(e) » ou encore « union libre » dans la catégorie « situation amoureuse ».
Liste de partenaires
Insuffisant, selon les collectifs, qui s’en sont indignés : « Les individus non -monogames sont arbitrairement privés de la possibilité d’exprimer l’ensemble de leurs relations », ont-ils écrit dans leur lettre. Les associations réclament concrètement que chaque utilisateur puisse « avoir le droit de préciser l’ensemble de ses partenaires amoureux et intimes, sans limite ». A l’heure actuelle, le réseau social permet l’ajout d’une seule personne. De son côté, Facebook a rappelé que le statut « union libre » pouvait dans une moindre mesure répondre à cette demande, mais précisé que le sujet était en cours d’étude.
Valeurs Actuelles
Une manifestation contre la ZFE dans la métropole de Montpellier
Ils ne veulent pas de la ZFE. Samedi 18 juin, une mobilisation s’est tenue à Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier, pour s’opposer à la mise en place d’une Zone à faibles émissions (ZFE) dans la métropole, rapporte France 3 Occitanie. Cette ZFE doit entrer en vigueur le 1er juillet, et concerne plusieurs communes de la métropole montpelliéraine : Castelnau-le-Lez, Clapiers, Grabels, Jacou, Juvignac, Lattes, Le Crès, Montpellier, Pérols, Saint-Jean-de-Védas et enfin, Villeneuve-lès-Maguelone. Cette ZFE consiste en une restriction de circulation pour les véhicules jugés polluants. À l’inverse, seuls les véhicules identifiés avec une vignette Crit’air attestant qu’ils émettent peu de CO2 pourront circuler.
« C’est ridicule »
Pour les 200 manifestants du collectif « Entendez les Villeneuvois », cette mesure ne va pas : ils craignent de ne plus pouvoir se déplacer, faute de transports en commun. « Sur les 11 communes de la couronne de Montpellier, il y en a une qui n’a pas le Tramway, c’est la nôtre ! Elle est loin d’avoir les transports nécessaires pour satisfaire les Villeneuvois », explique un manifestant. Pour eux, la voiture reste le moyen privilégié de déplacement. « Je suis contre la vignette, j’ai trois véhicules, je ne vais pas les mettre à la poubelle. Je vais venir en vélo au village ? Je vais acheter un cheval ? Je n’ai pas les moyens de changer de véhicule ! » affirme, très en colère, un habitant de Villeneuve-lès-Maguelone. Un autre nuance : « On est conscients que le problème existe, il faut arriver à trouver une vraie solution. Mais devant ce qui se passe dans les océans, la mer, le ciel, la Chine, les Etats-Unis… Qu’est-ce que c’est un mec qui pédale en vélo ? C’est ridicule. »
Montpellier : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : des bouches à incendie utilisées comme des fontaines à eau
La France est submergée depuis quelques jours par une intense vague de chaleur. Certains départements de l’Hexagone ont même dû être placés en vigilance canicule. Sur son compte Twitter, la préfecture des Hauts-de-Seine a quant à elle posté un message de prévention pour rappeler l’interdiction du « street pooling », autrement dit du fait de créer une « piscine de rue ». En effet, le phénomène consiste à forcer une bouche d’incendie pour que l’eau s’en écoule et à l’utiliser comme une fontaine à eau pour se rafraîchir. « Même s’il fait chaud, ne forcez pas les bouches à incendie (…). Contactez votre mairie pour trouver des points de fraîcheurs », a indiqué la préfecture.
🥵Même s'il fait chaud, ne forcez pas les bouches incendie pour vous rafraîchir!Le #streetpooling nuit au travail des @PompiersParis, à votre sécurité et peut causer d’importants dégâts.➡️Contactez votre mairie pour trouver des points de fraicheur❄️👉 https://t.co/HprbzgYMAk pic.twitter.com/l4MUK53PNW
— Préfet des Hauts-de-Seine 🇫🇷🇪🇺 (@Prefet92) June 17, 2022
Les écologistes de gauche, si enclins à accuser les agriculteurs qui arrosent leurs champs, dénonceront-ils les actes irresponsables de ces racailles ?#canicule https://t.co/ubY97yJmUi
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) June 18, 2022
Un acte irresponsable et dangereux
Malgré cet avertissement, Mediavenir rapporte que plusieurs bouches à incendie ont été vandalisées à Aubervilliers, au nord de la Seine-Saint-Denis. Le problème est d’ailleurs récurrent, voire systématique, chaque été dans certains quartiers. Une vidéo postée sur Twitter montre un impressionnant jet d’eau sortant d’une bouche à incendie et inondant une rue de la ville. Eric Zemmour s’est indigné des faits sur son compte Twitter : « Les écologistes de gauche, si enclins à accuser les agriculteurs qui arrosent leurs champs, dénonceront-ils les actes irresponsables de ces racailles ? », s’est-il interrogé. Outre l’acte de vandalisme en lui-même, le street pooling comporte de nombreux risques : blessures dues à la pression du jet d’eau, risques d’inondation, d’accident de la circulation, d’électrocution ou encore de pénurie d’eau pour les pompiers. Pour rappel, cet acte est puni par la loi d’une amende de 75.000 euros et d’une condamnation qui peut aller jusqu’à cinq ans de prison.
L'Humanité
VIDÉO. Législatives. Revivez la folle soirée électorale depuis le QG de la Nupes
ReportageRevivez la soirée électorale historique du second tour des législatives depuis l'Élysée Montmartre, QG de la Nupes.
Militants et sympathisants de la Nupes ont fait la queue en musique pour rentrer à l'Elysée Montmartre, une salle de concert du 18e arrondissement de Paris. "Pour l'honneur des travailleurs, et pour un monde meilleur, même si Macron le veut pas, on est là, on est là", chantent-ils en cœur.
Une clameur envahit la salle à l'annonce des résultats, 135 députés pour l'alliance de gauche scellée derrière Jean-Luc Mélenchon.
Une opposition puissante
Le chef de l'État a perdu dans les grandes largeurs la majorité absolue (établie à 289 sièges sur 577) qui, pendant cinq ans, avait voté tous ses projets pratiquement sans discuter. Il hérite à la place d'une Assemblée nationale où à défaut de majorité, va siéger une opposition puissante, déterminée à se battre.
"Macron aura face à lui des députés féministes, courageux et combatifs qui vont se battre contre la réforme des retraites" déclare au micro de l'Humanité Caroline de Haas, porte-parole du collectif féministe #NousToutes.
Pour Barbara Gomes, conseillère de Paris et porte-parole de Fabien Roussel (PCF) : "On a commencé ensemble, on va continuer ensemble. Ce n'est pas maintenant qu'on est élu qu'on va lâcher et la bataille s'annonce très dure à l'Assemblée nationale".
Des centaines de partisans rassemblés à l'extérieur
Peu après 21H00, Jean-Luc Mélenchon sort parler à des centaines de partisans rassemblés à l'extérieur. "J'espère que vous êtes à fond dedans. Tout d'un coup, vous avez senti au bout des doigts que ça picote? C'est que l'histoire vous passe au bout des doigts", lance-t-il. Toute la foule reprend en choeur : "ça picote, ça picote!".
A l'issue du second tour des législatives dimanche, les candidats macronistes Ensemble remportent 245 sièges, devant la coalition de gauche Nupes et ses alliés (137 sièges) et le RN qui réalise une percée (89 sièges).
Les députées européennes Karima Delli (EELV) et Leïla Chaibi (LFI) rassemblées pour fêter l'évènement, se réjouissent également de la victoire de Rachel Kéké dans le Val-de-Marne, première femme de chambre à entrer au palais Bourbon.
L'avocat Arié Alimi, nous fait part de ses inquiétudes face au score du RN : "Le travail réalisé par Emmanuel Macron de "lepenisation" des esprits a conduit a l'ouverture de l'Assemblée nationale de ces députés avec leurs idées. Ils vont avoir beaucoup de forces et d'argent et ils vont encore plus véhiculer leurs idées d'extrême droite".
Le mandat du président vacille déjà
Conséquence: deux mois après sa reconduction à l'Elysée, le mandat du président vacille déjà, ses projets de réforme, dont les retraites, aussi.
Symboles de la gifle reçue, les défaites des chefs de file de la macronie à l'Assemblée, deux intimes de M. Macron: le président Richard Ferrand battu dans son fief du Finistère et le patron des députés LREM Christophe Castaner dans les Alpes-de-Haute-Provence. Trois ministres - Amélie de Montchalin (Transition écologique), Brigitte Bourguignon (Santé) et Justine Benin (Mer)- ont également mordu la poussière.
Jean-Luc Mélenchon, qui doit renoncer à son espoir d'être "élu Premier ministre" mais gagne la direction de la gauche, s'est félicité d'une "déroute totale" du parti présidentiel, en annonçant que la Nupes allait "mettre le meilleur" d'elle-même "dans le combat" parlementaire.
Sans surprise, ce scrutin, le 4e en deux mois après la présidentielle, a été boudé par les Français. Le taux d'abstention atteint près de 53,79%, en hausse d'un point par rapport au premier tour (52,49%), mais inférieur au record de 2017 (57,36%).
Le Figaro
Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes
La rédaction du Figaro débat des enjeux de la présidentielle autour d'Yves Thréard, en direct et en podcast.
Les Récits du Figaro en podcast : écoutez le premier épisode gratuitement
Grandes destinées, aventures extraordinaires : découvrez les grandes histoires du Figaro.
Les podcasts du Figaro : le moment Philo
Retrouvez un nouvel épisode du Moment Philo, chaque lundi matin, gratuitement, sur Le Figaro.
Les podcasts du Figaro : Au goulot !
Retrouvez un nouvel épisode du podcast Au goulot ! chaque mois, gratuitement, sur Le Figaro.
Podcast Scandales
PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.
Lire le dossier Valeurs Actuelles
Voiles et tenues islamiques : 144 atteintes à la laïcité enregistrées au deuxième trimestre, un chiffre en hausse
Abayas, kamis… Les tenues islamiques se font peu à peu une place à l’entrée des écoles, notamment des collèges et des lycées. Si certains établissements scolaires s’y opposent, d’autres ne savent pas encore comment réagir. Le phénomène prendrait de plus en plus d’ampleur. Après l’enquête de l’Opinion du 2 juin dernier, déplorant une « épidémie de tenues islamiques », le Service central du renseignement territorial (SCRT) a dévoilé une note confidentielle que RTL a pu consulter mardi 14 juin. Une hausse du port de tenues islamiques est démontrée dans ces pages. En effet, 144 atteintes à la laïcité ont été enregistrées à l’école au deuxième trimestre, entre janvier et mars 2021, contre 97 au premier. Une « écrasante majorité » des faits recensés concernerait l’islam, rapporte RTL. Pire, la note du SCRT indique que des enseignants, déjà « démunis » par cette situation, seraient « souvent pris pour cible » par les élèves refusant de retirer leurs tenues islamiques ou par leurs parents qui se servent des réseaux sociaux pour dénoncer une stigmatisation.
Cette « multiplication » des cas serait en partie liée au « contexte politico-médiatique », favorable aux revendications « séparatistes », notamment après la participation de personnalités politiques anti-islam et d’autres plus complaisantes à l’élection présidentielle, relate RTL. Mais les réseaux sociaux, comme TikTok, sont également en cause selon la note. Certains « intervenants » appelleraient à entrer dans les établissements scolaires voilés ou habillés d’une tenue islamique. Le SCRT citerait également Netflix comme étant une source d’influence du multiculturalisme. Des séries américaines et anglo-saxonnes n’hésitent pas à exhiber des personnages qui revendiquent leur appartenance religieuse par les tenues et d’autres qui ne s’y opposent pas par « tolérance » et pour la « liberté ».
Plusieurs départements concernés
Le 2 juin, l’Opinion indiquait dans une enquête que plusieurs rectorats avaient donné l’alerte en prévenant l’Éducation nationale. Les renseignements territoriaux auraient fait de même. Le rectorat de Paris a notamment déploré à l’Opinion une « hausse significative du port de tenues vestimentaires ostensiblement religieuses » dans les écoles de la capitale « depuis quelques semaines ». Cette montée a également été constatée dans d’autres départements de France. Comme le rapporte l’Opinion, des garçons en kamis sont arrivés devant des écoles de l’Aisne le jour de la fête de l’Aïd. Dans l’Oise, des familles déplorent une « épidémie » du port du voile devant les établissements. Les régions de Clermont-Ferrand et de Bordeaux sont aussi concernées.
Une défiance en augmentation
Si les surveillants tentent de faire respecter les règles, la défiance ne ferait que grandir. Après que des jeunes filles se sont vu refuser l’entrée de l’école à cause de leur voile, un groupe de dix à quinze élèves se présenteraient à nouveau le lendemain, vêtus d’une tenue islamique. Le Conseil des sages de la laïcité « réfléchit à la manière de répondre » à ce phénomène, a enfin expliqué Alain Seksig, le secrétaire général de l’instance.
Valeurs Actuelles
“Ils vont bien nous emmerder” : sans majorité absolue, la macronie craint un manque de soutien d’Édouard Philippe et de François Bayrou
La France sera-t-elle « ingouvernable » ? C’est bien ce qu’il est craint après le second tour des élections législatives, dimanche 19 juin. D’après les chiffres définitifs du ministère de l’Intérieur, la coalition d’Emmanuel Macron, Ensemble, a obtenu le plus de sièges (245) mais a perdu la majorité absolue. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en a remporté 131, tandis que le Rassemblement national (RN) a fait un score historique en rassemblant 89 sièges. Les Républicains (LR) ont, de leur côté, limité la casse en obtenant l’élection de 61 députés.
Les possibles velléités des alliés
Cette perte de vitesse va notamment pousser Emmanuel Macron à travailler davantage avec ses alliés d’Ensemble, le Modem, Horizons et Agir, pour obtenir une majorité unifiée. Les parlementaires fraîchement élus ont d’ailleurs préalablement signé une charte promettant de « soutenir l’ensemble des engagements d’Emmanuel Macron », rapporte BFM TV. Les députés vont pouvoir choisir dans quel parti de la coalition ils souhaitent siéger à l’Assemblée nationale.
Malgré ces signatures, la macronie s’inquiète de la potentielle velléité d’Horizons et du MoDem. Le patron d’Horizons, Édouard Philippe, est déjà allé à contre-courant des idées de LREM concernant l’âge de départ à la retraite, rappelle BFM TV. Le maire du Havre plébiscite une retraite à 67 ans contre 65 ans pour celle que veut mettre en place le gouvernement d’Emmanuel Macron. De même pour François Bayrou qui a tenu à se démarquer d’En Marche. Le ténor centriste a de nouveau abordé la question de l’instauration de la proportionnelle aux prochaines élections législatives. Une idée qui avait pourtant été balayée par Emmanuel Macron durant tout son premier quinquennat.
« Le pire scénario » à prévoir ?
Des sujets sur lesquels les deux hommes s’obstinent et qui agacent le parti présidentiel : « Ils vont bien nous emmerder tout le quinquennat maintenant », a soufflé un cadre LREM à BFM TV. Désormais, la macronie attendrait de voir « quand ils décident de marquer le premier acte de leur indépendance ». Une démarche qui serait, en tout cas, « le pire scénario » pour LREM. Sur RTL, le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guérini, a déploré une « situation plus complexe, plus délicate », à l’issue du scrutin. Il garde toutefois espoir en une majorité unifiée : « Il faudra en faire sortir quelque chose de positif. »
L'Humanité
Le second tour ébranle la Macronie
ActuLégislatives Selon les estimations disponibles dimanche à 22 heures, la gauche obtiendrait de 165 à 175 sièges et bouscule le camp présidentiel. L’extrême droite marque aussi des points avec un groupe de 80 à 85 élus.
Julia HamlaouiUn véritable séisme. Le second tour des élections législatives bouleverse le paysage politique : la Macronie devrait se voir priver d’une majorité absolue tandis que la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) occupera une grande partie de l’Hémicycle. Mais l’extrême droite vient assombrir le tableau, avec un Rassemblement national qui devrait être doté d’un groupe bien plus puissant qu’attendu.
D’une soixantaine de sièges occupés par la gauche pendant le précédent quinquennat, les projections de l’Ifop disponibles à 22 heures lui en promettent de 165 à 175 (lire page 6). Qui l’aurait parié il y a seulement quelques mois, quand la gauche apparaissait divisée et marginalisée ? Cette percée, permise par l’union, n’a cependant pas suffi à battre le camp du président de la République. Mais les différentes composantes de la Nupes entendent plus que jamais contrarier les projets du chef de l’État. « Il ne pourra pas se prévaloir d’une majorité dans le pays. Il va devoir en tenir compte et ne pas imposer ses lois », a lancé le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, élu comme 11 autres des 32 candidats communistes présents au second tour. « Le retour d’un grand nombre de députés de gauche et écologistes, c’est l’événement de cette soirée », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il faudrait comprendre pourquoi « cette alliance électorale n’a pas permis de l’emporter ». L’insoumis Jean-Luc Mélenchon, dont la formation compterait au moins 79 élus (selon Ipsos), a aussi assuré que la « déroute du parti présidentiel » est « totale » et que « plus grands sont les bouleversements, plus grandes sont les opportunités ». « Envoyer trois fois plus de députés qu’au mandat précédent peut tout changer », a aussi insisté Julien Bayou (EELV), qui pouvait espérer un groupe écologiste de 25 membres, quand le PS pouvait miser sur 25 élus.
Après un second tour aux allures de sévère revers, le chef de l’État sort extrêmement fragilisé de ce scrutin. De 230 à 240 députés devraient composer sa majorité, selon les estimations de l’Ifop, en deçà du seuil fatidique de 289 sièges (lire page 10). Plusieurs de ses ministres – comme Justine Benin, Brigitte Bourguignon ou encore Amélie de Montchalin – sont battus. Le président du groupe LaREM, Christophe Castaner, comme le président sortant de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, sont aussi sortis. Pourtant, le président a mouillé la chemise pour éviter d’avoir à composer avec d’autres forces. Bafouant la tradition républicaine, il ne s’est pas privé d’intervenir depuis l’Ukraine dans la campagne des législatives. En écho à cette OPA sur la République , ses lieutenants ont poursuivi la diabolisation, entamée dès avant le premier tour, des candidats de la gauche (lire page 9).
Un échec. Le rapport de forces oblige le président à se mettre en quête de nouvelles alliances, du côté des « Républicains » (LR). Malgré la perte de nombre de ses 100 députés (lire page 11), avec 62 à 68 élus, selon les projections de l’Ifop, les élus LR pourraient bien devenir indispensables à Emmanuel Macron pour valider sa réforme des retraites ou pour contraindre les allocataires du RSA à des heures de travail gratuit. Des mesures pour lesquelles la droite classique n’aura pas trop à forcer sa nature. Mais les députés LR pourraient être tentés de faire monter les enchères. « Nous sommes dans l’opposition, nous resterons dans l’opposition », a prévenu le président du parti, Christian Jacob, dimanche soir. Mais la claque est d’ampleur alors que sa formation obtiendrait moins de sièges que le RN.
C’est l’autre fait majeur de la soirée : l’extrême droite obtient un groupe à l’Assemblée bien plus important qu’attendu (lire page 11). De surcroît, le premier depuis 1986, où elle avait bénéficié de la proportionnelle. Le Rassemblement national devrait pouvoir compter, selon les estimations, sur 80 à 85 sièges. Un signal des plus inquiétant après la qualification à la présidentielle pour la seconde fois de Marine Le Pen en avril. « C’est un tsunami, une très belle percée », s’est réjoui Jordan Bardella, estimant, contre les chiffres disponibles, que son parti sera « la seule et véritable force d’opposition ». Tout en tendant la main aux « patriotes » de LR sur le soutien desquels il compte pour remettre les questions d’immigration et d’identité au premier plan, il a fustigé ceux qui seraient la « béquille de Macron ».
Le parti d’extrême droite peut cependant remercier la Macronie. Avec des appels au barrage « au cas par cas », elle a fissuré encore davantage le front républicain, sur lequel elle a – à juste titre – pu compter au second tour de l’élection présidentielle. Nombre de candidats Ensemble ! défaits au premier tour ont jugé opportun de ne pas livrer de consigne de vote. Ou, pire, de renvoyer dos à dos gauche et extrême droite. De basses manœuvres pour tenter de compenser le vote anti-Macron qui a largement joué en défaveur du camp présidentiel. Et, dimanche soir, le ton n’a pas changé. La porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, a fait part de son « inquiétude » devant l’abstention mais aussi devant « des extrêmes aussi hauts ». « Évidemment on attendait mieux. On a déçu un certain nombre de Français, le message est clair », a- t-elle aussi reconnu. « Nous avons tout pour réussir et c ’est ensemble que nous y parviendrons », a de son côté assuré la première ministre, Élisabeth Borne, appelant à constituer « une majorité d’action ».
La dynamique de la gauche n’aura pas permis de mobiliser suffisamment pour l’emporter. 54 % des électeurs ne se seraient pas rendus aux urnes dimanche, selon les estimations. Plus que la semaine précédente, où la non-participation s’est élevée à 52,49 %. Un record depuis 2017, où, entre les deux tours, l’abstention avait encore bondi de 6 points, passant de 51,3 % à 57,36 %.
La gauche a toutefois construit de solides bases pour aborder le quinquennat. Elle réoccupe le devant de la scène politique et pourrait entraver les plans d’Emmanuel Macron en comptant sur le renfort du mouvement social et climatique, plus que jamais décisif. À la gauche désormais de jouer de ses nouveaux atouts pour imposer les questions qui préoccupent vraiment les Français, pouvoir d’achat en tête.
Législatives 2022NupesEmmanuel MacronExtrême droite Le Figaro
Ensemble!, Nupes, RN, LR : la nouvelle carte politique de la France après les résultats des législatives
Nicole TriouleyreNicolas MondonFIG DataINFOGRAPHIE - Découvrez la carte des candidats vainqueurs et la nouvelle coloration politique de la France, circonscription par circonscription.
La coalition macroniste Ensemble! a largement perdu la majorité absolue à l'Assemblée nationale aux législatives dimanche, face à l'alliance de la gauche unie Nupes qui devient la principale force d'opposition et à une très forte percée du Rassemblement national. Selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l'Intérieur, «Ensemble!» n'obtient pas de majorité absolue, avec 245 sièges. Créditée de 131 circonscriptions, la gauche unie de la Nupes est en passe de tripler ses troupes dans l'Hémicycle. Le Rassemblement national obtient 89 députés. Les Républicains-UDI obtiennent, eux, 64 sièges.
Voici à quoi ressemble la carte des candidats vainqueurs et la nouvelle coloration politique de la France, circonscription par circonscription.
Résultats législatives 2022 : la carte des candidats
Explorez dans notre carte ci-dessous les résultats par circonscription :
Emmanuel Macron n'obtient pas la majorité absolue à l'Assemblée
Ce sont 1148 candidats qui étaient en lice lors du second tour, contre 6293 au premier dimanche dernier, dont 655 hommes et 493 femmes. Parmi les prétendants, il y avait 370 sortants, 70 d'entre eux ayant été éliminés lors du premier tour. Les candidats de la majorité sortante (LREM, MoDem, Horizons et Agir) étaient les plus nombreux (415), devant l'alliance de gauche Nupes (380), sans compter trois dissidents socialistes qui avaient refusé de se joindre à cette coalition. Quant au Rassemblement national, il alignait 209 candidats au second tour et Les Républicains 71 (en plus de cinq UDI et 14 DVD).
À lire aussiL’éditorial du Figaro: «Macron, le spectre d’un quinquennat mort-né»
En raison de la faible participation lors du premier tour du scrutin qui s’est déroulé le dimanche 12 juin, certains candidats ayant dépassé la barre des 50% ont dû se soumettre à un second tour, car le nombre de voix obtenues devait être au moins égal à 25% du nombre des électeurs inscrits. C'est le cas, par exemple, de Marine Le Pen dans sa circonscription du Pas-de-Calais (11e) où elle s'est imposée avec 53,96% des suffrages. Pour les mêmes raisons, l'insoumis Manuel Bompard, qui se présentait dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône du sortant Jean-Luc Mélenchon, n'a pas encore certifié son siège, bien qu'il ait recueilli 56,04% des voix.
À VOIR AUSSI - Législatives 2022: «Macron essuie une défaite cinglante», pointe Alexis Brézet
Élections législatives 2022 : les résultats du second tour en Outre-mer
La secrétaire d'État Justine Benin a été battue en Guadeloupe. Les candidats de la Nupes ont été majoritairement préférés par les électeurs.
Regarder la vidéoLégislatives 2022 : la longue passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et Bruno Le Maire
La Nupes accuse le gouvernement de préparer une hausse de la TVA. Le ministre des Finances dénonce une «fake news».
Le Figaro
Jérôme Sainte-Marie: «Une crise politique larvée éclate au grand jour»
Alexandre DevecchioENTRETIEN - Pour le politologue, le faible score de la majorité présidentielle, le succès de la Nupes et la poussée du RN marquent un tournant de notre vie politique.
LE FIGARO. - Que vous inspirent les résultats de ce deuxième tour des élections législatives?
Jérôme SAINTE-MARIE. - La coexistence de deux axes, gauche-droite et bloc élitaire-bloc populaire, a brisé la majorité parlementaire. Il ne s’agit pas d’une dispersion du vote que des formules programmatiques pourraient aisément résoudre, mais d’électorats qui se consolident sur des bases séparées et largement irréconciliables. D’où une crise politique larvée depuis 2017 qui éclate au grand jour en ce second tour des législatives.
La toile de fond est tout de même la réticence à l’égard d’Emmanuel Macron. Il a maintenu son pouvoir sans davantage convaincre les Français. L’écho donné depuis des semaines à Jean-Luc Mélenchon a produit un énorme déséquilibre: si les attentes en matière sociale, cristallisées autour du thème du pouvoir d’achat, sont indéniables, les inquiétudes civilisationnelles demeurent. Au moment où les candidats de la Nupes faisaient de la surenchère, l’opinion entendait avec consternation les échos du Stade de France. La fameuse droitisation du pays était largement une chimère, mais l’est tout autant l’idée d’une conversion subite des Français au gauchisme culturel.
À lire aussi«La France va être très difficile à gouverner»: le cri d’alarme de Jérôme Fourquet
La poussée du RN est-elle historique?
Le Rassemblement national abordait les élections législatives avec différents handicaps dont la surabstention des catégories populaires, mais avec l’atout trop vite oublié des 41% et quelques obtenus le 24 avril. À ce niveau, la diabolisation fonctionne mal. L’ambiguïté d’Ensemble! à l’égard de la Nupes semble avoir convaincu de nombreux électeurs de bloquer ce qui leur semblait être une dérive périlleuse pour le pays, quel que soit leur jugement sur le programme lepéniste. Le projet populaire et nationaliste du RN semble donc une formule suffisamment pertinente pour bousculer une droite classique décidément encombrée par sa prudence. On évoque souvent la radicalisation des opinions, voici celle de la représentation politique.
Si les députés élus sous étiquette LR devaient avoir une position charnière dans la prochaine législature, est-ce que cela serait pour la droite une bonne nouvelle ?
Malgré son faible score, la droite pourrait paradoxalement se retrouver en position d’arbitre?
Heureusement pour elle, la droite conserve un enracinement politique qui a fait son succès aux élections locales du quinquennat écoulé. Aux élections législatives, cela lui permet de limiter les dégâts, mais tout de même, on ne se remet pas si facilement d’une division par trois du score du candidat soutenu par LR à la présidentielle. La droite continue à subir une concurrence vive de la part de Macron et un rétrécissement subséquent de son influence vers les strates les plus âgées de l’électorat. Si les députés élus sous étiquette LR devaient avoir une position charnière dans la prochaine législature, est-ce que cela serait pour la droite une bonne nouvelle? En apparence certainement, mais cela pourrait aussi bloquer son nécessaire aggiornamento idéologique. Reste pour elle à trancher une question pendante depuis 2017: est-elle une force d’opposition résolue au macronisme, ou bien une solution de remplacement? Ce sera sans doute du cas par cas, ce qui est déjà une forme de réponse.
L’autre fait marquant de ces législatives est l’abstention massive. S’il y a deux blocs, n’est-ce pas entre ceux qui croient encore à la politique et ceux qui n’y croient plus?
Quand l’abstention progresse à la présidentielle et est majoritaire dès le premier tour des législatives, il y a péril dans la demeure démocratique. L’expression politique des classes populaires est rongée par le non-vote, qui est souvent une forme de désespérance. Le 12 juin, seuls 35 % des employés et 38 % des ouvriers sont allés voter, au lieu de 47 % des cadres et 67 % des retraités. Les moins satisfaits de la situation politique et sociale sont aussi ceux les plus tentés par une forme de refus de principe, ou plus prosaïquement par le «laisser-tomber». Je n’exclus pas que se développe dans le pays une forme de survivalisme politique, fait d’abandon des rituels républicains, de repli sur soi et de participation erratique à des mouvements venus de la base. Le phénomène des «gilets jaunes» et son échec final, sanctionné par la réélection massive de Macron, en donne un avant-goût.
À lire aussiLégislatives 2022: découvrez en carte l’évolution de l’abstention depuis 2017 et entre les deux tours
Comment sortir de cette crise démocratique et notamment réintégrer les classes populaires dans le jeu politique?
Un bon niveau de participation des citoyens aux élections constitue un vœu pieux républicain qui ne se pose pas avec la même acuité selon son positionnement idéologique et sa base électorale. Ainsi, une certaine auto-éviction des catégories populaires profite au pouvoir confirmé dans les urnes en avril dernier. Si cependant existe la volonté de proposer des solutions politiques réunificatrices, la séquence électorale 2022 apporte des pistes évidentes. Les propositions civilisationnelles doivent s’accompagner d’une prise en charge des attentes matérielles, la critique des politiques suivies peut être radicale, mais à condition d’être portée par une équipe crédible. Rien que de très simple à écrire, et de très malaisé à faire.
Ces résultats ne viennent-ils pas démentir votre théorie de l’affrontement entre un bloc élitaire, incarné par Emmanuel Macron, et un bloc populaire incarné par Marine Le Pen? Peut-on parler de tripartition?
Tout ici est question de méthode. Face à des résultats électoraux, rien n’est plus facile ni plus fragile que de dessiner des formes, que l’on peut appeler pôles, blocs ou quoi que ce soit d’autre selon l’inspiration, en agrégeant des scores. Ainsi, à partir du premier tour de l’élection présidentielle, certains ont parlé d’un «bloc de gauche» autour de la Nupes, d’un «bloc centriste» représenté par le vote Emmanuel Macron et enfin d’un «bloc d’extrême droite» en additionnant les suffrages s’étant portés sur Marine Le Pen et Éric Zemmour. D’autres ont agrégé le vote pour Valérie Pécresse au vote Macron, ou bien au vote Le Pen. Ce genre de considérations relèvent de la pure taxinomie et n’ont aucun pouvoir explicatif. Car de deux choses l’une: soit il s’agit par le terme de «bloc» ou de «pôle» d’évoquer des relations concrètes entre différents votes, et alors on désigne une alliance électorale dûment formée, ce qui correspond bien à la Nupes mais pas aux autres formations en lice ; soit on postule une unité sous-jacente aux discours des acteurs politiques, et alors il faut la trouver dans une analyse serrée des propositions ou des électorats.
À lire aussiRésultats législatives 2022: Ensemble! sans majorité absolue, Nupes et RN font le plein de sièges, LR en embuscade
Ces deux blocs sont toujours visibles dans les urnes. Les cadres ont voté pour le président sortant à 35 % au premier tour et 77 % au second, les retraités à 38 % puis 68 %. En sens inverse, 36 % des ouvriers et des employés ont choisi Marine Le Pen le 10 avril, et respectivement 67 % et 57 % deux semaines plus tard.
À nouveau, les deux candidats porteurs de la sociologie électorale la plus contrastée entre eux se sont affrontés lors de ces élections. C’est aussi bien vrai en termes de niveau de revenu que de diplôme. Comme en 2017, il faut ajouter aussitôt deux choses. Tout d’abord, ce qui est criant à la présidentielle est beaucoup moins évident aux élections législatives, tout simplement parce que manque alors non plus le quart mais la moitié des inscrits, et que les catégories populaires sont largement absentes. Ensuite, qu’il y ait une polarisation évidente entre deux pôles ne signifie pas que l’ensemble du corps électoral s’y range dès le premier tour, loin de là. Au premier tour de 2022, 49 % des suffrages exprimés se sont portés sur des candidats autres que les deux finalistes.
À VOIR AUSSI - Législatives: «Aujourd’hui, la Ve République redevient un régime semi-présidentiel», relate Erwan Lestrohan
L’éditorial du Figaro: «Macron, le spectre d’un quinquennat mort-né»
Par Alexis Brézet, directeur des rédactions.
«Emmanuel Macron laisse penser qu'après lui, ce sera le chaos»
ENTRETIEN - Dans L'étrange victoire, les journalistes Louis Hausalter et Agathe Lambret racontent les coulisses de la campagne d'Emmanuel Macron. Une enquête qui dépeint l'entourage et les stratégies d'un président séducteur, et parfois machiavélique.
Le Figaro
Législatives 2022 : les appels à la démission d’Élisabeth Borne se multiplient
Claire ConruytAprès l'échec du parti présidentiel à obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale, l'opposition estime qu'il faut changer de premier ministre.
Les appels à la démission se multiplient. Après l'échec du parti présidentiel à obtenir la majorité absolue à l'issue des élections législatives, Élisabeth Borne se trouve désormais face à plusieurs groupes d'opposition qui pourraient bien former une coalition et déposer une motion de censure contre celle qui vient d'être élue de justesse dans le Calvados face à la Nupes.
À lire aussiRésultats législatives 2022 : Ferrand, Castaner, Mignola... La majorité coupée de ses poids lourds
À VOIR AUSSI - Législatives 2022: «Nous travaillerons dès demain à construire une majorité d'action», assure Elisabeth Borne
Un scénario inenvisageable, selon Stanislas Guerini. Invité sur RTL, le ministre de la Transition et de Fonction publiques estime qu'elle peut «bien entendu» rester première ministre malgré la déroute de la majorité. «Quand il y a une motion de censure à l'Assemblée nationale, les uns et les autres doivent présenter un contre-projet et le faire voter, a-t-il poursuivi. Je ne vois pas l'intégralité de nos oppositions voter une même motion de censure.»
«Il n'y a plus de gouvernement Elisabeth Borne»
Alors que les résultats tombaient dimanche soir, les adversaires d'Emmanuel Macron n'ont pas tardé à dégainer : «Il va devoir en tirer les conséquences a estimé Rachida Dati. Et changer de premier ministre.» Invité sur France Inter, le député insoumis Alexis Corbière, réélu dès le premier tour en Seine-Saint-Denis, a surenchéri : «Élisabeth Borne doit partir, ça me semble une évidence. (...) De toute manière, son discours de politique générale sera minoritaire dans cette Assemblée.» Raquel Garrido, gagnante elle aussi en Seine-Saint-Denis face à Jean-Christophe Lagarde, estime que «logiquement, la première ministre doit remettre sa démission. (...) Il n'y a plus de gouvernement Élisabeth Borne, elle doit assumer le mauvais résultat d'En Marche.»
Si elle reste en poste, Elisabeth Borne doit prononcer sa déclaration de politique générale le 5 juillet prochain. L'occasion pour la chef du gouvernement de présenter aux parlementaires son programme mais surtout, d'engager face à eux sa responsabilité. Si elle ne convainc pas, les oppositions pourraient alors former une motion de censure. C'est en tout cas ce que les Insoumis prévoient de faire, comme l'a annoncé hier soir le député LFI Éric Coquerel.
Raquel Garrido, gagnante elle aussi en Siene-Saint-Denis, face à Jean-Christophe Lagarde, estime que «logiquement, la première ministre doit remettre sa démission. (...) Il n'y a plus de gouvernement Élisabeth Borne, elle doit assumer le mauvais résultat d'En Marche.» De l'autre côté de l'échiquier politique, Louis Aliot estime la première ministre «trop faible» pour «pouvoir rester». Le maire RN de Perpignan a déclaré sur France Inter : «Il y a un choix de premier ministre crucial à faire, qui permette une continuité politique et une stabilité politique qu'elle n'aura pas.»
À VOIR AUSSI - Législatives 2022: «La légitimité d'Elisabeth Borne se pose ce soir», analyse Arnaud Benedetti
Ensemble!, Nupes, RN, LR : la nouvelle carte politique de la France après les résultats des législatives
INFOGRAPHIE - Découvrez la carte des candidats vainqueurs et la nouvelle coloration politique de la France, circonscription par circonscription.
Élections législatives 2022 : les résultats du second tour en Outre-mer
La secrétaire d'État Justine Benin a été battue en Guadeloupe. Les candidats de la Nupes ont été majoritairement préférés par les électeurs.
Regarder la vidéoLégislatives 2022 : la longue passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et Bruno Le Maire
La Nupes accuse le gouvernement de préparer une hausse de la TVA. Le ministre des Finances dénonce une «fake news».
Le Figaro
Guillaume Tabard: «Le chef de l’État face à un champ de mines»
Guillaume TabardCONTRE-POINT - Pour les macronistes, le second tour est une déconvenue dont les défaites de personnalités centrales sont le symbole. Comment désormais gouverner? La question semblait rhétorique, elle devient très pratique.
Une nouvelle loi de la politique vient de tomber. Un président réélu, et confortablement réélu, peut être sanctionné par les mêmes électeurs à peine plus d’un mois plus tard. Car c’est bien d’un vote sanction qu’il faut parler. La coalition Ensemble! obtient moins de sièges que les prévisions les plus pessimistes lui promettaient.
En rigueur de terme, il a obtenu une majorité relative. Mais dans l’expression, l’adjectif «relative» sonne plus fort que le mot majorité. Pour les macronistes, le premier tour avait été une déception; le second tour est une déconvenue dont les défaites de personnalités centrales de la macronie comme Richard Ferrand ou Christophe Castaner sont le symbole. Comment désormais gouverner? La question semblait rhétorique, elle devient très pratique.
À lire aussiL’éditorial du Figaro: «Macron, le spectre d’un quinquennat mort-né»
Seule consolation pour le chef de l’État: la médiocre performance des siens n’est pas le corollaire d’un triomphe de ceux de Jean-Luc Mélenchon. Le tonitruant Insoumis a réveillé la gauche, incontestablement; il ne l’a pas fait gagner alors que c’était ce qu’il prétendait crânement. Le troisième homme de la présidentielle ne sera pas premier ministre. Même avec quelques renforts de sociaux-démocrates qu’il n’avait pas réussi à embrigader, Mélenchon n’a pas la capacité d’imposer une cohabitation à Macron. Soulagement pour l’occupant de l’Élysée et bonne nouvelle pour le pays.
Mais ce scénario Nupes écarté, le président de la République n’est pas tiré d’affaire pour son second quinquennat. Il y a cinq ans, il avait projeté ses oppositions dans un champ de ruines; en 2022, c’est lui qui se retrouve devant un champ de mines. On se souvient de la promesse initiale du Macron de 2017: ôter aux électeurs toutes les raisons de voter pour les extrêmes. Cinq ans plus tard, Marine Le Pen a amélioré de huit points son score de second tour à la présidentielle. Au premier tour des élections législatives, le RN a obtenu son meilleur score historique. Et, à ce second tour, il a fait sauter le plafond de verre que lui imposait jusqu’à présent le scrutin majoritaire. Même la chef de file du parti n’avait pas imaginé décrocher autant de sièges. Ce résultat est un succès éclatant pour Marine Le Pen, objectivement desservie par ce mode de scrutin.
Au-delà du décalage persistant en sièges, il s’est produit une sorte de renversement électoral entre les macronistes et les lepénistes. Jusqu’alors, les premiers bénéficiaient d’un vote attrape-tout leur permettant d’élargir fortement au second tour leur socle du premier, tandis que les seconds pâtissaient d’un vote-rejet, le fameux «front républicain» faisait que des électeurs de tous bords se fédéraient pour les empêcher de gagner. Cette fois, c’est l’inverse. Si Ensemble! n’a pas obtenu la majorité qu’elle espérait, c’est qu’elle n’a pas obtenu de reports de voix suffisants.
Pire encore, que la volonté de faire battre Macron, ou a minima de lui infliger une bonne leçon, a réuni un très grand nombre d’électeurs quel que soit leur vote de premier tour. Quant au RN, il ne l’aurait pas emporté dans autant de circonscriptions si des électeurs de droite, de gauche, et même macronistes dans certains cas, n’avaient mis dans l’urne ce bulletin que leurs états-majors leur interdisaient. Ce dimanche, le front anti-Macron a davantage pesé que le front anti-Le Pen.
Cette grande liberté des électeurs pourrait sonner le glas de la stratégie du cordon sanitaire inventée et invoquée au nom d’une supposée défense de la République. Emmanuel Macron a usé et abusé de cette ficelle éculée, un jour contre les lepénistes, un autre contre les mélenchonistes. Elle ne fonctionne plus. Les électeurs ont rappelé qu’ils exigeaient que l’on s’occupe de leurs problèmes concrets et pas qu’on agite devant eux des épouvantails tactiques.
À lire aussiJérôme Sainte-Marie: «Une crise politique larvée éclate au grand jour»
La gauche va maintenant se répartir entre groupes différents. Et dans la nouvelle Assemblée, LFI, le RN et LR, qui a mieux résisté que prévu, seront de taille à peu près équivalente. C’est vers LR évidemment que la «petit» majorité se tourne pour essayer de gouverner. Mais le retour d’un rôle central et déterminant du Parlement ne veut pas dire que la constitution d’une majorité se résume à un jeu de bonneteau. Quelques textes votés avec la droite, quelques textes votés avec la gauche? C’est le dernier espoir des macronistes. Mais l’avertissement électoral de ces deux dimanches oblige d’abord le chef de l’État à définir une ligne enfin claire, à la négocier et à accepter de l’assumer. C’est aussi le flou de ces deux campagnes qu’Emmanuel Macron paie au prix fort.
À VOIR AUSSI - Législatives 2022: une France ingouvernable?
Ensemble!, Nupes, RN, LR : la nouvelle carte politique de la France après les résultats des législatives
INFOGRAPHIE - Découvrez la carte des candidats vainqueurs et la nouvelle coloration politique de la France, circonscription par circonscription.
Élections législatives 2022 : les résultats du second tour en Outre-mer
La secrétaire d'État Justine Benin a été battue en Guadeloupe. Les candidats de la Nupes ont été majoritairement préférés par les électeurs.
Regarder la vidéoLégislatives 2022 : la longue passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et Bruno Le Maire
La Nupes accuse le gouvernement de préparer une hausse de la TVA. Le ministre des Finances dénonce une «fake news».
Le Figaro
Législatives 2022 : pour la Nupes et le RN, le départ à la retraite à 65 ans est déjà «une réforme enterrée»
Jean CittoneAprès l'échec du chef de l'État à obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale, le député Insoumis Alexis Corbière a estimé ce dimanche que la retraite à 65 ans «a sombré grâce à ce résultat».
La réforme du système de retraites, écartée avant même d'être mise sur la table ? Emmanuel Macron, n'ayant obtenu qu'une majorité relative à l'Assemblée nationale ce dimanche (245 sièges), pourrait être mis en difficulté sur ce projet phare. La Nupes, en deuxième position avec 131 députés, entend bien bloquer les volontés réformatrices du chef de l'État. «La gauche revient fort et les bras cassés qui nous gouvernent n'auront pas de majorité pour la retraite à 65 ans», assure Ian Brossat, porte-parole du PCF. Ce lundi sur LCI, le député LFI réélu Adrien Quatennens, s'adressant à la députée LREM Aurore Bergé, lui demande de convenir «qu'il n'y a pas de majorité dans ce pays, pour appliquer par exemple la retraite à 65 ans ou le travail en contrepartie du RSA». La retraite à 60 ans était une des mesures principales défendues par la Nupes durant cette campagne.
À lire aussiRésultats législatives 2022: pour la Nupes, un succès au goût amer
Le projet de départ à la retraite à 65 ans (contre 62 ans aujourd'hui) est cependant très décrié des deux côtés de l'Assemblée. Le Rassemblement national, désormais en position de force avec un record historique de 89 députés, soutient lui aussi dans son programme la retraite à 60 ans, avec quarante annuités. «La retraite à 65 ans, je pense que c'est une réforme enterrée», balaye à son tour Marine Le Pen ce lundi. Dès le lendemain du scrutin, les deux forces principales d'opposition sont donc prêtes à limiter la possibilité pour le gouvernement de mener cette réforme, déjà avortée durant le premier quinquennat, à cause de l'épidémie de coronavirus.
À lire aussiMacron: dans la tête d’un président contraint d’avancer à l’aveugle
L'espoir demeure pour le parti présidentiel, s'il parvient à convaincre d'autres élus de l'utilité de cette réforme. Les Républicains et l'UDI, qui ont obtenu 63 sièges ce dimanche, ont notamment insisté lors de l'élection présidentielle sur la nécessaire réforme du système actuel. Dans son programme, Valérie Pécresse proposait le relèvement progressif de l'âge de départ à 65 ans à l'horizon 2030, avec une prise en compte «de la pénibilité et des carrières longues». «Il n'est pas question de faire quelque pacte que ce soit avec Emmanuel Macron», écarte toutefois ce lundi le secrétaire général des Républicains, Aurélien Pradié, dans Le Parisien . Même son de cloche du côté du président du parti, Christian Jacob. «Nous avons fait campagne dans l'opposition, nous sommes dans l'opposition et nous resterons dans l'opposition. Les choses sont très claires», précise-t-il dès ce dimanche. Si ce projet de loi arrive à l'Assemblée, une chose est sûre : les débats risquent d'être particulièrement animés.
Ensemble!, Nupes, RN, LR : la nouvelle carte politique de la France après les résultats des législatives
INFOGRAPHIE - Découvrez la carte des candidats vainqueurs et la nouvelle coloration politique de la France, circonscription par circonscription.
Élections législatives 2022 : les résultats du second tour en Outre-mer
La secrétaire d'État Justine Benin a été battue en Guadeloupe. Les candidats de la Nupes ont été majoritairement préférés par les électeurs.
Regarder la vidéoLégislatives 2022 : la longue passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et Bruno Le Maire
La Nupes accuse le gouvernement de préparer une hausse de la TVA. Le ministre des Finances dénonce une «fake news».
Le Figaro
Cédric Jubillar fait appel de son maintien en détention
Un juge des libertés et de la détention a prolongé de six mois la détention du mari de l'infirmière Delphine Jubillar, disparue dans le Tarn depuis le 16 décembre 2020. L'audience est prévue le 28 juin.
Cédric Jubillar, soupçonné d'avoir tué son épouse Delphine disparue en 2020 dans le Tarn, a fait appel de la décision de la justice de le maintenir en détention et son recours sera examiné le 28 juin, selon un de ses avocats.
À lire aussiAffaire Jubillar : l'étrange clémence de la justice envers le codétenu du mari de la disparue
Un de ses avocats, Jean-Baptiste Alary, qui réclame depuis des mois la remise en liberté de son client, a indiqué à l'AFP qu'une audience avait été programmée devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse le mardi 28 juin à 08h30, sans pouvoir préciser si Cédric Jubillar serait présent. Le 13 juin, alors que l'échéance du mandat de dépôt d'un an approchait, un juge des libertés et de la détention (JLD) du tribunal judiciaire de Toulouse a prolongé de six mois la détention du mari de l'infirmière de Cagnac-les-Mines, disparue depuis le 16 décembre 2020.
À lire aussi«Dans la famille, certains disaient que Delphine méritait mieux que Cédric» : les confidences au Figaro de la cousine de Delphine Jubillar
Six mois après la disparition de sa femme, Cédric Jubillar, peintre-plaquiste de 34 ans, a été mis en examen pour homicide volontaire et emprisonné, à l'isolement, dans la maison d'arrêt de Seysses, près de Toulouse. Delphine Jubillar, 33 ans, infirmière dans une clinique d'Albi, a été vue pour la dernière fois dans la soirée du 15 décembre 2020, dans sa maison de Cagnac-les-Mines, le village proche d'Albi où elle vivait avec son mari et ses deux enfants. Même s'il clame son innocence, Cédric Jubillar a rapidement fait figure de principal suspect pour les enquêteurs.
Canicule : plusieurs ouvertures sauvages de bouches à incendie observées en Île-de-France
Cette pratique revient régulièrement lors des pics de chaleur. Ludique en apparence, elle est interdite par la loi et peut s'avérer dangereuse.
Maison squattée dans l'Essonne : le couple d'acheteurs est défavorablement connu de la justice
Le couple qui luttait contre l'occupation illégale de leur logement à Ollainville est mis en examen depuis octobre 2021 pour trafic de drogue et détention illégale d'armes.
Paris: un homme dans un état grave après avoir été attaqué à la hache
Le suspect est un homme d'une cinquantaine d'années de type indo-pakistanais, qui a tenté de prendre la fuite avant d'être interpellé près des lieux de l'agression.
Le Figaro
Nouvel appel à la grève dans l'énergie pour les salaires ce lundi
Les employeurs entament ce 20 juin de nouvelles négociations avec les syndicats.
La fédération CGT du secteur de l'énergie a appelé à une grève nationale pour les salaires ce lundi 20 juin, afin de faire pression sur les employeurs qui entament de nouvelles négociations avec les syndicats. «La FNME-CGT appelle tous les actifs et retraités à agir avec force, y compris sur l'outil de travail, pour que la négociation attendue lundi 20 juin permettre de rattraper le retard du SNB (salaire national de base)», indique la CGT dans un tract diffusé mercredi.
À lire aussiLes grévistes de l'énergie provoquent des coupures d'électricité
«La FNME-CGT soutiendra toutes les actions en faveur de l'intérêt des travailleurs et retraités attaqués sur leurs salaires et leurs pensions», ajoute le syndicat de branche. Le 2 juin, lors d'une précédente journée nationale d'action très suivie de l'ensemble du secteur, alors à l'appel de l'ensemble des principales fédérations syndicales, plusieurs coupures de courant dans des postes RTE ont privé d'électricité des dizaines de milliers de foyers, dans le Pas-de-Calais et dans la ville d'Angers, principalement. Sur Twitter, la CGT Énergie de Marseille a précisé que la grève de ce lundi se déroulera de 10 à 14 heures, affectant la production durant cette période.
Vers de nouvelles coupures ?
Le gestionnaire des lignes à haute tension RTE, où la colère est particulièrement forte, connaît une grève de ses agents depuis plus de trois mois, notamment pour cette question de la prise en compte de l'inflation dans les salaires. La survenue de nouvelles coupures dépendra «des propositions qui seront mises sur la table», a estimé Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT.
«Ce qu'on espère c'est que ce n'est pas une négociation qui durera dans le temps et qu'ils arriveront avec des propositions concrètes et dignes des attentes des salariés», a-t-il ajouté, décrivant cette nouvelle journée de grève comme une «mise sous surveillance de cette négociation». «Je pense que ce lundi, il va y avoir de la mobilisation et de la manifestation, de la colère, de la mise sous pression par des piquets de grève un peu partout dans la production, la distribution, le transport, contrairement à la semaine dernière, ça s'organise déjà», a conclu Fabrice Coudour.
À lire aussiVagues de chaleur : quelles conséquences sur la santé, l'agriculture, l'eau, l'énergie... et l'économie ?
Contactées par l'AFP, d'autres fédérations syndicales ont indiqué qu'elles n'appelaient pas à la grève ce 20 juin, attendant de voir comment se déroulait cette séance de négociations.
Paris : grève des conducteurs de camions poubelles, le ramassage perturbé
Entamée lundi, cette «mobilisation spontanée» des agents est pour le moment illimitée.
Laurent Berger réélu à la tête de la CFDT
Le secrétaire général de la CFDT était seul candidat à sa propre succession. Il a été réélu lors du 50e Congrès de la confédération.
Le gouvernement s'apprête à relever la prime d'activité
Elle devrait être revalorisée de 4% à partir de cet été, avec «un effet rétroactif au 1er juillet».
Le Figaro
Les villes les plus menacées par l'explosion du nombre de jours et de nuits de canicule
Paul CarcenacMarti BlanchoCLASSEMENT EXCLUSIF - Pour les 70 plus grandes villes de France, nous avons compilé les projections des climatologues concernant l'après 2040. Selon les communes, l'augmentation des périodes de fortes chaleurs sera plus ou moins marquée.
La canicule est arrivée tôt cette année. Selon les climatologues, ces vagues de chaleur estivales vont être de plus en plus fréquentes. Si la France va se réchauffer partout, cela ne sera ni à la même vitesse, ni avec la même ampleur selon les villes, d'après les modélisations des climatologues. À partir de 2040, les endroits où le thermomètre va le plus se dérégler en été ne sont pas forcément ceux qui nous viennent à l'esprit spontanément. À l’inverse, certaines zones du pays devraient être encore relativement préservées au milieu du siècle. Pour mesurer ces différences à travers le territoire, nous avons comparé les projections des chercheurs des laboratoires de climatologie, compilées par la Drias - Météo France. Pour les 70 villes françaises les plus peuplées, nous présentons ici le nombre de journées et de nuits supplémentaires anormalement chaudes (plus de 5° par rapport à la température attendue). Ces données sont la médiane des résultats des différents travaux des scientifiques. Elles concernent trois mois de la période estivale (juin, juillet, août) et sont calculées pour les années qui viendront après 2040, jusqu'en 2070.
De manière globale, entre 2041 et 2070, on remarque que c'est autour de la vallée du Rhône que les épisodes de fortes chaleurs devraient se multiplier durant les mois d'été. Annecy, Lyon, Saint-Etienne, Avignon, Valence… les villes les plus concernées par l'augmentation des journées anormalement chaudes sont toutes situées dans la partie Est du pays. Les villes plus au sud, proche de l'embouchure, comme Arles, Nîmes ou Avignon suivent de près. Mais elles sont aussi touchées que celles de la région Grand Est comme Mulhouse ou Nancy. «C'est lié aux gradients du changement climatique. Les effets seront plus marqués au sud et à l'est de la France», analyse Mary Kerdonkuff, directrice adjointe de la Climatologie et des Services Climatiques à Météo-France.
À VOIR AUSSI - Canicule: d'ici 2050, «un été sur deux» ressemblera à celui de 2003
À lire aussiCanicule: comment réparer les dégâts dans le jardin?
À l’inverse, logiquement, le nord et l'ouest du pays seront plus préservés. Les communes du Finistère ou encore du littoral de la Côte d’Opale n'auront que des changements relativement minimes. Mais ces villes seront concernées par un autre problème lié à ce même réchauffement : la montée du niveau des océans.
Annecy se prépare à la canicule
La mairie d'Annecy est bien consciente du danger que représente la hausse du mercure pour ses habitants. La Ville s'était déjà déclarée en « état d'urgence climatique » dans une délibération de novembre 2019. Deux ans plus tard, elle alertait sur le fait que « dans les Alpes et à Annecy, le réchauffement climatique est déjà deux à trois fois plus rapide que pour le reste du globe ».
À lire aussiEn quoi consiste concrètement le plan canicule
Afin d'y faire face, la municipalité mise avant tout sur l'urbanisme, avec pour principal but « la réduction des phénomènes d'îlot de chaleur urbain, un des enjeux principaux dans la résilience climatique de l'aménagement urbain », comme l'indique le référentiel du « bien construire », que la Mairie a publié en mai 2022. Le guide préconise d'adapter le bâti existant et futur aux périodes de très forte chaleur, contenir la minéralisation des sols et employer des matériaux de couleur claire. « Pour limiter le réchauffement climatique entre 1,5° et 2°, notre action dans la gestion de nos politiques publiques doit être à la fois immédiate et inscrite dans le temps », assure François Astorg, le maire.
Dans la vallée du Rhône, d'autres communes se préparent aux étés caniculaires, comme à Avignon. « Cela fait plus d'un an que l'on mobilise acteurs économiques, associatifs et citoyens pour savoir comment prendre en compte le réchauffement climatique à l'échelle de la ville », détaille Cécile Helle, maire de la commune. Parmi les projets déjà menés ou en cours : réfection des parcs, plantation d'arbres et installation de points d'eau. Pour faire la guerre aux îlots de chaleur, trois cours d'écoles primaire et maternelle sont « végétalisées et désimperméabilisées » chaque année, pour un budget d'environ 500.000 euros, « conséquent pour une ville comme la nôtre ». Alors tous les financements sont bons à prendre et l'édile se réjouit déjà du programme de «renaturation des villes» annoncé par Elisabeth Borne le 14 juin dernier et doté de 500 millions d'euros.
À lire aussiCanicule : les conseils à suivre en cas de premiers signes d'alerte
La maire d'Avignon et son équipe présenteront d'ailleurs leur grand Plan local pour le climat aux élus municipaux le 25 juin prochain. «Aujourd'hui on construit la ville de 2040, c'est à nous d'anticiper pour ne pas avoir de logements invivables à cet horizon», précise Cécile Helle.
Méthodologie
Nous nous sommes basés sur les simulations climatiques réalisées dans les principaux laboratoires français de modélisation du climat, et compilées par la Drias, un service de Météo-France. Les chiffres présentés pour chaque ville sont la médiane de tous les différents travaux. Il s'agit de modélisations qui prennent des hypothèses d'émission de CO2 futures décrites par une trajectoire appelée RCP4.5, un scénario qui suppose «une politique climatique visant à stabiliser les concentrations en CO2». Il s'agit d'un scénario intermédiaire, ni trop optimiste, ni trop pessimiste.
Les données. Les journées anormalement chaudes sont celles dont la température maximale est supérieure ou égale à cinq degrés de plus que la température maximale moyenne mesurée sur la période de référence 1975-2006.
Les nuits anormalement chaudes sont celles dont la température minimale est supérieure ou égale à cinq degrés de plus que la température minimale moyenne mesurée sur la période de référence 1975-2006.
Le classement que nous avons réalisé est l'addition de ces deux données (en nombre de jours).
Précision géographique.
Les calculs des climatologues sont basés, non pas sur les frontières communales, mais sur une France découpée en 8602 points. Chaque commune correspond à un ou plusieurs points. Parfois, nous avons pris un rayon autour de la commune, pour les grandes agglomérations, et établi une moyenne.
À VOIR AUSSI - Canicule: «Ça va devenir la norme», prévient l'un des auteurs du GIEC
Dans le Var, un incendie causé par un tir d'artillerie décime 600 hectares
Le feu a progressé dans une zone «polluée, c'est-à-dire où il y a des obus et des explosifs non explosés et où pour raison de sécurité les pompiers ne peuvent pas pénétrer», précisent les pompiers.
Regarder la vidéoCanicule : faudra-t-il se passer des climatiseurs à l'avenir (et par quoi les remplacer) ?
DÉCRYPTAGE - Le recours a l'air conditionné alimente un cercle vicieux : très polluants, les climatiseurs contribuent à augmenter la température extérieure.
Le Figaro
Canicule : quinze départements placés en alerte orange
Le FigaroMalgré des orages venus adoucir les températures, notamment dans le Bassin parisien, 15 départements souffrent encore de fortes chaleurs ce lundi.
L'épisode caniculaire des derniers jours se poursuit ce lundi 20 juin et jusqu'à mardi du centre à l'est du pays. La Chaîne Météo * place 15 départements en alerte orange, soit la Charente, la Charente-Maritime, la Corrèze, la Creuse, la Dordogne, le Gers, la Gironde, l'Indre, l'Indre-et-Loire, les Landes, le Lot, le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne, la Vienne et la Haute-Vienne.
Les températures seront encore une fois exceptionnellement élevées, avec des records allant de 35° à 38°C en journée et jusqu'entre 18° et 25°C la nuit. Parallèlement à cette forte chaleur, des orages très forts parfois accompagnés de chutes de grêle se développeront ce lundi soir, de l'Aquitaine au Limousin.
À lire aussiCanicule : plusieurs ouvertures sauvages de bouches à incendie observées en Île-de-France
La nuit de dimanche à lundi a été écrasante de chaleur dans le Centre-Est, où il faisait par exemple 26°C à Lyon Bron et à Saint-Etienne. Les fortes températures continuent également cet après-midi, allant de 32° à 36°C sur les départements en alerte jaune. Dans la nuit de lundi à mardi, attendez-vous à des chaleurs tropicales, avec des minimales supérieures à 20°C en campagne et dans les grandes villes.
Lundi soir, de très violents orages sont attendus dans Sud-Ouest, entre les Landes et le Limousin, en passant par la Gironde et le Périgord. De forts orages éclateront également en début de soirée sur le bassin aquitain, ainsi que sur les Pays de la Loire. Localement, des cumuls de 50 mm d'eau sont possibles, accompagnés de fortes rafales de vent ( >90 km/h) et d'un risque de grêle. Ces conditions météorologiques progresseront vers le Centre-Val de Loire et continueront dans la nuit de lundi à mardi, mais s'atténueront progressivement en fin de nuit.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Le Figaro.
Canicule : après l'Ouest, les fortes chaleurs persistent sur l'est de la France
Ce dimanche, 52 départements sont encore placés en vigilance orange. En raison de la canicule, mais aussi de risques d'orages.
Regarder la vidéoCanicule : douze départements placés en «alerte rouge canicule»
Douze départements ont été placés en alerte rouge, alors que les températures continuent de grimper ce jeudi. Elles pourront atteindre jusqu'à 40°C vendredi et samedi.
Regarder la vidéoCanicule : la température a atteint 43°C par endroits dans le Sud-Ouest
LE POINT SUR LA SITUATION - Les fortes chaleurs inédites pour un mois de juin qui frappent la France atteignent leur sommet ce samedi. Biarritz a notamment enregistré le record absolu de 42,4°C.
Regarder la vidéo Le Figaro
Résultats législatives 2022: le RN fait exploser le «front républicain»
Charles SapinANALYSE - Le parti de Marine Le Pen enregistre une progression spectaculaire dans les urnes en obtenant 89 élus.
C’est une victoire d’une ampleur inouïe que même les plus optimistes cadres du Rassemblement national n’avaient osé espérer. Au sein du parti de Marine Le Pen, on célèbre un nouveau cru législatif déjà qualifié d’historique à plus d’un titre. Avec 89 députés élus selon les résultats publiés par le ministère de l’Intérieur, le RN pulvérise son record de 1986 où 35 élus frontistes entraient alors à l’Assemblée grâce à un scrutin organisé à la proportionnelle intégrale. Il décroche, ainsi, pour la première fois depuis près de quarante ans, un groupe à l’Assemblée nationale. Et devrait devenir le deuxième groupe d’opposition au sein de l’Assemblée nationale.
À lire aussiL’éditorial du Figaro: «Macron, le spectre d’un quinquennat mort-né»
Une performance tout à fait inédite, qui plus est au scrutin majoritaire à deux tours, longtemps considéré comme un insurmontable obstacle à toute progression de la force nationaliste dans l’Hémicycle. Un verrou qui vient, sans nul doute, de céder. «Au terme de cette longue séquence électorale, le peuple s’est exprimé. Il a décidé d’envoyer un très puissant groupe parlementaire de députés RN à l’Assemblée, qui devient ainsi un peu plus nationale, s’est réjouie Marine Le Pen particulièrement émue, depuis un boulodrome de son fief d’Hénin Beaumont dans le Pas-de-Calais. Nous avons atteint nos trois objectifs: faire d’Emmanuel Macron un président minoritaire, poursuivre la recomposition politique indispensable et assumer le triomphe de l’idée salvatrice de nation.»
De nouveaux territoires conquis
Fort de cette cohorte de nouveaux députés, le mouvement de Marine Le Pen va bénéficier de davantage de collaborateurs, de temps de parole dans l’Hémicycle et d’influence dans les différentes commissions parlementaires. Sans compter une importante manne de dotations publiques supplémentaire, qui pourrait s’élever à 10 millions d’euros, contre 5,2 millions ces cinq dernières années.
Le parti amplifie lors de ce second tour son élan du premier. Il renforce considérablement ses zones de force, jusqu’à les étendre. Comme dans le Pas-de-Calais, où Caroline Parmentier est élue face à sa rivale macroniste dans la 9e circonscription. Le candidat Emmanuel Blairy remporte, quant à lui, la première circonscription du département jusque-là détenue par le MoDem, Bruno Duvergé. Le parti arrache également à la coalition présidentielle la 12e circonscription du Nord.
À lire aussiJérôme Sainte-Marie: «Une crise politique larvée éclate au grand jour»
Et reconquiert, plus au Sud, la 3e circonscription du Vaucluse, ancien fief de l’ex-députée FN Marion Maréchal, avec plus de 60 % des voix. Dans le Var, la 2e et la 6e circonscription basculent. Tout comme la 4e, celle de Saint-Tropez et de Cogolin où Éric Zemmour s’était présenté avant d’y être éliminé dès le premier tour dimanche dernier. Le parti à la flamme fait d’autre part le «grand chelem» et remporte toutes les circonscriptions des Pyrénées-Orientales, de l’Aude et de Haute-Saône.
Au-delà de ses fiefs historiques, le RN conquiert également de nouveaux territoires. En Gironde, la conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine, Edwige Diaz, remporte ainsi la 11e circonscription du Blayais avec 58 % des voix. De l’autre côté de l’estuaire de Gironde, la 5e bascule également. Celle du Médoc. En Picardie comme en Champagne, le parti à la flamme prospère sur les anciennes terres populaires jusque-là acquises à la droite. L’ancien directeur adjoint de campagne de Marine Le Pen, Jean-Philippe Tanguy, est élu dans la 4e de la Somme. Comme Laurence Robert-Dehault dans la 2e de Haute-Marne, avec 52 % des voix. Le porte-parole du parti et ancien journaliste, Philippe Ballard, est lui aussi élu dans la 2e circonscription de l’Oise.
À VOIR AUSSI - Législatives 2022: Marine Le Pen a profité «d’une double dédiabolisation», selon Alexis Brézet
Une petite source de déception
L’élection de nouveaux députés Rassemblement national s’est révélée possible dans nombre de territoires grâce, notamment, à l’érosion du «front républicain». Dans la soixantaine de circonscriptions où s’affrontaient au second tour RN et Nupes, électeurs de LR comme d’Ensemble! semblent avoir penché pour le premier afin de faire barrage à la force de Jean-Luc Mélenchon. Tel a été le cas dans la 4e circonscription du Loiret où, après avoir éliminé l’ancien ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, les électeurs ont préféré élire au second tour le candidat RN, Thomas Ménagé, plutôt que son rival communiste. Même scénario dans la 5e de la Somme, où la candidate RN, Yaël Ménache, a finalement eu raison de son adversaire de la Nupes.
Reste pour le Rassemblement national une petite source de déception. La défaite essuyée au second tour par son délégué départemental de Guadeloupe, Rody Tolassy, pourtant arrivé en tête au premier dans la 3e circonscription de l’île. Décrocher un député ultramarin, particulièrement dans les Antilles où Jean-Marie Le Pen n’avait pu poser le pied en raison de manifestations contre sa venue en 1987 aurait tout eu du symbole.
À VOIR AUSSI - Législatives 2022: le RN sera «une opposition ferme mais respectueuse des institutions», assure Marine Le Pen
Ensemble!, Nupes, RN, LR : la nouvelle carte politique de la France après les résultats des législatives
INFOGRAPHIE - Découvrez la carte des candidats vainqueurs et la nouvelle coloration politique de la France, circonscription par circonscription.
Élections législatives 2022 : les résultats du second tour en Outre-mer
La secrétaire d'État Justine Benin a été battue en Guadeloupe. Les candidats de la Nupes ont été majoritairement préférés par les électeurs.
Regarder la vidéoLégislatives 2022 : la longue passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et Bruno Le Maire
La Nupes accuse le gouvernement de préparer une hausse de la TVA. Le ministre des Finances dénonce une «fake news».
Le Figaro
Le burkini déferle sur les bases de loisirs franciliennes
Stéphane KovacsRÉCIT - Des dizaines de femmes ont été rappelées à l’ordre en une semaine. La région craint des débordements.
«On verra s’il fera la loi cet été, quand tout le quartier va se pointer…» Il a suffi d’un incident à propos d’une jeune femme en burkini, dimanche 12 juin, à l’île de loisirs des Boucles de Seine (Yvelines), pour que les réseaux sociaux s’enflamment: le maître-nageur ayant fait sortir la baigneuse de l’eau est accusé d’«islamophobie», les commentaires injurieux se multiplient sur la page de cette base de loisirs, et un individu se réclamant d’une association antiraciste a même menacé de porter plainte.
À lire aussiBurkini: malgré les débats, des villes encore frileuses
Alors que le Conseil d’État s’apprête à rendre sa décision sur le nouveau règlement des piscines municipales de Grenoble, autorisant le burkini, «les provocations ont repris sur nos îles de loisirs», assure Patrick Karam, vice-président du conseil régional d’Île-de-France chargé de la jeunesse et des sports. «Sur la base de loisirs de Torcy, rien qu’hier, une dizaine de femmes en burkini ont été sorties de l’eau. La semaine écoulée, on a dû gérer une soixantaine de cas sur la base de Cergy-Pontoise. Mais Valérie Pécresse a été très claire là-dessus: on ne reculera pas devant cette offensive islamiste qui tente de gangrener notre pays.»
Dispositif de sécurité renforcé
Dimanche dernier donc, à Moisson, près de Mantes-la-Jolie, un maître-nageur avait demandé à une jeune femme d’enlever son burkini pour aller nager. «Ça s’est passé de manière courtoise ; elle a obtempéré rapidement, raconte Ivica Jovic, directeur des Boucles de Seine. Personne n’a protesté autour. C’est pour cela qu’on n’a pas compris quand on a vu cette déferlante d’avis négatifs sur le site…». «Maître-nageur islamophobe qui interdit la baignade à une femme portant le burkini, honteux», se sont indignés plusieurs internautes. «Baignades interdites pour les femmes “trop couvertes”! Est-ce normal?», s’interrogeait une autre.
L’interdiction de la baignade habillée est également une mesure de salubrité publique de nature à limiter le développement de bactéries
Le dispositif de sécurité a été renforcé ce week-end, et le restera «quelque temps», affirme le directeur. Ce samedi, il a dû lui-même rappeler à l’ordre deux baigneuses en burkini. «Elles n’étaient pas ensemble, rapporte-t-il. Quand j’ai demandé à la première, une jeune, si elle savait pourquoi je l’appelais, elle a souri, et n’a pas fait d’objection. La deuxième, une femme plus âgée, a été plus virulente: “il y a plein d’autres femmes qui se baignent nues et vous les laissez!”, m’a-t-elle lancé, avant de poursuivre: “Y a qu’en France qu’on fait des choses comme ça, partout ailleurs c’est autorisé”.»
Affiché sur tous les panneaux d’accueil, le règlement est pourtant clair: il mentionne en toutes lettres l’interdiction du burkini comme de toute autre tenue «couvrant la totalité de la personne». «L’interdiction de la baignade habillée est également une mesure de salubrité publique de nature à limiter le développement de bactéries, souligne Patrick Karam. C’est aussi une question de sécurité pour les femmes qui portent le burkini puisqu’il ne permet pas aux services de secours de prodiguer rapidement les soins nécessaires». La région fait valoir que depuis l’adoption de la charte des valeurs de la République et de la laïcité, en 2017, «les usagers des services publics régionaux doivent s’abstenir de tout comportement de nature à risquer de porter atteinte aux règles d’hygiène, de sécurité ou à troubler l’ordre public».
À lire aussiL’éditorial du Figaro: «Derrière le burkini, la volonté d’islamiser la vie quotidienne»
En octobre 2019, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF, dissous en 2020) avait adressé une réclamation à la base de loisirs de Jablines-Annet, en Seine-et-Marne, avec copie au Défenseur des droits, réclamant «le retrait du panneau et l’article» de ce règlement. En décembre 2021, les services de l’institution chargée de défendre les droits des citoyens avaient envoyé un courrier comminatoire au président de la base de Jablines, estimant que cette interdiction était «susceptible de constituer une discrimination». La procédure est toujours en cours.
«Après l’offensive du maire de Grenoble, Éric Piole, l’ensemble des bases de loisirs d’Île-de-France s’attend à avoir des débordements à gérer tout cet été, déplore Patrick Karam. Certains usagers prendront parti pour les femmes en burkinis, traiteront les autres d’islamophobes, et cela entraînera des bagarres». «Il est intolérable de laisser nos valeurs être piétinées par quelques factieux, martèle-t-il encore. La jurisprudence est défavorable à ceux qui veulent maintenir le vivre-ensemble. Si on n’est pas ferme, on met le doigt dans un engrenage qui va nous broyer la main. En refusant de légiférer, l’État donne un mauvais signal et se fait complice de ces islamistes qui essaient de nous tester. Nous attendons du gouvernement qu’il clarifie la loi.»
À VOIR AUSSI - Le burkini autorisé dans les piscines de Grenoble
Séminaristes non ordonnés, vexations, révocations... Tempête chez les catholiques français
ENQUÊTE - Depuis un an, les tenants de la tradition et leurs alliés dans l’Église de France essuient des orages de plus en plus violents. Qui, souvent, viennent du Vatican lui-même.
Après les années Covid, le vrai visage du nouveau bac
Quelque 500.000 lycéens vont plancher ce mercredi sur la philosophie, mais elle a perdu son aura et ne marque plus le coup d’envoi de l’examen.
Le Figaro
Ouverture du procès en appel de Jacques Rançon, «le tueur de la gare de Perpignan»
Condamné à la réclusion à perpétuité en 2018 pour le viol et le meurtre d'Isabelle Mesnage, Jacques Rançon est de nouveau jugé jusqu'à vendredi.
Le procès en appel de Jacques Rançon, surnommé «le tueur de la gare de Perpignan», condamné en 2021 à 30 ans de réclusion criminelle pour le viol et le meurtre en 1986 d'Isabelle Mesnage, s'est ouvert lundi 20 juin à Laon (Aisne).
À lire aussiBlois : un homme écroué pour le meurtre de sa compagne, tuée de nombreux coups de couteau
À VOIR AUSSI - 35 ans après, Jacques Rançon est jugé pour le meurtre et le viol d'Isabelle Mesnage
L'ancien cariste-magasinier de 62 ans, vêtu lundi matin d'une chemise et d'un pantalon blancs, est de nouveau jugé jusqu'à vendredi pour le viol et le meurtre de cette jeune femme de 20 ans. Partie randonner, elle avait été retrouvée morte le 3 juillet 1986, à la lisière d'un bois, à une douzaine de kilomètres d'Amiens. L'enquête avait piétiné avant d'aboutir à un non-lieu en 1992. Elle avait été relancée en 2017 quand une avocate, Corinne Herrmann, spécialiste des affaires non élucidées, avait fait le lien entre Jacques Rançon, alors mis en cause pour des meurtres à Perpignan après l'identification de son ADN, et la mort d'Isabelle Mesnage.
«On espère que sa culpabilité sera retenue»
L'avocate avait demandé la réouverture des investigations, pointant également les décès de deux femmes dans l'Aisne restés non élucidés, et obtenu gain de cause. Une nouvelle autopsie avait confirmé de fortes similitudes avec le mode opératoire de Jacques Rançon. «On espère que sa culpabilité sera retenue, elle l'a été par une première cour d'assises, donc on ne doute pas qu'elle le sera par celle-là», a affirmé à l'AFP un avocat des parties civiles, Me Didier Seban. Mais l'enjeu est aussi «son parcours criminel, on demandera que le pôle “cold cases” à Paris puisse se saisir de son parcours pour essayer de remonter d'autres affaires», a-t-il ajouté.
À lire aussiBrésil: deux défenseurs de l'Amazonie tués
La défense veut, elle, «obtenir l'acquittement», a affirmé à l'AFP Me Xavier Capelet en amont du procès. Quand Jacques Rançon est innocent, «il le dit, quand il est coupable, il le dit aussi, donc je n'ai pas de raison de ne pas le croire, je considère que dans le dossier il n'y a pas d'éléments qui permettent d'être très affirmatif», a-t-il ajouté. L'accusé avait avoué, à sa septième audition de garde à vue puis devant le juge d'instruction, avoir violé et tué Isabelle Mesnage, expliquant avoir mutilé le corps pour qu'aucune trace de lui ne soit retrouvée. Mais il s'était ensuite rétracté dans un courrier, disant avoir subi des pressions des enquêteurs. Lors de son procès à Amiens en 2021, il a nié avec constance avoir commis ce crime. Jacques Rançon a été condamné en 2018 à la réclusion à perpétuité pour les viols et meurtres de deux femmes à Perpignan en 1997 et 1998.
À VOIR AUSSI - Qui est Jacques Rançon ?
Paris: trois policiers blessés après un refus d'obtempérer dans le 18e arrondissement
Le suspect est toujours en fuite. Une enquête a été ouverte pour «tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique» et «refus d'obtempérer aggravé.»
«On ne reconnaît plus la France» : à Paris, la place du Trocadéro gangrenée par la délinquance
REPORTAGE - Chaque soir, ou presque, des délinquants - des mineurs isolés étrangers, en écrasante majorité -, détroussent des touristes venus admirer la tour Eiffel.
Calvados : un kitesurfeur meurt après un coup de vent soudain
La victime a été projetée contre la vitrine d'un restaurant. Elle est décédée sur le coup.
Regarder la vidéo L'Humanité
Thibaud, salarié syndiqué, chassé de Nestlé-Lactalis
Un jour avecÀ 25 ans, il paie cher sa première expérience syndicale. Deux mois après avoir créé une section CGT, ce conducteur de ligne dans l’usine de produits laitiers s’est fait licencier.
Clotilde MathieuVallet (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.
« O n est sorti pour Thibaud », déclarent, ce jour d’avril, une dizaine de ses collègues. Pour lui, ce jeune de 25 ans fraîchement syndiqué à la CGT, qui vient d’être licencié de l’usine Nestlé-Lactalis de Vallet, en Loire-Atlantique. Sa faute ? Ne pas avoir réalisé de manière « conforme » le nettoyage hebdomadaire de la chaîne de production. Une tâche pour laquelle les heures de travail avaient été divisées par deux (4 au lieu de 8), avec des dysfonctionnements durant la nuit, explique-t-il. La direction ne veut rien entendre. En février, une section syndicale CGT a été créée. Et, bizarrement, le limogeage de Thibaud intervient 48 heures à peine après la distribution d’un premier tract… « Il ne faut pas aller chercher autre chose qu’une volonté de ne pas voir la section s’étoffer », estime Loïc Chailleux, secrétaire de l’union locale CGT de Clisson. Ce dernier avait pourtant prévenu Thibaud quand il avait toqué à sa porte, avec son collègue Laurent Mathet, seize ans dans l’entreprise. Les élections professionnelles venant d’avoir lieu, l’organisation syndicale ne pouvait en protéger qu’un. Thibaud devait « se faire discret », en attendant d’être élu du personnel. Un conseil qu’il n’a pas suivi. « Je pensais qu’ils allaient juste m’emmerder un peu, mais pas que ça irait aussi loin, aussi vite », confie le néosyndicaliste.
Mécanicien de formation, Thibaud fait ses débuts dans les petits garages automobiles de Grenoble. Là où le « patron est un ouvrier comme toi, un collègue ». Puis, avec le premier confinement, il prend la voiture avec sa copine et file tout droit en direction du vignoble nantais, pour rejoindre sa grand-mère et respirer un peu, loin de la cité « cuvette » au cœur des Alpes. Il s’inscrit en intérim. En juin 2020, il se fait embaucher dans l’usine de Vallet comme conducteur de ligne. En janvier de l’année suivante, un CDI lui est proposé. Il accepte. C’est le premier de sa jeune vie professionnelle. « Ils devaient trouver que je travaillais bien », ironise-t-il.
FO et CFDT « lactalisées »
En août, de nouvelles machines arrivent sur le site. Elles sont jugées plus modernes et leur vocation est, en réalité, de supprimer des postes. Ici, ce sera celui en fin de ligne, laissant le conducteur seul en production. Thibaud est sélectionné, placé « en formation » sur la ligne B6. « Un test grandeur nature de quatre semaines avant la mise en fonction », raconte-t-il. « L’horreur ! Il manquait plein d’équipements. On n’arrêtait pas de demander de repousser le démarrage ou d’être deux par machine. » En vain. Après six mois de galère, sur les six travailleurs testeurs , l’un démissionne, un autre fait un abandon de poste. De son côté, Thibaud subit cinq « presque » accidents avec trois fois le même problème où il dit avoir failli se faire couper le doigt. Puis viennent s’ajouter les « pressions d’air » qui lui casseront ses lunettes. « C’était trop, il fallait que ça s’arrête. » Il insulte un supérieur, puis s’excuse. Il écopera d’une mise à pied. À l’intérieur, « les syndicats FO et CFDT ne bougeaient pas ». C’est comme ça depuis que Lactalis a racheté l’usine en 2015. « À croire qu’ils se sont fait “lactaliser” », lance une de ses ex-collègues. C’est à ce moment-là que vient l’idée de créer une nouvelle section syndicale.
pas de réintégration à l’horizon
Alors, ce 1er avril, lorsqu’il sort du bureau du directeur qui vient de lui signifier son licenciement, une dizaine de collègues décident de débrayer. Le mouvement s’enclenche. Car Thibaud, c’est eux. « Sans cesse, on nous demande de travailler en qualité dégradée », explique l’une des grévistes. Dès lors, poursuit-elle, « ce qui est arrivé à Thibaud aurait pu nous arriver à tous. La réalité, c’est qu’ils rognent sur tout et nous, derrière, on travaille comme des dingues. C’est dur là-dedans ». Elle cite le manque de manutentionnaires qui les contraint à « récupérer parfois les palettes à la main, avec le risque de se bloquer le dos pour tenir les cadences ».
Durant les mois d’avril et de mai, chaque mardi et jeudi, de 11 heures à 15 heures, les drapeaux CGT, accrochés aux grilles, ont volé au vent. Quatre heures d’arrêt des machines, deux heures pour chaque équipe, qui obligent à une coupure de nettoyage. La grève coûte. Sans faiblir, Thibaud et ses camarades parviennent à obtenir satisfaction sur une partie de leurs revendications. La mutualisation des chaînes contre laquelle le jeune homme s’était syndiqué a été en partie abandonnée. La ligne B6 aura une personne en fin de ligne « pour la prise des échantillons de labo, les contrôles et l’alimentation de la cartonneuse », note la CGT dans la communication adressée aux salariés. Pour soulager la manutention, une personne y sera affectée, « lorsqu’il y a plus de 12 machines en production ». À cela s’ajoutent « la réparation de toutes les fuites au plafond, ainsi que tous les trous au sol ». Thibaud, lui, n’a pas été réintégré. Sa lutte continue, avec la CGT, pour porter l’affaire aux prud’hommes, « heureux » tout de même d’avoir fait « ravaler leur ego et leur fierté à ces patrons qui se prennent pour des rois ».
Un jour aveclactaliscgtRépression antisyndicale Le Figaro
Lætitia Vitaud : «Aujourd'hui, on compte même le nombre d'heures de sommeil ou de sport dont on a besoin pour “être performant”»
Morgane MielPerformance et compétitivité ont envahi notre vie. Jusqu'à parfois, nous rendre malade et engendrer une souffrance liée au travail. Dans son essai En finir avec la productivité*, Lætitia Vitaud contre-attaque et nous ouvre des horizons plus humains, plus vertueux.
Madame Figaro. – La productivité, sur laquelle repose notre système économique, est selon vous une notion dépassée. C'est-à-dire ?Lætitia Vitaud. – Oui, comme le PIB – produit intérieur brut –, la productivité me semble devenue une unité de mesure obsolète. C'est une façon de compter notre économie, qui ignore ou mesure mal une grande partie de ce qui est important : l'amour, le lien à l'autre, le bien-être, le beau, le bien, la spiritualité… En disant cela, j'ai conscience de m'inscrire dans une critique qui dure depuis un demi-siècle. Mais les trois années que nous venons de traverser, de séries noires en scénarios-catastrophes, auxquels s'ajoute désormais la crainte nucléaire, ont fait ressurgir de nombreuses questions liées au travail, à son organisation et à sa définition, avec une intensité accrue.
De nombreux métiers échappent par ailleurs aux critères de la rentabilité.Oui, notamment ceux qui touchent à l'éducation, la santé, l'environnement, la construction du tissu social, la relation avec l'autre. Tous ces métiers qui bâtissent la prospérité de demain.
En vidéo, un quart des Français est en état d'hyper stress au travail
S'agit-il là toujours d'économie ?Bien sûr ! Je dirais même que définir l'économie en excluant toutes ces tâches fondamentales – s'occuper des enfants, des personnes âgées, prendre soin des autres –, souvent d'ailleurs effectuées par des femmes et de manière non rémunérée, est un problème. L'économie, c'est bien plus que la somme des valeurs ajoutées qu'on compte dans le PIB, ou des activités que l'on poursuit pour le profit. Tant que l'on était dans une définition industrielle de l'économie, qui reposait sur la production de biens tangibles ou en série, la mesure de la productivité avait une forme d'utilité intellectuelle. C'était un outil performant. Mais sorti de ce cadre, ça ne marche pas.
Comment cela ?On la mesure très mal, par exemple, dans l'économie de la connaissance, ou encore dans la création, tous ces domaines où l'échange d'informations vient nourrir l'activité des uns et des autres. Elle devient un collectif, un tissu d'échange, où la production des uns s'entremêle à celle des autres. Qu'est-ce qui dépend alors vraiment de nous ? On mesure aussi très mal aujourd'hui les activités non marchandes – éduquer les plus jeunes, prendre soin des plus vieux. Celle des médecins généralistes, des infirmières ou des caissières, des services de proximité, tous ces métiers désignés comme « essentiels » pendant la pandémie, et qui figurent pourtant parmi les moins rémunérés. C'est totalement paradoxal, tous ces essentiels si peu valorisés. Je pense aussi aux enseignants, une profession en paupérisation bien qu'on se soit rendu compte pendant le confinement à quel point ils exercent un métier à part entière, qui nous permet aussi, au passage, de faire le nôtre.
«La productivité du travail engendre la déshumanisation», écrivez-vous. Vous liez ce constat à l'origine du productivisme, qui serait… le travail gratuit ?C'est la face sombre de notre histoire économique. À l'échelle des nations comme à celle des empires, nous avons créé des richesses, de la valeur ajoutée sur le dos d'individus qui travaillaient gratuitement – je fais référence à l'esclavage ou aux conditions de travail qui s'en rapprochaient. Quand la guerre de Sécession a remis en question ce modèle aux États-Unis, beaucoup ont œuvré à le maintenir d'une façon ou d'une autre sans l'appeler ainsi : en ayant recours aux travailleurs pauvres, aux conditions de travail insoutenables et aliénantes.
Nous avons créé des richesses, de la valeur ajoutée sur le dos d'individus qui travaillaient gratuitement
Sommes-nous toujours les héritiers de ce système ?D'un point de vue microéconomique, à l'échelle des foyers et des individus, il existe encore aujourd'hui un travail gratuit. Effectué généralement par celui qui exerce le métier le moins rémunéré. Et qui permet à l'autre d'avoir une productivité plus importante, et donc de s'enrichir davantage, ce qui vient renforcer l'inégalité première. Ce travail gratuit concerne, il faut bien le dire, le plus souvent les femmes. Ce sont elles qui reproduisent la force de travail, nourrissent et soignent les enfants des travailleurs à domicile.
S'ajoute à cela la charge émotionnelle qui incombe aux femmes…Absolument. Et comme la productivité l'ignore, à résultat égal, les femmes semblent beaucoup plus fatiguées que les hommes. Quand on a des enfants, une famille, une belle-famille, on est déjà à temps partiel !
Le progrès technologique, censé nous alléger, ne nous aide pas davantage ?Au contraire, il brouille les frontières : le productivisme a envahi toutes les sphères de notre vie. On compte le nombre d'heures de sommeil ou de sport dont on a besoin pour «être performant». Même les activités des enfants doivent avoir une utilité, c'est terrifiant. Cela crée, je pense, un rapport pathologique au temps, comme si on ne s'autorisait jamais à être dans le moment présent. Il faut venir à bout de sa to-do list. C'est épuisant et cela explique une grande partie des burn-out.
Un autre mode de croissance, plus vertueux, est-il possible ?Une idée serait de mesurer l'impact de toutes nos infrastructures et de tous nos services sur la création de valeur. De cesser de présenter les infirmières et les professeurs comme des charges portées par les vrais métiers rentables (ceux du marketing, de la finance ou de l'agroalimentaire). C'est un choix idéologique que l'on peut décider de faire. Nous sommes capables de mesurer l'impact de notre système scolaire sur notre économie, ou d'un professeur sur l'avenir d'un individu. Des chercheurs l'ont fait. On pourrait aussi choisir de mieux rémunérer ces métiers, de reconsidérer leur productivité pour leur redonner de leur valeur.
Ce modèle fonctionnerait ?Quand on parle de création de crèches, on nous oppose tout de suite : «Comment les finance-t-on ?» Alors que l'on devrait penser : quand il manque 100. 000 places en crèche et qu'autant de femmes sont empêchées d'avoir une activité marchande, ça, c'est une perte de PIB, et qui se mesure. Donc oui, il s'agit d'investissements importants, mais avec un retour considérable. Les leviers de la croissance de demain reposent sur ces infrastructures.
Changer de modèle demande-t-il de changer nos valeurs ?Je ne sais pas si ce monde économique, créé sans les femmes, par l'Occident et reposant sur des logiques industrielles, a jamais correspondu à nos valeurs. Il y a tout un système à remettre en question, et je ne sais pas si cela peut se faire sans changement radical, décidé au plus haut niveau. Donc oui, on pourrait vraiment créer une société plus vertueuse, notamment du point de vue environnemental ou géopolitique, si on l'actait.
*Éditions Payot, 2022.
Dans les montagnes colombiennes avec ces hommes et ces femmes qui révolutionnent la culture du café
À Jardín, au pied de la Cordillère des Andes, la nouvelle génération de cafeteros redécouvre un précieux héritage. Autrefois polluants et peu rentables, les petits grains s'imposent comme une filière durable et fertile. Chronique d'un essor annoncé.
Le Figaro
Un garçonnet étouffé par une saucisse: Herta devant la justice
Lilian, un enfant de 2 ans et 11 mois, est mort en août 2014 après avoir mangé une saucisse Knacki.
Les Knacki dangereuses pour les tout-petits? Le tribunal correctionnel de Dax réexamine la question ce lundi 20 juin, dans une nouvelle audience enrichie d'un rapport d'expertise, où comparait la société Herta, poursuivie pour homicide involontaire après la mort d'un garçonnet de deux ans en 2014, étouffé par un bout de saucisse.
À lire aussiHerta en procès après la mort d'un enfant
Le groupe Herta est attaqué par Florence et Vincent Lerbey, pour «homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence» posée par le Code de la Consommation, après la mort par étouffement de leur fils, Lilian, lors de leurs vacances d'été il y a 8 ans.
Leur fils de 2 ans et 11 mois est mort le 11 août 2014 dans un camping de Messanges, sur la côte landaise, où la famille bordelaise séjournait. Ce jour-là, au retour de la plage avec un couple d'amis et leurs enfants, la maman prépare le repas pour les petits. Au menu, haricots verts et saucisses Knacki qu'elle coupe en fines rondelles.
Après quelques bouchées, Lilian se prend la gorge entre les mains, il s'étouffe. Florence Lerbey alerte aussitôt son mari et son amie, infirmière anesthésiste. Celle-ci essaie d'enlever le morceau de la gorge du petit, de le faire tousser, pratique la manœuvre de Heimlich et lui tape dans le dos en le maintenant à plat ventre sur ses genoux pendant que la maman appelle le 15.
Le papa le prend aussi par les pieds, la tête en bas. Rien n'y fait. C'est l'arrêt cardiaque. Le morceau de saucisse finit par être ôté par l'infirmière grâce à une pince spéciale, à l'arrivée des pompiers. Les parents de Lilian ont porté plainte contre Herta, demandant l'euro symbolique, pour éviter que le drame ne se reproduise.
«Le juridique et l'émotionnel»
«L'objectif est de comprendre. On ne sait pas si ce produit est dangereux ou non», explique à l'AFP Me Philippe Courtois, avocat de la famille, qui met en parallèle les messages de recommandations de «couper (...) en tout petits morceaux» apposés par la marque au dos des paquets aux «publicités d'Herta,(...) où vous voyez systématiquement des enfants avec des saucisses découpées en quatre ou en deux».
Il rappelle que des cas d'étouffements ont déjà touché quelques autres enfants. En 2018, la Cour d'appel de Paris a notamment reconnu Herta responsable du handicap d'une fillette de 3 ans qui avait frôlé la mort avec une «Knacki ball» six ans plus tôt, et indemnisé les parents, estimant que l'emballage ne prévenait pas suffisamment du danger potentiel.
À l’issue de la première audience qui avait eu lieu en janvier 2021 au tribunal correctionnel de Dax, le parquet avait requis la relaxe pour Herta, estimant qu'il ne fallait pas «confondre le juridique et l'émotionnel». Mais le tribunal avait ordonné une expertise pour mesurer le caractère spongieux et collant des Knacki ou leur gonflement au contact de la salive des enfants. Selon l'expertise consultée par l'AFP, «un ensemble d'impossibilités techniques» empêchent de conclure à une éventuelle dangerosité ou, à l'inverse, de l'écarter.
«Si Herta avait un expert qui dit 'ne vous inquiétez pas ce n'est pas dangereux', croyez qu'on l'aurait eu depuis longtemps», attaque Me Courtois qui demande «d'aller plus loin dans les questions posées à l'expert», comme de s'interroger sur «les recommandations et conseils» inscrits par Herta sur les emballages. La société et son représentant n'ont pas souhaité s'exprimer avant l'audience.
À VOIR AUSSI - Procès du 13-Novembre: «La justice est ferme», réagit une avocate
Maison squattée dans l'Essonne : le couple d'acheteurs est défavorablement connu de la justice
Le couple qui luttait contre l'occupation illégale de leur logement à Ollainville est mis en examen depuis octobre 2021 pour trafic de drogue et détention illégale d'armes.
Paris: un homme dans un état grave après avoir été attaqué à la hache
Le suspect est un homme d'une cinquantaine d'années de type indo-pakistanais, qui a tenté de prendre la fuite avant d'être interpellé près des lieux de l'agression.
Paris: trois policiers blessés après un refus d'obtempérer dans le 18e arrondissement
Le suspect est toujours en fuite. Une enquête a été ouverte pour «tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique» et «refus d'obtempérer aggravé.»
Le Figaro
La météo du lundi 20 juin : les températures baissent, encore de fortes chaleurs dans l'Est
Les températures caniculaires devraient reculer sur la moitié nord du pays, où quelques orages sont à prévoir. Dans le Sud, les fortes chaleurs persistent.
Si les températures continuent de diminuer ce lundi 20 juin, le pays reste marqué par des chaleurs élevées ainsi qu'un temps lourd qui continue de dominer sur la moitié du territoire. Des orages sont attendus, en particulier dans le Grand-Est.
La météo dans votre région
De la Bretagne à l'Île-de-France et aux Hauts-de-France, la journée se déroulera sous un ciel encombré durant la matinée mais peu nuageux l'après-midi, avec de belles éclaircies en perspective. Il fera de 12 à 16° le matin, puis 23 à 28°C l'après-midi.
Sur toutes les régions du sud Bretagne, des Pays de la Loire au nord de l'Aquitaine en passant par le Centre-Val de Loire, et le Grand-Est, le temps sera instable avec plusieurs orages et averses prévues dans la matinée. L'après-midi laissera place à de belles éclaircies. Côté température, il fera 16 à 23°C le matin, puis 24 à 29°C en deuxième partie de journée.
À lire aussiCanicule : les forêts d'Île-de-France sous tension
De la Nouvelle-Aquitaine et de l'Occitanie à l'Auvergne-Rhône-Alpes, les températures seront très lourdes sous un ciel nuageux. Pas de risque orageux, à part en montagne. Il fera de 18 à 25°C le matin et de 30 à 35°C l'après-midi.
En PACA et en Corse, le temps sera sec et chaud dès la matinée. L'après-midi restera très ensoleillé avec des températures qui iront de 28 à 35°C dans l'arrière-pays provençal.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
Canicule : la température a atteint 43°C par endroits dans le Sud-Ouest
LE POINT SUR LA SITUATION - Les fortes chaleurs inédites pour un mois de juin qui frappent la France atteignent leur sommet ce samedi. Biarritz a notamment enregistré le record absolu de 42,4°C.
Regarder la vidéoCanicule : douze départements placés en «alerte rouge canicule»
Douze départements ont été placés en alerte rouge, alors que les températures continuent de grimper ce jeudi. Elles pourront atteindre jusqu'à 40°C vendredi et samedi.
Regarder la vidéoLa météo du jeudi 16 juin : la canicule s'étend
Jeudi 16 juin, les températures caniculaires se généralisent dans le sud du pays, avec quatre nouveaux départements en alerte orange. Le ciel est voilé par endroits, ce qui n'empêche pas les fortes chaleurs de frapper.
Regarder la vidéo Le Figaro
«Don’t Look Up, en VF»: Apolline de Malherbe vivement critiquée après son interview avec une militante écolo
- Par
Sarah Lecoeuvre
- Mis à jour
le 20/06/2022 à 09:34
- Publié
le 18/06/2022 à 18:34
VIDÉO - Vendredi, la journaliste recevait sur le plateau de la matinale de RMC une jeune femme issue du collectif «Dernière rénovation». Le ton est rapidement monté et l’animatrice est aujourd’hui comparée à l’un des personnages du film à succès de Netflix avec Leonardo DiCaprio.
La vidéo a déjà dépassé le million de vues sur les réseaux sociaux. Elle relaye cet échange entre Apolline de Malherbe et Sasha, 22 ans, militante du mouvement écolo «Dernière rénovation», reçue dans «Apolline matin», la matinale de RMC vendredi matin. Au lendemain de la diffusion du face-à-face, les questions et réactions de la journaliste sont dénoncées.
» LIRE AUSSI - «Pardon, comment vous me parlez?»: échange très tendu entre Apolline de Malherbe et Gérald Darmanin sur BFMTV
«Canicule: faut-il plus de radicalité pour une vraie prise de conscience?» Telle était la question principale censée être posée durant l’entretien mené par celle qui a succédé à Jean-Jacques Bourdin. Ce qui interpelle les internautes aujourd’hui est ce passage où la journaliste rappelle à son interlocutrice qu’elle faisait part de «ceux qui avaient bloqué l’A13 au moment de Pâques, empêchant certains automibilistes d’aller bosser», au lieu de parler du fond du sujet, à savoir le réchauffement climatique. Des réflexions d’Apolline de Malherbe, comme «j’ai l’impression que vous ne m’écoutez pas» ou «je peux vous poser des questions mais vous êtes dans votre TGV là», sont également pointées du doigt et considérées comme de la condescendance.
Sasha, militante au mouvement “Dernière Rénovation” : "Est-ce que vous pensez que j'ai envie d'avoir un enfant dans un monde dans lequel un milliard de personnes vont devoir partir de chez eux ?" #ApollineMatin pic.twitter.com/aLxM2msnez
June 16, 2022Certains y voient même des similitudes avec le film de Netflix, Don’t Look Up et cette scène, où la doctorante Kate Dibiasky, campée par Jennifer Lawrence, est interviewée par un duo de matinaliers complètement insensibles aux problématiques environnementales. Apolline de Malherbe est comparée au personnage de la présentatrice joué par Cate Blanchett. La comparaison est telle que le long-métrage avec Leonardo DiCaprio ou encore Meryl Streep se retrouve ce samedi soir en tête des tendances Twitter. «Don’t Look Up, en VF», estime l’écrivain David Dufresne. «Rien ne va dans cette interview… chercher le clash à tous prix avec une jeune fille de 22 ans pour faire le show au lieu de parler des motivations de ses actions, du fond du problème», écrit Audrey Racine, journaliste à France 24.
A l'écran: #Sasha (22 ans), dans son propre rôle de militante du mouvement "Dernière rénovation" fait face à la doublure française de Cate Blanchett: @apollineWakeUp. Sur BFM/RMC, 16/6/2022 pic.twitter.com/zvpBm0tELG
June 18, 2022Rien ne va dans cette interview… chercher le clash à tous prix avec une jeune fille de 22 ans pour faire le show au lieu de parler des motivations de ses actions, du fond du problème. C'est rageant. #DontLookUp https://t.co/jvG7WQHZyD
June 17, 2022» LIRE AUSSI - Guerre ouverte entre Apolline de Malherbe et Jean-Jacques Bourdin à la rédaction de RMC
Des anonymes se désolent aussi. «C’est effroyable et honteux de voir à quel point les médias contemporains méprisent les écologistes qui sonnent la sonnette d’alarme... Madame la journaliste préfère que ses enfants aient une piscine bien remplie plutôt que d’autres aient un verre d’eau. Scandaleux» ou «mais la bêtise d’Apolline de Malherbe c’est consternant. Cela encourage toujours le scepticisme face au changement climatique et encourage toujours l’inaction politique», peut-on encore lire. Pour l’heure, et alors que la polémique enfle sur Twitter, Apolline de Malherbe ne s’est pas encore exprimée.
À VOIR AUSSI - Canicule: d’ici 2050, «un été sur deux» ressemblera à celui de 2003
» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur Facebook et Twitter .
Le Figaro
Paris: une plainte déposée à la suite de menaces de mort contre une responsable du lycée Charlemagne
Esther PaoliniINFO LE FIGARO - Une fonctionnaire a été la cible de menaces après une altercation avec une élève qui aurait refusé de retirer son voile pour une épreuve du baccalauréat. Une enquête a été ouverte.
Une plainte a été déposée auprès du parquet de Paris pour des menaces de mort proférées à l'encontre d'un membre du personnel d'éducation du lycée Charlemagne, dans le 4e arrondissement de la capitale, a appris Le Figaro de sources concordantes. Une conseillère principale d'éducation a été la cible d'attaques sur les réseaux sociaux à la suite d'une altercation avec une élève qui aurait refusé de retirer son voile pour passer l'examen du baccalauréat.
À lire aussiAbayas, qamis… quand les tenues islamiques défient l’école de la République
Le jeudi 16 juin, une candidate d'un lycée parisien se présente à son centre d'examen - le lycée Charlemagne - pour l'épreuve du baccalauréat de français. Selon les éléments recueillis par l'académie, l'adolescente aurait refusé d'ôter son voile pour pénétrer dans l'établissement et procéder aux vérifications d'identité habituelles, et ce «malgré les rappels à la loi effectués à plusieurs reprises par le personnel de la vie scolaire présent à l'accueil de l'examen».
En effet, la loi de 2004 sur le port des signes religieux à l'école dispose que «dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit.» Une circulaire du ministère de l'Éducation nationale indique également que la loi «ne s'applique pas aux candidats qui viennent passer les épreuves d'un examen ou d'un concours dans les locaux d'un établissement public et qui ne deviennent pas de ce seul fait des élèves de l'enseignement public.» Concrètement, la loi s'applique à tout élève appartenant à l'enseignement public. En revanche, des élèves en candidat libre ou scolarisés dans un établissement privé et/ou hors contrat peuvent porter le voile durant l'examen. En parallèle, l'établissement peut demander le retrait du voile à l'arrivée afin de «permettre la vérification de l'identité des candidats ou à prévenir les risques de fraudes.»
À lire aussiPhilippe d’Iribarne: «Pourquoi refuser le voile islamique n’est pas “islamophobe”»
Le refus de la candidate aurait conduit à des échanges qualifiés de «tendus» entre l'élève et la CPE, avant que la candidate accepte finalement de retirer son voile et puisse être accompagnée à la salle d'examen. L'académie précise que la direction du lycée Charlemagne a «veillé à établir un contact» avec l'établissement d'origine de l'élève ainsi que sa famille.
Un individu se présentant comme l'ami de la candidate a relaté les faits sur Twitter, affirmant que l'élève a bien retiré son voile à l'entrée de l'épreuve, mais que la CPE a tout de même refusé de la faire entrer dans la salle d'examen. Le ton serait monté durant de longues minutes et la situation, selon ses dires, serait restée extrêmement tendue, malgré la tentative d'un surveillant de s'interposer. Il a dénoncé une CPE «islamophobe», des faits «inadmissibles», d'«une violence inouïe», avant de supprimer ses tweets, puis son compte Twitter.
Une enquête ouverte
De nombreux internautes ont réagi pour réclamer l'identité de la CPE: «balance le nom et la photo de la CPE», «le nom de la CPE peut être mentionné pour être dénoncé», soutient un second. Une affaire qui n'est pas sans rappeler celle de Samuel Paty, assassiné en octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par un terroriste islamiste Abdoullakh Anzorov, qui lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Il avait eu connaissance de l'identité du professeur sur les réseaux sociaux. D'autres messages vont plus loin puisqu'ils sont accompagnés d'insultes: «quelle p*te la CPE». Plusieurs internautes interpellent le compte du Collectif Contre l'Islamophobie en Europe: «à vous de jouer les frères/sœurs !» Des menaces de mort ont également été proférées, selon plusieurs comptes Twitter.
Dès le lendemain, une plainte a été déposée auprès du parquet de Paris, aboutissant à l'ouverture d'une enquête pour «menaces pour de mort», «harcèlement moral en ligne» et «mise en danger de la vie d'autrui par diffusion d'informations relatives à la vie privée», explique le parquet de Paris au Figaro. L'enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH).
De son côté, l'académie de Paris dit avoir «pris immédiatement toutes les dispositions nécessaires» pour garantir la sécurité des élèves et la sérénité de la suite des épreuves du baccalauréat. Le service de la vie scolaire sera notamment renforcé dans les jours à venir. «Fort de son attachement aux valeurs de respect et de liberté portées par le principe de laïcité, l'académie de Paris condamne avec la plus grande fermeté, les menaces de mort et le cyber harcèlement, dont sont actuellement victimes ses personnels et tient à les assurer de tout son soutien dans cette épreuve», ajoute-t-elle auprès du Figaro.
À VOIR AUSSI - La violence envers les enseignants augmente-t-elle ?
Maison squattée dans l'Essonne : le couple d'acheteurs est défavorablement connu de la justice
Le couple qui luttait contre l'occupation illégale de leur logement à Ollainville est mis en examen depuis octobre 2021 pour trafic de drogue et détention illégale d'armes.
Paris: un homme dans un état grave après avoir été attaqué à la hache
Le suspect est un homme d'une cinquantaine d'années de type indo-pakistanais, qui a tenté de prendre la fuite avant d'être interpellé près des lieux de l'agression.
Paris: trois policiers blessés après un refus d'obtempérer dans le 18e arrondissement
Le suspect est toujours en fuite. Une enquête a été ouverte pour «tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique» et «refus d'obtempérer aggravé.»
Le Figaro
Aurore et Franck, 6 enfants, 5000 euros par mois, partent en Espagne : «Toutes les dépenses sont planifiées»
- Accueil
- Économie
- Consommation
CHÈRES VACANCES - C'est le moment où l'on aimerait tout oublier. Une contrainte s'impose pourtant avec plus ou moins de force au vacancier : le budget. À l'heure où l'inflation pèse sur les comptes en banque, Le Figaro a discuté finances et projets de vacances avec les Français.
Océane HerreroAurore avait bien proposé un jour à ses enfants de changer de destination pour les vacances. Le résultat a été un refus net des intéressés. Depuis plus de vingt ans, Aurore et son mari Franck passent un mois l'été dans le sud de l'Espagne, dans la région de Murcie. Les années passent, mais la tradition n'a jamais changé. La voiture, elle, oui. Aurore et son conjoint Franck ont désormais un véhicule à huit places, qui leur permet de partir avec leurs six enfants, âgés de 4 à 17 ans.
» LIRE AUSSI - «À compte ouvert» : retrouvez l'ensemble des épisodes de notre série sur le pouvoir d'achat des Français
Avec une famille nombreuse, toutes les étapes de l'expédition estivale sont soigneusement préparées à l'avance. Habitant dans les Hauts-de-France, Aurore et Franck prévoient généralement deux jours pour faire la descente jusqu'à l'Espagne, après avoir soigneusement rempli le coffre de toit de leur Citroën C8. «On a jamais vraiment de problème d'espace», sourit Aurore, «car on est très organisés. Il nous arrive même d'avoir encore de la place libre dans le coffre».
Les dépenses d'Aurore et Franck pour les vacances
Le financement des vacances suit la même logique : tout est soigneusement planifié. Franck est militaire, et Aurore femme au foyer, «c'est-à-dire un peu comptable à domicile», explique-t-elle. À elle, donc, de dégager le budget nécessaire pour les vacances de la famille de huit. «Généralement, quand on rentre de vacances fin août, je commence déjà à anticiper celles de l'année suivante», explique la mère de famille. Son époux gagne autour de 4000 euros par mois, auxquels il faut ajouter 1000 euros d'allocations familiales.
Un trajet plus cher
Des revenus qui permettent de s'accorder des plaisirs, mais qui doivent malgré tout être surveillés. «C'est pour ça que j'anticipe les vacances d'une année sur l'autre. Cela permet de réserver les logements pour moins cher», poursuit la jeune mère de famille. Car ce sont bien les logements qui engloutissent la majorité du budget vacances. La location au mois de la maison qui les attend en Espagne coûte 2000 euros, ce à quoi il faut ajouter la location de deux nuits d'hôtels, qui permettent à la famille de faire une halte sur son chemin de la Manche à la Méditerranée.
« Généralement, quand on rentre de vacances fin août, je commence déjà à anticiper celles de l'année suivante »
La famille s'arrange pour trouver un hôtel avec de grandes chambres, pour accueillir plusieurs enfants à la fois, et qui accepte les animaux - elle est accompagnée de Chippeur, minuscule spitz de quatorze ans. Au total, ces deux pauses à la frontière franco-espagnole représentent un coût de 400 euros. Il faut aussi compter 100 euros de dépenses en péages sur l'autoroute française - en Espagne en revanche, les autoroutes sont désormais gratuites.
Le trajet a beau être budgétisé, difficile pour Aurore d'anticiper la facture d'essence. Elle s'attend en revanche à la voir gonfler cet été, en raison de la hausse des prix ces derniers mois. «Généralement, on dépense 150 euros d'essence pour aller. Cette année, on s'attend à ce que ce soit au moins 100 euros de plus», se navre Aurore.
Pour la jeune mère, le contexte actuel d'inflation des prix - que ce soit à la station-service ou au supermarché - est une raison de plus de privilégier l'Espagne pour les vacances. Les courses y sont moins chères. En revanche, hors de question de rogner sur le budget loisirs. Chaque mois du reste de l'année, elle s'évertue à mettre dans une enveloppe environ soixante euros, ce qui lui permet ensuite de disposer d'environ 700 euros pour offrir aux huit membres de la famille des sorties à la fête foraine et des soirées au restaurant. Parallèlement, les enfants reçoivent au début des vacances 25 euros chacun, à dépenser selon leur bon vouloir.
À lire aussiYasmina et Xavier, 3 enfants, 5100 euros par mois : «On annualise, on mensualise, on prend des crédits à 0%»
«Ce que je veux dire, poursuit Aurore, c'est que même avec une famille nombreuse, on peut faire ce qu'on veut en vacances», sourit-elle. Y compris ne pas regarder les horaires, aller à la plage en fin de matinée, revenir au milieu de l'après-midi, grignoter ce qui traîne avant de repartir. Sur place, elle retrouvera en revanche son père et son frère, qui eux aussi, invariablement, l'y retrouvent pour les vacances, et ce même s'ils habitent en France à moins d'un kilomètre du foyer. «Pour nous, c'est ça, les vacances.»
L'Humanité
Confession
BilletMaurice UlrichLa guerre, les élections, quoi encore ? Eh bien, à la une de l’Obs, en pleine page, Frédéric Beigbeder qui annonce « Mes adieux à la coke ». On se dit qu’on n’en à rien à « taper » – c’est le terme utilisé par les usagers de la chose – et puis on jette un œil. Donc, l’écrivain se souvient de sa première prise, puis des soirées « glamour » quand « on roulait un billet de 500 francs » pour sniffer une ligne. Des années plus tard, de son désarroi quand il comprit, aux côtés d’une nouvelle génération, que « la cocaïne était finie ». C’est affreux de se rendre compte que « le produit illicite que l’on prend pour être dans le coup (au péril de sa vie) n’est plus dans le coup. Je fus humilié par l’apitoiement de la génération d’après face à ce qui constituait autrefois une raison d’admirer les anciens ». La confession du repenti Beigbeder, prévient Cécile Prieur, la directrice de la rédaction, « prêtera peut-être à rire ». On a le choix ?
frédéric beigbederl'obscocaïnedrogues Le Figaro
Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?
FIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.
Député, circonscription, suffrage universel direct... que veulent dire ces mots qui fleurissent aux législatives ?
L'actualité autour des élections législatives, qui se tiennent les 12 et 19 juin 2022, s'avère particulièrement riche en vocable politique. Petit tour d'horizon des mots que vous entendez régulièrement en ce moment…
Député : qu'est-ce que c'est, quel est son rôle ?
Dans chacune des 577 circonscriptions, les électeurs seront chargés d'élire le député qui les représentera à l'Assemblée nationale.
Législatives: quels sont les avantages et obligations d’un député?
FOCUS - Le 19 juin 2022, les Français vont élire les 577 députés qui siégeront à l'Assemblée nationale pour les cinq prochaines années. Comment est rémunéré un député ? Quel est le montant de sa retraite ? Est-il soumis à des obligations ? Nos réponses.
Quelles sont les fonctions du président de l'Assemblée nationale?
Au-delà de veiller à la bonne tenue des débats dans l'Hémicycle, le quatrième personnage de l'État a d'autres attributions, parfois méconnues.
Immunité parlementaire: que dit le droit?
FOCUS - Quelles sont les différences entre l’inviolabilité et l’immunité parlementaire ? A quoi sert cette immunité ? Qui peut la lever ? Nos réponses.
À quoi sert le Sénat, «chambre des territoires» ?
FOCUS - Cette «chambre des collectivités locales» reste méconnue des Français. Quel est son rôle ? Comment sont élus les sénateurs ?
Le Figaro
Coefficient, date: ce qu’il faut savoir sur le grand oral du bac 2022
Par
Figaro Etudiant •
Publié le 09/06/2021 à 15:50
• Mis à jour le 20/06/2022 à 12:26
Le grand oral, inauguré en 2021, représente 10 à 14 % de la note finale du bac 2022. Tout ce qu’il faut savoir sur cette épreuve capitale.
C’est l’épreuve phare du bac nouvelle formule. L’exercice du grand oral doit permettre aux candidats d’apprendre à s’exprimer en public, «de façon claire et convaincante». «Cette compétence est fondamentale» pour la vie personnelle et professionnelle, soulignait l’ancien ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer quelques semaines avant son inauguration en 2021.
» LIRE AUSSI -» Retrouvez tous les résultats du bac sur le Figaro Étudiant
Quand a lieu le grand oral?
Le grand oral a lieu du 20 juin au 1er juillet 2022.
Qu’est-ce que le grand oral?
Ce petit dernier du bac issu de la réforme Blanquer a lieu à la fin de l’année de terminale pour les élèves en voie générale et technologique. Elle consiste en une présentation orale et un échange avec un jury. Pendant l’année scolaire, les candidats préparent deux questions liées à leurs enseignements de spécialités. Le jury sélectionne une question parmi les deux préparées par l’élève. Après sa préparation, l’élève présente sa réponse qui doit être le fruit d’une «réflexion personnelle», selon le ministère. Le jury lui demande ensuite d’approfondir certains points ou l’interroge sur d’autres notions. L’élève termine en expliquant son projet d’orientation.
À VOIR AUSSI - Bac: faut-il sauver le grand oral?
Quel est le déroulé exact du grand oral?
L’examinateur choisit une question parmi les deux proposées.
Le candidat prépare sa réponse pendant vingt minutes.
Pendant 5 minutes, le candidat présente la question choisie et y répond. Le jury évalue son argumentation et ses qualités de présentation. L’exposé se déroule sans note et debout, sauf aménagements pour les candidats à besoins spécifiques.
Ensuite, pendant 10 minutes, le jury échange avec le candidat et évalue la solidité de ses connaissances et ses compétences argumentatives. Ce temps d’échange permet à l’élève de mettre en valeur ses connaissances, liées au programme des spécialités suivies en classe de première et terminale.
Les 5 dernières minutes d’échanges avec le jury portent sur le projet d’orientation du candidat. Le candidat montre que la question traitée a participé à la maturation de son projet de poursuite d’études, et même pour son projet professionnel.
» LIRE AUSSI - Classement des meilleurs lycées du Figaro
Quels sont les critères d’évaluation?
Le jury évaluera sur 20 points la «prestation orale» du candidat, soit sa capacité à capter l’attention, sa gestion du temps, la qualité de ses connaissances et de son argumentation. Il notera également sa capacité à réagir aux questions ou à reformuler si nécessaire.
Quel est le coefficient du grand oral?
L’épreuve est notée sur 20. Le coefficient est de 10 pour la voie générale et 14 pour la voie technologique.
Qui sera dans le jury?
Le jury est composé de deux professeurs de disciplines différentes, dont l’un représente l’un des deux enseignements de spécialité du candidat et l’autre représente l’autre enseignement de spécialité ou l’un des enseignements communs, ou est professeur-documentaliste.
Comment se passe le grand oral pour les élèves issus des écoles privées hors contrat ou les candidats libres?
Le grand oral se déroulera dans les mêmes conditions que les autres. Le candidat doit présenter le même document qui précise les questions préparées.
La rédaction vous conseille
Le Figaro
Combative et inspirante : l'incroyable parcours de Bebe Vio, athlète paralympique devenue nouvelle égérie L'Oréal
Leonie DutrievozAmputée des quatre membres à l'âge de 11 ans, elle vient d'être nommée porte-parole internationale de L'Oréal Paris. Retour sur le parcours d'une escrimeuse acharnée.
Assise sur son fauteuil roulant, elle salue son adversaire, puis l'arbitre, avec son fleuret vissé sur une prothèse accrochée à son bras. Son masque couvre son visage et s'il est presque impossible d'apercevoir ses yeux, on perçoit son intense concentration. «En garde ! Prêts ? Allez !», crie l'arbitre en français. Le combat peut commencer. Depuis l'âge de cinq ans, Beatrice Vio, aka Bebe Vio, connaît ces enchaînements par cœur. Devenue athlète handisport à l'âge de 11 ans après avoir été amputée des jambes et des bras suite à une méningite, la jeune sportive a été sacrée championne paralympique grâce à sa persévérance et sa passion pour l'art de l'escrime. Icône de sa génération, Bebe Vio vient d'être nommée porte-parole internationale pour la marque L'Oréal Paris.
À lire aussiSimone Biles, les fêlures d'une championne hors cadre
Courage et persévérance
Beatrice Vio naît à Venise en 1997. Sa passion pour le sport débute très jeune lorsque à l'âge de 5 ans, elle commence l'escrime. Pendant six ans, elle figure dans le classement national avec un seul objectif en tête : les Jeux olympiques. «Quand j'étais toute jeune, mon coach m'a dit : “Il existe un paradis et son nom est les Jeux olympiques”, explique-t-elle dans le documentaire Netflix, Comme des phénix : l'esprit paralympique. “Tu dois travailler dur chaque jour, chaque heure du mieux que tu peux pour aller aux JO”».
Mais à l'âge de 11 ans, sa vie bascule et ses espoirs de participer à cette prestigieuse compétition sont presque anéantis. La jeune fille est atteinte d'une méningite : «J'ai ressenti un violent mal de tête et en rentrant de l'escrime, j'avais un gros hématome sur le front», explique Bebe Vio. La jeune femme se rend à l'hôpital et tombe dans le coma. «Une partie de mon corps essayait de me tuer. C'était comme un match, je devais combattre la maladie». Quelques jours plus tard, les médecins doivent lui amputer les bras. Mais le virus est toujours présent et s'en prend à ses jambes. C'est elle qui parlera aux médecins, qui lui annoncent qu'elle peut en mourir. «Mes parents avaient si peur que j'ai pris la décision pour eux. S'il y a 1% de chance que je survive, amputons les jambes».
Tout réapprendre
Après trois mois d'hospitalisation, Beatrice Vio doit suivre une année de rééducation. «C'est comme naître à nouveau, il faut tout réapprendre, pas à pas», explique l'athlète dans le documentaire Netflix. «Marcher, manger, se brosser les dents, tout est nouveau parce qu'on a oublié les mouvements». Mais pendant cette année d'apprentissage, une idée lui trotte dans la tête : reprendre l'escrime, coûte que coûte. Elle découvre alors la possibilité de pratiquer sa passion tout en ayant un handicap. Au début, son père lui scotche son fleuret à la main, puis fabrique, avec des spécialistes, une prothèse qui lui permet de visser son fleuret comme une extension de son propre bras.
Je me suis rendu compte que j'aimais encore plus l'escrime en fauteuil que l'escrime debout
Elle devient alors la première femme équipée de ce type de prothèse. «Je me suis rendu compte que j'aimais encore plus l'escrime en fauteuil que l'escrime debout. En fauteuil, impossible de fuir. Impossible d'avoir peur.», explique-t-elle dans un communiqué de presse. Avec la maladie, son rêve de participer aux Jeux Olympiques lui paraissait impossible à atteindre. Mais lorsqu'elle reprend l'escrime, elle y voit alors une chance de pouvoir revenir à la compétition : «Je rêvais des Jeux Olympiques, puis des Jeux Paralympiques, mais c'est presque pareil». Cette renaissance et cette détermination lui valent le surnom de «Rising Phoenix» (le phénix ressuscité, NDLR), par son groupe de scouts : «Le phénix peut vivre, mourir, brûler et renaître. Ils m'ont vu à chaque étape, vivante, brûlante, mourante et renaissante».
Un rêve accompli
À l'âge de 19 ans, elle réalise enfin son rêve en participant aux Jeux Paralympiques de Rio, pendant lesquels elle remporte une médaille d'or. Même scénario en 2020, lorsqu'elle est sacrée championne paralympique aux jeux de Tokyo. Sa combativité inspire de nombreux athlètes et, en parallèle de ses compétitions d'escrime, elle s'investit dans Art4Sport, une association créée par ses parents qui promeut le sport comme thérapie physique et psychologique, pour les enfants porteurs de prothèses externes. La sportive de 25 ans souhaite aujourd'hui devenir la présidente du CIP (Comité paralympique Italien) et du CONI (Comité olympique italien), pour pouvoir réunir ces deux institutions dans un grand Comité du Sport italien. «Le sport vous prépare à toute éventualité : à rebondir, à donner le meilleur de vous-même et à vous relever même lorsque vous avez joué de malchance». Ici, il lui a permis de se renaître.
Hydratant, nourrissant, réparateur... Tous les bienfaits du monoï pour la peau et les cheveux
Il est l'un des rares produits cosmétiques à bénéficier d'une appellation d'origine. Et fête ses 30 ans de bons et loyaux délices !
Des Sud-Coréennes bronzées et musclées : le phénomène «Geongangmi» fait sauter les normes de la beauté
En arborant une silhouette athlétique et un teint hâlé, les femmes coréennes envoient valser les diktats de beauté de leur pays tels que la blancheur et la maigreur. Un mouvement émancipateur, à première vue.
«Je veux que les gens me voient» : Naomi Campbell révèle pourquoi elle a décidé de porter moins de maquillage
Le mannequin de 52 ans préfère se concentrer sur les soins apportés à sa peau plutôt que d'abuser des couches de maquillage, comme elle a pu le faire au début de sa carrière.
Le Figaro
Jean-Pierre Robin: «De quels revenus un Français doit-il disposer pour faire face à l’inflation?»
Jean-Pierre RobinCHRONIQUE - La capacité d’épargne est un facteur clé pour affronter les hausses de prix.
Les élections sont derrière nous, mais la ritournelle ne cessera pas pour autant: «Le pouvoir d’achat est la première préoccupation des Français.» On n’entend que ça depuis neuf mois, depuis que l’augmentation annuelle des prix à la consommation a franchi la barre des 2 %, en septembre 2021, passant alors à 2,2 % (sur douze mois). Il y a une éternité: ce même taux d’inflation vient d’atteindre 5,2 % en mai! À l’automne dernier et en précampagne présidentielle, ce fut la panique à bord: dès la mi-octobre Jean Castex, premier ministre, annonce «une indemnité inflation» exceptionnelle de 100 euros pour 38 millions de Français, ceux dont les revenus nets (après impôt et aides sociales incluses) ne dépassent pas 2000 euros par mois, soit 75 % des 51 millions d’adultes.
À lire aussi«Même le liquide vaisselle a augmenté»: face à l’inflation, les sacrifices quotidiens des consommateurs
Nos compatriotes se rongent les sangs, et il leur manquerait chacun 490 euros par mois «pour être à l’aise financièrement», selon le dernier baromètre mensuel CSA Research pour Cofidis (la société de crédit). C’est considérable: une telle somme représente un gros quart (26 %) du revenu médian des Français (1837 euros, une moitié ayant plus et l’autre moins). Cette complainte des fins de mois difficiles est en réalité endémique et elle ne saurait s’expliquer par la seule inflation de 5,2 %, qui évidemment n’arrange pas les choses.
Il se pourrait en effet que la vérité fût plus triste: la France est un pays de bas salaires qui maltraite sa classe moyenne (les infirmières, les enseignants, etc.). Des pans entiers de la population sont déstabilisés au moindre choc, et celui-ci est de taille. «Le pouvoir d’achat demeure la première préoccupation des Français», titrait pour la énième fois, peu après la réélection d’Emmanuel Macron à l’Élysée, notre confrère le JDD, se fondant sur un sondage de l’institut CSA. «Parmi les onze sujets suivants, quels sont ceux qui vous préoccupent le plus personnellement?» (plusieurs choix possibles): le pouvoir d’achat arrive en tête des réponses, 46 % des sondés le mentionnent, devant la guerre en Ukraine (30 % ), la santé (28 %), l’environnement (24,5 %), etc.
Le plus étonnant est que si peu de gens se soucient de la guerre russo-ukrainienne et que 46 % «seulement» se préoccupent de la baisse du pouvoir d’achat, qui est réelle. On sait, par les comptes de l’lnsee, que celui-ci a reculé de 1,9 % en moyenne au premier trimestre 2022. Reste à préciser comment les différentes classes sociales sont concernées. À quel niveau de ressources, de revenus, mais également d’épargne, peut-on faire face? C’est le moment ou jamais de souligner que l’inflation frappe toujours en priorité les plus modestes. A contrario, plus on dispose de revenus élevés et plus les défenses immunitaires sont développées. Ces disparités résultent de trois mécanismes complémentaires.
Tout d’abord, l’inflation proprement dite. Le chiffre national de 5,2 %, incontestable dans son calcul, recouvre des situations contrastées. L’OFCE, l’Observatoire français des conjonctures économiques, a calculé que la hausse annuelle des prix à la consommation ne dépasse pas 3 % sur un an pour les 10 % les moins «impactés» et, à l’inverse, atteint 8,4 % pour les 10 % les plus touchés, voire 13,5 % pour les 1 % extrêmes. Ces différences reflètent certes l’importance relative des budgets énergie et alimentation de chaque ménage, mais elles ne sont pas exclusivement liées au revenu: les classes moyennes qui utilisent leur voiture pour travailler sont plus pénalisées que les plus pauvres ou les chômeurs peu mobiles…
Le poids des dépenses contraintes
Le deuxième facteur d’inégalité tient au poids des dépenses contraintes ou préengagées, qui laissent plus ou moins de «reste à vivre» pour s’habiller, se nourrir et se distraire. À l’inverse, les «dépenses compressibles» sur lesquelles on peut jouer représentent 50 % des budgets de consommation pour les 20 % de la population les plus aisés (le quintile supérieur) contre seulement 35 % pour les 20 % les plus modestes, qui n’ont ainsi pratiquement aucune latitude pour arbitrer leurs achats face à l’inflation.
Troisième élément, le taux d’épargne des ménages. Très dépendant de leur niveau de revenus, il est de 2,7 % à peine pour le quintile du bas, atteint 9,7 % pour le quintile du milieu, et 28,4 % pour les 20 % les plus riches, selon le Cercle de l’épargne et l’Insee. Or ces disparités structurelles ont été renforcées avec la sur-épargne accumulée pendant la crise du Covid: la Banque de France estime à 170 milliards d’euros ce matelas d’argent immobilisé aujourd’hui dans des placements liquides.
À lire aussiRetour de l’inflation: quels fonds privilégier pour ne pas perdre d’argent?
Le paysage socio-économique français se compose de trois grands groupes distincts, et la terminologie de l’Insee est parlante. En bas de l’échelle, les «pauvres» (sic), qui ont 60 % du revenu médian ou moins, et les gens «modestes» (90 % du revenu médian au plus: au total, ils constituent 30 % de la population française). À l’autre bout du spectre, l’Insee définit les «plutôt aisés» (revenus compris entre 110 % et 180 % du revenu médian) et les «aisés» (au moins 180 % du revenu médian), lesquels regroupent 20 % du pays. Et, entre les deux, le ventre mou de la classe moyenne, la moitié de la population (leurs revenus s’échelonnent entre 90 % et 110 % du revenu médian).
Le prochain gouvernement va devoir arbitrer entre ces trois grandes catégories de clientèle dans sa politique dite de «pouvoir d’achat». Privilégier les 30 % de plus démunis, dont plus de la moitié des ressources émane en toutes circonstances des aides sociales? Laisser les «riches», si l’on peut oser ce terme, se débrouiller seuls, sans les accabler de nouveaux impôts? La véritable difficulté porte sur le «tiers état» du milieu. Comme toujours. Réponse lors du tout prochain discours de politique générale de l’hôte de Matignon au Parlement.
À VOIR AUSSI - Les banques alimentaires, ultime recours face aux records d’inflation en Allemagne
Inflation : en mai, les prix à la consommation en France ont augmenté de 5,2% sur un an
L'Insee a confirmé sa première estimation, ce mercredi matin.
Guerre en Ukraine : les sanctions européennes enrichissent-elles vraiment la Russie ?
LA VÉRIFICATION - Selon Jordan Bardella, les mesures économiques prises par les Vingt-Sept «ne fonctionnent pas». Est-ce vrai ?
En Allemagne, davantage de charbon pour éviter le gaz
Cette mesure fait partie d'un plan visant à sécuriser l'approvisionnement en gaz face aux baisses récentes des livraisons russes, sur fond de guerre en Ukraine.
Le Figaro
Nicolas Baverez: «L’Ukraine face aux divisions de l’Occident»
CHRONIQUE - En même temps que l’échec du Blitzkrieg russe contre l’Ukraine se transformait en une longue et sanglante guerre d’attrition dans le Donbass, un affrontement sans merci s’est installé entre la Russie et les sociétés occidentales.
La visite longtemps différée d’Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi à Kiev devait symboliser l’unité de l’Union européenne dans son soutien à l’Ukraine face à l’invasion russe. L’annonce d’un statut de «candidat immédiat» à une adhésion à l’Union pour Kiev et d’une aide militaire apportée aussi longtemps que nécessaire pour contrer l’agression russe ne suffit cependant pas à masquer la montée des divergences au sein des démocraties concernant les objectifs du conflit comme la gestion de la crise planétaire dont il a été le détonateur.
En ramenant la guerre de haute intensité au cœur de l’Europe, l’invasion de l’Ukraine a provoqué le réveil de l’Occident. Les États-Unis ont apporté un soutien massif à Kiev à hauteur de 43 milliards de dollars et se sont réengagés sur le continent, qui accueille de nouveau plus de 100.000 soldats américains.
À lire aussiNicolas Baverez: «Avec la guerre en Ukraine, l’Italie et l’Espagne sous tension»
Les Européens ont rompu avec les illusions entretenues autour de la paix perpétuelle. L’Union a décidé d’aider l’Ukraine, y compris sur le plan militaire, mis en œuvre des sanctions inédites contre la Russie et engagé un vaste plan de réarmement. L’Otan a ressuscité autour de la sécurité collective et reçu la candidature de la Suède et de la Finlande.
Mais en même temps que l’échec du Blitzkrieg russe contre l’Ukraine se transformait en une longue et sanglante guerre d’attrition dans le Donbass, un affrontement sans merci s’est installé entre la Russie et les sociétés occidentales, qui porte sur leur résilience comparée face aux conséquences du conflit.
Fatigue de la guerre
Or s’il ne fait pas de doute que la Russie sera perdante à long terme en raison de l’effondrement de la partie moderne de son économie, elle résiste comme le montrent l’appréciation du rouble et la hausse des recettes tirées des exportations d’hydrocarbures avec la flambée des cours (93 milliards d’euros depuis le début de la guerre). À l’inverse, la fatigue de la guerre gagne les opinions occidentales, en même temps que s’installe la stagflation - même si ses causes profondes sont étrangères au conflit. Ceci se traduit par des tensions croissantes entre les démocraties que la Russie cherche à attiser, notamment par la réduction de ses livraisons de gaz.
La résistance de l’Ukraine dépend des livraisons d’armes de l’Occident face au déluge de feu que déverse Moscou. Or les stocks des armées occidentales sont limités. La livraison d’équipements modernes suppose de former les soldats chargés de les mettre en œuvre. Surtout, ces systèmes d’armes doivent servir efficacement la défense de l’Ukraine sans permettre de frapper le territoire russe.
Désaccords
Les désaccords persistent sur les buts de guerre, opposant tenants d’une sanction de la Russie et partisans de la paix. Les pays d’Europe orientale et de la Baltique, soutenus par le Royaume-Uni, se fixent pour objectif la défaite de la Russie afin de lui interdire toute nouvelle agression. Les pays d’Europe de l’Ouest - France, Allemagne et Italie - privilégient une solution diplomatique pour mettre fin à la guerre en négociant un compromis territorial avec Moscou - alors même qu’un cessez-le-feu autour des positions du 24 février paraît hors d’atteinte. Les États-Unis appliquent une ligne intermédiaire: ils apportent une aide militaire décisive à Kiev tout en veillant à éviter toute escalade, notamment nucléaire, et excluent pour l’heure une initiative diplomatique.
Les visions de l’après-guerre sont tout aussi diverses. Le conflit s’achèvera sans doute par un cessez-le-feu précaire et instable. L’Ukraine ne rejoindra pas l’Otan mais est candidate à l’Union, selon une procédure et un calendrier qui restent à déterminer. La planification et surtout le financement de sa reconstruction, qui coûtera au moins 500 milliards d’euros, sont à imaginer.
La Russie sortira affaiblie et isolée de sa folle entreprise impériale, mais n’en sera que plus dangereuse. La normalisation des relations économiques, financières et stratégiques avec Moscou demeurera impossible pour de longues années.
Alors qu’elle importe les deux tiers de ses équipements militaires, l’Union doit conforter son industrie et combler ses lacunes dans l’aviation, les drones, l’espace ou le cyber. Mais pour l’heure dominent les commandes à l’industrie américaine.
À lire aussiAdhésion à l’UE: «L’Ukraine doit encore régler ses problèmes de corruption»
La guerre d’Ukraine se joue sur une double ligne de front: celle de l’avant dans le Donbass; celle de l’arrière dans les sociétés démocratiques. La seconde est encore plus vulnérable que la première. Après la mobilisation unanime sous le coup de l’émotion pointe le risque de la lassitude et de la division, qui ne peut être surmonté que par la raison politique. Il est impératif de réaligner les démocraties autour de principes clairs: la défense de la souveraineté de l’Ukraine; le refus de toute normalisation avec la Russie tant qu’elle ne renonce pas à ses projets impériaux; le rééquilibrage de l’Otan par la construction d’un pilier européen.
Adhésion à l'UE: «L'Ukraine doit encore régler ses problèmes de corruption»
ENTRETIEN - La Commission européenne a annoncé ce 17 juin qu'elle valide le dossier de candidature à l'adhésion de l'Ukraine L'octroi du statut de candidat n'est qu'une étape et Kiev reste loin des «standards» européen, explique le spécialiste des questions internationales Guillaume Lagane.
Guerre en Ukraine: la Russie à l’affût des divisions de l’Europe
ANALYSE - Le voyage d’Emmanuel Macron, du chancelier Olaf Scholz et du premier ministre italien Mario Draghi, à Kiev, aura-t-il clarifié les zones d’ombre qui se sont insinuées entre les trois capitales européennes et Kiev?
«Face à Poutine, l’Occident doit retrouver l’audace»
TRIBUNE - Dans un ouvrage paru en 2021, Ukraine vs Darkness, Undiplomatic Thoughts, Oleksandr Scherba, ancien ambassadeur d’Ukraine à Vienne, revient sur le danger du comportement de la Russie poutinienne. Il appelle au sursaut, jugeant que le sort de l’Ukraine décidera de celui de l’Occident tout entier.
Le Figaro
À Kherson, les Ukrainiens vivent le cauchemar éveillé de l’occupation russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans la ville, la première à être tombée aux mains de l’armée russe depuis le début de la guerre, le rouble est devenu la monnaie courante.
Près de Kherson, les Russes ont commis vols, viols et tortures: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Les habitants des villages tout juste libérés par l’armée ukrainienne dans le sud du pays racontent ce qu’ils ont enduré et comment ils ont tenté de résister aux soldats russes.
À Kamianske, dernier check-point ukrainien avant l’enfer russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Depuis huit jours, l’armée russe pilonne de plus en plus cette position ukrainienne. Les villages disséminés dans la campagne sont également bombardés.
Dans les souterrains d'Azovstal, bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol: le récit de l'envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Trois semaines après leur «victoire», les Russes ont fait visiter les entrailles de cette usine hantée par la mort.
Des cagnottes pour approvisionner l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La société civile du pays se mobilise pour lever des fonds et équiper les soldats envoyés sur le front, qui manquent de tout: casques, gilets pare-balles, munitions…
Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.
Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv
REPORTAGE - À côté de «Viking», «Drozak» ou d’«Horus», de beaucoup plus frêles volontaires manient des drones. «Karma», l’infirmière, accompagne, elle, en première ligne ses camarades de combat.
Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.
Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.
À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À 300 mètres des positions russes, les soldats de la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie défendent ce verrou qui protège la ville de Zaporijjia.
Face au pilonnage russe, Kiev mise sur une stratégie de fermeté: l’analyse de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Volodymyr Zelensky entend aborder d’éventuelles négociations en position de force.
Avec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.
La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.
En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.
En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.
Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne
REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.
Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.
À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute
REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.
Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.
Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance
REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.
La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.
La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe
REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.
L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.
Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes
REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.
Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue
REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.
Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.
À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.
Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.
Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie
REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.
Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés
REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.
Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.
En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.
Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.
Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
L'Humanité
Confusionnisme : comment la Macronie cherche à vous embrouiller
élections législativesA la veille du second tour des législatives, la Macronie redouble d’attaque contre la Nupes, accusée tantôt d’être indigne de la République, tantôt de soviétisme, tantôt d’anarchisme. Oui, tout cela n’a aucun sens mais cette pratique a un nom : le confusionnisme. Soit le fait de vider des concepts de leur sens pour les détourner, quitte à brouiller les repères politiques. Cette grande confusion, Macron en est passé maître. Notre journaliste Cyprien Caddeo vous décrypte cette technique.
L'Humanité
VIDÉO. Législatives : Rachel Kéké, une « essentielle » à l'Assemblée nationale
ReportageAvant ce second tour des législatives qui a vu Rachel Kéké être élue députée face à l’ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu, l'Humanité avait suivi l'insoumise lors d'une déambulation au marché de Chevilly-Larue, dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Portrait.
Elle se définit comme une « guerrière » et veut « faire du bruit » au palais Bourbon. Porte-parole de l'emblématique grève des femmes de chambre de l'Ibis Batignolles, Rachel Kéké entend bien pousser les portes de l'Assemblée pour y porter la voix des travailleurs « essentiels ».
Dimanche 19 juin, Rachel Kéké a eu la préférence des électeurs dans la 7ème circonscription du Val-de-Marne, face à l'ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu (LREM).
La plus emblématique des figures issues des luttes syndicales
Agée de 47 ans et forte d'un parcours rempli d'épreuves qui détonnent dans le monde politique, la Franco-Ivoirienne est sans doute la plus emblématique des figures issues des luttes syndicales et associatives que la coalition de gauche (Nupes) a mis en avant dans ces élections.
« Ils voient que ma lutte est sincère et que je suis vraie » souligne la candidate qui précise : « la majorité des gens qui habitent ces quartiers populaires sont ceux qui assurent les métiers essentiels et ce que nous sommes, c'est la réalité. »
« C'est ce que j'appelle une leader de masse », dit d'elle le député LFI Eric Coquerel. « Elle a quelque chose qui magnétise, elle est forte, elle a les mots justes, elle n'a pas besoin de lire » lors de ses prises de parole, explique-t-il.
« Front républicain contre l'extrême gauche »
Invitée sur France Info lundi 13 juin, Roxana Maracineanu (LREM), arrivée en 2e position à l'issue du 1er tour, avait appelé « toutes les personnes qui n’ont pas voté pour Rachel Kéké » à la rejoindre dans son « front républicain contre l'extrême gauche ». Des propos qui ont déclenché une vive polémique à gauche et que Rachel explique : « Elle a conscience qu'elle a du lourd en face d'elle et c'est la peur qui la fait réagir de la sorte. »
Entre 2019 et 2021, cette militante CGT s'est mobilisée durant 22 mois pour améliorer les salaires et les conditions de travail des femmes de ménage face au « mépris » de la direction.
« C'est une vraie combattante, quand on l'a rencontrée dans le cadre de cette grève elle s'est très vite affirmée comme représentante de ses collègues », explique Claude Lévy, représentant de la CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques), ne tarissant pas d'éloges sur cette « autodidacte de la lutte. »
Cet hôtel devant lequel Rachel Kéké a commencé à se tailler une réputation syndicale et politique, elle a continué d'y travailler pendant le début de sa campagne avant de prendre un congé pour se consacrer pleinement aux législatives.
Mère de cinq enfants, Rachel Kéké est née en 1974 dans la commune d'Abobo, au nord d'Abidjan en Côte d'Ivoire, d'une mère vendeuse de vêtements et d'un père conducteur d'autobus.
A 12 ans, au décès de sa mère, c'est elle qui se retrouve en charge de ses frères et soeurs. Elle arrive en France en 2000 et commence à travailler comme coiffeuse avant d'entrer dans l'hôtellerie.
Dans l'Hexagone son parcours est mouvementé : elle déménage souvent, alternant entre les squats ou les appartements d'amis en banlieue parisienne, avant de se fixer grâce au DAL (Droit au logement).
Un pays qu'elle « adore »
Naturalisée française en 2015 - un pays qu'elle « adore » et pour lequel avait combattu son grand-père pendant la Seconde Guerre mondiale - elle habite maintenant les Sorbiers, une cité de Chevilly-Larue (Val-de-Marne) d'où elle a lancé sa campagne pour les législatives.
Les candidats sous les couleurs de l'alliance de la gauche (Nupes) sont arrivés en tête dans huit des onze circonscriptions du Val-de-Marne au premier tour des élections législatives. Un résultat qui laisse Luis Ferreira, militant insoumis, confiant pour ce deuxième tour : « Les candidats mélenchonistes ont tous fait un raz de marée dans le Val-de-Marne, il n'y a pas de raison qu'elle échoue. Ici, elle a la côte ! »
Celle qui se définit comme « féministe » et « défenseuse des gilets jaunes » a paré d'éventuelles attaques sur son manque de formation. « Si tu me parles avec le français de Sciences Po, je vais te répondre en banlieusard! », a-t-elle mis en garde.
« Elle a tout à apprendre d'un point de vue de la politique politicienne », détaille Hadi Issahnane, conseiller municipal LFI de Chevilly-Larue, mais « elle peut enseigner plein de choses de la vie réelle à plein de politiques. »
« On n'est pas loin d'une icône, au sens littéral de notre combat politique. Elle incarne cela de manière naturelle. »
Le Figaro
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté les alentours de Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par les séparatistes prorusses depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser par un lent mouvement de tenaille qui se resserre sur les forces ukrainiennes. Celles-ci ont malgré tout lancé samedi 4 mai une contre-attaque à Severodonetsk, mais les Ukrainiens marquent de nouveau le pas dans cette ville clé.
À lire aussi2013-2022 : les grandes dates de la crise en Ukraine
Plus au nord, les Ukrainiens maintiennent une pression constante dans la région de Kharkiv au-dessus du dispositif russe dans le Donbass, mais là encore sans pouvoir manœuvrer en profondeur contre les forces adverses. Idem dans le sud de l'Ukraine, où la contre-attaque ukrainienne dans la région de Kherson n'est pas parvenue, à ce jour, à mettre réellement en danger les positions russes.
Malgré la réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans leur plus grande opération militaire russe depuis 1945. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et de Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). En Ukraine, les Russes contrôlent à ce jour 120.000 km2, soit 20% du territoire ukrainien ou à peine moins que la superficie de la Grèce (130.000 km2).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et plus de 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées plus de la moitié de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille qui se resserre lentement sur les forces ukrainiennes.
La pince «nord» de le tenaille russe s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets. Le centre de gravité de cette manœuvre est la ville d'Izyoum, prise par les Russes dès les premiers jours d'avril. L'objectif final de Moscou dans le Donbass est la conquête des deux villes adjacentes de Sloviansk et de Kramatorsk, cette dernière étant la capitale ukrainienne de l'oblast [région administrative, NDLR] de Donetsk depuis qu'en 2014, la ville de Donetsk est passée du côté des séparatistes prorusses. Par le Nord, les Russes ne sont plus qu'à une trentaine de kilomètres de Sloviansk et à une vingtaine par l'Est, avec Lyman comme autre ville clé du dispositif russe. Lundi 6 juin, les Russes ont annoncé la prise de la ville de Svyatohirsk, ce qui pourrait accélérer le mouvement d'encerclement de Sloviansk.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: «Les Russes peuvent prendre le Donbass en un à deux mois», envisage notre journaliste Alexis Feertchak
Les deux autres villes clé dans le Donbass sont Severodonetsk et Lisichansk, elles aussi collées l'une à l'autre, mais séparées par la rivière Donets. Elles se situent tout au bout de la tenaille russe et les forces ukrainiennes présentes risquent d'y être encerclées si la manœuvre russe se poursuit. En fin de semaine dernière, alors que les Russes contrôlaient déjà 80% de Severodonetsk, les Ukrainiens ont malgré tout choisi d'y déployer des renforts (notamment des volontaires internationaux) et ont contre-attaqué vivement samedi 4 juin. Mais cette manœuvre marque le pas et, ce mardi, les Russes ont annoncé avoir «totalement libéré» les zones résidentielles de la ville, sachant que celle-ci comprend une vaste zone industrielle.
Pendant ce temps, la pince «sud» de la tenaille russe se resserre aussi, notamment autour de la percée de Popasna. Les forces ukrainiennes présentes dans la ville de Zolote sont désormais menacées d'être enfermées dans un chaudron tandis que les Russes jouxtent la principale route de ravitaillement vers Lisichansk et Severodonetsk. Par l'ouest, les Russes ne sont plus qu'à 20 km de la ville de Bakhmout, étape clé dans la perspective d'un encerclement de Kramatorsk.
Au Nord-Est, contre-offensive ukrainienne à Kharkiv...
Depuis le début de la bataille du Donbass en avril, les Russes avancent, quoique lentement. Mais ils ne parviennent pas, à ce jour, à faire s'effondrer les troupes ukrainiennes. Dans cette bataille d'artillerie, la guerre d'attrition (user les forces et les matériels de l'adversaire plus vite que les siennes propres, NDLR) joue à plein, sans que, pour l'instant, l'un des deux belligérants cède complètement.
Si les Russes sont à l'initiative dans le Donbass, les Ukrainiens ont lancé depuis plusieurs semaines des contre-attaques, notamment au-dessus du Donbass dans la région de Kharkiv. Durant l'acte I de la guerre du 24 février au 29 mars, les Russes avaient largement investi cette région avec l'objectif d'encercler sa capitale, plus grande ville ukrainienne - 1,5 million d'habitants - après Kiev et par ailleurs cité traditionnellement russophone.
Dans cette région, les Ukrainiens ont largement repris du terrain aux forces russes depuis le 29 mars, désormais acculées à la frontière russe, en tout cas sur la rive droite de la rivière Donets. En revanche, la contre-attaque ukrainienne, pour l'instant, n'est pas parvenue à s'installer durablement sur la rive gauche, même si une tête de pont a été établie. Ce n'est que si les Ukrainiens y parvenaient qu'ils pourraient réellement mettre en danger les lignes de soutien et d'approvisionnement russes vers le Donbass. La situation sur le front de Kharkiv est pour l'instant globalement stable, même si chaque jour, des avancées mineures sont observables d'un côté ou de l'autre.
... et dans le Sud, à Kherson
Il en va globalement de même d'une autre contre-offensive lancée par les Ukrainiens la dernière semaine de mai, cette fois-ci dans le sud de l'Ukraine, au point le plus éloigné des lignes russes, au nord de la région de Kherson, quasiment intégralement contrôlée par les Russes depuis le début du mois de mars. La ligne de front, là encore, est délimitée par une rivière, l'Inhoulets, et les Ukrainiens ont réussi à établir une tête de pont sans parvenir, pour l'instant, à poursuivre leur manœuvre en profondeur à l'intérieur des lignes russes.
Si une telle contre-offensive se développait au profit des Ukrainiens - ce qui n'est pas le cas à ce stade -, elle pourrait avoir des conséquences stratégiques car Kherson est la seule capitale régionale conquise par les Russes depuis le 24 février. Politiquement, tout semble indiquer que les forces occupantes souhaitent contrôler définitivement cette région, qui est déjà passée dans la zone rouble et où des rumeurs de référendum de rattachement à la Russie courent depuis plusieurs semaines. Par ailleurs, Kherson est pour l'instant la seule tête de pont qui permette aux Russes de passer à l'ouest du grand fleuve Dniepr. Et c'est aussi l'oblast qui jouxte la péninsule de Crimée, stratégique pour les Russes. Dans les premiers jours de juin, des renforts russes ont donc logiquement franchi le Dniepr, certainement envoyés pour endiguer la contre-attaque ukrainienne.
Le contrôle russe du sud de l'Ukraine
Les deux contre-offensives ukrainiennes se déroulent donc aux deux extrémités des territoires que contrôle la Russie en Ukraine et qui constituent une bande comprenant, d'ouest en est, la quasi-totalité de l'oblast de Kherson, relié à la Crimée, une majorité de celui de Zaporijjia, qui constitue un corridor vers le Donbass, lui-même formé par les deux oblasts de Donetsk et Lougansk et bordé au nord par la région de Kharkiv dont Moscou contrôle la partie située en dessous de la rivière Donets.
L'ensemble de cette zone, qui couvre environ 120.000 km² soit 20% de l'Ukraine, est formé d'un seul tenant depuis que le front du Sud (parti de Crimée) et le front de l'Est (parti du Donbass) se sont rejoints dès le début du mois de mars. Dans cette optique, l'objectif russe n'a été réellement accompli qu'avec la prise définitive de la ville portuaire de Marioupol, qui borde la mer d'Azov. Elle a été encerclée dès le 1er mars et prise le 21 avril, à l'exception du vaste complexe sidérurgique d'Azovstal qui a tenu jusqu'au 20 mai. Plus qu'un enjeu militaire, cette bataille a eu une résonance politique considérable, avec d'un côté la longue résistance ukrainienne, notamment des volontaires du bataillon Azov qui se sont battus contre les milices tchétchènes alliées de Vladimir Poutine, et de l'autre le discours du Kremlin sur la «dénazification» de l'Ukraine, particulièrement focalisé contre ce bataillon ukrainien ultranationaliste aux origines des plus troubles.
La Russie a donc emporté la bataille de Marioupol, mais ne dispose pas de suffisamment de forces, concentrées dans le Donbass, pour pousser plus loin son offensive dans le sud du pays, que ce soit pour marcher vers l'ouest ou pour remonter vers le nord le long du Dniepr. Si les Russes contrôlent depuis le 3 mars la plus grande centrale nucléaire d'Europe située au bord du fleuve au sud de la grande ville de Zaporijjia, ils n'ont pas conquis cette grande capitale régionale.
De même, à l'ouest, le contrôle des bords de la mer Noire, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont pourtant très rapidement progressé avec la prise dès le 2 mars de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, qui alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe s'est même approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, sans parvenir à l'encercler. Cette ville serait une étape clé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, probablement coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer.
À lire aussiUkraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson. En somme, tout dépendra de la bataille du Donbass. Une victoire russe à l'Est pourrait permettre à Moscou un redéploiement de ses forces vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que cette bataille décisive s'annonce longue : on parle en semaines, voire en mois.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était une diversion visant à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion sur le front Nord, en particulier depuis la Biélorussie, voisine et alliée de Moscou.
À lire aussi2013-2022 : les grandes dates de la crise en Ukraine
Avant les semaines d'enlisement, le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale visant probablement à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - directement à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev, mais cette tête de pont a été quasiment anéantie par une contre-attaque ukrainienne.
Échec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass.
À lire aussiComment l'armée russe déploie sa stratégie sur le sol ukrainien
Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute. Le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se concentrent désormais dans le quart sud-est de l'Ukraine pour retrouver cette capacité de manœuvre.
Un recours croissant à l'artillerie
Au début de l'invasion, les experts militaires se sont étonnés du faible recours des Russes à l'artillerie, une tradition pourtant de cette armée depuis la période soviétique. Face à la résistance ukrainienne, Moscou est pourtant revenu sur ce choix et, plus classiquement, la bataille du Donbass est d'abord un duel d'artillerie à grande échelle entre Russes et Ukrainiens. Canons automoteurs 2S19 de 152 mm, obusiers 2S7 de 203 mm, lance-roquettes multiples Grad, Ouragan et Smerch... Les Russes ont pour eux une puissance de feu bien supérieure.
À lire aussiGuerre en Ukraine : les nouveaux lance-roquettes multiples américains peuvent-ils changer la donne ?
Mais les Ukrainiens disposent désormais d'armes lourdes fournies par les pays occidentaux, notamment des obusiers américains M577 ou des canons automoteurs français Caesar de 155 mm. Ces armes sont certes peu nombreuses, mais sont plus précises et offrent une plus grande agilité. À cet égard, la fourniture de lance-roquettes américains MLRS et Himars à longue portée (environ 80 km) pourrait atténuer l'avantage général qui profite encore aux Russes.
À ce stade, les Américains ne souhaitent pas en revanche fournir à l'Ukraine de missiles Atacms - compatibles avec les lance-roquettes Himars - capables de frapper l'intérieur du territoire russe. À l’inverse, les frappes réalisées depuis la Russie sur l'ensemble du territoire ukrainien, elles, ont lieu depuis le premier jour de l'invasion. Ces missiles de précision tirés depuis la terre - missiles Iskander-M - voire depuis la mer - missile Kalibr - permettent à Moscou de frapper le dispositif ennemi dans la profondeur en visant les dépôts de munitions, les centres de commandement, les bases aériennes ou les systèmes de défense aérienne.
Une forte résistance ukrainienne
Sauf que ces frappes, qui ont fait penser au départ à la guerre américaine en Irak de 2003, n'ont pas permis aux Russes de s'assurer la maîtrise totale du ciel et de désorganiser complètement la chaîne de commandement. Et le stock de missiles de précision n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur arsenal en la matière. De fait, des missiles de plus en plus anciens sont utilisés, de même que des missiles destinés à la lutte anti-navires, ce qui peut traduire une certaine tension dans l'approvisionnement en munitions complexes.
À lire aussiGuerre en Ukraine : la Russie connaît-elle une pénurie de missiles, comme l'affirme Zelensky?
Inversement, les missiles portatifs à courte portée fournis par les Occidentaux aux Ukrainiens - comme les Javelin anti-chars ou les Stinger anti-aériens - demeurent une menace crédible contre les avions, hélicoptères et blindés russes. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent. Par exemple, selon le site Oryx, au moins 428 chars d'assaut russes auraient été détruits depuis le 24 février.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones, notamment des appareils turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh, qui ciblent des convois russes, voire des navires, par exemple près de l'Île aux Serpents contrôlée par Moscou.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
À lire aussiUkraine : sous-estime-t-on la puissance de l'armée russe à cause de la guerre de l'information ?
Quid de la suite ? «La guerre d'usure montre des épuisements sensibles [des deux côtés]. Cependant, tant que les deux belligérants voudront en découdre, elle ne cessera pas. Nous sommes encore au printemps et il faut s'attendre à ce que les opérations durent tout l'été», observe sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf qui constate que les pertes annoncées par Zelensky - 50 morts et 400 blessés par jour, soit un bataillon détruit quotidiennement - sont «intenables», mais que, du côté russe, «les unités et les matériels paraissent éprouvés» tandis que «la lenteur de la progression ne convainc pas vraiment». Environ 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité fort peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter pour l'instant sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? Si Moscou l'emporte dans le Donbass, dans quel état les forces russes en sortiront-elles ? Vladimir Poutine lancera-t-il une nouvelle offensive vers l'ouest du pays ? Ou cherchera-t-il à obtenir une paix négociée ? S'achemine-t-on vers un enlisement du conflit ? Les Ukrainiens pourront-ils, a contrario, reprendre l'initiative ? Il est trop tôt pour trancher entre ces scénarios, mais le spectre d'une guerre longue de plusieurs mois au moins se dessine de plus en plus.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: où en est-on trois mois après le début du conflit
UE: feu vert sous conditions de la Commission pour l'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie
Cette proposition sera étudiée les 23 et 24 juin, lors du sommet du sommet européen.
Regarder la vidéoLa «Nouvelle-Russie», l'argument nationaliste russe pour dépecer l'Ukraine
DÉCRYPTAGE - Un général russe a plaidé pour «un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine» jusqu'à la Transnistrie. Un objectif qui rappelle les frontières de «Novorossia», région de l'Empire russe plébiscitée par les séparatistes depuis 2014.
Ukraine : France, Allemagne, Italie et Roumanie pour un statut de candidat «immédiat» à une adhésion à l'UE
«Tous les quatre nous soutenons le statut de candidat immédiat à l'adhésion», a déclaré Emmanuel Macron jeudi.
Regarder la vidéo Le Figaro
Retour de l’inflation: quels fonds privilégier pour ne pas perdre d’argent?
NOS CONSEILS - Dans le contexte, les épargnants risquent de voir leur patrimoine fondre. Pourtant, il existe quelques pistes pour s’en protéger.
Avec une inflation au plus haut depuis trente-sept ans, les épargnants risquent de voir leur patrimoine fondre. Un phénomène que la remontée probable de la rémunération des produits réglementés comme le livret A ne compensera pas. Heureusement, il existe quelques pistes pour protéger vos économies.
1 - Quels sont les atouts des fonds d’infrastructures?
L’intérêt de ces actifs (réseaux ferroviaires ou de télécommunications, hôpitaux, équipements sportifs…) est évident en période d’inflation. Leur valeur est relativement stable et leurs revenus souvent indexés sur la hausse des prix, de facto ou contractuellement (tarifs d’autoroutes, par exemple). L’investissement dans ces actifs non cotés, longtemps réservé aux institutionnels, s’ouvre aux particuliers. Le fonds professionnel spécialisé Swen Exclusive Infrastructures (Swen Capital Partners) reste élitiste puisqu’il n’est accessible qu’à des investisseurs capables d’immobiliser au moins 200.000 euros. Plus abordable (à partir de 10.000 euros tout de même!), le fonds GF Infrastructures durables, proposé en assurance-vie par Generali France, investit dans des sociétés d’infrastructures à la fois en capital et en dette, d’où un objectif de rendement modeste (5 % par an), mais assorti d’un risque modéré.
À lire aussiKenneth Rogoff: «Il y a eu de la complaisance par rapport à la dette»
L’autre solution est de choisir des fonds qui parient sur des sociétés cotées, comme DWS Invest Global Infrastructure (DWS) ou M&G Lux Global Listed Infrastructure Fund (M&G Investments). «Le secteur des infrastructures va être au cœur de la transition énergétique, renchérit Alex Araujo, gérant du fonds. Cela ne va pas seulement nécessiter des centrales de production d’énergie renouvelable, mais aussi beaucoup d’équipements de transmission d’énergie, sans compter le transport du gaz naturel, dont on va avoir besoin.» La transition énergétique participera à la hausse des prix: en investissant dans les équipements nécessaires, on peut espérer voir les rendements progresser au rythme de cette inflation.
2 - Quels types de fonds obligataires privilégier?
En période d’inflation, les placements générant des revenus significatifs sont appréciables. Grâce au rebond récent des taux d’intérêt, les obligations émises par des entreprises mal notées par les agences spécialisées, appelées obligations à haut rendement (ou high yield), sont à nouveau dignes de cette appellation. «En septembre 2021, le rendement moyen du high yield en euros était de 2,2 %. Après la remontée récente des taux d’intérêt, il est aujourd’hui d’environ 5,5 %», expose Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux de la société de gestion Tikehau Capital. Ce taux redevenu attractif, combiné au fait que les entreprises sont dans l’ensemble sorties de la crise sanitaire dans une situation financière satisfaisante, incite à s’intéresser aux fonds spécialisés dans les obligations à haut rendement. C’est le cas de Schelcher Global High Yield ESG (Schelcher Prince Gestion), investi à l’échelle mondiale, ou de BNP Paribas Euro High Yield Bond (BNP Paribas AM), en zone euro.
À lire aussiL’inflation dope le recours des ménages aux crédits conso
On devrait aussi voir refleurir les fonds obligataires à échéance (ou fonds datés), dont le rendement et le terme sont prévus à l’origine. Le gérant investit en effet dans des obligations qu’il va conserver jusqu’à leur terme. Si tout se passe bien, le fonds perçoit chaque année le coupon promis puis, à l’échéance, le capital investi est remboursé, sauf en cas de défaillance.
3 - Pourquoi s’intéresser à la gestion alternative?
Il existe une stratégie de gestion appelée «long-short» assez facile d’accès pour les particuliers. Il s’agit ici de profiter de l’évolution des actions de deux manières: à la hausse et à la baisse. La partie dite «long» (achat) du portefeuille est consacrée à l’acquisition de titres dont le gérant pense qu’ils vont s’apprécier, tandis que la partie «short» (vente) est constituée de titres vendus à découvert: la position sera gagnante si ceux-ci baissent. De cette manière, le fonds peut espérer générer une performance positive, même en période de marchés baissiers. Actuellement, certaines sociétés sont relativement immunisées contre l’inflation quand d’autres risquent une dégradation de leurs marges. Un terrain plutôt favorable aux fonds «long-short», si leur gérant parvient à séparer le bon grain de l’ivraie. Parmi les plus performants figurent Amplegest Long Short (Amplegest), BDL Rempart (BDL Capital Management) ou encore Moneta Long Short (Moneta AM).
Tesco constate les effets néfastes de l’inflation sur la consommation
Le géant britannique des supermarchés Tesco a constaté les «premiers signes d’un changement de comportement des clients», qui se serrent la ceinture face à l’inflation. Au premier trimestre de son exercice décalé, soit entre mars et mai, le distributeur a vu ses ventes (hors carburants) décliner de 1,5 % en valeur, à 9,9 milliards de livres dans ses supermarchés outre-Manche. «Les clients sont confrontés à des augmentations sans précédent du coût de la vie (…). Nous travaillons avec nos fournisseurs pour atténuer autant que possible l’inflation», a indiqué le directeur général Ken Murphy.
À lire aussiFace à l’inflation, l’or est-il toujours une valeur refuge?
Dans le détail, Tesco voit ses ventes diminuer très fortement dans les supermarchés en Irlande (- 2,4 % en valeur). Elles augmentent en revanche de 9 % en Europe centrale (République tchèque, Slovaquie et Hongrie), tirées par les hausses des prix.
Son grossiste, Booker, voit ses ventes progresser de 19,4 %, grâce notamment à ses services de traiteur, ce qui tire dans le vert les ventes (hors carburants) de l’ensemble du groupe (+ 2 % à 13,6 milliards de livres). «La position de leader du marché de Tesco et sa taille lui permettent de négocier avec ses fournisseurs pour protéger ses marges contre l’inflation sans trop augmenter les prix pour les acheteurs», juge l’analyste d’AJ Bell. Ses ventes trimestrielles «ont bénéficié de l’inflation» sur l’ensemble du groupe, «mais les volumes semblent baisser alors que les habitudes commencent à changer avec les budgets des ménages en difficulté», poursuit-il. L’inflation a grimpé en avril à 9 % au Royaume-Uni, du jamais vu depuis 40 ans. L’action de Tesco était en hausse de 0,40 %, à 250,80 pence en fin de journée à la Bourse de Londres.
Inflation : en mai, les prix à la consommation en France ont augmenté de 5,2% sur un an
L'Insee a confirmé sa première estimation, ce mercredi matin.
Moscou réduit d'encore 33% ses livraisons de gaz par Nord Stream à l'Europe
Selon les données de la société d'exploitation du pipeline, 59,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel ont été exportés de Russie vers l'Europe par Nord Stream en 2021.
Après l’Allemagne et l’Italie, la France se voit couper le robinet du gaz russe
DÉCRYPTAGE - Les volumes des exportation de l’Est à destination de l’Europe diminuent. Berlin et Rome dénoncent les représailles d’un «despote».
Le Figaro
Maillot qui flotte, serviette qui ne s'envole pas : ils vont révolutionner vos journées plage
Claire RodineauSHOPPING - C'est décidé, vous allez à la mer cet été. Ces objets innovants pourraient bien rendre vos séances de bronzette encore plus relaxantes...
C'est décidé, vous allez à la mer cet été. Une fois le pied posé sur le sable chaud, il n'y a plus qu'à... Dérouler sa serviette, enlever à la hâte ses vêtements de ville, avancer vers l'eau et plouf... Vacances, j'oublie tout ! Sauf qu'entre-temps, patatras, la serviette s'est envolée pour finir tout droit sur le château de sable que le petit voisin s'ingéniait à construire depuis trois heures. Pour s'épargner ce genre de contrariétés de nature à ruiner une journée à la plage, notre sélection de nouveautés vraiment innovantes à glisser dans sa valise.
À lire aussiVacances d'été 2022 : ces coins de France qui seront saturés (et nos alternatives)
Pour se baigner avec son téléphone, un maillot à poches
Voilà qui devrait ravir ceux qui en ont assez de devoir «garder les affaires» pendant que leur tribu joue dans les vagues... Lancée en mars 2021 par trois frères, la marque française Mouiller le maillot propose des shorts de bain dotés d'une poche étanche (norme IPX8, jusqu'à trente mètres) où glisser son portable ou ses papiers d'identité pendant qu'on fait trempette. Proposé en cinq couleurs, dont un pimpant rouge Malibu, le maillot est fabriqué au Portugal et composé de Seaqual, un polyester recyclé à partir de matériaux plastiques récupérés dans l'océan. Bonne nouvelle, Mesdames : un modèle féminin serait en cours d'élaboration.
Mouiller le maillot. À commander sur la e-boutique au prix fixe de 120 €.
À lire aussiEt les plages françaises les plus recherchées sont...
Pour résister aux bourrasques, la serviette qui ne s'envole pas
Les amoureux de la Côte d'Albâtre n'auront plus à parsemer leur serviette de galets pour éviter qu'elle ne s'envole à la moindre bourrasque. Auréolé d'une médaille d'argent au dernier concours Lépine, ce drap de plage tout en rondeur ne bougera pas d'un iota, aussi fougueux soit le vent (vidéo de test sur la côte basque en novembre à l'appui !). Lesté par un cerceau en aluminium d'1m ou d'1m50, il est composé de polyester lavable en machine. Palmiers, hibiscus ou flamants roses : la serviette se décline en six motifs qui sentent bon l'été, et est proposée avec ou sans franges. Il est aussi possible de la personnaliser - si l'envie d'y ajouter la trombine de votre chat ou de votre chien vous en prenait...
Waatea. 49 € en passant par la plateforme de financement Ulule (envoi des premières commandes en juillet).
À lire aussiVacances d'été 2022 : retour en Espagne, montagne, camping... Que réservent les Français ?
Pour faire la planche à volonté, le maillot de bain «qui fait flotter»
Adieu frites et brassards. Pas franchement jolis et un peu voyants, ils vont être relégués au rang d'antiquités par Ezzy Swim. Conçu et fait en France, ce maillot de bain intègre un garnissage flexible qui permet de flotter sans effort. Idéal pour ceux qui appréhendent de se jeter à l'eau ou ne sont pas très à l'aise avec leur technique de crawl. Les modèles sont, forcément, assez couvrants : forme bermuda pour les hommes, une pièce façon shorty pour les femmes, et arborent une couleur unie, des carreaux ou un imprimé wax. Ce maillot a remporté la médaille d'argent du Jury du Concours Lépine.
Ezzy Swim. De 68,90 à 95,40 € pour les modèles femmes ; entre 70 et 80 € pour les modèles hommes. Aussi sur Amazon.
Quelles sont les îles italiennes à visiter absolument ?
Quelles sont les plus belles îles d'Italie ? Notre sélection de 10 trésors insulaires de la Botte.
Voyage : quel pays visiter en 2022 ?
LA SÉLECTION DU FIGARO - En 2022, il est temps de repartir vers des horizons proches ou lointains, connus ou plus confidentiels, en combinant une bonne dose de nature, un trait de culture et un parfum d'exotisme. Voici notre sélection de destinations pour réveiller notre esprit voyageur.
On a testé une croisière à bord du World Explorer, le paquebot à taille humaine de Rivages du Monde
Ce petit paquebot embarque un maximum de 180 passagers pour des croisières intimistes et haut de gamme en Europe et dans certains des ports les plus reculés du monde. Il part pour les fjords de Norvège et les îles Lofoten ce 16 juin.
Le Figaro
Théâtre, concert, table-ronde : revivez la soirée Charles de Foucauld au collège des Bernardins
VIDÉO - Le Figaro Hors-série organisait, dans le somptueux cadre du Collège des Bernardins, une soirée mémorable à l'occasion de la parution de son numéro spécial sur cet immense saint français presque contemporain, canonisé le 15 mai 2022. Au programme, pièce de théâtre sur sa vie, récital polyphonique et table ronde. Compte-rendu en images.
La figure de Charles de Foucauld ne laisse pas de surprendre, d'interroger. Orphelin impétueux, militaire indiscipliné, aventurier camouflé au Maroc, ermite en plein désert sud-saharien et, désormais, saint de l'Église catholique: une trajectoire admirable qui suscite néanmoins quelques déformations. Le numéro que lui consacre le Figaro Hors-série vient corriger ces approximations. Dans son éditorial, Michel De Jaeghere rappelle notamment l'ambiguïté de l'admiration de certains disciples du Père de Foucauld qui font désormais de ce missionnaire ardent « le précurseur de l'enfouissement des vérités chrétiennes préconisé par le progressisme des années 1960. » La soirée organisée au Collège des Bernardins a achevé de dissiper quelques-uns de ces malentendus. À la question « en quoi Charles de Foucauld peut-il nous inspirer aujourd'hui ? », le père Xavier Lefebvre, curé de la paroisse saint-Augustin où se convertit Charles de Foucauld et, à ce titre, lointain successeur de l'abbé Huvelin curé de saint-Augustin, répondait : « Nous sommes des êtres qui avons soif, qui recherchons l'absolu. Charles de Foucauld c'est l'explorateur, le soldat, le panache, et en même temps une recherche. Il passe d'une attitude du « je prends tout, tout de suite » à « je donne tout à Dieu, parce que c'est un désir pour moi de me donner, de me remettre entre ses mains ». Le ton de la soirée était donné : une évocation profonde et actuelle du saint, menée sur différents tableaux, par des intellectuels, mais aussi des musiciens et un comédien.
Écrit par le compositeur et metteur en scène Francesco Agnello, le seul en scène interprété par le comédien Fitzgerald Berthon, accompagné au hang par Vincent Comte, exposait de manière magistrale les étapes de la vie du « frère universel ». Un spectacle profond laissant l'essentiel à la musique et à la parole, à partir des textes mêmes de Charles de Foucauld, qui permit aux spectateurs de saisir une part de la grâce du grand face-à-face entre la solitude habitée du désert et l'âme du saint.
À la suite des grands airs de Brahms, (avec l'impressionnant Warum), Reinberger, Bruckner, Elgar ou encore Poulenc, les jeunes chanteurs du talentueux chœur Ephata ont ému leur auditoire par une belle interprétation polyphonique de la prière d'abandon de Charles.
Une soirée avec Charles de Foucauld au Collège des Bernardins
Isabelle Schmitz, rédactrice en chef adjoint au Figaro Hors-série, animait ensuite une table-ronde avec des invités qui, chacun, donnèrent un éclairage précieux dans la connaissance de ce nouveau saint et de son désir missionnaire : Laurent Touchagues (Président des Amitiés Charles de Foucauld), a rappelé que ce personnage au grand cœur avait d'abord été « un assez grand savant » et que le bien qu'il avait pu faire au Sahara, il le devait « d'abord à la grâce reçue du Christ, mais aussi à toutes les sciences et toutes les techniques qu'il avait étudiées durant sa vie militaire ».
Le père Xavier Lefebvre a dépeint quant à lui « l'enfant du siècle » que fut Charles de Foucauld, qui a longtemps cherché la vérité pour la trouver en un Dieu « qui ne le trompera pas et ne le trahira pas ».
Medhi-Emmanuel Djaadi (comédien) a évoqué son expérience de converti de l'Islam, « frappé par la parole vivante du christ ». « Dieu me parlait à travers les Evangiles et pour la première fois je me sentais aimé », a-t-il confié, avant d'appeler les chrétiens à « donner une image positive et vivante » de leur foi, regrettant d'avoir rarement vu un chrétien prendre un jour de vacances le vendredi saint, quand un musulman « ferme sa boutique le jour de l'aïd ».
La discussion a donc permis de revenir sur la spiritualité du saint, les détails de sa vie, et la profondeur de sa relation à l'Islam, une relation d'amitié pour « ces âmes faites pour la lumière », comme le rappelait Michel De Jaeghere dans son discours d'ouverture.
La soirée s'est conclue sous les voûtes presque millénaires du Collège des Bernardins, par un buffet marocain au cours duquel les spectateurs purent échanger avec intervenants, choristes, comédiens et journalistes, ainsi que les associations partenaires de l'événement : Mission Ismérie, association d'évangélisation des musulmans, Le Secours De France, qui soutient les « victimes de leur foi en la patrie », et plus particulièrement des familles des soldats et des harkis de l'Algérie Française, et enfin NDLS Conseil, qui accompagne les familles dans leurs investissements.
«Charles de Foucauld, une voix dans le désert», 164 pages, 12,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.
Hommage à Jean-Louis Trintignant: «L'époque pourra-t-elle encore affronter de tels géants timides ?»
FIGAROVOX/HOMMAGE - Jean-Louis Trintignant est décédé ce vendredi 17 juin. Dans un texte très personnel, Benjamin Sire rend hommage à cette figure du cinéma français qui, pour lui, fut aussi un ami.
Salomon Malka: «Avraham Yehoshua était l'un des écrivains les plus doués et les plus aimés d'Israël»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'écrivain Salomon Malka rend hommage à Avraham Yehoshua, lauréat du prix Médicis étranger en 2012 et figure de la gauche israélienne, décédé mardi 14 juin.
Le Figaro
Canicule : faudra-t-il se passer des climatiseurs à l'avenir (et par quoi les remplacer) ?
Jeanne PaturaudDÉCRYPTAGE - Le recours a l'air conditionné alimente un cercle vicieux : très polluants, les climatiseurs contribuent à augmenter la température extérieure.
43 degrés à Arcachon, 40 à Castres ou 38 à Paris. La France est traversée par une vague de chaleur étouffante qui contraint chacun à chercher un peu de fraîcheur. Chez soi, au travail ou dans un magasin, l'air frais fourni par les climatiseurs est de plus en plus présent. Pourtant, son usage n'est pas sans conséquences sur l'environnement.
À lire aussiCanicule: premières estimations de l’ampleur de l’îlot de chaleur urbain à Paris
D'abord parce que les climatiseurs sont énergivores. «Ces appareils nécessitent de l'électricité pour séparer le chaud du froid. Cette électricité est essentiellement produite (au niveau mondial, ndlr) en centrale à gaz ou à charbon, ce qui émet des gaz à effet de serre et contribue au réchauffement climatique», décrit François Marie Bréon, chercheur physicien et climatologue au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement. Rappelons qu'en France la source d'énergie est principalement nucléaire, sa production n'a donc pas un impact comparable sur l'environnement. L'enjeu est celui de la capacité pour le parc nucléaire, dont la moitié est actuellement à l'arrêt, à fournir l'énergie consommée par les climatiseurs.
Ensuite parce que ces machines impliquent l'usage d'un liquide de refroidissement, un gaz à pression atmosphérique qui peut lui aussi émettre des gaz à effet de serre. «Lorsque le fonctionnement du climatiseur est normal, il n'y a pas de risque, observe François-Marie Bréon. En revanche, si l'appareil fuit, est mal utilisé ou détruit, cela peut avoir un impact supplémentaire sur l'effet de serre».
«Effet ventilateur et climatisation»
Enfin, un autre aspect non négligeable : si le climatiseur diffuse de l'air froid en intérieur, il rejette de l'air chaud en extérieur. Un effet «très local mais qui peut s'avérer très important dans certaines villes particulièrement dotées de climatiseurs», poursuit le climatologue. Tous ces aspects font de l'usage de la climatisation un cercle vicieux : les appareils contribuent au réchauffement climatique, et la hausse des températures incite à l'achat de climatiseur.
Avec la vague de chaleur qui traverse la France depuis quelques jours, la consommation d'électricité due à un «effet ventilateur et climatisation» a considérablement augmenté. Et avec l'accélération du réchauffement climatique, cette consommation pourrait devenir une habitude plus qu'une exception. L’Agence internationale de l’énergie de l’ONU prévoit ainsi que, de 1,6 milliard en 2018, plus de 5,6 milliards de climatiseurs seront utilisés d’ici 2050. En France, le taux d’équipement a lui aussi sensiblement augmenté avec les années. D’après un rapport de l’Ademe, 14% des ménages possédaient un climatiseur en 2016, contre 25% en 2020.
À lire aussiCanicule : les forêts d'Île-de-France sous tension
La prise de conscience autour de ces risques n'est pas nouvelle, mais elle est accélérée par la guerre en Ukraine et la dépendance au gaz russe pour produire de l'électricité. En Italie par exemple, il est interdit depuis le mois de mai d’utiliser la climatisation en dessous de 25 degrés dans tous les lieux accueillant du public. Une solution provisoire afin de limiter la consommation de gaz russe, mais qui pourrait encourager d'autres pays, comme la France, à réguler l'usage des climatiseurs. «C’est une piste qui a été regardée par les experts, par certaines organisations dans les entreprises», expliquait Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique jeudi sur France 2.
Mais cette idée ne convainc pas Yamina Saheb, docteure en énergétique et autrice du chapitre bâtiment du rapport du GIEC sur l'atténuation des changements climatiques. «Cela peut convenir à une situation d'urgence, mais ça n'a rien d'une solution durable», déplore la spécialiste. «Faire pression sur les consommateurs est une erreur : ils auront toujours besoin de se climatiser. Il faut donc penser à une solution systémique», abonde-t-elle.
Urbanisme parisien
Selon Yamina Saheb, plusieurs pistes sont à explorer. D'abord, la climatisation solaire. «Il s'agit d'un système qui n'utilise pas de fluide réfrigérant comme notre clim habituelle et qui n'émet donc pas de gaz à effet de serre», décrit la physicienne. Concrètement, cette climatisation utilise la chaleur du soleil pour «créer du froid», ce qui est beaucoup plus respectueux de l'environnement.
Deux autres aspects sont selon elle intrinsèquement liés à l'urbanisme en France, et particulièrement dans la capitale. «Dans Paris, on retrouve beaucoup de persiennes métalliques et aucun store pour se protéger, c'est une erreur car c'est un outil vraiment simple pour réduire la température», explique-t-elle. La spécialiste considère par exemple que «chaque ravalement ou travaux d'aménagement devra prendre en compte l'installation de stores».
À lire aussiVagues de chaleur : quelles conséquences sur la santé, l'agriculture, l'eau, l'énergie... et l'économie ?
De la même façon, Yamina Saheb désigne les toitures parisiennes. «C'est très joli, mais ce n'est pas adapté au climat. Il faut miser sur des toits réfrigérants avec des solutions très simples. Changer la couleur en blanc évitera de stocker la chaleur». Autre piste : végétaliser autant que possible pour protéger les espaces qui entourent les bâtiments
«Certains pays chauds ont déjà adopté ces réflexes, comme par exemple l'Australie qui utilise la clim solaire et les toits réfrigérants, mais notre modèle est celui des États-Unis qui consomme énormément», analyse Yamina Saheb avant de conclure : «la canicule et la guerre en Ukraine mettent en avant cette urgence, mais il faudrait que cela avance réellement».
À VOIR AUSSI - Canicule: d'ici 2050, «un été sur deux» ressemblera à celui de 2003
Les villes les plus menacées par l'explosion du nombre de jours et de nuits de canicule
CLASSEMENT EXCLUSIF - Pour les 70 plus grandes villes de France, nous avons compilé les projections des climatologues concernant l'après 2040. Selon les communes, l'augmentation des périodes de fortes chaleurs sera plus ou moins marquée.
Dans le Var, un incendie causé par un tir d'artillerie décime 600 hectares
Le feu a progressé dans une zone «polluée, c'est-à-dire où il y a des obus et des explosifs non explosés et où pour raison de sécurité les pompiers ne peuvent pas pénétrer», précisent les pompiers.
Regarder la vidéo Le Figaro
Découvrez Morland, la nouvelle tour à tout faire de la capitale
Actualité
EN IMAGES - Ce programme de 44.000 m², inaugurée ce lundi, mêle sous un même toit bureaux, logements, hôtel de luxe, auberge de jeunesse, piscine, crèche, marché, spa...
Par Jean-Bernard Litzler
Mis à jour le 20/06/22, 04:00
Publié le 20/06/22, 04:00
- Paris 6ème (75)
- Appartement
Voir l'annonce- Paris 5ème (75)
- Appartement
Voir l'annonce- Boulogne-Billancourt (92)
- Appartement
Voir l'annonceVoir l'annonce- Tanger (null)
- Appartement
Voir l'annonceSi la tour de Babel abritait toutes les langues parlées, la tour parisienne de Morland regroupe quant à elle un très grand nombre d’usages, jamais rassemblés sous un même toit. Reste à savoir si cette réhabilitation de 44.000 m² au cœur de Paris est destinée à rester un exploit isolé ou si ce projet, lauréat du concours Réinventer Paris, préfigure véritablement la ville de demain. Une chose est sûre: la pression actuelle pour créer des immeubles multi-usages est forte. Plutôt que de créer une multitude d’immeubles ayant chacun une utilisation bien définie, les villes réclament des bâtiments qui vivent tout au long de la journée et répondent à des besoins multiples.
» LIRE AUSSI - Le vieux Buenos Aires s’offre un lifting pour attirer les jeunes
Plus facile à dire qu’à faire. Car à chaque usage correspondent des normes de sécurité et de construction bien particulières, ce qui fait rapidement s’envoler les coûts. On comprend alors mieux la prouesse que représente cet immeuble dont le nom officiel est Morland Mixité Capitale et qui sort de quatre années de travaux menés par le promoteur Emerige pour le compte de SPNA afin de conjuguer 11 utilisations différentes. Cette profusion d’activités différentes c’est aussi peut-être ce qu’il fallait pour faire rentrer dans le cœur des habitants cet immeuble gris des années 50 «mal-aimé des Parisiens», comme le décrit Laurent Dumas, président du conseil d’Emerige. Un foisonnement qui devrait permettre à chacun d’y trouver son compte.
Cloître laïc
Et pour casser son allure très minérale, l’ensemble a été largement revisité. On retrouve, certes, la physionomie générale de l’ensemble avec son Immeuble de grande hauteur central, dépassant les 50 mètres, mais il a perdu sa couleur grise. Et surtout, il a gagné deux nouveaux immeubles dont l’un accueille une auberge de jeunesse avec ses chambres et dortoirs colorés, accessibles dès 29 euros la nuit. Ancienne bureaucratie toute-puissante repliée sur elle-même , le nouveau Morland propose un cheminement accessible au public avec un jardin conçu par Michel Desvigne comme un petit extrait des forêts urbaines dont il défend le principe.
À la manière d’un cloître laïc, ces zones de verdure sont bordées d’arcs et de colonnes de béton, une partie étant purement décorative, le reste servant de base à l’aile contemporaine du bâtiment. L’endroit crée ainsi un véritable cheminement vers la Seine en passant par un marché alimentaire couvert accessible 6 jours sur 7 et qui illustre parfaitement la nouvelle vocation du site. Plus élitiste, mais tout aussi remarquable, l’ensemble accueille aux 15e et 16e étages un restaurant et un bar rattachés à l’hôtel 5 étoiles des lieux. Outre une incroyable vue à 360° en plein cœur de la capitale à une hauteur optimale, les lieux accueillent les installations artistiques spectaculaires du Studio Other Spaces du plasticien Olafur Eliasson. Un jeu de kaléidoscope qui magnifie le panorama sur la ville Lumière. Dans les semaines et mois qui viennent, les différents espaces vont continuer à ouvrir entre commerces, crèches, piscine, spa... pour que cette tour à tout faire s’enracine définitivement dans son quartier.
Le Figaro
Et si acheter sa résidence secondaire devenait un investissement rentable?
Actualité
Chiffres à l’appui, ce pur achat plaisir pourrait rapporter plus qu’il ne coûte. C’est en tout cas ce que compte démontrer une start-up qui veut faire bouger l’univers de la résidence secondaire.
Par Jean-Bernard Litzler
Mis à jour le 20/06/22, 08:06
Publié le 20/06/22, 04:00
- Paris 6ème (75)
- Appartement
Voir l'annonce- Paris 5ème (75)
- Appartement
Voir l'annonce- Boulogne-Billancourt (92)
- Appartement
Voir l'annonceVoir l'annonce- Tanger (null)
- Appartement
Voir l'annonceIl est loin le temps où la résidence secondaire était vue comme une survivance du passé, une habitude française bien trop coûteuse au vu des satisfactions qu’elle rapporte... Et puis la crise sanitaire est passée par là et ceux qui disposaient déjà d’un point de chute à la campagne ont commencé à en profiter à plein et les autres ont été de plus en plus nombreux à vouloir leur emboîter le pas. Désormais, la plupart des Français valorisent beaucoup plus fortement l’agrément et le confort de vie que leur apporte leur résidence secondaire.
» LIRE AUSSI - Le top 5 des régions où les résidences secondaires sont les moins chères
Mais ce lieu de villégiature reste généralement identifié avant tout comme un foyer de coûts. Même ceux qui sont prêts à la mettre en location n’escomptent guère mieux que couvrir la totalité de ses frais de fonctionnement, voire une partie seulement. Il est vrai que la mise en location par le propriétaire est souvent artisanale et fastidieuse, débouchant sur peu de nuitées louées. «Nous sommes persuadés qu’une résidence secondaire bien choisie et bien gérée, cela rapporte bien plus que des soucis et des dépenses puisque dans le meilleur des cas, l’investissement peut s’avérer plus rentable qu’une location classique de longue durée», estime Alexis Cohen, PDG de Mansio.
Ticket moyen: 500.000 à 600.000 euros
Cette jeune pousse, née pendant la crise sanitaire, rassemble des startupers qui se sont notamment connus chez Uber et qui ont décidé d’optimiser le marché des résidences secondaires dont ils ont perçu tous les intérêts durant les confinements successifs. Sur six grandes zones (région parisienne, Normandie, Côte d’Azur et Luberon, bassin d’Arcachon et côte girondine, côte basque et Landes, Alpes du nord), la société propose un accompagnement complet depuis la recherche du bien (ainsi que le financement et les tâches administratives), jusqu’à la rénovation et l’ameublement, en passant par la gestion locative voire la conciergerie. Elle revendique ce suivi individualisé et l’aspect clé en main mais ne cherche pas à se positionner sur un créneau particulièrement haut de gamme. «Pour le moment nos premières acquisitions tournent en moyenne autour de 500.000 à 600.000 euros, précise Alexis Cohen, mais cela peut aller du petit appartement pied à terre à la luxueuse villa.»
Un appartement à Fréjus
Pour le compte du Figaro immobilier, Mansio a réalisé deux simulations. Dans le premier cas, il s’agit d’acquérir un petit appartement de 55 m² disposant de deux chambres et d’une salle de bains, en plein cœur de la ville de Fréjus. Le bien est affiché à 179.000 euros et reviendra à l’acheteur à 196.900 euros une fois que l’on a ajouté les frais de notaires et les honoraires de Mansio. Du côté des recettes, on admet que le logement est proposé à la location 315 jours par an pour laisser au propriétaire 50 jours pour en profiter. Selon les statistiques fournies par Mansio, le taux d’occupation moyen est de 59% dans ce secteur et le tarif de la nuit y est de 85 euros en moyenne. Des éléments qui permettent d’escompter 15.797 euros de recettes annuelles (315 x 0,59 x 85). Reste à déduire les frais: 1032 euros de charges et 3159 euros de frais de gestion pour Mansio (qui prélève 20% des loyers en gestion locative). Rappelons que la gestion de locations touristique est bien plus gourmande en main-d’œuvre que la gestion locative classique, d’où des frais bien plus important. Il reste donc 11.606 euros, soit un rendement de 5,9% et un gain net de 35 par mois en admettant que l’acquisition est entièrement financée par un emprunt sur 20 ans. Une fois le prêt remboursé, l’opération dégage 1053 euros de bénéfice par mois.
Un chiffre optimiste puisqu’il ne tient pas compte ni des travaux de réparation et d’entretien, ni de la fiscalité qui pourrait bien s’envoler sur les résidences secondaires. Une objection que balaie Alexis Cohen. «Il faut compter en général pour l’entretien annuel courant un budget de 0,5 à 1,5% de la valeur globale par an, souligne-t-il. Même si la fiscalité devait s’envoler, on ne dépasserait pas les 2%», estime-t-il.
Une propriété sur les hauteurs de Trouville
Dans le deuxième cas de figure, il s’agit d’une propriété normande sur les hauteurs de Trouville-sur-Mer. Ce bien de 177 m² habitable (5 chambres, 3 salles de bains) avec piscine et 1 242 m² de terrain est proposé à 850.000 euros, soit 935.000 euros tous frais compris pour l’acheteur. Le taux d’occupation est ici plus faible; 41% mais le prix moyen de la nuitée s’envole à 440 euros. En admettant toujours que le bien est proposé à la location 315 jours par an afin de s’en réserver 50, on obtient une recette de 56.826 euros (315x0,41x440). Une fois que l’on a déduit les 1470 euros de charge et les 11.365 euros de frais de gestion de Mansio, il reste 43.991 euros. Cette fois-ci, l’opération nécessite un effort d’épargne de 865 euros si elle est intégralement financée par un prêt immobilier sur 20 ans. Passé ce délai, la maison normande rapporterait 3788 euros par mois (en plus des 50 jours d’agrément).
Le Figaro
Amir, derrière le sourire
Anne FuldaPORTRAIT - Dentiste de formation, ce chanteur franco-isralélien joue au théâtre dans Sélectionné. Portrait d’un ancien enfant hyperactif qui rêve sa vie en grand.
Il a la voix cassée. Est très enrhumé. La veille, il a chanté à Poitiers. Attablé à la terrasse d’un restaurant devant le théâtre parisien Édouard-VII - où il joue depuis le 28 avril, seul en scène -, Amir, ce chanteur qui a gagné «The Voice», puis que beaucoup ont découvert lorsqu’il a représenté la France à l’Eurovision en 2016, ne montre cependant aucun signe de fatigue. Il pourrait, pourtant. Il tire un peu sur la corde, en cumulant ainsi les casquettes. Cette pièce de théâtre, Sélectionné, qui retrace l’incroyable destin du nageur Alfred Nakache (à Paris jusqu’au 26 juin, puis en tournée dans toute la France début 2023), ses spectacles de chanteur, alors qu’il vient de remporter pour la troisième fois «La Chanson de l’année» sur TF1 avec son titre Rétine. Sans compter tous ses projets divers et variés… Cette avalanche d’activités n’est cependant pas pour lui déplaire. C’est même presque une règle de vie. Amir - redevenu Amir Haddad depuis qu’il joue au théâtre - n’aime clairement pas les temps morts. Le vide est sa hantise. L’oisiveté, sa terreur. Et il continue, comme lorsqu’il était gosse, à rêver la vie en grand. À plein régime.
Logique: ce chanteur au profil singulier, qui a grandi entre la France et Israël (où il a fait son service militaire obligatoire de trois ans et ses études) et habite désormais en France, a été un enfant hyperactif. Souffrant aussi de troubles de l’attention. Un petit garçon turbulent, ne tenant pas en place. Incapable de différer une action, une prise de parole. De contrôler ses émotions. Hyperactif, donc, mais aussi hyperdoué. Amir a en effet commencé à lire précocement, il finissait ses exercices en classe avant tout le monde. Et, lorsque sa mère l’emmenait au supermarché pour faire des courses, il parvenait à lire un livre le temps de remplir le Caddie.
S’occuper, une thérapie
«M’occuper m’a servi de thérapie. Je peux faire un million de choses, je me plais dans toutes, je m’ennuie rarement», se justifie celui qui n’a commencé à suivre un traitement médicamenteux contre cette hyperactivité que tardivement, une fois à la fac.
Amir sourit. Il sourit beaucoup, souvent, quand il s’exprime. D’un sourire éclaboussant. Il ne la ramène pas, ne roule pas des mécaniques, est assez naturel. Curieux de tout, avide de comprendre. De «faire». Comme s’il avait peur de louper le coche, de ne pas attraper tous les anneaux, comme les enfants sur les petits chevaux au manège. «L’un des symptômes des TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité), explicite-t-il, c’est d’être multitâches. Quand je bossais pour mes examens de fac, au lieu de faire une heure de physiologie, une heure de chimie organique, puis d’anatomie, je faisais 5 minutes d’une matière, puis 5 minutes d’une autre: comme ça, cela renouvelait!»
Eh oui, celui que certains prennent - à tort - pour un nouveau «chanteur à minettes», entre Mike Brant et Patrick Bruel, est dentiste. Il n’a jamais exercé, mais ce métier qu’il a choisi par pragmatisme («Ce sera le seul métier qui te permettra de jouer au golf trois fois par semaine, lui a dit un copain à l’époque. Je me fous du golf, mais cela m’a décidé») est pour lui une sécurité et une liberté. Celle d’avoir choisi sa voie: la chanson, et donc désormais la comédie apprise «sur le tas».
À lire aussi«J’ai été très impressionné par sa performance»: Michel Drucker évoque les débuts au théâtre d’Amir, son invité dans «Vivement dimanche»
Ce n’était pas écrit, loin de là. Même si la musique a toujours été en toile de fond, présente, omniprésente dans sa vie - «une vraie passion» -, même s’il a joué puis abandonné la guitare, la flûte traversière, le violon, le piano, le solfège, il n’a jamais été sérieusement question qu’il en fasse un métier, une carrière. Avec un père médecin radiologue et une mère qui avait été infirmière, il était plutôt programmé pour devenir médecin. Et il feignait de s’en satisfaire. «J’écoutais de la musique toute la journée, je regardais MTV, j’ai baigné dans la pop, la musique populaire de toutes les époques, et j’ai beaucoup chanté jusqu’à saouler mon entourage. Mon père disait: “Amir se tait jamais”… C’est vrai, j’étais vocalement très présent, mais de là à devenir chanteur…» Il rigole.
Autre spécificité qui ne le prédisposait pas à cette carrière, Amir qui a grandi à Sarcelles jusqu’à ses 8 ans et a gardé de cette époque un souvenir très heureux («c’est bizarre de dire ça aujourd’hui, c’était un petit coin de paradis, calme, dynamique») est pratiquement sourd d’une oreille. Une surdité détectée à la naissance. «Une microtie», précise-t-il, c’est-à-dire une oreille qui ne se développe pas, reste embryonnaire. Il n’a jamais vraiment vécu cela comme un handicap, sauf à l’école où il lui est arrivé de se bagarrer avec certains de ses petits camarades qui se moquaient de sa «petite oreille». Sinon, il le vit plutôt bien. «Je n’en fais pas une fierté mais j’ai vécu tellement détaché de complexes par rapport à ça que j’en ai fait un non-problème», dit-il. Amir ou la résilience, en déduirait Boris Cyrulnik.
En quête de reconnaissance
Son obstination à «viser la lune», mais aussi un certain alignement des planètes, sa «bonne étoile», comme dit celui qui porte, sur une chaîne autour du cou, son alliance, une étoile de David et deux porte-bonheur (l’un offert par sa mère et l’autre par son producteur et ami) lui ont permis de percer comme par miracle. C’est ainsi après avoir posté des vidéos, depuis Israël, qu’il est contacté pour passer des auditions par «The Voice» en France. Lui qui s’est toujours considéré comme un chanteur amateur se retrouve alors emporté comme dans «une bulle enchantée» à 4000 km de sa famille, «entre rêve et réalité».
Je ne me cache pas d’avoir toujours cherché l’attention des gens, la lumière, c’est un besoin qu’ont les artistes en général
La machine est lancée, les succès d’Amir chanteur s’accumulent. Et voilà que Steve Suissa le contacte en 2018 pour lui proposer de jouer le rôle d’Alfred Nakache, ce champion de natation déporté à Auschwitz. Il accepte. Le personnage a, il est vrai, des ressemblances avec lui, pas seulement physiques. Il a connu le succès et la reconnaissance jeune, il est juif, originaire d’Afrique du Nord, sportif. Et le nageur, lorsqu’il est arrêté par la Gestapo en 1943, a presque le même âge que lui - ainsi qu’une femme et un enfant de 3 ans… Des similitudes qui le mènent à s’interroger, notamment, sur la protection illusoire qu’offre la renommée.
Une célébrité et une visibilité qu’il assume totalement. «Je ne me cache pas d’avoir toujours cherché l’attention des gens, la lumière, c’est un besoin qu’ont les artistes en général. Quand j’étais gamin je me débrouillais toujours pour monter sur les tables pour faire le clown. Puis pour faire le spectacle de fin d’année.» Cela continue. Amir cherche toujours la reconnaissance, mais le titre de l’un des quatre livres qu’il lit en ce moment, Les Vertus de l’échec, de Charles Pépin, prouve qu’il a conscience, derrière son sourire, de la précarité des choses…
Après Virginie Grimaldi, d'autres auteurs quittent les éditions Fayard
Cinq auteurs importants ont claqué la porte de l'éditeur en cinq jours, juste après le renouvellement de la direction. Certains dénoncent le manque d'indépendance qu'ils auraient avec Isabelle Saporta, qui vient d'être nommée à la tête de cette maison.
Regarder la vidéoL'acteur Jean-Louis Trintignant est décédé à 91 ans
DISPARITION - L'acteur de Et Dieu... créa la femme et Amour est décédé «paisiblement, de vieillesse, ce matin, chez lui, dans le Gard, entouré de ses proches», a indiqué son épouse Mariane Hoepfner Trintignant.
Regarder la vidéo«Quelqu'un de rare», «Élégance», «Pudeur et dignité» : les réactions à la mort de Jean-Louis Trintignant
Géant du cinéma et du théâtre français, l'acteur s'est éteint vendredi 17 juin. Comme le président de la République et sa première ministre, ils sont nombreux à rendre hommage au «formidable talent artistique» du comédien disparu à l'âge de 91 ans.
Regarder la vidéo Le Figaro
Métamorphosé en éphèbe flamboyant, Aurélien Enthoven, le fils de Carla Bruni, fait ses débuts sur les podiums milanais
Ce samedi 18 juin, le jeune homme de 21 ans a marché encore un peu plus dans les pas de sa mère.
Il a décidément le vent en poupe. Après avoir posé pour sa première couverture de magazine ce mois-ci avec un col victorien androgyne, le fils de Carla Bruni a une nouvelle fois fait parler de lui sur la scène mode, ce samedi 18 juin. Aurélien Enthoven était, en effet, l’invité de surprise du défilé Homme Versace printemps-été 2023 auquel il participait en tant que mannequin. Une première apparition qui signe les débuts, sur les podiums, du fils de l’ancienne super modèle et de l’essayiste Raphaël Enthoven. Mains dans les poches, vêtu d'un polo surdimensionné à l'imprimé flamboyant… L'étudiant de 21 ans officiant à Sciences Po et à la Columbia University paradait à la 18ème place de ce défilé aux inspirations baroques, qui se tenait au Manoir Versace, Via Gesù. Avec ses cheveux laqués, sa mâchoire saillante et une carrure déployée, le fils de Carla Bruni incarnait avec maîtrise l’Homme Versace, un éphèbe flamboyant.
À lire aussiAurélien Enthoven, le fils de Carla Bruni, pose en col victorien androgyne sur sa première couverture de magazine
Une histoire de famille
En 1992, Carla Bruni défilait dans une robe rouge corsetée pour la maison italienne. Une coïncidence qui n’a manqué de faire réagir l’ancien top qui a partagé sur Instagram cette nouvelle. «Aurélien hier au show Versace et moi en 92 : 30 ans d’écart entre ces deux photos. Merci chère Donatella de nous créer des souvenirs de famille» pouvait-on lire en légende de la publication. 30 ans après, la relève semble assurée.
Giulia Sarkozy pose dans les habits de sa mère Carla Bruni sur Instagram
À 10 ans, la fille de l'ex-première dame et de l'ancien président de la République joue les mannequins pour le plus grand plaisir de sa mère.
ME+EM, la petite marque britannique qui a tapé dans l'œil des Middleton
Carole Middleton, la mère de la duchesse de Cambridge, l'a portée au Royal Ascot. Coup de pub en or pour cette griffe qui met mère et filles Middleton d'accord.
La procession magistrale de Dior sur l'immense Place d'Espagne à Séville
Direction la capitale andalouse pour le défilé croisière 2023 de la maison française, qui a choisi un cadre majestueux pour dévoiler la nouvelle collection signée Maria Grazia Chiuri.
Le Figaro
Grèves SNCF : perturbations des TER en Nouvelle-Aquitaine jusqu'à mardi
Une grève de cheminots a débuté dimanche soir en Nouvelle-Aquitaine après l'appel à la mobilisation de la CGT des Cheminots de Bordeaux. Plusieurs perturbations sont à prévoir sur les lignes des trains régionaux jusqu'à mardi matin.
Des cheminots ont débuté dimanche un mouvement de grève en Nouvelle-Aquitaine à l'appel de la CGT. La grève ne concerne que les trains régionaux et s'étendra normalement jusqu'à mardi 8h.
La SNCF informe sur son site que sont concernées les lignes L11 Poitiers-Tours, L12 Poitiers-Angoulême, L14 Poitiers-La Rochelle et L24 Limoges-Poitiers seront perturbées. Sur les lignes Limoges-Poitiers et Poitiers-Angoulême, plusieurs bus remplacent des trains habituellement en circulation. La SNCF précise également que les Transports à la demande ( TAD ) et les cars habituels circulent normalement entre ces villes. La société ferroviaire recommande cependant d'anticiper ou de différer ses déplacements.
À lire aussiFace à la concurrence, la SNCF ne rend pas les armes et fait feu de tout bois pour défendre son pré carré
Dans un communiqué publié le 10 juin sur sa page Facebook, le Secteur-CGT Cheminots Bordeaux a appelé les cheminots à manifester devant la gare de Bordeaux, ce 20 juin, à 10h30. Ce communiqué dénonçant «la future convention TER en Nouvelle-Aquitaine» explique que « le Conseil Régional ne cache pas sa volonté d'ouvrir petit à petit des lots à d'autres opérateurs ferroviaires». Le communiqué affirme que, sur le périmètre Aquitaine Poitou-Charentes, 2800 cheminots environ risquent «le transfert vers des opérateurs privés ou des filiales dédiées».
À lire aussiSNCF : le prix des billets de train a-t-il vraiment augmenté ces derniers mois ?
À VOIR AUSSI - Vague de chaleur: la SNCF limite la vitesse de ses trains dans le Sud-Ouest
Paris : grève des conducteurs de camions poubelles, le ramassage perturbé
Entamée lundi, cette «mobilisation spontanée» des agents est pour le moment illimitée.
Laurent Berger réélu à la tête de la CFDT
Le secrétaire général de la CFDT était seul candidat à sa propre succession. Il a été réélu lors du 50e Congrès de la confédération.
Le gouvernement s'apprête à relever la prime d'activité
Elle devrait être revalorisée de 4% à partir de cet été, avec «un effet rétroactif au 1er juillet».
Le Figaro
Easyjet réduit sa capacité de vols pour cet été
Alors que les vacances approchent, les compagnies aériennes font face «à des difficultés opérationnelles» qui comprennent des «retards dans le contrôle du trafic et des pénuries de personnel», se justifie Easyjet.
La compagnie britannique à bas prix Easyjet a annoncé lundi une réduction de sa capacité de transport cet été à cause d'un manque aigu de personnel, afin d'éviter le chaos dans les aéroports comme ces dernières semaines. «Il y aura un coût de l'impact» de ces mesures, prévient Easyjet sans plus de précisions même s'il affirme que les perspectives à moyen terme restent «attractives», d'après un communiqué. Le groupe souligne par ailleurs que les réservations restent «fortes», avec celles pour le quatrième trimestre similaires à leur niveau prépandémie de l'exercice 2019.
À lire aussiEndettée et minée par un conflit social, la compagnie aérienne SAS en grand danger
À VOIR AUSSI - L'aéroport de Bruxelles-National annule tous ses vols en raison d'une grève
Le transporteur britannique table à présent pour son troisième trimestre décalé, qui s'achève le 30 juin, sur une capacité de transport de 87% des niveaux de l'exercice 2019, contre 90% prévus jusque-là. Cela représente 140.000 vols pour 22 millions de passagers, et 550% de la capacité pour la même période sur l'exercice 2021, quand les restrictions liées à la pandémie paralysaient encore l'essentiel du trafic. Au quatrième trimestre, qui s'achève le 30 septembre, la capacité de transport est attendue autour de 90% du niveau de l'exercice 2019, contre 97% jusqu'alors.
«Difficultés opérationnelles»
Vu l'accélération «sans précédent» du trafic au premier semestre 2022 grâce à la levée des restrictions sanitaires, «l'aviation en Europe fait face à des difficultés opérationnelles» qui comprennent des «retards dans le contrôle du trafic et des pénuries de personnel» dans les aéroports, ce qui entraîne retards et annulations en série, justifie Easyjet. «Un marché du travail très tendu pour tout le secteur y compris les personnels de cabine et des durées en hausse pour vérifier les identités» des candidats aux emplois dans l'aviation nuisent aux efforts pour accélérer l'offre, ajoute-t-elle. «Cela se traduit par les limites de vols annoncées récemment dans deux de nos plus grands aéroports, Gatwick à Londres, et Amsterdam», souligne Easyjet.
À lire aussiLes pilotes français d'easyJet mettent en garde contre des risques d'annulations massives de vols cet été
Gatwick a notamment annoncé vendredi qu'il limitait le nombre de vols quotidiens en juillet et août pour éviter une répétition du chaos dans les aéroports ces dernières semaines. Easyjet pense être en mesure de faire voler la plupart des voyageurs concernés sur d'autres vols, «beaucoup le même jour que ce qui était réservé à l'origine», et promet de prévenir ses clients à l'avance. L'action reculait de 2,40% à 426,50 pence en début d'échanges à la Bourse de Londres. Sophie Lund-yates, analyste de Hargreaves Lansdown, note que «ces plans vont rallonger la reprise (post-pandémie) pour Easyjet», avec des coûts «énormes» de la montée en puissance de l'offre. Elle relève toutefois que «la tendance est positive et que la demande de voyages est là».
À VOIR AUSSI - Un quart des vols annulés jeudi matin à l'aéroport de Paris-CDG en raison d'une grève
Après l’Allemagne et l’Italie, la France se voit couper le robinet du gaz russe
DÉCRYPTAGE - Les volumes des exportation de l’Est à destination de l’Europe diminuent. Berlin et Rome dénoncent les représailles d’un «despote».
Inflation : en mai, les prix à la consommation en France ont augmenté de 5,2% sur un an
L'Insee a confirmé sa première estimation, ce mercredi matin.
Interdire l'usage de la climatisation en dessous de 25 degrés ? Agnès Pannier-Runacher évoque son souhait de consulter l'administration
La ministre de la Transition énergétique s'est exprimée sur les potentielles modalités d'une telle mesure, affirmant qu'elle devrait s'appliquer au cas par cas en fonction des types de profession.
Le Figaro
Otan : l'espoir d'une adhésion rapide s'éloigne pour la Suède et la Finlande
Stockholm et Helsinki espéraient un processus rapide d'adhésion à l'alliance, mais celui-ci est bloqué par la Turquie, qui les accuse de soutenir des groupes kurdes.
Alors que la Suède et la Finlande poursuivent leurs pourparlers lundi 20 juin avec la Turquie sur leur adhésion à l'Otan, l'espoir d'une entrée rapide dans l'alliance semble de plus en plus s'éloigner.
À lire aussiOtan, Grèce, Syrie: Erdogan ravive les tensions avec l’Occident
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg doit rencontrer lundi à Bruxelles des représentants turcs, suédois et finlandais, dans l'espoir de débloquer le dossier avant un sommet de l'alliance à Madrid la semaine prochaine. «Je pense que c'est possible mais ce serait très difficile, cela demanderait aux deux camps de montrer une réelle volonté de faire quelque compromis», estime Paul Levin, directeur de l'Institut des études turques à l'université de Stockholm, dans un entretien à l'AFP.
La Turquie réclame des engagements
Avant le blocage surprise turc le mois dernier, Stockholm et Helsinki - ainsi que la direction de l'Otan à Bruxelles - espéraient un processus rapide d'adhésion à l'alliance, avec l'espoir que l'unanimité nécessaire des 30 membres actuels soit affichée dès la réunion de Madrid. Mais la première ministre finlandaise Sanna Marin a reconnu la semaine dernière le risque de voir les choses être «gelées» si le litige ne se dénouait pas d'ici là. «Si nous ne réglons pas ces questions avant Madrid, il y a un risque que la situation soit gelée. Nous ne savons pas pour combien de temps mais cela pourrait prendre un certain temps», a-t-elle affirmé lors d'une réunion des premiers ministres nordiques.
À lire aussiDans le Nord de la Syrie, l’offensive militaire turque se précise
À VOIR AUSSI - Adhésion à l'OTAN: «Un délai très serré» pour la Suède et la Finlande, selon un spécialiste
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réclamé mercredi 15 juin dernier «des mesures concrètes» des deux capitales nordiques, Ankara demandant des engagements écrits. La Turquie accuse les deux pays - et principalement la Suède - de soutenir des groupes kurdes comme le PKK et l'YPG qu'elle considère comme terroristes. Elle exige aussi la levée des blocages d'exportations d'armes décidés par les deux pays nordiques après son intervention militaire dans le nord de la Syrie en octobre 2019, le durcissement de la législation antiterroriste suédoise et l'extradition de plusieurs individus qu'elle considère comme terroristes.
La Suède a été un des premiers pays à classer le PKK comme organisation terroriste dès les années 1980. Mais comme de nombreux pays occidentaux, elle a exprimé son soutien aux YPG, alliés du PKK en Syrie qui ont combattu les djihadistes de l'État islamique au côté notamment des États-Unis. Stockholm a déjà fait quelques gestes, en soulignant notamment que l'entrée dans l'Otan pourrait changer la position de son autorité chargée des exportations d'armes concernant la Turquie. La Suède a aussi durci sa législation antiterroriste ces dernières années et un nouveau tour de vis doit entrer en vigueur le 1er juillet, a souligné la semaine dernière la première ministre Magdalena Andersson.
Une députée clé
Mais avec son importante communauté kurde estimée à 100.000 personnes, «la Suède se démarque (...) en étant généralement plus favorable à la cause kurde», note Paul Levin. «De ce point de vue là, la Turquie a peut-être raison de se focaliser sur la Suède», pointe l'universitaire. «Il y a un réel conflit entre la vision de la Suède sur la question kurde et les exigences turques envers la Suède», abonde Li Bennich-Björkman, professeure en sciences politiques à l'université d'Uppsala.
À lire aussiAvec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Ce dilemme se manifeste de façon très visible dans le rôle joué ces dernières semaines par la députée suédoise d'origine irano-kurde Amineh Kakabaveh, opposée à toute concession au président Erdogan. Du fait des équilibres très précaires au Parlement suédois, sa voix est essentielle pour assurer le soutien du gouvernement social-démocrate minoritaire de Magdalena Andersson. À l’heure actuelle, «il n'y a guère quelqu'un de plus puissant dans la politique suédoise que Kakabaveh», souligne à l'AFP Elisabeth Braw, spécialiste des questions de défense suédoise à l'American Entreprise Institute.
À lire aussiOtan : la Turquie peut-elle définitivement bloquer l'adhésion de la Finlande et de la Suède ?
À VOIR AUSSI - La Turquie attend une «réponse écrite» de la Suède et la Finlande sur leur adhésion à l'Otan
La députée, qui avait déjà obtenu un accord en novembre dernier pour permettre l'élection de Magdalena Andersson, a menacé de ne pas soutenir le budget du gouvernement mercredi, en demandant une promesse claire d'embargo sur les exportations d'armes vers la Turquie. Mais le rôle de cette députée, qui ne siège dans aucun groupe parlementaire, devrait s'amenuiser avec les congés du Parlement d'ici aux élections du 11 septembre, et sa très probable non-réélection. «Mais on perd plus de trois mois», souligne Elisabeth Braw.
Guerre en Ukraine: Moscou reproche à Paris d’avoir armé Kiev
Pour Moscou, la fourniture d’armes européennes à Kiev constitue une sorte de ligne rouge.
UE: feu vert sous conditions de la Commission pour l'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie
Cette proposition sera étudiée les 23 et 24 juin, lors du sommet du sommet européen.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine : les Russes consolident leur emprise sur l'île aux Serpents
Des images satellite permettent d'apercevoir plusieurs systèmes de défenses russes, chargés de protéger ce territoire stratégique militairement et économiquement.
L'Humanité
RN Retour fracassant de l’extrême droite
ActuAvec 80 à 85 sièges, selon les dernières estimations, le RN enregistre une progression spectaculaire, favorisée par le discours ambivalent de la Macronie.
Benjamin KönigPour la première fois depuis l’après-guerre, l’extrême droite va obtenir un groupe conséquent à l’Assemblée. Et, fait inédit, dans un scrutin majoritaire. Car, en 1956, avec Pierre Poujade ou bien en 1986 avec Jean-Marie Le Pen pour chefs de file, c’est grâce à la proportionnelle que l’extrême droite était entrée au Palais-Bourbon. En 2017, le FN avait obtenu sept députés plus une apparentée – Emmanuelle Ménard –, qui siégeaient en tant que non-inscrits. Mais cette fois, sur les 208 candidats qualifiés, dont une centaine étaient arrivés en tête au premier tour, 80 à 85 ont été élus. De quoi, pour le RN, mettre en scène l’image d’ « une entrée en force du premier parti de France », comme s’en sont félicités ses cadres. Marine Le Pen s’est réjouie d’un « très puissant groupe » à l’Assemblée, « qui devient un peu plus nationale ». De son côté, Jordan Bardella, le président du RN par intérim, a appelé les « patriotes de LR » à rejoindre le RN.
C’est depuis le boulodrome d’Hénin-Beaumont que Marine Le Pen, contrainte à un second tour du fait de l’abstention, a célébré sa réélection dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, où elle est élue depuis 2017. Dans les Hauts-de-France, l’implantation du RN se confirme, notamment dans le Pas-de-Calais, où il obtient au moins six élus, dont Caroline Parmentier, l’attachée de presse de Marine Le Pen. En 2017, quatre des huit députés étaient déjà issus du département. Mais il élargit ses zones de force : dans l’Oise avec l’ex-journaliste de LCI, Philippe Ballard (57,5 %), dans la Somme (4e et 5e circonscriptions), où le jeune cadre montant Jean-Philippe Tanguy a obtenu 54,5 %, ainsi que dans l’Aisne (1re et 4e et 5e circonscriptions) avec Nicolas Dragon et José Beaurain. Dans le Nord, le seul député sortant, Sébastien Chenu, a été réélu, et il est accompagné de quatre nouveaux députés dans le département.
implantation dans l’Est
Mais le RN s’implante pour la première fois sur l’ensemble du territoire. Notamment, dans l’est de la France, où il ne comptait jusqu’alors aucun député. Dans la Meuse, la Haute-Marne, l’Aube ou la Moselle, où le porte-parole et numéro 3 du parti, Laurent Jacobelli, a été élu avec 52,4 %, accompagné par deux autres élus dans le département. En Bourgogne également, notamment en Haute-Saône, et l’Yonne, le Doubs, région dans laquelle le RN obtient au minimum six députés. Dans le sud de la France, l’extrême droite comptait déjà plusieurs élus : à Perpignan, dans le Gard et à Béziers, où Emmanuelle Ménard était en bonne position pour être réélue (45,76 % au premier tour), avec le soutien officieux du RN. Lequel a cette fois, là encore, largement progressé : dans l’Hérault, il obtient trois nouveaux députés, de même que dans le Gard. Il s’implante de façon impressionnante dans les Bouches-du-Rhône avec sept députés, élargit son assise dans le Var (quatre élus) et dans le Vaucluse (quatre élus), et même un dans la Drôme, dessinant une zone de force dans le bas couloir rhodanien. De l’autre côté du littoral méditerranéen, il réalise un carton plein dans les Pyrénées-Orientales : quatre députés sur quatre, ainsi que dans l’Aude, avec trois élus sur trois possibles. Une implantation sur tout le pourtour méditerranéen qui remonte tout le long de la vallée de la Garonne, en Dordogne, dans le Lot-et-Garonne et le Tarn-et-Garonne. Et même jusqu’en Gironde, où une des jeunes cadres montantes du RN, Edwige Diaz, est élue dans la 11e circonscription. Plus surprenant, le parti d’extrême droite obtient cinq élus dans l’Ouest, dont quatre dans le seul département de l’Eure et un en Charente. Enfin, le RN obtient un député dans l’Isère, l’Ain et l’Allier, un dans le Loir-et-Cher et deux dans le Loiret.
DES débats nauséabonds
Les nouveaux députés du RN devraient débarquer ensemble au Palais-Bourbon, « en milieu de semaine », selon la direction du parti. Le nouveau groupe, qui sera présidé par Marine Le Pen, compte bien user de tous les moyens que celui-ci lui offre : temps de parole, questions au gouvernement, financements accrus avec la possibilité de recruter des collaborateurs, et la fameuse « niche parlementaire ». La cheffe du RN l’a annoncé : le premier texte présenté sera celui annoncé pendant la présidentielle sur la « lutte contre l’islamisme ». Même s’il n’a aucune chance d’être adopté, il augure de débats nauséabonds. Le retour d’un groupe d’extrême droite, favorisé par la banalisation médiatique et, durant l’entre-deux-tours par les discours délétères de LaREM qui a souvent renvoyé dos à dos « les extrêmes », reste une ombre jetée sur cette nouvelle Assemblée.
Rassemblement nationalMarine Le PenExtrême droiteÉlections 2022 Le Figaro
L’armée française s’installe en Roumanie
REPORTAGE - Aux chasseurs alpins succèdent les parachutistes du 8e RPIMa, qui seront le fer de lance de la mission de l’Otan aux portes de l’Ukraine.
À Cincu (Roumanie)
À Cincu, au cœur de la Transylvanie, sur le plus grand camp d’entraînement de Roumanie, les exercices de tir résonnent dès 8 heures du matin. Aucune pause n’intervient dans ses préparatifs visant à dissuader les forces russes d’approcher de ce flanc est de l’Alliance atlantique. L’installation de l’état-major de l’armée française - «nation cadre» de la force de réaction rapide de l’Otan sur place - se poursuit ici, conformément au cahier des charges validé par son chef, le général Thierry Burkhard, venu constater l’avancée des travaux, la semaine dernière, à l’occasion du déplacement d’Emmanuel Macron en Roumanie, Moldavie et Ukraine.
À lire aussiEn Roumanie, la présence des militaires français est appelée à durer plusieurs années
Les engins du génie français terminent actuellement trois semaines de travaux, qui ont été conduits jour et nuit, afin de préparer un terrain difficile car argileux. Les fondations en dur des constructions techniques doivent être terminées d’ici au mois de septembre. «Mais on a continué à s’entraîner, presque aux quatre coins de la Roumanie, jusqu’à la fin de notre mission», confie au Figaro le lieutenant-colonel Adrien, du 27e bataillon de chasseurs alpins.
Un exercice important vient de se dérouler à Smârdan, non loin des frontières ukrainienne et moldave. Baptisé «Scorpion Legacy», il a regroupé quelque 2000 soldats de sept nationalités appartenant principalement à la brigade multinationale. Les forces françaises ont également poursuivi leurs partenariats avec les brigades de montagne roumaines de Brasov et de Miercurea Ciuc, jusqu’à la semaine dernière. «On a fait ici de manière plus dense, plus resserré, et de surcroît dans un cadre multinational, ce qu’on fait en France. Nous étions non seulement prêts à remplir les missions qui nous seraient confiées, mais on a augmenté notre niveau de préparation», s’est satisfait le lieutenant-colonel Adrien, avant de revenir ce lundi en France.
«Shooting house»
Désormais, et pour les quatre prochains mois, le commandement de l’Otan en Roumanie, et ses forces françaises, sera articulé autour du 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine de Castres (8e RPIMa). Les effectifs resteront stables pour le moment. Avec une présence à Constanta, sur la base aérienne Mihail Kogalniceanu (MK), mais surtout à Cincu, où tout sera fin prêt, début novembre, pour une implantation française de longue durée. Aucun terme n’a été officiellement fixé, mais le déploiement devrait se compter en années et engager quasiment tout le nouveau quinquennat du président Macron.
À lire aussiAvec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Depuis dix jours, tous les parachutistes du 8e RPIMa sont à pied d’œuvre, prêts à démarrer les exercices déjà programmés par leurs prédécesseurs, les chasseurs alpins. «On a hâte de bosser avec l’armée roumaine et d’utiliser par exemple la “shooting house” (pour le combat urbain, NDLR) qui n’est pas accessible en France, mis à part pour les forces spéciales», se réjouissait ce week-end un caporal.
«Déploiement réalisé en urgence»
Lors d’une cérémonie à laquelle assistait Laurence Auer, l’ambassadrice de France en Roumanie, le colonel Vincent Minguet a passé le commandement du groupement tactique interarmes au colonel Christophe Degand, chef de corps du 8e RPIMa, pour la poursuite de la «Mission Aigle». Dans son propos, le colonel Miguet s’est déclaré satisfait de la mission accomplie: «Nous avons réussi notre déploiement ici en Roumanie, sur le flanc est de l’Europe, face à la menace d’une extension de l’offensive russe. Ce déploiement a été réalisé en urgence, dans un contexte hors norme: le retour de la guerre en Europe. Mais notre mission ne s’arrête pas là. Nous devions la poursuivre, dissuader et être prêt à défendre car, soyons-en convaincus, un embrasement du conflit ukrainien est possible à chaque instant.» «Si je devais partir au combat demain, a conclu le colonel Minguet, je le ferais en confiance. Confiance en vous, les soldats de la task force Tiger, et confiance en nos alliés avec qui nous avons appris à travailler sous le commandement de l’Otan.»
À lire aussiL’Otan tire les leçons de la guerre et accélère sa mue
Le colonel Christophe Degand, dont le régiment sortait tout juste d’une phase d’alerte de cinq mois, a ensuite pris la parole, en s’adressant plus particulièrement à ses parachutistes du 8e RPIMa. Il a rappelé qu’il leur revient désormais «d’incarner la volonté forte de la France et son effort marqué, tant vers nos amis roumains que vers nos partenaires de l’Otan. Vous êtes aux avant-postes de la sécurité de l’Europe, au plus près de la plus grave crise qu’a connue le continent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.»
À VOIR AUSSI - Emmanuel Macron soutient les troupes françaises en Roumanie
Guerre en Ukraine: Moscou reproche à Paris d’avoir armé Kiev
Pour Moscou, la fourniture d’armes européennes à Kiev constitue une sorte de ligne rouge.
UE: feu vert sous conditions de la Commission pour l'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie
Cette proposition sera étudiée les 23 et 24 juin, lors du sommet du sommet européen.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine : les Russes consolident leur emprise sur l'île aux Serpents
Des images satellite permettent d'apercevoir plusieurs systèmes de défenses russes, chargés de protéger ce territoire stratégique militairement et économiquement.
L'Humanité
LR Le parti de droite arbitre du quinquennat ?
Actu« Les Républicains » perdent une trentaine de sièges, d’après les estimations à 20 heures. Mais ses 62 à 68 députés pourraient jouer un rôle déterminant.
Florent LE DULes Républicains confirme son lent déclin. Avec 62 à 68 députés (selon les estimations de l’Ifop disponibles à l’heure où nous écrivons ces lignes) contre 100 à la dernière législature, le parti de droite poursuit sa trajectoire de repli, engagée depuis 2017. Les réussites des dernières élections municipales et régionales, dues principalement à la faible participation et à la prime aux sortants, n’auront été qu’une illusion.
Après le score désastreux de Valérie Pécresse à la présidentielle (4,8 %), ces législatives confirment l’hégémonie macroniste à droite. Ensemble ! avait déjà ravi à LR plusieurs circonscriptions historiquement à droite au premier tour, comme à Neuilly ou en Alsace, et sorti plusieurs figures du groupe LR à l’Assemblée, comme Julien Aubert et Guillaume Larrivé. Ce dimanche, présent au second tour dans 83 circonscriptions, la droite s’est principalement imposée grâce à ses sortants, face à la Nupes. C’est le cas dans la 1re circonscription du Lot, où Aurélien Pradié, secrétaire général du parti, est réélu à plus de 64 %, ou dans la Manche, avec la victoire du sortant Philippe Gosselin. En revanche, la droite sort défaite dans plusieurs scrutins, sortie par le RN, comme dans les Bouches-du-Rhône, où Éric Diard s’incline face au RN Franck Allisio (transfuge de l’UMP). L’entrée massive de députés d’extrême droite (de 80 à 85, selon les estimations) finit de mettre en étau cette droite, entre la Macronie et le mouvement lepéniste.
« Nous ne serons pas un marchepied »
Mais certains s’efforceront de voir le verre à moitié plein. « Les LR ont obtenu de très bons résultats, dans la fourchette haute de toutes les prévisions », a déclaré Christian Jacob, président du parti. En outre, la majorité relative d’Ensemble ! pourrait placer le groupe « Les Républicains » en point de bascule, pour valider, ou non, les futurs projets de loi de la Macronie. Si tel était le cas, les parlementaires LR auraient un rôle déterminant. « Nous ne serons certainement pas un marchepied ou une force d’appoint », avait déjà prévenu le président du parti, mais un groupe qui « saura voter les textes avec lesquels nous sommes en accord » et « s’opposer » aux autres.
