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Le Mali dit qu’il pourrait faire usage de la force en cas de violation de son territoire par l’armée française

par Laurent Lagneau · 17 août 2022

On aurait pu penser que, sitôt le dernier soldat français parti de Gao, la junte malienne allait mettre un terme à ses attaques informationnelles contre la France. Il n’en a rien été. Alors que le retrait de la force Barkhane du Mali venait de s’achever, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a adressé un courrier à présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité des Nations unies afin de réclamer une réunion pour évoquer les « actes d’agression » français.

Dans sa lettre, M. Diop a fait état de « plus de 50 cas délibérés de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises sous différentes formes ». Ce qui n’est pas nouveau : en avril, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, avait porté les mêmes accusations, après la mise en échec d’une tentative d’attaque informationnelle contre Barkhane, qui venait alors de quitter la base opérationnelle avancée de Gossi.

Pour rappel, grâce au survol de cette emprise par un drone Reaper, l’État-major des armées [EMA] avait pu diffuser des images montrant des « soldats de type caucasiens », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, en train d’enterrer des cadavres dans une fosse commune alors que, via les réseaux sociaux, de faux profils commençaient à prétendre que militaires français avaient quitté Gossi en laissant un charnier derrière eux.

#Mali Le lettre soumise @AbdoulayeDiop8 au Conseil de sécurité, avec la vieille ficelle de transport aérien de jihadistes qu’on a vu proliférer en #Syrie et en #Irak de la part du regime et des milices chiites qui profitaient elles même du soutien américain face à l’#EI pic.twitter.com/OKbnzolOoK

— Wassim Nasr (@SimNasr) August 17, 2022

Visiblement, la mise en échec de cette tentative de manipulation fut difficile à avaler pour la junte malienne, qui promit alors une enquête… tout en accusant Barkhane de mener des actions de « subversion » dans le but de ternir l’image des Forces armées maliennes [FAMa]. Dans sa lettre, M. Diop reprend donc exactement les mêmes éléments de langage qu’en avril dernier…

Cependant, il avance d’autres faits, impossibles à vérifier en l’état… quand ils ne sont pas tout bonnement improbables. Ainsi est-ce le cas des allégations concernant l’attaque jihadiste de Tessit [où un quarantaine de soldats maliens ont perdu la vie], le 7 août dernier. Pour rappel, les FAMa affirmèrent, peu après, que les assaillants avaient bénéficié d’un « appui majeur et d’une expertise extérieure ».

Le chef de la diplomatie malienne en a dit davantage… quitte à se risquer à « mouiller » les forces britanniques. « Le 8 août, à 37 km de Tessit, un hélicoptère Chinook a survolé les renforts FAMa de Gao en mouvement vers Tessit, dans la direction opposée de progression. Le Chinook, surpris dans ses activités, a subitement repris de l’altitude. Les recoupements du Poste de commandement interarmées de théâtre [PCIAT] Est auprès des partenaires n’ont pas permis de confirmer l’origine de l’appareil », a-t-il écrit.

Seulement, les forces françaises ne possèdent pas de CH-47D Chinook [et elles le regrettent d’ailleurs…]. Et les seuls qui en disposent au Mali sont les militaires britanniques, pour appuyer leur contingent mis à la disposition des Nations unies. Cela étant, il est vrai aussi que la Royal Air Force a engagé ses appareils au profit de Barkhane.

Plus généralement, M. Diop assure que Bamako dispose de « plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions ».

Quoi qu’il en soit, pour la diplomatie malienne, ces actes qu’elle prête à la France « constituent une agression ». Et d’ajouter : « En cas de persistance dans cette posture qui porte atteinte à la sécurité de notre pays, le gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies ». Pour le moment, Paris n’a pas réagi.

Reste que la propagande anti-française, probablement inspirée par Moscou, fait des émules. Ainsi, les autorités nigériennes ont interdit une manifestation devant être organisée par le mouvement M62 pour demander le départ de Barkhane du pays.

France24 - Monde

Vendre dans le nouveau monde du travail

Proposé par

Publié le : 23/05/2022 - 10:52

Business Reporter

Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

Sécurisation des comptes avec le multithreading

Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

S’adapter au « great reshuffle »

Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Le Danemark prévoit d’investir plus de cinq milliards d’euros pour moderniser et renforcer ses forces navales

par Laurent Lagneau · 18 août 2022

Comme l’a récemment souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] lors d’une récente audition parlementaire, les enjeux maritimes sont cruciaux, ne serait-ce que pour assurer la sécurité des approvisionnements, la protection des approches, la préservation de l’environnement ou bien encore la surveillance des câbles de télécommunications. Le tout dans un contexte marqué par la remise en cause des règles de droit international et un réarmement massif de certaines puissances.

Ce constat est partagé par Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense. D’où l’annonce qu’il vient de faire, ce 18 août. Ainsi, Copenhague a l’intention d’investir plus de 5 milliards d’euros [40 milliards de couronnes danoises] pour moderniser et renforcer ses forces navales.

« Nous sommes confrontés à une situation grave en Europe. Il y a la guerre [en Ukraine] et nous venons de traverser la pandémie de coronavirus. Le point commun de ces deux situations est qu’elles ont créé des problèmes pour la sécurité de nos approvisionnements », a en effet déclaré M. Bødskov, lors d’une conférence de presse.

« Il n’est pas envisageable, surtout en temps de guerre en Europe, que la défense danoise puisse avoir des problèmes pour construire des navires et autres équipements. C’est pourquoi nous agissons maintenant, pour moderniser notre flotte », a continué le ministre, sans préciser le nombre de bateaux susceptibles d’être construits dans le cadre du plan qu’il a annoncé.

Actuellement, les capacités de la Marine royale danoises reposent sur neuf frégates, dont trois défense aérienne [classe « Iver Huitfeldt », qui a inspiré la conception de la frégate britannique de type 31, ndlr], deux appartenant à la classe « Absalon » et trois de type Thétis, construites à la fin des années 1980. Elle dispose également d’une dizaine de patrouilleurs et de navires d’assistance.

L’une des particularités du Danemark est qu’il est le pays d’origine du groupe Maersk, le plus grand armateur de porte-conteneurs du monde. Aussi, quand ce dernier a été confronté à des problèmes de piraterie dans le golfe de Guinée, il a fait appel au gouvernement danois pour bénéficier d’une protection dans cette partie du globe.

Par ailleurs, la Marine royale danoise doit également s’employer à surveiller les eaux territoriales du royaume, lesquelles ont récémment été violées à deux reprises au nord de l’île de Christiansø par une corvette russe. En outre, les routes reliant la Baltique à la mer du Nord passent par la région du Cattegat, bordée par celles du Jutland [Danemark] et de Halland [Suède] ainsi que par les détroits « Grand Belt » [ou Storebæl] et Øresund. Or, elles sont régulièrement fréquentées par les navires russes se rendant à Saint-Petersbourg ou à Kaliningrad.

D’ailleurs, selon l’historien naval Søren Nørby, cité par Nyheder, la Marine royale danoise pourrait justement mettre l’accent sur la Baltique dans les années à venir et consacrer moins de moyens aux déploiements lointains. « Cela nécessitera probablement des navires légèrement différents », a-t-il dit. « Pour le moment, nous n’avons que cinq vrais navires de guerre, et bien sûr, ils sont super bons dans ce qu’ils peuvent faire. Mais ils ne peuvent être qu’à un seul endroit à la fois. Il se pourrait bien que nous ayons besoin d’un peu plus », a-t-il ajouté.

France24 - Monde

Le béluga égaré n'a pas survécu : "c'est très triste" déplore une habitante de Ouistreham

Publié le : 10/08/2022 - 14:51Modifié le : 10/08/2022 - 15:35

FRANCE 3

Le béluga égaré dans la Seine depuis une semaine a dû être euthanasié mercredi après son arrivée en camion à Ouistreham (Calvados), où les experts espéraient pouvoir le soigner avant de le relâcher en mer.

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La Russie confirme le déploiement de missiles hypersoniques Kinjal à Kaliningrad

par Laurent Lagneau · 18 août 2022

Sont-ils revenus ou bien est-ce les mêmes appareils qui avaient été repérés le 8 février dernier? Toujours est-il que le ministère russe de la Défense vient de confirmer le déploiement à Kaliningrad, de trois avions de combat MiG-31K, porteurs du missile aérobalistique hypersonique Kh-47M2 Kinjal.

« Aujourd’hui, 18 août 2022, dans le cadre la mise en œuvre de mesures de dissuasion stratégiques supplémentaires, trois avions MiG-31 équipés de missiles hypersoniques Kinjal ont été déplacés vers l’aérodrome de Chkalovsk dans la région de Kaliningrad », a en effet annoncé l’état-major russe, via un communiqué. Et de préciser que ces appareils seront maintenus en alerte 24 heures sur 24.

On ignore s’il s’agit des avions MiG-31 soupçonnés par la Finlande d’avoir violé son espace aérien, dans la matinée de ce 18 août.

Faisant partie des six « armes invincibles » dévoilées par le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, en mars 2018, le Kh-47M2 Kinjal est un engin dérivé du missile balistique Iskander. D’une portée estimée à 2000 km, il peut être doté d’une tête nucléaire ou d’une ogive à fragmentation de 500 kg. Il serait en mesure d’atteindre la vitesse de Mach 10, ce qui ne laisse quasiment aucun de temps de réaction aux défense aériennes.

Ce Kinjal a connu son baptême du feu dans le cadre de la guerre en Ukraine. Le 18 mars, l’état-major russe a en effet indiqué que ce type de missile avait été utilisé pour la première fois contre un entrepôt souterrain de munitions appartenant à la force aérienne ukrainienne situé près de la localité de Deliatyn.

Depuis, d’autres Kinjal ont été tirés contre des positions de l’armée ukrainienne [la dernière en date, effectuée contre un site militaire de la région de Vinnytsia, a été signalée au début du mois d’août]. Pour autant, l’emploi de ce missile hypersonique n’a pas permis de donner un avantage significatif aux forces russes sur le terrain.

Cela étant, le caractère « stratégique » du Kinkal dépend de la charge militaire qu’il emporte… Le déploiement de ces trois MiG-31K à Kaliningrad [territoire russe coincé entre la Lituanie et la Pologne, nldr] met théoriquement la quasi-totalité des capitales européennes à sa portée.

Par ailleurs, le Kinjal peut être utilisé comme missile anti-navire, ce qui prend du sens dans une région comme celle de la Baltique, où se trouve actuellement l’USS Kearsage, un navire d’assaut amphibie américain de classe Wasp, affichant un déplacement de 40’000 tonnes.

France24 - Monde

Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

Proposé par

Publié le : 25/07/2022 - 13:17

JICA

Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

En prélude à la TICAD8

Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

Une nouvelle approche du développement

Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

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Deux MiG-31 russes soupçonnés d’avoir violé l’espace aérien finlandais

par Laurent Lagneau · 18 août 2022

Ces dernières années, la Finlande a fait état de plusieurs violations de son espace aérien par des aéronefs russes, comme en mai dernier, quand un hélicoptère de type Mil Mi-17 fit une incursion de 4 à 5 km à l’intérieur de son territoire alors que Helsinki avait dit espérer une « adhésion rapide » à l’Otan en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Justement, cette perspective n’est pas vue d’un bon oeil à Moscou; Ajouté à celle de la Suède, cette adhésion de la Finlande ferait que la mer Baltique deviendrait un « lac de sécurité atlantique », l’Otan ayant alors la possibilité de réduire la liberté de mouvement de la marine russe dans la région, voire les échanges commerciaux de la Russie avec le reste de l’Europe. Qui plus est, l’accès à l’enclave de Kaliningrad par voie maritime pourrait être empêché.

En outre, étant donné qu’elle partage 1300 km de frontière avec la Russie, la Finlande offirait une capacité d’accueil pour les forces de l’Otan sans commune mesure avec celle des trois pays baltes. Et celles-ci se rapprocheraient de l’oblast de Mourmansk, siège de la Flotte russe du Nord.

Déjà, Moscou a annoncé des mesures « militaro-techniques » pour répondre à l’adhésion de la Finlande à l’Otan, avec notamment la création de douze nouvelles bases militaires dans son district militaire occidental. Et probablement qu’il faudra s’attendre à quelques « frictions » entre les forces russes et finlandaises.

En tout cas, telle est l’estimation faite en mai dernier par le service finlandais de sûreté intérieure [Supo]. La « Russie a la volonté d’influencer le processus d’adhésion de la Finlande à l’Otan » et « diverses tentatives de le faire sont à prévoir », a-t-il prévenu.

Quoi qu’il en soit, via un communiqué succinct, le ministère finlandais de la Défense a indiqué que deux avions de chasse russe de type MiG-31 « Foxhound », étaient « soupçonnés » de s’être aventurés dans l’espace aérien de la Finlande, près de la ville côtière de Porvoo [golfe de Finlande].

« La violation présumée s’est produite à 9h40 [06h40 GMT] et les avions se dirigeaient vers l’ouest », a précisé Kristian Vakkuri, le porte-parole du ministère finlandais de la Défense. Les deux MiG-31 seraient restés dans l’espace aérien finlandais pendant deux minutes. Un F/A-18 Hornet de la Suomen ilmavoimat [force aérienne finlandaise, ndlr] a décollé en alerte pour identifier les intrus.

Pour le moment, le type exact des MiG-31 interceptés n’a pas été précisé. Or, la version « MiG-31K » peut potentiellement mettre en oeuvre le missile hypersonique Kinjal.

Ce n’est pas la première fois que des avions de combat russe s’aventurent dans l’espace aérien finlandais à la hauteur de Porvoo. En octobre 2016, deux Su-27 Flanker avaient commis une telle violation à quelques heures d’intervalle.

À noter que la ville de Porvoo est symbolique : le tsar Alexandre 1er y donna le statut de Grand-Duché autonome à la Finlande, en 1809. Probablement que la nouvelle violation présumée que vient de signaler Helsinki a un lien avec la récente décision de réduire drastiquement le nombre de visas touristiques délivrés par les autorités finlandaises aux ressortissants russes.

Ce nouvel incident est survenu quarante-huit heures après que Moscou a dénoncé la violation de son espace aérien par un avion de renseignement britannique de type RC-135W Rivet Joint, dans les environs du cap Sviatoï Nos, situé sur la côte orientale de la péninsule de Kola.

Pour rappel, la Suède a également dénoncé plusieurs violations de son espace aérien par des appareils russes. En mars, soit quelques jours après le début de l’invasion de l’Ukraine, deux bombardiers tactique Su-24 « Fencer », escortés par deux Su-27 « Flanker », avaient été interceptés par des JAS39 Gripen suédois. Par la suite, Stockholm avait estimé que cette violation était un « acte délibéré ».

Photo : MiG-31 – Par Dmitriy Pichugin – GFDL 1.2

France24 - Monde

Renseignement en sources ouvertes : avec l'Osint, tous espions ?

Publié le : 09/08/2022 - 16:00

Ali LAIDI

L'Osint, pour "open source intelligence", est une pratique qui permet d'obtenir des informations, y compris dans des environnements difficiles comme la guerre en Ukraine. Grâce aux téléphones portables et aux réseaux sociaux, on a accès quasiment en direct aux informations concernant les frappes, les combats, les déplacements de troupes et les pertes des deux armées. Pour en parler, Ali Laïdi reçoit Nicolas de Rycke, consultant associé au cabinet d'intelligence économique Axis&Co.

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Opex 360

L’Otan pourrait renforcer sa présence au Kosovo en cas d’une nouvelle montée des tensions avec la Serbie

par Laurent Lagneau · 18 août 2022

Déjà qu’elles n’étaient pas très bonnes, les relations entre la Serbie et son ancienne province du Kosovo, qui a proclamé son indépendance en 2008, connaissent un regain de tensions depuis quelques mois, avec la volonté de Pristina de contraindre la minorité serbe, essentiellement établie dans les environs de Mitrovica [nord] à remplacer les plaques d’immatriculation de ses véhicules par celles délivrées par les autorités kosovares.

Maintes fois repoussée, l’entrée en vigueur de cette mesure devait être effective à partir du 1er août dernier. Seulement, et comme précédemment, Pristina a dû reporter au 1er septembre sa mise en application, les Serbes du Kosovo ayant érigé des barrages sur les routes menant aux points de passage de Jarinje et Brnjak pour s’y opposer. Selon les autorités kosovares, une unité de police aurait même été visée par des coups de feu alors qu’elle tentait de dégager les voies de circulation.

Dans cette affaire, l’Union européenne [UE], qui ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo faute d’unanimité entre ses membres, tente de faire dialoguer les deux parties afin de trouver un accord. D’ailleurs, ce 18 août, le président serbe, Aleksandar Vučić, et le Premier ministre kosovar, Albin Kurti, doivent rencontrer, à Bruxelles, Miroslav Lajcak, le représentant spécial de l’UE pour les Balkans occidentaux.

Aussi, avant cette rencontre, MM. Vučić et Kurti ont séparément eu un entretien avec Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique.

Pour rappel, après être intervenue militairement contre les forces serbes, et via la KFOR, l’Otan est présente au Kosovo depuis 1999, dans le cadre d’un mandat défini par la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et l’organisation pourrait y augmenter ses effectifs en cas de nouvelles tensions entre Belgrade et Pristina.

« Une mission d’envergure est en cours, et près de 4’000 de nos soldats sont déployés au Kosovo », a commencer par rappeler M. Stoltenberg, lors d’une conférence de presse donnée à l’issue de son entretien avec M. Vučić, le 17 août. « Nous déploierons nos forces où il le faudra et renforcerons notre présence si cela est nécessaire. Nous avons déjà étendu nos opérations dans le nord, et nous sommes prêts à en faire plus », a-t-il ensuite continué. Et d’ajouter : « J’appelle toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter la violence

De son côté, le président serbe a une nouvelle fois dit s’attendre à des « discussions difficiles » avec le Premier ministre kosovar. « Nous ne sommes d’accord sur pratiquement aucun point », a-t-il souligné. Quant aux tensions qui pourraient survenir, M. Vučić a décliné toute responsabilité. « Cela ne dépend pas de moi […]. Il y a une nouvelle génération de jeunes [Serbes] au Kosovo qui ne toléreront pas cette situation, qui ne voudront pas endurer la terreur, qui ne voient pas le Kosovo comme un Etat indépendant mais comme un territoire de Serbie, en accord avec le droit international », a-t-il fait valoir.

En outre, revenant sur les incidents de juillet, M. Vučić a assuré que « la police et l’armée serbes n’avaient à aucun moment franchi » la frontière avec le Kosovo. Et d’accuser Pristina « d’avoir menti sur ce point comme sur tout le reste depuis cent quatre-vingts jours, en invoquant une attaque […] qui n’a et n’aura jamais lieu ».

Quant au Premier ministre kosovar, et après avoir rencontré M. Stoltenberg, il a plaidé en faveur de l’adhésion du Kosovo à l’Otan. « Les menaces, les risques, les défis auxquels est confronté l’Otan dans l’environnement sécuritaire actuel, notre pays les ressent aussi », a-t-il déclaré à la presse, en pointant l’influence de la Russie dans les tensions avec Belgrade.

« Les Kosovars ont toutes les raisons de se montrer vigilants face à l’attitude destructrice de notre voisin », a aussi soutenu M. Kurti. « D’un côté, vous avez l’État démocratique du Kosovo, avec sa police professionnelle. De l’autre, des structures serbes illégales transformées en gangs criminels, qui érigent des barricades » dans le nord du pays, a-t-il dénoncé.

En mars, Pristina avait déjà demandé d’accélérer la procédure devant permettre son adhésion à l’Otan ainsi que l’établissement d’une base américaine permanente sur son territoire, les États-Unis y disposant déjà plus de 600 soldats, installés au camp Bondsteel, construit en 1999.

France24 - Monde

Eaux usées, de mer, pluie… à la recherche de nouvelles sources contre la sécheresse

Publié le : 17/08/2022 - 20:47

Cyrielle CABOT

Depuis fin juillet, la France fait face à une sécheresse historique, entraînant des pénuries d'eau sur une grande partie du territoire. Alors que ce scénario est voué à se répéter à cause du dérèglement climatique, les scientifiques cherchent de nouvelles ressources. Puisant l'inspiration chez des pionniers à l'étranger, notamment dans les pays désertiques, ils expérimentent plusieurs techniques. 

Dans une centaine de communes françaises, les canalisations sont vides et l'eau ne coule plus dans les robinets. La sécheresse exceptionnelle qui touche le pays depuis fin juillet, la plus sévère depuis 1959, a vidé les cours d'eau et les nappes phréatiques. Pour faire face, le gouvernement, les collectivités locales et la population ont recours au système D, entre restrictions sévères, transport de l'eau en camion-citerne et distributions de bouteilles.

En parallèle, de nombreuses voix s'élèvent pour chercher de nouvelles façons d'exploiter l'eau. Parmi les techniques évoquées : réutiliser les eaux usées, dessaler l'eau de mer ou encore démocratiser l'usage de l'eau de pluie… Des mesures déjà largement pratiquées dans certains pays, mais qui peinent à s'imposer en France, souvent en raison d'une réglementation stricte et d'inquiétudes pour l'environnement.

Réutiliser les eaux usées 

"La France et l'Union européenne doivent rattraper leur retard sur le recyclage des eaux usées", affirme Julie Mendret, chercheuse à l'Institut des membranes de l'Université de Montpellier. "Aujourd'hui, moins de 1 % des eaux traitées en France sont réutilisées. C'est 8 % en Italie et 14 % en Espagne", détaille-t-elle. "On est bien loin de certains pays où cela est totalement démocratisé, notamment dans les pays du Golfe comme les Émirats arabe unis, le Koweït et le Qatar. En Israël, pionnier en la matière, on atteint 80 %."

Pour rappel, traditionnellement, l'eau qui se retrouve dans nos robinets a été extraite des nappes phréatiques puis assainie dans des centrales de potabilisation. Une fois consommée, elle est traitée dans des centrales d'épuration avant d'être rejetée dans des cours d'eau. Dans le cas où elle est recyclée, elle ne va pas être rejetée mais réintroduite dans les tuyaux. 

Concrètement, la France recycle quotidiennement 19 000 m3 d'eaux usées qui permettent d'irriguer des cultures agricoles et d'arroser des golfs. "On pourrait tout à fait élargir ces usages pour nettoyer les voiries ou arroser les espaces verts", assure Julie Mendret. "Et pourquoi ne pas aller plus loin et reproduire de l'eau potable à partir de ces eaux recyclées ?"

En Vendée, le projet Jourdain expérimentera prochainement cette solution. Au lieu d'être rejetée dans la mer, une partie de l'eau provenant de la station d'épuration des Sables-d'Olonne sera récupérée et traitée avant d'être réinjectée dans les circuits d'eau potable. "Ce serait une première européenne mais cela est déjà mis en place à Singapour ou en Namibie, par exemple", note la spécialiste.

Selon elle, la France est freinée par "une réglementation trop exigeante" et des difficultés à faire accepter ces projets au niveau local. En mars, le gouvernement a cependant élargi les usages pour l'eau recyclée, pour recharger les nappes phréatiques ou lutter contre les incendies. Au niveau européen, les pays membres ont appelé, le 3 août dernier, "à mettre un coup d'accélérateur". 

"Quoiqu'il en soit, nous ne pourrons pas recycler toute l'eau. Parfois, il est indispensable de la rejeter pour maintenir le débit des cours d'eau à proximité et préserver la biodiversité. Il ne faut pas régler un problème en en créant un autre", nuance-t-elle. "Mais cette option reste très intéressante, notamment pour les zones littorales où les eaux usées sont souvent rejetées en mer. C'est de l'eau douce perdue."

Démocratiser l'usage de l'eau de pluie

De son côté, Fabienne Trolard, directrice de recherches à l'Institut national de la recherche pour l'agriculture et l'environnement (Inrae), appelle à généraliser l'usage de l'eau de pluie, qui n'est pas potable, notamment, chez les particuliers. "En France, toute l'eau que nous consommons est potable. Nous n'avons le droit d'utiliser de l'eau de pluie que pour arroser nos plantes", déplore-t-elle. "En Belgique ou en Allemagne, les habitations fonctionnent depuis longtemps avec des systèmes de doubles circuits : l'eau potable arrive uniquement dans les robinets pour la boire et se doucher. Le reste est alimenté avec de l'eau de pluie, stockée dans des réservoirs individuels", explique-t-elle. 

Avec ce système, "on pourrait même réutiliser cette 'eau grise' [l'eau non potable] plusieurs fois. Certains de nos voisins la recyclent trois ou quatre fois. En Israël, c'est cinq ou six."

Dessaler l'eau de mer

En Haute-Corse et en Bretagne, dans les petites communes de Rogliano et de l'île de Groix, les maires ont voulu expérimenter une autre solution face à la sécheresse : le dessalement de l'eau de mer. 

👷 Installation d’une unité de #dessalement d’eau de #mer temporaire📍 Sur le site de Port-Melin à #Groix💧 Pour garantir la continuité de la production d’#eau potable à la population☀️ Dans un contexte de crise #sécheresse exceptionnelle+d'infos 👉 https://t.co/oz9x1PG07T pic.twitter.com/Kn5hL5iLeZ

August 5, 2022

Comme le recyclage des eaux usées, cette technique est déjà largement utilisée à l'étranger. L'Association internationale pour le dessalement, qui réunit scientifiques, industriels et ONG, dénombre plus de 17 000 usines de ce type dans le monde. Au total, plus de 300 millions de personnes en dépendent pour leurs besoins en eau. "Les premiers utilisateurs sont l'Arabie saoudite et Israël. Ces dernières années, les pays du Maghreb aussi ont investi massivement", explique Fabienne Trolard. "La raison est simple : dans ces pays arides où l'eau douce manque cruellement, c'est l'une des rares solutions." En Jordanie, une usine doit s'installer au bord de la mer Rouge en 2026, elle devrait produire entre 250 et 300 millions de mètres cubes d'eau potable par an, selon les autorités, soit environ 750 millions de litres d'eau par jour.

Mais cette technique apporte son lot d'inconvénients. "Ces usines sont très énergivores, et donc peu économes pour les communes", note Fabienne Trolard. "Mais surtout, elle produit des déchets, des saumures, dont on ne sait pas quoi faire." En moyenne, selon un rapport de l'ONU, pour chaque litre d'eau douce généré, 1,5 litre de cette boue saline est rejetée, généralement dans l'océan, bouleversant les écosystèmes.

Capturer le brouillard et la rosée 

Ailleurs dans le monde, une myriade de solutions à petite échelle existe. En Amérique latine, le Chili, par exemple, récolte chaque année plusieurs litres d'eau issus du brouillard. Cette technique, qui existe depuis l'ère précolombienne, est très simple : des filets aux mailles très serrées sont installés les jours de brouillard. Les gouttelettes viennent s'y accrocher puis ruisseler vers des conteneurs. Un procédé bon marché, écologique, naturel, mais qui ne fonctionne cependant que dans des conditions météorologiques très spécifiques. 

Dans la même veine, Laurent Royon, chercheur au Laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain, à Paris, étudie la possibilité de récupérer les gouttes de rosée. "Cette technique pourrait être utilisée partout, même dans les déserts, où il fait froid la nuit", salue-t-il, listant des expérimentations en cours en Inde, au Bénin ou encore au Maroc. Mais l'usage reste limité avec à peine 0,5 litre par mètre cube récolté par nuit environ. 

Déplacer des icebergs, faire tomber la pluie … des "miracles" controversés

Si l'ensemble des mesures évoquées sont déjà utilisées à plus ou moins grande échelle dans le monde, d'autres scientifiques veulent aller plus loin et cherchent à puiser dans des réservoirs d'eau encore inexploités. Dans une étude sortie en mai et intitulée "Les ressources en eau non conventionnelles", des chercheurs de l'Université des Nations unies en listent une dizaine.

Mais certaines de ces pistes s'avèrent finalement contre-productives. Par exemple, l'ensemencement des nuages, qui permettrait de déclencher la pluie sur commande. Étudiée depuis les années 1960, notamment en Chine, l'idée est de parvenir à exploiter l'eau présente dans l'atmosphère terrestre à l'état de vapeur, dans les nuages. En effet, seuls 10 à 15 % de l'eau contenue dans ces nuages finit par tomber sous forme de pluie. En envoyant des aérosols par le biais de petites fusées ou des feux d'artifices, par exemple, des chercheurs tentent ainsi d'augmenter la quantité de précipitations. Problème : non seulement l'efficacité de la technique fait débat, mais modifier la météo pourrait provoquer des réactions en chaîne ailleurs sur la planète qui seraient difficiles à anticiper.  

Tout aussi surprenant, des scientifiques étudient la possibilité de déplacer les icebergs, qui sont composés d'eau douce. Pendant près de quarante ans, cette piste a occupé l'ingénieur français Georges Mougin, qui a cherché à déplacer ces immenses blocs de glace vers des pays soumis à la sécheresse. En 2010, ses expérimentations ont permis de conclure qu'il faudrait cinq mois et 4 000 tonnes de pétrole pour transporter un iceberg du Canada aux Canaries. Une piste qui semble donc poser autant de problèmes technologiques, écologiques et financiers.

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En Iran, des milliers de personnes manifestent contre l’assèchement d’une rivière

C'EST EN FRANCE

Comment les épisodes de sécheresse affectent la France

ELEMENT TERRE

Lacs glaciaires : sauve qui peut !

L'Humanité

« Il faut réfléchir à la fonction sociale des vacances »

Entretien

Selon Bertrand Réau, sociologue au Cnam et spécialiste des pratiques touristiques, la préservation environnementale est indissociable de la démocratisation des vacances. Entretien

Théo Bourrieau

Quelles sont les évolutions dans les pratiques des Français en vacances ?

Les vacances ont un rôle de relâchement des contraintes ordinaires, contraintes exacerbées par le Covid ces deux dernières années. On a vu davantage l’importance de leur fonction sociale et les inégalités qui y sont liées, comment ceux qui en sont privés s’en trouvent affectés. Plusieurs éléments ont changé. Avec un espace des possibles limité, ceux qui avaient l’habitude de partir l’ont fait en France plutôt qu’à l’étranger. Avec la réouverture de l’international, cette tendance de partir à la campagne ou à la montagne se confirmera-t-elle sur le long terme ? On ne le sait pas encore. L’autre changement majeur, c’est la difficulté de recrutement dans le secteur touristique.

Quels sont les changements dans les modes de transport ?

Il faudrait des enquêtes menées nationalement pour le savoir. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de volonté des pouvoirs publics de réfléchir à une politique globale du temps libre. Depuis une dizaine d’années, la volonté politique est de rendre la France attractive et moins de s’interroger sur les pratiques touristiques elles-mêmes.

Que pensez-vous de ceux qui refusent désormais de prendre l’avion ?

Il y a une forte adhésion aux valeurs de préservation de l’environnement, à sa sensibilisation. Mais entre cette adhésion et sa mise en pratique, l’écart reste énorme. C’est logique : plus de 55 % des Français partent avant tout en France, pour eux la question de l’avion ne se pose pas. Certaines catégories sociales l’utilisent beaucoup. Elles peuvent être très sensibles aux valeurs écologiques mais ne les mettent pas en pratique. Se passer d’avion, ça implique aussi de redéfinir ses destinations, son temps de vacances. Les pratiques peuvent difficilement changer sans une réflexion économique globale, sur l’organisation du temps, des calendriers… Je ne dis pas que rien ne bouge, mais ça reste très difficile.

Vous parlez de l’organisation du temps libre : le calendrier scolaire et des vacances devrait-il évoluer ?

La concentration sur des dates restreintes fait augmenter les prix, rend les vacances plus inaccessibles et nécessite même d’instituer des quotas dans certains lieux surfréquentés. Il faut réfléchir à l’organisation des calendriers scolaires, professionnels et touristiques. Ensuite, il y a l’aménagement des lieux touristiques, l’organisation, la diversification des offres sur le territoire pour limiter la concentration territoriale. Enfin, il faut réfléchir à la fonction sociale des vacances. Elles ne représentent pas seulement du temps libre, vacant, sans enjeux sociaux ni politiques : elles créent du lien social, participent à la citoyenneté, à l’apprentissage, à la socialisation… Et la crise du Covid n’a toujours pas fait prendre conscience de cet aspect.

Dans quelle mesure le « tourisme de masse » est-il incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique ?

Le secteur touristique, comme tout secteur d’activité humaine, a un fort impact environnemental, d’autant qu’il touche à la fois les transports, les loisirs, les espaces naturels et culturels… Je pense cependant qu’il faut faire attention avec l’expression « tourisme de masse ». Derrière, il y a l’idée de massification qui est trop souvent associée au « populaire » : on désigne en fait tous ceux qui sont contraints de partir pendant les vacances scolaires, qui n’ont pas la possibi­lité de privatiser une plage… Indirectement, cette expression renvoie à une forme de tourisme négatif, qui s’opposerait à la belle figure du voyageur individuel, découvrant des cultures, qui va à la rencontre de l’autre. Mais ce voyageur, c’est peut-être aussi celui qui va aller prendre un avion pour des destinations lointaines plusieurs fois par an, avec l’impact carbone qui va avec.

Alors comment traiter ce problème ?

Il faut poser la question de la quantité. Comment la quantité de personnes est réfléchie, organisée dans le temps et dans l’espace, sans mettre à mal la démocratisation des vacances. La préservation doit se poser dans tous les domaines : environnemental, mais aussi social et économique. Ces trois leviers sont justement ceux du tourisme dit durable. À Venise, on va réguler par l’argent l’accès aux biens culturels mondiaux. Si on pousse cette logique à l’extrême, des lieux seront tellement chers, tellement rares que seules les catégories supérieures pourront en profiter. La question de la régulation est réelle mais n’a pas de réponse absolue.

vacances
France24 - Monde

Au Tchad, ouverture du "dialogue national inclusif" pour sortir de l'impasse politique

Publié le : 20/08/2022 - 09:49

FRANCE 24 Suivre

Plusieurs fois repoussé, un "dialogue national inclusif" s'ouvre samedi au Tchad, censé déboucher sur des élections démocratiques et redonner le pouvoir aux civils. Pour l'occasion, deux grandes figures de la rébellion sont rentrés à N'Djamena jeudi pour participer aux discussions.

Le "dialogue national inclusif" entre l'opposition civile la junte au pouvoir au Tchad, plusieurs fois reporté, s'ouvre samedi 20 août pour trois semaines, avec pour objectif de "tourner la page" de la transition et permettre d'organiser des "élections libres et démocratiques".

Mahamat Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir en avril 2021 à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) après la mort de son père Idriss Déby, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant trente ans, avait promis d'organiser un dialogue avec l'opposition pour permettre le retour du pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois.

Quelque 1 400 délégués, membres de syndicats, de partis politiques et du CMT, se réuniront pendant 21 jours au palais du 15-Janvier, au cœur de la capitale N'Djamena, pour discuter de la réforme des institutions et d'une nouvelle Constitution, qui sera ensuite soumise à référendum. Les questions de la paix et des libertés fondamentales seront également évoquées. Les délégués se réuniront en différentes commissions.

"Mahamat Idriss Déby doit prononcer un discours d'ouverture vers 10 h, et les travaux du dialogue commenceront dimanche ou lundi", a précisé à l'AFP Saleh Kebzabo, ancien candidat à la présidentielle et opposant à Idriss Déby, premier vice-président du Comité d'organisation du dialogue national inclusif (Codni). "Tous les délégués ne pourront pas être présents dès le début, comme certains viennent de l'intérieur du pays", a-t-il poursuivi.

Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, doit également s'exprimer pour l'ouverture du dialogue.

"Rebâtir le Tchad"

Ce dialogue, qui devait initialement se tenir en février avant d'être plusieurs fois repoussé, s'ouvre moins de deux semaines après la signature, à Doha, d'un accord entre la junte tchadienne et une quarantaine de groupes rebelles.

Ce prédialogue, avec certains groupes armés qui avaient combattu le régime d'Idriss Déby pendant des années, prévoit notamment un "cessez-le-feu". Cet accord signé le 8 août permet aux rebelles de participer au dialogue.

"Nous avons signé cet accord pour rebâtir le Tchad", a affirmé à l'AFP Timan Erdimi, chef de l'Union des forces de la résistance (UFR), revenu jeudi à N'Djamena après plusieurs années d'exil pour participer au dialogue tout comme Mahamat Nouri, chef de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD).

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a félicité le Tchad pour ce dialogue, dans lequel il a salué une "opportunité historique de poser de nouvelles fondations pour la stabilité" du pays.

Le Tchad, indépendant de la France depuis 1960, a connu durant son histoire de nombreux coups d'État et tentatives. "Ce dialogue doit nous permettre de mettre définitivement le recours aux armes derrière nous", a affirmé Abderamane Koulamallah, porte-parole du gouvernement.

Selon un décret signé mercredi par le chef de la junte, Mahamat Idriss Déby, ce dialogue aura un caractère "souverain" et ses décisions seront "exécutoires". "Le président du Conseil militaire de transition, président de la République, chef de l'État, en est le garant", précise le décret.

Plusieurs absents

Or le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (Fact), l'un des principaux groupes rebelles à l'origine de l'offensive qui a coûté la vie à Idriss Déby, n'a pas signé l'accord de Doha et ne participera pas au dialogue le considérant "biaisé d'avance".

Wakit Tamma, une coalition de partis d'opposition et de membres de la société civile, a également refusé de participer au dialogue, accusant la junte de perpétuer des "violations des droits humains" et de préparer une candidature à la présidentielle du général Déby, qui s'était engagé, au début de la transition, à ne pas se présenter.

La désignation des délégués est également vivement critiquée. "Nous estimons que 80 % des membres sont proches de la junte", a affirmé Succès Masra, à la tête du parti Les Transformateurs, membre de Wakit Tamma.

Mahamat Idriss Déby a dû donner des gages à la communauté internationale, à qui il a promis de rendre, sous 18 mois, le pouvoir aux civils, et de ne pas se présenter aux futures élections. Mais le chef de la junte a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature à la présidentielle. 

Avec AFP

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Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine

Tchad : la junte signe un accord avec des factions rebelles et lance un dialogue national

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Tchad : les militaires reportent pour la troisième fois le dialogue politique

France24 - Monde

Le tabac et l'alcool figurent en tête des causes de cancer dans le monde

Publié le : 19/08/2022 - 01:33

FRANCE 24 Suivre

Une vaste étude impliquant plusieurs milliers de chercheurs dans le monde et publiée vendredi conclut que le tabac est de loin le principal élément favorisant un cancer, suivi par l'alcool. Les auteurs insistent sur l'importance des mesures de prévention mais aussi d'un diagnostic suffisamment précoce et de traitements efficaces.

Près de la moitié des cancers mondiaux sont attribuables à un facteur de risque donné, dont en premier lieu le tabac et l'alcool, conclut une gigantesque étude publiée vendredi 19 août.

"Selon notre analyse, 44,4 % des morts par cancer dans le monde (...) sont attribuables à un facteur de risque qui a été mesuré", avance cette étude, publiée dans le Lancet et réalisée dans le cadre du Global Burden of Disease. Ce vaste programme de recherche, financé par la Fondation Bill Gates, est d'une ampleur sans équivalent, impliquant plusieurs milliers de chercheurs dans la majeure partie des pays du monde.

Ce travail permet donc de connaître plus en détail les facteurs de risques selon les régions du monde même si, dans l'ensemble, ses conclusions confirment ce qui était déjà connu : le tabac est de loin le principal élément ayant favorisé un cancer (33,9 %), suivi par l'alcool (7,4 %).

Surtout, ces conclusions plaident pour accorder une grande place à la prévention en matière de santé publique, puisque nombre de ces facteurs de risques se rapportent à des comportements qui peuvent être changés ou évités.

La prévention ne suffit pas

Toutefois, une grosse moitié de cancers ne sont pas attribuables à un facteur de risque donné, ce qui montre que la prévention ne suffit pas. Celle-ci, selon les auteurs, doit donc s'accompagner de deux autres piliers : un diagnostic suffisamment précoce et des traitements efficaces.

Dans un commentaire indépendant, publié dans la même édition du Lancet, deux épidémiologistes ont appuyé ces conclusions, estimant également que l'étude souligne l'importance de la prévention.

Ces deux commentateurs, Diana Sarfati et Jason Gurney, ont toutefois appelé à ne pas forcément prendre pour argent comptant la précision des estimations données, remarquant que le recueil des données est par nature sujet à de nombreuses insuffisances dans plusieurs pays.

Avec AFP

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Cancer : vers un "droit à l’oubli" moins discriminant en France

Focus

Santé : le sport, une arme efficace pour combattre le cancer du sein

OCTOBRE ROSE

En Afrique, le cancer du sein souvent détecté à un stade trop avancé

France24 - Monde

L'Algérie meurtrie par des incendies, plus de trente morts

Publié le : 18/08/2022 - 22:54

FRANCE 24 Suivre Kalidou SY

Les pompiers en Algérie ont continué, jeudi, de lutter contre les flammes. Les feux de forêts et la sècheresse ont tout ravagé sur leur passage et fait plus de 30 morts dont des familles piégées dans un autocar. 

Des scènes de désolation. Les pompiers en Algérie continuaient, jeudi 18 août, de lutter contre 24 feux de forêt dans le nord et l'extrême est du pays, au lendemain de violents incendies qui y ont fait au moins 37 morts dont plus d'une dizaine d'enfants.

Le ministère de la Justice a ouvert une enquête visant à déterminer si les incendies étaient d'origine criminelle après des déclarations du ministre de l'Intérieur selon lesquelles "certains des incendies ont été provoqués".

Selon la protection civile, 24 feux sont encore en cours dans sept préfectures. Durant les dernières 24 heures, 1 700 pompiers ont été mobilisés pour éteindre 118 foyers à travers 21 préfectures. L'armée et la protection civile utilisent aussi des hélicoptères bombardiers d'eau.

Souk-Ahras sous le feu, Allah Yjib el kheir et que Dieu vient en aide pour nos frères qui se trouvent sur place.#Algerie pic.twitter.com/Cz1kWe6O7v

August 17, 2022

Un phénomène qui prend de l'ampleur

Tous les ans, le nord de l'Algérie est touché par des feux de forêt, mais ce phénomène s'accentue d'année en année sous l'effet du changement climatique, qui augmente la probabilité des canicules et des sécheresses et par ricochet des incendies. Il faisait environ 48 degrés, mercredi, à El Tarf, Guelma et Souk Ahras.

Sur la route vers El Kala, près d'El Tarf, une ville de 100 000 habitants, une équipe de l'AFP a vu des arbres calcinés, des véhicules brûlés, des gens aux yeux hagards.

À El Kala, ils ont constaté "d'importants dégâts dans le parc animalier, la mort d'une personne qui aidait les gens à fuir" et de "12 autres prises au piège dans un autocar" devant ce zoo.

À l'hôpital d'El Kala, sur "72 personnes prises en charge, neuf sont en réanimation, neuf sont mortes et les autres sont reparties", a déclaré à l'AFP un cadre du secteur de la santé de la wilaya d'El Tarf.

Le Premier ministre, Aymen Benabderrahmane, arrivé jeudi à El Tarf, a présenté les condoléances du président Abdelmadjid Tebboune aux familles et assuré que les "autorités mettaient en œuvre tous les moyens" pour soigner les blessés et éteindre les feux encore en cours.

Scènes de panique

Près de Souk Ahras, à environ 200 km de là, cinq incendies ne sont toujours pas maîtrisés. La veille, le feu avait provoqué des scènes de panique en se rapprochant de cette ville d'un demi-million d'habitants. Au moins 350 familles ont quitté leur logement, un hôpital évacué.

Pour intervenir sur les incendies, les autorités ont mobilisé un bombardier d'eau russe Beriev BE 200, qui est tombé en panne et ne sera pas opérationnel avant samedi, selon le ministre de l'Intérieur, Kamel Beldjoud, mercredi soir.

L'Algérie a récemment annulé un contrat pour l'affrètement de sept bombardiers d'eau à une société espagnole, à la suite d'une brouille avec Madrid après son revirement en faveur de la position marocaine sur le dossier du Sahara occidental.

Les incendies des derniers jours ont ravivé le débat sur le manque de bombardiers d'eau en nombre suffisant, qui avait déjà agité le pays l'an passé quand au moins 90 personnes avaient péri dans le nord du pays, dans les pires incendies depuis l'indépendance.

Pas d'alternative

Lors d'un séminaire algéro-canadien sur la lutte contre les feux de forêt, des spécialistes avaient recommandé en mai dernier "la mise en place d'un dispositif national de lutte au moins équivalent à celui qui existait dans les années 1980", a indiqué à l'AFP sous couvert d'anonymat un expert qui participait aux débats.

À l'époque, "la DTA (direction du travail aérien) disposait de 22 appareils de type Grumman qui faisaient la fierté de l'Algérie notamment en matière de lutte contre les feux de forêt", a ajouté l'expert, selon lequel les appareils "ont été vendus au dinar symbolique sans qu'aucune solution de rechange ne soit proposée".

Pays le plus étendu d'Afrique, l'Algérie compte une surface de zones forestières limitée de 4,1 millions d'hectares, avec un maigre taux de reboisement de 1,76 %.

Avec AFP

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Émissions de carbone, pollution à l'ozone... Comment les feux de forêts étouffent la planète

En Californie, le plus vaste incendie de l'année gagne en intensité

En France, la pluie apporte un léger répit sur le front des incendies

L'Humanité

« Tous les ans, des gens voient la mer pour la première fois »

Entretien

PCF Les communistes de l’Oise et leur secrétaire départemental, Thierry Aury, préparent, le samedi 20 août, une journée à la plage pour alerter sur ces Français qui ne prennent pas de congés.

Cyprien Caddeo

Thierry Aury Secrétaire départemental du PCF de l’Oise

Cette année encore, ­direction Dieppe, sa plage et ses falaises. Comme plusieurs autres fédérations du PCF au cours de l’été, celle de l’Oise organise, samedi 20 août, une journée à la mer à destination des plus précaires, sur le thème du droit aux vacances. Quatre Français sur dix ne partent pas en congés, un chiffre qui stagne depuis les années 1990. Thierry Aury, secrétaire départemental, détaille l’initiative.

Pourquoi le PCF de l’Oise organise-t-il une journée à la mer ?

Le droit aux vacances est loin d’être une réalité pour tout le monde dans notre pays, quatre-vingt-six ans après la conquête des congés payés par les salariés en 1936. Il reste une part importante de Français, quatre sur dix, qui ne partent pas en vacances. C’est la 28e fois que le Parti communiste de l’Oise organise cette journée à la mer, mais elle est toujours d’actualité et toujours plébiscitée, a fortiori en cette année de forte inflation.

Qui sont celles et ceux inscrits pour aller à Dieppe ?

Il y a des salariés précaires, des temps partiels souvent contraints, des parents isolés avec leurs enfants, des femmes seules retraitées qui survivent avec de faibles pensions. Ce sont des gens qui travaillent ou ont travaillé, qui devraient pouvoir partir et pourtant qui nous disent : « Sans vous, on ne pourrait pas. » C’est pourquoi le PCF appelle plus largement à la revalorisation des salaires et des petites retraites. De l’Oise, aller à Dieppe en train est possible, mais il n’y a aucune liaison directe, ce serait donc long et cher : environ 40 euros par personne pour un aller-retour. Et, en voiture, c’est également plus cher (36 euros d’essence pour un aller-retour depuis Beauvais – NDLR). Avec cette journée, nous arrivons à limiter le coût à 13 euros par adulte et 6 euros par enfant pour couvrir les frais d’organisation, l’essence des cars, on ne touche rien.

Le PCF est à l’initiative : c’est donc une journée politique autant que détente ?

Nous, en tant qu’organisateurs, nous l’assumons comme une initiative politique, pour porter la question du droit aux vacances. On joint l’acte concret aux discours. Cela permet aussi de médiatiser un sujet qui ne l’est pas assez. Le ­départ en vacances, cela fait ­pourtant partie intégrante du développement des jeunes, de l’accès à la culture. Il devrait y avoir une ­politique d’aide ambitieuse au (re)développement de centres de vacances, avec davantage de soutien aux associations organisatrices et aux collectivités locales.

Quant aux salariés, les comités d’entreprise restent un levier important du droit aux vacances : il faut lutter contre les grandes entreprises qui le contournent en externalisant les activités ou en multipliant les filiales. Mais pour ce qui est des inscrits, tout le monde peut venir, l’idée est de proposer une journée d’évasion et de détente au bord de l’eau. Tous les ans, on a d’ailleurs des gens, des jeunes comme des plus âgés, qui découvrent la mer pour la première fois.

droit aux vacancespcf
France24 - Monde

Dans la cafétéria de Google, c’est un robot qui prend les commandes

Publié le : 17/08/2022 - 19:20

Mandi HESHMATI

Google a mis en place un robot capable d'utiliser l'intelligence artificielle pour aider les humains dans des tâches de la vie quotidienne. Pour l'instant, seuls les employés de la compagnie peuvent bénéficier de ses services.

L'Humanité

« La Règle du jeu », l’affront puis la gloire de Jean Renoir

Actu

Du flop au film culte #5 Tournée après les accords de Munich et sortie en 1939, cette satire d’une société française vautrée dans la vanité et l’insouciance scandalise la bourgeoisie. Le film et son auteur sont étrillés. Tournant difficile dans la carrière de Renoir, « la Règle du jeu » en sera finalement le sommet.

Florent LE DU

La bourgeoisie se pavane, le peuple se gausse et la droite s’en agace. Avec ses histoires de tromperies, de courses-poursuites absurdes entre mari et amant, de quiproquos grivois, « la Règle du jeu » cache bien ses cartes. La pièce de boulevard de Jean Renoir est en réalité une satire sociale réaliste et féroce. Lorsque paraît sur les écrans cette « fantaisie dramatique », comme l’a définie son auteur, beaucoup n’y voient qu’un vaudeville potache sans grand intérêt. D’autres, au contraire, ne supportent pas la critique sociale du réalisateur. Haro sur Renoir. Dans les salles, « la Règle du jeu » est « accueillie avec une sorte de haine », dira le metteur en scène, qui racontera même avoir vu un aristocrate tenter d’incendier un cinéma qui le diffuse. Plusieurs articles de presse font état de salles qui se vident sous la colère des spectateurs, touchés à l’orgueil. Des bagarres éclatent. Ce n’est pas la mise en scène de Renoir, au dynamisme et au réalisme rares pour l’époque, qui cristallise les mécontentements, mais bien le fond politique de l’œuvre.

Réunis dans la fastueuse demeure du marquis Robert de La Chesnaye, une dizaine d’aristocrates et grands bourgeois volages s’amusent, chassent avec cruauté lapins et faisans, montent des saynètes absurdes et ridicules, s’adonnent au marivaudage. Leurs domestiques aussi ont fait le voyage depuis Paris. Si les histoires de coucheries le concernent aussi, le petit personnel est surtout aux premières loges de ce spectacle affligeant. Celui d’un monde bourgeois à la dérive, accroché à ses privilèges et ses petits plaisirs, empli de mépris social et d’antisémitisme « ordinaire ». À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, le film, sorti le 8 juillet 1939, dépeint aussi une légèreté coupable de la « haute », prête à être corrompue pour maintenir son statut. « Je l’ai tourné entre les accords de Munich (le 20 septembre 1938 – NDLR) et la guerre et je l’ai tourné absolument impressionné, absolument troublé par l’état d’une partie de la société française, a raconté le réalisateur dans ses mémoires (“Ma vie et mes films”, Paris, Flammarion, 1974). Je dépeignais des personnages gentils et sympathiques, mais représentant une société en décomposition. »

À cor et à cri contre Renoir et son pedigree

Un discours, mis en images, qui ne passe pas. La lecture des critiques parues dans les journaux de droite permet d’y voir plus clair. « Le Figaro », qui salue pourtant la virtuosité de la scène de chasse « si bien enregistrée qu’on voit les faisans piéter devant les rabatteurs », voit dans « la Règle du jeu » une « laborieuse fantaisie (…), à l’opposé de l’esprit d’ironie ». La manière dont Renoir tourne en dérision la superficialité et le dédain des nantis a semble-t-il vexé le critique du « Figaro », qui s’interroge : « Une comédie de mœurs ? Les mœurs de qui, puisque ces personnages n’appartiennent à aucune espèce sociale connue ? » Deux critiques auxquelles Jean Renoir avait en fait lui-même répondu avec cette phrase en ouverture du film : « Ce divertissement n’a pas la prétention d’être une étude de mœurs. » C’en est une, bien entendu, et l’hebdomadaire antiparlementaire « Gringoire » (connu pour sa campagne de presse ayant poussé au suicide le ministre socialiste de l’Intérieur Roger Salengro) l’a bien compris, quand il s’attaque au fils d’Auguste Renoir : « Ce bourgeois a lamentablement échoué dans la satire qu’il a tentée de la bourgeoisie. »

LES SALLES SE VIDENT, DES BAGARRES ÉCLATENT. UN ARISTOCRATE A MÊME TENTÉ, SELON RENOIR, D’INCENDIER UN CINÉMA.

Les commentaires et l’accueil exécrable d’une partie des critiques et du public sont tels qu’ils pousseront Renoir à quitter la France et céder aux sirènes hollywoodiennes, ce qu’il fera l’année suivante, départ précipité par la guerre. Pourtant, selon Claude Gauteur, auteur du livre « Renoir-Simenon en miroir » (éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2016), « cette mauvaise réception critique est à nuancer », car beaucoup de journaux à moindre tirage et de revues spécialisées acclament déjà « la Règle du jeu » comme un chef-d’œuvre. « La mise en scène inspirée du théâtre, avec un jeu très franc et naturel, subjugue, c’est un réalisme quasiment inédit à l’époque, précise l’historien du cinéma. C’est bien à cause de son propos politique que “la Règle du jeu” est descendue en flammes, mais aussi du pedigree de son metteur en scène. »

Au Panthéon du cinéma mondial

Au-delà de l’affront des moqueries envers la bonne société, la presse de droite n’a pas digéré le compagnonnage d’un artiste aussi important que Renoir avec la gauche et les communistes. Il commence en 1936, quand Jean Renoir tourne « La vie est à nous », à l’initiative du PCF pour la campagne électorale du Front populaire, peignant des vies d’ouvriers d’usines, de paysans et de chômeurs. Deux ans plus tard, en pleine gloire après l’immense succès de « la Grande illusion » (1937), il tourne cette fois « la Marseillaise », financé par la CGT. Alors, quand la droite se déchaîne sur « la Règle du jeu », le critique communiste Georges Sadoul y voit une « cabale », dans la revue « Regards ». « Ce qu’on vise, c’est l’auteur de “la Marseillaise”, l’homme courageux et libre qui a toujours refusé de baisser la tête, de museler sa pensée et de s’asservir », abonde « Ce soir », autre quotidien du PCF.

Pour que le chef-d’œuvre soit véritablement porté aux nues, il faudra donc attendre un autre climat politique. Ce sera le cas en 1965, quand les écrans rediffusent « la Règle du jeu » dans une version restaurée. Le public, davantage habitué à la modernité de la mise en scène, au chevauchement entre les arts théâtral et cinématographique, est conquis. : « Je crois que cela reste l’expérience la plus confondante que m’ait procurée le cinéma », dira Alain Resnais à propos de cette projection, vingt-six ans après le tournage du film. Les réalisateurs de la nouvelle vague le portent alors au plus haut du panthéon du cinéma mondial. Depuis, la fantaisie antibourgeoise de Jean Renoir est quasi unanimement élevée au rang de chef-d’œuvre, l’un des plus importants de l’histoire du cinéma, en haut de la plupart des classements de ce genre. Face au génie, même la droite a fini par s’incliner.

Du flop au film culteLes séries d'été de l'Humanitécinémajean renoir
France24 - Monde

Royaume-Uni : à Londres, les transports paralysés par les grèves

Publié le : 19/08/2022 - 10:51

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Les débrayages se poursuivent au Royaume-Uni, vendredi, dans les transports, la poste et les ports pour protester contre la baisse du pouvoir d'achat. À Londres, le trafic est fortement perturbé.

La grogne sociale se poursuit au Royaume-Uni. Après des débrayages en série chez les cheminots, postiers et dockers jeudi, le réseau de transports publics de Londres est pratiquement paralysé vendredi 19 août et restera très perturbé pendant tout le week-end en raison d'un appel à la grève portant sur les salaires et les conditions de travail. Ce mouvement, le plus important depuis des décennies, se poursuit depuis le début de l'été en réaction à l'inflation galopante qui dévore le pouvoir d'achat des Britanniques.

"Il n'y a pratiquement aucun service" dans le métro de Londres, même si "deux lignes offrent une circulation réduite" avec un train toutes les 15 minutes environ, a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'opérateur de transports publics TfL. Le trafic des bus, surchargés en raison du repli de nombreux Londoniens sur ce mode de transport, est aussi perturbé.

Devant la station Blackhorse Road, dans le nord-est de Londres, des gens rassemblés attendent l'ouverture de l'Overground, réseau de trains de banlieue qui fonctionne vendredi en service réduit. "Overground seulement, pas de métro aujourd'hui", crie à la cantonade un salarié non-gréviste à l'attention des voyageurs dont un grand nombre n'est pas au courant de la grève.

Nouvelle grève dans les trains samedi

Un nouveau jour de grève est prévu dans les trains samedi. Partout dans le pays, le mot d'ordre est le même : les employés réclament des revalorisations de leur paie en phase avec l'inflation, qui a atteint en juillet 10,1 % sur un an et pourrait dépasser 13 % en octobre.

Les prix sont notamment tirés par les cours du gaz, dont le pays est très dépendant et qui flambent à cause de la guerre en Ukraine, mais aussi par les perturbations des chaînes d'approvisionnement et les pénuries de travailleurs dans la foulée du Covid-19 et du Brexit.

Les négociations avec la multitude d'opérateurs ferroviaires privés du secteur sont dans l'impasse, selon les syndicats. Ces derniers ont par ailleurs rejeté une offre de hausse salariale de 8 % sur deux ans de Network Rail, entreprise publique de gestion des lignes ferroviaires, qu'ils accusent d'être conditionnée à des licenciements massifs.

Le ministre des Transports Grant Shapps, accusé par les syndicats de bloquer la situation, reproche de son côté aux organisations syndicales de refuser des réformes pour moderniser le rail. Il pourrait passer en force, a-t-il assuré vendredi sur Sky News. "Si nous ne pouvons pas mettre en place ces modernisations, nous devrons (les) imposer", a-t-il dit.

Dimanche, les dockers du port de Felixstowe (est de l'Angleterre) – le plus gros pour le fret dans le pays – démarreront à leur tour une grève de huit jours, menaçant de mettre à l'arrêt une grande partie du trafic de marchandises du pays. Postiers, employés de l'opérateur télécoms BT, manutentionnaires d'Amazon, mais aussi avocats pénalistes ou éboueurs ont également débrayé ou prévoient de le faire. Les mouvements pourraient durer au-delà de l'été, et se propager aux fonctionnaires de l'enseignement ou encore de la santé.

Avec AFP et Reuters

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Au Royaume-Uni, l'inflation soulève une nouvelle vague de grèves

La semaine de l'éco

Inflation record au Royaume-Uni : vers une grève générale ?

L'Humanité

« On vient défendre les petits producteurs »

Reportage

Solidarité Le PCF et le Mouvement de défense des exploitants familiaux ont organisé, jeudi, en Île-de-France, des ventes de fruits et légumes au « juste prix ». L’occasion de dénoncer la hausse du coût de l’alimentation et le modèle de la grande distribution.

Ce jeudi matin, Agnès a changé de destination pour faire ses courses. En écoutant la radio, cette retraitée a entendu parler d’une vente de fruits et légumes, organisée comme chaque année par le PCF et le le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), place de la Bastille, à Paris. « C’est la première fois que je viens, c’est une très bonne idée ! » s’exclame cette sexagénaire dynamique vêtue d’une robe à fleurs assortie à son rouge à lèvres. Elle fait ses comptes, en ouvrant son cabas pour regarder ses achats du jour. « J’en ai eu pour 7 euros pour 2 kg de nectarines, c’est moins cher que dans les supermarchés ! Ici, l’ambiance est conviviale, sympathique, et je préfère donner mon argent aux agriculteurs plutôt qu’à la grande distribution. »

Cette retraitée est arrivée à 9 heures, soit une heure après l’ouverture de ce marché solidaire. Dès 10 heures, ils étaient une cinquantaine à patienter pour remplir leurs sacs de courses de salades, melons, tomates, pommes de terre, haricots verts, mesclun, oignons, poires, prunes, ­raisin et miel. Sans débourser des sommes astronomiques. À 4 euros les 2 kg de pommes et 6 euros les 5 kg de pommes de terre, les stocks ont vite fondu. « Nous faisons la démonstration qu’il est possible de manger des produits de qualité à des tarifs justes pour le consommateur, et qui permettent aux paysans de vivre dignement. Aujourd’hui, nous proposons 25 tonnes de fruits et légumes », expose Raymond Girardi, le vice-président du Modef. « On peut manger sainement et en quantité suffisante, abonde Élie Joussellin, adjoint communiste à la mairie du 10e arrondissement. Le problème, ce sont les marges exponentielles de la grande distribution, il faut absolument changer de modèle et bloquer les prix de l’alimentation, qui représente aujourd’hui le deuxième poste de dépense des Français après le logement. »

« dans les supermarchés, si on veut de bonnes tomates, c’est presque 5 euros le kilo »

Peu à peu, la foule grossit, un dialogue s’engage entre les militants et les acheteurs. « C’est le PC qui fait ça ? » demande une dame, très énergique, en train de poser ses fruits et légumes dans une clayette en bois. « Le PCF et le Modef », lui répond fièrement une jeune militante communiste. La femme poursuit en riant : « Je ne suis pas communiste, mais je suis pour les légumes ! » Brigitte Gabriels vient du 20e arrondissement et avance avec son conjoint d’un pas vif en direction de leur voiture pour ranger leurs courses. « On vient pour défendre les petits producteurs, les maraîchers qui ne gagnent pas leur vie, raconte-t-elle. Nous sommes dégoûtés de voir que les grandes surfaces se font des sous sur leur dos. »

Un peu plus loin, Raymond Girardi explique aux passants les objectifs de la vente. « On vient vous vendre des produits au juste prix, c’est-à-dire le prix que vous devriez payer partout et qui nous permettrait de gagner nos vies. » Un couple de trentenaires hoche la tête en signe d’acquiescement. À l’entrée du marché, plusieurs militants du Modef distribuent un tract sur lequel on lit : « Les exploitations maraîchères sont en voie de disparition aujourd’hui en France ». Une façon d’alerter sur l’absence d’autonomie de notre système. Raymond Girardi estime ainsi que la France a perdu de sa souveraineté alimentaire et formule des propositions pour y remédier. « C’est essentiel de mieux rémunérer les paysans qui ainsi développeront leur production afin de contribuer à l’autonomie du pays. Il faut 1 million de paysans supplémentaires pour couvrir les besoins alimentaires », explique le responsable syndical.

Côté consommateurs, « tout est de plus en plus cher », dit une retraitée, alors que l’inflation pour les fruits et légumes atteint les 11 % en un an. Pour ses achats, cette dame a ses habitudes dans une grande surface, où elle lâche « 250 euros par mois. Je suis toute seule, mais l’addition grimpe vite. Pourtant, j’achète le strict minimum. Je suis contente que mon fils soit grand parce que, quand on vivait ensemble, je dépensais 50 euros de plus par semaine ». À des kilomètres de là, devant la mairie d’Ivry-sur-Seine où, comme dans d’autres villes du Val-de-Marne ou encore des Hauts-de-Seine, le PCF organise aussi une vente directe, Chantal tire le même constat amer : « Tout a augmenté dans les supermarchés, si on veut de bonnes tomates, c’est presque 5 euros le kilo. » Akli, un militant communiste et vendeur d’un jour, en est certain : les quelques mesures décidées par le gouvernement cet été ne suffiront pas. « Un modèle plus juste doit émerger pour améliorer le pouvoir d’achat de tous les Français », estime- t-il, jugeant également que « la situation très inquiétante du monde agricole » nécessite « de nouveaux modes de production et de distribution ». Une perspective devenue, le temps d’une journée, réalité ce jeudi.

Lola Ruscio avec Inès Gacemi

L'Humanité

À pied ou à vélo, la révolution du tourisme

Premier plan

Vacances Changer ses habitudes. Aller moins loin. Voyager sans moteur. Nombreux sont les Français, cet été, à délaisser la voiture et l’avion, que ce soit pour limiter leur empreinte carbone ou parce que des raisons économiques les y incitent.

Nadège Dubessay

S’évader à vélo plusieurs jours. Camper au fil du voyage. C’est Hamza, 11 ans, qui en a parlé le premier. Convaincre sa mère n’aura pas été bien difficile. « Je suis issue d’un milieu rural où la bicyclette représentait l’unique moyen de locomotion sans solliciter les parents, explique Anne. Je suis partie plusieurs fois seule. Et là, mon fils m’a dit : j’aimerais bien venir. » La journaliste de 44 ans garde cette petite phrase dans un coin de sa tête. Jusqu’au moment où il faut préparer les grandes vacances. Avec Hamza, elle a déjà voyagé loin, très loin. « Pour des raisons écologiques évidentes, je n’ai plus envie de prendre l’avion », assure-t-elle. Le Covid est aussi passé par là, avec son lot de remises en question. Alors, cette année, va pour les plages de Seine-Maritime. En ce long week-end de l’Assomption, ils reviennent tout juste de leur périple. De Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) jusqu’au Havre (Seine-Maritime), huit jours à leur rythme, le long des berges de la Seine, avec une moyenne de 50 kilomètres par jour. « C’était magnifique, se réjouit Anne. Les sentiers de halage sont bien ombragés. Hamza a été super enthousiaste. C’était vraiment très chouette de partager ça ensemble. » L’entourage de la famille parle de défi relevé. Anne hausse les épaules : « Pour nous, c’était juste une grande balade. Une variation de nos vacances. »

« la randonnée nous apprend à être patients »

Comme Hamza et Anne, ils sont nombreux cet été à faire le choix de pédaler. Une véritable « vélorution » née il y a une dizaine d’années, d’abord en ville. On compte en France 10 millions de nouveaux pratiquants au cours des six dernières années, soit près de 32 millions au total. Depuis la crise sanitaire, le cyclotourisme est devenu la première pratique d’itinérance touristique, devançant la pourtant très populaire randonnée pédestre. Selon le réseau de collectivités Vélo & Territoires, de janvier à début juillet 2022, les cyclistes étaient en moyenne 16 % (44 % en mai) de plus qu’à la même période en 2021 à parcourir les EuroVelo, un réseau européen de voies cyclables qui s’étend sur 9 000 kilomètres dans l’Hexagone. Cet été, le groupe Facebook « Voyager à vélo » déborde de témoignages de nouveaux cyclotouristes. Ils étaient moins de 20 000 internautes à échanger les bons tuyaux et les expériences. Ils sont aujourd’hui près de 70 000. Des novices qui partent en itinérance plus jeunes – entre 25 et 45 ans – et puisent toutes les informations, cartes et autres conseils, sur Internet, où elles foisonnent.

Certes, les restrictions aux frontières ont poussé bon nombre de personnes à découvrir les paysages plus près de chez eux. La société en a été bouleversée et, aujourd’hui plus qu’hier, il y a ce besoin de sortir, d’être au soleil, de prendre conscience des mérites de la lenteur. Selon une étude du ministère de l’Économie, le nombre de passages sur les véloroutes a augmenté de 18 % par rapport à 2019. « La Loire à vélo » – le plus ancien des itinéraires, déjà fort de plus de 1 million de cyclotouristes – a vu sa fréquentation augmenter de 30 %. Le chemin était déjà tracé en partie. Deuxième destination mondiale pour les vacances à vélo, (loin) derrière l’Allemagne, le pays dispose d’un peu plus de 20 000 kilomètres balisés. Le gouvernement ambitionne de faire de la France la première destination vélotouristique au monde d’ici à 2030. Il reste du boulot : quelque 6 230 kilomètres doivent encore être adaptés pour atteindre l’objectif. Surtout, il faut être en capacité de garantir un dispositif sécurisé et sécurisant, avec des panneaux d’itinéraire visibles. Développer la pratique de la bicyclette, c’est la faire entrer dans tous les projets d’aménagement. La campagne « Mon vélo dans le train », par exemple, réunit 22 associations pour faire bouger les lignes.

Après le vélo, la randonnée pédestre compte elle aussi un nombre croissant d’adeptes. L’épidémie, là encore, a montré que le voyage pouvait commencer au bout de sa chaussure. Partir moins loin, moins longtemps, mais aussi pour moins cher. Car l’inflation, qui a dépassé 6 % sur un an, est bien palpable. Quand le prix des carburants flirte avec les 2 euros le litre, les calculs sont vite faits : mieux vaut opter pour du bon matériel de marche et laisser la voiture au garage. Pierre et Chrystelle ont fait ce choix. Avec leurs deux enfants, Lino, 12 ans, et Anaëlle, 9 ans, ils ont pris le parti de sillonner le Val-d’Oise. Et de commencer leur ­périple en train de banlieue, direction Auvers-sur-Oise, sur les traces de Van Gogh et des impressionnistes. « Il y a beaucoup de forêts bien balisées dans cette région, raconte Pierre. Les enfants ont vu pour la première fois une chevrette et ses deux petits. On est restés comme ça un bon moment, à se regarder. Ils s’en souviendront, c’est sûr ! » En escale au centre équestre de L’Isle-Adam, ils se sont payé le luxe d’une balade à cheval. D’ordinaire, la famille chargeait à bloc le coffre de la Twingo et filait vers la Méditerranée. Elle, infirmière, avait besoin d’autre chose, après deux années où ses nerfs ont été mis à rude épreuve : « Une collègue m’a parlé de l’une de ses randos en famille. Ça m’a tout de suite inspirée. » Restait à convaincre les enfants. Pierre rigole : « On a choisi de camper. Ils ont aimé l’idée. »

Près de 27 millions de Français déclarent avoir pratiqué la marche et la randonnée pédestre en 2021. Soit 9 millions de plus qu’en 2014, d’après une étude de la Fédération française de randonnée (FFR). Avec près de 3 500 clubs, la FFR recense cette année une augmentation de 8 % de son nombre d’adhérents. Pour Olivier Bleys, écrivain et auteur de l’Art de la marche (éd. Albin Michel), « la randonnée nous apprend à être patients. À nou s débarrasser du superflu et à prendre conscience du temps. C’est tout l’inverse de nos sociétés modernes ». À pied ou à vélo, ils sont de plus en plus nombreux à repenser leur conception des vacances. Souci d’écologie, d’économies. Ou les deux à la fois. Dans un monde qui va trop vite, ces Français bousculent les règles et font acte de résistance.

vacancesvélorandonnée pédestreenvironnement
France24 - Monde

Pascal Ianni : "L'armée française a décidé de quitter le Mali, mais le combat continue ailleurs"

Publié le : 18/07/2022 - 16:47

Cyril PAYEN

Les derniers soldats français de l’opération Barkhane quittent le Mali, redéfinissant la stratégie de l’armée française en Afrique. Cyril Payen reçoit le général Pascal Ianni, porte-parole du chef d'état-major des armées françaises qui alerte sur la montée en puissance du groupe État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) : "Ce qu'on avait réussi à empêcher c'était la territorialisation, la création d'un califat territorial. Mais l'EIGS remonte en puissance", déplore le général.

France24 - Monde

Mali : Paris assure œuvrer à la libération d'Olivier Dubois, malgré la fin de Barkhane

Publié le : 19/08/2022 - 18:20

FRANCE 24 Suivre

Le Quai d'Orsay a assuré, vendredi, rester totalement engagé pour la libération du journaliste Olivier Dubois, enlevé il y a 505 jours au Mali, et ce malgré la fin de la présence des militaires français de l'opération Barkhane dans le pays.

Au Mali, les forces françaises ont beau avoir plié bagage, Paris n'oublie en rien le journaliste Olivier Dubois, qui s'y trouve détenu : tel est en substance le message du gouvernement français vendredi 19 aout, après le retrait, cette semaine, de la force Barkhane du pays, aux prises avec des groupes jihadistes.

"Le retrait de l'opération Barkhane du Mali ne diminue en rien la mobilisation de la France pour faire libérer Olivier Dubois", a dit devant la presse le porte-parole adjoint des Affaires étrangères, François Delmas.

Le dernier soldat français a quitté le Mali après neuf ans d'engagement contre les jihadistes. La junte au pouvoir à Bamako depuis le putsch d'août 2020 s'est détournée de la France et de ses alliés pour se tourner vers la Russie.

Unique otage français au monde

"Tous les efforts sont déployés pour obtenir la libération de notre compatriote", a déclaré François Delmas à l'approche du 500e jour de captivité d'Olivier Dubois, dimanche 14 aout.

>> 500e jour de captivité d'Olivier Dubois : la famille tente de sensibiliser l’opinion et interpelle les autorités françaises.

Le journaliste indépendant, qui vit et travaille au Mali depuis 2015, a lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021. Il y expliquait avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda. Il est le seul otage français recensé dans le monde.

Sa famille a lancé un appel à envoyer une carte postale au président Emmanuel Macron à l'approche du 500e jour de captivité pour lui demander quand Olivier Dubois serait libéré.

1/2 Pour #OlivierDubois, une carte postale à @EmmanuelMacron.@MinColonna @Elisabeth_Borne @AssembleeNat #otage #France #Mali #media #Sahel #journalisme #DirectAN #EmmanuelMacron #LiberonsOlivierDubois #PetitionOlivierDubois pic.twitter.com/g3OPkLkMJ9

August 5, 2022

Le porte-parole adjoint des Affaires étrangères a assuré que les autorités françaises maintenaient un contact régulier avec ses proches. Il a répété qu'en matière d'enlèvements, "la discrétion est une condition essentielle de l'efficacité de l'action de l'État et de la sécurité des personnes".

Avec AFP

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Déborah Al Hawi Al Masri, compagne d'Olivier Dubois, otage au Mali : "Je ne perds pas espoir"

Paris dénonce l'"irresponsabilité" de l'ex-otage Sophie Pétronin, de retour au Mali

L'Entretien de France 24

Déborah, compagne d'Olivier Dubois, détenu au Mali : "Les enfants et moi attendons ton retour"

France24 - Monde

Cépages oubliés, nouvelles pratiques : le vignoble français s'adapte au réchauffement climatique

Publié le : 16/08/2022 - 18:48

Cyrielle CABOT

Dans les vignes françaises, l'année 2022 est difficile. Après des gelées tardives, de la grêle, il faut faire face aux canicules à répétition et à une sécheresse historique. Des aléas météorologiques qui deviendront de plus en plus fréquents sous l'effet du réchauffement climatique. Face à cette réalité, la filière tente de s'adapter : réhabiliter des cépages oubliés, relocaliser les vignobles, modifier leur structure… plusieurs solutions émergent. 

Dans le Languedoc-Roussillon, quelques vignerons ont lancé la période des vendanges dès fin juillet. Quelques jours plus tard, début août, d'autres mettaient les premiers coups de sécateur en Haute-Corse, une à trois semaines plus tôt qu'à l'habitude. À l'image de ces dernières années, les vendanges 2022 s'annoncent une nouvelle fois précoces. En cause : les températures caniculaires et la sécheresse historique de l'été

"Le millésime 2022 s'annonce compliqué pour le vin français", déplore Laurent Audeguin, de l'Institut français de la vigne et du vin (IFV). "Avec la chaleur, le raisin brûle et mûrit trop tôt dans la plupart des régions. Les arômes n'ont pas le temps de se développer", détaille le spécialiste. "La hausse des températures fait aussi baisser l'acidité du vin et augmente le taux d'alcool. Concrètement, c'est tout l'équilibre qui se retrouve perturbé."

La sécheresse vient encore aggraver la situation. Normalement, la vigne est résistante et capable de puiser de l'eau avec ses racines profondes. Mais cette année, dans plusieurs régions viticoles, notamment du sud de la France, les nappes phréatiques sont totalement asséchées. Sans eau, la vigne perd ses feuilles et ses raisins ne peuvent plus grossir. "Non seulement la qualité est altérée, mais on peut aussi s'inquiéter pour la production", résume Laurent Audeguin. "Dans les domaines où les vendanges n'ont pas démarré, on attend donc avec espoir quelques gouttes de pluie pour sauver la situation."

L'année 2022, un scénario voué à se répéter 

Dans le milieu viticole, on s'attend à ce qu'une année comme celle-ci devienne la norme. "Depuis 2010, des aléas climatiques viennent systématiquement affecter la production du vin. Cette fois, on a eu le gel de printemps, les grêles, puis ces canicules et la sécheresse", détaille Nathalie Ollat, chercheuse à l'Inrae, spécialiste de la vigne. Pour elle, le constat est sans appel : "On est devant une illustration des conséquences du réchauffement climatique."

L'année 2021 avait déjà été catastrophique. Une vague de chaleur printanière, suivie d'un épisode de gel, avait détruit une grande partie des productions. Des pluies abondantes avaient ensuite fait proliférer des maladies comme le mildiou et l'oïdium. Avant, 2020 avait été marquée par des records de précocité, conséquence d'un printemps historiquement chaud.

"On est devant des scénarios appelés à se répéter", poursuit Nathalie Ollat. "Aujourd'hui, je ne connais pas un viticulteur qui soit climatosceptique. Ils vivent le réchauffement climatique au quotidien", abonde Laurent Audeguin. Preuve en est : en trente ans, la date des vendanges a avancé de près de trois semaines.

L'avenir dans les cépages oubliés ? 

Face à ce constat, la filière viticole tente de s'adapter. En août 2021, elle a mis en place une stratégie nationale pour sauvegarder les vignobles et leurs appellations. Depuis, les changements se font par petites touches. Et l'enjeu est majeur : en 2021, les exportations de vins et de spiritueux ont pesé 15,5 milliards d'euros dans la balance commerciale française. 

"Il faut tout miser sur la diversité des cépages", affirme Nathalie Ollat, qui travaille sur l'impact du réchauffement climatique sur les vignobles depuis une dizaine d'années. "Aujourd'hui, la France recense environ 400 cépages, mais elle en utilise à peine un tiers. La grande majorité ont été oubliés, jugés à un moment donné pas assez rentables", explique-t-elle. 

Parmi ces cépages tombés dans les méandres de l'Histoire, certains pourraient cependant être mieux adaptés aux conditions météorologiques des années à venir. "Certains, notamment issus de milieu montagnard, ont des maturations plus tardives et semblent particulièrement tolérants à la sécheresse. Ils peuvent se révéler particulièrement intéressants."

En Isère, Nicolas Gonnin s'est spécialisé dans ces cépages oubliés. Lorsqu'il a repris la petite exploitation familiale, en 2005, il a décidé d'arracher les plants de pinot noir et de chardonnay installés par ses grands-parents dans les années 1970 pour y planter uniquement des cépages locaux aux noms inconnus du grand public : jacquère, mondeuse noire, persan, verdesse, viognier… 

Pour le vigneron et œnologue, l'avantage est double : "Cela permet de renouer avec un patrimoine local et de produire des vins avec une vraie identité", explique-t-il. "Et pour lutter contre les aléas climatiques, il faut tout miser sur la diversité. Les anciens l'avaient bien compris et avaient une multitude de cépages, aux caractéristiques différentes, sur leurs terres. De cette façon, on s'assure de pouvoir maintenir une production malgré le gel, la sécheresse, les canicules…" 

Lorsque le vigneron n'est pas auprès de son raisin, il travaille aux côtés du Centre d’ampélographie alpine Pierre Galet (CAAPG), dont il est vice-président. Installée en Savoie, cette association d'étude de la vigne s'est donné pour mission de réhabiliter ces cépages anciens alpins. Jusqu'à présent, elle a réussi à en réinscrire 17 au catalogue national, étape nécessaire pour pouvoir les cultiver de nouveau.

"L'autre solution serait d'aller chercher des cépages à l'étranger, notamment en Méditerranée", poursuit Nathalie Ollat. "À Bordeaux, dès 2009, a été mis en place un vignoble expérimental, avec 52 cépages provenant de France et de l'étranger, notamment d'Espagne et du Portugal, pour évaluer leur potentiel. C'est très prometteur."

Troisième option : des cépages hybrides, modifiés génétiquement en laboratoire pour mieux résister à la sécheresse ou au gel. "Si ces croisements sont étudiés dans le cadre de la lutte contre les maladies, cette option reste peu étudiée", notamment en raison des coûts engendrés, note la spécialiste.

"Le paysage vinicole va profondément changer"

Ailleurs, des viticulteurs ont décidé de modifier leurs pratiques à leur échelle. La liste des expérimentations est longue : certains modifient la densité de leurs parcelles pour être moins demandeurs en eau, d'autres réfléchissent à assainir des eaux usées pour alimenter des systèmes d'irrigation. Plusieurs viticulteurs tentent, de leur côté, de planter des arbres pour protéger les vignes… "On a aussi un exemple d'exploitation où on a installé des panneaux photovoltaïques au-dessus de vignes, de façon à les maintenir à l'ombre tout en produisant de l'électricité", note Nathalie Ollat. 

Et si la solution se trouvait dans une réorganisation de l'espace vinicole ? "Les vignerons peuvent envisager de relocaliser leurs plantations, en relief, par exemple", propose Nathalie Ollat. "Avec le réchauffement climatique, certains territoires vont devenir plus propices à la culture de la vigne", affirme Laurent Audeguin. "Aujourd'hui, on voit déjà des initiatives personnelles, à petite échelle, émerger en Bretagne ou dans les Hauts-de-France, par exemple. Si les financements suivent, cela pourrait être prometteur dans les années à venir." Et de préciser : "Cela ne veut pas dire qu'on fera du Bordeaux à Brest, mais que de nouveaux vins pourraient naître."

"Le paysage vinicole va profondément changer d'ici 2050. Et cela dépendra des résultats des expérimentations qui sont aujourd'hui testées sur l'ensemble du territoire", conclut Nathalie Ollat. "Dans le Sud, on aura peut-être des vignobles irrigués, d'autres disparus, ou un retour à des cépages ancestraux. Peut-être que les vins de Bourgogne, qui n'utilisent aujourd'hui qu'un cépage, seront alors composés de plusieurs. Et peut-être que nous aurons de tout nouveaux vignobles sur de nouveaux territoires."

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Vin français : des exportations record en 2021

Vignoble du Beaujolais : des expérimentations pour s'adapter au défi climatique

France : le monde agricole en souffrance après une vague de froid dévastatrice

L'Humanité

Twingo

Billet

Maurice Ulrich

Ça ne s’arrange pas. Nous ne reverrons pas de sitôt les bocaux de moutarde. Et si ce n’était que cela pour nous monter au nez ! Dans une tribune de la presse hebdomadaire, Jean-Daniel Lévy, le directeur délégué de l’institut Harris Interactive, nous met en garde. Nous changeons de monde, la pénurie menace. Huile, blé, farine, céréales, pois chiches sans lesquels il n’est pas de bon couscous… Mais aussi semi-conducteurs, vélos et même, oui, voitures de luxe. Les délais de livraison défient les plus patients. Vingt-huit mois pour une Aston Martin, deux ans pour une Ferrari, dix-huit mois pour un coupé Bentley. Les riches aussi sont frappés dans ce qu’ils ont de plus cher. Déjà, Luca de Meo, directeur général de Renault, est sur le coup, qui constatait, il y a quelques jours dans un entretien, que le groupe ne gagnait pas « assez de cash » avec ses modèles populaires. « Nos voitures ont plus de valeur, vraiment plus, et le client devra payer sa voiture au prix correspondant. » On pourra se la péter avec une Twingo, et livrée plus vite.

le billet de Maurice Ulrich
France24 - Monde

Canicule en Chine : "Dans la province du Sichuan, toutes les usines ont été mises à l'arrêt"

Publié le : 20/08/2022 - 11:01Modifié le : 20/08/2022 - 11:20

Lou KISIELA

Le mercure dépasse allègrement les 40 °C ces derniers jours au Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine. En raison de la canicule, les cours d'eau de la région sont asséchés, ce qui pèse sur le réseau électrique car les climatiseurs tournent à plein régime. Selon notre correspondante, Lou Kisiela, "toutes les usines ont été mises à l'arrêt depuis deux semaines" pour réduire la consommation en électricité.

France24 - Monde

En direct : Washington renforce l'aide militaire à l'Ukraine, les frappes continuent dans l'Est

Publié le : 20/08/2022 - 06:59Modifié le : 20/08/2022 - 10:43

FRANCE 24 Suivre Matthieu MABIN

Washington a annoncé vendredi une nouvelle tranche d'aide militaire d'un montant de 775 millions de dollars à l'Ukraine, notant un "manque total de progrès sur le champ de bataille" des troupes russes. En parallèle, Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, a fait l'objet de nouvelles frappes dont le bilan est d'au moins 15 morts. Suivez les derniers développements de la journée.

  • 10 h 35 : comment peut s'organiser l'inspection de la centrale nucléaire de Zaporijjia ? 

"Il y aura un certain nombre d'obstacles" pour organiser l'inspection de la centrale nucléaire de Zaporijjia, note Mélanie Huet, envoyée spéciale de France 24 en Ukraine. Vladimir Poutine a accepté vendredi que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) envoie une mission dans cette centrale, la plus grande d'Europe, disant craindre que les bombardements ne finissent par provoquer une "catastrophe de grande envergure". "Il faudra voir sur quelles conditions s'accordent les Russes et l'AIEA, notamment concernant l'accès aux lieux."

  • 9 h 50 : l'état-major de la mer Noire de la marine russe attaqué par un drone

Une attaque au drone a visé samedi l'état-major de la Flotte russe de la mer Noire à Sébastopol, sans faire de blessés, a indiqué le gouverneur de cette ville de la péninsule annexée de Crimée, Mikhaïl Razvojaïev. "Le drone a été abattu juste au-dessus de l'état-major de la Flotte, il est tombé sur le toit et a pris feu", a-t-il indiqué sur Telegram.

Il s'agit de la deuxième attaque au drone contre l'état-major de la marine russe à Sébastopol en moins d'un mois.

  • 6 h 50 : plus de 21 000 personnes évacuées en dix jours des territoires ukrainiens occupés

Plus de 21 000 personnes ont été évacuées en dix jours des territoires occupés par la Russie, dont plus de 9 000 de la région de Zaporijjia et plus 8 000 de la région de Kherson, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.   

  • 3 h 35 : plusieurs morts dans de nouvelles frappes à Kharkiv

Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, dans le nord-est du pays, a en outre fait l’objet de nouvelles frappes dont le bilan est d’au moins quinze morts, ont fait savoir les autorités de la ville.

  • 00 h 10 : huit maires de villes européennes en déplacement à Kiev

Les maires des villes de Marseille, Lyon, Athènes, Florence, Helsinki, Oslo, Riga et Tirana se sont rendus vendredi à Kiev et ont ratifié un protocole d'accord "en présence" de Volodymyr Zelensky "pour une reconstruction durable des villes ukrainiennes", selon un communiqué.

Dans ce communiqué de la ville de Marseille, son maire Benoît Payan explique que ce texte "entend mettre sur pied des actions conjointes et réaffirme l'ambition de permettre, dès le rétablissement de la paix, une réhabilitation rapide, écologique" et "respectueuse de l'État de droit, ainsi que des droits civiques et sociaux des populations".

>> À revoir : L'Ukraine, un pays à reconstruire : le défi colossal des autorités

Le peuple de Marseille et celui de Kiev sont des peuples frères. Nous avons signé, avec le Maire @Vitaliy_Klychko, un accord de coopération entre nos deux villes. Nous écrivons dès aujourd’hui notre avenir commun et comme nous aidons Odessa nous aiderons Kiev. pic.twitter.com/MxSaxbPH78

August 19, 2022
  • 23 h 30 : le Pentagone annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine

Le Pentagone va débloquer une nouvelle tranche d'aide militaire à l'Ukraine, pour un montant de 775 millions de dollars, qui comprend notamment des missiles supplémentaires pour les systèmes américains d'artillerie de précision Himars, a indiqué vendredi à la presse une haute responsable du ministère américain de la Défense. Elle a souligné que les forces ukrainiennes étaient parvenues ces dernières semaines à stopper l'avance des forces russes dans le sud et l'est du pays, citant notamment leur utilisation avec succès de ces missiles américains. 

"Vous pouvez constater un manque total de progrès des Russes sur le champ de bataille", a-t-elle déclaré.

Avec AFP

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Ukraine : plus de quatre mois après le retrait des Russes, la ville de Boutcha enterre ses morts

LE FIL DU 18 AOÛT

Aux côtés de Zelensky et Guterres, Erdogan s'alarme du danger d'un "nouveau Tchernobyl"

LE FIL DU 17 AOÛT

Ukraine : l'Otan réclame une "inspection" urgente de l'AIEA à Zaporijjia

L'Humanité

WEBSÉRIE. Ep2. La Fête de l'Humanité au cœur de l'Essonne

Reportage

Cette semaine, découvrez le nouvel épisode de votre websérie consacrée au déménagement de la Fête de l'Humanité sur La Base 217 (Le Plessis-Pâté/Brétigny-sur-Orge).

Ce nouveau reportage, au plus près des équipes, vous fait découvrir le travail en amont avant le départ sur le nouveau terrain et les coulisses de cette édition hors-norme :  le plan de la Fête, la vente des bons de soutien, la signature de la convention avec Cœur d'Essonne Agglomération qui accueille l'évènement ainsi que le travail de la rédaction.

Chaque mercredi, venez découvrir de l'intérieur comment se prépare ce nouveau modèle de Fête !

Rendez-vous la semaine prochaine sur le terrain avec l'arrivée des équipes dans l' Essonne et le début du montage sur le site de la Fête de l'Humanité.

Le pass 3 jours est en vente ici.

L'Humanité

VIDÉO. Nuits des Étoiles. Avec les astronomes de la Butte-Montmartre

Reportage

Les Nuits des Étoiles ont fêté leur 32e édition les 5,6 et 7 août 2022. Une manifestation proposée sur tout le territoire à découvrir en famille ou entre amis. L'Humanité a rejoint la soirée d'observation céleste animée par l'Association Française de l'Astronomie à Montmartre.

Franck Cartelet

Après deux années ternies par l'épidémie de covid-19, les Nuits des étoiles ont de nouveau brillé sur tout le territoire. Animées par des équipes d'astronomes bénévoles issus de clubs, planétariums et offices du tourisme, ce sont 511 rendez-vous qui étaient organisés par l'Association Française d'Astronomie.

Pour cette édition, c'est le thème de l'exploration qui est mis en valeur, alors que l'année 2022 doit être marquée d'une nouvelle mission lunaire, nommée Artemis.

Découvrir la Lune puis Jupiter et Saturne

Positionnés en haut du square Louise Michel, au pied du Sacré-Cœur, une équipe de 6 animateurs, équipés de  télescopes, vous invite à découvrir la Lune puis Jupiter et Saturne.

"Au sein de la ville lumière, avec tous les bureaux éclairés, il y a un halo lumineux dans le ciel de Paris donc nous allons regarder les objets les plus lumineux comme la Lune qui est très proche et qui nous offre de très beaux détails" explique Rémi Leblanc-Messager, l'un des animateurs de cette Nuit des Étoiles.

Mais le rôle de Rémi ne s'arrête pas là. Parler du ciel, faire de la prévention sur la pollution lumineuse et répondre à une multitude de questions des visiteurs venus s'émerveiller devant ce spectacle céleste font parti de ses objectifs. Pour rappel, la période est idéale, l'été et la douceur des températures nocturnes incitent à profiter du spectacle.

Le partage des émotions

Pour Rémi, le partage des émotions et l'émerveillement restent un moment fort à transmettre. "C'est agréable de voir comment ça résonne chez les gens et découvrir le plaisir chez les visiteurs"/.../ "Cette transmission est extrêmement importante dans un domaine qui est merveilleux et qui fait rêver".

Parler d'astronomie, c'est aussi parler de la Terre et pas seulement pointer le regard vers le cosmos, nous rappelle Rémi. "Ça parle de nous aussi l'astronomie et quelle place on a ?". Beaucoup de questions dont les gens s'emparent. "J'aimerais qu'un jour tous les Français puissent voir la Voix lactée, découvrir ce vertige dans un ciel pur, c'est d'une beauté naturelle inexplicable", s'exalte Rémi.

La pollution lumineuse

Cette édition 2022 s’est déroulée sous un ciel nocturne qui a gagné en visibilité car pour la première fois, la pollution lumineuse sur le territoire français a été mesurée. Réalisée par la société d’expertise du parc d’éclairage public DarkSkyLab et publiée par la revue Ciel & Espace, l’étude montre une amélioration de la situation en cœur de nuit de 2014 à 2021.

"Je viens de voir Saturne et c'est fou !" s'exclame Marine, une jeune picarde en visite dans la capitale. "D'habitude, je m'allonge dans mon jardin et je n'ai pas les explications qui vont avec. Ici, si tu as une question, il y a 5 à 6 personnes qui peuvent y répondre".

L'Humanité

WEBSÉRIE. Ep1. La Fête de l’Humanité s’installe sur la Base 217 en Essonne

Reportage

Découvrez le premier épisode de notre websérie consacrée au déménagement de la Fête de l'Humanité sur La Base 217 au cœur de l’Essonne.

Cette websérie en 6 épisodes vous invite à découvrir le nouveau terrain et les coulisses de cette édition hors-norme : travail des équipes, évolution du montage, préparation des militant.e.s, travail de la rédaction de l'Humanité... Chaque mercredi découvrez de l'intérieur comment se prépare cette nouvelle Fête de l'Humanité 2022 !

Rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir la suite de ce déménagement aux allures de défi...

Le pass 3 jours est en vente ici

L'Humanité

Ibis Bagnolet. Sans-papiers et exploités dans un centre d’hébergement d’urgence

Reportage

Des travailleurs sans-papiers, embauchés par une entreprise sous-traitante de l’association Coallia, en charge de l’hébergement social à l’hôtel Ibis de Bagnolet, occupent depuis le 20 juillet l’établissement afin d’alerter sur leurs conditions de travail. L'Humanité a rejoint leur piquet de grève.

Ils sont salariés sans papiers et pour beaucoup d’entre eux, ils ne sont plus payés depuis cinq mois. Depuis le mercredi 20 juillet, sept d’entre eux se sont mis en grève afin d’alerter sur leurs situations. 

La vie des travailleurs sociaux sans papiers de l’Ibis de Bagnolet

Tout a commencé au début de l’épidémie de Covid-19, alors que le pays entre dans son premier confinement. L’État réquisitionne l’hôtel Ibis de Bagnolet afin d’offrir un hébergement d’urgence aux personnes les plus vulnérables et les plus fragiles.

Coallia, un gros opérateur associatif de politiques publiques

C’est l’association Coallia, un gros opérateur associatif de politiques publiques qui se voit confier la mission. Mais l’organisme décide de sous traiter à une entreprise, baptisée société Gaba Global Service International.

Depuis le mois de février, les retards sur salaires deviennent la règle alors que les bulletins de paie se font de plus en plus discrets. Les semaines de travail varient de 48 à 60 heures alors que le tarif est de 8 euros de l’heure.

5 mois sans salaires

« 5 mois sans salaires, il faut que les chèques arrivent avec les fiches de paie et le paiement des heurs supplémentaires ! » martèle Jean-Albert Guidou, responsable du collectif travailleurs migrants de la CGT

Le syndicaliste tient à préciser : « Si nous n’obtenons pas tout, les procédures se poursuivront au niveau du tribunal des Prud’hommes, voir sur d’autres tribunaux ».

« Concernant la demande de régularisation des camarades, il y a un engagement de l’association Coallia afin de favoriser la situation des travailleurs en grève » conclue le représentant de la CGT.

« Aujourd’hui, nous ne pouvons plus accepter cela au moment où la crise sociale tape aussi fort. Il faut faire respecter le droit de chacun et ça passe par le droit de l’ensemble des salariés », déclare Émilie Lecroq, conseillère départementale PCF de Seine-Saint-Denis. 

L'Humanité

VIDÉO. Fabien Gay défend « l’esprit de paix »

Reportage

Le directeur de l’Humanité a rendu hommage à Jean Jaurès, fondateur de notre journal, assassiné il y a cent huit ans. Axant son discours sur la paix, comme seul combat à même de résoudre les défis de notre siècle, il a donné rendez-vous à tous pour la prochaine Fête de l’Humanité.

Aurélien Soucheyre

Pourquoi Jaurès est-il mort ? Parce qu’il défendait la paix. Parce qu’il s’opposait de toutes ses forces au déclenchement de cette boucherie absurde que fut la Première Guerre mondiale. La guerre, cent huit ans après l’assassinat du fondateur de notre journal, est pourtant là. Elle frappe même le sol européen depuis février et l’invasion militaire russe en Ukraine. « C’est l’horreur, la violence absolue qui prime. C’est la négation de l’humanité, la non-reconnaissance de l’autre. Aucune société ne sort renforcée d’une guerre tant elle laisse des fractures béantes », a prévenu Fabien Gay, dimanche, lors d’un discours devant le Bistrot du Croissant, à Paris, à l’endroit où Jean Jaurès fut tué, le 31 juillet 1914.

Jean Jaurès appelle à l’union des prolétaires

Le directeur de l’Humanité a rappelé n’avoir « qu’une seule boussole : la justice et la paix », alertant contre les risques d’escalade et d’« affrontements militaires d’empires déchus en reconstitution ». « Poutine et ses affidés ont plongé l’Europe dans une phase de tension maximale » et suscité une indignation légitime, mais « quid du Yémen, bombardé par la coalition menée par l’Arabie saoudite dans une guerre qui compte 370 000 victimes ? » a-t-il interrogé. « Quid de la Palestine, toujours et encore plus occupée et violentée » par un État israélien qui « foule ouvertement l’ensemble des résolutions de l’ONU ? ».

En Ukraine – où il défend un « cessez-le-feu immédiat » – comme ailleurs, Fabien Gay appelle à conjurer le pire. À respecter le droit international, à dialoguer, à ne pas se laisser enfermer dans des logiques de conflit, à écarter les tensions nationalistes et les logiques capitalistes d’accaparement des richesses qui ne peuvent « mener qu’au désordre et à l’affrontement ». Car le péril est grand : « Le réarmement militaire partout dans le monde doit nous inquiéter d’autant plus que c’est en Europe qu’il est le plus rapide depuis 2017. Le commerce d’armes est en progression pour atteindre les 2 000 milliards de dollars. Les cinq principaux vendeurs d’armes, dont la France, ont une immense responsabilité dans cet engrenage. »

Construire le projet de paix, c’est mettre au cœur des décisions démocratiques le partage des richesses, la mise sous biens communs des éléments indispensables à la vie humaine. Fabien Gay

Une course démente alors même que les objectifs de développement durable établis par l’ONU, « qui visent à répondre aux grands défis de l’humanité, comme la faim dans le monde, le réchauffement climatique et l’accès aux droits fondamentaux, sont évalués à 2 500 milliards ». « On se rend compte du gâchis qui nous est imposé », dénonce Fabien Gay. Un gâchis qu’il est temps d’empêcher, en France et dans le monde. « C’est l’esprit qui animait Jaurès qui doit nous animer. Celui de la paix. Non pas comme le moment où la guerre n’est pas, mais bien comme projet de société, comme culture, comme principe fondateur et supérieur », mesure Fabien Gay. « Construire le projet de paix, c’est mettre au cœur des décisions démocratiques le partage des richesses, la mise sous biens communs des éléments indispensables à la vie humaine », assure-t-il, concluant que, « face au péril militariste, il est vital de bâtir un multilatéralisme par et pour les peuples ». Et que, « face au changement climatique et aux défis des migrants qui quitteront des espaces devenus inhabitables, face au besoin de nourrir 9 milliards d’habitants par des sociétés interdépendantes, la paix est le chemin nécessaire pour assurer la bonne résolution des enjeux ».

L'Humanité

La « happy house » de Kungs

Actu

Musique Le jeune compositeur français, Valentin Brunel de son vrai nom, n’a pas fini de faire danser son public. Après un succès planétaire, il livre son second opus en 2022. De quoi faire vibrer la Fête sur la Scène Angela Davis, le vendredi 9 septembre, à 22 heures.

Emma Neige

Il commence à jouer des tambours à 5 ans, puis se passionne pour la musique électronique durant son adolescence. Valentin Brunel, alias Kungs, né en 1996 à Toulon, interrompt ses études pour se lancer corps et âme dans la musique. Il compose alors le titre qui va propulser sa carrière : This Girl. Avec ce septième morceau, le plus shazamé (identifié par l’application Shazam) de tous les temps, il réussit à faire danser le monde entier à seulement 19 ans. Dès son entrée dans le milieu, il se définit plus compositeur que disc-jockey et acquiert avec ses morceaux une reconnaissance internationale. En février 2017, son premier album, Layers, est récompensé par la victoire de la musique du meilleur album de musiques électroniques ou dance de l’année. Kungs poursuit son ascension et performe dans de grands festivals comme Coachella, l’EDC Las Vegas et Tomorrowland. Son nouvel opus, Club Azur, sort en mars 2022. Avant d’être un album, c’est d’abord un événement que Kungs a créé. Durant le confinement, il organise tous les samedis, de 22 heures à 4 heures du matin, les livestreams Club Azur, qu’il présente avec humour comme ​​​​​​​« la plus grosse soirée de France ». Il compose le morceau Never Going Home lors d’un de ces lives. Kungs décide de faire de la musique positive pour son public, qui, comme lui, est coincé à la maison, avec pour objectif de sortir son album pour la réouverture des clubs. On ressent la volonté du jeune artiste de faire danser son public. Martin Solveig prête sa voix sur deux titres de l’album, un honneur pour le jeune Toulonnais, qui le cite parmi ses plus grandes influences. Les morceaux légers et dansants de Kungs sont pensés pour les festivals, pour le grand bonheur du public de la Fête.

Fête de l'Humanité 2022Musiqueconcerts
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En guerre contre l’évasion fiscale

Actu

Cyprien Boganda

Les années n’ont pas entamé sa combativité. À 78 ans, l’ancienne magistrate et femme politique continue de batailler contre l’évasion fiscale, l’un des grands sujets d’une vie bien remplie. À la Fête de l’Humanité, elle aura l’occasion de faire partager son expérience en la matière : désormais avocate, elle épaule les syndicats qui attaquent en justice les multinationales soupçonnées de dissimuler une partie de leurs avoirs. C’est elle qui a, par exemple, porté plainte contre McDo en 2015 pour fraude fiscale – la multinationale a accepté de verser 1,25 milliard d’euros pour éviter des poursuites en France –, ou, plus récemment, contre General Electric. Née en 1943, en Norvège, Eva Joly a été juge d’instruction au pôle financier durant de nombreuses années, où elle s’est fait connaître à la faveur de plusieurs dossiers retentissants (affaire Elf, notamment).

Fête de l'Humanité 2022éva Joly
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Les femmes en paroles et musique

Actu

Débats, enregistrements de podcasts, soirée spéciale : à la Fête de l’Humanité, le deuxième sexe envahit tous les espaces.

Lutte contre les violences, féminicides, sexisme, attaques contre les droits reproductifs… L’Humanité rend compte tout au long de l’année de l’évolution de notre société sur les questions de genre : la libération de la parole des femmes et les progrès de leurs combats pour l’égalité, mais aussi les injonctions, les régressions et atteintes à l’intégrité du corps des femmes. Récemment, la terrible remise en cause du droit à l’avortement dans tous les États américains avec la révocation de l’arrêt Roe vs Wade par la Cour suprême nous a rappelé une vérité énoncée il y a plus de cinquante ans par la philosophe féministe Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » La Fête de l’Humanité est l’espace idéal pour discuter de la révolution féministe en cours, comme de ces multiples remises en question dans de nombreux pays, notamment au Village du monde où la situation aux États-Unis sera développée et mise en perspective. Le stand du PCF abordera aussi ce sujet, tout comme celui de la gestation pour autrui et la marchandisation du corps des femmes, la lutte contre la pédocriminalité et les violences sexistes et sexuelles, la recherche médicale androcentrée, les campagnes et la prise en charge de l’endométriose. L’Agora dédiera sa soirée du vendredi au « deuxième sexe » en menant le débat contre les agressions sexistes et sexuelles et la notion du consentement. Un enregistrement de podcasts est également prévu avant de laisser la piste à une programmation musicale spéciale. « La femme est l’avenir de l’homme », chantait Jean Ferrat. Et peut-être aussi l’avenir de la musique ? Rendez-vous à la Fête pour en juger !

Fête de l'Humanité 2022Féminisme
L'Humanité

Le Secours populaire, la solidarité en actes

Actu

Le Secours populaire français (SPF) et l’Humanité sont partenaires de longue date. C’est tout naturel pour le Secours populaire d’être présent à cette grande fête populaire qu’est la Fête de l’Humanité. Parce que l’une des valeurs du SPF est la solidarité inconditionnelle, de nouveau cette année les visiteurs de la Fête auront accès à une grande braderie de vêtements neufs et un espace dédié aux livres. Parce que la solidarité, c’est aussi se faire plaisir, le stand du SPF accueillera un bar et une restauration rapide, ainsi qu’une loterie où tous les tickets seront gagnants. Placé sous le signe de la mondialisation de la solidarité, le stand du SPF, situé à l’entrée du Village du monde, proposera des objets artisanaux au profit des actions des partenaires de l’association dans le monde. Cette année, prenant en compte le thème de la Fête, l’institut de formation et des savoirs populaires du SPF organisera, au sein du Village du monde, un séminaire populaire où des amis de l’association et des médecins du SPF viendront témoigner des actions de solidarité mises en œuvre auprès des populations victimes de conflits. S’ensuivra une belle soirée d’amitié et de solidarité. La solidarité populaire, c’est aussi la mobilisation de tous et la vocation du SPF est de proposer au plus grand nombre d’agir en particulier dès le plus jeune âge. Les enfants seront donc invités à être solidaires au sein du mouvement Copain du monde, dont le stand se situera à l’Espace enfance. Il sera aussi possible aux jeunes et aux moins jeunes de rencontrer les animateurs du SPF afin de mieux connaître l’association et d’en devenir un des acteurs. Les points de rendez-vous seront sur le stand du SPF, mais aussi au Village du livre, où les visiteurs trouveront des publications, dont le journal Convergence. Enfin, et dans le cadre de la lutte contre le gaspillage, les restaurants de la Fête seront invités à remettre à la fédération du SPF de l’Essonne les produits non consommés, lesquels seront remis à des familles aidées par les animateurs-collecteurs bénévoles de l’association sur le département. Ensemble, nous pouvons agir pour un monde plus juste et solidaire et mettre en œuvre la devise « Tout ce qui est humain est nôtre ».

Fête de l'Humanité 2022Secours Populaire Françaisspfvillage du monde
L'Humanité

Sexion d’Assaut, le retour

Scène Angela-Davis, samedi 10 septembre, 22 heures

Inès Gacemi

Ils seront sur scène le samedi soir, mais contrairement au refrain de leur tube Wati by Night, cette soirée ne devrait pas nous décevoir. Après leur séparation en 2013, pour se consacrer à leurs carrières personnelles, les membres de Sexion d’Assaut se sont reformés pour une tournée inédite. « C’est forcément des gros souvenirs et beaucoup, beaucoup de nostalgie », confie Black M, l’un des leaders du groupe, au moment de reprendre la direction de la scène pour une série de concerts qui promettent d’être mémorables. Car Sexion d’Assaut a marqué toute une génération grâce à ses albums l’École des points vitaux (2010), certifié triple disque de platine, et l’Apogée (2012), vendus chacun à plus de 500 000 exemplaires. Leur troisième album, le Retour des rois, dont la sortie était initialement prévue le 14 mai, se fait encore attendre. Qu’à cela ne tienne, les compères de Maître Gims nous donnent rendez-vous à la Fête de l’Humanité pour bouger sur leurs tubes Désolé, Avant qu’elle parte ou encore Ma direction. « Nous avons toujours les mêmes codes, les mêmes habitudes, prévient Black M. Nous venons avant tout pour nous amuser. »

Fête de l'Humanité 2022sexion d'assautrapMusique
L'Humanité

A la Fête de l'Huma, un Village famille pour jouer et apprendre ensemble

Actu

Jeux, lectures, spectacles : le jeune public va se régaler. Et cette année, la Fête propose un centre de loisirs pour vos enfants, vos petits-enfants, nièces, neveux…

La Fête de l’Humanité, ce n’est pas que pour les adultes. Le Village familles proposera bon nombre d’activités et de nouveautés, aussi bien pour les petits que pour les grands, pour de mémorables moments en famille. Au programme, des jeux, un concert tout public, un spectacle de marionnettes, des lectures animées pour enfants et des activités ludiques et artistiques.

Cette année sera proposé un centre de loisirs pour vos enfants ou petits-enfants (accessible sur réservation avant la Fête, à 10 euros la demi-journée). Car jouer, c’est avant tout prendre du plaisir sans être préoccupé par une quelconque logique productive ou par le gain de quelque avantage matériel.

Ce nouvel espace est pensé pour y vivre un moment familial enrichissant, dans un havre de paix grâce notamment aux activités proposées par l’union des fédérations des Pionniers de France et la Grosse Boîte !

Toute la programmation de la Fête et l'achat des billets, c'est par ici !

Mouvement d’enfants et d’éducation populaire, les Pionniers de France ont pour but d’agir dans les quartiers pour améliorer le quotidien des enfants et contribuer à améliorer leur vie dans toute la société. Leur objectif est d’organiser des activités de loisirs multiples et diversifiées pour les enfants et d’aborder par le jeu les grands enjeux de notre société : paix, écologie ou encore solidarité.

Autre acteur de l’espace familles, la Grosse Boîte est une boutique café-jeux, un lieu vivant pensé autour de la découverte de jeux de société. Dans une atmosphère conviviale et accueillante, il invite le public à se détendre autour d’un jeu de société original et d’une bonne boisson. À la Fête de l’Humanité, la Grosse Boîte proposera des jeux en avant-première et invitera des créateurs et actrices à jouer avec le public et à faire des dédicaces. Rendez-vous à la Fête pour toutes les familles !

Un appel à votre participation financière, à la solidarité

Pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.

Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.

C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.

POUR PARTICIPER Rendez-vous sur notre plateforme de don en ligne.

Fête de l'Humanité 2022
Le Figaro

Guerre en Ukraine: Zelensky affirme avoir préféré ne pas prévenir son peuple de l'invasion russe

Hugues Maillot

Le président ukrainien a avoué au Washington Post ne pas avoir communiqué des informations de la CIA sur l'imminence de l'invasion russe pour éviter une panique généralisée. Il s'est depuis attiré une pluie de critiques.

Un premier accroc dans la communication jusqu'ici sans faille de Volodymyr Zelensky ? Au cœur d'une interview fleuve donnée au Washington Post et publiée le mardi 16 août, le président ukrainien a reconnu ne pas avoir informé son peuple de l'imminence d'une invasion russe, ou du moins d'avoir minimisé son impact. «Si nous avions répandu le chaos dans la population avant l'invasion, les Russes nous auraient dévorés», a-t-il justifié auprès du quotidien américain. Le chef d'État explique en effet avoir craint une panique généralisée et une fuite massive du pays.

Mais aussi un effondrement économique fatal. «Si nous avions communiqué (sur l'invasion, NDLR), alors j'aurais perdu 7 milliards de dollars par mois depuis octobre dernier, et au moment où les Russes ont attaqué, ils nous auraient battus en trois jours», a-t-il estimé. Volodymyr Zelensky indique ainsi que les Ukrainiens ont retiré d'importantes sommes d'argent de leurs comptes les semaines qui ont précédé la guerre, en sachant pertinemment «que cela affecterait l'économie du pays». Selon lui, évoquer la menace d'une entrée en guerre n'aurait fait qu'accentuer ce phénomène.

Une décision justifiée a posteriori

Érigé en homme providentiel de l'Ukraine depuis le début du conflit, Volodymyr Zelensky réfute cependant toute dissimulation à grande échelle. Il assure que les Ukrainiens «avaient accès à toute l'information qui était disponible» sur l'imminence d'une guerre, rappelant que l'armée russe massait des hommes et du matériel aux frontières depuis six mois. Lui-même n'avait d'ailleurs pas envisagé une guerre de cette ampleur, reconnaît-il. Seul «détail» important que le président ukrainien avoue ne pas avoir communiqué : une information de la CIA selon laquelle les Russes allaient débarquer sur l'aéroport d'Hostomel pour atteindre rapidement Kiev et l'écarter du pouvoir.

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Mais après coup, le chef d'État se félicite de sa position et estime avoir pris la bonne décision, puisque les troupes russes ne sont pas parvenues à atteindre la capitale. «Lorsque l'invasion a commencé, nous étions aussi forts que nous pouvions l'être», assure-t-il au Washington Post. «Certains de nos compatriotes sont partis, mais la plupart sont restés et se sont battus pour leurs maisons. Et aussi cynique que cela puisse paraître, ce sont ces gens qui ont stoppé les Russes».

Tollé sur les réseaux sociaux

Ces explications n'ont cependant pas satisfait la population ukrainienne, qui reproche à son président, depuis la parution de l'interview, d'avoir privilégié la santé économique du pays. Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à juger que de nombreuses vies auraient pu être épargnées si le gouvernement avait correctement préparé la population à la guerre. Certains ont partagé leur expérience de la guerre et du chaos en expliquant qu'ils auraient pu vivre différemment cette invasion s'ils avaient été avertis de son ampleur. Des personnalités publiques ont également directement attaqué le président Zelensky, l'accusant de porter une certaine responsabilité dans les atrocités commises par les Russes.

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Ainsi, la rédactrice en chef du site d'information Ukrainska Pravda, Sevgil Musaieva, s'est sentie «personnellement offensée» par les justifications du chef d'État, estimant qu'elle remettait en question l'intelligence du peuple ukrainien. Elle affirme qu'elle n'aurait pas fui la guerre si elle avait été prévenue. «Comment une personne qui a Marioupol, Butcha et Kherson sur la conscience peut-elle oser dire qu'une évacuation aurait submergé le pays», s'est de son côté insurgé le journaliste Bohdan Butkevich, en référence aux endroits où la Russie est accusée d'avoir commis des exactions. «Il ne voulait pas mettre le pays en état de guerre car il avait peur de perdre le pouvoir», a-t-il asséné.

Pour l'auteur ukrainienne Kateryna Babkina, le refus d'avertir les civils vivant dans les zones menacées était même «une erreur de calcul stratégique» et «un crime». Certains ont en revanche préféré prendre la défense de Zelensky, estimant que chacun savait que la guerre approchait, et qu'une déclaration présidentielle n'aurait pas eu d'effet significatif.

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Au Mali, les mercenaires russes désormais en première ligne face aux djihadistes

DÉCRYPTAGE - En plein retrait de la force française Barkhane au Mali, le président russe Vladimir Poutine mène une étape symbolique de l’offensive tous azimuts de Moscou en Afrique.

Le Mali demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur les «actes d'agression» français

Le ministère malien des Affaires étrangères évoque des «violations répétitives et fréquentes» de l'espace aérien national par les forces françaises.

De sa capture en Ukraine à son exfiltration de Russie, le récit de l’incroyable odyssée de l’agent Georges K.

REPORTAGE - Ce policier ukrainien se préparait à une carrière sans histoires. Jusqu’à ce que l’invasion russe fasse brutalement basculer sa vie.

L'Humanité

Les Wampas sont toujours à la Fête

Actu

Didier Chappedelaine, alias Didier Wampas, alias le roi des punks, avec son band les Wampas, sera une fois de plus à la Fête. La Fête de l’Huma, pour le retraité de la « Retap », c’est une vieille histoire, au point qu’on ne sait plus combien de fois il est passé sur la Grande Scène à La Courneuve. Lui qui aura mené depuis ses débuts une carrière musicale parallèlement à son métier d’électricien à la RATP continue d’être le digne représentant du rock alternatif à la française, qu’il sert toujours de sa voix éraillée, parfois à la limite du juste, mais on s’en fiche. C’est avec un nouvel album, Tempête, tempête, qu’il se présentera sur scène en compagnie de sa troupe de choc – Tony Truant (guitare), Jean-Michel Lejoux (basse), Nicolas Schauer (batterie) et Effello (guitare). Au programme : outre les grands classiques, leur nouvel album, mais aussi une petite surprise qui ravira les fans de vélo et fermera peut-être la trilogie dédiée aux Forçats de la route. Après Laurent Jalabert et Marco Pantani, c’est dorénavant Julian Alaphilippe qui est entré au panthéon du chanteur et compositeur, qui a toujours mis en avant sa passion pour la Petite Reine.