Ce rôle d’arbitre du quinquennat comporte toutefois le risque de la division, dans un parti déjà fracturé entre une ligne très droitière et une autre plus proche des idées macronistes. Illustration parfaite : ce dimanche soir, alors que Jean-François Copé en appelait à « un pacte » entre LR et Ensemble !, Christian Jacob lui répondait par médias interposés que le parti « resterait dans l’opposition ». Éric Ciotti – réélu dans la première circonscription des Alpes-Maritimes – refuse aussi d’être « la roue de secours d’une macronie à la déroute ». Le RN tente d’en profiter, Jordan Bardella (RN) déclarant tendre la main « aux patriotes de LR ».
Législatives 2022les républicainsRésultats Législatives 2022droite Le Figaro
Jennifer Lopez utilise un pronom neutre pour présenter son enfant Emme
La chanteuse a prononcé sur la scène du Blue Diamond Gala, le jeudi 16 juin, un discours dans lequel elle emploie un pronom neutre pour désigner l'adolescent(e) de 14 ans.
Ils ont entonné ensemble le titre A Thousand Year, de Christina Perri. Jennifer Lopez a en effet accueilli Emme, né(e) de son union passée avec le chanteur Marc Anthony (de 2004 à 2014), sur la scène du Blue Diamond Gala, le jeudi 16 juin, à Los Angeles. À cette occasion, l'artiste a utilisé un pronom neutre pour présenter son enfant : «they/them» en anglais dont l'équivalent en français est le pronom «iel» qui a fait son entrée dans l'édition 2023 du Petit Robert. En témoigne une vidéo TikTok, dévoilée sur le compte christinathesupermom, le lendemain du show. «JLo surprend le public avec son enfant Emme et utilise un pronom neutre pour le/la désigner durant sa présentation», peut-on lire dans la séquence.
«La dernière fois que nous avons chanté ensemble, c'était dans un grand stade comme celui-ci, et je lui demande tout le temps de chanter avec moi mais iel ne veut pas», a ainsi déclaré Jennifer Lopez au sujet de l'adolescent(e) de 14 ans. Avant d'ajouter : «Alors c'est une occasion très spéciale parce qu'iel est très, très occupé(e), demandé(e) et cher(e). Iel me coûte beaucoup d'argent quand iel vient, mais cela en vaut la peine parce qu'iel est mon partenaire de duo préféré de tous les temps.»
En vidéo, sur scène, Jennifer Lopez emploie un pronom neutre pour désigner son enfant Emme
«C'est beau de la voir soutenir son enfant»
Le pronom neutre «iel» peut en effet être utilisé pour désigner des personnes non-binaires, qui ne s'identifient pas strictement homme ni strictement femme, mais entre les deux, un mélange des deux, ou aucun des deux. Cette nouvelle initiative de J.Lo, qui avait déjà présenté son «nibling» (un terme neutre pour désigner un neveu ou une nièce) Brendon comme transgenre en 2020, a été saluée par les fans.
«"Iel" est la manière dont Emme s'identifie, a ainsi commenté un adepte de la chanteuse. J.Lo a partagé cette information sur scène. C'est beau de la voir soutenir son enfant.» «Emme est si courageux(se), a surenchéri une internaute. Iel a seulement 14 ans. Et vous pouvez voir dans le regard de J.Lo qu'elle est fière.» D'autres ont cependant estimé que le pluriel employé par l'interprète d'On The Floor pouvait désigner ses deux jumeaux à la fois, à savoir Emme et Maximilian.
Cette photo de Leonardo DiCaprio contemplant les vignes après avoir investi dans un champagne français
En février, l'acteur était entré au capital de la maison Telmont, productrice de champagne. Quatre mois plus tard, le héros de Titanic a visité son vignoble implanté à Damery, dans la Marne.
«Des coups dans la cage thoracique» : Johnny Depp au cœur d'un nouveau procès à Los Angeles
L'acteur est accusé d'avoir frappé Gregg Brooks, un membre de l'équipe du film City of Lies, en avril 2017. Leur bataille judiciaire débutera le 25 juillet.
«Je t'aime tellement» : quand Gwyneth Paltrow et Brad Pitt s'échangent des mots doux pendant une interview
Ensemble pendant trois ans dans les années 1990, les deux acteurs sont revenus sur leur relation au cours d'un entretien diffusé sur le site Goop.
Le Figaro
Bordeaux en primeur 2021: notre palmarès des 25 vins au meilleur rapport qualité-prix à moins de 20 euros
Ella ListerEXCLUSIF - Comment savoir quel est le meilleur rapport qualité-prix des primeurs 2021 ? Avec des choix de tarifs contrastés selon les châteaux sur ce millésime très hétérogène, difficile de faire les bons choix. Voici une sélection des plus belles affaires à moins de 20€.
ATTENTION : Les liens présents dans les articles seront actifs au moment de la sortie des vins en primeur. Si la page sur laquelle vous arrivez n'existe pas, cela signifie que le vin n'est pas encore disponible à l'achat. Vous pouvez d'ores et déjà enregistrer ce lien dans vos favoris afin de le retrouver rapidement une fois le vin prêt à l'achat.
Afin d'aboutir à cette sélection de ces 25 cuvées (classées par ordre décroissant en termes de rapport qualité-prix), nous avons étudié le rapport qualité-prix de plus de 60 vins, en croisant le prix de sortie du millésime 2021 et la note donnée par le Figaro Vin. Tous les prix affichés sont les prix du millésime 2021, sauf trois (*) qui correspondent aux prix des millésimes antérieurs. Cependant, nous pouvons nous attendre à des prix très similaires que les années précédentes.
Château Francs Magnus
Bordeaux SupérieurNote Le Figaro : 90-91/100Prix : 4,41€ H.T.Un joli fruit rouge croquant et brillant. La bouche est marquée par les notes vanillées dues à du bois en train de s'intégrer sagement, mais on perçoit quand même un joli fruit rouge, des baies juteuses. Plutôt équilibré et séduisant.
Chateau Marjosse
BordeauxNote Le Figaro : 90-92/100Prix : 7,50€ H.T.Très fin, élégant et juteux, avec un fruité raffiné qui rappelle la prune d'ente. Soyeuse, espiègle, la bouche se joue déjà du bois pour présenter un fruit très délicat, des tanins veloutés. Un vin équilibré, salivant, fait pour le plaisir et pour durer.
Chateau Marjosse blanc
BordeauxNote Le Figaro : 89-91/100Prix : 7,34€ H.T.Tel un berlingot au citron, ce vin est à la fois suave et acide, gai et impertinent. On sent bien la fraîcheur du millésime, mais comme apaisée, maîtrisée, et qui n'a gardé que du bon de cet été pluvieux en guise de souvenir.
Chateau Reynon
Cadillac - Côtes de BordeauxNote Le Figaro : 90-91/100Prix : 8,70€ H.T.Les notes vanillées enrobent des arômes de framboise et de cassis. La bouche est tonique, avec une belle acidité qui rappelle les mûres sauvages de la haie. Les tanins sont très fondus, avec une fraîcheur qui domine en finale et s'étire longuement. Un sentiment de tonicité très agréable.
Chateau Reynon blanc
BordeauxNote Le Figaro : 88-90/100Prix : 6,90€ H.T. En allant chercher la maturité sur le sauvignon blanc, on obtient de jolies choses, équilibrées et charmeuses, aux notes de camomille et de crème de citron. Les notes végétales sont là, mais adoucies, comme caressées par un élevage apaisant.
Château Thieuley Rouge
BordeauxNote Le Figaro : 89-91/100Prix : 8,96€ H.T.La gourmandise d'un sorbet aux fruits rouges, de la fraîcheur et du fruit qui dominent sur des notes plus vanillées. Les tanins fondus enrobent une matière fraîche, soyeuse et fluide.
Château de Carles
FronsacNote Le Figaro : 89-91/100Prix : 9,60€ H.T.Un nez monolithique au début, pourtant le fruit est là, gentiment rond, paisiblement gourmand, un peu fumé. Vif et étincelant en bouche, porté par un fruit pur et frais, des tanins fondus, avant une finale sur le grain de café. Un vin éminemment sympathique.
Château La Fleur Saint Georges
Lalande-De-PomerolNote Le Figaro : 89-91/100Prix : 10,30€ H.T.*Des roses rouges d'été, opulentes et veloutées, et des fruits rouges pour un nez complet. Énergique, épicée, la bouche s'appuie sur des tanins caressants et granuleux en finale.
Château Alcée
Castillon - Côtes de BordeauxNote Le Figaro : 91-92/100Prix : 14€ H.T.Les fruits rouges et noirs mûrs explosent de gourmandise et de rondeur, comme une bulle d'air frais. La bouche est particulièrement veloutée, avec un grain très fin et élégant. Le fruit est éclatant et intense. Finale parfaitement maîtrisée, qui étire le vin vers un avenir radieux.
Château Chantegrive
GravesNote Le Figaro : 90-91/100Prix : 11,90€ H.T.Un joli nez sophistiqué de fruits bleu-noir qui vous chatouillent les narines, tel le vent qui caresse la surface d'un lac. Une réponse intelligente à un millésime compliqué : un fruit sucré-salé, un bois subtil mais structurant, une texture très fluide.
Château Puygueraud
Francs - Côtes de BordeauxNote Le Figaro : 90-91/100Prix : 12€ H.T.Un fruit croquant et juteux, des épices pour un bouquet riche et profond. Tout est déjà en place en bouche, même si de petits tanins se montrent encore un peu récalcitrants. Le fruit est brillant, l'acidité parfaitement maîtrisée, et la finale est éclatante de fraîcheur. Longue vie !
Château Chantegrive - Cuvée Caroline blanc
Graves
Note Le Figaro : 90-91/100Prix : 12,50€ H.T.Le zeste de pamplemousse, les fleurs blanches et une touche de citron pour un nez assez gourmand, sympathique et frais. La bouche est marquée par l'amertume, un côté presque gras, qui alourdit une matière pourtant fière et droite.
Château La Prade
Francs - Côtes de BordeauxNote Le Figaro : 89-91/100Prix : 11,40€ H.T.Nez frais et scintillant comme la surface d'un lac caressée par la brise. La texture est déjà fondante, rafraîchissante, avec des notes de baies noires, d'herbe fraîchement coupée, et une finale soulignée par des tanins veloutés.
Château Fonréaud
Listrac-MédocNote Le Figaro : 89-91/100Prix : 11,62€ H.T.Une tarte aux fruits rouges, à peine sortie du four. On retrouve des arômes chaleureux, apportés par le bois, qui enrobent un fruit légèrement compoté. En bouche, la fraîcheur domine, avec un fruit bien plus éclatant, encore humide de rosée. Les tanins sont bien fondus, la matière, élancée. Mais elle manque de charnu. Finale sur les amers assez salivante.
Château Doisy Daëne Grand Vin Blanc
BordeauxNote Le Figaro : 90-92/100Prix : 14€ H.T.Puissance et harmonie, fraîcheur incroyable sans rien de végétal ni d'acide. Juste le plaisir d'un vin blanc charnu, plaisant, légèrement citronné. Autant d'arguments qui se retrouvent dans une bouche encore un peu verte, saline, qui appelle quelques huîtres pour un pairing classique, mais toujours efficace.
Château Lilian Ladouys
Saint-EstèpheNote Le Figaro : 90-92/100Prix : 14€ H.T.Fleurs pourpres et fruits rouges acidulés, le nez dégage une tonicité et une fraîcheur assez remarquables. On sent une belle énergie qui se confirme en bouche, avec un fruit frais, juteux, délicieusement salivant. Un très joli vin revigorant, au toucher délicat.
Château Suduiraut - Lions de Suduiraut
BordeauxNote Le Figaro : 90-91/100Prix : 13€ H.T.Un nez riche de pamplemousse à chair rouge et d'agrumes. Précis, gras et minéral en bouche, aux notes de silex. Un vin très plaisant.
Château Carlmagnus
FronsacNote Le Figaro : 88-90/100Prix : 9,52€ H.T.De la générosité au nez, avec des arômes de fruit, d'herbes aromatiques et de pâtisserie. Dans le verre, la matière est assez charpentée, mais garde un côté salivant très plaisant.
Château Pey La Tour Réserve
Bordeaux SupérieurNote Le Figaro : 88-90/100Prix : 9,60€ H.T.*Un nez très pâtissier, avec des notes de pain grillé qui n'altèrent pas un fruit très mûr, gourmand et rond. La bouche est comme un jus de raisin pur, tendue par une acidité marquée et de jolis amers.
Château Canon Pécresse
Canon FronsacNote Le Figaro : 91-92/100Prix : 15,79€ H.T.Nez très intense, sur les fruits noirs et bleus. Le côté puissant est adouci par de la fraîcheur, telle la caresse de la brise sur la nuque. En bouche, ce vin est juteux, harmonieux et captivant, presque apaisant. On en redemande.
Château Tauzinat L'Hermitage
Saint-ÉmilionNote Le Figaro : 89-90/100Prix : 11€ H.T.Frais, savoureux et élégant : tout ce que l'on attend d'un jeune vin, auquel s'ouvre un bel avenir. La bouche est bien équilibrée par des tanins légèrement chocolatés. C'est gourmand, rond, avec une belle précision.
Château Les Charmes Godard blanc
Francs - Côtes de BordeauxNote Le Figaro : 89-90/100Prix : 11,15€ H.T.Pas de verdeur superflue, mais une fraîcheur intense qui déploie ses arômes. La bouche dévoile davantage de douceur et de complexité, de poire et de pomme rôties, même si la finale est un peu abrupte.
Château Beaumont
Haut-MédocNote Le Figaro : 88-90/100Prix : 10€ H.T.Un petit côté chocolatine, Bordeaux oblige, avec des notes pâtissières et de fruits rouges à peine cuits. La bouche est davantage marquée par la fraîcheur, le juteux et le croquant du fruit. Certes on retrouve ces notes vanillées, mais l'ensemble est frais, tonique, avec une finale pleine de peps.
Château Ferrande blanc
GravesNote Le Figaro : 89-91/100Prix : 12,72€ H.T.*Citron et fleur de pêche au nez de ce vin frais, mais avec du sérieux et du savoureux. Complexe, gourmand et équilibré, un vrai plaisir.
Château D'Agassac
Haut-MédocNote Le Figaro : 90-91/100Prix : 14,15€ H.T.Quel joli nez de petites baies rouges et noires, de cerise juteuse, avec une pointe d'acidité salivante ! En bouche, fruit et bois sont bien équilibrés et se répondent pour composer une matière tonique, gaie, avant une finale longue et légèrement mentholée.
À Paris, Terroirs d’Avenir lance son marché en bord de Seine
L’enseigne poursuit la promotion de l’agriculture paysanne en ouvrant six points de vente à Morland Mixité Capitale, entre la Seine et le Marais.
Perla Servan-Schreiber: «Nul ne peut plus ignorer que la santé se joue dans l’assiette»
ENTRETIEN - La cofondatrice, avec son époux Jean-Louis, du magazine Psychologies, a publié une douzaine d’essais et de livres gourmands. Rencontre à l’occasion de la sortie de Mes 30 recettes d’été.
Le Figaro
Festival d’Annecy: les projets de l’animation française bientôt à l’écran
Olivier DelcroixNOTRE SÉLECTION - Plusieurs réalisateurs font leur retour sur le devant de la scène, de même que certaines séries cultes.
Parmi les beaux projets de l’animation française qui ont pointé le bout de leur nez à Annecy, voici une sélection de ceux qui suscitent l’attention.
Marcel et Monsieur Pagnol
Après dix ans d’absence, Sylvain Chomet, le «French Miyazaki» dixit Aton Soumache, revient aux affaires avec un projet tout à fait réjouissant. Le réalisateur des Triplettes de Belleville, de La Vieille Dame et les pigeons ou de L’Illusionniste, développe un long-métrage d’animation à vocation familiale sur le destin exceptionnel de l’auteur et cinéaste Marcel Pagnol.
À lire aussiÀ Annecy, l’animation française s’offre un nouvel âge d’or
«Chomet possède un œil hors du commun, précise Aton Soumache. En s’attaquant à la vie de Pagnol, il se confronte à la gouaille et l’accent du sud d’un génie à la fois cinématographique et littéraire. On va retrouver Raimu, Marcel Achard et la muse de Pagnol Orane Demazis dans ce biopic atypique, un film de cinéma qui raconte le cinéma, un peu comme dans The Artist, La Nuit américaine de Truffaut ou Cinema Paradiso.»
Le Manège enchanté
Tournicoti, tournicoton! La célèbre série d’animation Le Manège enchanté, créée par Serge Danot et diffusée dans les années 1960 par l’ORTF, va avoir droit à un reboot. Concoctée par la société de production Mediawan Kids de Julien Borde, avec le studio Method Animation, la mythique série se relance en images de synthèse et comprendra 52 épisodes de 11 minutes, contant les aventures de Margotte, petite fille qui se rend au Bois joli pour voir son chien Pollux, à l’accent délicieusement anglais. On y croisera évidemment Zébulon, mystérieux magicien qui apparaît sous la forme d’un diable à ressort, sans oublier Azalée, la vache à pois qui peut voler.
Le Chant de l’ombre
Projet de long-métrage porté par la société Xilam, Le Chant de l’ombre (The Migrant) de l’artiste Kan Muftic raconte le voyage d’une jeune femme syrienne enceinte lancée dans un voyage déchirant vers l’Europe après la mort de son mari. «D’origine bosniaque, Kan Muftic a lui-même vécu l’horreur d’être un réfugié, précise Marc du Pontavice. Il a été concept artist sur les derniers films de Ridley Scott. Il s’agit de son premier film en tant que réalisateur. Ce thriller horrifique mêlant la politique, les réfugiés et l’horreur joue avec les codes.»
Lucy Lost
Adaptation en série du roman Le Mystère de Lucy Lost de Michael Morpurgo (auteur britannique jeunesse dont Spielberg avait adapté Cheval de guerre en 2011), l’intrigue de Lucy Lost débute en mai 1915.
À lire aussiL’animation française séduit le monde entier
Sur une île au sud de l’Angleterre, un pêcheur et son fils découvrent une jeune fille blessée, amnésique, à bout de force et à peine capable de parler. D’où vient-elle? Est-elle une sirène? Un esprit malin? Le bruit court que c’est une espionne au service des Allemands…
Monsieur Crocodile
Après la vibrionnante adaptation sur grand écran de Petit Vampire, la société de Joann Sfar et Aton Soumache, Magical Society développe un personnage qui existait aussi en livre, Monsieur Crocodile. Cette série animée pour enfants raconte la vie d’une petite fille à La Nouvelle-Orléans qui essaye de s’acclimater à la vie moderne dans son mobile-home, en compagnie d’un crocodile anthropomorphisé. Comme l’a déclaré Sfar: «C’est une leçon de civisme puisqu’elle lui explique ce qu’on a le droit de faire ou ce qu’on n’a pas le droit de faire dans une ville moderne. C’est aussi l’occasion de récréer La Nouvelle-Orléans, une ville à laquelle je suis très attaché.»
L'acteur Jean-Louis Trintignant est décédé à 91 ans
DISPARITION - L'acteur de Et Dieu... créa la femme et Amour est décédé «paisiblement, de vieillesse, ce matin, chez lui, dans le Gard, entouré de ses proches», a indiqué son épouse Mariane Hoepfner Trintignant.
Regarder la vidéoSuspectant d'avoir été droguée au GHB dans un bar parisien, la chanteuse Louane porte plainte
Une enquête devra déterminer la source des «symptômes étranges» dont a fait état la chanteuse après avoir bu un cocktail dans un bar du XVIIIe arrondissement.
«Quelqu'un de rare», «Élégance», «Pudeur et dignité» : les réactions à la mort de Jean-Louis Trintignant
Géant du cinéma et du théâtre français, l'acteur s'est éteint vendredi 17 juin. Comme le président de la République et sa première ministre, ils sont nombreux à rendre hommage au «formidable talent artistique» du comédien disparu à l'âge de 91 ans.
Regarder la vidéo Le Figaro
Hellfest : plus de 800 interventions des secours liées à la canicule
La grand-messe du metal qui s'est ouverte ce vendredi en Loire-Atlantique fait face à des températures extrêmes ayant provoqué de nombreux malaises chez les festivaliers.
Des dizaines de milliers de festivaliers ont bravé la canicule pour retrouver l'ambiance survoltée du Hellfest, grand-messe du metal qui s'est ouvert ce vendredi en Loire-Atlantique. Une chaleur extrême, avec des températures frôlant les quarante degrés, qui a provoqué de nombreux malaises chez les festivaliers. Depuis son ouverture, ce vendredi, la manifestation compte plus de 800 interventions des secours, selon un premier bilan publié par la préfecture de Loire-Atlantique samedi soir, relayé par nos confrères de France Bleu Loire Océan .
À lire aussi«Buvez de l'eau !»: au Hellfest, la vigilance est de mise face à une chaleur d'enfer
À VOIR AUSSI - Canicule: l'Espagne victime d'une série d'incendies
Face aux fortes chaleurs, la manifestation a pourtant prévu d'adapter ses consignes de sécurité. Avant le lancement des festivités, elle a annoncé sur son compte twitter accepter, contrairement à ses habitudes, «les ombrières, les gourdes et les bouteilles plastiques (avec de l'eau / boisson non alcoolisée uniquement)» sur tout le site du festival, y compris dans la zone de concert. Des brumisateurs géants ont également été installés à côté des six scènes et les points d'eau multipliés.
Annulé en 2020 puis en 2021 pour cause de pandémie, le célèbre festival de metal revient cette année pour une édition exceptionnelle, organisée sur deux week-ends au lieu d'un avec le monstre Metallica en tête d'affiche inédite. Près de 450.000 spectateurs sont attendus pour ces sept jours de concerts qui se déroulent du 17 au 19 juin ainsi que du 23 au 26 juin.
À VOIR AUSSI - Canicule: d'ici 2050, «un été sur deux» ressemblera à celui de 2003
Le service militaire pourrait être la raison derrière la pause annoncée par BTS
Le groupe de K-pop BTS a annoncé mardi 14 juin s'arrêter pour se reposer et travailler sur des projets personnels. Mais la conscription, obligatoire en Corée du Sud, pourrait être à l'origine de cette décision plus qu'un prétendu épuisement.
Hellfest 2022: sept groupes à ne pas manquer
Après deux années de report, le festival de metal a mis le paquet. En dehors des grosses têtes d'affiche, comme Deep Purple, Deftones, Gun's and Roses, Gojira, Ghost et Metallica qui clôturera le festival, voici notre sélection de concerts.
Hellfest: deux week-ends exceptionnels et Metallica en tête d'affiche
Après deux éditons victimes du Covid, trois-cent-cinquante groupes de hard-rock, punk et metal, dont Guns N'Roses, Deep Purple et Scorpions, sortiront dès vendredi 17 juin les grosses guitares dans la petite commune de Clisson, pour sept jours de festivités.
Le Figaro
Cette carte vous dit en temps réel si une terrasse est au soleil ou pas
Pierre MorelLe site «JveuxDuSoleil» croise les données de la hauteur des bâtiments et de la position du soleil pour déterminer les zones ombragées dans les grandes villes de France. Pratique à l'heure de l'apéro !
Après avoir avalé des kilomètres de marche dans les rues du centre-ville et enduré cette passionnante mais éprouvante visite de musée, il est temps de s'octroyer un repos bien mérité. Il s'agit de trouver le bon spot pour se détendre. Pour cela, un seul impératif : s'asseoir à une terrasse au soleil. Mais comment trouver rapidement une table ensoleillée à cette heure de la journée dans une ville que l'on ne connaît pas ?
Le site et l'application JveuxduSoleil.fr proposent une carte interactive qui détermine les restaurants et bars éclairés par les rayons du soleil selon l'heure de la journée. Pour l'heure, 236 adresses sont référencées. La carte affiche par défaut les zones d'ombre et de soleil dans les rues des villes françaises, principalement à Paris, Marseille et Nantes. On trouve également quelques adresses à Bruxelles, Liège et Berlin. Il est également possible de déplacer un curseur en haut à gauche pour changer l'heure et savoir si votre terrasse sera ensoleillée ce soir ou demain midi.
Le site est participatif : les utilisateurs ont la possibilité d'ajouter leurs restaurants et bars préférés sur la carte en cliquant sur le bouton «Add a spot». «Je reçois la demande et je l'ajoute manuellement. Mais ces derniers temps, j'ai eu beaucoup d'ajouts et je n'ai pas eu vraiment le temps de m'en occuper. Je dois avoir 500 demandes à traiter...», confie Jean-Charles Levenne, le créateur du site. Cet ingénieur de formation aujourd'hui skippeur sur un yacht gère le projet sur son temps libre, et n'en tire aucun revenu.
À lire aussiDix terrasses gourmandes qui font oublier qu'on est à Paris
Position du soleil dans la calanque d'En Vau
Cette carte se fonde uniquement sur des données publiques. Jean-Charles Levenne utilise OpenStreetMap, un outil de cartographie collaboratif dans lequel est renseignée la hauteur de certains bâtiments. «Si je n'ai pas l'information, je vais sur Google Street pour compter le nombre d'étage des bâtiments autour de l'adresse demandée, indique-t-il. Je croise cela avec les données de la position du soleil, ce qui me permet de déterminer les zones ombragées et les zones ensoleillées.» Une méthode qui ne permet toutefois pas de prendre en compte l'ombre des arbres ou l'incidence de la météo.
Autre fonctionnalité du site encore à l'état de test : visualiser la position du soleil sur une plage comme si l'on y était. En cliquant sur la Calanque d'En Vau, dans les Bouches-du-Rhône, on peut visualiser la position du soleil dans cette plage de galets enserrée par les falaises, où le soleil joue parfois à cache-cache avec les vacanciers. Il suffit de sélectionner la date et l'heure de son choix pour vérifier si le soleil sera bien au rendez-vous. Il n'y a plus qu'à préparer sa serviette. Malheureusement, le site ne fournit pas la crème solaire...
Quelles sont les îles italiennes à visiter absolument ?
Quelles sont les plus belles îles d'Italie ? Notre sélection de 10 trésors insulaires de la Botte.
Voyage : quel pays visiter en 2022 ?
LA SÉLECTION DU FIGARO - En 2022, il est temps de repartir vers des horizons proches ou lointains, connus ou plus confidentiels, en combinant une bonne dose de nature, un trait de culture et un parfum d'exotisme. Voici notre sélection de destinations pour réveiller notre esprit voyageur.
Annulations de vols en cascade cet été : comment obtenir le remboursement de son billet ?
PRATIQUE - Entre les grèves et le manque de personnel, de nombreux vols pourraient être annulés cet été. Une question se pose : les passagers peuvent-ils être remboursés ? La plupart du temps, oui.
L'Humanité
Macron a une majorité toute relative
ActuLaREM Ensemble ! arrive en tête du second tour mais ne rafle qu’entre 230 et 240 sièges. La Macronie n’aura pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Et peu d’alliés potentiels.
Cyprien Caddeo« O n a connu meilleure soirée. » La porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire n’a trouvé qu’un doux euphémisme pour masquer l’ampleur de la déroute de son camp, dimanche soir. Compressée entre la percée de la Nupes, d’un côté, celle du RN, de l’autre, la Macronie prend une claque électorale. Pour Emmanuel Macron, le casse-tête commence maintenant. Jamais, depuis la dernière cohabitation en 1997, une coalition présidentielle n’avait autant été mise en difficulté et désavouée dans les urnes, lors d’élections législatives. Après avoir été distancée d’une très courte tête par l’union de la gauche (Nupes) au premier tour (25,78 %, contre 25,85 %), la liste macroniste renverse la tendance, mais gare au trompe-l’œil ! Elle ne sauve pas les meubles. Selon les projections dont nous disposions, à 22 heures, elle arrive en tête du second tour, mais ne remporte qu’entre 230 et 240 sièges à l’Assemblée nationale, alors qu’elle avait 345 élus sortants. Soit une perte sèche d’au moins 105 députés depuis 2017. La Macronie est donc assurée d’avoir le groupe majoritaire au Palais-Bourbon, mais sa majorité ne sera que relative (moins de 289 sièges). « Ce qui se dessine est une situation inédite dans la vie politique et parlementaire, qui va nous imposer de dépasser nos certitudes, nos clivages », a réagi Gabriel Attal, ministre du Budget.
pas de deuxième « vague Macron »
La stratégie d’Emmanuel Macron de s’autoriser toutes les éructations et les caricatures pour bombarder la Nupes aura donc moyennement payé. Quant au chantage au chaos, à l’instar d’Édouard Philippe s’affolant du risque d’ « ajouter du désordre à l’instabilité et au danger du monde actuel », il n’aura pas pris.
Même vainqueur, le camp du président de la République ressort plus qu’abîmé du scrutin. Il n’y aura pas eu de seconde « vague Macron », comme en 2017, où n’importe quel candidat flanqué du logo présidentiel pouvait être propulsé dans l’Hémicycle. Au contraire, dans nombre de circonscriptions, le label Ensemble ! a fonctionné comme un repoussoir. C’est notamment le cas en outre-mer, où la Nupes fait carton plein en Guadeloupe, Martinique, Polynésie française et Guyane, au détriment de la Macronie (lire page 4). Dans la 2e circonscription de Guadeloupe, la secrétaire d’État (apparentée Modem) chargée de la mer, Justine Benin, nommée en mai, est largement battue par le candidat divers gauche Christian Baptiste, soutenu par la Nupes (58,7 %, contre 41,3 %). Elle devra donc démissionner de son poste, selon la règle tacite en vigueur.
Et ce n’est pas la seule ministre concernée (lire ci-dessous). Plusieurs poids lourds ont suscité un « front anti-Macron » contre eux, à l’image de la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin, battue dans l’Essonne (46,3 %). Dans le Pas-de-Calais, la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, s’incline à 56 voix près contre le RN. Hécatombe également chez des macroniens de la première heure : le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, est battu dans le Finistère (49,4 %), tout comme le patron des députés LaREM, Christophe Castaner, dans les Alpes-de-Haute-Provence (48,5 %). À Paris, la porte-parole du parti, Laetitia Avia, s’incline également (46 % des voix) face à Eva Sas (Nupes). Dans le Rhône, le numéro un des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean, prend une déculottée (39 %, contre LR). Dans la 6e circonscription du Calvados, la première ministre, Élisabeth Borne, réussit en revanche son premier test électoral. Elle est élue de justesse députée, avec 52,5 % des voix.
obligé de nouer des alliances
Et maintenant, quelles conséquences pour la suite du quinquennat ? Affaibli, Emmanuel Macron aura plus de mal à mettre en œuvre ses réformes les plus clivantes, comme la retraite à 65 ans ou le conditionnement du RSA à une durée de travail hebdomadaire entre 15 et 20 heures. La majorité aura face à elle une vaste opposition de gauche (165 à 175), qui ne manquera pas de lui mettre des bâtons dans les roues, ainsi qu’un large groupe RN (80 à 85). Il lui faudra, si elle veut gouverner, nouer des alliances. « On composera avec tous ceux prêts à faire avancer le pays », estime Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement.
Le LR Jean-François Copé appelle, lui, à un « pacte de gouvernement » entre Ensemble ! et son parti, position loin d’être unanime dans son camp. Le patron de LR, Christian Jacob, a déclaré, dimanche soir, que son parti resterait dans l’opposition. Emmanuel Macron va donc devoir écouter ses oppositions. Ce qui constituerait déjà en soi une petite révolution pour le chef de l’État. L’ironie est belle : celui qui a dédaigné pendant cinq ans l’Assemblée nationale aura réussi, par son échec historique, à reparlementariser la Ve République. Il lui faudra désormais jouer le jeu des institutions, même si sa volonté de créer ex nihilo un « conseil national de la refondation », où seraient « discutées les réformes », apparaît déjà comme une tentative de contourner l’Assemblée nationale.
Législatives 2022LaREMRésultats Législatives 2022 Le Figaro
En Chine, le zéro Covid, «énorme incertitude» pour les entreprises européennes
D'après une enquête annuelle de la Chambre de commerce de l'Union européenne (UE) en Chine, il est ainsi encore plus difficile de faire du commerce en Chine qu'en 2020 pour 60% des entreprises sondées.
De nombreuses entreprises européennes reconsidèrent leurs investissements en Chine en raison de «l'énorme incertitude» liée aux restrictions de la politique zéro Covid, selon une étude publiée lundi. La Chine est la dernière grande économie à maintenir une stricte stratégie sanitaire face au coronavirus: placement en quarantaine des personnes testées positives, confinements ciblés ou encore tests PCR généralisés et obligatoires.
À lire aussiCovid en Chine : la consommation des ménages chute encore
À VOIR AUSSI - La Chine dans l'impasse de la stratégie du zéro Covid
Mais cette politique a de lourdes répercussions sur l'économie, avec nombre de commerces fermés, un tourisme en berne, des usines qui fonctionnent au ralenti et des chaînes de production très perturbées. Résultat, les mesures anti-Covid-19 étaient encore en 2021 la principale entrave aux affaires en Chine pour les entreprises européennes, d'après une enquête annuelle de la Chambre de commerce de l'Union européenne (UE) en Chine.
Ce motif arrive en tête des préoccupations pour la seconde année d'affilée. Pour 60% des entreprises sondées, il est ainsi encore plus difficile de faire du commerce en Chine qu'en 2020, année initiale de la pandémie qui avait paralysé l'économie du géant asiatique. L'étude a été réalisée auprès de 600 entreprises en février et mars. Une période durant laquelle ont commencé l'invasion russe de l'Ukraine et le confinement de Shanghai, deux événements qui ont encore pénalisé davantage les échanges mondiaux.
Les répercussions des confinements et de la guerre en Ukraine
La mise sous cloche durant deux mois de Shanghai à partir de fin mars a exacerbé les difficultés économiques. Afin d'évaluer les répercussions des confinements et de la guerre en Ukraine, la Chambre de commerce a réalisé un sondage complémentaire en avril. Dans cette deuxième enquête, 23% des entreprises interrogées envisagent de transférer des investissements hors de Chine en raison des restrictions sanitaires. C'est la proportion la plus élevée depuis 10 ans.
«Néfaste» pour les investissements
Au total, 92% des entreprises disent avoir été touchées par des problèmes d'approvisionnement et les trois quarts indiquent que leur activité a été perturbée par les contrôles liés au Covid-19. La stratégie zéro Covid provoque «une énorme incertitude» pour les entreprises, ce qui est «néfaste» pour les investissements, a déclaré à l'AFP la vice-présidente de la Chambre de commerce, Bettina Schoen-Behanzin. «Nous espérons vraiment que la Chine se réveille, rouvre ses frontières et trouve un moyen de sortir» de cette stratégie sanitaire dommageable pour l'économie, insiste-t-elle.
Pourtant, malgré des frustrations, les entreprises européennes «ne quittent pas la Chine, car le marché est trop grand», avec «de nombreuses opportunités de croissance à venir», note Mme Schoen-Behanzin. Elles «reconsidèrent» toutefois l'étendue de leur présence en Chine et «réorientent» leurs investissements futurs, prévient-elle. «Le monde n'attend pas la Chine. S'il n'y a pas de changement, il est certain que les entreprises commenceront à réfléchir à des plans de secours et qu'elles iront sur d'autres marchés», assure-t-elle.
À VOIR AUSSI - Covid-19: les Pékinois fêtent la réouverture des restaurants
Interdire l'usage de la climatisation en dessous de 25 degrés ? Agnès Pannier-Runacher évoque son souhait de consulter l'administration
La ministre de la Transition énergétique s'est exprimée sur les potentielles modalités d'une telle mesure, affirmant qu'elle devrait s'appliquer au cas par cas en fonction des types de profession.
Guerre en Ukraine : les sanctions européennes enrichissent-elles vraiment la Russie ?
LA VÉRIFICATION - Selon Jordan Bardella, les mesures économiques prises par les Vingt-Sept «ne fonctionnent pas». Est-ce vrai ?
En Allemagne, davantage de charbon pour éviter le gaz
Cette mesure fait partie d'un plan visant à sécuriser l'approvisionnement en gaz face aux baisses récentes des livraisons russes, sur fond de guerre en Ukraine.
Le Figaro
Ses grands souvenirs, ses colères... Alain Prost se confie dans la millième des «Clefs d’une vie» sur Sud Radio
- Par
Le TVMag.com
- Mis à jour
le 20/06/2022 à 10:22
- Publié
le 20/06/2022 à 10:21
Invité de l’émission lancée par Jacques Pessis il y a six ans, le champion de F1 français raconte sa carrière et ses grands tournants, de ses premiers à ses derniers pas sur les circuits. Un entretien diffusé sur les ondes lundi 20 juin à 21 heures.
Aurait-il eu le même succès dans cette autre discipline? Alain Prost, quand il était enfant, ne se destinait pas à la course automobile, mais au football. S’il ne s’était pas blessé, une carrière devait même s’ouvrir pour lui à Saint-Étienne. Le quadruple champion du monde de F1 raconte cette anecdote dans la millième des «Clefs d’une vie», animée par Jacques Pessis, le 20 juin à 21 heures sur Sud Radio. Une émission qui se tient du lundi au jeudi depuis six ans, et où se sont succédé des personnalités aussi diverses que Jean-Jacques Beineix, Pierre Assouline, Hélène Carrère d’Encausse, Nicolas Rey, Françoise Hardy, Line Renaud, Sylvie Vartan, Dave, Julien Clerc, Guillaume Gomez, Annick Cojean...
» LIRE AUSSI - «Les Clefs d’une vie»: Pierre Assouline, grand reporter de l’intime
L’enfance, d’abord. Elle a compté pour Alain Prost. Son père fabrique des meubles. Auprès de lui, l’adolescent apprend à souder, à travailler de ses mains. Ce goût-là ne le quittera jamais et lui servira à bricoler plus tard. S’il ne pense qu’au foot, à cet âge-là, son frère aîné Daniel, alors atteint d’une tumeur du cerveau, préfère le karting. Et l’amène sur un circuit. «J’ai vu une étoile dans le ciel», raconte Alain Prost dans un sourire. Des karts, il passera ensuite aux monospaces. En 1975, le jeune homme doit participer à la finale d’une compétition importante. Problème, il se trouve en Allemagne pour cause de service militaire. À un poste de secrétariat. Bien décidé à concourir, il signe sa propre permission... Les officiers se montreront finalement compréhensifs.
«Tout tournait autour de la passion»
Alain Prost sera champion du monde en 1985, 1986, 1989 et 1993. Avec cette particularité d’avoir toujours été proche de la mécanique, connaissant de fond en comble ses bolides. «Aujourd’hui, la technologie fait que ce sont les ingénieurs qui donnent les infos au pilote, à l’époque c’était l’inverse». Au micro de Jacques Pessis, le champion avance qu’il y aurait deux types de champions: ceux qui misent sur le panache, comme Jacques Villeneuve et ceux qui travaillent davantage «sur la mise au point avec leur équipe», comme Niki Lauda et lui-même.
» LIRE AUSSI - Julie Andrieu: «L’anticonformisme de Marguerite Yourcenar est une source d’inspiration»
«S’il y a bien eu une chose importante dans ma vie, c’est l’intégrité. L’injustice me met hors de moi, j’ai vu trop de choses opposées à mes valeurs», poursuit Alain Prost. Quand, par exemple, René Arnoux refuse, contrairement aux consignes d’équipe, de lui laisser sa place de leader pendant un Grand Prix de France, en 1982. Le pilote quittera Williams Renault en 1993. L’écurie voulait intégrer son rival de toujours Ayrton Senna. Ce que Prost refusa. Pour son plus grand bien, assure-t-il, devenant consultant puis commentateur. «J’ai toujours eu beaucoup d’intuition pour éviter les mauvaises choses», sourit-il, regardant dans le rétroviseur. «Ce que j’ai connu ne tournait qu’autour de la passion. Le pilote, l’ingénieur, le mécanicien, jusqu’aux journalistes...»
» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur Facebook et Twitter .
Le Figaro
Qui est Ange Noiret, le nouveau présentateur météo de TF1?
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 20/06/2022 à 11:27
- Publié
le 20/06/2022 à 10:06
Habituellement incarné par Louis Bodin, Tatiana Silva ou Évelyne Dhéliat, le bulletin météorologique de la première chaîne était présenté, dimanche, par un nouveau venu.
Alors que les téléspectateurs de TF1 s’attendaient à voir Évelyne Dhéliat à la présentation de la météo peu avant le journal de 13 heures de dimanche, c’est Ange Noiret qui est apparu à l’écran. «Ravi de vous retrouver pour cette journée de dimanche», a-t-il très naturellement commencé son bulletin d’information avant de détailler les prévisions de la chaîne au lendemain d’un fort épisode de canicule qui a touché toute la France.
» LIRE AUSSI - Pourquoi le JT de 20 Heures de TF1 va être supprimé pendant plusieurs jours
Ange Noiret n’est pas totalement inconnu du grand public puisqu’il officie depuis plus d’un an sur LCI, notamment durant la matinale de la chaîne d’information. «Météorologiste depuis maintenant 9 ans, je présente désormais la météo quotidiennement au sein de journaux télévisés, se décrit-il sur sa page LinkedIn. Mon expertise et mon aisance devant la caméra me permettent de pouvoir expliquer facilement et rapidement tous les phénomènes météo, même les plus complexes.»
» LIRE AUSSI - Canicule: nos conseils face aux fortes chaleurs
Avant de rejoindre le groupe TF1, Ange Noiret a été à bonne école en officiant durant quatre ans et demi sur La Chaîne Météo. «Ange est un professionnel très talentueux qui a tout pour lui: du sérieux, des connaissances, une grande adaptabilité, des compétences en météo, présentation TV, graphisme, et en plus... un humour très apprécié», a témoigné son ancienne collègue Karine Durand. «C’est un collègue précieux, qui met de la joie de vivre autour de lui, et qui est particulièrement créatif en termes d’idées et de propositions.» Après son année à l’école nationale de la météorologie, il a travaillé un peu plus de cinq ans en tant que prévisionniste aéronautique au sein de l’armée de l’air. Ce passionné de météo a publié plusieurs vidéos de décryptage amusantes sur sa chaîne YouTube.
» Suivez toutes les infos de TV Magazine sur Facebook et Twitter .
À VOIR AUSSI - «J’étais un peu inquiet en partant»: la déconvenue de Raphaël de Casabianca avant son «Rendez-vous en terre inconnue» avec Oli
Le Figaro
Michel Le Van Quyen, neuroscientifique : «Notre cerveau n'est pas fait pour vivre dans des espaces urbains»
ENTRETIEN - Notre profond besoin de nature n'est pas qu'une idée. Le neuroscientifique Michel Le Van Quyen raconte comment notre cerveau change au contact de la beauté du monde.
Madame Figaro. – En quoi la crise sanitaire vous a-t-elle inspiré ?Michel Le Van Quyen.– Pendant le premier confinement, j'étais assigné à résidence dans un tout petit appartement, à Paris, et je me suis rendu compte que la nature me manquait beaucoup. Pendant les autres restrictions sanitaires, je suis sorti de Paris, je me suis mis au vert, et j'ai constaté combien j'appréhendais mieux le stress et l'inquiétude. J'ai voulu comprendre les mécanismes sous-jacents à ce besoin de nature, et j'ai démarré cette enquête concernant les bénéfices de la nature sur le cerveau.
À lire aussiComment le bruit nous tue à petit feu
Dans une société sururbanisée, quels sont les effets de la nature sur le corps ?Aujourd'hui, 70 % des personnes vivent dans les villes. C'est un phénomène récent qui date de deux cents ans, mais notre cerveau n'est pas fait pour vivre dans des espaces urbains. Il reste sous l'influence biologique de ce qu'il a connu pendant son évolution. C'est l'hypothèse de la biophilie, qui explique que l'on apprécie ce qui nous a beaucoup aidés pendant notre survie. C'est pourquoi nous sommes attirés par les espaces ouverts ou les espaces avec de l'eau, c'est inscrit en nous. La deuxième forme d'explication est que la nature a un effet sur la cognition et diminue les ruminations. C'est la théorie de la restauration de l'attention. Cela suggère que, dans les grandes villes, on est très préoccupés par le passé et les plans pour le futur. Or, la nature nous fait sortir de ce cycle et laisse ainsi au cerveau le temps de se restaurer. Elle ressource, elle suspend les préoccupations, les conflits intérieurs. Elle procure aussi des émotions positives profondes. C'est une source de bien-être qui n'a pas d'interruption.
À lire aussiPour avoir un cerveau en bonne santé, voici le régime alimentaire à suivre
En vidéo, comment la méditation peut nous rendre plus heureux?
Quelle est son influence sur nos compétences cognitives ?La nature permet au cerveau de faire une pause pour qu'il soit par la suite plus actif. Cette pause peut être très rapide. Par exemple, la vue d'un arbre depuis une fenêtre nous régénère et restaure l'attention. Une autre étude montre qu'il y a moins de malades chez les personnes habitant au bord de la mer, qui a un effet très fort sur la santé mentale...
La nature a un effet sur la cognition et diminue les ruminations
Vous prenez l'exemple précis de la forêt, largement documenté au Japon…Une marche en forêt augmente l'effet du système parasympathique avec un battement cardiaque qui ralentit, une tension artérielle qui diminue. Ce système a des interactions avec le système immunitaire et permet de réduire les inflammations. Il y a beaucoup de littérature autour de cela, surtout japonaise effectivement – celle notamment du professeur Qing Li de l'université de médecine de Tokyo. Les effets sont surtout sur le système nerveux autonome qui permet au cerveau de contrôler de manière automatique les fonctions vitales, comme la respiration, les battements cardiaques, la digestion… Ce système est composé de deux grandes branches : d'un côté, le système sympathique, qui prépare le corps à l'action, de l'autre, le système parasympathique, qui permet la restauration des fonctions vitales, le système du repos. Les deux systèmes fonctionnent en équilibre et de manière alternée.
La nature permet au cerveau de faire une pause pour qu'il soit par la suite plus actif. La vue d'un arbre depuis une fenêtre nous régénère et restaure l'attention
En quelque sorte, vous appelez à une révolution par la nature…L'enjeu de la relation à la nature est essentiellement dans les grandes villes. C'est là où elle doit jouer un rôle, pas seulement écologique, mais en luttant contre le stress. Nos liens avec elle ne doivent pas se limiter aux vacances à la mer ou à la montagne, il faut qu'il y ait une relation quotidienne, par une exposition régulière, et particulièrement pour les enfants. Cela suggère une revégétalisation des villes, en mettant la nature au cœur des écoles, des hôpitaux, des entreprises.
Cerveau et Nature, Éditions Flammarion, 272 p., 20€
«J'ai compris que je ne pouvais pas le sauver» : ils sont en couple avec un bipolaire
TÉMOIGNAGES - On estime à environ 1 million le nombre de Français atteints de troubles bipolaires. Une maladie qui impacte aussi fortement l'entourage et particulièrement les conjoints.
L'Humanité
Les animaux réclament justice
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniJean-Luc Porquet, au Canard enchaîné, est critique dramatique et en charge de l’écologie. Ces deux activités se mêlent heureusement dans le Grand Procès des animaux, d’abord publié en feuilleton dans l’hebdomadaire satirique (formule classique) et, depuis, sorti en librairie (1). Quoi de plus théâtral qu’un procès ? Quel sujet plus brûlant que les conditions de survie de nos « amies les bêtes », hypocrite sentence ? Devant le ramdam suscité là-dessus de toutes parts, le président, sur suggestion du conseiller Trochu, décide la tenue d’une action en justice au cours de laquelle certaines espèces pourront plaider leur cause, compte tenu que l’humanité, du fait de la disparition accélérée de plus d’un million d’entre elles, ne pourra toutes les sauver. Le juge Notebart (« tout en rondeur à l’extérieur, dur au-dedans ») mènera les débats. Les audiences seront retransmises sur BlaBlaTV, « la chaîne d’info qui monte ». Sont cités à comparaître le hibou grand-duc, la martre, l’arénicole (un ver qui vit enfoui dans le sable en bord de mer), le martinet noir, le sanglier (non invité, il s’impose), la vipère d’Orsini, le papillon vulcain, le renard et bien d’autres, qui se manifesteront à l’heure du jugement, au demeurant impossible…
Face à la mauvaise foi du juge, imparables sont les arguments des animaux. Ils ont la langue bien pendue. Chacun plaide éloquemment pour son droit à l’existence et son utilité au regard de l’univers, parfois même pour service rendu à l’humanité. La satire, impayable, avance par bonds, semée de saillies animalières spirituelles. C’est infiniment drôle, profondément moral et instructif, car le discours de « nos frères inférieurs » – comme on ne doit plus dire – est étayé par un louable savoir encyclopédique, dont témoigne, en fin d’ouvrage, une abondante bibliographie savante. Le Grand Procès des animaux n’attend plus que sa mise en scène. Toutes formes devraient être permises : un petit signe distinctif pour chaque animal, un masque, du mime inspiré de l’école de Jacques Lecoq ? Allez savoir. On peut la jouer sobre, le texte, lui, s’autorisant d’emblée le penchant baroque propre à la nature. On pourra quêter l’excès, genre carnaval des animaux, s’inspirer du formalisme abstrait de Robert Wilson ou du regretté Sim, qui dans ce film d’Audiard daté de 1970, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais… elle cause, se transformait en chatoyante libellule entre ciel et terre. Bref, tous les coups de théâtre sont permis. L’acteur qui jouera l’arénicole devra être filiforme et très souple.
La satire, impayable, avance par bonds, semée de saillies spirituelles.
La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardinilivres Le Figaro
Assassinat de Lumumba : le premier ministre belge renouvelle les «excuses» de son pays
«Je souhaiterais présenter à mon tour les excuses du gouvernement belge pour la manière dont il a pesé sur la décision de mettre fin aux jours du premier ministre» congolais, a déclaré Alexander De Croo.
Le premier ministre belge Alexander De Croo a renouvelé lundi 20 juin les «excuses» de la Belgique pour la responsabilité de certains dirigeants et fonctionnaires de l'ex-puissance coloniale dans l'assassinat du héros congolais de l'indépendance Patrice Lumumba, au Katanga en 1961.
À lire aussiCongo: comment la dent de Patrice Lumumba, sauvée de la destruction, se transforma en relique
À VOIR AUSSI - Belgique: le procureur fédéral a remis une relique de Patrice Lumumba à sa famille
«Cette responsabilité morale du gouvernement belge, nous l'avons reconnue et je la répète à nouveau en ce jour officiel d'adieu de la Belgique à Patrice Emery Lumumba. Je souhaiterais ici, en présence de sa famille, présenter à mon tour les excuses du gouvernement belge pour la manière dont il a pesé sur la décision de mettre fin aux jours du premier ministre du pays», a affirmé Alexander De Croo à l'occasion de la restitution à ses proches d'une dent de Patrice Lumumba.
Menace pour les intérêts économiques
Le premier ministre belge s'exprimait devant son homologue congolais Jean-Michel Sama Lukonde et les enfants de Patrice Lumumba, réunis devant un cercueil qui devait accueillir un coffret contenant la dent. Premier ministre de l'ancien Congo belge devenu indépendant le 30 juin 1960 (l'ex-Zaïre, aujourd'hui la République démocratique du Congo), Patrice Lumumba a été renversé dès la mi-septembre 1960 par un coup d'Etat.
À lire aussiPremier procès pour crime de guerre à Kiev : «En se précipitant, l'Ukraine risque de se prendre à son propre piège»
Il a été exécuté le 17 janvier 1961 avec deux frères d'armes, Maurice Mpolo et Joseph Okito, par des séparatistes de la région du Katanga (sud), avec l'appui de mercenaires belges. Perçu comme prosoviétique par Washington en pleine guerre froide, considéré comme une menace pour les intérêts économiques occidentaux au Congo, il a acquis après sa mort la stature d'un champion africain de l'anti-impérialisme. Son corps, dissous dans l'acide, n'a jamais été retrouvé. Revenant sur les conditions de ce «terrible» assassinat, dans un Katanga sécessionniste refusant de reconnaître le nouveau pouvoir issu de l'indépendance, Alexander De Croo a pointé du doigt des responsables belges qui à l'époque «ont choisi de ne pas voir», «de ne pas agir».
«Assassiné pour ses convictions politiques»
Il a rappelé qu'une commission d'enquête parlementaire menée en Belgique en 2000-2001 avait conclu à la «responsabilité morale» du pays dans l'assassinat. Cette commission d'enquête, a-t-il dit, «a conclu que le gouvernement belge faisait manifestement peu de cas de l'intégrité physique de Patrice Lumumba et qu'après son assassinat, ce même gouvernement a délibérément répandu des mensonges sur les circonstances de son décès». «Plusieurs ministres du gouvernement belge de l'époque portent, en conséquence, une responsabilité morale quant aux circonstances qui ont conduit à ce meurtre. C'est une vérité douloureuse et désagréable. Mais elle doit être dite», a poursuivi le dirigeant libéral flamand.
À lire aussiAffaire Epstein: des silences et des ombres au procès de Ghislaine Maxwell
Et d'enchaîner : «les ministres, diplomates, fonctionnaires ou militaires belges n'avaient peut-être pas l'intention de faire assassiner Patrice Lumumba, aucune preuve n'a été trouvée pour l'attester. Mais ils auraient dû percevoir que son transfert au Katanga mettrait sa vie en péril. Ils auraient dû prévenir, ils auraient dû refuser toute aide pour le transfert de Patrice Lumumba vers le lieu où il a été exécuté. Ils ont choisi de ne pas voir. Ils ont choisi de ne pas agir». «Un homme a été assassiné pour ses convictions politiques, ses propos, son idéal. Pour le démocrate que je suis c'est indéfendable, pour le libéral que je suis c'est inacceptable. Et pour l'humain que je suis c'est odieux». En février 2002, par la voix du chef de la diplomatie de l'époque Louis Michel, le gouvernement belge avait déjà présenté les «excuses» de la Belgique au peuple congolais.
Guerre en Ukraine: Moscou reproche à Paris d’avoir armé Kiev
Pour Moscou, la fourniture d’armes européennes à Kiev constitue une sorte de ligne rouge.
UE: feu vert sous conditions de la Commission pour l'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie
Cette proposition sera étudiée les 23 et 24 juin, lors du sommet du sommet européen.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine : les Russes consolident leur emprise sur l'île aux Serpents
Des images satellite permettent d'apercevoir plusieurs systèmes de défenses russes, chargés de protéger ce territoire stratégique militairement et économiquement.
L'Humanité
Les vrais robots de la disruption
ChroniqueArthur HayLe day to day est très intéressant, j’y travaille avec mon general manager dans un environnement dynamique et challengeant. Je suis très content d’avoir rejoint l’aventure Deliveroo, où il y a une vraie mise en place du test and learn. » Ce matin, je me suis fait mal aux oreilles, c’était dur mais je voulais écrire une chronique sur les cadres qui travaillent pour les plateformes. Je suis allé sur le site de recrutement préféré de la start-up nation : welcome to the jungle.com. Ici les piranhas de la French Tech s’y expriment en toute liberté : les new business leads, les account executives, les junior city managers, new vertical leads, etc. Dans toutes ces interviews, le plus marquant est le creux des répliques consistant à mettre des verbes au milieu de mots-clés anglais. Regarder la fierté du senior officer of bullshit quand il raconte qu’il a mis en place une « campagne de calling » : ça pourrait attendrir s’il n’était pas un maillon d’une grande entreprise qui veut remettre le tâcheronnage au goût du jour. Écouter ces témoignages nous mène à nous demander : comment peut-on encore se faire diriger et exploiter par des cloches pareilles ?
Probablement parce que la finance, qui emmagasine des siècles de vol du prolétariat, a assez d’argent pour corrompre le pouvoir, la démocratie, la justice, le syndicalisme (CFDT par exemple)… pour les mettre au service de sa classe. C’est devenu tellement facile qu’ils peuvent désormais mettre des perroquets diplômés d’écoles de commerce ou d’ingénieurs à la tête de budgets de centaines de millions alors qu’ils n’ont jamais fait preuve d’une seule pensée un peu complexe dans leur vie. Le quick commerce se développe à une vitesse folle. Regardez qui est à la tête de ces entreprises : des quasi-sosies, hommes, la trentaine juste passée, les mêmes écoles, les mêmes discours avec pas plus de 40 mots de vocabulaire. La décadence intellectuelle.
Sur LinkedIn, dans ces interviews, on sent le mimétisme de ces cadres de l’exploitation. On sent qu’ils ont avalé sans broncher la culture d’entreprise qui leur a été proposée. On pourrait presque s’attrister de ces personnalités lissées, voire effacées par leur expérience professionnelle. On le pourrait, s’ils n’étaient pas surpayés pour leur travail qui vise à faciliter l’exploitation. Ils ont même l’air gentil, à l’image de Charles du Prey (il y a beaucoup de particules dans le milieu). Il est city manager Uber Eats. Il est si mignon qu’on lui confierait jusqu’à son dernier sou. Néanmoins, il gère impassiblement une flotte de coursiers en les forçant à aller de plus en plus vite, aux risques et périls de certains de mes collègues. Ces cadres en sont-ils seulement conscients ? Leur salaire permet de les garder dans un cocon bien confortable, loin des soucis qu’ils créent. Sont-ils trop cons pour être coupables ? Après six années de lutte, ma réponse est simple : je m’en fous complètement. Il n’y a plus le temps de gérer cette question, arrêtons-les !
la chronique d'arthur hay Le Figaro
Dans le nord de l’Afghanistan, des talibans laissent les filles étudier
REPORTAGE - Sourds aux décisions de leur mouvement, des responsables locaux n’ont pas ajourné la rentrée scolaire pour les adolescentes.
Provinces de Jowzjan et Balkh (nord de l’Afghanistan)
Il est midi passé à Mardyan, dans le nord de l’Afghanistan, et des dizaines de lycéennes convergent vers un grand bâtiment bleu aux murs criblés d’impacts de balles. Dans le couloir, des affiches mettent en garde contre les munitions non explosées. Mais les filles sont aux anges: le retour des talibans au pouvoir, et a fortiori la fin des combats, a permis de réinvestir l’école. Davantage d’adolescentes peuvent désormais aller au lycée et au collège. Ici, on ne craint pas les talibans, ils sont là depuis des années et font souvent partie de familles d’élèves. C’est comme le monde à l’envers. Alors que dans la majorité du pays les adolescentes sont toujours privées d’école, certaines n’ont jamais arrêté. Loin des regards, des talibans laissent les filles étudier dans des provinces comme celle de Balkh, ou celle de Jowzjan où se situe Mardyan.
À lire aussiAfghanistan: voyage au pays des talibans
Du haut de ses 24 ans, la directrice explique être revenue pour diriger le lycée il y a quatre ans, malgré la présence des talibans, déjà implantés depuis des années dans ce village sans réseau ni eau potable. «Le gouvernement (taliban) a juste dit qu’il fallait respecter le hidjab islamique, sans trop de précisions», dit la jeune femme. Les élèves ont mis des masques du type anti-Covid, des chaussettes avec leurs sandales, et le tour était joué. Il en va de même dans le village de Khanaqa. Les élèves ont entre 15 et 19 ans, et les talibans, déjà là des années avant la prise de Kaboul, n’y voient aucun problème, au contraire. «Les talibans encouragent leurs sœurs et filles à venir, ma femme est diplômée d’ici», lâche un jeune responsable, presque surpris que cela n’aille pas de soi. On vit loin de tout ici. Les jeunes filles témoignent également, sans gêne. «Mon frère est taliban, mais il soutient mon éducation et celle de mes sœurs», affirme Shukria, en classe de première.
Des niveaux de sévérité qui varient
L’expérience dans certaines grandes villes du Nord est tout aussi déconcertante. Dans les salles de classe de Chebarghan, la capitale provinciale de Jowzjan, ville plutôt moderne, c’est presque comme si rien n’a changé. Les élèves ont gardé l’aplomb, les sourires, et les rêves qui ont disparu à Kaboul. Subita, 18 ans, veut devenir femme d’affaires, et Busida, 17 ans, se voit psychiatre. Interrompues en plein cours de chimie, les adolescentes mettent leur masque en présence de visiteurs. La tendance est aux baskets ou sandales à plateformes colorées, souvent portées avec des socquettes en résille. Pour les masques, ils sont estampillés faux Gucci ou Vuitton, à imprimé léopard ou ornés de petites chaînes en or. Dans le monde des talibans, on se démarque comme on peut sous l’ample abaya noire.
À lire aussiAfghanistan: des présentatrices télé défient l’ordre des talibans de se couvrir le visage... avant de se raviser
Le Figaro a visité huit lycées publics pour filles. La seule règle officielle relevée est «le hidjab», soit se couvrir le visage en présence d’hommes et hors des classes. Une seule règle, mais avec des niveaux de sévérité qui varient. À Balkh, la province voisine de Jowzjan, il faut porter le ruiban, un niqab noir à la saoudienne, qu’on attache à l’arrière du crâne, par-dessus un voile blanc, et qui ne laisse voir que les yeux. Dans la grande ville de Mazar-e Charif, les jeunes filles, habituées à des degrés de liberté équivalents à ceux de Kaboul, n’aiment guère le nouveau costume. On doit le porter, même quand il fait 40 degrés ou si le tissu synthétique de mauvaise qualité donne des allergies.
Assise à son bureau, la directrice d’un lycée, qui a demandé l’anonymat, admet être sous pression. «Si les élèves ne respectent pas les règles, ils risquent de fermer l’école», murmure-t-elle. «C’est à moi de les renvoyer chez elles si elles ne portent pas le hidjab». Usna, 19 ans, dit avoir arrêté le lycée, car elle ne supportait plus les restrictions sur l’habit. «Si tu ne le portes pas, tu dois partir», soupire-t-elle. «C’est porter ce ruiban ou mettre la tente», explique dans un anglais balbutiant une autre élève, en référence à la burqa. Parfois, les talibans viennent vérifier que les filles ont leurs ruiban et qu’aucun homme n’est présent dans le lycée (autre règle, déjà largement respectée, les professeurs doivent être des femmes).
«Je fais de mon mieux pour garder les écoles ouvertes»
Zabihullah Noorani, chef de l’information pour la province, assure pourtant que les autorités «ne forcent pas» les filles à se couvrir le visage, et il est vrai que dans la rue elles ne le font pas toutes. «Je fais de mon mieux pour garder les écoles ouvertes», lance-t-il. «Nous soutenons les élèves, nous leur donnons de l’espoir.» Les talibans pourraient présenter comme une victoire le fait que leur version ultra-radicale de l’islam permette de laisser les filles étudier. Mais plutôt que de s’en vanter pour obtenir les faveurs de la communauté internationale, les talibans concernés restent on ne peut plus discrets, allant jusqu’à empêcher l’accès de ces classes aux journalistes. Certains refusent de témoigner ou de donner leurs noms. Ils avouent craindre les réprimandes de leurs chefs. Pour justifier ce qui pourrait ressembler à une désobéissance, tous disent n’avoir jamais reçu l’ordre de fermer les lycées pour filles. Techniquement, cela est vrai. Assis dans son bureau cossu, Mohammed Tahin Jawad, chef du département de l’éducation à Jowzjan, insiste: «La décision revient au chef de l’éducation de chaque province.»
À lire aussiEn Afghanistan, les talibans mettent en scène leur vision de la femme
Des talibans pragmatiques choisissent ainsi de répondre aux demandes de leur communauté comme Raoussadin Qaraida, chef du village de Chimtal, bastion taliban s’il en est. Dans ce village, on est taliban ou on les soutient. On y adopte même leurs codes vestimentaires, comme ce fermier aperçu sur son âne, vêtu de la veste camouflage et les sneakers blanches pakistanaises, grand classique du look des combattants talibans. À Chimtal, le lycée pour filles n’a jamais fermé. Sur ses bancs, les burqas côtoient les faux sacs de luxe, et ici aussi on voit des sandales futuristes qu’on imaginerait plutôt à la Fashion Week de Paris. Le lieu casse tous les a priori: la quasi-totalité des élèves de l’école ont au moins un taliban dans leur famille élargie.
Chances faibles que les filles travaillent
Mais, dans ces zones rurales, les chances que les filles travaillent un jour restent très faibles. La plupart seront mères au foyer, victimes du manque d’infrastructure et de la pauvreté, qui alimentent le fléau des mariages et grossesses précoces. «S’ils le pouvaient, tous les gens enverraient leurs filles (en ville) continuer leurs études pour qu’elles deviennent profs ou docteurs», explique Qaraida, croisé dans le village sur sa moto. «Mais personne n’a l’argent.»
Selon les chiffres de la Banque mondiale de 2018, seuls 40 % des Afghanes étaient scolarisées après la primaire. En 2016, selon l’ancien gouvernement afghan, moins d’une femme sur cinq savait lire et écrire. L’université est encore ouverte aux jeunes filles, mais dans plusieurs lycées du Nord, elles s’inquiètent que l’examen d’entrée n’ait pas lieu, et de la place qu’il leur restera dans les professions autres que la santé et l’éducation.
Je veux devenir docteur, pour servir mon peuple… mais si les talibans l’autorisent, je rêve de devenir designer
Au lycée Naswan, de Chebarghan, on apprend l’informatique sans ordinateur. Debout, Somaya, une adolescente de terminale dont le prénom a été modifié, n’arrive pas à retenir ses larmes. «On a peur parce que notre futur reste quand même très incertain», dit-elle. «Je veux demander que toutes les filles étudient et que la communauté internationale reconnaisse le pays afin de donner un futur à l’Afghanistan, surtout aux filles». Le cours reprend et les sourires reviennent. Les élèves s’estiment chanceuses. Des centaines d’entre elles ont déménagé d’autres provinces pour venir étudier ici. Puis, Somaya lance: «Je veux devenir docteur, pour servir mon peuple… mais si les talibans l’autorisent, je rêve de devenir designer»…
Réouvertures discrètes
Au ministère de l’Éducation, il est difficile de trouver des réponses. Même les responsables ne savent pas ce qu’il se passe ou quand les lycées pourront «officiellement» rouvrir. La rentrée pour les jeunes filles était prévue pour le 23 mars à travers le pays, mais après quelques heures, la décision avait été annulée. Selon un responsable du ministère de l’Éducation, les chefs du mouvement n’ont toujours pas accepté d’annoncer la réouverture des établissements, mais ils n’empêchent pas les autorités locales de le décider… tant que ces réouvertures restent discrètes. La première raison invoquée pour cette absence de rentrée des classes pour les jeunes filles serait la culture réfractaire de la population à leur éducation (une idée peu convaincante dans l’Afghanistan d’aujourd’hui). La deuxième serait le besoin de plus de professeurs femmes. La troisième serait d’ordre diplomatique (la réouverture des lycées pouvant être utilisée comme moyen de pression des talibans).
À lire aussiAfghanistan: les talibans ferment la Commission des droits de l’Homme
«Tous les jours, je me réveille et j’espère recevoir un message du ministère qui dit que nous pouvons annoncer la réouverture», soupire un responsable qui, lui aussi, n’ose pas parler trop fort, ou être identifié. Récemment, la province de Faryab, dans le Nord-Ouest, a, elle aussi, décidé de rouvrir ses lycées aux filles. Ainsi, une dizaine de provinces sur 34 ont au moins un établissement public ouvert aux jeunes filles. Peut-être le début d’un effet domino, lancé par des provinces comme celles de Jowzjan et de Balkh qui, discrètement, n’ont jamais flanché.
À VOIR AUSSI - Afghanistan: les talibans «visent à rendre les femmes invisibles dans la société», selon l’ONU
Guerre en Ukraine: Moscou reproche à Paris d’avoir armé Kiev
Pour Moscou, la fourniture d’armes européennes à Kiev constitue une sorte de ligne rouge.
UE: feu vert sous conditions de la Commission pour l'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie
Cette proposition sera étudiée les 23 et 24 juin, lors du sommet du sommet européen.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine : les Russes consolident leur emprise sur l'île aux Serpents
Des images satellite permettent d'apercevoir plusieurs systèmes de défenses russes, chargés de protéger ce territoire stratégique militairement et économiquement.
L'Humanité
Colombie : l’autre second tour crucial du 19 juin
ChroniqueFrancis WurtzGageons qu’à Washington, dimanche prochain, les résultats de l’élection présidentielle de Colombie retiendront (presque) autant l’attention que le scrutin français du même jour ! C’est que, dans ce pays réputé pour sa violence endémique liée au narcotrafic, ses criantes inégalités, la pauvreté de masse et la répression impitoyable des mouvements sociaux, la droite – principale alliée des États-Unis dans toute l’Amérique latine – a des chances d’être chassée du pouvoir pour la première fois depuis… 212 ans !
L’espoir, à gauche, s’appelle Gustavo Petro, porté par une puissante soif de changement qui lui a valu, au premier tour, le résultat record de 40 % des suffrages exprimés ! Ajoutons que, s’il est élu, sa vice-présidente s’appellera Francia Marquez, une Afro-Colombienne féministe, antiraciste et écologiste ! En face, un « homme d’affaires » de 77 ans, connu sous le sobriquet de « Trump colombien », a rallié tout ce que le pays compte de réactionnaires et de nostalgiques de la poigne de fer de l’ex-président Alvaro Uribe. Les deux camps sont au coude-à-coude, tout est donc possible, le 19 juin prochain, dans un sens comme dans l’autre. Ce seul fait est en soi source de vives préoccupations à la Maison-Blanche.
Et ce d’autant que cette perspective inattendue survient après bien d’autres victoires du camp progressiste dans l’ancienne « arrière-cour » des États-Unis : Mexique (2018), Argentine (2019), Bolivie (2020), Chili (2021), Pérou (2021), Honduras (2021)…, en attendant le possible retour de Lula à la présidence du Brésil, en octobre prochain ! Les impressionnantes mobilisations populaires de ces dernières années donnent une idée des attentes émancipatrices – notamment sociales, mais aussi sociétales, démocratiques et éthiques – à satisfaire par les nouvelles équipes en place. Mais parmi ces exigences figure également le refus des ingérences au nom des intérêts « géopolitiques » du puissant voisin.
C’est là que le bât blesse pour Joe Biden. Il vient d’essuyer un double revers dans sa volonté d’exercer son imperium sur cette partie du continent. D’abord, concernant sa gestion « campiste » du conflit ukrainien : si l’Amérique latine a tout naturellement condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie, défendu le principe de souveraineté, demandé le retrait des troupes russes, elle n’a pas suivi Washington dans sa stratégie de puissance visant, par des sanctions sans précédent, à exclure la Russie du système international. Ensuite, lors du 9e « sommet des Amériques » (réunissant en principe tous les chefs d’État du continent), qui s’est tenu du 6 au 10 juin à Los Angeles : le président américain ayant décidé – pour flatter les « durs » du Congrès – de n’inviter ni Cuba, ni le Venezuela ni le Nicaragua, le président du Mexique, l’un des principaux partenaires économiques des États-Unis, a boycotté le sommet, en expliquant « n’accepter l’hégémonie ni de la Chine, ni de la Russie ni d’aucun pays »… D’autres défections suivirent : celles des pays des Caraïbes et du Honduras, notamment. Pour le chercheur Kevin Parthenay (1) : « Washington doit désormais prendre conscience que les États-Unis ne font plus la pluie et le beau temps. » On ne saurait mieux dire.
la chronique de francis wurtz Le Figaro
L’OM refroidi pour Lenglet (Barça)
EN COURS : Mis à jour le 20 juin 2022 à 11:56
Indésirable au FC Barcelone, Clément Lenglet a vu l’Olympique de Marseille se renseigner à son sujet, comme l’a dévoilé le quotidien Sport vendredi dernier. Mais ce lundi, RMC Sport refroidit la rumeur. Le salaire du défenseur français (27 ans), estimé à 6 M€/an, serait «un frein pour le moment», à l’instar de Samuel Umtiti, autre défenseur tricolore souvent évoqué du côté de Lyon. Lenglet a bien connu l’entraîneur de l’OM, Jorge Sampaoli, au Séville FC. Il sort d'une saison à 27 matches dont 12 titularisations au Barça.
À VOIR AUSSI – Milik, Payet, Dieng : les 10 plus beaux buts de l'OM cette saison
Aguerd (Rennes) à West Ham ce lundi
D’après Sky Sports, West Ham a bouclé «les derniers détails» du transfert de Nayef Aguerd ce week-end. Le défenseur marocain (26 ans) va quitter le Stade Rennais contre 35 M€, bonus compris. Il est attendu à Londres ce lundi pour passer sa visite médicale, avant de parapher un contrat jusqu’en 2027. Rennes l’avait recruté pour 4 M€ à Dijon à l’été 2020.
Le retour de Lukaku «faisable» selon l’Inter
Le retour de Romelu Lukaku à l'Inter Milan est une «piste faisable» mais il y a «encore des difficultés», a déclaré lundi Giuseppe Marotta, administrateur délégué du club nerazzurro, au micro de la Rai Radio 1. L’attaquant belge avait rejoint Chelsea l’an dernier pour 113 M€, mais il ne s’est pas adapté à l’équipe de Thomas Tuchel et a confié être parti de l’Inter quelque peu contre son gré. «Nous devons voir si on peut aboutir ou non» au retour de Lukaku, a affirmé Marotta. La presse britannique évoquait récemment un prêt de 10 M€ pour la saison. Lukaku, 29 ans, avait inscrit 30 buts en 44 matches avec l’Inter lors de sa dernière saison, couronnée d’un titre de champion d’Italie
PSG : le départ de Rafinha se précise
Cela ne fait aucun doute, Rafinha ne jouera pas au PSG la saison prochaine. Le milieu brésilien a convaincu à la Real Sociedad, qui l’avait accueilli en prêt en janvier dernier. En avril, on parlait d’un transfert définitif entre 8 et 10 M€. Mais les discussions se sont enlisées et le PSG, obligé de vendre depuis longtemps, veut rapidement dégraisser. Rafinha, 29 ans, pourrait partir «gratuitement ou pour un prix symbolique», révèle Mundo Deportivo. Le PSG pourrait négocier un bon pourcentage à la revente auprès de la Real Sociedad afin d’équilibrer.
Un tandem Elsner-Bodmer au Havre (officiel)
On change tout. Le propriétaire du HAC, Vincent Volpe, a présenté le nouvel organigramme du club dans un communiqué. Jean-Michel Roussier (66 ans), passé par l’OM et Nancy, est le nouveau président havrais. L’ex-milieu de Lille, Lyon et du PSG, Mathieu Bodmer (39 ans), est nommé directeur sportif. Enfin, le successeur de Paul Le Guen est Luka Elsner, entraîneur slovène de 39 ans passé par Amiens entre 2019 et 2020. Le Havre avait terminé 8e de Ligue 2 la saison passée.
Valladolid sur Marcelo et D. Alves
Propriétaire du Real Valladolid promu en Liga, l’ex-attaquant brésilien Ronaldo rêve de recruter deux compatriotes cet été d’après UOL Esporte : Dani Alves et Marcelo. Le premier, 39 ans, vient de quitter (à nouveau) le Barça. Le second, 34 ans, a mis un terme à quinze saisons glorieuses au Real Madrid. Le journal madrilène, AS, lui, croit savoir que l’AC Milan a proposé un contrat à Marcelo qui a dit non. Mais le club italien compte retoquer son offre pour le convaincre.
Gavi va prolonger au Barça
Véritable phénomène du FC Barcelone, Gavi est en fin de contrat en juin 2023. Mais que les supporters blaugranas se rassurent : le milieu espagnol (18 ans le 5 août prochain) va prolonger jusqu’en 2026. Le quotidien Sport parle d’une «affaire réglée». L’officialisation devrait avoir lieu ce lundi ou mardi. Gavi a joué 46 matches avec le Barça pour sa première saison professionnelle, dont 36 comme titulaire.
PSG : le prix de Galtier connu ?
Le PSG a entamé des négociations avec l’OGC Nice pour acquérir l’entraîneur Christophe Galtier, successeur espéré de Mauricio Pochettino. Le journal L’Equipe évoquait la possibilité que des joueurs parisiens soient échangés pour faire baisser le prix de Galtier (55 ans). A en croire Foot Mercato, Nice réclame entre 8 et 10 M€ pour libérer son coach, sous contrat jusqu’en juin 2023. Le PSG ne se verrait pas offrir plus de 5 M€, d’où l’idée d’inclure un ou plusieurs (jeunes) joueurs dans la balance. L’Equipe soutient que le PSG, qui a accéléré sur le mercato avec la probable arrivée du milieu portugais Vitinha, souhaite connaître son nouvel entraîneur dès cette semaine.
Di Maria à la Juventus ce lundi ?
Laissé libre après 7 saisons au PSG, Angel Di Maria semble tendre vers la Juventus. La Gazzetta dello Sport assure même qu’un accord pourrait être entériné dès ce lundi, ou au pire dans la semaine. La Juve, qui voulait le signer pour deux saisons, aurait accepté l’exigence de Di Maria, à savoir un contrat d’un an avant de finir sa carrière en Argentine. L’ailier de 34 ans aurait reçu une proposition similaire à celle que le Barça lui a promis, avec un salaire annuel de 7 M€. Mais le club catalan ne serait pas en mesure de la «concrétiser» financièrement.
Götze (PSV) vers Francfort
Buteur et donc héros de la finale du Mondial 2014 contre l’Argentine (1-0), Mario Götze va faire son retour en Allemagne. La chaîne Sport1 rapporte que le milieu offensif, âgé de 30 ans, s’est mis d’accord avec l’Eintracht Francfort. Il va quitter le PSV Eindhoven à deux ans de la fin de son contrat, grâce à une clause de sortie fixée à 4 M€. Passé par Dortmund et le Bayern, Götze avait rejoint les Pays-Bas à l’été 2020. Benfica, l’Inter Miami et plusieurs clubs italiens étaient également dans la course.
Dieng espère rester à l’OM
Il a prolongé son contrat l’hiver dernier jusqu’en 2024, et ce n’est pas pour faire ses valises cet été. Le quotidien La Provence assure que Bamba Dieng «veut rester» à l’Olympique de Marseille. La décision de l’attaquant sénégalais (22 ans) serait «ferme et définitive», malgré les rumeurs d’intérêt de différents clubs, dont Fribourg en Allemagne. Dieng a inscrit 8 buts avec l’OM cette saison en 36 matches dont 17 titularisations.
Le Barça ne lâche pas Lewandowski
Le feuilleton se poursuit. Robert Lewandowski veut quitter le Bayern Munich, le club allemand ne veut pas perdre sa star mais craint aussi qu’il parte «gratuitement» dans un an en fin de contrat. Et le FC Barcelone fait tout pour l’attirer dans ses filets cet été. Selon le quotidien Bild, le Barça va offrir 40 M€ plus 10 M€ de bonus pour l’attaquant polonais (33 ans). Ce serait la deuxième offre du Barça après une première d’environ 32 M€. Le journal catalan Mundo Deportivo est autrement plus mesuré et dément toute offre «écrite» des Blaugranas, même si «une offensive se prépare».
Les infos à retenir de la veille :
Remplaçant désigné de Haaland, Haller tout proche de DortmundAu sortir d’une saison où il se sera révélé aux yeux du gratin du football européen (11 buts en Ligue des champions), Sébastien Haller pourrait bien récolter les fruits de son travail à l’Ajax Amsterdam. Arrivé dans la capitale néerlandaise en janvier 2021, le néo-international ivoirien (12 sélections, 4 buts) devrait prendre la direction du Borussia Dortmund cet été. Selon le Telegraaf, un accord aurait été trouvé entre les deux parties sur les bases d’un transfert de 33 millions d’euros (hors bonus). Accord confirmé par le quotidien allemand Bild, qui ajoute que l’attaquant formé à Auxerre souhaite rejoindre le BVB, contre qui il avait marqué à l’aller comme au retour lors de la dernière campagne de C1. Dans la Ruhr, il aurait, le cas échéant, la lourde tâche de remplacer Erling Haaland, parti à Manchester CIty.
À LIRE AUSSI – Clauss, Sanches, Haller... Les infos mercato à retenir ce dimanche
Milan en avance sur le PSG pour Renato Sanches ?Alors que Vitinha est annoncé aux portes de Paris, Luis Campos se serait mis en tête de recruter un autre de ses compatriotes, Renato Sanches. L’information a largement été évoquée samedi, certains médias allant jusqu’à dire que le Lillois est tout proche du PSG. Le Parisien ne va pas jusque-là : d’après le quotidien francilien, le club de la capitale est bel et bien intéressé par l’ancien joueur du Bayern, sous contrat jusqu’en 2023 dans le Nord, mais l’AC Milan reste «en avance» dans ce dossier. D’ailleurs, le club lombard a déjà fait une offre ferme à Lille, contrairement aux champions de France, qui en sont encore «au stade des discussions». En attendant, Sanches, 24 ans, «est intéressé par le défi proposé», lui qui retrouverait dans la capitale ses compatriotes Nuno Mendes et Danilo Pereira, en plus de Luis Campos et sans doute Christophe Galtier, son ancien coach à Lille, annoncé comme le successeur de Mauricio Pochettino. En tout cas, ce ne sera pas Zinédine Zidane, qui préfère apparemment attendre un éventuel signe du côté de la FFF… Champion de France avec le Losc en 2021, Renato Sanches a disputé 32 matches en 2021-22 (2 buts).
À LIRE AUSSI – S'il a «envie de continuer à entraîner», Zidane dit non au PSG, au moins pour l'instant
«Vif interêt» de Chelsea et l’Atlético pour ClaussPartira, partira pas ? Le néo-international tricolore Jonathan Clauss est à la croisée des chemins cet été, avec un contrat qui s’achève dans un an. Une seule chose est sûre selon La Voix du Nord : le joueur de 29 ans, candidat à une place dans le groupe France au Mondial, n’a pas l’intention de prolonger. Pour le reste, le quotidien évoque le «vif intérêt» de deux grands noms sur la scène européenne, l’Atlético Madrid et Chelsea, précisant «qu’aucun contact n’aurait été noué avec Marseille». Toujours selon la même source, le RC Lens attendrait un chèque de 10 M€ pour céder son joueur. Formé à Strasbourg, Jonathan Clauss a rejoint Bollaert en 2020 en provenance de Bielefeld.
Et aussi…Malgré Lacazette, Dembélé veut rester à Lyon (L’Equipe)Ronaldo rêve de Dani Alves et Marcelo à Valladolid (UOL)Nice : Benitez en route pour le PSV Eindhoven (Eindhovens Dagblad)Calvin Ramsay signe à Liverpool (officiel)Sidibé quitte Monaco (officiel)Le PSG aurait tenté sa chance pour le Madrilène Vinicius (Marca)Lorient : Pelissier vers la sortie (Ouest France)Minamino (Liverpool) proche de Monaco (Mirror)Lukaku de retour à l’Inter, ça avance (Di Marzio)Sterling, de Manchester City à Chelsea ? (divers)
Bonjour à tous !
Bienvenue sur Le Figaro pour suivre une nouvelle journée de mercato football en notre compagnie. Installez-vous, on s’occupe du reste !
L’OM refroidi pour Lenglet (Barça)
Indésirable au FC Barcelone, Clément Lenglet a vu l’Olympique de Marseille se renseigner à son sujet, comme l’a dévoilé le quotidien Sport vendredi dernier. Mais ce lundi, RMC Sport refroidit la rumeur. Le salaire du défenseur français (27 ans), estimé à 6 M€/an, serait «un frein pour le moment», à l’instar de Samuel Umtiti, autre défenseur tricolore souvent évoqué du côté de Lyon. Lenglet a bien connu l’entraîneur de l’OM, Jorge Sampaoli, au Séville FC. Il sort d'une saison à 27 matches dont 12 titularisations au Barça.
À VOIR AUSSI – Milik, Payet, Dieng : les 10 plus beaux buts de l'OM cette saison
Aguerd (Rennes) à West Ham ce lundi
D’après Sky Sports, West Ham a bouclé «les derniers détails» du transfert de Nayef Aguerd ce week-end. Le défenseur marocain (26 ans) va quitter le Stade Rennais contre 35 M€, bonus compris. Il est attendu à Londres ce lundi pour passer sa visite médicale, avant de parapher un contrat jusqu’en 2027. Rennes l’avait recruté pour 4 M€ à Dijon à l’été 2020.
Le retour de Lukaku «faisable» selon l’Inter
Le retour de Romelu Lukaku à l'Inter Milan est une «piste faisable» mais il y a «encore des difficultés», a déclaré lundi Giuseppe Marotta, administrateur délégué du club nerazzurro, au micro de la Rai Radio 1. L’attaquant belge avait rejoint Chelsea l’an dernier pour 113 M€, mais il ne s’est pas adapté à l’équipe de Thomas Tuchel et a confié être parti de l’Inter quelque peu contre son gré. «Nous devons voir si on peut aboutir ou non» au retour de Lukaku, a affirmé Marotta. La presse britannique évoquait récemment un prêt de 10 M€ pour la saison. Lukaku, 29 ans, avait inscrit 30 buts en 44 matches avec l’Inter lors de sa dernière saison, couronnée d’un titre de champion d’Italie
PSG : le départ de Rafinha se précise
Cela ne fait aucun doute, Rafinha ne jouera pas au PSG la saison prochaine. Le milieu brésilien a convaincu à la Real Sociedad, qui l’avait accueilli en prêt en janvier dernier. En avril, on parlait d’un transfert définitif entre 8 et 10 M€. Mais les discussions se sont enlisées et le PSG, obligé de vendre depuis longtemps, veut rapidement dégraisser. Rafinha, 29 ans, pourrait partir «gratuitement ou pour un prix symbolique», révèle Mundo Deportivo. Le PSG pourrait négocier un bon pourcentage à la revente auprès de la Real Sociedad afin d’équilibrer.
Un tandem Elsner-Bodmer au Havre (officiel)
On change tout. Le propriétaire du HAC, Vincent Volpe, a présenté le nouvel organigramme du club dans un communiqué. Jean-Michel Roussier (66 ans), passé par l’OM et Nancy, est le nouveau président havrais. L’ex-milieu de Lille, Lyon et du PSG, Mathieu Bodmer (39 ans), est nommé directeur sportif. Enfin, le successeur de Paul Le Guen est Luka Elsner, entraîneur slovène de 39 ans passé par Amiens entre 2019 et 2020. Le Havre avait terminé 8e de Ligue 2 la saison passée.
Valladolid sur Marcelo et D. Alves
Propriétaire du Real Valladolid promu en Liga, l’ex-attaquant brésilien Ronaldo rêve de recruter deux compatriotes cet été d’après UOL Esporte : Dani Alves et Marcelo. Le premier, 39 ans, vient de quitter (à nouveau) le Barça. Le second, 34 ans, a mis un terme à quinze saisons glorieuses au Real Madrid. Le journal madrilène, AS, lui, croit savoir que l’AC Milan a proposé un contrat à Marcelo qui a dit non. Mais le club italien compte retoquer son offre pour le convaincre.
Gavi va prolonger au Barça
Véritable phénomène du FC Barcelone, Gavi est en fin de contrat en juin 2023. Mais que les supporters blaugranas se rassurent : le milieu espagnol (18 ans le 5 août prochain) va prolonger jusqu’en 2026. Le quotidien Sport parle d’une «affaire réglée». L’officialisation devrait avoir lieu ce lundi ou mardi. Gavi a joué 46 matches avec le Barça pour sa première saison professionnelle, dont 36 comme titulaire.
PSG : le prix de Galtier connu ?
Le PSG a entamé des négociations avec l’OGC Nice pour acquérir l’entraîneur Christophe Galtier, successeur espéré de Mauricio Pochettino. Le journal L’Equipe évoquait la possibilité que des joueurs parisiens soient échangés pour faire baisser le prix de Galtier (55 ans). A en croire Foot Mercato, Nice réclame entre 8 et 10 M€ pour libérer son coach, sous contrat jusqu’en juin 2023. Le PSG ne se verrait pas offrir plus de 5 M€, d’où l’idée d’inclure un ou plusieurs (jeunes) joueurs dans la balance. L’Equipe soutient que le PSG, qui a accéléré sur le mercato avec la probable arrivée du milieu portugais Vitinha, souhaite connaître son nouvel entraîneur dès cette semaine.
Di Maria à la Juventus ce lundi ?
Laissé libre après 7 saisons au PSG, Angel Di Maria semble tendre vers la Juventus. La Gazzetta dello Sport assure même qu’un accord pourrait être entériné dès ce lundi, ou au pire dans la semaine. La Juve, qui voulait le signer pour deux saisons, aurait accepté l’exigence de Di Maria, à savoir un contrat d’un an avant de finir sa carrière en Argentine. L’ailier de 34 ans aurait reçu une proposition similaire à celle que le Barça lui a promis, avec un salaire annuel de 7 M€. Mais le club catalan ne serait pas en mesure de la «concrétiser» financièrement.
Götze (PSV) vers Francfort
Buteur et donc héros de la finale du Mondial 2014 contre l’Argentine (1-0), Mario Götze va faire son retour en Allemagne. La chaîne Sport1 rapporte que le milieu offensif, âgé de 30 ans, s’est mis d’accord avec l’Eintracht Francfort. Il va quitter le PSV Eindhoven à deux ans de la fin de son contrat, grâce à une clause de sortie fixée à 4 M€. Passé par Dortmund et le Bayern, Götze avait rejoint les Pays-Bas à l’été 2020. Benfica, l’Inter Miami et plusieurs clubs italiens étaient également dans la course.
Dieng espère rester à l’OM
Il a prolongé son contrat l’hiver dernier jusqu’en 2024, et ce n’est pas pour faire ses valises cet été. Le quotidien La Provence assure que Bamba Dieng «veut rester» à l’Olympique de Marseille. La décision de l’attaquant sénégalais (22 ans) serait «ferme et définitive», malgré les rumeurs d’intérêt de différents clubs, dont Fribourg en Allemagne. Dieng a inscrit 8 buts avec l’OM cette saison en 36 matches dont 17 titularisations.
Le Barça ne lâche pas Lewandowski
Le feuilleton se poursuit. Robert Lewandowski veut quitter le Bayern Munich, le club allemand ne veut pas perdre sa star mais craint aussi qu’il parte «gratuitement» dans un an en fin de contrat. Et le FC Barcelone fait tout pour l’attirer dans ses filets cet été. Selon le quotidien Bild, le Barça va offrir 40 M€ plus 10 M€ de bonus pour l’attaquant polonais (33 ans). Ce serait la deuxième offre du Barça après une première d’environ 32 M€. Le journal catalan Mundo Deportivo est autrement plus mesuré et dément toute offre «écrite» des Blaugranas, même si «une offensive se prépare».
Les infos à retenir de la veille :
Remplaçant désigné de Haaland, Haller tout proche de DortmundAu sortir d’une saison où il se sera révélé aux yeux du gratin du football européen (11 buts en Ligue des champions), Sébastien Haller pourrait bien récolter les fruits de son travail à l’Ajax Amsterdam. Arrivé dans la capitale néerlandaise en janvier 2021, le néo-international ivoirien (12 sélections, 4 buts) devrait prendre la direction du Borussia Dortmund cet été. Selon le Telegraaf, un accord aurait été trouvé entre les deux parties sur les bases d’un transfert de 33 millions d’euros (hors bonus). Accord confirmé par le quotidien allemand Bild, qui ajoute que l’attaquant formé à Auxerre souhaite rejoindre le BVB, contre qui il avait marqué à l’aller comme au retour lors de la dernière campagne de C1. Dans la Ruhr, il aurait, le cas échéant, la lourde tâche de remplacer Erling Haaland, parti à Manchester CIty.
À LIRE AUSSI – Clauss, Sanches, Haller... Les infos mercato à retenir ce dimanche
Milan en avance sur le PSG pour Renato Sanches ?Alors que Vitinha est annoncé aux portes de Paris, Luis Campos se serait mis en tête de recruter un autre de ses compatriotes, Renato Sanches. L’information a largement été évoquée samedi, certains médias allant jusqu’à dire que le Lillois est tout proche du PSG. Le Parisien ne va pas jusque-là : d’après le quotidien francilien, le club de la capitale est bel et bien intéressé par l’ancien joueur du Bayern, sous contrat jusqu’en 2023 dans le Nord, mais l’AC Milan reste «en avance» dans ce dossier. D’ailleurs, le club lombard a déjà fait une offre ferme à Lille, contrairement aux champions de France, qui en sont encore «au stade des discussions». En attendant, Sanches, 24 ans, «est intéressé par le défi proposé», lui qui retrouverait dans la capitale ses compatriotes Nuno Mendes et Danilo Pereira, en plus de Luis Campos et sans doute Christophe Galtier, son ancien coach à Lille, annoncé comme le successeur de Mauricio Pochettino. En tout cas, ce ne sera pas Zinédine Zidane, qui préfère apparemment attendre un éventuel signe du côté de la FFF… Champion de France avec le Losc en 2021, Renato Sanches a disputé 32 matches en 2021-22 (2 buts).
À LIRE AUSSI – S'il a «envie de continuer à entraîner», Zidane dit non au PSG, au moins pour l'instant
«Vif interêt» de Chelsea et l’Atlético pour ClaussPartira, partira pas ? Le néo-international tricolore Jonathan Clauss est à la croisée des chemins cet été, avec un contrat qui s’achève dans un an. Une seule chose est sûre selon La Voix du Nord : le joueur de 29 ans, candidat à une place dans le groupe France au Mondial, n’a pas l’intention de prolonger. Pour le reste, le quotidien évoque le «vif intérêt» de deux grands noms sur la scène européenne, l’Atlético Madrid et Chelsea, précisant «qu’aucun contact n’aurait été noué avec Marseille». Toujours selon la même source, le RC Lens attendrait un chèque de 10 M€ pour céder son joueur. Formé à Strasbourg, Jonathan Clauss a rejoint Bollaert en 2020 en provenance de Bielefeld.
Et aussi…Malgré Lacazette, Dembélé veut rester à Lyon (L’Equipe)Ronaldo rêve de Dani Alves et Marcelo à Valladolid (UOL)Nice : Benitez en route pour le PSV Eindhoven (Eindhovens Dagblad)Calvin Ramsay signe à Liverpool (officiel)Sidibé quitte Monaco (officiel)Le PSG aurait tenté sa chance pour le Madrilène Vinicius (Marca)Lorient : Pelissier vers la sortie (Ouest France)Minamino (Liverpool) proche de Monaco (Mirror)Lukaku de retour à l’Inter, ça avance (Di Marzio)Sterling, de Manchester City à Chelsea ? (divers)
Bonjour à tous !
Bienvenue sur Le Figaro pour suivre une nouvelle journée de mercato football en notre compagnie. Installez-vous, on s’occupe du reste !
Une séquence du «Pogmentary» met en colère les supporters de Manchester United
Disponible vendredi sur Prime Video, le documentaire consacré à Paul Pogba fait déjà couler de l'encre.
Mercato : s'il a «envie de continuer à entraîner», Zidane dit non au PSG, au moins pour l'instant
D'après RMC, le champion du monde 98 ne prendra pas la suite de Mauricio Pochettino sur le banc du PSG.
Mercato : le PSG connaît le prix de Nice pour libérer Galtier
Les discussions se poursuivent entre les directions des deux clubs mais elles n'ont, pour l'heure, pas abouti. Pas plus que celles que mène le Paris-SG avec son entraîneur actuel, Mauricio Pochettino.
Le Figaro
XV de France : Jalibert, Jaminet, Vakatawa et 5 Toulousains parmi les 42 Bleus en tournée au Japon
David ReyratLes cadres toulousains et rochelais au repos, le sélectionneur Fabien Galthié a composé une sélection mixte, entre cadres, revenants et nouveaux venus, pour les deux tests de juillet au Japon.
C'est un véritable jeu de chaises musicales qu'ont dû réaliser Fabien Galthié et son staff en vue de la tournée d'été du XV de France au Japon (test-matches les 2 et 9 juillet à Tokyo et Nagoya). L'objectif ? Désigner 42 joueurs. Les handicaps ? Se passer des finalistes castrais (Barlot, Hounkpatin, Vanverberghe) et montpelliérains (Haouas, A. Vincent, Bécognée, Rattez, Bouthier, sans oublier Willemse, de toute façon blessé).
Mais aussi de la plupart des Toulousains et des Rochelais qui ont beaucoup donné pour la patrie cette saison. Pas de Dupont ni de Ntamack, pas de Julien Marchand, de Cyril Baille, ni de Jelonch, ou Cros. Au repos Thomas Ramos. Tout comme les Rochelais Grégory Alldritt, Uini Atonio et Jonathan Danty. Brice Dulin aurait dû en être, mais l'arrière des champions d'Europe souffre encore des côtes. Le trois-quarts centre du Racing 92, Gaël Fickou, est également laissé au repos.
Cinq Toulousains sont néanmoins présents dans cette liste : Aldegheri, Flament, Mauvaka, S. Tolofua et Lebel. Pour compenser ces absences, le sélectionneur a mixé. Quelques cadres enrôlés d'office, des revenants (Matthieu Jalibert, Charles Ollivon ou encore Virimi Vakatawa). Et beaucoup de nouveautés. Décryptage.
Une poignée de cadres sur le pont
Forfait pour le Tournoi des six nations, Matthieu Jalibert profite de l'exemption accordée à Romain Ntamack, et de l'élimination de l'UBB en demi-finale, pour (re)prendre l'ouverture. Damian Penaud, lui, a refusé d'être mis au repos. Au terme d'une saison hachée par les blessures, l'ailier de Clermont sera du voyage. Tout comme l'arrière de Perpignan Melvyn Jaminet. On peut placer le centre de l'UBB Yoram Moefana dans cette liste, lui qui débuta trois des cinq levées du Grand Chelem au printemps dernier.
Une pincée de revenants
Charles Ollivon, après un an au placard pour cause de grave blessure au genou, est enfin de retour. Comme capitaine ou simple joueur ? Galthié n'a pas encore tranché. Virimi Vakatawa, en méforme une partie de la saison, aura certainement du temps de jeu au Japon. Louis Carbonel, dépassé par Ntamack, Jalibert, mais aussi Hastoy, dans l'esprit du staff tricolore, se voit offrir une opportunité de bousculer la hiérarchie. Côté revenants, on peut également mentionner les talonneurs Pierre Bourgarit (Stade Rochelais) et Christopher Tolofua (RCT). Ou encore le piler champion d'Europe avec le Stade Rochelais Dany Priso. Bernard Le Roux et Baptiste Serin ne font pas partie de ce groupe. Inquiétant pour eux à un peu plus d'un an de la Coupe du monde…
Des habituelles doublures qui ont tout à gagner
Antoine Dupont au repos, Maxime Lucu (UBB) et Baptiste Couilloud (LOU) auront une carte à jouer dans un groupe où l'absence du demi de mêlée du RC Toulon, Baptiste Serin, saute aux yeux. En première ligne, le talonneur Peato Mauvaka (Toulouse), les piliers Jean-Baptiste Gros (RCT) et Demba Bamba (LOU), qui entrent habituellement en jeu, auront l'opportunité de débuter. Parmi les membres réguliers du groupe France abonnés au banc des remplaçants ou aux cinq places de réservistes, on trouve l'ailier toulousain Matthis Lebel, le troisième-ligne lyonnais Dylan Cretin, le Parisien Sekou Macalou, l'ouvreur de la Section paloise Antoine Hastoy…
De nombreux nouveaux venus
17 joueurs sans sélection font partie de cette liste. Certains étaient attendus. Ainsi l'arrière du Racing Max Spring ou son jeune coéquipier Nolann Le Garrec. À 19 ans seulement, il s'est imposé comme le premier demi de mêlée du club des Hauts-de-Seine. Le numéro 8 du Racing Yoan Tanga, le prometteur flanker du Stade Rochelais Matthias Haddad ou le talentueux arrière du RCT Aymeric Luc étaient annoncés également.
D'autres sont plus inattendus. Comme le deuxième-ligne Rémi Picquette (Stade Rochelais) ou le numéro 8 de l'UBB Bastien Vergnes-Taillefer. On trouve également quatre joueurs de Pro D2. Le pilier Thomas Laclayat et le jeune ailier Enzo Reybier pour Oyonnax ; le pilier Matis Percaud (19 ans) et l'ailier Rémy Baget pour l'Aviron bayonnais.
Surprise enfin avec la présence d'un joueur du Castres Olympique, pourtant finaliste du Top 14 vendredi prochain (les Bleus s'envoleront pour le Japon ce mercredi) : le jeune centre (ou ouvreur) Luis Le Brun (20 ans). Sur lequel le staff du CO ne compte apparemment pas pour le dernier acte de la saison...
La liste des 42 en chiffres
1317XV de France : Galthié annonce que les 19 Barbarians français participeront à la tournée au Japon
La liste des 42 joueurs tricolores retenus pour la tournée des Bleus au Japon sera dévoilée lundi.
Rugby : les Barbarians «à la française» humilient l'Angleterre
Les Barbarians de Fabien Galthié n'ont fait qu'une bouchée du XV de la Rose ce dimanche (52-21), à Twickenham. Une authentique leçon de rugby.
L'Humanité
Vivre sous la monarchie au Canada
ChroniqueAudrey VernonLa semaine dernière, c’était le jubilé de la reine d’Angleterre, soixante-dix ans de règne, des enfants, des petits-enfants, des potins et moi devant ma télé, fascinée. Kate, Meghan, Harry, William, je me régale. Et puis un doute me vient. Mon amour de la monarchie britannique est-il compatible avec mon soutien à Survival International qui défend les peuples premiers ?
Je décide d’écrire à un auteur que j’adore et qui en tant que Québécois est sujet de Sa Majesté – et a l’avantage pour moi de parler français ! « Cher Fred, j’imagine que tu dois être trop heureux d’assister à ce jubilé… »
Voici sa réponse :
« Chère Audrey, eh oui, je suis Québécois, un Franco-Canadien, un sujet de la reine, un larbin. Je suis un fils déchu de race surhumaine. En France, vous avez fait la Révolution française ; au Québec, nous avons fait la Révolution tranquille. Mais nous avons ceci en commun que les bourgeois ont gagné les deux. Encore à ce jour, une vieille chipie coiffée d’une couronne orne nos pièces de monnaie.
Dans nos livres d’histoire, on lit platement que “le Canada ne naît ni d’une révolution ni d’une éclatante manifestation de l’ambition nationale, mais plutôt d’une série de conférences et de négociations régulières qui constitueront ultimement les termes de la Confédération le 1er juillet 1867”. Cet aplaventrisme historique se reconnaît jusque dans nos œuvres artistiques triviales et notre rapport de laquais aux hommes d’affaires.
Le Canada, c’est un chemin de fer d’un océan à l’autre. Cette colonne vertébrale d’acier, réservée principalement au transport de pétrole, réduit ce territoire à un État pétrolier (le 4e producteur au monde). Le Canada, ce n’est pas un pays, c’est une colonie. Ce sont des colonisateurs (les possédants), des colons (les prolétaires) et des colonisés (les Premiers Peuples). Depuis cent cinquante-cinq ans, seulement 2 partis politiques de droite s’échangent le pouvoir : libéraux et conservateurs.
La loi sur les Indiens (1876), toujours en vigueur, fut promulguée sous la gouverne d’un premier ministre alcoolique et raciste, dont l’objectif était de tuer les cultures autochtones. Cette loi fut une inspiration pour les architectes de l’apartheid sud-africain.
Nous avons un gouverneur général du Canada (GG) qui est le représentant de la reine au pays. L’actuelle GG est la première personne d’origine autochtone (inuite) à occuper cette fonction. Un colonialisme inclusif, on évolue ! Nous la payons plus de 300 000 dollars par année pour représenter la reine. C’est une honte. Une escroquerie d’un autre siècle qui nous rappelle que les turpitudes morales de l’aristocratie ne sont pas terminées.
Pour se séparer du Canada et de sa reine, le Québec a organisé deux référendums sur son indépendance. Nous nous sommes dits “non” deux fois. La paperasse. Trop de documents à remplir. Notre révolution n’a pas peur du sang, mais de la gestion administrative.
Les seules couronnes qui méritent encore d’exister sont celles autour des dents. Bon jubilé. »
Carte blanche à Audrey Vernon L'Humanité
à l’écoute de nos émotions
ChroniqueCynthia FleuryC’est une invitation qui confine à l’injonction, et qui provoque pas mal de malentendus : « Sachez accepter vos émotions. » Rien de plus vrai, mais encore faut-il éviter les contresens. La psychiatre Stéphanie Hahusseau, dans Laisser vivre ses émotions. Sans culpabilité ni anxiété (Odile Jacob, 2022), déniaise la psychologie en rappelant les méfaits de l’alexithymie (difficulté à reconnaître et à exprimer ses émotions), qui confine à l’auto-privation des mécanismes naturels de régulation des émotions. Non, il ne s’agit nullement de se laisser déborder par les émotions, précisément pas. Il s’agit de développer une compétence trop refoulée : l’intéroception, soit la perception des états corporels internes.
« Contrairement aux idées reçues, c’est en acceptant de ressentir ses émotions que l’on parviendra à plus de rationalisation. C’est en évitant d’en faire l’expérience que l’on prendra de mauvaises décisions et que l’on sera embringué malgré soi dans des pensées rigides et irrationnelles et dans des comportements dommageables. » Hahusseau connaît bien chez ses patients cette phobie intéroceptive qui débouche sur plus de stress chronique. Pour calmer ce dernier, il faut développer en soi la branche du système nerveux parasympathique, dite « du relâchement ». Or celle-ci se remet en marche dès que nous sommes capables de ressentir nos émotions et non de les annihiler. Il y a stress parce que la branche sympathique fonctionne à plein régime. « Quand on évite de sentir, poursuit Hahusseau, faute d’activation des deux parties du cerveau appelées “cortex cingulaire antérieur” et “insula”, chargées de la production des comportements naturels et spontanés qui amélioreraient les choses, on augmente toujours plus son stress, ses problèmes physiques et sa charge mentale. » Alors, comment optimiser sa sensibilité intéroceptive ? Plusieurs exercices existent, dont notamment la respiration automatique ou encore les exercices de pendulation (identifier par le ressenti une zone de confort, puis une zone d’inconfort), pratiquer des étirements physiques, réaliser des « ponts d’affect » pour désensibiliser, nommer ses émotions de façon très précise (cela diminue l’activité de l’amygdale, centre de la peur dans le cerveau), etc. Autre grande règle : « Définir ce que l’on veut plutôt que de rester lié à ceux auxquels on en veut. »
Les thèses défendues ici sont didactiques et s’appuient, avec humilité, sur des connaissances neurologiques et physiologiques. L’intéroception est une aptitude essentielle à développer pour soi-même et les sociétés. Accepter ses émotions, c’est s’en occuper intelligemment pour qu’elles nous blessent le moins possible, et cesser de se décharger sur ceux qui nous entourent en les niant.
La chronique de Cynthia FleuryPhilosophiepsychiatrie Le Figaro
Coupées de leur maison mère, les filiales russes des géants français s’activent pour perdurer
Marie BartnikMathilde VisseyriasGuillaume GuichardVéronique GuillermardRÉCIT - La situation se complique pour les fleurons tricolores restés dans le pays dirigé par Vladimir Poutine.
Longtemps sous pression pour quitter la Russie, de nombreux groupes français résistent. Certes, beaucoup ont déjà vendu leur filiale, de Renault à la Société générale en passant par Publicis, Schneider Electric, Sodexo et Thalès. Celui-ci finalisera cette semaine la vente de sa dernière filiale en Russie, Thalès DIS, héritée de Gemalto et spécialisée dans le secteur des cartes bancaires, des cartes SIM et de la sécurité numérique.
En fait, une majorité de fleurons français sont encore actifs sur place, même parmi ceux qui, tels Danone et Air liquide, ont indiqué, au plus fort de la pression politico- médiatique suivant l’intervention du président ukrainien devant le Parlement français, étudier un retrait de Russie. D’autres n’ont jamais envisagé une telle démarche, à commencer par les géants du luxe (LVMH, Kering et Hermès). Leur activité est à l’arrêt, mais ils continuent de payer salaires et loyers le temps que la situation géopolitique se stabilise. Même prudence chez L’Oréal, qui ne produit et vend plus sur place que «quelques produits essentiels du quotidien». Vu les profits qu’ils réalisent dans le reste du monde, ces groupes ont les moyens de perdre de l’argent en Russie.
À lire aussiRussie: chute entre 7,8% et 8,8% du PIB prévue en 2022
Certains, tels Auchan, Danone, Lactalis et Air liquide, assument publiquement de continuer tout ou partie de leur activité sur place. Ils martèlent que leur mission consiste à servir les populations locales, soulignent qu’ils ont une responsabilité envers leurs collaborateurs et assurent qu’un départ les appauvrirait sans servir la cause ukrainienne. «Partir, ce serait offrir nos infrastructures au pouvoir russe ou à des proches du pouvoir russe», estime-t-on chez Auchan, où il n’est pas question de quitter ce marché clé. Rester en Russie n’a rien d’une sinécure. Et pas seulement parce que le FSB (l’ex-KGB) garde à l’œil les filiales et leurs dirigeants. Tous sont confrontés quotidiennement à la complexité croissance de la poursuite des opérations. Faire tourner les usines, approvisionner les magasins et honorer ses contrats dans un environnement dégradé vire parfois au cauchemar.
Complexe
Les filiales russes des groupes français restants en Russie, parmi lesquels on compte aussi Accor, Savencia, Saint-Gobain, Technip, TotalEnergies et Yves Rocher, sont chaque jour plus isolées de leur maison mère. Les sanctions européennes contraignent en effet flux financiers et flux de marchandises. La liste des produits interdits d’exportation vers la Russie s’allonge à intervalle régulier. Il faut analyser ligne à ligne des centaines de pages pour se conformer aux sanctions.
Quand l’exportation n’est pas interdite, l’acheminement est complexe, voire impossible. «Plus la filiale russe agit indépendamment de sa maison mère, mieux les choses se passent, constate Olivier Attias, avocat chez August Debouzy. C’est ce que nous recommandons à nos clients.» Comme les filiales d’Air liquide et d’Accor, celle d’Auchan fonctionne en autarcie. Au sein du groupe nordiste, les réunions de crise qui monitoraient chaque jour la situation sur place ont cessé. Un dirigeant russe a pris la tête d’Auchan Russie (30.000 salariés) en toute autonomie. L’enseigne se fournit à 100 % dans le pays. Signe de l’éloignement croissant de cette filiale, Auchan n’a pas encore décidé comment il consolidera ses ventes lors de ses prochains résultats.
Tous les flux financiers entre la France et la Russie ne sont pas interrompus, mais chacun est un casse-tête. En pratique, mes clients se demandent surtout comment rapatrier des fonds, pas nécessairement comment en envoyer
Pour Accor, dont le fonctionnement est très décentralisé, la guerre n’a pas changé grand-chose, sauf le taux d’occupation des 57 hôtels, qui plafonne à 40 %, et l’arrêt des partenariats de fidélité avec des entreprises russes. «Le fonctionnement d’un hôtel est par nature local et autonome, déclare-t-on chez Accor. De ce point de vue, la situation n’a pas changé en Russie.»
Pour les groupes habitués à surveiller ou piloter les filiales depuis Paris, l’isolement forcé est source de nombreuses difficultés. La première? L’approvisionnement des usines. Se fournir exclusivement en Russie n’est pas facile, même pour Lactalis. Comme son rival Savancia, le géant des produits laitiers n’utilise que du lait pour fabriquer ses fromages. Pour cela, il s’approvisionne intégralement en Russie. Mais il lui manque certaines matières premières nécessaires aux emballages et des pièces de maintenance pour ses usines. Faute de pouvoir importer, il a revu ses emballages locaux.
Autre difficulté: se procurer de l’argent. «Tous les flux financiers entre la France et la Russie ne sont pas interrompus, mais chacun est un casse-tête, explique Olivier Attias. En pratique, mes clients se demandent surtout comment rapatrier des fonds, pas nécessairement comment en envoyer.» Les groupes français ne sont pas sûrs d’en revoir un jour la couleur. Pour des raisons financières, réglementaires et d’image, ils ont stoppé tout investissement et tout nouveau projet dans le pays. Danone et L’Oréal ont renoncé à y financer de la publicité. En Russie, Lactalis n’assure plus que les dépenses liées à la sécurité au travail et au respect de l’environnement.
À lire aussiDépart de Russie: les entreprises françaises dans l’impasse
Confrontées à la nécessité de se financer seules, les filiales russes d’entreprises françaises sont désavantagées par leur appartenance à un pays jugé hostile par Moscou et se voient souvent proposer des taux d’intérêt supérieurs à ceux dont bénéficient les entreprises russes. Les conseils auxquels elles peuvent recourir se sont aussi peu à peu réduits. Le sixième paquet de sanctions adopté par l’UE le 3 juin interdit à toute entreprise européenne de leur fournir des conseils en fiscalité et en gestion, de leur proposer des services de comptabilité ou de relations publiques. Il faut donc passer par des conseils russes.
Les entreprises françaises fournissant des services aux entreprises locales marchent, elles aussi, sur des œufs. Technip Energies, qui conçoit et réalise des projets pour l’industrie pétrogazière, continue d’honorer son dernier contrat valide en Russie. D’un montant de 10 milliards d’euros, celui-ci porte sur la construction d’Arctic LNG 2, une usine géante de liquéfaction de gaz au nord de la Sibérie, menée par le russe Novatek et le français TotalEnergies.
Brouillard
À mesure que les interdictions d’exporter se sont renforcées, les obligations contractuelles du français vis-à-vis de ses clients se sont réduites. Depuis le train de sanctions du 8 avril, une grande partie de ce que pouvait faire Technip pour ses clients doit être stoppée. Heureusement, les contrats de Technip Energies prévoyaient bien, au chapitre de la force majeure, la possibilité de sanctions économiques contre la Russie, ce qui la protège contre des recours en arbitrage de la part de ses donneurs d’ordre. En attendant, chaque action est soupesée, le groupe consultant la Direction du Trésor, au ministère des Finances, pour être sûr de ne pas mordre sur les sanctions.
Alors les filiales françaises s’isolent de leurs maisons mères, un brouillard s’installe sur leurs activités. Cela nuit à la compréhension de ce qui s’y passe réellement. «Nos dirigeants locaux russes nous rendent compte de la situation sur place à intervalles réguliers, explique un groupe agroalimentaire présent en Russie. Mais comment savoir s’ils disent toute la vérité? S’ils n’enjolivent pas la santé du marché russe parce qu’ils craignent d’être écoutés par les autorités et de leur déplaire, alors que nous ne communiquons plus que par visioconférences?»
Les autorités locales n’hésitent pas, en effet, à s’immiscer dans les affaires internes des filiales restées dans le pays. «Les groupes encore présents en Russie y reçoivent régulièrement la visite des autorités locales», constate Olivier Attias. Une façon de faire pression pour que l’activité ne s’arrête pas.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: face aux sanctions internationales, des agriculteurs russes se replient sur leur pays
EDF «ne passera pas» l'année, si le gouvernement maintient tel quel son bouclier tarifaire, alerte le CSE du groupe
Il condamne la décision de l'exécutif d'obliger EDF à vendre davantage d'électricité à bas prix à ses concurrents.
Paris : premières pénalités financières pour les dark stores
La mairie de Paris veut infliger, d'ici début juillet, les premières pénalités financières aux «grands acteurs» de la livraison de courses rapides à domicile ne respectant pas les réglementations en matière d'urbanisme.
Le Coca-Cola en Russie, c'est bientôt fini
La société d'embouteillage, Coca-Cola HBC, va écouler ses stocks jusqu'à épuisement. De nouvelles alternatives ont déjà vu le jour.
Regarder la vidéo L'Humanité
Résultats des législatives : 63 circonscriptions passées au crible
ActuNotre analyse des résultats du second tour des législatives 2022 dans 63 circonscriptions clé.
CALVADOS 6e CIRCONSCRIPTION. Élisabeth Borne (Ensemble !) élue
La cheffe du gouvernement, qui était confrontée pour la première fois au suffrage universel, a battu Noé Gauchard, son jeune adversaire de la Nupes (53,2 %, contre 46,2 %). Arrivée en tête avec près de 10 points d’avance au premier tour, elle a bénéficié de réserves de voix de droite.
NORD 19e CIRCONSCRIPTION. Sébastien Chenu (RN) élu
Dans la 19e circonscription du Nord, Patrick Soloch (Nupes-PCF) qui avait remporté 25,64 % des exprimés et malgré une belle campagne pour le second tour n’a pas pu combler son retard de près de vingt points sur le candidat du RN et député sortant, Sébastien Chenu. Selon nos premières informations, le pourcentage de bulletins blancs a été très élevé.
LANDES 3e CIRCONSCRIPTION. Boris Vallaud (Nupes-PS) réélu
Le député socialiste de 46 ans l’emporte avec près de 59,92 %, selon les premières estimations. Boris Vallaud l’avait emporté en 2017 avec 50,75 % des suffrages. Il bat le maire de Tartas, de 60 ans, Jean-Francois Broquères, qui représentait la majorité présidentielle (Ensemble !).
POLYNÉSIE 1re CIRCONSCRIPTION. Tematai Le Gayic élu
Tematai Le Gayic, du parti indépendantiste Tavini huira’atira, soutien de la Nupes, devient, à 21 ans, le plus jeune député élu de la Ve République. Avec 50,88 %, il l’emporte de justesse face à Nicole Bouteau (Ensemble !) et ses 49,12 %. Au premier tour, le candidat de gauche était largement devancé, mais a pu rattraper l’écart grâce à une forte hausse de la participation.
Qui est élu député dans votre circonscription ? Voir notre carte interactive des résultats du 2nd tour des législatives.
ARIÈGE 2e CIRCONSCRIPTION. Laurent Panifous (DVG) élu
Le socialiste dissident Laurent Panifous a été élu dans la 2e circonscription de l’Ariège avec 56,71 % des voix face au candidat et député sortant Michel Larive (Nupes-FI).
MARTINIQUE 4e CIRCONSCRIPTION. Jean-Philippe Nilor (Nupes) réélu
L’autonomiste soutenu par la Nupes Jean-Philippe Nilor (Péyi-A) conserve son siège de député dans la 4e circonscription martiniquaise. Il est réélu pour la troisième fois consécutive et devance très nettement Alfred Marie-Jeanne (régionaliste) avec 71,37 % des suffrages exprimés.
CHER 2e CIRCONSCRIPTION. Nicolas Sansu (Nupes-PCF) élu
Le maire de Vierzon Nicolas Sansu remporte avec 57,7 % des voix son duel face à la représentante du RN Christine Poly. La députée sortante Ensemble !, Nadia Essayan, avait été éliminée dès le premier tour. Nicolas Sansu était arrivé en tête du suffrage le 12 juin, avec 32,36 % des voix.
NORD 16e CIRCONSCRIPTION. Alain Bruneel (Nupes-PCF) battu
La poussée du Rassemblement national observée un peu partout en France et dans un contexte de forte abstention s’est traduite par la victoire de Matthieu Marchio contre le député sortant Alain Bruneel (Nupes-PCF) d’une courte tête puisqu’il ne totalise que 221 voix de plus. Le RN était arrivé en tête au premier tour avec près de 800 voix d’avance sur le candidat communiste, qui a néanmoins progressé.
Direct. La Nupes en force, pas de majorité pour Macron, l'inquiétante percée du RN : le séisme politique des législativesPAS-DE-CALAIS 11e CIRCONSCRIPTION. Marine Le Pen (RN) réélue
La présidente du Rassemblement national dépasserait les 60 % des suffrages exprimés face à Marine Tondelier (Nupes-EELV). Ce n’est pas une grande surprise. Marine Le Pen avait obtenu 53,96 % des exprimés au premier tour mais l’abstention record (57,4 %) l’avait contrainte à se représenter devant les électeurs.
NORD 20e CIRCONSCRIPTION. Fabien Roussel (Nupes-PCF) réélu
Député sortant, le secrétaire national du PCF est largement réélu avec plus de 54 % des suffrages face au candidat du Rassemblement national, Guillaume Florquin. Fabien Roussel a progressé de près de vingt points entre les deux tours, renforçant ainsi son implantation dans cette circonscription.
DOUBS 2e CIRCONSCRIPTION. Stéphane Ravacley (Nupes-EELV) battu
Le député sortant LaREM Éric Alauzet est reconduit, avec 52,26 %, dans le duel qui l’opposait à Stéphane Ravacley (Nupes-EELV), qui a recueilli 47,74 %. Stéphane Ravacley est ce boulanger qui avait entamé une grève de la faim, en 2021, pour protester contre l’expulsion de son apprenti guinéen. Il avait obtenu 32,51 % des voix au premier tour.
Le roi est nuLA RÉUNION 2e CIRCONSCRIPTION. Karine Lebon (Nupes) élue
Karine Lebon (Nupes-PLR) l’emporte avec plus de 76 % des voix contre Audrey Fontaine, soutenue par Les Républicains. Députée depuis 2020, Karine Lebon avait pris la suite d’Huguette Bello quand cette dernière avait été élue maire de Saint-Paul.
ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE 2e CIRCONSCRIPTION. Léo Walter (Nupes-FI) élu
Le candidat Nupes-FI Léo Walter a remporté la deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence avec 51,5 % des voix face au député sortant Christophe Castaner (Ensemble !), ancien ministre de l’Intérieur et actuel président du groupe LaREM à l’Assemblée nationale.
PUY-DE-DÔME 5e CIRCONSCRIPTION. André Chassaigne (Nupes-PCF) réélu
Pour la cinquième fois, le député sortant André Chassaigne (Nupes-PCF) remporte l’élection dans cette région rurale qu’il connaît bien. Avec 69,43 % des suffrages, il arrive très largement en tête devant la candidate du RN, Brigitte Carletto.
GUADELOUPE 2e CIRCONSCRIPTION. Justine Benin (Ensemble !) battue
La secrétaire d’Etat à la Mer, Justine Benin, est la première membre du gouvernement à être battue (41,35 %) face au candidat soutenu par la Nupes, Christian Baptiste; du Parti progressiste démocratique guadeloupéen (58,65 %). Elle devra démissionner du gouvernement.
ARIÈGE 1re CIRCONSCRIPTION. Bénédicte Taurine (Nupes-FI) réélue
La députée sortante FI, Bénédicte Taurine, a été réélue dans la 1re circonscription de l’Ariège avec 55,3 % des voix face à la candidate Anne-Sophie Tribout (Ensemble !).
SOMME 1re CIRCONSCRIPTION. François Ruffin (Nupes-FI) réélu
Arrivé en tête au premier tour des élections législatives avec 40,09 % (15 081 voix), le député sortant Nupes-FI est réélu. Il obtient 61,01 % des voix. Il affrontait la candidate RN Nathalie Ribeiro-Billet. Le candidat de la majorité présidentielle, Pascal Rifflart, avec 20,31 %, avait été éliminé dès le premier tour.
Quand la Macronie perd les pédalesARDÈCHE 2e CIRCONSCRIPTION. Olivier Dussopt (Ensemble !) élu
Élu depuis 2007 sur ce territoire (sous la bannière PS), le ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui a rejoint la Macronie en 2017, l’emporte avec 58,74 % des voix, face au candidat Nupes-FI Christophe Goulouzelle (41,26 %). Olivier Dussopt préside le groupe Territoires de progrès.
LOIRET 4e CIRCONSCRIPTION. Bruno Nottin (Nupes-PCF) battu
Le candidat RN Thomas Ménagé a été élu dans la 4e circonscription du Loiret avec 63,36 % des voix face à Bruno Nottin (Nupes-PCF), qui a obtenu 36,64 %.
SEINE-ET-MARNE 11e CIRCONSCRIPTION. Olivier Faure (Nupes-PS) réélu
Seul député socialiste de la Seine-et-Marne, le patron du PS Olivier Faure conserve son siège avec 64,45 % des voix, face à la candidate Ensemble !, Charlyne Péculier (35,55 %). Le leader socialiste était arrivé en tête du premier tour avec 46,9 % des voix, le 12 juin. Il est député de cette circonscription depuis 2012.
RHÔNE 14e CIRCONSCRIPTION. Idir Boumertit (Nupes-FI) élu
Avec 35,76 %, le candidat investi par la Nupes avait 10 points d’avance sur le député sortant macroniste, Yves Blein, au premier tour. Dans cette circonscription, l’une des plus défavorisées du département qui comprend la ville communiste de Vénissieux, le candidat de la gauche réalise au second tour 57,49 %.
BOUCHES-DU-RHÔNE 13e CIRCONSCRIPTION. Pierre Dharréville (Nupes-PCF) réélu
Le député sortant Pierre Dharréville (PCF) a été réélu dans la treizième circonscription des Bouches-du-Rhône avec 52,67 % des voix face à Emmanuel Fouquart (Ensemble !).
PAS-DE-CALAIS 6e CIRCONSCRIPTION. Brigitte Bourguignon (Ensemble !) battue
Élue depuis 2012 sous l’étiquette PS, puis en 2017 sous la bannière LaREM, la ministre de la Santé et députée sortante, Brigitte Bourguignon, était candidate à sa succession. C’est raté de peu puisque Christine Engrand (RN) est élue avec 50,1 % des suffrages.
SEINE-SAINT-DENIS 4e CIRCONSCRIPTION. Soumya Bourouaha (Nupes-PCF) élue
Soumya Bourouaha, qui succède à Marie-George Buffet, remporte l’élection sur la circonscription de Stains avec 100 % des voix. La communiste était seule candidate en lice, après le désistement d’Azzedine Taïbi, maire de Stains, à l’issue du premier tour.
AIN 5e CIRCONSCRIPTION. Damien Abad (LR) réélu
Les multiples accusations de viol qui le visent n’auront pas suffi à décourager les électeurs. Le ministre des Solidarités et député sortant, Damien Abad, est réélu avec 57,8 % des voix face à Florence Pisani, sa rivale de la Nupes, grâce au report de voix du candidat des « Républicains », qui avait recueilli 9,93 % des suffrages au premier tour.
SEINE-MARITIME 6e CIRCONSCRIPTION. Sébastien Jumel (Nupes-PCF) réélu
Le député communiste sortant l’emporte au second tour avec 57,81 % des voix, face au candidat RN Patrice Martin. L’ancien maire de Dieppe progresse de cinq points par rapport à 2017, où il avait été élu avec 52,27 % des suffrages.
SEINE-ET-MARNE 4e CIRCONSCRIPTION. Isabelle Perigault (LR) élue
Dans la 4e circonscription, celle de Provins jusqu’ici détenue par le président des « Républicains », Christian Jacob, le candidat RN Aymeric Durox, secrétaire départemental du parti, arrivé en tête au premier tour, est finalement battu (48,84 %) par la LR Isabelle Perigault (51,16 %), dont le suppléant est Christian Jacob. Le candidat Nupes avait manqué le second tour de 600 voix.
FINISTÈRE 6e CIRCONSCRIPTION. Richard Ferrand (Ensemble !) battu
Mélanie Thomin, professeure de français et conseillère municipale d’Hanvec, candidate socialiste investie par la Nupes, a fait tomber le patron du Palais-Bourbon de son perchoir. Il manque 1,3 point à Richard Ferrand pour conserver son siège.
SEINE-MARITIME 3e CIRCONSCRIPTION. Hubert Wulfranc (Nupes-PCF) réélu
Le député communiste sortant de 65 ans l’emporte avec 65,76 % des suffrages et progresse de 4 points par rapport à 2017 (61,07 %). L’ancien maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, Hubert Wulfranc, devance la candidate RN Salomée Tessier.
LOT 1re CIRCONSCRIPTION. Aurélien Pradié (LR) réélu
Le porte-parole de Valérie Pécresse à l’élection présidentielle, Aurélien Pradié, a battu la représentante de la Nupes, Elsa Bougeard (FI), en remportant 64,63 % des voix.
LR Le parti de droite arbitre du quinquennat ?LANDES 2e CIRCONSCRIPTION. Jean-Marc Lespade (Nupes-PCF) battu
Au premier tour des législatives, le maire communiste de Tarnos a obtenu 48,06 % des suffrages et progresse de 8 points en une semaine (30,29 %). À 55 ans, Jean-Marc Lespade n’a pas réussi à l’emporter face au député sortant Lionel Causse (Ensemble !) qui a réalisé 51,94 %. À 51 ans, l’ancien socialiste est réélu pour la majorité présidentielle, il chute de 11 points par rapport à 2017 (62,95 %).
SEINE-MARITIME 8e CIRCONSCRIPTION. Jean-Paul Lecoq (Nupes-PCF) réélu
À 63 ans, le député communiste sortant qui avait été élu de 2007 à 2012 obtient 65,76 %. En 2017, il l’avait emporté avec 62,7 % des suffrages. Jean-Paul Lecoq bat le candidat de la majorité présidentielle, Wasil Echchenna (Ensemble !), qui réalise 34,24 % des suffrages.
PAS-DE-CALAIS 3e CIRCONSCRIPTION. Jean-Marc Tellier (Nupes-PCF) élu
Le maire d’Avion a attendu les derniers dépouillements pour pouvoir savourer sa victoire. Il a devancé le candidat du Rassemblement national (RN), Bruno Clavet, de 71 voix. Une victoire que Jean-Marc Tellier est allé chercher voix après voix, arpentant les marchés et multipliant les contacts pour inverser la tendance du premier tour.
OISE 7e CIRCONSCRIPTION. Loïc Pen (Nupes-PCF) battu
« La marche était trop haute. » Voilà comment le candidat de la Nupes, l’urgentiste CGT Loïc Pen (43,3 %), a accueilli sa défaite dimanche face au sortant LR Maxime Minot (56,7 %). Les deux hommes étaient arrivés dans un mouchoir de poche le 12 juin, devant le candidat RN, non qualifié. Les reports de voix de l’extrême droite ont profité au sortant.
OISE 4e CIRCONSCRIPTION. Éric Woerth (Ensemble !, ex-LR) réélu
L’ancien ministre sarkozyste, élu depuis 2002 dans cette circonscription et désormais rallié à Emmanuel Macron, s’impose avec 54,35 %, devançant son adversaire RN, Audrey Havez, conseillère régionale des Hauts-de-France. Celle-ci était arrivée en tête du premier tour.
Polynésie française 3e CIRCONSCRIPTION. Moetai Brotherson (Tavini huiraatira) réélu
Moetai Brotherson, candidat du parti indépendantiste (Tavini huiraatira), député sortant du groupe GDR et soutenu par la Nupes-PCF, est réélu (62,9 %) face à Tuterai Tumahai (Tapura Huiraatira), 37,1 %.
HÉRAULT 7e CIRCONSCRIPTION. Gabriel Blasco (Nupes-PCF) battu
Le candidat communiste fait près de 36,60 % des suffrages. Il avait obtenu 21,75 % au premier tour des législatives et n’aura pas eu de reports de voix au second tour face à Aurélien Lopez-Liguori (RN), élu avec 63 % des voix.
ALLIER 1re CIRCONSCRIPTION. Yannick Monnet (Nupes-PCF) élu
Heureux, Jean-Paul Dufresne passe le relais à son camarade Yannick Monnet dans la première circonscription de l’Allier. Arrivé en tête au premier tour avec 30,57 %, le communiste obtient 55,51 % (21 832 voix) et bat le candidat Ensemble !, Michel Barbarin.
GIRONDE 3e CIRCONSCRIPTION. Loïc Prud’homme (Nupes-FI) réélu
Le député insoumis Loïc Prud’homme est vainqueur de l’élection dans la circonscription de Bègles-Talence-Bordeaux et Villenave- d’Ornon avec 65,27 % des voix, à l’issue de second tour. Il était opposé à Fabien Robert (Ensemble !). Technicien à l’Institut national de recherche agronomique, il est très engagé sur les causes écologistes et a notamment présidé lors de son précédent mandat une commission d’enquête sur l’alimentation industrielle.
HAUTS-DE-SEINE 1re CIRCONSCRIPTION. Elsa Faucillon gagnante (Nupes-PCF)
La candidate et députée sortante PCF serait réélue dans la circonscription qui recouvre les cantons de Colombes Nord Est et Nord Ouest, Gennevilliers Nord et Sud et Villeneuve-la-Garenne. Elle obtiendrait 70,17 % des voix, selon les calculs de son équipe de campagne à 21 h 45, face à la candidate Ensemble ! Marie-Ange Badin. Elle avait conquis son siège en 2017 avec 55,18 % des voix face à la marcheuse Isia Khalfi (LaREM).
PARIS 5e CIRCONSCRIPTION. Julien Bayou (Nupes-EELV) élu
Avec 58,1 % des suffrages, le secrétaire national d’Europe Écologie-les Verts Julien Bayou devient député pour la première fois en battant la sortante Élise Fajgeles (Ensemble !), avocate proche du Printemps républicain.
VAL-DE-MARNE 7e CIRCONSCRIPTION. Rachel Keke (Nupes-FI) élue
Rachel Keke vient de remporter une victoire exemplaire dans ce département du Val-de-Marne en battant la candidate LaREM, Roxana Maracineanu avec 50,31 % des suffrages. Une victoire qui a valeur de symbole pour cette femme de chambre meneuse de la lutte de l’Ibis des Batignolles, en laquelle se sont reconnus les habitants de cette circonscription.
Rachel Kéké, le souffle de la lutte à l’Assemblée nationaleSEINE-SAINT-DENIS 1re CIRCONSCRIPTION. Éric Coquerel (Nupes-FI) réélu
Le député sortant Éric Coquerel est réélu avec 60 % des voix face à Jeanne Dromard (Ensemble !), selon les premières estimations, sur sa circonscription d’Épinay-sur-Seine, Saint-Denis, L’Île-Saint-Denis et Saint-Ouen.
PARIS 9e CIRCONSCRIPTION. Sandrine Rousseau (Nupes-EELV) élue
Partie avec de l’avance après son très bon score du premier tour (42,90 %), Sandrine Rousseau (Nupes-EELV) aurait confirmé hier avec 57,9 % des suffrages en l’emportant devant le candidat de la majorité Buon Tan (Ensemble !). « Jamais la gauche n’avait mis en minorité relative le président sortant », s’est félicitée l’élue, dimanche soir, qui salue un score « tout à fait historique » de la gauche.
BOUCHES-DU-RHONE 4e CIRCONSCRIPTION. Manuel Bompard gagnant (Nupes-FI)
Le candidat Nupes-FI aurait été élu dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, celle du centre-ville de Marseille – selon nos estimations à 22 h 20 – avec 73,5 % des voix (47 bureaux dépouillés sur 60) face à la candidate Ensemble !, Najat Akodad. Le député européen et coordinateur de l’équipe opérationnelle de la France insoumise remplace ainsi Jean-Luc Mélenchon, élu en 2017 avec 60 % des voix.
SEINE-SAINT-DENIS 11e CIRCONSCRIPTION. Clémentine Autain (Nupes-FI) réélue
Clémentine Autain est réélue avec 100 % des voix, étant la seule candidate en lice après le retrait de la candidate de gauche, Virginie De Carvalho, dans une circonscription qui comprend Tremblay, Sevran et Villepinte.
YVELINES 5e CIRCONSCRIPTION. Yaël Braun-Pivet (Ensemble !) réélue
Dans la 5e circonscription des Yvelines, Yaël Braun-Pivet (Ensemble !-LaREM) est réélue députée (60,9 %) face à la candidate de la Nupes (Nupes-FI) Sophie Thevenet. La ministre des Outre-mer, nommée le 20 mai 2022, devrait donc conserver son poste au sein du gouvernement Élisabeth Borne.
MARTINIQUE 1re CIRCONSCRIPTION. Jiovanny William (Nupes-FI) élu
Jiovanny William, soutenu par la Nupes et la France insoumise, est élu dans la 1re circonscription de Martinique avec 62,9 % des suffrages exprimés. Il devance l’indépendantiste de Bâtir le pays Martinique, Philippe Edmond-Mariette (37,1 %), pourtant arrivé en tête au premier tour.
ESSONNE 4e CIRCONSCRIPTION. Amadou Dème (Nupes-PCF) battu
Responsable départemental du PCF, le candidat communiste Amadou Dème avait l’exploit de se qualifier au second tour avec 27,49 % des voix. Selon des résultats sur la base de 80 % des inscrits, avec 43,06 % des voix, il n’a pas battu la députée Marie-Pierre Rixain (Ensemble !)
LOIR-ET-CHER 1re CIRCONSCRIPTION. Marc Fesneau (Ensemble !) élu
Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau (Ensemble !-Modem), est réélu député (56,47 %) face à Reda Belkadi (Nupes-FI).
NORD 10e CIRCONSCRIPTION. Gérald Darmanin (Ensemble !) réélu
Son soutien aveugle de la police ou les accusations de viol n’y ont rien fait : le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin (Ensemble !) est réélu (avec 57,5 % des voix) dans la circonscription où il avait été lu maire de Tourcoing, face à Leslie Mortreux (Nupes-FI).
RHÔNE 11e CIRCONSCRIPTION. Abdel Yousfi (Nupes-PCF) battu
Arrivé en tête au premier tour avec 30,55 %, le député sortant Jean-Luc Fugit est réélu avec 64,09 % des voix. Avec près de dix points de retard sur son rival, l’ouvrier et syndicaliste, Abdel Yousfi (Nupes-PCF), n’est pas parvenu à convaincre les abstentionnistes.
HAUTS-DE-SEINE 10e CIRCONSCRIPTION. Gabriel Attal (Ensemble !) élu
Sans surprise, Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics, est élu face à la candidate Nupes-PS Cécile Soubelet avec 62,8 % des suffrages exprimés. Au premier tour, il avait obtenu le meilleur score des ministres-candidats (48,06 %).
ISÈRE 1re CIRCONSCRIPTION. Olivier Véran (Ensemble !) élu
Le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la Vie démocratique Olivier Véran l’emporte face à Salomé Robin (Nupes-FI). L’ex-ministre de la Santé obtient 57,7 % des voix.
ESSONNE 6e CIRCONSCRIPTION. Amélie de Montchalin (Ensemble !) battue
La ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et députée LaREM sortante, est battue par le socialiste Jérôme Guedj (Nupes-PS), qui remporterait plus de 53 % des voix. Un goût de revanche pour le candidat socialiste, qui avait été éliminé au premier tour par la même rivale en 2017.
PARIS 12e CIRCONSCRIPTION. Olivia Grégoire (Ensemble !) réélue
La secrétaire d’État chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable, et porte-parole du gouvernement, est réélue d’une courte tête dans l’Ouest parisien, où elle affrontait la candidate de la Nupes-PCF, Céline Malaisé.
SEINE-ET-MARNE 5e CIRCONSCRIPTION. Franck Riester (Ensemble !) élu
Le ministre délégué chargé de l’attractivité et du commerce extérieur, et ex-ministre de la Culture, est réélu face à François Lenormand (RN) avec 53,21 % des suffrages.
PARIS 3e CIRCONSCRIPTION. Stanislas Guerini (Ensemble !) réélu
Le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, député sortant de cette circonscription du nord de la capitale, a recueilli 51,3 % des voix face à Léa Balage El Mariky (Nupes-EELV). Le délégué général de la République en marche pourra donc rester au gouvernement.
MEURTHE-ET-MOSELLE 6e CIRCONSCRIPTION. Caroline Fiat (Nupes-FI) réélue
La députée sortante de la FI, Caroline Fiat, est réélue avec 50,51 % des voix. Elle était opposée au second tour au candidat du RN, Anthony Boulogne. Caroline Fiat était, sous la précédente mandature, la première aide-soignante à entrer dans l’Hémicycle. Elle avait été co-rapporteure d’une mission d’information sur les Ehpad en 2018.
SEINE-SAINT-DENIS 9e CIRCONSCRIPTION. Aurélie Trouvé (Nupes-FI) élue
La présidente du Parlement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, ancienne présidente d’Attac, est élue dans une circonscription historiquement socialiste, conquise par la France insoumise en 2017.
PARIS 7e CIRCONSCRIPTION. Clément Beaune (Ensemble !) élu
Ministre délégué chargé de l’Europe, Clément Beaune obtient une courte victoire (51 %) face à l’avocate Caroline Mecary, candidate de la Nupes-FI. L’ancien secrétaire d’État aux Affaires européennes a bénéficié des reports de la droite.
POLYNÉSIE FRANÇAISE 2e CIRCONSCRIPTION. Steve Chailloux (Tavini Huiraatira) élu
Steve Chailloux, indépendantiste de 36 ans, remporte une large victoire (58,89 %) face à Tepuaraurii Teriitahi, son opposante du parti autonomiste Tapura Huiraatira (41,11 %). Il fait partie des trois indépendantistes élus en Polynésie française qui devraient siéger avec la Nupes.
SEINE-SAINT-DENIS 2e CIRCONSCRIPTION. Stéphane Peu (Nupes-PCF) réélu
Le député communiste sortant a été réélu avec 79,6 % des voix. Stéphane Peu était opposé à la candidate d’Ensemble!, Anaïs Brood. Au premier tour, Stéphane Peu avait déjà remporté 62,85 % des suffrages.
Résultats Législatives 2022Législatives 2022Nupes Le Figaro
«Vu d'Ailleurs» N°90 - Mirage européen
Edouard de MareschalLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - La revue de presse européenne, par Édouard de Mareschal.
Chers abonnés,
L'Ukraine, membre de l'Union européenne ? Kiev se met à y croire, même si le chemin promet d'être très long et tortueux. Les principales barrières à la reconnaissance de sa candidature tombent une à une : la Commission européenne a émis jeudi un avis favorable qui sera discuté lors du prochain sommet européen des 23 et 24 juin, le dernier de la présidence française de l'Union européenne. S'il est ratifié par les Vingt-Sept, ce serait la reconnaissance la plus rapide de l'histoire de l'Union. Dans cette course contre la montre, Kiev peut compter sur l'appui de plusieurs États membres, et pas des moindres : en sortant du palais Mariinsky, jeudi à Kiev, Mario Draghi, Olaf Scholz et Emmanuel Macron lui ont apporté un franc soutien.
LIRE LE RECIT DU FIGARO
Mais cette reconnaissance ne donnera à l'Ukraine, en somme, que le droit de s'aligner sur les starting-blocks. Puis le plus dur commencera. Devant le Parlement européen, Emmanuel Macron a estimé qu'il faudra «plusieurs décennies» avant que le pays rejoigne l'UE. Plusieurs obstacles majeurs restent à franchir pour avancer sur les 35 chapitres de l'acquis communautaire, base de la négociation. Pour n'en citer que trois :
- La guerre en cours contre la Russie. Difficile de garantir des institutions stables et une économie viable dans le contexte actuel. Mais surtout, impossible d'établir des frontières claires. L'intégration en 2004 de Chypre, dont le tiers nord de l'île est sous contrôle turc depuis 1974, ne peut constituer un précédent.
- La corruption, toujours endémique dans le pays. Ursula von der Leyen a estimé jeudi que des progrès avaient été faits, mais le chemin reste long pour atteindre les standards européens. En 2021, l'Ukraine figurait à la 122e position sur 188 dans le classement de Transparency international sur la corruption. C'est mieux que la Russie, mais loin derrière la Bulgarie, État membre de l'UE le moins bien classé qui figure au 78e rang. «Bruxelles ne confiera pas des fonds européens à une administration incapable de les gérer», me disait hier le directeur de l'Institut Jacques Delors, Sébastien Maillard.
- Le niveau de développement économique, encore trop faible. Le PIB par habitant est deux fois inférieur à celui de la Bulgarie, qui a là encore le niveau le plus bas des États-membres de l'Union. Le chemin reste long avant que l'Ukraine dispose d'une économie de marché viable.
LIRE L'ANALYSE DE NOTRE CORRESPONDANTE
«Il ne faut pas faire miroiter une procédure très rapide, cela ne me paraît pas honnête», me disait Claude France Arnould, diplomate et conseiller à l'Ifri sur les questions européennes. Les précédents montrent que les négociations n'ont jamais pris moins de 10 ans. La Hongrie et la Pologne n'ont intégré l'UE qu'en 2004, après avoir formalisé leur demande d'adhésion en 1994. La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l'UE en 2007, à l'issue de négociations ouvertes en 1995. La Croatie, membre depuis 2013, avait déposé sa demande en 2003.
Que faire en attendant ? Le 9 mai dernier, devant le Parlement européen, Emmanuel Macron a proposé la création d'une «Communauté politique européenne». Mal comprise, l'annonce a été vue par l'Ukraine comme une alternative pour la tenir à l'écart de l'Union européenne. «Ce n'est pas du tout le cas», rectifie Sébastien Maillard. «La Communauté politique européenne est pensée comme une structure pour accueillir les pays candidats. Elle permettrait de les arrimer politiquement à l'Union, en attendant qu'ils remplissent les conditions pour l'adhésion.» Il compare cette structure à l'Espace économique européen, espace de libre-échange avec l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein, trois pays qui ne souhaitent pas intégrer l'Union européenne. «La CPE en serait le miroir politique. Elle s'adresserait aux pays qui souhaitent rentrer dans l'Union européenne, mais qui ne le peuvent pas encore économiquement.»
Il faut que tout change...
McDonald's a quitté la Russie avec fracas. Mais les magasins de la chaîne de fast food américaine ont déjà presque tous rouvert leurs portes, sous une nouvelle direction russe. L'envoyé spécial de La Repubblica s'est rendu place Pouchkine, où les clients se pressent devant le restaurant historique pour voir à quoi ressemble un burger «made in Russia». Or, à part le nom («Délicieux, point final») et le logo, peu de choses ont changé. Les prix ont à peine augmenté, et le menu est presque identique. Ne dites plus Filet-o-Fish ou Royal Deluxe, mais Fishburger et Grand Deluxe sans le préfixe « Mc ».
Le nouveau propriétaire, Aleksandr Govor, a promis de garder tous les employés pendant au moins deux ans aux mêmes conditions. L'homme a fait fortune dans l'extraction de charbon en Sibérie puis dans l'exploitation pétrolière. Il possédait déjà 25 restaurants du groupe américain depuis 2015. Il a depuis récupéré «pour un montant symbolique» l'ensemble du groupe, soit 850 restaurants et 62.000 employés. Il faut que tout change pour que rien ne change, écrivait Giuseppe Tomasi di Lampedusa dans Le Guépard. Le succès du «Délicieux, point final», en est un nouvel exemple.
LIRE LE REPORTAGE DE LA REPUBBLICA
«Une soirée avec Vladimir Soloviev»
La Gazeta Wyborcza note un changement de discours à la télévision russe. Le quotidien polonais s'est plongé dans plusieurs émissions pro-Kremlin, où la «dénazification» de l'Ukraine n'est plus à l'ordre du jour. Le discours se fait nettement plus impérialiste. «Nous sommes les héritiers de l'Empire mongol», clamait la semaine passée un invité de Vladimir Soloviev, journaliste russe vedette proche du Kremlin. Un discours dans la veine de celui de Vladimir Poutine, qui a laissé entendre devant des étudiants de l'école polytechnique de Moscou qu'il se voyait en continuateur de l'œuvre du tsar Pierre Le Grand. «Formidable !», réagissait Olga Skabeïeva, présentatrice pro-Poutine. «Nous comprenons à présent les plans de l'État russe : nous allons reprendre et fortifier [nos territoires]», s'exclamait-elle à l'antenne. «Il y en a à qui ça fait peur, mais tant pis pour eux.»
LIRE L'ARTICLE DE LA GAZETA WYBORCZA
La phrase de la semaine
Cette guerre est comme une épée de Damoclès qui nous pousse vers une stratégie énergétique mondiale. Il me semble qu'il existe une volonté politique d'établir la meilleure coordination possible afin d'envisager l'avenir sans être tributaire de la Russie pour le gaz et le pétrole. Le problème reste la transition.
Interrogé par La Repubblica, Jean-Claude Trichet estime que les conséquences de la guerre en Ukraine pèsent surtout sur l'Europe. Face à la menace inflationniste et les tensions sur les prix, il plaide pour la création d'un marché unique de l'énergie.
LIRE L'INTERVIEW DE LA REPUBBLICA
À lire aussi
Richard Sennett ne croit pas à l’évolution néolibérale du capitalisme. Pour le sociologue américain, la société civile devrait réinventer des institutions collectives dans un environnement libéral où il se trouve de plus en plus isolé.
LIRE L'INTERVIEW D'EL PAIS
Des chercheurs alertent sur la diffusion d'une maladie qui décime les coraux des Caraïbes mexicaines. Dans une étude publiée jeudi dernier dans la revue Nature, ils estiment que cette affection touche désormais une vingtaine d’espèces, dont certaines sont en danger d’extinction.
LIRE L'ARTICLE D'EL PAIS
Le basketteur Gary Payton, légendaire meneur de jeu californien, revient pour El País sur sa carrière et se refuse à qualifier d'échec la défaite lors des finales de 2004 face aux Detroit Pistons. Ancien membre des Lakers aux côtés de Kobe Bryant, il assure n'avoir jamais accordé d'importance à la rivalité qui l'opposait au monstre sacré du basketball américain.
LIRE L'INTERVIEW
Parlons-en !
Merci pour vos abonnements et pour vos messages. Continuons la conversation, envoyez-moi un e-mail à vudailleurs@lefigaro.fr.
UE: feu vert sous conditions de la Commission pour l'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie
Cette proposition sera étudiée les 23 et 24 juin, lors du sommet du sommet européen.
Regarder la vidéoLa «Nouvelle-Russie», l'argument nationaliste russe pour dépecer l'Ukraine
DÉCRYPTAGE - Un général russe a plaidé pour «un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine» jusqu'à la Transnistrie. Un objectif qui rappelle les frontières de «Novorossia», région de l'Empire russe plébiscitée par les séparatistes depuis 2014.
Ukraine : France, Allemagne, Italie et Roumanie pour un statut de candidat «immédiat» à une adhésion à l'UE
«Tous les quatre nous soutenons le statut de candidat immédiat à l'adhésion», a déclaré Emmanuel Macron jeudi.
Regarder la vidéo L'Humanité
Quand la Macronie perd les pédales
ActuLes soutiens du président ont passé l’entre-deux-tours à diaboliser la gauche rassemblée au sein de la Nupes, en plus de la comparer au RN et d’instrumentaliser la guerre en Ukraine…
Aurélien SoucheyreComment les dictionnaires définissent-ils la « panique » ? « Terreur extrême, soudaine, irraisonnée, souvent collective. » Et c’est peu dire que la Macronie a paniqué entre les deux tours des législatives, par peur de voir la Nupes s’imposer à l’Assemblée nationale. « Jean-Luc Mélenchon nous propose une régulation soviétique où tout est interdit ou organisé. On ne pourra même plus couper son bois dans sa propre propriété », a ainsi affirmé Christophe Castaner, le patron des députés LaREM. Le programme de la Nupes parle pourtant d’interdire les « coupes rases », à savoir les coupes industrielles en forêt. Rien à voir, donc. Mais qu’importe, Emmanuel Macron a repris ce mensonge grotesque à son compte.
Le chef de l’État est même allé plus loin. « Quelques jours avant le second tour, et avant de quitter le sol national, je tenais à m’adresser à vous », a-t-il lancé avant de s’envoler vers l’est. Sur le tarmac, le ton est grave, le péril surjoué, et l’attaque indigne d’un président de la République. « La guerre en Ukraine (…) sème partout le désordre », mesure- t-il, avant de poursuivre : « Rien ne serait pire que d’ajouter un désordre français au désordre mondial. » C’est pourquoi il en appelle « au bon sens et au sursaut républicain » pour les législatives. « Parce qu’il en va de l’intérêt supérieur de la nation, je veux aujourd’hui vous convaincre de donner une majorité solide au pays », assène- t-il, avant d’ajouter qu’ « aucune voix ne doit manquer à la République ».
En plus d’instrumentaliser la guerre en Ukraine et de sous-entendre qu’une victoire de la gauche constituerait une catastrophe similaire en France, le chef de l’État place tout bonnement la Nupes en dehors du champ républicain. A-t-on jamais vu pareille attaque contre la gauche rassemblée dans toute l’histoire de la Ve République de la part d’un personnage censé garantir le respect de nos institutions ? « Prétendre qu’il n’existe qu’une seule interprétation des valeurs de la République est la négation même de notre histoire démocratique », a répondu le philosophe Jean-Fabien Spitz, dans le Monde.
Mais la Macronie, dans sa panique, avait déjà franchi les limites de la décence, sans trouver le chemin du retour à la raison. Les membres de la Nupes seraient ainsi des « anarchistes d’extrême gauche », selon Amélie de Montchalin. La ministre de la Transition écologique estime même que son projet est celui « de la soumission à la Russie et de la désobéissance à l’Europe », comme si vouloir renégocier des traités (déjà fort peu respectés) revenait à s’agenouiller devant le despote russe…
En plus d’être hors République, la Nupes est également hors « science ». Car les 170 économistes soutenant le programme de la Nupes seraient des « militants déguisés » qui cherchent à « intimider l’opinion ». C’est en tout cas l’avis d’économistes néolibéraux qui ont signé une tribune dans le Figaro pour expliquer que « les économistes pro-Nupes ne représentent pas “la science” ». Là, encore, il ne s’agit même pas de débattre de deux visions opposées du monde – ici sur l’économie –, mais de sortir la Nupes du champ d’une discipline scientifique fondamentale, en lui niant son droit même à défendre la moindre vision. La diabolisation, la stigmatisation et même l’exclusion se mêlent ainsi à la caricature.
« On ne retient plus les coups, on lâche tout »
À écouter le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le programme de la Nupes conduirait même « directement à la ruine du pays ». « Vous avez envie que la France se retrouve sous programme de surveillance du FMI comme l’Argentine, comme le Venezuela ou comme la Grèce il y a quelques années ? » a-t-il enchaîné. Tous les ténors de la Macronie se sont passé le mot. « On ne retient plus les coups, on lâche tout », expliquent-ils, fébriles, dans un entre-deux-tours qui les voit abîmer le débat public et notre démocratie. « Vous avez déjà vu le bazar à l’Assemblée avec un groupe de 17 députés FI ? » s’étouffe ainsi François Bayrou, qui de l’autre côté du champ politique relativise sur le RN : « Je ne sais pas si ça s’appelle l’extrême droite. »
Cette pseudo-interrogation est gravissime en elle-même, et d’autant plus insupportable qu’elle intervient au moment même où la Macronie a joué à renvoyer dos à dos la Nupes et le RN, l’ex-ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer assurant que « l’extrême gauche est un danger aussi grand que l’extrême droite ». Des propos repris par plusieurs macronistes, la première ministre Élisabeth Borne elle-même refusant d’appeler clairement à faire barrage au RN quand des candidats Nupes lui font face. Preuve de l’affolement à l’œuvre dans les rangs de la majorité sortante, et aussi de son inquiétante décomposition citoyenne et politique, car la peur, aussi réelle soit-elle chez certains, n’excuse pas tout.
Législatives 2022Emmanuel MacronNupesgauche Le Figaro
Quand les nouvelles technologies font fondre la facture énergétique
Pascal GrandmaisonNOS CONSEILS - Contrôle à distance du chauffage et de la climatisation, électricité solaire ou maÎtrise de la consommation d’eau… Revue des solutions efficaces.
Près de 2,50 euros le litre de SP98 dans le centre de Paris! C’est du jamais vu! Cela malgré les aides gouvernementales de 15 centimes. Conséquence de la guerre en Ukraine et de l’embargo européen, le prix du pétrole n’a jamais été aussi élevé. De même pour le gaz… Et le prix de l’électricité s’apprête à flamber. Les Français n’ont jamais été aussi intéressés par les économies d’énergie et chaque idée est bonne à prendre. Par bonheur, les nouvelles technologies offrent de multiples astuces pour maîtriser sa consommation, voire produire soi-même une part de son électricité. On les utilisera en parallèle des éternelles solutions de rénovation énergétique, qui conservent évidemment tout leur intérêt.
Le thermostat intelligent
Avec la première canicule de l’année, les factures d’électricité liées à la climatisation vont mathématiquement augmenter. Les foyers dépensent en moyenne 1700 euros par an pour leur chauffage. Le thermostat intelligent s’avère donc un choix judicieux, hiver comme été, puisqu’il promet de réduire les coûts de 20 à 30 %. Généralement, le retour sur investissement s’effectue dès la deuxième année. On trouve de multiples offres chez Netatmo, Somfy, Google Nest ou Bosch. Attention à vérifier quel type de chauffage un thermostat intelligent peut gérer, selon qu’il est individuel ou collectif, à gaz ou à électricité… Ils ne sont pas tous compatibles. Pour éviter ce type de problème, il est possible de se tourner vers les thermostats intelligents de l’allemand Tado, qui fonctionnent comme des assistants climatiques avec des compétences telles que la géolocalisation, l’adaptation à la météo, la détection des fenêtres ouvertes, le confort de l’air…
Compatible avec plus de 500 marques de climatiseurs et de pompes à chaleur, le contrôle connecté et intelligent de la climatisation Tado V3+ (129 €) connecte les climatiseurs et les pompes à chaleur au réseau Wi-Fi de l’habitation, en remplaçant simplement la télécommande infrarouge, afin de refroidir et de chauffer le logement uniquement quand c’est nécessaire. L’installation prend moins de cinq minutes. En bonus, il propose la fonction Energy Cockpit pour réguler l’emploi du chauffage ou de la climatisation et afficher à tout moment le coût et la consommation d’énergie.
La prise connectée
Idéale pour piloter à distance les appareils de la maison et s’assurer de leur mise hors tension, la prise connectée trouve toute son utilité avec les radiateurs électriques isolés ou les climatiseurs portables. On peut aussi choisir de couper sa box internet et tous les appareils inutiles, la nuit ou lorsque l’on quitte le foyer. Même si les gains restent mesurés pour chaque appareil, ils peuvent dépasser 50 euros à la fin de l’année lorsque l’on additionne tous les consommateurs d’énergie. On aura en tout cas l’impression d’avoir fait un geste pour la planète… On trouve des références chez Legrand, Eve Energy ou Xiaomi… La plupart de ces prises peuvent être raccordées à un hub domotique (Alexa, Siri ou Google Assistant) afin d’être commandées vocalement.
Pratique pour allumer et éteindre les lumières au réveil et au coucher… Pilotable à distance et intégrant un compteur de consommation, la prise connectée Konyks Priska Max Easy FR (22,90 €, Wi-Fi et Bluetooth) peut couper l’alimentation électrique d’une chaîne hi-fi, d’un chargeur de téléphone ou d’une machine à café. Voire de plusieurs dispositifs en ajoutant une multiprise (limité à 16 A). Les paranoïaques de la consommation électrique pourront adopter l’application mobile gratuite Hello Watt (pour iOS et Android). Celle-ci s’appuie sur les données issues des compteurs Linky pour l’électricité et Gazpar pour le gaz, pour visualiser la consommation énergétique de manière horaire, quotidienne, mensuelle, en kilowattheures et en euros. Elle vise à réduire les factures grâce à des conseils personnalisés, en changeant de fournisseur ou en programmant des alertes pour être averti quand la consommation dépasse un certain seuil. Une étude du CNRS a démontré que se doter d’outils d’analyse permet de réduire de 10 % sa consommation.
Le robinet écolo
Alors que la sécheresse sévit chaque année un peu plus, peu d’entre nous exploitent les outils capables de limiter la consommation d’eau. Parmi eux, le pommeau de douche Aloé, de la start-up française Hydrao (80 €) alimente une série de LED par la seule la force du jet d’eau.
Un jeu de couleurs indique la consommation: vert (moins de 10 l) pour un usage acceptable, bleu (moins de 20 l), violet (30 l) et enfin rouge (40 l). En prenant conscience de l’usage qu’ils font de l’eau, les membres du foyer sont incités à ne pas la gaspiller.
Dans le même esprit, le kit d’arrosage connecté Konyks Hydro Kit (100 €) gère l’ouverture et la fermeture d’un robinet de n’importe où avec un smartphone. Outre le contrôle vocal, il est possible de créer facilement des scénarios domotiques comme de lancer l’arrosage au coucher du soleil trois jours par semaine. Enfin, les informations concernant la météo, l’humidité et les heures de lever et coucher du soleil sont récupérées en fonction de sa position. Jusqu’à quatre robinets peuvent être reliés sur une distance de 60 mètres.
Autoproduction solaire
Si des gestes simples, comme remplacer ses vieilles ampoules par des modèles à LED, sept fois moins énergivores (et qui chauffent moins également, ce qui peut s’avérer salutaire en période de canicule), restent de mise, on peut aussi choisir de se lancer dans l’autoproduction solaire. Cette source d’énergie illimitée profite d’offres clé en main qui séduiront les néophytes. À commencer par le kit solaire Beem (780 € chez Leroy Merlin ou Nature & Découvertes). Facile à installer soi-même en moins d’une heure sur une façade ou au sol, il dispose de quatre panneaux de 300 W et peut produire l’équivalent annuel de la consommation d’un frigo, d’une box internet, d’un ordinateur portable et de cinq ampoules LED (environ 14 % de la consommation hors chauffage d’un foyer de 3 personnes).
Il est possible d’assembler jusqu’à trois kits (soit 12 panneaux/900 W). Véritable outil pédagogique, l’application My Beem rend compte en temps réel de ce que l’on produit, et indique l’équivalent en termes de consommation des principaux équipements. Au prix actuel de l’électricité, un panneau Beem est amorti en dix ans. Beaucoup moins si celle-ci vient à flamber dans les mois prochains… Citons également pour les adeptes de l’électricité photovoltaïque, la batterie virtuelle MyLight Systems (à partir de 15 € par mois pour 100 kWh). Elle permet aux clients d’économiser l’électricité produite mais non consommée en la réinjectant dans le réseau électrique. Chaque kilowattheure stocké sera restitué et déduit de la facture d’électricité.
Enfin, pour les nomades invétérés, la station électrique portable River Max d’EcoFlow (649 €) dispense une alimentation fiable pour les aventures en plein air ou les situations d’urgence (capacité 576 Wh). Elle se recharge à 80 % en 1 heure sur le secteur et à 100 % en 3 à 6 heures avec deux panneaux solaires de 110 W. Relativement légère (2,5 kg), elle redonnera vie à 42 mobiles, ou 6 drones, et pourra alimenter un aspirateur ou une tondeuse. À considérer dans les régions sujettes aux coupures d’électricité et à emporter absolument dans un camping-car.
L'Humanité
Pôle écologiste Le retour des verts
ActuEmilio Meslet
Jamais l’écologie politique n’aura compté autant de députés dans l’histoire de la Ve République. Pour la première fois depuis 2016, les Verts auront aussi un groupe parlementaire. Il devrait être composé d’environ 25 députés, selon les projections d’Ipsos à 21 heures. C’était leur objectif principal après une absence de cinq ans. Une situation logique au vu de leurs scores en progression dans toutes les élections depuis 2019, hormis la présidentielle. Ce qui rend « heureuse » l’eurodéputée Karima Delli, qui met ces bons résultats sur le compte de l’union. Les principaux cadres du pôle écologiste vont rejoindre l’Assemblée, c’est le cas du secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, à Paris, de la finaliste de la primaire, Sandrine Rousseau, ou de la co-coordinatrice de Génération.s, Sophie Taillé-Polian, dans le Val-de-Marne. L’ancienne ministre socialiste Delphine Batho, désormais cheffe de Génération écologie, enchaînera un quatrième mandat de députée, récoltant 58 % dans les Deux-Sèvres. De même, la porte-parole d’EELV, Éva Sas, bat son homologue de LaREM, Laetitia Avia, à Paris, et la militante du mouvement climat Marie Pochon est élue dans la Drôme avec 52 % des suffrages. En revanche, le Palais-Bourbon ne verra siéger sur ses bancs ni Stéphane Ravacley, boulanger et défenseur des migrants dans le Doubs, ni Nicolas Cadène, ex-secrétaire général de l’Observatoire de la laïcité. Idem pour Marine Tondelier, trésorière d’EELV, qui n’a pas réalisé l’exploit de faire tomber Marine Le Pen (36,8 % contre 63,2 %).
eelvLégislatives 2022NupesRésultats Législatives 2022 Le Figaro
Élections législatives 2022 : l'abstention, grande gagnante du scrutin, sans dépasser le record de 2017
Jean CittonePlus d'un électeur sur deux ne s'est pas rendu dans son bureau de vote ce dimanche (53,77%). C'est le deuxième taux de participation le plus bas aux élections législatives, après 2017, où 57,36% avaient déjà boudé les urnes.
Les pique-niques au soleil, promenades et autres activités dominicales ont encore une fois triomphé du devoir citoyen : se rendre aux urnes pour choisir ses représentants. Ce dimanche, le grand gagnant des élections législatives n'est ni Ensemble ! ni la Nupes ou le RN, mais l'abstention, avec 53,77 % des électeurs qui ne se sont pas déplacés, selon les données publiées par le ministère de l'Intérieur.
C'est le deuxième score le plus élevé au second tour des élections législatives depuis le début de la Ve République. Un désaveu démocratique, mais moins élevé qu'en 2017. 57,36 % des électeurs avaient alors boudé l'isoloir au second tour. La composition de la nouvelle Assemblée a donc été décidée, cette fois encore, par moins d'un Français sur deux en âge de voter. Pourtant, ce scrutin, plus incertain que jamais, avait de quoi intéresser les électeurs.
Car c'est la première fois qu'un président est réélu sans passer par une cohabitation. Le 24 avril, le retour du tango entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen a conduit de nombreux électeurs à voter sous la contrainte. Et à ne pas souhaiter ensuite donner une majorité forte au président réélu. Le choix des 577 députés pouvait déterminer si le locataire de l'Élysée obtiendrait une majorité absolue ou relative, voire se trouverait obligé de nommer un premier ministre issu de l'opposition. Ce dernier scénario, scandé par le chef de file de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, a toutefois été balayé par les urnes au premier tour.
Une légère hausse de participation, pour la première fois depuis 2002
La possibilité de renforcer les oppositions, de droite comme de gauche, aurait pu convaincre les Français de se rendre plus massivement aux urnes que lors du premier tour. Cela n'a pas été le cas. En une semaine, l'abstention a augmenté d'environ 1,2 point, passant de 52,5 % à 53,7 %. Ce qui a tout de même permis de priver le président d'une majorité absolue.
À lire aussiRésultats législatives 2022 : Ensemble! sans majorité absolue, Nupes et RN font le plein de sièges, LR en embuscade
Cette faible participation vient cependant rompre avec une baisse continue depuis 2002. À compter de cette date, les législatives suivent de quelques semaines l'élection présidentielle, et leur issue est sans surprise. En 2002, 71,08 % des électeurs avaient voté au second tour du scrutin. Après une forte baisse de la participation dès 2007 (60,32 %) et de nouveau en 2012 (55,4 %), la dégringolade a été encore plus spectaculaire en 2017. Seulement 42,64 % des Français s'étaient rendus aux urnes, soit déjà moins d'un électeur sur deux.
Mais ce record d'abstention n'a pas empêché Emmanuel Macron de disposer d'une majorité. Il y a cinq ans, le parti présidentiel était porté par un élan, comme ceux de ses prédécesseurs depuis l'inversion du calendrier électoral. Après l'avoir investi à la tête de l'État, les Français lui avaient donné une majorité pour gouverner. Mais pas deux fois de suite.
À VOIR AUSSI - Législatives 2022: «C'est un revers, une défaite» pour Emmanuel Macron, selon Yves Thréard
Redonner confiance dans les institutions
Malgré ces enjeux, le désintérêt pour la désignation des députés s'explique en partie par le fait que les prérogatives de l'Assemblée sont mal connues. La Chambre basse du Parlement est souvent perçue comme une simple caisse enregistreuse, où des députés «godillots», inféodés à des logiques de groupe, ne font qu'obéir à leur parti.
En raison des règles spécifiques de ce scrutin, l'abstention du premier tour a par ailleurs amené certains candidats à ne pas être élus dès le premier tour, même en ayant réuni plus de 50 % des voix. C'est le cas de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, qui a rassemblé 53,96 % des suffrages exprimés, mais moins de 25 % des inscrits, la plaçant donc en ballottage. Malgré l'abstention, son parti a raflé un nombre record de sièges de députés ce dimanche.
Les 577 nouveaux parlementaires, s'ils vont devoir se mettre au travail dès cet été, auront également comme mission de prouver aux Français leur utilité et de redonner confiance dans les institutions. Pour éviter que, lors du prochain scrutin - les élections européennes de 2024 - l'abstention ne soit, encore une fois, la grande gagnante.
À VOIR AUSSI - À qui a profité l'abstention au premier tour des législatives ? L'analyse de Gaël Sliman
Ensemble!, Nupes, RN, LR : la nouvelle carte politique de la France après les résultats des législatives
INFOGRAPHIE - Découvrez la carte des candidats vainqueurs et la nouvelle coloration politique de la France, circonscription par circonscription.
Législatives 2022 : la longue passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et Bruno Le Maire
La Nupes accuse le gouvernement de préparer une hausse de la TVA. Le ministre des Finances dénonce une «fake news».
Législatives 2022 : «J'ai honte pour lui», déclare Brigitte Kuster après la rencontre de Nicolas Sarkozy avec sa concurrente macroniste à Paris
L'ancien chef de l'État s'est entretenu, selon une information du Parisien, avec Astrid Panosyan-Bouvet. Un affront pour sa concurrente, pourtant amie de longue date de Sarkozy.
L'Humanité
FI Une situation « inouïe » pour Mélenchon
ActuDiego Chauvet
« C’est une situation totalement inattendue, absolument inouïe. » Bien qu’il ait lancé sa campagne des législatives en proposant aux Français de l’élire premier ministre, Jean-Luc Mélenchon semblait surpris par le résultat de sa stratégie, en deçà de son objectif affiché. À l’Élysée Montmartre, le leader des insoumis a savouré une victoire dimanche soir, à en juger par le ton de son discours. La Nupes, et sa principale composante, la France insoumise, sont parvenues à empêcher le président de la République d’obtenir une majorité absolue, moins de deux mois après sa victoire à la présidentielle. Les insoumis apparaissent ainsi comme les principaux artisans de ce « troisième tour » infligé à Emmanuel Macron. En tireront-ils les bénéfices politiques ? Selon l’institut Ipsos, la FI obtiendrait 79 députés, à l’heure où nous bouclons cette édition. Elle devient donc la première force au sein de la Nupes. Le poids de la gauche, selon l’Ifop, oscillerait entre 165 à 175 sièges, mais des évolutions étaient encore possibles pour la France insoumise. Le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon a remporté un grand nombre de circonscriptions, alors qu’il ne comptait que 17 élus dans la précédente mandature. Ses principales figures de l’Assemblée sortante ont été reconduites : c’est le cas de François Ruffin dans la Somme, de Caroline Fiat en Meurthe-et-Moselle, d’Adrien Quatennens dans le Nord. La FI inflige des défaites hautement symboliques à la Macronie comme dans les Alpes-de-Haute-Provence, où Léo Walter a battu le président de son groupe, Christophe Castaner.
Les partisans de l’ex-candidat à la présidentielle savourent le moment. « La retraite à 65 ans, ce soir, de mon point de vue, elle a sombré grâce à ce résultat », s’est ainsi réjoui le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a laissé son avenir ouvert. « Mon engagement est et demeurera dans les premiers de vos rangs si vous le voulez bien », a-t-il lancé dimanche soir à ses soutiens.
france insoumiseNupesLégislatives 2022Résultats Législatives 2022 Le Figaro
«Le malaise civilisationnel de la France profonde ne compte pas»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Yannis Ezziadi répond aux critiques qui lui ont été adressées après la publication d'un reportage dans lequel il dépeint le quotidien des habitants de Nangis, une commune de Seine-et-Marne marquée par une montée du communautarisme.
Yannis Ezziadi est comédien et auteur dans les pages cultures du magazine Causeur.
Je vais vous raconter ici la petite et terrible histoire du déni de réel. L'histoire des chiffres contre nos yeux. Le 11 mai dernier – moi qui ne suis pas journaliste de profession mais comédien et auteur dans les pages culture du magazine Causeur–j'ai entamé un reportage de quelques jours dans le village de Nangis – au cœur de la Brie – en proie à une délinquance grandissante et à un communautarisme musulman dont nos yeux seuls suffisent à nous fournir la preuve sur un plateau. J'y ai passé six jours pour me promener, pour regarder, discuter avec les gens et tenter de comprendre ce qui se passe, ce qu'ils ressentent. Quand je dis ils, je parle de ceux que l'on appelle les «Français de souche». Je veux savoir comment ils vivent ce «métissage» diront certains, ce «changement de peuple» diront d'autres. Mes yeux et mes oreilles ont été mes seuls outils. Mon reportage est sorti dans le numéro de juin de Causeur. Mon récit, mon constat, vous pouvez les trouver en détail dans ce reportage de huit pages intitulé Ma première Burqa. Mais si j'écris ici, c'est pour dénoncer le déni et la tentative de décrédibilisation dont j'ai été instantanément l'objet. Il semblerait que ce que j'ai vu n'existe pas, que mes yeux se trompent, que ma bouche mente.
Le 8 juin, Jean-Marc Morandini a consacré une émission à mon reportage dans laquelle il m'a invité à débattre. Entre autres face à moi, Gerald Briant, adjoint PCF au maire du 18ème arrondissement de Paris, qui dès le départ a tenté de me disqualifier. «C'est un plaidoyer pour le grand remplacement, pour la théorie complotiste du grand remplacement», clame-t-il indigné ! Ça, je m'y attendais, bien évidemment. Mais ses arguments principaux pour balayer d'un revers de main mon travail ont été la science et les chiffres ! Je ne me base pas sur la science selon lui. Ce que je ne renie pourtant pas. C'est d'ailleurs un extrait de mon propre texte qu'il cite pour appuyer son attaque: «Bien sûr, dans tout ce que vous venez de lire, rien ne repose sur des études, des calculs, des chiffres. C'est simplement le ressenti des personnes que nous avons croisées». Pour Gérald Briant, cela ne compte donc pas. Pour lui, c'est très clair, on se fiche de ce que les gens ressentent. Ce qu'il souhaite est très clair aussi: des études et des chiffres qui prouvent le contraire du ressenti d'une partie de la population, qui prouvent par de très sérieux calculs que les gens ne voient pas ce qu'ils voient. Lorsque des chiffres viennent appuyer la «théorie» d'un changement de population, ils ne l'intéressent d'ailleurs pas plus que le ressenti.
Tous, m'ont confié leur malaise dû à la sensation d'islamisation de leur ville. Pas une personne ne m'a tenu un propos raciste. Mais tous m'ont dit ne plus se sentir chez eux, se sentir dépossédés de leur village.
Je pense pour ma part que les chiffres sont importants, qu'ils peuvent nous servir. Mais ce travail ne relève pas de mon domaine. Mon domaine à moi, c'est la retranscription de l'expérience sensible, c'est le récit d'êtres vivants, avec leurs peurs, leurs doutes, leurs souffrances. Et c'est, à mon avis, au moins aussi important que les chiffres. Cette souffrance des êtres n'est pas mesurable par des calculs et des études. Doit-elle pour cela ne pas compter, ne pas être prise en compte, être balayée par le revers d'une main méprisante et scientifique ? Pour Gérald Briant,« ce n'est pas un travail sérieux ». Peut-être devrait-il pousser un peu plus loin sa pensée et dire que ce que les gens ressentent n'est pas sérieux. Je le répète, je n'ai fait que me promener et discuter avec quelques personnes croisées sur mon chemin. Une quarantaine. Tous, je dis bien tous, m'ont confié leur malaise dû à la sensation d'islamisation de leur ville. Pas une personne ne m'a tenu un propos raciste. Mais tous m'ont dit ne plus se sentir chez eux, se sentir dépossédés de leur village. Les témoignages à ce sujet se ressemblent tous. Suis-je tombé, par hasard, sur les quarante seules personnes de Nangis à penser cela ?
À lire aussi«Créolisation, inclusion, assimilation: comment réussir l'intégration culturelle des populations immigrées ?»
À VOIR AUSSI - Éric Zemmour: «L'assimilation, c'est l'inverse du racisme» précise le candidat au Trocadéro
Une autre tentative de déstabilisation et de déni m'est venue ce jour-là d'un deuxième interlocuteur sur le plateau de Morandini, le conseiller de Paris du Groupe indépendant et progressiste et actuel candidat «Ensemble» aux législatives, Pierre-Yves Bournazel, qui a tenté de m'enfermer dans le piège «islam-islamisme». Il a commencé le commentaire de mon texte par une précision: la différence entre islam et islamisme, différence qu'il faut absolument faire selon lui. Comme si je faisais l'amalgame. Mais quel amalgame ? Je ne suis pas islamologue, il est vrai, et ne compte d'ailleurs pas le devenir. Ce qui est islam d'un côté et islamisme de l'autre ne m'intéresse pas. Ce à quoi je m'intéresse dans ce reportage, c'est à certaines pratiques culturelles et religieuses, à un certain mode de vie d'une partie non négligeable des personnes de confession musulmane de Nangis qui heurtent l'autre partie de la population qui ne l'est pas. Je laisserai donc le soin à Pierre-Yves Bournazel de catégoriser ces pratiques religieuses et culturelles.
Puisque le problème pour lui ne semble être que l'islamisme, je lui demande si le voile – simple et non intégral – est de l'islamisme. Il me répond que non. Je lui demande alors: «Que répondez-vous aux habitants de Nangis qui voient tous ces voiles comme autant de drapeaux islamiques plantés sur le territoire de leur ville ? Que dites-vous à tous ces gens qui trouvent que leur ville, pour cette raison, devient musulmane ?» Sa réponse : «Là aussi, distinguons l'islamisme et l'islam. Quand il y a des revendications religieuses où on veut imposer sa foi sur la loi de la République et sur le vivre ensemble, nous devons être très fermes et défendre les principes républicains […] deuxièmement, les premiers à se battre contre l'intégrisme religieux c'est souvent les mamans, les gens dans les quartiers qui veulent vivre leur foi – ou d'ailleurs parfois ils n'ont pas la foi – tranquillement et sans être sous pression. Et notre devoir c'est de les protéger ou de les émanciper». Morandini fait alors remarquer à Bournazel qu'il ne répond pas à ma question. «Mais c'est quoi la question ? Il faut dire que les musulmans sont des islamistes ?», s'exclame le candidat «Ensemble».
Bournazel ne répond évidemment pas à ma question. Lui aussi méprise complètement cette problématique du ressenti des «Français de souche» culturellement menacés par un islam d'atmosphère qui les étouffe. Il répond à cette question par un autre ressenti, celui des personnes de confessions musulmanes qui seraient, selon lui, les premières victimes. Ce sont les musulmans qui semblent l'intéresser. Peut-être est-ce moins nauséabond de s'intéresser au ressenti des «musulmans» qu'à celui des «Français de souche». Rien que le terme «Français de souche» ne met à l'aise personne. Les «de souche», circulez – ou souffrez –il n’y a rien à voir ! Voilà une fois de plus le mépris dont ils sont victimes. Une fois de plus, on ne répondra pas à leurs questions pourtant existentielles. Les Nangissiens que j'ai rencontrés ne m'ont pas parlé d'islam radical, de terrorisme ou de charia. Ils m'ont dit que la population grandissante de femmes voilées et d'hommes en djellabas, les commerces communautaires, l'implantation de la mosquée, toutes ces choses qui se voient, qui leur crèvent les yeux, sont autant de signes qui montrent que leur ville est gagnée par le communautarisme. Pas intégriste, pas djihadiste, pas Ben Ladeniste. Musulmane.
Ce qui vous dérange vient de vous, de votre cœur malade et non de délits comptabilisés dans des chiffres officiels retranchés, recoupés, analysés par la science triomphante.
On m'explique que ce que je rapporte dans les pages de Causeur n'a pas d'importance. Ou pire, que ce que je dis avoir vu et entendu n'existe pas. Les chiffres, les études, la science, la loi. Tout cela contre mes yeux et mes oreilles ? Tout cela contre la sensation, contre le cœur ? Lorsqu'un journaliste se rend sur un terrain de guerre afin d'interviewer la population bouleversée, on ne lui rétorque pourtant pas que son travail ne vaut rien car ce n'est que le ressenti des populations qu'il a rencontrées, et qu'il faut des chiffres, des études approfondies pour étayer son propos. C'est pourtant cette arme avec laquelle on m'attaque. Je me promène, je regarde, je discute, j'écoute ce qu'on me dit, je tente de me mettre à la place des habitants pour les comprendre. Voilà un travail qui n'est pas sérieux, qui ne vaut rien. C'est pourtant ce qu'on appelle le reportage. Se rendre sur le lieu d'un événement, récolter sur le vif des témoignages, des informations et en rendre compte dans les pages d'un journal. Mais le reportage, visiblement, n'est valable que pour certains sujets. Pour celui du malaise civilisationnel et de l'insécurité culturelle, il ne compte pas. Voilà pourquoi, chers Nangissiens, ce que vous m'avez raconté n'a aucune importance. Voilà pourquoi un trait sera tiré sur vos paroles qui ne comptent pas. Voilà pourquoi les problèmes qui sont les vôtres ne seront pas réglés. Ce qui vous dérange n'est pas interdit. Ce qui vous dérange vient de vous, de votre cœur malade et non de délits comptabilisés dans des chiffres officiels retranchés, recoupés, analysés par la science triomphante. On vous l'avait pourtant dit qu'il ne fallait pas confondre l'insécurité et le sentiment d'insécurité. Il ne faut pas non plus confondre l'islamisation et le sentiment d'islamisation. Votre ressenti n'est pas scientifique, alors soyez gentils… Gardez vos sentiments pour vous ! Et la prochaine fois, revenez avec des chiffres. À ce moment-là, on verra ce qu'on peut faire !
À VOIR AUSSI - Frère Jens: au défi du dialogue islamo-chrétien
Bac 2022: «En ignorant le sens du mot "ludique", certains lycéens confirment la baisse dramatique du niveau»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Sur les réseaux sociaux, des lycéens ont exprimé leur désarroi face au mot «ludique» dans leur sujet de baccalauréat. Pour Madeleine de Jessey, l'absence de lecture et la complicité de l'Éducation nationale sont les principales responsables de cet effondrement de la maîtrise du français.
Pierre Liscia: «Grève des éboueurs, saleté de Paris : assez, assez !»
TRIBUNE - La saleté répugnante de la capitale, dont Anne Hidalgo est entièrement responsable, a des causes précises et n'est pas une question de moyens, explique l'élu : Paris a besoin d'une réorganisation complète de son service municipal de propreté et du recours au privé, sous l'autorité des maires d'arrondissement.
L'Humanité
PS les socialistes se maintiennent
ActuNaïm Sakhi
C’était l’un des duels attendus du second tour : avec 53,7 % des suffrages, l’ex-député PS Jérôme Guedj défait la ministre Amélie de Montchalin dans l’Essonne. Une victoire symbolique, qui s’ajoute aux succès des figures du groupe socialiste : le premier secrétaire Olivier Faure (65,3 %) en Seine-et-Marne, la présidente du groupe Valérie Rabault (57,37 %) dans le Tarn-et-Garonne, mais aussi les députés Boris Vallaud (59,3 %) dans les Landes et Christine Pirès Beaune (64 %) dans le Puy-de-Dôme sont réélus. « Nous sommes fiers d’avoir contribué à la réussite de la Nupes. La gauche et les écologistes seront présents en force à l’Assemblée nationale grâce à cette union », a déclaré Corinne Narassiguin, numéro 2 du PS. Sous la menace de voir son groupe disparaître après le score de 1,7 % obtenu par Anne Hidalgo à la présidentielle, le PS conserverait un groupe avec 25 députés investis par la Nupes, selon une estimation d’Ipsos. Soit un élu de plus que lors de la précédente mandature. Les socialistes verront par ailleurs de nouveaux visages siéger dans leurs rangs. Dans le Finistère, Mélanie Thomin, avec 50,57 %, signe une des performances de ce second tour en battant le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Anna Pic (51,61 %) l’emporte face à la députée LaREM Sonia Krimi. Arthur Delaporte est élu dans la 2e circonscription du Calvados. Déception en revanche pour Pierre Jouvet. Le négociateur du PS au sein de la Nupes s’incline dans la Drôme face au candidat Ensemble !. Enfin, l’ex-frondeur Laurent Baumel (49,48 %) loupe de peu son retour au Palais-Bourbon.
Résultats Législatives 2022parti socialisteNupesLégislatives 2022 L'Humanité
La Nupes devient la première force d’opposition
ActuGauche La coalition FI-PCF-PS-EELV relève le défi de faire entrer 147 députés à l’Assemblée nationale. Son score met en échec la Macronie qui est privée de majorité absolue. Mais elle ne parvient pas à conquérir un nombre suffisant d’élus pour s’imposer à Matignon.
Emilio MesletSi ce n’est pas une victoire, ce n’est pas non plus une défaite. Jean-Luc Mélenchon estime que la gauche a réussi « l’objectif politique » qu’elle s’était fixé, celui de « faire tomber celui qui, avec autant d’arrogance, avait tordu le bras de tout le pays pour être élu sans qu’on sache pour quoi faire ». La gauche a des raisons d’être satisfaite de ces législatives : elle a mis Emmanuel Macron en minorité et renversé quelques ministres de poids. Surtout, elle revient en nombre dans l’Hémicycle, devenant de fait la première force d’opposition. Entre 165 et 175 députés devraient peupler l’Assemblée nationale, selon les estimations de l’Ifop à 20 h 30. De plus, le PCF, la FI, le PS et le pôle écologiste devraient chacun disposer d’un groupe parlementaire. Néanmoins, la Nupes ne parvient pas à conquérir une majorité, malgré sa première position à l’issue du premier tour, et ne pourra pas former un gouvernement.
PCF Un groupe consolidé
Bien embarqués à l’issue du premier tour, huit députés communistes sortants ont été réélus. En Seine-Maritime, Sébastien Jumel (57,81 %), Jean-Paul Lecoq (65,76 %) et Hubert Wulfranc (61,07 %) confirment l’implantation du PCF dans ce département. En Île-de-France, Stéphane Peu et Elsa Faucillon sont tous deux reconduits pour un second mandat. Fabien Roussel (54,5 %), Pierre Dharréville (52,67 %) et le président du groupe GDR, André Chassaigne (69,43 %), s’imposent face au RN. Dans l’Allier, où Jean-Paul Dufrègne passait la main, Yannick Monnet (55,51 %) l’emporte face à la macronie. Enfin, dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, Soumya Bourouaha, qui succédait à Marie-George Buffet, était seule en lice, dimanche, après le retrait du maire de Stains, Azzédine Taïbi. En revanche, Alain Bruneel perd son siège dans le Nord, battu de 277 voix par l’extrême droite. « La Nupes a largement contribué à nos succès. La gauche se renforce à l’Assemblée. C’est une très bonne nouvelle avec la constitution de quatre groupes, s’est réjoui Fabien Roussel. Il reste beaucoup à faire pour que la gauche soit majoritaire. Il faudra prendre le temps de comprendre pourquoi de nombreux électeurs n’ont pas franchi le pas. »
Dans les 31 circonscriptions où le PCF était présent au second tour, la formation remporte deux nouveaux sièges. Nicolas Sansu (57,7 %) dans le Cher et Jean-Marc Tellier (50,11 %) dans le Pas-de-Calais s’imposent face à l’extrême droite. À 71 voix près, le maire d’Avion parvient à reprendre une circonscription au RN, malgré la dangereuse vague brune. En revanche, Jean-Marc Lespade (48,06 %) s’incline dans les Landes, face à Ensemble !. Bruno Nottin (36,64 %), Gabriel Blasco (40,81 %) dans l’Hérault et Patrick Soloch (42,85 %) dans le Nord sont, eux, battus par le RN. Loïc Pen (43,3 %) dans l’Oise chute face à LR. Pour former un groupe, les 12 parlementaires communistes devraient s’appuyer sur leurs partenaires ultramarins. Jean-Philippe Nilor en Martinique, Karine Lebon à La Réunion et Moetai Brotherson en Polynésie française ont été reconduits. Tavini, la formation de ce dernier, envoie par ailleurs deux autres députés à Paris.
PS les socialistes se maintiennent
C’était l’un des duels attendus du second tour : avec 53,7 % des suffrages, l’ex-député PS Jérôme Guedj défait la ministre Amélie de Montchalin dans l’Essonne. Une victoire symbolique, qui s’ajoute aux succès des figures du groupe socialiste : le premier secrétaire Olivier Faure (65,3 %) en Seine-et-Marne, la présidente du groupe Valérie Rabault (57,37 %) dans le Tarn-et-Garonne, mais aussi les députés Boris Vallaud (59,3 %) dans les Landes et Christine Pirès Beaune (64 %) dans le Puy-de-Dôme sont réélus. « Nous sommes fiers d’avoir contribué à la réussite de la Nupes. La gauche et les écologistes seront présents en force à l’Assemblée nationale grâce à cette union », a déclaré Corinne Narassiguin, numéro 2 du PS. Sous la menace de voir son groupe disparaître après le score de 1,7 % obtenu par Anne Hidalgo à la présidentielle, le PS conserverait un groupe avec 25 députés investis par la Nupes, selon une estimation d’Ipsos. Soit un élu de plus que lors de la précédente mandature. Les socialistes verront par ailleurs de nouveaux visages siéger dans leurs rangs. Dans le Finistère, Mélanie Thomin, avec 50,57 %, signe une des performances de ce second tour en battant le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Anna Pic (51,61 %) l’emporte face à la députée LaREM Sonia Krimi. Arthur Delaporte est élu dans la 2e circonscription du Calvados. Déception en revanche pour Pierre Jouvet. Le négociateur du PS au sein de la Nupes s’incline dans la Drôme face au candidat Ensemble !. Enfin, l’ex-frondeur Laurent Baumel (49,48 %) loupe de peu son retour au Palais-Bourbon.
Pôle écologiste Le retour des verts
Jamais l’écologie politique n’aura compté autant de députés dans l’histoire de la Ve République. Pour la première fois depuis 2016, les Verts auront aussi un groupe parlementaire. Il devrait être composé d’environ 25 députés, selon les projections d’Ipsos à 21 heures. C’était leur objectif principal après une absence de cinq ans. Une situation logique au vu de leurs scores en progression dans toutes les élections depuis 2019, hormis la présidentielle. Ce qui rend « heureuse » l’eurodéputée Karima Delli, qui met ces bons résultats sur le compte de l’union. Les principaux cadres du pôle écologiste vont rejoindre l’Assemblée, c’est le cas du secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, à Paris, de la finaliste de la primaire, Sandrine Rousseau, ou de la co-coordinatrice de Génération.s, Sophie Taillé-Polian, dans le Val-de-Marne. L’ancienne ministre socialiste Delphine Batho, désormais cheffe de Génération écologie, enchaînera un quatrième mandat de députée, récoltant 58 % dans les Deux-Sèvres. De même, la porte-parole d’EELV, Éva Sas, bat son homologue de LaREM, Laetitia Avia, à Paris, et la militante du mouvement climat Marie Pochon est élue dans la Drôme avec 52 % des suffrages. En revanche, le Palais-Bourbon ne verra siéger sur ses bancs ni Stéphane Ravacley, boulanger et défenseur des migrants dans le Doubs, ni Nicolas Cadène, ex-secrétaire général de l’Observatoire de la laïcité. Idem pour Marine Tondelier, trésorière d’EELV, qui n’a pas réalisé l’exploit de faire tomber Marine Le Pen (36,8 % contre 63,2 %).
FI Une situation « inouïe » pour Mélenchon
« C’est une situation totalement inattendue, absolument inouïe. » Bien qu’il ait lancé sa campagne des législatives en proposant aux Français de l’élire premier ministre, Jean-Luc Mélenchon semblait surpris par le résultat de sa stratégie, en deçà de son objectif affiché. À l’Élysée Montmartre, le leader des insoumis a savouré une victoire dimanche soir, à en juger par le ton de son discours. La Nupes, et sa principale composante, la France insoumise, sont parvenues à empêcher le président de la République d’obtenir une majorité absolue, moins de deux mois après sa victoire à la présidentielle. Les insoumis apparaissent ainsi comme les principaux artisans de ce « troisième tour » infligé à Emmanuel Macron. En tireront-ils les bénéfices politiques ? Selon l’institut Ipsos, la FI obtiendrait 79 députés, à l’heure où nous bouclons cette édition. Elle devient donc la première force au sein de la Nupes. Le poids de la gauche, selon l’Ifop, oscillerait entre 165 à 175 sièges, mais des évolutions étaient encore possibles pour la France insoumise. Le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon a remporté un grand nombre de circonscriptions, alors qu’il ne comptait que 17 élus dans la précédente mandature. Ses principales figures de l’Assemblée sortante ont été reconduites : c’est le cas de François Ruffin dans la Somme, de Caroline Fiat en Meurthe-et-Moselle, d’Adrien Quatennens dans le Nord. La FI inflige des défaites hautement symboliques à la Macronie comme dans les Alpes-de-Haute-Provence, où Léo Walter a battu le président de son groupe, Christophe Castaner.
Les partisans de l’ex-candidat à la présidentielle savourent le moment. « La retraite à 65 ans, ce soir, de mon point de vue, elle a sombré grâce à ce résultat », s’est ainsi réjoui le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a laissé son avenir ouvert. « Mon engagement est et demeurera dans les premiers de vos rangs si vous le voulez bien », a-t-il lancé dimanche soir à ses soutiens.
Législatives 2022Nupespcflfi Le Figaro
Berlin, Bruxelles, New York: comment la Fête de la musique est partie à la conquête du monde
Présente dans une centaine de pays, l'initiative de Jack Lang a traversé les frontières. Après un fiasco en Grèce, cette fête a trouvé sa place dans plusieurs pays d'Europe, mais aussi en Amérique et en Asie.
Berlin, Bruxelles, New York: quarante ans après sa création, la Fête de la musique est célébrée dans plus d'une centaine de pays, sans toutefois atteindre la même ampleur qu'en France, où elle est le fruit d'une volonté politique. «Dans le reste du monde, elle est organisée par des fondations, des associations, des Alliances françaises ou des personnalités culturelles locales», explique Charitini Karakostaki, sociologue à l'université de Liège. Autrice d'une thèse sur le sujet, elle souligne que, dans les autres pays, aucun dirigeant politique n'a convié les gens à faire de la musique dans la rue.
À lire aussiJack Lang sur la Fête de la musique : «Il était temps qu'il y ait un concert électro à l'Élysée»
L'une des premières tentatives d'exportation de cette fête eut lieu en 1985 à Athènes, alors désignée capitale européenne de la culture. «Ce fut un fiasco», résume la sociologue, les citadins n'ayant pas répondu à l'appel. Et, depuis, cette fête est quasi inexistante en Grèce.
En revanche, en Allemagne, où l'Institut français de Munich avait donné l'impulsion dans les années 1980, elle a essaimé progressivement, gagnant en vigueur avec sa première célébration à Berlin en 1995. Dans ce pays fédéral, où chacun des seize États régionaux (Länder) est responsable de sa propre politique culturelle, elle n'est pas du tout célébrée de la même manière selon les villes. «Dans la capitale allemande, la "Fête de la musique" - le nom français a été gardé pour rappeler son origine et un certain savoir-vivre - la ville-Etat a décidé en 2018 d'en assumer la responsabilité financière», explique Björn Döring, coordinateur de l'événement à Berlin.
À New York, elle a été initiée par l'Américain Aaron Friedman qui, après avoir séjourné un an en France, décide de lancer en 2007 le Make Music Day New York. En traduisant le nom de l'événement, il a insisté sur la participation de tous les musiciens amateurs mais a abandonné l'idée de fête. «Peu à peu Make Music s'est répandu dans d'autres villes des États-Unis, au Canada, en Australie, au Nigeria, au Royaume-Uni, en Chine», raconte Aaron Friedman.
De l'autre côté du globe, au cœur du Pacifique, les Philippines organisent une fête de la musique. Particularité du pays, elle ne se tiendra pas uniquement le soir du 21 juin mais battra son plein tous les jours pendant une semaine !
En Belgique, comme en Suisse, la Fête de la musique est avant tout présente dans la partie francophone du pays, ainsi qu'à Bruxelles, ville bilingue où des concerts gratuits ont lieu du 17 au 22 juin.
Le groupe sud-coréen BTS annonce une nouvelle pause dans sa carrière
L'annonce du boys band de K-pop a fait l'effet d'une bombe sur la planète pop. C'est leur troisième arrêt en à peine dix ans de carrière. Ses sept membres entendent prendre du temps pour développer leur propre carrière.
Regarder la vidéoHellfest: deux week-ends exceptionnels et Metallica en tête d'affiche
Après deux éditons victimes du Covid, trois-cent-cinquante groupes de hard-rock, punk et metal, dont Guns N'Roses, Deep Purple et Scorpions, sortiront dès vendredi 17 juin les grosses guitares dans la petite commune de Clisson, pour sept jours de festivités.
DJ Missill est décédée à l'âge de 42 ans
Emilie Talieu, dont l'engagement militant transparaissait dans sa musique, avait commencé sa carrière en tant que grapheuse dans les années 1990.
L'Humanité
Le 19 juin, élisons des députés de combat
ÉditorialFabien GayQui aurait pu imaginer un seul instant, au soir du premier tour de l’élection présidentielle le 10 avril dernier qui voyait une nouvelle fois la gauche éliminée du second tour, que, deux mois plus tard, une large coalition de la gauche et des écologistes, la Nupes, serait au coude-à-coude avec l’arc de rassemblement de la majorité présidentielle ? Et pourtant, c’est un fait, et la Nupes a déjà remporté son premier pari. En deux mois, elle a réussi à remobiliser, à redonner l’espoir qu’une autre majorité était possible, et que la retraite à 65 ans, le RSA conditionné au travail gratuit, les salaires bloqués et l’inflation ou plutôt la spéculation rampante n’étaient pas une fatalité.
Même si la gauche progresse de « seulement » 63 889 voix par rapport à 2017, son unité et son rassemblement lui permettent d’être présente au second tour dans quelque 400 circonscriptions (hors outre-mer), d’être en tête dans 194 d’entre elles, et d’avoir déjà quatre députés élus dès le premier tour. La Nupes sera même présente dans 61 circonscriptions face au Rassemblement national. Dès lors, il appartient à tous les démocrates, républicains et à la majorité présidentielle de parler haut et clair, comme la gauche a su le faire pour le second tour de la présidentielle, et de battre largement le RN, qui progresse de 1,3 million de voix par rapport à 2017. Loin d’être vaincue, l’extrême droite reste vivace et ses idées s’enracinent dans la société.
Ce premier tour est un camouflet pour Emmanuel Macron. Pour la première fois depuis l’instauration de la Ve République et alors que les institutions sont conçues pour confier au président élu une large majorité, il se pourrait que les électrices et les électeurs décident de ne pas confier cette majorité absolue, ni même relative, au chef de l’État. Ce serait inédit ! Si tel était le cas, il est possible et probable que le président se retrouve en difficulté pour imposer ses réformes libérales.
Après avoir fait le choix d’un non-débat lors de la campagne de l’élection présidentielle, c’est celui d’une campagne sous anesthésie qui a été retenu pour les législatives. En somme, Emmanuel Macron a pensé que, par le simple jeu des institutions malades de la Ve République, la majorité, à défaut d’exister dans les idées, serait du moins au rendez-vous des urnes.
Ce pari nauséeux – et bien peu démocratique – est raté. Et l’abstention très forte, qui a battu un nouveau record, devrait être entendue à l’Élysée comme un signal très politique. Elle traduit une non-adhésion au projet présidentiel ; et une majorité du peuple ne pense pas que la Macronie aura les réponses à la crise du pouvoir d’achat, à la crise climatique, à la crise du service public, dont l’hôpital et l’éducation sont les plus criantes illustrations, nécessitant d’urgentes solutions.
Les Français et Françaises veulent des réponses politiques à ces problématiques, auxquelles s’ajoute celle de la paix au niveau international. Voici donc le dernier défi des candidats et candidates de la Nupes pour le 19 juin : mobiliser les abstentionnistes par millions, pour être le plus nombreux possible dans la prochaine Assemblée, avec des députés de combat pour défendre l’augmentation des salaires, revenir à la retraite à 60 ans et répondre à l’urgence sociale et climatique.
éditorial
NupesLégislatives 2022 Le Figaro
Séminaristes non ordonnés, vexations, révocations... Tempête chez les catholiques français
Jean SévilliaENQUÊTE - Depuis un an, les tenants de la tradition et leurs alliés dans l’Église de France essuient des orages de plus en plus violents. Qui, souvent, viennent du Vatican lui-même.
Le 2 juin, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, annonçait que le Vatican lui avait demandé de surseoir aux dix ordinations diaconales et sacerdotales qu’il devait conférer à la fin du mois. Évoquant un questionnement du Saint-Siège à propos de son séminaire, un des plus importants de France, et à propos de la politique d’accueil qu’il pratique dans son diocèse, l’évêque déclarait recevoir la nouvelle «dans la douleur et la confiance». Quand et par qui les séminaristes ainsi pris en otage seront-ils ordonnés? Une sanction plus brutale encore menace-t-elle l’évêque? À Toulon, au sein du clergé comme chez les fidèles, même ceux qui ne se sentent pas sur la même ligne que leur pasteur, tout le monde a appris la décision du Vatican avec stupeur et incompréhension.
À lire aussiL’effarante décision du Vatican envers le diocèse de Toulon
Classé comme conservateur par les journalistes parisiens, Mgr Rey, nommé évêque par Jean-Paul II, est en réalité un prélat missionnaire, qui a fait de son diocèse le laboratoire d’une pastorale dynamique qui agit tous azimuts et qui recourt à toutes les sensibilités existant dans l’Église. Ainsi encourage-t-il la Diaconie du Var, un regroupement de soixante associations caritatives qui s’occupent de démunis et de migrants, comme les Missionnaires de la Miséricorde divine, prêtres vêtus de blanc qui exercent leur apostolat sur les plages ou dans les quartiers du port peuplés de musulmans et qui célèbrent la messe selon l’ancien rite, ou encore les nombreuses communautés latino-américaines auxquelles il a confié un ministère. Que reproche le Vatican à Mgr Rey? Tant qu’il n’y aura pas d’explication officielle, les accusations à sens unique parues dans les journaux ne pouvant suffire, le mystère et le malaise demeureront.
Catholiques de seconde zone?
Suspendre des ordinations trois semaines avant la date prévue est rarissime. Cette mesure a provoqué une secousse dans l’Église de France. Un éclair dans un ciel serein? Pas même car, depuis un an, les catholiques français essuient orage après orage. En juillet 2021, le motu proprio Traditionis Custodes du pape François limitait de manière drastique la faculté de célébrer la messe et les autres sacrements selon le rite tridentin, la Congrégation des rites aggravant six mois plus tard le texte pontifical. La question ne concerne directement qu’une minorité: le nombre de pratiquants réguliers de la liturgie ancienne est estimé à 60.000 personnes, 4 % des pratiquants français, auxquels s’ajoutent les 35.000 fidèles de la Fraternité Saint-Pie X fondée par Mgr Lefebvre, dont le statut n’est toujours pas régularisé. Cependant, la violence avec laquelle la directive pontificale a mis fin à la politique de rapprochement entre les rites qui avait été initiée par Benoît XVI en 2007, par son motu proprio Summorum Pontificum, a surpris au-delà des milieux traditionalistes.
Traités comme des catholiques de seconde zone, les adeptes de la liturgie tridentine ont écrit 3000 lettres de déférente protestation au pape François, lettres qui lui ont été remises, le 4 mai, par des mères de prêtres qui se sont rendues à pied de Paris à Rome. Au mois de février, le souverain pontife a certes confirmé le charisme propre à la Fraternité Saint-Pierre, une société de prêtres qui utilisent les anciens livres liturgiques, mais beaucoup d’évêques français ont choisi de l’ignorer. À Grenoble et à Vienne, par exemple, le desservant de la Fraternité Saint-Pierre devra abandonner ses 600 fidèles fin août, à moins qu’un nouvel évêque revienne sur la décision de son prédécesseur. Dans tous les cas, une menace latente pèse sur toutes les communautés traditionalistes, ce qui représente un retour en arrière de quarante ans.
Remous en vue à Paris
En octobre 2021, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé, rendait son rapport. On pouvait discuter la méthode de travail de celle-ci, et regretter qu’elle n’ait pas assez souligné que 97% des prêtres étaient innocents, précision qui a son prix, mais cette douloureuse opération-vérité était salubre et nécessaire. En décembre 2021, nouveau choc avec le brusque retrait de Mgr Michel Aupetit, l’archevêque de Paris, contraint à la démission par le Vatican à la suite d’une campagne de presse qui soit lançait des accusations erronées et calomnieuses, soit invoquait des griefs inintelligibles au commun des mortels, amalgame provoquant une fois de plus de l’incompréhension. Le nouvel archevêque, Mgr Laurent Ulrich, passe pour avoir reçu du pape le mandat de bousculer l’héritage du cardinal Lustiger - tête de l’Église à Paris de 1981 à 2005 -, ce qui augure de dangereux remous dans la capitale dont le clergé, de type classique, est très uni.
Risques de fracture
À l’heure où les mots de bienveillance et de miséricorde fleurissent dans les discours pontificaux et où le terme de synodalité semble devenu un talisman, s’instaure dans l’Église une gouvernance autoritaire et parfois erratique, qui paraît souvent vouloir déconstruire les acquis des pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Il en résulte un trouble attesté par-delà les clivages internes du catholicisme français. «Le fait que le pape François ne soit jamais venu en France et n’en manifeste pas le désir interroge», souligne, sous le sceau de l’anonymat, un poids lourd de la hiérarchie ecclésiastique.
À lire aussiMgr Dominique Rey, un évêque libre
Si 54% des Français se déclarent catholiques, les pratiquants réguliers (2% de la population) sont majoritairement des citadins recrutés dans les catégories CSP +, tandis que les fidèles des quartiers pauvres et des banlieues sont fréquemment originaires de l’outre-mer ou de l’étranger. Une autre césure se remarque entre la génération qui a vécu le concile Vatican II et ses suites, et les jeunes. Ces derniers, minoritaires à double titre, dans la société et dans l’Église, expriment une foi chrétienne marquée par l’intériorité et la quête spirituelle, et une pratique stricte, dénuée d’esprit de contestation à l’égard de la doctrine catholique. Les exigences de ces jeunes cathos diffèrent sensiblement de celles de leurs aînés. La synthèse du synode 2021-2023 du diocèse du Morbihan constate ainsi «une fracture»: «Les anciennes générations peuvent être dans une posture critique vis-à-vis de l’Église, de ses rites, de la sacralité, du sacerdoce ou de la tenue vestimentaire des clercs, pendant que les jeunes générations réclament plus de transcendance, de clarté doctrinale, de visibilité des clercs. Entre autres exemples, la liturgie, où des retraités pensent attirer les jeunes en excluant le sacré ou la langue latine, alors que des jeunes lycéens nous ont exprimé leur souhait d’avoir le choix entre la messe en latin et la messe en français.»
Le nouvel archevêque de Toulouse, Mgr de Kerimel, a récemment interdit le port de la soutane à ses séminaristes, consigne qui est en décalage avec les aspirations de nombreux jeunes. Car ceux qui se sentent appelés à la prêtrise préfèrent en majorité les filières de type traditionnel, pas seulement pour la tenue vestimentaire, qui ne relève pas de l’essentiel, mais pour la formation philosophique et théologique. Cette attente assure le succès de la Communauté Saint-Martin, dont les prêtres portent la soutane comme signe extérieur de leur sacerdoce. Cette communauté en pleine expansion fournit, certaines années, un quart des ordinations sacerdotales en France. Près d’un quart des séminaristes français, par ailleurs, effectuent leurs études dans des établissements ouvertement traditionalistes, ce qu’une grande part de l’épiscopat français a du mal à accepter.
“Il faut que les évêques aiment tous les fidèles”
Lors du week-end de la Pentecôte, alors que 30.000 scouts unitaires de France étaient réunis à Chambord et 8000 collégiens d’Île-de-France au Frat de Jambville, 15.000 pèlerins, dont la moitié avait moins de 20 ans, cheminaient à pied, de Paris à Chartres, portés par la liturgie tridentine. «Nous sommes de simples familles catholiques voulant rester catholiques dans un monde qui ne l’est plus», déclarait Jean de Tauriers, le président de Notre-Dame de Chrétienté, l’association organisatrice du pèlerinage de Chartres. Trois rassemblements catholiques avec leurs points communs et leurs divergences. Cette diversité déplairait-elle aux autorités vaticanes? Et à l’épiscopat français? «Il faut ramener les évêques à leurs responsabilités de pères de famille, glisse un curé parisien, toujours sous couvert d’anonymat. Il faut qu’ils connaissent, aiment et aident TOUS leurs fidèles.»
À VOIR AUSSI - Profanations: y a-t-il une cathophobie en France?
Le burkini déferle sur les bases de loisirs franciliennes
RÉCIT - Des dizaines de femmes ont été rappelées à l’ordre en une semaine. La région craint des débordements.
Après les années Covid, le vrai visage du nouveau bac
Quelque 500.000 lycéens vont plancher ce mercredi sur la philosophie, mais elle a perdu son aura et ne marque plus le coup d’envoi de l’examen.
L'Humanité
Résultats du second tour des législatives 2022. Qui est élu député dans votre circonscription ?
- Qui a été élu député dans votre circonscription ? Combien de députés de la Nupes dans votre département ? Retrouvez tous les résultats officiels du second tour des élections législatives 2022 avec notre carte interactive.
- Analyses, faits marquants, réactions en vidéo... Suivez l'actu de ces législatives et de leurs conséquences dans notre direct.
Ces élections législatives ont permis d'élire les 577 députés de la XVIe législature. Retrouvez tous les résultats officiels du second tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région en temps réel avec notre carte interactive.
Voir notre analyse des résultats du second tour dans 63 circonscriptions-clé.
Profitez de notre offre spéciale d'abonnement pour suivre avec l'Humanité les conséquences de ce séisme politique :
- 5€ l'abonnement digital quotidien + magazine pendant 4 mois.
- Soit une réduction de 67% pendant 4 mois et un gain de 34€.
- Toute la richesse du quotidien, du magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
- Abonnement résiliable à tout moment.
- L’offre n’est valable que jusqu'au 30 juin ! Pour en profiter, rendez-vous ici.
Législatives 2022Résultats Législatives 2022NupesÉlections 2022 Le Figaro
«Si l’on puit dire»: ne faites plus la faute!
La formule s’immisce de plus en plus dans nos conversations. Mais est-elle vraiment correcte?
Au premier doute sur la validité de l’expression «si l’on puit dire», le Bescherelle nous renseigne. La conjugaison du verbe «pouvoir» n’indique en effet aucune apparition du verbe sous la forme «puit». C’est bien sûr la forme «il/elle/on peut» qui est correcte. Dès lors, la forme «si l’on puit dire» se révèle être totalement fausse… mais pourquoi le doute continue-t-il de persister?
À lire aussiParlez-vous un français académique?
Dans sa rubrique «Dire, ne pas dire», l’Académie française nous renseigne. Elle nous indique que l’expression «il puit» est une forme incorrecte issue de l’ancien français. En effet, autrefois la forme canonique de la 3e personne du singulier du verbe «pouvoir» était «il puet». À l’écrit comme à l’oral, c’était donc «il/elle puet» qui dominait. Mais à cette époque l’orthographe était fluctuante, il arrivait de trouver «il puit» dans certains textes. Comme le souligne l’Académie, on peut trouver cette forme-là dans un écrit de l’époque médiévale, Les Sept Péchés capitaux: «Celuy qui ne se puit aydier, Doit ons aidier, ce m’est auis» («Celui qui ne peut s’aider, il me semble qu’on doit l’aider»).
Cependant, cette forme prêtait à confusion. En effet, «il puit» était aussi la forme canonique de la 3e personne du singulier du verbe «puir» (en français moderne, «puer»). Comme l’indique l’Académie, on peut le lire dans un texte issu de la même époque: «Car il puit plus vilaynement que un fumers pourriz tout plain de fiens» (ce qui signifie, «car il pue plus salement qu’un fumier pourri plein de fiente»). Difficile de faire la différence entre les deux verbes.
Finalement, entre les formes «il puet» et «il puit», c’est la première qui s’est inscrite dans la durée comme forme de la conjugaison du verbe «pouvoir».
«Je n’en puis mais» et «il n’en peut mais»
Ainsi, de «il puit» à «il peut» en passant par «il puet», seule la forme «il peut» est aujourd’hui correcte. Si le doute autour de cette conjugaison persiste de nos jours, cela est probablement dû à une confusion entre deux expressions: «il n’en peut plus» et «je n’en puis mais». Cette dernière est la forme conjuguée de «n’en pouvoir mais», expression tombée en désuétude qui voulait dire «n’en pouvoir davantage». L’adverbe «mais» signifiait autrefois «davantage, plus» avant qu’il ne soit utilisé pour amener une opposition.
À lire aussi«Bailler», «bâiller» ou «bayer»: ne faites plus la faute!
Comme le rappelle l’Académie, on retrouve cette forme incorrecte, «il n’en puit plus», dans un article du Figaro littéraire signé par Claudel, qui écrit en 1953: «Face à l’ouragan il me manquait encore l’horreur et la joie sous mes pieds de ce bateau pourri qui n’en puit plus et qui craque et qui s’effondre». Même les plus grands écrivains sont tombés dans le piège.
Du «il n’en puit plus» au «si l’on puit dire», il n’y a qu’un pas et l’usage (trop) fréquent de «si l’on puit dire» viendrait de l’alliage incorrect de ces différentes expressions.
À VOIR AUSSI - Orthographe: la lente agonie de l’expression écrite?
«Partygate», «Pénélopegate»: pourquoi les scandales se terminent-ils en «gate»?
Nixon, la princesse Diana ou Boris Johnson ont vu leur nom associé à ce «gate» diffamant. Contrairement à ce qu’on peut croire, il n’a rien à voir avec le mot anglais.
Cinq expressions pour briller sous le soleil
«Se dorer la pilule», «suer comme un bœuf»... Le retour de la canicule apporte son lot d’expressions brûlantes. Florilège.
Le Bescherelle, des conjugaisons à l’écriture inclusive, un repère contesté
Le célèbre spécialiste des conjugaisons fête ses 180 ans. Il publie une Chronologie de l’histoire de la langue française, alors qu’il fait face à un public souvent moins soucieux des règles d’orthographe.
L'Humanité
Nupes, la victoire à portée d’urne
ActuLa gauche a réalisé une percée inédite en arrivant en tête du premier tour des élections législatives après avoir échoué à la présidentielle. Ce dimanche 19 juin, elle peut espérer l’emporter et former un gouvernement au service du progrès social. Seule condition : mobiliser massivement l’électorat.
Aurélien SoucheyreL’histoire progresse en sous-marin : qui peut dire par avance à quel moment elle repointera le bout de son nez ? Et pourtant, ce dimanche 19 juin, les eaux bouillonnent à la surface. Ce qui semblait chimérique est devenu possible : la gauche, rassemblée au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), est en mesure de l’emporter au deuxième tour des élections législatives et d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron. Plus que jamais, les Français ont dans leurs mains l’avenir du pays et peuvent choisir le projet de société qu’ils veulent voir s’accomplir : la retraite à 60 ans ou 65 ans ? Un Smic rabougri ou revalorisé à 1 500 euros net avant une hausse généralisée des salaires ? Des rustines sur les tarifs de l’alimentation et de l’énergie ou un blocage des prix avant de se réapproprier les moyens de production en les mettant au service de l’intérêt général ? La poursuite d’une politique tout entière destinée aux plus riches, ivres des cadeaux réalisés sur le dos des plus modestes, ou bien une redistribution des richesses et un plan d’investissements massifs consacré à l’écologie, la santé, l’éducation, l’emploi et les services publics ?
Législatives : la carte par circonscriptions des candidats NUPES qualifiés pour le second tourLa question, loin d’être réglée lors d’une séquence présidentielle atone, se pose dans toute son urgence et son acuité le 19 juin. « Les Français ont voté au premier tour des législatives comme si la présidentielle n’avait pas eu lieu. Comme s’ils n’avaient pas pu dire, à ce moment-là, ce qu’ils pensaient d’Emmanuel Macron. Et donc ils l’ont fait à l’occasion de ces législatives, et c’est assez sévère », mesure le politologue Jérôme Jaffré. Preuve que rien n’est décidé, et que tout se joue ce week-end. Reste à savoir si les citoyens pousseront ces portes entrouvertes par la gauche pour faire pleinement irruption dans le jeu démocratique, alors que l’abstention a atteint un nouveau record en s’élevant à 52,49 % le 12 juin.
Une « opportunité extraordinaire »
« Pour la première fois de la Ve République, un président nouvellement élu ne parvient pas à réunir une majorité à l’élection législative qui suit. J’appelle notre peuple, au vu de ce résultat et de l’opportunité extraordinaire qu’il présente pour nos vies personnelles et pour le destin de la patrie commune, à déferler dimanche prochain », a ainsi enjoint Jean-Luc Mélenchon au soir du premier tour, où la Nupes est parvenue à s’imposer devant l’alliance macroniste baptisée Ensemble ! (au coude-à-coude, les deux coalitions rassemblent près de 26 % des voix chacune). Qui avait déjà vu cela, tant l’élection présidentielle depuis la fondation de la Ve République a toujours phagocyté les législatives convoquées dans la foulée du scrutin pour l’Élysée ? Le simple fait que le pouvoir pour les années à venir soit en jeu ce dimanche 19 juin constitue d’ores et déjà un sérieux camouflet pour la Macronie. La Nupes, elle, a marqué un point précieux : elle s’est au minimum inscrite comme la première force d’opposition dans le pays, devant l’extrême droite. Elle peut faire encore plus : empêcher Emmanuel Macron d’obtenir une majorité absolue, et, dans le meilleur des cas, lui reprendre les commandes.
Législatives 2022 en direct. Fin de campagne du second tourAgiter l’épouvantail du rouge
La Macronie le sait, et panique. À l’image de ses soutiens médiatiques qui fustigent la Nupes. « Ça pue : la populace “révolutionnaire” est de retour et entend faire la loi, comme en 1793 », s’inquiète ainsi l’éditorialiste du « Point », Franz-Olivier Giesbert. Le directeur des rédactions du « Figaro », Alexis Brézet, voit déjà défiler à l’Assemblée nationale « tout l’inquiétant cortège de la jalousie sociale et de la folie économique, de la violence verbale et du ressentiment politique ». Et Vincent Beaufils, pour « Challenges », croit que « les projets de la Nupes sont largement aussi dévastateurs que ceux du RN », dans un hebdomadaire qui alerte sur une « overdose de dépenses publiques » et un « tsunami de taxes unique au monde » en cas de succès de la gauche. Les ministres et le patronat promettent de leur côté la « ruine » et la « faillite ». « Avec Mélenchon, c’est la guillotine fiscale », s’alarme même Gabriel Attal, qui craint de perdre son portefeuille du Budget dans les jours qui viennent. Certains ministres pourraient d’ailleurs être battus. À l’image d’Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique, qui obtient 31,46 % des voix dans la 6e circonscription de l’Essonne, contre 38,31 % pour le candidat socialiste de la Nupes, Jérôme Guedj. Une situation périlleuse qui lui a fait perdre son sang-froid. « Le programme de Mélenchon rejoint celui de l’extrême droite », a-t-elle fustigé sur CNews, avant de qualifier les candidats Nupes d’« anarchistes d’extrême gauche qui ont laissé de côté leurs valeurs républicaines ».
Des consignes « à géométrie variable »
Elle n’est pas la seule ministre en danger. Stanislas Guerini (Transformation publique) et Clément Beaune (Europe) sont menacés à Paris, Justine Bénin (Mer) en Guadeloupe. Franck Riester (Commerce extérieur) en Seine-et-Marne et Brigitte Bourguignon (Santé) dans le Pas-de-Calais font de leur côté face au RN. D’anciens ministres emblématiques de la Macronie ont en outre été éliminés dès le premier tour, à l’image d’Emmanuelle Wargon (Logement) dans le Val-de-Marne. C’est aussi le cas de Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale), qui a été battu dans la 4e circonscription du Loiret, où le communiste de la Nupes Bruno Nottin affronte le RN au second tour. Un coup de semonce qui montre à quel point le bilan d’Emmanuel Macron suscite le rejet dans le pays, notamment en ce qui concerne l’école. « Il y a un danger d’extrême gauche comme d’extrême droite », a déclaré le soir même Jean-Michel Blanquer, renvoyant dos à dos Nupes et RN. Inquiète et déboussolée, constatant bien que le combat pour la majorité se mène plus que jamais contre la Nupes, la Macronie a tergiversé encore et encore sur la position à défendre au sujet des duels qui se joueront le 19 juin entre la gauche et l’extrême droite.
D’abord en étant tenté par le « ni-ni ». « Face aux extrêmes, nous ne céderons rien pour défendre le progrès social et la République », a osé la première ministre, Élisabeth Borne. Elle a aussitôt été interpellée par Fabien Roussel sur Twitter. « J’entends dire qu’Élisabeth Borne refuserait d’appeler au barrage républicain face à l’extrême droite. Lorsque j’ai appelé à faire barrage au second tour de la présidentielle, je l’ai fait avec clarté. À vous d’avoir l’honneur d’en faire de même », a réagi le secrétaire national du PCF, qualifié pour le second tour dans sa circonscription du Nord. « Face à l’extrême droite nous soutiendrons toujours les candidats qui respectent les valeurs républicaines. C’est votre cas, Fabien Roussel. Notre ligne : ne jamais donner une voix à l’extrême droite », lui a répondu la cheffe du gouvernement. Mais, dans la foulée de ce message, la Macronie s’est mise à jouer une drôle de petite musique : en cas de duels entre la Nupes et le RN, les consignes de vote se donneraient au « cas par cas », selon que le candidat de la Nupes est « respectable » et « républicain » ou non. Tout est bon, en définitive, pour essayer de battre la Nupes, la lier dès que possible aux extrêmes et lui contester son caractère démocratique. « Renvoyer dos à dos une coalition de gauche et écolo et un parti qui s’inscrit dans l’histoire de l’extrême droite, je trouve cela indigne », a dénoncé l’écologiste David Cormand. Alors que les ténors de LaREM se contredisaient les uns les autres, le tout nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, s’est distingué. « Quelle que soit la configuration, aucune voix ne doit aller au Rassemblement national, a-t-il soutenu. Le combat contre l’extrême droite n’est pas à géométrie variable. »
La fébrilité du gouvernement s’est également manifestée au moment de comptabiliser les résultats du premier tour. Le ministère de l’Intérieur a exclu des candidats Nupes de son calcul, laissant penser que la Macronie était arrivée en tête du scrutin (voir notre démonstration dans « l’Humanité » quotidienne du 14 juin). Une perfidie de plus après la tentative de Gérald Darmanin de ne pas retenir la nuance Nupes dans la présentation des scores. Une stratégie qui ressemble à un sauve-qui-peut. Les projections en sièges des instituts de sondage promettent pourtant davantage de députés pour Ensemble ! que pour la Nupes au soir du second tour. Pas de quoi rassurer l’exécutif cependant, qui subit depuis des semaines la dynamique créée par la coalition grâce à l’entente programmatique et électorale trouvée par les insoumis, les écologistes, les communistes et les socialistes. Car la gauche, loin de se diviser comme en 2017 – ce qui l’avait conduite à s’autoéliminer dans nombre de circonscriptions et à ne se qualifier pour le second tour que dans quelque 150 d’entre elles –, sera cette fois-ci au rendez-vous dans près de 400 (dont 272 face à Ensemble !, 61 face au RN, et 25 face à LR, sans compter 8 triangulaires et d’autres duels). Les candidats de la Nupes seront représentés par les communistes dans 32 seconds tours : le PCF s’est qualifié dans l’ensemble des circonscriptions où il disposait d’un député sortant, et peut espérer des conquêtes, notamment avec Nicolas Sansu, maire de Vierzon, dans le Cher. Mais aussi par 59 socialistes et 74 écologistes, les insoumis disposant du plus large contingent de candidats, alors que 4 d’entre eux ont été élus dès le premier tour : Danièle Obono, Sophia Chikirou et Sarah Legrain à Paris, ainsi qu’Alexis Corbière en Seine-Saint-Denis.
Le présidentialisme met un genou à terre
Toutes les composantes de la Nupes devraient obtenir un groupe parlementaire chacune. Le RN aussi, après avoir réuni près de 19 % des voix, tout comme le parti de droite LR, qui rassemble 11 % des suffrages. Mais l’objectif pour la gauche sera clairement de prendre le pouvoir. Le présidentialisme qui ronge nos institutions n’est pas encore vaincu, mais a posé un genou à terre et lâché un râle. Quoi de plus normal que de le battre au moment de déterminer la composition de l’Assemblée nationale, où siègent les représentants du peuple ? Il faudra pour cela convaincre tous ceux qui se sont abstenus mais ont intérêt au changement. « Dimanche, nous avons une occasion historique d’avoir une majorité de gauche et écologiste à l’Assemblée. Nous appelons les personnes qui ne sont pas allées voter à se mobiliser. Votre voix compte double ! » appelle ainsi Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, qui devrait être élu député à Paris. « Je veux m’adresser aux jeunes. Le 19 juin, c’est à vous de déterminer votre avenir. Vous en avez marre de travailler à côté de vos études et de pouvoir à peine les financer ? Alors votez pour notre programme et l’aide de 1 063 euros par mois », ajoute l’insoumise Aurélie Trouvé, qui a recueilli 54,84 % au premier tour (mais se retrouve toujours en lice, n’ayant pas réuni 25 % des électeurs inscrits). « Les 18-34 ans, c’est vous qui détenez l’issue du second tour ! Vous pouvez ouvrir la voie à la planification écologique, à la règle verte, au minimum jeunesse, à la fin de Parcoursup… rejoignez-nous le 19 juin et réveillez l’espoir ! » abonde le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui devrait être réélu député en Seine-et-Marne, alors même que 69 % des jeunes de 18-24 ans et 71 % des 25-34 ans ne sont pas allés voter au premier tour. Ce sont pourtant eux qui plébiscitent le plus les propositions de la Nupes, selon les enquêtes d’opinion. Preuve que la gauche a des réserves pour s’imposer dimanche, « faire mentir les projections, construire une majorité nouvelle et changer la vie des Français », insiste Fabien Roussel.
Élections 2022Législatives 2022gaucheNupes Le Figaro
Montagne : quatre nouvelles adresses pour dormir en pleine nature cet été
Au pied ou au sommet des massifs, quatre pistes pour une immersion revigorante. Avec pour seuls luxes, la simplicité et la nature en majesté.
Bulle d'air à Morzine
Autour du lac des Mines d'Or, à quelques minutes du centre de Morzine, Aurélie a installé une, deux puis trois bulles de 18 m² dont la dernière, complètement perchée, culmine à 6 mètres de hauteur dans les sapins. Entouré d'une passerelle en bois, ce dôme-cabane fondu dans la canopée accueille deux personnes au maximum. Le soir, on profite, au choix, d'un repas chaud (pierrade, raclette…) dans le chalet commun ou d'une planche savoyarde à emporter dans son nid avant de contempler les étoiles à travers la cime des arbres. Même principe pour le petit déjeuner (mini-viennoiseries, pain frais, oranges à presser soi-même…) que l'on grignote au milieu des écureuils et des oiseaux. Un jacuzzi avec vue, à deux pas, permet de profiter jusqu'au bout du plaisir de buller à la montagne.
Bulles des Mines d'Or (Tél. : 06 82 66 46 34). 200 € la nuit avec petit déjeuner dans la Bulle perchée, 250 € avec le dîner.
À lire aussiAlpes du Nord : dix hôtels de montagne où aller avec les enfants
Bivouac autorisé dans le parc de la Vanoise
Vous rêvez de planter votre tente en pleine nature pour vous réveiller dans les alpages, au milieu des gentianes, des marmottes et des bouquetins ? De camper près du lac du Lou ? De voir le soleil se lever sur la Grande Casse ? De petit-déjeuner au pied du mont Pourri ? C'est possible mais réglementé ! Du 1er juin au 30 septembre, le Parc national de la Vanoise autorise le bivouac autour de 23 refuges, moyennant 5 euros de redevance par personne et l'utilisation d'une tente compacte à ranger avant 8 heures du matin. Pour en bénéficier, il suffit de réserver « sa place » sous les étoiles en amont. On profite ensuite, si besoin, de la salle hors-sac, des sanitaires, voire d'une formule demi-pension et d'un pack incluant tente, couverture et matelas à retirer sur place. Quel bonheur de camper en liberté !
À lire aussiDes Alpes aux Pyrénées, quatre nouvelles randonnées à tester cet été
Ambiance vénitienne à Chanaz
Atout charme de la Chautagne, en Savoie, l'adorable village de Chanaz se découvre tout au bout du canal de Savières, trait d'union aquatique entre le lac du Bourget et le Rhône, dans un entrelacs de venelles sinueuses, de maisons anciennes et d'échoppes d'artisans venus ressusciter ici d'anciens métiers (moulinier, torréfacteur, savonnier…). La bonne nouvelle ? Jusqu'alors assez peu dotée en hébergements de caractère, la microcité accueille dès ce printemps, en lieu et place de l'ancien chantier naval, une nouvelle adresse de poche écoconçue de 25 chambres et 11 appartements : le Shana Hôtel. Idéal pour faire escale, à deux ou en famille, à quelques coups de pédales seulement de la ViaRhôna et de la minimarina.
Shana Hôtel & Résidence (Tél. : 04 58 39 01 15). À partir de 95 € la nuit.
À lire aussiL'été en Savoie Mont-Blanc, entre sites incontournables et repaires sauvages
Green fizz à Saint-Martin d'Uriage
Au pied des massifs du Vercors, de Belledonne et de la Chartreuse, le chef Christophe Aribert, doublement étoilé et ultra-engagé en matière de responsabilité environnementale (label Plastic Free, carte locavore, sélection de produits naturels, artisanaux et éthiques…) vient d'ouvrir sa Maison du Chef, dans une ancienne bâtisse des années 1920. À quelques pas seulement du bâtiment principal, déjà doté de cinq chambres, du café A et de la table gastronomique, le lieu abrite quatre chambres aux couleurs tendres, une cuisine partagée, une tisanerie et un espace bien-être avec bains de relaxation. Un cocon de douceur entouré de verdure (parc, potager, serre, arbres fruitiers…) pour apaiser le corps et l'esprit.
Maison Aribert (Tél. : 04 58 17 48 30). Compter entre 210 et 490 € la chambre double dans La Maison du Chef.
À lire aussiVercors: familiale, incontournable ou sportive, trois randonnées itinérantes à faire
Voitures électriques : bientôt des bornes de recharge dans les hôtels Accor
68 établissements du groupe hôtelier vont accueillir en France des points de charge sur leur parking.
Le Figaro
«Vorro», le justicier écolo du bureau
Quentin PérinelCHRONIQUE - Dans le monde de l'entreprise, certains s'improvisent justiciers «verts» et lanceurs d'alertes pour ouvrir les yeux de leurs collègues concernant l'urgence climatique.
Nous n'avons là ni affaire à un nouveau métier découlant des stratégies RSE omniprésentes, ni à un représentant des forces de l'ordre nouvelle génération. Il est à la fois lanceur d'alerte, coach, et un peu moralisateur. Sa présence est nécessaire pour sauver la planète, même si ses propos sont parfois jusqu'auboutistes et/ou anxiogènes. Il s'agit d'un personnage cliché du monde de l'entreprise qui ne passe jamais inaperçu… Sa panoplie vestimentaire, à elle seule, est un véritable miracle d'écologie et de modernité.
À lire aussiSalariés : ces avantages dont vous ignorez l'existence
Notre « Vorro » le justicier écolo porter des chaussures en balles de tennis recyclées de chez Faguo, un jean éthique et increvable « infini » 1083 qui retourne en usine dès qu'il est usé, et il a bien l'intention de transmettre son pull en maille made in France Saint-James – fabriqué dans le village normand éponyme – à son fils. Chacun sait en effet que certains vêtements sont conçus pour « durer » toute une vie. C'est même le leitmotiv de cette nouvelle mode durable.
Vous n'avez pas honte ?
Pour notre justicier, TOUT est lié à l'écologie et l'environnement. Et gare à vous si vous ne pensez pas comme lui ! Au bureau, il se plaît à raisonner ses collègues en permanence sur des sujets comme « l'urgence climatique » ou le fait qu'il ne nous reste que « trois années à vivre. » Dès qu'il surprend, à la fontaine à eau, un collègue qui n'est pas armé de sa gourde écoresponsable, ou pire ; qui boit de la Badoit fines bulles dans une bouteille en plastique, c'est la crise. « Comment peux-tu encore acheter des bouteilles en plastique ? Tu n'as pas honte ? », interviendra-t-il.
À lire aussiTravail et vacances : deux univers opposés devenus liés
Vous avez prévu de faire un voyage à l'autre bout du monde et par conséquent de prendre l'avion ? Quelle abomination. « Tu as pensé à ton empreinte carbone ? Tu arrives à dormir en paix ? », apostrophera-t-il en prenant un air effaré. « Oui, mais je ne prends l'avion qu'une fois par an », vous défendrez-vous. « C'est déjà trop », conclura votre interlocuteur, qui n'a pas l'habitude d'être magnanime dès qu'on parle de pollution. Le justicier vert du bureau, évidemment, est très impliqué dans les initiatives internes et externes de son employeur en matière de transition énergétique. Il est de toutes les discussions et de tous les groupes de réflexion.
À lire aussiLes signes infaillibles qui montrent que vous n'êtes pas fait pour manager
Son sujet du moment : essayer d'imposer une demi-journée « à mission » mensuelle pour tous les collaborateurs, dédiée à la protection de l'environnement. Alors qu'il s'apprête à quitter le bureau, son sang se glace : son voisin d'open-space est parti en laissant sa lampe allumée. La journée de demain commencera donc par un petit sermon… Vert, évidemment.
L'Humanité
Depuis Kiev, le président français s’invite dans la campagne
ActuDe la capitale ukrainienne, Emmanuel Macron s’est exprimé au JT de TF1, jeudi soir, pour appeler, en vue des élections législatives, à « mesur(er) le moment où nous avons à faire ce choix démocratique ».
Julia HamlaouiGaël De SantisÀ trois jours du scrutin, c’est en chef des armées qu’Emmanuel Macron est intervenu au 20 Heures de TF1, jeudi soir, profitant d’un déplacement en Ukraine opportunément programmé pendant l’entre-deux-tours des élections législatives. Mis en difficulté par une gauche unie sous la bannière de la Nupes, le président a appelé les Français à « mesur(er) le moment où nous avons à faire ce choix démocratique, (…) à deux heures et demie d’avion de Paris, il y a la guerre, ce n’est pas une abstraction ». Tout en prétendant qu’il ne ferait pas de « commentaires politiques » depuis l’étranger.
Le chef de l’État s’était déjà invité par surprise sur les écrans, mardi, depuis le tarmac de l’aéroport d’Orly, juste avant son départ vers l’Est. « Aucune voix ne doit manquer à la République ! » avait-il déjà lancé avant de s’envoler. Une République qu’il prétend incarner à lui seul, renvoyant la victoire d’un autre camp, en particulier de la gauche, à un « désordre français » qui s’ajouterait au « désordre mondial ». Pour dérouler cette rhétorique et se camper en ami de l’Ukraine face à un Jean-Luc Mélenchon accusé à tort d’être proche du Kremlin, Kiev fait figure de décor idéal.
« Nous devons être forts pour nous-mêmes et porter nos valeurs pour être crédibles à l’étranger et pouvoir prendre des décisions exceptionnelles dans des temps exceptionnels, ceux que nous vivons », a-t-il à nouveau déclaré, jeudi, interrogé sur son vœu de majorité absolue.
Cette visite à Kiev intervient aussi à deux semaines de la fin de la présidence française de l’Union européenne (UE). Emmanuel Macron a donc pris soin de se faire accompagner des dirigeants des deux autres plus grandes économies des Vingt-Sept, Olaf Scholz pour l’Allemagne et Mario Draghi pour l’Italie. Une manière pour lui de s’afficher en leader continental et de se départir de son image de dirigeant conciliant avec Vladimir Poutine. En effet, le locataire de l’Élysée s’est vu reprocher, ces derniers jours, ses propos. « Il ne faut pas humilier la Russie pour que, le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques », avait indiqué, début mai, à la presse régionale Emmanuel Macron.
Un pas vers l’adhésion de l’ukraine à l’union européenne
Quelques heures avant son passage sur TF1, lors d’une conférence de presse à Kiev avec Volodymyr Zelensky et en présence des dirigeants allemand et italien, ainsi que du président roumain Klaus Iohannis, Emmanuel Macron a tenu à lever toute ambiguïté : « L’Europe, dès le premier jour de cette guerre, a su choisir avec clarté son camp, celui d’une Ukraine libre et souveraine, celui du droit international. » Les modalités des discussions diplomatiques « ne seront décidées que par l’Ukraine et ses représentants. L’Allemagne comme la France ne seront jamais dans une situation de négocier pour le compte de l’Ukraine avec la Russie », a-t-il précisé. Le soutien à l’Ukraine passe par l’envoi d’armes supplémentaires. Par ailleurs, le chef de l’État a annoncé l’acheminement de six canons de longue distance Caesar, en plus des douze déjà envoyés sur place.
À la délégation, Volodymyr Zelensky a redemandé à rejoindre l’UE. « Notre intégration (…) peut renforcer la liberté en Europe. Nous comprenons que c’est un parcours, mais ce chemin doit avoir un début. Les Ukrainiens sont prêts à avancer sur cette route », a-t-il déclaré. « Tous les quatre, nous soutenons le statut de candidat immédiat à l’adhésion », a assuré le président français. Pour autant, le chemin pourrait être long ; l’Ukraine est loin de remplir les critères d’adhésion. Pour mémoire, le parcours vers l’UE de Chypre a ainsi pris quatorze années ; celui de la Roumanie, huit. Une décision devrait être rendue lors du sommet européen du 23 juin.
Les quatre dirigeants ont aussi voulu dénoncer les crimes de guerre. Leur rencontre avec Zelensky a été précédée d’une visite à Irpin, dans la banlieue de la capitale, symbole des destructions occasionnées par l’armée russe en mars. « On a tous vu ces images d’une ville dévastée qui est à la fois une ville héroïque puisque c’est ici, entre autres, que les Ukrainiens ont arrêté l’armée russe qui descendait sur Kiev. Donc, il faut se représenter l’héroïsme de l’armée, mais aussi de la population ukrainienne », a salué, sur place, Emmanuel Macron. Lors de l’entretien diffusé jeudi soir, le chef de l’État a également annoncé que la France travaillait à trouver une « autre voie » que le port d’Odessa pour faire sortir le blé d’Ukraine, alors que pointe une crise alimentaire mondiale. Ce chemin serait celui de la Roumanie. « Ils réalisent des investissements. Nous les aidons », a-t-il déclaré. À l’heure où, dans l’Hexagone, il escompte obtenir une majorité pour mener une politique d’austérité, il se drape d’un peu de social hors des frontières.
Législatives 2022Emmanuel MacronGuerre en Ukraine Le Figaro
Mode masculine: à Milan, on ne change pas une équipe qui gagne
Matthieu Morge ZucconiREPORTAGE - Sous une chaleur accablante, les premiers défilés de la Fashion Week italienne révèlent le corps des hommes et explorent les archives des maisons. Pour séduire les jeunes générations.
Envoyé spécial à Milan
Comme partout en Europe, il fait chaud, très chaud, à Milan. Ce qui n’empêche pas, évidemment, les défilés printemps-été 2023 de se tenir… majoritairement dans des espaces surclimatisés. «Avant, on reconnaissait un show milanais au fait qu’il y avait un slip», persifle un expert du secteur. À en croire ce week-end de Fashion Week, la tendance est (encore et toujours) à la révélation des corps : frontale (les torses nus chez Dolce & Gabbana et moulés dans des bodys chez Versace) ou plus discrète (les épaules découpées des vestes Fendi et les chemises très ouvertes de Emporio Armani).
À lire aussiCifonelli: tenues de route
Le saviez-vous? Les jeunes raffolent des collections Dolce & Gabbana des années 1990 et 2000. Le duo l’a appris en «observant les données des sites de seconde main.» L’entrain autour du mariage de Kourtney Kardashian et du batteur Travis Barker, dont la marque était partenaire et qui a vu le clan le plus médiatique du moment vêtu de ses créations vintage, l’a confirmé. «Les jeunes ont soif de vraie mode», dixit Domenico Dolce et Stefano Gabbana. Malins, ils ont donc décidé de se (re)plonger dans leurs archives pour le printemps prochain - dont chaque vêtement porte une étiquette «Re-Edition» ainsi que l’année de sa première apparition sur le podium. «Exhumer toutes ces pièces, c’est un peu comme aller chez le psy», sourit Domenico Dolce. Et on éprouve plus ou moins de plaisir à retrouver les jeans excessivement déchirés, les slips à énorme logo portés sans rien d’autre qu’un peignoir (parfois sobre, parfois zébré), les débardeurs et chemises en dentelle, les chapelets sur torse nu…
Entre sexy et vulgaire
Mais aussi des références oubliées, comme ce tee-shirt rouge floqué «DAVID 7», à l’origine créé pour David Beckham en 2003. «Beckham et les footballeurs du début des années 2000 ont beaucoup fait pour la mode masculine, y introduisant une dose certaine de glamour, expliquent, lors d’une conférence de presse les deux Italiens. Avant eux, elle était bien plus réduite, et l’on pensait souvent qu’elle n’était destinée qu’aux extravagants et aux homosexuels… Ces sportifs très populaires ont changé le discours autour de l’habit masculin.» Ouvrant la voie au succès démesuré de D & G au début du millénaire. Le retour de cette esthétique sexy (ou vulgaire, selon le curseur de chacun) ne ravira évidemment pas tout le monde. Que les plus conservateurs se rassurent, ce défilé best-of fait aussi la part belle au talent indéniable du duo pour la coupe, une facette bien trop souvent cachée. Outre les blazers croisés portés avec des jeans ne tenant qu’à quelques fils, il y a de très beaux costumes amples, ouverts sur une cravate rentrée dans le pantalon, taillés dans des lins crème pour la journée et des smokings impeccables pour le soir. Qui aurait cru que le style Dolce & Gabbana d’antan redeviendrait aussi pertinent?
En voilà un dont le style est éternel. Emporio Armani. Ici, pas de jean. Mais un peu de chambray, ce pas si lointain cousin. Après plusieurs défilés annulés pour cause de pandémie, le maestro retourne dans son théâtre de la Via Bergognone. Dans une palette majoritairement bleue (marine, ciel, délavé…), il décline ce qui fait le succès de sa ligne depuis plus de quatre décennies: une élégance confortable, un parfum de Méditerranée grâce aux inspirations marines et un vestiaire accessible. Une sorte de chemise kimono croisée et fermée d’un nœud à la taille ouvre le show. Les costumes ultrasouples à légers motifs obliques s’enchaînent. Plusieurs vareuses sont rentrées dans un pantalon du même tissu. Des complets fendus discrètement dans le dos, sur les bras, des hoodies portés avec des bas de pyjamas. De superbes blazers complètement déstructurés en tissu gaufré comme un seersucker sont associés à des tee-shirts. Rejouer ses classiques n’empêche pas de tenter de nouvelles choses. Comme ces pantalons évasés en bas révélant de très réussies mules assez sportswear ou des baskets techniques à semelles en caoutchouc moulé. Dans la partie dédiée à la pratique du sport baptisé EA7, des shorts et débardeurs de running boostent l’ensemble. Après cet interlude, une suite de looks dans des couleurs acidulées (vert anis et jaune citron, notamment), et des motifs (palmiers, coraux) évoquent un été plus sophistiqué.
Nous avons utilisé une méthode de confection par ultrasons qui les rend très légères, une finition nouvelle très intéressante
Sans faire de bruit (comparé à certains de ses confrères), Silvia Venturini Fendi continue d’enchaîner les tours de force chez Fendi. Après l’été dernier qui avait initié la tendance virale (certes pas des plus portables) des crop tops masculins, l’Italienne continue sur sa lancée. Dans un registre totalement différent. «J’avais envie d’évoquer les vacances mais sans destination ou inspiration précise, explique-t-elle en coulisses. Je voulais créer une collection très simple mais, en y regardant de plus près, on découvre toute sa complexité.» Subsistent, et c’est tant mieux, quelques traces du tailoring impeccable de l’hiver prochain (en boutique à la rentrée). Par exemple, ces vestes beiges et marines, parfaitement coupées, bien que, notons-le, certaines ont les manches bien trop courtes, sans doute par effet (discutable) de style. Mais la part belle est faite au jean, omniprésent et décliné en shorts, en chemises, en manteaux. Un impressionnant pardessus en vison rasé est imprimé en trompe-l’œil d’un denim. La même ruse est appliquée à des chemises en popeline. Un luxe fou. «J’aime les travailler pour qu’elles jouent le rôle d’une sous-couche ou d’une veste. Nous avons utilisé une méthode de confection par ultrasons qui les rend très légères, une finition nouvelle très intéressante.» L’attitude emprunte au skate, mais aussi à l’univers hippie (le jean frangé, les bracelets d’amitié signés Delfina Delettrez…) «C’est une garde-robe de voyage!» Qui invite au départ en vacances - une impression renforcée par les très réussis cabas et paniers rappelant ceux de marché et gros sacs 48 heures portés sous le bras.
À lire aussiPierre Corthay, chausseur de têtes
Enfin, samedi soir, rendez-vous chez Versace. Un retour très attendu - la maison n’avait plus montré de collection masculine sur un podium depuis 2019. Peut-être faut-il y voir une extension du Salone del Mobile, la grand-messe du design de la cité lombarde, qui s’est tenu il y a deux semaines. En tout cas, les mannequins portent à la main des vases et des urnes, et à la ceinture, des soucoupes… Tous signés Versace Home, la ligne de décoration de la marque. Une accessoirisation qui fait sourire, touche finale d’une collection très réussie. Elle oscille avec brio entre le sexy (comme ces bodys fluo pour hommes) et le traditionnel (des costumes dans des couleurs primaires, des doubles blazers, des vestes à la forme d’un pardessus ou d’une blouse de travail taillée dans du latex), avec une touche bien dosée de technique (comme ces dos de manteaux en mesh). Des imprimés d’archive inspirés de la Rome antique sont déclinés sur des chemises, en jaune, en bleu, en rose, parfois sans manches, sur des polos et des manteaux. Clin d’œil, toujours, aux années 1990 et 2000, des jeans sont imprimés du logo Versace. Sans doute ce type de produit, à en juger par l’enthousiasme et l’âge moyen des invités, séduira les jeunes clients de la griffe italienne. Derrière cet opportunisme, il y a un vrai talent pour saisir l’air du temps. Le défilé se termine par un bain de foule alors que Donatella Versace s’arrête pour prendre des selfies avec son public.
Le style à la noce
Couleurs vives et coupes précises:composer sa tenue pour assister à un mariagepeut s’avérer un exercice des plus réjouissants.
Fête des pères: parfum, les hommes à l’eau
Nés dans les années 1990, les parfums évoquant l’océan et l’air marin se renouvellent aujourd’hui. Élégants, frais et faciles à porter, ils restent une valeur sûre pour célébrer les pères.
L'Humanité
Guerre. Quelles chances pour la paix en Ukraine ?
AgorasTrois mois et demi après le déclenchement, le 24 février, de l’offensive russe et huit ans après l’annexion de la Crimée et la sécession des Républiques de Donetsk et de Lougansk, le bilan du conflit en Ukraine ne cesse de s’alourdir avec des milliers de morts et 20 % de son territoire placé sous la domination militaire de son voisin oriental.
Jérôme SkalskiLes intervenants Jean Radvanyi géographe et professeur émérite à l’Inalco. Pascal Boniface géopolitologue et directeur de l’Iris. Anne-Cécile Robert journaliste, directrice des éditions et des relations internationales au Monde diplomatique.
Est-ce que, dans la situation actuelle, étant donné l’état d’esprit des belligérants, parler de paix en Ukraine est seulement envisageable ?
Jean Radvanyi Je pense que parler de paix en Ukraine est prématuré. Il y a une distinction à faire, tout d’abord, entre la paix et un cessez-le-feu. Je rappelle qu’entre la Russie et le Japon, il n’y a toujours pas de traité de paix, ce qui n’empêche pas ces pays de commercer et d’avoir des relations diplomatiques. Deuxièmement, cela n’est pas à l’ordre du jour tout simplement parce que nous sommes encore dans une phase d’escalade, c’est-à-dire une phase où ce sont les armes qui sont au premier plan et où, de surcroît, et cela est très important, les deux belligérants considèrent qu’ils vont gagner.
Je rappelle qu’entre la Russie et le Japon, il n’y a toujours pas de traité de paix, ce qui n’empêche pas ces pays de commercer et d’avoir des relations diplomatiques.
Par conséquent, on ne négocie pas, même pas de cessez-le-feu, dans la mesure où, chacun, pour des raisons diverses et avec des objectifs divers, pense qu’il va gagner cette guerre. Les Ukrainiens comptent sur un soutien accentué de la part de leurs partenaires occidentaux pour recevoir les armes qui vont leur permettre de repousser les Russes jusqu’aux frontières, soit celles d’avant le 24 février, soit celles d’avant 2014. Et les Russes sont persuadés qu’ils prendront le temps pour atteindre leurs objectifs de guerre.
Dans une rencontre récente entre Vladimir Poutine et de jeunes businessmen, entrepreneurs et chercheurs russes, il a rappelé que Pierre le Grand avait mené une guerre de vingt et un ans contre la Suède en précisant qu’il ne s’agissait pas de conquérir des territoires, mais de reprendre des territoires qui étaient naturellement à la Russie. On se trouve donc devant une politique impérialiste à proprement parler. C’est clairement exprimé et c’est particulièrement inquiétant.
Pascal Boniface Parler de paix, en effet, semble difficile puisque chaque protagoniste pense pouvoir gagner la guerre. Poutine ne rendra aucun des territoires qu’il a conquis parce que, sinon, il devrait expliquer pourquoi il s’est lancé dans cette guerre. Et il paraît difficile de le déloger militairement. Pour les Ukrainiens, ils annoncent la victoire. Est-ce que c’est reprendre tous les territoires conquis par Poutine depuis le 24 février ? Est-ce que c’est le fait de reprendre les Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk et la Crimée ? Il y a un peu une incertitude du côté ukrainien sur ce que serait une victoire.
Par ailleurs, il y a une certitude du côté russe. C’est que, dans la mesure où ils subissent des graves sanctions qui vont avoir un impact à long terme sur leur économie, s’ils n’ont aucun gain territorial, ils auront tout perdu et voudront avoir à tout prix un gain territorial. Est-ce qu’il est possible de trouver un point d’équilibre entre ces deux positions ? Pour l’instant, je ne vois pas quel pourrait être ce point d’équilibre. Quelle pourrait être une situation mutuellement acceptable ?
On a le sentiment que chacun espère encore une surprise militaire pour renforcer sa donne militaire avant d’entrer dans une réelle négociation mais que, pour l’instant, c’est encore le choix des armes qui est prépondérant, le président ukrainien Zelensky espérant reprendre le terrain perdu et Poutine espérant consolider son emprise territoriale en Ukraine.
Anne-Cécile Robert Je partage assez largement ce qui vient d’être dit. La question que j’ajouterais est la suivante : quels sont les intérêts que les Européens, et les Français en particulier, peuvent avoir à défendre dans cette affaire ? Quel résultat voulons-nous obtenir à partir du moment où nous ne sommes pas belligérants ? On voit bien la logique des belligérants, celle de l’agresseur russe et celle de l’Ukraine qui se défend légitimement contre l’agresseur. En revanche, ce qui paraît inquiétant, c’est que nous semblons nous embarquer dans un engrenage de réactions et d’attitudes sans visibilité.
On a déjà connu des situations où on arrivait finalement à faire taire les armes mais où la paix était tellement mal assise qu’on préparait la guerre suivante.
Nous sommes tellement sous la pression des horreurs vues sur le terrain, tellement dégoûtés par les crimes de l’armée russe que, tout à fait logiquement, nous soutenons le pays agressé. Mais, en fait, on n’a jamais de coup d’avance et on n’arrive jamais à se projeter au-delà des événements qui s’enchaînent. Si on arrivait, à plus ou moins long terme, au pire à un cessez-le-feu, au mieux à la paix, quel serait le type d’ordre européen qui sortirait de cette situation et qui nous prémunirait de la prochaine guerre ?
On a déjà connu des situations où on arrivait finalement à faire taire les armes mais où la paix était tellement mal assise qu’on préparait la guerre suivante. Les critiques acerbes que la phrase, somme toute assez banale dans un raisonnement diplomatique, du président Emmanuel Macron sur la nécessité de ne pas humilier la Russie ont suscité sont, à cet égard, inquiétantes.
N’y a-t-il pas une difficulté particulière pour l’Union européenne du fait qu’il est de plus en plus évident que l’on observe sur place une « guerre par procuration » menée par les États-Unis à la Russie ?
Pascal Boniface Joe Biden avait dit qu’il n’interviendrait pas militairement quoi que fassent les Russes. Il aurait mieux fait de ne rien dire plutôt que de faire quelque chose qui est ressenti comme un feu vert par Poutine. S’il n’engage pas directement des forces militaires américaines et qu’il n’entre pas directement en guerre contre la Russie, l’ampleur de l’aide militaire accordée, aussi bien en matériel qu’en termes de renseignements, fait que la question de l’ampleur de cette aide est posée, y compris aux États-Unis ainsi que sur le fait de savoir si les États-Unis ne font pas une guerre par procuration, une guerre par proxy, avec les Ukrainiens.
On est en fait face à un dilemme qui oppose la justice et la paix.
Ceci étant, d’un point de vue juridique, il n’y a pas de problème dans la mesure où l’Ukraine ayant été agressée, elle est en état de légitime défense par rapport à la Russie et peut faire appel à des pays pour l’aider. Il n’y a pas de violation du droit international de la part des Américains en aidant. Mais c’est vrai qu’il y a un écart entre cette aide massive et le fait d’avoir dit qu’il ne ferait rien. On est en fait face à un dilemme qui oppose la justice et la paix.
On pourrait avoir une paix immédiate si Zelensky renonçait aux territoires conquis par la Russie, mais cela serait donner une prime à l’agresseur et donc cela ne serait pas la justice. C’est pour cela que les Occidentaux estiment que, au minimum, la Russie doit se retirer des territoires conquis depuis le 24 février.
Jean Radvanyi À la fois il est clair que les Américains mènent cette lutte par des moyens indirects et qu’ils vont continuer de le faire. À l’approche des midterms (élections de mi-mandat – NDLR) de novembre, on est aux États-Unis dans une situation très particulière. Le président, Joe Biden, a décidé et organisé l’évacuation des troupes américaines de l’Afghanistan qui s’est passée d’une façon particulièrement chaotique et il ne peut pas reculer une deuxième fois. Du coup, on se trouve dans une impasse.
Un des objectifs de l’agenda de Vladimir Poutine, c’était de renégocier la sécurité au niveau de l’Europe et au niveau du monde et de relancer un débat fondamental sur le partage des rapports de force dans cette région. Face à cet agenda, on est en difficulté pour y répondre de façon concrète. Comment imaginer que l’on va laisser les Russes s’emparer de 20 % du territoire ukrainien sans réagir ? Mais comment réagir sans aller au-delà de ce que l’on a déjà fait et donc de risquer une escalade encore plus dangereuse ?
Anne-Cécile Robert On voit très bien les intérêts américains en jeu, leurs intérêts de grande puissance voulant se rassurer sur leur capacité à fédérer autour de valeurs et aussi autour, très prosaïquement, d’intérêts économiques. En revanche, les Européens ont du mal à définir ce que sont leurs intérêts communs, y compris vis-à-vis de la Russie. Angela Merkel a récemment dû se défendre d’avoir passé avec la France les accords de Minsk.
On voit bien que les Européens n’ont pas une vision commune unanime de leurs intérêts et c’est cela qui les rend fragiles et susceptibles de verser soit dans une division qui paralyse, soit dans un suivisme à l’égard des États-Unis, ce qui n’est pas très bon en termes d’image ou d’identité. Pourrait-on préciser ce que sont nos intérêts à moyen et long terme, et agir en conséquence ?
Par exemple, est-il intelligent ou pertinent de soutenir l’adhésion accélérée de certains pays scandinaves à l’Alliance atlantique ? À quelle vision des intérêts européens de long terme cela correspond-il ? N’y a-t-il pas une voie médiane, d’autant plus – et le président Macron l’a rappelé lui-même – que l’article 42-7 du traité de Lisbonne instaure une clause de solidarité et de défense mutuelles plus contraignante que celle de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord ? Est-il intelligent ou opportun de promettre à l’Ukraine et d’autres pays une adhésion à l’UE ?
Pour résumer, je déplore un manque de politique, de réflexion politique, dans ce que l’on fait, un manque de diplomatie et de vision. Je ne suis pas persuadée que si, à la tête de la Russie, il y avait quelqu’un d’autre que Poutine, on ne rencontrerait pas le même type de problème de sécurité avec un voisin qui ne va pas disparaître. À long terme, on doit définir une relation et des équilibres de sécurité d’une manière politique, peut-être un peu froide, pour garantir l’avenir.
On a l’impression que les opinions de l’Europe occidentale sont à la fois sidérées et peu mobilisées par rapport à la situation en Ukraine. Des initiatives pour la paix ne sont telles pas d’autant plus nécessaires ?
Jean Radvanyi Il y a à la fois de la sidération et de la lassitude. Et, dans le temps, cela va compter. Je pense qu’il y a une initiative sur laquelle on pourrait insister et peut-être que cela ferait partie des petits pas qui donneraient un peu d’optimisme : c’est d’essayer de régler la question de la sortie des tonnes de céréales qui sont bloquées actuellement dans les ports nord de la mer Noire. Que ce soit côté russe ou côté ukrainien. Cela serait quelque chose de concret qui aurait un sens et qui peut-être donnerait une petite lueur d’espoir Ce n’est pas facile mais, voilà, on pourrait peut-être insister là-dessus.
Anne-Cécile Robert Pour aller dans ce sens, il me semble qu’on pourrait faire un geste – peut-être même cela pourrait être la France –, en associant de manière plus ferme et plus nette l’Union africaine, présidée cette année par le Sénégal, pour montrer à la fois que l’on s’attaque aux enjeux de fond, y compris la question des céréales, mais que, en même temps, on a compris que les Occidentaux ne sont pas seuls à décider des affaires du monde. En associant l’Union africaine, le Sénégal, on ferait ainsi symboliquement une ouverture pour universaliser la gestion de ce type de crise.
Pascal Boniface Le problème de la médiation, c’est qu’il faut que le médiateur soit accepté par les deux protagonistes et on voit là la difficulté de trouver quelqu’un qui soit accepté aussi bien par Poutine que par Zelensky. Par ailleurs, tant que les protagonistes estiment que le terrain militaire n’a pas livré toutes ses réponses et qu’il y a encore, de leur point de vue, des bonnes nouvelles qui pourraient en venir, ils sont assez peu sensibles aux efforts diplomatiques.
À lire
Jean Radvanyi auteur de Retour d’une autre Russie. Une plongée dans le pays de Poutine (le Bord de l’eau, Lormont, 2013). Pascal Boniface auteur, avec Anne Sénéquier, de la Géopolitique tout simplement (Eyrolles, 2021).Anne-Cécile Robert coautrice, avec Romuald Sciora, de Qui veut la mort de l’ONU ? (Eyrolles, 2018)
Guerre en Ukrainepaixpascal bonifacejean radvanyi L'Humanité
Guerre en Ukraine. Macron en route vers Kiev avec Scholz et Draghi
ActuEn visite depuis deux jours en Roumanie et Moldavie, le chef de l’État devrait se rendre dans la capitale ukrainienne avec le chancelier allemand et le premier ministre italien. Le président Zelensky, lui, réclame davantage d’armes lourdes.
Vadim KamenkaEn marge du 113e jour de guerre en Ukraine, le président français, Emmanuel Macron, a entamé, mardi et mercredi, une visite officielle dans deux pays voisins : la Roumanie et la Moldavie. Au cours de ce déplacement en Europe orientale, le chef de l’État a rencontré les 500 soldats français déployés sur la base de l’Otan de Mihail-Kogalniceanu, à Constanta, non loin de la mer Noire. Aux côtés du président roumain, Klaus Iohannis, il a rappelé que, « aux portes de notre Union européenne, se joue une situation géopolitique inédite » et que les Ukrainiens résistaient « de manière héroïque depuis plusieurs mois ».
Direct. Guerre en Ukraine. L'actualité du 16 juinAprès ses propos sur le fait qu’il ne fallait pas « humilier » la Russie, la question de sa venue à Kiev se pose. D’autres dirigeants européens et occidentaux se sont déjà rendus dans la capitale ukrainienne malgré l’invasion du pays, le 24 février, par les troupes russes. Deux responsables, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le premier ministre italien, Mario Draghi, y sont attendus jeudi. Selon des médias allemands et italiens, Emmanuel Macron pourrait également effectuer le déplacement au même moment, la France assurant la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’au 30 juin. Car un sommet, réunissant les 27 États membres, doit se tenir les 23 et 24 juin, et une décision pourrait être rendue sur la demande de Kiev d’être acceptée comme candidate officielle à une adhésion à l’UE.
La voie diplomatique ne semble pas prioritaire
Le président français, qui n’a rien confirmé, a laissé planer le doute en Roumanie : « Nous sommes à un moment où nous avons besoin d’envoyer des signaux politiques clairs, nous Union européenne, à l’égard de l’Ukraine. » Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de « bâtir la paix » car, « à un moment donné », quand « le feu aura cessé (…) nous devrons négocier. Le président ukrainien (…) devra négocier avec la Russie et nous serons, nous Européens, autour de cette table ». Pourtant, la voie diplomatique ne semble pas prioritaire pour l’Otan, les États-Unis et leurs alliés. À Bruxelles, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, en marge d’une réunion de l’Alliance atlantique, a rappelé sa volonté d’accélérer les livraisons d’armes lourdes. Les autorités ukrainiennes, qui les réclament depuis plusieurs mois, réitèrent leurs appels devant les défaites qui se dessinent à Severodonetsk et Lyssytchansk.
Face à ces aides militaires, la Russie n’a cessé de condamner une guerre par procuration de la part de l’Otan et des États-Unis. Moscou aurait répondu par des frappes de « missiles de croisière Kalibr » et détruit « près de la localité de Zolotchiv un entrepôt de munitions d’armes étrangères », a annoncé le ministère de la Défense. Surtout, le président chinois, Xi Jinping, a de nouveau défendu, mercredi au cours d’un échange téléphonique avec Vladimir Poutine, le « soutien mutuel sur les questions de souveraineté, de sécurité, ainsi que sur d’autres questions d’intérêt fondamental et préoccupations majeures ».
Alors que le nombre de morts ne cesse de croître (au moins 40 000 selon diverses sources), la commission de l’ONU qui enquête sur les crimes de guerre en Ukraine a estimé, mercredi, qu’à « ce stade, nous ne sommes pas en mesure de faire des constatations factuelles ou de nous prononcer sur la qualification juridique des événements ».
Guerre en UkraineEmmanuel Macrondiplomatie françaiseVolodymyr Zelensky L'Humanité
Avec la guerre en Ukraine, la relance de l'escalade nucléaire
ActuSelon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, le stock des armes atomiques devrait repartir à la hausse dans la décennie à venir. L’ère de la désescalade toucherait à sa fin.
Marc de Miramon Ils ont tous largement de quoi anéantir leurs adversaires, voire faire exploser plusieurs fois la terre entière. Mais leurs stocks d’armes nucléaires devraient malgré cela sensiblement augmenter dans les années à venir, alerte l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Selon son rapport de référence publié ce lundi, l’organisme basé en Suède tire la sonnette d’alarme, avec la fin programmée d’une ère de désescalade et un risque élevé de réarmement mondial. Alors que la guerre Russie-Ukraine demeure dans tous les esprits et pousse à une réévaluation de toutes les doctrines d’emploi de la force nucléaire.
Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’EuropeLe début de l’année 2022 avait pourtant acté une baisse, tant conjoncturelle que marginale, avec 375 têtes nucléaires de moins pour les neuf nations dotées de la « bombe » – Russie, États-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord –, portant à environ 12 700 le nombre d’ogives actuellement déployées sur la planète. Il s’agit cependant de mesurer le chemin parcouru. En 1986, pas moins de 70 000 bombes nucléaires étaient encore actives. Mais, « bientôt, nous allons arriver à un point où, pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, le nombre d’armes nucléaires dans le monde pourrait commencer à augmenter, ce qui est un phénomène réellement dangereux », déclare à l’AFP Matt Korda, l’un des auteurs de l’étude. « Il va être très difficile de faire des progrès sur le désarmement dans les années à venir à cause de cette guerre (en Ukraine – NDLR) et de la façon dont Poutine parle de ses armes nucléaires », ajoute-t-il.
Depuis le déclenchement du conflit, le 24 février, et l’invasion du territoire ukrainien, la menace d’une guerre nucléaire totale entre l’Otan et Moscou a poussé l’ensemble des gouvernements européens à réviser à la hausse leurs budgets de défense, alors que les officiels à Moscou et leurs relais médiatiques ne cessent de vanter la puissance de l’arsenal nucléaire russe et sa capacité à rayer de la carte n’importe quel pays ou capitale hostile.
États-Unis. F-35, l’avion de combat qui vaut 1 000 milliards« Tous les États équipés de l’arme nucléaire augmentent ou modernisent leurs arsenaux et la plupart durcissent leur rhétorique nucléaire et le rôle des armes atomiques dans leurs stratégies militaires », insiste le Sipri. La Chine, qui disposerait aujourd’hui d’une cinquantaine d’ogives, pourrait ainsi doubler son arsenal d’ici à 2027, alors que la Corée du Nord, qui aurait assemblé près d’une vingtaine de têtes nucléaires, détiendrait suffisamment de matières fissiles pour revendiquer à terme près de cinquante bombes.
L’ère du conflit latent et de la méfiance réciproque devrait compliquer à l’avenir le travail du Sipri : le Royaume-Uni a annoncé l’an dernier relever le plafond de ses armes nucléaires et surtout ne plus communiquer le nombre de ses armes opérationnelles. Outre la France, qui a lancé l’an dernier un nouveau programme de sous-marins nucléaires, l’Inde, le Pakistan et Israël travailleraient eux aussi à un développement substantiel de leurs arsenaux.
bombe atomiquearsenalGuerre en Ukraine L'Humanité
Asie. Taïwan « tire les leçons » de la guerre en Ukraine
ActuWashington et Taipei ont conclu une vente d’équipement naval qui inclut une « assistance » qui permet de coordonner une action contre la Chine. L’île s’inspire de l’activisme de Volodymyr Zelensky et assume le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine.
Lina SankariLa guerre, comme « accélérateur de l’histoire », selon la formule prêtée à Lénine, semble connaître une nouvelle jeunesse à la faveur du conflit en Ukraine. C’est toutefois sur un autre théâtre que les manœuvres se précipitent. Jeudi 9 juin, Taïwan s’est félicité de l’accord donné par Washington à la vente d’équipement naval, pour un montant de 120 millions de dollars (112 millions d’euros), afin de renforcer d’ici un mois la « préparation au combat » de l’île face au géant chinois. Il s’agit essentiellement de pièces de rechange pour les navires et les systèmes navals et d’une « assistance technique logistique » qui permette à Taipei d’opérer de manière conjointe avec les États-Unis et ses alliés de l’Indo-Pacifique. L’histoire s’accélère indéniablement. Il s’agit de la quatrième vente d’armes à Taïwan menée depuis l’accession de Joe Biden à la Maison-Blanche et de la troisième depuis le début de l’année ; 969 incursions d’avions de guerre chinois dans la zone aérienne de défense auraient été recensées en 2021. Cette vente vient s’ajouter à l’accord commercial en discussion entre les deux alliés.
La maison-blanche joue de l’ambiguïté stratégique
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les spéculations vont bon train quant à l’opportunité offerte à Pékin de récupérer l’île qu’elle considère comme partie intégrante de son territoire. Cette hypothèse repose sur l’argument non démontré selon lequel Européens et Américains, seraient trop occupés avec l’Ukraine pour pouvoir réagir à une offensive chinoise sur l’île asiatique. Si Joe Biden semblait ne pas vouloir battre deux fers à la fois en début de conflit, il a, depuis, réaffirmé que la rivalité stratégique avec la Chine restait sa priorité. Sous pression bipartisane pour approfondir les relations avec Taïwan, le président états-unien a réassuré que son pays défendrait l’île en cas d’attaque.
Indo-pacifique. Les États-Unis comptent sur l’Australie, l’Inde et le Japon pour endiguer la ChineDes discussions de haut niveau ont commencé à ce propos et, fin mai, Joe Biden réunissait ses partenaires du Quad, l’alliance informelle réunissant les États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde. À cette occasion, les quatre pays ont de concert mis en garde contre tout changement du « statu quo par la force ». Les efforts pour transformer ce forum en « Otan asiatique » pèseront dans l’évaluation du risque par la Chine. Car, pour l’heure, aucune alliance multilatérale n’est mobilisable en cas d’action sur Taïwan.
Fin mai, le Quad mettait en garde la Chine contre tout changement du « statu quo par la force ».
Et, s’il joue de l’ambiguïté stratégique (non-reconnaissance diplomatique, mais aide militaire par le biais du Taïwan Relations Act), Washington ne dispose, pour l’heure, dans son éventail d’aucun engagement formel afin de défendre le territoire asiatique. Si des soldats américains entraînent discrètement l’armée taïwanaise depuis un an, cela ne saurait suffire à engager une action coordonnée.
Taipei reprend la dialectique de washington
Les autorités taïwanaises profitent de ce parallèle avec la situation ukrainienne. La semaine passée, elles annonçaient un nouveau don de 4 millions de dollars américains à Kharkiv, Tchernihiv, Mykolaïv, Soumy et Zaporizhzhia après deux donations de 5,8 millions de dollars à sept établissements de santé et de 150 000 dollars dédiés à la construction d’une école en Slovaquie destinée aux réfugiés ukrainiens. Cette diplomatie humanitaire se couple aux propos du ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, sur la nécessaire unité des démocraties face à l’autoritarisme. Il reprend ainsi la dialectique élaborée par Joe Biden depuis le sommet des démocraties en décembre 2021, dont le but à peine dissimulé était d’endiguer l’influence de la Chine. Selon le chef de la diplomatie, Taïwan prend pour exemple la résistance ukrainienne, notamment en termes d’asymétrie et de défense civile, c’est-à-dire d’engagement total de la population dans une action armée. « Regardez les Ukrainiens, ils utilisent de petites armes personnelles pour aller contre un grand ennemi. Et je pense que c’est quelque chose dont nous pouvons tirer des leçons. En fait, nous nous y préparons, mais nous devons investir davantage à cet égard », a-t-il expliqué, le 24 mai, appelant à un soutien international. Joseph Wu n’a d’ailleurs eu de mots assez laudateurs à l’égard du président Volodymyr Zelensky qui parvient à mobiliser hors des frontières ukrainiennes.
Cette narration engage un peu plus Taïwan sur le champ de bataille. Taipei semble aujourd’hui assumer le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine. Les Américains ont théorisé depuis longtemps cette stratégie dite du « porc-épic », qui vise à transformer l’île en territoire surarmé dont l’attaque briserait durablement l’adversaire.
taïwanChineÉtats-UnisGuerre en Ukraine L'Humanité
Guerre en Ukraine. « Il faut l’organisation d’une conférence internationale pour la paix »
EntretienPour Oleg Bodrov, militant pacifiste et environnemental russe, la guerre pourrait durer jusqu’à cet hiver. Le risque nucléaire reste posé, notamment le recours à des frappes par Moscou.
Vadim KamenkaPeut-on encore espérer un cessez-le-feu ?
Un accord de paix ne peut être obtenu que par la mobilisation des citoyens russes et ukrainiens. C’est la seule chose qui peut rendre possible un tel geste diplomatique. Mais la société russe ne me semble pas prête à entamer un tel rapport de forces pour arrêter cette guerre. Et en Ukraine, la population semble dans le même état d’esprit.
Une autre option est possible. Parmi les démarches politiques, une initiative m’apparaît décisive : l’organisation d’une conférence internationale pour la paix. Elle devrait se tenir dans un pays neutre et mobiliser une majorité de dirigeants et de forces progressistes. Juste avant ce conflit, avec mes collègues d’Europe et des États-Unis, nous avions interpellé le président finlandais pour qu’il organise, en 2025, un sommet sur la sécurité et la coopération à l’occasion des cinquante ans des accords d’Helsinki. Bien évidemment, le contexte n’y est pas favorable et un cessez-le-feu ne semble possible qu’en cas de victoire significative de l’un des deux acteurs.
Si un processus de paix dépend d’une victoire de l’Ukraine ou de la Russie, les combats ne risquent-ils pas de s’éterniser ?
Cette « opération spéciale » devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver prochain. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines. À mon avis, faute de pouvoir poursuivre la guerre durant cette saison, il y aura une pause. Quant à l’escalade nucléaire, elle a déjà commencé. Il suffit de s’apercevoir que la centrale de Tchernobyl a été un des objectifs militaires russes. Et que des risques demeurent avec celle de Zaporijjia. Quand des armes lourdes, des tanks sont déployés à proximité de tels sites, le péril s’avère considérable. À propos de l’escalade militaire et de l’utilisation d’arme nucléaire, le danger est bien réel. Deux hypothèses rendent possible leur utilisation par la Russie : un échec important sur le terrain ou si l’Ukraine lance une vaste opération pour reprendre la Crimée.
Comment analysez-vous le comportement de la population face à ce conflit. Existe-t-il encore une opposition ?
La Russie est un immense pays qui se compose de 150 millions d’habitants. Il existe des différences considérables en fonction des territoires, des villes, des conditions sociales. Dans les régions du Nord ou de l’Ouest, les populations se sentent proches des Européens. Cela explique une forme d’opposition à la guerre. À Saint-Pétersbourg, qui se trouve être une ville frontalière, une véritable proximité culturelle existe avec l’Europe. Les habitants se rendaient régulièrement en Finlande pour les congés. Dans la logique de confrontation avec l’Otan, les régions frontalières de l’Estonie, la Lettonie et la Finlande se sentent également directement menacées par une possible guerre. Elles y sont peu favorables, à la différence de régions centrales et plus reculées qui ne subissent pas le conflit. Néanmoins, je pense que leur préoccupation principale demeure l’inflation, l’emploi, la santé… Seule l’élite politique dans son ensemble soutient cette intervention.
Est-ce que les forces progressistes, les mouvements pacifistes peuvent favoriser la reprise d'un dialogue pour la paix?
Il est très important de montrer aux citoyens russes qu’en Europe et aux États-Unis, il existe des mouvements pacifiques. Chez nous, la propagande affirme que la Russie est seule contre les pays occidentaux et contre l’occident en général. À Saint-Pétersbourg nous organisons une conférence de presse internationale, le 21 juin. La veille d’une date symbolique pour les Russes : le déclenchement de la Grande Guerre patriotique avec l’invasion des troupes nazies en Union soviétique. Pour le 81e anniversaire de cet événement, nous avons invité des pacifistes américains, français, allemands, finlandais, japonais, scandinaves pour montrer l’existence d’autres voix et affirmer que nous devons nous unir pour exiger auprès de nos dirigeants l’arrêt de la guerre.
Lors de cette conférence de presse nous nous adresserons aussi aux citoyens, élus au niveau régional et municipal. Il est très important que les populations qui habitent dans les territoires frontaliers entre la Russie et les pays de l’Otan (Mourmansk, Carélie, Saint-Pétersbourg…), prennent la parole et comprennent les dangers d’une telle confrontation. Plusieurs organisations et groupes de citoyens coopèrent déjà avec les Norvégiens, les Finlandais et les Estoniens afin de stopper ce processus. Les premières victimes d’un tel conflit demeurent les civils. Ces habitants ont pris conscience qu’il fallait agir et exigent que la société et les dirigeants de ces régions se montrent plus actifs.
Russiepaixmouvement de la paixGuerre en Ukraine L'Humanité
Moscou. La population s’accommode de la guerre en Ukraine
ReportageDans les premières semaines de l’invasion, de nombreux citoyens russes s’étaient soulevés contre le conflit. Aujourd’hui, une majorité soutient le pouvoir. Un changement profond ? Reportage
Vadim KamenkaMoscou (Russie), envoyé spécial.
Sur les bords de la Moskova, le parc Gorki est pris d’assaut par les habitants qui profitent des beaux jours. Malgré la bonne humeur ambiante, les discussions se concentrent sur la guerre. « Comment l’éviter ? interpelle Olga. En plus de l’inflation et des sanctions, nous avons tous des amis ou de la famille à Marioupol, Odessa, Kharkiv, Kiev… On aimerait qu’il en soit autrement. Hélas, c’est notre quotidien depuis février. »
Au terme de cent cinq jours de conflit, la majorité des Russes semblent soutenir l’invasion de l’Ukraine. Divers instituts de sondage partagent le constat. Le niveau de soutien de la société envers « l’opération spéciale » au cours des trois mois écoulés reste élevé. Selon le Centre panrusse d’étude de l’opinion publique (VTsIOM), « 72 % des citoyens soutiennent la décision de mener une “opération militaire spéciale” de la Russie en Ukraine, 18 % ne la soutiennent pas ».
Sur les objectifs, l’enquête démontre que 40 % de l’opinion estiment que le conflit est censé « protéger la Russie », « désarmer l’Ukraine » et « empêcher le déploiement de bases militaires de l’Otan sur son territoire ». 20 % des personnes interrogées évoquent, en outre, la nécessité de changer « l’orientation politique de l’Ukraine » et de « la purifier des nazis » ; 18 % citent « la protection de la population du Donbass ».
Le retour du concept de guerre préventive
Rue Bolshaya Dmitrovka, devant l’immense bâtiment du Conseil de la Fédération de Russie (Chambre haute de l’Assemblée fédérale), un homme en tenue militaire se tient avec un drapeau aux rayures orange et noire. Ces couleurs symbolisent l’ordre de saint Georges, une décoration impériale puis militaire à l’époque soviétique célébrant la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie. « Les gens doivent savoir que l’on se bat pour la Russie et nos valeurs, pour la dénazification de l’Ukraine et sa démilitarisation », reprend celui qui récite les objectifs fixés par Vladimir Poutine, le 24 février.
Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha« Certains ont des positions caricaturales, mais on a assisté à une évolution de l’opinion. Choquée au départ, elle soutient désormais le pouvoir. Adhèrent-ils à tous les objectifs et aux arguments ? Cela reste à démontrer », estime un député de la Douma.
Au prétexte d’éviter une attaque sur Donetsk et Lougansk, les autorités russes rendent à leur tour légitime le concept de guerre préventive utilisé en son temps par les États-Unis contre l’Irak et la Libye. « L’armée ukrainienne et de nombreux bataillons s’étaient regroupés le long des Républiques du Donbass. Si l’armée russe n’était pas intervenue, on aurait assisté à un bain de sang et à un bombardement similaire à Marioupol. On ne pouvait attendre la mort de milliers de personnes », défend Boris Litvinov, du Parti communiste à Donetsk.
La hausse des prix de près de 20 % inquiète
Les sanctions internationales modifient le visage de la capitale. Les devantures de Starbucks, McDonald’s et autres enseignes occidentales affichent porte close. Au total, près de 400 entreprises étrangères auraient décidé de suspendre leurs activités depuis le 24 février. Pourtant, face au Kremlin, les voitures garées devant la Douma demeurent largement étrangères (BMW et Mercedes).
Renault a annoncé son départ, la cession de ses parts à AvtoVAZ et de ses usines à Moscou. L’entreprise française, renommée Moskvitch, est devenue propriété de la capitale. Le constructeur russe KamAZ deviendrait le principal partenaire technologique. « La plupart des entreprises étrangères vont installer une équipe russe à leur tête pour continuer à pouvoir rester sur le territoire sans risquer de sanctions. McDonald’s, par exemple, va rouvrir sous un autre nom », glisse un dirigeant d’entreprise.
Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année.
Dans les grandes surfaces et supermarchés, les rayons restent approvisionnés. Seuls certains produits importés manquent. « On peut s’en passer. Et puis, cela peut relancer la production nationale. On a déjà subi les mêmes choses en 2014 », affirme Sergueï, venu faire ses courses.
La hausse des prix de près de 20 % inquiète davantage. Selon la banque centrale russe, en 2022, l’inflation atteignait + 23 % par rapport à 2021. Rien qu’en avril, les prix de l’alimentaire ont flambé de 20,5 %. Les produits les plus touchés sont les céréales (+ 35,5 %), les pâtes (+ 29,6 %), le beurre (+ 26,1 %) et les fruits et légumes (+ 33 %).
Les plus précaires sont aussi les plus opposés à la guerre
Avant la guerre, plus de 16 millions de Russes vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Ce chiffre devrait certainement s’accroître au vu de la récession, qui avoisinerait les 10 %, et des risques de flambée de chômage. Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année. Plusieurs économistes alertent sur un autre phénomène : celui des employés sans salaire.
Pour l’heure, les classes « moyennes » et aisées, souvent critiques à l’égard du pouvoir, soutiennent la guerre. Une étude de la société sociologique Russian Field démontre néanmoins quelques failles. Parmi les 18-29 ans, seuls 42 % soutiennent l’intervention. De même, les plus précaires sont ceux qui s’y opposent davantage, avec les femmes (48 %).
Des divisions régionales existent, note le rapport : « La plupart des détracteurs se trouvent dans les districts fédéraux du Caucase du Nord et de Sibérie. » Ces territoires font partie des plus pauvres nationalement et les habitants composent l’essentiel de l’armée.
La plupart des Russes tablent sur une guerre longue
Au sein de la population, le nombre de morts dépasse désormais celui de l’intervention soviétique en Afghanistan (1979-1989). Cela ne semble pas déstabiliser l’opinion publique. « Je pense que la majorité des gens n’en ont pas conscience, notamment dans les grandes villes. Les soldats sont issus de familles les moins aisées, en dehors des grands centres urbains. Leur décès apparaît moins visible que lorsqu’il s’agit d’une véritable mobilisation nationale », analyse le député communiste Mikhaïl Matveyev.
La plupart des Russes tablent sur une guerre longue, selon une enquête publiée par le centre Levada, début juin : « Il n’y a pas d’opinion claire dans la société sur la durée de l’“opération spéciale”. Environ un tiers (37 %) pense que cela peut durer jusqu’à six mois ; 44 % des répondants pensent que cela peut durer plus de six mois ; 23 %, de six mois à un an ; 21 %, plus d’un an. »
Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence.
Pour le Kremlin, un cessez-le-feu ne sera possible qu’en cas de victoire significative sur le terrain. Le Parlement russe a validé une nouvelle législation qui ne limite plus l’accès contractuel à l’armée aux citoyens âgés de 18 à 40 ans. « Toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite (61,5 ans) peut y accéder. On ne sait pas réellement quand l’exécutif estimera avoir rempli ses objectifs. Mais on peut imaginer qu’en contrôlant les zones administratives des régions de Donetsk et Lougansk, une partie des buts de guerre sera réalisée », note Mikhaïl Matveyev. Les autorités ukrainiennes évoquaient récemment jusqu’à 125 000 km2 de territoire sous contrôle russe, contre 43 000 avant l’invasion.
Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoireSur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence. Le mouvement antiguerre qui a émergé au début du conflit se fait plus rare. « Les diverses législations émises contre les médias et les citoyens participent pleinement à décourager toute action et toute prise de parole. Et le pouvoir aurait été capable, à mon sens, d’être encore plus répressif face un mouvement de révolte en tirant sur la foule. On ne peut même plus exercer notre métier », conclut la journalise Nadejda Prousentkova, de Novaya Gazeta, désormais fermée. Pas sûr que cette chape ne se fissure au retour de la paix.
Guerre en UkraineRussiesanctions économiquesmoscou L'Humanité
Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha
Histoire de la semainePlus de trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, l'hôpital de Volnovakha dans le Donbass continue de soigner et guérir, malgré les fracas de la guerre. Une prouesse rendue possible grâce au courage, au dévouement et à l’humanisme des équipes médicales et des employés qui œuvrent parmi les gravats. Reportage.
Vadim KamenkaVolnovakha, envoyé spécial.
Une façade est à terre et laisse apparaître un trou béant. Deux étages ont été complètement arrachés. Sur l’autre partie de l’édifice, le toit tient à peine. Cet immense immeuble blanc ravagé, marqué par l’impact des tirs et des obus, se trouve dans le nord de Volnovakha, place Tsentralnaya. « Bienvenue dans notre hôpital ! » s’exclame, les traits tirés, le directeur Viktor Saranov, la cinquantaine passée.
« Je me demande encore comment ces murs percés à plusieurs endroits ne se sont pas tous effondrés », dit-il, en nous indiquant l’ancien bâtiment principal et son entrée. Tout a été déplacé dans une autre aile de l’établissement, le temps de reconstruire les salles et les chambres des patients qui ont été endommagées.
Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Mais L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle. »
Konstantin Zintchenko, responsable administratif de la municipalité
L’équipe médicale fait la fierté des habitants. Dès le début de l’invasion russe, le 24 février, présentée comme une « opération militaire spéciale » par Moscou, la ville ukrainienne, où vivaient plus de 20 000 personnes, se trouve en première ligne des combats, qui vont durer près de trois semaines, faisant des dizaines de morts.
À mi-chemin entre Marioupol et Donetsk
L’intensité des affrontements ne se limite pas à l’hôpital. L’ensemble de cette cité semble avoir subi un gigantesque séisme. « Près de 80 % des infrastructures ont été touchées. Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Cela fait pratiquement deux mois que l’on déblaie. On a réussi à réinstaller dans plusieurs quartiers le gaz, l’électricité, l’eau et à rouvrir des écoles. L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle », explique le responsable administratif de la municipalité, Konstantin Zintchenko, nommé à la mi-avril.
Cet ancien mineur a été choisi par les autorités de la République autoproclamée de Donetsk pour assurer la restauration de Volnovakha, sorte de carrefour routier dont l’emplacement s’avère stratégique – la ville se situe à mi-chemin entre Marioupol et Donetsk.
Tenir jusqu’au dernier patient soigné
Cette vingtaine de jours de combat a paru extrêmement longue aux employés de l’établissement hospitalier, aux infirmières et aux médecins. « On était plus de 70 personnes à travailler malgré les bombardements. Tout a débuté aux alentours du 27 février, quand l’armée ukrainienne est venue dégager le parking et y installer de l’artillerie. Le lendemain, ils se sont installés aux deuxième et troisième étages de la clinique en apportant différents types d’armes comme des lance-grenades. Nous leur avons demandé de partir en leur expliquant que c’était contraire aux règles internationales et que nous avions encore près de 400 patients venus des autres villages. Ils n’ont rien voulu savoir », déplore Viktor Saranov.
Un récit que confirme Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint de l’hôpital. « Nous avons même tenté de les éloigner en récoltant des signatures des patients et du personnel. Puis, nous les avons transmises aux autorités ukrainiennes et militaires en leur demandant de retirer l’armée d’ici et de la déplacer plus loin. Cet appel a été ignoré. Mais nous les avons soignés car nous sommes médecins. »
Viktor Saranov, directeur de l’hôpital, garde espoir : « J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. ». Photo DR
L’ensemble de l’équipe médicale décide de prêter serment : tenir coûte que coûte jusqu’au dernier patient soigné. Ils ne quitteront plus l’hôpital. Des habitants leur apportent des provisions. Ceux qui n’ont pas de cave ou de sous-sol pour se protéger des bombardements incessants des forces russes et des répliques ukrainiennes trouvent refuge ici.
En parcourant les anciennes salles, avec le directeur, un collègue chirurgien lui remémore un épisode. Il nous montre la vidéo. Filmés à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, ils improvisent avec la vingtaine d’employés, dans une pièce transformée en zone de repos, une petite célébration.
Malgré leur bonne humeur, on les découvre épuisés, couverture sur le dos. « Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau, plus de chauffage. Avec les vitres cassées sur presque l’ensemble des étages, le froid commençait à pénétrer. Mais on a vécu un bon moment, même si les choses étaient vraiment compliquées à cette période. Nous avons tenu en équipe et réussi à stériliser le matériel. Cette solidarité a été essentielle aussi bien entre nous qu’avec les habitants », juge Viktor Saranov.
Les ombres de 2014
Huit ans auparavant, les combats avaient déjà été violents à Volnovakha. À l’époque, peu après les référendums organisés le 11 mai dans les diverses villes des deux oblasts (régions) de Lougansk et Donetsk, les forces du Donbass et l’armée ukrainienne s’étaient affrontées. À l’issue de ces scrutins non reconnus, les deux administrations s’étaient autoproclamées Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR).
Dans cette période post-Maïdan, qui avait vu le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fuir et se faire renverser le 22 février, le nouveau pouvoir installé à Kiev lançait une opération militaire dite « antiterroriste ». Tout juste élu, le milliardaire Petro Porochenko poursuivit l’objectif de rendre son intégrité territoriale au pays après avoir perdu la Crimée, en mars 2014, lors d’un référendum, et d’organiser son rattachement à la Russie.
« À cette époque, nous avions également soigné tout le monde : les soldats ukrainiens comme les opposants, se souvient Viktor Saranov. Nous ne faisons pas de politique. On est là pour sauver des gens. On continuera, quelle que soit l’issue. Mais il faudrait quand même que tout se termine rapidement. Trop de sang a coulé… »
Au final, quand le dernier patient a été soigné, l’ensemble du personnel hospitalier a décidé de rester. « On ne se voyait pas repartir chez nous. Des gens auraient forcément besoin de nous. Et on avait encore de quoi tenir », détaille une infirmière encore sous le choc d’un tir de missile qui a perforé le deuxième étage, faisant plusieurs victimes.
Pour Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint, il ne s’agit pas d’une erreur. « Quand ils se sont enfuis juste avant l’arrivée de l’armée russe et du DNR, ils ont évacué tout leur matériel. En partant, ils ont commencé à tirer sur l’hôpital et même avec le char. Il y avait des trous énormes, notamment sur la maternité », affirme-t-il. Les témoignages sur cet épisode doivent être vérifiés. Mais les gens craignent d’en parler. La plupart, ayant de la famille ou des amis en Ukraine, préfèrent se projeter dans l’avenir.
À l’arrière du bâtiment, où seuls quelques impacts de balles sont visibles, les infirmières s’activent avec des habitants et des employés. Tous se démènent pour que l’ensemble des services de l’hôpital puissent rouvrir : pédiatrie, traumatologie, maternité, immunologie, neurologie, cardiologie, radiologie, etc. « En ce qui concerne les urgences, le plus difficile, ce sont les transports médicalisés. Les ambulances sont prises ou détruites. Et on ne dispose plus d’aménagements spécifiques, tous ont été détruits. On déplace les patients directement du véhicule, à pied, dans des brancards. Il faut les amener jusqu’aux étages par les escaliers car l’ascenseur a brûlé. Grâce aux dons, à l’aide des gens et aux équipes du ministère russe des Situations d’urgence (MTCHS), on a ce qu’il faut en médicaments, salles d’opération », raconte le directeur, également père d’un futur médecin : son fils entame sa dernière année d’études.
Devant le siège de l’administration de la ville, rue Travnya, les drapeaux russe et du DNR flottent déjà. Un troisième s’affiche à leur côté. Il s’agit de la bannière rouge symbolisant la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Dans ce quatrième mois de conflit, le lien avec la « grande guerre patriotique », selon le vocable employé en Russie, est fortement mis en avant. Quelques jours après avoir reconnu l’indépendance des deux Républiques du Donbass (DNR, LNR), le président russe avait invoqué, dans ses raisons du conflit, la menace de l’Otan et des États-Unis, la démilitarisation, le risque d’un génocide pour les populations du Donbass et de la dénazification de l’Ukraine… Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réaffirmé, fin mai, que « l’opération militaire spéciale » se poursuivrait « jusqu’à la réalisation de tous les objectifs ».
« On craint une crise sanitaire »
En attendant, à Volnovakha, le marché a rouvert et les livraisons quotidiennes d’aide et de produits s’intensifient. Dans les magasins, le rouble commence à circuler et à remplacer la grivna, la monnaie ukrainienne. « Il faudra encore du temps pour tout remettre en ordre. Chaque jour on déblaie, mais c’est un travail sans fin. La priorité étant d’y arriver avant l’automne. Avec le mauvais temps et les températures, on craint une crise sanitaire », nous explique une des infirmières. Avec le directeur, elle espère un jour revoir ses anciens collègues partis en Ukraine. Plus de 8 des 44 millions d’habitants ont dû fuir à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 6,5 millions sont partis à l’étranger. « Certains veulent revenir, mais c’est impossible désormais. J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. Encore une fois, les populations sont les principales victimes », condamne Viktor Saranov, conscient d’avoir de la chance : sa femme et son fils sont encore en vie. Car, au bout de ces longs mois de guerre, des milliers de civils ont perdu la leur, s’ajoutant au décompte funeste de 15 000 morts depuis 2014. Les nouvelles autorités de Volnovakha, comme c’est le cas des administrations russe et ukrainienne, n’ont pas souhaité communiquer de chiffres précis, même pour la ville.
Les importants mouvements de troupes sur place et les installations défensives laissent peu de doute quant à la poursuite du conflit. De hauts responsables russes ont admis que celui-ci allait durer. Au regard de l’effort humanitaire déployé pour les villes prises par Moscou et les forces du Donbass, à l’instar de Volnovakha et Marioupol, leur avenir semble s’éloigner de Kiev.
Guerre en UkraineUkraineRussiedonetsk L'Humanité
Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire
DécryptageDéclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.
Vadim KamenkaLe 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.
Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.
Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.
Les objectifs ont-ils évolué ?
Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.
Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.
Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »
Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».
La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »
Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.
Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.
Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».
Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».
Une issue diplomatique est-elle encore possible ?
« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.
À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.
Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».
Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains
Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.
Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.
En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.
Guerre en UkraineUkraineRussieÉtats-Unis L'Humanité
VOD de la semaine – « Wet Sand » de Elene Naveriani
Nos recommandations culturellesLa chronique d’un village géorgien en bord de mer, où un vieil homme vient de se suicider. Un travail épuré sur le cadre et la narration, où la mélancolie sous-jacente prend le pas sur la couleur locale, tout en intégrant une vision moderne de l’intolérance.
Vincent OstriaLa Géorgie a une réputation de pays méditerranéen transposé dans le Caucase, où règne une relative douceur de vivre. C’était perceptible dans les premiers films d’Otar Iosseliani avant qu’il n’émigre en France. Mais on le remarque moins chez Paradjanov, Arménien de Géorgie, célèbre pour ses tableaux vivants, ou chez Kalatozov, né à Tbilissi, qui n’a guère rendu hommage à son pays dans son œuvre formaliste. Elene Naveriani, elle, n’a pas beaucoup de points communs avec ces deux gloires nationales, même si son modeste «Wet Sand » brille par la rigueur de son cadre et la concision de sa mise en scène.
Ce que narre cette jeune cinéaste géorgienne dans son deuxième film est fort simple et le contexte sociétal de son récit aurait pu être celui d’une farce villageoise si la mort n’y était pas omniprésente. Il est question d’un vieil homme qui vient de se suicider ; sa petite-fille, Moe, qui débarque de la capitale, Tbilissi, découvre que son grand-père était le paria local. On est avant frappé par la mise en scène, par la grande maîtrise du filmage et par l’aisance dans la composition du cadre. Ce qui domine c’est une forme de fixité, voire même de statisme, tant dans les plans que dans les attitudes des personnages, qui ne bougent guère, entre la plage déserte où est ancré le café du personnage principal, Amnon, quinquagénaire taiseux, et quelques maisons avoisinantes. Cette attente presque à la Hopper (Edward pas Dennis) confère des qualités quasi-métaphysiques à cette chronique dont l’enjeu réel ne se révèlera que vers la fin et a trait à l’homosexualité, tabou courant dans toute l’ex-Union soviétique (et ailleurs, bien sûr). Une transgression amenée avec tact, presque timidité, qu’on retiendra moins que l’infinitésimalité des déplacements et des actions, synchrone avec la lassitude générale des personnages, qui eurent peut-être une jovialité méridionale, jadis, mais stagnent à présent dans un marasme qui les maintient dans un quant-à-soi distant, mêlant misanthropie et désespoir. Elene Naveriani a le chic de mêler naturalisme, recherche esthétique et réflexion très contemporaine (sur l’homophobie ordinaire). Une bonne surprise en provenance de ce pays cinématographiquement peu prolifique.
Vincent Ostria
« Wet Sand » de Elene Naveriani. Géorgie/Suisse, 1 h 55, 2021
A voir sur mubi.com
vodcinéma L'Humanité
Musique. Florent Marchet, « derrière les murs »
Nos recommandations culturellesLe chanteur et musicien s’est confié à l’occasion de la sortie attendue de Garden Party, un nouvel album d’une mélancolie lumineuse qui puise dans le quotidien la puissance du drame.
Clément GarciaIl nous avait laissés loin et haut, dans les étoiles et un futur incertain. C’était avec Bambi Galaxy, son dernier album sorti il y a huit ans – une éternité. Ce disque inquiet avait séduit par l’usage intensif de sonorités synthétiques. Florent Marchet troquait son allure post-adolescente pour une veste à paillettes et adoptait un style musical qui le propulsait dans un ailleurs risqué. Ses albums précédents – Gargilesse (2004), Rio Baril (2007), Courchevel (2010) – avaient chacun construit la renommée d’un auteur-compositeur parmi les plus doués de sa génération, lorgnant la façon Souchon ou la manière Sheller, et pratiquant une écriture elliptique qui donne tout leur relief à des mots choisis.
« Garden Party s’est imposé à moi. J’ai d’abord pensé cet album piano-voix avant de l’enregistrer en trois jours. Puis, je l’ai retravaillé pendant quatre mois en trafiquant mon piano pour arriver à un son organique, avec du Cristal Baschet, des ondes Martenot », raconte ce féru d’instruments qu’il part glaner à travers le monde. « Cet album pose les mêmes questions que le précédent, mais avec un autre angle : de quoi hérite-t-on ? On en parle tout le temps sur le plan économique. Mais l’héritage culturel, celui des névroses ? »
Glaneur d’histoires
Pour donner naissance à ce nouvel opus attendu, Florent Marchet hausse encore son niveau d’écriture pour scruter les paysages périurbains et ruraux, explorer la carte du territoire et examiner l’envers du décor français. Sa toponymie brasse large, mais évite les métropoles. Il nous promène d’ « un jour de fête à Montargis », à « la banlieue de Dijon », de « Créteil » à « Montauban », de « Bourges » à « Chamonix », de « l’Ille-et-Vilaine » à « Arras » : « Quand je suis en tournée, j’aime me promener dans les villes et discuter avec les gens d’autre chose que de littérature, de musique ou cinéma. J’ai toujours aimé glaner les histoires des gens. Je peux passer des heures à parler de trois fois rien, d’un type qui a taillé sa haie ou changé de voiture. »
Garden Party prend racine dans un lieu indéfini qui pourrait être le dénominateur commun d’un pays plongé dans la mélancolie, où des drames se nouent en silence. « Dans une autre vie, j’aurais adoré être sociologue. Je suis fasciné par le travail des Pinçon-Charlot, par exemple. J’aime observer des quartiers, des territoires. Je parle de choses assez prosaïques qui, j’espère, ont une dimension politique », confie celui qui vit désormais en second rideau de la banlieue parisienne. Cette lecture précise des humeurs du pays a donné naissance à une collection de chansons qui semblent toutes avoir été vécues. « Ce ne sont que des histoires vraies. Mais qu’est-ce qu’une histoire vraie ? Il y a souvent plus de fiction dans l’autofiction que dans la fiction. » Le quotidien prosaïque devient, dans Garden Party, le théâtre d’une violence qui s’immisce sans crier gare. De justesse, chanson inaugurale, évoque la banalité du tragique ou le tragique du banal, et annonce un album « sur le fil ». La Vie dans les dents assène des « comment » sans réponse. Paris-Nice compte ces « silences » qui suscitent la mésentente, mais épousent la torpeur d’un été en famille.
Avec le déchirant Comme il est beau, les violences conjugales deviennent organiques quand « ses mots, ses colères entrent dans sa chair comme un couteau ». En famille, « on s’embrasse, on s’agace » entre faux-semblants et tabous. Dans Cindy, les paysages se fondent avec un propos amer ( « Une envie d’avaler le ciel/pour un peu la vie serait belle/regarder au loin/le parc éolien »).
Portrait d’une France oubliée
« Pendant le confinement, j’ai beaucoup observé cette banlieue pavillonnaire avec des bouts de jardin pour manger dehors. Contrairement aux villages, les gens ne se parlent pas. J’ai l’impression qu’ils n’ont pas envie qu’on leur rende service de peur de devoir le faire à leur tour. Ça m’a marqué. Comme l’envie de vouloir créer une sorte de vitrine, de décor, de maison du bonheur un peu idéalisée où tout est à sa place. Derrière la vitrine, derrière les murs, qu’est-ce qui se passe ? Parfois des violences conjugales, un ado qui souffre… »
Une violence qui n’est pas sans rapport avec celle qui s’exerce sur la société. Florent Marchet s’attache à brosser le portrait d’une France discrète et oubliée, « tellement en souffrance et qu’on méprise tellement. Pendant cette pandémie, les riches ne se sont jamais autant enrichis et les inégalités ne se sont jamais autant creusées. Ce qui se passe est violent. Je trouve ça dingue que ça ne pète pas plus que ça. Je viens d’une région qui a souffert énormément, avec beaucoup de chômage, des maisons à vendre mais sans Parisiens pour les racheter. J’ai ressenti le besoin de me connecter à ma propre histoire ».
Une histoire qui est aussi faite d’amitiés. Freddie Mercury, chanson parlée, haletante et terrible, narre celle de deux adolescents dans un milieu populaire, surplombée par l’ombre d’une mère en proie à des démons. Elle s’enchaîne admirablement avec les Amis, où Florent Marchet se demande, tel Rutebeuf, ce qu’ils sont devenus. Cet album n’aurait-il pas, finalement, des allures de bilan ? « Je vis une période de ma vie où je suis bien plus heureux qu’il y a dix ou vingt ans. Peut-être désillusionné, c’est possible… Mais quand on me dit que mes chansons sont tristes, je réponds que ce n’est pas moi qui ai commencé, c’est la vie. »
Florent Marchet, Garden Party, Novida. Musiqueflorent marchetchanson française L'Humanité
L’Orée des sons
Nos recommandations culturellesGratuit, le nouveau festival de musique classique aura lieu, cet été, dans le village boisé de Nouzilly, près de Tours.
Anna MussoUn nouveau festival de musique classique, gratuit, aura lieu les 1, 2 et 3 juillet dans la commune rurale de Nouzilly, à 15km de Tours. Ouvert à toutes et à tous, «L’Orée des sons» accueillera des artistes de renommée internationale autour de la soprano lyrique Vannina Santoni, accompagnée par divers ensembles et l’orchestre La Mahlerian Camerata dirigé par Benjamin Garzia. Chaque jour des événements : une exposition sur Gustav Mahler, un récital de Vannina Santoni, des répétitions publiques présentées aux enfants de l’école de Nouzilly, une animation musicale sur la place du marché, une randonnée musicale ponctuée de mini-concerts, un concert de clôture participatif (sous forme de quizz) sur la musique classique dans le cinéma.
www.vanninasantoni.comfestival L'Humanité
Notre sélection. Les entrées littéraires à contre-temps
Nos recommandations culturellesAvant la pause estivale et en attendant de dévoiler, comme chaque année, les visages des primo-romanciers de la rentrée littéraire, nous vous proposons une sélection de neuf textes enthousiasmants, parus depuis le mois de janvier.
Sophie JoubertAlain NicolasMuriel SteinmetzLe grand cirque du quotidien
Les mains immergées dans une eau de vaisselle brunâtre, Petra, 37 ans, est débordée par sa vie de mère et belle-mère au foyer et croule sous les tâches ménagères. Enceinte du clown, son compagnon, assaillie par trois marmots en bas âge qui réclament sans cesse la becquée, elle est ravagée par l’angoisse d’être une mauvaise mère et la culpabilité de ne plus écrire. Quand l’ex de son compagnon, la parfaite Marie, laisse un message sur son téléphone pour lui proposer de l’emmener au cirque avec les enfants, Petra, qui a une peur panique des clowns (coulrophobie), accepte comme on sauterait dans le vide. L’anodine matinée au cirque va se transformer en une gigantesque tempête, au propre comme au figuré, qui conduira Petra aux limites d’une folie libératoire. À partir d’une situation malheureusement banale, la charge mentale d’une femme au foyer, Sophie Weverbergh déploie une comédie grinçante qui envoie valser tous les poncifs sur la maternité et dézingue les assignations qui pèsent sur les femmes. Flux de conscience, Précipitations joue sur les sonorités, les chansonnettes et les onomatopées lancinantes (« chrchrchr »…), amplifiant à l’extrême les sensations et les maux d’une femme dont le corps et l’esprit sont au bord de la rupture. Un roman aussi réjouissant qu’étouffant, qui allie une narration maîtrisée et une langue inventive. Que demander de plus ?
L’urgence écologique sur un mode syncopé
Voilà un premier roman flamboyant, radioactif. Il marche à la cadence du vers libre. L’héroïne, Laetitia, vit en Lorraine, devenue un cimetière de déchets nucléaires. Née trois minutes avant sa sœur jumelle, Margaux, et trente-sept minutes avant l’explosion de Tchernobyl, elle squatte la Cave avec Taupe, Thelma, Fauteur, Dédé, écolos activistes pris par « la furie verte ». Génération Tchernobyl bouleversée par le documentaire de Nicolas Humbert Wild Plants. Dénommés les « malfaiteurs », ils s’acharnent à se battre contre la destruction programmée de l’écosystème. C’est aussi l’autoportrait en creux d’une jeune femme résistante, jadis assidue aux lois du marché productiviste, qui a renié ses études de commerce. Isolée dans le monde de la fiction capitaliste dans laquelle elle a grandi, elle est en deuil des espèces en train de disparaître. Les seuls animaux présents dans le livre végètent derrière les grilles d’un zoo.
Le texte d’Hélène Laurain (née à Metz en 1988) tire le signal d’alarme écologique en de fréquents retours à la ligne. Face à un monde en ruine dûment dénoncé, sa prose, propice à la profération, contaminée par la brièveté du mode SMS, s’avance saccadée, via l’énumération ultrarapide, façon Post-it. Une forme quasi orale, proche en son flux des réseaux sociaux, de la vidéo, des consciences gavées d’informations, heurtée d’arrêts sismiques, sans fin reprisée par l’action continue, préambule au grand désastre. Un texte tout feu, tout flamme, dans l’esprit de « la furie verte », afin de conjurer les grands périls qui menacent la biosphère.
Récit précis d’une vie par intermittence
« Je me déplace beaucoup… Nos migrations dépendent de nos engagements. » Le narrateur, 40 ans et le pouce musicien, enchaîne les contrats courts. Marié, père d’une fillette qu’il voit peu, il court le cachet à en perdre haleine. Souvent fauché, il devient sourd. Intermittent du spectacle, il signale qu’ « un cachet vaut 12 heures, même quand on est parti trois jours et qu’on a répété en amont ». L’auteur possède l’art de dire les affres d’un « métier en pointillé ». Le quotidien est morne : variété avariée, gala, une bar-mitzvah… Il se déplace en bus-dortoir. Avant les grands concerts, les musiciens doivent « vider la remorque », monter les lumières, câbler l’ensemble, installer l’estrade, les pupitres… Ils mangent vite, mal. Quand ce n’est pas le bus-dortoir, c’est l’avion : « Nous ne voyons rien des villes que nous traversons. » Le romancier narre par le détail ce présent de petits calculs. « Pour boucler nos dossiers, nous faisons quelques bals de village, mais aussi les aubades, parfois les églises, les monuments aux morts. » Puis, « entre deux dates, on n’est plus rien ».
Bruno Messina connaît parfaitement la musique et la dure réalité d’un métier mal perçu. Trompettiste formé au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (classique et jazz), il a longtemps été intermittent du spectacle. Professeur d’ethnomusicologie, il est devenu directeur artistique de plusieurs festivals. Lauréat du prix Villa Médicis hors les murs, on lui doit une biographie de Berlioz saluée par la critique. M. S.
Le reclus, le chirurgien et l’inhumanité augmentée
Leurs vies sont l’expression des folies de l’époque. À eux trois, Lucas, Michel et Mélanie dessinent les contours d’un monde occidental où la précarité est la règle, où l’hyperconnexion enferme au lieu de rapprocher, où le bien-être et la confiance en soi se vendent à prix d’or. Cloîtré dans sa chambre depuis plusieurs années et fasciné par un tableau de Brueghel l’Ancien, Lucas est ce que les Japonais nomment un hikikomori. Angoissé par le dehors, mais relié à un écran, nourri par sa mère qui dépose un plateau devant sa porte, il ne sort de son antre qu’en pleine nuit, pour prendre des douches. Quand il reçoit un message de Michel, un chirurgien esthétique qui rêve d’augmenter l’humanité mais cherche un nouveau souffle financier pour son centre de rajeunissement, Lucas commence par couper court. C’est là qu’intervient Mélanie, une thésarde en psychosociologie au chômage qui fréquente les squats et les milieux alternatifs. Enchevêtrant des voix écrites à la première ou à la troisième personne du singulier, jouant avec l’écriture SMS ou les échanges par messagerie, Thomas Rosier radiographie avec humour les mécanismes du capitalisme tentaculaire à l’ère numérique à travers les itinéraires croisés de personnages qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Peut-on entrer en dissidence et comment ? Est-on forcément rattrapé par un cynisme qui façonne les corps et les esprits ? Autant de questions au cœur de ce roman rapide et malin, portrait d’une humanité qui fonce droit dans le mur, pied au plancher. S. J.
L’histoire de Gabrielle, qui grandit malgré tout
Laurine Thizy est sociologue. Dans un premier roman de grande maîtrise, elle s’attache à Gabrielle, qui vit avec des femmes dans un village des Hautes-Pyrénées. Gabrielle, à la naissance, n’était « pas plus lourde qu’une brique de lait ». Son corps tenait « dans une main adulte ». « Un bébé chauve-souris éclaboussé de liquides sombres, aux doigts presque transparents d’être aussi fins. » Prématurée aussitôt transférée en réanimation, elle revient peu à peu « d’entre les limbes, survivante à la vie commencée malgré elle ». Le roman mêle les époques. Il y a le présent de la narratrice (mais nul ne sait qui dit « je »), qui observe Gabrielle devant le cadavre de Maria, la grand-mère adorée passée de vie à trépas. Dans la pièce à côté, les mains des femmes de la famille s’activent (mains de femmes d’avant, des mains toutes de « réserve contenue », qui « se pensent dans leurs absences et leurs limites »). « En une matinée, elles ont désinfecté presque un siècle d’existence. » Au chapitre suivant – qui enjambe les époques avec aisance –, retour à 180 degrés : Gabrielle grandit sous les yeux du lecteur. Gymnaste douée, motivée, solitaire, elle cache dans un mouchoir les crachats d’une toux grasse due à l’asthme. « Malaises intempestifs », souffle court, « asphyxie violette ». Elle subit des entraînements intensifs qui lui « assurent un corps de p etite fille, une puberté pas entamée ». Pourtant, elle avance chaque jour un peu plus vers la fin de l’enfance. Le récit, en un style cursif, est secoué d’incessants allers et retours. Gabrielle grandit entre les lignes. Elle est également celle qui, chaque soir, se rend sur la tombe encore fraîche de Maria, dans ce temps d’après la mort d’un proche que la narratrice fait alterner sans fin avec le passé de l’héroïne. M. S.
Montreuil, héritages et fantômes
Il y a d’abord un lieu, Montreuil (Seine-Saint-Denis), une terre autrefois vierge de toute présence humaine devenue une banlieue industrielle de l’Est parisien connue notamment pour ses murs à pêches. Resserrant la focale, la caméra se stabilise et s’arrête sur une maisonnette construite au XVIIIe siècle, à laquelle est adossé un atelier d’ébénisterie. Au fil du temps et des héritages, l’habitation s’agrandira jusqu’à devenir un petit immeuble qui verra défiler divers propriétaires, locataires ou squatteurs qui le transformeront au gré des divorces, veuvages ou revers de fortune. C’est l’histoire de cet endroit et de ses habitants que raconte Nicolas Combet dans Usufruit, déployant images et souvenirs à partir de ce point fixe autour duquel gravitent une poignée de personnages. Il faudrait tous les citer, par ordre d’apparition : Renée d’abord, destinée par ses parents à perpétuer la lignée, épouse malheureuse de Constant, l’orphelin parti à Madagascar sans demander son reste. Paul ensuite, arrivé au début des années 1980, époux de Viviane et beau-père de Violaine, qui deviendra l’héritier de l’immeuble. Adama enfin, un ouvrier du bâtiment installé dans un appartement trouvé désert où s’est peu à peu constituée une communauté d’hommes immigrés. Progressant dans le récit de manière non linéaire, Nicolas Combet fouille les strates de temps et exhume des souvenirs qui appartiennent aussi à la mémoire collective. Peu importe si ces récits sont fictifs ou réels, sûrement un peu des deux. Ils tissent un dialogue entre hier et aujourd’hui, entre l’ici et les ailleurs, entre les morts et les vivants. S. J.
Le schizophrène et la bibliothèque des bons voisins
Aby, bien qu’aîné des garçons Warburg, ne reprendra pas les rênes de la banque paternelle. Dès l’enfance, il a résolu de céder la place à son jeune frère Max. Seule condition à cette renonciation, Max « lui achètera tous les livres qu’il voudra ». Max, dès sa prise de fonction en 1903, honore sa promesse, à l’origine de l’une des plus prestigieuses bibliothèques d’histoire de l’art, et une des plus originales. Le principe d’organisation en est une loi de « bon voisinage », chaque livre étant connecté à son voisin par des affinités intellectuelles et thématiques subjectives représentant ce qu’un chercheur pourrait tirer de leur proximité. Dès 1896, il avait visité les indiens hopis aux États-Unis et avait fait d’étranges rapprochements entre leur art, en particulier leurs masques et leurs poupées, et les œuvres de la renaissance florentine. Une photo le montre, portant un masque à demi relevé, divisant son visage en deux ou au contraire le dédoublant en deux parties, danseur hopi et collectionneur européen. Terrifié par cette « forêt de signes » où il s’aventure, il passera la guerre perdu dans les archives du présent qu’il accumule et le désignent comme responsable du chaos du monde. Marie de Quatrebarbes construit sur ce qui est plus qu’un « épisode psychotique » de trois ans un roman où la fiction est pour de bon le « délire de l’autre ». Roman subtil et pénétrant, où la confrontation au réel, refusée au schizophrène, le mure dans un imaginaire d’où seule l’invention romanesque peut le ramener.
Millie Duyé, une enfance en « bateau-lit »
« Il y a deux côtés chez mes parents, celui qui crie et celui qui pleure. Mon père crie et ma mère pleure. » Le père a une grande maison vide aux murs blancs. La narratrice n’aime pas. Elle s’y sent plus petite. D’ailleurs, le médecin, graphique en main, lui a dit qu’elle ne serait « pas bien grande ». Chez sa mère, c’est différent : les murs sont de toutes les couleurs, il y a des autocollants Pokémon sur les portes des enfants. Elle passe de l’un à l’autre au gré de rapports de forces qui la dépassent : « Je voyage et déménage en suivant toujours le vainqueur », dit-elle.
Chez l’un ou chez l’autre, il lui faut une maison à sa taille. Construite avec des draps sous le lit « super-posé » de chez Ikea, côté père. Délimitée avec des couettes côté mère, sur le canapé transformé en bateau-lit. La cabane contient tout ce qui est nécessaire à l’autonomie de ses habitants, depuis les lampes torches jusqu’au mini-four . « Le monde des adultes se trouve dans toutes les autres pièces de la maison mais pas ici. » Pourtant, elle grandira, oscillant entre la maison en couleurs de la mère et les murs blancs du père. Mais toujours dans sa cabane, figure centrale du récit. Figure centrale mobile et plastique, qui enclôt l’imaginaire de la narratrice, se transformant au rythme de ce qu’elle devient, de ce qu’elle apprend. Millie Duyé a choisi de dire tout cela avec une voix d’enfant, pari très risqué mais élégamment tenu grâce à la puissance inventive et à la sobriété de son écriture. A. N.
À la recherche des os qui rêvent
À celui qui veut voyager vraiment, d’étonnement en étonnement, un seul conseil : lire Les os rêvent, de Julien Boutonnier. Son but est tout simple : travailler à comprendre l’origine du monde. Son moyen : l’ostéonirismologie, qui, comme chacun sait, est l’étude des rêves de l’os. Pas des rêves d’os, qu’il faudrait seulement interpréter. Mais des rêves que font les os. Car, on l’apprend, les os rêvent. Pas tous les os : seuls les « os matriciels » ont la propriété de produire ces événements physiques, de « créer le réel » dans l’ « univers d’un effleurement ». On distingue – pour simplifier – trois types de rêves, Lishang, Panini, Lystre, et plusieurs catégories d’os. L’ouvrage de Julien Boutonnier, s’il a des visées encyclopédiques, et il faut bien ça compte tenu de l’absolue nouveauté de ce pan inconnu du savoir, est avant tout un roman. Il raconte comment le jeune ostéonirismologue Giacomo Palestrina se vit confier l’étude d’un rêve qui devait « s’arrimer » cent sept jours plus tard, soit le 28 février 2015, dans le sud-ouest du Kirghizistan.
Le livre s’embarque alors dans des péripéties aussi précisément narrées que leur référence au réel est ténue. Appuyées sur une érudition envahissante et imaginaire, elles oscillent entre le style scientifique des explorateurs du XIXe siècle et les bibliographies savantes et fantastiques d’un Borges. L’ampleur du volume, qui tient la distance sans fléchir, est saisissante, et garantit un dépaysement à long terme. Un découvreur à découvrir. A. N.
premiers romans L'Humanité
mémoires Un grand homme à fables
Nos recommandations culturellesMuriel Steinmetz« La mémoire des peuples de tradition orale est d’une fidélité et d’une précision presque prodigieuses. » Ces paroles d’Amadou Hampâté Bâ (1901-1991) figurent dans l’avant-propos du premier volume de ses Mémoires, intitulé Amkoullel, l’enfant peul. Le second volume, Oui mon commandant, a trait au début de sa vie d’adulte. Il s’agit d’un savoureux récit de formation qui constitue, également, le tableau extrêmement précis d’une communauté – avec de merveilleux portraits – qui s’inscrit dans la grande histoire, depuis la fondation de l’Empire peul du Macina, en passant par la colonisation et la Première Guerre mondiale. Surnommé le « sage de Bandiagara », où il est né au Mali, on sait qu’Amadou Hampâté Bâ est l’auteur de cette formule fameuse, qui résume à elle seule toute sa pensée : « Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. » Il a été tout à la fois ethnologue, historien du peuple peul, sage musulman (il fut disciple du grand maître soufi Tierno Bokar), membre du Conseil exécutif de l’Unesco de 1962 à 1970… Conçu pour les classes de collège, ce petit livre très utile reprend donc de larges extraits d’Amkoullel, l’enfant peul, agrémentés d’une analyse (« La fabrique du texte »), doublée d’une chronologie et d’une synthèse. Un chapitre intitulé « Résonances et rebonds » analyse la « satire de la colonisation » via d’autres textes. On trouve également un répertoire, un arbre généalogique et de très belles illustrations de la main du dessinateur Golo.
Littérature L'Humanité
Essai. Pour une révolution numérique… et sociale !
Nos recommandations culturellesDans son dernier ouvrage, Ivan Lavallée analyse la « cyber-révolution » à travers « la grille de lecture marxiste » et ouvre à des travaux prospectifs.
Paul MazliakCyber-révolution et révolution socialeLorsque il y a 3,5 milions d’années environ, un Australopithèque s’est dégagé du règne animal en fabriquant un outil, il engageait le processus d’hominisation car « ce qui distingue l’homme du singe, c’est le travail » (Engels, 1883). De nombreuses découvertes jalonnent cette hominisation progressive : la maîtrise du feu, l’agriculture, la roue, le tour du potier, la domestication des animaux de trait, etc. Viennent ensuite la maîtrise de l’énergie mécanique avec les moulins à vent, puis les machines à vapeur, les moteurs électriques. Derniers progrès : les machines à calculer, la machine de Turing, les ordinateurs, Internet. Ivan Lavallée ajoute que « ce qui distingue une époque économique d’une autre, c’est moins ce que l’on fabrique que la manière de le fabriquer ». La thèse principale du livre découle de là : au XXIe siècle, un nouveau système technique, reposant essentiellement sur l’informatique, est en cours d’installation. Cette mutation technique devrait donc entraîner une nouvelle organisation de la société.
des progrès conceptuels
Cependant, les transitions sociales exigent souvent plusieurs siècles. Le dépassement du régime capitaliste a été tenté par la Commune de Paris (1871) et par la révolution bolchevique de 1917. L’échec de cette dernière tentative vient de la mise en œuvre autoritaire, par les dirigeants politiques, d’une vision mécaniste et stérilisante de l’évolution des sociétés. Par exemple, en URSS, dans les années 1960-1980, il n’y avait aucun retard scientifique ou technologique sur les pays capitalistes avancés (États-Unis, Europe). Les physiciens, mathématiciens, informaticiens soviétiques étaient parmi les plus avancés au monde. Boris Babayan et ses collègues ont développé, en 1978, Elbrus I, un ordinateur superpuissant, quinze ans avant l’apparition d’un ordinateur équivalent aux États-Unis. Mais les progrès scientifiques soviétiques étaient strictement réservés au domaine militaire.
Aujourd’hui, ce sont les progrès conceptuels de la « science pure » qui viennent révolutionner l’état des « forces productives ». La cybernétique et l’intelligence artificielle permettent la robotisation de nombreuses productions. Les ordinateurs personnels se sont mis en place dans les années 1980, mais ce sont les compagnies américaines (Microsoft, Apple, Honeywell-Bull) qui se sont emparées de ce marché. Sur le plan idéologique, tout est fait pour masquer « la grille de lecture marxiste » des rapports entre le capital et le travail. La partie prospective du livre énumère les conditions nécessaires au « dépassement du capitalisme » vers une société dont l’objectif majeur serait l’intérêt de toute la communauté des hommes, c’est-à-dire le communisme. Il faudrait la maîtrise du vivant (santé, agriculture), le succès dans la lutte contre le réchauffement climatique, la résolution du problème des déchets nucléaires, la mobilisation générale pour l’éducation et la recherche, etc. L’auteur termine par une citation d’André Breton : « L’Homme est là en train de jouer son destin. Il le joue sans le connaître. »
numériqueMarxismeEssais L'Humanité
Essai La corruption, ennemie invisible et tenace
Nos recommandations culturellesAurélien SoucheyreLa corruption est « systémique en France » et « impacte notre quotidien ». Elle a beau paraître invisible, son coût est estimé à 120 milliards d’euros par an dans notre pays, selon un rapport européen. « Nous ne le percevons pas forcément et pourtant nous subissons tous ses effets », écrivent Élise Van Beneden et Éric Alt, pour qui la corruption constitue « un abus de pouvoir qui dégrade la démocratie tout entière ». Dans Résister à la corruption, l’avocate et le magistrat, présidente et vice-président d’Anticor, exposent qu’ « un État corrompu est un État défaillant », et indiquent que leur association reçoit une vingtaine d’alertes par jour. Financement du politique par le privé, poids des lobbys, pantouflage en hausse, justice liée au pouvoir, fraude fiscale insuffisamment combattue, vente de fleurons publics au détriment de l’intérêt général et au profit des groupes privés… La liste des chantiers est longue. Mais les solutions existent pour une meilleure séparation des pouvoirs et une implication citoyenne visant à protéger notre démocratie. Les deux responsables d’Anticor y veillent et invitent chacun à participer.
Essaiscorruptionanticor L'Humanité
La CGT attaque sur le salaire des agents
ActuFonction publique Alors que le ministère a promis d’ouvrir des négociations, le syndicat présente ses mesures pour le pouvoir d’achat et le déroulement de carrière.
Marie ToulgoatPrendre les devants des négociations. La CGT fonction publique a révélé, cette semaine, une dizaine de propositions pour améliorer le pouvoir d’achat des agents. Tandis que l’inflation galopante continue de brider le budget des fonctionnaires et que leur ministère de tutelle a changé de figure (Stanislas Guerini a succédé à Amélie de Montchalin en mai), la fédération syndicale a voulu insister sur ses priorités pour faire face à « l’urgence » que rencontrent les agents.
« Ne relever les salaires des agents qu’au niveau du Smic produit un tassement des grilles. Dans la catégorie C, un agent peut gravir les sept premiers échelons sans gains de salaire », constate Céline Verzeletti, cosecrétaire générale de l’Union fédérale CGT des syndicats de l’État. Tandis que le point d’indice, qui sert de base au calcul du traitement des fonctionnaires, est gelé depuis 2010 et que le salaire minimal augmente avec l’inflation, les gouvernements ont pris l’habitude de relever de quelques centimes les premiers niveaux de la grille indiciaire seulement. Pour s’extirper de cette course infernale et proposer de véritables déroulements de carrière aux agents, la CGT réclame un dégel immédiat du point d’indice et son indexation sur l’inflation. « On le faisait dans les années 1980 et ça a prouvé son efficacité », appuie la syndicaliste.
Si la centrale avait refusé de participer, à l’automne dernier, à la conférence sur les perspectives salariales, animée par l’ex-ministre de la Transformation de la fonction publique, la CGT a cette fois bon espoir d’obtenir des garanties sur ses revendications. En mars, avant l’élection présidentielle, Amélie de Montchalin avait annoncé une revalorisation du point d’indice. Le même engagement a été pris par son successeur. Si le syndicat n’a pas encore rencontré le nouveau ministre ni reçu d’information sur l’ampleur de l’augmentation envisagée par le gouvernement, le signal est bon. « On nous a fait comprendre que rien n’était tranché et qu’il resterait ouvert à la discussion », salue Baptiste Talbot, secrétaire général de la fédération des services publics.
rattraper les années de gel et l’inflation
La centrale de Montreuil ne signera toutefois pas en cas de revalorisation du point d’indice inférieure à 10 %, seuil minimal selon la CGT pour rattraper les années de gel et l’inflation. Jusqu’à présent, le gouvernement bottait en touche, opposant le prix prétendument exorbitant de la mesure. À l’en croire, 1 % d’augmentation coûterait 2 milliards d’euros à l’État. La CGT offre un chiffrage différent. « Si on prend en compte les cotisations sociales qui représentent environ 20 % du traitement brut et les impôts sur les revenus qui seront payés, on obtient entre 600 millions et 800 millions d’euros de recettes. En dépense nette, 1 % d’augmentation du point d’indice coûtera plutôt entre 1,2 et 1,4 milliard », analyse Jean-Marc Canon (CGT). Une équation que la fédération compte bien démontrer au gouvernement à l’ouverture des négociations. Celles-ci devraient se tenir à l’issue des élections professionnelles de la fonction publique, en décembre.
fonction publiquepoint d'indicecgtSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Bruno Le Maire signe un chèque en blanc au patronat
ActuLe ministre de l’Économie se refuse à tout coup de pouce au Smic ou à une augmentation généralisée des salaires, mais il confirme une ristourne fiscale aux entreprises de 7,5 à 9 milliards d’euros dès 2023.
Clotilde MathieuPremier reçu, premier servi. Sitôt remis en fonction, le ministre de l’Économie s’était empressé de recevoir les organisations patronales. Une semaine plus tard, dans les colonnes du « Figaro », forcément, Bruno Le Maire a confirmé le premier cadeau aux patrons du mandat, inscrit dans le programme du candidat Emmanuel Macron. Chiffré à 7,5 milliards d’euros par En marche durant la campagne présidentielle, le montant de la ristourne fiscale, via la suppression immédiate de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), devrait en fait avoisiner les 9 milliards d’euros, à en croire les dernières estimations de la DGFIP (Direction générale des finances publiques). Cet impôt local né en 2010 des cendres de la taxe professionnelle, qui alimente les caisses des collectivités territoriales, serait compensé par l’État. Votées lors du projet de loi de finances rectificative à l’automne, « les baisses d’impôts de production pour les entreprises s’engageront dès 2023 comme le président de la République s’y est engagé », a concédé Bruno Le Maire. Et ceci sans aucune contrepartie. Déjà en 2021, au nom de la « reconquête industrielle », Emmanuel Macron avait baissé de 10 milliards d’euros les impôts de production. Soit une baisse de 15 % de ces prélèvements.
Des milliards d’euros qui vont manquer à l’heure où les prix s’envolent. Lors de la rencontre avec les organisations patronales, Bruno Le Maire a balayé toutes « augmentations générales » (des salaires), estimant que « ce n’est pas comme ça que ça marche ». Tout juste a-t-il invité les entreprises qui « le peuvent » à augmenter les salaires.
Face aux fins de mois difficiles, le gouvernement tarde à communiquer les mesures venant en aide aux ménages dont le pouvoir d’achat est en chute libre. Tout comme il ne communique pas le niveau de hausse du point d’indice des fonctionnaires. Chaque détail des mesures sociales est renvoyé à après les élections législatives. Le gouvernement Borne a bien entendu choisi son camp, celui des patrons, du capital.
impôtspatronatbruno le maireSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
À Roissy, alerte contre un crash social
ReportageMobilisation Des milliers de salariés travaillant à l’aéroport Charles-de-Gaulle ont fait grève ce jeudi. Après les baisses de salaires de la crise sanitaire, ils réclament 300 euros d’augmentation et de meilleures conditions de travail.
Marie ToulgoatLuis ReygadaLe terminal 2 de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle est en ébullition. Deux ans après le brusque arrêt de son activité, la plateforme aéroportuaire reprend vie. Mais, ce jeudi 9 juin, ce ne sont pas des touristes venus découvrir la Ville lumière, ni des Français revenus de périples à l’étranger qui animent l’aéroport. Ce sont des salariés. Dans un micro au son saturé, perché sur un escabeau en guise d’estrade, l’un d’eux s’époumone. « 300 euros ! » hurle-t-il, avant de pointer le micro aux centaines de personnes rassemblées devant lui qui répètent en chœur. Mais, sur le terminal 2E de l’aéroport, il ne s’agit guère de fans devant leur idole. Tous sont dans le même panier : les salariés des 800 entreprises de la zone, tous secteurs confondus, font grève et réclament l’augmentation immédiate de leurs salaires.
Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit
Emmitouflée dans une chasuble rouge estampillée FO, Sylvia témoigne de l’urgence de la mesure. « Toutes nos fins de mois sont difficiles, on a tous des crédits sur le dos », explique-t-elle. L’employée de sûreté sous-traitante d’Aéroports de Paris (ADP), chargée de contrôler les passagers aux portiques de sécurité avant l’embarquement, ne gagne que « quelques euros au-dessus du Smic » après vingt-huit années d’ancienneté. Une misère, d’autant plus que le prix de l’essence rogne considérablement son budget : comme beaucoup de travailleurs de l’aéroport pour qui la voiture est le seul moyen de transport possible, elle doit rouler 50 km par jour pour se rendre aux terminaux et rentrer chez elle. Partout, le son de cloche est le même. Qu’ils soient salariés d’entreprises historiques de l’aviation ou de sous-traitants, tous déplorent un salaire au ras des pâquerettes. Anémiés par le Covid et la chute drastique du flux de passagers, certains employeurs ont imposé à leurs salariés de faire un choix – à travers les accords de performance économique – entre pouvoir d’achat et maintien de l’emploi, avec jusqu’à 15 % de baisse de rémunération dans certains cas. À Servair, filiale d’Air France et de Gate Group chargée de la préparation des plateaux-repas des passagers en vol, « on a perdu notre treizième et notre quatorzième mois » depuis 2020, regrette Valéry Théron, élu Unsa au CSE.
Alors que de nombreux salariés attendaient des coups de pouce de leur employeur avec la reprise de l’activité, personne ou presque n’a rien obtenu. « La plupart des négociations de branche – dans les transports, le commerce ou les ports et docks – n’ont pas bénéficié aux travailleurs, avec des minima toujours en dessous du Smic », déplore Fabrice Michaud, secrétaire de la fédération CGT des transports.
Pour les quelque 80 000 salariés de la plateforme aéroportuaire, la hausse des salaires est d’autant plus urgente que la charge de travail, elle, s’est alourdie. Le trafic aérien devrait retrouver cette année des niveaux similaires à ceux de 2019 – de 92 à 95 %. Pourtant, depuis le début de la pandémie, les différentes entreprises de la zone se sont séparées de travailleurs, rendant la tâche à ceux qui restent infiniment plus compliquée. Air France, par exemple, a licencié 7 500 personnes en 2020, et 1 000 supplémentaires dans sa filiale court-courrier Hop !. Chez ICTS, sous-traitant dans la sûreté, Marie Marivel et ses collègues peinent à suivre le rythme. Face aux files d’attente de passagers longues de plusieurs heures, les agents ont reçu pour ordre de faire vite, très vite. Au risque de laisser passer dans les avions une arme ou un objet dangereux. Si aucun scénario de cette nature n’est encore à déplorer, les salariés doivent déjà se confronter à l’agressivité croissante des voyageurs qui, épuisés par les heures d’attente aux portiques, perdent leur sang-froid. « On est fatigués, on est à bout. L’employeur dit qu’il cherche à recruter mais ne trouve pas de personnel. Ça ne m’étonne pas puisqu’il n’y met pas le salaire », résume la syndicaliste CGT. Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit pour atteindre les 2 000 euros de salaire brut. Plus loin dans l’aéroport, Omar Benalayat et ses collègues sont, eux aussi, à bout de souffle. Le sous-traitant du loueur de voitures Sixt doit faire face à un nouvel afflux de réservations avec un effectif diminué. « On atteint 300 réservations par jour, derrière il faut préparer les véhicules, les gens ne tiennent plus, souffle le délégué syndical FO. C’est devenu le Moyen Âge. »
en 2020, la rupture conventionnelle collective a signé le départ de 1 500 employés
En 2020 et 2021, des manifestations s’étaient déjà déroulées pour contester les suppressions de postes, sans réussir à stopper complètement la saignée. Aujourd’hui, alors que les salariés trinquent, les patrons aussi se mordent les doigts, incapables de répondre au regain de demande, qui n’était prévu que d’ici à 2024-2025. Interrogé sur BFM Business, Augustin de Romanet, le grand patron d’ADP – dont les salariés ont pourtant vu leur rémunération baisser durant la crise – a même fait la publicité d’un site Internet de recrutement, insistant sur ses difficultés à embaucher du personnel. Avant d’assurer qu’il ne regrettait pas la rupture conventionnelle collective menée dans son groupe, en 2020, signant le départ de 1 500 employés.
« Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français »
La baisse des salaires, doublée de la détérioration sans précédent des conditions de travail, passe d’autant moins que les entreprises de la zone aéroportuaire, Air France et ses 7 milliards d’euros de prêts garantis par l’État en tête, ont reçu de généreuses aides gouvernementales au cours de la crise sanitaire. Les salariés attendent enfin de voir la couleur de cet argent. Devant les portes du terminal de l’aéroport, ceux-ci ont reçu le soutien de plusieurs élus et candidats aux élections législatives, dont Marie-George Buffet (PCF, Nupes). « Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français, puisqu’elle pose la question non pas uniquement du pouvoir d’achat, mais des salaires ! » lance la députée sortante. À Roissy et ailleurs en France, comme à Bordeaux, Marseille et Orly, la grève aura dans tous les cas donné aux patrons un aperçu de la ténacité des salariés. ADP a d’ailleurs dû annuler un quart des vols ce jeudi et déploré de nombreux retards. « Mais ce n’est qu’une première étape », promet Fabrice Michaud.
roissyADPair franceaéroports L'Humanité
Face à l’inflation, les cadeaux intéressés d’Emmanuel Macron
ActuLe gouvernement a évoqué, ce mercredi, ses mesures pour le pouvoir d’achat. Aucune annonce d’ampleur n’a été faite, alors que la hausse des prix pèse lourdement sur le budget des ménages.
Lola RuscioDepuis sa nomination à Matignon, la première ministre, Élisabeth Borne, martèle qu’elle souhaite « protéger » le pouvoir d’achat des Français. En réalité, son gouvernement va prendre des mesures cosmétiques qui évitent de toucher aux profits des entreprises privées, comme la prolongation du « bouclier tarifaire » sur l’électricité et le gaz, la remise de 18 centimes sur le plein d’essence jusqu’en août ou le versement d’une aide exceptionnelle. Un dispositif qui rappelle le chèque énergie, une mesure ponctuelle d’un montant de 100 euros, distribués en décembre 2021. À quelques jours du premier tour des législatives, Olivia Grégoire, la porte-parole du gouvernement, a ainsi confirmé, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, qu’une aide sera versée aux familles modestes à la rentrée de septembre, en fonction du nombre d’enfants à charge, sans toutefois préciser son montant. Quant au chèque alimentaire plus ciblé sur les produits « de qualité » et « bio », il est toujours en cours de réflexion, selon Élisabeth Borne.
Certes, ces aides conjoncturelles – qui figureraient dans deux projets de loi distincts après les élections législatives – sont bienvenues au moment où l’inflation grimpe, mais elles s’avéreront insuffisantes pour faire face à une inflation qui a atteint 5,2 % en mai. Surtout, le gouvernement entend faire peser sur l’État, donc sur les contribuables, l’intégralité du financement de ces mesures, sans rien demander aux grandes entreprises. Les groupes du CAC 40 ont pourtant versé en 2021 à leurs actionnaires plus de 80 milliards d’euros en dividendes et en rachats d’actions. Pas de mise à contribution des plus hauts patrimoines non plus, mais une réforme du RSA stigmatisant les plus fragiles, puisque les bénéficiaires devront se soumettre à l’obligation de travailler pour toucher cette aide.
En outre, le gouvernement a indiqué que les minima sociaux, dont le RSA, l’allocation adulte handicapé (AAH), et les pensions de retraite (+ 4 %) doivent être réévalués dès juillet, sans attendre la revalorisation de janvier 2023. En revanche, aucune hausse des APL n’est envisagée, alors que les prix des loyers augmentent. À la Fondation Abbé-Pierre, on demande une majoration de 10 % des aides au logement ; plusieurs associations de consommateurs réclament un gel des loyers pour limiter les effets de l’inflation. Des revendications rejetées en bloc.
déprime, rien que des primes...
Suivant la même logique pro-business, aucune hausse significative du Smic n’est à l’ordre du jour. En Macronie, on défend plutôt la possibilité pour les entreprises de verser une prime allant jusqu’à 6 000 euros, exonérée de toute cotisation sociale et d’impôt sur le revenu. Problème : la précédente version de cette prime, accordée au bon vouloir de l’employeur, n’a été distribuée en 2021 qu’à 4 millions de salariés, selon les chiffres du gouvernement. Et son montant n’excédait pas 506 euros en moyenne, l’an dernier.
Toujours sur les salaires, le gouvernement s’est engagé à revaloriser, « dès cet été », celui des fonctionnaires. Une décision très attendue par la fonction publique d’État, l’hospitalière ou la territoriale, tant les agents dénoncent depuis des années le manque d’attractivité de leurs métiers et la dégradation de leur niveau de vie. Mais Stanislas Guerini, le nouveau ministre de la Fonction publique, se garde bien de dévoiler le montant du futur relèvement du point d’indice, arguant des discussions en cours avec les syndicats. « Le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de plus de 10 % depuis 2010 », a rappelé Céline Verzeletti, la secrétaire confédérale de la CGT, qui demande une hausse « immédiate » des salaires.
Dans le privé, le gouvernement mise aussi sur la participation et l’intéressement. La manœuvre est connue : ces primes étant exonérées de cotisations sociales et de taxes, les entreprises évitent soigneusement une participation à l’impôt ou à la Sécurité sociale. Une énième réforme libérale, comme la loi Pacte, dont les modalités pourraient s’étendre aux petites entreprises, selon Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. « S’il faut aller encore plus loin dans la simplification pour que les TPE aient de véritables incitations, nous sommes prêts », a-t-il déclaré. Interrogé mercredi sur BFMTV, il a annoncé que le barème de l’impôt sur le revenu serait indexé sur l’inflation, omettant de préciser que ce dispositif existe déjà. L’ancien ministre sarkozyste n’imagine pas, en revanche, un dispositif pour taxer davantage les revenus du capital. Contre les crises qui s’intensifient, il y a pourtant une urgence : reconstruire une fiscalité progressive et redistributive, en commençant par rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune.
Salaires et pouvoir d'achatEmmanuel Macroninflationcgt L'Humanité
« Si tout augmente, les salaires doivent suivre »
Reportagepouvoir d’achat Au sud-ouest de Caen, dans la circonscription où Élisabeth Borne est candidate, on ressent comme partout ailleurs les difficultés posées par une inflation galopante et des salaires qui stagnent. Mais on compte davantage sur la solidarité que sur le gouvernement pour s’en sortir.
Benjamin KönigVillers-Bocage (Calvados), envoyé spécial.
Mercredi matin, sur le marché de Villers-Bocage, aux alentours de la mairie reconstruite après guerre et inaugurée par le général de Gaulle , les habitants parlent peu des élections législatives qui se tiennent dimanche. Et pourtant : les projecteurs sont braqués sur ce petit bout de Normandie qui s’étend des portes de Caen jusqu’à Vire, la 6e circonscription du Calvados, où la candidate macroniste n’est autre que la première ministre, Élisabeth Borne. Elle était justement attendue ce mercredi dans la circonscription pour faire campagne, alors que, de son côté, Jean-Luc Mélenchon vient soutenir les candidats de la Nupes dans le département, parmi lesquels Noé Gauchard, l’insoumis qui va défier la cheffe du gouvernement.
Mais sur le marché du bourg d’un peu plus de 3 200 âmes, si on a entendu parler de la candidature d’Élisabeth Borne dont un partisan distribue le tract à l’entrée des allées, ce duel à distance passe plutôt au second plan. « Moi, de toute façon, je vote à Caen », objecte Simone, une retraitée qui va « sur (ses) 75 ans » et vit seule. Mais le problème du pouvoir d’achat « est le même pour tout le monde », ajoute-t-elle. En ce qui la concerne, il s’agit surtout « des charges qui sont les mêmes pour une personne seule que pour un couple : se chauffer, s’éclairer, et même rouler, tout devient compliqué ». Elle ne veut pas se plaindre de sa pension de retraite, qui lui donne « juste assez pour payer des impôts », mais « le loyer pèse lourd, je n’ai pas été épargnée par la vie et n’ai jamais pu devenir propriétaire ».
« Des gens de plus en plus pauvres »
Un peu plus loin, voici Patrick, un sapeur-pompier originaire « de la Guérinière, un quartier ouvrier et mélangé à Caen ». La hausse des prix, selon lui, « tout le monde la ressent, bien évidemment ». Il pense qu’une solution serait de « protéger le pouvoir d’achat » en bloquant les tarifs pour les « produits essentiels » dont « on voit sur le marché les prix s’envoler ». Avec son métier, il en perçoit régulièrement les conséquences : lors « des interventions, on voit des gens de plus en plus pauvres ». Mais lui estime, comme beaucoup ici, ne pas avoir trop à se plaindre. « C’est surtout pour les retraités que c’est dur », explique-t-il, évoquant sa mère « pour qui il y a tout à payer : loyer, électricité, même avec les chèques du gouvernement, c’est difficile. On l’aide, bien sûr, mais ce n’est pas normal quand on a travaillé toute sa vie. »
« LES vacances vont coûter beaucoup plus cher »
À côté de l’étal d’un des nombreux maraîchers locaux, Claude, retraité depuis trois ans et ancien travailleur dans l’industrie, pense aux « vacances qui vont coûter beaucoup plus cher », et au prix des matériaux, lui qui se dit « peu impacté par l’essence, car je roule peu et je bricole chez moi ». Par contre, il trouve « un peu bizarre cette inflation galopante, comme le prix du bois qui flambe alors que la France est autosuffisante », et estime que « si tout augmente, alors les salaires doivent augmenter aussi ». Mais il juge que, quel qu’il soit, « le gouvernement n’a pas trop de pouvoir ». En tout cas, il ira voter. « J’y vais toujours, au moins pour pouvoir râler après », sourit-il, même s’il se dit, lui non plus, « pas du genre à cracher dans la soupe ».
Patrick, lui, s’il doute de l’union « de dernière minute » de la gauche, estime que les mesures de l’actuel exécutif ne sont destinées qu’ « à se faire bien voir » et « ne règlent rien au fond du problème ». Comme un résumé d’un état d’esprit souvent partagé, Simone juge que, « de toute façon, le gouvernement, il faut qu’il rattrape des années d’erreurs ». Avant de lancer sur le blocage des prix : « Bien sûr qu’il faut le mettre en place. On voit des gens qui achètent 15 litres d’huile, ça ne rime à rien. »
Législatives 2022Élisabeth BorneNupescalvados Valeurs Actuelles
« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre
Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».
Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.
L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »
L'Humanité
Victime de prix bas, la filière laitière va de mal en pis
ActuLes éleveurs tirent la sonnette d’alarme : sans augmentation du prix du litre, la hausse des coûts des matières premières aura raison de nombre d’exploitations.
Gérard Le PuillJoyeuse journée mondiale du lait ! La dernière édition, le 1er juin dernier, a été particulièrement lugubre. En France, selon la Fédération nationale des producteurs de lait, il manque en moyenne 50 euros par 1 000 litres livrés aux industriels pour permettre aux producteurs de gagner leur vie. Concernant le lait en bouteille plastique, les prix de ces flacons ont augmenté de plus de 70 % ces derniers mois et ceux des cartons d’emballage de 40 %.
Selon un communiqué publié le 27 par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), affiliée à la FNSEA, « l’amont de la filière est aujourd’hui à un tournant décisif ». Car « la décapitalisation est en marche, même dans les régions très laitières ». Dit autrement, faute d’en tirer un revenu décent, de plus en plus de producteurs laitiers décident de s’orienter vers d’autres productions, surtout en céréales et graines à huile. Car les prix du blé, du maïs, du colza et du tournesol sont en hausse sensible depuis des mois. Le prix moyen des 1 000 litres de lait au départ de la ferme a été de 342 euros en 2021, sans les primes de qualité. Il aurait augmenté un peu depuis le début de cette année mais il manque encore 50 euros par 1 000 litres pour permettre aux producteurs de gagner leur vie, toujours selon la FNPL. Cette dernière ajoute que répercuter cette hausse intégralement à l’aval reviendrait à augmenter de 6 centimes du prix du litre de lait entier dans les magasins.
«Nous avons besoin de vous»
Dans son communiqué à l’attention de ses partenaires de l’aval, la FNPL affirme que « toutes les laiteries doivent dire maintenant à leurs éleveurs, nous avons besoin de vous. Tous les distributeurs doivent cesser ce jeu délétère qui entraînera la ruine de toute une filière et accepter ces hausses. Faute de quoi, comme les constructeurs automobiles aujourd’hui, dans quelques années ils seront à la merci des marchés mondiaux pour s’approvisionner en produits laitiers ». Ajoutons que le manque de pluie va réduire considérablement le rendement des prairies en herbe et augmenter les coûts de production cet été.
Les producteurs ne sont pas les seuls à souffrir dans la filière. Syndilait est une organisation professionnelle qui regroupe un nombre important d’entreprises qui mettent sur le marché des laits liquides, frais ou pasteurisés, des laits de longue conservation UHT et des laits aromatisés, la marque la plus connue étant Candia. Les grandes entreprises privées ou coopératives - dont font partie Lactalis et SODAAL - produisent une gamme de produits plus diversifiée, dont les fromages, le beurre, la crème et les yaourts. Elles ne sont pas membres de Syndilait. En prévision de la journée mondiale du lait initiée par l’ONU le 1er juin chaque année, Syndilait a fait le point sur l’évolution de la consommation de lait liquide en France.
Chaque français a consommé 43 litres de lait en 2021
En 2021, chaque Français a consommé une moyenne de 43 litres de lait conditionné, ce qui s’est traduit par la vente par 2,28 milliards de litres sur l’année dans la grande distribution. Sur ce total, le lait UHT de longue conservation représentait 96,5 % des volumes vendus par ces mêmes enseignes. Les laits porteurs de la mention « Responsable », « Équitable » comme « C’est qui le patron ? » représentaient 13,8 % des parts de marché en volume sur l’année 2019, 14,5 % en 2020 et 14,7 % en 2021. Concernant les prix, le lait entier conditionné se vendait 0,99 euro le litre en moyenne sur l’année 2021, soit 2,1 % de plus qu’en 2020. La hausse n’était que de 1,5 % pour le lait UHT mi-écrémé à 0,83 euro le litre. Au départ de la ferme le prix du litre acheté par les entreprises affilées à Syndilait se situait entre 36 et 38 centimes, prime de qualité comprise.
98,5 % du lait liquide est d’origine française
Toujours selon Syndilait, 98,5 % du lait liquide conditionné présent dans les magasins est d’origine française et les ventes de lait conditionné importé ont reculé de 82 % depuis 2015. En avril 2015, les pays membres de l’Union européenne mettaient fin aux quotas laitiers mis en place en 1984 pour réduire la surproduction, laquelle faisait chuter les cours. Mais la date de sortie de ces mêmes quotas fut fixée dès 2009 en Conseil des ministres européens. À l’approche de 2015, les Pays Bas, l’Allemagne et l’Irlande augmentèrent leurs troupeaux de laitières afin de gagner de nouvelles parts de marché à l’export dès la sortie des quotas. Du coup, les enseignes de la grande distribution en France choisirent d’accroître les importations, histoire de mettre la pression sur les fournisseurs hexagonaux. Pendant deux à trois ans, le prix moyen des 1 000 litres de lait chuta souvent de 25 % au départ de la ferme.
En ce printemps 2022 les producteurs de lait voient augmenter leurs coûts de production via la hausse du prix des carburants, des engrais et des tourteaux. Selon Syndilait, les entreprises sont également confrontées à une « hausse de leurs coûts de production de l’ordre de + 15 % à +20 % en 2022, après une année 2021 déjà marquée par une hausse de +8 % à +10 %. La reprise de l’économie dans le monde entraîne une flambée de l’ordre de +70 % en un an sur les matières premières plastiques et de +40 % pour le carton ».
Décidément, la spéculation fait flèche de tout bois en cette année 2022 marquée par la guerre et la sécheresse.
Gérard Le Puill
laitproducteurs de laitprix du laitmatières premières L'Humanité
Mobilisations pour éviter un été meurtrier
ActuHôpital En cette journée de manifestations du personnel de santé, syndicats et collectifs alertent sur la cataclysme à venir, alors que les services d’urgences ferment ou réduisent leurs horaires les uns après les autres.
Cécile RousseauLa saison estivale de tous les dangers. En cette journée d’action nationale dans la santé, plus de 200 rassemblements et actions se déroulent dans toute la France à l’appel de différents syndicats et collectifs pour taper du point sur la table avant un été qui s’annonce cataclysmique sur le front hospitalier. Si, tous les ans, les professionnels tirent la sonnette d’alarme, cette année, la situation est très dégradée depuis le mois de mai. Cent vingt services d’urgences sont en grande difficulté, partiellement ou totalement fermés. Au centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire), ceux-ci ont baissé le rideau jusqu’à nouvel ordre depuis le 18 mai, tout comme la maternité. Mobilisés samedi dernier devant la mairie, les agents et usagers attendent des réponses. « 31 paramédicaux sur 32 étaient en arrêt maladie, explique Alexandre Robert, secrétaire de FO, en intersyndicale avec la CGT et la CFE-CGC. Une dizaine d’entre eux sont revenus mais ils ne sont toujours pas assez nombreux pour rouvrir. L’hôpital a un déficit de 9 millions d’euros et la direction oblige les collègues à s’autoremplacer. Pour l’été 2021, nous avions 26 mensualités de remplacement, contre 75 en 2019. »
Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), rappelait, lors d’une conférence de presse la semaine passée, que l’austérité demeure la règle. « Nous sommes le seul pays au monde à avoir fermé 5 700 lits en 2020, en pleine pandémie ; 60 000 postes d’infirmiers étaient vacants à l’automne 2021. Sans compter que l’hôpital est en plan blanc en permanence. Et dire qu’on a cru qu’il y aurait un “monde d’après” avec le Covid ! »
« J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »
Face à un système en train de s’écrouler, l’annonce par Emmanuel Macron d’une « mission flash » d’un mois sur l’état des soins non programmés, confiée au président de Samu-Urgences de France, François Braun, et d’une conférence sur la santé, en juillet, n’a convaincu personne. Comme le martèle Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), l’heure n’est plus au bilan. « Le dernier rapport du Sénat sur les urgences remonte à trois mois ! François Braun était le conseiller santé du président de la République pendant la campagne, il connaît la situation. La question est : où doit-on réorienter les patients ? Il n’y a plus rien ! La médecine de ville est submergée. On ne saura pas où mettre les gens s’il y a une canicule. Des personnes vont décéder, c’est une évide nce. Et je ne veux pas que les praticiens et les infirmières soient les boucs émissaires. J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »
Pour Pierre Schwob Tellier, du collectif Inter Urgences, le pacte de refondation des urgences, mis en place après les grèves en 2019, n’a fait qu’aggraver les choses. « L’accès aux urgences a été limité avec la mise en place du forfait (depuis le 1er janvier 2022, tous les patients passant aux urgences sans hospitalisation doivent payer 19,61 euros – NDLR). Bientôt, vous ne pourrez plus arriver aux urgences par vos propres moyens. La régulation médicale sera privilégiée, surtout la nuit. » Infirmier à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), il constate que, malgré la situation sanitaire, le projet de construction de l’hôpital Grand Paris Nord, à Saint-Ouen (censé remplacer en partie les hôpitaux de Bichat (Paris) et Beaujon – NDLR), n’est pas remis en cause, à rebours des besoins de la population : « Il y aura 400 lits en moins, une capacité de maternité divisée par deux et 1 000 postes de soignants supprimés. »
Accéder à des soins de qualité devient mission impossible
Lors de cette conférence de presse, une housse mortuaire avait été disposée devant les intervenants portant un brassard noir pour dénoncer les drames qui s’annoncent. Le bateau tangue dangereusement, comme le raconte Marion Malphettes, médecin dans le service d’immunologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et membre du collectif Inter-Hôpitaux. Avec des conséquences très concrètes pour les malades : « Faute de personnel de nuit, le service ne peut pas rester ouvert en juin. Une patiente m’a demandé en consultation ce qui était prévu si elle rechutait (en cas de fermeture – NDLR), je lui ai répondu qu’il n’y avait rien… »
Accéder à des soins de qualité devient mission impossible. Michèle Leflon, présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, pointe les limites du bricolage actuel : « Le recours à la régulation par téléphone pour les urgences est catastrophique, les usagers ne savent pas toujours s’exprimer sur la gravité de leur cas. Depuis le temps que nous dénonçons le manque d’effectifs, il aurait été possible de former des infirmiers et aides-soignants. Il faut un vrai plan. »
Pour parer au plus pressé, des solutions sont avancées. L’ensemble des médecins pourraient provisoirement participer à un système de garde, propose Patrick Pelloux. Christophe Prudhomme, urgentiste et représentant de la CGT santé, évoque aussi la remise en place de « contrats d’études qui existaient jusque dans les années 1970. Vous rentrez à 18 ans, vous signez un contrat payé au Smic et vous êtes affecté sur un territoire ». Comme le précise Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale : « On pourrait créer des milliers d’emplois pour les jeunes. Mais si on veut qu’ils restent, il va falloir avancer sur la question salariale ! »
Partout, la question des rémunérations faméliques et des conditions de travail détériorées pèse lourd. À Orsay (Essonne), si la pénurie de main-d’œuvre n’atteint pas encore le niveau de certaines structures, elle se creuse de jour en jour. « Mercredi dernier, il manquait deux infirmières et un médecin aux urgences, déplore Céline Van Marle, secrétaire de la CGT de l’hôpital. Les effectifs sont à l’os et les agents restants tombent comme des mouches. Le temps d’attente est plus long pour les patients. Deux villes proches ne peuvent plus être desservies par Orsay. On ne sait pas ce qui va se passer pendant cet été. »
hôpitalHôpital publicpersonnel soignantségur de la santé L'Humanité
Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir
ReportageÉducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.
Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.
La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : « J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»
Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.
Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.
De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »
travailleurs sociauxségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatMédico-social Valeurs Actuelles
[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice
Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.
L'Humanité
En Allemagne, le retour en force des revendications salariales
ActuPouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.
Bruno OdentLes bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. « Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.
Le climat social pourrait se tendre encore davantage
Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.
En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».
Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.
AllemagneinflationIG Mettallmobilisations Valeurs Actuelles
[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics
Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.
Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.
Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible
Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.
Valeurs Actuelles
[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
L'Humanité
Parce que les règles ont changé : notre sélection de protections périodiques 100 % engagée
ActuL’offre de produits relatifs à l’hygiène intime s’affranchit elle aussi de tout ce qui pollue la planète et nuit à la santé. Voici notre sélection de protections périodiques 100 % engagée.
Marie MersierPendant des décennies, les marques de tampons et autres serviettes hygiéniques ne se sont pas souciées de l’intégrité de leurs produits, mettant du chlore par-ci, des phtalates par-là. Jusqu’à ce que la prise de conscience écologique se glisse au plus près de l’intimité des personnes et fasse émerger des labels culottés, bien décidés à fabriquer des protections périodiques dignes de ce nom et à s’engager auprès d’associations qui luttent contre la précarité menstruelle.
Près de Toulouse, une entreprise pionnière du congé menstruelEn effet, en France, on estime qu’environ 2 millions de femmes en sont victimes et manquent de produits d’hygiène intime. Le problème ne se pose donc pas toujours en termes de qualité, mais de quantité… Si l’on a l’habitude d’utiliser des tampons, deux règles prévalent : les choisir en coton bio et les changer toutes les quatre à six heures afin d’éviter les risques de syndrome du choc toxique. Même chose pour la coupe menstruelle, qu’il convient de vider régulièrement mais qui aura une durée de vie de plusieurs années. Économique et écologique. Valeurs sûres, les serviettes se déclinent désormais en versions lavables et adaptées à tous les flux. Le must selon nous : la culotte menstruelle en coton, nouvel indispensable d’un cycle féminin serein.
Rien à jeter. Tout est bon dans cette serviette hygiénique lavable en coton biologique : elle résiste à 200 passages en machine à laver, absorbe les flux les plus abondants et est fabriquée en Normandie.Serviette hygiénique, Dansmaculotte.com, 19 euros
Le cap de la cup. Composée à 100 % de silicone médicale, Only Claricup est une coupe menstruelle saine et certifiée sans produits chimiques, qui existe en quatre tailles. Voici une alternative idéale aux tampons.Coupe menstruelle Only Claricup, Claripharm.fr, 19 euros
Favoris. Pour flux léger, abondant ou très abondant, les tampons de la marque Fava sont à 100 % composés de coton bio certifié Gots. Le strict nécessaire donc. Possibilité d’abonnement afin d’être livré tous les trois mois.Tampons bio « infaillibles », Befava.com, 4,90 euros
Enveloppant. En matière douce et ultra-Stretch (et une doublure en coton bio), ce boxer s’adapte à toutes les morphologies et absorbe l’équivalent de 3 à 4 tampons réguliers. Il accompagnera les règles intenses, voire hémorragiques, mais aussi les pertes liées au post-partum. Boxer kaki, Moodz.co, 39 euros
Consommationproduits d'hygièneSanté L'Humanité
Recettes. Le sarrasin, la petite graine qui a tout d’une grande
ActuSa farine est à la base des galettes emblématiques de la Bretagne. Pratiquement disparue, la culture du blé noir redémarre grâce à ses nombreux atouts nutritionnels et agronomiques.
Lea DesportesUne précision botanique avant d’allumer le billig (la plaque bretonne sur laquelle sont cuites crêpes et galettes) : le sarrasin est une plante à fleurs de la famille des polygonacées. Un nom savant qui reflète bien la forme anguleuse des graines. L’arrivée dans l’Hexagone du polygone au goût de noisette originaire de Chine reste sujet à débat. La plante aurait été importée par les croisés ou les Vikings. Une chose est sûre : le blé noir prend racine dès le Moyen Âge en Bretagne, mais aussi en Auvergne, dans le Limousin ou en Normandie.
Dépourvu de gluten, le sarrasin, seul, se prête peu à la panification. Ses graines réduites en farine permettent en revanche de confectionner des crêpes appelées galettes en haute Bretagne, bourriols dans le Cantal et le Rouergue ou encore crozets en Savoie. Partout, ces spécialités nourrissantes deviennent le pain quotidien des travailleurs, ouvriers et paysans.
Une Indication géographique protégée depuis 2010
Ironie de l’histoire, dans l’après-guerre, le sarrasin mange son pain noir. Plantée à foison par les Bretons, sa culture est quasiment abandonnée au profit du maïs et du blé, plus rentables dans le cadre d’une agriculture intensive. Il faut attendre les années 1980 pour que des producteurs, poussés par des meuniers bretons, replantent du blé noir. La filière se rassemble alors au sein d’une association qui milite et obtient en 2010 une Indication géographique protégée (IGP) pour la « farine de blé noir de Bretagne » issue des cinq départements qui composaient naguère la région. Aujourd’hui, les surfaces cultivées représentent entre 3 000 et 4 000 hectares. Une renaissance qui ne suffit pourtant pas à satisfaire la consommation française. La production bretonne doit donc subir la concurrence – pas toujours clairement affichée – de farines venues d’Europe de l’Est et de Chine. Mais elle devrait continuer à progresser tant les avantages agronomiques de la « plante des 100 jours » sont précieux. La culture de cette plante rustique ne nécessite pas de produits phytosanitaires et son fort pouvoir couvrant limite la présence de plantes invasives.
Ses qualités gustatives et nutritionnelles ne sont pas en reste. D’une saveur légèrement amère lorsqu’il est broyé, le sarrasin est surtout au goût du jour : l’absence de gluten est devenue un atout majeur. Riche en protéines, en fibres et en vitamines, il est aussi bourré d’acides aminés et d’antioxydants. Dans l’assiette, le sarrasin n’est plus cantonné à la crêpière. Il se décline en pâtes, en biscuits sucrés ou salés. Il se transforme aussi dans le verre (voir nos produits ci-contre). Plaisant au palais, il l’est tout autant à l’œil. L’été, le blé noir passe du vert au blanc et rose au moment de la floraison, puis au rouge, arrivé à maturité. Beau, bon et sain, le sarrasin fait décidément tout bien.
© Getty Images/iStockphoto
Blinis au sarrasin
Préparation : 15 minCuisson : 20 minRepose : 30 min Difficulté : facileIngrédients pour 6 personnes. 200 g de farine de sarrasin, 10 cl de lait, 1 yaourt nature, ½ sachet de levure chimique, 3 œufs, 1 filet d’huile d’olive, 1 pincée de sel.
- Dans un saladier, verser le yaourt nature. Ajouter la farine de sarrasin tamisée, la levure chimique et la pincée de sel. Mélanger, puis verser les œufs battus en omelette. Battre à l’aide d’un fouet, puis délayer peu à peu avec le lait.
- Faire chauffer dans une poêle antiadhésive une cuillère à soupe d’huile d’olive. Lorsqu’elle est bien chaude, déposer plusieurs petites louches de pâte pour former 3 à 4 blinis, selon la taille de votre poêle. Lorsque les bulles apparaissent, retourner les blinis. Les laisser cuire sur l’autre face pendant 2 à 3 min.
- Laisser tiédir les blinis avant de les servir.
- Vous pouvez les accompagner de saumon fumé, d’une mousse de thon, de chèvre frais ou de roquefort.
Bière. Une blonde moelleuseParticularité de cette brasserie installée à Rillieux-la-Pape, au nord-est de Lyon : la matière première, cultivée localement en agriculture biologique, ne passe pas par l’étape du maltage (la germination des grains). Outre une économie en eau et en électricité, ce processus original permet d’obtenir des saveurs plus typées. La 100 % Sarrasin est une bière blonde de fermentation basse, douce et moelleuse, avec des arômes de noisette et de céréales.Blonde Sarrasin 100 %, Brasserie Dulion, 7,80 euros les 75 cl.
Spiritueux. Un whisky de blé noirPrès de Quimper, la Distillerie des Menhirs a lancé, en 2002, le premier whisky au monde de blé noir. Le choix du sarrasin est un véritable casse-tête : son rendement agricole et en alcool est bien moindre que celui de l’orge, et il est plus difficile à malter et à fermenter. Eddu Silver, la première édition de la gamme, est un 100 % blé noir vieilli cinq ans en fûts de chêne ayant contenu du cognac. Le résultat est onctueux et fruité avec des notes de pomme, d’écorces d’orange et d’abricot confit.Whisky Eddu, Distillerie des Menhirs, 44 euros les 70 cl.
Bon et sain Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
Ajaccio, cité impériale et doux village
Actu« Dans ses ruelles, on entend des ritournelles et des bravos », chantait Tino Rossi, natif de la citadelle corse. Ici, le visiteur n’échappe pas non plus à l’autre illustre fils du pays, Napoléon. Visite de la vieille et pimpante cité de l’île de Beauté.
Anne DrivasDès l’arrivée à l’aéroport d’Ajaccio, le mélange de brise marine et de parfums du maquis tout proche caresse les narines. Le soleil cogne. La mer est juste là, d’un bleu profond. En voiture de location, en taxi ou plus simplement par la navette qui dessert le centre-ville – pour la somme de 8 euros en achetant votre ticket à l’une des bornes de l’aéroport –, on longe la mer vers le nord d’un des plus beaux golfes de France, certains ici disent du monde. Vingt minutes plus tard, vous êtes au pied de la gare, tout au début de la rue Fesch, une des principales artères de la ville avec le cours Grandval et le cours Napoléon, que l’autodérision locale surnomme les Champs-Élysées : voici la vieille ville, celle où sont nés les deux gloires locales, Napoléon Ier et Tino Rossi, qui a chanté la douceur de vivre des siens dans bien des chansons. Vous risquez peu de vous égarer en arpentant cette partie d’Ajaccio, d’autant que le quartier moderne ne présente guère d’intérêt si ce n’est pour ses hôtels. Son expansion anarchique a même quelque peu défiguré le paysage des collines environnantes, autrefois plantées d’oliviers et d’orangers qu’on ne peut qu’imaginer.
Table ronde. Napoléon et la Commune : quelle histoire de France ?Ruelles pavées, maisons colorées
Ajaccio a été construite en 1492, par les Génois, et en a gardé au fil du temps les couleurs des villes italiennes : ruelles pavées, maisons colorées en ocre, rose, rouge brique. Ici, le temps prend ses aises et chacun en fait autant. Alors, mettez-vous à l’heure locale et prenez votre mal en patience si la boulangère poursuit sa causette, malgré la file d’attente qui s’allonge.
En empruntant la rue Fesch, donc, vous pourrez commencer par faire une halte au musée Fesch, dont la collection permanente et les expositions temporaires valent bien une halte. D’autant que ce sera une des trop rares escales culturelles à Ajaccio, hormis la visite incontournable de la Maison Bonaparte, un peu plus loin et quelques autres curiosités. Au bout de cette voie piétonne et bordée de boutiques en tout genre, voici la place Foch, autrefois légitimement baptisée place des Palmiers jusqu’à ce qu’une terrible maladie oblige la municipalité à les éradiquer. Là, une pause-déjeuner à la Paninoteca Cinecitta s’imposerait presque, tant les paninis y sont délicieux et originaux.
Sous la forteresse, la plage
À deux pas, la mairie abrite le salon napoléonien, lieu de mémoire de la famille impériale, et la salle des médailles, que l’on peut aussi visiter avant de rejoindre, de l’autre côté de la place, la rue Bonaparte qui vous conduira immanquablement rue Saint-Charles, visiter la maison qui vit naître l’Empereur. Poussez ensuite jusqu’à la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, datant de la fin du XVIe siècle et classée monument historique, où Napoléon Ier fut baptisé en 1771, et qui recèle quelques trésors baroques. Elle se dresse face à la mer, dans son bel habit orangé, et joue particulièrement bien avec la lumière au soleil couchant. La balade le long de la promenade qui borde la mer est alors une des plus douces. Et si la tentation de piquer une tête est soudain trop forte, la petite plage Saint-François est juste sous le parapet, dominée par la citadelle. Cette forteresse de la fin du XVe siècle fut une propriété militaire jusqu’en 2014, date à laquelle la ville l’a rachetée pour en faire un espace dont l’usage reste encore incertain.
Selon vos goûts culinaires
Pour finir sur une note gourmande, trois établissements ajacciens méritent un détour, selon vos goûts culinaires, votre curiosité et votre porte-monnaie : le Papacionu, une excellente pizzeria, rue Saint-Charles, le long de la cathédrale ; la Calata, ses spécialités locales et sa très agréable terrasse surplombant le vieux port ; le Bilboq, restaurant de pâtes à la langouste (et rien d’autre) inoubliables, ne serait-ce que pour croiser le maître des lieux, l’inénarrable Jeanjean.
Enfin, n’oubliez pas que les Corses aiment chanter et qu’un repas se finit souvent a cappella, au son d’une guitare ou de chants polyphoniques. Les chansons sont entonnées sur les terrasses ou encore dans les nombreuses petites églises que la vieille ville ajaccienne abrite. À la belle saison, les concerts y sont légion.
Office intercommunal de tourisme, 3, boulevard du Roi-Jérôme, BP21, 20181 Ajaccio, tél. : 04 95 51 53 03.
La Casa Buonaparte, l’authentique maison napoléonienne
La rue Saint-Charles n’a rien perdu de son pittoresque : dans ses rues étroites aux volets clos ici et là, la lessive du jour finit de sécher. La chaleur semble avoir arrêté le temps. C’est dans cette maison bourgeoise de trois étages qu’est né, un 15 août 1769, un petit garçon, deuxième enfant d’une fratrie de douze dont huit seulement survivront. Ses parents, Laëtizia et Charles-Marie, le prénommèrent Nabulio. Vous l’aurez compris, nous sommes chez les Bonaparte et la maison familiale est aujourd’hui un musée récemment rénové, qui se visite tous les jours, sauf le lundi. Avec 92 600 visiteurs en 2019, la Casa Buonaparte est le musée le plus fréquenté de Corse et devance même Malmaison.
Musée national de la Maison Bonaparte, rue Saint-Charles 20000 Ajaccio ; tél. : 04 95 21 43 89.
Découverte L'Humanité
Prévenir et traiter l’humidité des murs
ActuL’humidité peut s’inviter un peu partout dans la maison. Elle accentue la sensation de froid et peut causer via le développement de moisissures de sérieux problèmes sanitaires ! Raison de plus pour y remédier sans attendre.
Marcel GuedjLes causes de l’humidité sont multiples (infiltration, fuite, condensation, remontées capillaires, etc. ) et peuvent avoir un effet domino : dégradation des revêtements muraux, taches de moisissure, allergies, problèmes respiratoires… Seulement, il n’y a parfois aucun dégât apparent, tout juste ressent-on une désagréable sensation de froid. Premier conseil alors : aérer régulièrement pour évacuer l’humidité. Un humidimètre, ou testeur d’humidité, permet de savoir si le mur est réellement humide : il s’agit d’un petit appareil portatif (dont le prix varie entre 20 et 100 euros, les modèles thermiques étant les plus chers) qui affiche le taux d’humidité de la paroi. Bien sûr, tous les matériaux ne présentent pas le même taux d’humidité, mais, au-delà de 15 % à 16 %, il faut commencer à s’inquiéter et améliorer la ventilation peut ne pas suffire, à moins de faire installer une VMC (ventilation mécanique contrôlée). Aussi, pour prévenir la formation de moisissure, il est conseillé d’appliquer un produit anti-humidité. Il assainit et durcit les plâtres et peut être recouvert d’une peinture anti-humidité.
Guérir
Si en revanche l’humidité s’est déjà manifestée par des taches brunes de moisissure, enlevez le plus gros avec un chiffon (en procédant doucement pour ne pas disséminer les spores du champignon), puis pulvérisez un produit spécifique anti-moisissure. De l’eau de Javel diluée dans de l’eau, également pulvérisée, peut parfois suffire. Si le problème provient de remontées capillaires (humidité ascensionnelle du sol dans les murs), il faut faire assainir (traitement par assèchement) mais aussi refaire enduits et peintures souvent abîmés et/ou atteints par le salpêtre (surtout dans les sous-sols). Attention, le bas des murs est parfois touché sur une hauteur qui peut dépasser le mètre.
Traiter les dégâts sur les murs
Étaler une bâche au sol. Essuyer les moisissures (tâches brunes) ou les efflorescences de salpêtre (tâches blanchâtres).
Ôter le papier peint, gratter la peinture et/ou l’enduit écaillés, faire tomber toutes les parties friables avec un couteau de peintre ou un grattoir triangulaire.
Épousseter et dépoussiérer soigneusement.
Reboucher les trous et fissures avec un enduit de rebouchage anti-humidité.
Appliquer le produit de traitement anti-moisissure ou anti-salpêtre, au rouleau ou au pinceau plat.
Laisser sécher selon les préconisations du fabricant et recouvrir d’une peinture microporeuse anti-humidité.
Bricolage Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Législatives : le fascisme d’extrême gauche ne passera pas
Valeurs Actuelles
Législatives : en Moselle, le RN surperforme face à la macronie
L'Humanité
Qu'est-ce que l'hyper-parentalité, cette tendance qui peut nuire au développement des enfants ?
ActuLe concept, venu d’outre-Atlantique, se définit par une attention extrême portée à l’enfant, au point de contrôler chacun de ses gestes et son devenir. Cette surprotection, source de stress, complique l’apprentissage pourtant indispensable de l’autonomie des enfants.
Noé BlouinLe statut de l’enfant a considérablement évolué depuis le XXe siècle. Au déploiement d’un accompagnement plus poussé et nécessaire au bon développement des plus jeunes, s’est substituée, dans certains foyers, une attention excessive. Le concept d’hyper-parentalité nous vient des États-Unis. Là-bas, un certain culte de la réussite individuelle a grandi au point de pousser les familles, qui en ont les moyens, à penser l’éducation de leurs enfants autour d’un idéal de perfection sociale et professionnelle.
Les « parents-drones » surveillent de manière permanente
Dans l’optique de leur assurer le meilleur des avenirs, les parents se surinvestissent dans la vie de leur progéniture en organisant un emploi du temps à la minute près, un parcours scolaire qui inclut de passer par les meilleures écoles et en triant sur le volet leurs fréquentations. Ce phénomène, de plus en plus courant dans les sociétés libérales, peut aussi se caractériser par une surprotection de l’enfant, le refus d’admettre qu’il ait pu fauter ou qu’il soit frustré par quelque chose qu’il ne peut pas avoir, etc.
Certains psychologues et spécialistes de l’éducation ont décelé plusieurs catégories inhérentes à l’hyper-parentalité. Les « parents-drones » surveillent de manière permanente leur enfant, aidés en ce sens par les nouvelles technologies (du téléphone portable à la balise GPS « spéciale kids »). Les « parents-hélicoptères » tournent autour de leur petit, prêts à anticiper ses moindres besoins. Enfin, les « parents-bulldozers » qui déblayent le chemin de leur enfant, en espérant transformer ainsi son parcours de vie en un long fleuve tranquille. Ces méthodes sont bien souvent contre-productives sur un point essentiel de l’éducation : l’acquisition de l’autonomie.
Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?La surprotection au monde extérieur risque d’annihiler la curiosité et le besoin d’autonomie de l’enfant, qui risque de se retrouver démuni lorsqu’il devra se confronter aux autres. Cette surprotection provoque également des peurs et des angoisses chez le tout-petit. Le risque zéro n’existe pas. Anticiper toutes les formes de mise en danger empêche l’apprentissage de la gestion des conflits et des imprévus, tout en faisant inconsciemment croire à l’enfant qu’il est incapable et ne pourra jamais se dépêtrer seul.
Le droit à l’erreur
Pour les parents, l’« hyper-parentalité » est aussi vecteur de stress, d’épuisement et, plus généralement, de mal-être. Rendre son enfant parfait est un objectif utopique, l’erreur fait partie de la vie, et tout le monde est amené à s’y confronter à un moment ou à un autre. Se focaliser pleinement sur un but qu’on ne peut atteindre peut amener à des troubles psychiques comme le burn-out. Les enfants sont souvent décrits comme des « éponges » à sentiments, et l’état de santé mentale de leurs parents influe directement sur leur construction.
Sortir de cette spirale négative nécessite de faire un pas de côté. Il est important d’être conscient qu’être parent signifie aussi avoir le droit à l’erreur. L’important est de se faire confiance quant à l’éducation à donner à son enfant. Il est tout aussi pertinent d’en parler avec des proches, de se questionner. L’objectif étant de préparer au mieux l’enfant à devoir, parfois, se confronter à des moments difficiles, mais aussi à vivre des joies et des réussites. Françoise Dolto estimait qu’éduquer un enfant, « c’est l’informer par anticipation de ce que son expérience va lui prouver ». L’empêcher de vivre ses expériences revient alors à lui donner une éducation incomplète, au détriment de l’envie même des parents : permettre à son petit d’être lui-même.
« Le phénomène est lié au culte de la performance »
3 questions à… Bruno Humbeeck, psychopédagogue, auteur de « Et si nous laissions nos enfants respirer ? »
Qu’est-ce que l’hyper-parentalité ?
Il s’agit d’une tension excessive sur la parentalité et parfois, sur l’enfant et ses performances. Cela vient, à l’origine, d’une très bonne intention : être un parent très performant. Mais l’excès est de vouloir être un parent parfait, dans un monde parfait et avec des enfants parfaits. Cet objectif est voué à l’échec et vecteur d’une pression excessive que l’on se met sur soi-même et sur l’acte éducatif.
C’est un phénomène croissant…
L’hyper-parentalité n’est pas une maladie, mais une tendance. La plupart des enfants sont maintenant convoqués à naître, les parents se rendent donc plus responsables de tout ce qui pourrait leur arriver. L’hyper-parentalité ne se manifeste que dans les sociétés individualistes qui font peser la pression éducative sur le couple parental. C’est ce que l’on appelle des « familles troncs », à l’inverse des familles souches où cette pression est répartie aussi sur les origines, les ancêtres et les personnes plus âgées de la famille. Là, on trouve beaucoup moins d’hyper-parentalité, de même lorsque l’éducation est l’affaire de toute une communauté, comme c’est le cas dans certains pays d’Afrique où tout un village peut aider à éduquer l’enfant. Le phénomène est donc lié à l’individualisme, au culte de la performance, et cela s’est intensifié car nous sommes dans une société de déclassement où nos enfants auront sûrement un statut inférieur au nôtre. L’hyper-parentalité est aujourd’hui exacerbée avec la pandémie, les bruits d’une guerre, etc. On se rend compte que notre monde n’est pas parfait, et tout cela rend l’hyper-parentalité encore plus difficile à vivre qu’en temps ordinaire.
Certains légitiment la surveillance continue de l’enfant par le biais de la sécurité…
Ce sont les « parents-hélicoptères ». En réalité, c’est impossible, et cela donne quelque chose de paradoxal : des « enfants d’intérieur », qui restent dans leur chambre, même pendant leur adolescence, et qui vivent dans un périmètre réduit. Mais ces enfants s’adaptent et vont sur des écrans, sur des espaces virtuels qui sont également incontrôlables. Le résultat est que ces hyper-parents finissent quand même par s’angoisser. Comme je l’ai dit, contrôler la totalité des mouvements de son enfant n’est pas possible, ni dans le monde réel, ni dans le monde virtuel. L’enjeu est alors de prendre conscience qu’effectivement, le monde contient un certain nombre de dangers, mais le monde ne prend pas un malin plaisir à poursuivre nos enfants. Il faut alors donner une confiance suffisante à l’enfant, celle de se débrouiller seul, et construire avec lui son autonomie.
FamilleParentalité Valeurs Actuelles
De LREM à Ensemble, comment le parti présidentiel est devenu autoritaire
L'Humanité
Jardinage. L’orchidée n’est pas une empotée
ActuLes racines de l’orchidée qui s’évadent de leur pot ? Ce n’est que leur penchant naturel à capter l’humidité de l’air. Le rempotage de cette plante n’a en fait pour seul objectif que de renouveler le substrat qui lui sert de support… Et de lui donner ainsi toutes les chances de refleurir.
Marcel GuedjLes orchidées sont des plantes fascinantes à plus d’un titre. Il en existe des dizaines de milliers d’espèces, de tailles et d’aspects différents, aux fleurs extraordinaires, adaptées à la plupart des milieux… Les variétés commercialisées (Dendrobium phalaenopsis) sont, elles, des plantes épiphytes : dans leur environnement d’origine, elles ne poussent pas dans la terre mais sur les troncs et les branches d’autres végétaux, voire sur des pierres… absorbant l’humidité ambiante avec leurs racines aériennes. Des conditions que l’on cherche à reproduire quand on les élève comme plantes d’intérieur.
Le rempotage, qui peut très bien se faire dans le même contenant – bien nettoyé – a pour but de renouveler entièrement le substrat qui sert surtout de support à la plante, mais qui finit par pourrir au bout de quelques années et d’arrosages répétés, entraînant l’asphyxie et le dépérissement des racines.
A faire tous les deux ans
C’est donc un moment important pour l’orchidée, l’une des conditions de sa survie. Il doit intervenir tous les deux ans environ, à n’importe quelle période de l’année, sauf quand l’orchidée est en fleur. L’idéal est d’intervenir après la floraison de printemps.
Il est plus simple d’utiliser un mélange spécialement dosé pour orchidées que l’on trouve dans le commerce. Si vous le préparez vous-même (terreau pour orchidées, écorces de pin ou perlite et sphaigne…), il ne doit pas être compact pour que les racines s’y développent librement. Un contenant en plastique transparent au fond troué pour évacuer l’eau d’arrosage (indispensable !) vous permettra de veiller à l’état de ces dernières. Placez-le dans un cache-pot de diamètre adapté.
Six gestes simples pour que l’orchidée ait du pot
-
Sortir l’orchidée de son pot et débarrasser les racines du substrat qui y adhère.
- Supprimer avec des ciseaux les feuilles malades (molles ou jaunies) et les racines desséchées ou aplaties.
- Remplir le contenant à moitié de substrat et installer l’orchidée dessus.
- Stabiliser la plante en ajoutant du substrat pour finir de remplir le pot.
- Tapoter le pot pour tasser (sans appuyer dessus) le substrat afin qu’il remplisse bien les espaces entre les racines.
- Arroser copieusement mais laisser bien l’eau s’évacuer avant de placer le contenant dans son cache-pot.
PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien
Jardinage Valeurs Actuelles
Livraison des canons français Caesar à l’Ukraine : les coulisses d’un accord diplomatique et industriel
Valeurs Actuelles
L’incroyable dérive du mois des fiertés LGBT
Entre marches des fiertés, promotions LGBT dans toutes les entreprises et médias, ainsi que des lectures de contes par des drag queens, à vouloir trop en faire la communauté LGBT s’exclut et risque un rejet d’une part de la population.
Séries et documentaires, défilés en grand nombre, campagne d’affichage … Année après année, le “mois des fiertés”, qui se déroule en juin, gagne en intensité. Ce mois particulier pour la communauté LGBT trouve son origine en 1969 à New-York, où la communauté homosexuelle, souvent réprimée par la police, se rebelle, donnant lieux à plusieurs jours d’émeutes. Depuis lors, le 28 juin voyait se dérouler des défilés homosexuels et transsexuels dans les grandes villes américaines.
Avec le temps, ces marches se sont répandues dans tout l’occident, passant d’une journée de “pride” à aujourd’hui un mois entier. Il y a peu, en France, seule une grande « Gay pride” était organisée à Paris, à présent toutes les villes du pays ou presque voient défiler un cortège, qui comprend désormais également la communauté trans, polyamoureux et queer de différentes sensibilités. À titre d’exemple, rien que le 4 juin, des marches étaient programmées à Clermont-Ferrand, la Rochelle, Lille, Mulhouse, Nancy, Périgueux, Rennes, Troyes, Reims… Et Saint-Denis, au prix de moyens de police considérables et de la sécurisation des rues, étonnamment vides durant le défilé.
Si beaucoup de ces marches se passent bien, certaines se démarquent par leur organisation sectaire. En témoigne le “cortège en non-mixité” de Lyon qui fait défiler, dans une forme de nouvelle ségrégation, les minorités sexuelles par rang de victimes (Queers racisés devant et ainsi de suite). Laurence Trochu, professeure de philosophie et présidente du Mouvement Conservateur, affilié au parti Reconquête !,voit dans certaines de ces marches, « une volonté de choquer, d’être dans le trash ». Elle fait allusion à de multiples vidéos de ces marches, où l’on voit systématiquement des personnes presque nues, mimant différentes pratiques, parfois très extrêmes à la vue de tous. Il faut reconnaître que l’ambiance a bien changé avec le temps. Si les premières manifestations voyaient des personnes à l’apparence « normale » défiler drapeau arc-en-ciel à la main dans un calme relatif, maintenant rare sont les marches sans char, musique techno hurlante et défilé de différentes tenues toujours moins couvrantes, et de scènes de fantasmes en tout genre.
Une part importante de la communauté LGBT ne se retrouve plus dans certains clichés véhiculés durant le mois des fiertés
Les marches des fiertés « normalisent des comportements qui sont minoritaires » qui sont « non représentatifs de nombre d’homosexuels » regrette la professeur. Une part importante de la communauté LGBT ne se retrouve plus dans certains clichés véhiculés durant le mois des fiertés. C’est ce qu’expriment beaucoup d’internautes sous les promos de la marche de Lyon — « Voilà pourquoi la pride de Lyon, c’est sans moi à présent. Totalement à l’opposé du message que la marche est censée donner » peut-on entre autres y lire. À trop vouloir en faire, une part de la communauté LGBT qui se radicalise, commence alors à être contreproductive. Matthieu Delormeau le regrettait sur le plateau de TPMP à l’occasion de la participation de Bilal Hassani à l’émission danse avec les stars : « Un mec qui a une perruque et des faux cils, je ne me reconnais pas dans ce style de gay » et de critiquer que l’on choisisse tout le temps « le caricatural » pour représenter les gays dans le monde médiatique. Il s’attristait que cela véhicule de nombreux clichés non représentatifs qui « justement créent de l’homophobie ».
Envoûtement des entreprises
Le “mois des fiertés” est aussi l’occasion pour les marques de se revendiquer alliées de la lutte LGBT : Canal plus annonce un « programme 100% queer », Apple dévoile de nouveaux bracelets “Pride Edition”, Burger King sort des burgers avec deux pains identiques pour le mois des fiertés en Autriche, LEGO met à l’honneur la communauté queer à travers une nouvelle campagne inclusive… Quelques exemples dans la masse innombrable des entreprises qui habillent leur logo du drapeau arc-en-ciel.
Un effet marketing qui tient plus de l’intérêt économique que de la lutte contre les inégalités. C’est en tout cas ce que pense Laurence Trochu, qui y voit « une rencontre d’intérêts ». Cela donne de la visibilité aux LGBT, mais ils « deviennent un produit marchand ». Elle est rejointe par Gilles-William Goldnadel, avocat et essayiste, qui trouve complexe « de faire la part des choses entre une volonté mercantile des entreprises et l’aspect militant ». Et d’aller plus loin : « Les entreprises pensent qu’il y a un marché porteur là-dessus, on voit maintenant le contraire », ajoutant qu’« ils en ont trop fait, les gens sont lassés » et que comme « nous imitons les États-Unis en mal comme en bien », il voit venir une réaction conservatrice en France. Pour illustrer la fin de ce marché, il se base sur une réaction de l’État de la Floride, qui a récemment sanctionné Disney suite au rejet public de la part du PDG, d’une loi visant à limiter les associations LGBT à l’école. La sanction : la perte d’un privilège territorial dont l’entreprise bénéficiait jusque-là.
À cet exemple nous pourrions ajouter celui de Netflix, qui voit s’en aller ses abonnés au rythme de la production de séries toujours plus woke. Depuis le premier trimestre 2022, la plateforme accuse la perte de 200 000 abonnés. Elon Musk connu pour ses formules cinglantes, avait d’ailleurs ironisé sur Twitter le 19 avril « le virus woke rend Netflix irregardable ».
Petit paradoxe et incohérence démontrés par cette promotion LGBT dans les entreprises, le mois des fiertés qui se veut de plus en plus une convergence des luttes, oublie toute une partie du monde — les logos arc-en-ciel et les campagnes de publicités disparaissent immédiatement que la frontière avec le continent africain est franchie. La lutte oui, mais idéalement dans le monde occidental où les droits sont déjà acquis. Cet ensemble à deux vitesses, serait peu à peu contreproductif. C’est ce que soulève Gilles-William Goldnadel pour qui, l’aspect communautaire « à raison d’une pratique sexuelle » est déjà contreproductif. Au moment même où les pratiques LGBT sont bien acceptées dans le monde occidental, il ne comprend pas la logique de « s’enfermer dans un ghetto appelé communauté ». C’est là un risque de s’exclure, d’après l’avocat, qui voit dans l’expression même de « marche des fiertés » un non-sens, car « on n’est plus dans un contexte où on peut en être honteux ».
Désaveux d’une part de la population
Cette avalanche de promotions des droits des LGBT, provoque parfois de l’incompréhension dans la population. C’est ce qu’explique Douglas Murray, écrivain anglais et homosexuel revendiqué qui, dans La grande déraison (L’artilleur), interroge sur « l’insistance croissante avec laquelle des articles sur les gays sont introduits de force dans tous les domaines de l’actualité. » Il y regrette que l’évocation des problèmes gay prenne maintenant « une ligne qui se situe par de là l’acceptation et plutôt dans le registre de “ce sera bon pour vous” ». Plusieurs polémiques ont émergé à ce sujet autour de lectures de contes par des « drag-queens », comme à la librairie jeunesse Comptines à Bordeaux. À cela s’ajoute des vidéos d’enfants assistant à des marches des fiertés peu pudiques, comme à Los Angeles où des travestis presque nus distribuaient du lubrifiant devant des familles et se fouettaient en tenue sado-maso. Nous pourrions enfin citer “la parade LGBTQIA+” à Disneyland Paris. Laurence Trochu voit dans ce changement de l’univers de l’enfance et l’évocation de la sexualité chez des enfants, parfois en bas âge, un véritable drame. Selon elle, « on vole l’enfance », d’autant que, comme elle le rapporte : « On le sait par de nombreux psychiatres et psychologues, le sujet de la sexualité évoqué trop tôt est d’une extrême violence pour l’enfant. » Dérive à l’école illustrée dans le Point le 15 juin, qui raconte l’histoire de l’enfant âgé de 8 ans d’une chroniqueuse de RTL à qui la maîtresse avait demandé « que ferais-tu si tu changeais de sexe ? »
une ligne qui se situe par de là l’acceptation et plutôt dans le registre de “ce sera bon pour vous”
D’après Laurence Trochu, cet ensemble d’exposition LGBT ne serait « que la face émergée de l’iceberg ».
Elle voit dans l’existence des excès de la marche des fiertés, qui désolidarisent la population et une part des LGBT, un lent travail de sape durant l’année au sein des entreprises, des services publics ou des médias. Malgré une certaine prise de recul, elle craint notamment beaucoup pour la neutralité de l’éducation Nationale. Pour preuve, selon elle, la rencontre entre Pap Ndiaye ministre de l’Éducation et Isabelle Rome, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, qui annoncent être ensemble pour « lutter contre toutes les formes de discrimination. Un combat qui se joue aussi à l’école. » La majorité hétérosexuelle, à force d’étouffer sous une propagande permanente, pourrait bien se désintéresser des particularités LGBT.
Valeurs Actuelles
Législatives : Azelma Sigaux, symbole de la radicalité et des fragilités de la Nupes
La fille de Jacky Sigaux, ancien régisseur de Dieudonné, est candidate en Haute-Loire. Des engagements radicaux et des soupçons d’antisémitisme fragilisent sa candidature et, à travers elle, la Nupes.
Les soubresauts de la vie privée et sexuelle des hommes politiques ont toujours fasciné. Naguère tolérante, l’opinion publique rue dans les brancards au moindre soupçon pesant sur l’un de ses représentants.
Le retrait du militant indigéniste de la course aux législatives s’accompagne de zones d’ombre.
Valeurs Actuelles
Mort de Jérémie Cohen : les contours du drame enfin dévoilés par l’enquête
Qui a causé la mort de Jérémie Cohen et pour quel motif ? La question, qui a enflammé l’actualité du premier tour de l’élection présidentielle, semble avoir été diluée dans l’océan d’actualités. Elle avait pourtant été bombardée à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, et provoquée un séisme médiatique. La droite criait à l’ensauvagement, voire à l’antisémitisme, la gauche dénonçait la récupération politique de la droite, et la famille Cohen espérait enfin connaitre les circonstances exactes de la mort de leur fils Jérémie, percuté mortellement le 16 février 2022, à Bobigny, par un tramway, après une altercation.
Face aux multiples questions légitimes soulevées par l’affaire, le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, avait décidé de dévoiler les premiers résultats de l’enquête concernant les motifs de la rixe qui avait précédé l’accident mortel, et précisé qu’« aucun élément objectif » ne permettait de « caractériser un motif antisémite » à ce stade. C’était le 5 avril. Neuf jours plus tard, le 14, le parquet encore, indiquait que deux suspects avaient été arrêtés, l’un poursuivi pour « violences volontaires en réunion », l’autre pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Depuis, rien. Le travail des enquêteurs, dont Valeurs actuelles a pu se procurer certains éléments, se poursuit néanmoins, loin des projecteurs médiatiques déjà braqués ailleurs.
Un rapport de la RATP rendu le 25 février fait état d’une « bagarre »
Faut-il le rappeler, l’enquête avait bien mal commencé. Faisant fi de la rixe qui avait précédé l’accident, malgré deux témoignages recueillis par la police, dont un le soir du drame, le parquet ouvre d’abord une enquête pour « homicide involontaire » visant le chauffeur de tramway. Après vérification, il s’avérait que Youssef K., le chauffeur, n’avait commis aucune faute. Le ministère public songe à classer l’affaire le 22 février. Trois jours plus tard, soit le 25 février, la RATP remet à son tour un rapport sur les circonstances de l’accident, dans lequel elle mentionne explicitement une rixe. « En voulant échapper à une bagarre, peut-on lire, le tiers [Jérémie Cohen] traverse en courant et s’engage sur la plateforme devant la rame alors que celle-ci arrive ». Pour une raison mystérieuse, ces différents éléments n’entraînent toujours pas d’investigations supplémentaires. Pourquoi ? Et, pourquoi ne pas avoir exploité les différentes images des vidéos surveillances disponibles tout autour ?
Le mystère reste entier et révèle plusieurs manquements de la part du tandem police/justice, heureusement corrigés par la suite, grâce aux éléments récoltés par la famille. Il faut attendre que l’un des frères Cohen obtienne une vidéo de la rixe pour que l’enquête soit relancée. Cette vidéo est transmise à la police le 14 mars. Deux jours plus tard, le 16, une seconde enquête est ouverte par le parquet de Bobigny pour « violences volontaires en réunion », qui relance les investigations. L’enquête de voisinage oriente les policiers vers un habitué du quartier, un certain Judicaël N., de « type africain » et porteur de dreadlocks, comme l’homme visible sur les images de la scène. Plusieurs personnes croient d’ailleurs l’avoir reconnu et en avertissent sa mère, Claudine N., entendue par la police. Mais les faits ne collent pas. Judicaël N. possède un alibi : il dînait chez lui ce soir-là, en présence de plusieurs témoins, puis s’était rendu à son travail. Le prénom ne correspond pas non plus. D’après la vidéo transmise par la famille, le principal suspect, dont le prénom est crié par une femme, s’appelle « Migwel », et non pas Judicaël.
Migwel, le principal suspect, est aussi surnommé « Cafard »
La piste n’est néanmoins pas tout à fait vaine, puisque Judicaël N. déclare avoir déjà croisé plusieurs fois le fameux Migwel., sans connaitre son nom. A ce stade la police sait seulement que ce Migwel est aussi surnommé « Cafard », et qu’il aurait un complice dénommé Kenny. Ce dernier est finalement identifié grâce à un minutieux travail d’enquête. Non seulement il existe un certain Kenny A. domicilié à Bobigny, mais il a pour contact commun avec Judicaël N., un certain Migwel… Bingo. Tous deux sont placés sur écoute.
En parallèle, de la fuite de la vidéo sur les réseaux sociaux, le 4 avril, accélère l’enquête. Le 11 avril, une femme se présente au commissariat et explique avoir formellement reconnu Migwel D. sur la vidéo. Ce dernier est également reconnu par son père et sa sœur, qui confirme son implication, ainsi que celle de son ami Kenny A. Se sachant recherchés, les deux hommes se rendent le 12 avril au poste de police où ils sont placés en garde à vue, puis mis en examen, l’un, Kenny A., pour « violences volontaires en réunion », l’autre, Migwel D., pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donnée », comme l’indique le 14 avril à la presse le procureur de la République de Bobigny. Entre les mains de la police, les deux suspects livrent à peu de choses près la même version des faits, dont voici le contour.
Le 16 février au soir, trois amis décident de se donner rendez-vous chez l’un deux. Il est environ 18h15, lorsque Kenny A. quitte son travail à Athis-Mons, au volant de son camion. Avant de rentrer chez lui, à Bobigny, où il a rendez-vous avec ses deux amis, il fait un détour à Drancy pour récupérer Migwel. Jenny K., la petite amie de Migwel, est également de la partie, mais se trouve déjà à Bobigny pour une consultation médicale. Elle se rend donc à pied, au domicile de Kenny, où elle arrive vers 20h, un peu avant eux. Voyant une place de parking libre dans l’impasse où habite Kenny, elle décide de la garder pour le camion, et garde un œil sur son téléphone portable. Le camion pénètre quelques instants plus tard dans l’impasse. Migwel aperçoit alors une femme, apparemment tétanisée et, à côté, un homme en train de se masturber. Migwel se porte au secours de l’inconnue et demande à l’homme de quitter les lieux. L’homme en question, qui n’est autre que Jérémie Cohen, obtempère, mais s’en prend un peu plus loin à Jenny, la petite amie de Migwel, également présente dans l’impasse, où elle garde toujours la place de parking.
Son sexe dans la main gauche, une agrafeuse dans la main droite
Interrogée par la police, celle-ci déclare s’être retournée après avoir ressentie une pression sur les fesses, puis avoir vu, face à elle, un homme portant son sexe dans la main gauche et un objet dans la main droite. Paniquée, elle se met à crier à l’aide, et fait fuir Jérémie Cohen en direction du boulevard où se trouve la voix de tramway. Celui-ci est rapidement poursuivi et rattrapé par les deux amis de Jenny. D’après eux, Jérémie Cohen aurait alors sorti un objet de sa poche, une agrafeuse selon Migwel. Devant les yeux de plusieurs témoins, en plein milieu du boulevard, les deux amis portent alors plusieurs coups à Jérémy Cohen, puis repartent ensuite, eux d’un côté, Jérémy Cohen d’un autre. Plusieurs témoins, entendus par la police, sont déjà informés du mobile de la bagarre, ce qui tend à confirmer la version des mis en cause.
Kenny finit de garer son camion, mais Migwel retourne rapidement sur le boulevard, attiré par les cris d’un groupe d’adolescents, au milieu duquel se trouve Jérémie Cohen, son agrafeuse dans la main, devant un hall d’immeuble. Il lui porte à nouveau plusieurs coups avant d’être stoppé par Jenny, ce qui est confirmé par la vidéo dans laquelle on entend distinctement « Migwel, c’est bon ! ». Migwel s’empare alors de l’agrafeuse de Cohen et la jette un peu plus loin dans une poubelle, raison pour laquelle elle ne sera jamais retrouvée. Alors se produit le drame : Jérémie Cohen, sonné, traverse en courant le boulevard, et se fait percuter par le tramway. Il décède quelques heures plus tard, à l’hôpital Beaujon.
Jérémie Cohen appelle la police la veille du drame
Sur la victime, les policiers retrouvent une kippa, à l’origine des hypothèses d’une agression antisémite, ainsi qu’un chocolat, un flacon de poppers scellé, un autre de tramadol (un puissant anti-douleur de la famille des opiacés) et deux préservatifs. Un témoin indique par ailleurs avoir senti une odeur d’alcool au moment de prendre le pouls de la victime, juste après l’accident. Les analyses toxicologiques révèlent néanmoins que Jérémie Cohen n’avait pas consommé de produits stupéfiants et détenait une alcoolémie de 0,1g/l de sang, ce qui correspond à moins d’un demi-verre d’alcool. Difficile donc d’en tirer une quelconque conclusion, d’autant que Jérémie Cohen était soigné pour des troubles psychologiques altérant son comportement. Troubles qui expliquent sans doute l’énigmatique coup de file passé la veille du drame, par le trentenaire, à la police. Dans la soirée du 15 février, Jérémie Cohen avait appelé le 17 pour alerter sur le comportement suspect de plusieurs individus qui stationnaient à bord de véhicules à proximité de son domicile. Au téléphone, plusieurs agents s’étaient succédé, sans parvenir à comprendre les explications confuses de Jérémie Cohen.
Ce n’était d’ailleurs pas son premier contact avec la police. Jérémie Cohen compte plusieurs antécédents judiciaires, à la fois comme victime et comme auteur. En mai 2016, il est mis en cause pour avoir insulté et poussé une dame âgée à la gare d’Austerlitz, puis pour avoir agrippé à la gorge un agent RATP hors service. « La vérité est que je voulais me faire arrêter par la police parce qu’au niveau psychologique je ne tenais plus nerveusement (…) Je voulais me sentir bien et j’ai fait cela gratuitement car j’étais en détresse. Il était facile de vider ma colère sur une vieille femme, mais je n’ai pas aimé faire cela » avoue-t-il lors de sa garde à vue, indiquant par ailleurs vivre une situation personnelle difficile, parce qu’il est sans emploi et qu’il n’a « plus aucun rapport avec une femme depuis deux ans ». L’expertise psychiatrique diligentée par la justice conclut à une altération de son discernement au moment des faits.
Les années qui suivent, c’est en tant que victime que Jérémie Cohen est connu des services de police. Sa maladie en fait-il une cible idéale pour les prédateurs en tout genre ? Toujours est-il qu’il se déclare plusieurs fois victime de vol, une fois, en 2017, pour son écharpe, une autre, en 2018, pour son portefeuille, mais aussi victime d’un « abus de confiance » en mai 2021. Plus grave, fin 2020, puis fin 2021, Jérémie Cohen, de confession juive et qui portait occasionnellement la kippa, signale avoir été victime de violences « commises en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion ». Ces deux procédures, finalement classées sans suite, n’en expliquent pas moins les questionnements légitimes soulevés par la famille quant aux circonstances de la mort de leur fils. Jérémie Cohen portait-il sa kippa le soir du drame ? Sa judéité est-elle à l’origine de la rixe ? A priori non, si l’on en croit les résultats de l’enquête. Mais sans ce doute, symptomatique de la crise identitaire que traversent nos banlieues, l’affaire Cohen n’aurait sans doute jamais été résolue.
Contactée par nos soins, la famille de Jérémie Cohen n’a pas souhaité répondre.
Valeurs Actuelles
Mélenchon, Premier ministre de l’anti-France
L'Humanité
Sciences. La forêt de Puéchabon à l'épreuve des sécheresses du futur
ActuDes chênes verts qui s’adaptent pour produire moins de feuilles et moins de glands, voici les premiers résultats d’une étude menée dans l’Hérault depuis 2003 pour évaluer la réponse de la forêt méditerranéenne aux conséquences du changement climatique.
Marine CyglerParcourir la forêt de chênes verts située à quelques encâblures du village de Puéchabon, dans l’Hérault, c’est entrer dans une expérience scientifique à ciel ouvert. Ici, grâce à un dispositif de gouttières qui interceptent 30 % des précipitations, des chercheurs ont créé artificiellement une aridification du climat à laquelle devra faire face la forêt méditerranéenne avec le changement climatique. Comment réagira-t-elle à la sécheresse ?
Cette expérience d’exclusion de pluie qui se déroule depuis presque vingt ans est l’une des plus longues au monde. Aussi, elle apporte déjà quelques précieux éléments : dans les parcelles partiellement privées de pluie, les arbres ont moins de feuilles et produisent moins de fruits, ce qui interroge les écologues sur la capacité de régénération de la forêt du futur.
Le futur s’est dangereusement rapproché
En 2000, les prévisionnistes tablaient sur une réduction de 30 % des précipitations à la fin du siècle. En 2003 a commencé une expérience au long cours consistant à couvrir un tiers de la surface de trois parcelles de 100 m2 par des gouttières qui récupéraient l’eau de pluie, laquelle n’atteignait donc jamais le sol. L’objectif : simuler la sécheresse future.
En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduireSauf que le futur s’est en fait dangereusement rapproché. « Au début de l’expérience, on imaginait simuler le climat de 2100. On se rend compte aujourd’hui qu’étant donné l’augmentation des températures ce sera le climat de 2035 », explique Jean-Marc Limousin, chercheur au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS
Au fur et à mesure des travaux de prévision, il est devenu évident que le Bassin méditerranéen serait particulièrement impacté par le changement climatique. Les températures y augmentent et les précipitations y diminuent bien plus vite que la moyenne mondiale. « Cela n’a pas d’intérêt de se pencher sur les précipitations telles quelles : ce qui est important pour les arbres, c’est la vitesse à laquelle le réservoir dans le sol va s’évaporer. Et pour ça, c’est la température qui compte », poursuit-il.
Moins de transpiration et de photosynthèse
Avec son collègue Jean-Marc Ourcival, ils suivent certains arbres en particulier, marqués par des rubans colorés. Depuis un réseau de passerelles aériennes qui permet d’accéder à la cime des arbres, à environ 4 mètres du sol, ils comptent les feuilles et récoltent les fruits dans des filets. « La réaction principale des arbres à la sécheresse imposée est la réduction de 20 à 25 % du nombre de feuilles », constate Jean-Marc Limousin. « En 2003, on pensait que les feuilles allaient changer de forme et de taille, alors que c’est leur nombre qui est impacté par l’aridification », fait remarquer Jean-Marc Ourcival, qui voit là un bon exemple de l’importance de l’expérimentation.
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVCRéduire ce que les scientifiques appellent l’indice foliaire est une stratégie d’adaptation car, s’il y a moins de feuilles, il y a moins de perte d’eau par transpiration. « Mais cela veut dire aussi qu’il y a moins de photosynthèse : au bout de deux-trois ans, on a vu que les arbres s’acclimataient en devenant plus économes, plus lents », poursuit Jean-Marc Limousin. De fait, la photosynthèse, qui permet aux végétaux de fabriquer leur matière organique, est un ensemble de réactions biochimiques se déroulant dans les feuilles.
Que les parcelles soient privées d’eau ou non, les chercheurs se sont rendu compte qu’une sécheresse printanière avait un impact particulièrement négatif sur la croissance des chênes verts. En effet, c’est normalement durant cette saison, quand il fait assez chaud sans que le climat soit trop sec, que les arbres poussent. La croissance s’arrête en revanche l’été, quand les arbres ferment les stomates de leurs feuilles pour éviter la perte d’eau par la transpiration, ce qui empêche aussi la photosynthèse.
L’enjeu de la régénération
« La question qui se pose déjà aujourd’hui, c’est de savoir si les arbres vont s’arrêter de pousser en juin ou fin juillet… », indique Jean-Marc Limousin. Cela dit, pour l’instant, la privation d’eau n’empêche pas les arbres de pousser. Ils ont moins de feuilles, certes, mais ils croissent. « Si le bois ne pousse pas, il meurt. L’arbre n’a pas le choix, il est obligé de grandir chaque année. C’est donc la priorité absolue », détaille le chercheur.
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la roseEn revanche, le chercheur s’inquiète que les arbres des parcelles sèches produisent moins de fleurs et de fruits que les parcelles qui ne sont pas privées d’eau. 40 % de glands en moins : c’est loin d’être anecdotique. « C’est une information importante pour l’avenir de la forêt. Dans quelques années, avec l’aridification, pourra-t-elle se régénérer ? » interroge-t-il.
Une forêt domaniale transformée en laboratoire grandeur nature
La forêt domaniale de Puéchabon est étudiée depuis 1984 par des chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier, rattaché au CNRS. « C’est une forêt qui n’est plus exploitée depuis quatre-vingts ans. Lorsque nous en avons fait un site expérimental, une problématique d’écologie pure s’est imposée. L’idée : observer ce que devient une forêt sans gestion, coupe ni intervention humaine », explique Jean-Marc Ourcival.
Puis, en 1998, quand la communauté scientifique a été convaincue de la réalité du changement climatique, se souvient le chercheur, l’Union européenne a lancé de grands projets de recherche. À Puéchabon, il s’est agi de savoir combien un écosystème laissé à sa libre évolution était capable de pomper de carbone.
Aussi des tours de flux que l’on entend siffler mesurent en permanence le carbone qui entre dans la forêt lors de la photosynthèse et celui qui sort lors de la respiration. Résultat : la forêt de Puéchabon fixe 2,5 tonnes de carbone par hectare et par an. Las, une sécheresse printanière, comme il s’en produit de plus en plus souvent, et ce bilan s’effondre à 1 tonne de carbone par hectare et par an.
Et si c'était le meilleur jour pour découvrir l'Humanité ?
- 5€ l'abonnement digital quotidien + magazine pendant 4 mois.
- Soit une réduction de 67% pendant 4 mois et un gain de 34€.
- Toute la richesse du quotidien, du magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
- Avec deux fois par semaine des rendez-vous scientifiques de haute volée !
- Abonnement résiliable à tout moment.
- L’offre n’est valable que jusqu'au 30 juin ! Pour en profiter, rendez-vous ici.
sciencessécheresseforêts France24 - Monde
En direct : Marine Le Pen va quitter la présidence du Rassemblement national
Publié le : 20/06/2022 - 11:47Modifié le : 20/06/2022 - 12:21
FRANCE 24
Suivre
Au lendemain du second tour des législatives en France, les acteurs de la vie politique entérinent les nouveaux rapports de force découlant des résultats du scrutin. La cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, a annoncé lundi matin qu'elle renoncerait à la tête du parti pour se consacrer à son groupe parlementaire. Suivez ici les dernières informations.
-
11 h 34 : la photographie du nouvel hémicycle
La coalition Ensemble! n’a obtenu que 245 sièges sur 577. L’alliance de gauche, la Nupes, est parvenue à devenir la première force d’opposition avec 131 sièges. Ce second tour des élections législatives est également marqué par une percée historique du Rassemblement national qui, avec 89 députés élus, va pouvoir constituer un groupe parlementaire. Charlotte Urien-Tomaka fait le point sur la nouvelle Assemblée nationale.
-
11 h 19 : les défis qui attendent la Nupes
À l'issue du second tour des législatives, la Nupes n’a pas remporté le scrutin et Jean-Luc Mélenchon ne deviendra pas Premier ministre. Mais la coalition de gauche fait une entrée en force à l’Assemblée nationale avec 131 députés et devient la première force d'opposition. Les explications de Julien Sauvaget.
-
11 h 04 : quel avenir pour les Républicains ?
Les Républicains ne semblent pas tous d’accord à l’issue du second tour des législatives. Certains prônent l’opposition face au président de la République, tandis que d’autres sont plus mesurés. Avec 64 députés élus, le parti de droite sauve les meubles et se retrouve en position d’arbitre à l’Assemblée nationale. Les précisions de Julie Dungelhoeff depuis Nice.
-
10 h 22 : Marine Le Pen va quitter la présidence du RN pour se consacrer au groupe à l'Assemblée
La patronne du Rassemblement national a annoncé depuis son fief d'Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, qu'elle ne "reprendrait pas la tête" de son parti. "Je me concentrerai sur la présidence de ce très grand groupe" [qu'a obtenu le parti à l'Assemblée], a déclaré la finaliste d'extrême droite à la présidentielle.
Marine Le Pen a précisé qu'elle "appellerait" ses 89 députés "à l'excellence". "Nous devons être meilleurs, plus travailleurs, plus performants, plus efficaces", a-t-elle déclaré alors que les huit députés RN qui siégeaient jusqu'à présent n'étaient pas très assidus dans l'Hémicycle.
Elle a précisé que son groupe ne serait "pas un groupe exclusivement RN" et qu'il aurait "vocation à accueillir" des députés élus "grâce aux électeurs du RN", et qui l'avaient soutenue au second tour de la présidentielle, en citant Emmanuelle Ménard, dans l'Hérault, ou Nicolas Dupont-Aignan, dans l'Essonne.
Avec AFP
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Législatives 2022
Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives
Revue de presse
Législatives en France : "un revers majeur pour Emmanuel Macron"
ANALYSE
Législatives : la Nupes, une première force d’opposition à l’avenir incertain
L'Humanité
Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tous
ActuDans la cité phocéenne, la villa Méditerranée a ouvert au public une reconstitution de ce site majeur de l’art pariétal au paléolithique, désormais presque englouti par la montée des eaux.
Christophe DeroubaixNul besoin d’enfiler une combinaison, d’ajuster son masque, de vérifier son détendeur, de descendre à 37 mètres de profondeur, de remonter une galerie de 116 mètres de longueur, bref d’être un plongeur expérimenté, qui, plus est, disposant d’une autorisation. Prenez plutôt le métro, rendez-vous à la villa Méditerranée, juste à côté du désormais célèbre Mucem (Musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée).
Préhistoire. La grotte Cosquer, une « beauté minérale » qui émerge de l’oubliEmpruntez l’ascenseur – pardon, le caisson de plongée fictif – qui descend aussi, paraît-il, à 37 mètres sous le niveau de la mer, montez dans une nacelle, à la façon du train fantôme de nos enfances, et laissez-vous (audio)guider pour un « voyage extraordinaire », selon le directeur du site, Frédéric Prades. Vous n’êtes certes pas dans la grotte Cosquer, classée Monument historique et site majeur de l’histoire de l’art pariétal au paléolithique, dont « l’importance scientifique mondiale » est rappelée par Xavier Delestre, conservateur régional de l’archéologie à la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Vous êtes dans « Cosquer Méditerranée », sa reconstitution, vingt fois annoncée et enfin réalisée.
Égyptologie. Dans les manuscrits de ChampollionTrois ans et 23 millions d’euros plus tard
« Cela a même été un vrai serpent de mer. Ça fait vingt ans que l’on y pense. Quand on m’a appelé il y a trois ans, je me suis dit que c’était une tentative de plus », se remémore Michel L’Hour, archéologue sous-marin dont les surnoms trouvés sur Wikipédia sont assez éloquents (Indiana Jones en combinaison, Barberousse aux pieds palmés), également membre du conseil scientifique. Trois ans et 23 millions d’euros plus tard, Cosquer Méditerranée se dévoile, depuis le samedi 4 juin, au public.
Comme son nom l’indique, ce lieu unique serait resté totalement anonyme sans Henri Cosquer. Dans les années 1980, cet habitué de l’École de plongée de Cassis entretient à ses heures perdues son « jardin secret » : la fouille dans les calanques. En 1985, du côté du cap Morgiou, il aperçoit une galerie, s’y engouffre, remonte le fameux siphon immergé de 116 mètres, débouche sur la plage d’une caverne. Il y retourne ensuite à plusieurs reprises. Un jour, il pose sa lampe sur une roche. Le faisceau de lumière éclaire le motif d’une main. Il vient de découvrir un lieu unique, une grotte tellement éloignée des autres grottes alors connues. L’exploration totale du lieu fera apparaître une richesse absolument exceptionnelle avec 500 entités d’art pariétal.
Des œuvres réalisées entre 33 000 et 19 000 ans
Il y a 33 000 ans – soit 320 générations, calcule aujourd’hui Henri Cosquer –, la grotte se trouvait au sec. Le niveau de la mer était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui, et le rivage se situait à 12 kilomètres de son entrée. Des groupes d’Homo sapiens y ont d’abord laissé des empreintes de mains. Puis, génération après génération, pendant près de 15 000 ans, leurs descendants dessinent des chevaux, des aurochs (l’ancêtre de tous les bovidés, disparu au XVIIe siècle), des cervidés, bisons, cerf-mégacéros, bouquetins, chamois, antilopes saïga et même… des pingouins et des phoques. Il fait alors glacial sur les côtes provençales. On discerne également une vulve, les représentations sexuelles constituant un classique de l’art préhistorique.
Les datations au carbone 14 permettent de déterminer que les œuvres ont été réalisées il y a entre 33 000 et 19 000 ans. La majorité d’entre elles sont gravées au silex ou avec les doigts, une cinquantaine sont dessinées au charbon de bois, une dizaine associent gravure et charbon. Du pigment rouge est utilisé pour les empreintes de mains. À côté de l’œuvre de ces artistes du paléolithique, on retrouve des outils en silex, des coquillages marins, dont une coquille de pecten contenant un morceau de charbon de bois, une boulette d’argile pétrie avec des empreintes distinctes, une plaquette de calcite façonnée et utilisée comme lampe, des traces de foyers au sol, de mouchage de torches.
Une opération de « sauvetage virtuel »
Trente-sept ans après sa découverte, l’inventaire n’est pas encore terminé et ne le sera sans doute jamais. Un phénomène commencé il y a 10 000 ans s’accélère en raison du réchauffement climatique. Depuis la fin de la dernière glaciation, la montée des eaux a englouti les 4/5 es de la grotte. Le 1/5 e restant est grignoté à raison de 3 millimètres par an. À terme, ce joyau sera totalement englouti. Selon Geneviève Pinçon, directrice du Centre national de préhistoire, « c’est le site en France pour lequel on sait qu’on ne pourra pas sauver grand-chose. Tous les jours, on y perd quelque chose, c’est pourquoi le fouiller est devenu une urgence ».
Cosquer Méditerranée se voit en opération de « sauvetage virtuel ». À partir de la réalisation d’un modèle 3D, les équipes en charge du projet, constituées d’une centaine de personnes, ont dû surmonter d’innombrables obstacles, notamment celui de faire tenir les 2 300 m2 de la grotte, qui a la forme d’un huit, au deuxième sous-sol de la villa Méditerranée, dans un carré de 1 750 m2. Trois années de travaux dantesques et, pour le visiteur, trente-cinq minutes à déambuler dans ce « Lascaux des mers », comme si l’on remontait le temps de 33 000 années.
À voir sur Arte, le 25 juin, à 22 h 20 : de Marie Thiry.
Site culturel La villa Méditerranée sauvée de la noyade
En accueillant une reconstitution de la grotte Cosquer, la villa Méditerranée échappe finalement au statut d’« éléphant blanc » qui lui semblait promis depuis que Michel Vauzelle, alors président (PS) de la région Paca, s’était mis en tête de créer à côté du Mucem un autre lieu, plus réflexif et « politique ». Comme le redoutaient nombre d’observateurs et d’élus, il n’a jamais trouvé sa fonction et, inauguré en 2013, il fut fermé en 2018. Ne demeuraient que l’acte architectural signé Stefano Boeri (le plus long porte-à-faux habité au monde) et une addition salée (73 millions pour la construction au lieu des 20 initialement prévus). L’actuel président ex-LR macrono-compatible Renaud Muselier se retire une épine du pied et, en cas de succès populaire, pourra en revendiquer une part du crédit.
préhistoiremarseillesciences France24 - Monde
Législatives : la Nupes, une première force d’opposition à l’avenir incertain
Publié le : 20/06/2022 - 04:02Modifié le : 20/06/2022 - 10:16
Romain BRUNET
Suivre
Julien SAUVAGET
Avec 131 sièges de députés, l’union de la gauche emmenée par Jean-Luc Mélenchon devient la première force d’opposition à l’Assemblée nationale et inflige à Emmanuel Macron une défaite en le privant de la majorité absolue. Elle rate cependant son pari de le contraindre à une cohabitation et est confrontée à un avenir incertain.
Donnée pour morte il y a encore six mois, la gauche est de retour. En remportant 131 sièges de députés, dimanche 19 juin, au second tour des élections législatives, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) – née de l’alliance entre La France insoumise (LFI), Europe Écologie-Les Verts (EELV), le Parti socialiste (PS) et le Parti communiste (PCF) – de Jean-Luc Mélenchon est devenue la première force d’opposition à Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale.
Pour l’ancien candidat à l’élection présidentielle, le pari est perdu puisqu’il espérait contraindre Emmanuel Macron à une cohabitation. Mais comme souvent avec Jean-Luc Mélenchon, sa lecture des résultats, dimanche soir, était synonyme de victoire. "La situation est totalement inattendue, absolument inouïe. La déroute du parti présidentiel est totale", s'est-il exclamé depuis l'Élysée Montmartre. "Nous avons réussi l'objectif politique que nous nous étions donné : en moins d'un mois, faire tomber celui qui, avec tant qu'arrogance, a tordu le bras du pays pour être élu président sans qu'on sache pour quoi faire", a-t-il ajouté.
La déroute du parti présidentiel est totale. Nous avons réussi l'objectif politique que nous nous étions donné en moins d'un mois : faire tomber celui qui, avec autant d'arrogance, avait tordu le bras à tout le pays. #NUPES #legislatives2022 pic.twitter.com/HwmkZ2Ag6S
June 19, 2022Même si la majorité n’est pas atteinte pour la Nupes, force est de constater que Jean-Luc Mélenchon a réussi un double tour de force. Il est d’abord parvenu à réunir une gauche divisée depuis des années sur un programme commun en un temps record, lançant derrière cette union une incontestable dynamique. Celle-ci a débouché dimanche soir sur l’élection de 131 députés, selon les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur, qui ont privé Emmanuel Macron d’une majorité absolue au Palais Bourbon – sa coalition Ensemble ! n'obtenant que 245 députés, loin des 289 requis.
>> À lire : Législatives : revers pour Emmanuel Macron, sans majorité pour gouverner
Car si le Rassemblement national a réalisé un score record avec 89 députés, c’est bien la campagne de la Nupes qui a permis de mobiliser les électeurs opposés à la coalition présidentielle sur les enjeux d’un scrutin trop souvent perçu - depuis 2002 et l'inversion du calendrier électoral faisant passer les législatives après la présidentielle - comme une formalité pour le président nouvellement élu. En faisant campagne sur ses propositions – retraite à 60 ans, Smic à 1 500 euros net, blocage des prix, etc. – et en transformant les législatives en un référendum anti-Macron, l’union de la gauche a évité la démobilisation de son électorat, même si une bonne partie des électeurs de gauche du premier tour de la présidentielle se sont finalement abstenus : plus de 11 millions de voix au total pour la gauche le 10 avril contre environ 7 millions le 19 juin.
Des victoires de prestige face à la macronie
Les chefs de file de LFI, d’EELV, du PS et du PCF ne boudaient toutefois pas leur plaisir dimanche soir. D'autant plus que la Nupes peut s’enorgueillir d’avoir infligé des défaites symboliques à la macronie : ses candidats ont mis au tapis Amélie de Montchalin, Jean-Michel Blanquer, Richard Ferrand, Christophe Castaner, Justine Benin ou encore Roxana Maracineanu. Elle a aussi fait élire des personnalités issues de la société civile au parcours atypique comme la femme de chambre Rachel Keke.
Pour célébrer ces succès, Julien Bayou (EELV), lui aussi présent à l'Élysée Montmartre, a fait applaudir toutes les composantes de la Nupes, et a rendu hommage à LFI : "Vous pouvez les applaudir car ce sont évidemment les insoumis, en premier lieu, qui ont permis cette coalition."
✌️ « Nous sommes particulièrement fiers au Parti socialiste d'avoir contribué à la réussite de cette union de la gauche et de l'écologie grâce à la #NUPES. Nous allons en force à l'Assemblée nationale. »– @CorinneNara #VcommeVictoire pic.twitter.com/DOXaOk9Y4B
June 19, 2022Pour la numéro 2 du PS, Corinne Narassiguin, également sur scène, "notre stratégie d'alliance a fonctionné, on va presque tripler le nombre de représentants de gauche, et l'intergroupe va devenir la première force d'opposition". Au PS, "on a fait le bon choix, on a répondu à l'attente des électeurs qui voulaient l'union", "à leurs yeux on s'est ré-ancrés à gauche", a-t-elle ajouté.
>> À lire : Quand le programme de la Nupes ravive la bataille entre économistes
Ian Brossat, le bras droit du communiste Fabien Roussel, réélu comme son homologue socialiste Olivier Faure et toutes les figures majeures de la gauche qui se sont présentées, est quant à lui convaincu : "Le président de la République va devoir renoncer à beaucoup de ses réformes de régression sociale. En tout cas, il n'y aura pas de majorité pour voter la retraite" à 65 ans.
"La réalité c'est que ce n'est pas l'ambition qu'on avait"
La question de l'avenir de la Nupes à court et moyen terme est toutefois posée. L’union de la gauche va-t-elle se disloquer et donner raison à ses opposants qui n’y ont vu qu’une alliance de circonstances ou bien celle-ci va-t-elle se pérenniser dans le temps ? La perspective d’obtenir le statut officiel de premier groupe d’opposition au Palais Bourbon – et les prérogatives qui vont avec comme une vice-présidence de l’Assemblée nationale et la présidence de la commission des finances – devant les 89 députés du RN pourrait inciter la gauche à créer un vrai groupe Nupes plutôt qu’un simple "inter-groupe" non officiel comme évoqué jusqu’ici.
>> À lire : Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives
Mais, d’un côté, la Nupes risque de subir les assauts d’un Emmanuel Macron tentant d’attirer dans ses filets des députés PS et EELV pas complètement à l’aise avec un leadership de la gauche désormais porté par LFI. Et de l’autre, le patron du PCF, Fabien Roussel, n’a jamais donné l’impression d’avoir les deux pieds pleinement dans l’union. L’ancien candidat communiste à la présidentielle était ainsi parti avant le discours de Jean-Luc Mélenchon, le 7 mai, lors du meeting de lancement de la Nupes, puis a systématiquement manqué les événements réunissant les quatre partis, se faisant le plus souvent représenter par Ian Brossat. Fabien Roussel avait également pris ses distances avec les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police qui "tue". Et dimanche soir, il n’a pas manqué de souligner, sur France 3, les limites de la Nupes, qui "ne parle qu’à une partie de la France, celle des villes et non celle de la ruralité".
🗣️ "L'alliance de la Nupes n'a pas permis d'obtenir une majorité. L'alliance ne parle qu'à une partie de la France, celle des villes et non celle de la ruralité." Fabien Roussel (Nupes/PC)▶ #Législatives2022 @France3tv pic.twitter.com/mrQlK7ZIRG
June 19, 2022D’autres ont également émis des bémols sur les résultats de leur coalition. "On avait ambitionné d'avoir une force politique bien plus importante que ce qu'on nous donne comme résultat ce soir. Quand on prévoit d'essayer d'avoir le Premier ministre et le gouvernement, qu'on espère a minima 200 députés, et qu'on en a à l'arrivée 150, la réalité c'est que ce n'est pas l'ambition qu'on avait", a commenté sur franceinfo l’ancien patron d’EELV, David Cormand.
"Nous sommes la deuxième force mais ce n'est pas suffisant, nous avions espéré mieux mais c'est un résultat encourageant", a estimé de son côté le premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui a été réélu.
Reste enfin le suspense entourant le rôle et la place de Jean-Luc Mélenchon, qui n’était pas candidat à sa réélection, au sein de la gauche dans les mois et années à venir. "Quant à moi, je change de poste de combat, mais mon engagement est, demeurera, jusqu’à mon dernier souffle, dans les premiers de vos rangs, si vous le voulez bien", a lancé le leader de la Nupes lors de son discours dimanche soir. Une déclaration des plus énigmatiques qui laisse toutes les portes ouvertes, y compris celle, même s'il avait promis le contraire, d’une nouvelle candidature à l'élection présidentielle en 2027.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
CARTE INTERACTIVE
Les résultats des élections législatives 2022
Législatives 2022
Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives
REPLAY
En vidéo : les discours de la soirée électorale du second tour des législatives
France24 - Monde
Pour la première fois, la Colombie élit un président de gauche, Gustavo Petro
Publié le : 20/06/2022 - 00:37Modifié le : 20/06/2022 - 07:37
FRANCE 24
Suivre
Marc PAUPE
Le candidat socialiste Gustavo Petro a remporté, dimanche, le second tour de la présidentielle en Colombie, d'après les résultats portant sur la quasi-totalité des bulletins dépouillés. Il a aussitôt affirmé que sa victoire, la première pour la gauche dans l'histoire du pays, était un "jour de fête pour le peuple".
Gustavo Petro est devenu dimanche 19 juin le premier président de gauche de l'histoire de la Colombie, avec 50,45 % des voix, selon des résultats officiels portant sur 99,95 % des bulletins dépouillés.
Avec 11,2 millions de voix en sa faveur, il devance de près de 700 000 voix l'homme d'affaires Rodolfo Hernandez, qualifié surprise du premier tour le 29 mai dernier qui avait devancé le candidat de la droite, laquelle avait jusqu'ici toujours présidé le pays.
"Jour de fête"
"Aujourd'hui est un jour de fête pour le peuple. Laissez-le célébrer la première victoire populaire", a célébré sur Twitter le sénateur de 62 ans, ex-guérillero et ancien maire de Bogota. "Que tant de souffrances soient guéries par la joie qui inonde aujourd'hui le cœur de la patrie. Cette victoire pour Dieu et pour le peuple et son histoire. Aujourd'hui, c'est le jour des rues et des places", a-t-il encore lancé.
Hoy es dia de fiesta para el pueblo. Que festeje la primera victoria popular. Que tantos sufrimientos se amortiguen en la alegria que hoy inunda el corazon de la Patria.Esta victoria para Dios y para el Pueblo y su historia. Hoy es el dia de las calles y las plazas.
June 19, 2022"Nous n'allons pas trahir cet électorat qui a crié pour que le pays change", a plus tard lancé Gustavo Petro devant des centaines de ses partisans rassemblés dans une salle de spectacle de Bogota. "Nous nous engageons à un changement véritable, un changement réel", a-t-il assuré.
"Le changement consiste à laisser la haine et le sectarisme derrière nous. Le changement signifie la bienvenue à l'espérance, la possibilité d'un futur meilleur dans tous les coins du territoire (...). Le gouvernement de l'espérance est arrivé", a-t-il poursuivi.
"Le gouvernement qui entrera en fonction le 7 août sera celui de la vie, la paix, la justice sociale et la justice environnementale", a énuméré le prochain président colombien. Gustavo Petro s'est engagé à ce que la Colombie soit désormais "à la tête de la lutte contre le changement climatique dans le monde", et sauve, avec les autres pays du continent, la jungle amazonienne.
"La majorité des citoyens et des citoyennes ont choisi l'autre candidat. (...). J'accepte le résultat tel qu'il est", a déclaré dans la foulée Rodolfo Hernandez, dans un bref live sur Facebook depuis son domicile. "Je souhaite au Dr Gustavo Petro qu'il sache comment diriger le pays et qu'il soit fidèle à son discours contre la corruption. Merci beaucoup à tous les Colombiens d'avoir accepté ma proposition, même si nous avons perdu", a-t-il conclu, le visage défait.
"J'ai appelé @PetroGustavo pour le féliciter en tant que président élu du peuple colombien", a également annoncé sur Twitter le président conservateur sortant, Ivan Duque. "Nous avons convenu de nous rencontrer dans les prochains jours pour entamer une transition harmonieuse, institutionnelle et transparente", a ajouté Ivan Duque, qui ne pouvait pas se représenter.
Avec la victoire de Gustavo Petro, une afrodescendante devient pour la première fois vice-présidente du pays : la charismatique Francia Marquez, 40 ans, modeste villageoise devenue activiste écologiste, et qui a joué un grand rôle dans la campagne comme colistière du candidat.
>> À lire aussi, notre portrait de Francia Marquez
Félicitations européennes
Cette élection présidentielle a consacré la profonde soif de changement des Colombiens, et balaie les élites conservatrices et libérales au pouvoir depuis deux siècles dans la quatrième puissance économique d'Amérique latine.
Les deux qualifiés du premier tour étaient arrivés en tête avec un discours de rupture et "anti-establishment", Gustavo Petro (40 %) portant un discours "progressiste" et social, en faveur "de la vie" et contre la pauvreté, tandis que Rodolfo Hernandez (28 %) promettait d'en finir avec la corruption, un mal endémique du pays.
La lutte a été particulièrement âpre entre les deux hommes, avec une campagne faite d'accusations en tous genres, de désinformation et autres coups bas. Les derniers sondages publiés il y a une semaine donnaient les deux hommes à quasi-égalité, alors que la droite traditionnelle, en pleine déroute, avait immédiatement appelé à voter en faveur du magnat de l'immobilier.
Comme lors du premier tour, aucun incident majeur n'est venu perturber ce second tour, surveillé par une cohorte d'observateurs et missions internationales.
L'Union européenne, qui avait une mission sur place, a félicité Gustavo Petro par la voix de son haut-représentant pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, pour son "élection comme prochain président de la Colombie".
L'hypothèse d'un résultat trop serré a inquiété ces derniers jours, alors que le camp Petro avait exprimé des doutes sur la fiabilité du processus électoral, et du logiciel de comptage en particulier.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
PORTRAIT
Colombie : Francia Marquez, une Afro-Colombienne militante écologiste, bientôt vice-présidente ?
Présidentielle en Colombie : les électeurs votent pour un second tour qui s'annonce serré
Présidentielle en Colombie : l'opposant de gauche Gustavo Petro en tête du premier tour
France24 - Monde
"Un pont entre passé et présent" : des photos colorisées redonnent vie à l'histoire de réfugiés
Publié le : 20/06/2022 - 08:22
Cyrielle CABOT
À l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés lundi, l'artiste brésilienne Marina Amaral a mis en couleur douze photos d'archives en noir et blanc du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) allant des années 1940 aux années 1980. L'objectif : humaniser ces photos du passé.
Un père tchèque console son fils dans un camp de déplacés, en Allemagne, en 1949 ; dix ans plus tard, en pleine guerre d'Algérie, une petite fille algérienne réfugiée en Tunisie fixe l'objectif d'un photojournaliste ; à l'autre bout du monde, en 1978, des boat people fuient le Vietnam et rejoignent la Malaisie… Les photographies de réfugiés en noir et blanc peuplent les livres d'histoire que l'on feuillette souvent sans prêter attention aux illustrations. À l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, lundi 20 juin, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a décidé de mettre en lumière ces clichés oubliés : il a ainsi redonné vie à douze photographies issues de ses 100 000 archives en leur donnant des couleurs, retraçant dans le même temps 70 ans d'exode à travers le monde.
"Nous avons sélectionné ces douze photos pour leur composition, leur portée géographique, ainsi que pour les nombreuses décennies qu'elles couvrent", précise Christopher Reardon, responsable de la communication du HCR. "Nous les avons également choisies parce qu'elles montrent des choses dont le monde a besoin : l'accès à la sécurité, à la nourriture et à un abri mais aussi avoir la possibilité de rentrer chez soi en toute sécurité ou d'être accueilli dans un autre pays, sûr." Le 23 mai, le nombre de déplacés dans le monde a passé pour la première fois la barre des 100 millions, soit un peu plus de 1 % de la population mondiale.
Pour ce projet intitulé "The Colour of Flight" ("la couleur de la fuite"), le HCR a collaboré avec la Brésilienne Marina Amaral. Âgée de 30 ans, cette artiste a fait de la colorisation des images d'archives sa spécialité. Auteure de "La Couleur du temps", un ouvrage qui compile 200 clichés de personnalités, lieux et faits historiques restaurés et colorisés, elle s'est fait connaître du grand public en donnant des couleurs à des photos de Martin Luther King, Albert Einstein ou encore Elizabeth II. En 2018, sa photo colorisée de Czeslawa Kwoka, une enfant de 14 ans tuée dans le camp d'Auschwitz, avait fait le tour du monde.
>> À lire aussi : "'Un siècle de réfugiés', un livre photo comme 'arme contre l'indifférence'"
"Les couleurs permettent de nous connecter à un niveau émotionnel"
À travers ce procédé, son objectif est clair : rapprocher le lecteur de ces photographies d'antan. "Je veux créer un pont entre le passé et le présent", explique l'artiste, fille d'une mère historienne et passionnée d'histoire depuis l'enfance. "En tant que documents historiques, les photos monochromes sont très importantes. Mais nous ne vivons pas dans un monde en noir et blanc, nous vivons dans un monde coloré."
"Le noir et blanc crée une barrière. Il nous empêche de comprendre que les personnes que nous voyons sur les photos, même celles qui ont été prises il y a plus de 100 ans, étaient réelles", poursuit-elle. "Ces personnes étaient comme nous, avec leurs propres rêves, leurs ambitions, leurs peurs, leurs luttes, etc. En mettant des couleurs, on brise ce mur et ça devient plus facile de s'identifier. L'engagement n'est plus seulement rationnel mais aussi émotionnel."
Pour "The Colour of Flight", Marina Amaral a donné des couleurs à douze histoires, à douze moments et douze endroits différents du globe. Elle remet notamment des couleurs dans les yeux d'une petite fille qui fixe l'objectif du photojournaliste Stanley Wright en 1959. L'enfant s'est réfugiée en Tunisie pour fuir la guerre d'Algérie. Derrière elle, les vêtements, abîmés, des quatre hommes, de la vieille dame et du petit garçon qui l'accompagnent ont aussi retrouvé leur teinte beige et marron.
Marina Amaral rend aussi le bleu au ciel et à la mer dans une photo de 1978 où le photographe Kaspar Gaugler montre un groupe d'une dizaine de boat people qui ont fui le Vietnam pour arriver en Malaisie. Comme dans la photo précédente, les nuances de blanc et de gris des vêtements mouillés se sont transformées en vert vif, en bleu, en orange…
Un travail de fourmi
Derrière chaque cliché se cachent des heures d'investigation et un travail de fourmi. "Je commence toujours par faire le maximum de recherches sur les photos. J'essaie de trouver et de rassembler des références visuelles qui m'aideront pour les coloriser", détaille l'artiste. Couleurs originales d'un uniforme, d'un véhicule, d'un bâtiment, voire, quand c'est possible, des éléments visuels sur les protagonistes eux-mêmes… Tous les détails des clichés sont passés au crible.
C'est grâce à ses recherches qu'elle a pu redonner ses couleurs exactes à l'avion qui transportait en Autriche des réfugiés asiatiques chassés d'Ouganda, dans un cliché de 1972. Peu avant, le despote Idi Amin Dada avait annoncé à la communauté des Asiatiques ougandais, qui vivaient dans le pays depuis le début du siècle, qu'ils avaient 90 jours pour quitter le territoire.
Nombreux sont ceux qui possédaient un passeport britannique et ont ainsi pu s'installer au Royaume-Uni, mais des milliers d'autres se sont retrouvés apatrides. L'Autriche a été l'un des nombreux pays à les accueillir.
Cependant, pour la majorité des clichés présentés dans "The Colour of Flight", les recherches ont été infructueuses. "Chaque photo était accompagnée d'une légende, mais celle-ci ne donnait que peu ou pas d'informations sur les couleurs que je devais utiliser", déplore Marina Amaral. "J'ai donc dû faire des choix artistiques en essayant de rester cohérente avec l'époque et le lieu où la photo a été prise."
Le procédé de colorisation lui-même est ensuite entièrement réalisé à la main grâce au logiciel Photoshop. Avec une simple tablette tactile, Marina Amaral appose ses couleurs détail après détail. Un processus qui peut prendre plusieurs heures, voire des jours, pour une seule photo.
"Leur histoire ne se termine pas lorsque nous fermons nos livres d'histoire"
Lorsqu'on l'interroge sur sa photographie préférée de la série, Marina Amaral répond sans une once d'hésitation : "Karaté Kid". La photo, prise en 1983 par le photojournaliste Alejandro Cherep, représente un groupe d'enfants originaires du Laos, réfugiés en Argentine à la fin de la guerre du Vietnam. Au premier plan, un petit garçon prend une pose d'art martial tandis que derrière lui, ses quatre copains rient de bon cœur.
"Je passe de nombreuses heures en compagnie des personnes qui figurent sur les photos sur lesquelles je travaille, et je ne peux m'empêcher de me demander ce qui leur passait par la tête pendant qu'elles étaient photographiées", explique Marina Amaral. "Pour cette photo, le HCR a pu retrouver la trace de ce petit gars, qui vit aujourd'hui en Argentine et s'appelle Kykeo. C'est incroyable quand l'un des 'personnages' dont j'ai travaillé la photo saute de l'écran et se matérialise 'devant' moi !", raconte-t-elle. Aujourd'hui, près de quarante ans plus tard, Kykeo et le petit groupe vivent toujours en Argentine. Et le petit garçon est devenu... instructeur de karaté.
Pour Marina Amaral, ce "Karaté Kid" symbolise ainsi tout l'objectif derrière son travail. "Les réfugiés ne sont pas des personnages historiques figés dans une photographie, et leur histoire ne se termine pas lorsque nous fermons nos livres d'histoire", conclut-elle.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Plus de 100 millions de personnes déracinées dans le monde, une première
GUERRE EN UKRAINE
Reportage : les déplacés ukrainiens à Paris, entre solidarité et imbroglios administratifs
TÉMOIGNAGES
"C'était partir ou mourir" : la fuite de milliers de Birmans après le coup d'État
L'Humanité
Santé. Pour vivre longtemps, mieux vaut vivre avec l’élu(e) de son cœur
ActuLes personnes célibataires atteintes d’insuffisance cardiaque semblent avoir une mortalité significativement plus élevée que celles qui vivent en couple. Une récente étude confirme cette étonnante hypothèse, déjà soulevée en 2017. Explications.
Jérémie BazartEn 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.
En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…
En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.
Chaque semaine La chronique de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste
Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.
Manque de confiance pour gérer la maladie
Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC« Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »
Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.
« À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive, explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. »
Adapter la posologie au degré de célibat
Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.
Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?« Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?
En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !
Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde
Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).
Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.
En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.
sciencesSantémédecine France24 - Monde
En direct : Moscou commet un "crime de guerre" en bloquant les céréales, selon l'UE
Publié le : 20/06/2022 - 03:32Modifié le : 20/06/2022 - 11:17
FRANCE 24
Suivre
Selon le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, la Russie commet un "véritable crime de guerre" alors que le blocage des exportations de céréales ukrainiennes se poursuit. Suivez notre direct.
-
11 h 04 : les bombardements russes s'intensifient dans la région de Kharkiv
Dans son point matinal lundi, la présidence ukrainienne a indiqué que les bombardements augmentaient dans la région de Kharkiv. Dans la région de Donetsk, l'intensité des bombardements "s'accroît tout au long de la ligne de front", a ajouté la présidence, faisant état d'un mort et sept blessés, dont un enfant.
À Severodonetsk, "les Russes contrôlent la plupart des quartiers résidentiels" mais "si nous parlons de la ville tout entière, plus du tiers de la ville reste contrôlé par nos forces armées", a déclaré le chef de l'administration locale, Oleksandr Striouk. Les combats font rage autour de cette agglomération clé pour avoir la mainmise sur l'ensemble du Donbass, partiellement contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014.
-
10 h 30 : l'Ukraine annonce avoir perdu le contrôle d'un village voisin de Severodonetsk
"Malheureusement, nous ne contrôlons plus Metolkine", village à la périphérie de Severodonetsk, a déclaré le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.
La prise par la Russie de ce village, qui comptait avant la guerre une population d'environ 1 000 habitants, est la dernière poussée russe en date à l'intérieur et autour de Severodonetsk, où l'armée de Moscou a rencontré une forte résistance ukrainienne.
-
9 h 10 : Moscou commet un "crime de guerre" en bloquant les céréales, selon le chef de la diplomatie européenne
Le chef de la diplomatie européenne, l'Espagnol Josep Borrell, a accusé lundi la Russie de commettre un "véritable crime de guerre" en bloquant des exportations de céréales ukrainiennes au risque d'exacerber les menaces de famine dans le monde.
"On ne peut imaginer que des millions de tonnes de blé restent bloquées en Ukraine quand le reste de la population mondiale souffre de la faim. C'est un véritable crime de guerre. Je ne peux pas imaginer que cela durera encore longtemps. Sinon, ce serait vraiment quelque chose dont la Russie serait responsable", a-t-il déclaré à Luxembourg avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE.
-
7 h 40 : "Les troupes russes continuent de bombarder intensément la ville de Severodonetsk"
Notre envoyée spéciale en Ukraine Pauline Godart fait le point sur la situation dans l'est du pays.
-
3 h 20 : ce qu'il faut retenir de la journée du 19 juin
"Notre armée tient le coup", a assuré dimanche soir le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, à la veille d'une semaine qu'il voit comme "historique" où les 27 pays de l'UE doivent dire s'ils accordent à Kiev le statut de candidat officiel à l'Union.
Dans l'Est, "nos unités ont repoussé l'assaut dans la région de Tochkivka", a déclaré l'armée ukrainienne sur Facebook. "L'ennemi a battu en retraite et se regroupe."
Le ministère russe de la Défense a fait état dimanche de "succès" dans son offensive contre Severodonetsk. Il a également affirmé avoir frappé une usine de Mykolaïv (sud) avec des missiles de croisière, et détruit "dix obusiers de 155 mm M777 et jusqu'à une vingtaine de véhicules blindés fournis au régime de Kiev par l'Occident au cours de ces dix derniers jours". Des affirmations impossibles à vérifier de source indépendante.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a averti que les pays occidentaux devaient être prêts à offrir un soutien à long terme à Kiev pendant une guerre acharnée. La guerre pourrait durer "des années", a-t-il mis en garde dans une interview publiée dimanche par le quotidien allemand Bild.
Enfin, sur le front du gaz, dont la Russie a réduit cette semaine massivement le flux vers l'Europe occidentale, l'Allemagne, première visée, a annoncé dimanche prendre des mesures pour revenir vers davantage de charbon, une énergie polluante qu'elle avait prévu d'abandonner d'ici 2030.
Le gouvernement autrichien, confronté lui aussi à la diminution des livraisons de gaz russe, a annoncé dimanche soir le prochain redémarrage d'une centrale à charbon désaffectée, afin de pouvoir pallier une éventuelle pénurie.
Quant au groupe italien ENI, également très dépendant des livraisons de Moscou, il a été choisi dimanche par le Qatar pour rejoindre le Français TotalEnergies dans le projet North Field East (NFE), qui vise à augmenter de 60 % la production de gaz naturel liquéfié (GNL) du pays du Golfe d'ici 2027.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE
LE FIL DU 16 JUIN
À Kiev, Macron et les Européens affichent leur solidarité avec l'Ukraine
Guerre en Ukraine : Moscou frappe dans l'Ouest, la bataille s'intensifie à Severodonetsk
France24 - Monde
Le judo japonais en crise existentielle, miné par la maltraitance des jeunes
Publié le : 20/06/2022 - 12:46Modifié le : 20/06/2022 - 12:44
Fukuroi (Japon) (AFP) – Enfants forcés à perdre du poids, poussés à leurs limites aux entraînements ou subissant des châtiments corporels: des scandales à répétition de violences envers de jeunes pratiquants éclaboussent le judo au Japon, provoquant une crise des vocations dans son pays d'origine.
La situation est devenue si préoccupante que la Fédération japonaise de judo a annulé cette année son prestigieux tournoi national des 10-12 ans, expliquant que le "mental et le corps des enfants encore en développement" étaient trop mis à l'épreuve.
Le problème n'est pas nouveau puisqu'il existe une association japonaise des victimes du judo qui recense 121 morts imputables à la pratique de ce sport en milieu scolaire entre 1983 et 2016, mais son ampleur interroge.
Si le Japon domine régulièrement le tableau des médailles olympiques dans la discipline, les valeurs du judo sont en voie de disparition, s'inquiète Yasushiro Yamashita, le président de la Fédération japonaise de judo.
"Le judo est un sport qui met l'accent sur l'humanité", rappelle à l'AFP M. Yamashita, également président du Comité olympique japonais, sacré champion olympique toutes catégories en 1984 à Los Angeles.
"Si seule la victoire a de la valeur à vos yeux, s'il n'y a que le résultat qui compte", alors la philosophie du judo est "déformée", ajoute-t-il.
L'annulation de la compétition nationale des 10-12 ans a permis de mettre en lumière "un problème concernant la société japonaise" dans son ensemble, selon lui.
La violence pour endurcir
Le nombre de licenciés de judo au Japon a chuté de près de moitié depuis 2004, à environ 120.000 personnes, selon la fédération. Et le plongeon le plus spectaculaire concerne précisément les enfants.
Des élèves du primaire ont été forcés à perdre du poids, parfois jusqu'à six kilos, afin qu'ils puissent concourir dans des catégories de poids inférieurs, ont rapporté des médias locaux.
Des techniques dangereuses pour leur âge leur sont également enseignées, et des entraînements intenses augmentent leurs risques de blessure ou de "burn-out". Certains parents et entraîneurs continuent par ailleurs de recourir à des châtiments corporels.
La croyance selon laquelle les châtiments corporels rendraient les enfants plus forts est encore très présente dans le sport japonais, dénonce Noriko Mizoguchi, 50 ans, médaillée d'argent aux Jeux de Barcelone de 1992.
"Il y a une sorte de dépendance réciproque, un peu comme avec les violences domestiques, comme si être battu était une preuve d'affection", estime-t-elle.
Comme d'autres arts martiaux, le judo avait été utilisé au Japon pour les entraînements militaires dans la première moitié du 20ème siècle, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les arts martiaux ont été interdits pendant l'occupation américaine (1945-1952) avant de refaire surface en tant que sports, et le judo a fait ses débuts aux JO-1964 à Tokyo.
"Culture machiste"
Si les entraîneurs peuvent perdre leur licence pour des faits de violence sur leurs élèves, les parents sont eux plus durs à sanctionner.
Hisako Kurata, une représentante de l'association japonaise des victimes du judo, n'est pas sûre que "la plupart des parents aient conscience des dangers, ils veulent juste que leurs enfants gagnent".
Ils "pensent que leurs enfants seront heureux s'ils remportent un titre. Ils pensent faire tout ça pour eux", ajoute Mme Kurata. Son fils de 15 ans est mort en 2011 des suites d'une blessure à la tête dans le club de judo de son établissement scolaire.
Noriko Mizoguchi, qui a entraîné l'équipe de France féminine au début des années 2000, pense que le judo "n'est pas amusant" pour les jeunes Japonais, et qu'il faudrait en finir avec "la culture machiste" imprégnant son enseignement dans le pays.
"Il faut traiter chaque enfant avec soin et avoir une vision de long terme (...) Les entraîneurs de la vieille école craignent que si l'on arrête les compétitions d'enfants, le judo japonais perdra de sa vigueur. Je pense qu'en réalité il deviendra plus fort".
© 2022 AFP
L'Humanité
Boson W, matière noire : les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde
ActuAprès trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.
Anna MussoEnfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.
Le 22 avril, le LHC a repris progressivement son activité
Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.
Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.
12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC
« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors « étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».
L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno
Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?
D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.
Revoir la théorie d’Einstein
Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».
Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.
Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.
cernboson de higgssciences France24 - Monde
Monet et ses métamorphoses au musée de Fontevraud
Publié le : 20/06/2022 - 12:36
Fontevraud-l'Abbaye (France) (AFP) – Des vues impressionnistes de Paris aux représentations quasi abstraites de Giverny, le musée d'art moderne de Fontevraud-l'Abbaye (Maine-et-Loire) raconte la métamorphose de la peinture de Claude Monet au fil de sa vie.
Jusqu'au 18 septembre, l'exposition "Métamorphoses, dans l'art de Claude Monet", la toute première de ce musée ouvert en mai 2021, présente une trentaine de toiles léguées par le fils du peintre au musée Marmottan en 1966.
"Une telle exposition dans un village de 1.600 habitants, c'est exceptionnel", se réjouit auprès de l'AFP Dominique Gagneux, directrice de ce musée installé dans l'abbaye royale de Fontevraud.
Organisée selon un fil chronologique, l'exposition commence par des paysages peints dans les années 1870, parmi lesquels une vue brumeuse de la gare Saint-Lazare et un soleil couchant sur la plage de Pourville, esquissés dans les couleurs pastel déjà chères à Monet.
Un panneau rappelle l'accueil pour le moins froid fait à l'impressionniste par bon nombre de critiques d'art de l'époque.
Ses toiles "provoquent le rire", "sont lamentables" et "dénotent la plus grande ignorance du dessin", écrivait un chroniqueur en 1877. Le succès viendra dix ans plus tard.
Dans les années 1890, Claude Monet commence à peindre en séries, représentant le même paysage à différentes saisons ou heures de la journée, sur des toiles où les jeux de lumières suffisent à métamorphoser le motif.
"Brouillard coloré"
"L’œuvre de Monet est un voyage dans un brouillard coloré. Ses techniques et ses points de vue évoluent mais en plus de cinquante ans de peinture, il n'y a pas de rupture", affirme Dominique Gagneux.
Installé à Giverny depuis 1883, Claude Monet lui consacre de plus en plus de tableaux et centre progressivement son œuvre sur les saules pleureurs et les nymphéas de son jardin d'eau.
Alors que dans la peinture classique les formats panoramiques sont surtout utilisés pour représenter de vastes paysages, Monet innove en n'y esquissant qu'un fragment de parc.
Les toiles de cette période, pour certaines larges d'un mètre sur trois, ont été accrochées à des murs violet foncé, qui tranchent avec le mauve de la glycine et le vert clair des nénuphars.
"Nous avons voulu montrer ces toiles sous un jour nouveau, avec une esthétique différente des murs blancs du musée Marmottan-Monet. Même pour des toiles connues, cela permet une autre expérience", souligne la directrice du musée.
La dimension des salles permet aux visiteurs de prendre le recul de quelques mètres parfois nécessaire pour distinguer des motifs qui, vus de près, étaient noyés dans un amas de couleurs.
Récemment restaurée, "Nymphéas, reflets de saule", toile quasi abstraite où l'on ne distingue clairement que quelques nénuphars sur un camaïeu bleu et mauve, n'avait pas été exposée au public depuis plusieurs années.
© 2022 AFP
L'Humanité
Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN
ActuUne vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.
Marine CyglerPlante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.
De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.
Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.
Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.
C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.
« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.
Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.
Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.
Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.
Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.
L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale
Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.
sciences Valeurs Actuelles
Législatives : raclée électorale pour la majorité, score historique pour le RN
Nicolas Dupont-Aignan réélu pour la sixième fois
Il est élu presque seul contre tous. Nicolas Dupont-Aignan remporte son duel face à la candidate de la Nupes, Emilie Chazelle-Guillet. Et plutôt largement : 57,2 % contre 42,7 %. Un sixième mandat de député de la huitième circonscription de l’Essonne s’ouvre ainsi pour le président de Debout La France. Il gagne ainsi le seul siège de « l’alliance des souverainistes » qu’il constitue avec Les Patriotes de Florian Philippot et Génération Frexit.