Fête de l'Humanité 2022les wampasMusiquerock
Le Figaro

«J'ai compris que je ne pouvais pas le sauver» : ils sont en couple avec un bipolaire

TÉMOIGNAGES - On estime à environ 1 million le nombre de Français atteints de troubles bipolaires. Une maladie qui impacte aussi fortement l'entourage et particulièrement les conjoints.

«“J'ai compris que je ne pouvais pas le sauver” : ils sont en couple avec un bipolaire» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

Dans le XIIIe arrondissement de Paris, l'appartement de Quentin et Axelle a des allures de caverne d'Ali Baba. Rollers, clubs de golf, tapis de Pilate, tour de potier et machine à coudre s'amoncellent çà et là. Reflet des passions aussi débordantes que passagères d'Axelle. «Elle se lance à fond dans chaque nouvelle lubie, dépensant sans compter pour du matériel qui finira inexorablement par prendre la poussière», sourit Quentin, 41 ans et propriétaire d'une entreprise de BTP.

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Axelle, 37 ans, aurait dû se trouver à ses côtés sur le canapé ce jour-là, mais elle a oublié, ou trouvé quelque chose de plus important à faire. Une habitude chez elle, selon Quentin. Elle n'est jamais venue au restaurant où l'attendaient les parents de son futur mari, pour leur première rencontre. À l'inverse, le jour où Quentin s'est fait virer par son patron, elle s'est fait porter pâle à son travail, a fait leurs valises et l'a embarqué pendant dix jours en Nouvelle-Zélande, pays où il avait toujours rêvé d'aller. À leur retour, sous ses encouragements, il se lançait à son compte. «Elle ne fonctionne pas comme vous et moi, ce sont ses émotions qui la gouvernent, c'est un des aspects de sa maladie», explique son mari. Axelle est bipolaire.

Une panne du thermostat de l'humeur et des émotions

Ou plutôt, atteinte de troubles bipolaires, puisqu'il existe plusieurs types de bipolarité. Dans ce trouble de l'humeur, le malade est alternativement et exagérément euphorique et triste, avec des intervalles libres pendant lesquels il se stabilise et trouve un certain équilibre. «C'est comme si le thermostat qui normalement régule notre humeur et nos émotions tombait en panne, facilement et régulièrement. Et même quand ce thermostat fonctionne, il y a une hypersensibilité», définit le Dr Michel Frexinos, psychiatre spécialiste des troubles bipolaires et médecin directeur de la clinique d'Aufrery, au nord-est de Toulouse.

Axelle n'a jamais rien caché de ses troubles à Quentin, autorisant même ses psychiatres à dévoiler tous les méandres de son cas. «Elle se soigne, prend ses médicaments, évite tout ce qui est alcool et psychotropes, qui pourraient déclencher des crises. Elle n'a pas eu de gros épisodes maniaques ou dépressifsdepuis des années maintenant. Autre effet secondaire de sa maladie, elle est très sensible à mes émotions, et est prête à tout pour moi quand elle me sent triste ou fatigué», détaille son mari fièrement. Le couple s'est fixé un objectif : «Déjouer les pronostics et les statistiques et vivre ensemble et heureux». Car les études menées jusqu'à présent sont formelles : la bipolarité nuit au couple. Les séparations et divorces sont monnaie courante.

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Le conjoint, surexposé

Et pour cause. «Les décompressions impactent beaucoup l'entourage. Le conjoint va être très exposé, impacté», concède le docteur Frexinos. «Ainsi, lors d'un épisode maniaque, en phase haute particulièrement, l'exaltation ressentie par les malades est telle qu'il y aura forcément des dérapages. Il y a plus d'envie et moins de freins. Finie la peur du gendarme, du banquier, de la moralité. Sur le plan amoureux et affectif, c'est compliqué.»

L'exaltation ressentie par les malades est telle qu'il y aura forcément des dérapages. Il y a plus d'envie et moins de freins. Finie la peur du gendarme, du banquier, de la moralité

Tromperie, mégalomanie, compte en banque vidé pour des achats compulsifs... Julie, 41 ans, a tout encaissé pendant trois ans. «J'ai même excusé la MST qu'Olivier m'a refilée après un de ces épisodes, car ce n'était pas vraiment sa faute, ses émotions étaient déréglées», lance-t-elle en se renversant dans son siège. «Le souci quand l'équilibre psycho-émotionnel est rompu, c'est qu'il n'y a plus le contrôle de la raison. Le patient n'est plus rationnel, manque de discernement. On n'est plus soi-même et plus totalement objectif», explique le docteur Nicolas Neveux, psychiatre à Paris, fondateur du site e-psychiatrie.fr et auteur de l'ouvrage Pratiquer la thérapie interpersonnelle (Éditions Dunod). Le conjoint sain se retrouve souvent désemparé, et, s'il tente trop de ramener l'autre à la raison, il court le risque de devenir un ennemi.

«Les phases de dépression peuvent être très dures»

Certains conjoints s'en accommodent. Mais quand l'autre refuse traitement et soin, difficile de rester conciliant longtemps. À l'époque où Olivier et Julie décident de se lancer dans l'aventure parentale, Olivier sombre dans un épisode dépressif. «Les phases de dépression peuvent être très dures. Les patients peuvent être écrasés, leur volonté annihilée, et ça peut durer des mois. Le conjoint se retrouve à prendre le foyer en charge», reconnaît le Dr Frexinos. Les nuits de Julie se peuplent alors de cauchemars : «Je me voyais découvrant que mes enfants avaient hérité de la maladie de leur père, un fils bourré conduisant comme un chauffard, une fille suicidaire».

Pour une personne bipolaire, le risque de suicide est 30 fois supérieur à celui du reste de la population, et l'espérance de vie est inférieure de 20 ans. Des chiffres que tous les conjoints de bipolaires connaissent. Julie reprend la pilule. Puis quitte Olivier. «Avec le recul, ce n'est pas vraiment la peur d'avoir un enfant bipolaire qui m'a fait fuir. C'est le fait qu'Olivier ne s'est jamais vraiment soigné. Il ne prenait pas régulièrement son traitement médicamenteux, ne faisait pas attention à son hygiène de vie et sautait nombre de séances de psy. J'ai compris que je ne pouvais pas le sauver, le seul avec ce pouvoir c'est lui.»

Le conjoint s’il veut aider, je dis bien si, car c'est un cadeau et non un dû, peut venir en adjuvant du soin mais jamais devenir l'infirmier ou le sauveur

Ne pas tomber dans le syndrome du sauveur, un bon réflexe à en croire le Dr Neveux. «Actuellement, il y a une tendance à la carte d'identité : on étiquette une personne HPIou avec un trouble psy, avec l'idée que c'est aux autres de s'adapter à vous, précise le médecin. Le conjoint s’il veut aider, je dis bien si, car c'est un cadeau et non un dû, peut venir en adjuvant du soin mais jamais devenir l'infirmier ou le sauveur. Dans l'intérêt des patients même, puisque prendre la maladie de sa femme ou de son mari en charge c'est rendre l'autre extrêmement vulnérable et dépendant du conjoint. En cas de crise ou d'apparition de symptômes, il faut prendre du recul et envoyer le malade voir son psychiatre.»

Les premiers temps de sa relation avec Aude, il y a près de vingt ans maintenant, Baptiste lui préparait ses médicaments, lui rappelait ses rendez-vous médicaux, contrôlait le nombre de verres lors des apéros. Jusqu'à ce qu'un soir d'été, Aude reconnaisse qu'elle lui en demandait trop et que cela nuisait à leur couple. Ensemble, ils écrivent un plan d'action : la conduite à tenir pour chacun en cas de prémisses d'une crise. Qui appeler à la rescousse (psychiatre, sœur…), quel mot d'alerte prononcer. «Depuis, je ne passe plus chaque minute à guetter l'état émotionnel de ma compagne. Et Aude ne se sent plus épiée», confie Baptiste. À 46 et 47 ans, le couple, parents de deux adolescents, vit une vie de famille comblée.

Pourquoi avons-nous l'impression que le temps passe vite en vacances ?

La bonne question.- «Le temps passe à une vitesse folle !», dit-on constamment. Surtout pendant l'été. Mais est-ce une simple impression ou la réalité ? Éclairage avec une neuropsychologue.

Elles ont quitté leur mari pour une femme

TÉMOIGNAGES - Elles ont occulté un pan de leur personnalité pendant une grande partie de leur vie. Jusqu'au jour où une rencontre produit le déclic. À plus de 30 ans, ces femmes ont pris une nouvelle orientation amoureuse, opérant un coming out tardif.

L'Humanité

La Fête de l'Humanité met la bataille climatique à l’honneur

Actu

À l’heure où l’urgence devient de plus en plus palpable, la lutte environnementale tiendra une place de choix dans les allées.

Marion d'Allard

Le climat s’emballe et les conséquences de ce bouleversement ne sont plus des projections. Elles sont une réalité, y compris en France, où l’été 2022 s’annonce d’ores et déjà étouffant. La planète est en surchauffe, les vagues de chaleur s’enchaînent, les records tombent les uns après les autres, la banquise se meurt, les tempêtes dévastent des régions entières, les inondations et les sécheresses menacent, partout, les plus fragiles.

Une grande soirée climat avec Alternatiba

Face à la réalité du changement climatique, l’Humanité a résolument pris le parti de la conscience écologique et de la transition. Le climat est un enjeu social majeur, à l’heure où les conséquences de son dérèglement aggravent la fracture Nord-Sud et creusent les injustices sociales à l’échelle planétaire. Depuis des années, les scientifiques alertent, mais les États rechignent à prendre les décisions politiques qui s’imposent. Agriculture, énergies, transports, logement, industries, la transition écologique est un impératif, et la Fête de ­l’Humanité sera une nouvelle fois l’occasion de porter haut la bataille pour le climat.

Toute la programmation de la Fête et l'achat des billets, c'est par ici !

Samedi 10 septembre, la scène de l’Agora accueillera un temps fort de la Fête autour de cette thématique. Une première table ronde réunira le politologue Paul Ariès, auteur d’Une histoire politique de l’alimentation, et la journaliste spécialiste de la gastronomie Emmanuelle Jarry, autour d’un enjeu fondamental : notre assiette.

S’ensuivra un grand entretien avec la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche au CEA et coprésidente du groupe n° 1 du Giec. Nous mettrons ensuite en regard la question de l’écologie dite « punitive » et celle de l’écologie positive, avant de laisser place à une grande soirée climat, festive et engagée, organisée en partenariat avec l’ONG Alternatiba.

Un appel à votre participation financière, à la solidarité

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Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.

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Fête de l'Humanité 2022ClimatRéchauffement climatiqueGiec
L'Humanité

Une Fête de l'Humanité pour changer d’air(e)

Actu

Avec les travaux des JOP 2024, la Fête est contrainte de déménager, mais nos équipes tout comme les collectivités du Cœur d’Essonne mettent tout en œuvre pour accueillir les quelque 600 000 personnes qui, comme chaque année, viendront rejoindre les allées de la Fête de l’Humanité pour partager un moment festif, culturel et politique.

Fabien Gay

La Fête de l’Humanité, qui se tiendra les 9, 10 et 11 septembre, sur un nouveau terrain, au cœur de l’Essonne, sur l’ancienne Base aérienne 217, sera un moment unique de la rentrée sociale et politique.

Construite par les équipes de l’Humanité, des milliers de militantes et de militants communistes, politiques, syndicaux et associatifs, elle est ouverte à toutes celles et ceux qui veulent venir y partager un moment, entre amis ou en famille, participer à un débat, assister à un concert, découvrir un film ou un livre ou simplement faire la fête dans les nombreux stands militants ou du Village du monde.

La Fête, notre bien commun

Pendant trois jours, les espaces de débats, de l’Agora, de l’Humanité, du Forum social, du Village du livre, du nouvel Espace des territoires et du tourisme, mais aussi ceux de nombreux stands militants, donneront à entendre les réponses aux besoins urgents d’augmentation des salaires, du pouvoir d’achat et de la nécessaire bataille pour la réindustrialisation et notre souveraineté énergétique.

Dans les allées de la Fête de l’Humanité résonneront aussi les combats pour la paix en Ukraine, mais également partout dans le monde, en Palestine, au Yémen, pour les Kurdes, les Sahraouis, les combats antiracistes, écologistes, féministes.

On peut affirmer modestement qu’inscrite dans le paysage politique et social depuis des décennies, la Fête de l’Humanité l’est au patrimoine populaire de notre pays, singulièrement pour les progressistes et leurs amis. Elle est un bien commun qui dépasse nos frontières nationales, qui traverse des générations qui ont construit l’événement, y ont des souvenirs impérissables et heureux. C’est tout cela qui en fait un lieu si important.

La mobilisation populaire qui nous porte

L’an dernier, lors de l’édition 2021 de la Fête de l’Humanité – après les vagues de Covid, de confinements et de couvre-feux –, le bonheur de se retrouver était palpable, visible dans les larges sourires des visiteurs, sensible dans l’atmosphère conviviale, détendue et enthousiaste tout à la fois.

Comme nous avons su le faire par le passé, notre Fête est marquée par sa capacité de résilience et d’adaptation. Les dernières crises ont eu des impacts sur notre organisation auxquels s’ajoutent les difficultés économiques. Nous les avons surmontées à chaque fois par la mobilisation populaire qui nous porte et nous permet de réussir le rendez-vous.

Nous sommes aussi précurseurs et novateurs comme dans notre démarche pratique pour vous accueillir en essayant d’intégrer les exigences écologiques, de prendre en compte les évolutions et les manières de faire la fête à notre époque, de sécuriser notre site et de faire vivre les acteurs locaux par les pratiques les plus socialement ambitieuses.

Nous devons mesurer que cette Fête se déroulera alors que des crises successives s’accumulent et font planer des menaces inédites sur le genre humain. Il ne faut pas sous-estimer ce qu’il se déroule chaque jour. Les ruptures qui s’exacerbent quotidiennement sont le signal d’un système à bout de souffle qui ne répond plus aux besoins humains.

Passer un cap dans la prise de conscience collective

Si le caractère festif et convivial doit rester central, notre Fête doit être une occasion de passer un cap dans la prise de conscience collective et dans les mobilisations à venir.

Avec une extrême droite qui a percé un plafond de verre électoral et se retrouve comme une option possible de gouvernement pour les classes possédantes, le devoir d’union est plus que nécessaire. La Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), qui rassemble l’ensemble des forces de gauche, est une première étape et doit poser les jalons d’une démarche hors les murs du Parlement pour battre en brèche les projets de régression sociale tels que la retraite à 65 ans ou la pénalisation des allocataires du RSA qui seront encore plus précarisés. Elle doit aussi faire vivre le débat à gauche, avec les forces sociales, syndicales, associatives, dans le respect de leur diversité pour porter un nouvel horizon de progrès, de futures conquêtes sociales et démocratiques. Elle doit également en finir avec la banalisation des idées de haine, antisémites, racistes qui charrient tant de violences.

Les épisodes climatiques extrêmes sont autant de révélateurs de menaces graves et déjà là sur nos conditions de vie. Ils posent l’enjeu de souveraineté et de mise sous biens communs de nombreux secteurs.

La militarisation des relations internationales et les affrontements impérialistes grandissants ne doivent pas être à sous-estimer. Une riposte populaire et internationale d’ampleur doit se mettre en œuvre.

Les défis sont donc nombreux. Il nous impose un esprit de responsabilité et de combativité. Des lanceurs d’alerte aux travailleurs sans-papiers, des agents du service public qui maintiennent contre vents et marées nos écoles, nos hôpitaux debout, des syndicalistes réprimés aux féministes qui luttent contre les violences sexistes et sexuelles, des militants LGBT à ceux du climat et des quartiers, simples citoyens : cette Fête est la vôtre. Les 9,10 et 11 septembre, il est temps de changer d’air(e).

Un appel à votre participation financière, à la solidarité

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Fête de l'Humanité 2022
Le Figaro

L'édifiante histoire de la fratrie Malo ou comment s'en sortir sans parents ni argent

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RÉCIT - Orphelins, endettés, Roman, Morgane et Yonah ont dû convaincre la justice de ne pas les séparer. Roman Malo, l'aîné, prêche aujourd'hui «l'exigence envers soi-même» à sa génération.

Madeleine Meteyer

C'est l'histoire d'un rêve. En 2004, une famille belge, embarquée dans un camion, roule en direction de Sainte-Cécile en Vendée. Natacha et Patrick, les parents, y élèveront des chiens ; une espèce rare, des azawakh. Les enfants, Roman, 8 ans, et Morgane, 4 ans, joueront dans les fougères, apprendront le français. La maison est blanche avec des volets rouges.

C'est l'histoire d'un rêve foutu en l'air. Le propriétaire de l'élevage refuse en fait de le céder, l'argent se raréfie, Natacha Malo cumule les missions en intérim pour maintenir l'illusion. Bientôt, il faut vendre la voiture. Le père de famille aussi se révèle une chimère, Patrick a été chef d'entreprise et, au nom de sa «dignité», il refuse les emplois médiocres qui sauveraient les siens de l'indigence. Quand, acculé, il se décide à accepter une place, il n'y reste pas trois jours puis, auprès de sa femme, conchie le patron. «Tu ne vois pas comment il me traite ?! Avec la carrière que j'ai derrière moi ?!»

Au milieu du décor qui s'effrite, Roman, 8 ans, petit blond consciencieux, observe. Il voit sa mère «gaie, hyperactive» s'éreinter à inséminer des canes, à faire le ménage, à leur coudre à lui et à sa sœur des déguisements afin qu'ils soient les mieux costumés lors des fêtes de l'école. Quand son père ressasse ses années de gloire en grommelant... Avant lui, Roman comprend qu'ils sont en train de devenir pauvres parmi les pauvres et qu'il va falloir, pour s'en sortir, «accepter d'être humiliés».

Yonah

Aujourd'hui Roman Malo a 26 ans. Dans son livre Nous n'avions pas d'argent mais nous avions l'amour (Albin Michel), à paraître le 28 septembre, le jeune homme devenu psychologue raconte son enfance passée à travailler comme un bœuf à l'école «dans l'espoir de remonter la pente», à mentir à sa petite sœur, à complimenter Natacha négligée par Patrick. À 15 ans, il lui achète un bouquet chez Auchan. Elle s'émeut : «Mais enfin mon grand ! C'est la première fois qu'on m'offre des fleurs !»

Le récit aurait pu être larmoyant, il est sobre, précis. Les balles sifflent. La dégringolade de Patrick, le père, tord les tripes. Après avoir, par orgueil, refusé et les emplois payés au lance-pierres et les aides de l'État, l'ex flamboyant patron s'amollit, développe une addiction aux jeux vidéo, diffère son arrivée aux repas en prétextant une partie à finir. Un jour son fils lui cassera la gueule.

En 2012, Patrick meurt. Laisse 15.000 euros de dettes. Et Roman doit gérer. Sa mère qui, pour ne pas s'effondrer d'un coup sec, s'avachit lentement laisse tourner la télévision. Sa cadette, Morgane, sensible, jolie, «dramaqueen», se complaît dans de vaines intrigues amoureuses et peine à admettre qu'ils sont pauvres au point de ne pas pouvoir dépenser dix euros sur un coup de tête. La benjamine, Yonah, futée petite-fille, comprend tout trop bien. Quand sa mère, en mal d'amour, fait venir à la maison un homme qui la reluque, elle, dans son pyjama, elle téléphone à son frère, lui fait comprendre : maman a fait un choix douteux.

Roman, parti faire ses études, rêve de hautes sphères intellectuelles, d'excellence, de Grèce antique. Il lit Nietzche, Freud, s'entraîne à parler devant son miroir, travaille comme serveur, trieur de volailles, repousse avec effroi la figure du pauvre «cassos» : «Jordan qui boit du coca sans marque dans son pavillon.» Il rêve de fuir sa famille autant que la sauver.

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«On fait bien des cagnottes pour sauver la patte d'un chien»

Son histoire, la famille Malo l'avait déjà en partie racontée en commençant par la fin, en août dernier, dans la presse vendéenne puis sur les plateaux de télévision. Le 20 août 2021, Natacha, leur merveilleuse mère qui chantait Sarà perché ti amo en cuisinant, est emportée par un cancer à l'âge de 52 ans. À sa mort, ses deux aînés se sont aperçus qu'ils n'avaient pas d'argent pour la faire enterrer, ce serait la fosse commune. Que Yonah, 13 ans, finirait à l'Aide Sociale à l'Enfance. Roman avait 25 ans, Morgane, 20. Ils n'avaient pas de famille ou si peu. Guère d'amis.

«Le réseau social est limité quand on n'a pas d'argent, explique Roman au Figaro. Avec quoi on nourrit les conversations quand on n'a plus la force de lire, quand on ne part pas en vacances, quand, comme notre mère, on passe 8h par jour derrière une caisse de supermarché ? Plus on devenait pauvres et moins elle choisissait ses relations...»

En août dernier, il a songé à arrêter ses études pour se mettre à travailler et élever Yonah. Mais notre mère voulait qu'on fasse des études, s'est-il rappelé, qu'on ait une meilleure vie que la sienne. Morgane aussi a pensé à les arrêter, mais Roman lui a rappelé la demande de leur mère. L'État ne leur proposait aucune aide, rien. «Un vide juridique, financier, social, total.» Encouragés par la compagne de Roman, Manon, ils se sont alors décidés à lancer une cagnotte.

À lire aussi«Je vais finir par abandonner» : pourquoi récupérer une cagnotte Leetchi peut tourner au casse-tête

Roman, au début, rechignait. Il avait survécu, gravi les échelons en cachant sa misère. Et puis, Natacha n'avait jamais demandé la charité de sa vie... «On fait bien des cagnottes pour sauver la patte d'un chien», a répliqué Manon. Quinze jours après son lancement, le montant de la cagnotte «Un enterrement digne pour Natacha et un soutien pour les enfants Malo» s'élevait à 77.000 euros. La fratrie a pu enterrer sa mère et louer un appartement plus grand à Morgane pour y loger Yonah. Il fallait prouver au juge qu'elle pouvait l'élever.

En avril dernier, un documentaire de France 2 a diffusé les images de l'entrevue des Malo avec la juge de Dijon où réside Morgane. Après avoir désigné cette dernière tutrice de Yonah, la magistrate a félicité le frère et la sœur. «Bravo pour tout ce qu'il s'est passé ces derniers mois, ce n'est pas fréquent de voir des situations comme ça». Et pourtant, a pensé Roman, beaucoup d'autres sont passés par là. Il l'a compris en lisant des messages envoyés par d'anciens enfants de pauvres qui, confrontés à la même situation, ont dû prendre le premier emploi qui passait.

Aujourd'hui les Malo mènent une vie quasiment normale. Roman achève sa thèse. Morgane, acceptée partout sur Parcoursup, entre dans un institut d'administration des entreprises. Yonah excelle en sciences, rêve d'aérospatial. Dans leur chair, ils restent des pauvres. Qui hésitent, calculent avant de prendre plus qu'un café dans un bar.

L'association qu'ils ont fondée, Pré-care, compte aider les «invisibles» à s'en sortir. À leur sujet, Roman écrit : «Je veux que notre histoire leur donne l'envie d'investir à deux cents pour cent dans eux-mêmes pour ne pas ressembler à des pauvres ni physiquement ni intellectuellement (...) Le problème numéro un, ce n'est pas le système quoiqu'il soit critiquable , ni les autres. C'est l'absence d'exigence envers soi-même. Si je peux déclencher un déclic chez une seule personne, j'aurai rempli la mission que nous a laissée notre mère en nous élevant... à savoir nous élever.»

*Nous n'avions pas l'argent mais nous avions l'amour, Roman Malo et Catherine Siguret, Albin Michel, 19€

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Le Figaro

Refus d'obtempérer à Vénissieux: le conducteur du véhicule est décédé des suites de ses blessures

Nicolas Daguin

Percuté par un véhicule volé, un policier a fait feu jeudi soir sur les passagers. L'un est mort sur le coup, l'autre était grièvement blessé. Il est finalement décédé, a annoncé le parquet samedi matin.

Onze détonations qui déchirent la nuit, le bruit d'une voiture qui s'encastre dans une autre, et puis plus rien. Conséquence d'un énième refus d'obtempérer sur le sol français. Jeudi soir, à Vénissieux, un peu après minuit dans la métropole lyonnaise, un homme est mort tandis qu'un second a été grièvement blessé par les tirs de deux policiers. Ce dernier est finalement décédé des suites de ses blessures, a annoncé le parquet samedi matin. Le plus âgé, qui se trouvait côté passager et est mort sur le coup, avait 27 ans. Le conducteur, tout juste 20. Tous les deux étaient «très défavorablement connus des services de police», l'un au moins pour braquage, comme l'a rappelé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Le conducteur était recherché pour des «vols aggravés» de véhicules, a également précisé le parquet.

Les faits se sont produits sur le parking d'un supermarché Carrefour, alors que les forces de l'ordre tentaient de contrôler un véhicule à l'arrêt, signalé volé. La situation a tout de suite dégénéré, le conducteur du véhicule refusant de se soumettre au contrôle des quatre fonctionnaires. Ce dernier a «enclenché la marche arrière, puis la marche avant en percutant un policier, qui s'est retrouvé projeté sur le capot du véhicule», a détaillé le parquet de Lyon par voie de communiqué.

À lire aussiRefus d'obtempérer: «Ensauvagement»

Deux enquêtes ouvertes

L'agent de police a alors fait usage de son arme à huit reprises, selon une source proche du dossier, dans des circonstances qui restent à établir. Un deuxième policier, un gardien de la paix stagiaire, a également ouvert le feu à trois reprises, pour protéger son collègue. La voiture a terminé sa course une centaine de mètres plus loin, allant s'encastrer dans un autre véhicule. Surprenante coïncidence, quelques heures seulement après les faits, Le Parisien révélait qu'un délinquant notoire, déjà condamné à 22 reprises, était remis en liberté dans l'attente de son procès pour un refus d'obtempérer mardi soir à Paris. Sous l'emprise de l'alcool et de stupéfiants, il n'avait ce soir-là pas hésité à traîner un policier sur plusieurs mètres.

À lire aussiQu'est-ce que la CRS 8, nouvelle unité spécialisée dans les violences urbaines ?

Rapidement dépêchés sur place, les pompiers n'ont pu que constater le décès du passager tandis que le conducteur, grièvement touché à la tête a été transporté à l'hôpital en état de mort cérébrale. Le fonctionnaire percuté, légèrement blessé aux jambes, a quant à lui été orienté vers l'hôpital pour examen. Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Lyon, qui s'est rendu sur place. La première pour «recel de vol», «refus d'obtempérer aggravé» et «violences avec arme sur agents de la force publique» et confiée à la DDSP du Rhône. La seconde pour «violences avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner», confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Les deux fonctionnaires ayant fait usage de leurs armes ont été entendus par ce service sous le régime de la garde à vue.

Les gardes à vues des policiers levées

«Dans le cadre de l'enquête confiée à l'IGPN et ouverte des chefs de violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner, la garde à vue des deux fonctionnaires de police a été levée par le parquet de Lyon en fin d'après-midi à l'issue de leurs auditions», a indiqué le parquet dans un communiqué publié vendredi soir. Alors que les premiers éléments «semblent corroborer l'hypothèse de la légitime défense», des investigations complémentaires devront cependant «confirmer les circonstances exactes dans lesquelles les policiers ont fait usage de leurs armes», a poursuivi le parquet, annonçant avoir décidé d'ouvrir une information judiciaire des mêmes chefs.

À lire aussiAvec ou sans uniforme, les policiers se sentent de plus en plus menacés dans leur quotidien

En outre, deux sections de la CRS 8, soit 40 hommes, ont été envoyées dès vendredi soir à Vénissieux pour maintenir l'ordre et éviter que des violences urbaines n'éclatent. Un rapport que s'est procuré Le Figaro début août pointe la montée inquiétante des refus d'obtempérer sur le territoire, avec plus d'un cas enregistré toutes les trente minutes

À VOIR AUSSI - Refus d'obtempérer à Vénissieux: «Les deux personnes étaient très défavorablement connues des services de police», assure Gérald Darmanin

PODCAST - Vivons-nous dans le meilleur des mondes possibles ?

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Paris : une boutique de luxe attaquée à la voiture-bélier

Un suspect âgé de 24 ans a été interpellé après avoir tenté de fuir en sautant dans la Seine.

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Incendies : 26 pyromanes présumés arrêtés depuis le début de l'été

Quatre d'entre eux ont d'ores et déjà reçu une condamnation et six ont été placés en détention provisoire, selon une source judiciaire.

Paris : un touriste agressé pour sa Rolex dans les couloirs du métro

INFO LE FIGARO - Les trois auteurs présumés ont été interpellés le jour même dans les jardins du Trocadéro. La montre d'une valeur de 15.000 euros a été retrouvée.

Le Figaro

«Des hommes aussi peuvent être enceints»: une campagne du Planning familial fait polémique

Hugues Maillot

Après la diffusion d'une affiche mettant en scène un homme enceint, l'association affirme faire l'objet d'attaques «extrêmement violentes» de la part de «personnalités d'extrême droite».

«Au Planning, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints». Cette petite phrase, en tête d'une affiche représentant un couple au sein duquel un homme transgenre attend un enfant, fait l'objet d'une vive polémique depuis vendredi. Conçue pour le Planning familial par le dessinateur Laurier The Fox, cette campagne a été partagée pour la première fois par l'antenne réunionnaise de l'association, le 17 mai dernier, avant d'être repartagée par son auteur le 17 août, explique le HuffPost.

Une promotion de la «théorie du genre»

Sur les réseaux sociaux, plusieurs élus du Rassemblement national et des personnalités de Reconquête!, le parti d'Éric Zemmour, ont dénoncé une tentative de promouvoir la «théorie du genre» par une association subventionnée. «Le Planning familial n'est désormais qu'une simple association militant pour la théorie du genre. Elle est pourtant toujours subventionnée par nos impôts et agréée par l'Éducation nationale pour intervenir auprès des plus jeunes !», s'insurge la vice-présidente RN de l'Assemblée nationale, Hélène Laporte.

À lire aussiIdentité de genre : les contrôleurs d'impôt n'écriront plus «Monsieur» ou «Madame»

«Le Planning familial s'éloigne de plus en plus de sa mission originale pour devenir une courroie de transmission des militants de la théorie du genre, abonde l'eurodéputé Thierry Mariani. Une dérive inquiétante, surtout quand l'on sait qu'il est habilité à intervenir dans nos écoles, y compris auprès des élèves mineurs».

«Au Planning, comme souvent, on dit n'importe quoi», cingle de son côté Jérôme Rivière, eurodéputé Reconquête! transfuge du RN. «Tout ça me gonfle !», ajoute Gilbert Collard, président d'honneur du parti d'Éric Zemmour. Pour Philippe Ballard, porte-parole du RN, «une société, une civilisation menacent de disparaître quand elles récusent leurs valeurs, leur identité, sombrent dans le relativisme et tiennent ce genre de propos stupides».

Si la droite et la majorité présidentielle ne se sont pas emparées du sujet, de nombreux commentateurs, de tous bords politiques, se sont insurgés à titre personnel des dérives d'une telle campagne, rappelant la réalité biologique d'une grossesse.

Le Planning familial prépare des actions en justice

Pourtant, le Planning familial estime bien être victime «d'une attaque extrêmement violente sur Twitter et sur d'autres réseaux sociaux, de la part de personnalités d'extrême droite et de leurs sympathisants». «Ces attaques prennent prétexte d'une affiche présentant une personne trans pour appeler à notre désubventionnement, pour questionner notre légitimité en tant qu'association de défense des droits des femmes et de lutte pour le droit à l'avortement», déplore l'organisation dans un communiqué publié sur Twitter.

N'acceptant pas «de voir le Planning familial faire l'objet d'une campagne de dénigrement sur le dos des minorités de genre», l'association indique consulter ses avocats «pour poursuivre ces instigateurs de haine, qui sont parfois des élus de la République». «Les droits sexuels et reproductifs sont un tout: au Planning, nous ne les hiérarchisons pas, nous nous battons tout autant pour l'avortement que pour la santé sexuelle des personnes trans ou encore pour l'accès des jeunes à l'éducation à la sexualité», justifie l'organisation. Le Planning familial a immédiatement reçu le soutien de personnalités de gauche, comme la maire de Paris Anne Hidalgo, qui a dénoncé des «attaques haineuses», ou le parti EELV, qui a condamné «avec fermeté le cyberharcèlement transphobe qui vise» l'association.

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Identité de genre : les contrôleurs d'impôt n'écriront plus «Monsieur» ou «Madame»

INFO LE FIGARO - Dans une note de service interne, la direction générale des finances publiques (DGFIP) invite ses agents à ne plus mentionner la civilité des contribuables dans leurs courriers.

L’inattendu retour de la non-mixité dans les internats de Normale sup

RÉCIT - L’association des élèves de l’ENS Ulm envisage d’interdire l’accès de certains couloirs aux hommes «cisgenres».

Refoulé de plusieurs parkings, Dieudonné finit par jouer sur une aire d'autoroute

L'humoriste, qui se produit dans un bus après avoir été interdit de spectacle en 2014, s'est vu refuser dimanche le stationnement dans plusieurs communes de Loire-Atlantique.

Le Figaro

«Un jour historique»: la Grèce sort officiellement de la surveillance renforcée de la Commission européenne

«Un cycle de 12 ans qui a apporté de la douleur aux citoyens, fait stagner l'économie, et diviser la société se referme», a salué le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

Après douze ans de surveillance renforcée imposée par la Commission européenne, la Grèce tourne une page, «un jour historique pour la Grèce et les Grecs», a annoncé samedi le Premier ministre grec dans une adresse à la nation. «Un cycle de 12 ans qui a apporté de la douleur aux citoyens, fait stagner l'économie, et diviser la société se referme», a estimé samedi le Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis. «Un nouvel horizon clair de croissance, d'unité, de prospérité émerge pour tous», a-t-il ajouté.

En 2010, le gouvernement grec qui s'aperçoit que ses caisses sont vides fait appel à l'UE, à la Banque centrale européenne, et au Fonds monétaire international. Depuis 2010, trois plans de sauvetage de 289 milliards d'euros sont mis en place par ces créanciers qui exigent d'Athènes de prendre des mesures d'austérité visant à améliorer les finances publiques du pays et à faire rentrer de l'argent dans les caisses. Les retraites et les salaires sont diminués, les impôts sont augmentés, les embauches dans le public sont gelées, les budgets des administrations, des hôpitaux, et de tous les organismes publics sont amputés.

À lire aussiLa Grèce sort de douze ans de surveillance par ses créanciers

En 2018, le troisième programme s'achève, mais la Commission européenne lance ensuite un régime de surveillance renforcée de l'économie grecque pour vérifier la mise en place des réformes prises et la poursuite des privatisations. Athènes s'engage aussi à maintenir un surplus primaire (avant service de la dette) de 3,5% du produit intérieur brut (PIB). «La Grèce d'aujourd'hui est une Grèce différente», a assuré le Premier ministre. «Nous avons une forte croissance et une baisse importante du chômage de 3% depuis l'an dernier et de 5% depuis 2019» a-t-il aussi ajouté.

La Commission européenne s'attend à une croissance de 4% cette année alors qu'en moyenne dans la zone euro elle devrait s'élever à 2,6%. Mais le chômage reste l'un des plus élevés de la zone euro, le salaire minimum l'un des plus faibles, et la dette de 180% du PIB reste un poids pour l'économie du pays.

À VOIR AUSSI - Scandale d'espionnage en Grèce: le Premier ministre reconnaît «une erreur» du renseignement

Prime de rentrée exceptionnelle : êtes-vous concerné ?

Près de 11 millions de Français pourront bénéficier de cette prime, versée à partir du 15 septembre. Le Figaro fait le point sur ce qu'il faut savoir.

Israël : arrestation de suspects d'une fraude visant le Trésor public français

L'enquête porte sur des soupçons de «blanchiment de dizaines de millions de shekels en utilisant des mécanismes complexes» de cryptomonnaie.

Sécheresse: l'état des canalisations responsable de la fuite d'«un milliard de mètres cubes d'eau potable par an»

La vétusté du réseau d'eau national expliquerait en partie le stress hydrique que connaissent de nombreuses communes aujourd'hui, selon plusieurs experts.

Le Figaro

La difficile fuite des normaliens tentés par le privé

DÉCRYPTAGE - Une minorité des élèves du plateau de Saclay, de Lyon, ou de la rue d’Ulm est confrontée à un dilemme: taire son envie de partir ou faire face à l’hostilité de l’administration et de certains camarades.

À l’heure où les élèves se préparent à regagner leurs écoles du plateau de Saclay, de Lyon, ou de la rue d’Ulm, une minorité de normaliens, tentée de bifurquer vers le privé, est confrontée à un dilemme: taire son envie de partir ou faire face à l’hostilité de l’administration et de certains camarades.

Pour Antoine*, intégrer le master d’économie de l’ENS Paris-Saclay était une évidence. «Les professeurs de prépa nous vendaient l’école comme le Saint-Graal. On nous parlait de débouchés incroyables sans nous expliquer la réalité de la recherche.» Aujourd’hui, à 25 ans, il souhaite changer de cap et intégrer une entreprise privée. Mais, durant ses quatre années d’études, il a été rémunéré, en tant qu’élève fonctionnaire, environ 1300 euros par mois. Ce salaire l’oblige, en principe, à se soumettre à un «engagement décennal», autrement dit à travailler dans la fonction publique six années après sa formation. S’il décide de «pantoufler», c’est-à-dire de quitter le service public, il sera tenu de rembourser la somme qu’il a perçue durant ses études, soustraite aux mois de travail déjà effectués dans le public, soit environ 40.000 euros.

Malgré ces contraintes, certains persistent pourtant dans leur projet. Mathieu*, originaire du sud de la France, ne souhaite pas faire de la recherche ou enseigner les mathématiques. Pour ce normalien de 20 ans, «les carrières ne sont pas les mêmes dans le public. Le métier d’enseignant se détériore. Les professeurs avec qui je discute sont unanimes, le niveau des élèves et les conditions de travail se dégradent considérablement». Symptôme de l’incapacité de l’enseignement public à garder ses meilleurs cerveaux, sa position reste cependant difficile à assumer. «C’est compliqué d’expliquer autour de moi que l’État me donne un salaire important, mais que j’ai finalement envie de partir dans le privé. J’ai l’impression d’être seul», avoue le jeune homme.

Si j’explique que je veux travailler dans le privé, je peux très vite être marginalisé. Pour certains élèves et professeurs, vouloir participer au système capitaliste est perçu comme dégradant

Une minorité d’élèves confie subir des pressions, à l’instar d’Alexandre*, étudiant en lettres à Ulm. «Si j’explique que je veux travailler dans le privé, je peux très vite être marginalisé. Pour certains élèves et professeurs, vouloir participer au système capitaliste est perçu comme dégradant.» Il conseille à ceux qui, comme lui, veulent quitter la fonction publique de mentir sur leurs choix d’orientation. «Mieux vaut ne se dévoiler qu’à la fin de son cursus. Les professeurs tomberont de haut, mais on aura moins souffert. J’ai l’impression qu’une partie de l’administration d’Ulm n’aime pas le privé et qu’elle pourrait mettre des bâtons dans les roues à ceux qui veulent partir». Les pressions varient cependant en fonction des écoles et des disciplines étudiées. À l’ENS d’Ulm, ces départs sont moins tabous au sein du département d’informatique que de celui de littératures et sciences sociales.

Une question «extrêmement sensible»

Difficile d’obtenir des informations chiffrées auprès des écoles. Si Paris-Saclay est ouverte sur le sujet, les deux autres ENS n’ont pas répondu au Figaro. Ces départs sont effectivement une question «extrêmement sensible», reconnaît Claire Lartigue. Vice-présidente en charge de la formation à l’ENS Paris-Saclay, elle tient à rappeler la «mission de service public» de l’école. «Nos élèves sont fonctionnaires stagiaires. Si nous leur donnons une rémunération, nous attendons un engagement de leur part.»

L’administration fait donc en sorte que ces normaliens réfractaires ne restent qu’une minorité. Les partenariats avec les écoles d’ingénieurs, de commerce ou de journalisme ne sont généralement pas accessibles aux élèves fonctionnaires. Claire Lartigue ajoute aussi que, «si quelqu’un souhaitait créer son entreprise, nous ne l’accompagnerions pas. Nous pourrions même ne pas valider le projet si le risque de rompre l’engagement décennal était trop fort.» Elle tient cependant à rappeler que chaque dossier est scrupuleusement étudié.

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Cependant, des ponts entre le public et le privé se forment peu à peu. Depuis un an, rue d’Ulm, Normale Sup’ junior projets permet à une trentaine de normaliens de s’acclimater au monde de l’administration et de l’entreprise. Au programme, rédaction de dossiers, informatique, conseil. Une révolution, en somme. L’un de ses fondateurs, âgé de 22 ans, confie que «l’ENS est traditionnellement en marge du monde de l’entreprise. Si nous avons créé cette association, c’est justement parce que nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une profonde méconnaissance du privé, souvent stéréotypé et réduit à un capitalisme sauvage».

Élèves et professeurs ont pu avoir «une hostilité idéologique de principe à ce projet», poursuit-il. Mais aujourd’hui, les protestations se sont tues. Il affirme que «l’administration voit d’un bon œil que nous apportions aux élèves de nouveaux outils pour leur insertion professionnelle». Signe d’une première main tendue au monde de l’entreprise, la structure occupe cependant une place encore discrète dans la vie de l’ENS.

*Le prénom a été modifié.

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Le Figaro

Six tables en Provence à découvrir d'urgence

Stéphane Durand-Souffland

LA SÉLECTION DU FIGARO - D'Avignon à La Turbie, en passant par Saint-Rémy, Les Baux, Aix et Cassis, découvrez nos restaurants étoilés coups de cœur.

La Mirande (Avignon)

En poste depuis six ans à La Mirande, luxueux hôtel avignonnais, Florent Pietravalle, jeune trentenaire natif de Montpellier, est passé par l'école Gagnaire. Il connaît sa Provence sur le bout des doigts et l'emmène en voyage à travers le monde. On se régale au pied du Palais des Papes. Le chef ne recule devant aucune hardiesse, comme dans sa truite de l'Isle-sur-la-Sorgue acoquinée avec le boudin noir. Il peut lui arriver d'en faire un peu trop, mais il retombe sur ses pieds avec l'assiette suivante.

Pietravalle affectionne le travail sur la fermentation, ce qui donne à la plupart de ses plats un cachet particulier. Il faut goûter la langoustine, miel fermenté, umeboshi d'abricot, le yaourt au raifort surmonté d'un garum de bœuf, de caviar et de feuilles d'oxalis acidulé, ou encore la très canaille composition murex, ail des ours, tête de cochon.

La Mirande.4, place de l'Amirande à Avignon (84). Tél. : 04 90 14 20 20. Fermé du lun. au mer. Menus à 90 (déj. hors w.-e.), 150 et 190€.

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L'Auberge de Saint-Rémy-de-Provence

Fanny Rey et Jonathan Wahid, son mari pâtissier, ont transformé il y a dix ans un vieux relais de poste en plein centre de la capitale des Alpilles – où Van Gogh peignit jadis quelques-uns de ses chefs-d'œuvre, faites un tour au charmant musée local. Le couple tient cet établissement d'une petite vingtaine de couverts, étoilé en 2017, où règne un esprit chaleureux. Cet été, Sylvestre Wahid, frère de Jonathan et lui-même macaroné à Courchevel, s'occupe de la restauration en terrasse dans un esprit décontracté. Leur sœur est à l'accueil de l'Auberge, voilà une belle affaire de famille.

La cuisine de Fanny Rey est essentiellement végétale et marine, portée par une esthétique léchée qui fait de chaque assiette un bonheur pour les yeux. Ainsi, pour lancer le festin d'entrée de jeu, de cette rose de radis, langouste rouge et bonite, qui associe ­perfection visuelle et sensation gustative de première classe. La tomate farcie d'elle-même, sertie d'algues et rehaussée d'un caramel de tomate, constitue un superbe fruit de bravoure, alliant sapidité dense et fraîcheur au palais. Le saint-pierre, fleurs de courgette et intensité maraîchère témoigne de la grande maîtrise technique de la chef saint-rémoise au sourire magnétique, de même que son pigeon au foin, aubergine et trois citrons. La Provence arrive ici sur un plateau, sans gadgets folkloriques, avec une volonté affirmée de donner à chaque préparation un goût profond et à l'ensemble du menu une cohérence jamais prise en défaut – à noter l'inventivité de la sommellerie, qui dégaine des trouvailles débridées.

La partie sucrée de Jonathan Wahid s'inscrit dans la continuité : il ose quelques grains de caviar sur une composition agrumes-carotte pour assurer la transition d'avec la partie salée puis un époustouflant millefeuille 2.0 à l'eau de coco et vinaigrette de fraise qui, à l'œil, ne ressemble pas à une douceur sucrée mais qui, une fois en bouche, développe toutes les qualités d'un merveilleux dessert.

L'Auberge de Saint-Rémy est une adresse rare, surtout dans un bourg touristique : on ne s'y moque pas du client et les chefs, en perpétuelle ébullition intellectuelle, ne cessent de progresser.

L'Auberge de Saint-Rémy-de-Provence.12, boulevard Mirabeau à Saint-Rémy-de-Provence (13). Tél. : 04 90 92 15 33. Tlj sf dim., lun., mar. midi et mer. midi. Menus à 150, 200 et 290€.

L'Oustau de Baumanière (Les Baux de Provence)

L'Oustau de Baumanière jouit d'une situation incomparable aux Baux-de-Provence. Le propriétaire Jean-André Charial demeure la vigie du passe, mais la cuisine trois étoiles est signée par Glenn Viel, dont l'imagination espiègle semble ne pas connaître de limite. Il profite de la profusion maraîchère pour tailler des habits neufs aux légumes des potagers de la maison (oh, cette «laitue serrée cuite sous pression» !). Pour le reste, le noble homard – associé à une «betterave flétrie» inattendue sous ces latitudes – côtoie la populaire sardine ou les coquins couteaux. Le pigeonneau en croûte de foin, abats roulés dans une feuille de laitue, jus à la lavande, est à la fois une démonstration technique et une ode tout en évidence au terroir: chapeau bas. Glenn Viel apprécie (et nous aussi) les saveurs tranchées, les sauces qui en ont sous le pied, les assiettes qui tiennent tête et refusent le consensus mou.

L'Oustau de Baumanière.Les Baux-de-Provence (13). Tél.: 04 90 54 33 07. Fermé mercredi et jeudi. Menus à 170 (tout légumes) et 305€.

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Kaiseki au Château de la Gaude (Aix-en-Provence)

Le jardin, côté face, est à la française. Côté pile, on s'attable dans un restaurant japonais. Mais pas que. Matthieu Dupuis Baumal n'a que 36 ans, une belle carrière derrière lui et une encore plus belle devant. Bombardé chef de cuisine à 26 ans par Michel Troisgros, il tient les fourneaux du château-hôtel de luxe aixois depuis 2018. Une ­première étoile est rapidement tombée au restaurant Le Art, le confinement aussi, malheureusement. Pendant cette période maudite, Dupuis Baumal, fou de Japon, met en place une vente à emporter fondée sur des spécialités nippones. Puis décide d'ouvrir une table dédiée à cette cuisine, Kaiseki, dont il partage les rênes avec ­Kazunari Noda, ainsi qu'une brasserie japonaise, le K (pendant de la brasserie à la française La Source), qui propose makis, nigiris etc. à prix convenablement tenus en laisse pour un tel établissement.

Le menu unique du Kaiseki est un voyage à Kyoto émaillé de clins d'œil provençaux. Les poissons ikejime proviennent de la pêche du jour, tout est fait à la minute. Et tout est délicieux. Le faux sushi au loup, dans lequel un tronçon d'asperge blanche rem­place le riz. La bouchée rouget-tomate, qui explose en bouche. Le délicat lapin mi-cuit associé à l'oignon. Le dashi dans lequel, à côté d'une langoustine et d'une asperge ­verte émincée, s'épanouit un cube de wasabi pané étonnamment goûteux ; le bœuf wagyu au barbecue, avec son jus concentré et une escorte artichaut-morille, construction savante à laquelle quatre asperges sauvages donnaient, ce soir-là, un tonus végétal épatant. Service précis, jolie collection de sakés, carte des vins de grande maison.

Matthieu Dupuis Baumal, dont la cuisine à l'Art nous avait diablement séduits en juin 2021, réussit son pari de faire d'un château provençal un laboratoire gastro­nomique multicarte.

Château de la Gaude.3959, route des Pinchinats à Aix-en-Provence (13). Tél. : 04 84 93 09 30. Restaurant Kaiseki (du mer. soir au sam. soir): menu unique à 165€. Restaurant Le Art (tlj sf mar. et mer. midi) : menus à 97, 145 et 185€.

La Villa Madie (Cassis)

Dimitri Droisneau interprète à La Villa Madie, qui vient de décrocher la troisième étoile Michelin, une partition singulière. Il signe une cuisine non pas de démonstration, mais d'évocation, fondée sur un crescendo discret démarrant dès la première note – comme la renversante bouchée de crevette crue frottée d'arabica. Ce Normand d'origine tient la maison depuis 2013 avec son épouse Marielle. Tout est en place: le cadre, avec les roches rouges du cap Canaille et l'anse bleue de Corton, le service, la cuisine.

Le chef prend tout de la mer. La sardine, qu'il sert dans son entièreté avec un crémeux de pomme de terre rehaussé de bonite séchée. Le turbot, escorté d'une grosse huître enveloppée d'une feuille de pak-choï. Le rouget en feuille à feuille safrané (assiette fantastique). Les supions, la seiche, la crevette carabinero… Tout fait plat, tout fait sens. Desserts de classe mondiale, telle cette composition chocolat-ail noir.

La Villa Madie.Avenue de Revestel-Anse de Corton à Cassis (13). Tél.: 04 96 18 00 00. Fermé lundi soir, mardi et mercredi. Menus à 160 (déj.), 210 et 280€.

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Hostellerie Jérôme (La Turbie)

Un repas chez Bruno Cirino, c'est un baptême, une remise à zéro des compteurs gustatifs. Ce chef-là, qui ne vit que pour son art, se lève à l'aube pour s'approvisionner en France et en Italie voisine, puis s'enferme avec ses fourneaux jusqu'au milieu de la nuit. L'alchimiste fou de La Turbie ne transforme pas les produits incomparables dénichés par ses soins mais, bien plus audacieux, en dévoile l'authenticité brute. De chaque assiette jaillit une évidence. La cuisine de Bruno Cirino oblige qui la goûte à revisiter tout ce qu'il avait cru comprendre auparavant ; elle démasque les impostures, ridiculise les boursouflures ; associations pures, idées limpides, apesanteur des assemblages, il s'agit ni plus ni moins d'une cuisine matricielle. Michelin, le pauvre, ne lui accorde que deux étoiles. Une toque célèbre a, paraît-il, dit un jour du patron de l'Hostellerie Jérôme qu'il était «le Passard de la mer». On pourrait tout aussi bien retourner le compliment et dire d'Alain Passard qu'il est le Cirino du légume.

Le génie illustré en trois assiettes ? 1. Seiches raidies à la vapeur, jus iodé (Bruno Cirino invente des jus, bouillons et sauces comme vous n'en avez jamais mangé ailleurs). Texture surnaturelle du céphalopode, saveur hypnotique du bouillon versé sur une feuille de basilic dont il capture l'esprit. Sensationnel. 2. Homard, cerises, eau-de-vie, brioche. Expérience renversante. L'explosion du fruit contre/avec le crustacé oint à la goutte vous laisse baba. 3. Gamberoni rôtis, jus Bellini à la verveine. La divine crevette rouge récoltée vers San Remo se frotte aux premières pêches de la saison, un voile de verveine enveloppe l'affaire avec l'approbation d'une pincée de petits pois du jardin.

On pourrait chanter les louanges de chaque plat de ce dîner d'anthologie pour lequel Marion Cirino, harpiste devenue sommelière – sa cave est au vin ce que la Philharmonique de Berlin est à la musique – a sélectionné les flacons adéquats. Courez à La Turbie, ce sera plus simple. Tout gastronome qui se respecte se doit de faire le pèlerinage.

Hostellerie Jérôme.20, rue du Comté-de-Cessole à La Turbie (06). Tél. : 04 92 41 51 51. Du mar. au sam. soir (lun. au sam. soir en juillet-août). Menus à 139 et 185€.

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L'Humanité

Un retour des coraux en trompe-l’œil

Actu

Pour la première fois depuis des décennies, la Grande Barrière est en nette croissance. Mais cette reprise est rendue vulnérable par les vagues de chaleur marines.

Lucille Derolez

À l’origine, une bonne nouvelle pour la flore et la biodiversité maritimes, reprise par de nombreux titres de presse : « Le corail est de retour dans certaines parties de la Grande Barrière australienne ». Le 4 août, l’Institut australien des sciences marines constate, en effet, que ses parties nord et centrale ont enregistré, en 2021, une croissance nette de la couverture corallienne, une première depuis trente-six ans. Pourtant, rien de rassurant ni d’étonnant dans un contexte qui ne laisse en rien présager une baisse des températures marines.

Dérèglement climatique. Canicules marines, désastres en cascade

Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche au CNRS, travaille actuellement au Laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Il est étonné du grand cas qui est fait de ces observations : « La résilience des récifs coralliens, après une perturbation majeure, comme le passage d’un cyclone ou la propagation d’une étoile de mer dévoreuse, c’est une quinzaine d’années. Or, on est dans les premiers stades vers le rétablissement du récif. » Les premières espèces de coraux dites « opportunistes » réapparaissent, notamment celle des Acropora. S’ensuit un long processus de recrutement d’autres espèces, différentes et plus massives. À condition que les coraux ne subissent pas d’autres événements extrêmes.

Un patrimoine mondial en péril

« C’est là qu’est le danger, la vulnérabilité des récifs à des vagues de chaleur marine qui – le Giec l’a montré – va augmenter en fréquence et en intensité », rappelle le chercheur. Et le corail est loin d’être prêt à y faire face. Des algues jouent un rôle essentiel à la survie de l’association plante-­animal que constitue le corail. Mais, lorsque la température de l’eau augmente sur de longues périodes, ces algues microscopiques sont expulsées de l’animal. « Une réponse au stress thermique », explique Jean-Pierre Gattuso. Le corail perd sa couleur, la peau sur les os : « Du carbonate de calcium, comme de la craie. C’est ce qu’on appelle le blanchissement, un épisode de mortalité massive qui s’est produit sur la Grande Barrière à trois reprises ces cinq dernières années. »

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

Inscrite depuis 1981 au patrimoine mondial de l’Unesco, la Grande Barrière pourrait bientôt être sur la liste des « sites en péril ». Environ 91 % des 2 000 kilomètres de la barrière ont subi un blanchissement en raison d’une vague de chaleur prolongée, d’après un rapport du gouvernement australien publié en mai. Les conséquences d’une possible disparition du plus grand récif corallien du monde seraient catastrophiques : extinction d’un habitat, d’un lieu de reproduction pour de nombreuses espèces animales et érosion des zones côtières.

L’industrie du tourisme australien, qui génère plus de 4 milliards de dollars par an, pourrait donc se retrouver en difficulté. Conséquence à double tranchant pour le chercheur de Villefranche : « L’empreinte carbone du tourisme est très significative, ce qui contribue au déclin des récifs coralliens. Or, la cause de ce réchauffement qu’induit le blanchissement, ce sont les émissions de gaz à effet de serre. » 

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L'Humanité

Éthiopie. Le drame des déplacés climatiques

Actu

Dans la Corne de l’Afrique, la sécheresse oblige les nomades à migrer. Un phénomène mondial : d’ici 2050, le nombre de réfugiés climatiques pourrait atteindre 216 millions. Il y a urgence à agir.

Emilio Meslet

Assise sur le sol poussiéreux, Samira regarde une forêt de tentes, faites de bois, de bâches et de tissus colorés, s’étaler à perte de vue. C’est ici, dans le camp de Qolodo où vivent bon gré mal gré près de 2 300 familles, que l’adolescente de 16 ans s’est posée avec la sienne, maintenant que leurs 45 chèvres et 10 chameaux sont morts.

Dans le ciel, quelques nuages, porteurs d’espoir, viennent moucheter le bleu azur. La jeune femme, vêtue de rouge de la tête aux pieds, aimerait sûrement voir de la pluie en tomber. Elle n’a pas senti une goutte d’eau couler sur ses joues depuis au moins dix-huit mois. Pendant plus d’un an et demi, il n’a pas flotté, ni même pleuvoché ou bruiné, dans la vaste région Somali, territoire hostile et aride de l’est de l’Éthiopie. Si bien que la pire sécheresse jamais vécue dans le coin s’est durablement installée, fragilisant encore plus l’organisation sociale des communautés locales qui, après avoir vécu guerres et famines, ont besoin de tout sauf d’un nouveau cataclysme. La pénurie contraint ces peuples nomades à se déplacer toujours plus loin pour trouver un peu d’eau. Quand il en reste.

En Éthiopie, au cours des derniers mois, plus de 1.5 millions de bêtes sont mortes de faim. Près du camp de réfugiés de Gabias, les cadavres du bétail – dont on sait qu’il est vital pour les populations locales –, prophétisent la fin du nomadisme dans la région de la corne d'Afrique. © Jonathan Fontaine/hans Lucas

Rien ne tombe, rien ne pousse. Le manque d’eau empêche toute culture et décime les cheptels de ces populations qui vivent d’élevage et d’agriculture, rendant impossible la vie nomade. Ces derniers mois, plus de 1,5 million de bêtes sont mortes dans le pays, dont les deux tiers dans la région. Celles encore debout sont cadavériques. À l’entrée du modeste camp de Gabias, des charognes de chevaux se dessèchent au soleil, à quelques mètres des abris de fortune.

Comment la guerre en Ukraine aggrave les fractures mondiales

Là, comme dans les campements du même type, on creuse pour trouver de l’eau, pourtant source de maladies chroniques et de diarrhées. On se nourrit uniquement d’un mélange de maïs et de poudre de lait qu’on agglomère pour former une sorte de crêpe à faire cuire. « Le fardeau repose principalement sur les femmes qui portent cette crise à bout de bras. Beaucoup d’hommes abandonnent leur famille par honte et déshonneur, car ils n’ont plus de bétail », explique le photoreporter Jonathan Fontaine, auteur de ce portfolio, qui s’est rendu en Éthiopie mi-mai.

La sécheresse, pire que la guerre

Ces malheureux, obligés de quitter leur lieu de vie en raison de divers phénomènes climatiques, portent plusieurs noms. Ils sont des « déplacés », des « réfugiés », des « migrants » auxquels on accole un adjectif : « climatiques ». La hausse des températures due à l’action humaine et les catastrophes qu’elle provoque poussent déjà à l’exil, en moyenne, 21,5 millions de personnes chaque année depuis 2010, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. « Chaque année, ces catastrophes liées au climat déplacent davantage de personnes que les guerres ou les violences », note François Gemenne, spécialiste en géopolitique de l’environnement, membre du Giec, dans une pastille vidéo, « Migrations en question ».

Guerre en Ukraine. L’Afrique menacée par « un ouragan de famines »

 

Ce sont des Burkinabés ou des Sahéliens qui subissent la guerre de l’eau, des Rohingyas exposés aux inondations et aux cyclones, des Kiribatiens ou des Indonésiens devant quitter leur île menacée par la hausse du niveau des océans… Surtout, le phénomène va largement s’amplifier : « D’ici à 2050, pas moins de 216 millions de personnes pourraient être des migrants climatiques internes dans l’ensemble des six régions du monde », affirme deux rapports Groundswell pour la Banque mondiale. Pourtant, ils ne disposent d’aucune protection juridique, car ils ne sont pas reconnus comme de réels réfugiés par la convention de Genève (1951).

Mahara collecte de l’eau près d’une ancienne source. La sécheresse oblige les réfugiés à creuser des puits de fortune, dont l’eau provoque des maladies chroniques et des diarrhées. © Jonathan Fontaine/hans Lucas

La fuite vers les villes

Évidemment, toutes les zones du globe ne seront pas affectées avec la même violence par le dérèglement climatique. Le Sud subira plus que le Nord. « L’Afrique subsaharienne pourrait enregistrer pas moins de 85,7 millions de migrants climatiques internes », déclare la Banque mondiale, qui rappelle aussi que le Maghreb est particulièrement concerné, avec 19,3 millions de déplacés potentiels, soit 9 % de sa population. Le continent africain est le plus touché par ces dramatiques phénomènes qui couvrent l’ensemble du territoire : sécheresse dans la Corne, assèchement des lacs, montée des eaux sur les littoraux, cyclones à Madagascar, érosion des côtes en Afrique de l’Ouest, inondations au Niger… Autant de causes qui forcent les populations à fuir, notamment vers les villes qui se densifient sans pour autant permettre un accueil digne. « Plusieurs lieux où l’eau est plus disponible devraient devenir des foyers d’immigration climatique, notamment les centres urbains importants comme Le Caire, Alger, Tunis, Tripoli, le corridor Casablanca-Rabat, et Tanger », prédit l’institution financière internationale.

SELON LE HCR, LE DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE POUSSE à l'exil 21.5 millions DE PERSONNES CHAQUE ANNÉE.

Ailleurs sur le globe, l’Asie de l’Est et l’Asie-Pacifique devraient voir 48,4 millions de personnes migrer pour raison climatique ; l’Asie du Sud, 40,5 millions ; l’Amérique latine, 17,4 millions. À l’inverse, l’Europe, où 70 millions de personnes vivent sur les côtes, et l’Amérique du Nord, bien que touchées, devraient être plus épargnées. Parce qu’il s’agit des territoires les plus riches de la planète, ayant les moyens de mener des politiques d’adaptation là où la montée des eaux menace (New York, Amsterdam, Seattle, Venise, la Camargue, le Bordelais…).

Madagascar, un pays rongé par la sécheresse et affamé par la pauvreté

Malgré le manque d’action politique d’envergure sur le réchauffement climatique, il est toujours possible de limiter l’ampleur de ces migrations. Selon le « scénario le plus favorable au climat », le nombre de déplacés internes « serait réduit » de 80 %. Il n’y aurait « plus que » 44 millions de migrants climatiques. Comment ? En agissant « en amont pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre », préconisent la Banque mondiale comme le Giec. Chose loin d’être acquise aujourd’hui : d’ici 2100, la hausse des températures, selon la trajectoire actuelle, atteindrait + 3,2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, quand il faudrait la limiter à + 1,5 °C.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

Pour réduire l’impact du changement climatique, les solutions sont connues depuis longtemps et préconisées par les scientifiques comme par les ONG : combler les écarts de développement, instaurer une solidarité des pays riches envers les pays pauvres, restaurer les écosystèmes vitaux, lancer des politiques d’adaptation… Il ne manque qu’une chose : la volonté politique.

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Le Figaro

Le littoral de Nouvelle-Aquitaine placé en alerte maximale pour risque de baïnes

La préfecture appelle à se baigner «dans les zones surveillées». Ces piscines naturelles peuvent rapidement entraîner vers le large.

La préfecture de Nouvelle-Aquitaine a appelé vendredi 19 août à «se baigner uniquement dans les zones surveillées» des plages du littoral, après avoir placé quatre départements en alerte maximale pour le risque de formation de baïnes pour la journée de samedi.

«Les conditions de baignade seront particulièrement dangereuses» sur le littoral néo-aquitain, compte tenu «de la concordance de divers phénomènes : houle, vagues de bord et forts courants», a indiqué la préfecture.

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La population est invitée à être «prudente» et se baigner «dans les zones surveillées» des quatre départements du littoral : la Charente-Maritime, la Gironde, Les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. Ce dispositif a été mis en place en 2022 afin d'alerter sur les dangers des baïnes, ces piscines naturelles d'apparence anodine se formant entre la plage et un banc de sable mais dont les courants peuvent rapidement entraîner vers le large.

Données de Météo France et avis d'experts tels que des maîtres nageurs postés sur le littoral permettent d'évaluer quotidiennement la dangerosité des courants, a rappelé la préfecture. Depuis le début de l'année, c'est la troisième fois que ce dispositif est déclenché sur les plages de Nouvelle-Aquitaine, où les baïnes sont responsables chaque année de plusieurs noyades.

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L’inattendu retour de la non-mixité dans les internats de Normale sup

RÉCIT - L’association des élèves de l’ENS Ulm envisage d’interdire l’accès de certains couloirs aux hommes «cisgenres».

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Incendies dans le Gard : une mère de famille condamnée à un an de prison ferme

L'accusée a reconnu avoir mis le feu «avec un briquet» fin juillet, alors que le risque de feu était maximal dans le département du Gard.

Le Figaro

Variole du singe : nos réponses sur l'origine du virus, la transmission, les symptômes, la vaccination...

L'épidémie de «Monkeypox» est très surveillée par l'OMS, qui a émis son plus haut niveau d'alerte sur cette maladie. Origine, transmission, symptômes, traitement, vaccination, voici tout ce qu'il faut savoir sur ce virus.

Le 6 mai 2022, un homme de retour du Nigeria est déclaré positif à la variole du singe au Royaume-Uni. Deux semaines plus tard en France, la Direction générale de la santé confirme la détection d’une première personne atteinte de la variole du singe en Île-de-France. Depuis, le scénario se répète dans plusieurs pays du monde tels que la Suède, la Belgique, le Canada ou encore les États-Unis. Une recrudescence qui préoccupe l’Organisation mondiale de la santé, si bien que son directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, déclare le 23 juillet 2022 la variole du singe comme une urgence de santé publique de portée internationale, soit le plus haut niveau d'alerte de santé publique mondiale. Origine, transmission, symptômes, vaccination, voici tout ce qu'il faut savoir sur ce virus.

La variole du singe, qu'est-ce que c'est ?

On l'appelle ainsi cette maladie parce que le virus qui en est responsable est apparenté à celui de la variole humaine, et que les chercheurs danois qui l'ont découvert en 1958 l'ont identifiée dans leur laboratoire chez des singes en provenance de Singapour.

Ce n'est que plus tard, en 1970, que les premiers cas sont identifiés chez l'être humain. Ce virus peut lui être transmis par les animaux mais aussi par une personne porteuse du virus.

Il s'agit d'une maladie différente de la variole humaine, mais les symptômes en sont semblables - en particulier les pustules qu'elle provoque -, avec cependant une mortalité bien inférieure.

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Quels sont les symptômes ?

La variole du singe peut engendrer divers symptômes. La plupart sont bénins comme la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires ou le gonflement des ganglions lymphatiques. Ils sont régulièrement suivis ou accompagnés d'une éruption cutanée, qui peut être très douloureuse. D'autres symptômes peuvent engendrer de graves complications notamment chez les personnes à risques : les femmes enceintes, les enfants et les personnes immunodéprimées. Dans ce cas, la variole du singe peut provoquer des surinfections cutanées, une pneumonie et des problèmes oculaires, indique Santé Publique France.

Comment se transmet-elle ?

Endémique chez les animaux des forêts du centre de l'Afrique tropicale, elle peut se transmettre de l'animal à l'homme. Mais son nom est trompeur car les primates ne sont pas les seuls à pouvoir en être porteurs. Par exemple, les morsures et les griffures de rongeurs, d'antilopes, de gazelles ou d'écureuils peuvent être à l'origine d'une contamination de l'homme.

La transmission peut aussi s'effectuer entre deux personnes si une personne infectée entre en contact rapproché avec une autre, en face-à-face, de peau à peau, de bouche-à-bouche ou de bouche à peau. Les surfaces en contact avec une personne atteinte de la variole - vêtements, objets, linge de lit... - peuvent aussi être source de contamination.

La variole du singe peut se transmettre par les gouttelettes émises lors de la respiration, mais pour le Dr Paul-Henri Consigny, infectiologue à l'Institut Pasteur à Paris, la situation épidémique et la contagiosité sont bien différentes de celle du Covid -19. «La variole du singe s'attrape lors d'échanges prolongés et rapprochés. D’où le fait qu’on identifie les rapports sexuels comme la source principale de contamination», explique-t-il.

Peut-on en mourir ?

Généralement, les symptômes de la variole du singe disparaissent spontanément au bout de quelques semaines. Cependant, chez certaines personnes, l'infection peut entraîner des complications médicales et parfois même la mort.

Selon les chiffres de Santé public France, dans le passé, il a été observé que le taux de décès parmi les patients atteints de la variole du singe se situait entre 1 % et 10 %. L'agence nationale souligne néanmoins que ces taux varient en fonction de nombreux facteurs environnementaux, comme l'accès aux soins de santé.

Peut-on l'attraper plusieurs fois?

Les connaissances concernant la durée de l'immunité après une infection par le virus de la variole du singe sont limitées. Mais selon le Dr Paul-Henri Consigny, la variole du singe se comporte comme le reste des maladies virales : «La varicelle ou la variole humaine sont des exemples de virus que l'on n'attrape qu'une seule fois car le corps développe des anticorps qui défendent l'organisme contre des substances étrangères comme les virus. Il existe des exceptions mais elles sont rares.»

Santé publique France recommande cependant la mise en place de moyens individuels empêchant une réinfection, en l'absence de certitudes quant à la qualité et la durée de l'immunité acquise lors d'une première infection.

Quels sont les traitements ?

D'après Santé publique France, des médicaments contre la douleur et la fièvre peuvent être utilisés pour soulager certains symptômes. Les patients doivent éviter de se gratter et soigner l’éruption cutanée, en se lavant les mains avant et après avoir touché les lésions.

La peau doit être sèche et maintenue à l'air libre au maximum. Le nettoyage de la plaie peut s'effectuer à l'aide d'eau stérilisée ou d'antiseptique sur l'ensemble du corps, sauf dans la bouche où des lavages à l'eau salée ou au bain de bouche sont préconisés. La lidocaïne peut également être appliquée sur les lésions buccales et péri anales pour soulager la douleur.

Où et comment se faire vacciner ?

Plusieurs centres de vaccination ont ouvert en France et le site https://www.sante.fr/monkeypox permet de les recenser. «Notre priorité aujourd'hui ce sont les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les transsexuels, les travailleuses du sexe, les personnes ayant de multiples partenaires sexuels et toutes les personnes ayant été en contact avec un cas avéré de variole du singe», énonce le Dr Paul-Henri Consigny.

Le vaccin utilisé est celui de la variole, car les deux virus étant proches, il est supposé efficace contre la variole du singe. Pour l'heure, seuls des premières doses sont administrées afin de désengorger les centres de vaccination, mais d'après le spécialiste «une dose ne sera probablement pas suffisante pour une protection longue durée, elle ne sert qu'à réduire l'incidence».

Le Figaro

Risque de noyade en mer: quels gestes adopter si vous êtes en difficulté?

Amandine Dargenton

NOS CONSEILS - Pour savoir comment se comporter si vous vous sentez en danger lors d'une baignade, Le Figaro vous livre les comportements à adopter.

Avec l'arrivée des beaux jours, les plages se remplissent et les baigneurs sont de plus en plus nombreux. Les sauveteurs préconisent toutefois de redoubler de prudence face aux dangers de la mer.

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Selon Santé publique France, 1119 noyades sont survenues entre le 1er juin et le 31 août 2021. Baïnes, crampes, hypothermie, les causes peuvent être nombreuses et parfois fatales. Pour mieux affronter ce type de situation, Gwen Lefranc, en charge de la formation de nageur sauveteur à la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer), livre au Figaro les comportements à adopter si vous vous sentez en difficulté lors d'une baignade.

Les différentes scénarios

Dans la plupart des situations, le maître mot est de tenter de se calmer et de rester à la surface, soit verticalement en utilisant ses bras (ce qui coûte toutefois de l'énergie), soit en faisant la planche sur le dos. Ainsi, vous mettrez plus de chances de votre côté pour ensuite attirer l'attention de quelqu'un ou rentrer seul à la plage.

  • Les courants marins

Les baïnes sont très présentes dans le Sud-Ouest. Il s'agit d'un dénivelé, d'un trou qui se forme dans le sable. Les vagues s'y engouffrent, le remplissent d'eau, puis il se vide, entraînant de forts courants dans lesquels il est possible de se sentir piégé. Ici, Gwen Lefranc explique qu'il est important de cesser de se débattre, laissez-vous entraîner par le courant en restant bien à la surface, même si le mouvement ne paraît pas naturel. Plus loin, vous pourrez rentrer à la nage, si vous vous en sentez capable, ou faire de grands signes pour appeler à l'aide.

Parfois, des baïnes peuvent prendre place sur 1,5km. Sans paniquer, continuez de dériver calmement. Sur le littoral de la Manche et en Bretagne, un phénomène similaire nommé «Bâche» survient fréquemment, les mêmes consignes y sont appliquées.

  • Les crampes

Comme pour toutes activités physiques, une crampe peut survenir lorsque l'on nage. Le premier réflexe à adopter, ici aussi, est de ne pas paniquer, la douleur surprend mais elle ne devrait pas durer. Restez à la surface, et essayez de vous étirer pour la faire passer plus rapidement.

  • Les vagues

Dans la plupart des situations, les vagues sont de bonnes nouvelles. Même si elles peuvent impressionner par leur taille, elles rapprochent du bord. «Pas de danger, gardez votre calme, il ne s'agit que d'un mauvais moment à passer», conclut Gwen Lefranc, préconisant de se laisser emporter et de penser à bien respirer entre les vagues. Toutefois, s'il y a des rouleaux et que le niveau d'eau est assez faible, il est important de se mettre en boule et de se protéger la tête pour éviter de se cogner contre le sol.

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Les vagues peuvent aussi vous porter vers des abords de danger, par exemple des rochers ou une falaise. Dans le premier cas, il est possible de se laisser entraîner et de tenter de monter sur les rochers. Vous pouvez ensuite rejoindre la plage à pieds ou appeler à l'aide. Dans la deuxième situation, face à une falaise verticale ou à une digue, pas de panique : il est très rare que la vague vous porte contre l'objet, elle risque surtout de vous reculer au large.

  • Hypothermie

Il est possible de ressentir les symptômes d'une hypothermie, dans le cas où vous êtes dans une eau froide depuis environ une heure et demie. L'un des indices ? Après vous être senti frigorifié vous ne ressentez soudain plus rien. À ce moment, stoppez votre baignade et retournez rapidement sur la plage.

Les bons gestes à adopter dans toute situation

  • Si vous êtes plusieurs, restez bien en groupe, vous serez plus visible du rivage. Mais si vous n'êtes pas bon nageur, ne restez pas trop près de la personne en difficulté qui pourrait s'accrocher à vous et provoquer votre noyade à tous les deux. Dans cette situation, le plus avisé est d'appeler à l'aide et de tenter de calmer la personne en danger, tout en lui expliquant les consignes ci-dessus pour se sortir au plus vite de la situation.
  • Saisissez-vous d'un objet flottant s'il y en a un à proximité.
  • Si vous choisissez de nager, faîtes le crawle, plus efficace et moins épuisant que la brasse où il est facile de boire la tasse.
  • Visez les vagues pour rentrer plus vite.
  • Si des secours arrivent faîtes la planche, économisez votre énergie et patientez.

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Le Figaro

Le classement des villes françaises les plus menacées par la montée du niveau des océans

Marti Blancho

EXCLUSIF - Pour chaque commune de plus de 25.000 habitants de la façade littorale, Le Figaro a calculé la superficie qui pourrait être submergée à l'horizon 2100, selon les projections du GIEC.

«Le classement des villes françaises les plus menacées par la montée du niveau des océans» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

Le niveau de la mer monte, et les vagues ne s'arrêteront pas pour épargner les plus belles plages et villes de notre littoral. Chaque année, les flots grignotent un peu plus les côtes françaises. Leur avancée a même accéléré ces derniers temps. D'ici à la fin du siècle, la hausse devrait atteindre plus d'un mètre d'après les dernières conclusions du GIEC, dans le cas où l'humanité continuerait à émettre la même quantité de gaz à effet de serre.

À partir des projections de l'ONG Climate Central, nous avons calculé, pour chaque commune touchée, la part exacte de la superficie qui se situerait sous le niveau de la mer et des crues décennales en 2100. Ce qui nous a permis d'identifier et de classer les 80 municipalités de France métropolitaine les plus exposées au risque de submersion.

Les résultats de nos calculs font ressortir les Hauts-de-France comme la région la plus menacée par la hausse du niveau de la mer. En moyenne, les communes touchées du nord verraient 43 % de leur territoire dévoré par les flots si rien n'est fait pour les contenir. Parmi les villes de plus de 25.000 habitants, Calais et Dunkerque sont les plus menacées. La première ferait face à la submersion de 98% de sa surface submergée alors que la seconde en perdrait plus de 80%.

En effet, les deux communes se situent, avec celle de Saint-Omer, aux extrémités d'un vaste polder : les Wateringues, 1000 km² de terre ferme situés sous le niveau de la mer. Un vaste réseau de canaux, pompes et écluses assure le drainage mais avec la montée des eaux, éviter la submersion va devenir de plus en plus ardu et coûteux. « Certaines années, nous avons une consommation de 200.000 euros d'électricité. Mais en janvier 2021, lors de fortes inondations, nous avons eu une facture EDF de 300.000 euros, rien que pour quelques jours de pompage », énumère à nos confrères de La Voix du Nord Philippe Parent, directeur de l'Institution des Wateringues.

Une taxe à Calais

À Calais, trois systèmes d'endiguement protègent la ville des attaques de la mer. « Ces ouvrages sont suivis comme le lait sur le feu. Ils sont régulièrement entretenus par l'agglomération avec l'aide des services de l'État. Un suivi régulier qu'on ne prend pas à la légère », assure Natacha Bouchart, maire LR de la commune et présidente de l'agglomération. Pour lutter contre les inondations et les risques de submersion, l'édile ne jure que par l'anticipation et un plan pluriannuel d'investissement. Les habitants en financent une partie à travers la taxe Gemapi, augmentée à 11,10 € à partir de cette année.

La métropole de Bordeaux exposée

Près de 800 kilomètres plus au sud, l'écume lèche inlassablement les blockhaus de Cap-Ferret (Gironde), qui chaque année sombrent un peu plus sous les flots. En effet, la Nouvelle-Aquitaine fait partie des trois régions les plus touchées par la montée des eaux. Sa capitale, Bordeaux, se hisse à la quatrième place des villes de plus de 25.000 habitants les plus exposées.

Malgré son relatif éloignement du front de mer, le port de la Lune et sa métropole subit « la conjonction de plusieurs risques d'inondation, que ce soit par submersion marine ou débordement de cours d'eau fluviaux par les apports en débit de la Dordogne et de la Garonne », explique Didier Felts, chef de groupe eau, risques, résilience du Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement).

Le pourtour méditerranéen relativement épargné

Dans le Sud-Est, le futur du littoral s'annonce un peu plus préservé. Les communes bordant la grande bleue sont moins touchées par la hausse du niveau de la mer. En Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les municipalités perdraient respectivement 17 % et 3 % de leur territoire face à la montée des eaux. Une moyenne qui cache néanmoins plusieurs cas préoccupants. Une bonne partie de la Camargue risque d'être complètement submergée et Agde, Sète et Arles perdront plus de 20 % de leur surface si rien n'est fait pour contenir l'avancée de la mer.

Et maintenant, que faire ?

« Le GIEC nous alerte et le message est clair : la m ontée des eaux est une évidence, insiste la députée LREM Sophie Panonacle. Nous sommes extrêmement en retard ; il faut anticiper davantage. » Présidente du bureau du Conseil national de la mer et des littoraux (CNML), dont une des missions consiste à suivre la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, la parlementaire girondine salue « les premiers pas » effectués par la loi climat et résilience, promulguée en 2021 et offrant « plusieurs outils aux communes touchées, tel un accompagnement pour la cartographie des risques ». Sophie Panonacle déplore cependant « un grand absent : le financement ».

En attendant, certaines communes comme Lacanau envisagent déjà depuis plusieurs années la relocalisation des habitants menacés par l'avancée de la mer et l'érosion. D'autres préfèrent renforcer leurs digues alors que la mer continue sa montée inexorable.

Méthodologie

Pour élaborer ce palmarès, nous sommes partis de la carte élaborée par l'ONG Climate Central, qui se fonde sur les projections d'élévation du niveau de la mer du dernier rapport du GIEC. La carte projette le niveau de la mer en 2100 dans le cas où les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement de la planète continuent au même rythme qu'aujourd'hui, ce qui provoquerait un réchauffement global de +3,7°C au dessus des niveaux pré-industriels d'ici 2100. Ce scénario entraînerait une hausse du niveau de l'océan de 67 cm à Calais en 2100 et 1,10 m en 2150 par rapport au niveau moyen de 1995 à 2014 (Source https://sealevel.nasa.gov/ipcc-ar6-sea-level-projection-tool?psmsl_id=455).

En superposant cette projection aux contours actuels de l'ensemble des communes de France métropolitaine, nous avons pu identifier toutes celles qui seraient touchées. Puis, pour chaque municipalité, nous avons calculé la part de sa superficie totale qui se verrait submergée.

La carte de Climate Central prend en compte le relief. Cependant, étant donné la difficulté de cartographier avec précision celui-ci, certaines spécificités locales d'élévation, digues et autres ouvrages construits pour contenir la mer ont pu être oubliés.

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Une France sous la menace du feu

Le manque d’eau est loin d’être le seul problème climatique auquel la France est confrontée cet été. Après un mois de juillet où les incendies ont dévoré – entre autres – la Gironde, le Gard et le Vaucluse, le pays continue de brûler. Le Sud est toujours en proie aux flammes. Entre la Lozère et l’Aveyron, un mégafeu a parcouru 700 hectares de végétation, obligeant 3 000 personnes à être évacuées.

Trois Canadair et 600 pompiers luttent toujours contre le feu qui, mardi, n’était pas encore fixé. Celui qui s’est déclaré vendredi en Isère ne l’est pas davantage. Plus de 100 hectares sont en cendres. Plus au nord, le Maine-et-Loire et la Charente connaissent aussi des incendies. Dans le premier département, au moins 600 hectares ont brûlé et 500 autres sont menacés. Dans le second, 220 pompiers et des moyens aériens tentent de venir à bout des flammes, qui ont déjà ravagé 150 hectares de forêts. Alors que l’été est loin d’être achevé, les brasiers de juillet et août ont déjà fait plus de dégâts que ceux de toute l’année 2021. Près de 50 000 hectares ont brûlé lors des dernières semaines, contre 30 000 hectares l’an passé.

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L'Humanité

Climat. Le carnage écologique des ultrariches

Premier plan

Dans un monde où la sobriété s’impose aux plus pauvres du fait de la hausse des températures, les milliardaires continuent, eux, de polluer sans compter. Jets privés, yachts, tourisme spatial : leurs activités de luxe hypothèquent notre futur.

Emilio Meslet

Ils prennent un jet privé, un yacht, un hélicoptère comme on prend un train, un bus, un vélo. Ils voient le monde comme leur terrain de jeu, les frontières n’existent plus et monter à 12 500 mètres d’altitude pour une demi-heure de vol est leur quotidien. Avec un kérosène moins taxé que l’essence de M. et Mme Tout-le-Monde, s’il vous plaît. « Ils », ce sont les ultrariches.

Le « name and shame » contre les écocidaires

Ceux qui, au mépris de l’urgence climatique et parce qu’ils en ont les moyens, se comportent comme si l’humanité ne vivait pas déjà à crédit, ayant consommé, dès le 28 juillet cette année, l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en une année. « Ils » s’appellent Bernard Arnault, Xavier Niel, Vincent Bolloré, Jeff Bezos, Elon Musk ou encore Mark Zuckerberg et composent une élite capitaliste s’affichant en une des magazines financiers comme un modèle de réussite. Leur fortune pourrait sauver la planète (et l’espèce humaine avec), mais ils passent leur temps à la saccager. L’équation est des plus simple : plus on est riche, plus on pollue.

D’après une étude du Laboratoire des inégalités mondiales de décembre 2021, les 1 % les plus fortunés émettent plus de dioxyde de carbone (CO2) que les 50 % les plus modestes. Les premiers sont à l’origine de 17 % des gaz à effet de serre (GES) quand les seconds n’en sont responsables que de 12 %. Sans parler de la destruction de la biodiversité, terrestre comme marine, qu’implique leur mode de vie. Et si leurs luxueuses vacances nous coûtent cher, ce n’est rien comparé au bilan carbone de leurs investissements et de leurs entreprises dans des secteurs polluants. À l’échelle de la France, lorsque est inclus au calcul le poids climatique du patrimoine financier, les ONG Oxfam et Greenpeace trouvent une donnée effrayante : 63 milliardaires émettent autant de CO2 que la moitié de la population hexagonale. À elle seule, la famille Mulliez, derrière le groupe Auchan, détruit le climat dans les mêmes proportions que la totalité des habitants de Nouvelle-Aquitaine.

Benjamin Lucas : « L’ISF climatique est une question morale »

Pour autant, ce n’est pas aux plus gros pollueurs que le gouvernement macroniste demande de la « sobriété ». Peu importe que les émissions des 1 % les plus aisés seront trente fois supérieures, en 2030, à ce qu’il faudrait pour respecter l’accord de Paris et limiter le réchauffement sous les 1,5 °C, c’est aux simples quidams qui pratiquent déjà une sobriété forcée du fait de leurs revenus que l’on demande de faire des « petits gestes du quotidien » qui, seuls, ne sauveront personne de la catastrophe . Les ministres donnent du « débrancher son WiFi la nuit », du « baisser la climatisation », du « éteindre la lumière » à longueur de plateaux sans oser s’attaquer à la racine du problème : les milliardaires et le système qui leur permet de perdurer. En 2018, Emmanuel Macron préférait instaurer une taxe carbone pesant sur tout un chacun plutôt qu’un ISF climatique tel que le proposent aujourd’hui la Nupes (lire page 5) ainsi que plusieurs associations écologistes.

« Ils » sont les vrais criminels climatiques.

Quand les plus fortunés planent…

À ce rythme, ils finiront par survoler les ruines du monde qu’ils sont censés bâtir. Les canicules, les inondations, les incendies, les disparitions d’espèces s’amplifient mais les milliardaires n’en ont cure. Eux veulent voyager dans le plus grand des luxes, quand bon leur semble, sans avoir à emprunter de vols commerciaux. Encore moins un métro ou un taxi, même pour un Londres Ouest-Londres Est. Parce que le temps, c’est aussi de l’argent… Le 25 mai, Bernard Arnault préférait grimper dans son jet afin de traverser la capitale anglaise plutôt que de rester sur la terre ferme. Résultat de cette folie : 200 kg de dioxyde de carbone (CO2) rejetés pour dix minutes de vol. Soit autant d’énergie qu’il faut à une voiture pour rouler 1 000 kilomètres. Le PDG de LVMH, proche d’Emmanuel Macron, affectionne aussi les allers-retours Paris-Bruxelles – quinze en deux ans malgré un Thalys reliant les deux villes en 1 h 30 –, émettant au passage 2,7 tonnes de CO2 à chaque fois.

Au fil des ans, le réchauffement climatique s’intensifie. Alors qu’on pourrait s’attendre à assister au déclin souhaitable de l’aviation privée, l’inverse se produit : elle est en plein boom, notamment boostée par… le télétravail que les cadres fortunés peuvent faire depuis leur lieu de villégiature.

Total, Engie, Stellantis, LVMH... Le filon inexploité des superprofits des crises

En France, un avion sur dix quittant une piste est un jet, parfois pour des distances et des escales très courtes. Exemple parmi d’autres, celui de Vincent Bolloré. L’un de ses avions faisait l’aller-retour entre Paris et la Côte d’Azur dans la journée. Son bilan carbone dominical ? Six tonnes de CO2. Ces fastueux appareils sont pourtant le moyen de transport le plus polluant : ils émettent, en moyenne, dix fois plus de gaz à effet de serre que les déjà peu vertueux avions de ligne classiques.

Terrible nouvelle pour le climat : la tendance n’est pas à la sobriété. Les locations d’avions d’affaires bondissent depuis quelques années, les carnets de commandes des fabricants sont pleins. Entre 2005 et 2019, les émissions de dioxyde de carbone des jets ont augmenté de 31 % en Europe, d’après un rapport de l’ONG Transport & Environment. Et, selon le quotidien le Figaro, 40 % de ces voyages se feraient à vide. 

Les  superyachts superpolluants

L’ Azzam, l’ Éclipse, le Dubaï. Des navires qui, à eux trois, s’étalent sur plus de 500 mètres. Ces monstres marins font partie des cinq plus grands yachts du monde, ceux qu’on appelle les « super­yachts ». Des embarcations luxueuses de 40 à 180 mètres de long accueillant Jacuzzi, salles de sport, héliports, cinémas, discothèques, parfois même des sous-marins. Et des équipages prêts à recevoir sur ces terrains de foot flottants des familles d’oligarques russes, de rois du pétrole qataris ou de magnats de la Silicon Valley.

Un bond de 25 % en un an

Bien qu’ils ne naviguent que très peu, ou en tout cas pas très loin, ces super­yachts ont un impact écologique désastreux. « Un côté pollution totale », pour Grégory Salle, qui leur a consacré un ouvrage entier, Superyachts.  Luxe, calme et écocide, en 2021. Pourtant, l’industrie se porte bien. L’édition 2021 du « Global Order Book », publié par le magazine Boat International, montre que le Covid a eu un effet de relance pour le secteur : plus de 1 000 vaisseaux de luxe ont été commandés ou sont en construction cette année-là. Un bond de 25 % en un an.

Chercheur en sciences sociales au CNRS, Grégory Salle rappelle que « la seule flotte des 300 plus gros superyachts en activité émet tous les ans 285 000 tonnes de dioxyde de carbone, autant voire davantage que des pays entiers ». Pour les ultrariches qui polluent le plus, posséder un tel palace flottant, c’est l’assurance de voir leur empreinte carbone tripler. À ce triste jeu, l’ex-propriétaire du club de football Chelsea FC et oligarque russe Roman Abramovitch est numéro 1. En 2018, il a émis 22 440 tonnes de CO2 avec son imposant vaisseau sur un bilan carbone total équivalant à près de 34 000 tonnes.

En sus des émissions pharaoniques, des rejets massifs d’eaux souillées et des nuisances sonores et lumineuses, le « superyachting » dégrade les fonds marins. Grégory Salle s’est intéressé à la posidonie : une plante à fleur maritime, véritable lieu de vie et d’alimentation pour les poissons. Espèce protégée en Méditerranée, elle capte le carbone et amortit la houle pour ralentir l’érosion du littoral. Lors du mouillage, l’ancre et les chaînes des bateaux viennent balayer les sols marins et mettre ainsi à mal ce poumon de la mer.

Une très carbonée guerre des étoiles

Pour les milliardaires, le ciel n’est plus une limite. Le 11 juillet 2021, Richard Branson (Virgin Group) devenait le premier milliardaire à voler dans sa propre fusée, SpaceShipTwo. À peine neuf jours plus tard, Jeff Bezos (Amazon) l’imitait avec Blue Origin. Et en septembre, Elon Musk (SpaceX, Tesla) allait plus haut avec un vol de trois jours à plus de 500 kilomètres d’altitude avec Falcon 9. La course au tourisme spatial est lancée. Richard Branson ambitionne de faire décoller 400 vols par an et la fusée de Jeff Bezos a déjà effectué son cinquième vol touristique de l’année en juin. Mais à quel prix climatique ?

Espace. Les États-Unis cherchent à faire prospérer le secteur spatial privé

« L’équivalent de 1 220 tonnes de TNT »

D’après le rapport d’évaluation environnementale de SpaceShipTwo, les émissions de CO2 d’un vol complet représentent l’équivalent d’ « un tour de la Terre seul dans une voiture moyenne » (27,2 tonnes de CO2), alarment les chercheurs Roland Lehoucq, Emmanuelle Rio et François Graner dans une étude publiée par The Conversation. Même constat pour SpaceX, chez qui la recyclabilité des fusées permet surtout à l’entreprise d’augmenter sa fréquence de lancement. D’après le rapport cité plus haut, la fusée Falcon 9 utilise en kérosène « l’équivalent de 1 220 tonnes de TNT ». Une énergie comparable à celle de l’explosion au port de Beyrouth.

Des vols plus fréquents, et donc des billets moins chers. Pour Blue Origin, la place est aujourd’hui estimée à 12 années de Smic (200 000 dollars), loin des 28 millions d’euros déboursés par un Néerlandais de 18 ans pour participer au vol inaugural. D’abord réservé aux ultrariches, le tourisme spatial ne sera alors plus qu’un loisir de riches.

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Le Figaro

Bison futé : circulation dense ce week-end sur les axes retour de la côte vers les métropoles

À l'approche de la fin des vacances scolaires, pas de journées «noires», mais un week-end très chargé sur les retours depuis les régions côtières.

Le week-end des premiers retours de vacances s'annonce dense sur les routes. Alors que les congés scolaires se terminent dans un peu plus d'une semaine, les grands axes routiers depuis les régions côtières vers les grandes métropoles se sont chargés dès vendredi après-midi, rapporte Bison Futé, l'organe d'information routière.

Samedi et dimanche «rouges» dans le sens des retours

Samedi 20 août sera la journée la plus difficile du week-end dans les deux sens. Les difficultés débuteront dès 9h le matin et se poursuivront jusqu'en milieu de soirée. Le pic de bouchons devrait être atteint entre 11h et 14h. Les difficultés seront particulièrement importantes le long de la Méditerranée et dans la vallée du Rhône.

Dimanche 21 et lundi 22, les encombrements seront plus limités, mais la circulation restera importante dans le sens des retours tout au long de la journée. Un conseil de Bison futé pour tous ceux qui gagnent ou passent par l'Île-de-France ce week-end : traverser ou regagner la région parisienne avant 14h samedi, et avant 12h dimanche. Pour lundi, il est conseillé de s'y prendre encore plus tôt, avant 11h du matin.

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L’inattendu retour de la non-mixité dans les internats de Normale sup

RÉCIT - L’association des élèves de l’ENS Ulm envisage d’interdire l’accès de certains couloirs aux hommes «cisgenres».

Refoulé de plusieurs parkings, Dieudonné finit par jouer sur une aire d'autoroute

L'humoriste, qui se produit dans un bus après avoir été interdit de spectacle en 2014, s'est vu refuser dimanche le stationnement dans plusieurs communes de Loire-Atlantique.

Incendies dans le Gard : une mère de famille condamnée à un an de prison ferme

L'accusée a reconnu avoir mis le feu «avec un briquet» fin juillet, alors que le risque de feu était maximal dans le département du Gard.

L'Humanité

Canicule. Roland Pellenq : « Si rien n’est fait, les villes seront invivables »

Entretien

Pendant les canicules, la température dans les centres-villes est plus élevée qu’ailleurs. Un phénomène d’îlot de chaleur urbain contre lequel il faut lutter en réintroduisant du végétal, souligne Roland Pellenq, directeur de recherche au CNRS. Entretien

Eva Douley

Qu’est-ce que le phénomène d’îlot de chaleur urbain ? Quelles sont ses conséquences dans les villes ?

Quand la France souffre de températures caniculaires, les villes se transforment en étuves. L’été, à Toulouse, Marseille ou Paris, des écarts de température de 8 °C à 10 °C peuvent être observés entre les centres-villes et la périphérie. Car les surfaces artificialisées et fortement minéralisées (bitume, béton, pierre…) des espaces urbains absorbent, stockent et rejettent la chaleur. Par conséquent, il y a un effet de chaleur continu dans les villes : c’est ce qu’on appelle, scientifiquement, le phénomène d’îlot de chaleur urbain.

Le béton, en particulier, absorbe et rend beaucoup de chaleur. On peut l’observer facilement sur une nationale du Sud : quand le ruban d’asphalte s’étale devant vous, que le soleil brille, à l’horizon, la route semble mouillée… C’est ce que l’on appelle le « gradient de température », qui est un fort changement de température sur une très faible distance, entre une température ambiante d’environ 30 °C et le bitume, chauffé par le soleil, qui peut atteindre 70 °C à 80 °C.

On comprend donc facilement que dans les espaces denses, comme les centres urbains, les îlots de chaleur sont particulièrement dangereux en période de canicule puisqu’ils provoquent des températures extrêmes, que l’homme peut difficilement supporter. Si rien n’est fait, quand la population sera encore plus urbaine – près des trois quarts de la population mondiale devraient vivre en ville en 2050, contre un peu plus de la moitié aujourd’hui – , que le climat de Lyon sera celui de Madrid aujourd’hui, les villes seront invivables. Avec des risques importants pour la santé des habitants les plus vulnérables.

Comment les villes peuvent-elles lutter contre ces îlots de chaleur urbains ?

Il y a quatre façons de lutter contre les îlots de chaleur urbains : le principal objectif étant d’éviter, au maximum, les radiations directes du soleil. Tout d’abord, il faut diminuer les « mobilités hard », c’est-à-dire les camions et les voitures qui se déplacent dans les villes. Car la hausse des températures favorise la production d’ozone, qui favorise le réchauffement climatique. Un véritable cercle vicieux ! Il en va de même pour les activités industrielles, le chauffage domestique ou la climatisation, qui accentuent le phénomène.

Ensuite, il faut augmenter la part de la végétation sur le sol, les façades ou les toits, ou encore multiplier les plans d’eau pour favoriser le rafraîchissement urbain. Il ne s’agit pas de créer des forêts en ville, seuls quelques arbres peuvent suffire à créer de l’ombre et à rafraîchir l’air. En puisant l’eau liquide présente dans le sol, les arbres la rejettent dans l’air sous forme de vapeur d’eau : donc s’il y a un parking en dessous, ça ne sert à rien. Après, il faut repenser l’agencement des bâtiments. Car plus les bâtiments sont hauts et compacts, plus ils font obstacle au vent, accroissant la sensation de chaleur. Ils piègent les rayons du soleil en les réfléchissant et créent par là même des « canyons » urbains.

Sur le modèle du quartier du Panier à Marseille, où les habitations sont basses et reliées par des ruelles qui ne voient pas, ou peu, le soleil durant la journée, les nouveaux quartiers doivent inclure des bâtiments à hauteur différenciée, qui ne soient pas exposés directement au soleil. Enfin, pour l’existant, la question des matériaux est centrale. On remarque bien que vivre dans un logement mal isolé, qui concentre la chaleur, est un facteur de vulnérabilité face aux phénomènes de stress thermique, d’insolation, de déshydratation ou d’hyperthermie provoqués par les îlots de chaleur. Les nouvelles infrastructures urbaines doivent inclure, par exemple, les matériaux à rétention d’eau, l’humidification de la chaussée, la multiplication des fontaines publiques ou la création d’ombrage à l’aide de toiles tendues.

Où en est la climatologie urbaine aujourd’hui ?

Les premiers travaux spécifiques sur les îlots de chaleur ont émergé au début des années 1990, avec la prise de conscience de l’impact du milieu urbain sur l’environnement. Et les travaux menés depuis trente ans sur cette section de la climatologie urbaine ont permis de modéliser certaines des caractéristiques qui peuvent expliquer la formation de ces îlots de chaleur urbains. La principale est la diminution dans les villes de la part des zones humides et des espaces végétalisés.

Aujourd’hui, il y a un double objectif : réduire la surchauffe urbaine et améliorer le confort thermique des citadins. Pour ce faire, on a constaté que lutter contre les îlots de chaleur urbains nécessite d’abord une cartographie fine de leur localisation, afin de pouvoir adapter les stratégies d’action au contexte.

Or, en milieu urbain, les réseaux de mesure comme ceux de Météo France ne sont généralement pas assez denses pour caractériser finement les processus météorologiques, et Google Maps ne permet pas de connaître la hauteur des bâtiments. Il faut donc interroger les usagers sur leur ressenti pour compléter efficacement les mesures quantitatives.

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Le Figaro

Ces voitures cultes des années 1980 et 1990 que s'arrachent les jeunes actifs

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ENQUÊTE - Chez les collectionneurs d'automobiles, un nouveau phénomène émerge: celui des youngtimers, modèles des années 1980 et 1990, qui ont bercé l'enfance et l'adolescence des actifs d'aujourd'hui.

Alexis FeertchakLuc Lenoir

Dans le rétroviseur de la vieille «Béhème» qui nous emmène, la calandre rectangulaire d'une ­Renault grossit à vue d'œil, armée du losange eighties de la Régie. Un septuagénaire aurait-il oublié de profiter de la prime à la casse? Son conducteur, à peine 30 ans, déboîte sur la file de gauche. En un coup de gaz, la sage ­familiale est propulsée à la borne suivante. C'est une R21 Turbo, enfant terrible d'une époque où rouler vite faisait encore rêver la France. Le petit 6 en ­ligne de la BMW est battu à plate couture. Beau joueur, son conducteur, lui aussi trentenaire, se rassure: au moins, il n'y a pas de doute, il est bien sur la route de Montlhéry. Dans quelques kilomètres, il retrouvera ses congé­nères au festival des «youngtimers». Youngtimers? Un anglicisme – opposé aux «oldtimers» – pour qualifier les voitures de 1980 à 2000, celles qui ont bercé, non sans nausée, l'enfance des actifs d'aujourd'hui. Celles que personne ne regardait il y a encore dix ans. Et qui, aujourd'hui, s'arrachent…

Madeleine de Proust

Une vieille voiture, avant d'être désirable, tombe d'abord dans l'oubli. Les youngtimers en sortent. Dans la circulation, on ne les remarquera pas tout de suite, puis, comme une madeleine de Proust, une odeur, un bruit, un détail fera naître un sourire. Elles n'arborent pas les couleurs rutilantes des autres «anciennes» restaurées, dont les ­chromes brillent souvent plus qu'au premier jour. Dans l'enceinte du ­mythique circuit, les peintures légèrement passées des Peugeot 205 ou ­Citroën BX portent au contraire la marque des années, leurs plastiques ternis aussi. Populaires, sportives ou luxueuses, françaises, anglaises, allemandes, italiennes ou japonaises, elles sont des centaines à fouler le bitume.

Ainsi de cette Twingo vert coriandre de 1993, avec son toit en toile et sa bouille de batracien. Qui imaginerait qu'elle pourra décrocher l'année prochaine une carte grise de collection? Assis ­devant la calandre pour pique-niquer, ses quatre occupants incarnent la réclame de naguère: «Des voitures à vivre». Pour eux, pas de doute: la Twingo, tout juste trentenaire, est la prochaine 4L.

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Un quadragénaire costaud, une clé de 10 à la main, s'allonge sous son increvable Saab 900, relevée par une paire de chandelles. Oubliez les impeccables tapis glissés sous les véhicules anciens des ventes aux enchères parisiennes! À Montlhéry, on respire l'essence, on suinte le cambouis et les voitures, «on les roule vraiment», comme lâche le conducteur d'une Mercedes. Pour preuve, une file d'autos hétéroclites se presse devant l'entrée de l'anneau, cette piste fortement inclinée, au béton défoncé. Dans un vacarme, mais non sans mélodie, une Toyota Celica ­Supra V6 enchaîne les chicanes. Improbable, un pilote et sa copilote attendent de s'élancer, casqués dans leur… break Renault Nevada. À l'opposé des autos muséifiées, les youngtimers sont aussi des «voitures à conduire», le plus souvent dans leur jus, mais entretenues avec soin par des propriétaires qui mettent souvent la main à la pâte. Leur cote augmente certes, mais les prix ­restent encore accessibles.

À quelques kilomètres de là, toujours dans l'Essonne, Manon Prudhon et son petit ami Victor Massonnet, à peine 20 ans, incarnent cette nouvelle tendance. Le couple vient de lancer LMP automobiles passion, spécialisé dans ces véhicules générationnels. Elle s'occupe du «business», il se forme à la mécanique et projette de restaurer leurs futurs bébés, plus vieux qu'eux. Les prix commencent à 1800 euros, pour une Twingo en état moyen, jusqu'à 48.000 euros pour une BMW Z3 M Coupé, break de chasse sportif. Parfois plus, suivant la rareté des modèles. «Le plaisir, c'est de conduire ces voitures sur des petites routes, même tranquillement. Bon, une accélération en sortie de péage, ça fait plaisir aussi», rigole Manon au volant de sa Porsche 944 de 1991.

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Chaque amateur a ses raisons de préférer l'ancien monde. À Montlhéry, Hervé, au volant d'une Porsche 911 de 1986 – star des youngtimers –, reproche aux voitures actuelles de n'avoir «aucune personnalité». «Leur carrosserie est à la fois informe et compliquée, leur conduite ennuyeuse, et le pire, c'est que le confort ne s'améliore plus.» Comme beaucoup d'autres, le «bagnolard» gronde contre le durcissement à venir des «zones à faible émission» (ZFE) dans les métropoles, bannissant pour des «raisons idéologiques» leurs véhicules, dont le coût écologique de construction est pourtant largement amorti et qui ne consomment pas toujours plus que les gros SUV actuels. «Cela n'a pas de sens de s'en prendre à des voitures qui sont la plupart du temps des deuxièmes, voire troisièmes véhicules», tacle un autre festivalier propriétaire d'une Peugeot 406 coupé, qui roule en hybride au quotidien.

Objets de collection

Certains vont beaucoup plus loin dans la frénésie. Au milieu d'un décor nivernais où le gris d'une friche industrielle se mêle au vert de la campagne, Pierre-Emmanuel Pègues sort en sautillant de son garage. Ancien d'HEC, cadre supérieur dans le secteur automobile, le verbe haut et chantant, «Pep» dénote au milieu de ses 24 véhicules endormis, protégés par des draps élimés. Il les amasse comme un enfant collectionne les miniatures. «À 18 ans, je suis passé à l'échelle 1», résume-t-il. Virevoltant entre ses pensionnaires, il a mille histoires à raconter, qu'il interrompt en se demandant toutes les cinq minutes «où sont les clés», réunies en vrac dans un sac. Au moins une fois par mois, il fait tourner son cheptel en empruntant le même circuit de 10 kilomètres autour de chez lui. Il les manœuvre avec légèreté comme un pianiste exécute, les yeux fermés, une sonate qu'il a mille fois répétée. Il y a une part de névrose dans ce rituel millimétré, mais en même temps la joie revigorante d'un gamin que ses rêves, l'âge venant, n'ont pas quitté. Il tourne autour d'une R16: «C'est la sainte ­relique, achetée neuve par mon grand-père en 1978. En sortant de la maternité, j'étais dedans. J'aime les voitures ringardes, ça vient d'elle!» lâche-t-il.

Les ringardes, et les mal-aimées. Une rare Talbot Tagora – bide commercial des années 1980 – figure à son tableau de chasse, aux côtés d'une Renault Fuego ou d'une Citroën AX à la couleur turquoise douteuse. Le museau d'une camionnette C15 jouxte une majestueuse Jaguar XJ12 de 1988, qui dénote. Bien sûr, personne ne détestera la «plus belle berline du monde», mais son délicat moteur la rend lunatique. «Vous ne pouvez pas savoir, avant d'en posséder une, si vous aimez les Jaguar. Il faut tomber en panne sur l'autoroute sous la pluie et, alors, soit ça vous traumatise et c'est fini, soit vous tombez définitivement sous leur charme», sourit Pierre-Emmanuel.

Le souvenir d'une splendeur

Le luxe automobile, c'est la spécialité d'Autology, le garage créé il y a une quinzaine d'années par Béranger Dortel. Dans son délire, l'avocat avait fini par compter personnellement 57 cartes grises, et a donc décidé de lancer une structure pour acheter et vendre les modèles qu'il aime. La société, installée discrètement dans les Yvelines, a atteint les plus hautes croissances françaises ces dernières années et dépasse les 5 millions d'euros de chiffre d'affaires. Aux petits soins pour des clients exigeants – il faut que la climatisation fonctionne pour les vacances cet été! –, le quinquagénaire, lunettes de soleil vissées sur le nez, prend le temps de nous emmener en balade. Il s'approche d'un Range RoverClassic, une voiture qui l'«émeut sans explication», puis choisit finalement une Bentley Turbo R de 1993.

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Seule une monarchie est capable de produire une telle voiture. Les marqueteries de bois distraient le voyageur qui pourrait s'ennuyer tant le son du vénérable V8 de 6,75 litres est impercep­tible. Nulle atteinte des vulgarités ­sonores du monde extérieur, non plus. Ne s'entend que le cuir Connolly des fauteuils, qui se plisse dans un élégant froissement. Que faire dans un tel ­monument? D'abord, trinquer en ouvrant le petit coffre qui renferme quatre verres et une fiole de brandy. Puis lancer sur l'autoradio Slide Away d'Oasis, grand groupe britannique des nineties, dont le titre épouse le mouvement de la berline «glissant» sur l'asphalte. Ou préférer la sarabande de Haendel, pour accompagner la sensation de grâce mélancolique qui s'en ­dégage? La vieille Bentley est un hymne artisanal et industriel à l'Occident de la fin du siècle dernier.

Les collectionneurs de youngtimers sont-ils nostalgiques? La plupart ­disent que non. Mais ils veulent se souvenir d'une splendeur, d'une émotion. À chaque génération les siennes.

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Le Figaro

Olaf Scholz dément toute intervention dans le scandale des «CumEx Files»

Ce scandale porte sur un dispositif ingénieux d'optimisation fiscale mis en place par des banques, permettant à des investisseurs étrangers d'alléger leurs impôts sur les dividendes.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a fermement démenti vendredi, devant une commission d'enquête parlementaire sur le scandale «Cum-ex», avoir exercé une quelconque «influence» pour solder ce complexe dossier de fraude à la fiscalité sur les dividendes. Le chancelier allemand, éclaboussé par cette fraude révélée en 2017, a répondu aux questions de la commission du parlement de Hambourg pendant plus de trois heures. Son message, martelé durant toute l'audition? «Je n'ai exercé aucune influence sur la procédure fiscale Warburg».

Le scandale «Cum-ex» porte sur un dispositif ingénieux d'optimisation fiscale mis en place par des banques, permettant à des investisseurs étrangers d'alléger leurs impôts sur les dividendes. Des dizaines de personnes ont été inculpées dans cette affaire en Allemagne, dont des banquiers, des traders, des avocats et des conseillers financiers. Une dizaine de pays au total sont concernés.

Des pressions sur le fisc ?

Parmi les banques incriminées figure la Warburg à Hambourg, qui aurait dû rembourser 47 millions d'euros à la ville portuaire allemande, mais la municipalité y avait renoncé en 2016. La banque a finalement dû s'acquitter de dizaines de millions d'euros de remboursement sous la pression du gouvernement d'Angela Merkel. Les enquêteurs cherchent à savoir si des dirigeants politiques - et parmi eux Olaf Scholz, alors maire de la ville - ont fait pression sur le fisc municipal afin qu'il renonce à recouvrer ces impôts.

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«Il n'y a pas eu d'influence politique sur la procédure fiscale», a martelé Olaf Scholz, balayant «suppositions et insinuations» relayées selon lui dans les médias. La décision de renoncer au remboursement des sommes dues par la banque Warburg aurait été prise peu de temps après une conversation entre Olaf Scholz et Christian Olearius, alors responsable de la banque. Olaf Scholz nie toutefois avoir fait pression sur les responsables du fisc de la ville de Hambourg, qu'il a dirigée entre 2011 et 2018. Mais de nouveaux éléments révélés ces derniers jours mettent à mal les dénégations du successeur d'Angela Merkel.

Plusieurs médias ont ainsi révélé ces derniers jours que des mails d'une proche d'Olaf Scholz avaient été saisis par les enquêteurs et apporteraient des éléments «potentiellement probants» au sujet de «réflexions sur la suppression de données». Chez un autre élu SPD, susceptible d'avoir joué un rôle dans le remboursement par la banque, les enquêteurs ont découvert plus de 200.000 euros en liquide dans un coffre-fort, alimentant les soupçons sur d'éventuels arrangements financiers occultes.

Une réunion polémique

D'autres documents saisis suggéreraient en outre qu'Olaf Scholz, contrairement à ce qu'il a affirmé jusqu'ici, aurait bien abordé le sujet du remboursement directement auprès de Christian Olearius. Vendredi, Olaf Scholz a redit avoir rencontré Christian Olearius à plusieurs reprises, sans en garder de «souvenir concret». «Il n'y a pas eu de traitement de faveur pour Christian Olearius», a-t-il assuré.

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Le journal populaire Bild a publié vendredi des extraits du journal de Christian Olearius évoquant une réunion entre Olaf Scholz et lui le 26 octobre 2016. «Il pose des questions, écoute sans exprimer la moindre opinion et sans indiquer s'il entend agir ou non», aurait écrit le banquier après la rencontre. L'opposition s'est engouffrée dans la brèche pour critiquer le dirigeant de la première puissance économique européenne. «En Allemagne, il n'y a quand même pas grand monde pour croire aux nombreux trous de mémoire d'Olaf Scholz», a ainsi dénoncé vendredi le président de la CDU et chef de file de l'opposition, Friedrich Merz.

Ces soupçons tombent mal pour Olaf Scholz, devenu moins populaire que nombre de ses ministres, moins d'un an après son entrée en fonction. Avant une possible récession économique dans les prochains mois, le chancelier peine notamment à rassurer les Allemands, inquiets de possibles pénuries énergétiques cet hiver, en particulier de gaz, dans le contexte d'invasion russe de l'Ukraine.

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De sa capture en Ukraine à son exfiltration de Russie, le récit de l’incroyable odyssée de l’agent Georges K.

REPORTAGE - Ce policier ukrainien se préparait à une carrière sans histoires. Jusqu’à ce que l’invasion russe fasse brutalement basculer sa vie.

Le Mali demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur les «actes d'agression» français

Le ministère malien des Affaires étrangères évoque des «violations répétitives et fréquentes» de l'espace aérien national par les forces françaises.

Guerre en Ukraine : Macron appelle les Français à «accepter de payer le prix de la liberté»

Le chef de l'Etat a dénoncé «l'attaque brutale lancée par Vladimir Poutine» en Ukraine, après s'être entretenu dans la journée par téléphone avec le maître du Kremlin.

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L'Humanité

Jour du dépassement : il est encore possible d’agir, la preuve !

Premier plan

Ce jeudi 28 juillet marque le « jour du dépassement », date à laquelle l’humanité a épuisé les ressources que la Terre peut fournir en une année. Sept ans après l’accord de Paris, malgré des progrès notables, les engagements des États mènent toujours vers un réchauffement supérieur à l’objectif de 1,5 °C. Pour protéger les populations de ses impacts, plusieurs pays, telles la Gambie, la Suisse ou l’Autriche, commencent à mettre en œuvre des stratégies nationales.

Alexandra Chaignon

Si la courbe n’est pas infléchie, la planète s’oriente vers un réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle, alertait en avril le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

D’autant que les conséquences dévastatrices du changement climatique sont devenues une réalité partout sur la planète : 3,3 à 3,6 milliards de personnes sont désormais considérées comme « très vulnérables ».

Suivre les performances des pays

Sécheresses, canicules, tempêtes, inondations, pénuries d’eau… Les événements extrêmes se multiplient. Face à ce constat, certains pays agissent, certains plus que d’autres. Mais l’engament face au réchauffement ne se joue pas seulement sur un seul critère.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

Plusieurs outils de surveillance existent d’ailleurs à l’échelle planétaire, permettant de suivre les performances des pays en matière de protection du climat, prenant en compte les émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique, le recours aux énergies renouvelables, la politique climatique, etc.

3,3 à 3,6 milliards de personnes sont considérées comme très vulnérables aux dérèglements climatiques. 

Tous montrent qu’aucun pays ne fait assez bien dans tous les domaines. Ainsi, en Norvège, l’énergie hydraulique couvre près de 95 % des ­besoins en énergie du territoire, mais c’est l’un des pays qui extraient le plus de pétrole par habitant au monde.

Même si les financements ont tendance à manquer...