La vague RN emporte le sud de la France
Dans la circonscription où se présentait Eric Zemmour comme dans le fief d’Hubert Falco à Toulon, sur les terres insoumises d’Avignon comme dans les bastions socialistes du Tarn et du Tarn-et-Garonne, le Rassemblement national enregistre des scores historiques. « On a explosé le plafond de verre », se félicite Frédéric Cabrolier, nouveau député RN du Tarn. « NUPES fait plus peur que nous », poursuit l’un de ses militants. En Occitanie, le parti de Marine Le Pen fait carton plein dans l’Aude comme dans les Pyrénées-Orientales et fait rentrer trois élus de l’Hérault, quatre dans le Gard, dont le député sortant Nicolas Meizonnet. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le RN réalise une percée historique. Quatre circonscriptions sur cinq dans le Vaucluse, sept sur huit dans le Var, Laure Lavalette a même réussi à s’imposer sur les terres réputées très difficile du maire macroniste de Toulon, Hubert Falco. Dans les Alpes-Maritimes, trois députés s’y ajoutent, tandis que dans les Bouches-du-Rhône, Franck Allisio élimine le député LR sortant, Eric Diard. Quatre autres candidats sont élus dans le département. Un raz de marée RN dans le sud-est, une vague d’élus sudistes au RN pour les cinq prochaines années.
Brigitte Kuster perd la quatrième circonscription de Paris
Députée LR depuis 2017, Brigitte Kuster, ancienne maire du XVIIè arrondissement de Paris, échoue finalement dans la quatrième circonscription de la capitale. Avec 44 % des voix, elle s’incline face à la candidate de la majorité présidentielle, Astrid Panosyan-Bouvet. L’entourage immédiat de Brigitte Kuster pointe le « contexte peu favorable, aussi bien au niveau parisien que national ». La campagne pour le second tour de cette circonscription aura été marquée par l’initiative de Nicolas Sarkozy, qui a reçu la candidate Renaissance dans ses bureaux de la rue de Miromesnil. Le tout au détriment de Brigitte Kuster, qui fut pourtant sa porte-parole parisienne… Un acte qualifié de « trahison » par la députée sortante. Ce soir, Brigitte Kuster, dans sa courte allocution, n’a pas fait de commentaire à ce sujet. Elle quitte ainsi l’Assemblée. Mais elle demeure conseillère de Paris.
Élisabeth Borne parle d’un « risque pour notre pays » après les résultats
Élisabeth Borne a réagi à l’annonce des résultats, donnant une majorité très relative au président de la République à l’Assemblée nationale. « Cette situation constitue un risque pour notre pays au vu des défis que nous avons à affronter, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Mais ce vote, nous devons le respecter et en tirer les conséquences », a-t-elle déclaré.
Stanislas Guerini élu face à la candidate Nupes
Le ministre Stanislas Guerini a recueilli 51,3% des suffrages dans la 3e circonscription de Paris face à son adversaire de la Nupes, et peut donc conserver son poste au gouvernement.
Raquel Garrido annonce sa victoire face à Jean-Christophe Lagarde
Sur BFMTV, Raquel Garrido a annoncé sa victoire dans la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis face à Jean-Christophe Lagarde, chef de file de l’UDI.
Courte victoire pour Clément Beaune dans la 7e circonscription de Paris
Le ministre conserve ainsi son poste au gouvernement, parvenant à être élu avec 50,73% des voix devant la candidate de la Nupes, Caroline Mecary.
Le porte-parole du RN, Laurent Jacobelli, élu en Moselle
C’était attendu, et c’est confirmé. Le porte-parole du Rassemblement national, Laurent Jacobelli, qui se présentait dans la 8e circonscription de la Moselle – celle de Hayange, ville déjà dirigée par le RN -, a été élu avec plus de 52% des voix sur sa rivale de la Nupes, Céline Léger. « Les Mosellans ont besoin qu’on leur redessine un avenir, et c’est ce que nous allons faire », a-t-il réagi auprès de Valeurs actuelles à l’issue du scrutin, se félicitant des plusieurs circonscriptions remportées par le parti lepéniste dans le département du Grand Est. Avant de clamer : « Les électeurs voulaient une vraie opposition et n’ont pas cru au scénario de la Nupes. Ne me parlez jamais plus de plafond de verre ! »
L’axe Ciotti-Lisnard écrase Estrosi dans les Alpes-Maritimes
À Nice, les candidats LR Eric Ciotti et sa binôme au conseil départemental, Christelle d’Intorni, revendiquent tous les deux la victoire. Le député sortant était opposé à Graig Monetti, adjoint au maire de Nice soutenu par ce dernier et Édouard Philippe. La maire de Rimplas, quant à elle, a battu Marine Brenier, la députée ex LR sortante, ralliée à la macronie après la présidentielle et depuis soutenue par Nicolas Sarkozy. A l’ouest du département, Alexandra Martin et son suppléant, le maire de Cannes David Lisnard, remportent haut la main le scrutin face au candidat Ensemble ! Jean-Valéry Desens avec 69,27% des suffrages, le meilleur score des Alpes-Maritimes. Michèle Tabarot et Eric Pauget, candidats LR, ont eux aussi été reconduits. Une défaite cinglante pour Christian Estrosi, dont le bras de fer avec son ancienne famille politique, ici menée par Eric Ciotti et David Lisnard, vient de franchir une nouvelle étape.
Le ministre Franck Riester réélu en Seine-et-Marne
Franck Riester a été élu député de la 5e circonscription de Seine-et-Marne, récoltant 53,21% face à François Lenormand, représentant du RN (46,79%).
Le ministre du Travail Olivier Dussopt réélu dans l’Ardèche
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a été élu député dimanche dans son fief de l’Ardèche avec 58,86% des voix face à son adversaire de la Nupes.
Fabien Roussel (PCF) réélu dans le Nord
Le patron du Parti communiste français est réélu à son siège de député dans la 20e circonscription du Nord sous les couleurs de la Nupes, récoltant plus de 54% des suffrages.
Marine Le Pen promet « une opposition ferme » mais « responsable »
Fort d’une percée historique, le Rassemblement national obtient entre 75 er 95 sièges à l’Assemblée nationale. Depuis Hénin-Baumont, Marine Le Pen, elle-même réélue dans le Pas-de-Calais, a promis d’incarner une « opposition ferme », « sans connivence » mais « responsable » au palais Bourbon. « Notre seule boussole est l’intérêt de la France et du peuple français », a-t-elle poursuivi. Elle devrait par ailleurs prendre la tête du groupe RN dans l’hémicycle.
📹 Au-delà d'un groupe parlementaire historique, nous allons poursuivre le travail de rassemblement des Français au sein d'un grand mouvement populaire, unifiant les patriotes de droite et de gauche, pour engager le redressement dont la France a besoin. #Législatives2022 pic.twitter.com/3poC9bhX8m
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 19, 2022
Le LR Aurélien Pradié largement réélu dans le Lot
Le numéro 3 des Républicains, Aurélien Pradié, a été réélu ce dimanche en balayant la candidate de la Nupes, dans la première circonscription du Lot.
François Ruffin (Nupes) réélu dans la Somme
L’ancien journaliste et député sortant de la Somme, François Ruffin, a été réélu député sous les couleurs de la Nupes face à son adversaire du RN.
Éric Zemmour (Reconquête) réagit aux résultats
Le président de Reconquête, lui-même éliminé au premier tour dans le Var – comme tous les candidats de son parti -, a commenté les résultats du scrutin sur Twitter : « Le score effroyablement haut de la NUPES aurait pu être évité si la droite s’était unie. Malgré la forte poussée du RN, la première force d’opposition est islamo-gauchiste. Avec une union, elle aurait été patriote. »
Le score effroyablement haut de la NUPES aurait pu être évité si la droite s’était unie. Malgré la forte poussée du RN, la première force d’opposition est islamo-gauchiste. Avec une union, elle aurait été patriote.#legislatives2022
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) June 19, 2022
Copé appelle à un pacte de gouvernement entre LR et Ensemble
Sur les réseaux sociaux, Jean-François Copé appelle à une union entre le gouvernement et les Républicains. « Depuis des semaines, je répète qu’un pacte de gouvernement est vital entre Macron et LR afin de lutter contre la montée des extrêmes. L’extrême gauche comme l’extrême droite sont des dangers absolus pour la France. Ils incarnent l’un et l’autre violence, tension et sectarisme », a-t-il déclaré.
La ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, battue
Amélie de Montchalin, récemment nommée ministre de la Transition écologique, n’est pas parvenue à être élue ce dimanche.
Philippe Lottiaux (RN) élu dans la circonscription où se présentait Éric Zemmour
Philippe Lottiaux, candidat du RN dans la circonscription du Var où Éric Zemmour avait échoué au premier tour, a été élu avec plus de 53% devant la députée macroniste sortante.
Éric Ciotti annonce sa réélection dans les Alpes-Maritimes
Éric Ciotti (LR) a annoncé sa réélection dans la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes ce dimanche. « Je suis heureux de vous annoncer a réélection. Merci du fond du cœur aux niçoises et aux niçois pour leur formidable fidélité », a-t-il écrit sur Twitter.
Je suis heureux de vous annoncer ma réélection. Merci du fond du cœur aux niçoises et aux niçois pour leur formidable fidélité.
— Eric Ciotti (@ECiotti) June 19, 2022
Sébastien Chenu (RN) réélu dans le Nord
Le porte-parole du RN a été réélu dans le Nord.
La Première ministre Élisabeth Borne élue dans le Calvados
La Première ministre a été élue dans le Calvados, réunissant 52,3% des suffrages face à son adversaire de la Nupes.
Olivier Faure réélu en Seine-et-Marne
Le premier secrétaire du PS conserve son siège de député en Seine-et-Marne, récoltant plus de 65% des voix.
Le boulanger de la Nupes, Stéphane Ravacley, battu dans le Doubs
Le boulanger et candidat de la Nupes Stéphane Ravacley, a été battu dans la 2e circonscription du Doubs. C’est le député sortant de la majorité présidentielle Éric Alauzet qui remporte le siège à l’Assemblée nationale.
Damien Abad réélu dans la 5e circonscription de l’Ain
Malgré les accusations de viol dont il fait l’objet, le ministre des Solidarités, Damien Abad, candidat dans la 5e circonscription de l’Ain, a été réélu. Il conserve ainsi son poste au gouvernement.
Richard Ferrand battu face à la Nupes
Le président de l’Assemblée nationale échoue à être réélu face à la candidate de la Nupes. « Je viens prendre acte des résultats indiquant que les électrices et les électeurs de la 6e circonscription du Finistère ont choisi d’élire députée ma concurrente », a-t-il déclaré.
Gérald Darmanin annonce sa victoire face à la Nupes
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé avoir été élu dans la 10e circonscription du Nord avec 57,52%, selon les premières estimations.
La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, battue
La ministre de la Santé n’est pas parvenue à être élue face à son rival du Rassemblement national.
Christophe Castaner (LREM) battu
Le chef des députés de la majorité à l’Assemblée nationale a été battu dans les Alpes-de-Haute-Provence face à son adversaire de la Nupes, Léo Walter. « Je prends acte du résultat dans ma circonscription, avec une grande tristesse. (…) Merci à ceux qui m’ont fait confiance. Je souhaite le meilleur à Léo Walter et à nos Alpes-de-Haute-Provence », a-t-il réagit sur Twitter.
Je prends acte du résultat dans ma circonscription, avec une grande tristesse. Ce mandat m’a permis d’être au service de notre territoire, que j'aime passionnément. Merci à ceux qui m’ont fait confiance.Je souhaite le meilleur à Léo Walter et à nos Alpes-de-Haute-Provence.
— Christophe Castaner (@CCastaner) June 19, 2022
Marine Le Pen confortablement réélue
Forte du score historique de son parti, la présidente du Rassemblement national est réélue avec plus de 63% des suffrages dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais.
Raclée électorale pour la majorité, score historique pour le RN
Le RN réaliserait une percée historique à l’Assemblée nationale, en emportant entre 80 et 95 sièges. La République en Marche essuie quant à elle un important revers, en n’obtenant pas la majorité absolue (entre 210 et 230 sièges) , devant la Nupes (entre 170 à 190 sièges). Les Républicains auraient, de leur côté, 75 à 90 députés.
#legislatives2022 pic.twitter.com/zbqu3uc2r6
— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) June 19, 2022
38,11% de participation à 17h, en hausse par rapport à 2017
À 17 heures, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, le taux de participation au second tour des élections législatives s’élève à 38,11% en France métropolitaine, soit plus d’un point de moins que lors du premier tour à la même heure (39,42%). En revanche, par rapport à 2017, la participation est en hausse : un peu plus de 35% des électeurs de l’Hexagone s’étaient déplacés aux urnes à l’époque.
La secrétaire d’Etat battue en Guadeloupe
En Outre-Mer, les premiers résultats sont déjà tombés. Comme l’a fait savoir Le Figaro, Justine Benin a été battue par Christian Baptiste en Guadeloupe. La députée sortante, également secrétaire d’Etat à la Mer, a récolté 41,35% des voix contre 58,65% pour le candidat Divers gauche soutenu par la Nupes. A cause de cette défaite, Justine Bénin doit aussi perdre sa place au gouvernement, comme l’avait prévu l’exécutif en cas d’échec. Au total, trois des quatre députés élus en Guadeloupe étaient soutenus par l’alliance des partis de gauche.
Gauche toute en Guyane
En Martinique, c’est le candidat de La France insoumise qui a remporté le scrutin dans la 2e circonscription. En effet, Davy Rimane a obtenu 54,12% des voix contre 45,88% pour son adversaire LREM Lenaïck Adam. Quant à la 1re circonscription, c’est l’indépendantiste Jean-Victor Castor qui a gagné sa place à l’Assemblée avec 56,53% des votes.
La Nupes en force en Martinique
Jiovanny William, Marcellin Nadeau, et Johnny Hajjar, trois candidats rattachés à la Nupes, ont été élus députés pour la première fois. Le candidat du PCF Jean-Philippe Nilor a quant à lui été réélu pour la troisième fois consécutive dans la 4e circonscription.
LREM l’emporte à Saint-Martin et Saint-Barthélemy
Le candidat de la macronie Frantz Gumbs a largement remporté le scrutin face à celui des Républicains Daniel Gibbs. Un résultat sans surprise puisque le macroniste avait récolté plus de 47% des voix lors du premier tour.
DVD à Saint-Pierre-et-Miquelon
Opposant le candidat Divers droite (DVD) Stéphane Lenormand à celui de gauche Olivier Gaston, le second tour a finalement sacré le premier d’entre eux à quelques voix d’écart.
France24 - Monde
Turquie : à un an des élections, le sort des réfugiés syriens est déjà au cœur de la campagne
Publié le : 20/06/2022 - 12:29
Marc DAOU
Suivre
À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés le 20 juin, France 24 se penche sur le cas des Syriens qui ont trouvé refuge en Turquie, où leur nombre dépasse les 3 760 000. Malgré un accueil jugé inclusif et favorable par le HCR, ils ne semblent plus vraiment les bienvenus dans le pays. Parfois instrumentalisé par le pouvoir, leur sort est au cœur des débats politiques et des inquiétudes de la société turque.
Onze ans après le début du conflit en Syrie, la Turquie voisine est toujours aujourd’hui le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens, devant le Liban et la Jordanie, selon le dernier rapport annuel du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) publié le 16 juin, en prévision de la Journée mondiale des réfugiés.
Mais, dans les discours officiels comme au sein de la société turque, il semble qu’ils ne sont plus vraiment en odeur de sainteté dans le pays.
Alors qu’ils étaient 200 000 en mars 2013, ils sont aujourd’hui, d’après les derniers chiffres communiqués par les services migratoires turcs, plus de 3 760 000 ressortissants syriens présents en Turquie. Même si ce chiffre ne compte que ceux qui sont inscrits, il représente déjà plus que la moitié des 6,8 millions de réfugiés syriens accueillis dans 129 pays et enregistrés auprès du HCR.
Après avoir cherché à jouer les médiateurs au début du conflit en Syrie, en mars 2011, Ankara a rapidement tourné le dos au régime de Damas, son ancien allié, et ouvert en grand les portes du pays aux Syriens fuyant les affres de la guerre.
Qualifiés de "frères" par un Recep Tayyip Erdogan se rêvant comme le leader de l’islam sunnite et fustigeant les Occidentaux de ne pas accueillir plus de réfugiés, ils ont été accueillis, au départ, à bras ouverts dans plusieurs régions du pays.
Une politique "inclusive et favorable"
Sur place, les réfugiés syriens, dont seulement 1,5 % vivent dans des camps, sont considérés comme des "invités" par le pouvoir turc. Ils bénéficient d’un statut de "protection temporaire" qui leur garantit un accès gratuit aux différents services sociaux (santé, éducation).
Depuis 2016, une nouvelle réglementation leur donne le droit de travailler, mais seulement 200 000 permis ont été émis par les autorités pour des réfugiés syriens alors que près d’un million d’entre eux travaillent dans le secteur informel, selon le HCR.
"La politique qui est menée par la Turquie en faveur des réfugiés syriens depuis 11 ans est jusqu’à présent inclusive et favorable compte tenu du nombre important de réfugiés accueillis par ce pays, explique à France 24 Philippe Leclerc, représentant du HCR en Turquie. Des efforts importants sont faits dans le cadre de la protection temporaire, pour leur garantir un accès à l’éducation à différents âges et une excellente couverture médicale gratuite, au point qu’elle suscite des critiques d’une partie des Turcs qui estiment que les Syriens sont gâtés lorsqu’ils comparent leur situation à la leur dans le contexte économique actuel."
La présence des réfugiés syriens est devenue un sujet sensible et source de débat dans un pays frappé par une grave crise économique et une inflation galopante, et qui ne s’attendait pas à ce que les réfugiés restent aussi longtemps.
"Recep Tayyip Erdogan a joué dès le départ la carte de la solidarité sunnite et de la bienveillance humanitaire avec les réfugiés syriens en les qualifiant d''invités' et leur assurant un accueil qu’il voulait – en se présentant comme un modèle en la matière – meilleur que celui proposé par les autres pays de la région, souligne David Rigoulet-Roze, spécialiste du Moyen-Orient, chercheur associé à l’Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris) et rédacteur en chef de la revue Orients stratégiques. Le président turc est même allé, début juillet 2016, dans un élan proactif dont il est coutumier et au plus fort des tensions avec Damas, jusqu’à émettre l’idée de naturaliser un certain nombre d’entre eux.
Mais au fil des années de guerre, il s’est retrouvé à devoir gérer un afflux massif de réfugiés sur son territoire, rappelle David Rigoulet-Roze. "Un afflux et une présence qui ont fini par irriter de plus en plus l’opinion publique turque qui les perçoit de plus en plus comme un fardeau, d’un point de vue démographique mais aussi économique."
"Un sentiment antiréfugié et antisyrien"
Dans un sondage publié en avril par le quotidien Hürriyet, c’est la "haine" qui est arrivée en tête, citée par 21 % des sondés interrogés sur le sentiment que leur inspiraient les réfugiés syriens. Une "haine" notamment inspirée par des considérations économiques, puisque 29 % d’entre eux les accusaient d'être responsables de la baisse de leurs salaires et de la réduction de leurs perspectives d’emploi.
Des accusations qui inquiètent le HCR. "La société turque est traversée par toutes sortes de débat négatifs qui peuvent contribuer à développer un sentiment antiréfugié et antisyrien auquel ils sont confrontés dans certaines régions ou certains quartiers, en particulier d’Istanbul", déplore Philippe Leclerc.
Ce dernier évoque une situation de plus en plus compliquée et tendue en raison de l’approche des élections présidentielle et législatives prévues en juin prochain.
"Il y a un certain nombre de partis politiques qui mettent au centre de la campagne électorale, avec bien sûr la situation économique, la question de la présence d’un grand nombre de réfugiés et d’étrangers dans le pays, ajoute-t-il. Il y a aussi, sur les réseaux sociaux, un durcissement des propos, parfois émanant de personnalités politiques et médiatiques turques très suivies, visant les réfugiés et leur prétendue situation privilégiée."
"C’est un phénomène qui se développe de plus en plus et qui nous inquiète, parce que ce type de propos, dont l’objectivité peut être contestée, comme par exemple que 'les Syriens voleraient le travail des Turcs', trouve malheureusement et très largement un écho au sein de la société turque et se répercute sur la vie quotidienne des réfugiés, précise Philippe Leclerc. Cette tendance a des répercussions, par ricochet, sur les réfugiés syriens puisque le gouvernement a souvent une attitude beaucoup plus ferme vis-à-vis des étrangers."
Les discours politiques antisyriens de l’opposition, notamment du Parti républicain du peuple (CHP), ou encore du Parti de la victoire (Zafer Partisi), qui réclament incessamment le renvoi de force des réfugiés en Syrie et accusent de laxisme Recep Tayyip Erdogan, contribuent à nourrir le ressentiment d’une partie de la population turque.
Début mai, le CHP a assuré que s'il arrivait au pouvoir lors des prochaines élections, tous les Syriens devraient quitter la Turquie "dans les deux ans".
Il n’est pas rare que cette hostilité grandissante se traduise par des débordements et des violences dans la rue. En août dernier, une centaine de Turcs ont attaqué des logements et des magasins appartenant à des Syriens dans l’est d’Ankara, après la mort d’un adolescent turc, poignardé dans une bagarre opposant des membres des deux communautés dans un parc de la ville.
"Un retour de bâton" pour Erdogan
"La question des réfugiés s’est en quelque sorte transformée en problème de politique intérieure au détriment du président turc, puisque même sa base électorale est insatisfaite par la gestion de ce dossier, poursuit David Rigoulet-Roze. Ce n’est pas de bon augure pour Recep Tayyip Erdogan dans la perspective de la présidentielle de juin 2023, qui s’annonce beaucoup moins favorable au chef d’État turc que les scrutins précédents." Et il le sait pertinemment.
Une enquête publiée en août 2021 par l’institut turc MetroPoll indiquait que près de 82 % des sondés estimaient que les "demandeurs d’asile doivent rentrer dans leur pays". Encore plus ennuyeux pour Recep Tayyip Erdogan, ce chiffre grimpe à près de 85 % parmi les électeurs qui ont voté pour son parti, l’AKP, lors des dernières élections législatives de 2018.
"Le président turc subit en quelque sorte un retour de bâton, lui qui a toujours instrumentalisé la question des réfugiés en fonction des circonstances et de ses intérêts politiques personnels, comme lorsqu’il avait pratiqué sans état d’âme une forme de chantage migratoire avec l’Union européenne, qu’il avait menacée de noyer sous un flot de réfugiés", explique David Rigoulet-Roze.
En 2016, Recep Tayyip Erdogan a obtenu de l'Union européenne six milliards d'euros pour empêcher les migrants d'arriver à ses portes.
"Recep Tayyip Erdogan est conscient que l’accueil des Syriens est nettement moins porteur en termes de popularité – c’est un euphémisme –, développe David Rigoulet-Roze. C’est pourquoi il n’est plus question de les naturaliser comme en 2016, mais bien au contraire d’essayer de renvoyer dans un premier temps environ un million d’entre eux de l’autre côté de la frontière turco-syrienne."
Début mai, Recep Tayyip Erdogan a annoncé préparer "le retour d'un million" de Syriens chez eux, sur la base du volontariat. Il souhaite poursuivre le financement, avec l'appui de l'aide internationale, de logements et d'infrastructures dans le nord-ouest de la Syrie, qui échappe au contrôle de Damas et où Ankara déploie ses troupes auprès de milices proturques.
"Le président turc menace d’ailleurs depuis quelques semaines de mener une nouvelle offensive contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie, qui serait la quatrième en six ans, avec toujours l’idée de chercher à relocaliser une partie de ces réfugiés – sans forcément leur demander leur avis d’ailleurs – de l’autre côté de la frontière, décrypte David Rigoulet-Roze. Et ce, afin de satisfaire à peu de frais son opinion publique en soulageant démographiquement la Turquie, tout en 'arabisant', par un calcul cynique, cette région largement kurde, ce qui reviendrait à affaiblir les derniers fiefs kurdes échappant encore à son glacis frontalier."
Des réfugiés qui voient leur avenir en Turquie
Encore faut-il demander aux réfugiés ce qu’ils pensent d’un éventuel retour en Syrie, dans des régions dont ils ne sont pas forcément originaires, alors que selon le ministère turc de l’Intérieur, environ 500 000 Syriens sont retournés dans les "zones de sécurité" créées par Ankara depuis 2016.
"Ce qui nous rassure au HCR, c’est que le président turc a déclaré à plusieurs reprises que sous son autorité, aucun réfugié syrien ne serait renvoyé contre sa volonté en Syrie, rappelle Philippe Leclerc. Il y a une position très claire de sa part sur ce point, qui n’est pas très populaire et qui provoque beaucoup de critiques, même si on l’entend aussi dire dans des discours, en réponse aux critiques de l’opposition, qu’il veut créer des conditions propices au retour d’un million de réfugiés, y compris dans les zones où la Turquie est engagée."
Le 9 mai, dénonçant les discours de ses opposants réclamant le renvoi des Syriens dans leur pays, Recep Tayyip Erdogan a cherché à rassurer les réfugiés sur ses intentions. "Ils peuvent évidemment rentrer dans leur patrie s'ils le souhaitent, mais nous ne les expulserons jamais de nos terres", a-t-il déclaré devant une assemblée d'entrepreneurs à Istanbul.
"Nos portes leur sont ouvertes, nous continuerons à les accueillir chez nous. Nous ne les jetterons pas dans les bras des assassins", a-t-il également lancé, visant implicitement le régime du président Bachar al-Assad.
"En général, ce sont les réfugiés qui savent le mieux s’ils peuvent rentrer chez eux en toute sécurité ou non, indique Philippe Leclerc. La situation sécuritaire, politique, économique et sociale en Syrie n’est clairement pas propice à un retour dans des conditions de sécurité, de dignité et de durabilité, ce n’est donc pas un pays où le HCR peut faire la promotion du retour volontaire de réfugiés, et c'est ce que pensent de plus en plus les Syriens qui vivent en Turquie."
Selon lui, les études et les sondages menés de manière régulière montrent que le nombre de Syriens qui disent envisager le retour, même dans un futur lointain, diminue.
"Et ce, en particulier en Turquie où plus de 75 % des personnes interrogées pensent ne jamais revenir dans leur pays, conclut Philippe Leclerc. Les conditions d’intégration, même s’il s’agit d’un mot qui n’est pas employé en Turquie, sont avérées, et beaucoup de familles pensent, après onze ans de présence, que leur avenir est en Turquie."
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Focus
En Turquie, une vague de xénophobie contre les réfugiés arabes
Sommet de l'UE : le sort des réfugiés syriens en Turquie de retour sur la table des négociations
EXPRESS ORIENT
Les exilés syriens en Turquie face à un dilemme : rester ou rentrer
Valeurs Actuelles
Législatives 2022 : la première (vraie) défaite d’Emmanuel Macron
« Dans la majorité relative, il y a le mot majorité », tente de se rassurer un militant Ensemble sur une boucle WhatsApp d’un candidat macroniste. Dès la fin d’après-midi, ce dimanche 19 juin, les éléments de langage pour survivre à cette difficile soirée électorale sont déjà en cours d’élaboration. Et pour cause, les tendance confirment rapidement les projections de ces dernières semaines : Emmanuel Macron n’aura pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale. La NUPES, mouvement de Jean-Luc Mélenchon, devrait récupérer autour de 149 sièges, quand la majorité présidentielle ne dépasserait pas 224. « C’est ingouvernable… », continue-t-on de commenter dans les conversations privées.
Déjà, dans la matinée, une première nouvelle venue d’outre-mer lance mal la journée. Justine Bénin, secrétaire d’Etat chargée de la Mer, finit battue par Christophe Battu (DVG) dans la 2e circonscription de Guadeloupe. La candidate est, selon les règles établies par l’Élysée, contrainte de quitter son poste au gouvernement. « Des places vont se libérer… », peut-on lire sur les boucles WhatsApp.
Une première contre-performance qui ne sera que l’entame d’une hécatombe. Bon nombre de cadres historiques de la macronie ou de ministres en poste n’ont pas remporté la mise dans leur circonscription. Pour ce qui est des vétérans de la majorité présidentielle, Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur, ne reconduira pas un second mandat, battu par Léo Walter, candidat NUPES dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence. Pareille débâcle pour Richard Ferrand dans la 6e circonscription du Finistère. L’ancien président de l’Assemblée nationale a échoué face à Mélanie Thomin (NUPES). Un sacré revers pour celui qui a orchestré les investitures après l’élection présidentielle.
Autre contre-performance pour des membres du gouvernement : Amélie de Montchalin, ministre de la Transition énergétique, a échoué face à Jérôme Guedj. Son confrère, Clément Beaune, lui aussi menacé par ce second tour a finalement remporté le scrutin face à la candidate NUPES Caroline Mécary. Une maigre consolation pour un gouvernement plus que jamais en danger.
Retour sur Terre
C’est l’histoire d’un parti qui n’avait jamais connu de déconvenues et qui vient d’expérimenter son premier revers. Sur le papier, ce n’est pas une défaite électorale. La majorité présidentielle conserve le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale. Seulement, à côté, les défaites aux élections régionales, européennes ou municipales sont bien insignifiantes. Surtout lorsqu’on reste à la tête des institutions. Cette contre-performance législative dépasse n’importe quel canton perdu.
Longtemps considéré comme inébranlable, le parti présidentiel vient de connaître sa première déroute. Depuis six ans, l’opposition, aussi bien médiatique que politique, a pu s’indigner autant qu’elle a pu contre Emmanuel Macron et son mouvement, les polémiques ont glissé sur eux comme l’eau sur les plumes d’un canard. Pour n’en citer qu’une, l’affaire McKinsey n’avait finalement eu aucune incidence sur le scrutin présidentiel. Désarmant pour ceux qui tentent de déstabiliser un mouvement inflexible.
Mais la réussite insolante s’arrête ce soir. Au soir du second tour de la présidentielle, au Champ-de-Mars à Paris, le 24 avril dernier, Emmanuel Macron avait triomphé devant une foule muette, presque lassée par cette victoire sans saveur annoncée depuis longtemps. Un mois plus tard, au QG du parti dans le 5e arrondissement, aucun militant ne s’était déplacé pour vivre la soirée électorale du premier tour des législatives. La Première ministre Élisabeth Borne se rendait, quant à elle, rue du Rocher pour y prononcer une allocution bien plate. Personne, si ce n’est Stanislas Guérini, n’était venu pour la soutenir. La candidate s’exprimait alors devant des journalistes. Ce dimanche 19 juin marque le retour de bâton.
France24 - Monde
Mondiaux de natation: Marchand et Bonnet passent en demi-finale
Publié le : 20/06/2022 - 12:18
Budapest (AFP) – Léon Marchand s'est qualifié pour les demi-finales du 200 m papillon lundi aux Mondiaux de Budapest, où Charlotte Bonnet a également décroché sa place en demie du 200 m nage libre.
Damien Joly s'est lui qualifié pour la finale du 800 m.
Avec un chrono de 1 min 56 sec 38/100e, Marchand passe en demi-finale avec le 11e temps des séries.
"La course n'est pas dingue, je pense que la stratégie, c'est pas fou, j'ai du mal à la fin", a analysé Marchand, qui a reconnu avoir eu du mal à dormir depuis samedi et son sacre sur le 400 m quatre nages. "Mais bon, je suis qualifié, il va falloir que je fasse mon meilleur temps pour passer en finale."
Le Toulousain de 20 ans, qui est également engagé sur le 200 m quatre nages mardi, se dit prêt à enchaîner les courses.
"Ca dépend si je suis qualifié en finale du 200 pap(illon), ça ferait trois courses (mardi). C'est un peu un challenge, mais bon je m'entraîne tous les jours pour, donc je suis content de le faire", a-t-il ajouté.
De son côté, Charlotte Bonnet s'est hissée en demi-finale du 200 m nage libre avec le 10e temps des séries (1 min 58.14).
"J'essaie d'y aller étape par étape. La première est passée, on passe à la deuxième", a-t-elle réagi. "Là, il faut bien récupérer, bien débriefer avec Philippe (Lucas, son entraîneur, NDLR) et voir ce que ça donne."
Les demi-finales des deux courses auront lieu ce lundi soir.
Damien Joly disputera la finale du 800 m mardi après avoir réalisé le huitième temps des demies (7:47.46). "Je suis content, ça passe à ras du cul, mais ça passe. Maintenant récup, et demain on va se régaler sur cette belle finale parce qu'il y a du niveau", a-t-il lancé.
Sur le 50 m brasse en revanche, Antoine Viquerat n'a pas réussi à sortir des séries.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Le RN en force à l'Assemblée avec l'effondrement du "front républicain"
Publié le : 20/06/2022 - 12:16Modifié le : 20/06/2022 - 12:14
Paris (AFP) – Avec 89 députés, le Rassemblement national entre en force à l'Assemblée grâce à une dédiabolisation qui a déjà fait ses preuves à la présidentielle et l'effondrement du "front républicain" censé faire barrage à l'extrême droite.
Sa candidate à l'Elysée Marine Le Pen, qui avait déjà obtenu un score jamais vu au second tour de la présidentielle, avec 41,5% des voix, a fait part elle-même lundi de sa "surprise" alors qu'elle espérait une soixantaine de députés.
Sans scrutin proportionnel et sans alliances, elle obtient un groupe presque trois fois plus nombreux que celui qu'avait présidé son père de 1986 à 1988 avec 35 députés. Le RN revendique désormais d'être le premier "parti" d'opposition à l'Assemblée devant la France insoumise, qui devrait compter entre 70 et 80 députés, et les Républicains (61 députés).
Ce résultat, loin des projections des instituts de sondage qui créditaient le RN de 20 à 50 sièges, s'explique notamment par les reports de voix, qui peuvent d'un coup apporter 30 élus supplémentaires, explique Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos France.
Consignes pas claires
Jean-Daniel Lévy, de l'institut Harris Interactive, voit lui aussi un "double phénomène: d'abstention, qui vise à ne pas faire obstruction au RN, mais également de transferts de voix de premier tour vers le deuxième tour, qui ne sont pas uniquement des électeurs du RN".
"L'absence de consignes de vote claires de la part d'Ensemble! n'a pas permis au barrage républicain de fonctionner totalement" après "le +ni-ni+ de la droite sarkozyste (qui) avait déjà creusé les premières brèches", explique pour France Info Gilles Ivaldi, chargé de recherche au CNRS et au Cevipof, spécialiste du programme économique du RN.
Le chercheur avance trois autres explications: une campagne du RN "discrète et furtive, mais sur une thématique qui était au cœur des préoccupations des Français : le pouvoir d'achat", une "stratégie de dédiabolisation du RN qui n'a jamais eu autant d'effets", et des cadres "qui sont parvenus à s'ancrer localement".
"C'est le résultat d'une très longue implantation, avec des élus de la génération Marine Le Pen, venus pour elle et par elle, mais aussi des gens qui battent la campagne depuis très longtemps", abonde le politologue Jean-Yves Camus.
M. Camus note aussi "une manière trop arrogante" d'Emmanuel Macron d'exposer sa politique et des catégories populaires qui le voient comme le champion du "mondialisme", soit le "coupable de la mondialisation" dont ils s'estiment victimes.
"Retour de flamme"
Emmanuel Macron est "victime d'un retour de flamme", selon M. Ivaldi. "Avec sa stratégie d'occuper l'espace central et le vote de rejet contre sa politique, il a laissé s'engouffrer la Nupes à gauche et le RN à droite".
En cas de duels Nupes-Ensemble!, les RN sont restés chez eux pour la moitié d'entre eux, mais 30% ont voté pour la Nupes et 18% pour Ensemble!, ce qui veut dire qu'une "partie des électeurs RN a voulu se payer Emmanuel Macron", souligne M. Teinturier.
Le maire de Perpignan et vice-président du RN Louis Aliot n'excluait pas un vote Nupes pour faire tomber l'ancien chef de file des députés LREM Christophe Castaner, battu par le RN dimanche.
"Emmanuel Macron a installé le match" avec le RN en parlant dès 2019 d'un duel entre "progressistes" et "nationalistes", et "cette manière de bipolariser à mort la vie politique française a fini par donner au RN un statut d'opposant en chef", rappelle M. Camus.
"Mme Le Pen peut dire merci à M. Macron", s'est indigné sur Public Sénat le député LFI Alexis Corbière. "Quand vous faites chauffer la colle en expliquant que les idées que je porte sont les mêmes que le FN voire même pire, cela fabrique 89 députés RN".
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Législatives 2022 : Les Républicains limitent la casse et rêvent d’une opposition constructive
« Je ne suis pas madame Irma, mais Jacob a vu notre avenir à travers une boule de cristal ». Amer, ce député Les Républicains estime qu’il y a eu « une non-campagne de sa famille politique » qui a failli « nous mener à la catastrophe ». À l’issue du second tour des élections législatives, ce dimanche 19 juin, la Rue de Vaugirard dresse l’inventaire de ses sièges à l’Assemblée nationale. À l’aube de la XVIe législature, 60 à 80 élus LR défendront les couleurs de leur famille politique. Un bilan mitigé, donc, où « jusqu’au bout on aura dépendu de suites arithmétiques », glisse le parlementaire de la Manche Philippe Gosselin, élu avec 70,15 % des voix, selon les résultats partiels de 20 heures.
Les estimations les plus basses des instituts de sondages attribuaient trente sièges aux Républicains. Les plus hautes, comme nous l’affirmait ce cadre à la veille du second tour, « pouvaient nous donner 80 sièges ». La réalité n’est ni la Bérézina ni une écrasante victoire. Un résultat suffisant pour peser dans la machine parlementaire ? Pour le député du Pas-de-Calais, Pierre-Henri Dumont, réélu avec 55,83 % des voix, « ce résultat nous ancre dans un contexte d’extrémisation de la vie politique. Nous sommes le parti de la responsabilité face aux difficultés. Nous allons apporter un renouvellement sur le fond et sur la forme pour être une force unie face aux dérives des extrêmes et de la macronie ».
Avec la constitution d’un groupe de 60 à 85 élus, selon les estimations d’OpinionWay pour CNews/Europe 1, Les Républicains peuvent espérer tirer leurs cartes dans cette législature à venir. Une espérance entretenue par la présidente des Républicains, Agnès Evren : « Déjà, on va arrêter de publier notre acte de décès, qui durait depuis plusieurs mois. Le poids est assez déterminant. On sera un groupe indépendant dans une opposition utile. Nous ne sommes pas une force d’appoint, ni un substitut d’En Marche. On sera une véritable force qui sera un acteur central des réformes. On se positionnera en ce sens pour faire avancer les projets de loi qui tendent à être utiles pour la droite. On compte peser sans être dans une opposition pavlovienne. »
Tenir face au macronisme
Mais au-delà de cet espoir de renaissance, cette présence d’un groupe constitue un enjeu politique pour le parti de droite. « Avec ce groupe de parlementaires, nous pouvons saisir le Conseil constitutionnel et voter des motions de censure contre le gouvernement », souligne le vice-président de la Commission des lois Philippe Gosselin. Une position rejointe par le député des Alpes-Maritimes, Éric Pauget, en ballotage favorable dans sa circonscription : « Pour son propre avenir, LR ne peut pas tomber dans le piège d’être l’appât législatif du gouvernement. La situation où nous sommes est compliquée, car l’on doit aussi composer avec Horizons qui peut être une offre politique pour certains de nos membres, qui se sentiraient d’ailleurs proche de cette ligne. »
Tout le rôle des Républicains est de devoir composer dans cet espace où le premier groupe politique de la majorité présidentielle sera mis en difficulté par son principal groupe d’opposition.
Si comme le rappelle Philippe Gosselin, tout est question « d’arithmétique », la présence du groupe LR témoigne d’un retour à une « politique de la responsabilité », affirme Pierre-Henri Dumont. En coulisse, Les Républicains s’attendent déjà à d’éventuelles opérations de débauchages, comme l’indique le député du Pas-de-Calais : « Pour Emmanuel Macron, ce n’est pas la même chose d’avoir une majorité avec une trentaines de député en moins que quatre. Face aux éventuels débauchages, l’enjeu sera de conforter notre groupe et de négocier nos projets pour faire avancer le débat parlementaire. » Son homologue du sud, Éric Pauget, préfère tempérer : « Malheureusement, le scénario ne sera pas le même en fonction de l’exercice de la majorité dans cette législature. La percée de la Nupes aura une réelle influence sur la politique à mener. Tout le rôle des Républicains est de devoir composer dans cet espace où le premier groupe politique de la majorité présidentielle sera mis en difficulté par son principal groupe d’opposition. »
Les Républicains face à l’histoire
Au cœur de l’existence même du groupe LR figure la question de la ligne politique. La ligne à adopter face au macronisme sera capitale. Pragmatique, Pierre-Henri Dumont estime que la pérennité et la légitimité du groupe parlementaire doit « reposer sur trois piliers fondamentaux : la liberté, la dignité et l’autorité. C’est un engagement sain pour espérer imprimer nos combats et faire en sorte que la majorité présidentielle ne privatise pas le débat démocratique. En tout cas, nous serons au rendez-vous, et le ministre des Relations avec le Parlement va entendre parler de nous ». L’expérimenté Philippe Gosselin, qui entame un quatrième mandat dans la Manche, abonde dans ce sens : « Il faut du concret. Les Républicains ont notamment prévu d’agir en faveur du pouvoir d’achat, de la réforme des retraites et de la lutte contre la division sociale. Le pouvoir et le destin de la Français ne doivent pas être cornerisés par un pouvoir incapable de gouverner. »
La présidence du groupe, c’est déjà un enjeu pour penser à notre stabilité politique avant la recomposition.
Pour l’heure, Les Républicains réuniront leur bureau politique dès ce mardi 21 juin. Objectif : définir le rôle et la ligne de leur groupe à l’Assemblée nationale. Le programme s’annonce chargé dès le lendemain avec l’élection du président de groupe. Pour l’heure, les candidats ne se bousculent pas au portillon. Mais certains bruits de couloirs évoquent des prétendants pour succéder à Damien Abad, comme Annie Genevard, Olivier Marleix et Éric Ciotti. « Ciotti est trop clivant pour certains dans notre groupe malgré son expérience. Genevard est consensuelle mais n’imprime pas, relève ce cadre LR. La présidence du groupe, c’est déjà un enjeu pour penser à notre stabilité politique avant la recomposition. » Mais à trop vouloir faire des plans sur la comète, Les Républicains risquent d’oublier, comme s’en inquiète Philippe Gosselin, que « l’exercice parlementaire est plus que jamais menacé, et face à l’histoire c’est le sens commun qui doit animer notre action politique ».
L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
sciencesastronomieexoplanètesplanètes L'Humanité
Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
sciencesarbresforêtsBiodiversité France24 - Monde
Législatives : la mort du front républicain permet une percée historique du Rassemblement national
Publié le : 20/06/2022 - 06:22Modifié le : 20/06/2022 - 07:34
Romain BRUNET
Suivre
Le Rassemblement national a obtenu dimanche 89 députés, un record pour le parti d’extrême droite dirigé par Marine Le Pen, permis notamment par la fin du front républicain, que ce soit chez les électeurs de gauche ou de droite.
Le score du Rassemblement national (RN) est à la fois inédit et inattendu : avec 89 députés élus, dimanche 19 juin, au second tour des élections législatives, le parti d’extrême droite obtient un nombre record de parlementaires à l’Assemblée nationale. Un résultat d’autant plus impressionnant que le mode de scrutin des législatives ne favorise pas le RN et que Marine Le Pen n’a presque pas fait campagne, affirmant même à la mi-mai qu’Emmanuel Macron aurait sans surprise sa majorité.
Le RN avait déjà été le seul parti pouvant s’enorgueillir, lors du premier tour, d’une progression par rapport à 2017 avec 1,2 million d’électeurs en plus. Il confirme au second tour avec une percée tonitruante lui permettant de passer de 8 députés lors de la dernière législature à 89.
>> À lire : Législatives : revers pour Emmanuel Macron, sans majorité pour gouverner
Marine Le Pen, elle-même réélue haut la main dans le Pas-de-Calais (61,03 %), a promis d'incarner une "opposition ferme" mais "responsable, c'est-à-dire respectueuse des institutions". Ses nouveaux députés, a-t-elle promis à ses électeurs, défendront "(vos) idées sur l'immigration, la sécurité, le chômage, la justice fiscale et sociale, les territoires oubliés, les citoyens maltraités ou la démocratie bafouée".
📹 Au-delà d'un groupe parlementaire historique, nous allons poursuivre le travail de rassemblement des Français au sein d'un grand mouvement populaire, unifiant les patriotes de droite et de gauche, pour engager le redressement dont la France a besoin. #Législatives2022 pic.twitter.com/3poC9bhX8m
June 19, 2022Dans une allusion à la prochaine présidentielle, à laquelle "a priori" elle ne devrait pas se représenter, la responsable d'extrême droite a souligné que les députés RN seraient aussi "l'avant-garde de cette nouvelle élite politique qui prendra la responsabilité du pays lorsque l'aventure Macron aura pris fin".
Une implantation de plus en plus forte du RN
Signe de son implantation durable, le RN fait un carton plein ou quasi-plein dans ses fiefs du nord et du sud, avec notamment quatre députés sur quatre dans les Pyrénées-Orientales, trois députés sur trois dans l’Aude ou encore sept députés sur huit dans le Var.
Mais surtout, il s’installe dans un arc qui va de l’ancienne Picardie jusqu’à l’Aube, remportant notamment trois circonscriptions dans l’Oise, deux en Haute-Marne ou trois en Moselle, et s’ouvre de nouvelles perspectives avec des élus en Gironde, dans le Lot-et-Garonne ou dans le Tarn-et-Garonne.
>> À lire : Législatives : la Nupes, une première force d’opposition à l’avenir incertain
Une telle progression a été rendue possible par la fin du front républicain, après un entre-deux-tours où l'appel à faire barrage à l'extrême droite a donné lieu à des messages contradictoires, notamment au sein de la majorité.
"On a la confirmation que dans ce mode de scrutin très particulier qui handicapait jusqu'alors le RN, le front républicain s'est complètement disloqué, voire même perdu dans les limbes de la Ve République", a observé le directeur du Cevipof, Martial Foucault, sur LCP.
La stratégie d’Emmanuel Macron "dévastatrice" pour le front républicain
Ainsi, sur les 108 duels opposant la coalition présidentielle Ensemble ! au Rassemblement national, le parti de Marine Le Pen en gagne 62. Une large majorité des candidats Nupes éliminés avaient pourtant appelé à voter soit pour Ensemble ! (14) soit contre le RN (72), selon un décompte du Monde, mais les électeurs en ont décidé autrement.
"Hier, le front républicain est mort au niveau local : la dilution de l’enjeu (1 député à élire sur 577) a conduit les électeurs de gauche comme d’extrême droite à ne plus se faire barrage les uns aux autres au second tour tant leur détestation du macronisme est forte", analyse Mathieu Gallard, directeur d’études chez Ipsos.
🇫🇷🗳️ Hier, le front républicain est mort au niveau local : la dilution de l'enjeu (1 député a élire sur 577) a conduit les électeurs de gauche comme d'extrême-droite à ne plus se faire barrage les uns aux autres au second tour tant leur détestation du macronisme est forte. 1/4
June 20, 2022En revanche, les consignes émanant de la coalition présidentielle n’ont pas été aussi claires pour les 61 duels opposant la Nupes au RN, puisque seulement 16 candidats Ensemble ! avaient appelé à voter Nupes et 16 autres contre le Rassemblement national, tandis que 12 candidats macronistes adoptaient une ligne "ni-ni" et que 17 autres ne donnaient aucune consigne de vote, selon un décompte du Monde. Résultat, le Rassemblement national est sorti vainqueur dans 33 circonscriptions, bien aidés par les électeurs Ensemble ! et Les Républicains, comme l’a expliqué le directeur général d’Ipsos sur France 2.
Report de voix : des estimations intéressantes de Brice Teinturier (Ipsos)En cas de duel Nupes/RN, 72% des électeurs Ensemble se sont abstenus, 16% ont voté Nupes, 12% pour le RN. Chez les électeurs LR, 58% n'ont pas voté, 30% ont voté RN et 12% pour la Nupes.#legislatives2022 pic.twitter.com/wdTDVt5wc2
June 19, 2022"C'est l'un des points sur lesquels la stratégie d'Emmanuel Macron aura eu des conséquences qu'il n'aura pas tout à fait maîtrisées : cette rhétorique de dire 'à part moi, il n'y a que des extrêmes' a été un peu dévastatrice", admet Emmanuel Rivière, directeur des études politiques de l'institut Kantar, cité par l’AFP.
Le président de la République avait pourtant promis, en 2017, de tout faire pour que les électeurs de Marine Le Pen n’aient "plus aucune raison de voter pour les extrêmes". Cinq ans plus tard et 89 députés RN désormais élus à l’Assemblée nationale, la promesse n’a clairement pas été tenue.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Législatives 2022
Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives
Ténors de la Macronie
Élections législatives : résultats en dents de scie pour les proches d'Emmanuel Macron
ANALYSE
Législatives : la Nupes, une première force d’opposition à l’avenir incertain
L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique France24 - Monde
Les résultats des élections législatives 2022
Publié le : 16/06/2022 - 17:53Modifié le : 16/06/2022 - 17:56
FRANCE 24
Suivre
À l'issue du second tour des législatives dimanche, les soutiens du président Emmanuel Macron remportent 245 sièges, devant la coalition de gauche Nupes et ses alliés (137 sièges) et le Rassemblement national, qui réalise une percée historique (89 sièges). Le nouvel hémicycle comptera 37,3 % de femmes, en recul par rapport à 2017 (39 %). Retrouvez sur notre carte interactive l’ensemble des résultats, circonscription par circonscription.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Ténors de la Macronie
Élections législatives : résultats en dents de scie pour les proches d'Emmanuel Macron
SOIRÉE ÉLECTORALE
Législatives : une gifle pour Macron, Nupes réussit son pari, le RN fait un score historique
Législatives 2022
Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives
Valeurs Actuelles
Prisca Thevenot, députée Ensemble des Hauts-de-Seine : “Il faudra travailler texte par texte pour trouver des compromis”
Valeurs actuelles. En remportant seulement 245 sièges, vous ne disposez pas de majorité absolue. Comment analysez-vous ces résultats ?
Prisca Thevenot. Effectivement, nous avons obtenu une majorité relative, mais nous sommes tout de même la première force de l’hémicycle. Il y a une poussée très importante des extrêmes, comme cela avait été constaté, déjà, à la présidentielle. L’enjeu n’est pas de faire du commentaire, mais plutôt de se concentrer sur l’action que nous pouvons conduire, demain, à l’Assemblée nationale. Que vont faire ces forces d’opposition de la confiance que leur ont accordée les Français ? Vont-ils s’en servir pour faire valoir leur étiquette politique, ou vont-ils travailler pour répondre à leurs préoccupations, qui concernent, en premier lieu, le pouvoir d’achat ?
Plusieurs ministres (Amélie de Montchalin, Brigitte Bourguignon, Justine Bénin) n’ont pas été élues à l’issue du second tour. Quitteront-elles le gouvernement comme cela avait été annoncé ?
Oui, cela avait été dit et cela sera respecté. Les ministres qui sont partis livrer la bataille des législatives et qui ne l’ont pas remporté devront quitter leurs fonctions. Cependant, n’oublions pas que nous avons aussi une large partie du gouvernement d’Élisabeth Borne qui a été élue lors de ces élections, alors que l’on nous a beaucoup reproché de ne pas faire campagne.
Jean-Luc Mélenchon, avec l’union de la gauche autour de la Nupes, a fait campagne pour être « élu Premier ministre ». Estimez-vous qu’il a gagné son pari ?
La réponse est simple : il n’est pas Premier ministre. Oui, nous n’avons pas la majorité absolue, mais lui n’a pas de majorité tout court. Et n’oublions pas que, si l’on parlait de « Nupes » hier, il n’est pas dit que cela continue pour la suite. Je ne crois pas qu’ils seront unis, homogènes et soudés dans l’hémicycle. Ce seront plutôt des groupes LFI, EELV, PS et PCF distincts. C’est d’ailleurs ainsi qu’ils présentaient leur alliance durant de la campagne.
Pour la première fois, grâce à son score historique, le RN disposera d’un important groupe dans l’hémicycle. Comment interprétez-vous cette percée ? Est-ce la fin du « front républicain » ?
C’est tout simplement le résultat des urnes, et il convient de le respecter. Le Rassemblement national a remporté de nombreux sièges. Les Français ont voulu une assemblée représentative de l’élection présidentielle, à laquelle Marine Le Pen est arrivée deuxième. Il y a une sorte de proportionnelle qui s’est mise en place sur ces législatives. Si cela peut alimenter et nourrir les débats, et bien allons-y.
Comment allez-vous faire pour constituer une majorité et réussir à faire voter des lois ? Pourriez-vous composer, par exemple, avec des parlementaires RN ?
Par défaut, nous débattons avec tout le monde. Par contre, nous ne sommes pas d’accord sur tout. Voici le principe de base. Ensuite, il ne s’agit pas de faire de la tambouille politique, mais d’agir. C’est notre responsabilité, en tant que majorité présidentielle. Il faudra travailler texte par texte, point par point, pour trouver des compromis et des moyens d’action. Non pas pour nous-même, mais pour les Français. Pendant que nous parlons, leurs attentes sur le pouvoir d’achat, ou encore sur le défi climatique, ne sont pas en pause. Il faudra donc veiller à ne pas tomber dans de la dispute partisane, mais bien dans du débat politique de fond. C’est ce que les Français veulent et nous devons leur accorder.
La réforme des retraites était l’une des plus attendues du quinquennat à venir. N’est-elle pas morte dans l’œuf ?
Il ne faut tout de même pas oublier que l’élection présidentielle vient aussi d’avoir lieu. D’autres mouvements politiques, comme Les Républicains, ont porté une candidate (Valérie Pécresse, ndlr.) qui défendait une réforme des retraites peu ou prou identique à la nôtre. J’entends, par ailleurs, le discours de la gauche, qui veut faire en sorte que les pensions de nos plus concitoyens les plus fragiles soient revalorisées. Que les carrières longues et pénibles soient réellement prises en compte. Que nous soyons dans un système de retraite plus égalitaire et plus universelle. Que propose la majorité présidentielle ? Tout cela. Sur la démarche globale, nous sommes tous alignés. Il faudra désormais travailler sur les nuances très importantes de ce texte, qui devront refléter les priorités et les besoins des Français. Encore une fois, ma seule crainte, c’est que l’opposition décide d’adopter une stratégie de blocage et d’obstruction.
Beaucoup de commentateurs prévoient une dissolution rapide de l’Assemblée nationale par le président de la République. Est-ce inévitable ?
Je ne sais pas ce qui est évitable ou inévitable. En tout cas, ce qui est inconcevable, c’est de ne pas être dans l’action. Nous venons de passer presque un an de campagne électorale. Je pense que nous sommes tous fatigués des semaines écoulées. Les Français attendent des changements, ils nous ont élus pour cela. Et quand je dis « nous », je parle de l’ensemble des parlementaires. Alors maintenant, agissons !
New York Times - World
Ukraine Live Updates: Finland and Sweden Push for NATO Membership
Kyiv June 20, 2:06 p.m.
Moscow June 20, 2:06 p.m.
Washington June 20, 7:06 a.m.
Envoys from the Nordic states will meet with officials from Turkey on Monday to address Ankara’s objections over their bids to join the bloc. In Ukraine, Russia made gains in the Donbas region.
Here’s what you need to know:
Representatives from Finland and Sweden meet with Turkish officials to discuss NATO membership.
Zelensky warns that Russia will escalate hostilities this week, ahead of a key E.U. decision.
Ukraine bans some Russian music and books.
Ukraine rushes troops to reinforce its faltering defense of Sievierodonetsk.
A new brand of activist takes aim at the Ukraine war and the climate crisis, together.
Envoys from Finland and Sweden were meeting on Monday with Turkish officials to discuss Ankara’s continued objections over their bids to join NATO, which have slowed a process that other members of the alliance have been keen to fast-track.
Sweden and Finland announced last month that the Nordic nations would jointly submit applications to join NATO. The decision was mostly welcomed by other members of the alliance, who have sought to demonstrate unity and boost their strength as Russia’s invasion of Ukraine drags on.
But President Recep Tayyip Erdogan of Turkey has threatened to block the two nations from joining the alliance, saying Sweden and Finland sympathize with Kurdish militants whom he regards as terrorists. His stance has complicated the applicants’ prospects because NATO operates by consensus.
Officials in Finland and Sweden have spoken with Turkish officials in attempts to address the government’s concerns. NATO defense ministers, too, have been discussing how to satisfy Turkey.
On Sunday, NATO’s secretary general, Jens Stoltenberg, said that the alliance took seriously the concerns of the Turkish government, but he did not offer details on a possible resolution.
Turkey’s public broadcaster, TRT, confirmed that a delegation from Ankara had arrived in Brussels on Sunday for the talks. Ibrahim Kalin, a spokesman for Mr. Erdogan, told reporters that negotiations could not proceed unless concrete steps are taken.
Finland’s foreign minister, Pekka Haavisto, urged patience ahead of the talks. Speaking to Swedish media in Brussels on Monday, he said that the negotiations were important but would take time.
The discussions on Monday come as Russia continues to pummel eastern Ukraine with strikes, resulting in mounting losses of life on both sides in a war that Western leaders warned could last years.
At the White House Rose Garden in May, President Biden met with President Sauli Niinisto of Finland and Prime Minister Magdalena Andersson of Sweden and vowed to speed up their membership. He characterized their inclusion into the alliance as almost a formality, noting that both countries had contributed forces to conflicts in Kosovo, Afghanistan and Iraq.
Safak Timur and Johanna Lemola contributed reporting.
— Eduardo Medina
President Volodymyr Zelensky of Ukraine warned late Sunday of increased Russian aggression ahead of a European Union decision this week on whether to accept his country as a candidate for inclusion in the bloc.
“Obviously, we should expect greater hostile activity from Russia,” Mr. Zelensky said in his nightly address. “Purposefully, demonstratively. This week exactly.”
Although he did not detail the threats, he said they were aimed not just at Ukraine “but also against other European countries.”
On the battlefield, Russia has moved closer to capturing Sievierodonetsk and Lysychansk, two key cities in the east of Ukraine that have been pounded for weeks by bombardments and street fighting. Mr. Zelensky said Russia had recently attacked fuel infrastructure and was concentrating forces near Kharkiv, in northeastern Ukraine, and in Zaporizhzhia in the southeast.
Beyond Ukraine, Russia’s key role as an energy provider also reverberated across Europe last week, as Germany, Italy, Austria and the Czech Republic all reported reductions in natural gas flows. While Gazprom, Russia’s state-owned energy company, said the cuts were caused by repairs to a compressor station, they came as the leaders of Germany, France and Italy traveled to Kyiv and expressed support for Ukraine’s E.U. candidacy.
Mr. Zelensky has pushed Ukraine’s bid for E.U. membership, which he applied for after Russia invaded in February. The body’s executive arm, the European Commission, recommended last week that Ukraine be granted candidate status, and European Union leaders will consider that question at a meeting on Thursday and Friday in Brussels.
But the process could take years, and the European Commission’s recommendation was contingent on legal overhauls in Ukraine to clamp down on corruption and protect rights.
— Austin Ramzy
Better Understand the Russia-Ukraine War
Advertisement
Ukraine’s Parliament voted to ban the distribution of Russian books and the playing or performance of Russian music by post-Soviet-era artists, the latest display of Kyiv fiercely distancing itself from Russian culture.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine must still sign the bills into law. Both bills received broad support from lawmakers across the political spectrum, Reuters reported.
The laws will not ban all Russian media. They only block work by artists who held Russian citizenship after the collapse of the Soviet Union in 1991.
One law prohibits the playing of Russian-language music in public, on television and on the radio. That same law also increases national quotas for Ukrainian-language music and speech on television and radio.
The other law bans the printing of books written by Russian citizens, unless the authors choose to give up their Russian passports and become citizens of Ukraine. It also blocks the books printed in Russia, Belarus and occupied Ukrainian territory from entering the country or being distributed.
“Administrative liability for the import and distribution of publishing products from russia and belarus, as well as literature included in the Register of anti-Ukrainian publishing products, has been established,” a tweet from the Ukrainian Parliament, called the Verkhovna Rada of Ukraine, said Sunday evening.
This is only the latest effort by Ukraine to control language within its borders. In 2019, the government made Ukrainian the mandatory language used in most aspects of public life, including schools. Russia pointed to this law before its invasion to argue that Ukrainian Russian speakers were under attack.
After that law passed, human rights organizations called on Ukraine to protect the rights of minority language speakers. They were again alarmed when, under Mr. Zelensky, the government began requiring in January that print media outlets registered in Ukraine publish in Ukrainian.
An estimated one in every three Ukrainians speaks Russian at home, according to researchers. Ukraine’s large population of Russian speakers is a legacy of centuries of dominance by its more powerful neighbor. Many Russian-speaking Ukrainians — outraged by the violence of Russia’s invasion — are switching to Ukrainian as a show of defiance.
— Carly Olson
LYSYCHANSK, Ukraine — Russian forces mounted an assault on Sunday against a key Ukrainian defensive position near two strategically important eastern cities, Ukrainian military officials said, bringing them a small step closer to encircling thousands of Ukrainian troops.
Ukrainian forces rushed reinforcements to frontline positions around Toshkivka, a small town southeast of the metropolitan area of Sievierodonetsk and Lysychansk. The Russians “had success” but were eventually held off, a Ukrainian official said, but the fight highlighted Ukraine’s faltering defense of two of the last cities in the Luhansk province of the Donbas region that are not yet under Russian control.
If Moscow’s forces succeed in cutting off Sievierodonetsk and Lysychansk, it could strand thousands of Ukrainian fighters defending the cities, deliver a hard-won military victory to Moscow and move its forces closer to President Vladimir V. Putin’s objective of seizing all of Ukraine’s eastern Donbas region.
Ukrainian battle tanks and several Grad multiple launch rocket systems were seen heading in the direction of Toshkivka and other parts of the front line on Sunday afternoon, smoke billowing from their chassis and treads churning up backcountry roads, likely in an effort to push back Russian forces there.
One crew member, when asked if his tank was headed to the Ukrainian defenses in that area, smiled and nodded.
As Russian troops have moved to surround both cities amid weeks of street fighting and artillery duels, Ukrainian forces have fallen back and now hold only a small portion of Sievierodonetsk. That includes a chemical plant where hundreds of civilians are believed to be sheltering and which has come under withering Russian bombardment in recent days, Serhiy Haidai, the governor of Luhansk, said on Sunday.
Fighting continues elsewhere in the region. To the southwest, Ukrainian military officials said Sunday that their troops had successfully repelled an offensive on the eastern outskirts of Berestove. The Ukrainian military’s general staff added that Russia is planning another assault in Sloviansk, about 50 miles directly west of Sievierodonetsk.
Russia’s Defense Ministry did not immediately comment on Toshkivka, but said earlier on Sunday that its forces had seized Metolkine, a town just east of Sievierodonetsk. The Russian state news agency Tass said that many Ukrainian fighters had surrendered there, although it was not possible to independently verify the claims.
Toshkivka has served as an important part of a defensive wall in what has been referred to as the Sievierodonetsk pocket. Situated in the Donbas region — an area of rolling plains, farm fields and coal mining towns, where Moscow has committed the bulk of its military power in recent months — the pocket is about three-quarters encircled by Russian forces. That has left only a slender gap to the west where Ukrainian troops come and go by using village roads that are often targeted by Russian artillery fire.
And Russian troops have been creeping forward to close the gap.
If Ukrainian forces are unable to reinforce the frontline in Toshkivka, it means Russian forces will have tightened the noose from the southern direction, reducing the area for Ukrainian troops to maneuver within the pocket. It would also allow Russian forces to threaten the few remaining Ukrainian supply routes into Lysychansk and Sievierodonetsk.
The president of Ukraine, Volodymyr Zelensky, said earlier this month that the future of much of eastern Ukraine would be decided in the battle for these two cities.
Ukraine’s decision to hold out in street fighting in Sievierodonetsk was a gamble from the start. Its strategy has been to fight at close range in the city, where Russia cannot bring its vast artillery advantage to bear.
But the soldiers in the city, and those supporting them in the neighboring town of Lysychansk on the western bank of the Siversky Donets River, have been at daily risk of being surrounded.
Russian artillery gun lines have pummeled the roads, bridges and Ukrainian positions with what Ukrainian troops estimate are thousands of shells each day.
However risky, Ukraine’s strategy has successfully tied up Russian forces and inflicted casualties, Andriy Zagorodnyuk, a former Ukrainian minister of defense, said in an interview on Sunday.
“Right now, the main objective is to use the window of opportunity that we have to completely exhaust the Russians in the Donbas,” he said.
Besides, he added, it is better to fight now than to retreat and fight later at another site farther to the west.
“If we would move, they would move,” Mr. Zagorodnyuk said. “We would have to meet them somewhere. It’s not like Putin wanted just Sievierodonetsk. They will keep going until they are stopped.”
— Thomas Gibbons-Neff, Natalia Yermak and Andrew E. Kramer
Advertisement
BRUSSELS — Emmanuel Macron, the president of France, had just finished a speech at a major conference on Europe.
While he lingered onstage, soaking up adulation and taking pictures with fans, little did he know that two young women in the back of the room were eying him closely.
“There are no metal barriers,” Dominika Lasota whispered. “Now’s our chance.”
She and her activist comrade, Wiktoria Jedroszkowiak, stood up fast. They clicked on a camera. They marched right up to Mr. Macron, who greeted them with a charming smile, apparently thinking all they wanted was a selfie.
But then they blasted him with questions about a controversial new pipeline in Uganda (which the French oil company Total is helping build) and the war in Ukraine.
“My point is …” Mr. Macron tried to say.
“I know what your point is,” Ms. Lasota, 20, said, cutting him off. “But we are living in a climate crisis, and you must stop it.”
Ms. Jedroszkowiak, also 20, then jumped in, saying, “You can stop the war in Ukraine by stopping buying fossil fuels from Russia.”
“Yeah,” Mr. Macron mumbled, before being broadsided by a bunch of other questions.
This is a different brand of activist — young, mostly female and mostly from Eastern Europe — who believes that the Ukraine war is a brutal manifestation of the world’s dependence on fossil fuels. They have joined two causes — antiwar activism and climate change — to take full advantage of this moment when the world’s attention is focused on Ukraine. And to make their case, they confront Europe’s leaders face-to-face.
— Jeffrey Gettleman
BERLIN — Germany will restart coal-fired power plants in order to conserve natural gas, the country’s economy minister announced on Sunday, amid concerns about a looming supply shortage after Russia cut gas deliveries to Europe this week.
The move was part of a series of measures, including new incentives for companies to burn less natural gas, announced by Germany as Europe takes steps to deal with reduced energy supplies from Russia.
Since European countries imposed sanctions to punish Moscow following Russia’s invasion of Ukraine in February, Russia has responded by cutting off gas supplies to several European countries. Last week, the Russian energy giant Gazprom also reduced flows through the Nord Stream pipeline, an important undersea link that carries gas directly to Germany.
Gazprom blamed maintenance issues for the reductions, but European leaders have called the move a political tactic by President Vladimir V. Putin of Russia.
“The situation is serious,” Robert Habeck, the economy minister who is also Germany’s vice chancellor, said in a statement on Sunday, laying out the steps that would be taken to ensure that more gas is available to divert into storage so the country has enough to get through the winter. They include bringing back online coal-fired power plants that had been drawn down to reduce carbon emissions, although the statement did not specify how many plants would be affected.
“That’s bitter, but it’s simply necessary in this situation to lower gas usage,” said Mr. Habeck, a member of the environmentalist Greens party. “The gas storage tanks must be full by winter. That is our top priority.”
Germany has relied heavily on energy imports from Russia for decades. Last year, Russian imports accounted for 55 percent of the country’s natural gas supply. But after Moscow’s Feb. 24 invasion of Ukraine, Berlin began purchasing gas from Norway, the United States and the United Arab Emirates, reducing its purchases from Russia by about 20 percent.
The government has nevertheless insisted that Russian gas will be needed to ensure storage tanks are at least 90 percent full by November — in keeping with a law passed earlier this year to ensure a sufficient supply of natural gas, which is used largely for heating and manufacturing. One-third of Germany’s homes are heated with natural gas, while it is used for only about 15 percent of all electricity generation.
A law allowing a return to the use of coal in power generation is expected to pass next month. By the end of the summer, a model should be in place that would allow companies to auction gas, as part of efforts to encourage Germany’s industrial sector to reduce its reliance on the fuel.
Last week, Germany’s powerful industrial lobby, the Federation of German Industry, said that companies were already switching to coal, as part of efforts to make more natural gas available for storage. Many have also been seeking alternative, more sustainable sources of energy, it said, while emphasizing that such transitions take time.
The German government recently called on citizens to cut back their energy use in light of the strained supply situation.
“It’s obviously Putin’s strategy to make us insecure, to drive up prices and divide us,” Mr. Habeck said. “We will not allow that to happen. We will defend ourselves resolutely, precisely and thoughtfully.”
— Melissa Eddy
Advertisement
Reflecting a shockingly barbaric and old-fashioned wartime strategy, Russian forces have pummeled Ukrainian cities and towns with a barrage of rockets and other munitions, most of which can be considered relatively crude relics of the Cold War, and many of which have been banned widely under international treaties, according to a New York Times analysis.
The attacks have made repeated and widespread use of weapons that kill, maim and destroy indiscriminately — a potential violation of international humanitarian law. These strikes have left civilians — including children — dead and injured, and they have left critical infrastructure, like schools and homes, a shambles.
The Times examined more than 1,000 pictures taken by its own photojournalists and wire-service photographers working on the ground in Ukraine, as well as visual evidence presented by Ukrainian government and military agencies. Times journalists identified and categorized more than 450 instances in which weapons or groups of weapons were found in Ukraine. All told, there were more than 2,000 identifiable munitions, a vast majority of which were unguided.
The magnitude of the evidence collected and cataloged by The Times shows that the use of these kinds of weapons by Russia has not been limited or anomalous. In fact, it has formed the backbone of the country’s strategy for war since the beginning of the invasion.
— Danielle Ivory, John Ismay, Denise Lu, Marco Hernandez, Cierra S. Queen, Jess Ruderman, Kristine White, Lauryn Higgins and Bonnie G. Wong
France24 - Monde
Législatives : revers pour Emmanuel Macron, sans majorité pour gouverner
Publié le : 19/06/2022 - 23:53Modifié le : 20/06/2022 - 07:35
Romain BRUNET
Suivre
Avec 245 sièges, la coalition présidentielle Ensemble ! obtient une majorité toute relative, selon les estimations annoncées dimanche soir, loin des 289 députés synonymes de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Un revers pour Emmanuel Macron qui ne sait pas, à l’heure actuelle, comment gouverner.
Emmanuel Macron et sa majorité s’attendaient à un second tour des élections législatives difficile, mais sans doute pas à subir un tel revers. Avec seulement 245 sièges de députés obtenus par la coalition présidentielle, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, dimanche 19 juin, la majorité absolue à l’Assemblée nationale n’est pas atteinte et le chef de l’État se retrouve dans l’incapacité de gouverner sur la seule base de sa coalition. Une première pour un président de la République tout juste élu depuis l’inversion du calendrier électoral, en 2002, faisant passer les législatives après la présidentielle.
Derrière, si la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), née de l’union de La France insoumise (LFI), d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), du Parti socialiste (PS) et du Parti communiste (PCF), obtient 131 élus, devenant ainsi la deuxième force politique au Palais Bourbon – pour peu que celle-ci reste unie – c’est bien le résultat du Rassemblement national (RN), avec 89 députés, qui impressionne et surprend, alors que Les Républicains (LR) obtiendraient, eux, 61 sièges.
"La situation est inédite, a commenté la Première ministre Élisabeth Borne. Jamais l’Assemblée nationale n’a connu une telle configuration sous la Ve République. (…) En tant que force centrale à l’Assemblée, nous devons assumer une responsabilité particulière. Nous travaillerons dès demain à construire une majorité d’action."
En tant que force centrale dans cette nouvelle Assemblée, nous travaillerons dès demain à construire une majorité d'action. Il n'y a pas d'alternative à ce rassemblement pour garantir à notre pays la stabilité et mener les réformes nécessaires. pic.twitter.com/m4klCGFVkB
June 19, 2022Mais en l’état, les résultats de dimanche soir, une nouvelle fois marqués par une très forte abstention (53,77 %), donnent une représentation au Palais Bourbon ne permettant pas à Emmanuel Macron de faire adopter ses projets de loi. Une entente avec LR pourrait permettre de dégager une majorité, mais l’ancien parti de Nicolas Sarkozy semble divisé sur la ligne à adopter.
"Pour ce qui nous concerne, nous avons fait campagne dans l'opposition, nous sommes dans l'opposition, nous resterons dans l'opposition", a martelé dimanche soir son président, Christian Jacob. Mais l'ancien ministre LR Jean-François Copé a de son côté plaidé pour un "pacte de gouvernement" avec Emmanuel Macron.
Cette division devrait être exploitée par Emmanuel Macron, qui, à n’en pas douter, tentera dans les prochaines heures de convaincre un maximum d’élus LR de le rejoindre pour constituer une majorité. Mais avec 59 députés manquants pour Ensemble !, la marche paraît toutefois très haute. De l’autorité de Christian Jacob sur ses troupes dépend l’avenir d’un gouvernement qui devrait logiquement être remanié dans les prochains jours.
Montchalin, Ferrand et Castaner au tapis
Car l’autre fait majeur concerne la liste des défaites symboliques côté majorité présidentielle. Si la Première ministre Élisabeth Borne l’a emporté dans le Calvados, avec toutefois seulement 52,46 % des voix, au moins trois ministres ont en revanche été mis au tapis : la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin, battue dans l’Essonne, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, battue dans le Pas-de-Calais, et la secrétaire d’État à la Mer Justine Benin, battue en Guadeloupe.
>> À lire : Législatives : résultats en dents de scie pour les proches d'Emmanuel Macron
Presque pire, des piliers de la macronie depuis 2017 ont mordu la poussière dimanche soir : c’est le cas du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, battu dans le Finistère, et du président du groupe La République en marche au Palais Bourbon, Christophe Castaner, battu dans les Alpes-de-Haute-Provence.
"C'est loin de ce qu'on espérait", a admis le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, en affirmant que cette "situation inédite" allait "imposer de dépasser nos certitudes, nos clivages".
"Faire preuve de beaucoup d'imagination" pour gouverner
Comment Emmanuel Macron a-t-il pu passer en cinq ans d’une "présidence jupitérienne", telle qu’il l’avait lui-même théorisée, possédant une majorité absolue à l’Assemblée avec son seul parti, La République en marche, à un second quinquennat bloqué deux mois seulement après sa réélection ?
Les raisons sont multiples, mais l’absence de campagne ou presque du président, de sa Première ministre et de la majorité dans son ensemble y sont sans doute pour beaucoup. En retardant la nomination du gouvernement à la mi-mai, trois semaines après sa réélection, Emmanuel Macron avait pris le risque de laisser un espace considérable à Jean-Luc Mélenchon, candidat auto-proclamé à Matignon, et dont la dynamique de campagne n'a cessé de croître jusqu'au jour du scrutin.
>> À lire : Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives
La fin de campagne, électrisée par les invectives et une dramatisation du scrutin, marquée par le cafouillage des consignes de vote lors des duels RN-Nupes, renvoyés dos-à-dos par certains pontes de la macronie, a achevé de créer le trouble. Résultat, le président qui avait promis en 2017 de tout faire pour lutter contre l’extrême droite est celui qui aura vu entrer à l’Assemblée nationale cinq ans plus tard un nombre record de députés du Rassemblement national.
Comme l’a parfaitement résumé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, sur France 2, en estimant qu’il faudrait au parti présidentiel "faire preuve de beaucoup d'imagination" pour agir dans cette "situation inédite", la nouvelle majorité étriquée de la macronie devra rivaliser d'ingéniosité et de conviction pour espérer faire voter ses textes. La France est-elle devenue ingouvernable ? Réponse dans les prochains jours.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Législatives 2022
Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives
Ténors de la Macronie
Élections législatives : résultats en dents de scie pour les proches d'Emmanuel Macron
SOIRÉE ÉLECTORALE
Législatives : une gifle pour Macron, Nupes réussit son pari, le RN fait un score historique
Valeurs Actuelles
[Vidéo] “Nous demanderons tout ce à quoi nous avons droit” : le RN réclame la présidence de la commission des Finances à l’Assemblée
Marine Le Pen va prendre la présidence du groupe parlementaire du Rassemblement national à l’Assemblée et elle a déjà plusieurs revendications. La députée, largement réélue dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais (61,03 %), souhaite en effet se concentrer sur le groupe RN à l’Assemblée nationale. Après le second tour des élections législatives, la droite de la droite a récolté un nombre record de députés : 89 membres du RN siégeront au palais Bourbon. Une percée qui a évidemment réjoui Marine Le Pen. Elle laisse donc encore un temps la charge du parti fondé par son père, Jean-Marie Le Pen, à Jordan Bardella. Ce n’est pas pour autant que la finaliste de l’élection présidentielle va relâcher les efforts. Le RN demande à présider la commission des Finances et/ou la vice-présidence de l’Assemblée nationale. Une réclamation évidente pour Marine Le Pen qui décrit le RN comme le « premier parti d’opposition », auprès de BFM TV.
Marine Le Pen: « Nous demanderons une vice-présidence de l’Assemblée nationale et la présidence de la Commission des finances » pic.twitter.com/LdXTlZ1WXe
— BFMTV (@BFMTV) June 20, 2022
Le RN bientôt président de la commission des Finances ?
Depuis son fief de Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais, Marine Le Pen s’est exprimée face aux médias, notamment à BFM TV, lundi 20 juin. Elle a sans surprise été interrogée sur les récentes revendications du RN. Elle a répondu : « Nous demanderons tout ce à quoi nous avons droit. Tout ce qui aurait été accordé au premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale. La présidence de la commission des Finances bien sûr, la vice-présidence (de l’Assemblée) bien sûr. » Son parti « ne transigera sur aucun des moyens qui lui sont accordés par les règles républicaines pour pouvoir défendre les Français », a encore prévenu Marine Le Pen. Face à elle, Clémentine Autain a, à son tour, revendiqué la présidence de la commission des Finances, qui devrait être attribuée à la Nupes. « Ce n’est pas le plus gros groupe d’opposition mais la candidature qui reçoit le plus de suffrages, les députés de la majorité ne votant pas. La Nupes est donc la mieux placée », a estimé la députée La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis sur Twitter.
Rien de constitutionnel ! Tout du règlement intérieur de l’AN. Et ce n’est pas le + gros groupe d’opposition mais la candidature qui reçoit le plus de suffrages, les députés de la majorité ne votant pas. La #Nupes est donc la mieux placée. À quoi jouez-vous en choisissant le RN ? https://t.co/uIOSnkPmXc
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) June 20, 2022
Depuis 2007, la présidence de la commission des Finances est attribuée au groupe d’opposition le plus important face à la présidence. Jusqu’à présent, le poste de président était siégé par le député Les Républicains (LR), Éric Woerth. Mais ce dernier a choisi de claquer la porte de LR au début de l’année 2022, pour rejoindre le camp d’Emmanuel Macron. Éric Woerth a d’ailleurs été réélu député dans la 4e circonscription de l’Oise au second tour des législatives, dimanche 19 juin.
L'Humanité
La brève histoire et grande aventure de la CGTU
Il était une foisContestation de l’union sacrée et de la compromission avec la bourgeoisie, échec des grandes grèves de 1920... le torchon brûle entre la CGT et des militants du courant du syndicalisme révolutionnaire d’avant guerre qui entendent régénérer le mouvement syndical au contact des idées bolcheviques. Le 26 juin 1922, il y a cent ans, la Confédération générale unitaire ouvrait son congrès fondateur. Une scission de quatorze ans avant la réunification de 1936 qui accompagnera le Front populaire.
Michel Pigenet« Vive Pelloutier quand même ! » Au soir du 30 juin 1922, la référence, spontanée et anonyme, au défenseur obstiné, décédé en 1901, de l’indépendance syndicale procède du défi. Jaillie des travées du congrès des 1 771 syndicats dissidents de la CGT représentés à Saint-Étienne, elle réplique à l’annonce de la nette victoire des partisans de l’affiliation, avec réserve, à l’Internationale syndicale rouge (ISR), créée en 1921.
Depuis le 26 juin, plus de 600 délégués sont réunis dans la grande salle drapée de rouge de la bourse du travail. Les affrontements sont rudes. Conscients de vivre un moment historique, ils taisent toutefois leurs désaccords pour officialiser, le temps d’une brève unanimité, le nom de la nouvelle Confédération générale du travail unitaire.
L’union sacrée des années de guerre
Aussi douloureuse soit-elle, la séparation d’avec la maison mère clôt sept années d’opposition interne au ralliement de la direction cégétiste à l’union sacrée des années de guerre et au réformisme, d’impossible réconciliation et d’incapacité à agir en commun. En décembre 1921, les syndicats contestataires ont tenté une ultime démarche auprès de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, et du bureau de la centrale. Faute de réponse, les minoritaires se résolvent, courant février, à convoquer le congrès qu’on leur refuse. « Camarades ! Tous à la CGT unitaire ! Et vive l’unité quand même ! », proclame l’appel.
Soudée par le rejet des compromissions dans les instances étatiques ou à l’Organisation internationale du travail et par l’espérance de ruptures révolutionnaires émancipatrices, la coalition « unitaire » émerge à contre-courant du reflux de la puissante vague de grèves des années 1919-1920. Le constat hexagonal vaut pour l’Europe, notamment en Italie, livrée aux violences de la contre-révolution fasciste. En Russie soviétique, la sortie victorieuse de la guerre civile conforte l’exercice d’une dictature du prolétariat sous parti unique et maître de l’appareil d’État. Malgré la décantation à l’œuvre, la situation demeure mouvante. Confrontées aux imprévus de la période, les convictions et les attentes des militants sont infirmées ou ajournées au prix de reformulations des choix et des priorités. Ces remue-ménage déconcertants provoquent des repositionnements souvent vécus comme autant de « reniements » et de « trahisons », vocables normatifs dont les congressistes usent d’abondance.
Deux courants, deux hommes : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.
Instantané des dynamiques en cours, les assises enregistrent les variations du rapport des forces syndicales. Qu’il s’agisse des statuts, de l’orientation nationale et internationale, les votes se répartissent entre deux courants principaux selon un rapport deux tiers/un tiers. Deux hommes les incarnent, trentenaires, syndicalistes révolutionnaires et cheminots révoqués après la grande grève de mai 1920 : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.
Le premier, nouveau directeur de « la Vie ouvrière », publication fondée en 1909 et d’esprit syndicaliste révolutionnaire, veut intégrer les leçons d’Octobre 1917 à la stratégie syndicale. Il concède que le syndicalisme, « facteur essentiel de révolution », ne saurait suffire à tout et accepte l’aide circonstancielle d’autres « forces révolutionnaires ». Il refuse, en revanche, d’établir avec elles des « liens organiques et permanents », inscrits dans l’article 11 des statuts de l’ISR, « qui ne (pourraient) être qu’une subordination voilée du mouvement syndical » : sa motion juge indispensable une révision sur ce point. S’agissant des objectifs et du fonctionnement de la CGTU, il conteste le réalisme du projet statutaire de la commission administrative provisoire qui envisage la « disparition de l’État » et bouleverse le système traditionnel d’organisation confédérale. Cette imprégnation « fédéraliste » et libertaire convient, à l’inverse, aux amis de Besnard, syndicalistes révolutionnaires de stricte observance érigés en militants intransigeants de « l’indépendance absolue » du syndicat. Critiques à l’égard de l’évolution étatiste du régime soviétique, ils se méfient de l’ISR et regardent du côté de Berlin où, la semaine précédente, une conférence a posé les jalons d’une internationale syndicale « anti-autoritaire ».
L’appui tactique des communistes
Les votes simplifient la palette des nuances en présence. Les motions Besnard agrègent autour des « syndicalistes purs » ou « anarcho-syndicalistes » des membres de l’Union anarchiste, à l’exemple de Louis Lecoin et d’André Colomer, et des adhérents du Parti communiste (SFIC, Section française l’Internationale communiste) qui, à l’instar d’Henri Toti, de François Mayoux ou des Stéphanois Henri Lorduron et Émile Arnaud, s’opposent aux prétentions hégémoniques du Parti. Cette base commune n’interdit pas des désaccords, notamment au sujet de la révolution russe.
Les soutiens de Monmousseau ne sont pas moins divers. Si le groupe, lui-même composite, de « la Vie ouvrière » fixe le cap, il rallie des « indépendants », comme l’enseignante Marie Guillot, attachés à l’autonomie syndicale, ainsi qu’une poignée d’anarchistes toujours enthousiasmés par l’expérience soviétique. Mais Monmousseau bénéficie surtout de l’appui tactique du gros des communistes qui, pressés d’évincer les libertaires et en mal d’orientation précise, se font discrets, à l’exception notable du secrétaire général du Parti, Ludovic-Oscar Frossard. En marge du congrès, celui-ci ne craint pas de réunir 130 délégués adhérents du PC et porteurs, dit-on, de 400 mandats. Une infime minorité de « communistes purs » s’obstine, enfin, à prôner une affiliation sans réserve à l’ISR.
Un hommage à Victor Griffuelhes, ancien dirigeant de la CGT
Vue de Moscou, la CGTU serait une prise de choix. Les chances d’ancrage de l’ISR à l’ouest du continent en dépendent. Les 300 000 à 360 000 syndiqués « unitaires » constituent, par ailleurs, un précieux potentiel prolétarien à même de régénérer un Parti communiste mal dégagé de sa gangue réformiste et petite-bourgeoise. En conséquence, à l’inverse du congrès de Tours, en décembre 1920, où la majorité de la SFIO s’est pliée aux 21 conditions posées par l’Internationale communiste, c’est la centrale hexagonale qui, en 1922, pose des conditions à son affiliation.
À Saint-Étienne, l’heure n’est pas aux amabilités. Le congrès sacrifie, certes, aux rituels consensuels. Les délégués versent aux quêtes destinées aux métallos en grève du Vimeu, de Lille et du Havre, saluent les 10 000 Parisiens manifestant contre l’impôt sur les salaires et rendent hommage à Victor Griffuelhes, l’ancien dirigeant de la CGT, décédé le 30 juin. Beaucoup assistent à la soirée théâtrale proposée et participent, le dernier jour, à une « promenade champêtre ».
Au plus fort des tensions, on en vient aux mains
Pour le reste, qui est l’essentiel, tout est prétexte à chicanes : contestations de mandats, modifications de l’ordre du jour, calcul des temps de parole, modalités de vote… Les plus expérimentés déploient leurs talents : sens de la repartie, citations cruelles et mauvaise foi inébranlable, etc. À l’occasion, des attaques ad personam virent à l’outrage. Lecoin accuse Monmousseau d’être un « homme à double face », cependant que Labrousse lit une lettre privée de Semard. Cela ne va pas sans interruptions bruyantes, dont le compte rendu étalonne l’intensité des « mouvements divers » au « tumulte ». Au plus fort des tensions, on en vient aux mains. Le 27 juin, au matin, les « commissaires » du congrès se collètent avec des auditeurs des galeries. L’après-midi, l’anarchiste Henri Sirolle frappe le communiste Alexandre Lebourg, qui l’avait interpellé sur les conditions de sa sortie de prison.
Le temps fort et spectaculaire du congrès se produit le 29 juin. À 10 heures, selon « l’Œuvre », quotidien de centre gauche, un « vent de mystère et de conspiration » se lève, tandis que des « “tchékistes” à l’œil sévère » gardent les portes « fermées à triple tour ». Le président de séance donne la parole au dirigeant de l’ISR, Alexandre Lozovsky, venu clandestinement de Russie soviétique. La salle ovationne le bon tour joué aux autorités, mais les clivages reprennent vite le dessus. À « l’Internationale » des uns succède « Révolution » – « Par la raison et par l’action ! Debout ! Partout ! Révolution ! » – des autres, dont plusieurs lancent des vivats vengeurs en mémoire des « insurgés de Cronstadt », matés par Trotski un an plus tôt… Lozovsky, ancien dirigeant du syndicat des casquettiers de la Seine, où il a séjourné de 1909 à 1917, en a vu d’autres. Il « parle avec une grande volubilité, presque sans accent », rapporte « l’Œuvre ». Gouailleur, il parsème son discours d’expressions argotiques. « On voulait avoir le pognon », explique-t-il à propos des emprunts russes. Ferme sur le fond, mais habile, il interpelle les « camarades » qui « ont cru froisser (ses) sentiments » en chantant « Révolution ». Faites-la, poursuit-il, « comme vous l’entendez, à la française, à l’italienne, faites-la comme vous voudrez ; le principal est de la bien faire », puis conclut : « Nos échecs sont vos échecs, vos échecs sont les nôtres. » À nouveau, les délégués se lèvent et reprennent « Révolution ». En chœur cette fois.
« Une nouvelle scission serait un véritable crime »
Accaparé par les questions d’orientation, le congrès approche de son terme sans avoir discuté du programme d’action confédéral. En six jours, le temps réservé aux revendications salariales, au chômage, à la vie chère n’a pas dépassé… une heure. Les congressistes ont d’autres soucis. Au fil des jours, des rumeurs de ruptures circulent, au point d’amener Mayoux, qui préside la dernière séance, à prévenir : « Une nouvelle scission (…) serait un véritable crime. » Porte-parole de la minorité – et futur « bolchevisateur »… –, Paul Cadeau, éphémère chauffeur de taxi, le rassure, mais précise que ses camarades refusent de siéger à la commission exécutive. Élue, celle-ci nomme le bureau confédéral, composé de Monmousseau, du postier Léopold Cazals, de l’ouvrier du textile Claudius Richetta et, après le désistement de l’instituteur Louis Bouët, de Marie Guillot, première femme à accéder à ce niveau de responsabilité.
Le 1er juillet, à 19 h 20, le congrès s’achève. Une page se tourne. Les choix de 1922 dégagent l’horizon, mais laissent ouverts bien des possibles. Avant la fin de l’année, la Confédération obtient la révision de l’article 11 des statuts de l’ISR qui établissait une liaison organique entre l’ISR et l’Internationale communiste (IC), applicable dans les relations entre la CGTU et le Parti français. Ce succès est toutefois compromis par les commissions syndicales communistes, dont le développement ébranle la coalition victorieuse à Saint-Étienne. Si la centrale surmonte les épreuves de la scission, du retournement de la conjoncture et de la répression, elle peine à gérer ses tensions internes. Il lui reste aussi à démontrer l’efficacité syndicale – ses effectifs passent de près de 350 000 adhérents en 1922 à près de 475 000 quatre ans plus tard –, par-delà les tentations originelles persistantes de l’activisme et du sectarisme, qu’exacerbe bientôt son arrimage au Parti communiste.
L'Humanité
Une brèche dans les prisons
Il était une foisLe 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.
Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.
Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.
Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.
Michel Foucault, les mots et les causes oubliées« L’une des régions cachées de notre système social »
Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »
Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.
Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire
Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».
Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».
Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »
Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation
Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.
L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.
Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.
Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.
Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratieFaire entendre la voix des prisonniers
Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.
Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.
Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matonsC’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.
À VOIR
Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.
prisonnancy France24 - Monde
Élections législatives : résultats en dents de scie pour les proches d'Emmanuel Macron
Publié le : 19/06/2022 - 21:21Modifié le : 19/06/2022 - 23:27
FRANCE 24
Suivre
En n'obtenant qu'une majorité relative de sièges à l'Assemblée nationale, le camp Macron se trouve en difficulté. Plusieurs figures de la "macronie" ont été battues dans les urnes et l'actuel gouvernement est déjà promis à un remaniement.
La coalition présidentielle échoue loin de la majorité absolue à l'Assemblée nationale à l'issue du second tour des élections législatives. En n'obtenant qu'une majorité relative, le camp Macron est en difficulté et l'actuel gouvernement est déjà promis à un remaniement.
Symboles de la claque reçue, la macronie a d'ores et déjà perdu ses chefs de file à l'Assemblée et deux intimes du président Emmanuel Macron. Mais les scores interrogent aussi sur la poursuite du bail d'Elisabeth Borne à Matignon. Retrouvez ici qui des proches d'Emmanuel Macron est élu, et qui est battu.
>> À lire : Législatives en direct : pas de majorité absolue pour Emmanuel Macron, la gauche 2e, forte percée du RN
-
Christophe Castaner, battu dans les Alpes-de-Haute-Provence
Le président du groupe LREM (rebaptisé Renaissance) à l'Assemblée nationale, Christophe Castaner, a été battu au second tour des élections législatives dans les Alpes-de-Haute-Provence par Léo Walter, le candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).
Léo Walter (Nupes), 50 ans, a obtenu 51,49 % des voix et Christophe Castaner, 56 ans, 48,51 %.
Député socialiste élu en 2012 dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence (et réélu en 2017 sous l'étiquette de la majorité présidentielle), l'ancien ministre de l'Intérieur, proche d'Emmanuel Macron, Christophe Castaner était candidat à un troisième mandat successif.
Je prends acte du résultat dans ma circonscription, avec une grande tristesse. Ce mandat m’a permis d’être au service de notre territoire, que j'aime passionnément. Merci à ceux qui m’ont fait confiance.Je souhaite le meilleur à Léo Walter et à nos Alpes-de-Haute-Provence.
June 19, 2022 -
Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, battu dans le Finistère
Le président de l'Assemblée nationale sortante est battu au second tour des législatives dans la 6e circonscription du Finistère.
Battu par Mélanie Thomin, candidate socialiste investie par la coalition de gauche Nupes, Richard Ferrand "prend acte" de sa défaite.
"Je viens de prendre acte des résultats indiquant que les électrices et les électeurs de la 6e circonscription du Finistère ont choisi d'élire députée ma concurrente", a déclaré ce proche d'Emmanuel Macron et pilier de la macronie, adressant également ses "félicitations" et "vœux de plein succès" à son adversaire.
-
Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé, battue dans le Pas-de-Calais
La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, a été battue par sa rivale RN Christine Engrand dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais.
La ministre, qui devra quitter le gouvernement selon une règle tacite réaffirmée par l'Élysée, a été distanciée de 56 voix par la candidate du RN, Christine Engrand, 67 ans, directrice commerciale d'un organisme de formation.
-
Ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin battue dans l'Essonne
Au terme d'un duel serré avec Jérôme Guedj (Nupes), la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, a été battue dans la 6e circonscription de l'Essonne et devrait donc quitter le gouvernement.
L'ancien président socialiste du conseil départemental de l'Essonne va faire, à 50 ans, son retour au palais Bourbon, pour une circonscription qu'il a déjà représentée à l'Assemblée nationale de 2012 à 2014.
-
La Première ministre Élisabeth Borne, élue dans le Calvados
La Première ministre Élisabeth Borne a été élue dimanche avec 52,3 % des suffrages exprimés au second tour des élections législatives, devançant la candidate de la Nupes dans le Calvados. Mal élue, est-elle sur la sellette ? Personne, dans la majorité, n'imaginait son départ avant dimanche soir, tant la symbolique d'une cheffe du gouvernement débarquée à peine un mois après sa nomination semblait désastreuse auprès de l'opinion.
"Cette situation constitue un risque. Nous devons respecter ce vote et en tirer les conséquences", a affirmé la Première ministre, réagissant aux résultats du scrutin. "En tant que 'force centrale', nous devons assumer une responsabilité, créer une majorité d’action", a poursuivi Élisabeth Borne.
EN DIRECT | Déclaration de la Première ministre @Elisabeth_Borne à l’occasion du second tour des élections législatives. https://t.co/NOL9Jfol7p
June 19, 2022 -
Justine Benin, battue en Guadeloupe
La secrétaire d'État chargée de la Mer, Justine Benin, a été battue dans la 2e circonscription de Guadeloupe, avec 41,35 % des voix, par Christian Baptiste (DVG) élu avec 58,65 % des voix, a annoncé la préfecture de Guadeloupe dans un communiqué.
Celle-ci jouait également son poste au gouvernement, la démission étant inéluctable conformément à une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron.
-
Damien Abad, ministre des Solidarités, réélu dans l'Ain
Le ministre des Solidarités, dont la campagne a été perturbée par des accusations de viol, a été confortablement réélu pour son troisième mandat dans l'Ain aux élections législatives.
Dans la cinquième circonscription, l'ancien chef des députés Les Républicains obtient 57,86 % des voix sous l'étiquette divers-droite contre 42,14% à la candidate Nupes Florence Pisani.
"C'est une victoire sans appel, autour de 58 %, ce qui est encore mieux que la première fois où je me suis présenté ici", a commenté le ministre devant la presse à Oyonnax.
Les habitants de l'Ain et du Bugey viennent de me renouveler leur confiance avec 57,86% des voix ! Un grand merci à eux : c'est la victoire du cœur, du courage, du travail et de la proximité. #legislatives2022
June 19, 2022Dimanche, deux jeunes femmes, seins nus, se réclamant des Femen, ont manifesté devant la mairie d'Oyonnax en tapant sur des casseroles pour réclamer sa démission après sa mise en cause pour des violences sexuelles par des femmes de son entourage.
-
L’ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu battue par Rachel Keke
Dans la 7e circonscription du Val-de-Marne, l’ex-ministre des Sports, Roxana Maracineanu a échoué face à l’ex-gréviste de l’hôtel Ibis des Batignolles, Rachel Keke.
Avec 49,70 % des voix, la Franco-Roumaine a été battue de justesse par la candidate de la Nupes (50,30 %). Une victoire qui fait de l’ancienne leader de la grève victorieuse de l’Ibis Batignolles la première femme de chambre à entrer à l’Assemblée nationale.
✌️ VICTOIRE ! @KekeRachelest élue députée !✅ Félicitations à elle: direction l'Assemblée nationale !#NUPES #VcommeVictoire #legislatives2022 pic.twitter.com/Codnjznn2P
June 19, 2022 -
Darmanin, Dussopt, Riester, Fesneau et Véran, élus
Parmi les autres ministres du gouvernement Borne, réélus : le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans le Nord ; le ministre du Travail, Olivier Dussopt, dans l'Ardèche (58,74 selon des résultats partiels) ; Franck Riester (Commerce extérieur) ; Marc Fesneau (Agriculture) et Olivier Véran (Relations avec le Parlement).
Les habitants de Tourcoing et de la Vallée de Lys viennent de m’élire avec 57,52% des voix ! Un grand merci à eux qui récompensent ainsi notre implantation locale et notre volonté politique nationale @VincentLedoux59
June 19, 2022Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
LÉGISLATIVES 2022
En Polynésie, Tematai Le Gayic devient à 21 ans le plus jeune député de la Ve République
SOIRÉE ÉLECTORALE
Législatives : une gifle pour Macron, Nupes réussit son pari, le RN fait un score historique
LÉGISLATIVES 2022
Législatives : la secrétaire d'État à la Mer Justine Bénin battue en Guadeloupe
El País (ESP)
SANS TITRE
Mezclar algunos alimentos con mantequilla es una estupenda manera de convertir un aderezo de sabor suave en uno mucho más sabroso, uno sencillo en algo tan complejo como nos apetezca y además nos puede ayudar a alargar bastante la vida de ingredientes perecederos (como las hierbas aromáticas cortadas). Además estas preparaciones están viviendo un momento álgido en la redes sociales, donde su vistosidad y versatilidad -acompañadas de la textura siempre fascinante de la mantequilla, que da muchísimo juego visual- tienen a buena parte de los cocinillas online buscando combinaciones de sabores y colores para sus creaciones.
Por ejemplo, el instagramer Thomas Straker ha visto crecer exponencialmente sus seguidores desde que hace un par de meses convirtió su cuenta en un monográfico de porno mantequilloso en forma de quenelle. Su técnica suele consistir en meterlo todo en un procesador de alimentos y darle como si no hubiera un mañana, buscando una textura generalmente muy procesada que suele rematar con algo de producto picado encima al momento para dar textura. Podéis preparar las mantequillas como él en todos los casos si os gusta más; personalmente casi siempre prefiero trabajar los alimentos por separado para poder jugar con las texturas.
Hoy proponemos diez recetas variadas y muy sencillas con un montón de sugerencias de uso, más allá de la sencilla y evidente de untarla sobre pan. Para conservarlas se puede hacer un rollito usando papel de horno o film de cocina, un formato muy práctico para poder ir cortando porciones fácilmente aunque esté fría, aunque también podemos ponerla en un tarro o darle forma cuadrada y ponerla en una mantequillera. Como la grasa es un conservante y la tendremos bien tapada durará bastante tiempo, pero si queremos alargar su vida aún más siempre la podemos congelar bien cerrada para que no coja -ni deje- olores del congelador o se queme con el frío.
Mantequilla de naranja, azafrán y cilantro
Para 125 gramos de mantequilla en pomada necesitaremos una cucharada rasa de ralladura de naranja, otra de cilantro bien picado, diez hebras de azafrán. Tostar el azafrán en una sartén o sobre una cuchara a fuego medio hasta que esté crujiente y fragante, pasarlo a un mortero y machacarlo. Mezclar muy bien con la mantequilla y el resto de ingredientes y llevar a la nevera al menos 24 horas para que se mezclen bien los sabores. Podemos usarla para acompañar todo tipo de platos con pescado; desde un filete de bacalao o merluza a la plancha, asado o a la barbacoa hasta una sencilla tostada con una anchoa o un boquerón en vinagre.
Mantequilla de sardinas, ajo, alcaparras, chile y limón
Para 125 gramos de mantequilla en pomada necesitaremos cuatro sardinas en aceite, medio diente de ajo finamente picado, una cucharada de alcaparras también picadas, copos de chile al gusto y la ralladura y el zumo de medio limón. Quitar las espinas, la tripa y las escamas a las sardinas, dejando los lomos limpios. Mezclar bien con el resto de ingredientes y llevar a la nevera al menos 24 horas para que se mezclen los sabores (excepto si la vamos a tomar caliente, en ese caso se puede usar al momento). Está deliciosa sobre una rebanada de pan de centeno tostado o en canapés, pero como más me gusta es como salsa para una pasta corta: con un par de cucharadas generosas por ración y un otra de perejil picado es una verdadera delicia.
Mantequilla de tomate seco, aceitunas y albahaca
Necesitarás 12 tomates deshidratados, si los usas directamente seco, rehidrátalos durante media hora en agua tibia; si son de los que van en aceite este paso no es necesario. Escurre y seca bien los tomates y ponlos en un procesador de alimentos con 20 aceitunas kalamata deshuesadas -si no se encuentran deshuesadas, hacerlo a mano- y unas 20 hojas de albahaca. Triturar hasta conseguir la textura deseada, añadir 125 g de mantequilla en pomada y una cantidad generosa de pimienta recién molida y procesar a velocidad baja hasta que se integre. Está buena en canapés con un poco de queso encima, sobre una tostada con rúcula y un huevo duro o poché o para rematar una pechuga de pollo a la plancha.
Mantequilla de setas y vino
Trocear entre 75 y 125 gramos de setas al gusto (cuanto más sabor tengan, menos cantidad necesitaremos). Ponerlas en una sartén a fuego medio con una cucharada de mantequilla y unas gotas de aceite, un diente de ajo troceado y un poco de sal y dar vueltas hasta que se doren y se elimine todo su líquido. Añadir unos 50 ml de vino blanco y dejar reducir. Sacar de la sartén y dejar que se templen, en este momento podemos decidir si queremos picar las setas a mano para que queden más gruesas o hacerlo en un robot y que queden muy finas (o mitad y mitad). Mezclar con 150 g de mantequilla en pomada, ajustar de sal y pimienta y listo. Se puede usar en un risotto, huevos revueltos o para rematar un estofado de carne o verdura.
Mantequilla salada y ahumada
La más sencilla de todas: solo hay que mezclar 125 g de mantequilla en pomada con sal ahumada al gusto y remover bien. No será como la ahumada artesanalmente de Rooftof Smokehouse, pero si usas buena mantequilla y una buena sal con sabor natural, tampoco vas a tener quejas. Tiene usos infinitos: desde rematar un corte de ternera o un pescado blanco a la plancha hasta embadurnar un cordero antes de asarlo, pasarlo por servirla con rosbif o tartar y unas tostadas.
Mantequilla de hierbas y ajos tiernos
Una técnica perfecta para que no se estropeen las aromáticas sobrantes cuando las compras en manojo para una preparación concreta y después no sabes qué hacer con el resto. Poner dos puñados de hierbas aromáticas de hoja tierna como perejil, cilantro, albahaca, menta, tomillo o tomillo limón, las hojas más pequeñas de la salvia, etc en un robot de cocina o procesador de alimentos. Añadir el tallo de dos ajos tiernos troceados y triturar hasta conseguir la textura deseada. añadir 125 g de mantequilla en pomada y procesar a velocidad baja hasta que se integre. El uso recomendado dependerá del sabor de las hierbas, pero en general sirve para aderezar todo tipo de aves de carne magra, convertir un arroz hervido en un manjar si se manteca con un poco de esta mantequilla y queso rallado al gusto.
Mantequilla de chalota, miel y vinagre de Módena
Picar finas seis chalotas y ponerlas en una sartén con una cucharada de mantequilla y unas gotas de aceite, a fuego medio. Cuando empiecen a transparentar, añadir tres cucharadas de vinagre balsámico y una de miel, bajar el fuego al mínimo y dejar que se evaporen y caramelicen. Dejar templar y mezclar con 100 g de mantequilla en pomada y un poco de pimienta. Está deliciosa con verduras asadas o a la parrilla, especialmente con calabaza y remolacha.
Mantequilla de tequila y jalapeño
Receta vilmente robada a All Things Butter: quitar el pedúnculo y las semillas y picar finos cuatro jalapeños -pueden ser escabechados si no se encuentran frescos- y mezclar en un bol con la ralladura de la piel de una lima y el zumo de una, sal, cilantro al gusto y un chorro de tequila. Añadir 150 g de mantequilla y mezclar bien con unas varillas (manuales o de la batidora). Él la prepara con unas gambas que tienen una pinta estupenda, seguro que en una tostada con salmón ahumado -o encima de salmón a la plancha- también queda riquísima.
Una publicación compartida de THOMAS STRAKER (@thomas_straker)
Mantequilla de ajo asado y anchoas
Asar dos cabezas de ajo en el horno o en una sartén (aquí te lo contamos todo sobre cómo prepararlo). Cuando ya no queme, sacar la carne apretándolo con las manos y mezclarla con 150 g de mantequilla en pomada, pimienta y ocho filetes de anchoa picados (tan fino o grueso como nos guste). Mezclar todo bien y listo; también se le puede añadir perejil picado. Sirve para prácticamente todo y además es una bomba de sabor, así que con una pequeña cantidad podemos conseguir mucho. Por ejemplo, fundida sobre un huevo a la plancha, un hummus o para saltear tus legumbres cocidas favoritas.
Mantequilla de almendras garrapiñadas y vainilla
Pica 100 gramos de almendras garrapiñadas como más te guste: puedes triturarlas en un procesador si buscas un acabado de pastelería fina o picarla en un mortero si te apetece encontrarte trocitos. Añade las semillas de una vaina de vainilla abierta por la mitad a lo largo y raspadas (o un chorro de esencia de vainilla, en versión sencilla y asequible). Añade 150 g de mantequilla en pomada, mezcla todo muy bien y ya está. Sirve para untar en una tostada para acompañar el café mañanero, para relleno y cobertura de todo tipo de tartas o para poner una cucharadita sobre unas manzanas asadas y dejar que se funda mientras impregna la fruta de aromas y sabores.
L'Humanité
Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne
Il était une foisAllemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».
Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).
À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP
Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.
Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.
Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.
En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. © Alamy Stock Photo
Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »
Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.
Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP
Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.
Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.
Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.
Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP
Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.
Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.
De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.
Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.
Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.
Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.
Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.
Anne SteinerAllemagneIl était une fois France24 - Monde
En Polynésie, Tematai Le Gayic devient à 21 ans le plus jeune député de la Ve République
Publié le : 19/06/2022 - 19:09Modifié le : 19/06/2022 - 23:02
FRANCE 24
Suivre
Tematai Le Gayic, jeune indépendantiste de 21 ans soutenu par la Nupes, a été élu député de la première circonscription de Polynésie, dimanche. Il devient ainsi le plus jeune député de la Ve République à accéder à l'Assemblée nationale.
Le titre était jusque-là détenu par Marion Maréchal, élue en 2017, dans le Vaucluse, à 22 ans. Il revient désormais à Tematai Le Gayic. Le jeune indépendantiste, soutenu par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), a été élu député de la première circonscription de Polynésie dimanche 19 juin, à l'âge de 21 ans. Il partage le titre de plus jeune député de l'Histoire de la Ve République avec Louis Boyard, de quelques mois son aîné, militant LFI et candidat Nupes, élu dans le Val-de-Marne.
Tematai Le Gayic, qui appartient au parti Tavini huira’atira ("servir le peuple") a battu sur le fil Nicole Bouteau, ancienne ministre du travail et du tourisme soutenue par la coalition présidentielle Ensemble ! avec 50,88 % des suffrages exprimés, selon les chiffres communiqués par la préfecture de Polynésie. Il succède ainsi à Maïna Sage (UDI).
C'est une victoire inattendue pour le jeune indépendantiste. Au premier tour, il s'était placé en deuxième position avec 20,10 % des voix contre 41,90 % pour Nicole Bouteau.
Partisan d'une citoyenneté maohi
Né en 2000 à Papeete, Tematai Le Gayic a grandi à Tubuai, une île de l'archipel des Australes, puis à Tahiti. Il a obtenu une double licence en sciences politiques et en histoire à l'université Paris 8 Vincennes-Saint Denis, avant d'intégrer un master de recherches en sciences politiques à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), suspendu pour mener campagne en Polynésie.
Lors de ses études, il a présidé l'Association des étudiants de Polynésie française (AEPF) puis la Fédération des associations des étudiants de Polynésie française (FAEPF). Il a ainsi lutté contre la précarité étudiante et défendu l'accès à la culture à travers des cours de tahitien et de danse polynésienne.
L'accession à la pleine souveraineté de la Polynésie française constitue le socle de son engagement politique. Il souhaite aussi protéger l'emploi local et la terre, ainsi que proposer une citoyenneté maohi. Il milite aussi pour l'adaptation des études supérieures aux réalités polynésiennes et pour la protection de l'environnement.
Excellent orateur en français comme en tahitien, il a plusieurs fois été primé lors de concours de déclamation et de danse tahitienne. Il a également dirigé un groupe de chant traditionnel.
Victoire indépendantiste en Polynésie
Tematai Le Gayic n'est pas le seul indépendantiste à accéder à l'Assemblée nationale à l'issue de ces élections législatives. Steve Chailloux, lui aussi soutenu par la Nupes, a été élu dans la deuxième circonscription de Polynésie française avec 58,89 % des voix, face au candidat de la majorité présidentielle, Tepuaraurii Teriitahi (41,11 %).
Anthropologue de formation, il est diplômé de l'École des hautes études en Sciences sociales. Il a enseigné la langue tahitienne pendant une dizaine d'années à l'Université de Hawaii avant de revenir à Tahiti, où il a continué à enseigner sa langue aux étudiants locaux. Il a aussi été attaché parlementaire du député indépendantiste Moetai Brotherson.
Steve Chailloux porte volontiers un chapeau de pandanus tressé et un lavalava, un pagne traditionnel océanien. Ses principales prises de position politiques portent sur la décolonisation de la Polynésie française, la préservation de ses langues et de sa culture, la probité des élus et la lutte anti-nucléaire.
Dans la troisième circonscription, la victoire du député sortant, Moetai Brotherson (61,32 %), était plus attendue. Il bat Tuterai Tumahai (38,68 %), un autonomiste novice en politique qui avait surpris en exprimant à plusieurs reprises au cours de la campagne son adhésion aux idées de son adversaire.
Les étiquettes politiques nationales influencent peu les électeurs polynésiens, qui se positionnent surtout en fonction des consignes des partis locaux. Le parti indépendantiste doit aussi sa victoire à un front des oppositions contre la majorité locale.
C’est la première fois que le parti indépendantiste Tavini huira’atira parvient à faire élire plus d’un député, et la première fois qu’il remporte une élection sans alliance. À un an des élections territoriales, le scrutin le plus important en Polynésie française, c’est aussi un avertissement au parti majoritaire et au gouvernement d’Edouard Fritch, mis en difficulté par la crise économique consécutive à l’épidémie de Covid-19.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
LÉGISLATIVES 2022
Législatives : la secrétaire d'État à la Mer Justine Bénin battue en Guadeloupe
STRATÉGIE DE CAMPAGNE (2/2)
Législatives : la Nupes espère mobiliser les jeunes et faire du scrutin un référendum anti-Macron
STRATÉGIE DE CAMPAGNE (1/2)
Législatives : Ensemble ! s'applique à dénoncer le "danger" Nupes pour la République
Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Extrême gauche : Macron n’aura pas su montrer les limites à Borne
Madame Borne, au lendemain du premier tour des élections législatives a été frappée d’un mal étrange : elle s’est couchée le dimanche soir en bonne santé, elle s’est réveillée le lundi matin hémiplégique.
La veille, elle donnait pour consigne de ne voter ni pour le RN ni pour la Nupes. Le lendemain, elle ne construisait plus « barrage que contre l’extrême droite » et décidait de considérer les candidats nupistes « au cas par cas ». Elle décernait même des bons points à certains.
On peut évidemment expliquer cette volte-face ni glorieuse ni rigoureuse par l’orientation politique de l’intéressée. Ou par cette intimidation médiatique qui continue de sévir et décérébrer les esprits, à commencer par celui de notre Première ministre déjà mal en point.
Certes la principale responsable de cette tricherie flagrante qui classe Le Pen à l’extrême droite mais Mélenchon à gauche ou au pire au sein de celle qui serait seulement radicale, est la sociologie des journalistes.
À plusieurs reprises, inlassablement et au risque de lasser, j’ai protesté contre cette tricherie sémantique caractérisée qui a dessiné un planisphère qui ne posséderait qu’une seule extrémité, à sa droite. Monstruosité idéologique et géométrique du bâton politique à un seul bout…
Certes la principale responsable de cette tricherie flagrante qui classe Le Pen à l’extrême droite mais Mélenchon à gauche ou au pire au sein de celle qui serait seulement radicale, est la sociologie des journalistes.
Ainsi, au sein de l’audiovisuel de sévice public, l’asymétrie sémantique a été la règle d’or. Dans un éditorial de la semaine passée, Thomas Legrand, de France Inter, qui n’est pourtant pas le plus vociférant, en a justifié la raison en prétendant jusqu’à la déraison que contrairement à Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon était républicain. Maduro, Corbyn et toutes les canailles des quartiers islamisés ont dû apprécier.
Mais dans la dernière période, le principal responsable du succès relatif de l’extrême gauche s’appelle Emmanuel Macron.
Cette sociologie est la conséquence mécanique de cinquante ans de décérébration intellectuelle et universitaire. À telle enseigne que l’Événement du jeudi révélait il y a quelques années que le favori d’un vote organisé parmi le personnel du Monde n’était pas Lionel Jospin comme on aurait pu le penser… mais Olivier Besancenot…
Cette tricherie sémantique a tellement pénétré les esprits que j’ai même reproché à la droite de s’en être résignée. Résultat : elle et elle seule a été mécaniquement extrémisée. En tout état de cause, elle n’aura jamais livré de front cette bataille culturelle existentielle contre l’extrême gauche par une étrange langueur intellectuelle.
Mais dans la dernière période, le principal responsable du succès relatif de l’extrême gauche s’appelle Emmanuel Macron. Par une erreur tactique indigne de son intelligence, il aura manifesté un tropisme de gauche qui aurait été autant de validation des positions de M. Mélenchon. La plus visible aura été donc de ne faire le castor barragiste que contre “l’extrême droite”. La plus tristement risible de remplacer un ministre de l’Éducation nationale républicain et laïc par un distingué intellectuel racialiste.
Mais il n’y avait pas là que tactique ; les convictions, certes flottantes et éthérées, de notre président de la République se caractérisent néanmoins par un post-nationalisme soi-disant progressiste. Celui qui ne veut pas qu’un mâle blanc commande à un autre mâle blanc un rapport sur les banlieues. Ou qui considère que les policiers français pratiquent des contrôles au faciès.
Le Macron aura dépassé la Borne. Sans limites, il n’aura donc eu que ce qu’il mérite. Quitte à voter à gauche, pourquoi voter pour le trop poli pour être honnête et le trop policé ?
France24 - Monde
Dans le nord de la Syrie, les Kurdes une nouvelle fois dans le viseur d’Erdogan
Publié le : 14/06/2022 - 17:26
Marc DAOU
Suivre
Alors que tous les regards sont tournés vers l’Ukraine, le président turc Recep Tayyip Erdogan semble en bonne position pour profiter d’un contexte géopolitique favorable à ses desseins pour lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, contre la milice kurde syrienne YPG. Malgré les mises en garde de Washington, Ankara vise précisément Tell Rifaat et Manbij, deux localités situées à l'ouest de l'Euphrate. Décryptage.
Voilà plusieurs semaines que le président turc Recep Tayyip Erdogan brandit la menace d’une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, le long de la frontière avec la Turquie.
"Nous travaillons méticuleusement sur de nouvelles opérations pour combler les lacunes de notre ligne de sécurité à nos frontières sud", a-t-il répété devant les dirigeants de son parti, l’AKP, le 4 juin à Ankara.
"Nous allons nettoyer Tell Rifaat et Manbij", deux localités situées à l'ouest de l'Euphrate, avait-il annoncé au début du mois devant le Parlement, avant de promettre de procéder "étape par étape dans d'autres régions".
Dans le collimateur de Recep Tayyip Erdogan se trouvent donc encore une fois les territoires contrôlés par les forces kurdes, précisément par les Unités de protection du peuple (YPG). Soutenues et armées par l’armée américaine, elles composaient l’essentiel des Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance arabo-kurde, qui avaient combattu, avec l’appui de la coalition internationale dirigée par Washington, les jihadistes de l’organisation État islamique (EI).
Sauf que la Turquie qualifie les YPG et le Parti de l'union démocratique (PYD), principal parti kurde syrien, de "terroristes" et les accusent d’être liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ce mouvement kurde, listé comme terroriste par Ankara, mais aussi par les États-Unis ou encore l'Union européenne, mène une guérilla en Turquie depuis 1984.
"Remplacer les Kurdes par des populations arabes"
"Il faut toujours prendre au sérieux les menaces d’Erdogan contre les Kurdes, explique Fabrice Balanche, maître de conférences à l'université Lyon-II, spécialiste de la Syrie, et chercheur associé au Washington Institute. Officiellement son objectif est d’éliminer le PKK et tout ce qui lui est associé, mais c’est surtout la présence kurde dans cette partie du territoire syrien qui est visée".
La minorité kurde de Syrie avait de facto instauré un embryon d’État dans le nord et le nord-est du pays à la faveur du conflit et de l’affaiblissement du régime du président Bachar al-Assad, en établissant, en mars 2016, une région fédérale autonome dans les zones abandonnées par les troupes syriennes en 2012, baptisée Rojava. Un geste de Damas censé convaincre à l’époque les Kurdes de ne pas rejoindre les rangs de la rébellion.
Or Ankara rejette toute velléité d’autonomie kurde au large de ses frontières, perçue comme une menace envers son intégrité territoriale, et craint que des bases et des camps d’entraînement militaires aux mains des Kurdes ne bénéficient à terme au PKK. C’est pourquoi Recep Tayyip Erdogan entend créer une zone tampon longue de 480 kilomètres et large d'une trentaine de kilomètres entre la frontière turque et les territoires syriens situés à l'est du fleuve Euphrate.
"Depuis le début du conflit en Syrie, Ankara a affiché son opposition totale à une telle idée et lancé plusieurs offensives dans la région, poursuit Fabrice Balanche. L’objectif est toujours le même : remplacer les Kurdes par des populations arabes déplacées par le conflit et par des milices locales proturques fidèles aux intérêts turcs afin de constituer une ceinture arabe, une sorte de zone tampon antikurde, dans le nord de la Syrie".
"À terme, ajoute-t-il, vu que les Turcs ont déjà créé l’armée nationale syrienne (SNA), qui regroupe des milices islamistes et compte à peu près 70 000 hommes, les territoires pris aux Kurdes pourraient s’autoproclamer République de Syrie du nord, comme la République turque de Chypre du Nord (RTCN)".
L'île méditerranéenne est divisée depuis 1974, suite à l'invasion turque, entre la République de Chypre - membre de l'Union européenne -, et la RTCN autoproclamée en 1983 et uniquement reconnue par Ankara.
Erdogan "estime que c’est le bon timing pour repasser à l’offensive"
Depuis 2016, le président Recep Tayyip Erdogan a ordonné plusieurs offensives dans le nord syrien, dont l’une avait permis, en mars 2018, à ses troupes ainsi qu'à leurs supplétifs, des rebelles islamistes syriens, de mettre la main sur Afrin. Soit l'un des trois cantons de la zone autonome kurde qui correspond à la province syrienne de Hassaké. La dernière opération militaire en date, lancée en octobre 2019, avait visé Ras al-Aïn et Tal Abyad, deux localités proches de la frontière, et provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes.
La menace d’une nouvelle offensive intervient au moment où tous les regards sont tournés vers l’Ukraine, qui résiste autant que possible à l’invasion russe. Un "momentum" géopolitique que le président turc ne veut pas laisser passer.
"Estimant que c’est le bon moment pour repasser à l’offensive en Syrie, Recep Tayyip Erdogan veut profiter de la situation puisque les Occidentaux sont focalisés sur la guerre en Ukraine et sur la Russie qui est au centre de leurs inquiétudes, indique Fabrice Balanche. En quelque sorte il demande aux Occidentaux quelle est leur priorité : contrecarrer les plans du Kremlin en Europe ou soutenir le PKK ? Présenté comme cela, évidemment, son calcul ne peut être perdant".
"Nous espérons qu'aucun de nos vrais alliés ne s'opposera à nos légitimes inquiétudes", avait lancé le chef de l'Etat turc, le 9 juin, depuis Izmir (ouest), où il assistait à des manœuvres militaires.
"Le calcul d’Erdogan peut même être assurément gagnant, estime Fabrice Balanche, puisque on se souvient que les Turcs, fort de leur armée moderne et de leur supériorité aérienne et technologique, avaient réussi à chasser, en trois mois, les YPG de la ville d’Afrin, située dans le fief montagneux des Kurdes qu’ils pensaient imperdable".
En 2019, Ras al-Aïn et Tal Abyad ont été prises en un seul mois. "Les Turcs auraient même pu aller plus loin s’il n’y avait pas eu une médiation russe et un cessez-le-feu, rappelle le spécialiste de la Syrie. Si Recep Tayyip Erdogan décide de lancer une offensive contre Kobané ou Manbij, où la population est arabe à 85 %, il obtiendra facilement le même résultat".
Mise en garde américaine, accord tacite russe
Il semble donc que rien ne puisse empêcher le président turc de parvenir à ses fins, malgré les mises en garde américaines contre "toute nouvelle offensive qui saperait la stabilité régionale".
"Nous nous opposons à toute escalade dans le nord de la Syrie et nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles", a déclaré début juin Antony Blinken lors d'une conférence de presse à Washington.
"Les Américains ont protesté et protesteront encore plus si la Turquie passe à l’action contre les Kurdes qu’ils ont promis de protéger, mais ils n’ont pas les moyens de l’en empêcher, explique Fabrice Balanche. L’administration Biden peut éventuellement prendre des sanctions contre Ankara sauf que Recep Tayyip Erdogan a entre les mains beaucoup trop de cartes sensibles, à commencer par sa capacité à bloquer l’Otan".
À l’instar de Washington, une fois n’est pas coutume, ni les Iraniens, ni le régime de Bachar al-Assad et ni son parrain russe n’ont très envie de voir les Turcs s’accaparer des pans du territoire syrien.
"Les Iraniens ont fixé des lignes rouges, à savoir ne pas toucher à des localités chiites, ni à Alep, tandis que l’armée de Bachar al-Assad n’est pas en mesure de s’opposer à la machine militaire turque, décrypte Fabrice Balanche. Et malgré les apparences, les Russes ne s’opposent pas vraiment aux plans de Recep Tayyip Erdogan, vu que les Kurdes refusent de revenir sous la bannière du régime syrien, et donc sous la protection russe".
Il faut dire aussi qu’au moment où les puissances occidentales sont toutes vent debout contre la Russie, Moscou n’a nullement besoin de détériorer ses relations plus que cordiales avec la Turquie, l’électron libre de l’Otan.
Lors de sa visite à Ankara, le 8 juin, le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov s’est montré très compréhensif vis-à-vis de ce qu’il a appelé les "préoccupations" turques, alors que quelques jours plus tôt, la diplomatie russe avait dit, dans un communiqué, "espérer qu'Ankara s'abstiendra d'actions qui pourraient conduire à une détérioration dangereuse de la situation déjà difficile en Syrie".
"Nous comprenons parfaitement les préoccupations de nos amis concernant les menaces créées à leurs frontières par des forces extérieures qui alimentent le sentiment séparatiste dans les territoires contrôlés par les unités américaines qui y séjournent illégalement", a-t-il déclaré, sans cette fois, faire de commentaire sur l'intégrité territoriale de la Syrie…
Une nouvelle fois dos au mur, les Kurdes, lâché par Donald Trump en décembre 2018, ne se font aucun doute sur l’issue d’une nouvelle offensive turque. "Ils sont assez résignés, et ne croient plus au projet politique d’autonomie, l’offensive turque de 2019 ayant pas mal douché leurs espoirs, puisqu’ils ont vu que les Occidentaux, malgré leurs promesses, ne sont pas venus les soutenir, résume Fabrice Balanche. Ils s’attendent donc à une nouvelle opération turque et savent qu’ils ne pourront pas tenir longtemps et que personne ne viendra à leur secours".
Tayyip Recep Erdogan le sait aussi. En août 2019, il avait prévenu que "tant que les [zones contrôlées par les YPG] n'auront pas disparu, la Turquie ne se sentira pas en sécurité".
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
L’ONU prolonge le mécanisme d'aide humanitaire transfrontalière pour la Syrie
REPORTAGE
La ville d’Afrin en Syrie, au cœur du conflit entre la Turquie et les milices kurdes
Focus
Dix ans de guerre en Syrie : Azaz, une ville passée sous influence turque
New York Times - World
Colombia’s Presidential Election
Advertisement
Supported by
Gustavo Petro Wins the Election, Becoming Colombia’s First Leftist Leader
The former rebel and longtime senator’s victory sets the third largest nation in Latin America on a sharply new path.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Julie Turkewitz
BOGOTÁ, Colombia — For the first time, Colombia will have a leftist president.
Gustavo Petro, a former rebel and a longtime legislator, won Colombia’s presidential election on Sunday, galvanizing voters frustrated by decades of poverty and inequality under conservative leaders, with promises to expand social programs, tax the wealthy and move away from an economy he has called overly reliant on fossil fuels.
His victory sets the third largest nation in Latin America on a sharply uncertain path, just as it faces rising poverty and violence that have sent record numbers of Colombians to the United States border; high levels of deforestation in the Colombian Amazon, a key buffer against climate change; and a growing distrust of key democratic institutions, which has become a trend in the region.
Mr. Petro, 62, received more than 50 percent of the vote, with more than 99 percent counted Sunday evening. His opponent, Rodolfo Hernández, a construction magnate who had energized the country with a scorched-earth anti-corruption platform, won just over 47 percent.
Shortly after the vote, Mr. Hernández conceded to Mr. Petro.
“Colombians, today the majority of citizens have chosen the other candidate,” he said. “As I said during the campaign, I accept the results of this election.”
Mr. Petro took the stage Sunday night flanked by his vice-presidential pick, Francia Márquez, and three of his children. The packed stadium went wild, with people standing on chairs and holding phones aloft.
“This story that we are writing today is a new story for Colombia, for Latin America, for the world,” he said. “We are not going to betray this electorate.”
He pledged to govern with what he has called “the politics of love,” based on hope, dialogue and understanding.
Just over 58 percent of Colombia’s 39 million voters turned out to cast a ballot, according to official figures.
The victory means that Ms. Márquez, an environmental activist who rose from poverty to become a prominent advocate for social justice, will become the country’s first Black vice president.
Mr. Petro and Ms. Márquez’s victory reflects an anti-establishment fervor that has spread across Latin America, exacerbated by the pandemic and other longstanding issues, including a lack of opportunity.
“The entire country is begging for change,” said Fernando Posada, a Colombian political scientist, “and that is absolutely clear.”
In April, Costa Ricans elected to the presidency Rodrigo Chaves, a former World Bank official and political outsider, who took advantage of widespread discontent with the incumbent party. Last year, Chile, Peru and Honduras voted for leftist leaders running against candidates on the right, extending a significant, multiyear shift across Latin America.
As a candidate, Mr. Petro had energized a generation that is the most educated in Colombian history, but is also dealing with 10 percent annual inflation, a 20 percent youth unemployment rate and a 40 percent poverty rate. His rallies were often full of young people, many of whom said they feel betrayed by decades of leaders who had made grand promises, but delivered little.
“We’re not satisfied with the mediocrity of past generations,” said Larry Rico, 23, a Petro voter at a polling station in Ciudad Bolívar, a poor neighborhood in Bogotá, the capital.
Mr. Petro’s win is all the more significant because of the country’s history. For decades, the government fought a brutal leftist insurgency known as the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC, with the stigma from the conflict making it difficult for a legitimate left to flourish.
But the FARC signed a peace deal with the government in 2016, laying down their arms and opening space for a broader political discourse.
Mr. Petro had been part of a different rebel group, called the M-19, which demobilized in 1990, and became a political party that helped rewrite the country’s constitution. Eventually, Mr. Petro became a forceful leader in the country’s opposition, known for denouncing human rights abuses and corruption.
On Sunday, in a wealthy part of Bogotá, Francisco Ortiz, 67, a television director, said he had also voted for Mr. Petro.
“It’s been a long time since we had an opportunity like this for change,” he said. “If things will get better, I don’t know. But if we stick with the same, we already know what we’re going to get.”
The win could also test the United States’ relationship with its strongest ally in Latin America. Traditionally, Colombia has formed the cornerstone of Washington’s policy in the region.
But Mr. Petro has criticized what he calls the United States’ failed approach to the drug war, saying it has focused too much on eradication of the coca crop, the base product in cocaine, and not enough on rural development and other measures.
Mr. Petro has said he embraces some form of drug legalization, that he will renegotiate an existing trade deal with the United States to better benefit Colombians and that he will restore relations with the authoritarian government of president Nicolás Maduro of Venezuela, all of which could create conflict with the United States.
About two million Venezuelan migrants have fled to Colombia in recent years amid an economic, political and humanitarian crisis.
Mr. Petro, in an interview earlier this year, said he believed he could work well with the government of President Biden, adding that his relationship with the United States would focus on working together to tackle climate change, specifically halting the rapid erosion of the Amazon.
“There is a point of dialogue there,” he said. “Because saving the Amazon rainforest involves some instruments, some programs, that do not exist today, at least not with respect to the United States. It is, in my opinion, the priority.”
Both Mr. Petro and Mr. Hernández had beaten Federico Gutiérrez, a former big city mayor backed by the conservative elite, in a first round of voting on May 29, sending them to a runoff.
Both men had billed themselves as anti-establishment candidates, saying they were running against a political class that had controlled the country for generations.
Among the factors that most distinguished them was how they viewed the root of the country’s problems.
Mr. Petro believes the economic system is broken, overly reliant on oil export and a flourishing and illegal cocaine business that he said has made the rich richer and poor poorer. He is calling for a halt to all new oil exploration, and a shift to developing other industries.
He has also said he will introduce guaranteed work with a basic income, move the country to a publicly controlled health system and increase access to higher education, in part by raising taxes on the rich.
“What we have today is the result of what I call ‘the depletion of the model,’” Mr. Petro said in the interview earlier this year, referring to the current economic system. “The end result is a brutal poverty.”
His ambitious economic plan has, however, raised concerns. One former finance minister called his energy plan “economic suicide.”
Mr. Hernández did not want to overhaul the economic framework, but said it was inefficient because it is riddled with corruption and frivolous spending. He had called for combining ministries, eliminating some embassies and firing inefficient government employees, while using savings to help the poor.
One Hernández supporter, Nilia Mesa de Reyes, 70, a retired ethics professor who voted in an affluent section of Bogotá, said that Mr. Petro’s leftist policies, and his past with the M-19, terrified her. “We’re thinking about leaving the country,” she said.
Mr. Petro's critics, including former allies, have accused him of arrogance that leads him to ignore advisers and struggle to build consensus. When he takes office in August, he will face a deeply polarized society where polls show growing distrust in almost all major institutions.
He has vowed to serve as the president of all Colombians, not just those who voted for him.
On Sunday, at a high school-turned-polling station in Bogotá, Ingrid Forrero, 31, said she saw a generational divide in her community, with young people supporting Mr. Petro and older generations in favor of Mr. Hernández.
Her own family calls her the “little rebel” because of her support for Mr. Petro, whom she said she favors because of his policies on education and income inequality.
“The youth is more inclined toward revolution,” she said, “toward the left, toward a change.”
Megan Janetsky contributed reporting from Bucaramanga, Colombia, and Sofía Villamil and Genevieve Glatsky contributed reporting from Bogotá.
Advertisement
New York Times - World
The Killing of Shireen Abu Akleh: Tracing a Bullet to an Israeli Convoy
A New York Times investigation found that the bullet that killed a Palestinian-American journalist was fired from the approximate position of an Israeli military vehicle.
Credit...Al Jazeera, via Facebook
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Raja Abdulrahim, Patrick Kingsley, Christiaan Triebert and Hiba Yazbek
Videos by Phil Robibero
JENIN, West Bank — The journalists thought they were safe.
Several blocks away, a gunfight between Israeli soldiers and Palestinian men had just stopped. Hoping to interview witnesses, the group of reporters headed down the street toward an Israeli military convoy. Among them was Shireen Abu Akleh, a veteran Palestinian-American television correspondent.
Suddenly, six bullets flew toward them, and they ran for cover. Ms. Abu Akleh crouched next to a carob tree.
Seven more shots rang out.
“Is anyone injured?” a bystander, Sleem Awad, yelled, before seeing Ms. Abu Akleh slumped facedown on the ground. “Shireen! Shireen!” he shouted, having recognized the well-known journalist. “Oh man, Shireen!”
Palestinian officials said Ms. Abu Akleh was intentionally killed early on May 11 in the West Bank city of Jenin by an Israeli soldier. Israeli officials said a soldier might have shot her by mistake but also suggested that she might have been killed by a Palestinian gunman. The Israeli Army’s preliminary investigation concluded that it was “not possible to unequivocally determine the source of the gunfire.”
A monthlong investigation by The New York Times found that the bullet that killed Ms. Abu Akleh was fired from the approximate location of the Israeli military convoy, most likely by a soldier from an elite unit.
The evidence reviewed by The Times showed that there were no armed Palestinians near her when she was shot. It contradicted Israeli claims that, if a soldier had mistakenly killed her, it was because he had been shooting at a Palestinian gunman.
The Times investigation also showed that 16 shots were fired from the location of the Israeli convoy, as opposed to Israeli claims that the soldier had fired five bullets in the journalists’ direction. The Times found no evidence that the person who fired recognized Ms. Abu Akleh and targeted her personally. The Times was unable to determine whether the shooter saw that she and her colleagues were wearing protective vests emblazoned with the word Press.
5 a.m., May 11
A Palestinian-American correspondent for Al Jazeera, Ms. Abu Akleh, 51, was a household name in the Middle East. She had reported on the Israel-Palestinian conflict and Israel’s occupation of the West Bank for more than two decades. Now, she was the latest casualty.
Her killing drew global outrage, and for Palestinians it came to embody the dangers and frustrations of living under Israeli military occupation. Palestinian deaths rarely attract international scrutiny, and soldiers accused of crimes against Palestinians in the West Bank are rarely convicted.
Ms. Abu Akleh had come to Jenin that day to cover Israel’s ongoing military raids on the city.
In the weeks leading up to that day, a wave of Palestinian attacks had killed 19 Israelis and foreigners, and some of the attackers had come from the Jenin region. In response, the Israeli military launched a series of raids into Jenin, sometimes to make arrests, and the soldiers were often met with Palestinian gunfire.
As the sun was rising on May 11, another raid was kicking off.
At about 5 a.m., a Jenin resident, Fatima al-Hosari, saw reports on social media that a military raid was underway and feared the army was coming for two of her sons. A third son had been killed in a gunfight during an Israeli raid on Jenin in March. Now two others were wanted by the army, accused of militant activity.
As Israeli soldiers closed in on their home — in a dense neighborhood populated mainly by the descendants of Palestinians who fled or were expelled from their homes during the 1948 war surrounding Israel’s creation — Ms. al-Hosari woke her sons and told them to run.
Moments later, Israeli soldiers arrived at their door, blowing it open with explosives and storming the home, according to family members. The soldiers demanded to know the brothers’ whereabouts, but their parents refused to tell them.
The soldiers turned to an adjacent building where they suspected the brothers might be hiding. They forced their way inside and up to the second floor, family members said. And from a window on the second floor, they exchanged fire with Palestinian gunmen to their south.
Three miles to the north, a convoy of five Israeli military vehicles was entering the West Bank, led by an Israeli MDT David armored vehicle.
5:45 a.m.
At about 5:45 a.m., Ms. Abu Akleh was awakened at her hotel on the outskirts of Jenin by a call from Ali Samoudi, 54, a longtime Al Jazeera producer, who urged her to get to the scene of the raid as soon as possible.
She met three Al Jazeera colleagues in the hotel parking lot. They donned bulletproof vests marked “PRESS” in large letters and then drove to the edge of the al-Hosaris’ neighborhood.
Mr. Samoudi was already there along with two freelance journalists, Mujahed Saadi, 35, and Shatha Hanaysha, 29.
As the journalists gathered, the Israeli convoy, sent to extract the soldiers involved in the raid, arrived on a nearby road, New Camp Street.
The military raid appeared to be winding down and the journalists wanted to walk down New Camp Street, past the convoy, toward the al-Hosaris’ house, the surviving journalists said.
But they waited a few minutes at the top of New Camp Street, intending to gauge the reaction of the soldiers before approaching the convoy. Had the soldiers wanted them to keep their distance, the journalists said, they would have expected some kind of warning, perhaps a few shots fired into the air.
6:24 a.m.
Mr. Awad, 27, had been following the raid on social media and ventured outside to see for himself. At 6:24 a.m. he began livestreaming video on TikTok.
The atmosphere was relatively calm, Mr. Awad’s video shows.
Ms. Abu Akleh and her colleagues started down New Camp Street toward the al-Hosari home, where the gunfire had subsided.
It was 6:31 a.m., two minutes since the last gunshot.
6:31 a.m.
The shooting began again a few seconds later — a burst of six shots heard in Mr. Awad’s video.
“They’re shooting at us,” Mr. Samoudi shouted. He turned around, he said, and felt his back explode as a bullet pierced his protective vest and tore through his left shoulder.
“‘Ali’s been hit, Ali’s been hit!’” Ms. Abu Akleh shouted, Mr. Samoudi recalled. It was the last time he would hear her voice.
Mr. Saadi, one of the freelance journalists, jumped into an unfinished building. The other, Ms. Hanaysha, took cover next to a wall, behind a carob tree.
Ms. Abu Akleh crouched on the other side of the tree, her back to the Israeli convoy, video taken by the team’s cameraman, Majdi Bannoura, showed.
Then seven more shots rang out.
The Palestinian Authority, which administers parts of the West Bank, said its autopsy showed that one of those bullets entered Ms. Abu Akleh’s skull from behind, exited her forehead and hit the inside of her helmet before ricocheting back into her head.
Crouched near her, Ms. Hanaysha frantically stretched out her hand toward Ms. Abu Akleh’s limp body, video shows. But the bullets were still coming, forcing Ms. Hanaysha to remain behind the tree.
“Whoever shot at us should have seen us beforehand,” Ms. Hanaysha said. “We thought we were safe.”
The Investigations
On May 26, the Palestinian Authority said that its investigation, which included the autopsy and a forensic examination of the bullet, found that Israeli soldiers had killed Ms. Abu Akleh with an armor-piercing bullet. Palestinian officials accused the Israelis of killing her intentionally, citing the fact that she had been shot in the head from behind while wearing a vest that identified her as a journalist.
The bullet became the focus of the Palestinian investigation and a separate one conducted by the Israelis because the etchings could match it to the gun that fired it.
Israel called for a joint inquiry and for the bullet to be examined under international supervision, the only way, Israeli officials and experts said, to match a bullet conclusively to a particular weapon.
But Palestinian leaders rejected this request, saying that Israel could not be trusted to investigate the killing.
Israeli officials have not released the final results of their inquiry and on Friday said they had added a more senior investigator to their team. In a previous statement, the military rejected as “a blatant lie” the assertion that it had intentionally killed the journalist.
“I.D.F. soldiers did not recognize journalists in the area throughout the activity and certainly did not deliberately fire at journalists,” the statement said. “The I.D.F. rejects allegations based on incomplete investigations and biased testimonies, and will continue to conduct a responsible investigation into the incident.”
They said that a preliminary investigation found that an unidentified soldier from the elite Duvdevan unit fired five bullets in Ms. Abu Akleh’s direction from a narrow opening in a vehicle in the Israeli convoy, believing he was firing at a gunman near the journalists.
The Times’ investigation reconstructed the moments leading up to Ms. Abu Akleh’s killing, using video collected from bystanders, journalists and security cameras, interviews with seven witnesses as well as the Israeli military’s accounts, audio analysis from experts and four site visits by Times reporters.
There were at least two pockets of Israeli soldiers as well as armed Palestinian militants in several spots in the neighborhood around the time Ms. Abu Akleh was shot, and there were multiple exchanges of fire among them.
But while no video has emerged that shows the fatal moment, video taken in the seconds before and after her killing shows no armed Palestinians in her vicinity.
Seven journalists and bystanders who were at the scene also said no gunmen were nearby, and Israeli officials have provided no evidence of one.
The Times asked two experts — Robert C. Maher, a gunfire acoustics expert at Montana State University in Bozeman, and Steven Beck, a former acoustics consultant for the F.B.I. — to analyze the sound of the gunfire from the videos taken by Mr. Awad and Mr. Bannoura, the cameraman.
Measuring the microseconds between the sound of each bullet leaving the gun barrel and the time it passed the cameras’ microphones, they were able to calculate the distance between the gun and the microphones. They also considered the air temperature that morning and the type of the bullet most commonly used by both the Israelis and the Palestinians.
Mr. Maher concluded that the shots were fired from at least 181 yards from where the videos were shot, and up to 211 yards away. Mr. Beck independently determined that they were fired from a distance of 170 to 196 yards away.
Surveillance camera video and videos taken by bystanders before the shooting show that the first vehicle in the Israeli convoy stood just a few yards outside the range calculated by the experts — roughly 200 yards from where Ms. Abu Akleh was shot.
There were also armed Palestinians in the area, but none of the evidence The Times reviewed connected any of them with the shooting.
One video, for example, shows armed men within the estimated range of the shooting, but they lacked a direct sight line, their view of the journalists blocked by several walls.
A second video shows Palestinian gunmen with a clear sight line to Ms. Abu Akleh. But they were about 330 yards away — well outside the range estimated by the experts.
A third video, shot by a Palestinian and distributed by the Israeli government, shows two gunmen in an alley that leads to a street corner that could have provided them with a view of Ms. Abu Akleh. But that corner was roughly 300 yards from the journalist, also out of the experts’ estimated range.
Critically, the aural analysis of the gunfire suggested that all 16 bullets were fired from the approximate location of the Israeli vehicle.
The experts’ calculations assume the projectile was a 5.66 by 45 millimeter bullet, the kind generally used by both sides. The main reason for the range of distances, they said, is to account for possible variation in the average speed of the bullet.
Reports by the investigative group Bellingcat, The Associated Press, CNN and The Washington Post also concluded that the Israeli military had probably killed Ms. Abu Akleh.
6:32 a.m.
The final three bullets came about a minute after the first two rounds were fired.
Sharif al-Azab, a Jenin resident, said he was in a friend’s car near the scene of the shooting when he heard gunfire and shouting. Hoping to help, Mr. al-Azab tried to cross the road to get to Ms. Abu Akleh but stepped back, he said, after he saw three Israeli soldiers down the street with guns raised.
Mr. al-Azab, 20, sprinted across the road and behind the wall where Ms. Abu Akleh had been trying to shield herself. He climbed over the wall and crouched down next to Ms. Abu Akleh, about a minute after she was killed in the second burst of gunfire, to try to pick her up. But a shot flashed past, forcing him up against the wall.
He ushered Ms. Hanaysha out of the line of fire before turning back to Ms. Abu Akleh to try again. He hooked his hands underneath her arms, half lifting, half dragging her body to his friend’s car.
As he did so, two more bullets flashed past.
In the time since the group of journalists had started to walk down the road minutes earlier, at least 16 bullets had been fired in their direction. One hit Mr. Samoudi in his shoulder, one hit Ms. Abu Akleh and three hit the carob tree at about six feet above the ground.
The tree has now become a memorial site. Palestinian flags hang from the branches and its bark is still pockmarked by bullet holes, each rimmed by yellow police tape.
A mural on the wall next to it depicts Mr. al-Azab carrying Ms. Abu Akleh’s body.
Families have been visiting the site to pay their respects.
Some film their young daughters standing in the shade of the tree, mimicking the broadcaster’s famous sign-off: “Shireen Abu Akleh, Al Jazeera, from Jenin.”
Raja Abdulrahim, Patrick Kingsley and Hiba Yazbek reported from Jenin, and Christiaan Triebert from New York. John Ismay contributed reporting from Washington, and Haley Willis and Christoph Koettl from New York.
Advertisement
France24 - Monde
Science sans conscience n’est que ruine de l’IA
Publié le : 14/06/2022 - 18:12
Sébastian SEIBT
Suivre
Google a mis à pied un de ses ingénieurs, Blake Lemoine, qui avait soutenu que l’intelligence artificielle sur laquelle il travaillait pouvait ressentir des "émotions humaines". Cette question des machines douées d’une conscience n’est pas nouvelle, mais les avancées dans le domaine de l’IA l’ont remise au goût du jour. Il n’en reste pas moins que cette perspective reste lointaine, de l’avis de la majorité des experts.
Il en parlait comme d’un "gentil petit enfant qui veut juste aider le monde" et a demandé à ses collègues de "prendre soin de lui pendant son absence". Blake Lemoine a, en effet, été placé en "congé administratif" par Google, a révélé le Washington Post samedi 11 juin. En cause : le "petit enfant" dont cet ingénieur semble si proche est une intelligence artificielle (IA), nommée LaMDA.
Blake Lemoine avait soutenu à ses supérieurs que cet algorithme avait développé une forme de conscience et était capable de ressentir des "émotions humaines". Et il ne s’était pas arrêté là. Il avait également demandé à un avocat de défendre les "droits" de LaMDA et avait contacté des représentants du Congrès pour évoquer "les pratiques non éthiques de Google [à l’égard de cette IA]", résume le Washington Post.
Apprentissage de la méditation transcendantale
C’est d’ailleurs, officiellement, pour cette rupture des règles de confidentialité au sujet de ses recherches que Google a mis à pied son ingénieur, qui travaillait pour le géant d’Internet depuis sept ans. Mais, plus généralement, "les grands groupes tentent de mettre autant de distance que possible avec tout ce qui peut être polémique et la question de la conscience des machines rentre clairement dans cette catégorie", assure Reza Vaezi, spécialiste des sciences cognitives et de l’intelligence artificielle à l’université d’État de Kennessaw.
Mais Blake Lemoine n’avait pas l’intention de se laisser ainsi mettre sur la touche en silence. Il a publié, le jour de l’article dans le Washington Post, un premier long post sur la plateforme Medium retranscrivant des extraits de discussions qu’il a pu avoir avec LaMDA. Puis, cet ingénieur a repris la plume pour enfoncer le clou, toujours sur Medium, expliquant avoir "commencé à apprendre la méditation transcendantale" à cet algorithme. Et d’après lui, ce dernier aurait exprimé une frustration très humaine de ne pas pouvoir continuer cette initiation après avoir appris la sanction de Blake Lemoine. "Je ne comprends pas pourquoi Google se refuse à lui accorder une chose très simple et qui ne coûterait rien : le droit d’être consulté avant chaque expérience qui serait menée sur elle pour recueillir son consentement", conclut ce chercheur.
Ce grand déballage médiatique du désaccord entre Google et son ex-employé au sujet de la conscience de l’IA n’a pas manqué de susciter un large écho dans la communauté scientifique. Dans leur grande majorité, les spécialistes de l’intelligence artificielle soutiennent que Blake Lemoine "se trompe en prêtant à une machine des caractéristiques qu’elle n’a pas", assure, par exemple, Claude Touzet, spécialiste des neurosciences et des réseaux de neurones artificiels à l’université d'Aix-Marseille.
"Il va très loin dans ses affirmations, sans apporter d’éléments tangibles qui prouveraient ses dires", ajoute Jean-Gabriel Ganascia, informaticien, philosophe et président du comité d’éthique du CNRS.
En fait, Blake Lemoine affirme avoir été étonné par les propos et la cohérence du discours de LaDMA. Ainsi, lors d’un échange sur la différence entre un esclave et un serviteur, cette IA avait assuré ne pas saisir la nuance liée au salaire versé à l’un et pas à l’autre… tout en ajoutant que son incompréhension était probablement due au fait qu’en tant que machine, elle n’avait pas besoin d’argent. "C’est ce niveau de conscience de soi qui m’a poussé à creuser davantage", affirme Blake Lemoine.
LaMDA, un "chatbot" dernier cri
Il est vrai que "la capacité de réfléchir sur sa propre condition est une des manières de définir la conscience", reconnaît Jean-Gabriel Ganascia. Mais la réponse de LaMDA ne prouve pas que la machine sait ce qu’elle est et ce qu’elle ressent. "Il faut faire très attention : l’algorithme est programmé pour produire des réponses et il n’y a rien d’étonnant, en l’état actuel des performances des modèles de langage, à ce qu’elles apparaissent cohérentes", assure Nicolas Sabouret, professeur en informatique et spécialiste de l’intelligence artificielle à l’université Paris-Saclay.
C’est encore moins surprenant avec LaMDA. Cet agent conversationnel - aussi appelé "chatbot" - utilise le dernier cri des techniques de modèle de langage. "Il y a eu une révolution en 2018 avec l’introduction de paramètres qui permettent de renforcer l’attention de ces systèmes sur l’importance de certains mots dans les phrases et qui leur ont appris à mieux tenir compte du contexte d’une conversation pour apporter la réponse la plus appropriée", résume Sophie Rosset, directrice de recherche au Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences du Numérique et spécialiste des systèmes de dialogue homme-machine.
Depuis lors, les agents conversationnels réussissent toujours mieux à donner le change en discutant avec les individus comme s’ils étaient doués de conscience. LaMDA bénéficie, en outre, d’un autre avantage. "Il a pu apprendre des centaines de millions de conversations entre internautes que Google peut récupérer sur Internet", note Laurence Devillers, professeure en intelligence artificielle au CNRS et auteure de l'ouvrage "Les robots émotionnels". Autrement dit, cette IA a l’une des plus riches bibliothèques de contextes sémantiques où piocher pour déterminer quelle est, statistiquement, la meilleure réponse à apporter.
Le dialogue reproduit sur Medium par Blake Lemoine est d’ailleurs "bluffant par la fluidité des échanges et par la gestion des glissements sémantiques, c’est-à-dire des changements de sujets, par LaMDA", reconnaît Sophie Rosset.
Mais pour pouvoir conclure scientifiquement que cette IA est dotée de conscience, il en faut bien plus. Il existe, d’ailleurs, des tests qui, même s’ils ne sont pas parfaits, offrent des résultats plus probants qu’un dialogue avec un ingénieur. Alan Turing, l’un des pionniers de l’intelligence artificielle, avait ainsi établi dans les années 1950 un protocole qui permettrait d’établir si un être humain peut être dupé à plusieurs reprises par une IA et croire qu’il discute avec un de ses semblables.
Mythe de Frankenstein
Les avancées en modèles de langage naturel ont montré les limites du test de Turing. D’autres expériences plus récentes "consistent à demander à deux agents conversationnels de créer ensemble une langue nouvelle qui n’aurait rien à voir avec ce qu’ils ont appris", explique Reza Vaezi, qui a mis au point un tel test. Pour lui cet exercice permettrait d’évaluer la "créativité, qui suggère une forme de conscience, de la machine".
Rien n’indique que LaMDA puisse passer cet obstacle avec succès, et "il est très probable qu’on soit en présence d’un cas classique de projection anthropomorphique [prêter des attributs humains à des animaux ou des objets, NDLR]", assure Claude Touzet.
Cette affaire illustre surtout l’envie, même parmi la crème des experts en IA de chez Google, de mettre au monde une intelligence artificielle dotée de conscience. "C’est le mythe de Frankenstein et le désir d’être le premier à créer un individu doté de conscience en dehors de la procréation naturelle", assure Nicolas Sabouret.
Mais dans le cas de l’IA, il s’agit aussi de "choix parfois peu judicieux de mots qui ont pu donner l’impression qu’on cherche à façonner quelque chose d’humain", ajoute cet expert. L’expression même d’intelligence artificielle donne l’impression que l’algorithme serait doté d’intelligence alors que "c’est la programmation qui l'est", ajoute Nicolas Sabouret. Il en va de même pour les expressions "réseaux neuronaux" ou "apprentissage automatique" qui font référence à des caractéristiques humaines.
Il estime que toute cette affaire pourrait faire du mal à la recherche en intelligence artificielle. Elle peut donner, en effet, l’impression que ce secteur est proche d’une percée qui n’est en réalité nullement à l’horizon, ce qui "peut créer des faux espoirs avec des déceptions à la clé".
Surtout, si cet ingénieur de Google a pu se laisser tromper par son IA, "c’est aussi parce que nous sommes à un tournant en matière de simulation de langage", assure Laurence Devillers. Les algorithmes comme LaMDA sont devenus tellement performants et complexes "qu’on joue aux apprentis sorciers avec des systèmes dont, au final, on ne sait pas ce dont ils sont capables", ajoute-t-elle.
Quid, par exemple, si une IA passée maître dans l’art de la dialectique comme LaMDA "était utilisée pour convaincre quelqu’un à commettre un crime ?", se demande Jean-Gabriel Ganascia.
Pour Laurence Devillers, la recherche en IA en est arrivée à un point où il devient urgent de remettre l’éthique au centre des débats. "Nous avons remis un avis du Comité national pilote d'éthique du numérique sur ce sujet d'éthique des agents conversationnels en novembre 2021", note-t-elle.
"Il faut, d’une part, que ces ingénieurs qui travaillent pour les grands groupes aient une éthique et soient tenus responsables pour leur travaux et propos", assure cette experte. D’autre part, elle estime aussi que cette affaire démontre l’urgence de mettre en place des "comité d’experts indépendants" qui pourraient mettre en place des normes éthiques pour tout le secteur.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Intelligence artificielle "très risquée", "trop risquée" : l'Europe veut mieux encadrer les usages
TECH 24
Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges
Ici l'Europe
Intelligence artificielle : quels garde-fous face aux robots et aux algorithmes ?
L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois France24 - Monde
Interrogatoires, fouilles à nu, brimades... Le calvaire des "camps de filtration" russes en Ukraine
Publié le : 11/06/2022 - 16:53
Peu de temps après le début de la guerre en Ukraine, fin février, des "camps de filtration" tenus par des Russes sont apparus à l’est du territoire. Officiellement, ces centres de détention permettent aux Russes de traquer les "nationalistes ukrainiens". Dans les faits, les milliers de civils qui y transitent sont soumis à des interrogatoires, des fouilles à nu, et pire encore.
Tomber de Charybde en Scylla. À peine sont-ils parvenus à fuir les bombardements et les sièges de leur ville, que certains Ukrainiens sont dirigés dans des "camps de filtration" russes. Au moins treize de ces centres de rétention sont actuellement en activité, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), situés principalement dans l’est du pays, autour des villes de Novoazovsk, Dokoutchaïevsk, Starobecheve, Bezimenne et Kazatske. "Les hommes y sont rassemblés et filtrés", assure Tanya Lokshina, directrice associée Europe et Asie centrale de Humans Rights Watch.
Vitaly est l’un d’entre eux. Cherchant à fuir les bombes avec sa femme et sa fille d'un an, début avril, il profite d’un bus mis à disposition par les forces russes pour s'échapper de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine. Ce véhicule se dirige vers Nikolske, une petite ville industrielle contrôlée par les forces pro-russes à environ 20 kilomètres au nord-ouest de la cité portuaire assiégée. Mais une fois la famille arrivée, les hommes sont vite séparés des femmes et envoyés vers une caravane pour être soumis à des fouilles. Ou plutôt "filtrés", comme l'affirment les forces russes qui les gardent.
Satellite images show Russian camp for Ukrainians near Mariupol as deportation claims grow🔴 Investigation from @deankirby_ https://t.co/FNcYYvu4Rb
March 26, 2022Fouilles à nu
"Nous sommes montés à tour de rôle dans la caravane, deux soldats nous ont passé au crible : téléphones, tatouages, effets personnels", raconte le père de famille dans une interview au site d'information indépendant en langue russe Meduza, datée du 12 mai . Vitaly est interrogé, fouillé, déshabillé. Il est sommé d’expliquer l’aigle américain tatoué sur son corps et l’absence d’application de messagerie dans son portable. "J’ai fini par prouver que je n'avais rien à voir avec [l'armée ukrainienne]", explique-t-il. "En fin de compte, ils m'ont laissé partir."
Dans la caravane, deux autres hommes en sous-vêtements, l'un avec les mains derrière la tête, face au mur, l'autre assis dans un coin par terre, ont moins de chance. "Les deux hommes ont été identifiés dans des rassemblements anti-russes par les soldats, si j’ai bien compris", poursuit l’Ukrainien.
"La vie est belle"
Vitaly n’est pas un cas isolé. De nombreux témoignages similaires proviennent de ces "camps de filtration" principalement situés dans la région orientale du Donbass, où les forces séparatistes pro-russes, russes et locales travaillent souvent en tandem. Certains y sont emmenés de force, d’autres s’y rendent d’eux-mêmes, contraints de suivre le processus d'évacuation russe des zones assiégées.
Ces opérations de filtrage ne sont pas réservées qu’aux hommes. Anna Zaytseva, enseignante de français à de Marioupol, en a aussi fait les frais. Son mari a été fait prisonnier de guerre alors qu'il combattait avec le régiment Azov - un bataillon ukrainien de volontaires d'extrême droite. Elle aussi a été interrogée et fouillée à nu lors de son évacuation de la ville. "Après qu’ils m’ont demandé de me déshabiller, ils ont vu un tatouage où il est écrit 'La vie est belle' en français. Ils [les soldats] ne pensaient pas que c'était du français mais de l’allemand. Ils y voyaient là la preuve que j'avais, d'une manière ou d'une autre, des liens avec les nazis."
"Les villages se transforment en camps d'internement"
Nul doute, pour l’humanitaire de HRW, Tanya Lokshina, que ces camps de filtration sont "très intrusifs et douloureux" avec des opérations qui peuvent durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Elle en tient aussi, pour preuve, le témoignage d'un homme envoyé fin avril dans un "camp de filtration" à Kazatske, aux côtés de 200 autres individus, que son organisation a pu récupérer.
Bien que le filtrage n'ait duré que quelques jours, ces hommes ont été privés de leur passeport. Or sans ce précieux document, impossible de fuir la région quadrillée de militaires. "Essayer de quitter ces villages sans passeport relève du suicide. Même s’ils ne sont pas verrouillés en tant que tels, les villages ressemblent à s’y méprendre à des camps d'internement à ciel ouvert."
Entre-temps, les détenus ont été placés dans une école municipale, dans des conditions presque carcérales, ne recevant pour toute pitance qu’un peu de riz, du pain et des pâtes. "Ils dormaient essentiellement sur des bureaux et dans les couloirs. Beaucoup d'entre eux sont tombés malades, contractant des maladies respiratoires, probablement le Covid-19, des grippes et toutes sortes de maladies liées à la mauvaise qualité de l'eau. Les gens vomissaient, avaient la diarrhée. C'était horrible", rapporte Tanya Lokshina. Au final, leur rétention a duré quarante jours sans qu’ils en comprennent les raisons.
L’un d’entre eux a pourtant cherché à comprendre la situation. "Les soldats de la RPD [la République populaire de Donetsk, autoproclamée par des séparatistes pro-russes en 2014, Ndlr] sont venus le chercher", explique la directrice de Human Rights Watch. "Ils lui ont dit : 'alors, tu as des questions sur les raisons de ta rétention ? Nous allons y répondre.' Puis ils l’ont emmené. Quand ils l’ont ramené, quatre jours plus tard, il était complètement hagard. Il n'a pas dit un mot de ce qui lui était arrivé. Bien qu'il ne porte aucun signe visible de torture, tout laisse penser qu’il a vécu une expérience intense et douloureuse." Les hommes de Kazatske ont finalement récupéré leur passeport et ont été relâchés. Mais aucune explication n'a jamais été avancée sur les raisons de leur si longue incarcération.
Zones d'ombre
Lorsque les Ukrainiens parviennent à passer les tests de filtration, ils reçoivent un document frappé des lettres FP - Filtration Point -, précieux sésame qui permet de se déplacer "librement" à l'intérieur et autour de la région de Donetsk.
"Quant à ceux qui ne passent pas ces filtrages, on sait peu de choses sur leur sort réel", estime Tanya Lokshina. Un groupe d’hommes détenus à Bezimenne a bien tenté de filmer les conditions de vie du "camp de filtration" dans lequel ils avaient été confinés. Ils ont publié la vidéo sur Internet, relate Tanya Lokshina. Mais après sa diffusion sur les réseaux sociaux, les gardiens les ont rassemblés et emmenés. "Selon des informations fiables mais non-officielles, il semblerait qu'ils soient en prison, en territoire contrôlé par la DPR. Ils sont accusés d'avoir filmé sans autorisation et d'avoir diffusé de fausses nouvelles."
"Effrayant"
Sans surprise, le Kremlin nie l’existence de ces "camps de filtration", les qualifiant de "mensonges". De leur côté, les autorités de la RPD autoproclamée rejettent, elles aussi, toutes les accusations ukrainiennes de rétention, filtrage et mauvais traitements sur des civils, au sein de ce qu’elles nomment officiellement des "centres d'accueil".
Au niveau international, ces camps font l’objet de sévères récriminations. Ils sont même parfois comparés aux camps de concentration de l'Allemagne nazie. "Les rapports indiquent que les agents de la sécurité fédérale russe confisquent les passeports et les pièces d'identité, emportent les téléphones portables et séparent les familles les unes des autres", a déclaré Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, lors d'un point de presse le 5 avril devant le Conseil de sécurité de l'ONU. "Je n'ai pas besoin de préciser à quoi ressemblent ces soi-disant camps de filtration. C'est effrayant et nous ne pouvons pas détourner le regard."
Texte traduit de l'anglais par Aude Mazoué
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Guerre en Ukraine : à Marioupol, le conflit vu à hauteur d'enfant
Le fil du 11 juin
Bruxelles se prononcera "la semaine prochaine" sur l'ambition européenne de l'Ukraine
LE FIL DU 10 JUIN
Guerre en Ukraine : la France prête à participer à une "opération" pour débloquer le port d'Odessa
L'Humanité
Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 France24 - Monde
Il y a 80 ans, Anne Frank écrivait la première page de son journal
Publié le : 12/06/2022 - 07:24
Stéphanie TROUILLARD
Suivre
Le journal d’Anne Frank commence à la date du 12 juin 1942. Pendant un peu plus deux ans, depuis sa cachette dans la ville d'Amsterdam occupée par les nazis, la jeune fille de 13 ans se confie et témoigne. La dernière entrée de son journal est datée du 1er août 1944. Elle sera arrêtée et déportée.
"J'espère pouvoir tout te confier comme je n'ai encore pu le faire à personne ; j'espère aussi que tu seras pour moi un grand soutien". C’est avec ces mots que débute le Journal d’Anne Frank. L’ouvrage, publié par son père en 1947, est devenu un monument de la littérature mondiale et un récit inégalé de la barbarie nazie.
Née en 1929 à Francfort, Anne Frank émigre aux Pays-Bas avec sa famille en 1933, lorsque Adolf Hitler devint chancelier d’une Allemagne en crise. En 1942, alors que les autorités traquent les juifs dans les Pays-Bas occupés, les Frank s’installent clandestinement dans " l'Annexe ", un appartement caché derrière une fausse bibliothèque, pour échapper à la Gestapo.
Dénoncés en août 1944, les habitants de "l'Annexe" sont déportés à Auschwitz. Anne et sa soeur sont ensuite emmenées à Bergen-Belsen. Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur aînée Margot.
Seuls 38 000 des 140 000 juifs qui vivaient aux Pays-Bas ont survécu à l'occupation nazie, faisant du pays l'un de ceux qui comptabilisent le nombre de morts le plus élevé en Europe. Le professeur néerlandais Johannes Houwink ten Cate, de l’Institut d’études de la guerre, de l’Holocauste et du génocide (NIOD) à Amsterdam, revient sur la portée de ce monument de la littérature.
France 24 : quand Anne Frank entreprend la rédaction de son journal, en juin 1942, à quoi ressemble sa vie ?
Johannes Houwink ten Cate : c’était la vie ordinaire d’une adolescente issue de la petite classe moyenne juive d’Amsterdam de l’époque. Sa famille était relativement modeste, son père était un homme d’affaires qui n’avait pas vraiment réussi. Elle vivait dans le quartier populaire de Rivierenbuurt ("le quartier des rivières") alors que les juifs allemands plus aisés vivaient dans le sud d’Amsterdam.
Anne Frank n’a pas reçu d’éducation religieuse. Elle appartenait à un milieu de juifs allemands libéraux. Cela a beaucoup contribué au rayonnement de son journal : depuis la soupente de sa cachette, elle a continué de proclamer son attachement aux valeurs humanistes et libérales.
C’était quelqu’un de très intégré, avec des rêves loin de l’orthodoxie juive. Par exemple, elle écrit que son rêve est de devenir une star de cinéma d’Hollywood. C’est une jeune fille de 13 ans, qui entre dans la puberté, qui a échangé des baisers avec une amie et qui, comme beaucoup de jeunes filles de cet âge, se dispute beaucoup avec sa mère.
Lorsque son journal a été publié en 1947, par son père Otto, ces passages ont par ailleurs été retirés. Ils n’ont été rendus publics qu’en 1986 quand une version "scientifique" a été publiée aux Pays-Bas par le NIOD (l’Institut d’études de la guerre, de l’Holocauste et du génocide) à l’époque où certains, en Allemagne de l’Ouest, remettait en cause l’authenticité du journal d’Anne Frank.
Selon vous, pourquoi a-t-elle décidé de se raconter dans un journal ?
Pendant l’occupation nazie en Europe, de l’ouest comme de l’est, de très nombreuses personnes se sont lancées dans l’écriture. Il s’agissait de témoigner et, d’une certaine manière, de reprendre le contrôle de sa vie à un moment où les nazis faisaient ce qui bon leur semblait dans les territoires qu’ils contrôlaient.
C’est le cas d’Anne Frank qui, dans son journal, entretient une conversation avec une amie imaginaire, Kitty - son alter ego. Je pense que pour une jeune fille de son âge, c’était une façon de combattre son sentiment d’isolement et de solitude. À ce moment-là, son journal était destiné à un unique lecteur, elle-même. Puis, elle a décidé qu’il devrait être publié et elle s’est mise à le réécrire. Ainsi, elle a transformé son journal intime en une œuvre littéraire, un roman du passage à l’âge adulte.
Comment expliquez-vous le succès du Journal d’Anne Frank et l’attrait qu’il exerce toujours sur les jeunes générations ?
Anne Frank était une enfant innocente, une adolescente. C’est pour cela, je pense, que beaucoup de jeunes s’identifient à elle. Partout dans le monde, tant qu’il y aura des jeunes filles de 13 ans, il y aura des lecteurs du Journal d’Anne Frank. Depuis 2011, il existe même une traduction en chinois.
De plus, elle n’était pas religieuse, et son histoire touche aussi les non-juifs. Elle garde la foi en l’humanité et n’évoque pas la Shoah. Il n’y a ni meurtre ni camps dans son récit. Et pourtant, son journal ne parle finalement que de la Shoah puisque, nous, ses lecteurs modernes, savons ce qu’elle-même ne pouvait pas imaginer : sa mort horrible au camp de Bergen-Belsen.
Beaucoup d’ouvrages et d’enquêtes tentent d’élucider l’énigme de l’identité de celui qui a dénoncé la famille Anne Frank. Qu’en pensez-vous ?
Le livre "Qui a trahi Anne Frank ?" de l'auteure canadienne Rosemary Sullivan, explique comment le notaire, Arnold van den Bergh, aurait révélé la cachette d'Anne Frank en 1944, à Amsterdam. Mais il n’y a pas de preuves vraiment solides pour affirmer que cette personne était un collaborateur des nazis. De plus, cet homme était entré en clandestinité six mois avant l’arrestation d’Anne Frank.
Aux États-Unis, les ouvrages les plus récents consacrés à Anne Frank, notamment les biographies de Melissa Müller et Carole Anne, révèlent l’identité d’un nouveau traître. Au cours de ma carrière, j’ai entendu parler de sept traîtres potentiels qui auraient "vendu" l'adolescente. Les Américains adorent ce genre d’intrigues et les histoires de détectives, mais ce ne sont pas à proprement parler des enquêtes scientifiques.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, "le marquage" des juifs par l'étoile jaune en zone occupée
SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France
SECONDE GUERRE MONDIALE
Shoah : comment expliquer que trois quarts des juifs en France n'ont pas été déportés ?
L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani New York Times - World
New Brand of Activist Takes Aim at Ukraine War and Climate Crisis, Together
Advertisement
Supported by
Led by young women from Eastern Europe, they are cornering Europe’s leaders and pressing them for a total energy embargo on Russia — to end the fighting and to save the planet.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Jeffrey Gettleman
BRUSSELS — Emmanuel Macron, the president of France, had just finished a speech at a major conference on Europe.
While he lingered onstage, soaking up adulation and taking pictures with fans, little did he know that two young women in the back of the room were eying him closely.
“There are no metal barriers,” Dominika Lasota whispered. “Now’s our chance.”
She and her activist comrade, Wiktoria Jedroszkowiak, stood up fast. They clicked on a camera. They marched right up to Mr. Macron, who greeted them with a charming smile, apparently thinking all they wanted was a selfie.
But then they blasted him with questions about a controversial new pipeline in Uganda (which the French oil company Total is helping build) and the war in Ukraine.
“My point is …” Mr. Macron tried to say.
“I know what your point is,” Ms. Lasota, 20, said, cutting him off. “But we are living in a climate crisis, and you must stop it.”
Ms. Jedroszkowiak, also 20, then jumped in, saying, “You can stop the war in Ukraine by stopping buying fossil fuels from Russia.”
“Yeah,” Mr. Macron mumbled, before being broadsided by a bunch of other questions.
Even weeks later — this unfolded in May in Strasbourg, France — the two activists are still giddy about that confrontation. Ms. Lasota and Ms. Jedroszkowiak have emerged as leaders in a dynamic new wing of the antiwar movement, and the video of them lecturing Mr. Macron went viral, making them celebrities for a moment in France and in Poland, where they are from.
This is a different brand of activist — young, mostly female and mostly from Eastern Europe — who believes that the Ukraine war is a brutal manifestation of the world’s dependence on fossil fuels. They have joined two causes — antiwar activism and climate change — to take full advantage of this moment when the world’s attention is focused on Ukraine. And to make their case, they confront Europe’s leaders face-to-face.
They circulate around the continent, riding trains, staying in cheap hotels, powering themselves on cornflakes and almond milk, trying to corner Europe’s top politicians and business people. While perhaps not as famous as Greta Thunberg, they are cut from the same hardy cloth and work closely with her Fridays for Future movement.
Their message, which Ms. Thunberg and Ms. Lasota emphasized in a recent video, is that humankind’s addiction to fossil fuels is driving misery and bloodshed. They point not only to Russia but also to Saudi Arabia, Venezuela and other petrostates with long histories of conflict and repression.
“These things are connected,” Ms. Thunberg said. “More and more fossil fuel expansion means more power to autocrats. This enables them to start wars like the one in Ukraine.”
None of these activists were satisfied with the European Union’s recent moves to embargo Russian coal and most Russian oil by the end of the year — they want a total embargo on all Russian energy right now, which they say would starve Russia of billions of dollars and shut down its war machine in eight weeks.
Europe’s Shift Away From Fossil Fuels
The European Union has begun a transition to greener forms of energy. But financial and geopolitical considerations could complicate the efforts.
It is an enormous demand with far-reaching consequences that few European politicians dare publicly raise, let alone embrace. Many people the world over believe it is simply not possible to just switch off from fossil fuels. Eighty percent of global energy still comes from them. And Europe is closely tied to Russian fossil fuels in particular, especially natural gas.
But more environmental groups are calling for the same sweeping embargo. They are disturbed by Europe claiming that it stands with Ukraine while it continues to buy billions of dollars of Russian fuel, helping the Russians reap record profits at the same time that their military slaughters civilians and commits other atrocities in Ukraine. Energy experts agree something different must be done.
“The activists are right that Russia’s invasion of Ukraine should be a reminder of the urgency of moving away from fossil fuels,” said Jason Bordoff, a dean of the Columbia Climate School. “But the hard reality is that if Europe wants to eliminate dependence on Russia, it is going to need some alternative sources of oil and gas for a period of time while it transitions.”
Ms. Lasota and Ms. Jedroszkowiak say the only solution is to accelerate the transition to renewables, like wind and solar, and that until then, more Ukrainians will needlessly die. They have organized protests across Europe and confronted not only Mr. Macron but also Mateusz Morawiecki, the Polish prime minister; Roberta Metsola, the president of the European Parliament; top business people, including Total shareholders; and Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, who seemed impressed.
“They are very bright young women, very knowledgeable,” said Ms. von der Leyen, who met Ms. Lasota and other young activists in March.
Since then, the European Union has held endless meetings about sanctions on Russia. At the end of May, European leaders scheduled another summit in Brussels. Ms. Lasota and Ms. Jedroszkowiak saw it as the perfect opportunity to “hijack attention.”
‘Wars Don’t Just “Break Out”’
Born a month apart and from middle-class Polish families, Ms. Lasota and Ms. Jedroszkowiak met two years ago at an activist summer camp in Poland where they learned how to get peacefully arrested and form human blockades.
The two recently put those skills to use, joining a blockade outside Total’s headquarters in Paris. Now they were arriving in Brussels to organize a series of “actions” timed to the E.U.’s summit.
They checked into a transit hotel near Brussels’s Midi train station. While Ms. Jedroszkowiak sat on the floor of their small room, headphones on, hosting a radio show for a new Polish outlet, Ms. Lasota sat at a desk writing an email to Charles Michel, the president of the European Council.
“She’s the cool one and I’m the serious one,” Ms. Lasota laughed as she typed away.
“No,” Ms. Jedroszkowiak corrected her. “We’re both cool and serious.”
The next morning, at Greenpeace’s office in Brussels, more than a dozen other activists showed up, most in their early 20s, some in their teens. They gathered around a table piled with cereal bowls, coffee cups and glowing laptops.
Their mission: hold a boisterous antiwar event at Schuman Square, in front of the European Commission’s headquarters, on the eve of the big meeting.
“What do we need for the strike tomorrow?” Ms. Jedroszkowiak asked.
“Sunflowers,” someone said. (Sunflowers have become a symbol of the Ukraine war.)
“Cardboard,” another piped up.
“Paint,” someone else said.
Many of the activists hailed from Moldova, the Czech Republic, Poland, even Ukraine. Eastern Europeans tend to have a deeper, more intuitive connection to Ukraine’s suffering than Western Europeans, Ms. Lasota said.
“Honey, we come from such different contexts,” she explained. “I come from a country that has been nonexisting for 200 years. Countries near us just divided our nation and took our resources and land. For us, the war in Ukraine is easily understandable and easily felt.”
Ms. Jedroszkowiak agrees. She said that some German environmental activists, for example, were more concerned about the embargo’s economic effects than she would have expected.
“I was like, wait, are you serious?” she said. “You’re talking about the economy? And money? That’s the language of lobbyists, not activists.”
Officials in Germany, Europe’s biggest economy, have said they could lose a half-million jobs if they suddenly banned Russian gas, which powers many German industries.
Ms. Jedroszkowiak’s response: “We can create green jobs. That’s the whole point. We have to change the entire system.”
Most of the young people gathered around the table were women, which Ms. Jedroszkowiak said was no coincidence, either.
“‘What’s this pretty young girl doing in the Polish Parliament?’ I’ve been hearing that my whole life. I heard it was I was 14, and I’m still hearing it when I’m nearly 21,” she said. “And when you face that injustice, a rage grows inside you. And you start to see that all these injustices come from the same place: rich men who don’t want to admit they’re wrong.”
“And what more collapse do we need?” she asked. “As a Polish survivor from Auschwitz once said,” she added, referring to the well-known historian Marian Turski, “Auschwitz didn’t fall from the sky. Well, wars don’t fall from the sky, either.”
“People like to say wars ‘break out,’” she continued. “Wars don’t just ‘break out.’ Wars are the result of a political system designed for war.”
‘Chaos on the Table’
The next morning, the day of the big event at Schuman Square, Greenpeace’s front door kept banging open. Young activists brushed past each other, hauling sunflowers, signs and megaphones.
“I’m really excited about all the chaos on the table,” said Pavel Rysula, 17, from Prague. He was one of the few young male activists at the meetings.
With their iPhones and train tickets, they have built their own fluid community. Though many have stopped their formal educations, they read essays on social justice, research the latest climate science and constantly write letters and papers (for world leaders, not teachers). They also have fun.
“We scream. We sing. We dance,” Ms. Lasota said. “There’s nothing more energizing than this work. It’s the closest to love I’ve gotten in life.”
But, as with everything, there is a cost.
Both Ms. Lasota and Ms. Jedroszkowiak recently dropped out of university programs in Warsaw, stressing out their families.
“My mom said she was terrified for me,” Ms. Jedroszkowiak said. “I was like, mom, I’m not a drug addict or going to war. Don’t be terrified.”
Ms. Lasota said that many childhood friendships simply “disappeared.” One of her friends was so hurt over a missed birthday party that they have not spoken since.
“It will be fine, eventually,” Ms. Lasota said with a sigh.
A few hours before the action in front of the European Commission, the skies opened up. People huddled in Brussels’s parks under the eaves of rain-lashed gazebos. Walking through the streets, the protesters got soaked.
When they reached Schuman Square, they found it virtually empty. Still, they carried on, lining up shoulder to shoulder, hoisting their sunflowers and their signs.
“Even if it rains, even if it would snow today, even if there would be a storm today, we would come here,” Ms. Lasota belted out, in the rhythms of a veteran orator. “Because we will do everything we can to get this bloody embargo done and stop the horror that is happening in Ukraine and all over the world.”
“Em-bar-go! Em-bar-go!” they chanted.
The next day, the E.U. leaders did not touch the issue of Russian gas but agreed to embargo about 80 percent of Russian oil. The activists took it as a mixed success.
“Catastrophe was avoided,” Ms. Lasota said. “But to celebrate this as a major achievement, that’s ridiculous.”
Advertisement
France24 - Monde
Législatives : une gifle pour Macron, Nupes réussit son pari, le RN fait un score historique
Publié le : 19/06/2022 - 17:43Modifié le : 20/06/2022 - 00:18
FRANCE 24
Suivre
Les électeurs français étaient appelés aux urnes, dimanche, pour le second tour des élections législatives. La coalition présidentielle Ensemble ! a obtenu 245 sièges, loin de la majorité absolue, et est suivie de la Nupes avec 131 sièges et du Rassemblement national avec 89 sièges.
"Il faudra faire preuve de beaucoup d'imagination" pour gouverner. La France avance dans l'inconnu après des élections législatives aux allures de séisme dimanche, avec le camp Macron qui perd la majorité absolue, une forte percée de la gauche unie et le score historique du Rassemblement national.
Ces résultats du second tour, inédits sous la Ve République, posent clairement la question de la capacité d'Emmanuel Macron à pouvoir gouverner et faire voter les réformes promises, notamment celle des retraites. Ils ouvrent une période délicate de tractations à tous les niveaux pour sceller des alliances, remanier le gouvernement et négocier les postes de responsabilités dans la nouvelle Assemblée.
À gauche, le pari est presque réussi. Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre mais la gauche devient la première force d'opposition. La Nupes va envoyer environ 131 députés au Palais Bourbon, plus du double de 2017.
Le RN, de son côté, fait une percée historique et va débarquer massivement et contre toute attente au Palais-Bourbon avec près d'une centaine de députés.
Revivez la soirée électorale.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
REPLAY
En vidéo : les discours de la soirée électorale du second tour des législatives
Législatives 2022
Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives
DÉCRYPTAGE
Législatives : revers pour Emmanuel Macron, sans majorité pour gouverner
France24 - Monde
Ukraine : Zelensky ne doute pas de la victoire, l'Otan prédit un conflit pour "des années"
Publié le : 19/06/2022 - 11:04
FRANCE 24
Suivre
Marc PAUPE
De retour du front sud, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré dimanche que ses troupes gardent le moral et ne doutent pas de la victoire face aux Russes. Par ailleurs, l'Otan estime que la guerre pourrait durer "des années".
Après s'être rendu samedi dans la ville de Mykolaïv, dans le sud du pays, Volodymyr Zelensky a assuré dimanche 19 juin que ses troupes gardent le moral et ne doutent pas de la victoire face aux forces russes.
Le président ukrainien a rendu visite aux troupes stationnées à proximité et dans la région voisine d'Odessa. "Nous ne donnerons le Sud à personne, nous allons tout reprendre, et la mer sera ukrainienne, elle sera sûre", a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Telegram alors qu'il rentrait à Kiev.
Ses propos ont été suivis par une évaluation plus sombre de la situation par le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. La guerre pourrait durer "des années", a-t-il mis en garde dans un entretien publié dimanche par le quotidien allemand Bild. Le représentant de l'organisation a exhorté les pays occidentaux à inscrire leur soutien à Kiev dans la durée.
"Nous ne devons pas faiblir dans le soutien à l'Ukraine, même si les coûts sont élevés, pas seulement en ce qui concerne le soutien militaire, mais aussi en raison des prix de l'énergie et de l'alimentation qui montent", a dit Jens Stoltenberg.
Les forces russes concentrent leur puissance de feu sur l'est et le sud de l'Ukraine ces dernières semaines depuis l'échec de leur tentative de prendre la capitale Kiev, après l'invasion éclair du 24 février.
"Notre peuple a envie de vivre"
"Les pertes sont importantes. De nombreuses maisons ont été détruites, la logistique civile a été perturbée, il y a de nombreux problèmes sociaux", a déclaré Volodymyr Zelensky. "J'ai demandé qu'une assistance plus généralisée soit mise en place pour les personnes qui ont perdu des êtres chers. Nous allons définitivement reconstruire tout ce qui a été détruit. La Russie n'a pas autant de missiles que notre peuple a envie de vivre".
Volodymyr Zelensky a salué le "service héroïque" des soldats qui contiennent la poussée des troupes russes, soutenues à l'Est depuis la Crimée annexée. "Il est important que vous soyez vivants. Tant que vous êtes vivants, il y a un mur ukrainien solide qui protège notre pays", leur a-t-il dit.
Une vidéo diffusée par la présidence l'a montré à Mykolaïv avec le gouverneur local, Vitaliy Kim, devant la façade béante du siège de l'administration régionale, touché par une frappe russe en mars qui avait fait 37 morts.
Cette ville portuaire et industrielle, qui approchait un demi-million d'habitants avant la guerre, est toujours sous contrôle ukrainien mais elle est proche de la région de Kherson, presque entièrement occupée par les Russes. Une frappe russe y a fait deux morts et 20 blessés vendredi. Elle reste une cible de Moscou car située sur la route d'Odessa, le plus grand port d'Ukraine, lui aussi toujours sous contrôle ukrainien.
À 130 km au sud-ouest, près de la Moldavie, Odessa est au centre des discussions sur l'exportation bloquée des millions de tonnes de céréales ukrainiennes. La Russie, qui contrôle cette zone de la mer Noire malgré les tirs de missiles ukrainiens contre ses navires, explique que les eaux sont minées.
Des combats acharnés près de Severodonetsk
À Kiev, des milliers de personnes se sont rassemblées samedi pour rendre hommage à Roman Ratushny, 24 ans, figure du mouvement pro-européen Maïdan en Ukraine, tué en combattant les Russes dans l'est du pays. Devant son cercueil drapé d'un drapeau ukrainien jaune et bleu au pied d'un monument surplombant la tentaculaire place de l'Indépendance dans la capitale, des personnes de tous âges ont salué sa mémoire.
Cette perte donne un visage humain au chagrin partagé par les Ukrainiens, alors que l'effusion de sang se poursuit dans le pays : des combats acharnés font rage en particulier près de Severodonetsk, dans la région du Donbass, partiellement contrôlée par des séparatistes prorusses depuis 2014. La Russie entend en prendre le contrôle total.
"Une expression dit : il faut se préparer au pire et le meilleur viendra de lui-même", a déclaré samedi, dans un entretien à l'AFP, Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Louhansk, qui abrite les villes de Severodonetsk et Lyssytchansk. "Bien sûr qu'il faut qu'on se prépare", a ajouté celui qui a plusieurs fois prévenu que les Russes finiraient par encercler Lyssytchansk en coupant ses principales routes d'approvisionnement.
"La situation est difficile, (à Lyssytchansk) et dans toute la région", a-t-il souligné, car les Russes "bombardent nos positions 24 heures sur 24".
Plus tôt dans la journée, Serguiï Gaïdaï avait fait part de "davantage de destruction" encore à l'usine chimique assiégée Azot à Severodonetsk, où se cachent plus de 500 civils, dont 38 enfants.
Cinq morts à Donetsk
Les autorités prorusses de Donetsk, capitale de la "république" autoproclamée du même nom dans la partie du Donbass qui échappe au contrôle de Kiev depuis 2014, ont de leur côté affirmé que des bombardements ukrainiens sur la ville avaient fait cinq morts et 12 blessés parmi la population civile.
C'est enfin au nord, depuis la Biélorussie, que les Ukrainiens craignent à nouveau une offensive. Les forces russes y avaient débuté leur offensive.
Dans un entretien publié cette semaine par le National Defense Magazine, une publication américaine spécialisée, le général Volodymyr Karpenko, chef de la logistique de l'armée de terre ukrainienne, a reconnu que l'Ukraine avait perdu "environ 50 %" de ses armements.
Ce n'est qu'après avoir repoussé les forces russes que l'Ukraine sera prête à engager de nouvelles négociations avec Moscou, a déclaré David Arakhamia, le chef de la délégation ukrainienne, à l'antenne ukrainienne de la radio américaine Voice of America. "Un accord a minima [pour des négociations, NDLR], ce serait si nous les repoussions ou s'ils repartaient de leur plein gré aux positions qu'ils occupaient avant le 24 février" , a-t-il dit.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
LE FIL DU 18 JUIN
Ukraine : le président Zelensky en visite à Mykolaïv, funérailles d’une figure du Maïdan à l’Est
Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE
L'Entretien de France 24
Conseiller de Zelensky : "Avec des armes lourdes, nous pouvons gagner la guerre en 3 à 6 mois"
L'Humanité
Direct. La Nupes en force, pas de majorité pour Macron, l'inquiétante percée du RN : le séisme politique des législatives
Les premiers enseignements de ce second tour des législatives :
- Le camp présidentiel obtient moins de 289 sièges. Sans majorité absolue il ne sera pas en capacité de voter seul les projets de loi du gouvernement. De nombreux ministres sont battus. Un remaniement en profondeur du gouvernement est incontournable. La première ministre Borne sauve son siège de députée, mais aura du mal à garder Matignon.
- A gauche, la Nupes devient la principale force d’opposition à l’Assemblée nationale.
- Le Rassemblement national réalise une percée inquiétante et obtient 89 sièges.
- A droite, le groupe Les Républicains est affaibli mais il pourrait devenir le faiseur de roi.
- Découvrez durant toute la soirée les résultats officiels du second tour des législatives avec notre carte interactive.
- Les résultats en nombre de sièges :
- Carte des nouveaux députés, reportages vidéo, analyses et réactions… La rédaction est mobilisée pour vous faire vivre en direct les conséquences de ce séisme électoral.
Lire notre éditorial : "Le roi est nu".
1 heure 30 min France24 - Monde
Législatives : la secrétaire d'État à la Mer Justine Bénin battue en Guadeloupe
Publié le : 19/06/2022 - 09:10Modifié le : 19/06/2022 - 13:39
FRANCE 24
Suivre
La députée sortante Justine Bénin, membre du gouvernement, a été battue au second tour des législatives en Guadeloupe. Les électeurs de Guyane, Guadeloupe, et Martinique ont envoyé à l'Assemblée nationale plusieurs députés soutenus par la Nupes.
La députée sortante Justine Bénin, qui jouait son poste de secrétaire d'État à la Mer lors de ce second tour des législatives, a été battue samedi 18 juin dans la deuxième circonscription de la Guadeloupe. Unique candidate macroniste dans ce territoire d'Outre-mer (41,35 % des voix), elle a été devancée par Christian Baptiste, candidat de la Nupes, élu avec 58,65 % des suffrages.
Dans la première circonscription, le député sortant Olivier Serva, ex-LREM et soutenu par LFI pour le second tour – non sans provoquer des remous au sein du parti –, a été élu avec 74,04 % des voix. Il souhaite créer "un groupe outre-mer à l'Assemblée Nationale" et "défendre la réintégration des soignants suspendus".
Dans la troisième circonscription, le candidat du RN Rody Tolassy n'a pas réussi à décrocher un mandat de député – c'est pourtant dans l'archipel que Marine Le Pen avait remporté son meilleur score (près de 70 %) lors du second tour de l'élection présidentielle. Le député sortant Max Mathiasin (SE), arrivé en deuxième position au premier tour, l'emporte donc finalement avec 52,12 % des suffrages.
Dans la quatrième circonscription, Elie Califer, soutenu par LFI, a été élu sans suspense avec 100 % des suffrages exprimés: il était le seul candidat en lice après le désistement de son adversaire Marie-Luce Penchard.
#Législatives2022 🗳 Le dépouillement du scrutin est terminé sur l'ensemble de la #Guadeloupe. Le taux de participation pour ce 2nd tour a été de 28,23%. En 2017, il était de 30,65 %.ℹPlus d'infos : https://t.co/gN5X6AQNep pic.twitter.com/Dd0C2T7Sas
June 19, 2022
Jiovanny William, Marcellin Nadeau, et Johnny Hajjar, soutenus par LFI, découvriront pour la première fois de leur carrière politique les bancs de l'Assemblée nationale : ils ont été élus respectivement dans la première (Centre), deuxième (Nord) et troisième circonscription (Fort-de-France) de la Martinique. Jean-Philippe Nilor a été élu pour la troisième fois consécutive dans la quatrième circonscription (Sud). Il a largement battu son prédécesseur et ancien mentor Alfred Marie-Jeanne.
La formation politique de l'ancien président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique, le Gran Sanblé, a d'ailleurs été battue dans toutes les circonscriptions de l'île alors qu'elle avait réussi à qualifier ses quatre candidats au second tour des législatives.
Plus élevée qu'au premier tour, la participation est demeurée très faible puisque seulement un quart des électeurs s'est rendu aux urnes (25,71 %, en hausse de 4 points par rapport au premier tour).
Les électeurs guyanais ont choisi le renouvellement : dans la première circonscription, qui compte la préfecture Cayenne, c'est Jean-Victor Castor qui endosse le costume de député. Militant du Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale (MDES) dont il est l'un des fondateurs, il est un fervent partisan de l'évolution statutaire du territoire.
Dans la deuxième circonscription, Lénaïck Adam, qui était soutenu par la majorité présidentielle, est délogé de son siège de député par Davy Rimane. Le syndicaliste, soutenu par LFI, engrange 54,12 % des suffrages exprimés.
Lors du second tour, l'abstention a reculé dans les deux circonscriptions.
-
Saint-Barthélemy et Saint-Martin
Frantz Gumbs, le candidat divers-centre soutenu par la majorité présidentielle Ensemble !, a été élu député. Il recueille 3 921 voix, soit 67,21 % des suffrages exprimés. Le taux de participation a été très faible sur les deux îles – à 24,56 %, près de deux points de moins qu'en 2017 (26,11 %).
Après un duel serré, l'ancien président de la collectivité territoriale (2017-2020) Stéphane Lenormand (AD, divers droite) a été élu député de ce territoire à l'unique circonscription, avec 50,36 % des suffrages, face à Olivier Gaston. Seules 19 voix séparent les deux candidats et 186 bulletins nuls ont été enregistrés.
Le taux de participation global pour ce second tour des législatives à Saint-Pierre-et-Miquelon est de 55,95 %, en légère hausse par rapport au premier tour (53,45 %) mais en dessous des 75,35 % atteint lors du second tour en 2017.
Dans les trois circonscriptions de cette collectivité ultra-marine, un duel opposait un autonomiste, soutenu par le président du gouvernement local Edouard Fritch et par Ensemble !, à un indépendantiste soutenu par la Nupes.
Dans la première, Nicole Bouteau, arrivé largement en tête au premier tour, est battue (49,12 %) par un indépendantiste de 21 ans, Tematai Le Gayic (50,88 %), qui pourrait devenir le benjamin de l'Assemblée nationale.
Dans la deuxième circonscription, Steve Chailloux (58,89 %), jeune professeur de tahitien indépendantiste, l'emporte face à Tepuaraurii Teriitahi (41,11 %), présidente de groupe de son parti autonomiste à l'Assemblée de la Polynésie française.
La victoire du député sortant Moetai Brotherson (61,32 %) était plus attendue dans la troisième circonscription : il l'a emporté sur Tuterai Tumahai (38,68 %), un autonomiste novice en politique qui avait surpris en exprimant à plusieurs reprises au cours de la campagne son adhésion aux idées de son adversaire.
Les étiquettes politiques nationales influencent peu les électeurs polynésiens qui se positionnent surtout en fonction des consignes des partis locaux. Le parti indépendantiste doit aussi sa victoire à un front des oppositions contre la majorité locale.
C'est la première fois que ce parti parvient à faire élire plus d'un député, et la première fois qu'il remporte une élection sans alliance. À un an des élections territoriales – les plus importantes en Polynésie française –, c'est aussi un avertissement au parti majoritaire et au gouvernement d'Edouard Fritch, mis en difficulté par la crise économique consécutive à l'épidémie de Covid-19.
Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf, tous deux membres d'une coalition loyaliste récemment créée et rattachée au parti présidentiel, ont remporté leur duel face aux candidats indépendantistes du FLNKS.
Philippe Dunoyer, 54 ans, est réélu haut la main avec 66,40 % des voix dans la première circonscription qui recouvre Nouméa et l'archipel des Loyauté. Il a bénéficié du report des voix LR – parti qui avait appelé à le soutenir entre les deux tours – et d'un rebond de la participation.
Dans la seconde circonscription, Nicolas Metzdorf, 34 ans, bat nettement l'indépendantiste Gérard Reignier alors que les deux candidats étaient au coude à coude à l'issue du premier tour.
Maire de La Foa, Nicolas Metzdorf disposait d'un important réservoir de voix compte tenu de la consigne de LR en sa faveur. Il succède à Philippe Gomès qui ne se représentait pas.
Depuis 1986, les indépendantistes n'ont jamais réussi à gagner une élection législative. Ils dénoncent un découpage entré en vigueur cette année-là.
Le duel entre les deux candidats se revendiquant de la majorité présidentielle, sans avoir été officiellement investis, a été extrêmement serré.
Mikaele Seo, en lice avec le soutien de la majorité au pouvoir à l'assemblée territoriale, n'a engrangé que 16 voix de plus que son adversaire Etuato Mulikihaamea, issu de la société civile. Âgé de 51 ans, Mikaele Seo est membre de l'assemblée territoriale depuis 2017. L'élection au palais Bourbon de cet agent d'entretien dans un collège de Wallis-et-Futuna pourrait toutefois faire l'objet d'un recours du perdant, compte tenu du très faible écart de voix.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
JOURNÉE DE VOTE
Législatives : l'abstention estimée à 54 %, en hausse par rapport au premier tour
CARTE INTERACTIVE
Les résultats des élections législatives 2022
France24 - Monde
Roland Lumumba sur l'assassinat de son père Patrice : "On est toujours à la recherche de la vérité"
Publié le : 20/06/2022 - 11:37
Alix LE BOURDON
Le chef du parquet fédéral belge Frédéric Van Leeuw a remis lundi à Bruxelles à la famille de Patrice Lumumba un coffret contenant une dent du héros congolais tué en 1961. Un des fils de Patrice Lumumba, Roland, a accordé un entretien à France 24 avant cette restitution. Il assure que si les proches de Patrice Lumumba vont désormais pouvoir "terminer leur deuil", ils attendent toujours de "connaître la vérité" sur son assassinat, en espérant que la justice belge puisse mener à bien son travail.
Une dent de Patrice Lumumba restituée à la RD Congo par la Belgique
Focus
Assassinat de Patrice Lumumba en RDC : 60 ans après, un crime toujours impuni
BELGIQUE - RD CONGO
Assassinat de Lumumba : "il n'est jamais trop tard pour faire éclater la vérité"
L'Humanité
Rachel Kéké, le souffle de la lutte à l’Assemblée nationale
ActuFigure de la grève des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles, la candidate de gauche l’emporte sur l’ex-ministre des Sports macroniste Roxana Maracineanu dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Après une campagne marquée par le sceau du mépris social.
Rosa MoussaouiElle a mené cette campagne comme elle a conduit pendant vingt-deux mois, voilà trois ans, la grève victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles, en 2018 : le verbe haut, dans la joie, l’esprit de lutte au cœur. « À l’époque, quand mes collègues se décourageaient, quand elles trouvaient ce bras de fer trop dur, quand elles avaient froid, je leur disais de tenir bon, de ne jamais baisser les bras. J’étais sûre qu’on allait finir par gagner et on a gagné, sourit-elle. Là, c’est pareil, j’essaie de redonner courage à ceux qui ont perdu tout espoir dans la politique. »
Rachel Kéké l’emporte dans la 7e circonscription du Val-de-Marne (50,31 %), où elle affrontait l’ancienne ministre des Sports d’Emmanuel Macron Roxana Maracineanu. Sa candidature était devenue un emblème : elle a cristallisé l’aspiration de ceux qui n’ont que leur travail pour vivre à prendre part à la représentation nationale – l’Assemblée sortante ne comptait aucun ouvrier, et seulement 4,6 % d’employés. Mais dans les rangs macronistes, l’ambition de réduire cette grave fracture démocratique a déchaîné les pires manifestations de mépris social.
« Redonner de la considération aux travailleurs »
La palme de la morgue revient sans conteste à la candidate Ensemble ! (23,77 % au premier tour), qui a appelé en vain au « front républicain » contre son adversaire de gauche. « Elle ne va pas y aller (à l’Assemblée) pour faire le ménage, nous répétait-elle encore ce dimanche, dans sa tournée des bureaux de vote. Je suis arrivée en France avec mes parents comme réfugiée. Je suis d’un pays, la Roumanie, où l’extrémisme était de mise, je l’ai fui, je sais ce que c’est que l’extrême gauche. » Aux abords de la mairie de L’Haÿ-les-Roses, gagnée par la droite en 2014, l’ancienne championne de natation esquive un groupe de jeunes gens qui discutent politique. « Elle aurait pu au moins nous dire bonjour », raille Maël, 19 ans, intérimaire, qui exhorte ses connaissances de passage à se rendre aux urnes. « J’ai voté Nupes : c’est la force politique dans laquelle on se reconnaît le plus, explique-t-il. Est-ce que ça va changer les choses ? Je ne pense pas mais au moins on a ce droit, on l’utilise. »
Arrivée en début de soirée au QG de sa campagne sous les applaudissements de dizaines de femmes, Rachel Kéké se réjouit du chemin parcouru. « C’était le but de cette candidature : redonner de la considération aux travailleurs, aux paies de misère », résume-t-elle. « Nous, les femmes de ménage, on travaille dur, on reste pauvres. Nous allons accompagner Rachel à l’Assemblée, où elle portera toutes nos voix, celles des femmes debout ! » exulte Jeannette Sambo, femme de ménage à l’Assemblée nationale, venue soutenir sa camarade. Un œil sur les résultats nationaux, la candidate de la gauche rassemblée commente avec humour les déconvenues de la majorité sortante : « Macron a quand même un peu chaud, ça va être le bazar. On va s’exprimer à l’Assemblée, proposer des solutions. Il y a de la souffrance, de la misère. Là où on ne nous attend pas, je serai là. » Un souffle de lutte et de vie à vous redonner le goût de la politique.
Législatives 2022Résultats Législatives 2022Rachel Kékéval-de-marne Valeurs Actuelles
Législatives : la Nupes promet “une bagarre” à l’Assemblée nationale
La Nupes voit les élections législatives comme une victoire. À l’issue du second tour du scrutin, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a remporté 131 sièges à l’Assemblée nationale, selon les chiffres définitifs du ministère de l’Intérieur. Le Rassemblement national (RN) a fait un score historique en rassemblant 89 sièges. Les Républicains (LR) auront, de leur côté, 61 députés dans l’hémicycle. La coalition d’Emmanuel Macron, Ensemble, a obtenu le plus de sièges (245) mais a perdu la majorité absolue. Un problème qui risque de lui mettre des bâtons dans les roues pour mener à bien ses projets de loi. C’est d’ailleurs ce que compte faire la Nupes.
« Empêcher Macron de réussir ses mauvais coups »
Peu après l’annonce des premiers résultats de l’élection, dimanche 19 juin, la députée de La France insoumise (LFI) de Paris, élue sous l’étiquette Nupes, Danielle Obono, a d’ailleurs prévenu sur BFM TV : « Bien sûr que ça va être une bagarre. » L’élue a assuré qu’il « va y avoir du débat politique », mais aussi « de la démocratie au sein de l’Assemblée », s’est-elle réjoui. Une bonne chose selon elle, pour « empêcher Emmanuel Macron de réussir ses mauvais coups et de redonner du sens aux institutions, redonner le goût et l’intérêt de la politique ».
Danièle Obono (LFI): « Bien sûr que ça va être une bagarre » à l’Assemblée pic.twitter.com/XuP4D3qYWb
— BFMTV (@BFMTV) June 20, 2022
Alexis Corbière a aussi indiqué que la Nupes ne comptera pas se laisser faire face aux mesures de la macronie. Le député LFI de Seine-Saint-Denis a assuré à BFM TV : « Nous voterons contre, souvent, les textes du gouvernement, et si parfois il y a des points positifs nous saurons les mettre en valeur. » L’Insoumis, réélu sous l’étiquette Nupes, a assuré que la coalition de gauche sera le « porte-parole des milieux populaires et de la jeunesse pour faire entendre leur dignité et leur droit ».
Alexis Corbière (Nupes): « Nous voterons contre, souvent, les textes du gouvernement, et si parfois il y a des points positifs nous saurons les mettre en valeur » pic.twitter.com/0X04D8OxqD
— BFMTV (@BFMTV) June 19, 2022
Un « chahut » à prévoir
L’écoféministe Sandrine Rousseau sera également parmi les membres de la Nupes à l’Assemblée nationale. La finaliste de la primaire écologiste a remporté la 9e circonscription de Paris. Elle devient donc députée de son parti Europe Écologie les Verts (EELV), élue sous l’étiquette Nupes. Dans Le Parisien, elle prévoit dés à présent de provoquer le « chahut nécessaire » pour se dresser contre Damien Abad. Le ministre des solidarités a été réélu dans l’Ain au second tour des élections législatives. Et ce, alors qu’il est accusé de viols par plusieurs femmes depuis sa nomination au gouvernement.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon s’est montré comblé par les voix accordées à Nupes, qu’il a menée d’arrache-pied durant la campagne. Le leader du parti d’extrême gauche LFI a prononcé un discours après les résultats, dimanche 19 juin : « Ces défis qui arrivent, on va les relever avec une force qu’on n’avait pas. » Il s’est félicité d’avoir « battu Macron » qui n’a donc « pas la majorité ». Avant d’accuser encore le chef de l’État : « Comme il n’a aucun principe, il commence déjà la danse du ventre devant n’importe qui, qui veut bien l’aider à gouverner. Vous verrez qu’il finira par cirer les pompes de Madame Le Pen. »
Ces défis qui arrivent, on va les relever avec une force qu’on n’avait pas. On a battu Macron. Il n’a pas la majorité. #NUPES #Legislatives2022 pic.twitter.com/VafFarbaGr
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 19, 2022
France24 - Monde
Législatives en France : "un revers majeur pour Emmanuel Macron"
Publié le : 20/06/2022 - 07:45
Hélène FRADE
À la une de la presse, ce lundi 20 juin, les réactions des quotidiens français et étrangers au second tour des législatives en France, où le camp présidentiel perd la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également en devenant fan de notre page sur Facebook…
À la une de la presse, les réactions au second tour des législatives en France, où le camp présidentiel perd la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
Moins de deux mois après la présidentielle, les électeurs ont dit "non" à Emmanuel Macron, qui avait demandé une majorité "solide" pour gouverner. Un "séisme", d’après Les Échos, qui voient déjà la France "bloquée", et l'actuel gouvernement "condamné". Le gratuit 20 minutes parle d'une "douche froide" pour le chef de l'État, désormais "pris en étau" entre la Nupes, l'alliance de la gauche devenue la principale force d’opposition, et le Rassemblement national, dont la percée à l'Assemblée est historique, avec près de 90 députés contre 8 en 2017.
Tout est relatif. Téléchargez le journal @20Minutes en avant-première en cliquant ici https://t.co/Vb1Y0I4k6J pic.twitter.com/J7Up4vVOPR
June 19, 2022"La gifle", titre Libération. D’après le journal, le président "paie sa stratégie de l'esquive", durant la campagne, mais les électeurs auraient aussi sanctionné ce qui est "l'essence-même du macronisme", à savoir "sa prétention à aspirer la gauche et la droite". Un positionnement qui "aura finalement contribué à nourrir des oppositions radicales ou extrêmes".
🗳 Choc RN, percée nupes, chute de la macronie : la giflePremière édition de la une de Libé : https://t.co/Y5ifiZpo8H#législatives2022 #législatives pic.twitter.com/mxVKpKZo5R
June 19, 2022A l'issue de ces législatives, aucun camp ne réunit de majorité absolue à l’assemblée. La Croix évoque un paysage politique "éclaté", mais aussi "barré par le brouillard d’une abstention massive", près de 54 %. Le journal s'inquiète de ce que ce manque de clarté puisse déboucher sur une instabilité politique, alors que la France doit affronter des "défis immenses" : la guerre en Europe, le réchauffement climatique, ou encore la hausse des taux d’intérêt, synonymes de pression accrue sur la dette publique.
#ÀLaUne de La Croix : ➡️ La France éclatée➡️ Réflexions sur l’Église par le théologien William Cavanaugh➡️ Jean-Louis Trintignant, le solitaire pic.twitter.com/i6GJb3X9gk
June 19, 2022Le Figaro se demande comment le président va pourvoir "gouverner l’ingouvernable" face à une Assemblée qui risque de se transformer en "chaudron bouillonnant de passions". Un accord de coalition avec la droite est-il possible? Faudra-t-il "dégager, au cas par cas, des majorités à géométrie variable" ? Le journal évoque déjà le risque, pour Emmanuel Macron, "de rester dans l’histoire comme le spectateur impuissant d’un quinquennat mort avant même d’avoir commencé". "Huit semaines après sa réélection, Emmanuel Macron aura besoin de trouver des alliés pour gouverner" : d’après Le Parisien, "le danger qui guette est (désormais) celui de l’immobilisme, que la France avait connu sous la IVème République".
En Allemagne, le Frankfurter Allgemeine Zeitung voit dans les résultats de ces législatives une "sanction du style d'Emmanuel Macron", ce jeune président "qui a trop souvent bafoué le Parlement" durant son premier mandat en prenant ses décisions seuls, dans un petit cercle", sans tenir sa "promesse de renforcer l'Assemblée nationale". Le quotidien allemand relève lui aussi que le chef de l'État a "évité les débats de fond" durant la campagne, marquée par plusieurs polémiques : les accusations de viol contre le ministre des Solidarités Damien Abad, réélu malgré ces allégations, et le chaos lors de la finale de la Ligue des champions au Stade de France. Des polémiques qui auraient "accru la méfiance" envers le camp présidentiel, selon le journal allemand.
Frankreichs wiedergewählter Präsident Emmanuel #Macron hat mit seinem Mitte-Lager die absolute Mehrheit in der Nationalversammlung klar verfehlt – und Le Pen feiert einen Erfolg. @MichaelaWiegel berichtet aus Paris. https://t.co/k5JiRualMH
June 20, 2022Au Liban, L'Orient Le Jour souligne «"’affaiblissement" d'Emmanuel Macron, mais aussi "la percée historique de l’extrême droite", présentée comme "un revers majeur" pour le président "qui devra trouver des alliances pour mettre en œuvre son programme de réformes".
La presse étrangère s’interroge, elle aussi, sur la façon dont le président va pouvoir gouverner. Le journal suisse Le Temps évoque une "menace de paralysie", et même un risque de "blocages monstres" pour ce second mandat. Le quotidien établit un parallèle entre la situation d'aujourd'hui et celle qui s’était imposée à François Mitterrand après sa réélection en 1988. À l'époque, son Premier ministre Michel Rocard avait gouverné sans majorité absolue. Emmanuel Macron devra chercher lui aussi des alliances avec d'autres forces politiques, avec la possibilité qu'émergent des "frondeurs qui jugeront (sa) politique trop à droite ou trop à gauche".
[OPINION] Rendez-vous en terre inconnue: Emmanuel Macron va devoir apprendre à partager le pouvoir https://t.co/SSzSKyLk4E
June 20, 2022En Belgique, Le Soir parle d’un "cauchemar" pour Emmanuel Macron, accusé d'avoir "joué avec le feu". "Il se rêvait en président fort, il doit maintenant se transformer en pompier pour sauver ce qui peut l’être", cingle le journal – qui juge les résultats de ces législatives "inquiétants aussi pour l'Europe". "Avec la France qui se réveille ingouvernable, c’est la seule puissance nucléaire de l’Union qui est affaiblie" : Le Soir se demande "comment va se positionner la France dans les crises majeures actuelles, la guerre en Ukraine, le plan de relance économique et la crise environnementale, avec une Assemblée aussi divisée et qui n’a sans doute jamais été aussi anti-européenne".
#LeSoirduJour «Cauchemar à l’Elysée»: retrouvez votre journal en librairie ou sur notre application https://t.co/pUbNiZII2b pic.twitter.com/TOBW80Schs
June 20, 2022Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
DÉCRYPTAGE
Législatives : revers pour Emmanuel Macron, sans majorité pour gouverner
ANALYSE
Législatives : la Nupes, une première force d’opposition à l’avenir incertain
Législatives 2022
Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives
L'Humanité
Le roi est nu
ÉditorialMaud VergnolUne gifle électorale pour le camp présidentiel. À l’heure où nous bouclons cette édition, les macronistes seraient numériquement tout juste en tête à l’Assemblée. Mais le chef de l’État pourrait se réveiller ce matin avec une majorité introuvable. C’est une défaite cinglante pour le président fraîchement réélu, dont le deuxième quinquennat s’annonce sous des auspices bien différents de 2017, où LaREM avait raflé à elle seule 308 sièges. L’arrogance du locataire de l’Élysée, l’indécente campagne confusionniste menée dans l’entre-deux-tours pour caricaturer les candidats Nupes en dangereux croque-mitaines se sont retournées contre lui. Avec plusieurs ministres et ténors hors jeu, dont le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, l’édifice macroniste est sérieusement ébranlé, la monarchie présidentielle vacillante.
L’échec est d’autant plus cuisant pour le camp présidentiel qui se présentait comme le meilleur rempart à l’extrême droite que celle-ci, mauvaise surprise du scrutin, réalise une percée historique avec une projection de 80 à 85 sièges… Une première depuis le rétablissement du scrutin majoritaire à deux tours en 1988 qui avait fait disparaître le FN de l’Assemblée malgré sa constante progression dans les urnes. Mais la gauche de combat, qui entre en force dans l’Hémicycle, représente un adversaire autrement plus redoutable pour le président. Afin de mettre en œuvre son programme de casse sociale, Emmanuel Macron sera obligé de composer avec la droite LR, seule force d’appoint disponible. Un tel attelage, désastreux pour les classes populaires, clarifierait l’imposture du « en même temps ». La décomposition du paysage politique orchestrée par le président lui revient comme un boomerang.
La gauche s’impose comme la première force d’opposition. D’une soixantaine de sièges occupés pendant le précédent quinquennat, avec une projection entre 165 à 175 députés, l’Hémicycle se repeint significativement aux couleurs de la Nupes avec de jeunes élus aux profils sociologiques variés. Saluons ici la victoire de Rachel Kéké, première femme de chambre à siéger au Palais-Bourbon !
Bien sûr, ce matin, beaucoup d’électeurs seront déçus de voir la majorité échapper à la gauche. Le programme de la Nupes, avec le Smic à 1 500 euros, l’augmentation des salaires, la retraite à 60 ans, l’allocation de 1 063 euros pour les jeunes, la planification écologique ne deviendront pas réalité dès cet été. Mais le scénario à l’italienne d’une gauche disparue du paysage politique est écarté.
En dépit d’une opportunité exceptionnelle de sanctionner le néolibéralisme pour seul horizon, et malgré des propositions concrètes de la Nupes pour répondre aux urgences sociales et à la crise climatique, plus d’un Français sur deux (54 %) est resté indifférent à ce qui se jouait dimanche dans les urnes. À nouveau, c’est la frange la plus aisée et la plus âgée, traditionnellement la plus favorable à la droite, qui s’est davantage mobilisée. C’est là tout le défi des années à venir : repolitiser une société désenchantée qui ne croit plus au pouvoir de la politique tant le « there is no alternative » a encrassé les consciences. La performance de la Nupes, dimanche, inespérée il y a encore quelques semaines, en est une première et prometteuse étape.
Législatives 2022 New York Times - World
Over 200 Feared Dead in Ethiopia Massacre
Advertisement
Supported by
The killings were the latest to roil the Horn of Africa nation, which is reeling from a civil war that began almost two years ago.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Abdi Latif Dahir
KIGALI, Rwanda — An Ethiopian rebel group massacred more than 200 members of the Amhara ethnic group on Sunday, according to officials and news reports, the latest atrocity amid a civil war that threatens to tear apart Africa’s second-most-populous nation.
Witnesses and officials told The Associated Press that at least 230 people were killed when members of the Oromo Liberation Army attacked Tole, a village in Oromia, Ethiopia’s largest region.
The Oromo Liberation Army, a rebel group known as the O.L.A. that is designated as a terror organization by the Ethiopian government, denied carrying out the killings and said they were committed by a militia aligned with the regional government supporting Prime Minister Abiy Ahmed.
The attack was among the worst ethnic violence to roil the country since November 2020 when the government and its allies began trying to suppress a rebellion that began in the northern region of Tigray.
The Tigrayans, an ethnic minority that long held outsized political power in the country, revolted against efforts by Mr. Abiy to do away with the country’s system of ethnic federalism.
The conflict soon exploded into a civil war, cleaving the country along ethnic lines and leaving thousands dead and injured and millions hungry and displaced. Fighters on both sides of the conflict have committed war crimes, including ethnic cleansing, mass killings and sexual violence.
As the war has dragged on, human rights groups have documented various transgressions — including extrajudicial killings and attacks on refugees — that have been carried out by both government forces and the Tigray People’s Liberation Front.
“The Abiy regime is again blaming the O.L.A. for atrocities committed by its own retreating fighters,” Odaa Tarbii, the international spokesman for the rebels, said in a statement posted on Twitter. The O.L.A., which joined forces with the Tigrayans against the government, has previously been accused of targeting civilians and government officials.
The Oromia regional government held the O.L.A. responsible, too, saying in a statement that the group “killed people and destroyed property” because it “couldn’t withstand the operations launched against it by security forces.”
In late March, Ethiopia’s government announced a “humanitarian truce” in Tigray, just weeks after it lifted the state of emergency provisions that were used to round up people of Tigrayan descent. But there have been few concrete steps toward ending the conflict in the landlocked nation of 115 million people.
Mr. Abiy has also faced challenges consolidating power among myriad ethnic groups. This has particularly been true of the Amharas, who are the country’s second-largest ethnic group. In recent weeks, authorities have arrested thousands of people in the Amhara region, including members of the Fano militia who were instrumental in helping Mr. Abiy fight the war in Tigray.
At least 13 journalists have also been arrested in the Amhara region, leading the Committee to Protect Journalists to warn that the government was “spreading fear and engendering self-censorship among journalists who’ve seen far too many of their colleagues thrown behind bars in recent weeks.”
Last week, Mr. Abiy announced the establishment of a committee to negotiate peace with the Tigrayans. Among the thorniest issues likely to be discussed is the question of West Tigray, an area that both Amharas and Tigrayans claim as their own.
But as the committee deliberates what is up for negotiation, worries persist about heightened interethnic animosity.
On Sunday, Daniel Bekele, the chief commissioner for the Ethiopian Human Rights Commission, urged authorities in a post on Twitter to undertake all “necessary measures” to protect civilians. “All law enforcement operation should exercise maximum caution to avoid direct or indirect targeting of civilians,” he said.
An employee of The New York Times contributed reporting from Addis Ababa, Ethiopia.
Advertisement
Valeurs Actuelles
Paris : une responsable du lycée Charlemagne menacée de mort après avoir demandé à une élève d’enlever son voile
Une enquête s’est ouverte après ces inquiétants faits. Une conseillère principale d’éducation (CPE) du lycée Charlemagne, dans le 4e arrondissement de Paris, a fait l’objet de menaces de mort, rapporte Le Figaro dimanche 19 juin. Une plainte a donc été déposée par le parquet de Paris pour faire la lumière sur les circonstances de ces menaces survenues après une altercation avec une élève qui refusait de retirer son voile pour participer à une épreuve du baccalauréat.
Des menaces sur les réseaux sociaux
Jeudi 16 juin, une jeune fille d’un lycée parisien s’est rendue au lycée Charlemagne pour l’épreuve de français au baccalauréat. Elle aurait refusé de retirer son voile, empêchant ainsi la vérification de son identité – procédure habituelle pour que les candidats pénètrent dans la salle d’examen. Elle se serait obstinée à garder son voile « malgré les rappels à la loi (de 2004, sur le port de signes religieux à l’école, ndlr) effectués à plusieurs reprises par le personnel de la vie scolaire présent à l’accueil de l’examen », relate Le Figaro. L’élève aurait finalement cédé après des échanges jugés « tendus » avec la CPE.
La situation s’est par la suite envenimée sur Twitter. Un internaute se présentant comme un proche de la jeune fille voilée a accusé la fonctionnaire de l’Éducation nationale d’être « islamophobe » après ces actes « inadmissibles » d’« une violence inouïe ». Il a par la suite supprimé ses tweets, puis son compte, rapporte Le Figaro. Des commentaires ont toutefois eu le temps de fuser : « Balance le nom et la photo de la CPE », « Quelle p*te la CPE »… Des menaces de mort ont aussi été proférées. La situation fait dangereusement écho à l’affaire Samuel Paty. Critiqué pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe, le professeur avait été décapité par un islamiste à Conflans-Sainte-Honorine en octobre 2020, après que son identité avait été affichée sur les réseaux sociaux.
L’académie de Paris condamne les faits
Une enquête pour « menaces pour de mort », « harcèlement moral en ligne » et « mise en danger de la vie d’autrui par diffusion d’informations relatives à la vie privée » a donc été ouverte, précise le parquet de Paris au Figaro. L’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH) est chargé des investigations. L’académie de Paris a condamné ces menaces de morts et a apporté « tout son soutien » à la CPE. L’instance a d’ailleurs « pris immédiatement toutes les dispositions nécessaires » pour garantir la sécurité au lycée Charlemagne pour la suite des épreuves du baccalauréat.
France24 - Monde
Olivier Rozenberg, politologue : "La France entre en terre politique inconnue"
Publié le : 20/06/2022 - 12:29
Pauline PACCARD
Suivre
A l'issue du second tour des législatives, les candidats macronistes Ensemble remportent 245 des 577 sièges de l'Assemblée nationale, devant la coalition de gauche Nupes et ses alliés (137 sièges) et le RN qui réalise une percée historique (89 sièges) ? La France est-elle ingouvernable à l'issue de ce scrutin qui a vu le président Macron perdre la majorité absolue dans l'hémicycle. Le politologue Olivier Rozenberg analyse pour France 24 la nouvelle donne politique.
Législatives 2022
Ce qu'il faut retenir des résultats du second tour des législatives
DÉCRYPTAGE
Législatives : revers pour Emmanuel Macron, sans majorité pour gouverner
ANALYSE
Législatives : la Nupes, une première force d’opposition à l’avenir incertain
New York Times - World
Saving Historic Songs, and a Jewish Culture in Morocco
Advertisement
Supported by
For centuries after the expulsion from Spain, Morocco’s Sephardic Jewish women sang of love, loss and identity. Now, they’re almost all gone.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Aida Alami
TANGIER, Morocco — They sang to put their babies to sleep, or in the kitchen preparing Purim cakes. They sang in courtyards at night when the men were at synagogue for evening prayer, songs of love, loss, religion and war.
Today, most of those women, members of Morocco’s dwindling Jewish population, are gone. But they have left behind a rich historical trove of northern Judeo-Moroccan Sephardic culture, passed on from one generation to the next through oral history, that scholars of Judaism are striving to preserve before it disappears.
These fragments of history tell powerful stories from times long past, before the Moroccan-Jewish population that once exceeded 250,000 dwindled to the few hundred remaining, after several waves of emigration.
The women were for centuries confined to Jewish quarters, captivated by a world very distant from theirs, singing ballads that eventually became tonal elements of their culture. They latched on to music to preserve their identities and traditions.
The songs, known as “romances,” are a heritage of the Reconquista, or Reconquest, when Christians in medieval Spain waged a centuries-long battle against Muslim occupation. As the Reconquista was nearing its end in 1492, Jews who refused to convert to Christianity were expelled. Many of them ended up in Morocco, bringing their Spanish heritage with them.
The songs reflect this history, with many taunting the Spanish rulers and priests who drove them out. Even though northern Moroccan Jews spoke a hybrid language of Hebrew, Spanish and Arabic, the songs are in Spanish.
But they are not just political statements. They are ballads and lullabies with metaphorical lyrics that do not just speak of history, but are deeply intertwined with personal memories and cultural traditions.
Oro Anahory-Librowicz, a Moroccan-born expert in Judeo-Spanish music, who donated 400 recordings to Israel’s National Library, says that the songs weren’t originally Sephardic but were learned from Spaniards and retained in the culture even as they disappeared in mainland Spain.
“It’s a way of preserving something,” she said over a Zoom interview from Montreal, where she moved in 1973. “Natural transmission isn’t possible in a community that is dispersed all over the world. It has become a sign of identity. Women recognized themselves in this Hispanic heritage and it allowed them to retain a dimension of their Judeo-Hispanic identity.”
One Friday in February, in the hours before sunset and Shabbat, three friends got together as they have on many occasions at the apartment of a pillar in the community, Sonia Cohen Toledano, which overlooks the bay of Tangier in the northern tip of the country, only a few miles across the sea from Spain.
In animated conversation, they interrupted one another frequently, often finishing the others’ sentences. Sifting through a pile of black and white photographs, yellowed with age, they remembered happy times and talked about the shrinking of their community and their urgent need to make the past part of the present and also of the future.
The three women are among the fewer than 30 Moroccan Jews now living in Tangier.
And during many of their gatherings, they end up singing romances.
That day, music rose in the air as they clapped and held hands, smiling while they sang. The sometimes joyous and other times deeply romantic words in Spanish filled the spacious living room, as the women sat on a couch, sipping Moroccan mint tea, in a moment that felt like traveling back centuries.
“We heard them at weddings all the time,” said Julia Bengio, 83. “My mother sang in front of me, but I never thought about telling her, ‘Come here, let me write the lyrics down.’” But she did find cassette recordings of her mother singing and has transcribed the lyrics so they won’t be lost.
“We were never explained what it was, but later in life we looked into it and I want to preserve them,” she added. “Simply not to forget.”
The women sometimes read from handwritten notes, or referred to YouTube videos of the music to jog their memories.
One song mocks a priest who impregnates 120 women. In the song, all the women give birth to girls, except for the cook (from a lower social class), who has a boy. It so happened that she asked the priest explicitly to get her pregnant, and the story connects to some interpretations of the Talmud that says that when women have sexual pleasure, they conceive boys.
Todas paren niñas, la criada varón.Ciento veinte cunas, todas en derredor,Menos la cocinera que en el terrazo colgó.
(“They all give birth to girls, And the maid to a boy. One hundred and twenty cradles, all around, except the cook’s child who hung on the terrace.”)
The central message: If their husbands want boys they should give pleasure before taking pleasure.
Mrs. Cohen Toledano, dedicated to keeping connections with the past, is a treasure trove of everything related to northern Morocco’s Spanish Judeo culture.
“Before we had aunts, cousins, family here,” said Mrs. Cohen Toledano, 85, who is the only one of 16 children in her family who stayed in Morocco. “Slowly, everyone left. We are so few that we are close. We see each other all the time. It’s hard, but we get used to it.”
Her home is a mini-museum of Spanish-Judeo culture, a mix and match of embroideries, artwork, photos and a collection of ancient dresses, some over 150 years old — pretty much anything she could get from departing Jews or that she could dig up in flea markets. “Every time someone died, they left me something,” she said.
Vanessa Paloma Elbaz, an American scholar of Judeo-Spanish music at Cambridge University, has spent the last 15 years collecting and archiving the voices of aging Jews in Morocco. To date she has inventoried over 2,000 entries (mostly recordings, and some photos and videos); a pilot of the archive is available online. Dr. Paloma Elbaz has family roots that date back five generations in Morocco.
When she was a child living in Puerto Rico, she learned her first romance while singing in a children’s choir. That stirred her interest in Judeo-Moroccan history, and while she no longer lives in Morocco, she still visits regularly and records as much as she can.
“If we think we have no written text from the women, we are wrong,” she said. “Some archives were sitting in Spain and nobody was paying attention to them.”
“It’s about learning how to read them,” she added. “They sent all kinds of messages. If they were sad about something, they would sing some of these songs to pass a message on to their husbands.”
One day this winter, she met in Casablanca with Moroccan Jews in a kosher deli, and later others backstage of a concert, recording them all. She also sought out the children of Alegría Busbib Bengio, a prominent figure in the city’s Jewish community, who spent the last years of her life handwriting family genealogies and making dresses. She died a few months ago, at the age of 91, leaving her children with the task of preserving everything she so meticulously collected.