« Les pays classés haut n’ont aucune raison de se détendre. Des efforts et une action encore plus importants de la part des autorités sont nécessaires pour amener le monde sur la voie de maintenir la hausse des températures en dessous de 1,5°C », avertit ainsi le Climate Change Performance Index, outil de surveillance indépendant qui, depuis plusieurs années, laisse vide les trois premières places de son index afin de symboliser l’incapacité des États à mettre en place des politiques efficaces.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Néanmoins, des États font des efforts et montrent qu’il est possible d’agir. À tous les niveaux, et à l’échelle planétaire. Même si les financements ont tendance à manquer, tout espoir n’est pas perdu, comme le souligne Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement : « Alors que la sonnette d’alarme retentit un peu partout dans le monde pour alerter sur l’urgence climatique, nous voyons des pays et des entreprises s’unir dans le but de réduire de manière plus ambitieuse les émissions de gaz à effet de serre. »

Focus Celles et ceux qui agissent pour la planète

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L'Humanité

Dépassement

Éditorial

Christophe Deroubaix

À partir d’aujourd’hui, l’humanité vit à crédit. C’est le fameux « jour du dépassement ». De plus en plus établi dans les consciences, il contribue à modeler les termes du débat ­public. Mais, « en même temps », il est instrumentalisé par ceux qui n’agissent pas, ou peu, ou en tout cas pas assez, et qui en profitent pour faire étalage d’une volonté de papier mâché.

Dans la dernière livraison du Journal du Dimanche, Agnès Pannier-Runacher, ministre en charge de la patate chaude, a tapé du poing sur une table qui en tremble encore : « La clim, portes ouvertes, ce n’est plus acceptable ! » « Couper le wifi la nuit » ou « Ne pas envoyer un e-mail le soir avant d’aller se coucher… » ont trouvé de la compagnie.

Si seulement on pouvait sortir la planète du chaudron dans lequel elle est plongée avec ces petits gestes du quotidien, nul doute que des centaines de millions d’humains s’y prêteraient de bonne grâce. Mais il faut bien plus. Plus précisément, il faut une action d’une autre nature que la simple addition des bonnes volontés et pratiques individuelles.

La lutte pour le changement climatique devra endiguer, voire refouler l’accumulation de capital.

Créateur d’inégalités, le changement climatique est surtout le produit des inégalités. Selon un rapport d’Oxfam et Greenpeace, rendu public en début d’année, 63 milliardaires français émettent autant de CO 2 que 50 % de la population.

À titre d’exemple, Bernard Arnault est allé faire trempette, dimanche dernier, dans la Méditerranée. Un aller-retour à bord de son jet privé. Six tonnes de CO2 dépensées, soit 2 500 fois plus que le même trajet en TGV. On compte sur Emmanuel Macron pour le rappeler à la « sobriété ».

Autrement formulé : la lutte pour le changement climatique devra endiguer, voire refouler l’accumulation de capital ou… elle ne sera pas. Les inactifs économiques s’avèrent aussi être des inactifs climatiques. Lorsque la Macronie, gardienne fébrile d’un système dépassé, refuse d’augmenter la fiscalité sur les mégaprofits qui sont en train d’être annoncés, elle commet une double faute : contre la justice sociale et contre la planète.

Réchauffement climatiqueEditorial
L'Humanité

« Il faut retrouver une intelligence environnementale »

Entretien

Selon la chercheuse au CNRS et docteure en géographie, aménagement et urbanisme, Géraldine Molina, le réchauffement climatique impose de s’inspirer d’alternatives existantes pour repenser nos modes de vie, en lien étroit avec la nature.

Anaëlle Hédouin

Quels sont les impacts du réchauffement climatique sur les sociétés ?

L’impact est variable selon les sociétés et les contextes géographiques. À l’heure actuelle, la majorité de la population mondiale est urbaine, et les villes correspondent aux formes de territoire ayant le plus artificialisé l’environnement. Ce processus d’« anthropisation » devait assurer un meilleur confort des populations en les émancipant des contraintes environnementales. Mais, paradoxalement, en voulant augmenter leur confort, les sociétés urbaines ont augmenté leur vulnérabilité. Les îlots de chaleur urbains créent des écarts de température allant jusqu’à 10 degrés entre les zones environnantes végétalisées et les centres-villes. Lors des canicules, les villes sont extrêmement difficiles à vivre et nos enquêtes soulignent l’impact sur la santé physique et mentale des habitants. À Lyon, même dans les populations les plus aisées, les habitants souffrent par exemple d’insomnie ou d’éco-anxiété.

En quoi le changement climatique est-il un facteur d’inégalités ?

Il crée des inégalités géographiques, climatiques et sociales. Entre la ville et les environs, les populations ne sont pas soumises aux mêmes contraintes et à la même violence des événements extrêmes. Plus encore, selon le niveau de vie, certains possèdent une panoplie de stratégies adaptatives que d’autres n’ont pas. Les personnes les plus aisées ont des résidences secondaires à la montagne ou à la mer et vont pouvoir s’échapper des villes pour éviter les vagues de chaleur urbaines. Avec leurs ressources économiques, elles pourront installer la climatisation ou isoler plus facilement leur logement. D’autres populations subissent la chaleur de plein fouet car elles n’ont pas de capacité de mobilité, par manque de moyens, situation de handicap, ou parce qu’elles ont un état de santé dégradé. Ces inégalités entraînent une injustice climatique : ce sont les personnes ayant l’empreinte écologique la plus faible qui subissent le plus fortement les dégradations environnementales.

 Ce sont les personnes ayant l’empreinte écologique la plus faible qui subissent le plus fortement les dégradations du climat.Géraldine Molina, Chercheuse au CNRS et docteure en géographie, aménagement et urbanisme

Comment penser nos stratégies d’adaptation ?

Il faut retrouver une intelligence environnementale, c’est-à-dire inventer de nouveaux modes de vie avec un lien plus sain avec la nature. Toutes les stratégies basées sur des technologies sont gourmandes en énergie, en matériau et en ressources, et participent à des effets pervers de dégradation environnementale. La climatisation, par exemple, renforce les îlots urbains en rejetant la chaleur dans les rues. La question de l’adaptation pose cette question : a-t-on envie de vivre dans des bunkers climatisés sans pouvoir sortir de chez nous ?

Quels exemples d’alternatives pouvez-vous nous citer ?

Nos recherches portent surtout sur les solutions s’inspirant du fonctionnement naturel pour permettre de meilleures adaptations dans les villes. Comme les habitats autonomes, qui ont des systèmes de récupération et de stockage des eaux de pluie à usage domestique tout au long de l’année. Ces alternatives s’inspirent des cycles de l’eau. Ils vont aussi récupérer des pièces de voiture pour autoconstruire des petites éoliennes à bas coût, autoproduire une partie de leur production alimentaire, et aussi utiliser des toilettes sèches pour ensuite fertiliser les sols. Ces habitats ont été introduits par des pionniers de l’écologique considérés comme des marginaux, il y a quarante ans. Moqués pour leur relation jugée passéiste avec la nature, ils sont un peu les nouveaux héros d’aujourd’hui. Ces pratiques qui émanent de la société civile sont très inventives, et les professionnels peuvent s’inspirer aussi pour penser les aménagements urbains. Il y a eu, par exemple, une expérimentation à Lyon pour récupérer d’anciens parkings et en faire des lieux de stockage d’eau de pluie afin d’arroser la végétation pendant les canicules.

La société serait-elle prête à changer de mode de vie ?

Au vu du contexte économique, Emmanuel Macron parle de « sobriété énergétique ». C’était impensable, il y a quelque temps, car elle était évoquée comme quelque chose qui émanait des milieux alternatifs. Aujourd’hui, on revient là-dessus car de toute façon on ne pourra pas y couper. Dans cette course frénétique à l’hypertechnologisation de nos sociétés, nous sabotons des ressources dont nous avons besoin pour notre survie : s’alimenter, boire, assurer son confort thermique et même respirer. Sur le tableau de bord de notre planète, tous les voyants sont au rouge. Alors, est-ce qu’on accélère ou est-ce qu’on envisage de réinventer nos modes de vie ? Il y a des personnes résilientes avec un nouveau rapport à la sobriété et au confort qui sont très heureuses ainsi.

 Sur le tableau de bord de notre planète, tous les voyants sont au rouge. » Géraldine Molina, Chercheuse au CNRS et docteure en géographie, aménagement et urbanisme

Quelles sont les limites de l’adaptation ?

Il y a une injonction très forte à l’adaptation, en particulier du côté des politiques et des industriels. Elle semble être un moyen pour eux de se défausser et de laisser la responsabilité aux individus. Mais, passé un certain seuil de tolérance, il devient impossible pour les organismes de s’adapter, notamment à cause des chocs thermiques. Aujourd’hui, le seuil de tolérance de certaines personnes en ville est déjà dépassé. On observe alors des phénomènes de migration intenses qui posent question : si les villes sont désertées lors des canicules et à plus long terme, les territoires périphériques seront grignotés et artificialisés, ce qui renforcera les dégradations environnementales. C’est un cercle vicieux. L’adaptation doit absolument être corrélée à l’atténuation, avec des politiques de sobriété de grande ampleur et un effort des acteurs économiques et industriels participant fortement aux dégradations écologiques.

environnementinégalitésRéchauffement climatique
Le Figaro

La grande inquiétude des salariés de la tech face à la vague de licenciements

Claudia Cohen

DÉCRYPTAGE - Après deux années de croissance en raison de la pandémie, l’heure est à la réduction des coûts pour les entreprises du numérique.

Dans les couloirs de Meta (maison mère de Facebook), les salariés tremblent. Après avoir vécu une vie dorée durant de nombreuses années, les stars de la Silicon Valley redoutent désormais de se réveiller un beau matin avec un courriel de licenciement dans leur boîte mail. Depuis la publication de résultats décevants fin juillet, leur patron, Mark Zuckerberg, ne cache plus ses intentions: face au spectre d’une récession imminente et au ralentissement de la demande pour ses services depuis le «retour à la vie normale», les éléments les moins performants pourraient bientôt se voir remercier. Après des années de croissance insolente, les géants de la tech, comme Meta, revoient aujourd’hui leur priorité.

Dans un environnement macroéconomique marqué par l’instabilité géopolitique et le resserrement brutal des politiques monétaires pour lutter contre l’inflation, l’heure est à la réduction des coûts pour les entreprises technologiques. Le rythme d’embauches frénétiques des deux dernières années a laissé place, ces derniers mois, à des coupes massives d’effectifs. En mai, la tech subissait un krach boursier: les actions des géants du numérique perdaient plus du quart de leur valeur en un mois, comme elles l’avaient déjà fait en l’an 2000. Depuis, plus de 88.000 salariés dans le secteur ont été licenciés en trois mois et demi à l’échelle mondiale, contre 5000 durant la même période en 2021, selon le site LayoffsTracker. Parmi eux: des ingénieurs en informatique, des commerciaux ou encore du personnel des ressources humaines. Même les acteurs de la tech les plus solides sont concernés: Apple, Microsoft, Amazon ou encore TikTok ont tous récemment annoncé se séparer d’une centaine d’employés, après un premier gel des embauches. Amputé par la baisse des recettes publicitaires, Snapchat prépare également un plan de licenciements. «Nous assistons à la première correction du marché de l’emploi dans la tech, face à la chute en Bourse des géants du secteur et à une demande au ralenti des consommateurs depuis la fin de la pandémie», analyse Yann du Rusquec, managing Partner au sein de l’équipe Growth d’Eurazeo.

Fin de l’argent facile

En perte d’abonnés face à une concurrence de plus en plus accrue, la plateforme de streaming Netflix a mis à la porte 500 employés. Au Nasdaq, son cours de Bourse a chuté de 40 % depuis le début de l’année. L’un de ses concurrents, HBO Max (Warner Bros. Discovery), a aussi annoncé une coupe de ses effectifs. Toujours dans l’univers des médias, la plateforme de musique SoundCloud remerciait début août 20 % de son personnel.

Dans le petit monde des start-up également, l’année 2022 ne ressemble en rien à celle de 2021. Face au relèvement des taux d’intérêt, les adeptes de l’hypercroissance souffrent de la fin du crédit bon marché et du financement facile. Dans l’impossibilité de lever des fonds,la fintech suédoise Klarna était l’une des premières à annoncer en mai la suppression de 10 % de ses effectifs dans le monde, soit 700 postes. Quelques semaines plus tard, c’est la plateforme d’événementiel en ligne Hopin qui disait au revoir à 30 % de son personnel.

Au-delà des problèmes de financement, un grand nombre de start-up peinent à conserver leur clientèle acquise en 2020 et 2021. À l’image du spécialiste des vélos électriques Peloton, qui, faute de demande, a dû se séparer de 3000 salariés ces quatre derniers mois. Autre star de la pandémie, la plateforme de courtage en ligne Robinhood, qui doit par ailleurs encaisser le krach des cryptos, a de son côté supprimé un quart de ses effectifs. «Maintenant que le pic de la pandémie est passé, nombre d’acteurs doivent se redimensionner», commente Arco Elsman, directeur général Europe du cabinet de conseil RH Randstad RiseSmart.

Pouvoir aux employeurs

Tandis que les sociétés bien établies cherchent à réduire les coûts pour traverser la tempête, tout en se recentrant sur leurs activités principales, les start-up qui n’ont jamais été rentables ne peuvent plus se permettre de viser un autre objectif que celui du résultat. «Durant la pandémie, des start-up au modèle économique fragile avaient profité de l’euphorie des investisseurs vers le secteur de la tech pour lever des sommes excessives. Aujourd’hui, la cure de minceur de ces entreprises, qui s’apparentent plutôt à un retour à la normale, va contribuer d’une certaine façon à assainir le marché», estime Yann du Rusquec.

Désorientées, certaines de ces entreprises peu habituées à licencier se tournent alors vers des experts en ressources humaines pour limiter le traumatisme de leurs équipes. «Avec ces vagues de licenciements, nous avons connu un regain d’activité. Beaucoup de sociétés espèrent que nous arriverons à trouver des solutions de reclassement pour les employés qu’elles licencient, parfois même avant d’annoncer en interne leur plan de restructuration», explique Darren Kimball, directeur général de l’agence GetFive.

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Devant cette nouvelle réalité, les travailleurs de la tech, qui changeaient très facilement d’employeur avant la crise, se montrent désormais plus fidèles. «En moyenne, aux États-Unis, un ingénieur en informatique ou un développeur ne choisissait de rester que douze ou treize mois au sein d’une start-up, et moins de deux ans dans une grande entreprise technologique. Plus anxieux pour leur avenir, les meilleurs éléments des entreprises se disent aujourd’hui moins enclins à démissionner. Le pouvoir revient en quelque sorte du côté des employeurs», explique Rick Chen, directeur des relations publiques de Blind, un populaire site de réseautage professionnel, qui réunit sept millions de travailleurs du secteur de la tech.

Pour l’heure, la vague de licenciements n’a pas encore déferlé sur le marché français. Seule une poignée de start-up tricolores, se trouvant dans l’incapacité de lever des fonds, ont franchi très discrètement l’étape des suppressions de postes, explique un professionnel du secteur. Bon nombre d’entre elles en revanche commencent à faire preuve de prudence en revoyant à la baisse leurs plans de recrutements ou en procédant à des gels d’embauche. «Malgré quelques nuages, le secteur reste très dynamique, tempère Yann du Rusquec. Les licornes françaises les plus robustes profitent même de la situation pour augmenter leurs embauches, dans un contexte de concurrence plus faible…»

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Le Figaro

Assurances : Indexia sera jugé pour «pratiques commerciales trompeuses»

Une enquête de la DGCCRF a révélé que la société faisait croire à ses clients que leurs abonnements étaient résiliés, alors que ce n'était pas le cas.

Le groupe Indexia sera jugé par le tribunal correctionnel de Paris pour «pratiques commerciales trompeuses » après des surfacturations d'assurances pour téléphones et ordinateurs, a indiqué samedi le parquet de Paris, confirmant des informations de presse. Par l'intermédiaire de plusieurs sociétés comme la SFAM, le groupe Indexia commercialise, entre autres, des services pour assurer des téléphones et des ordinateurs ainsi que des abonnements pour obtenir des réductions après achat (cashback). Après avoir reçu des centaines de signalements de clients, la répression des fraudes avait diligenté une enquête.

Cette enquête, qui a duré plusieurs mois, a révélé des «pratiques consistant à faire faussement croire aux consommateurs souhaitant faire cesser des prélèvements, résilier leurs abonnements et se faire rembourser les sommes prélevées après résiliation de leur contrat, que leurs demandes étaient prises en compte, voire effectives», avait expliqué début avril la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Les conclusions des investigations avaient été transmises au parquet de Paris qui a cité le dirigeant du groupe Indexia et sept personnes morales à comparaître devant le tribunal correctionnel. Ils seront jugés pour «pratiques commerciales trompeuses et obstacle à un contrôle», a indiqué le parquet, sans préciser la date du procès.

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Une première enquête administrative avait visé la SFAM pour les mêmes soupçons en 2018 après des signalements de clients à l'association de consommateurs UFC-Que Choisir et à la DGCCRF. Une perquisition avait été menée au siège de l'entreprise, qui avait accepté en 2019 de payer une amende de 10 millions d'euros. Cette amende, qui s'est révélée sans impact notable sur la croissance du groupe, n'a néanmoins pas mis fin aux alertes de clients pour des surfacturations. À la suite de plaintes similaires, l'autorité belge des services et marchés financiers a interdit le 2 mars à la filiale belge de la SFAM, «Switch», de commercialiser ses produits d'assurance sur le territoire.

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Le Figaro

Minh Tran Hui : «C'est moi, et non mon médecin, qui ai détecté l'autisme de mon fils»

Valery de Buchet

Interview - Avec Un enfant sans histoire, magnifique récit coup de poing, la romancière et journaliste Minh Tran Huy nous plonge dans son quotidien chaotique de mère d'un enfant différent. Intime et universel.

Certains livres emportent tout. Ils vous coupent le souffle et vous ne les lâchez plus. C'est le cas du livre Un enfant sans histoire, de notre collaboratrice Minh Tran Huy. Une fois lu, il vous laisse K.-O. face au continent mystérieux que vous venez de traverser : l'autisme. Ses errances et ses ravages, ses troubles, ses combattants, ses champs de bataille.

Minh raconte sobrement l'histoire de son fils, Paul, 6 ans (bientôt 9 aujourd'hui), et sa vie fracassée qu'elle fait pourtant avan­cer. En regardant les choses de face. Sans pathos ni lamentations, mais avec beaucoup de douceur. « Ce livre ne sauve pas, ne guérit pas, mais il console », reconnaît-elle.

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En contrepoint de son expérience sismique, son récit déploie l'histoire hollywoodienne de Temple Grandin. Autiste, née en 1947, à Boston, elle est devenue, au fil des années, une sommité mondiale de la science animale. Elle a été incarnée à l'écran par Claire Danes dans Temple Grandin, réalisé par Mick Jackson pour HBO, un téléfilm encensé dès sa diffusion, en 2010.

En France, on décompte environ 700 000 au­tistes, dont 350 000 ne parlent pas, comme Paul. Bouleversant, le récit d'Un enfant sans histoire est aussi pudique et intime qu'universel. Minh y dénonce également le retard de la France par rapport à ses voisins européens et américains, et prône l'approche comportementale et ses résultats. Entretien chez elle, après avoir enjambé sur le palier L'Art de la guerre, de Sun Tzu, et découvert dès l'entrée le trampoline et la balançoire de Paul. Le ton est donné.

Madame Figaro. – Comment est né ce livre ?Minh Tran Huy. – Je l'ai écrit faute de mieux. Quand Paul est né, et surtout quand on a diagnostiqué son autisme, je n'y ai pas du tout pensé. J'étais alors très occupée à me former, ainsi que mon mari, et à trouver les professionnels qui allaient le prendre en charge. Quand nous avons compris où en était la situation de l'autisme en France, nous avons pris contact avec une orthophoniste qui nous a donné l'adresse d'Ediformation, où les parents peuvent s'inscrire à un tarif moindre que les professionnels. Nous avons aussi suivi la formation de l'hôpital Robert-Debré et celle du Craif (Centre de ressources autisme Île-de-France). Nous nous sommes aussi renseignés sur les dernières approches scientifiquement fondées, dont on a découvert qu'elles n'étaient pas appliquées partout. On a tout fait… La première parole professionnelle a été culpabilisante, me recommandant – à moi seule – de faire une psychothérapie parent-bébé. C'est là que j'ai commencé à faire des recherches. L'idée du livre est venue ensuite, poussée par des amis, et malgré la difficulté de convertir cette souffrance en objet esthétique, elle a cessé de me paraître gênante ou obscène quand nous avons commencé à perdre espoir. Ce qui était irracontable est alors devenu une chronique tissée en contrepoint de la success story de Temple Grandin, qui est tout ce que Paul n'est pas. En cinq mois, c'était fini, c'est mon côté tank, je suis lente au démarrage, puis j'avance.

Face à de telles épreuves, la plupart des couples se séparent

Comment surmonte-t-on pareille épreuve ? Comment tient-on, dans l'enfer de ces montagnes russes, entre espoir et chagrin ?Beaucoup nous parlent de notre courage extraordinaire, mais ce n'est pas une question de courage ; cela vous tombe dessus et on avance, on fait avec, sans autre choix que celui-ci… Si nous nous écroulions, que deviendrait Paul ? Face à de telles épreuves, la plupart des couples se séparent, et pour nous aussi cela fut très difficile. Nous avons été plusieurs fois au bord de la séparation, comme des boules de flipper. Cela nous a à la fois unis et désunis. On doit donc s'aimer très profondément, car on ne serait pas restés ensemble juste pour Paul. Et l'arrivée imprévue de notre deuxième fils, Serge, il y a un peu moins de deux ans (que son grand frère supporte difficilement aujourd'hui) a renforcé notre famille.

On sent une endurance…C'est l'habitude ! Sans reprendre le lieu commun de « ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort », cela aide à relativiser les choses, même si cela n'a jamais été simple. Cela l'est un peu plus maintenant que nous avons accepté le point d'évolution de Paul – il n'évoluera jamais beaucoup. Paul ne parle pas, et je pense qu'il a le degré d'attention d'un poisson rouge ; il oublie tout, il ne peut rester devant un dessin animé de cinq minutes, c'est trop long pour lui. Il communique grâce au système d'échange d'images (le système américain PECS, Picture Exchange Communication System), que tous les enfants devraient avoir à disposition. Et pourtant, même les orthophonistes n'y sont pas tous formés !

Comment améliorer la situation des enfants autistes en France aujourd'hui ?En France, nous avons deux générations de retard. La prédominance psychanalytique française (nous comptons le plus de psychanalystes par habitant au monde), qui relie l'autisme à un traumatisme psychologique souvent lié à la mère, freine la progression de la pratique comportementale venue des États-Unis et appliquée en Europe. Le comportementalisme aide les jeunes enfants à acquérir des compétences clés comme montrer du doigt, répondre à son prénom et savoir obéir à des consignes simples : on le leur apprend. Paul obéit maintenant à ces consignes qu'on lui a apprises, comme je l'explique dans le livre. C'est long, pénible, répétitif et fondé sur la motivation concrète – les chips salées ou les bonbons pour Paul. Les radis pour un autre… Obéir à « Stop » est aussi important, ne serait-ce que dans la rue. Paul a dû acquérir tous les comportements d'une autonomie basique – manger seul, se laver seul, être propre… Mais, le cas de Temple Grandin illustre qu'un épanouissement extraordinaire est possible, alors même que les handicaps sont très importants.

Il n'y a pas de lieu adapté aux autistes, et dans les rares qui existent, il n'y a pas de personnel formé, c'est du gardiennage.

Qu'est-ce qu'il faudrait pour que les choses bougent ?Une formation. Pour tous. Pour les professionnels (elle n'existe pas), les enseignants, les accompagnants et même la société, afin que chacun sache faire la différence entre les différents handicaps. C'est moi et non mon médecin, qui ai détecté l'autisme de mon fils. Paul ne montrait pas du doigt, ne me regardait pas dans les yeux et ne répondait pas à son prénom ; il n'était pas sourd, mais autiste. Il faut être formé à la façon de leur parler, avec deux ou trois choses simples. Il n'y a pas de lieu adapté aux autistes, et dans les rares qui existent, il n'y a pas de personnel formé, c'est du gardiennage. Paul ne peut aller à l'école, il n'a aucune des compétences préscolaires et il lui faut un lieu dédié. Il est dans un IME (Institut médico-éducatif) qui applique l'ABA (Applied Behavior Analysis ou analyse comportementale appliquée, programme qui s'appuie sur la motivation de l'enfant pour modifier ses comportements et l'aider dans ses apprentissages, NDLR). Mais pour les autres enfants moins gravement handicapés, seuls 20 % sont scolarisés en France, quand ils sont 100 % en Italie et 80 % en Angleterre : nous devrions prendre exemple sur ces pays voisins. Pour l'ABA, il n'existe qu'une seule filière, dans le Nord, qui forme une trentaine de personnes par an… Comme il n'y a pas assez de structures existantes, tout le monde se rend en Belgique où cela coûte moins cher. La sécurité sociale y déplace des milliers de familles à la frontière et paie tout. Or, il suffit parfois d'une ou deux personnes pour faire bouger les choses, même si cela relève d'un choix de société.

autismeinfoservice.fr

Aller à l'école, faire du sport... Toutes les interdictions faites aux Afghanes par les talibans

En reprenant le pouvoir le 15 août 2021, les talibans juraient vouloir accorder certains droits aux femmes. Mais leurs premières mesures ont vite laissé entrevoir le retour à une vie de recluses des Afghanes. Un an après, l'oppression des femmes et le désastre économique ont replongé le pays dans l'obscurantisme.

La photo improbable de Sanna Marin, première ministre de Finlande, en robe à paillettes au Flow Festival

Après avoir échangé sur l'évolution de l'industrie musicale dans le pays, la cheffe de gouvernement a filé aux concerts, troquant son costume pour un habit de lumière.

Le Figaro

Elles ont quitté leur mari pour une femme

TÉMOIGNAGES - Elles ont occulté un pan de leur personnalité pendant une grande partie de leur vie. Jusqu'au jour où une rencontre produit le déclic. À plus de 30 ans, ces femmes ont pris une nouvelle orientation amoureuse, opérant un coming out tardif.

«Ma vie suivait un cours trop rectiligne pour être naturel. Études, emploi stable, mariage, maternité. Une ligne droite sans virage», raconte Isiah, 37 ans, le regard perdu dans ses souvenirs. Sa vie aurait pu continuer ainsi, toujours tout droit, si une nouvelle voisine n'avait emménagé dans sa rue. Et si elle n'était pas tombée amoureuse de cette femme de trois ans sa cadette.

«J'étais heureuse avant Bénédicte, un bonheursimple sans aspérité. Mais je sais aujourd'hui que je ne l'étais pas pleinement. Mes sentiments envers mon ex-mari n'ont pas changé. J'ai réalisé qu'il était mon meilleur ami, et un être avec qui je partage la lourde tâche d'élever deux enfants. Avec Bénédicte j'ai découvert ce que le "grand amour" veut dire», précise-t-elle.

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Quand elle raconte son histoire, Isiah répète à dix reprises «loin des clichés». Isiah et Bénédicte, qui sont respectivement professeure des écoles et banquière, n'ont «pas de tatouage, pas les cheveux courts, préfèrent les robes à fleurs aux vestes en cuir et la variété française au rock, loin des clichés». Elles «gardent de très bon contact avec leurs ex-maris respectifs et n'ont jamais eu aucun problème avec les hommes, loin des clichés». Comme un leitmotiv pour normaliser leur couple. Quand on le lui fait remarquer, Isiah éclate de rire : «Évidemment je sais que notre couple est normal, mais à nos débuts j'ai tellement dû me défendre de ne pas être “anormale”… Que je crois que ça a laissé quelques traces».

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Enfants et déménagement

Si leur entourage proche n'a eu aucun souci avec leur histoire d'amour, dans le village breton où elles habitaient, l'accueil a été tout autre. Les parents d'élèves ont battu froid l'enseignante à la suite de son coming out. Les élèves ont commencé à lui manquer de respect. De guerre lasse, après un an d'animosité sourde, les deux femmes ont préféré déménager pour une plus grande ville. «Mon ex-mari a été formidable. Nous avons beaucoup, beaucoup, beaucoup parlé. Il sentait que je n'étais pas épanouie, et finalement lui aussi ne se satisfaisait plus de notre couple avant même l'arrivée de Bénédicte. C'est lui qui nous a trouvé l'appartement, il était là le jour du déménagement pour nous aider, à mes côtés pour expliquer aux enfants notre séparation », confie-t-elle.

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Pendant les vacances, il étoffe la bibliothèque de leurs filles. À la plus jeune, il achète des albums jeunesse : Les Nuances de l'amour, Le Voyage de June, Cristelle et Crioline. Avec la plus grande, il lit Je ne veux pas qu'on sache, de Josette Chicheportiche. «Mes filles ont traversé ça… naturellement. Elles étaient bien sûr inquiètes de notre divorceau début, mais on a toujours veillé à répondre à leurs questions, à les rassurer. Aujourd'hui, elles s'entendent très bien avec leur belle-mère. Elles la dorlotent même plus que moi. D'autant plus en ce moment», assure Isiah. Car Bénédicte est enceinte. Un petit frère est prévu pour l'automne.

«Je me suis sentie libre»

Quand elle a quitté son mari pour la femme de sa vie, les choses ont été plus compliquées pour Victoria, 56 ans. Avant même que le mot divorce ne soit évoqué, son mari a déménagé à l'autre bout de la France, emmenant leurs enfants avec lui. Des enfants qu'elle ne parviendra à revoir qu'à leur adolescence, après sept ans de combat acharné. «J'aurais dû m'y attendre, je m'en veux encore aujourd'hui de ne pas avoir fait les choses différemment», raconte-t-elle. Son ex a toujours été du genre «sanguin», dit-elle. Maltraitant en réalité. C'est Marie-Jo, une collègue de travail plus âgée, qui lui a donné la force de partir. «Elle m'avait prise sous son aile, on riait beaucoup, elle était pleine d'attention. Le soir où elle m'a embrassée, c'était tellement tendre, rassurant. Avec elle, je me suis sentie libre», se souvient-elle.

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«Les femmes de ma génération qui ont quitté leur mari pour une femme l'ont fait pour beaucoup afin de fuir l'homme, ce qu'il représente. Dans les consultations, nombre de patientes me disaient "Je vais me mettre avec une femme car je ne serai pas en danger". C'est une erreur, bien entendu. Les femmes peuvent être aussi maltraitantes que les hommes. Mais toujours est-il qu'elles étaient poussées par un désir d'embrasser cette liberté vis-à-vis du patriarcat», décrypte la thérapeute Anne-Laure Buffet. Et de comparer ces expériences avec celles de la génération actuelle pour qui ces choix sont une évidence : «Que fait-on quand on aime une autre personne que son mari ? On le quitte pour “cet autre”. Même si cet autre est une femme».

Ne pas se définir

Si Victoria et Isiah se définissent comme homosexuelles, il en est autrement pour Iuliana. Il y a trois ans, à 37 ans, elle s'éprend d'une jeune femme venue travailler pour la saison dans le restaurant basque de son mari. «Telva était tout ce que je n'étais pas : solaire, déterminée, libre. Sa confiance en elle m'ébahissait. Les récits de ses voyages et sa vie parisienne aussi», raconte-t-elle.

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La jeune serveuse de 24 ans charme la femme du boss. À la fin de l'été, Iuliana quitte son conjoint avec qui elle vivait depuis onze ans et rejoint Telva dans son studio sous les toits. Un séisme pour sa famille. Sa mère la supplie de se remettre avec son ex, et de faire un enfant «avant qu'il ne soit trop tard». Elle refuse. Ses parents ne lui adresseront pas la parole pendant un an. «J'ai vite compris que je n'étais pas vraiment amoureuse, et que je n'étais pas lesbiennenon plus. J'avais juste besoin d'un électrochoc pour reprendre les rênes de ma vie amoureuse… Et de ma vie tout court», observe-t-elle.

Depuis, elle a vécu quelques «amourettes», dit-elle, avec des membres des deux sexes. Elle retisse les liens, peu à peu, avec sa famille «mais je ne cherche plus à être celle qu'ils attendent, à mon détriment». Surtout, explique-t-elle : «J'apprends à me connaître, ce que je n'avais jamais pris le temps de faire. Et je découvre quelqu'un de solaire, déterminée, libre». Libre d'aimer un homme ou une femme. Et ça lui plaît.

Pourquoi avons-nous l'impression que le temps passe vite en vacances ?

La bonne question.- «Le temps passe à une vitesse folle !», dit-on constamment. Surtout pendant l'été. Mais est-ce une simple impression ou la réalité ? Éclairage avec une neuropsychologue.

Le Figaro

Aurait-on pu mieux anticiper les violents orages en Corse ?

Marie-Liévine Michalik

Alors que les deux départements n'étaient pas en alerte orage, le phénomène a été d'une grande violence coûtant la vie à cinq personnes.

Au petit matin entre 8h15 et 9h35, le jeudi 18 août, la Corse se réveille en sursaut. Les arbres se soulèvent, les fenêtres claquent, les paillotes valsent et la pluie s'engouffre dans chaque interstice. Un orage d'une rare violence ébranle l'île de Beauté, alors qu'elle n'était pas en alerte orage. Son calme tant apprécié semble être pour les habitants et les nombreux vacanciers un lointain souvenir. Les rafales de vent à plus de 200 km/h secouent l'île d'Ouest en Est, ne laissant aucun lopin de terre à l'abri.

Prises de court, les autorités lancent en urgence l'évacuation de plus de 12.000 personnes. Dans les campings, les touristes cèdent à la panique et tentent de s'abriter coûte que coûte. À peine les rafales apaisées qu'un nouvel orage est annoncé dans la soirée. Moins violent que le premier, il permet aux Corses de souffler.

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Au lendemain d'une journée de calvaire, l'heure est au bilan. Cinq personnes ont perdu la vie dont une adolescente autrichienne écrasée sous le poids d'un arbre. Les dégâts matériels sont élevés sans pour autant être encore chiffrés. Ces orages meurtriers auraient-ils pu être mieux anticipés ?

Les orages imprévisibles

Au moment où le vent et la pluie se sont rués vers la Corse, l'île n'était pas encore mise sous alerte orange par Météo France. Elle était seulement, comme une très grande partie du territoire, en risque important. À 8h29, l'organisme a informé sur Twitter qu'une «rafale exceptionnelle de 224 km/h vient d'être mesurée à la station de Marignana sur une partie exposée de la côte ouest, 131 km/h à Ajaccio!» Immédiatement, la région est passée en vigilance orange.

Pourquoi la violence d'un tel épisode orageux a-t-elle été sous-estimée ? Sur le logiciel de prévision, un mouvement est bien annoncé mais davantage en mer, loin des côtes et de ses habitants. «En tout début de matinée, Météo France prévoyait de puissants orages en mer à proximité de la Corse, avec de fortes rafales de vent qui pourraient temporairement affecter les côtes ouest et nord de l'île», explique Christophe Morel, responsable de la permanence prévision chez Météo France.

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Aucune alerte n'est alors déclenchée, la préfecture non informée. Puis rapidement, les rafales de vent s'intensifient et gagnent la terre. «On peut dire qu'on a été un peu surpris par ces valeurs qui n'avaient jamais été observées auparavant», poursuit le spécialiste. «Nous n'avions pas d'éléments nous permettant de dire qu'on sortait de la gamme des orages que l'on envisage dans nos vigilances de niveau jaune», s'est défendu de son côté Philippe Arbogast, chercheur scientifique aussi à Météo France.

Les météorologues défendent ensemble l'imprévisibilité des phénomènes orageux. «Les processus physiques à leur origine sont complexes et font intervenir de nombreux "ingrédients" atmosphériques comme la température de l'air en surface et en altitude, la variation du vent selon l'altitude et l'humidité de l'air près du sol», informe l'agence météo nationale. S'ajoute une vitesse de déplacement parfois très rapide, rendant «difficile la prévision de sa localisation».

Les limites des logiciels et le microclimat corse

S'ils sont de plus en plus performants, les logiciels chargés de l'analyse des phénomènes météorologiques - le plus utilisé est Arome - ne sont pas parfaits. «La science a ses limites, c'est la nature qui finit toujours par avoir le dessus», explique Régis Crépet, météorologue pour La Chaîne Météo*. «Le phénomène orageux qui a touché la Corse était très puissant, poursuit-il. Le climat et les reliefs de l'île l'ont certainement renforcé.»

Au début uniquement prévu pour la mer, l'orage s'est finalement fracassé contre la roche orangée et les falaises abruptes. «C'est devenu une grosse boule que l'on appelle super-cellule», analyse le météorologue. L'orage a ensuite pris la forme d'une virgule, lui permettant ainsi d'accéder au qualificatif de mésocyclone – précipitation avec une rotation en son centre. Selon Régis Crépet, «la Corse bénéficie d'un climat plus complexe pour deux raisons : son statut insulaire et son relief». Avant d'ajouter : «Il est fort possible que les rafales auraient été moins fortes si l'orage s'était concentré en pleine mer, les pics renforcent la violence des vents.»

Par conséquent, pour les météorologues, la vitesse de déplacement et sa violence soudaine ont rendu l'orage difficilement prévisible. Les autorités auraient-elles pu demander une évacuation dès le mercredi soir ? Des mesures de protection auraient-elles pu être prises en amont ? Le directeur du camping où est décédée l'adolescente a demandé de pouvoir créer un abri en dur pour protéger les vacanciers, dans une pinède ce qui est pourtant interdit par le code de l'urbanisme. Régis Crépet encourage de son côté une meilleure communication entre les services de l'État et les agences météo. «On pourrait aussi multiplier la palette des alertes orage, suggère-t-il. Avoir du violet, du mauve, de l’orange foncé... Et pas seulement les trois couleurs principales.»

En visite sur l'île dès le lendemain matin, le ministre de l'Intérieur a annoncé ouvrir une enquête avec les services de la sécurité civile, soulignant que l'alerte météo de jeudi matin n'avait «pas permis de qualifier comme il le fallait ces vents» qui ont été «absolument exceptionnels».

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

À VOIR AUSSI - Orages: des rafales de vent particulièrement violentes frappent la Corse

La météo du mardi 16 août : violents orages au sud et pic de chaleur à l'est

Après les orages de dimanche et une amélioration lundi 15 août, de nouvelles intempéries se mettent en place mardi et se maintiennent jusqu'à jeudi dans le sud de la France, avec une vigilance orange pour quatre départements.

Météo de mercredi 17 août : violents orages et de fortes pluies au sud

Six départements sont placés en alerte orange orages qui seront accompagnés d'abondantes précipitations. Des torrents et des rivières pourraient sortir de leurs lits, causant des inondations.

L'Humanité

Islande. Sus aux énergies fossiles !

Actu

Lina Sankari

Au départ, il y a une contrainte. Et une solution politique. Souvent vantée pour son recours à près de 100 % aux énergies ­renouvelables pour sa consommation électrique, l’Islande est favorisée par l’activité volcanique, qui alimente l’énergie géothermique, et les fleuves glaciaires qui nourrissent l’hydroélectrique.

Jour du dépassement : il est encore possible d’agir, la preuve !

« Malgré de bonnes intentions, l’Islande n’a pas eu recours aux énergies renouvelables en raison de leur importance pour le climat. Sa motivation était simple : elle ne pouvait pas faire face aux variations du prix du pétrole causées par de nombreuses crises qui ont frappé le marché mondial de l’énergie. Isolée près du cercle polaire, elle avait besoin d’une ressource énergétique stable et économiquement viable », résume la directrice de l’Iceland School of Energy de l’université de Reykjavik, Halla Hrund Logadottir.

9 habitations sur 10 chauffées grâce à l’énergie thermique

Jusqu’au choc pétrolier, les combustibles fossiles dominent. C’est toujours le cas dans le transport, mais aujourd’hui 9 habitations sur 10 sont chauffées grâce à l’énergie thermique, et les sites de production tournent également grâce aux énergies propres.

Au départ, les initiatives sont isolées mais, dès les années 1950, les municipalités explorent de nouveaux projets et 530 usines hydroélectriques sortent de terre, favorisant des systèmes de production indépendants. Durant la décennie suivante, le gouvernement crée un fonds de garantie pour le forage géothermique qui attribue des prêts pour la recherche et les tests de forage qui entraînent, malgré tout, pollution au soufre et émissions de CO2.

La plus grande usine de captage de CO2 au monde

Dans le même temps, le cadre juridique et ­réglementaire encourage les foyers à se connecter au réseau de chauffage par géothermie. Les producteurs de silicium ou d’aluminium restent toutefois des industries polluantes susceptibles de compromettre les objectifs de ­réduction des émissions à un minimum de 40 % dans le cadre des accords de Paris.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

En septembre 2021, l’Islande inaugure la plus grande usine de captage de dioxyde de carbone au monde. En extrayant le CO2 de l’air pour l’enfouir à jamais sous terre, elle projette ainsi d’éliminer 1 % des gaz à effet de serre émis sur notre planète d’ici à 2025 et compense en une année l’impact de 4 000 vols Paris-New York. Une trentaine d’installations similaires existent déjà dans le monde. En France, on trouve au moins 8 formations géologiques imperméables et argileuses capables de contenir le CO2.

Focus Celles et ceux qui agissent pour la planète

environnementRéchauffement climatiqueislandegéothermie
L'Humanité

La Fête de l’Humanité, antidote à la Macronie

Éditorial

Cathy Dos Santos

La France a soif. À mesure que le thermomètre s’emballe, les sols se fendent, les champs se désertifient, et les réserves d’eau s’amenuisent. Sous l’effet de la canicule, ou encore de feux dévastateurs, les Français prennent conscience que le dérèglement climatique est déjà là. Une enquête de YouGov réalisée au début du mois révèle que 78 % des personnes interrogées se disent « inquiètes » quant à la vague de sécheresse qui frappe notre pays. Les sondés pointent de concert l’inaction du gouvernement : à 70 %, ils pensent que l’État « n’en fait pas assez ». Les recommandations, notamment celles du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), ne manquent pas. Mais les mesures préconisées sont difficilement conciliables avec un capitalisme prédateur pour les hommes et la nature, comme le dénonçait déjà Karl Marx en son temps. Les États ont rendez-vous avec l’histoire. La France, elle, se contente d’effets d’annonce et de choix contre-productifs.

Début août encore, le secrétaire général des Nations unies qualifiait d’« immoral » le fait « que les entreprises pétrolières et gazières fassent des profits record » grâce à la crise énergétique, et « sur le dos des populations et des communautés les plus pauvres, avec un coût massif pour le climat ». Quelques jours plus tôt, le groupe Total affichait avec insolence un bénéfice net de 5,7 milliards d’euros de profits au deuxième trimestre grâce à l’envolée des prix à la pompe, qui affectent d’autant le porte-monnaie des ménages français. Dans son adresse aux dirigeants, Antonio Guterres a appelé « tous les gouvernements à taxer ces profits excessifs, et à utiliser ces fonds pour soutenir les plus vulnérables en ces temps difficiles ». L’exécutif français a fait exactement le contraire.

Alors que certains de nos voisins européens ont adopté des impôts exceptionnels pour remédier à l’inflation, le gouvernement d’Élisabeth Borne s’est contenté des miettes consenties par les grandes entreprises. Les députés de gauche avaient pourtant plaidé pour l’instauration d’une « taxe exceptionnelle de 25 % sur les superprofits » des sociétés pétrolières et gazières, des entreprises de transport maritime et des concessionnaires d’autoroutes. Les macronistes et « Les Républicains » se sont entendus pour balayer cette proposition. « Emphase idéologique », a tancé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Moi, je préfère faire plaisir à nos compatriotes en obtenant des remises qui vont directement dans leurs poches plutôt que dans la poche du Trésor public », a-t-il même osé déclarer.

La maison brûle, et le gouvernement regarde ailleurs. Les dossiers de la rentrée – assurance-chômage, RSA, immigration – sont déjà marqueurs de régression sociale et de stigmatisation de l’autre. La crise multidimensionnelle commande pourtant d’avancer des réponses protectrices dignes d’un véritable État de droit. La Fête de l’Humanité sera l’exact opposé du mépris social et de la haine de classe affichés par l’exécutif. Notre journal installera ses quartiers les 9, 10 et 11 septembre sur la Base 217 du Plessis-Pâté, dans l’Essonne. Si la Fête fait peau neuve en ce nouveau lieu, son ADN demeure intact. Cette manifestation humaine, politique, culturelle n’a pas d’égale. Les intelligences, les esprits libres et combatifs y convergent pour penser, échanger, se confronter dans le respect de chacun. Les idées, les révoltes et les propositions y essaiment. Cette année encore, la Fête sera un extraordinaire antidote à la Macronie. Nous avons hâte de vous y retrouver.

Emmanuel MacronSalaires et pouvoir d'achatFête de l'Humanité 2022
L'Humanité

Éditorial. Dû

Éditorial

Sébastien Crépel

Par Sébastien Crépel

Rien ne sert de chercher une volonté politique derrière la revalorisation du Smic au 1er août, elle n’existe pas. Au moment où le projet de loi sur le pouvoir d’achat était en passe d’être adopté définitivement par le Parlement, le salaire minimum augmentait ce lundi d’un peu plus de 2 %. Les deux nouvelles n’ont rien à voir l’une avec l’autre, si ce n’est une pure coïncidence de date, car la décision de rehausser le Smic et les salaires en général ne figure pas dans le texte gouvernemental. Tous les amendements en ce sens ont été méthodiquement repoussés. Ne reste, en dehors d’une « prime » hypothétique, que la revalorisation dite « automatique » du salaire minimum pour compenser l’emballement des prix qui étrangle les travailleurs et leurs familles.

Et encore, compenser est un grand mot pour parler de l’augmentation du Smic. Le gain net pour un emploi à temps plein représente 26,41 euros par mois. C’est mieux que rien, mais à peine, quand il faut survivre avec 1 329,05 euros net. Surtout, laisser faire l’indexation prévue dans le Code du travail sans « coup de pouce » supplémentaire en temps de forte inflation revient à accepter que la revalorisation du Smic accuse toujours un temps de retard sur le coût de la vie. Ainsi, c’est parce que les prix ont augmenté de plus de 2 % entre mars et juin que le Smic est revalorisé d’autant, mais seulement le 1er août. La perte de pouvoir d’achat dans l’intervalle n’est pas rattrapée. Et quand l’inflation reste contenue au-dessous de 2 %, le Smic ne bouge pas, en attendant la revalorisation annuelle du 1er janvier. Alors que la flambée des prix s’installe dans la durée, une hausse substantielle des salaires, à commencer par le Smic, n’en est que plus justifiée.

La formule du « coup de pouce » sent l’aumône. Appelons un chat un chat : quand paiera-t-on leur dû aux salariés ? « Inciter » les patrons à négocier de meilleurs minima de branche ne suffit pas. Le manque à gagner grossit à force de courir derrière les prix à chaque revalorisation du Smic, au lieu de prendre les devants et de porter dans un premier temps le salaire minimum à 1 500 euros net.

revalorisation du smicSalaires et pouvoir d'achatminima sociauxinflation
Le Figaro

Plongée dans les univers parallèles

SÉRIE D'ÉTÉ - Le concept de métavers promet pour les prochaines années un univers virtuel parallèle au monde réel où se connecteraient des millions d'humains pour se divertir, échanger, travailler, consommer ou vivre des expériences inédites. Des mondes virtuels existent déjà dans le secteur du jeu vidéo, de la santé ou de l'industrie, préfigurant des possibilités de demain. Bienvenue dans le futur.

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Une affaire de fratrie

SÉRIE D'ÉTÉ - L'entrepreneuriat, c'est bien, en famille, c'est encore mieux! Le Figaro vous raconte cinq belles histoires de frères et sœurs qui ont décidé de monter leur boîte ensemble.

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Les gardiens des traditions

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L'Humanité

Coups de balai pour les salariés d’Arc En Ciel

Actu

Les syndicats tenaient une conférence de presse, mercredi, au sein de l’université Pierre-et-Marie-Curie à Paris, pour dénoncer les infractions répétées au Code du travail opérées par le sous-traitant du nettoyage.

Cécile Rousseau

La répression bat son plein sur le campus de Jussieu (5e arrondissement de Paris). Mercredi 26 juillet, la CGT de la Sorbonne Université, SUD éducation, ainsi que le collectif CGT parisien du nettoyage tenaient une conférence de presse pour dénoncer les licenciements abusifs de certains employés du sous-traitant chargé de l’entretien, Arc En Ciel Propreté. « Il y a urgence à agir, exhorte Danielle Cheuton, du collectif CGT parisien du nettoyage. Trois chefs d’équipe ont été virés et d’autres personnes sont sur la sellette à la suite des différentes grèves qui ont été menées. Depuis avril, on impose aux salariés des charges de travail supplémentaires et ceux qui refusent sont sanctionnés. » Pour les syndicats, depuis la prise de contrat de cette société, en février 2021, tout part complètement à vau-l’eau. Une grève massive, suivie par 100 % des 120 des employés en septembre 2021, avait permis de mettre au jour des conditions de travail inhumaines, avec des tentatives de modification radicale des horaires et des heures complémentaires non payées et non majorées.

Mais le protocole de fin de conflit, qui avait permis d’obtenir quelques avancées, n’a ensuite pas été totalement respecté. Sur ce constat, une seconde mobilisation a éclaté en février 2022 pour exiger le non-licenciement de deux chefs d’équipe et également le retrait du projet de pointeuse mobile. Le 19 mai, c’est un autre chef d’équipe qui est débarqué. Pour Stéphane Rohbach, secrétaire général de l’union locale CGT du 5e et du 6e arrondissement, pas de doute : « Les trois chefs sur cinq qui ont été licenciés ont participé à la première grève. Ils se débarrassent des personnels récalcitrants ; 10 % des effectifs ont disparu depuis 2021. » Samy, qui avait débrayé en septembre 2021, s’est lui aussi retrouvé dans le collimateur après treize années sans nuages au sein de l’université Pierre-et-Marie-Curie. « Je savais que j’étais sur leur liste noire. Lors de la deuxième grève, le ton est monté avec une responsable quand j’ai défendu mes collègues mobilisés. J’ai eu des témoignages contre moi et j’ai été mis à pied quinze jours. » Licencié le 13 juillet, officiellement pour avoir refusé d’effectuer des tâches supplémentaires sur son temps de travail, l’employé est dégoûté. « Juste avant, ils m’avaient mis sur le dos un chef d’équipe qui me suivait partout. La vraie cause du licenciement, c’est parce que j’ai protesté contre leurs méthodes. Je ne vais pas me laisser faire. »

Ce surcroît d’activité exigé par la direction, en lien avec la suppression des heures complémentaires, un autre salarié qui tient à rester anonyme a aussi refusé de le prendre en charge. Et pour cause. En plus de ses missions habituelles, équivalant déjà au travail de trois personnes, cela impliquait de vider 22 poubelles supplémentaires. En guise de représailles, il s’est vu sanctionné par deux avertissements et un retrait de deux heures de salaire par jour pour absences injustifiées. Selon les fiches de paie que nous avons pu consulter, son revenu est tombé à 900 euros au mois de mai (contre 1 200 euros en avril). « On lui inflige une punition digne du XIXe  siècle alors que les sanctions pécuniaires sont interdites par le Code du travail », dénonce Danielle Cheuton, avant de poursuivre : « Arc En Ciel a un sentiment d’impunité. Elle sait qu’elle va être condamnée mais elle s’en moque, compte tenu de la lenteur de la justice. Le montant des condamnations à venir est intégré dans son fonctionnement. »

Alors qu’une enquête de l’inspection du travail est en cours, Yacine Ikhlef, représentant de SUD éducation, rappelle que la société n’en est pas à son coup d’essai : « Elle a été condamnée 24 fois en appel pour des faits quasi similaires. Depuis sa création, elle a toujours été en conflit avec les salariés. » Contactée par l’Humanité, Arc En Ciel n’a pas donné suite. De son côté, l’université, donneuse d’ordres du prestataire de nettoyage, ne semble pas non plus exemplaire dans ce dossier. « Nous avons alerté au sein du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), poursuit Yacine Ikhlef. Mais, lors de la deuxième grève, la direction de l’université nous a parlé de partenariat “gagnant-gagnant”, permettant de dégager des marges. Entre les licenciements abusifs, les infractions au Code du travail et les fraudes à l’Urssaf, Sorbonne Université ne peut pas ignorer ce qu’il se passe. Le recours à la sous-traitance ne peut se faire que via une dégradation des conditions de travail. Il faut réinternaliser cette activité. »

société de nettoyagesous-traitancebas salairesSalaires rémunérations
Le Figaro

La météo du week-end: le retour du calme et du temps estival

Le soleil fait son retour samedi après-midi sur l'ensemble du territoire. Les températures sont cohérentes avec la période.

Le calme est de retour. Des éclaircies viennent chasser les instabilités du milieu de semaine dernière. Cette amélioration du temps est liée à l'anticyclone des Açores qui regagne en pression au niveau du golfe de Gascogne. Dimanche, la température reste estivale, mais des précipitations sont prévues sur l'Ouest du pays selon La Chaîne Météo*.

La tendance pour le samedi 20 août: les matinées sont nuageuses entre le Centre-Ouest et le Grand-Est. Des faibles pluies sont possibles localement. Le soleil est bien présent dans l'après-midi. Les Vosges et le Jura sont sous la menace d'orages. Dans le Nord-Est, les matins sont très froids avec une température à 7°C. Le Mistral et la Tramontane soufflent jusqu'à 50 km/h en Méditerranée mais le temps demeure très ensoleillé. Les températures sont comprises entre 20 à 33°C sur l'ensemble du pays.

À lire aussiFace aux vagues de chaleur, les orages sont-ils inéluctables ?

La tendance pour le dimanche 21 août: contrairement au samedi, le Centre-Est et le Nord-Est bénéficient d'un temps sec et ensoleillé. Des perturbations arrivant du nord-ouest apportent de nombreux nuages sur l'Ouest de la France et des pluies en Bretagne. Des orages sont probables sur les Pyrénées et les Alpes-du-Sud. Les températures baissent ce dimanche à cause des nuages du Nord où elles sont attendues 18 à 25°C. Dans le reste de la France, elles sont stables et émergent de 26 à 33°C.

*La Chaîne Météo appartient au groupe Figaro.

Météo de mercredi 17 août : violents orages et de fortes pluies au sud

Six départements sont placés en alerte orange orages qui seront accompagnés d'abondantes précipitations. Des torrents et des rivières pourraient sortir de leurs lits, causant des inondations.

La météo du mardi 16 août : violents orages au sud et pic de chaleur à l'est

Après les orages de dimanche et une amélioration lundi 15 août, de nouvelles intempéries se mettent en place mardi et se maintiennent jusqu'à jeudi dans le sud de la France, avec une vigilance orange pour quatre départements.

Intempéries : cinq morts et vingt blessés en Corse, les orages persistent dans le Sud-Est

LE POINT SUR LA SITUATION - Les violents orages et précipitations ont entraîné d'importants dégâts en France, notamment en Corse où une vingtaine d'interventions de secours sont en cours.

Le Figaro

Feux de forêt: «Catastrophisme déplacé»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Perturbé par des épisodes météorologiques extrêmes, l’été 2022 va- t-il marquer un tournant? Une prise de conscience de la réalité du dérèglement climatique est-elle en marche? Entre canicules et orages d’une exceptionnelle intensité partout en France, Emmanuel Macron lui-même a été obligé de monter au front. Pour rassurer, mais aussi pour promettre une politique préventive de long terme. Sera-t-elle suffisante aux yeux des Cassandre qui anticipent déjà la fin du monde? Compte tenu de la composition de la nouvelle Assemblée nationale, le débat peut vite tourner à la foire aux absurdités.

S’il est un domaine, pourtant, où rien n’est irréversible ni impossible, c’est bien celui de la forêt. Les dégâts causés par les incendies de ces derniers mois offrent, c’est vrai, un triste spectacle. Même la légendaire forêt de Brocéliande, au cœur de la Bretagne, a été la proie des flammes! Tout cela fait certes mal au cœur, mais il n’y a pas de quoi désespérer. Si la sécheresse est en cause, c’est l’homme qui est à l’origine de la plupart des départs de feu, incendiaire d’une main volontaire ou pas. La responsabilité en incombe aussi aux propriétaires privés, détenteurs de plus de 70 % de la surface forestière nationale. Mal informés, négligents ou faute de moyens, beaucoup d’entre eux n’entretiennent pas leurs sous-bois.

Des leçons doivent être tirées de cet été ravageur pour les forêts. Sans doute conviendrait-il d’être plus sévère avec les contrevenants. Sans doute, à l’heure de la replantation, faudrait-il également veiller à choisir des essences moins inflammables. La forêt est un précieux patrimoine à préserver, indispensable dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pour autant, elle est, en France, le fruit d’une politique volontariste depuis longtemps. Son étendue, qui couvre plus de 30 % du territoire, a doublé en quelque 150 ans, faisant de notre pays l’un des plus boisés d’Europe. Trouver des parades à la multiplication des incendies est donc une nécessité, mais l’état des lieux n’autorise en aucun cas le catastrophisme. «Écoutons la forêt qui pousse plutôt que l’arbre qui tombe», disait Hegel.

«Le classement de Shanghai mesure-t-il correctement le niveau des universités françaises ?»

ENTRETIEN - Sans taire les défauts et les limites du modèle français d'enseignement supérieur et de recherche, la sociologue Christine Musselin estime que le classement de Shanghai, dont la dernière édition a été publiée le 15 août, repose sur des critères discutables.

Boualem Sansal: «La fatwa de l’Iran contre Salman Rushdie attente à toute l’humanité»

GRAND ENTRETIEN - Réputé pour son indépendance d’esprit, l’écrivain algérien - dont l’œuvre connaît un grand succès dans plusieurs pays européens, et qui vit en Algérie malgré les menaces dont il est l’objet - analyse l’état du danger islamiste après la tentative d’assassinat perpétrée contre Salman Rushdie.

Jean-Éric Schoettl: «Face au fanatisme, l’État de droit ne doit plus tergiverser»

TRIBUNE - Les juridictions suprêmes, nationales ou européennes, tendent à désarmer la puissance publique dans son combat contre le terrorisme islamiste, argumente, exemples d’actualité à l’appui, l’ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel.

Le Figaro

En Ukraine, les séparatistes ayant combattu aux côtés des Russes jugés pour «trahison d’État»

REPORTAGE - Depuis le déclenchement de la guerre, le 24 février, Kiev s’est lancée dans un marathon ­judiciaire pour juger près de 26.000 dossiers de crimes de guerre commis sur son territoire.

Guerre en Ukraine: l’armée convoque les hommes «mobilisables»

REPORTAGE - Depuis quelques semaines, Kiev s’est lancée dans une vaste campagne de recrutement auprès des hommes de 18 à 60 ans. Ces derniers n’ont plus le droit de sortir du territoire depuis février.

À Bakhmout, dans l’attente d’une guerre qui s’approche: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans de nombreux quartiers il n’y a plus ni eau ni éléctricité mais de nombreux habitants refusent de partir... les plus vulnérables.

De sa capture en Ukraine à son exfiltration de Russie, le récit de l’incroyable odyssée de l’agent Georges K.

REPORTAGE - Ce policier ukrainien se préparait à une carrière sans histoires. Jusqu’à ce que l’invasion russe fasse brutalement basculer sa vie.

En Ukraine, confrontation à haut risque autour de la plus grande centrale nucléaire d’Europe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les frappes se multiplient autour du site de Zaporijjia, où les Russes sont accusés d’avoir abrité leur artillerie.

Dans les tranchées ukrainiennes, en attendant l’offensive vers Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La routine de la guerre s’est installée sur ce front que l’artillerie russe pilonne régulièrement.

L’Ukraine se prépare à la «bataille du Sud»

REPORTAGE - Le ministre de la Défense promet une contre-offensive en vue de libérer la ville de Kherson.

À Inhoulka, la maire courage a tenu bon face à l’occupant russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que la guerre fait rage depuis plus de cinq mois en Ukraine, le village d’Inhoulka a connu une occupation fulgurante par des milliers de soldats russes pendant dix jours, au début du conflit, en mars.

En Ukraine, la résistance en exil du bataillon biélorusse: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des opposants au régime de Minsk combattent aux côtés des forces ukrainiennes, et se disent prêts à rentrer au pays «les armes à la main».

En Ukraine, la hausse fulgurante du nombre d’amputés

REPORTAGE - Les cliniques spécialisées dans les prothèses font face à un afflux de demandes depuis le début de la guerre, il y a plus de cinq mois.

Après des mois d’arrêt, le port d’Odessa revit: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Grâce à un accord avec Moscou, Kiev espère exporter à nouveau ses céréales par la mer Noire.

Dans la région de Donetsk, la colère et le désespoir des civils pris dans une guerre interminable: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans la nuit de samedi, Volodymyr Zelensky a annoncé l’évacuation obligatoire des civils de la région de Donetsk.

Près de l’Ukraine, ces villes russes rattrapées par la réalité du conflit: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Belgorod et Koursk, frappées par des bombardements sporadiques des forces armées ukrainiennes, apportent un soutien mitigé à «l’opération spéciale» de Vladimir Poutine.

Au cimetière de Dnipro, les croix, les pleurs et les silences fichés dans la terre ukrainienne racontent la dureté de la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Au centre de l’Ukraine, le cimetière militaire de Krasnopilske est la dernière demeure des soldats originaires de la ville et de ceux qui n’ont pu être inhumés chez eux.

Autour de Kherson, la contre-offensive à petits pas de l’armée ukrainienne : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les forces de Kiev avancent méthodiquement en direction de cette ville tenue par les Russes.

Sur le front, ces Ukrainiens qui font la guerre avec leurs drones: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ils ont rejoint le Corps des volontaires ukrainiens et surveillent les déplacements de l’ennemi sur les lignes au sud de leur pays.

Dans le sud de l’Ukraine, une curieuse vie sous la férule russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Melitopol, qui comptait 150.000 habitants avant le 24 février, le passage à l’heure russe est déjà bien avancé. Malgré un certain ressentiment sudiste envers Kiev, l’enthousiasme pour cette nouvelle situation est difficile à mesurer.

Dans le Donbass, ces villes fantômes «libérées» par Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Avec la prise de Lissitchansk, la Russie contrôle la totalité de la région de Louhansk, dévastée et vidée de sa population.

La vie entre parenthèses des habitants demeurés à Donetsk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville sinistrée, vidée de ses jeunes hommes, où les souvenirs des fêtes de l’euro 2012 semblent dater d’une éternité, la population se résigne à accepter son sort.

Triste été sur les plages minées d’Odessa: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La ville de la mer Noire qui, habituellement, en cette période, regorgeait de touristes est régulièrement frappée par des missiles russes.

De Tchernobyl à Odessa, neuf journées à travers l'Ukraine en guerre

REPORTAGE - Les Ukrainiens sont entrés dans leur sixième mois d'une guerre dont ils savent qu'elle sera longue. Nous avons sillonné le pays sur près de 2000 kilomètres pour mieux comprendre comment ce peuple, longtemps russophone, s'est détaché à jamais de son puissant voisin.

Sur la ligne de front, les petits paysans du Donbass résistent: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Leur attachement à leurs lopins et à leurs bêtes est viscéral, et les Russes ne les feront pas bouger.

Ukraine: notre reportage exclusif au cœur du commandement militaire de l'Otan

EXCLUSIF - En «état de mort cérébrale» en 2019, selon les mots d'Emmanuel Macron, l'Otan est aujourd'hui en ébullition. Renforcée par la guerre en Ukraine et entraînée par le contexte extraordinaire d'une crise inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Alliance est sortie du coma. Plongée exclusive à Bruxelles et à Maisières dans les coulisses de la diplomatie et du commandement militaire otanien.

À Kiev, une ONG enseigne aux soldats le droit de la guerre

REPORTAGE - Depuis le début de l’invasion russe, elle multiplie les formations pour les Ukrainiens ayant pris les armes, notamment les groupes de volontaires et la défense territoriale.

À Sloviansk et Bakhmout, en attendant l’assaut de l’armée russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Après la chute de Lyssytchansk, ces localités du Donbass encore sous contrôle des troupes ukrainiennes subissent le feu redoublé de l’artillerie ennemie.

Dans le Donbass, les nouvelles du front indiffèrent les irréductibles retraités: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les habitants qui n’ont pas fui sont plus inquiets de la crise économique que des combats qui se rapprochent.

En Ukraine, l’agonie de l’hôpital de Zolotchiv, sans cesse bombardé: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - À 30 km de Kharkiv, il ne reste plus que cinq médecins pour recevoir les blessés du front dans des bâtiments dévastés.

À «Petite Catherine», les habitants tiraillés entre leur russophilie et leur aversion pour la guerre de Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Originellement tourné vers Moscou, ce village ukrainien de 3000 âmes, dont le nom fait référence à l’impératrice de Russie Catherine II, a été pris à revers par cette guerre d’agression.

En Ukraine, la vie harassante des soutiers de la nouvelle route du blé: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Pour déjouer le blocus russe de la mer Noire, des chauffeurs routiers, devenus petits soldats de l’économie, sillonnent sans relâche le pays pour exporter des centaines de tonnes de céréales qui nourriront le monde entier.

À Krementchouk, les habitants traumatisés par les frappes russes témoignent

REPORTAGE - L’envoyé spécial du Figaro a pu confirmer sur place qu‘un missile avait bien détruit lundi un centre commercial, et non un dépôt d’armes comme le prétend la Russie, faisant au moins 18 morts et 59 blessés.

Avec une unité de reconnaissance de l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans la campagne du sud de l’Ukraine, ces vétérans du Donbass s’approchent au plus près des lignes ennemies.

Ukraine: après des semaines d'accalmie, Kiev à nouveau meurtrie par des frappes

REPORTAGE - Un député ukrainien a évoqué 14 missiles sur la capitale et sa région tôt dimanche matin, touchant un complexe résidentiel proche du centre-ville.

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Guerre en Ukraine: à Mykolaïv, l’urgence de la guerre prend le pas sur les délibérations de Bruxelles

REPORTAGE - «Le moment historique» tant vanté par le président du Conseil, Charles Michel, ne rencontre que peu d’écho à proximité de la ligne de front.

À Kherson, les Ukrainiens vivent le cauchemar éveillé de l’occupation russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans la ville, la première à être tombée aux mains de l’armée russe depuis le début de la guerre, le rouble est devenu la monnaie courante.

Près de Kherson, les Russes ont commis vols, viols et tortures: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Les habitants des villages tout juste libérés par l’armée ukrainienne dans le sud du pays racontent ce qu’ils ont enduré et comment ils ont tenté de résister aux soldats russes.

À Kamianske, dernier check-point ukrainien avant l’enfer russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Depuis huit jours, l’armée russe pilonne de plus en plus cette position ukrainienne. Les villages disséminés dans la campagne sont également bombardés.

Dans les souterrains d'Azovstal, bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol: le récit de l'envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois semaines après leur «victoire», les Russes ont fait visiter les entrailles de cette usine hantée par la mort.

Des cagnottes pour approvisionner l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La société civile du pays se mobilise pour lever des fonds et équiper les soldats envoyés sur le front, qui manquent de tout: casques, gilets pare-balles, munitions…

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

REPORTAGE - À côté de «Viking», «Drozak» ou d’«Horus», de beaucoup plus frêles volontaires manient des drones. «Karma», l’infirmière, accompagne, elle, en première ligne ses camarades de combat.

Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.

Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.

À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À 300 mètres des positions russes, les soldats de la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie défendent ce verrou qui protège la ville de Zaporijjia.

Face au pilonnage russe, Kiev mise sur une stratégie de fermeté: l’analyse de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Volodymyr Zelensky entend aborder d’éventuelles négociations en position de force.

Avec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.

En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.

Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne

REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.

Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.

À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

Le Figaro

Mayotte secouée par de violentes émeutes

RÉCIT - Gérald Darmanin est attendu dimanche dans l’île minée par l’immigration clandestine.

Trois jours après les violents affrontements qui ont secoué la petite ville de Kawéni, Mayotte est sous le choc. C’est donc dans une atmosphère plus tendue que jamais que Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer, devrait atterrir dimanche, pour une visite de trois jours programmée de longue date, sur le thème de l’immigration clandestine. Ce problème mine cette île de l’océan Indien comme l’ont illustré les derniers événements.

Mercredi matin, les rues de Kawéni, cette petite ville proche de Mamoudzou, le chef-lieu, se sont transformées en un lieu d’affrontements entre délinquants et forces de l’ordre. Une opération de contrôle de la police aux frontières a mis le feu aux poudres. Très vite, la situation s’est détériorée et la police a été prise pour cible. Pillages, saccages, barrages, poubelles incendiées, jet de pierres: les policiers se sont retrouvés encerclés. Ils ont répondu par des tirs de gaz lacrymogènes. Profitant du chaos, de jeunes délinquants ont sévi dans les rues de la ville, en volant des scooters notamment.

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Le député Les Républicains de la 2e circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine, était à Kawéni ce mercredi matin. Il est encore marqué par ces émeutes d’une violence inaccoutumée. «À Mayotte, nous avons des violences récurrentes. Il y a de la peur partout, la rue commande et l’État est impuissant», dénonce-t-il. Le représentant du syndicat SGP-Police, Djamaldine Djabiri a prôné, quant à lui, au micro de Mayotte La 1ère, «la fermeté» et attend «des réponses à la hauteur» de l’État.

Regroupement familial

La visite de Gérald Darmanin, qui doit être accompagné de Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-Mer, est vivement attendue par le député. «Il faut parler clairement des problèmes auxquels fait face Mayotte et surtout prendre le mal à la racine.» Car, la situation de Mayotte est infiniment tendue d’un point de vue migratoire. L’archipel, situé dans l’océan Indien, à l’entrée du canal du Mozambique, entre l’Afrique et Madagascar, est devenu un département français en 2011, et par la même occasion, l’une des principales portes de l’immigration illégale en France. Au dernier recensement de l’Insee en 2017, 48 % de la population de Mayotte était de nationalité étrangère soit 123.000 personnes, sur un total officiel de 256.000 habitants (un dernier pointage en 2020 fait état de 279.500 habitants).

On est en train d’assister au remplacement de notre population. Les Mahorais quittent l’île à cause de la délinquance et de l’insécurité

Parmi ces étrangers, la moitié, soit plus de 60.000, seraient des illégaux et proviendraient de l’Union des Comores. Une mission sénatoriale d’octobre 2021 pointait également le fait que le nombre de mineurs nés à Mayotte de parents étrangers s’élevait à environ 40.000. Toujours selon les sénateurs, les femmes étrangères, principalement des Comoriennes, sont à l’origine de «trois quarts» des naissances dans l’île. Pour le député Mansour Kamardine, le constat est clair: «On est en train d’assister au remplacement de notre population. Les Mahorais quittent l’île à cause de la délinquance et de l’insécurité.»

Afin de répondre à ce défi démographique, le député des Républicains propose de revoir complètement la législation d’accueil des immigrés «en dérogeant à la règle du regroupement familial» ou en modifiant le système de demandes d’asile «qui devrait se faire dans les pays de transit». Il faut aussi, selon lui, «repositionner la PAF au nord de Mayotte» où se trouve l’entrée principale des clandestins et «développer l’utilisation des drones» afin de surveiller les arrivées des kwassas-kwassas, ces petits bateaux en bois motorisés que les migrants utilisent pour traverser la mer.

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Le défi reste de taille même si plus de 23.000 étrangers en situation irrégulière ont été reconduits à la frontière en 2021 selon la préfecture de Mayotte, une hausse de 78 %, comparé à l’année 2020. «La situation continue d’être très compliquée à Mayotte, il y a un risque d’embrasement prochain», alerte le député Mansour Kamardine.

Identité de genre : les contrôleurs d'impôt n'écriront plus «Monsieur» ou «Madame»

INFO LE FIGARO - Dans une note de service interne, la direction générale des finances publiques (DGFIP) invite ses agents à ne plus mentionner la civilité des contribuables dans leurs courriers.

L’inattendu retour de la non-mixité dans les internats de Normale sup

RÉCIT - L’association des élèves de l’ENS Ulm envisage d’interdire l’accès de certains couloirs aux hommes «cisgenres».

Refoulé de plusieurs parkings, Dieudonné finit par jouer sur une aire d'autoroute

L'humoriste, qui se produit dans un bus après avoir été interdit de spectacle en 2014, s'est vu refuser dimanche le stationnement dans plusieurs communes de Loire-Atlantique.

Le Figaro

Si vous faites un sans-faute à ce test, vous avez un excellent vocabulaire

Le Figaro

QUIZ - Quel est le premier sens du mot «saupoudrer»? Qu’est-ce qu’un «olibrius»? Le Figaro vous propose de réviser vos connaissances avant la rentrée.

Vous les avez peut-être déjà entendus ou lus. Ce sont des mots qui ne sont guère rares mais qu’on oublie facilement. En ouvrant le dictionnaire, on peut retomber sur des termes qui pourraient nous être fort utiles dans la vie de tous les jours (et nous faire gagner du temps)!

Plutôt que de faire des périphrases et décrire quelqu’un qui manque d’audace, craint le risque et les responsabilités, disons qu’il est «pusillanime». De même, si l’on veut parler d’une personne toute puissante et sans limite, ressortons le mot «omnipotent». N’est-il pas pratique d’avoir tous ces mots de vocabulaire sous la main?

Le Figaro vous propose de redécouvrir quelques-uns de ces mots de la langue française à replacer dans vos conversations quotidiennes. Alors, réussirez-vous à obtenir un 10/10?

L'Humanité

Bagnères-de-Bigorre. 43 jours de bagarre pour les salaires chez Pommier

Actu

Industrie. Les salariés du fabricant de matériel d’électricité, filiale du groupe Cahors implantée dans les Hautes-Pyrénées, entamaient, ce mardi, leur 43e jour de grève.

Luis Reygada

En plein cœur de l’été, certains s’adonnent aux plaisirs des congés et profitent de longues marches dans le magnifique arrière-pays occitan. À Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, ils étaient plus d’une centaine à battre le pavé, ces dernières semaines, mais pour d’autres raisons : leur effort ne s’inscrit pas dans l’endurance kilométrique mais dans le rapport de forces qui oppose force de travail et capital, et se cristallise dans la grève.

Cornes de brume

Ici, voilà maintenant plus de deux mois que le conflit ­social a éclaté, le 24 mai, et c’est « au son des mégaphones, des cornes de brume, des pétards et sous la fumée des fumigènes » que les employés de l’usine Pommier ont déjà défilé plusieurs fois dans le centre-ville pour faire entendre leurs revendications (1).

Quarante-trois jours que leur patron, Grégoire Libert, fait la sourde oreille face à des grévistes qui rappelaient, ce mardi, au sortir d’une conférence de presse, la légitimité de leur lutte : « Nous nous battons pour conserver un fleuron de l’industrie sur notre territoire, pour nos emplois, ainsi que pour la juste rémunération de notre travail. Nous réclamons le droit de vivre et travailler dignement. »

Payé au smic après 17 années d’ancienneté

Bruno Lavigne est ouvrier monteur chez Pommier, une des dix filiales du groupe Cahors, spécialiste de la gestion des réseaux électriques et de télécommunications pouvant se vanter de compter parmi ses clients des acteurs majeurs du marché comme Enedis, Engie, Vinci, Bouygues ou encore Eiffage.

«Dans ce site, on fabrique des cellules électriques qui vont dans les blocs de béton servant à redistribuer l’électricité », nous explique celui qui, malgré 17 années d’ancienneté, peine à boucler ses fins de mois avec un salaire d’à peine 1 330 euros net. « Quand je suis rentré dans la boîte, avec le treizième  mois et les primes, on arrivait à s’en sortir. Maintenant, le Smic m’a rattrapé ; c’est malheureusement le cas de beaucoup de travailleurs à Pommier. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Après deux années difficiles, les salariés estiment s’être assez retroussés les manches et avoir suffisamment supporté les difficultés – provoquées notamment par une réduction drastique des effectifs, passés de 129 à 67 salariés – pour mériter aujourd’hui des hausses de salaires permettant au moins de faire face à l’inflation. Lors des dernières NAO, alors que les comptes de l’entreprise sont redressés, l’intersyndicale CFDT-CGT a réclamé des augmentations de 5 % et le retour de la prime de vacances, d’un montant de 400 euros.

Surcharge de travail, burn-out

Mais la réponse de la part de la direction est « non », et ce malgré l’image que Cahors met en avant dans sa communication : celle d’un groupe qui serait « socialement responsable » et adepte du « dialogue social constructif » avec « des équipes ressources humaines à l’écoute ». «On a perdu tous nos acquis au prétexte que l’usine n’allait pas bien, rappelle Aurélien Leroy, délégué syndical central CGT. La prime de vacances mais aussi la prime de la médaille du travail, les chèques emploi service universel… Aujourd’hui, la ­ société fait des bénéfices, alors nous n’acceptons pas qu’il n’y ait aucune négociation possible. La diminution de 50 % des ­effectifs a provoqué une dégradation de nos conditions de ­travail, avec de la surcharge et même des burn-out. Les salariés en ont marre, ils doivent être écoutés. »

Déterminés à se faire entendre, les grévistes accumulent les mobilisations et reçoivent de nombreux soutiens à travers le département et même au-delà, notamment de leurs collègues de la filiale Maec-Cahors, dans le Lot. Lorsque les Pyrénéens débarquent en bus pour interpeller leur PDG jusque sous les fenêtres de son bureau, le 15 juin, leurs ­camarades débrayent pour aller les soutenir. Eux-mêmes s’étaient déjà mis en grève en mars 2021, avant de relancer un mouvement en novembre à la suite d’un protocole de fin de conflit que n’aurait pas respecté Grégoire Libert.

Un ancien de chez Goldman Sachs

Aujourd’hui, les salariés de Pommier ne croient plus en la sincérité de cet ancien de chez Goldman Sachs. La CGT indique avoir saisi l’inspection du travail pour des délits d’entrave et le non-respect du droit de grève. «Il refuse de se réunir, laisse pourrir le conflit et ne fait que des propositions par téléphone et à la baisse, qu’il sait inacceptables pour nous», précise Aurélien Leroy (2).

Malgré les difficultés de tenir un mouvement comme celui-ci dans la durée – le taux de grévistes est passé de 95 % à un tiers aujourd’hui et la CFDT s’est résolue à reprendre le travail depuis le 4 juillet –, les grévistes se disent décidés à bloquer la production «jusqu’à obtenir de véritables négociations ». Quitte à faire pression en passant par la préfecture, la Direccte ou même l’Élysée !

Profitant d’un passage du président de la République dans la région, la semaine dernière, les représentants de la CGT se sont en effet réunis avec certains de ses conseillers pour leur exposer leurs griefs. «Ils ont pris note et se sont engagés à contacter M. Libert. Pour le moment, nous n’avons aucun retour, mais espérons qu’ils tiendront parole rapidement. Quoi qu’il en soit, nous ne lâcherons rien» (3).

https://www.onparticipe.fr/cagnottes/YImwzBhS

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grèvescgtcfdtSalaires et pouvoir d'achat
Le Figaro

Contre le burn-out, repenser son rapport au travail

PSYCHOLOGIE - Pour prévenir le syndrome d'épuisement professionnel, redonner la place qu'elles méritent aux sphères personnelle et sociale est indispensable.

Des années durant, Corinne Le Bars a vécu l'exercice de son métier et les relations avec son employeur comme une lune de miel. Très investie dans sa fonction de chercheuse en sciences humaines et sociales, elle découvre un jour qu'elle risque d'être évincée d'un poste qui lui semblait acquis. S'ensuit un syndrome d'épuisement professionnel, ou burn-out. Elle accepte un licenciement pour inaptitude afin de préserver sa santé et se relèvera peu à peu de cette épreuve, notamment grâce à des séances d'échange de paroles proposées à sept femmes dans la même situation, organisées par la Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail Normandie. Une expérience qui donnera lieu à l'ouvrage Réussir son burn-out. Récits de résistantes (Ed. Érès), réalisé sous sa direction. Le lien entre burn-out et réussite relève évidemment du clin d'œil moqueur. Car « ce n'est pas un état qui relève de la responsabilité de la personne et c'est bien là le drame, confirme Philippe Zawieja, psychosociologue et auteur de Le Burn out (Éd. Que sais-je ?). Il est pour moitié conditionné par une série de facteurs liés à l'organisation au travail. Cela dit, le fait de se constituer un arsenal de ressources à titre individuel permet de moins prêter le flanc à un éventuel burn-out. »

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On sait en effet qu'un investissement excessif dans son métier tient une place prépondérante dans cette débâcle émotionnelle et physique. « Les gens victimes d'un burn-out ont très souvent un idéal du travail qui les pousse à s'y engager complètement, relève Corinne Le Bars. Ils veulent tellement être performants qu'une longue période de déni s'écoule avant qu'ils ne prennent conscience de leur épuisement. En général, le corps finit par lâcher et les rappelle à l'ordre. Avec l'arrêt de travail qui en découle vient le temps de la réflexion. On se demande comment faire en sorte de ne plus aller droit dans le mur comme auparavant. »

« Les sphères professionnelle, familiale et sociale se compensent mutuellement. Quand ça ne va pas dans le boulot, les autres peuvent servir d'aires de ressourcement. »

Le premier virage nécessaire consiste donc à rééquilibrer le temps de travail en faveur du temps personnel. « Les sphères professionnelle, familiale et sociale se compensent mutuellement, rappelle Philippe Zawieja. Quand ça ne va pas dans le boulot par exemple, les autres peuvent servir d'aires de ressourcement. Dans le cas du burn-out, les activités sociales sont souvent la première victime collatérale de ce syndrome anxio-dépressif. La personne a intérêt de se réinvestir dans des activités comme un engagement associatif ou la pratique d'un sport. Le cercle familial a aussi un rôle à jouer. »

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Ce fut le cas pour Corinne Le Bars, qui évoque notamment « la présence régénératrice de ses petits-fils » et le soutien de ses amis. L'ancienne chercheuse souligne aussi la nécessité de réparer la blessure de l'identité professionnelle que constitue un burn-out. «Les gens qui ne l'ont pas vécu, y compris les proches, ne peuvent pas comprendre ce par quoi nous passons, explique-t-elle. Par exemple, nous encourager à se bouger ne sert à rien puisque nous sommes laminés. Il faut trouver la personne capable de nommer ce qui nous arrive et d'accompagner un travail thérapeutique, que ce soit un médecin généraliste, un sophrologue, un coach… Se joindre à un groupe de parole peut également être d'une grande aide. » Philippe Zawieja confirme que « des techniques de régulation des émotions comme la sophrologie ou la relaxation fonctionnent chez certaines personnes. Une psychothérapie un peu longue permet également de réparer le narcissisme de la personne, attaqué de toute part en situation de burn-out. »

« Les gens qui ne l'ont pas vécu, y compris les proches, ne peuvent pas comprendre ce par quoi nous passons. Par exemple, nous encourager à se bouger ne sert à rien puisque nous sommes laminés. Il faut trouver la personne capable de nommer ce qui nous arrive et d'accompagner un travail thérapeutique. »

Que les femmes soient plus souvent touchées par le burn-out ne relève évidemment pas du hasard. Plus fréquemment orientées vers des métiers où le soin et l'aide sont prépondérants, elles ne «s'autorisent» à craquer que tardivement, même quand l'organisation du travail est délétère. Parmi les autres facteurs en cause, les tâches domestiques qui continuent de peser plus sur elle, alimentant une porosité nuisible entre vie professionnelle et vie personnelle. « Les femmes continuent de se soucier de leurs enfants quand elles sont au travail et y sont plus fréquemment dérangées quand ces derniers rencontrent un problème à l'école, relève Philippe Zawieja. Or le multitâches est énergivore et facteur de culpabilité. » Le psychosociologue conseille donc de se protéger en restant concentré sur ses tâches professionnelles et, sauf urgence, à éviter de se préoccuper des autres sphères pendant le temps de travail.

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Même en repensant son rapport au travail, le risque de rechute reste significatif. Dans L'Après Burn-Out (Éd. Josette Lyon), le Dr François Baumann l'estimait entre 30% et 40%. Le risque de rechute existe notamment lorsque « l'employeur du salarié qui revient au travail n'a pas tiré les leçons de ce qui est arrivé à ce dernier », avertit Philippe Zawieja. Mais le travailleur doit aussi apprendre à se protéger, un élément dont Corinne Le Bars est bien consciente. «Après avoir été licenciée, je ne voulais plus être salariée, raconte-t-elle. Je me suis spécialisée dans les récits de vie puisque c'était la base de mon travail de ces dernières années et que j'aime beaucoup ça. Comme je l'espérais, cela m'a permis de reprendre confiance en moi. Mais j'ai quand même continué à bosser énormément. Pendant le premier confinement, je me suis rendu compte que je travaillais 16 heures par jour. La différence, c'est que maintenant je reconnais les symptômes (insomnies, mâchoires crispées…) et je m'arrête suffisamment tôt.»

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L'Humanité

24 heures dans la vie de celles et ceux qui font tourner l’aéroport de Roissy

Histoire de la semaine

  • Un an après la crise, le trafic aérien a remis les gaz.
  • Sur la zone aéroportuaire nord-parisienne de Roissy, la demande explose mais les bras manquent.
  • Soumis aux cadences extrêmes, les 80 000 salariés de la plateforme saturent, épuisés, tandis que leurs salaires restent cloués au sol.
  • Nous avons passé une journée au cœur de la fourmilière.
Marie ToulgoatLuis Reygada

Après un arrêt presque total pendant la crise du Covid, l’activité de l’aéroport parisien a aujourd’hui retrouvé des niveaux similaires à ceux de 2019. Mais, alors que les 800 entreprises de la plateforme aéroportuaire s’étaient séparées de nombreux salariés pour absorber le choc de la chute d’activité liée à la pandémie, avec la promesse de réembaucher dès la reprise du trafic aérien, les travailleurs restés en poste n’ont rien vu venir depuis.

Un vide qui rend leurs tâches infiniment plus compliquées. Qu’ils soient salariés d’entreprises historiques de l’aviation ou de sous-traitants, ils sont nombreux à s’être mobilisés en juin et juillet pour voir leurs mini-salaires s’envoler et recevoir ainsi une marque de reconnaissance pour leurs métiers pourtant très réglementés et dont dépendent chaque année la sécurité de millions d’usagers.

Car, si Roissy ne s’endort jamais, c’est que des travailleurs font vivre nuit et jour la deuxième plateforme aéroportuaire d’Europe, la neuvième au monde. Suivez le guide.

6 heures.  Imad Dachroune, agent de piste

Le jour se lève sur le tarmac. Au loin, un avion amorce sa descente, approche de la piste et se pose enfin. Au sol, la discrète chorégraphie d’Ihmad Dachroune commence. Il a été informé par un collègue régulateur de l’engin à prendre en charge et de sa place de parking.

Une fois les moteurs coupés, ce sont 35 minutes chronopour vider les soutes.

Une fois l’avion stationné, c’est à lui de jouer. « On commence par le mettre en sécurité. On arrive avec le matériel, on le bloque, on met les cales, on dispose l’escabeau, explique l’agent de piste. C’est une grande responsabilité. » Une fois les moteurs coupés, ce sont 35 minutes chrono pour assurer les manœuvres et vider les soutes. « Je travaille sur de petits avions, donc il faut s’agenouiller dedans, voire s’allonger. Au total, on manipule trois à quatre tonnes de bagages par jour. C’est difficile », dit-il, à raison de cinq à six avions dans la journée.

Un labeur d’une grande intensité que sa rémunération peine à récompenser. Au bout de vingt-cinq ans d’ancienneté chez Gibag, société sous-traitante de la filiale de court-courriers d’Air France, HOP!, son salaire net ne dépasse pas 1 700 euros, hors primes.

D’autant plus qu’à la pénibilité viennent s’ajouter des risques très concrets : « Le taux d’accident du travail est cinq fois plus important que la moyenne chez les agents de piste », explique celui qui est aussi délégué syndical SUD aérien.

7 heures.  Willy Plantier, agent de tri chez FedEx

À l’autre bout de la piste, au nord-ouest de la zone aéroportuaire, l’entreprise américaine FedEx s’étend sur 45 hectares : c’est le plus grand hub hors États-Unis du spécialiste du transport international de fret, qui fait office de porte d’entrée et de sortie européennes des colis en provenance et vers le monde entier. Willy Plantier y occupe un poste d’agent de tri, un de plus dans la fourmilière FedEx qui compte 3 200 salariés. Tous y jouent un rôle essentiel pour maintenir à flot la mécanique bien rodée qui traite plus de 60 000 colis et enveloppes par heure, soit un volume de 1 200 tonnes qui transitent tous les jours ici.

« Je suis aussi agent de piste : nous sommes plusieurs à avoir cette double casquette parce qu’il manque du personnel. Mais c’est aussi la volonté de l’entreprise d’avoir du personnel polyvalent », précise celui qui est aussi délégué CGT. «

Polyvalent et flexible », ajoute-t-il : « Le statut d’intérimaire est souvent préféré car les contrats sont de 35 heures par semaine, contre 25 pour ceux qui se font embaucher. Certains travaillent comme ça depuis huit, parfois dix ans. Nous sommes déjà montés à 900 intérimaires sur une même journée. »

 Je suis aussi agent de piste : nous sommes plusieurs à avoircette double casquette parce qu’il manque du personnel. »

Charger, décharger, dispatcher, parquer, sécuriser, tracter les containers, aller et revenir au centre de tri déployé sur 72 000 m²… « C’est très physique, avec beaucoup de manutention », précise-t-il en rappelant que les déclarations d’accidents du travail oscillent ici entre 700 et 900 par an.

Le flux est continu. L’augmentation du e-commerce, conséquence de la crise sanitaire, est passée par là : au niveau mondial, FedEx a constaté, en 2021 une augmentation de 100 millions de colis par rapport à l’année précédente.

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Toutefois, les payes restent clouées au sol : après vingt années d’ancienneté, Willy Plantier touche un salaire de base (hors primes et majorations heures de nuit) de 1 700 euros net par mois. « C’est peu, vu la difficulté du travail, les horaires de nuit… » À 7 heures et demie du matin, il rentre enfin chez lui. Derrière lui, la flotte de 340 avions de FedEx poursuit son ballet incessant.

10 h 20.  Nourdine Sghiri, chauffeur super poids lourds, Transdev

À 5,5 kilomètres de là, retour en plein cœur de la zone aéroportuaire, au terminal 2F. Nourdine Sghiri s’affaire autour d’un Airbus A350 d’Air France. L’avion décollera dans une heure pour emmener ses 324 passagers de l’autre côté de l’Atlantique. Le chauffeur super poids lourds transporteur de fret aérien est employé d’Aero Piste, filiale de la multinationale Transdev qui sous-traite pour la compagnie française.

Ces ravages provoqués par la sous-traitance en cascade sur les chantiers des JO de Paris 2024

Peu de monde le sait : les vols long-courriers d’Air France emportent parfois dans leur soute jusqu’à 15 tonnes de fret, en plus des bagages des passagers. « C’est une activité très rentable », assure celui qui est aussi délégué du personnel « non syndiqué », avant de dénoncer le sous-effectif : « Ils se sont servis de la crise du Covid pour se défaire de personnels ; aujourd’hui, on est à 100 % de l’activité mais avec deux fois moins de salariés. Les cadences sont trop élevées. Logiquement, ça se répercute sur la sécurité et sur la qualité du service. »

Difficile de ne pas se plaindre quand le salaire de base plafonne à 1 800 euros net. Charger, décharger les palettes, conduire les engins de plusieurs tonnes sur les pistes. « Beaucoup de stress et de responsabilité, mais peu de sentiment de valorisation, d’autant plus que nous travaillons en horaires décalés, le week-end. On finit tard le soir… C’est éreintant pour la santé », complète le chauffeur. Si son salaire ne décolle pas, ce n’est pas le cas de ses factures de péage et d’essence pour ses trajets entre Roissy et chez lui, dans l’Oise, à 40 kilomètres au nord de l’aéroport.

14 heures.  Sylvia, agent de sûreté

Dans le hall du terminal, à l’entrée des points de contrôle qui ouvrent les portes de la zone d’embarquement, la file d’attente s’allonge et les passagers commencent à perdre patience. Les longues minutes à attendre provoquent de plus en plus souvent des invectives, des bousculades. « Il y a de plus en plus de tension », confirme Sylvia, agent de sûreté syndiquée FO.

 On nous dit qu’il faut que les passagers passent coûte que coûte.Mais si un couteau ou une bombe passe, c’est nous qui sommes responsables. »

Derrière le portique où s’enchaînent les voyageurs, elle et ses collègues s’assurent qu’aucun d’entre eux n’apporte en vol d’objets interdits ou dangereux. Mais depuis le Covid, les effectifs de sa société, le sous-traitant ICTS, ont fondu alors que le nombre de passagers a quasiment retrouvé son niveau d’avant la crise. Conséquence : les agents de sûreté sont sommés de mettre les bouchées doubles, au péril, parfois, de la sécurité. « On nous dit qu’il faut que les passagers passent coûte que coûte, quitte à mal faire notre travail. Mais si un couteau ou une bombe passe, c’est nous qui sommes responsables », souffle la salariée, dans l’entreprise depuis vingt-huit ans.

Grève à Roissy et Orly : « Nous défendons aussi les intérêts des usagers »

Son employeur chercherait à recruter, mais à 1 500 euros net sans les primes pour une si grande responsabilité, les candidats ne se bousculent pas. D’autant plus que les agents, même après trente années de fidélité, n’ont pas la garantie de l’emploi : tous doivent passer une certification tous les trois ans et risquent le licenciement en cas d’échec.

15 h 30.  Makan Dembele, agent de manutention

Voilà dix-huit ans que Makan Dembele s’occupe du nettoyage et de la manutention de pièces d’avion comme des moteurs, qu’il transporte et met à disposition des mécaniciens chargés ensuite de les monter sur les aéronefs. Un travail minutieux dont se chargeaient auparavant les salariés d’Air France, « mais l’entreprise a préféré sous-traiter pour faire des économies ».

Aujourd’hui employé par Acna, Makan Dembele a vu défiler plusieurs patrons au gré des marchés remportés à chaque fois par la société qui affichera les prix les plus bas en rognant sur tout. « En réalité, nous sommes des CDI intérimaires, car tous les trois ans, à chaque nouvel appel d’offres, nous ne sommes pas sûrs d’être repris. À chaque fois, c’est la même angoisse et avec une seule certitude : à nouvel employeur, nouvelle perte de salaire », dénonce cet élu CGT qui gagne aujourd’hui 1 500 euros par mois alors qu’il en gagnait auparavant 1 800.

« C’est dû aussi aux accords que certains syndicats ont signés pendant le Covid. Sur la plateforme, beaucoup ont perdu leur treizième mois, d’autres leurs primes… Il y a un gros malaise à Roissy. » Pour ce syndicaliste, sous-traitance et appels d’offres sans critères sociaux fixés par les donneurs d’ordres, qu’il s’agisse d’Air France ou d’ADP, ne peuvent qu’avoir des conséquences négatives sur les salaires et les droits des travailleurs. Pour lui, pas de doute : « L’objectif des employeurs est aussi de diminuer les effectifs afin qu’il n’y ait plus de représentants des salariés dans les entreprises. »

23 heures.  Samira Abdallaoui, employée de restauration

Dans n’importe quel autre restaurant, les fours seraient déjà éteints, les tables nettoyées. Mais Samira Abadallaoui, hôtesse de salle dans une brasserie de l’aéroport Charles-de-Gaulle, n’a pas encore fini sa journée de travail. Ses clients arrivent par les airs et leur vol est en retard. « On travaille avec Aéroports de Paris (ADP), il nous arrive de faire des heures supplémentaires et de rester lorsque les vols sont retardés », explique-t-elle.

 On n’arrive pas à joindre les deux bouts.Certains de mes collègues dorment dans leur voiture. »

Les horaires décalés font partie du travail. Mais depuis quelque temps, l’employeur demande également aux salariés de multiplier les missions, pour faire face au manque de personnel. « Avant, on faisait ce pour quoi on était payés : servir le client et débarrasser la table. Aujourd’hui, le patron nous demande aussi de faire l’accueil, la plonge, de nous occuper du bar. Il n’y a pas assez de personnel », déplore la salariée de SSP, société spécialisée dans la restauration en aéroports et gares.

Une surcharge de travail conjuguée à une pression importante : en servant des clients en transit pressés par le temps, les salariés du restaurant ont tous l’exigence d’un service efficace et rapide, quelle que soit l’heure de la journée. Et qu’importe la fatigue.

Pour la travailleuse, syndiquée à la CGT, ce sont les salaires qui dissuadent les candidats de venir grossir leurs rangs. « Ici, on commence au Smic. On n’arrive pas à joindre les deux bouts. Certains de mes collègues dorment dans leur voiture. Nos salaires ont été augmentés de 2 %, mais ce n’est même pas 100 euros brut. Les jeunes ne veulent plus venir, et je les comprends. »

Ce soir-là, ses heures supplémentaires l’emmènent jusqu’à tard. Alors qu’elle finit sa « journée », Imad Dachroune, sur les pistes, et Willy Plantier, dans son hub, s’apprêtent à commencer la leur.

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STMicroelectronics. L’envers du décor de la « Silicon Valley » française

Actu

Il y a une semaine, Emmanuel Macron annonçait un investissement record de 5,7 milliards d’euros pour une « méga-fab » chez STMicroelectronics. Le champion français des semi-conducteurs ne brille pourtant pas par ses politiques sociales ni salariales. Démonstration.

Guillaume Pavis

Crolles (Isère), correspondance.

L’implantation de STMicro à Crolles est gargantuesque : 44 hectares abritant 26 000 mètres carrés de salles blanches où se relaient jour et nuit 6 000 salariés afin de produire les précieuses puces qui manquent tant depuis deux ans à l’industrie, de l’automobile et la téléphonie. Symbole de la croissance du groupe (+ 25 % en 2021) : le ballet incessant des pelles mécaniques et des grues ­affairées à étendre l’usine.

Car le groupe n’a pas attendu les annonces d’Emmanuel Macron pour élargir son emprise : une première extension a été mise en service début 2021 et une seconde devrait être pleinement opérationnelle à la fin de l’année. La « méga-fab », coentreprise avec l’Américain GlobalFoundries censée produire des semi-conducteurs de 18 nanomètres, devrait à terme voir le berceau historique du groupe accueillir 1 000 employés supplémentaires.

Un fort turnover parce que les salaires ne suivent pas

Mardi 12 juillet, alors qu’il accueillait le chef de l’État, le PDG, Jean-Marc Chéry, a tenu à mettre en valeur l’« atout principal » du groupe : ses « collaboratrices et collaborateurs ». Si la richesse de la société cotée à Amsterdam est humaine, elle peine à remplir les poches de ses employés. « Le PDG a vu ses revenus augmenter de 36 % en une année, 9 % pour son seul salaire, détaille Aimeric Mougeot, élu CGT au CSE et au comité européen de l’entreprise. En comparaison, lors de nos négociations annuelles, en mars dernier, l’augmentation collective s’est limitée à 2,6 % ! Et encore, pour pas mal de collègues comme les ingénieurs, ça s’est résumé à 0 %. »

À ses côtés, un salarié lâche, désabusé : « On a beau dire aux ressources humaines que nos factures augmentent, rien n’y fait. » L’entreprise n’a d’ailleurs pas fait bénéficier ses salariés de la prime Macron.

Pour Nadia Salhi, déléguée syndicale centrale adjointe CGT, il ne faut pas chercher plus loin les raisons des difficultés de recrutement. « Cette année on a embauché 430 personnes mais 230 sont parties parce que les salaires ne suivent pas. »

Semi-conducteurs : STMicroelectronics peut-il redevenir une acteur de premier plan ?

Même constat pour Alban Germain, élu au CSE et délégué syndical du Collectif autonome et démocratique (CAD), une organisation représentative en interne : « Les jeunes ne restent pas et les anciens ne progressent pas. Il y a un an, deux personnes avec dix-sept années d’ancienneté sont parties. »

Un recours massif aux intérimaires

Les contrats précaires sont donc nombreux, notamment chez les opérateurs en production. « ST recourt massivement aux intérimaires. Dans certains services, ils représentent plus de 40 % des effectifs ! Alors, si sur les 1 000 emplois annoncés, 400 sont précaires, il n’y a pas de quoi se réjouir… » analyse Aimeric Mougeot.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Une étude de la CGT ayant mis le sujet en lumière, l’inspection du travail s’en est emparée en 2021. Dans un courrier du 4 juin, elle a mis en demeure la direction du site d’appliquer un « plan de résorption de la précarité », pointant « un volume particulièrement important » de travailleurs intérimaires et en CDD. « La direction a alors titularisé 180 intérimaires », poursuit Aimeric Mougeot. « On a pourtant l’impression que ça repart de plus belle ces derniers temps », alerte Nadia Salhi.

Tout est décompté, à la seconde près

À la précarité s’ajoutent des conditions de travail difficiles en production, avec des postes en 3-8 ou en 2-8, le week-end ou la semaine, et des pauses d’une heure à une heure et demie. Tout est décompté, à la seconde près.

Voisine de site, Soitec fournit le substrat dont se sert STMicro pour ses composants. La société alimentera également la future « méga-fab ». Là aussi, le travail s’effectue dans les mêmes rudes conditions que chez STMicro, d’autant que les syndicats y déplorent l’importation des mêmes méthodes de gestion des personnels.

Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer

« Quand vient l’entretien annuel, que tu as mouillé le maillot pour tenir les objectifs et que le manager tient la liste de tes temps de pause et te reproche quatre minutes de trop, il y a de quoi sortir de ses gonds », raconte Fabrice Lallement, délégué syndical CGT et secrétaire du CSE.

« Les RH sont venus me dire que je ne ferai pas long feu à ST»

C’est ce management qui a déclenché la grève spontanée et victorieuse des salariés de Soitec en juin. Au bout d’une semaine de lutte, la direction a concédé la mise en place de cellules paritaires d’amélioration des conditions de travail et l’obtention de l’équivalent de trois mois de salaire sous forme de primes.

Un scénario que les salariés de ST aimeraient voir advenir, mais les conditions de négociations sont elles aussi rudes. « Si tu fais grève, tu es catalogué et ta progression est bloquée », témoigne un salarié. « Plusieurs élus du personnel sont en arrêt maladie à la suite d’agressions verbales de la part des RH », rappelle Nadia Salhi.

C’est le cas de David Majewski. Le secrétaire de la CGT sur le site de Crolles ­raconte : « Au retour de mon premier arrêt, en mars, une ­réunion s’est très mal passée avec la direction et j’ai de nouveau été arrêté dans un état anxieux. Il y a vraiment une volonté de pression sur les syndicats les plus revendicatifs. » Alban Germain abonde : « Quand j’ai rejoint le CAD, les RH sont venus me dire que je ne ferai pas long feu à ST. »

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Le Figaro

Guerre en Ukraine: le feu vert de Poutine à l'AIEA pour inspecter la centrale de Zaporijjia

Alain Barluet

Le président russe a donné son accord de principe à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'une visite sur le site nucléaire occupé.

Correspondant à Moscou

Contre toute attente, Vladimir Poutine a donné son feu vert vendredi à une inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia, au bord du Dniepr, sur la ligne de front. Les affrontements autour des installations, occupées par les soldats russes depuis le début mars, faisaient craindre une catastrophe. Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité des tirs menaçant ce site ultrasensible. L'annonce est intervenue après une conversation téléphonique, vendredi après-midi, entre le président russe et Emmanuel Macron.

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Selon le Kremlin, les deux chefs d'État ont « relevé l'importance d'envoyer dans les plus brefs délais une mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique à la centrale nucléaire, qui pourra évaluer la situation sur place ». « La partie russe a confirmé être prête à fournir toute l'assistance nécessaire aux inspecteurs » de l'AIEA, a précisé la présidence russe.

De son côté, l'Élysée a indiqué qu'Emmanuel Macron, à l'initiative de ce coup de fil, avait « soutenu l'envoi sur place dans les meilleurs délais d'une mission d'experts de l'AIEA, à des conditions agréées par l'Ukraine et les Nations unies ».

Un signal diplomatique non négligeable

Les deux dirigeants doivent se reparler « dans les prochains jours à ce sujet après échanges des équipes techniques et avant le déploiement de la mission », a précisé l'Élysée. Cette reprise de contacts directs, si elle se confirme, serait un signal diplomatique non négligeable : voilà près de trois mois, depuis le 28 mai dernier, que les deux présidents ne s'étaient pas appelés, après avoir échangé une série de coups de fil qui avaient fait couler beaucoup d'encre.

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Le président français a notamment été accusé, à travers ces conversations régulières, de vouloir vainement sauver le dialogue avec son homologue russe. Début août, le Kremlin avait indiqué que la France était un pays « inamical » avec lequel des discussions n'étaient pas « nécessaires ». À l'Élysée, on faisait valoir vendredi que la France apporterait à la mission envisagée son expertise technique et son soutien politique, façon de faire valoir que Paris était revenu dans le jeu…

Les deux présidents ont exprimé conjointement leurs vives inquiétudes concernant la centrale de ­Zaporijjia, Vladimir Poutine « soulignant que le bombardement systématique (…) du territoire de la centrale crée un danger de catastrophe de grande envergure » et Emmanuel Macron exprimant, selon l'Élysée, « sa préoccupation face aux risques que fait peser la situation à la centrale pour la sûreté et la sécurité nucléaire ». De même source, le président russe aurait accepté le passage par l'Ukraine des inspecteurs internationaux.

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Des obstacles à venir

Cette avancée coïncide avec la visite en Ukraine, cette semaine, d'Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU. En dépit de la « bonne nouvelle » du jour, le rejet par Moscou, la veille, de la proposition des Nations unies de « démilitariser » la centrale nucléaire de Zaporijjia donne la mesure des obstacles à venir. Les forces russes, qui se sont emparées des installations quelques jours après le lancement de l'« opération militaire spéciale », le 24 février, ne sont de toute évidence pas prêtes à perdre le contrôle de ce site stratégique majeur. Les autorités ukrainiennes, de leur côté, craignaient ces derniers jours que des inspections ne légitiment la présence russe dans la centrale, toujours opérée par 3000 employés ukrainiens.

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Autre point clé, Antonio Guterres a demandé à Moscou vendredi de ne pas couper la centrale de Zaporijjia du réseau électrique ukrainien - une hypothèse redoutée par les autorités de Kiev. Un tel découplage serait inacceptable au regard de la souveraineté ukrainienne, indiquait-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron. Autant dire que Vladimir Poutine, qui s'est plaint à son interlocuteur des restrictions touchant les exportations de produits agricoles et engrais sous sanction, garde des moyens de pression dans sa main.

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Guerre en Ukraine : Macron appelle les Français à «accepter de payer le prix de la liberté»

Le chef de l'Etat a dénoncé «l'attaque brutale lancée par Vladimir Poutine» en Ukraine, après s'être entretenu dans la journée par téléphone avec le maître du Kremlin.

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Étudiants disparus au Mexique en 2014: l'ex-procureur général arrêté, 64 policiers et militaires recherchés

Des mandats d'arrêt ont été lancés pour implication présumée dans la disparition en 2014 de 43 étudiants de l'école normale d'Ayotzinapa.

La justice mexicaine a ordonné vendredi l'arrestation de l'ancien procureur général du pays ainsi que de 64 policiers et militaires pour la disparition en 2014 de 43 étudiants de l'école normale d'Ayotzinapa (sud), au lendemain de la publication d'un rapport d'une commission officielle qui a qualifié cette affaire de «crime d'État». Dans la soirée de vendredi, l'ex-procureur général Jesus Murillo Karam a été appréhendé à son domicile de Mexico pour «disparition forcée, torture et délits contre l'administration de la justice», et n'a pas opposé de résistance, a indiqué le parquet dans un communiqué.

Le parquet a par la suite annoncé que des mandats d'arrêt avaient été lancés contre 20 responsables de l'armée, 44 policiers et cinq fonctionnaires pour leur implication présumée dans cette affaire, qui avait profondément choqué au Mexique et à l'étranger. Ces 64 policiers et militaires sont recherchés pour «crime organisé, disparition forcée, tortures, homicide et délits contre l'administration de la justice», a précisé le parquet. Les identités et le rang des personnes recherchées n'ont pas été précisés.

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Jesus Murillo Karam, qui avait exercé ses fonctions sous le président Enrique Peña Nieto (2012-2018) et avait dirigé une première enquête controversée sur ces disparitions, est un ancien poids lourd du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) qui a gouverné le Mexique pendant 71 dans sans interruption jusqu'en 2000. Il s'agit de la plus importante personnalité arrêtée jusqu'à présent dans le cadre de ces investigations, qui avaient redémarré de zéro après l'arrivée au pouvoir en 2019 du président de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador. Le parquet a également lancé des mandats d'arrêt contre 14 membres du cartel de narcotrafiquants Guerreros Unidos.

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, un groupe d'étudiants de l'école de formation des maîtres d'Ayotzinapa, dans l'État méridional de Guerrero, s'était rendu jusqu'à la ville proche d'Iguala pour «réquisitionner» des autobus afin d'aller à Mexico pour une manifestation. Selon l'enquête, 43 jeunes ont été arrêtés par la police locale en collusion avec Guerreros Unidos, puis tués par balles et brûlés dans une décharge pour des raisons qui restent obscures. Seuls les restes de trois d'entre eux ont pu être identifiés.

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Jeudi, un rapport officiel publié par la «Commission pour la vérité Ayotzinapa» mise en place par Andrés Manuel Lopez Obrador avait estimé que des militaires mexicains avaient une part de responsabilité dans ce crime. «Leurs actions, omissions ou participation ont permis la disparition et l'exécution des étudiants, ainsi que le meurtre de six autres personnes», avait déclaré le sous-secrétaire à l'Intérieur Alejandro Encinas, lors de la présentation publique du rapport. «Une action institutionnelle n'a pas été accréditée, mais il y a eu des responsabilités claires d'éléments» des forces armées, avait-il ajouté, sans préciser si ces «éléments» étaient toujours en activité. Alejandro Encinas a qualifié à plusieurs reprises l'affaire d'Ayotzinapa de «crime d'État».

Preuves falsifiées

Une autre commission, le Groupe interdisciplinaire d'experts indépendants (GIEI), qui avait été créé en vertu d'un accord entre le gouvernement Peña Nieto et la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), soutient pour sa part que des militaires ont falsifié des preuves retrouvées dans la décharge où ont été brûlés les corps.

La première enquête officielle, dirigée par Jesus Murillo Karam et dont les conclusions ont été rejetées par les familles des victimes et par des experts indépendants, n'attribuait pour sa part aucune responsabilité aux militaires. Cette version accusait un cartel de narcotrafiquants d'avoir fait tuer les étudiants en les prenant pour les membres d'une bande rivale.

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«Rendre publique cette situation atroce et inhumaine, et en même temps punir les responsables, permet d'éviter que ces événements déplorables ne se reproduisent» et «renforce les institutions», a affirmé Andrés Manuel Lopez Obrador vendredi. Le président mexicain a par ailleurs fait savoir qu'il continuerait à insister auprès d'Israël pour obtenir l'extradition de l'ancien chef de l'agence d'investigations criminelles du bureau du procureur général, Tomas Zeron. Accusé d'être mêlé à l'affaire d'Ayotzinapa mais clamant son innocence, cet ancien haut responsable a fui en Israël où il a demandé l'asile.

Au Mali, les mercenaires russes désormais en première ligne face aux djihadistes

DÉCRYPTAGE - En plein retrait de la force française Barkhane au Mali, le président russe Vladimir Poutine mène une étape symbolique de l’offensive tous azimuts de Moscou en Afrique.

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Le futur «D-Day Land» normand vire déjà à la polémique

Rodolphe Geisler

DÉCRYPTAGE - Démesure, désastre écologique, concurrence déloyale pour les musées alentour ... Ce projet de parc à thème sur le Débarquement, baptisé «Hommage aux Héros», est vivement critiqué par les élus socialistes et écologiques de Normandie.

Par notre correspondant à Cherbourg

Ça devait être une belle histoire, celle d'un hommage de la Normandie à la grande Histoire, avec un «H» majuscule. C'est désormais en passe de devenir une petite polémique sur fond d'arrière-pensées politiciennes. La concertation publique sur le futur parc immersif baptisé «Hommage aux Héros» du Débarquement de 1944, qui devrait voir le jour à partir de 2025 du côté de Carentan-les-Marais (Manche), a commencé cette semaine pour deux mois. Et les opposants à ce projet de tourisme mémoriel font déjà feu de tout bois.

Évoquant le Puy-du-Fou (sic !), le groupe PS du conseil régional de Normandie dénonce, pêle-mêle, dans un communiqué diffusé cet été un projet « hollywoodien », une « industrialisation » et une « marchandisation » du tourisme de mémoire, qui aboutirait à « cannibaliser » la quarantaine de musées normands, ainsi que le Mémorial de Caen (Calvados), liés au Débarquement. Des arguments qui devraient être relayés par les militants socialistes à l'occasion des réunions publiques prévues jusqu'au 7 octobre entre Arromanches-les-Bains, Carentan-les-Marais et Cherbourg-en-Cotentin. Des registres ont également été mis à la disposition du public auprès de la préfecture de la Manche et du site internet : concertation.hommageauxheros.fr.

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Cinq millions de «touristes mémoriels»

Contacté par Le Figaro, Hervé Morin, président (Les Centristes) de la région, dit « ne pas souhaiter commenter » ces attaques des élus de l'opposition régionale. Et préfère rappeler la loi du 21 mai 1947 rédigée par le député gaulliste Raymond Triboulet instituant la célébration annuelle du Débarquement. «Nous sommes alors au lendemain de la guerre. Et, déjà, Raymond Triboulet, qui était député du Calvados - après avoir été sous-préfet de Bayeux en 1944 lors de Libération -, défendait l'idée de faire de ce drame un lieu de mémoire qui respecte un développement de tourisme digne», rappelle l'élu qui soutient le projet.

Surtout, l'ancien ministre de la Défense rappelle que le tourisme mémoriel représente cinq millions de visiteurs chaque année en Normandie. « Que veulent les opposants quand ils parlent de ''mercantilisation'' ? Qu'on fasse tout fermer ? Y compris les petites boutiques liées au souvenir du débarquement ? », demande-t-il. Et de rappeler que, dans les années 1980, au moment de la présentation du projet du Mémorial de Caen, qui accueille aujourd'hui plus de 400.000 visiteurs chaque année, les mêmes forces politiques, l'ancien député PS de Caen Louis Mexandeau en tête, dénonçaient ce projet qui fait aujourd'hui l'unanimité.

Une levée de fonds de 40 millions d'euros, sans aucune aide publique, a déjà été obtenue auprès de deux établissements financiers privés français. Régis Lefebvre, l'un des quatre associés de la société privée qui porte ce projet, veut rassurer les autres musées. «Nous avons reçu la semaine dernière l'ensemble des représentants des musées consacrés à cette thématique. Ils ont compris que l'activité fait venir l'activité», assure-t-il, avant de citer une étude de marché réalisée auprès de quatre pays - États-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne et France - l'attestant. « Cette étude démontre que nous ne sommes pas perçus comme un musée de plus mais bien comme une offre supplémentaire, à même de faire venir des touristes nouveaux, qui ne fréquenteraient pas nécessairement des musées, mais pourraient justement être séduits par une offre de spectacle immersif», dit-il.

250 emplois créés

Prévu pour accueillir jusqu'à 650.000 visiteurs par an, ce parc de spectacles immersifs relatant différents épisodes de la Seconde Guerre mondiale, avec un théâtre de 1 000 places qui devrait se déplacer sur près de 400 mètres, devrait permettre la création de 250 emplois. Parmi lesquels de nombreux figurants en tenues d'époque. Deux auteurs scénaristes travaillent déjà en lien avec des associations, y compris américaines, ou avec des enseignants pour respecter l'aspect pédagogique.

Mais le dernier argument des «anti», c’est l'environnement. «Hommage aux Héros» est prévu sur 32 hectares aujourd'hui dévolus à l'agriculture. Les bouleversements climatiques, comme ceux ressentis cet été, pèseront-ils ? Là encore Régis Lefebvre se veut rassurant. «Sur les 30 hectares que nous prendrions à l'agriculture, 15 seront rendus à des aires paysagères et à des replantations d'arbres afin de créer des décors naturels, et 15 hectares seulement accueilleront les bâtiments et les structures mobiles», promet-il.

En attendant, il reste encore plusieurs étapes. À l'issue de la concertation publique, le garant de la concertation désigné par la commission nationale du débat public devra en dévoiler le bilan. Puis, il devra fixer la conduite de l'ouverture d'une enquête publique, cette fois prévue en 2023…

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Le Figaro

Julien Bayou (EELV) veut déposer une proposition de loi à l'automne pour «bannir les jets privés»

John Timsit

Le député de Paris considère que certaines «élites» sont en «sécession». «Nous sommes sur la même planète, mais plus dans le même monde», raille le patron d'EELV.

Il veut en faire un symbole face à la grogne qui monte sur les réseaux sociaux. Depuis quelques semaines, plusieurs comptes Twitter comme CelebrityJets traquent à la loupe les déplacements en jets privés des milliardaires français, à l'image de Bernard Arnault ou de Vincent Bolloré. Et pointent du doigt ces grandes fortunes, dont les avions peuvent réaliser plusieurs vols quotidiennement. Dans une interview à Libération, le député EELV de Paris Julien Bayou affirme qu'«il est temps de bannir les jets privés».

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«C'est la mesure qui pénalise le moins de monde pour l'impact le plus grand et le plus immédiat en faveur du climat», explique le Secrétaire national d'EELV. «Comment demander des efforts à la population, comment imaginer une transition juste, si les plus riches sont complètement exonérés de tout ? Clouer les jets au sol, c'est les ramener sur terre à la raison», martèle ironiquement l'élu écologiste. L'occasion d'annoncer le dépôt d'une proposition de loi à l'automne et d'un «projet (qui) sera très ouvert» avec d'autres députés de la Nupes mais également ceux du Modem. Même si cette dernière n'a que peu de chances d'obtenir une majorité à la Chambre basse. Si Julien Bayou souhaite lancer «une initiative européenne» sur la question, il n'hésite pas par ailleurs à mettre en garde les autres moyens de transport luxueux qu'utilise une partie de la population très aisée.

Les «méga-yatchs» également visés

«Je considère que les méga-yatchs et d'autres signes ostentatoires de pollution font aussi partie du package pour une transition juste», annonce-t-il. Pour le coprésident du groupe EELV à l'Assemblée nationale, «c'est l'histoire de la sécession des élites : nous sommes sur la même planète, mais plus dans le même monde.» Façon pour Julien Bayou pour mieux tancer la sobriété énergétique demandée par le président de la République aux Français lors de son interview télévisée du 14 juillet dernier alors qu'il y a, selon lui, une «impunité pour les plus grands pollueurs». Pour l'élu d'EELV, «la transition ne peut être écologique et possible que si elle est juste.»

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Le Figaro

En Thaïlande, la ville où le Bouddha est roi

REPORTAGE - Avec ses vestiges et ses statues d'une rare élégance, Sukhothai, capitale du premier royaume thaï au XIIIe siècle, témoigne encore du rôle majeur qu'elle joua dans la diffusion de la religion bouddhique en Thaïlande.

Cet article est extrait du Figaro Histoire «L'épopée des conquistadors». Retrouvez dans ce numéro un dossier spécial sur la conquête du Nouveau Monde.

Le « pays du Sourire » excelle à pacifier ses visiteurs, ébahis par la circulation dantesque à Bangkok, éberlués aussi par l'absence de tension et d'agressivité. Adipeux Chinois au volant de leur limousine ; coolies croulant sous les cartons remplis de contrefaçons et traversant sans regarder ; conducteurs de tuk-tuk pétaradant… l'ambiance est partout bon enfant. La vie semble parfois un jeu. « Dès leur plus jeune âge, les Thaïlandais apprennent à contrôler leurs émotions », explique Pra Mana Phutjan, moine bouddhiste de 73 ans. Celui-ci enseigne aux étrangers la méditation en marchant, dans le wat (temple-monastère) Mahathat de Bangkok, attaché au palais royal. Cent cinquante-six moines et vingt novices vivent en paix dans cet espace ouaté, siège de la plus grande université bouddhique du pays. « En marchant pieds nus, on apprend à sentir le moindre petit caillou sous la plante des pieds. Puis à l'oublier pour obtenir la concentration intérieure, la voie pour atteindre l'état d'Éveil qui conduit à la cessation des souffrances », confie le bon moine.

« Tous les hommes, quand ils sont jeunes, passent quelques semaines ou davantage dans un monastère. On leur rase les cheveux et ils doivent, comme les autres, mendier leur nourriture chaque matin. Cela forge le caractère. Ce serait peut-être une bonne idée à importer en Occident… » Il reconnaît qu'à Bangkok, la pratique religieuse, chez les jeunes, a tendance à décliner, à l'inverse des campagnes. « Et quand des farang (nom donné ici aux étrangers) me réclament un endroit auréolé de l'esprit de Bouddha, je leur indique, sans hésiter, l'ancienne capitale de Sukhothai (qui est aussi le nom du premier royaume thaï), faite de vestiges de temples et de bouddhas sculptés. »

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Après une journée de bus à traverser les plaines du Nord, véritable grenier à riz du pays, on rejoint la bourgade « Vieux Sukhothai », égayée de maisons en teck à un étage et aux toits pentus coiffés par des antéfixes appelées ngao. Au bout de la rue principale, le parc historique de Sukhothai, qui signifie « aube du bonheur » en pali (la langue liturgique des moines), apparaît comme un cadeau tombé du ciel bouddhique. Un tour en tuk-tuk, le long de routes qui épousent les contours d'un immense tapis vert, permet de s'extasier en passant devant une myriade de sanctuaires. Morceaux de temples et bouddhas sortant la tête se mirent sur des pièces d'eau parsemées de fleurs de lotus. Un environnement où le temps semble s'être arrêté.

Plus de 95% de la population est bouddhiste

Plantés dans la verdure, quelques pavillons en teck abritent la direction des beaux-arts. Avec deux cent cinquante autres passionnés, Thada Sangthong, sa directrice, orchestre la protection des 193 édifices répertoriés sur une superficie de 70 km2 : « Les palais royaux et les habitations en bois ont disparu du domaine, qui devait compter plus de 300.000 habitants. Enserrée à l'intérieur de remparts et cernée de douves, la capitale est cependant truffée de vestiges en briques et en latérite, qui ne sont pas liés seulement au bouddhisme. Avant les Thaïs, les civilisations môn et khmère avaient emprunté nombre de traits au monde indien, comme ses langues (le sanskrit et le pali) et ses techniques architecturales pour vénérer les grandes religions hindouistes auxquelles elles s'étaient converties. D'où le nombre de reliquats indianisants, qui n'ont pas été détruits quand le bouddhisme s'est généralisé », précise-t-elle. De nos jours, plus de 95% de la population est adepte du bouddhisme, religion d'État en Thaïlande.

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En 1991, le site historique a été classé au patrimoine de l'Unesco avec les villes-satellites de Kamphaeng Phet et Si Satchanalai, situées respectivement à 82 km au sud et 46 km au nord de Sukhothai. L'architecture de Sukhothai se caractérise par la forme unique de ses chedis (tour conique ou pyramidale, pointée vers le ciel, commémorant la mort de Bouddha et destinée à recueillir des reliques), couronnés par un bouton de lotus. Au cœur des temples se dresse généralement un mondop, bâtiment carré recouvert d'un toit pyramidal. « On y déposait textes et objets religieux. Nos statues sont dotées d'une grande élégance, élancées, presque féminines, avec un visage ovale et une coiffure surmontée d'une flamme, symbole de la force spirituelle. Outre un nez aquilin et un sourire serein, on décrypte quatre postures : debout, assis, couché et debout, en train de marcher. Cette dernière attitude du Bouddha marchant est la principale innovation, la signature même de l'école de Sukhothai », précise encore cette spécialiste de la statuaire.

De retour à l'entrée du site, un marché local a investi, à la tombée de la nuit, les ruines illuminées pour l'occasion. Au milieu des lampions, les délices sucrés et salés de la cuisine thaïlandaise sont disposés sur les étals : salade de papaye, tom yam (soupe pimentée à la citronnelle), nouilles au porc (spécialité de la région), sauterelles grillées croustillantes qui explosent dans la bouche quand on les croque… Les familles du coin s'assoient sur les pelouses et festoient, sous le regard apaisant du bouddha assis du Wat Sra Sri. Entouré d'arbres appelés banians et d'acacias, ce temple présente des proportions parfaites. Au bout d'une passerelle en bois qui enjambe les douves, un gracieux bouddha marchant symbolise l'enseignement (l'original a trouvé refuge au musée Ramkhamhaeng, niché en lisière du parc). Six rangées de colonnes encadrent un autre grand bouddha assis. Un chedi avec un dôme en forme de cloche, d'influence cinghalaise ferme la perspective.

L'existence de Siddhartha Gautama

Dans la douceur du soir, quel bonheur pour ces fermiers, assis en position du lotus, jambes repliées, entourés du sacré. Mais connaissent-ils la vie du prince Siddhartha Gautama, alias Bouddha ? Savent-ils que les lobes d'oreilles, presque pendants, qui caractérisent la plupart des statues rappellent ses origines aristocratiques, quand il portait de lourdes boucles d'oreilles avant de renoncer aux fastes. Savent-ils que la protubérance crânienne, terminée par une flamme symbolisant l'illumination, trouve son origine dans le chignon indien ?

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Seuls les moines connaissent tous les épisodes de l'existence de Siddhartha Gautama, qui naquit au Népal vers le milieu du VIe siècle av. J.-C. Fils du souverain de la cité de Kapilavastu qui dépendait du royaume de Kosala, il reçut une éducation raffinée avec des précepteurs et fut initié à la philosophie hindoue par un brahmane. À 16 ans, il épousa une princesse du nom de Yashodhara, dont il eut un fils, Rahula, et mena tout d'abord une vie de nanti. Prenant conscience de la misère de la condition humaine, à l'aube de ses 30 ans, il décida de renoncer au monde pour chercher un sens à sa vie. Il se rasa les cheveux avec son épée, abandonna sa famille, mena une vie d'errance et d'ascétisme, découvrant, sous un arbre appelé banian, les quatre nobles vérités. Il devint ainsi le Bouddha, l'Éveillé. Après sa mort, son enseignement se répandit dans toute l'Inde et au Sri Lanka au détriment de l'hindouisme, et dans une grande partie du reste de l'Asie, notamment en Thaïlande à partir du Ve siècle apr. J.-C.

Le marché de nuit s'achève. Quelques familles, entourées d'une nuée d'enfants, rejoignent l'entrée du parc, où domine la statue en bronze du roi Ramkhamhaeng sur son trône. On s'agenouille, on joint les mains, on se prosterne devant celui qui favorisa le bouddhisme et fonda le premier royaume thaï indépendant. Les gamins connaissent bien sa silhouette, qui illustre les livres d'histoire, combattant à dos d'éléphant et utilisant des cerfs-volants pour bombarder ses ennemis. Venus du Yunnan, au sud de la Chine, au XIe siècle, les Thaïs, peuple de riziculteurs, s'unirent pour renverser, vers 1220, le gouverneur cambodgien de Sukhothai, qui était alors un avant-poste du royaume khmer. Sri Intharathit fut sacré roi. Mais c'est son fils, Ramkhamhaeng, dit « Rama le Fort » (1279-1298), qui constitua le vaste royaume qui, du Laos à la Birmanie actuels, rayonna du milieu du XIIIe siècle au milieu du XVe siècle.

Les adultes, quant à eux, connaissent la célèbre stèle en pierre du Musée national de Bangkok, creusée de caractères en vieux thaï. Attribuée à ce même roi, elle serait le premier témoignage de l'écriture thaïe. On y décrit un royaume idyllique dirigé par un souverain se désignant comme le père de ses sujets, législateur et administrateur éclairé instituant le commerce libre, des impôts modérés, des corvées proportionnées aux individus. À sa mort, le royaume amorça pourtant son déclin et, en 1378, devint un vassal du royaume d'Ayutthaya, dont les vestiges sont situés à 80 km au nord de Bangkok.

Le marché de nuit a rangé ses lampions. Sukhothai peut dormir en paix, gardée par quelques dizaines d'yeux de bouddhas, figés par les projecteurs. Dès 5 heures, dans tous les monastères alentour, les moines seront debout pour prier, avant d'aller mendier leur nourriture, vers 6 heures, comme dans toute la Thaïlande. Chaque matin, trois bonzes s'arrêtent à l'hôtel Legendha, en lisière du parc, qui propose un logement de charme dans des maisons traditionnelles en bois. Pieds nus, debout, tenant leur bol à aumônes, ils reçoivent à genoux les présents du personnel. Au menu : riz, légumes cuits, eau potable et fruits.

Après la cérémonie, quel bonheur pour les clients de pouvoir rejoindre le Wat Chang Lom, planté juste derrière l'hôtel ! Élevé au XIVe siècle, ce wat révèle une forte influence cinghalaise, avec ses 36 éléphants caryatides qui sortent la tête de son imposant chedi. Dans la mythologie hindoue, il était courant de représenter ces pachydermes célestes, qui portent sur leur dos l'univers. Après le petit-déjeuner, les clients les plus courageux enfourchent leur moto pour assister au lever de soleil sur le Wat Saphan Hin, à 3 km du centre. Perché au sommet d'une colline, le « temple du Pont de pierre » doit son nom à la rampe pavée, assez raide, qu'il faut grimper pour y accéder. Mais quelle récompense au sommet quand le soleil caresse un imposant bouddha en stuc, de plus de 12 m de haut, le Phra Attharot ! En contrebas, une autre statue esquisse un geste d'apaisement. La légende veut que le roi Ramkhamhaeng, monté sur un éléphant blanc, ait eu coutume de venir lui rendre hommage à chaque nouvelle lune.

Toute existence est liée à la souffrance

De retour au village, jouxtant les étals colorés du marché couvert du bourg « Vieux Sukhothai », le Wat Traphang Thong est planté autour d'un chedi ancien. Huit moines en robe orange, pieds nus, agenouillés en face d'autels fleuris et d'effigies de Bouddha, commencent leur office dans la salle de prière appelée vihara. Accroupis derrière les bonzes, les fidèles lisent à haute voix les textes qui encensent la vie du Bouddha, illustration des quatre nobles vérités, base du bouddhisme : toute existence est liée à la souffrance ; cette souffrance naît des désirs ; il faut supprimer ces désirs pour éviter la souffrance ; la voie qui y conduit est le détachement du monde et du moi.

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L'ambiance est amène autour des moines. On se sourit. Les retardataires prennent place. Pas de femmes voilées au regard glacial. Pas de sermon socialisant et morigénant. Le bouddhisme est tolérant. Bouddha n'est pas un dieu. Il fut un homme qui a montré le chemin. Après la cérémonie, suivi de fidèles venus en pèlerinage, l'un des moines gagne à pied le Wat Mahathat, le temple principal de l'ancienne capitale. Chacun pose des questions ; le moine, qui vit ici depuis longtemps, tâche de répondre. Entouré de douves, le Wat Mahathat ouvre sur une vaste enceinte de plan carré de 200 m de côté, qui servait d'écrin au cœur spirituel de la ville. Fondé vers 1240, ce temple était réservé à la famille royale, qui venait y faire ses dévotions. Le domaine comprenait quelque 200 chedis et 10 wihans (salles de prière). On y retrouve l'empreinte de la cosmogonie brahmane avec un chedi central symbolisant le mont Meru, demeure imaginaire des dieux. Le plan carré du temple évoque le monde céleste, tandis que les douves symbolisent les océans. Sur une terrasse haute, parade une statue de Bouddha assis.

Tout à côté se dressent les hautes colonnes en latérite d'un wihan qui abritait la statue la plus précieuse : un bouddha assis, en bronze doré, haut de 8 m, le Phra Phuttha Sakyamuni, qui a pris place au Wat Suthat, à Bangkok. En arrière apparaît le Si Mahathat, un chedi monumental en forme de bouton de lotus. Notre moine guide précise que ce chedi aurait été construit pour receler une vertèbre et un cheveu de Bouddha, rapportés du Sri Lanka. On remarque à sa base une frise en stuc, finement ornée de moines marchant en file indienne. De part et d'autre, deux mondops abritent deux imposants bouddhas debout.

Je suis là pour vénérer Bouddha afin d'avoir une meilleure réincarnation dans la prochaine vie

Soudain, les visiteurs se figent, au garde à vous, alors que l'hymne national thaï retentit pour marquer la fin des cours au collège public Lithaipittayakhom qui, en lisière du parc, accueille 340 étudiants de 12 à 18 ans. À 28 ans, Yoyo Supitchaya est un professeur de mathématiques comblé. D'abord par l'environnement « zenifiant » de tous les sanctuaires qu'elle croise pendant son jogging, après les cours. Elle affectionne aussi ses élèves : « La plupart sont des enfants de modestes fermiers des environs. Les cours sont gratuits et la cantine ne coûte que 20 bahts (environ un demi-euro) par repas. Dans les années 1960, l'État a exproprié les paysans pour établir le site historique. Cela n'a pas été facile pour eux. »

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Et ses élèves ? Besoin de discipline ? Violence, harcèlement, drogue ? « Non ! Rien de tout ça, reprend-elle. Quatre professeurs d'éducation sociale donnent des cours, à raison de trois ou quatre heures par semaine. Davantage que des cours, ce sont des discussions ouvertes et des explications sur les notions de bien et de mal, le bonheur, le contrôle des émotions. » Résultat : tous les élèves sont au garde à vous en écoutant l'hymne national, matin et soir. Autre confidence : « Tous les garçons ne rêvent que d'une chose : devenir moine pour quelques mois, à l'âge de 20 ans. » Son temple préféré ? Le Wat Si Sawai, fondé à l'époque de la domination khmère au XIIe siècle. Dédié au dieu hindou Shiva, il fut transformé en sanctuaire bouddhique. Défendu par une double enceinte en brique et latérite, il est orné de trois prangs (tours-sanctuaires) en briquettes, décorés de stucs blancs.

Avant de rejoindre le Wat Si Chum, le temple le plus spectaculaire, les visiteurs font un crochet par le monastère édifié à ses côtés. On discute avec la poignée de moines qui s'affairent, cigarette au bec, à entretenir les lieux au milieu de chiens et de chats. L'un des moines déclare avoir été marié avant son ordination. Il est aussi père d'une fille, comme jadis le prince Siddhartha. Après quelques minutes de recueillement dans la salle de prière, les pèlerins gagnent le célèbre monument. « Je suis là pour vénérer Bouddha afin d'avoir une meilleure réincarnation dans la prochaine vie », confie une Bangkokienne dans un anglais parfait. Suivons-la !

Comme on se sent petit en arrivant devant le mondop, sorte de gros cube fendu en deux qui laisse apparaître le visage d'un colossal bouddha assis, haut de 14,70 m… On s'approche et on pénètre dans la cavité étroite, éclairée par quelques bougies. Une stèle retrouvée sur place évoquerait le nom de Phra Achana, qui signifierait « Bouddha impassible ». Il faut lever les yeux très haut pour croiser cette paire d'yeux noirs, tellement apaisants. On s'agenouille. On joint les mains. On prie. Mais que demander ? Et à qui s'adresser ? Bouddha n'est pas un dieu. « Certains prient Bouddha, reconnaît la Bangkokienne. D'autres parlent à leur conscience, que l'on apprivoise par la méditation. »

Les temples sont partout. Au détour d'un chemin, un peu par hasard, on se retrouve au milieu de bâtiments rustiques, égayés par des nains de jardin. Le monastère Wat Phra Phai Luang est le royaume de huit moines. Très fier, l'un d'entre eux, Neam Chaigot, nous ouvre les portes du vihara, où gît un magnifique bouddha couché. Les murs sont ornés d'images représentant les mudras, terme sanskrit désignant les positions très codifiées des mains et des doigts sur les représentations de Bouddha, avec une valeur mystique. Debout, la main droite dressée, paume vers l'extérieur, c'est pour écarter la peur. Debout, les deux mains dressées, c'est pour argumenter. Assis, les mains placées l'une sur l'autre, au-dessus des cuisses repliées, les paumes vers le haut : une invitation à la méditation. Toujours assis, la main droite près du genou, pointée vers le sol : Bouddha prend la terre à témoin.

Un peu plus loin, on accède aux vestiges du Wat Phra Phai Luang, complément idéal d'un voyage à Angkor. Érigé à la fin du XIIe siècle, ce sanctuaire marquait le centre de la cité khmère. Les trois douves qui jouaient un rôle protecteur ont disparu et, de ses trois prangs en forme d'épi de maïs, qui remontent à la fin du XIIe siècle, seul celui tourné vers l'est a survécu aux assauts du temps. Presque intact, il est orné de reliefs en stuc sculptés, comme un Bouddha entouré de ses disciples.

En juillet 2022, le 125e anniversaire des relations diplomatiques entre la Thaïlande et la Russie devait être marqué par des festivités dans tout le pays. Tant d'anecdotes ont enrichi ces rapports, comme, au début des années 1900, la romance russe du prince Chakrabongse, fils du roi thaï Rama V. Ayant fait ses études à Saint-Pétersbourg, payées par la famille impériale russe, le séduisant prince tomba en effet fou amoureux d'une infirmière de Kiev, Ekaterina Desnitskaïa, qu'il épousa après s'être converti à la religion orthodoxe. Pour marcher dans les pas de Nicolas Alexandrovitch (futur tsar Nicolas II), qui passa une semaine à Bangkok en 1891, une invitation a été lancée à Vladimir Poutine. À Sukhothai, on a ressorti les brochures en russe. Au cas où… Peu de chance cependant de voir cette année le maître du Kremlin au « pays du Sourire ».

«L'épopée des conquistadors», 132 pages, 8,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.

30 janvier 1948: Gandhi, «la grande âme», est assassiné par un extrémiste hindou

Il y a 70 ans le Mahatma était tué à coups de revolver à New Delhi en Inde, par un nationaliste hindou. Le pays et le monde sont sous le choc de la disparition du père de la nation indienne.

L'Humanité

Rachel Keke : « Ce n’est pas avec une prime qu’on remplit son réfrigérateur »

Entretien

La députée Nupes Rachel Keke, ancienne gréviste victorieuse de l’hôtel Ibis-Batignolles, était mardi à Paris auprès des salariés de Louvre Hotels Group en grève. Elle plaide pour une hausse généralisée des salaires et appelle à « se sortir la défaite de la tête ». Entretien.

Rosa Moussaoui

L’écho des luttes pour de meilleurs salaires dans le secteur hôtelier parvient-il à l’Assemblée nationale, où est actuellement discuté le projet de loi sur le pouvoir d’achat ?

Oui, cet écho nous parvient ! Ces travailleuses et travailleurs dénoncent le blocage de leur salaire. Nous, nous livrons bataille dans l’Hémicycle pour faire valoir les propositions de la Nupes en faveur de la hausse des salaires, à commencer par le Smic à 1 500 euros.

Le peuple aspire à vivre décemment. L’inflation va atteindre cette année les 7 % : si les salaires restent ce qu’ils sont, si les augmentations sont en dessous de ce taux, ça ne suffira pas, les gens ne s’en sortiront pas.

Le gouvernement ne veut rien entendre. Il propose des primes, des chèques. Mais qu’est-ce qu’on peut faire avec des primes ? Étalées sur toute une année, ces primes ne valent rien. Ce n’est pas avec des chèques qu’on peut remplir son réfrigérateur. Ce n’est pas avec des primes qu’on peut nourrir ses enfants. Ils ne proposent rien de sérieux. Ils sont dos au mur. Le peuple souffre. Tout augmente sauf les salaires. Il faut sortir de cette logique.

Les grévistes des hôtels dénoncent aussi des conditions de travail difficiles, avec des cadences de plus en plus serrées. Vous avez connu de telles conditions de travail. Comment les changer ?

Par la lutte. C’est la seule façon d’améliorer les conditions de travail. Sans lutte, les employeurs ne comprennent pas. Pour l’instant, Louvre Hotels Group refuse de négocier, après cinquante-cinq jours de grève. À l’hôtel Ibis-Batignolles, nous avons dû faire vingt-deux mois de grève ! Ils répètent qu’il n’y a ni argent ni solution. Mais quand le rapport de forces s’installe, ils finissent toujours par trouver l’argent.

Deux mois de grève pour les salaires chez Louvre Hotels Group

La majorité de ces grévistes sont des femmes immigrées. Subissent-elles des discriminations ?

On n’est pas loin de l’esclavagisme. Ces métiers, ce sont des hommes et des femmes d’origine étrangère qui les font. La plupart d’entre eux n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, de poursuivre des études. Ils sont obligés de faire ces métiers. Ils sont méprisés, déconsidérés. Ce n’est pas acceptable dans un pays de droits.

Travail dissimulé. La révolte des exploités de l’hébergement d’urgence

Dans ce conflit, la direction de Louvre Hotels Group, les directions d’établissement semblent rechigner à s’asseoir à la table des négociations. Comment restaurer une forme de dialogue social ?

Il faut continuer, ils finiront par céder. Ils savent que ces conflits gâtent leur image de marque. Ils ne peuvent pas les laisser s’enliser trop longtemps. Ils parient sur le découragement, la fatigue des salariés, sur l’usure de la grève. C’est une autre manifestation de mépris.

Vous dénoncez aussi avec force le recours, dans ces secteurs, à la sous-traitance...

La sous-traitance, c’est la maltraitance. Les donneurs d’ordres ne peuvent pas se laver les mains de la façon dont leurs sous-traitants se comportent avec les salariés. Ils ne peuvent pas se dégager de toute responsabilité en cas de conflit, quand les enveloppes budgétaires accompagnant les contrats interdisent des salaires et des conditions de travail dignes.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Depuis votre entrée au Palais Bourbon, comment vous situez-vous par rapport au monde du travail ?

Je garde toujours la lutte en moi. Je veux être une voix pour ceux qu’on n’entend pas. Pour ça, il faut hausser le ton, crier. Ce n’est pas une histoire d’agressivité. C’est pour que les gens comprennent bien la souffrance, la douleur de ceux qui sont mal payés.

Votre élection comme députée a mis un coup de projecteur sur ces métiers déconsidérés. Est-ce utile pour ceux qui luttent dans ces secteurs ?

Mon parcours prouve que, même lorsqu’on est tout en bas, on peut accéder aux responsabilités politiques. Pour les femmes de chambre, les gouvernantes, pour celles qui travaillent dans le secteur du nettoyage, de la propreté, c’est un souffle de dignité. Quand elles me voient, elles sont fières. Mes collègues et moi-même, nous n’avons jamais cessé de croire dans notre lutte, même dans les moments les plus difficiles. Il faut se sortir la défaite de la tête.

L'actualité sociale que vous ne verrez pas ailleurs est dans l'Humanité

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Rachel KékéhôtellerieSalaires et pouvoir d'achatdiscrimination au travail
Le Figaro

Tennis : sur un nuage, Caroline Garcia s'offre une demie à Cincinnati

La Française poursuit son beau parcours dans le tournoi en éliminant Jessica Pegula en deux manches (6-1, 7-5).

Caroline Garcia, 35e mondiale, s'est qualifiée pour les demi-finales du tournoi du WTA 1000 Cincinnati, dernière grande répétition sur dur avant l'US Open, en battant l'Américaine Jessica Pegula (6-1, 7-5), vendredi. La Française de 28 ans, en quête d'un troisième titre cette année, qui serait le 11e de sa carrière, jouera contre la Bélarusse Aryna Sabalenka (7e) pour tenter d'accéder pour la première fois en finale de ce tournoi.

Issue des qualifications, Garcia avait déjà réussi la belle performance de battre la numéro 3 mondiale Maria Sakkari au 2e tour et la Belge Elise Mertens (33e) en 8e. Fin juillet, elle s'était déjà offert le scalp de la numéro 1 mondiale Iga Swiatek à Varsovie. Agressive et précise dans les échanges, en pleine confiance et efficace au retour (59% des points gagnés), Garcia s'est montrée intraitable dans le premier set, empoché en à peine 28 minutes.

La seconde manche fut bien plus serrée, aucune des deux joueuses ne laissant la moindre occasion de se faire breaker jusqu'au 11e jeu. Garcia a alors lâché de puissants retours sur deuxièmes balles adverses, qui ont poussé à la faute Pegula. Ne lui restait plus qu'à conclure l'affaire sur son service, ce qu'elle a fait sans trembler au bout de 1h13, pour égaliser à deux victoires partout dans leurs face-à-face.

La Française, qui compte deux WTA 1000 à son palmarès, glanés à Pékin et Tokyo en 2017, n'avait plus atteint le dernier carré d'une épreuve de cette catégorie depuis quatre ans. Une performance qui confirme sa belle trajectoire cet été, après des années de résultats irréguliers, en témoignent les deux titres remportés en juin et juillet (Bad Homburg et Varsovie). Son parcours à Cincinnati devrait en outre lui permettre de remonter au classement mondial, avec la perspective d'être tête de série à l'US Open (29 août-11 septembre) où elle n'a jamais dépassé le 3e tour. Une aventure dans l'Ohio qu'elle peut encore rendre plus belle samedi si elle passe l'obstacle Aryna Sabalenka. La Bélarusse, qui a écarté 6-4, 7-6 (7/1) la Chinoise Shuai Zhang (44e),mène deux victoires à une dans leurs confrontations.

À VOIR AUSSI - Le premier doublé de Neymar cette saison face à Montpellier (5-2)

Tennis : Serena Williams battue d'entrée par Raducanu à Cincinnati

La future retraitée n'a rien pu faire contre la jeune Britannique.

Tennis : Caroline Garcia file en quarts à Cincinnati

La Française a pris le meilleur sur la Belge Elise Mertens en deux manches.

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La Française a dominé la numéro 3 mondiale Maria Sakkari (7-6/6-7/6-1) et se qualifie pour les huitièmes de finale du tournoi.

Le Figaro

Milan Skriniar ne devrait pas rejoindre le Paris Saint-Germain

EN COURS : Mis à jour le 20 août 2022 à 12:21

C’est une piste qui s’envole pour le Paris Saint-Germain. Malgré de longues semaines de discussions, Milan Skriniar (27 ans) ne devrait pas quitter l’Inter Milan cet été. Les Rouge et Bleu, très intéressés par son profil, n’ont pas souhaité débourser plus de 50 M€, hors bonus, pour un joueur dont le contrat expire dans moins d’un an. Et comme le révèle Fabrizio Romano, devant l’échec des négociations, Steven Zhang, président des Nerazzurri, aurait décidé de conserver le Slovaque. La formation milanaise va désormais entamer des pourparlers avec son entourage afin de prolonger son contrat. On évoque un bail se terminant en juin 2027. Affaire à suivre.

À VOIR AUSSI - Le meilleur de Milan Skriniar en 2021-2022

Eric Bailly de plus en plus proche de l’Olympique de Marseille

Ça avance pour Eric Bailly (28 ans) à l’Olympique de Marseille. D’après les informations publiées par L’Équipe, le club phocéen et Manchester United négocieraient un prêt payant pour l’Ivoirien. L’opération comprendrait également une option d’achat qui avoisinerait les 10 M€. Celle-ci «sera liée à différents scénarios, une qualification pour la prochaine Ligue des champions ou un certain nombre de matches atteints», précise le quotidien sportif. Cantonné à un rôle de remplaçant chez les Red Devils depuis plusieurs saisons, le défenseur passé par Villarreal pourrait avoir l’occasion de relancer sa carrière du côté de la Canebière. S’il venait à rejoindre l’OM, Eric Bailly constituerait la onzième recrue marseillaise de ce mercato estival. Sur le papier, ce serait une bonne pioche pour l’équipe dirigée par Igor Tudor ; reste à connaître son état physique, lui qui est régulièrement victime de pépins physiques.

Nicolas Pépé en prêt à l’OGC Nice ?

En quête d’un ailier de percussion, l’OGC Nice s’intéresse fortement à Nicolas Pépé (27 ans) depuis quelques jours. Et d’après les informations de Bruno Salomon, de France Bleu Paris, les Aiglons négocieraient actuellement avec les Gunners pour un prêt, sans option d’achat, de l’Ivoirien. Acheté pour 80 M€ au LOSC, le percutant attaquant gaucher ne s’est jamais imposé à Arsenal sur la durée. Sur la Côte d’Azur, sous les ordres de Lucien Favre, l’ex-Angevin pourrait relancer sa carrière.

Leicester City : Jamie Vardy prolonge (officiel)

Bonne nouvelle pour Leicester City. Jamie Vardy a officiellement prolongé son contrat avec les Foxes pour une année supplémentaire. L’avant-centre britannique âgé de 35 ans est désormais lié à son club de cœur jusqu’en juin 2024. «Je suis évidemment sur la lune. Une fois que j'ai entendu que c'était quelque chose que le Club envisageait, il n'y avait qu'une seule chose qui allait se passer, et j'allais la signer. La décision était facile Je suis ici depuis assez longtemps maintenant pour avoir l'impression de faire partie des meubles. Je pense que vous pouvez voir avec la façon dont nous essayons de jouer, la façon dont le club veut aller, que ça va aller de l'avant et vers le haut», a-t-il déclaré au média officiel du club de Premier League. La saison dernière, l’international anglais a inscrit 15 buts et délivré 2 passes décisives en 25 rencontres de championnat.

Memphis Depay annoncé à la Juventus Turin ce samedi ?

Ce serait quasiment fait. À en croire les informations publiées par Sport, Memphis Depay serait sur le point de s’engager avec la Juventus Turin. Les avocats du Néerlandais étudieraient actuellement les modalités de sa résiliation de contrat afin de pouvoir rejoindre gratuitement la Vieille Dame. L’officialisation de son arrivée dans le Piémont pourrait intervenir dans les prochaines heures. Même s’ils ne percevront aucune indemnité de transfert, les Catalans sont aussi gagnants dans l’opération puisqu’ils libèrent de la masse salariale, chose vitale pour eux pour enregistrer de nouvelles recrues. Âgé de 28 ans, l’ex-joueur de l’Olympique Lyonnais n’aura donc passé qu’une saison chez les Blaugrana. Parviendra-t-il à rebondir en Serie A ?

À VOIR AUSSI - La belle carrière de Memphis Depay à l’Olympique Lyonnais

ESTAC : Bruno Irles (déjà) sur le départ ?

Avec trois défaites lors des trois premières rencontres de Ligue 1, dont une lourde face à l’Olympique Lyonnais (4-1) ce vendredi, Bruno Irles (47 ans), déjà fragilisé ces dernières semaines, serait sur la sellette. C’est en tout cas ce qu’affirme Foot Mercato ce samedi matin. D’après les informations du site spécialisé, Stéphane Dumont (39 ans), le technicien actuel de l’En Avant Guingamp, ferait office de favori. «Une première offre pourrait être formulée par l'ESTAC pour racheter son contrat», est-il précisé. Jocelyn Gourvennec, Sabri Lamouchi et Laurent Guyot sont aussi cités parmi les prétendants à la succession du technicien français.

Arsenal : Mikel Arteta confiant pour la prolongation de Bukayo Saka

Sous contrat jusqu’en juin 2024, Bukayo Saka discute avec Arsenal pour prolonger son bail. Et si pour le moment aucun accord n’a été trouvé, Mikel Arteta, l’entraîneur des Gunners, s’est dit confiant quant à la finalité des négociations : «Je suis très confiant que nous en tant que club et Bukayo, sa famille, son agent, tout le monde, nous sommes très alignés sur ce que nous voulons réaliser. Et maintenant, il s'agit de le mettre sur un morceau de papier», a déclaré le technicien espagnol dans des propos rapportés par Sky Sports. Avant d’ajouter : «Je ne veux pas que le joueur ou qui que ce soit soit distrait pendant que nous sommes au milieu de la saison. Mais ces choses prennent du temps, et ils doivent passer par le bon processus, et je pense que le processus a été vraiment bon.» Âgé de 20 ans, le milieu latéral polyvalent du club londonien est un élément majeur de l’effectif d’Arsenal. Il sort d’une belle saison avec 11 réalisations et 7 offrandes en 38 matches de Premier League.

Chelsea passe à l’attaque pour Pierre-Emerick Aubameyang

En quête d’un attaquant supplémentaire, Chelsea a récemment jeté son dévolu sur Pierre-Emerick Aubameyang (33 ans), qui est barré au FC Barcelone, notamment par Robert Lewandowski. Et à en croire les informations de David Ornstein, de The Athletic, les Blues auraient soumis une offre concrète aux Blaugrana pour s’attacher les services du Gabonais : 15,3 M€ plus Marcos Alonso, que le club catalan courtise depuis de longues semaines. Suffisant pour convaincre les dirigeants barcelonais ? Réponse dans les prochaines heures. Arrivé en Catalogne l’hiver dernier, l’ex-joueur d’Arsenal serait motivé à l’idée de retrouver la ville de Londres.

Sead Haksabanovic se rapproche du Celtic Glasgow

Un renfort en vue pour le Celtic Glasgow. À en croire les révélations de Sky Sports, la formation écossaise serait sur le point de conclure l’arrivée de Sead Haksabanovic (23 ans), l’ailier gauche du Rubin Kazan. La saison dernière, au mois de mars, l’attaquant monténégrin a été prêté en Suède à Djurgården avec qui il a participé à 11 rencontres de championnat (2 buts et 2 passes décisives).

Manchester United : Casemiro pas disponible contre Liverpool ?

C’est acté. Manchester United et le Real Madrid ont trouvé un accord pour le transfert de Casemiro (30 ans) pour un montant s’élevant à 60 M€ d’indemnités fixes auxquelles il faut ajouter 10 M€ de bonus. Toutefois, le Brésilien, qui a déjà trouvé un terrain d’entente avec les Red Devils sur ses conditions personnelles, n’a toujours pas signé son contrat. Comme le révèle Fabrizio Romano, le milieu de terrain défensif doit s’envoler ce week-end pour l’Angleterre afin d’y passer les traditionnels examens médicaux préalables à sa signature. Son arrivée est aussi conditionnée à l’obtention de son visa - qui ne devrait logiquement pas poser de problème. Ainsi, il ne devrait pas être disponible pour jouer contre Liverpool ce lundi (21h), comme l’espérait le club mancunien.

À VOIR AUSSI - Le meilleur de Casemiro au Real Madrid

Everton veut prolonger Jordan Pickford

Sous contrat jusqu’en juin 2024, Jordan Pickford (28 ans) prolongera-t-il à Everton ? C’est en tout cas la volonté des Toffees, comme l’a rappelé Frank Lampard, l’entraîneur du club de la ville de Liverpool : «Le club parle avec Jordan. C'est un joueur énorme pour nous. Tout le monde veut qu'il reste et Jordan est très heureux ici», a indiqué le technicien britannique dans des propos rapportés par Fabrizio Romano. Pour rappel, le gardien de but anglais a rejoint Goodison Park à l’été 2017 en provenance de Sunderland pour un montant de 28,5 M€.

Everton dans l’attente pour Dele Alli…

Everton est dans l’attente. Pisté par le Besiktas, Dele Alli (26 ans) ne s’est toujours pas prononcé sur son avenir. Et d’après les dernières révélations de Fabrizio Romano, les Toffees seraient prêts à laisser partir leur milieu offensif, que ce soit dans le cadre d’un prêt ou d’un transfert définitif. Ils attendraient tout simplement que le Britannique prenne sa décision. Arrivé à Goodison Park l’hiver dernier, l’ex-joueur de Tottenham a participé à 11 rencontres de Premier League la saison dernière avec Everton sans jamais se montrer décisif. Par ailleurs, le club de la ville de Liverpool discuterait avec l’Ajax Amsterdam pour finaliser un accord pour l’arrivée de Mohamed Kudus (22 ans).

Olympique Lyonnais : Rayan Cherki prolonge (officiel)

Rayan Cherki a prolongé d'un an son contrat plus une année optionnelle à l'OL, avec qui il est désormais lié jusqu'en 2024, a annoncé le club vendredi après la victoire 4 à 1 contre Troyes lors de la troisième journée de Ligue 1. Le joueur, natif de Lyon, est âgé de 19 ans et a été formé à l'Olympique lyonnais, où il est arrivé à l'âge de 7 ans, en 2010. Le président Jean-Michel Aulas a qualifié cette prolongation «d'événement très important». «On a plus de chances de gagner des matches avec Rayan que sans lui dans les années qui viennent. Il est encore très jeune et a encore beaucoup de choses à apprendre. Il faut avoir une vision avec de la hauteur par rapport au projet que l'on inscrit avec lui à moyen terme», a de son côté estimé Bruno Cheyrou, directeur du recrutement.

Depuis ses débuts professionnels au cours de la saison 2018-2019, l'attaquant international espoirs a participé à 65 matches (dont 50 en Ligue 1) pour neuf buts (un en L1), dix-sept au cours desquels il a été aligné au coup d'envoi pour seulement neuf joués en intégralité. «Il était important de prolonger dans le club de ma ville, mon club de coeur où je n'ai pas encore fait tout ce que j'ai envie de faire. Je reviens de blessure. J'espère pouvoir jouer le maximum de matches cette saison pour prouver que j'ai ma place à l'OL», a commenté le joueur.

À VOIR AUSSI - La carrière précoce de Rayan Cherki à l’Olympique Lyonnais

Les infos à retenir de la veille

Tanguy Ndombélé prêté avec option d’achat au SSC Napoli (officiel)C’était pressenti, c’est désormais acté. Tanguy Ndombélé est prêté par Tottenham au SSC Naples jusqu’au terme de la saison 2022-2023, ont annoncé les Spurs et la formation de Campanie ce vendredi. L’opération comprend une option d’achat dont le montant n’a pas été dévoilé. Âgé de 25 ans, le milieu de terrain, prêté à l’Olympique Lyonnais lors de la deuxième partie de saison dernière, n’entrait pas dans les plans d’Antonio Conte à Londres. Au Napoli, le Français devrait avoir l’occasion de relancer sa carrière. Parviendra-t-il à retrouver son meilleur niveau pour attirer l’attention de Didier Deschamps à quelques semaines du Mondial 2022 ?

À VOIR AUSSI - La belle progression de Tanguy Ndombélé à Tottenham

L’Olympique de Marseille fonce sur Ruslan Malinovskyi…L’Olympique de Marseille continue de s’activer sur le marché des transferts. Après avoir déjà enregistré dix recrues cet été, le club phocéen tenterait de s’attacher les services de Ruslan Malinovskyi, sous contrat avec l’Atalanta Bergame jusqu’en juin 2023 et qui est annoncé sur le départ. Joueur d’axe, à l’aise balle au pied et possédant une belle qualité de frappe, l’Ukrainien présente l’avantage d’avoir un profil parfaitement compatible avec le système instauré (3-4-2-1) par Igor Tudor. Et pour parvenir à leurs fins, les Olympiens seraient prêts à mettre Cengiz Ünder (25 ans) dans la balance, rapporte L’Équipe. L’ailier turc sort d’une bonne saison -10 buts et 3 offrandes en 32 matches de Ligue 1 - mais ses caractéristiques ne sont pas totalement adaptées au jeu mis en place par le coach croate. La Dea acceptera-t-elle cet échange ? Réponse dans les prochains jours. Ruslan Malinovskyi, 29 ans, a réalisé un exercice 2021-2022 assez honnête en Serie A avec 6 buts inscrits et 5 passes décisives délivrées en 30 matches disputés.Le Borussia Dortmund dément des contacts avec Cristiano RonaldoAlors que son nom a été cité du côté du Borussia Dortmund, Cristiano Ronaldo ne devrait finalement pas prendre la direction de la Ruhr? C’est du moins ce qu’a expliqué Hans-Joachim Watzke, le directeur exécutif du club allemand : «J'adore ce joueur, c'est certainement une idée charmante de voir Cristiano jouer au Signal Iduna Park. Mais il n'y a aucun contact entre les parties impliquées. De ce point de vue, on devrait arrêter d'en parler», a-t-il déclaré d’après Sky Sports. Pour rappel, CR7 est annoncé sur le départ de Manchester United depuis le début de l’été. Son agent, Jorge Mendes, lui cherche une porte de sortie depuis plusieurs semaines mais aucun grand club ne semble être intéressé par son profil. En tout cas, pour le moment.Et aussi :

  • L’OM pense à Eric Bailly pour renforcer sa défense centrale

  • Brandon Soppy signe à l’Atalanta (officiel)

  • Dele Alli, direction la Turquie ?

  • Carlo Ancelotti confirme les velléités de départ de Casemiro

  • Morgan Gibbs-White débarque à Nottingham Forest (officiel)

  • Rabiot bloque… Paredes

  • Bruno Guimaraes au Real Madrid ?

  • Nouvelle tentative avortée du PSG pour Skriniar ?

  • L’Ajax Amsterdam refuse une offre hallucinante des Red Devils

  • Rayan Cherki a prolongé à l’Olympique Lyonnais

  • Chelsea : le dossier Pierre-Emerick Aubameyang avance bien

  • Edinson Cavani va rejoindre Villarreal

  • Le Barça cherche encore son latéral droit

Bonjour à toutes et à tous

Bienvenue sur Le Figaro pour suivre une nouvelle journée de mercato football en notre compagnie. Installez-vous, on s’occupe du reste !

Milan Skriniar ne devrait pas rejoindre le Paris Saint-Germain

C’est une piste qui s’envole pour le Paris Saint-Germain. Malgré de longues semaines de discussions, Milan Skriniar (27 ans) ne devrait pas quitter l’Inter Milan cet été. Les Rouge et Bleu, très intéressés par son profil, n’ont pas souhaité débourser plus de 50 M€, hors bonus, pour un joueur dont le contrat expire dans moins d’un an. Et comme le révèle Fabrizio Romano, devant l’échec des négociations, Steven Zhang, président des Nerazzurri, aurait décidé de conserver le Slovaque. La formation milanaise va désormais entamer des pourparlers avec son entourage afin de prolonger son contrat. On évoque un bail se terminant en juin 2027. Affaire à suivre.

À VOIR AUSSI - Le meilleur de Milan Skriniar en 2021-2022

Eric Bailly de plus en plus proche de l’Olympique de Marseille

Ça avance pour Eric Bailly (28 ans) à l’Olympique de Marseille. D’après les informations publiées par L’Équipe, le club phocéen et Manchester United négocieraient un prêt payant pour l’Ivoirien. L’opération comprendrait également une option d’achat qui avoisinerait les 10 M€. Celle-ci «sera liée à différents scénarios, une qualification pour la prochaine Ligue des champions ou un certain nombre de matches atteints», précise le quotidien sportif. Cantonné à un rôle de remplaçant chez les Red Devils depuis plusieurs saisons, le défenseur passé par Villarreal pourrait avoir l’occasion de relancer sa carrière du côté de la Canebière. S’il venait à rejoindre l’OM, Eric Bailly constituerait la onzième recrue marseillaise de ce mercato estival. Sur le papier, ce serait une bonne pioche pour l’équipe dirigée par Igor Tudor ; reste à connaître son état physique, lui qui est régulièrement victime de pépins physiques.

Nicolas Pépé en prêt à l’OGC Nice ?

En quête d’un ailier de percussion, l’OGC Nice s’intéresse fortement à Nicolas Pépé (27 ans) depuis quelques jours. Et d’après les informations de Bruno Salomon, de France Bleu Paris, les Aiglons négocieraient actuellement avec les Gunners pour un prêt, sans option d’achat, de l’Ivoirien. Acheté pour 80 M€ au LOSC, le percutant attaquant gaucher ne s’est jamais imposé à Arsenal sur la durée. Sur la Côte d’Azur, sous les ordres de Lucien Favre, l’ex-Angevin pourrait relancer sa carrière.

Leicester City : Jamie Vardy prolonge (officiel)

Bonne nouvelle pour Leicester City. Jamie Vardy a officiellement prolongé son contrat avec les Foxes pour une année supplémentaire. L’avant-centre britannique âgé de 35 ans est désormais lié à son club de cœur jusqu’en juin 2024. «Je suis évidemment sur la lune. Une fois que j'ai entendu que c'était quelque chose que le Club envisageait, il n'y avait qu'une seule chose qui allait se passer, et j'allais la signer. La décision était facile Je suis ici depuis assez longtemps maintenant pour avoir l'impression de faire partie des meubles. Je pense que vous pouvez voir avec la façon dont nous essayons de jouer, la façon dont le club veut aller, que ça va aller de l'avant et vers le haut», a-t-il déclaré au média officiel du club de Premier League. La saison dernière, l’international anglais a inscrit 15 buts et délivré 2 passes décisives en 25 rencontres de championnat.

Memphis Depay annoncé à la Juventus Turin ce samedi ?

Ce serait quasiment fait. À en croire les informations publiées par Sport, Memphis Depay serait sur le point de s’engager avec la Juventus Turin. Les avocats du Néerlandais étudieraient actuellement les modalités de sa résiliation de contrat afin de pouvoir rejoindre gratuitement la Vieille Dame. L’officialisation de son arrivée dans le Piémont pourrait intervenir dans les prochaines heures. Même s’ils ne percevront aucune indemnité de transfert, les Catalans sont aussi gagnants dans l’opération puisqu’ils libèrent de la masse salariale, chose vitale pour eux pour enregistrer de nouvelles recrues. Âgé de 28 ans, l’ex-joueur de l’Olympique Lyonnais n’aura donc passé qu’une saison chez les Blaugrana. Parviendra-t-il à rebondir en Serie A ?

À VOIR AUSSI - La belle carrière de Memphis Depay à l’Olympique Lyonnais

ESTAC : Bruno Irles (déjà) sur le départ ?

Avec trois défaites lors des trois premières rencontres de Ligue 1, dont une lourde face à l’Olympique Lyonnais (4-1) ce vendredi, Bruno Irles (47 ans), déjà fragilisé ces dernières semaines, serait sur la sellette. C’est en tout cas ce qu’affirme Foot Mercato ce samedi matin. D’après les informations du site spécialisé, Stéphane Dumont (39 ans), le technicien actuel de l’En Avant Guingamp, ferait office de favori. «Une première offre pourrait être formulée par l'ESTAC pour racheter son contrat», est-il précisé. Jocelyn Gourvennec, Sabri Lamouchi et Laurent Guyot sont aussi cités parmi les prétendants à la succession du technicien français.

Arsenal : Mikel Arteta confiant pour la prolongation de Bukayo Saka

Sous contrat jusqu’en juin 2024, Bukayo Saka discute avec Arsenal pour prolonger son bail. Et si pour le moment aucun accord n’a été trouvé, Mikel Arteta, l’entraîneur des Gunners, s’est dit confiant quant à la finalité des négociations : «Je suis très confiant que nous en tant que club et Bukayo, sa famille, son agent, tout le monde, nous sommes très alignés sur ce que nous voulons réaliser. Et maintenant, il s'agit de le mettre sur un morceau de papier», a déclaré le technicien espagnol dans des propos rapportés par Sky Sports. Avant d’ajouter : «Je ne veux pas que le joueur ou qui que ce soit soit distrait pendant que nous sommes au milieu de la saison. Mais ces choses prennent du temps, et ils doivent passer par le bon processus, et je pense que le processus a été vraiment bon.» Âgé de 20 ans, le milieu latéral polyvalent du club londonien est un élément majeur de l’effectif d’Arsenal. Il sort d’une belle saison avec 11 réalisations et 7 offrandes en 38 matches de Premier League.

Chelsea passe à l’attaque pour Pierre-Emerick Aubameyang

En quête d’un attaquant supplémentaire, Chelsea a récemment jeté son dévolu sur Pierre-Emerick Aubameyang (33 ans), qui est barré au FC Barcelone, notamment par Robert Lewandowski. Et à en croire les informations de David Ornstein, de The Athletic, les Blues auraient soumis une offre concrète aux Blaugrana pour s’attacher les services du Gabonais : 15,3 M€ plus Marcos Alonso, que le club catalan courtise depuis de longues semaines. Suffisant pour convaincre les dirigeants barcelonais ? Réponse dans les prochaines heures. Arrivé en Catalogne l’hiver dernier, l’ex-joueur d’Arsenal serait motivé à l’idée de retrouver la ville de Londres.

Sead Haksabanovic se rapproche du Celtic Glasgow

Un renfort en vue pour le Celtic Glasgow. À en croire les révélations de Sky Sports, la formation écossaise serait sur le point de conclure l’arrivée de Sead Haksabanovic (23 ans), l’ailier gauche du Rubin Kazan. La saison dernière, au mois de mars, l’attaquant monténégrin a été prêté en Suède à Djurgården avec qui il a participé à 11 rencontres de championnat (2 buts et 2 passes décisives).

Manchester United : Casemiro pas disponible contre Liverpool ?

C’est acté. Manchester United et le Real Madrid ont trouvé un accord pour le transfert de Casemiro (30 ans) pour un montant s’élevant à 60 M€ d’indemnités fixes auxquelles il faut ajouter 10 M€ de bonus. Toutefois, le Brésilien, qui a déjà trouvé un terrain d’entente avec les Red Devils sur ses conditions personnelles, n’a toujours pas signé son contrat. Comme le révèle Fabrizio Romano, le milieu de terrain défensif doit s’envoler ce week-end pour l’Angleterre afin d’y passer les traditionnels examens médicaux préalables à sa signature. Son arrivée est aussi conditionnée à l’obtention de son visa - qui ne devrait logiquement pas poser de problème. Ainsi, il ne devrait pas être disponible pour jouer contre Liverpool ce lundi (21h), comme l’espérait le club mancunien.

À VOIR AUSSI - Le meilleur de Casemiro au Real Madrid

Everton veut prolonger Jordan Pickford

Sous contrat jusqu’en juin 2024, Jordan Pickford (28 ans) prolongera-t-il à Everton ? C’est en tout cas la volonté des Toffees, comme l’a rappelé Frank Lampard, l’entraîneur du club de la ville de Liverpool : «Le club parle avec Jordan. C'est un joueur énorme pour nous. Tout le monde veut qu'il reste et Jordan est très heureux ici», a indiqué le technicien britannique dans des propos rapportés par Fabrizio Romano. Pour rappel, le gardien de but anglais a rejoint Goodison Park à l’été 2017 en provenance de Sunderland pour un montant de 28,5 M€.

Everton dans l’attente pour Dele Alli…

Everton est dans l’attente. Pisté par le Besiktas, Dele Alli (26 ans) ne s’est toujours pas prononcé sur son avenir. Et d’après les dernières révélations de Fabrizio Romano, les Toffees seraient prêts à laisser partir leur milieu offensif, que ce soit dans le cadre d’un prêt ou d’un transfert définitif. Ils attendraient tout simplement que le Britannique prenne sa décision. Arrivé à Goodison Park l’hiver dernier, l’ex-joueur de Tottenham a participé à 11 rencontres de Premier League la saison dernière avec Everton sans jamais se montrer décisif. Par ailleurs, le club de la ville de Liverpool discuterait avec l’Ajax Amsterdam pour finaliser un accord pour l’arrivée de Mohamed Kudus (22 ans).

Olympique Lyonnais : Rayan Cherki prolonge (officiel)

Rayan Cherki a prolongé d'un an son contrat plus une année optionnelle à l'OL, avec qui il est désormais lié jusqu'en 2024, a annoncé le club vendredi après la victoire 4 à 1 contre Troyes lors de la troisième journée de Ligue 1. Le joueur, natif de Lyon, est âgé de 19 ans et a été formé à l'Olympique lyonnais, où il est arrivé à l'âge de 7 ans, en 2010. Le président Jean-Michel Aulas a qualifié cette prolongation «d'événement très important». «On a plus de chances de gagner des matches avec Rayan que sans lui dans les années qui viennent. Il est encore très jeune et a encore beaucoup de choses à apprendre. Il faut avoir une vision avec de la hauteur par rapport au projet que l'on inscrit avec lui à moyen terme», a de son côté estimé Bruno Cheyrou, directeur du recrutement.

Depuis ses débuts professionnels au cours de la saison 2018-2019, l'attaquant international espoirs a participé à 65 matches (dont 50 en Ligue 1) pour neuf buts (un en L1), dix-sept au cours desquels il a été aligné au coup d'envoi pour seulement neuf joués en intégralité. «Il était important de prolonger dans le club de ma ville, mon club de coeur où je n'ai pas encore fait tout ce que j'ai envie de faire. Je reviens de blessure. J'espère pouvoir jouer le maximum de matches cette saison pour prouver que j'ai ma place à l'OL», a commenté le joueur.

À VOIR AUSSI - La carrière précoce de Rayan Cherki à l’Olympique Lyonnais

Les infos à retenir de la veille

Tanguy Ndombélé prêté avec option d’achat au SSC Napoli (officiel)C’était pressenti, c’est désormais acté. Tanguy Ndombélé est prêté par Tottenham au SSC Naples jusqu’au terme de la saison 2022-2023, ont annoncé les Spurs et la formation de Campanie ce vendredi. L’opération comprend une option d’achat dont le montant n’a pas été dévoilé. Âgé de 25 ans, le milieu de terrain, prêté à l’Olympique Lyonnais lors de la deuxième partie de saison dernière, n’entrait pas dans les plans d’Antonio Conte à Londres. Au Napoli, le Français devrait avoir l’occasion de relancer sa carrière. Parviendra-t-il à retrouver son meilleur niveau pour attirer l’attention de Didier Deschamps à quelques semaines du Mondial 2022 ?

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L’Olympique de Marseille fonce sur Ruslan Malinovskyi…L’Olympique de Marseille continue de s’activer sur le marché des transferts. Après avoir déjà enregistré dix recrues cet été, le club phocéen tenterait de s’attacher les services de Ruslan Malinovskyi, sous contrat avec l’Atalanta Bergame jusqu’en juin 2023 et qui est annoncé sur le départ. Joueur d’axe, à l’aise balle au pied et possédant une belle qualité de frappe, l’Ukrainien présente l’avantage d’avoir un profil parfaitement compatible avec le système instauré (3-4-2-1) par Igor Tudor. Et pour parvenir à leurs fins, les Olympiens seraient prêts à mettre Cengiz Ünder (25 ans) dans la balance, rapporte L’Équipe. L’ailier turc sort d’une bonne saison -10 buts et 3 offrandes en 32 matches de Ligue 1 - mais ses caractéristiques ne sont pas totalement adaptées au jeu mis en place par le coach croate. La Dea acceptera-t-elle cet échange ? Réponse dans les prochains jours. Ruslan Malinovskyi, 29 ans, a réalisé un exercice 2021-2022 assez honnête en Serie A avec 6 buts inscrits et 5 passes décisives délivrées en 30 matches disputés.Le Borussia Dortmund dément des contacts avec Cristiano RonaldoAlors que son nom a été cité du côté du Borussia Dortmund, Cristiano Ronaldo ne devrait finalement pas prendre la direction de la Ruhr? C’est du moins ce qu’a expliqué Hans-Joachim Watzke, le directeur exécutif du club allemand : «J'adore ce joueur, c'est certainement une idée charmante de voir Cristiano jouer au Signal Iduna Park. Mais il n'y a aucun contact entre les parties impliquées. De ce point de vue, on devrait arrêter d'en parler», a-t-il déclaré d’après Sky Sports. Pour rappel, CR7 est annoncé sur le départ de Manchester United depuis le début de l’été. Son agent, Jorge Mendes, lui cherche une porte de sortie depuis plusieurs semaines mais aucun grand club ne semble être intéressé par son profil. En tout cas, pour le moment.Et aussi :

  • L’OM pense à Eric Bailly pour renforcer sa défense centrale

  • Brandon Soppy signe à l’Atalanta (officiel)

  • Dele Alli, direction la Turquie ?

  • Carlo Ancelotti confirme les velléités de départ de Casemiro

  • Morgan Gibbs-White débarque à Nottingham Forest (officiel)

  • Rabiot bloque… Paredes

  • Bruno Guimaraes au Real Madrid ?

  • Nouvelle tentative avortée du PSG pour Skriniar ?

  • L’Ajax Amsterdam refuse une offre hallucinante des Red Devils

  • Rayan Cherki a prolongé à l’Olympique Lyonnais

  • Chelsea : le dossier Pierre-Emerick Aubameyang avance bien

  • Edinson Cavani va rejoindre Villarreal

  • Le Barça cherche encore son latéral droit

Bonjour à toutes et à tous

Bienvenue sur Le Figaro pour suivre une nouvelle journée de mercato football en notre compagnie. Installez-vous, on s’occupe du reste !

Mercato : Memphis Depay tout proche de la Juventus

D'après le quotidien catalan Sport , l'avocat de Memphis Depay, Sébastien Ledure, doit rencontrer les…

Mercato : Le PSG ouvre la porte à Paredes, dragué par la Juve

Le Paris Saint-Germain s'est «ouvert» à l'idée d'un prêt «onéreux» de Leandro Paredes, révèle Sky Sport…

Mercato : Casemiro arrive à Manchester United pour 70 millions d'euros

Le club mancucien a obtenu l'accord du Real Madrid pour transférer son milieu de terrain.

Le Figaro

Le Conseil national de la refondation lancé le 8 septembre, annonce Macron

Le président de la République a notamment promis un «dialogue» sur les services publics.

Emmanuel Macron a annoncé vendredi que le Conseil national de la refondation serait lancé le 8 septembre, en promettant un «dialogue» sur les services publics notamment.

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À la rentrée «nous aurons aussi le chantier de l'école, de la santé, nos grands services publics, avec ce dialogue qu'on lancera dès le Conseil national de la refondation du 8 septembre», a-t-il affirmé à des journalistes après la cérémonie du 78e anniversaire de la libération de Bormes-les-Mimosas (Var).

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait expliqué en juillet que ce CNR vise à «partager les diagnostics à l'échelle de la Nation sur des grands enjeux» notamment la santé, l'éducation, la perte d'autonomie, et qu'il associerait «les responsables des partis politiques, les responsables des groupes parlementaires, des représentants d'associations d'élus des territoires, des représentants des corps intermédiaires, les syndicats en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental».

Interrogé sur les grands chantiers de la rentrée, le chef de l'État a par ailleurs rappelé qu'«on a la guerre en Europe qui est là, il faut continuer les actions diplomatiques (...) tout faire pour la stopper». «Il nous faut derrière œuvrer pour notre souveraineté énergétique, pour accompagner les Français, nos entreprises dans le contexte de cette guerre», a-t-il ajouté. «L'agenda de rentrée sera aussi marqué par le travail» car «on peut aller vers le plein-emploi mais il nous faut continuer à mener les réformes indispensables, c'est ce qu'on va faire dès cette rentrée», a-t-il affirmé, sans oublier «les fonctions régaliennes, la sécurité, l'immigration».

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Sur l'idée d'un droit de vote élargi aux étrangers non communautaires pour les élections locales, le chef de l'État a refusé de commenter «des propositions faites par les uns ou les autres». «J'ai défendu un programme, on a surtout besoin d'unité entre les Françaises et les Français, il faut redonner tout son sens au mot de citoyenneté qui est fait de droits et de devoirs», a-t-il lancé. «Je suis attaché à l'idée qu'on soit juste» mais aussi qu'«à chaque droit on attache un devoir, c'est aussi le sens de la réforme du RSA qu'on fera», a-t-il affirmé.

Car «nous avons à nous tenir unis pour que la France soit plus forte, dans un monde ou les démocraties sont bousculées», a affirmé Emmanuel Macron, plaidant «pour être plus forts en matière de défense, pour notre propre énergie, pour produire plus et donc travailler davantage, afin de nous payer le modèle social pour protéger nos enfants, nos aînés, ceux qui en ont besoin».

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Julien Bayou (EELV) veut déposer une proposition de loi à l'automne pour «bannir les jets privés»

Le député de Paris considère que certaines «élites» sont en «sécession». «Nous sommes sur la même planète, mais plus dans le même monde», raille le patron d'EELV.

Yvelines: la députée MoDem Anne Grignon démissionne après un recours d'un de ses adversaires

Elle avait remplacé Jean-Noël Barrot, élu aux législatives à Versailles puis nommé au gouvernement, alors même qu'elle était désignée remplaçante LREM au Sénat.

Droit de vote des ­étrangers: «La nationalité française, ça veut dire quelque chose»

ENTRETIEN - Sabrina Agresti-Roubache, députée des Bouches-du-Rhône et porte-parole du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, s’oppose, comme Gérald Darmanin, au droit de vote des étrangers pour les élections locales.

Le Figaro

TF1 et M6 proposent la séparation des régies pub télé et radio pour trois ans

Enguérand Renault

INFO LE FIGARO - À deux semaines d'une audience cruciale devant la concurrence, les chaînes listent leurs remèdes.

Le projet de fusion entre TF1 et M6, événement majeur pour le paysage audiovisuel français, entre dans une phase critique. Les 5 et 6 septembre, le collège de l'Autorité de la concurrence auditionnera Bouygues, RTL Group, M6 et d'autres parties prenantes à cette opération. Des discussions cruciales pour les initiateurs de ce mouvement, qui devront convaincre les sages de la concurrence du bien-fondé de leur demande. Ce n'est pas joué. Le 26 juillet, les services d'instruction de l'Autorité de la concurrence douchaient les espoirs de TF1 et M6 en identifiant de nombreux risques d'atteinte à la concurrence sur le marché de la publicité télévisée et ceux de la publicité radio, de l'acquisition de droits audiovisuels et de la distribution des chaînes. Un large panel d'obstacles à surmonter.

Pour répondre à ces critiques, le 12 août, Bouygues et RTL Group ont transmis à l'Autorité de la concurrence leurs propositions de remèdes aux risques identifiés. Cette dernière a lancé, dans la foulée, un test de marché pour savoir si les propositions formulées par le groupe Bouygues suffiront à apaiser les craintes des opposants à la fusion. Ces derniers ont jusqu'au 25 août pour détailler leurs réponses.

À lire aussiRentrée à haut risque pour la fusion TF1-M6

Le gros point noir souligné par les services de l'instruction porte sur la concentration du marché de la publicité télé entre les mains des chaînes TF1 et M6. À elles deux, elles captent 75 % de part de marché.

Séparation des régies

Bouygues et RTL Group vont arguer que le marché pertinent doit être élargi aux plateformes de streaming vidéo, comme Netflix, Disney+, YouTube, qui intensifient leur pression sur le marché publicitaire. Mais, au-delà de l'argument, il faut des concessions. Bouygues et RTL Group en font trois.

Tout d'abord, une séparation stricte des régies publicitaires en télévision linéaire de TF1 et de M6 pendant une durée de trois ans. Une période que l'autorité pourra décider de renouveler trois autres années. Les deux régies auraient une gouvernance autonome avec interdiction de se parler. Ensuite, ils proposent que ces deux régies négocient de façon autonome leurs conditions commerciales. Autrement dit, qu'elles ne fassent pas de couplage publicitaire. Enfin, pour aller plus loin, les groupes TF1 et M6 maintiendraient séparées leurs régies publicitaires sur le média radio. En effet, TF1 commercialise les espaces publicitaires de 130 radios regroupées au sein des Indés Radios, tandis que M6 vend les écrans de sa filiale RTL (RTL, RTL2 et Fun).

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Le remède de la séparation des régies publicitaire avait déjà été utilisé lors du rachat des chaînes TMC et NT1 par TF1 en 2010… Mais, à l'époque, la séparation devait durer cinq ans et non trois comme aujourd'hui.

Circulation des œuvres

Les services de l'Autorité de la concurrence avaient aussi pointé un risque sur le marché de l'acquisition des droits audiovisuels. En réponse, TF1 et M6 prennent l'engagement de limiter la circulation des films français sur les antennes du potentiel futur groupe. Ainsi, pour une durée de trois ans, les films français acquis par le nouvel ensemble ne pourraient être diffusés sur plus de trois chaînes.

Enfin, dernière concession, les groupes Bouygues et RTL Group s'engagent à prolonger d'un an les échéances des contrats de distribution des chaînes des groupes TF1 et M6. Cet engagement est fait pour rassurer les opérateurs télécoms (Orange, Free, SFR) et Canal+, qui distribuent ces chaînes moyennant paiement.

Bouygues espère que ces concessions entraîneront une réponse positive rapide. Car il y a urgence. Si l'ADLC demande d'autres mesures, le processus risque de traîner en longueur. Or, en l'absence de réponse au-delà de mi-octobre, l'opération sera comprise. Car M6 et TF1 devront alors faire face au renouvellement de leurs autorisations d'émettre par l'Arcom, prévu pour mai 2023.

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Comment des panneaux antivax ont pu être affichés pendant près de trois semaines dans les rues de Toulouse

DÉCRYPTAGE - Après la vague d'indignations de professionnels de santé, les autorités publiques ont enfin décidé d'agir pour les faire retirer.

L'influenceur le plus suivi sur Tik Tok obtient la nationalité italienne

Le jeune homme de 22 ans qui compte 150 millions d'abonnés sur le réseau social vit en Italie depuis ses un an.

Bruno Jeudy débarqué de Paris Match

Le patron de la politique et de l'économie du magazine était en désaccord avec la direction.

L'Humanité

Les députés briseront-ils l’inflation ?

Actu

Pouvoir d’achat. Le projet de loi censé contrer la hausse des prix est examiné depuis lundi à l’Assemblée nationale. La majorité promet des « compromis », mais refuse de parler salaires et répète son credo : « Ni dette, ni impôt supplémentaires. »

Florent LE DU

Les députés face à l’urgence, celle d’une inflation qui n’en finit plus de grimper pour approcher les 6 % et des portefeuilles des Français qui se vident en conséquence. Des carburants à plus de 2 euros le litre, des produits de première consommation qui flambent (+ 17 % pour les pâtes en un an, 20 % pour les viandes surgelées, 13 % pour les plats préparés), des loyers qui ont augmenté de 3,6 % en un trimestre… Les hausses de prix se répandent dans la plupart des postes de dépenses des Français.

Quelle ­réponse apporter ? L’ensemble des forces politiques en ont fait un enjeu central de leurs campagnes électorales, avec des philosophies socio-économiques diverses qui s’opposent à nouveau cette semaine au Palais Bourbon.

Sourde aux appels incessants de la gauche à augmenter les salaires, la Macronie défend son « paquet pouvoir d’achat », examiné depuis lundi dans l’Hémicycle. Une série de mesures « qui ne visent qu’un seul objectif : protéger le pouvoir d’achat des Français (…) comme nous l’avons fait depuis deux ans face à des crises majeures », a assuré Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, en introduction des débats.

Les élus du parti présidentiel sont prévenus 

Deux textes (un projet de loi et un projet de loi de ­finances rectificative) sont en jeu. Ils comprennent des mesures de justice maigres mais bienvenues comme la hausse de plusieurs prestations sociales (RSA, prime d’activité, APL, allocations familiales), l’augmentation des bourses étudiantes ou le dégel du point d’indice des fonctionnaires. Mais peu de mesures structurelles pour empêcher les prix de monter à nouveau et impacter réellement et durablement les ressources des Français.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

« À l’heure des pleins qui ne sont plus possibles pour tous, on a un gouvernement qui ne se saisit pas de l’occasion de répondre de manière vigoureuse et décisive aux besoins de la France modeste, qui prend la hausse des prix comme un uppercut », reproche Sébastien Jumel. Le député communiste dénonce une « volonté du gouvernement, presque idéologique, de faire l’impasse sur les salaires ». « À chaque fois qu’on a mis sur la table la question de l’augmentation des salaires, l’exécutif nous a répondu primes et chèques », fustige également le député PS Gérard Leseul, qui déplore d’autres manques importants concernant les prix des transports en commun et des loyers (avec seulement un plafonnement de l’augmentation des loyers à 3,5 %). En attestent les mesures phares de la majorité : un chèque alimentaire de 100 euros (auquel s’ajouteront 50 euros par enfant), la prolongation de la remise de 18 centimes sur le carburant, le bouclier tarifaire sur l’énergie ou le triplement de la prime Macron (défiscalisée et exonérée de cotisations sociales), « au bon ­vouloir des entreprises », a rappelé l’écologiste Sandrine Rousseau.

Renaissance envoie plusieurs signaux aux « républicains »

Des réponses largement insuffisantes, selon les députés de la Nupes, qui promettent de multiplier les amendements et leurs propres propositions lors de discussions parlementaires qui s’annoncent serrées, article par article, point par point. Car, la Macronie et sa majorité seulement relative ne pourront pas passer en force. Après le revers subi, la semaine dernière, avec une loi sanitaire amputée de la moitié de son texte par les votes des oppositions, les députés du parti présidentiel sont prévenus : ils devront écouter, et parlementer. « C’est l’esprit constructif, de compromis, qui nous anime », a avancé Bruno Le Maire, avant de dessiner « des lignes rouges : ni dette, ni impôt supplémentaires », et de préciser qu’il n’irait pas au-delà d’un budget établi à 20 milliards d’euros. « Avoir des idées, c’est bien, mais savoir les financer, c’est mieux », a ajouté Fadila Khattabi, présidente de la commission des Affaires sociales, qui portait son regard sur sa gauche et la Nupes qui proposent hausse des salaires, blocage des prix, hausse plus significative des retraites ou du point d’indice des fonctionnaires…

La majorité n’est donc pas prête à changer de logiciel économique malgré des inégalités sociales qui se creusent. Elle a cependant commencé à céder sur l’individualisation de l’Allocation adulte handicapé, refusée par la Macronie sous le précédent mandat. Un nouveau mode de calcul, qui ne prendrait plus en compte les revenus du conjoint, devrait être appliqué. La Nupes comme LR promettent de se battre à l’Assemblée pour que ce soit le cas dès cet été, et non à l’horizon 2023 comme le souhaite la Macronie. Pour le reste, « j’ai le sentiment qu’ils vont faire des concessions plutôt à la droite qu’à la gauche », s’inquiète Sébastien Jumel. En commission, les députés de Renaissance ont en effet envoyé plusieurs signaux à leurs homologues LR en votant plusieurs de leurs amendements. Comme la suppression des cotisations maladie pour les travailleurs indépendants. Des « gains de pouvoir d’achat », a avancé, lundi, Olivier Dussopt, ministre du Travail, qui ose même prétendre « garantir aux Français de mieux vivre de leur travail ». « Votre projet est dangereux car il donne un blanc-seing aux entreprises pour ne pas augmenter les salaires et ruine les comptes publics : l’intéressement, la prime défiscalisée, c’est moins d’argent pour l’État ; la baisse des cotisations, c’est moins d’argent pour la Sécu, a répondu l’insoumise Clémence Guetté. Résultat, on fait de l’austérité à tout-va dans les services publics. »

La Macronie a par ailleurs voté en commission la défiscalisation plus large des heures supplémentaires, avec une limite annuelle permettant de bénéficier d’une exonération d’impôt sur les revenus de 5 000 euros à 7 500 euros. De quoi s’assurer les voix des LR ? Ceux-ci se savent désirés et ont laissé entendre, ces derniers jours, qu’ils ne voteraient le texte que si leur proposition de bloquer le prix du carburant à 1,50 euro le litre était acceptée. Une mesure également défendue par la Nupes, mais refusée catégoriquement par Bruno Le Maire, selon qui « cela ­ferait exploser les dépenses publiques ». « Cet argument ne tient pas puisque, dans le même temps, il y a un refus obstiné du gouvernement de taxer les superprofits en mettant à contribution les grands mangeurs que sont Total, Engie et d’autres, ce qu’ont fait la plupart des autres pays européens », répond Sébastien Jumel. Sur le blocage des prix comme sur les surprofits, la majorité pourrait être mise en échec.

pouvoir d'achatSalaires et pouvoir d'achatmacronieAssemblée nationale
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200 000 postes à pourvoir. Saisonniers : les raisons d'une grande vacance

Actu

Alors que l’été a commencé, 200 000 postes resteraient à pourvoir dans les hôtels, restaurants et activités touristiques. La faute à des salaires trop bas, des conditions de travail trop difficiles et à la réforme de l’assurance-chômage, qui poussent les travailleurs vers des emplois sédentaires.

Marie Toulgoat

Dans son restaurant de Samoëns (Haute-Savoie), Laurent (1) désespère. La saison estivale est sur le point de débuter, les premiers vacanciers devraient arriver d’ici quelques jours, et le personnel manque toujours à l’appel.

Avec un bar en plus de sa brasserie, il embauche habituellement 23 personnes, dont 17 saisonniers. Cette année, il démarre l’été presque bredouille : il lui manque toujours une poignée de salariés pour accueillir les touristes sereinement. «La clientèle est là, mais nous réfléchissons à fermer une journée par semaine car nous n’arrivons pas à embaucher. C’est un problème », souffle le restaurateur.

Victimes collatérales de la pandémie de Covid

Après une saison 2020 inexistante et une année 2021 marquée par l’incertitude sanitaire, l’été 2022 promet de ne ressembler à aucun autre pour les professionnels du tourisme, de l’hébergement et de la restauration. D’ores et déjà, de nombreux employeurs ont ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.

Car, depuis l’arrivée du Covid, nombreux sont ceux à avoir enterré leur carrière de saisonnier et à s’être orientés vers un emploi sédentaire. «Ici, beaucoup de personnes ont changé de carrière. Les gens ont du mal à joindre les deux bouts, alors ils sont partis », explique Léo Genebrier, du comité CGT chômeurs et précaires d’Ardèche.

Inflation, quelles conséquences sur l’emploi ?

Selon lui, la réforme de l’assurance-chômage est l’une des grandes responsables de cette grande démission des saisonniers, en réclamant aux demandeurs d’emploi l’équivalent de six mois de labeur au lieu de quatre. Conséquence : de nombreux habitués ont laissé tomber les saisons, persuadés de ne pas pouvoir travailler assez pour recharger des droits sans travail sédentaire.

Ces nouvelles règles, Céline Absil en a fait les frais. Guide touristique avant la pandémie et contrainte à l’inactivité pendant les confinements, elle n’a pas pu régénérer ses droits à l’assurance-chômage et a été radiée l’hiver dernier.

De nombreux employeurs on ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.

Cet été, dans le sud de l’Ardèche, où elle réside à l’année, trouver un contrat de travail de six mois n’a pas été une tâche aisée. « Après avoir passé l’hiver sans revenus, je voulais vraiment trouver au moins six mois de travail pour recharger mes droits, mais la très grande majorité des contrats sont de trois mois environ. J’ai finalement trouvé un boulot de commis et de plonge pour six mois dans un bistrot, mais j’ai d’abord dû envoyer une quarantaine de CV », regrette-t-elle.

Elle aussi membre du collectif CGT chômeurs et précaires, elle se rend compte des effets néfastes de la réforme. À l’en croire, ceux qui n’ont pas décidé d’emprunter un nouveau chemin de carrière disparaissent tout bonnement des radars. « Comme ils savent qu’une saison ce n’est pas assez pour recharger des droits et qu’ils ne pourront plus toucher les allocations, ils ne prennent plus la peine de s’inscrire à Pôle emploi », explique-t-elle.

Mais le véritable nerf de la guerre, ce sont les salaires. L’inflation galopante aidant, les saisonniers ne semblent plus vouloir accepter des emplois si précaires, au traitement frisant le Smic et aux heures supplémentaires non payées, comme cela a été très largement la norme durant des années.

Face à cette demande générale d’une rémunération plus digne, certains employeurs ont sorti le chéquier. « À la sortie du Covid, je rémunérais un plongeur 1 500 euros net, aujourd’hui je propose 1 700 euros net, logement compris. Je ne peux pas faire plus, sinon il faudra répercuter sur les consommations », assure Laurent, restaurateur haut-savoyard.

Ras-le-bol généralisé

Pourtant, ces petits coups de pouce restent des initiatives personnelles de la part des employeurs. Au niveau de la branche hôtellerie et restauration, l’histoire est tout autre. En janvier, le patronat a concédé à l’issue de négociations des revalorisations de salaires de 16 % en moyenne. À y regarder de plus près, pourtant, la majorité des saisonniers ne sont pas gagnants. Les premiers niveaux de la grille n’ont eu le droit qu’à une augmentation d’environ 60 euros par mois, déjà aujourd’hui complètement absorbée par la hausse des prix.

L’Espagne consolide son économie en s’attaquant à la précarité

Les saisonniers qui ne travaillent pas dans la restauration, eux, officient pour la plupart sans la moindre revalorisation de leurs revenus. L’année dernière, Vincent en a fait l’expérience. Alors âgé de 20 ans et sans diplôme, il a trouvé un emploi dans une colonie de vacances en Ardèche. Un coup de cœur pour celui qui s’est découvert une passion pour l’animation, mais d’importants sacrifices en termes de rémunération et de conditions de travail. Pendant deux semaines, le jeune homme a travaillé de 7 heures du matin – avant le lever des petits vacanciers – jusqu’à tard dans la nuit, le temps que les longues réunions entre animateurs se terminent, une fois les enfants couchés.

Des journées pouvant atteindre parfois 20 heures pour un salaire de misère : 900 euros net pour les deux semaines. «Comme j’ai signé un contrat jeune et que je n’avais pas de diplôme, il n’y a aucune heure sur mon bulletin de salaire, alors que j’ai travaillé plus de 150 heures. Tout ça ne comptera donc ni pour le chômage, ni pour la retraite, ni pour la formation que j’essaye d’intégrer et qui demande qu’on puisse justifier de 200 heures de travail en animation », se désole Vincent. Cet été, loin des galères de la colonie, le jeune homme a trouvé un emploi dans un centre de loisirs. Le salaire est loin d’être mirobolant, mais la journée de travail se termine lorsque les parents viennent chercher leur progéniture le soir, pointe-t-il.

Je ne peux pas travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger. Pascal Marchand, saisonnier

Cet été, plus que jamais, les employeurs devront donc composer avec le ras-le-bol des salariés pour leur conditions de travail au rabais et proposer un accueil satisfaisant s’ils veulent réussir à embaucher. Céline Absil, elle, est tombée sur un patron prêt à faire l’effort.

Dans son bistrot ardéchois, il a constitué deux équipes, l’une pour le service du midi et l’autre pour le service du soir, supprimant ainsi les heures de coupure du milieu de la journée. «Mon employeur s’est rendu compte que c’était un gros frein et que ça épuisait les équipes. J’ai donc été embauchée pour des journées de 10 à 16 heures », explique-t-elle.

Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalité

Dans le Var, Pascal Marchand, saisonnier depuis vingt-cinq ans, a fait du logement fourni la condition sine qua non de son recrutement. « Je ne signe pas sinon. Je viens du nord de la France, je ne peux pas venir travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger », explique le second de cuisine.

Un secteur entier au pied du mur

Pour l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), organisation patronale, c’est bien sur les logements qu’il faut insister pour renouer avec l’emploi saisonnier. Car si dans les campings et hôtels, les salariés peuvent être logés sur place gratuitement, ce n’est pas le cas dans la restauration, et beaucoup refusent de signer un contrat sans la garantie d’un habitat confortable. « On commence à voir de bonnes pratiques se mettre en place. À Carnac, un camping a été racheté par la mairie pour y loger les salariés, c’est une bonne chose. À Dunkerque, une chambre de commerce a été réhabilitée. Mais il faudrait une réforme globale du logement pour que cet aspect ne soit plus un frein à l’emploi », suggère Thierry Grégoire, président de l’Umih saisonniers.

Avec environ 200 000 postes de saisonniers qui pourraient ne pas être pourvus cet été, l’organisation patronale a d’ailleurs décidé de se tourner vers des candidats outre-Méditerranée. L’Umih envisage en effet de recruter de jeunes salariés tunisiens. Il n’est toutefois pas question de dumping social, assure Thierry Grégoire. « Ce sont des jeunes qualifiés qui souhaitent venir en France pour parfaire leur expérience, avec un contrat de travail de cinq mois au maximum. Ils ont vocation à retourner dans leur pays par la suite », explique-t-il.

Dans tous les cas, le secteur entier semble être au pied du mur. Pour mener à bien les saisons touristiques tout en se passant des rustines de dernière minute, les employeurs devront se retrousser les manches et enfin renouer avec l’attractivité de leurs métiers.

(1) Le prénom a été modifié.

Droit du travail. Un maximum de revendications

Si les emplois saisonniers ont leurs spécificités, le Code du travail ne leur réserve pas de dérogations. Ces postes ne concernent donc que les travaux appelés à se répéter chaque année à des dates à peu près fixes, du fait du rythme saisonnier ou de modes de vie. Exit les surcroîts d’activité et les secteurs non indexés au Code du travail. Les contrats saisonniers relèvent des CDD classiques.

Quel statut pour les saisonniers ?

Mais le droit du travail ne règle pas toutes les difficultés. Voilà pourquoi la CGT, la CFDT et FO revendiquent le versement de la prime de précarité à chaque fin de CDD, afin d’éviter la précarité des travailleurs, ainsi que l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage qui impose de travailler au moins six mois pour ouvrir des droits. L’accès au logement, à la formation, la lutte contre le travail non déclaré et le droit à reconduction des contrats d’une année sur l’autre font aussi partie des demandes des organisations syndicales.

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Entre Macron et la gauche, deux conceptions du pouvoir d’achat

Actu

Analyse Élisabeth Borne a présenté le 6 juillet son paquet de mesures face à l’inflation. Des propositions avant tout destinées à ménager le patronat et le portefeuille des actionnaires, quand celles avancées à gauche visent à instaurer une autre répartition des richesses.

Diego Chauvet

Les mesures adoptées en faveur du pouvoir d’achat par Emmanuel Macron lors de son précédent quinquennat étaient déjà dénoncées par l’opposition comme insuffisantes. L’inflation les a rendues encore plus dérisoires. Entre mai 2021 et mai 2022, les prix ont grimpé de 5,2 % en moyenne. Dans les mois à venir, l’addition sera encore plus salée pour des millions de ménages, alors que les salaires, dans le privé comme ceux des fonctionnaires, stagnent depuis des années. La flambée des prix de l’énergie a particulièrement entamé le pouvoir d’achat des Français, dès 2021, et encore davantage depuis la guerre en Ukraine. En conséquence, au sommet de l’État, c’est le branle-bas de combat pour tenter d’éteindre l’incendie social qui menace.

Ce que contient la loi « pour la protection du pouvoir d’achat » du gouvernement Borne

La  Macronie  brandit chèques et boucliers

En difficulté depuis la perte de leur majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont présenté une série de mesures, le 6 juillet en Conseil des ministres, en vue d’une adoption rapide. Sans préjuger de la bataille parlementaire découlant de la nouvelle donne politique des législatives, il semble déjà évident que le président fait appel aux mêmes méthodes que celles utilisées lors de la flambée des prix des carburants ou, quelques années plus tôt, pour calmer les gilets jaunes. En premier lieu, les « chèques », les « remises », et divers « boucliers ». La remise de 18 centimes à la pompe devrait être prolongée jusqu’à fin août, ce qui coûterait aux finances publiques 2 milliards d’euros. Le « bouclier tarifaire » en vigueur pour le prix du gaz depuis l’automne connaîtrait une prolongation jusqu’à la fin de l’année. Côté chèque, ce sont 9 millions de foyers, selon le gouvernement, qui devraient percevoir 100 euros de « chèque alimentation », augmentés de 50 euros par enfant à charge. Il y a aussi quelques nouvelles variantes.

Quelques pirouettes verbales

D’abord, un « bouclier » pour les locataires : les loyers ne pourraient pas augmenter de plus de 3,5 % pendant un an, tandis que les APL seraient revalorisées du même taux, après une baisse de 10 % depuis 2017. 3,5 %, c’est aussi ce que toucheront en plus les fonctionnaires après de longues années de gel de leur indice. Compte tenu du niveau de l’inflation, ce n’est même pas une remise à niveau. Pour faire face aux critiques sur son ménagement du patronat et des actionnaires, le gouvernement tente quelques pirouettes verbales. Ainsi, le ministre des Transports, Clément Beaune, a indiqué que l’exécutif comptait « demander un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix à la pompe ». Par ailleurs, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a annoncé réunir dans la semaine un comité de suivi des négociations salariales avec les partenaires sociaux. Pour autant, hors de question selon lui de toucher au Smic et de le porter à 1 500 euros net comme le propose la Nupes. Cette mesure phare du programme de la gauche, qu’il qualifie de « démagogique », mettrait « à mal la compétitivité des entreprises, et donc l’accès à l’emploi », ose-t-il. Essayer d’éteindre l’incendie donc, tout en préservant les bénéfices des entreprises.

Un gouvernement pour servir le capital

Porter le  smic à 1 500 euros

C’est justement la différence fondamentale entre les objectifs de la majorité (et de la droite qui défend les mêmes positions) et les ambitions de la gauche. Le projet de loi gouvernemental sera vite absorbé par une inflation qui n’est pas près de ralentir, d’autant moins que l’exécutif refuse de s’attaquer à ses causes, en premier lieu la spéculation. Ce que fait en revanche la gauche. Plutôt que de distribuer des chèques de 100 euros de temps en temps, la Nupes entend augmenter le Smic et engager des négociations salariales pour les autres salaires. Dès fin mai, la coalition avait présenté son plan d’urgence et en expliquait le sens. « L’idée centrale, avait alors expliqué Jean-Luc Mélenchon, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre. » Pour cela, la gauche propose l’arme du blocage des prix. Avec une telle mesure, appliquée par exemple aux carburants et aux produits de première nécessité, plus besoin d’aller solliciter la bonne volonté des pétroliers comme tente de le faire Clément Beaune. Ils se retrouvent d’office mis à contribution, tandis que les spéculations qui font grimper les prix du gaz depuis bien avant la guerre en Ukraine se trouveraient enrayées.

La Nupes veut soigner le « pouvoir de vivre »

Les sénateurs communistes demandent un mission d'information sur l'inflation

Car c’est un autre angle mort du projet de loi d’Élisabeth Borne : pourquoi les prix s’envolent-ils à cette allure ? Certes, la crise sanitaire puis la remise en route de la machine économique mondiale ont pu jouer, de même que la guerre en Ukraine et les sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie. Sauf que la spéculation joue, à l’évidence, également de ces événements exceptionnels. Les sénateurs communistes ont demandé la création « en urgence » d’une mission d’information de la commission des Affaires économiques du Sénat afin notamment, comme le précise la présidente du groupe, Éliane Assassi, d’examiner les origines de l’inflation « et son éventuel lien avec l’anticipation et la spéculation ». Cette mission « flash » pourrait ainsi amener les parlementaires à amender le « paquet pouvoir d’achat » d’Élisabeth Borne avant qu’il ne soit voté. De leur côté, les députés insoumis ont aussi demandé la création d’une commission d’enquête sur « les causes de l’inflation ».

« On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés »

Le député communiste Fabien Roussel a pour sa part déposé un projet de loi visant à baisser de 35 centimes les prix à la pompe : le financement serait assuré par une taxe sur les dividendes des pétroliers. Pour les autres mesures, plutôt qu’un « bouclier », la gauche propose également un véritable encadrement des loyers, fustigé par l'ancienne ministre Amélie de Montchalin. Quant aux fonctionnaires, le dégel proposé par la gauche se montait à 10 %, c’est-à-dire au-delà de l’inflation. « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », avait justifié le communiste Ian Brossat lors de la présentation du plan d’urgence de la Nupes. Macron essaie de maîtriser une crise en sauvant les dividendes de ceux qui s’en nourrissent, quand la gauche propose de relancer l’économie en changeant la répartition des richesses.

Salaires et pouvoir d'achatNupesEmmanuel Macron
Le Figaro

Revivez le festival Sziget 2022 comme si vous y étiez

François Delétraz

REPORTAGE - Cette 28e édition a attiré 450.000 visiteurs à Budapest. Preuve qu'après deux ans de fermeture, le public est toujours là pour écouter de la musique, voir des spectacles et faire la fête.

Budapest

Une 28e édition que l'on pourrait qualifier de reprise. Tant sur le plan de la programmation que sur le plan de l'organisation, avec de surcroît une volonté sociopolitique renforcée. Signe que les organisateurs ne lâchent rien face à Orban. Il fallait oser une telle programmation. Sur la grande scène et devant des milliers de spectateurs se sont succédé le groupe allemand Meute et ses instruments à vent, sorte de fanfare revisitée, et Stromae dans un show magistral – un moment de rap très délicat et étudié qui interroge sur la discrimination.

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La scénographie est signée par le groupe français Les Twins, composé de Laurent et Larry Bourgeois. Mais sur cette Main Stage rares sont les artistes francophones. Leur présence est un peu plus manifeste sur la Freedom Stage avec par exemple Rilès, FKJ ou Myd. Le Sziget attire certes les foules avec des têtes d'affiche comme l'incroyable DJ anglais Calvin Harris, qui a électrisé 10.000 personnes, ou Dua Lipa, qui en ouverture a fait de même.

Oser se laisser surprendre

Mais le Sziget est aussi un grand moment de partage et de convivialité, quelque chose d'un art de vivre. Avant qu'en fin de soirée l'alcool ne produise ses effets pervers. Il faut s'y laisser surprendre. Essayer le labyrinthe des aveugles avec bandeau sur les yeux et canne blanche pour faire l'expérience de la cécité. Ou encore tenter un jeu de balle en fauteuil roulant, se promener dans cette île au milieu du Danube et voir arriver les impressionnantes «vaches sacrées» de la compagnie de Paris Bénarès qui, après un voyage de 40 heures depuis Puceul, en Loire-Atlantique, sont arrivées à Budapest. Énormes marionnettes qui marchent d'un pas de sénateur et fendent la foule. Selfie gagnant assuré. Ou s'amuser à regarder passer le microtaxi du duo hollandais Delinus, toute petite voiture venue d'un manège qui fonce à coups de klaxon.

Musique, cirque et danse

Sziget c'est donc de la musique, des surprises mais aussi de la danse et du cirque. Une programmation fantastique dans tous les sens du terme, élaborée par Ziad Hakim. On a aimé la poésie extrême du court spectacle de l'école de cirque palestinienne, de celle du Japonais Hisashi Watanabe, à la fois contorsionniste et jongleur, et enfin cette équilibriste sur fil, Celeste Zalloechevaria, qui amuse le public avec ses simagrées drolatiques et élégantes. Côté transgression, le Magic Mirror a commandé un show exubérant à des Australiens qui ne font vraiment pas dans la dentelle et qui artistiquement n'a pas grand intérêt. À l’inverse, à deux pas de là, le spectacle de marionnettes vietnamiennes était tout en délicatesse.

Stromae en tête d'affiche

Reste que le show le plus travaillé et le plus abouti fut celui de Stromae sur la grande scène. Avec ses musiciens déguisés en premiers communiants, et l'appui d'une formidable vidéo qui n'est en rien un faire-valoir mais donne le "la" du spectacle. Un Stromae qui joue le chaud et le froid, tantôt assis déprimé dans un fauteuil, et au titre suivant chante «la vie en rose». «Une danse de la joie», lance-t-il au public sans qu'on sache si on peut le croire. Stromae est plus androgyne que jamais, féminin dans sa gestuelle, viril dans sa voix. Si elle s'élève parfois dans les aiguës, elle s'exalte dans les basses. Les clameurs accompagnent son «où es-tu, papa?» et son changement de costume, un blouson pastel qui se fond avec le décor.

Cette fête est aussi une aubaine pour les profiteurs de tous poils, pizzas au prix du caviar et crêpes à 10 euros, on s'en console au magasin Aldi éphémère. D'ailleurs il ne désemplit pas.

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Le chanteur, qui partage sa vie avec Rihanna, comparaissait pour deux chefs d'accusation pour agression avec une arme semi-automatique.

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La direction du Check in Party a convaincu le chanteur une semaine avant le début du festival, suite au retrait d’une tête d’affiche.

Le Figaro

Boualem Sansal: «La fatwa de l’Iran contre Salman Rushdie attente à toute l’humanité»

Alexandre Devecchio

GRAND ENTRETIEN - Réputé pour son indépendance d’esprit, l’écrivain algérien - dont l’œuvre connaît un grand succès dans plusieurs pays européens, et qui vit en Algérie malgré les menaces dont il est l’objet - analyse l’état du danger islamiste après la tentative d’assassinat perpétrée contre Salman Rushdie.

Auteur de plusieurs dizaines d’ouvrages, Boualem Sansal a notamment publié  Le Serment des barbares (Gallimard, 1999),  Le Village de l’Allemand ou Le Journal des frères Schiller (Gallimard, 2008), couronné par quatre prix, 2084. La fin du monde (Gallimard, 2015), grand prix du roman de l’Académie française, et Le Train d’Erligen ou La Métamorphose de Dieu (Gallimard, 2019). Dernier roman paru: Abraham ou La Cinquième Alliance (Gallimard, coll. «Blanche», 2020).

LE FIGARO. - Plus de trente ans après avoir été visé par la fatwa de l’ayatollah Khomeyni, Rushdie a donc été rattrapé par l’islamisme. Cela vous étonne-t-il?

Boualem SANSAL. - Rien ne m’étonne, les islamistes ne se connaissent aucune limite. Égorger un journaliste naïf dans une ambassade sur ordre du palais et le dissoudre dans l’acide dans une baignoire livrée à cet effet par valise diplomatique, c’est banal ; tuer toute la rédaction d’un journal pour des caricatures, c’est une amusette ; condamner, égorger, lapider, brûler, pendre, violer, torturer, défenestrer, c’est viril. Voilà ce que l’islam/isme offre au monde. S’il y a autre chose, je ne l’ai pas vu, désolé. Si quelque chose peut m’étonner chez eux, ce serait qu’ils restent une semaine entière sans ennuyer leur monde avec leurs fatwas, leurs débordements, leurs vociférations, et, pis que tout, avec leurs envolées lyriques à la télé sur la meilleure religion qui soit pour la meilleure des communautés.

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Qu’est-ce que cela nous dit sur l’islamisme?

L’islamisme comme système de gouvernement par la charia et les châtiments corporels et comme instrument de conquête territoriale est encore dans l’enfance, il ne sait pas exploiter la pleine puissance de l’islam, la magie infinie de ses djinns et la geste exaltante de ses héros légendaires.

Il y a deux raisons à cela. La première est que le monde musulman est très arriéré à tous les niveaux de la hiérarchie sociale, il n’a pas réussi à se constituer une élite autonome capable de penser et de repenser le monde. Les plus avancés en sont encore à la récitation, à l’incantation, au blabla sur les mystères du Coran pour épater des publics déjà drogués, ou atteints de wokisme aigu. On est loin des Averroès, Avicenne, Omar Khayyam, Khwarezmi, Ibn Khaldoun, qui disputaient avec les géants grecs Thalès, Platon, Aristote, Pythagore, Hippocrate, Démocrite, Ératosthène, Hypatie. En France, ils sont en dessous de tout. Ne les comparons pas aux penseurs musulmans précités, des aigles de la stratosphère, on aurait le vertige. À part occuper des sinécures royales et se repaître de fromages bien gras, président de ceci, grand imam de cela, avion en “First”, rond de serviette dans les meilleures tables, pantoufles de soie dans les palais de la République, et répéter jusqu’à plus soif l’antienne «l’islam religion de paix et d’amour», «l’islamisme n’est pas l’islam» et rivaliser de pédantisme scolaire, que font-ils de plus? À quoi occupent-ils leurs journées? Les Français aimeraient savoir où vont leurs impôts. Il n’est pas normal qu’en France, en 2022, dans beaucoup de mosquées, on enseigne l’islam aux petits Français comme on l’enseigne dans les madrasas de Kaboul, qu’on désenvoûte les fillettes tous les 21 jours comme on le faisait au Moyen Âge et qu’ils viennent nous parler d’islam des Lumières à la télé comme leurs aïeux le faisaient à la cour du calife. Qu’on ne vienne pas après coup se plaindre qu’il y a des radicalisés dans la couvée.

La deuxième raison est qu’il n’a pas réussi à réaliser son unité et reconstituer le califat, la seule organisation politico-religieuse à même d’exploiter la pleine puissance de l’islam et de l’imposer au monde conformément au plan divin. C’est le grand projet de l’islamisme.

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«Un nouveau mot avait été inventé pour permettre aux aveugles de rester aveugles: islamophobie», a écrit Rushdie dans son autobiographie, Joseph Anton. Avons-nous été aveugles depuis trente ans?

Oui, l’Occident n’a rien vu venir. Sa toute-puissance planétaire l’avait aveuglé. Il avait en particulier sous-estimé deux peuples dans sa conquête réussie du monde, tant ils paraissaient soumis, chétifs, les musulmans et les Chinois ; aujourd’hui il en paie le prix. Il n’a pas senti l’énergie potentielle du nombre, compris les soubresauts de l’histoire qu’il a provoqués, ni les mouvements indépendantistes, ni le formidable espoir levé par la création des Frères musulmans et d’autres confréries aussi pernicieuses, la gigantesque Jamaat e-tabligh (des dizaines de millions d’adeptes dans le monde) ou la petite Ahmadiya (qui n’en compte que 5 millions dans une centaine de pays) et celles très discrètes mais plus pernicieuses qui se disent au service de l’islam des Lumières, généralement fondées par des États musulmans et des organisations islamiques, l’Organisation de la coopération islamique (l’OCI), la Ligue islamique mondiale (LIM), et bien dotées en fonds inépuisables venus de richissimes donateurs.

Rétrospectivement, la fatwa semble avoir ouvert la voie au 11 Septembre, aux massacres perpétrés à Charlie Hebdo, à l’Hyper Cacher ou au Bataclan…

Les meurtres de masse en islam sont vieux comme l’islam et ne sont pas près de disparaître. Le massacre des tribus juives de Médine et les guerres dites de l’apostasie ont été des monuments historiques dans la tuerie de masse. On en a des récits hallucinants. La chose s’est perpétuée et perdurera tant que l’islamisme n’aura pas réalisé son but, la domination mondiale.

Avec sa fatwa, Khomeyni a cassé un verrou fondamental. En tant que religieux de haut rang, il avait autorité pour émettre une fatwa pour blasphème, mais en tant que chef d’État, il n’avait le droit de condamner personne, encore moins pour blasphème, la chose relevant de la justice seule. Khomeyni passe outre ces considérations, il émet la fatwa et charge l’État dont il est le chef de l’exécuter. Il va plus loin, il enrôle tous les musulmans du monde comme exécuteurs du plan divin, moyennant une prime et la promesse d’aller au paradis. Ça c’était nouveau, ça c’était révolutionnaire, c’était le début de la révolution universelle. Il a ouvert la voie au pire, la sortie de l’ordre juridique consacré (la charia) et l’entrée dans l’ère de l’absolutisme. Partout dans le monde musulman, les chefs d’État se sont engouffrés dans la voie ouverte par Khomeyni, ils condamnent maintenant pour blasphème, pour sacrilège mais en les appelant atteinte à la religion, en s’appuyant sur le fait que les Constitutions de ces pays disposent que l’islam est religion d’État.

Comment l’Occident peut-il espérer vaincre l’islamisme avec si peu de moyens et tant de gens troubles dans ses rangs, prêts à toutes les coopérations ? Il faut que les Occidentaux cessent d’être des Occidentaux idiots

Cet attentat peut-il être synonyme de réveil aussi bien pour les sociétés occidentales que pour leurs dirigeants?

La fatwa court depuis trente ans. Avez-vous vu du nouveau durant ce temps? Quand le pouvoir iranien a porté la prime du bourreau de 2,6 à 3,3 millions de dollars, l’Occident a-t-il réagi?

Il faut regarder la réalité, c’est le retour du chacun pour soi, l’affaire Salman Rushdie est l’affaire de Salman Rushdie et du gouvernement américain. En Europe, on compatit, mais on ne va pas refaire le cinéma «Je suis Charlie», nous mettre à mal avec l’Iran et le monde musulman travaillé par un salafisme aigu et des dictatures vieillissantes qui jouent la haine de l’Occident coupable de tout. L’Occident fait le dos rond en attendant des jours meilleurs. La guerre d’Ukraine a apporté un semblant de répit. Le monde musulman qui importe tout a peur de mourir de faim. En ce moment, tout le monde caresse tout le monde dans le sens du poil. C’est gaz contre blé, visas contre OQTF (obligation de quitter le territoire français, NDLR), etc.

Sur le long terme, l’Occident n’a que la diplomatie ou la guerre pour s’en sortir. La guerre, il ne sait plus, il ne peut pas, ne veut pas, et la diplomatie, c’est un sport de riches, les pauvres n’en ont pas les moyens et les salafistes égorgent les diplomates. Comment forcer le destin, telle est la question à ce stade. Si tu ne fais pas la guerre, la guerre viendra à toi!

Et concernant le monde musulman? Cet attentat semble trouver des partisans parmi des chiites et des sunnites. Seraient-ils réconciliés?

Il ne faut pas y croire une seconde, il n’y aura jamais entre eux que des arrangements tactiques sur des cibles politiques ponctuelles. Sur le plan doctrinal, tout les oppose. La haine entre eux est totale et éternelle. Les sunnites sont 1,81 milliard dans le monde et les chiites 150 à 200 millions. La loi du nombre a tranché, mais la guerre n’est pas finie, l’Iran travaille à la bombe atomique contre Israël et «ses complices» les sunnites.

Évidemment que j’ai peur, et tout naturellement je me censure. Je ruse avec les mots. Je tiens compte de l’état des lieux : à part les islamistes, qui ont tous les droits, personne au monde ne peut s’exprimer librement

Votre liberté d’expression au sujet de l’islamisme, et même de l’islam, semble totale. Vous arrive-t-il d’avoir peur, d’avoir la tentation de vous censurer? L’écriture est-elle votre résistance?

Évidemment que j’ai peur, et tout naturellement je me censure. Je ruse avec les mots. Je tiens compte de l’état des lieux: à part les islamistes, qui ont tous les droits, personne au monde ne peut s’exprimer librement. Ma peur ne vient pas que des islamistes, il y a le gouvernement algérien qui est tout-puissant. Le pire pour moi, ce sont les commissaires politiques. C’est incroyable comme la culture FLN a pu produire tant de chiens de garde dans ce pays, tous bien dressés, forts, très acharnés contre ceux qui contestent le régime comme moi. Ici, il y a des lois pour condamner les «antinationaux», mais pas pour condamner ceux qui appellent à leur lynchage public. À qui vais-je me plaindre, ici?

Ma philosophie est d’écrire comme on fonce sur l’autoroute, mais dans les faits, je fais tout à pied.

Rushdie devrait survivre à cet attentat. Et, depuis trente ans, il a continué à écrire. Cela signifie-t-il que tout n’est pas perdu?

Il y aura toujours des écrivains pour écrire et dénoncer, et il y aura toujours des gens pour les en empêcher et les assassiner. Le régime iranien a préféré se servir de Salman Rushdie en le tenant vivant au bout de la ligne, trente années durant, pour terrifier ceux qui seraient tentés de blasphémer.

Il ne faut pas transformer des défaites en victoires. C’est une immense défaite. Que Salman Rushdie soit encore vivant et qu’il ait continué à écrire n’est pas une victoire. Ces gens ont attenté à toute l’humanité avec leur fatwa, pas seulement à Rushdie. Elle court d’ailleurs, pour Salman Rushdie et symboliquement pour tous les hommes qui refusent l’obscurité islamiste. Les seuls qui peuvent en finir avec ce cauchemar sont les musulmans eux-mêmes, ils doivent se lever tous et partout dans le monde et dire stop. Vos grands musulmans, président de ceci à Paris, grand imam à Limoges ou à côté, pourraient arrêter de se moquer de vous et lancer cet appel. Qu’ils aillent à Djedda, Téhéran, Alger, Damas, Bagdad, porter le message de la liberté.

Il ne faut pas désespérer le pèlerin mais il faut le lui dire: l’Occident est à l’agonie. Comment peut-il espérer vaincre l’islamisme avec si peu de moyens et tant de gens troubles dans ses rangs, prêts à toutes les coopérations? Il faut que les Occidentaux cessent d’être des Occidentaux idiots.

Dans un texte publié dans Tribune juive, vous avez souligné que l’imam Iquioussen a autorité pour émettre des fatwas contre X ou Y. Pourquoi faire le lien entre ces deux affaires? Qu’avez-vous pensé des polémiques sur cette expulsion?

L’autorité de l’État, dans un pays démocratique, ne doit en aucun cas être mise en doute. C’est le ministre de l’Intérieur qui l’incarne en premier. Annuler sa décision d’expulser ledit imam de cette manière légère est une atteinte grave à l’autorité de l’État. Je ne sais pas si vous l’avez remarqué: la plupart des prêches de l’imam Iquioussen sonnent comme des fatwas heureuses, mais qui dans la tête de ses élèves provoquent des failles abyssales. Quand il dit à ses élèves:«Vous êtes français, de vrais musulmans, respectez la laïcité, s’il vous plaît», il leur dit en vérité ceci:«Si vous ne respectez pas la laïcité qui est contre l’islam, le gouvernement dira que vous êtes de faux Français et vous accusera d’être de méchants musulmans et il interdira notre sainte religion, et ce n’est pas ce que vous voulez, n’est-ce pas?». J’avais appris ça à l’école de la taqiya quand j’avais 6 ans. Annuler son expulsion est une belle victoire offerte aux forces du mal, tapies dans les replis de la société française.

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Le Figaro

Interdit en Iran, Leïla et ses frères arrive dans les salles françaises

Censuré dans son pays natal, le film de Saeed Roustaee, qui dresse le portrait d'une société iranienne en crise, débarque en France au cinéma mercredi 24 août. Présenté au festival de Cannes, il avait séduit la critique.

En 2021, il avait impressionné avec un film coup de poing sur la drogue: de retour dans les salles françaises avec Leïla et ses frères , Saeed Roustaee dresse le portrait d'une société iranienne en crise à travers le destin d'une famille au bord de l'implosion. Présenté en compétition au Festival de Cannes en mai, ce film fleuve de près de trois heures n'avait pas convaincu le jury. Pourtant, un Iranien était membre du jury: le réalisateur deux fois oscarisé Asghar Farhadi.

Il avait en revanche séduit la presse qui voyait en lui une potentielle Palme d'or et son réalisateur Saeed Roustaee qui, du haut de ses 32 ans, incarne la nouvelle garde du cinéma iranien, avait raflé le prix du jury de la Fédération Internationale de la Critique de Cinéma (Fipresci). C'est dans son propre pays que le film a vu son destin brutalement s'arrêter.

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Censuré

Fin juin, les autorités cinématographiques iraniennes annonçaient avoir interdit le film «jusqu'à nouvel ordre». Motif allégué? Avoir «enfreint les règles en participant sans autorisation à des festivals étrangers (...) à Cannes et ensuite à Munich».

Pas frontalement politique, le film dresse le portrait d'Esmail (Saeed Poursamimi), vieil homme modeste et père de cinq enfants, qui rêve de prendre la tête du clan familial. Un titre honorifique auquel il pense avoir le droit par son âge. Mais voilà, avec ce titre viennent des obligations pécuniaires. Comment contribuer au train de vie du clan alors que ses moyens sont limités et que ses quatre fils sont au chômage? Dans un retournement de situation presque balzacien - comment ne pas voir des similitudes avec l'Eugénie Grandet de Balzac - le spectateur découvre qu'Esmail a, en réalité, bien plus d'argent qu'il ne le fait croire à ses enfants et à son épouse. Vient alors un choix moral pour la fratrie: doivent-ils voler l'argent de leur père ou le laisser l'utiliser pour son couronnement, et donc, voir leur unique chance d'avenir leur filer entre les doigts ?

Au cœur du film, une femme, Leïla, magistralement interprétée par l'actrice Taraneh Alidoosti. Manière pour le réalisateur et son actrice de souligner le rôle de «pilier» qu'ont les femmes dans la société iranienne, avaient-ils confié à l'AFP à Cannes. Mais Saeed Roustaee ne s'arrête pas à la description d'une famille dysfonctionnelle. Le réalisateur de La loi de Téhéran décrit subtilement une société iranienne à bout de souffle tant sur le plan politique qu'économique.

«Lignes rouges»

Lorsque l'AFP l'avait rencontré au printemps, Saeed Roustaee avait déjà en tête une possible censure de son film: «En Iran, il y a des lignes rouges et elles sont nombreuses». «Vous pouvez très facilement être arrêtés si vous ne respectez pas ces lignes rouges», avait-il ajouté. Une censure qui s'exerce donc à deux niveaux: la première permet au gouvernement de «valider» le scénario et la seconde de «vérifier» que le contenu du film est conforme à ses exigences. Si cela venait à ne pas être le cas, le gouvernement peut demander des «changements». Entretemps, le film est privé de sortie.

Début juillet, ce sont deux grands réalisateurs qui ont fait les frais de la censure du régime. Lauréat de l'Ours d'or 2020 à Berlin pour son film Le diable n'existe pas , Mohammad Rasoulof a été arrêté pour avoir cosigné en mai une lettre ouverte exhortant les forces de sécurité à «déposer les armes» face à la colère contre «la corruption, le vol, l'incompétence et la répression». Son camarade Jafar Panahi, Ours d'or 2015 pour Taxi Téhéran , venu s'enquérir de son sort, a ensuite été arrêté et envoyé à la prison d'Evin pour y purger une peine de six ans prononcée en 2010. Face à cette épée de Damoclès, Saeed Roustaee a-t-il déjà pensé à quitter son pays? «Non, avait-il rétorqué à l'AFP sans sourciller. C'est là où nous avons nos racines. C'est notre pays, c'est chez nous».

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Tir mortel d'Alec Baldwin: les conclusions du FBI contredisent la version de l'acteur

Le rapport du FBI sur l'accident ayant coûté la vie à Halyna Hutchins, directrice de la photographie, en plein tournage de Rust, il y a 8 mois, contredit Alec Baldwin. Il prétendait ne pas avoir appuyé sur la détente du pistolet.

Vesper Chronicles, Là où chantent les écrevisses… Les films à voir ou à éviter cette semaine

Une adolescente confrontée à la fin du monde, une jeune femme, ayant grandi loin de la civilisation, accusée de meurtre… Que faut-il voir cette semaine? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

L'actrice Gina Lollobrigida, 95 ans, candidate au Sénat en Italie

La légende du cinéma italien, connue pour son rôle d'Esmeralda dans le Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy en 1956, retente sa chance en politique.

Le Figaro

À Quimperlé, des archéologues découvrent la première pierre de l'ancien couvent des Capucins

Simon Cherner

ARCHÉOLOGIE - Le dépôt de fondation du site religieux retrouvé au début du mois serait le premier du genre à être exhumé en Bretagne.

Qui se souvient encore, à Quimperlé, du couvent des Capucins ?Fondé au début du règne de Louis XIV, cet ancien établissement finistérien a été saisi en 1793, adjugé, revendu puis transformé en collège avant d'être finalement détruit au milieu du XIXe siècle. Le souvenir du site s'est estompé au fil du temps, sauf dans la mémoire des historiens et des archivistes. Des archéologues, aussi. Leurs pelles et leurs truelles ont réalisé, ces derniers jours, une découverte rare en excavant son dépôt de fondation, c'est-à-dire la première pierre posée lors du chantier du couvent.

«Il était courant pour tous les bâtiments religieux de procéder à un dépôt de fondation, cela se faisait d'ailleurs plus généralement bien avant l'ère chrétienne, explique au Figaro Marie Millet, la responsable scientifique de l'opération de fouille. Sous sa direction, les archéologues ont exhumé, début août, le précieux ensemble, d'une apparence distincte des autres vestiges. Cette première pierre un peu spéciale de l'édifice était formée d'un carré de deux blocs de granit, scellés au mortier et sommés d'une croix gravée dans la roche.

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En son cœur, les chercheurs ont découvert une large plaque de plomb couverte de lignes. Un texte en latin. Malgré les concrétions de terre, quelques noms propres pouvaient y être distingués : le pape Innocent X, l'évêque de Cornouaille René du Louët de Coëtjunval, le duc de la Meilleraye, maréchal de France et lieutenant général de Bretagne, ainsi que le jeune Roi-Soleil en personne. «Il nous manque encore le nom de la personne qui a posé la première pierre. L'examen de la plaque après restauration nous en dira plus d'ici deux semaines», assure Marie Millet.

En attendant que les spécialistes se penchent sur les mystères du texte, un premier point de détail a surgi aux yeux des archéologues. «Le dépôt de fondation porte la date du 1er mai 1654», pointe Marie Millet, une note d'émerveillement dans la voix. Rares sont les archéologues à pouvoir dater, clés en main, un objet avec une telle précision.

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«Au jour près, cela n'arrive presque jamais, confirme-t-elle. Grâce aux sources écrites, nous ne connaissions jusque-là que deux autres dates: celle de l'achat de la parcelle par les Capucins, en octobre 1653 et le démarrage de la construction du couvent, en 1656. Cette datation très précise nous permet d'affiner la mise en œuvre du chantier.»

La pratique consistant à commémorer symboliquement la pose de la première pierre d'un bâtiment important est attestée depuis l'époque sumérienne et l'Égypte ancienne. Il est cependant rare de retrouver les dépôts des édifices religieux européens. «Comme ils se trouvent sous les fondations des murs, il est pour le moins difficile d'avoir accès aux dépôts ; et quand on pourrait y avoir accès, ils ont le plus souvent déjà été réutilisés», observe l'archéologue, qui savoure la trouvaille réalisée sur son chantier. Le dépôt de fondation découvert ce mois-ci serait, d'après les chercheurs, le premier retrouvé en Bretagne.