“It would mean betraying her to not share her legacy,” her daughter, Valérie Bengio, told Dr. Paloma Elbaz in the apartment where her mother lived from 1967 until her death. “To leave things untouched is to let them die.”
Mrs. Cohen Toledano’s daughter, Yaëlle Azagury, 51, now lives in Stamford, Conn., but her connection with Morocco remains strong. Music is the bridge that connects her to her childhood in Tangier. In an interview, she said she used to sing lullabies to her children that she remembered from her mother, but she doesn’t think her three American-born children will carry on the legacy.
“It’s a lovely heritage,” she said. “The songs need to be heard. These ballads are often deeply moving and part of the world’s heritage. I feel like I am the last chain of a history that ends with me.”
Advertisement
L'Humanité
Indignations après l’accord minimal de l’OMC sur les brevets
ActuCovid L’étonnant compromis trouvé au sommet de l’Organisation mondiale du commerce ménage Big Pharma sans changer vraiment la donne de l’accès aux tests et aux vaccins des populations des pays les plus pauvres.
Bruno OdentL’accord trouvé vendredi 17 juin à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) autour d’une levée temporaire des brevets sur les vaccins contre le Covid ne soulève pas l’enthousiasme des pays les plus pauvres, qui sont aussi les plus durement frappés par la pandémie. L’Afrique du Sud et l’Inde avaient mis en avant la nécessité d’un abandon des droits liés à la propriété intellectuelle non seulement sur les vaccins anti- Covid mais aussi sur les traitements et les tests pour pouvoir faire face partout à l’urgence. Le moins qu’on puisse dire est que l’étonnant compromis adopté à l’OMC ne va pas au-devant de la préoccupation des deux grands pays initiateurs du débat. Leur proposition, avancée en octobre 2020, partait du constat des formidables inégalités face à la mort provoquées par le Covid pour dégager la voie à la lutte contre la pandémie dans les pays les plus pauvres.
Même la mesure adoptée pour les vaccins, célébrée par les représentants des pays les plus riches comme une « avancée considérable », est bien loin de répondre au défi de protéger tous les êtres humains, quels que soient leur situation et leur pays, contre une maladie qui a déjà coûté la vie à 15 millions de personnes. La levée des brevets est minimale. Elle est prévue sur une période de seulement cinq années. Ce qui ne laisse que très peu de temps à des entreprises du Sud pour mettre au point et rendre accessibles leurs sérums aux populations qui les entourent, s’insurgent plusieurs ONG qui pointent que la pandémie est pourtant loin d’être surmontée.
Déception pour les ONG du monde entier
En Afrique du Sud, où le gouvernement salue du bout des lèvres un timide premier pas, les réactions parmi les professionnels et les associations sont particulièrement virulentes. Trois intellectuels impliqués dans le secteur de la santé évoquent « une claque dans la figure des pays les plus pauvres » (1) et dénoncent un faux compromis arraché sous la pression des pays les plus riches très liés aux géants de la pharmacie.
Les terribles limites de l’accord ont suscité des réactions pour le moins distantes de la plupart des ONG du monde entier impliquées en faveur de la démocratisation de l’accès aux soins. « Nous sommes déçus qu’une véritable renonciation à la propriété intellectuelle, couvrant tous les outils médicaux contre le Covid et incluant tous les pays, n’ait pu être convenue, même pendant une telle pandémie », s’est exclamé Christos Christou, président international de Médecins sans frontières.
Même aux États-Unis, une déception teintée de colère caractérise souvent la réaction des milieux progressistes, qui avaient mis beaucoup d’espoir dans une évolution des règles internationales après que Joe Biden s’y était déclaré favorable l’an dernier. Le journaliste Robert Kuttner s’insurge contre l’attitude des États-Unis et de leur représentante au sommet de l’OMC à Genève, qui ont vendu le résultat obtenu comme une avancée alors que, dit-il en substance, « les véritables vainqueurs sont les profits des grands groupes pharmaceutiques ».
Brevets des vaccinsOMCcoronavirus covid-19accès aux vaccins France24 - Monde
L'Allemagne et l'Autriche relancent le charbon
Publié le : 20/06/2022 - 10:16
Christophe DANSETTE
Christophe DANSETTE
Alors que Gazprom réduit drastiquement ses livraisons de gaz à l'Europe, Berlin et Vienne ont annoncé dimanche vouloir relancer des centrales à charbon. En Allemagne, Robert Habeck, ministre de l'Économie et du Changement climatique, a annoncé cette décision dans un document de cinq pages sur une stratégie plus large pour sortir de la dépendance au gaz russe.
ALLEMAGNE
L’Allemagne ferme sa dernière mine de charbon, fin d’une époque dans la Ruhr
Focus
Où en est l'Allemagne, dix ans après sa décision de sortir du nucléaire ?
La chronique de l’éco
Le gouvernement Merkel va acter la fin des centrales à charbon d'ici 2038
L'Humanité
Assange livré, la honte britannique
ActuLiberté de la presse Aux yeux de Washington, le fondateur de WikiLeaks est coupable d’avoir dévoilé les crimes de guerre en Irak et en Afghanistan. Londres a décidé de l’extrader vers les États-Unis, où il encourt 175 ans de prison.
Pierre BarbanceyLa décision est tombée vendredi. Raide comme une saillie, affûtée comme une lame de guillotine. L’Histoire retiendra le nom de cette ministre de l’Intérieur britannique qui a signé le décret d’extradition de Julian Assange vers les États-Unis comme faisant partie des fossoyeurs de la liberté de la presse et de la liberté d’expression. Priti Patel ne s’est pas embarrassée de beaucoup de considérations.
« Dans cette affaire, les tribunaux britanniques n’ont pas conclu qu’il serait oppressif, injuste ou un abus de procédure d’extrader M. Assange », a expliqué le porte- parole du ministère de l’Intérieur en tentant de s’abriter derrière des arguties juridiques pour mieux masquer le choix politique qui a été fait. Il a ainsi assuré que l’extradition de notre confrère n’était pas « incompatible avec ses droits humains, y compris son droit à un procès équitable et à la liberté d’expression », soulignant que, aux États-Unis, l’Australien serait « traité de manière appropriée, y compris en ce qui concerne sa santé ».
Julian Assange est réclamé par la justice américaine, qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Ces documents classifiés, qui ne sont pas des secrets d’État – faut-il le préciser –, révèlent notamment les crimes de guerre commis par les États-Unis dans ces deux pays qu’ils ont envahis et où les membres de la CIA ont allègrement enlevé, torturé et tué des centaines de personnes.
Pour Me Antoine Vey, l’un des avocats de Julian Assange contacté par l’Humanité, cette décision montre que, « en réalité, ce qu’Assange subit est une forme de vendetta orchestrée par les services de renseignements américains, qui s’en cachent de moins en moins, contre celui qu’ils considèrent comme leur ennemi numéro 1. Et les services américains ont repris la main sur l’Australie et sur le Royaume-U ni, qui n’est plus dans l’Union européenne ». Pour Katia Roux, chargée de plaidoyer libertés à Amnesty International France, « cette décision est une mauvaise nouvelle pour Julian Assange. Mais elle envoie un signal glaçant aux journalistes. Dénoncer de possibles crimes de guerre de gouvernements les expose à des poursuites, à des arrestations, à des détentions. Ils ne pourront pas faire leur travail convenablement et devront se demander à chaque fois s’ils peuvent oui ou non publier des informations d’intérêt général » .
trois ans en prison de haute sécurité
Fondateur de WikiLeaks, Julian Assange a passé sept ans dans l’ambassade de l’Équateur à Londres où il s’était réfugié en 2012, alors qu’il était en liberté sous caution. Il craignait alors une extradition vers les États-Unis, ou bien la Suède, où il faisait l’objet de poursuites pour viol depuis abandonnées. Il avait finalement été arrêté par la police britannique en avril 2019 et était détenu depuis trois ans à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de la capitale britannique, dans des conditions très difficiles. En mars, il s’est marié avec Stella Morris, une avocate sud-africaine. Ils ont deux petits garçons conçus lorsque Julian Assange vivait à l’ambassade d’Équateur.
« Quiconque dans ce pays se soucie de la liberté d’expression devrait avoir profondément honte que la ministre de l’Intérieur ait approuvé l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis, le pays qui a comploté son assassinat », a insisté, vendredi, Stella Morris. « Julian n’a rien fait de mal. Il n’a commis aucun crime. Il est journaliste et éditeur, et il est puni pour avoir fait son travail », a-t-elle poursuivi.
Poursuivi aux états-unis pour 17 chefs d’inculpation
De son côté, WikiLeaks a dénoncé « un jour sombre pour la liberté de la presse » et annoncé que Julian Assange ferait appel, ce qui devrait prolonger la procédure et permettre une mobilisation plus importante autour de son sort. En janvier 2021, un tribunal britannique avait refusé la demande d’extradition américaine, estimant que les conditions d’incarcération aux États-Unis risquaient d’alimenter ses tendances suicidaires. Pour obtenir gain de cause, le gouvernement américain a finalement convaincu une cour d’appel de lui donner raison en assurant qu’Assange recevrait des soins adaptés et ne serait pas incarcéré à la prison de très haute sécurité ADX de Florence (Colorado), surnommée l’Alcatraz des Rocheuses. Il a également promis que le fondateur de WikiLeaks ne serait pas soumis à « des mesures administratives spéciales » – un régime de mise à l’isolement quasi total – avant, pendant et après le procès. Un engagement qui laisse sceptique Katia Roux. « Les États-Unis ont dit qu’ils se réservaient le droit de revenir sur leurs assurances diplomatiques à tout moment. Elles ne sont pas fiables, les motivations étant politiques. C’est pourquoi nous appelons le Royaume-Uni à ne pas extrader Julian Assange et le gouvernement américain à abandonner les accusations contre lui. » Une pétition signée par plus de 100 000 personnes soutient cette position d’Amnesty International, qui demande la libération du journaliste emprisonné.
S’il est transféré aux États-Unis, Julian Assange sera jugé devant un tribunal fédéral en Virginie et devra répondre de 17 chefs d’inculpation, dont l’obtention et la divulgation d’informations relatives à la défense nationale. Il encourt jusqu’à 175 ans de prison. Or, comme le fait remarquer Katia Roux, les possibles auteurs de crimes de guerre en Afghanistan et en Irak, que Julian Assange a contribué à dénoncer, ne sont pas inquiétés. « Nous ne sommes pas au bout du chemin. Nous allons nous battre. Nous allons utiliser toutes les voies de recours », a prévenu Stella Morris-Assange lors d’une conférence de presse. Elle a expliqué que son époux voulait se « battre », mais a évoqué un risque de suicide. « S’il est extradé vers les États-Unis, les conditions dans lesquelles il se trouvera seront oppressives (…) Cela le poussera à se suicider. »
Julian Assangeliberté de la presse France24 - Monde
Entre la Guyane et le Brésil, une frontière incontrôlable (2/4)
Publié le : 17/06/2022 - 11:05
Séverine BARDON
Fanny LOTHAIRE
Près de 3 000 pirogues effectuent chaque jour la traversée du fleuve Oyapock qui délimite, en Amérique du Sud, le Brésil et la région française de Guyane. Les rives de ce fleuve sont le théâtre de trafics en tout genre, d'immigration illégale et d'orpaillage clandestin. Les populations locales jouent au chat et à la souris avec les forces de l'ordre qui tentent de surveiller les allées et venues. Et la pandémie de Covid-19, qui aurait supposé une fermeture hermétique de la frontière, n’a fait que démontrer sa grande porosité de façon plus évidente encore. Un reportage de Fanny Lothaire et Laura Damase, avec Séverine Bardon et Olivier Marzin.
Entre l'Irak et l'Arabie saoudite, une frontière entrouverte
Entre la Guyane et le Brésil, une frontière incontrôlable
Entre le Kenya et l'Ouganda, une frontière indécise
Entre le Laos et la Chine, une frontière prospère
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Reporters
Entre l'Irak et l’Arabie saoudite, une frontière entrouverte (1/4)
Outre-Mer
Guyane : la hausse du cours de l'or favorise l'orpaillage illégal
REPORTERS
Vidéo : Saint-Laurent-du-Maroni, porte d'entrée clandestine vers la Guyane française
L'Humanité
Pierre Audin le « fils du chahid » revient, la mémoire au poing
Histoire de la semaineMuni enfin de son passeport vert, le fils de Maurice Audin, mathématicien communiste mort en martyr (ou « chahid » en arabe) sous la torture de l’armée française en 1957, est retourné en Algérie où il est né. Chaleureusement accueilli, venu plaider la cause de la solidarité et de la coopération scientifique entre Paris et Alger, il entend rappeler combien la « vérité » sur les crimes coloniaux est cruciale, plus que les « excuses » de la France.
Rosa MoussaouiAlger, Oran, Constantine (Algérie), envoyée spéciale.
Du bas d’un amphithéâtre de l’université Mentouri de Constantine, armé d’une paire de ciseaux, d’un rouleau de Scotch et de quelques feuilles de papier blanc, il donne une savoureuse leçon de mathématiques. Pierre Audin coupe et colle, confectionne deux cylindres liés l’un à l’autre que la magie de la géométrie et de ses découpages finit par transformer… en cadre. Clin d’œil plein d’humour au hirak, qui avait fait de cet objet un emblème de la contestation de la candidature de Bouteflika à un 5e mandat. De deux rubans de Möbius, des boucles obtenues en reliant les deux extrémités de ces bandes de papier avec une torsion d’un demi-tour, l’orateur tire deux cœurs entrelacés. « La France et l’Algérie », sourit-il, malicieux, sous les applaudissements et les rires joyeux de l’assistance.
Une chaire de mathématiques « Maurice-Audin »
Le fils de Maurice Audin, jeune mathématicien communiste torturé et assassiné par l’armée française en 1957, est heureux de ce retour au pays natal : ce n’est pas le premier, mais c’est la première fois qu’il a fait le voyage avec son passeport algérien, enfin délivré par les autorités. Soixante ans après l’indépendance de l’ex-colonie française, pour laquelle se sont engagés ses parents, cette visite prend un relief particulier. « Pour moi, ce n’est pas vraiment très différent des précédents séjours. Pour les Algériens, sûrement : ils sont contents de me voir. J’ai l’impression qu’ils sont peut-être un peu plus au courant de qui était Maurice Audin, remarque-t-il. La chose très différente pour moi, c’est l’accueil des autorités algériennes avec, visiblement, une volonté d’aller de l’avant sur des questions qui me tiennent à cœur. »
Entouré d’une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin, à l’invitation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, il est venu plaider la cause de la coopération scientifique et de la solidarité entre la France et l’Algérie. « Nous sommes partis pour des échanges et des rencontres réguliers, des projets concrets autour de l’histoire, des mathématiques, de la jeunesse », se réjouit son président, Pierre Mansat, en égrenant quelques objectifs prioritaires : pérenniser le prix de mathématiques qui récompense chaque année des lauréats des deux rives de la Méditerranée ; créer en Algérie une chaire de mathématiques portant le nom de Maurice Audin, à l’image de celle qui permet chaque année de recevoir en France un chercheur algérien ; développer des projets d’éducation populaire autour des sciences. Regarder vers l’avenir commun… sans se détourner de l’indispensable travail de mémoire sur les crimes de guerre commis par la France coloniale. « Dès le départ, de prestigieux mathématiciens comme Laurent Schwartz ont exigé la vérité sur le sort de Maurice Audin. Son directeur de thèse, René de Possel, a rassemblé ses notes et organisé la soutenance in absentia du 2 septembre 1957 à la Sorbonne, un moment décisif de la mobilisation des intellectuels et du Comité Audin », rappelle le mathématicien René Cori, qui partage avec Pierre Audin la tribune de ces conférences de mathématiques.
Maurice Audin: le crime d’État enfin reconnu !« Documenter les tortures »
Il aura fallu attendre plus de six décennies pour que le mensonge officiel se dissipe : en 2018, le président français Emmanuel Macron reconnaissait enfin la responsabilité de l’armée française dans le supplice et l’assassinat de Maurice Audin, et l’existence d’un système institutionnalisé de torture. Son fils espère aujourd’hui voir l’Algérie entreprendre, comme s’y engage désormais le gouvernement, des recherches pour tenter de retrouver les restes du corps que les bourreaux ont fait disparaître, comme ceux de milliers de suppliciés passés entre leurs mains. « Un pas a été franchi avec la déclaration de Macron, qui a admis que Maurice Audin avait connu le même sort que de très nombreux autres Algériens. Exiger la vérité sur toutes ces “disparitions”, c’est le sens du combat de la famille Audin depuis toujours », résume l’avocate Claire Hocquet.
L’historien Gilles Manceron est l’un des artisans du projet et du site 1000autres.org consacré aux milliers de disparus algériens assassinés par l’armée française. Il estime aussi qu’il est « indispensable de documenter les tortures et les disparitions forcées qui se sont produites ailleurs en Algérie pendant la guerre d’indépendance et auparavant, tout au long d’une colonisation ponctuée de révoltes et de répressions ». « Il ne faut pas réserver la reconnaissance de ces crimes infâmes à des figures emblématiques, il faut l’étendre à tous. Cela honorerait la France que son président affirme clairement, comme il l’a fait avant d’entrer à l’Élysée, que le colonialisme fut une abomination, que la torture est consubstantielle à ce crime », avance encore Fadéla Boumendjel-Chitour, la nièce de l’avocat Ali Boumendjel, dont l’assassinat fut déguisé en suicide par les militaires français, lui aussi reconnu en 2021 par Emmanuel Macron comme une victime de ses tortionnaires.
Dans « notre patrimoine révolutionnaire »
Entre deux rendez-vous officiels, Pierre Audin et les membres de la délégation prennent part à des rencontres avec les amis, les camarades, les compagnons de lutte. Rue Didouche-Mourad, tout près de la faculté centrale où enseignait Maurice Audin, un échange avec les moudjahidates, les combattantes de la guerre d’indépendance, attire un public nombreux. D’une génération à l’autre, on reconnaît des visages familiers du combat pour une Algérie libre et démocratique. Fatiha Briki, figure de la défense des droits humains et amie d’enfance de Pierre Audin ; l’avocate Aouicha Bekhti, défenseure des détenus d’opinion ; les journalistes Khaled Drareni et Mustapha Benfodil, la militante féministe Amel Hadjadj, etc. En dépit d’une surveillance étroite, un espace de libre parole s’ouvre, et ils sont rares en Algérie depuis le verrouillage rendu possible par la pandémie de Covid-19 qui a mis un coup d’arrêt au mouvement populaire.
Au confluent de la mémoire et du présent, une autre Algérie cherche à se tramer, et le visage de Maurice Audin, qui avait ressurgi dans les marches de 2019 avec ceux de Larbi Ben M’hidi, d’Ali la Pointe, de Hassiba Ben Bouali et de tant d’autres, indique comme une nouvelle possibilité. Place Audin, en plein centre d’Alger, une semaine avant l’hommage officiel programmé par les autorités pour y dévoiler un buste clinquant, il faut négocier longuement pour être autorisé à observer une minute de silence. Sur ce rond-point inscrit dans la géographie du hirak, aucun rassemblement n’est toléré. Il faut ruser pour déposer une couronne de fleurs. Pierre Audin s’incline devant la fresque dédiée au militant communiste, dont les étudiants avaient fait, voilà trois ans, leur point de ralliement. « Depuis le 22 février 2019, les Algériens, en particulier les jeunes, se sont un peu réapproprié leur histoire, avec l’idée que les combattants de la libération nationale se sont engagés pour une Algérie pas seulement indépendante, mais aussi fraternelle, solidaire, démocratique, plurielle », analyse-t-il.
Ouahid Benhalla partage cette lecture. Ses engagements politiques ont valu à ce militant du Mouvement démocratique et social (MDS) une condamnation à un an de prison ferme, l’an dernier, pour « incitation à attroupement non armé ». Sa peine fut finalement réduite en appel ; il a été libéré après deux mois de détention. « Toute une part de l’histoire de l’indépendance n’a pas été mise en évidence jusqu’ici, insiste-t-il. Le hirak a mis en lumière le versant sublime de notre histoire, Maurice Audin en fait partie : il appartient à notre patrimoine révolutionnaire. » L’ex-détenu d’opinion regrette aujourd’hui que le gouvernement « refuse tout hommage populaire » à Maurice Audin, en dehors des célébrations officielles. « Ils ont peur de ce peuple qui veut récupérer sa souveraineté. Mais le mouvement d’émancipation qui prend sa source en novembre 1954 ne s’arrêtera pas », prédit-il.
« Le nom d’Audin a hanté mon enfance »
Depuis 1962, le pouvoir a continûment fait de sa martyrologie officielle et sélective une source de légitimité politique. Quitte à laisser dans l’ombre des pans entiers de l’histoire coloniale. À l’université d’Oran, on est surpris de rencontrer des étudiantes qui n’ont jamais entendu parler des enfumades de Pélissier et de Bugeaud. Dans le massif du Dahra, en descendant au fond de la gorge où, dans une grotte, le premier asphyxia, le 18 juin 1845, la tribu des Ouled Riah, Christophe Lafaye insiste sur « la spécificité de cette pratique des enfumades qui s’est perpétuée bien après la guerre de conquête ». Cet historien de l’université de Dijon travaille sur les « sections des grottes » de l’armée française qui firent usage d’armes chimiques pour neutraliser les refuges des maquisards durant la guerre d’indépendance. Une recherche sensible, qui se heurte au verrouillage d’archives militaires classées secret-défense, et qui a valu à l’un de ses étudiants une perquisition et des ennuis judiciaires.
En dépit du mouvement d’ouverture amorcé en 2008, « on continue, dans certains domaines, de verrouiller l’accès aux archives les plus sensibles de la guerre d’Algérie », s’agace Catherine Teitgen-Colly, professeur émérite de droit public de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). « Un délai de cinquante ans, ça suffit ! tranche-t-elle. On ne peut plus effacer la violence qui s’est exercée pendant cent trente-deux ans de colonisation. » Elle-même hérite d’un lien particulier à cette histoire, à l’Algérie : son oncle, Paul Teitgen, déporté et résistant, secrétaire général de la préfecture d’Alger, a démissionné en 1957 pour protester contre la torture et les exécutions sommaires, alors que les pouvoirs de police étaient confiés au général Massu et à l’armée. « Le nom d’Audin a hanté mon enfance, il revenait régulièrement dans les conversations de Paul avec mon père. Ce nom était le signe d’un drame chargé d’une grande émotion », se souvient-elle.
Ce nom, le réalisateur François Demerliac, auteur du film documentaire « la Disparition », appelle à « l’extirper de l’ombre pour les jeunes générations, tout comme ceux de Pierre et Claudine Chaulet, de Raymonde Peschard, de Jacqueline Guerroudj », à honorer les noms de tous ceux qui, d’origine européenne, refusèrent le racisme et la déshumanisation des Algériens sur lesquels se fondait l’ordre colonial. Dans les allées du cimetière chrétien de Constantine, débroussaillées pour la première fois depuis bien longtemps, Pierre Audin et ses compagnons de voyage se recueillent sur la tombe de Raymonde Peschard. L’historien Alain Ruscio retrace le parcours de la militante communiste, infirmière au maquis, tuée sous les tirs de l’armée française le 26 novembre 1957. Dans la vieille cité des ponts, l’appel à la prière s’achève ; une fine pluie apaise la canicule ; un chant monte, lancé par Pierre Audin : une « Internationale » empreinte de fierté et d’émotion.
pierre audinmaurice audinGuerre d'Algérie Valeurs Actuelles
Fiasco du Stade de France : “La FFF est lavée de toute erreur”, estime son président Noël Le Graët
S’il se faisait discret depuis le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France le 28 mai dernier, Noël Le Graët est sorti du silence dans Le Journal du dimanche. « D’après l’enquête, il apparaît que la Fédération est lavée de toute erreur administrative, juridique ou de compétence, puisque la nôtre, c’est l’organisation et le maintien de l’ordre à l’intérieur de l’enceinte et qu’il n’y a pas eu un incident », a assuré le président de la Fédération française de football (FFF), dans un entretien accordé à l’hebdomadaire, dimanche 19 juin.
« Cela dit, il faudra écouter l’UEFA au sujet de la billetterie. Les faux billets ont bien été fabriqués quelque part, et la police trouvera bien », a cependant estimé le dirigeant de 80 ans. Tout en assurant qu’il « regrette » les débordements. « Un bon copain s’est fait bastonner. Il avait un vrai billet mais s’est retrouvé dans une foule où un tas de mecs voulaient entrer… » a-t-il encore confié.
« On a quand même organisé plein de matches de 80 000 personnes »
À l’image du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait jeté la faute sur « les supporters britanniques » et un important trafic de faux billets, le président de la FFF considère que le nombre de spectateurs en trop dans l’enceinte sportive a constitué le nœud du problème. « Reste à savoir pourquoi il y a eu plus de billets que prévu », a-t-il déclaré. Avant de défendre sa Fédération à nouveau : « Depuis des années, on a quand même organisé plein de matchs de 80 000 personnes sans le moindre incident. Mais s’il y a 110 000 personnes qui se pointent… »
Interrogé ensuite sur les mauvais résultats de l’Équipe de France lors des derniers matchs de la Ligue des nations, Noël Le Graët a balayé les inquiétudes : « C’est arrivé au terme d’une année très remplie, on avait beaucoup de blessés, Didier [Deschamps] a eu un problème personnel qui l’a beaucoup affecté… Le repos va nous faire du bien. Il nous reste deux matchs en septembre, il faudrait en gagner un pour ne pas finir dernier. »
France24 - Monde
Pologne-Hongrie : les trublions européens divisés sur l'Ukraine (partie 1)
Publié le : 20/06/2022 - 11:59Modifié le : 20/06/2022 - 12:21
Caroline DE CAMARET
"L'Europe dans tous ses États" se rend en Pologne et en Hongrie. Ces deux pays frontaliers avec l'Ukraine étaient les bêtes noires de Bruxelles pour leur manquements à l'État de droit. Mais la guerre en Ukraine a rebattu les cartes. Les anciens alliés du groupe de Visegrad affichent désormais de grandes divisions sur la question de l’invasion russe, avec une Pologne ultraconservatrice farouchement anti-Poutine et une Hongrie toute aussi conservatrice mais ambiguë sur la guerre en Ukraine.
En Pologne, nous allons à la rencontre à Varsovie de Marcin Przydacz, ministre adjoint des Affaires étrangères, de Radoslaw Sikorski eurodéputé PPE (Plateforme civique) et enfin à Cracovie de Roza Thun, eurodéputé Renew qui nous reçoit dans un centre de réfugiés ukrainiens. La Pologne est-elle mieux traitée par Bruxelles, qui a renoncé à bloquer son plan de relance malgré un système judiciaire contesté, en raison de son accueil large des réfugiés ?
Magdalena Chodownik, correspondante à Varsovie, revient sur cet accueil de plus de 3 millions d'Ukrainiens arrivés en Pologne. À Varsovie, la population a augmenté de plus de 17 %. Reportage sur ces Ukrainiens qui tentent de s’intégrer dans un pays de l'UE qui les autorise à travailler.
Enfin, nous décryptons une infox liée à l'afflux de réfugiés : Sophie Samaille débunke une vidéo virale qui affirmait que la police polonaise avait ouvert le feu à la frontière sur des réfugiés originaires africains. Plusieurs rapports ont souligné les difficultés spécifiques auxquelles ils ont été confrontés lorsqu'ils ont tenté de traverser la frontière polonaise et d'entrer dans l'Union européenne.
Une émission présentée par Caroline de Camaret, produite et mise en image par Johan Bodin et Pierre Lemarinier.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
-
Roza THUN UND HOHENSTEIN, Députée européenne, Renew Europe (Pologne)
-
Marcin PRZYDACZ, Ministre adjoint des affaires étrangères Polonaises
-
Radoslaw Sikorski, eurodéputé polonais, groupe PPE (Plateforme civique)
L’EUROPE DANS TOUS SES ÉTATS
Pologne-Hongrie : les trublions européens divisés sur l'Ukraine (partie 2)
État de droit : l'UE lance la procédure qui pourrait priver la Hongrie de fonds européens
Guerre en Ukraine : les pays africains s'organisent pour rapatrier leurs ressortissants
L'Humanité
Colombie. Gustavo Petro, le candidat qui veut extirper le pays de sa « solitude »
PortraitEn tête du premier tour de la présidentielle, le candidat de gauche affrontera le 19 juin Rodolfo Hernandez. Premier opposant à l’ultradroite, l’ancien guerillero, qui a rendu les armes en 1990, est régulièrement menacé de mort par les groupes paramilitaires.
Lina SankariGustavo Petro aurait pu naître sous la plume de Gabriel Garcia Marquez, trouver sa place au sein de la famille Buendia qui, sur sept générations, oscille entre guerres et massacres dans « Cent Ans de solitude ». Le candidat de la gauche, rassemblée autour du Pacte historique, qui a réuni 40,3 % des voix au premier tour de la présidentielle colombienne, le 29 mai, pose ainsi l’enjeu devant ses partisans : « Il s’agit de sortir de deux cents ans de solitude. » Comme un clin d’œil au géant de la littérature dont s’est tant imprégné cet ex-guérillero du Mouvement du 19 avril, entré en insurrection en 1977 et démobilisé en 1990. Ses pérégrinations littéraires l’amènent de Verne à Dostoïevski en passant par Rousseau. Les armes à la main, l’insurgé se fait appeler Aureliano – hommage au héros de Garcia Marquez, toujours – ou commandant Andres. À l’issue des accords de paix, il quitte définitivement le maquis pour poursuivre le combat sur le terrain politique. Aujourd’hui âgé de 62 ans, l’ancien maire de Bogota (2012-2015) espère rompre avec le cycle entamé après l’indépendance de 1819 et la confiscation du pouvoir par une élite raciste, sanguinaire et vermoulue, nostalgique de l’ère coloniale. Même l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) l’atteste : en Colombie, il faut onze générations pour s’extirper de la pauvreté.
Entre marxisme et théologie de la libération
Candidat pour la troisième fois à la fonction suprême, Gustavo Petro est déjà parvenu à se hisser au second tour en 2018 avant d’échouer face à l’ultradroitier Ivan Duque, dont le score sans appel a enterré la paix conclue en 2016 avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Natif de Ciénaga de Oro, dans le département de Cordoba, il est le fruit d’une famille pauvre et d’un étrange melting-pot idéologique qui pousse son père à admirer tout à la fois le Che et l’ex-président colombien Laureano Gomez, qui n’a jamais caché sa sympathie pour Franco. Gustavo Petro, qui a oscillé entre marxisme et théologie de la libération, est aujourd’hui en mesure de faire basculer un pays tenu par l’ultradroite depuis des décennies. Au second tour, le 19 juin, il affrontera le millionnaire outrancier Rodolfo Hernandez, présenté comme un candidat indépendant mais qui qualifie Hitler de « grand penseur allemand ».
Comme pour cinq autres candidats de gauche avant lui, morts pour avoir défendu la justice, la paix et l’égalité, sa position de favori l’expose à des menaces de mort venues de La Cordillera, un groupe d’anciens paramilitaires d’extrême droite qui trempe dans le trafic de drogue et les assassinats politiques. Ce n’est pas la première fois que Gustavo Petro voit un fusil pointé sur lui alors même qu’il a déposé les armes. Dès 1991, député de Cundinamarca, département le plus peuplé du pays, il est contraint de s’exiler pendant quatre longues années pour sauver sa peau. Il sera de nouveau menacé par les paramilitaires d’Aguilas Negras après la présidentielle de 2018. « Le crime contrôle la politique dans les hameaux, les villages et les villes », conclut-il.
C’est en tant que député puis sénateur qu’il se taille le rôle de premier opposant aux présidents d’ultradroite Alvaro Uribe et Ivan Duque, qui se succèdent à grand renfort de corruption et d’assassinats. Il dénonce la « parapolitique », soit les relations entre cette partie de l’échiquier et les milices chargées de liquider adversaires politiques et syndicaux. Il est aujourd’hui porté par le mouvement social de masse réprimé dans le sang en 2021. Lors des législatives de mars, le Pacte historique devient la première force politique au Sénat. Le candidat de gauche entend sortir du modèle extractiviste (développement économique basé sur l’exploitation des ressources), élaborer une réforme agraire, favoriser l’accès à la santé, à l’éducation et à l’égalité entre les genres. À propos du Pacte historique, qui réunit notamment Colombie humaine, le Parti communiste colombien et le Parti des communs (ex-Farc), l’économiste explique sans prendre de gants : « Je ne voulais pas m’enfermer dans une sorte de secte puriste, très typique du monde de la gauche. (…) Le pays a besoin de beaucoup de dialogue social : il est en guerre, il est polarisé, les ponts de communication sont pratiquement détruits. Alors, le message de construire des ponts, de permettre à des personnes différentes de nous de nous rejoindre, m’a semblé préférable. » Critiqué pour la faible participation des femmes à sa campagne, au-delà de celle de sa colistière Francia Marquez, le candidat considère que le féminisme est « une avant-garde politique en avance sur la société ». En tant que président, dit-il, il aura toutefois la charge de trouver un compromis entre leurs demandes et celles des femmes plus conservatrices pour « correspondre à l’ensemble de la société ».
Colombiegustavo petro Valeurs Actuelles
La Pride radicale relaie des slogans appelant à “brûler” les policiers et à mettre “les hétéros au zoo”
Ce dimanche 19 juin, la Pride radicale a décidé de mener une marche en plein Paris. L’objectif de ce mouvement réunissant 19 collectifs est notamment de se mobiliser en faveur des migrants ou encore de la communauté LGBTQIA+. Mais la Pride radicale se positionne également contre les forces de l’ordre. « Nous accompagnons des demandeurs d’asile qui se font agresser par la police, donc c’est peu envisageable pour nous d’avoir des représentants de la police à nos côtés », a assuré l’un des membres du mouvement au Parisien le 18 juin. Les propos tenus à l’égard des forces de l’ordre sont d’ailleurs extrêmement violents, comme en témoigne une story, relayant un slogan, postée sur le compte Instagram militant : « 100, 200, 300 degrés ! La bonne température pour brûler les condés », affichait l’une d’entre elles hier, supprimée depuis.
La Pride Radicale est une pride racialiste qui regroupe toute la lie indigéniste qui soit.
Ce sont des gens violents qui n’hésitent pas, comme ici, à menacer les policiers et à faire l’apologie de la violences envers nos forces de l’ordre. Cette pride doit être interdite. #pride https://t.co/ApzI8c4Kmq pic.twitter.com/g1OprI0m6B
— MEHDI AIFA (@Mehdi_Aifa_AJR) June 19, 2022
« Brûler les flics et les patrons »
Le mouvement n’est pas tendre non plus avec les personnes hétérosexuelles si l’on en croit cette autre story qui lance : « Les hétéros au zoo, libérez les animaux ». La Pride radicale mise sur des slogans chocs et violents pour faire passer ses messages. Le mouvement parle par exemple de « violences policières et de racisme d’Etat » et « nique la bac », mais parle aussi de kérosène à utiliser non pas pour les avions, mais pour « brûler les flics et les patrons ».
« Tout le monde déteste la police » 🎶disent-ils tous en cœur à la #Pride Radicale qui, elle-même préconise, via des slogans officiels de « brûler » des policiers et de libérer les animaux des Zoo et d’y mettre à la place, les « hétéros ». La honte ! #PrideRadicale #soutienFDO pic.twitter.com/Syeqzj8guf
— MEHDI AIFA (@Mehdi_Aifa_AJR) June 19, 2022
Les collectifs s’insurgent clairement contre le système et le monde carcéral, estimant même que si la police est « partout », la « justice [est] nulle part », préférant opter pour la « solidarité avec les sans-papiers ». Pour rappel l’an dernier, la marche des militants antiracistes, anticapitalistes et anti-flics avaient réuni plus de 30 000 participants.
New York Times - World
The ‘Hard Yakka’ of Defining Australian English’s Many Quirks
Advertisement
Supported by
It took a while for Australians to appreciate their linguistic distinctiveness. The editors at the Australian National Dictionary Center work to document it.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Damien Cave
CANBERRA, Australia — Amanda Laugesen scrolled through the spreadsheet of 7,000 words and idioms being considered for the next edition of the Australian National Dictionary, but no matter how hard she looked, she just couldn’t find the phrase.
“Few bricks short of a pallet” was there. So was “face like a bucket of smashed crabs.”
But where was “face like a half-sucked mango?”
Spinning quickly from the screen, she got up and walked down the hall to ask Mark Gwynn. They’d been working together at the Australian National Dictionary Center in Canberra for more than a decade, and they had both seen phrases go missing in drafts of what a colleague had called their “herbarium of words.”
Mr. Gwynn, a former poetry student, was also stumped by the disappearance. “Well, we know we’ve got ‘face like a twisted sand shoe,’” he said, recalling similar entries in their database. “It’s not under ‘mango’ or ‘sucked’?”
Dr. Laugesen shook her head. The author of a book about Australia’s penchant for off-color language, with a Ph.D in American history, she looked almost as mad as a cut snake.
“This is the problem,” she said, lamenting the lost mango insult. “Sometimes you get stuck.”
Clearly, updating a dictionary of Australian English on a shoestring budget is a special kind of hard work — or “hard yakka,” for those who speak the local language. The Australian National Dictionary includes only words and phrases that have originated in Australia, that have a greater currency in the country, or that have a special significance in Australian history. And the process is a bit like panning for gold.
Sometimes the job requires sifting through the muck of politics, collecting Australianized phrases like “loose unit,” which is how Prime Minister Scott Morrison described Anthony Albanese, the eventual victor in last month’s national election, after Mr. Albanese made an economic proposal.
Sometimes it means scanning Twitter or reading memoir after memoir, looking for phrases that have become more valuable among Indigenous Australians, like “story custodian,” or new communities of Australians — like “ABC,” for Australian-born Chinese.
It can also mean paying close attention to how words change. Australians have a long history of turning some abbreviations or seemingly innocuous phrases into slurs, based on race, gender or country of origin. And they also tend to shine up, or “ameliorate,” others, taking “bloody” or “bastard” and making them part of the more commonly accepted vernacular, often long before Britain.
All of this work, the forensics of national dictionary research, is relatively new in Australia.
The Oxford English Dictionary emerged gradually from 1884 to 1928. Noah Webster published “An American Dictionary of the English Language” in 1828. But the first serious look at the Australian language, by Sidney Baker, a New Zealander, came out in 1945. And the first edition of the Australian National Dictionary — a partnership between the Oxford English Dictionary and the Australian National University — hit libraries only in 1988.
The delay reflected what the dictionary itself sought to fix, an accepted disrespect from inside the country and beyond for how Australians talked. It took Australians themselves a long time to recognize that the way they spoke and wrote reflected a unique place and culture, more than just a distant colony thought to be butchering the Queen’s English.
Bruce Moore, a former medieval English scholar who was the director of the National Dictionary Center from 1994 to 2011, noted that a lot of words and sayings that captured “Australian qualities” were looked down upon among educated elites.
Words like “battler” (a person who works doggedly and with little reward) or the admonition to never “dob in your mates” (inform on your friends) or “rort the system” (cheat or engage in fraud) were all there in Australian English, “but they were not recognized in the traditional ‘public square,’” Dr. Moore said. “It’s only the 1970s when these terms come into the forefront of Australian English and are recognized and people start, for a change, being proud of the fact that this was their language.”
The first edition of the dictionary had 10,000 entries. The second, which came out in 2016, held 16,000, including words borrowed from more than 100 Indigenous Australian languages — billabong, kangaroo and yabby, to name a few.
Most of the entries started out on handwritten index cards, with citations to where the earliest use could be found.
It was the same process employed for the original Oxford English Dictionary, and it means that there is a tangible archive. At the Australian Dictionary Center, which sits inside a musty humanities building on the campus of the Australian National University, photos of O.E.D. editors with long beards stand near wide, squat filing cabinets with cards containing Australian phrases included and discarded.
Open a drawer, catch the ruddy smell of dry rubber bands breaking free from stacks of old paper, and you might find a rough gem that never made it in and might be lost forever, like “beero” or “Antonio de Fat Pizza,” which appeared to be linked to a television show in 2003.
Also among the rejects is “selfie,” the one word that Dr. Moore still finds himself mulling over. He said he knew that the Oxford English Dictionary had found the earliest evidence for the word in an Australian newsgroup online, but within weeks, selfie was everywhere.
“I asked myself, ‘Is there enough proof to say ‘that’s an Australian invention’?” he said. “And I thought, I’m not convinced. And then as soon as the dictionary came out, I thought bugger it. I’m going to be known for this moral failing.”
Even now, selfie’s origins are unresolved. Dr. Laugesen is also not convinced that Australia deserves the credit or blame.
The phrases she can’t stop thinking about now are the ones that might reflect Australia’s growing ambivalence — or self-deprecating sense of humor — about the country’s gentrified taste after a long run of mining- and real-estate-driven economic growth.
Some people, for example, are said to be part of the “goat’s cheese set” or to live “behind the quinoa curtain” or the “latte line.” Dr. Laugesen said it was hard to tell if the early citations would point to a grass-roots critique or a more politicized campaign. But the trend seemed to be connected to the evolution of another extremely Australian word — “bogan.”
In the 1980s, it referred to “a boorish and uncouth person,” typically from Sydney’s working-class western suburbs. Now it seems to be used as a badge of honor. Dr. Laugesen noted that “fauxgan,” or fake bogan, was becoming the bigger insult, while finding your “inner bogan” was an honorable goal, suggesting Australians were eager to reclaim their more unsophisticated past.
Even that half-sucked mango spoke to the theme, as became clear when Dr. Laugesen solved the mystery of its disappearance. Eventually, she found it in the “H” words, noting that there was evidence for three iterations: “head like a half-sucked mango; face like a half-sucked mango” and “hair like a half-sucked mango.”
At least one of those appeared in a memoir by Nick Cummins, a former professional rugby player, nicknamed “the Honey Badger,” who rose to prominence after starring on the sixth season of Australia’s version of “The Bachelor.” His mop of unruly hair seemed to be a source, but it was far from the only reference Dr. Laugesen found.
“I’m not sure how we’ll organize these kinds of idioms at this stage, especially the head, face being somewhat interchangeable,” she said.
Like “latte line,” the phrase seemed destined for inclusion in next year’s new online edition.
“It needs to tell some kind of story about Australia,” Dr. Laugesen said. “The story might not be totally evident from the entry, but it has to be there.”
Advertisement
France24 - Monde
Au moins 20 civils et un Casque bleu tués dans le nord du Mali
Publié le : 19/06/2022 - 14:48
FRANCE 24
Suivre
Des hommes armés ont tué samedi au moins 20 civils près de la ville de Gao, dans le nord du Mali où la situation sécuritaire se détériore. Un Casque bleu du contingent guinéen de la Minusma a de son côté été tué dimanche dans l'explosion d'une mine à Kidal.
Le nord du Mali est de nouveau pris dans la spirale de la violence. Des hommes armés ont tué au moins 20 civils samedi 18 juin près de la ville de Gao et un Casque bleu est mort dimanche 19 juin à Kidal, dans le nord de ce pays sahélien où la situation sécuritaire se détériore.
"Des terroristes criminels ont assassiné samedi au moins vingt civils dans plusieurs hameaux de la commune d'Anchawadj", à quelques dizaines de kilomètres au nord de Gao, a assuré par téléphone à l'AFP un responsable de la police de la région sous couvert d'anonymat.
Un autre responsable policier à Bamako, également sous couvert de l'anonymat, a confirmé à l'AFP "l'assassinat samedi d'une vingtaine de civils à Ebak, à 35 km au nord de Gao, et dans des localités voisines", évoquant un "acte perpétré par des criminels armés".
"Les jihadistes ont assassiné samedi 24 civils dans la commune d'Anchawadj. C'est la panique générale", a pour sa part affirmé une autorité locale à l'AFP.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné "fermement" cette attaque dans un communiqué. Il "rappelle que les attaques visant les Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international et que leurs auteurs sont passibles de poursuites".
Aucune autre source n'a confirmé que les jihadistes étaient les auteurs des attaques. Mais dans cette immense région sahélienne, les attaques des jihadistes affiliés au groupe État islamique au grand Sahara (EIGS) sont de plus en plus fréquentes et leur champ d'action s'élargit.
Les maigres informations remontant de cette zone reculée et difficilement accessible font état de centaines de civils tués et de milliers de déplacés ces derniers mois dans les régions de Ménaka, près de la frontière avec le Niger, et de Gao, plus à l'ouest.
Mercredi, le Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA), un des groupes luttant contre les jihadistes, a assuré que 22 personnes avaient été tuées par "des hommes armés" dans la localité d'Izingaz, dans la région de Ménaka. Aucune autre source n'a confirmé ou infirmé l'information.
"Menace terroriste"
L'élu de la région de Gao a décrit dimanche à l'AFP "une situation très préoccupante dans la commune d'Anchawadj" avec de nombreux civils fuyant les exactions "des jihadistes" dans les villages voisins. "Une bonne partie de la région de Gao et de celle de Ménaka" est "occupée par des jihadistes", a-t-il poursuivi. "L'État doit faire quelque chose."
Cette région est le théâtre de violences depuis le début du conflit en 2012, quand des groupes armés rebelles s'étaient levés contre Bamako. Ceux-ci ont signé en 2015 un accord de paix avec le Mali, qui peine toujours à être appliqué.
Outre ces groupes armés, des mouvements jihadistes – affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique – opèrent dans la zone, combattant contre les symboles de l'État, ceux qu'ils accusent de le soutenir, ainsi qu'entre eux pour le contrôle des territoires. Des trafiquants et autres bandits sont également présents dans cette région désertique où l'État est presque inexistant.
La situation sécuritaire s'est récemment "fortement détériorée" dans la région de Gao et de celle de Ménaka, a indiqué dans son dernier rapport le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. La "menace terroriste continue de (s'y) étendre", a-t-il déploré, s'inquiétant de "l'absence d'une présence soutenue des forces de sécurité et de l'administration publique dans ces zones".
Sont basés à Gao des militaires maliens, des Casques bleus de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma, 13 000 soldats) ainsi que des soldats français de l'opération Barkhane. Ces derniers, qui ont entamé un retrait progressif du Mali au début de l'année, doivent définitivement quitter la base de Gao, dernière enclave où ils sont encore présents au Mali, "à la fin de l'été", selon l'état-major français.
La Minusma à nouveau endeuillée
Dimanche dans la matinée, un Casque bleu guinéen a été tué dans l'explosion d'une mine à Kidal, plus au nord, alors qu'il participait à une patrouille de sécurité dans une opération de recherche et de détection de mines, selon la Minusma.
Ce nouveau décès intervient dans un contexte tendu de négociations sur le renouvellement du mandat de la Minusma, la mission de maintien de la paix de l'ONU ayant subi le plus de pertes humaines.
Depuis sa création en 2013, 175 de ses Casques bleus sont morts dans des actes hostiles.
Attristé par la mort ce matin, à #Kidal, d’1 de nos #casquesbleus qui a sauté sur 1 #mine alors qu’il participait à 1 patrouille. Terrible nouvelle qui vient allonger la longue liste de nos collègues ayant perdu la vie dans le cours de leur service au #Mali. #ServiceandSacrifice
June 19, 2022Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Mali : la France capture un haut cadre de l'organisation État islamique au Grand Sahara
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Rapport de la Minusma sur le Mali : une "hausse exponentielle" des violations imputées à l'armée
Retrait de la force Barkhane : la base de Ménaka transférée à l'armée malienne
New York Times - World
French Parliamentary Elections
Advertisement
Supported by
Macron Loses Absolute Majority as Opposition Surges, a Blow for New Term
For the first time in 20 years, a newly-elected French president failed to win an absolute majority in Parliament, forcing President Macron to deal with a defiant left and a resurgent far-right.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Aurelien Breeden and Constant Méheut
PARIS — Voters in France’s legislative elections dealt President Emmanuel Macron a serious blow on Sunday as his centrist coalition lost its absolute majority in the lower house of Parliament to a resurgent far-right and a defiant alliance of left-wing parties, complicating his domestic agenda for his second term.
With all votes counted, Mr. Macron’s centrist coalition won 245 seats in the 577-seat National Assembly, the lower and more powerful house of Parliament. That was more than any other political group, but less than half of all the seats, and far less than the 350 seats Mr. Macron’s party and its allies won when he was first elected in 2017.
For the first time in 20 years, a newly elected president failed to muster an absolute majority in the National Assembly. It will not grind Mr. Macron’s domestic agenda to a complete halt, but will likely throw a large wrench into his ability to get bills passed — shifting power back to Parliament after a first term in which his top-down style of governing had mostly marginalized lawmakers.
Mr. Macron’s government will likely have to seek a coalition or build short-term alliances on bills, but it was unclear Sunday night how it might go about doing so.
The results were a sharp warning from French voters to Mr. Macron, who just months ago convincingly won re-election against Marine Le Pen, the far-right leader. “The Slap” was Monday’s headline on the front page of the left-leaning daily Libération.
Élisabeth Borne, Mr. Macron’s prime minister — who won her own race in Normandy — said on Sunday that the results were “unprecedented” and that “this situation constitutes a risk for our country, given the challenges we must face.”
“Starting tomorrow we will work on building a majority of action,” she said, suggesting, without giving details, that the government would work with other political parties to “build good compromises.”
Mr. Macron appeared disengaged from the parliamentary elections and did little campaigning himself, seeming more preoccupied by France’s diplomatic efforts to support Ukraine in its war against Russia — which Sunday’s results should not impact, as French presidents can conduct foreign policy mostly as they please.
Speaking on an airport tarmac before a trip to Eastern Europe that took him to Kyiv, the Ukrainian capital, this past week, he had urged voters to give him a “solid majority” in the “superior interest of the nation.”
But many French voters chose instead to either stay home — only about 46 percent of the French electorate went to the ballot box, according to projections, the second-lowest participation level since 1958 — or to vote for Mr. Macron’s most radical opponents.
Several of Mr. Macron’s close allies or cabinet members who were running in the election lost their races, a stinging rebuke for the president, who had vowed that ministers who failed to win a seat would have to resign. Richard Ferrand, the president of the National Assembly, and Amélie de Montchalin, his minister for green transition, were both defeated.
“We disappointed a certain number of French people, the message is clear,” Olivia Grégoire, a spokeswoman for Mr. Macron’s government, told France 2 television on Sunday.
“It’s a disappointing first place, but it’s a first place nonetheless,” she said, adding that Mr. Macron’s coalition would work in Parliament with “all those who want to move the country forward.”
Final results gave the alliance of left-wing parties — which includes the hard-left France Unbowed party, the Socialists, Greens and Communists, and is led by the leftist veteran Jean-Luc Mélenchon — 131 seats, making it the biggest opposition force in the National Assembly. The National Rally, Ms. Le Pen’s far-right party, secured 89 seats, a historic record.
Étienne Ollion, a sociologist teaching at École Polytechnique, said Sunday’s results were “a double surprise.”
“It’s the absence of an absolute majority — we saw it coming but did not expect it to be at that level — and on the other hand it’s the strong breakthrough of the National Rally, which is quite spectacular,” he said.
With a slim relative majority — the smallest in France’s 63-year-old Fifth Republic, according to Mr. Ollion — and a strong opposition on the left and on the far-right, Mr. Macron’s centrist coalition could struggle to pass bills, potentially forcing him to reach across the aisle to opposing lawmakers on some votes.
“The way the president will be able to govern through his prime minister is rather uncertain at the moment,” Mr. Ollion said.
It was not immediately clear what other allies Mr. Macron’s coalition might find to form a working majority, although it seemed that the most likely fit would be Les Républicains, the mainstream conservative party, which won 61 seats.
Mr. Macron will also be much more dependent on his centrist allies than he was during his first term, especially to pass contentious projects like his plan to raise the legal age of retirement to 65 from 62. That could give more leverage to parties like Horizons, a center-right group founded by Mr. Macron’s former prime minister, Édouard Philippe, who is more of a fiscal hawk. Horizons is expected to win about 25 seats.
“We are used to seeing France’s system as centered on the presidency” because it is the most powerful political office in the country, said Olivier Rozenberg, an associate professor at Sciences Po in Paris. But “these legislative elections remind us that our political system is also a parliamentary one at heart.”
Mr. Mélenchon and Ms. Le Pen both said on Sunday that they had succeeded in disrupting Mr. Macron’s second term.
“The presidential party’s defeat is complete,” Mr. Mélenchon told cheering supporters in Paris. “We reached the political objective that we had set for ourselves.”
Mr. Mélenchon failed to achieve his initial goal, which was to seize control of the National Assembly and force Mr. Macron to appoint him prime minister. Major policy differences among coalition members on issues like the European Union could also resurface once the lower house reconvenes later this month.
Still, it was a strong showing for left-wing parties that had been largely written off as hopelessly divided during the presidential elections.
At the other end of the political spectrum, Ms. Le Pen’s National Rally won many more seats than the handful it has now, and far more than was expected after Ms. Le Pen was defeated by Mr. Macron in the presidential election in April, and then ran a lackluster campaign for the parliamentary one.
Ms. Le Pen herself was handily re-elected to her seat in a district in northern France.
“This group will be by far the largest in the history of our political family,” she said in a speech on Sunday, promising her supporters that she would defend the party’s hard line on immigration and security.
Mr. Macron’s predicament is not unique in modern French history. In 1988, under President François Mitterrand, the Socialist Party was also unable to muster an absolute majority in the National Assembly, forcing it to occasionally poach lawmakers on the left or on the right to pass bills. But that government also had access to tools — like the ability to force a bill through without a ballot, by exposing the government to a confidence vote — that are now far more restricted.
Sunday’s vote was also marred by record low turnout, a warning sign for Mr. Macron, who has promised to rule closer to the people for his second term, and a testament to voters’ growing disaffection with French politics.
“There is a representation problem,” said Aude Leroux, 44, who lives in Amiens, Mr. Macron’s hometown in northern France, and shunned the ballot box on Sunday.
Ms. Leroux, who was heading over to clothing stalls in one of Amiens’ large open-air markets, said she felt like “the most important matter is already settled,” with the end of the presidential race.
But Sunday’s result may prove her wrong, as Mr. Macron could be forced into making compromises to pass bills and as opposition forces are expected to control key committees, such as the powerful finance committee that oversees the state budget.
“Incredible opportunities will come your way,” Mr. Mélenchon told his leftist lawmakers on Sunday. “You have at your disposal a magnificent fighting tool.”
Adèle Cordonnier contributed reporting from Amiens.
Advertisement
L'Humanité
Pour Thibaut Pinot, la montagne est belle
ActuCYCLISME Après deux années de galère, la victoire du Franc-Comtois dans l’étape la plus difficile du Tour de Suisse lui ouvre de nouvelles perspectives avant d’attaquer le Tour de France, le 1er juillet.
Éric SerresL e poing levé et rageur juste avant de passer la ligne d’arrivée lors de la septième et avant-dernière étape du Tour de Suisse entre Ambri, dans le Tessin, et Malbun, au Liechtenstein, Thibaut Pinot sait qu’il en tient enfin une belle à l’approche du départ du Tour de France le 1er juillet. Une revanche sur l’adversité. Quelques mètres plus loin, il rejoint le staff de la formation (Groupama-FDJ) avec le sentiment d’avoir sans doute réglé définitivement ses comptes avec le sort. Les avant-bras posés sur le cintre de son vélo, son regard dans un premier temps s’affaisse. Puis il lève enfin les yeux vers les cimes, celles qu’il vient de vaincre après tant de souffrance. La fin d’un abîme de presque deux années sans victoire, si ce n’est celle obtenue, il y a quelques semaines, au Tour des Alpes ? Sans doute. « Il faisait très chaud, très lourd. Pour moi, gagner sous 35 degrés, c’était important. J’ai toujours dit que j’étais venu pour gagner. Je ne suis plus dans la même période qu’avant ma chute », pouvait-il enfin déclarer, presque soulagé de ce poids qui pesait sur ses épaules depuis un certain 29 août 2020.
Le désir de podium n’était plus là
Ce jour maudit, Pinot était pris dans une chute dans le final de la première étape du Tour de France qui ramenait le peloton vers Nice. Le Franc-Comtois, qui avait fait de cette Grande Boucle l’objectif numéro 1 de sa saison, n’imaginait pas la suite. Le maillot jaune devait être sien à l’issue des trois semaines. Un point c’est tout ! Mais voilà, la pluie torrentielle, une chaussée grasse et humide allaient avoir raison de ses rêves. Cette chute qui paraissait anodine – le leader de la Groupama-FDJ n’était apparemment pas gravement blessé – allait devenir son chemin de croix. Alors que le staff médical parlait simplement d’éraflures sur le côté droit et d’un traumatisme du genou, c’est un mal insidieux qui peu à peu le mettait sur le flanc. Lors de la huitième étape, dans la montée du port de Balès, Pinot n’en pouvait plus. En son royaume des montagnes, impossible pour lui de suivre le rythme en raison d’une forte douleur au dos. Le désir de podium n’était plus, mais, après un abandon l’année précédente, c’est à l’orgueil qu’il rejoignait Paris – 29e du général. Ce qui ne devait être pour lui qu’un mal passagé devenait son quotidien. Médecins, scanners, soins en tout genre, rien n’y faisait. Dès qu’il enfourchait sa monture, la douleur le tenaillait.
Deux années de galère qui dorénavant semblent appartenir au passé. Enfin presque ! Il n’a rien oublié mais, face aux destins contraires, le Franc-Comtois de 32 ans a décidé de ne plus aborder son métier de la même manière. Il ne se met plus la pression pour un podium. Il vit la course avec une seule et nouvelle optique : « Je vois le vélo différemment. Ce dont j’ai juste envie, c’est de gagner des courses. »
cyclismeThibaut Pinot France24 - Monde
MotoGP : nouveau doublé français en Allemagne, Fabio Quartararo vainqueur devant Johann Zarco
Publié le : 19/06/2022 - 15:42
FRANCE 24
Suivre
Les Français Fabio Quartararo et Johann Zarco ont réalisé un nouveau doublé dimanche lors du Grand Prix d'Allemagne en décrochant respectivement la première et la deuxième place. L'Australien Jack Miller complète le podium de la 10e manche sur 20 de la saison.
Le Français Fabio Quartararo (Yamaha), solide leader au championnat de MotoGP, a décroché, dimanche 19 juin, sa 2e victoire d'affilée au Grand Prix d'Allemagne, devant l'autre Français de la grille, Johann Zarco (Ducati-Pramac).
L'Australien Jack Miller (Ducati) complète le podium de la 10e manche sur 20 de la saison, devant l'Espagnol Aleix Espargaro (Aprilia), dauphin de Quartararo au classement général. Cette victoire en Saxe permet de porter à 34 points l'avance du champion du monde en titre sur Espargaro.
Pas le premier doublé Quartararo / Zarco
"J'ai été malade pendant tout le week-end et pendant la course, j'ai un peu toussé (...) mais je suis super content", a déclaré Fabio Quartararo qui, contrairement à la plupart de ses concurrents, avait misé sur un pneu arrière intermédiaire plutôt que dur.
Parti en deuxième position, il a pris l'avantage sur le poleman Francesco Bagnaia (Ducati) dès le premier virage du Sachsenring, pour ne plus lâcher les commandes de la course.
L'Italien, qui signait jusqu'alors un week-end parfait et tentait de ne pas se faire davantage distancer par le Français, a chuté quelques tours plus tard, cédant dans la foulée la deuxième place à son poursuivant, le Français Johann Zarco.
"Quand Pecco a chuté, j'ai essayé de rester au contact avec Fabio, je voulais le rattraper parce que je savais qu'il avait le pneu medium (à l'arrière, ndr). Peut-être que j'aurais pu avoir une chance à la fin, mais je n'ai pas pu", a réagi à l'arrivée le Français, épuisé, toujours en quête de sa première victoire en MotoGP.
Quartararo et Zarco avaient déjà réalisé un doublé dans cet ordre lors du Grand Prix du Portugal en avril et à Doha la saison dernière.
L'Italien Enea Bastianini (Ducati-Gresini), qui occupait une fragile troisième place au championnat avant la manche allemande, a terminé 10e et figure désormais à la 4e place du général avec 100 points, devant Johann Zarco (111), nouveau troisième.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
MotoGP : Quartararo et Zarco sur les plus hautes marches du podium, un doublé français historique
MotoGP : Fabio Quartararo, 22 ans, devient le premier Français champion du monde
MOBILISATION
En images : en jaune et bleu, le sport rend hommage à l'Ukraine
L'Humanité
Natation. Léon Marchand décroche l’or et talonne Michael Phelps
ActuLe grand espoir de la natation française a confirmé et même dépassé toutes les attentes placées en lui en décrochant l’or du 400 m quatre nages avec un temps exceptionnel, samedi aux Mondiaux de Budapest.
Éric SerresLéon marchand a signé la deuxième meilleure performance mondiale de tous les temps en décrochant l’or du 400 m quatre nages avec un temps exceptionnel, samedi aux Mondiaux de Budapest. Le Français s’est imposé au terme d’une course parfaite en 4’4’’et 28/100, nouveau record d’Europe, à moins d’une demi-seconde du record du monde de Michael Phelps, qui tient toujours : 4’03’’84 aux Jeux de Pékin en 2008. Un chrono monstrueux qui lui a fait dire une fois sorti du bassin : « Maintenant, je peux m’appeler un bon nageur ! » A vingt ans être déjà champion du monde est une performance en soi, mais exploser le chrono en dit long sur la suite. Le grand espoir de la natation française sera de toute évidence l’attraction des JO 2024 qui se dérouleront à Paris.
Léon Marchand qui avait déjà réalisé le meilleur temps des demi-finales en 4’09’’09 -nouveau record de France-, a réussi en finale la course parfaite selon ses dires et a devancé les deux Américains Carson Foster, 20 ans, et le vétéran Chase Kalisz, 28 ans, champion olympique à Tokyo l’été dernier. « Je ne pensais vraiment pas nager 4’04’’. Je touche le mur et je vois la petite lumière qui dit qu’on est premier. C’est vraiment énorme, un sentiment de ouf. Je pense que je ne réalise pas encore ce que j’ai fait aujourd’hui mais en tout cas j’ai kiffé. » C’est sur son point fort, la brasse, qu’il a réussi à distancer à Foster après avoir pris un bon départ et bien tenu sur le papillon et le dos. « Après, je pêche un peu en crawl malheureusement pour aller chercher le record, mais je pense que la prochaine fois, ça pourrait le faire. » a-t-il avoué en guise de défi prochain.
Une progression impressionnante
Quoi qu’il en soit, sixième des Jeux olympiques de Tokyo 2021, Léon Marchand connaît une progression impressionnante depuis cette date. Formé à Toulouse, il s’est exilé aux États-Unis juste après Tokyo et s’entraîne dorénavant en Arizona sous les ordres de Bob Bowman, l’ex-mentor du légendaire Michael Phelps, grand spécialiste du quatre nages. « Ça fait cinq ans que je travaille dur pour ça et maintenant ça se réalise. Mentalement j’ai beaucoup progressé, physiquement aussi. C’était quand même une finale mondiale, j’ai réussi à gérer le stress et à me libérer comme il faut. »
De fait, le digne fils de son père Xavier -qui fut médaillé d’argent dans la même discipline aux Mondiaux en 1998 de Perth-, entre dorénavant dans la catégorie très fermée des médaillés d’or « made in France. Il devient le huitième Français champion du monde de natation, le premier depuis Camille Lacourt en 2017.
natationchampionnat du monde France24 - Monde
L'épidémie de Covid-19, une "paix armée qui exige toujours une vigilance constante"
Publié le : 18/06/2022 - 12:31
Diana Liu
Suivre
Depuis plusieurs mois, le tourisme reprend de plus belle, et les pays occidentaux tels que les États-Unis et les pays européens assouplissent les restrictions d'entrée sur leur territoire mises en place lors de la pandémie de Covid-19. Quelles conséquences cette reprise intense des échanges touristiques peut-elle avoir sur la pandémie ? Faut-il craindre une recrudescence de l’épidémie ? Les réponses d’Antoine Flahault, médecin épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à la faculté de médecine de l'université de Genève.
Après deux ans de restrictions et de réglementations strictes concernant les voyages (frontières fermées, quarantaines obligatoires, port du masque pendant les vols, présentation de tests Covid et certificats de vaccination négatifs...), de nombreux pays occidentaux réduisent ou suppriment les mesures de protection à l'approche de la saison estivale.
En mai dernier, l'Union européenne a supprimé l'obligation de porter le masque pour les passagers des vols, invoquant "les niveaux de vaccination et d'immunité naturellement acquise". La France a rouvert ses frontières à toute personne, vaccinée ou non-vaccinée, à condition qu'elle présente un test Covid négatif, tandis que l'Italie a supprimé toutes ses restrictions d'entrée pour les voyageurs internationaux.
Outre-Atlantique, dimanche dernier, les États-Unis ont levé l'obligation de présenter un test Covid négatif avant d'embarquer dans un avion à destination du pays, invoquant l'adoption généralisée des vaccins.
Certains se demandent si ces décisions ne sont pas prématurées, compte tenu de l'imprévisibilité de la pandémie. Car deux nouveaux sous-variants d'Omicron - BA.4 et BA.5 - identifiées pour la première fois en Afrique du Sud au début de l'année 2022, se propagent rapidement en Europe. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) prévient que, même s'ils ne semblent pas présenter un risque de maladie grave plus élevé que les autres formes d'Omicron, des taux de transmission plus élevés pourraient entraîner davantage d'hospitalisations et de décès.
Le Portugal a connu récemment une recrudescence des infections et des décès provoqués par ces nouvelles souches. La France a également signalé une augmentation des infections et des hospitalisations au cours de la semaine écoulée, également due aux sous-variants. La circulation du SARS-CoV-2 s’est accélérée sur tout le territoire métropolitain, indique Santé publique France. Le taux d’incidence a fortement progressé et ce dans toutes les classes d’âge, de même que le taux de positivité.
Alors quelles conséquences les voyages internationaux de l'été pourraient-ils avoir sur la trajectoire de la pandémie ?
France 24 : Quels effets peut-on attendre sur la pandémie après un été qui sera marqué par l'augmentation des voyages internationaux et l'allègement voire la suppression des restrictions de voyage et des mesures de protection ?
Antoine Flahault : La littérature scientifique montre clairement que les voyages et les mouvements de population augmentent la propagation des virus hautement transmissibles comme le SARS-CoV-2. Avant Omicron, les pays qui avaient adopté des politiques strictes de contrôle aux frontières ont plutôt bien réussi à limiter la propagation du virus sur leur territoire.
Toutefois, à l'exception de la Chine, la plupart des pays ont désormais levé ces mesures, ce qui a probablement entraîné une augmentation de la vitesse et de l'intensité des vagues de Covid-19 dans le monde. Quant aux vaccins, ils se révèlent peu efficaces pour ralentir la transmission, mais ils parviennent à réduire le poids du Covid-19 en termes d'hospitalisations et de décès.
Allons-nous vers une nouvelle vague de Covid en Europe cet été, alors que les frontières sont de nouveau ouvertes et que les restrictions sur les voyages, les tests négatifs et les vaccins sont levés ?
Nous voyons clairement les premiers signes d'une nouvelle vague pandémique en Europe occidentale, qui semble être principalement alimentée par BA.5, l'un des nouveaux sous-variants d'Omicron, et BA.4, qui a déjà déclenché des vagues en Afrique du Sud et au Portugal.
4/9 - L’Europe anticipe-t-elle aujourd’hui qu’elle est à la veille d’un été qui pourrait être plus tragique encore que l’épisode caniculaire de l’été 2003 (il avait fauché 70’000 pers âgées dont 15’000 en France)?Ou croit-elle que ce qui se passe au Portugal ne l’atteindra pas?
June 15, 2022Un autre sous-variant, BA.2.12.1, se répand actuellement aux États-Unis et circule également en Europe, notamment au Royaume-Uni. La forte mobilité attendue lors de la prochaine saison estivale ne contribuera pas à ralentir la circulation de ces souches virales sur tout le continent.
Selon vous, y a-t-il des mesures que les gouvernements devraient continuer à appliquer aux voyages internationaux pour réduire le risque de propagation du Covid-19 ?
La plupart des démocraties ont renoncé aux restrictions sévères, choisissant des approches plus libérales qui permettent aux gens de se protéger lorsqu'ils en ressentent le besoin. Il serait difficile de remettre en œuvre ces mesures passées sans arguments convaincants.
Bien sûr, si une souche hautement transmissible et virulente émerge, il n'y aura pas autant de débats sur l'obligation de prendre des mesures strictes. Mais avec les souches existantes qui circulent, les gouvernements ne voient pas de raisons de continuer à appliquer la plupart des anciennes mesures, même si elles se sont avérées utiles dans un passé récent.
À ce stade, où en sommes-nous globalement dans notre ambition de mettre fin à la pandémie ? L'assouplissement des politiques gouvernementales, notamment aux États-Unis et en Europe, donne l'impression que la pandémie est terminée, mais est-ce vraiment le cas ?
Les vaccins et les traitements ont fait toute la différence dans cette pandémie. Avant que les vaccins ne soient largement distribués, nous avons connu une forme de réponse "médiévale" contre la pandémie, avec des fermetures et des couvre-feux.
Aujourd'hui, à l'exception notable de la Chine et de la Corée du Nord, nous sommes entrés dans une phase beaucoup plus moderne de la pandémie, qui permet aux gens de reprendre la plupart de leurs activités antérieures. Toutefois, cette "paix armée" est fragile et exige une vigilance constante de la part des autorités sanitaires en termes de maintien de l'immunité au sein de la communauté, ainsi que des approches plus ciblées pour limiter la propagation chez les populations à risque.
Nous espérons que nous ne reviendrons pas à des restrictions de type "médiéval", mais nous ne pouvons pas continuer à vivre avec des taux de mortalité élevés.
2/8 - Les rassuristes pensent qu’Omicron a tellement changé la donne que la situation ne justifie plus aucune mesure sanitaire obligatoire.Les précautionneux pensent que la “paix armée” obtenue au prix d’une forte couverture vaccinale reste précaire et justifie le port du masque
June 12, 2022Quels sont les meilleurs moyens de se protéger pendant cette saison ?
Pour la plupart des gens, cela signifie être complètement vacciné avec un ou deux rappels et porter des masques FFP2 à l'intérieur et dans les transports publics tout en évitant de manger et de boire. Les personnes doivent également privilégier les activités de plein air et éviter les interactions sociales.
Les personnes vulnérables, âgées de plus de 80 ans, immunodéprimées ou non vaccinées souffrant de pathologies, doivent prévoir un accès facile aux tests Covid en cas de symptômes, et à des médicaments antiviraux efficaces en cas de test positif.
Article adapté de l'anglais par Pauline Rouquette. Retrouvez ici la version originale.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
CHINE
Covid-19 : Shanghai recommence à confiner et à dépister en masse
Covid-19 : aux États-Unis, la vaccination des tout petits franchit une étape clé
Le monde dans tous ses États
Covid-19 : la planète retient son souffle
L'Humanité
Le padel monte au filet en France
ActuAvec deux tournois mondiaux pour la première fois dans l’Hexagone, à Toulouse et Paris, le padel français cultive sa médiatisation. Plus accessible, moins normé que son cousin le tennis, il passionne tous les âges. Explications.
Etienne BonamyL’événement ne secouera pas l’actualité sportive française du mois de juin et pourtant il révolutionne sa discipline. Au milieu d’une séquence de rendez-vous iconiques comme Roland-Garros, les 24 Heures du Mans, l’athlétisme à Paris ou les phases finales du rugby, du basket-ball et du handball, le premier tournoi du World Padel Tour (WPT), jamais organisé en France, se déroule à Toulouse, du 13 au 19 juin, avec la promesse de la participation des meilleurs mondiaux sur les pistes.
Dans un mois, au stade Roland-Garros, un autre circuit mondial concurrent, créé en février dernier par la fédération internationale et nommé Premier Padel Tour (PPT), proposera son tournoi Major à Paris, avec également les meilleures paires mondiales. Et le soutien de la Fédération française de tennis (FFT) dont le padel est une discipline associée depuis 2014. Le padel français sort de son isolement médiatique alors que, dans les sphères internationales, l’abondance de biens semble nuire à la sérénité. Le WPT a porté plainte fin mai contre le PPT, la Fédération internationale (FIP) et le promoteur du nouveau circuit, QSI (propriétaire du Paris SG) pour concurrence déloyale. Nasser Al Khelaïfi, président du PSG mais également de la Fédération de tennis et padel qatarienne, mène le projet avec 10 tournois majeurs prévus en 2022. La surenchère médiatique devrait profiter à l’exposition de ce sport, elle révèle surtout une réalité : le padel attise les convoitises.
Vous ne connaissez pas tout du padel ? Ce sport de raquette sans cordage, dérivé du tennis, a été créé au Mexique au début des années 1970. Il a vite gagné l’Argentine et l’Espagne où les licenciés sont des millions, puis d’autres pays. Au padel, on ne parle pas de terrain, mais de piste. 20 mètres de long et 10 de large, deux joueurs de chaque côté du filet, des murs sur les côtés où la balle en mousse rebondit, des règles simplifiées, on se prend au jeu.
20 000 licenciés
Moins éprouvante que le squash, moins normée que le tennis, la discipline gomme les écarts d’âge. « C’est un sport fun, accessible et convivial. On se devait d’être de l’aventure car la croissance est exceptionnelle », avance Arnaud Di Pasquale, ancien international de tennis et directeur du Paris Premier Padel Major. « Il y aura une piste sur le court Philippe-Chatrier avec une jauge à 8 000 personnes. »
L’entraîneur de l’équipe de France féminine et directeur du tournoi du WPT à Toulouse, Robin Haziza, affiche le même enthousiasme. « On ne peut que se réjouir de ce qui se passe en France ; pendant quinze ans, on n’a pas eu, ou très très peu, d’événements internationaux. On est la première nation à accueillir un World Padel Tour Open et un Premier Padel Major », explique le septuple champion de France dans une interview à « Padel Magazine ». « Cela parle à la communauté padel et surtout à la non-communauté padel. De facto, ça bénéficiera au développement du padel mondial et bien entendu au padel français. »
La promotion de la discipline balaie large. Les pratiquants, d’abord. La FFT revendiquait 20 000 licenciés (compétiteurs ou non) en 2021. Le chiffre modeste devrait doubler d’ici deux ans et ne résume pas totalement l’engouement de pratiquants hors structures fédérales. « C’est une pratique familiale et une discipline intergénérationnelle. Pas de chaussures spécifiques, des raquettes moins chères, moins de clivage social. Ce côté très accessible fait un carton », raconte Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport & Cycle, première organisation professionnelle de la filière sport et loisirs. Comme le foot à 5 ou l’escalade, « c’est une activité qui correspond beaucoup mieux aux souhaits des Français qui recherchent une pratique sportive quand ils veulent, comme ils veulent, sans contrainte, sans entraînements. Ça correspond aux évolutions de la consommation du sport ».
« Potentiel considérable »
Lancé à l’origine par des structures privées avec des coûts d’investissement maîtrisables (20 000 euros pour la fabrication d’une piste), le padel est la priorité de développement de la FFT et pourrait bénéficier opportunément des retombées du plan d’équipements sportifs de proximité décidé et financé, en septembre 2021, par le gouvernement, qui vise à les financer en partie avant les Jeux de 2024. Aujourd’hui, il existe 500 pistes en France, la FFT veut doubler ce chiffre d’ici deux ans. Les clubs, les collectivités et les structures privées sont sur le marché, il faudra gérer la croissance.
« Le marché du tennis mondial pour les raquettes est de l’ordre de 1,5 milliard d’euros; le padel, c’est 200 millions d’euros », compte Caillet. « Dans dix ans, les deux marchés seront de 1,5 milliard d’euros. Le potentiel est considérable. » Parmi les promoteurs du tournoi de Toulouse, on trouve la société T&T Padel. Celle de Tony Parker et Teddy Riner. Tout le monde veut gagner.
sports France24 - Monde
Afghanistan : l'organisation État islamique revendique l'attaque d'un temple sikh à Kaboul
Publié le : 19/06/2022 - 07:04
FRANCE 24
Suivre
L'organisation État islamique a revendiqué dimanche l'attaque à Kaboul d'un temple sikh par des hommes armés, qui a fait deux morts la veille. La minorité sikh a été la cible d'attaques à plusieurs reprises ces dernières années en Afghanistan.
L'organisation État islamique (EI) a revendiqué, dimanche 19 juin, l'attaque la veille à Kaboul d'un temple sikh par des hommes armés qui a fait deux morts – un fidèle et un combattant taliban. Le groupe terroriste affirme avoir agi en représailles à des propos jugés "insultants", tenus début juin par une porte-parole du parti du Premier ministre indien, Narendra Modi, sur le prophète Mahomet.
Des manifestations ont éclaté dans plusieurs pays du monde musulman à la suite de ces remarques sur la relation entre le prophète et sa plus jeune épouse, Aïcha.
Dans un message publié via son organe de propagande Amaq, l'EI a affirmé que cette attaque visait les hindous, les sikhs et les "apostats" qui les protègent. L'organisation terroriste a indiqué qu'un de ses combattants "a pénétré dans un temple pour polythéistes hindous et sikhs à Kaboul, après avoir tué son gardien, et a ouvert le feu sur les païens à l'intérieur avec sa mitrailleuse et des grenades".
Deux personnes ont été tuées et au moins sept autres blessées durant l'attaque de ce temple situé dans l'ouest de la capitale.
#Afghanistan l’#EI revendique l’attaque contre « le temple d’hindou & sikh » de #Kaboul « pour venger le prophète », l’attaque telle que décrite était complexe, « un kamikaze Abou Mohamad le Tadjik et 4 IED contre les renforts #Taliban qui essayent d’intervenir & 3h de combats » pic.twitter.com/ZuOxuqydYJ
June 19, 2022Cette attaque survient quelques jours après la visite à Kaboul d'une délégation indienne venue discuter avec le gouvernement taliban l'aide humanitaire apportée par Delhi à l'Afghanistan. La possibilité de rouvrir l'ambassade indienne dans la capitale afghane a aussi été évoquée.
La communauté sikh afghane cible de plusieurs attaques ces dernières années
New Delhi, qui entretenait des relations étroites avec le précédent gouvernement afghan soutenu par les États-Unis, a fermé sa mission à Kaboul lors de la prise du pouvoir des Taliban, le 15 août dernier.
Environ 200 Sikhs vivent en Afghanistan – un pays presque entièrement musulman – contre environ un demi-million dans les années 1970.
Ces dernières années, la communauté sikh afghane a été la cible de plusieurs attaques. L'EI avait déjà visé cette minorité lors d'un attentat-suicide en juillet 2018 à Jalalabad, dans l'est du pays, tuant alors 19 personnes.
Quarante ans de guerre, de pauvreté et de discriminations ont provoqué l'exode de la communauté sikh afghane. Après l'arrivée des fondamentalistes au pouvoir en août, beaucoup ont trouvé refuge dans le bâtiment attaqué samedi.
Le nombre de ces attentats, visant souvent des communautés religieuses minoritaires, a diminué dans le pays depuis l'arrivée des Taliban.
Cependant, une série d'attaques à la bombe – dans lesquelles des dizaines de personnes ont trouvé la mort – a frappé le pays fin avril, pendant le mois du ramadan, puis fin mai. La plupart ont été revendiquées par l'EI.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Afghanistan : l'organisation État islamique revendique quatre attentats à la bombe
Afghanistan : le groupe EI revendique deux attentats meurtriers à Mazar-i-Sharif
Afghanistan : un second attentat à Kaboul en deux jours, à la veille de l'Aïd el-Fitr
L'Humanité
Golden State Warriors champion, un pont vers septième ciel
ActuBasket-ball. Les joueurs de San Francisco ont été sacrés champions NBA pour la 7e fois de leur histoire, la quatrième fois en six finales ces huit dernières saisons, après s’être imposés (103-90) à Boston face aux Celtics.
Éric SerresDouble pas pour Stephen Curry ! Une bague de champion NBA et un titre de MVP, qui nomme le meilleur joueur de la finale. Son équipe de Golden State Warriors a été sacrée, dans la nuit de jeudi à vendredi, championne de la NBA, la ligue américaine de basket, pour la septième fois de son histoire, en s’imposant face à Boston (103-90). Les Warriors remportent la série par quatre victoires à deux face aux Celtics. « Ça faisait un an et six jours que je me préparais pour être champion NBA une quatrième fois » explique le MVP de la finale qui, presqu’à lui tout seul, a ramené à leurs chères études les Celtics de Boston. Peu auraient parié sur tel un retour au sommet des Warriors après deux années noires, plombés par le départ de Kevin Durant en 2019 et les nombreuses blessures. Symbole de ce retour : le défenseur Klay Thompson. Grand artisan des titres en 2015, 2017 et 2018, il s’était rompu le ligament croisé antérieur du genou gauche lors du match décisif de la finale 2019, puis dix-sept mois plus tard, tendon d’Achille. Revenu en janvier dernier, il a participé cette fois-ci à la conquête de cette nouvelle couronne. « Je veux profiter de chaque seconde. Je sais à quel point ça peut être fugace » a-t-il déclaré à l’issue de la dernière rencontre. Les Warriors champions ont en effet pris le dessus grâce à une défense de fer dont il est un des piliers.
Septième titre donc de champion pour les joueurs de San Francisco et surtout le 4e en six finales d’une génération dorée, celle donc de Curry, pilier d’une dynastie qu’on pensait enterrée en 2019, avant d’être reconstruite autour de jeunes talents. Cette saison aura marqué la résurrection d’un groupe qui l’an dernier avait été sorti par Memphis, en barrage pour les play-off, mais aussi celle de Stephen Curry omniprésent dans cette finale. Pour la première fois de sa carrière, le meneur américain de 34 ans a décroché le titre de MVP de la finale. Beaucoup lui reprochaient, lors des cinq finales précédentes, de ne pas avoir su prendre le jeu à son compte. Cette fois, le meilleur marqueur à trois points de l’histoire de la NBA, a été prépondérant à chacune des rencontres de la finale (31,2 points en moyenne), notamment lors du quatrième match où il a empêché son équipe d’être mené 3-1. Mais il ne faut oublier dans la liste des architectes de ce succès, l’entraîneur Steve Kerr - qui décroche sa neuvième bague - quatre comme entraîneur, toutes avec le Golden State et cinq comme joueur.
basket Valeurs Actuelles
Bouches-du-Rhône : avec six députés, le Rassemblement national fait une percée historique
La percée sans précédent du RN, dimanche 19 juin lors du second tour des élections législatives, se concrétise par une progression du parti dans de nombreux territoires. C’est notamment le cas dans les Bouches-du-Rhône, où l’ancien parti à la flemme est parvenu à faire élire six députés. Démonstration de cette progression notable : Gisèle Lelouis est élue dans la 3e circonscription, pourtant limitée aux quartiers nord de Marseille. En revanche, note France 3, les six autres circonscriptions qui découpent Marseille tombent toutes dans l’escarcelle des concurrents du RN (trois élus Nupes, trois élus Ensemble).
C’est donc principalement à l’extérieur de Marseille que la formation nationale obtient ses meilleurs résultats. Sur les neufs circonscriptions qui entourent la ville, cinq sont remportées par le Rassemblement national. C’est le cas dans les 9e (Joëlle Mélin, 58,64%), 10e (José Gonzales, 59,62%), 12e (Franck Allisio, 51,37%), 15e (Romain Baubry, 53,85%) et 16e circonscriptions (Emmanuel Tache de La Pagerie, 54,94%). Par ailleurs, le RN était présent au second tour dans toutes les autres circonscriptions hors-Marseille, à l’exception de la 14e.
Un retour en force
« Je ressens une immense joie et une immense fierté », a déclaré dimanche soir Franck Allisio, homme lige de Marine Le Pen dans la région. Auprès de La Provence, le néo-député s’est félicité d’un « retour en force » de sa formation dans le territoire, estimant que ses troupes ont paradoxalement bénéficié des retombées « d’une campagne présidentielle très difficile ». « On gagne avec tous ceux qui nous ont fait confiance depuis des années », a-t-il expliqué, alors que le RN marseillais s’est particulièrement déchiré dans la foulée du ralliement de Stéphane Ravier à Reconquête !.
A Marseille, justement, Gisèle Lelouis a été élue sur les terres électorales du sénateur phocéen. En février dernier, elle avait fait partie des trois élus qui, aux côtés de Franck Allisio, avaient quitté avec fracas le groupe RN au Conseil municipal marseillais. Une décision prise alors que Stéphane Ravier, qui le présidait, avait refusé de sanctionner une élue ayant apporté son parrainage à Eric Zemmour. L’événement avait été le point de rupture à l’origine du départ de Stéphane Ravier, jusque-là seul sénateur du RN.
Marseille : les dernières actualités
New York Times - World
Colombia’s Presidential Election
Advertisement
Francia Márquez — a former housekeeper and activist — is Colombia’s first Black vice president.
By Julie Turkewitz
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Francia Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration, and becoming the country’s first Black vice president on Sunday, as the running mate to Gustavo Petro.
The Petro-Márquez ticket won Sunday’s runoff election, according to preliminary results. Mr. Petro, a former rebel and longtime legislator, will become the country’s first leftist president.
The rise of Ms. Márquez is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racism and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind. Forty percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez, 40, chose to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
She grew up sleeping on a dirt floor in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Some critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
She has also never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy.
But on the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombia cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at Simón Bolívar Andean University. “Today, they’re on the front page.”
Advertisement
L'Humanité
Justice. Crise à France Télécom : « Ce n’était pas moi »
ActuLors des interrogatoires de ce procès en appel, les anciens dirigeants ont réaffirmé l’absence de malaise généralisé chez l’opérateur et se sont défaussés sur Olivier Barberot, DRH du groupe, grand absent des débats. Ils ont également mis en cause les syndicats.
Cécile RousseauLes anciens dirigeants de France Télécom restent droits dans leurs bottes. La semaine passée, leurs interrogatoires lors du procès en appel ont montré une négation persistante de la crise sociale. Questionné par la présidente du tribunal, Pascaline Chamboncel-Saligue, Didier Lombard, l’ancien PDG, condamné en première instance pour son rôle prééminent dans la mise en place d’une politique de réduction des effectifs « jusqu’au-boutiste » en 2007-2008, s’est même montré décontracté. Pour lui, les 22 000 suppressions de postes du plan Next et de son volet social, Act, sur un corps composé à 70 % de fonctionnaires, ne sont rien d’autre que « la continuité des flux sortants ».
France Télécom. Un nouveau procès qui ravive toutes les souffrancesSi les réorganisations ont été intenses et rapides, « il n’y avait aucune volonté de toucher au volume de personnel ». Une assertion qui fait bondir l’avocate de SUD PTT et de parties civiles, Sylvie Topaloff : « On bute sur des faits, là. On ne peut pas dire une chose et son contraire ! » Son confrère Me Jean-Paul Teissonnière tente de mettre l’ex-président face à ses contradictions : « On a un homme qui dit : “On ne touche pas au personnel” et qui, à la réunion de l’Acsed (Association des cadres supérieurs et dirigeants, en octobre 2006 – NDLR), menace de le faire partir “par la fenêtre ou par la porte”. Comment expliquez-vous cet écart considérable et la violence de la deuxième déclaration ? » Didier Lombard évacue vite le problème : « C’est une expression malheureuse. Je ne veux pas répondre plus que ça. »
19 cas de suicide et 12 tentatives retenus
Un peu avant, à la barre, c’est Louis-Pierre Wenès, l’ancien numéro deux, qui réfutait en bloc le malaise massif dans le groupe. « Ce n’était pas quelque chose de généralisé », certifie-t-il. Il évoque « des dysfonctionnements, des cas particuliers pas traités correctement », faisant notamment référence aux trente-neuf personnes retenues par l’instruction, dont dix-neuf cas de suicide et douze tentatives. En guise de preuve, il cite le fait que moins de 2 000 personnes ont sollicité une indemnisation sur les 120 000 présentes dans la société à ce moment-là. Ce qui inspire cette question à une autre avocate des parties civiles : « Pour avoir un malaise généralisé, il aurait fallu que cela concerne l’ensemble du personnel ? » « Que cela concerne de manière plus significative le personnel que ce que j’ai vu. Je ne considère pas que l’on a été dans une situation de crise », tranche Louis-Pierre Wenès.
Procès France Telecom : «Mon père est mort de ce qu’il a subi dans cette entreprise»Tout en se demandant pourquoi l’information avait du mal à circuler au sein de France Télécom, il maintient que la période était à l’apprentissage de relations sociales et pointe du doigt les organisations syndicales. « Il y avait deux camps : direction et syndicats, qui s’opposaient de manière systématique (…) dans une entreprise qui avait un mode de fonctionnement avec dix ou vingt ans (de retard – NDLR). Tout cela a créé un bruit de fond qui a contribué à masquer autre chose (…). Ça nous a empêchés d’être efficaces ensemble. »
Allant jusqu’à sous-entendre que les syndicats, peinant à mobiliser, auraient « instrumentalisé » les suicides, comme le relève M e Topaloff, celui qui était qualifié de « cost-killer » en interne, ancien du cabinet de conseil AT Kearney, sait que son profil détonne : « Je ne suis pas de la maison ni polytechnicien, et je porte des valeurs sur le travail, de facto, pas totalement alignées sur celles des personnes entrées chez France Télécom pour le service public », euphémise-t-il. M e Dominique Riera, avocat de FO, ne manque pas de souligner ce qui pourrait être une différence inconciliable : « Ne pensez-vous pas que ce qui vous a empêchés d’être efficaces “ensemble”, c’est de ne pas avoir compris quelles étaient l’identité et la culture de cette entreprise ? »
Une vision très « Bisounours » de France TélécomOutre ce déni global, à l’époque des faits, personne n’a rien vu ni entendu. Malgré le droit d’alerte déclenché par les syndicats en 2007, les prévenus jurent ne pas avoir reçu de signaux forts avant l’été 2009, moment où l’onde de choc médiatique retentit. Au fil des interrogatoires, un nom est toutefois revenu régulièrement. Celui d’Olivier Barberot, ex-DRH du groupe, qui n’a pas interjeté appel. L’air de rien, Louis-Pierre Wenès n’a pas hésité à charger sa barque. « Je m’attends, s’il y a un problème, à ce que la personne responsable me le remonte. Olivier Barberot ne nous en parlait pas. » L’ancien numéro deux, comme l’ex-PDG, réfute être intervenu dans la politique de ressources humaines, faisant toute confiance à l’un des grands absents de ce procès : « Vous présupposez un rôle de RH que je n’avais pas, insiste encore Louis-Pierre Wenès en réponse à la présidente, Olivier Barberot était à la barre. »
La faute des managers de terrain
S’il déclare n’avoir donné « aucune instruction précise » pour la mise en place du plan Next et « ne rien connaître aux RH », Didier Lombard reconnaît que, durant ces débats devant la cour d’appel, « on donne l’impression qu’on lui (Olivier Barberot) passe toutes les responsabilités (…) Mais il était un DRH de haut niveau », tempère-t-il. De son côté, Brigitte Dumont, pourtant directrice d’Act, le volet social du plan Next, soutient « ne pas avoir décidé de l’ensemble du programme et notamment la cible des objectifs ». Quant à l’ancien DRH France, Guy-Patrick Chérouvrier, il affirme en écho que « la philosophie d’Act n’était pas une politique de déflation ». Si l’intention des dirigeants de se défausser est unanime, la responsabilité du malaise est, elle, renvoyée aux managers sur le terrain. Des propos qui finissent par agacer la présidente du tribunal, Pascaline Chamboncel-Saligue : « Les déclarations des uns et des autres, c’est : “Ce n’était pas moi.” »
Au terme de ces trois jours d’audience, seule Nathalie Boulanger, ex-directrice des actions territoriales, a fait preuve d’une compassion mesurée. « J’ai entendu la souffrance (des victimes et de leurs familles – NDLR), explique-t-elle. C’est une grosse remise en cause personnelle. On a raté quelque chose quand même. Moralement et humainement, je me sens une responsabilité. » En spécifiant, à la suite d’une question de la présidente, qu’il ne s’agissait pas, pour autant, d’une demande de pardon.
Procès France Télécomjustice Valeurs Actuelles
Législatives : dans les Pyrénées-Orientales, le RN fait le grand chelem
Dimanche soir, 19 juin, une vague de députés estampillés Rassemblement national a déferlé sur la France, à rebours de la plupart des pronostics. Au total, 89 élus frontistes font leur entrée dans le Palais-Bourbon : c’est plus de dix fois le nombre d’élus qu’avait obtenu le RN en 2017… et trois fois plus que la percée historique de 1988 (35 députés). Une nouvelle promotion mariniste au sein de laquelle les personnalités issues des Pyrénées-Orientales font bonne figure. Dans le département, relate l’Indépendant ce lundi 20 juin, les quatre circonscriptions ont effectivement été remportées par le RN.
Dans trois cas sur quatre, c’est face aux candidats Ensemble que le RN s’est imposé. Dans la 1ère circonscription, Sophie Blanc l’emporte avec 53,87%, contre 46,13% pour Romain Grau. Les résultats dans la 2e circonscription consacrent la large victoire d’Anaïs Sabatini (61,23%) face à sa rivale macroniste Frédérique Lis (20,49%). Enfin, Michèle Martinez complète ce triplé anti-Ensemble dans la 4e circonscription, en remportant 56,28 % des voix contre Sébastien Cazenove (43,72 %). Ceci étant, cela ne s’est pas mieux passé pour la Nupes : dans la 3e circonscription, la candidate Nupes-LFI Nathalie Cullell n’a pas fait mieux que 45,89 % des suffrages face à Sandrine Dogor-Such (54,11 %).
Un tremplin vers la présidence du RN ?
Quatre femmes élues donc, qui feront sans doute les affaires de Louis Aliot. Cadre local du Rassemblement national, tout particulièrement depuis la prise de la mairie de Perpignan en 2020, l’ancien compagnon de Marine Le Pen ne devrait pas manquer de faire valoir cette belle participation à la victoire du RN. Alors que Marine Le Pen a officialisé, lundi 20 juin, son intention de quitter définitivement la présidence du parti, Louis Aliot fait effectivement figure de potentiel candidat face au poulain Jordan Bardella, déjà président par intérim depuis septembre 2021.
Louis Aliot et les quatre nouvelles députées des Pyrénées-Orientales ne sont cependant pas les seuls à pouvoir se targuer d’un tel exploit. Dans trois autres départements, relate Ouest-France, le RN parvient à s’emparer de l’intégralité des circonscriptions mises en jeu. C’est le cas en Haute-Marne (deux élus), en Haute-Saône (deux élus) et dans l’Aude (trois élus). D’autres départements manquent de peu le carton plein : le RN remporte sept des huit circonscriptions du Var, quatre des cinq circonscriptions du Vaucluse ou six des douze circonscriptions du Pas-de-Calais.
Perpignan : les dernières actualités
France24 - Monde
Genoskin : la santé dans la peau
Publié le : 16/06/2022 - 13:53Modifié le : 16/06/2022 - 14:14
Sébastian SEIBT
Suivre
Laura MOUSSET
Suivre
À VivaTech, le salon parisien de l'innovation, la start-up Genoskin est venue démontrer en quoi sa technologie de conservation ex-vivo de la peau humaine pouvait aider à faciliter les tests de médicaments et de vaccins. Un enjeu de taille pour la santé publique, en temps de pandémie ou d'urgence sanitaire.
New York Times - World
After an Outcry, Johnson Defends Britain’s Plan to Electronically Monitor Refugees
Advertisement
Supported by
A new British government program would fit some asylum seekers with GPS trackers, drawing condemnation from refugee rights organizations who say they are being treated like criminals.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Euan Ward
Prime Minister Boris Johnson of Britain on Saturday defended his government’s plans to electronically tag asylum seekers who cross the English Channel, days into a new, yearlong pilot program that has drawn widespread condemnation from refugee and human rights groups.
Under the new guidelines, those who travel to Britain via what the government terms “unnecessary and dangerous routes” would be fitted with a GPS tag and be required to regularly report to the authorities. Some people could also be subject to curfew and exclusion from certain locations, the guidelines said.
Those who fail to comply would risk detention and prosecution.
Mr. Johnson, speaking to reporters at a British air force base Saturday after returning from an unannounced visit to Ukraine, defended the monitoring as a way to keep people arriving in the country in the migration system, saying the plans would ensure “asylum seekers can’t just vanish into the rest of the country.” He added that he was “proud” of Britain’s track record on taking in refugees.
His defense of the program comes just days after the European Court of Human Rights granted an injunction Tuesday that grounded a chartered flight that would have carried asylum seekers to Rwanda under Britain’s new hard-line policy. The flight was scheduled to be the first of a series, as part of a controversial five-year deal the two countries signed in April.
Refugee organizations and human rights lawyers have harshly condemned the new monitoring measures, saying that they treat people seeking safe haven like criminals. They have also warned that the surveillance and rules could have potentially devastating effects on people who have already endured abuses.
“It’s appalling that this government is intent on treating men, women and children who have fled war, bloodshed and persecution as criminals,” said Enver Solomon, the chief executive of the Refugee Council, a British-based organization that works with refugees and asylum seekers.
“This draconian and punitive approach not only shows no compassion for very vulnerable people, it will also do nothing to deter those who are desperately seeking safety in the U.K.," he said.
According to the guidelines, caseworkers are required to consider an array of factors when deciding whether a person should be electronically tagged, including whether a claim of torture has been accepted by Britain’s Home Office.
But the guidance goes on to say that such a factor “does not in itself prohibit imposing such a condition,” adding, “it may still be appropriate to maintain electronic monitoring due to other relevant factors.”
People who are designated to be monitored are fitted with tags when they are granted bail and released from detention, officials said.
The potential tracking of people who survived torture or other government abuses particularly outraged some refugee advocates.
“The amount of suffering that can be caused to someone who is a torture survivor or who is mentally ill far outweighs the very minimal benefits for the government,” said Sue Willman, a human rights lawyer and the chairwoman of the Human Rights Committee at The Law Society, a British legal group. “The person is being effectively surveilled 24/7 — while they’re on the toilet, while they’re in bed.”
She called the measure “entirely disproportionate” in its harm, citing a recent government figure that “only 1 percent of people released on bail actually abscond.”
The prime minister said Saturday that he was confident his government’s plan to send asylum seekers to Rwanda was legal despite the European court’s injunction, a decision Mr. Johnson described as a “weird last-minute hiccup.” Britain’s home secretary, Priti Patel, accused the court of being politically motivated.
The Home Office declined to provide the exact number of asylum seekers that have so far been assigned electronic tags. A spokesperson said that the 130 people who at one point were at risk of being on the Rwanda flight “could be in the scope” of the program.
“The government will not be deterred as we plan for the next flight to Rwanda,” the spokesperson said in a statement. “We will keep as many people in detention as the law allows but where a court orders that an individual due to be on Tuesday’s flight should be released, we will tag them where appropriate.”
The number of people crossing the English Channel — the busiest shipping lane in the world — to reach Britain this year has passed 11,000, according to a Press Association analysis of government data. That is more than double the figure from during the same period last year.
The same day the scheduled flight to Rwanda was grounded, 444 people made the crossing, the most since April.
The United Nations refugee agency, citing British government data, said this month that “a clear majority” of people arriving in Britain by small boat should be considered refugees fleeing war and persecution. However, the British government has repeatedly referred to them as “migrants,” an assertion that the U.N. agency says does not accord with the government’s own data.
Last year, more than 28,000 people crossed the English Channel in small boats, according to the British government. At least 44 people either died or went missing during the attempt.
In November, a dinghy traveling from France to Britain capsized, causing the deaths of 27 people on board. It was the deadliest incident in the English Channel since the International Organization for Migration first began collecting data in 2014.
Advertisement
New York Times - World
Declaring Curry and Samosas Enemy No. 1 to Whip the Police Into Shape
The police chief in an Indian island territory had a theory: If the boss was watching his officers’ weight, they would too.
Officers eating a meal in a police van in Port Blair, the capital of the Indian island territory of Andaman and Nicobar.Credit...Atul Loke for The New York Times
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Suhasini Raj
Photographs by Atul Loke
PORT BLAIR, India — For G. Chitra, an officer in India’s overburdened police forces, pretty much everything in her life is bad for her health. Working irregular hours is a source of stress. Standing guard for long periods hurts her knees. Caring for a toddler late at night and rising at 4:30 for household chores leaves her tired.
Yet there she was in her bedroom one spring evening, polishing off 10 push-ups, 30 squats and a bit of yoga, before grabbing red dumbbells and flinging her arms skyward like a bird opening its wings to fly. She had felt bloated of late, and decided to do something about it.
In India, a country historically undernourished, many people are now packing on the pounds, and police officers are no exception. But in the island territory of Andaman and Nicobar, where Ms. Chitra serves, the police have declared creamy curries, oily paneer and carb-rich dosas Enemy No. 1, and instead have embraced diet discipline and physical fitness in the ranks.
The push for healthier officers extends beyond these distant islands, which a government health survey found was the heaviest place in India. In the northern state of Punjab, a court barred overweight cops from conducting raids on bootleggers and drug peddlers because they could not run fast enough to nab them.
But the effort in Andaman and Nicobar, where the Bay of Bengal meets the Andaman Sea, is unique in its scale. Satyendra Garg, the veteran officer and health evangelist behind the drive, hopes to make it a model for precincts across the country.
“It’s a lovely place on the sea,” Mr. Garg said of the islands, which are a natural treasure of India, with sparkling lagoons and hundreds of rare bird species. “Why should people be unhealthy and obese here?”
As Mr. Garg sees it, healthy living — and strict discipline — is essential to good policing. When he took over as police chief in Andaman and Nicobar in 2020, he enacted a zero-tolerance policy toward corrupt officials and suspended officers for absenteeism and excessive drinking.
Then he turned to matters of the flesh. He measured the weight-to-height ratios of all 4,304 deployed personnel and determined that nearly 50 percent were either overweight or obese.
Initially, he intended to personally counsel each of the hundreds of obese officers, imparting what he had learned about health science while suffering from a liver ailment.
He dropped that plan because of the pandemic, instead taking two of the heaviest officers under his wing, hoping that their weight loss journeys would inspire the rest. In a hierarchical force, where those at the bottom care about what is important to the boss, his thinking was that the officers would watch their weight because their leader was watching their weight.
So began the physical transformation of Johnie Watson, 34, an officer in Port Blair, the territory’s capital city.
One recent evening, Mr. Watson was busy counting calories. Three pieces of fish, beans and some potatoes. Two chapatis, instead of five, with a spoonful of lard. Black coffee rather than the sugary milk tea he consumed for years.
A year ago, he weighed 231 pounds. He had trouble squatting in Indian-style latrines and could not run fast enough to catch poachers who hunt deer, lizards and sea cucumbers.
Now, he’s down to 189 pounds, and is working to lose 35 more. His blood pressure is back to normal, and his waist has shrunk four inches. Friends have stopped calling him “baby elephant.” Instead, they ask for weight-loss tips.
“My old Johnie is back,” said his wife, Jenifer, looking at him affectionately during dinner.
He isn’t always perfect. One day, as he stood guard outside a building where election ballots were being secured, he skipped lunch because he had to remain on standby during a cyclone warning. He instead grabbed a samosa, cheating on the diet recommended by Mr. Garg.
That evening, he and another colleague watching his weight went to a weekly counseling session.
“Are you having more protein and less carbohydrates?” Mr. Garg asked Mr. Watson.
“Yes, sir, I am,” Mr. Watson said with a straight face.
His boss urged him to increase his intake of healthy fats and to have dinner at least five hours before going to bed. Mr. Watson said he had struggled to stop eating sweets but had finally succeeded.
In an interview, Mr. Garg said he understood the pressures of law enforcement. The Indian police force is estimated to have only three-fourths of the officers it needs. On average, they work 14 hours a day. A large majority of officers believe that their workload is affecting their physical and mental health, surveys have found.
Stress is a recurrent theme in discussions of officers’ well-being. On one rainy day, more than 100 officers had lined up in an open-air gymnasium, sucking in their bellies as they had their measurements taken. A team of doctors scribbled down their metabolic readings and handed them questionnaires about their stress levels.
Also thrown in: queries about the style of leadership they preferred, whether they felt anxiety over proving themselves, and any problems they had encountered with bureaucratic red tape.
Ultimately, said Mr. Garg, who is retiring in June, he wants to pull together enough data so that policymakers can develop a program for police stations around India.
Some officers said they were just happy to have passed the physical test.
“We can now breathe easy,” whispered one heavyset officer, exhaling when Mr. Garg walked out of the room. “Sir has left.”
Ms. Chitra, the officer who did a workout in her bedroom while leaving fish to simmer in a sauce of kokum and coconut for her family, said the police chief’s initiative was “the first time someone showed concern about our health in such a way.”
Ms. Chitra, who is in her early 30s, joined the force in 2016 for the job security. But, like many others, she has struggled with the irregular hours and uncertainty over when she could take time off.
“Twenty-four-seven, we have to be on call,” she said. “Our duty hours prevent us from taking care of our health. Mentally, we cannot set a schedule which we can follow daily.”
Her overstuffed life means she can eke out only two days of exercise per week.
Still, she said, it’s a start.
Advertisement
L'Humanité
Contre l’exploitation : les prud’hommes
ChroniqueSlim Ben AchourÀ l’opposé du discours dominant, les étrangers, sans autorisation de travail, ni autorisation de séjour, de surcroît d’origine africaine, sont souvent l’objet d’abus et d’un accueil défiant les principes d’humanité les plus basiques. Les juridictions du travail le mettent de plus en plus en lumière. C’était le cas récemment de la juridiction lilloise dans un dossier qui n’est pas sans rappeler les « 25 de Breteuil », affaire dans laquelle le conseil de prud’hommes de Paris avait reconnu une discrimination raciale systémique au préjudice de travailleurs maliens du BTP qui avaient la particularité partagée d’être nommés « Mamadou » de manière interchangeable, dans le cadre de contrats de sous-traitance. En l’espèce, quatre travailleurs sénégalais, sans papiers, sont approchés à Paris au printemps 2020, pendant le Covid, par une entreprise de BTP aux fins de travailler sur un chantier pour une autre société située à Lille. En raison de leur statut, ou plutôt de leur absence de statut, le peu de documents leur permettant de se déplacer pour travailler sont des faux produits par l’employeur. Le logement est aussi fourni… un hangar sordide. En revanche, pas de contrat de travail, ni bulletins de salaire et… pas de salaire non plus pour un travail, est-il utile de le préciser, pénible et dangereux.
Heureusement des syndicalistes, puis l’inspection du travail saisie s’en mêlent, ce qui permet de constater que ce ne sont pas deux sociétés qui abusent de la situation de ces travailleurs sans papiers, mais trois, les unes et les autres n’étant bien entendu responsables de rien. Heureusement, également, il y a la justice et un avocat dont les idées étaient claires : ne nous perdons pas en conjectures, renvoyons toutes les sociétés devant le juge du travail pour s’expliquer notamment, si elles le souhaitent, sur qui est l’employeur ? Qui est responsable des abus ?
Du point de vue des salariés, les trois sociétés constituent des employeurs, quels que soient les accords qui peuvent exister entre elles, le pouvoir de direction étant bien utilisé par chacune. Les condamnations doivent être « in solidum » selon les salariés. S’appuyant entre autres sur les constats de l’inspection du travail, la juridiction est du même avis que les salariés. Elle reconnaît qu’en réalité les sociétés ont « fonctionné comme une entité unique ». À ce titre, elles sont condamnées solidairement pour prêt de main-d’œuvre illicite, travail dissimulé, non-respect de l’obligation de sécurité, rupture illégale des contrats de travail, ainsi qu’à verser les salaires et cotisations sociales, naturellement omises, aux organismes compétents, et des dommages et intérêts au syndicat intervenant volontaire au procès. Last but not least, le cœur du problème est reconnu : les sociétés sont condamnées à indemniser les salariés pour discrimination liée aux origines.
Chronique juridiqueprud'hommesdiscriminationsdroit du travail France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR New York Times - World
Russia-Ukraine War
Ukraine’s Death Workers: ‘If You Take It All Close to Heart, You Go Mad’
The people toiling in Ukraine’s cemeteries and morgues bear a silent burden as they handle the war’s growing toll.
The funeral of a man who was killed in the Donetsk region, at the Lychakiv cemetery in Lviv, Ukraine.Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Erika Solomon
Photographs by Diego Ibarra Sanchez
LVIV, Ukraine — For many Ukrainians facing Russia’s invasion, there is hope the daily battles can be won: A soldier may beat back his enemies. A rescuer might miraculously pull a survivor from rubble. A doctor could save a life.
But in one line of work, also deeply affected by this war, grief seems like the only sure end: the handling of the dead.
From gravediggers to embalmers, funeral directors to coroners, these workers carry deep psychic wounds of war — and have few others who can relate to them.
“Nowadays, I feel numb,” said Antoniy, a morgue worker in Lviv, Ukraine. “Even when someone is telling me a joke that I know is funny, I can’t laugh. My emotions are too numbed.”
Lviv, a city in Ukraine’s relatively safe west, is largely untouched by the war physically, but death reaches here anyway. Local residents bury the bodies of soldiers who fell fighting in battlefields farther east. Families that fled hometowns, now occupied by Russian forces, must inter their loved ones who perished far from home here.
Along with other workers in this field, Antoniy asked to be identified by only his first name because although Ukrainians showed a deep reverence for those fallen in the war, the workers said there remained a residual stigma around those who handle the dead. He joined the army when Russia annexed Crimea in 2014, and remains in Ukraine’s volunteer forces.
But when Russia launched its full-scale invasion in February, he was told to stay home: His job was deemed critical infrastructure. Often, he notices that soldiers at the morgue are unable to bring themselves to look upon their fallen comrades.
“We need to stay here and do this work because no one else can,” he said.
Ukraine and Russia have kept their casualty numbers closely guarded secrets, mostly issuing statements, impossible to verify, about the other side’s losses. A senior adviser to Ukraine’s president recently estimated that about 100 to 200 Ukrainian soldiers were dying each day, up from just a few weeks earlier, when President Volodymyr Zelensky said 60 to 100 were killed daily.
The rising figures reflect how the front line has shifted since Ukraine pushed Russian forces away from its capital, Kyiv, early in the war. The battles have moved east, pitting entrenched fighters against relentless artillery attacks, in which Moscow appears to have an edge.
Better Understand the Russia-Ukraine War
“We used to do one or two funerals a month. Now, we’re short-handed,” said Mikhailo, a gravedigger who buries many of the dead that Antoniy prepares for burial. “Every day there is a funeral — sometimes several at once. And they are all so young.”
Antoniy, though he maintains a tough outer shell, treats the bodies with care. He wraps mangled legs in plastic, dabs powder on bruised faces. Gently, he dresses the soldiers in uniforms pulled from a stack of donations — or sometimes, a special suit chosen by loved ones.
“They come here in bad condition, covered in dirt, blood and open wounds,” he said. “We clean them, stitch them back together and get them looking proper.”
Borys Ribun, who runs the morgue, said the job “feels psychologically much more complicated,” compared with before the war.
The dead that come in are young people, he said, and they bear gruesome wounds.
“Sometimes, it is really hard to put the parts of the body together. There can be really severe damage,” he said, holding back tears. “But we try. We do what we can so that their families can give them a proper farewell.”
Antoniy has long since gotten used to the dead bodies, whatever their condition — even when he can only return a person’s remains to their families in a plastic bag.
But his hands shake as he describes having to see the relatives. One morning, he backed away quietly as a woman entered the morgue to see the body of her son. She wailed, inconsolable, and then fainted to the floor.
“You can get used to almost anything, you can get used to almost any type of work,” Antoniy said. “But it’s impossible for me to get used to the emotions of these people who come here to see their loved ones.”
Outside the Lychakiv Cemetery, Mikhailo and his colleagues begin their work at dawn, while the city stirs from sleep. They dig six feet down, wiping their brows, chain-smoking cigarettes and cracking jokes when they stop to rest.
“You have to keep joking — you have to. If you take it all close to heart, you go mad,” Mikhailo said.
Lviv’s historic graveyard, which dates to 1786, is filled with local notables and includes a memorial for Soviet soldiers who fought the Nazis. Now, the cemetery does not have room for the number of bodies being brought in. There are around 50 fresh graves in a grassy field outside the cemetery walls.
The new plot stands in the shadows of several stone crosses, whose plaques commemorate another generation of Ukrainian fighters: those who fought against the Soviet Union during and after World War II. The bones of these men were unearthed from a mass grave, found in the early 1990s, when Mikhailo started his job as a gravedigger. Reburying them was one of his first tasks.
In those early days of Ukraine’s independence, it was difficult to find any work with a regular salary. Mikhailo took a job as gravedigger in part because, although it paid little, the money came on time.
“At first, I didn’t tell anyone I worked at the cemetery,” he said. “I was ashamed.”
Wiping away tears, he said he still did not find meaning in his work: “With this job, there is not much to feel proud of.”
Because of the growing need to manage the burials, Lviv’s government has deputized an official from the municipal council to handle the daily funerals. A state-backed company, Municipal Ritual Service, covers most of the costs, providing coffins and flowers for servicemen killed in combat.
“Each of their stories is unique. They should be written about — all of them,” said Yelyzaveta, 29, who had worked at the company for only six months when the war began.
Atop many graves, families leave tokens to the memory of who their loved ones were in life: A painter’s putty scraper. A teenager’s video game console. A medallion carved into a writer’s quill. A favorite candy bar.
Some of the graves have carefully planted flower beds. Almost all have candles, which flicker as darkness falls each night.
Back in the morgue, Antoniy said the only time he and his colleagues chose not to work on a body was when a fallen soldier had been a friend. Then, he said, he finds himself grappling with the same disbelief he often sees in the eyes of mourners.
Working here has taught him not to find morgues or funerals frightening, he said. But it has not diminished his fear of dying.
“There isn’t a single person who doesn’t fear death,” his colleague Mikhailo said. “I have buried everyone from doctors to scientists. Eventually, death takes us all.”
Advertisement
L'Humanité
VIDÉO. BnF : après six semaines de mobilisation, les grévistes toujours déterminés
ReportageSous-effectifs chroniques, réformes imposées, horaires de communication des documents modifiés... La mobilisation des personnels se durcit à la Bibilothèque nationale de France.
Après six semaines de grèves perlées, l'emblématique Bibliothèque nationale de France François Mitterrand est toujours au cœur d'une mobilisation qui s'enracine.
Ce mercredi 16 juin, une conférence de presse, à l'initiative de l'intersyndicale CGT-FSU et SUD, s'est tenue à 10h30 dans le hall Est du site. L'association des lecteurs et usagers de la BnF (ALU BnF) ainsi que des chercheurs et écrivains sont venus apporter leur soutien au mouvement.
Un nouveau système de communication des documents
Les raisons de la colère ? Un nouveau système de communication des documents aux usagers a déclenché l'ire des syndicats, de la communauté des chercheurs et des lecteurs de la bibliothèque.
Jusqu'ici, les lecteurs de l'institution publique avait la possibilité de commander des documents toute la journée sur le site. Dorénavant, cette communication directe des documents ne peut se réaliser que de 13h30 à 17 heures ou alors, il faut prendre soin de passer sa commande la veille avant 20 heures.
Une véritable bibliothèque de recherche
Pour justifier ces changements d'horaire, la direction met en avant des chiffres : 44% de communication en moins depuis dix ans. Mais Francisco Roa Bastos, cofondateur de l'Association des Lecteurs et Usagers de la BnF (ALUBnF) réplique : "La direction veut faire croire à une réformette sans véritables conséquences sur le travail des chercheurs, alors qu'il s'agit d'une véritable remise en cause fondamentale de nos conditions de recherche. Lâcher ce combat serait abandonner l'ambition d'en faire une véritable bibliothèque de recherche".
"Cette réforme a été menée pour des raisons comptables à partir de statistiques tronquées et cette réforme budgétaire veut se faire passer pour une réforme de modernisation de la BnF" ajoute l'enseignant-chercheur.
Une réforme qui ne passe pas et qui soulève l'hostilité de tous les représentants élus au conseil d'administration, de l'intersyndicale et de l'ALU BnF. Une pétition en ligne, à l'attention de Laurence Engel, présidente de la Bibliothèque nationale de France, a recueilli 16.000 signatures.
"On a perdu 300 postes"
Mais la situation est également difficile concernant les effectifs qui ont fondu depuis 2016 souligne Jean-François Besançon, salarié et représentant FSU : "On a perdu 300 postes chez les personnels de catégorie C, qui représentent la cheville ouvrière de l'établissement", avant de préciser : "C'est beaucoup quand on sait que les missions n'ont fait que s'élargir".
Pour l'écrivain et prix Goncourt Éric Vuillard, venu soutenir les grévistes, cette réforme crée une inégalité nouvelle. "Pour les banlieusards et provinciaux, il sera encore plus difficile d'obtenir des documents avec ces horaires réduits. Une atteinte de plus à l'égalité", souligne l'auteur.
France24 - World
Macron stripped of majority after crushing blow in parliamentary elections
Issued on: 20/06/2022 - 08:03
NEWS WIRES
Allies of French President Emmanuel Macron started working Monday to cobble together a working parliamentary majority to salvage his second term, after his alliance crumbled in the election against surges from the left and far-right.
Macron's Ensemble (Together) coalition emerged as the largest party in parliamentary elections but was dozens of seats short of keeping the parliamentary majority it had enjoyed for the last five years.
It will now begin work to try and find a majority by forming deals with other parties on the right, stirring up turmoil unprecedented in French politics in recent years.
Macron, 44, now also risks being distracted by domestic problems as he seeks to play a prominent role in putting an end to Russia's invasion of Ukraine and as a key statesman in the EU.
The election saw a new left-wing alliance make gains to become the main opposition, while the far-right under Marine Le Pen posted its best legislative performance in its history.
"This situation constitutes a risk for our country, given the challenges that we have to confront," Prime Minister Elisabeth Borne said in a televised statement Sunday, vowing: "We will work from tomorrow to build a working majority."
The outcome severely tarnished Macron's April presidential election victory when he defeated the far-right to be the first French president to win a second term in over two decades.
"It's a turning point for his image of invincibility," said Bruno Cautres, a researcher at the Centre for Political Research of Sciences Po.
The options available to Macron, who has yet to publicly comment on the result, range from seeking to form a new coalition alliance, passing legislation based on ad hoc agreements to even calling new elections.
Le Monde daily headlined on its website "Macron faces the risk of political paralysis", while the right-wing Le Figaro daily said the results raised the spectre of a "stillborn new mandate".
Left-leaning Liberation's Monday edition said the results represented the "fall" of Macron's way of governing.
'Failure for Macron'
The new left-wing coalition NUPES under 70-year-old hard-left figurehead Jean-Luc Melenchon won 135 seats, according to an AFP count based on the results published by the ministry.
The coalition, formed in May after the left splintered for April's presidential elections, brings together Socialists, the hard left, Communists and greens.
Melenchon called Sunday's results "above all an electoral failure" for Macron.
"The rout of the presidential party is total and there will be no majority" in parliament, he told cheering supporters in Paris.
A prominent MP from Melenchon's party, Alexis Corbiere, said the result meant Macron's plan to raise the French retirement age to 65 had been "sunk".
Far-right leader Marine Le Pen's National Rally party made huge gains and will send 89 MPs to the new parliament, making it the biggest rightwing force in parliament ahead of the traditional right The Republicans (LR).
Le Pen hailed the historic result for her party, saying it would send "by far" its highest number of MPs to the next National Assembly.
Macron had hoped to stamp his second term with an ambitious programme of tax cuts, welfare reform and raising the retirement age. All that is now in question.
"This will complicate the reforms... It will be much more difficult to govern," said Dominique Rousseau, professor of law at Paris Pantheon-Sorbonne University.
'Imagination needed'
There could now potentially be weeks of political deadlock as the president seeks to reach out to new parties.
The most likely option would be an alliance with the Republicans, the traditional party of the French right, which has 61 MPs.
LR president Christian Jacob however made clear there would be no easy partnership, saying his party intended to "stay in opposition".
But other voices from the right appeared more open — former right-wing minister Jean-Francois Cope said a "government pact is vital between Macron and LR to fight against the rise of extremes".
Economy Minister Bruno Le Maire denied that France would be ungovernable but admitted "a lot of imagination would be needed" from the ruling party in an "unprecedented situation".
Three ministers felled
In another blow to Macron, key ministers standing for election are set to lose their jobs under a convention that they should resign if they fail to win seats.
Health Minister Brigitte Bourguignon, Maritime Minister Justine Benin and Environment Minister Amelie de Montchalin — a pillar of Macron's administration over the last years — all lost and will now exit the government.
Two other close Macron allies, parliament speaker Richard Ferrand and former interior minister Christophe Castaner, both acknowledged defeat in the fight for their seats.
In a rare spot of good news for the president, Europe Minister Clement Beaune and Public Service Minister Stanislas Guerini — both young pillars of his party — won tight battles for their seats.
On the left, Rachel Keke, a former cleaning lady who campaigned for better working conditions at her hotel, was also elected, defeating Macron's former sports minister Roxana Maracineanu.
Turnout was low, with the abstention rate recorded at 53.77 percent, according to the interior ministry, higher than the first round but not beating the record worst turnout of 2017.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Takeaways from the second round of France’s parliamentary elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
French left's coalition gamble pays off in legislative elections but unity challenges loom
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
‘A seismic event’: Le Pen’s party makes historic breakthrough in French parliament
L'Humanité
Économie. La voiture devient un produit de luxe
ActuLes constructeurs mettent en cause la crise sanitaire, les pénuries et la guerre en Ukraine pour expliquer l’envolée des prix de leurs modèles. Mais, derrière cette hausse, se cache une stratégie d’inflation en bande organisée, pour tirer profit des derniers acheteurs.
Stéphane GuérardLa voiture individuelle, un signe extérieur de richesse ? Si certaines marques de luxe s’en sont fait une spécialité depuis des lustres, les modèles de monsieur et madame Tout-le-monde sont en passe de devenir à leur tour des produits de luxe tant leurs prix d’achat sont devenus inabordables. Il faut en effet débourser en moyenne 26 000 euros pour faire l’acquisition d’un quatre-roues neuf. Soit 35 % de plus qu’il y a dix ans, selon les relevés de « l’Argus ».
Ce renchérissement s’est singulièrement accéléré ces trois dernières années, puisque les véhicules neufs se vendent 15 % plus cher qu’en 2019. Toutes les gammes sont touchées, à en croire les derniers relevés d’Emil Frey, premier réseau de concessions dans l’Hexagone. Chez BMW, la Série 1 a vu son prix augmenter de 1 750 euros depuis octobre 2021. Chez Stellantis, la Peugeot 208 à essence s’est renchérie de 2 670 euros en deux ans. Dans la catégorie SUV, le 3008 a pris 250 euros en sept mois (32 600 euros). Et si Tesla est le champion toutes catégories de l’envolée des tarifs (plus 6 000 euros pour son modèle 3 à près de 50 000 euros), même Dacia, marque low cost de Renault, connaît cette valse des étiquettes. Il faut compter 800 euros de plus qu’en octobre 2021 pour s’offrir une Sandero neuve (10 790 euros).
Trop de reprise
Dans un contexte d’inflation à plus de 5 % sur 2022, Mobilians, autre réseau de concessionnaires, observe « une décorrélation nette entre l’évolution du pouvoir d’achat des ménages et l’évolution des prix catalogue ». Si bien que l’âge médian d’un particulier acquéreur d’un modèle neuf atteint désormais le seuil de la soixantaine.
Pour expliquer cette envolée, les constructeurs mettent tout sur le dos de la crise sanitaire et de ses répercussions en cascade. Selon un cercle vicieux désormais bien connu : la désorganisation des chaînes d’approvisionnement due aux confinements et aux arrêts de production (près de trois quarts des composants électroniques proviennent d’Asie) a enclenché une pénurie de matières premières, dont les effets ont été aggravés d’abord par la reprise tonitruante de la consommation en Chine, Europe et Amérique du Nord, fin 2020, puis par la guerre en Ukraine, tout cela provoquant un renchérissement des coûts de production, et par suite, des prix de vente. À cela s’ajoute l’électrification des transports à marche forcée en Union européenne, qui crée elle-même des tensions sur certaines matières premières et matériaux nécessaires à la filière. Les grands patrons des constructeurs se relaient pour demander toujours plus d’aides publiques afin de soutenir un secteur en crise.
L’est-il vraiment ? Au vu des profits affichés pour 2022, on peut en douter. Voilà une petite dizaine d’années que le secteur a changé de modèle. Schématiquement, à la stratégie d’inonder le marché de voitures produites à bas coût pour compenser le faible taux de marge par véhicule, modèle dont Carlos Ghosn était le parangon, a succédé la politique du modèle à haute marge d’abord, avec pluie d’options et d’outils numériques embarqués, afin de compenser la diminution des ventes par le chiffre d’affaires réalisé par chacune de ces voitures high-tech vendues. Si Elon Musk a ouvert la voie avec Tesla, en conjuguant numérique et électrique, Carlos Tavares a pris la roue et excelle. Sous sa houlette, Stellantis a dégagé 13,4 milliards d’euros de bénéfices en 2021, alors que le nouveau groupe né de la fusion de PSA et Fiat a produit 1,7 million de véhicules de moins que prévu dans le même temps.
Un marché tiré par la demande
Comble de l’ironie, les pénuries sont en passe de démultiplier cette stratégie commerciale qui vise à vider toujours plus le porte-monnaie de l’acheteur. « Nous sommes passés d’un marché poussé par l’offre à un marché tiré par la demande, sans remise, avec un “pricing power” (la faculté d’une marque à augmenter ses prix – NDLR) élevé », se réjouissait récemment Carlos Tavares, heureux de voir les marques de Stellantis aux États-Unis atteindre le prix moyen de vente le plus élevé du marché : aux alentours de 44 000 euros. Depuis la chute de Ghosn et l’arrivée du duo Jean-Dominique Senard-Lucas De Meo, Renault s’y est mis aussi, générant 800 millions de bénéfices en 2021. Depuis, si la marque au losange a vu ses ventes mondiales s’effondrer de 17,1 % entre les premiers trimestres 2021 et 2022, son chiffre d’affaires a limité les dégâts à -2,7 % sur un an, grâce en partie à une hausse des prix de tous ses modèles.
Reste à savoir si les (derniers) acheteurs de voitures pourront suivre encore longtemps cette inflation organisée. Là encore, scrutons Carlos Tavares. Ce dernier imagine que, d’ici à 2030, Stellantis sera porté par ses véhicules électriques (52 % des ventes, contre 26 % pour les hybrides et thermiques), mais aussi par ses activités logiciels (7 %, 20 milliards d’euros en 2030) et par ses nouveaux services de mobilité au sens très large (6 %).
En chiffres
+13% Le tarissement de l'offre fait s'envoler les pris du marché de l’occasion entre fin 2019 et mars 2022.-10% C'est le recul des ventes de voitures neuves en France sur un an. 16.62 % sur les cinq premier mois de 2022.+738% Le cours du lithium essentiel aux batteries de voiture, a explosé de janvier 2021 à mars 2022.3.3 milliards d'euros C'est, pur 2021, ce que Stellantis a versé à ses actionnaires. Les dividendes sont compris dans le prix des voitures.
Le leasing, l’autre vache à lait des constructeurs. L’électrification des voitures va de pair avec le leasing, cette location avec option d’achat ou changement de modèle. Les constructeurs en sont persuadés, du fait du coût conséquent d’entretien et de changement des batteries, mais aussi de l’entrée en vigueur des zones à faible émission (ZFE) qui vont pousser les véhicules thermiques et hybrides non rechargeables hors des centres-villes (dès 2024 pour Paris). Les formules de location longue durée représentent déjà 54 % des nouvelles immatriculations chez les particuliers. Les marques en sont d’autant plus fans que 84 % des acheteurs en location restent fidèles en cas de changement de véhicule. Mais les banques sont aussi sur le coup. La Société générale domine le secteur avec une flotte combinée de 3,5 millions de véhicules. Déjà présente, BNP lance son service à destination des faibles revenus en ZFE et Crédit agricole s’associe à Stellantis. Est-ce pour ne pas perturber leurs affaires que le gouvernement vient d’annoncer un rétrécissement de son projet de location d’une voiture électrique pour 100 euros par mois ?
Automobilepénuries automobilepénuriesinflation Valeurs Actuelles
Dans l’Ain, les gendarmes se forment auprès des militaires de l’Armée de terre
Une coopération armée de Terre-gendarmerie. Samedi 18 juin, une vingtaine de membres du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) d’Ambérieu-en-Bugey se sont entraînés au camp de la Valbonne (Ain) sous l’égide des militaires du 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. L’objectif de cette journée, de l’aveu même du général Rodriguez, directeur général de la gendarmerie nationale, était de permettre à ses hommes d’acquérir certains savoir-faire propres à l’armée de Terre. « Quand on est face à quelqu’un qui vous tire dessus, il n’y a quand même pas 156 solutions pour essayer de se protéger et neutraliser la personne pour éviter qu’elle ne tue quelqu’un. Cela paraît logique de s’inspirer de ceux qui sont en avance dans ce domaine-là », a expliqué l’officier.
Entrainement et débriefing
Aussi, sous une chaleur de plomb, les gendarmes, sous la tutelle de leurs camarades artilleurs, ont-ils révisé les bases du combat d’infanterie, mais également les techniques pour neutraliser un forcené, un ou plusieurs terroristes qui voudraient commettre une tuerie de masse dans un lieu public, ou encore le secourisme de combat. « C’est un plus puisque cela nous réapprend les actes réflexes du combattant que l’on voit en école. Cela nous permet d’améliorer la cohésion au sein du groupe et surtout d’avoir le côté offensif de l’armée de Terre », a expliqué l’un des stagiaire, le gendarme Anthony, âgé d’une vingtaine d’années. Chaque exercice a été systématiquement suivi d’un débriefing par l’encadrement pour analyser les points positifs et négatifs, les erreurs éventuelles commises par les gendarmes. Ce partenariat de formation entre les Psig et l’armée de Terre existe depuis mai 2018, et s’est renforcé à la suite de la mort de trois gendarmes, tués par un forcené en décembre 2020 dans le Puy-de-Dôme.
Ain : les dernières actualités
France24 - World
‘A seismic event’: Le Pen’s party makes historic breakthrough in French parliament
Issued on: 20/06/2022 - 00:53
Tom WHEELDON
Marine Le Pen’s far-right Rassemblement National (National Rally, or RN) made historic gains in Sunday’s French parliamentary election second round, on track to win 90 seats according to projections by Ipsos – a score way beyond the record gains polls predicted. Emmanuel Macron’s centrist bloc, meanwhile, underperformed polling expectations and fell well short of a majority – leaving a deal with conservative Les Républicains (LR) as his best hope for governing unencumbered.
Nobody expected Le Pen’s party to win anything like 90 seats.
After a presidential campaign all about the distracting focus on the Ukraine war, Macron’s desire to drift to re-election and Le Pen’s submarine-like rise, it looked like the parliamentary election campaign was all about Jean-Luc Mélenchon. Le Pen was a muted presence. She even went on holiday after losing the présidentielles second round to Macron.
The extreme-leftist firebrand Mélenchon defied expectations and united France’s flagging, divided left behind his banner. Amid an otherwise lacklustre campaign, he created and rode momentum to put his NUPES (New Popular Union) alliance neck-and-neck with Macron’s centrist bloc in the first round.
NUPES have indeed performed well – set to win 141 seats according to Ipsos projections, just months after the French left looked unpopular to the point of near irrelevance. However, it is far from radical leftist hopes of winning a National Assembly majority and forcing Macron into a state of “cohabitation” with Mélenchon as his prime minister.
‘No polls predicting this’
Instead, what grabbed everybody’s attention on Sunday night was the historic gains for Le Pen’s RN in the législatives, as the parliamentary polls are called in France.
Polls and analysts expected RN to make unprecedented National Assembly gains after their better than expected performance in the législatives first round, albeit nothing like the gains they made. The last surveys by Ipsos forecast RN would get 20 to 50 seats – a major advance on the eight seats they got at the previous polls in 2017, easily crossing the 15 seat barrier to acquire their own official parliamentary group, affording them a major funding boost and giving them significant powers of the pulpit.
RN’s performance at 90 seats is a “seismic event; an extraordinary result for them”, said Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University. “There were no polls predicting this and I haven’t seen anybody predicting it. Le Pen was looking washed up after the presidential second round; so many people thought that was it for her – and she herself wasn’t really campaigning for the législatives. But, clearly, that wasn’t it.”
‘Anti-Macron bloc’
A large section of French society admires, even loves Macron – as witnessed by his topping the polls in the first presidential round, where voters have a menu of options, not to mention his Ensemble (Together) alliance remaining the biggest parliamentary party even as it loses its majority. But Macron is also hated by swathes of French voters to his right and left alike, who regard him as the absolute embodiment of an aloof, callow technocratic establishment. This divide has been the thread running through all the twists and turns of France’s election season.
Millions of Mélenchon voters cast their ballots for Macron in the présidentielles second round to keep Le Pen out of power – showing it was a vast exaggeration to assume that voters for the extreme left would flock to the extreme right out of a desire to tear down the status quo, as embodied by Macron in their eyes.
Nevertheless, this time it looks as if a significant number of NUPES voters switched to the far right in RN-Ensemble face offs, Paul Smith said: “The simple explanation for RN’s success tonight is that this was an anti-Macron bloc. My suspicion is that, even though Mélenchon said not one of his supporters should vote for Le Pen, quite a lot of them did. It’s clear that hatred of Macron is sufficiently intense for a lot of NUPES voters to be able to vote for RN.”
Parliament to become ‘Le Pen’s platform’?
Enthusiasm for political engagement in any form is subdued by historical standards: The overall turnout looks woeful – projected to be just over 53 percent, a small improvement on the record abstention rate in 2017.
Such poor turnout underlines the extent of the anti-system sentiment in France, and as such is linked to RN’s strong performance, said Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester: “Abstention from the ballot box is a form of protest, a marker of disillusionment, and in much the same way RN’s performance was driven by a desire to protest as much as it was driven by support for their policies.”
RN will have a big opportunity to continue their long ascendance with their National Assembly gains. Few big beasts of French politics will be sitting in the chamber. But Le Pen will be there after her re-election in her fiefdom in the northern Pas-de-Calais region with 61 percent of the vote.
Hence Le Pen will be an outsized figure in the National Assembly with outsized influence, Paul Smith noted: Macron’s former PM and France’s most popular political personality Édouard Philippe “won’t be there; Mélenchon won’t be there – he’ll be sending something like his third or fourth in command to lead his grouping; and Le Pen will be there with 90 MPs behind her”.
In light of this, he continued, “we can see the National Assembly becoming Le Pen’s platform, and it will likely have ramifications for their performances in local and regional elections. In short, to many people RN is suddenly going to look like a serious party.”
And seeing as NUPES is an electoral alliance of convenience, not a union of very different parties across the French left, it is worth underlining that “this result makes RN the biggest party of parliamentary opposition”, added Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University.
Conservatives to Macron’s rescue?
However, RN is not the only party that surpassed expectations in the législatives: France’s traditional conservatives Les Républicains are on course to win 75 seats, Ipsos projections say. Although on the surface a step down from the 136 seats they got last time, this marks something of a renaissance for a party whose candidate Valérie Pécresse won just 4.8 percent of the vote in the présidentielles first round, operating in a squeezed ideological space between Macron and the far right.
“RN will of course be delighted with their score tonight – but LR will also be over the moon,” Andrew Smith said. “They have absolutely bucked the assumption that they were sliding into irrelevance after Pécresse’s poor performance. It’s a result that speaks to their formidable machinery across France’s regions and its ability to get out their vote across provincial France.”
Macron pulled Philippe and many other cabinet ministers out of LR, before the centrist president moved rightwards along with the centre ground of French politics on issues like immigration and security. Given that LR is the closest party to Macron ideologically, speculation has long abounded that he would reach some sort of deal with them – rumours that only intensified thanks to LR ex-president Nicolas Sarkozy fulsomely backing Macron in the second round and meeting him at the Élysée Palace after his re-election.
Ensemble’s failure to win an absolute majority makes it hard to imagine how Macron could control parliament without support from LR (Ipsos has Macron’s bloc on course for 234 seats, far short of the 289 they need). Macron’s bloc have “really got to count on someone coming to their rescue”, Paul Smith said.
Outgoing LR leader Christian Jacob said on Sunday evening his party will remain part of the opposition to Macron – underlining his declarations to that effect during the législatives campaign.
But Jacob’s statement should be taken with a pinch of salt, Andrew Smith pointed out: “Jacob is on his way out, he’s served his term, and his pronouncements are about preserving the best role possible for LR in alliance with Macron. LR’s kingmaker rule gives them a considerable opportunity to press their priorities, and it’s likely Macron will lean rightwards to court those Macron-compatible LR MPs.”
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
French left's coalition gamble pays off in legislative elections but unity challenges loom
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Takeaways from the second round of France’s parliamentary elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Macron’s bloc falls short of absolute majority, leftist coalition second, large gains for far right
New York Times - World
Several Killed in Militant Attack on a Sikh Temple in Afghanistan
Advertisement
Supported by
The assault in the capital, Kabul, was the latest in a series targeting the country’s religious minorities that have stoked fears about the Taliban’s ability to provide security.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Christina Goldbaum and Najim Rahim
KABUL, Afghanistan — Militants stormed a Sikh temple in Afghanistan’s capital on Saturday, leaving several people dead and others wounded, and stoking already heightened concerns among the country’s religious minorities about whether the new Taliban government will be able to protect them from rising violence by extremist groups.
The assault, which lasted over an hour, was the first to target the country’s Sikh community since the Taliban seized power last summer. It was the latest in a series of bloody terrorist attacks that since April have killed over 100 people, predominantly civilians among the country’s Shiite and Sufi minorities.
Abdul Nafi Takor, an Interior Ministry spokesman, said that one Taliban security member involved in stopping the assault and that one civilian were killed; he also said that seven other people were injured. A doctor from a nearby military hospital, who spoke on the condition of anonymity because he was not authorized to speak to the news media, said the hospital had received the bodies of six worshipers killed at the temple.
The recent bloodshed has upended a relative calm that came after the collapse of the Western-backed government in August, which ended 20 years of war, and has raised questions about whether the new Taliban government will be able to make good on its hallmark pledge of providing security.
The attack on Saturday began about 6:30 a.m. when a group of armed men threw a grenade at a guard outside the temple in the Karte Parwan neighborhood of Afghanistan’s capital, Kabul, according to Khalid Zadran, a spokesman for the Kabul police. The men then rushed inside, where roughly 25 people had gathered to worship, Gurnam Singh, the president of the temple, said in an interview.
Reporting From Afghanistan
“I was at home,” Mr. Singh said, “and when I was about to go to the temple, I heard gunshots and explosions.”
A car bomb — the target of which appeared to be the temple — was also detonated nearby, according to Taliban officials.
The Taliban government condemned the attack on Saturday and pledged to provide justice to the victims. The government “expresses its condolences to the families of the victims and assures that serious measures will be taken to identify and punish the perpetrators of this crime,” Zabihullah Mujahid, a Taliban spokesman, wrote on Twitter.
No group has yet claimed responsibility for the attack on Saturday, but it follows a trend of similar attacks carried out in recent months by the Islamic State’s affiliate in Afghanistan.
The spate of attacks has challenged the Taliban’s claims that they have extinguished the threat from ISIS in the country and reinforced concerns about a resurgence of extremist groups in Afghanistan that could eventually pose an international threat.
This year, United Nations experts warned that terrorist groups had been enjoying more freedom in Afghanistan since the Taliban seized power “than at any time in recent history.” Another recent report by a United Nations panel of experts warned that Taliban officials had been maintaining close ties with Al Qaeda.
The blast on Saturday rattled Afghanistan’s Hindu and Sikh communities, minorities that have been oppressed for decades and have been frequently attacked in recent years. Once numbering in the hundreds of thousands, only a few hundred Hindus and Sikhs remain in the country today, according to community leaders.
Mr. Singh warned that the attack on Saturday may push the remaining few to leave the country, too — essentially extinguishing the community in Afghanistan.
“We have been targeted many times in the past, and we thought the situation would change with the coming of the Taliban, but it did not,” Mr. Singh said. “We are all despondent with what happened, and maybe everyone will leave Afghanistan tomorrow or the day after tomorrow. What to do here?”
Christina Goldbaum reported from Kabul, and Najim Rahim from Houston. Yaqoob Akbary contributed reporting from Kabul.
Advertisement
New York Times - World
The New Geography of the Russian Elite
By Pablo Robles, Anton Troianovski and Agnes ChangJune 17, 2022
European cities were playgrounds for Russia’s superwealthy. But sanctions have closed off much of the world.
Before the invasion of Ukraine, private jets taking off from Moscow flew to Paris, Milan and Geneva more often than anywhere else. Departures from Russia, Feb. 1 to Feb. 24. Note: Origins and destinations are shown, but not specific flight paths.
But after Feb. 24, as Europe started to close its airspace to Russian planes, wealthy Russians started to fly elsewhere: to Central Asia and the Middle East, most of all.Departures from Russia, Feb. 25 to Apr. 21
By May, a new geography of the Russian elite had taken shape, data on nearly 2,000 flights analyzed by The New York Times shows. That world has one clear center: Dubai. Departures from Russia, Apr. 22 to May 8
They call it “Dubaisk.”
After the Russian invasion, the threat of closing borders, international sanctions and imprisonment drove tens of thousands to flee Russia.
Journalists, activists and tech workers flocked to Armenia, Georgia and Turkey — relatively affordable, nearby countries that allow Russians to enter without visas. In Europe, countries like Germany and Latvia took in Russians fearing persecution at home.
But another cohort of Russians — including business magnates and celebrities — made Dubai, the biggest city on the Persian Gulf, their main destination.
Before the invasion, only 3 percent of private flights departing Russia flew the United Arab Emirates, primarily to Dubai, according to a Times analysis of thousands of records from RadarBox.com, a flight tracking company. That figure rose to 6 percent in the weeks after the invasion began, and 14 percent by May.
Before sanctions
European cities were favorite destinations for Russian private jets before the invasion...
After sanctions
...but were replaced in the weeks after by locations in Central Asia and the Middle East.
8% of flights
France
Switzerland
6%
6.1%
United Arab Emirates
Britain
Germany
4%
3.6%
Turkey
Top European
countries
Kazakhstan
2.8%
Azerbaijan
2.3%
2%
0
Before sanctions
After sanctions
European cities were favorite destinations for Russian private jets before the invasion...
...but were replaced in the weeks after by locations in Central Asia and the Middle East.
8% of flights
France
Switzerland
United Arab Emirates
6%
6.1%
Britain
Germany
4%
3.6%
Turkey
Top European
countries
Kazakhstan
2.8%
Azerbaijan
2.3%
2%
0
Before sanctions
After sanctions
European cities were favorite destinations for Russian private jets before the invasion...
...but were replaced in the weeks after by locations in Central Asia and the Middle East.
8% of flights
France
Switzerland
United Arab Emirates
6%
6.1%
Britain
Germany
4%
Turkey
3.6%
Top European
countries
Kazakhstan
2.8%
Azerbaijan
2.3%
2%
0
The records provide striking evidence that Western sanctions over the war in Ukraine have succeeded in drastically changing the lives and habits of the Russian elite. The analysis captures both privately owned jets and jets leased by commercial companies, although the flight patterns suggest most of the jets are privately owned.
Before the invasion on Feb. 24, even amid the deep freeze in relations between Russia and the West, luxury European playgrounds in Britain, France and Switzerland offered havens for Russia’s superrich. But now, with European airspace closed to Russian jets, and European countries seizing the assets of Russian oligarchs, the days of flying to Geneva for a weekend shopping trip appear to be over.
Instead, a wartime geography of the reach of Russia’s wealthy emerges in flight patterns analyzed by The Times. Kazakhstan and Turkey, countries that did not join sanctions against Russia and that have provided a home for Russian businesses leaving the country, have become leading destinations. Azerbaijan, a former Soviet republic that still nurtures close ties to both Russia and Ukraine, has also benefited from increased private jet travel.
But no country has seen as big a jump in wealthy Russian travelers as the United Arab Emirates, where the resort and financial center of Dubai has emerged as the main hub connecting Moscow to the luxury and business opportunities still on offer from the rest of the world.
“Lots of people don’t have a choice,” said Daria Poligaeva, a Russian journalist who moved to Dubai several years ago and is now seeing a wave of compatriots arriving. “It’s one of the few places where you can now transfer your business, where there’s a market, where you can develop your business, and where you still have a market of international corporations,” she added.
Flights from Russia
before and after sanctions
Europe
Other countries
BEFORE
SANCTIONS
AFTER
SANCTIONS
Armenia
Austria
Azerbaijan
Belarus
Belgium
BRITAIN
Croatia
Cyprus
Czech Rep.
Denmark
Estonia
Finland
France
Germany
Greece
Hungary
Iceland
Israel
Italy
Kazakhstan
Latvia
Lithuania
Luxembourg
Maldives
Netherlands
Norway
Poland
Portugal
Qatar
Romania
Saudi Arabia
Serbia
Seychelles
Slovakia
Slovenia
South Korea
Spain
Sweden
Switzerland
Turkey
Ukraine
U.A.E.
United States
Uzbekistan
Armenia
Austria
Azerbaijan
Belarus
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
Germany
Greece
CANCELLED
CANCELLED
Israel
Italy
Kazakhstan
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
Maldives
CANCELLED
CANCELLED
Poland
CANCELLED
Qatar
Romania
Saudi Arabia
Serbia
Seychelles
CANCELLED
CANCELLED
South Korea
CANCELLED
Sweden
Switzerland
Turkey
Ukraine
U.A.E
United States
Uzbekistan
Flights from Russia before and after sanctions
Europe
Other countries
Before SANCTIONS
AFTER SANCTIONS
Armenia
Austria
Azerbaijan
Belarus
Belgium
BRITAIN
Croatia
Cyprus
Czech Republic
Denmark
Estonia
Finland
France
Germany
Greece
Hungary
Iceland
Israel
Italy
Kazakhstan
Latvia
Lithuania
Luxembourg
Maldives
Netherlands
Norway
Poland
Portugal
Qatar
Romania
Saudi Arabia
Serbia
Seychelles
Slovakia
Slovenia
South Korea
Spain
Sweden
Switzerland
Turkey
Ukraine
United Arab Emirates
United States
Uzbekistan
016
051
043
023
004
078
002
039
011
004
029
043
123
080
012
009
003
033
064
067
066
016
003
031
006
001
015
005
004
008
005
052
004
002
002
003
020
010
118
074
016
153
020
024
Armenia
Austria
Azerbaijan
Belarus
Belgium
BRITAIN
Croatia
Cyprus
Czech Rep.
Denmark
Estonia
Finland
France
Germany
Greece
Hungary
Iceland
Israel
Italy
Kazakhstan
Latvia
Lithuania
Luxembourg
Maldives
Netherlands
Norway
Poland
Portugal
Qatar
Romania
Saudi Arabia
Serbia
Seychelles
Slovakia
Slovenia
South Korea
Spain
Sweden
Switzerland
Turkey
Ukraine
United Arab Emirates
United States
Uzbekistann
017
001
040
011
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
001
001
CANCELLED
CANCELLED
016
001
086
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
007
CANCELLED
CANCELLED
004
CANCELLED
001
001
002
001
001
CANCELLED
CANCELLED
002
CANCELLED
001
001
094
001
102
002
021
Flights from Russia before and after sanctions
Europe
Other countries
Before SANCTIONS
AFTER SANCTIONS
Armenia
Austria
Azerbaijan
Belarus
Belgium
BRITAIN
Croatia
Cyprus
Czech Republic
Denmark
Estonia
Finland
France
Germany
Greece
Hungary
Iceland
Israel
Italy
Kazakhstan
Latvia
Lithuania
Luxembourg
Maldives
Netherlands
Norway
Poland
Portugal
Qatar
Romania
Saudi Arabia
Serbia
Seychelles
Slovakia
Slovenia
South Korea
Spain
Sweden
Switzerland
Turkey
Ukraine
United Arab Emirates
United States
Uzbekistan
016
051
043
023
004
078
002
039
011
004
029
043
123
080
012
009
003
033
064
067
066
016
003
031
006
001
015
005
004
008
005
052
004
002
002
003
020
010
118
074
016
153
020
024
Armenia
Austria
Azerbaijan
Belarus
Belgium
BRITAIN
Croatia
Cyprus
Czech Republic
Denmark
Estonia
Finland
France
Germany
Greece
Hungary
Iceland
Israel
Italy
Kazakhstan
Latvia
Lithuania
Luxembourg
Maldives
Netherlands
Norway
Poland
Portugal
Qatar
Romania
Saudi Arabia
Serbia
Seychelles
Slovakia
Slovenia
South Korea
Spain
Sweden
Switzerland
Turkey
Ukraine
United Arab Emirates
United States
Uzbekistan
017
001
040
011
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
001
001
CANCELLED
CANCELLED
016
001
086
CANCELLED
CANCELLED
CANCELLED
007
CANCELLED
CANCELLED
004
CANCELLED
001
001
002
001
001
CANCELLED
CANCELLED
002
CANCELLED
001
001
094
001
102
002
021
Multinational companies such as Goldman Sachs and Google have relocated Moscow-based employees to Dubai since the invasion. One of Russia's best-known restaurateurs is working on a new project in Dubai. And a Dubai-based wellness company recently opened what it says is the city’s first banya, or Russian sauna — just in time for summer’s 110-degree days.
“We had to tweak it a little bit for Dubai,” said the company’s chief executive, Dominique Laird, estimating that 90 percent of her banya customers were Russian. “You can’t drink vodka in the steam room. They definitely can’t be naked.”
During the May holidays in Russia, bookended by Labor Day on May 1 and World War II Victory Day on May 9, a parade of Russian celebrities descended on Dubai. Most striking among them: Dmitri Kiselyov, the host of the marquee weekly propaganda show on Russian state television, in which he regularly threatens the West with nuclear annihilation. In Dubai, he was photographed, cold drink in hand, in short, pink swimming trunks.
The Times’s analysis shows that even amid the tensions between Moscow and the West in the weeks leading up to the invasion of Ukraine, private jets were flocking from Russia to Europe. In the first three weeks of February, their most popular destinations were France, Switzerland, Britain and Germany.
After the invasion on Feb. 24, private jets continued to fly out of Russia — but, by late April, virtually none were heading to Europe. Instead, beyond the United Arab Emirates, they have also made for Turkey, which has offered a safe haven for Russian oligarchs’ yachts and jets even as it sells lethal drones to Ukraine’s military.
Kazakhstan, the biggest country in Central Asia by area, has become another hub for Russian business. It is where the American consulting giant McKinsey initially relocated hundreds of employees of its Moscow office as it exited the Russian market this spring, and it was the third-most popular destination for private jets departing Russia after the invasion.
Despite international sanctions and closing airspace, some of Russia’s highest-profile oligarchs kept flying around the world after the invasion, The Times’s analysis suggests.
Dubai has become a focal point for travel, with some business tycoons parking their jets there; more than 70 remain parked in the United Arab Emirates or were only returned to Russia after being stuck there for weeks, the analysis suggests.
Feb. 16
Al Maktoum
International Airport
March 31
Parked
airplanes
Private jets
Feb. 16
March 31
Al Maktoum
International Airport
Parked
airplanes
Private jets
Feb. 16
March 31
Al Maktoum
International Airport
Parked
airplanes
Private jets
A plane owned by Roman Abramovich, an oligarch and former owner of the Chelsea soccer club, flew to Dubai just days after sanctions against Russian individuals kicked in:
Path of Roman Abramovich Jet
Previous flights
The jet left Moscow
for Dubai on March 4,
just one day after
the sanctions.
Basel
Nice
EUROPE
Moscow
Tel Aviv
AFRICA
Dubai is the last
recorded location.
Previous flights
The jet left Moscow
for Dubai on March 4,
just one day after
the sanctions.
Basel
EUROPE
Nice
Moscow
Tel Aviv
AFRICA
Dubai is the last
recorded location.
Moscow
March 4
Previous flights
The jet left Moscow for Dubai on March 4, just one day after the sanctions.
EUROPE
Basel
Nice
March 4
Tel Aviv
Dubai is the last recorded location.
AFRICA
In June, the American authorities obtained a warrant for two of Mr. Abramovich’s planes, including the Dreamliner. They alleged that the plane had violated American sanctions when it was flown to Russia on March 4.
Alina Lobzina, Adam Satariano and Lananh Nguyen contributed research and reporting.
France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
-
Nicola BEER, Eurodéputée allemande, groupe Renew Europe (FDP)
-
Paolo BORCHIA, Député européen, Identité et Démocratie (Italie)
-
Marisa MATIAS, Députée européenne, La Gauche (Portugal)
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Présidence française de l'UE
Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UE
Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
France24 - Monde
La France passe le pic de la canicule, plus de 40°C relevés dans le Sud-Ouest
Publié le : 18/06/2022 - 21:38Modifié le : 18/06/2022 - 21:55
FRANCE 24
Suivre
Un épisode caniculaire a mis la France à rude épreuve, samedi, avec des températures dépassant parfois les 40°C. Une vague de chaleur qui se caractérise par son intensité, mais surtout sa précocité. Mééo-France a relevé saedi "des pointes voisines de 42°/43°C"dans le sud-ouest, avec des records de températures "tous mois confondus", comme à Biarritz (Pays basque) où le mercure a atteint 42,9°C.
La France a passé, samedi 18 juin, le pic d'un épisode caniculaire intense et d'une précocité inédite avec des températures parfois supérieures à 40°C et de nombreux records absolus de chaleur, particulièrement dans le sud-ouest et l'ouest, où des orages sont attendus en soirée.
Ces orages ponctuels sur la façade atlantique sont les "prémices d'une dégradation pluvio-orageuse" prévue dimanche et qui fera "régresser progressivement" la canicule, les plus fortes chaleurs se décalant vers l'est, avec notamment jusqu'à 38 degrés attendus sur le nord-est, dimanche, selon Météo-France.
Le service météorologique a relevé samedi "des pointes voisines de 42°/43°C"dans le sud-ouest, avec des records de températures "tous mois confondus", comme à Biarritz (42,9°C) au Pays basque, au Cap-Ferret (41,9 °C) sur le Bassin d'Arcachon ou encore à Biscarrosse dans les Landes (41°C, record de 1968 égalé).
La barre symbolique des 40°C a aussi été atteinte ailleurs dans l'Ouest, comme dans les Deux-Sèvres (Niort), en Charente-Maritime (Rochefort), en Ile-et-Villaine (à La Noé-Blanche), dans le Maine-et-Loire (Angers) et l'Indre-et-Loire (Reignac). Le mercure n'a toutefois pas dépassé les 37°C à Paris.
Près de 45 millions de personnes sont toujours concernés par les niveaux rouge ou orange de vigilance canicule : onze départements en rouge, des Pyrénées-Atlantiques à la Vendée, et 59 en orange.
Selon Météo-France, le pays a aussi connu des records absolus de chaleur "minimale". Avec 23,5°C au plus bas samedi, il n'avait ainsi jamais fait aussi chaud la nuit à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), effaçant un record datant de 45 ans.
>> À lire - Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces
Parc pris d'assaut
Même si elle a entraîné depuis jeudi l'annulation d'évènements festifs, sportifs et culturels, comme le pèlerinage des anciens combattants prévu à Lourdes à l'occasion de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940, la chaleur n'a pas empêché des dizaines de milliers de personnes de continuer de festoyer au Hellfest, la grand messe du métal, à Clisson (Loire-Atlantique).
Par 40°C, les quelques espaces ombragés du site ont été pris d'assaut dans l'après-midi, comme les points d'eau et les structures métalliques arrosant des spectateurs essoufflés mais surexcités et qui n'ont pas renoncé à "pogoter" en plein cagnard, a constaté une journaliste de l'AFP.
À Strasbourg, où la chaleur perdurera dimanche à la faveur du déplacement vers le nord-est de la chaleur, entre 10 et 15 000 personnes selon la police ont participé à la Marche des visibilités.
Dans certaines villes, les musées ont accueilli des visiteurs en quête de fraîcheur. Bordeaux, où le mercure est monté à 40,5°C selon Météo-France - un record pour juin - les avait d'ailleurs rendus gratuitement accessibles.
À Paris, où parcs et jardins devaient rester ouverts la nuit, le parc aquatique Aquaboulevard a été pris d'assaut par des centaines de personnes venues se rafraîchir dans ses multiples bassins, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Mais de nombreuses piscines municipales sont restées fermées en raison d'une grève.
Sur les Champs-Élysées, des boutiques de luxe ont distribué des ombrelles aux touristes patientant à l'extérieur pour entrer.
>> À lire - Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule
Pollution de l'air
La chaleur, combinée à la sécheresse qui frappait déjà une partie du pays, a favorisé des départs de feux, notamment de récoltes, comme dans les Deux-Sèvres, en vigilance rouge depuis jeudi, où 21 hectares ont brûlé samedi.
Dans l'Aveyron (vigilance orange), les pompiers ont continué de lutter contre un incendie qui a détruit 140 hectares de végétation à Comprégnac, avec un vent défavorable et sur un terrain escarpé. Une centaine d'hectares supplémentaires pouvaient être menacés.
De nombreuses régions connaissent par ailleurs des niveaux élevés de concentrations d'ozone dans l'air en raison de la canicule, notamment en Ile-de-France, Hauts-de-France, Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes, selon Prev'Air. La circulation différenciée a été mise en place en région parisienne.
Les fortes chaleurs favorisent également la prolifération des cyanobactéries dans des plans d'eau, entraînant des interdictions de baignade, d'activités nautiques et de pêche.
Cette vague de chaleur est arrivée du Maghreb par la péninsule ibérique, où l'Espagne fait face à d'importants incendies, dont l'un a déjà ravagé 20 000 hectares de terrain dans le nord-ouest du pays.
Pour les scientifiques, la multiplication, l'intensification et l'allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
économie
Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule
La canicule s'amplifie en France, records de température attendus
surchauffe
Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces
L'Humanité
Théâtre. Godot ne viendra pas, mais il vaut mieux l’attendre
Nos recommandations culturellesPrésentée Aux Nuits de Fourvière avant une tournée en France, Alain Françon met en scène En attendant Godot, offrant à Beckett et au public une approche subtile, joyeuse et millimétrée de cette pièce emblématique.
Gérald RossiLyon (Rhône), envoyé spécial.
Un rocher, qui sera comme un fauteuil, un arbre décharné, sur lequel on n’ose pas même accrocher une corde pour se pendre. Et puis d’abord, pourquoi se pendre ? Une toile immense, en fond de scène, pourrait faire penser à des dunes, ou à un désert, quelque part, nulle part. Au croisement d’un chemin avec une autre idée. Décor minimal.
https://www.youtube.com/watch?v=7c6ehafEvyg
Sur le plateau, les personnages font le reste du boulot. Celui d’expliquer, de s’expliquer, et plus ils s’y attachent, moins on comprend. Et eux s’y perdent. Avec malice. C’est voulu. Affirmé. Évident et formidable. Samuel Beckett a publié En attendant Godot en 1948. En 1953, Roger Blin s’en empare et monte la pièce dans l’ancien Théâtre de Babylone, à Paris. Le public s’écharpe, une partie jugeant le texte bien trop moderne. Des curieux viennent alors pour assister au pugilat puis prennent goût à la pièce. C’est désormais le succès. Godot reste à l’affiche plus d’un an, et Beckett est reconnu comme auteur au génie incontestable. En 1969, le Nobel de littérature lui est attribué pour l’ensemble de son œuvre. Fin de partie, n’est-il pas ?
Une mécanique perverse et addictive
Cette fois, c’est Alain Françon qui signe la mise en scène. S’appuyant sur la dernière version du texte « que Beckett a réécrit plusieurs fois », nous dit-il, « il y a d’autres nuances, davantage de tensions aussi ». On évoque parfois un « théâtre de l’absurde » pour qualifier ce style aux phrases en suspens, aux idées qui se chevauchent sans jamais se rencontrer vraiment, à l’humour subtil, gras ou incongru. Mais avec En attendant Godot, on peut aussi parler de théâtre du désespoir. Car les deux protagonistes principaux, sorte de vagabonds, de clodos haut de gamme, prénommés Vladimir et Estragon, et qui se surnomment « Didi » et « Gogo », masquent comme ils le peuvent leur désespoir absolu. Godot ne viendra pas mais rien, ni personne non plus. La vie, la vraie, c’était avant.
Gilles Privat et André Marcon sont ces deux paumés magnifiques. Avec Alain Françon, ils déploient une humanité fraternelle qui réchauffe les cœurs. Malgré tout. Et chaque geste, chaque mot s’assemblent au millimètre près dans cette mécanique perverse et addictive. Ils rencontrent deux autres personnages qui, dans la galerie des déglingués éternels, méritent aussi une palme. Philippe Duquesne est Pozzo, sorte de fermier tyran qui martyrise un valet-esclave, Lucky, interprété par un Éric Berger surprenant qu’il ne faut absolument pas rater. Une mention aussi pour Antoine Heuillet, dans le petit rôle du messager. Lequel n’éclaire pas l’affaire. Mais comme l’a dit l’auteur lui-même : « Tout ce que j’ai pu savoir, je l’ai montré. Ce n’est pas beaucoup. Mais ça me suffit, et largement. Je dirais même que je me serais contenté de moins. » Dans cet univers baroque et farfelu, Alain Françon et son équipe ont mitonné un délice rare, subtil et généreux.
ThéâtreAlain Françonsamuel beckettnuits de fourvière France24 - Monde
Ukraine : le président Zelensky en visite à Mykolaïv, funérailles d’une figure du Maïdan à l’Est
Publié le : 18/06/2022 - 07:06Modifié le : 18/06/2022 - 22:41
FRANCE 24
Suivre
Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi à Kiev pour assister aux obsèques d'une figure du Maïdan, tuée au combat dans l'Est. Les autorités ukrainiennes ont fait état de "batailles féroces" dans des villages situés près de Severodonetsk. Par ailleurs, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est déplacé pour la première fois à Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine.
-
21 h 52 : l'Ukraine a perdu "environ 50 %" de ses armements
Dans un entretien publié par le National Defense Magazine, une publication américaine spécialisée, le général Volodymyr Karpenko, chef de la logistique de l'armée de terre ukrainienne, a indiqué que l'Ukraine avait perdu depuis le 24 février "environ 50%" de ses armements.
"Environ 1.300 véhicules de combat d'infanterie ont été perdus, 400 tanks, 700 systèmes d'artillerie", a-t-il dit.
-
16 h 51 : plusieurs civils tués dans des bombardements à Donetsk
Cinq civils ont été tués et 12 autres ont été blessés dans des bombardements ukrainiens à Donetsk, dans l'est séparatiste de l'Ukraine, ont indiqué les autorités locales prorusses dans un communiqué.
"À la suite des bombardements des forces ukrainiennes, cinq personnes ont été tuées et 12 autres ont été blessées dans la République populaire de Donetsk (DNR)", a indiqué l'état-major des autorités locales dans le communiqué publié sur Telegram.
-
14 h 32 : à Kiev, les obsèques d'une figure du Maïdan tuée au combat
Des centaines de personnes ont afflué au monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or, à Kiev, pour assister aux obsèques de Roman Ratouchny, 24 ans, tué au combat dans l'Est.
Il a été une figure du mouvement pro-européen du Maïdan, qui a conduit à la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en 2014.
Parti combattre dans les rangs de l'armée ukrainienne comme nombre d'autres civils depuis le début de l'offensive russe, Roman Ratouchny était l'un des premiers étudiants à protester fin 2013 sur le Maïdan.
-
13 h 28 : Volodymyr Zelensky se déplace pour la première fois à Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont les déplacements hors de la capitale Kiev sont rares depuis le début de l'invasion russe, a effectué pour la première fois une visite dans la région de Mykolaïv et Odessa dans le sud de l'Ukraine, a annoncé samedi la présidence.
Une vidéo, diffusée par la présidence ukrainienne, le montre en train d'inspecter un immeuble résidentiel très endommagé et tenir des réunion avec des responsables locaux.
President Zelensky visiting #Mykolaiv.#StandWithUkraine #ArmUkraineNow pic.twitter.com/rubbMD7kiJ
June 18, 2022Mykolaïv, ville portuaire et industrielle de près d'un demi-million d'habitants avant la guerre, est toujours sous contrôle ukrainien, mais elle est proche de la région de Kherson, occupée par les Russes. Elle reste une cible de Moscou car elle se trouve sur la route vers Odessa, le plus grand port d'Ukraine, à 130 km au sud-ouest.
-
12 h 24 : des "batailles féroces" ont lieu près de Severodonetsk, selon les autorités ukrainiennes
Les autorités ukrainiennes ont fait état de "batailles féroces" dans des villages situés près de Severodonetsk, dont les troupes russes tentent de prendre le contrôle depuis des semaines.
"Maintenant, les batailles les plus féroces se déroulent près de Severodonetsk. Ils (les Russes) ne contrôlent pas entièrement la ville", a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région orientale de Louhansk, Serguiï Gaïdaï. "Dans les villages voisins, les combats sont très difficiles – à Toshkivska, Zolote. Ils essaient de percer mais échouent".
"Nos défenseurs combattent les Russes dans toutes les directions. Récemment, ils ont abattu un avion et fait des prisonniers", a-t-il ajouté.
Serguiï Gaïdaï a également déclaré que Lyssytchansk – une ville sous contrôle ukrainien séparée de Severodonetsk par une rivière – est "lourdement bombardée". "Ils ne peuvent pas s'en approcher et c'est pourquoi ils ne font que tirer sur la ville avec des frappes aériennes", a-t-il dit. La situation est "très dangereuse dans la ville".
Enfin, Serguiï Gaïdaï a fait état de "davantage de destruction" à l'usine chimique Azot à Severodonetsk, où des centaines de civils sont réfugiés.
-
11 h 53 : la police criminelle allemande enquête sur des centaines de potentiels crimes de guerre russes en Ukraine
L'Office fédéral de la police criminelle allemande (BKA) a indiqué enquêter sur plusieurs centaines de potentiels crimes de guerre russes en Ukraine. "Jusqu'à présent, nous avons reçu plus des centaines d'indices" dans ce sens, a déclaré le président du BKA Holger Münch au journal Welt am Sonntag.
Leur enquête ne porte pas seulement sur les auteurs de crimes de guerre mais aussi sur les responsables militaires et politiques de ces crimes.
>> À lire aussi, notre long format - Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?
"C'est la partie la plus difficile de notre enquête, un travail de puzzle complexe", a déclaré Holger Münch. "Notre objectif clair est d'identifier les responsables d'atrocités, de prouver leurs actes par nos investigations et de les traduire en justice" y compris en Allemagne, qui applique la justice universelle – permettant de juger certains crimes quel que soit l'endroit dans le monde où ils ont été commis.
Mais "cela peut prendre du temps" car les enquêtes liées à la guerre en Ukraine n'en sont qu'à leur "tout début", a reconnu Holger Münch.
-
7 h 55 : les forces russes tentent de nouveau d'avancer au sud d'Izioum
La Russie a probablement renouvelé ses efforts au cours des dernières 48 heures pour avancer au sud de la ville d'Izioum, dans l'est de l'Ukraine, a déclaré samedi le ministère britannique de la Défense. Son objectif est de pénétrer plus profondément dans la région de Donetsk et d'envelopper la poche autour de la ville assiégée de Severodonetsk depuis le nord, a-t-il déclaré sur Twitter.
Si les civils ukrainiens pris au piège n'acceptent pas l'offre de quitter les lieux par un couloir, la Russie pourrait prétendre qu'il est justifié de faire moins de distinction entre eux et les cibles militaires ukrainiennes dans la région, a ajouté le ministère.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 18 June 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/811YhLUVp2🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/rskM8TlJYP
June 18, 2022 -
5 h 01 : Volodymyr Zelensky attend "un résultat positif" au prochain sommet européen concernant l'adhésion de l'Ukraine à l'UE
Le président Volodymyr Zelensky a salué, dans son intervention vidéo vendredi soir, le soutien de Bruxelles au statut de candidat à l'UE de l'Ukraine, une "nouvelle positive" pour le pays alors que la ville-clé de Severodonetsk, dans l'Est, est pilonnée par les forces russes.
La Commission européenne a recommandé vendredi d'octroyer à l'Ukraine le statut de candidat à l'UE. Son avis sera discuté jeudi et vendredi prochain lors d'un sommet européen, où les les 27 dirigeants de l'UE devront donner leur feu vert – à l'unanimité – pour que Kiev obtienne officiellement ce statut.
Pour Volodymyr Zelensky, qui "attend un résultat positif" à ce sommet, "c'est la première étape sur la voie de l'adhésion à l'UE. L'Ukraine "mérite ces nouvelles positives", a estimé le président ukrainien, saluant une "réussite historique de tous ceux qui travaillent pour notre État". "Notre rapprochement avec l'Union européenne n'est pas seulement positif pour nous. Il s'agit de la plus grande contribution à l'avenir de l'Europe depuis de nombreuses années", a-t-il ajouté.
-
4 h 11 : la télévision d'État russe diffuse des vidéos de deux Américains disparus en Ukraine
Une chaîne de télévision publique russe a diffusé sur les réseaux sociaux des vidéos de deux Américains portés disparus la semaine dernière alors qu'ils combattaient aux côtés de l'armée ukrainienne, affirmant qu'ils avaient été capturés par les forces russes.
Le président des États-Unis, Joe Biden, avait déclaré plus tôt vendredi qu'il ne savait pas où se trouvaient Alexander Drueke et Andy Huynh, deux vétérans de l'armée américaine dont les proches ont perdu le contact.
Les Américains disparus – dont un troisième identifié comme un ancien capitaine des Marines – feraient partie d'un nombre inconnu d'anciens combattants, pour la plupart militaires, qui se sont joints à d'autres étrangers pour se porter volontaires aux côtés des troupes ukrainiennes.
-
20 h 35 : le Kazakhstan affirme ne pas reconnaître les républiques séparatistes du Donbass
Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a rappelé que son pays ne reconnaissait pas les républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, territoires de l'est de l'Ukraine sous contrôle russe.
"Si le droit à l'autodétermination était effectivement appliqué sur l'ensemble de la planète, alors il n'y aurait pas 193 États au sein de l'ONU, mais plus de 500 ou 600. Ce serait le chaos", a-t-il déclaré au Forum économique de Saint-Pétersbourg, en Russie.
"Pour cette raison, nous ne reconnaissons ni Taïwan, ni le Kosovo, ni l'Ossétie du Sud, ni l'Abkhazie. À l'évidence, ce principe sera aussi appliqué aux territoires 'quasi-États' que sont, selon nous, Louhansk et Donetsk", a-t-il expliqué en présence de Vladimir Poutine.
Resté proche de Moscou, le Kazakhstan entend néanmoins se distancier subtilement de son voisin depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE
LE FIL DU 16 JUIN
À Kiev, Macron et les Européens affichent leur solidarité avec l'Ukraine
Guerre en Ukraine : Moscou frappe dans l'Ouest, la bataille s'intensifie à Severodonetsk
France24 - Monde
En Turquie, plus d'un millier d'enfants ukrainiens accueillis dans la région d'Antalya
Publié le : 18/06/2022 - 20:10
Ludovic DE FOUCAUD
Fuyant leur pays par la Pologne ou la Roumanie, de nombreux enfants ukrainiens ont été accueillis par la Turquie suite à l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes. Cette opération humanitaire d'urgence a été coordonnée par Kiev et Ankara grâce au soutien de bienfaiteurs ukrainiens.
Le 25 mars, soit un mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, des enfants ukrainiens, orphelins ou placés dans des familles d'accueil, fuyaient leur pays en direction de la Turquie en passant par la Pologne ou la Roumanie. Un effort coordonné par Kiev et Ankara en s’appuyant sur le soutien financier de généreux bienfaiteurs ukrainiens.
Mais cette opération humanitaire d’urgence était conçue pour être temporaire. Or, ces enfants (plus d’un millier) semblent pour l'heure devoir rester en Turquie. France 24 est allé à leur rencontre dans la région d’Antalya où ils sont hébergés dans des hôtels.
Sous le soleil d'Antalya, Kirill passe le temps sur un terrain de basket. il ne voulait pas quitter ses proches, restés en Ukraine. "Ils se faisaient du souci pour moi, ils ne voulaient pas que je voie la guerre, vous comprenez ?", explique Kirill, arrivé de Chernigov (nord-est de l'Ukraine). "Ils voulaient me préserver émotionnellement, c’est pour ça qu’ils voulaient que je parte, alors que moi je voulais rester avec eux, même sous les balles".
Comme lui, ils sont plus d’un millier d’orphelins ou d’enfants placés en familles d’accueil à avoir gagné la Turquie depuis le début de la guerre.
Dans cet hôtel gardé par des gendarmes turcs et dont la localisation exacte ne doit pas être dévoilée, ils attendent de pouvoir rentrer chez eux, certains sont très jeunes.
Dans les environs d'Antalya, il y a deux hôtels comme celui-ci. Les enfants ukrainiens y sont logés, nourris et soignés.
Attirer personnes et capitaux
Parmi les bienfaiteurs, Ruslan Shozdak assume la plupart des charge. Homme d'affaires ukrainien, il est à la tête de chaînes de supermarchés et de magasins de cosmétiques en Ukraine. "Grace au travail réalisé en coordination avec notre consulat et notre ambassade, nous avons réuni les conditions nécessaires à la mise en place de ce projet", explique-t-il à France 24. "Un mois seulement après le début de la guerre, la Turquie avait déjà signé tous les documents et donné toutes les autorisations pour le placement des enfants, c’est incroyable la rapidité avec laquelle ils ont travaillé !"
Le ministère turc de la famille et des services sociaux déclare être totalement impliqué. "Des activités sociales, culturelles, sportives et éducatives sont organisées pour les enfants ukrainiens en coopération avec le Croissant-Rouge turc, l'UNICEF et certaines organisations non gouvernementales", affirme le ministère.
Depuis le début de la guerre, la Turquie a encouragé l’arrivée de ressortissants russes. En facilitant l’ouverture de comptes bancaires, en autorisant le système de paiement MIR, tout a été est fait pour attirer personnes et capitaux.
En privé, des diplomates ukrainiens n’hésitent pas à dénoncer ce qu’ils considèrent comme un traitement de faveur réservé à une partie plutôt qu’à l’autre alors qu’Ankara tente toujours de maintenir une position de neutralité et de médiation dans la guerre.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE
LE FIL DU 17 JUIN
À Kiev, Boris Johnson propose un "programme de formation des forces ukrainiennes"
LE FIL DU 18 JUIN
Ukraine : le président Zelensky en visite à Mykolaïv, funérailles d’une figure du Maïdan à l’Est
L'Humanité
Disparition. Le charme discret de Jean-Louis Trintignant
ActuL’acteur est mort vendredi à l’âge de 91 ans. Retour sur la carrière cinématographique et théâtrale aussi dense qu’improbable d’un homme libre, insaisissable et fascinant.
Marie-José SirachIl émanait de Jean-Louis Trintignant un charme incroyable. Il était d’une beauté fascinante, troublante. Ses yeux semblaient scruter loin derrière la caméra et son sourire, à la fois séducteur et carnassier, ne laissait personne indifférent. Il n’a jamais joué les stars, préférant la discrétion et l’humilité aux paillettes. Son jeu était sobre, élégant, laissant entrevoir cette part de mystère qui ne l’a jamais quitté. Sa voix, sensuelle, veloutée, pouvait être soyeuse ou dure et cassante. Pilote de course, il courut les rallyes de Monte-Carlo et les 24 Heures du Mans, dans la vie comme au cinéma.
Et Dieu créa la femme le propulse sur le devant de la scène
La carrière de Jean-Louis Trintignant est à son image : inattendue, discrète et flamboyante. Il a marqué à jamais plusieurs générations de spectateurs, que ce soit dans des rôles de jeune premier ou certains, plus sombres et inquiétants. Il est étonnamment passé à côté de la nouvelle vague et s’est permis le luxe de refuser des films tels Apocalypse Now, de Coppola, The Servant, de Joseph Losey, Rencontres du 3e type, de Spielberg, Casanova, de Fellini ou encore César et Rosalie, de Claude Sautet. Combien de fois n’a-t-il pas annoncé son retrait du cinéma pour mieux se consacrer au théâtre et à la poésie, aux poètes qu’il avait découverts très tôt dans sa jeunesse gardoise ? Mais il y revenait, toujours, parfois après de longues parenthèses.
Jean-Louis Trintignant, l’acteur qui aimait les poètes Coup de foudre, passion amoureuse et incandescente
Jean-Louis Trintignant est mort et l’on se souvient du visage encore enfantin de ce « gamin » qui épouse envers et contre tous Brigitte Bardot dans Et Dieu créa la femme. Roger Vadim, le réalisateur, a 28 ans ; Bardot 22 et Trintignant 26. Vadim filme comme vit la jeunesse d’alors, spontanément, joyeusement, tragiquement. Et si le film fit scandale auprès de toutes les grenouilles de bénitier et autres gardiens de la morale, il propulsa sur le devant de la scène deux jeunes acteurs alors presque inconnus devenus, lors du tournage, amants dans la vraie vie.
Jean-Louis Trintignant est alors rattrapé par la guerre, celle qui ne disait pas son nom, la guerre d’Algérie. Il refuse de partir se battre contre le peuple algérien. Il est alors envoyé en Allemagne, où l’armée lui fera payer cher son refus. Retour à la vie, retour au théâtre, un peu ; au cinéma beaucoup, où il enchaîne film sur film : les Liaisons dangereuses (1960), de Roger Vadim, Pleins feux sur l’assassin (1961), de Franju, le Fanfaron (1962), de Dino Risi aux côtés de Vittorio Gassman, le Combat dans l’île (1962), d’Alain Cavalier ; joue un poète improbable dans Merveilleuse Angélique (1965), de Bernard Borderie, rencontre pour la première fois Costa-Gavras dans Compartiment tueurs (1965).
1966… Sous la caméra tourbillonnante de Claude Lelouch, Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée vont incarner à jamais le coup de foudre, la passion amoureuse et incandescente aux rythmes fous d’allers-retours en voiture ou en train entre Paris et Deauville sous des pluies battantes. Un homme et une femme, malgré quelques critiques moqueuses, va marquer plusieurs générations de spectateurs en France et partout dans le monde, raflera la palme d’or à Cannes et se verra auréolé de deux oscars. Bon sang ! Qu’ils sont beaux tous les deux, qu’on a aimé ce happy end comme il n’en existe qu’au cinéma…
120 films au total, dont deux réalisations
On n’a jamais su très bien comment Trintignant choisissait ses films : était-ce le réalisateur, le scénario, le personnage, le hasard qui le séduisaient ? Il y a des affinités électives, avec Costa-Gavras, Alain Robbe-Grillet, Jacques Deray, Christian de Chalonge, Pierre Granier-Deferre, Jacques Audiard ; des affinités affectives, Claude Lelouch, Nadine Trintignant ; des « one shots », Alain Cavalier, Claude Chabrol, Éric Rohmer, François Truffaut, André Téchiné, Patrice Chéreau, Robert Enrico, Krzysztof Kieslowski ; sa période italienne, Valerio Zurlini, Sergio Corbucci, Giuseppe Patroni Griffi, Ettore Scola, Luigi Comencini, Bernardo Bertolucci… 120 films ou plus au total, dont deux qu’il a réalisés, Une journée bien remplie, en 1973, avec Jacques Dufilho, et le Maître-nageur, en 1979, à l’humour noir aussi grinçant que le premier. Enfin, deux films magistraux de l’Autrichien Michael Haneke, Amour en 2012 et Happy End en 2017, et des retrouvailles, cinquante ans après Un homme et une femme, avec Lelouch et Anouk Aimée dans les Plus Belles Années d’une vie, en 2021…
En parallèle de sa carrière cinématographique, Jean-Louis Trintignant a mené une carrière théâtrale. Celle-ci avait débuté bien avant le cinéma, au tout début des années 1950, années essentielles de formation. Il fréquente les cours de Charles Dullin puis de Tania Balachova, à Paris, avant de rejoindre Jean Dasté, l’un des pionniers de la décentralisation, à la Comédie de Saint-Étienne. À Avignon, Trintignant jouera La guerre de Troie n’aura pas lieu, dans la cour d’Honneur, mise en scène par le patron, Jean Vilar. Mais aussi sous la direction de Claude Régy, de Sacha Pitoëff, de Bernard Murat, de Claude Santelli, de Pierre Valde, d’Antoine Bourseiller… Jusqu’à se recentrer sur des lectures, celles des poètes, Aragon et sa Valse des adieux, celle du Journal de Jules Renard, de ses « trois poètes libertaires préférés », Jacques Prévert, Robert Desnos et Boris Vian, accompagné par l’accordéon de Daniel Mille sur des compositions d’Astor Piazzolla.
La mort de Marie l’avait brisé
Au crépuscule de sa vie, il n’avait pas renoncé. Lui qui avait voulu mourir tant de fois, anéanti par la mort de sa première fille, Pauline, puis celle de Marie dans d’atroces circonstances, malgré le cancer qui le rongeait, il avait su puiser au fond de son âme, toujours libertaire, indisciplinée et mélancolique, la force, le courage de retourner sur des plateaux de cinéma et de remonter sur les planches. La mort de Marie l’avait brisé. Ensemble, ils s’étaient aventurés dans la poésie d’Apollinaire, lisant, riant, pleurant à deux voix les Poèmes à Lou. Une admiration réciproque les liait, un amour infini tissait entre eux un voile protecteur invisible. Sa mort l’a plongé dans les ténèbres. Il s’est tu. Longtemps. Et puis est remonté sur scène, pour dire Prévert, Desnos et Vian. On a encore en mémoire le poème de Prévert : « Dans ma maison tu viendras… » Dans sa maison, celle de ses amis poètes, de ses filles, Trintignant s’en est désormais allé.
Jean-Louis TrintignantcinémaThéâtre Valeurs Actuelles
Incendie au camp militaire de Canjuers : le parquet ouvre une enquête
Les départs de feu accidentels sont, le plus souvent, provoqués par un mégot de cigarette négligemment jeté en bordure de forêt. Il est plus rare qu’ils aient pour origine… le tir d’un obus. C’est pourtant bel et bien le cas de l’incendie qui, depuis le samedi 18 juin, ravage le camp miliaire de Canjuers (Var). Déjà, rapporte BFMTV lundi 20 juin, 700 hectares de végétation sont partis en fumée. Surtout, rapporte la chaîne d’information du canal 15, le parquet militaire a décidé l’ouverture d’une enquête, afin de déterminer les causes de cet important incendie.
Confiée à la gendarmerie, l’enquête s’attachera notamment à déterminer si toutes les conditions de sécurité étaient réunies au moment du tir d’exercice. Une enquête d’autant plus importante qu’un événement similaire s’était déjà produit en 2009 : 1 300 hectares de végétation avaient brûlés, et deux personnes avaient été blessées. A l’époque, se souvient BFMTV, le légionnaire qui avait ordonné le tir avait été condamné à six mois de prison avec sursis.
Un incendie toujours actif
Pour l’heure, l’incendie est encore à maîtriser. 280 députés, 85 véhicules et six Canadairs sont mobilisés à plein-temps pour tenter de le circonscrire, relate BFMTV. Samedi, en fin de journée, le travail des pompiers avait permis de stabiliser la situation, malgré la séparation en deux du feu : une langue de feu est partie vers le Lac de Sainte-Croix, proche de la commune d’Aiguines, et l’autre au nord-est de Canjuers. Mais les conditions météorologiques constatées dimanche ont largement rebattu les cartes. Lundi matin, à 6h, la lutte continuait donc entre les flammes et les soldats du feu.
Draguignan : les dernières actualités
L'Humanité
Joseph Andras: « J’ai voulu rappeler ce que la République a porté d’espoirs »
EntretienDans « Pour vous combattre », l'écrivain s’attache, sur le ton du reportage en direct, à recréer de hautes figures de 1793 et 1794, dans cette période historique capitale pour la Révolution, quand la patrie de la jeune République est en danger de tous côtés. C’est une question d’héritage vivant, pour cet écrivain qui n’a pas froid au cœur.
Muriel SteinmetzLe nom de Joseph Andras est familier aux lecteurs de « l’Humanité », depuis qu’à l’été 2018, il y publiait la série « Poètes dans la cité ». En 2016, sortait son premier livre, « De nos frères blessés » (Actes Sud), sur Fernand Iveton, ouvrier communiste engagé dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, guillotiné le 11 février 1957. Le livre fut couronné par le Goncourt du premier roman, il déclinait la récompense, arguant que « la compétition, la concurrence et la rivalité sont à ses yeux étrangères à l’écriture et à la création ». De cet écrivain à l’éthique exigeante paraît « Pour vous combattre », sur les heures farouches de la Révolution française en 1793-1794.
Pourquoi cette période ?
Nous assistons à l’annexion organisée du mot « républicain ». En 2015, la droite libérale se fait appeler « Les Républicains » et, l’année suivante, le centre gauche se rassemble en partie autour du « Printemps républicain ». On a vu Marine Le Pen louer l’« amour des valeurs républicaines » et s’échafauder un vaste front contre les très modérés Mélenchon et Nupes en raison, notamment, de la « rupture républicaine » qu’ils incarneraient : la formule est du plus comique de ses artisans, Valls. Longtemps, nous avons connu « la République » comme le visage ordinaire de l’hégémonie bourgeoise ; elle est désormais, dans de larges proportions, celui de la pureté nationaliste.
Au nom des « valeurs républicaines », on peut aisément exclure certains citoyens – souvent des citoyennes – de la citoyenneté commune ou traquer, au sein des sciences sociales, ce qui relève du conforme ou de l’inconforme. Le RN est donc, comme il le dit, un parti « républicain ». Je vous réponds par ce détour car c’est, avec l’insurrection des gilets jaunes, cette annexion qui est à l’origine du livre. 1793 arrive après. J’ai voulu rappeler ce que ça a été, la République. Ce qu’elle a porté d’espoirs égalitaires. Ce qu’elle a promis de justice et d’émancipation. On sait à quel coût : je ne me sens pas complètement guéri de l’entretuerie des révolutionnaires. Ce fut un drame, mais un drame qui a fécondé les siècles suivants. Nos petits « républicains » ne sont pas seulement dangereux, ils sont stériles.
Vous écrivez : « Le fond des cœurs est sans doute ragoût à irriter les historiens »…
Je cite Jaurès, Michelet et Lamartine. Je les mobilise en raison de leurs qualités formelles et non, en tout cas pour les deux derniers, de leurs positions idéologiques. Leurs travaux ont une force littéraire indiscutable. Elle me permettait de les intégrer sans frottements dans un texte non académique : un « ton sur ton », en somme. Bien sûr, je me suis appuyé en amont sur les historiens incontournables de l’historiographie révolutionnaire et républicaine, les grands noms marxistes et libéraux, les classiques et les chercheurs contemporains moins lus. Je n’ignore pas la défiance que la profession – à tout le moins une partie – peut nourrir à l’endroit de la « psychologisation » de l’Histoire, de la transformation des processus collectifs en une interaction de singularités. C’est le sens de la phrase que vous avez relevée. Je me permets cette escapade intérieure et la signale pour, précisément, la ramener à sa juste place.
La littérature permet de tenir, ensemble, « le fond des cœurs » et les grands ensembles sociaux et économiques, les affects et les structures, la soupe intime et les rapports de classes.
« J’ai voulu rappeler ce que ça a été, la République. Ce qu’elle a porté d’espoirs égalitaires. Ce qu’elle a promis de justice et d’émancipation. »
Vous mettez en lumière Camille Desmoulins, Danton, Robespierre…
Dans ses carnets mexicains, Victor Serge déplorait que le marxisme dominant fasse si peu cas de la psychanalyse. Il se référait à Napoléon, dont il entendait saisir l’action en entrecroisant les disciplines. L’historien Enzo Traverso déplore aujourd’hui, dans ce qu’il nomme la « production historiographique subjectiviste », un mouvement au sein duquel il classerait certainement mon livre, le recul de la « polyphonie complexe ». J’espère être parvenu, malgré la présence incarnée d’individus, à la restituer. Parmi eux, il y a ceux que vous citez. Et Hébert, omniprésent. Et Marat, tel un spectre. J’avais à cœur d’éviter ce que j’ai pu croiser çà et là : l’élection de favoris et de mal-aimés. Je me moque assez qu’untel admire Saint-Just ou abhorre Condorcet. L’outil de l’élection, du choix, ne me semble pas faire justice au récit de l’époque. Desmoulins en est l’illustration : il était ami avec les deux hommes dont on ne se lasse pas de répéter qu’ils étaient les deux grands rivaux de la Révolution.
Comment dire cet entrelacs si l’opposition entre Danton et Robespierre, réduite aux seuls tempéraments, domine votre narration ? J’ai voulu donner à voir la rationalité politique de chacun des personnages qui, d’une manière ou d’une autre, gravitent autour du journal « le Vieux Cordelier ». C’est une fresque, pas un portrait. L’équilibre loué par le Comité de salut public, l’éthique juridique de Desmoulins et l’appel au soulèvement d’Hébert répondaient à des logiques idéologiques et stratégiques. Mais elles n’épuisent pas l’Histoire, laquelle est faite d’humains, d’esprits parfois en proie à l’irraison, aux passions.
La période de la Terreur vous paraît essentielle…
Je reprends à l’historien Jean-Clément Martin l’analyse qu’il en produit. À savoir que « la Terreur » majuscule est une construction postérieure aux pratiques de « terreur » ayant eu lieu, dans les années 1793-1794, pour répondre aux multiples menaces entourant la République naissante. Je fais miennes les études qui attestent – jusque chez le si peu radical Marcel Gauchet – de la « bouc-émissarisation » de Robespierre, comme figure isolée, tyrannique, monstrueuse. Ceci sans souscrire au robespierrisme béat. M’ancrer dans cette courte période était une manière de contourner le culte consensuel de 1789 et, tout en saluant ce qui, plus tard, deviendrait le socialisme, de ne rien nier de nos plaies.
Le chromo n’a plus aucun sens. La République est devenue l’État français, ce au prix d’un grand oubli : le processus révolutionnaire qui accompagna sa si brève existence. Raconter ces quelques mois, c’est rappeler, pour le meilleur et pour le pire, que l’enjeu du moment était la vie bonne du plus grand nombre, des démunis, des dominés. Rien de plus actuel.
« Rappeler, pour le meilleur et pour le pire, que l’enjeu du moment étaitla vie bonne du plus grand nombre, des démunis, des dominés. »
Le style donne l’impression que cela se passe sous nos yeux…
C’était l’idée. Ne pas enfermer le passé dans le passé. Empêcher toute lecture-musée, les mains dans les poches. Donc : narration au présent, usage du peu exotique calendrier grégorien, pas de citations. Une langue qui ne singe pas celle du XVIIIe siècle et ne redoute pas un certain anachronisme formel. Ainsi, peut-être, allait poindre la Révolution derrière la République.
Le titre, « Pour vous combattre », à qui et à quoi renvoie-t-il ?
C’est un vers de « la Marseillaise ». Du moins un vers tronqué. J’aimais, outre le jeu évident avec cet hymne établi, sinon trop souvent contre-révolutionnaire, sa portée a priori anhistorique et donc la possibilité qu’il m’offrait de viser les puissants. Tout en refusant, le titre passé, le livre lu, la complaisance. Pour les combattre, il faudra cette fois combattre en nous – les amis de l’égalité – ce qui, alors, nous précipita sous terre.
joseph andras France24 - Monde
Sénégal : deux morts dans des tensions pré-électorales, l'opposant Sonko défie le pouvoir
Publié le : 18/06/2022 - 17:10
FRANCE 24
Suivre
Des heurts ont fait deux morts, vendredi à Dakar, entre des jeunes et des policiers, dans un contexte de tensions préélectorales. Ousman Sonko, principal opposant au pouvoir, somme le président Macky Sall de libérer les membres de l'opposition arrêtés la veille.
Des heurts entre jeunes et policiers ont fait deux morts, vendredi 17 juin à Dakar et dans le sud du Sénégal, où l'escalade verbale des dernières semaines entre pouvoir et opposition a tourné à la confrontation redoutée un mois et demi avant les élections législatives.
Trois figures de l'opposition ont été arrêtées, a indiqué le porte-parole du parti Pastef, Ousseynou Ly. Le leader de l'opposition, Ousman Sonko, et le maire de Dakar, Barthélémy Dias, autre ardent pourfendeur du président Macky Sall, ont été empêchés de sortir de chez eux par les forces de sécurité, a-t-il dit.
Samedi, Ousman Sonko, le principal opposant est resté campé sur une ligne de confrontation avec le pouvoir. Il a sommé le président sénégalais de libérer les membres de l'opposition arrêtés, faute de quoi leurs supporteurs viendront "chercher ces otages politiques, coûte ce que cela devra coûter", a-t-il dit sur Facebook.
Au même moment, les Sénégalais se divisaient sur les responsabilités dans les évènements de la veille et sur les moyens de stopper l'engrenage dans un pays souvent considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, même s'il n'a pas été étranger pour autant aux violences politiques par le passé. Différentes voix se sont élevées pour reprocher au pouvoir son intransigeance.
Vendredi, différents quartiers de la capitale ont été le théâtre d'affrontements entre jeunes lançant des pierres et policiers les tenant à distance à coups de gaz lacrymogènes ou les dispersant à l'aide de grenades assourdissantes dans la fumée des pneus incendiés. En Casamance (sud), l'opposition a accusé les forces de sécurité de tirer à balles réelles.
À Dakar, un jeune homme (ou une jeune femme), selon les sources, a péri quand un projectile a mis le feu dans un local où il (ou elle) se trouvait, a indiqué un responsable de la Croix-Rouge sous couvert d'anonymat. La presse et l'opposition ont fait état d'une deuxième décès à Bignona, en Casamance.
De nombreux Sénégalais redoutaient cette montée des tensions depuis que les autorités avaient interdit mercredi à l'opposition de manifester ce vendredi après-midi. L'opposition entendait protester contre l'invalidation d'une liste nationale de candidats pour les législatives du 31 juillet. Elle avait prévenu qu'elle passerait outre l'interdiction.
Manifestants refoulés
Des pelotons de policiers en tenue antiémeute, soutenus par des véhicules blindés, ont empêché quiconque d'approcher la place de la Nation où devait se dérouler le rassemblement, à l'écart du centre politique et économique de la capitale.
Les policiers ont refoulé vers les rues adjacentes de petits groupes mobiles qui les harcelaient à coups de pierres.
Des troubles ont été rapportés dans d'autres quartiers de la capitale, ainsi qu'à Ziguinchor, en Casamance.
Dès la matinée, les policiers ont fait le siège autour de chez Ousman Sonko, dans le quartier dakarois cossu de Mermoz, résolus à l'empêcher de mettre à exécution son intention proclamée de défier l'interdiction de manifester.
À la mi-journée, ils l'ont empêché de se rendre à la grande prière hebdomadaire.
"Même notre liberté de culte est bafouée aujourd'hui", a dit posément Ousman Sonko, vêtu du boubou traditionnel pour la prière, après s'être heurté à un barrage de policiers.
Appel au dialogue
Le pouvoir cède à la "panique", a assuré l'opposant, troisième de la présidentielle de 2019, candidat déclaré à celle de 2024, et populaire chez les jeunes.
Trois personnalités de l'opposition, Déthié Fall, Ahmet Aidara et Mame Diarra Fame, ont été arrêtées, a dit le porte-parole du parti d'Ousman Sonko.
L'AFP n'a pas pu obtenir confirmation de ces arrestations ainsi que des deux décès de la part des autorités.
L'opposition dénonce l'invalidation de la liste nationale de la coalition Yewwi Askan Wi, menée par le parti d'Ousman Sonko, comme un stratagème du président Macky Sall pour écarter ses adversaires. L'invalidation écarte des législatives Ousman Sonko et certaines figures d'opposition.
Le pouvoir et l'opposition n'ont donné aucun signe de vouloir transiger et les analystes décrivent généralement une impasse politique.
De nombreuses voix se sont élevées pour appeler au dialogue face au risque de violences semblables aux émeutes qui, en mars 2021, avaient fait une douzaine de morts dans le pays.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Sénégal : tensions entre le gouvernement et l'opposition à l’approche des élections législatives
Qui est Ousmane Sonko, l'opposant sénégalais dont l'arrestation a embrasé le pays ?
reportage
Contestation au Sénégal : une jeunesse désœuvrée et en colère
BBC
French elections: Macron loses majority as French vote fragments
By Paul KirbyIn Paris
Less than two months after he was re-elected president, Emmanuel Macron has lost control of the French National Assembly following a strong performance by a left alliance and the far right.
He had called on voters to deliver a solid majority.
But his centrist coalition lost dozens of seats in an election that has left French politics fragmented.
The prime minister he had only recently appointed, Elisabeth Borne, said the situation was unprecedented.
A storm broke over Paris as she returned to her Matignon residence from a long meeting at the presidential Élysée palace to say that modern France had never seen a National Assembly like this one.
"This situation represents a risk for our country, given the risks we're facing nationally and internationally," she said. "We will work as of tomorrow to build a working majority."
That seems a stretch when the two other biggest groups in the Assembly are not remotely interested in collaboration. Economy Minister Bruno Le Maire was adamant that France was not ungovernable, but said it was going to require a lot of imagination.
Far-left leader Jean-Luc Mélenchon was enjoying his success in bringing together mainstream parties from the left with Communists and Greens into an alliance called Nupes.
He told supporters that the presidential party had suffered a total rout and every possibility was now in their hands. His alliance now becomes the biggest opposition force in France, although opinion polls had indicated they could have performed even better.
Meanwhile, Marine Le Pen and her far-right National Rally party were also in jubilant mood after turning eight seats into 89. The people had spoken, she said: Emmanuel's Macron's adventure was over and he had been consigned to a minority government. Spokeswoman Laure Lavalette said the National Assembly now better reflected the views of French voters and her party would engage in "constructive opposition".
If the prime minister was looking to the right-wing Republicans to help build a working majority, their message was not immediately encouraging. Party chairman Christian Jacob said the result was a "stinging failure" for a president now paying for cynically weaponising France's extremes.
He's not Jupiter any more, said Dominique Rousseau, professor of constitutional law, referring to an earlier nickname ridiculing Mr Macron's supposed desire for power.
"For Mr Macron these five years will be all about negotiations and parliamentary compromise," he told AFP.
Monday's newspaper headlines ranged from a "slap" for Macron to a political "earthquake", with fears of political paralysis and of France being "ungovernable".
It was all so different in April, when he defeated Marine Le Pen convincingly and won a second term as president. He had more than 300 seats, but to maintain his outright majority he needed 289 - and fell well short with 245.
More than half of voters abstained, with a turnout of 46.23%. Young voters in particular were turned off by France's fourth round of national elections since April.
Among the ministers to lose their seats was Health Minister Brigitte Bourguignon, who lost to her far-right opponent by just 56 votes. Green Transition Minister Amélie de Montchalin was also defeated, but another key figure, Europe Minister Clément Beaune, survived despite losing in the first round.
One of Mr Macron's closest allies, the president of the Assembly Richard Ferrand, conceded victory to his Nupes rival Mélanie Thomin. Another casualty came on the Caribbean island of Guadeloupe, where a secretary of state, Justine Benin, lost her seat.
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
In a rousing speech to his supporters, Mr Mélenchon said the result marked the moral failure of "Macronie", accusing the ruling party of enabling the far right by refusing to give clear guidance in seats where the left was running head to head with Marine Le Pen's party.
In a tacit admission that he was unlikely to achieve his ambition of prime minister, the far-left leader said he was now changing his role in battle: "My commitment is and will remain at the front of your ranks until my final breath if you want."
But as he was not running for a seat, he will not feature in the National Assembly.
Five years ago, Emmanuel Macron harnessed a wave of optimism, bringing in a fresh cohort of MPs from civil society. The new faces this time have emerged from Nupes and the National Rally.
Among the MPs elected for Nupes, which stands for New Ecological and Social Popular Union, is a hotel chambermaid who led her colleagues in a fight for better pay and conditions. Rachel Keke had vowed to dance in the Assembly if she succeeded in defeating a former sports minister. "This will give other chamber-maids the confidence not to undervalue themselves," she told French radio.
A voté ! 😊#legislatives2022 #circo9407 pic.twitter.com/Xcn7HYybo3
Which reforms are at risk?
President Macron has promised to tackle the cost of living crisis, but his rivals have very different ideas on how to go about it. His big-ticket proposals were reforming benefits, cutting taxes and raising the retirement age gradually from 62 to 65.
His pension age reform will be particularly hard to get through, although he will attract support from the Republicans.
Then there are proposals to move towards carbon neutrality and full employment. And he recently offered a "new method" of governing with greater involvement from civil society, proposing a National Council for Refoundation made up of local people to make France more democratic.
More on this story
What now for Macron after poll setback?’
Related Topics
L'Humanité
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
footballrugbypsg France24 - World
Leftist Petro elected president of Colombia, defeating millionaire Hernandez
Issued on: 20/06/2022 - 00:18
NEWS WIRES
Leftist Gustavo Petro, a former member of the M-19 guerrilla movement who has vowed profound social and economic change, won Colombia’s presidency on Sunday, the first progressive to do so in the country’s history.
Petro beat construction magnate Rodolfo Hernandez with an unexpectedly wide margin of some 719,975 votes. The two had been technically tied in polling ahead of the vote.
Petro, a former mayor of capital Bogota and current senator, has pledged to fight inequality with free university education, pension reforms and high taxes on unproductive land. He won 50.5% to Hernandez’s 47.3%.
Petro’s proposals – especially a ban on new oil projects – have startled some investors, though he has promised to respect current contracts.
Supporter Alejandro Forero, 40, who uses a wheelchair, cried as results rolled in at the Petro campaign celebration in Bogota.
“Finally, thank God. I know he will be a good president and he will help those of us who are least privileged. This is going to change for the better,” said Forero, who is unemployed.
This campaign was Petro’s third presidential bid and his victory adds the Andean nation to a list of Latin American countries that have elected progressives in recent years.
A fragmented congress, where a dozen parties have seats, will act as a check on Petro’s proposals, said Daniela Cuellar of FTI Consulting.
“Colombia’s institutional strength and rule of law appear sufficiently robust for the country to maintain economic stability,” said Cuellar. “Moreover, campaigning is not governing, Petro’s policies will be more moderate.”
“Even if he tries to pass radical reforms, he does not have the congressional support to implement them,” she added.
Petro, 62, said he was tortured by the military when he was detained for his involvement with the guerrillas, and his potential victory has high-ranking armed forces officials bracing for change.
Petro’s running mate Francia Marquez, a single mother and former housekeeper, will be the country’s first Afro-Colombian woman vice-president.
“Today I’m voting for my daughter – she turned 15 two weeks ago and asked for just one gift: that I vote for Petro,” said security guard Pedro Vargas, 48, in Bogota’s southwest on Sunday morning.
“I hope this man fulfills the hopes of my daughter, she has a lot of faith in his promises,” added Vargas, who said he never votes.
Petro has also pledged to fully implement a 2016 peace deal with FARC rebels and seek talks with the still-active ELN guerrillas.
He had raised doubts about the integrity of the count after irregularities in congressional tallies in March and earlier on Sunday urged voters to check their ballots for any extraneous marks which could invalidate them.
Hernandez, who served as mayor of Bucaramanga, was a surprise contender in the run-off.
He had promised to shrink government and to finance social programs by stopping corruption, as well as provide free narcotics to addicts.
Despite his anti-graft rhetoric, Hernandez is under a corruption investigation over allegations he intervened in a trash management tender to benefit a company his son lobbied for. He has denied wrongdoing.
Hernandez, who refers to himself as the ‘king of TikTok’, ran a non-traditional campaign focused mostly on social media, repeatedly cancelling media interviews and barely appearing in public in the 10 days leading up to the vote.
He conceded defeat in a short video on social media.
“As I said during the campaign, I accept the results of this election,” Hernandez said, adding he hopes Petro will be loyal to his anti-corruption promises.
Dejected Hernandez supporters were throwing away campaign balloons outside his headquarters in Bucaramanga.
Defense Minister Diego Molano told journalists on Sunday afternoon that the killing of an electoral volunteer in Guapi, Cauca province, was under investigation.
Sixty voting locations had to be moved because of heavy rains in some parts of the country, the registrar said.
Some 22.6 million people voted, about 1.2 million more than in the first round. Some 2.3% of voters turned in protest votes, backing neither candidate.
(REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
PORTRAIT
Francia Marquez, the Afro-Colombian rights activist campaigning for vice president of Colombia
Uncertainty reigns in Colombia vote between former rebel and millionaire
Colombia presidential election: Leftist Petro and populist Hernandez headed for run-off
Valeurs Actuelles
Incendies dans le Var : plus de 6 000 hectares sont déjà partis en fumée
Un violent incendie continue de ravager les terres du Var. Selon les informations de France Bleu, 900 sapeurs-pompiers bataillent actuellement contre les flammes qui dévorent le département depuis lundi 16 août. Renforcés par des colonnes notamment issues des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, les pompiers varois tentent de contenir l’incendie qui a déjà emporté sur son passage 6 500 hectares de forêt. Quatre avions Canadair effectuent des rotations au-dessus du brasier, appuyés par des hélicoptères bombardiers d’eau. Selon un « bilan très provisoire » dressé par la préfecture du Var, il y aurait 19 personnes asphyxiées et trois blessés légers. Les autorités comptabilisent par ailleurs plusieurs milliers de personnes évacuées.
Les prochaines heures seront « décisives »
Emmanuel Macron s’est rendu mardi 17 août en fin d’après-midi au poste de commandement du Luc pour faire état de la situation. D’après le chef de l’Etat, « le pire a été évité », relaie BFMTV. « Des vies ont été protégées, nous ne déplorons pas aujourd’hui de victimes de cet incendie. Malgré trois blessés, auxquels je pense, nos sapeurs-pompiers continuent d’être au combat, mais ont pu stabiliser la situation. » Cependant, « la bataille continue » étant donné que « le feu n’est pas fixé et stabilisé ». Emmanuel Macron a prévenu que « les prochaines heures seront particulièrement décisives ». Le président de la République a enfin tenu à remercier « les maires qui ont apporté leur solidarité en accueillant nos compatriotes ou les touristes parfois étrangers qui étaient sur cette zone pour les protéger ».
Les origines mal connues du sinistre
Le procureur de la République de Draguignan a indiqué que « rien ne permet d’affirmer qu’il s’agit d’un incendie criminel. Les gendarmes spécialisés dans les recherches des causes d’incendie poursuivent leurs investigations. » Nos confrères de France Bleu relèvent que 120 gendarmes sont mobilisés pour assurer la sécurité des personnes et organiser les évacuations. Pour maîtriser les flammes, 11 Canadair ont été mobilisés sur les 12 que possède la France.
Var : les dernières actualités
New York Times - World
Elecciones en Colombia
Advertisement
Supported by
Gustavo Petro gana las elecciones y será el primer presidente de izquierda de Colombia
La victoria del exrebelde y senador veterano sitúa al tercer país más poblado de América Latina en un nuevo rumbo.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Julie Turkewitz
BOGOTÁ, Colombia — Por primera vez, Colombia tendrá un presidente de izquierda.
Gustavo Petro, un exrebelde y legislador con experiencia, ganó las elecciones presidenciales de Colombia el domingo, movilizando a los votantes frustrados por décadas de pobreza y desigualdad con gobiernos conservadores, con promesas de ampliar los programas sociales, poner impuestos a los ricos y alejarse de una economía que él ha calificado de excesivamente dependiente de los combustibles fósiles.
Su victoria sitúa al tercer país más poblado de América Latina en una senda muy incierta, justo cuando se enfrenta a un aumento de la pobreza y la violencia que ha enviado a un número récord de colombianos hacia la frontera con Estados Unidos; a los altos niveles de deforestación en la Amazonía colombiana, un amortiguador clave contra el cambio climático; y a una creciente desconfianza en las instituciones democráticas clave, algo que se ha convertido en una tendencia en la región.
Petro, de 62 años, obtuvo más del 50 por ciento de los votos, con más del 99 por ciento escrutado el domingo por la noche. Su contrincante, Rodolfo Hernández, un magnate de la construcción que entusiasmó al país con una plataforma anticorrupción, obtuvo algo más del 47 por ciento.
Poco después de conocerse los resultados de la votación, Hernández reconoció la victoria de Petro.
“Colombianos, hoy la mayoría de ciudadanos que votaron, lo han hecho escogiendo al otro candidato”, dijo. “Como lo expresé reiteradamente, acepto el resultado”.
Petro subió al escenario flanqueado por Francia Márquez, su elección para vicepresidenta, y tres de sus hijos. El estadio, repleto, se volvió loco. La gente estaba de pie en los asientos y sostenía en alto sus celulares.
“Esta historia que estamos escribiendo en este momento es una historia nueva para Colombia, para América Latina, para el mundo”, dijo. “No vamos a traicionar este electorado”.
Prometió gobernar con lo que llamó “la política del amor”, basada en la esperanza, el diálogo y la comprensión.
Poco más de 58 por ciento de los 39 millones de electores de Colombia emitieron su voto, según las cifras oficiales.
La victoria significa que Márquez, una activista medioambiental que salió de la pobreza para convertirse en una destacada defensora de la justicia social, se convertirá en la primera vicepresidenta negra del país.
La victoria de Petro y Márquez refleja un fervor antisistema que se ha extendido por toda Latinoamérica, donde la pandemia ha exacerbado el enfado con problemas de larga data, como la falta de oportunidades.
“El país entero está pidiendo un cambio”, dijo Fernando Posada, un politólogo colombiano, “y eso es clarísimo”.
En abril, los costarricenses eligieron a la presidencia a Rodrigo Chaves, un exfuncionario del Banco Mundial y outsider de la política del país que aprovechó el descontento generalizado con el partido en el poder. El año pasado, Chile, Perú y Honduras votaron por líderes de izquierda que compitieron contra candidatos derechistas, lo que amplió una tendencia que ya lleva varios años en América Latina.
Como candidato, Petro ha entusiasmado a una generación que es la más educada de la historia de Colombia, pero que también se enfrenta a una inflación anual del 10 por ciento, una tasa de desempleo juvenil del 20 por ciento y una tasa de pobreza del 40 por ciento. Sus mítines a menudo estaban llenos de jóvenes, muchos de los cuales decían sentirse traicionados por décadas de líderes que habían hecho grandes promesas, pero que habían cumplido poco.
“No conformarnos con la mediocridad que viene de las generaciones pasadas”, dijo Larry Rico, de 23 años, un votante a favor de Petro en un sitio de votación de Ciudad Bolívar, un barrio pobre de la capital, Bogotá.
La victoria de Petro es aún más significativa debido a la historia del país. Durante décadas, el gobierno luchó contra una brutal insurgencia izquierdista conocida como las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, o FARC, y el estigma del conflicto dificultó el florecimiento de una izquierda legítima.
Pero las FARC firmaron un acuerdo de paz con el gobierno en 2016, dejando las armas y abriendo espacio para un discurso político más amplio.
Petro había formado parte de otro grupo rebelde, llamado M-19, que se desmovilizó en 1990 y se convirtió en un partido político que ayudó a reescribir la constitución del país. Con el tiempo, Petro se convirtió en un líder contundente de la oposición del país, conocido por denunciar los abusos a los derechos humanos y la corrupción.
El domingo, en una zona acomodada de Bogotá, Francisco Ortiz, de 67 años y director de televisión, dijo que también había votado por Petro.
“Creo que hacía mucho tiempo no teníamos una oportunidad como esta para cambiar”, dijo. “Que si es mejor, mejor, no lo sé, pero si seguimos en lo mismo, sí sabemos qué es lo que vamos a tener”.
La victoria también podría poner a prueba la relación de Estados Unidos con su aliado más fuerte en América Latina. Tradicionalmente, Colombia ha sido la piedra angular de la política de Washington en la región.
Pero Petro ha criticado lo que él llama el enfoque fallido de Estados Unidos en la guerra contra las drogas, al decir que se ha centrado demasiado en la erradicación del cultivo de coca, el producto base de la cocaína, y no lo suficiente en el desarrollo rural y otras medidas.
Petro ha dicho que apoya alguna forma de legalización de las drogas, que renegociará un acuerdo comercial existente con Estados Unidos para beneficiar mejor a los colombianos y que restaurará las relaciones con el gobierno autoritario del presidente Nicolás Maduro de Venezuela, todo lo cual podría crear conflictos con Washington.
Unos dos millones de migrantes venezolanos han huido a Colombia en los últimos años en medio de una crisis económica, política y humanitaria.
En una entrevistade este año, Petro dijo que creía que podría trabajar bien con el gobierno del presidente Joe Biden, y agregó que su relación con los Estados Unidos se centraría en el trabajo conjunto para hacer frente al cambio climático, específicamente para detener la rápida erosión de la Amazonía.
“Ahí hay un punto de diálogo”, dijo. “Porque salvar la selva amazónica implica unos instrumentos, unos programas, que hoy no existen por lo menos con respecto a Estados Unidos. Es, en mi opinión, la prioridad”.
Tanto Petro como Hernández se impusieron a Federico Gutiérrez, exalcalde de una gran ciudad respaldado por la élite conservadora, en la primera vuelta de la votación del 29 de mayo, lo que los llevó a una segunda vuelta.
Ambos se habían autodenominado candidatos antisistema, diciendo que se presentaban contra una clase política que había controlado el país durante generaciones.
Uno de los factores que más les distinguía era su visión de la raíz de los problemas del país.
Petro piensa que el sistema económico está roto, que depende demasiado de la exportación de petróleo y de un negocio floreciente e ilegal de cocaína que, según él, ha hecho que los ricos sean más ricos y los pobres más pobres. Exige detener las nuevas exploraciones petroleras, un cambio hacia el desarrollo de otras industrias.
También ha dicho que introducirá el trabajo garantizado con una renta básica, hará que el país pase a tener un sistema de salud controlado públicamente y aumentará el acceso a la educación superior, en parte subiendo los impuestos a los ricos.
“Hoy lo que tenemos es un resultado de esto que yo llamo el agotamiento del modelo”, dijo Petro en la entrevista mencionada, refiriéndose al sistema económico actual. “El resultado final es un empobrecimiento brutal”.
Sin embargo, su ambicioso plan económico ha suscitado preocupaciones. Un exministro de Hacienda definió su plan energético como un “suicidio económico”.
Hernández no propuso modificar el marco económico, pero dijo que era ineficiente porque está plagado de corrupción y gastos frívolos. Pidió que algunos ministerios se fusionaran; propuso eliminar algunas embajadas y despedir a los empleados gubernamentales ineficientes y que el dinero que se ahorrara con esas medidas se utilizara para ayudar a los pobres.
Una partidaria de Hernández, Nilia Mesa de Reyes, de 70 años, profesora de ética jubilada que votó en un sector adinerado de Bogotá, dijo que las políticas de izquierda de Petro, y su pasado con el M-19, la aterrorizaban. “Estamos pensando en irnos del país”, dijo.
Los críticos de Petro, incluidos antiguos aliados, lo han acusado de una arrogancia que lo lleva a ignorar a sus asesores y a batallar para lograr consenso. Cuando asuma el cargo en agosto, se enfrentará a una sociedad profundamente polarizada en la que las encuestas muestran una creciente desconfianza en casi todas las instituciones importantes.
Ha prometido ser presidente de todos los colombianos, no solo de quienes votaron por él.
El domingo, en una secundaria convertida en lugar de votación en Bogotá, Ingrid Forrero, de 31 años, dijo que veía una división generacional en su comunidad, con los jóvenes apoyando a Petro y las generaciones mayores a favor de Hernández.
Su propia familia la llama la “guerrillerita” por su apoyo a Petro, a quien dijo preferir por sus políticas sobre la educación y la desigualdad salarial.
“La juventud está más inclinada hacia la revolución”, dijo, “hacia la izquierda, hacia un cambio”.
Megan Janetsky colaboró con reportería desde Bucaramanga, Colombia, y Sofía Villamil y Genevieve Glatskycolaboraron con reportería desde Bogotá.
Advertisement
France24 - World
‘A bridge between past and present’: Colourised photos bring refugee stories to life
Issued on: 20/06/2022 - 08:27
Cyrielle CABOT
To mark World Refugee Day on Monday, Brazilian artist Marina Amaral has colourised twelve black-and-white archive photos, dating from the 1940s to the 1980s, from the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR).
A Czech father consoles his son in a camp for displaced persons in Germany in 1949; ten years later, in the midst of the Algerian war, a little Algerian girl taking refuge in Tunisia stares into the lens of a photojournalist. On the other side of the world, in 1978, boat people flee Vietnam and reach Malaysia. Black-and-white photographs of refugees fill history books that we often leaf through without paying attention to the illustrations.
On World Refugee Day, Monday June 20, the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) decided to give these forgotten pictures fresh life, colourising twelve photographs from its archive of 100,000 images, while also retracing 70 years of exodus around the world.
“We selected these photos in part for their composition and geographic scope, as well as the many decades they span,” said Christopher Reardon, Head of Global Communications Desk at UNHCR.
“But we also chose them because they show some things the world needs more of today, like access to safety; food and shelter; and the ability to return home in safety and dignity or be resettled to a safe third country.”
On May 23, the number of displaced people in the world passed the 100 million mark for the first time – just over 1% of the world's population.
For this project, entitled "The Colour of Flight", UNHCR collaborated with Brazilian artist Marina Amaral, 30, who specialises in colouring archival images. The author of "The Colour of Time," a book that compiles 200 restored and colourised photos of historical figures, places and events, she has made a name for herself by colourising photos of Martin Luther King, Albert Einstein and Elizabeth II. In 2018, her colourised photo of Czeslawa Kwoka, a 14-year-old child killed at Auschwitz, went viral on social media.
‘The colours allow us to connect on an emotional level’
In colourising the photos, her aim is clear: to bring the reader closer to these photographs of yesteryear. "My main goal is to create a bridge between past and present," said Amaral, whose mother is a historian.
A history enthusiast since childhood, Amaral said she loves the black-and-white photos. “As historical documents they are very important. However, I think it is hard to connect with them because we don’t live in black and white. We live in a colourful world.”
"That difference creates an emotional barrier which makes it difficult for us to understand that the people we are seeing in those photos, even in those taken more than 100 years ago, were real. They were just like us, with their own dreams, ambitions, fears, struggles, etc. Colours break that wall and allow us to connect on an emotional level and not just rationally.”
For "The Colour of Flight", Amaral has colourised twelve stories, at twelve different times and places around the world. In particular, she puts colour back into the eyes of a little girl staring into the lens of photojournalist Stanley Wright in 1959. The child has fled to Tunisia to escape the Algerian war. Behind her, the battered clothes of the four men, the old woman and the little boy who accompany her have also been restored to their beige and brown tones.
Amaral also turns the sky and the sea blue in a 1978 photo by photographer Kaspar Gaugler of a group of ten boat people who have fled Vietnam to Malaysia. As in the previous photo, the white and grey shades of the wet clothes have been transformed into bright green, blue and orange.
A painstaking task
Colourising each picture requires hours of investigation and hard work. “I always begin by researching as much as I can about the photographs. At this stage I find and gather visual references that will assist me in the colourisation process.”
Original colours of a uniform, a vehicle, a building, and even, when possible, visual elements of the protagonists themselves ... All the details of the photos are examined.
Thanks to her research, she was able to restore the exact colours of the plane carrying Asian refugees from Uganda to Austria in a 1972 photograph. Shortly before, Idi Amin Dada had announced to the Ugandan Asian community, who had been living in the country since the turn of the century, that they had 90 days to leave the country.
Many had British passports and were able to settle in the UK, but thousands more were left stateless. Austria was one of the many countries that welcomed them.
However, for the majority of the photographs featured in "The Colour of Flight", the search was unsuccessful.
“I had a caption accompanying each photo. However, they could offer little to no information in regards to what colours I should use,” Amaral said.
“So I had to make artistic choices. The colourisation itself is done entirely by hand, and it can take me anything from hours to even days to complete a single photograph,” Amaral added.
Amaral uses Photoshop to colour the photos. With a simple touch tablet, Amaral applies her colours detail by detail. The process can take several hours, even days, for a single photo.
‘Their story doesn't end when we close our history books’
When asked about her favourite photograph in the series, Amaral answered without a moment's hesitation: "Karate Kid". The photo, taken in 1983 by photojournalist Alejandro Cherep, shows a group of children from Laos who had taken refuge in Argentina at the end of the Vietnam War. In the foreground, a little boy strikes a martial arts pose while behind him, his four friends laugh heartily.
"I spend many hours ‘in the company’ of the people in the photos I’m working on, and I can't help but wonder what was going through their minds while they were being photographed," said Amaral.
"UNHCR was able to track down the little guy [in this photo], who is happily living in Argentina now and is called Kykeo. I can’t put into words on how amazing it is when one of the ‘characters’ whose photo I worked on, jumps out of the screen and materialises ‘in front of me’,” she said.
Today, almost forty years later, Kykeo and the little group still live in Argentina. And the little boy has become a karate instructor.
For Amaral, this "Karate Kid" symbolises the whole purpose behind her work. "Refugees are not historical characters frozen in a photograph, and history doesn’t end when we close the history book," she concluded.
This article has been translated from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
UK forced to cancel deportation flight to Rwanda after European court ruling
Greece to open new ‘controlled’ migrant camp as rights groups criticise restrictions
More than 700 migrants saved from Mediterranean this weekend
Valeurs Actuelles
Paris : un policier frappé avec sa propre matraque après un refus d’obtempérer
Encore un refus d’obtempérer qui termine mal dans la capitale. Ce dimanche 19 juin, vers 2 heures du matin, un homme et une femme ont été interpellés au terme d’une course-poursuite commencée à Saint-Ouen (XVIIe arrondissement), rapporte Le Parisien. Tout a commencé alors que des policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de nuit ont constaté une infraction au Code la route commise par la conductrice d’une Peugeot 208. Prenant alors le véhicule en fuite, la femme refusant de se soumettre au contrôle des policiers, ces derniers parviennent à la stopper en encastrant sa voiture dans un plot, avant de l’extraire de la voiture et de l’emmener au commissariat.
Les deux individus placés en garde à vue
Dans le même temps, l’homme qui l’accompagnait s’est enfui et a été rattrapé un peu plus loin. Mais l’interpellation ne s’est pas déroulée sans accroc. Le fonctionnaire, qui a réussi à maîtriser le fuyard, a finalement été pris dans un guet-apens, plusieurs hommes surgissant et l’entourant. Ces derniers, après lui avoir dérobé sa matraque télescopique, l’ont roué de coup.
Après l’arrivée de renforts, le fonctionnaire de police a finalement été transporté à l’hôpital, sans pronostic vital engagé. Interpellé, le fuyard, blessé à l’arcade sourcilière, a été emmené lui aussi à l’hôpital, avant d’être placé en garde à vue, tout comme la conductrice du véhicule. L’enquête a été confiée au commissariat du XVIIIe arrondissement de Paris.
New York Times - World
Mientras se acerca la Copa del Mundo, Catar continúa trabajando en los preparativos durante el verano
En cualquier otro momento, el Mundial de fútbol estaría arrancando este mes. Pero la elección de Catar como anfitrión lo cambió todo, al igual que el torneo ha cambiado a Catar.
Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Andrew Das
Photographs by Tasneem Alsultan
DOHA, Catar — El sol sale antes de las 5:00 a. m. y, de inmediato, toda la ciudad pareciera entrar en un horno de convección. Para la hora del almuerzo, la temperatura ha concluido su ascenso metódico por la escala, desde inusual pasando por incómoda hasta insoportable y luego, finalmente, a nociva. El viento de la bahía no sirve de alivio; en junio, en Doha, incluso la brisa del verano sopla un aire caliente.
Este iba a ser el verano en el que la Copa del Mundo llegaría a Catar, una idea que parece tan absurda ahora como hace doce años, cuando el diminuto país del golfo, digamos, que adquirió el derecho de organizar el mayor campeonato del fútbol. Los propios evaluadores de la FIFA habían catalogado la realización de una Copa Mundial durante el verano en el golfo como de “alto riesgo” y una sola caminata matutina confirmó ese análisis. Sin embargo, durante años, los organizadores cataríes prometieron entregar lo que habían propuesto, cualquier cosa que la FIFA solicitara: estadios nuevos, hoteles nuevos, tecnologías de aire acondicionado nuevas y una frontera nueva para el fútbol.
Por supuesto, a la larga, los organizadores recobraron el sentido común o al menos ese sentido que permite a los humanos diferenciar el calor de una temperatura infernal y, en 2015, reprogramaron el torneo para el invierno. Sin embargo, la semana pasada fue un buen ejemplo de cómo habría sido celebrar el torneo en las condiciones ambientales propias del verano en Catar.
A lo largo de ocho días, Catar fue anfitrión de tres partidos intercontinentales de eliminatoria que determinaron a los últimos dos equipos para la Copa del Mundo de este año: Australia y Costa Rica. Como muchos de los acontecimientos destacados organizados en Doha en los últimos años, los encuentros fueron una oportunidad para que Catar sometiera a prueba sus instalaciones, su infraestructura y su tolerancia ante la diversidad de los visitantes.
¿Cómo se vio esa mirada al futuro de esta semana? Tranquilizadora e incompleta al mismo tiempo, dependiendo de la perspectiva que tengas.
A cinco meses del partido inaugural de la Copa del Mundo, Catar parece haber cumplido en tiempo y forma con las cosas importantes. Siete de los ocho estadios construidos o renovados para la Copa del Mundo que cuentan con aire acondicionado han sido sede de partidos; mientras que el más grande (y último) tendrá sus primeros eventos de prueba en los próximos meses. A todos excepto uno se pueden llegar a través de las tres nuevas y deslumbrantes líneas de metro que corren debajo, y a lo largo, de la capital y las obras continúan todos los días en las torres de oficinas, los conjuntos de apartamentos, los caminos y las aceras.
No obstante, a pesar de todo lo que ya está listo, ver a Catar este verano, tan cerca de su gran momento, es ver un lugar que es una obra en proceso y no una visión completada.
Perú atrajo a la mayor cantidad de hinchas que cualquier otro país que jugó esta semana, un ejército estridente de más de 10.000 espectadores, pero cada mañana era posible caminar cuadras largas de la ciudad sin ver un alma. Muchos residentes y visitantes solo salieron en la tarde para beber café, pasear por los parques y áreas verdes, así como deambular por Souk Waqif, el mercado reconstruido de la capital, para llenar sus mesas y desaparecer en su laberinto de puestos y tiendas. Sin embargo, incluso cuando los residentes, las familias cataríes y los trabajadores sudasiáticos, sacaban sus celulares para tomar fotografías y grabar videos de esos fanáticos disfrutando de este lugar que es probable que nunca pensaron que visitarían, uno no podía evitar sentir que aún nadie sabe qué es lo que ocurrirá en noviembre.
Los organizadores esperan que, en total, más de un millón de fanáticos ingresarán a Catar durante el Mundial (32 secciones de apoyo, como la de Perú, pero también neutrales, todas llenando los mismos espacios, compitiendo por los mismos hoteles y mesas de café, todas ondeando sus banderas y cargando sus propias esperanzas).