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Aux origines de Quimperlé

Confiée depuis mai aux soins de l'Institut national de recherches archéologiques (Inrap), l'opération de fouille s'étend sur une superficie de 800 m2, à l'emplacement d'un futur conservatoire de musique et de danse. Comme toujours en archéologie préventive, le projet d'aménagement a donné l'occasion de jeter une lumière inédite sur l'histoire d'un petit pan du territoire. Et, en l'occurrence, sur les origines d'un petit couvent de l'époque moderne.

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Mal documenté par les sources écrites, l'ancien couvent des Capucins livre depuis plusieurs semaines ses secrets aux archéologues qui l'arpentent dans l'été quimperlois. Ici réapparaît un cloître ; là pointent les sépultures d'un petit cimetière conventuel et ses énigmes. Entre les mains d'un défunt, les archéologues ont retrouvé un minuscule agglomérat de couleur rouge, de la taille d'une monnaie. La chose est encore mal identifiée. «Il pourrait s'agir d'un cachet de cire, ce qui voudrait dire que la personne inhumée tenait une lettre», propose Marie Millet. Là encore, les examens en laboratoire feront parler le vestige.

Enfin, les archéologues ont également mis au jour, sous le couvent, la trace de plusieurs habitats de la fin du Moyen Âge. Une cour pavée de belle proportion indique qu'une demeure aisée se tenait à l'emplacement du site religieux, avant d'être démolie. Avait-elle été endommagée puis vendue suite à l'incendie qui semble avoir ravagé deux maisons voisines ? Marie Millet et son équipe ont jusqu'au début du mois prochain pour ausculter le sol. Préservés par l'étude, les vestiges subsistants du couvent seront alors détruits par le chantier à venir, exception faite du mobilier récolté. Et de la première pierre du couvent, extraite avec précaution du site, bientôt disparu.

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Mise au jour sur un chantier de construction et décrite comme étant «la première de ce type» jamais découverte, la bâtisse a été réenterrée.

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Selon Le Canard enchaîné, les trois magistrats chargés de l'information judiciaire sur les causes du sinistre pourraient ordonner un non-lieu, faute d'éléments susceptibles de privilégier les différentes pistes d'accidents.

Le Figaro

Erwan Le Noan: «Toute inégalité n’est pas une injustice»

TRIBUNE - Le déclin économique du pays, et donc le risque d’appauvrissement de nos concitoyens, ne peut que s’aggraver si l’on n’ose pas rompre avec l’obsession égalitaire française, argumente l’essayiste.

Consultant en stratégie, membre du conseil scientifique de la Fondation pour l’innovation politique (think-tank libéral) et maître de conférences à Sciences Po. Auteur de La France des opportunités (Les Belles Lettres, 2017).

Le Parlement vient d’adopter la loi «pouvoir d’achat», dont l’essentiel consiste à accroître l’effort de redistribution, déjà parmi l’un des plus élevés de l’OCDE (la part des dépenses sociales y est la plus élevée des pays européens, représentant un peu plus du tiers du PIB et un peu plus de 12.000 euros par habitant en 2020, permettant de réduire considérablement les inégalités après revenus). Insuffisant, ont clamé des responsables politiques de tous bords, considérant qu’il ne serait pas illégitime de taxer quelques grandes entreprises réalisant des «surprofits», au nom de la «justice sociale».

Les propositions d’accroissement de la fiscalité, pourtant aussi l’une des plus importantes (le taux de prélèvements obligatoires était de 47,5 % du PIB en 2020 et celui des recettes publiques de 52,8 % en 2021, en 2e position de l’Union européenne, derrière le Danemark), sont régulières en France. Et dès lors qu’une différence de performance est constatée, émerge la revendication d’accroître les contraintes sur les plus efficaces, soit par la taxe, soit par la réglementation. La régulation «à la française» est souvent conçue comme une façon de freiner ceux qui courent le plus vite plutôt que comme une occasion de réfléchir aux raisons qui ralentissent leurs concurrents.

Les motivations de cet effort de nivellement se trouvent dans ce qu’il faut bien appeler une obsession égalitaire. Comme Tocqueville l’avait relevé, les Français «veulent l’égalité dans la liberté et, s’ils ne peuvent l’obtenir, ils la veulent encore dans l’esclavage».

Cette obsession égalitaire est soutenue par deux confusions habiles, mais néfastes qui révèlent une incompréhension des fondements des sociétés libérales.

La première consiste à assimiler à tort inégalité et injustice: les différences de conditions sont systématiquement dénoncées comme toujours révélatrices d’un état social inéquitable et arbitraire. Or depuis les révolutions du XVIII siècle, le mérite est le critère pour justifier des «distinctions sociales» , marquant un renversement avec les sociétés d’ordre qui prévalaient jusqu’alors et dans lesquelles le destin des individus était profondément lié à leurs origines. Ce basculement est illustré par les beaux mots que Beaumarchais plaçait dans la bouche de Figaro: «Par le sort de la naissance, l’un est Roi l’autre est berger, le hasard fit la distance, l’esprit seul peut tout changer». Aucun autre modèle n’a réalisé la même promesse.

Le mérite est un étalon certainement imparfait. Son lien avec la justice a alimenté maints travaux philosophiques. Il n’en reste pas moins le seul fondé sur l’individu, sa liberté et sa responsabilité corollaire, et non sur une volonté externe, nécessairement arbitraire. Ce n’est pas un hasard s’il est virulemment remis en cause par ceux qui se contentent de renouveler, sous des habits raciaux, les théories marxisantes de domination.

C’est notre obsession égalitaire, et non le libéralisme, qui alimente la fragmentation sociale

La seconde confusion est celle qui fait correspondre égalité et uniformité: la société idéale serait celle où les individus seraient socialement les plus proches les uns des autres, si ce n’est semblables. L’obsession égalitaire repose sur l’illusion dangereuse qu’il serait possible d’atteindre une stabilité sociale totale, dès lors que la société accepterait de se laisser piloter par une autorité externe bienveillante, la prévenant contre toute forme d’aléa. Cette prétention d’harmonie prétend ignorer les bouleversements continus et imprévisibles de l’existence. Elle nie que c’est notre aptitude à les appréhender qui fonde notre autonomie. Plus encore, cet idéal ne peut se réaliser que dans une supervision des comportements individuels et une réformation des préférences personnelles. Dans une société parfaitement stable, il n’y a pas de place pour la liberté.

L’obsession égalitaire ne se contente pas de reposer sur des prémisses erronées, elle produit l’inverse de ce qu’elle prétend défendre: inefficacité économique et iniquité sociale. Parce qu’elle souhaite maintenir la société entre deux bornes, définies de façon exogène comme acceptables, elle est nécessairement conduite à figer les positions de chacun: dans son modèle, la mobilité ne peut se concevoir que contrôlée et administrée, sauf à bouleverser l’équilibre prédéfini, c’est-à-dire à susciter des inégalités. La fonction du politique y est donc de répartir les places, plutôt qu’encourager les chances.

Cette action redistributrice s’effectue nécessairement de façon centralisée, l’État étant le seul échelon pertinent pour tendre à l’immobile perfection souhaitée. Elle encourage le traitement abstrait et statistique, technocratique, des situations individuelles.

Toutes les unités de la société se valant, la différenciation n’a pas lieu d’être: chaque individu, chaque entreprise est supposé se comporter de façon uniforme, selon un plan défini. C’est parce qu’elles prétendent que toutes les écoles de France sont équivalentes que les politiques scolaires reposent sur l’augmentation des moyens et non sur la distinction de leur usage.

Les plus défavorisés en sont les principales victimes, les mieux lotis en capital financier (les CSP + par exemple) ou intellectuel (les enseignants notamment) parvenant à construire des solutions à leur bénéfice. Il en ressort une frustration de la part de ceux qui restent figés en bas de l’échelle sociale. C’est notre obsession égalitaire, et non le libéralisme, qui alimente la fragmentation sociale.

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Dans cet équilibre incertain, tout innovateur, tout méritant devient un perturbateur de l’ordre égalitaire et un contestataire de l’autorité qui lui a assigné une place. Il ne lui reste qu’à se soumettre ou émigrer - chaque année, de nombreux talents quittent ainsi la France.

L’obsession égalitaire tant vantée dans le débat public est donc, en réalité, à la source même de notre déprime nationale. Si la France veut retrouver son dynamisme économique et sa cohésion sociale, elle doit, au contraire de ce qui lui est proposé, apprendre à s’en détacher.

Boualem Sansal: «La fatwa de l’Iran contre Salman Rushdie attente à toute l’humanité»

GRAND ENTRETIEN - Réputé pour son indépendance d’esprit, l’écrivain algérien - dont l’œuvre connaît un grand succès dans plusieurs pays européens, et qui vit en Algérie malgré les menaces dont il est l’objet - analyse l’état du danger islamiste après la tentative d’assassinat perpétrée contre Salman Rushdie.

Jean-Marc Egly: «Dans le système français de la recherche, que vous travailliez bien ou pas, cela revient au même»

ENTRETIEN - La France ne compte que quatre établissements dans le top 100 du classement de Shanghai, publié le 15 août. Pour le membre de l'Académie des sciences, si l'on veut enfin enrayer le déclin relatif de la recherche française, des réformes drastiques s'imposent.

Jean-Éric Schoettl: «Face au fanatisme, l’État de droit ne doit plus tergiverser»

TRIBUNE - Les juridictions suprêmes, nationales ou européennes, tendent à désarmer la puissance publique dans son combat contre le terrorisme islamiste, argumente, exemples d’actualité à l’appui, l’ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel.

Le Figaro

«J'ai pris mes amis dans mes bras et bu de l'alcool» : en Finlande, la dernière soirée très festive de la première ministre fait débat

Elisabeth Pierson

Sur des vidéos diffusées par un quotidien national, Sanna Marin, 36 ans, se déhanche énergiquement en compagnie de personnalités politiques et d'artistes.

C'est le «Finland Gate» de l'été. Dans des vidéos qui circulent depuis mercredi sur les réseaux sociaux, la première ministre finlandaise Sanna Marin, 36 ans, apparaît déchaînée en compagnie de ses amis. Les séquences, capturées sur Instagram et diffusées par le quotidien national Iltalehti, montrent la membre du Parti social-démocrate sur une piste de danse, jean blanc moulant, s'attelant à des déhanchés face caméra avec une énergie telle que les internautes s'interrogent : leur première ministre serait-elle sous l'emprise de la drogue ?

D'autant que, dans l'une des séquences, plusieurs convives, parmi lesquels des personnalités politiques, artistes et autres proches de la chef du gouvernement, feraient allusion à un «gang de la farine», terme désignant usuellement la cocaïne dans le milieu de la toxicomanie.

Pas de drogue, «que de l'alcool»

Sans se laisser déstabiliser, la première ministre s'est défendue des critiques. «Ce sont des vidéos privées et non destinées au public», a-t-elle d'abord rétorqué au journal Iltalehti. La fête, a-t-elle ensuite expliqué jeudi devant la presse finlandaise, aurait eu lieu plusieurs semaines auparavant. La soirée aurait commencé dans un appartement, puis un autre, avant d'enchaîner en «after» dans un bar, puis un second. «J'ai dansé et j'ai chanté, j'ai pris mes amis dans mes bras et bu de l'alcool», a-t-elle confessé. «J'ai une famille, un travail et parfois un peu de temps durant lequel je profite de mes amis». Rien d'anormal donc, affirme Sanna Marin.

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La première ministre se défend d'ailleurs d'avoir consommé une quelconque drogue, ni elle, ni ses amis. «Seulement de l'alcool», affirme-t-elle. Pour preuve de bonne foi, elle a effectué un test de dépistage. Les résultats sont attendus dans une semaine et seront publiés, a-t-elle ajouté. «Je n'ai rien à cacher. Je n'ai pas consommé de drogue, et par conséquent, je n'ai pas de problème pour faire un test», a-t-elle déclaré à la presse. D'ailleurs, si «quelque chose d'illégal s'est produit» ce soir-là, «ce serait alors davantage une affaire de police», a-t-elle indiqué.

«Je vais continuer à être la même»

Face à la polémique, les internautes sont divisés. Certains pointent un comportement indigne d'une chef du gouvernement, quand d'autres se réjouissent de voir une ministre si jeune et décontractée s'amuser un peu. De son côté, l'animateur télé Aleksi Valavuori s'est indigné sur Twitter. «Certains affirment qu'elle est cool... peut-être parmi d'autres adolescents. Mais une responsable d'un pays en crise ?», a-t-il souligné. Et d'inviter la première ministre à «prendre sa veste en cuir» et «démissionner». Riikka Purra, leader du parti de l'opposition d'extrême droite, avait demandé que Sanna Marin se prête à un test anti-drogue, ce qu'elle a réalisé.

La jeune ministre n'en est pas à son premier esclandre depuis son arrivée à la tête du gouvernement, en décembre 2019. Fin 2021, elle était aperçue en boîte de nuit alors qu'elle était cas contact au Covid-19. Pour s'excuser, elle avait expliqué avoir manqué le SMS lui demandant de s'isoler dans l'attente d'un test négatif. Ces dernières semaines, elle a également enchaîné les concerts et les festivals. De son côté, Sanna Marin ne compte pas sacrifier sa jeunesse sur l'autel de la politique. «Je compte bien rester la même personne que j'ai toujours été, et j'espère que les gens seront d'accord. Nous vivons en démocratie, et il y a des élections pour régler ce genre de débat».

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Le Figaro

Notre palmarès 2022 des pays où partir vivre à l'heure de la retraite

Marti Blancho

EXCLUSIF - Santé, climat, fiscalité, sécurité, cadre de vie… Le Figaro a comparé les données de nombreux pays étrangers pour déterminer ceux qui sont les plus adaptés aux retraités français.

«Notre palmarès 2022 des pays où partir vivre à l'heure de la retraite» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

Une fois passées les dures années de labeur vient le repos dûment mérité. Toutes ces années passées en France font parfois naître l'envie de changer de cadre et de profiter de ses beaux jours à l'étranger. Mais l'expatriation à l'heure de la retraite a ses pièges. Alors pour vous aider à choisir la destination idoine, nous avons sélectionné 25 pays prisés des retraités français et compilé des dizaines de données sur neuf thématiques que nous jugeons être essentielles : cadre de vie, culture, divertissement et gastronomie, santé, sécurité, faible coût de la vie, fiscalité, transports, présence française. De quoi avoir toutes les informations nécessaires pour prendre la grande décision de s'expatrier et ainsi réussir son installation à l'étranger.

L'Espagne se maintient en tête

En fin de compte, l'Espagne se maintient en tête de classement ; une première place qu'elle occupait déjà lors de l'édition précédente. Voisin de la France et membre de l'Union européenne avec un coût de la vie moindre, le royaume coche toutes les cases pour séduire les retraités. À tel point que Christian, 75 ans, n'a «plus du tout envie de rentrer en France, même pour les vacances». Le retraité, installé aux îles Canaries avec sa femme depuis huit ans, vante la douceur de vivre et «une mentalité plus ouverte et festive» que dans l'Hexagone.

À l’instar de Christian, quelque 160.000 retraités français sont domiciliés en Espagne. Sa météo clémente et sa longue côte méditerranéenne y sont pour beaucoup. Deux atouts de taille auxquels il faut ajouter une offre culturelle et gastronomique fournie et dynamique. Le pays de Cervantes compte ainsi plus de 250 restaurants étoilés au guide Michelin et 63 recensés par La Liste.

Quant au système de santé, la qualité et l'accès aux soins figurent parmi les meilleurs de notre palmarès. «Il est semblable au français et il y a une bonne densité médicale», assure Philippe Sanchez, fondateur d'une entreprise aidant, entre autres, les retraités français à s'installer et s'intégrer en Espagne. Christian confirme : «C'est un peu plus long qu'en France mais une fois la machine lancée, tout se passe à merveille». Hospitalisé en Andalousie pour une importante opération du dos, il a même trouvé le personnel hospitalier «plus attentionné» qu'en France.

Le Portugal remonte

Derrière l'Espagne, le Portugal décroche la deuxième place et fait encore mieux que l'année dernière. Le pays des œillets fait presque aussi bien que l'Espagne, bénéficiant du climat doux de la péninsule ibérique et d'un coût de la vie encore plus avantageux. Il s'agit aussi de la nation réunissant le plus de retraités français parmi les 25 du palmarès.

Autre avantage du Portugal : une fiscalité plus avantageuse qu'en France, mais moins qu'avant avril 2021, qui a sonné la fin de la fameuse exonération fiscale décennale pour les pensions de retraite étrangères. Le pays n'en reste pas moins très attractif, surtout au niveau de l'immobilier. «Au Portugal vous pouvez acquérir une maison de ville neuve et tout confort à 150.000 euros. C'est impensable en France», affirme Corinne Pfleger, qui prépare sa retraite dans le pays au côté de son mari.

Se préparer bien à l'avance

Viennent ensuite l'Italie et la Grèce puis le Maroc et la Tunisie, laissant ainsi entrevoir l'attractivité du sud de l'Europe et du pourtour méditerranéen pour les séniors français. Il reste à choisir l'expatriation au sein ou en dehors de l'Union européenne, la seconde option requérant plus de démarches administratives.

Dans tous les cas, «vous devrez justifier auprès de vos caisses de retraite un certificat de vie chaque année», pointe Ludovic Herschlikovitz, fondateur du site retraite.com. Ce justificatif crucial permet à un retraité expatrié «de prouver à sa caisse de retraite, de base ou complémentaire, qu'il est en vie et qu'il aspire toujours à toucher sa pension».

Une fois prise la décision de s'installer à l'étranger, il est nécessaire de prendre le temps de bien préparer son expatriation. Philippe Sanchez recommande de se préparer deux ans à l'avance afin d'analyser le marché immobilier, se familiariser avec la langue. L'idéal étant de prévoir quelques voyages, en vue de repérer le lieu où poser ses valises.

Méthodologie détaillée

Parmi l'ensemble des pays du globe, nous avons effectué un premier tri en sélectionnant ceux qui remplissaient les critères suivants :

  • Au moins 1000 retraités français vivant déjà sur place, selon les chiffres de la Caisse nationale d'assurance vieillesse.
  • Au moins 1 million d'habitants.
  • Au moins une zone verte dans le pays (vigilance normale) sur la carte de sécurité du ministère des Affaires étrangères.
  • Aucune guerre, situation fortement conflictuelle ou risque terroriste fort sur son sol dans les 20 dernières années.

Ce premier tri fait ressortir 25 États que nous avons ensuite notés dans sept catégories rassemblant plusieurs critères. Chaque pays est noté sur les critères de:

Coût de la vie

Santé

Sécurité

Transports

  • La distance de la France (capitale à capitale, à vol d'oiseau) compte pour 60% de la note.
  • Le coût des transportscompte pour 40 %.

Culture, divertissement et autres

Cadre de vie

La note finale s'obtient à partir d'une moyenne pondérée des notes de catégories, calculée de la façon suivante :

  • Le cadre de vie a un coefficient cinq.
  • Le coût de la vie a un coefficient trois.
  • La culture, divertissement, gastronomie a un coefficient cinq.
  • Le nombre de retraités français a un coefficient deux.
  • La santé a un coefficient quatre.
  • La sécurité a un coefficient trois.
  • Les transports ont un coefficient deux.
  • S'ajoute enfin un bonus pour les pays proposant des avantages fiscaux aux retraités.

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Le Figaro

«Il va être difficile à détrôner» : le tote bag, un accessoire de communication devenu incontournable

Julien Da Sois

Avant d'être l'objet publicitaire numéro un des entreprises et des organisations, il a traîné ses anses sur les épaules des livreurs de journaux anglais. Popularisé par Jane Birkin, il s'affiche désormais partout, du supermarché à la plage.

Il est devenu un accessoire incontournable, au point de traîner parfois par piles de dix dans nos placards. Le tote bag, ce sac en toile à anses, le plus souvent porté à l'épaule, se substitue désormais de plus en plus aux sacs à main, sacs plastique et autres sacs à dos. En période estivale comme actuellement, il se porte en cabas de plage. Mais il peut vite se transformer en sac de courses ou en sacoche d'ordinateur.

S'il est désormais partout, c'est aux entreprises et organisations en tous genres qu'on le doit, qui ont flairé le potentiel de cet objet en tant qu'outil de communication. «Ils sont entrés dans les opérations marketing. Les marques distribuent désormais des tonnes de tote bags», observe Florian Escoubes, enseignant chercheur à l'Université Toulouse 1 Capitole et auteur d'études sur les objets publicitaires.

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À l’origine pourtant, le tote bag n'avait aucune ambition marketing, mais simplement une utilité fonctionnelle - «tote» signifiant «fourre-tout» ou «trimballer» en anglais. Né au début du XXe siècle, il était notamment utilisé au départ au Royaume-Uni par les postiers. Puis, dans les années 1940, par les livreurs de journaux, aussi bien en Europe qu'aux États-Unis. Durant la même décennie, outre-Atlantique, le grand magasin L. L. Bean a l'idée de distribuer des tote bags à ses clients, initialement pour transporter des pains de glace. Mais «le tote bag a vraiment été propulsé par Jane Birkin, note Philippe Claveau, professeur de marketing à Grenoble École de Management. Dans les années 70, une actrice, mannequin, qui se balade avec un tote bag, ça génère une mode.»

Dix fois plus de demande en dix ans

Si des marques commencent à s'en emparer à partir des années 70-80, ce n'est que récemment qu'il est devenu un outil de communication populaire. «Je dirais qu'il se répand depuis environ une bonne dizaine d'années», estime Géraldine Michel, professeure à l'IAE Paris Sorbonne, où elle est directrice de la Chaire marques et valeurs. Une observation confirmée par les professionnels du secteur de l'objet publicitaire. «Sur les dix dernières années, les demandes reçues en matière de réalisation de tote bags ont été multipliées par dix. Plus rien ne se fait sans tote bag», rapporte Antony Villeger, président de la 2FPCO (Fédération française des professionnels de la communication par l'objet).

« Les entreprises savent très bien que ça va permettre à la marque de circuler dans la vie des gens, d'être vivante dans les rues, et que les gens se l'approprient. »

Avant le tote bag, d'autres objets publicitaires, destinés aux clients des marques mais aussi souvent dans une visée de communication interne - par exemple à l'occasion d'événements de rentrée ou de séminaires -, ont eu leur heure de gloire. «Les gourdes ont énormément marché. L'habillement en entreprise reste aussi un classique, tout comme les stylos et les calendriers, toujours des best-sellers. À un moment donné, on a eu les chocolats et les arts de la table, qui se maintiennent bien. Avec le Covid, on a eu la période des masques également», note le docteur en sciences de gestion Florian Escoubes. Parmi la (longue) liste des «goodies» offerts par les entreprises à leurs collaborateurs, le professeur de marketing Philippe Claveau cite également, pêle-mêle, les porte-clés, les agendas, les casquettes, les clés USB, les batteries externes, les mugs ou encore les sacs à dos.

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Pour Antony Villeger, président de la 2FPCO, «on pourrait attribuer la naissance du mouvement tote bag en France au moment où E.Leclerc a arrêté de donner des sacs en plastique à ses clients, en 1996, pour des cabas réutilisables en plastique». Même si ce n'était pas encore des tote bags que le distributeur fournissait, le terrain était prêt, aidé également par l'importance croissante des enjeux de protection de l'environnement. «Au même moment, une mode du “do-it-yourself” arrivait des États-Unis. Les gens ont commencé à faire leurs propres sacs, avec des messages politiques, d'affirmation, poursuit Antony Villeger. Les entreprises ont vu l'ampleur du phénomène. Elles se sont dit : “Tiens, avec le tote bag, on peut communiquer différemment”.»

«Pas vu comme une publicité»

Car, que ce soit pour une cause, une organisation ou pour une marque qui leur tient à cœur, «les gens aiment prendre la parole, prendre position, dire haut et fort à quoi ils adhèrent», note Géraldine Michel, qui note «un besoin d'identification et d'appartenance». Tout ce que permet le tote bag, que l'on trimballe partout avec soi, et qui explique en grande partie son succès, selon Antony Villeger.

Mais pas que. Son aspect écolo - une croyance largement remise en question ces dernières années - y a contribué, de même qu'un basculement de la population dans son rapport à la publicité. «Globalement, les Français trouvent qu'il y a trop de pression publicitaire, constate Florian Escoubes. Mais d'un autre côté, ils disent toujours vouloir que les entreprises communiquent, mais plus via les canaux classiques.» Le tote bag répond à ces aspirations, «dans le sens où il n'est pas intrusif, pas répétitif, on choisit de le porter ou non, et il n'est pas vu comme une publicité», analyse l'expert de l'écosystème des objets publicitaires.

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Et du côté des marques, que demander de plus que des clients qui font eux-mêmes et volontairement la publicité de la marque ? «Les entreprises savent très bien que ça va permettre à la marque de circuler dans la vie des gens, d'être vivante dans les rues, et que les gens se l'approprient», explique Géraldine Michel. C'est pour cela qu'ils sont en général gratuits, car «cela donne beaucoup plus de visibilité», complète l'auteure de l'ouvrage Au cœur de la marque (Dunod, 2022).

Le tote bag semble donc être l'outil de communication ultime pour les marques. «Il va être difficile à détrôner», confie Philippe Claveau, de l'école de management de Grenoble. Largement plébiscité, c'est de ce succès indiscutable que pourrait venir sa perte. «Le risque est celui de la saturation», pointe en effet Florian Escoubes. Aujourd'hui déjà, «on a chez soi des tote bags à tote bags», concède Antony Villeger. Les professionnels des objets publicitaires en sont conscients, et tentent de plus en plus de convertir les marques au qualitatif plutôt qu'au quantitatif. Car, comme le souligne le patron de la 2FPCO, «on ne veut pas que tote bag devienne le nouveau sac en plastique».

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Le Figaro

Sensualité, langues et baisers : Madonna plus sulfureuse que jamais en une de Paper Magazine

À l'occasion des 40 ans de carrière de la pop star, le célèbre magazine indépendant américain a choisi de glorifier son esprit subversif à travers quatre couvertures de haute volée.

Reine de la pop et «reine de la provoc'». Deux titres que Madonna n'est pas près d'abandonner. Ce jeudi 18 août, la pop star a dévoilé sur son compte Instagram quatre couvertures dédiées du dernier numéro du magazine Paper. La publication indépendante américaine a vu, en effet, les choses en grand pour célébrer les 40 ans de la sortie du premier single de Madonna : Everybody. «Dance and sing, get up and do your thing...» («Dance, chante, lève-toi et fais ce que tu as à faire», NDLR) entonnait-elle dans cette chanson qui l'a fait émerger en octobre 1982. Sur la première couverture, on la voit notamment vêtue d'une perruque rose partager un baiser langoureux avec un mannequin, dans ce qui semble être une boîte de nuit. Le photographe Ricardo Gomes, le styliste Eyob Yohannes et le directeur de la publication Justin Moran se sont ainsi inspirés de cette chanson qui célèbre la fête et le monde de la nuit pour réaliser les quatre couvertures à l'esprit subversif.

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Sur les suivantes, on aperçoit Madonna habillée de collants résille, de multiples colliers argentés, de chaussures à plateformes et également de ses mitaines en cuir, signatures de ses looks. Madonna porte également un corset, un haut en maille fine comme «dévoré» laissant apercevoir sa peau sur une autre couverture du magazine Paper. Les vêtements choisis sont punks, flamboyants et osés à l'image de ce que la chanteuse a porté tout au long de ses apparitions officielles. Ultime coup d'éclat ? Madonna lèche le téton d'un modèle sur la 4e des couvertures qui lui sont consacrées.

«Uniquement avec bon goût»

La chanteuse s'est amusée de ses images sur Instagram avec une légende on ne peut plus provocatrice : «Uniquement avec bon goût ;)». Il faut dire que Madonna est une habituée des images sulfureuses. Quelques jours avant, le 16 août dernier, elle célébrait son anniversaire en Sicile en s'offrant des baisers passionnés avec deux de ses amies sur un fond sonore de That's Amore, le célèbre hymne à l'amour à l'italienne interprété par Dean Martin. Une vidéo qu'elle s'est empressée de poster sur Instagram avec une légende tout aussi malicieuse.

Jet privé, champagne et cadeaux… L’anniversaire fastueux de Choupette, la chatte de Karl Lagerfeld

Le 15 août, l'animal adoré du créateur, disparu en 2019, fêtait son onzième anniversaire. Retour sur une célébration insolite.

Comme une reine à New York : l'apparition altière de Jennifer Lopez dans une robe lilas transparente

La chanteuse a étourdi les passants (et les paparazzi), lors d'une sortie en famille, pendant laquelle elle avait opté pour un look tout en brillance et dentelle.

Cette photo de Lily-Rose Depp en body ajouré fuchsia digne d'une meneuse de revue du Moulin Rouge

L'actrice franco-américaine s'est dévoilée dans une tenue rappelant celle de Nicole Kidman dans le film sur le cabaret, sur Instagram. La fille de Johnny Depp et Vanessa Paradis est l'héroïne de la sulfureuse série The Idol, bientôt visible sur HBO.

Le Figaro

John F. Kennedy, président avant l’heure

Frédéric Brun

LES MYSTÈRES DES MONTRES DE LÉGENDE (5/5) - En 1960, une élégante montre Omega prédisait l’élection du 35e et plus jeune président des États-Unis d’Amérique.

Créations d’horlogers visionnaires ou emblèmes de la pop culture, elles ont appartenu à des reines, des dictateurs ou des rock stars, défrayé la chronique et affolé les ventes aux enchères… Cinq garde-temps dans le tourbillon de l’histoire.

C’était écrit. John Fitzgerald Kennedy devait être élu. Pour ses amis, cela ne faisait aucun doute: il allait décrocher la lune et siéger dans le Bureau ovale. La campagne électorale allait battre son plein et s’achever par une victoire. Pendant ses tours de chant, Frank Sinatra vantait déjà la magie de son copain «Jack». «Montrez-moi un héros, je vous écrirai une tragédie», s’était écrié Francis Scott Fitzgerald. Aurait-il pu rêver meilleur personnage pour un roman, que ce cadet d’une famille de patriciens de la côte Est, devenu le plus jeune président des États-Unis, foudroyé en pleine jeunesse? Sénateur de la Floride, Grant Stockdale connaissait mieux que personne celui que l’on surnommait déjà de l’acronyme JFK. Il le connaissait en tout cas assez pour être certain de sa destinée hors du commun…

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Les deux hommes s’étaient rencontrés en 1949, et ne s’étaient plus quittés. Une amitié qui allait bien au-delà du simple engagement politique. Aussi, dès 1960, quelques mois avant l’élection, il grave sa conviction au dos d’un boîtier de montre, une élégante Omega Slimline, rectangulaire, en or. Sur ce garde-temps sobre et chic était en effet inscrit, de façon prémonitoire: «President of the United States John F. Kennedy from his friend Grant.» Cette montre deviendra rapidement l’une des préférées de JFK, lequel la surnommait d’ailleurs la «Stockdale watch».

Il la portait fréquemment, aussi bien lors de son discours d’investiture, le 20 janvier 1961, qu’à la barre de Manitou, son voilier favori, croisant dans la baie de Narragansett, du côté de Newport. Cette montre aura finalement été acquise aux enchères par Omega en 2005, pour plus de 350.000 dollars. Elle figure aujourd’hui en bonne place au cœur du nouveau musée de la maison horlogère suisse, à Bienne, où elle voisine avec les Speedmaster liées à la conquête de la Lune comme avec la montre refusée par le président Richard Nixon. Omega éditera même une version commémorative de cette montre de forme extra-plate en 2008, avec une désirable série limitée de 261 exemplaires.

Jackie, amatrice de Cartier

Aujourd’hui encore, les experts s’interrogent sur la signification réelle du geste de Grant Stockdale. Certes, le président n’oubliera pas son camarade, qu’il nommera de façon très symbolique ambassadeur des États-Unis en Irlande, où sont les racines du clan Kennedy. Mais le cadeau semble n’avoir été dicté que par l’amitié. De même pour la montre Hamilton 505, réalisée sur mesure contenant dans son cadran un portrait des enfants de JFK. Une pièce offerte par l’ancien gouverneur de Pennsylvanie David Lawrence. Le charisme ne s’explique pas, et dans le cas de JFK, il est évident. Même un demi-siècle après son assassinat, son aura reste irradiante. Qu’importent les distorsions entre ses discours et ses actions. Qu’importent les dissonances entre la carte postale du couple idéal ou les portraits officiels avec les grands de ce monde, et les photos volées du coureur de jupons, copain des vedettes louches des casinos de Las Vegas. La lumière est toujours plus intense grâce à la part d’ombre.

Lorsqu’il entame sa carrière politique, en 1946, le représentant du Massachusetts ne porte déjà plus la montre Bulova de forme tonneau en or que lui avait opportunément offert une jeune admiratrice en 1941, en pleine bataille du Pacifique où le fils de famille se couvrait de gloire et de décorations. Dès 1957, c’est une montre ronde extra-plate de Cartier, sobrement gravée «JFK» sur le fond qui vient ceindre le poignet du politicien. Un présent de sa femme, Jacqueline, pour leurs quatre ans de mariage. Elle lui offrira d’ailleurs également une élégante montre Tank de Cartier. Jackie aimait son chic français. Cette Tank entrera d’ailleurs dans l’histoire de l’Amérique contemporaine, puisque JFK la portait à son poignet à Dallas, le jour de l’attentat.

En 1963, Jackie en recevra à son tour une en cadeau de la part du prince Stanislaw Radziwill, dit «Stas». Au dos de la Tank, la gravure reproduit l’écriture manuscrite de son beau-frère: «Stas to Jackie / 23 Feb. 63 / 2:05 AM to 9:35 PM.» Un code secret? Plutôt le joyeux souvenir d’une randonnée spéciale de 50 miles organisée à Palm Beach. Une montre qui constitue en soi le témoignage d’une époque. Tout comme sa Piaget au cadran ovale en pierre de jade, sertie de tourmalines vertes et de diamants, cette montre Tank de Cartier était l’une des favorites de Jackie Kennedy Onassis.

Autres temps, autres mœurs et autres stars… Ce talisman horloger est détenu aujourd’hui par une certaine… Kim Kardashian. La vedette de téléréalité en fit en effet l’acquisition aux enchères, pour 340.000 euros, le 21 juin 2017, chez Christie’s, à New York. Elle n’aura toutefois pas osé la porter, il y a peu, en même temps que la robe de Marilyn Monroe. Cette fameuse robe diamantée, dit-on cousue à même la peau qui drapait la star platine quand elle chantait Happy Birthday Mister President. La légende dorée veut que, cette nuit-là, dans les coulisses du Madison Square Garden, l’étoile ait même offert au lion, pour ses 45 ans, une montre Rolex en or, gravée «Jack, with love as always from Marilyn May 29th 1962». Un seul cliché subsiste de ce moment, malgré les ordres donnés par Kennedy de se débarrasser du moindre témoignage gênant. Certains croient y voir la Rolex Day-Date en or dans le creux de la main de la jeune femme. Comme sur les conditions réelles de sa mort, le mystère reste entier…

Une autre incertitude demeure, au sujet d’une gravure présente sur une autre montre du couple présidentiel aussi mythique que tragique. Il s’agit de la dédicace «FALJ» que Jackie a fait ajouter sur le boîtier d’une montre de son premier mari. La traduction en est connue: «For Ari Love Jackie». Mais pourquoi la nouvelle madame Onassis aurait-elle offert à son deuxième époux un objet aussi personnel, cher au cœur de JFK. Pour transmettre un autre talisman? La montre en question porte par ailleurs sur son fond la mention «To President John F. Kennedy from the Evangelines, 1963». L’inscription atteste la provenance du cadeau, offert en son temps par Evangeline et David Bruce. Ambassadeur à Londres, David Bruce jouera un rôle prépondérant dans la campagne présidentielle de JFK. Ce couple influent de la haute société américaine a alors choisi une montre de qualité suisse, ronde, en or 14 carats, et étanche. Selon Evelyn Lincoln, la secrétaire de JFK à la Maison-Blanche, le président avait l’habitude de la porter lors de ses moments de natation matinale. La pièce est signée Nastrix, une enseigne chic de New York distribuant différentes montres de luxe outre-Atlantique. Finalement, même sur les montres, l’histoire des Kennedy et de leurs contradictions s’écrit à jamais en lettres d’or.

Si vous deviez adjuger l’Omega de JFK aux enchères?

Par Marie Sanna Legrand , directrice associée horlogerie de collection chez Artcurial

«C’est une montre mythique, en témoignent les nombreuses photos de Kennedy l’arborant au poignet. Si demain, cette pièce devait être présentée une nouvelle fois en vente, elle déclencherait certainement une belle bataille d’enchères. La cote pour une montre de ville similaire des années 1940, en or, reste relativement modeste. Mais le résultat pourrait être largement supérieur aux 350.000 dollars de 2005. Un objet personnel d’un président des États-Unis au destin si tragique suscitera évidemment l’intérêt d’amateurs d’horlogerie, ainsi que d’adorateurs de JFK, ou de ce qu’il représente: un symbole de toute-puissance, l’image ultraglamour des USA. Plus que la montre en soi, c’est ce qu’elle symbolise qui accroît sa valeur. Lorsque vous proposez une pièce ayant appartenu à un grand homme, vous ne vendez plus une montre, mais un chapitre d’histoire. Cette Omega Slimline est historique. Ce type d’objet est particulièrement rare à la vente. Lorsqu’elles sont proposées sur le marché, elles sont en général convoitées par des musées. Le moment de leur mise en vente est souvent l’unique chance d’en faire l’acquisition. Une montre estampillée «Kennedy» fait toujours sensation. Les derniers modèles ayant appartenu à Jackie Kennedy Onassis ont atteint des sommets en ventes aux enchères. L’une d’entre elles fait d’ailleurs désormais partie du Musée Piaget.»

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Le Figaro

Six mois, trois pays, trois tonnes de déchets à collecter: l'épopée de six étudiants français en Asie du Sud-Est

Eliana Seroussi

FIGARO DEMAIN - Arrivés en Indonésie avec pour seul bagage un sac à dos, ces six jeunes Français accompagnent la population locale depuis plus d'un mois dans le ramassage de déchets.

4 juillet 2022. Sac à dos sur les épaules et sourire aux lèvres, six étudiants venus des quatre coins de la France embarquent direction l'Indonésie. Le projet est clair et tout le monde s'est préparé psychologiquement : six mois, trois pays et trois tonnes de déchets à collecter.

Il y a presque un an, Louise, Nina, Ewan, Bérangère, Thibault et Alexandre créent l'association MOICA (Marine & Ocean Initiative Cleaning Action) dans le cadre de leurs études de commerce. Un projet ambitieux, parti de leur indignation face à la découverte du «septième continent de plastique» au nord de l'océan Pacifique, un vortex de débris polluants occupant six fois la taille de la France. Arrivés à Bali le 4 juillet dernier, ils accompagnent l'association locale Sungai Watch en nettoyant les rivières et en posant des barrières flottantes pour stopper la propagation des déchets.

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L'objectif est aussi de sensibiliser les touristes et les locaux, tout en communiquant leurs résultats avec l'Europe via les réseaux sociaux. De leur fuseau horaire, les six jeunes racontent au Figaro le début de leur périple.

«On a réussi, mais pas sans stress»

Tout commence sur les réseaux sociaux, avec une idée que Bérangère relaye via des groupes de jeunes étudiants. En septembre 2021, l'équipe est déterminée et au complet. Avant de partir, encore fallait-il couvrir l'intégralité des frais : «on devait atteindre un montant très précis avec l'aide de sponsors et on a réussi, mais pas sans stress», explique-t-elle.

Avec la pandémie de Covid-19, «c'était compliqué de nous faire confiance. Les donateurs étaient frileux car c'était une destination à l'étranger et on n’était pas sûrs de pouvoir partir, reprend Nina, mais on a jamais abandonné». Après des mois de travail en parallèle de leurs études, l'équipe bénéficie de l'aide financière de huit structures françaises dont le Crédit Mutuel et Rotary International. La jeune association scelle également des collaborations avec les associations locales Sungai Watch (Indonésie), Preciousplastic Bangkok (Thaïlande) et Mealdei (Cambodge), qui s'occupent de ramasser, trier et réutiliser les déchets.

Finalement, passeports en main à l'heure du départ, «seule la joie reste», affirme Nina. Sur place, racontent-ils, «les rivières sont tellement couvertes de déchets qu'on ne voit même plus la surface». Tous s'enfoncent jusqu'à la taille dans l'eau de la mangrove balinaise et commencent leur mission.

Une fois les pieds dans le marais de Denpasar (sud de Bali) entourés de palétuviers - arbres tropicaux -, «on réalise qu'on n'a pas travaillé pour rien», poursuit-elle. Ce premier ramassage de déchets, dit «cleanup» (nettoyage, en français), s'est fait sans inquiétude et avec une grande fierté.

Du plastique à 30cm sous terre

«On s'est tous pris une claque», déclare Bérangère. Pour Thibault, «le plus choquant c'est la profondeur des déchets. On en ramasse d'abord un ou deux, puis en creusant on tombe encore sur du plastique à 30cm sous terre». Dans le ramas, des sacs plastiques, des pailles, des habits en tous genres, de la sandale au nœud de papillon, et parfois, une valise à l'effigie de Paris et sa Tour Eiffel.

«On voit aussi des animaux créer leurs habitats au milieu des déchets, poursuit-il, c'est impressionnant de voir à quel point la pollution fait partie intégrante du paysage». Autour d'eux, les sacs plastiques sont coincés dans les arbres de l'écosystème fragile, de quoi presque oublier les centaines de kilomètres qui les séparent des métropoles asiatiques.

Malgré ces scènes de désolation, les six étudiants ramèneront avec eux de belles histoires de partage. «Comme notre démarche n'est pas accusatrice, la population est très ouverte et prend très bien notre initiative», explique Bérangère. «Il y a une bonne ambiance dans les cleanups et puis on nous fait développer une résistance aux petites bêtes du quotidien», ajoute-t-elle en souriant. Pythons, scorpions, araignées, cafards et «les moustiques !», s'exclame Louise.

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Individuellement, «on fait beaucoup plus attention à nos déchets, ajoute Bérangère, on se dit qu'en France le zéro déchet est vraiment réalisable car il existe des solutions alternatives, des infrastructures, alors qu'ici la culture du plastique est encore ancrée».

Le 30 août, direction la Thaïlande pour une série d'ateliers de sensibilisation auprès des locaux et internationaux car, souligne Bérangère, «si on ne va pas à la racine du problème rien ne changera. On veut montrer à l'Europe ce qu'il se passe à l'autre bout du monde».

La nouvelle fusée de la Nasa en place pour son décollage vers la Lune dans 12 jours

Artémis 1 deviendra la fusée la plus puissante au monde à décoller. Cette première sortie s'effectuera sans équipage et elle durera 42 jours au total.

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Rajeunir: les étonnantes découvertes de la médecine anti-âge

ENQUÊTE - Ô vieillesse ennemie! En France et dans le monde, le XXIe siècle sera celui du grisonnement. Inéluctable? Peut-être pas selon quelques scientifiques de pointe. Ils considèrent le vieillissement comme une maladie que l’on pourra soigner dans le futur.

Pollution du fleuve Oder à la frontière polono-allemande: la cause reste inconnue

Des dizaines de tonnes de poissons morts sont repêchées depuis plusieurs jours. Pour l'instant aucune substance toxique n'a été repérée.

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Le Figaro

Notre critique de la série Bad Sisters: un crime au nom des femmes sur Apple TV+.

Constance Jamet

CRITIQUE - Quatre sœurs décident de liquider le mari toxique de la cinquième, dans cette tragicomédie irlandaise loufoque à souhait. Décryptage de cette série à ne pas manquer avec le mobile du crime, la comédienne Anne-Marie Duff.

La comédienne et réalisatrice irlandaise Sharon Horgan a le sens de la famille. Dans la comédie douce-amère de Canal+ This Way Up, elle campait la sœur aînée de la fragile Aisling Bea. C’est encore en chef de famille qu’elle apparaît dans Bad Sisters, récit loufoque de quatre sœurs qui rêvent d’assassiner leur beau-frère toxique et finissent par passer à l’acte. Un synopsis familier puisque la tragi-comédie irlandaise d’Apple TV + est l’adaptation du feuilleton flamand Clan (découvert sur arte.tv).

Une bonne dose d’absurde

Ayant perdu leurs parents dans un accident de voiture il y a deux décennies, Eva, Grace, Ursula, Bibi et Becka Garvey étaient inséparables jusqu’à ce que John Paul, l’époux de Grace surnommé «le connard», ne vienne enrayer la mécanique, à coups de menaces et de remarques dénigrantes. Le pervers narcissique, qui tourmente à tour de rôle les Garvey, a les neuf vies du chat. Il résiste aux tentatives de meurtre jusqu’au jour où son corps sans vie est retrouvé par son épouse opprimée.

Si Bad Sisters s’ouvre sur le trépas du tortionnaire, la série, tel un Cluedo, nous laisse dans l’incertitude quant au mode opératoire et à l’auteur du crime. Les dix épisodes font défiler à l’aide de flash-back les plans de plus en plus foireux et farfelus des sœurs Garvey (empoisonnement, électrocution, etc.) pour se débarrasser du tyran puis déjouer les soupçons d’assureurs trop curieux.

Facéties et joie de vivre

Se déroulant dans les banlieues de Dublin, Howth et Malahide plombées sous un ciel de traîne, la fiction transpire la joie de vivre, la facétie et l’élocution rapide des Irlandais. Le tout avec une bonne dose d’absurde, là où l’original se voulait plus polar. « Je n’avais jamais joué une héroïne faisant partie d’une fratrie. Je n’ai pas non plus de sœurs. Cette camaraderie et cette entraide, renforcée par des semaines de répétition, ont été une découverte. Avec ces cinq portraits de femmes, Bad Sisters montre la variété de l’expérience féminine et sa complexité accrue au XXIe siècle», souligne Anne-Marie Duff (Shameless, Sex Education), charmée par «l’amoralité» de ces héroïnes confrontées «aux limites de leur éthique et à leurs instincts les plus bas».

Mécanismes d’emprise

Dans la peau de l’effacée Grace, la comédienne joue une partition plus «opaque» que l’extravertie Horgan, parfaite en Eva, vieille fille alcoolique, maman de substitution. «Il fallait faire cohabiter la Grace éteinte et celle qui revit au contact des siens. Le plus précieux a été de travailler sa relation avant John Paul, de remonter aux racines de leur attachement pour comprendre quelle avait été l’étincelle amoureuse. Comment s’est installée leur codépendance?», confie la comédienne qui a puisé dans ses visites à une association de femmes victimes de violences conjugales pour restituer les mécanismes d’emprise. Aussi mielleux et ténébreux que dans Dracula, Claes Bang est le parfait John Paul. Prévenant et égocentrique. «Les femmes comme Grace qui restent ne sont pas faibles, elles sont conditionnées. Au-delà des situations cocasses, Bad Sisters peut aussi permettre à certaines de prendre conscience des mauvais traitements qu’elles subissent et de réagir», plaide Duff. Et de conclure: «C’est aussi un appel à prendre soin de ses proches

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Black Bird, Irma Vep, Oussekine, Chloe, The Tourist, Pistol... Dix miniséries pour finir son été

SÉLECTION - Alors que l'ère de la «Peak tv» ne montre aucun signe de faiblesse, Le Figaro dresse la liste de ses coups de cœur à rattraper tranquillement d'ici la rentrée.

Marion Campan, comédienne dans OPJ sur France 3, retrouvée morte

Le corps de l'actrice, qui incarnait un médecin légiste dans la série policière, a été découvert lundi 15 août chez elle à Saint-Paul, sur l'île de La Réunion.

Notre critique de She-Hulk : une géante verte drôlement féministe sur Disney +

La cousine de Bruce Banner affirme sa personnalité de femme dans cette comédie judiciaire Marvel un peu trop gentillette. She-Hulk, une série à regarder sur Disney +.

Le Figaro

Guerres de l'eau: les 12 points de tension à travers le monde

Service Infographie

INFOGRAPHIE - Les zones de confrontation pour l'accès à l'eau se multiplient sur les cinq continents, à mesure que la population augmente et que la ressource se raréfie.

1. Sénégal-Mauritanie : un barrage au Sahel

Dans le sillage du conflit qui a opposé les deux pays dans les années 1990, il est à craindre que l'exploitation du barrage de Diama sur le fleuve Sénégal contribue à attiser les tensions en bouleversant l'équilibre précaire entre éleveurs et agriculteurs. Le barrage est géré par l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), qui compte quatre États membres : Sénégal, Mauritanie, Mali et Guinée. Il permet le remplissage du lac de Guiers (Sénégal), du lac de R'kiz et de la dépression de l'Aftout-es-Sahel (Mauritanie), et fonctionne « en binôme » avec le barrage hydroélectrique de Manantali au Mali.

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2. Slovaquie-Hongrie : bras de fer sur le Danube

Un différend portant sur la régulation des eaux du Danube empoisonne les relations entre la Hongrie et la Slovaquie. Au cœur de ce litige, un accord conclu en 1977 visait à limiter les crues et à faciliter la navigation sur ce fleuve capricieux. Mais l'effondrement du bloc soviétique a libéré l'expression de revendications divergentes de part et d'autre de son lit. La Cour internationale de justice de La Haye, saisie en 1993, a condamné les deux parties pour non-respect du traité.

3. Ukraine-Russie : le canal de Crimée

L'alimentation en eau de la Crimée alimente les tensions russo-ukrainiennes depuis l'annexion illégale de cette péninsule par Moscou en 2014. Les autorités de Kiev, résolues à en reprendre le contrôle, ont fermé en 2019 les vannes du canal creusé dans les années 1960 pour y acheminer une partie des eaux du Dniepr. Le territoire, qui en tirait jusqu'alors 85% de son eau potable, a depuis été confronté à une sécheresse récurrente. Aussitôt après avoir envahi le sud du pays, fin février, l'armée russe a remis le canal en fonction.

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4. Liban : le château d'eau du Moyen-Orient s'assèche

Pour la première fois, le Liban est en situation de « stress hydrique extrêmement élevé » selon un rapport du World Resources Institute. Des régions sont menacées de désertification. En cause : le réchauffement climatique, mais aussi la grave crise que traverse le pays depuis 2019. Pour l'heure, les conséquences restent nationales, mais elles pourraient s'étendre au niveau régional.

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5. Turquie-Irak-Syrie : le droit à l'eau revient au plus fort

Les niveaux du Tigre et de l'Euphrate, qui traversent la Turquie, la Syrie et l'Irak, ont drastiquement baissé. Grâce à de grands barrages, Ankara réduit le débit d'eau à ses voisins, alors que l'Irak subit une sécheresse pour la troisième année consécutive et que des millions de Syriens pourraient bientôt manquer d'eau. Bagdad et les autorités kurdes et arabes du nord de la Syrie accusent Ankara de faire de l'eau une arme politique.

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6. Éthiopie : barrage sur le Nil, crise régionale

Le « grand barrage de la Renaissance » que l'Éthiopie a entrepris de construire sur le Nil bleu, principal affluent du Nil, constitue un grave sujet d'inquiétude pour le Soudan et l'Égypte, situés en aval. Pour l'Éthiopie, le projet est d'importance vitale. Les ingénieurs éthiopiens souhaiteraient le faire aboutir d'ici deux ans et demi. L'Égypte et le Soudan réclament l'arrêt des remplissages en attendant qu'un accord tripartite soit conclu.

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7. Yémen : la guerre et le qat

Au Yémen, en guerre depuis 2015, l'eau est un enjeu stratégique. « Avant même le début des combats, le pays était en grande difficulté, explique Franck Galland. On ne comptait plus que 250 m3 d'eau par an et par habitant dans la capitale en termes de ressources renouvelables, quand le niveau de stress hydrique est de 1000 m3. Pendant 30 ans, l'eau a été principalement utilisée pour produire le qat. En règle générale, 85% des ressources d'un pays sont utilisées pour l'irrigation et l'agriculture. Au Yémen, les cultures de qat consommeraient 60% des ressources du pays. »

8. Inde-Pakistan : dispute pour l'Indus

L'Indus prend sa source au Tibet, parcourt l'Inde, puis la partie du Cachemire sous administration pakistanaise, avant de couler au Pakistan et de terminer sa course dans la mer d'Arabie. À la partition en 1947, les terres irriguées se sont retrouvées au Pakistan, mais l'Inde a conservé la majeure partie de l'approvisionnement en eau. Depuis 1960, la gestion du fleuve est assurée par un traité. Mais l'Inde menace régulièrement de couper l'eau à son voisin, ou lâche trop d'eau dans des régions inondées. La question attise par ailleurs le conflit au Cachemire.

9. Chine-Laos-Vietnam : des barrages sur le Mékong

La multiplication des barrages hydroélectriques par la Chine en amont du plus long fleuve d'Asie du Sud-Est menace l'approvisionnement en eau des 60 millions d'habitants qui, du Laos au Vietnam en passant par la Birmanie, la Thaïlande et le Cambodge, en dépendent pour l'agriculture et la pêche. Depuis 1995, une Commission du Mékong est censée arbitrer leurs désaccords. Mais le refus de la Chine de se soumettre à ses arbitrages nourrit des tensions récurrentes.

10. Canada-États-Unis : Un accord en péril

Le Traité du fleuve Columbia, ratifié par les États-Unis et le Canada en 1964, a abouti à la construction de quatre énormes barrages hydroélectriques pour réduire le risque d'inondation et produire des milliards de dollars d'électricité. Certaines dispositions de l'accord expirant en 2024, des négociations sont en cours entre les deux pays pour le moderniser… Mais des représentants américains, le trouvant trop coûteux, veulent le réformer entièrement.

11. États-Unis -Mexique : la sécheresse attise les tensions

Le Colorado, qui court dans le sud-ouest des États-Unis et au Mexique, est l'un des plus régulés et des plus aménagés de ces pays. Mais le fleuve est plus aride que jamais : l'Arizona et le Nevada doivent s'accorder pour partager l'eau, et la sécheresse alimente des tensions avec le Mexique. Ce dernier doit, en vertu d'un accord signé en 1944, alimenter le sud des États-Unis de 450 milliards de litres d'eau par an. Le Rio Grande étant à sec, les États-Unis veulent ainsi récupérer les millions de m3 d'eau du Colorado.

12. Brésil-Argentine-Paraguay : tension sur le Rio Parana

En 1979, les trois pays mettaient fin à dix ans de conflits en signant un accord sur l'exploitation conjuguée des eaux du Rio Parana aux confins des trois États. Il a notamment permis la construction du barrage d'Itaipu à la frontière entre le Brésil et le Paraguay. Il prévoyait également la construction du barrage de Corpus édifié en commun par l'Argentine et le Paraguay, mais celui-ci n'a pas vu le jour. Les termes du traité, qui expire en 2023, mécontentent le Paraguay.

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«J'ai pris mes amis dans mes bras et bu de l'alcool» : en Finlande, la dernière soirée très festive de la première ministre fait débat

Sur des vidéos diffusées par un quotidien national, Sanna Marin, 36 ans, se déhanche énergiquement en compagnie de personnalités politiques et d'artistes.

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Au Mali, les mercenaires russes désormais en première ligne face aux djihadistes

DÉCRYPTAGE - En plein retrait de la force française Barkhane au Mali, le président russe Vladimir Poutine mène une étape symbolique de l’offensive tous azimuts de Moscou en Afrique.

Guerre en Ukraine : Macron appelle au retrait des forces russes de la centrale de Zaporijjia

LE POINT SUR LA SITUATION - Le Figaro fait le point sur les dernières informations issues de journalistes, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales et d'organisations internationales.

Le Figaro

Neuf secrets pour réussir ses photos de vacances à coup sûr

Pour certains, les vacances sont encore là. Sur la dune du Pilat ou dans les calanques de Cassis, il s’agit aussi de le faire savoir sur les réseaux sociaux, la photographe et YouTubeuse française Tycia nous livre ses astuces et conseils pour réussir enfin ses photos de vacances.

Tant attendues, les vacances d'été sont le moment idéal pour lézarder sur les plages de Méditerranée, vadrouiller dans les Cévennes et, bien sûr, de photographier son séjour. De quoi épater la galerie sur Instagram ou lors du prochain dîner entre amis.

Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui nous bombardent toute l'année de clichés de vacances, aussi affriolants les uns que les autres. L'occasion de s'en inspirer pour cet été, au bord de la piscine. La photographe et YouTubeuse Tycia, aux 214.000 abonnés sur Instagram, nous dévoile ses conseils pour enfin réussir ses photos près de la mer. Qu'il s'agisse de capturer un coucher de soleil ou un simple Moscow Mule en terrasse, on se prépare à dégainer ses appareils. Et sans rougir, cette fois.

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S'inspirer des pros

«Sur Instagram, il y a pleins de comptes qui peuvent donner de bonnes idées. De mon côté, pour faire le plein d'inspiration, je suis le travail des photographes et influenceurs dont j'aime le contenu. C'est le cas de @tezza ou de @meryldenis. Je consulte aussi beaucoup Pinterest. On y trouve des photos très originales».

Provoquer le naturel

«Une photo réussie est celle qui donne l'impression d'avoir été prise sur le vif. Et ce naturel, il se provoque. Mettre de la musique est un bon moyen de décomplexer. L'idéal, c'est lorsque le photographe nous met à l'aise et tente de nous faire rire. Une astuce qui fonctionne presque dans 100% des cas : le mode rafale. Car il créé davantage de spontanéité. Sur les 36 photos qui vont être prises, il y en aura au moins une qui fera l'affaire. Et cela évite de poser devant l'objectif».

Une question de timing

«L'été, l'idéal pour prendre des photos c'est soit le matin très tôt, soit en fin de journée. À dix heures, c'est déjà trop tard car le soleil est trop haut. Cela accentue les ombres et a tendance à plus durcir les traits du visage. Je privilégie donc le soir, environ une heure avant le coucher du soleil. La lumière est plus douce et tamisée, avec des couleurs dorées. C'est ce que l'on appelle la golden hour».

La grille, votre meilleure alliée

«Quand je prends une photo avec mon smartphone, je m'aide toujours du quadrillage pour bien cadrer. Il s'agit juste d'aller dans les réglages et d'activer l'option «grille» : deux lignes verticales et horizontales sont alors visibles à l'écran. À partir de là, si l'on capture la mer, il faut faire en sorte que celle-ci soit parallèle à l'une des lignes horizontales. De la même manière, si un poteau apparaît sur la photo, il s'agit de veiller à ce qu'il soit parallèle à la ligne verticale».

Du mouvement, toujours du mouvement

«Il faut éviter à tout prix de poser toute droite. À la place, on dessine une silhouette avec son corps. Sur un transat, on n'hésite pas à créer des angles avec sa main. Debout, on peut aussi mettre en avant l'une de ses jambes, légèrement en appui. En optant pour une légère contre-plongée si on souhaite les allonger».

S'imprégner des ambiances

«Pour se différencier des traditionnelles photos de paysages, on peut tout simplement apparaître sur ses photos. Qu'il s'agisse de déambuler sur le sable ou de boire un cocktail. Même si rien n'empêche de capturer un endroit lambda et sympa. Après, j'aime personnellement mettre en avant des endroits atypiques, où il n'y a personne, et rendre compte d'une certaine atmosphère. Par exemple : si je vais à Barcelone, je vais avoir envie de photographier des sourires en terrasse ou des gens en train de danser. A contrario, en Corse, j'aurais plutôt tendance à capturer une plage déserte. L'idée, c'est de s'adapter à l'endroit où l'on est».

Les bonnes applis

«L'été, j'aime bien que mon feed Instagram (le feed correspond à l'ambiance et aux tons que dégage votre galerie, NDLR) soit orangé. J'utilise dans ce cas l'application InShot qui me permet d'appliquer un filtre sur mes vidéos et photos. Sans en abuser, d'autres applis sont aussi idéales pour améliorer l'aspect de son cliché : VSCO, Snapseed, ou encore Facetune».

Diriger le regard sur des détails

«Si l'on n'ose pas poser les cheveux mouillés, on peut attirer le regard sur d'autres détails : par exemple, une grosse paire de lunettes, un sac XXL ou un maillot flashy. Quand on n'est pas super à l'aise avec son corps, on veille à éviter de se tasser ou de poser assise. Un bon compromis : un kimono ouvert qui laisse entrevoir le maillot».

Miser sur le vintage

«Aujourd'hui, avec le téléphone, c'est très facile de donner un effet vintage à ses photos. Mais je glisse toujours dans mon sac un appareil jetable (Kodak, Lomography…). En optant pour ce genre d'appareils vintage, l'avantage c'est qu'on prolonge un peu ses vacances puisqu'il faut encore développer ses photos. Avec les jetables, on photographie sur le vif. L'important ? L'avoir toujours près de soi pour pouvoir le dégainer à tout moment. Et éviter le flash, cela a tendance à durcir l'image. De manière générale, il vaut mieux préférer la photo au naturel, sans le flash. Bon à savoir pour les plus éco-responsables : il est possible de se procurer des appareils photos réutilisables. Une bonne alternative quand on limite ses déchets».

Noémie Goudal à Arles : la poésie des images, en prise avec les métamorphoses du climat

Le travail de la photographe et plasticienne française, inspiré par les climats anciens, questionne notre relation à l'environnement.

Fanny Ardant et Gérard Depardieu : «Nous rions beaucoup et souvent des mêmes choses»

Elle le compare à un arbre, force de vie. Il contemple en elle la quintessence de la féminité et le courage. Nous les avons réunis, en exclusivité, pour la sortie des Volets verts, de Jean Becker. Fulgurant.

Le Figaro

Somalie : au moins huit civils tués dans une attaque de shebab dans un hôtel à Mogadiscio

Les djihadistes ont pris d'assaut le populaire hôtel Hayat vendredi soir dans un échange de coups de feu et d'explosions avec les forces de sécurité.

Au moins huit civils ont été tués dans les affrontements entre des islamistes radicaux shebab, qui ont attaqué un hôtel de Mogadiscio dans la capitale somalienne vendredi soir, et les forces de sécurité tentant de les neutraliser, a indiqué samedi un responsable de la sécurité somalienne. «Les forces de sécurité ont continué à neutraliser les terroristes qui ont été cernés dans une chambre dans le bâtiment de l'hôtel, la plupart des gens ont été secourus mais au moins huit civils sont à ce stade confirmés morts», a déclaré ce responsable, Mohamed Abdikadir.

Les djihadistes ont pris d'assaut le populaire hôtel Hayat vendredi soir dans un échange de coups de feu et d'explosions avec les forces de sécurité. «Les forces de sécurité ont sauvé des dizaines de civils, y compris des enfants, qui étaient piégés dans le bâtiment», a ajouté Mohamed Abdikadir. Les assaillants étaient toujours retranchés dans l'hôtel tôt samedi, des coups de feu sporadiques et de fortes explosions ont été entendus dans la zone.

L'explosion causée par un kamikaze

Le porte-parole de la police somalienne Abdifatah Adan Hassan a indiqué à la presse que l'explosion avait été causée par un kamikaze. Des témoins ont précisé qu'une seconde explosion a eu lieu quelques minutes après la première, faisant des victimes parmi les sauveteurs, les membres des forces de sécurité et les civils qui se sont précipités vers l'hôtel après la première explosion.

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Groupe islamiste lié à Al-Qaïda, les shebab, qui sont depuis 15 ans engagés dans une insurrection contre le gouvernement fédéral somalien, ont revendiqué la responsabilité de l'attaque. «Un groupe d'assaillants shebab est entré de force dans l'hôtel Hayat à Mogadiscio, les combattants procèdent à des tirs au hasard à l'intérieur de l'hôtel», a confirmé le groupe dans un bref communiqué sur un site internet pro-shebab. Il s'agit de la plus importante attaque à Mogadiscio depuis l'élection du nouveau président somalien, Hassan Sheikh Mohamud, en mai.

Renforcement de la présence américaine

Les shebab ont été chassés des principales villes du pays, dont Mogadiscio en 2011, mais ils restent implantés dans de vastes zones rurales. Ces derniers mois, ils ont intensifié leurs attaques. Mercredi, l'armée américaine avait annoncé avoir tué dans une frappe aérienne 13 miliciens shebab qui s'attaquaient à des soldats des forces régulières somaliennes dans une zone reculée de ce pays de la Corne de l'Afrique.

La frappe a été menée dimanche près de Teedaan, à environ 300 km au nord de la capitale Mogadiscio, selon un communiqué du commandement militaire américain en Afrique (Africom). Les États-Unis ont effectué plusieurs frappes aériennes sur des militants ces dernières semaines. En mai, le président américain Joe Biden a décidé de rétablir une présence militaire en Somalie pour y combattre les shebab, approuvant une demande du Pentagone qui jugeait trop risqué et peu efficace le système de rotations décidé par Donald Trump à la fin de son mandat.

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Ces dernières semaines, les shebab ont aussi mené des attaques sur la frontière entre la Somalie et l'Éthiopie, suscitant des inquiétudes quant à la stabilité dans cette région frontalière. Le nouveau président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a déclaré le mois dernier qu'une approche militaire est insuffisante pour mettre un terme à l'insurrection violente des shebab, soulignant que son gouvernement ne négocierait avec le groupe jihadiste que lorsque le moment sera jugé opportun.

Début août, le Premier ministre Hamza Abdi Barre a annoncé la nomination d'un ancien dirigeant des islamistes radicaux shebab devenu homme politique, comme ministre des Affaires religieuses dans le gouvernement somalien. Muktar Robow, alias Abou Mansour, avait publiquement fait défection en août 2017 du mouvement qu'il avait contribué à fonder.

«J'ai pris mes amis dans mes bras et bu de l'alcool» : en Finlande, la dernière soirée très festive de la première ministre fait débat

Sur des vidéos diffusées par un quotidien national, Sanna Marin, 36 ans, se déhanche énergiquement en compagnie de personnalités politiques et d'artistes.

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Guerre en Ukraine : Macron appelle au retrait des forces russes de la centrale de Zaporijjia

LE POINT SUR LA SITUATION - Le Figaro fait le point sur les dernières informations issues de journalistes, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales et d'organisations internationales.

De sa capture en Ukraine à son exfiltration de Russie, le récit de l’incroyable odyssée de l’agent Georges K.

REPORTAGE - Ce policier ukrainien se préparait à une carrière sans histoires. Jusqu’à ce que l’invasion russe fasse brutalement basculer sa vie.

Le Figaro

Ultra-trail: ces sportifs passionnés qui repoussent leurs limites à l’extrême

Gilles Festor

ENQUÊTE - La science étudie les conséquences physiques et mentales de ces épreuves de plus de 100 km, où les limites sont sans cesse repoussées.

Le 26 août prochain, à 18 heures tapantes, un peu plus de 2300 hommes et femmes s’élanceront depuis la place Triangle de l’Amitié de Chamonix, avec l’espoir de venir à bout de l’Ultra Trail du Mont-Blanc, une boucle mythique de 170 km comptant 10.000 mètres de dénivelé positif autour du célèbre massif alpin. Les meilleurs mettront environ vingt heures, sans dormir une seule minute évidemment, pour en finir avec cette épreuve considérée comme la plus prestigieuse au monde, à défaut d’être la plus dure. Mais environ 40% des participants, pourtant tous qualifiés selon des critères de performance exigeants (et qui auront eu la chance d’être tirés au sort), ne verront pas la ligne d’arrivée. Épuisés, blessés ou terminant hors délais, ils finiront par renoncer à leur rêve. Un taux d’écrémage important mais finalement assez commun dans le monde de ces courses dites d’ultrafond, sur très longue distance.

Depuis une vingtaine d’années, la pratique du trail (signifiant littéralement «sentier») et de l’ultra-trail (lorsque la longueur du tracé dépasse celle du marathon, soit 42,195 km) a explosé. La Fédération française d’athlétisme évalue à 1,5 million le nombre de ces infatigables marcheurs français assidus ou occasionnels, «shootés» au dépassement de soi par la souffrance. Alors qu’on recensait 200 courses en 2009, le compteur en affiche désormais plus de 2200 en France, adaptées à tous les niveaux, avec des épreuves allant de quelques kilomètres à près de 200.

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À l’état de niche lorsqu’elle est née au milieu des années 1970 aux États-Unis d’un mouvement souhaitant s’émanciper des contraintes du stade pour aller explorer la nature (même s’il existe désormais des épreuves urbaines), la discipline est devenue un vrai phénomène de masse. Au point de susciter un intérêt croissant de la médecine du sport, qui cherche à étudier les conséquences de ces efforts d’endurance extrême sur l’organisme.

Le but? Comprendre comment le corps parvient à surmonter la fatigue, la privation de sommeil (et les hallucinations) pour repousser régulièrement les limites dans des courses aux formats toujours plus démesurés. Le Tor des Géants, dans la Vallée d’Aoste (Italie), un des sommets de la saison, se déroule depuis 2010 sur plus de 330 km, traverse 25 cols avec 24.000 mètres de dénivelé! Et les vainqueurs ne se seront accordé que quelques poignées de minutes de sommeil après avoir passé soixante-dix heures sur les sentiers.

Au fil des années et des études, le corps médical est parvenu à répertorier les causes les plus fréquentes des abandons lorsque le corps est plongé dans de telles situations de crise. Les problèmes gastriques, diarrhées et vomissements, quasiment inévitables quel que soit le niveau des coureurs, sont les plus récurrents. Face à l’effort intense qui lui est imposé, et pour réguler sa température, le corps doit effectuer des choix. Et envoyer du sang dans les organes digestifs ne devient alors plus une priorité pour lui, d’où la multiplication de ce type de défaillances. Viennent ensuite les abandons liés aux problèmes musculaires, puis tendineux et articulaires.

Risque de surenchère des défis

En novembre 2021, l’Université de Caen Normandie a organisé une course scientifique pour tenter d’avancer sur toutes ces questions. Cinquante-cinq athlètes aguerris (13 femmes et 42 hommes, âgés de 25 à 64 ans) ont disputé l’Ultra-trail de Clécy (154 km et 6000 mètres de dénivelé) tracé dans la Suisse normande. Tous les vingt-six kilomètres, de jour comme de nuit, ces cobayes passaient durant une quarantaine de minutes une batterie de tests biologiques, cardiaques, cognitifs, musculaires ou sensoriels extrêmement poussés, menés par une soixantaine de scientifiques issus de 16 laboratoires. Une première mondiale à cette échelle placée sous la direction de Benoît Mauvieux, chercheur au laboratoire Comète (Inserm, Université de Caen). «Grâce à cette expérience, nous allons pousser l’homme dans ses retranchements pour observer les phénomènes d’adaptation physiologiques et mentaux», se réjouit l’universitaire, coureur lui aussi.

Surenchère des défis

Les résultats définitifs de cette étude, prévus d’ici à quelques mois, sont d’autant plus attendus dans les revues scientifiques que l’ultra-trail, en plein boom, doit surmonter une crise de croissance, au risque de surenchère des défis. Les courses toujours plus longues, aux dénivelés toujours plus importants, et aux formats les plus insolites, se multiplient aux quatre coins de la planète. Au Canada, le menu proposé depuis 2003 par le Yukon Arctic Ultra est indigeste: 700 km à couvrir avec des températures descendant sous les - 10 °C. À l’opposé, aux États-Unis, le Badwater Ultramarathon (218 km) se déroule en plein été dans la Vallée de la Mort, avec un thermomètre flirtant parfois avec les 50 °C. «Pour certains ultratraileurs, le Saint-Graal est devenu la distance parcourue. Les organisateurs ne font donc que répondre à une demande toujours plus exigeante. Toutes les courses au-delà de 100-200 km affichent désormais complet. Je ne cesse de dire à mes athlètes “Si vous vous épanouissez sur une distance, restez-y!”», alerte Benoît Lançon, entraîneur depuis plus de vingt ans.

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Cette course à l’échalote, avec des risques accrus de traumatismes, est préoccupante pour un sport qui n’a eu de cesse, depuis ses origines, de mettre en avant l’écoute de son corps afin de vivre une expérience intérieure apaisante. D’autant plus que la médecine ne dispose pas encore de données fiables et suffisantes pour décrire les conséquences sur l’organisme d’une telle pratique sur la durée. «Les athlètes qui ont gagné l’UTMB il y a près de vingt ans avec des stratégies d’entraînement pertinentes restent en forme. Certaines données sont confidentielles, mais la plupart d’entre eux étaient bien entourés. Le problème, c’est qu’ils ne représentent que 0,1 % des ultratraileurs. Là où cela devient plus problématique, c’est lorsque quelqu’un n’a pas de compétences sur l’entraînement. Ce qui est courant», relève Benoît Mauvieux.

«J’ai le sentiment de me mettre dans le dur, mais je ne mets pas ma vie en jeu», tranche de son côté Xavier Thévenard, triple vainqueur de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (2013, 2015 et 2018), l’un des meilleurs spécialistes de la planète. Le Jurassien de 34 ans, qui a dû faire une croix sur l’édition 2022 en raison notamment de sa lutte contre la maladie de Lyme, s’entraîne quotidiennement avec intensité mais ne dispute en général que quelques ultra-trails très ciblés sur une année, afin de préserver son capital santé.

Quête de performance et peur de l’échec

«On doit expliquer au coureur que quinze épreuves sur un an, cela fait beaucoup, surtout lorsque l’on sait qu’il faut trois semaines, parfois près d’un mois, pour retrouver des valeurs de force musculaires identiques à celles du départ», s’inquiète Benoît Mauvieux, interrogé sur la dérive récente observée chez certains athlètes d’enchaîner les courses comme les perles sur un collier.

L’intensité de l’effort est moins élevée sur les courses très longues, car la fatigue générale pousse le concurrent à ralentir et à marcher souvent. Les groupes musculaires peuvent se régénérer, ce qui n’est pas forcément le cas sur les épreuves plus courtes

«Dans la génération actuelle, une partie de ceux qui font une carrière de 20 à 60 ans, à enchaîner les courses tout le temps sans suivi médical mais avec un mental de malade, va finir déglinguée, c’est une certitude», abonde Thomas Michaud, le préparateur de Xavier Thévenard. Ce jeu de la multiplication des courses peut s’avérer particulièrement dangereux. Un laboratoire de recherche médicale basé à Grenoble a ainsi établi qu’il était plus fatigant de courir quatre fois 40 kilomètres que de faire une course de 160 km. «Cela peut paraître paradoxal, mais on s’est rendu compte que l’intensité de l’effort est moins élevée sur les courses très longues, car la fatigue générale pousse le concurrent à ralentir et à marcher souvent. Les groupes musculaires peuvent se régénérer, ce qui n’est pas forcément le cas sur les épreuves plus courtes. L’effort y est plus soutenu et la vitesse plus élevée», explique Éric Lacroix, directeur du service universitaire des activités physiques et sportives (Suaps) de l’Université de la Réunion.

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Autant que les conséquences physiques, la santé mentale des ultratraileurs fait également l’objet de préoccupations. Car la quête de performance, sublimée par la peur de l’échec, peut se transformer en drogue. «Sur la Diagonale des Fous (un ultra-trail de 160 km de grande renommée à La Réunion, NDLR), on a vu une concurrente terminer les 75 derniers kilomètres avec la tête du péroné cassée… Jusqu’où on peut aller dans la douleur et la souffrance? Je reste dubitatif sur la notion de raisonnable, mais je suis aussi partagé car on s’aperçoit que le corps humain est capable de rester pendant cinq ou six jours quasiment en privation totale, en dormant 10 heures au total. Est-ce qu’une épreuve comme le Vendée Globe est raisonnable? Et le Tour de France? Posons-nous la question, mais appliquons-la alors à l’ensemble de nos sociétés menacées par le phénomène du toujours davantage. Au travail, dans la consommation…», relance Benoît Mauvieux, qui alerte sur les conséquences sociales que peut engendrer une addiction au sport.

«Avec la dépendance aux endorphines, plane la menace de la bigorexie. Or, j’ai le sentiment que l’on voit assez cela chez les ultratraileurs. L’individu reste mécaniquement et physiologiquement en bonne santé, mais devient socialement déconnecté. Il n’est jamais disponible pour la vie sociale et familiale parce qu’il a entraînement ou prépare toujours une compétition. Dans l’ultra-trail, il peut y avoir en plus un côté très prononcé de “challenging”, une volonté de reconnaissance sociale, d’appartenir à la catégorie des finishers (les personnes qui finissent un ultra-trail se voient remettre un maillot), ce qui accentue ce phénomène. Quand j’étais gamin, quand quelqu’un couvrait un marathon dans les années 1970, il était considéré comme un extraterrestre. Aujourd’hui, c’est devenu très banal», conclut l’universitaire.

Qu’est ce que la bigorexie?

Formé de l’adjectif «big» («grand» en anglais) et du nom grec «orexis» (appétit), ce terme qualifiait à l’origine un intérêt démesuré et obsessionnel pour la construction musculaire avec distorsion de l’image corporelle. Il est considéré comme l’inverse de l’anorexie. Identifiée comme pathologie en 1993 par un psychiatre américain, le Dr Harrison Pope, la bigorexie est reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 2011. Par extension, elle désigne «l’addiction caractérisée par un besoin irrépressible de pratiquer intensivement une activité sportive (…), malgré le risque de blessure ou d’épuisement et, parfois même, aux dépens de sa vie professionnelle et familiale» (Larousse, 2020).

L’Ultra-Trail du Mont-Blanc, sommet mondial de la discipline

Le coup d’envoi de la 19e édition de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc sera donné le vendredi 26 août depuis Chamonix. Créée en 2003, cette course à pied de 170 km faisant le tour du massif du Mont-Blanc avec un tracé à cheval sur trois pays (France, Italie, Suisse) s’est très vite imposée comme la plus convoitée de l’élite de la discipline.

Avec ses dix cols ou sommets à gravir à plus de 2000 m d’altitude, elle n’est pas la course la plus difficile de la planète, mais son cadre enchanteur, avec un départ depuis la station de Haute-Savoie, capitale mondiale de l’alpinisme, en fait un rendez-vous à part dans la saison.

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Le Figaro

États-Unis : elle retrouve son bagage volé par un employé d'aéroport grâce au Airtag d'Apple

Emma Confrere

Le jeune homme de 19 ans avait dérobé plus de 16.000 dollars de biens dans un aéroport de Floride, que les enquêteurs ont pu retrouver grâce à cet accessoire de la marque à la pomme.

Utilisée à bon escient, la technologie peut s'avérer redoutablement efficace. C'est ce qui est arrivé avec un Airtag, un produit d'Apple présenté comme «tout trouvé pour tout retrouver». Grâce à son signal Bluetooth, il permet de localiser des objets via son iPhone.

Le 14 juillet, une passagère embarque à bord d'un vol Delta/Air France à destination de l'aéroport de Destin-Fort Walton Beach en Floride, relate le New York Times . Problème, son bagage n'arrivera jamais. Entre ses vêtements et son maquillage, son sac avait une valeur de 1648 dollars. En plus de ces articles, se trouve aussi un Air Tag qui, deux semaines après son atterrissage, lui envoie une notification. Le dispositif est actif dans une rue de Mary Esther, une ville proche de l'aéroport de Floride.

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Entre-temps, le 9 août, un autre voyageur signale au bureau du shérif que ses bijoux et lunettes de soleil, d'un montant de 15.000 dollars, ont été volés dans ses bagages. Cinq jours auparavant, un employé avait indiqué au shérif qu'il avait vu un salarié de l'aéroport fouiller dans les sacs des passagers.

Des bijoux et lunettes de soleil à son domicile

Les enquêteurs vérifient alors le registre des employés de l'aéroport et découvrent qu'un certain Giovanni, 19 ans, réside à Mary Esther. À son domicile, les adjoints du shérif retrouvent les bijoux et les lunettes de soleil, mais pas les objets de la première passagère. De son côté, Giovanni de Luca admet avoir fouillé dans son sac, sans donner plus de détails. Il est arrêté le 10 août, puis relâché le lendemain. La compagnie Delta explique qu'elle «applique une tolérance zéro à l'égard de cette conduite présumée de toute personne associée à Delta, y compris les personnes travaillant pour des sous-traitants».

Avec la recrudescence des pertes de bagages, certains voyageurs n'hésitent pas à reprendre la technique du Airtag. D'autres préfèrent placer leurs articles de valeur dans leur bagage cabine, afin de se prémunir contre les bagagistes malintentionnés.

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Booster l'éclat

Avec le Hollywood Peel

C'est quoi ? Un peeling super­ficiel réalisé à l'aide d'une solution car­bonée et d'un laser pigmentaire Q-Switched. Lancé il y a presque vingt ans sous le nom de «carbon peel», il réapparaît aujourd'hui dans une version optimisée.

Ça sert à quoi ? Le Laser Holly­wood Spectra utilisé pour ce faire a la particularité de chauffer aussi la peau. Il stimule en plus la synthèse du collagène, pour faire la peau plus to­nique et resserrer les pores. Il permettrait même de détruire la bactérie Cu­ti­bac­terium acnes, responsable de l'ac­né.

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C'est pour qui ? «Toutes les peaux, à tout âge, tout au long de l'an­née, pour s'offrir un joli petit coup d'éclat et tonifier sa peau. Une sorte “lunch” peel 4.0, en quelque sorte. Le traitement est aussi préconisé pour les épidermes qui ne tolèrent pas les peelings aux AHA», décrypte la Dr Véronique Gassia, dermatologue.

Comment ça se passe ? Les yeux sont protégés avec des lunettes. Le visage est nettoyé, puis le médecin applique une solution carbonée au pinceau et réalise un premier passage avec son laser. En chauffant la peau, les pores s'ouvrent et la solution pé­nètre. La lumière laser est alors im­médiatement absorbée par les particules de carbone qui sont pulvérisées, entraînant l'exfoliation des couches superficielles de la peau. «Rien de douloureux dans tout ça, rassurez-vous !», indique la spécialiste. Il faut deux ou trois passages pour éliminer entièrement la solution du visage. Une dernière phase de « chauffe » permet de stimuler à nouveau la ré­génération du tissu, puis le traitement se termine avec l'application d'une crème cicatrisante. La séance dure environ 30 minutes. En prévoir 3 es­pacées de 2 ou 3 semaines.

Et après ? De légères rougeurs sont possibles. Elles s'estompent ra­pidement. Le teint est tout de suite plus lumineux et la peau plus douce. L'effet sur les pores, les boutons et la tonicité cutanée commence à être visible après deux semaines et s'ac­centue au fil des séances.

C'est cher ? Entre 150 € et 180 € la séance.

Rénover de fond en comble

Avec la radiofréquence microneedling

C'est quoi ? Une nouvelle tech­no­logie de radiofréquence (Mor­­­pheus 8 d'InMode, Potenza de Cy­nosure, In­­­­­­­­­­­­­fini de Lutronic, 3 Deep Pro d'EndyMed...) associant chaleur et aiguilles. Elle consiste à faire des microperforations, à une profondeur définie de la peau, pour stimuler la synthèse de collagène, remodeler le derme et procurer un bel effet tenseur. C'est un peu le nouveau laser C02 fractionné, avec des suites plus douces mais davantage de séances.

Ça sert à quoi ? À plein de choses ! À une profondeur de 0,5 mm, les aiguilles agissent sur la couche superficielle de la peau, avec un effet sur la texture cutanée (éclat du teint, grain de peau, pores dilatés...). «Entre 1 et 2, 5 mm, elles pénètrent le derme, brû­­­lent le vieux collagène et les cellules en refabriquent», détaille Isabelle Rous­­­seaux, dermatologue. Elles ont alors un effet sur les rides (le fripé des joues, le code-barres de la lèvre su­périeure...), le relâchement du vi­sa­ge, cou et décolleté, les cicatrices d'ac­­­né, les fines vergetures blanches... Desap­­pareils (Morpheus 8) at­tei­­gnent mê­­me 4 mm, ci­blant la couche graisseuse, pour traiter un double men­ton ou des ba­joues un peu épaisses.

C'est pour qui ? La patiente entre 30 et 40 ans qui veut améliorer sa qualité de peau, ou celle de la petite cinquantaine qui recherche un léger effet lifting. Le traitement peut être réalisé sur toutes les couleurs de peau.

En vidéo, le tuto beauté de Jessica Alba

Comment ça se passe ? Une heu­re avant la séance, il est recommandé d'appliquer une crème anesthésiante, sous film plastique, sur le visage. Une fois sur place, le médecin choisit l'em­bout de traitement (surmonté de plus ou moins d'aiguilles) et la profondeur à laquelle il souhaite travailler, puis il réalise plusieurs passages sur la zone sélectionnée. Le traitement dure en­viron 30 minutes.

Et après ? Les suites varient selon la profondeur d'action : le plus souvent des rougeurs et un léger gon­flement pendant 24 heures à 48 heures. Il est recommandé d'éviter tout make-up jusqu'au lendemain et d'ap­pliquer une crème cicatrisante plusieurs fois par jour ainsi qu'un écran solaire pendant toute la durée du traitement. Prévoir 3 séances avec un espacement d'un ou deux mois, puis une séance d'entretien une ou deux fois par an. L'effet sur l'éclat et la texture cutanée est visible dès le premier mois et sur le relâchement cutané après 2 ou 3 mois.

C'est cher ? Entre 400 € et 600 € la séance selon la zone traitée.

S'offrir un effet tenseur

Avec les stimulateurs collagéniques

C'est quoi ? Des produits injec­tables à base de microsphères d'acide polylactique (Sculptra) ou d'hy­dro­xyapatite de calcium (Radiesse) ou de polycaprolactone (Ellansé), véhiculées par un gel aqueux, qui vont stimuler les capacités de la peau à produire son propre collagène pour un tissu plus épais, plus tonique, reten­du. Ce gel s'élimine en quelques jours (sauf dans le nouveau produit Harmonyca d'Allergan, où il est remplacé par de l'acide hyaluronique pour of­frir un effet repulpant), jusqu'à ce que le néocollagène prenne le re­lais et vienne, après trois ou quatre mois, réétoffer la peau.

Ça sert à quoi ? À rajeunir les vi­sages naturellement, sans modifier les traits. « Pas d'effet vo­lume, la peau est redensifiée, avec un bel effet tenseur », note la Dr Isabelle Rousseaux.

C'est pour qui ? La patiente de 35 à 55 ans redoutant de se re­trou­ver avec le visage bouffi ou trop figé.

Comment ça se passe ? Sur le vi­sage nettoyé et désinfecté, le méde­cin injecte le produit dans la couche grais­seuse, au ni­veau des zones ayant besoin d'être revitalisées : les joues, la ligne de la mâchoire (la fameuse «jawline»), le cou, le décolleté. Le traitement dure environ 30 minutes.

Et après ? Des rougeurs et des petits bleus sont possibles comme après toute injection. Ils persistent 4 ou 5 jours. En se dégradant, le produit des microsphères va activer des messagers chimiques et stimuler la synthè­se d'un nouveau collagène. Le vi­sage est rajeuni de façon douce, progressive, avec un premier résultat visible dès 3 ou 4 semaines, et optimal à 3 mois. La plupart des produits réclament une seule injection. Les résultats persistent de 12 à 24 mois, en fonction de celui que choisit le médecin.

C'est cher ? Autour de 800 € le traitement de l'ensemble du visage.

L'art des bonnes associations

La tendance en esthétique, aujourd'hui, est aux gestes combinés : 1 + 1 = 3.

Sans maquillage et délicatement décoiffée, Michelle Pfeiffer s'affiche au naturel sur Instagram

L'actrice de 64 ans, adepte de la «clean beauty», se dévoile sans filtre sur Instagram et expose au passage son teint «glowy».

Coupe pixie, minifrange et eye-liner : Emma Watson, égérie «paradoxale» du nouveau parfum Prada

L'actrice britannique vient d'être nommée ambassadrice de la nouvelle fragrance féminine de la marque italienne, Prada Paradoxe. Et c'est elle qui réalise le film de la campagne.

Emily Ratajkowski rompt avec la traditionnelle coupe post-rupture et s'affiche avec des longueurs XXL

Tout juste séparée de son ex-mari Sebastian Bear-MCClard, le mannequin s'est affichée avec un look capillaire radical, tout en rompant avec la tradition de la coupe de cheveux «post séparation».

L'Humanité

VOD de la semaine - « « Yellow Cat » de Adilkhan Yerzhanov »

Nos recommandations culturelles

Le retour d’Adilkhan Yerzhanov qui promène ses pieds nickelés sans foi ni loi dans la steppe kazakh en composant une balade picaresque, entre poésie et violence absurde, émaillée de références esthétiques.

Vincent Ostria

Encore un inédit du prolifique Kazakh Adilkhan Yerzhanov, 40 ans, déjà auteur de treize films dont deux seulement sont sortis en salle. Voilà pourtant le cinéaste le plus novateur d’Asie centrale actuellement. On peut comprendre que son approche de la fiction déroute car avec lui on ne sait pas toujours sur quel pied danser (comédie ? Drame?) ; son burlesque statique et absurde ne laisse pas d’intriguer. Comme souvent, cela se passe dans la steppe déserte (pléonasme), qui est comme une page blanche où Yerzhanov peut organiser à loisir ses petits jeux plus ou moins policiers aux faux airs de western, où violence et poésie font bon ménage. Dans « Yellow Cat », on assiste à la dérive aussi picaresque que décousue d’un jeune couple : Kermek, repris de justice hébété et peu loquace, obsédé par « le Samouraï » de Melville, et sa dulcinée, Eva, qu’il a sauvée des griffes d’un proxénète. Une épopée dans le désert émaillée de meurtres pour rire, et diverses escarmouches aussi improbables les unes que les autres, dans une veine provocatrice et parodique mêlant la dérision et la bêtise, dont on peut trouver des équivalents en France chez Claude Schmitz (« Braquer Poitiers »), Bruno Dumont (série « P’tit Quinquin ») ou les frères Boukherma . En passant, Yerzhanov, fidèle à ses habitudes, sème quelques indices référentiels dont il a le secret. Outre Alain Delon dans « le Samouraï », que Kermek prétend imiter avec son chapeau, il y a la comédie musicale « Chantons sous la pluie » mimée par le même Kermek, qui a dévalisé des gangsters soi-disant pour bâtir une salle de cinéma sur une colline. La peinture, autre dada de Yerzhanov, n’est pas en reste puisqu’en passant il se permet le luxe de reconstituer un célèbre tableau du peintre américain Andrew Wyeth (1917-2009), « Christina’s world », montrant une jeune femme assise de dos dans un champ ; œuvre qui avait déjà inspiré Terrence Malick pour « les Moissons du ciel ». Mais « Yellow Cat » rappelle surtout un autre film de Malick : « la Balade sauvage », sur la cavale d’un jeune couple. Mais le postmodernisme est passé par là et Yerzhanov est plus désillusionné que tous ses modèles. Ni vraiment romantique, comique, ou tragique, il vise avant tout à déconstruire le réel aussi bien que les clichés, pour les rendre dérisoires, fous et poétiques. Comme disaient Virgile et Guy Debord « Nous tournons en rond (dans la nuit) et sommes dévorés par le feu ».

« Yellow Cat » de Adilkhan Yerzhanov. France, 2020, 1 h 29

A voir sur mubi.com jusqu’au 30 août (V. O. sous-titres anglais)

Le Figaro

Écotourisme, e-ccomodation, train-bragging… Huit mots pour comprendre le tourisme durable

Marine Sanclemente

Difficile d'y voir clair parmi tous ces termes associés à de nouvelles manières de voyager. Leur point commun : la volonté de préserver les ressources d'un territoire en minimisant les impacts négatifs sur l'environnement et sa population. On fait le point.

Slow tourisme

Inspiré par le mouvement slow food, le « tourisme lent » est l'art de voyager en prenant son temps, pour s'imprégner pleinement de la richesse d'un territoire et de son patrimoine. Aux antipodes du tourisme de masse, il s'agit de privilégier les destinations proches de chez soi, l'utilisation de moyens de transport peu polluants, les rencontres avec des acteurs du territoire, les activités douces et la déconnexion.

Écotourisme

Apparu dans les années 1970, ce terme englobe toutes les formes de tourisme dans lesquelles la principale motivation est l'observation de la nature, de la biodiversité qu'elle abrite et de la découverte des cultures locales. Cette façon de voyager intègre des caractéristiques d'interprétation du milieu naturel, dans une logique de préservation et de valorisation de cet environnement.

Tourisme régénératif

Cette approche récente et évolutive du tourisme durable a pour objectif de laisser un endroit dans un meilleur état que celui dans lequel on l'a trouvé. Nettoyer une plage, planter des arbres, s'engager à ne faire que des achats locaux : autant d'occasions d'aller au-delà de l'atténuation des impacts négatifs et de générer des avantages sociaux et environnementaux pour les personnes rencontrées et les sites visités.

Tourisme solidaire

Souvent associé aux notions de tourisme communautaire et équitable, il se caractérise par une contribution directe ou indirecte des voyageurs dans l'amélioration des conditions de vie des communautés. Soit par le financement de projets de solidarité, soit en sélectionnant des opérateurs touristiques en partenariat direct avec des locaux, qui sont rémunérés équitablement et participent à l'élaboration des séjours.

E-ccommodation

Désignée par les linguistes de Babbel, plate-forme d'apprentissage de langues, comme étant le mot phare du tourisme durable en 2022, cette contraction de « éco » et de « accomodation » (logement en anglais) désigne des hébergements engagés dans la réduction de leur impact sur l'environnement, par la gestion des déchets alimentaires, l'économie d'eau ou la mise à disposition de moyens de transport décarbonés, tels que des vélos.

Agritourisme

Prisée dans des pays tels que le Portugal, l'Espagne ou la Grèce, cette forme de tourisme est une façon de découvrir une région en compagnie des agriculteurs, des éleveurs et des viticulteurs qui y travaillent. Qu'il s'agisse de la visite d'une ferme, d'un séjour dans un domaine ou d'une dégustation, c'est un moyen parfois nécessaire à la pérennité de nombreuses exploitations et communautés rurales.

Train-bragging

À l'inverse du flygskam, la honte de prendre l'avion, le train-bragging exprime la fierté, voire la vantardise, de se déplacer en train pour minimiser son empreinte carbone. Ses adeptes optent généralement pour les trains de nuit ou les passes ferroviaires, comme celui d'Interrail, qui permettent aux voyageurs de passer d'un pays européen à un autre à un prix abordable. La voie rapide vers un nouvel âge d'or du rail.

Philantourisme

Dépenser son argent là où il sera le plus nécessaire : telle est la philosophie derrière cette nouvelle branche du tourisme solidaire. Les voyageurs privilégient ainsi des pays touchés par une catastrophe naturelle, une crise économique ou connaissant une ouverture après des années de conflits géopolitiques ou d'insécurité. Le voyage devient ainsi un facteur positif vers une destination qui a besoin du tourisme pour se relever.

Covid-19 : où voyager en août-septembre ? La carte des restrictions, pays par pays

INFOGRAPHIE - Les barrières sanitaires se lèvent une à une pour les touristes. Votre destination de vacances est-elle concernée ? Notre carte interactive recense les restrictions encore en vigueur dans le monde.

Campings évacués à cause des intempéries : dans quel cas peut-on être remboursé ?

PRATIQUE - Face aux incendies et inondations qui touchent une partie de la France depuis le début de l'été, de nombreux vacanciers français voient leur séjour en camping annulé. Quels sont les recours possibles pour les campeurs ?

L'Humanité

Les artistes de rue racontent le monde

Nos recommandations culturelles

Festival Après deux années blanches, le rendez-vous international d’Aurillac revient avec au programme près de 700 compagnies.

Géraldine Kornblum

Aurillac (Cantal), correspondance.

Comme se plaît à le rappeler Frédéric Remy, directeur d’Éclat, association organisatrice du festival d’Aurillac, « cette 35e  édition se présente avec une impatience et une excitation non feintes ». Il faut dire que ce rendez-vous international des arts de la rue aussi incontournable qu’inégalable ne s’était tenu ni en 2020, comme d’autres manifestations du fait de la crise sanitaire, ni en 2021, la préfecture ayant refusé sa tenue, au prétexte d’obscurs « impératifs sanitaires et de sécurité publique ». Une double annulation qui laisse « une blessure encore ouverte. On a tous envie de tourner la page. Car ce festival, c’est un souffle pour les artistes ».

De fait, par sa particularité d’être professionnel tout en accueillant sans sélection les compagnies de passage, il offre aux amateurs l’occasion de rencontrer un public et des programmateurs. Une politique culturelle que l’équipe du festival n’a de cesse de défendre, appuyant le fait qu’Aurillac, « c’est 3 600 levers de rideau en quatre jours ».

Autre marqueur important de cette édition, « un phénomène de renouvellement, qu’on retrouve aussi bien dans les compagnies de passage, puisqu’on compte environ 250 compagnies venant pour la première fois, que dans le in, où on découvre de nouvelles écritures », insiste Frédéric Remy. Des écritures qui, est-ce le fait du long confinement du monde de la culture et plus particulièrement des arts vivants, n’ont de cesse de puiser leur inspiration dans un souffle revendicateur invitant à l’émancipation, à un nouveau monde, au refus des diktats, voire à la révolte.

« Pardon, vous êtes bien tous de gauche ? »

Il en est ainsi, dans le in, de la compagnie les Chiennes nationales, qui, au premier jour du festival, a d’emblée frappé les esprits avec Ce que la vie signifie pour moi. Un titre emprunté à Jack London, ouvrage dans lequel ce dernier se penche sur le chemin qui le mena au socialisme. Pas question, toutefois, pour la compagnie d’interpréter le texte ; sans jamais être moralisateur, le propos s’attache surtout, avec intelligence, par petites touches, à rebondir d’une idée à l’autre, à la manière d’un cadavre exquis. « Pardon, vous êtes bien tous de gauche ? » s’enquiert malicieusement une des comédiennes auprès du public avant que sa comparse et elle fassent la démonstration des codes sociaux auxquels chacun est assigné par sa naissance ou son environnement (familial, culturel, etc.). Le tout surligné par les interventions dessinées d’un troisième personnage.

Avec une forte dose d’autodérision, ce qui le rend d’autant plus savoureux, le spectacle ne se prend pas au sérieux. Il y est d’ailleurs décidé que la révolution serait lancée sur le parking de la supérette G20 (rapport au nom symboliquement chargé d’enjeux géopolitiques de cette enseigne) et que le mode opératoire serait en partie le suivant : libération de la caissière, kidnapping du patron et reclassement des produits en rayon par ordre alphabétique en fonction des livres de Jack London. Ce qui de fait mettrait en corrélation son ouvrage Révolution avec les raviolis… Convoquant tout à la fois Roselyne Bachelot, Claire Chazal en perruque multicolore, Pierre Bourdieu en Superman et même Willy Ronis, le spectacle, s’il est drôle, n’en interroge pas moins la conscience de classe de chacun.

Côté révolution, le off n’est pas en reste. Avec Octobre, de la compagnie la Chaloupe, c’est l’histoire du groupe Octobre qui est revisitée façon rue, faisant revivre l’aventure de cette troupe de comédiens amateurs d’agit-prop qui, de 1932 à 1936, se sont lancés à l’assaut d’un théâtre parlant d’espoir, de lutte et d’éducation populaire. Collant judicieusement au propos, la mise en scène est particulièrement maligne. C’est en déambulation que le public rencontre Jacques Prévert, embarque avec la troupe pour l’Olympiade du théâtre ouvrier de Moscou de 1933 et plonge corps et âme dans la lutte contre le fascisme. Tandis que flottent les drapeaux nazis, les spectateurs lèvent le poing.

Par un jeu de spectacle à tiroirs, passé et présent s’entremêlent (les comédiens s’échappent régulièrement du texte pour aller vers leur propre histoire), mettant sur un même plan les combats d’hier et ceux d’aujourd’hui, la Méditerranée cimetière de l’immigration, les suicides au travail, les féminicides, etc. À cela s’ajoutent les vers de Prévert, subversifs, militants, caressants, réinscrivant dans les mémoires ces quelques mots : « Il est dur, rusé, sournois le capital, il vous passera la main dans le dos pour mieux vous passer la corde au cou. »

www.aurillac.netarts de la rueaurillac
L'Humanité

Biographie André Stil, le centenaire d’une plume du Nord

Nos recommandations culturelles

Jérôme Skalski

« Voilà mon pays. Il est peut-être un peu gris mais justement c’est un pays où on meurt d’envie que le soleil se lève », expliquait-il dans un ­reportage de 1979 consacré à son enfance et à son itinéraire d’écrivain. Il précise : « Gros comme ça ! » en ouvrant les bras.

Né le 1er avril 1921 à Hergnies, une ville du bassin minier du Nord situé non loin de la frontière belge, André Stil, résistant, militant du PCF, membre de l’Académie Goncourt, aurait eu 101 ans cette année. Tour à tour enseignant, poète, critique, journaliste puis rédacteur en chef adjoint de Ce soir, rédacteur en chef de l’Humanité, essayiste et romancier communiste, il s’est éteint le 3 septembre 2004 à Camélas, dans les Pyrénées-Orientales.

Avec cet ouvrage, ce sont une dizaine d’enseignants et de chercheurs qui ont réuni leurs plumes pour faire s’envoler un pigeon des mines – un « coulon ed coulonneux » pour le dire avec les mots qui « guilent » – à la mémoire de cet extraordinaire écrivain. Un ouvrage rassemblant les contributions de Jean-Jacques Potaux, Jean-Paul Plichon, Stéphane Hirschi, Eugénie Steyert, Édith Perry, Thérèse Pernot, Michèle Droulez et Jean-Paul Debliquy aux rencontres André Stil, qui se déroulent depuis une dizaine d’années à la médiathèque de Valenciennes. Ce travail collectif permettra de venir ou de revenir vers son œuvre en passant par la lucarne ouverte bleu ciel d’André Fougeron. Chaque évocation est consacrée à une partie de sa vie, de ses engagements et de son œuvre, toutes éclairent à chaque fois d’une lumière passionnée et pertinente une création puisée dans la mémoire de fraternité, de combats et de générosité des hommes et des femmes du « pays noir ». « Quand il y a une surface, il y a aussi des profondeurs », expliquait André Stil devant l’étang faisant face à sa maison d’enfance des corons d’Hergnies. « Une bonne part du meilleur de l’écriture est une affaire d’amitié », soulignait-il. C’est ainsi à la rencontre d’une amitié que nous convient les auteurs. L’amitié d’un écrivain ébrouant ses ailes comme des pages contre un soleil, « gros comme ça ! ».

andré stilnord
Le Figaro

Rajeunir: les étonnantes découvertes de la médecine anti-âge

ENQUÊTE - Ô vieillesse ennemie! En France et dans le monde, le XXIe siècle sera celui du grisonnement. Inéluctable? Peut-être pas selon quelques scientifiques de pointe. Ils considèrent le vieillissement comme une maladie que l’on pourra soigner dans le futur.

«Si je pouvais toujours rester jeune, et si cette peinture pouvait vieillir à ma place! Il n’est rien dans le monde que je ne donnerais… Mon âme, même!» L’histoire s’est mal terminée pour Dorian Gray et son portrait, mais Iouri Milner et Jeff Bezos sont, eux, plutôt optimistes. À l’instar du héros d’Oscar Wilde, le magnat russe et l’ex-PDG d’Amazon désirent la jeunesse éternelle. Et ils s’en sont donné les moyens en lançant, le 19 janvier dernier, la société Altos Labs. Son objectif: «Développer des thérapies de prolongation de la vie capables d’arrêter ou d’inverser le processus de vieillissement humain.» Recrutés dans le monde entier, d’éminents scientifiques, dont une poignée de prix Nobel, y ont d’ores et déjà leur bureau attitré. La toute jeune entreprise de biotechnologies débute avec un fonds de roulement de 3 milliards de dollars… une paille pour des investisseurs qui n’auront pas assez de plusieurs vies pour dépenser leur fortune. L’argent peut tout acheter, y compris la fontaine de jouvence, pense-t-on dans la Silicon Valley. Est-ce là pur fantasme de multimilliardaire? Peut-être pas, ou pas complètement. Certes, personne ne croit à la possibilité d’une immortalité. En revanche, la prolongation de la vie humaine est théoriquement possible. En témoigne une récente publication de chercheurs russes dans la revue Nature Communications: elle avance le chiffre de 150 ans. Soit 30 ans de bonus par rapport à la limite de 120 ans que les chercheurs avaient l’habitude de considérer il y a encore quelques années.

La course mondiale est ouverte

Mais ce qui est surtout convoité, c’est de rester jeune très tard dans l’existence. C’est-à-dire de vieillir sans décatir ; de ressembler à Jane Fonda plutôt qu’à Jeanne Calment ou encore de jouer plus longtemps au tennis que papy Nadal. Les scientifiques et les cliniciens, qui travaillent aujourd’hui sur le sujet, émettent une idée-force: la vieillesse est une maladie, ce qui veut dire qu’elle peut être guérie. Jean-Marc Lemaitre, directeur de recherche Inserm de l’Institut de médecine régénérative et de biothérapie de Montpellier, l’affirme dans son livre Guérir la vieillesse, publié au début du printemps 2022. Aux États-Unis, le Dr David Sinclair, professeur de génétique à la Harvard Medical School, ne dit pas autre chose dans son best-seller Pourquoi nous vieillissons et pourquoi ce n’est pas une fatalité, tout juste sorti en France. À l’appui de sa thèse, Sinclair souligne que l’OMS classe désormais le grand âge comme une pathologie, y compris quand les individus ne présentent aucun trouble. La course mondiale aux molécules anti-âge - et aux financements - est donc déclarée ouverte, aux États-Unis et ailleurs.

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En quête du Graal de l’éternelle jeunesse, certains ne font pas dans la demi-mesure. Ainsi, des équipes de Harvard et de Stanford (États-Unis) ont, par exemple, étudié l’effet du sang jeune sur les vieux organismes. En pratiquant une parabiose, autrement dit en branchant la circulation sanguine d’une jeune souris sur celle d’une congénère plus vieille, les équipes en question auraient obtenu de nouvelles connexions neuronales dans le cerveau de la plus âgée. Une société n’a pas tardé à se créer, Ambrosia, qui propose des transfusions de sang jeune à 5500 $ le litre (vous pouvez obtenir une réduction à partir de deux litres). Dans une approche moins vampirique, un Russe, Anatoli Brouchkov, préfère l’eau avec un zeste de bactéries. En 2015, il s’est inoculé une dilution de Bacillus F, une bactérie vieille de 3,5 millions d’années découverte dans les sols gelés de Sibérie.

«Des mécanismes fantastiques»

Mais il est des projets bien plus sérieux. Les grandes universités mondiales n’hésitent pas à s’engager dans l’étude du vieillissement aux côtés des sociétés de biotechnologie. En France, avec des budgets relativement modérés, l’Inserm a lancé en janvier 2022 le programme de collaboration internationale InterAging, coordonné par Éric Gilson, professeur de biologie cellulaire à la faculté de médecine de Nice et directeur de l’Ircan (Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement). «C’est une aventure formidable», note le biologiste, grand prix de l’Inserm en 2019 pour ses travaux sur les télomères, ces séquences d’ADN qui rétrécissent au fil de la vie humaine. «Même s’il faut rester prudent face aux effets d’annonce, nous sommes bien en train de découvrir des mécanismes fantastiques.»

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Alors, très concrètement, comment rajeunir? Parmi les pistes encourageantes, il y a d’abord l’utilisation de médicaments déjà connus. Le plus prometteur à ce jour semble être lametformine, prescrite depuis 1979 contre le diabète de type 2 lié à l’âge et/ou à l’obésité. En 2005, des chercheurs britanniques ont mis en évidence son effet anticancer. Et en 2013, le Pr Marc Peschanski et l’équipe I-Stem financée par l’AFM-Téléthon ont découvert que la metformine pouvait diviser par deux la production de progérine, une protéine qui apparaît normalement vers la cinquantaine, mais qui fait aussi mourir de vieillesse les enfants atteints de progéria, une rare maladie génétique. Par ailleurs, cet antidiabétique reproduirait sur les cellules les effets d’une restriction calorique, une diète stricte qui augmente l’espérance de vie chez l’animal. Est-il alors envisageable de la prescrire en population générale non diabétique? Combien de temps? Et à quelle dose utile sans toxicité? Des études viennent d’être lancées sur 3000 personnes âgées de 65 à 79 ans aux USA, mais il faudra attendre au moins six ans pour voir si les volontaires auront vieilli mieux, ou moins bien, que le reste de la population. En attendant, la metformine doit être prescrite aux seuls diabétiques de type 2.

Molécules anti-âge

Une autre molécule semble mimer les effets bénéfiques du jeûne sur le vieillissement de la cellule: larapamycine. Découverte sur l’île de Pâques, c’est un médicament antirejet utilisé notamment dans les greffes de rein. Dans le vieillissement, elle montre des résultats intéressants chez la souris. La bestiole traitée y gagne aussi une diminution de sa presbyacousie. Pour le moment, la rapamycine a néanmoins l’inconvénient d’attaquer trop puissamment le système immunitaire humain pour être envisagée telle quelle comme une pilule antiâge.

La voie royale de l’anti-âge est celle de la reprogrammation des cellules.En 2007, le chercheur japonais Shinya Yamanaka parvient pour la première fois à reprogrammer une cellule adulte en cellule souche pluripotente induite, dite iPS, capable d’évoluer à nouveau en cellule hépatique, cardiaque, rénale… Une piste pour régénérer le corps! Yamanaka remporte un prix Nobel pour cette découverte, et il est aujourd’hui consultant scientifique chez Altos Labs. Ses travaux ont été poursuivis et, en 2011, le biologiste français Jean-Marc Lemaitre a démontré que le vieillissement cellulaire est réversible grâce à un cocktail génétique qui permet de rajeunir des cellules prises sur la peau de personnes centenaires.

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Ces avancées permettent aujourd’hui d’envisager l’émergence d’une médecine régénératrice capable de réparer les tissus abîmés par la maladie ou l’usure de l’âge. Au Japon, des cellules iPS développées en neurones producteurs de dopamine ont été administrées à des patients souffrant de la maladie de Parkinson ; un autre essai clinique vise à transplanter dans les articulations des genoux du cartilage fabriqué à partir de cellules iPS. En France, le centre de recherche I-Stem teste un patch de cellules souches qui pourrait être greffé sur l’œil pour réparer la rétine et contrer la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). «Les cellules iPS pourraient recréer des organes qui seront greffés sans risque de rejet. Ou permettre la mise en culture des tissus d’un malade pour tester et même personnaliser les médicaments qui lui seront donnés ensuite,» projette Jean-Marc Lemaitre. Reste désormais à maîtriser parfaitement la différenciation des cellules souches pluripotentes en cellules pancréatiques ou hépatiques, puis à s’assurer qu’elles perdent bien leur pluripotence pour ne pas risquer d’implanter des cellules instables.

Cibler les cellules de l’inflammation

L’idéal de la médecine anti-âge serait peut-être d’agir en amont et de façon globale sur l’usure de l’organisme ou les maladies liées à l’âge avec ce que l’on appelle des médicaments de sénothérapie. «Une des causes majeures du vieillissement est l’accumulation dans l’organisme de cellules sénescentes - certains parlent de cellules “zombies” - qui ne fonctionnent plus correctement, mais ne disparaissent pas», explique le Pr Gilson. Elles créent un environnement inflammatoire qui est le terreau de nombreux cancers, mais aussi de l’athérosclérose, de l’arthrose… et qui pourrait même expliquer la vulnérabilité des personnes âgées face au virus responsable du Covid-19. «Les molécules dites sénolytiques détruisent les cellules sénescentes amassées dans l’organisme, mais elles peuvent y laisser des “trous” ce qui entraîne des dérglements graves des organes ciblés,» note le Pr Gilson. «On cherche donc plutôt des molécules “sénomorphiques” qui modifieraient les propriétés des cellules sénescentes, en réduisant leur production pro-inflammatoire, par exemple, mais sans les détruire.» Les premiers résultats chez la souris sont encourageants, mais le Pr Gilson reste prudent: «La marche reste haute pour transposer ces résultats chez l’homme. Le retour sur investissements pourrait se faire attendre en Californie.»

Cocktail anti-vieillesse

Jean-Marc Lemaitre admet aussi de nombreux obstacles. Mais il est plus optimiste: «Si les verrous scientifiques sautent, tout peut aller vite. On peut imaginer un traitement sur mesure, à prendre en une seule fois ou toutes les semaines à partir d’un certain âge. Un cocktail universel contre la maladie, mais néanmoins unique qui serait adapté des propres fragilités génétiques et épigénétiques de chaque individu pour lui éviter les maladies liées à l’âge: cancers, Alzheimer, troubles cardio-vasculaires, diabète…» Cela signerait l’avènement d’une médecine de la longévité, aux antipodes de la médecine actuelle. Elle fait des miracles pour réparer les corps, et compenser les dysfonctionnements biologiques, mais elle fabrique aussi de la dépendance en nous conduisant jusqu’à 90 ans, certes, mais souvent lestés de plusieurs pathologies et de lourdes impotences. L’objectif des recherches actuelles sur le vieillissement n’est pas tant de repousser la mort que de permettre aux hommes de mourir en bonne santé…

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Un tel projet rencontre encore un grand scepticisme du côté des médecins. Pour le Pr Yves Agid, éminent chercheur en neurologie et fondateur de l’Institut du Cerveau (ICM, Paris), «il ne sera pas possible d’empêcher le cerveau de vieillir, car sa complexité dépasse l’imagination. Alors, à quoi bon un corps rafistolé surplombé par des neurones vieillissants, affaiblis et sans élans de joie». De son côté, le Pr Bernard Sablonnière, chercheur en biologie à la faculté de Lille, s’émerveille de ces études, mais rappelle les déceptions passées, «souvenez-vous de la folie des antioxydants…» et souligne que nous avons déjà des moyens pour lutter contre la sénescence: la nutrition, l’exercice, un bon usage de la médecine préventive et des dépistages. Il faut reconnaître que ça fait moins rêver…

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Le Figaro

Dernier hommage émouvant à Sempé à l'église Saint-Germain-des-Près

Intimes et admirateurs se sont recueillis dans l'église parisienne ce vendredi, pour saluer la mémoire du célèbre dessinateur.

Sur le parvis de l'église de Saint-Germain-des-Prés, à Paris, deux grandes photos révèlent un homme dont le talent n'a d'égal que la générosité. Le sourire de Sempé illumine l'une, une couverture du New Yorker orne l'autre.

Quelque 300 personnes, intimes et anonymes, ont assisté ce vendredi à la messe des funérailles du dessinateur, créateur avec René Goscinny du Petit Nicolas. «Vous avez créé le Petit Nicolas. Vous avez fait sourire toutes les enfances. Aujourd'hui vous vous êtes retrouvés j'en suis sûre, et je vous entends rire aux larmes», a salué Anne Goscinny, la fille de son ami, dans un hommage particulièrement émouvant.

Jean-Jacques Sempé est décédé le 11 août, à l'âge de 89 ans, dans sa résidence secondaire près de Bordeaux, la ville de son enfance. Le dessinateur a marqué plusieurs générations de lecteurs de la presse et de ses albums par l'humour et la poésie de ses saynètes. Il a été l'un des artistes les plus en vue dans le New Yorker, avec une centaine de couvertures entre 1978 et 2019. Pour la postérité, il reste avant tout le créateur, avec René Goscinny en 1959, du Petit Nicolas, écolier au cœur tendre dont les aventures enchantent encore aujourd'hui petits et grands.

À lire aussiDans Le Petit Nicolas, toutes les blessures de ses auteurs, Sempé et Goscinny

«Le dessin de Sempé, par son sourire et son élégance, faisait voir la vie avec moins de désespérance», a célébré son ami Benoît Duteurtre. Dans un vibrant et bel hommage, l'écrivain a évoqué sa passion de la musique, du dessin ainsi que la propension du dessinateur à révéler la beauté des lieux qu'il a minutieusement observés et croqués «de son trait, alliant grâce et légèreté». «C'était un artisan quipassait des heures au pupitre, (...) fidèle à la tradition du dessin d'humour avec ses gags rythmés» mais qui excellait aussi «dans les grandes images» et «pouvait être paysagiste».