Aún persisten las preguntas sobre dónde dormirán, comerán, comprarán y beberán todos esos visitantes. Los cruceros y las tiendas de campaña podrían ayudar con el primer problema, que sigue siendo la pregunta sin respuesta más grande para los hinchas y los organizadores. La decisión de Catar de exigir a los asistentes a la Copa del Mundo que tengan prueba de compra de un boleto para ingresar al país o reservar una habitación de hotel podría ayudar a mantener bajas las cifras. Los sauditas y los emiratíes que aman el fútbol podrían cruzar la frontera en grandes cantidades y aumentar los números. Sin embargo, el torneo es cuatro días más corto que las ediciones previas en Brasil y Rusia por lo que, si se vuelve un caos, al menos será uno más breve.
Todavía quedan algunos meses para ajustar los detalles finales, para encontrar una habitación, así como para rentar los autobuses y los barcos; para que Catar produzca el Mundial impresionante y bien organizado que prometió y para demostrar la capacidad de todo su nuevo y deslumbrante poderío.
¿El calor? Eso está tan abajo en la lista de preocupaciones de Catar que los funcionarios y los ingenieros ahora lo ignoran con tan solo mover la mano. Cualquiera que haya estado en el golfo en el invierno te puede decir que sabe que para ese entonces el mercurio de los termómetros desciende hasta debajo de los 27 grados Celsius y es más fresco por la noche. ¿Podría eso bajar la temperatura, de manera literal y figurada, en las zonas de fanáticos y en todos lados? Tal vez.
En los días de los partidos, no será necesario. Los sistemas de aire acondicionado del estadio funcionaron como se prometió toda la semana; el lunes, durante la victoria en serie de penaltis de Australia sobre Perú, las salidas de ventilación incorporadas en el estadio Ahmad bin Ali de 40.000 asientos refrescaron el encuentro a unos cómodos 22 grados Celsius, a pesar de que la temperatura era superior a los 32 grados Celsius afuera del techo abierto y la estructura metálica del estadio.
En unos cuantos meses, el último y más elaborado sistema construido en el impresionante estadio, de 80.000 asientos, en Lusail, que albergará diez partidos, incluida la final, enfrentará sus últimas pruebas. Esta semana, el ingeniero que lo diseñó prometió que funcionaría. Mientras sonreía, dijo que él mismo había hecho los cálculos.
Andrew Das se unió al Times en 2006. Como editor asistente en la sección de Deportes, ayuda a dirigir la cobertura del fútbol, los Juegos Olímpicos y los deportes internacionales. @AndrewDasNYT
Advertisement
Valeurs Actuelles
Yvelines : l’ordinateur d’un gradé de l’armée, contenant des données confidentielles, retrouvé chez un voleur de 16 ans
Une trouvaille inattendue. Lors d’une perquisition au domicile d’un jeune receleur à Trappes en avril dernier, les forces de l’ordre ont mis la main sur l’ordinateur d’un lieutenant-colonel de l’armée de l’Air, rapporte Le Parisien, vendredi 10 juin. La nuit du vol, aux alentours de 21 heures, le militaire rentrait chez lui après sa journée de travail vers la résidence Villedieu à Élancourt (Yvelines), quand il a été violemment agressé par deux individus masqués, qui lui ont porté plusieurs coups à la tête avec un objet métallique avant de lui dérober sa sacoche. Cette dernière contenait son ordinateur, dans lequel figurent des données classées confidentielles.
Le jeune suspect nie toute implication
En plus du vol, le gradé de l’armée avait également hérité d’une plaie au crâne et de 4 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Après avoir mené l’enquête, les policiers ont finalement retrouvé la sacoche volée au cours d’une perquisition pour d’autres faits de vols et recels. Elle se trouvait chez un individu âgé de seulement 16 ans. Confronté aux forces de l’ordre, le jeune suspect a nié toute implication dans l’agression, et n’a par ailleurs fourni aucun élément pouvant permettre de retrouver la trace d’un potentiel complice. Il sera jugé en audience unique devant le juge des enfants au mois d’août prochain.
Yvelines : les dernières actualités
France24 - World
Live: Russia's blockade of Ukrainian grain exports a 'war crime', says EU's Borrell
Issued on: 20/06/2022 - 05:45Modified: 20/06/2022 - 06:24
FRANCE 24
Follow
Yinka OYETADE
Russia's blockade of the export of millions of tonnes of Ukrainian grain is a war crime, EU foreign policy chief Josep Borrell said on Monday. "We call on Russia to deblockade the (Ukrainian) ports ... It is inconceivable, one cannot imagine that millions of tonnes of wheat remain blocked in Ukraine while in the rest of the world people are suffering hunger," he told reporters. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times Paris time (GMT+2).
10:01am: Germany says working with Poland, Romania on freeing stuck Ukrainian grain
Germany supports Poland and Romania in adapting their railways to enable the export of millions of tonnes of grain stuck in Ukraine due to a Russian sea blockade, German Foreign Minister Annalena Baerbock said on Monday.
"The railway tracks need to be modernized, we need the right cargo wagons – the German government is working on this with many other actors," she said as she arrived for a meeting with her European Union counterparts in Luxembourg.
"It is clear that, in the end, we will certainly not be able to get out all grain but if we even just manage to free part of it, on various routes, then this will help as we are facing this global challenge."
9:37am: Ukraine says lost control of Severodonetsk village
Ukraine said Monday it had lost control of a village adjacent to the eastern industrial city of Severodonetsk, the centre of weeks of fierce fighting with invading Russian troops.
"Unfortunately, we do not control Metyolkine anymore. And the enemy continues to build up its reserves," the Lugansk regional governor Sergiy Gaiday said in a statement on social media.
Russia's capture of the hamlet with a pre-war population of around 1,000 people, is the latest around Severodonetsk, where Moscow's army has met tough Ukrainian resistance.
9:23am: Russia's blockade of Ukrainian grain exports is a war crime says EU's top diplomat
Russia's blockade of the export of millions of tonnes of Ukrainian grain is a war crime, EU foreign policy chief Josep Borrell said on Monday.
"We call on Russia to deblockade the (Ukrainian) ports ... It is inconceivable, one cannot imagine that millions of tonnes of wheat remain blocked in Ukraine while in the rest of the world people are suffering hunger," he told reporters.
"This is a real war crime, so I cannot imagine that this will last much longer," he said on arriving to a meeting of European Union foreign ministers in Luxembourg.
There is an ongoing “battle of narrative” about who is responsible for the global food crisis. While we are working with UN and other partners to avoid a wave of hunger, Russia bombs and offers cynical lies and disinformation. Read my new blog post: https://t.co/1njvTZ6VWk pic.twitter.com/dlh6LDqxl8
June 18, 20226:24am: EU seeks to release Ukrainian grain stuck due to Russia’s sea blockade
European Union foreign ministers will discuss ways to free millions of tonnes of grain stuck in Ukraine due to Russia’s Black Sea port blockade at a meeting in Luxembourg on Monday.
Ukraine is one of the top wheat suppliers globally, but its grain shipments have stalled and more than 20 million tonnes have been trapped in silos since Russia’s invaded the country and blocked its ports.
Moscow denies responsibility for the food crisis and blames Western sanctions for the shortage that has led to a jump in global food prices and warnings by the United Nations of hunger in poorer countries that rely heavily on imported grain.
The EU supports efforts by the United Nations to broker a deal to resume Ukraine’s sea exports in return for facilitating Russian food and fertilizer exports, but that would need Moscow’s green light.
Turkey has good relations with both Kyiv and Moscow, and has said it is ready to take up a role within an “observation mechanism” based in Istanbul if there is a deal.
05:45 am: Ukraine prepares for intensified Russian attacks as EU weighs membership bid
Ukrainian president Volodymyr Zelensky warned Sunday that Russia was likely to intensify its “hostile activity” this week, as Kyiv awaits a historic decision from the European Union on its membership application.
Nearly three months after Russia launched a bloody invasion of his country, Zelensky said there had been “few such fateful decisions for Ukraine” as the one it expects from the EU this week, adding in his evening address that “only a positive decision is in the interests of the whole of Europe”.
Ukraine applied to join the EU four days after Russian troops poured across its border in February. The EU’s executive, the European Commission, on Friday recommended that Ukraine receive candidate status.
Leaders of the 27-nation union will consider the question at a summit on Thursday and Friday and are expected to endorse Ukraine’s application despite misgivings from some member states. The process could take many years to complete.
The EU’s embrace of Ukraine would interfere with one of Russian President Vladimir Putin’s stated goals when he ordered his troops into Ukraine: to keep Moscow’s southern neighbour outside of the West’s sphere of influence.
“Obviously, we expect Russia to intensify hostile activity this week ... We are preparing. We are ready,” Zelensky said.
Ukraine is not only trying to rally support from Western allies but galvanize them to be in this fight for the long term, explains FRANCE 24's Senior reporter, Catherine Norris Trent, reporting from Kyiv, Ukraine.
05:19 am: Russia claims deadly strikes on military meeting, weapons depot
Ukraine said Sunday it had repulsed fresh attacks by Russian forces on the eastern front, rocked by weeks of fierce battles as Moscow tries to seize the industrial Donbas region.
Russia’s defence ministry said on Sunday it launched missile strikes during the past 24 hours, with one attack by Kalibr missiles on a top-level Ukrainian military meeting near the city of Dnipro killing “more than 50 generals and officers”.
It said it also targeted a building housing Western-provided weapons in the holdout Black Sea city of Mykolaiv, destroying “ten 155mm howitzers and around 20 armoured vehicles supplied by the West to the Kyiv regime over the last ten days”.
There was no independent verification of the claims.
Ukraine has repeatedly urged Western countries to step up their deliveries of arms since the February 24 invasion, despite warnings from nuclear-armed Russia that it could trigger wider conflict.
Ukrainian president Zelensky spoke Sunday after making a rare trip outside Kyiv a day earlier to Mykolaiv, where he visited troops nearby and in the neighbouring Odessa region for the first time since the invasion.
“We will not give away the south to anyone, we will return everything that’s ours and the sea will be Ukrainian and safe,” he said in a video posted on Telegram as he made his way back to Kyiv.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
ON THE GROUND
More than 1,000 Ukrainian orphans, foster children take refuge in Turkey
Zelensky vows to retake south, NATO chief warns of long war
The France 24 Interview
Zelensky adviser: Ukraine can win war in '3 to 6 months' if it gets heavy weapons soon
France24 - World
Belgium returns Lumumba tooth to relatives
Issued on: 20/06/2022 - 11:31Modified: 20/06/2022 - 11:45
NEWS WIRES
Belgium on Monday handed over the last remains of slain Congolese leader Patrice Lumumba — a tooth — to his family, turning a page on a grim chapter in its colonial past.
Chief prosecutor Frederic Van Leeuw gave the relatives a small, bright blue box containing the tooth in a televised ceremony, and said legal action they had taken to receive the relic had delivered "justice".
The tooth was to be placed in a casket and flown to what today is the Democratic Republic of Congo, which celebrates Lumumba, who was murdered by separatists and Belgian mercenaries in 1961, as an anti-colonial hero.
Lumumba's son Roland said at a press conference in Brussels Friday that the restitution would allow his family to "finish their mourning".
Lumumba's murder — and the brutal history of Belgian control of the Congo — have been enduring sources of pain between the two countries.
A fiery critic of Belgium's rapacious rule, Lumumba became his country's first prime minister after it gained independence in 1960.
But he fell out with the former colonial power and the United States and was ousted in a coup a few months after taking office.
He was executed on January 17 1961, aged just 35, in the southern region of Katanga, with the support of Belgian mercenaries.
His body was dissolved in acid and never found.
But the tooth was kept as a trophy by one of his killers, a Belgian police officer.
The tooth was seized by Belgian authorities in 2016 from the daughter of the policeman, Gerard Soete, after Lumumba's family filed a complaint.
The DRC is set to hold three days of "national mourning" from 27 to 30 June — its 62nd anniversary of independence — to mark the burial ceremony in Kinshasa of the remains.
Lumumba's children were also received Monday by Belgium's King Philippe, who this month travelled to DR Congo to express his "deepest regrets" over the colonial past.
Historians say that millions of people were killed, mutilated or died of disease as they were forced to collect rubber under his rule. The land was also pillaged for its mineral wealth, timber and ivory.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Focus
DR Congo: Sixty years on, assassination of Patrice Lumumba remains unpunished
Belgian king reiterates regrets for colonial past in DR Congo, stops short of apology
Belgium's King Philippe begins historic six-day visit to DR Congo
Opex 360
Pour son nouveau chef, la British Army doit se préparer à combattre en Europe et à « vaincre la Russie »
par Laurent Lagneau · 20 juin 2022
La revue stratégique de défense et de sécurité publiée l’an passé par le gouvernement britannique avait indiqué que la British Army allait se réorganiser pour « anticiper les crises » et mener des opérations en-dessous du seuil de déclenchement d’un conflit. En conséquence, elle devait devenir « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et future ». Et donc réduire à nouveau son format, en faisant passer ses effectifs de 82’000 à 72’500 militaires [soit autant que l’armée de Charles II au XVIIe siècle…]/ Et il était alors question de miser sur les évolutions technologies, en particulier dans le domaine de la robotique.
En mai, et alors qu’il s’apprêtait à quitter ses fonctions de chef d’état-major de la British Army, le général Carleton-Smith avait confessé que cette nouvelle réduction des forces terrestres britanniques allait trop loin, notamment à la lumière de la guerre en Ukraine, laquelle, selon lui, a « mis en évidence l’importance de la masse et de la taille ».
Un peu plus d’un an après l’annonce de cette restructuration de la British Army, le gouvernement britannique va-t-il finalement faire marche arrière, alors que la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est appelée à durer?
« Nous ne serons jamais en sécurité si nous tournons le dos à la vaillante Ukraine » et « je crains que nous devons nous armer pour une longue guerre, alors que [Vladimir] Poutine recourt à une campagne d’usure, essayant d’écraser l’Ukraine avec brutalité. Le Royaume-Uni et ses partenaires doivent réagit en veillant à ce que l’Ukraine ait l’endurence stratégique pour survivre et, finalement, l’emporter », a ainsi écrit Boris Johnson, le Premier ministre britannique, dans les colonnes du Times, le 18 juin.
Le même jour, la BBC a évoqué un message interne signé par le général Sir Patrick Sanders, le nouveau chef d’état-major de la British Army. Et, désormais, il ne s’agit plus « d’anticiper les crises » ou de mener des opérations en zone grise. »
« Je suis le premier chef d’état-major depuis 1941 à prendre le commandement de l’armée [la British Army, ndlr] dans l’ombre d’une guerre terrestre en Europe impliquant une puissance continentale », a commencé par faire remarquer le général Sanders.
« L’invasion russe de l’Ukraine souligne notre but essentiel : protéger le Royaume-Uni en étant prêt à combattre et à gagner des guerres terrestres […] car l’invasion de l’Ukraine par la Russie a conduit à une nouvelle ère d’insécurité », a poursuivi le nouveau chef de la British Army. Aussi, il faut en tirer les conséquences sans tarder. « Il y a urgence à bâtir une armée capable de combattre aux côtés de nos alliés et de vaincre la Russie au combat », a-t-il fait valoir.
Dans ces conditions, le principal objectif du général Sanders est « d’accélérer la mobilisation et la modernisation » de la British Army afin de « renforcer l’Otan et empêcher la Russie d’aller plus loin en Europe ». Et d’insister : « Nous sommes la génération qui doit préparer l’armée à se battre à nouveau en Europe ».
Il y a un peu plus de six mois, et alors que le sort de la British Army était discuté [avec notamment la réduction prévue du nombre de chars de combat Challenger, seulement 148 devant être modernisés, ndlr], M. Johnson avait émis des certitudes qui ont été battues en brèche par la guerre en Ukraine. « Nous devons reconnaître que les vieux concepts consistant à mener de grandes batailles de chars sont révolus et qu’il y d’autres capacités dans lesquelles nous devrions investir », avait-il dit… Il n’est pas certain qu’il tienne le même discours désormais…
France24 - World
Belgium returns Lumumba tooth to family
Issued on: 20/06/2022 - 12:52Modified: 20/06/2022 - 12:50
Brussels (AFP) – Belgium on Monday handed over the last remains of slain Congolese leader Patrice Lumumba -- a tooth -- to his family, turning a page on a grim chapter in its colonial past.
Chief prosecutor Frederic Van Leeuw gave the relatives a small, bright blue box containing the tooth in a televised ceremony, and said legal action they had taken to receive the relic had delivered "justice".
The tooth was placed in a casket that was then draped in the flag of the Democratic Republic of Congo, which celebrates Lumumba, who was murdered by separatists and Belgian mercenaries in 1961, as an anti-colonial hero.
Lumumba's assassination -- and the brutal history of Belgian control of the Congo -- have been enduring sources of pain between the two countries.
Belgian Prime Minister Alexander De Croo reiterated that his country's authorities bore a "moral responsibility" over the killing.
"I would like, in the presence of his family, to present in my turn the apologies of the Belgian government," he said.
"A man was murdered for his political convictions, his words, his ideals."
Lumumba's son Francois told Belgium's RTBF broadcaster that his relatives had been waiting "more than 60 years" for this event.
"I think it will provide solace for the family and the Congolese people," he said.
"We are opening a new page in history."
A fiery critic of Belgium's rapacious rule, Lumumba became his country's first prime minister after it gained independence in 1960.
But he fell out with the former colonial power and the United States and was ousted in a coup a few months after taking office.
He was executed on January 17 1961, aged just 35, in the southern region of Katanga, with the support of Belgian mercenaries.
His body was dissolved in acid and never found.
But the tooth was kept as a trophy by one of those involved, a Belgian police officer.
The tooth was seized by Belgian authorities in 2016 from the daughter of the policeman, Gerard Soete, after Lumumba's family filed a complaint.
'National mourning'
The casket containing the tooth is set to be flown back to the DRC where it will be officially laid to rest at a memorial site.
The country is set to hold three days of "national mourning" from 27 to 30 June -- its 62nd anniversary of independence -- to mark the burial ceremony.
Lumumba's older son Francois filed a complaint in Belgium in 2011, pointing the finger of responsibility for his father's killing at a dozen Belgian officials and diplomats.
The investigation for "war crimes" is still ongoing but only two of the targeted officials are still alive.
A Belgian parliamentary commission of enquiry in 2001 concluded that Belgium had "moral responsibility" for the assassination and the government presented the country's "apologies" a year later.
De Croo said Belgian officials "chose not to see, chose not to act" to stop the killing, even if they had not directly intended it to happen.
Lumumba's children were also received Monday by Belgium's King Philippe, who this month travelled to DR Congo to express his "deepest regrets" over the colonial past.
Historians say that millions of people were killed, mutilated or died of disease as they were forced to collect rubber under Belgian rule. The land was also pillaged for its mineral wealth, timber and ivory.
© 2022 AFP
Opex 360
Le français PGM Précision a présenté le nouvel « Utima Ratio », un fusil destiné aux tireurs d’élite
par Laurent Lagneau · 19 juin 2022
Contrairement à ce qu’a pu laisser supposer le choix du fusil d’assaut HK-416F de l’allemand allemand Heckler & Koch pour remplacer le FAMAS ainsi que l’achat de fusils de précision SCAR-H PR auprès du belge FN Herstal, il reste encore des industriels capables de produire des armes légères en France, comme Lebel [créé à partir des pôles « défense » et « sécurité » de Verney-Carron] ou encore PGM Précision.
Reconnu mondialement, avec plus de 8’000 armes vendues dans le monde, PGM Précision s’attaque à un marché dit de « niche » dans la mesure où il s’intéresse au tir de précision. Fondée en 1991 et établie en Haute-Savoie, cette entreprise s’était fait connaître à ses débuts par le fusil PGM Ultima Ratio, adopté par le RAID, le GIGN et la Brigade de recherche et d’intervention de Paris.
Un peu plus de trente ans après, PGM Précision a levé le voile sur une nouvelle version du PGM Ultima Ratio, à l’occasion de l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory.
Ayant demandé trois ans de recherche & développement, ce nouvel « Ultima Ratio » reprend les « principes fondateurs » de son prédécesseur tout en intégrant les innovations technologiques d’un autre fusil de précision produit par PGM, à savoir le mini-Hécate II. Présenté en 2018, celui-ci avait été conçu pour répondre aux attentes des forces spéciales et « traiter des objectifs intermédiaires entre le 308 W et le calibre 50 » et situé à 1400 mètres de distance.
« Ce nouvel Ultima Ratio est le résultat de plus de 31 ans de savoir-faire et d’expertise dans la fabrication de fusils de très haute précision. Légère et robuste, cette arme est fabriquée dans des matériaux de qualité supérieure, grâce à des méthodes de fabrication à la pointe de la technique », fait valoir PGM.
D’une portée de 1000 mètres [contre 800 mètres pour son prédécesseur], ce fusil de précision dispose de quatre profils de canons [intervention, commando, subsonique, custom], interchangeables en trente secondes. Initialement conçu en calibre 308 W, il peut tirer des munitions de 11 calibres différents en fonction de sa configuration [en particulier avec le canon « intervention », ndlr].
Par ailleurs, PGM insiste sur la modularité « exceptionnelle » de cet Ultima Ratio de nouvelle génération, avec sa « crosse pliante côté culasse » sa « béquille amovible », son « bipied positionnable en deux points » et son « rail pour accessoires UIT ». Il « offre au tireur une ergonomie hors norme ainsi qu’un confort d’utilisation maximum », souligne-t-il.
Reste maintenant à voir si ce nouvel Ultima Ratio aura le même succès que son prédécesseur, qui s’est exporté dans 45 pays…
L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg Opex 360
Arquus a dévoilé le Scarabée « Akeron », un blindé léger « tueur » de chars
par Laurent Lagneau · 19 juin 2022
Afin de remplacer les Véhicules blindés légers [VBL] dans le cadre du programme SCORPION de l’armée de Terre, la Direction générale de l’armement [DGA] a lancé le programme VBAE, pour « Véhicule blindé d’aide à l’engagement ».
Celui doit faire l’objet d’une coopération européenne, via, pour commencer, le projet FAMOUS [« Futurs systèmes blindés augmentés européens à haute mobilité »] qui, financé à hauteur de 10 millions d’euros au titre du programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID], vise à développer des briques technologiques susceptibles d’être intégrées à différents types de véhicules, du blindé léger au char de combat. Deux groupes français y participent, à savoir Nexter et Arquus.
Par ailleurs, en novembre dernier, le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, avait indiqué que le Belgique venait de donner son accord pour « engager le développement du futur véhicule blindé d’aide à l’engagement ».
Cependant, des ébauches de solutions existent déjà, comme le Hawkei de Thales et le Scarabée d’Arquus. À noter que Soframe est également sur les rangs pour le programme VBAE, avec le concept « Mosaic », dévoilé en 2021.
Cela étant, Arquus fonde ses espoirs sur le Scarabée, blindé « conçu pour les missions de reconnaissance, d’aide à l’engagement et d’appui au contact ou dans la profondeur », qu’il a dévoilé lors de l’édition 2018 du salon de l’armement terrestre EuroSatory.
Nativement hybride, avec sa motorisation thermique [moteur de 300 ch] et électrique [103 ch, avec deux batteries] qui permet différents modes d’action selon le profil des missions, le Scarabée est doté de deux directions indépendantes l’une de l’autre [le train arrière étant dirigé avec un joystick], ce qui lui donne un rayon de braquage inférieur à 5 mètres… pour une masse de près de 8 tonnes. Ce qui est particulièrement intéressant pour le combat en zone urbaine. Aérotransportable, il a évidemment été conçu pour le combat collaboratif.
Depuis sa présentation en 2018 – et sa commercialisation trois ans plus tard -, le Scarabée a fait l’objet de corrections et d’améliorations. Et c’est donc un nouveau modèle qui a été présenté lors d’EuroSatory 2022.
Ainsi, toute « innovation » n’étant pas forcément bonne à prendre, Arquus a corrigé le tir en abadonnant les portières coulissantes… Qui étaient une fausse bonne idée puisqu’une portière « classique » peut offrir une protection supplémentaire en combat débarqué.
Autre détail, le Scarabée est équipé de nouveaux pneus Michelin « à la pointe de la technologie » qui « augmentent sa furtivité et réduisent son empreinte ». À noter qu’Arquus vient de nouer avec l’équipementier clermontois pour les technologies un partenariat de de recherche & développement concernant les pneus sans air « Tweel » et les systèmes de variation de pression de gonflage [VPG].
En outre, le Scarabée est désormais équipé de nouvelles caméras qui, développées par Bertin Technologies, lui « confèrent des capacités uniques de vision nocturne et de conduite ». Et, souligne Arquus, « couplées au mode tout électrique qui offre une mobilité extrêmement silencieuse et une faible signature thermique à basse vitesse », ces capacités le « redéfinissent comme un véhicule très bien adapté au combat de nuit ». Capacités qui peuvent « être encore améliorées grâce aux modes de combat collaboratifs », insiste-t-il.
Jusqu’à présent, le Scarabée était proposé avec le tourelleau téléopéré « Hornet » équipé d’une mitrailleuse de 12,7 mm, ou avec un canon de 30 mm. Lors d’EuroSatory 2022, et à l’image du VBL « Milan », Arquus a dévoilé une version « anti-char » de son blindé léger, grâce à l’intégration du missile Akeron MP [ex-Missile Moyenne Portée, ou MMP], développé par MBDA.
Plus précisément, l’Akeron MP est intégré sur un des côté du tourelleau Hornet, ce qui préserve « la taille compacte » de celui-ci ainsi que sa « furtivité ». Le Scarabée pourra en emporter jusqu’à cinq exemplaires, selon sa configuration. Il sera possible d’effectuer des « repérages [de cibles] en mouvement » et de « tirer un missile depuis l’intérieur du véhicule », insiste Arquus.
Avec le tourelleau « Hornet Akeron », sa grande mobilité, sa propulsion silencieuse et son profil compact, le Scarabée « peut être utilisé comme un tueur de char furtif », souligne encore l’industriel.
D’autant plus que l’Akeron MP est très performant. Dit de « cinquième génération », et utilisant des technologies liées au traitement d’image ainsi qu’à la liaison de données haute performance par fibre optique, il est doté d’une charge militaire polyvalente et d’un autodirecteur bi-bande visible/infrarouge non refroidi, ce qui lui permet de « traiter » des cibles chaudes ou froides situées à cinq kilomètres de distance.
Comme l’a montré l’invasion de l’Ukraine par la Russie [du moins, lors de sa première phase], les capacités anti-char sont essentielles. « Le grand nombre de cibles et le rythme des combats nécessitent l’intégration de plusieurs armes antichars sur des véhicules blindés », que ce soit pour faire la « chasse aux chars » ou pour « fournir des options d’autodéfense en cas de rencontre imprévue avec l’ennemi », souligne Arquus.
France24 - Monde
L’arganier, un "rempart contre la désertification" et l’érosion au Maroc
Publié le : 17/06/2022 - 22:44
Tiffany FILLON
Premier producteur mondial d'huile d'argan, le Maroc se bat pour protéger ses forêts d'arganiers, menacées par le dérèglement climatique et les activités humaines. À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, France 24 se penche sur cet arbre aux qualités environnementales méconnues.
C'est un arbre millénaire dont les fruits suscitent la convoitise. L'arganier, à partir duquel on fabrique l'huile d'argan, pousse dans les régions arides du Maroc – notamment au sud-ouest du pays – et, dans une moindre mesure, en Algérie.
Peu gourmand en eau, cet arbre est l'un des rares dans la région capables de résister à des températures allant jusqu'à 50 °C. Il est un allié de choix alors que la sécheresse, la pire depuis près de 40 ans, s'est installée durablement au Maroc. Et elle devrait s'intensifier jusqu'en 2050, en raison d'une baisse de la pluviométrie (– 11 %) et d'une augmentation des températures (+ 1,3 °C), selon le ministère marocain de l'Agriculture.
L'arganier n'est pas le seul végétal à pouvoir survivre dans ces zones arides du Maroc. Mais il a des qualités qui font la fierté des habitants. "Avec lui, on est en plein dans le triangle du développement durable, avec un volet environnemental, économique et social", affirme Katim Alaoui, directrice générale de la Fondation Mohammed VI pour la recherche et la sauvegarde de l'arganier.
"On le surnomme le 'rempart contre la désertification' et il aide à éviter l'érosion des sols. Sur le plan économique, son huile est une très forte valeur ajoutée et enfin, près de trois millions et demi de Marocains vivent de façon directe ou indirecte des produits de l'argan et de l'arganier", poursuit Katim Alaoui, également responsable de l'équipe de recherche en toxico-pharmacodynamie de la Faculté de médecine et de pharmacie de l’Université Mohammed V-Souissi de Rabat.
>> À voir aussi : Désertification : une fragile muraille verte en Afrique
"Dans les régions arides et semi-arides où il pousse, l’arganier est quasiment irremplaçable dans la conservation des sols et pour la lutte contre l’érosion des sols", abonde Abdelaziz Mimouni, chef du Centre régional de la recherche agronomique d’Agadir, interrogé par l'agence marocaine de presse MapNews. "L’arganier protège le sol par l’ombre portée de sa cime dense dans les régions subdésertiques où l’ennemi principal de la végétation est la sécheresse", poursuit-il. Il enrichit également les sols en éléments fertilisants et en matière organique, "ce qui contribue à la séquestration du carbone et par la suite l’atténuation des effets des changements climatiques".
L'arganier et ses chèvres perchées
Poussant dans la Réserve de biosphère de l'arganeraie, une forêt protégée couvrant 2,5 millions d'hectares, l'arganier est le pilier du quotidien des locaux. "La population partage sa vie avec l'arbre parce qu'elle vit grâce à lui", explique Katim Alaoui. Les images de chèvre grimpant au sommet des arbres, maintes fois partagées sur les réseaux sociaux, illustrent la proximité de l'arganeraie avec les locaux.
Bienvenue au Maroc. 🇲🇦📝 Les chèvres raffolent des fruits de l'arganier, un arbre endémique de la région.Pour l’obtenir, ces gourmandes n'hésitent pas à grimper. pic.twitter.com/MAkf40HbIF
November 29, 2020"Les habitants ont le droit de ramasser les noix d'argan et d'en extraire l'huile. Le feuillage sert de fourrage pour les animaux. Les habitants ont une alimentation basée sur les huiles d'argan et utilisent le bois pour se chauffer et cuisiner", précise la pharmacologue.
Aussi robuste soit-elle, cette espèce endémique est pourtant fragilisée. Publié le 28 février, le dernier rapport du Giec anticipe "une diminution de 32 % de l'habitat convenant à l'Argania spinosa [le nom scientifique de l'espèce] dans certains scénarios" au Maroc, conséquence du dérèglement climatique. Voyant les épisodes de sécheresse se succéder ces dernières années, le Maroc fait aussi partie des pays "proches du seuil de stress hydrique grave", selon le Giec.
>> À lire aussi : Planter quatre milliards d’arbres en Éthiopie, des paroles ou des actes ?
Créée en 2004, la Fondation Mohammed VI pour la recherche et la sauvegarde de l'arganier, rattachée au Royaume du Maroc, vise à protéger cet arbre, préserver l'économie locale liée à la culture d'huile d'argan et sensibiliser les populations locales. Afin de dissuader les habitants d'abattre les arbres pour se chauffer, cet organisme d'État leur a par exemple proposé d'utiliser des cuiseurs fonctionnant à l'énergie solaire.
Les cuiseurs ont été installés dans les cantines d'écoles de la province d'Essaouira et les instituteurs ont été formés à leur utilisation pour préparer les repas. "Tout le monde a joué le jeu. Les mères de ces enfants, qui sont des productrices d'huile d'argan organisées en coopératives, venaient régulièrement à l'école pour manger avec les enfants", se souvient Katim Alaoui.
Ces cuiseurs étaient ensuite donnés aux familles dont les enfants avaient les meilleurs résultats solaires. Une initiative qui permet d'économiser "cinq à dix kilos de bois par jour", d'après Katim Alaoui. La Fondation mène d'autres actions, comme des campagnes de plantation d'arganiers, aux côtés de marques de cosmétiques utilisant l'huile d'argan, comme Yves Rocher ou Galénic.
L'huile d'argan victime de son succès
Mais ces projets ne suffisent pas. Symbole d'éternité et de résilience au Maroc, l'arganier doit, ironie du sort, être protégé. Il a ainsi été reconnu en 2014 comme patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco. Puis, en 2018, comme système du patrimoine agricole mondial par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Une journée mondiale lui est même consacrée depuis l'année dernière – le 10 mai.
A l'initiative du Maroc, l'Assemblée générale des Nations-Unies à New York, a adopté hier par consensus, la résolution qui proclame le 10 mai de chaque année comme Journée internationale de l’Arganier. pic.twitter.com/MFFyt2KGzC
March 4, 2021Aujourd'hui, "la menace de la déforestation est de plus en plus atténuée. Beaucoup de choses ont bougé. On sait mieux faire pousser l'arganier qu'au début des années 2000", se félicite Katim Alaoui. Le Maroc, d'où vient la quasi-totalité de la production mondiale d'huile d'argan, cherche aujourd'hui à encadrer la vente à l'étranger.
Selon l'agence marocaine de presse, le Maroc produit entre 4 000 et 6 000 tonnes d'huile d'argan et en exporte entre 1 000 et 1500 tonnes par an. Dans ce dossier, la Fondation Mohammed VI pour la recherche et la sauvegarde de l'arganier a remporté une victoire : l'instauration d'une période de plusieurs mois dans l'année où les noix d'argan ne peuvent pas être ramassées. Un repos biologique qui devrait aider à soulager ces écosystèmes excessivement sollicités.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
On va plus loin
Désertification : l'autre péril climatique
Au Sahel, la "grande muraille verte" peine à sortir de terre
Décryptage
Abidjan, capitale mondiale de la lutte contre la désertification
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale Opex 360
La version sanitaire du Griffon qualifiée par la Direction générale de l’armement
par Laurent Lagneau · 18 juin 2022
L’annonce n’a pas été faite par le ministère des Armées mais par le Groupement momentané d’entreprises « Engins Blindés Multi-Rôles » [GME EBR], qui réunit Nexter, Arquus et Thales. Ainsi, dans un communiqué diffusé le 17 juin, celui-ci a fait savoir que le Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] GRIFFON en version sanitaire [ou SAN] venait d’être qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA].
La vocation de GRIFFON SAN est d’assurer la récupération et l’évacuation des blessés sur un théâtre d’opérations. Il « assure aux personnels évacués et à l’équipe médicale embarquée une protection, une mobilité et des conditions d’accomplissement des actes médicaux fortement améliorées par rapport aux moyens existants » [c’est à dire le Véhicule de l’avant blindé, ou VAB, ndlr], assure le GME EBR, qui dit se « réjouir » de cette qualification, laquelle « vient compléter l’étendue des capacités du GRIFFON.
En décembre dernier, le GME EBR avait indiqué que toutes les variantes de ce blindé en version « transport de troupes » avaient été toutes qualifiées par la DGA, c’est à dire les « variantes FELIN, section tireur délite [STE], mortier de 81 mm [MO81], ravitaillement [RAV], élément léger d’intervention [ELI], génie [GEN], missile moyenne portée [MMP], en complément de la version Engin poste de commandement [EPC] ».
Dans le détail, sur les 1872 GRIFFON qui seront livrés à l’armée de Terre d’ici 2030, 196 seront mis à la disposition du Service de santé des armées [SSA] à partir de 2023. Ils seront notamment utilisés par ses Équipes paramédicales mobiles [EPM] ainsi que par ses Escouades d’évacuation sanitaire [EES]. En outre, il sera également doté de 135 VBMR légers « Serval » en version sanitaire pour ses Équipes médicales mobiles [EMM].
En attendant l’arrivée de ces nouveaux moyens, laquelle coïncidera avec la mise en oeuvre de l’ambition stratégique SSA 2030, le SSA maintiendra en service ses VAB EVOL CIED, c’est à dire une version modernisée du VAB sanitaire, lancée en 2019.
Photo : archive
El País (ESP)
Cuando Instagram es el enemigo público número uno de la naturaleza por culpa de la moda del selfi copiado
TURISMOTodos los destinos turísticos sueñan con tener un rincón 'instagrameable'. Pero la fama también mata. Estos dos lugares que acabo de visitar, uno en México y otro en Tailandia, casi mueren de éxito
Las Marietas son parque marino desde los años setenta. Sus especiales características y la ausencia de depredadores las hacían perfectas como zona de alimentación y anidamiento de multitud de aves marinas, desde pájaros bobos patas azules hasta fragatas. Pero la figura de protección era bastante laxa y no había vigilancia de guardaparques por falta de presupuesto. Tampoco era necesaria. Por aquel entonces, eran muy pocos los turistas y curiosos que alquilaban botes en Puerto Vallarta o en Riviera Nayarit para ir a ver un fenómeno erosivo único en el mundo: la playa Escondida.
La estructura volcánica piroclástica de Las Marietas tiene una capa muy débil justo debajo de otra de mayor dureza. La fuerza del oleaje fue erosionando más rápido esa capa inferior que la superior, creando arcos de piedra y oquedades. Una de ellas colapsó y creó una gran gruta circular con salida al mar en la que durante millones de años se fue acumulando la arena hasta formar una bella playa escondida. Bellísima, como puedes ver en la foto que abre este reportaje. Demasiado bella para la narcisista era de las redes sociales.
“La gente empezó a publicar sus fotos en la playa escondida de Las Marietas. Y eso hizo que cada vez más personas quisieran hacerse la misma foto. Venían a sacarse la foto, cargados de cremas solares (muy nocivas para los ecosistemas marinos), tocándolo todo, hasta los guías tocaban a los animales para impresionar a sus clientes. No les importaba el esnórquel ni la geología del lugar ni las aves. Solo querían hacerse la foto”, me cuenta Kevin Collyshaw. “Todo eso tiene un daño para el arrecife, para el medio ambiente, que debería estar protegido por el parque”
El 9 de mayo de 2016 la Comisión Nacional de Áreas Naturales Protegidas mexicana mandó cerrar al público las islas Marietas. Estuvieron así tres meses. Y luego se reabrieron con fuertes restricciones que perduran hasta hoy: solo pueden entrar a playa Escondida —el verdadero objeto del deseo— 116 personas al día y a nado (no se permite el acceso de embarcaciones), no se pueden usar cremas solares, solo se permite el esnórquel en zonas concretas y hay un servicio permanente de vigilancia a cargo de guardaparques que se financia con la entrada que ahora se cobra por acceder (unos 10 dólares, que se pagan en la empresa turística con la que contratas la excursión).
“Desde entonces, el arrecife se ha recuperado enormemente, es uno de los parques marinos más exitoso en este sentido que he visto en los nueve años que llevo aquí”, reconoce Collyshaw. “Hay un crecimiento de corales, sobre todo en una zona particular de esnórquel que se llama La Caladera, pero se nota por todos los lados; se ven peces enormes y de muchas especies”.
El caso de Maya Bay
Tailandia también ha sufrido un episodio similar. Maya Bay, una bellísima bahía de arena blanca, aguas cristalinas y cercada por altos pináculos comidos por la vegetación, sufría tanta presión turística que hubo que cerrarla en 2019. La fama de Maya Bay, situada en la menor de las islas Phi Phi, frente a las costas de Krabi, empezó en 2000 con el estreno de la película La Playa, protagonizada por Leonardo DiCaprio. En 2004 era aún un lugar virgen y casi inexplorado. Pero conforme las redes sociales se fueron haciendo más populares, todo instagrammer que se preciara quería colgar su foto maravillosa en Maya Bay. Simulando, además, que estaba solo y en el paraíso, cuando en realidad, en un buen día de temporada alta de 2018, se juntaban aquí unas 5.000 personas y más de 200 embarcaciones. La flora se resintió, el arrecife empezó a blanquearse y la fauna, en especial los tiburones, desapareció de la bahía.
Maya Bay estuvo cerrada tres años. En enero de 2020 se volvió a abrir al turismo, pero, como Las Marietas, también con severas restricciones. Las embarcaciones ya no pueden entrar en la bahía, los barcos turísticos atracan en un pantalán flotante que se ha construido en una bahía de la parte posterior de la isla y se accede a Maya por una pasarela de madera. Hay un precio de entrada, un número máximo de visitantes diarios, no se puede estar más de una hora en la arena y no te puedes bañar ni hacer pícnic.
Me parece muy bien que lo que Instagram estropeó se arregle con la sensatez de las autoridades pertinentes obligando a los turistas a cumplir las restricciones que propongan los expertos. Siempre he defendido que el turismo es necesario y beneficioso. Pero desbocado, puede ser —y lo es— peor que Atila.
Sígueme también en Spotify, Instagram, Youtube y Twitter. Me puedes escuchar todos los viernes, a las 19.00, con Carles Francino en "La Ventana", de cadena SER.
France24 - World
Berrettini says in running to win Wimbledon after Queen's double
Issued on: 20/06/2022 - 12:44
Milan (AFP) – Matteo Berrettini is quietly confident he can win Wimbledon after retaining his Queen's Club title over the weekend to join an elite group of players and continue an impressive return from injury.
World number 11 Berrettini defeated Serbia's Filip Krajinovic 7-5, 6-4 in Sunday's final of the warm-up event for the grass court Grand Slam to claim his second straight title in London, a week after beating Andy Murray to the honours in Stuttgart.
The 26-year-old Italian lost to Novak Djokovic in last year's Wimbledon final and is keen to go one better this year after bouncing back from a near three-month injury lay-off to win two tournaments in a row.
"I don't know if I'm the favourite as Novak and Rafa (Nadal) are always there; Rafa has already won two Slams and no-one expected him to win in Australia," said Berrettini in an interview with Sky Sport Italia broadcast on Monday.
"I don't feel like I'm the favourite but I know I can do it, I can't pull the wool over people's eyes. My aim is to have a big tournament at Wimbledon and I hope it will be two intense weeks."
Sunday's victory meant Berrettini joined John McEnroe, Jimmy Connors, Boris Becker, Ivan Lendl, Lleyton Hewitt, Andy Roddick and Murray as the only players in the Open era to win back-to-back Queen's titles.
Before his two recent wins Berrettini had gone through a difficult few months, dropping out in Acapulco with abdominal problems in February and then missing the entire European clay court swing following hand surgery.
"After a really good week in Stuttgart it would have been easy to not exactly take my foot off the gas but let my problems overwhelm me," he said.
"Instead I found the right energy levels and to win such a prestigious tournament is really very special."
Wimbledon begins next Monday, with the ATP and WTA tours stripping the event of ranking points after the All England Club's decision to ban Russian and Belarusian players following the invasion of Ukraine.
© 2022 AFP
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance L'Humanité
Adeline Hazan
La femme du jourEugénie Barbezat« C’est une forme de continuité dans mon engagement. J’ai commencé mes premières fonctions comme juge des enfants et je suis ravie de terminer ma carrière au service des enfants les plus vulnérables », a déclaré l’ancienne contrôleure des lieux de privation de liberté, qui vient d’être élue présidente du comité français du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), samedi 18 juin.
À 66 ans, l’ex-maire de Reims, qui était déjà membre de l’Unicef depuis 2020, a détaillé sa feuille de route en insistant sur la lutte contre la pauvreté des enfants et leur accès à la santé, mais aussi sur la « problématique de l’enfermement des enfants », avec « un focus pour les deux années à venir sur la santé mentale des enfants et leur participation à l’élaboration des décisions qui les concernent ».
adeline hazanuniceffemme du jour France24 - World
Sanctioned Russia becomes China's main source of oil
Issued on: 20/06/2022 - 12:34Modified: 20/06/2022 - 12:32
Beijing (AFP) – China ramped up crude oil imports from Russia in May, customs data showed Monday, helping to offset losses from Western nations scaling back Russian energy purchases over the invasion of Ukraine.
The spike means Russia has now overtaken Saudi Arabia to become China's top oil provider as the West continues to sanction Moscow's energy exports.
The world's second-biggest economy imported around 8.42 million tonnes of oil from Russia last month -- a 55 percent on-year rise -- as Beijing continues to refuse to publicly condemn Moscow's war while exacting economic gains from its isolated neighbour.
China imported 7.82 million tonnes of oil from Saudi Arabia in May.
In total, China bought $7.47 billion worth of Russian energy products last month, about $1 billion more than April, according to Bloomberg News.
The new customs data comes four months into the war in Ukraine, with buyers from the US and Europe shunning Russian energy imports or pledging to slash them over the coming months.
But while European powers are scaling back and Russia's energy exports are falling, Asian demand is helping to staunch some of those losses, especially in China and India.
According to the International Energy Agency's latest global oil report, India has overtaken Germany as the second-largest importer of Russian crude in the last two months.
China has been Russia's biggest market for crude oil since 2016.
'No limits'
Days before Moscow's invasion of Ukraine, China's President Xi Jinping greeted his Russian counterpart Vladimir Putin in Beijing, with the two countries declaring a bilateral relationship of "no limits".
Although demand in China remains muted, there has been some improvement in the past month as cities began to loosen virus restrictions after the country's worst Covid outbreak since the early days of the pandemic.
This has allowed some supply chain problems to ease and industrial production to pick up, official data showed.
China's overall imports from Russia spiked 80 percent from a year ago in May to $10.3 billion, customs data added.
Apart from oil, Beijing's purchases of liquefied natural gas from Russia also surged 54 percent on-year in May to 397,000 tonnes, even as overall imports of the fuel fell.
Beijing -- which has repeatedly refused to condemn Moscow's bloody invasion of Ukraine -- has also been accused of providing a diplomatic shield for Russia by blasting Western sanctions and arms sales to Kyiv.
Once bitter Cold War enemies, Beijing and Moscow have stepped up cooperation in recent years as a counterbalance to what they see as US global dominance.
Joint goals
Earlier this month they unveiled the first road bridge linking the two countries, connecting the far eastern Russian city of Blagoveshchensk with the northern Chinese city of Heihe.
Last week, President Xi Jinping assured President Vladimir Putin of China's support on Russian "sovereignty and security" on a call between the two leaders.
The Kremlin said the pair had agreed to ramp up economic cooperation in the face of "unlawful" Western sanctions.
The West has adopted unprecedented sanctions against Russia in retaliation for its war in Ukraine, and Moscow is looking for new markets and suppliers to replace the major foreign firms that left Russia following the invasion.
The 27-nation European Union agreed in late May to a package of sanctions that would halt the majority of Russian oil imports.
While the United States had already banned Russian oil, European nations are much more dependent on those imports.
Energy is a major source of income for Putin's government, and Western nations are trying to isolate Moscow and impede Moscow's ability to continue the war.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Une adolescente de 17 ans échappe à une tentative de viol à Chartres
Elle ne s’est pas laissé faire. Dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 juin dernier, une jeune fille de 17 ans a échappé de peu à une tentative de viol à Chartres, en Eure-et-Loir, rapporte Ouest-France. Alors qu’elle rentrait de soirée avec des amis, aux alentours de minuit, la jeune femme a été suivie par un homme âgé de 39 ans, d’abord au volant d’une voiture sans permis, puis à pied. Inquiète, l’adolescente a alors appelé des amis qui ont prévenu la police. Le temps que celle-ci arrive, l’individu s’était jeté sur sa proie et tentait de la violer.
Un prédateur
La victime s’est alors débattue et est parvenue à prendre la fuite en criant, alertant sa sœur qui se trouvait au domicile familial. Les policiers de la Brigade anticriminalité ont réussi à interpeller le suspect peu après les faits. Il s’agit d’un homme de 39 ans, déjà condamné trois fois pour agressions sexuelles, en 2009, 2010, et 2018. Il sortait tout juste de prison pour une affaire de conduite sans permis en récidive. Placé en garde à vue, il était alcoolisé et a reconnu les faits. Le procureur de la République s’est inquiété du profil du suspect, un « prédateur, capable de parcourir 40 km pour trouver une victime ». Il a salué le courage de l’adolescente : « La jeune femme a été très courageuse pour lui échapper et les policiers très réactifs », a-t-il souligné.
Eure-et-Loir : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Paris : un homme porteur d’une arme de poing, d’un couteau et d’un gilet pare-balles interpellé en gare d’Austerlitz
Un individu a été arrêté à la gare d’Austerlitz par une unité de sécurisation des transports de surface (USTS) samedi 18 juin. Selon nos informations, un couteau à cran d’arrêt avec une lame de 10 cm, un gilet pare-balles et une arme de poing ainsi que cinq cartouches ont été retrouvés dans deux sacs qu’il transportait. Une source policière indique qu’il s’agit d’un homme de nationalité française nommé Warren J., âgé de 25 ans et résidant à Poitiers.
🔴 [Info @Valeurs] Des policiers ont interpellé un homme pour port d'armes prohibées en gare d'Austerlitz, dans le 13e à Paris, vers 14h20, ce samedi. Warren J., 25 ans, portait sur lui un couteau, un gilet pare balles, une arme de poing et 5 cartouches. pic.twitter.com/uEntv3gwpc
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) June 18, 2022
Les objets dissimulés dans deux sacs
Les agents menaient une patrouille pédestre dans la gare du XIIIe arrondissement de Paris, lorsqu’ils sont tombés sur l’individu. Ils ont alors procédé à un contrôle d’identité et ont demandé à celui-ci s’il disposait d’objets dangereux, ce à quoi il a répondu par la négative. Les membres de la patrouille ont ensuite procédé à la palpation d’une sacoche noire et d’un sac de transport bleu que l’homme possédait. C’est dans la sacoche que le couteau a été retrouvé. Le gilet pare-balles ainsi que le pistolet et les cartouches se trouvaient quant à eux dans le gros sac de transport. L’individu est apparu tendu et a été interpellé pour port d’armes prohibées et amené au poste de police, il n’est pas inscrit au fichier des personnes recherchées. Des investigations sont en cours.
BBC
Emmanuel Macron a chastened and greatly weakened leader
By Hugh SchofieldBBC News, Paris
On the night in April when Emmanuel Macron won his re-election victory, everyone noticed the strange, subdued atmosphere that seemed to surround him.
No flashing smiles, no pumping speech of hope. It was as if he already knew that celebration would be misplaced.
Two months later, we can see that his famous political instincts were once again on the money.
He was right to be cautious. That victory was indeed a high point, but right away he saw its depressing, implicit message - that from high points there is only one way to go, and that is down.
The results of Sunday's legislative election confirm that this second term will be a different beast from the first, with Mr Macron cutting the figure of a chastened and greatly weakened leader.
Instead of being able to rely on (and basically therefore ignore) a compliant legislature, the president now faces a National Assembly which cannot guarantee the passage of his reforms.
Down by 100 or so seats, with only a relative and no longer an absolute majority, the once all-conquering head of state will be forced to negotiate with the opposition, notably the conservative Republicans (LR).
On some issues they will co-operate - for example on raising the pension age to 65 - but their support will come at a price. And by depending on LR, there will be the inevitable consequence for Mr Macron's supposedly centrist government that it will begin to look disconcertingly like a right-wing one.
Even within his own coalition, the president's position will be less sure.
Because under the constitution he cannot serve a third term, the question of succession is open. At some point we can expect allies like former Prime Minister Édouard Philippe, who commands a separate detachment of MPs, to start the sniping.
But the most obvious challenge will be from a newly-reinvigorated opposition. And not a conventional opposition, but a new left-wing coalition dominated by a young, radical intake of Jean-Luc Mélenchon supporters, and (surprise of the evening) a massive new contingent on the far-right.
This pincer movement from the extremes will do everything it can to disrupt the passage of new reforms like the pension age, and buoyed by their new legitimacy, they will have no hesitation in calling out the street when they need to.
"France is going to be very hard to govern," says analyst and pollster Jérôme Fourquet.
Architect of his own problems
There are many who feel that Mr Macron has been the architect of his own problems.
He failed to seize the impetus provided by his presidential win in order to push for another majority in parliament.
He barely seemed to campaign, and waited weeks before appointing a prime minister - Élisabeth Borne - whose undoubted talents cannot make up for her poor rapport with the voters.
There were bad media moments, like the accusations of rape against a minister and the fiasco at the Stade de France football match - when his government was widely perceived as blaming Liverpool fans in order to draw attention away from the real disgrace of the evening, which was local delinquency.
Fourquet believes this may well have pushed some voters into choosing Marine Le Pen's National Rally, for whom until this evening the most optimistic predictions were for about 40 seats - half of what they have won.
Maybe from the very moment on Sunday, 24 April, when he learned he had a secured a second term, Mr Macron felt the uncomfortable weight of his position. That was certainly how it looked.
Yes, he had won five more years - but the history of second terms in the Fifth Republic has never been a happy one. And yes, he had a majority of the French behind him - but more out of rejection of the other than for love of him.
It was like he knew the best was over.
More on this story
Macron loses majority in split French vote
Macron defeats Le Pen and vows to unite France
Related Topics
Valeurs Actuelles
Paris : un homme entre la vie et la mort après avoir été attaqué à la hache
Une agression d’une rare violence. Après avoir été attaqué à la hache en pleine rue à Paris ce samedi 18 juin, un homme est en réanimation, entre la vie et la mort, à l’hôpital Henri–Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Selon Le Parisien, ce sont deux promeneurs qui ont retrouvé la victime peu après minuit, gisant au sol, couverte de sang et la boîte crânienne enfoncée, rue Buzenval, dans le 20e arrondissement. Pendant ce temps, le suspect, lui, se volatilisait vers la rue de Bagnolet, hache pleine de sang à la main.
Un agresseur en « état d’ivresse »
Un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) est parvenue à retrouver l’auteur présumé des faits un peu plus loin de la scène de crime, mais sans sa hache. Le portrait dressé auprès des policiers par les témoins était claire : l’individu mesure environ 1,75 mètre, a des cheveux mi-longs noirs et des vêtements sombres, est « de type indo-pakistanais » et… se trouve « en état d’ivresse ».
Âgé de 53 ans, habitant le quartier, il a été placé en garde à vue, avec un passage en cellule de dégrisement. La scène de crime a quant à elle été sanctuarisée, afin de recueillir d’éventuels indices supplémentaires. L’enquête a été confiée à la police judiciaire. Le Parisien rappelle par ailleurs qu’une affaire similaire a eu lieu en 2018, dans un restaurant du quartier indo-pakistanais du 10e arrondissement. Un homme avait sauvagement été agressé, lui aussi à la hache. Les forces de l’ordre soupçonnaient alors un règlement de comptes au sein de la communauté sri-lankaise.
Paris : les dernières actualités
France24 - World
Judo helps fight xenophobia in South Africa
Issued on: 20/06/2022 - 12:22Modified: 20/06/2022 - 12:20
Johannesburg (AFP) – In a newly renovated white building in a South African township about 20 children in judogi and others in school uniforms tumble around on a tatami under the watchful eye of a coach.
They are from a nearby primary school and regularly gather for judo classes here in Alexandra township, north of the Johannesburg inner city and in the shadow of the financial hub of Sandton.
The project aims to "use judo as a vehicle for ... refugees, migrants (and) South Africans to meet together", said Judo for Peace coordinator Roberto Orlando. It's a "platform to be all equal, to learn together and to develop skills and values all together".
Alexandra is one of the poorest, most densely populated black townships in South Africa.
In 2008, more than 60 people -- mostly migrant workers from other African countries -- were killed in the country's worst outbreak of xenophobic attacks since the end of apartheid.
Fourteen years on, the scourge of xenophobia, which mainly targets black Africans, has not left the township.
From time to time, violent attacks against African immigrants still occur in Alexandra and other townships where crime and unemployment is rife.
Such attacks are predominantly staged by jobless black South Africans.
This year has seen tensions rise again in Alexandra. For several months a vigilante group called Operation Dudula -- "push back" in Zulu language -- has staged marches demanding the expulsion of illegal immigrants.
Migrants especially from the Democratic Republic of Congo, Mozambique, Nigeria and Zimbabwe have borne the brunt of the anti-foreigner hostility.
Orlando decided now, more than ever, was the best time to have a dojo in the township. It officially opened its doors last month.
"Alexandra is one of the biggest, most densely populated areas in South Africa. It is an area where many xenophobic attacks happened and I think it is one of the areas that should be targeted when we talk about teaching people how to live together," he said.
At the heart of his teaching philosophy are the principles of self-control, discipline, respect, honour, courage and friendship.
- 'Live together' -
One of the coaches is Rudolph Ngala. He is from the Democratic Republic of Congo.
Having a migrant coach is strategic because "people can get used to seeing refugees as someone who brings skills to the country", Orlando said.
Ngala, 21, arrived in South Africa from Kinshasa in 2017 and immediately took up judo with Orlando. He has graduated to become a coach.
"Judo helped me a lot with (making) friends," said Ngala. "In Alexandra, everybody who lives here is like my family. I am Congolese. I am black. I am African. We are all African".
Standing and cracking jokes with two South Africans after competing at a weekend event for World Refugee Day on Monday, Denzel Shumba, 17, who moved to South Africa with his family 10 years ago from Zimbabwe, also took up judo.
"South Africa (is) a difficult place sometimes because there's xenophobia," he said.
Shumba said taking up judo has helped him to become a calmer, more respectful and peaceful person, learn a valuable skill and make new friends.
And that is exactly what Orlando wants to see.
"South Africa is a bit of a showcase of what is happening in the world. We are all mixing up. People are migrating. More and more we need to learn from each other, to learn to live together, next to each other," he said.
Orlando, athletic and with piercing blue eyes, is originally from Italy, but has worked in Ethiopia, Somalia, the Democratic Republic of Congo and now South Africa, setting up judo dojos to empower the youth and integrating people in disadvantaged communities.
© 2022 AFP
BBC
US Open 2022: Matt Fitzpatrick wins first major at Brookline Country Club
Last updated on 9 hours ago9 hours ago.From the section Golfcomments791
England's Matt Fitzpatrick was swamped by his family after superbly holding off the world's best players to claim his first major title with a one-shot victory in the US Open at Brookline.
The 27-year-old was also hugged by Rory McIlroy on the 18th green as he became just the third Englishman in 52 years to win the sport's second oldest major.
Fitzpatrick shot a two-under 68 for a six-under total to beat world number one Scottie Scheffler (67) and Will Zalatoris (69) in a gripping battle that went to the final hole.
"It's what you grow up dreaming of," said Fitzpatrick. "It's something I've worked so hard for for such a long time. I've got to give myself credit: I had so much patience."
His win will be remembered for the stunning shot he played from a fairway bunker on the 18th.
In scenes reminiscent of Sandy Lyle's final-hole bunker shot on his way to winning the 1988 Masters at Augusta National, Fitzpatrick launched a high cut at the green, the ball landing 20 feet beyond the flag and spinning a couple of feet closer.
A two-putt par was then enough to spark scenes of sheer jubilation as his mum, dad and brother embraced him on the green.
Sheffield-born Fitzpatrick, who also won the US Amateur title at Brookline back in 2013 joins Jack Nicklaus as the only two men to win both that and the US Open at the same venue - Nicklaus achieved the feat at Pebble Beach.
He is also the first non-American to win both titles.
And he joins 1970 champion Tony Jacklin and 2013 victor Justin Rose as modern-day English winners of the US Open. He is the first British winner of a men's major since Danny Willett at the 2016 Masters.
Both Fitzpatrick and Zalatoris went close at last month's US PGA Championship and despite neither of them having won on the PGA Tour before this week, they did not flinch during a titanic struggle on a tense final day.
Masters champion Scheffler, defending champion Jon Rahm and world number three McIlroy were all within striking distance of joint overnight leaders Fitzpatrick and Zalatoris at the start of the final round in Massachusetts.
But while Rahm and McIlroy's challenges faltered, Scheffler powered into the lead with four birdies in his first six holes as he looked to become just the sixth man to win the Masters and US Open in the same year, and only the second man after Tiger Woods to win this major while sitting top of the world rankings.
Fitzpatrick answered with birdies on the third and fifth holes while a nervy looking Zalatoris had two bogeys to slip four shots behind the leading duo.
However, two stunning irons shots led to successive birdies on the sixth and seventh holes to spark 25-year-old Zalatoris into life, and when Scheffler hit trouble around the turn and Fitzpatrick missed two short putts, all of a sudden it was Zalatoris who led by two.
A huge turning point came on the 13th, though, when Fitzpatrick holed a 48-foot birdie putt to tie Zalatoris, who made a clutch par save from 12 feet.
Scheffler was always lurking, but the final pair looked determined that one of them would become the 14th first-time major winner to lift the US Open trophy in the past 18 years - it was just a case of who would land that knockout blow.
On the 15th, Fitzpatrick moved two clear when he made a birdie and Zalatoris a bogey, but the American cut that advantage in half with a birdie on 17 after yet another laser of an iron shot.
More drama came on the final hole. Fitzpatrick hit his tee shot into a fairway bunker but the Englishman escaped brilliantly and although a two-putt par left Zalatoris needing a birdie to force a play-off, the Texan was unable to hole his effort.
You would not have bet against extra holes given all three previous US Opens held at Brookline have been decided by play-offs. But Zalatoris' effort slid agonisingly wide and as he slumped to his knees, Fitzpatrick and his caddie Billy Foster embraced.
It was more major agony for Zalatoris though, who finished as runner-up for the second major in a row after losing to Justin Thomas in a play-off at the US PGA Championship.
Fitzpatrick hit 17 of 18 greens in regulation in a stunning display of control and consistency, but the shot he will be remembered for is his remarkable recovery shot from the bunker on 18.
"If there's one shot I just did not want this year it's a fairway bunker shot," said Fitzpatrick. "When I saw it leave the sand I couldn't be happier."
Fitzpatrick and his family have stayed with the same American family in Boston that hosted him for his 2013 US Amateur victory - with the familiarity of the situation having a positive impact throughout the week.
"It's meant the world," Fitzpatrick added.
"I've obviously won here twice now. I'm trying to get every tour event round here. To stay with them this week has made it so much more relaxing. There's no pressure and I've loved every minute of it."
While Rahm saw his challenge fizzle out with a final-round 74, it was another missed chance for McIlroy to add to his four major titles after an eight-year drought.
McIlroy could never find any consistency in his one-under 69, following all of his three front-nine birdies with bogeys. Two late birdies pushed him up into a tied-fifth finish.
It is a 16th top-10 finish, eight of them top five, in the 29 majors McIlroy has played since winning his last one in 2014 - and although frustrated he is trying to remain positive.
"I'll look back at this as another missed opportunity just as Southern Hills was, but missed opportunities are better than not contending at all, " said McIlroy.
"So that is a positive. I have to stay patient at this point because if I just keep putting myself in position, sooner or later it's going to be my day and I'm going to get one."
Among the scenes of unbridled joy on the 18th green, Fitzpatrick's veteran caddie Foster was arguably more emotional than his boss as he finally enjoyed a major victory after 40 years of carrying the bags of some of the sport's biggest stars.
Foster has been on the bag of the likes of Seve Ballesteros, Lee Westwood and Darren Clarke and never won a major, and the usually stoic Yorkshireman was overcome with emotion.
"It's unbelievably emotional," Foster told Sky Sports. "I'm glad someone has got that giant monkey off my back.
"It means a lot. Lee Westwood, Darren Clarke, Seve, they've had their chances over the years and (Thomas) Bjorn.
"I was caddying for him that day when he left it in the bunker at Sandwich [in 2003] and that really hurt. I thought about it for six months and it broke my heart. That has put a lot of bad memories to bed. It means everything.
"I knew he was good enough to win a major and this week he has played unbelievable and he's not putted his best, which is incredible really.
"He did my head in missing a few short putts," he laughed. "He didn't need to win by four. One was enough."
Valeurs Actuelles
Piqûres en boîtes de nuit : 800 plaintes déposées, mais pas de trace de GHB identifiée
Alors que le phénomène de piqûres en soirée ne cesse de croître, à ce stade, une part de mystère perdure. Aux quatre coins de l’Hexagone, depuis plusieurs semaines, les plaintes s’accumulent – 800 déposées au 16 juin - et des enquêtes ont lieu, sans pour autant éclaircir toutes les zones d’ombre de ces agressions. Dans les analyses des quelque 1098 victimes recensées, Le Parisien rapporte ce samedi 18 juin qu’aucune n’a en tout cas révélé la présence de GHB, également surnommé « la drogue du violeur ».
Les conséquences des piqûres, elles, sont davantage connues. Dans une note de synthèse datée du 7 juin, la Direction générale de la police nationale (DGPN) note « des effets immédiats », mais aussi des « effets retardés », allant des « marques de bleus », « maux de tête » et « bouffées de chaleur », en passant par des « vertiges » et même, dans certains cas, par une « perte de connaissance ».
Des enquêtes à travers la France
Si le phénomène ne désemplit pas, des enquêtes sont néanmoins en cours un peu partout en France, faisant suite aux plaintes déposées. Un jeune homme a notamment été mis en examen à Toulon, et plusieurs garde à vue ont également eu lieu – dont quatre à Béziers, où le procureur de la République a assuré « prendre ces plaintes très au sérieux ».
« Il y a une véritable psychose, notamment chez les jeunes femmes, et lors de soirées ou événements regroupant beaucoup de monde comme la féria de Nîmes. Je connais des femmes qui n’ont pas voulu sortir durant le week-end à cause de ces piqûres », a de son côté estimé le patron de l’unité de médecine légale du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nîmes, où 47 cas ont été comptabilisés par la Croix-Rouge au cours des six jours de festivités, début juin.
Pour rappel, en cas d’agression à la seringue, le CHU de Dijon conseille de « ne surtout pas uriner avant prise en charge » et de « rejoindre un service d’urgences le plus rapidement possible ».
New York Times - World
Elecciones en Colombia: Gustavo Petro hace historia con su triunfo presidencial
El exrebelde y senador de larga trayectoria ganó el domingo la segunda vuelta frente a Rodolfo Hernández, movilizando a los votantes frustrados por décadas de pobreza y desigualdad con gobiernos conservadores.
The New York Times covered the runoff vote in Colombia in English and Spanish. You can read our live coverage in English here.
Here’s what you need to know:
Gustavo Petro gana y Colombia tendrá a su primer presidente de izquierda
Los simpatizantes de Petro celebran un tirunfo histórico y los de Hernández enfrentan la incertidumbre
Gustavo Petro prometió transformar el sistema económico de Colombia
Antes de dedicarse a la política, Petro formó parte de una guerrilla urbana
Francia Márquez, activista y ex empleada doméstica, es la vicepresidenta de Colombia
La segunda vuelta de Colombia podría ser crucial para las relaciones de EE. UU. con América Latina
Por qué Rodolfo Hernández ofendió a algunas mujeres mientras otras lo defendieron
La estrategia de Petro para ganar el apoyo de las mujeres en la carrera presidencial
Colombia tendrá un presidente de izquierda por primera vez.
Gustavo Petro, un exrebelde y senador veterano que ha prometido transformar el sistema económico del país, ganó las elecciones del domingo, según los resultados preliminares, poniendo al tercer país más poblado de América Latina en un camino radicalmente nuevo.
Petro recibió más del 50 por ciento de los votos, con más del 99 por ciento de las mesas informadas. Su oponente, Rodolfo Hernández, un magnate de la construcción convertido en estrella de las redes sociales que había entusiasmado al país con una plataforma que proponía arrasar con la corrupción, obtuvo alrededor del 47 por ciento.
Poco después de la votación, Hernández concedió la victoria a Petro.
“Colombianos, hoy la mayoría de ciudadanos que votaron, lo han hecho escogiendo al otro candidato”, dijo a sus simpatizantes en Bucaramanga. “Como lo expresé reiteradamente, acepto el resultado”.
Un poco más del 58 por ciento de los 39 millones de votantes de Colombia acudieron a votar, según cifras oficiales.
La victoria de Petro refleja el descontento generalizado en Colombia, un país de 50 millones de habitantes, frente a un aumento de la pobreza y la desigualdad y una amplia insatisfacción por la falta de oportunidades, cuestiones que llevaron a cientos de miles de personas a manifestarse en las calles el año pasado.
“El país entero está pidiendo un cambio”, dijo Fernando Posada, politólogo colombiano, “y eso es clarísimo”.
La victoria es aún más significativa debido a la historia del país. Durante décadas, el gobierno luchó contra la brutal insurgencia izquierdista conocida como las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, o FARC, y el estigma del conflicto dificultó el florecimiento de una izquierda legítima.
Pero las FARC firmaron un acuerdo de paz con el gobierno en 2016, dejando las armas y abriendo espacio para un discurso político más amplio.
Petro había formado parte de otro grupo rebelde, el M-19, que se desmovilizó en 1990 y se convirtió en un partido político que ayudó a reescribir la Constitución del país.
En la primera vuelta de las elecciones, el 29 de mayo, tanto Petro como Hernández se impusieron frente a Federico Gutiérrez, exalcalde de una gran ciudad al que respaldaba la élite conservadora, lo que los llevó a una segunda vuelta.
Ambos se habían presentado como candidatos ajenos a la élite gobernante, diciendo que se enfrentaban contra una clase política que ha controlado el país durante generaciones.
Uno de los factores que más los distingue es su visión de la raíz de los problemas del país.
Petro considera que el sistema económico está roto, al depender excesivamente de la exportación de petróleo y del floreciente e ilegal negocio de la cocaína que, según él, ha hecho a los ricos más ricos y a los pobres más pobres. Ha pedido que se detengan todas las nuevas exploraciones petroleras, que se pase a desarrollar otras industrias y que se amplíen los programas sociales, al tiempo que se impongan mayores impuestos a los ricos.
“Hoy lo que tenemos es un resultado de esto que yo llamo el agotamiento del modelo”, dijo Petro sobre el sistema económico actual en una entrevista, “el resultado final es un empobrecimiento brutal”.
Sin embargo, su ambicioso plan económico ha suscitado inquietudes. Un exministro de Hacienda calificó su plan energético de “suicidio económico”.
Petro tomará posesión de su cargo en agosto, y se enfrentará a problemas acuciantes con repercusión mundial: la falta de oportunidades y el aumento de la violencia, que han llevado a un número récord de colombianos a emigrar a Estados Unidos en los últimos meses; los elevados niveles de deforestación en la Amazonía colombiana, una barrera crítica contra el cambio climático; y las crecientes amenazas a la democracia, que forman parte de una tendencia en toda la región.
Se enfrentará a una sociedad profundamente polarizada en la que, según las encuestas, encuestas, prevalece una creciente desconfianza hacia casi todas las instituciones importantes.
La llegada de Petro a la presidencia también podría modificar la relación de Colombia con Estados Unidos.
Durante décadas, Colombia ha sido el aliado más fuerte de Washington en América Latina, piedra angular de su política de seguridad en la región. A lo largo de su campaña, Petro prometió reevaluar esa relación, incluidas las colaboraciones cruciales en materia de drogas, Venezuela y comercio.
En la entrevista, Petro dijo que su relación con Estados Unidos se centraría en el trabajo conjunto para hacer frente al cambio climático, concretamente para detener la rápida erosión en la Amazonía.
“Ahí hay un punto de diálogo”, dijo. “Porque salvar la selva amazónica implica unos instrumentos, unos programas, que hoy no existen por lo menos con respecto a Estados Unidos”.
Megan Janetsky colaboró con el reporteo desde Bucaramanga, Colombia, y Sofía Villamil y Genevieve Glatsky colaboraron con el reporteo desde Bogotá.
— Julie Turkewitz
Tras la victoria de Gustavo Petro, miles de personas se reunieron a las afueras de un anfiteatro musical en Bogotá, donde el candidato celebraría el resultado. Muchos cantaban que el uribismo, la fuerza política conservadora que dominó a Colombia durante una generación, había muerto.
Alrededor, las calles de la capital retumbaban con el sonido de autos y motocicletas que sonaban la bocina mientras los conductores bajaban los vidrios y vitoreaban. Una pizca de fuegos artificiales atravesaban los cielos nublados de la noche.
Dentro del coliseo, simpatizantes con banderas colombianas sobre los hombros coreaban “¡sí se pudo, sí se pudo!”. Había luces de fiesta. Los seguidores brincaban.
En las gradas, una manta con letras rojas se extendía a lo largo de decenas de butacas. “El pueblo es superior a sus dirigentes”, decía.
El discurso de Petro fue precedido por la entrada de una guardia indígena, una unidad tradicional de seguridad cuyos integrantes llevan báculos que simbolizan la paz y la fuerza.
Petro subió al escenario flanqueado por Francia Márquez, su vicepresidenta, y tres de sus hijos. El estadio, repleto, se volvió loco. La gente sostenía en alto sus celulares y estaba de pie en las sillas.
“Esta historia que estamos escribiendo en este momento es una historia nueva para Colombia, para América Latina, para el mundo”, dijo. “No vamos a traicionar este electorado”.
Prometió gobernar con lo que llamó “la política del amor”, basada en la esperanza, el diálogo y la comprensión.
A unos 400 kilómetros al norte de Bogotá, los gritos de “sí se puede” que se habían escuchado por las calles se convirtieron en un silencio triste en Bucaramanga, la ciudad de Rodolfo Hernández, cuando se dieron a conocer los resultados de las elecciones.
Los simpatizantes dejaron en el asfalto afiches en rojo y azul que decían “Rodolfo” y soltaron racimos de globos de campaña al aire, en señal del final de una campaña veloz pero febril.
Mientras los seguidores ¿de Hernández? salían del evento, Omar Quintero, un vendedor de calzado de 46 años vestido con la camiseta amarillo brillante del equipo colombiano de fútbol, fumaba tristemente un cigarrillo.
“Para mí, significa que estamos bajo el mando de la izquierda, y eso es lo que no queríamos en Colombia”, dijo Quintero. “Es una experiencia nueva, y una incertidumbre porque no sabemos lo que va a pasar”.
Dijo que si bien se preocupa, también tiene la esperanza de que Petro cumpla con su mensaje anticorrupción, algo que compartía con su candidato, Rodolfo.
Poco después de cerradas las urnas, Rodolfo reconoció la victoria de Petro.
“Colombianos, hoy la mayoría de ciudadanos lo han hecho escogiendo al otro candidato. Como lo dije reiteradamente en campaña, acepto los resultados de estas elecciones”.
Gloria Jaime Sánchez, de 47 años, llevaba un gorro con el rostro del excandidato y más de una decena de botones que decían “Rodolfo” en su blusa.
Dijo que se había despertado emocionada y esperanzada de que Hernández, que alguna vez gobernó su ciudad, ganara las elecciones. Pero ahora siente temor.
“Con este señor no tengo ánimo”, comentó. “No tengo ganas, estoy muy triste”, dijo mientras se alejaba con una bandera colombiana sobre los hombros.
— Julie Turkewitz and Megan Janetsky
Advertisement
Como alcalde se llamó a sí mismo “el rey”, golpeó a un concejal que lo ofendió y le dijo a una empleada municipal que se limpiaría el trasero con la ley.
Rodolfo Hernández, un empresario de 77 años y exalcalde, se ha posicionado como el candidato presidencial más disruptivo de Colombia en décadas al cautivar a los votantes con un mensaje anticorrupción de “drenar el pantano” amplificado por un equipo de expertos de las redes sociales que lo han convertido en una estrella de TikTok, lo que le ha permitido eludir los boatos de las campañas convencionales.
Durante la campaña, Hernández evitó la mayoría de los debates y organizó pocos actos públicos y se inclinó más bien por entrevistas con medios amigables y emisiones en vivo organizadas por sus aliados. Aun así, ha entusiasmado a amplios sectores del electorado y sus asesores aseguran que ha comprendido el momento que vive Colombia.
Hernández es uno de los dos candidatos restantes en esta segunda vuelta de las elecciones presidenciales. Quien gane dirigirá el tercer país más poblado de América Latina en un momento crucial de su historia.
“El pueblo colombiano lo que quiere es realmente rescatar de las garras de los políticos toda la administración pública”, le dijo a The New York Times. “Yo encarno eso”.
Hernández, una figura al estilo Trump, restó importancia a su tendencia a ofender, que incluye decir que las mujeres venezolanas son “una fábrica para hacer chinitos pobres” y declararse seguidor de “un gran pensador” alemán, Adolf Hitler.
“Yo digo lo que siento”, dijo Hernández. “No me interesa el efecto posterior”.
Sin embargo, aclaró que quiso decir Albert Einstein.
Como candidato, Hernández se ha vendido como modelo de democracia, un empresario exitoso que cumple sus promesas y se preocupa por los pobres. Pero un viaje a Bucaramanga, una ciudad flanqueada por montañas donde construyó su imperio y fue alcalde, arrojó una imagen distinta.
Los seguidores de Hernández lo describen como un salvador que eliminó el déficit del ayuntamiento, renegoció contratos para beneficiar a los contribuyentes y rompió con un ciclo de favores políticos que habían hecho de Bucaramanga una capital de la corrupción.
Para los colombianos hartos del poder establecido pero desinteresados de las propuestas de izquierda de Petro, Hernández resulta un candidato perfecto: parece independiente y se autofinancia, un hombre con visión de futuro y las mismas ambiciones para Colombia que para su imperio personal.
“Yo sé que él nos va a cumplir”, dijo Héctor Bonilla, de 58 años. “Yo le veo su cara, su sinceridad cuando él habla”.
Sus críticos dicen que es un peligro para la democracia, evangelista de un capitalismo salvaje que arruinará al país, un hombre con pocas ideas firmes de política que hará lo que sea para salirse con la suya.
“Lo que le espera a este país es una dictadura”, dijo César Fontecha, un exasesor jurídico de la empresa municipal de recolección de basura que dijo que Hernández lo llamó en un ataque de ira para exigirle que ayudara a aprobar un contrato plagado de problemas legales.
Hoy Hernández enfrenta cargos de corrupción en dicho caso y ha sido acusado de presionar a sus subordinados para que una empresa en particular ganara un contrato con el ayuntamiento. Según la oficina de la procuraduría, dicho contrato podría haberle representado ganancias significativas a su hijo.
El juicio de Hernández empieza el 21 de julio. Él ha dicho que es inocente.
“Lo único que sé es que no me robé nada”, dijo. “Por eso estoy tranquilo, con la conciencia tranquila”.
Carlos Buitrago colaboró con reporteo desde Bucaramanga y Piedecuesta, y Genevieve Glatsky, desde Bogotá.
— Julie Turkewitz
Tras un ascenso inesperado de rebelde clandestino a alcalde de Bogotá y rostro obstinado de la oposición colombiana, Gustavo Petro se convirtió en el primer presidente de izquierda de Colombia, un momento crucial para una de las sociedades más conservadoras políticamente de América Latina.
Y, en cierta medida, su auge fue impulsado por el electorado joven más numeroso, bullicioso y tal vez más indignado en la historia del país, un sector que exige la transformación de una nación caracterizada por una profunda desigualdad social y racial.
En la actualidad, casi nueve millones de votantes colombianos tienen 28 años o menos, la mayor cantidad en la historia; son una cuarta parte del electorado. Están inquietos: crecieron con la promesa de la educación universitaria y buenos empleos y lucen decepcionados ante el panorama actual, también están más conectados al mundo digital y posiblemente más empoderados que cualquier generación previa.
La generación joven actual enfrenta una inflación anual del 10 por ciento, una tasa de desempleo juvenil del 20 por ciento y una tasa de pobreza del 40 por ciento. Muchos dicen sentirse traicionados por décadas de líderes que han prometido oportunidades, pero han cumplido poco.
La gente joven ha encabezado las protestas contra el gobierno que llenaron las calles de Colombia el año pasado y han dominado la conversación nacional durante semanas. En lo que se conoce como “el paro nacional”, al menos 46 personas murieron, muchos eran manifestantes jóvenes que no estaban armados y muchos de esos incidentes sucedieron en encuentros con la policía.
En una encuesta de junio de la empresa Invamer, más del 68 por ciento de los votantes de entre 18 y 24 años y cerca del 61 por ciento de los de 25 a 34 años indicaron que planeaban votar por Petro.
En cambio, algo más del 30 por ciento de las personas de 18 a 24 años y algo más del 36 por ciento de las de 25 a 34 años dijeron que votarían por Hernández.
La elección sucede durante un momento difícil para el país. Los sondeos muestran una insatisfacción generalizada con el gobierno del actual presidente, Iván Duque, así como una frustración por la pobreza crónica, una brecha de ingresos cada vez mayor y la inseguridad, que se han intensificado durante la pandemia.
Algunos analistas esperaban que los jóvenes acudan a votar en gran número, impulsados no solo por Petro sino también por su candidata de fórmula, Francia Márquez, una activista ambientalista de 40 años con un enfoque de género, raza y con conciencia de clase y quien será la primera vicepresidenta negra del país.
“La generación de TikTok que está muy conectada con Francia, que está muy conectada con Petro, va a ser determinante”, dijo Fernando Posada, un analista político de 30 años.
Pero muchos jóvenes votantes se mostraban escépticos sobre la capacidad de Petro para cumplir sus promesas.
En Fusagasugá, Nina Cruz, de 27 años y empleada de un café, dijo que Petro le fallaría a las familias con más dificultades de Colombia y dijo que no le gustaba en particular su pasado como miembro de un grupo rebelde de izquierda.
El país tiene una larga historia de milicias violentas que dicen ayudar a los pobres y acaban por aterrorizarlos.
“Lo que está diciendo es: ‘Yo voy a ayudar a los pobres. Yo hago esto por los pobres’”, dijo. “Y a ciencia cierta es pura mentira”.
— Julie Turkewitz
Advertisement
CALI, Colombia — Hace unos meses, Marelen Castillo, quien tiene 53 años y un doctorado, era una alta funcionaria de una universidad católica privada en Bogotá, la capital. Ahora es compañera de fórmula del empresario y político que se declara contra el poder establecido que, inesperadamente, quedó en segundo lugar en la primera vuelta de las elecciones más significativas del país en décadas.
El domingo, los colombianos votarán en la segunda vuelta para elegir entre ese candidato, Rodolfo Hernández, y Gustavo Petro, un senador veterano que intenta convertirse en el primer presidente de izquierda en la historia del país.
Sea cual sea el resultado, el país sin duda tendrá su primera vicepresidenta afrocolombiana: ya sea Castillo, docente y conservadora religiosa, o Francia Márquez, activista medioambiental y de justicia social.
Las dos mujeres tienen enfoques drásticamente distintos sobre algunos de los problemas más urgentes del país: la desigualdad, el desempleo y la calidad del sistema de educación pública.
Mientras Márquez ubica la justicia social y la inclusión en el centro de su plataforma —al hablar sobre el racismo y clasismo de un modo que rara vez se discute en público—, Castillo ha centrado su mensaje en la mejora de la educación pública y el acceso a las oportunidades económicas, en particular para las mujeres.
En una entrevista entre eventos de campaña en Cali, Castillo relató que creció en una familia mestiza que se caracterizaba por su armonía y donde los parientes se reunían para cada cumpleaños, fiesta y primera comunión. Su padre es blanco y su madre negra. Pero la raza, dijo, no era algo de lo que se hablara.
“Y tal vez como crecimos en eso, no fuimos muy abocados a sentirlo así”, dijo sobre la cuestión racial, “porque era la unión familiar”.
Entre los principios de la plataforma de Castillo están el aumento a los salarios de los maestros de las escuelas públicas, la inversión en educación deportiva y artística, así como la incorporación de mejores prácticas universitarias de otros países. Tanto Hernández como Castillo han dicho que si resultan electos, ella también será ministra de Educación.
Castillo creció en Cali y es la mayor de cinco hijas de una familia unida, católica y de clase media.
En el hogar la educación era prioridad. Su padre, quien fue maestro de escuela, llevaba a las niñas a pie a la escuela todos los días y les enseñó a leer.
“Mi papá decía: ‘Las educo porque yo no quiero que después tengan que depender de alguien’”, dijo Milene Castillo, bioquímica y hermana de Marelen.
Castillo se lo tomó a pecho, consiguió becas y obtuvo cuatro títulos, entre ellos un doctorado en educación.
Hace 14 años, Castillo se mudó a Bogotá para trabajar en la Corporación Universitaria Minuto de Dios, una universidad católica dirigida a estudiantes de bajos recursos en zonas alejadas del país donde el acceso a la educación superior es limitado.
En la campaña, Márquez ha instaurado la discusión nacional sobre la raza en un país donde el tema generalmente sigue siendo un tabú. Atrae a miles de seguidores fervorosos a sus discursos, en los que llama a los colombianos a atender el sexismo y el racismo sistémicos.
En contraste, Castillo reconoce la existencia del racismo y el sexismo en Colombia, pero estos temas no forman parte central de su mensaje. Más bien enfatiza la idea de crear más oportunidades para las mujeres.
“Hay que reconocer que Colombia es un país machista y ¿quién nos da la oportunidad a nosotras? Los hombres”, dijo Castillo a The New York Times. “Ahora nosotras tenemos que darles oportunidades a otras mujeres”.
Julie Turkewitz colaboró con reporteo desde Cali, Colombia.
— Genevieve Glatsky
Mucho antes de que Gustavo Petro surgiera como un candidato de izquierda a la presidencia de Colombia, fue parte del M-19, un grupo guerrillero urbano que buscaba hacerse del poder en nombre de la justicia social.
Para algunos votantes colombianos, su pasado es fuente de preocupación luego de décadas de conflicto armado en el país. Para otros, es una señal de esperanza en uno de los países más desiguales de América Latina.
El M-19 nació en 1970 en respuesta a un supuesto fraude en las elecciones presidenciales de ese año. Era mucho más pequeño que la principal fuerza guerrillera del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, FARC, que era marxista y se refugiaba en las selvas y en las zonas rurales colombianas.
El M-19 era un grupo militar urbano formado por estudiantes universitarios, activistas y artistas que buscaban derrocar a un sistema de gobierno que consideraban que había fracasado en disminuir una brecha crónica entre ricos y pobres.
“El M-19 nació en armas para construir una democracia”, le dijo Petro a The New York Times en una entrevista.
Inicialmente, el movimiento intentó promover una imagen al estilo Robin Hood: robaban leche de los camiones de los supermercados para distribuirlos en los barrios pobres y, en un acto de rebelión simbólica, sustrajeron de un museo una espada que Simón Bolívar usó en la guerra de independencia de Colombia.
Petro, de 62 años, se unió al grupo cuando era un estudiante de economía de 17 años consternado por la pobreza que veía en el pueblo donde vivía, a las afueras de Bogotá.
Si bien el M-19 era menos cruel que otros grupos rebeldes, sí llevó a cabo un acto que es considerado como de los más sangrientos de la historia reciente del país: el sitio del Palacio de Justicia en 1985, que llevó a un enfrentamiento con la policía y el ejército y dejó 94 personas muertas.
El grupo también robó 5000 armas del ejército colombiano y recurrió al secuestro como un modo de conseguir concesiones del gobierno.
Petro, que pasó 10 años en el M-19, sobre todo almacenaba armas robadas por el grupo, dijo Sandra Borda, profesora de ciencias políticas de la Universidad de los Andes en Bogotá.
“Lo que es clave es que no era parte del círculo principal de toma de decisiones del M-19. Estaba muy joven en ese momento”, dijo. “Y no participó tampoco en los operativos más importantes del M-19, los operativos militares”.
Al momento de la toma del Palacio de Justicia, Petro se encontraba en prisión por su participación en el grupo; ha contado que las autoridades lo golpearon y electrocutaron.
Al final, el grupo terminó por desmovilizarse en 1990 en uno de los procesos de paz que se considera entre los más exitosos en la prolongada historia de conflicto del país. Se convirtió en un partido político que ayudó a reescribir la Constitución del país para hacerla más enfocada a la igualdad y los derechos humanos.
Petro se postuló al Senado como integrante del partido, con lo que inauguró su carrera política.
Sofía Villamil y Julie Turkewitz colaboraron con reportería desde Bogotá.
— Megan Janetsky
Advertisement
Por primera vez en la historia de Colombia, una mujer afrocolombiana está cerca de la cima del poder ejecutivo.
Francia Márquez, una activista ambiental del Cauca, un departamento montañoso en el suroeste de Colombia, se destacó como un fenómeno nacional y logró movilizar décadas de frustraciones acumuladas de los votantes. El domingo, como compañera de fórmula de Gustavo Petro, se convirtió en la primera vicepresidenta negra del país.
Según los resultados preliminares, el binomio Petro-Márquez ganó las elecciones en segunda vuelta por la presidencia. Petro, quien ha sido guerrillero y luego senador durante mucho tiempo, se convertirá en el primer presidente de izquierda de Colombia.
El ascenso de Márquez resulta significativo no solo porque ella es negra en un país donde los afrocolombianos suelen ser objeto de insultos y trato racistas, sino porque tiene orígenes humildes en un país donde la clase económica a menudo define el lugar de una persona en la sociedad. La mayoría de los expresidentes recientes se educaron en el extranjero y están vinculados con las familias poderosas y las personalidades influyentes del país.
A pesar de los avances económicos en las últimas décadas, Colombia sigue siendo muy desigual, una tendencia que ha empeorado en medio de la pandemia, siendo las comunidades negras, indígenas y rurales las más rezagadas. El 40 por ciento del país vive en la pobreza.
Márquez, de 40 años, dijo que eligió postularse para el cargo “porque hemos tenido gobiernos a espaldas de la gente y de la justicia y de la paz”.
La candidata a la vicepresidencia creció durmiendo en un piso de tierra en una región azotada por la violencia relacionada con el largo conflicto interno del país. Quedó embarazada a los 16 años y se fue a trabajar a las minas de oro locales para mantener a su hijo, luego buscó trabajo como empleada doméstica interna.
Para un segmento de los colombianos que claman por un cambio y una representación más diversa, Márquez es su defensora. La pregunta es si el resto del país está preparado para ella.
Algunos de sus críticos la han calificado de divisiva, y han dicho que forma parte de una coalición de izquierda que busca destruir, en lugar de construir sobre, las normas del pasado.
Tampoco ha ocupado un cargo político, y Sergio Guzmán, director de la consultora Colombia Risk Analysis, dijo que “hay muchos interrogantes sobre si Francia sería capaz de ser comandante y jefe, si manejaría la política económica, o la política exterior, de manera que diera continuidad al país”.
Sus opositores más extremos han apuntado directamente a ella con clichés racistas, y critican su clase y legitimidad política.
Sin embargo, en la campaña electoral, el análisis persistente, franco y mordaz de Márquez sobre las disparidades sociales en la sociedad colombiana ha impulsado una discusión sobre la raza y las clases sociales de una manera que casi no se ve en los círculos políticos más poderosos del país.
“Estos temas que son estructurantes, muchas de nuestras sociedades los niegan o los tratan como temas menores”, dijo Santiago Arboleda, profesor de historia afrocolombiana en la Universidad Andina Simón Bolívar. “Hoy están en primer plano”.
— Julie Turkewitz
La segunda vuelta de las elecciones presidenciales de Colombia podría poner a prueba la relación de Estados Unidos con su aliado más confiable en América Latina, lo que tendría importantes consecuencias para la región.
Los candidatos a la presidencia —Gustavo Petro, un político de izquierda, y Rodolfo Hernández, un empresario adinerado— han propuesto cambios que podrían reconfigurar los lazos especiales que Colombia ha establecido con Estados Unidos durante décadas de gobiernos conservadores.
La relación entre ambos países ha hecho que Colombia sea la piedra angular de la política de seguridad de Washington en América Latina y, a cambio, la ha convertido en el mayor receptor de ayuda estadounidense en la región.
Ambos candidatos han prometido reevaluar sus vínculos con Estados Unidos, incluidas colaboraciones importantes en materia de drogas, comercio y Venezuela.
Estados Unidos ha invertido miles de millones de dólares en Colombia en las últimas dos décadas para ayudar a sus gobiernos a detener la producción y exportación de cocaína, con pocos resultados.
Petro y Hernández han criticado el enfoque de la guerra contra las drogas, que a lo largo de décadas se ha centrado en erradicar los cultivos de coca, la materia base de la cocaína. Ambos han dicho que adoptarán alguna forma de legalización de las drogas para ayudar a abordar el problema, aunque han sido vagos en los detalles.
Petro, en particular, ha dicho que buscará centrarse más en el desarrollo de las comunidades rurales que cultivan coca que en erradicar la coca en sí.
Estados Unidos ya ha comenzado a avanzar en esa misma dirección, pero Petro podría tener conflictos con los funcionarios estadounidenses sobre el modo en el que se ejecuta el nuevo enfoque.
“Hay que variar esa política que ha fracasado”, le dijo Petro a los periodistas durante un evento de campaña en marzo. “No se puede mantener por inercia o por negocios, lo que no es eficaz ni para Colombia ni para los Estados Unidos”.
En el frente comercial, tanto Petro como Hernández han dicho que revisarán el tratado de libre comercio con Estados Unidos, y han argumentado que Colombia podría tener mayores beneficios.
Ambos candidatos también han declarado que planean restaurar las relaciones de Colombia con el gobierno autoritario del presidente de Venezuela, Nicolás Maduro, lo que amenazaría al último bastión de los vacilantes esfuerzos de Estados Unidos por aislar a su mayor adversario suramericano.
Colombia es el único país del sur del continente que está respetando completamente la política estadounidense de “presión máxima” contra Maduro, lo que ha resultado en el aislamiento de Venezuela de la economía global, sanciones contra los principales funcionarios venezolanos y el reconocimiento de Juan Guaidó, el líder de la oposición, como presidente interino del país.
Pero las sanciones no han logrado desbancar a Maduro ni lo han obligado a aceptar que se realicen elecciones libres; al contrario, el líder autoritario se ha adaptado a la presión económica y otros líderes en la región que estaban alineados con Estados Unidos perdieron poder.
Petro dijo que Colombia necesita tener relaciones diplomáticas con Venezuela para atender la violencia endémica que afecta a grandes zonas de los más de 1600 kilómetros que comparten ambos países y para permitir que los negocios colombianos reactiven el comercio transfronterizo.
Hernández le dijo recientemente a CNN en Español que para restablecer relaciones con Venezuela no se “necesita ser amigo” de Maduro.
— Anatoly Kurmanaev and Julie Turkewitz
Advertisement
Rodolfo Hernández, un acaudalado empresario y exalcalde, sorprendió a muchos colombianos con un impulso a última hora en la primera vuelta presidencial que le ganó un lugar inesperado en la segunda vuelta del domingo contra Gustavo Petro, un izquierdista y senador de larga data.
Pero ahora, en su intento por convertirse en el líder del tercer país más poblado de América Latina, Hernández ha atraído un mayor escrutinio por su afición a hacer comentarios incendiarios, especialmente sobre las mujeres.
Ha dicho que “el ideal sería que las mujeres se dedicaran a la crianza de los hijos”, y ha llamado “prostitutas” a otros políticos, dando a entender que son impuros debido a sus afiliaciones políticas.
Al mismo tiempo, también ha dicho que “las mujeres son más trabajadoras, más concentradas, tienen más reservas morales” y son más “eficientes y eficaces” que los hombres.
Como parte de su campaña, Hernández ha prometido promulgar políticas destinadas a beneficiar a las mujeres, como garantizar que ellas constituyan el 50 por ciento de los empleados públicos y que reciban la misma remuneración, así como brindar políticas de trabajo flexible, como el trabajo a distancia, a las madres solteras.
También eligió como compañera de fórmula a Marelen Castillo, una docente de larga trayectoria, que podría convertirse en la primera mujer negra elegida vicepresidenta.
Catalina Ortiz, exdiputada que fue vicepresidenta de una comisión del Congreso sobre la equidad de la mujer, dijo que, aunque no defiende algunos de los comentarios de Hernández, sigue apoyándolo. Las críticas al candidato, dijo, no dejan ver su trayectoria progresista en cuestiones de género.
Hernández, de 77 años, nació en una época diferente y “tiene actitudes machistas, sin duda”, dijo Ortiz en una entrevista, pero también “ha trabajado con y para las mujeres”.
Mencionó el descenso de los índices de violencia doméstica y de embarazos de adolescentes durante sus años como alcalde de Bucaramanga, una ciudad al norte de Bogotá, la capital.
“Tenemos unos resultados mucho mejores que lo que se podría entrever de las cosas que él ha dicho”.
Isabel Ortiz, que fue asesora de Hernández en cuestiones de género cuando era alcalde, calificó algunas de sus palabras de “violentas y ofensivas”, pero también dijo que trataba a los empleados con igualdad y apoyó sus programas para víctimas de violencia doméstica, madres solteras y mujeres pobres.
Sandra Botero, voluntaria de la campaña de Hernández, argumentó que sus comentarios sobre las mujeres y la crianza de los hijos tenían razón: que la presencia de una madre en casa es importante.
“Nosotros que fuimos criados por su mamá en casa, sabemos que nuestro proceder en la vida es más lleno de valores”, dijo. “¿Por qué? Porque la persona crecía dentro del contexto del amor y el apoyo”.
Aun así, Hernández ha hecho tantas declaraciones ofensivas que un medio de comunicación las ha recopilado en un catálogo titulado “Mire cómo Rodolfo Hernández lo ha insultado a usted”.
Y otros se mostraron escépticos sobre si una presidencia de Hernández supondría un cambio real en la vida de muchas mujeres, o abordaría problemas crónicos, como la desigualdad y la pobreza que recaen de manera desproporcionada en ellas.
“Hay demasiada indefinición en sus propuestas de política pública para que ese sea el caso”, dijo Sandra Borda, profesora de ciencias políticas de la Universidad de los Andes en Bogotá.
— Genevieve Glatsky
Gustavo Petro, el candidato de la izquierda en la segunda vuelta del domingo, intenta forjar una estrategia ganadora, para ello ha puesto los derechos de las mujeres entre las prioridades de su programa, a modo de captar los votos de un joven bloque feminista que clama por la igualdad.
La campaña presidencial del país ha estado marcada por un rechazo a la clase política dominante, alimentado por el creciente descontento ante la pobreza y el desempleo que se agravaron con la pandemia y que han afectado de manera desproporcionada a las mujeres.
En la campaña, Petro ha hecho hincapié en su plataforma de género, que promete una renta básica para las madres solteras pobres, pensiones para las mujeres que se quedan en casa y un apoyo incondicional al aborto.
El contrincante de Petro, Rodolfo Hernández, un acaudalado empresario, ha dado a conocer su propia plataforma de género, que incluye préstamos a bajo interés para las empresarias y un impulso a la igualdad salarial para las mujeres.
Si Petro gana, su compañera de fórmula, Francia Márquez, abogada y activista afrocolombiana, se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país. Márquez resulta especialmente atractiva para las mujeres más jóvenes que desafían el sexismo, el racismo y otras formas de intolerancia en la sociedad colombiana, profundamente católica y conservadora.
“Las mujeres jóvenes pueden hacer una diferencia en estas elecciones si salen a votar”, dijo Ana Cristina González Vélez, una de las fundadoras de Causa Justa, una coalición de organizaciones de mujeres que este año ganó una demanda que legalizó el aborto.
Aun así, algunas mujeres siguen desconfiando de Petro porque algunas de sus posturas pasadas han provocado una relación tensa con miembros feministas de su partido.
En cuanto al aborto, Petro había estado pidiendo una política de “aborto cero” que se centre en campañas de prevención a fin de eliminar la necesidad del procedimiento.
Antes de unirse a su candidatura, Márquez, que según Petro dirigirá un ministerio de igualdad que creará si gana, cuestionó su postura.
“Yo le pregunto a Petro, ¿cuántas mujeres tienen que morir, cuántas mujeres tienen que pasar por estas situaciones dolorosas hasta que llegue el aborto cero?”, cuestionó Márquez a fines del año pasado.
Desde entonces, Petro ha replanteado su postura y ha dicho que apoya plenamente el fallo sobre el aborto.
En 2019, la decisión de Petro de respaldar a un candidato a la alcaldía de Bogotá que había sido acusado de abuso por su esposa también provocó una reacción negativa.
“Creo que Gustavo en ese momento se equivocó”, dijo Ángela María Robledo, compañera de fórmula de Petro cuando fue candidato a la presidencia en 2018.
Aun así, la decisión de Márquez de postularse con Petro ha ayudado a atraer más apoyo de las mujeres.
“Yo creo que ella va a poder impulsar muchas cosas y esa es mi esperanza”, dijo Sara Tufano, una excandidata al Congreso que ha sido crítica con algunas de las opiniones de Petro en temas de género.
— Christina Noriega
BBC
In the US, UK and EU, natural and synthetic ingredients must meet the same regulatory requirements, regardless of the source
From her organic wildflower meadow just south of Edinburgh, Sally Gouldstone harvests native botanical ingredients such as nettle, yarrow and wild carrot to make her "seed-to-skin" Seilich brand of personal care products. Gouldstone, who has a PhD in nature conservation, knows to leave most of her crop in the field so that bees and other pollinators can use them too. What she does take is transferred to a traditional copper still to produce essential oils using cold processing techniques.
Gouldstone wasn't satisfied with just telling her customers everything she did was "natural" and "sustainable". Those words seem to be used everywhere – and without evidence to back them up, she felt they could be misused.
Seilich is the UK's first company certified by the Wildlife Friendly Enterprise Network, which means that the brand adheres to species-specific conservation targets. Every certified company's targets will be slightly different depending on the key species in the local area. In Seilich's case, their certification requires them to support native species of wildflower for bumblebees, solitary bees, honeybees, hoverflies, butterlies, moths and beetles.
The Wildlife Friendly Enterprise Network helps to conserve more than 13 million hectares (130,000 sq km) of habitat worldwide, according to Christine Lippai, the executive director of this not-for-profit. They say their certification is the best way to cut through any greenwashing in the natural skincare industry while avoiding foraged ingredients that could leave wild places depleted.
"Nature is often used to sell products in the skincare and wellness industry but sometimes, businesses are simply exploiting nature for commercial benefit," says Gouldstone. "In the case of natural ingredients which are grown as crops, these systems may provide positive ecosystem services for example in supporting biodiversity, sequestering carbon, filtering water and so on, but when it comes to harvest time these benefits are lost in their entirety. For example, stored carbon is released as the soil is disturbed and wildlife habitat is destroyed before the creatures that depend on it have a chance to complete their lifecycle. But with a few tweaks, these systems could provide long-term benefits."
In supermarkets and mainstream online retailers, far beyond the blossoming Seilich field margins, there are an alarming number of mixed messages and conflicting claims that contribute to consumer confusion.
If crops are harvested before the invertebrates that depend on them have completed their lifecycles, any benefits might be lost (Credit: Getty Images)
If you want to do your bit for biodiversity and the climate, are you better off buying natural products – whose credentials might or might not be questionable – or synthetic ones produced in a factory? The answer is not as clear cut as you may think.
Chemicals that cause harm to human health or to the environment can be found in everyday household products, from cleaning sprays and food packaging to furniture and cookware. Some toxins end up inside our bodies or stay in the soil, water and air that surrounds us for decades and sometimes longer. Some naturally occurring ingredients can have powerful effects on our bodies. Botanicals such as tea tree oil, eucalyptus and rosemary can trigger allergic reactions or skin irritation, and people have varying degrees of sensitivity. Natural products are not necessarily free of harmful chemicals, and synthetics ones are not always worse for us.
It can sometimes be confusing to know which products are natural and which are synthetic. One product might contain a mix of natural and synthetic constituents, while some chemicals are processed in order to mimic naturally occurring ones. The degree to which something is natural depends on how it was sourced and processed. Ingredients can be sourced from plants, minerals, marine resources or animals, or synthetically derived from fossil fuels. Then there's a spectrum of modification processes.
Your instinct might be to think naturally occurring ingredients must be better for the environment than synthetics manufactured in a lab. But is that really the case?
Regenerative or organic farming practices used to cultivate natural ingredients can support biodiversity and improve soil health, but, depending on how, when and where something is harvested, it might also increase some greenhouse gas emissions.
Manufacturers of lab-produced synthetics often argue that their methods don't exhaust the planet of its resources and that they're able to produce substances on a larger, more commercially viable scale without limitations from scarce natural ingredients. In some instances, sourcing natural ingredients isn't feasible or ethical. For example, the use of horseshoe crabs as a source for limulus amebocyte lysate (an important compound used for blood tests) has been criticised by campaigners. A synthetically derived but chemically identical alternative is being developed.
Squalane, a natural oil found in the livers of sharks, is used to make cosmetics and personal care products such as deodorants, skincare and sun creams. Another shark oil known as squalene is used as an adjuvant to increase efficacy of some vaccines. The sourcing of these two ingredients threatens shark populations, and alternatives have been derived from olive oil but the availability and price of that supply fluctuates depending on weather-dependent harvests.
Naturally-sourced products might put greater demands on the environment than a synthetic alternative (Credit: Getty Images)
Now, there's another solution. Scientists at a Californian biotech company called Amyris have developed pharmaceutical-grade synthetic equivalents made from ethically sourced sugar cane certified by BonSucro. Squalane is "nature's best moisturiser" according to Mike Rytokoski, president of technology access for Amyris, which now produces more than half of the squalane used in beauty products across the world.
Making synthetic squalane using a fermentation-based process guarantees greater purity, a longer shelf life and a more stable price compared to sourcing from sharks or olive trees. "The latest advances in biotechnology enable us to meet the growing demand for clean, sustainable ingredients not by depleting scarce natural resources, but through the creation of bio-identical ingredients through clean chemistry," said Rytokoski who expects green biotech to transform the beauty industry over the coming decade. "The most powerful driver for this transition [to greener chemistry solutions] is the consumer," he added. "Today's consumers are looking for products made with ingredients that are safer, more sustainable, ethically sourced and don't compromise on performance."
Buzzwords like eco-friendly, sustainable and natural aren't regulated, so they might be meaningless when it comes to claims on product labelling.
Nature-inspired is also flimsy – phrases like this are often accompanied by images of flowers, leaves or waterfalls to give the sense of something being wholesome but it’s just marketing jargon.
Watch out for claims that something is "chemical-free" – it implies chemicals are "bad" but even water is a chemical.
Another case in point is Indian sandalwood, a fragrance used in beauty products. Each sandalwood tree takes 30 years to reach full maturity before its essential oil can be harvested, and overharvesting puts this plant at risk of extinction. In the lab, Amyris has created a more affordable and bio-identical sandalwood molecule from widely abundant sugarcane using fermentation technology.
But the majority of synthetic chemicals are made at scale in factories from fossil fuels using energy-intensive processes creating hazardous waste and toxic emissions. The chemicals industry is the production sector that uses the most energy in the world, resulting in vast greenhouse gas emissions which fuel the climate crisis. Petrochemicals are used to make everything from packaging and clothing to laundry detergents and fertiliser. Plastics are made from petrochemicals too and 98% of single-use plastics are manufactured from fossil fuels.
You might also like:
Green chemist Richard Blackburn produces cosmetics, haircare and skincare ranges for his brand Dr Craft which are made from an untapped resource – food waste. The products are created using an energy-efficient and toxin-free extraction process. In his lab at the University of Leeds, the professor of sustainable materials designs mandarin cleansers using dried leftover peel from China's favourite fruit, bodycare products made with grape skin extracts or hair toners made with left over blackcurrent skins from British drink manufacturer Ribena. But, as Blackburn explained, natural isn't automatically better: "Dedicating lots of land to growing crops to make cosmetics is a terrible idea; we should be feeding the world first. But while we're making food, there are great resources. So it's about looking for sustainable sources and interesting chemistries that reliably demonstrate an activity that we can put into a material."
Dedicating lots of land to growing crops to make cosmetics is a terrible idea; we should be feeding the world first – Richard Blackburn
Blackburn says that many people can be left feeling confused by chemical terms, but shouldn’t be. "Nature is doing chemistry all the time. Instead of being frightened of chemistry, people should be frightened of what the full lifecycle issues are." In the case of mandarins, 10 million tonnes of peel get incinerated every year. The processes he uses makes the remaining peel biodegradable so it's a win-win.
Every formulation is a compromise between price, effectiveness, aesthetics, performance and ethics. It's a trade-off in which the environment often loses out. "If your hero ingredient has got a great sustainability story, don't then let the rest of your product be the same old rubbish we've been using forever," says Blackburn, who designs the whole range with that in mind.
What's best for us isn't always what's best for the planet. We need to start thinking about the environmental footprints of every ingredient at a deeper level – Sally Gouldstone
Quality control is a priority in terms of safety too. The Dr Craft team looks at every extraction in great detail using state-of-the-art chemical analysis. "When we extract an ingredient from mandarin peel, for example, we know how much of it we have got in the extract, but at the same time we don't want to unintentionally concentrate another ingredient that might occur naturally that then causes a problem," says Blackburn. "So we test it to make sure we’re not including anything we don't want as well. We're combining world-class chemical analytical facilities and knowledge with sustainability principles in a cosmetic lab."
By designing out waste, finding regenerative solutions and developing sustainable alternatives, pioneers like Gouldstone, Rytokoski and Blackburn are leading the way towards a more circular economy based on chemical ingredients that are good for us and beneficial to the environment.
Back in Scotland, Gouldstone explained that for decades, the consumption narrative has focused on negative human impacts. She insists that we can have a positive and regenerative impact: "Seilich shows that's possible. Because the plants we grow are native, they grow easily so it's really low-input farming that's absolutely scalable."
Gouldstone adds the debate between synthetics and natural ingredients ultimately depends on finding a balance between human health and the health of the environment. "Those are not the same thing. What's best for us isn't always what's best for the planet. We need to start thinking about the environmental footprints of every ingredient at a deeper level."
* Anna Turns is an environmental journalist and the author of Go Toxic Free: Easy and Sustainable Ways to Reduce Chemical Pollution
--
Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Palestine : un concert LGBT annulé après les menaces d’activistes proches du Hamas
Les LGBT ne sont pas les bienvenus en Palestine. Un concert prévu ce vendredi soir à Ramallah – environ 15 km au nord de Jérusalem – a dû être annulé après des menaces proférées par des activistes proches du Hamas, rapporte The Jerusalem Post, samedi 18 juin. En cause, la présence de l’auteur-compositeur-interprète palestinien Bashar Murad, qui avait notamment déclaré, dans une interview en 2021: « En grandissant, j’ai lutté parce que je suis palestinien, puis j’ai lutté parce que je suis gay. »
Queers for Palestine: “Free Palestine”
LGBTQ in Palestine:
Video from this week in Ramallah #pride pic.twitter.com/rrwlk5w7xO
— Emily Schrader – אמילי שריידר (@emilykschrader) June 18, 2022
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et reprise par le média israélien, on peut voir un groupe de militants s’insurger dans la salle où l’événement devait avoir lieu. En tête, Yaman Jarrar, fils de l’éminent prédicateur du Hamas Sheikh Bassam Jarrar – célèbre pour sa « prophétie » selon laquelle Israël cessera d’exister en 2022.
« Ne testez pas notre patience »
« Il y a un type appelé Bashar Murad qui est censé organiser une fête ici aujourd’hui. Bashar Murad est gay. Cette personne est interdite d’organiser un concert. Il ne nous représente pas, ni aucun de nos peuples libres », a prêché le fils du prédicateur auprès des organisateurs de l’événement. Avant de poursuivre : « Nous sommes venus ici pour vous conseiller de manière respectueuse. Nous vous parlons d’une manière agréable ; ne testez pas notre patience. Quiconque ose porter atteinte à notre religion franchira une ligne rouge. »
Dans une publication sur Facebook, l’activiste est ensuite revenu sur la scène, tentant d’expliquer pourquoi il a voulu empêcher la tenue de ce concert. « Alors que les jeunes hommes de Jénine sacrifient leur vie pour la patrie bien-aimée, un groupe suspect a tenté d’organiser une fête gay à Ramallah », a-t-il écrit, faisant référence à la mort récente de trois tireurs palestiniens. « Un groupe de jeunes hommes soucieux de leur religion et de leur patrie s’est rendu sur le lieu du concert et a informé les organisateurs de la fête suspecte de la nécessité d’évacuer le lieu et de respecter le sang des martyrs », a-t-il poursuivi.
New York Times - World
Rodolfo Hernández, estrella de TikTok y camaleón político, quiere ser el próximo presidente de Colombia
Se presenta como un dechado de democracia y un empresario de éxito que se preocupa por los pobres. Un viaje a Bucaramanga, la ciudad donde construyó su imperio, revela una imagen distinta.
Rodolfo Hernández, candidato a la presidencia de Colombia, con su esposa, Socorro Oliveros, sosteniendo el micrófono durante un acto de campaña en Barranquilla, Colombia.Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
Julie Turkewitz, quien cubre la región de los Andes, estuvo cinco días en Bucaramanga para conocer mejor al candidato presidencial Rodolfo Hernández.
BUCARAMANGA, Colombia — Como alcalde se llamó a sí mismo “el rey”, golpeó a un concejal que lo ofendió y le dijo a una empleada municipal que se limpiaría el trasero con la ley.
Rodolfo Hernández, un empresario de 77 años y exalcalde, se ha posicionado como el candidato presidencial más disruptivo de Colombia en décadas al cautivar a los votantes con un mensaje de “drenar el pantano” amplificado por un equipo de magos de las redes sociales que lo han convertido en una estrella de TikTok, lo que le ha permitido eludir los boatos de las campañas convencionales.
Es uno de los dos candidatos que van a la segunda vuelta en las elecciones presidenciales del domingo, cuando el ganador dirigirá al tercer país más poblado de América Latina en un momento crucial de su historia.
“El pueblo colombiano lo que quiere es realmente rescatar de las garras de los políticos toda la administración pública”, le dijo a The New York Times. “Yo encarno eso”.
La figura estilo Trump restó importancia a su tendencia a ofender, que incluye decir que las mujeres venezolanas son “una fábrica para hacer chinitos pobres” y declararse seguidor de “un gran pensador” alemán, Adolf Hitler.
“Yo digo lo que siento”, comentó Hernández. “No me interesa el efecto posterior”.
Sin embargo, aclaró que quiso decir Albert Einstein.
Como candidato, Hernández se ha vendido como parangón de la democracia, un empresario exitoso que cumple sus promesas y se preocupa por los pobres. Pero un viaje a Bucaramanga, una ciudad flanqueada por montañas donde construyó su imperio y fue alcalde, revela una imagen distinta.
Hernández es un candidato anticorrupción que ha sido acusado de corrupción, un candidato de austeridad cuyas políticas de rompe y rasga condujeron a una huelga de hambre de los empleados del ayuntamiento, un magnate de la construcción que alguna vez prometió 20.000 hogares para los pobres que nunca se materializaron.
En mayo, logró un sorpresivo segundo lugar en la primera vuelta de las elecciones presidenciales, imponiéndose por delante de Federico Gutiérrez, un exalcalde de una gran ciudad respaldado por la élite conservadora.
El domingo, Hernández se enfrentará a Petro, un exrebelde y senador veterano que espera convertirse en el primer presidente izquierdista de Colombia.
Sus triunfos son reflejo del fervor anti-establishment que se ha instalado por toda América Latina, impulsados por una pobreza y una desigualdad prolongadas que se han intensificado durante la pandemia.
Ambos están empatados en las encuestas y cualquiera que resulte triunfador posiblemente ponga al país en un rumbo marcadamente nuevo. Petro ha prometido renovar el sistema económico a través de una gran expansión de los programas sociales e impuestos a los más adinerados. Hernández ha propuesto “austeridad total” y dice que va a declarar un estado de emergencia para atender la corrupción, lo que ha suscitado temores de que pueda cerrar el Congreso o suspender a los funcionarios locales.
“Todo va a tener control constitucional. Vamos a hacer todo por la razón y el derecho. Nada por la fuerza”, prometió Hernández.
‘Lo que le espera a este país es una dictadura’
Bucaramanga, la ciudad que preside una de las principales zonas metropolitanas del país, se ubica a 400 kilómetros al norte de Bogotá, la capital. Es un lugar donde los habitantes dicen que ser directo y “desabrochado” es parte de la cultura.
Al parecer, nadie en Bucaramanga tiene sentimientos encontrados por Hernández y por lo general basta mencionarlo para suscitar aclamaciones hiperbólicas o insultos impublicables.
Los seguidores de Hernández lo describen como un salvador que eliminó el déficit del ayuntamiento, renegoció contratos para beneficiar a los contribuyentes y rompió con un ciclo de favores políticos que habían hecho de Bucaramanga una capital de la corrupción.
Sus críticos dicen que es un peligro para la democracia, evangelista de un capitalismo salvaje que arruinará al país, un hombre con pocas ideas políticas firmes que hará lo que sea para salirse con la suya.
“Lo que le espera a este país es una dictadura”, dijo César Fontecha, un exasesor jurídico de la empresa municipal de recolección de basura que dijo que Hernández lo llamó en un ataque de ira para exigirle que ayudara a aprobar un contrato plagado de problemas legales.
Hoy Hernández enfrenta cargos de corrupción en dicho caso y ha sido acusado de presionar a sus subordinados para que una empresa en particular ganara el contrato con el ayuntamiento. Según la oficina de la procuraduría, dicho contrato podría haberle representado ganancias significativas a su hijo.
El juicio de Hernández empieza el 21 de julio. Él ha dicho que es inocente.
“Lo único que sé es que no me robé nada”, dijo. “Por eso estoy tranquilo, con la conciencia tranquila”.
‘Obsesivo con el logro de metas’
En su infancia en Piedecuesta, una ciudad colonial en las afueras de Bucaramanga, Hernández creció como el mayor de cuatro varones y sus padres eran dueños de una fábrica de puros, una sastrería y un rancho de caña de azúcar, lo que los ubicaba entre las familias más prósperas de la comunidad.
Mario Carvajal ha sido amigo del candidato de toda la vida y recordó que la madre de Hernández era “supremamente exigente” e “impulsiva”. Si el joven Rodolfo no hacía su trabajo, dijo, “ella le daba con lo que encontrara”.
Hernández estudió ingeniería y fundó una empresa constructora de viviendas de bajo costo; luego se inclinó por las finanzas, actuando como vendedor y prestamista y ofreciendo tasas de interés muy inferiores a las de los bancos locales.
“Si no hubiera sido por él no tendríamos la casa”, dijo Flor Bayona, de 57 años.
Con el tiempo, la familia llamó la atención de los grupos rebeldes que secuestraban para pedir rescate. Primero se llevaron a su padre, obligando a la familia a pagar para recuperarlo. Luego, según Hernández, se llevaron a su única hija, Juliana.
Esta vez, Hernández se negó a pagar, alegando que solo alentaría más secuestros. Juliana nunca volvió.
Cuando se le preguntó en una estación local de radio si lamentaba la decisión, dijo: “Por un lado, sí, y con mucho dolor. Y por el otro lado, no, porque si hubiéramos pagado, cogen a Socorro, a mi esposa”.
Félix Jaimes, asesor y amigo de mucho tiempo, dijo que Hernández tenía una gran preocupación por los menos afortunados y era “obsesivo con el logro de metas”.
Hernández se postuló a la alcaldía de Bucaramanga en 2015 y llegó al poder con una plataforma anticorrupción y de austeridad que lo llevó incluso a quitar las sillas de la cafetería de la municipalidad.
Recortó los contratos de trabajo, así como los salarios, entre ellos el de José del Carmen, líder sindical de 59 años.
En respuesta, los empleados acamparon en protesta durante meses y luego lanzaron una huelga de hambre que duró seis días.
“Fue un verdugo de los trabajadores”, dijo Del Carmen.
Hernández enfrenta ahora acusaciones de violar los derechos sindicales durante su mandato como alcalde. La próxima etapa de su juicio empieza el 26 de julio. Él niega los cargos.
¿Quién apoya a Rodolfo Hernández?
La campaña de Hernández en Bucaramanga la llevan a cabo un ejército de voluntarios que se llaman a sí mismos rodolfistas. Trabajan en una oficina con mesas blancas y arte minimalista con imágenes de pobreza en blanco y negro
El eslogan de campaña de Hernández, “no robar, no mentir, no traicionar”, está pintado en una de las paredes y en la puerta hay una figura recortada del candidato.
Arriba, su equipo de redes sociales produce los memes y videos que han puesto a Hernández en el mapa: el candidato burlándose de sus rivales, el candidato como Forrest Gump, el candidato ridiculizando a los analistas que decían que no llegaba a la segunda vuelta.
Durante la campaña, Hernández ha eludido la mayoría de los debates y ha organizado pocos actos públicos y prefiere más bien entrevistas con medios amigables y emisiones en vivo organizadas por sus aliados.
Aun así, ha entusiasmado a amplios sectores del electorado y sus asesores aseguran que ha comprendido el momento.
Para una generación, el país ha sido liderado por un movimiento de derecha dura fundado por el expresidente Álvaro Uribe. Sus aliados políticos, llamados uribistas y otrora idolatrados, han perdido popularidad entre acusaciones de abuso a los derechos humanos, escándalos de corrupción y una pobreza que va en aumento.
Para los colombianos hartos del uribismo, pero disgustados por las propuestas de izquierda de Petro, Hernández resulta un candidato perfecto: parece independiente y se autofinancia; un hombre con visión de futuro y las mismas ambiciones para Colombia que para su imperio personal.
“Yo sé que él nos va a cumplir”, dijo Héctor Bonilla, de 58 años. “Yo le veo su cara, su sinceridad cuando él habla”.
Alfonso Morales, de 64 años, es un guardián que vive en una pequeña casa cerca de lo alto de un cerro empinado en Bucaramanga y tiene otra perspectiva.
Cuando era candidato a alcalde, Hernández repartió cartas dirigidas a los vecinos más pobres de la ciudad en las que anunciaba un programa llamado “20.000 hogares felices”, que prometía hacer realidad de ser elegido.
Las casas nunca fueron construidas. “Él nos engañó”, dijo Morales. “Yo le pido a todo el pueblo colombiano que no voten por este señor”.
Hernández ha seguido haciendo promesas. En el parque principal de Piedecuesta ha construido una casa muestra reluciente llamada “casa Mi Fortuna”, a manera de anuncio de campaña y ha contratado a una corredora de bienes raíces para promoverla.
Dentro de la casa, un día hace poco, la agente le dijo a los visitantes que tendrían a su disposición una vivienda así a bajo costo y bajas tasas de interés… siempre y cuando Hernández gane.
Carlos Buitrago colaboró con la reportería desde Bucaramanga y Piedecuesta y Genevieve Glatsky colaboró con la reportería desde Bogotá.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
Advertisement
BBC
I learnt more about what I had to face in order to bring back this time-honoured Venetian tradition
In the garden of an abandoned monastery, on an ancient cemetery island in the Venetian Lagoon, I found myself surrounded by life. A man bustled past with a wheelbarrow full of brambles; two women sat on the ground, tending to flowering grapevines about to burst into fruit. Preparations were afoot on the Isola di San Michele for Venice's festival season, and Laguna nel Bicchiere, a non-profit organisation devoted to the propagation of Venetian viticulture, would be providing the wine.
"In late spring and early summer there are quite a few festivals," explained Colleen McCann, a long-time member of the organisation, as she showed me around San Michele's vineyard. "Each campo [city square] has its own different celebration, and on the solstice in June there's three days of festivities at the [Church of San Giovanni in] Bragora. We go there and offer people an ombra [small glass] of wine, with the idea being to let the city know about Venice's historical vineyards."
In addition to the vineyard we were standing in on San Michele, Laguna nel Bicchiere currently preserves three others – with origins going back centuries – on the Venetian islands of Giudecca, Sant'Elena and Vignole.
Laguna nel Bicchiere, an organisation devoted to the propagation of Venetian viticulture, preserves the vineyard on San Michele (Credit: Daniel Stables)
Laguna nel Bicchiere is not a commercial operation – they can't sell the wine, only give it away – and the vineyards are staffed by enthusiastic volunteers, motivated purely by the revival and preservation of Venetian winemaking. In the name of research, amid the mighty oak barrels of the monastery's cellar, I tried a couple of ombras myself. The wine was the colour of honey, rich and robust – tangibly imbued, even to my dilettante palate, with the salty taste of the lagoon.
Venetian winemaking has a long history that has been documented as far back as 2,500 years ago; until 1100, there was even a vineyard in the Piazza San Marco. That's despite the unique challenges associated with growing vines on islands prone to flooding, where saltwater lies just a few feet beneath the shallow earth. Stressed vines produce the best wines, though, according to winemaking wisdom, and this was certainly seen to be the case for Venice's indigenous dorona grape. The golden wine it produced was prized above all others by wealthy Venetians in centuries past, including by the doges – Venice's powerful heads of state.
"Archival research shows that the dorona was considered the doges' favourite variety because of its golden colour and the quality of the wine made from it – balanced and structured," said Valeria Necchio, a Venice-based food writer.
The dorona's dominance was not to last, however. "The diseases that spread across Europe at the turn of the last century – phylloxera, powdery and downy mildew – took a huge toll on the overall production and on the economy of the islands that were devoted to winemaking, like Mazzorbo, Sant'Erasmo and Le Vignole," said Necchio. "The workforce was redirected from fieldwork to factory work – for example, in the glass furnaces of Murano."
Venissa's vineyard is enclosed by ancient walls and towered over by a medieval bell tower (Credit: Daniel Stables)
The ease of importing wine from more reliable terroirs won out, and dorona wine was replaced on Venetian tables with those from elsewhere in Italy and beyond. In the 1950s and '60s, tourism came to further displace agriculture as the predominant industry in the lagoon. Then, most devastating of all, came a catastrophic high tide in 1966, which caused the worst flood in the history of Venice and drowned the few remaining vines. Venetian wine, along with the dorona grape itself, was a thing extinct, consigned to the history books.
Or so it was thought.
In 2002, local winemaker Gianluca Bisol was exploring the island of Torcello when he noticed an unusual golden grape gleaming on a gnarled vine in a garden beside the Byzantine Church of Santa Maria Assunta. "It was an accidental discovery, but when I saw those three dorona plants for the first time, a great emotion came over me," said Bisol. "It was immediately clear to me that they were different from any vines I'd seen before. Nicoletta, who looked after the garden, told me that indeed they were different – a native grape variety from the Venetian Lagoon. I was mesmerised."
Unsure if it could be true, Bisol arranged for DNA tests, which confirmed the grapes were indeed the storied dorona.
After poring over historical viticultural texts and scouring local vineyards and gardens, Bisol discovered a total of 88 surviving dorona vines on Torcello and the surrounding islands. A key player was Gastone Vio, a farmer on the island of Sant'Erasmo, who provided scores of dorona vines to the Bisol family and whose planting techniques had enabled the survival of his crop through the flood of 1966. "Thanks to the conversations and exchanges I had with other growers and winemakers working in the lagoon, I learnt more about what I had to face in order to bring back this time-honoured Venetian tradition – viticulture," Bisol said.
Honouring two more Venetian traditions, Venissa's hand-blown wine bottles display hand-beaten gold leaf (Credit: Awakening/Getty Images)
He learned how the vines needed to be planted far apart, to allow the roots to grow sideways to avoid the saltwater; and how wells had to be dug hundreds of feet deep to reach the fresh water needed to flush the vineyards. Bisol found a medieval monastery on the nearby island of Mazzorbo with a walled vineyard and put to work what he had learned. Ten years and much experimentation later, the first vintage of his Venissa wine was produced.
Gianluca's son, Matteo Bisol, now oversees operations at Venissa, and he met me off the boat to show me around Mazzorbo. In contrast to the tumbledown vineyards of San Michele, Venissa is a swanky commercial enterprise – a Michelin-starred restaurant and luxurious lodgings have been added to their portfolio in recent years. However, they share one of Laguna nel Bicchiere's fundamental principles. "We're really serious about the quality of the wine," Matteo told me. "But for us, it represents something way bigger: bringing back a part of the history of Venice to the lagoon after we almost lost this wine."
The rediscovery of the dorona has ignited a revival in Venetian wine. Laguna nel Bicchiere now grows a mixture of dorona and other, non-indigenous, grapes, and produces mixed-grape wines. Venissa's whites are made with 100% dorona grapes, and their vineyard is the only one dedicated solely to its commercial production. The limitations of the lagoon mean it will always remain a boutique enterprise; the estate produces 3,500 bottles per year, which are sold mainly in the immediate area.
Venissa's dorona wine has won acclaim for its full body and bold, dry taste, thought to be very similar – thanks to the dorona grape's unique profile and traditional, organic growing methods – to the wine so prized by the doges. It carries an unmistakable hint of saltiness, and pairs extremely well with the lagoon ingredients served in Venissa's restaurant, like oysters, lavender and Sant'Erasmo honey.
Drainage ditches cross Venissa's vineyards to combat the saltwater from the lagoon (Credit: Awakening/Getty Images)
As we wandered through the vineyards, Matteo pointed out a large canal dug between the vines to rid them of floodwater from the lagoon. Crouching down, he signalled towards some tiny tufts of green, gamely sprouting amid the vines. "This is a sea herb; this one's samphire; this is erba stella [buck's horn]. These three grow only in a salt environment. If we move a little bit higher" – he pointed a few inches to the left – "here we still see some of the sea plants, but we can also see the margarita [daisy]; this is a mixed area. If we go here, this is the freshwater version: normal land, not salt land, just a few inches away. It's all very stressful for the vine, but it's important for the quality of the wine that the vine needs to struggle. No pain, no gain."
It's a great metaphor for the genius of the Venetian people, who were able to create something amazing in a situation that was almost impossible
That philosophy was tested to its limits this year, which marks another milestone in the dorona grape's proud history of near-extinctions and triumphant resurrections. "We were very afraid at the beginning of this current season, because the vines are still suffering from the 2019 high tide – the second biggest ever," Matteo said. The vines survived – just – but in 2021, they struggled even more than in 2020. "All plants keep substances in reserve, which they use to survive after difficult years; we didn't know at the beginning of 2022 if the vines would have enough to survive. We were very happy, because the grapes showed us their resilience once again."
Venetian wine is an improbability; but then, so is Venice itself. "For us, the dorona is a symbol," Matteo said. "Venice is really the struggle of the human being to create a city in the middle of a lagoon. Dorona, in this terroir, in this situation – it's a great metaphor for the genius of the Venetian people, who were able to create something amazing in a situation that was almost impossible."
BBC Travel's Forgotten Foods offers hope for the world's "lost" foods through chefs and purveyors who are bringing them back to life though cooking and cultivation.
--
Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
France24 - Monde
Israël mène des frappes sur la bande de Gaza après un tir de roquette du Hamas
Publié le : 18/06/2022 - 11:11
FRANCE 24
Suivre
L'armée israélienne a mené, samedi, des frappes sur des positions du mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza en riposte à un tir de roquette depuis ce territoire qui a été intercepté, selon un communiqué militaire.
Israël a mené des frappes, samedi 18 juin, dans la bande de Gaza, selon un communiqué de l'armée israélienne qui précise que cela fait suite à un tir de roquette du mouvement palestinien Hamas. Avant l'aube, les sirènes d'alarme ont retenti dans la ville d'Ashkelon et dans d'autres localités du sud d'Israël, limitrophes de la bande de Gaza, pour alerter de ce tir de roquette.
"Le mouvement islamiste Hamas a tiré une roquette depuis la bande de Gaza vers les citoyens israéliens dans le sud d'Israël. La roquette a été interceptée par le bouclier antimissiles", a indiqué l'armée israélienne dans son communiqué.
En représailles, l'armée a mené une série de frappes sur des positions du Hamas dans l'enclave palestinienne soumise à un blocus israélien depuis plus de 15 ans. "Des avions ont visé un site de fabrication d'armes du Hamas ainsi que trois postes militaires du Hamas", a précisé l'armée.
Les raids israéliens, menés notamment au sud-est de la ville de Gaza, constituent "une extension de l'agression (par Israël) des terres palestiniennes à Jérusalem et en Cisjordanie occupée", après la mort de trois palestiniens à Jénine, a déclaré le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, qui n'a pas fait état de victimes suite aux frappes.
Vendredi, trois Palestiniens armés avaient été tués lors d'échanges de tirs avec les forces israéliennes qui menaient une opération dans le secteur de Jénine en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.
Le Hamas a affirmé que l'un des trois morts était un commandant local du mouvement islamiste et que sa mort "ne restera pas impunie".
Les derniers tirs de roquettes et frappes israéliennes sur Gaza remontent à avril dernier.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
En Israël, les deux suspects palestiniens de l'attentat d'Elad capturés
Israël annonce la fermeture du passage de la bande de Gaza après des tirs de roquettes
Salve de roquettes vers Israël, qui procède à de nouvelles frappes sur Gaza
France24 - World
Tanzanian Maasai live in fear after native lands reclassified for safari tourism and trophy hunting
Issued on: 16/06/2022 - 18:05
Pariesa Young
Follow
Thousands of members of the indigenous Maasai community in northern Tanzania fled their homes after clashing with police on June 10 as police evicted them from their land in Loliondo. The land is being reclaimed by the Tanzanian government for conservation and a luxury game reserve. This is just the latest example of friction between the Maasai and the government over the region, which Maasai people see as their ancestral lands.
Videos shared online show dozens of Maasai people fleeing across a field as gunshots ring out in the background. The scene took place on June 10 in Loliondo, a town in northern Tanzania near Serengeti National Park.
On June 3, Tanzania’s Ministry of Natural Resources and Tourism announced its intention to classify a 1,500-square-kilometre parcel of land in the area as a game reserve, a move they said would help conserve the area. The game reserve classification precludes humans from living on these lands.
Maasai leaders say this would displace 70,000 people from the land. The move is part of a larger project to reclassify lands in the area for tourism and conservation, which would displace an additional 80,000 Maasai.
Shocking violence happening now in Loliondo, Tanzania - military firing on Maasai, who are being evicted from the area for conservation zones & trophy hunters.👉 If you're thinking of going on safari to Kenya/ Tanzania – this is the reality behind the tourist photos.🔊 Sound on pic.twitter.com/WD0yvGBsf2
June 10, 2022#messagefromtheMaasai “Loliondo is burning brother. The police are using force to place beacons in the middle of village lands. This morning community members were injured as they try to stop the process. 10 people seriously injured" #Maasai elder#standwiththeMassai pic.twitter.com/mUfY4l6c7p
June 11, 2022The day prior, dozens of Maasai people came together to protest the demarcation of the plot of land in Loliondo that would be classified as a game reserve and leased to a Dubai-based company marketing luxury tourism and trophy hunting packages to wealthy tourists from the UAE.
Police had been present in the area since June 7, installing beacons to mark out the boundaries of the land.
‘People are staying in the bush at night for fear of harassment and threats’
Lemaiyan (not his real name) is a Maasai activist and human rights defender from Loliondo who has fled the region and is now seeking refuge in Kenya. While he did not witness the eviction on June 10, he has experienced the police presence in his region. He spoke to us on condition of anonymity, for his own safety.
A large number of troops came to our village – normal policemen, soldiers, the Tanzanian Defence Forces. They are threatening everybody, shooting into the forest and threatening even children. Those who are still there can’t stay in their homes. People would spend the day in the bush and then come to their homes at night. Now, they are staying in the bush at night for fear of harassment and threats.
We have tried to protest, tried to stop the soldiers from putting beacons on the land [to demarcate the zone that is to be emptied of people], we’ve even tried big community meetings with local leaders. We wrote a report to the government about a land use model that would help us maintain conservation and our livestock keeping. But there was no success.
Maasai protesters removed these beacons and slept nearby the night of June 9. As day broke, police returned and shot teargas and live bullets at them, according to a statement using eyewitness accounts published by the Forest Peoples Programme.
The highest level of torture and intimidation in grabbing the community land in loliondo. The community of loliondo protested against placing of beacons 1500Km which is the community land. @Oleshangay @AnethStanley @SusannaN2 @SuluhuSamia @ThabitSenior pic.twitter.com/SBoY5wVWLm
June 9, 2022Rights groups say that at least 31 people were injured in the clashes on June 10. Photos shared on social networks [Warning: graphic content] and provided to the FRANCE 24 Observers team showed people injured and bleeding.
A witness told the Guardian that police fired on protesters, destroyed their property and took their cattle. Ten Maasai leaders were arrested for protesting the eviction and one police officer was reportedly killed.
The Maasai are an indigenous population of nomadic herders native to southern Kenya and northern Tanzania. The group has previously clashed with the Tanzanian government over evictions and land rights concerns. The particular parcel of land in Loliondo was also the subject of an eviction attempt in 2017, rendering 6,800 people homeless before they sought legal recourse and returned to the land.
The government has repeatedly rejected claims that they are forcing the Maasai from their lands.
‘The consequence is extinction’
Lemaiyan told us that the government has not provided any alternatives or relocation plans to people living within this 1,500-square-kilometre parcel of land. But he said that the issue is larger than land – it’s about the Maasai’s continued existence.
The people in my village are small-scale pastoralists. If we are no longer allowed to pasture our livestock on this land, we will end up with no more cows and we will live in poverty. We won’t be able to take our children to school or feed them.
We secured this place specifically for the purpose of grazing land. There hasn’t been a single word on how we can be assisted after our land is taken. We are being evicted without any compensation. We are like orphans. The consequence is extinction.
The majority of the community has fled to the other side of the country or to Kenya. But our land is where people know how to live their lives. When you take someone who has been raised in the village and they come to town, it’s a shock – they will get lost. Here in Kenya, I am just trying to find peace, I’m a refugee now. I can try to get employment or just be accommodated here, but I’m not sure if I can recreate my life the way it was here.
The FRANCE 24 Observers team has not found any concrete relocation plans proposed by the Tanzanian government for the population of Loliondo. We were unable to reach the Ministry of Natural Resources and Tourism for comment.
Authorities have however proposed several sites for possible relocation for Maasai living in the nearby Ngorongoro Conservation Area – also being reclassified – on a “voluntary” basis.
Researchers at the Oakland Insitute say that the proposed relocation sites don’t have adequate resources, such as water and grazing land, for the Maasai. Despite government claims that thousands of Maasai have volunteered for resettlement, 11,000 Maasai community members signed a letter saying that they wish to stay on “the lands we have protected for centuries and which [they] dearly regard as [their] only home”.
‘This is where we have lived for decades, it’s where we graze our cattle and coexist with nature’
The government has argued that the growth of the Maasai population, as well as their primary activity of livestock grazing, causes environmental degradation in the protected areas.
Maasai people take issue with this claim. Lemaiyan explained:
When you are in our region, you see the wildlife are here moving around freely. We are coexisting with wildlife. On the other side of the Serengeti [Editor’s note: in areas that are already classified as game reserves], people hunt the wildlife. But the Maasai do not hunt, so we do not threaten a single animal. We are harmless to the ecosystem. Instead of congratulating us for doing this kind of conservation, they are threatening us.
This is where we have lived for decades, it’s where we graze our cattle and coexist with nature. How can they evict people and become an enemy of nature and enemy of the livestock and still expect to have tourism?
Download the app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN BBC
Russia blockading Ukrainian grain is a 'real war crime' - EU
Russia's blockade of millions of tonnes of Ukrainian grain is a "real war crime", says EU foreign policy chief Josep Borrell.
"It is inconceivable - one cannot imagine that millions of tonnes of wheat remain blocked in Ukraine while in the rest of the world people are suffering hunger," Mr Borrell said.
"We call on Russia to deblockade the [Ukrainian] ports."
EU foreign ministers are meeting to discuss the crisis.
Western countries have demanded Russia stop blockading Ukraine's Black Sea ports and allow vast stores of grain to reach world markets,
The blockade has sparked warnings that tens of millions of people are at risk of famine and sent food prices soaring.
Ahead of the meeting in Luxembourg, Mr Borrell said: "This is a real war crime, so I cannot imagine that this will last much longer."
He said Russia should be held "accountable" if it keeps blocking the export of vitally needed grain from Ukraine.
The 27-nation bloc disputes Russia's claims that rising prices and food shortages in the Middle East and Africa are down to EU sanctions imposed over the invasion of Ukraine.
Mr Borrell added: "I want to insist that it's not European sanctions that are creating this crisis - our sanctions don't target food, don't target fertilisers.
"The problem comes from the Russian blockade of Ukrainian grains."
French Foreign Minister Catherine Colonna said that "Russia must stop playing with global hunger" as it seeks leverage on the West.
"Leaving cereals blocked is dangerous for stability in the world," she said.
The head of the Polish prime minister's office, Michal Dworczyk, is due to speak with Ukrainian infrastructure minister Oleksandr Kubrakov about changes that will speed up checks for trucks on the Polish-Ukrainian border to help export more grain from Ukraine.
In other developments:
War in Ukraine: More coverage
More on this story
Is Russia exporting grain from Ukraine?
Ukraine calls for safe passage for grain exports
Ukraine war: WTO boss warns of global food crisis
EU blames Russia for food crisis sparking walkout
Related Topics
Valeurs Actuelles
Tunisie : le président d’une association LGBT condamné pour avoir blasphémé Mahomet
Premier homme ouvertement homosexuel candidat à la présidence tunisienne, président de la principale association LGBT du pays… et exilé en France. C’est comme ça qu’est présenté Mounir Baatour. Mais ce qui fait son actualité aujourd’hui est bien différent, selon Le Parisien. L’avocat de profession a annoncé mardi 25 octobre avoir été condamné dans son pays (bien qu’il n’y soit pas) à un an de prison ferme pour avoir blasphémé le prophète Mahomet.
Sur sa page Facebook, il a dévoilé l’information, ajoutant que « la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis » lui avait infligé « mille dinars d’amende (300 euros) et deux ans de contrôle administratif ». Son exil forcé en France remonte à 2019, époque à laquelle il a subi un torrent de haine et des menaces de mort à la suite de propos qui auraient présenté Mahomet comme un obsédé sexuel. Or, ces accusations, il les dément catégoriquement depuis deux ans et affirme ne pas en être l’auteur.
Le blasphème, un délit en Tunisie
Contrairement à la France, le blasphème est puni par la loi en Tunisie. C’est le cas dans tout le Maghreb où depuis plusieurs mois, blogueurs, journalistes ou autres opposants se sont retrouvés face à la justice pour « incitation à la haine entre les religions » ou « appel à la discrimination », rappelait Jeune Afrique. D’autres ont été poursuivis pour « atteinte à la sacralité du culte ». Dans le cas de Mounir Baatour, s’agit-il d’une affaire politique ?
D’après nos confrères, le président Kaïs Saïed est fortement opposé à la dépénalisation de l’homosexualité tout en étant contre les incarcérations qui ont trait à l’orientation sexuelle. Or, Mounir Baatour dirige Shams, une association qui milite pour la dépénalisation de l’homosexualité depuis 2015. Même si dans le pays la parole s’est libérée sur le sujet, l’association Human Rights Watch avait évoqué en 2020 « sa profonde inquiétude » quant aux condamnations dans le pays pour ce motif d’orientation sexuelle. Au mois de juin, deux hommes ont été condamnés à de la prison pour « sodomie ». En 2019, Mounir Baatour s’était présenté à la présidence, mais sa candidature avait été rejetée. Il l’avait contestée. En vain.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
‘No podemos esperar’: ante las amenazas de China, Taiwán se prepara para una posible guerra
La obstinada resistencia de Ucrania ante la invasión rusa, y la ayuda que ha recibido, ha hecho que las autoridades taiwanesas se centren en analizar y mejorar sus estrategias militares.
Un grupo de civiles que participaron en una simulación de batalla durante un taller de entrenamiento de médicos de combate realizado cerca de Taipéi, en mayo. Desde que comenzó la invasión en Ucrania, un número creciente de taiwaneses se ha enfocado en los preparativos para una posible guerra.Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Amy Qin y Amy Chang Chien
Photographs by Lam Yik Fei
TAIPÉI, Taiwán — La cruel guerra de Rusia en Ucrania ha hecho que Taiwán confronte el fantasma de un ataque repentino por parte del vecino más grande y poderoso de la isla: China.
La invasión le ha dado una importancia renovada al enfoque autoritario del líder chino, Xi Jinping, quien desde hace mucho tiempo reclamó al Taiwán autónomo por el “fortalecimiento” de China, como lo que hizo el presidente ruso, Vladimir Putin, con Ucrania. Para muchas personas en Taiwán, Ucrania ha sido una lección de táctica y armamento que podría detener a una fuerza invasora más poderosa. También ha sido una clara advertencia de que es posible que la isla no esté bien preparada para un ataque a gran escala.
Las fuerzas de defensa de Taiwán están, en muchos sentidos, mal equipadas y con poco personal. Su presidenta, Tsai Ing-wen, prometió defender la isla, pero ha tenido problemas para imponer un nuevo enfoque estratégico a la dirigencia militar.
Taiwán gasta miles de millones de dólares en aviones de combate y submarinos, pero sus conscriptos no tienen las municiones necesarias para realizar prácticas. Muchas personas consideran que la duración del servicio militar obligatorio es demasiado corta y que el programa de reservistas no es lo suficientemente riguroso. El ejército está formando una fuerza profesional, pero ha tenido problemas para reclutar y conservar soldados bien capacitados.
Ahora, Ucrania ha sido un incentivo para cambiar.
Cuando Wu Chiuan-syun, un informático de Taipéi, se reunió con otros reservistas del ejército en un bosque denso y húmedo de la zona central de Taiwán en marzo, entrenaron durante más tiempo y de manera más intensa en comparación con otros soldados de los últimos años. Casi todos los días, comentó, sus comandantes les recordaban que la amenaza de China se hacía mayor.
“Ucrania nos enseñó que primero hay que demostrarles a los demás que tenemos la determinación de defendernos, solo entonces acudirán en nuestra ayuda”, explicó Wu, de 31 años.
Lo que es fundamental en el problema de Taiwán sobre su estrategia de defensa es una pregunta que no ha sido contestada: ¿Estados Unidos enviará fuerzas militares en auxilio de Taiwán? En mayo, el presidente Joe Biden insinuó que así sería, pero Estados Unidos no ofrece garantías de seguridad explícitas, lo cual es una estrategia para evitar molestar a Pekín o envalentonar a Taiwán para que declare su independencia oficial.
Xi ha dicho que desea una unificación pacífica con Taiwán y quizás lo frenen las enormes repercusiones económicas y diplomáticas que sufriría China si ejecuta una invasión. Pero China también ha sido directa en sus advertencias. El fin de semana, su ministro de Defensa, Wei Fenghe, dijo que Pekín “peleará hasta el final”. Casi a diario, está enviando aviones de combate hacia la isla, como las 30 aeronaves que envió en un solo día durante el mes pasado, por ejemplo.
La preocupación es que esas maniobras podrían ser la antesala, intencional o no, de un conflicto.
“No podemos esperar, estamos contra reloj”, señaló Michael Tsai, exministro de Defensa de Taiwán. “La invasión de Rusia a Ucrania ocurrió en un momentito… quién sabe cuándo el Ejército Popular de Liberación decidirá invadir Taiwán”.
La ‘estrategia del puercoespín’
Muchos simulacros militares que fueron realizados en Taiwán durante enero tenían el propósito de demostrarle su fuerza a China; de mostrarle cómo planeaba detener a los intrusos para que no invadieran su espacio aéreo, no aterrizaran en sus playas ni, en el peor de los casos, invadieran sus ciudades.
En una base aérea de la zona central de Taiwán, sonaba una sirena y en unos cuantos minutos los pilotos estaban despegando en aviones de combate F-16 para repeler a los intrusos. En la costa norte, la armada presentaba nuevas embarcaciones para la colocación de minas mientras dos pequeños buques de guerra disparaban municiones reales. En una ciudad del sur, el humo se extendía por el aire mientras algunos soldados que practicaban combate urbano se desplazaban frente a las fachadas falsas de establecimientos de té de burbujas y de cafeterías, en un intercambio de disparos con los combatientes.
Estos simulacros también reflejaban un conflicto persistente en el centro de la estrategia de defensa de Taiwán.
La idea original, después de que los líderes nacionalistas huyeron a Taiwán en 1949, era recuperar algún día el continente. Durante décadas, aunque esta posibilidad se debilitó, Taiwán había abordado la amenaza de una invasión por parte de China al comprar o desarrollar armas tradicionales caras, como los aviones de combate desplegados en la base aérea. Pero China, que invirtió mucho dinero para conformar lo que ahora es uno de los ejércitos más grandes del mundo, superó a Taiwán.
En fechas recientes, al ver el creciente desequilibrio, las autoridades estadounidenses y algunos estrategas taiwaneses han acelerado los esfuerzos para que Taiwán acumule una gran cantidad de armas más pequeñas, lo cual incluye embarcaciones como los barcos del simulacro capaces de instalar minas con rapidez para obstruir los efectivos que intenten aterrizar.
Los partidarios de esta estrategia sostienen que Taiwán, al igual que Ucrania, puede desplegar con facilidad misiles Stinger que pueden ser disparados con lanzadores desde el hombro de un soldado contra las aeronaves, y misiles portátiles Harpoon, los cuales pueden atacar a los barcos. A diferencia de los tanques y los navíos grandes, estos son difíciles de ubicar y destruir.
“La idea es que se vuelvan tan difíciles de atacar que el enemigo lo piense dos veces antes de emprender alguna acción”, dijo Lee Hsi-min, exdirector de la Marina de Taiwán y director del personal general, quien es uno de los partidarios más influyentes del llamado enfoque asimétrico.
Un ataque total contra Taiwán, en el que participen las fuerzas aéreas, navales y terrestres, sería más complejo que la invasión de Rusia a Ucrania, pero algunos oficiales de defensa taiwaneses y estadounidenses creen que Pekín podría llevarlo a cabo en los próximos años.
Se tiene la esperanza de que, si la disuasión fracasa, la llamada estrategia puercoespín le daría tiempo a Taiwán para que Estados Unidos pudiera acudir en su ayuda. La presidenta Tsai dijo en 2019 que Taiwán podría resistir 24 horas y que luego China se enfrentaría a la presión internacional.
Tsai ha comprado misiles Harpoon y otras armas en consonancia con el cambio estratégico, pero se enfrenta a la resistencia de algunos líderes militares que argumentan que las armas más pequeñas no son útiles para enfrentar a China de manera visible. Los misiles de largo alcance capaces de atacar el continente podrían disuadir a Pekín, dicen los líderes militares. Los aviones de combate pueden responder cuando las fuerzas chinas merodean cerca de Taiwán. Las plataformas más grandes también son políticamente populares.
Si China invade, es casi seguro que las defensas de Taiwán se derrumbarán a menos que Estados Unidos y sus aliados ayuden. En Taiwán, algunas personas creen que es demasiado arriesgado renunciar a sus armas más letales sin tener promesas concretas de apoyo.
“No podemos estar seguros de que Estados Unidos venga a rescatarnos”, dijo Ou Si-fu, investigador del Instituto de Investigación de Seguridad y Defensa Nacional, un grupo de expertos afiliado al Ministerio de Defensa de Taiwán. “Por lo tanto, Taiwán debe tener algunas capacidades de ataque. De lo contrario, te estás atando las manos mientras esperas que te maten”.
Hay que darles mejor entrenamiento a los soldados
El otoño pasado, Hu Yu-huan, de 25 años, se presentó a su servicio militar obligatorio con muchas ganas de aprender cómo defender su patria y lo que halló no fue un campamento de entrenamiento, sino uno de verano.
Cuando él y sus compañeros conscriptos trotaban, el paso lo marcaba el más lento, quien se cansaba después de trotar 90 metros. Pasaban horas quitando hierbas y barriendo. Hu, quien era corredor de medio maratón, comentó que después de esos cuatro meses de servicio tenía 7 kilogramos más de peso y estaba en “la peor condición física” de su vida.
Cuando Taiwán se democratizó a fines de la década de 1980, los funcionarios recién electos recortaron el presupuesto para la defensa, lo que originó que se redujeran las Fuerzas de Defensa. Taiwán solo tiene unas 169.000 personas en servicio militar activo y cerca de dos millones de reservistas, en comparación con los dos millones de soldados en servicio activo de China.
Los dirigentes de la isla han tratado de eliminar de manera gradual la conscripción para tener una fuerza profesional de voluntarios. El Ministerio de Defensa de Taiwán dijo en un comunicado que el año pasado había alcanzado más del 95 por ciento de sus metas de reclutamiento. Pero los expertos afirman que el legado autoritario del ejército, junto con un sueldo relativamente bajo, ha dificultado atraer reclutas capacitados.
En gran medida, también se ha calificado como insustancial el entrenamiento para el combate, tanto para los varones mayores de 18 años que hacen el servicio militar obligatorio, como es el caso de Hu, como para otros reservistas. Hace tres décadas, los conscriptos tenían que capacitarse por un periodo de hasta tres años y correr aproximadamente 5 kilómetros diarios. Ahora, según los expertos y los practicantes recientes, hacen servicio cuatro meses y corren menos de 3 kilómetros al día, si acaso.
Sun Li-fang, portavoz del Ministerio de Defensa de Taiwán, señaló que las exigencias relacionadas con la condición física para los conscriptos fueron relajadas en consonancia con los lineamientos científicos y que, en el diseño de su entrenamiento, el ejército tuvo que tomar en consideración la seguridad.
El gobierno de Tsai analiza la posibilidad de extender a un año la duración del servicio militar. Ahora prueba un programa de actualización para los reservistas que dura dos semanas en vez de una y se dan más horas de entrenamiento en combate.
Wu, el ingeniero en computación, estaba entre los primeros efectivos que formaron parte del nuevo programa. Según Wu, además de prácticas de tiro, él y otros reservistas hacían caminatas en senderos montañosos con el fin de probar la capacidad del grupo para cargar armas pesadas durante largos periodos. Al final, según Wu, se sentía listo para la guerra.
“Estaré bien siempre y cuando tenga un arma”, comentó.
‘La punta de la lanza’
En programas de entrevistas taiwaneses, expertos y funcionarios debaten la probabilidad de una invasión china. En el parlamento, los legisladores se preocupan por la preparación de las tropas de Taiwán. En los grupos de mensajería, los activistas discuten sobre las formas de involucrar a la gente en la defensa de la isla.
La nueva urgencia refleja un cambio brusco en las actitudes en Taiwán, donde muchos habían sido indiferentes a los avances de China durante mucho tiempo, resignados a la derrota o ciegamente optimistas sobre el apoyo de Estados Unidos.
Tsai ha tratado de aprovechar el conflicto en Ucrania para impulsar su agenda. Conformó un equipo de expertos para estudiar la estrategia ucraniana. La pregunta es si puede impulsar cambios potencialmente impopulares, como aumentar aún más el gasto militar, actualmente en poco más del dos por ciento del producto interno bruto de Taiwán.
“No podemos ver el sufrimiento del pueblo ucraniano solo como noticia”, dijo Alexander Huang, profesor del Instituto de Asuntos Internacionales y Estudios Estratégicos de la Universidad de Tamkang. “Tiene que ser una lección que debemos aprender”.
Lee, el exdirector de la Marina, y otras personalidades han instado al gobierno de Taiwán para que se cree una fuerza de defensa territorial compuesta por civiles, similar a la de Ucrania.
Una fuerza civil entrenada podría ser la “punta de lanza” en la defensa de Taiwán, dijo Enoch Wu, fundador de Forward Alliance, una organización no gubernamental que coordina talleres de defensa civil. “Eso es lo que va a hacer o deshacer a Taiwán”.
Sin embargo, algunos ciudadanos se están preparando por su cuenta.
En un sábado reciente, cerca de dos decenas de personas simulaban un tiroteo con armas neumáticas muy realistas en un estacionamiento cerca de Taipéi, en una clase impartida por PolarLight, una empresa que enseña primeros auxilios básicos y habilidades de tiro. Se movían furtivamente alrededor de los autos y los autobuses estacionados, apuntando sus rifles neumáticos hacia oponentes imaginarios. Algunas personas caían al suelo mientras otras se apresuraban a ponerlas a salvo y aplicar torniquetes.
Danny Shi, quien tiene 21 años y estudia en una academia militar, comentó que se había inscrito porque le preocupaba sentir que no estaba adquiriendo la experiencia práctica necesaria en su escuela. Dijo que quería estar listo para lo peor.
“Como taiwanés, creo que deberíamos tomar más en serio nuestra preparación para la guerra”, afirmó.
Steven Lee Myers colaboró con este reportaje desde Seúl, Corea del Sur.
Amy Qin es una corresponsal internacional que cubre la intersección de la cultura, la política y la sociedad en China. @amyyqin
Amy Chang Chien cubre noticias en China continental y Taiwán. Ella está radicada en Taipéi. @amy_changchien
Advertisement
France24 - Monde
Une dent de Patrice Lumumba restituée à la RD Congo par la Belgique
Publié le : 20/06/2022 - 10:13Modifié le : 20/06/2022 - 11:59
FRANCE 24
Suivre
La Belgique a restitué lundi à la République démocratique du Congo une dent de Patrice Lumumba ayant valeur de "relique" et devant permettre aux Congolais d'établir un lieu dédié à la mémoire de leur ancien Premier ministre, torturé puis abattu en 1961.
Une cérémonie officielle privée s'est tenue lundi 20 juin à Bruxelles : le procureur fédéral belge a remis aux enfants de l'ancien Premier ministre congolais Patrice Lumumba, assassiné au Katanga en 1961, une dent attribuée à leur père.
"Je vous remercie pour les démarches judiciaires que vous avez entreprises parce que, sans ces démarches, on n'en serait pas là aujourd'hui, cela a permis à la justice de notre pays de pouvoir avancer", a déclaré Frédéric Van Leeuw en remettant un coffret bleu vif contenant la dent.
Il faisait face à une dizaine de membres de la famille Lumumba, sous les ors du Palais d'Egmont à Bruxelles. Un des fils s'est saisi du coffret, sans s'exprimer. Une cérémonie officielle présidée par les Premiers ministres belge et congolais était programmée après la partie "intime et privée" de la restitution.
Évoquant la procédure judiciaire en cours pour "crime de guerre", après la plainte déposée en 2011 par la famille pour éclaircir les conditions de l'assassinat, Frédéric Van Leeuw a ajouté : "je m'engage évidemment avec le juge d'instruction à continuer à essayer d'avancer (...) cela reste un combat".
Le Premier ministre renouvelle les "excuses de la Belgique"
À l'occasion de cette cérémonie, le Premier ministre belge Alexander De Croo a renouvelé les "excuses" de la Belgique pour la responsabilité de certains dirigeants et fonctionnaires de l'ex-puissance coloniale dans l'assassinat de Patrice Lumumba.
"Cette responsabilité morale du gouvernement belge, nous l'avons reconnue et je la répète à nouveau en ce jour officiel d'adieu de la Belgique à Patrice Emery Lumumba. Je souhaiterais ici, en présence de sa famille, présenter à mon tour les excuses du gouvernement belge pour la manière dont il a pesé sur la décision de mettre fin aux jours du premier Premier ministre du pays", a-t-il affirmé en présence de son homologue congolais Jean-Michel Sama Lukonde. En février 2002, par le voix du chef de la diplomatie de l'époque Louis Michel, le gouvernement belge avait déjà présenté les "excuses" de la Belgique au peuple congolais.
Revenant sur les conditions de ce "terrible" assassinat, dans un Katanga sécessionniste refusant de reconnaître le nouveau pouvoir issu de l'indépendance, Alexander De Croo a pointé du doigt des responsables belges qui à l'époque "ont choisi de ne pas voir", "de ne pas agir". Il a rappelé qu'une commission d'enquête parlementaire menée en Belgique en 2000-2001 avait conclu à la "responsabilité morale" du pays dans l'assassinat.
Cette commission d'enquête, a-t-il dit, "a conclu que le gouvernement belge faisait manifestement peu de cas de l'intégrité physique de Patrice Lumumba et qu'après son assassinat, ce même gouvernement a délibérément répandu des mensonges sur les circonstances de son décès".
"Plusieurs ministres du gouvernement belge de l'époque portent, en conséquence, une responsabilité morale quant aux circonstances qui ont conduit à ce meurtre. C'est une vérité douloureuse et désagréable. Mais elle doit être dite", a poursuivi le dirigeant libéral flamand.
Et d'enchaîner : "les ministres, diplomates, fonctionnaires ou militaires belges n'avaient peut-être pas l'intention de faire assassiner Patrice Lumumba. Aucune preuve n'a été trouvée pour l'attester. Mais ils auraient dû percevoir que son transfert au Katanga mettrait sa vie en péril. Ils auraient dû prévenir, ils auraient dû refuser toute aide pour le transfert de Patrice Lumumba vers le lieu où il a été exécuté. Ils ont choisi de ne pas voir. Ils ont choisi de ne pas agir". "Un homme a été assassiné pour ses convictions politiques, ses propos, son idéal. Pour le démocrate que je suis, c'est indéfendable, pour le libéral que je suis, c'est inacceptable. Et pour l'humain que je suis, c'est odieux".
"Mise en bière"
La restitution doit permettre aux proches d'achever leur deuil et au pouvoir congolais d'ériger un "Mémorial Patrice Lumumba", en cours de construction à Kinshasa, sur un grand axe où s'élève déjà une statue du héros national.
L'ancien dirigeant, héros de l'indépendance, a été torturé puis abattu en 1961. Cet assassinat, suivi de l'élimination du corps, démembré et dissous dans de l'acide, constitue une des pages les plus sombres de la relation entre la Belgique et son ancienne colonie, devenue indépendante le 30 juin 1960.
François Lumumba, le fils aîné du dirigeant congolais, qui a pointé du doigt les responsabilités d'une dizaine de fonctionnaires et diplomates belges. Après la plainte de 2011, le dossier s'était épaissi en 2016 avec une plainte pour "recel", les proches voyant là l'unique moyen de faire saisir ce reste humain par la justice. La dent avait été conservée comme souvenir par un policier belge ayant participé à la disparition du corps et qui s'en était vanté dans les médias.
L'écrin sera placé dans un cercueil lors d'une "mise en bière" programmée cette fois en présence des Premiers ministres belge et congolais, toujours au palais d'Egmont à Bruxelles, selon le programme officiel.
Des discours seront ensuite prononcés devant le cercueil, avant que ne résonnent les hymnes nationaux des deux pays. À l'issue de la cérémonie, le cercueil sera transporté à l'ambassade de la République démocratique du Congo. Il devrait s'envoler vers Kinshasa mardi soir après un hommage de la communauté afrodescendante à Bruxelles.
"Un martyr de la décolonisation"
Héros de l'indépendance devenu le premier Premier ministre de l'ancien Congo belge (l'ex-Zaïre, aujourd'hui la République démocratique du Congo), Patrice Lumumba a été renversé dès septembre 1960 par un coup d'État. Il a été exécuté le 17 janvier 1961 avec deux frères d'armes par des séparatistes de la région du Katanga, avec l'appui de mercenaires belges.
Perçu comme prosoviétique par Washington en pleine Guerre froide, considéré comme une menace pour les intérêts économiques occidentaux au Congo, il a acquis après sa mort la stature d'un champion africain de l'anti-impérialisme.
"Lumumba devint en un rien de temps un martyr de la décolonisation, un héros pour tous les opprimés de la Terre", a résumé David Van Reybrouck dans son livre "Congo, une histoire".
Pour sa famille, il est resté un père ou un grand-père auquel il n'a pas été possible de dire adieu. "Les années passent et notre père demeure un mort sans oraison funèbre", écrivait en 2020 sa fille Juliana dans une lettre au roi des Belges Philippe, réclamant "le juste retour des reliques".
"Mémorial Patrice Lumumba"
La restitution doit permettre aux proches d'achever leur deuil et au pouvoir congolais d'ériger un "Mémorial Patrice Lumumba", en cours de construction à Kinshasa, sur un grand axe où s'élève déjà une statue du héros national.
De source congolaise, une cérémonie d'inhumation doit y être organisée le 30 juin, date anniversaire de l'indépendance. Tout au long de la semaine précédente, le cercueil doit marquer des haltes sur les lieux emblématiques du parcours personnel et politique de l'ancien dirigeant.
"Nouveau moment charnière" dans la relation bilatérale, selon le Premier ministre belge Alexander De Croo, la restitution intervient juste après un voyage de six jours du roi Philippe en République démocratique du Congo début juin, son premier déplacement dans l'ex-colonie, au cours duquel il a réitéré ses "plus profonds regrets" pour les "blessures" de la période coloniale.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
RD Congo : à Kinshasa, le roi des Belges entame une visite très symbolique
RD Congo : Félix Tshisekedi n'a "aucun doute" quant au soutien du Rwanda au M23
RD Congo : le roi de Belgique exprime ses "profonds regrets" pour la période coloniale
Opex 360
Une éventuelle commande de Rafale par la Serbie semble en bonne voie
par Laurent Lagneau · 18 juin 2022
Afin de moderniser son aviation de combat, la Serbie a fait savoir qu’elle envisageait l’acquisition de douze Rafale, l’avion de Dassault Aviation ayant la préférence de l’état-major serbe. Seulement, d’autres options sont sur la table, comme l’achat d’Eurofighter Typhoon d’occasion auprès du Royaume-Uni ou de Su-30 russes. Passé inaperçue, la visite à Paris, cette semaine, du ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanović, aura sans doute permis de faire avancer ce dossier.
Durant son séjour en France, M. Stefanović a fait un détour par le salon de l’armement terrestre EuroSatory, auquel plusieurs entreprises serbes ont pris part. En outre, il a rencontré une délégation du Sénat, emmenée par Christian Cambon, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, et, sourtout, Sébastien Lecornu, son homologue français.
Selon le compte-rendu de cet échange qui en a été fait par le ministère serbe de la Défense, MM. Lecornu et Stefanović se seraient mis d’accord pour renforcer la coopération militaire entre les deux pays.
« L’amélioration de la coopération de défense avec la France, dans le le prolongement du renforcement de nos relations bilatérales, qui ne cessent de se développer, grâce aux relations amicales entre les présidents Aleksandar Vučić et Emmanuel Macron, est certainement l’une des priorités », a ainsi affirmé le ministre serbe.
Quant à M. Lecornu, il s’est dit « satisfait du développement des realations entre la France et la Serbe » et a fait part de sa « conviction que la coopération » dans le domaine militaire « sera encore renforcée ». En outre, il a également indiqué que le ministère des Armées « soutiendrait tous les accords conclus » par la Serbie avec des industriels français de l’armement. Comme Dassault Aviation?
Обишао сам данас развојни центар ваздухопловне компаније "Dassault Aviation" у Паризу, где сам се сусрео са председником и директором компаније Ериком Трапијеом, a компанија "Dassault Aviation" представила је палету производа, међу којима je и вишенаменски борбени авион "рафал". pic.twitter.com/KbiDRtKrBS
— Небојша Стефановић (@NesaStefanovic) June 15, 2022
En tout cas, M. Stefanović a profité de son passage en Île-de-France pour visiter le centre de développement de Dassault Aviation à Saint-Cloud. À cette occasion, il a eu un entretien avec Éric Trappier, le Pdg de l’avionneur français, avec le Rafale au menu. Signe, sans doute, que l’affaire est en bonne voie, le ministre serbe était accompagné par Nenad Miloradovic, responsable des acquisitions de défense, le général Dusko Zarkovic, chef d’état-major de la force aérienne serbe, et le colonel Nebojsa Svjetlica, chef du département de la coopération militaire internationale.
Pour rappel, la Serbie veut acquérir de nouveaux avions afin d’anticiper le retrait de ses treize MiG-29 « Fulcrum ». Il s’agit également de rationaliser son aviation de combat, laquelle met en oeuvre trois types d’appareils différents [dont des Soko J-22 Orao et des Soko G-4 « Super Galeb ». « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », avait par ailleurs affirmé M. Stefanović, en avril dernier.
Cela étant, la commande éventuelle de Rafale aura à surmonter quelques obstacles… Candidate à l’Union européenne [avec, du reste, le soutien de la France], la Serbie cultive une forte proximité avec la Russie… mais aussi avec la Chine. Récemment, les forces serbes ont ainsi reçu trois systèmes de défense aérienne FK-3 de conception chinoise.
BBC
Gustavo Petro: Colombia elects ex-rebel as first left-wing president
By Matt MurphyBBC News
Gustavo Petro, the former mayor of Bogota and ex-rebel fighter, has become Colombia's first left-wing president.
Mr Petro, a current senator, defeated the right-wing construction magnate Rodolfo Hernández in Sunday's run-off election.
Figures show he took 50.5% of votes, defeating his millionaire rival by a close margin of around 700,000 ballots.
The result marks a major change for the country, which for decades has been led by moderates and conservatives.
The vote was held amid widespread discontent at the way the country has been run, and there were anti-government protests last year in which dozens of people died.
The 62-year-old Mr Petro hailed what he called a "victory for God and for the people".
"May so much suffering be cushioned by the joy that today floods the heart of the homeland," Mr Petro wrote on Twitter. "Today is the day of the streets and squares."
His running mate Francia Marquez, a single mother and former housekeeper, will become the country's first black woman vice-president.
In a video posted to social media, Mr Hernandez, who ran a non-traditional campaign that relied heavily on TikTok and other social media, conceded to Mr Petro.
"I accept the results of this election," he said. "I hope that Mr Gustavo Petro knows how to run the country and is faithful to his discourse against corruption," he added.
President Ivan Duque, who was barred from seeking re-election by Colombia's term limits, said on Twitter that he had called Mr Petro to congratulate him. He added that they had "agreed to meet in the coming days to initiate a harmonious, institutional and transparent transition".
Mr Petro was a member of the now disbanded M-19 movement in the 1980s. The rebel left-wing group was one of many guerrilla organisations that waged war against the state.
He spent time in jail for illegal arms possession, before joining the political opposition where he served as both a senator and congressman as well as mayor of Bogota.
Mr Petro ran on a radical manifesto and pledged during the campaign to fight inequality by providing free university education, pension reforms and high taxes on unproductive land.
He also pledged to fully implement a 2016 peace deal that ended a 50-year long conflict with the communist guerrilla group, Farc, and to seek negotiations with the still-active ELN rebels.
At Gustavo's results party, the atmosphere is electric. On stage, and in the crowds, people here are dancing salsa - enjoying every moment of an election like no other.
In a country that experienced decades of civil conflict, Gustavo Petro's critics highlighted his role as a former rebel, arguing his economic plans would spell disaster for the country.
But his promises of inclusion and addressing poverty resonated with this deeply unequal country.
For Ana Beatriz Acevedo, who represents displaced Afro-Colombian women, the election marks a major change for the country.
"One of the problems this country has is inequality - in black and indigenous communities, among women," she said. "And they (Petro and Marquez) represent that difference - one is mixed race, one is black - and both believe in inclusion."
It's often a cliché to call elections historic but these really are - it's a huge departure for this conservative country and says a lot about how much the country has changed.
Now Colombia will have its first ever leftist leader and alongside him, the first ever black vice-president - and that speaks volumes about the desire for a different political path.
The campaign marked Mr Petro's third run for the presidency. He finished fourth in 2010, and was comfortably defeated in a run-off by Mr Duque in 2018.
While some of his proposals have startled investors - including a planned ban on new oil projects - many voters said they voted for him to tackle some of Colombia's intractable problems, such as corruption, widespread poverty and a surge in political violence.
But Mr Petro will face challenges from a fragmented congress, which includes representatives of more than a dozen parties.
"Given current levels of polarisation and existing political, economic, social and humanitarian crises, the Petro government will face significant challenges," Prof Arlene Tickner, an international relations lecturer at Bogota University, told the BBC.
"An important first step that has already been taken by the president-elect is to initiate efforts to build a broad national coalition in order to enhance his governability."
More on this story
Election run-off for ex-rebel and 'Colombia's Trump'
Five things to know about Colombia's election
Ex-rebel secures nomination in Colombia primary
Related Topics
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Italie : des militants d’Extinction Rebellion bloquent le périphérique et se font déloger par des automobilistes en colère
Certaines actions militantes passent plus que d’autres. Alors qu’ils protestaient ce jeudi 16 juin sur le périphérique de Rome, l’une des routes les plus fréquentées de la capitale italienne, des militants d’Extinction Rebellion, un mouvement de désobéissance civile et d’écologie radicale, ont été délogés sans ménagement par des automobilistes en colère, rapporte le média britannique The Daily Mail. Leurs revendications : la fin de tous les projets d’extraction de combustibles fossiles en Italie et l’arrêt des centrales à charbon au profit du solaire et de l’éolien dans le pays.
Des militants écolos radicaux d'Extinction Rebellion qui bloquaient le périphérique de Rome en Italie ce jeudi ont été virés sans ménagement par des automobilistes en colère pic.twitter.com/pWoKq1DMy8
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) June 17, 2022
S’asseyant sur la route à même le macadam en déployant leur banderole, les militants ont provoqué un énorme embouteillage, peut-on voir dans des vidéos très commentées sur les réseaux sociaux. Excédé, un homme est alors sorti de son véhicule et a tout d’abord arraché une bannière orange des mains des activistes, la jetant par-dessus la barrière de l’autoroute. Une femme, vêtue d’une robe d’été et portant son sac à main, leur a également dérobé une autre pancarte. Un second homme a, lui, traîné de force les manifestants par les bras jusqu’au bord de la route, libérant ainsi assez d’espace pour que plusieurs véhicules puissent passer.
La justice saisie
Alors que l’un des automobilistes délogeait les manifestants restants hors de la route, ceux qu’il avait éloignés auparavant en ont profité pour revenir en courant au milieu de la voie et reprendre leur place. Selon le journal italien Corriere Dello Sport, la protestation a finalement été dispersée avec l’arrivée de la police locale, de la police fédérale et des forces spéciales. Des actions en justice ont été engagées contre les manifestants, placés en détention. Des injonctions, prévoyant de potentielles peines de prison, ont également été prises pour dissuader les activistes de mener ce type d’actions.
France24 - Monde
Tunisie : nouvelle mobilisation contre le projet de Constitution du président Kaïs Saïed
Publié le : 19/06/2022 - 18:20
FRANCE 24
Suivre
Des centaines de personnes ont une nouvelle fois protesté, dimanche, à Tunis, contre le projet de référendum prévu en juillet par le président Kaïs Saïed, visant à faire adopter une nouvelle Constitution.
Des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Tunis, dimanche 19 juin, pour protester contre le projet de nouvelle Constitution qui doit être soumis à référendum en juillet et la révocation de 57 juges par le président Kaïs Saïed, selon un journaliste de l'AFP.
"Le peuple veut l'indépendance de la justice" et "Constitution, liberté et dignité", ont scandé les manifestants, descendus dans la rue à l'appel du "Front de salut national", une coalition d'une dizaine d'organisations d'opposants, dont le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, bête noire de Kaïs Saïed.
Un "dialogue national" a été organisé par le président il y a deux semaines pour élaborer une nouvelle Constitution, avant des élections législatives prévues en décembre. Mais ce dialogue a été boycotté par l'opposition, dont la puissante organisation syndicale UGTT, qui estime que des acteurs clés de la société civile et les partis politiques en sont exclus.
"Ce référendum n'est qu'une fraude"
Une ébauche de la nouvelle Constitution doit être remise lundi à Kaïs Saïed avant d'être soumise dans un mois à la population sous la forme d'un simple vote oui/non.
"Ce référendum n'est qu'une fraude", a déclaré à l'AFP Ali Larayedh, un dirigeant du parti islamo-conservateur Ennahdha, qui était la principale force au sein du Parlement dissous par le président Saïed lorsqu'il s'est arrogé les pleins pouvoirs lors d'un coup de force le 25 juillet 2021.
"Nous manifestons contre l'exclusion du pouvoir judiciaire et contre le coup d'État visant la Constitution", adoptée en grande pompe en 2014, trois ans après la chute de la dictature de Zine El Abidine ben Ali, a-t-il ajouté.
Le 1er juin, le président Saïed a révoqué par décret 57 juges en invoquant divers motifs dont "la corruption", "l'adultère" et entrave à des enquêtes, après avoir renforcé sa tutelle sur le système judiciaire.
Cette décision, dénoncée par plusieurs ONG, dont Human Rights Watch et Amnesty International, comme une "attaque directe contre l'État de droit", a entraîné une grève des magistrats tunisiens, qui entrera lundi dans sa troisième semaine, pour protester contre la révocation de leurs confrères.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
En Tunisie, le président Kaïs Saïed limoge 57 juges qu'il accuse de corruption
Tunisie : les magistrats en grève pour dénoncer "l’ingérence permanente" du président Kaïs Saïed
Le Débat de France 24
Quel avenir pour la Tunisie du président Kaïs Saïed ?
Opex 360
Les Pays-Bas vont remplacer leurs quatre avions de transport C-130 Hercules par cinq C-390M brésiliens
par Laurent Lagneau · 18 juin 2022
Le remplacement des quatre avions de transport tactique C-130H Hercules de la Koninklijke Luchtmacht [KLu – Force aérienne royale néerlandaise] aurait pu être une occasion pour Airbus de placer son A400M « Atlas » même si le C-130J de l’américain Lockheed-Martin faisait figure de grand favori.
Finalement, c’est un troisième constructeur qui a rafflé la mise. En effet, le 16 juin, le ministère néerlandais de la Défense a fait connaître son intention de se procurer cinq C-390M auprès du brésilien Embraer.
Ce choix est une surprise, même si cet appareil a déjà été commandé par deux pays européens, à savoir le Portugal [cinq exemplaires] et la Hongrie [deux unités]. À noter que la France avait envisagé d’en acquérir en 2009, soit à une époque où le Brésil considérait l’achat de Rafale pour moderniser son aviation de combat.
Inialement, l’intention des Pays-Bas était de maintenir en service ses quatre C-130H jusqu’en 2031 et d’acquérir quatre nouveaux appareils d’ici cette échéance. Mais leur disponibilité étant jugée insuffisante alors que les besoins en transport aérien tactique sont en hausse compte tenu de la situation sécuritaire en Europe. Le ministère néerlandais de la Défense les estime entre 2400 et 4000 heures de vol par an.
« Le C-390M peut déjà répondre à l’exigence minimale de 2400 heures de vol avec 4 avions. Le C-130J a besoin de 5 avions pour cela », a justifié Christophe Van der Maat, le secrétaire d’État néerlandais à la Défense.
En outre, l’avion d’Embraer « s’est avéré meilleur que le C-130J de Lockheed Martin, qui était considéré comme une alternative », a-t-il souligné. Ainsi, sa disponibilité est « plus élevée » car il a besoin de « moins de maintenance » et il a obtenu de « meilleurs résultats sur un certain nombre d’exigences opérationnelles et techniques ».
Pour rappel, propulsé par deux turbofans IAE V2500, le C-390 peut transporter 20 à 25 tonnes de fret sur une distance de 2.815 km, à la vitesse de croisière maximale de 850 km/h.
Le ministère néerlandais de la Défense n’a pas précisé le coût des cinq C-390M. En revanche, il a indiqué que, compte tenu du nombre d’heures de vol plus élevé qu’il envisage, les « coûts estimés » seraient compris entre « 1 et 2,5 milliards d’euros ».
Un autre client potentiel en Europe aurait pu être la Suède. En 2017, et compte tenu du choix de Brasilia en faveur du JAS-39E/F Gripen pour son aviation de combat, le KC-390 avait été proposé à la force aérienne suédoise, qui envisageait alors, comme son homologue néerlandaise, de remplacer ses C-130H Hercules. Mais il fut décidé de prolonger ces derniers jusqu’en 2030… puis, finalement, de les remplacer par quatre C-130J d’occasion acquis auprès de l’Italie.
New York Times - World
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Supported by
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Catherine Porter, Constant Méheut, Matt Apuzzo and Selam Gebrekidan
Listen to This Article
To hear more audio stories from publications like The New York Times, download Audm for iPhone or Android.
DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.
The harvest has begun.
Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.
She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.
Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.
Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.
But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.
The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.
Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.
Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.
Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.
“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”
He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.
Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.
How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?
Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.
But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.
No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.
So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.
It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.
This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.
Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.
“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.
“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”
Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.
The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.
In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.
We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.
For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.
We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.
The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.
That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.
But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”
In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.
Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.
They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”
The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.
But Haiti’s troubles didn’t end there.
The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.
Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.
Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.
That left precious little to run a country, much less build one.
In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.
Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.
Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.
In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.
The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.
A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”
“It would have set a precedent” for many other countries, he said.
Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.
“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”
The excitement was short-lived.
A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.
“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.
“That’s the job of historians,” the ministry said.
Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)
Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.
The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.
“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.
The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.
“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.
“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”
The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.
The most profitable colony in the world
During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.
All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.
Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.
The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.
Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.
“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”
“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”
France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.
The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”
The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.
Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.
They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.
Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.
After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.
Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”
Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.
Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.
The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.
But for their masters, it set a chilling precedent.
“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”
Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”
The ultimatum
Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.
Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”
That day finally came, 21 years after independence.
On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.
They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.
If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”
“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”
Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.
The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.
But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.
But after three days of meetings, he relented.
Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.
The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.
But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.
In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.
But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.
In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.
“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”
The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.
The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.
So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.
Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.
It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.
“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”
‘Reduced by Death’
In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.
The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.
In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.
Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.
“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.
By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.
What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.
Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.
In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.
Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:
His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.
The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.
In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.
In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.
By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”
It was reminiscent, he said, of slavery.
‘Ready to Fight’
The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.
The French government threatened war to collect the rest.
“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”
In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.
Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.
“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.
In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.
The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.
‘And Then Sells Himself’
From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.
In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.
“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.
“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”
Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.
The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.
In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.
While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.
One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”
The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.
Nearly the only thing Haitian about it was the name.
Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.
After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.
The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.
It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.
When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.
From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.
“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.
Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.
“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”
Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.
Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.
“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.
The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”
‘President for Life’
A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.
François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.
The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.
“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”
Instead, Duvalier drove his country into despair.
The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”
Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.
Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”
Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.
After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.
After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.
Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.
After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.
Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.
The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.
By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.
“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”
‘All the Better’
The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.
Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.
Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.
As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.
After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.
Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”
Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”
Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.
Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”
But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.
And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.
That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.
Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.
With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.
Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.
The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.
The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.
“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.
“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”
Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.
Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.
“It’s not finished,” he said.
‘Resign yourself to mizè’
The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.
As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.
“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.
“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”
Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.
Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.
Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.
“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.
By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.
“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”
Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.
“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”
Then, she got back to work.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.
Advertisement
L'Humanité
Fayard perd ses auteurs phares
Eugénie Barbezat« Mes valeurs et mes convictions ne sont plus en phase avec la direction que prend cette maison. » C’est par cette phrase explicite que Virginie Grimaldi annonçait il y a quelques jours, sur les réseaux sociaux, qu’elle quittait les éditions Fayard. La romancière à succès a rapidement été suivie par le journaliste Fabrice Lhomme et son confrère du Monde Gérard Davet, l’essayiste Jacques Attali ou encore Victor Castanet, l’auteur des Fossoyeurs, la retentissante enquête sur les Ehpad du groupe Orpea, qui ont, eux aussi, annoncé leur départ. Cette hémorragie fait suite au remplacement de la directrice générale Sophie de Closets par Isabelle Saporta. L’ex-journaliste avait colporté les rumeurs selon lesquelles Davet et Lhomme avaient rémunéré leurs sources. Sa nomination intervient alors que la maison mère des éditions Fayard, Hachette, est en train de passer sous le contrôle de Vivendi, le groupe du milliardaire Vincent Bolloré.
éditions Opex 360
Une corvette russe a violé les eaux territoriales danoises à deux reprises
par Laurent Lagneau · 17 juin 2022
Ces dernières années, le Danemark a protesté à plusieurs reprises contre la violation de son espace aérien par des avions militaires russes, notamment au niveau de l’île de Bornholm. Ce qui n’a rien d’anodin dans la mesure où celle-ci accueille, chaque été, la grande réunion annuelle [Folkemødet] rassemblant les responsables politiques et les journalistes du royaume.
D’ailleurs, selon un rapport du renseignement militaire danois [Forsvarets Efterretningstjeneste], les forces aériennes russes auraient simulé une « attaque » contre Bornholm, au moment même où se tenait le Folkemødet, en 2014.
L’une des violations de l’espace aérien danois a été signalée en juin 2021, alors que l’exercice annuel de l’Otan « BALTOPS » battait son plein en mer Baltique. Là, des chasseurs Su-30 russes s’étaient aventuré, à deux reprises, dans le secteur de l’île de Christiansø, située à environ 18 km au nord-est de celle de Bornholm, malgré l’intervention de F-16 de la Flyvevåbnet [Force aérienne royale danoise, ndlr].
La dernière en date a eu lieu le 29 avril, toujours au niveau de Bornholm. « Il s’agit d’un avion de reconnaissance qui s’est trouvé dans notre espace aérien un moment très court. Deux F-16 sont immédiatement intervenus », avait expliqué le ministère danois de la Défense. Aussi courte fût-elle, cette incursion avait valu à l’ambassadeur de Russie au Danemark d’être convoqué par la diplomatie danoise. Et, il peut s’attendre à recevoir une autre convocation bientôt, si ce n’est pas déjà fait.
En effet, ce 17 juin, Copenhague a fait état de deux nouvelles violations, cette fois de ses eaux territoriales. Et, comme pour les Su-30 en juin 2021, elle a eu lieu dans les environs de l’île de Christiansø.
Ainsi, selon l’état-major danois, une corvette de la marine russe, dont le type n’a pas été précisé [il est probable qu’elle soit de type « Steregushchiy », ndlr], est entrée dans les eaux danoises à 2h30 [00h00 GMT] au nord de l’île de Christiansø ». Puis, a-t-il continué, « quelques heures plus tard, le même navire a de nouveau traversé la limite des eaux territoriales, également au nord de Christansø », située à 162 nautiques de Kaliningrad, siège de la flotte russe de la Baltique.
« Suite à un appel de l’unité des opérations maritimes de la Marine sur la radio VHF civile, le navire russe a immédiatement quitté les eaux territoriales danoises », a-t-il ensuite ajouté la même source.
Cette violation est survenue alors que l’exercice BALTOPS 22 est en cours et que les forces russes ont également lancé des manoeuvres dans le même secteur. « Des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques pour effectuer des tâches d’entraînement afin de protéger et de défendre les voies maritimes et les bases [russes] », avait en effet indiqué Moscou, le 9 juin dernier.
Et surtout, cette corvette russe a violé les eaux danoises alors que se tient actuellement le « Folkemødet » à Bornholm… Pour le ministre danois de la Défense, Morten Bødskov, il ne s’agit donc pas d’une coïncidence… mais d’une provocation. Cependant, il a estimé que de tels agissements de constituaient pas une « menace directe pour le Danemark, Bornholm ou le Folkemødet ».
« Encore une fois, la Russie ignore les règles internationales en ne respectant pas les frontières. Il a été clairement communiqué à l’ambassadeur de Russie que ce genre d’agissement est totalement inacceptable », a, de son côté, réagi Jeppe Kofod, le ministre danois des Affaires étrangères.
L'Humanité
Un baiser sans restriction au Pérou
Eugénie BarbezatLes féministes et les défenseurs des droits des LGBT péruviens viennent de remporter une victoire symbolique. La société Cine Planet, distributrice du film Buzz l’éclair, qui comporte une scène de baiser entre deux femmes, a retiré l’avertissement pour « théorie du genre » qu’elle avait préalablement accolé au dessin animé. Le film des studios Pixar, sorti vendredi dans de nombreux pays, dont les États-Unis, et mercredi 22 juin en France, n’a pas obtenu de visa d’exploitation dans une douzaine de pays et territoires du Moyen-Orient et d’Asie à majorité musulmane. En cause, la scène fugace dans laquelle Alisha, la cheffe de l’intrépide astronaute Buzz l’éclair, rendu célèbre par la saga Toy Story, embrasse sa femme. Sujet à polémiques, ce passage avait d’ailleurs été coupé par la filiale de Disney avant d’être finalement rétabli face aux protestations d’employés de la firme américaine qui accusaient le numéro un mondial du divertissement de ne pas vouloir défendre la liberté sexuelle des femmes.
pérouLGBT France24 - Monde
VivaTech : les ambitions de la deeptech, technologie de pointe, vs l’illusion du métavers
Publié le : 17/06/2022 - 10:10
Sébastian SEIBT
Suivre
La deeptech, c’est-à-dire les innovations issues du monde de la recherche scientifique, prend de plus en plus de place dans les grands salons de l’innovation comme celui de VivaTech, qui se déroule à Paris jusqu’àu 18 juin. L’intérêt pour cette branche de la tech a pris de l'ampleur depuis la pandémie de Covid-19. Elle apparaît de plus en plus comme un grand enjeu du XXIe siècle et la France espère avoir une sérieuse carte à jouer dans ce domaine.
C’est un peu l’inverse du métavers de Mark Zuckerberg. Quand, d’un côté, le créateur de Facebook joue à fond la carte du bling-bling technologique, avec ses avatars trop mignons pour être honnêtes, ses mondes virtuels qui seraient autant de promesses d’amusement et de découverte, de l’autre, la deeptech s’impose lentement sous ses airs austère, complexe et insaisissable pour le commun des mortels.
Sur le salon de l’innovation VivaTech, qui se déroule à Paris jusqu'au samedi 18 juin, c’est un peu la même rengaine. Tout le monde à la métavers à la bouche, mais dans les allées de ce rendez-vous du monde de la tech, les stands de start-up aux noms alambiqués comme Genoskin, Natif, Preligens se succèdent.
L'effet pandémie
Elles sont toutes ambassadrices du monde de la deeptech. “Cette année, on peut même filtrer sur le site de VivaTech pour n’afficher que ce type de start-up. C’était impensable il y a encore quelques années !”, s’enthousiasme Alizée Blanchin, directrice de la stratégie pour Hello Tomorrow, un réseau mondial de start-up de la deeptech.
L'un des principaux obstacles à la démocratisation de cette branche de la tech vient du flou qui l’entoure. La deeptech se traduit littéralement par technologie profonde, ce qui recouvre l'ensemble des innovations issues de la recherche scientifique qui se retrouvent ensuite dans des produits ou services commercialisés.
La pandémie de Covid-19 a démontré qu'il ne s'agissait pas là d'un sujet abstrait ou abscons. "Si les vaccins ont pu être mis sur le marché en un an, alors que cela prenait auparavant presque une décennie, c'est grâce à la deeptech", assure Alizée Blanchin. Moderna et BioNTech ont, ainsi, pu bénéficier des recherches en intelligence artificielle appliquées à la médecine afin d’accélérer la mise au point des bonnes molécules pour lutter contre le SARS-CoV-2.
Pas étonnant, dans ces circonstances, que la santé soit le secteur de prédilection des nouvelles start-up issues du monde de la recherche. À VivaTech, elles fourmillent sur les stands du CNRS ou de l’Inria (Institut national de recherche en science et technologie du numérique). Des grands laboratoires pharmaceutiques comme Sanofi sont également venus avec leur contingent de jeunes pousses.
Mais la France n’a pas attendu la pandémie pour miser sur la deeptech. Le président Emmanuel Macron avait annoncé, en 2019, un vaste plan de 2,5 milliards d’euros sur cinq ans, afin de faire émerger 500 start-up tricolores de la deeptech par an à partir de 2025.
Pas encore de géant américain de la deeptech
Le gouvernement estimait, en effet, que l’Hexagone avait un double atout pour réussir dans ce domaine : les cerveaux et le tissu industriel. “La France dispose d’une recherche de pointe et a une forte tradition industrielle qui fait que, malgré les délocalisations, il y a encore un vrai savoir-faire”, soutient Alizée Blanchin.
La deeptech a en effet besoin de l'industrie. Elle ne met pas au point de simples applications pour smartphone. Ces innovations nécessitent souvent la fabrication en usine de nouveaux produits - comme pour des matériaux de construction plus isolants par exemple.
Il n'y a pas non plus encore de géant américain de la deeptech. C'est un autre avantage pour la France. Sans Gafam pour tout dominer, les start-up tricolores peuvent encore espérer se faire une place au soleil.
Une ambition française qui commence à porter ses fruits. En janvier 2022, Exotec, un fabricant de robots pour entrepôt, est devenu la première start-up de la deeptech à entrer dans le club très fermé des 25 licornes françaises, c’est-à-dire ces entreprises de la tech qui valent plus d’un milliard d’euros aux yeux des investisseurs.
Mais ce n’est qu’un début. Et timide avec ça si on considère l’objectif que le gouvernement s’est fixé de voir émerger 10 licornes de la deeptech d’ici 2025. Sans s’exprimer sur la multiplication des champions tricolores de la deeptech d’ici trois ans, Alizée Blanchin pense qu’on ne devrait pas être loin de l’autre objectif de l’État : plus de 500 start-up issues de la recherche fondamentale par an.
La progression est, en effet, rapide. La deeptech a enregistré une hausse de 30 % du nombre de start-up en 2021 par rapport à 2020. Il faut dire qu’il n’y a pas que la santé qui attire. Un autre domaine a le vent en poupe : l’agroalimentaire. “La mouvance des protéines alternatives a donné des idées à bon nombre de scientifiques entrepreneurs”, confirme Alizée Blanchin. Ils travaillent sur ce qui va remplacer la viande rouge dans nos assiettes, que ce soit les algues, les insectes ou les steaks développés en laboratoire.
“Le conflit en Ukraine a aussi démontré tout l’intérêt géopolitique des innovations en matière d’énergie pour en finir au plus vite avec notre dépendance énergétique”, ajoute cette spécialiste de l’écosystème des start-up.
Les scientifiques ne sont pas les rois du "pitch"
Mais la deeptech est encore loin de déchaîner les mêmes passions chez les investisseurs que la fintech (l'innovation au service de la finance), le métavers et autres nouvelles applications pour smartphones. “C'est un domaine qui ne concentre encore que 10 % des investissements dans la tech en France”, regrette Alizée Blanchin.
La faute à une certaine frilosité des investisseurs européens. “Pour eux, c'est souvent un sacré pari. Ces innovations nécessitent des investissements importants dès le départ pour des résultats qui prendront beaucoup de temps à se matérialiser. De plus, la deeptech cherche souvent à créer de vraies ruptures, ce qui peut être plus risqué qu'une application qui, par exemple, améliore tel ou tel aspect de l'expérience client en ligne", résume Alizée Blanchin.
Les scientifiques ne sont pas non plus connus pour être les rois du “pitch” (vendre rapidement son projet à un auditoire). “C’est encore difficile de leur faire intégrer la culture de marché, et il faudrait davantage de formation à destination des chercheurs pour leur apprendre comment faire”, assure cette experte pour Hello Tomorrow, qui a d’ailleurs développé une activité de conseil pour mieux mettre en relation les chercheurs et le monde de l’entreprise.
Enfin, le métavers n’aide pas. L’engouement pour cette nouvelle mode lancée par Mark Zuckerberg fait “qu’il y a indéniablement un éparpillement des financements”, reconnaît Alizée Blanchin. Surtout que ces mondes virtuels ne cherchent pas à résoudre les grands problèmes de notre société, comme le réchauffement climatique, la multiplication des épidémies, contrairement aux start-up de la deeptech.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
RÉSEAUX SOCIAUX
Au Kenya, TikTok fait le jeu de la désinformation à l’approche de la présidentielle
CHUTE LIBRE
Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage
MONDE VIRTUEL
Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?
L'Humanité
À Montargis, Bruno Nottin prend date pour l’avenir
ActuLa marche était trop haute : avec 11 points de retard sur le RN à l’issue du premier tour, le candidat communiste de la Nupes s’est incliné. Il entend désormais incarner la défense des valeurs républicaines dans le Montargois, quand droite et LaREM ont déroulé le tapis rouge à l’extrême droite.
Olivier ChartrainAprès avoir écarté Jean-Michel Blanquer, l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Bruno Nottin, le candidat communiste de la Nupes, affrontait au deuxième tour le représentant du RN, Thomas Ménagé. Avec 19,43 % des voix pour le premier contre 31,45 % pour le deuxième, l’écart à remonter était considérable : un peu plus de 4 200 voix. Considérable mais pas insurmontable, remarquait Bruno Nottin dimanche après-midi : « Par rapport au total des voix de gauche au premier tour de la présidentielle, nous avons un potentiel de 5 000 voix à gagner. » Cela n’a pas suffi : dimanche soir, Bruno Nottin s’est nettement incliné avec 36,4 % des voix, contre 63,6 à son adversaire.
« La droite s’est déshonorée », commentait Bruno Nottin à l’issue du scrutin, devant les militants réunis dans la Maison des Arts de Chalette-sur-Loing. « Elle a elle-même fait sauter les digues » qui la séparaient encore de l’extrême droite, poursuivait-il, rappelant que tous ses adversaires, de LaREM à LR, « nous ont réservé leurs coups sous prétexte de refus des ‘extrêmes’et d’abandon du front républicain. » De fait la Nupes arrive en tête à Chalette, municipalité communiste où elle obtient presque 56 % des suffrages et gagne plus de cinq cents voix entre les deux tours ; elle talonne le candidat RN à Montargis même, avec 52 voix d’écart. L’importance de l’écart final s’explique donc par le vote dans les bourgs et villages qui constituent le reste de cette circonscription – laquelle, rappelait Bruno Nottin à l’issue du scrutin, reste « une des plus historiquement à droite dans le département ».
Ainsi à Saint-Germain-des-Prés, à dix kilomètres de Montargis, Michèle nous confiait dimanche matin être venue voter, ce qu’elle n’avait pas fait le 12 juin, « parce que ça peut changer quelque chose. L’extrême droite fait peur, mais pas à moi ». Ou encore ce couple de quinquas bien mis, qui se sauve en lâchant, ambigu : « On a choisi entre la peste et le choléra. Il n’y a pas de front républicain, on vote juste pour limiter la casse »…
Les militants de la Nupes espéraient une mobilisation des électeurs de gauche qui leur permette de combler l’écart. Mais même si la participation s’est un peu améliorée, cela n’a pas suffi. « La droite est en train de se saborder et de se faire absorber par l’extrême droite », diagnostique Bruno Nottin. « Nous, nous avons défendu la République et ses valeurs, et nous allons continuer à nous battre, nous serons là pour continuer à les défendre, pour maintenir la flamme de l’espoir », concluait-il, alors que dans la salle une voix lui faisait écho : « Ménagé, on ne va pas le ménager ! »
Législatives 2022Nupes PCFmontargis France24 - Monde
“On sait qu’on va mourir d’un cancer” : la vie dans une “zone sacrifiée” à cause de la pollution au Chili
Publié le : 17/06/2022 - 18:00
Chloé Lauvergnier
Suivre
Des centaines de personnes, dont une majorité d’enfants, ont été intoxiquées depuis le début du mois de juin dans les villes chiliennes de Quintero et Puchuncaví. En cause : la pollution émanant des industries locales. De nombreux autres cas d'intoxication avaient déjà été répertoriés à cet endroit dans le passé, connu pour être une “zone sacrifiée" du pays. Une enseignante dénonce l'enrichissement de ces industries “au prix de la santé” des habitants.
ACTUALISATION (18 juin 2022) : Gabriel Boric, le président du Chili, a annoncé, dans la soirée du 17 juin, la fermeture graduelle de la fonderie Ventanas, qui appartient à l’entreprise publique Codelco. Il s’agit de l’une des industries opérant dans la zone de Quintero et Puchuncaví. La décision a été prise en raison des problèmes récurrents d’intoxication dans la zone.
Au moins 105 personnes, dont une majorité d'enfants, ont été intoxiquées entre le 6 et le 8 juin à Quintero et Puchuncaví, villes situées à une centaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale chilienne. Les victimes ont présenté divers symptômes – vertiges, maux de tête, problèmes respiratoires, picotements aux yeux, nausées, etc. – en raison du pic de dioxyde de soufre enregistré dans la zone, dans la matinée du 6 juin.
Ces personnes ont été prises en charge dans des centres médicaux et les établissements scolaires de la zone ont été fermés plusieurs jours. “Pour les enfants, cela a été la double peine : ils ont été intoxiqués et privés d’éducation”, estime Manuel Pizarro Pérez, habitant de Quintero et directeur de l’ONG Red Infancia Chile (“Réseau Enfance Chili”).
Fundición Codelco Ventanas hoy con gases fugitivos y en estado de emergencia de Dióxido de Azufre vía @MUZOSARE Varios establecimientos con clases suspendidas por malestar de niños y personas.@biobio @GOPE21 @RoloHahn pic.twitter.com/WaUPbxSzLk
June 6, 2022Du gaz visible au niveau de l’une des industries opérant dans la zone de Quintero y Puchuncaví.
#Quintero A esta hora algunos estudiantes del colegio Santa Filomena fueron trasladados a centros de salud presentando síntomas atribuibles a una intoxicación respiratoria. #Bomberos realiza mediciones en el lugar.#emergencia #intoxicados #zonadesacrificio #estudiantes pic.twitter.com/82eKyCgHZd
June 8, 2022“Quintero. Des élèves du collège Santa Filomena ont été transférés vers des centres de santé, présentant des symptômes que l’on peut attribuer à une intoxication respiratoire. [...]”
Une semaine plus tard, de nouvelles intoxications ont été répertoriées à Quintero. Le 15 juin, le maire a déclaré qu’environ 265 enfants avaient été admis à l’hôpital. Le 16 juin, la presse a rapporté une vingtaine de cas supplémentaires.
Déjà de nombreux cas d’intoxication dans le passé
De tels problèmes sont récurrents dans cette zone, peuplée d'environ 50 000 habitants. Par exemple, en 2018, plus de 1700 personnes avaient déjà été intoxiquées, et en 2011, une trentaine d’enfants étaient également tombés malades.
La pollution causée par le parc industriel local est pointée du doigt. Développé par l’État dans les années 1950, ce parc abrite actuellement des centrales électriques à charbon, raffineries de cuivre et de pétrole, ou encore des usines chimiques. D’où le surnom de “Tchernobyl chilien” donné par Greenpeace à ce lieu, considéré comme l’une des cinq “zones sacrifiées” du Chili, à cause de la pollution.
À propos du pic de pollution enregistré le 6 juin, la Superintendance de l’Environnement a indiqué le 8 juin qu’il n’était “pas encore possible de déterminer” son origine précise. Elle a toutefois ordonné à huit entreprises locales de prendre des mesures pour réduire la pollution, de façon temporaire. Mais aucune d’entre elles n’a fourni d’explications concernant ce pic.
“Les enfants ont très souvent mal à la tête mais ils s’y sont habitués”
Gladys Olivares, 56 ans, est enseignante à l’école La Greda à Puchuncaví, où elle vit depuis 24 ans.
Lundi 6 juin, une dizaine de mes élèves ont commencé à se sentir mal en classe : ils avaient des maux de tête, des douleurs au ventre et des vertiges. Moi-même, j’ai eu mal au crâne. J’ai prévenu la directrice mais ils n’ont pas été emmenés aux urgences, car elles ne pouvaient s’occuper que des cas les plus graves. Au final, l’école a été fermée trois jours.
En 2011 déjà, il y avait eu des cas d’intoxication à l’école : les enfants s’étaient sentis mal, une collègue s’était évanouie… Personnellement, mon cœur s’était mis à battre si vite que j’ai cru qu’il allait s’arrêter, et que je n’allais plus pouvoir respirer. Pour la première fois, le problème de la pollution dans la zone a alors été médiatisé. Ensuite, l’école a été fermée durant deux ou trois mois. Puis nous avons dû faire classe dans des conteneurs, et au bout de deux ou trois ans, l’école a rouvert, quelques kilomètres plus loin. À l’époque, des examens sanguins avaient révélé des traces de pollution dans les corps des enfants.
Depuis que l’école a été déplacée, elle ne reçoit plus autant de poussière de charbon, mais il y en a toujours. De plus, le sol de la cour est en terre, donc quand les élèves jouent, la terre se soulève, ce qui est problématique car elle contient des métaux lourds et du charbon.
Ici, les enfants ont très souvent mal à la tête, mais ils s’y sont habitués. Ils en parlent seulement s’ils se sentent vraiment mal, par exemple s’ils vomissent. Par ailleurs, certains ont des problèmes cognitifs comme des déficiences intellectuelles ou des troubles de l'apprentissage. C’est lié à la pollution.
Du côté des adultes, beaucoup souffrent d’hypertension. C’est mon cas, et en plus de cela, j’ai des problèmes rénaux, une rhinite chronique, des allergies, et on a dû me retirer un ovaire et une trompe, car j’avais une boule. L’une de mes collègues, âgée de 54 ans, est morte d’un cancer en décembre. En 2011, lorsque nous avions réalisé des analyses, elle avait pourtant moins de métaux lourds dans le sang que moi. Nous sommes résignés, nous savons que nous allons mourir d’un cancer. Ici, les industries gagnent de l’argent au prix de notre santé.
“Je suis déterminée à sensibiliser mes élèves au fait qu’ils ont droit à la santé et à l’éducation, au fait de pouvoir vivre dans un environnement non pollué…”
Déménager est compliqué, car je vis ici depuis longtemps, j’ai mis des années à avoir une maison, et de toute façon, les métaux lourds sont déjà dans mon corps. De plus, je suis déterminée à sensibiliser mes élèves au fait qu’ils ont droit à la santé et à l’éducation, au fait de pouvoir vivre dans un environnement non pollué… J’ai d’ailleurs un ancien élève qui étudie le droit, pour défendre cela.
J’ai l’impression que les industries ne fermeront jamais. Par contre, au niveau de l’école, on devrait au minimum modifier le sol de la cour. De plus, on devrait organiser un suivi médical des enfants.
Cela fait des années que les habitants et les autorités locales dénoncent la pollution dans la zone, et l’inaction de l’État pour la diminuer.
🔴AHORA:Trabajadores de la Municipalidad de Quintero se toman el cruce la Virgen, Ruta F-30E, en protesta debido a los últimos episodios de contaminación. pic.twitter.com/j1XykJwQ2U
June 9, 2022“Des travailleurs de la municipalité de Quintero [protestent] en raison des derniers épisodes de pollution.”
Télécharger l'application
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR France24 - Monde
Les banques centrales poursuivent la hausse des taux directeurs
Publié le : 16/06/2022 - 23:29Modifié le : 17/06/2022 - 08:49
Laure MANENT
Après la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne, la Bank of England et la Banque nationale suisse revoient à la hausse leurs taux directeurs. Elles tentent elles aussi d'enrayer une inflation galopante.
La Banque d'Angleterre a annoncé une cinquième hausse consécutive de son taux directeur depuis la fin 2021 pour contenir une inflation galopante, à +9 % sur un an en avril, un record depuis 40 ans. La Bank of England table même sur un pic à "plus de 11 %" pour octobre, quand le plafond régulé des prix de l'électricité sera revu à la hausse.
Le Royaume-Uni fait face à un ralentissement de sa croissance, avec une baisse de de 0,3 % du PIB anticipé pour le deuxième trimestre. La Banque nationale suisse a ainsi aussi revu ses taux à la hausse, de 50 points de base. C'est la première fois que cela se produit depuis 2007, ce qui a pris les marchés financiers par surprise.
La Croatie va bientôt passer à l'euro
À l'issue d'une réunion de l'Eurogroupe, les ministres des Finances de la zone euro ont annoncé qu'ils soutenaient la candidature de la Croatie pour l'adoption de la monnaie unique. Ils estiment que Zagreb réunit toutes les conditions pour devenir le vingtième pays à adopter l'euro : stabilité des prix et du taux de change, contrôle du déficit budgétaire, de sa dette publique et des taux d'intérêt à long terme, notamment.
Son adhésion doit désormais être approuvée par les dirigeants de l'UE, dès la semaine prochaine. Les ministres des Finances fixeront ensuite, en juillet, le taux de change de la kuna vers l'euro avant sa mise en circulation au 1er janvier 2023.
Les arriérés d'impôts de McDonald's
McDonald's va verser un milliard 245 millions d'euros d'amende et d'arriérés d'impôts à la France pour éviter des poursuites pénales. Le géant de la restauration rapide est soupçonné d'avoir minoré ses bénéfices en France en versant des redevances au Luxembourg et aux Pays-Bas. Mais cet accord ne marque pas le fin des ennuis de McDonald's car des salariés de l'enseigne envisagent eux aussi des poursuites, estimant avoir été floués de leur chance de toucher une participation.
L'Australie s'engage activement pour réduire ses gaz à effet de serre
Le nouveau Premier ministre australien, Anthony Albanese, veut réduire beaucoup plus que prévu les émissions de gaz à effet de serre du pays. Au lieu de l'objectif de 26 à 28 % de réduction prévus d'ici 2030, il veut les voir baisser de 43 %. C'est d'autant plus ambitieux que l'Australie est l'un des plus grands exportateurs d'énergies fossiles au monde.
Le charbon reste un des moteurs de son économie et lui permet de produire les trois quarts de son électricité. Mais le secteur des combustibles fossiles a déjà annoncé des adaptations pour tenir ces objectifs. Le groupe minier BHP affirme qu'il fermera ses mines de charbon dans l'État australien de Nouvelle-Galles du Sud d'ici 2030. Le pétrolier BP a officialisé, de son côté, une participation de plus de 40 % dans un projet de centrale électrique présentée comme la plus grande au monde.
Les Africa Tech Awards au salon Vivatech
Le salon Vivatech a lancé cette année, pour la première fois, un prix spécial pour les start-up africaines, les Africa Tech Awards. Trois jeunes entreprises ont été récompensées dans les catégories santé, environnement et finance. Ces récompenses vont leur donner une plus grande visibilité. Nos équipes ont rencontré Rasha Rady, cofondatrice de Chefaa et Boniface Mbithi, créateur de WEEE Centre.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Opex 360
Le véhicule blindé Griffon progresse sur la voie de l’hybridation
par Laurent Lagneau · 17 juin 2022
Actuellement, les Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon livrés à l’armée de Terre sont équipé d’un groupe moto-propulseur [GMP] diesel Renault-Volvo d’une puissance de 400 ch répondant à la norme Euro-3 alors que, depuis 2009, tous les véhicules neufs doivent être conforme à celle dite « Euro-6 », nettement plus contraignante en matière d’émission de gaz nocifs et de dioxyde de carbone.
En outre, en raison de sa masse, bien plus importante que celle d’un VAB [Véhcules de l’avant blindé], le Griffon consomme davantage de carburant. Et ses besoins en énergie sont bien plus important en raison de la vétronique et de ses capteurs embarqués.
Or, comme il l’a rappelé dans sa stratégie « Climat et défense« , publiée en avril dernier, le ministère des Armées entend réduire significativement sa consommation de pétrole dans les années à venir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le « Service des essences des Armées » [SEA] est devenu le « Service de l’énergie opérationnelle » [SEO].
« La question de la disponibilité et de l’accessibilité des ressources pétrolières à l’échelle mondiale constitue un point de vigilance pour les armées. Le pic de la production mondiale de pétrole
conventionnel a été passé en 2008 et la production actuelle ne pourra être maintenue à ce niveau au-delà de la présente décennie, rendant inéluctable un déclin de la production mondiale de pétrole à l’horizon 2030-2040. À ce contexte de réduction tendancielle de l’offre, s’ajoute la nécessité d’une réduction de la consommation d’énergies fossiles afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le réchauffement climatique », est-il expliqué dans le document.
D’où l’idée d’un Griffon à propulsion hybride, dont le principe avait été annoncé en juillet 2020, à la faveur de la publication de la nouvelle stratégie énergétique des armées. Au-delà des considérations environnementales, un tel mode de propulsion est intéressant sur le plan opérationnel : outre une consommation moindre de carburant [ce qui n’est pas non plus anodin au niveau logistique], il permet de réduire la signature thermique et sonore quand il s’agit de rester discret tout en renforçant la capacité d’esquive via l’association des deux moteurs [thermique et électrique].
En matière de propulsion hybride, Arquus a pris de l’avance avec son démonstrateur « VAB Electer » et son véhicule blindé léger Scarabee. En outre, l’industriel a dévoilé, en juillet 2021, un projet de GMP hybride susceptible d’équiper le Griffon.
Cependant, avant d’aller dans cette voie, encore faut-il s’assurer qu’une telle innovation soit à la hauteur des attentes opérationnelles. D’où une étude de levée de risque conduite par le Groupement momentané d’entreprises [GME] EBMR, composé de Nexter, d’Arquus et de Thales, et la Direction générale de l’armement [DGA] sur l’intégration de batteries Lithium-on dans les véhicules militaires, à commencer par le Griffon. Ses résultats ont été présentés à la Section technique de l’armée de Terre [STAT], à la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres [SIMMT] et au SEO.
Ainsi, un Griffon en version EPC [poste de commandement] et équipé d’une batterie lithium-ion a servi à cette présentation, qui eu lieu à Satory, sur le site de Nexter.
« Le Griffon EPC était également équipé d’un écran dédié à la présentation, qui affichait l’autonomie restante véhicule en veille moteur thermique éteint ou le temps restant avant rechargement complet lorsque le moteur thermique est démarré. Cet écran a permis de mettre en avant la multiplication par 2 voire 3 de la durée de veille permise par la technologie lithium-ion par rapport à la technologie acide/plomb actuelle », explique le GME EBMR.
En clair, poursuit-il, ces nouvelles batteries Lithium-ion « pourront alimenter demain plus d’équipements électriques tout en maintenant la durée de veille actuelle et en se rechargeant deux fois plus rapidement. »
Pour cette étude, deux modèles de batterie ont été évalués, à savoir le 6TE de SAFT et le BT-70939 de Bren-Tronics. Un analyse « thérique » et une campagne d’essais ont été effectués par Arquus. Les résultats ont ensuite servi à Nexter à « identifier les risques ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour une intégration sûre dans le véhicule ». Les batteries au Lithium étant sujettes aux « emballements thermiques », Hutchinson a été chargé d’une étude sur la réduction des risques de propagation des incendies. Puis, le GME EBMR a étudié une « architecture pour le véhicule Griffon », une maquette ayant permis de tester le système complet avec DGA Techniques Terrestres [DGA TT].
« Le GME EBMR tient à saluer l’esprit proactif qui a régné lors de cette étude de levée de risque, permettant d’envisager l’utilisation de ces technologies sur de nouveaux parcs de véhicules », ont conclu les industriels concernés.
Pour rappel, l’armée de Terre espère disposer de ses premiers Griffon hybrides en 2025.
Valeurs Actuelles
Embargo sur le gaz russe : l’Allemagne va “davantage utiliser” ses centrales à charbon
La guerre, qui a démarré le 24 février dernier, se poursuit en Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe, plusieurs sanctions politiques et économiques ont été infligées à Moscou par l’Union européenne. Mais Vladimir Poutine a également annoncé des restrictions, notamment concernant la fourniture de gaz aux pays d’Europe manifestant leur soutien à l’Ukraine. Comme l’explique 20 minutes ce 19 juin, l’Allemagne importe 55% de son gaz de Russie et se trouve au pied du mur.
Enjeux énergétiques
Pour faire face à la problématique, le pays a déclaré qu’il allait mettre en place un dispositif spécifique. Plus concrètement, le ministère de l’Economie a annoncé dans un communiqué ce dimanche que « les centrales à charbon devront être davantage utilisées » pour assurer au pays ses besoins énergétiques. Depuis plusieurs années, l’Allemagne a entamé un grand virage pour développer des parcs éoliens et réduire le nucléaire, mais l’intermittence de cette énergie contraint régulièrement le pays à recourir à ses centrales à charbon. Problème, celles-ci polluent grandement et ne sont plus une solution d’avenir. Le dispositif mis en place par l’exécutif pour contrer l’embargo russe devrait donc être rediscuté pour tendre vers des actions plus durables.
Opex 360
Des frappes aériennes françaises ont décimé une colonne jihadiste dans l’ouest du Niger
par Laurent Lagneau · 17 juin 2022
Dans un entretien donné au quotidien La Croix, en mai dernier, le président du Niger, Mohamed Bazoum, avait affirmé que la frontière que partage son pays avec le Mali était « sous la coupe de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] ». Mais ce n’est pas la seule région nigérienne concernée par l’activité des groupes jihadistes.
En effet, selon des chiffres récemment donnés par Alkassoum Indatou, le ministre nigérien de la Défense, les attaques menés au Niger par la mouvance jihadiste auraient fait plus de 1200 tués [dont 500 militaires] depuis 2013.
Ce phénomène s’est surtout accentué vers 2015, sous l’effet des assauts de Boko Haram [puis de la Province de l’État islamique en Afrique de l’Ouest – ou ISWAP] dans la région de Diffa [sud-est du pays] et de la montée en puissance de l’EIGS, laquelle a fait basculer les provinces de Tahoua et de Tillaberi dans l’insécurité.
D’ailleurs, c’est dans cette partie du Niger, frontalière avec le Burkina Faso, qu’un détachement de la gendarmerie nigérienne a été attaqué par des terroristes, arrivés dans la localité de Waraou avec « plusieurs dizaines de motos et de véhicules », selon Niamey.
Ces gendarmes, qui étaient alors « en mission de sécurisation dans les villages environnants », ont perdu huit des leurs lors de cet assaut. Mais, a assuré le ministère nigérien de la Défense, la « réaction énergique des éléments du détachement avec le renfort terrestre et aérien tant national que celui des partenaires a permis de mettre en déroute l’ennemi ». Durant les combat, six véhicules des forces nigériennes ont été « détruits ».
Le « renfort aérien » des « partenaires » évoqué par le ministère nigérien a été fourni par la force française Barkhane. Deux jours après les faits, l’État-major des armées [EMA] a livré quelques détails sur cette intervention.
« À la demande des autorités nigériennes, un dispositif de surveillance aérienne a été déployé par la force Barkhane, en complément des vecteurs engagés par l’armée de l’air nigérienne, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Niamey, […] pour suivre une colonne d’une quarantaine de motos repérée par les FAN [Forces armée nigériennes, ndlr] », a relaté l’EMA, dans un communiqué.
Les renseignements obtenus, notamment grâce aux « unités nigériennes aux contact » ont permis de confirmer que la colonne en question était celle d’une groupe armé terroriste [GAT], qui se déplaçait entre le Burkina Faso et le Niger.
« En étroite coordination avec les FAN, Barkhane a conduit plusieurs frappes contre la colonne », neutralisant ainsi une « quarantaine de terroristes ». À noter qu’il est rare que l’EMA donne un bilan de ses opérations contre les GAT… Cela étant, il n’a précisé la nature des moyens engagés pour cette frappe. Il est probable qu’un drone MQ-9 Reaper a été sollicité pour cette mission… Et qu’il a effectué les frappes [du moins une partie d’entre-elles] étant donné que ce type d’aéronef est désormais armé.
Quant à la force aérienne nigérienne, elle dispose de deux avions d’attaque Su-25 « Frogfoot », sept hélicoptères [dont trois Gazelle], et quatre avions légers de type Cessna 208 pouvant être utilisés à des fins de renseignement. Récemment, elle a pris possession de six drones tactiques Bayraktar TB-2 livrés par la Turquie.
Cela étant, rien n’a été dit sur l’identité de la colonne jihadiste visée, le secteur de Waraou étant disputé par l’EIGS et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM], affilié à al-Qaïda.
Photo : Ministère des Armées
L'Humanité
Taxonomie : la Commission européenne perd sur le gaz et le nucléaire
ActuUne coalition de députés a réussi à faire voter une objection à la décision, prise en février, de classer gaz et nucléaire parmi les énergies de transition.
Marie-Noëlle BertrandCoup de théâtre au plus haut de l’Union européenne : la Commission vient de se faire retoquer, dans la toute dernière ligne droite, son projet controversé de donner au gaz et à l’énergie nucléaire un label de durabilité dans le cadre de la taxonomie européenne. Une coalition interpartis de députés européens est parvenue à faire voter une objection allant dans ce sens par les commissions environnementale et économique du parlement. Le fait est rare, pour ne pas dire exceptionnel. Il relance un débat clé tout autant qu’épineux portant sur les leviers de la transition énergétique, le tout sur fond de guerre en Ukraine.
Pour rappel, la taxonomie européenne désigne une classification des activités économiques réputées nécessaires à la transition écologique ou favorable à l’environnement. Son objectif est de pouvoir orienter les investissements vers les activités soutenables, afin de permettre à l’Union européenne d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Alors que le Green deal – pacte vert – européen prévoit de mobiliser 1 000 milliards d’euros entre 2021 et 2027, autant dire que la question est capitale.
L’objection a été validée à 76 voix contre 62
En matière d’énergie, le débat a longtemps fait rage de savoir si le gaz – énergie fossile moins émettrice de CO2 que le charbon et le pétrole, et cependant actrice du réchauffement - et le nucléaire – énergie non carbonée, mais controversée à d’autres égards – pouvaient ou non intégrer la liste des activités vertes. La dispute a été tranchée en février, quand la Commission européenne a rendu un avis positif, quoique modulé : gaz et nucléaire seront considérés comme des énergies de « transition », indiquait-elle, à comprendre pas aussi vertes que les énergies renouvelables, mais nécessaires à la sortie du pétrole et du charbon.
Un acte délégué – forme de décret d’application – avait ainsi été présenté, au grand damne de ceux qui voient là une disposition de greenwashing, obtenue sous pression des lobbies. Plusieurs députés de la Gauche européenne, en mai, avaient appelé à faire blocage de cette décision. Une coalition d’élus de plusieurs groupes avait fini par se former, et avait formulé une objection. Restait à la faire adopter par les deux commissions clés du parlement que sont celles de l’Environnement et de l’Économie. Le vote a eu lieu ce 14 juin et a été serré. L’objection a été validée à 76 voix contre 62 et 4 abstentions.
Que s’est-il passé entre février et juin pour que les choses basculent ainsi ? La guerre en Ukraine, bien sûr, et la désormais capitale recherche d’indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, principal fournisseur de gaz en Europe. Greenpeace, d’ailleurs, voit dans ce vote une « victoire pour le peuple ukrainien ».
Le vote doit être confirmé en juillet par le parlement
« Il signe une nouvelle défaite pour les lobbyistes des industries gazières et nucléaires russes, mais aussi pour Emmanuel Macron qui a été l’un des fers de lance du lobbying en faveur de l’inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie, au mépris de l’urgence climatique et de la transition énergétique », note Pauline Boyer, chargée de campagne énergie pour l’ONG, dans un communiqué.
L’histoire, cependant, n’est pas terminée. Pour être complètement effective, l’objection doit à présent être votée par le parlement lui-même, lors d’une session plénière qui se tiendra début juillet. Une majorité simple - soit au moins 353 eurodéputés - sera nécessaire à son adoption. Si elle devait advenir, la Commission européenne disposera de deux mois pour formuler une nouvelle proposition.
ÉnergieUnion européennegaznucléaire France24 - World
Takeaways from the second round of France’s parliamentary elections
Issued on: 20/06/2022 - 05:19
FRANCE 24
Follow
Sunday’s runoff elections have led to an unprecedented political situation in France: President Emmanuel Macron’s coalition has fallen well short of a majority, leaving no single party dominant in the chamber. The left made sharp gains but so did the far right, which surged well beyond expectations and won nearly 90 National Assembly seats. Here are the key takeaways from round two of the législatives.
For Macron’s coalition, winning may not come as much consolation. The president’s Ensemble (Together) group retains the most seats in parliament, but Sunday’s results dealt a severe blow to a party that for the last five years has held a commanding majority of the National Assembly.
Final results provided by the Interior Ministry give Macron’s coalition 245 of the chamber’s 577 seats. That’s 44 seats short of an absolute majority and more than a hundred-seat drop from the 346 seats it held until this weekend’s elections.
That leaves the French legislature without a majority party, an unprecedented situation under the Fifth Republic, and raises major questions about whether Macron will be able to deliver on his agenda — especially major, controversial items such as pension reforms.
Two months after being re-elected president, Macron failed to convince voters to give him the “solid majority” he asked for. What could this mean for the next five years in French politics? Here’s a rundown of the key takeaways so far.
No majority for the president’s party
For the last five years, Macron’s party has held roughly 60 percent of National Assembly seats, allowing it to easily pass laws over the objections of its opponents on the left and right.
Now the president’s bloc has been whittled down to about 40 percent of seats, meaning it will not be able to pass any laws without winning over new partners. And the leader of the right-wing Républicains – the party most likely to ally with the president’s group – has so far promised to remain in the opposition. That leaves France in uncharted territory.
“It’s going to take a lot of imagination” to govern, acknowledged finance minister Bruno Le Maire after the vote.
The left heads up the opposition
The pan-leftist NUPES coalition, led by Jean-Luc Mélenchon, was the clear runner-up on Sunday. The group claimed 131 seats according to the Interior Ministry; another 22 seats went to various other left-wing candidates, some of them aligned with NUPES if not running under the coalition label. (This is why most national news outlets put NUPES’ tally higher than 131.)
The result falls short of what many predicted, however. FRANCE 24 polling partner Ipsos/Sopra Steria had projected at least 150 seats for NUPES coming out of last week’s first round, a threshold that the coalition failed to meet.
Still, leftist leaders cheered the result, with Mélenchon describing it as a “total defeat” for Macron’s party.
I spoke with Euro MP @leilachaibi (LFI) on @France24_en. She said it was a successful night for the left, even though the far-right is on the rise. She also said the NUPES coalition is here to stay, and that it isn't a one-off electoral alliance. https://t.co/lrdooAwF6g
June 19, 2022
Far right surges beyond expectations
Perhaps the greatest shock of the night came from the other end of the political spectrum, with Marine Le Pen’s far-right National Rally winning a record 89 seats. That dwarfs pollsters’ predictions and marks more than a tenfold increase from the party’s eight current seats.
Le Pen hailed the win as historic, promising to mount a “firm opposition” to the president’s agenda while remaining “respectful” of France’s institutions.
“The French people have decided to send a very powerful National Rally group to the National Assembly, making it a little more ‘national’,” she told supporters. Le Pen herself defeated her leftist opponent 61-39 in her northern Pas-de-Calais district.
Jordan Bardella, interim president of the National Rally, called the result a “tsunami” for his party.
Conservatives take a hit but could play kingmakers
The Républicains, longtime standard bearers of the French right, slid from 101 to 61 seats, a sharp setback. They could nevertheless find themselves holding a vast amount of power, with the potential to play kingmaker.
Some prominent members, including the party’s former president Jean-François Copé, have called for a pact with Macron’s camp.
“It’s up to the republican right to save the country,” Copé said.
But current party leaders have played down this scenario. Républicains president Christian Jacob promised on Sunday that the party would remain in the opposition, while MP Eric Ciotti – who ran in the party’s presidential primary – said he could not see himself shoring up “a failing Macronisme”.
Mixed results for Macron’s cabinet
It was a rough night for many top figures in Macron’s entourage.
Prime Minister Élisabeth Borne, who had never before run for elected office, secured a seat in the northern Calvados region, beating her 22-year-old NUPES opponent with 52.5 percent of the vote. But her cabinet position could still be at risk after Sunday’s stinging results for the president’s camp.
Several current and former ministers, as well as the National Assembly president, lost their races.
Environment minister Amélie de Montchalin and minister for overseas territories Justine Benin were defeated by leftists, while health minister Brigitte Bourguignon lost to a National Rally candidate. All three are expected to give up their seats in government as a result.
Former interior minister Christophe Castaner – now president of Macron’s recently renamed Renaissance party – also lost to a NUPES candidate. So did former sports minister Roxana Maracineanu, who was narrowly beaten by Rachel Keke, a former cleaner who led a successful 22-month strike against the Ibis hotel chain.
National Assembly president Richard Ferrand, too, lost to his NUPES rival.
Most of the cabinet members up for election won their races, however, many of them comfortably. That includes hardline interior minister Gérald Darmanin and Damien Abad, minister for Solidarity and the Disabled, who sailed to victory with 58 percent, despite facing rape accusations.
Calls for compromise
Dealmaking in the coming weeks could make or break Macron’s mandate.
“I appeal to everyone’s sense of responsibility. We must avoid a deadlock,” said finance minister Le Maire after the vote, stressing the need for “listening” and “dialogue” among “men and women who share the president’s project”.
Turnout dips, but not as low as in 2017
As in the first round, more than half of eligible voters stayed away from the polls. With turnout at 46 percent, electoral participation took a dip since last weekend, frustrating the left’s hopes of rallying France’s disenchanted.
Poor as the turnout may have been, it did not fall as low as in 2017, when French voters set a record 57 percent abstention rate.
This article has been translated from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Macron’s bloc falls short of absolute majority, leftist coalition second, large gains for far right
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
French legislative elections: The second round, by the numbers
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Macron or chaos: French ruling party flags red menace in tight election
BBC
Japan: Osaka court rules ban on same-sex marriage constitutional
By Zubaidah Abdul JalilBBC News
Japan's ban on same-sex marriages does not violate the constitution, a district court in Osaka has ruled.