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L'acteur et metteur en scène Jean-Michel Ribes, a célébré également un ami et son esprit salutaire : «C'était un ami. Ensuite, c'est quelqu'un qui a un peu creusé les issues de secours dans une réalité qui nous étouffe un peu, avec un humour délicieux et en même temps plus signifiant qu'on ne le croit. C'était quelqu'un à la légèreté profonde», a-t-il déclaré à l'AFPTV.

Sempé a été inhumé dans l'intimité au cimetière du Montparnasse.

L'Humanité

ESSAI Jaurès, le chemin de l’émancipation

Nos recommandations culturelles

Laurent Etre

En ces temps où le mot « République » n’en finit plus d’être galvaudé et tandis qu’une partie de la gauche s’en détourne, il n’est jamais inutile de revenir à des fondamentaux. Et c’est ce à quoi nous convie cet essai biographique sur Jean Jaurès par Carole Delga. La présidente de la région Occitanie y rend hommage à « l’enfant du Tarn » mais surtout à « l’enfant de la République », dont les valeurs continuent d’interroger le monde d’aujourd’hui. « Le chemin emprunté par Jaurès me semble toujours le bon, à savoir celui de l’émancipation humaine, de la justice sociale et de la liberté », affirme l’autrice, dans une introduction qui fustige, par ailleurs, « l’individualisme forcené » de notre époque, une « société de défiance » et un « monde du paraître, du vernis et de l’instant ». En questionnant le parcours de la figure tutélaire du socialisme républicain, il s’agit de se ressourcer à une pensée animée par le sens du collectif et une haute vision de la chose publique. La biographie en tant que telle s’en tient à un déroulé chronologique, de l’enfance à Castres à l’assassinat le 31 juillet 1914, au café du Croissant, à Paris. Aucun épisode majeur ne semble manquer : le soutien aux mineurs de Carmaux en grève, la défense du capitaine Dreyfus, l’engagement pour la laïcité, les grands débats stratégiques, celui dit des « deux méthodes », avec Jules Guesde… Rigoureux, appuyé sur de nombreuses archives, dont celles de l’Humanité, le récit pâtit parfois d’un ton un peu académique. Mais c’est aussi le parti pris de Carole Delga : s’en tenir aux faits.

Jean Jaurèscarole delga
L'Humanité

essai Lorsque l’interdit rapproche d’une alliance à autrui

Nos recommandations culturelles

Nicolas Mathey

Le philosophe Kévin Cappelli interroge l’impensé qu’est l’interdiction de meurtre. Comme pour l’inceste, selon Freud, c’est parce que nous avons un net désir de tuer dans notre inconscient que la société en fait un interdit radical. Les faits divers avec meurtres fascinent. L’euthanasie, par exemple, remet en cause les fausses évidences sur l’acte de donner la mort. Sans compter les questions de droit institutionnel de tuer en temps de guerre ou dans les régimes politiques avec peine capitale. Certes, le meurtre n’est pas rationnel car il ne peut valoir pour tous, devenir universel. Le « Tu ne tueras pas » biblique est, selon l’auteur, prolongé par l’idée de Levinas qui fait de la rencontre d’autrui un événement. « Pourquoi ne pas tuer ? Parce qu’il y va de la possibilité de l’alliance, c’est-à-dire de relations où peuvent s’épanouir la vie et la liberté. »

Essais
Le Figaro

Ces reines qui ont gouverné le monde quand le pouvoir était destiné aux hommes

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EXCLUSIF - Dans Femmes d'État, dont nous avons sélectionné des extraits, un collectif d'auteurs dresse les portraits de souveraines qui, annonçant Indira Gandhi, Angela Merkel, Golda Meir ou Margaret Thatcher, ont su diriger leur pays quand on pensait alors seuls les hommes capables de le faire…

Jean-Christophe Buisson

Parfois, dans leur gant de velours se dissimulait une poigne de fer, et dans les plis aimables de leurs robes à multiples jupons vibrait un sens politique insoupçonné. Souveraines effectives, ­régentes inspirées ou reines dis­crètes, elles annonçaient les premières ministres à poigne des XXe et XXIe siècles.

Sous la direction de notre consœur du Figaro Anne Fulda, 20 historiens et journalistes parmi les plus éminents (Bruno Dumézil, Martin Aurell, Simone ­Bertière ; Georges Ayache, Emmanuel Hecht, Sébastien Falletti, Vincent Hugeux…) se sont penchés sur ces femmes d'État exceptionnelles. Parmi elles, Marie-Antoinette - qui se révéla dans les derniers mois du règne de son mari ; Cléopâtre - si injustement dénigrée par l'historiographie romaine et masculine de son temps ; Marie-Thérèse d'Autriche et Catherine II, femmes puis­santes s'il en fut ; Victoria, à l'origine du processus inédit de démocratisation de la monarchie anglaise ; la mystérieuse impératrice chinoise Cixi, etc.

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Au-delà des époques et des lieux, distincts, quel point commun entre ces exercices féminins du pouvoir, hors leur rareté avant le XXIe siècle ? Les vertus moins belliqueuses prêtées au beau sexe se manifestent-elles vraiment quand on se retrouve au sommet du pouvoir ? Y a-t-il chez elles moins de jouissance narcissique, de dérive courtisane ou d'hubris incontrôlée à prendre en main les affaires de l'État ? Rien de moins sûr, si l'on en juge par l'action de certaines… Ce n'est pas le moindre des mérites de ce livre collectif foisonnant de portraits poli­tiques et psychologiques acérés que de balayer ce cliché. Comme cet autre qui prétend que les hommes sont «naturellement» plus prédisposés à conquérir et à exercer le pouvoir…

Aliénor d'Aquitaine

Par Martin Aurell

Aliénor d'Aquitaine (1124-1204) est incontestablement la plus célèbre des reines médiévales. La raison de cette renommée tient aussi bien dans le caractère exceptionnel de sa biographie que dans la légende­ - noire ou dorée selon les époques - forgée par l'imaginaire collectif autour de sa personne. Femme de pouvoir, elle a toujours cherché à gouverner l'Aquitaine, son héritage propre, parfois en opposition à ses deux maris, le roi d'Angleterre et le roi de France. Cette détermination et les tensions qu'elle entraîne sont pour beaucoup dans la fascination qu'elle continue d'exercer encore de nos jours.

Sa longue existence se mêle inextricablement de pouvoir. Car non seulement sa féminité ne l'exclut nullement du gouvernement royal de ses deux époux Louis VII et Henri II et de ses deux fils Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, mais elle use en outre de l'influence que la conjugalité et la maternité donnent à toute reine pour infléchir les décisions des siens. Ce pouvoir est peut-être de nature informelle, rarement entériné par le droit écrit. Sur le plan juridique, cependant, Aliénor peut se prévaloir de son héritage paternel de l'Aquitaine. Le veuvage renforce son autorité. […]

Deux fois couronnée

La longue vie d'Aliénor, deux fois couronnée, est marquée de bout en bout du sceau du pouvoir. En tant que consort de Louis VII et d'Henri II, elle a gouverné subtilement, en exerçant son influence sur ses maris et plus ­encore sur ses enfants. Les interventions suivies des troupes des rois de France et d'Angleterre en Aquitaine montrent la portée de son ascendant. Aliénor est fortement attachée au pouvoir ducal dont elle a hérité de ses ancêtres. Elle tient à ce qu'il s'affirme en Poitou et Gascogne, mais aussi en Limousin et jusqu'en Auvergne. Elle tente de l'agrandir en Languedoc, en combattant Toulouse. Cette prédilection pour l'Aquitaine se concrétise dans les longs séjours qu'elle y effectue à partir des années 1165, tandis qu'elle prépare son fils Richard à lui succéder à la tête de cette principauté. La révolte qu'elle fomente en 1173 ne fait que répondre à l'autocratie de son mari qui entend y intervenir au détriment de ses droits.

La mort d'Henri II ne libère pas seulement Aliénor de sa captivité : le veuvage renforce considérablement son autorité. La moitié des quelque 200 chartes qui portent sa marque ont été dressées dans les seules quinze dernières années de ses quatre-vingts années d'existence. Le nombre est significatif du rôle que joue la reine veuve au Moyen Âge. Son statut juridique s'affirme grâce à son héritage, mais aussi grâce à son douaire, les biens et terres que son époux lui a ­accordés lors du mariage et sur lesquels elle jouit à sa mort sans contrainte aucune. Le lien très étroit l'attachant à son fils Richard accroît d'autant plus son pouvoir. La longue absence du roi à la croisade et en captivité la met au premier plan. Son prestige est encore décisif dans l'affirmation tardive de Jean. Que la mort d'Aliénor accélère la défaite militaire et l'échec politique de son cadet prouve a contrario son savoir-faire en matière de gouvernement.

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Ses contemporains les plus malveillants l'ont parfois accusée de nymphomanie incestueuse, la diffamant en tant que prétendue amante de son oncle Raymond d'Antioche ou de Geoffroi le Bel, père de son futur mari. Ils lui ont reproché sa révolte contre Henri II ou de combattre en amazone à la croisade. Cette légende noire ne ­reflète-t-elle pas paradoxalement l'étendue de son pouvoir que les hommes de son entourage craignaient, la fustigeant pour surcompenser leurs propres frustrations ? Sa mauvaise ­réputation se perpétue à la fin du Moyen Âge, où on lui attribue la beauté du diable fomentant d'innombrables conquêtes masculines, à commencer par Saladin, qui avait pourtant à peine 8 ans lors de son passage en Palestine. Toujours prêtes à éreinter l'infamie moyenâgeuse, les Lumières se font l'écho des mêmes calomnies que le virilisme de la Révolution française exagère en la comparant à Marie-Antoinette. Au XIXe siècle, Jules Michelet dénigre Aliénor qu'il décrit comme « passionnée et vindicative comme une femme du Midi ». Aussi ­nationalistes, d'autres historiens lui en veulent alors d'avoir rendu toute l'Aquitaine à la perfide Albion.

Avatars anachroniques

À l'opposé de cette image négative, dès la fin du XIXe siècle, les pre­mières féministes britanniques et américaines se prennent d'affection pour Aliénor. Si leur morale victorienne récrimine contre la jeune fille frivole, elles admirent sa maturation progressive qui la dote d'une forte personnalité, la poussant à tenir tête aux hommes. En 1965, sa biographie à succès par Régine Pernoud reprend cette vision. Le personnage connaît une popularité encore plus grande grâce au film Le Lion en hiver (1968). Il est incarné par Katharine Hepburn, oscarisée pour son rôle, fervente admiratrice de la reine, qui s'est même rendue à Fontevraud pour se recueillir devant son gisant.

Cette vision d'Aliénor, somme toute modérée, connaît dernièrement une évolution où pointent le New Age et le féminisme radical. Dans le roman populaire, elle devient parfois lesbienne, initiée à la magie du paganisme celtique, en révolte contre la lourde domination masculine et contre l'oppressant clergé chrétien. Les avatars anachroniques de sa ­figure en disent plus sur notre société que sur Aliénor elle-même, qui reste pour l'essentiel une grande inconnue.

Catherine de Médicis

Par Jean-François Solnon

La carrière politique de Catherine de Médicis aux côtés de ses fils a oscillé entre premier et second rôle. Place modeste sous le règne de François II, en première ligne au temps de Charles IX, encore jugée utile par Henri III, avec le souci constant de transmettre à ses ­enfants l'héritage d'Henri II, un royaume intact et une autorité respectée. Au sommet de l'État, elle a dû ­affronter la pire crise de la monarchie lorsque s'est ouverte, en 1562, la première guerre de Religion, inaugurée le 1er mars par le massacre, initié par François de Guise, de réformés célébrant la cène dans une grange à Wassy, petite ville close de Champagne.

[…] Sa vie durant, Catherine de Médicis a toujours déploré les combats franco-français, comme elle déplorait la présence d'étrangers dans le royaume - Anglais d'Élisabeth Ire ou Espagnols de Philippe II -, appelés les uns par les réformés, les autres par les catholiques ultras. Éteindre les incendies fut sa tâche, souvent répétitive, ­jamais définitive. La reine mère eut ses faiblesses. Elle négligea trop la sin­cérité et la force des convictions religieuses, céda parfois aux Guise, sous-estima son gendre Henri de Navarre, montra une indulgence excessive pour Henri III, son fils préféré, « mes yeux », disait-elle de lui. Elle connut des échecs, se perdit parfois en intrigues, mais ne céda jamais au découragement. Certes, sa pratique de gouvernement n'a pas arrêté le déferlement de haine et la violence des guerres civiles au cours du siècle. Elle n'en a pas moins déployé une extraordinaire énergie au service de l'État, confondu avec la préservation de sa famille.

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Plongée dans un siècle d'intolérance et de fanatisme, confrontée aux ­complots, aux prises d'armes, au manque d'argent, à l'invasion étrangère, elle est restée farouchement attachée à la paix civile. Elle a continuellement cherché une voie moyenne entre les confessions catholique et protestante. Malgré les convoitises des Guise ou du roi d'Espagne, elle a réussi à protéger le patrimoine de ses enfants et, malgré les obstacles, à défendre l'autorité ­monarchique qui ne demandait qu'à renaître au profit d'Henri IV. « Tant qu'elle a vécu, remarquait Balzac, les Valois ont gardé leur trône. » Jusqu'à son dernier souffle, elle a travaillé, servie par une admirable persévérance, à force de trêves, de négociations, d'édits de pacification, à garantir l'unité du royaume et l'union des Français. Là est son véritable bilan.

«Le seul homme de la famille»

À celui-ci, la postérité a souvent préféré une légende noire tirée de son ­vivant des pamphlets huguenots comme des libelles de la Ligue. Nombre de ses contemporains, relayés par les romantiques et le cinéma d'au­jourd'hui, ont brossé de Catherine de Médicis un portrait négatif, sans doute parce que femme et étrangère, jugée coupable d'avoir encouragé la passivité de ses trois fils pour gouverner à leur place, attisé les haines religieuses, utilisé le poison, trop ­encline à consulter mages et astrologues comme le célèbre Nostradamus, si lié à elle qu'il semble être parfois une sorte d'alter ego. Controversée, la reine mère n'a cessé de l'être. Un prédicateur ligueur reconnaît : « Elle a fait beaucoup de bien et de mal, et je crois qu'il y a encore plus de mal que de bien. »

L'essentiel est ailleurs et la postérité lui rend aujourd'hui justice. Déjà, Balzac avait deviné l'essentiel de ses réalisations ; il écrivait : «Catherine avait en effet, au plus haut degré, le sentiment de la royauté ; aussi la défendit-elle avec un courage et une persistance admirables ».

Le seul homme de la famille, a-t-on dit. On ajoutera : une femme qui fut un roi.

Catherine II de Russie

Par Lorraine de Meaux

Dans l'exercice de sa fonction, sa ligne de conduite demeure invariable : c'est elle qui fixe les règles. Virtuose dans l'art de régner, elle ne partage pas son pouvoir : autocrate, elle attend de l'administration civile et militaire, mais aussi de tous ses ­sujets en général, une obéissance ­totale. L'établissement d'un conseil est dans ce contexte purement formel : « Mon conseil, de l'avis duquel je suis toujours lorsqu'il est du mien », confie-t-elle au prince de Ligne. Elle gouverne seule : si elle est aidée par ses favoris – dont elle change régulièrement, comme on l'aura compris –, c'est elle la souveraine. Si en théorie ses sujets ont le droit de pétition, il est interdit de guetter son passage pour lui remettre un placet, sous peine de knout ou de Sibérie. Non seulement elle ne supporte pas la contradiction, mais elle est convaincue d'avoir toujours raison. Cette volonté toute-puissante est un principe de gouvernement qui s'aggrave avec les années : de septembre 1773 à septembre 1774, le Cosaque illettré Emelian Pougatchev a tenu tête à la souveraine, se faisant passer pour Pierre III, fédérant paysans, serfs, nomades bachkirs et tatars en un immense soulèvement des confins de l'Oural à la Volga. Mis en cage, le révolté est conduit à Moscou pour être décapité à la hache et démembré. Catherine gouverne aussi par la terreur. Dans une lettre à Grimm en 1774, elle écrit : « Je vous dirai que je n'ai point les torts que vous me donnez, parce que je ne me trouve point les qualités que vous me prêtez : je suis peut-être bonne ; je suis ordinairement douce, mais, par état, je suis obligée de vouloir terriblement ce que je veux, et voilà à peu près tout ce que je vaux. » Au comte de Ségur, elle précise : « Je me suis fait des prin­cipes, un plan de gouvernement et de conduite, dont je ne m'écarte jamais ; ma volonté, une fois émise, ne varie pas. »

Imperturbable

Ainsi, en 1768, lorsque Piotr Roumiantsev, qui mène la guerre contre les Ottomans, s'inquiète en sa présence de la supériorité numérique écrasante des Turcs, Catherine ne ­renonce-t-elle pas à la guerre, au contraire, et les victoires russes à Azov ou à Tchesmé lui donneront raison. Face aux difficultés, elle reste imperturbable. Tandis que la révolution emporte la monarchie française, elle vitupère, mais n'intervient pas. Vis-à-vis des Français présents en Russie, elle fait appliquer une implacable surveillance, condamnant ­fermement toute suspicion révolutionnaire. Elle écrit en 1796 : « Si j'étais Louis XVIII, ou bien je ne ­serais pas sortie de France, ou bien aussi il y aurait longtemps que j'y ­serais rentrée malgré vents et marées, et cette sortie ou rentrée n'aurait ­dépendu que de moi, exclusivement puissance humaine. » Et si elle avait été George III, elle n'aurait pas laissé perdre l'Amérique !

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Sa politique étrangère s'avère entièrement dédiée au renforcement de la puissance russe : sous son règne, l'expansion territoriale est sans précédent. À l'élargissement des frontières à l'ouest jusqu'au Niémen et au Dniestr s'ajoutent les conquêtes au sud, avec la Crimée et le Kouban, mais aussi Derbent et Bakou au Caucase. L'activité diplomatique et militaire est incessante avec la mise en place du « système du Nord », soit l'alliance de la Russie avec la Prusse, l'Angleterre et le Danemark, les deux guerres contre la Porte ottomane (1768-1774 et 1787-1792), l'annexion de la Crimée (1783), les trois partages de la Pologne (1772, 1793 et 1795), enfin la guerre contre la Suède (1788-1790). Son Empire s'étend considérablement et passe de 20 à 37 millions d'habitants. Le « projet grec » est révélateur du goût de l'impératrice pour la démesure : en 1782, elle expose à l'empereur d'Autriche Joseph II sa volonté de chasser le sultan d'Istanbul et de ­rétablir « l'ancienne monarchie ­grecque ».

[…] Il est clair qu'elle a tout fait pour associer son nom et son règne à l'élaboration de l'hyperpuissance russe, développant le projet politique et ­territorial de Pierre le Grand, fondateur de « l'Empire » russe (1721) et de sa double vocation, entre Occident et Orient.

Victoria

Par Edmond Dziembowski

En 1845 paraît un roman intitulé Sybil, ou les Deux ­Nations. De par ses origines modestes et la confession juive de sa famille, Benjamin Disraeli, son auteur, est un original dans le monde parlementaire de Westminster. Avec Sybil, il lance un vif réquisitoire contre une société divisée en deux « nations » qui s'ignorent : celle, très minoritaire, des puissants, et celle d'une masse qu'il qualifie d'« esclaves ». Le livre de ce père fondateur du conservatisme moderne, dont certaines pages n'auraient pourtant pas déparé sous la plume de Marx ou d'Engels, se donne à lire comme une solennelle mise en garde. Si la première de ces nations continue d'ignorer la seconde, l'avenir sera effrayant.

En avril 1872, c'est le même Disraeli qui s'exprime au Free Trade Hall de Manchester. […] Son discours de Manchester répond à la poussée républicaine dans le pays : « Messieurs, l'influence de la monarchie en Angleterre doit toujours être grande […] Une ­nation comme l'Angleterre a un cœur aussi bien qu'une raison. Dans les ­moments d'adversité nationale, dans les moments de péril […], c'est une grande chose que nous ayons une institution vers laquelle l'affection populaire puisse se porter. »

Coup de maître

Tenant compte de la démocratisation irréversible et des progrès du républicanisme, Disraeli a compris que la ­monarchie devait au plus vite changer de visage pour fédérer les deux nations qui continuent de vivre dans un splendide, mais dangereux isolement. En 1874, le voici de retour aux affaires, ­bénéficiant plus que jamais de la confiance et de l'amitié de la reine. La puissance coloniale de l'Angleterre ­atteint alors son apogée. S'il est un symbole de cet impérialisme britan­nique, c'est sans conteste la péninsule indienne qui, après avoir vécu deux ­siècles sous le contrôle de la Compagnie des Indes, est passée en 1858 sous autorité directe de la Couronne. Disraeli est sûr de son fait : le sauvetage de la monarchie passera par l'Inde. En 1876, il défend au Parlement une ­mesure qu'il estime capitale. En plein accord avec Disraeli, Victoria, mettant fin pour l'occasion à sa longue bouderie parlementaire, se rend en personne pour présenter aux lords et aux communes le projet de loi de son gouvernement. Il consiste à faire de la reine du Royaume-Uni l'impératrice des Indes.

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Bien que l'opposition menée par Gladstone fasse la grimace et qu'à l'étranger, particulièrement en France, on se gausse d'une mesure grotesque, celle-ci s'avère un coup de maître. Certes, la nouvelle ­titulature est superbement pompeuse. Mais c'est justement son ­caractère boursouflé qui la rend si ­séduisante auprès du public. En faisant de Victoria, sa détentrice, la première princesse de l'Europe et même du monde, loin désormais devant les souverains de Russie, d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie, ce titre d'impératrice des Indes flatte ­l'orgueil national. En plaçant ostensiblement l'autorité royale devenue ­impériale au cœur d'un projet d'expansion coloniale […] , Disraeli a transfiguré Victoria. Il en a fait une entité qui n'a plus existé depuis l'Élisabeth de l'Invincible Armada. Il en a fait une ­légende vivante. Il en a fait la mère ­patriote d'une nation qui se regarde avec une fierté ô combien tapageuse comme la plus patriote de l'univers.

La monarchie est en train de remonter la pente. Hier tentée par la république, l'opinion populaire hésite, puis succombe aux charmes de cette royauté new look. La métamorphose ne ­s'arrête pas en effet au changement de titulature. Disraeli semble avoir lu avec profit les observations de Bagehot qui, dès 1867, avait pressenti l'entrée du pouvoir royal dans une ère nouvelle. Celle du spectacle…

Extraits choisis par Jean-Christophe Buisson

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L'Humanité

Revue La pensée d’Henri Lefebvre continue d’inspirer les chercheurs

Nos recommandations culturelles

Pierre-Henri Lab

Le numéro 410 de la Pensée consacré à Henri Lefebvre est disponible auprès de la Fondation Gabriel-Péri ou en format numérique sur la plateforme cairn.info. Le dossier fait suite au colloque organisé les 24 et 25 mars par la revue, la Fondation et le Groupe d’études du matérialisme rationnel, en hommage au philosophe marxiste décédé en 1991. L’auteur du fameux « Que sais-je ? » sur le marxisme en 1948 « continue d’inspirer de nombreux chercheurs dans le monde ». C’est cette actualité que la Pensée propose de (re)découvrir grâce à huit auteurs (Francis Combe, Manlio Iofrida, Éric Puisais, Anne Querrien, Norbert Lenoir, Claude Morilhat, Rémi Hess et Rolando Espinosa Hernandez). Le dossier évoque notamment les approches et les apports de Lefebvre sur la question écologique, la géographie, le droit à la ville, la reproduction du capitalisme ou encore la production de l’espace social. Le numéro propose aussi un texte de l’anthropologue Christophe Darmangeat sur le mythe du matriarcat primitif et un autre de l’historien Alain Ruscio sur les mythes des batailles de Poitiers et de Roncevaux.

henri lefebvreMarxismela pensée
L'Humanité

Répression. Salah Hamouri prend le monde à témoin

Actu

L’avocat franco-palestinien nous a fait parvenir une lettre émouvante, écrite en juillet, que nous publions. Depuis, Salah Hamouri a été transféré dans un centre de haute sécurité.

Pierre Barbancey

Avocat, défenseur des droits humains et chercheur franco-palestinien, Salah Hamouri a été arrêté le 7 mars, à son domicile de Jérusalem-Est, partie occupée de la ville, et immédiatement incarcéré. Une détention prolongée le 5 juin pour trois mois, sans qu’aucune raison ne lui ait été donnée ni même à ses avocats. À 37 ans, il a été détenu à de multiples reprises par Israël sous le régime de la détention administrative. En tout, Salah Hamouri a passé près de deux ans et demi en prison via cette procédure. Entre 2005 et 2011, il avait déjà passé sept ans dans les geôles israéliennes après une mascarade de justice.

Israël. Haute sécurité pour Salah Hamouri

Depuis son lieu d’emprisonnement, il a envoyé une lettre à Emmanuel Macron à laquelle le président français n’a pas daigné répondre. En revanche, les autorités pénitentiaires ont puni Salah Hamouri et, de la prison d’Ofer où il se trouvait, elles l’ont transféré dans un établissement de haute sécurité aux conditions beaucoup plus dures. Le harcèlement ne s’arrête pas là. Depuis septembre 2020, une procédure a été lancée pour révoquer son statut de résident permanent de Jérusalem (où il est né) pour « manquement à l’allégeance à l’État d’Israël » sous prétexte d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Son téléphone a été hacké par le logiciel espion Pegasus.

Salah Hamouri : Paris se couche devant Tel-Aviv

Salah Hamouri va-t-il être libéré début septembre à l’issue des trois mois de détention administrative ou celle-ci va-t-elle être renouvelée ? Rien ne nous assure qu’Emmanuel Macron agisse pour faire libérer notre compatriote. Pourtant, il est temps de donner de la voix afin que Salah Hamouri recouvre la liberté une fois pour toutes et vive avec son épouse et ses enfants jusqu’à maintenant interdits de se rendre en Palestine, à Jérusalem.

Je suis le matricule 1124052

Salah Hamouri. Prison d’Ofer (territoire palestinien occupé), juillet 2022.

Jusqu’à quand resterons-nous des chiffres ? Pendant vingt et un ans, j’ai porté le matricule 1124052. Aujourd’hui encore, c’est par ce numéro que les « services pénitentiaires israéliens » définissent qui je suis. Un numéro qui me colle à la peau depuis ma première détention alors que j’étais encore un enfant, en 2001.

Pour ceux d’entre nous qui avons été arrêtés plusieurs fois, ce numéro est devenu une sorte de code-barres. Il nous donne le sentiment de n’être rien de plus que des marchandises pour prisons. Des produits humains destinés à être consommés à chaque nouvel interrogatoire et dans chaque centre de détention, en temps de guerre ou en temps de paix, avant la « guerre froide » et après la guerre d’usure, pendant Oslo et après l’Intifada.

Cette marchandise humaine des prisons demeure le seul invariant de cette équation, ne connaissant pas de date d’expiration.

L’occupation ne nous considère pas et ne nous traite pas comme des êtres humains ayant le droit de vivre comme toute personne libre. Au lieu de cela, elle fait tout ce qu’elle peut pour étouffer la pseudo-vie que nous, Palestiniens, menons hors des murs de la prison.

 La prison nous brise et broie nos rêves, nos espoirs tout comme une olive est broyée dans le pressoir. Salah Hamouri

Nous devons arracher de petits moments de vie et de bonheur entre chaque passage en détention, tout en ayant à craindre la joie et la stabilité éphémères de nos vies. Par peur du prochain choc qui va nous frapper et des déceptions, nous n’avons plus le courage de planifier un avenir toujours plus lointain. Une anxiété et une instabilité pèsent sur nous et sur tous ceux qui nous entourent.

Par une certaine ironie du destin, nos rêves grandissent et se subliment à l’instant même où nous pénétrons la prison. Nous regrettons tout d’abord chaque moment gai et heureux dont nous n’avons pas profité alors que nous étions dans le monde de la liberté. Ensuite, nos rêves commencent à s’entrecroiser avec le souvenir du monde laissé derrière nous. Et nous nous prenons à imaginer qu’à notre libération, ces rêves éveillés qui nous habitent finiront par se mêler au monde tel que nous l’avons quitté. La seule explication possible à ce phénomène est que, pour nous, le monde s’est arrêté au moment même où nous avons été enfermés. Ainsi, nous nous construisons des mondes imaginaires, une réalité faite de rêves.

Ce qu’il y a de plus douloureux et de plus difficile malgré tout, c’est de savoir qu’aussi grands soient nos rêves, notre existence, elle, se rétrécit. Nos rêves de liberté – épouse, famille et amis – se heurtent à une évidence amère. Alors, nous réalisons que l’aspiration du prisonnier se limite à ce que l’un de nous soit oublié cinq minutes par le gardien au moment de la fermeture de 18 heures, ou entende furtivement une chanson à la radio lui évoquant le souvenir des beaux jours passés par-delà les murs de la prison.

La prison est le pire endroit qui soit pour un être humain, un endroit qui ne ressemble à nul autre. Elle nous brise et broie nos rêves, nos aspirations et nos espoirs tout comme une olive est broyée dans le pressoir. Le sentiment le plus exécrable, c’est la condition d’attente, magnifiée à l’intérieur de la prison. L’usure progressive de l’esprit en prison est semblable à la manière dont le réchauffement climatique épuise la Terre à l’extérieur de l’environnement carcéral.

Et, cependant, la question qui me taraude ces jours-ci est la suivante : si je me sens si mal dans cet état d’attente – alors qu’à quelques kilomètres seulement se trouvent ma patrie, ma liberté et ma ville, Jérusalem –, alors, à quoi ressemblerait l’attente si je devais accepter d’être exilé loin de chez moi ?

Je sais que l’amour d’une patrie est un amour à sens unique, qui n’apporte que peine, douleur et perte. Il m’a volé les plus belles années de ma vie, il m’a volé mon adolescence, ma jeunesse, et m’a forcé à vieillir beaucoup trop vite. Malgré tout cela, j’adore ma patrie, tout en sachant parfaitement que, même en lui donnant tout, elle demandera encore : « Que peux-tu donner de plus ? » C’est une équation perdante selon les calculs que font la plupart des gens, et je le comprends. Mais pour moi, la vraie vie n’est pas d’attendre à la gare que le train de la liberté parvienne jusqu’à nous. La vraie vie est d’être dans le train lui-même, peu importe le sacrifice.

L’extrême droite veut « déporter »  les députés communistes

Itamar Ben-Gvir, le député d’extrême droite israélien, a bien compris que les législatives de novembre ne se joueront pas à gauche, ni même au centre, mais bien à droite dans tout son éventail possible. Depuis plusieurs mois, il multiplie les provocations en accompagnant les colons sur l’esplanade des Mosquées créant toujours plus de tension à Jérusalem-Est et, au-delà, dans les territoires occupés. Autant dire que ce parlementaire n’aime pas ceux qui dénoncent la colonisation et l’occupation. Dans les sondages, sa formation, Otzma Yehudit, obtiendrait huit sièges. Ce qui, dans des majorités serrées, fait de lui un faiseur de rois et surtout, dans le cadre d’une coalition avec le Likoud de Netanyahou, un futur ministre.

Ce « Le Pen israélien » annonce la couleur. Il prône depuis longtemps l’expulsion des Arabes qui, pour lui, ne sont qu’une cinquième colonne. Il veut maintenant bannir les députés qu’il considère comme des « traîtres » à l’État. Une éructation qui, dans sa bouche, devient : « Il est de notre devoir de déporter (de telles personnes) d’ici, de les priver de leur citoyenneté. » Le député estime qu’il « y a beaucoup de pays qui recherchent de la main-d’œuvre », notamment en Europe. On ne sait pas, en France, ce qu’en pense le député UDI, Meyer Habib.Ben-Gvir cite nommément Ayman Odeh et Ofer Cassif (qui va être convoqué par la police suite à une manifestation contre la destruction de villages bédouins), députés communistes de la Liste unie.

Le premier est musulman, le second est juif. Ben-Gvir a laissé entendre qu’il pourrait y avoir une norme différente pour les violences juive et arabe. Il a évoqué le rejet par la Haute Cour en 2017 d’une pétition demandant la démolition des maisons des tueurs juifs d’un adolescent palestinien, déclarant que le meurtre n’était « pas du terrorisme ». P. B.

Salah HamouripalestineIsraël-Palestinerépression
Le Figaro

Foire aux vins 2022 : notre sélection de bonnes affaires sur des vins d'exception

Valérie Faust

Trop chers, les grands crus ? Pas toujours. Durant la Foire aux vins, certaines cuvées exceptionnelles deviennent momentanément plus abordables. Découvrez notre sélection des plus belles occasions à saisir.

Prestigieux domaines, grands millésimes, cuvées ayant atteint leur apogée… C'est une erreur de croire que seuls les plus fins connaisseurs peuvent accéder à ces bouteilles recherchées. Beaucoup ignorent encore qu'au moment de la Foire aux vins, plusieurs enseignes appliquent des tarifs avantageux sur des vins d'exception. À déboucher le lendemain pour certains, à garder en cave pour d'autres, les grands vins de cette sélection ne s'ouvriront pas à la légère. Dans la mesure du possible, choisissez de les déguster avec des amateurs de jolis crus, qui sauront les apprécier à leur juste valeur.

Château La Gaffelière 20201er Grand Cru Classé B, Saint-Emilion Grand Cru, Bordeaux rougeNote : 95/100Prix : 64,90 €

Noir à l'œil, floral au nez, acidulé, ce grand vin concentré; élaboré par des Comtes de père en fils, s'exprime avec noblesse et puissance relayées par une belle acidité en finale saline, minérale, étayée par des tanins racés, parfaitement intégrés.

Disponible chez E. Leclerc du 04 au 15/10.

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Château de Fargues 1996 Sauternes, Bordeaux blanc, liquoreuxNote : 94/100Prix : 72 €

Cuivré, paré de reflets cognac, ce nectar d'une incroyable finesse, crémeux en attaque, délivre en bouche des notes de toffee, d'abricot et de coing confits, puis d'orange, sur une finale vive, dans laquelle on retrouve une discrète salinité.

Disponible sur Wineandco.com du 30/08 au 04/10.

Domaine Thierry et Pascale Matrot 2019Blagny 1er Cru La Pièce sous le Bois, Bourgogne rougeNote : 94/100Prix : 49,90 €

Avec sa couleur rubis et son parfum de curry, il nous transporte loin de chez nous, avant d'être rattrapé par des fruits noirs et rouges bien mûrs. En bouche, des baies juteuses marquée par la réglisse, parfait mélange de puissance et de complexité typique des terroirs calcaires.

Disponible sur Millesimes.com du 14/09 au 05/10.

Château de Beaucastel 2007Châteauneuf-du-Pape, Rhône rougeNote : 93/100Prix : 120 €

Il s'ouvre, puissamment aromatique, magnétique, mêlant au nez force, fruits rouges compotés, et arômes de chocolat. Opulent et riche en bouche, épicé et pimenté, il assume des tanins solides, enveloppés par un fruit charnu.

Disponible sur Idealwine.com du 06 au 27/09.

Clos de l'Oratoire 2014Grand Cru Classé, Saint-Emilion Grand Cru, Bordeaux rougeNote : 93/100Prix : 37,80 €

Une robe noire et dense comme de l'encre, dans laquelle on aimerait tremper sa plume afin de coucher sur papier la complexité de ce vin pulpeux, riche, à la fois gourmand et velouté.

Disponible chez Duclot – La Cave aux Galeries Lafayette du 02 au 24/09.

LES DATES DE LA FOIRE AUX VINS 2022

Six tables en Provence à découvrir d'urgence

LA SÉLECTION DU FIGARO - D'Avignon à La Turbie, en passant par Saint-Rémy, Les Baux, Aix et Cassis, découvrez nos restaurants étoilés coups de cœur.

Le Figaro

Le lin, l'or bleu de la Normandie

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INFOGRAPHIE - La France est le premier producteur de lin au monde. Au-delà du traditionnel textile, cette fibre se déploie notamment dans les secteurs de l'énergie et du BTP.

Nicole TriouleyreService Infographie

Quand l'été pointe le bout de son nez, que l'atmosphère se réchauffe et que le soleil ne se fait plus timide, les plaines normandes se parent d'une couleur étincelante. Ce bleu mauve qui tapisse les champs du Nord de la France au mois de juin et ravit le cœur des randonneurs provient du lin. Cette plante se caractérise par des fleurs aussi délicates qu'éphémères. La fleur de lin s'ouvre le matin, et les pétales tombent avec le soleil de l'après-midi ! Mais les longues tiges vertes coiffées de ses fleurs bleues donnent l'illusion d'un océan au cœur des terres normandes.

Depuis des millénaires, l'homme cultive le lin pour sa fibre et ses graines. Les premières traces datant de 36 000 ans ont été découvertes en Géorgie par des archéologues, faisant du lin l'une des premières fibres utilisées par les hommes. Au départ, il servait à fabriquer des cordes, des voiles ou des ficelles destinées notamment à coudre des vêtements de peau et des chaussures de cuir, à fixer des outils de pierre, à tresser des paniers, à fabriquer des bandelettes servant à l'embaumement... En France, c'est Charlemagne qui donna l'impulsion à cet artisanat, en ordonnant que le lin soit filé à la cour et que chaque ménage de France se procure l'outillage nécessaire pour le travailler. Depuis cette époque la France n'a cessé de mettre en avant cette fibre.

À la conquête du monde

Toutefois, la culture du lin connaît un retour en grâce depuis dix ans. Cette matière se cultive de Caen à Amsterdam, sous un climat tempéré et humide. Sa surface atteint 140.000 hectares en France, Belgique et Pays-Bas (dont plus de 80 % dans l’Hexagone). En France, la culture est principalement présente en Normandie (61 % des surfaces cultivées) et dans les Hauts-de-France (39 %). «D’ici 2025, l’objectif est d’avoir la capacité de transformer l’équivalent de 155.000 à 195.000 hectares», selon la Confédération européenne du lin et du chanvre (Celc). Si la France est la première productrice de lin au monde, 90 % de la production de lin français traverse la planète pour être filée, tissée et confectionnée en Chine ou en Inde. Puis, elle revient quelques mois plus tard sous forme de chemises, tee-shirts ou pantalons.

Dans le lin, tout est bon

Savez-vous que si chacun achetait une chemise en lin au lieu d’une chemise en coton, on économiserait l’équivalent de l’eau bue par les Parisiens pendant un an? En effet, on estime que cultiver un kilo de coton nécessite au moins 3000 litres d’eau et que 11 % des pesticides utilisés dans le monde sont consacrés à cette culture. Le lin est une plante naturelle qui n’a besoin d’aucune irrigation, peu d’intrants et qui retient bien les gaz à effet de serre. En plus, c’est une plante durable qui se récolte de la racine à la tête (graines). Il présente aussi l'avantage de ne produire aucun déchet car tous ses sous-produits sont exploitables. Dans le lin, tout est bon. Il n’y a rien à jeter.

Un vaste champ d'application

Le lin n’est pas simplement un tissu. Quelle est la différence entre un billet de 1 euro et un billet de 1 dollar ? Pas vraiment leur valeur actuellement, mais leur composition. Les billets américains sont composés de 25 % de lin (et de 75 % de coton), à la différence des billets européens qui n’en contiennent pas. Les dollars deviennent plus souples en vieillissant et restent également plus solides.

Ses fibres sont utilisées aussi dans la fabrication de matériaux de construction. À Amsterdam, aux Pays-Bas, un pont a été construit non pas avec du béton, mais avec des fibres de lin. Combinées à une biorésine spéciale, les fibres de lin peuvent être transformées en un matériau léger et très stable, aux propriétés comparables à celles de l’aluminium ou de l’acier léger.

Les anas (brisures de pailles résultant de la séparation de la fibre du reste de la plante) sont utilisés en paillages horticoles ou en litière pour les animaux.

Léger et solide, le composite de lin, qui rivalise avec les fibres de verre et de carbone, est utilisé dans la fabrication de bateaux, de portières de voiture ou encore de casques de vélo.

Mais on le retrouve également dans nos murs, sous nos pieds à travers les planchers, mais aussi au-dessus de nos têtes, dans les toits, associé à du chanvre pour l’isolation. Bien que le lin présente de nombreux avantages, son utilisation pour l’isolation comporte tout de même quelques défauts. Il s’agit d’un matériau inflammable et bien plus coûteux que la laine de verre.

Le Figaro

Crozon, Ouessant, Morlaix... Finistère nord, on dirait le Sud

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GRAND REPORTAGE - Le Finistère nord déploie une des côtes les plus spectaculaires de France: des baies de carte postale, des îlots de granit couronnés d'écume, des plages de sable fin baignées d'une eau turquoise. Cap sur le bout du monde le plus près de chez nous.

Par Vincent Noyoux (texte) et Stanislas Fautré (photos) pour Le Figaro Magazine.

Le bout du monde commence à trois heures de Paris. Le Finistère, «la limite extrême, la pointe, la proue de l'Ancien Monde», selon les mots de Michelet, se découvre facilement au départ de la gare de Morlaix, en Bretagne. Le viaduc qui enjambe la ville a été construit pour accueillir le train. En 1865, celui-ci libérait ses passagers après seize heures de voyage… Les hautes arches du viaduc offrent une silhouette majestueuse à la ville, bâtie à cheval sur trois collines. Les rues pentues dégringolent jusqu'à des maisons à encorbellement cachant des pondalez, cours intérieures garnies d'escaliers à vis et de galeries en bois sculpté.

On devine l'opulence des anciens propriétaires, négociants et marchands enrichis par le commerce de la toile de lin. Les «crées du Léon», fines et résistantes, firent la fortune du Léon et du Trégor aux XVIe et XVIIe siècles. Vers 1680, 10.000 kilomètres de toile de lin étaient exportés chaque année vers l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, la Hollande. La prospère Morlaix était alors gardée par un fort, le château du Taureau. Planté sur un rocher à l'entrée de la baie, ce fort entouré d'eau fut assez dissuasif pour empêcher toute attaque, principalement anglaise. Les casemates à canons perdirent bientôt leur usage. Au XVIIIe siècle, on y enferma des nobles excentriques sur lettre de cachet. Puis Mélanie de Vilmorin, veuve du célèbre grainetier, y invita le Tout-Paris dans les années 1930. Que devait-on penser, en Pays léonard, de ces messieurs et dames de la ville qui se déguisaient en fantômes sur la terrasse du château? Et de cette propriétaire qui partageait ses draps de satin noir avec de nombreux amants, un revolver sous l'oreiller?

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Une Robinsonnade sur l'île Callot

Le château du Taureau, ce drôle de fort Boyard, se visite désormais. C'est l'une des merveilles de la baie de Morlaix, avec l'île Noire (qui aurait inspiré Hergé), l'adorable île Louët, juste assez grande pour accueillir un phare et une maison de gardien, et la myriade d'îlots, de rochers et d'écueils. Certains abritent une réserve ornithologique où pullulent sternes, cormorans huppés, huîtriers pie, tadornes de Belon… Dans l'eau, des phoques se laissent approcher. Pour s'offrir une robinsonnade, on rejoint l'île Callot, accessible à marée basse depuis Carantec. L'été, la voiture y est persona non grata. Sous le soleil, on découvre, ébahi, une succession de plages de sable blanc bordées d'eau turquoise, des rochers fendus en deux dans la lande, une chapelle de granit parmi les fougères.

Au loin, les trois clochers de Saint-Pol-de-Léon, et, plus loin encore, Roscoff. C'est là qu'arrivaient de Courlande (Lettonie) les précieuses graines de lin. Ces messieurs du bureau de contrôle, et, plus tard, les grands armateurs, avaient, comme à Morlaix, le goût des belles demeures: lucarnes sculptées, tourelles intérieures. L'église Notre-Dame-de-Croaz-Batz, au beau clocher ajouré, montre assez bien l'opulence de Roscoff. Ici, même les marchands d'oignons firent fortune. Jusqu'au milieu du XXe siècle, les Johnnies partaient vendre leurs oignons de l'autre côté de la Manche, d'où leur surnom british.

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Des paysages dignes des mers chaudes

Des quais de Roscoff, quelques minutes en bateau suffisent à rejoindre l'île de Batz. Telle une bonne fée, un microclimat protège l'île des rigueurs de l'hiver. Partout poussent l'agapanthe, l'agave, la vipérine de Madère, la cordyline de Nouvelle-Zélande. Pour l'avoir compris au siècle dernier, Georges Delaselle vit son jardin d'acclimatation prospérer au-delà de ses espérances. À l'abri des vents marins, voici des palmiers des Vanuatu, des fougères arborescentes, des cactus du Chili, une protée royale d'Afrique du Sud… Comme l'île Callot, l'île de Batz a ses plages secrètes et ses panoramas iodés. L'odeur puissante du goémon drossé par la houle remplit les poumons. Pas étonnant, le Finistère abrite le plus grand champ d'algues d'Europe.

On dit le Finistère nord austère et rugueux ? Gast ! Comme on file vers l'ouest sous le soleil estival, le littoral déploie des paysages dignes des mers chaudes. La pointe de Perharidy : des criques de sable blanc à l'ombre de cyprès et de pins maritimes. La plage des Amiets, vers Plouescat : des rochers ronds semés dans un lagon turquoise. Les Seychelles, n'était-ce la température de l'eau ! La dune sauvage de Keremma: une steppe d'oyats battus par les vents, un sable farineux et le ballet multicolore des kitesurfeurs.

» En images - Sur la côte bretonne comme sur la côte méditerannéenne

Finistère nord, on dirait le Sud

À Brignogan-Plage, le phare de Pontusval domine un troupeau de rocs gris et ronds comme des dos d'éléphants. Ces mêmes boules de granit surgissent, incongrues, dans les jardins des maisons, voisinent avec la chapelle Saint-Pol, prennent en étau le poste de garde de Ménez Ham, si souvent photographié. Nous sommes en Pays pagan, sur la Côte des Légendes. «L'appellation touristique se réfère sans doute à la légende des naufrageurs, sourit Goulc'han Kervella, qui dirige la troupe de théâtre en langue bretonne Ar Vro Bagan. On racontait que les paysans accrochaient des lanternes aux cornes des vaches pour tromper les bateaux pris dans la tempête. Ceux-ci, croyant voir les lumières d'un petit port, approchaient pour s'abriter et se fracassaient sur les écueils. Il ne restait plus qu'à se servir… Une légende colportée par les auteurs romantiques du XIXe siècle! En revanche, les pillages d'épaves sont attestés. Dans une région aussi pauvre, où le bois était une denrée rare, un bateau échoué était vu comme un don du ciel.»

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Les abers bretons brouillent les pistes

D'autres légendes, bien plus anciennes, peuplent la lande bretonne: «L'Ankou qui, tenant sa faux emmanchée à l'envers, conduit l'âme des morts… Les anaon, âmes errantes la nuit, à qui on laissait autrefois une part de nourriture… Les korrigans, farceurs et maléfiques… Les feux follets, qui apparaissaient dans les tourbières et dont on se protégeait en se couchant à plat ventre, manches et bonnet retroussés… C'est à la civilisation celtique que les Bretons doivent leur forte croyance en un au-delà auquel le christianisme s'adaptera, bien plus tard.» Les croyances païennes imprègnent profondément ce Finistère marin.

À 20 kilomètres de Ménez Ham, le pont du Diable franchit l'aber Wrac'h (littéralement l'estuaire de la sorcière). Cette chaussée pavée, submergée à marée haute, est tout ce qu'il reste du pont qu'édifia en une nuit le Malin pour un meunier de Plouguerneau… qui le roula dans la farine. Entre terre et mer, les abers bretons s'amusent à brouiller les pistes plusieurs fois par jour. À marée haute, ces langues de mer bleue ou émeraude s'enfoncent dans le bocage, amenant de longs bangs d'algues au pied de chênes tortueux. À marée basse, il ne reste qu'un filet d'eau au milieu de vasières luisantes. Aber Wrac'h, aber Benoît, aber Ildut… Autrefois, les bateaux goémoniers y naviguaient à la voile. ,Aujourd'hui, on y élève des huîtres fameuses (Legris, Prat-Ar-Coum) et on y fait de la plaisance, sans trop savoir si on navigue en mer ou en rivière.

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Voir Crozon depuis le Penn-ar-Bed, la tête du monde

Peu après la chapelle Saint-Samson, la côte du Léon s'incurve vers le sud et le paysage bascule brusquement : une mer rugueuse, d'un bleu dur, une lande nue, sans arbres. Au loin, Ouessant. Nous touchons au Penn-ar-Bed, la tête du monde en breton. Le bout du bout. La pointe de Corsen est le point le plus à l'ouest de France, mais le panorama est encore plus grisant du haut du phare de la pointe Saint-Mathieu. Le regard embrasse la rade de Brest, la presqu'île de Crozon, Molène, Ouessant. Ouessant! C'est dans la tempête et non sous le ciel bleu que l'île prend toute sa mesure. Au phare du Créac'h ou à la pointe de Pern, on est aux premières loges pour assister au combat sans merci que se livrent l'océan déchaîné et le granit. L'écume vole en tous sens, recouvre la lande d'une couche blanche. On se croirait alors dans la gueule d'un monstre…

À Molène, aux beaux jours, l'atmosphère est à la contemplation. Une maison de goémonier transformée en gîte permet de se prendre pour un Robinson Crusoé perdu en mer d'Iroise. L'initiative en revient à l'homme d'affaires Franck Jaclin, qui s'est épris du patrimoine du Finistère nord. Au fond de l'aber Ildut, son château de Kergroadez revit grâce à l'action de 250 bénévoles, issus de quatre associations différentes. Murder parties, escape games, dîners aux chandelles… Mélanie de Vilmorin, la dame du château du Taureau, ne serait pas dépaysée! Tandis que les visiteurs s'amusent, le propriétaire restaure le château dans les règles de l'art. Le granit rose de l'aber Ildut a servi à édifier une foule de châteaux, mais aussi les quais de Londres ou encore le socle de l'obélisque de Louxor. «On aurait pu bâtir la Vallée des Rois avec les pierres de l'Aber», assure Yann Queffélec, l'enfant du pays, dans son «Dictionnaire amoureux de la Bretagne».

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Comme dans les calanques méditerranéennes

Brest, au fond de sa rade, est encore dans le Finistère nord, mais sitôt qu'on franchit l'Élorn, on serait déjà en Cornouaille, dans le Finistère sud. Tant pis, offrons-nous un détour par la presqu'île de Crozon. Sa côte déchiquetée évoque un trident dans la gueule de la Bretagne. Entre Morgat et le cap de la Chèvre, le GR34, qui fait le tour de la Bretagne par la côte, offre aux randonneurs un spectacle inoubliable. À la hauteur de l'île Vierge, on se frotte les yeux: dans quelle calanque méditerranéenne est-on tombé? Du haut de la falaise ombragée de pins maritimes, le regard plonge dans un abîme au turquoise indécent. Heureux les kayakistes qui, de Morgat, s'offrent cette virée paradisiaque! La pointe de Pen-Hir est un autre Penn-ar-Bed, peut-être le plus beau de tous: les roches de grès et de quartz blanc, qui évoquent un prolongement des monts d'Arrée, se terminent par une volée de rochers gigantesques jetés sur l'Atlantique, les Tas de Pois. La France s'achève sur ses points de suspension. Après, c'est l'Amérique.

Quand on a fait le plein d'iode et de varech, quand on s'est assez enivré d'horizons marins, il faut laisser l'Armor (le littoral) et s'enfoncer dans l'Argoat (pays de l'intérieur). À moins d'une heure de Crozon, voici les monts d'Arrée. L'esprit de la Bretagne flotte sur cette terre aride et dénudée, reculée même, comme on le dirait de quelque haute vallée alpine. Dans la lande tapissée de bruyère et d'ajoncs, des arêtes de schiste et de quartzite semblent lancer au ciel une incantation. «Voilà quelques millions d'années, les monts d'Arrée, qui ne dépassent pas 385 mètres, culminaient à 3000 mètres et dominaient les Alpes. J'aime ces grands espaces empreints de mélancolie. C'est un territoire très à part, misérable jadis, mais farouche, épargné par le remembrement. Une population au mode de vie alternatif s'y est installée», explique l'écrivain Hervé Bellec, qui y vient souvent en voisin depuis Landerneau. Nous voici au sommet d'une éminence sur laquelle est érigée la chapelle Saint-Michel de Brasparts, «un site préchrétien, sacré pour les Celtes, aujourd'hui rendu à un rite païen». À l'automne, le vent décoiffe les herbes jaunes des monts comme dans les Highlands. Le lac de Brennilis évoque alors quelque loch écossais.

Un labyrinthe de granit

Les marais du Yeun Elez sont encore là, et il ne faudrait pas beaucoup de brouillard dans les roseaux pour qu'à la tombée du jour on prête foi aux légendes qui en font les portes des enfers. Dans la forêt de Huelgoat, d'autres légendes courent. Sous les chênes, on se faufile dans un labyrinthe de blocs de granit que les contes peuplent de fées, de princesses redoutables et de diables. L'Ankou, la faucheuse de vie, y rôde… On retrouve sa tête de mort jusque dans la pierre des enclos paroissiaux, que l'on rejoint en descendant la «montagne» d'Arrée.

À Guimiliau, Lampaul-Guimiliau, Saint-Thégonnec, le culte des morts est mis en majesté par cet art paroissial et bretonnant. Chaque église est entourée d'un enclos, dans lequel se côtoient un arc de triomphe, un ossuaire, un calvaire, une sacristie parfois. À Guimiliau, près de 200 personnages grouillent sur le calvaire en kersantite, cette pierre que les sculpteurs bretons ont ciselée avec un réalisme vigoureux. On y reconnaît Judas, la belle Katell Gollet des légendes et même Marie Stuart. Les retables fourmillent de saints et d'angelots, les façades se parent de dais gothiques, de lanternons et de pilastres.

Chaque village, enrichi aux XVIe et XVIIe siècles par la fabrique du lin et du chanvre, rivalisait en pompe avec son voisin. Cette guerre des clochers nous a laissé des chefs-d'œuvre de l'art populaire, frustes et poignants. Une symphonie de granit écrite par l'homme, comme une réponse à celle que la mer et le vent composent depuis la nuit des temps sur les rochers de la côte finistérienne.

Carnet de voyage

UTILE

Comité régional du tourisme de la Bretagne (Tourismebretagne.com) et Brest terres océanes (Brest-terres-oceanes.fr).

Y ALLER

Avec la SNCF (Tél. : 36 35; Sncf-connect.com). Chaque jour, une dizaine de trajets directs en TGV entre Paris et Brest (3h30 à 4h) à partir de 39 €. TGV quotidiens entre Paris et Morlaix (environ 3h) à partir de 39 €.

NOTRE SÉLECTION D'HÉBERGEMENTS

À Morlaix

Villa Kerjannic (Tél. : 02 98 69 05 16 ; Villa-kerjannic.com). Quelle allure, et pour cause ! Cette superbe villa sise au bord de la rivière de Morlaix, a appartenu à Nina Ricci. La styliste a laissé une aura d'élégance dans cette maison d'hôtes, ouverte depuis peu par un jeune couple. Les quatre chambres jouissent d'une décoration épurée, discrète, chaleureuse. Baignoire sur pied, lambris d'origine, balcons filants et linge de maison Nina Ricci, bien sûr !

De 127 à 189 € la nuit avec petit déjeuner. Table d'hôtes à 45,50€.

À Locquirec

Grand Hôtel des Bains (Tél.: 02 98 67 41 02; Grand-hotel-des-bains.com). Dans la petite station de Locquirec, cet hôtel au cachet délicieux offre une vue à tomber sur la baie. Les habitués apprécient les chambres lambrissées, le spa marin, la piscine couverte et l'atmosphère feutrée des lieux.

À partir de 179€ la nuit avec petit déjeuner.

À Carantec

Chambres d'hôtes Vue Mer (Tél. : 06 61 78 47 49; Chambresdhotesvuemer.com). Vue imprenable sur la baie de Morlaix depuis cette maison d'architecte, tenue impeccablement. Les trois chambres permettent de voir la mer depuis l'oreiller. Piscine chauffée et belle terrasse panoramique.

95 € la nuit avec petit déjeuner.

À Roscoff

Chez Janie (Tél. : 02 98 61 24 25; Chezjanie.fr). Du charme dans les 15 chambres de ce petit hôtel sympathique, situé sur le vieux port de Roscoff. La déco est gaie, dans l'air du temps, et le réveil matinal au son des mouettes donne le sourire pour la journée. Au restaurant, ne manquez pas les fruits de mer : le patron est mareyeur!

De 74 à 142 € la nuit (vue mer), petit déjeuner 12 € (7,80 € pour les enfants). Menu de 28 à 49 €. Menu enfant à 9,50 €.

À Porspoder

Château de Sable (Tél. : 02 29 00 31 32 ; Lechateaudesablehotel.fr). Vingt-sept chambres face au large… Posé sur la dune de Porspoder, cet éco-hôtel est un havre de paix à quelques encablures des déferlantes: des chambres aux tons sable, un espace bien-être et une table locavore (étoilée au guide Michelin).

De 105 à 207€ la nuit (vue mer).

Au Conquet

Hôtel Sainte-Barbe & Spa (Tél. : 02 98 48 46 13 ; Hotelsaintebarbe.com). Ce vaisseau de béton, de verre et de métal domine superbement le port du Conquet et toise le chapelet d'îles qui s'égrènent jusqu'à Ouessant. L'hôtel a été remis à neuf dans une veine contemporaine chic. Coup de cœur pour les chambres 212 et 209 avec leur fenêtre d'angle panoramique. Agréable bar sur le toit-terrasse et bonne table semi-gastronomique.

À partir de 242 € la nuit avec petit déjeuner. Menu de 34 à 62 €.

À Ouessant

L'Aod Ouessant (Tél. : 06 80 01 15 96 ; Aod-ouessant.fr). Une maison d'hôtes douillette où se blottir quand la tempête gronde sur Ouessant. Pas de vue mer, mais une déco chaleureuse chinée par la sympathique Elen: malle anglaise, porcelaine de famille, commode Napoléon III…

De 84 à 139€ la nuit avec petit déjeuner.

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BONNES TABLES

À Carantec

Restaurant Nicolas Carro (Tél. : 02 98 67 00 47 ; Hotel-carantec.fr). À l'Hôtel de Carantec, le jeune chef breton Nicolas Carro succède avec maestria au chef étoilé Patrick Jeffroy. Une étoile au Michelin est déjà venue récompenser le homard bleu d'Iroise au risotto d'épeautre, le tourteau au lait ribot et le sorbet de poire aux algues. Une cuisine qui rend hommage à la richesse du terroir léonard, avec des clins d'œil vers l'Asie et La Réunion. Sans oublier la vue magnifique sur la baie de Morlaix. Menus de 35 à 123 €.

À Brignogan-Plage

Hôte Antique (Tél. : 06 75 08 89 05 ; Hote-antique.net). Non pas un restaurant, mais une table d'hôtes tenue par un ancien paysagiste devenu brocanteur. Dans son étonnante cuisine débordant d'ustensiles, Luc régale ses hôtes de soupe de poissons, de kig ha farz, de crêpes et de crevettes au kari gosse. Du fait maison, servi avec ce qu'il faut de taquineries pour qu'on se sente comme chez soi. 35 € par personne, boissons comprises.

ACHETER

À Guimaëc

Domaine de Kervéguen (Tél. : 02 98 67 50 02 ; Kerveguen.fr). Du vrai cidre à l'ancienne, élevé en fûts de chêne ! Sept variétés de pommes poussent dans le verger d'Éric Baron. Ramassage manuel, passerillage, pressurage champenois… Résultat : un cidre que les grands chefs comparent à du sauternes. La cidrerie fournit même l'Élysée.

À Roscoff

Algoplus (Tél: 02 98 61 14 14 ; Algoplus-roscoff.fr). Dans sa petite boutique sur le port, cette conserverie artisanale vend de vrais bons produits de la mer: algues alimentaires (wakamé, nori, laitue de mer), haricots verts marins (une algue brune récoltée sur les côtes), salicorne, tartares aux algues…

À FAIRE

Les Vagabonds de la Baie (Tél.: 02 98 72 49 55 et 06 33 00 65 01; Vagabondsdelabaie.com). Excursions dans la baie de Morlaix, vers l'île de Batz et descente de la rivière de Morlaix, à bord d'un semi-rigide de 12 places (de 1h45 à 3h). Découverte du patrimoine maritime et de la faune. Compter 27 à 55 € (adulte).

À LIRE

Dictionnaire amoureux de la Bretagne, de Yann Queffélec (Plon).

Bouts de chemins en Bretagne - 30 rencontres, 30 randonnées, d'Hervé Bellec (Éditions Ouest-France).

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Kaotik 747, d’enfant de la DDASS à rappeur patriote

Menacé de mort et insulté par des individus de gauche pour avoir l’outrecuidance de défendre les forces de l’ordre ou encore les pompiers régulièrement agressés, le rappeur est revenu sur son parcours de vie, depuis son enfance passée par la DDASS jusqu’à son émancipation par un rap positif et engagé, animé par l’amour de la France.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

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L'Humanité

Proche-Orient. Des tirs font huit blessés à Jérusalem-est

Actu

Un homme a ouvert le feu sur un bus transportant des fidèles juifs dans la vieille ville occupée. Un jeune Palestinien s’est rendu à la police alors que les forces de sécurité israéliennes ont appréhendé des dizaines de jeunes à Silwan.

Pierre Barbancey

Une semaine après les frappes « préventives » d’Israël contre la bande de Gaza faisant au moins 49 morts dont de nombreux enfants et les multiples opérations israéliennes en Cisjordanie, un Palestinien a tiré sur un bus ce dimanche matin à Jérusalem faisant huit blessés dont deux grièvement. « Je revenais du Mur des Lamentations. Le bus était rempli de passagers. J’ai stoppé à l’arrêt de bus de la Tombe de David. À ce moment-là, les tirs ont débuté », a témoigné le chauffeur du bus, Daniel Kanievsky à un petit groupe de journalistes sur place dont l’AFP. Le porte-parole de l’hôpital Shaarei Tsedek à Jérusalem a indiqué que les équipes médicales avaient dû procéder à une opération césarienne d’une femme enceinte blessée pendant l’attaque. « Elle reste intubée et dans un état grave. Le nourrisson est né et il est dans un état stable ». «  J’ai vu deux personnes dans le bus saigner. Tout le monde paniquait », a-t-il ajouté, devant son bus criblé de balles, au pied de la Vieille Ville de Jérusalem. Selon les médias israéliens, un Palestinien de 27 ans se serait rendu à la police.

« Tous ceux qui veulent nous faire du mal doivent savoir qu’ils paieront le prix de toute atteinte à nos civils », a déclaré le Premier ministre israélien Yaïr Lapid. Après la fusillade, des dizaines de soldats israéliens ont envahi le quartier de Silwan, à la recherche du tireur après avoir fermé et isolé la zone. Ils ont procédé à des dizaines d’arrestation dans ce quartier où des destructions de maisons palestiniennes sont programmées ainsi que l’installation de familles de colons. De son côté, le Hamas, silencieux lors des frappes contre Gaza la semaine dernière, a salué une «  opération héroïque » sans la revendiquer formellement. « Notre peuple continuera à résister et à combattre l’occupant avec tous les moyens », affirme le mouvement islamiste.

Samedi, un adolescent palestinien de la ville de Beit Ummar, au nord de la ville de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, a perdu son œil après que des soldats israéliens lui ont tiré dessus avec une balle en acier recouverte de caoutchouc. Il manifestait devant l’entrée principale du camp de réfugiés avec des dizaines d’autres de Palestiniens pour dénoncer la poursuite des agressions israéliennes, y compris la récente offensive sur Gaza, le meurtre d’un Palestinien à Hébron et l’assassinat des trois autres à Jénine.

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L'Humanité

Le palestinien Khalil Awawdeh entame son 154e jour de grève de la faim

Homme du jour

Nadjib Touaibia

Le Palestinien Khalil Awawdeh, 40 ans, père de quatre enfants, se meurt dans les geôles israéliennes. Jeudi 4 août, il en était à son 154e jour de grève de la faim, selon ses proches. Il est privé de visites familiales et ne voit pas son avocat. Il a été transféré à plusieurs reprises de la prison aux hôpitaux israéliens. Khalil met sa vie en péril pour protester contre sa détention « administrative », sans inculpation ni procès.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun lance un appel à la mobilisation internationale contre ces détentions arbitraires qui broient la vie de quelque 650 Palestiniens, dont l’avocat Salah Hamouri. Amnesty International réclame de son côté la fin de l’isolement cellulaire du jeune Ahmad Manasra, 21 ans, incarcéré à l’âge de 13 ans. Torturé et transféré dans une clinique psychiatrique, il a tenté de mettre fin à ses jours.

palestineIsraël-Palestineprisonniers palestiniens
L'Humanité

Cisjordanie. Un défenseur des Bédouins muselé

Actu

Pierre Barbancey

La destruction programmée des villages de Bédouins de Masafer Yatta, au sud d’Hébron, en Cisjordanie, est un enjeu considérable dans la bataille contre l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Dans ce combat, les communistes israéliens entendent prendre toute leur place. Les députés de la Liste unie, dont ceux appartenant au parti communiste, comme le chef de file Ayman Odeh ou Aida Touma-Sliman, participent aux manifestations organisées sur place. C’est aussi le cas d’Ofer Cassif. La particularité des élus communistes israéliens est qu’on y trouve aussi bien des Palestiniens que des juifs, comme Ofer Cassif, connu pour son engagement.

Palestine. Face à Israël, l'opiniâtre résistance des Bédouins de Masafer Yatta

Au mois de mai, ce dernier s’est donc rendu à Masafer Yatta. Mais il s’est vu interdire l’entrée de la zone par la police israélienne. S’en est suivi un incident. Ofer Cassif a lancé en direction des policiers : « Qui pensez-vous que vous êtes ? Je suis membre de la Knesset. Nous sommes venus soutenir les habitants de Masafer Yatta, qui sont confrontés à la démolition de leurs maisons et à leur expulsion de leurs terres, à la lumière de la décision de la Haute Cour qui nie le droit international », a-t-il expliqué. « Les policiers ont violé à plusieurs reprises mon immunité pendant le cortège silencieux et m’ont empêché de me déplacer librement. L’un des policiers m’a menacé quand il a dit à ses amis : “Si (Cassif) continue, non seulement je l’arrêterai, mais je lui tirerai dessus.” » Le procureur général vient de donner à la police l’autorisation d’interroger Ofer Cassif, malgré son statut de député.

cisjordanieIsraël-Palestinebédouins
L'Humanité

L’apartheid israélien dénoncé à l’Assemblée

Actu

Parlement Un texte soutenu par le groupe PCF et des élus insoumis, socialistes et écologistes vise à obtenir de la France la dénonciation du régime de ségrégation dont est victime le peuple palestinien.

Pierre Barbancey

Plusieurs députés de gauche, à l’initiative des communistes, font de la question palestinienne une priorité. L’élu PCF Jean-Paul Lecoq, par ailleurs vice-président de la commission des Affaires étrangères, a déposé, mi-juillet, une proposition de résolution « condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien » et invitant la France à « reconnaître la Palestine comme un État souverain et autonome », comme l’ont déjà fait 139 pays. Ce texte a été cosigné par 38 députés issus des quatre groupes de gauche. En décembre 2014, déjà, les représentants de la nation avaient majoritairement invité, sans succès, le « gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit ».

Citant la fameuse phrase de Nelson Mandela, prononcée en 1997 –  « Notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens » –, les signataires rappellent que « tous les critères pour qualifier le régime d’apartheid mis en place par l’État d’Israël sont réunis », dont l’organisation d’un « régime institutionnalisé d’oppression et de domination systématique par un seul groupe racial ». Le texte ajoute ­qu’Israël « exprime une intention claire de maintenir le régime d’apartheid » et « a perpétré plusieurs actes inhumains énumérés par la Convention sur le crime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien ».

Des voix s’élèvent aussi à l’ONU

Le texte s’appuie pour cela sur les récentes analyses d’organisations des droits humains, internationales comme Human Rights Watch et Amnesty International, ou israélienne, à l’instar de B’Tselem, qui, toutes, dénoncent l’apartheid mis en place par Israël. Il cite également le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés. Le 25 mars, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, par la voix de son rapporteur spécial, Michael Lynk, a reproché à la communauté internationale d’avoir permis à Israël d’avoir « instauré pendant des décennies d’occupation un système politique » qu’il a qualifié d’ «apartheid ».

Les signataires demandent également la « reconnaissance de l’État de Palestine » par la France. Dans ce sens, celle-ci pourrait être « à l’initiative au sein de l’Union européenne ». Ils insistent aussi sur la « reconnaissance de la légalité de l’appel au boycott des produits israéliens », la France ayant été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir criminalisé ce qui est un acte citoyen et de liberté d’expression, Israël étant un État. Enfin, ces députés invitent le gouvernement à appeler à l’ONU à un embargo sur les fournitures d’armes à Israël et à imposer des « sanctions ciblées » aux responsables israéliens « les plus impliqués dans le crime d’apartheid ».

Pour Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne, « ces 24 pages transpirent la détestation d’Israël », comme il l’a dénoncé sur Twitter. « Il ne s’agit évidemment pas d’une initiative de la Nupes, jamais évoquée ni a fortiori décidée dans notre intergroupe (sic). Des députés PC, FI, EELV et PS l’ont signé individuellement », assure- t-il, ajoutant que le PS ne suit « pas du tout ces positions ».

les Attaques du crif et de la licra

Sans surprise et comme à chaque fois que la moindre critique s’exprime à l’encontre d’Israël, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) y voit « le reflet d’un antisémitisme, qui s’affuble du masque de l’antisionisme », qui contribuerait à « attiser la haine » en France « au mépris de la sécurité des Français juifs ». « Nous ne laisserons pas s’exprimer cet antisémitisme obsessionnel d’une certaine “gauche” qui déshonore la République et cherche à enflammer l’opinion », a aussi tweeté la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Israël serait ainsi un État au-dessus des lois internationales. Le texte, pourtant, soutient une solution fondée sur « la coexistence de deux États, sur la base des frontières de 1967 ». Comme l’a rappelé, vendredi, à Paris, le président palestinien Mahmoud Abbas, alors qu’il était reçu par Emmanuel Macron, aucune des centaines de résolutions des Nations unies concernant Israël n’a jamais été appliquée !

Pour être débattu dans l’Hémicycle, il faudrait que ce projet de résolution soit inscrit à l’ordre du jour par le groupe communiste à l’occasion d’une journée réservée à ses textes. Présenté en séance, il devrait permettre d’avoir un échange sur la situation au Proche-Orient et de sortir des vagues déclarations sur la solution à deux États ou sur les condamnations d’une colonisation et d’une occupation israéliennes qui se poursuivent.

Israël-PalestineapartheidAssemblée nationalejean-paul lecoq
Valeurs Actuelles

« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre

Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».

Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.

 

 

L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »

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Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

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Le Figaro

Rencontres amoureuses: entre savoir-faire et intuition, les agences matrimoniales font de la résistance

Pierre Saint Gilles

DÉCRYPTAGE - Face à l’intelligence artificielle et aux sites internet, ces agences se démarquent en demandant aux personnes adhérentes de répondre à des conditions strictes.

À Marseille

Située sur l’avenue du Prado, une artère chic de Marseille, l’«agence de rencontres sérieuses» Unicis (la profession ne dit plus agence matrimoniale) est invisible depuis le trottoir. Il faut monter au cinquième étage d’une vaste résidence pour trouver ce qui n’est pas un boudoir, mais un classique bureau fonctionnel équipé d’un ordinateur. «Notre premier contact avec un futur adhérent passe par le web», reconnaît Aurélie Malagoli, la directrice de l’agence.

Pour entrer dans le fichier du groupe, qui compte 104 agences en France, des conditions strictes sont requises. Il faut d’abord être «libre à l’état civil». Ce qui signifie que, pour pouvoir candidater, il faut être célibataire, divorcé(e), en instance de divorce mais séparé(e) de corps et vivant seul (e), veuve ou veuf. Il s’agit bien évidemment de se démarquer des sites de rencontres et applis qui ont pris d’assaut internet, les Tinder et autres Fruitz. Autre critère important: l’indépendance financière est requise. «Nous ne travaillons que pour les personnes qui souhaitent construire une relation à long terme, durable, basée sur la confiance et la sincérité», explicite Aurélie Malagoli, qui va contrôler les points clés du dossier lors du premier entretien.

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Ainsi, les justificatifs essentiels, se rapportant notamment à la situation de famille, au domicile ou à l’activité professionnelle, doivent être produits. La discussion, prévue pour durer une heure trente, permet également à la «marieuse», qui a un bagage professionnel en la matière, de bien cerner le profil du ou de la candidate en recherche de l’âme sœur. «Dès lors, il n’y a pas de mensonges possibles sur l’apparence, l’âge, la taille, le poids, la profession. On est là pour s’assurer que les éléments mis en avant sont bien réels, mais aussi pour comprendre la démarche afin d’affiner la recherche. Notre pari est que ça matche avec la première personne rencontrée, ce qui arrive.»

C’est très compliqué aujourd’hui d’aborder une femme. La relation dans le cadre professionnel est totalement bannie. Le phénomène #MeToo empêche toute approche, surtout quand il y a un rapport hiérarchique. Dans un bar ou en boîte de nuit, ces lieux pourtant adaptés à la drague, même chose

Une fois le profil établi, un logiciel permet de le croiser avec ceux d’une base qui, pour la seule région marseillaise, compte environ 2000 membres. «De 25 à 90 ans», précise Olivier Zaghdoun, le PDG d’Unicis, qui note que «ces trois dernières années, malgré la crise du Covid, son groupe a ouvert plus de 40 agences en France avec des candidats de plus en plus jeunes, même si la moyenne d’âge tourne autour de 50 ans». Philippe, 54 ans, cadre supérieur divorcé, est l’archétype du client potentiel. «C’est très compliqué aujourd’hui d’aborder une femme. La relation dans le cadre professionnel est totalement bannie. Le phénomène #MeToo empêche toute approche, surtout quand il y a un rapport hiérarchique. Dans un bar ou en boîte de nuit, ces lieux pourtant adaptés à la drague, même chose. N’importe qui peut filmer. Les vidéos tournent immédiatement sur les réseaux sociaux. Du coup, la rencontre physique, basée sur le feeling, la voix, le look, le moment partagé, a quasiment disparu.»

D’où le passage obligé par des intermédiaires, que ce soit l’intelligence artificielle et les sites internet, ou des professionnels, comme les agences matrimoniales. Si Philippe ne s’est pas encore résolu à franchir le pas, Aurélie, une cadre commerciale, l’a fait à 30 ans. «Le travail m’accaparait dix heures par jour. Sur les sites internet, j’allais de surprise en déception quand je découvrais en face de moi celui pour qui je m’étais enflammée sur la toile avec des mots. L’agence matrimoniale m’a permis en fait de gagner un temps infini.»

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Aujourd’hui mariée et mère d’un petit garçon, elle avoue que son mari ne répondait pourtant pas à un des critères qu’elle avait mentionnés au départ: «Il avait quatorze ans de plus que moi. C’est Aurélie Malagoli qui m’a convaincue d’accepter un premier rendez-vous. La relation de confiance qu’on avait établie a permis ce que l’intelligence artificielle n’aurait jamais pu faire, car j’aurais immédiatement écarté son profil sur cette question, essentielle pour moi à l’époque. J’avais spécifié que je recherchais un compagnon dans ma tranche d’âge!»

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Identité de genre : les contrôleurs d'impôt n'écriront plus «Monsieur» ou «Madame»

INFO LE FIGARO - Dans une note de service interne, la direction générale des finances publiques (DGFIP) invite ses agents à ne plus mentionner la civilité des contribuables dans leurs courriers.

L’inattendu retour de la non-mixité dans les internats de Normale sup

RÉCIT - L’association des élèves de l’ENS Ulm envisage d’interdire l’accès de certains couloirs aux hommes «cisgenres».

Refoulé de plusieurs parkings, Dieudonné finit par jouer sur une aire d'autoroute

L'humoriste, qui se produit dans un bus après avoir été interdit de spectacle en 2014, s'est vu refuser dimanche le stationnement dans plusieurs communes de Loire-Atlantique.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice

Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

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L'Humanité

Liberté pour Salah Hamouri !

Éditorial

Fabien Gay

Depuis le 7 mars, notre concitoyen Salah Hamouri est à nouveau incarcéré dans les geôles israéliennes sous le régime de la détention administrative, régime d’exception arbitraire permettant d’enfermer sans procès, sans motif, sans limite un individu. Pour quel crime ? Défendre une terre, exiger l’application du droit international et le droit d’un peuple à vivre libre. Âgé de 37 ans, cet avocat franco-palestinien a d’ores et déjà passé près de dix années derrière les barreaux. Sans compter les intimidations, les restrictions de déplacement ou encore la séparation avec sa femme et ses deux enfants, interdits de séjour en Palestine.

Ce quotidien est celui de milliers de familles palestiniennes dont au moins un proche a déjà connu l’enfermement. Depuis 1967, près de 700 000 Palestiniens ont déjà connu l’enfermement, véritable machine du système colonial israélien utilisée pour briser les familles et la résistance palestiniennes. À cela s’ajoutent la brutalité et les humiliations quotidiennes aux check-points, les spoliations des maisons et des terres, la poursuite de la colonisation, le blocus inhumain de Gaza, et même les meurtres (76 depuis janvier, dont 6 enfants), comme celui de notre consœur Shireen Abu Akleh, assassinée en mai par l’armée israélienne dont une enquête de l’ONU a confirmé la culpabilité. Quelle désagréable sensation de voir le président de la République recevoir le premier ministre israélien, Yaïr Lapid, à l’Élysée, saluant un « ami fidèle », sans évoquer les mots « paix » et « droit international », renvoyant les Palestiniens au rang de figurants… Depuis 2017, le Quai d’Orsay a même reculé dans le soutien formel à Salah Hamouri.

Pour briser le mur du silence et de la honte, la mobilisation est plus que jamais déterminante. Le courant d’opinion grandit dans le pays et en Europe avec le comité Liberté pour Salah, soutenu par les associations de défense des droits humains, les progressistes et démocrates. L’Humanité se tiendra à leurs côtés. Rien ne justifie de laisser un concitoyen enfermé et de cautionner un deux poids deux mesures avec d’autres situations similaires vécues par des Français dans le monde. Salah doit être libéré immédiatement.

Salah Hamouriprisonniers palestiniensIsraël-PalestineEditorial
Le Figaro

Au RN, la course à la succession de Marine Le Pen s’engage

Mattias Corrasco

ANALYSE - Le parti veut donner une image de maturité en organisant une «compétition saine» entre deux marinistes.

Le successeur de Marine Le Pen à la tête du Rassemblement national (RN) ne sera dévoilé que le 5 novembre prochain à l’issue du vote des militants. Et, si la campagne officielle n’a pas encore commencé - elle débutera le 19 septembre, après publication de la liste définitive des candidats -, les deux prétendants, l’eurodéputé Jordan Bardella, déjà président par intérim, et le puissant maire de Perpignan, Louis Aliot, se préparent déjà à mener la bataille.

Pour l’heure, chacun compte ses troupes. «On est dans la phase de rassemblement des parrainages», explique Xavier Baudry, fidèle de Louis Aliot et adjoint à la mairie de Perpignan, qui assure être confiant pour la récolte des soutiens. Pas d’inquiétude non plus côté Bardella: «Nous aurons les parrainages», affirme-t-on dans le camp de l’élu de 26 ans. Les deux candidats doivent réunir 20 % des élus du conseil national - le Parlement du RN -, soit 76 signatures, pour pouvoir se présenter à la tête du mouvement.

Une campagne bienveillante

Un mot d’ordre domine dans les rangs du mouvement: la campagne sera «saine». Car, face au spectre d’une guerre fratricide à laquelle le parti avait été confronté lors de ses précédents congrès - le dernier en date avait vu s’affronter violemment Bruno Gollnisch et Marine Le Pen en 2011 -, la présidente sortante s’est voulue rassurante. «On peut défendre ses propres qualités sans pour autant dire du mal de l’autre», avait-elle déclaré lors de la conférence de presse de bilan du groupe RN à l’Assemblée. «C’est le cahier des charges que j’ai imposé à Jordan (Bardella) et à Louis (Aliot) (…), aucun des deux ne souhaite abîmer le mouvement», poursuivait la leader de la formation nationaliste, qui s’est refusée à choisir entre les deux compétiteurs.

Passé les déclarations officielles par publications interposées de tribunes dans les médias, les soutiens ont parfois grossi le trait d’une campagne bienveillante. «Il y a une très bonne ambiance en vue du conseil national», explique Edwige Diaz, députée de Gironde et soutien de Jordan Bardella. Pour Xavier Baudry, le constat est similaire: «La campagne sera bienveillante, et tout sauf destructrice», précise-t-il.

Quand on ­compare au congrès de Tours, en 2011, le contexte est totalement ­différent : cette fois-ci, les deux ­candidats défendent la même ligne politique, celle de Marine Le Pen

Jean-Yves Camus, politologue et codirecteur de l’Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean Jaurès, estime également que la campagne se passera sans trop d’échauffourées. «Quand on compare au congrès de Tours, en 2011, le contexte est totalement différent: cette fois-ci, les deux candidats défendent la même ligne politique, celle de Marine Le Pen.»

Reste donc à comprendre les divergences entre les deux candidats, qui se sont pour l’instant contentés de déclarations plutôt consensuelles. «Je ferai campagne sur le rassemblement et l’apaisement», confie Louis Aliot. Jordan Bardella, quant à lui, jouera la carte de la «continuité», selon son entourage. «C’est avant tout une différence de personnalités, de style, et de parcours», analyse le député RN Julien Odoul.

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Les prochaines semaines viendront préciser la teneur de cette campagne. Louis Aliot a prévu sa rentrée politique pour le 27 août, «à Perpignan ou dans les Pyrénées-Orientales». Jordan Bardella organisera pour sa part «quelques événements à partir de septembre».

Si le Rassemblement national n’en est pas à sa première élection interne, c’est la première fois depuis la création du FN, en 1972, qu’il ne sera plus dirigé par un Le Pen. «C’est un moment symbolique pour la formation. Mais elle ne sera pas dépatrimonialisée, car Marine Le Pen gardera un œil attentif sur son parti», nuance Jean-Yves Camus. Au RN, on mise beaucoup sur cette nouvelle ère qui s’apprête à s’ouvrir. «Passé ce moment, le parti entrera dans une autre dimension», s’est convaincu Louis Aliot.

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Julien Bayou (EELV) veut déposer une proposition de loi à l'automne pour «bannir les jets privés»

Le député de Paris considère que certaines «élites» sont en «sécession». «Nous sommes sur la même planète, mais plus dans le même monde», raille le patron d'EELV.

Yvelines: la députée MoDem Anne Grignon démissionne après un recours d'un de ses adversaires

Elle avait remplacé Jean-Noël Barrot, élu aux législatives à Versailles puis nommé au gouvernement, alors même qu'elle était désignée remplaçante LREM au Sénat.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics

Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.

Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.

Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

Le Figaro

Pastel de Nata, l'histoire du petit flan portugais qui a conquis le monde

UN ÉTÉ TOUT SUCRE, TOUT MIEL (4/7) - Icône de la gastronomie portugaise que l'on trouve désormais partout, le pastel de nata est originaire de Lisbonne, ou plus exactement du quartier de Belém. La recette originelle y est encore secrètement gardée.

Difficile de séjourner au Portugal sans déguster au moins une fois un pastel de nata. Voire quelques pasteis de nata. Parenthèse linguistique ouverte, pasteis de nata est le pluriel de pastel de nata qui signifie tout simplement «pâtisserie à la crème». Ce petit flan pâtissier est préparé exclusivement en portion individuelle dans un fond de pâte feuilletée où l'on vient verser un appareil à base de lait, sucre, jaunes d'œufs, farine, zeste de citron et cannelle avant de le cuire au four. Un pastel se croque en 2 ou 3 bouchées, souvent accompagné d'un café : « Um pastel de nata e um café, por favor ! »

Certains aficionados lui vouent un tel culte qu'ils n'hésitent pas à faire le pèlerinage dans le quartier de Belém à Lisbonne pour déguster la douceur sur son lieu d'origine. L'histoire raconte que ce sont les religieux du célèbre monastère des Hiéronymites (1601) qui ont imaginé la recette pour écouler les stocks de jaunes d'œufs résultant de la séparation des blancs servant quant à eux à la confection des hosties. Une économie de moyens pâtissière un peu similaire à celles des canelés de Bordeaux inventés par des religieuses recyclant les jaunes d'œufs des chais à vin du quai des Chartrons tandis que les blancs servaient à « coller » les dépôts dans le vin.

Mais retournons dans l'estuaire du Tage… En 1820, la révolution libérale décide de couper les subsides aux monastères à travers le pays, dont celui de Belém, obligeant les religieux à trouver de nouvelle ressources pour subvenir à leurs besoins. C'est alors qu'ils décident de vendre leurs fameux gâteaux aux personnes de passage à Belém. Une dizaine d'années plus tard, ils acceptent finalement de céder la recette à un entrepreneur portugais du Brésil, Domingos Rafael Alves, persuadé qu'il peut en tirer parti. L'homme avait un certain flair si l'on en juge aujourd'hui le succès planétaire du petit flan pâtissier élu en 2011 parmi les 7 merveilles culinaires du Portugal.

Retrouvez les autres épisodes de la série «Un été tout sucre, tout miel»

Épisode 1 - La tarte tropézienne, l'étoile la plus sucrée de la Côte d'Azur

Épisode 2 -Sfogliatella riccia, le chausson napolitain qui n'a rien d'un pantouflard

Épisode 3 - Le gâteau basque, croquant et onctuosité à emporter !

Une recette gardée secrète

Et ne serait-ce d'ailleurs qu'à la pâtisserie de Belém où il s'écoulerait en moyenne 20.000 tartelettes chaque jour. C'est toujours dans le même local ouvert en 1837, reconnaissable à ses murs recouverts d'azulejos bleus ou encore sa longue file d'attente, que la recette est préparée selon la recette originelle. Recette dont les chefs pâtissiers de la maison se sont engagés par écrit à la tenir secrète. Ici, le gâteau s'appelle d'ailleurs le pastel de Belém pour bien insister sur son caractère exclusif. Autre particularité, les pasteis sont généralement servis légèrement saupoudrés de cannelle en poudre.

Évidemment, toutes les pâtisseries de Lisbonne proposent désormais des pasteis de nata, chacune revendiquant une recette tout à fait personnelle. Évidemment, quelques enseignes, parmi la liste ci-dessous tirent clairement leur épingle du jeu. Mais à chacun de se faire sa propre idée pour élire son pastel de nata favori.

Les bonnes adresses où déguster un pastel de nata à Lisbonne

Pasteis de Belém, Rua de Belém nє 84 a 92. 1300 – 085 Lisbonne, Tél. : +351 21 363 74 23.

Confeitaria Nacional, Praça da Figueira 18B, 1100-241 Lisbonne, Tél. : +351 21 342 4470.

Pastelaria Aloma, R. Francisco Metrass 67, 1350-139 Lisbonne. Tél. : +351 21 396 3797.

Pastelaria Santo Antonio, R. do Milagre de Santo António 10, 1100-351 Lisbonne, Tél. : +351 21 887 1717.

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Le Figaro

House of the Dragon versus Les Anneaux du pouvoir: le match des séries en vue

Constance Jamet

DÉCRYPTAGE - Seulement deux semaines séparent la sortie des séries inspirées de  Game of Thrones et du Seigneur des Anneaux. L’enjeu est énorme pour HBO et Amazon Prime, en pleine guerre des plateformes.

Westeros ou la Terre du milieu: où se trouvera l’épicentre culturel de 2022? Faites vos jeux. Le lundi 22 août démarrera sur HBO (OCS en France) House of the Dragon , série dérivée de Game of Thrones. Le vendredi 2 septembre, Amazon Prime Video dégainera Les Anneaux du pouvoir , inspiré du monde du Seigneur des Anneaux. «Ces sorties rapprochées offrent une confrontation de blockbusters que nous avions jusqu’ici l’habitude de voir au cinéma entre studios hollywoodiens. Les fans de fantasy vont entrer en combustion spontanée de joie», décrypte pour Le Figaro Jeff Bock, expert chez Exhibitor Relations qui supervise les résultats du box-office américain. «C’est la rencontre inédite entre deux sagas portées par des plateformes: des propriétés intellectuelles reconnues mondialement et dotées de budgets colossaux, historiques pour le petit écran», abonde Pierre Ziemniak, directeur délégué du Series Mania Institute.

«Recruter des abonnés»

Amazon Prime Video a déboursé 250 millions de dollars pour récupérer les droits des œuvres de Tolkien, hors Hobbit et Seigneur des Anneaux. Les huit épisodes, tournés dans les décors naturels de Nouvelle-Zélande, ont coûté 450 millions de dollars. Les dix épisodes deHouse of the Dragon, eux, ont bénéficié chacun d’un peu moins de 20 millions de dollars, là où la première saison de Game of Thrones nécessitait 6 millions par volet. Sacrée inflation à la hauteur des enjeux économiques et artistiques de projets concurrents, pourtant très similaires.

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Ces séries, qui misent sur des distributions plus inclusives - des talents issus des minorités ont fait leur apparition -, offrent des prologues à leurs franchises, en perte de vitesse après des déconvenues critiques. Les dernières saisons de Game of Thrones, comme la trilogie Le Hobbit, ont reçu un accueil mitigé. House of the Dragon se situe deux siècles avant les tribulations de Daenerys et de Jon Snow. Les Targaryen et leurs dragons font régner sur Westeros la prospérité mais sont rongés par des rivalités entre branches familiales qui les mèneront à leur perte.Les Anneaux du pouvoirse déroule un millénaire avant la quête de Frodon et Gandalf, immortalisée par la trilogie de Peter Jackson, et chronique l’émergence du cruel Sauron.

Trouver le point de départ de ces genèses n’a pas été aisé. Amazon a exploré plusieurs pistes. L’une d’elles l’a mené vers un récit sur la jeunesse d’Aragorn (interprété au cinéma par Viggo Mortensen) avant de se focaliser sur les premiers faits d’armes des elfes Galadriel et Elrond (jadis incarnés par Cate Blanchett et Hugo Weaving). De même, HBO a tatonné. La chaîne s’est lancée dans Blood Moon, qui démarrait mille ans avant Game of Thrones. Malgré un épisode pilote, pour lequel Naomi Watts avait été recrutée et qui avait coûté 30 millions de dollars, les dirigeants n’ont pas donné suite, déçus d’un résultat «ni assez épique ni assez cinématique».

Construire ces mondes imaginaires est certes dispendieux, mais c’est l’assurance de jouer sur plusieurs saisons et de gagner des abonnés mordus

Cette course n’est pas qu’une question d’hybris. «La fantasy s’apprête à dépasser le format sériel, et à essaimer sur d’autres terrains, comme celui des jeux, analyse Pierre Ziemniak. Créer un événement culturel global est nécessaire pour recruter des abonnés et se construire une réputation de diffuseur incontournable à un moment où les spectateurs font des arbitrages et résilient les offres les moins intéressantes. C’est un gage aux créateurs, une manière de dire “On a les moyens de nos ambitions”. Dans la guerre des plateformes, HBO et Amazon Prime Video assurent leur avenir.»

Pour conserver l’attention du public, le petit écran imite donc la dynamique du septième art en quête de spectaculaire. «Le feuilleton est un investissement protégé: il se prête à une analyse psychologique détaillée des personnages. Ce que le cinéma ne produit plus, plaide Jeff Bock. Construire ces mondes imaginaires est certes dispendieux, mais c’est l’assurance de jouer sur plusieurs saisons et de gagner des abonnés mordus.» Amazon s’est aligné sur HBO et a adopté la diffusion hebdomadaire des chaînes traditionnelles: un épisode par semaine. De quoi prolonger la confrontation.

Peter Jackson absent

Pour Jeff Bock, comme pour James Hibberd, journaliste au Hollywood Reporter, House of the Dragon part avec un léger avantage. Game of Thrones s’est terminé il y a trois ans et reste frais dans les mémoires. La capacité à transformer l’univers de George R. R. Martin, de retour dans la salle des scénaristes, en format sériel n’est plus à prouver. Ce qui n’est pas le cas des Anneaux du pouvoir qui vont devoir se dégager de l’ombre des longs-métrages de Peter Jackson qu’Amazon n’a pas impliqué. Pour James Hibberd, Les Anneaux du pouvoir ont une dette envers Game of Thrones. Sans l’engouement pour les Stark et les Lannister, personne n’aurait osé ressusciter la Terre du Milieu. R. R. Martin est un héritier de Tolkien. Comme le maître, dont il a digéré l’influence, il puise dans l’histoire du Moyen Âge et de la mythologie nordique. Mais sa fantasy est plus adulte, et friande de scènes d’orgies et de sexe, là où Tolkien reste grand public.

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Mais ce duel sera peut-être sans perdant. «Beaucoup de fans de Game of Thrones sont aussi des aficionados du Seigneur des Anneaux. Cette sortie simultanée va encourager un débat et des comparaisons permanentes», estime James Hibberd. Une promotion gratuite qui assure à Amazon et HBO une domination sur la pop culture. «Si une de ces séries ne trouve pas son public, son diffuseur ne l’annulera pas. Il embauchera de meilleurs auteurs. Vous pouvez être sûr que dans cinq ans, un reboot ou d’autres séries dérivées seront sur les rails», promet Jeff Bock.

Notre critique de House of the Dragon : propos intimiste

Des dragons, de la torture, une césarienne sanglante, des orgies… House of the Dragon s’inscrit dans la continuité choc et sanglante de Game of Thrones, dont il reprend les belles notes du générique. Le brio (décors, effets spéciaux) de la série mère est intact, avec la joie de retrouver le temps long des jeux de pouvoir et des allusions prophétiques à la trame originelle. Pas question de sauver l’humanité de zombies. Le propos plus intimiste illustre les ravages du pouvoir et du patriarcat au sein d’une famille royale. Fille d’un roi indolent et nièce d’un guerrier sadique, la princesse Rhaenyra Targaryen a la carrure d’une stratège. Avec ce portrait de femme entravée et pugnace qui refuse d’être manipulée et mariée au plus offrant, House of the Dragon venge déjà la postérité bafouée de Daenerys, l’idole trahie par l’épilogue bâclé de Game of Thrones.

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L'Humanité

Palestine. Face à Israël, l'opiniâtre résistance des Bédouins de Masafer Yatta

Reportage

Près de 1 200 Bédouins de Masafer Yatta vivent dans la hantise de leur expulsion. Harcelés quotidiennement par les soldats et les colons israéliens, ils disent leur volonté de résister et de rester sur ces terres où ils sont nés. Reportage 

Pierre Barbancey

Masafer Yatta (sud de Hébron, Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Assis à l’ombre d’un arbre, Mohammad Ayoub enlace ses deux petites filles. Le sourire jusqu’aux oreilles, elles sont toutes deux vêtues d’une même robe orange à fleurs blanches. Comme des bourgeons de vie dans cet environnement austère. Le désert vallonné qui s’étend au sud de Hébron, grande ville méridionale de la Cisjordanie, est balayé par un vent bienvenu. D’étouffante, la chaleur en deviendrait presque caresse.

À 46 ans, Mohammad Ayoub a encore la possibilité de balayer du regard ce paysage de Masafer Yatta qu’il a toujours connu. Depuis qu’il a ouvert les yeux et où il espère les fermer – un jour lointain – pour toujours. Il sait en décrypter chaque signe, chaque mouvement, chaque changement. Ce qui, pour l’étranger, apparaît comme dénué de sens et de beauté n’a pas de secret pour lui. Il appartient à cette terre. Il incarne ce lieu rocailleux et rude, où l’on serre les dents plutôt que de pleurer. Son père, son grand-père et ses aïeux avant lui étaient ainsi. Ses enfants le seront… s’ils peuvent rester dans ce hameau que tout le monde nomme Al Fakhit.

Un Palestinien étale les cartes des colonies.

Mohammad possède encore cette liberté, celle de la vision et du rêve. Pour combien de temps encore ? Le cauchemar pointe son nez de façon quotidienne. La triste et terrible réalité de l’occupation israélienne, qui a commencé il y a bien longtemps. « Quand j’étais jeune, il fallait qu’on cache la farine sinon les soldats y versaient de la terre. Nous étions contraints de rester dans les grottes pour faire comme s’il n’y avait personne. » Dans les années 1980, l’armée a décrété que cette zone était militaire, soit 3 000 hectares. Officiellement pour la transformer en terrain d’entraînement.

Des populations transportées de force

Dès 1985, les destructions d’habitations, de dépendances et même d’étables ont commencé. Les populations présentes sont essentiellement bédouines. Elles vivent de l’élevage, des produits laitiers et de l’agriculture. En 1999, les populations de 12 villages du secteur ont été contraintes de monter dans des camions et transportées de force dans une autre zone. À la suite d’un appel déposé par les Palestiniens, le tribunal israélien a émis une injonction leur permettant de revenir, mais seulement de manière provisoire. Depuis plus de vingt ans, les habitants vivaient avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, celle d’une éviction totale. « Cette peur est en permanence présente en nous », certifie Mohammad Ayoub.

Pour l’ONU, ces expulsions pourraient « s’apparenter » à un crime de guerre.

Le 12 janvier dernier, les bulldozers israéliens, escortés par l’armée, sont ainsi arrivés pour détruire un abri qu’il avait construit pour ses animaux. « J’ai immédiatement reconstruit, mais en mai ils sont revenus. J’ai de nouveau rebâti l’abri et le 1er  juin ils ont de nouveau tout saccagé. Ils ont fait pareil avec mon voisin », s’emporte-t-il. Un peu plus loin, on distingue une école, surmontée du drapeau palestinien, construite par l’Union européenne (UE). Elle aussi doit disparaître. Le temps des grandes manœuvres a commencé. « Ce n’est pas un exercice : au cours du week-end, l’armée israélienne a commencé ce qui semble avoir été des préparatifs pour l’expulsion de quelque 1 000 résidents palestiniens de Masafer Yatta », alertait le 17 juin, dans un tweet, l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem.

Le triptyque de la mort

Le 4 mai, la Haute Cour d’Israël a pris une décision autorisant l’expulsion de 1 200 Palestiniens de la zone, dont 500 enfants, décision dont l’ONU a dit qu’elle « peut s’apparenter » à un crime de guerre. Parmi les juges, David Mintz, qui vit dans une colonie de Cisjordanie… Nidal Younes, chef du conseil de village de Masafer Yatta, estime que « la décision de la Cour est une décision raciste prise par un juge colonial. Nous nous sommes battus devant les tribunaux avec Israël au cours des vingt-deux dernières années et ce juge n’a eu besoin que de cinq minutes pour détruire la vie de 12 villages et de leur population qui dépend de la terre ».

Près de la Ligne verte, un camp d’entraînement de l’armée israélienne.

L’Union européenne et les Nations unies ont condamné le verdict de la Cour israélienne. « L’établissement d’une zone de tir ne peut pas être considéré comme une « raison militaire impérative » pour transférer la population sous occupation », a déclaré le porte-parole de l’UE dans un communiqué. Des déclarations qui ont laissé de marbre les autorités israéliennes. « Elles voudraient qu’on soit dégoûté et qu’on parte de nous-mêmes, remarque Mohammad Ayoub. Mais on est chez nous, c’est notre terre. Nous sommes des fermiers et des bergers, nous n’avons pas d’autre choix. » Face à cette détermination, l’armée israélienne multiplie donc les destructions et les saisies de tracteurs. « Et les colons nous empêchent d’emmener nos troupeaux sur les collines », rappelle-t-il.

Mohammad Makhamreh, 19 ans, en sait quelque chose. La maison de ce jeune berger se trouve à quelques centaines de mètres de la ligne verte (ligne d’armistice de 1949) et l’armée y a installé, assez récemment, un camp, dans le cadre de ses exercices à munitions réelles (balles, obus, roquettes…). On ne peut même plus y accéder en voiture. D’énormes rochers barrent le sentier. Un soir où il tentait de regrouper ses moutons, il a entendu une grosse explosion. « Je me suis réveillé six jours après. J’avais perdu ma main droite, et j’avais le genou cassé. » Le jeune homme, pas plus que son père, Moussa, n’est pas dupe. « Ils font tout pour qu’on parte. Ils nous attaquent même la nuit et menacent de saisir nos moutons si on les laisse paître près de leur base. » L’arbitraire de l’occupation. Muhammad et sa mère tentaient de passer pour aller vendre leurs produits à la ville de Yatta lorsqu’ils ont été arrêtés par les soldats au motif qu’ils n’avaient pas le droit d’être là. «  Ils nous ont emmenés jusqu’à la colonie de Gush Etzion (distante de plusieurs dizaines de kilomètres – NDLR) et ne nous ont relâchés qu’au milieu de la nuit, sans moyen de transport. »

Sur les sommets, interdits aux bergers palestiniens, les avant-postes – des mobile homes qui servent à occuper les lieux avant l’autorisation formelle de création d’une colonie (toute aussi illégale) – se déploient comme des chenilles processionnaires. Ils font partie du dispositif global mis en place. L’armée pour chasser par la force, les juges pour faire croire à la justice et les colons, petits gangsters religieux qui incendient les champs, tabassent voire tuent les paysans palestiniens. Le triptyque de la mort, en quelque sorte. Si le village d’Um Al Kheir, porte nord-ouest de Masafer Yatta, n’est, pour l’instant, pas concerné par la décision d’expulsion, le harcèlement est quotidien.

« Selon les Israéliens, notre village n’existe pas »

Le village est la cible de la colonie – illégale – de Karmel, qui ne supporte pas ces Bédouins à ses portes. « Selon les Israéliens, notre village n’existe pas, dénonce Tarek Al Hathalin, 27 ans. Et comme, selon les accords d’Oslo, nous sommes en zone C, donc dépendants d’Israël pour l’administration et la sécurité, ils font ce qu’ils veulent et multiplient les démolitions. » Depuis les années 1980, comme les autres villages, Um Al Kheir subit les attaques répétées dans les moindres domaines de la vie. Le frère de Tarek a été tellement tabassé par les colons qu’il en a perdu la raison. Son oncle, Suleiman, connu pour sa capacité de résistance et de participation à toutes les manifestations, a été écrasé en janvier dernier par un colon. « Les colons sont des tueurs. » Il rajoute pourtant : « S’ils n’avaient pas eu cette mentalité, on aurait pu vivre ensemble. »

Tous les vendredis, des manifestations ont lieu. Les résidents palestiniens se rassemblent, soutenus par quelques activistes israéliens. Comme Omri, la vingtaine à peine passée. « Tout le sud de Hébron est soumis à un nettoyage ethnique », dénonce-t-il. Zoha, israélienne elle aussi ; regrette qu’ « en Israël, les gens sont persuadés que les Palestiniens veulent les détruire ». Ironie de l’histoire, ces mêmes Palestiniens portent dans une main les titres de propriétés ancestraux qu’ils possèdent et, dans l’autre, les ordres d’expulsion qu’ils ont reçus. Tous le proclament : « Nous ne partirons pas. » Assis à l’ombre d’un arbre, Mohammad Ayoub enlace ses deux filles plus fort que de coutume, les yeux rivés vers ce désert qu’il voudrait sans fin.

Mort de Shireen Abu Akleh. Washington soutient la version israélienne

Les condamnations pleuvent en Palestine après l’enquête balistique du département d’État américain sur la mort de la journaliste Shireen Abu Akleh. Les conclusions avancent l’idée qu’elle aurait été « vraisemblablement » victime d’un tir israélien, sans se prononcer de façon définitive sur l’origine du projectile. Pire, les experts n’ont « aucune raison » de croire qu’il s’agissait d’un tir intentionnel, précise le département d’État.

Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh

L’Autorité palestinienne (AP) a dénoncé une tentative de « cacher la vérité » sur la mort de la reporter d’Al Jazeera, tuée d’une balle dans la tête le 11 mai, en marge d’une opération de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine. « Nous n’avons pas peur d’accuser Israël (…) qui porte la responsabilité de l’assassinat », ajoute l’AP. Sa famille a également réagi dans un communiqué, s’avouant « atterrée par l’annonce » et « la tentative d’orienter le récit » en la faveur d’Israël. Elle promet de « réclamer justice pour Shireen et que soient tenus pour responsables l’armée et le gouvernement israéliens ». La position américaine rejoint celle de l’armée israélienne, qui a estimé impossible de déterminer de manière « définitive » l’origine du tir fatal… Pourtant, de nombreux rapports, notamment de l’ONU, ont conclu que la journaliste a été tuée par un tir israélien, et de manière « délibérée » pour le procureur palestinien Akram Al Khatib. Le Hamas a appelé à une enquête internationale et accusé les États-Unis d’être « complices » de sa mort.

palestineHébroncolonies israéliennescisjordanie
L'Humanité

Rony Brauman : « Il y a aujourd’hui une espèce de course au crime majuscule »

La rencontre

Avec le retour de la guerre en Europe, Rony Brauman, l’ancien président de Médecins sans frontières, dénonce l’indignation sélective de la justice internationale qui relève les exactions en Ukraine mais reste silencieuse concernant d’autres conflits, comme en Palestine.

Vadim KamenkaAntoine Poncet

Après quatre mois de guerre depuis son invasion par la Russie, le 24 février, l’Ukraine bénéficie d’un large soutien international. Ces réactions, indispensables, Rony Brauman s’en réjouit, mais il constate une différence de condamnations quand l’intégrité territoriale d’autres pays est atteinte. Le peu de réaction diplomatique et d’enquêtes face à l’occupation, la colonisation et aux violations du droit international par les autorités israéliennes vis-à-vis de la Palestine l’interpelle.

Quel est votre point de vue sur la guerre en Ukraine, qui a débuté il y a quatre mois ?

En premier lieu, un sentiment de gâchis et de désespérance devant cette entreprise meurtrière, qui va se solder par des dizaines de milliers de morts. In fine, cette guerre sera gagnée par celui qui aura réussi à durer, le moins usé. De cette situation désastreuse, il n’y aura aucun vainqueur. Il y aura un « non-vaincu ». L’autre leçon immédiate, c’est le fait qu’on retrouve une guerre interétatique entre deux États voisins. Un conflit ultraclassique qui sort des interventions militaires de type corps expéditionnaire, comme en Irak, en Libye, en Afghanistan ou ailleurs. Cela nous rappelle que ce type d’affrontement ne peut pas être considéré comme révolu. Et que d’autres formes peuvent potentiellement réapparaître aussi.

Ma troisième observation porte sur les répercussions inédites de ce conflit, avec les pénuries qui en découlent. Elles peuvent apparaître encore absorbables par les pays riches, avec toutefois de fortes disparités selon le niveau de revenu, comme on peut déjà le constater. Mais, dans l’ensemble, nos économies permettent d’amortir une partie des effets. Pour un certain nombre de pays du monde, notamment en Afrique et au Proche-Orient, la situation est dramatique. L’interruption des livraisons de céréales – essentiellement de blé ukrainien et russe – amène à des conséquences extrêmement dures pour plusieurs États dépendants à 100 % de cette ressource pour l’alimentation de leur population. Il est encore très difficile d’en prévoir l’ampleur et les mécanismes de résilience collectifs. Cette crise, sans précédent, s’explique par la mondialisation presque instantanée d’un conflit pourtant local. Son impact sur l’économie mondiale s’avère considérable, notamment pour la sécurité alimentaire quotidienne de la planète. Cela explique aussi pourquoi cette guerre en Ukraine tient une place particulière.

Ce conflit apparaît aussi à part en matière de droit international. Pourquoi ?

Il s’agit d’une invasion caractérisée, d’une atteinte à la règle de droit qui fonde l’ordre international. Il est donc logique d’invoquer le droit international en réaction, comme cela a été le cas lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Je suis plus frappé par l’importance prise par les notions de droit humanitaire, à un moment où le droit est piétiné, comme toujours lors d’un conflit. Y a-t-il des crimes de guerre ? Y a-t-il des crimes contre l’humanité ? Y a-t-il des génocides ? Les deux acteurs essayent d’instrumentaliser l’ensemble de ces termes, y compris celui de « génocide ».

La description des faits, des violences, semble toujours rapportée à une qualification juridique, et l’on est invité, sous pression, à ratifier l’existence d’un génocide sous peine d’apparaître comme complaisant envers l’agresseur.

Cette espèce de course au crime majuscule est préoccupante, comme si les autres violences de masse ne pouvaient plus nous mobiliser ou nous révolter. On constate aussi que la justice internationale participe activement à la polarisation, par l’ampleur et la rapidité de son déploiement, en contraste avec d’autres situations où elle s’est montrée plus discrète. Comme si les procureurs successifs de la Cour pénale internationale (CPI) semblaient être aux ordres des États-Unis. Je ne dis pas que les faits sur lesquels ils enquêtent sont des fabrications propagandistes. Bien au contraire, ils enquêtent sur des crimes extrêmement sérieux et graves. Mais cet empressement et cette ampleur, avec 42 enquêteurs déployés, jettent à nouveau le doute sur la Cour pénale internationale, alors qu’elle fait preuve d’une prudence de chat en Israël-Palestine, en Afghanistan, en Irak, pour ne citer que des conflits dans lesquels les États-Unis sont directement impliqués. Cette justice-là est loin de l’idée que l’on se fait de la justice.

Ce sentiment d’être délaissé par la justice internationale peut-il expliquer qu’une partie importante des pays du Sud refuse de condamner la Russie, par volonté de ne pas s’aligner sur les pays occidentaux ?

Dans la mesure où la Cour pénale internationale doit enquêter sur quatre types de crimes : crime d’agression, crime de guerre, crime de génocide, crime contre l’humanité, il faut bien constater que l’Ukraine n’est pas l’unique endroit du monde où ce type de crime est commis. J’ai en tête le conflit israélo-palestinien, où les crimes de l’occupant sont commis au quotidien. L’attaque israélienne lors des funérailles de Shireen Abu Akleh, la journaliste abattue le 11 mai lors d’un reportage à Jénine, est consternante et nous en dit long sur la situation. L’assassinat de cette journaliste et l’attaque de son enterrement illustrent une forme de « poutinisation » de la société et de la politique israéliennes. Comme d’ailleurs l’acharnement des Israéliens contre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, emprisonné à répétition sans aucune possibilité de se défendre, à l’instar d’Alexeï Navalny en Russie. Je souligne au passage l’inertie des autorités françaises face à la persécution du citoyen français qu’est Salah Hamouri. La mollesse des réactions internationales face à ces exactions n’est évidemment pas sans conséquences sur la crédibilité des discours démocratiques.

En politique étrangère, il a toujours été question des intérêts nationaux qui organisent et configurent nos réactions à des éléments internationaux. Mais il faut être capable d’accéder à une forme de dissociation entre les crimes qui mériteraient l’occupation massive du temps des relations internationales et ceux qui semblent inexistants.

Vous avez souhaité alerter sur la situation des Palestiniens dans une tribune publiée le 31 mai dans « le Monde ». Est-ce une simple colère ?

Dans ce texte, j’ai eu envie de comparer les deux actualités : Ukraine et Palestine. Deux entités nationales qui sont envahies, occupées et maltraitées. L’une suscite une forte réaction de boycott et de sanctions internationales extrêmement rapides et déterminées. Pour les Palestiniens, il n’existe aucune condamnation ni poursuite internationale. Au contraire, ils subissent une criminalisation de toute forme de résistance digne, pacifique et citoyenne. La société civile qui tente par exemple d’organiser un mouvement de boycott (BDS) se retrouve poursuivie, et des personnalités comme Salah Hamouri, qui œuvrent à la défense des prisonniers palestiniens, sont arrêtées et incarcérées sans preuves. Ce contraste entre les deux situations m’apparaissait révoltant.

Sur le terrain, est-ce que les associations critiquent aussi ce manque d’investissement international ?

Une partie des reproches vise la CPI. Ces critiques ne sont pas nouvelles. Depuis le début, nous avons été un certain nombre à nous montrer sceptiques vis-à-vis d’une telle structure. Ces dernières années, nous connaissons une satisfaction amère de constater une forme d’échec. Pour bien des ONG, elle incarne malgré tout l’espoir d’un ordre international décent.

Le fait que l’Europe se préoccupe davantage de la guerre en Ukraine que d’autres conflits ou violences de masse dans le monde me semble en revanche défendable. Je ne partage pas l’attente de restituer à l’Europe le rôle qu’elle a perdu de pacificateur mondial. Elle peut apparaître séduisante et sympathique, mais elle incarne une forme d’impérialisme libéral qu’illustrent les fiascos de Libye, d’Afghanistan ou des pays sahéliens.

Dans le cadre de résolution des conflits, le rôle des sociétés et gouvernements voisins me semble prépondérant, essentiel. Les interventions lointaines visant à l’installation d’un ordre politique nouveau sont vouées à l’échec, voire à l’aggravation des situations que l’on prétendait améliorer. Les expériences passées le démontrent, de l’intervention soviétique en Afghanistan, dans les années 1980, à la Syrie, aujourd’hui, au sujet de laquelle on a entendu de multiples appels à l’intervention pour mettre fin au carnage. Une façon d’ignorer que ce pays souffrait déjà d’une multiplicité d’interventions et qu’une opération armée ne met généralement pas fin à une guerre. Voilà une illusion dont on aurait dû sortir depuis les échecs retentissants : Afghanistan, Irak, Libye, pour ne parler que des plus récents…

Justement, sur ces interventions, faut-il armer toujours plus l’Ukraine, au risque de nous emmener dans un conflit nucléaire ?

Il s’agit d’un jeu dangereux, mais la situation est extrêmement délicate. Car ne pas aider l’Ukraine, notamment militairement, c’est valider la prise du pays. Il est donc normal que l’Ukraine et son gouvernement réclament des armes à l’Europe. On peut aussi comprendre que l’Union européenne voisine ait réagi vigoureusement à cette invasion pour garantir la sécurité. Néanmoins, il existe plusieurs formes d’aide militaire et différentes conceptions. Celle défendue par les États-Unis, la Pologne, la Lituanie, qui souhaitent battre la Russie et même l’écraser. Et celle qui vise à rééquilibrer le rapport des forces pour conduire à une solution politique, défendue notamment par l’Allemagne, l’Italie et la France, position qui m’apparaît beaucoup plus judicieuse. Il faut donc fixer des limites de la part de l’Europe sur cette cobelligérance et ne pas souscrire à tous les appels de Volodymyr Zelensky, qui joue bien sûr son rôle. L’Ukraine mène une « guerre juste », selon les critères classiques de celle-ci, en se défendant contre une agression. Cela ne signifie pas pour autant que les buts de guerre de ce gouvernement doivent devenir l’objectif final de tous.

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[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

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Le Figaro

Week-end à Cannes : derrière les paillettes, l'âme provençale

Visiter Cannes en 2 jours.

DEUX JOURS À - De la colline du Suquet aux îles de Lérins se dessine à Cannes une géographie et une histoire bien plus ample que la médiatique Croisette. Visite guidée de la ville, au carrefour de la Provence et de la Riviera.

C'est un Écossais qui a scellé le destin étoilé de Cannes. En route vers le Comté de Nice, un jour d'hiver 1834, Lord Henry Peter Brougham est forcé de s'arrêter à Cannes alors qu'une épidémie de choléra ravage Nice et ses environs. Tombé sous le charme du lieu, il fait bâtir une demeure d'inspiration palladienne et entraîne dans son sillage une aristocratie européenne qui consacre la ville comme destination de villégiature hivernale. Huit siècles plus tôt, les moines de l'abbaye de Lérins avaient fondé Cannes en érigeant sur une colline une tour de guet puis un château pour protéger leur fort monastère situé sur l'île de Saint-Honorat, au large.

Mondialement connu pour son festival international de cinéma, ville de congrès et de villégiature désormais estivale, Cannes a conservé une âme provençale que l'on entend battre sur le marché ou dans les ruelles du Suquet, sur la colline choisie par les moines.

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L'arrivée

Depuis l'aéroport de Nice, Cannes est accessible en moins de 30 mn en voiture et en 45 mn par un service de navettes opérant de 8h à 20h (21h55 en été) avec un départ toutes les 30mn de 9h à 19h. Tarif : 33 € aller-retour.

La gare est située en centre-ville. Pour les trajets en train, compter 5h15 depuis Paris, 4h depuis Lyon ou 2h depuis Marseille.

Le centre-ville se parcourt aisément à pied.

Que faire en ce moment à Cannes

L'EXPO À NE PAS MANQUER

L'écomusée sous-marin aux îles de Lérins

Équipé d'un masque et d'un tuba, il faut prendre une grande inspiration pour plonger vers les œuvres monumentales du sculpteur anglais Jason deCaires Taylor immergées à quelques mètres de profondeur entre les îles de Lérins. Quelques mois après leur mise en place, les algues ont commencé à flouter les contours des visages inspirés par des habitants de Cannes. C'est l'objectif. Réalisées dans un matériau écologique à PH neutre, les sculptures ont vocation à devenir des récifs artificiels. Demeure la poésie d'une rencontre sous-marine.

Accès libre depuis le rivage de l'île Sainte-Marguerite, à l'aplomb de la maison forestière, dans une zone interdite au mouillage. À une centaine de mètres au large.

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LA TABLE À RÉSERVER : SALAMA

Le restaurant hype de Saint-Tropez a choisi Cannes pour ouvrir une adresse plus urbaine. On y retrouve une cuisine marocaine et méditerranéenne raffinée, parfaitement exécutée, comme ce tajine d'agneau, pruneaux et amandes, cuit à basse température ou le ceviche de daurade à la coriandre fraîche, huile infusée à la menthe et jus de citron, goûtés lors de notre passage. Le décor contemporain, couleur terracotta, sculpté d'arches et de niches, est une invitation au voyage. Pour une ambiance festive, on choisira le 2ème service à 22h30. Grande terrasse extérieure côté rue.

À la carte : entrées autour de 15 €, couscous et tajines autour de 33 €.

Salama, 10 rue Florian, 06400 Cannes. Tél. : 04 93 68 51 69.

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L'HÔTEL EN VUE : LE SUQUET

Au pied de la colline éponyme, cette adresse 3 étoiles de charme propose 22 chambres confortables, sobrement décorées dans un esprit méditerranéen. Ouverte au printemps 2022 par un professionnel de l'hôtellerie de luxe natif de Cannes, l'adresse mise sur la qualité de service. Elle dispose d'une petite piscine, très agréable en centre-ville et d'un patio pour prendre le petit déjeuner. Idéal pour découvrir le visage authentique de la ville, du Suquet au marché Forville proches, avec les conseils avisés de son propriétaire.

Le Suquet, 5 rue des Tambourinaires. Tél. : 04 93 39 53 28.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

À partir de 100€ la chambre double. Petit déjeuner continental : 19€.

Jour 1 : le Suquet, les villas des collines, la Croisette

MATINÉE

Débutez votre visite par le marché Forville, au pied de la colline du Suquet, pour vous enivrer de parfums et de saveurs entre les étals colorés de fleurs, de poissons, de fruits et de légumes. C'est l'occasion de goûter à quelques spécialités culinaires locales comme les beignets de fleurs de courgettes ou la socca, galette de farine de pois chiche. Quelques cafés bordent la grande halle couleur corail. Parmi eux, le petit Café de l'horloge, avec sa déco rétro et sa terrasse, offre un bon poste d'observation de la vie locale.

Poursuivez votre flânerie en grimpant dans les ruelles de la colline du Suquet, parmi les maisons étroites et les murs tressés de bougainvilliers. Au sommet, sous les grands pins, le nom de Cannes s'affiche en lettres géantes. Là, prenez le temps d'admirer la vue sur la ville, le port et la rade avant de pousser la porte de l'église Notre-Dame d'Espérance. Son clocher est devenu l'icône du quartier. Le château mitoyen, remarquable avec sa tour carrée, se dresse sur les vestiges de la forteresse médiévale des moines de Lérins. Il abrite désormais le (petit) Musée des explorations du monde.

PAUSE DÉJEUNER

Sur le versant ouest de la colline du Suquet, dans des rues au calme, faites escale pour déjeuner dans un des restaurants prisés des Cannois comme Le Tredici, rue Perrissol, notre préféré pour sa cuisine italienne et son joyeux décor éclectique. Pas loin, La Sousta, sert une cuisine traditionnelle dans un décor sans chichi. Plus près du marché Forville, Les Bons Enfants jouent depuis longtemps la carte du bistrot provençal dans un cadre contemporain. Une valeur sûre.

APRÈS-MIDI

Le Suquet réserve une dernière surprise : un lieu d'exposition d'art contemporain abrité dans l'ancienne morgue de l'hôpital de Cannes déplacé depuis longtemps. Contenu des œuvres ou style d'accrochage, Le Suquet des artistes inspire les créateurs par sa topographie labyrinthique. Jusqu'au 11 décembre 2022, c'est le plasticien Orsten Groom (représenté à Paris par la galerie Daniel Templon) qui présente avec Limbe, des œuvres picturales influencées par l'art pariétal et parental. En 2024, tout près, l'ancienne chapelle Saint Roch accueillera un musée dédié à la prestigieuse collection d'art contemporain africain de Jean Pigozzi.

Pour les férus d'architecture, poursuivez votre visite de Cannes sur une autre colline de la ville, la Croix des Gardes où le XIXe siècle et le XXe siècle ont vu fleurir les belles villas des aristocrates et grandes fortunes en villégiature. Admirez l'architecture de la médiathèque Noailles abritée dans l'ancienne villa Rothschild de style Renaissance italienne. À l’intérieur, jardin d'hiver et salon aux boiseries anciennes accueillent des salles de lecture. En face, la villa Vallombrosa, transformée en copropriété, s'impose dans le paysage avec ses tours de style néo-gothique. À l'est de la ville, sur la colline de la Californie, visitez la Villa Domergue, ouverte en été dans le cadre d'expositions artistiques. Bâtie en 1934 pour le directeur du musée André Jacquemart, elle déploie des jardins et des volumes élégants, influencés par le style italien.

Achevez votre promenade sur l'incontournable Croisette pour contempler en bord de mer, derrière les palmiers et les pins parasols, la blanche et grandiose architecture des palaces cannois. Belle Époque au Carlton, Art déco au Martinez… Poussez la porte de La Malmaison, le pavillon de l'ancien Grand Hotel, qui accueille chaque année trois grandes expositions monographiques d'artistes des XXe et XXIe siècle (Agnès Varda, jusqu'au 20 novembre 2022). Les boutiques de luxe se succèdent sur la prestigieuse artère laissant la rue d'Antibes, plus en arrière, aux enseignes que l'on trouve dans toutes les grandes villes. En contrebas de la Croisette, les plages ont été élargies ces dernières années et le bleu céruléen de la mer flatte toujours le regard.

APÉRITIF ET DÎNER

Commencez (ou achevez) la soirée avec un cocktail au Majestic. Mixologue à la notoriété croissante, Emanuele Balestra s'est fait connaître avec ses parfums comestibles vaporisés sur le poignet au moment du service. Une expérience inoubliable. Pour dîner dans des adresses chic et glamour, rejoignez le « carré d'or » autour de la rue Florian, une impasse où les restaurants les plus en vue et de qualité ont élu domicile : La Môme, Le Mido (du groupe La Môme), Salama

Dans le même esprit mais les pieds dans le sable, de fin avril à mi-octobre, rendez-vous chez Mademoiselle Gray, la plage de l'hôtel Barrière Le Gray d'Albion ou à La Môme Plage. Pour une ambiance plus décontractée, misez sur Rosana, au souffle californien, près du Palais des festivals ou sur le bar à vin-restaurant UVA.

SOIRÉE

Les plages privées précédemment évoquées invitent des DJ pour des fins de soirées festives qui s'achèvent autour de 1h du matin.

Jour 2 : échappée sur les îles

MATINÉE

Débutez par un petit déjeuner chez Charlotte Busset, dans un séduisant décor de papiers peints, étagères en bois à l'ancienne, parquet et carreau de ciment. L'accueil est adorable et les cookies divins.

Embarquez ensuite pour les îles de Lérins, au large de Cannes. Les deux confettis de terre n'étant pas desservis par la même navette maritime, il faut choisir. Optez pour Sainte-Marguerite si vous souhaitez visiter le fort Royal (conçu par Vauban), célèbre pour avoir abrité la cellule de l'homme au masque de fer. C'est l'île la plus grande, idéale pour marcher à l'ombre des pins parasols et se baigner. On aime ses rochers allongés et ses petites criques de galets. Sur sa rive sud se situe le point départ vers l'écomusée sous-marin.

Choisissez l'île de Saint-Honorat, plus petite et calme, pour découvrir le sanctuaire des moines de Lérins. On y va pour contempler la tour-monastère au bord de l'eau (en travaux jusqu'en 2023), l'église abbatiale et le vignoble. Empruntez le sentier qui fait le tour de l'île en une heure pour admirer sept chapelles et des fours à boulets napoléoniens.

Pour une approche plus insolite et sportive, entre mai et octobre, embarquez pour la journée sur un canoë-kayak pour découvrir les îles depuis la pointe Croisette (où le légendaire Palm Beach à l'architecture hispano-mauresque va renaître en 2023). Une vingtaine de minutes suffisent pour rejoindre Sainte-Marguerite. Vous pourrez ainsi caboter librement le long des rochers, débarquer sur des grèves isolées, contempler les fonds tagués de posidonie et surtout découvrir les deux îles. Comptez une vingtaine de kilomètres aller-retour pour leur tour complet depuis la pointe Croisette.

PAUSE DÉJEUNER

Sur Saint-Honorat, le restaurant La Tonnelle ouvre sur les eaux turquoise mouchetées de bateaux qui séparent les deux îles. Une table de qualité où l'on dégustera le vin des moines de Lérins.

Sur Sainte-Marguerite, si vous aimez les plages privées aux ambiances festives, mêlez-vous aux happy few qui dansent et déjeunent méditerranéen face à la mer, à La Guérite, au pied du fort Royal.

APRÈS-MIDI

De retour des îles, s'il vous reste du temps, faites un détour vers Mandelieu-la-Napoule à quelques kilomètres à l'ouest de Cannes. Son extravagant château au bord de l'eau est le fruit d'une restauration entreprise dans les années folles par les Clew, un couple d'artistes américains. Vous découvrirez d'agréables jardins, des œuvres d'Henry Clew et d'artistes accueillis en résidence ainsi que des curiosités dévoilées lors de visites guidées entre avril et mi-septembre.

FIN DE JOURNÉE

Concluez votre journée sur un des rooftops de Cannes. Le dernier né est celui de l'hôtel 4 étoiles Belle Plage , au pied du Suquet. C'est notre préféré pour boire un verre avec le sentiment de flotter entre les toits en tuile de la vieille ville et l'horizon maritime. L'endroit idéal pour admirer le soleil se coucher derrière la silhouette échevelée de l'Estérel.

Nos meilleures adresses à Cannes

BONNES TABLES

Tredici, 13 rue Louis Perrissol. Tél. : 06 52 54 64 63

Aux Bons Enfants, 80 rue Meynadier. Tél. : 06 18 81 37 47

La Sousta, 11 rue du Pré. Tél. : 04 93 39 19 18

Rosana, 13 rue des Belges. Tél. : 04 93 38 88 60

UVA, 13 boulevard de la République. Tél : 04 93 68 57 01

La Môme, 6 rue Florian. Tél. : 04 93 38 60 95

Charlotte Busset, 26 rue Hoche. Tél. : 04 22 78 00 87

La Tonnelle, île Saint-Honorat. Tél. : 04 92 99 54 08

La Guérite, île Sainte-Marguerite. Tél. : 04 93 43 49 30

BOIRE UN VERRE

Le Café de l'horloge, 7 rue du marché Forville. Tél. : 06 60 80 28 98

Hotel Barrière Le Majestic, 10 Boulevard de la Croisette. Tél. : 04 92 98 77 00

Hôtel Belle Plage, 2 rue Brougham. Tél. : 04 93 06 25 50

Mademoiselle Gray, Boulevard de la Croisette. Tél. : 04 92 99 79 99

La Môme Plage, Boulevard de la Croisette. Tél. :04 93 38 22 00

VISITER

Le Suquet des artistes, 7 rue Saint Dizier. Tél : 04 97 06 44 90.

Villa Domergue (exposition Agnès Varda jusqu'au 18/09/22). 15 avenue Fiesole. Tél. : 04 97 06 44 90.

La Malmaison (exposition Agnès Varda jusqu'au 20/11/22), 47 boulevard de la Croisette. Tél. : 04 97 06 44 90.

SHOPPING

Le marché Forville. Tous les jours sauf lundi, de 7h30 à 13h.

Abbaye de Saint-Honorat (vins, liqueurs, eau-de-vie…). Île Saint-Honorat. Tél. : 04 92 99 54 00.

ESCAPADES

Kayak Évasion (excursions libres ou accompagnées). 5 place Franklin Roosevelt . Tél. : 07 69 91 57 01. kayak-evasion.fr

Navettes maritimes pour les îles de Lérins, quai Laubeuf (à l'extrémité du Vieux-Port)

Vers Saint Honorat : compagnie Planaria. Tarif aller-retour : 15 €. Tél. : 04 92 98 71 38. cannes-ilesdelerins.com

Vers l'île Sainte-Marguerite : compagnie Trans Côte d'Azur. Tarif aller-retour : 15 €. Tél. : 04 92 98 71 30. trans-cote-azur.com

OÙ DORMIR ?

Au pied du Suquet, face à la mer, on adore les courbes douces du Belle Plage, un nouvel hôtel de 50 chambres loin des fastes de la Croisette. La décoration intérieure fait la part belle aux matériaux naturels, aux formes arrondies, aux teintes claires pour esquisser un cocon douillet et stylé. La vue à couper le souffle du rooftop et du restaurant au sommet méritent une escale. C'est au Belle Plage qu'ouvrira en septembre le plus grand spa de Cannes, sur 800 m² avec huit cabines.

À partir de 270 € la chambre double.

Hôtel Belle Plage, 2 rue Brougham. Tél. : 04 93 06 25 50. hotelbelleplage.fr

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

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En Méditerranée, six sentiers sous-marins à découvrir palmes aux pieds cet été

Sous la surface de l'eau, un monde coloré s'anime en technicolor pour ceux qui chaussent des palmes, ajustent la sangle de leur masque et respirent dans un tuba. La Méditerranée et ses petits fonds sont accessibles facilement, en suivant certains parcours balisés, en autonomie ou avec un guide naturaliste.

Écosse confidentielle : trois alternatives à Skye, au Loch Ness ou à la NC500

Il y a tellement plus à voir que les régions les plus populaires et les grandes routes touristiques. Voici nos meilleures alternatives pour en prendre plein les yeux, loin des foules.

Normandie : les plus belles plages de la Manche

Avec plus de 360 kilomètres de côtes, le littoral manchois offre une multitude de longues plages de sable fin et de petites criques à galets bleus plus discrètes. Notre sélection.

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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L'Humanité

ONU : "les tirs qui ont tué Shireen Abu Akleh provenaient des forces de sécurité israéliennes"

Actu

Gaël De Santis

Les manœuvres israéliennes pour noyer le poisson n’y feront rien. L’enquête du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme sur les circonstances de la mort de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh le 11 mai près du camp de réfugiés de Jenine est claire. « Toutes les informations que nous avons recueillies -y compris de l’armée israélienne et du procureur général palestinien- corroborent le fait que les tirs qui ont tué Mme Abu Akleh et blessé son collègue Ali Sammoudi provenaient des forces de sécurité israéliennes et non de tirs indiscriminés de palestiniens armés comme l’affirmaient initialement les autorités israéliennes », a déclaré vendredi à Genève la porte-parole de l’institution, Ravina Shamdasani. Selon cette dernière, il n’a été trouvé aucune information sur « une quelconque activité de Palestiniens armés à proximité des journalistes ».

« La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, continue d’exhorter les autorités israéliennes à ouvrir une enquête pénale sur le meurtre Mme Abu Akleh et sur tous les autres meurtres et blessures graves commis par les forces israéliennes en Cisjordanie et dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre à Gaza », dit Ravina Shamdasani. Car dans le contexte de guerre coloniale menée par Israël en Cisjordanie, ce sont pas moins de 58 Palestiniens qui ont été tués depuis le début de l’année, dont treize enfants, recense le haut-commissariat.

Israël-Palestineliberté de la presse
Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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Le Figaro

Pourquoi les démissions atteignent un niveau record

William Plummer

DÉCRYPTAGE - Le nombre de personnes qui quittent leur CDI est un indicateur cyclique de la santé du marché du travail.

On pensait que seuls les États-Unis étaient touchés par cette vague massive et sans précédent de démissions, mais la France n’est finalement pas épargnée. Au premier trimestre 2022, près de 520.000 salariés de l’Hexagone ont décidé de rompre leur contrat de leur propre initiative, dont 470.000 en contrat à durée indéterminé (CDI). Un niveau historiquement haut, qui vient alimenter la théorie de «grande démission» à la française.

Selon les chiffres publiés jeudi par le service statistique du ministère du Travail, la Dares, cette dynamique semble s’inscrire dans la volonté renforcée de quête de sens des actifs en emploi depuis le début de la pandémie. Mais aussi dans la recherche d’une meilleure rémunération, alors que l’inflation (+ 6,1 % en rythme annuel, à fin juillet) ne cesse de progresser mois après mois et de rogner le pouvoir d’achat.

Le taux de démission - qui rapporte le nombre de démissions à celui du nombre de salariés - atteint ainsi 2,7 % à la fin du mois de mars. «Il est au plus haut depuis la crise financière de 2008-2009, mais reste en deçà des niveaux qu’il avait atteints juste avant, début 2008», soit de 2,9 %, souligne la Dares. À l’époque, le pays avait enregistré 510.000 démissions, dont 400.000 pour les CDI.

Le taux de démission est bas durant les crises et il augmente en période de reprise, d’autant plus fortement que l’embellie conjoncturelle est rapide

Il faut noter que le taux de démission est un indicateur cyclique de la santé du marché du travail. «Il est bas durant les crises et il augmente en période de reprise, d’autant plus fortement que l’embellie conjoncturelle est rapide», résume la Dares. En effet, durant les phases d’expansion économique, de nouvelles opportunités d’emploi apparaissent, incitant à démissionner pour espérer trouver un meilleur emploi. Et la très forte reprise constatée à la sortie des confinements de 2020 et 2021 (la croissance a grimpé à 7 % l’an dernier) a provoqué cette hausse.

L’augmentation de ces ruptures de contrat n’est donc pas anormale en France. D’autant qu’elle s’accompagne d’une forte hausse du taux d’emploi, qui s’affiche désormais à 68 %, soit un niveau record depuis les premiers relevés statistiques effectués par l’Insee en 1975. Jamais autant de Français ont donc eu un emploi. Par ailleurs, cette augmentation des démissions est à mettre au regard des tensions de recrutement qui subsistent sur le marché du travail. Les difficultés pour embaucher sont à des niveaux inégalés dans l’industrie manufacturière ou dans les services. Et les actifs semblent en profiter, puisque les retours à l’emploi des démissionnaires semblent particulièrement rapides. Environ 8 démissionnaires de CDI sur 10 au second semestre 2021 sont en emploi dans les 6 mois qui suivent. Contrairement à l’idée reçue, la démission demeure la première cause de fin de CDI en France, loin devant les ruptures conventionnelles et les licenciements.

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Tous ces mouvements qui reflètent le dynamisme du marché du travail jouent clairement en faveur des salariés et de leur pouvoir de négociation. Les salaires pourraient ainsi être augmentés et les entreprises pourraient réaliser des concessions en termes de conditions de travail ou sur la forme des contrats d’embauche pour conserver ou attirer des salariés. À condition que les conséquences de la guerre en Ukraine ne viennent pas rogner complètement la bonne dynamique de l’emploi en France…

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Incendies: le gouvernement annonce des aides fiscales pour les ménages et les entreprises sinistrés

Les particuliers pourront notamment bénéficier d'un délai exceptionnel de prélèvement de l'impôt sur le revenu, ainsi que d'une suspension des impôts locaux, déclare Gabriel Attal.

Israël : arrestation de suspects d'une fraude visant le Trésor public français

L'enquête porte sur des soupçons de «blanchiment de dizaines de millions de shekels en utilisant des mécanismes complexes» de cryptomonnaie.

Dans le Sud-Est, des communes préparées mais fatalistes face à des inondations «inévitables»

Les fortes chaleurs de l'été font craindre des orages voire des inondations particulièrement violents dans les prochains mois.

L'Humanité

Palestine. « Un mur pour annexer définitivement les blocs de colonies »

Entretien

Il y a vingt ans démarraient les travaux d’une « barrière de sécurité » que les Israéliens ont présentée comme visant à empêcher les attaques palestiniennes. Pour le journaliste René Backmann, ce mur de l’apartheid a servi à renforcer la colonisation en volant et en annexant les terres de Cisjordanie. entretien

Pierre Barbancey

Ancien chef du service international du Nouvel Observateur, René Backmann a couvert le Proche et le Moyen-Orient pendant des années. En 2006, il publie une première édition d’ Un mur en Palestine (Gallimard), résultat d’une minutieuse enquête sur le terrain tant du côté israélien que palestinien, interrogeant de nombreux dirigeants. Il actualisera ce travail en 2009. Son ouvrage fait référence. L’édifice, déclaré illégal par la Cour internationale de justice, devrait à terme parcourir 712 kilomètres de territoire, soit deux fois la longueur de la Ligne verte, c’est-à-dire la ligne d’armistice de 1949. En 2018, il englobait 65 colonies de Cisjordanie. Une annexion de fait.

À Jérusalem-Est, la vie des Palestiniens sous le joug de l’occupation

La construction du mur a débuté en 2002, mais le projet était dans les tiroirs israéliens depuis longtemps.

Effectivement. Au printemps 1995, après un attentat à Tel-Aviv, Yitzhak Rabin, qui était alors premier ministre, s’est dit qu’il fallait trouver quelque chose pour se protéger, pour empêcher les « terroristes » de passer des territoires occupés palestiniens de Cisjordanie en Israël. Les Israéliens parlaient à l’époque d’un « obstacle continu ». Ils ont commencé à réfléchir sur ce projet, puis Rabin a été assassiné (en novembre 1995, par un extrémiste juif – NDLR). Un projet repris par Ehoud Barak, qui l’avait « amélioré », puis par Ariel Sharon, quand celui-ci est revenu au pouvoir, en mars 2001. Mais, avec lui, ça devenait plus compliqué. Sharon concevait Israël comme s’étendant d’ouest en est, de la Méditerranée au Jourdain. Quand on lui a présenté ce projet de mur, il l’a d’abord approuvé. Après réflexion, il s’y est opposé car cela entérinerait l’idée d’une frontière entre les Palestiniens et les Israéliens. Et en plus une frontière qui passerait en Israël tel qu’il le concevait !

Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »

L’architecte de ce mur, le colonel Dany Tirza, qui attendait les ordres pour démarrer le chantier, était embarrassé. Il avait un tracé tout prêt. Il s’est alors tourné vers le Likoud (le parti de Sharon – NDLR) et Avi Dichter, alors patron du Shin Bet (les services de renseignements intérieurs israéliens – NDLR), qui habitait dans le Néguev, pas très loin d’Ariel Sharon. Dichter avait bien compris que le mur était un instrument indispensable pour s’emparer des territoires palestiniens. Il a réussi à convaincre Sharon. Il a notamment émis l’idée qu’à l’avenir, Israël serait contraint à de nouvelles négociations avec les Palestiniens. Or, selon lui, si les discussions ont lieu sur des frontières qui n’existent pas, les Palestiniens pourront récupérer davantage de territoire. Si Israël fixe d’ores et déjà des frontières matériellement, il sera plus difficile de faire reculer ses occupations. Sharon est alors devenu un partisan acharné de la frontière physique, qui était celle du mur.

Il y a tout juste vingt ans, un débat assez sérieux a éclaté entre les militaires et les politiques, lors de la pose de la première pierre. Le ministre de la Défense, Binyamin Ben-Eliezer, un ancien général, travailliste, affirme que le tracé fera environ 330 kilomètres, comme la Ligne verte, lors de la présentation aux journalistes. Les militaires le regardent, effarés. Ils n’avaient pas les mêmes cartes. Pour eux, le mur était beaucoup plus long et, surtout, le tracé n’avait rien à voir. Le vrai tracé – qui ressemble quasiment à celui qu’on peut voir aujourd’hui – contournait par l’ouest, si l’on peut dire, tous les grands blocs de colonies et les agglomérait au territoire israélien. Le tracé de Dany Tirza, en réalité, avait pour but de les annexer définitivement. C’est ce qui a été fait en grande partie, sans rien dire à personne. Tous les gouvernements israéliens quels qu’ils soient, travaillistes ou Likoud, l’ont approuvé.

Les Israéliens ne parlaient-ils pas d’une « barrière de sécurité » ?

En fait, il y a le mur et la barrière. Ce n’est pas tout à fait la même chose, même si le résultat reste le même. La barrière ne s’avère pas aussi hermétique que les Israéliens le prétendaient au début. Ils ne parlaient que de barrière de sécurité et personne ne passait au travers. D’abord, les Palestiniens ont bien sûr trouvé le moyen de la franchir. Ensuite, les patrons des grandes entreprises israéliennes qui utilisaient de la main-d’œuvre palestinienne étaient furieux car le mur compliquait leur passage. Donc, ils se sont mis d’accord dans certains endroits avec les militaires pour soit laisser de petits passages que les ouvriers palestiniens pouvaient utiliser, soit creuser un tunnel sous la barrière !

Il s’agit d’un obstacle au passage, au regard, à la communication, à la compréhension.

La barrière constitue la plus grande partie de la séparation. Elle absorbe beaucoup plus de territoire que le mur. La barrière est une sorte de grillage posé sur un muret, jalonné de poteaux sur lesquels sont fixés des systèmes de détection électronique. Tout est construit en territoire palestinien, je le rappelle. Du côté israélien, il y a une piste qui permet à l’armée de patrouiller. Et du côté palestinien, il s’agit carrément d’une piste de détection avec une terre damée, une autre de circulation pour l’armée et, au-delà, un espace d’antifranchissement de véhicules. Et puis, un fossé précédé de barbelés. L’ensemble fait près de 150 mètres de largeur et une longueur de 700 kilomètres, du nord au sud. Les Israéliens bâtissent également des murs qui leur permettent de protéger certains lieux d’éventuels tirs palestiniens. Mais la surface de terre volée aux Palestiniens est énorme.

De toute manière, tout le monde reconnaît que le mur ne sert pas à une protection mais à annexer des territoires. Et pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit des zones aquifères, mais également de colonies et de leurs réserves foncières qui font parfois le double en surface ! Ils ont volé les territoires et ceux qui sont dans les boucles du mur sont définitivement annexés à Israël. Les routes y sont totalement séparées et sans aucune négociation. Ils ont totalement réussi leur coup.

Comment les Israéliens ont-ils perçu la construction du mur ? Ont-ils avalé la couleuvre d’un mur qui allait les protéger ?

Beaucoup d’Israéliens savaient de quoi il retournait. Quelques-uns croyaient à la protection. Les colons disaient que ça allait empêcher les Palestiniens de circuler, donc que c’était une bonne solution. À mon avis, la majeure partie des Israéliens ne pensaient pas tellement que ça allait les protéger. Ils estimaient que c’était une solution pour se séparer en paix. Le problème palestinien apparaissait de plus en plus lointain et sans intérêt. Bien sûr, il existait aussi des personnalités qui pensaient autrement. Par exemple, l’historien Zeev Sternhell, aujourd’hui décédé, considérait que le mur était une imbécillité.

Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël

Aujourd’hui, vingt après, le mur est le nom de quoi ?

C’est le nom de la séparation, le nom de l’obstacle qui existe entre les Palestiniens et les Israéliens. Il s’agit d’un obstacle au passage, au regard (on ne se voit plus), à la communication, à la compréhension. C’est un obstacle à tout. Il n’y a plus de rencontres ou de moins en moins et de plus en plus compliquées. Du côté palestinien, cela provoque de la haine, de la fureur et l’envie de se venger. De l’autre, israélien, c’est plutôt de l’indifférence.

En 2021, les Palestiniens de Cisjordanie, des camps de réfugiés, mais aussi de Gaza et d’Israël se sont retrouvés dans leur révolte. Ils ont réussi à passer au-dessus du mur ?

La colère les a poussés à un tel geste. Le mur n’a plus l’importance qu’il avait auparavant. Les uns et les autres ont partagé leur révolte. Pas tellement matériellement, mais politiquement et psychologiquement. Ils ont commencé cette bataille au même moment, partout, pour bien montrer qu’il n’y avait qu’un seul territoire : la Palestine mandataire. Et s’il fallait discuter, c’est à partir de ce territoire, pas à partir de celui que les Israéliens avaient décidé de créer. L’idée de mettre un obstacle matériel devant les gens est absurde.

Israël-Palestinecolonies israéliennes
Le Figaro

Week-end en Normandie : cinq villages bucoliques à découvrir en sortant de l'A13

Des boucles de la Seine à Caen, l'autoroute de Normandie est jalonnée de villages idéaux pour une étape et prendre le temps d'une balade ou d'une nuit, à la découverte de l'arrière-pays normand, avant d'atterrir à Deauville ou Cabourg.

La Bouille, village créatif

Il se love dans l'une des belles boucles de la Seine. Avec ses spectaculaires falaises, ce charmant village a inspiré les plus grands peintres de Gauguin à Turner. La Bouille a aussi vu naître l'auteur de Sans famille, Hector Malot et passer Victor Hugo. Poussez la porte des galeries d'art qui perpétuent la tradition picturale du bourg et promenez-vous sur les quais pour admirer les villas normandes du XIXe siècle, lorsque La Bouille était le lieu de villégiature préféré des Rouennais.

Notre recommandation : à la belle saison, enfourchez un vélo pour parcourir les 35 km qui séparent La Bouille de Jumièges. En un peu plus de deux heures, vous découvrirez la route des fruits au fil des boucles de la Seine. Vergers de pommes, de poires, de prunes et de cerises se succèdent. Et à Yville-sur-Seine, prenez le bac pour Jumièges et son impressionnante abbaye bénédictine.

Pratique : sortie 24 - Bourgtheroulde sur l'A13, à moins de 3 km de La Bouille.

Bonne table : on fait halte au Saint-Pierre pour sa vue sur la Seine et sa cuisine élégante. Assiette de fruits de mer, Saint Pierre poché au beurre pimenté, pavlova mirabelles… Et, pratique, le restaurant est ouvert le dimanche soir.

Le Saint-Pierre, 4 place du Bateau, 76530 La Bouille. Tél. : 02 35 18 79 39.

La Haye de Routot, bucolique

À quelques kilomètres de l'autoroute, ce village, au cœur du Parc des boucles de la Seine, plonge en un instant les curieux dans un univers quelque peu féerique. Lovée dans l'immense tronc creux d'un if datant du VIe siècle d'après la légende, la chapelle Sainte-Anne est incontournable. Pour continuer cette balade hors du temps, le four à pain du village fonctionne le dimanche. Un spectacle à ne pas rater.

Notre recommandation : face à la chapelle, rendez-vous à la Chaumière aux orties. Datant du XVIIe siècle, elle abrite des passionnés des plantes sauvages qui ont à cœur de les faire découvrir sous toutes leurs coutures… Où l'on apprend les nombreuses vertus des orties, du pissenlit ou encore du sureau. Dans le jardin attenant poussent de nombreuses espèces locales.

Pratique : sortie 25 - Bourg Achard sur l'A13, à moins de 10 km de La Haye de Routot.

Où dormir :La cabane heureuse. Dans le petit village de la Haye Routot, des amoureux de la nature voulant vivre mieux avec moins ont construit une tiny house tout en bois. Ses 15m2 carrés sont une ode à la simplicité au cœur d'un jardin refuge LPO où l'on peut quelquefois aussi apercevoir des lapins. Lumineuse et écologique, la cabane heureuse n'en oublie pas d'être confortable avec un lit queen-size, un coin salon et une petite cuisine. Tarif unique toute l'année : 85 € la nuit.

La Cabane Heureuse, 50A rue du Village, 27350 La Haye-de-Routot. Tél. : 06 87 55 18 37.

Le Marais-Vernier, 100% nature

C'est un village à taille humaine qui se trouve dans un véritable marais dénommé lui aussi le Marais-Vernier. Pour ne pas vous y perdre, rendez-vous au village et admirer les maisons aux toits de chaume aux sommets desquels poussent des iris. Suivez ensuite la route des chaumières, une balade de plusieurs dizaines de kilomètres au cœur du marais, à faire en voiture mais aussi à vélo, accompagné d'un âne (gitedelanerie.fr) ou en calèche (Roulotte en Seine normande). Sur le chemin, vous croiserez de magnifiques vaches orange à poils longs venues du nord de l'Écosse et des chevaux camarguais, tous adaptés à l'atmosphère humide et bucolique du marais.

Notre recommandation : munissez-vous d'une paire de jumelles et poussez la balade jusqu'à la Grand Mare. Là, vous pourrez monter dans l'observatoire de la réserve et découvrir de nombreuses espèces d'oiseaux dont des cigognes. Du dernier étage de cette cabane sur pilotis, la vue sur le marais est remarquable.

Pratique : sortie 30 - Marais-Vernier sur l'A13, à moins de 7 km du Marais-Vernier.

Où dormir : chez Isabelle et Christian qui accueillent les hôtes avec chaleur et discrétion dans leur jolie maison normande. Au menu : 4 chambres d'hôtes. Location de vélos, électriques ou non, pour découvrir le marais Vernier. À partir de 60 € la nuit.

Les Cigognes, 211bis Chemin Du Roy, 27680 Marais-Vernier. Tél. : 06 68 03 39 39.

Cormeilles, roi de la brocante

On s'y arrête pour ses maisons à colombages et ses brocanteurs et d'antiquaires pointus comme la Serre Décoration, spécialisé dans le siècle passé. Le village est connu pour ses trouvailles et chaque année en octobre s'y tiennent les « Puces cormeillaises » avec plus de 300 exposants. Flânez en levant la tête pour découvrir les façades sculptées. Montez jusqu'à l'église Sainte-Croix. Sa nef s'élève en pente douce, un détail unique dans la région qui lui confère tout son charme.

Notre recommandation : prévoyez une halte au 6 rue Paul Mare. Petite antre dédiée à la déco, la boutique est surtout l'endroit où choisir sa bougie parfumée Saints Esprits. Les patrons créent et fabriquent ces bougies artisanales dans le village voisin, à base de cire de colza et de parfums de Grasse, sans aucun additif douteux. Du haut de gamme à prix doux made in Normandie que les hôtels et collectivités s'arrachent déjà !

Pratique : sortie 27 - Toutainville sur l'A13, à moins de 17 km de Cormeilles.

Beuvron-en-Auge, le charme d'antan

Classé parmi les plus beaux villages de France, Beuvron-en-Auge est un concentré de Normandie à lui tout seul. Ce bourg offre aux visiteurs un voyage dans le temps avec son manoir du XVIe siècle, sa place pavée où trône une halle centrale en colombages entourée de maisons du XVIIe et XVIIIe siècles restaurées. La plupart des commerces sont aujourd'hui des brocantes. On s'enfonce dans les petites ruelles attenantes à la grand-place sans déranger les habitants et on pense à lever la tête pour apprécier les détails des maisons à pans de bois.

Notre recommandation : l'ancienne école accueille des ateliers d'artisans. Faites un tour chez Argile Créative. Éric Favre, artisan céramiste passionné, propose des bols, plats et assiettes à des prix raisonnables et s'adapte aux demandes sur commande.

Pratique : sortie 30 - Dozulé sur l'A13, à 7 km de Beuvron-en-Auge.

Bonne table :Café Forges. Une table annexe de l'étoilé Pavé d'Auge. Terrine de campagne, maquereau au vin blanc, entrecôte à la cheminée et cabillaud en aïoli, assiette de fromages normands et teurgoule.

Place Michel Vermughen, 14430 Beuvron-en-Auge. Tél. : 02 31 74 01 78.

Où dormir : au château de la Bribourdière, une demeure normande devenue hôtel en 2020 avec cinq chambres spacieuses et élégantes, niché dans un parc de 12 hectares. Calme garanti. À partir de 160 € la nuit.

Château de la Bribourdière, La Bribourdière, 14430 Putot-en-Auge. Tél. : 06 29 95 12 21.

Publié en avril 2021, cet article fait l'objet d'une mise à jour.

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Des banquets qui ouvrent le débat citoyen

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Insuffler de la démocratie dans l’espace public, inciter et libérer la parole des personnes. Tels sont les objectifs des banquets citoyens organisés durant l’été par la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF).

Eva Douley

Il est 16 heures, c’est l’heure du goûter pour les habitants du nord du 18e arrondissement de Paris. Devant les grilles du square Marcel-Sembat, à la porte de Clignancourt, une quarantaine d’enfants sont présents pour participer au Festival des ateliers de rue, une semaine de fête pour célébrer les cultures de la rue. Ils attendent impatiemment l’arrivée des associations partenaires, retardées par les averses qui grisent le beau ciel bleu de ce mercredi après-midi de juillet. En face des terrains de tennis, sur une étendue d’herbe ombragée, des animateurs installent des chapiteaux de toutes les couleurs. Chaque stand a sa particularité : la Maison de la conversation organise des débats dessins tandis que les Mini-graffitis proposent de graffer des immeubles en papier. Quand Stan Meltzheim, l’organisateur du festival, donne le signal, les enfants s’engouffrent dans le parc et, très vite, envahissent les lieux.

Crise de la représentativité

Réunir les habitants pour débattre, c’est le défi que se sont lancé depuis 2020 les 1 400 centres sociaux de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF). Consciente et inquiète de la crise de la démocratie représentative que traverse la Ve République, celle-ci veut redonner la parole aux citoyens, « et aux minicitoyens », s’amuse à dire Anouk Cohen, la coordinatrice du banquet citoyen qui se mêle au festival ce jour-là. Et c’est mission accomplie : aux cris stridents d’excitation des enfants, se mêlent les discussions engagées des parents qui sont assis autour de la grande table sur laquelle sont disposés des mets plus appétissants les uns que les autres. Tandis que ses deux plus jeunes fils s’amusent à dessiner l’immeuble de leurs rêves, Carla, installée à l’ombre d’un arbre, reste silencieuse mais garde l’oreille tendue. Une de ses filles assise sur ses genoux, elle prend timidement la parole : « La démocratie pour moi, c’est qu’on m’écoute et que je vous écoute. » Autour de la grande table, tous acquiescent. « C’est ce qui ressort le plus des banquets citoyens : les principaux concernés sont trop rarement consultés, et les institutions sont hermétiques aux propositions des habitants », explique Anouk Cohen, qui a pour projet de récolter les mots des habitants pour les partager d’un territoire à l’autre et les faire remonter lors d’un banquet final qui se tiendra en mai 2023 à Lille.

Crayons dans une main, crêpes dans l’autre, les enfants sont plongés dans un monde parallèle dans lequel ils réinventent leurs quartiers. Inès, qui habite dans un HLM « tout gris triste » de la cité Michelet, agite fièrement son dessin devant son père : « Regarde ! Mon passage piétons pour aller à l’école, c’est un arc-en-ciel, et notre immeuble, c’est un bouquet de fleurs », s’exclame-t-elle. « C’est primordial de faire participer les enfants aux villes de demain, ce sont eux qui y vivront », répond Aude Fraïoli-Marçal, habitante du 20e arrondissement, qui a eu l’idée durant le confinement de demander à des street artistes d’imaginer des coloriages pour enfants afin de les faire réfléchir aux habitations du futur.

« Car même quand les citoyens sont consultés, c’est une fausse consultation… une sorte de démocratie participative alibi », déplore le président de la FCSF, Tarik Touahria. « Tant les citoyens que les élus constatent que la démocratie d’aujourd’hui est une démocratie descendante, qui laisse peu de place à la libération de la parole. C’est pourquoi les centres sociaux agissent pour créer une démocratie en action, qui attaque les questions de justice sociale », souligne-t-il. Pour lui, le rôle central des banquets citoyens est de créer des lieux de confiance dans lesquels tout le monde peut s’exprimer et réfléchir à des solutions face à des problèmes individuels ou collectifs. « On se sent libre de parler ici, l’ambiance est intimiste, ça libère la parole », confie Louisa, une habituée des banquets citoyens.

Construire ensemble

Le réseau des centres sociaux représente une multitude de structures de proximité « au pied d’immeubles, dans les campagnes, dans les zones périurbaines, (…) auprès de tous », rappelle Maïa Cordier, cheffe de projet à la FCSF. Reconnus et appréciés des municipalités depuis leur création en 1922, ils sont implantés au plus près de la population. À l’image de ces structures, les banquets se veulent sur mesure. « Un banquet qui vous ressemble », lance Maïa Cordier comme un slogan.

Ces banquets ont le même fil conducteur : l’éducation populaire. Ils sont le fruit d’un travail collectif pour montrer aux citoyens les enjeux de leur quotidien et les éduquer à l’esprit critique et la prise de parole. « La participation des habitants ne se décrète pas, il y a des conditions absolument nécessaires à l’expression, et pour ça, les centres sociaux sont bien placés », insiste Tarik Touahria. Les banquets citoyens ont aussi pour but d’inciter les acteurs publics à considérer les habitants comme des experts du terrain qu’il faut écouter. Une nécessité pour refonder la démocratie française, car « un service public qui n’écoute pas est un service qui se meurt », souligne le directeur.

Inspiré des banquets républicains du XIXe siècle, le banquet citoyen est justement une expérience de démocratie populaire de terrain, alliant débat et convivialité dans l’espace public. Les voisins, qui parfois ne se connaissent pas ou ne s’apprécient pas du fait de divergences d’opinions, s’y réunissent autour de grandes tablées, d’activités partagées et de discussions animées. « Une société qui fonctionne, c’est une société qui accepte les contradictions, qui les étudie et qui les traite, qui accepte le dissensus et les oppositions », affirme Tarik Touahria. C’est sur cette idée du conflit positif que les centres sociaux cherchent à construire un avenir commun.

Refaire société près de chez soi

« Je suis arrivé ici tout à fait par hasard, je faisais mes courses à côté, aux puces de Saint-Ouen, on m’a invité à rentrer, et je ne suis pas déçu », raconte Malik, habitant du 17e arrondissement de Paris, qui surveille du coin de l’œil ses enfants qui jouent au « chamboule-tout de la justice sociale » avec les autres. Il est 18 heures, le banquet touche à sa fin. Une dernière partie de « Monopoly des inégalités » est lancée : l’occasion d’inverser les réalités de tous. Et à quelques arbres de là, au « débat-bar », lieu de passage incontournable en ce troisième jour de canicule, se termine le débat intense sur l’égalité femmes-hommes.

Chaque banquet se différencie par son format. Ici c’est le brunch citoyen qui rassemble les familles autour d’un repas partagé… là c’est un banquet en ligne qui rassemble les habitants autour de tables rondes. Et quand ce ne sont pas les habitants qui viennent au centre social, ce sont eux qui prennent la route : en Ardèche, une quinzaine de centres sociaux sont allés de ville en ville à la rencontre des habitants. « Les banquets citoyens lèvent les freins au débat sur le terrain et dans nos têtes », résume Tarik Touahria.

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La gare de Pithiviers, témoin de l’histoire et lieu de commémoration

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Point de passage clé dans la déportation des juifs durant l’Occupation, la gare de Pithiviers n’était plus desservie depuis 1960. Un accord entre la SNCF et le Mémorial de la Shoah l’a sauvée de l’oubli et transformée en un lieu de souvenir.

Anne Drivas

«Ça ne ressemble pas à la gare que j’ai connue », marmonne Arlette, fouillant dans une mémoire de 89 ans qu’elle a gardée vive et précise. La petite fille avait 8 ans quand, rescapée de la rafle du Vél’d’Hiv’, elle franchit la porte de la gare avec sa mère pour visiter son père, interné au camp de Pithiviers. En mai 1941, Abraham Reiman reçoit, comme des milliers d’autres juifs, une convocation des autorités françaises le sommant de se faire recenser. Un simple « billet vert », et la première grande rafle organisée en france. « Quand mon père a reçu ce billet, maman s’est méfiée et lui a dit : “N’y va pas, n’y va pas !” J’entends encore mon père lui répondre : “Qu’est-ce que je risque ? C’est une simple vérification d’identité. On est en France, les enfants sont Français. Que veux-tu qu’il nous arrive au pays de Voltaire, de Diderot, de Zola ?” Et il est parti comme ça. Il voulait respecter les lois. Pour lui, la France c’était la liberté. Il avait fait la guerre. Il y va la fleur au fusil, heureux d’y aller ! Mais il n’en est jamais ressorti… C’était un piège, le début du cauchemar… »

À l’occasion de la 80e commémoration de la rafle du Vél’d’Hiv’, le Mémorial de la Shoah de Paris inaugurait la gare de Pithiviers, nouveau lieu de mémoire et d’éducation sur l’histoire de la Shoah, en présence du président de la République. Située dans le Loiret, à moins de 100 kilomètres de Paris et moins de 60 kilomètres d’Orléans, l’ancienne gare est un des lieux emblématiques de l’internement et de la déportation des juifs de France, point de passage obligé des transferts massifs de détenus. Le premier convoi part de Pithiviers pour Auschwitz-Birkenau le 25 juin 1942, sonnant le début de la solution finale en France. Entre cette date et le 21 septembre 1942, huit convois de wagons à bestiaux prendront la même direction. Mille trois cents kilomètres, la mort au bout.

Seize mille juifs internés tout près, dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande désormais disparus, sont arrivés là, sur ces quais aujourd’hui désertés, principalement en provenance du camp de Drancy, en région parisienne. Après la rafle du Vél’d’Hiv (16 et 17 juillet 1942), des femmes et des enfants arrivent aussi à Pithiviers. Quatre mille quatre cents enfants vont rester près d’un mois dans les camps d’internement, seuls, séparés de leurs mères, déportées dans de précédents convois. Ces enfants isolés, français très majoritairement, compliquent la tâche des autorités allemandes qui n’en avaient pas réclamé la présence lors de cette rafle. Un excès de zèle de Pierre Laval. Alors on les parque là, en attendant. Seule une quarantaine survivront à Auschwitz.

Le souci de la transmission

La rénovation de la gare de Pithiviers s’est faite dans la sobriété que l’histoire du lieu exigeait, mais avec une grande efficacité, dans le seul souci palpable du témoignage, de la mémoire et de la transmission. La longue bâtisse du XIXe siècle a été conservée et l’horloge a même retrouvé ses aiguilles. À l’intérieur, 400 mètres carrés d’exposition, techniquement et technologiquement adaptés au public, en trois espaces : un accueil, une salle pédagogique, l’exposition permanente basée sur des documents d’époque rares, des témoignages et des archives en vidéos. La SNCF reste propriétaire des murs, le Mémorial de la Shoah étant locataire pour quinze années reconductibles. Et l’on ne voit pas comment il pourrait en être autrement une fois le bail écoulé.

« Ce lieu témoigne de la politique de collaboration des autorités de Vichy, avec des décisions qui sont prises par les nazis et mises en œuvre par l’administration française, rappelle Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah et commissaire de l’exposition avec Olivier Lalieu. Dans cette gare vont arriver des hommes, des femmes, des enfants, après la rafle du Vél’d’Hiv, qui vont ensuite être déportés. Finalement, il ne reste que les gares. C’est par là que les internés sont arrivés, par là qu’ils ont disparu… Il suffit de regarder les quais, que l’on voit depuis la salle d’exposition, pour comprendre ce qui s’est joué ici. » Car, sur ces quais désertés et le long de ces voies ferrées désormais rouillées et abandonnées aux herbes folles, c’est une page de l’histoire de France qui s’est écrite. Après Drancy, Pithiviers s’inscrit comme le deuxième lieu de la déportation en France. À visiter absolument.

Un lieu dédié aussi aux scolaires

Si cette exposition est ouverte librement au public, elle a surtout vocation à être présentée aux scolaires, précise Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah. « Il y a urgence à faire en sorte de travailler principalement avec les scolaires, à un âge où ils sont en formation sur le plan intellectuel. C’est à cet âge que les préjugés et stéréotypes s’enracinent, que l’on s’imprègne ou pas de ce que l’on entend à l’intérieur du cercle familial. C’est important de leur faire comprendre la différence entre une démocratie et une dictature, de leur expliquer comment ces mécanismes ont pu exister en Europe et dans notre pays, comment ils se sont mis en place, et les rendre vigilants sur l’intolérance, la liberté, sur des notions qui ne sont pas politiques mais des droits essentiels, tellement remis en cause aujourd’hui que je pense que la gare de Pithiviers peut contribuer à les enrichir. »

Informations pratiques

Gare de Pithiviers, place de la Gare, 45300 Pithiviers. En accès libre, du mercredi au dimanche, de 11 heures à 18 heures, jusqu’au 31 août.

À partir du 1er septembre, les samedis et dimanches, de 11 heures à 18 heures. À partir du 1er octobre, les samedis et dimanches, de 14 heures à 18 heures. Visites de groupes sur réservation, tous les jours sauf le vendredi. Renseignements au 02 38 72 92 02 ou sur www.memorialdelashoah/pithiviers

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Une femme sur dix est victime d’endométriose, une femme sur deux endure des règles douloureuses. Longtemps taboues en France, ces souffrances au travail ainsi que leurs conséquences fâcheuses commencent timidement à être prises en compte.

Mélanie Mermoz

«Le plus difficile pour moi, c’est de gérer la fatigue après une nuit quasi sans sommeil à cause de la douleur. » Lætitia (1) souffre de règles douloureuses qui la handicapent plusieurs jours par mois, mais pour cet officier, il n’est pas question de mettre le sujet sur la table. Seule femme de son service, elle a déjà eu du mal à faire sa place. L’endométriose de Fanny (1), cadre dans la fonction publique, n’a été diagnostiquée qu’en 2018. Toute son ascension professionnelle a été perturbée par ces symptômes. « J’ai connu les sorties de réunion précipitées et peu discrètes avec mon sac à main car je sentais que les protections avaient débordé, les crampes qui empêchent de manger le midi et vous affaiblissent pour tout l’après-midi. »

Le tabou qui entoure les douleurs liées aux règles reste encore fort dans la sphère professionnelle ; cependant un changement s’amorce. Quelques pays ont déjà mis en place un congé menstruel. Le précurseur en la matière est le Japon, qui a institué ce droit dès… 1947. Un patron ne peut obliger une femme à travailler si elle a posé un « congé menstruel ». En réalité, ce droit n’est quasiment pas utilisé. Selon une étude du ministère du Travail japonais réalisée en 2020, seules 0,9 % des femmes éligibles déclarent avoir fait valoir ce droit. Un congé menstruel a aussi été mis en place en Corée du Sud, en Indonésie et en Zambie, mais, pour les femmes, il reste compliqué à poser et il n’est la plupart du temps pas rémunéré. En mai 2022, en Espagne, un projet de loi instaurant un congé pour règles douloureuses a été examiné en Conseil des ministres : les femmes dont les dysménorrhées sont considérées par un médecin comme invalidantes pourront bénéficier de jours de congé intégralement rémunérés par la Sécurité sociale. Au sein de la majorité de gauche, cette mesure ne fait toutefois pas l’unanimité car certains craignent une stigmatisation supplémentaire pour les femmes.

Rattraper le retard de la France

En France, la question de la prise en compte des règles douloureuses au travail commence timidement. En janvier 2021, la coopérative la Collective a été la première société à permettre à ses salariées de prendre un jour de congé rémunéré par mois sans justificatif. Deux autres sociétés lui ont déjà emboîté le pas. Dans le cadre de la négociation de l’accord sur l’égalité professionnelle à la Poste, la fédération SUD PTT a proposé « la mise en œuvre d’un congé menstruel de douze jours par an, susceptibles d’être pris ou capitalisés », sans justificatif. Dans un communiqué à l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, le 28 mai, la CGT s’est, elle, prononcée pour l’abrogation des jours de carence. En attendant une évolution des textes, l’octroi de jours de télétravail « flottants » peut être une première piste. « Ça évite de se signaler pour ses douleurs féminines encore taboues. Quand on est une femme cadre supérieure, on ne veut pas paraître “fragile” », souligne Fanny. Encore faut-il ne pas avoir trop mal pour pouvoir travailler, et travailler dans une profession qui peut être exercée à distance !

droit du travail
Valeurs Actuelles

[Benedetti] Salman Rushdie, victime du fanatisme et des lâchetés politiques

Par-delà l’effroi suscité par l’agression terroriste dont Salman Rushdie a été victime lors d’une conférence qu’il s’apprêtait à donner dans l’Etat de New-York , plusieurs enseignements sont à retenir d’un événement marqué du sceau tout à la fois de nos renoncements et de la rage avec laquelle les ennemis de l’Occident que sont les islamistes poursuivent jusqu’à la mort notre civilisation.

C’est bien cette première leçon que dit le poignard ensanglanté du fanatique qui s’en est pris sauvagement à l’auteur des Versets sataniques. Ces ennemis, nos ennemis, ne nous laisseront aucun répit ; le temps pourra certes s’étirer, en apparence polir au clair-obscur de l’oubli leurs menaces, enténébrer leurs sombres prophéties au registre d’un mauvais souvenir, rien n’y fera car leur haine est plus forte que notre disposition à la rationalité.

Ceux qui refusent de désigner le mal

Pour la circonstance cette dernière s’avère tout autant déraisonnable que naïvement coupable : déraisonnable car peu à l’écoute de la réalité et de ses nervures culturelles ; naïvement coupable car enchâssée dans un optimisme aussi insoutenable qu’aveugle. Jusque dans notre bienveillance, les assassins ne lâcheront jamais leurs proies et leurs promesses d’égorgements. La fatwa lancée en 1989, plus ou moins évaporée tactiquement au service de cette carte maîtresse de la dissimulation que signifie la furtive taqîya [l’art de la dissimulation, NDLR], aura couru durant 33 ans pour mieux désarmer nos vigilances et atteindre sa cible.

Mais cet acharnement trouve sans aucun doute à l’intérieur même de nos propres faiblesses son meilleur carburant. Les réactions politiques qui en France ont accompagné la terrible nouvelle de l’attentat perpétré contre l’homme de lettres sont en soi un révélateur : l’espace républicain se divise désormais entre ceux qui disent le mal et ceux qui refusent de le désigner . Et il va de soi que c’est du côté du non-dit qu’il faut identifier les maillons faibles de notre défense républicaine.

Cachez cet islamiste que je ne saurais voir.

Parmi ces derniers, la gauche insoumise joue sa partition conformément à ses stratégies tout autant clientélistes qu’idéologiques, certifiant un abandon des fondamentaux d’une gauche française qui a oublié pourtant qu’elle était historiquement d’abord fille de la nation. D’aucuns, non sans raison, parleront de trahison. Les tweets des cadres et parlementaires LFI ont ceci d’explicite qu’en substituant à la caractérisation islamiste une formulation plus englobante comme celle d’obscurantisme religieux ils valident les soupçons d’islamo-gauchisme dont par ailleurs ils récusent l’existence.

La voie de la collaboration

Or pour l’occasion, ne pas citer nommément le mal c’est valider l’hypothèse de la collusion. Le silence parle… Et il parle assez misérablement au travers d’une communication toute d’hypocrisie. Plus surprenant néanmoins les modes d’expression du président de la République et de sa ministre de la Culture qui reprennent une rhétorique identique en tous points à celle de LFI dont l’objet consiste à dénoncer approximativement pour mieux s’éviter l’affrontement avec le réel.

Ce « Cachez cet islamiste que je ne saurais voir » a sa logique nauséabonde du côté des insoumis ; il n’en demeure pas moins plus ambivalent du côté d’Emmanuel Macron au moment même où celui-ci envoie son ministre de l’Intérieur ferrailler contre les juges administratifs pour expulser un prédicateur de haine qui prêche ouvertement le séparatisme. La tartufferie ne fait pas une politique, encore moins un État en mesure de nous protéger contre des ennemis qui, eux, non seulement ne doutent pas mais avancent sûrs de l’audace triomphante que leur confère les tergiversations de nos dirigeants, quand certains de nos représentants à l’extrême-gauche sont déjà entrés dans la voie de la collaboration…

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Recettes. La santé tient dans un « bowl »

Actu

Réputé pauvre en calories et excellent pour la forme, le « poke » hawaïen est devenu, au fil des années et des variations, le poke bowl, un incontournable de la street food mondiale.

André Goulven

Quand le ceviche péruvien rencontre le riz japonais, la mangue indienne, l’avocat mexicain ou le chou rouge du Nord-Pas-de-Calais, le tout passé à la moulinette hawaïenne, on obtient… un poke bowl. Ce plat très en vogue ces dix dernières années, à en juger le nombre de restaurants dédiés qui ont essaimé dans les grandes villes de France et d’ailleurs, tire son nom du « poke » – à prononcer « poké » –, un mets traditionnel de l’État d’Aloha. Selon la légende, ces poissons crus découpés en petits dés et agrémentés de condiments locaux (noix, sel, algues…) composaient le déjeuner des pêcheurs partis en mer. À leur retour sur la terre ferme, ils vendaient également une partie des fruits de leur labeur sous cette forme.

Les différents peuples venus à Hawaii, des Japonais aux Portugais en passant par les Coréens et finalement les Américains, ont mélangé cette base à leurs traditions culinaires. C’est ainsi que l’on trouve aujourd’hui des poke bowls à base de riz vinaigré, poissons marinés péruviens ou poulet teriyaki, feta, tomates, framboises… Le seul point commun entre les différentes recettes reste le mélange sucré-salé, bien souvent agrémenté de fruits exotiques. Son explosion commerciale et populaire, dans le courant des années 2010, a été portée par la promotion de son côté sain, à rebours des conventions habituelles de street food. Malheureusement, les poke bowls disponibles en restaurant n’ont souvent pas grand-chose à envier à ces concurrents directs au niveau calorique. En cause, les viandes frites de certaines recettes, les sauces sucrées ou les ingrédients bas de gamme utilisés.

Du sur-mesure

Pour garder l’essence de ce plat riche en protéines et bénéfique pour la santé, mieux vaut encore le faire soi-même. Par ailleurs, de nombreux restaurants proposent aussi de le préparer sur mesure, selon des ingrédients que vous choisirez. Pour la base, à la manière du chirashi japonais, le riz rond vinaigré reste une valeur sûre. Mais on peut également se laisser aller à quelques fantaisies, comme le riz basmati, le quinoa, le blé ou les lentilles vertes.

Si le thon cru reste l’ingrédient phare du plat, il est possible de le remplacer par des crevettes, du poisson cuit ou un carpaccio. Les viandes grillées et finement détaillées se marient aussi très bien avec le plat, mais elles enlèvent une bonne partie de son côté sain pour l’organisme. Pour le reste, il y a l’embarras du choix. On retrouve la mangue et l’avocat dans de nombreuses recettes, mais leur empreinte écologique importante a de quoi refroidir les locavores. Ainsi, le melon ou les nectarines font d’excellents substituts à la première, tandis que le chou rouge ou les carottes assurent l’aspect salé du second, en attendant la saison des avocats corses et espagnols. Même chose pour les noix de macadamia censées être saupoudrées dans le bowl, délicieuses, mais coûteuses et aisément remplaçables par des noix plus classiques.

Getty Images

Poke bowl quinoa, truite et melon

Ingrédients pour 4 personnes. 200 g de quinoa, 300 g de filet de truite, 1 avocat, 1 poignée de framboises, 1 melon, 2 cébettes, des graines de sésame, 1 citron vert, 1 bouquet de coriandre.

  1. Enlever la peau et les arêtes de la truite, découper le poisson en petits dés puis les placer dans un bol.
  2. Laver et ciseler finement la coriandre puis la mélanger avec la truite, en ajoutant le jus du citron vert. Cette recette est aussi possible avec de la ciboulette. Saler et poivrer puis réserver deux heures au frais.
  3. Laver le quinoa à l’eau froide et porter 25 cl d’eau à ébullition. Faire cuire le quinoa dix minutes, puis égoutter et réserver.
  4. Laver les framboises délicatement, éplucher le melon et le découper en petits morceaux.
  5. Émincer les cébettes et tailler leurs tiges en petits tronçons.
  6. Répartir dans des bols le quinoa froid, agrémenter de quelques framboises, des dés de melon et de ceux de truite marinés.
  7. Ajouter les cébettes et les graines de sésame sur le dessus.
  8. Servir en accompagnant de sauce soja.

 Ustensiles. Coup de bol

Bol en grès naturel jaune moutarde, sur www.amsamgram.com, 17 euro.

Livre. Suivez le guide !

Pour se lancer dans le poke, rien de plus simple : il n’y a qu’à suivre la recette. Et, bonne nouvelle, ce livre concocté par la Dano-Coréenne Lene Knudsen regorge de bonnes idées pour faire ses gammes en la matière : poke bowl thon, ananas et avocat, poke bowl saumon épicé, poke bowl thon riz noir... Efficace.« Poke Bowls », de Lene Knudsen, éditions Marabout, 7,99 euros 

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Bon et sain
L'Humanité

Santé. La lucite, quand le soleil démange et peut gâcher votre été

Actu

Peu connue, cette allergie cutanée est pourtant largement répandue, chez les femmes notamment. Elle résulte d’une exposition solaire sur des zones peu habituées aux rayons UV et se manifeste par des plaques rouges et démangeaisons. Voici comment éviter de transformer la première semaine des vacances en véritable calvaire.

André Goulven

On a beau l’attendre toute l’année, le premier soleil sonnant la fin de l’hiver n’est pas le meilleur ami du corps humain. Peu habitué à une exposition intense aux rayons UV, notre organisme est plus sensible à cette période, et cela peut même entraîner certains effets peu désirables. C’est le cas par exemple de la lucite, plus communément appelée allergie au soleil.

Ce phénomène cutané, dont souffre entre 10 % et 20 % de la population, touche particulièrement les jeunes femmes de 18 à 35 ans. Arrivant quelques heures après la première exposition au soleil, elle se caractérise par l’apparition de petites taches rouges ou de boutons sur les zones exposées au soleil, comme les bras, le cou, les jambes ou le décolleté, et des démangeaisons. Dans sa forme bénigne, la lucite dite estivale, les effets désagréables épargnent cependant le visage. Les symptômes disparaissent généralement au bout d’une semaine, mais il est possible que le mal dure quelques jours supplémentaires.

Une forme chronique de cette réaction, la lucite polymorphe, existe également. Celle-ci est de plus en plus violente d’une année sur l’autre, et ses symptômes, qui cette fois se développent aussi sur le visage, durent a minima une dizaine de jours. Dans ce cas, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.

Cure de photothérapie préventive

Bien que très répandue, la lucite recèle encore de nombreux secrets pour les chercheurs. La plupart s’accordent cependant à imputer ce problème aux UVA, les rayons ultraviolets émis par le soleil ayant la plus grande longueur d’onde et pénétrant le plus profondément les couches de la peau. L’aspect héréditaire de l’allergie commence aussi à être reconnu. Pour éviter tout désagrément, le premier geste à faire est de se protéger comme il se doit de l’astre solaire, surtout lorsque l’épiderme n’est pas encore bronzé.

Certains spécialistes conseillent également d’utiliser des crèmes laissant filtrer quelques rayons ultraviolets pour habituer petit à petit l’organisme à l’exposition aux UV. Ils estiment en effet que trop se protéger ne fait que retarder l’apparition de la lucite. En ce sens, les dermatologues peuvent également procéder à des cures de photothérapie préventive auprès de patients ayant déjà contracté une allergie au soleil (bénigne ou polymorphe) précédemment.

Si la lucite bénigne est diagnostiquée, le médecin peut prescrire des crèmes pour tenter de calmer les démangeaisons. C’est ensuite au temps de faire son affaire. Pour la lucite polymorphe, un traitement antipaludéen peut être envisagé, assorti d’une protection drastique contre le soleil. À noter qu’on peut également contracter cette allergie à l’intérieur d’un bâtiment, pour peu que l’on reste près d’une source lumineuse liée au ­soleil ou lors de séances d’UV en cabine. Lorsque l’on a des antécédents, cette pratique est d’ailleurs à proscrire sans suivi médical.

Santé
Valeurs Actuelles

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L'Humanité

Cryothérapie, un fluide glacial pas sans contrôle médical

Actu

Soumettre son corps au froid intense permettrait de venir à bout de certaines douleurs chroniques et inflammations et d’éliminer les graisses installées. Mais attention, affronter l’azote à - 150°C n’a rien d’anodin !

Naftali Orteski

Souvent nous sont loués les bienfaits de la chaleur. Apaisement des douleurs et tensions musculaires, relaxation, antistress, la thermothérapie a ses adeptes. Mais, à l’autre bout du prisme, tel le yang qui complète son yin, les cures par le froid présentent aussi leurs bénéfices. Déjà bien implantée dans le sport de haut niveau, la cryothérapie s’est démocratisée depuis près de dix ans. Le concept ? Passer jusqu’à trois minutes dans une chambre ou une cabine remplie d’azote ­liquide, pouvant atteindre jusqu’à – 150 °C, parfois plus encore. Le tout en sous-vêtements.

On distingue deux types de cryothérapies, celle dite à corps entier, et celle à corps partiel. Dans le premier cas, comme son nom l’indique, c’est tout le corps qui est exposé au froid, mais dans une chambre réfrigérée et respirable, sans que l’azote n’entre jamais en contact direct avec la peau. Dans le second, le corps est immergé directement dans l’azote, mais pas la tête, ni le cou. Selon le type de séance, la température est ajustée par étapes ou au fur et à mesure afin d’habituer l’organisme.

Il existe aussi une cryothérapie localisée, qui permet de traiter et soigner certaines douleurs en particulier. Avant de pouvoir bénéficier de ce type de soins, un questionnaire de santé est soumis au patient. On doit y renseigner ses mensurations, son type de douleur, d’éventuelles contre-indications, comme des problèmes ou antécédents cardiaques, respiratoires et épileptiques, ou encore une hospitalisation récente. Par ailleurs, un avis du médecin est requis.

Pratique réservée aux professionnels

On prête à la cryothérapie bien des vertus. Dans le cadre du sport, elle offre une récupération musculaire record. Dans un cercle plus commun, elle aiderait notamment à apaiser les douleurs liées à l’arthrose, les rhumatismes, la fibromyalgie et les maux de tête.

Ce froid extrême serait aussi un bien pour la peau et efficace pour brûler les graisses. Il ne faut cependant pas considérer cette pratique comme une technique amincissante, car le processus n’est pas à prendre à la légère. Dans un rapport publié en juin 2019, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) alertait sur les potentiels dangers de la cryothérapie du corps entier. Brûlures, accentuation de la douleur, urticaire chronique au froid, des effets secondaires cités dans des témoignages et relevés par l’institut, qui recommandait au minimum, pour ceux qui seraient tentés par l’expérience, une prise en charge à court terme.

Attention, donc, à bien respecter les prescriptions du médecin. La pratique est désormais réservée aux professionnels de santé (kinésithérapeutes et médecins). Côté prix, il faut compter en moyenne une quarantaine d’euros pour une séance. Elles peuvent être plus ou moins chères en fonction du type de soin. Certains centres proposent des formules de traitement sur le long terme à des prix dégressifs. Aucune d’entre elles n’est prise en charge par la Sécurité sociale.

Bien-être
L'Humanité

Football. Ivresse, colère et larmes éternelles de la demi-finale du Mondial 1982, à Séville

Il était une fois

Séville, 8 juillet 1982. En cette soirée se joue un match qui va rester dans les annales de la Coupe du monde : la demi-finale France-RFA. Alors que la victoire semble promise aux Bleus, les multiples rebondissements vont en faire un des « matchs du siècle », marqué au sceau d’une immense déception qui confine au traumatisme, teinté aussi de nostalgie pour une certaine époque du football.

La demi-finale de la Coupe du monde 1982 qui voit s’affronter à Séville la France et l’Allemagne appartient à la catégorie des « matchs du siècle », au même titre que la demi-finale de la Coupe du monde 1970 Italie-RFA, remportée par les « Azzurri » 4-3 après prolongations. Le souvenir de cette partie marquée par de multiples rebondissements renvoie aussi à l’héroïque, à l’image de Franz Beckenbauer continuant à jouer la clavicule cassée et le bras bandé. En 1982, l’héroïque a failli rimer avec le tragique, tant l’image de Patrick Battiston gisant à terre inanimé, victime de ce qui aurait été la « brutalité allemande », a hanté les écrans de télévision.

Une équipe pratiquant un jeu plus technique et attrayant

Est-ce pour cela que le match passionne encore, alors que l’équipe de France a depuis remporté deux Euros et deux Coupes du monde de football ? Est-ce la nostalgie pour un football qui aurait été moins mondialisé et financiarisé qu’aujourd’hui ? Ou la mélancolie pour une équipe pratiquant un jeu plus technique et attrayant que les formations réalistes et victorieuses concoctées par Aimé Jacquet et Didier Deschamps ? Et donc une nostalgie pour une France qui brille, mais qui perd à la fin du match ?

Didier Deschamps entre dans la cour des (très) grands

On ne peut comprendre la déception qui a saisi les télé­spectateurs au soir du 8 juillet 1982 sans revenir aux années 1970. Après les exploits du Stade de Reims et la troisième place obtenue par les Bleus à la Coupe du monde 1958, le football hexagonal connaît un sacré trou d’air. Des Bleus incapables de se qualifier pour les Coupes du monde 1970 et 1974 ou pour le championnat d’Europe des nations. Des clubs français éliminés dès les premiers tours des Coupes d’Europe par de modestes formations du Vieux Continent.

« Championne du monde des matchs amicaux »

Or, à partir de 1976, la politique de formation menée par les clubs professionnels, l’action d’apôtres du beau jeu comme Michel Hidalgo et une génération de jeunes joueurs conduite par Michel Platini changent la donne. La finale de Coupe d’Europe des clubs champions perdue par Saint-Étienne en 1976 contre le Bayern Munich, la qualification pour la Coupe du monde en Argentine (1978) apparaissent comme les manifestations les plus saillantes de ce renouveau.

Décès. Hidalgo, ce prince qui redonna l’espoir au football français

Toutefois, la plupart des clubs français continuent à mordre la poussière en Coupe d’Europe et l’équipe de France reste la « championne du monde des matchs amicaux ». Le syndrome des « poteaux carrés (1) » persiste, l’explication donnée à la défaite des Verts en 1976, soit un mélange de malchance, de manque de compétitivité et d’excuses un peu faciles. En ce sens, Séville 1982 se situe dans la continuité de huit ans de promesses non tenues.

Un Mondial qui semble, du côté français, se résumer à Séville

France-RFA masque aussi un parcours laborieux dans le Mundial espagnol, au cours duquel les Bleus avaient peut-être épuisé un peu tôt leur stock de cartes « chance ». Au premier tour, initialement surclassés par les Anglais (1-3), ils rétablissent la situation en disposant 4-1 du Koweït lors d’un match surréaliste. Mécontent de la validation d’un but marqué par Alain Giresse, le cheikh Fahad Al Ahmed Al Jaber Al Sabah, président de la fédération koweïtienne, descend des tribunes pour intimer l’ordre à ses joueurs de quitter la pelouse et parvient à faire annuler le but français ! Surtout, on a un peu oublié que la dernière rencontre de poule contre la Tchécoslovaquie, achevée sur un score nul 1-1 qualifiant la France, s’est jouée à peu de choses. Plus précisément à une tête de Manuel Amoros qui détourne sur la ligne de but française le tir de Bicovsky à la 89e minute. Terminant à la deuxième place, l’équipe de France échappe au groupe B du 2e tour mettant aux prises la RFA, l’Angleterre et l’Espagne. Comparé au groupe C réunissant Argentine, Brésil et Italie, le groupe D que rejoint la France est également beaucoup moins périlleux. Il est composé de l’Irlande du Nord et de ses joueurs un peu limités techniquement, et de l’Autriche qui a perdu de son allant de la Coupe du monde 1978. De fait, pour se qualifier en demi-finale, les Français disposent facilement des Britanniques (4-1) et, avec davantage de précision, auraient pu alourdir le score de leur victoire sur l’Autriche (1-0).

Au commencement était Séville 1982

Si l’on fait exception du match de classement, joué et perdu sans conviction contre la Pologne (2-3), la Coupe du monde 1982 semble, du côté français, se résumer à Séville. Le nom de l’adversaire y fait aussi beaucoup.

Le sourire des bourreaux ordinaires de l’Allemagne nazie ?

Aujourd’hui, un match France-Allemagne se résume à une confrontation de deux grandes équipes nationales métissées. L’arrière-plan historique est largement ignoré. En 1982, les choses sont moins claires. L’agression de Battiston par le gardien Harald Schumacher réveille des réflexes anti-allemands dans un contexte mémoriel marqué par la question de Vichy, de la Résistance et de la déportation, dans une France où vivent encore de nombreux témoins de l’Occupation. Quelques jours après, dans les pages de « Paris Match », Jean Cau associe le match au souvenir des guerres franco-allemandes. Plus tard, Pierre-Louis Basse, dans « Séville 82. Le match du siècle », en 2005, le relie implicitement aux exactions allemandes. « Le sourire du monstre », celui de Schumacher, comme il l’écrit, ne serait-il pas celui des bourreaux ordinaires de l’Allemagne nazie ? Contrairement à une légende bien établie, le match n’a toutefois pas entraîné de crise diplomatique entre Paris et Bonn, à un moment où les deux pays suivent une trajectoire économique divergente avant de se rapprocher, en 1983, autour des missiles Pershing et du tournant de la rigueur. Certes, l’opulente Allemagne et son puissant deutsche mark suscitent l’envie dans une France frappée par la crise industrielle. Mais la déception des téléspectateurs de France-Allemagne – dont celle de l’auteur de ces lignes – est d’abord sportive. Comment les Bleus ont-ils pu laisser échapper une victoire qui leur était promise ? Les supporters français sont-ils condamnés au supplice de Sisyphe, de voir leur équipe condamnée à des échecs sans fin ?

La culture de la gagne n’est pas encore la marque de la France

C’est que le match France-Allemagne ne se résume pas à l’agression subie par Battiston à la 57e minute ou à l’épreuve des penalties. Il consiste d’abord en une opposition de styles à laquelle on assiste moins aujourd’hui dans un football mondialisé et standardisé. Technique et vivacité françaises contre puissance et engagement (un euphémisme dans le cas de Schumacher) allemands.

Les multiples rebondissements soumettent les supporters des deux camps à un régime d’ascenseur émotionnel. Ouverture du score allemande, égalisation française, agression de Schumacher sur Battiston alors que celui-ci manque de peu la cible. C’est d’ailleurs le premier cri désolé du duo de commentateurs Jean-Michel Larqué-Thierry Roland – « À côté ! » – avant qu’il ne se rende compte de la violence du geste du gardien allemand, qui « n’est pas venu pour rien ». On oublie aussi souvent que Manuel Amoros aurait pu donner la victoire aux Français à la 89e minute, si son tir de 30 mètres ne s’était pas écrasé sur la barre transversale (et de section ronde) allemande.

Au-delà de la qualité médiocre des images, visionner le match aujourd’hui reste un tourment pour ceux qui l’ont suivi en direct et qui doivent subir à nouveau « l’épreuve » des tirs au but, qui sourit d’abord aux Français après l’échec d’Uli Stielike, immédiatement annulé par celui de Didier Six. Oubliant pudiquement Schumacher, le rapport officiel de la Fifa note que « l’équipe allemande a pu utiliser la diminution de concentration de l’adversaire et obtenir l’égalisation ». La culture de la gagne n’est pas encore la marque de l’équipe de France. Michel Platini saura l’acquérir sous le maillot de la Juventus pour l’Euro 1984.

Avec Coca-Cola, nous entrons dans la voie du football business

Si France-Brésil 1998 a souvent été décrit comme un match Adidas-Nike, la marque aux trois bandes habille et équipe les deux adversaires de 1982. Mais, encore une fois, la victoire est allemande. Horst Dassler, président de la filiale française d’Adidas, a fait de l’entrisme au sein de la Fédération française de football à la fin des années 1960 pour imposer ses produits en équipe de France, puis dans la Coupe de France à partir des 32es de finale. Il a ensuite racheté deux équipementiers français majeurs (­Hungaria et Le Coq sportif) avant de les faire ­fusionner sous le logo du gallinacé. Dassler est aussi actif au sein de la Fifa. Depuis 1970, le ballon officiel de la Coupe du monde est fabriqué par Adidas.

Bernard Tapie se faufile entre les mailles du filet

Avec Coca-Cola, la multinationale allemande guide le président de la Fifa, Joao Havelange, dans la voie du football business. Élu et réélu depuis 1974, le Brésilien n’a pas trop à se forcer. D’autant que l’aide des deux multinationales lui permet de financer les programmes de développement demandés par les fédérations qui l’ont élu, notamment celles d’Afrique. Le montant des droits télévisés reste en effet ­modeste : 39 millions de francs suisses (monnaie utilisée par la Fifa, dont le siège est à Zürich depuis 1932), un peu moins que la vente des billets (40 millions), un peu plus que la publicité (36 millions). Le bénéfice engrangé, 63,90 millions, est reversé pour 25 % à la ­fédération espagnole, 65 % aux associations nationales participantes, la Fifa n’en gardant que 10 % (6,3 millions). On est loin du 1,3 milliard de francs suisses que rapportent les droits TV de la compétition vingt ans plus tard. Toutefois, le cocktail ­financier associant la Fifa, les « global brands » – ces firmes multinationales dont les produits et l’image sont commercialisés sur tous les continents – et les télé­visions est composé. Et les pétromonarchies du Golfe sont même déjà là avec le Koweït en avant-garde, dont la fédération réussit à faire expulser la fédération israélienne de l’Asian Football Confederation en 1976, et dont les joueurs sont les premiers footballeurs de la péninsule Arabique à se qualifier pour une phase finale de la Coupe du monde.

Football. La fronde des confédérations européenne et sud-américaine

Depuis les années 1930, des joueurs noirs, maghrébins…

La Coupe du monde espagnole voit le passage du nombre d’équipes participantes de 16 à 24. L’Asie et l’Afrique comptent deux représentants chacune. La diversité y gagne. Mais, de ce point de vue, l’équipe de France est depuis longtemps en avance. On a en effet beaucoup glosé sur la France black-blanc-beur de 1998. Or, depuis les années 1930, la sélection nationale a été pionnière en alignant des joueurs noirs, maghrébins ou des enfants d’immigrés européens. À ce titre, les Bleus de Séville sont représentatifs de cette tradition. Des descendants d’Italiens (Battiston, Genghini, Platini), d’Espagnols (Amoros, Hidalgo, Giresse, Lopez), d’Africains (Tigana), des Antillais (Janvion, Trésor) qui partagent un enracinement régional français avec Ettori, Bossis, Rocheteau ou Six. Il manque les joueurs d’origine maghrébine qui auraient pu être représentés si Omar Sahnoun n’était pas mort d’une crise cardiaque deux ans plus tôt. Et le tout sans que cela ne suscite de polémique. Séville si proche, si loin.

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Valeurs Actuelles

« Il ne va pas tenir cinq ans comme ça » : au sein de la macronie, le cas Darmanin interroge

L’élection présidentielle de 2027, il n’y pense sans doute pas qu’en se rasant. Depuis le début de l’été et l’entrée en fonction du nouveau gouvernement, Gérald Darmanin ne ménage pas ses efforts. Omniprésent sur le terrain ou dans les médias, multipliant les fronts sans toujours rencontrer un franc succès, le ministre de l’Intérieur mène presque seul une barque qu’observent attentivement de nombreux cadres de la majorité et du gouvernement, rapporte Le Parisien.

« Il ne va pas tenir cinq ans comme ça », glisse par exemple un Marcheur, soufflé par l’énergie déployée par Gérald Darmanin depuis quelques mois. À Lyon, Marseille ou dans le Val-de-Marne, le ministre de 40 ans a multiplié les déplacements, toujours accompagné par une communication énergique. En témoigne son passage à Créteil, le 17 août dernier, lors duquel il a réclamé que « chaque commissariat mène au moins trois opérations anti-rodéos par jour ». Médiatiquement, c’est un succès : « On pensait que cet été serait très porté sur le pouvoir d’achat. Finalement, ce sont les sujets de l’Intérieur qui ont beaucoup fait l’actualité », constate lui-même l’ambitieux ministre.

« S’il a un coup à jouer, il le fera »

Cette débauche d’énergie ne s’est cependant pas faite sans casser quelques œufs. Taclé par le parquet de Lyon après l’agression de trois policiers en juillet, retoqué par la justice après avoir voulu expulser l’imam Iquioussen, refroidi par le président de la République et la Première ministre qui ont préféré reporter son vaste projet de loi sur l’immigration, Gérald Darmanin est assez loin du sans-faute. « Il ne demande pas l’autorisation. C’est comme au McDo, il vient comme il est », s’amuse l’un de ses collègues auprès du Parisien.

Sa stratégie, en tout cas, ne semble échapper à personne : « Tout le monde connaît son ambition et voit bien son jeu : il vise Matignon à un moment du quinquennat pour, pourquoi pas, se mettre en orbite pour 2027 », résume un membre du gouvernement. Trop pressé, Gérald Darmanin ? Si certains membres de la majorité semblent estimer que le ministre parle parfois « trop vite », il semble pouvoir bénéficier du soutien tacite d’Emmanuel Macron : « Le président trouve qu’il a fait cet été le job. Sur la question des rodéos, de l’immigration, de la sécurité en général, c’est important d’avancer fort », affirme un proche du pouvoir au quotidien francilien.

« Ça agace le président, mais c’est un agacement tolérant », complète un ministre. Un autre proche de l’exécutif abonde : « Il laisse faire Gérald, car il n’a pas non plus envie de laisser le terrain trop ouvert à Philippe et Le Maire pour 2027 ». Selon lui, Emmanuel Macron flatterait les ambitions de Gérald Darmanin « pour mieux freiner les ardeurs » des deux autres, dont la fidélité au macronisme est jugée moins solide. De quoi laisser le ministre de l’Intérieur rêver, conclut l’un de ses confidents : « Il ne se met pas martel en tête, mais s’il a un coup à jouer, il le fera ».

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L'Humanité

Juillet 1912 : l'instauration du carnet de circulation, une malédiction de 100 ans pour les Tsiganes

Il était une fois

Le 16 juillet 1912, la loi « sur la réglementation des professions ambulantes et la circulation des nomades » constitue un tournant dans la politique discriminatoire envers les Tsiganes : tous se voient imposer un carnet destiné à les ficher, favorisant leurs exclusion et répression. Ils devront attendre un siècle pour en être libérés. Mais bien des discriminations persistent.

Par Emmanuel Filhol, enseignant-chercheur honoraire, université de Bordeaux-Montaigne

Dans le contexte des discours ­sécuritaires et xénophobes qui prévalent à la fin du XIXe siècle en France (et en Europe), où l’inté­gration nationale des citoyens s’accompagne d’une unification relative des perceptions négatives de l’étranger, les représentations véhiculées par la société sur la communauté tsigane – dont les personnes (Manouches et Gitans) appartiennent pourtant à la citoyenneté française selon la loi de 1889 – obéissent aux normes de l’idéologie dominante. Laquelle est aussi porteuse de préjugés ancrés dans la mémoire longue des sociétés européennes.

D’où les stéréotypes, les images caricaturales, un catalogue d’idées reçues appliquées aux Tsiganes (voir encadré ci-dessous, « La question de la désignation ») pour mieux les dévaloriser et justifier leur rejet, que l’on retrouve dans les plus importants journaux de l’époque.

À quoi reconnaît-on le « romanichel » ? À sa figure crasseuse incluse dans la « redoutable tourbe errante », déclare « le Petit Journal » du 8 février 1899. Pour le député-maire d’Ivry, « ces nomades (étant) la cause des épidémies de scarlatine, rougeole, fièvre typhoïde », il faut « faire disparaître le mal ». « Le Petit Parisien » du 3 août 1908, qualifiant les ­Tsiganes de « peuple néfaste », suggère qu’on sévisse contre ces « parasites outrecuidants », ces « rongeurs » qui « infectent notre territoire ».

Le thème de l’invasion et des incendies volontaires est aussi récurrent, comme celui des Bohémiens conducteurs d’animaux féroces, auxquels s’ajoute l’accusation d’enlèvement d’enfants. Mais, de tous les forfaits imputés à ces « incorrigibles maraudeurs », le plus atroce est l’anthropophagie, à l’instar de ce qu’affirme « le Petit Journal illustré » du 20 mars 1927, dont la une montre un groupe de Bohémiens faisant cuire au-dessus d’un feu un homme embroché.

Entretenir la confusion avec une population délinquante

Au regard de tels méfaits imaginaires, les pouvoirs publics adoptent différentes mesures de surveillance et de contrôle des nomades afin de savoir toujours « où ils sont, d’où ils viennent, où ils vont ». Entre autres, le recensement général des « nomades, ­Bohémiens, vagabonds » en mars 1895, la circulaire de l’Intérieur du 4 avril 1908 préconisant aux brigades régionales de police mobiles créées par Clemenceau de « mensurer » et photographier les nomades ou romanichels. Elles conduisent à l’établissement de la loi 16 juillet 1912, votée par le Parlement, « sur la réglementation des professions ambulantes et la circulation des nomades ».

La réglementation de 1912 dont dépend l’itinérance économique définit trois catégories d’ambulants : les marchands ambulants, les forains de nationalité française et les nomades. Chacune se voit attribué des papiers d’identité spécifiques. Cela va du simple récépissé de déclaration (marchand ambulant) et du carnet de forain (avec sa photographie), à l’encartement du nomade élaboré d’après la « méthode Bertillon » – du nom de l’inventeur de l’identification anthropométrique des criminels –, à laquelle sera ajoutée la dactyloscopie (relevé des empreintes digitales).

Une pratique coercitive qui confond les Tsiganes avec une population délinquante, criminogène, qu’il s’agit donc d’identifier et de contrôler étroitement dans le dessein « d’obliger ces nomades à se fixer ». Selon l’article 3, les « nomades » désignent, « quelle que soit leur nationalité, tous les individus circulant en France sans domicile ni ­résidence fixes et ne rentrant dans aucune des autres catégories spécifiées, même s’ils ont des ressources ou prétendent exercer une profession».

La fin du fichage des « nomades »

Tout nomade, aux yeux de la loi, est dans l’obligation de faire viser (avec l’indication du lieu, du jour et de l’heure) son carnet individuel, établi dès l’âge de 13 ans révolus, à l’arrivée et au départ de chaque commune (la durée de stationnement est en moyenne de 24 à 48 heures). Il doit aussi se soumettre à des mensurations et des identifications photographiques, qui y sont consignées. Une partie est réservée aux mesures sanitaires et prophylactiques.

Les nomades voyageant « en bande » doivent aussi se munir d’un carnet collectif dont le père de famille est le responsable légal. La partie « signalement » fait référence aux « marques particulières » de l’individu. Une rubrique relative aux autres personnes renseigne sur leur état civil et les liens qui les rattachent au « chef de famille ». Un encadrement reçoit les empreintes digitales des enfants de moins de 13 ans.

Les Allemands ordonnent, dès 1940, que les Tsiganes soient internés

Un signe ostentatoire est en outre imposé aux ­nomades par l’article 4 : leurs véhicules sont munis à l’arrière d’une plaque de contrôle ornée d’un numéro spécifique et revêtant le titre de la loi du 16 juillet 1912. Ces « voitures employées » sont décrites très précisément dans les deux formes du carnet anthropométrique : leur type, leur aspect extérieur, leurs ouvertures, ainsi qu’un examen mécanique détaillé et une description intérieure effectuée par les forces de police.

De plus, à ces papiers d’identité correspond un « double » administratif, soit une notice individuelle, soit une notice collective, conservé dans des fichiers par les préfectures, les sous-préfectures et le ministère de l’Intérieur.

Tsiganes, cette longue ségrégation

Le 6 avril 1940, sous la République finissante, le gouvernement interdit la circulation des nomades au prétexte qu’en période de guerre, par leurs déplacements, ils peuvent fournir, en tant qu’espions ­potentiels, des renseignements à des agents ennemis – alors que les nomades français iront combattre sur le front pendant les deux guerres mondiales.

Le décret assigne à résidence tous les nomades porteurs des carnets imposés par la loi de 1912 sur le « territoire métropolitain, pour la durée de la guerre », ce qui permet aux brigades de gendarmerie d’exercer dans les départements « une surveillance constante et efficace ». Les activités de travail pratiquées par les familles, livrées à elles-mêmes, s’épuisent vite dans cet espace limité, ce qui rend leurs conditions d’existence extrêmement précaires.

Après la défaite, le gouvernement de Vichy applique ce décret d’assignation à résidence en zone libre. En zone occupée, les autorités allemandes ordonnent, dès octobre 1940, que les Tsiganes (« Zigeuner ») soient internés. C’est le régime de Vichy qui se charge du transfert des familles assignées à résidence et de la gestion des 30 camps (dont deux créés dans la zone sud par l’État français) où furent détenus 6 500 à 7 000 Tsiganes de tous âges, dans un dénuement total ; environ 200 d’entre eux ont été déportés.

Ils sont une petite partie et l’une des multiples catégories d’hommes, de femmes et d’enfants réprimés, entre 1939 et 1946, dans un vaste ensemble de camps – 200, enfermant 600 000 personnes, comme l’a ­établi l’historien Denis Peschanski (1) –, par les politiques d’internement de la République finissante, du gouvernement de Vichy et des occupants allemands, servant les logiques d’exception puis d’exclusion qui ouvriront la voie à celle de l’extermination.

Ailleurs dans l’Europe occupée par les nazis, les Tsiganes ont subi, entre 1939 et 1945, un génocide longtemps occulté. Son bilan, difficile à établir, se situe autour de 300 000 morts sur une population d’environ un million de personnes.

De 1939 à 1946, la France des camps

En France, la libération du territoire national n’a ­cependant pas entraîné celle de tous les Tsiganes ­internés : en décembre 1944, cinq camps sont toujours en activité ; les derniers prisonniers seront libérés du camp des Alliers, le 1er juin 1946. Pour pouvoir circuler à nouveau, les Tsiganes devront patienter jusqu’à la loi du 10 mai 1946 portant fixation de la date légale de cessation des hostilités qui abroge de fait le décret du 6 avril 1940 et rend ­caduques les mesures d’assignation à résidence.

Mais les mesures d’identification liées au carnet anthropométrique n’ont pas été supprimées : les Tsiganes ont été astreints, en France, au « régime administratif des nomades », instauré par la loi de 1912, jusqu’en 1969. Le carnet anthropométrique est ensuite relayé par le « livret ou carnet de circulation », visé d’abord chaque mois, puis tous les trois mois.

Si le caractère vexatoire du carnet anthropométrique disparaît, l’obligation pour les « gens du voyage » – dénomination forgée en 1970 (2) – de détenir un carnet de circulation n’en constitue pas moins une entrave aux droits de l’homme relatifs à la liberté de circuler et de choisir sa résidence.

Saisi d’une question de constitutionnalité visant la non-conformité des droits et libertés contenus dans la nouvelle législation adoptée en 1969, le Conseil constitutionnel s’est prononcé le 5 octobre 2012 en faveur de l’abrogation du carnet de circulation. La loi de 1969 a finalement été remplacée par celle du 27 janvier 2017 qui touche à l’égalité et à la citoyenneté.

Cette récente annulation n’efface pas pour autant dans les esprits un siècle de discriminations légales. D’autant que celles-ci ont connu des prolongements qui limitent encore ­aujourd’hui l’exercice des droits de ces personnes. Notons, parmi les discriminations toujours actuelles, les insuffisances en matière d’aires d’accueil, malgré les obligations légales, et la non-reconnaissance de la caravane comme logement, avec ses multiples conséquences pour l’accès à divers droits.

Le stationnement donné par les communes était toujours à côté des ordures

Et les Manouches eux-mêmes, comment ont-ils vécu l’imposition de ces carnets par la loi de 1912 ? Des entretiens que nous avons menés dans les années 2000 montrent qu’ils s’en souviennent avec acuité, ainsi que des opérations d’identification qui leur étaient infligées.

En voici quelques extraits représentatifs (la retranscription est fidèle à l’énonciation de ­chacun).

  • Marcelle Picque : « Ces souvenirs de carnet anthro, je les ai à partir de l’âge de 13 ans, ça fait quarante-deux ans, quand j’ai eu mon premier carnet (…). La préfecture nous déclarait tout, y nous mesurions, y nous prenions le signalement de notre visage, et si nous avions des anomalies, (…) n’importe quoi, c’était tout envisagé. »
  • Toto Hoffmann : « Oh ! mais ils avaient des instruments… (…) Alors il y avait un genre de papier gros buvard, avec de l’encre. Après vous aviez les doigts… ils vous laissaient ça sur les mains ! (…) Et puis, ils avaient une espèce de serre-joint (où) il y avait les centimètres, les millimètres… »
  • Marie Philipot : « Si je me souviens du carnet collectif anthropométrique ? Eh oui, on peut pas oublier ça. Dès que je suis arrivée dans le Lot-et-Garonne, il a fallu le prendre. » Elle évoque au passage les lieux de stationnement attribués par les autorités communales (années 1960) : « C’était toujours à côté d’un tas d’ordures, ou du train qui passe, partout où il y avait du danger. J’ai souvent eu peur pour mes petits, mais on n’est que des ­Gitans. Ils devaient penser (que) pour les Gadjé (les non-Tsiganes), c’était assez bien pour nous. C’était des endroits affreux. »

(1) Voir de Denis Peschanski : « La France des camps. L’internement, 1938-1946 », Gallimard, 2002.(2) L’expression « gens du voyage » instaurée par le pouvoir politique et administratif ne peut s’entendre qu’au pluriel, niant ainsi l’individualité, la singularité des personnes et des groupes contenus dans cette désignation fictive.

La question de la désignation

Le terme « Tsigane », du grec médiéval « athinganoï » (désignant au XIVe siècle, en Grèce, une communauté un peu à l’écart, aux pratiques divinatoires, composée en partie de musiciens), est employé dans cet article comme expression générique. Il rassemble la diversité des groupes, avec les noms qu’ils s’attribuent à eux-mêmes : les Sinté ou Manouches (« hommes » en romani) – Sinté français, allemands et italiens, voyageurs, Gitans ou Kalé (Noirs) –, les Yéniches (issus des populations errantes de l’époque de la guerre de Trente Ans, pas tous tsiganes), enfin les Roms (les « hommes »), répartis en sous-groupes dits Kalderash, Lovara, Tchurara.

Ces noms sont à distinguer de ceux donnés par les Gadjé (les non-Tsiganes), émanant surtout des pouvoirs publics, qui participent des représentations approximatives erronées aux connotations péjoratives : Bohémiens, romanichels, nomades, gens du voyage.  

Emmanuel Filhol, l’auteur de cet article, a notamment publié :« Le Contrôle des Tsiganes en France (1912-1969) », Karthala, 2013.« Les Tsiganes en France, un sort à part, 1939-1946 », avec Marie-Christine Hubert, Perrin, 2009.

Il était une fois... une autre histoire !

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

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Il était une foisHistoireromstsiganes
L'Humanité

Le burger en France ? En 1972, même McDo n’y croyait pas...

Il était une fois

Les États-Unis n’imaginaient pas pouvoir ramener leur ketchup comme ça au royaume de la poule au pot. C’est d’ailleurs un Frenchy qui sera à l’origine de l’implantation du premier « McDo » dans l’Hexagone, le 30 juin 1972. Et depuis 50 ans, c’est le rush chez l’ogre de la malbouffe. La « patrie » de la gastronomie reste la grande dauphine du fast-food, la meilleure recette de McDonald’s à l’étranger.

Selon l’histoire officielle de McDonald’s, la chaîne a créé son premier restaurant en France en 1979. En réalité, c’est le 30 juin 1972, à Créteil, en proche banlieue parisienne, que le premier « McDo » français ouvrit ses portes à l’initiative de Raymond Dayan, un homme d’affaires français établi aux États-Unis qui avait signé un contrat de franchise avec la firme américaine. Celle-ci ne croyant guère au succès du hamburger au pays de la gastronomie, le contrat autorisait le Français à créer jusqu’à 150 restaurants sur trente ans contre une redevance de 1,5 % du chiffre d’affaires au lieu des 10 % habituels.

Devant son succès – à la fin de la décennie, Dayan était à la tête de 14 établissements qui vendaient presque deux fois plus que dans n’importe quel pays –, McDonald’s lui proposa de lui racheter ses restaurants. Le Français ayant refusé, la société américaine lui fit un procès pour non-respect des normes de fabrication et d’hygiène, qu’elle gagna en 1982 au terme d’une longue bataille judiciaire. Dayan conserva ses restaurants, mais dut les rebaptiser O’Kitch et finit par les vendre à Quick en 1986. Sans même attendre la fin de la procédure, McDonald’s ouvrit un restaurant à Strasbourg, en 1979.

De 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990

Le McDo de Créteil n’était pas le premier fast-food français. S’inspirant de l’exemple américain, Jacques Borel avait créé, à Paris, en 1962, un restaurant à l’enseigne Wimpy où l’on pouvait manger rapidement, dans un décor décontracté et en musique (il y avait des juke-box !), un pain rond, chaud, garni de viande de bœuf, accompagné de frites, servi sur des tables où le client trouvait ketchup et moutarde. La formule connut rapidement le succès : en 1969, Borel possédait une vingtaine de restaurants qu’il vendit, en désaccord avec la maison mère britannique.

Les années 1970 virent naître plusieurs chaînes françaises de restauration rapide aux noms à consonance américaine : Dino Croc, Magic Burger, Chicken Shop, Kiss Burger, Free Time, Manhattan Burger, etc. D’Amérique, elles avaient tout importé : le concept, le produit, les méthodes de fabrication et de vente, et jusqu’à la manière de manger.

McDonald’s mobilisa des moyens importants afin de s’imposer rapidement sur le marché français, où il passa de 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990. Cependant, les chaînes françaises conservaient une position dominante avec 618 restaurants sur 777, en 1989.

Au départ était un stand de hot dogs

Lorsqu’elle s’est installée en France, la firme américaine avait déjà plus de trois décennies d’existence. Après avoir repris en 1937 le stand de hot dogs que leur père avait créé à Arcadia (Californie), les deux frères McDonald ont ouvert, en 1940, à San Bernardino, un restaurant de hamburgers doté d’un drive capable d’accueillir 120 voitures.

En 1949, forts de leur succès, ils en ont repensé toute l’organisation afin de rendre le service plus rapide : nouvelle cuisine, menu réduit à 10 articles, commande directe au comptoir, standardisation des hamburgers préparés et emballés à l’avance, etc. Le succès de la nouvelle formule fut immédiat.

Impressionné par l’incroyable rentabilité de l’entreprise des frères McDonald, Ray Kroc, qui dirigeait une petite société de vente de machines de milk-shakes, les rencontra en 1954 et sut les convaincre de lui confier le développement de leur franchise. En 1961, les deux frères lui cédèrent leur entreprise, qui comptait alors 228 restaurants, pour 2,7 millions de dollars et 1 % de royalties sur les bénéfices.

Pour en accélérer la croissance, Kroc réduisit ses coûts en standardisant le produit et en employant des étudiants. Le système de la franchise lui permit de se développer rapidement sur le marché américain et, à partir de 1967, dans le monde.

Cap sur l'Europe

La conquête de l’Europe commença en 1971 par l’implantation de restaurants en RFA et aux Pays-Bas, bientôt suivis par la France en 1972, la Suède en 1973 et le Royaume-Uni en 1974. L’expansion se poursuivit sur tous les continents, y compris dans les pays socialistes (Moscou en 1990, Chine en 2010).

Aujourd’hui, McDonald’s possède 37 855 restaurants, dont 38 % hors des États-Unis. C’est le résultat du déploiement d’une formule appliquée partout à l’identique : cuisine ouverte au public, combinaison de travail taylorisé et d’informatisation, centralisation des achats, produits standardisés bon marché, drive, publicité agressive, marketing visant la clientèle des familles.

Décembre 1931, ouverture du premier Prisunic : il était une fois nos années chics

En France, le développement de la chaîne s’est accéléré au cours des années 1990 – de 103 restaurants en 1990 à 709 en 2000 –, l’expansion se poursuivant au cours des décennies suivantes sur un rythme plus lent, pour atteindre le chiffre de 1 501 en 2022, notre pays représentant son second marché après les États-Unis. McDonald’s, qui a essaimé à partir de Paris et des grandes villes, est aujourd’hui présent sur tout le territoire, y compris dans de petites bourgades qui ne dépassent guère les 2 000 habitants.

La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du  fast-food

Tous les observateurs étaient pourtant convaincus que la restauration rapide, synonyme de mauvaise nourriture pour les Français, n’avait pas d’avenir en France et y resterait marginale. L’improbable succès de McDo s’explique par l’émergence d’un environnement favorable : le développement de la restauration hors domicile lié à l’accroissement de la distance entre le domicile et le travail et à la multiplication d’entreprises dépourvues de cantines ; le relâchement des liens familiaux qui a suscité de nouvelles manières de manger et de nouvelles formes de sociabilité ; liée à l’arrivée massive des baby-boomers, l’importance nouvelle du marché constitué par la jeunesse ; et, enfin, répandue dans toute la société, la fascination pour tout ce qui venait d’Amérique.

En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo.

La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food. En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo. Si l’enseigne séduisait tout particulièrement les jeunes, ce n’est pas seulement parce qu’elle pratiquait des prix modiques, mais aussi parce qu’elle incarnait un style décontracté, informel, « cool », qui était associé à l’image de l’Amérique, et entrait en consonance avec la culture jeune.

Cependant, le rôle de la jeunesse va bien au-delà de la phase de démarrage. Aujourd’hui encore, les 18-35 ans sont plus nombreux à fréquenter McDonald’s – 46 % y achètent un repas au moins une fois par mois (11 % ne le font jamais) – que les autres générations : 30 % pour les 35-49 ans (19 %), 13 % pour les 50-64 (38 %) et 4 % chez les plus de 65 ans (68 %).

Ces écarts s’expliquent par le fait que les générations les plus jeunes ont été particulièrement soumises à l’influence de la culture de masse américaine à travers la mode, la musique, le cinéma et les séries télévisées, quand les plus âgées se sont construites à partir d’autres références culturelles.

Composante essentielle du système McDonald’s, la gestion de la main-d’œuvre se distingue par le recours systématique au temps partiel imposé, l’emploi massif d’étudiants (60 % des effectifs) et l’hostilité aux syndicats. Les conditions de travail sont particulièrement éprouvantes : taylorisation des tâches, polyvalence, station debout permanente, horaires décalés, travail en sous-effectif, planning changé à la dernière minute, etc.

Cependant, on constate chez une partie des salariés une forme d’adhésion à l’entreprise qui passe par l’intériorisation des contraintes et la recherche de reconnaissance, ce qui les conduit à accepter d’en faire « toujours plus ».

Le droit social des petites entreprises

Alors que la société McDonald’s France emploie plus de 73 000 salariés, le système des franchises lui permet d’échapper aux obligations sociales qui s’imposeraient si elle était traitée comme une entité unique. La plupart des restaurants franchisés employant moins de 50 salariés, c’est le droit social des petites entreprises qui s’applique, de sorte que, d’un côté, le personnel est privé de nombreux avantages matériels (majoration pour le travail de nuit et du dimanche, 13e mois, participation aux bénéfices, etc.) et, de l’autre, les instances représentatives du personnel obligatoires au-delà de 50 salariés (délégués syndicaux, comité d’entreprise, comité d’hygiène et de sécurité) sont le plus souvent absentes.

Cette situation explique que, ces dernières années, les salariés des McDo de Paris, Marseille, Roanne, Ussel ou Saint-Gaudens se soient mis en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail et de rémunération.

Fraude fiscale de McDonald's : à l'origine de l'amende d'1,25 milliard d'euros, il y a l'action d'un syndicat

McDonald’s fait l’objet de nombreuses critiques : pour ses contempteurs, il est le symbole du néolibéralisme (1), favorise la malbouffe et l’obésité, pratique l’optimisation fiscale, contourne le droit social (2), ne trie pas ses déchets (3) et, surtout, comme le soutient Paul Ariès dans « les Fils de McDo » (voir « En savoir plus »), propose une offre uniforme qui sape les cultures culinaires nationales.

La francisation a des limites

En réalité, partout dans le monde, McDo s’efforce de diversifier son offre pour répondre aux attentes de la clientèle et se différencier des concurrents : en Inde, la chaîne propose des hamburgers sans viande de bœuf, au Japon des steaks de soja, en Nouvelle-Zélande des Kiwiburger, en Italie des snacks au parmesan, et des nachos en Espagne.

En France, elle a introduit des salades et des yaourts en 2004, du bio en 2010, les McBaguette en 2012, des plats végétariens en 2017, etc. Aujourd’hui, on trouve aussi au menu des croque-monsieur, des galettes de blé garnies de poulet, des macarons et des cannelés. Qui plus est, 55 % de la viande et 100 % des pommes de terre sont d’origine française.

Néanmoins, la francisation a des limites étroites : la viande est trop cuite, le pain contient du sucre et de l’huile de colza, des ingrédients sont ajoutés aux frites pour leur donner le goût McDo, et on ne sert ni vin ni bière.

En transformant les modes de fabrication et de commercialisation, la façon de manger, la logique des repas, le rapport à l’alimentation et jusqu’au goût, McDo a contribué à élargir et approfondir l’américanisation de la société française, qui ne s’est pas arrêtée avec les Trente Glorieuses mais, au contraire, a continué à progresser par vagues et, avec Eurodisney, Netflix et les plateformes numériques, s’est encore intensifiée.

En ligne sur www. france.attac.orgwww.zerowastefrance.org

EN SAVOIR PLUS

  • « Gastronomie française à la sauce américaine », de R. Fantasia, Seuil, 2021.
  • « Génération McDo : le rapport des 18-35 ans à McDonald’s », de J. Fourquet, Ifop, janvier 2022. En ligne sur : www.ifop.com
  • « Dictionnaire des cultures alimentaires », J.-P. Poulain (dir.), PUF, 2018.
  • « Du ketchup dans les veines. Pratiques managériales et illusions. Le cas McDonald’s », de H. Weber, Érès, 2011.
  • « Les Fils de McDo. La McDonalisation du monde », de P. Ariès, l’Harmattan, 1997.

Il était une fois... une autre histoire !

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

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L'Humanité

30 juin 2012, le jour où le Minitel n'a plus répondu

Il était une fois

Entré dans les foyers français en 1982, il y a quarante ans, il n’a été débranché que le 30 juin 2012. Accusée d’avoir fait rater le tournant Internet à l’Hexagone, cette « petite boîte beige », qui a connu un succès unique au monde, était le fruit d’une politique d’État volontariste. La « révolution » Web finira par reléguer ce précurseur de la télématique grand public au rayon des technologies obsolètes.

Par Benjamin Thierry, maître de conférences en histoire contemporaine à Sorbonne Université

Dix ans après sa disparition, le 30 juin 2012, le Minitel est devenu l’aïeul oublié de notre « hyperprésent » numérique et une curiosité dont l’évocation est bien souvent synonyme de ringardise pour les plus jeunes ou les moins au fait de l’histoire des techniques. On a aujourd’hui oublié qu’il a incarné une certaine idée de la modernité technologique d’une France qui n’avait pas l’intention de baisser les bras face aux puissances encore balbutiantes du numérique outre-Atlantique.

En 2012, après une lente agonie commencée au début des années 2000, il a été débranché et avec lui s’est éteinte une partie de « l’enfance numérique » du pays. La technologie qui avait vu naître Ulla, Ravel (l’ancêtre de Parcoursup), et révélé le visage de François Mitterrand après sa victoire à l’élection présidentielle en 1981 n’était plus. Avec son réseau, disparaissait en même temps l’étrange petite boîte beige chantée par Polnareff dans « Goodbye Marylou » : le Minitel est alors entré dans la grande famille des bizarreries technologiques désormais obsolètes.

Une innovation enviée par le monde entier

Quarante ans seulement après son irruption dans les foyers, le Minitel relève maintenant de l’histoire. Si tout cela ne semble pas si ancien, l’étrangeté que nous ressentons à l’évocation de la période qui va des années 1970, moment de conception du projet français de télématique (fusion des termes « télécommunications » et « informatique »), jusqu’à son apogée au début des années 2000 nous montre combien le contexte technologique a changé et que, en histoire, c’est moins la durée que les discontinuités qui séparent le présent du passé.

Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations, le Minitel est souvent associé au retard technologique de la France et l’on se gausse de celui qui a fait « rater Internet » à l’Hexagone. Certains en ont même fait des romans. La réalité est pourtant plus complexe.

Le Minitel a constitué une innovation franco-française, que « le monde entier nous a enviée sans jamais nous l’acheter », née de la puissance d’un État ingénieur au même titre que le Concorde, le TGV ou Ariane. Ce n’est plus du tout dans l’air du temps, car la télématique relevait d’une politique industrielle ambitieuse et d’une volonté politique de mettre l’innovation au service du plus grand nombre dans le cadre d’un service public dont les Postes et Télécommunications constituaient l’un des bras armés.

À la fin des années 1970, on a du mal à s’en souvenir, la France est profondément changée par l’effort gigantesque qu’a réalisé son administration des Postes et Télécommunications pour multiplier les lignes téléphoniques dans le pays. En 1971 encore, la France manque de téléphones et est dans la situation du Danemark en 1930 ou de la Suède en 1935, ce qui n’est pas glorieux et constitue une récrimination récurrente des Français, dont on dit qu’une moitié attend son téléphone et l’autre la tonalité tant celui-ci fonctionne mal.

La question de la rentabilisation des infrastructures

Le rattrapage téléphonique est lancé et le septennat de Valéry Giscard d’Estaing sera le moment où les effets commenceront à se faire sentir : en 1975, 7 millions de lignes sont installées dans le pays, contre seulement 4 millions en 1970. Non seulement on amène le téléphone dans les foyers et les entreprises, mais on automatise également le réseau, qui passe à l’électronique avec de nouveaux centraux. Les investissements sont colossaux et la question de la rentabilisation de telles infrastructures se pose alors que les appels vocaux ne sont pas suffisants. Au même moment, les laboratoires français travaillent, comme leurs homologues étrangers, à améliorer la mise en réseau des ordinateurs permettant l’accès à des services qui seraient, évidemment, une source non négligeable de revenus. Aux États-Unis, les chercheurs en informatique ont accouché à la fin des années 1960 d’Arpanet, ancêtre direct d’Internet, à la différence de la télématique. On y échange des messages et de la documentation technique entre laboratoires et universitaires.

En France, du fait de la puissance des télécommunications, on pense le réseau et ses technologies très différemment. La culture technique héritée du téléphone oriente les choix vers la réalisation d’un réseau sécurisé, centralisé et piloté par l’administration. Un réseau où il sera également possible de facturer l’utilisation qui en est faite, à la différence d’Arpanet créé par et pour des chercheurs en informatique, que ces considérations bassement matérielles n’intéressent pas alors.

Des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde

Deux philosophies opposées, deux histoires techniques orientées par des trajectoires et des groupes d’acteurs qui expliquent la différence fondamentale entre le futur Internet, souple et ouvert, et la télématique, centralisée, fiable et pilotée par une administration centenaire qui souhaite déployer des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde et pas uniquement quelques scientifiques triés sur le volet.

C’est cette vision qui est choisie à la toute fin des années 1970 par la direction générale des télécommunications et le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing stimulé par la lecture du rapport de Simon Nora et Alain Minc, publié en 1978. Intitulé « L’informatisation de la société », ce best-seller anticipe les bénéfices, pour la modernisation de la France, de la mise en place d’un réseau de données accessible aux entreprises, aux administrations et au grand public.

En 1978, il est donc décidé de tester ces étranges terminaux pourvus d’un clavier et d’un écran que l’on raccorde à la prise du téléphone pour accéder à l’annuaire dit « électronique », au catalogue informatisé de La Redoute ou aux horaires de la SNCF qui se sont associés au projet. En Bretagne et autour de Versailles, sont lancées des expérimentations auprès de « cobayes » pour mesurer la rentabilité à espérer de ces nouveaux services et surtout s’il est envisageable pour la population d’avoir à la maison un objet aussi radicalement nouveau et de savoir l’utiliser.

Des terminaux gratuits et un accès aux services payant

Les essais sont concluants et, au début des années 1980, la direction générale des télécommunications décide de diffuser largement ces Minitel (pour « médium interactif par numérisation d’information téléphonique ») auprès des Français. À la différence des utilisateurs retenus lors de la phase d’expérimentation, il faudra cette fois payer pour y accéder. Comment convaincre les Français d’accepter ces nouveaux usages, mais également les coûts qui y sont associés ?

Certaine de sa puissance financière et de l’attrait des nouveaux services, la direction générale des télécommunications choisit de confier les terminaux gratuitement à la population et de faire payer l’accès aux services sur la base du temps passé à les consulter. Le risque est réel : si les services ne génèrent pas suffisamment de revenus pour l’administration, le projet sera un accident industriel retentissant.

Pour favoriser la multiplication des services accessibles et dans le même temps l’attrait de son Minitel, l’administration choisit, en parallèle de la gratuité du terminal, de mettre en place une tarification pour laquelle, à grands traits, elle ne touchera que 20 % du prix payé par l’utilisateur de ces services, 80 % de cette somme étant reversés à leurs fournisseurs. Ainsi, l’affaire devient rentable et les services se multiplient.

Un mouvement social organisé par l es infirmières grâce aux messageries

Le pari est rapidement gagné. Fin 1984, la plus grande partie du pays a désormais accès à l’annuaire électronique, qui permet de se séparer des volumineux bottins, ainsi qu’aux premiers services qui se multiplient et 525 000 terminaux sont en fonction. Le seuil du million de Minitel utilisés est dépassé dans le courant de l’année 1985. En 1996-1997, on dénombre environ 25 000 services accessibles. En l’an 2000, on atteint les 9 millions de terminaux en service et 1 milliard de francs de revenus.

La télématique est un succès. Elle est rentable et a donné naissance à un marché dynamique de nouveaux services qui sont profitables pour l’opérateur public et les acteurs privés impliqués. Nulle part ailleurs dans le monde, le grand public n’a accès à une telle offre. On peut s’informer en ligne, gérer son compte bancaire, préparer ses itinéraires routiers, réserver des billets de train ou d’avion… Et échanger sur les messageries (qui ne sont pas toutes « roses » contrairement à ce qu’en a retenu la mémoire collective) initie à la correspondance électronique. Les services sont aussi l’occasion d’usages qui n’ont pas été anticipés : au milieu des années 1980, un mouvement social est organisé par les infirmières en lutte grâce aux messageries ; d’autres « piratent » l’annuaire et proposent un service d’annuaire inversé qui permet de retrouver le nom d’un correspondant à partir de son numéro. L’imagination est stimulée par la télématique.

Mais avoir raison trop tôt revient souvent à avoir tort. L’exportation de cette technologie est handicapée par ses qualités : il faut pour la déployer une administration puissante, capable de faire des paris risqués pour créer un écosystème cohérent, mais rigide et peu adapté aux contextes étrangers où d’autres projets de télématique ont pu voir le jour sans jamais atteindre le degré de développement qu’a connu la France.

Une arme à double tranchant

Au début des années 1990, le réseau et le terminal n’arrivent pas à évoluer. Les possibilités graphiques restent limitées alors que le micro-ordinateur ne cesse de progresser sur ce plan. La tarification à la durée des connexions se révèle une arme à double tranchant : si elle a stimulé le marché des services, elle constitue un modèle rémunérateur qui fait passer le Web, apparu au début des années 1990, pour un espace anarchique qui n’offre aucune possibilité de rentabiliser les sites qu’on y déploie.

La télématique résiste pourtant à l’automne de son histoire. En 2008, il reste encore 3 000 services accessibles ; les renseignements du célèbre 3611 recueillent encore 300 000 connexions mensuelles. En 2010, le Minitel génère 200 000 euros de chiffre d’affaires par mois.

En parallèle, les usages du Web se diffusent en France en moyenne un peu plus rapidement qu’ailleurs en Europe, mettant à mal l’idée de minitélistes arc-boutés sur leurs habitudes : le taux de connexion mensuel se situe dans l’Hexagone à 49 % des foyers en 2004 et à 47 % pour le reste des pays de la zone euro. En 2009, presque 20 millions de Français se connectent à Internet tous les jours. L’éducation collective aux nouveaux usages semble avoir fait son œuvre. Pourtant, la « petite boîte beige » et ses promesses de société communicante semblent vieillies au début des années 2010 et, pour laisser le champ libre au Web qui s’impose, France Télécom Orange ferme son réseau en juin 2012, mettant fin à trente ans de télématique française.