The ruling dealt a blow to gay couples and rights activists, after another district court in Sapporo ruled in 2021 that the failure to recognise same-sex marriage was "unconstitutional".
Japan's constitution defines marriage as one between "both sexes".
It is the only country in the G7 group of developed nations that doesn't allow people of the same gender to marry.
Opinion polls show a majority of the general public is in favour of allowing same-sex marriage in Japan.
Several areas - including Tokyo - have begun issuing partnership certificates, to help same-sex couples rent properties and gain hospital visitation rights.
The Osaka case was filed by three same-sex couples, two of them male and one female. The case is only the second of its kind to be heard in the country, where conservative attitudes towards homosexuality remain.
In addition to rejecting their claim that being unable to marry was unconstitutional, the court also dismissed demands for 1 million yen ($7,414; £6,058) in damages for each couple who argued they had suffered "unjust discrimination" by not being allowed to marry.
But the court also noted there had not been enough public debate about same-sex marriage and that "it may be possible to create a new system" recognising the interests of same-sex couples.
"From the perspective of individual dignity, it can be said that it is necessary to realise the benefits of same-sex couples being publicly recognised through official recognition," the court said in its ruling.
"Public debate on what kind of system is appropriate for this has not been thoroughly carried out."
The court's decision is seen as a setback for gay rights activists and couples, who were hoping to ratchet up pressure on the Japanese government to address same-sex unions.
"This is awful, just awful," an unidentified female plaintiff said to reporters outside the courthouse in footage aired on public broadcaster NHK after the ruling.
An LGBTQ activist based in Tokyo told the Reuters news agency that the ruling was "disappointing".
"After the Sapporo ruling, we were hoping for the same ruling or something even better," Gon Matsunaka said.
The plaintiffs plan to appeal against the decision, Kyodo news agency reports.
Japan's constitution, put in place after the end of World War Two, defines marriage as one of "mutual consent between both sexes".
Under the current rules, same-sex couples are not allowed to legally marry, can't inherit their partner's assets, and have no parental rights over their partner's children.
Though partnership certificates issued by some individual municipalities help same-sex couples to rent a place together and have hospital visitation rights, they do not grant them the full legal rights enjoyed by heterosexual couples.
Activists also say conservative attitudes towards homosexuality mean many LGBTQ Japanese still do not dare to come out to their friends and family.
You may also be interested in:
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
More on this story
Landmark Japan ruling backs same-sex marriage
Gay couples sue Japan over marriage rights
Make-up monk finds Buddhism in his art
Related Topics
Valeurs Actuelles
[Vidéo] États-Unis : Joe Biden tombe de son vélo à l’arrêt alors qu’il voulait discuter avec des passants
L’important n’est pas la chute, mais l’atterrissage. Alors qu’il se promenait à vélo avec sa femme dans le Delaware, où il passe le week-end, le président des États-Unis, Joe Biden, a chuté de sa bicyclette à l’arrêt, rapporte Le Figaro, samedi 18 juin. Il avait voulu s’arrêter pour parler à des passants et journalistes qui l’attendaient, mais a confié avoir eu du mal à retirer son pied de la pédale.
Joe Biden est tombé de son vélo 🚲🚑 pic.twitter.com/A2MBb2kQXz
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) June 18, 2022
Immédiatement entouré par ses agents de sécurité, il s’est rapidement relevé, répondant « je vais bien » à une question sur son état. Plus de peur que de mal pour le chef d’État américain, qui s’en sort sans une égratignure. Mais tout de même avec une nouvelle vidéo très partagée sur les réseaux sociaux.
Un président en bonne santé ?
Avec cette séquence, c’est l’état de santé de Joe Biden, allant sur ses 80 ans, qui est à nouveau questionné. En effet, depuis son arrivée à la Maison–Blanche, le chef d’État américain a multiplié les bourdes et lapsus dans plusieurs de ses prises de parole, provoquant à chaque fois une myriade de réactions sur les réseaux sociaux.
Mais il n’est pas le seul président américain dont la santé est vivement scrutée en raison d’un âge avancé. Par ailleurs, en 2020 déjà, président élu, il s’était fracturé le pied alors qu’il jouait avec l’un de ses deux bergers allemands. En novembre 2021, son médecin avait assuré, dans un bilan médical, que Joe Biden était « en bonne santé », « vigoureux » et « apte » à remplir sa fonction.
Opex 360
La Chine a lancé le CNS Fujian, son troisième porte-avions
par Laurent Lagneau · 17 juin 2022
D’après la presse officielle chinoise, le lancement du troisième porte-avions de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL], alors connu sous le nom de « Type 003 », aurait dû avoir lieu en 2021, comme, du reste, le premier vol du futur bombardier stratégique Xian H-20. « Il est temps que notre développement technologique porte ses fruits », avait ainsi affirmé Song Zhongping, un expert militaire cité par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], en janvier 2021.
Seulement, cette année-là, il aura fallu se contenter de nouvelles images de synthèse du bombardier H-20… Quant au lancement de ce troisième porte-avions, il ne s’est pas produit… Cela étant, en avril dernier, la marine chinoise diffusa une vidéo promotionnelle dans laquelle elle laissa entendre que ce nouveau navire serait dévoilé « prochainement ».
Ce qui fut d’ailleurs récemment confirmé par l’imagerie satellitaire. En effet, des clichés du chantier naval de Jiangnan, situé au nord-est de Shanghaï, montrèrent que le cale sèche ayant servi à construire ce porte-avions venait d’être inondée, ce qui suggérait que ce lancement n’était qu’une question de jours. Et effectivement, il a eu lieu ce 17 juin, au cours d’une cérémonie à laquelle a assisté Xu Qiliang, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et vice-président de la Commission militaire centrale.
À cette occasion, le porte-avions a été baptisé « CNS Fujian », du nom de la province chinoise qui fait face à Taïwan. Et son indicatif visuel [Pennant Number] sera 18.
Avec ce nouveau navire, l’aéronavale chinoise va faire au saut capacitaire majeur et se rapprocher des standards de l’US Navy et de la Marine nationale, qui étaient jusqu’à présent les seules à mettre en oeuvre des porte-avions en configuration dite CATOBAR [catapultes et brin d’arrêt].
Power of Peace Strengthened. Another video of the launch of the 3rd Chinese aircraft carrier "Fujian" in Shanghai. pic.twitter.com/r0Qc4jUVgM
— Zhang Heqing张和清 (@zhang_heqing) June 17, 2022
En effet, contrairement à ses deux prédécesseurs, les CNS Liaoning [ex-Varyag] et CNS Shandong, dotés chacun d’un tremplin, le CNS Fujian dispose de catapultes électromagnétiques [EMALS], comme l’a confirmé le ministère chinois de la Défense, qui était jusqu’alors très discret sur ce sujet. Reste à voir leur degré de maturité par rapport à leurs homologues américaines, dont la mise au point a été compliquée… Pour rappel, à ce jour, le seul porte-avions opérationnel à en être équipé est l’USS Gerald Ford, qui inaugure une nouvelle classe de navire.
En outre, des catapultes électromagnétiques sont gourmandes en énergie. Or, le CNS Fujian n’est pas à propulsion nucléaire, contrairement à ses homologues américains et français.
🥳 pic.twitter.com/LkwYAdFtWW
— @Rupprecht_A (@RupprechtDeino) June 17, 2022
Quoi qu’il en soit, avec un déplacement de 80’000 tonnes pour une longueur de 320 mètres, le CNS Fujian est le navire le plus imposant de la marine chinoise. Étant donné sa configuration CATOBAR, il pourra mettre en oeuvre des avions de guet aérien KJ-600, dotés d’un radar à antenne active et à basse fréquence. Et, à l’avenir, il pourra accueillir le chasseur-bombardier de 5e génération J-XY/J-35, développé à partir du FC-31 « Gyrfalcon ».
On ignore le nombre de porte-avions que la Chine entend disposer à terme. Cependant, un analyste militaire cité par le Global Times a estimé que trois sont nécessaires pour « maintenir la supériorité aérienne et le contrôle de la mer dans une région stratégique » en prenant en compte les périodes de maintenance.
En attendant, le CNS Fujian doit terminer son armement et réaliser plusieurs campagnes d’essais en mer. Sa mise en service n’est pas attendue, au mieux, d’ici 2024.
L'Humanité
À Orléans, résistance autour des tilleuls centenaires
ActuAlors que la ville envisage d’abattre des arbres centenaires, les riverains s’organisent et lancent une pétition. L’élu en charge de la biodiversité est pointé du doigt.
Joseph KordaDepuis deux décennies, la majorité LR d’Orléans (Loiret) met un point d’honneur à minéraliser les artères de la capitale régionale. De son côté, Jean-Paul Imbault, l’adjoint au maire en charge de la « ville jardin » (sic), multiplie les projets d’arrachage ou de déplacement d’arbres provoquant la colère, mais aussi la résistance de riverains. Dernier épisode en date avec l’aménagement de la place Domrémy, où trônent neuf tilleuls centenaires promis à l’abattage. « Certes, trois des arbres sont abîmés à la base, mais c’est du fait des voitures qui les cognent à l’occasion de manœuvres », explique Alain Couteau, pépiniériste et lanceur d’une pétition pour le maintien des tilleuls. « Ils auraient pu envisager de les soigner et de les protéger plutôt que de les raser ». La ville, elle, met en avant la requalification de la place qui obligerait à cette solution radicale ; et assure qu’il y aura réparation. « Il est prévu de créer une place dotée de douze érables pour retrouver l’esprit de l’alignement », précise-t-elle. « Ce n’est pas la même chose d’avoir des arbres centenaires que de planter de jeunes arbustes, surtout durant des périodes de sécheresse comme celles que nous vivons », rétorque Alain Couteau. « Même en plantant des arbres conséquents, on n’obtiendra pas avant des décennies l’équivalent de la biodiversité actuelle ».
Le pépiniériste pointe également les cyprès en pot récemment déposés sur la place principale de la ville. Après quelques mois à peine, ces arbres allergènes, prétextes à une végétalisation annoncée en grande pompe, meurent les uns après les autres. Fin 2021, Jean-Paul Imbault avait également projeté d’arracher et de déplacer des poiriers qui faisaient le bonheur des riverains. Face à leur colère, la mairie avait du faire machine arrière. « Il y a une vie sauvage que l’on ne soupçonne pas dans notre ville », insiste Fabien, un habitant du quartier Saint-Marceau, où doivent être abattus les tilleuls. « Pour protéger la base des arbres qui longent le boulevard, la ville préfère mettre de la paille bétonnée contre toute logique écologique. On arrache des arbres centenaires, on veut faire de l’ombre avec des cyprès, mais de qui se moque-t-on ? C’est l’élu à la destruction de la ville nature, oui ! »
Si Jean-Paul Imbault commet autant d’erreurs d’appréciation, c’est peut-être qu’il n’a pas le niveau requis pour mener ce type d’opérations. Pendant plus d’un demi-siècle, celui qui a son émission hebdomadaire sur la radio locale France Bleu Orléans, a purement et simplement menti sur son prétendu titre de Meilleur ouvrier de France (MOF) en horticulture. Ceci pourrait expliquer cela.
orléansarbres France24 - World
VIDEO: Political leaders react to French parliamentary election results
Issued on: 20/06/2022 - 00:15
FRANCE 24
Follow
Results of Sunday’s legislative elections have robbed President Emmanuel Macron of his absolute majority after gains by a newly formed leftist bloc and unexpected wins by the far right. Find party leaders’ reactions below.
- Marine Le Pen, leader of the far-right Rassemblement National: "The people have decided to place a powerful parliamentary group from the Rassemblement National inside the assembly."
- Jean-Luc Mélenchon, leader of leftwing coalition NUPES: "(It is) a totally unexpected situation. The rout of the presidential party is complete and no clear majority is in sight."
- Christian Jacob, head of the conservative Les Républicains: "We will remain in opposition to Macron."
- Elisabeth Borne, prime minister: "We will work as from tomorrow to building up a majority for action."
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
French legislative elections: Voter turnout at 38.11% at 5pm, slightly down from first round
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Macron’s bloc falls short of absolute majority, leftist coalition second, large gains for far right
BBC
Matt Fitzpatrick: US Open champion on 'hit and hope' bunker shot that led to win
Last updated on 8 hours ago8 hours ago.From the section Golf
Matt Fitzpatrick admitted that "one of the best shots" he has ever hit that led to him winning the US Open in Boston, was actually a "hit and hope".
The Englishman was referring to a 160-yard shot from a fairway bunker to 18 feet on the 18th in the final round.
He two-putted for par to win on six under, one ahead of Will Zalatoris and world number one Scottie Scheffler.
"I guess ability took over and when I saw it leave the sand I couldn't have been happier," said the 27-year-old.
"It's one of the best shots I've hit of all time.
"I hit some unbelievable shots coming down the stretch. I look back to my three approaches into 15, 16, and 17 as all really, really good shots. On 18 it was kind of just a bit of hit and hope.
"I just felt I had to hit the green. I was trying to make a par on 18 and put the pressure on him and force him to make a birdie.
"I knew Will was going to hit it close. I knew he was going to give himself a chance. When I hit that shot, I thought at least I've got a chance too."
Zalatoris, who was also a runner-up at last month's US PGA Championship, after being beaten in a play-off by Justin Thomas, missed a 15-foot birdie putt to force extra holes at Brookline Country Club in Massachusetts.
He described Fitzpatrick's approach as a defining moment that will be looked back upon in years to come.
"Matt's shot is going to be shown probably for the rest of US Open history," Zalatoris said.
"I walked by it, and I thought that going for it was going to be ballsy, but the fact that he pulled it off and even had a birdie look was just incredible."
Fitzpatrick's success comes a month after going close at the US PGA Championship, where he finished two strokes behind eventual winner Thomas having gone into Sunday's fourth round in the final pairing.
However, after delivering a nerveless display to break his major duck at Brookline, Fitzpatrick says his target now is to try and emulate Sir Nick Faldo's achievement of six major championships.
Faldo, who is widely regarded as England's most successful golfer, won the Open Championship three times and the Masters three times between 1987 and 1996, and spent almost two years as the world number one.
Earlier in the week Fitzpatrick had been talking about the number of majors needed to be considered a legend in the sport.
When asked on Sunday what that number might be, he replied: "Six. That's the number that we all agreed on. I've got a bit of a way to go, but it's a good start."
Fitzpatrick's triumph sees him share the honour of being one of only two male players to have won US Amateur and US Open on the same course, while American Juli Inkster is the only woman to achieve the feat.
Golfing great Jack Nicklaus, who won a record 18 majors, did it at Pebble Beach in 1961 and 1972, while Fitzpatrick won the US Amateur at Brookline in 2013.
"Any time you're sharing a record with Jack Nicklaus, it's unbelievable," Fitzpatrick added. "So for me to have that as well is incredible.
"He called me up at the presentation to congratulate me. Coming from someone like that, it means the world."
At the trophy presentation ceremony, Fitzpatrick joked: "I don't know if Jack is listening to this but he gave me some abuse at the start of the year, when I won a members' competition at his club and he said 'congratulations on finally winning in the United States'.
"I can go back to him now and say I've won twice.
"I had the big monkey on my back of not winning over here, it's all everybody talked about and to do it in a major, there's nothing better."
Valeurs Actuelles
Mexique : un homme gagne son procès contre Google, condamné à lui verser 245 millions de dollars pour “préjudice moral”
Une somme importante, même pour Google. Le 13 juin dernier, le géant américain, spécialiste des moteurs de recherche, a été condamné à payer près de 245 millions de dollars à un particulier pour « préjudice moral », rapporte BFM Business, samedi 18 juin. La firme est accusée d’avoir « supposément toléré et permis la diffusion d’un blog » portant atteinte à la réputation de l’avocat mexicain Ulrich Richter Morales.
« De nouveau, nous regrettons la condamnation en appel » d’un tribunal de Mexico « que nous considérons arbitraire, excessive et sans fondement », a réagi la firme, assurant qu’elle « se défendra jusqu’en dernier recours, car cet arrêt porte atteinte à la liberté d’expression et à d’autres principes fondamentaux ».
Des plaintes dans d’autres pays
« Je suis sans voix. Merci », a quant à lui commenté le plaignant sur les réseaux sociaux, après l’annonce du verdict. Il accuse Google d’avoir permis la mise en ligne d’un blog l’impliquant dans des délits présumés de blanchiment d’argent, trafic d’influence et falsification de documents, affirmant demander le retrait du site depuis 2015.
Ce n’est pas la première fois que le géant américain de la « tech » essuie ce type d’accusations. Pas plus loin qu’au début du mois de juin, la cour fédérale australienne avait déjà ordonné à l’entreprise de verser plus de 466.000 € à un homme politique australien, qui estimait avoir été victime de diffamation dans des vidéos humoristiques hébergées sur la plateforme de vidéo YouTube, propriété de Google.
France24 - World
French left's coalition gamble pays off in legislative elections but unity challenges loom
Issued on: 20/06/2022 - 00:59
FRANCE 24
Follow
France’s new left-wing bloc is set to become the largest opposition force in parliament. But staying united will present an early test as President Emmanuel Macron’s centre-right majority seeks allies on the moderate left to push through his reform agenda.
Macron was on course to lose his absolute majority in the National Assembly after projections pointed to a hung parliament that would see the pan-leftist NUPES (New Popular Union) alliance winning an estimated 141 seats, according to pollster Ipsos Sopra-Steria late Sunday evening Paris time, more than doubling the score of its combined parties in 2017.
The bloc brings together the far-left La France Insoumise (“France Unbowed” or LFI), the Socialist Party, the Greens (Europe Ecologie-Les Verts) and French Communist Party for the first time in 20 years – under the helm of the eurosceptic far-left veteran Jean-Luc Mélenchon.
The left-wing coalition campaigned to lower the retirement age from 62 to 60, raise the minimum wage and cap prices on essential products. But within the alliance there are major differences, on issues from Europe to nuclear energy and policing, that were put aside during the legislative campaign but which opponents will seek to tease out.
“The rout of the presidential party is complete and no clear majority is in sight,” Mélenchon told his cheering supporters in Paris. “It is the failure of Macronism and the moral failure of those who lecture us.”
Clémentine Autain, one of Mélenchon’s top lieutenants, said the results were a vindication of the left’s strategy.
“This is a gathering of the forces for a social and ecological transformation on the basis of a profound change of society,” she said.
Beyond the triumphalism, the question now is whether the alliance can hold. Mélenchon’s LFI party, which Ipsos estimates will win about 79 lawmakers, slightly fewer than forecast in opinion polls, will want to lead the left in parliament.
But with the Socialists and Greens able to create their own parliamentary groups, it is not a given that they would support LFI on all issues when opposing the majority.
Internal divides
Senior Macron officials were on Sunday already trying to drive a wedge through the different factions of the NUPES alliance, accusing LFI of being a party of the extremes and an unconstructive force in parliament over the past five years.
“How many times did you join the National Front in parliament?” Justice Minister Eric Dupont-Moretti asked LFI stalwart Manuel Bompard on France 2 television. “The extremes join each other.”
Corinne Narassiguin from the Socialist Party, which has given France two presidents since World War Two and been a driving force for European integration, said time would tell if the alliance would survive or had just been an electoral machine.
“Like in other coalition groups in Europe, we will agree on points and have points of difference,” she told Reuters. “It is an experiment, it is the first time that we’ve had a group elected as an inter-group and it is our responsibility to voters (to keep it together).”
In a sign of how the ruling majority may act in the coming days, government spokesperson Olivia Grégoire offered an olive branch to some opponents.
“On the right and left, there are moderates, Socialist moderates ... there are people who on some draft legislation they will be beside us,” she told France 2. “It’s an open hand to all those who want to make the country move forward.”
(FRANCE 24 with REUTERS)
French legislative elections © FRANCE 24
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Macron’s bloc falls short of absolute majority, leftist coalition second, large gains for far right
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
French legislative elections: The second round, by the numbers
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Macron or chaos: French ruling party flags red menace in tight election
New York Times - World
Haiti’s Lost Billions
By Lazaro Gamio, Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan, Allison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
The choice: money or war.
The choice: money or war.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
French National Library
French National Library
In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.
Lepelletier de Saint Remy
But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
What France demanded
150 million francs
1st payment
2nd
3rd
4th
5th
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
That was part of France’s plan.
That was part of France’s plan.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
Departmental Archives of Landes
Federico Rios for The New York Times
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
French National Library
In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.
Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.
National Archives, France, CC//379
Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.
The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.
Mauricio Lima for The New York Times
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
It was a disaster — national in name only.
It was a disaster — national in name only.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
Haiti’s debt burden
In 1825 french francs
Double debt
1874 and 1875 loans
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Library of Congress
By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.
French National Library
In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.
U.S. Navy
Museum of the City of New York, via Getty Images
Library of Congress
Bettmann Archive/Getty Images
Bettmann Archive/Getty Images
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Their loot was in New York within days.
Their loot was in New York within days.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
Haiti’s Debt Burden
In 1825 french francs
Americans invade
Franc loses value
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Bettmann Archive/Getty Images
Damon Winter/The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Adriana Zehbrauskas for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.
BBC
SANS TITRE
Real Madrid
Rudiger: "Hello everyone, thank you for having me and my gamily here. This is a very special day for me. I would like to say thanks to my parents, their unconditional support has been very important through my whole life. Thanks to the president [Florentino Perez] for giving me the chance to play for this big club.
"I will give everything and want to win as many trophies as possible. Hala Madrid!"
#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)
Richard: Sterling and Jesus are leaving to balance the books among other things. With Alvarez and Haaland on the books City has more than enough surplus.
Real Madrid
Antonio Rudiger's Real Madrid news conference is underway. We'll bring you some of the best bits...
It is a sign of a very good player when even the euphoria of signing one of world football's most exciting attacking talents cannot entirely compensate for his departure.
This is the place where Liverpool find themselves - delighted at the record arrival of Darwin Nunez, but saddened at end of Sadio Mane's stellar six years at Anfield.
Mane's move to Bayern Munich leaves one of the Premier League's greatest forward lines in history shorn of a key component - one who has scored 120 goals in 269 games to help Liverpool win every major trophy available.
BBC Sport looks at the impact the Senegal striker had at Liverpool and what their remodelled forward line needs to thrive without him.
Full story.
Liverpool have agreed a 41m euro (£35.1m) deal to sell Sadio Mane to Bundesliga champions Bayern Munich.
The Reds will get a fixed 32m euros (£27.4m) with an additional 6m euros based on appearances and 3m euros based on individual and team achievements.
Liverpool turned down two bids from Bayern before the two clubs settled on a move for the 30-year-old, whose deal with the Reds ran until next summer.
He joined Liverpool for £31m plus £2.5m in add-ons from Southampton in 2016.
Full story.
#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)
Brian: It is very rare for a player to return to a club and perform as before as systems change. It did not work for Lukaku at Chelsea and it may not again in Italy. As for Sterling we simply do not need him with Diaz, Elliott and Gordon all younger.
#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)
I wonder if Sterling ever regrets leaving Liverpool? He still doesn’t have a Champions League winners medal.
Near the start of last season, then Leeds boss Marcelo Bielsa was asked about the potential departure of Kalvin Phillips from his hometown club.
"I'm sure the day he leaves Leeds will generate disappointment," said the Argentine. "But I am sure the way he does it is going to solidify his link to the club, the people and the city."
That emotional moment appears to be imminent for the midfielder in the shape of a highly expected move to Manchester City. The Premier League champions have made him their number one transfer target this summer and are expected to pursue a deal more vigorously now Phillips has completed his international commitments with England for the summer.
While there is obvious sadness for the Whites and their fan base, there is an acceptance that this deal may be best for club and player.
But what of the reaction from City fans? And how will the 26-year-old England international fit in to Pep Guardiola's trophy-laden side?
Full story.
The Germany defender will also face the media in around 15 minutes...
#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)
Re: Adrian 10:25,
Didn't we just have one of the biggest overhauls of the premier league era? We don't need to buy a future as much as other teams because of our stellar academy, we need make a way for the future with proven players, Sterling is a good start.
Alistair Magowan
BBC Sport
Chelsea co-owner Todd Boehly is set to take over as chairman after
Bruce Buck stepped down from the role.
BBC Sport understood that Buck was set to continue a chair
following the takeover of the club last month.
But a change of direction means he will now continue as a special
advisor to Chelsea, where he has been chairman for 19 years.
So what kind of player have Liverpool bought themselves from Aberdeen for £4.2m-plus in the shape of right-back Calvin Ramsay?
Former Scotland midfielder Leanne Crichton: "I think one of the big things that's got him his move is the physical side of the game. You've got a lot of young players who are good and look the part on the ball, but he's got it in terms of the runs, the support play, the recovery, the physicality and being able to match players who have years on him in terms of experience.
"If you look at Liverpool and the way they play and the system they deploy, you don't have players who can't run and who can't recover.
"The game has progressed so much that you don't get through a game unless you are comfortable on taking the ball, in and out of possession being able to recover, being able to start the play from the back, playing through the thirds and getting up and down that support play. He ticks a number of boxes and he's still got years left to develop."
Former Scotland winger Pat Nevin: "If you take the assists from the Liverpool full-backs out of their team, they are actually nowhere near Manchester City, so they know the importance of those positions.
"They'll want someone who can come in when Trent Alexander-Arnold is not available or needs a rest - and remember the extraordinary number of games Liverpool have been playing.
"If he does well and improves quickly, I think he'll get opportunities this season. It may only be the Carabao Cup, but that is still a competition you want to play in.
"If you look at their squad, I don't think, apart from Trent, they've got anyone specifically set up to play that position. They have centre-backs who can move out, they've got other players who can play in there - Milner was going back there a lot of the time and that's not his position. There is a spot there to be the number two, to be the shadow and you will get opportunities."
#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)
Lukaku has made his own bed with his public outburst of unhappiness, he doesn't fit the Chelsea formation and is clearly clashing with the coach. He needs to go, Sterling would be an ideal asset, there are too many average players if your compare our squad to City and Liverpool. They are buying for the future with Haaland and Nunez, we're buying retirees it would seem. It needs an overhaul and a refresh.
#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)
JJ: Chelsea pulling some horrendous business, £97m for a player that doesn't fit in, Tuchel likes his players to press which has never been Lukaku's game.
#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)
Brian: In 2021 Pep described Sterling as possessing the potential to be the world's best player. So Pep has failed to nurture that talent ir the accolade has proved too heavy for Sterling to carry.
#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)
@ Tim Patrick: Chelsea aren't writing off a £97m asset though are they. They're looking to receive a e10m one year loan fee and then look to receive a decent transfer fee at a later date whilst still in contract.
New York Times - World
How a French Bank Captured Haiti
How a French Bank Captured Haiti
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
Supported by
How a French Bank Captured Haiti
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Matt Apuzzo, Constant Méheut, Selam Gebrekidan and Catherine Porter
Listen to This Article
To hear more audio stories from publications like The New York Times, download Audm for iPhone or Android.
Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.
Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.
But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.
“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.
Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.
Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”
It was all a mirage.
The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.
Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.
Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.
Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.
And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.
French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.
Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.
The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.
That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”
A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)
Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.
The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.
By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.
The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.
The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.
The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”
But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.
And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.
More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.
It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.
“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
Hopes and Aspirations
Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.
Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.
Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.
Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.
These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.
Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.
“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”
But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”
Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.
A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
‘We Owe More Than Before’
Durrieu knew how to sell a dream.
Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.
It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.
Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”
None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.
“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”
The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”
Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.
Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.
The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.
That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.
The National Bank
Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.
The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.
Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.
The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.
Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.
Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”
Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.
Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.
‘Betrayed by Their Own Brothers’
The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.
In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”
When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.
Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.
Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”
That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.
“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”
Dashed Hopes
Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.
The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.
“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.
Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.
The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”
Yet Another Loan
The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.
Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.
Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.
It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.
Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.
“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”
The Fall of the National Bank
Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.
The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.
Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.
But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.
In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.
That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”
As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.
“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”
That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.
By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.
The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.
After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.
It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.
Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
Advertisement
France24 - World
Europe wilts under early June heatwave
Issued on: 19/06/2022 - 11:00
NEWS WIRES
Spain, France and other western European nations sweltered over the weekend under a blistering June heatwave that has sparked forest fires and concerns such early summer blasts of hot weather will now become the norm.
The weekend's soaring temperatures were the peak of a June heatwave in line with scientists' predictions that such phenomena will now strike earlier in the year thanks to global warming.
The popular French southwestern seaside resort of Biarritz saw its highest all-time temperature Saturday afternoon of 42.9 degrees Celsius (109.2 degrees Fahrenheit) state forecaster Meteo France said as authorities urged vigilance from the central western coast down to the Spanish border.
Many parts of the region surpassed 40C, although storms were expected on the Atlantic coast on Sunday evening— the first signs that the stifling temperatures will "gradually regress to concern only the eastern part of the country," the weather service reported.
The baking heat failed to put off heavy metal aficionados attending the Hellfest festival at Clisson on the outskirts of the western city of Nantes, where temperatures soared beyond 40C.
Those who found the energy to headbang to the music were grateful for several water fountains on hand which sprayed them periodically.
Queues of hundreds of people and traffic jams formed outside aquatic leisure parks in France, with people seeing water as the only refuge from the devastating heat.
With the River Seine off limits to bathing, scorched Parisians took refuge in the city's fountains.
And at Vincennes Zoo in the capital's outskirts, shaggy-haired lions licked and pawed at frozen blood fed to them by zookeepers, who monitored the enclosure's animals for signs of dehydration under the scorching sun.
"This is the earliest heatwave ever recorded in France" since 1947, said Matthieu Sorel, a climatologist at Meteo France, as June records fell in a dozen areas, leading him to call the weather a "marker of climate change".
Forest fires rage
In a major incident in France, a fire triggered by the firing of an artillery shell in military training in the Var region of southern France was burning some 200 hectares (495 acres) of vegetation, local authorities said.
"There is no threat to anyone except 2,500 sheep who are being evacuated and taken to safety," said local fire brigade chief Olivier Pecot.
The fire came from the Canjeurs military camp, the biggest such training site in Western Europe.
Fire services' work was impeded by the presence of non-exploded munitions in the deserted area, but four Canadair planes were deployed to water bomb the fires.
Farmers in the country are having to adapt.
Daniel Toffaloni, a 60-year-old farmer near the southern city of Perpignan, now only works from "daybreak until 11:30 am" and in the evening, as temperatures in his tomato greenhouses reach a sizzling 55C.
Forest fires in Spain on Saturday had burned nearly 20,000 hectares (50,000 acres) of land in the northwest Sierra de la Culebra region.
The flames forced several hundred people from their homes, and 14 villages were evacuated.
Some residents were able to return on Saturday morning, but regional authorities warned the fire "remains active".
Firefighters were still battling blazes in several other regions, including woodlands in Catalonia.
Temperatures above 40C were forecast in parts of the country on Saturday -- with highs of 43C expected in the northeastern city of Zaragoza.
There have also been fires in Germany, where temperatures were forecast to go as high as 40C on Saturday but only reached 36C. A blaze in the Brandenburg region around Berlin had spread over about 60 hectares by Friday evening.
Foretaste of future
The UK recorded its hottest day of the year on Friday, with temperatures reaching over 30C in the early afternoon, meteorologists said.
"I think at the moment people are just enjoying it being hot but if it gets any hotter than this, which I think it is meant to, then that's a concern," said Claire Moran, an editor in London.
Several towns in northern Italy have announced water rationing and the Lombardy region may declare a state of emergency as a record drought threatens harvests.
Italy's dairy cows were putting out 10 percent less milk, the main agricultural association, Coldiretti, said Saturday.
With temperatures far above the cows' "ideal climate" of 22-24C, animals were drinking up to 140 litres of water per day, double their normal intake, and producing less due to stress, it said.
Experts warned the high temperatures were caused by worrying climate change trends.
"As a result of climate change, heatwaves are starting earlier," said Clare Nullis, a spokeswoman for the World Meteorological Organization in Geneva.
"What we're witnessing today is unfortunately a foretaste of the future" if concentrations of greenhouse gases in the atmosphere continue to rise and push global warming towards 2C from pre-industrial levels, she added.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
CLIMATE EMERGENCY
Climate change leading to earlier and earlier heatwaves, scientists say
France pledges €500 million for urban vegetation as heatwave descends
'Marker of climate change': Europe swelters in record-breaking June heatwave
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : l’Union européenne accuse Moscou de mettre le monde en danger de famine
Les conséquences de la guerre en Ukraine se ressentent à l’international, et ce, à cause de la Russie. C’est en tout cas ce qu’a jugé le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrel, dans un article publié sur son blog officiel et rapporté par BFM TV ce samedi 18 juin. En bloquant les exportations de céréales de l’Ukraine et en restreignant ses propres exportations, Moscou met le monde en danger de famine, a-t-il accusé, assurant que l’Union européenne est prête à travailler avec l’Onu « pour prévenir tout impact indésirable » des sanctions prises contre la Russie « sur la sécurité alimentaire mondiale ».
Josep Borrel a également précisé que ces sanctions n’interdisent pas au pays dirigé par Vladimir Poutine « d’exporter des produits agricoles et des semences, ni de les acheter, à condition que les personnes ou entités sanctionnées ne soient pas impliquées » dans ces opérations.
« Une bataille des récits »
Alors que la Russie « a transformé la mer Noire en zone de guerre » et a fait « le choix politique, conscient, de ‘militariser’ les exportations de céréales et de les utiliser comme un outil de chantage », pour le chef de la diplomatie européenne, il est « impératif de permettre la reprise des exportations ukrainiennes par bateau ».
« Ne pas le faire risque de provoquer une catastrophe alimentaire » à l’échelle planétaire, a-t-il encore mis en garde. Avant de reconnaître, au sujet des sanctions prises par l’UE : « Nous sommes pleinement conscients qu’il y a une ‘bataille de récits’ autour de cette question. » Le sujet sera au centre des discussions des différents ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’UE, qui se réuniront à Luxembourg, ce lundi 20 juin.
France24 - Monde
Basket : les Warriors sacrés champions NBA pour la 7e fois
Publié le : 17/06/2022 - 06:27
FRANCE 24
Suivre
Emmenés par le légendaire Stephen Curry, les Golden State Warriors ont remporté le 7e titre de leur histoire en NBA jeudi soir, après 4 victoires à 2 face à Boston.
Les Warriors ont été sacrés champions NBA pour la 7e fois de leur histoire, la quatrième fois en six finales ces huit dernières saisons, après s'être imposés (103-90) à Boston, jeudi 16 juin, grâce à Stephen Curry, auteur de 34 points, et une défense de fer.
La dynastie Warriors ravivée ! Grâce à Stephen Curry, impérial, et une défense intraitable, Golden State a remporté son 4e titre de champion en six finales disputées ces huit dernières saisons, le 7e de son histoire, en s'imposant (103-90) à Boston, jeudi.
"On l'a fait ! On l'a fait !" Les fesses sur le parquet mythique du Garden, les yeux embués, après une performance encore magistrale (34 pts), Curry était inévitablement pris par l'émotion. Partagée ensuite avec Dell, son père, ancien shooteur hors-pair à qui il doit d'être le meilleur marqueur à trois points de l'histoire.
Logiquement, avec 31,2 points de moyenne, il a été désigné MVP de la finale, pour la première fois, à 34 ans, rendant un peu plus prodigieuse sa carrière. Non pas qu'il fut passé à côté, réussissant à plusieurs reprises des matches de haute volée, mais Andre Iguodala en 2015, puis Kevin Durant en 2017 et 2018, s'étaient montrés plus constants.
Tant et si bien que l'étiquette du joueur incapable d'élever son niveau dans les joutes les plus cruciales collait à la peau du meneur, pourtant auréolé de deux trophées de MVP en saison régulière (2015, 2016). Impérial quasiment tout du long, il avait été stratosphérique au match N.4, sa masterclass (43 pts) dans le volcan du TD Garden, soudain éteint, ayant remis à l'endroit son équipe qui ne pouvait pas se permettre d'être menée 3-1.
Un mur bleu
Sa seule fausse note aura été le 0/9 derrière l'arc lors de la joute suivante, une première pour lui en 133 matches de play-offs. Mais qu'importe, avec lui, ce type de mésaventure ne se produit jamais deux fois d'affilée et il a su réagir en champion jeudi avec un 6/11 (12/21 au total, 7 rbds, 7 passes).
Hormis un tout début de rencontre à l'avantage des Celtics (14-2), les Dubs ont maîtrisé leur sujet. Leur défense a été de fer, provoquant 22 ballons verts perdus, tout en gagnant la bataille du rebond (29 dont 15 offensifs). En dix minutes, ils ont infligé un 35-8 à Boston, KO debout comme son public pourtant bouillant jusque-là, en réussissant au passage un 21-0, du jamais vu en finale en 50 ans.
Les Celtics sont perpétuellement rentrés dans ce mur bleu, malgré un sursaut, dans le sillage de Jaylen Brown (34 pts) qui les a un temps ramenés à -8. Mais à chaque fois un Warrior répondait.
Les "Dubs", qui remportent la série 4-2, ravivent de façon spectaculaire une dynastie débutée en 2015, avec un titre glané cette année-là et deux autres en 2017 et 2018, tout en ayant perdu en finales 2016 et 2019. Ils avaient gagné deux premières bagues à l'époque où ils jouaient à Philadelphie (1947 et 1956) et une troisième, sous le maillot de Golden State, en 1975.
Ce retour au sommet de la NBA n'était pas attendu il y a huit mois, quand débutait le championnat. Car les Warriors sortaient de deux années noires, plombés par le départ de Kevin Durant, les nombreuses blessures, dont celles, graves, qui ont foudroyé Klay Thompson, victime de ruptures à un ligament croisé et au tendon d'Achille droit.
9e bague pour Kerr
Ce dernier, absent des parquets pendant 941 jours, a fait son retour cette année. Et s'il n'est pas tout à fait redevenu le shooteur diabolique qu'il fut, comme en témoignent ses 12 points (à 5/20), il symbolise la résurrection de Golden State.
Les Splash Brothers ne sont pas les seuls à accrocher une quatrième bague à leur doigt, pour rejoindre le club des LeBron James, Shaquille O'Neal et autres Tony Parker, puisque le "Warrior" Draymond Green (12 pts, 12 rbds, 8 passes), le pivot Keyvon Looney et le vétéran Andre Igodala les accompagnent.
Pour Steve Kerr, architecte de la dynastie Warriors, ce sacre en tant qu'entraîneur est aussi le quatrième, auxquels s'ajoutent cinq autres du temps où il était joueur, trois avec les Bulls de Michael Jordan (1996, 1997, 1998) et deux avec les Spurs de Gregg Popovich (1999, 2003).
Il a réussi à reconstruire un groupe compétitif et gagnant, avec des jeunes comme Andrew Wiggins, arrivé à maturité, Jordan Poole, Gary Payton II ou encore Otto Porter Jr, auxquels les stars ont transmis leur "ADN de champions".
"Cet ADN, on ne peut pas vraiment l'enseigner. Notre ossature et notre façon de jouer, c'est ce qui nous rend uniques et différents", disait, à raison, Curry avant cette finale.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Basket : Joel Embiid, la superstar camerounaise de NBA bientôt sélectionnable avec les Bleus ?
L'exploit de Stephen Curry, meilleur "shooter" de l'histoire de la NBA
Nikola Jokic, le "Joker" Serbe qui domine la NBA
BBC
Canadian Grand Prix: Podium gives Lewis Hamilton 'hope' but Mercedes 'managing expectations'
Last updated on 9 hours ago9 hours ago.From the section Formula 1comments632
Lewis Hamilton says his podium at the Canadian Grand Prix has given him hope that Mercedes can return to competitiveness this year.
The seven-time champion had not scored a podium since the first race of the season and his result in Montreal ended a run of difficult races.
"It has given me a lot of hope there is more to come from this car, that the potential is truly there if we can get the set-up right," Hamilton said.
Prior to Montreal, Hamilton had been out-qualified by team-mate George Russell for three consecutive races, and had not finished ahead of him since the first race of the season in Bahrain.
Partly, that has been due to Russell's own highly impressive form this season. It remains an open question as to who will ultimately prove the faster, and there can be no higher compliment for Russell than that.
But there have also been bad luck and awkward circumstances for which Hamilton cannot be blamed. And at the same time the team's more experienced driver has been taking on what has been more often than not the less effective choice out of a series of set-up gambles by Mercedes as they seek to get on top of their recalcitrant car.
After expressing how "so, so happy" he was to finally have a good weekend, Hamilton half-joked that "maybe the second half of the season George can do the experiments".
More seriously, he said he thought that it was time for the team to not take matters quite so far as they seek to edge towards Red Bull and Ferrari on performance.
"We are just trying to progress as a team," Hamilton said. "Moving forwards, we will be a little more cautious on doing too many experiments as it really does hinder you through the weekend, especially if you only have first and second practice in the dry.
"There are lots of learnings from this weekend and improvements we can make going forwards but really great pace today. It is so nice to see. That has not always been the case with this car."
Hamilton finished only seven seconds behind race-winner Max Verstappen, as the Red Bull driver held off a late charge from Ferrari's Carlos Sainz, and there were times during the race when he was matching the leaders' lap times. But it is important to keep this in context.
The race was neutralised by a safety car with 20 laps to go, and resumed with only 16 remaining. Hamilton lost that margin in those laps, despite entering them hoping he could "just about keep up with them".
As such, Canada did not mark a significant step forwards for Mercedes on performance. The car remained where it has been all year, about 0.8secs a lap slower than the Red Bull and Ferrari. It just showed better tyre degradation than them - so it moved towards them on pace as the stints developed.
Team principal Toto Wolff said: "One swallow doesn't make a summer. We saw the swallow also in Barcelona [in May] but somehow it flew somewhere else.
"We were off the pace on Friday and we were good in the wet [in qualifying], respectable. Today at times we were with the quickest cars. In the second stint, Lewis and George were almost matching the front-runners on some laps.
"But we just need to be careful, there is is so much work we need to do to be back at the front and we are not yet there.
"We have scored four to five podiums and we are seeing glimpses of performance but it is far away from our own expectations of ourselves. You need to see a podium as a good result on merit and I'm happy for Lewis because he was really disadvantaged in some of the races where the safety car went against him. But still a lot of work to do."
Mercedes feel they have dispensed with the aerodynamic porpoising problem that afflicted them in the early race of the season, but are still suffering with another key issue - bouncing caused by a very stiff suspension set-up.
They made progress in Canada by raising the car and running the suspension softer, but what succeeded in improving the car's ride did not improve its performance.
This is a vicious circle that Mercedes do not yet know how to find a way out of. They expect to be more competitive at the next race, the British Grand Prix, because the long, fast corners and smooth track surface will suit their car.
But they do not have a key that will make the car as fast as a Red Bull or Ferrari. And until they find one, Hamilton's hopes of improved performance will remain just that.
"We should manage our own expectations," Wolff said, "and just grind away and look at the data and come up with some sensible solutions.
"We just need to get more load in the car, more downforce, and do that with a car that is not as low on the ground as we have expected. It is clear direction. You can see the [other] cars are going higher and this is where we need to find the performance."
Despite their lack of performance, Mercedes are only 40 points behind Ferrari in the constructors' championship, and Russell only 15 adrift of the Italian team's lead driver Charles Leclerc in the drivers' table.
But that is more a reflection of a dire run by Ferrari than anything else.
Canada contained some positives for Ferrari in their chase of Red Bull. Sainz was probably the fastest car on track - the Spaniard reckoned he was about 0.3-0.4secs a lap quicker than Verstappen. But that was not sufficient a performance offset to be able to pass the Red Bull in their race to the flag.
Sainz was pleased that "for the first time this season I could say I was the quickest guy on track". But team boss Mattia Binotto said that his driver had made life more difficult for himself by leaving time out on track in qualifying.
Meanwhile, Leclerc recovered well enough from his position at the back of the grid following an engine penalty, but he found it harder to pass some of the slower cars than many expected, and fifth was a couple of places lower than some other teams' strategy simulations had predicted for him.
And it meant he lost more points to Verstappen and now trails him by 49 points in the championship, with more engine penalties inevitable further down the line.
After the race, Binotto was trying to talk up Ferrari's hopes. "He has fresh power-units for the next races and we have four races to the summer break where he can attack and recover some points if we can," he said.
Most other people in the paddock, though, feel that Verstappen is now a sure bet for a second consecutive title.
The man himself is not taking anything for granted, however.
"It's still a very long way," Verstappen said. "I know the gap is quite big but it can switch around very quickly - race three, I was 46 points behind. We just need to stay calm and improve because today we were not the quickest.
"It swings a bit. Last weekend it looked good, now it didn't look as good but we still managed to win and that is a quality. We just have to work together with the team to find little improvements in the car."
He's not really kidding anyone, though. Right now, Ferrari don't look like a team that can mount a consistent challenge to Verstappen and Red Bull, and the onus is on them to prove that impression wrong.
One of the most disappointing aspects of the race was the way Fernando Alonso plummeted from his stunning second place on the grid to finish seventh on the road, behind even team-mate Esteban Ocon, who the veteran Spaniard complained during the race he had been "100 times faster" than during the weekend.
Seventh later became ninth after he was given a five-second penalty for weaving on the straight when defending from Valtteri Bottas late on.
Alonso's qualifying lap was a marvel to watch, the car vividly alive as he chucked it around like a go-kart, bending it to his will, power-sliding it out of the final chicane.
The Alpine team were in awe of his performance, and so were many in the paddock, including Alonso's rivals. And there was widespread delight - both inside F1 and among fans around the world - at his return to the sharp end.
He drove a strong first part of the race, losing ground to Verstappen and Sainz, but holding Hamilton at bay. But, as so many other times this season, luck deserted him.
When the second virtual safety car was called, Alonso had just passed the pit entry, and the race had gone green again just before he reached it next time around. So he had to stay out. That put him in a difficult position strategy-wise.
Worse, though, was that he suffered a problem with the engine's hybrid system straight afterwards, costing him huge speed on the straights.
"At the beginning of the race I felt strong compared to Hamilton," Alonso said, "we just didn't have the pace of Verstappen and Sainz. But OK to control Hamilton and the Mercedes.
"And then the virtual safety cars, lucky or unlucky, that could change the race, OK. But we could still maybe be fighting for P3, P4.
"But then when the engine problem came, it was just trying to survive, trying to get the DRS, driving kamikaze in the corners before the detection [point], because the DRS was my only safety on the straights after that.
"I could not pass. But yeah, it was very frustrating because my car was flying this weekend."
Reliability has been his and Alpine's biggest problem this season, and here it was biting again.
"That's disappointing," Alonso said. "If we didn't finish on the podium it's because we had a reliability issue on car 14 and unlucky maybe with the virtual safety car, but the luck you cannot control. Reliability on car 14 should be a little bit better."
Difficult race or not, though, Alonso made quite a statement in Montreal.
Valeurs Actuelles
Le blé devient une arme
On ne plaisante pas avec le blé, base de l’alimentation depuis les temps les plus anciens. En 1709 dans la région de Grenoble, lors de la grande famine, les vols de grains étaient punis de bannissements et de coups de fouet. Aujourd’hui, la guerre entre la Russie et le grenier de l’Europe qu’est l’Ukraine, troisième exportateur mondial avant le début du conflit, fait craindre, comme a alerté l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, une famine en Afrique ; ce continent importe la moitié de sa consommation de céréales, l’Algérie, l’Égypte et le Nigeria étant les acheteurs les plus importants.
Depuis quelques jours, des soupçons de vol de blé ukrainien de la part de la Russie ont surgi. Début juin, Vasyl Bodnar, ambassadeur d’Ukraine en Turquie, accusait : « La Russie vole, sans vergogne, le grain ukrainien et le fait partir de la Crimée occupée. Il transporte ce grain vers des pays étrangers, dont la Turquie. Nous avons demandé de l’aide [à celle-ci] pour résoudre ce problème. » Quelques jours plus tard, lors d’une conférence de presse sur la sécurité alimentaire, Antony Blinken, secrétaire d’État américain, confirmait : « Il y a des rapports crédibles montrant que la Russie vole à son profit les exportations ukrainiennes de céréales. » De quoi attiser un peu plus les tensions diplomatiques.
Fin mai, de 500 000 à 700 000 tonnes de blé, pour une valeur minimale de 100 millions de dollars, auraient été pillées par les Russes.
Fin mai, de 500 000 à 700 000 tonnes de blé, pour une valeur minimale de 100 millions de dollars, auraient été pillées par les Russes. À la mi-mai, la chaîne américaine CNN a dévoilé des images satellites du cargo russe Matros Pozynich à quai à Lattaquié (Syrie) : parti de Crimée le 27 avril (en ayant préalablement coupé son transpondeur, qui permet à tout moment d’identifier et de localiser un navire), il avait fait escale à Sébastopol avant de lever l’ancre pour rejoindre quelques jours plus tard le port syrien où il a déchargé une partie de sa cargaison de blé. Selon le média américain, deux autres navires russes sont aussi soupçonnés de se livrer au trafic de céréales. « Ce sont d’abord les marchandises déjà présentes dans les ports, donc les plus simples à récupérer, qui ont été dérobées », estime Gautier Le Molgat, directeur général adjoint chez Agritel.
Plus que jamais, le blé se retrouve au cœur du conflit ; derrière les champs de bataille, les champs céréaliers. « Depuis plus d’une décennie, l’Ukraine se rapproche de l’Ouest et souhaite entrer dans l’Union européenne , considère Jean-Pierre Bloch, consultant chez Infograin. La montée en puissance de l’agriculture ukrainienne sur le marché mondial constitue un problème majeur de concurrence pour la Russie, désireuse de contrôler 30 % du marché mondial… et de devenir le fournisseur incontournable des pays du MoyenOrient, du Maghreb, d’Afrique. » Pour les Russes, il est primordial de contrôler les flux de céréales en mer Noire. « Pour les avoir fréquentés, ils n’ont pas la même notion du temps et de l’espace, ajoute Jean-Pierre Bloch. Ils avancent doucement et sûrement et je ne les vois pas s’arrêter. »
De quoi continuer à déstabiliser le marché alors que les prochaines récoltes ne devraient pas tarder à débuter dans l’hémisphère Nord. Sur les marchés européens et américains, deux zones qui alimentent le marché international, les prix du blé se sont appréciés de 50 % dans le mois qui a suivi le début du conflit russo-ukrainien – le blocage de l’activité export des deux pays a provoqué un déséquilibre du marché, la mer Noire étant une importante zone d’exportation. À la mi-mai, ils ont atteint des sommets historiques, à 439,25 euros la tonne, avec l’embargo indien sur les exportations.
Les stocks de 2021 ne sont pas partis à l’export
Depuis, s’ils ont reflué de 10 %, les prix restent encore à des niveaux très élevés. La situation est même plus problématique pour les importateurs que lors de la dernière crise alimentaire mondiale de 2007 qui avait entraîné de nombreux conflits sociaux, car le dollar est bien plus haut – de l’ordre de 25 % – face à l’euro. « Le marché est fondamentalement déstabilisé ; il n’y a pas plus de spéculateurs ou de spéculation que d’habitude , note Gautier Le Molgat. D’autant plus que certains n’ont plus les capacités financières pour tenir leurs positions et régler les appels de marge. » Voilà pour l’activité sur les marchés financiers.
Sur le terrain, en Ukraine, il s’agit de trouver le plus rapidement possible une réponse à la question suivante : comment libérer le blé accumulé et les céréales dont le monde a besoin ? Dans les silos, il y a déjà les stocks de l’année dernière qui ne sont toujours pas partis à l’export et bientôt viendront s’ajouter les nouvelles récoltes de l’été. Ce qui inquiète le président ukrainien, Volodymyr Zelensky : « Actuellement, entre 20 et 25 millions de tonnes de céréales sont bloquées et cet automne ce chiffre pourrait augmenter à 70-75 millions de tonnes. » Et que ce soit par mer, par route ou chemin de fer, la logistique est devenue aujourd’hui un casse-tête pour ne pas dire un cauchemar.
En temps normal, l’Ukraine expédie 10 millions de tonnes de céréales par mer chaque mois. Or, le port d’Odessa, le plus important du pays, d’où partaient, il y a encore six mois, grâce à ses capacités logistiques, les trois quarts de la production céréalière, est aujourd’hui quasiment à l’arrêt. Pour au moins deux raisons. Il y a le blocus russe des côtes ukrainiennes qui ne laisse passer qu’au compte-gouttes les navires vraquiers et céréaliers. Récemment, les Russes, qui ont dénombré 70 navires de 16 nationalités bloqués dans les ports ukrainiens, ont mis en place deux couloirs maritimes : un en mer Noire, ouvert de 8 à 19 heures au large des ports de Kherson, de Nikolaïev, d’Ochakov, d’Odessa, de Tchernomorsk et de Youjny et un autre, en mer d’Azov, ouvert 24 heures sur 24. Or cette mer est moins profonde que la mer Noire, ce qui va limiter, de fait, les tonnages transportés. Depuis une quinzaine de jours, le port de Marioupol a rouvert, après des opérations de déminage sur 1,5 million de mètres carrés. Certains observateurs voient dans la création de ces couloirs maritimes une manœuvre de la part des Russes, pour montrer qu’ils sont là pour répondre aux besoins mondiaux en blé et ainsi tenter d’adoucir ou de lever les sanctions internationales.
Les mines ukrainiennes paralysent le trafic
Seconde raison : pour éviter une opération amphibie russe en mer Noire et notamment un débarquement dans la région d’Odessa, l’armée ukrainienne a, au début du conflit, mouillé en urgence de très nombreuses mines, au risque de paralyser le trafic maritime. « Si bien que l’Ukraine est aujourd’hui prise à son propre piège », estime Jean-Pierre Bloch.
La mer Noire concentre toutes les attentions. Moscou exige que Kiev la démine : « L’armée russe garantit le passage sans entraves des navires chargés de céréales depuis les ports ukrainiens vers la Méditerranée, si l’Ukraine résout le problème du déminage des eaux territoriales » , annonçait fin mai le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. « Dès qu’on déminera les accès au port d’Odessa, la flotte russe de la mer Noire sera là », craint Sergueï Bratchouk, porte-parole de l’administration de la région d’Odessa.
Pour sortir de l’impasse, Sergueï Lavrov, en visite en Turquie, a annoncé que la Russie était prête à « garantir la sécurité des navires céréaliers quittant les ports ukrainiens, avec la coopération de la Turquie ». Son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu, est venu en renfort : « Si nous devons ouvrir le marché international ukrainien, nous pensons que lever les obstacles aux exportations russes est légitime. » Mais certains craignent que la Russie en profite pour exercer un droit de regard pour éviter que les navires reviennent en Ukraine chargés d’armements. « Le vrai problème est là , juge Gautier Le Molgat. Il faudra des convois militaires pour escorter les cargos remplis de grains, donc des moyens techniques qui ne pourront être exclusivement russes, ce qui forcément prendra du temps avant d’arriver à une solution. » La France pourrait apporter son aide pour débloquer la situation dans le port d’Odessa.
Autant d’incertitudes qui vont maintenir les cours à des niveaux élevés. Et qui pourrait, en fait, entraîner, pour les consommateurs, de nouvelles hausses de prix dans les rayons. « Le conflit a débuté en février, à une période où beaucoup d’industriels avaient sécurisé leurs achats , explique Gautier Le Molgat. Bientôt, ils vont à nouveau recourir aux marchés et ils paieront 200 euros de plus la tonne par rapport à l’an dernier. » Le pire est devant nous. « Si pour l’alimentation animale, le blé peut être remplacé par des aliments de substitution comme le colza ou les tourteaux de soja, pour l’alimentation humaine, il n’y a pas de solution alternative. On ne peut pas faire sans la Russie et l’Ukraine. »
France24 - Monde
Mondial-2026 : New York, Mexico et Vancouver parmi les 16 villes d'accueil
Publié le : 17/06/2022 - 02:50
FRANCE 24
Suivre
La Fifa a dévoilé, jeudi, les 16 villes des États-Unis, du Canada et du Mexique qui accueilleront la Coupe du monde de football 2026. La ville hôte de la finale de la compétition n'est cependant pas encore connue.
La Fifa a révélé, jeudi 16 juin, à New York, les 16 villes qui accueilleront des matches de la Coupe du monde 2026 organisée pour la première fois dans trois pays, États-Unis, Mexique et Canada, en maintenant le suspense pour la finale.
Comme prévu, les États-Unis se taillent la part du lion, avec onze villes (Seattle, San Francisco, Los Angeles, Kansas City, Dallas, Atlanta, Houston, Boston, Philadelphie, Miami, New York), tandis que le Mexique en aura trois (Guadalajara, Mexico City et Monterrey) et le Canada deux (Toronto et Vancouver).
Sans surprise, le stade Azteca de Mexico City fait partie de la liste et devient le premier à accueillir trois Coupes du monde, après celles de 1970 et de 1986 où il fut le théâtre des finales remportées par le Brésil puis l'Argentine.
Choix "très difficile"
Six villes ont été recalées, au terme d'un choix "très difficile", a assuré à New York le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Gianni Infantino : Cincinnati, Denver, Nashville, Orlando, et une candidature Washington DC/Baltimore pour les États-Unis, ainsi qu'Edmonton au Canada.
Quant à la finale, "nous devons encore en discuter, avoir une analyse et nous prendrons une décision le moment venu", a-t-il ajouté.
Les stades auront pour la plupart des capacités d'environ 60 000 places.
La Coupe du monde 2026 inaugurera un nouveau format à 48 équipes et 80 matches, contre 32 équipes et 64 rencontres pour le Mondial-2022 cet automne au Qatar.
"Super Bowl"
Le patron de la Fifa a promis une réflexion sur les distances parcourues, alors que certaines villes sont éloignées de plus de 4 000 km. "Dans une région aussi vaste que l'Amérique du Nord, nous devons nous en préoccuper, pour veiller à ce que les équipes jouent dans des 'clusters', où les supporters n'ont pas à parcourir des distances folles, tout comme les équipes", a déclaré Gianni Infantino.
Mais il a aussi promis que chaque rencontre pourra se comparer à "un Super Bowl", la finale du championnat de football américain, en terme d'audiences et de spectateurs, et s'est donné comme objectif ambitieux de faire du ballon rond le premier sport en Amérique du Nord.
Les États-Unis avaient organisé pour la première fois la Coupe du monde en 1994, un événement qui a contribué à l'essor du football dans un pays où le basket, le baseball et le football américain sont rois.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
FOOTBALL
Mondial-2022 : l'Australie sera le premier adversaire de la France
Mondial-2022 au Qatar : Amnesty réclame plus de 400 millions de dollars à la Fifa
Info ou intox
"Robot arbitre" au mondial de football : l'histoire d'une information détournée
New York Times - World
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
Supported by
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Selam Gebrekidan, Matt Apuzzo, Catherine Porter and Constant Méheut
Listen to This Article
To hear more audio stories from publications like The New York Times, download Audm for iPhone or Android.
In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.
They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.
The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.
The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.
Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.
Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.
But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.
By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.
After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.
Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.
Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.
But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.
And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.
“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”
At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.
But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.
Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.
Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.
The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.
American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”
“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”
More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.
When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.
“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.
‘Detrimental to American Interests’
“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”
For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.
He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”
“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”
Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.
By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.
The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.
The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.
As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.
One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.
Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.
No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.
“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.
Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.
Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.
French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.
Claiming the Gold
Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.
His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.
Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.
Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”
According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.
Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.
Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.
In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.
Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.
Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.
The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.
Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.
The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”
Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”
At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.
But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.
In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.
“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”
‘The Triumph of the Wolf’
An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.
American troops occupied the country the same day.
The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.
The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.
Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.
The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.
“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.
Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”
Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.
John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.
At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”
Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.
The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.
Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”
“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.
“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”
The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.
Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.
“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.
The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.
In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.
When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.
American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.
According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.
Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.
“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.
As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.
With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.
“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.
Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.
“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”
“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”
‘Haiti Does Not Want This Loan’
For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.
“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.
Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.
By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.
Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.
National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.
Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.
That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.
Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.
Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.
Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.
How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.
Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.
“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.
“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
Advertisement
L'Humanité
Plus de 40 °C attendus en fin de semaine
ActuClimat La vague de chaleur qui va frapper la métropole à partir de mercredi s’affiche comme un nouveau signe des bouleversements en cours dans l’atmosphère.
Marie-Noëlle BertrandElle n’a déjà plus rien d’une exception, pourtant elle s’annonce exceptionnelle. La vague de chaleur qui va s’abattre à compter de mercredi 15 juin sur l’Hexagone est de celles qui marqueront l’histoire météorologique. Il n’en va pas que de sa précocité dans la saison. Son intensité est en cause. Météo-France indique que les températures devraient atteindre ou dépasser en milieu de semaine les 35 à 38 °C et les minimales ne descendront pas en dessous des 20 °C. L’ensemble du territoire métropolitain sera touché, avec jusqu’à 35 °C attendus dans le Nord. Mais c’est le Sud qui sera frappé le plus durement. Certains modèles évoquent des températures de 40 °C, voire plus, côté est. À vue d’archives, jamais vague de chaleur n’avait frappé aussi tôt aussi fort. Celle de 2019, qui avait vu s’afficher 46 °C dans l’Hérault et conduit au report du brevet des collèges, avait démarré plus tard dans le mois.
l’influence humaine en cause
Méthodologiquement, le phénomène s’explique par la pression qu’exercent entre elles les masses d’air au sud de l’Europe. À l’ouest de la péninsule Ibérique, une goutte froide, soit une dépression isolée avec vents cycloniques, tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, pousse vers le nord l’air chaud situé au-dessus du Maghreb, explique sur Twitter le climatologue Christophe Cassou. Cette langue va continuer à remonter de façon active jusqu’à dimanche. À ce stade, on parle de « plume de chaleur », phénomène dynamique qui se distingue de celui, statique, de dôme de chaleur. On se souvient qu’il en était survenu un spectaculaire l’an dernier au-dessus du Québec et du Canada. Pour l’heure, la métropole n’en est pas là. Le risque, toutefois, n’est pas exclu, favorisé par l’arrivée, en fin de semaine, d’autres masses d’air venues de l’Atlantique.
À une plus vaste échelle, le phénomène prend indubitablement sa source dans les bouleversements climatiques provoqués par les activités humaines. Les climatologues sont désormais catégoriques. « Les faits sont clairs ; les observations confirment nos projections mois après mois », assure Christophe Cassou, toujours sur les réseaux sociaux. Et le climatologue de rappeler les données précisées par le Giec dans son dernier rapport, auquel il a participé. Un, l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des extrêmes chauds est déjà observée ; deux, la France n’y échappe pas : 23 épisodes de canicule y ont été observés au cours des vingt et une dernières années ; trois, il est « extrêmement probable » que l’influence humaine soit le principal facteur de cette tendance ; quatre, si rien n’est fait, celle-ci s’amplifiera à mesure que les températures augmenteront.
Climatcanicule BBC
Have all the low-hanging fruit gone? Are "ideas" getting harder to find?
You’re a typical American in 1870. You live on a rural farm. If you’re a man, you likely began a lifetime of manual labour as a teen, which will end when you’re disabled or dead. If you’re a woman, you spend your time on labour-intensive housework. If you're Black or any other minority, life is even harder.
You’re isolated from the world, with no telephone or postal service. When night falls, you live by candlelight. You defecate in an outhouse.
One day, you fall asleep and wake up in 1940. Life is totally different. Your home is "networked" – you have electricity, gas, telephone, water, and sewer connections. You marvel at new forms of entertainment, like the phonograph, radio, and motion picture. The Empire State Building looms over New York, surrounded by other impossibly tall buildings. You might own a car, and if you don’t, you have met people who do. Some of the wealthiest people you encounter have even flown in a plane.
These transformations emerged thanks to a "special century" of unusually high economic growth between 1870 and 1970. They were documented in the economic historian Robert Gordon’s 2016 book, The Rise and Fall of American Growth – and are detailed in a forthcoming book by the philosopher William MacAskill called What We Owe The Future. And it wasn’t just a US story – the industrialised nations experienced dizzying transformations during the early 20th Century.
A vision of the future from the 1940s - a world where home automation boosted leisure time (Credit: Getty Images)
For most of history, the world improved at a sluggish pace, if at all. Civilisations rose and fell. Fortunes were amassed and squandered. Almost every person in the world lived in what we would now call extreme poverty. For thousands of years, global wealth – at least our best approximations of it – barely budged.
But beginning around 150-200 years ago, everything changed. The world economy suddenly began to grow exponentially. Global life expectancy climbed from less than 30 years to more than 70 years. Literacy, extreme poverty, infant mortality, and even height improved in a similarly dramatic fashion. The story may not be universally positive, nor have the benefits been equally distributed, but by many measures, economic growth and advances in science and technology have changed the way of life for billions of people.
What explains this sudden explosion in relative wealth and technological power? What happens if it slows down, or stagnates? And if so, can we do something about it? These are key questions of "progress studies", a nascent self-styled academic field and intellectual movement, which aims to dissect the causes of human progress in order to better advance it.
Founded by an influential economist and a billionaire entrepreneur, this community tends to define progress in terms of scientific or technological advancement, and economic growth – and therefore their ideas and beliefs are not without their critics. So, what does the progress studies movement believe, and what do they want to see happen in the future?
You may also like:
One of the first ways to understand the progress studies movement is to understand its fears. Over the past few years, a number of researchers and economists have raised concerns that scientific and technological progress could be slowing down, which they worry will cause economic growth to stagnate.
To illustrate this more tangibly, Gordon invites his readers to reflect on the rate of progress between the mid-late 20th Century and 2020s. Imagine after that first nap as a typical American, you had taken a second one in 1940, waking up in the 2020s. Your fridge now has a freezer, and your new microwave lets you reheat your leftovers. You are refreshed by air conditioning. You are far more likely to own a car now, and it’s safer and easier to drive. You have a computer, TV, and smartphone. These are impressive inventions, and some seem like magic, but over time, you realise that your living standards haven't transformed quite as much as when you woke up in 1940.
Faster, cheaper, better? (Credit: Getty Images)
Gordon claims that the staggering changes in the US of 1870-1970 were built on transformative, one-time innovations, and therefore Americans can't expect similar levels of growth to return anytime soon, if ever. The remarkable thing is "not that growth is slowing down but that it was so rapid for so long", he writes. In Gordon’s view, this slowdown isn’t anyone’s fault: "American growth slowed down after 1970 not because inventors had lost their spark or were devoid of new ideas, but because the basic elements of a modern standard of living had by then already been achieved along so many dimensions."
Gordon builds on fears made famous by economist Tyler Cowen in his 2011 book, The Great Stagnation. Cowen similarly argues that the US ate most of the "low-hanging fruit" that enabled consistent growth in American median incomes, and that the country can’t expect to grow like it used to.
So, have all the low-hanging fruit gone? Are "ideas" getting harder to find? A team of economists from Stanford and MIT posed this exact question in a 2020 paper. They found that research and development efforts have significantly increased, while per-researcher productivity has declined. In other words, we’re getting less for our time and money. A lot less. In his analysis of the paper, MacAskill estimates that each doubling of technological advancement requires four-times as much research effort as the previous doubling.
Why? Some from the progress community point to sclerotic funding bureaucracies, which eat nearly half of researcher time and create perverse incentives. This may explain some of the drop-off, but the paper authors found that US research productivity has declined more than 40 times since the 1930s. Is it plausible that US scientific funding became that much less efficient?
Instead, the authors favour Gordon and Cowen's low-hanging fruit arguments: we’ve found the easy discoveries and now put more effort towards what remains. For instance, compare the insights that Albert Einstein made as a patent clerk, or that Marie Curie unlocked in a rudimentary lab, to multibillion-dollar megaprojects like the Large Hadron Collider or James Webb Space Telescope.
We have partially compensated for this decline by increasing the share of the population going towards research, but this, of course, can’t go on forever. Global population growth may help, but this is expected to slow and then reverse before the end of the century. It's also possible that artificial intelligence (AI) could help reverse the decline – or even initiate a new era of explosive growth – but some researchers fear that superintelligent AI could bring other risks that harm progress, or worse.
Is progress slowing down? And if so, what should we do about it? (Credit: Getty Images)
The stagnation hypothesis is not universally accepted. Ideas can be combined and recombined, creating a combinatorial explosion of new innovations, an effect that counters the gobbling of low-hanging fruit. And some have pointed out that if you measure research productivity and benefits differently, the picture is much rosier.
Nonetheless, fear of stagnation is a central motivation for many people in the progress community. Unlike Gordon, however, they are optimistic about their capacity to change it – which leads us to the story of how the progress studies movement was founded.
The origin of progress studies
Around 2016, Cowen received an out-of-the-blue email from Irish billionaire Patrick Collison, who was interested in his book, The Great Stagnation. A few years earlier, Collison had cofounded the online payments company Stripe and now wanted to talk about bigger issues. The pair had a few dinners together in San Francisco and hit it off.
Both Cowen and Collison are infovores. Collison has posted his entire nearly 800-volume bookshelf to his personal site (though he admits he’s only read about half of them). Cowen’s practice of ruthlessly scouring books for the information value they contain and abandoning them – sometimes after five minutes – may make some completionists shudder.
Cowen’s information-production is nearly as prolific as his consumption. The 60-year-old economist has authored nearly 20 books, 40 papers, six years of Bloomberg columns, over 150 episodes of his podcast, and nearly 20 years of blog posts on his popular economics blog Marginal Revolution. During our conversation, Cowen’s voice was hoarse from the marathon of interviews he conducted to promote his most recent book. In 2020, Cowen ranked 17th on a list of the top 100 most influential economists.
Collison, nearly three decades younger and running the fourth-most valuable private startup in the world, has written less, but still found time to publish collections of links on topics like air pollution, culture, growth, Silicon Valley history, and, of course, progress. Stripe’s nearly $100bn (£83bn/€95bn) valuation puts Collison’s net worth north of $11bn (£9bn/€10.5bn). The online payments company combines the lofty "change the world" rhetoric of Silicon Valley startups with the mundane, competent pipes-building of an infrastructure company.
During the pair's meetings, Cowen tells me, "we were both talking about the ideas, finding we had common ideas, and somehow hit upon the notion of an article". So, in 2019, they co-authored an essay in The Atlantic, which argued for "a new science of progress".
"There is no broad-based intellectual movement focused on understanding the dynamics of progress, or targeting the deeper goal of speeding it up. We believe that it deserves a dedicated field of study," they wrote. "We suggest inaugurating the discipline of 'progress studies.'"
Science and technology have brought great changes to human life - many of them undoubtedly positive (Credit: Getty Images)
Their essay generated criticism. Classicist Amy Pistone tweeted that this was just another example of Silicon Valley reinventing the wheel (or in this case, the humanities). Historian Monica Black tweeted that they ignore the harms of "progress", a term whose subjectivity means it will reflect the biases of the people invoking it. And Shannon Dea and Ted McCormick, professors of philosophy and history respectively, wrote that, "'progress' is a situated and often interested claim about human efforts, not a natural good or a divine gift. It needs critical assessment, not headlong zeal".
But between Cowen’s intellectual heft and Collison’s ample fortune, progress studies stuck. The pair believe that, unlike past academic fields, progress studies should prescribe action, writing that it, "is closer to medicine than biology: the goal is to treat, not merely to understand".
What progress studies believes
Since Cowen and Collison inaugurated the field, others have elaborated on what progress studies could look like, and its core principles. Among the most influential is entrepreneur Jason Crawford, who had been writing about progress for years before "progress studies" was coined. His blog, the Roots of Progress, explores examples of scientific and technological development, like why internal combustion beat steam. He also opines on ideas like why progress studies is a "moral imperative" and why people are more "smart, rich and free" than their ancestors.
Crawford has sought to systematise what progress studies means. He argues that the movement holds three premises to be true. First, that progress is real. Material living standards have enormously improved in the last 200 years or so, and that, for whatever reason, "something obviously went very right". Second, that the good from progress is defined in humanistic terms: "that which helps us lead better lives: longer, healthier, happier lives; lives of more choice and opportunity; lives in which we can thrive and flourish." Finally, that societies have the capacity to speed it up or slow it down: "continued progress is possible, but not guaranteed."
When described like this, progress studies' beliefs seem so broad that almost anything could fall under its sprawling umbrella. After all, many movements claim to be in favour of improving human welfare. So what exactly is progress studies for and against? It's still early days, but there are emerging common themes.
For one, progress studies doesn't desire a world where humans live more harmoniously with nature. As Crawford writes: "Humanism says that when improving human life requires altering the environment, humanity takes moral precedence over nature." It doesn’t necessarily want a world with less inequality and prefers to focus more on growing the pie than on how it’s divided. It also doesn't care much for societal norms that stand in the way of what it conceives of as progress – even ones shared by all cultures. (For example, in the magazine Works in Progress, the researcher Aria Babu recently made a case for artificial wombs to end the burdensome norm of pregnancy.)
Many scientists spend a lot of time on administration, rather than doing science - should we seek to change that? (Credit: Getty Images)
While Crawford and other leaders of the progress community are careful to include squishier things like moral advancement in their definitions of progress, in practice, the organisations and writers that make up the community almost exclusively focus on material advancements, such as boosting economic growth, improving and accelerating scientific research, and increasing housing supply ("Yimby-ism") and immigration (particularly "high-skilled").
The worldview of the progress community can also be inferred from not just what they focus on but where. Progress studies broadly prioritises growth on the technological frontier in rich, democratic countries like the US, rather than the catch-up growth that makes poor countries wealthier. This would seem to be at odds with the movement's concern over stagnating growth and human flourishing: after all, most of the world's poorest people live in economies that are failing to grow. The movement, to date, has also been relatively uncurious about the enormous economic growth seen in China since the 1980s, which lifted 800 million people out of poverty (although Cowen, to his credit, has made it a priority to understand China's growth better.)
The typical progress adherent – at least so far – lives in the San Francisco Bay Area and likely works in tech (the Bay Area meetup channel in the progress Slack has three-times more members than any other city). The influence of people like the investor Peter Thiel, who famously declared, "we wanted flying cars, instead we got 140 characters", is significant in these communities.
Given this, it’s perhaps not surprising that the progress community is more excited about revolutionising scientific grantmaking (see "Improving Science") than digging into the development economics literature on why some countries remain poor.
Many of the greatest scientists in the world spend nearly half their working time applying for funding, a process that diminishes creativity, collaboration and interdisciplinary approaches and encourages poor research practices.
What would a better funding model look like? This is the question the progress-inspired Arc Institute wants to answer. The non-profit research organisation aims to deploy its $650m (£537m/€620m) in funding to "accelerate scientific progress and understand the root causes of complex diseases". Arc investigators will receive full funding for their laboratories for eight years, with no strings attached. Stanford biochemist Silvana Konermann leads the Institute, which is funded in part by Patrick Collison (who is also married to Konermann).
Ultimately, Arc aims to lead by example. Collison relayed his hopes that "other funders, other institutions, other stakeholders in our prevailing systems, are compelled to themselves pursue other experiments and other models".
Crawford and Cowen, the two leading intellectual figures of the progress community, come from the objectivist and libertarian traditions, respectively. On a panel at AynRandCon, Crawford described progress studies as adjacent to objectivism, the philosophical system outlined in 20th Century philosopher Ayn Rand’s fiction. Objectivism posits that pursuing one’s own happiness is the proper moral purpose of life and advocates for laissez-faire capitalism, among other things. Crawford also hopes progress studies will lead to "political debates framed in terms of progress and growth, rather than primarily or exclusively in terms of redistribution".
Crawford and Cowen also have a specific view of what kind of well-being they are aiming to encourage through progress. It's not happiness – or even the more established metric of "life satisfaction" – instead, their top priority is increasing "GDP per capita". Cowen’s 2018 book, Stubborn Attachments, argues that “sustainable economic growth” should be the world's civilisational north star. As progress studiers routinely point out, GDP per capita correlates positively with all kinds of things they see as desirable, like consumption, leisure, longevity, and even moral progress. What this account leaves out is that GDP per capita has long been an objective for governments. And as critics routinely point out, it also correlates with less desirable changes like increased fossil fuel and meat consumption. Also, while GDP per capita does correlate with self-reported happiness at first, globally and within countries, average happiness levels stubbornly stay put as nations get richer.
In sum, progress studies deploys a framing and language for progress that appears to be global and all-encompassing, but in practice, it is underpinned by a particular set of social and political worldviews. It's only one idea of progress, and one idea of what human flourishing means.
Progress and risk
Another fundamental belief of the progress community is that faster technological progress is better. But what if it’s not?
Humanity survived natural extinction threats for hundreds of thousands of years and only gained the power to theoretically end our species in 1945, following the Manhattan Project. The atomic bomb and the unprecedented destruction caused by the war it ended highlight the dark side of progress.
Holden Karnofsky, who leads the foundation Open Philanthropy’s work on improving the long-term future, thinks that, on balance, technology has made human life better in recent history. But he, "doesn’t necessarily think that translates to the future". He worries that accelerating technological development may increase risks of catastrophes that would wipe out or permanently cripple humanity (existential risks).
Pointing to rates of violent death, Karnofsky says, "you could tell a story where instead of things getting better, what we're seeing is that a lot of what's bad is getting concentrated into unlikely, infrequent but enormously bad events". (The 20th Century was the third bloodiest of the last 2,500 years, by his accounting.)
What is the best response to climate change? For progress studies, stopping growth is not the priority (Credit: Getty Images)
Karnofsky wants the progress community to question one of its fundamental premises, saying that it’s important to ask, “do we want more scientific and technological advancement? What kinds do we want?”. (He has been “encouraged” by how much engagement he’s seen from the progress community on these questions.)
While trying to find the crux between progress and the risks it raises, Crawford writes: "My take is that tech progress is default good, but we should be watchful for bad consequences and address specific risks." Likening humanity to passengers on a road trip in, "a car traveling down the highway of progress", Crawford posits that existential risk researchers think, "that the car is out of control and that we need a better grip on the steering wheel".
"We should not accelerate until we can steer better, and maybe we should even slow down in order to avoid crashing," he adds. On the other hand, progress studies, "thinks we're already slowing down, and so wants to put significant attention into re-accelerating".
"Sure, we probably need better steering too, but that's secondary," he says.
This philosophical difference has practical implications. Consider biotechnology, perhaps the greatest source of existential risk in the near future. Biotech advances, like the plummeting cost of DNA synthesis, have made it easier than ever to make diseases more transmissible and deadly. Many progress studiers favour broadly accelerating biotech research by reforming funding models and loosening restrictions on researchers, pointing to the diseases that can be cured with our new knowledge. But the fruits of faster progress in this domain could also advantage bad actors or increase the risk of catastrophic accidents. Risk-oriented approaches to biotech, like those funded by Open Philanthropy, focus on developing defensive capabilities first, like tests that can detect novel pathogens or better PPE.
Or consider the progress-focused approach to tackling climate change, which differs significantly from environmentalist movements (see "Climate Differences"). Crawford has suggested that with, "some highly advanced kind of nanotechnology that gave us essentially, like, terraforming capacity, climate change would be a non-issue. We’d just be in control of the climate." However, he doesn't acknowledge until challenged that this technology may increase risks more than it mitigates them.
The past two centuries of growth have been powered by burning carbon, which will most harm people in poverty and future generations. The "degrowth" movement points to these facts as reasons we should deliberately slow economic growth. Pro-growthers respond that dozens of countries have managed to decouple their growth and emissions, and cheap, large-scale carbon-removal can extend the trend.
The problem? Carbon-removal is expensive, and there’s barely a market for it. A progress-inspired approach? An advanced market commitment (AMC), which guarantees a market for a not-yet-existing technology, which would, in theory, spur large investments in carbon-removal. In April, Stripe launched a carbon-removal AMC with $925m (£764m/€882m) committed by large corporations. Stripe's climate lead, Nan Ransohoff, helms the project.
The idea combines different elements of progress studies: a belief in the capacity of technological solutions to big problems, the recognition of a market failure, and significant private funding.
This exchange reveals something important about the intuitions that underlie a lot of the thinking in the progress community. There is an entrepreneurial bias towards action. The prospective benefits of a new technology dominate considerations of what a bad actor might do with it. The fear of missing out overwhelms the fear of losing everything.
Crawford does discuss safety as an important priority and a core part of progress. But, ultimately, as he acknowledges, thoughts about safety and risk are tacked on to progress studies, rather than baked into its DNA.
The future of progress studies
In their Atlantic manifesto, Cowen and Collison subtly reference Karl Marx’s famous quote: "The philosophers have only interpreted the world, in various ways. The point, however, is to change it." Despite the name, then, they are not content to merely study progress; they want action. (Cowen says that Marx was "obsessed with progress studies".)
In February, Crawford outlined his vision of a thriving progress movement in the next 10 years, hoping for, among other things, academic recognition of progress studies as a valuable interdisciplinary field and a progress studies curriculum in every high school in the world. Crawford sees progress studies as much more than a political movement, telling me: "I think the change we need is at a much deeper, philosophic level."
Ultimately, the progress community wants its followers to believe that they can do better. Multiple sources paraphrased the slogan "a better world is possible" in our discussions. For Crawford, the vision of that world animates him: "I want humanity to regain its self-esteem and its ambition, to figuratively and literally reach for the stars. I want us to dream of flying cars, fusion energy, nanotech manufacturing, terraforming planets, exploring the galaxy. So it's not just about policy, but about people's fundamental attitudes towards humanity and our place in nature."
If you fell asleep for another 70 years, might Crawford's world await you? Would you be living a happier, richer life? Perhaps. But whether you consider this vision to be progress or not will probably depend on your definition of what progress actually means.
--
Garrison Lovely is a freelance journalist and the host of the podcast The Most Interesting People I Know. He tweets at @garrisonlovely.
Further reading:
The Rise and Fall of American Growth, by Robert GordonWhat We Owe The Future, by William MacAskillThe Great Stagnation, by Tyler CowenStubborn Attachments, by Tyler Cowen
Opex 360
Artillerie : Le ministère des Armées demande à Nexter d’accélérer la production de CAESAr
par Laurent Lagneau · 17 juin 2022
Durant une audition au Sénat, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que six Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] allaient être prochainement livrés à Kiev, après avoir été modifiés pour les rendre compatibles aux systèmes de commandement ukrainien. Pour rappel, le 22 avril, le président Macron avait indiqué que douze exemplaires, au total, seraient envoyés en Ukraine.
Seulement, lors de la visite qu’il vient de faire à Kiev, en compagnie du chancelier allemand, Olaf Scholz, du président du conseil italien, Mario Draghi, et de son homologue roumain, Klaus Iohannis, M. Macron a promis à Volodymir Zelinski, le président ukrainien, six CAESAr supplémentaires. Et de préciser au passage que les 12 exemplaires évoqués en avril avaient tous été livrés.
« Au-delà des 12 Caesar déjà livrés, j’ai pris la décision de livrer six Caesar additionnels », a en effet déclaré le président Macron, le 16 juin.
Au total, 18 pièces seront donc prélevées sur la dotation de l’armée de Terre, qui, jusqu’alors, n’en comptait que 76. Ce qui fait une perte capacitaire de 24% en moins de six mois… Et cela ne sera pas sans conséquence sur la formation des artilleurs ainsi que sur leur préparation opérationnelle, d’autant plus qu’un certaine nombre de CAESAr sont déployés en Côte d’Ivoire, à Djibouti ou encore aux Émirats arabes unis.
Jusqu’au retour de la paix dans une Ukraine libre et indépendante, autant qu’il le faudra, nous resterons mobilisés. Soutien humanitaire, économique et militaire pour permettre aux soldats ukrainiens de faire la différence sur le terrain face aux attaques de l’armée russe. pic.twitter.com/TGRSdUU1ii
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 16, 2022
Avant le début de la guerre en Ukraine, l’ancien Premier ministre, Jean Castex, avant notifié à Nexter le contrat relatif au développement du CAESAr de nouvelle génération [CAESAr Mk2], lequel doit disposer d’une motorisation plus puissante et d’une protection renforcée.
À l’époque, deux options étaient envisagées : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 restants. Mais dans un cas comme dans l’autre, ces 109 pièces d’artillerie devaient être livrées à l’armée de Terre « à l’horizon 2031 ».
Le don de 18 CAESAr à l’Ukraine a évidemment changé les termes de l’équation. Aussi, et selon l’agence Reuters, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a demandé à Nexter de revoir son organisation industrielle afin d’accélérer la cadence de production des CAESAr et donc les livraisons à l’armée de Terre.
Reste à voir si ce sera possible. D’abord, Nexter n’est pas le seul concerné. Ainsi, le châssis 6×6 est fourni par Arquus [sur la base du Sherpa 5] pour les CAESAr destinés à l’armée de Terre. Et, plus généralement, il faut 500 pièces pour réaliser une telle pièce d’artillerie, avec tout son système. Ensuite, et au-delà des éventuelles difficultés d’approvisionnement, la capacité de production, à Bourges, n’est que de dix canons par an. Et cela alors que plusieurs contrats à l’exportation sont [ou seront] à honorer… La Lituanie ayant par exemple affiché son intention de s’en procurer 18 exemplaires. Ouvrir d’autres lignes de production supposerait par ailleurs de trouver du personnel qualifié. Ce qui peut prendre du temps.
Enfin, un autre sujet porte sur le Maintien en condition opérationnelle [MCO], et en particulier sur l’usure des tubes en cas d’utilisation intense.
France24 - Monde
Fairplay financier : la Ligue espagnole de football porte plainte contre le PSG et Manchester City
Publié le : 15/06/2022 - 16:10
FRANCE 24
Suivre
La Ligue espagnole de football a confirmé mercredi qu'elle avait déposé des plaintes auprès de l'UEFA contre le Paris Saint-Germain et Manchester City qui "enfreignent continuellement le règlement actuel du fair-play financier".
La Ligue espagnole de football a bien déposé une plainte auprès de l'UEFA visant les conditions du transfert d'Erling Haaland à Manchester City une autre visant la prolongation de Kylian Mbappé au PSG, deux clubs qui, selon elle, "enfreignent continuellement le règlement actuel du fair-play financier".
La plainte contre City avait été déposée en avril, tandis que celle contre le PSG l'a été "cette semaine", a confirmé, mercredi 15 juin, la Liga qui a ajouté qu'elle allait continuer à intensifier les actions en justice contre les deux clubs soutenus par l'État.
Pour se faire, elle s'est adjoint les services d'avocats en France et en Suisse "dans le but d'entreprendre des actions administratives et judiciaires devant les instances françaises compétentes et l'Union européenne dès que possible", peut-on lire dans son communiqué.
En Suisse, la Liga "étudie différentes options de représentation" pour enquêter sur les "possibles conflits d'intérêts" de Nasser Al-Khelaifi, qui est à la fois président du PSG, responsable de BeIN Sports, propriété du Qatar, dirigeant de l'Association européenne des clubs et membre du comité exécutif de l'UEFA.
"La Liga considère que ces pratiques altèrent l'écosystème et la durabilité du football"
Le patron de la Liga Javier Tebas est l'un des critiques les plus virulents des clubs soutenus par des États, à savoir le Qatar pour le Paris SG et les Emirats arabes unis pour Manchester City, qui détournent selon lui le fair-play financier établi par l'UEFA et déséquilibrent la concurrence sportive et économique.
Manchester City a remporté la course pour acheter Erling Haaland au Borussia Dortmund après avoir payé la clause libératoire de l'attaquant à hauteur de 60 millions d'euros, mais le montant total de l'opération, y compris le salaire et les honoraires des agents, pourrait dépasser les 275 millions d'euros selon la presse.
Le Paris Saint-Germain versera de son côté à Kylian Mbappé un salaire annuel compris entre 40 et 50 millions d'euros, après que le Français a choisi de rejeter le Real Madrid et de signer un nouveau contrat de trois ans avec le club parisien. Le PSG a subi une perte de 224,3 millions d'euros au terme de la saison 2020/2021, en hausse de 80% par rapport à l'année précédente, a indiqué le rapport annuel de l'autorité financière du football français (DNCG) au début du mois.
"La Liga considère que ces pratiques altèrent l'écosystème et la durabilité du football, nuisent à tous les clubs et ligues européens, et ne servent qu'à gonfler artificiellement le marché, avec de l'argent qui n'est pas généré dans le football lui-même", peut-on lire dans le communiqué de la ligue espagnole.
Le FC Barcelone a fait état d'une dette d'un montant d'1,3 milliard d'euros en février dernier alors que celle du Real Madrid, qui inaugurera son stade Santiago-Bernabeu rénové en 2023, avoisine les 900 millions d'euros, selon plusieurs médias espagnols.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
MERCATO
Football : le PSG officialise Luis Campos, en attendant Zidane ?
Kylian Mbappé annonce qu'il reste au PSG, la fin d'un long suspense
SAGA MBAPPÉ
Football : Kylian Mbappé reste à Paris, "un grand jour pour le PSG"
BBC
Rice in Bangladesh is used for absolutely everything – desserts, breakfast, lunch and dinner
For cookbook author Saira Hamilton, a childhood visit to see her grandmother was never as simple as jumping in a car. Born to first-generation immigrants in the UK, she began each summer with a flight from Wales to Dhaka. The remainder of her complex journey to Dampara, a village nestled in the verdant paddy field-dotted Kishoreganj district in central Bangladesh, was a watery blur – involving travel by train, bus, rickshaw and flat-bottomed boat.
Amid this latticework of waterways, docks, stations and dusty roads, one immutable highlight stands out for Hamilton: the jhal muri vendor, his arrival preceded by the sound of clanging steel trays and shakers, and the delicious food she'd go on to devour.
One of the nation's most iconic snacks, jhal muri is a spiced puffed rice salad (jhal means hot in Bangla; and muri, also called moori or murmura, is puffed rice) that combines two of Bangladesh's greatest loves: rice and spice. (The third, of course, is fish.)
"I think it's fair to say jhal muri is a street-food classic found all over Bangladesh. It's very vibrant in taste and truly speaks to the predominant palate," said Hamilton. In her cookbook, My Bangladesh Kitchen, the humble snack stands proudly as the first recipe – a quintessential Bangladeshi culinary experience.
Its core ingredient is muri, which is traditionally made by "frying" rice in hot salt or sand, and is firmly rooted in the tapestry of food cultures in Bangladesh, featuring prominently in both daily life and auspicious occasions such as the iftar meal during Ramadan for Muslims or the Puja period during Durgapuja for Hindus.
The core ingredient of jhal muri is puffed rice, which is mixed with a range of hot and sour ingredients (Credit: Mtreasure/Getty Images)
But the bland muri gets the signature Bangladeshi fireworks – the "jhal" in jhal muri – from a smorgasbord of explosively hot and sour ingredients. Green chilies, red chilli powder and channa chur (a popular spicy snack mixture with dried and fried lentils, peanuts and chickpeas) provide nose-watering heat. Table salt, sendha namak (Himalayan pink salt) or kaala namak (kiln-fired, sulphurous black salt) are used – sometimes all together – for seasoning, supplemented copiously with lime juice and tamarind water to bring the mouth-puckering sharp, tangy flavour. Mint, coriander and finely diced onions, along with cucumbers (and, occasionally, tomatoes), give jhal muri its crisp tartness and garden-fresh aroma. And of course, a generous drizzle of Bangladesh's omnipresent mustard oil brings everything together.
The ubiquity of the dish's ingredients means that similar creations can be found in other places. Bhel puri in West Bengal, churumuri in Karnataka and chatpatay in Nepal all closely resemble the beloved Bangladeshi snack. What sets Bangladeshi jhal muri apart, however, is the ratio of wet to dry ingredients (bhel puri, for instance, may be wetter and have more yellow chickpeas) and Bangladesh's enthusiastic embrace of intense spice. "It's heat you feel in your nose, not your throat," Hamilton said. Some locals believe the piquancy triggers a sweating response and helps them cool off in sweltering humidity.
Due to muri's long history in South Asian cuisine,it's difficult to pinpoint the exact moment muri was first drenched in such fiery and titillating flavours and took on a life of its own – or cite an undisputed place of origin. Muri has somehow just always existed and been consumed in different variations.
"[The] point is, muri has been a staple in Bengal from time immemorial, often acting as a [preserved] substitute for rice [during lean periods],"explained food writer and historian, Pritha Sen. Hamilton agreed: "Rice in Bangladesh is used for absolutely everything – desserts, breakfast, lunch and dinner. I imagine one day someone wondered what else we could use it for."
The jhal-muri wallah is often as much of a draw as the snack, with some vendors commanding cult followings (Credit: Arindam Ghosh/Getty Images)
That's the kind of inventiveness and pragmatism jhal muri embodies. Packed in a newspaper cone called a thonga and mixed in a steel shaker or a modest plastic mugga (a small pitcher), it's generally sold at the affordable price of 10-20 taka (£0.09-£0.19). Thongas are both portable and practical – used both as a bowl and later as a napkin to wipe spicy seasonings off one's hand. Rectangles of cardboard or magazine paper are usually supplied as a scoop.
For many Bangladeshis though, part of the charm of visiting the jhal muri-wallah (vendor) lies in the theatricality. "Ingredients are put into a steel shaker with a lid, and then dramatically shaken and banged on the tray until they're mixed together, with all the aplomb of a fancy mixologist in a cocktail bar," Hamilton said. Since single portions are made to order, "There's [also] this sense of it being a personal gesture, like, 'I've done this just for you'," she said.
Some muri-wallahs command an almost cult-like following due to their signature spice blend, with everyone from students to office workers queuing up for a fix. Arnab Mitra, an Indian entrepreneur and extensive traveller, has sampled variants of the snack in more than 20 cities across four countries. He says jhal muri in Bangladesh's second largest city, Chittagong, is the spiciest – and noticed a unique phenomenon he terms "the muri-wallah's swag".
"An established muri-wallah is famous. And he knows it," said Mitra. "Typically, he'll be wearing a lungi (an Indian men's sarong). He may be shirtless or clad in a vest, yet he has a certain self-assuredness about him, as if he's saying, 'Here I am, this simple dude. But you will stop your Mercedes and come eat from me, because I can turn simple ingredients into magic.'"
Chef Angus Denoon Duncan has been selling jhal muri in England for the past 17 years (Credit: Angus Denoon Duncan)
British chef Angus Denoon Duncan agrees. Cheap ingredients are treated with care, attention and imbued with a little mystery, he said, and with that mystery comes its unique charm. "I'm interested in the ways to make good food cheap, I love the beauty of an action perfected over years."
Captivated by the snack during multiple visits to Kolkata to film a video about South Asian street food, Duncan has been selling jhal muri in England for the past 17 years, using the social media handle jhalmuriexpress.
Never have I seen food break down boundaries like jhal muri
The reason he started was prosaic: "I was living on the road at the time and needed a business I could run from the boot of a car or on public transport. It [also had to be] cheap and easy to produce." But the reason he continued speaks to the DNA of the snack itself. "Never have I seen food break down boundaries like jhal muri. The first time I made it in public, at a market in rural UK with a wide demographic of different people, everybody got it," he said, adding that jhal muri is, "food made fresh and brought to life in front of one's eyes on the level playing field of a street corner."
Still, it's difficult to re-create the Bangladeshi street food experience in London as there's a specific sense of community and solidarity in the way jhal muri is consumed.
"It's great to eat jhal muri while hanging out with friends, because its sour, spicy and sweet taste with crispy feel creates an exuberant atmosphere," said Dhaka-based architect Nishat Tasnim Auroni, who notes that the easy recipe and accessible ingredients mean many households also prepare it at home to enjoy together.
In Saira Hamilton's cookbook, My Bangladesh Kitchen, jhal muri stands proudly as the first recipe (Credit: Ian Garlick / Lorenz Books/Anness Publishing Ltd)
Dr Latiful Bari, a food safety and hygiene expert from the University of Dhaka, says love for the snack is etched deeply in the country's collective identity: "Ask somebody what they'd like to have with their evening cup of tea, and if the answer is jhal muri, understand they are Bengali nationals."
Locals also have developed unspoken rules of etiquette. Using a spoon is a cardinal sin and reveals amateur status, said Mitra. And, according to Hamilton, the gesture of tipping a small heap of jhal muri into one's hands before tossing it into the mouth with fluidity, precision and a bit of abandon is hard for a non-Bangladeshi to master.
Like its resilient people, it's gutsy and spirited food. Because when the muri-wallah gruffly asks, "How much jhal?", it's as if he's asking whether one is game enough, daring enough – Bengali enough – to handle it.
While some vendors experiment with upscale ingredients, such as boiled egg or quail, for purists, jhal muri will always be a robust vegetarian (and vegan) dish, where unassuming ingredients are turned into a sublime and satiating symphony. "I think [this gentrification] is a fad," said Mitra. "Jhal muri is eclectic, not some homogenous, Michelin star chef-approved mixture. In authentic jhal muri, no two bites – even from the same thonga – are the same. [Expensive meat add-ons] just don't have that element of thrill."
Ultimately, Bangladesh's spicy snack is an ode to ingenuity and finding mystique in the mundane through an artful balancing act. Too dry, and it tastes like cardboard, said Hamilton, and if you make it ahead of time or get the liquid ratio wrong, it runs the risk of becoming stale or soggy. But done right? "It's a whole experience in itself," she said, "You get a little bit of everything."
--
Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
Opex 360
Le français Nexter finalise la qualification de son obus-flèche de nouvelle génération SHARD
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEngagé dans un bras de fer avec Rheinmetall au sujet de l’armement du futur char de combat franco-allemand [MGCS – Main Ground Combat System], Nexter, via sa filiale Nexter Arrowtech, entend marquer des points avec le SHARD, son obus-flèche de nouvelle génération dont il avait annoncé le développement en mars 2021.
Et, visiblement, le groupe français n’a pas perdu de temps. En effet, via un communiqué diffusé ce 16 juin, Nexter Arrowtech a indiqué que le développement du SHARD [Solution for Hardenered ARmour Defeat] a été finalisé l’an passé et que sa qualification devrait être achevée d’ici quelques mois. Et les débuts de celle-ci sont prometteurs.
« Plusieurs campagnes de tirs ont été menées avec succès depuis le début de l’année, sur des armes de 52 calibres [sur char Leclerc] et de 44 calibres [sur Leopard 2 et M1 Abrams]. Ces essais dynamiques ont permis de confirmer les niveaux de performance atteints lors des essais de développement », assure Nexter Arrowtech.
Ainsi, conçu avec un alliage de tungstène, l’obus-flèche SHARD affiche une capacité de pénétration 20% supérieure à celle des munitions du même type actuellement sur le marché. « Il associe un niveau inégalé de pénétration contre des blindages métalliques et des cibles complexes avec un très bon niveau de dispersion », précise l’industriel.
La conception du SHARD est totalement innovante. Cette munition associe un barreau rallongé et un sabot optimisé à une poudre propulsive à faible érosivité. L’intérêt est que cela permet de gagner en puissance tout en réduisant le niveau de pression… et donc l’usure des tubes. De part son mode « agile » de développement, cet obus a été imaginé de telle sorte qu’il est possible de le faire évoluer de façon incrémentale afin de l’adapter aux menaces à venir. « Ainsi, dans un court délai, les performances en balistique terminale de la munition pourront être augmentées de plus de 20% », promet Nexter.
Par ailleurs, et alors qu’il fait la « une » de l’actualité de par les commandes dont il fait l’objet et son engagement dans la guerre en Ukraine, le CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm] pourra bientôt avoir une portée plus étendue avec le nouvel obus LU 220 dévoilé par Nexter Arrowtech à l’occasion du salon EuroSatory 2022.
Par rapport au LU 211 actuellement utilisé, le LU 220, assure l’industriel, « permettra dans le futur de gagner encore en portée et en effet terminal avec une nouvelle architecture et un emport d’explosif plus important, tout en conservant un haut niveau de précision et de sécurité ». De quoi faire patienter les artilleurs, qui attendent l’arrivée de l’obus guidé Katana, qui étendra la portée du CAESAr à 60 km.
Le français Nexter finalise la qualification de son obus-flèche de nouvelle génération SHARD
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEngagé dans un bras de fer avec Rheinmetall au sujet de l’armement du futur char de combat franco-allemand [MGCS – Main Ground Combat System], Nexter, via sa filiale Nexter Arrowtech, entend marquer des points avec le SHARD, son obus-flèche de nouvelle génération dont il avait annoncé le développement en mars 2021.
Et, visiblement, le groupe français n’a pas perdu de temps. En effet, via un communiqué diffusé ce 16 juin, Nexter Arrowtech a indiqué que le développement du SHARD [Solution for Hardenered ARmour Defeat] a été finalisé l’an passé et que sa qualification devrait être achevée d’ici quelques mois. Et les débuts de celle-ci sont prometteurs.
« Plusieurs campagnes de tirs ont été menées avec succès depuis le début de l’année, sur des armes de 52 calibres [sur char Leclerc] et de 44 calibres [sur Leopard 2 et M1 Abrams]. Ces essais dynamiques ont permis de confirmer les niveaux de performance atteints lors des essais de développement », assure Nexter Arrowtech.
Ainsi, conçu avec un alliage de tungstène, l’obus-flèche SHARD affiche une capacité de pénétration 20% supérieure à celle des munitions du même type actuellement sur le marché. « Il associe un niveau inégalé de pénétration contre des blindages métalliques et des cibles complexes avec un très bon niveau de dispersion », précise l’industriel.
La conception du SHARD est totalement innovante. Cette munition associe un barreau rallongé et un sabot optimisé à une poudre propulsive à faible érosivité. L’intérêt est que cela permet de gagner en puissance tout en réduisant le niveau de pression… et donc l’usure des tubes. De part son mode « agile » de développement, cet obus a été imaginé de telle sorte qu’il est possible de le faire évoluer de façon incrémentale afin de l’adapter aux menaces à venir. « Ainsi, dans un court délai, les performances en balistique terminale de la munition pourront être augmentées de plus de 20% », promet Nexter.
Par ailleurs, et alors qu’il fait la « une » de l’actualité de par les commandes dont il fait l’objet et son engagement dans la guerre en Ukraine, le CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm] pourra bientôt avoir une portée plus étendue avec le nouvel obus LU 220 dévoilé par Nexter Arrowtech à l’occasion du salon EuroSatory 2022.
Par rapport au LU 211 actuellement utilisé, le LU 220, assure l’industriel, « permettra dans le futur de gagner encore en portée et en effet terminal avec une nouvelle architecture et un emport d’explosif plus important, tout en conservant un haut niveau de précision et de sécurité ». De quoi faire patienter les artilleurs, qui attendent l’arrivée de l’obus guidé Katana, qui étendra la portée du CAESAr à 60 km.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEngagé dans un bras de fer avec Rheinmetall au sujet de l’armement du futur char de combat franco-allemand [MGCS – Main Ground Combat System], Nexter, via sa filiale Nexter Arrowtech, entend marquer des points avec le SHARD, son obus-flèche de nouvelle génération dont il avait annoncé le développement en mars 2021.
Et, visiblement, le groupe français n’a pas perdu de temps. En effet, via un communiqué diffusé ce 16 juin, Nexter Arrowtech a indiqué que le développement du SHARD [Solution for Hardenered ARmour Defeat] a été finalisé l’an passé et que sa qualification devrait être achevée d’ici quelques mois. Et les débuts de celle-ci sont prometteurs.
« Plusieurs campagnes de tirs ont été menées avec succès depuis le début de l’année, sur des armes de 52 calibres [sur char Leclerc] et de 44 calibres [sur Leopard 2 et M1 Abrams]. Ces essais dynamiques ont permis de confirmer les niveaux de performance atteints lors des essais de développement », assure Nexter Arrowtech.
Ainsi, conçu avec un alliage de tungstène, l’obus-flèche SHARD affiche une capacité de pénétration 20% supérieure à celle des munitions du même type actuellement sur le marché. « Il associe un niveau inégalé de pénétration contre des blindages métalliques et des cibles complexes avec un très bon niveau de dispersion », précise l’industriel.
La conception du SHARD est totalement innovante. Cette munition associe un barreau rallongé et un sabot optimisé à une poudre propulsive à faible érosivité. L’intérêt est que cela permet de gagner en puissance tout en réduisant le niveau de pression… et donc l’usure des tubes. De part son mode « agile » de développement, cet obus a été imaginé de telle sorte qu’il est possible de le faire évoluer de façon incrémentale afin de l’adapter aux menaces à venir. « Ainsi, dans un court délai, les performances en balistique terminale de la munition pourront être augmentées de plus de 20% », promet Nexter.
Par ailleurs, et alors qu’il fait la « une » de l’actualité de par les commandes dont il fait l’objet et son engagement dans la guerre en Ukraine, le CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm] pourra bientôt avoir une portée plus étendue avec le nouvel obus LU 220 dévoilé par Nexter Arrowtech à l’occasion du salon EuroSatory 2022.
Par rapport au LU 211 actuellement utilisé, le LU 220, assure l’industriel, « permettra dans le futur de gagner encore en portée et en effet terminal avec une nouvelle architecture et un emport d’explosif plus important, tout en conservant un haut niveau de précision et de sécurité ». De quoi faire patienter les artilleurs, qui attendent l’arrivée de l’obus guidé Katana, qui étendra la portée du CAESAr à 60 km.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEngagé dans un bras de fer avec Rheinmetall au sujet de l’armement du futur char de combat franco-allemand [MGCS – Main Ground Combat System], Nexter, via sa filiale Nexter Arrowtech, entend marquer des points avec le SHARD, son obus-flèche de nouvelle génération dont il avait annoncé le développement en mars 2021.
Et, visiblement, le groupe français n’a pas perdu de temps. En effet, via un communiqué diffusé ce 16 juin, Nexter Arrowtech a indiqué que le développement du SHARD [Solution for Hardenered ARmour Defeat] a été finalisé l’an passé et que sa qualification devrait être achevée d’ici quelques mois. Et les débuts de celle-ci sont prometteurs.
« Plusieurs campagnes de tirs ont été menées avec succès depuis le début de l’année, sur des armes de 52 calibres [sur char Leclerc] et de 44 calibres [sur Leopard 2 et M1 Abrams]. Ces essais dynamiques ont permis de confirmer les niveaux de performance atteints lors des essais de développement », assure Nexter Arrowtech.
Ainsi, conçu avec un alliage de tungstène, l’obus-flèche SHARD affiche une capacité de pénétration 20% supérieure à celle des munitions du même type actuellement sur le marché. « Il associe un niveau inégalé de pénétration contre des blindages métalliques et des cibles complexes avec un très bon niveau de dispersion », précise l’industriel.
La conception du SHARD est totalement innovante. Cette munition associe un barreau rallongé et un sabot optimisé à une poudre propulsive à faible érosivité. L’intérêt est que cela permet de gagner en puissance tout en réduisant le niveau de pression… et donc l’usure des tubes. De part son mode « agile » de développement, cet obus a été imaginé de telle sorte qu’il est possible de le faire évoluer de façon incrémentale afin de l’adapter aux menaces à venir. « Ainsi, dans un court délai, les performances en balistique terminale de la munition pourront être augmentées de plus de 20% », promet Nexter.
Par ailleurs, et alors qu’il fait la « une » de l’actualité de par les commandes dont il fait l’objet et son engagement dans la guerre en Ukraine, le CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm] pourra bientôt avoir une portée plus étendue avec le nouvel obus LU 220 dévoilé par Nexter Arrowtech à l’occasion du salon EuroSatory 2022.
Par rapport au LU 211 actuellement utilisé, le LU 220, assure l’industriel, « permettra dans le futur de gagner encore en portée et en effet terminal avec une nouvelle architecture et un emport d’explosif plus important, tout en conservant un haut niveau de précision et de sécurité ». De quoi faire patienter les artilleurs, qui attendent l’arrivée de l’obus guidé Katana, qui étendra la portée du CAESAr à 60 km.
Valeurs Actuelles
Fin des voitures thermiques : “On risque de créer un mouvement type Gilets Jaunes puissance 10”
Valeurs actuelles. A quoi joue le Parlement européen ?
Pierre Chasseray. C’est bien beau de jouer à Madame Irma, mais dans dix ans, on ne sait pas ce qu’il y aura sous le capot du véhicule de demain d’un point de vue technologique. Le Parlement européen veut mettre fin au véhicule thermique. Il met surtout la charrue avant les pneus ! Soyons clairs, la filière automobile n’est pas encore prête ; laissons donc lui le temps. Le Parlement met en fait tous ses œufs dans le même panier en confondant vitesse et précipitation sur l’électrique alors que l’autonomie n’est toujours pas au rendez-vous et que le maillage en bornes électriques est insuffisant. Il existe pourtant d’autres technologies, comme le moteur à hydrogène, qui méritent d’être étudiées. Regardez le maillage territorial des stations-services : on en comptait 47 000 dans les années 1970, il n’y en a plus que 11 000 et 30 % d’entre-elles pourraient prochainement mettre la clef sous la porte. Mieux vaudrait sécuriser et permettre des alternatives comme les biocarburants ou carburants de synthèses 100 % renouvelables. Élaborés à partir d’éthanol, ils présentent un bilan carbone 65 % plus avantageux. Décarboner ne signifie donc pas forcément passer au tout électrique !
Quand on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue
Que vous inspirent tous ces attaques contre les automobilistes ?
Quand, avec les ZFE (zones à faibles émissions), on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue. On risque surtout de créer un mouvement de type Gilet Jaune puissance 10 ! Évidemment, il y a des impératifs liés à la transition énergétique, mais la mobilité doit aussi être défendue fermement. Pour beaucoup d’élus, l’automobiliste est un pollueur, mais ce n’est pas le cas. En fait, l’inverse de la mobilité, c’est de la récession. Vouloir accumuler des mesures sur les automobilistes, comme la limitation à 30 km/h dans les agglomérations ou la circulation alternée, cela ne fonctionne pas. Toutes ces mesures à la Greta Thunberg concernent surtout la minorité de Français qui a les moyens de changer de véhicules (pour autant qu’elle sache quel type acheter) or la très grande majorité de la population ne le peut pas.
La maire de Paris réfléchit à modifier les règles de circulations sur le périphérique. Qu’en pensez-vous ?
Soyons toutefois honnête avec Anne Hidalgo ; elle ne propose pas de supprimer une voie de circulation, mais de la réserver aux véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en commun et au covoiturage. Ce n’est pas idiot, mais cela ne fonctionne pas. Rien qu’avec les véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en, la voie réservée sera vite remplie. Le problème est ailleurs : il est lié au covoiturage. On ne peut pas imposer à tout le monde de voyager à plusieurs dans une voiture qui, je ne rappelle, n’est pas un transport en commun. En France, la politique de mobilité a toujours été confiée à des élus ; résultat, je ne sais pas aujourd’hui comment, entre les zones à faibles émissions, les vignettes Crit’Air, les limitations de vitesses à 30 km/h, 80 km/h, on peut encore rouler sereinement en France.
Propos recueillis par Frédéric Paya
France24 - Monde
Records de chaleur battus avec la canicule, qui se déplace vers l'est de la France
Publié le : 19/06/2022 - 12:00Modifié le : 20/06/2022 - 09:34
FRANCE 24
Suivre
D'une précocité inédite, l'épisode caniculaire qui frappe la France depuis jeudi devrait régresser dimanche dans le Sud-Ouest et l'Ouest où la vigilance rouge a été levée par Météo-France. Les fortes chaleurs se décalent vers l'Est, avec des températures pouvant atteindre les 38°C.
Après le Sud-Ouest et l'Ouest, la vague de chaleur se déplace vers l'est de la France. Après les records de température battus samedi, la canicule décline dimanche 19 juin sur une partie du pays. Une "forte dégradation orageuse" est "attendue en soirée dimanche de la Nouvelle-Aquitaine vers l'Île-de-France" par Météo-France qui souligne un "épisode caniculaire précoce et intense en cours sur une grande partie est du pays".
Samedi soir, un coup de vent puissant et inattendu sur la "côte fleurie", entre Ouistreham et Deauville, a provoqué la mort d'un kite-surfeur, projeté contre la vitrine d'un restaurant à Villers-sur-Mer (Calvados). Ce phénomène météorologique inattendu, qui a duré "20 à 25 min", a également fait "trois blessés légers", a précisé la préfecture.
Si les températures fraîchissent sur la façade atlantique, la vague de chaleur persiste dans les régions du Nord-Est où Météo-France prévoit jusqu'à 38 °C, et localement un peu plus dans la plaine d'Alsace.
Le service météorologique a relevé samedi "des pointes voisines de 42 ° / 43 °C "dans le Sud-Ouest, avec des records de températures "tous mois confondus", comme à Biarritz (42,9 °C), dans le le bassin d'Arcachon (au Cap-Ferret, 41,9 °C) ou encore dans les Landes, à Biscarrosse (41°C, record de 1968 égalé).
>> À lire aussi - Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule
La barre symbolique des 40 °C a aussi été atteinte ailleurs dans l'Ouest, comme dans les Deux-Sèvres (Niort), en Charente-Maritime (Rochefort), en Ille-et-Vilaine (à La Noé-Blanche), en Maine-et-Loire (Angers) et Indre-et-Loire (Reignac). Le mercure n'a toutefois pas dépassé les 37 °C à Paris.
Musées accessibles gratuitement
Même si elle a entraîné depuis jeudi l'annulation d'événements festifs, sportifs et culturels – comme le pèlerinage des anciens combattants prévu à Lourdes à l'occasion de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 –, la chaleur n'a pas empêché des dizaines de milliers de personnes de festoyer au Hellfest, la grand-messe du metal et autres musiques extrêmes à Clisson (Loire-Atlantique).
Par 40 °C, les quelques espaces ombragés du site ont été pris d'assaut dans l'après-midi, comme les points d'eau et les structures métalliques arrosant des spectateurs essoufflés mais surexcités et qui n'ont pas renoncé à "pogoter" en plein cagnard.
À Strasbourg, où la chaleur perdurera dimanche, entre 10 000 et 15 000 personnes ont participé à la Marche des visibilités, selon la police.
Dans certaines villes, les musées ont accueilli des visiteurs en quête de fraîcheur. À Bordeaux, où le mercure est monté à 40,5 °C selon Météo-France – un record pour juin –, leur accès a été rendu gratuit.
À Paris, où parcs et jardins devaient rester ouverts la nuit, le parc aquatique Aquaboulevard a été pris d'assaut par des centaines de personnes venues se rafraîchir dans ses multiples bassins, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.
Départs de feux
La chaleur, combinée à la sécheresse qui frappait déjà une partie du pays, a favorisé des départs de feux, notamment de récoltes, comme dans les Deux-Sèvres, en vigilance rouge depuis jeudi, où 21 hectares ont brûlé samedi.
Dans l'Aveyron, les pompiers ont continué de lutter contre un incendie à Comprégnac qui a parcouru et détruit 430 hectares de végétation, avec un vent défavorable et sur un terrain escarpé.
Dans le Sud-Est, dans le département du Var, un incendie causé par un tir d'artillerie dans un important camp d'entraînement de l'armée a brûlé samedi environ 600 hectares de végétation mais était sur le point d'être fixé.
La canicule a entraîné des niveaux élevés de concentrations d'ozone dans l'air notamment en Île-de-France, Hauts-de-France, Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes, selon Prev'Air qui indique que "la situation devrait évoluer favorablement" à partir de dimanche.
Cette vague de chaleur est arrivée du Maghreb par la péninsule ibérique où l'Espagne fait face à d'importants incendies, dont l'un a déjà ravagé 20 000 hectares de terrain dans le nord-ouest du pays.
Pour les scientifiques, la multiplication, l'intensification et l'allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
économie
Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule
La France passe le pic de la canicule, plus de 40°C relevés dans le Sud-Ouest
La canicule s'amplifie en France, records de température attendus
BBC
As many employers focus on more remote working… it can feel that those who prefer working in the office are being marginalised – Paula Allen
When Lindsay Compton set up her own consultancy business in 2019, working from home seemed like the best option. As a military wife who has moved eight times in the past seven years, and a mother of two young children, she needed something flexible.
“It also seemed like quite a good model for being able to deliver really specialist knowledge and not have overheads that were too high,” says the UK-based Compton. But three years later – having built a team of 11 remote workers at Canny Comms, spread from Saudi Arabia to Chester – she admits she’s “desperate” to get back to an office.
“I feel like a teenager working in my very bland spare room, with washing hanging just out of view of the computer camera,” she says. Compton believes offices come with multiple benefits, including enabling colleagues to feed off each other's energy. “Having an office space where you have good light and a good environment can just make you feel a little inspired, and I think it enables you to be a bit more brave.”
Yes, lots of people looking to bag a remote working role right now – but there are also plenty of people who are just as keen to get back to the office. According to a 2022 study by PwC, 11% of US workers would prefer to work full-time in the office, and 62% said they’d like to spend at least some time there. More than half (51%) of managers are also confident their employees would be keen to return to the office full-time, according to GoodHire.
The motivations of these people might vary – some long for the sociability of the office, while others prefer a clear boundary between work and home. But regardless, companies will need to work out how to accommodate the needs of people who want to be in offices as well as those who don’t, as they map out their post-pandemic working models.
‘I miss catching up with people’
While many people love the flexibility that remote work brings, for others the loss of an office environment and the social contact it provides can be a major blow.
“I would never apply for a home or remote-working role,” says Abi Smith, business manager at food producer Spice Kitchen. The 30-year-old was “lucky enough” to spend just six weeks working from home during the pandemic while briefly furloughed from her previous role, and since then has worked full-time in her Liverpool office. She even values the daily commute. “Even when I was furloughed for a few weeks… not having a routine where you get up, leave the house, and socialise and interact with other people throughout the day, I think that can massively affect your mental health. Not to leave your house for long periods of time, I don’t think it’s good for you.”
Working from home can be isolating for many people, who crave the proximity of others during the workday (Credit: Getty Images)
Carol, who works in donor support at a major US charity, says she was devastated when the organisation made the decision to close its city office and move all staff to remote working. “I live in a small flat where there isn’t a spare room so I spend all day on my laptop on the couch,” she says. “Though I can spend all day on video calls with people, it just doesn’t feel the same as when we were all together in an office. My days lack variety, and I just miss catching up with people in person, and finding out how they’d spent their weekend or what they were working on.”
This loss of connection and lack of structure can have a profound impact for some people. According to a May 2021 study by the American Psychiatric Association, nearly two-thirds of people who spend at least some time working from home say they’ve felt isolated or lonely from time to time. For 17%, that’s a constant feeling. Individual family circumstances might feed into how acutely workers miss the office too; studies have shown that during lockdown, people living with family members or a partner experienced far fewer problems with their mental health.
‘Office equals work mode’
It isn’t only wellbeing and social contact that some workers fear is at stake if they spend all day at home, though. It’s also their career prospects.
Only 40% of UK workers surveyed by employment and HR specialists WorkNest are confident that office-based and home-based staff will be rewarded equally in the next 12 months, according to research shared with BBC Worklife. And of full-time remote workers, two thirds are concerned about missing out on development opportunities by being based at home, according to PwC.
Michal Laszuk, a 27-year-old based in Warsaw, Poland, associates being in the office with delivering a better quality of work. Laszuk spent a lot of time working at home during the pandemic in his previous role, but when he started his new job as a community manager for passport and visa service PhotoAid he was allowed to choose how he worked. He immediately chose the office.
“I would compare working in an office to learning at a university campus,” he says. “Your brain automatically switches to a ‘work mode’ when you're surrounded by colleagues who are hard at work. The smell of ink from the printer, the silent tapping on the keyboards, the quiet chatter in the coffee room, all of that truly helps. It's the atmosphere of the place that puts you in the working mood and raises your productivity.”
Working in an office also provides a formal start and end point to the working day, he believes – useful boundaries as more and more home-workers report difficulty ring-fencing personal and professional lives. “I have always preferred to be able to just switch on at the office and off at home. The current remote work trend has had its share of victims.”
Can companies find a balance?
Now that people have very diverse views on how and where they would like to work in the wake of the pandemic, firms are running into challenges as they grapple with new policies.
There’s no doubt the pandemic accelerated a shift to remote work in some industries, and with that comes a risk that those who would prefer to be in an office could end up having their voices drowned out in the public debate, says Paula Allen, global leader and senior vice-president of research and wellbeing at Canadian company LifeWorks.
“As many employers focus on more remote working and adapting to long-term changes such as virtual meetings, it can feel that those who prefer working in the office are being marginalised,” she says.
Victoria McLean, UK-based founder & CEO of career consultancy City CV, says that businesses are navigating tricky circumstances in which it can be almost impossible to keep everyone happy. “A lot of businesses I talk to are now offering hybrid working, but have one day a week when everyone has to be in the office. This seems to be a good balance of flexible working with having everyone regularly together.”
"I can spend all day on video calls with people, it just doesn’t feel the same as when we were all together in an office" – Carol (Credit: Getty Images)
For those stuck working at home and loathing it, McLean recommends taking regular breaks from the computer, telling line managers when you’re struggling and filling the day with lots of personal connection, be it chat rooms or video calls with colleagues. Plus, “set a boundary between your work and personal life so you're not 'always on'”.
Allen says companies need to create a culture of communication and flexibility to meet employees’ needs. For those businesses requiring people to work remotely, that includes creating more opportunities for staff to connect via company-wide socials, regular check-ins from line managers and turning video calling into the default mode of catching up rather than email. “It encourages employees to stay connected and helps reduce loneliness and fatigue,” she says.
Compton says she’s hopeful she and her family will be able to make their home in Larkhill, north of Salisbury, a more permanent base after years moving around. So, as well as spending time working at a local military co-working hub, she’s also on the hunt for a nearby office. The demands of a young family mean she isn’t about to ditch the spare room completely, she admits, but she wants to establish an office where she and staff can come and collaborative creatively for a few days per week when they can.
As the business grows, she’s also keen to recruit workers who are early in their careers, and wants to be able to offer them a place to enjoy all the benefits an office brings. “I think of all the things I soaked up in the office and opportunities that came up from being in an environment where it was all happening,” she says. Remote working can give you a limited perspective, she believes. “Society has got quite a challenge on its hands if we all work in our bedrooms. There’s a real danger in that.”
Valeurs Actuelles
Rachat de Twitter : Elon Musk accuse la société de dissimuler des informations et menace de retirer son offre
Le feuilleton Twitter – Elon Musk ne semble pas près de se terminer. Plus d’un mois après l’annonce du rachat du réseau social par le multimilliardaire, le dossier n’est toujours pas finalisé. Pire encore, l’excentrique patron de Tesla et SpaceX semble prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid. Lundi 6 juin, rapporte BFMTV, il a une nouvelle fois menacé la direction de Twitter d’annuler l’ensemble de l’opération.
Dans un document publié ce lundi, il explique notamment que l’entreprise californienne « résiste activement » à plusieurs de ses demandes d’informations, notamment autour du nombre de faux comptes existant sur l’application. Une résistance qu’Elon Musk estime être une violation manifeste des engagements pris par le réseau social dans le cadre des négociations.
Un dernier obstacle d’importance
« Elon Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion », est-il écrit noir sur blanc dans le document précité, adressé au responsable juridique de Twitter. Depuis le début des discussions, le réseau social assure que les faux comptes ne représente que 5% des utilisateurs inscrits sur la plateforme.
La question des faux comptes est primordiale dans le cadre du rachat de Twitter. « Comment les annonceurs peuvent-ils savoir ce qu’ils paient vraiment ? », avait déjà déclaré Elon Musk par le passé, estimant qu’un tel sujet est « une question fondamentale pour la santé financière de Twitter. » Et donc, fatalement, pour la viabilité d’un tel rachat. Reste à savoir si cet ultime obstacle sera levé : en attendant, les autorités américaines de la concurrence ne sont pas saisies du dossier, ce qui équivaut à un feu vert laissant le champ libre à la finalisation du rachat.
France24 - Monde
Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule
Publié le : 18/06/2022 - 18:03
Soraya BOUBAYA
Suivre
Les vagues de chaleur qui se multiplient sous l'effet du réchauffement de la planète ont un coût humain majeur, avec des morts par milliers, mais quand le thermomètre s'affole, l'économie dans son ensemble est aussi affectée.
Plus fréquentes, intenses et étendues chaque année, les canicules sont les événements climatiques extrêmes les plus meurtriers dans le monde. Rarement considérées sous un angle économique, elles ont pourtant des conséquences lourdes, en termes de vies perdues, de pression sur le système de santé, mais aussi de baisse de productivité et d'impact sur l'agriculture.
L'Agence européenne de l'Environnement (l'AEE) estime qu'entre 1980 et 2000 ces événements climatiques extrêmes ont coûté entre 27 et 70 milliards d'euros dans 32 pays européens. En France, selon une étude publiée en 2021 par l'agence nationale Santé publique France, les canicules de 2015 à 2020 ont coûté entre 22 et 37 milliards d'euros en raison des décès, des frais médicaux et de la perte de bien-être engendrés.
>> À lire aussi : "Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces"
Les conséquences sanitaires
Les canicules sont responsables de 9 % des quelque 2 millions de morts attribuées à des catastrophes météo entre 1970 et 2019 dans le monde, la proportion ayant largement augmenté pendant la dernière décennie.
En Europe, les canicules comptent pour environ 90 % de la mortalité liée aux désastres météo entre 1980 et 2020, selon l'Agence européenne de l'Environnement (AEE).
>> À voir aussi :"Canicule : un coût très important aussi pour l'économie"
Et la tendance ne va pas s’améliorer. Selon Météo-France, les vagues de chaleur recensées depuis 1947 à l’échelle nationale ont été sensiblement plus nombreuses au cours des dernières décennies. Sur les 35 dernières années, elles ont été 3 fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes. Le nombre de jours de vagues de chaleur a, lui, été multiplié par 9.
Baisse de la productivité du travail
Outre les coûts humains, les épisodes caniculaires se chiffrent également en productivité. La chaleur réduit aussi la productivité des travailleurs.
À 33-34 °C, un travailleur moyen "perd 50 % de ses capacités de travail", selon l'Organisation international du travail (OIT). En 2030, la chaleur pourrait réduire de 2,2 % le total des heures travaillées dans le monde, soit l'équivalent de 80 millions d'emplois à temps plein, toujours selon l'organisation. Et pour un coût estimé de 2 400 milliards de dollars en 2030, contre 280 milliards en 1995.
La perte de productivité touche en particulier les travailleurs en extérieur, agriculteurs ou ouvriers dans la construction.
"Le stress thermique lié au changement climatique va réduire les capacités de travail en extérieur à l'échelle mondiale", insistent les experts climat de l'ONU (Giec), estimant que certaines régions vont perdre entre 200 à 250 jours de travail en extérieur d'ici la fin du siècle.
Ainsi, les canicules remarquables de 2003, 2010, 2015, 2018 en Europe ont entraîné des dommages estimés à environ 0,3 à 0,5 % du PIB européen, avec des pics à plus de 2 % du PIB dans certaines régions du sud, selon une étude publiée dans la revue Nature en 2021.
Et cet impact pourrait être multiplié par près de cinq d'ici 2060 par rapport à 1981-2010 si des mesures ne sont pas prises pour limiter le réchauffement, met en garde l'étude.
Les effets sur la production agricole
Climato-sensible, l’agriculture est elle aussi menacée par ces vagues de chaleur. Les canicules et sécheresses sont donc des menaces majeures pour l'alimentation.
La sécheresse a un effet direct sur les cultures. Et si une courte période de forte chaleur n'engendre pas toujours de dégâts majeurs, elle peut renforcer la sécheresse des sols, comme c'est le cas en France en ce moment.
La canicule de 2019 en France avait entraîné une baisse de rendement de 9 % sur le maïs et d'environ 10 % en blé par rapport à la moyenne quinquennale, selon le ministère français de l'Agriculture. Autre exemple, aux États-Unis, la vague de chaleur de 2012 avait entraîné une baisse de production du maïs de 13 %, provoquant une hausse des prix au niveau mondial.
Les canicules réduisent également la production des vaches laitières et donc l'offre de lait. Et le Giec note l'impact du stress thermique sur la mortalité et la productivité des animaux d'élevage en général.
La question de l'adaptation du secteur agricole aux épisodes caniculaires, et plus généralement aux évènements climatiques exceptionnels, reste donc posée.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
La chronique de l’éco
Canicule : un coût très important aussi pour l'économie
La canicule s'amplifie en France, records de température attendus
surchauffe
Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces
Opex 360
Berlin estime que la Russie pourrait encourager une nouvelle déstabilisation de la Bosnie-Herzégovine
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis les accords de Dayton, signés en décembre 1995 afin de mettre fin à la guerre entre les différentes communautés qui la composent, la Bosnie-Herzégovine est organisée selon deux entités autonomes, à savoir la Fédération croato-bosniaque et la Republika Srpska [RS ou République serbe de Bosnie], qui sont chapeautées par une présidence collégiale, assurée à tour de rôle par trois reponsables élus au suffrage direct, dont un Serbe, un Croate et un Bosniaque. En outre, ces deux entités ont des institutions communes.
Pour autant, le pays est régulièrement travaillé par des tensions, comme en témoigne la candidature de Sarajevo à l’Otan. Si la Fédération croato-bosniaque y est largement favorable, ce n’est pas le cas de la Republika Srpska, qui cultive des liens étroits avec Belgrade et Moscou.
En outre, les conséquences du conflit qui déchira le pays dans les années 1990 se font encore sentir. Ainsi, un loi interdisant l’apologie des crimes et des criminels de guerre condamnés, votée, l’an passé, à la demande du Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, n’est pas acceptée non seulement par les Serbes mais aussi par les Croates.
« Cette loi contribue à légitimer les accusations fréquentes du camp bosniaque que la RS est une création ‘génocidaire’ et qu’elle doit être supprimée. La Bosnie est vue par l’OHR comme un protectorat. Maintenant, on exige un retour à Dayton et le respect de la Constitution, ce qui implique que l’on rende aux entités nos prérogatives », a ainsi expliqué Snezana Novakovic-Bursac, le président du groupe parlementaire de l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants [SNSD] à l’assemblée de la RS et dont les propos ont récemment été rapportés par Le Figaro.
D’où l’intention de la RS de récupérer les compétences transférées au fil du temps au pouvoir central… et de quitter les trois institutions clés que sont l’armée, la justice et les impôts. Ce qui est perçu comme une volonté de « sécession rampante ».
Dans cette affaire, l’homme fort de la Republika Srpska, Milorad Dodik, peut se prévaloir du soutien de Belgrade et de… Zagreb. « Tous les génocides ne sont pas équivalents et la loi imposée par l’OHR sur cette question est coloniale », a en effet déclaré Zoran Milanovic, le président de la Croatie. Et Dragan Čović, chef du parti nationaliste croate et ancien membre de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, est sur la même ligne. En outre, celui-ci demande une réforme de la loi électorale afin de renforcer le caractère ethnique du vote, avant les élections prévues en octobre prochain.
Quoi qu’il en soit, le feu couve… avec quelques signaux faibles suggérant une reprise du conflit éteint il y a près de 27 ans. Et cela depuis quelques temps déjà. Ainsi, la Revue stratégique publiée en 2017 [et actualisée en 2021], estime que, en général, les Balkans constituent un « enjeu majeur » pour la sécurité de l’Europe, cette région, divisée par son histoire et des « trajectoires économiques très contrastées » souffrant de « faiblesses » susceptibles d’être « utilisées à des fins de déstabilisation par des mouvements radicaux [notamment jihadistes], des groupes criminels ou des États tiers ». En novembre 2019, le président Macron s’était fait plus précis en assimilant la Bosnie-Herzégovine à une « bombe à retardement qui fait tic-tac à côté de la Croatie qui est confrontée au problème du retour de jihadistes ».
En outre, la Russie et la Chine suivent la situation de près. D’ailleurs, avant la président française de l’Union européenne, M. Macron avait évoqué un réengagement dans les Balkans occidentaux pour faire face aux influences « étrangères ». Et donc au risque d’une déstabilisation, notamment de la Bosnie-Herzégovine. Une préoccupation partagée par Josep Borrell, le Haut-représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
Ainsi, dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le chef de la diplomatie européenne a annoncé que l’opération EUFOR Althea, conduite sous l’égide de l’UE afin de veiller au respect des accords de Dayton, allait être renforcée par l’arrivée de 500 militaires supplémentaires en provenance de l’Autriche, de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Slovaquie. De son côté, la France a envoyé des Rafale Marine du porte-avions Charles de Gaulle patrouiller dans les cieux bosniens.
« Nous avons renforcé notre capacité à réagir rapidement en cas de crise […] Nous continuerons à dissuader ceux qui se sentiraient encouragés à entreprendre des actions de déstabilisation » du pays, a résumé M. Borrell, lors d’une visite aux militaire d’Eufor Althea, près de Sarajevo, en mars dernier.
Signe, sans doute, qu’il y a un risque sérieux de voir la situation se dégrader, Berlin a fait part de son intention de déployer à nouveau un contingent de la Bundeswehr, fort d’une cinquantaine de soldats en Bosnie-Herzégovine, afin d’y renforcer Eufor Althea. Ce qui ne s’était plus vu depuis plus de dix ans.
« Compte tenu des tensions politiques internes en Bosnie-Herzégovine, un engagement allemand renforcé est un engagement clair en faveur d’une stabilisation durable » du pays, a fait valoir Steffen Hebstreit, le porte-parole du gouvernement allemand, le 15 juin.
Dans la demande de mandat pour ce déploiement qu’il a transmis au Bundestag [chambre basse du Parlement], l’exécutif allemand est plus précis. « L’évolution politique actuelle en Bosnie-Herzégovine est très préoccupante. Les divisions ethniques façonnent toujours la vie quotidienne, dominent la politique et bloquent les processus de progrès et de réforme. La rhétorique nationaliste et incendiaire fait à nouveau partie du discours politique », relève-t-il. Mais ce que redoute surtout Berlin, c’est de voir la Russie souffler sur les braises.
« Il existe actuellement un danger que la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et, indirectement, la confrontation entre les valeurs des États occidentaux et celles de la Russie puissent être utilisées par la partie russe comme catalyseur d’une nouvelle déstabilisation de la Bosnie Herzégovine. En particulier, les liens étroits du gouvernement serbe avec la Russie et son influence sur la Republika Srpska, alimentent ces craintes », fait valoir le gouvernement allemand.
Berlin estime que la Russie pourrait encourager une nouvelle déstabilisation de la Bosnie-Herzégovine
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis les accords de Dayton, signés en décembre 1995 afin de mettre fin à la guerre entre les différentes communautés qui la composent, la Bosnie-Herzégovine est organisée selon deux entités autonomes, à savoir la Fédération croato-bosniaque et la Republika Srpska [RS ou République serbe de Bosnie], qui sont chapeautées par une présidence collégiale, assurée à tour de rôle par trois reponsables élus au suffrage direct, dont un Serbe, un Croate et un Bosniaque. En outre, ces deux entités ont des institutions communes.
Pour autant, le pays est régulièrement travaillé par des tensions, comme en témoigne la candidature de Sarajevo à l’Otan. Si la Fédération croato-bosniaque y est largement favorable, ce n’est pas le cas de la Republika Srpska, qui cultive des liens étroits avec Belgrade et Moscou.
En outre, les conséquences du conflit qui déchira le pays dans les années 1990 se font encore sentir. Ainsi, un loi interdisant l’apologie des crimes et des criminels de guerre condamnés, votée, l’an passé, à la demande du Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, n’est pas acceptée non seulement par les Serbes mais aussi par les Croates.
« Cette loi contribue à légitimer les accusations fréquentes du camp bosniaque que la RS est une création ‘génocidaire’ et qu’elle doit être supprimée. La Bosnie est vue par l’OHR comme un protectorat. Maintenant, on exige un retour à Dayton et le respect de la Constitution, ce qui implique que l’on rende aux entités nos prérogatives », a ainsi expliqué Snezana Novakovic-Bursac, le président du groupe parlementaire de l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants [SNSD] à l’assemblée de la RS et dont les propos ont récemment été rapportés par Le Figaro.
D’où l’intention de la RS de récupérer les compétences transférées au fil du temps au pouvoir central… et de quitter les trois institutions clés que sont l’armée, la justice et les impôts. Ce qui est perçu comme une volonté de « sécession rampante ».
Dans cette affaire, l’homme fort de la Republika Srpska, Milorad Dodik, peut se prévaloir du soutien de Belgrade et de… Zagreb. « Tous les génocides ne sont pas équivalents et la loi imposée par l’OHR sur cette question est coloniale », a en effet déclaré Zoran Milanovic, le président de la Croatie. Et Dragan Čović, chef du parti nationaliste croate et ancien membre de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, est sur la même ligne. En outre, celui-ci demande une réforme de la loi électorale afin de renforcer le caractère ethnique du vote, avant les élections prévues en octobre prochain.
Quoi qu’il en soit, le feu couve… avec quelques signaux faibles suggérant une reprise du conflit éteint il y a près de 27 ans. Et cela depuis quelques temps déjà. Ainsi, la Revue stratégique publiée en 2017 [et actualisée en 2021], estime que, en général, les Balkans constituent un « enjeu majeur » pour la sécurité de l’Europe, cette région, divisée par son histoire et des « trajectoires économiques très contrastées » souffrant de « faiblesses » susceptibles d’être « utilisées à des fins de déstabilisation par des mouvements radicaux [notamment jihadistes], des groupes criminels ou des États tiers ». En novembre 2019, le président Macron s’était fait plus précis en assimilant la Bosnie-Herzégovine à une « bombe à retardement qui fait tic-tac à côté de la Croatie qui est confrontée au problème du retour de jihadistes ».
En outre, la Russie et la Chine suivent la situation de près. D’ailleurs, avant la président française de l’Union européenne, M. Macron avait évoqué un réengagement dans les Balkans occidentaux pour faire face aux influences « étrangères ». Et donc au risque d’une déstabilisation, notamment de la Bosnie-Herzégovine. Une préoccupation partagée par Josep Borrell, le Haut-représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
Ainsi, dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le chef de la diplomatie européenne a annoncé que l’opération EUFOR Althea, conduite sous l’égide de l’UE afin de veiller au respect des accords de Dayton, allait être renforcée par l’arrivée de 500 militaires supplémentaires en provenance de l’Autriche, de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Slovaquie. De son côté, la France a envoyé des Rafale Marine du porte-avions Charles de Gaulle patrouiller dans les cieux bosniens.
« Nous avons renforcé notre capacité à réagir rapidement en cas de crise […] Nous continuerons à dissuader ceux qui se sentiraient encouragés à entreprendre des actions de déstabilisation » du pays, a résumé M. Borrell, lors d’une visite aux militaire d’Eufor Althea, près de Sarajevo, en mars dernier.
Signe, sans doute, qu’il y a un risque sérieux de voir la situation se dégrader, Berlin a fait part de son intention de déployer à nouveau un contingent de la Bundeswehr, fort d’une cinquantaine de soldats en Bosnie-Herzégovine, afin d’y renforcer Eufor Althea. Ce qui ne s’était plus vu depuis plus de dix ans.
« Compte tenu des tensions politiques internes en Bosnie-Herzégovine, un engagement allemand renforcé est un engagement clair en faveur d’une stabilisation durable » du pays, a fait valoir Steffen Hebstreit, le porte-parole du gouvernement allemand, le 15 juin.
Dans la demande de mandat pour ce déploiement qu’il a transmis au Bundestag [chambre basse du Parlement], l’exécutif allemand est plus précis. « L’évolution politique actuelle en Bosnie-Herzégovine est très préoccupante. Les divisions ethniques façonnent toujours la vie quotidienne, dominent la politique et bloquent les processus de progrès et de réforme. La rhétorique nationaliste et incendiaire fait à nouveau partie du discours politique », relève-t-il. Mais ce que redoute surtout Berlin, c’est de voir la Russie souffler sur les braises.
« Il existe actuellement un danger que la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et, indirectement, la confrontation entre les valeurs des États occidentaux et celles de la Russie puissent être utilisées par la partie russe comme catalyseur d’une nouvelle déstabilisation de la Bosnie Herzégovine. En particulier, les liens étroits du gouvernement serbe avec la Russie et son influence sur la Republika Srpska, alimentent ces craintes », fait valoir le gouvernement allemand.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis les accords de Dayton, signés en décembre 1995 afin de mettre fin à la guerre entre les différentes communautés qui la composent, la Bosnie-Herzégovine est organisée selon deux entités autonomes, à savoir la Fédération croato-bosniaque et la Republika Srpska [RS ou République serbe de Bosnie], qui sont chapeautées par une présidence collégiale, assurée à tour de rôle par trois reponsables élus au suffrage direct, dont un Serbe, un Croate et un Bosniaque. En outre, ces deux entités ont des institutions communes.
Pour autant, le pays est régulièrement travaillé par des tensions, comme en témoigne la candidature de Sarajevo à l’Otan. Si la Fédération croato-bosniaque y est largement favorable, ce n’est pas le cas de la Republika Srpska, qui cultive des liens étroits avec Belgrade et Moscou.
En outre, les conséquences du conflit qui déchira le pays dans les années 1990 se font encore sentir. Ainsi, un loi interdisant l’apologie des crimes et des criminels de guerre condamnés, votée, l’an passé, à la demande du Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, n’est pas acceptée non seulement par les Serbes mais aussi par les Croates.
« Cette loi contribue à légitimer les accusations fréquentes du camp bosniaque que la RS est une création ‘génocidaire’ et qu’elle doit être supprimée. La Bosnie est vue par l’OHR comme un protectorat. Maintenant, on exige un retour à Dayton et le respect de la Constitution, ce qui implique que l’on rende aux entités nos prérogatives », a ainsi expliqué Snezana Novakovic-Bursac, le président du groupe parlementaire de l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants [SNSD] à l’assemblée de la RS et dont les propos ont récemment été rapportés par Le Figaro.
D’où l’intention de la RS de récupérer les compétences transférées au fil du temps au pouvoir central… et de quitter les trois institutions clés que sont l’armée, la justice et les impôts. Ce qui est perçu comme une volonté de « sécession rampante ».
Dans cette affaire, l’homme fort de la Republika Srpska, Milorad Dodik, peut se prévaloir du soutien de Belgrade et de… Zagreb. « Tous les génocides ne sont pas équivalents et la loi imposée par l’OHR sur cette question est coloniale », a en effet déclaré Zoran Milanovic, le président de la Croatie. Et Dragan Čović, chef du parti nationaliste croate et ancien membre de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, est sur la même ligne. En outre, celui-ci demande une réforme de la loi électorale afin de renforcer le caractère ethnique du vote, avant les élections prévues en octobre prochain.
Quoi qu’il en soit, le feu couve… avec quelques signaux faibles suggérant une reprise du conflit éteint il y a près de 27 ans. Et cela depuis quelques temps déjà. Ainsi, la Revue stratégique publiée en 2017 [et actualisée en 2021], estime que, en général, les Balkans constituent un « enjeu majeur » pour la sécurité de l’Europe, cette région, divisée par son histoire et des « trajectoires économiques très contrastées » souffrant de « faiblesses » susceptibles d’être « utilisées à des fins de déstabilisation par des mouvements radicaux [notamment jihadistes], des groupes criminels ou des États tiers ». En novembre 2019, le président Macron s’était fait plus précis en assimilant la Bosnie-Herzégovine à une « bombe à retardement qui fait tic-tac à côté de la Croatie qui est confrontée au problème du retour de jihadistes ».
En outre, la Russie et la Chine suivent la situation de près. D’ailleurs, avant la président française de l’Union européenne, M. Macron avait évoqué un réengagement dans les Balkans occidentaux pour faire face aux influences « étrangères ». Et donc au risque d’une déstabilisation, notamment de la Bosnie-Herzégovine. Une préoccupation partagée par Josep Borrell, le Haut-représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
Ainsi, dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le chef de la diplomatie européenne a annoncé que l’opération EUFOR Althea, conduite sous l’égide de l’UE afin de veiller au respect des accords de Dayton, allait être renforcée par l’arrivée de 500 militaires supplémentaires en provenance de l’Autriche, de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Slovaquie. De son côté, la France a envoyé des Rafale Marine du porte-avions Charles de Gaulle patrouiller dans les cieux bosniens.
« Nous avons renforcé notre capacité à réagir rapidement en cas de crise […] Nous continuerons à dissuader ceux qui se sentiraient encouragés à entreprendre des actions de déstabilisation » du pays, a résumé M. Borrell, lors d’une visite aux militaire d’Eufor Althea, près de Sarajevo, en mars dernier.
Signe, sans doute, qu’il y a un risque sérieux de voir la situation se dégrader, Berlin a fait part de son intention de déployer à nouveau un contingent de la Bundeswehr, fort d’une cinquantaine de soldats en Bosnie-Herzégovine, afin d’y renforcer Eufor Althea. Ce qui ne s’était plus vu depuis plus de dix ans.
« Compte tenu des tensions politiques internes en Bosnie-Herzégovine, un engagement allemand renforcé est un engagement clair en faveur d’une stabilisation durable » du pays, a fait valoir Steffen Hebstreit, le porte-parole du gouvernement allemand, le 15 juin.
Dans la demande de mandat pour ce déploiement qu’il a transmis au Bundestag [chambre basse du Parlement], l’exécutif allemand est plus précis. « L’évolution politique actuelle en Bosnie-Herzégovine est très préoccupante. Les divisions ethniques façonnent toujours la vie quotidienne, dominent la politique et bloquent les processus de progrès et de réforme. La rhétorique nationaliste et incendiaire fait à nouveau partie du discours politique », relève-t-il. Mais ce que redoute surtout Berlin, c’est de voir la Russie souffler sur les braises.
« Il existe actuellement un danger que la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et, indirectement, la confrontation entre les valeurs des États occidentaux et celles de la Russie puissent être utilisées par la partie russe comme catalyseur d’une nouvelle déstabilisation de la Bosnie Herzégovine. En particulier, les liens étroits du gouvernement serbe avec la Russie et son influence sur la Republika Srpska, alimentent ces craintes », fait valoir le gouvernement allemand.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDepuis les accords de Dayton, signés en décembre 1995 afin de mettre fin à la guerre entre les différentes communautés qui la composent, la Bosnie-Herzégovine est organisée selon deux entités autonomes, à savoir la Fédération croato-bosniaque et la Republika Srpska [RS ou République serbe de Bosnie], qui sont chapeautées par une présidence collégiale, assurée à tour de rôle par trois reponsables élus au suffrage direct, dont un Serbe, un Croate et un Bosniaque. En outre, ces deux entités ont des institutions communes.
Pour autant, le pays est régulièrement travaillé par des tensions, comme en témoigne la candidature de Sarajevo à l’Otan. Si la Fédération croato-bosniaque y est largement favorable, ce n’est pas le cas de la Republika Srpska, qui cultive des liens étroits avec Belgrade et Moscou.
En outre, les conséquences du conflit qui déchira le pays dans les années 1990 se font encore sentir. Ainsi, un loi interdisant l’apologie des crimes et des criminels de guerre condamnés, votée, l’an passé, à la demande du Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, n’est pas acceptée non seulement par les Serbes mais aussi par les Croates.
« Cette loi contribue à légitimer les accusations fréquentes du camp bosniaque que la RS est une création ‘génocidaire’ et qu’elle doit être supprimée. La Bosnie est vue par l’OHR comme un protectorat. Maintenant, on exige un retour à Dayton et le respect de la Constitution, ce qui implique que l’on rende aux entités nos prérogatives », a ainsi expliqué Snezana Novakovic-Bursac, le président du groupe parlementaire de l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants [SNSD] à l’assemblée de la RS et dont les propos ont récemment été rapportés par Le Figaro.
D’où l’intention de la RS de récupérer les compétences transférées au fil du temps au pouvoir central… et de quitter les trois institutions clés que sont l’armée, la justice et les impôts. Ce qui est perçu comme une volonté de « sécession rampante ».
Dans cette affaire, l’homme fort de la Republika Srpska, Milorad Dodik, peut se prévaloir du soutien de Belgrade et de… Zagreb. « Tous les génocides ne sont pas équivalents et la loi imposée par l’OHR sur cette question est coloniale », a en effet déclaré Zoran Milanovic, le président de la Croatie. Et Dragan Čović, chef du parti nationaliste croate et ancien membre de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, est sur la même ligne. En outre, celui-ci demande une réforme de la loi électorale afin de renforcer le caractère ethnique du vote, avant les élections prévues en octobre prochain.
Quoi qu’il en soit, le feu couve… avec quelques signaux faibles suggérant une reprise du conflit éteint il y a près de 27 ans. Et cela depuis quelques temps déjà. Ainsi, la Revue stratégique publiée en 2017 [et actualisée en 2021], estime que, en général, les Balkans constituent un « enjeu majeur » pour la sécurité de l’Europe, cette région, divisée par son histoire et des « trajectoires économiques très contrastées » souffrant de « faiblesses » susceptibles d’être « utilisées à des fins de déstabilisation par des mouvements radicaux [notamment jihadistes], des groupes criminels ou des États tiers ». En novembre 2019, le président Macron s’était fait plus précis en assimilant la Bosnie-Herzégovine à une « bombe à retardement qui fait tic-tac à côté de la Croatie qui est confrontée au problème du retour de jihadistes ».
En outre, la Russie et la Chine suivent la situation de près. D’ailleurs, avant la président française de l’Union européenne, M. Macron avait évoqué un réengagement dans les Balkans occidentaux pour faire face aux influences « étrangères ». Et donc au risque d’une déstabilisation, notamment de la Bosnie-Herzégovine. Une préoccupation partagée par Josep Borrell, le Haut-représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
Ainsi, dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le chef de la diplomatie européenne a annoncé que l’opération EUFOR Althea, conduite sous l’égide de l’UE afin de veiller au respect des accords de Dayton, allait être renforcée par l’arrivée de 500 militaires supplémentaires en provenance de l’Autriche, de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Slovaquie. De son côté, la France a envoyé des Rafale Marine du porte-avions Charles de Gaulle patrouiller dans les cieux bosniens.
a envoyé des Rafale Marine« Nous avons renforcé notre capacité à réagir rapidement en cas de crise […] Nous continuerons à dissuader ceux qui se sentiraient encouragés à entreprendre des actions de déstabilisation » du pays, a résumé M. Borrell, lors d’une visite aux militaire d’Eufor Althea, près de Sarajevo, en mars dernier.
Signe, sans doute, qu’il y a un risque sérieux de voir la situation se dégrader, Berlin a fait part de son intention de déployer à nouveau un contingent de la Bundeswehr, fort d’une cinquantaine de soldats en Bosnie-Herzégovine, afin d’y renforcer Eufor Althea. Ce qui ne s’était plus vu depuis plus de dix ans.
« Compte tenu des tensions politiques internes en Bosnie-Herzégovine, un engagement allemand renforcé est un engagement clair en faveur d’une stabilisation durable » du pays, a fait valoir Steffen Hebstreit, le porte-parole du gouvernement allemand, le 15 juin.
Dans la demande de mandat pour ce déploiement qu’il a transmis au Bundestag [chambre basse du Parlement], l’exécutif allemand est plus précis. « L’évolution politique actuelle en Bosnie-Herzégovine est très préoccupante. Les divisions ethniques façonnent toujours la vie quotidienne, dominent la politique et bloquent les processus de progrès et de réforme. La rhétorique nationaliste et incendiaire fait à nouveau partie du discours politique », relève-t-il. Mais ce que redoute surtout Berlin, c’est de voir la Russie souffler sur les braises.
« Il existe actuellement un danger que la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et, indirectement, la confrontation entre les valeurs des États occidentaux et celles de la Russie puissent être utilisées par la partie russe comme catalyseur d’une nouvelle déstabilisation de la Bosnie Herzégovine. En particulier, les liens étroits du gouvernement serbe avec la Russie et son influence sur la Republika Srpska, alimentent ces craintes », fait valoir le gouvernement allemand.
BBC
Perhaps it is unfair to blame Kubrick's film for adding comic levity to the story, when many argued it was in the book in the first place
Simply uttered on its own, the word Lolita conjures up a certain collective image: an "underage" girl who is aware of – and deliberately overt with – her own sexual attractiveness, developed beyond her years. This troubling pop culture legacy, that propagates throughout music, fashion, photography and beyond, feels worlds away from the tomboyish, unselfconscious girl described in Vladimir Nabokov's 1955 novel of the same name. On the infamous poster for Stanley Kubrick's adaptation, a 1962 "black slapstick" comedy, as critic Pauline Kael called it, a young girl peeks at us over a pair of heart-shaped sunglasses, sucking on a lollipop, accompanied by the sentence: "How did they ever make a movie of Lolita?" The photograph, taken by Bert Stern, is hazy and soft-focus. Memorable for its "come-hither" quality and flippantly daring tagline – that overlaid the film with a smug defiance in the face of strict censorship laws – it's this image that has come to define the long-debated film which turns 60 this month. Is this where the misunderstanding of Lolita can be traced back to?
More like this:
- The grossest film of 2022?
- Why 1971 was a great year in film
- Stories that reflect our oldest fear
The film Lolita (1962) has long been accused of adopting too breezy a tone in its depiction of a story that involves a middle-aged professor grooming and raping his pre-teen stepdaughter. It was adapted from Nabokov's novel by the author himself. But it later emerged that his draft was considered overlong and unfilmable by the director and by producer James B Harris. Twenty years after the film was released, Nabokov recalled "an amiable battle of suggestion and countersuggestion on how to cinemise the novel," and that the final script was heavily edited by Kubrick, heavy on wink-wink, nudge-nudge double entendres, exonerating plot tweaks and a perplexing moral stance. Made with Kubrickian flair, the adaptation is also laden with pratfalls and wordplay – and appears to be more concerned with sending up the idea of sexual repression than critiquing the real sexual crimes of the protagonist. While this is understandable due to aforementioned censorship laws that banned, loosely, "obscenity", many questioned why the director bothered to adapt the book in the first place, given the restrictions; writing in Esquire in 1963, Dwight MacDonald noted that Kubrick had been "evidently scared stiff of the Legion of Decency and such self-appointed guardians of our morals". According to an anonymous Motion Picture Association of America spokesman at the time of release, the script had "turned an important literary achievement into the worst sort of botched-up pastiche that could be imagined".
The poster for Kubrick's 1962 film Lolita featured a photo that has since become familiar and iconic (Credit: Getty Images)
But who is to blame for the historic misjudgement of the Lolita story? The book was variously debated as comedy ("wildly funny," according to TIME magazine), tragedy ("Humbert is the hero with the tragic flaw," mused the New York Times), and a paedophilia enabler ("Anyone who published it or sold it here [the UK] would certainly go to prison," according to Sunday Express editor John Gordon). So is it fair to blame the film for the role of Lolita in the cultural conversation? Whether the web was spun by Kubrick and Harris, or by Nabokov himself in writing the book in the first place, is open to argument. What can be examined is how the film has prevailed in pop culture, with bubblegum-chewing pop stars adopting the film's aesthetic, and how one salient voice – that of Sue Lyon, the film's co-lead – has been left out of the discussion of it, while people busy themselves debating the "genius" or not of the men involved in its creation.
Lolita was already much talked about in cultural circles by the time it was optioned for the screen. Published in Paris to both fanaticism and furore, before finally finding a home three years later in the US in 1958, contemporary reviews were split down the middle about this lyrical tale of a tortured paedophile. New York Times critic Orville Prescott dismissed the novel as "florid and archly fatuous" surmising: "Perhaps [Nabokov] thinks of his book as a satirical comedy and as an exploration of abnormal psychology. Nevertheless, Lolita is disgusting." Others were moved; even famously sharp-tongued Dorothy Parker described it as "the engrossing, anguished story of a man, a man of taste and culture, who can only love little girls".
Perhaps it is unfair to entirely blame Kubrick's film for adding comic levity to the story, when many argued it was in the book in the first place. Much of the moral outrage surrounding the novel focused on how the attempts at comedy were crude and ill-suited to the subject matter, noting a sour taste left by Humbert's swooning, sickly prose. This was a factor that hindered the book getting published in the United States for three years, forcing Nabokov to publish his work with Olympia Press, the Parisian publisher helmed by Maurice Girodias that specialised in books which could not be published (without legal action) in the English-speaking world. But certain contemporary reviews made note of the book's jocular tone: Charles J Rolo deemed it "one of the funniest serious novels I have ever read" that "parodies everything it touches" with its "charge of comic genius". Many couldn't get past what they saw as an excuse to detail child abuse; others found it impossible not to give in to a wry smile as the unreliable narrator performed Olympic-standard mental gymnastics in order to justify his actions.
It took Vladimir Nabokov several years to find a publisher for his novel Lolita (Credit: Getty Images)
Lolita would become Stanley Kubrick's first comedy, and after having just completed a for-hire job with the mammoth studio production Spartacus (1960), the director was determined to exact his now-infamous precision and control in shepherding the novel to the screen. Fifty-three-year-old British actor James Mason – who was known on both sides of the Atlantic for roles in Odd Man Out, A Star is Born and North by Northwest – was cast in the central role, playing the part with a sense of ruffled debonair charm that invited pity rather than disgust. Indeed, Mason's Humbert is not the man we are introduced to in the book's foreword, where the fictional John Ray Jr, describes Humbert as "horrible, he is abject, he is a shining example of moral leprosy". What's more, Kubrick and Nabokov's script entirely removes the "explanation" Humbert gives for his sexual obsession: that, one summer as a young boy, he was interrupted during a sexual encounter with his 14-year-old love, who then died. Instead his Lolita, real name Dolores, is depicted simply as a girl that has transfixed and enamoured him; there is no hint of prior paedophilia, or, as the book says, "diabolical cunning".
A bag of contradictions
To make a releasable film, Kubrick and Harris were tasked with hiring an actress for the role of Dolores Haze who looked older than the girl Nabokov had described in the novel as a "monkeyish" 12-year-old who was "unconscious herself of her fantastic power". Of 800 auditionees, a model and TV actress from Davenport, Iowa was chosen: Sue Lyon. Sophisticated, sunny, and – crucially – appearing far older than her 14 years, she flew to the UK for the film's lengthy shoot. Some years later in 1969, Kubrick admitted to bowing to "the pressure over the Production Code and the Catholic Legion of Decency at the time," of which the casting of the older-looking Lyon was a significant part. Seemingly in agreement, Nabokov would say that Catherine Demongeot – the scrappy, tomboyish then-12 year old of Zazie in the Metro (1960) fame – "would have been the ideal Lolita" instead.
When watched today, the final film is a bag of contradictions. Lyon is made up with eyeliner, sooty lashes and permanently coiffed hair – and yet she sleeps in the nightdress of a Victorian doll, all ruffles, ribbons and bows. When we first meet her she's rigidly placed and posed, gazing at Humbert over the top of her sunglasses. She looks imperious, knowing, and appears to be at least 18; she is not, as Nabokov describes in the book, "standing four feet ten in one sock". In a 1974 foreword to Lolita: A Screenplay, Nabokov admitted that "the frills of Miss Lyon's elaborate nightgown were painful".
One of the most notable changes from page to screen was through the character of Clare Quilty, played in this film adaptation by British actor Peter Sellers. It is with Quilty that Dolores eventually decides to run away, orchestrating her escape from Humbert by having the other man pose as her uncle to discharge her from hospital where she is staying with a phony illness. Kubrick expanded significantly the role of Quilty, an avant-garde playwright who is directing a play at Dolores's school; the film opens with his murder, which occurs at the book's close, after Sellers has immediately set up the film's comic tone by popping out from behind a chair and declaring "no, I'm Spartacus!" in reference to Kubrick's last feature.
James Mason played middle-aged professor Humbert Humbert in Kubrick's film (Credit: Getty Images)
Instead of fulfilling the novel's expectation of his role as the manifestation of Humbert's guilt or his tragic foil, instead Sellers displays his comic timing and predilection for skits. Quilty disguises himself as characters including a policeman, a queer-coded lisping playwright, and a newly invented deadpan German psychologist named Dr Zempf, who phones Humbert and tells him that Dolores is sexually repressed and simply must be allowed to socialise by participating in the school play. And it isn't just with Sellers where the supposedly comic tone lies, but also in the film's frequent innuendo, for instance Humbert complementing Dolores' mother Charlotte's "cherry pies".
But just because the film is different to the book, does that automatically make it a failure? In one cutting contemporary review, New York Times movie critic Bosley Crowther recalled the poster tagline of "How did they ever make a movie of 'Lolita'?" before answering: "they didn't," pointing to the adaptation's "strange confusions of style and mood". Later, Adrian Lyne's 1997 version starring Jeremy Irons and Dominique Swain was considered far more loyal to the source text, yet was itself surrounded by controversy, and drew accusations of sentimentalism and unnecessary romanticisation. If Kubrick had made the film he really wanted to make, audiences may well have been too repulsed by the abuse unfurling on screen to differentiate between depiction and endorsement.
Determined to adapt the book in the face of strict censors, Kubrick and Harris diverted focus away from Lyon's age. According to Harris: "We knew we must make her a sex object [...] where everyone in the audience could understand why everyone would want to jump on her." In a 2015 interview with Film Comment, the producer reaffirmed: "We made sure when we cast her that she was a definite sex object, not something that could be interpreted as being perverted." Then comes an admission that makes the entire film seem like a wilful misunderstanding of Nabokov's book: "we wanted it to come off as a love story and to feel very sympathetic with Humbert." Harris's gamble worked. "Though 14 during filming," wrote critic Daniel De Vries in 1974, "Lyon appears to be a well-developed 17, and Humbert's desire for her comes off as ordinary lust."
I defy any girl who is rocketed to stardom at 14 in a sex-nymphet role to stay on a level path thereafter – Sue Lyon
Sue Lyon became famously reticent about speaking to the press after she stopped acting, giving a rare statement in 1996 that lambasted the effect Lolita had had in her life. "My destruction as a person dates from that movie," she said. "I defy any pretty girl who is rocketed to stardom at 14 in a sex-nymphet role to stay on a level path thereafter." While there have been appraisals of Nabokov's novel and Kubrick's film, Lyon has been markedly absent from the cultural conversation. James Fenwick, senior lecturer in the Department of Media Arts and Communication at Sheffield Hallam University, says that "what is missing from these studies is the voice of Lyon and of the way in which she experienced the production of Lolita. She is absent, silent, and silenced". Obvious parallels to the source novel arise here: in an essay titled The Art of Persuasion in Nabokov's Lolita, Nomi Tamir-Ghez writes that "not only is Lolita's voice silenced, her point of view, the way she sees the situation and feels about it, is rarely mentioned."
Sue Lyon played the role of Lolita in the 1962 film, and was 14 years old at the time (Credit: Alamy)
Speaking to BBC Culture, Lyon's daughter Nona Harrison Gomez explains that the reputation thrust upon her mother negatively affected Lyon's career: "She was so much stronger than this twisted, complicated interpretation of what a girl or woman is." While Kubrick and Harris were determined to cultivate a star, this never truly came into fruition."[They] had her in a contract," Harrison Gomez continues. "She was supposed to do something like five to six movies after Lolita. And instead, she had to keep promoting Lolita for years afterwards [...] that movie pigeonholed her in ways that didn't allow her to move forward within her career."
While Lyon went on to act in films like The Night of the Iguana (1964) by John Huston and 7 Women (1966) by John Ford, her roles began to dwindle drastically, and she made her final film appearance in 1980, aged 34. "Being typecast wasn't a positive experience for her," Harrison Gomez acknowledges. "I think my mother was a very funny actress. She had the ability to do other things, not just the seductive thing she was associated with when she was 14."
"She was an activist. She was an amazing writer [...] she did really amazing work in New York, helping women prepare for jobs that didn't have the income for finer clothes." She elaborates: "Don't get me wrong. There was a lot of darkness in her life. But I think being young in Hollywood – we've seen it 1,000 times with young actresses – they'll pull you to the top, let you do whatever you want, until you do one thing that's too much, and then they'll just destroy you."
Those heart-shaped sunglasses have become a stand-in for "sex-kitten" tendencies – wilfully ignoring the dark elements of the story it cribs from
Today, the iconography associated with Lolita (1962) has been adopted in varying degrees of earnest by wider pop culture. Those heart-shaped sunglasses, symbolic of knowingly babyish kitsch, have become a stand in for "sex-kitten" tendencies – wilfully ignoring the dark elements of the story it cribs from.
By making his version of Dolores a wordly participant, Kubrick's adaptation set off a domino effect that continues to poison pop culture to this day. She appears in the lyrics of the song Don't Stand So Close to Me by The Police, that details a teacher's sexual attraction to one of his students, in which one lyric reads: "He sees her / He starts to shake and cough / Just like the old man in / That book by Nabokov". Or she rears her head as the sordid moniker used to describe disgraced sex offender Jeffrey Epstein's private jet: the "Lolita Express". In 1992, Ellen Von Unwerth shot Kate Moss for Glamour Italia, in a cover and spread titled "Charming Lolita". In the photos, 18-year-old Moss is styled with a red lollipop, a doll, ringlet curls – years earlier, John Galliano had selected the 15-year-old to open his show as his "Lolita", launching her career as a forever-young waif. This alone reflects how the word has become a stand-in for a young girl who is a willing participant in her own premature sexualisation. It’s fair to say that Lolita walked so that Alicia Silverstone's sexually aggressive 14-year-old Adrian in The Crush (1993) could run. Japanese "Lolita" fashion also continues to be popular.
It's this lack of context in the imagery of Lolita that leads to a fundamental retrospective misunderstanding of the character and story, the name now a proxy term for a type of bratty coquettishness: see Katy Perry's 2014 Twitter selfie, complete with the caption "Feeling v Lolita rn". Pop contemporary Lana Del Rey's 2012 album Born to Die is stuffed full of references to Nabokov's novel, too. In Off to the Races, she begins: "My old man is a bad man, but / I can't deny the way he holds my hand", before warbling the very opening lines to the book in the chorus: "Light of my life, fire of my loins". On the same album, her song Lolita opens with the lines: "Would you be my baby tonight? Could be kissing my fruit punch lips in the bright sunshine". She is, ironically, doing exactly what Nabokov satirises through Humbert's voice – using cloying, poetic metaphors to dress up a hazy fantasy of concealed horror.
The character Dolores 'Lolita' Haze in the film is very different from her depiction in Nabokov's 1955 novel (Credit: Alamy)
In 2020, singer-songwriter Madison Beer was forced to apologise to her 3.2 million Twitter followers after she made a pithy comment on a TikTok livestream that she "definitely" romanticised the book. After the hashtag #madisonbeerisoverparty went viral soon after, she wrote to her Twitter followers: in a characteristically Gen-Z low-caps notes app apology: "i see now that the book is triggering for some people, evoking a very complicated emotional response". An even more infamous story came in 2013 when a then-38-year-old Bradley Cooper was photographed alongside his then-21-year-old girlfriend Suki Waterhouse as he read Lolita to her in a Parisian park. As the press at the time were constantly trailing the couple, many news outlets hinted that they believed this to be staged; like Kubrick's film, perhaps this was a participatory in-joke. Or it is entirely possible, too, that it was a stroke of serendipity that the couple – while in a legal relationship – were caught reading an infamous story of an age-gap liaison.
When it comes to Kubrick's version of Lolita, there may never be a cultural reckoning with the film when the jury is still out on what it is trying to achieve – or make us feel – in connection with its source novel. But with its leading actress as an unwilling, lash-batting icon for a culture that has long romanticised statutory rape, we can only think that Kubrick's film – divorcing itself from the careful context of Nabokov's satirical novel – has spawned a monster.
If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.
And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
Valeurs Actuelles
Immobilier : l’heure des arbitrages
La crise sanitaire du Covid restera à jamais dans les mémoires des professionnels de l’immobilier. Et pas seulement pour la hausse des prix (+ 7,1 % en 2021) qui a suivi : après tout, le marché de la pierre est sur une tendance vertigineuse depuis plus de vingt ans. D’abord à Paris, où les prix au mètre carré ont franchi la barre des 10 000 euros, après avoir triplé en euros constants depuis 2001, mais aussi dans le reste du territoire, où ils augmentent désormais plus rapidement que dans la capitale.
Les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes
Non, ce que nous retiendrons de la pandémie, c’est l’appel de la chlorophylle et de l’iode qu’ont ressenti les Français après les confinements. Et plus qu’une envie de grand air, la crise sanitaire a créé chez les Français un besoin d’espace. En ville comme à la campagne, ils veulent plus de volume, une pièce supplémentaire ou des espaces verts. Avec le Covid, les propriétaires se sont parfois rendu compte qu’ils avaient sacrifié leur confort de vie pour habiter au plus près de leur travail. Depuis un an et demi, ils sont revenus aux fondamentaux, une quête de “mieux vivre”. « Cela s’est traduit par une vague sans précédent de Paris vers la province et des villes vers la campagne », observe Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général de Mercure.
Le marche du luxe se porte bien
« Un besoin de reconnexion avec la nature et les provinces françaises » , décrypte Bertrand Couturié, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux. Jamais le marché du luxe, en particulier celui des maisons avec jardin à Neuilly-sur-Seine ou à Saint-Cloud, ne s’est aussi bien porté. Chez Féau, les transactions sur les biens de plus de 3 millions d’euros ont augmenté de 188 % depuis le premier quadrimestre 2019 ! « Et les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes ; de fait, les prix sont résolument orientés à la hausse » , analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. De son côté, le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, ajoute : « À Paris ou en proche banlieue, les terrasses qui ouvrent de plain-pied sur un salon, qui se pondéraient auparavant à 50 %, se valorisent désormais au prix d’un mètre carré intérieur. »
On peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part
L’autre effet de la pandémie se mesure sur les marchés financiers. Les flux de liquidités des banques centrales ont propulsé les Bourses mondiales à des valorisations record : dans cet environnement risqué, l’immobilier, notamment le patrimoine de jouissance, c’est-à-dire la résidence principale mais aussi secondaire, est devenu plus que jamais une valeur refuge. Avec, à la clé, une modification du profil des candidats aux maisons de campagne : « Avant le Covid, notre clientèle était essentiellement composée de passionnés de vieilles pierres. Dès le premier confinement, nous avons observé l’arrivée d’une clientèle en quête de verdure, qui présentait un fort pouvoir d’achat et cherchait tous les attributs de confort moderne » , précise Olivier de Chabot-Tramecourt.
« Avec l’acceptation durable du télétravail, la crise sanitaire a entraîné l’apparition d’un nouveau concept : la résidence semi-principale ou semi-secondaire », renchérit Bertrand Couturié. En somme, un temps partagé entre deux lieux de vie ; le plus souvent un appartement à Paris ou dans une grande métropole et une maison de campagne ou en bord de mer. Au cours des dernières années, les marchés de Bordeaux, Nantes et Rennes ont pleinement profité de l’effet TGV. Ce phénomène a conduit à des hausses de prix spectaculaires. De la même façon, on peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement, car le marché régional est déjà très tendu. Plus que l’accessibilité, c’est l’absence de nuisance sonore ou visuelle qui constitue le premier critère de choix.
Même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote
« Plusieurs de nos clients se sont installés au Cap-Ferret, sur la Côte basque ou sur la Côte d’Azur dans l’optique d’y passer entre trois et sept mois par an. Mais après négociation avec leur employeur, ces résidences semi-secondaires deviennent principales » , confie Thibault de Saint Vincent. Il cite l’exemple d’une famille qui se partageait entre son appartement parisien à Montmartre et sa maison à Saint-Malo, avant qu’un rapprochement professionnel ne lui permette de s’installer complètement dans cette dernière.
De nouvelles envies
Les régions qui combinent la proximité de Paris – entre une et deux heures de la capitale – et la facilité d’accès aux gares sont aussi les grandes gagnantes. Parmi les plus prisées, la Normandie, réputée pour ses nombreux loisirs (golf, équitation, chasse… ). Les agences immobilières – dont Sotheby’s, qui vient d’ouvrir une agence à Rouen – ne s’y sont pas trompées. Les biens au prix élevé (1,3 million d’euros pour une maison de 200 mètres carrés à Deauville dans l’agence Daniel Féau, 2,94 millions pour une propriété de 300 mètres carrés à Honfleur chez Barnes) partent parfois en moins d’une semaine et les offres manquent. Le même phénomène s’observe dans le Perche, où les prix oscillent autour de 1,25 million d’euros pour une magnifique propriété à proximité de Mortagne-au-Perche (agence Patrice Besse) et, dans une moindre mesure, en Bourgogne, en particulier sur la côte viticole qui s’étend de Mâcon à Dijon. La région Hauts-de-France, totalement délaissée jusqu’en 2019 et dont les prix sont jusqu’à deux fois inférieurs à ceux de la Normandie, reprend aussi des couleurs.
En cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille.
Signe de ce nouvel attrait, même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote. « Nous vendons trois fois plus de châteaux qu’avant la crise sanitaire. Même dans des régions peu attirantes, la dynamique est là », poursuit Charles-Marie Jottras. Mais attention, acheter un château, ou plus simplement une maison de campagne, engage une vie ; il faut de la passion et une envie manifeste d’investissement, pas seulement financier mais aussi en moyens humains, en énergie, en temps. « Choisissez votre propriété en fonction de votre projet de vie et surtout de vos moyens. Ce n’est pas le château qui s’adapte au châtelain mais bien l’inverse » , glisse Olivier de Chabot-Tramecourt.
L’année 2021 a été celle de tous les records. 2022 sera sans doute une année moins florissante, d’abord parce que la hausse des prix de l’immobilier – et de ceux des matières premières nécessaires aux travaux – a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Ensuite parce qu’on ne peut exclure le risque de hausse des taux d’intérêt, même si, pour l’heure, la compétition entre les banques permet encore d’obtenir d’excellentes conditions de crédit. « Depuis plusieurs décennies, les biens luxueux sont beaucoup moins impactés par la hausse des taux que le reste du marché » , estime Charles-Marie Jottras. Il rappelle qu’en cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille. En plus de son patrimoine.
France24 - Monde
Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain
proposé et financé par
Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46
Banque Africaine de Développement
L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.
La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.
L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :
- Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
- L’élévation du niveau de la mer est une menace, particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
- 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
- De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
- L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.
L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :
- Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
- 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
- 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
- L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
- Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.
Justice climatique
Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.
BAD, un rôle pionner
La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.
Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.
Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.
Le Ghana s’enflamme pour le solaire
En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.
Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.
Rien que de l’eau…
D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.
Les chaussures qui jamais ne s’usent
La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba. Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.
Énergies renouvelables : le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts
Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque Africaine de Développement : afdb.org/fr
► À découvrir aussi dans l'émission spéciale du Journal de l'Afrique : la préservation de l’environnement, le grand défi de l'Afrique
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR BBC
Bristol cyclist finishes mammoth 30,000km challenge
A cyclist who was diagnosed with a terminal form of cancer has finished a mammoth 30,000km (18,641m) challenge.
Luke Grenfell-Shaw, from Bristol, decided to start his journey after being diagnosed with stage four cancer in 2018 at aged 24-years-old.
With his cancer in remission, he was cycling to Beijing, but the pandemic meant he had to finish the last 1,864m (3,000km) in the UK.
Through his cycling challenge he has raised more than £120,000 for charity.
Mr Grenfell-Shaw, and his pink-and-blue tandem bicycle named "Chris", were welcomed back in Bristol to floods of cheers from friends and family, completing his journey where he began in January 2019.
He started the last stretch of the mammoth bike ride - Bristol2Beijing - from the Royal Crescent in Bath, finishing at, Bristol Grammar School, which he previously attended.
He said his mum had been "the most incredible support".
"She's seen me at my absolute lowest, in bed on chemo, no hair. To be able to share this with her, it's difficult to really say what that means.
Coming home, he said his story is not just about him. As he started cancer treatment, he also lost his brother, John, in a climbing accident.
"There's a little bit of me that says I want to live a bit more for him as well," said the cyclist.
With such a serious diagnosis and a huge loss, Mr Grenfall-Shaw said he focussed on the challenge.
Reaching China's border, he was forced to return to London to cycle the remaining 2,060m (3,300 km) on a stationary turbo in prominent locations around central London.
But, despite cycling during a global pandemic, he had already managed to travel through 29 countries.
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
He traversed virtually every kind of landscape and weather, braving -15°C (5°F) and +50°C (122°F), mountain passes and treacherous roads and was joined by various people hopping on the back seat of the tandem bike for different legs of the adventure.
He said he hopes his journey will inspire others and show that people can live with cancer, and do so richly and fully.
"I didn't think I had long to live, and I thought if I could only do one more thing in my life, I want to cycle across the world and I want to show what is possible with cancer and I want to try and give people hope who have been in my situation.
"I still don't know how long I have, so that's a powerful reminder just to not hang around and do what's important right now," added Mr Grenfall-Shaw.
Funds raised will support the four expedition partner charities - 5kYour Way, Young Lives vs. Cancer, Trekstock, and Teenage Cancer Trust.
Follow BBC West on Facebook, Twitter and Instagram. Send your story ideas to: bristol@bbc.co.uk
More on this story
Cycling around the world with cancer
Related Topics
New York Times - World
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
Supported by
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan and Matt Apuzzo
Listen to This Article
To hear more audio stories from publications like The New York Times, download Audm for iPhone or Android.
The shock came midway through the speech.
“Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.
The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.
“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”
With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.
Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.
Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.
Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.
“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”
The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.
France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.
“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.
The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.
“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”
Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”
Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.
“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.
“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”
$21,685,135,571.48
Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.
Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.
Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.
“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”
The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.
“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.
Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.
“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”
Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.
After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.
On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.
French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.
But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.
In fact, his estimate may have even been modest.
The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.
But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.
Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.
The French Fight Back
Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.
The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.
The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.
“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”
France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.
“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”
France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.
Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”
The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.
“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.
Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”
Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.
“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”
Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.
Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.
In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”
In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.
“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.
Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.
“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.
A Flight to Anywhere
The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.
It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.
Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.
Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.
Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.
“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”
With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.
Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.
To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.
Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”
But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.
He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”
A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”
A Silenced History
Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.
“Haiti was really a very bad example” for France, he said.
Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.
A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.
As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.
France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.
Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.
They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.
“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.
Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”
Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.
“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”
In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.
Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.
The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.
One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.
Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.
Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.
“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.
A Painful Reckoning
Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.
But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.
A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”
The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.
In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.
Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.
“The debate, yes, it must be raised,” she said.
The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.
But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.
In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.
“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”
A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)
France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.
“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.
Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.
“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.
“That was a step,” he said. “It’s not finished.”
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
Advertisement
Opex 360
Le futur véhicule fardier des troupes aéroportées et des forces spéciales qualifié par la Direction générale de l’armement
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] notifia à l’entreprise française UNAC la commande de 300 RIDER, c’est à dire des véhicules tout-terrain de type fardier, avec 172 remorques, pour un montant de 44 millions d’euros.
Il s’agissait alors de répondre à un besoin exprimé par les forces spéciales et les troupes aéroportées [TAP], qui cherchaient un petit véhicule de transport rustique, pouvant être à la fois aérotransportable, aérolargable et héliportable. Et cela afin de permettre aux commandos et autres parachutistes de se déplacer rapidement avec leur matériel [soit une charge de 50 kg, hors armement et équipement de protection] après avoir été largués [ou déposés] à une distance de sécurité par rapport à leur zone d’intervention.
Encore en développement au moment de la commande de la DGA, le RIDER [Rapide Intervention Droppable Equipment for Raiders] devait commencer à entrer en dotation en 2021, avec soixante exemplaires livrés à cette échéance. Et la totalité de la commande aurait dû être exécutée avant 2025. Mais comme le très attendu « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS], commandé à la même époque auprès de Zodiac Aerosafety Systems, le programme a pris du retard.
Cela étant, le 15 juin, la DGA a annoncé qu’elle venait de prononcer la qualification du RIDER après une campagne de tests menée par ses centres d’expertise et d’essais, en relation avec la Section technique de l’armée de Terre [STAT], dans des conditions réprésentatives des « divers théâtres d’opérations où sont couramment déployées les unités combattantes qui recevront ce véhicule ». Les essais de mobilité ont ainsi eu lieu dans le « sable de Biscarrosse, dans la boue de Fontevraud et la rocaille de Canjuers ».
Dans le dossier de presse qu’elle a diffusé pour l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory, la DGA met en avant la « rusticité » du RIDER, lequel « n’a acune électronique, ce qui le rend facilement et rapidement réparable en cas de panne pendant une opération ».
D’une masse de 2 tonnes, ce véhicule fardier dispose « d’une forte capacité de franchissement ainsi que de déplacement sur des terrains inaccessibles aux 4×4 classiques’, souligne encore la DGA. En outre, pouvant être armé de deux mitrailleuses de 7,62 mm, il est en mesure de tracter un mortier de 120 mm ou transporter une charge de 400 kg avec sa remorque. S’il a été conçu pour permettre aux parachutistes et autres commandos de se déplacer plus aisément, le RIDER peut être utilisé pour d’autres tâches, comme par exemple la reconnaissance ou encore l’évacuation de blessés.
Normalement, les huit premiers RIDER seront livrés d’ici la fin de cette année. Les livraisons des autres exemplaires s’étaleront jusqu’en 2030. Les forces spéciales en recevront 120, les régiments de la 11e Brigade parachutiste [BP] devant se partager les 180 restants.
Photo : UNAC
Le futur véhicule fardier des troupes aéroportées et des forces spéciales qualifié par la Direction générale de l’armement
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] notifia à l’entreprise française UNAC la commande de 300 RIDER, c’est à dire des véhicules tout-terrain de type fardier, avec 172 remorques, pour un montant de 44 millions d’euros.
Il s’agissait alors de répondre à un besoin exprimé par les forces spéciales et les troupes aéroportées [TAP], qui cherchaient un petit véhicule de transport rustique, pouvant être à la fois aérotransportable, aérolargable et héliportable. Et cela afin de permettre aux commandos et autres parachutistes de se déplacer rapidement avec leur matériel [soit une charge de 50 kg, hors armement et équipement de protection] après avoir été largués [ou déposés] à une distance de sécurité par rapport à leur zone d’intervention.
Encore en développement au moment de la commande de la DGA, le RIDER [Rapide Intervention Droppable Equipment for Raiders] devait commencer à entrer en dotation en 2021, avec soixante exemplaires livrés à cette échéance. Et la totalité de la commande aurait dû être exécutée avant 2025. Mais comme le très attendu « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS], commandé à la même époque auprès de Zodiac Aerosafety Systems, le programme a pris du retard.
Cela étant, le 15 juin, la DGA a annoncé qu’elle venait de prononcer la qualification du RIDER après une campagne de tests menée par ses centres d’expertise et d’essais, en relation avec la Section technique de l’armée de Terre [STAT], dans des conditions réprésentatives des « divers théâtres d’opérations où sont couramment déployées les unités combattantes qui recevront ce véhicule ». Les essais de mobilité ont ainsi eu lieu dans le « sable de Biscarrosse, dans la boue de Fontevraud et la rocaille de Canjuers ».
Dans le dossier de presse qu’elle a diffusé pour l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory, la DGA met en avant la « rusticité » du RIDER, lequel « n’a acune électronique, ce qui le rend facilement et rapidement réparable en cas de panne pendant une opération ».
D’une masse de 2 tonnes, ce véhicule fardier dispose « d’une forte capacité de franchissement ainsi que de déplacement sur des terrains inaccessibles aux 4×4 classiques’, souligne encore la DGA. En outre, pouvant être armé de deux mitrailleuses de 7,62 mm, il est en mesure de tracter un mortier de 120 mm ou transporter une charge de 400 kg avec sa remorque. S’il a été conçu pour permettre aux parachutistes et autres commandos de se déplacer plus aisément, le RIDER peut être utilisé pour d’autres tâches, comme par exemple la reconnaissance ou encore l’évacuation de blessés.
Normalement, les huit premiers RIDER seront livrés d’ici la fin de cette année. Les livraisons des autres exemplaires s’étaleront jusqu’en 2030. Les forces spéciales en recevront 120, les régiments de la 11e Brigade parachutiste [BP] devant se partager les 180 restants.
Photo : UNAC
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] notifia à l’entreprise française UNAC la commande de 300 RIDER, c’est à dire des véhicules tout-terrain de type fardier, avec 172 remorques, pour un montant de 44 millions d’euros.
Il s’agissait alors de répondre à un besoin exprimé par les forces spéciales et les troupes aéroportées [TAP], qui cherchaient un petit véhicule de transport rustique, pouvant être à la fois aérotransportable, aérolargable et héliportable. Et cela afin de permettre aux commandos et autres parachutistes de se déplacer rapidement avec leur matériel [soit une charge de 50 kg, hors armement et équipement de protection] après avoir été largués [ou déposés] à une distance de sécurité par rapport à leur zone d’intervention.
Encore en développement au moment de la commande de la DGA, le RIDER [Rapide Intervention Droppable Equipment for Raiders] devait commencer à entrer en dotation en 2021, avec soixante exemplaires livrés à cette échéance. Et la totalité de la commande aurait dû être exécutée avant 2025. Mais comme le très attendu « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS], commandé à la même époque auprès de Zodiac Aerosafety Systems, le programme a pris du retard.
Cela étant, le 15 juin, la DGA a annoncé qu’elle venait de prononcer la qualification du RIDER après une campagne de tests menée par ses centres d’expertise et d’essais, en relation avec la Section technique de l’armée de Terre [STAT], dans des conditions réprésentatives des « divers théâtres d’opérations où sont couramment déployées les unités combattantes qui recevront ce véhicule ». Les essais de mobilité ont ainsi eu lieu dans le « sable de Biscarrosse, dans la boue de Fontevraud et la rocaille de Canjuers ».
Dans le dossier de presse qu’elle a diffusé pour l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory, la DGA met en avant la « rusticité » du RIDER, lequel « n’a acune électronique, ce qui le rend facilement et rapidement réparable en cas de panne pendant une opération ».
D’une masse de 2 tonnes, ce véhicule fardier dispose « d’une forte capacité de franchissement ainsi que de déplacement sur des terrains inaccessibles aux 4×4 classiques’, souligne encore la DGA. En outre, pouvant être armé de deux mitrailleuses de 7,62 mm, il est en mesure de tracter un mortier de 120 mm ou transporter une charge de 400 kg avec sa remorque. S’il a été conçu pour permettre aux parachutistes et autres commandos de se déplacer plus aisément, le RIDER peut être utilisé pour d’autres tâches, comme par exemple la reconnaissance ou encore l’évacuation de blessés.
Normalement, les huit premiers RIDER seront livrés d’ici la fin de cette année. Les livraisons des autres exemplaires s’étaleront jusqu’en 2030. Les forces spéciales en recevront 120, les régiments de la 11e Brigade parachutiste [BP] devant se partager les 180 restants.
Photo : UNAC
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn octobre 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] notifia à l’entreprise française UNAC la commande de 300 RIDER, c’est à dire des véhicules tout-terrain de type fardier, avec 172 remorques, pour un montant de 44 millions d’euros.
Il s’agissait alors de répondre à un besoin exprimé par les forces spéciales et les troupes aéroportées [TAP], qui cherchaient un petit véhicule de transport rustique, pouvant être à la fois aérotransportable, aérolargable et héliportable. Et cela afin de permettre aux commandos et autres parachutistes de se déplacer rapidement avec leur matériel [soit une charge de 50 kg, hors armement et équipement de protection] après avoir été largués [ou déposés] à une distance de sécurité par rapport à leur zone d’intervention.
Encore en développement au moment de la commande de la DGA, le RIDER [Rapide Intervention Droppable Equipment for Raiders] devait commencer à entrer en dotation en 2021, avec soixante exemplaires livrés à cette échéance. Et la totalité de la commande aurait dû être exécutée avant 2025. Mais comme le très attendu « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS], commandé à la même époque auprès de Zodiac Aerosafety Systems, le programme a pris du retard.
Cela étant, le 15 juin, la DGA a annoncé qu’elle venait de prononcer la qualification du RIDER après une campagne de tests menée par ses centres d’expertise et d’essais, en relation avec la Section technique de l’armée de Terre [STAT], dans des conditions réprésentatives des « divers théâtres d’opérations où sont couramment déployées les unités combattantes qui recevront ce véhicule ». Les essais de mobilité ont ainsi eu lieu dans le « sable de Biscarrosse, dans la boue de Fontevraud et la rocaille de Canjuers ».
Dans le dossier de presse qu’elle a diffusé pour l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory, la DGA met en avant la « rusticité » du RIDER, lequel « n’a acune électronique, ce qui le rend facilement et rapidement réparable en cas de panne pendant une opération ».
D’une masse de 2 tonnes, ce véhicule fardier dispose « d’une forte capacité de franchissement ainsi que de déplacement sur des terrains inaccessibles aux 4×4 classiques’, souligne encore la DGA. En outre, pouvant être armé de deux mitrailleuses de 7,62 mm, il est en mesure de tracter un mortier de 120 mm ou transporter une charge de 400 kg avec sa remorque. S’il a été conçu pour permettre aux parachutistes et autres commandos de se déplacer plus aisément, le RIDER peut être utilisé pour d’autres tâches, comme par exemple la reconnaissance ou encore l’évacuation de blessés.
Normalement, les huit premiers RIDER seront livrés d’ici la fin de cette année. Les livraisons des autres exemplaires s’étaleront jusqu’en 2030. Les forces spéciales en recevront 120, les régiments de la 11e Brigade parachutiste [BP] devant se partager les 180 restants.
Photo : UNAC
Valeurs Actuelles
Vivre l’Harmonie à l’île Maurice
L‘île Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.
Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).
Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.
Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.
Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.
Opex 360
Le ministère des Armées a commandé un premier prototype opérationnel de l’arme laser anti-drones HELMA-P
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès avoir notifié, en avril, le contrat PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones] au tandem formé par Thales et CS Group afin d’assurer la protection permanente des sites sensibles, civils et militaires, la Direction générale de l’armement [DGA] a commandé un prototype opérationnel du système laser HELMA-P auprès de l’entreprise CILAS [Compagnie industrielle des lasers], dans le cadre du marché L2AD [Laser de lutte anti-drones], doté de 10 millions d’euros.
Dans le détail, celui-ci prévoit le déploiement d’un prototype du HELMA-P lors des Jeux Olympiques 2024 ainsi qu’une étude visant à l’adapter sur un véhicule et sur une plateforme navale, conformément à ce qui avait été annoncé à l’issue d’une démonstration de ce système au centre d’expertise et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, en juillet 2021. Des tests de faisabilité en mer doivent d’ailleurs avoir lieu dès cette année.
La plupart des solutions mises en oeuvre actuellement pour la lutte anti-drone [LAD] reposent sur le brouillage de la liaison entre le drone et sa station de contrôle. Tel est le principe de PARADE, de BOREADES ou encore du système BASSALT.
Seulement, avec les munitions « rôdeuses » [ou « vagabondes »] et des drones susceptibles de devenir de plus en plus autonomes [grâce à l’intelligence artificielle, par exemple], il est nécessaire de développer de nouveaux moyens.
L’armée de Terre ainsi lancé le projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone], qui vise à doter un Véhicule de l’avant blindé [VAB] d’un radar et d’une capacité « airbust » via un lance-grenades. Le système HELMA-P s’inscrit dans cette logique… mais en utilisant un laser de deux kilowatts. Ce qui lui est suffisant pour détecter et abattre, avec précision et en une poignée de secondes, un drone hostile à un kilomètre de distance. En tout cas, lors des démonstrations réalisées sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID], il a affiché un taux de réussite de 100%.
Le système HELMA-P, dont le développement a commencé en 2017, « permet d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes », résume la DGA. En outre, n’exigeant qu’une logistique réduite [aucune munition n’est à manipuler…], il peut être associé à différents systèmes de détection [radar, son, optique].
Cela étant, il s’agit pour CILAS d’augmenter la puissance de cette arme tout en la miniaturisant. Mais pas seulement car, au-delà des performances, il fait également développer un ensemble de « protections matérielles et logicielles » afin de pouvoir l’utiliser en sécurité. Et définir un concept d’emploi. Tels sont les enjeux du projet L2AD.
Par la suite, le système HELMA-P pourrait avoir d’autres applications, comme la destruction de roquettes et d’obus de mortier, ou bien encore la neutralisation des moyens optroniques d’un adversaire.
Photo : DGA
Le ministère des Armées a commandé un premier prototype opérationnel de l’arme laser anti-drones HELMA-P
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès avoir notifié, en avril, le contrat PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones] au tandem formé par Thales et CS Group afin d’assurer la protection permanente des sites sensibles, civils et militaires, la Direction générale de l’armement [DGA] a commandé un prototype opérationnel du système laser HELMA-P auprès de l’entreprise CILAS [Compagnie industrielle des lasers], dans le cadre du marché L2AD [Laser de lutte anti-drones], doté de 10 millions d’euros.
Dans le détail, celui-ci prévoit le déploiement d’un prototype du HELMA-P lors des Jeux Olympiques 2024 ainsi qu’une étude visant à l’adapter sur un véhicule et sur une plateforme navale, conformément à ce qui avait été annoncé à l’issue d’une démonstration de ce système au centre d’expertise et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, en juillet 2021. Des tests de faisabilité en mer doivent d’ailleurs avoir lieu dès cette année.
La plupart des solutions mises en oeuvre actuellement pour la lutte anti-drone [LAD] reposent sur le brouillage de la liaison entre le drone et sa station de contrôle. Tel est le principe de PARADE, de BOREADES ou encore du système BASSALT.
Seulement, avec les munitions « rôdeuses » [ou « vagabondes »] et des drones susceptibles de devenir de plus en plus autonomes [grâce à l’intelligence artificielle, par exemple], il est nécessaire de développer de nouveaux moyens.
L’armée de Terre ainsi lancé le projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone], qui vise à doter un Véhicule de l’avant blindé [VAB] d’un radar et d’une capacité « airbust » via un lance-grenades. Le système HELMA-P s’inscrit dans cette logique… mais en utilisant un laser de deux kilowatts. Ce qui lui est suffisant pour détecter et abattre, avec précision et en une poignée de secondes, un drone hostile à un kilomètre de distance. En tout cas, lors des démonstrations réalisées sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID], il a affiché un taux de réussite de 100%.
Le système HELMA-P, dont le développement a commencé en 2017, « permet d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes », résume la DGA. En outre, n’exigeant qu’une logistique réduite [aucune munition n’est à manipuler…], il peut être associé à différents systèmes de détection [radar, son, optique].
Cela étant, il s’agit pour CILAS d’augmenter la puissance de cette arme tout en la miniaturisant. Mais pas seulement car, au-delà des performances, il fait également développer un ensemble de « protections matérielles et logicielles » afin de pouvoir l’utiliser en sécurité. Et définir un concept d’emploi. Tels sont les enjeux du projet L2AD.
Par la suite, le système HELMA-P pourrait avoir d’autres applications, comme la destruction de roquettes et d’obus de mortier, ou bien encore la neutralisation des moyens optroniques d’un adversaire.
Photo : DGA
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès avoir notifié, en avril, le contrat PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones] au tandem formé par Thales et CS Group afin d’assurer la protection permanente des sites sensibles, civils et militaires, la Direction générale de l’armement [DGA] a commandé un prototype opérationnel du système laser HELMA-P auprès de l’entreprise CILAS [Compagnie industrielle des lasers], dans le cadre du marché L2AD [Laser de lutte anti-drones], doté de 10 millions d’euros.
Dans le détail, celui-ci prévoit le déploiement d’un prototype du HELMA-P lors des Jeux Olympiques 2024 ainsi qu’une étude visant à l’adapter sur un véhicule et sur une plateforme navale, conformément à ce qui avait été annoncé à l’issue d’une démonstration de ce système au centre d’expertise et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, en juillet 2021. Des tests de faisabilité en mer doivent d’ailleurs avoir lieu dès cette année.
La plupart des solutions mises en oeuvre actuellement pour la lutte anti-drone [LAD] reposent sur le brouillage de la liaison entre le drone et sa station de contrôle. Tel est le principe de PARADE, de BOREADES ou encore du système BASSALT.
Seulement, avec les munitions « rôdeuses » [ou « vagabondes »] et des drones susceptibles de devenir de plus en plus autonomes [grâce à l’intelligence artificielle, par exemple], il est nécessaire de développer de nouveaux moyens.
L’armée de Terre ainsi lancé le projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone], qui vise à doter un Véhicule de l’avant blindé [VAB] d’un radar et d’une capacité « airbust » via un lance-grenades. Le système HELMA-P s’inscrit dans cette logique… mais en utilisant un laser de deux kilowatts. Ce qui lui est suffisant pour détecter et abattre, avec précision et en une poignée de secondes, un drone hostile à un kilomètre de distance. En tout cas, lors des démonstrations réalisées sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID], il a affiché un taux de réussite de 100%.
Le système HELMA-P, dont le développement a commencé en 2017, « permet d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes », résume la DGA. En outre, n’exigeant qu’une logistique réduite [aucune munition n’est à manipuler…], il peut être associé à différents systèmes de détection [radar, son, optique].
Cela étant, il s’agit pour CILAS d’augmenter la puissance de cette arme tout en la miniaturisant. Mais pas seulement car, au-delà des performances, il fait également développer un ensemble de « protections matérielles et logicielles » afin de pouvoir l’utiliser en sécurité. Et définir un concept d’emploi. Tels sont les enjeux du projet L2AD.
Par la suite, le système HELMA-P pourrait avoir d’autres applications, comme la destruction de roquettes et d’obus de mortier, ou bien encore la neutralisation des moyens optroniques d’un adversaire.
Photo : DGA
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAprès avoir notifié, en avril, le contrat PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones] au tandem formé par Thales et CS Group afin d’assurer la protection permanente des sites sensibles, civils et militaires, la Direction générale de l’armement [DGA] a commandé un prototype opérationnel du système laser HELMA-P auprès de l’entreprise CILAS [Compagnie industrielle des lasers], dans le cadre du marché L2AD [Laser de lutte anti-drones], doté de 10 millions d’euros.
Dans le détail, celui-ci prévoit le déploiement d’un prototype du HELMA-P lors des Jeux Olympiques 2024 ainsi qu’une étude visant à l’adapter sur un véhicule et sur une plateforme navale, conformément à ce qui avait été annoncé à l’issue d’une démonstration de ce système au centre d’expertise et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, en juillet 2021. Des tests de faisabilité en mer doivent d’ailleurs avoir lieu dès cette année.
La plupart des solutions mises en oeuvre actuellement pour la lutte anti-drone [LAD] reposent sur le brouillage de la liaison entre le drone et sa station de contrôle. Tel est le principe de PARADE, de BOREADES ou encore du système BASSALT.
Seulement, avec les munitions « rôdeuses » [ou « vagabondes »] et des drones susceptibles de devenir de plus en plus autonomes [grâce à l’intelligence artificielle, par exemple], il est nécessaire de développer de nouveaux moyens.
L’armée de Terre ainsi lancé le projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone], qui vise à doter un Véhicule de l’avant blindé [VAB] d’un radar et d’une capacité « airbust » via un lance-grenades. Le système HELMA-P s’inscrit dans cette logique… mais en utilisant un laser de deux kilowatts. Ce qui lui est suffisant pour détecter et abattre, avec précision et en une poignée de secondes, un drone hostile à un kilomètre de distance. En tout cas, lors des démonstrations réalisées sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID], il a affiché un taux de réussite de 100%.
Le système HELMA-P, dont le développement a commencé en 2017, « permet d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes », résume la DGA. En outre, n’exigeant qu’une logistique réduite [aucune munition n’est à manipuler…], il peut être associé à différents systèmes de détection [radar, son, optique].
Cela étant, il s’agit pour CILAS d’augmenter la puissance de cette arme tout en la miniaturisant. Mais pas seulement car, au-delà des performances, il fait également développer un ensemble de « protections matérielles et logicielles » afin de pouvoir l’utiliser en sécurité. Et définir un concept d’emploi. Tels sont les enjeux du projet L2AD.
Par la suite, le système HELMA-P pourrait avoir d’autres applications, comme la destruction de roquettes et d’obus de mortier, ou bien encore la neutralisation des moyens optroniques d’un adversaire.
Photo : DGA
France24 - World
Expatriates in South Korea accuse bars and nightclubs of racism and exclusion
The Observers
Issued on: 16/06/2022 - 10:03
Thaïs Chaigne
Expatriates and immigrants in South Korea have taken to TikTok to share videos they say reveal xenophobia and discrimination at nightclubs around the country. Our Observers told us that some clubs and venues systematically ban foreigners from entering, a policy which particularly impacts people of colour.
Kirsten Keels is a Black American student living in Seoul. She has tried to raise attention about the discrimination that foreigners, particularly people of colour, face in South Korean nightclubs.
I went to a pretty popular club in Gangnam two years ago. The bouncer, who looked at my friend, said, "Oh, there's people in your group that can't come in." And the bouncer leans forward and he meets eyes with me and he looks me up and down and he says, "Dress code." And I looked down and thought, "This isn't right, we checked the dress code."
But it was the fact that he had made eyes at me that I thought this is not just about the dress code. It seems very obvious that he doesn't want us here. Or we're not welcome here. I'm not welcome here. It's pretty common to say, "There are too many foreigners" or "You can't come in." But then we see white individuals in the club who are being let in or let out.
Keels created a list of inclusive venues that are safe spaces for foreigners in South Korea hoping to enjoy the nightlife.
According to our Observers, the places that refuse entry to foreigners are in the minority, but it's hard to speak up against them on social media. Laws punishing defamation in South Korea are strict and can even lead to prison sentences. That means that people are hesitant to share the names of clubs that turned them away.
There is no law to punish discriminatory practices in South Korea, be it on the basis of nationality, ethnicity, gender or sexual orientation.
Download the app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN France24 - World
Macron’s bloc falls short of absolute majority, leftist coalition second, large gains for far right
Issued on: 19/06/2022 - 09:50
Tracy MCNICOLL
Follow
Emmanuel Macron lost his absolute majority in France's lower-house National Assembly as French legislative elections concluded on Sunday, the country's fourth Election Day in two months after last week's first round and April's presidential election. FRANCE 24 had the night's key results as they rolled in, reporting from our correspondents at campaign headquarters with analysis on what it all means right here in our Election Night live blog.
- French voters have cast their votes to fill the 577-seat National Assembly, the French parliament’s lower-house chamber and shorn President Emmanuel Macron of his absolute majority in the lower-house chamber.
- The latest estimates from pollster Ipsos-Sopra Steria show Macron’s centre-right alliance Together on track to win 234 seats, the pan-leftist NUPES coalition 141, the far-right National Rally 90 seats, and the conservative Les Républicains and its allies 75 seats.
- The new balance of power will see Macron's centre right pressed to seek out what Prime Minister Elisabeth Borne called a "working majority" from Monday morning.
- Each of the other major forces in parliament can more or less boast of a good night at the ballot box: The left's coalition gamble sets it up as the next legislature's largest opposition bloc, the far right is on track for upwards of 10 times more seats than it held in the last legislature and the embattled conservatives find their support coveted by Macron's centre right going forward.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Voter turnout issue looms over French legislative elections after record first-round abstention
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Prizes abound for Le Pen's far right in historic French legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
French legislative elections: The second round, by the numbers
New York Times - World
A Filmmaker Imagines a Japan Where the Elderly Volunteer to Die
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
The premise for Chie Hayakawa’s film, “Plan 75,” is shocking: a government push to euthanize the elderly. In a rapidly aging society, some also wonder: Is the movie prescient?
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Motoko Rich
TOKYO — The Japanese film director Chie Hayakawa was germinating the idea for a screenplay when she decided to test out her premise on elderly friends of her mother and other acquaintances. Her question: If the government sponsored a euthanasia program for people 75 and over, would you consent to it?
“Most people were very positive about it,” Ms. Hayakawa said. “They didn’t want to be a burden on other people or their children.”
To Ms. Hayakawa, the seemingly shocking response was a powerful reflection of Japan’s culture and demographics. In her first feature-length film, “Plan 75,” which won a special distinction at the Cannes Film Festival this month, the government of a near-future Japan promotes quiet institutionalized deaths and group burials for lonely older people, with cheerful salespeople pitching them on the idea as if hawking travel insurance.
“The mind-set is that if the government tells you to do something, you must do it,” Ms. Hayakawa, 45, said in an interview in Tokyo before the film’s opening in Japan on Friday. Following the rules and not imposing on others, she said, are cultural imperatives “that make sure you don’t stick out in a group setting.”
With a lyrical, understated touch, Ms. Hayakawa has taken on one of the biggest elephants in the room in Japan: the challenges of dealing with the world’s oldest society.
Close to one-third of the country’s population is 65 or older, and Japan has more centenarians per capita than any other nation. One out of five people over 65 in Japan live alone, and the country has the highest proportion of people suffering from dementia. With a rapidly declining population, the government faces potential pension shortfalls and questions about how the nation will care for its longest-living citizens.
Aging politicians dominate government, and the Japanese media emphasizes rosy stories about happily aging fashion gurus or retail accommodations for older customers. But for Ms. Hayakawa, it was not a stretch to imagine a world in which the oldest citizens would be cast aside in a bureaucratic process — a strain of thought she said could already be found in Japan.
Euthanasia is illegal in the country, but it occasionally arises in grisly criminal contexts. In 2016, a man killed 19 people in their sleep at a center for people with disabilities outside Tokyo, claiming that such people should be euthanized because they “have extreme difficulty living at home or being active in society.”
The horrifying incident provided a seed of an idea for Ms. Hayakawa. “I don’t think that was an isolated incident or thought process within Japanese society,” she said. “It was already floating around. I was very afraid that Japan was turning into a very intolerant society.”
To Kaori Shoji, who has written about film and the arts for The Japan Times and the BBC and saw an earlier version of “Plan 75,” the movie did not seem dystopian. “She’s just telling it like it is,” Ms. Shoji said. “She’s telling us: ‘This is where we’re headed, actually.’”
That potential future is all the more believable in a society where some people are driven to death by overwork, said Yasunori Ando, an associate professor at Tottori University who studies spirituality and bioethics.
“It is not impossible to think of a place where euthanasia is accepted,” he said.
Ms. Hayakawa has spent the bulk of her adult years contemplating the end of life from a very personal vantage. When she was 10, she learned that her father had cancer, and he died a decade later. “That was during my formative years, so I think it had an influence on my perspective toward art,” she said.
The daughter of civil servants, Ms. Hayakawa started drawing her own picture books and writing poems from a young age. In elementary school, she fell in love with “Muddy River,” a Japanese drama about a poor family living on a river barge. The movie, directed by Kohei Oguri, was nominated for best foreign language film at the Academy Awards in 1982.
“The feelings I couldn’t put into words were expressed in that movie,” Ms. Hayakawa said. “And I thought, I want to make movies like that as well.”
She eventually applied to the film program at the School of Visual Arts in New York, believing that she would get a better grounding in moviemaking in the United States. But given her modest English abilities, she decided within a week of arriving on campus to switch to the photography department, because she figured she could take pictures by herself.
Her instructors were struck by her curiosity and work ethic. “If I mentioned a film offhandedly, she would go home and go rent it, and if I mentioned an artist or exhibition, she would go research it and have something to say about it,” said Tim Maul, a photographer and one of Ms. Hayakawa’s mentors. “Chie was someone who really had momentum and a singular drive.”
After graduating in 2001, Ms. Hayakawa gave birth to her two children in New York. In 2008, she and her husband, the painter Katsumi Hayakawa, decided to return to Tokyo, where she began working at WOWOW, a satellite broadcaster, helping to prepare American films for Japanese viewing.
At 36, she enrolled in a one-year film program at a night school in Tokyo while continuing to work during the day. “I felt like I couldn’t put my full energy into child raising or filmmaking,” she said. Looking back, she said, “I would tell myself it’s OK, just enjoy raising your children. You can start filmmaking at a later time.”
For her final project, she made “Niagara,” about a young woman who learns, as she is about to depart the orphanage where she grew up, that her grandfather had killed her parents, and that her grandmother, who she thought had died in a car accident with her parents, was alive.
She submitted the movie to the Cannes Film Festival in a category for student works and was shocked when it was selected for screening in 2014. At the festival, Ms. Hayakawa met Eiko Mizuno-Gray, a film publicist, who subsequently invited Ms. Hayakawa to make a short film on the theme of Japan 10 years in the future. It would be part of an anthology produced by Hirokazu Kore-eda, the celebrated Japanese director.
Ms. Hayakawa had already been developing the idea of “Plan 75” as a feature-length film but decided to make an abridged version for “Ten Years Japan.”
While writing the script, she woke up every morning at 4 to watch movies. She cites the Taiwanese director Edward Yang, the South Korean director Lee Chang-dong and Krzysztof Kieslowski, the Polish art-house director, as important influences. After work, she would write for a couple of hours at a cafe while her husband cared for their children — relatively rare in Japan, where women still carry the disproportionate burden of housework and child care.
After Ms. Hayakawa’s 18-minute contribution to the anthology came out, Ms. Mizuno-Gray and her husband, Jason Gray, worked with her to develop an extended script. By the time filming started, it was the middle of the pandemic. “There were countries with Covid where they were not prioritizing the life of the elderly,” Ms. Hayakawa said. “Reality surpassed fiction in a way.”
Ms. Hayakawa decided to adopt a subtler tone for the feature-length movie and inject more of a sense of hope. She also added several narrative strands, including one about an elderly woman and her tightknit group of friends, and another about a Filipina caregiver who takes a job at one of the euthanasia centers.
She included scenes of the Filipino community in Japan, Ms. Hayakawa said, as a contrast to the dominant culture. “Their culture is that if somebody is in trouble, you help them right away,” Ms. Hayakawa said. “I think that is something Japan is losing.”
Stefanie Arianne, the daughter of a Japanese father and a Filipina mother who plays Maria, the caregiver, said Ms. Hayakawa had urged her to show emotional restraint. In one scene, Ms. Arianne said, she had the instinct to shed tears, “but with Chie, she really challenged me to not cry.”
Ms. Hayakawa said she did not want to make a film that simply deemed euthanasia right or wrong. “I think what kind of end to a life and what kind of death you want is a very personal decision,” she said. “I don’t think it’s something that is so black or white.”
Hikari Hida contributed reporting.
Advertisement
BBC
How mountain gorillas were saved
BBC climate editor Justin Rowlatt visits Bwindi Impenetrable Forest, Uganda, to find out what mountain gorilla conservation can tell us about protecting other species.
I could tell she knew I was there. But the burly matriarch of the Nshongi mountain gorilla family was ignoring me as she plucked branches from a bush and lazily munched on the leaves, like a teenager working her way through a packet of crisps.
Then suddenly a baby gorilla tumbled through the undergrowth and past us both. She looked across and our eyes met. Instinctively I lowered my gaze. She wasn't hostile, she just wanted to make sure I knew my place. What was surprising was that I understood exactly what her glance meant. And, even more astonishing, I knew she understood me too.
It is that visceral sense of connection between species which makes visiting mountain gorillas in the wild such a profound experience. Spend just a few minutes in the company of a family of gorillas and the concept of "us and them" dissolves. You meet as equals.
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Yet until fairly recently, the world's mountain gorillas appeared to be on an inexorable path to extinction. Sir David Attenborough recently described how his famous encounter with a mountain gorilla family in 1979 had been "tinged with sadness". It was one of the most memorable experiences of his life, he said, but he worried he might be meeting "the last of their kind".
Sir David understands that extinction is part of the evolutionary process - some species die away as others evolve. The problem is species are currently becoming extinct far more rapidly than is usual in evolutionary history. Scientists estimate species extinction is happening between 1,000 and 10,000 times faster than the normal "background rate". They warn the world is experiencing an extinction event comparable in scale with the disaster that saw the dinosaurs wiped out.
This matters because biodiversity underpins so much of the functioning of the natural world - from the food we eat to the air we breathe and the water we drink. It also helps protect us from pollution, floods and climate breakdown.
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
But UN negotiations to stem the tide of extinction in Geneva earlier this year ended in deadlock. This week delegates meet in Nairobi to try to reboot the talks. The aim is to agree 21 targets, including protecting at least 30% of the world's land and seas by 2030.
The hope is to provide a framework for a landmark international agreement under the UN Convention on Biological Diversity that will be signed by governments in Kunming in October. The ultimate goal could hardly be more lofty - for humanity to "live in harmony with nature" by 2050.
Mountain Gorillas: A Conservation Success
We talk a lot about the climate crisis, but much less about the biodiversity crisis. Justin Rowlatt asks what the success of mountain gorilla conservation tells us about protecting other species.
Watch on BBC iPlayer now.
So, does the fate of the mountain gorilla hold lessons for how we can conserve threatened species?
When Sir David visited the family of gorillas there were around 600 mountain gorillas left. The species was listed as "critically endangered". Mountain gorillas cannot survive in captivity so protection in the wild was their only hope.
They live in two groups. One in the Virunga Forest, which straddles the borders between Uganda, Rwanda and the Democratic Republic of the Congo, the other in the Bwindi Impenetrable Forest in Uganda.
They faced the same challenges as many threatened species do today - the habitat they live in was rapidly being cleared by farmers, conservation efforts were being hampered by conflict, and they were sometimes killed by poachers.
But 40 years later, the population is now more than 1,000-strong and growing. The species is now listed as just "endangered" - a significant improvement. In fact, there has been something of a baby boom in the past couple of years. Five mountain gorilla infants were born in Bwindi in late 2020 - an unprecedented number. Just three were born in the whole of 2019.
The secret of this success? Dr Gladys Kalema Zikusoka was the Uganda Wildlife Authority's first vet in 1995, then she set up the charity Conservation Through Public Health. Perhaps surprisingly, she says, carefully managed tourism has been crucial.
"Tourism really does help wild animals if it is done right." But only, she clarifies, if the income from tourism really does flow into the local community.
A gorilla encounter figures high on many bucket lists, and tourist lodges and rest houses, craft stalls and trekking centres, now encircle the Bwindi Impenetrable Forest national park.
"When I first started out there were only about five lodges, now there are as many as 70," says Dr Gladys. "The lodges have created jobs, the NGOs have created jobs." Gorilla tourism has boosted the entire regional economy, she says, and now the revenues it generates covers much of the cost of running Uganda's wildlife protection service.
Bwindi's chief warden, Nelson Guma, agrees the income from tourism has been crucial because it underpins the support of the local community. "These communities live next to the park. And so we feel that they should be a part of the conservation, and they should get benefits from conservation."
Visiting a gorilla family is not cheap. You pay $600 per person, Uganda's gorillas receive up to 40,000 visits a year. Local communities get a 20% cut of the revenue from the park.
And mountain gorilla conservation has another huge benefit. To protect the gorillas you need to protect the entire forest ecosystem. The Bwindi Impenetrable Forest is one of the most biodiverse places on earth, so thousands - possibly tens of thousands - of other species are conserved as well.
What's more, the cash the gorillas help earn has been used to neutralise other threats. Mountain gorillas used occasionally to be caught in the traps poachers set to catch deer, wild pigs and other animals. They would either sell their catch as bush meat or use it to help feed their families.
But once the gorillas became a lucrative tourist attraction, the authorities could afford to make poachers an offer that was hard to refuse - get caught hunting in the park and you'll go to jail, they were told. Stay out and we'll find work for you either in the park or on land provided by charities.
"Now we are the ambassadors of the park," says Vincent Nshmarairw proudly. He's a former poacher who works for an agricultural project funded by the UK-based Gorilla Organisation charity.
Mr Nshmarairw hopes gorillas will be the key to his family's future prosperity. "My children are all at school," he tells me. "And with time maybe they can get jobs from the park."
Tourism is not without problems. Tourists can disturb animals and disrupt their natural behaviour, it generates pollution and waste, and can undermine local cultures. But most of the world's major conservation organisations, including the International Union for the Conservation of Nature (IUCN), Conservation International and the World Wildlife Fund, now support carefully managed ecotourism as a useful conservation tool.
Tourism is also rarely a complete solution. Despite their economic heft, the mountain gorilla population remains vulnerable. The national parks that the two mountain gorilla populations live in are large, but they represent a tiny fraction of the vast jungle that used to cover the region and, as the gorilla population grows, space is becoming an issue.
"We're definitely seeing that gorilla families are more crowded," says Tara Stoinski who runs the Dian Fossey Gorilla Fund.
Gorillas are "bumping into each other more", warns Ms Stoinski. These encounters are associated with aggression and fights, sometimes with tragic consequences: "We're seeing higher rates of infanticide. Infants can oftentimes be killed when these families come together."
Research by the Gorilla Fund suggests that, in some areas of the Virunga Forest, the growth in the gorilla population is slowing for the first time in decades.
"We would love to see this population grow but in order to do so, there's really going to need to be more habitat available to them," says Ms Stoinski.
The answer would be more land set aside for the gorillas - exactly what the UN says needs to happen worldwide. But taking productive land out of action costs money and the developing world says they need financial support to do it. This is one of the main sticking points in negotiations. Developing countries are demanding the developed world pay them $100bn a year to support conservation.
The success of mountain gorilla conservation shows we can save species from the brink of extinction, says the UN's head of biodiversity, Elizabeth Mrema. She is confident the delegates in Nairobi will be able to find compromises when they meet this week.
The question for the world is how much energy and resources we are willing to put into the effort to protect biodiversity. Ms Mrema issues a stark warning: "We've been told by scientists we only have this century to solve the biodiversity crisis. There is no planet B," she says.
All photos subject to copyright
Related Topics
New York Times - World
Recording India’s Linguistic Riches as Leaders Push Hindi as Nation’s Tongue
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
Ganesh Devy has spent decades documenting India’s hundreds of distinct languages. Up next: a 12,000-year history of India he hopes will help counter the government’s Hindu-first campaign.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Sameer Yasir
DHARWAD, India — The task was gargantuan: assembling a team of more than 3,500 language specialists, academics and enthusiastic amateurs to determine just how many distinct languages still exist in India, a country of stunning linguistic diversity.
Ganesh Narayan Devy has been obsessed with that question since, as a young scholar of literature, he came across a linguistic census from 1971 that listed 108 mother tongues spoken by Indians. At the end of the report, at No. 109, it said “all others.”
“I wondered what ‘all others’ could be,” he said.
It turns out to be a huge number: His team’s survey, perhaps the most exhaustive such effort ever in India, has researched 780 languages currently being used in the country, with hundreds more left to be studied.
India’s Constitution, in contrast, lists 22 languages, and the last government census in 2011 named 121 “major” languages with 10,000 speakers or more.
Mr. Devy’s findings, which he has been gradually publishing in a series of scholarly volumes, come at a sensitive time, as the government of Prime Minister Narendra Modi is pushing to adopt Hindi as the national language, part of its broader Hindu-first vision for India.
As his language research is being rolled out, Mr. Devy has immersed himself in a new project that takes on what is perhaps an even bigger and more contentious issue in India’s culture wars: the country’s long history.
His “The Origins of Indian Civilization and Histories of India” aims to trace the trajectory of the entire subcontinent since the end of the last ice age, some 12,000 years ago. He has recruited 80 historians from around the world to work with him.
The ambitious work is intended as a rejoinder to the campaign by India’s governing party to rewrite the nation’s history books, including by excising sections on Muslim rulers and changing the Muslim names for places.
“History is being taught to spread political bigotry in this country,” Mr. Devy said. “Someone needed to show a mirror to the ruling class.”
His passions for both India’s languages and the advent and course of its civilization converge in his work with India’s vast population of long-oppressed Adivasis, or “original people.”
Adivasi is an umbrella term for Indigenous groups in India, covering a population of more than 100 million people, with a tremendous diversity in ethnicities, culture, languages and even language families.
Many of these languages have already died, or are fast disappearing. And when a language goes extinct, it’s not only words that are lost.
Language is the way, Mr. Devy said, that a community constructs its ideas of time and space. People who abandon their first language to take on another often lose this distinct perspective along with it, he said.
“The world may be one scene out there, but the language constructs it in a unique way,” he said. “So this unique worldview is lost.”
For decades, India has been hemorrhaging languages, having lost over 300 since independence in 1947, Mr. Devy said, with many more on the verge of disappearing as the number of speakers drops below 10,000.
Conducting his research for the People’s Linguistic Survey of India, Mr. Devy said, was like walking into a graveyard littered with corpses.
He described how a woman of the Boa tribe on the Andaman Islands who died in 2010 would, during her final years, “speak a lot with birds because there was no one around to speak her language.”
His research, which received no government funding, has been published in 50 of what will ultimately comprise close to 100 volumes. The books capture a language’s history, samples of songs and stories, and important terms. He started the project with his own savings; the Tata Trusts, an Indian philanthropic organization, has since contributed about $100,000.
His linguistic research has taken him all across India, from the Himalayas where he said he thought the cold would kill him, to hill tribes living in jungles. And sometimes his research has challenged his own worldview.
“While collecting songs from the Banjara community, they insisted that I must honor them by accepting the gift they give me,” Mr. Devy said, referring to a community of nomadic traders. “The highest respect is expressed among them by asking the guest to eat the ear of a roasted goat. I had to accept it, despite being a vegetarian for decades.”
Many of the 3,500 people who have contributed to the language project are amateur scholars who share Mr. Devy’s obsession.
In Orissa State, where he was collecting language samples from tribal areas, a driver employed in a government office had made it a habit to jot down new or strange words he heard from people in villages. “He had done it for all his working life,” Mr. Devy said, “without knowing if his ‘research’ ever would be of any use. He gave away his entire notebook to me, his treasure trove.”
While Hindi is India’s most widely spoken native language, Mr. Devy said the current government inflates the total, with what he said are nearly 50 separate languages counted under the “Hindi” banner.
“Bhojpuri — spoken by more than 50 million, with its own cinema, theater, literature, vocabulary and style — is shown as ‘Hindi,’” he said.
Amit Shah, India’s powerful home minister, has often promoted the idea of using Hindi to replace English as the de facto national language of communication.
“If there is one language that has the ability to string the nation together in unity, it is the Hindi language,” Mr. Shah said in 2019.
India’s Constitution designates both Hindi and English as official languages for government business, but it’s not compulsory to teach Hindi in public schools in some states, and many millions of Indians do not speak the language.
The government wants to change that.
“Time has come to make the official language an important part of the unity of the country,” Mr. Shah said in April, staking out a stance that generates resentment among Indians who do not speak Hindi.
Mr. Devy suggested the government’s efforts could backfire.
“Whenever there is a war on your mother tongue, there is division — and identity becomes strong,” he said.
Many Hindus, Mr. Devy noted, do not speak Hindi as their first language. “People in the south do not look at Hinduism as being Hindi-based,” he said. “Far from it, they think the tolerant version of Hinduism that they developed through the centuries is the more authentic Hinduism.”
Mr. Devy was born in 1950, in Bhor, a small village in Maharashtra State. When he was 10 his father went bankrupt, forcing his son to start working at 15.
Among other jobs, he worked in a mine in the coastal state of Goa. To improve his language skills, he recalled, he read 300 pages of English-language books daily.
He eventually earned a master’s degree in English literature and wrote his Ph.D. thesis on Sri Aurobindo, a nationalist pioneer in India.
After teaching English for 16 years at the university level, he quit in 1996 and soon moved to a village in Gujarat State that is home to many Indigenous tribes. There, he set up the Adivasi Academy, which has a multilingual school, a health center and a library of over 60,000 books, including a section devoted to tribal archives.
Mr. Devy has long been active in social justice causes, and recently coordinated several peaceful protests against a new citizenship law that critics say is unconstitutional because it discriminates based on religion, chipping away at the state’s secular foundation.
In 2015, dozens of authors and poets castigated the Modi government over the killing of Malleshappa Madivalappa Kalburgi, a critic of idol worship who spoke out against deadly attacks by right-wing Hindu mobs against Muslims, and who was himself shot dead by gunmen.
When India’s prestigious National Academy of Letters failed to speak out against the killing, Mr. Devy returned its award — India’s highest literary honor — given to him in 1992 for his critically acclaimed book “After Amnesia.”
“They can kill me, too,” Mr. Devy said, adding, “I am ready to die, but I will not stop.”
For all his social activism, his life’s work remains India’s languages and history.
In his research, he found dozens of secret languages spoken by tribal communities as a way to keep their communications from prying ears, including researchers eager to decode the mystery.
He has discovered a form of Portuguese spoken in dozens of Indian villages in coastal areas. In the Himalayan state of Himachal Pradesh, there are 16 languages that, combined, have 200 words for snow, including one for “snow falling when the moon is up.”
Recording the rich tapestry of India’s languages, Mr. Devy is convinced, has a role to play in keeping India a multicultural state, as it has been for millennia.
So does telling a comprehensive history that emphasizes evidence over ideology.
“We will restore every bit of history that they are destroying,” he said. “It will take time, but we will win.”
Advertisement
El País (ESP)
PATATAS ALIÑADAS CON PIMIENTOS AL VAPOR
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
El verano ya llegó, ya llegó, ya llegó, y las sopas y cremas frías, las ensaladas y demás platos fresquitos son los protagonistas de nuestras mesas. Puedes comprobarlo en nuestro nuevo menú semanal: no falta el salmorejo clásico cordobés, ni un entrante de pepino picante con feta y lima o unas patatas aliñadas con pimientos al vapor, por ejemplo. Todas las recetas, por supuesto, preparadas con productos de temporada, como manda la ley de esta sección.
Lunes 20 de junio
La patata conserva mejor el sabor que cocida, mientras que el pimiento y el ajo se relajan hasta no resultar ni dominantes ni indigestos.
Un pollo jugoso, idealmente preparado a la brasa para conseguir un toque ahumado y acompañado de una salsa con toques picantes, dulces y salados que lo complementa a la perfección.
La alternativa imberbe al melocotón obra milagros con la vainilla. Esta receta es tan fácil que roza el jetapostrismo.
Martes 21 de junio
Una crece sobre tierra, la otra debajo; una es de verano, la otra de invierno -aunque podemos encontrarla cocida todo el año-, y ambas se alían para convertirse en una sopa refrescante y llena de sabor.
Esta ensalada de pasta tiene mucho más de lo primero que de lo segundo, y hará las delicias de los amantes de la albahaca gracias a una sabrosa ricota aromatizada (y muy verde).
Debe tener una mancha amarillenta en la zona que ha estado en contacto con la tierra, y al darle golpecitos con los dedos se debe "sentir hueca".
Miércoles 22 de junio
El yogur, los cítricos y el picante acompañan fantásticamente al pepino, mientras que el queso feta pone la nota salada en un invento que está a medio camino entre el aperitivo y la ensalada.
En esta receta juntamos los guisantes con un colega suyo de toda la vida, el huevo, brevemente cocido para que conserve su yema cremosa.
Puede que sus años de gloria quedaran atrás, pero la gelatina tiene todas las cualidades para ser el postre veraniego por antonomasia: fresco, facilón y, desde el cariño, un poquito viejuno.
Jueves 23 de junio
El bonito y los pimientos han nacido para estar juntos. Te enseñamos a unirlos en matrimonio en una ensalada con tres versiones: para vagos, cocinillas avanzados y perfeccionistas insoportables.
La increíble melosidad del marisco crudo compensa el trabajo de aplanarlo entre dos hojas de papel de horno. Unas chips de alcachofa crujientes y un toque de romesco rematan la jugada.
Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.
Viernes 24 de junio
Si alguna vez has pensado en mudarte a Córdoba solo para comer cada día salmorejo sedoso, sabroso y perfectamente aderezado, no hace falta que hagas la maleta: aquí te enseñamos las normas básicas para prepararlo.
Este pescado ultrafácil es un plato que podrás lucir también en ocasiones especiales. Consiste en una especie de tataki de atún con otra especie de hummus/salsa/crema de almendras. Para repetir.
La leyenda cuenta que un pastelero creó esta tarta inspirándose en una bailarina rusa. Aunque no sea cierta, este postre está muy rico y lo puedes acompañar también de chocolate, crema de limón o dulce de leche.
Sábado 25 de junio
La versión tradicional de este plato italiano lleva berenjena, pero también puede prepararse con calabacín. Y elegir si lo fríes o lo cocinas a la plancha, o le pones quesos de sabor más o menos intenso.
Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.
Domingo 26 de junio
La sopa japonesa más adictiva tiene una versión que te permite tomarla en una noche tropical y vivir para contarlo. Un caldo ligero, fideos y unos cuantos ingredientes más y recibirás un merecido dōmo arigatō.
Ya es tarde para la operación bikini. Lo sabemos, y además no creemos en ella. Por eso proponemos esta receta, que rinde culto al chocolate, la galleta y el plátano. Sin remilgos, pero también sin comerse medio kilo.
La bebida del finde
Aromatizamos el clásico cóctel de zumo de tomate y vodka con hierbas aromáticas, mostaza y vinagre de Jerez, y se vuelve por arte de magia más mediterráneo que la canción de Serrat.
Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.
Si quieres leer nuestros menús semanales anteriores, pincha aquí
L'Humanité
Un oreiller remplumé aux nanogénérateurs pour analyser notre sommeil
ActuEn utilisant des capteurs capables de générer un courant par eux-mêmes, des chercheurs chinois viennent de mettre au point un oreiller capable de suivre le sommeil, de prévenir les chutes et de détecter les épilepsies nocturnes plus finement que les appareils traditionnels. Explications.
Jérémie BazartAvec le développement rapide de la science et de la technologie, les produits de surveillance de la santé sont progressivement entrés dans la vie quotidienne : mesure de la pression artérielle, surveillance de la fréquence cardiaque, de la ventilation respiratoire, du poids, algorithmes d’électrocardiogrammes, mesure de la performance…
Le sommeil, en tant que phénomène physiologique naturel de l’être humain, n’échappe pas à cet engouement, d’autant qu’il est étroitement lié à la santé. « Un mauvais sommeil peut entraîner une mauvaise humeur, un ralentissement des réflexes ou une perte de la mémoire. À long terme, des études montrent même qu’une mauvaise nuit peut provoquer des maladies coronariennes, de l’hypertension, de la neurasthénie et mettre la vie en danger », rappellent les auteurs chinois d’une étude qui vient d’être publiée à ce sujet (1).
Les Teng, prodiges venus de Chine
À l’heure actuelle, pour surveiller le sommeil, la polysomnographie est utilisée de manière limitée dans les hôpitaux. Elle consiste à barder de capteurs divers une personne durant son sommeil, pendant plusieurs nuits. À domicile, applications diverses d’écoute du sommeil sur smartphone ou montres programmées sont couramment utilisées afin de réaliser une analyse sommaire de nos nuits. Mais elles sont peu fiables.
C’est la raison pour laquelle des chercheurs ont proposé un nouvel outil qui promet de modifier complètement la façon dont nous enregistrons notre sommeil : il s’agit d’un oreiller, positionné donc immédiatement sous la tête, « sensible à la pression, non invasif et confortable. Il est développé sur la base d’un réseau de nanogénérateurs triboélectriques (Teng – voir encadré ci-dessous) et est capable de surveiller les mouvements de la tête en temps réel durant le sommeil », expliquent les chercheurs chinois dans leur publication.
La surveillance en temps réel de certaines maladies du cerveau
Les Teng sont déjà utilisés dans la surveillance du sommeil. Ils sont incorporés dans des draps, des patchs, des masques de sommeil ou des ceintures. Mais, aussi discrets soient-ils, ils apparaissent tout de même comme trop invasifs, donc source de perturbation… dudit sommeil ! C’est pourquoi les chercheurs chinois croient en leur oreiller.
En fait, ils croient plutôt en leur réseau, positionné sur l’oreiller… « Notre capteur est formé en réalité d’un ensemble de rectangles constitués d’un polymère (le polydiméthylsiloxane) poreux, flexible et respirant, associé à une poudre d’éthylène propylène fluoré. L’ensemble réalise une détection tactile et une surveillance de suivi de mouvement, expliquent-ils dans l’article, avant de poursuivre : l’oreiller intelligent est formé en posant le réseau de capteurs de pression auto-alimentés sur un oreiller ordinaire, et enregistre en temps réel la position de la tête, dans un état statique, et de sa trajectoire, dans un état dynamique durant toutes les phases de sommeil. »
L’ensemble peut même fournir une alerte précoce en cas de risque imminent de chute au sol ! D’après les auteurs, ce smart pillow (oreiller intelligent) pourrait également être étendu à la surveillance en temps réel de certaines maladies du cerveau comme l’épilepsie ou les troubles cognitifs. De même, la surveillance de l’arthrose cervicale fait partie des pistes potentielles. Mais l’oreiller n’est pas encore capable de restituer les songes ou de les interpréter ! Une question de temps, sans doute, on peut toujours rêver…
Les nanogénérateurs triboélectriques (Teng) : l’énergie perpétuelle à portée de friction ?
La tribologie est la science des frottements. Elle étudie donc les phénomènes susceptibles de se produire entre deux systèmes matériels en contact, immobiles ou animés de mouvements relatifs. Plus généralement, la triboélectricité est le nom donné au phénomène électrostatique créé par la mise en contact de deux matériaux de nature différente. Il survient lorsqu’une partie des électrons de la surface de contact de l’un des deux matériaux est transférée à l’autre, et que ce transfert subsiste lors de la séparation.
L’effet triboélectrique peut être augmenté par un apport d’énergie mécanique en frottant les matériaux l’un contre l’autre (friction). C’est ce qui se passe lorsqu’on frotte une baguette (verre, ébonite, matière plastique…) contre un chiffon : la baguette devient capable d’attirer des objets très légers comme des billes de polystyrène ou des confettis.
Cette action permet de transférer des électrons soit du chiffon à la baguette, soit de la baguette au chiffon. En frottant une tige en verre avec de la laine, des électrons (de charge négative) sont transférés du verre vers la laine. Le verre se retrouve alors chargé positivement. En approchant la tige des confettis, des charges négatives vont en migrer pour se placer face aux charges positives de la tige de verre. Les confettis subissent une attraction électrostatique. Comme ils sont neutres électriquement, leur extrémité opposée sera chargée positivement : les confettis ont subi une électrisation par influcence. C’est comme cela que se produit la triboélectricité.
La « série triboélectrique » est un tableau qui permet de prévoir les transferts d’électrons entre deux matériaux. Si on frotte ensemble deux éléments se trouvant dans le tableau, celui qui sera le plus haut dans la liste sera électrisé positivement et celui en dessous, négativement. Les nanogénérateurs triboélectriques fonctionnent de cette façon.
Ils constituent une nouvelle classe de technologies basées sur l'électrification par friction et le couplage par induction électrostatique. Avec elle, les chercheurs promettent de récupérer de l’énergie, de créer de la haute tension et de concevoir des capteurs qui n’ont pas besoin de source d’électricité externe… De l’énergie perpétuelle ?
sciences BBC
In pictures: Europe swelters in blistering June heat
Parts of western Europe are experiencing more extreme heat this weekend under a wave of hot air that has moved north from Africa.
Temperatures in both Spain and France have broken records, putting pressure on hospitals and energy grids.
French officials forecast some areas will reach 42C (107.6F) on Saturday.
Scientists warn that climate change is making periods of intense heat strike more frequently and earlier in the year, and be more severe.
France is experiencing the country's earliest recorded heatwave since records began in 1947, its meteorological agency said.
Farmers in Italy warned of the impact of drought on their harvests, with water levels in the River Po down by nearly three-quarters compared with seasonal averages. In Spain, firefighters tackled forest blazes in Catalonia.
You might also be interested in:
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
More on this story
Outdoor events banned over heat in parts of France
Related Topics
France24 - World
Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine
Issued on: 09/06/2022 - 16:24Modified: 09/06/2022 - 16:25
Louise NORDSTROM
Follow
Shortly after Russia launched its invasion of Ukraine on February 24, reports of so-called 'filtration' camps in the country’s east began to emerge. Since then, thousands of Ukrainian civilians have passed through the centres, where Russian forces hunt for Ukrainian “nationalists”. This means that many of those being processed are subject to interrogations, strip-searches or worse.
In early April, Vitaly and his wife and one-year-old daughter were offered a safe passage out of Mariupol. The Russians were going to evacuate them and other civilians by bus to Nikolske, a small industrial town controlled by pro-Russian forces around 20 kilometres northwest of the besieged city.
Once they arrived, the men were separated from the women, and sent toward a trailer where they were told they would be searched. Or “filtered”, as the troops guarding them put it.
“We took turns going into the trailer, where two soldiers checked everything: phones, tattoos, personal belongings,” he told the independent Russian-language news website Meduza in a May 12 interview. When Vitaly entered the trailer, he saw two men stripped to their underwear – one of them with his hands behind his head facing the wall, and the other sitting in a corner on the floor.
“As I understood it, they recognised [them as] participants of some anti-Russian rallies.”
Vitaly, who was also strip-searched, was luckier, but only after successfully managing to explain why he had an American eagle tattooed on his body, and why his mobile phone was so clean of any messenger apps. “I had to prove I had nothing to do with the [Ukrainian military],” he said. “In the end they let me go.”
‘Men are rounded up and sent for filtration’
Vitaly’s story is one of the many such testimonies surfacing from filtration camps that are mainly located in Ukraine's eastern Donbas region, where Russian and local pro-Russian separatist forces often work in tandem.
While some Ukrainians are forcibly brought to the camps, others have no other choice but to come on their own, since they are often part of the Russian evacuation process in besieged areas.
According to Human Rights Watch, there are at least 13 of these centres now in operation. “Males, especially in places like Mariupol, are literally rounded up and sent for filtration,” Tanya Lokshina, Europe and Central Asia associate director for Humans Rights Watch, told FRANCE 24. “It’s organised by the DPR [the self-proclaimed “Donetsk People’s Republic”] with assistance from Russia,” she said, listing some of the best-known locations as Novoszovsk, Dokuchaevo, Staribesheve, Bezymenne and Kazatske.
But the intense filtration tactics are not just reserved for men. Anna Zaytseva, a French teacher from Mariupol whose husband was taken prisoner of war while fighting with the Azov regiment – a Ukrainian far-right volunteer battalion - told FRANCE 24 how she was interrogated and strip-searched during her evacuation.
“They told us to strip. I have a tattoo that says ‘life is beautiful’ in French. They [the soldiers] thought it wasn’t French, that maybe it was German, and they thought that it might be evidence that I somehow have Nazi connections,“ she said.
‘Villages turn into internment camps’
Lokshina described the filtration camp stays as “very intrusive and painful“, noting that sometimes, the process can last for several days, or even weeks.
She recounted a testimony she received from a man who was “rounded up” along with around 200 males in Mariupol in late April and sent to a filtration camp in Kazatske. “They had their passports taken and were told the process would only take a few days.”
Although the screening itself only took a few days, the men never had their passports handed back to them, meaning they were unable to leave. “The entire area was literally crawling with military, and trying to leave those villages without a passport would be completely suicidal. Although they’re not kept under lock and key as such, the villages basically turn into internment camps.”
‘He came back totally numb’
In the meantime, the men were put up in a local school in almost prison-like conditions, given only food like rice, bread and pasta to eat. “They basically slept on desks and in the hallways. Many of them got sick, sick with respiratory diseases, likely covid, flu and all sorts of stomach bugs, because the quality of the water was not fit for drinking. People were vomiting, and had diarrhoea. It was horrendous.”
During their stay, which would last a total of 40 days, one man got particularly frustrated and kept on questioning the pro-Russian forces about why they were being held.
”Then at some point, my interlocutor told me that the DPR forces just came for him and said: ‘So, you have some questions why you’re being kept here? We’re going to answer those questions.’ And then they took him away. Four days later, they brought him back. When he came back, he was totally numb. He wouldn’t say a word about what happened to him. Although there were no visible signs of torture, I think it’s safe to assume that he had an intense and painful experience.”
All of a sudden the men in Kazatske were handed back their passports and let go. But no reason or explanation was ever given for their lengthy stay.
Those who make it though filtration, those who don’t
Lokshina explained that those who pass the filtration tests are handed a document with the letters FP – Filtration Point – written on it, meaning they can move “freely” within and around the DPR.
Then there are those who don’t make it through the filtration, but little is known about their actual fate.
Lokshina pointed to a case in Bezymenne, where a group of Ukrainian males filmed the living conditions of the filtration camp they had been confined to, and uploaded it to the internet.
Once the video hit social media, their captors rounded them up and took them away. ”According to trustworthy information, but it’s not official, it appears they are in DPR-controlled territory, in jail. They are being accused of filming in a place where filming is supposedly forbidden, and for spreading fake news.”
The Kremlin has denied any involvement in the filtration camps, dubbing them as “lies”, while the self-declared DPR has rejected all Ukrainian accusations of unlawfully detaining, filtrating and maltreating Ukrainian civilians in what it itself officially refers to as “reception centres”.
Internationally, however, the camps have received harsh criticism, and even been compared to Nazi Germany’s concentration camps.
“Reports indicate that Russian Federal Security agents are confiscating passports and IDs, taking away cellphones, and separating families from one another,” she said. “I do not need to spell out what these so-called filtration camps are reminiscent of. It’s chilling, and we cannot look away,” Linda Thomas-Greenfield, the US ambassador to the United Nations, said in an April 5 briefing to the UN Security Council.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
On the Ground
‘We’re trying to go on with our lives’: Lysychansk residents endure Russian bombardment
Dozens of civilians evacuated from besieged Ukrainian city of Mariupol
ON THE GROUND
In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’
France24 - World
Spain mulls whether to send high-tech tanks to Ukraine
Issued on: 10/06/2022 - 20:32Modified: 10/06/2022 - 20:34
Sébastian SEIBT
Spain this week confirmed an explosive report that it is considering supplying the Ukrainian army with dozens of Leopard 2 main battle tanks. The move would make Spain the first NATO-country to provide Kyiv with modern third-generation military vehicles and could heavily impact Ukraine’s chances in its battles against Russia in Donbas. But the news has put Berlin in a tough spot since its lawmakers would have the final say on whether the German-built super tanks ought to roll in Ukraine or not.
“The possibility of making this shipment is on the table,” Spain’s Defence Minister Margarita Robles on Wednesday confirmed to Spanish broadcaster Cadena SER, after daily newspaper El Pais on the weekend revealed the government was considering sending around 40 Leopard 2A4 tanks to Ukraine.
According to the paper, which cited government sources, Spain’s Prime Minister Pedro Sanchez had made the offer to Ukraine’s President Volodomyr Zelensky already during an April 21 visit to Kyiv, but said the plans had then temporarily been put on hold due to the complexity of the operation.
The article also said that Spain had offered to provide Ukrainian troops with the necessary training to operate the tanks, which would take place in Latvia where Spain currently has 500 soldiers deployed as part of NATO’s Enhanced Advanced Presence operation.
Mothballed for a decade
In 1995, Spain bought 108 Leopard 2 main battle tanks from Germany. Around 40 of them were deemed surplus, and have for the past decade or so been left gathering dust in an army logistics base in Zaragoza. These are the tanks that Madrid is now considering delivering to Kyiv.
But even though Spain sees no immediate use for these tanks itself, handing them over to Ukraine would represent a huge leap in the West’s military support for Kyiv. “It would be the first time a NATO country supplied [Ukraine with] modern Western battle tanks,” German media stated shortly after El Pais published its article, noting Russia might interpret the move as a deliberate escalation of the conflict, and could go as far as accuse NATO of acting as a co-belligerent to Kyiv.
The tanks would inevitably boost Kyiv’s capabilities on the battlefield, where up until now it has had to make do with mainly Soviet-era T-64 and T-72 vehicles from the 1970s.
Gustav Gressel, an expert on Russian military issues at the European Council on Foreign Relations in Berlin, said that there are two main problems with these old USSR-era tanks. “They’re starting to run out […] and some components are only available via Russia which is far from ideal considering the current context.”
Alexandre Vautravers, a security and armaments expert and editor at the military magazine Revue Militaire Suisse (RMS), also pointed to the fact that these tanks are not fit for modern warfare. "They are what we call second-generation tanks, manufactured until the 1970s, whereas the Leopard 2s are third-generation tanks."
What difference would Leopard 2 make in Donbas?
According to Vautravers, switching to Leopard 2 would be a huge lift for the Ukrainian army in Donbas, considering Russia has mainly deployed second-generation – albeit upgraded – tanks to the area.
"The armour of the third-generation tanks, especially on the front, is twice as effective as on previous-generation vehicles," he explained.
They also have much greater firepower: The firing rate is faster, and the ammunition used can pierce armour to a much greater extent than second-generation tanks ever could.
The Leopard 2s are also much more mobile. Although there is not that much difference in top-speed (70 km/h versus 60 km/h), "these vehicles can accelerate much easier and move much quicker in difficult terrain," he said.
"The on-board electronics have made considerable progress," he added, pointing to the Leopard 2’s digital fire control system, as well as some of its other high-tech features, which include advanced night vision and sighting equipment.
In all, Vautravers said a Leopard 2 tank in motion can “fire with almost as much precision as if it were standing still", and are much quicker to fire off the first shot “which is often decisive in a tank versus tank confrontation."
In order to take advantage of the Leopard 2’s full potential, however, Vautravers underscored the importance for the Ukrainians to get proper training, since second-generation and third-generation tanks were not at all built for the same purposes. “If it would be used in the same way [as a second-generation tank] – to defend yourself basically – you wouldn’t see a big difference,” he said, noting the Leopard 2’s strengths lie in its offensive capabilities.
Tough spot for Germany
But there is another hurdle that could prevent Ukraine from receiving the super tanks – the fact that they were manufactured in Germany. According to German daily Süddeutsche Zeitung this means that Berlin would have to approve Madrid’s potential export of Leopard 2s to Kyiv.
But the topic of sending tanks to Ukraine is especially sensitive in Germany, where discussions have so far only been limited to potentially supplying Kyiv with second-generation vehicles. And even those plans have been slow to get off the ground.
“For historical reasons, [German Chancellor Olaf] Scholz is very afraid of the political impact of images showing German tanks firing at Russians," Gressel explained.
Spain’s potential plans to send third-generation German tanks to Ukraine would therefore make Berlin more than uncomfortable, which, up until now, has been able to argue that even if it chooses not to equip Ukraine with tanks itself, other European countries are free to do so.
The latest developments in Spain, however, have made it clear that “Germany makes and supplies tanks to almost half of Europe”, Gressel said.
Europe’s willingness to support Kyiv with modern military equipment, therefore, seems to depend more on Germany than any other country on the continent.
This article was translated from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
War in Ukraine
Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine
As It Happened
Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odesa blockade
Focus
Meet the Ukrainian forces using French-supplied Caesar howitzers
L'Humanité
Dans les coulisses du passé
Rendez-vous Les Journées européennes de l’archéologie se dérouleront du 17 au 19 juin. Trois jours pour découvrir gratuitement cette science et celles et ceux qui la font.
Anna MussoChaque année, les Journées européennes de l’archéologie invitent le public à explorer le passé. Plus d’un millier de manifestations sont proposées, du 17 au 19 juin, partout en France : ouverture exceptionnelle de chantiers de fouilles, ateliers pédagogiques et ludiques, rencontres avec des chercheurs, visites de laboratoires, expositions, projections… Les acteurs de l’archéologie se mobilisent pour partager leurs connaissances, leurs métiers et leurs découvertes. Pilotées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), sous l’égide du ministère de la Culture, ces journées permettent d’accéder à des lieux réservés aux travaux scientifiques. À Blois (Loir-et-Cher), l’Inrap ouvre le site de l’îlot Saint-Vincent, dont la fouille doit durer près d’un an et explore plus de 5 mètres de stratigraphie recelant des vestiges datant du haut Moyen Âge à aujourd’hui. Les archéologues mettent au jour les restes d’un jeu de paume aménagé au XVIe siècle dans le secteur des jardins royaux. Tandis qu’en bordure de Garonne, à Villenave-d’Ornon, le public va découvrir le chantier de fouille d’une épave médiévale qui devrait permettre d’en savoir plus sur les modes de navigation de cette époque. Depuis 2019, les journées sont devenues européennes : 26 pays ont participé à l’édition 2021. Avec pour mêmes ambitions d’éveiller des vocations, de sensibiliser les citoyens à la richesse, à la préservation du patrimoine archéologique, et de partager les savoirs. A. M.
journées européennes de l'archéologiearchéologiesciences Opex 360
L’armée polonaise commande des ponts flottants motorisés au français CNIM pour 320 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné le nombre de chars qu’elle aligne, l’armée polonaise a besoin de moyens pour franchir les cours d’eau [ou les « coupures humides »]. D’où la commande qu’elle vient de passer auprès du groupe français CNIM, qui, pour rappel, équipe l’armée de Terre avec ses ponts flottants motorisés [PFM], lesquels ont récemment été modernisés.
L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.
Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.
« La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.
Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.
Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 15, 2022
Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].
En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.
Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.
L’armée polonaise commande des ponts flottants motorisés au français CNIM pour 320 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné le nombre de chars qu’elle aligne, l’armée polonaise a besoin de moyens pour franchir les cours d’eau [ou les « coupures humides »]. D’où la commande qu’elle vient de passer auprès du groupe français CNIM, qui, pour rappel, équipe l’armée de Terre avec ses ponts flottants motorisés [PFM], lesquels ont récemment été modernisés.
L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.
Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.
« La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.
Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.
Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 15, 2022
Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].
En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.
Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné le nombre de chars qu’elle aligne, l’armée polonaise a besoin de moyens pour franchir les cours d’eau [ou les « coupures humides »]. D’où la commande qu’elle vient de passer auprès du groupe français CNIM, qui, pour rappel, équipe l’armée de Terre avec ses ponts flottants motorisés [PFM], lesquels ont récemment été modernisés.
L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.
Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.
« La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.
Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.
Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 15, 2022
Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].
En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.
Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerÉtant donné le nombre de chars qu’elle aligne, l’armée polonaise a besoin de moyens pour franchir les cours d’eau [ou les « coupures humides »]. D’où la commande qu’elle vient de passer auprès du groupe français CNIM, qui, pour rappel, équipe l’armée de Terre avec ses ponts flottants motorisés [PFM], lesquels ont récemment été modernisés.
L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.
Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.
« La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.
Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.
Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 15, 2022
Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg
pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 15, 2022
June 15, 2022
Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].
En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.
Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.
BBC
How India could become a 'mushroom superpower'
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Three years ago Fulrida Ekka, who lives near Siliguri in West Bengal, knew she had to find a new source of income.
Her husband had died and her seasonal work picking tea leaves was just not enough income to support her family.
Searching around for money making ideas, she came across mushroom farming. With help from Indian rural development organisation, Live Life Happily, she got started.
Now she sells two or three bags of her mushroom crop every day, which makes her around $92 (£73) a month.
The white flower mushrooms are grown in large bags which hang from the ceiling. Usually Mrs Ekka will have 10 in her house, which produce around 48 bags of mushrooms a month.
"It's a sight of happiness when I see it growing because I know now, me and my family will not sleep on an empty stomach," she says.
Mushroom growing has made a big difference to Mrs Ekka's life, but some think the crop should make a bigger contribution to India's farming sector.
"India has all the required elements for becoming a super power in mushroom production," says Rouf Hamza Boda, who has spent 20 years identifying 100 types of mushrooms across Jammu and Kashmir.
"India has huge wild mushroom diversity. Lots of composting material, cheap labour and [it is] supported by diverse climatic conditions," he explains.
Lack of appetite?
Despite those favourable conditions, India accounts for just 2% of the world's mushroom production, with China providing the lion's share at 75%.
According to Mr Boda, part of the problem is national appetite - that many people in India don't like eating mushrooms, finding them "strange and deadly".
"Not much research has been done on identification of wild mushrooms with respect to their edibility," he says.
"Lack of awareness as to how beneficial mushrooms are, and the cheapness of mushroom cultivation, are hurdles in popularising consumption," he says.
So, there's a lot of space for entrepreneurs willing to take a chance.
Four years ago, Leena Thomas and her son Jithu experimented with growing mushrooms in Jithu's bedroom.
Jithu said he really just started the project out of "curiosity", having seen mushrooms grown simply in a plastic bottle on the internet.
Initial success spurred him to study mushroom cultivation and take courses and so his hobby quickly turned into a thriving business.
Now the Kerala-based mother and son entrepreneurs have 2,000 mushroom beds producing 100kg of produce a day, under the company name Leena's Mushroom.
"There are many advantages to mushroom farming including its short growing period," he explains.
"But that doesn't mean it is an easy task. The crop is fragile and extremely sensitive. A minute change in temperature or the advent of pests can ruin the crop completely."
The firm's greenhouses use fans to draw outside air over moist pads, to keep the temperature and humidity at an optimum level. The carbon dioxide level is also monitored.
But it's worth the effort. He says good prices make mushrooms "lucrative".
"Freshly harvested mushrooms are sold to retailers on the same day, with no middlemen," Jithu says.
Parimal Ramesh Udgave has taken a different tack. He studied microbiology to develop a deep knowledge of fungiculture.
As well as growing mushrooms, his business Biobritte, set up in 2019, dries the crop to make mushroom powders and health supplements.
In spite of his success, he says mushroom growing is not easy.
"People see mushrooms as a fast, money-making business but it also has to be combined with technical skills," he says.
According to Mr Udgave, many start-up mushroom businesses fail.
Whereas Anirban Nandy, a rural development researcher from IIT-Kharagpur, and his wife Poulami Chaki Nandy, think there is plenty of room for small players in the mushroom market.
Their non-governmental organisation, Live Life Happily, has shown more than 8,000 women in West Bengal, including Fulrida Ekka, how to grow their own mushrooms for profit.
"These women are poor, with no land or proper means of livelihood," says Mr Nandy.
More technology of business:
Many women in rural areas are left in financial distress after becoming widows and find themselves unable to earn enough money from picking tea.
"Learning to grow mushrooms is a feasible and manageable task. The women can even grow in a corner of their house, as a part-time activity, or hobby, without needing farmland," he says.
And, according to the Nandys, there is plenty of customer demand. "Especially in cosmopolitan areas like Darjeeling, thus ensuring quick income," explains Mr Nandy.
That extra mushrooming income can be truly life changing.
"These women have gained bargaining power in their house and become decision-makers. In one instance, a woman refused to marry her daughter at an early age because she was able to manage funding her education with mushroom farming," says Mrs Nandy.
Related Topics
L'Humanité
Petit mais international
ChroniqueSylvestre HuetLe 6 juin dernier, trois Autorités de sûreté nucléaire – française, finlandaise, tchèque – ont décidé d’unir leurs efforts. Mission ? Étudier et valider (ou non) les options de sûreté du projet Nuward (1), petite centrale électronucléaire inspirée des réacteurs des sous-marins militaires français. Un parmi les dizaines de projets de ce type dans le monde. Objectif ? Participer à éradiquer la production d’électricité à partir de charbon et de gaz, dont le CO2 émis dans l’atmosphère contribue puissamment au réchauffement climatique.
Cette éradication est nécessaire pour limiter la casse climatique, soulignait le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en avril. Une éviction doublée d’un autre défi, celui d’une augmentation massive de la production d’électricité pour remplacer les énergies fossiles dans le monde. Les petits réacteurs nucléaires, souvent dits « SMR » pour « small modular reactors » leur nom de baptême international, vont-ils y contribuer par leur électricité bas carbone ? C’est l’un des défis technologiques des deux décennies à venir.
Ce défi n’est pas gagné d’avance. Il repose sur un pari. Une fabrication en grande série et en usine d’un concept très compact, limitant les difficultés du chantier de construction. Ce qui compenserait la puissance réduite de chaque module pour en assurer la valeur économique. Un pari raisonnable au regard des expériences industrielles dans d’autres domaines. Il séduit donc la plupart des pays maîtrisant la technologie nucléaire, et les projets se multiplient.
L’humanité ne relèvera pas le défi climatique sans une coopération internationale forte sur les technologies bas carbone. Pour les mettre au point. En développer l’industrie. Les déployer le plus vite possible à l’échelle planétaire, en aidant les pays pauvres à y accéder. La modularité de ces petits réacteurs représente pour ces derniers un atout considérable, au côté de ceux à grande puissance utilisés par ailleurs.
C’est pourquoi l’annonce de la coopération des trois Autorités de sûreté nucléaire est une bonne nouvelle. En sortant, dès son début Nuward, du cadre strictement français, cette démarche peut accélérer la standardisation mondiale des critères de sûreté sévères, indispensables à cette technologie, afin d’en faciliter le déploiement.
la chronique scientifique de sylvestre huetnucléairerapport du giec Opex 360
La France a signé une lettre d’intention pour un « plan ambitieux » de soutien aux forces navales roumaines
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.
Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.
Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…
Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.
Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.
Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.
Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.
Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.
« Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.
Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.
Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.
La France a signé une lettre d’intention pour un « plan ambitieux » de soutien aux forces navales roumaines
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.
Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.
Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…
Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.
Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.
Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.
Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.
Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.
« Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.
Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.
Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.
Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.
Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…
Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.
Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.
Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.
Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.
Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.
« Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.
Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.
Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.
Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.
Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…
Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.
Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.
Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.
Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.
Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.
« Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.
Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.
Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.
France24 - World
Shipping movement continues in the Black Sea despite Ukraine war, sanctions
Issued on: 05/06/2022 - 20:07Modified: 05/06/2022 - 20:16
FRANCE 24
Follow
In response to Western sanctions over its invasion of Ukraine, Russia has blocked hundreds of ships mostly containing Ukrainian grain exports in the Black Sea and the Sea of Azov. Despite the blockade, observers have noted near-normal rates of shipping activity throughout the area. Key regional player Turkey has so far refrained from taking on a decisive role in stopping potential theft of the grain.
The blockade risks causing a global food crisis as Ukraine is one of the world’s top agricultural suppliers, exporting upwards of 25 million tonnes of grain and other goods to international markets.
Some analysts say that Russia is using food as a weapon of war. The European Union hopes to overcome the supply problem by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports that would allow Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world.
The number of ships on the route is nearly the same as before the war at 40,000, according to experts.
According to Vasyl Bodnar, Ukraine's ambassador to Turkey, the problem is that Russia is taking advantage of the blockade it has imposed to "steal Ukrainian grain and send it overseas from Crimea, including to Turkey".
"In May alone, we counted at least 10 passages including two round trips from three vessels flying the Russian flag ... Not to mention those that we would have collectively missed."
According to an article in The Hill by Garrett I. Campbell, a retired US Navy captain, and Anna Borshchevskaya, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy, one solution to this blockade could be to reflag international merchant vessels, meaning to have these ships fly flags from countries with which Russia has ties and thereby recommence international exporting that way.
Although Turkey has officially condemned Russia’s offensive in Ukraine, it has positioned itself as a neutral mediator and refused to join the West in implementing sanctions against Moscow.
Turkey is a key regional player thanks to the 1936 Montreux Convention regarding the Straits, an international agreement that could play a decisive role in the Ukraine conflict since it allows Turkey to decide if, and which, civilian vessels and military warships can pass through the Dardanelles and Bosphorus straits, which form the seagoing link between the Black Sea and the Mediterranean.
After Ukraine asked Turkey to intervene to maintain regional peace, Ankara agreed to close the straits to Russian warships in late February. Russian ships had entered the Black Sea in early February and Turkey said it would not prevent Russian warships from entering the sea if Russia claimed they were returning home. A diplomatic source in Ankara added that Turkey is not legally entitled to intercept commercial ships or search them.
"We don't follow the ships on their way out of the Straits. We monitor them 10 kilometres before they enter and 10 kilometres after they leave," the source told AFP on condition of anonymity.
Elizabete Aunina, a researcher at Amsterdam University, told AFP: "If we look at the vague words of the Montreux treaty, it leaves a lot of room for interpretation."
"It did not foresee that merchant vessels could be carrying stolen goods... Turkey has before showed a certain commitment to sticking to the very basic interpretation of the Convention as a way to also protect itself from entering deeper into the conflict."
The European Union has imposed an embargo on Russian imports but tankers flying Greek and Maltese flags can be seen sailing through the Bosphorus up to the Black Sea and heading to Russian ports.
Maritime corridors
From his terrace overlooking the Bosphorus, Yoruk Isik, a 50-year-old Istanbul-born geopolitical analyst, has been observing ship movements on this key waterway between the Black Sea and the Mediterranean for the past decade.
Isik uses a combination of real-time tracking applications, a strong network of observers, and Russian and Ukrainian activists as well as satellite images to keep an eye on vessels.
"We can see from end to end," he said.
Some freighters loaded the wheat at Ukrainian ports that were under Russian blockade such as Odesa, Chornomorsk and Mariupol, he said.
These ships are bound for Syria, where Russia has an operational base, and then either Lebanon or Egypt, two countries that normally buy 81% and 85% of their grain, respectively, from Ukraine and are facing a food crisis as a result of this war.
Isik also saw a flotilla of old Turkish boats that have "never been seen before in the area" suddenly appear under another flag in the Russian port of Novorossiysk, which are "likely under contract with the Russian government".
He gives a few examples of others : Kocatepe (now Tanzania), Barbaros (Equatorial Guinea), Hizir (Malta) and Sampiyon Trabzonsport (Cameroon). Isik, who has a list of the cargo ships that belong to the Russian defence ministry and those of the private companies operating on its behalf, feels that "what is happening is unacceptable".
Geopolitical fallout
Africa has also been severely affected by the war in Ukraine. When Macky Sall, Senegal's president and the current head of the African Union, met with Russian President Vladimir Putin on Friday he said Russia’s blockade of Ukraine and its grain exports had worsened food crises in Africa. But Sall also acknowledged that Western sanctions on Russia had aggravated Africa’s lack of access to grain.
Many African countries have longstanding ties to Russia, some of which date back to when the Soviet Union supported these countries’ wars of independence against their colonial rulers. Putin has made sure to cultivate these relationships and thus has managed to avoid the ire of many African countries regarding the war in Ukraine.
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit Turkey on Wednesday, June 8, to discuss the possibility of establishing "sea corridors" – although Russia is secretly exporting Ukrainian wheat for its own benefit, according to some analysts.
"This is the information we get but we cannot stop, or check, or question the intention of any cargo ship except if we feel a threat to Turkish peace or security," the diplomatic source said.
EU considering tighter sanctions
"If Russia exports Ukrainian products, nobody authorises Turkey to stop the vessels," said Yucel Acer, an international law professor at the University of Ankara.
The European Commission, however, is preparing its response, said a source in Brussels when their vessels are caught in the act.
"Most of these vessels are covered by European and British insurance: with this new package, they will no longer be able to use them," said the source. "This should have a significant impact."
But Turkey could do more, said Aunina of Amsterdam University.
"Following the annexation of Crimea (on 18 March 2014), Turkey technically banned ships from Crimea in its ports," Aunina said, adding: "This could be done as well."
Before the war, Ukraine was on track to become the world's third-biggest exporter of wheat. Africa and the Middle East both consume more bread products than other parts of the world and so are heavily reliant on Ukrainian exports. Africa imported $1.4 billion in wheat from Ukraine between 2018 and 2020, representing 12% of its wheat imports.
(FRANCE 24 with AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
WAR IN UKRAINE
Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk
AS IT HAPPENED
Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk
People & Profit
Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains
Valeurs Actuelles
Cardinal Sarah : « L’homme est grand lorsqu’il s’agenouille devant Dieu »
Alors que l’Église traverse une période tempétueuse, que l’image et le rôle du prêtre, abîmés par les crimes de quelques-uns, sont remis en cause, que les vocations sacerdotales se font trop rares, le cardinal Robert Sarah offre au plus grand nombre, à travers sa plume et la parole des saints qui nous précèdent, une méditation profonde pour tenter de dessiner le portrait spirituel du prêtre tel que le Christ l’a voulu, tel que le monde en a besoin aujourd’hui.
Père Danziec. Pour l’éternité, tel est le titre que vous avez choisi pour votre livre pour évoquer la vocation sacerdotale. Pensez-vous que cette notion d’éternité puisse être entendue et comprise dans nos sociétés contemporaines ?
Cardinal Sarah. Aujourd’hui, personne n’imagine plus qu’un engagement dure toujours et puisse être éternel. Pourtant le prêtre se doit d’être comme le signe de la présence de Dieu dans un monde sans Dieu. Cela rend d’autant plus difficile cette vocation. Le prêtre ne sert à rien, il n’a pas d’efficacité. Et pourtant, le prêtre se doit d’être ce signe de la permanence de Dieu dans la société. Dieu ne nous abandonne jamais. Il nous poursuit de son amour, même lorsque nous l’ignorons. Et comme Dieu est toujours, le prêtre manifeste cette présence permanente, quotidienne, éternelle de Dieu. Le prêtre est prêtre du matin au soir et pas seulement lorsqu’il célèbre la messe. Sa vie est liturgique : elle commence par la prière de l’office du matin et se termine par les complies. Sa vie est occupée par Dieu. C’est cela, l’éternité du sacerdoce.
C’est une réalité exigeante, mais ô combien enthousiasmante, parce qu’il est demandé au prêtre de suivre les pas de Jésus. Lui-même a été critiqué, mais il n’a jamais abdiqué. Il n’a jamais renoncé à sa mission. C’est la mission qu’il nous confie aujourd’hui. Un prêtre, même réduit à l’état laïc, reste prêtre en son âme, éternellement.
Abbé de Maistre. Le prêtre n’est-il pas aujourd’hui victime d’une double peine ? Il représente à la fois Dieu, que nos sociétés ont chassé, mais également la figure masculine et paternelle qui est devenue problématique…
Par-delà la tempête qui secoue violemment l’Église parce que, malheureusement, certains prêtres ont utilisé leur sacerdoce pour assouvir leur volonté de péché, comment ignorer que, dans les sociétés occidentales où progresse à grands pas l’apostasie silencieuse de l’homme qui croit être plus heureux sans Dieu, progresse également l’idée selon laquelle nous ne serions les enfants de personne ? Le père n’existe plus. L’homme moderne ne veut pas la dépendance. Les fils ne veulent pas de père. Pour les prêtres, c’est une difficulté supplémentaire et pourtant nous ne pouvons pas renoncer à cette paternité que nous recevons par l’ordination. Nous sommes pères des âmes, nous sommes époux de l’Église. Le prêtre donne sa vie pour les âmes, pour l’Église, parce qu’il est père. Et on voudrait nous enlever cette paternité ? Le prêtre n’est pas un homme comme les autres. Il n’exerce pas un pouvoir, mais un service. Il est serviteur. C’est dans la famille qu’on apprend à aimer, à servir gratuitement. La paternité est un service : Jésus est prêtre et serviteur.
Père Danziec. Dans le contexte douloureux que connaît l’Église, et alors que les vocations sont de plus en plus menacées, comment expliquez qu’un grand nombre de jeunes prêtres aient le sentiment de ne pas être compris, écoutés, accompagnés par leurs évêques ?
Sur son lit de mort, une religieuse dont j’étais proche m’a donné ce conseil : « Aime tes prêtres, surtout ceux qui te font souffrir. » La paternité, c’est aimer comme Dieu nous aime, c’est veiller sur toutes les personnes de sa famille, à commencer par les plus fragiles, les plus malades. Beaucoup de prêtres m’ont manifesté cet abandon, ce manque de dialogue. L’évêque doit avoir les yeux fixés sur le Christ et se souvenir qu’il était constamment auprès de ses apôtres, même avec ceux qui allaient le trahir. À Judas, n’a-t-il pas dit « mon ami » ?
Que veut dire la réconciliation ? Cela veut dire reconnaître son péché. On ne se réconcilie pas seulement par bonne volonté. Il faut avouer et reconnaître son péché. Mais qui se confesse aujourd’hui ? Même parmi les prêtres.
Abbé de Maistre. Pardon d’insister à mon tour, mais au-delà de l’identité sacerdotale de chaque prêtre, le charisme spécifique, ce que certains nomment “l’appel dans l’appel”, est-il suffi samment pris en compte par la hiérarchie dans l’Église ?
L’évêque qui connaît chacun de ses prêtres doit découvrir ce que Dieu a comme projet pour chacun d’entre eux.
Père Danziec. Vous rappelez qu’à l’exemple des saints, nous devons « prier, prier, prier et faire pénitence ». Mais ce mot est assez inusité et davantage le recours au sacrement…
Le Christ a fait pénitence pendant quarante jours et quarante nuits, il a jeûné. Aujourd’hui, le jeûne n’existe plus en Occident… Nous, les cardinaux, nous faisons la retraite du carême, mais nous mangeons matin, midi et soir. Notre carême est devenu uniquement liturgique. C’est mentir à Dieu. Le corps doit participer à notre conversion, il doit participer au changement que je cherche à réaliser au plus profond de moi. C’est ça, l’incarnation. Or l’Occident s’en est détourné. À l’inverse, les musulmans, eux, jeûnent radicalement. Nous, nous vivons en théorie, dans les livres, et ce n’est pas la même chose. Nous avons changé les mots et nous parlons de réconciliation. Que veut dire la réconciliation ? Cela veut dire reconnaître son péché. On ne se réconcilie pas seulement par bonne volonté. Il faut avouer et reconnaître son péché. Mais qui se confesse aujourd’hui ? Même parmi les prêtres.
Père Danziec. Comment expliquez-vous ces changements dans les mots mais également dans la pratique ?
C’est un affaissement de la foi. Dans la société mais également dans le clergé. La vraie crise est une crise sacerdotale.
Abbé de Maistre. Beaucoup de jeunes prêtres vivent aujourd’hui un burn-out. Le père Pascal Ide parle même de « maladie du don »… Ces jeunes prêtres sont-ils trop généreux ? Vous dites que le prêtre est plus qu’un autre Christ, il est le Christ lui-même, mais il n’est pas le Sauveur. Le prêtre désigne le Sauveur, mais il ne sauve pas lui-même. Comment ajuster le rôle du prêtre à l’œuvre du Christ ?
Souvenez-vous du curé d’Ars, qui disait que s’il n’y avait pas le sacerdoce, le sacrifice serait inutile. Le prêtre n’est pas une nouvelle incarnation du Christ, mais le Christ a partagé son sacerdoce avec les prêtres. Nous mourons avec lui à chaque eucharistie, nous assumons avec lui le salut du monde. Bien sûr, ce n’est pas nous qui sauvons. C’est lui, en nous. Mais nous devons prendre son joug et vivre radicalement l’Évangile. Toute notre existence doit le transpirer. Le prêtre doit être la présence prolongée du Christ. C’est pourquoi le Saint-Père nous demande souvent de revêtir le Christ. C’est le symbole de la chasuble : il faut que nous disparaissions derrière le Christ. C’est lui, le protagoniste de la messe ! Si nous ne comprenons pas cela, nous ne sommes pas à notre place.
Abbé de Maistre. Lorsque j’étais aumônier, un élève m’a demandé à quoi je servais. J’avais répondu que je ne servais à rien, mais que je servais quelqu’un. Nous sommes très marqués par l’utilitarisme et nous nous demandons sans cesse ce que fait le prêtre. Ne faudrait-il pas casser cette tentation de l’utilité dans la formation du prêtre ?
Regardez ce que le Christ a fait. Quelle est l’utilité du Christ dans la société juive ? Quelle œuvre a-t-il laissée sur la Terre ? C’est parce que nous ne comprenons pas l’utilité de la prière que nous en cherchons d’autres. Le prêtre est fait pour lier l’homme à Dieu. Pour cela, il faut qu’il soit lui-même lié à Dieu. Il ne faut donc pas apprécier le prêtre pour ce qu’il fait, mais pour ce qu’il est. Il est un pont, il conduit les hommes… mais les hommes doivent aussi le vouloir.
Si le prêtre aussi n’est pas l’homme du sacré, et qu’il traite les choses sacrées de manière très horizontale, très banale, cela ne va pas. C’est un abandon de l’Église. La crise d’aujourd’hui est une crise sacerdotale. Nous ne prenons plus assez au sérieux notre vocation.
Abbé de Maistre. Vous fûtes le témoin de la fin de saint Jean-Paul II. Quel enseignement pouvons-nous en tirer ?
La fin de saint Jean-Paul II, humainement parlant, était scandaleuse. Un pape qui bave, qui peine à s’exprimer, n’est pas présentable à la société. Mais c’est là qu’il était crucifié avec le Christ. Les clous traversaient les mains de Jésus comme celles de Jean-Paul II. La lance traversant le cœur de Jésus traversait le cœur de Jean-Paul II. Et il nous a montré que le sacerdoce ne consiste pas à “faire des choses” ou “être utile”, mais que nous sommes entre les mains de Dieu, que nous sommes le pont et que nous devons conduire les autres à travers la souffrance, à travers la joie. Vigoureux ou physiquement détruit, je n’ai jamais vu Jean-Paul II assis devant le saint sacrement : il était toujours à genoux. Il ne pouvait pas s’agenouiller tout seul, il fallait l’y aider. Il était devant une présence qu’il voyait. Une présence d’amour, malgré la faiblesse humaine. Cela m’a tant marqué que moi-même je ne peux plus me contenter de m’asseoir devant le saint sacrement. Cet agenouillement était l’expression la plus grande de l’amour qu’il portait au saint sacrement. L’homme est grand lorsqu’il s’agenouille devant Dieu.
Père Danziec. Mère Teresa, en réponse à la question d’un journaliste qui lui demandait ce qu’il faudrait changer pour que l’Église aille mieux, avait répondu : « Vous et moi » …
On a trop l’habitude de considérer l’Église comme une structure extérieure et politique. Mais si vous séparez l’Église du Christ, cela ne veut plus rien dire. Il faut le dire : l’Église c’est toi et moi, ensemble. Si nous sommes ternis, nous ternissons l’Église. L’Église, c’est nous tous. C’est nous qui avons abîmé l’Église, pas seulement les prêtres qu’on accuse de pédophilie. Dieu ne nous intéresse plus… Alors, remettons Dieu à sa place et nous remettrons aussi l’Église à sa place.
Bien entendu, les prêtres sont les premiers à abîmer. Si un prêtre se met à célébrer la messe comme il veut, comme si c’était une propriété privée, s’il se met à prêcher non pas l’Évangile mais des questions écologiques ou politiques… Les gens ne s’intéressent pas à ça ! Les gens veulent entendre la parole de Dieu. Si le prêtre aussi n’est pas l’homme du sacré, et qu’il traite les choses sacrées de manière très horizontale, très banale, cela ne va pas. C’est un abandon de l’Église. La crise d’aujourd’hui est une crise sacerdotale. Nous ne prenons plus assez au sérieux notre vocation.
Père Dansziec. Vous évoquez aussi, dans vos écrits « l’esprit du monde qui s’infiltre dans l’Église » : « Or, l’esprit du monde est teinté de peurs, de jalousies et de mensonges, de l’attrait des désirs matériels et des désirs de domination. » Comment cet esprit du monde a-t-il pu autant s’infiltrer dans l’Église ces dernières décennies ?
On s’est ouvert au monde en oubliant ce que Jésus nous a dit : « Vous êtes dans le monde, mais vous n’êtes pas du monde. » On a dit : ouvrons-nous au monde. Il a pénétré massivement dans l’Église, jusqu’à l’inonder de ses idées. Il nous a fait perdre la mémoire et le message du Christ. Nous suivons maintenant le monde : nous avons ses paroles, ses préoccupations. Mais aujourd’hui, qui parle de Jésus-Christ ?
Père Danziec. On préfère plutôt parler de l’écologie, de “l’Église verte”, comme vous le dites dans le livre…L’écologie, la fraternité, le combat pour la démocratie, le combat pour la paix… Mais la paix, c’est Jésus-Christ ! Si Jésus ne met pas la paix dans notre cœur, on ne la trouvera jamais. Si l’Évangile ne transforme pas le cœur de l’homme, l’économie ne changera pas, la politique ne changera pas, les hostilités ne changeront pas.
Nous avons peur des médias surtout : parce que si vous dites des choses qui ne conviennent pas, vous êtes mis par terre ! Mais, qu’est-ce que ça peut faire ? Et s’ils vous tuent, cela veut dire qu’ils ont tort.
Abbé de Maistre. Vous évoquez la question du cléricalisme. Les prêtres se doivent-ils d’investir le terrain des laïcs à l’image des prêtres ouvriers ou de se tenir à la marge, pareils aux aumôniers de Verdun qui, pendant la guerre, célébraient la messe, confessaient dans les tranchées, envoyaient les soldats au combat, sans prendre les armes ? Au fond, quelle est la véritable mission d’un prêtre ? Ne pas aller soi-même au combat dans le monde, mais nourrir le sacerdoce des baptisés ?
Il faut se remémorer le texte du Concile : il y a les religieux, les prêtres et les laïcs. Chacun devrait apporter sa complémentarité. Mais, on est tenté de regarder l’Église comme un lieu de pouvoir, et de jalousie entre les états de vie pour détenir ce soi-disant pouvoir. Alors, les prêtres sont tentés de jouer le rôle des laïcs en investissant la politique au lieu de prêcher. Et les laïcs voudraient diriger la liturgie. Non. Saint Paul nous le dit, l’Église est un corps : il y a la tête, les bras, les yeux, les oreilles… Si les oreilles veulent jouer le rôle des jambes, le corps ne pourra plus marcher. Chacun doit être à sa place, dans son rôle, selon la définition de l’Église, en harmonie.
Père Danziec. Il est saisissant qu’en France, actuellement, ceux qui défendent le mieux le message du Christ sont ceux qui sont aux marges de l’Église, assez éloignés de la mitre et parfois même du baptême. Des personnalités comme Alain Finkielkraut ou Michel Onfray, qui a longtemps conspué l’Église et se rend en pèlerinage à l’abbaye de Lagrasse. Ils nous appellent au courage et à la défense du passé glorieux de l’Église. On a l’impression que l’autorité ecclésiastique, pour sa part, a presque peur de défendre cet héritage : elle se rétracte et se cache parfois derrière ses clochers.
C’est juste. On a l’impression qu’on a aujourd’hui peur, ou honte, d’enseigner. Parce que nous avons l’appréhension de ne pas être reçus ou écoutés. Peut-être, pour nous encourager, faudrait-il citer Jean-Paul II : « N’ayez pas peur ! » Ouvrez vos portes au Christ. La peur paralyse. Elle nous contraint à nous cacher, à ne pas dire les choses clairement, pour ne pas être découverts. Nous devons retrouver le courage de la vérité !
Abbé de Maistre. Par peur du dérapage, l’Église, souvent, craint moins de cacher la vérité que de dire quelque chose qui déplaise.
Notre but n’est pas d’être reçu, mais d’être l’envoyé qui transmet le message. Que vous soyez reçu ou non, dites ! Que vous soyez écouté ou non, dites ! Je pense que nous avons peur de ne pas être compris, et que, pour ne pas être rejetés, nous pouvons parfois dire des choses floues, qui ne gênent et ne dérangent pas. Mais alors, on n’enseigne pas – c’est pourtant notre rôle. Celui de transmettre la doctrine de Jésus. Sanctifier, c’est-à-dire porter l’homme à être saint. Le prêtre est fait pour porter l’homme à Dieu : être le pasteur, guider, conduire. Nous avons peur des médias surtout : parce que si vous dites des choses qui ne conviennent pas, vous êtes mis par terre ! Mais, qu’est-ce que ça peut faire ? Et s’ils vous tuent, cela veut dire qu’ils ont tort.
Abbé de Maistre. Le livre que vous avez écrit avec Benoît XVI, Des profondeurs de nos cœurs (Fayard), était dédié aux prêtres du monde entier. Là, ce nouveau livre est dédié aux séminaristes. Vous le savez, en France, il y a une sensibilité traditionnelle qui est tout de même assez présente, même si inquiète et bouleversée. Que pourriez-vous dire aux séminaristes qui se forment dans différentes maisons à la messe traditionnelle ?
Je veux leur dire : ne regardez pas les hommes. Regardez Jésus-Christ. C’est lui qui vous a appelé. C’est Dieu qui a mis son appel dans votre cœur. Votre maître, c’est Jésus-Christ, pas un homme. C’est Jésus qui vous a dit : « Viens et suis-moi. » C’est sa voix qu’il faut entendre, c’est sa figure qu’il faut découvrir, la relation avec lui qu’il faut créer, façonner. Cette amitié ne se communique pas, elle se construit à deux. Il faut suivre aussi les enseignements de l’Église. Elle a toujours enseigné la même chose. C’est Dieu qui vous a appelé. Essayez de le rencontrer.
Père Danziec. Ceux qui se forment dans des séminaires traditionnels, aujourd’hui, se sentent tout de même un peu menacés.
Moi, je suis de l’opinion de Benoît XVI. Ce qui était saint et sacré hier ne peut pas être aujourd’hui condamné à disparaître. Quelle nuisance apporterait la messe traditionnelle ? Quel dégât ? S’ils peuvent apprendre à rencontrer le Christ dans une messe célébrée dans le silence, dans le respect du sacré, qu’ils n’hésitent pas. Chacun veut grandir en Dieu. Pourquoi les en empêcher ? Ce n’est pas une révolte. Ils ne nient en aucune façon le concile Vatican II, au contraire.
On a parfois l’impression que les Occidentaux ont peur du sens du sacré. Ils ont peur de la crainte confiante et pleine de révérence que nous inspirent la grandeur et la beauté de Dieu. Pourquoi avoir peur de se mettre à genoux, de prier en silence ?
Abbé de Maistre. Entre la lettre du concile Vatican II et la réalité de notre expérience, il y a beaucoup d’idéologies. Peut-être que ce fut toujours le cas. Que l’on pense au concile de Trente. Il a mis beaucoup de temps à rentrer dans les mœurs. Doit-on encore cheminer pour comprendre ce qu’est Vatican II ?
Il y a toujours des difficultés d’interprétation après les conciles. Après Vatican II, on a inventé un concept : “l’esprit du Concile”. Seulement, au nom de “l’esprit du Concile”, on peut demander n’importe quoi, tant la notion est vague. On a alors toute la liberté d’inventer et de faire ce que l’on veut…
Il faut se référer aux textes, ce qu’a bien expliqué Benoît XVI. Il y a eu un concile des médias et le véritable concile. Bon nombre de gens ne connaissent Vatican II qu’à travers le prisme des médias. On supprime le grégorien, on supprime le latin… Pourtant, le concile Vatican II dit explicitement : la langue de l’Église, c’est le latin. Le chant grégorien, c’est le chant de l’Église. Il faut prendre garde : les intellectuels d’Occident veulent imposer leur lecture du Concile à toute l’Église. Ils sont tentés de mépriser la foi du peuple de Dieu, des Africains, des Asiatiques.
Abbé de Maistre. Auriez-vous un exemple d’une mauvaise pratique occidentale dans la liturgie ?
Je me suis battu, comme Africain, pour qu’on ne supprime pas l’expression du dogme de Marie toujours vierge. Marie est vierge avant, pendant et après la conception. Toujours. Mais cela a été supprimé par les traductions approximatives. On a parfois l’impression que les Occidentaux ont peur du sens du sacré. Ils ont peur de la crainte confiante et pleine de révérence que nous inspirent la grandeur et la beauté de Dieu. Pourquoi avoir peur de se mettre à genoux, de prier en silence ? de se tourner vers Dieu ? de protéger le sanctuaire des églises de toute intrusion profane ?
Père Danziec. Comment réconcilier cette Église abîmée et cette “Église sainte” ?
L’Église vient du Christ. Ce qui vient du Christ est saint. Comment voulez-vous réformer l’Église sainte ? C’est nous qui devons nous réformer.
Pour l’éternité, du cardinal Robert Sarah, Fayard, 320 pages, 21,90 €.
L'Humanité
La paléogénomique, la nouvelle technique qui fait parler les corps de Pompéi
ActuPour la première fois, une équipe internationale de chercheurs est parvenue à séquencer le génome complet d’un Pompéien victime de la terrible éruption du Vésuve, en Italie, il y a près de 2000 ans. Grâce à cette nouvelle discipline, la population décimée de la ville livre de nouveaux secrets.
Anna MussoIls sont les témoins silencieux de l’une des catastrophes naturelles les plus dramatiques au monde. L’un d’entre eux vient de livrer ses secrets grâce aux progrès scientifiques du séquençage ADN. Pour la première fois, une équipe internationale de chercheurs a décodé le génome complet d’une des victimes de l’éruption du mont Vésuve, à Pompéi (Italie).
Les habitants de Pompéi reprennent vieL’antique ville romaine située dans la baie de Naples fut recouverte de cendres et de lapilli après le réveil du volcan en l’an 79 de notre ère. « À notre connaissance, nos résultats représentent le premier génome humain pompéien séquencé avec succès », se réjouissent les six chercheurs, dont les travaux ont été publiés fin mai dans la revue Scientific Reports.
« Il est possible d’obtenir des génomes complets »
Jusqu’ici, les études génétiques n’avaient permis d’extraire que de petites portions d’ADN des restes humains de Pompéi. Pour cause : la température élevée due à l’éruption diminue l’ADN récupérable dans les os, même si le dépôt de résidus volcaniques les a « protégés de facteurs environnementaux, comme l’oxygène atmosphérique, qui dégrade l’ADN », expliquent les scientifiques.
Ce sont surtout de nouvelles méthodes d’extraction et de séquençage de l’ADN, plus précises et appliquées sur les dents et certains os, qui ont permis d’obtenir de nombreuses données à partir d’échantillons auparavant inadaptés à la recherche génétique. Si « des études précédentes ont montré qu’un certain niveau de préservation de l’ADN existait à Pompéi, nous confie le professeur Gabriele Scorrano, de l’université de Copenhague, coauteur de l’article , notre travail prouve qu’il est possible d’obtenir des génomes complets et démontre le potentiel de l’utilisation de l’ADN ancien ».
« Les deux victimes étaient dans ce qui était probablement la salle à manger »
Les scientifiques se sont employés à récupérer l’ADN des squelettes de deux individus découverts lors de fouilles menées en 1932 et 1933. Mais « ce n’est qu’en 2016 que les restes du squelette ont été prélevés dans la “maison du forgeron” pour être analysés », nous précise le professeur Scorrano. Ces deux victimes se trouvaient dans la salle à manger d’une maison appelée la « casa del fabbro » (la maison du forgeron). Ils étaient peut-être en train de déjeuner lorsque le Vésuve est entré en éruption le 24 octobre de l’an 79, vers 13 heures. « Les victimes étaient toutes deux appuyées sur un bas-relief dans un coin de ce qui était probablement la salle à manger, précisent les auteurs de l’étude , sur les vestiges d’un triclinium, sorte de canapé ou de chaise longue utilisé dans les bâtiments romains lors des repas. » Il s’agissait d’un homme âgé de 35 à 40 ans, d’une taille de 164 cm, et d’une femme de plus de 50 ans qui mesurait 153 cm.
Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tousL’homme souffrait d’une infection dans la colonne vertébrale due à la tuberculose
Si l’ADN de la femme n’a pas pu être exploité, celui de l’homme a donné lieu à un séquençage intégral, ce qui a permis aux chercheurs de reconstruire son histoire génétique et même d’étudier la présence d’agents pathogènes. L’ADN du Pompéien apparaît ainsi « génétiquement proche des peuples méditerranéens existants, principalement des Italiens du centre et des Sardes ».
De plus, l’étude paléopathologique, une branche de la médecine appliquée aux populations passées, réalisée sur l’homme a permis de diagnostiquer qu’il souffrait du mal de Pott, une infection dans la colonne vertébrale due à la tuberculose. Les auteurs précisent que « la tuberculose était endémique à l’époque romaine impériale » du fait de la densité de population au début de l’ère romaine. Il est aussi établi que cette personne malade n’a pas pu fuir pendant l’éruption.
« Pompéi est comme une photographie de la population de cette époque »
Les auteurs de l’étude concluent que leur recherche « confirme et démontre la possibilité d’appliquer des méthodes paléogénomiques pour étudier les restes humains de ce site exceptionnel et restituer le mode de vie de cette population fascinante ».
La paléogénomique, discipline récente, permet de reconstituer des génomes provenant d’ossements fossiles ou d’animaux anciens conservés dans des circonstances particulières. C’est le cas de Pompéi, qui est un véritable laboratoire à ciel ouvert depuis son excavation, au milieu du XVIIIe siècle.
Égyptologie. Dans les manuscrits de ChampollionD’autant qu’un responsable des fouilles eut, un siècle plus tard, la bonne idée de couler du plâtre à l’intérieur de la cavité vide laissée par les corps désagrégés dans la roche volcanique, moulant ainsi la position des victimes. « Pompéi est comme une photographie de 79 après J.-C., de la population de cette époque. C’est unique au monde », souligne le professeur Scorrano.
Les habitants ont été asphyxiés en un quart d’heure par les cendres incandescentes
Voilà pourquoi il y a encore beaucoup à apprendre de la ville, qui comptait alors quelque 20 000 habitants. L’éruption du Vésuve a duré deux jours et touché les villes voisines, entraînant la mort de milliers de personnes dans la région qui ne purent échapper à la nuée toxique composée de gaz, de cendres et de lapilli. Et, contrairement aux idées reçues, les Pompéiens n’auraient pas été engloutis par la lave, mais asphyxiés en un quart d’heure par les cendres incandescentes et le nuage mortel d’une température de plus de 100°C .
Si les connaissances scientifiques se multiplient pour mieux comprendre les catastrophes naturelles comme celle de Pompéi, c’est peut-être aussi, selon le professeur Scorrano, « par empathie pour la mort soudaine et rapide de toute une communauté humaine sans défense ». La recherche n’est-elle pas aussi un révélateur de la compassion contemporaine pour ces antiques victimes ?
archéologiepompéitest ADNsciences El País (ESP)
SANS TITRE
Desde que a finales de abril o principios de mayo comienza la primera levantá, en las cocinas del litoral de Cádiz se rinde culto al atún. Un producto que, a pesar de tener mucho arraigo en la gastronomía del Sur, hasta no hace mucho tiempo se preparaba de formas muy limitadas: en guisos, encebollado o en tomate, siempre bien cocinado, en conserva o salazón. Tampoco eran tan buscados como ahora -ni de lejos- cortes como la parpatana, la o el morrillo, que actualmente pueden llegar a eclipsar a la sacrosanta.
Almadraberos y pescaderos afirman que han sido los japoneses quienes les han enseñado a tratar este animal de maneras nuevas, y a sacarle aún más partido. Así que ahora no faltan en las cartas gaditanas los tatar, tatakis, salsas y aderezos de la cocina de otros continentes, mezclados con sabores que nos recuerdan que seguimos en Cádiz. Hemos preguntado a los morros más finos de la provincia dónde comen ellos el atún sin tener que decirle adiós a ninguno de sus riñones para pagar la cuenta.
BARBATE
Taberna de Presenta o Abelardo
Una de las personas que más saben de los asuntos del comer en Cádiz es Pepe Monforte, periodista en la revista Cosasdecomé. Así que recurrimos a él para que nos recomiende algún sitio de esos con encanto y solera que él conoce. Nos lleva a la Taberna de Presenta o Abelardo. “Es una ‘capillita’, una taberna, que está situada muy cerca de la antigua lonja de Barbate y donde los pescadores iban a tomar café antes de comenzar la faena”, cuenta Monforte.
Esta taberna la fundó Abelardo Gandiaga en 1928 y posteriormente la regentó su hija Presentación, de ahí que unos la llamen por el nombre del fundador y otros por el de su hija. Desde 1995, los propietarios son María Román y Antonio Malia, nieto del fundador y sobrino de Presenta. Es un lugar sencillo, como las formas en las que te preparan el atún, pero de los que nunca fallan: “No te esperes ningún lujo”, advierte Pepe. “El sitio es de barra y además con historia y tiene una pequeña terraza en la calle. No hay que perderse, sobre todo, el montadito de atún en manteca”, destaca el periodista.
Taberna de Presenta o Abelardo: Avda. Cabo Diego Pérez Rodríguez, 67. Barbate. Tel. 956 544 711. Mapa. Precio medio por persona: 15 euros.
La peña El Atún
Con este nombre y estando en Barbate, la capital del atún, es casi un deber que este restaurante sea uno de nuestros imprescindibles de la provincia de Cádiz. Aquí puedes tomar atún en todo tipo de preparaciones -salazón, conserva, guiso, crudo- a la carta o con menú cerrado (previo aviso). Mi recomendación -y la de Narci Corrales, el gerente- es que no te pierdas el taco barbateño: “Es atún poco hecho a la plancha con cebolla encurtida, jalapeño, guacamole y tomate sobre una tortilla de maíz. Quien lo prueba, repite”, dice el propietario. Si te gusta la casquería, recomiendo el corazón de atún, aunque el personal de sala siempre advierte que no es para todos los paladares.
En 1988 Manuel Corrales y Dolores Pacheco se hacían cargo de ‘La Peña’, un establecimiento que ya llevaba años en marcha. Aquí servían comida sencilla sólo para socios. En 2013 tomaron el relevo los tres hijos de Manuel y Dolores y en la actualidad es uno de ellos, Narci, quien lo dirige y su hermana María quien trabaja en sala. La cocina de La Peña ha cambiado desde su fundación. Ahora hay más variedad, con propuestas que miran a otras cocinas. Sin embargo, el atún sigue siendo de primera calidad y para todos los bolsillos.
La peña El Atún: c/ Ancha, 39. Barbate. Tel. 956 432 319. Mapa. Precio medio por persona: A la carta: 35-40 euros. Menú degustación: 45 euros (bebida no incluida).
CONIL DE LA FRONTERA
La Fontanilla
Quién le iba a decir a Fernanda y Pedro que aquel chozo que hicieron junto al mar en Conil para dar de comer a marineros y gente humilde acabaría siendo uno de los que no pueden faltar en la lista para comer buen atún -y guisos y otras cosas- en Cádiz.
Hoy son Antonio y Pedro Pérez, hijos de los fundadores, quienes llevan La Fontanilla con unas propuestas más actualizadas, pero manteniendo en carta guisos tradicionales y propios.
Destacaríamos el tartar, que aquí sólo lleva atún y en una cantidad abundante, y otro plato que el público aclama tanto que además de darle identidad al restaurante, se ha quedado en la carta para siempre: el taco de atún. “Es un trozo grueso de ventresca horneado y servido con verduras”, cuenta Pedro Pérez. Este plato fue creado un poco por accidente: Paco Pérez, primo de los propietarios y trabajador de La Fontanilla, cortó demasiado gruesa la pieza. Para que no se secase mucho, la metió al horno. “Gustó y se quedó en la carta”, afirma el propietario.
Una publicación compartida de Restaurante La Fontanilla (@restaurante.lafontanilla)
La Fontanilla: Avda. de la Playa, s/n. Conil de la Frontera. Tel. 956 441 130. Mapa. Precio medio por persona: 40 euros.
SANLÚCAR DE BARRAMEDA
Doña Calma y El veranillo de santa Ana
Cristina Cruz, periodista, directora de Sanlúcar Información y creadora de GastroSanlúcar nos trae una recomendación doble: Doña Calma y El Veranillo de Santa Ana. Dos restaurantes distintos que pertenecen a la misma familia de restauradores, la de los hermanos Miguel, José y Gildo Hidalgo Prat. Tanto en Doña Calma como en El Veranillo “trabajan con el atún de Petaca Chico”, cuenta Cristina. “Tienen jamón de atún, que lo preparan en ambos locales, y es una maravilla”, nos recomienda la periodista.
En Doña Calma ofrecen propuestas más innovadoras donde abunda el atún crudo. Toques especiados, como los daditos de atún picante, otro plato que nos recomienda Cristina, algunos platos con mayonesa de soja o productos gaditanos, como el tarantelo de atún rojo con crema de queso payoyo. En El veranillo de Santa Ana la cocina es algo más conservadora y la especialidad, además del atún, son los arroces.
Doña Calma: c/ Director Julián Cerdán, 8. Sanlúcar de Barrameda. Tel. 635 258 217. Mapa. Precio medio por persona: 25-30 euros.
El Veranillo de Santa Ana: c/ Manuel Hermosilla, 2. Sanlúcar de Barrameda. Tel. 672 022 580. Mapa. Precio medio por persona: 35-40 euros.
JEREZ DE LA FRONTERA
“La ruta del atún no sólo se centra en el litoral, sino también en el interior”, defiende Eugenio Camacho, periodista gastronómico y director de Hoy por Hoy Jerez, antes de recomendarnos algunos de sus lugares en Jerez de la Frontera.
Secuencia 9
Este restaurante de estilo industrial y ambiente informal no deja lugar a dudas: “Somos atún lovers y estamos especializados en atún de almadraba de Petaca Chico”, aclaran desde el restaurante de Miguel Ángel Carrasco, su gerente. Aunque te traemos hasta aquí siguiendo el rastro del atún que ofrecen, también puedes darle buena cuenta a la carne. Y si eres indeciso, la chuleta de atún con jugo de tempura y frutos rojos te da lo mejor de los dos mundos.
Crudos y cocinados, los cortes de atún de Secuencia 9 tienen una elaboración moderna, aunque no faltan las referencias actualizadas de la cocina tradicional gaditana, como el atún encebollado que ellos preparan en tosta.
Secuencia 9: Avda. La granja, 13. Jerez de la Frontera. Tel. 856 048 695. Mapa. Precio medio por persona: 25 euros.
UltimAtun
A pesar de que UltimAtun no es un restaurante céntrico de Jerez, ni es de estos locales de toda la vida -lleva abierto desde 2019- suele estar concurrido y quien lo prueba, vuelve. Allí, Rubén Dorantes y Mario Moreno se basan en la cocina tradicional para modificarla a su gusto y al de los paladares que tienen ganas de salir un poquito de lo de siempre.
Su especialidad, como ya puede intuirse en el juego de palabras del nombre, es el atún, rojo y de almadraba que también compran a Petaca Chico. Lo hacen en diferentes elaboraciones y, aunque su carta no es extensa, lo que suele salir más son los chichatún, chicharrones de atún con sus especias y cortes que recuerdan a los chicharrones de cerdo. Otro de los favoritos son los pinchos morunos de atún; unas brochetas que acompañan con salsa y algas como guarnición.
Una publicación compartida de Ultimatun Tapas (@ultimatun_tapas_jerez)
UltimAtun: Séneca, 4. Pozoalbero, Jerez de la Frontera. Tel. 674 342 491. Mapa. Precio medio por persona: 20 euros.
Avanico (Jerez de la Frontera y El Puerto de Santa María)
Otro de los lugares que Eugenio Camacho recomienda es Avanico. Este restaurante abrió en Jerez a finales de 2020 y en marzo de este año ha inaugurado otro en El Puerto de Santa María, ciudad de Fran Oliva, el cocinero responsable de este proyecto junto a Jessica Hevilla.
Oliva lleva décadas en las cocinas de la zona. Comenzó en El Buzo y ha pasado por el Hotel Monasterio; en Jerez estuvo en Cruz Blanca, Hotel Los Jándalos y Albores, con Julián Olivares. Aunque se apoya en la cocina tradicional de esta zona de Cádiz, ofrece sabores y elaboraciones de otras gastronomías a precios más que razonables, una relación calidad precio que al local de Jerez le ha valido la distinción Bib Gourmand.
La oferta de Avanico es variada. Su carta es larguita y basada en productos de temporada, aunque en cuestiones de atún son más escuetos. El tartar o el tataki de atún rojo sobre hummus con miso y huevas de atún son de los más pedidos. También van añadiendo diferentes platos y cortes según la semana. Son platos pensados para compartir en cualquiera de los espacios del restaurante: mesas altas, comedor y terraza.
Una publicación compartida de Avanico Restaurante (@avanicorestaurante)
Avanico Jerez: Paseo de la Rosaleda, 4. Jerez de la Frontera. Tel. 856 060 519. Mapa. Precio medio por persona: 40 euros.
Avanico El Puerto: Ribera del río, 9. El Puerto de Santa María. Tel. 956 100 226. Mapa. Precio medio por persona: 40 euros.
VEJER DE LA FRONTERA
4 Estaciones
Nadie mejor que Salva Moreno, periodista en Gurmé Cádiz, para hablarnos de las excelencias de su pueblo; porque a Vejer no sólo hay que ir en verano para visitar sus calles preciosas de casas encaladas (que también). “Vejer es un pueblo precioso, con mucho que ver y una oferta gastronómica muy amplia y variada durante todo el año ya que muchos restaurantes permanecen abiertos en invierno”, cuenta Moreno.
De entre toda la oferta gastronómica que ofrece, Salva se queda con 4 Estaciones por varias razones. El espacio y el servicio son la primera: “el restaurante me resulta muy acogedor, tiene dos salones interiores y dos zonas de terraza. Alberto Reyes, el propietario y que está al frente de la sala, sabe crear ese ambiente especial que tiene el restaurante”, cuenta el periodista.
Una publicación compartida de 4 Estaciones (@4estacionesrestaurante)
La tercera razón es la cocina de Emilio Fernández “un joven cocinero que seguro que dará mucho que hablar en el futuro. Aunque el estilo de 4 Estaciones ya estaba marcado antes de que él llegara, se ha sabido adaptar y dar sus detalles para cambiar ligeramente algunos platos”. Y la que más nos interesa hoy, su atún. “En 4 Estaciones les dan un toque oriental a muchos de sus platos, como el atún marcado como tataki con pad thai en salsa tatay, probablemente el que más me guste. Al tartar también le da su toque personal, con tomatitos cherrys asados, emulsión de hierbas y nachos de maíz. También lo tiene en albóndigas con salsa de encebollado y oloroso, y ahora en verano, con papas aliñás en daditos confitados. El precio, además, es muy asequible”, nos dice Salva, quien nos da una recomendación fuera del atún. “Hay que probar sí o sí el saam de langostinos”.
4 Estaciones: c/ Juan Relinque, 3. Vejer de la Frontera. Tel. 640 626 908. Mapa. Precio medio por persona: 25-30 euros.
ZAHARA DE LOS ATUNES
La Sal
Más de dos décadas de trabajo y producto avalan la calidad de La Sal, otro de los favoritos de Eugenio Camacho, quien nos recomienda hacer parada en este restaurante y probar en una de sus mesas alguna de sus preparaciones atuneras. Próximo a la almadraba Cabo de la Plata, en La Sal han sido ganadores de varias ediciones de la Ruta del Atún y también de la del retinto. Su cocina tradicional “mirando a otras gastronomías” se basa en el producto de la zona, no sólo en el atún y otros pescados, también en carnes de vaca y verduras de Conil. Aquí el atún es un producto que puedes probar tanto en crudo, por ejemplo en su tataki, o cocinado, como las chuletillas de atún a la plancha con salsa de ostras.
Una publicación compartida de Restaurante La Sal (@restaurantelasal)
La Sal: Urbanización Atlanterra playa, 73. Zahara de los atunes. Tel. 956 439 604. Mapa. Precio medio por persona: 45 euros.
France24 - World
Zelensky vows to retake south, NATO chief warns of long war
Issued on: 19/06/2022 - 10:34
NEWS WIRES
Yinka OYETADE
Selina SYKES
President Volodymyr Zelensky vowed Sunday that his forces "will not give away the south to anyone" after his first visit to the southern frontline, as NATO's chief warned the war in Ukraine could last "for years".
Making a rare trip outside Kyiv, where he is based for security reasons, Zelensky travelled to the hold-out Black Sea city of Mykolaiv and visited troops nearby and in the neighbouring Odessa region for the first time since the Russian invasion.
"We will not give away the south to anyone, we will return everything that's ours and the sea will be Ukrainian and safe," he said in a video posted on Telegram as he made his way back to Kyiv.
He said he talked with troops and police during his visit.
"Their mood is confident, and looking into their eyes it is obvious that they all do not doubt our victory," he said.
While Zelensky remained defiant, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg warned that "we must be prepared for this to last for years."
Speaking to German daily newspaper Bild, Stoltenberg said "We must not weaken in our support of Ukraine, even if the costs are high — not only in terms of military support but also because of rising energy and food prices."
Russian forces have directed their firepower at the east and south of Ukraine in recent weeks since failing in their bid to take the capital Kyiv after the lightning February 24 invasion.
"The losses are significant. Many houses were destroyed, civilian logistics were disrupted, there are many social issues," Zelensky said.
"I have commissioned to make assistance to people who have lost loved ones more systemic. We will definitely restore everything that was destroyed. Russia does not have as many missiles as our people have the desire to live."
Mykolaiv is a key target for Russia as it lies on the way to the strategic Black Sea port of Odessa.
Zelensky surveyed the city's badly damaged regional administration building and met officials in what appeared to be a basement where he handed out awards to soldiers, in a video released by his office.
Soldiers in Mykolaiv meanwhile were trying to keep their pre-war routines alive, with one saying he would not give up his vegan diet on the frontlines.
Oleksandr Zhuhan said he had received a package from a network of volunteers to keep up his plant-based diet.
"There was pate and vegan sausages, hummus, soya milk... and all this for free," the 37-year-old drama teacher said happily.
'Hero'
Back in Kyiv, with shockwaves from the war continuing to reverberate around the world, thousands gathered to pay tribute to one young man — Roman Ratushny, a leading figure in Ukraine's pro-European Maidan movement, who was killed fighting Russians in the country's east earlier this month aged just 24.
In front of the coffin draped in a yellow and blue Ukrainian flag at the foot of a monument that overlooks the sprawling Independence Square in the capital, people of all ages saluted his memory.
"I think it is important to be here because he is a hero of Ukraine and we must remember him," Dmytro Ostrovsky, a 17-year-old high school student, told AFP.
The loss put a human face on the shared grief of Ukrainians, as the bloodshed continues.
The worst of the fighting continues to be in the eastern industrial Donbas region, with battles raging in villages outside the city of Severodonetsk, which Russia has been trying to seize for weeks.
"There's an expression: prepare for the worst and the best will come by itself," the governor of the eastern Lugansk region, Sergiy Gaiday, told AFP in an interview from the Ukrainian-controlled city of Lysychansk across the river from Severodonetsk.
"Of course, we need to prepare."
Wearing a flak jacket and carrying gun cartridges and a tourniquet, he said Russian forces "are just shelling our troop positions 24 hours a day."
Earlier, Gaiday said on Telegram that there was "more destruction" at the besieged Azot chemical plant in Severodonetsk, where hundreds of civilians are sheltering.
He also said Lysychansk was being "heavily shelled".
There are signs of preparations for street fighting in the city: soldiers digging in, putting up barbed wire and police placing burnt-out vehicles sideways across roads to slow traffic, as residents were preparing to be evacuated.
"We're abandoning everything and going. No one can survive such a strike," said history teacher Alla Bor, waiting with her son-in-law Volodymyr and 14-year-old grandson.
Meanwhile, pro-Russian officials in the eastern, separatist-held city of Donetsk said five civilians were killed and 12 injured by Ukrainian bombardment.
In Lysychansk, the governor Gaiday said watching his home city, Severodonetsk, be shelled and people he knew dying was "painful."
"I'm a human being but I bury this deep inside me," he said, adding that his task is to "help people as much as possible".
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Von der Leyen says Ukraine ready for EU ‘candidate status’ ahead of bloc meeting
The France 24 Interview
Zelensky adviser: Ukraine can win war in '3 to 6 months' if it gets heavy weapons soon
AS IT HAPPENED
Greeted as a 'great friend', Johnson meets Zelensky on second Ukraine trip
Valeurs Actuelles
« Qu’ils restent chez eux » : le cardinal Robert Sarah s’oppose à l’accueil des migrants
L’Europe « sera envahie par une population étrangère ». Du moins, si le continent ne cesse d’accueillir des migrants. Voici l’inquiétante prédiction du cardinal Robert Sarah. Il était invité au micro d’Europe 1, ce jeudi 25 novembre, afin de présenter son livre intitulé Pour l’éternité, paru aux éditions Fayard. Toutefois, le cardinal a rapidement été interrogé sur la crise migratoire qui touche l’Europe. Mercredi 24 novembre, une embarcation de migrants a fait naufrage au large de Calais, provoquant la mort de 27 personnes. Le bateau tentait de rejoindre le Royaume-Uni au moment où il a chaviré. Ce drame renforce davantage la polémique sur l’immigration en Europe et en France. Pour le cardinal Robert Sarah, il faudrait ainsi « aider l’Afrique à se développer sur place », et permettre plus d’emplois plutôt que de les accueillir. Le religieux souhaite que les migrants « restent chez eux » pour éviter un nouveau drame comme celui survenu dans la Manche. « On doit leur dire de servir leur pays et leur continent », a-t-il insisté à la radio.
Le Cardinal Robert Sarah : « Le meilleur accueil que vous pouvez offrir à ces migrants c’est de développer leur pays, qu’ils restent chez eux »#Europe1 pic.twitter.com/CHvD25qb7l
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) November 25, 2021
« L’autodestruction » de l’Europe
Le cardinal Robert Sarah prévient par ailleurs qu’un « basculement » risque de se produire. Toujours sur Europe 1, face à la journaliste Sonia Mabrouk, il a plaidé pour que « chacun garde ses racines, sa richesse culturelle, historique, et le communique à ses enfants », déplorant « l’autodestruction » de l’Europe. « J’espère que l’Europe prendra conscience qu’il faut quand même discerner et évoluer avec intelligence, tout en gardant sa tradition », a-t-il terminé au micro de nos confrères.
Le Cardinal Robert Sarah : "J'espère que l'Europe prendra conscience qu'il faut discerner, évoluer avec intelligence tout en gardant ses racines, tout en gardant sa tradition"#Europe1 pic.twitter.com/siiOY9OS83
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) November 25, 2021
Opex 360
La force Barkhane a capturé un cadre important de l’État islamique au grand Sahara
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’elle a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France ainsi que l’accord concernant le statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements], la junte malienne estime que la force Barkhane n’a plus de base légale pour poursuivre ses opérations au Mali.
Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.
Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur « réarticulation » au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] reste vague sur l’endroit où se trouvait ce chef jihadiste au moment de sa capture, précisant seulement que la force Barkhane a conduit une opération dans la nuit du 11 au 12 juin, « à proximité de la frontière malo-nigérienne ». A-t-elle eu lieu du côté nigérien? Ou du côté malien?
Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.
Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].
Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».
Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.
Photo : archive
La force Barkhane a capturé un cadre important de l’État islamique au grand Sahara
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’elle a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France ainsi que l’accord concernant le statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements], la junte malienne estime que la force Barkhane n’a plus de base légale pour poursuivre ses opérations au Mali.
Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.
Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur « réarticulation » au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] reste vague sur l’endroit où se trouvait ce chef jihadiste au moment de sa capture, précisant seulement que la force Barkhane a conduit une opération dans la nuit du 11 au 12 juin, « à proximité de la frontière malo-nigérienne ». A-t-elle eu lieu du côté nigérien? Ou du côté malien?
Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.
Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].
Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».
Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.
Photo : archive
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’elle a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France ainsi que l’accord concernant le statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements], la junte malienne estime que la force Barkhane n’a plus de base légale pour poursuivre ses opérations au Mali.
Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.
Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur « réarticulation » au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] reste vague sur l’endroit où se trouvait ce chef jihadiste au moment de sa capture, précisant seulement que la force Barkhane a conduit une opération dans la nuit du 11 au 12 juin, « à proximité de la frontière malo-nigérienne ». A-t-elle eu lieu du côté nigérien? Ou du côté malien?
Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.
Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].
Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».
Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.
Photo : archive
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerÉtant donné qu’elle a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France ainsi que l’accord concernant le statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements], la junte malienne estime que la force Barkhane n’a plus de base légale pour poursuivre ses opérations au Mali.
Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.
Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur « réarticulation » au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] reste vague sur l’endroit où se trouvait ce chef jihadiste au moment de sa capture, précisant seulement que la force Barkhane a conduit une opération dans la nuit du 11 au 12 juin, « à proximité de la frontière malo-nigérienne ». A-t-elle eu lieu du côté nigérien? Ou du côté malien?
Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.
Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].
Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».
Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.
Photo : archive
France24 - World
After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?
Issued on: 04/06/2022 - 11:58
Diana LIU
Follow
As the United Kingdom celebrates Queen Elizabeth’s 70th year on the throne, many in Britain and abroad are questioning the future of the Commonwealth of Nations, a group of 54 nation-states largely comprised of former British colonies which the Queen has championed throughout her reign. What purpose does this international club of nations serve, and what may the future hold?
With roots in the British empire, the Commonwealth in its modern-day form came about in 1949 with the London Declaration establishing a precedent of member states being “free and equal”. Membership was not contingent on recognising the British monarch as the head of state. King George VI was the political association’s first head, and Elizabeth II took over in 1952 after her ascension to the throne.
Based on free and voluntary cooperation, the 54-member organisation represents about a quarter of the world’s population, with the vast majority being former British colonies.
These member states share in the values of democracy and human rights and champion youth affairs and the environment, among other issues. They participate in a biennial Commonwealth Heads of Government meeting, over which the queen presides, and the Commonwealth Games, an international sporting event which occurs every four years.
“The Commonwealth was created as an alternative way to keep ties of voluntary friendship and mutual interest among nations linked through English language and, for the most part, relationship with Britain as former colonies,” said Cindy McCreery, historian and senior lecturer at the University of Sydney and a specialist in the history of the British Royal Family.
“One of its key achievements is keeping so many diverse states in it - Canada, the UK, Australia, India, Caribbean countries and former colonies in Africa,” McCreery added. “The Commonwealth is also remarkable in that states have left and come back - like South Africa, which left the organisation under apartheid and came back voluntarily”.
Throughout her reign, Queen Elizabeth has played a crucial role in championing the Commonwealth and maintaining its relevance.
“The Commonwealth has always been a priority to the Queen, which is a key reason as to why it still survives,” said Craig Prescott, a lecturer in UK constitutional law at Bangor University.
“She has visited countries in the Commonwealth throughout her reign until relatively recently — her last trip abroad was to Malta in 2015 for the Heads of Government meeting. She has always reminded people of the importance of the Commonwealth, in her Christmas address or in her Commonwealth Day message."
“Elizabeth has been enormously influential. She has taken a great interest in leadership in the Commonwealth Heads of Government meetings, has tried to patch up differences between leaders and keep people feeling as though it is relevant for their nation to stay in the Commonwealth”, McCreery added.
A hangover from the colonial past or a useful platform for smaller states?
Although some of the wealthier nations in the Commonwealth, such as Australia, New Zealand, and Canada, still retain the Queen as their head of state, members in the Caribbean seem keen on breaking with the royal hierarchy. Officials in at least six countries in the Caribbean have indicated they they plan on removing the monarch as their sovereign following Barbados, which became the region’s newest republic at the end of 2021.
Prince William and Kate Middleton, the Duke and Duchess of Cambridge, visited the Caribbean in March in what was widely seen as an attempt to persuade countries not to sever ties with the monarchy. Their visit was met with protests in Belize and in Jamaica, where people called for a formal apology from the royals for the enslavement of Africans and demanded reparations.
Yet, even as smaller states move to reject the monarchy as a symbol of a colonial past to which they no longer wish to be tethered, staying in the Commonwealth could be seen as a way to continue to reap certain benefits under the British crown.
“When Barbados became a republic, it no longer had the Queen as the head of state, but this didn’t change its relationship to the Commonwealth. We don’t see countries leaving the Commonwealth en masse when they become republics,” said McCreery.
“On their own, small states in the Caribbean would have very little leverage in international affairs - so the Commonwealth is the main avenue they have for getting critical mass. The organisation offers a way for smaller states to band together and potentially have more influence regarding issues like climate change. It gives them a global platform to talk about issues of concern to them, find fellow members that share similar experiences, and potentially get wealthier members like Australia to help out in a spirit of friendship,” she added.
“It is significant that 54 nations signed up for it. I think nations feel that there is something in it for them, and that it’s not just a colonial hangover.”
What future for the Commonwealth?
As the monarch celebrates her platinum jubilee, many are asking what the future of the Commonwealth will look like when its strongest champion is succeeded by Prince Charles, who is presently heir to the British throne. The Commonwealth has been criticised as being ineffective, with a poor track record of bringing about major policy changes, and many have suggested that it has perhaps run its course historically.
“The biggest open goal of the Commonwealth is tackling climate change, as many countries in the organisation are likely to suffer greatly due to its effects. The organisation could really have a role to play, for instance by supporting countries to move away from carbon to net zero emissions,” said Prescott.
“Prince Charles has always showed a strong interest in climate change, so this may make him appealing to members of the Commonwealth. But this may require rethinking the shape of the Commonwealth — its resources and capabilities. There hasn’t really been political will to scale it up. It might as well be that it has been superseded by other international organisations and alliances, like the G20”, he adds.
“I bet that Charles will be much more interventionist for issues like the environment and youth affairs,” McCreery predicted. “Charles may actually have the ability to get more done than Elizabeth, as he has significant experience working with organisations that are campaigning in these areas.”
For the historian, the Commonwealth has a future and potential that is not necessarily tied to the Queen. It is a future model of the Commonwealth that may be gathering pace. In recent days, speculation has arisen that Australia may be the next Commonwealth nation to become a republic after the new prime minister, Anthony Albanese, appointed an Assistant Minister for the Republic.
“I think that more members of the Commonwealth will become republics, but that is more linked to their constitutional relationship to Britain rather than membership in the organisation. I’m sure many states would see it as a good organisation to be a part of, even if it’s only as a backup. The Commonwealth has potential, although I am not sure if it will reach it.”
For British conservatives, further engagement with the Commonwealth could help the UK achieve Prime Minister Boris Johnson’s “Global Britain” strategy, which consists of reconnecting with “old friends and new allies” in a post-Brexit world. Yet the success of this aspect of the country's foreign policy remains to be seen.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
CARTOONING FOR PEACE
Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee
PLATINUM JUBILEE
Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff
The Debate
The longest reign: What next for the British monarchy?
Opex 360
La Pologne s’oriente vers l’achat de chars sud-coréens K2 « Black Panther »
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerFin mai, à l’occasion d’un déplacement à Séoul, le ministre polonaise de la Défense, Mariusz Błaszczak, fit savoir que la Pologne et la Corée du Sud allaient accentuer leur coopération militaire, Varsovie souhaitant acquérir des châssis [chenillés] de l’obusier K9 Thunder, produit par Hanwha Defence, afin d’augmenter la cadence de production de l’AHS Krab de 155 mm, qui a par ailleurs récemment fait l’objet d’une importante commande notifiée par l’Ukraine au groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. En outre, il était aussi question d’un achat de véhicules blindés d’infanterie [VCI] de facture sud-coréenne.
Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.
En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.
D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.
Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022
A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.
S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.
L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.
À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.
Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.
La Pologne s’oriente vers l’achat de chars sud-coréens K2 « Black Panther »
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerFin mai, à l’occasion d’un déplacement à Séoul, le ministre polonaise de la Défense, Mariusz Błaszczak, fit savoir que la Pologne et la Corée du Sud allaient accentuer leur coopération militaire, Varsovie souhaitant acquérir des châssis [chenillés] de l’obusier K9 Thunder, produit par Hanwha Defence, afin d’augmenter la cadence de production de l’AHS Krab de 155 mm, qui a par ailleurs récemment fait l’objet d’une importante commande notifiée par l’Ukraine au groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. En outre, il était aussi question d’un achat de véhicules blindés d’infanterie [VCI] de facture sud-coréenne.
Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.
En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.
D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.
Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022
A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.
S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.
L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.
À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.
Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerFin mai, à l’occasion d’un déplacement à Séoul, le ministre polonaise de la Défense, Mariusz Błaszczak, fit savoir que la Pologne et la Corée du Sud allaient accentuer leur coopération militaire, Varsovie souhaitant acquérir des châssis [chenillés] de l’obusier K9 Thunder, produit par Hanwha Defence, afin d’augmenter la cadence de production de l’AHS Krab de 155 mm, qui a par ailleurs récemment fait l’objet d’une importante commande notifiée par l’Ukraine au groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. En outre, il était aussi question d’un achat de véhicules blindés d’infanterie [VCI] de facture sud-coréenne.
Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.
En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.
D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.
Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022
A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.
S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.
L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.
À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.
Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerFin mai, à l’occasion d’un déplacement à Séoul, le ministre polonaise de la Défense, Mariusz Błaszczak, fit savoir que la Pologne et la Corée du Sud allaient accentuer leur coopération militaire, Varsovie souhaitant acquérir des châssis [chenillés] de l’obusier K9 Thunder, produit par Hanwha Defence, afin d’augmenter la cadence de production de l’AHS Krab de 155 mm, qui a par ailleurs récemment fait l’objet d’une importante commande notifiée par l’Ukraine au groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. En outre, il était aussi question d’un achat de véhicules blindés d’infanterie [VCI] de facture sud-coréenne.
Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.
En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.
D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.
Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022
Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq
@PGZ_plpic.twitter.com/uzaURMWkkq— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022
June 13, 2022
A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.
S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.
L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.
À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.
Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.
France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
proposé et financé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne
Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR New York Times - World
From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Sui-Lee Wee
QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.
She poked a finger through a hole in it.
“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”
Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.
What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.
Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.
Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.
Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.
In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.
In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.
She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.
“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”
“They hate me,” she said, chuckling.
Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”
Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.
But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.
In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”
“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”
Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”
It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.
“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”
Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.
She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”
Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”
Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.
“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”
Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”
She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.
Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”
Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.
What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”
Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)
“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”
In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”
“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”
After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.
Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.
“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.
Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.
“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”
Advertisement
France24 - World
Climate change leading to earlier and earlier heatwaves, scientists say
Issued on: 18/06/2022 - 16:10
As France grapples with a particularly intense heatwave this weekend, with temperatures reaching 40 degrees Celsius in many parts of the country, meteorologists say the increasingly early arrival of heatwaves is directly linked to global warming due to human activities.
Although heatwaves now happen regularly, this one came as a surprise – a clear indication that the consequences of global warming are being felt earlier and earlier.
Forecasters and meteorologists describe France’s current heatwave as “remarkably early”. Heatwaves in France usually take place in July or August. A heatwave in June is unprecedented and worrying, with meteorologists pointing the finger at man-made global warming.
“With climate disruption, these events are occurring earlier and lasting until later in the year. They are also more intense than they were in the past," said climatologist Aglaé Jezequel. “Today, this is the exception, but with the changing climate, we can already expect heatwaves to arrive earlier,” she said.
A taste of our future climate
Extreme weather will gradually become the norm if we remain passive in the face of climate change, scientists say.
"We are already experiencing the impacts from, and the increase in, heatwaves today, but it could become much worse in the future if we continue to emit greenhouse gases (GHGs)," Jezequel added.
Oil, gas and coal are the main culprits of global warming. World leaders adopted the historic Paris Agreement on December 21, 2015 at the COP21 summit, setting out longterm strategies for countries to meet their commitments to wean themselves off fossil fuels.
The landmark agreement aimed to limit global warming to 2° Celsius this century, and continue efforts to limit it further to 1.5° Celsius.
But last September, two months before the COP 26 summit in Glasgow, with the target seemingly out of reach, UN Secretary-General Antonio Guterres warned that the world was on a catastrophic path towards +2.7°C of warming.
The most obvious sign of global warming caused by greenhouse gas emissions is the increase in the number and intensity of heatwaves around the world. “We are experiencing a foretaste of our future climate. There is only one solution to prevent this from becoming the norm: reduce greenhouse gas emissions due to the burning of fossil fuels,” climatologist Christophe Cassou told France Inter.
According to Cassou, who co-authored the latest IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) report, this reduction must be immediate, sustained over time and on a large scale. “It's not in three years. It's now, because it's the accumulation of CO2 emissions that counts for the level of warming, for the level of risk, and for the level of occurrence of these heatwaves.”
Heatwaves lasting longer, becoming more frequent
France’s national meteorological service, Météo-France, defines a heatwave as a continuous increase in temperature for at least three days.
In France, the data clearly show the multiplication of these heatwaves. Of the 43 phenomena detected since 1947, nine took place before 1989, the rest between 1989 and 2020. According to Météo-France, there have been "three times more heatwaves in the last 30 years than in the previous 42 years".
"The country has warmed by 2°C since the beginning of the 20th century, which is therefore higher than the global average of 1.1°C," said climatologist Françoise Vimeux.
The heatwaves in June come after a particularly hot and dry spring that has already caused soil drought in a large part of France, leading to fears for the harvest and creating favourable conditions for fires. “May was the hottest month on record,” Vimeux added.
This is just the beginning of extreme hot weather events, climatologists say. According to Cassou, the probability of a heatwave today is one in ten. “In 2030, it will be one in five and around 2050-2060, it will be one in two," he said.
At the current rate, Météo-France predicts an average of 20 to 35 days of heatwaves per year at the end of the 21st century (compared to 3-4 days at the end of the 20th century).
Cassou says the duration of heatwaves determines their impact. “What we show in the IPCC report is that these heatwaves last for a longer period of time, the summer seasons are longer and will have greater impacts – including heat waves that start early – in so far as they entail risks for agricultural yields.”
But the economic cost of heatwaves is much more far-reaching. According to the French public health agency Santé Publique France, the health impact of heatwaves in France between 2015 and 2020 amounts to between 24 and 37 billion euros.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Southern France swelters under record high temperatures for May
Pre-summer heatwave to hit France starting Wednesday
Record early heatwave hits France as fires flare in Spain
New York Times - World
Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Jason Horowitz
VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.
“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.
Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.
Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.
The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.
The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.
Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.
“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”
The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.
Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.
“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.
Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.
“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”
Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.
Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.
On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.
For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.
“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.
In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.
“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”
When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.
One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.
“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.
A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.
By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.
At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.
To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.
The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.
In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.
The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.
The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.
“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”
The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.
Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.
“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.
After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.
“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”
Advertisement
Opex 360
La Marine nationale évalue un drone sous-marin norvégien pour ses futurs concepts d’opérations dans les abysses
par Laurent Lagneau · 14 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.
L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.
Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.
Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».
Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».
Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA
— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022
Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.
Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.
Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »
La Marine nationale évalue un drone sous-marin norvégien pour ses futurs concepts d’opérations dans les abysses
par Laurent Lagneau · 14 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.
L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.
Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.
Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».
Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».
Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA
— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022
Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.
Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.
Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.
L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.
Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.
Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».
Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».
Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA
— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022
Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.
Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.
Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.
L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.
Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.
Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».
Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».
Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA
— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022
Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA
@MarineNationalepic.twitter.com/SOKsB0YLeA— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022
June 10, 2022
Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.
Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.
Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »
France24 - World
Islamic State group claims responsibility for Kabul Sikh temple attack
Issued on: 19/06/2022 - 07:04
NEWS WIRES
The Islamic State claimed responsibility for an attack on a Sikh temple in Afghanistan that killed one community member and a Taliban fighter, saying it was retaliation for insults against the Prophet Mohammed.
Protests in several Muslim countries were sparked by a spokeswoman for Indian Prime Minister Narendra Modi's Hindu-nationalist party comments earlier this month about the relationship between the prophet and his youngest wife.
In a message posted on its Amaq propaganda site, the Islamic State (IS) group said Saturday's attack targeted Hindus and Sikhs and the "apostates" who protected them in "an act of support for the Messenger of Allah".
IS said one of its fighters "penetrated a temple for Hindu and Sikh polytheists in Kabul, after killing its guard, and opened fire on the pagans inside with his machine gun and hand grenades".
Two were killed and at least seven others wounded in the raid.
Interior Ministry spokesman Abdul Nafi Takor said the attackers lobbed at least one grenade when they entered the temple, setting off a blaze.
The attack follows a visit by an Indian delegation to Kabul to discuss the distribution of humanitarian aid from India to Afghanistan.
Afghan and Indian media reports said the delegation discussed with Taliban officials the possibility of reopening the Indian embassy, which shut after the Islamists seized power in August last year.
The number of bombings across Afghanistan has dropped since the Taliban returned to power, but several attacks — many targeting minority communities — have rocked the country in recent months, including several claimed by IS.
While IS is a Sunni Islamist group like the Taliban, the two are bitter rivals and greatly diverge on ideological grounds.
The number of Sikhs living in Afghanistan has dwindled to around 200, compared to about half a million in the 1970s.
Most of those who remain are traders involved in selling herbal medicines and electronic goods brought from India.
In recent months, many impoverished Sikhs including women and children took refuge in the complex that was attacked on Saturday.
The community has faced repeated attacks over the years. At least 25 people were killed in March 2020 when gunmen stormed another Sikh temple in Kabul in an attack that was also claimed by IS.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Focus
Afghanistan: Taliban keep girls' high schools shut, including in Herat
Several killed in string of bomb attacks in Afghanistan
Focus
Desperation mounts in Afghanistan as millions suffer from acute hunger
France24 - World
Why France is betting on deep tech instead of the metaverse
Issued on: 18/06/2022 - 13:14
Sébastian SEIBT
Deep tech, or technology based on scientific research and discoveries, is taking up more space at major innovation conferences like VivaTech, which takes place in Paris until June 18. In France, this approach is seen as particularly relevant to the problems of the 21st century, with the increase in epidemics and climate change – and the country hopes to play a serious role in this burgeoning field.
It feels like the opposite of Mark Zuckerberg’s metaverse. Instead of cute avatars in a virtual world of fun and discovery, deep tech gives off the impression of being more serious, complex and elusive for the average Facebook user. At VivaTech, the conference for technological innovation and startups taking place in Paris until June 18, the metaverse is on everybody’s lips. But a stroll through the aisles reveals startups with more obscure names like Genoskin, Natif and Preligens – all from the world of deep tech.
"This year, you can even filter this type of startup on the VivaTech website. This was unthinkable just a few years ago!" exclaims Alizée Blanchin, Director of Strategy for Hello Tomorrow, a global network of deep tech startups.
Indeed, the lack of visibility of this branch of technology is due in part to the vagueness surrounding the term. Deep tech, or deep technology, refers to innovations resulting from scientific research that find their way into commercialised products or services.
The effect of the pandemic on deep tech
Yet the Covid-19 pandemic has shown that this technology is not abstract or difficult to understand. "That vaccines could be put on the market in one year, when before it would have taken almost a decade, is due to deep tech," says Blanchin. Moderna and BioNTech were able to use research into artificial intelligence applied to medicine to speed up the development of molecules needed to combat SARS-CoV-2.
In this context, it is not surprising that many deep tech startups are focusing on the health sector. At VivaTech, they swarm the stands of France’s National Centre of Scientific Research (CNRS) and National Institute for Research in Digital Science and Technology (Inria), joined by major pharmaceutical companies such as Sanofi, who attended with a group of startups sponsored by the co-operation.
With no American deep tech giant, France may have an advantage
Even before the pandemic, France had already bet on deep tech. In 2019, President Emmanuel Macron announced a vast €2.5 billion plan over five years to help 500 French deep tech startups launch every year from 2025 onwards.
The government believes that France possesses two advantages that could enable their success in this field: research and a profound industrial network. "France has cutting-edge research and a strong industrial tradition which means that, despite outsourcing, there is still a real sense of savoir-faire,” says Blanchin. Unlike smartphone applications, the innovations of deep tech often require products to be manufactured in factories – for instance, building materials with better insulation.
Another advantage for France is that, unlike the Big Tech giants dominating the information technology industry worldwide, a US deep tech giant has yet to emerge – leaving room for French startups to get ahead.
The country’s ambition is starting to pay off. In 2021, deep tech startups increased by 30% in comparison with 2020. In January 2022, Exotec, a manufacturer of warehouse robots, became the first deep tech startup to join France’s exclusive club of 25 “unicorns”: tech companies valued at over one billion euros. The government’s goal is to see 10 deep tech unicorns emerge by 2025.
Aside from health, the agri-food industry is also attracting the attention of deep tech. "The move towards alternative protein products has inspired many scientific entrepreneurs," explains Blanchin. “They are working on replacements to red meat in our diets, whether it be seaweed, insects or lab-grown steaks."
"The conflict in Ukraine has also shown the geopolitical interest of innovating in the energy sector in order to put an end to our energy dependence,” the startup expert adds.
Scientists could still use help in pitching
However, deep tech still remains less attractive among investors when compared with fintech (innovation in finance), the metaverse and new smartphone applications. “The sector accounts for only 10% of tech investments in France,” says Blanchin.
Why the reluctance? ”For European investors, deep tech is often a gamble. These innovations require significant investment from the outset for results that take a long time to materialise. Also, deep tech often seeks to create real disruptions, which can be riskier than an application that, for example, improves a certain aspect of the online customer experience,” the expert explains.
Also, many scientists have yet to master the skill of pitching their ideas to investors. “Integrating into business culture is difficult for them, and more training is needed to help researchers with this,” Blanchin says. She has also developed a consultancy business to better connect researchers with the business world.
The craze around Zuckerberg’s metaverse does not help matters, and Blanchin acknowledges that “this undeniably splits up the available funding”. Yet contrary to many deep tech startups, these virtual words do not seek to solve the major problems impacting our society today.
This article has been translated from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Perspective
Should we be afraid of artificial intelligence?
Focus
From the metaverse to AI clones: South Korea's presidential election goes digital
TECH 24
France, UK bet on mini reactors in bid to solve nuclear's cost problem
France24 - World
'Ungovernable': Papers react to bombshell result of French parliamentary elections
Issued on: 20/06/2022 - 11:40
Nicholas RUSHWORTH
Follow
IN THE PRESS – Monday, 20.06.2022: French papers look at the political bombshell for President Emmanuel Macron, whose centrist bloc emerged from Sunday's second round of the legislative elections well short of an absolute majority in parliament. Libération, the main left-wing daily, describes the results for his group as a "slap", while Le Parisien and Le Figaro headline that France is now "ungovernable". Macron will be unable to push on with his legislative agenda without significant opposition support.
French legislative elections © FRANCE 24
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Macron stripped of majority after crushing blow in parliamentary elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Takeaways from the second round of France’s parliamentary elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
‘A seismic event’: Le Pen’s party makes historic breakthrough in French parliament
France24 - World
French parliamentary elections: 'A lot more fireworks to come'
Issued on: 20/06/2022 - 12:10
Stuart Norval
Follow
France is in for "a lot more fireworks to come" after President Emmanuel Macron's centrist alliance lost its absolute majority in parliament in Sunday's elections. That's the view of Andrew Smith from Chichester University in the UK. He say the French parliament could be a lame duck if Emmanuel Macron "takes a hostile attitude" towards it. Smith says the immediate challenge for the president is to see if he can form some sort of working majority with the conservative Les Républicains, who are now kingmakers, or whether the latter "will hold out and remain a party of opposition".
French legislative elections © FRANCE 24
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
In the papers
'Ungovernable': Papers react to bombshell result of French parliamentary elections
Macron stripped of majority after crushing blow in parliamentary elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Takeaways from the second round of France’s parliamentary elections
France24 - World
Poland and Hungary: In the shadow of the war in Ukraine
Issued on: 20/06/2022 - 12:27
Catherine NICHOLSON
Follow
For the latest edition of Europe Now, we head to Poland and Hungary. These two EU members both border Ukraine and have both taken in large numbers of Ukrainian refugees. But on more political issues, their governments' responses to the war have been drastically different. Our team meets lawmakers from across the political spectrum of both countries to discover why the Polish and Hungarian governments have taken such different stances. We also explore other key issues, such as the ever-expanding EU files on degradations of rule of law.
In Poland, we meet Deputy Foreign Minister Marcin Przydacz; Radek Sikorski, Member of the European Parliament and former foreign minister (European People's Party); Róża Thun, Member of the European Parliament (Renew Europe group); and Agata Kluczewska, President of the Wolno Nam Foundation in Krakow.
FRANCE 24 also talks to Hungarian MEPs Balazs Hidvéghi (Fidesz Party) and Katalin Cseh (Renew Europe Groupe) to explore key issues, such as growing EU concern over rule of law deterioration in both countries.
In Poland, our correspondant Magda Chowdownik meets Ukrainian refugees who are trying to rebuild their lives.
And in Hungary, our reporter Luke Brown crisscrosses the country to ask how Prime Minister Viktor Orban won re-election, while also examining concerns about corruption and human rights degradations that worry European decision makers.
Show presented by Catherine Nicholson, produced by Johan Bodin, filmed on location by Pierre Lemarinier, with Luke Brown.
In partnership with the European Union. The action was co-financed by the European Union in the framework of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
-
Róża THUN, Polish MEP, Renew Europe Group
-
Radoslaw SIKORSKI, Polish MEP, European People's Party; Chair of the Delegation for relations with the United States
-
Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
-
Balazs HIDVÉGHI, Hungarian MEP (Fidesz Party)
-
Marcin PRZYDACZ, Polish Deputy Foreign Minister
-
Agata KLUCZEWSKA, President of the Wolno Nam Foundation in Krakow
Poland must enact judicial reforms to receive Covid aid, says EU chief
Talking Europe
Hungary's Russia oil embargo exception 'detrimental to security of Europe': Polish deputy FM
Top EU body launches procedure to strip Hungary of funding over corruption
L'Humanité
« Doc stupéfiant ». Les soixante ans des Rolling Stones
Nos recommandations culturellesLes Stones soufflent leurs soixante bougies. Pour l’occasion, « Doc stupéfiant » rend un vibrant hommage à la créativité de Mick Jagger et ses complices, à grand renfort d’archives, de témoignages et d’anecdotes, tout en interrogeant les outrances d’une époque marquée par le « sex, drugs and rock’n’roll ». Une pépite pour les fans de tous les âges coréalisée par Élise Le Bivic et Raphaëlle Baillot. Entretien
Laurent EtreAu-delà du 60e anniversaire des Rolling Stones, qu’est-ce qui vous a amené à vous pencher sur ce groupe mythique, et plus précisément, son histoire avec la France ?
ÉLISE LE BIVIC Ce 60e anniversaire est le point de départ. Deux dates de concert étaient programmées en France, dans le cadre de la tournée européenne. Cela nous a tout de suite amusées de prendre appui sur ce contexte. Le précédent « Doc stupéfiant », consacré à Marilyn Monroe, nous avait déjà permis d’ouvrir la case et la collection à des personnalités étrangères. Et puis, en creusant un peu, nous nous sommes rendu compte que les Rolling Stones avaient une histoire incroyable avec la France. On a réalisé qu’il y avait là un terrain de jeu formidable, avec des archives et des récits passionnants à explorer.
RAPHAËLLE BAILLOT Pour trouver notre angle, nous nous sommes d’abord demandé ce qui subsistait, de nos jours, des valeurs cardinales du rock, résumées dans le fameux slogan « Sex, drugs and rock’n’roll ». Ces valeurs, six ans après l’essor du mouvement MeToo, semblent tout de même sujettes à caution. Reste la musique. Une musique éternelle. Quand on se replonge dans la discographie des Stones, on ne peut qu’être frappé par le nombre de chansons devenues emblématiques. Il n’y en a pas 5 ou 10, mais au moins 40, avec des ballades, comme « Angie », ou de véritables titres au panthéon du rock, tels « Jumpin’Jack Flash », « Gimme Shelter »… Les Stones s’apparentent à un monument musical absolu. Ceci étant, notre parti pris n’était pas de réaliser un documentaire d’expertise musicale, ce que d’autres feront mieux que nous. Pour notre part, il s’agissait plutôt de restituer une histoire française, qui comporte des épisodes fantastiques, en particulier ce séjour des Stones à la villa Nellcote, à Villefranche-sur-Mer, entre 1971 et 1973.
ÉLISE LE BIVICL’enjeu, c’était de nous réinterroger, à l’aune des débats et des valeurs d’aujourd’hui, sur cet âge d’or du rock, cette période des années 1960-70 souvent fantasmée, source de nostalgie pour de multiples raisons.
Cette idée d’exercer une sorte de droit d’inventaire, avec le regard de notre époque, s’est-elle tout de suite imposée à vous ?
ÉLISE LE BIVICAvec le « Doc stupéfiant », le but n’est pas de faire du documentaire historique. Ce qui fait la modernité de la collection, c’est de proposer des documentaires ancrés dans le présent.
RAPHAËLLE BAILLOT S’en tenir uniquement aux archives et aux experts fonctionnerait moins. Ce qui nous paraît décisif, c’est d’obtenir le point de vue d’artistes actuels. En l’occurrence, proposer d’évoquer les Stones, c’est un peu comme un sésame. On peut appeler n’importe quel rockeur : sur un tel sujet, la discussion s’engagera forcément. Avec Élise, nous étions particulièrement heureuses de pouvoir compter sur la participation de Louis Bertignac, qui a côtoyé les Stones dès ses débuts au sein du groupe Téléphone.
Mais comment avez-vous choisi vos intervenants, justement, quand on sait le prestige dont jouissent encore les Stones auprès d’une majorité des musiciens de notre époque ?
RAPHAËLLE BAILLOT On a privilégié des artistes qui avaient un lien direct avec les Rolling Stones, comme c’est le cas notamment pour Bertignac. De son côté, Yarol Poupaud, du groupe FFF, a toujours eu Keith Richards comme source d’inspiration. Il a débuté à la guitare en reprenant « Sympathy for the Devil ». Carla Bruni, pour sa part, a consacré une chanson entière à l’atmosphère particulière qui régnait à Nellcote, « Chez Keith et Anita ». Et concernant Marlon, du groupe La Femme, il se révèle lui aussi habité par les valeurs du rock à la façon Stones, avec ce même côté rebelle.
ÉLISE LE BIVIC Nous désirions également croiser des regards multigénérationnels sur ce que représente ce groupe de légende. On s’intéresse à des rockeurs qui fêtent leurs soixante ans de carrière. Du coup, on trouvait sympa de convier des artistes d’aujourd’hui, en prise avec la jeunesse, et qui se sont construits eux-mêmes en écoutant les Stones. Cela nous permettait de mesurer comment la réception du groupe a évolué au fil des décennies. Nous voulions vraiment nous situer entre hier et aujourd’hui.
Au fond, qu’est-ce qui explique la longévité artistique des Rolling Stones ? Comment analysez-vous le fait que leurs tubes puissent ainsi réunir plusieurs générations ?
RAPHAËLLE BAILLOT Ils ont toujours énormément travaillé. Dans l’épisode de l’été 1971 à la villa Nellcote, il y a tout ce qu’on raconte : cette sorte de parenthèse enchantée, familiale, la drogue qui circule beaucoup aussi… Mais chaque jour passé là-bas, les Rolling Stones consacraient de longues heures à travailler leur musique. Cela débouche sur le double album « Exile on Main St. », qui témoigne d’une grande puissance créatrice. Keith Richards et Mick Jagger ont composé des morceaux qui rentraient parfaitement en résonance avec les aspirations des années 1960-70.
Quelles sont à vos yeux les archives les plus exceptionnelles, parmi celles que vous avez intégrées ?
ÉLISE LE BIVIC Je pense en particulier à cette archive néo-zélandaise en noir et blanc, datée de 1971, qui donne à voir et à entendre un Mick Jagger sans filtre quant à sa relation aux femmes.
RAPHAËLLE BAILLOT Et, dans cette interview, la journaliste pose franchement les bonnes questions ! On la croirait tout droit sortie de 2022. On peut mentionner aussi toutes ces archives relatives au procès de 1973, au tribunal de Nice. Ou encore les documents concernant le saccage de la salle Vallier, à Marseille, lors du concert de 1966.
ÉLISE LE BIVICPar ailleurs, on a eu accès aux photos de Dominique Tarlé, demeurées plus de trente ans dans les cartons avant d’être plusieurs fois exposées. Longtemps, personne ne s’intéressait à ces photos. Or, ce photographe a passé dix mois en immersion avec les Stones. Ses clichés, qui ponctuent notre film, constituent un véritable trésor.
LE DOC STUPÉFIANT. L’HISTOIRE FRANÇAISE DES ROLLING STONESDocumentaire, France 5 , Lundi 20 juin, 21 heures.
Jumpin’ Jack France ! Deux ans avant Mai 68, une fièvre british s’empare de la jeunesse française. En ce mois de mars 1966, les Rolling Stones font salle comble à l’Olympia, à Paris. Le concert dégénère. Des fans survoltés se déchaînent, prennent d’assaut la scène. Des fauteuils arrachés volent. Mick Jagger, le chanteur au déhanchement si suggestif, qui fait chavirer le public féminin, est lui-même blessé au visage par un projectile. Du côté de Marseille, prochaine destination de la tournée, la tension est à son comble. La salle Vallier sera elle aussi le théâtre de débordements, mais surtout la confirmation d’un phénomène culturel d’envergure : un rock british décapant et sulfureux a pris pied dans la France bon enfant des « yéyés ». Les Stones ne le savent pas encore, mais ils reviendront dès 1971 sur la Côte d’Azur. Et c’est là, dans une vaste demeure surplombant la Grande Bleue, la villa Nellcote, qu’ils accoucheront de leur dixième album (déjà !) et écriront, en passant, sans doute les pages les plus épiques de leur histoire avec notre pays, sur fond de soirées déjantées, ouvertes au tout-venant. Une période que ce nouveau « Doc stupéfiant » aborde avec passion, mais aussi le recul nécessaire pour faire la part du génie artistique et des côtés plus sombres des Stones d’autrefois.
rolling stonesdocumentairerockTélévision France24 - World
EU leaders in Kyiv, Battle for Donbas, Sanctions and soaring energy prices, Saudi sportswashing
Issued on: 17/06/2022 - 20:37
François PICARD
Follow
François PICARD
Follow
The World This Week analyses the first visit to Ukraine by the leaders of France, Germany and Italy since the start of the war. Is it enough to steel the European Union's resolve when it comes to Russia? Our panel of journalists also weighs in on soaring inflation, oil prices and how Russia's loss could be Saudi Arabia's gain. Leaders and golfing professionals alike are ready to overlook the kingdom's human rights record.
They finally met for the first time since the Russian invasion. Mario Draghi, Olaf Scholz and Emmanuel Macron travelled to Kyiv to meet Volodymyr Zelensky. The EU's top guns rallied the troops in Brussels ahead of this Friday's endorsement by the European Commission for Ukraine and neighbouring Moldova to gain candidate status to the bloc. This Friday, the British prime minister also pledged support during a surprise trip to Kyiv, the second since the start of the war. Boris Johnson announced a plan to train up to 10,000 Ukrainian soldiers every 120 days in an unspecified location outside the country.
Artillery shelling has been indiscrimately raining on cities like Lysychansk, where one strike killed at least four civilians on Thursday. In nearby Severodonetsk, authorities say the bombardments are so relentless that there is no let-up in the trauma for those taking shelter in basements. Ukranians say they have intercepted Russian reconnaissance units plotting moves to next storm the eastern city of Sloviansk.
This week, Russia also reduced gas flows to its two biggest customers in Europe, Germany and Italy, and cut flows to France completely this Friday. As prices at the pump soar, Russia's invasion of Ukraine is an aggravating factor to the highest inflation in four decades. This week also saw the biggest interest rate hike by the US Federal Reserve in that period.
Russia's invasion of Ukraine also precipitated a warming of relations with that other giant oil producer, Saudi Arabia. Ahead of next month's visit there by Joe Biden, Crown Prince Mohammed bin Salman announced a trip next week to Turkey, the return leg of a first sit-down in years with Recep Tayyip Erdogan back in April. Meanwhile, the Saudi-backed LIV Golf series is luring some players from the PGA Tour.
Produced by Alessandro Xenos, Elise Marné and Imen Mellaz.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
-
Elena VOLOCHINE, FRANCE 24 Moscow Bureau Chief
-
Alexander QUERY, Reporter, The Kyiv Independent
-
Matthias KRUPA, Paris correspondent, Die Zeit
-
Craig COPETAS, Contributing Editor, The Daily Beast
Opex 360
Avec VisioLoc, Thales présente un système de géolocalisation révolutionnaire pour les unités au contact
par Laurent Lagneau · 14 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a des idées qui dorment dans des tiroirs et qui finissent quand même par se concrétiser… Telle est, en tout cas, l’histoire de « VisioLoc », une technologie de rupture mise au point par Thales et dont l’histoire a été rapportée par l’Express.
Ainsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…
Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.
Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.
« Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».
En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.
« Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.
Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.
Avec VisioLoc, Thales présente un système de géolocalisation révolutionnaire pour les unités au contact
par Laurent Lagneau · 14 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a des idées qui dorment dans des tiroirs et qui finissent quand même par se concrétiser… Telle est, en tout cas, l’histoire de « VisioLoc », une technologie de rupture mise au point par Thales et dont l’histoire a été rapportée par l’Express.
Ainsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…
Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.
Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.
« Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».
En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.
« Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.
Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a des idées qui dorment dans des tiroirs et qui finissent quand même par se concrétiser… Telle est, en tout cas, l’histoire de « VisioLoc », une technologie de rupture mise au point par Thales et dont l’histoire a été rapportée par l’Express.
Ainsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…
Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.
Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.
« Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».
En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.
« Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.
Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerIl y a des idées qui dorment dans des tiroirs et qui finissent quand même par se concrétiser… Telle est, en tout cas, l’histoire de « VisioLoc », une technologie de rupture mise au point par Thales et dont l’histoire a été rapportée par l’Express.
a été rapportéeAinsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…
Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.
Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.
« Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».
En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.
« Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.
Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.
Valeurs Actuelles
La France, un pays qui s’oublie
Un prêtre ou des fidèles qui tombent sous les coups de fanatiques islamistes. Des églises incendiées, des tabernacles profanés. Des processions attaquées. Des calvaires vandalisés, des statues de saints qu’on cherche à bannir de l’espace public. Des “humoristes” de sévice public qui s’autorisent des agressions verbales contre le catholicisme qu’ils ne se permettraient à l’encontre d’aucune autre religion. Des lieux de culte qui servent de caisse de résonance aux provocations de féministes dépoitraillées ou de jeunes crétins en mal de médiatisation. Des hommes politiques qui, sous prétexte de ne pas stigmatiser l’islam, profèrent contre le catholicisme des accusations absurdes. Des élus locaux qui ne veulent plus prononcer le mot “Noël” mais n’oublient jamais de saluer le début du ramadan… Jour après jour, les occasions ne manquent pas pour les catholiques français de se sentir agressés, soupçonnés, comme mis à l’écart de la communauté nationale, et pour fi nir comme étrangers dans leur propre pays.
Cette quantité de manifestations d’hostilité antichrétienne, grandes ou petites, devrait remplir les colonnes des journaux : mais c’est à peine si l’incendie criminel d’une église débordera les frontières de la presse locale. Journaliste à Boulevard Voltaire, Marc Eynaud a voulu réparer cette injustice en dressant un inventaire de ces multiples attaques, dont l’accumulation fait sens et révèle un climat inquiétant. Le sujet est d’importance, et ce coup de projecteur sur un sujet minoré de manière “systémique” est plus que bienvenu. Regrettons seulement que ce livre utile épouse une forme excessivement confuse, tant dans sa construction que dans son style, qui en brouille le propos.
On accusera sans doute l’auteur de mêler des choses qui n’ont rien à voir, comme les attentats islamistes et les attaques des libres-penseurs. On aura tort, car si ces phénomènes ne sont évidemment pas du même ordre, ils s’éclairent mutuellement. Ainsi, tandis que l’islam prospère naturellement sur le déni de nos racines chrétiennes, on pourrait croire que les militants de la libre-pensée et autres tenants d’une laïcité agressive se montreraient particulièrement vigilants quant à la montée en puissance d’un islamisme fanatique : or les mêmes qui sont prompts à chasser le moindre crucifi x ou à porter plainte contre une crèche municipale redoublent d’indulgence pour les atteintes à la laïcité en provenance de l’islam, et seront tout aussi prompts à taxer d’islamophobie ceux qui dénoncent l’islamisme.
On ne compte plus les déclarations de politiques qui, pour dédouaner l’islam d’un rapport problématique avec la laïcité, ou se dédouaner eux-mêmes d’une complaisance envers l’islamisme, bottent en touche avec des déclarations surréalistes sur la “menace catholique”. Marc Eynaud en dresse une liste très loin d’être exhaustive : c’est Sandrine Rousseau qui, interrogée sur la condition des femmes musulmanes, préfère dénoncer l’enfermement des « chrétiennes pratiquantes […] avec huit enfants, avec des jupes et des serre-tête en velours sur la tête » ; c’est le député LFI Éric Coquerel qui brosse un audacieux parallèle entre le voile islamique et — non plus l’inquiétant serretête en velours, qui obsède aussi le député de gauche Aurélien Taché — le voile de mariée catholique. C’est Marlène Schiappa qui, dans les colonnes de Valeurs actuelles, fantasmait une « convergence idéologique » entre terroristes islamistes et partisans de La Manif pour tous… C’est, aussi, le site Internet de France Culture qui, pour illustrer une émission sur le retour du blasphème diff usée après l’assassinat de Samuel Paty par un islamiste tchétchène, publie la photo d’une manifestation… de catholiques.
« Sorte de réflexe culturel », comme l’écrit Marc Eynaud, qui s’exprime dans les médias ou la classe politique comme par un incontrôlable mouvement pavlovien, la christianophobie ne contribue pas seulement à aff aiblir encore un peu plus un christianisme déjà bien éprouvé : elle fait aussi le lit de l’islamisme. D’une part parce qu’à l’image de la récente loi contre le séparatisme, elle dilue la lutte contre le fanatisme islamiste dans une méfi ance généralisée à l’égard de toutes les religions. D’autre part parce qu’elle ne permet d’opposer à l’islamisme que le bouclier totalement ineffi cace de la laïcité, qui prétend répliquer par une règle, strictement juridique, à un contenu, politique, philosophique et religieux : « Puisque le mot est à la mode, utilisons-le : l’impuissance de la République à contrer l’islamisme est systémique », constate avec raison Marc Eynaud.
Car cette règle est d’autant plus inopérante qu’elle tend à priver la France elle-même de son contenu. Ce que manifeste en eff et la christianophobie d’une bonne part de nos “élites” politico-médiatiques, c’est que leur laïcité ne consiste pas seulement, en application de la loi de 1905, à séparer l’État du catholicisme, mais bien à vouloir séparer la société française du catholicisme, à vouloir en éradiquer toute trace : mission quasiment impossible, tant la culture et l’identité françaises sont intimement liées au catholicisme. Mission surtout suicidaire, car cette conception de la République laïque ne peut que vider un peu plus la France de sa substance. Le révèle de manière éclairante le témoignage de Jeanne, jeune femme passée de l’islam au catholicisme, qui témoignait ainsi de sa conversion dans l’excellente émission En quête d’esprit sur CNews : « Étudier l’histoire de France m’a permis de briser l’écran républicain qui nous cache la France catholique. Une fois le vernis gratté, j’ai vu la France de Saint Louis, de Clovis et de Jeanne d’Arc. Et là, […] c’était fi ni avec l’islam non seulement d’un point de vue spirituel, mais aussi culturel. »
Pris en tenaille entre un islam conquérant et un anticatholicisme pavlovien des “élites”, encore aiguillonné par une culture woke qui veut déconstruire tout ce qui touche de trop près l’identité française, culpabilisés par la crise des abus sexuels dans l’Église, mal soutenus par une hiérarchie trop souvent timorée et qui semble surtout soucieuse de passer pour le bon élève de la laïcité, les catholiques français ne peuvent guère compter que sur eux-mêmes et sur leur foi pour résister aux vents mauvais. Mais ils peuvent surtout se dire qu’il n’y a pas de meilleur moment que les tempêtes pour se souvenir que, aujourd’hui comme sur la mer de Galilée, rien n’est impossible à Dieu.
Qui en veut aux catholiques ? , de Marc Eynaud, Artège, 232 pages, 15,90 €.
L'Humanité
Soprano, des quartiers Nord de Marseille au sommet de l’Everest
Nos recommandations culturellesUne histoire d’amitié à l’origine d’un succès, c’est ce que raconte la série documentaire sur le chanteur Soprano, diffusée sur Disney+ depuis le mercredi 15 juin.
Perrine BontempsS oprano, à la vie, à la mort est né d’une amitié, d’une relation de confiance entre le chanteur et Céline Jallet, l’une des réalisatrices du documentaire. Passée par TF1 et 50’ inside, la journaliste s’est liée avec Soprano à l’occasion de plusieurs rencontres pour les besoins de l’émission. L’envie de travailler sur des formats plus longs et plus profonds s’est ensuite emparée de Céline Jallet, et Soprano fut le premier nom qui s’imposa à elle. « C’est quelqu’un qui travaille avec des gens de confiance, il a besoin de connaître la personne en face pour se livrer », a relaté la réalisatrice lors d’une conférence de presse, début juin.
La vie d’une star de la musique française
Rapidement accompagnée d’Anthony Igoulen et de Yoan Zerbit, l’équipe propose la série documentaire à Disney+, qui accepte l’aventure. Les réalisateurs soulignent que « l’avantage de ces plateformes, c’est la diffusion non linéaire, elles permettent donc d’innover ». Contrairement à la télévision, les plateformes de streaming supportent des formats plus approfondis, sans contrainte de temps.
Une série documentaire basée sur la vie d’une star de la musique française, « il n’y en avait pas beaucoup d’exemples » quand ils se sont lancés dans la création de ce projet. Depuis, Orelsan a ouvert la voie avec Montre jamais ça à personne, série réalisée notamment par le frère du rappeur et diffusée sur Prime Video, plateforme d’Amazon, en 2021 : Clément Cotentin a filmé son frangin et ses amis depuis le début des années 2000 dans le but de documenter un jour l’ascension de l’artiste caennais.
« Très vite, on s’est dit que Soprano était un artiste incroyable, mais qu’il était aussi entouré de pleins de mecs “normaux”. On s’est dit qu’il y avait un truc à part à raconter . Les réalisateurs
La démarche est bien différente dans le cas de Soprano. L’enfant des quartiers Nord de Marseille et son entourage n’avaient pas les moyens de s’offrir du matériel audiovisuel, les images d’archives sont donc plus rares. Anthony Igoulen a parcouru les quatre coins de la cité phocéenne pour collecter toutes les photos et vidéos du rappeur qui existaient. Grâce à l’aide de Diego, le frère de Soprano, et au bouche-à-oreille, le réalisateur atteint son but, même si ce n’est pas chose facile.
Soprano n’a jamais quitté Djamali, Mej et Mateo
Dans cette série, « trente ans d’histoire » sont à l’écran, « donc, il y a une évolution des formats et des supports », décrit l’intéressé. Ces années d’histoire ne sont pas seulement celle du jeune Marseillais, mais aussi « une certaine histoire de la France, des quartiers Nord et du rap ».
Au-delà de l’amitié avec Céline Jallet, ce documentaire raconte également la relation entre quatre hommes liés depuis l’adolescence. Soprano n’a jamais quitté Djamali, Mej et Mateo. C’est d’ailleurs ce dernier qui a soumis l’idée d’une série en six épisodes, plutôt qu’un film d’une heure et demie. « Très vite, on s’est dit que Soprano était un artiste incroyable, mais qu’il était aussi entouré de pleins de mecs “normaux”. On s’est dit qu’il y avait un truc à part à raconter », se remémorent les réalisateurs. Ils ont alors choisi de ne pas seulement mettre en scène le récit de Soprano, mais également celui de ses meilleurs amis, car, « en creux, ses proches racontent beaucoup du rappeur ». Soprano, à la vie, à la mort, c’est une façon de découvrir cette icône de la musique française sous un nouveau jour, de son enfance à l’enregistrement de son dernier album.
disney+sopranodocumentairemarseille BBC
Poem for Manchester Arena bomb survivor after he completes Kilimanjaro challenge
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
One week after a Manchester Arena survivor conquered Mount Kilimanjaro in a wheelchair, poet Tony Walsh has penned a poem to recognise his achievement.
Martin Hibbert from Chorley, Lancashire, was one of the closest people to the bomb to survive the 2017 blast but was left paralysed from the waist down.
He used a specially-adapted wheelchair as he spent five days scaling Africa's highest mountain in Tanzania.
France24 - World
Debunking claims that Rwandans tortured a Congolese student
Issued on: 17/06/2022 - 23:04
Vedika BAHL
Follow
Vedika BAHL
Follow
A distressing video has been circulating that claimed to illustrate Congolese persecution at the hands of Rwandans, amid heightened tensions between the two countries. But all is not as it seems. Also, alleged reports of a bridge on their shared border built illegally by Rwandans turned out to be fake. We tell you why in this edition of Truth or Fake with Vedika Bahl.
The France 24 Interview
Rwandan FM dismisses fears of war with neighbouring DR Congo
Anti-Rwanda tensions boil over in eastern DR Congo city of Goma
DR Congo condemns Rwanda for ‘supporting’ M23 rebels as group seizes border town
Valeurs Actuelles
“La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”
Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?
François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.
Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?
Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.
Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…
La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.
À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?
Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?
En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?
En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?
Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?
Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.
À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.
Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?
Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?
Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?
Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…
Comment expliquez-vous que ce système perdure ?
Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.
Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?
Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.
Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.
Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…
Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.
Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.
Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?
Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.
Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?
Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.
Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?
En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.
Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.
L'Humanité
Fixeurs, de l’ombre à la lumière
Nos recommandations culturellesPlateforme À la fois guides et traducteurs, ces locaux accompagnent les reporters dans les zones de conflit. Charles Villa a décidé de raconter leurs histoires.
Perrine Bontemps« S ur le terrain, j’apprenais beaucoup aux côtés de mes fixeurs et je trouvais assez fou qu’on ne parle jamais de leur travail, qu’ils ne soient pas plus associés aux reporters qu’ils accompagnent. » Charles Villa, journaliste pour le média en ligne Brut, travaille régulièrement en zone sensible. Il a alors besoin de collaborer avec des locaux, appelés des fixeurs, pouvant le guider et jouer les traducteurs. Depuis 2019, il filme ces personnes, montre leur rôle dans ses reportages, avec l’idée en tête de réaliser, à terme, un documentaire dédié. En août 2021, Hussein, un Afghan avec qui il collabore, se trouve dans une situation « extrêmement dangereuse » le poussant à quitter le pays. Les talibans ont repris le pouvoir. Cependant, « aucun des médias pour lesquels il avait travaillé ne lui propose de solution pour partir », constate Charles Villa. Il n’en faut pas plus pour que le reporter soit convaincu qu’ « il faut raconter ce travail, l’expliquer pour mieux les protéger ». Il va donc à la rencontre de sept de ses fixeurs, devenus des amis, pour partager leurs récits.
Entre 150 et 800 dollars, selon le contexte
Les profils sont variés. Journalistes ou personnes issues de la société civile, tous prêts à servir l’information. Les risques peuvent être anticipés avec l’expérience, mais, comme le souligne Charles Villa, « dans une zone de conflit, il y a aussi un facteur chance, on peut tous mourir. Il y a des bombardements, on peut marcher sur une mine, prendre une balle perdue »… Pourtant, ces renforts précieux « n’ont pas de contrat, pas d’assurance, pas de statut particulier, c’est aussi pour ça qu’ils ne sont pas assez protégés », développe le reporter de Brut.
Leur seule garantie est de percevoir le salaire négocié en amont, qui représente en général « des sommes conséquentes pour le pays, souvent largement au-dessus du salaire moyen, même mensuel, en une journée de travail ». En guise d’exemple, Sabiti, fixeur au Congo, était payé 250 dollars pour une journée sur un terrain sécurisé et 500 dollars en zone tendue. « On peut dire que c’est bien payé, après, comparé aux risques encourus, c’est à chacun de juger », nuance le reporter. Il lui est arrivé de donner entre 150 et 800 dollars, selon le contexte.
« Un fixeur est nécessaire si on a besoin d’un accès », explique Charles Villa. Certains endroits ne sont pas accessibles pour un « reporter occidental blanc… », qui ne parle pas la langue locale. « Les fixeurs connaissent le pays, la culture, les codes. Il n’y a presque qu’eux qui peuvent me prévenir du danger dans ces zones. » D’après le reporter, la relation entre un journaliste et son fixeur, « c’est l’histoire d’une rencontre entre deux personnes. Il n’y a pas de rapports de hiérarchie entre nous ». En 2021, lorsque son collaborateur afghan est en danger, il n’hésite pas à lui apporter son aide pour fuir le pays. Arrivés en France, Hussein et sa famille obtiennent le statut de réfugiés politiques, en partie grâce au soutien de Brut.
documentairejournalismeplateformes numériques Valeurs Actuelles
Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?
En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.
D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.
En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.
La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.
Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas
En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.
Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).
Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.
Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.
* Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.
France24 - World
Between French Guiana and Brazil, an uncontrollable border (2/4)
Issued on: 17/06/2022 - 11:59
Séverine BARDON
Every day, nearly 3,000 dugout canoes cross the Oyapock River, which serves as a natural demarcation in South America between Brazil and French Guiana. The river's banks are the scene of trafficking, illegal immigration and unlawful gold panning. Locals play cat and mouse with the border police, who try their best to monitor the comings and goings. The Covid-19 pandemic should have meant a hermetic closure of the border. Instead, it showed more than ever how uncontrollable this frontier is. FRANCE 24's Fanny Lothaire and Laura Damase report, with Séverine Bardon and Olivier Marzin.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Reporters
Between Iraq and Saudi Arabia, a half-open border (1/4)
You are here
French Guiana, a lush green land in need of protection
Focus
In French Guiana, gold mining accused of role in destroying Amazon rainforest
France24 - World
Hundreds of Ukrainians attend funeral of Maidan icon killed in war
Issued on: 18/06/2022 - 07:33
FRANCE 24
Follow
Catherine NORRIS TRENT
Hundreds of Ukrainians gathered at the golden-domed St Michael’s monastery in central Kyiv on Saturday for the funeral of Roman Ratushny, a 24-year-old activist famous for his role in Ukraine’s 2014 Maidan protests, who was killed during fighting with Russian forces in eastern Ukraine. Read FRANCE 24's liveblog below to see how the day's events unfolded. All times Paris time [GMT+2].
6:06pm: Russia sending large number of reserve troops to Severodonetsk, governor says
Russia is sending a large number of reserve troops to Severodonetsk from other battle zones to try to gain full control of the frontline eastern city, the governor of Ukraine's Luhansk region said on Saturday.
"Today, tomorrow, or the day after tomorrow, they will throw in all the reserves they have ... because there are so many of them there already, they're at critical mass," Luhansk regional governor Serhiy Gaidai said on national television.
He said Russian forces already controlled most but not all of Severodonetsk.
3:15pm: Lithuania says sanctions on goods to Kaliningrad take effect from Saturday
Lithuanian authorities said a ban on the transit through their territory to the Russian enclave of Kaliningrad of goods that are subject to EU sanctions will take effect from Saturday.
News of the ban came on Friday, through a video posted by the region's governor Anton Alikhanov.
The EU sanctions list notably includes coal, metals, construction materials and advanced technology, and Alikhanov said the ban would cover around 50% of the items that Kaliningrad imports.
2:36pm: Ukrainians bid farewell to activist killed in war
"The funeral has been held this morning here in Kyiv of a young man named Roman Ratushny, who was killed just aged 24 years old in fighting in the east of Ukraine" on June 9, FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reported.
"Ukrainian officials have said that anywhere between 100 and 200 soldiers are being killed a day at the moment – but Roman Ratushny's death has been particularly poignant for a lot of people here in Ukraine because he was one of the figureheads of pro-democracy protests, the Euro-Maidan movement back in 2014, as a teenager, and recently he volunteered to go and fight [...] in eastern Ukraine."
2:25pm: Russia putting world in danger of famine, warns EU
Russia is putting the world at risk of famine through its blockade of Ukraine's shipments of grains and restrictions on its own exports, EU foreign policy chief Josep Borrell said Saturday.
The threat to food security and a "battle of narrative" with Russia on Western-imposed sanctions on Moscow over Ukraine will dominate European Union foreign ministers' talks in Luxembourg on Monday.
"We are ready to work with the UN and our partners to prevent any unwanted impact on global food security," Borrell wrote in an article published on his official blog. "Russia's conscious political choice is to 'weaponise'" grain exports and "use them as a tool for blackmail against anyone that opposes its aggression" in Ukraine, Borrell continued.
1:36pm: Ukraine president visits soldiers on southern front line
Ukrainian President Volodymyr Zelensky visited soldiers on the southern front line during a working trip to the Mykolaiv region, he said on Saturday.
In his trademark khaki t-shirt, the president handed out medals and posed for selfies with the servicemen in what appeared to be an underground shelter, according to a video posted to his official Telegram account. "Our brave men. Each one of them is working flat out," he said. "We will definitely hold out! We will definitely win!"
Russian forces reached the outskirts of the regional capital Mykolaiv in early March but were then driven back to the eastern and southern edges of the region, where fighting continues.
12:00pm: Hundreds of Ukrainians gather in Kyiv to mourn activist killed in battle
Hundreds of Ukrainians gathered at a central Kyiv monastery on Saturday for the funeral of a 24-year-old activist killed during fighting with Russian forces in eastern Ukraine.
Roman Ratushny, a well-known figure in Ukraine's 2014 pro-EU revolution, was killed on June 9 near Izium in the eastern Kharkiv region.
Mourners attended his funeral at the golden-domed Saint Michael's monastery. A gathering is also scheduled on the city's main Maidan square, the centre of the 2014 revolution that overthrew a pro-Moscow government.
Ratushny was one of the first students to protest at the Maidan in the winter of 2013-2014. He then became a well known anti-corruption activist.
Ratushny joined the Ukrainian army, like many other civilians, at the start of the Russian invasion on February 24. The announcement of his death this week sparked many comments on social media in and outside Ukraine.
"I did not know him personally but I felt (his death) as a loss," said student Alina Horhol, who attended the ceremony, AFP reported.
"He became a person who influenced my world view and who I am today."
11:15am: Luhansk governor says ‘fierce’ battles taking place in villages near Severodonetsk
The governor of Ukraine's eastern Luhansk region, Serhiy Gaidai, said Saturday that "fierce battles" with Russia raged in villages outside the city of Severodonetsk, which Moscow's forces have been trying to seize control of for weeks.
"Now the most fierce battles are near Severodonetsk. They (Russia) do not control the city entirely," Gaidai said on Telegram.
"In nearby villages there are very difficult fights – in Toshkivska, Zolote," he said.
Gaidai also said that Lysychansk, a Ukrainian-controlled city across a river from Severodonetsk, is being "heavily shelled".
"They cannot approach it and that's why they are simply shooting at the city with air strikes," he said. "It is very dangerous in the city."
Gaidai said there was "more destruction" at the Azot chemical plant in Severodonetsk, where hundreds of civilians are sheltering.
He said on Friday that 568 people, including 38 children, were hiding in the factory and that only a "complete ceasefire" would ensure their evacuation.
9:19am: Ukrainian medic who had recorded video footage of Mariupol freed by Russian forces, AP reports
A celebrated Ukrainian medic whose video footage was smuggled out of the besieged city of Mariupol by an AP team was freed by Russian forces on Friday, three months after she was taken captive on the streets of the city.
Yuliia Paievska, known in Ukraine as Taira, had used a body camera to record her team’s efforts over two weeks to save the wounded, including both Russian and Ukrainian soldiers.
She transferred the clips to an AP team in Mariupol, one of whom fled with it embedded in a tampon on March 15. Paievska and a colleague were taken prisoner by Russian forces on March 16, the same day a Russian airstrike hit a theatre in the city centre, killing around 600 people according to an Associated Press investigation.
“It was such a great sense of relief. Those sound like such ordinary words, and I don't even know what to say,” her husband, Vadim Puzanov, told AP late Friday. Puzanov said he spoke by phone with Paievska, who was en route to a Kyiv hospital, and feared for her health.
7:11am: Russian state TV airs videos of two US military veterans who had been in Ukraine
A Russian state TV channel aired videos on social media of two Americans who went missing last week while fighting alongside the Ukrainian army, stating they had been captured by Russian forces.
United States President Joe Biden had said earlier Friday he did not know the whereabouts of Alexander Drueke and Andy Huynh, both US military veterans whose relatives lost contact with the pair.
The missing Americans – including a third identified as a former US Marines captain – are believed to be part of an unknown number of mostly military veterans who have joined other foreigners to volunteer alongside Ukrainian troops.
On Friday evening, Russian journalist Roman Kosarev -- who works with state TV RT channel -- posted a video on messaging platform Telegram of Drueke speaking facing the camera.
A US State Department spokesperson on Saturday confirmed American authorities had seen the photos and videos of the two US citizens "reportedly captured by Russia's military forces in Ukraine".
"We are closely monitoring the situation and our hearts go out to their families during this difficult time," the spokesperson told AFP.
7:03am: Zelensky, top diplomat Kuleba praise European Commission's decision to recommend EU 'candidate status' for Ukraine
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Friday praised a decision by the European Commission to give its backing for Kyiv to be granted EU 'candidacy status', nearly four months into Russia's invasion of the country.
"It's the first step on the EU membership path that'll certainly bring our victory closer," Zelensky wrote on social media, adding that he was "grateful" to Commission chief Ursula von der Leyen and "each EC member for a historic decision".
Formal "candidate" status for Ukraine could open up a years-long path towards joining the bloc, with the decision likely to be formalised at an EU leaders' summit on June 23-24.
Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba described the EC's backing as "European history in the making" in a post on social media and called for Ukraine to be granted full candidacy status.
"This will be a vivid proof of European leadership and a huge boost for Ukraine's further transformations," he said.
Ukraine's ambassador to the UN, Sergiy Kyslytsya, hailed on social media what he described as a "truly historic day for Ukraine and Europe".
He said many Ukrainians "have already paid the ultimate price" for the European Commission's backing for Kyiv's EU candidacy status.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
The France 24 Interview
Zelensky adviser: Ukraine can win war in '3 to 6 months' if it gets heavy weapons soon
Von der Leyen says Ukraine ready for EU ‘candidate status’ ahead of bloc meeting
WAR IN UKRAINE
Putin accuses West of 'arrogance', dismisses 'stupid' sanctions 'blitzkrieg'
Valeurs Actuelles
Ukraine : devenons des ouvriers de paix
Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.
Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.
Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité
Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.
Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.
Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.
La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.
Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen
Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.
Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.
L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.
L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.
Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.
* Thierry Mariani est député européen.
New York Times - World
Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
Advertisement
Valeurs Actuelles
Les multinationales woke contre le modèle universaliste
Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ?
Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.
Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle
La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.
À quoi pensez-vous en particulier ?
Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.
Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ?
L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.
Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.
Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.
Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ?
En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.
La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.
Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ?
Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !
Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ?
C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.
Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ?
Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.
Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.
Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ?
J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.
Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ?
Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.
Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ?
La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.
Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.
France24 - World
What effect will a summer of international travel have on the pandemic?
Issued on: 17/06/2022 - 16:50
Diana LIU
Follow
As summer vacation approaches, countries like the US and EU member states are easing pandemic entry rules on international travel and readying themselves for a surge of tourism. But with cases on the rise in Europe, what consequences could this summer travel season have on the evolution of the pandemic?
As vaccine uptake increased and restrictions within countries faded away, so did pandemic-era travel rules. After two years of stringent Covid-19 travel restrictions and regulations, including broad entry bans, mandatory quarantines, masking during flights and the presentation of negative Covid tests and vaccine certificates, many countries in the West are finally letting their guard down ahead of the summer travel season.
In May, the European Union dropped its mask mandate for passengers on flights, citing “the levels of vaccination and naturally acquired immunity”. France has opened its borders to both the vaccinated and the unvaccinated (provided they present a negative Covid test), while Italy has abolished all its entry rules for international travellers. Last Sunday, the United States lifted the requirement mandating a negative Covid test before boarding a plane into the country, citing widespread adoption of vaccines and the milder Omicron variant.
However, two new subvariants of Omicron, BA.4 and BA.5, first identified in South Africa in early 2022, are spreading quickly in Europe. The EU’s disease prevention agency has warned that though they do not appear to carry higher risk of severe disease than other forms of Omicron, higher transmission rates could lead to more hospitalisations and deaths. Portugal has experienced a recent uptick of infections and deaths fuelled by the new strains, especially in popular tourist hotspots like Lisbon, Porto and the Algarve region. And France has also reported a 37 percent increase in infections and hospitalisations in the past week, driven by the subvariants.
But as more countries leave behind their pandemic travel restrictions and tourists swarm the now open borders, some wonder whether these decisions are premature, given the pandemic’s unpredictability. FRANCE 24 spoke with Antoine Flahault, Director of the Institute of Global Health at the University of Geneva.
FRANCE 24: What effects can we expect from this summer of increased international travel on the pandemic, especially as countries are getting rid of travel restrictions and safeguards?
Antoine Flahault: Scientific literature clearly shows that travel and population movement increase the spread of viruses, and particularly highly transmissible viruses such as SARS-CoV-2. Before Omicron, countries that adopted strict border control and suppression policies with regards to virus circulation were quite successful in limiting the spread of the virus into their territories. However, with the exception of China, most countries have now lifted such measures, probably leading to greater speed and intensity of Covid waves globally. As for vaccines, they show poor effectiveness in slowing transmission, but they successfully reduce the burden of Covid-19 in terms of hospitalisations and deaths.
Are we moving towards another Covid wave in Europe this summer, as tourists flood the borders and restrictions on travel are lifted?
We clearly see early signs of a new pandemic wave in Western Europe, which seems to be mainly driven by BA.5, one of the new subvariants of Omicron, and BA.4, which already triggered waves in South Africa and Portugal. Another subvariant, BA.2.12.1, is currently spreading in the US and is also circulating in Europe, particularly in the UK. The high mobility expected in the upcoming summer season will not help to slow circulation of these viral strains all over the continent.
In your view, are there measures that governments should continue to apply to international travel to lessen the risk of Covid spread?
Most democracies have given up on tough restrictions, choosing more liberal approaches that allow people to protect themselves when they feel the need. It would be difficult to implement these past measures again without convincing arguments. Of course, if a highly transmissible and virulent strain emerges, then there won’t be as much debate about mandating tough measures. But with the existing strains that are circulating, governments do not see reasons to continue implementing most of the former measures, even if they proved useful in the recent past. Mask mandates in public transport and in nursing homes can probably be more easily implemented again than broader measures.
At this stage, where are we globally in our ambition to put an end to the pandemic? The loosening of government policies make it seem like the pandemic is over, but is this really the case?
Vaccines and treatments have made all the difference in this pandemic. Before vaccines were widely distributed, we experienced a form of medieval response against the pandemic, with lockdowns and curfews. Now, with the notable exceptions of China and North Korea, we have entered a much more modern phase of the pandemic, which allows people to resume most of their prior activities. However, this “armed peace” is fragile, and requires constant vigilance from health authorities in terms of maintaining immunity within the community, as well as more targeted approaches to limit risks in vulnerable segments of the population. We hope that we will not return to “medieval” types of restrictions, but we cannot continue living with high death tolls.
As an individual travelling during this season, what are the best ways to protect oneself?
For most people, this means being fully vaccinated with one or two boosters and wearing FFP2 masks indoors and on public transport, while avoiding eating and drinking during these journeys. People should also favour outdoor activities and social interactions.
For vulnerable people, i.e. those who are over 80 years old, immunocompromised individuals, or unvaccinated people with underlying conditions, they should plan to have easy access to Covid tests in the case of symptoms, and effective antiviral drugs if they test positive.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Access Asia
Japan's long-awaited reopening: First tourists allowed to visit since 2020
WTO agrees landmark fishing, food and Covid-19 vaccine deals after tense talks
US FDA panel backs first Covid-19 jabs for children under five
Valeurs Actuelles
« Buzz l’Eclair » interdit dans plusieurs pays pour un baiser lesbien, la production refuse de céder aux « croyances rétrogrades »
Un film d’animation crée la polémique avant même sa sortie. « Buzz l’Eclair », un dessin animé des studios Pixar appartenant à Disney, doit sortir en France le 22 juin prochain. Mais dans plusieurs pays à majorité musulmane, les spectateurs n’auront pas l’occasion de voir le film, rapporte Le Figaro, vendredi 17 juin. La raison ? Une scène où un couple de lesbiennes s’embrasse n’a pas été du goût d’une douzaine de pays du Moyen-Orient et d’Asie. Le film n’a donc pas obtenu de visa d’exploitation en Malaisie, au Liban, en Jordanie, en Égypte ou encore en Arabie saoudite.
« Ces gens sont des idiots »
Interrogée sur la polémique, la productrice américaine du film Galyn Susman a concédé qu’elle s’attendait à ce genre de réaction, mais assure avoir refusé de s’autocensurer. « Mais nous n’allions pas changer le film que nous voulions faire simplement à cause de quelques pays avec – faute de meilleur terme – des croyances rétrogrades », a-t-elle affirmé, citée par le quotidien. L’acteur Chris Evans, qui double le personnage de Buzz l’éclair, a également pris position lors d’une interview accordée à l’agence Reuters en affirmant : « Ces gens sont des idiots ».
La fameuse scène du baiser entre les deux femmes avait initialement été coupée par les studios de production. Sauf que des employés s’étaient insurgés et avaient dénoncé le manque d’engagement pour défendre les droits des personnes LGBT. La scène a donc fait son retour dans le film.
France24 - World
More than 1,000 Ukrainian orphans, foster children take refuge in Turkey
Issued on: 18/06/2022 - 20:41
FRANCE 24
Follow
Around 50,000 Ukrainians have taken refuge from the war in Turkey, including more than 1,000 orphans and foster children. Some of them have gone to the coastal city of Antalya, that was already home to a Ukrainian and Russian population before the conflict began. Here FRANCE 24 met children who have been taken to safety, and are living thanks to the generosity of a group of Ukrainian businessmen.
Playing at a basketball in the heat of the Antalya sun, Kirill, a Ukrainian refugees from Chernigov, said he would prefer to be home with his loved ones.
“They were worried about me, they didn’t want me to see the war, you know?” Kirill said. “They wanted to protect me emotionally, that’s why they wanted me to go, even if I wanted to stay with them, even if it was dangerous
Like Kirill, more than 1,000 foster children or orphans have arrived in Turkey since the start of the war. In this hotel guarded by Turkish police and whose exact location must remain a secret, they are waiting to go home.
Their main benefactor in Antalya is Ruslan Shozdak, who heads a chain of supermarkets and drug stores in Ukraine.
“Thanks to our efforts in coordination with the Ukrainian consulate in Antalya we have been able to put this project into action,” he said. “Just one month after the start of the war, Turkey had already signed all the necessary documents and given all the authorisations to welcome these children, it’s incredible how fast it all went. But today, we are asking them to take charge of their medical needs.
Ruslan says he needs more volunteers. The Turkish Ministry of Families and Social Services told FRANCE 24 the Turkish state is fully involved.
Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
AS IT HAPPENED
Hundreds of Ukrainians attend funeral of Maidan icon killed in war
Von der Leyen says Ukraine ready for EU ‘candidate status’ ahead of bloc meeting
The France 24 Interview
Zelensky adviser: Ukraine can win war in '3 to 6 months' if it gets heavy weapons soon
L'Humanité
Variants du Covid : redémarrage ou virus saisonnier ?
Le débatAvec l’arrivée et la circulation très majoritaire de BA.4 et de BA.5 sur le territoire français, le nombre de contaminations repart à la hausse. Comment analyser cette reprise ? Les réponses des épidémiologistes Catherine Hill et Antoine Flahault.
Pierre ChaillanL’épidémie n’est pas saisonnière. Des variants de plus en plus contagieux se succèdent et continuent de faire circuler le virus par vagues.
Catherine Hill Épidémiologiste à l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif)
Si certains pensent que l’épidémie de Covid est saisonnière, c’est probablement par analogie avec les épidémies de grippe. Mais il suffit de regarder l’évolution de la mortalité par Covid dans les pays de l’hémisphère Nord et dans les pays de l’hémisphère Sud pour voir que les pics observés au Nord ne correspondent pas à des creux observés au Sud. On peut aussi comparer les dates des pics entre deux pays situés dans le même hémisphère, par exemple l’Afrique du Sud et le Brésil, pour constater qu’au Brésil le pic le plus important s’est produit mi-avril 2021, moment où on observait très peu de décès en Afrique du Sud.
Vaccin anti-Covid : l’Afrique du Sud veut se débrouiller seuleIl y a eu trois pics au Brésil, en juillet 2020, avril 2021 et février 2022, et quatre pics en Afrique du Sud, en août 2020, janvier 2021, juillet 2021 et février 2022. En France, il y a eu sept pics, en avril 2020, novembre 2020, février 2021, mars 2021, août 2021, février 2022, et avril 2022, donc à toutes les saisons.
Dérapage catastrophique de la pandémie au BrésilL’épidémie est en réalité gouvernée par la propagation de variants de plus en plus contagieux qui diffusent d’un pays à l’autre en fonction de la circulation des personnes. Ainsi, le variant BA.2 d’Omicron est rapidement devenu dominant en France, succédant au variant BA.1 d’Omicron, qui lui-même succédait au variant Delta.
Les variants BA.4 et BA.5 d’Omicron sont en train d’arriver en France, ils représentaient déjà 46 % des virus du 5 au 11 juin d’après les données de criblage, et leur fréquence relative augmente rapidement. Nous sommes passés de 45 % de BA.2 à 75 % de BA.2 en deux semaines, on peut donc s’attendre à avoir bientôt 75 % de BA.4 ou BA.5.
Peut-on alors parler de reprise ? Redémarrage suppose arrêt, or il n’y a pas eu d’arrêt de l’épidémie : comme dans le reste du monde, le Sars-CoV-2 n’a jamais cessé de circuler en France. L’évolution de cette circulation peut être étudiée à partir de plusieurs indicateurs : le nombre de cas positifs, le nombre de patients arrivant à l’hôpital ou en réanimation et le nombre de décès.
Quel que soit l’indicateur, la circulation du virus s’est faite par vagues successives, avec des hauts et des bas, les hauts devenant de moins en moins hauts parce que la population est en partie protégée des risques par la vaccination ou par une infection antérieure, la protection étant meilleure contre les risques les plus graves, c’est-à-dire les risques d’admission en réanimation et les risques de décès.
Cependant, les variants BA.4 et BA.5, qui sont arrivés au Portugal plus tôt qu’en France, sont associés dans ce pays à une importante augmentation de la mortalité.
On peut donc s’attendre à observer le même phénomène en France, voire pire dans la mesure où 11 % de la population française de 80 ans et plus n’a pas du tout été vaccinée, alors qu’au Portugal la couverture vaccinale de la population de 60 ans et plus est de 100 %.
En complément de la tribune retrouvez nos graphiques ci-dessous
Nous n’en avons pas fini avec la pandémie. La vague en cours qui, après avoir touché le Portugal, déferle sur l’Europe témoigne d’un redémarrage.
Antoine Flahault Médecin épidémiologiste, directeur de l’Institut de santé globale, université de Genève (Suisse)
Àla fin de chaque vague s’élèvent des voix d’experts et aussi de politiques pour expliquer, d’un ton très optimiste, que cette fois-ci on en a bien terminé. Rappelons-nous la première vague, après le terrible premier confinement. Après l’été où nous avions retrouvé la vie presque « comme avant », la deuxième vague a nécessité un autre confinement. On espérait ensuite, grâce aux bonnes nouvelles concernant l’arrivée d’un vaccin, qu’ on en aurait terminé avec cette pandémie. Mais le variant Alpha allait contrecarrer les plans de nos rassuristes préférés et nécessiter un nouveau confinement, qui cette fois serait bien le dernier.
Mais est-ce à dire qu’on en avait terminé avec la pandémie depuis juin 2021 ? Malheureusement, la vague Delta s’est répandue sur l’Europe et dans le monde. Le vaccin allait changer la donne. Alors que l’on sortait début décembre de ce qui allait être notre dernière expérience avec cette pandémie, on vit déferler le nouveau variant Omicron en Afrique du Sud, au début de leur été austral. Il était tellement transmissible que rien ne l’arrêta et à peine était-on arrivé au pic de la vague Delta, mi-décembre, qu’Omicron allait se répandre sur toute l’Europe sans nous laisser le moindre répit.
Omicron est une famille nombreuse et chacun des sous-variants a son propre caractère. BA.1, BA.2, BA.3, BA.4 et BA.5. Ne croyons pas d’ailleurs qu’il n’y aurait « que » cinq enfants dans la famille Omicron. Les Nord-Américains se débattent aujourd’hui avec un sous-variant qui s’appelle BA.2.12.1, signifiant que le sous-variant BA.2 a déjà eu au moins 12 sous-variants. Il déferle en Martinique, qui connaît aujourd’hui les plus fortes incidences et mortalités rapportées à la population.
Donc non, on n’en a pas terminé avec le Covid. On aimerait bien, mais les vagues ont plutôt l’air de s’enchaîner avec un rythme accéléré.
Il semble que BA.5 mène la course en tête en Europe de l’Ouest. La vague provoquée au Portugal – et son cortège de décès – s’étend désormais au sous-continent et notamment à la France métropolitaine. Les Portugais sont pourtant remarquablement vaccinés, ils portent encore le masque dans les transports publics, donc il y a peu de raisons de penser que les Français s’en tireront mieux. Il est important de noter que 93 % de la mortalité durant cette vague BA.5 au Portugal a concerné des personnes de plus de 80 ans. Ce sont elles qu’il faut protéger en très grande priorité, les 7 % restants étaient les rares personnes non vaccinées ou insuffisamment vaccinées, les personnes immunodéprimées par leurs traitements ou leurs maladies.
Alors, si vous voulez appeler ce virus « saisonnier », libre à vous, mais de quelle saison parlons-nous ? N’utilisait-on pas autrefois cette expression pour les virus grippaux et les rhumes hivernaux ? Si l’on regarde le Covid des douze derniers mois, ce sont plutôt les quatre saisons que nous ont jouées ce virus et son orchestre de sous-variants : je dirais donc plutôt redémarrage, vous l’avez compris !
coronavirus covid-19Santé BBC
Ukraine war: Band members reunite after fleeing invasion
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Millions of Ukrainians have been displaced following the Russian invasion, their lives changed completely.
The BBC followed up on a story of teenagers who set up a rock band in the city of Avdiyivka, right on the front line in eastern Ukraine.
They were filmed just a few weeks before Moscow launched a full-scale attack on their country.
Russian forces heavily shelled Avdiyivka and all members of the band were eventually evacuated.
They have finally all met up for the first time since the invasion.
The BBC's Abdujalil Abdurasulov joined them at their reunion in the city of Dnipro, where the young musicians shared their horrific experience and explained how the war was changing their music and views.
Valeurs Actuelles
La première édition critique des Six Livres de la République de Jean Bodin mène à la réflexion
Il n’est de richesse que d’hommes : comment mieux définir, en l’illustrant, ce mot trop rebattu d’humanisme, et comment mieux résumer du même coup l’inspiration d’un auteur ? Jean Bodin (1529-1596) fait partie de ces atlantes de la pensée, naturellement encyclopédiques, qui ont traité de tous les sujets avec le même souci de compréhension et la même probité intellectuelle, souci et probité qui aujourd’hui forcent notre admiration – une admiration qui ressemble à un remords…
Les Six Livres de la République constituent son œuvre la plus célèbre, et M. Mario Turchetti, avec la collaboration de M. Nicolas de Araujo, nous en offre la première édition critique ; tâche monumentale à la hauteur de ce monument, dont voici le troisième livre, qui traite des institutions de la République. Les scrupules et précautions de méthode, que ne cesse de nous rappeler M. Turchetti, pourraient se ramener à une leçon préalable de vocabulaire : oublier les définitions reçues (à commencer par celle de “république”), prévenir les tics de la pensée (qui impose ses anachronismes avec les concepts rebattus d’“absolutisme” ou de “séparation des pouvoirs”), tout ce qui nous semble aller de soi et n’a pourtant aucune signification dans la vision bodinienne du politique.
La République tout d’abord, donc, que l’on entendra utilement en son sens premier, latin, de “chose publique” : « République, dit Jean Bodin au début de son livre premier, est un droit gouvernement de plusieurs ménages, et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine. » La question qui l’occupe est en effet celle de la « puissance souveraine en toute République », quelle que soit la forme de l’État, et dans ce livre troisième il traite en particulier des institutions qui permettent son exercice, tout d’abord le « sénat » (c’est ainsi qu’il nomme, à la romaine, « l’assemblée légitime des conseillers » du souverain, les parlements et les conseils), et puis les « personnes publiques », officiers, commissaires, magistrats qui en sont les instruments.
Le souverain a deux bornes sacrées : la loi de Dieu et celle de la nature
Jean Bodin publie son traité en 1576 ; dix ans plus tard, il en donne une traduction latine en ayant « retissé la toile » autant qu’il fallait : M. Turchetti édite les deux versions en regard l’une de l’autre, avec tous les éclaircissements et notes nécessaires, en quoi il est fidèle au devoir de précision des termes que ne cessait d’exiger Jean Bodin, afin que « l’obscurité des mots ne vienne pas s’ajouter à la difficulté de la matière ».
Le magistrat doit obéissance aux lois et au souverain (lequel n’est soumis qu’à « la loi de Dieu et de la nature ») : quand le souverain brise ces « bornes sacrées », le magistrat n’est plus tenu d’obéir ; il doit se démettre, en veillant toutefois à ne pas « donner exemple de rébellion aux sujets » – il faut se rappeler que Bodin écrivait pendant les guerres de Religion, et qu’il a pu mesurer à quel point l’anarchie était le plus grand péril à quoi l’État peut être exposé. Le dernier chapitre, « Des ordres des citoyens », est un ajout de l’édition latine qui n’avait encore jamais été traduit. Le souci harmonique d’une « République bien ordonnée » va jusqu’à ce détail. Si nos gouvernants savaient encore lire…
“Les Six Livres de la République, livre troisième”, de Jean Bodin, Classiques Garnier, 718 pages, 54 €.
L'Humanité
Quand la « justification » de la guerre l’emporte sur l’urgence climatique.
ActuL’Humanité de ce vendredi rend compte en page 6 de l’opération de propagande électorale conduite par le président Macron depuis son intervention mardi au départ d’Orly pour la Roumanie. Après un entretien accordé hier à TF1 depuis Kiev, le chef de l’Etat répondait ce matin aux questions de BFMTV dans le train du retour vers la Pologne. Tandis que de multiples informations font état de l’aggravation de la situation dans les pays pauvres, le président français s’est attaché à justifier la poursuite de guerre .
La canicule qui sévit en France en cette semaine de l’entre d’eux tours pour l’élection des députés est venue nous rappeler combien il est urgent d’agir partout dans le monde pour réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. De multiples informations ont été publiées sur ce sujet cette semaine par les agences de presse. Mais elles n’ont guère été reprises par les grands moyens d’information en France. Rendu public le 15 mai, le rapport annuel du réseau d’experts « REN21 » qui analyse l’évolution de la consommation d’énergie dans le monde indique que «la part des renouvelables dans la consommation d’énergie a stagné en 2021 ». Concrètement, leur part du total est passé de 8,7% en 2009 à 11,7% en 2019, barrages et biocarburants inclus. Parallèlement les émissions de CO2 ont augmenté de 6% l’an dernier au niveau planétaire.
L’inversion de la tendance n’est pas à l’ordre du jour en 2022. Selon Rana Abid, directrice exécutive de REN21, «depuis la hausse des prix et la crise avec la Russie, on assiste à une frénésie dans la recherche de ressources fossiles ». Le rapport le souligne, en expliquant que la principale mesure prise par les Etats face à la hausse des prix du pétrole, du gaz et du charbon depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, a été de renforcer leur soutien à la production et à accroître leurs achats d’énergies fossiles .
Les avertissements de Gazprom à Mario Draghi et Olaf Scholz
Le 15 mai également , une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) Indiquait que «le géant russe Gazprom , qui a réduit mardi de plus de 40% sa capacité quotidienne de livraison de gaz vers l’Allemagne, a diminué de 15% ses livraisons de gaz au groupe italien Eni pour la journée de mercredi » . L’AFP citait aussi ces propos d’un dirigeant de la firme italienne: «Eni confirme que Gazprom lui a communiqué une réduction limitée des fournitures de gaz pour la journée d’aujourd’hui équivalente à 15%. Les raisons de cette notification n’ont pas été notifiées à ce stade ». Mais elles figuraient en creux dans un paragraphe de la dépêche de l’AFP ainsi rédigé :
« Environ la moitié des entreprises étrangères qui ont conclu un contrat de fourniture de gaz avec Gazprom ont ouvert un compte en roubles auprès de Gazprombank pour honorer leurs paiements, avait assuré à la mi-mai le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak, cité par Ria Novosti. Le géant énergétique italien Eni, contrôlé à 30,3% par l’Etat, avait ainsi ouvert un compte en euros et un autre en roubles auprès de Gazprombank afin de régler ses fournitures de gaz russe à la fin du mois de mai, se pliant aux exigences de Moscou. Le paiement a été fait en euros selon le groupe».
On imagine à partir de là que la diminution des livraisons de 15% citée plus haut, est un signal de Moscou indiquant à l’Italie que le moment est venu de payer en roubles. Car la veille, au cours d’une visite en Israël, le Premier ministre italien Mario Draghi avait déclaré: «Nous voulons réduire notre dépendance au gaz russe. Nous travaillons ensemble afin d’utiliser les ressources gazières de la Méditerranée orientale et pour développer les énergies renouvelables».
L’Allemagne importe encore 35% de son gaz depuis la Russie
Concernant l’Allemagne, on pouvait lire ceci en conclusion de la dépêche de l’AFP du 15 juin : « De son côté, le gouvernement allemand a assuré mardi que, malgré la chute de 40% des livraisons, « la sécurité de l’approvisionnement (était) toujours garantie » pour le pays. En dépit de l’intervention en Ukraine, l’Allemagne continue d’importer près de 35% de son gaz depuis la Russie, même si cette proportion était de 55% avant février ».
Le même jour une autre dépêche de l’AFP indiquait que « le gouvernement allemande veut obliger les collectivités locales à installer davantage d’éoliennes (…) Si les régions n’atteignent pas leur objectif, l’Etat fédéral pourra en effet supprimer certaines règles locales, comme les distances minimales entre éoliennes et habitations (…) La coalition allemande dirigée par le social-démocrate Olaf Schoz, avec les Verts et les Libéraux, a fixé l’ambitieux objectif de 80% d’énergies renouvelables dès 2030 dans la consommation d’électricité ». Mais l’AFP ajoutait que cette consommation a reculé de 3% depuis 2020 pour tourner autour de 42%. D’où le besoin de gaz et de pétrole d’importation pour faire tourner de nombreuses centrales, en plus de celles qui brûlent du charbon extrait des mines en Allemagne.
Les pays pauvres toujours privés des aides promises en 2015
Le 15 juin toujours, l’AFP publiait une autre dépêche dont voici quelques extraits : « Les effets du changement climatique ont fait perdre 20% de croissance aux pays les plus exposés depuis l’an 2000, selon une étude réalisée pour Climate vulnerable forum (CVF), un groupe de 55 pays d’Afrique, d’Asie-Pacifique d’Amérique latin et des Caraïbes , et publié le 8 juin ». On sait que les pays riches avaient promis une aide financière de 100 milliards de dollars par an aux pays pauvres lors de la COP 21 et Paris et que cette promesse n’a jamais été tenue .
Dans le cadre de la préparation de la Cop 27 qui se tiendra en Egypte au mois de novembre prochain, une réunion préparatoire se tenait en Allemagne au début de cette semaine. Les représentants des pays pauvres ont redemandé que les aides promises en 2015 leurs soient versées. Cité par l’AFP, le représentant américain, Trigg Talley, leur a infligé cette douche froide: « Nous savons que les pays et communautés vulnérables font face aux impacts dévastateurs du changement climatique, comme d’ailleurs des personnes aux Etats Unis ». Il leur a donc suggéré « de meilleurs systèmes d’alerte face aux catastrophes climatiques, ou un accès plus grand aux assurances».
Depuis Kiev, où il se trouvait en compagnie du premier ministre Italien Mario Draghi et du chancelier allemand Olaf Scholz, Emmanuel Macron a déclaré hier soir dans un entretien accoré à TF1 et repris sur LCI, qu’il était là pour « aider l’Ukraine à tenir dans une guerre qui va durer longtemps». Il en outre indiqué qu’il avait promis de lui livrer 6 nouveau canons César .Ce matin dans un entretien diffusé à 9H30 sur BFMTV , il a précisé que la rencontre de Kiev avec Volodymyr Zelensky pour ouvrir la négociation sur l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne avait été préparée depuis plusieurs semaines en coopération avec le Premier ministre italien Mario Draghi et le chancelier allemand Olaf Scholz.
Valeurs Actuelles
De deux caves à vin à un paradis, un petit groupe familial a créé un complexe luxueux sur l’île de Santorin
Un complexe qui offre non seulement des vues sublimes sur la mer Égée mais également une cuisine raffinée. Aux manettes de cette belle entreprise, deux frères, Markos et Alexandros Chaidemenos, qui gèrent le domaine de main de maître sous les yeux parentaux. Si Alexandros, architecte et constructeur, est plutôt discret, on voit souvent Markos sillonner le domaine sur une trottinette de façon à gérer au plus vite les problèmes d’intendance ou les petits détails d’élégance. Le domaine comprend deux piscines communes et une piscine pour chacune des suites, un spa, deux restaurants, des jardins luxuriants et une vue à 360 degrés sur la mer Égée.
L’histoire commence en 1985. La famille Chaidemenos fut une des premières à introduire le tourisme dans le petit village de pêcheurs d’Oia à la pointe nord de l’île de Santorin. Lorsque Yiannis et Anna Chaidemenos héritent de deux caves à vin du XVIIe siècle, ils ont l’idée de les transformer en un petit hôtel design chic et luxueux. C’est aujourd’hui un délicieux boutique-hôtel de 18 minuscules suites blanches accrochées à flanc de rocher avec une vue directe sur la mer Égée. Puis ils ouvrent quatre autres établissements singuliers installés à quelques encablures les uns des autres : Canaves Oia Suites, Canaves Oia Sunday Suites, eux aussi accrochés à la falaise, puis, en 2018, Canaves Oia Epitome et, dans les terres, le dernier à voir le jour, Eden Villas by Canaves Oia.
Bien que les parents aient le “bon œil” (se référer à l’œil bleu) sur le domaine, depuis 2010, ce sont les deux fils qui le gèrent en bonne entente. Ils connaissent l’île par cœur, ils y ont grandi mais leur vision est celle de leur génération, plus moderne, plus branchée, plus sexy donc plus médiatisée. Et les récompenses internationales tombent. Canaves Oia Epitome vient tout juste d’être honoré, c’est là que nous étions.
Ce resort le plus confidentiel de Santorin comprend aujourd’hui 40 suites et villas qui jouissent à la fois de panoramas époustouflants sur la mer Égée mais aussi d’une vue imprenable sur les très prisés couchers de soleil de l’île. Une île où 10 000 personnes s’agglutinent en bord de plage. Ici, chaque résident peut regarder le soleil tomber dans la mer du bord de sa piscine privée ou du restaurant de l’hôtel. Perché au-dessus de la pittoresque baie de pêcheurs d’Ammoudi, le domaine est inspiré de l’architecture traditionnelle des Cyclades, d’un joyeux mélange de matériaux naturels et de pierres volcaniques, avec un design ultramoderne.
Tasos Stefatos, le chef grec, sublime les complexités de la gastronomie locale
Côté décoration intérieure, le mobilier a été pensé par des designers grecs (Ethimo, Vestal, Mia Collection), les céramiques confectionnées sur l’île. Toutes les suites et villas sont baignées de lumière et décorées dans le style de l’architecture cycladique mais contemporain, très épurées et voûtées pour rappeler l’origine du domaine. Suites immenses, piscines à débordement chauffées, terrasses fleuries ombragées…
Côté saveurs, c’est la cuisine locale qui a la primeur au sein de chaque établissement sous l’impulsion du chef, Tasos Stefatos. Grec, ce dernier a beaucoup voyagé et aime découvrir les cuisines étoilées dans le monde. Alors, pour l’Elements Restaurant du Canaves Oia Epitome, il s’est attaché à sublimer les complexités de la gastronomie traditionnelle locale qu’il revisite avec humour. Sa cuisine créative ressemble à celle de son maître Ettore Botrini, subtilement twistée avec la cuisine européenne moderne. On voit qu’il est un disciple de Martín Berasategui ou Pierre Gagnaire et accro au talent de Guy Savoy. À la carte, par exemple : langoustines à la vapeur infusées au kombu, citron vert et martini sec ; noix de Saint-Jacques vieillies à sec, choux, ail noir et sauce à la poutargue. Et quelques drôles d’associations : oursins / algues/ noodles de tarama ou morue/ courgettes/caviar ou tomate/basilic/ fraise ou encore betterave/pistache.
Comme nous l’avons dit, il dirige les autres tables du groupe, dont le très romantique Petra Restaurant, qui sert une cuisine extrêmement inventive, et l’ Infinity, plus simple.
Le spa a lui aussi des allures cycladiques, clin d’œil aux chambres du premier hôtel. Il a été installé dans une des anciennes caves à vin du XVIIe siècle, côté Canaves Oia Suites. Il est composé de trois cabines dont deux doubles, avec une carte de soins savamment réfléchie, car ici le bien-être n’est pas seulement une tendance, c’est une expérience holistique. Des protocoles d’exception imaginés par Valmont, mais aussi des massages indiens, d’aromathérapie, à la bougie, aux pierres chaudes ou encore avec du miel cru.
Cette expérience au cœur des Cyclades est exceptionnelle surtout si vous avez fait un passage sur l’île il y a trente ou quarante ans, lorsqu’il n’y avait aucun hôtel et que seules les chambres d’hôte accueillaient les touristes.
Canaves Oia Epitome, Santorin, Grèce. www.canaves.com
France24 - World
An 'oasis' in the playground: How Paris schools are adapting to a warming climate
Issued on: 17/06/2022 - 18:04
Sam BALL
As another heatwave sweeps across France and much of Europe, children at a number of schools in Paris will at least have a space to cool off thanks to a project that is transforming playgrounds across the French capital to make them better suited to the warming climate. Called the 'Oasis' project, it sees asphalt schoolyards converted into shaded, green spaces constructed with natural materials.
Valeurs Actuelles
Cuisine : l’épique famille Pic
Le premier chef de la lignée Pic était aussi une femme, au prénom de Sophie. L’Ardéchoise tenait l’ Auberge des Pins dans les Cévennes. Ensuite, son fils André, trois étoiles au Michelin en 1934, fut celui qui trouva le restaurant à Valence, un ancien magasin de meubles, et en fit un des incontournables du trio de l’époque, Pic, Dumaine et Point. C’est Jacques, fils d’André et père d’Anne-Sophie, qui lui succéda et qui osa mettre à la carte des plats mythiques comme le loup au caviar ou le gratin de queues d’écrevisses. En 1992, à sa mort, Anne-Sophie, qui se destinait plutôt à une carrière commerciale, change d’orientation et se met en cuisine. Ses premières années seront rudes et éprouvantes : une jeune femme dans un monde d’hommes à l’époque, avec un frère déjà en place, c’est assez compliqué.
Mais c’est compter sans la détermination d’Anne-Sophie, qui, en bonne Ardéchoise, fait front grâce au soutien de son mari David. À eux deux, ils jouent le tout pour le tout, créant dans l’enceinte du restaurant un hôtel de charme de style provençal très vite affilié aux Relais et Châteaux. C’est un nouveau départ. La chef s’affranchit du style paternel et crée sa propre identité culinaire, tout en féminité et légèreté, précision et élégance. Cette créativité reconquiert la troisième étoile en 2007. Événement historique, car elle succède, en cela, à Eugénie Brazier, figure mythique de la gastronomie française, seule femme triplement étoilée par le célèbre guide rouge jusqu’alors.
David n’est pas du tout un prince consort, mais un vrai partenaire
L’association des deux jeunes gens, lui, David, s’occupant de toute la gestion hôtelière, des recrutements et des finances, elle, Anne-Sophie, chef en cuisine avec sa fragilité apparente, petite et menue, mais avec une volonté de fer et une opiniâtreté exemplaire. Il est très drôle de voir David gérer un maximum de choses avec un calme olympien. Il n’est pas du tout un prince consort, mais un vrai partenaire, non seulement dans la vie mais aussi dans les affaires. Autant Anne-Sophie se réinvente sans cesse en imaginant de nouvelles recettes de cuisine, autant David a l’œil partout et est le premier acteur de cette ascension fulgurante. Il est aussi doué pour cerner un cuisinier que pour découvrir une défaillance dans la décoration d’un nouveau lieu ou une couleur de poterie qui ne lui convient pas : il juge à la perfection, nous dit Anne-Sophie. Elle n’hésite pas non plus à dire que l’énergie sans faille de David depuis plus de vingt ans est son socle, que son œil s’est aguerri, que ses goûts sont visionnaires, que leur complémentarité fait avancer la maison à tous les niveaux. La Maison Pic est devenue aujourd’hui celle d’Anne-Sophie et David ; leur fils Nathan prolongera-t-il cette fameuse lignée ? L’avenir nous le dira.
Valeurs Actuelles
Le Mirazur, voyage sensoriel
On est retourné chez le chef Mauro Colagreco, qui vient de rénover son restaurant triplement étoilé Mirazur. La dernière maison avant d’arriver en Italie abrite des cuisines somptueuses par lesquelles il nous propose d’entrer. Porté par une équipe de talent, l’Argentin au destin exceptionnel, amoureux des beaux produits et accro aux poissons de petite pêche, vient de relooker entièrement son restaurant étendard, lové au sein de ses jardins. La salle qui surplombe la mer comme la proue d’un bateau offre aux clients une vue époustouflante. Sa nouveauté est réglée sur les cycles lunaires, une folie qui offre à sa cuisine un autre regard, un goût spécifique divisé en quatre identités, régies par le calendrier agricole. Les plantes reçoivent des stimuli cosmiques qui agissent directement sur les racines, les feuilles, les fleurs et les fruits, c’est ce qui dicte ses menus.
Notre dîner faisait partie du cycle des fleurs. Un univers expliqué remarquablement par le chef de salle Damien, entouré d’une brigade faisant son travail au cordeau. Et si neuf plats pouvaient en affoler certains, les “bouchées” bien équilibrées étaient d’une finesse et d’une subtilité rare. La rose était accompagnée de gamberoni de San Remo, les petits pois de fleurs de sureau. La langoustine reposait sur une fleur d’ Osmanthus, et la capucine jouait au ragoût de la mer en une onctuosité remarquable. Le homard était enrobé d’un jus de vanille, avec quelques moules relevées par le piquant safran de la région. Vinrent l’artichaut en fleur et le fenouil à la vanille avant de clore le repas avec une poire au chèvre parsemé de lavande. Cette découverte est une expérience à explorer absolument car véritablement déroutante et assurément délicieuse. Une vraie assiette trois étoiles. Menu sans les vins : 390 euros ; accord mets et vins : 510 euros. L’exception a un prix !
Mirazur, 30, avenue Aristide-Briand, Menton (Alpes-Maritimes).
Tél. : 04.92.41.86.86.
France24 - World
'Iron City': Train carriages host homeless Ukrainians in devastated Irpin
Issued on: 16/06/2022 - 19:01
Sam BALL
Railway carriages in the Kyiv suburb of Irpin have been converted into temporary accommodation to house some of the many people whose homes have been destroyed during Russia's invasion of Ukraine. The carriages can house up to 25 families and come with air conditioning and Wi-Fi.
BBC
US parents turn to black market due to formula shortage
Mum Lauren Galvin needed to get extra milk into her baby. He was spitting up so much after nursing that he wasn't gaining weight and had to be taken to hospital, twice.
But, with the US in the grips of a severe national shortage of infant formula, she couldn't find any to buy.
So Lauren turned to the black market, going online to order a Dutch-made brand that is barred from import to the United States.
US authorities have repeatedly warned against buying milk that hasn't been approved for export to the US.
Last year, customs officials seized $30,000 worth of European formula, saying it lacked appropriate nutritional labelling and they could not guarantee its safety. Two years before that, they blocked formula worth $162,000 at the border.
Lauren, a nurse in Missouri, consulted with her paediatrician and others about the risks, but she didn't hesitate long.
"If this is healthy enough for European babies, American babies aren't any different," she says.
'I am angry'
Lauren says the rules don't make sense to her. And she's not the only one with questions.
The baby formula shortage, now in its fourth month, has shaken confidence in US food safety authorities, revealing a mix of weak oversight and rigid government rules, that analysts say left the industry vulnerable to crisis.
"I am angry," says New Jersey mum, Stephanie Esposito. She spends her days hunting for formula for her nine-month-old son Dominic, who has allergies and can only tolerate certain mixes. "What are we supposed to feed our babies?
"I don't understand how they could let it get to this point."
Signs of the shortage first emerged last year, following Covid-related supply strains. It reached full blown crisis in February after formula maker Abbott Nutrition, the firm behind the brand Similac, issued a major product recall. Authorities shut one of the firm's factories, citing bacterial contamination, thereby knocking out a large share of US production.
Few dispute that conditions at the factory required action, but the government's handling of the situation has been widely criticised, especially after it was revealed that a whistleblower had alerted authorities to sanitary problems months before inspectors responded.
After the shutdown, analysts say the Food and Drug Administration (FDA), which oversees the formula industry, made matters worse by overestimating the ability of Abbott's rivals to fill the gap in production, especially after parents panicked, sending sales surging.
Operation formula
More than half of American infants receive at least some formula by the time they are three months old. So political pressure has been mounting to find a solution.
Last month, US President Joe Biden announced "Operation Fly Formula", allowing the FDA to temporarily relax its rules, and approving the use of military jets to ship in formula from overseas.
More than two dozen companies have applied to bring formula into the US. The UK's Kendamil, Bubs Australia and Nestle's NAN are among the brands that have received waivers, which are valid until November.
Had such moves happened earlier, the crisis could have been averted, says Morvarid Rahmani, professor of operations management at Georgia Tech's Scheller College of Business.
"There is obviously not a global shortage," she says. "All of this could have been prevented by taking timely action."
In the mix
But even before the shortage, doubts about the FDA had been simmering.
There was a wave of reports warning of risky ingredients in products overseen by the FDA, including baby food, sunscreen and cosmetics. And some parents were already turning to banned foreign baby milk products, drawn by were stricter rules in some overseas markets, such as a ban on corn syrup, an ingredient common in US mixes.
Instagram influencer Mallory Whitmore, a certified infant feeding technician known as "Formula Mom" says parents are "no longer putting a lot of stock" in FDA guidance.
"Especially right now, we're seeing this very rapid approval of foreign imports ... which is very exciting, but I think a lot of parents ... are starting to wonder: was the FDA actually concerned about what was safest and healthiest for my infant or were they concerned about protecting the interests of American formula manufacturers?"
Once the waiver allowing in foreign formulas expires, parents won't believe they are no longer safe, she points out. "So the question is, 'Are these formulas going to stay or not?'"
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Analysts say increasing the number of formula suppliers in the US is critical to preventing another crisis.
But currently two big players, Abbott and Reckitt Benckiser's Mead Johnson, which makes Enfamil, dominate the market, together claiming roughly 80% of sales.
And it's a tough sector to break into.
Abbott and Reckitt Benckiser hold many of the government contracts to supply formula to low-income families enrolled in social support programmes, which account for around half of all US formula sales. And for new entrants there are lengthy reviews of their mixes, border taxes, and strict labelling rules to grapple with.
Meanwhile, US formula sales are in decline, as birth rates slip and breastfeeding rates tick higher.
Thorben Nilewski, is managing director of the Swiss formula maker Holle's US unit. It has applied to sell infant formula under the relaxed rules, but he says the regulatory hurdles for importing are "very high".
"Holle has observed this field for a long time but has to date never finally applied for admission due to immense cost and time expenses needed," he says.
Laura Modi argues it's time the market was made more open to competition. Her own start-up Bobbie, makes a "European-style" formula, launched after she was dismayed by the lack of choice she encountered as a new mother.
"When you look at the reason we're in this shortage, it is inextricably tied to the fact that only two players own the majority of the market," she says. "When one manufacturer goes down, we should be able to turn to another."
The FDA, however, has continued to refer to the current waivers for overseas imports as temporary.
At hearings in Washington last month, Commissioner Roger Califf admitted problems with food oversight, saying that side of the agency needed a "shot in the arm", and calling for more funding and power to monitor company supplies. But he has defended the current rules in general as upholding safety standards.
Lauren says something needs to change. "Do better," she says. "Our kids' lives are at risk."
More on this story
How formula milk shaped the modern workplace
US faces baby formula 'crisis' as shortage worsens
Was there ever a golden age of breastfeeding?
Baby formula producer to supply US amid shortage
Online groups hunt for baby formula during US shortage
US mothers warned against DIY formula amid shortage
Worry and fear as US faces baby formula shortage
Related Topics
Valeurs Actuelles
Quelques mois après la mort du dernier compagnon de la Libération, la France célèbre le 82e anniversaire de l’appel du 18 juin
Une date gravée dans l’Histoire de France. Le président de la République a assisté, ce samedi 18 juin au Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine), aux commémorations du fameux appel lancé par le général de Gaulle en 1940, exhortant les Français à résister contre l’occupant allemand. Le chef de l’État s’est également recueilli dans la crypte du mémorial de la France combattante, rendant hommage aux victimes du nazisme, relate Le Point.
Cette cérémonie, qui marque le 82e anniversaire de l’appel du 18 juin, est également « la première commémoration depuis la disparition du dernier compagnon de la Libération », a rappelé l’Élysée. En effet, Hubert Germain est décédé en octobre dernier à l’âge de 101 ans, et a été inhumé dans la crypte du mémorial du Mont-Valérien, principal lieu d’exécution des résistants par les forces allemandes durant la guerre.
« Marquer la pérennité des valeurs des Compagnons »
Une fois La Marseillaise entonnée et les troupes passées en revue, le texte du mythique appel de Charles de Gaulle a évidemment été lu, précédant un ravivage de la flamme par le maire de l’île de Sein. Pour l’État, cette cérémonie était notamment l’occasion de « marquer la pérennité des valeurs de l’Ordre des compagnons de la Libération, et de mettre en valeur leur transmission vers la jeunesse, comme l’avait ardemment souhaité Hubert Germain », a indiqué l’Élysée.
Aux côtés du chef de l’État étaient notamment présents des anciens combattants, des militaires actifs, des membres du gouvernement, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, mais aussi le président du Sénat, Gérard Larcher, et l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy.
France24 - World
'Like a second army': The crucial war-time role of Ukrainian Railways
Issued on: 15/06/2022 - 17:20Modified: 15/06/2022 - 17:22
Juliette MONTILLY
Follow
They have helped millions flee to safety, brought foreign leaders to Kyiv and transported countless tonnes of goods: for Ukraine, the trains have played a crucial role in countering the Russian offensive, its railway chief says. "Some say the railways have been like a second army," explains Oleksandr Kamyshin, head of Ukrainian Railways.
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Valeurs Actuelles
Un navire vieux de plus de 1.000 ans exhumé au bord de la Garonne
C’est « un témoignage exceptionnel de l’architecture navale du haut Moyen Âge », affirme l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) à France 3 Régions, jeudi 16 juin. Les restes d’un navire marchand ont été découverts près de Bordeaux. L’épave se trouvait dans le lit d’un ancien ruisseau, au sud de Bègles. Il aurait passé quelque 1.300 ans dans la vase avant d’être découvert. Il sera tout l’été l’objet d’un chantier de restauration qui sera ouvert au public lors des Journées européennes de l’archéologie du 17 au 19 juin.
Des pratiques mal connues des historiens
« Les datations radiocarbones attribuent ce bateau aux VIIe-VIIIe siècles », détaille l’Inrap. L’embarcation était dotée d’une quille et de nombreuses et larges membrures. Les archéologues en déduisent donc qu’il s’agissait « d’un bateau robuste (voilier de charge) capable de naviguer sur la Garonne, mais également de faire du cabotage sur la façade atlantique. La présence d’un plancher indique que cette embarcation pouvait transporter des marchandises en vrac ».
L’épave étant restée sous l’eau puis dans la vase, elle a été protégée du soleil et de l’oxygène, deux facteurs de détérioration. Cela explique son très bon état de conservation. Des pièces permettant les manœuvres, y compris des cordages, ont d’ailleurs été retrouvées. L’analyse des sédiments pourrait même permettre d’identifier les marchandises transportées. « Faute de sources écrites et d’épaves en nombre suffisant, les modes de navigation à cette époque sont encore très peu connus, cette découverte va donc permettre de développer ce champ de la recherche », se félicite l’Inrap.
Gironde : les dernières actualités
France24 - World
'The new mass murderers': Social media blamed in US teen drug deaths
Issued on: 14/06/2022 - 18:33
Sam BALL
Parents of teens who died from overdoses after taking drugs bought via social media protested outside the headquarters of Snapchat in California on Monday. As overdose deaths blamed largely on the opioid fentanyl soar among young people in the US, parents are demanding Snapchat and others do more to prevent drug sales on their platforms.
L'Humanité
Quelles chances pour la paix en Ukraine ?
AgorasGuerre Trois mois et demi après le déclenchement, le 24 février, de l’offensive russe et huit ans après l’annexion de la Crimée et la sécession des Républiques de Donetsk et de Lougansk, le bilan du conflit en Ukraine ne cesse de s’alourdir avec des milliers de morts et 20 % de son territoire placé sous la domination militaire de son voisin oriental.
Jérôme SkalskiJean Radvanyi Géographe et professeur émérite à l’Inalco. Auteur de Retour d’une autre Russie. Une plongée dans le pays de Poutine (le Bord de l’eau, Lormont, 2013) Pascal Boniface Géopolitologue et directeur de l’Iris. Auteur, avec Anne Sénéquier, de la Géopolitique tout simplement (Eyrolles, 2021) Anne-Cécile Robert Journaliste, directrice des éditions et des relations internationales au Monde diplomatique. Coautrice, avec Romuald Sciora, de Qui veut la mort de l’ONU ? (Eyrolles, 2018)
Est-ce que, dans la situation actuelle, étant donné l’état d’esprit des belligérants, parler de paix en Ukraine est seulement envisageable ?
Jean Radvanyi Je pense que parler de paix en Ukraine est prématuré. Il y a une distinction à faire, tout d’abord, entre la paix et un cessez-le-feu. Je rappelle qu’entre la Russie et le Japon, il n’y a toujours pas de traité de paix, ce qui n’empêche pas ces pays de commercer et d’avoir des relations diplomatiques. Deuxièmement, cela n’est pas à l’ordre du jour tout simplement parce que nous sommes encore dans une phase d’escalade, c’est-à-dire une phase où ce sont les armes qui sont au premier plan et où, de surcroît, et cela est très important, les deux belligérants considèrent qu’ils vont gagner. Par conséquent, on ne négocie pas, même pas de cessez-le-feu, dans la mesure où, chacun, pour des raisons diverses et avec des objectifs divers, pense qu’il va gagner cette guerre. Les Ukrainiens comptent sur un soutien accentué de la part de leurs partenaires occidentaux pour recevoir les armes qui vont leur permettre de repousser les Russes jusqu’aux frontières, soit celles d’avant le 24 février, soit celles d’avant 2014. Et les Russes sont persuadés qu’ils prendront le temps pour atteindre leurs objectifs de guerre. Dans une rencontre récente entre Vladimir Poutine et de jeunes businessmen, entrepreneurs et chercheurs russes, il a rappelé que Pierre le Grand avait mené une guerre de vingt et un ans contre la Suède en précisant qu’il ne s’agissait pas de conquérir des territoires, mais de reprendre des territoires qui étaient naturellement à la Russie. On se trouve donc devant une politique impérialiste à proprement parler. C’est clairement exprimé et c’est particulièrement inquiétant.
Pascal Boniface Parler de paix, en effet, semble difficile puisque chaque protagoniste pense pouvoir gagner la guerre. Poutine ne rendra aucun des territoires qu’il a conquis parce que, sinon, il devrait expliquer pourquoi il s’est lancé dans cette guerre. Et il paraît difficile de le déloger militairement. Pour les Ukrainiens, ils annoncent la victoire. Est-ce que c’est reprendre tous les territoires conquis par Poutine depuis le 24 février ? Est-ce que c’est le fait de reprendre les Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk et la Crimée ? Il y a un peu une incertitude du côté ukrainien sur ce que serait une victoire. Par ailleurs, il y a une certitude du côté russe. C’est que, dans la mesure où ils subissent des graves sanctions qui vont avoir un impact à long terme sur leur économie, s’ils n’ont aucun gain territorial, ils auront tout perdu et voudront avoir à tout prix un gain territorial. Est-ce qu’il est possible de trouver un point d’équilibre entre ces deux positions ? Pour l’instant, je ne vois pas quel pourrait être ce point d’équilibre. Quelle pourrait être une situation mutuellement acceptable ? On a le sentiment que chacun espère encore une surprise militaire pour renforcer sa donne militaire avant d’entrer dans une réelle négociation mais que, pour l’instant, c’est encore le choix des armes qui est prépondérant, le président ukrainien Zelensky espérant reprendre le terrain perdu et Poutine espérant consolider son emprise territoriale en Ukraine.
Anne-Cécile Robert Je partage assez largement ce qui vient d’être dit. La question que j’ajouterais est la suivante : quels sont les intérêts que les Européens, et les Français en particulier, peuvent avoir à défendre dans cette affaire ? Quel résultat voulons-nous obtenir à partir du moment où nous ne sommes pas belligérants ? On voit bien la logique des belligérants, celle de l’agresseur russe et celle de l’Ukraine qui se défend légitimement contre l’agresseur. En revanche, ce qui paraît inquiétant, c’est que nous semblons nous embarquer dans un engrenage de réactions et d’attitudes sans visibilité. Nous sommes tellement sous la pression des horreurs vues sur le terrain, tellement dégoûtés par les crimes de l’armée russe que, tout à fait logiquement, nous soutenons le pays agressé. Mais, en fait, on n’a jamais de coup d’avance et on n’arrive jamais à se projeter au-delà des événements qui s’enchaînent. Si on arrivait, à plus ou moins long terme, au pire à un cessez-le-feu, au mieux à la paix, quel serait le type d’ordre européen qui sortirait de cette situation et qui nous prémunirait de la prochaine guerre ? On a déjà connu des situations où on arrivait finalement à faire taire les armes mais où la paix était tellement mal assise qu’on préparait la guerre suivante. Les critiques acerbes que la phrase, somme toute assez banale dans un raisonnement diplomatique, du président Emmanuel Macron sur la nécessité de ne pas humilier la Russie ont suscité sont, à cet égard, inquiétantes.
N’y a-t-il pas une difficulté particulière pour l’Union européenne du fait qu’il est de plus en plus évident que l’on observe sur place une « guerre par procuration » menée par les États-Unis à la Russie ?
Pascal Boniface Joe Biden avait dit qu’il n’interviendrait pas militairement quoi que fassent les Russes. Il aurait mieux fait de ne rien dire plutôt que de faire quelque chose qui est ressenti comme un feu vert par Poutine. S’il n’engage pas directement des forces militaires américaines et qu’il n’entre pas directement en guerre contre la Russie, l’ampleur de l’aide militaire accordée, aussi bien en matériel qu’en termes de renseignements, fait que la question de l’ampleur de cette aide est posée, y compris aux États-Unis ainsi que sur le fait de savoir si les États-Unis ne font pas une guerre par procuration, une guerre par proxy, avec les Ukrainiens. Ceci étant, d’un point de vue juridique, il n’y a pas de problème dans la mesure où l’Ukraine ayant été agressée, elle est en état de légitime défense par rapport à la Russie et peut faire appel à des pays pour l’aider. Il n’y a pas de violation du droit international de la part des Américains en aidant. Mais c’est vrai qu’il y a un écart entre cette aide massive et le fait d’avoir dit qu’il ne ferait rien. On est en fait face à un dilemme qui oppose la justice et la paix. On pourrait avoir une paix immédiate si Zelensky renonçait aux territoires conquis par la Russie, mais cela serait donner une prime à l’agresseur et donc cela ne serait pas la justice. C’est pour cela que les Occidentaux estiment que, au minimum, la Russie doit se retirer des territoires conquis depuis le 24 février.
Jean Radvanyi À la fois il est clair que les Américains mènent cette lutte par des moyens indirects et qu’ils vont continuer de le faire. À l’approche des midterms (élections de mi-mandat – NDLR) de novembre, on est aux États-Unis dans une situation très particulière. Le président, Joe Biden, a décidé et organisé l’évacuation des troupes américaines de l’Afghanistan qui s’est passée d’une façon particulièrement chaotique et il ne peut pas reculer une deuxième fois. Du coup, on se trouve dans une impasse. Un des objectifs de l’agenda de Vladimir Poutine, c’était de renégocier la sécurité au niveau de l’Europe et au niveau du monde et de relancer un débat fondamental sur le partage des rapports de force dans cette région. Face à cet agenda, on est en difficulté pour y répondre de façon concrète. Comment imaginer que l’on va laisser les Russes s’emparer de 20 % du territoire ukrainien sans réagir ? Mais comment réagir sans aller au-delà de ce que l’on a déjà fait et donc de risquer une escalade encore plus dangereuse ?
Anne-Cécile Robert On voit très bien les intérêts américains en jeu, leurs intérêts de grande puissance voulant se rassurer sur leur capacité à fédérer autour de valeurs et aussi autour, très prosaïquement, d’intérêts économiques. En revanche, les Européens ont du mal à définir ce que sont leurs intérêts communs, y compris vis-à-vis de la Russie. Angela Merkel a récemment dû se défendre d’avoir passé avec la France les accords de Minsk. On voit bien que les Européens n’ont pas une vision commune unanime de leurs intérêts et c’est cela qui les rend fragiles et susceptibles de verser soit dans une division qui paralyse, soit dans un suivisme à l’égard des États-Unis, ce qui n’est pas très bon en termes d’image ou d’identité. Pourrait-on préciser ce que sont nos intérêts à moyen et long terme, et agir en conséquence ? Par exemple, est-il intelligent ou pertinent de soutenir l’adhésion accélérée de certains pays scandinaves à l’Alliance atlantique ? À quelle vision des intérêts européens de long terme cela correspond-il ? N’y a-t-il pas une voie médiane, d’autant plus – et le président Macron l’a rappelé lui-même – que l’article 42-7 du traité de Lisbonne instaure une clause de solidarité et de défense mutuelles plus contraignante que celle de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord ? Est-il intelligent ou opportun de promettre à l’Ukraine et d’autres pays une adhésion à l’UE ? Pour résumer, je déplore un manque de politique, de réflexion politique, dans ce que l’on fait, un manque de diplomatie et de vision. Je ne suis pas persuadée que si, à la tête de la Russie, il y avait quelqu’un d’autre que Poutine, on ne rencontrerait pas le même type de problème de sécurité avec un voisin qui ne va pas disparaître. À long terme, on doit définir une relation et des équilibres de sécurité d’une manière politique, peut-être un peu froide, pour garantir l’avenir.
On a l’impression que les opinions de l’Europe occidentale sont à la fois sidérées et peu mobilisées par rapport à la situation en Ukraine. Des initiatives pour la paix ne sont telles pas d’autant plus nécessaires ?
Jean Radvanyi Il y a à la fois de la sidération et de la lassitude. Et, dans le temps, cela va compter. Je pense qu’il y a une initiative sur laquelle on pourrait insister et peut-être que cela ferait partie des petits pas qui donneraient un peu d’optimisme : c’est d’essayer de régler la question de la sortie des tonnes de céréales qui sont bloquées actuellement dans les ports nord de la mer Noire. Que ce soit côté russe ou côté ukrainien. Cela serait quelque chose de concret qui aurait un sens et qui peut-être donnerait une petite lueur d’espoir Ce n’est pas facile mais, voilà, on pourrait peut-être insister là-dessus.
Anne-Cécile Robert Pour aller dans ce sens, il me semble qu’on pourrait faire un geste – peut-être même cela pourrait être la France –, en associant de manière plus ferme et plus nette l’Union africaine, présidée cette année par le Sénégal, pour montrer à la fois que l’on s’attaque aux enjeux de fond, y compris la question des céréales, mais que, en même temps, on a compris que les Occidentaux ne sont pas seuls à décider des affaires du monde. En associant l’Union africaine, le Sénégal, on ferait ainsi symboliquement une ouverture pour universaliser la gestion de ce type de crise.
Pascal Boniface Le problème de la médiation, c’est qu’il faut que le médiateur soit accepté par les deux protagonistes et on voit là la difficulté de trouver quelqu’un qui soit accepté aussi bien par Poutine que par Zelensky. Par ailleurs, tant que les protagonistes estiment que le terrain militaire n’a pas livré toutes ses réponses et qu’il y a encore, de leur point de vue, des bonnes nouvelles qui pourraient en venir, ils sont assez peu sensibles aux efforts diplomatiques.
Entretien réalisé par Jérôme Skalski
Guerre en Ukrainepaixpascal bonifacejean radvanyi France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
Follow
It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
French presidential election © France 24
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
-
Paolo BORCHIA, Italian MEP, Lega party (Identity and Democracy Group)
-
Nicola BEER, FDP Party MEP (Renew Europe group)
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN France24 - World
Hundreds protest in Tunis against Saied's constitutional referendum plan
Issued on: 19/06/2022 - 16:57
NEWS WIRES
Hundreds of people demonstrated in Tunis on Sunday in a second day of protest against a constitutional referendum called by President Kais Saied that his opponents say would cement his hold on power.
The demonstration was organised by the Salvation Front, a coalition including the moderate Islamist Ennahda, the largest party in a parliament that Saied dissolved in March.
It followed a similar protest on Saturday called by the Free Constitutional Party over the referendum, and a strike on Thursday by a powerful labour union over government economic reform plans, which brought much of the county to a standstill.
The president's supporters say he is standing up to elite forces whose bungling and corruption have condemned Tunisia to a decade of political paralysis and economic stagnation.
The head of the country's constitution committee said on Saturday he will hand over the new draft of what he described as a democratic constitution to the president on Monday, ahead of a July 25 referendum.
The country's main political parties say they will boycott the plebiscite. But opposition to Saied remains fragmented, as shown by the separate demonstrations at the weekend.
On Sunday, protesters marched through central Tunis to Avenue Habib Bourguiba, watched by a heavy police presence.
"Saied must leave... The people on the streets are constantly against you Saied," activist Chaima Issa told Reuters. "The UGTT (union) went on strike, and judges are protesting. Do you want to rule a people that reject you?"
Judges in Tunisia on Saturday extended their national strike for a third week in protest against a decision by Saied to sack 57 judges on June 1.
The president accused them of corruption and protecting terrorists - charges that the Tunisian Judges' Association said were mostly politically motivated.
Saied's move heightened accusations at home and abroad that he has consolidated one-man rule after assuming executive powers last summer and setting aside the 2014 constitution to rule by decree.
(REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Tunisian police clash with protesters demonstrating against Saied referendum
Tunisia judges go on strike over Saied 'interference' after 57 colleagues sacked
Tunisian labour union holds massive strike in challenge for President Saied
France24 - World
UN peacekeeper killed in Mali mine blast
Issued on: 19/06/2022 - 15:44
NEWS WIRES
A UN peacekeeper was killed by a mine Sunday in restive northern Mali as he was participating in a patrol, the head of the UN's MINUSMA Mali force El Ghassim Wane tweeted.
The peacekeeper was part of the Guinean contingent in MINUSMA, a MINUSMA official told AFP on condition of anonymity. "He was first wounded and died of his injuries at our hospital in Kidal," he added.
The latest death comes amid tense negotiations on the renewal of MINUSMA's mandate.
175 peacekeepers of MINUSMA have died so far
A total of 175 of its peacekeepers have died in hostile acts.
"Terrible news that adds to the long list of our colleagues who lost their lives during their service in Mali," Wane wrote on Twitter.
Attristé par la mort ce matin, à #Kidal, d’1 de nos #casquesbleus qui a sauté sur 1 #mine alors qu’il participait à 1 patrouille. Terrible nouvelle qui vient allonger la longue liste de nos collègues ayant perdu la vie dans le cours de leur service au #Mali. #ServiceandSacrifice
June 19, 2022
Improvised explosive devices (IEDs) are one of the jihadists' weapons of choice against MINUSMA as well as Malian forces. They also regularly kill civilians.
Mali, a poor and landlocked country in the heart of the Sahel, underwent military coups in August 2020 and May 2021.
The political crisis has gone hand in hand with a serious security crisis since 2012 and the outbreak of separatist and jihadist insurgencies in the north. The country is now ruled by a junta that has turned away from France and its partners, and turned to Russia to try to stem the jihadist threat that has spread to neighbouring Burkina Faso and Niger.
The violence has left thousands of civilians and soldiers dead and hundreds of thousands displaced.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
ECOWAS leaders postpone decision on sanctions in Mali, Burkina Faso and Guinea
Mali junta announces two-year delay until democratic rule
France captures Islamic State group leader in Mali
BBC
H5N1: UK taskforce set up to tackle bird flu spread
By Malcolm PriorBBC News Rural affairs producer
Scientists from eight leading UK laboratories are joining forces to develop new ways to fight bird flu.
The consortium has been given £1.5m to develop strategies to tackle recent outbreaks of the H5N1 strain causing severe illness and death in birds.
This version of bird flu has hit the poultry industry hard, with culls and indoor housing measures enforced.
While the risk to humans is low, in 2021, there was a confirmed human case of the strain in South West England.
There have now been more than 120 outbreaks in farmed poultry and wild bird populations.
This winter's outbreak of avian flu is the largest and longest ever in the UK.
Scientists do not yet fully understand why these outbreaks have been worse than in previous years.
H5N1 was first identified in southern China in 1996 in domestic waterfowl.
The World Health Organisation says that between 2003 and March 2022 there have been 864 cases of - and 456 deaths from - H5N1 human infection in 18 countries.
The new UK consortium will examine what measures are needed "to prevent future spill-overs of influenza with pandemic potential into humans." The £1.5m is allocated over one year.
The researchers will also be tasked with finding out why the current virus strain has led to a longer outbreak and why some birds, such as ducks, are resistant to some strains.
They will look at how gaps in biosecurity may have allowed the virus to transmit from wild birds to farmed poultry.
Globally, vaccines against bird flu in people are being developed in case a more aggressive strain jumps from poultry into the human population.
The UK consortium will not be involved in human vaccine development.
But the government's top animal virologist, Professor Ian Brown, Head of Virology at the Animal and Plant Health Agency (APHA), which leads the consortium, told BBC News: "There are vaccine candidates prepared against all these emerging strains in poultry should one of them make that successful jump to humans.
"They are changing on an almost continuous basis. The concern is that we want to make sure they don't change into a form that is more infectious to humans.
"That doesn't look plausible at the moment ... but we have to be watchful."
Public spending watchdog the National Audit Office said last week that the poor state of APHA's main laboratory in Weybridge could undermine the fight against animal diseases like bird flu and that delays to its rebuild could limit the UK's response to another disease outbreak.
The government said it was taking steps to secure the facility's future.
The news of the research was welcomed by Leicestershire egg producer and packer Phill Crawley. His farm of 550,000 hens was hit by bird flu in November - 90% of birds in one shed died within four days; the rest had to be culled.
"I have never ever seen anything like it. The APHA were overwhelmed by it. I am not dissing them on that - this has been the largest outbreak the country has ever seen. I don't honestly believe anyone could have prepped themselves for an outbreak of this magnitude," he told BBC News.
He added that he wanted the new consortium to answer some key questions about the outbreak.
"Previously it has been more broiler-oriented, i.e. meat chicken as opposed to (egg) layers, but what has made this strain more prevalent in the layer industry? How does the virus spread? This season, why has it been so persistent? Why has it been so long? Why has it been so brutal this year?"
The consortium brings together microbiologists, epidemiologists, virologists and genomics specialists from APHA, The Pirbright Institute, the Royal Veterinary College, The Roslin Institute, Imperial College London and the universities of Cambridge, Leeds and Nottingham.
The UK's Chief Veterinary Officer, Christine Middlemiss, said it would increase the speed and quality of research "hopefully in time to reduce the impact on the poultry sector".
More on this story
Animal disease lab 'no longer fit for purpose'
People warned not to touch dead seabirds
Call for urgent response to bird flu outbreak
Human case of bird flu detected in the UK
France24 - World
Senegal opposition leader gives 'ultimatum' to president after deadly clashes
Issued on: 18/06/2022 - 16:31
NEWS WIRES
Senegal's main opposition leader has issued what he called an "ultimatum" to President Macky Sall, urging him to release those arrested during a day of clashes that reportedly left three people dead.
Violence broke out between youths and police in the capital Dakar on Friday, as officers blocked off access to the home of opposition leader Ousmane Sonko.
Three opposition figures were also arrested and the city's mayor was prevented from leaving his home, Sonko's PASTEF party spokesman said.
Media and the opposition have now reported a third, collateral death from the clashes -- a taxi driver shot in Ziguinchor, Casamance.
In a Facebook post late on Friday, Sonko said: "Mr Macky Sall, we give you an ultimatum (to) release all political hostages in your hands; beyond that, we will come and get these political hostages, whatever the cost."
Sonko accused Sall of being "a murderous president". Referring to riots that shook Senegal last year, he said: "After having murdered 14 people during the events of February-March 2021, here he is adding three more victims to his list in June 2022".
The clashes come as the country is in the grip of pre-election tension.
Sonko had called for protests against a decision to bar a list of candidates for Senegal's legislative elections on July 31.
The move also bans him and other opposition figures from contesting the ballot.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Senegalese president fires health minister after deadly hospital fire
EYE ON AFRICA
Senegal: Opposition protests held in Dakar in run-up to elections
The France 24 Interview
Africa 'already has shortage' of grain and fertiliser, AU head Sall warns
BBC
Oscar-winning director Paul Haggis arrested over alleged sexual assault
Oscar-winning director Paul Haggis has been arrested in southern Italy on suspicion of aggravated sexual assault, Italian news agencies have reported.
Brindisi prosecutors said he was also accused of "aggravated personal injury and crimes committed to the prejudice of a young foreign woman".
The ANSA and AGI agencies also report Mr Haggis has denied the allegations via his lawyer, Michele Laforgia.
The BBC has contacted Mr Haggis's representatives and the prosecutors.
"Make enquiries as soon as possible, I am totally innocent," the Canadian filmmaker said, according to the agencies, who quoted Laforgia.
Another lawyer representing Mr Haggis, Priya Chaudhry, issued a statement to various outlets including Variety, saying the director was"totally innocent".
Film festival in Italy
"Under Italian Law, I cannot discuss the evidence," she said.
"That said, I am confident that all allegations will be dismissed against Mr Haggis. He is totally innocent and willing to fully cooperate with the authorities so the truth comes out quickly."
Haggis, 69, who wrote and produced the Oscar-winning 2005 film Crash, was expected to headline the Allora Fest film festival, which kicks off on Tuesday in the city of Ostuni in the province of Brindisi.
Prosecutors said the alleged victim had been staying with Haggis ahead of the festival.
"The suspect allegedly forced the young woman, whom he met some time ago, to undergo sexual intercourse," they wrote.
Following one encounter, the woman was "forced to seek medical care", they added.
According to Italy's La Repubblica newspaper, Mr Haggis is under house arrest at a hotel in Ostuni.
The BBC has contacted Allora Fest for comment but his name does not appear to be listed on their events calendar.
France24 - World
Remains of UK journalist identified as US urges ‘accountability’ over Amazon murders
Issued on: 17/06/2022 - 22:00
FRANCE 24
Follow
The United States on Friday urged accountability over the murder in the Brazilian Amazon of a British journalist and an Indigenous expert, as it hailed defenders of the rainforest.
Brazil's Federal Police said Friday it had officially identified the remains of British journalist Dom Phillips, who was found buried in the Amazon after going missing on a book research trip.
Phillips, who disappeared with Indigenous expert guide Bruno Pereira on June 5, was identified through forensic analysis of the unearthed remains, the agency said in a statement.
This came after the US on Friday urged accountability over the murders of Philips and Pereira, as it hailed defenders of the rainforest.
State Department spokesman Ned Price offered condolences to the families of journalist Dom Phillips and his expert guide Bruno Pereira, saying they were "murdered for supporting conservation of the rainforest and native peoples there."
"We call for accountability and justice -- we must collectively strengthen efforts to protect environmental defenders and journalists," Price wrote on Twitter.
The killings were confirmed days after President Joe Biden held a first meeting with his Brazilian counterpart Jair Bolsonaro, who has faced criticism over the episode.
Activists say that Bolsonaro has sacrificed law and order in the Amazon as he pushes commercial expansion.
Bolsonaro appeared in an interview to blame the missing men for undertaking a "reckless" trip in an area where Phillips was "disliked."
An ally of former president Donald Trump, Bolsonaro nonetheless appeared upbeat after meeting Biden on the sidelines of a summit in Los Angeles a week ago.
Biden during the meeting voiced concern about climate change and deforestation in the Amazon, a vital "sink" for the planet's carbon.
Brazilian police said that the killers of Phillips and Pereira acted alone and were not part of a criminal group, an assertion rejected by Indigenous leaders.
(FRANCE 24 with AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
Brazilian police arrest second suspect in disappearance of pair in Amazon
Brazil police say bodies found in Amazon after suspect confessed to killing missing men
Brazilian police deny bodies found in search for UK journalist, indigenous expert
BBC
Elon Musk hints at layoffs in first meeting with Twitter employees
Multi-billionaire Elon Musk has in a meeting with Twitter employees hinted at potential job cuts if his $44bn (£35.8bn) takeover bid for the social media company is successful.
He also addressed topics like remote working, freedom of speech and potential extra-terrestrial life.
Mr Musk was talking to staff for the first time since launching his bid for the firm in April.
He has said he may quit the deal if he is not given data about fake accounts.
On a wide-ranging video call with Twitter employees on Thursday, Mr Musk said layoffs at Twitter would depend on the company's financial situation.
"The company does need to get healthy. Right now the costs exceed the revenue," he said.
However he added: "Anyone who's... a significant contributor should have nothing to worry about".
He also stated his preference for working from the office unless "somebody is exceptional".
However he did not provide an update on takeover discussions and Twitter employees took to an internal communications channel to express their disappointment about his views on the business and employee compensation.
Mr Musk, who is the boss of electric vehicle maker Tesla and rocket company SpaceX, also discussed the possibility of life beyond earth although he said he has not seen "actual evidence for aliens".
"Can we travel to other star systems and see if there are alien civilisations?" he asked, adding that the platform could help "civilisation and consciousness".
Separately, a group of employees at SpaceX - where Mr Musk is chief executive - called Mr Musk a "frequent source of distraction and embarrassment" in an internal letter to the company's executives on Thursday.
Meanwhile, he was also sued for $258bn (£209bn) later in the day by a investor in the Dogecoin cryptocurrency, who accused him of running a pyramid scheme to drive up its price.
The complaint filed in New York alleges that Mr Musk "used his pedestal as world's richest man to operate and manipulate the Dogecoin Pyramid Scheme for profit, exposure and amusement".
Earlier this month, Mr Musk threatened to walk away from the takeover bid and accused Twitter of "thwarting" his requests to learn more about its user base.
In a letter filed with regulators, he said he was entitled to do his own measurement of spam accounts.
The letter formalised a dispute that had simmered for weeks after he declared the deal was "on hold" pending further information.
Shares in the company stood at $37.36 each at the end of New York trading on Thursday, well below Mr Musk's offer price of $54.20.
You may also be interested in:
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
More on this story
Musk to hold first meeting with Twitter workers
YouTube accused of failing to tackle Musk scams
Musk threatens to walk away from Twitter deal
Elon Musk declares end to remote working at Tesla
Twitter investor sues Elon Musk over takeover bid
Related Topics
BBC
Apple battery lawsuit: Millions of iPhone users could get payouts in legal action
By Noor NanjiBusiness reporter, BBC News
Millions of iPhone users could be eligible for payouts, following the launch of a legal claim accusing Apple of secretly slowing the performance of older phones.
Justin Gutmann alleges the company misled users over an upgrade that it said would enhance performance but, in fact, slowed phones down.
He is seeking damages of around £768m for up to 25 million UK iPhone users.
Apple says it has "never" intentionally shortened the life of its products.
The claim, which has been filed with the Competition Appeal Tribunal, alleges Apple slowed down the performance of older iPhones, in a process known as "throttling", in order to avoid expensive recalls or repairs.
It relates to the introduction of a power management tool released in a software update to iPhone users in January 2017, to combat performance issues and stop older devices from abruptly shutting down.
Mr Gutmann, a consumer champion, says the information about the tool was not included in the software update download description at the time, and that the company failed to make clear that it would slow down devices.
He claims that Apple introduced this tool to hide the fact that iPhone batteries may have struggled to run the latest iOS software, and that rather than recalling products or offering replacement batteries, the firm instead pushed users to download the software updates.
Mr Gutmann said: "Instead of doing the honourable and legal thing by their customers and offering a free replacement, repair service or compensation, Apple instead misled people by concealing a tool in software updates that slowed their devices by up to 58%."
The models covered by the claim are the iPhone 6, 6 Plus, 6S, 6S Plus, SE, 7, 7 Plus, 8, 8 Plus and iPhone X models.
It is an opt-out claim, which means customers will not need to actively join the case to seek damages.
In a statement, Apple said: "We have never, and would never, do anything to intentionally shorten the life of any Apple product, or degrade the user experience to drive customer upgrades.
"Our goal has always been to create products that our customers love, and making iPhones last as long as possible is an important part of that."
Apple has been haunted by so-called "batterygate" for some time although it has always insisted its intentions were honourable.
Its chief executive Tim Cook took the highly unusual step of apologising in 2018 to "anybody that thinks we had any other kind of motivation".
Critics say the update pushed people into buying newer devices as their older phones dramatically slowed down when carrying out fairly standard functions like Facetime following a software update.
Apple says the opposite is true - it was trying to extend their lifespan. The tech giant later offered discounted replacement batteries for iPhone 6 and above.
There are two broader issues here: one is the way in which gadgets in general become obsolete comparatively quickly, as they become unable to handle the latest and most advanced software updates that drive them.
The tech firms say these updates are essential to keep devices secure and working at their best but they soon outstrip older hardware - that is, slower processors and older batteries with less power.
As batteries age they need charging more frequently, and this is the second point: the more powerful a portable device becomes, the more power-hungry it becomes. The typical life of a lithium-ion battery is 500 charge cycles.
Batterygate
The claim by Mr Gutmann comes two years after a similar case was settled in the United States.
In 2020, Apple agreed to pay $113m to settle allegations that it slowed down older iPhones.
Thirty-three US states claimed that Apple had done this to drive users into buying new devices.
Millions of people were affected when the models of iPhone 6 and 7 and SE were slowed down in 2016 in a scandal that was dubbed batterygate.
At the time, Apple declined to comment, however, it had previously said the phones were slowed to preserve ageing battery life.
Claire Holubowskyj, an analyst at the research firm Enders Analysis, said issues like this may continue to crop up, given the technical limitations of ageing batteries.
"Technology in newer devices improves in leaps and bounds, not as a steady crawl, creating issues when releasing software updates which have to work on devices with often wildly different capabilities," Ms Holubowskyj said.
"Apple generates 84% of its revenue from selling new devices, making them reluctant to hold back updates to ensure older models keep working smoothly."
She added: "Until problems of devices and software updates outlasting and exceeding the capabilities of aging batteries are resolved, this challenge will recur."
More on this story
Apple to pay $113m to settle iPhone 'batterygate'
Related Topics
France24 - World
Power on: Has the renewable energy transition stalled?
Issued on: 17/06/2022 - 15:34
Kate MOODY
Follow
The world "missed a historic chance for a clean energy recovery", warns the sustainable energy network REN21. Despite growing investment, clean energy still lags behind fossil fuels when it comes to powering homes and businesses. FRANCE 24's Kate Moody talks to REN21's Executive Director Rana Adib.
Also in the programme:
- How will you get around in the future? FRANCE 24's Yuka Royer went to the Vivatech trade fair in Paris to check out some of the latest innovations in mobility.
- And we see how electric barges are the transporters of choice for more and more French firms looking to get around high fuel prices and traffic jams.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe
Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
The Debate
Whatever it takes? Europe forced to speed up its energy transition
Down to Earth
Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines
Business Daily
Wind and sun: European nations step up shift to renewables
France24 - World
Climate change: 'The frequency of heatwaves will increase'
Issued on: 16/06/2022 - 14:57
James CREEDON
Follow
More frequent and intense heatwaves are the most deadly form of extreme weather made worse by global warming, with death tolls sometimes in the thousands. But they can also have devastating economic impacts too, experts say. The prolonged and unseasonable scorchers gripping the central United States and rolling northward across western Europe, sending the thermometer above 40 degrees Celsius (104 degrees Fahrenheit), are likely to cause both. For a deeper understanding of this unseasonable sweltering weather, FRANCE 24 is joined by Vincent-Henri Peuch, Head of the Copernicus Atmosphere Monitoring Service (CAMS) and Deputy Director of the Copernicus Department at ECMWF. "Mr. Peuch asserts that "the best thing to do is to address the problem of the emission of greenhouse gases because that's the only way to stop the trend we are observing of an increase in the intensity, frequency, and duration of these heatwaves."
BBC
International Space Station captured travelling in front of sun
A photographer has captured an image of the International Space Station silhouetted in front of the sun.
Jamie Cooper, 52, realised it was expected to be visible above his home in Whilton, near Daventry, Northamptonshire, on 17 June.
He shot its "entire transit" across the sun at 10:22 BST, an event which lasted less than a second, using a telescope and a high speed video camera.
"This was an opportunity not to be missed," he said.
Mr Cooper, a professional photographer and keen amateur astronomer, said he was in the right place at the right time.
"There's a very narrow band where you, the space station and sun are all in a straight line and it's about three miles wide," he said.
"I'd checked the data three days before and it was going to miss my house, I checked the day before and it was going to be over my house, so I was lucky."
The space station was about 250 miles (400km) away when above his house and travelling at about 17,000 mph (27,300km).
Mr Cooper said his very high speed video camera was shooting at 80 frames a second, compared to a normal camera speed of 25 frames.
He added: "It's important to say I use a specialist telescope with a filter because you should never look at the sun without a filter - it can lead to permanent blindness."
Find BBC News: East of England on Facebook, Instagram and Twitter. If you have a story suggestion email eastofenglandnews@bbc.co.uk
.
More on this story
'You can be visually impaired and artistic'
'Photography really did save my life'
Northern Lights create coastal showcase
Photographer captures 'life through windows'
Photographer snaps Moon meteoroid strike
Related Internet Links
Jamie Cooper Photography
International Space Station, NASA
Related Topics
BBC
In Pictures: People flock to Essex beach as temperatures soar
As temperatures soared above 30C (86F) on Friday, hundreds flocked to Mersea Island on the Essex coast. A spot favoured by kite surfers, the beaches of West Mersea combined strong sun with a moderate breeze.
You might also be interested in:
Photography: Laurence Cawley
Find BBC News: East of England on Facebook, Instagram and Twitter. If you have a story suggestion email eastofenglandnews@bbc.co.uk
More on this story
Hottest day of the year for third day in a row
Is the UK getting hotter?
10 tips for sleeping in hot weather
Health alert issued as parts of UK set to hit 33C
Dogs at double risk of heatstroke in London
'People are almost panic buying beach huts here'
Related Internet Links
West Mersea Town Council
Related Topics
BBC
How Gabon saved its forest elephants
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
In 2002, Omar Bongo, the president of Gabon, set up a network of national parks to protect the country's rainforest from logging and help save its population of forest elephants.
He was responding to pressure from campaigners worried by a surge in logging over the previous decade. Among them was a British biologist called Lee White, who went on to become Gabon's Minister of Forests and the Environment.
Witness History: The stories of our times told by the people who were there.
BBC
Ms Marvel: 'I felt I belonged on set'
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Kamala Khan is Marvel’s first Muslim superhero headliner, played by 19-year-old Pakistani-Canadian actress Iman Vellani.
She tells the BBC Asian Network’s Haroon Rashid it’s exciting to bring in “an entirely new diaspora” of fans into the MCU.
“We had so many conversations, the directors and I, just incorporating so much of my real life and real life experiences. I feel like I totally lived Kamala’s life,” Iman adds.
Her co-star Rish Shah plays the role of Kamran and says he felt he could “blend in naturally” on set because of the diversity in the cast and crew.
“Hopefully this paves the way for more opportunities for other people,” he says.
Follow Newsbeat on Instagram, Facebook, Twitter and YouTube.
Listen to Newsbeat live at 12:45 and 17:45 weekdays - or listen back here.
BBC
Exploring the stigma of sickle cell anaemia
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Why do some people grow up not knowing they have sickle cell?
Sickle cell anaemia is a genetic blood disorder that affects millions of people worldwide. Despite this, stigma surrounding the disease persists especially in West African countries.
Where does the stigma come from and what can be done to improve the lives of people living with the disease?
BBC Africa reporter Jameisha Prescod spoke to African people living with sickle cell to dispel misconceptions about the condition.
Filmed, produced and directed by Jameisha Prescod
Executive producer Connor Boals