Du même auteur

 

  • Le Minitel. L’enfance numérique de la France, de Valérie Schafer et Benjamin Thierry, éditions Nuvis, 2012.
  • De Tic-Tac au Minitel : la télématique grand public, une réussite française, de Benjamin Thierry, in « Les ingénieurs des télécommunications dans la France contemporaine. Réseaux, innovation et territoires (XIXe-XXe siècles) », IGPDE, 2013.

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Il était une foisnouvelles technologies
New York Times - World

Odesa Is Defiant. It’s Also Putin’s Ultimate Target.

Odesa Is Defiant. It’s Also Putin’s Ultimate Target.

This most storied of ports remains the Russian leader’s obsession.

Not only because it holds the key to the Black Sea.

But because its openness and diversity embody all he wants to destroy.

President Vladimir V. Putin knows that Ukraine’s fate, its access to the sea and its grain exports hinge on Odesa. Without it, the country shrivels to a landlocked rump state.

By Roger Cohen

Photographs by Laetitia Vancon

ODESA, Ukraine — The Odesa Fine Arts Museum, a colonnaded early-19th-century palace, stands almost empty. Early in Russia’s war on Ukraine, its staff removed more than 12,000 works for safe keeping. One large portrait remained, depicting Catherine the Great, the Russian empress and founder of Odesa, as a just and victorious goddess.

Seen from below in Dmitry Levitzky’s painting, the empress is a towering figure in a pale gown with a golden train. The ships behind her symbolize Russia’s victory over the Ottoman Turks in 1792. “She’s textbook Russian imperial propaganda,” said Gera Grudev, a curator. “The painting’s too large to move, and besides, leaving it shows the Russian occupiers we don’t care.”

The decision to let Catherine’s portrait hang in isolation in the first room of the shuttered museum reflects a sly Odesan bravura: an empress left to contemplate how the brutality of Vladimir V. Putin, the Russian president who likens himself to a latter-day czar, has alienated the largely Russian-speaking population of this Black Sea port, established by her in 1794 as Moscow’s long-coveted conduit from the steppe to the Mediterranean.

Odesa, grain port to the world, city of creative mingling, scarred metropolis steeped in Jewish history, is the big prize in the war and a personal obsession for Mr. Putin. In a speech three days before ordering the Russian invasion, Mr. Putin singled out Odesa with particular venom, making clear his intention to capture “criminals” there and “bring them to justice.”

Mr. Putin believed at the outset of the war that he could decapitate the Ukrainian government and take Kyiv, only to discover that Ukraine was a nation ready to fight for the nationhood he dismissed. As the focus of the fighting shifts to southern Ukraine, Mr. Putin knows that on Odesa’s fate hinges Ukrainian access to the sea and, to some degree, the world’s access to food. Without this city, Ukraine shrivels to a landlocked rump state.

“Odesa is the key, in my view,” said François Delattre, the secretary general of the French Foreign Ministry. “Militarily, it is the highest-value target. If you control it, you control the Black Sea.”

For three summer weeks, as the Russian bombardment of the broader Odesa region intensified, I listened to children’s voices and the squeaking of swings in the Old Market Square. There, I contemplated the statue of a Cossack leader, an emblematic figure of tangled Ukrainian and Russian history. I lived with the blaring of sirens warning of imminent attack. I heard occasional explosions, journeyed east toward the front and pondered the fate that a fratricidal war holds for this city with a history of feast and famine.

BELARUS

RUSSIA

Kyiv

Lviv

UKRAINE

MOLDOVA

Mariupol

Mykolaiv

Kherson

ROMANIA

Odesa

Sea of

Azov

CRIMEA

Black Sea

100 miles

By The New York Times

Almost six months into the war, Odesa resists, not untouched, but unbowed. On its broad tree-lined avenues, redolent of linden blossom, where stray cats slither and a golden light bathes the gray-green, ocher and light blue buildings, a semblance of everyday life has returned. Restaurants and the storied Opera Theater, founded in 1810, have reopened. People sip coffee on the elegant Derybasivska Street. Insouciance is one expression of Odesan pride.

But an insidious unease lurks beneath it. The war is close, its front line no more than 80 miles to the east. Sandbags filled from deserted city beaches and anti-tank “hedgehog” obstacles of angled metal bars form barricades on many city blocks. Night patrols enforce an 11 p.m. curfew.

“You go to sleep and you don’t know if you will wake up,” said Olga Tihaniy, an insurance agent.

Odesa is the crux of the war not only because it holds the key to the Black Sea but also because in it the battle between Russian and Ukrainian identity — an imperial past and a democratic future, a closed system and one connected to the world — plays out with particular intensity. This is the city, of fierce independence and stubborn inclusiveness, that symbolizes all Mr. Putin wants to annihilate in Ukraine.

Odesans look in the mirror, see a face like theirs, speaking the same Russian language, sharing much of the same history — yet the face now belongs to a stranger intent on killing them. They live in a state of shock.

“Russia is destroying its claim to be a cultural nation, and Odesa is the intercultural capital of Ukraine,” said Gennadiy Trukhanov, 57, the mayor, himself a former Russian sympathizer. “Mr. Putin has turned Russia into the nation of killing and death.”

What follows here, told through the people who make Odesa, is a story of what happens when the barbarism that frenzied autocratic Russian nationalism has unleashed meets a city forged in diversity and openness.

This should have been the place, according to Mr. Putin’s understanding of Ukraine and his plans of capture, that would roll over for him as an invading savior. Instead, it did the opposite.

Echoes of Terror

Perhaps the most famous flight of stairs in the world, the 192 granite steps and 10 landings immortalized in Sergei Eisenstein’s 1925 silent movie “Battleship Potemkin” tether Odesa on its plateau to the water below. Named the Potemkin Stairs in the Soviet era, they are now sometimes referred to by an earlier name, the Primorskiy Stairs, a sign of the ongoing battle for Odesa’s identity.

In the movie, the steps, now cordoned off for military reasons, were the scene of a brutal confrontation between Czarist troops and Odesan sympathizers with the revolutionaries on the Potemkin, who mutinied in 1905.

The implacable Cossacks firing down the steps, the crowd of every age in desperate tumbling flight, and above all a stroller propelled down the stairs by the baby’s mother as she fell to her death, have become universal symbols of the very terror now emanating from Moscow.

Mr. Putin seeks to seize Odesa by reviving, in twisted form, the spirit of the Great Patriotic War.

But Odesa now finds itself in a war of disentanglement from Russia’s tenacious hold.

Instead Mr. Putin’s crazed act has stirred an old defiance, forged in suffering.

The steps lead up to a statue of the Duke of Richelieu, the city’s first governor, a work admired by Mark Twain when he visited in 1867 and predicted that Odesa would yet become “one of the great cities of the Old World.”

Odesa always had that potential. In the 19th century, this was the Russian Eldorado, a raucous, polyglot city on the make, populated by Greeks, Italians, Tatars, Russians, Turks and Poles. Because they were freer here than anywhere else in Russia’s Pale of Settlement, the area of the empire where they were generally confined, Jews flocked from the shtetls of Eastern Europe to this booming port. By 1900, about 138,000 of Odesa’s 403,000 inhabitants were Jewish.

The bawdy world of smugglers, gangsters, shakedown artists and fast-talkers, concentrated in the Moldovanka district, is immortalized in Isaac Babel’s classic “Odessa Stories.” Babel — born in Odesa in 1894, executed by Stalin on fabricated charges in 1940 — captured in his antihero Benya Krik, the Robin Hood “King” of the underworld, some enduring essence of Odesa’s anarchic yet generous spirit.

“Benya Krik, he got his way, because he had passion, and passion rules the world,” Babel observes.

It is this freewheeling Odesan passion Mr. Putin seeks to quash by reviving, in twisted form, the spirit of what Russia calls the Great Patriotic War of 1941 to 1945. Then, in 1944, Red Army troops liberated the city from Nazi control; now Russian troops seek to impose on Odesa a repressive autocracy as part of the campaign to “denazify” a democratic Ukraine.

This twisted nightmare takes a particular form in Odesa, because its lingua franca is still Russian and its Russian sympathies lingered long after Ukrainian independence in 1991. A hub of the “New Russia” forged in the 18th century from conquered land bordering the Black Sea, the city now finds itself in a war of disentanglement from Russia’s tenacious hold.

In the 5,000-word essay written last year that revealed the depth of his obsession with Ukraine, Mr. Putin wrote that Russia and Ukraine formed the “same historical and spiritual space” and that “Russia was robbed, indeed” by Ukrainian independence. Ukraine, in short, was a fictive nation. His response became clear on Feb. 24: the absorption by force of Ukraine into Russia.

Mr. Putin has reminded humankind that the idiom fascism knows best is untruth so grotesque it begets unreason.

It is of the nature of crazed acts to provoke the antithesis of their desired effect. As Odesa, perhaps more than any other Ukrainian city, illustrates, Mr. Putin has spread and redoubled Ukrainian national consciousness.

“There’s been a tectonic shift,” said Serhiy Dibrov, a researcher on recent Odesan history. “People crossed the line to full belief in Ukraine.” Still, he said, a substantial minority of Odesans retain some sympathy for Russia.

Lilia Leonidova, 46, and Natalia Bohachenko, 47, run Hospitable House, a center that provides help to some of the tens of thousands of displaced Ukrainians who have fled to Odesa since February. They listen to stories of rape; they see children from the devastated Kyiv suburbs of Bucha and Irpin who wet themselves when sirens sound.

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

Sitting in a room full of blankets, clothes, eggs, diapers and stuffed animals, Ms. Leonidova, a former schoolteacher, told me: “Russia is close but Russia is very far away now. Our differences were not so explicit before, but with independence we grew completely apart.”

“Yes,” said Ms. Bohachenko, who has volunteered to help the Ukrainian Army since Mr. Putin’s annexation of Crimea in 2014. “Russia evolves backward.”

“They want to rule as czars,” said Ms. Leonidova.

Ms. Bohachenko laughed. “It’s such a huge country and almost no opposition to Putin! How come? When we were oppressed we had the Maidan” — a reference to the 2014 uprising that led to the ouster of Viktor F. Yanukovych, the Ukrainian president who had acted as Mr. Putin’s toady. “Russians can do the same!”

Daubed on almost every building in Odesa are lines of blue and yellow paint, the national colors. Flags flutter over heavy wooden doors. A billboard proclaims, “Russian Soldier! Instead of getting flowers, you’ll get bullets here.” Another wastes no words: “1941: Fascist occupation. 2022: Russian occupation.”

An old Odesan defiance, forged in suffering, has stirred. “People can’t live without Odesa. It’s like a magnet,” said Yevgeniy Golubovskiy, 86, a writer. “I watch some of the people who left coming back, even with a curfew, and the sea closed.”

A loud explosion interrupted him. The book-lined room hung with the Odesan paintings that adorn his home shook. Mr. Golubovskiy scarcely flinched. “A few kilometers away,” he said. “I got used to it. What can we do? I am a fatalist.”

Sobs and laughter

Cherries, strawberries, cheese, sausages, tomatoes and bread adorned a table. Liudmyla Gryb has a firm family rule: no mention of Mr. Putin over a meal. Some Odesans have an app that provides a daily bulletin on whether Mr. Putin is alive or dead. Suffice to say the Russian president would not be missed.

A cousin in Russia had sent greetings for Ms. Gryb’s 71st birthday the previous day but did not want to speak in order to avoid “these discussions.” Another relative in Odesa remains fiercely pro-Russian, nostalgic for the Soviet empire.

Ms. Gryb’s husband, Andriy, cannot comprehend this. “We fought alongside Russians to defeat fascism and now they come to slaughter our grandchildren,” he said.

Everyone in Odesa, it seems, has a relative in Russia. Generally they have broken off all contact because any communication is futile. They share a language but have no shared conception of truth.

We were gathered at the house of Oleg Gryb, 47, the couple’s older son, a doctor. As soon as the war broke out, he packed his wife and two children off to Switzerland, enlisted in the Territorial Defense Forces (akin to the National Guard), and put his skills as an emergency-room surgeon and anesthetist to work.

His parents and younger brother, Sergiy, a financial adviser, moved in to take care of the house and the cat. As we ate, Ms. Gryb ironed her son’s military uniform with painstaking care.

“When I joined up on Feb. 27, I told my commander that I am a Christian and a doctor and I want to take people off the battlefield and save lives,” Dr. Gryb, dressed in his olive-green military uniform, had told me earlier, when we met at a dismal self-serve restaurant near his base.

In his Odesan youth, he said, he had thought China might invade Russia and he would then fight to defend the brotherhood of Slavic peoples. “Fighting against fellow Orthodox Christians, that I could never imagine,” he said.

Dr. Gryb’s world has been upended. His private medical clinic, treating addictions and Covid, was a financial success. He had recently renovated his spacious house on a typical Odesan internal courtyard — vines grow on trellises, climbing roses crisscross walls, the scent of honeysuckle lingers, and neighbors are intimately, even critically, observed.

Dr. Gryb’s son, 5, and daughter, 12, would play there. Now he misses them acutely.

“I have told my family they have to stay away for another year,” Dr. Gryb said around the dinner table. “The Russians will attack. They will target Odesa ultimately. Mr. Putin wants to eradicate us.”

At the start of the war the only question was how Russia would attack Odesa, not if. Would the assault come from the sea? Would paratroopers land? Dr. Gryb’s unit scrambled from place to place. But Mykolaiv, an embattled city about 65 miles to the east, resisted, the Russians were pushed back at sea, and Odesa exhaled, for now.

After Mykolaiv, about 65 miles east up the coast, resisted Russia’s assault, Odesa exhaled, for now.

But families displaced from the fighting arrive in Odesa in need.

“The city can lull you into a dream, but it is also a nightmare because the war is right there,” one Odesa resident said.

Dr. Gryb’s younger brother, Sergiy, sat listening. “The city can lull you into a dream, but it is also a nightmare because the war is right there,” he said.

One day I went to the sprawling central street market with Sergiy Gryb. He was buying rabbit sausage from Tetiana Melnyk, who talked of how worried she is about Ukrainian soldiers. As she described people willing to sacrifice themselves to safeguard something they believe in, he broke into uncontrollable sobs.

Suddenly all the tension Odesa tries hard to hide was visible. It was not easy to ask Mr. Gryb why he sobbed: “It’s just a Ukrainian idea of our land and our freedom, and she to me is all of that.”

Then, as suddenly, he laughed. Ms. Melnyk said she had renamed a local specialty known as Moscow sausage. It was now Chornobaivka sausage — a reference to a village near Kherson where Ukraine has repeatedly inflicted heavy losses on Russia.

It’s curious, Mr. Gryb mused later, how many countries overcame the disease of imperialism in the 20th century, but not Russia.

“Well, they cannot invent Microsoft or Tesla so they have to go back to history and re-fight the Great Patriotic War,” his brother, Dr. Gryb, said.

Discussion turned to language. Dr. Gryb said that in his unit, “90 percent of people speak Russian, and maybe half of them can speak Ukrainian.” He himself can speak Ukrainian but is more comfortable in Russian — “the language of the hymns I learned and of Soviet schooling.”

His 12-year-old daughter has already taken five years of Russian. Only recently, with the onset of war, have these classes been abolished.

“The common ground is the nation, not the language,” Dr. Gryb said. “The war is not about language, it is about freedom.”

“I am a profoundly religious person,” Dr. Gryb said. “The Devil is the father of lies. Mr. Putin and all of Russia are now built on lies. The invaders are sick with his propaganda, and so the sad reality is I have to go out and shoot them.”

Andrij Sorakaletov, a Ukrainian soldier, was killed on May 27 in the Kherson region. His Russian mother, living in the Moscow suburbs, “would not accept that he was dead or that Russians could do such a thing,” said his sister-in-law, Oksana Magey, 27.

Ms. Magey fled to Odesa early in the war with her husband and two small children from Mykolaiv. She said her bereaved sister was in shock at the Russian refusal to see reality as lived in her family.

I asked Dr. Gryb when all this would end. “This will only be over when God or some cosmic force brings common sense to the Russian leadership,” he said.

A new ‘de-Judaization’?

The seamy district of Moldovanka, filled with low-slung buildings and small factories, was to the Jewish community of Odesa what the Lower East Side once was to New York’s Jews.

I went for a walk. On one street corner, under an acacia tree, sat a musician playing “Hava Nagila.” Hearing “Let’s rejoice!” in Hebrew seemed an appropriate retort to revived Russian imperialism in the form of Uragan rockets and cluster munitions.

Finishing the song, the musician said that he was now going to sing in Ukrainian and in Polish and in Hebrew. He announced all this in Russian.

The flea market in Moldovanka stretched away down the cobblestone streets, filled with table after table of knickknacks, Soviet army knives and silver-plated flatware.

A 1944 Soviet bond, inscribed with the words “Death to the German Occupier,” was on sale at a modest price. One merchant swept a bank note over every object on his table. “I do that because it’s my first sale of the day and it brings luck,” he said.

Superstition, like fatalism, is big in Odesa, which has seen enough upheaval to suspect that mystical forces must be at work. Rules are not really its thing. Most of the drivers I met had a detached seatbelt tongue to insert into the buckle and so silence any beeping alarm.

The market brought to mind Babel’s stories. If Jews thrived in this freewheeling city, then they also suffered.

In 1905, a savage Russian pogrom took hundreds of Jewish lives. Babel describes it in the largely autobiographical “The Story of My Dovecote.” He had always dreamed of a dovecote. His father gives him money for three pairs of doves. No sooner has he bought them than he is attacked. “I lay on the ground, the crushed bird’s innards sliding down my temple.”

As the “tender gut” slips over his face, Babel, age 10, shuts his eyes so as not to see “the world laid bare before me. This world was small and terrible.” He walks “adorned in bloody feathers” past the window of a Jewish home being smashed. An old man lies dead. The Russians, a yard keeper observes, “they hate to forgive.”

For Mr. Putin, Ukrainian independence was ultimately unforgivable. His “denazification” has entailed the “de-Judaization” of a city with deep Jewish roots.

“My grandfather left Nuremberg for Palestine to survive the Nazis,” Rabbi Avraham Wolff said. “Now I bring Jewish children to Germany to save them from Russia! Can you believe it?”

Rabbi Wolff, then 22, came to Odesa from Israel in the early 1990s to revive Judaism in an independent post-Soviet Ukraine. As the chief rabbi of the city and of southern Ukraine, he has overseen the building of Jewish kindergartens, schools, orphanages and a university — until the unraveling of his work began this year.

Over the past five months, more than 20,000 Jews, or at least half the community, have left, many of them to Germany, Austria, Romania and Moldova. The Holocaust Museum is closed. The Jewish Museum is closed. Buses took 120 children from an orphanage to a hotel in Berlin, along with 180 mothers and children whose husbands and fathers had gone to the front. The women and children are under Rabbi Wolff’s direct care.

The rabbi is incandescent. Odesa has been the best place after Israel for a Jew to live for the past three decades! Then Mr. Putin comes along and says he wants to free me from the Nazis! He starts killing what we have accomplished! Please, Mr. Putin, don’t liberate me, just let me live!

“He wants to annihilate 40 million Ukrainians,” an Odesa Holocaust survivor said of Mr. Putin. “How much clearer does the West need him to be?”

If Jewish children do not return to Odesa, the city’s chief rabbi said, it would be a victory for Mr. Putin’s nationalism.

Odesa’s Moldovanka district was to the Jewish community what the Lower East Side once was to New York’s Jews.

Seated in his office at the Beit Chabad Synagogue, Rabbi Wolff noted that Russian conquest had removed Crimea in 2014 and the city of Kherson in 2022 from his authority. “Now,” he said, “I am chief rabbi of Odesa and a small part of Berlin.”

“We do not know if the Jews who left will come back,” Rabbi Wolff said. “I suspect that if the war continues until Sept. 1 and children start school wherever they are, they will never return.”

This, he says, would be a disaster, a victory for Mr. Putin’s nationalism, and so the rabbi stays on with his wife and hopes his example will inspire others.

Mr. Grudev, the art curator, who is Jewish, now lives in his mother’s apartment. She left for Italy at the start of the war. He moved in to look after her dog, and brought his cat. His partner, Bogdan Zinchenko, moved in with him.

They bought plane tickets to leave for Israel, where Mr. Grudev’s sister lives, on March 7, but never used them. He could not bear to leave his books or paintings. Now when sirens blare, the couple takes refuge in the bathroom.

The laundry hanging on a wrought-iron balcony opposite his mother’s apartment drove Mr. Grudev crazy. At one point he calculated that the pink shirt that caught his eye had been drying for 112 days. Before his epiphany: The laundry had been deliberately left to give the impression the apartment was still occupied and so deter thieves.

This, he reckoned, was a very Odesan ruse; laundry as protection.

Mr. Grudev, a stud in each ear, smiles. Humor is also a survival mechanism. An old joke, in a city famed for them, tells of a barber who insists on talking politics in time of Stalin’s terror. Exasperated, his client asks why. “Because your hair is easier to cut when it stands on end.”

“Putin wants to save me — a gay, Jewish, Russian-speaking man living in Odesa — from Nazis!” Mr. Grudev says. “Please.”

Roman Shvartsman, 85, is an Odesan Holocaust survivor. He lost his childhood, lived the antisemitism of the Soviet years, and had hoped for a quiet old age. Now he fears for his grandchildren.

In his pale blue eyes, one reddened by recent cataract surgery, was all of Babel’s terrible world and all of humanity’s defiant hope. “Putin says openly that there is no such state as Ukraine and that he wants to annihilate 40 million Ukrainians. How much clearer does the West need him to be?”

Shifting identities

One night, I joined a patrol composed of volunteers and police officers who enforce the 11 p.m. curfew. Closing down at that hour has not been an easy adjustment for a city notorious for its nightlife, particularly in the gaudy Arcadia district.

Nikolay Iljin, a grain broker, drove. His business has collapsed as a result of the Russian blockade, now eased under a deal brokered by Turkey and the United Nations.

“You want to know the Russian principle on grain?” he said. “If you can steal it, steal it. If you can’t, destroy it.”

Mr. Iljin was with a bunch of hunting buddies. They had brought their shotguns. Giving this time is their form of service. In some ways Odesa is like a city-state in the fierce allegiance it inspires.

The car screeched to a halt. Two startled young men raised their hands. They showed their military IDs. Dmitrian, 20, military call sign “Skin,” and Dmitriy, 19, call sign “Ryzhyi,” said they were on leave from their unit in Mykolaiv, where the bombardment of Russian rockets is unrelenting. Each hastily married his girlfriend when they enlisted.

“This is what Ukrainian young men do now,” Mr. Iljin said. “Marry and go to die.”

We proceeded down the wide boulevards with their electric tramlines first built by a Belgian company in 1910. Pointing to an elderly woman, and using a Russian term for her, Mr. Iljin said: “See that babushka, let’s make an exception for her.”

“She’s probably a K.G.B. agent,” said one of his friends, laughing, as she was left to go on her way with her bundles.

No Odesan laughter is without its measure of tension. All over the city, people volunteer. Oleksandra Savytska, 48, a teacher of autistic children, has joined a basic military training course offered by one of the city’s universities.

Why? “Because anything could happen and I want to be useful,” she said. An instructor barked orders. “Thumb on the safety catch as you walk, so you can release immediately if something happens!”

I asked Ms. Savytska, whose two children are in their 20s, if she was ready to kill for her country. “Kill someone? Maybe 30 percent there, but generally I am ready.”

She gazed at her weapon. “It’s strange to hold a gun,” she told me. “Hard, heavy, interesting.”

Ukraine, discovered

Odesa has always been a city of flux, of comings and goings, of mass immigration and mass emigration. If there is a Little Odessa in Brighton Beach, Brooklyn, it’s for a reason. Its spirit has always been free: Lenin and Stalin never set foot here; nor has Mr. Putin.

“Odesa is a nationality,” said Mr. Golubovskiy, the writer who was unperturbed by an explosion.

Pushkinska Street was named for the Russian author Pushkin, who lived there for about a year from July 1823 while writing part of his masterpiece “Eugene Onegin.” It was previously Italyanskaya Street, or Italian Street, in honor of the large community of Italian traders lured, like Greeks, by Odesa’s promise.

Another name change for the street may be coming as a de-Russification campaign gathers pace. Petro Obukhov, a local politician, has drawn up a list of about 200 Russian street names that will be reviewed by city authorities. If Moscow “wants to erase the name Ukraine,” he believes, Odesa needs to efface most traces of Russia.

Just about every postwar Odesa building constructed under Stalin has a nuclear bomb shelter. They are now being revived as protection against Mr. Putin, who draws some inspiration from Stalin. Mykola Chepelev, an architect, took me to one with a bed and even a carpet. “The metal door weighs over 4,000 pounds,” he said.

The gyre of history keeps changing this city that conceals itself from outside powers and so arouses suspicion. Its independence always went with a certain conceit. Odesa stood alone.

An old joke tells of a man in a well-cut suit who is asked where he found it. “Paris,” he says. And how far is that from Odesa? “Oh, about 1,300 miles.” The Odesan is astonished: “So far from here, and they know how to sew so well!”

But Odesa stands less alone now.

East of Odesa, I saw the devastation in Mykolaiv. Residential buildings reduced by Russian missiles to twisted wreckage; a red dustpan propped against an icon in a kitchen full of shattered glass; lives blotted out under concrete slabs, as if they were no more than flies Mr. Putin chose to swat.

Vlad Sorokin, 21, a port worker from Odesa, clung to life in a hospital, his lungs and liver torn, ribs and hip broken by shrapnel from a cruise missile. “Russians think it’s normal to attack others,” he said.

“Russians think it’s normal to attack others,” said Vlad Sorokin, 21, a port worker from Odesa, his lungs and liver torn by a cruise missile.

More Ukrainian, less Russian, Odesa suddenly sees the embattled country it is part of.

All over the city, people volunteer, some making flak jackets for those who have taken up guns.

“The people of Mykolaiv are our defenders,” said Oksana Dovgopolova, who works on the subject of collective memory in Odesa University’s philosophy department. “It used to be some small city near Odesa. Now we see it as a heroic city, no longer inferior. Every day we send it food, medicine, weapons.”

More Ukrainian, less Russian, Odesa suddenly sees the embattled country it is part of.

Eight years ago, on May 2, 2014, the city split, with street fighting between armed Russian sympathizers and pro-Maidan democracy supporters. “It was a battle between those who still wanted to live in a nonexistent Soviet Union, or in an existent, modern, European Ukraine,” said Mr. Dibrov, the researcher, who worked on a documentary about the violence.

In a city of traders more than fighters, the battle was a violation of Odesa’s conciliatory principles. It posed a fundamental question: Are you ready to fight for Ukraine or for Russia? In Mr. Dibrov’s words, “It was the moment people realized how dangerous Russia could be.”

After the pro-Russian demonstrators initiated the violence by killing two pro-Maidan activists, they lost four of their own, before holing up in the Trade Union Building. A fire broke out, its exact origin unclear, killing 42 pro-Moscow Odesans.

It is an episode Mr. Putin has never forgotten.

“One thing is clear,” Mr. Dibrov said. “It was the first day of war in Odesa.”

Homo Sovieticus

From the hospital in Mykolaiv, where I met Mr. Sorokin, I went to that city’s Black Sea Shipyard. It was there, over decades, that the Soviet Union built the submarines and aircraft carriers projecting its global might. There, the command economy of a sprawling Communist state heaved itself into military competitiveness with the United States.

Today it is in part an immense graveyard of Soviet shipbuilding and five-year plans. Stray dogs wander across a disused dry dock and sniff at piles of rusted metal.

Mr. Putin has called the collapse of the Soviet Union “the greatest geopolitical catastrophe” of the 20th century. For a hundred million central Europeans liberated from Soviet totalitarianism, it was anything but that.

Still, at the shipyard, it was hard not to feel the immensity of the dissolution a little more than three decades earlier of the Soviet empire, from which an independent Ukraine emerged. This was an event akin in its scale and reverberations to the French Revolution.

Decades of turmoil followed the storming of the Bastille in 1789. Within 15 years, revolutionary France had an emperor, Napoleon. Russia, in Mr. Putin, has a leader resembling an emperor, a man obsessed by all that was lost in 1991, consumed by the “ancien régime” of Russia, and intent on recovering it by force.

Here lie the roots of the war. “The past is never dead,” said William Faulkner. “It’s not even past.”

Andriy Checheta, 57, is haunted by the past. He lives in Odesa and drives out every day, past golden wheat fields to his 5,000-acre farm where he grows sunflowers, wheat, corn and barley. Born in Grozny to a Chechen father and Ukrainian mother, Mr. Checheta worked all over the former Soviet Union.

“Nothing changed for me with the collapse of the Soviet Union,” he said. “I feel it as my common space as acutely as ever.” He looked at me intently. “How would the United States feel if Texas broke off?”

After the collapse of the Soviet Union, trees were felled for energy and water became polluted. Weeds were everywhere when Mr. Checheta first bought land in 2002.

“And, now, again, we have a catastrophe for agriculture in general!” he said, springing up from his desk. He grabbed a bottle of antiseptic soap and inverted it. “Imagine if you had a 20 liter canister attached to this same narrow neck. That’s where we are.”

Because of the war, Mr. Checheta’s entire wheat harvest is wrapped in huge white plastic cylindrical containers out in the fields. He has been unable to move them.

Despite the July deal that has seen a few ships loaded with grain sail from Odesa and other ports, Mr. Checheta said in a later telephone conversation that he “will not be able to sell anything until November and that is an optimistic forecast.”

Whom, I asked when I met him, does he blame? “When couples split, both are responsible,” Mr. Checheta said. “The West provoked instability.” His view of Odesa: “Administratively it is a Ukrainian town, historically it is not.”

I encountered such views more than once — a nostalgia for the Soviet Union, skepticism over Ukrainian statehood, anger at the West for fomenting trouble. Aleksandr Prigarin, an anthropologist at Mechnikov University in Odesa, told me the main thing he was concerned with protecting right now was “Pushkin, Dostoyevsky, Tolstoy, Tchaikovsky and Chekhov.”

Nobody on either side of the arguments believes the shooting will stop any time soon. “Only a complete idiot can be happy with war,” said Mr. Checheta, gazing at his fields. “Russia and Ukraine must negotiate soon or there will be a total disaster.”

One evening, on the eastern outskirts of Odesa, I saw two soldiers in the twilight digging trenches in the rich soil of Europe. It was a timeless image, with its own strange beauty, of the repetitive failure from which the continent believed itself delivered.

The Naked Sentry

One other work remains in the Fine Arts Museum, Maria Kulikovska’s “Venus,” a naked woman modeled on the artist’s own body and cast in 2019 from ballistic soap with infused flowers. It was too delicate to move.

Ballistic soap is used by the arms industry to test the damage projectiles will inflict on a body, how big the hole is at the entry point and what direction sundering will take. “It has a similar consistency to the human body,” Ms. Kulikovska told me.

The extraordinary statue stands alone now in the museum’s central baroque room, under a chandelier, beneath the decorative cherubs. It seems intensely human and vulnerable, everything Catherine the Great in her portrait is not.

Ms. Kulikovska, 34, is from Kerch, an ancient city in Crimea perched on the meeting point of the Black Sea and the Sea of Azov. She was last there in 2013, the year before Russia’s annexation. “Now,” she said, “the place I am from does not exist, it’s just gray, an occupied territory not there on maps, the home to which I cannot send a postcard or money to my grandma.”

At the time she made “Venus,” she said, she was missing her home very much. Odesa, with its colors, its sea, its architecture, reminded her of Kerch. “That’s why I put all these flowers under the skin, as a reminder of the fragility of human life. Yet I am alive, even if there is pain inside.”

When fighting broke out in the Donbas region of eastern Ukraine in 2014, Ms. Kulikovska had three figures cast from her body, in pink, green and white, but without flowers, on show at the Izolyatsia arts center in Donetsk.

“The Russian separatist terrorists made them a target, fired volleys of bullets into them, and destroyed them,” she said. “I was denounced as a degenerate artist, presenting a forbidden and disgusting naked female body.”

The arts center was turned into a prison. People were tortured in the garden where the statues had stood, in the name of Mr. Putin’s vision of a restored Russian imperium.

I asked Ms. Kulikovska about her figure standing alone in Odesa’s Fine Arts Museum.

“There is something beautiful about it,” she said. “This Russian propaganda facing my simple naked body, mine, standing up against this aggression.”

She paused for a moment. “It is like a female guard that protects my people, in Odesa and beyond, waiting at the gate of Crimea to go back home.”

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France24 - World

Live: Washington boosts military aid to Ukraine, strikes continue in the east

Issued on: 20/08/2022 - 07:21

FRANCE 24 Follow

Washington on Friday announced that it would be providing $775 million of additional military aid to Ukraine. The news came as Kharkiv, Ukraine’s second largest city, was hit with fresh strikes, killing at least 15 people. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).

11:15am: Drone shot down at Russia's Black Sea fleet headquarters

A drone was shot down over the headquarters of Russia's Black Sea fleet in annexed Crimea on Saturday, a local official said.

"The drone was shot down just above the fleet headquarters" in the city of Sevastopol, city governor Mikhail Razvojaev wrote on Telegram, blaming the attempt on Ukrainian forces.

"It fell on the roof and caught fire," he said, adding that there was no major damage or victims.

It was the second attempted attack against the fleet headquarters in less than a month and the latest to target Russian military infrastructure in Crimea, a Black Sea peninsula that Moscow seized and annexed from Ukraine in 2014.

11:07am: Moscow agrees, in principle, to IAEA visit of Zaporizhzhia nuclear power plant

Moscow has agreed, in principle, that the IAEA should be allowed to visit the Zaporizhzhia nuclear power plant. FRANCE 24’s Rob Parsons reports that technical teams from the IAEA, Russia and Ukraine will be discussing in the coming days what issues need to be addressed ahead of this visit.  

8:45am: Two more grain ships have left Ukraine, says Turkey's defence ministry

Two more ships carrying grain have left Ukraine's Chornomorsk port, Turkey's Defence Ministry said on Saturday, bringing the total number of vessels to leave Ukraine's Black Sea ports under a UN-brokered grain export deal to 27.

The Zumrut Ana and MV Ocean S, which were authorised to depart on August 20, were loaded with 6,300 tonnes of sunflower oil and 25,000 tonnes of wheat respectively, the joint coordination centre set up to enable safe passage said in a statement.

6:50am: More than 21,000 people evacuated from occupied Ukrainian territories in ten days

More than 21,000 people have been evacuated in ten days from Ukrainian territories occupied by the Russian army, including more than 9,000 from the Zaporizhia region and more than 8,000 from the Kherson region, Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Verechtchuk announced Friday.  

3:35am: Several dead in new strikes in Kharkiv

Kharkiv (north-east), the second largest city in Ukraine, has been hit by fresh strikes, resulting in the deaths of at least fifteen people, the city's authorities said Friday.

00:10am: Eight mayors of European cities travel to Kyiv

The mayors of Marseille, Lyon, Athens, Florence, Helsinki, Oslo, Riga and Tirana travelled to Kyiv on Friday and ratified a memorandum of understanding "in the presence" of Volodymyr Zelensky "for a sustainable reconstruction of Ukrainian cities", according to a statement.

In this press release from the city of Marseille (south-east France), its mayor Benoît Payan explains that this text "intends to set up joint actions and reaffirms the ambition to allow, as soon as peace is restored, a rapid, ecological rehabilitation" and "respectful of the rule of law, as well as the civil and social rights of populations".

23:30: US Defence Department announces new military aid to Ukraine

The US Defence Department on Friday announced a new $775 million arms package for Ukraine aimed at helping Kyiv turn the tables and begin regaining territory occupied by Russian forces.

The Russian offensive, which began on February 24, has been brought to a standstill, a senior Pentagon official told reporters. The new package includes a range of precision missiles, anti-armour weaponry, surveillance drones, artillery and mine-clearing equipment that could boost Ukrainian offensive operations.

"You are seeing a complete and total lack of progress by the Russians on the battlefield," the official said, speaking to reporters on the condition of anonymity.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

 

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In Ukraine's martyred Bucha, more victims are buried without a name

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UN inspectors need 'urgent' access to Ukraine nuclear plant, NATO says

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Valeurs Actuelles

Darmanin, Le Maire, Philippe : les héritiers de Macron préparent (déjà) les grandes manœuvres

En 2027, Emmanuel Macron quittera l’Elysée après avoir passé une décennie entière à la tête de l’Etat. Si tous ses opposants seront sans doute au rendez-vous pour tourner la page au plus vite, il faudra également compter sur la candidature d’un héritier – désigné ou non par le président de la République. Et alors que le second quinquennat d’Emmanuel Macron ne fait que commencer, trois hommes espèrent déjà reprendre les rênes après lui, relate Le Parisien : Édouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin.

L’ex-Premier ministre est probablement celui qui fait le moins mystère de son ambition. Il y a un peu moins d’un an, il a créé son propre parti, Horizons, qui rassemble déjà la majeure partie de l’aile droite du macronisme. Toujours fidèle à Emmanuel Macron, même si leur relation est souvent houleuse, le maire du Havre rêverait de contourner par la droite la formation présidentielle. « Édouard Philippe ne croit pas que le macronisme survivra à Macron, alors il passe par l’extérieur », explique un ministre au Parisien. Quitte à prendre de plus en plus souvent son indépendance : le groupe Horizons, pourtant allié à Renaissance et au MoDem, a récemment voté un texte des LR contre l’avis du gouvernement.

Bruno Le Maire, candidat de la continuité

Bruno Le Maire fait également partie des prétendants déterminés à se faire une place le plus tôt possible. Depuis les élections législatives, le ministre de l’Economie est omniprésent à l’Assemblée nationale et dans les médias, où il a fait du pouvoir d’achat son cheval de bataille. Sa présence dans l’hémicycle, note Le Parisien, lui permet d’ailleurs de peser de tout son poids dans les débats – il a cet avantage sur Édouard Philippe comme Marine Le Pen l’a sur Jean-Luc Mélenchon, glisse d’ailleurs un autre ministre.

Mais pour Bruno Le Maire, rallié de la première heure à feu La République en Marche, hors de question de jouer une partition en solo. Au contraire, le ministre semble décidé à peser dans les instances de Renaissance, où il sera chargé du pôle « corpus idéologique et idées » à partir de septembre.

Gérald Darmanin soigne son aile droite

Enfin, Gérald Darmanin sera également décidé à tenter sa chance. Selon Le Parisien, le « premier flic de France » se verrait bien prendre du galon en devenant chef de l’Etat, comme l’avait fait Nicolas Sarkozy avant lui. En tenant ferme son cap sur la sécurité et l’immigration, le ministre de l’Intérieur espère incarner une droite un peu moins libérale que celle des deux précités… pour mieux parler aux électeurs du RN. « Il ne veut pas faire de deal avec les élus RN, mais il considère qu’on doit tenir compte du résultat des élections », explique un macroniste au Parisien.

« Gérald Darmanin y va à l’énergie plus qu’à la stratégie. Il croit en une droite populaire, à la Sarkozy », résume un ministre. A défaut de développer une stratégie, le ministre de l’Intérieur tisse en tout cas sa toile. Selon Le Parisien, il multiplie les déjeuners ou les rencontres avec des députés de la majorité. Enfin, comme son collègue de Bercy, il souhaiterait s’investir au sein de Renaissance, dans l’espoir d’y incarner une aile droite assumée. Une position que, comme les autres aspirants héritiers, il devra parvenir à maintenir pendant cinq longues années.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

L'Humanité

La brève histoire et grande aventure de la CGTU

Il était une fois

Contestation de l’union sacrée et de la compromission avec la bourgeoisie, échec des grandes grèves de 1920... le torchon brûle entre la CGT et des militants du courant du syndicalisme révolutionnaire d’avant guerre qui entendent régénérer le mouvement syndical au contact des idées bolcheviques. Le 26 juin 1922, il y a cent ans, la Confédération générale unitaire ouvrait son congrès fondateur. Une scission de quatorze ans avant la réunification de 1936 qui accompagnera le Front populaire.

Michel Pigenet

« Vive Pelloutier quand même ! » Au soir du 30 juin 1922, la référence, spontanée et anonyme, au défenseur obstiné, décédé en 1901, de l’indépendance syndicale procède du défi. Jaillie des travées du congrès des 1 771 syndicats dissidents de la CGT représentés à Saint-Étienne, elle réplique à l’annonce de la nette victoire des partisans de l’affiliation, avec réserve, à l’Internationale syndicale rouge (ISR), créée en 1921.

Depuis le 26 juin, plus de 600 délégués sont réunis dans la grande salle drapée de rouge de la bourse du travail. Les affrontements sont rudes. Conscients de vivre un moment historique, ils taisent toutefois leurs désaccords pour officialiser, le temps d’une brève unanimité, le nom de la nouvelle Confédération générale du travail unitaire.

L’union sacrée des années de guerre

Aussi douloureuse soit-elle, la séparation d’avec la maison mère clôt sept années d’opposition interne au ralliement de la direction cégétiste à l’union sacrée des années de guerre et au réformisme, d’impossible réconciliation et d’incapacité à agir en commun. En décembre 1921, les syndicats contestataires ont tenté une ultime démarche auprès de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, et du bureau de la centrale. Faute de réponse, les minoritaires se résolvent, courant février, à convoquer le congrès qu’on leur refuse. « Camarades ! Tous à la CGT unitaire ! Et vive l’unité quand même ! », proclame l’appel.

Soudée par le rejet des compromissions dans les instances étatiques ou à l’Organisation internationale du travail et par l’espérance de ruptures révolutionnaires émancipatrices, la coalition « unitaire » émerge à contre-courant du reflux de la puissante vague de grèves des années 1919-1920. Le constat hexagonal vaut pour l’Europe, notamment en Italie, livrée aux violences de la contre-révolution fasciste. En Russie soviétique, la sortie victorieuse de la guerre civile conforte l’exercice d’une dictature du prolétariat sous parti unique et maître de l’appareil d’État. Malgré la décantation à l’œuvre, la situation demeure mouvante. Confrontées aux imprévus de la période, les convictions et les attentes des militants sont infirmées ou ajournées au prix de reformulations des choix et des priorités. Ces remue-ménage déconcertants provoquent des repositionnements souvent vécus comme autant de « reniements » et de « trahisons », vocables normatifs dont les congressistes usent d’abondance.

Deux courants, deux hommes : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.

Instantané des dynamiques en cours, les assises enregistrent les variations du rapport des forces syndicales. Qu’il s’agisse des statuts, de l’orientation nationale et internationale, les votes se répartissent entre deux courants principaux selon un rapport deux tiers/un tiers. Deux hommes les incarnent, trentenaires, syndicalistes révolutionnaires et cheminots révoqués après la grande grève de mai 1920 : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.

Le premier, nouveau directeur de « la Vie ouvrière », publication fondée en 1909 et d’esprit syndicaliste révolutionnaire, veut intégrer les leçons d’Octobre 1917 à la stratégie syndicale. Il concède que le syndicalisme, « facteur essentiel de révolution », ne saurait suffire à tout et accepte l’aide circonstancielle d’autres « forces révolutionnaires ». Il refuse, en revanche, d’établir avec elles des « liens organiques et permanents », inscrits dans l’article 11 des statuts de l’ISR, « qui ne (pourraient) être qu’une subordination voilée du mouvement syndical » : sa motion juge indispensable une révision sur ce point. S’agissant des objectifs et du fonctionnement de la CGTU, il conteste le réalisme du projet statutaire de la commission administrative provisoire qui envisage la « disparition de l’État » et bouleverse le système traditionnel d’organisation confédérale. Cette imprégnation « fédéraliste » et libertaire convient, à l’inverse, aux amis de Besnard, syndicalistes révolutionnaires de stricte observance érigés en militants intransigeants de « l’indépendance absolue » du syndicat. Critiques à l’égard de l’évolution étatiste du régime soviétique, ils se méfient de l’ISR et regardent du côté de Berlin où, la semaine précédente, une conférence a posé les jalons d’une internationale syndicale « anti-autoritaire ».

L’appui tactique des communistes

Les votes simplifient la palette des nuances en présence. Les motions Besnard agrègent autour des « syndicalistes purs » ou « anarcho-syndicalistes » des membres de l’Union anarchiste, à l’exemple de Louis Lecoin et d’André Colomer, et des adhérents du Parti communiste (SFIC, Section française l’Internationale communiste) qui, à l’instar d’Henri Toti, de François Mayoux ou des Stéphanois Henri Lorduron et Émile Arnaud, s’opposent aux prétentions hégémoniques du Parti. Cette base commune n’interdit pas des désaccords, notamment au sujet de la révolution russe.

Les soutiens de Monmousseau ne sont pas moins divers. Si le groupe, lui-même composite, de « la Vie ouvrière » fixe le cap, il rallie des « indépendants », comme l’enseignante Marie Guillot, attachés à l’autonomie syndicale, ainsi qu’une poignée d’anarchistes toujours enthousiasmés par l’expérience soviétique. Mais Monmousseau bénéficie surtout de l’appui tactique du gros des communistes qui, pressés d’évincer les libertaires et en mal d’orientation précise, se font discrets, à l’exception notable du secrétaire général du Parti, Ludovic-Oscar Frossard. En marge du congrès, celui-ci ne craint pas de réunir 130 délégués adhérents du PC et porteurs, dit-on, de 400 mandats. Une infime minorité de « communistes purs » s’obstine, enfin, à prôner une affiliation sans réserve à l’ISR.

Un hommage à Victor Griffuelhes, ancien dirigeant de la CGT

Vue de Moscou, la CGTU serait une prise de choix. Les chances d’ancrage de l’ISR à l’ouest du continent en dépendent. Les 300 000 à 360 000 syndiqués « unitaires » constituent, par ailleurs, un précieux potentiel prolétarien à même de régénérer un Parti communiste mal dégagé de sa gangue réformiste et petite-bourgeoise. En conséquence, à l’inverse du congrès de Tours, en décembre 1920, où la majorité de la SFIO s’est pliée aux 21 conditions posées par l’Internationale communiste, c’est la centrale hexagonale qui, en 1922, pose des conditions à son affiliation.

À Saint-Étienne, l’heure n’est pas aux amabilités. Le congrès sacrifie, certes, aux rituels consensuels. Les délégués versent aux quêtes destinées aux métallos en grève du Vimeu, de Lille et du Havre, saluent les 10 000 Parisiens manifestant contre l’impôt sur les salaires et rendent hommage à Victor Griffuelhes, l’ancien dirigeant de la CGT, décédé le 30 juin. Beaucoup assistent à la soirée théâtrale proposée et participent, le dernier jour, à une « promenade champêtre ».

Au plus fort des tensions, on en vient aux mains

Pour le reste, qui est l’essentiel, tout est prétexte à chicanes : contestations de mandats, modifications de l’ordre du jour, calcul des temps de parole, modalités de vote… Les plus expérimentés déploient leurs talents : sens de la repartie, citations cruelles et mauvaise foi inébranlable, etc. À l’occasion, des attaques ad personam virent à l’outrage. Lecoin accuse Monmousseau d’être un « homme à double face », cependant que Labrousse lit une lettre privée de Semard. Cela ne va pas sans interruptions bruyantes, dont le compte rendu étalonne l’intensité des « mouvements divers » au « tumulte ». Au plus fort des tensions, on en vient aux mains. Le 27 juin, au matin, les « commissaires » du congrès se collètent avec des auditeurs des galeries. L’après-midi, l’anarchiste Henri Sirolle frappe le communiste Alexandre Lebourg, qui l’avait interpellé sur les conditions de sa sortie de prison.

Le temps fort et spectaculaire du congrès se produit le 29 juin. À 10 heures, selon « l’Œuvre », quotidien de centre gauche, un « vent de mystère et de conspiration » se lève, tandis que des « “tchékistes” à l’œil sévère » gardent les portes « fermées à triple tour ». Le président de séance donne la parole au dirigeant de l’ISR, Alexandre Lozovsky, venu clandestinement de Russie soviétique. La salle ovationne le bon tour joué aux autorités, mais les clivages reprennent vite le dessus. À « l’Internationale » des uns succède « Révolution » – « Par la raison et par l’action ! Debout ! Partout ! Révolution ! » – des autres, dont plusieurs lancent des vivats vengeurs en mémoire des « insurgés de Cronstadt », matés par Trotski un an plus tôt… Lozovsky, ancien dirigeant du syndicat des casquettiers de la Seine, où il a séjourné de 1909 à 1917, en a vu d’autres. Il « parle avec une grande volubilité, presque sans accent », rapporte « l’Œuvre ». Gouailleur, il parsème son discours d’expressions argotiques. « On voulait avoir le pognon », explique-t-il à propos des emprunts russes. Ferme sur le fond, mais habile, il interpelle les « camarades » qui « ont cru froisser (ses) sentiments » en chantant « Révolution ». Faites-la, poursuit-il, « comme vous l’entendez, à la française, à l’italienne, faites-la comme vous voudrez ; le principal est de la bien faire », puis conclut : « Nos échecs sont vos échecs, vos échecs sont les nôtres. » À nouveau, les délégués se lèvent et reprennent « Révolution ». En chœur cette fois.

« Une nouvelle scission serait un véritable crime »

Accaparé par les questions d’orientation, le congrès approche de son terme sans avoir discuté du programme d’action confédéral. En six jours, le temps réservé aux revendications salariales, au chômage, à la vie chère n’a pas dépassé… une heure. Les congressistes ont d’autres soucis. Au fil des jours, des rumeurs de ruptures circulent, au point d’amener Mayoux, qui préside la dernière séance, à prévenir : « Une nouvelle scission (…) serait un véritable crime. » Porte-parole de la minorité – et futur « bolchevisateur »… –, Paul Cadeau, éphémère chauffeur de taxi, le rassure, mais précise que ses camarades refusent de siéger à la commission exécutive. Élue, celle-ci nomme le bureau confédéral, composé de Monmousseau, du postier Léopold Cazals, de l’ouvrier du textile Claudius Richetta et, après le désistement de l’instituteur Louis Bouët, de Marie Guillot, première femme à accéder à ce niveau de responsabilité.

Le 1er juillet, à 19 h 20, le congrès s’achève. Une page se tourne. Les choix de 1922 dégagent l’horizon, mais laissent ouverts bien des possibles. Avant la fin de l’année, la Confédération obtient la révision de l’article 11 des statuts de l’ISR qui établissait une liaison organique entre l’ISR et l’Internationale communiste (IC), applicable dans les relations entre la CGTU et le Parti français. Ce succès est toutefois compromis par les commissions syndicales communistes, dont le développement ébranle la coalition victorieuse à Saint-Étienne. Si la centrale surmonte les épreuves de la scission, du retournement de la conjoncture et de la répression, elle peine à gérer ses tensions internes. Il lui reste aussi à démontrer l’efficacité syndicale – ses effectifs passent de près de 350 000 adhérents en 1922 à près de 475 000 quatre ans plus tard –, par-delà les tentations originelles persistantes de l’activisme et du sectarisme, qu’exacerbe bientôt son arrimage au Parti communiste.

New York Times - World

A Famous Walrus Is Killed, and Norwegians Are Divided

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The killing of Freya has polarized Oslo and threatens to blight the image of a country more commonly associated with diplomatic good deeds than mob-like hits.

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By Jason Horowitz

OSLO — It was another good day for Freya, the 1,300-pound walrus named for the Norse goddess of love, beauty and war, who had become a beloved and feel-good international media sensation, the frolicking mascot of the long Oslo summer.

She had spent the day, Aug. 13, diving from a boat moored to a busy marina pier, feasting on clams, and then resurfacing to snooze on the deck for hours at a time. Christian Ytteborg, 47, a marina worker who spotted her in the morning, had called authorities to help guard her.

Soon after, he said, a patrol boat filled with “four nice guys” from the Norwegian Directorate of Fisheries came to help. They ate mussels together and shared a laugh over a close-up video one of the men took of the walrus shimmying onto the boat that a teenage marina employee then scored to Louis Theroux rapping, “I’d like to see you wiggle, wiggle.”

But when night fell, and Freya was left alone, the Fishery professionals got to work. They executed Freya with what their boss, Frank Bakke-Jensen, a former Norwegian defense minister, later called “bullets that suit this mission.” They covered her body in a tarp, cut the ropes of the boat, and towed away their victim, returning the vessel the next day, empty and cleaned, without a trace.

On Monday, the corpse arrived half frozen to a nearby necropsy lab. “It’s into pieces,” said Knut Madslien, a senior scientist in the department of health surveillance at the Norwegian Veterinary Institute. “So you will not recognize that this is a walrus anymore. That is the way we do it.”

The slaughter of Freya has now polarized Oslo and threatened to change the image of a country associated with love of nature, diplomatic do-gooding and Nobel Peace Prizes into one that whacks an adored and wobbly sunbather with mob-like efficiency.

In a land that loves dark detective stories, the hit on Freya has emerged as the slaying of the summer, a marine mystery less about who pulled the trigger than about who is ultimately to blame for the demise of a wrinkled international darling. Victims’ advocates are raising money to build a statue in her honor. Politicians are demanding parliamentary hearings. Scientists are looking at an invasive species of Pacific oysters that may have lured her to her doom.

Mr. Bakke-Jensen and his wife have received death threats (“Karma is a bitch”) leading him to lament “irrational forces.” Mr. Ytteborg, the marina worker smitten with Freya, said he felt “betrayed” by “a death squad.”

“They didn’t have to kill it,” said Marius Løkse, 48, who paused from giving lessons to kids on his small fleet of replica Viking færing rowboats to blame her death on dark political forces and capitalists interested in protecting their yachts. “We would have loved to have had this walrus here,” he said. “She could have settled down.”

Norway’s Directorate of Fisheries, which seemed at first to welcome Freya, became alarmed as people got closer and closer to a very large wild animal. They warned people to leave her alone. But Norwegians, parents and often children, disregarded their warnings.

Authorities said they noticed a change in Freya’s behavior, further provoked by the maddening crowds of social media users. Fearful of a terrible accident, of someone getting hurt, they gave an ultimatum for Norwegians to back off.

“There is a possibility to greenlight a controlled operation to put the animal down,” warned a fishery official on Aug. 11. Officials have said they weighed drugging her with a dart but determined she would have only drowned. On Friday, they decided that she would no longer swim with the fishes.

As Norwegians assign guilt, the culprit, as is often the case, may be the ones who got the closest to the victim.

“They wanted a selfie, a hug with it. Best Friends Forever,” said Kjell Jonsson, 44, who carried a kayak on his right shoulder after giving a lesson. “The blame is on all the people who couldn’t leave her alone.”

Solmund Nystabakk, 40, who watched his son cannonball into the fjord by the Edvard Munch museum, said that the moment a wild animal appeared out of its natural habitat, people projected personality onto it. “All the Free Willy, big water mammal stuff in the wider popular culture plays into it,” he said. “But the animal doesn’t relate to human intentionality. It may care about a lot of things, but its main goal is to survive, to feed.”

And some locals were terrified about being fed on.

Håkon Øverås, a 60-year-old film producer, didn’t want to go into the water at the end of July, but his girlfriend urged him to take a dip off his boat in the Kongen Marina. “Let’s hope the walrus is not here,” he joked. Minutes later, his girlfriend, turned back by the cold water temperature, spotted Freya from the deck. “There it is!” she shouted.

Mr. Øverås splashed toward the ladder. Freya closed in six feet from his legs as he hoisted himself up. “It sneaks up on you,” he said. On board, his heart pounded and he thought of escape routes. The walrus barked monstrously. “It had this big beard,” he said. “Nasty.”

Others also found Freya unappetizing. “You can’t eat walrus, it tastes like cod liver,” said Kay Johnsen, 56, the owner of Engebret Café, the city’s oldest restaurant, which served rare whale steaks in the spring. “You’d have to leave it in milk for a long time just to take the smell away.”

For many others in Oslo though, Freya was flawless.

Erik Holm, 32, was in his apartment with his girlfriend when he heard the news of her killing. The execution struck a nerve. The secrecy of it. The coldness. The decision to punish the animal instead of the people. “What do you say to children when you kill a walrus?” he said. He decided he needed to do something. Something big.

He had done big things before. He was the force behind the building of Norway’s largest water slide, a 300-meter tube in the center of Oslo. He had founded a social media site for club kids to share rumors about one another. And most of all Mr. Holm, who is half Swedish, worked on social media campaigns for his favorite Swedish soccer team, helping build up its online following and a statue of the team’s founder.

Then it dawned on him.

“Why not have a statue?” he said. “Let people see it, touch it, know the size of her.”

In less than an hour he created an Instagram account and crowd sourcing appeal. He linked it with his own page, @Norway, which has nearly 500,000 followers. Influencer friends and celebrities liked it “and made it fly,” he said, while anti-Freya forces trolled his mentions. (“Go buy yourself a teddy bear.”) By Friday afternoon, it had raised more than 238,826 Norwegian kroner, or about $24,290.

The boat on which Freya spent her final hours belonged to Fredrik Walsoe, 46, a real estate developer who was away at the time. When a friend told him a walrus was on his boat, he said, he realized it was uninsured and thought, “Can I really be this unlucky?”

On Wednesday, as he went to grab his golf clubs from his day cruiser, he showed the rips in the tarp Freya had made with her tusks. He wondered if she was trying to get at some potato chips he had stashed in the cabin.

“I’m sorry they had to kill it, but that’s the way it is,” he said. “Everyone wants it to mean something.”

As the city works through the assassination, Mr. Madslien and his vets, having opened up Freya’s stomach and swabbed her for Covid and ruled out other diseases, are preparing a report. Freya was reduced to dozens of blood and organ samples stored in a subfreezing chamber that he compared to a vending machine.

To prevent the spread of pathogens, procedure dictated that the rest of Freya be dissolved with lye in “a big pot, and I mean, a really big pot.”

“The end product,” he said, “is a kind of gel.”

This is a horror some of Freya’s fans cannot countenance. But Mr. Øverås, who has been humming the theme song from “Jaws” ever since his July scare, was at peace.

“Now that I know it’s dead,” he said, “I’ll go swimming.”

Reporting was contributed by Henrik Pryser Libell in Oslo and Claire Moses in London.

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Valeurs Actuelles

Le député EELV Julien Bayou veut interdire les jets privés

« Il est temps de bannir les jets privés ». Vendredi 19 août, le député et secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts Julien Bayou a expliqué dans un entretien accordé à Libération vouloir interdire les jets privés. « C’est la mesure qui pénalise le moins de monde pour l’impact le plus grand et le plus immédiat en faveur du climat. Et c’est une question de justice. Comment demander des efforts à la population, comment imaginer une transition juste, si les plus riches sont complètement exonérés de tout ? Clouer les jets au sol, c’est les ramener sur terre, à la raison. » a expliqué le député écologiste.

Une proposition de loi à la rentrée

Julien Bayou a expliqué souhaiter déposer une proposition de loi en ce sens « à l’automne » avec les députés de la Nupes et « peut-être ceux du Modem qui sont attachés à la répartition de l’effort ». « Le projet sera très ouvert. On peut même imaginer une initiative européenne. Nous en discuterons aux universités d’été des écologistes le week-end prochain. » a-t-il explicité. Julien Bayou a détaillé pour Libération sa méthode pour clouer au sol ces jets qu’il juge « ultrapolluant » : « Le carburant de l’ensemble des Français est taxé, mais pas le kérosène des plus riches ? Les véhicules de dizaines de millions de particuliers sont labellisés Crit’air, mais pas le peu de jets privés qui constituent l’immensité de la pollution ? Il faut réparer les injustices. D’ailleurs, je parle de l’interdiction des jets privés, mais je considère que les méga-yachts et d’autres signes ostentatoires de pollution font aussi partie du package pour une transition juste. » assène le parlementaire. Lorsque le quotidien l’interroge sur l’aspect punitif de sa proposition, Julien Bayou assume : « Notre priorité est d’établir une notion d’usage. Certains transports sont inestimables : le Canadair qui transporte des pompiers et de l’eau, l’avion qui amène des scientifiques pour travailler sur la prochaine pandémie, celui qui permet à des familles de se rejoindre à Noël en outre-mer ou ailleurs… Je suis très loin de vouloir culpabiliser les Français à l’idée de prendre l’avion. Je veux simplement entraver le caprice des plus riches, qui sont aussi les plus grands pollueurs. » affirme l’écologiste.

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Valeurs Actuelles

Jean Castex recasé à l’Agence de financement des infrastructures de France

De nouvelles activités. Jeudi 18 août, le Journal officiel a publié la nomination de l’ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de l’Agence de financement des infrastructures de transport, rapporte Le Figaro. Depuis son départ de Matignon en mai dernier, peu après la réélection d’Emmanuel Macron, Jean Castex se faisait discret. Depuis juillet, l’ancien Premier ministre est, à titre bénévole, président de la Fondation Agir contre l’exclusion (FACE). Mais il lui fallait trouver une autre activité. Aussi Emmanuel Macron l’a-t-il proposé pour prendre la tête de l’Agence de financement des infrastructures de transport fin juillet.

Un passionné de ferroviaire

Jean Castex est un passionné du monde ferroviaire. Il y a quelques mois, il avait même voyagé dans un train de nuit reliant Paris à Nice. Il sera donc président du conseil d’administration de cette structure publique chargée de coordonner le financement des grands projets d’infrastructures de transport, qu’elles soient routières, ferroviaires, fluviales ou portuaires, sur le territoire national. Il prend la succession du maire d’Angers Christophe Béchu, nommé ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires dans le gouvernement d’Elisabeth Borne. La proposition d’Emmanuel Macron a été ensuite validée par les commissions du Développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale et du Sénat fin juillet, avant d’être actée par décret du président de la République mercredi 17 août. Cette nomination fait suite à celle de l’ancienne ministre du Logement Emmanuelle Wargon, officiellement nommée à la tête de la présidence de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

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L'Humanité

Une brèche dans les prisons

Il était une fois

Le 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.

Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.

Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.

Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.

Michel Foucault, les mots et les causes oubliées

« L’une des régions cachées de notre système social »

Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »

Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.

Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire

Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».

Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».

Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »

Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation

Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.

L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.

Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.

Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.

Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratie

Faire entendre la voix des prisonniers

Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.

Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.

Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matons

C’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.

À VOIR

Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.

prisonnancy
Valeurs Actuelles

Gérald Darmanin va écrire à la Commission européenne qui fait la promotion d’une association islamiste

Le ministre monte au créneau. Vendredi 19 août, l’hebdomadaire Marianne révèle que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, va écrire à la Commission européenne pour dénoncer sa promotion d’une association islamiste. En effet, dans une vidéo postée sur le compte Instagram de l’instance le 12 août dernier, apparaissaient des jeunes portant des tee-shirts du FEMYSO (Forum of European Muslim Youth and Student Organisations). Cette organisation, accusée d’être proche de l’idéologie des Frères Musulmans, avait pourtant fait l’objet en novembre de vives critiques du gouvernement français. Le cabinet du ministre de l’Intérieur a confirmé à Marianne que le ministre « va écrire à la Commission à ce sujet ».

Vitrine « présentable » de l’islam radical

FEMYSO est considéré par de nombreux chercheurs comme une énième branche de la confrérie des Frères musulmans, organisation islamiste violente pourtant interdite dans de nombreux pays musulmans comme l’Egypte, son pays d’origine, ou la Syrie. FEMYSO serait une vitrine « présentable » de ce mouvement tentaculaire pour faire avancer l’agenda de la confrérie au sein des institutions européennes, c’est-à-dire l’islamisation active ou passive de l’Europe. Le cabinet de Laurence Boone, secrétaire d’État chargée de l’Europe, envisage également une « démarche commune avec nos partenaires européens sur ce sujet, à Bruxelles » pour stopper les activités de cette ONG, ou tout du moins sa promotion par Bruxelles.

D’après Marianne, FEMYSO n’en est pas à sa première collaboration avec les institutions européennes. Depuis 2014, l’ONG aurait touché plusieurs dizaines de milliers d’euros de subventions de la part de la Commission européenne et du Conseil de l’Europe. En outre, l’hebdomadaire s’interroge sur la pertinence de l’intervention de Gérald Darmanin : en juin dernier, en réponse à une question écrite au sujet de FEMYSO par l’eurodéputé Reconquête Nicolas Bay, la Commission européenne estimait que « le suivi de la mise en œuvre des subventions dont a bénéficié le Forum des organisations européennes musulmanes de jeunes et d’étudiants (FEMYSO) n’a révélé, à ce jour, aucune violation ».

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L'Humanité

Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne

Il était une fois

Allemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».

Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de ­Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).

À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP

Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.

Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »

Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.

Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike ­Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.

En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. ©  Alamy Stock Photo

Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »

Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.

Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP

Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.

Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.

Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral ­Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-­Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en ­Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.

Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP

Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.

Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.

De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.

Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.

Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.

Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard ­Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.

Anne SteinerAllemagneIl était une fois
New York Times - World

Russia-Ukraine WarU.S. Is Sending More Weapons to Ukraine, This Time to Aid Counterattack

Follow live news updates on the Russia-Ukraine war.

Here’s what we know:

The newly announced U.S. shipment of weaponry includes armored vehicles that can clear minefields ahead of major ground movements. Russia said it foiled Ukraine’s attempts this week to strike Crimea.

The Pentagon’s latest package includes up to $775 million of weapons and supplies from its stockpile.

Russia replaces the commander of its damaged Black Sea Fleet.

Russia’s Gazprom announces another halt to Germany’s gas flow.

A Ukrainian official says forces will continue to strike in Crimea.

Ukraine warns Russia is preparing to sever the Zaporizhzhia nuclear plant from its power grid.

A heavyweight rematch is a chance for a surprise champion to get the world to focus on Ukraine.

Putin offers his first public remarks on the nuclear complex since the most recent tensions began.

The Pentagon’s latest package includes up to $775 million of weapons and supplies from its stockpile.

WASHINGTON — The United States is sending a new influx of arms and equipment that Ukraine will need for its counteroffensive against Russian troops in the country’s south, the Pentagon said on Friday.

The Defense Department will also continue to send a steady stream of rockets for the HIMARS launchers that have been credited with destroying Russian command posts and ammunition depots, and other artillery designed to disrupt supply lines.

Taken together, the new shipment of up to $775 million of weapons and supplies from the Pentagon’s stockpiles illustrates an emerging dual strategy: fueling Ukraine’s immediate artillery fight, while also helping to build up an arsenal to support a counterattack near Kherson, in the country’s south, that has yet to fully materialize.

The latest shipment includes 40 armored vehicles equipped with giant rollers to clear minefields ahead of any Ukraine ground operation, as well as 50 armored troop-carrying Humvees, 1,500 TOW guided missiles and 1,000 Javelin anti-tank missiles.

“The mine-clearing is a really good example of how the Ukrainians will need this sort of capability to be able to push their forces forward and retake territory,” a senior Defense Department official told reporters on a conference call on Friday.

The Pentagon is also sending more high-speed anti-radiation missiles, or HARMs — air-to-ground weapons designed to seek and destroy Russian air defense radar. Military technicians have figured out how to integrate the American missile on Ukraine’s Soviet-designed MiG fighter jets to help defeat one of the biggest threats to the Ukrainian air force.

The package also includes the HIMARS rockets, 16 105-millimeter howitzers and 36,000 rounds of ammunition, as well as 15 ScanEagle drones to help spot Russian targets and relay location information to the gunners.

For now, the United States has limited to 16 the number of HIMARS launchers sent to Ukraine, fearing that providing more would lead to burning through the Pentagon’s stockpile of satellite-guided rockets and eventually endanger U.S. combat readiness.

Pentagon officials have emphasized in recent days that its resupply of ammunition for various artillery systems has now reached a regular, sustainable level that Ukrainian commanders can count on as they plan operations.

The shipment, the Biden administration’s 19th overall to Ukraine, comes as fighting in Kherson, in the south, and the Donbas region, in the east, has largely ground to a standstill. A Russian offensive to seize Donetsk Province, part of the Donbas, has stalled — partly, American officials said, because Moscow rushed several thousand troops to the south to counter the anticipated Ukrainian offensive there and partly because of the effects of the HIMARS strikes.

“Right now, I would say that you are seeing a complete and total lack of progress by the Russians on the battlefield,” the senior Pentagon official said, speaking on the condition of anonymity to discuss operational matters. “You’re seeing this hollowing out of the Russian forces in Ukraine.”

But when pressed by reporters, the official said that the Ukrainians lacked sufficient troops and combat power to drive the Russians from their defensive positions.

“We haven’t seen a significant retake of territory, but we do see a significant weakening of Russian positions in a variety of locations,” the official said.

The official repeatedly declined to comment on a series of attacks and other explosions in Crimea over the past two weeks. Ukrainian officials privately attribute the attacks to an elite Ukrainian special forces unit operating behind enemy lines with the help of local partisan fighters. The strikes have shocked Russian commanders in Crimea, who thought their forces and weapons depots were out of reach of Ukrainian attacks.

John Ismay contributed reporting.

Eric Schmitt

Russia replaces the commander of its damaged Black Sea Fleet.

Russia has replaced the commander of its Black Sea Fleet, the country’s state news agency reported on Friday, following a series of setbacks that include a recent powerful strike on one of its Crimean bases and the losses of its flagship vessel in April and control of a tiny island in June that served an outsize role in Russia’s naval operations.

The shake-up suggested the gravity of the setbacks to the Black Sea Fleet’s operations. While there have been unconfirmed reports of similar major changes in the leadership of other forces, they have not been made public by the Russian government.

In a report by the state news agency, Tass, on Friday, the new commander, Vice Admiral Viktor N. Sokolov, was quoted as saying that he had been appointed by the country’s defense minister last week.

The comment came as he spoke to junior officers in Sevastopol, Crimea’s largest port city and the base for the fleet since Russia illegally seized the peninsula from Ukraine in 2014.

“The Black Sea Fleet is participating in the special military operation, and is successfully completing all the tasks set for it,” Admiral Sokolov, 60, told the officers, according to Tass, using the Kremlin’s terminology for the conflict.

Admiral Sokolov, who served previously as the leader of the St. Petersburg-based Kuznetsov Naval Academy, Russia’s top officer training school, added that the fleet expected to receive 12 new vessels this year, along with aviation and land-based vehicles.

He replaces Vice Admiral Igor V. Osipov, who had commanded the fleet since 2019. In May, Britain’s defense intelligence agency reported that Admiral Osipov had likely been suspended following the sinking of the fleet’s flagship, the cruiser Moskva. Asked about the report at the time, a senior Pentagon official went further, saying the commander had been dismissed.

Pro-Kremlin military analysts have cited the Black Sea Fleet as the weakest link in Russia’s military effort. Since the start of the war in February, it has suffered repeated and embarrassing setbacks. Ukraine said it used Neptune missiles to sink the Moskva in April, a strike Russia has never acknowledged. It was the biggest warship lost in combat in decades.

The Black Sea Fleet is integral to the Russian war effort and has been crucial in Moscow’s efforts to exert control along Ukraine’s coastline, devastating Ukraine’s economy. The fleet has also launched sea-based long-distance missiles to strike targets deep inside Ukraine.

“Most of Russia’s naval victories have been achieved here by the Black Sea Fleet,” Admiral Sokolov told the officers, according to a video report of the event by the local television network.

The change in leadership came as Ukraine has increasingly used sabotage and sophisticated longer-range weapons to strike Russian-held territory. But Russia has shown a robust ability to absorb losses, and retains superior military might.

And it remains unclear exactly what toll the fleet sustained in the attack on its Saki air base in Crimea earlier this month, which Ukraine suggested had been carried out by special operatives and local partisans. Satellite images analyzed by The New York Times showed at least eight destroyed jets.

In a briefing for reporters on Friday, a Western official said that the attack had “put more than half of Russia’s Black Sea Fleet naval aviation combat jets out of use.” He added that “the Russian system is busy seeking to allocate blame for the debacle.”

But U.S. officials disputed the idea that such a proportion of the fleet’s aviation assets had been disabled. Recent Ukrainian attacks in Crimea have been significant, they said, and the explosions and damage Ukraine has caused have been real, including the loss of some fighter jets. However, they cautioned that the damage was not decisive, and the recent attacks alone were not enough to cause a shift in the war.

In June, Russian troops withdrew from tiny Snake Island in the Black Sea after repeated assaults by Ukrainian forces, limiting its control over Ukraine’s shipping lanes.

Dan BilefskyIvan NechepurenkoSteven Erlanger and Julian E. Barnes

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

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Russia’s Gazprom announces another halt to Germany’s gas flow.

BERLIN — Gazprom, the Kremlin-controlled energy giant, says it will temporarily shut down its gas pipeline to Germany at the end of the month for repairs, a move likely to trigger more uncertainty in Europe as countries struggle to compensate for cuts in Russian fossil fuels.

Gazprom says it will close the taps of the Nord Stream pipeline from Aug. 31 to Sept. 2 to replace a turbine with the help of its manufacturer, Siemens. Gazprom and the German government have already been trading blame for slowed flows of gas through the pipeline. Gazprom has said Western sanctions have slowed repairs, reducing gas flows by up to 60 percent. Berlin has accused Gazprom of playing politics on Moscow’s behalf.

“The Russian side’s justification is simply a pretext,” Robert Habeck, Germany’s economy minister, told reporters in Berlin in June. “It is obviously the strategy to unsettle and drive up prices.”

Europe has been working to wean itself off Russian gas, oil and coal as part of its sanctions on Moscow in retaliation for the invasion of Ukraine. Many European states are bracing for potential energy shortages this winter, but perhaps none are as vulnerable as Germany, Europe’s largest economy. More than half of Germany’s gas imports came from Russia before the war in Ukraine.

Germany has been working to find alternative sources of natural gas, and has also made the awkward decision to restart coal plants already shut down as part of its plan to phase out coal by 2030. It now looks likely to extend the life of its contested three nuclear plants as well.

According to Gazprom, gas transports through the underwater pipeline to Germany could be resumed after repairs at a rate of 33 million cubic meters per day — around 20 percent of the actual capacity of the pipeline.

The German government did not immediately comment on the announcement.

— Erika Solomon

A Ukrainian official says forces will continue to strike in Crimea.

KYIV, Ukraine — A series of explosions were reported deep in Russian-held territory overnight into Friday, including in the strategically important Crimean Peninsula, as Ukraine appeared to step up its campaign to try to degrade Moscow’s combat capabilities and the morale of its troops.

A large blast at an ammunition depot was also reported within Russia itself, in the border city of Belgorod, and was strong enough to require the evacuation of two villages.

Russian officials acknowledged that sites had been targeted and said they were investigating the causes. In the two incidents in Crimea, they said they were able to fend off drones with antiaircraft fire. It was not immediately possible to independently confirm their claims.

It remains unclear what the recent flurry of deep strikes and attempted strikes on Russian infrastructure ultimately means for the war’s outcome. Without a concerted Ukrainian ground offensive that takes advantage of the chaos behind the front lines, Russian troops could adapt and mitigate future Ukrainian attacks.

For now, Russian forces are making little progress in their battle for east. They have not captured a major city since the city of Lysychansk fell in early July, though their forces have been battling for frontline villages that have been heavily defended for the last eight years.

The Ukrainians had previously been somewhat circumspect about their involvement in a series of behind-enemy-lines attacks in Crimea, including one assault that the Ukrainians said included the work of partisans and destroyed fighter jets. But on Friday a senior Ukrainian security official said that Kyiv would target sites there as part of a “step-by-step demilitarization of the peninsula with its subsequent de-occupation.”

The official, Oleksiy Danilov, the head of Ukraine’s national security council, said that Crimea was a sovereign territory of Ukraine and that there was an ongoing effort to liberate it. It was the highest-level acknowledgment that strikes in Crimea, which Russia illegally annexed in 2014, were part of a Ukrainian campaign.

While the prospect of driving Russians from Crimea is a distant one, Ukraine is trying to undermine what has been a vital link in the logistical chain of the Russian war machine.

The Crimean Peninsula was a key staging ground for the invasion of Ukraine six months ago and is a vital link in Moscow’s supply chain for troops occupying southern Ukraine. It is also home to Russia’s Black Sea Fleet and over the past eight years has been increasingly militarized by Moscow.

Mr. Danilov, who did not claim Ukrainian credit for individual strikes, urged people living in Crimea to provide Ukraine’s military with critical information about Russian military equipment placement and troop movements.

The explosions overnight into Friday included blasts at a military airfield outside Sevastopol, the largest city in Crimea and home to Russia’s Black Sea Fleet; the Russians later said the booms were the sound of successful anti-aircraft fire. Loud bangs were also reported above the Kerch Strait bridge, the only land link connecting Russia to Crimea. Russia said an air-defense system had opened fire at a drone.

Top Ukrainian military commanders have said that their counteroffensive to reclaim lost territory would not look like the Russian offensive, which has relied on heavy artillery fire to tear a path of devastation to grind out slow and bloody gains.

The Ukrainians know the old Soviet playbooks, they say, and are not playing by them.

In practice, the Ukrainian strategy could be seen in the breadth of the targets it targeted overnight and in recent days.

Even before the overnight flurry of activity, the Ukrainian military’s intelligence agency reported that Moscow was moving some of its combat aircraft to the Russian Federation and deep into the Crimean Peninsula. The claims could not be independently confirmed.

Marc Santora

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Ukraine warns Russia is preparing to sever the Zaporizhzhia nuclear plant from its power grid.

KYIV, Ukraine — Ukraine’s state nuclear energy company said on Friday that Russia was preparing to disconnect power lines at the mammoth Zaporizhzhia power plant from Ukraine’s grid, a potentially risky and complicated process that could deprive government-controlled territories of power and divert it to Crimea and Russia.

The Russians would have to shut off the reactors at the plant to reroute the electricity. That means that the power to keep cooling systems functioning at the plant would come from diesel generators, raising the risks of an accident at a facility in a war zone where workers are operating under duress.

Ukraine has been warning for some time that Russia might want to take the plant off its grid, and on Friday, the Ukrainian energy company, Energoatom, said that it had evidence that “the Russian military is looking for suppliers of fuel for diesel generators,” in what it said was a clear signal that they may be preparing to cycle the two working reactors down.

Ukrainian claims about Russia’s intentions could not be independently verified, and Moscow had no immediate comment. A top local occupation official, however, said that he was opposed to shutting down the reactor.

“A nuclear power plant shouldn’t be mothballed,” Yevgeny Balitsky, the Russian-appointed head of the occupied sectors of the Zaporizka region, was quoted as saying by the Interfax news agency. It was unclear how long a period he was talking about.

Senior Russian officials have said that Russian military control over the plant is the best guarantee for its safety, while accusing Ukraine and its ally, the United States, of creating conditions that could cause another Chernobyl, the 1986 nuclear disaster in Ukraine that the Soviet Union initially tried to hide.

Asked about Ukraine’s claims during a trip to the port city of Odesa, the United Nations secretary general, António Guterres, said that “obviously the electricity from Zaporizhzhia is Ukrainian electricity,” and that should be respected.

The immediate consequences of a shutdown would be on the Ukrainian power grid, particularly in southern areas, which could potentially lose power. The plant, when fully operational, provides for about 10 percent of Ukraine’s electricity needs, with the ability to power four million homes.

The bigger concern, however, is a potential meltdown if something goes wrong in the efforts to keep power running at the plant with diesel-fueled generators. It is not publicly known how much diesel fuel is at the plant and, with Russian supply lines under constant attack by Ukrainian forces, it is not clear how easily it can be transported to the site.

Carried out properly under long-established protocols, cycling down a nuclear reactor does not carry great risk, according to nuclear experts. But the conditions of the plant, which has been damaged in recent shelling, are far from ideal. And the Ukrainian engineers, who would likely have to carry out the tasks, have been working in difficult conditions.

A power failure during the process of taking the reactor offline could cause a breakdown of the plant’s cooling system. There could be a scenario similar to the one that played out in Fukushima, Japan, in 2011, when the loss of coolant resulted in three reactors undergoing some degree of core meltdown, nuclear experts say.

After that disaster, however, Ukraine upgraded the Zaporizhzhia site to enable a shutdown even after the loss of cooling water from outside the containment structures, Dmytro Gortenko, a former plant engineer, said in an interview.

Tensions around the nuclear power plant on the front lines escalated this week as the Russian and Ukrainian militaries traded charges that each was preparing to stage an attack on the plant in coming days, risking a catastrophic release of radiation.

Russia’s defense ministry claimed that the Ukrainian military was preparing a “terrorist attack” on the sprawling Zaporizhzhia complex, prompting the Ukrainian military intelligence agency to respond that the Russian warning was in fact a pretext for Moscow to stage a “provocation” of some kind there on Friday.

Russia has rejected international calls to have its forces pull back from the facility and create a demilitarized zone. Sergei Ryabkov, Russia’s deputy foreign minister, said Friday such a zone would only increase the risks of nuclear disaster, claiming that the presence of its military was “a guarantee that no such scenario will occur.”

Marc Santora and Neil MacFarquhar

A heavyweight rematch is a chance for a surprise champion to get the world to focus on Ukraine.

When Oleksandr Usyk upset the incumbent heavyweight champion Anthony Joshua in London last September, his win triggered speculation that a rematch could take place in early 2022 in Ukraine, Usyk’s native country.

After the smaller Usyk outboxed the heavily favored Joshua at Tottenham Hotspur Stadium, the parties targeted Kyiv, Ukraine’s capital, for the second fight and mused about a sold-out Olimpiyskiy National Sports Complex.

Russia’s invasion of Ukraine made the prospect of that scene impossible, and it also prompted Usyk, 35, to abandon training for a stint in the Ukrainian army.

The rematch, scheduled for Saturday night, landed at the Jeddah Superdome, a 35,000-seat multipurpose sports arena in Saudi Arabia. And beyond war, the other big factor for the fight’s location is money.

Usyk, who holds titles from three of the four major sanctioning bodies, and Joshua, 32, will evenly split $77 million, the purse put up by Saudi organizers in return for hosting the event.

For Usyk, the bout is another chance to focus the world’s attention on Ukraine as the country’s military resists a Russian invasion that has lasted nearly six months.

“I’ve never seen him more determined now,” said Alexander Krassyuk, the chairman of K2 Promotions, the company that backs Usyk. “Not too many people in the world can deliver this message to millions, to hundreds of millions of people. Usyk is able to do that, and he does it in the sport of boxing.”

Early in the conflict, Usyk joined a defense battalion, and he recently told The Guardian that he had lost 10 pounds during the first month of the war.

Morgan Campbell

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Putin offers his first public remarks on the nuclear complex since the most recent tensions began.

President Vladimir V. Putin of Russia, in his first public remarks about the battles raging in the vicinity of the Zaporizhzhia nuclear power plant in Ukraine, accused the Ukrainian military on Friday of risking a “large-scale catastrophe” by shelling the plant.

The remarks, paraphrased by the Kremlin presidential website, came during a telephone call initiated by President Emmanuel Macron of France. The two presidents agreed to work toward organizing a visit by a delegation from the International Atomic Energy Agency, the United Nations’ nuclear watchdog, to the facility, the Kremlin said.

Tensions ratcheted up around the plant over the summer, with both sides accusing each other of risking a nuclear disaster by targeting the facility. Ukraine has described Russia as using the nuclear power plant — the largest in Europe — for blackmail, risking a calamity by stationing troops at the power plant who shell Ukrainian positions across the Dnipro River.

Mr. Putin, echoing the position stated repeatedly by senior Russian officials in recent days, blamed Ukraine for the shelling at the plant, saying it “creates the danger of a large-scale catastrophe that could lead to radiation contamination of vast territories.”

Mr. Putin and Mr. Macron also spoke about the nuclear power plant back in March. At that time, Mr. Putin expressed concern that saboteurs might target the plant. Russian forces have occupied the region around the plant since the early weeks of the war, but Ukraine has been slowly eating away at the territory seized by Russia.

Neil MacFarquhar

The U.N.’s chief, visiting Odesa, lauds progress on the grain deal but urges richer countries to do more.

António Guterres, the United Nations secretary general, said during a visit to Odesa, Ukraine, on Friday that the port — where shipments of grain have begun departing under an international deal in recent days — stood as a symbol of what the world can achieve when countries work together for the common good.

But he said that wealthier countries needed to support developing nations by helping them buy the grain.

“A country cannot feed itself if it is starved for resources,” Mr. Guterres told reporters in Odesa, Ukraine’s largest port city.

He visited the city to witness the progress of the fragile agreement brokered by the United Nations and Turkey that freed up grain after it was stuck for months amid Russia’s war in Ukraine. Russia’s monthslong blockade of Ukraine’s Black Sea ports aggravated a global food crisis, helping stoke famine in Africa and contributing to soaring grain prices.

Mr. Guterres urged the private sector to cooperate to get more food and fertilizer out of Ukraine and Russia, warning that “without fertilizer in 2022, there may not be enough food in 2023.” Yet his remarks came in the midst of a conflict that has underscored the limits of his organization’s influence when one of its most powerful members instigates a war.

On Thursday, as he met with President Volodymyr Zelensky of Ukraine and President Recep Tayyip Erdogan of Turkey in Lviv, in western Ukraine, he heralded the effectiveness of the deal, saying it confirmed the United Nations’ vital role as a mediator. But Mr. Guterres, a former Portuguese prime minister, acknowledged that the unresolved problem that had brought him to Ukraine was the war.

As the head of a global organization whose charter pledges to end “the scourge of war,” he has repeatedly called for a political solution to end the conflict and has offered to mediate, to little avail. From the beginning of Russia’s invasion in late February until April, Mr. Guterres was unable to even get President Vladimir V. Putin of Russia on the phone, according to Mr. Guterres’s spokesman, Stéphane Dujarric.

Some of the most effective efforts to punish Russia have come in the form of tough economic sanctions imposed by the United States and the European Union, but those came outside the Security Council, the structure within the United Nations that has the power to impose sanctions.

While the war has laid bare the limits of the United Nations’ ability to resolve global conflicts, it has also showcased the organization’s vital humanitarian role, providing aid, food and health care to millions of Ukrainian refugees. Mr. Guterres himself served as the U.N. high commissioner for refugees from June 2005 to December 2015, taking up the role of secretary general in 2017.

But Russia holds veto power on the Security Council, robbing it of the ability to pass legally binding resolutions holding Moscow accountable. And Russia has a powerful ally, with its own veto, on the council: China.

Among the council’s most striking recent failures is the yearslong civil war in Syria, in which Russia blocked definitive action. China’s and Russia’s alliances kept the Security Council from moving aggressively to counter atrocities against the Rohingya ethnic group in Myanmar. North Korea, which China also protects, has repeatedly ignored U.N. prohibitions against conducting nuclear tests.

Cases where the council was able to act include imposing painful sanctions on Iran over its nuclear program. The council also authorized military intervention in support of Libyan rebels in 2011, despite Russia’s reluctance — but the assassination of the Libyan dictator, Col. Muammar el-Qaddafi, reinforced Russian suspicion of the organization.

Emma BubolaDan Bilefsky and Farnaz Fassihi

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A bridge to Crimea is a vital Russian link, and a potential Ukrainian target.

When explosions rang out over the Kerch Strait bridge overnight into Friday, the social media accounts of people closely tracking the war lit up in a frenzy of activity.

Was the bridge, a vital link connecting Russia to Crimea, under attack?

On Friday, the bridge appeared undamaged. Russian officials said that a drone had triggered air defense systems and that a drone had been shot out of the sky. The Ukrainian government had no official comment.

But the episode focused attention on one of the most closely watched potential targets in Ukraine’s sights as Kyiv steps up a campaign to sow chaos and disrupt Moscow’s ability to sustain its war machine.

As the number of explosions at critical Russian sites in Crimea has mounted in recent days, Mykhailo Podolyak, an adviser to Ukraine’s president, said this week that the bridge was a legitimate target.

“This bridge is an illegal object, permission for the construction of which was not given by Ukraine,” he wrote on Twitter. “It harms the peninsula’s ecology and therefore must be dismantled. Not important how — voluntary or not.”

The bridge’s destruction would be one of the most significant blows Ukraine could inflict on Moscow because it would sever the single overland route to bring supplies from Russia to its bases in Crimea.

It would also certainly infuriate the Kremlin. In recent weeks, Moscow has stepped up countermeasures to defend the structure. It has deployed a target ship — replete with an array of radar reflectors — to protect the bridge from attack and has run drills to cover the bridge with a smoke screen.

After video of the explosions above the bridge began spreading on social media, local officials said that the structure’s defensive systems had done their job.

“Preliminary information: The antiaircraft defense systems have worked in Kerch,” Oleg Kryuchkov, a top adviser to the Russian proxy government in Crimea, said in a statement. “There is no danger to the town or the Crimean Bridge.”

His statement could not be independently verified, and it remained unclear what was happening around the bridge.

As well as military value, the structure holds deep symbolic significance for the Kremlin. After illegally annexing Crimea in 2014, Moscow vowed to physically connect the peninsula to Russia.

For a century, talks of building a bridge across the strait — which runs between two mountain ranges, creating a fierce wind tunnel — had failed to result in action. But Mr. Putin put his weight behind the project, despite that and other engineering challenges, which include a seabed covered with some 250 feet of fine silt deposited by the alluvial flow from various rivers.

During World War II, an ice floe unleashed during the spring thaw toppled a German military bridge that been hastily constructed across the waters to aid the Nazi war effort.

In 2018, when the new bridge was opened, Mr. Putin personally drove a truck along the 12-mile span. In a speech at the time, he hailed it a “remarkable” achievement that, he said, referring to a major city on the peninsula, “makes Crimea and legendary Sevastopol even stronger, and all of us are even closer to each other.”

But after explosions at the Saki airfield on Crimea this month, the bridge served a different purpose: It was a quick escape route as the war came to the peninsula, with more than 38,000 cars crossing in one day, the most recorded since Mr. Putin declared it open.

Marc Santora

Putin and Xi plan to attend a G20 summit in Indonesia, the top such gathering since Russia invaded Ukraine.

President Vladimir V. Putin of Russia and China’s leader, Xi Jinping, both plan to attend the Group of 20 summit in November, according to Indonesia’s president, setting the stage for the highest-level global diplomatic meeting since Russia’s invasion of Ukraine.

The summit could put the two leaders in the same room with President Biden and U.S. allies, at a time of a changing world order with authoritarian governments increasingly aligned on one end, and democratic nations wary of that rise on the other.

Central to the summit will most likely be discussion of the war in Ukraine, which has brought those allegiances into sharper focus than ever as the United States, Europe and their allies have thrown vast military support behind Ukraine and sought to isolate Russia. China’s own encroachment of Taiwan will also be a major schism. Tensions over the self-governing democratic island that Beijing claims as its territory are at their highest point in decades.

It would be the first face-to-face meeting between Mr. Biden and Mr. Xi in the Biden presidency and would happen amid increasing geopolitical tensions and fraying ties between the United States and China.

President Joko Widodo of Indonesia, which is hosting the meeting in Bali, said in an interview with Bloomberg News that Mr. Xi and Mr. Putin had told him of their plans to attend the summit.

Mr. Widodo extended the invitation earlier this year to Mr. Putin and to President Volodymyr Zelensky of Ukraine. He did so after Mr. Biden said that Russia should be ousted from the G20 as a punishment for waging war on Ukraine.

Neither country has independently announced its leader’s plans to attend in person. The visit would be Mr. Xi’s first foreign visit since the Covid-19 pandemic and the first global summit Mr. Putin has attended since the invasion.

While the United States and Europe have tried to create a united global front to counter Russia’s aggression, China has reaffirmed its ties to Russia. In February, weeks before the invasion, Mr. Xi said he had a friendship with “no limits” with Mr. Putin.

China has declined to provide direct military or economic support to Russia in its invasion, casting itself as a neutral arbiter on the conflict, but in a phone call in June with Mr. Putin, Mr. Xi offered to deepen relations between their nations and to build “closer bilateral strategic cooperation.”

Chinese officials and state news media outlets have stayed away from calling Russia’s attack on Ukraine a “war” or an “invasion.” This week, the Chinese Defense Ministry said that its troops would participate in military exercises in Russia; the countries have held joint drills in the past. The U.S. Commerce Department has accused Chinese companies of supporting Russia’s military in violation of sanctions.

In a call with Mr. Biden in late July, Mr. Xi warned that China would not tolerate “interference by external forces” on Taiwan’s status. This month, China displayed its military might, encircling the island in moves timed around a visit to Taiwan by Speaker Nancy Pelosi.

Victoria Kim

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Myanmar, facing sanctions and shortages, strikes deal to buy Russian fuel.

Myanmar, facing an economic crisis and widespread fuel shortages since the military seized power in a coup 18 months ago, will begin importing gasoline and diesel fuel from Russia.

Governments including the United States and Europe have imposed sanctions on both countries.

Russia is an ally of Myanmar and a major supplier of weapons to the Southeast Asian nation, even as Moscow wages its own costly war in Ukraine. As a member of the United Nations Security Council, Russia has joined China in blocking any significant action against Myanmar’s generals over the coup and bloody crackdown on civilian protesters.

As part of the response to Moscow’s invasion of Ukraine in February, the United States and Europe imposed economic sanctions and reduced energy purchases. Russia, a major oil producer, has had to search for nations willing to buy its petroleum products.

“We aim to buy high-quality fuel at a cheap price from a country where we can get it quickly,” a spokesman for Myanmar’s junta, Gen. Zaw Min Tun, said this week of the deal to import fuel from Russia.

The coup gave rise to mass protests and, eventually, armed conflict. The pro-democracy People’s Defense Force, local resistance units and ethnic rebel groups are clashing with the military in many parts of the country.

Myanmar was plunged into economic crisis after the coup when opponents staged a national strike. The economy has never recovered. Myanmar’s currency has plummeted and, in recent weeks, fuel prices have soared as shortages have become severe.

Gen. Min Aung Hlaing, the coup leader and head of the military regime, negotiated the oil deal last month when he traveled to Moscow, General Zaw Min Tun said, and Myanmar would consider joint oil exploration in Myanmar with Russia and China.

“As Russia and Myanmar are sovereign countries, we will not interfere in each other’s internal affairs and will increase economic trade and purchases of defense and military equipment,” he said.

In remarks to officials earlier this week, General Min Aung Hlaing blamed rising fuel prices on the “market manipulation of merchants” and said the country had enough fuel to last only until the end of August, state media reported.

Gasoline and diesel from Russia would begin arriving sometime after August, he said, without specifying when. Myanmar media reported that shipments would begin arriving in September.

Ko Than Win Naing, who delivers food by motorbike in the city of Mandalay, said the price he pays for gas has doubled, but that it is in such short supply that he often can’t find any. Many days he starts searching for gas at 5 a.m. but comes home empty-handed.

He was relieved one recent day to fill his motorbike’s tank after a three-hour wait, only to start worrying again the next day.

“Almost all the gas stations are closed because they have no fuel,” he said. “The fuel price has doubled, but my income has dropped by more than half.”

Richard C. Paddock

An E.U. proposal to ban visas to Russian tourists divides the continent.

BRUSSELS — A proposal that the European Union ban visas for all Russian tourists because of the Ukraine invasion has set off a debate in the continent’s capitals about morality, legality, collective guilt and the use of power.

Already, some nations, like Estonia, are implementing their own bans, canceling some visas and refusing to allow Russian tourists to enter. Other countries, like Germany, argue a blanket ban will hurt Russians opposed to President Vladimir V. Putin and his war. Still others say the European Union cannot afford to show divisions over the issue and needs to come up with a consensus policy.

Further fueling the debate, the Czech government, which holds the current presidency of the European Union, will raise the proposal with foreign ministers at the end of this month.

Beyond the legal and moral issues raised by the proposed ban, suggested this month by President Volodymyr Zelensky of Ukraine, lies a more practical question: Would it have the intended effect, as its proponents say, of driving home to the Russian people the costs of the war begun by their autocratic president, Vladimir V. Putin?

Or would it, as critics say, produce the opposite result by antagonizing and alienating Russians, while reinforcing Mr. Putin’s claims that the West is trying to destroy Russia?

Benjamin Tallis, a Berlin-based analyst, argued that bans would not just stop Russians from taking European vacations while their troops kill Ukrainians, but would also provide a chance for Europeans to use their power for moral and strategic ends.

It would tell Russians, “travel to Europe is a privilege, and you value it, and we’re going to take it away,” he said. “Power begets power, and in general the E.U. and some states, especially Germany, are very shy about using the real power they do have.”

Steven Erlanger and Neil MacFarquhar

Valeurs Actuelles

Interdire les corridas : la proposition de loi d’Aymeric Caron passe mal

Le texte n’est pas encore sur la table mais il fait déjà polémique. A la rentrée, Aymeric Caron devrait présenter un projet de loi anti-corrida, comme il l’a confirmé le 16 août. Selon La Dépêche, le député Nupes serait déterminé à faire valoir son combat dans l’hémicycle. Selon lui, « ce spectacle immoral » et « qui n’a plus sa place au XXIe siècle » est également reconnu comme tel par une majorité de Français.

« Qu’il s’occupe des rats sur la ville de Paris »

Le débat autour de la tauromachie n’est pas nouveau et dure depuis de nombreuses années, opposant systématiquement les pro-corrida aux antis. Le sujet devrait donc bientôt revenir à l’ordre du jour à l’Assemblée nationale. « Ce n’est pas une tradition française », a insisté Aymeric Caron pour répondre aux arguments selon lui irrecevables des défenseurs de la corrida. Ces derniers prônent en effet « une tradition locale » et refusent d’y voir une quelconque maltraitance animale. André Viard, président de l’Observatoire national des Cultures taurines, met en avant « la liberté culturelle, protégée par la constitution » ainsi que « l’identité du territoire ». Dans le Gard où la tauromachie est grandement pratiquée, l’élu RN Pierre Meurin a dénoncé « une extrême gauche » voulant « détruire méthodiquement nos traditions culturelles ». Quant au sénateur LR Laurant Burgoa, il est même allé plus loin dans sa critique envers le député de la Nupes : « Qu’il ne nous emmerde pas ! (…) Qu’il s’occupe des rats sur la ville de Paris, et qu’il nous laisse nos taureaux dans le sud de la France », a-t-il taclé. Le débat promet d’être animé.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - World

Mexico arrests former top prosecutor over 2014 missing students case

Issued on: 20/08/2022 - 10:11

NEWS WIRES

Mexico on Friday arrested a former attorney general who led a controversial investigation into the disappearance of 43 students in 2014 -- one of the country's worst human rights tragedies.

Arrest warrants were also issued for dozens more suspects including military personnel, police officers and cartel members, prosecutors announced.

Ex-attorney general Jesus Murillo Karam is the most senior figure detained so far in connection with the case, which shocked the nation and generated international condemnation.

He is considered the architect of the so-called "historical truth" version of events presented in 2015 by the government of then-president Enrique Pena Nieto that was widely rejected, including by relatives.

Murillo Karam, a former heavyweight of the once-dominant Institutional Revolutionary Party (PRI), was arrested for the crimes of forced disappearance, torture and perverting justice, the attorney general's office said.

Arrest warrants were also issued for 20 members of the military, five administrative and judicial officials, 44 police officers and 14 members of the Guerreros Unidos cartel, prosecutors later announced.

They are accused of involvement in organized crime, forced disappearance, torture, homicide and obstruction of Justice, they said.

The teaching students had commandeered buses in the southern state of Guerrero to travel to a demonstration in Mexico City before they went missing.

Investigators say they were detained by corrupt police and handed over to the Guerreros Unidos drug cartel which mistook them for members of a rival gang, but exactly what happened to them has been hotly disputed.

According to the official report presented in 2015, cartel members killed the students and incinerated their remains at a garbage dump.

Those conclusions were rejected by independent experts and the office of the United Nations High Commissioner for Human Rights, as well as the families.

'State crime' 

On Thursday a truth commission investigating the atrocity branded the case a "state crime" involving agents of various institutions.

It said that military personnel bore at least partial responsibility, either directly or through negligence.

"Their actions, omissions or participation allowed the disappearance and execution of the students, as well as the murder of six other people," said the commission's head, deputy interior minister Alejandro Encinas.

Further investigations were necessary to establish the extent to which military personnel participated, he said.

"An action of an institutional nature was not proven, but there was clear responsibility of members" of the armed forces, Encinas added.

The "historical truth" did not attribute any responsibility to military personnel.

President Andres Manuel Lopez Obrador said Friday that any soldiers and officials involved in the disappearance must face justice.

"Publicizing this atrocious, inhuman situation, and at the same time punishing those responsible, helps to prevent these deplorable events ever happening again" and "strengthens institutions," Lopez Obrador said.

"We said from the beginning that we were going to speak the truth, no matter how painful it was," he told reporters during a visit to the northwestern border city of Tijuana.

The PRI, now an opposition party, said Murillo Karam's detention was motivated by politics more than justice.

"We will not remain silent before a government that uses the state apparatus against opponents," it tweeted.

Lopez Obrador said in March that navy members were under investigation for allegedly tampering with evidence, notably at a garbage dump where human remains were found, including those of the only three students identified so far.

He denied an accusation by independent experts that Mexican authorities were withholding important information about the case.

(AFP)

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Video: Mexican families search for missing relatives

MEXICO

Bodies in Mexico mass graves ‘probably’ missing students

MEXICO

Remains of one of 43 missing Mexican students identified

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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The Saturday Profile

For Former Rebel in West Africa, Her Allegiance Still Lies With Russia

The Kremlin armed a generation of freedom fighters in Africa, like Joana Gomes, who helped Guinea-Bissau win liberation. So her decision to take Moscow’s side in its war with Ukraine was never in doubt.

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By Ricci Shryock

BISSAU, Guinea-Bissau — When her country needed arms to fight its bitter liberation war against its colonizer, it was the Soviet Union that provided them.

When her country needed medical workers to tend to the war’s wounded, it sent her to train as a nurse — in the Soviet Union.

So when Joana Gomes, now a lawmaker in the West African country of Guinea-Bissau, heard about the war between Russia and Ukraine, her allegiance was clear from the start: It would be with Russia, although she sometimes slips and still calls it the Soviet Union.

“It was with their arms that we won our independence,” Ms. Gomes, 72, said on a recent rainy afternoon, cooking lunch at home in the capital, Bissau. “If not for them, even today we would not have our independence.”

When Russia invaded Ukraine in February, some voices were absent from the global concert of condemnation, many of them African. Sixteen of the 35 countries that abstained from the United Nations vote to condemn Russia’s actions were in Africa, as was one of the five that voted no, Eritrea.

For many African countries, ties with Moscow run deep. The Soviet Union supported many African liberation wars, supplying training, education and weapons to freedom fighters like Ms. Gomes. Nearly six decades later, she hasn’t forgotten.

In 1964, when she stepped off a plane in the U.S.S.R., the first thing Ms. Gomes’s sponsors did was hand her gloves, a hat and a heavy coat.

She was 14. Until that point, she had never left Guinea-Bissau, a small West African country that won independence from Portugal in 1974 after a decade-long war.

But her young life had already been filled with drama, violence and tragedy. Her father, an outspoken proponent of the liberation fight, was murdered by one of his comrades when Ms. Gomes was 13.

Heartbroken, she set out for the forested front lines of the war. She had decided that the only man who could help her obtain justice for her father was Amilcar Cabral, the leader of the liberation movement and one of Africa’s most iconic anticolonial philosophers and military leaders.

Her three-day march to meet Mr. Cabral in the hide-out used by him and his guerrilla fighters paid off. The accused assassin was arrested.

But the fight against the Portuguese was just beginning, and Ms. Gomes was thrust into one of the continent’s most brutal independence wars.

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

When Mr. Cabral, a founder of the African Party for the Independence of Guinea and Cape Verde, or P.A.I.G.C., sent hundreds of Guinean youth for training in the U.S.S.R., Ms. Gomes was among them. When she returned five years later, a skilled nurse fluent in Russian, the war had intensified.

She worked long days on the front lines at makeshift clinics, alongside her comrades and doctors from Cuba, binding soldiers’ wounds and saving the lives of civilians caught in the crossfire. On one occasion, she pulled shrapnel from the chest of a woman who was eight months pregnant, saving both mother and child.

One of her most unforgettable moments came on New Year’s Eve day, as 1972 was ending.

That morning she wore a pink dress instead of military fatigues, as she anticipated a small party to celebrate. She was in a village a few miles from her base camp, ordered to retrieve a fellow soldier recuperating from a chest infection.

But just as the morning’s coffee was beginning to boil on an open fire, Ms. Gomes heard enemy gunfire, and she ran for the cover of the forest. “Maybe this is the time I die,” she recalls thinking to herself. But just then, she tripped, and a small bazooka rocket zoomed above where her head had just been. She did not make it to the New Year’s party, but she did make it out of that ambush alive.

Stephanie J. Urdang, a journalist born in South Africa, spent two months reporting from the front lines of Guinea-Bissau’s liberation war and wrote “Fighting Two Colonialisms: The Women’s Struggle in Guinea-Bissau” about the contributions women like Ms. Gomes made in the fight for independence.

Assigned as nurses, teachers and transporters of food and weapons, the women were trusted to ensure that guerrilla fighters had places to live and food to eat, Ms. Urdang said. But their roles in garnering popular support in the countryside were perhaps even more important.

“People in the villages knew what the Portuguese were doing to them. They knew it through their inability to sell their crops at a just price, they knew it in the way they were taken for forced labor,” Ms. Urdang said.

“So when the P.A.I.G.C. came in and were going to get rid of these oppressors, and then when they saw schools being built, health centers being built and literacy campaigns for people, just a whole lot of services were provided that weren’t there before — there was serious mobilization,” Ms. Urdang said.

After the war was won, thanks in part to that mobilization, Ms. Gomes went back to the Soviet Union, where she trained as a doctor before returning to Guinea-Bissau in 1987 to work in local hospitals.

She became director of the national physical rehabilitation center and later worked as an inspector of health facilities for the Ministry of Health, a start to her government experience.

Then, a few years ago, she decided to once again deploy her medical knowledge on the front lines — of politics, this time, not war.

In 2019 in the country’s rural southwest, during her campaign for a seat in Parliament, Ms. Gomes oversaw an effort to deliver dozens of new beds to a small hospital. She wanted to show she was determined to do something about the dire health care system in Guinea-Bissau, whose citizens have an average life expectancy of 58.

Ms. Gomes won her election, but her efforts to improve a health care system that sits near the bottom in global rankings have run into endemic obstacles.

Since independence, Guinea-Bissau has struggled to find its footing amid both internal fighting and foreign pressures. There have been four coups and many more attempted.

In this country so dominated by water, mangroves swamps and islands, it can seem as if citizens are always waiting for the tide to change so they can get somewhere — the physical tide or the political one.

Ms. Gomes’s small concrete home in Bissau is in a constant state of destruction and reconstruction. So is her country, where citizens have to deal with unreliable hospitals, schools and infrastructure.

Then in May, the president, Umaro Sissoco Embaló, dissolved the National Assembly, deepening the country’s cycle of political instability.

With her parliamentary work trying to improve the country’s health care system now on hold, Ms. Gomes has had more time to reflect on the war between Russia and Ukraine.

Her nurse training was in Kyiv, then part of the Soviet Union, and she said she is sympathetic to both sides.

“I spent my youth in Ukraine, I have friends there, I do not want people to suffer. I wish there could be an understanding between Ukraine and Putin,” she said. “I was in a war, I know what war is, I know what it is to suffer in a war.”

But for all the daily struggles that are still part of life in Guinea-Bissau, one hard-fought achievement is still intact: independence.

And the Kremlin’s role in that is still gratefully remembered, and she disagrees with the many who consider the war an act of unjustified Russian aggression.

“Ukraine, why did they want to join NATO?” Ms. Gomes asked. “Russia does not accept that.”

NATO, she noted, “is an enemy of the Soviet Union. If someone is my enemy and I tell my father I am going to their house — to my enemy’s house — is that good?”

In her support of Russia, she is far from alone in Guinea-Bissau, or indeed the wider region, where a whole generation won liberation from colonial oppressors with Soviet aid.

Manuel dos Santos, a former freedom fighter in Guinea-Bissau who has served in various ministerial posts, was also clear about his support. “If I had to take sides in this moment — and I don’t have to — but let’s say I had to, I would say that Russia had been provoked in every way,” he said.

Not far from the National Assembly building in downtown Bissau, at the Guinea-Bissau National Liberation Museum, many Soviet-supplied weapons are displayed.

“I used to have a Kalashnikov. The Portuguese had American weapons,” Mr. Dos Santos said. “It’s as simple as that.”

“I understand the sense of commitment because of what the Soviet Union did,” said Ms. Urdang, the writer. “But that was the Soviet Union. Russia is different now.”

Whichever side they’re on, people in Guinea-Bissau have felt the war’s effects firsthand.

Lines at gas stations were worst this spring, when fuel shortages meant drivers spent hours waiting to fill up. But just recently, prices for buses and taxis increased because of higher energy costs.

Despite her appreciation for the U.S.S.R., Ms. Gomes didn’t embrace its atheism. On a recent Sunday, she got ready to attend one of the three evangelical churches where she worships.

While there, she planned to pray for an end to Guinea-Bissau’s political crises.

She noted she had been fighting for her country since she was a teenager. But now, it felt like all she could do was wait for the tide to change.

“I feel pain, as a former liberation fighter. What did we fight for?” she asked. “Guinea-Bissau, it’s without a government, without anything right now.”

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L'Humanité

Zemmour, de la Reconquista à la Demontada

Actu

L’irruption politique de l’idéologue vichyste constitue un des faits majeurs de l’année électorale française. Depuis les prémices de sa candidature jusqu’à l’échec piteux des législatives, Eric Zemmour a marqué l’année politique. Une ascension ultra-médiatique qui a fini en crash dont l’ex chroniqueur d’extrême droite ne désespère pas de se relever.

Benjamin König

Son ascension dans les médias et les sondages pendant la présidentielle a été aussi fulgurante que le crash dont il voudrait tourner la page début septembre avec l’université d’été de son parti. Car l’ex candidat d’extrême droite Eric Zemmour ne désespère pas de renouer avec la recette qui l’a vu s’imposer au premier plan des mois durant. Retour sur cette mécanique bien huilée qui, bien qu’in fine en échec, a laissé des traces nauséabondes dans le débat public.

Dès la fin juin 2021, au lendemain des régionales, des affiches « Zemmour président » fleurissent dans la nuit. Le coup est signé Pierre Meurin, fondateur de l’ISSEP avec Marion Maréchal, qui le lâchera quelques mois plus tard et est aujourd’hui… député RN. Le 30 juin, l’association « Les amis d’Eric Zemmour » obtient l’agrément de la commission des comptes de campagne. Dans les médias, la rumeur enfle. Tout ce que la France compte d’identitaires et de réactionnaires militants de l’union des droits frémit. Le 10 juillet, au cœur de l’été, Valeurs actuelles titre « Zemmour, les secrets d’un candidat ». Le sera-t-il ?

À la rentrée de septembre, il entame une tournée promotionnelle de son dernier livre, « La France n’a pas dit son dernier mot ». Il y vomit ses haines recuites, contre « ceux qui dénoncent les crimes de la colonisation », « la théorie du genre », « le féminisme », « les étrangers avec leurs crimes et leurs boucheries halal » et la « Seine-Saint-Denis sous le règne d’Allah ». Le 10 septembre, le « Fig-mag » célèbre son chroniqueur et titre « Le Perturbateur ». Toulon pour commencer – le Var, déjà – Nîmes, Lille, Rouen, Béziers, Bordeaux, Biarritz, Ajaccio, Nantes, et Pleurtuit : sa tournée pompeusement renommée « Croisée des chemins » est une précampagne efficace. La communication « à l’américaine » séduit : le « Z » comme l’appellent ses fanatiques, est partout. « On fera une campagne pas chère, on lancera une chaîne YouTube depuis la Russie et on se débarrassera des sangsues, des brigands », lâche le millionnaire identitaire et ultralibéral Charles Gave, qui lui accorde un prêt de 300 000 euros. Omniprésent sur les chaînes de Bolloré, mais aussi dans d’autres médias plus traditionnels, sa cote monte en flèche. 13, puis 15, puis 18, voire 20 % mi-octobre.

« C’est délicat pour nous », euphémise le porte-parole du RN Laurent Jacobelli. Robert Ménard tente de jouer les missi dominici en organisant une rencontre : Zemmour espère un débat public, Marine Le Pen refuse. Malgré la concurrence, la fille Le Pen n’est pas si mécontente de l’irruption de l’écrivaillon vichyste : il la fait passer « pour une modérée », permet de remettre au centre de l’attention les thèmes de l’extrême droite sans qu’elle ait à ouvrir la bouche. Côté Zemmour, les dons et les ralliements affluent, la galaxie fasciste se pince pour y croire : voilà celui qui va enfin « sauver la France », comme le dit le youtubeur Papacito. Du côté de l’extrême droite maurassienne antisémite, on tique un peu mais on s’incline : après tout, n’a-t-il pas fait allégeance à Maurras, à Édouard Drumont, à Pétain, allant même jusqu’à remettre en cause l’innocence d’Alfred Dreyfus ? Profondément narcissique, celui qui s’apprête à déclarer sa candidature en est persuadé : il sera au second tour.

Mais en novembre, la machine nationaliste s’enraye. Le 13 novembre, devant le Bataclan, Eric Zemmour s’en prend à François Hollande, le tenant responsable de n’avoir « pas protégé les Français ». Une « profanation », dénoncent les associations de victimes. Le 23 novembre, en petit comité, une douzaine de soutiens se plaignent du « manque de stratégie », du « copinage », de Sarah Knafo qui lui « a mis le grappin dessus ». Paul-Marie Couteaux, vieux routier de l’extrême droite, et Marion Maréchal lui reprochent de « ne pas écouter (leurs) conseils ». Lors d’une rencontre avec Orban et son entourage, Zemmour monopolise la parole pendant le dîner. Un ministre hongrois réplique : « Ce qu’il y a de bien avec vous les Français, c’est que vous ne doutez jamais avoir des leçons intéressantes à nous donner. » Le 27 novembre, il est à Marseille, reçu par le sénateur du RN Stéphane Ravier, qui ne tardera pas à le rallier. La visite est cataclysmique. À l’épisode célèbre du doigt d’honneur s’ajoute l’interdiction par le diocèse de s’exprimer devant la « Bonne Mère ». Dans le quartier du Panier, les Marseillais le conspuent, il est exfiltré piteusement.

En décembre, il donne un grand entretien au magazine conservateur et identitaire L’Incorrect, lancé par des proches de Marion Maréchal. « C’est moi l’élément commun de toutes les droites », flagorne-t-il tout de même. Dans les pages suivantes, un article assassin résume les doutes qui commencent à s’emparer de la fachosphère : « Crash annoncé du vol EZ 2022 ». Y est notamment révélée une lettre de Pierre Meurin, adressée au candidat contre qui il vitupère : « Le zemmourisme accèdera au second tour, mais pas Eric Zemmour », tance l’auteur de la missive, qui pointe « l’incompétence de votre équipe » et prédit « un effet ciseau qui vous abaissera aux alentours de 6-8 % ».

De tout cela, le candidat n’a cure. Il poursuit sa campagne messianique. Sa déclaration officielle de candidature se veut illustre, elle est apocalyptique. Le bureau – acheté 250 euros sur Leboncoin – et le micro sont censés rappeler Radio Londres, le propos rappelle plutôt Radio Paris. Le 5 décembre, Zemmour tient un grand meeting à Villepinte. Le nom du parti y est dévoilé : Reconquête !, référence pas cachée du tout à la Reconquista espagnole. Un modèle à reproduire, pour celui qui parle désormais de « ministère de la remigration ». L’événement est conçu comme une démonstration de force. Au propre comme au figuré : les violences commises par ses fanatiques contre des manifestants sont inouïes. Malgré les ralliements de seconds couteaux partisans de l’union des droites – Nicolas Bay, Jérôme Rivière, Gilbert Collard, Guillaume Peltier – ou de l’éternel « agité du bocage » Philippe de Villiers, les sondages patinent.

Début février, la chercheuse du CNRS Claire Sécail met en lumière la surexposition de Zemmour par les chaînes de Bolloré, Cnews et C8, et notamment par Cyril Hanouna. L’animateur accuse la chercheuse d’être « politisée » tout en se félicitant des « cartons d’audience » de Zemmour. Bolloré est auditionné par le Sénat et lâche un lapsus savoureux à propos de son poulain : « Personne ne pensait qu’il allait être président de la République. » « Pas encore », répond un sénateur malicieux. Pas du tout, même.

Dans la dernière ligne droite, après le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie qui met en exergue ses liens avec des proches de Poutine, l’ex chroniqueur d’extrême droite tente le tout pour le tout avec un grand meeting au Trocadéro. 35 000 personnes sont là en ce 27 mars. La foule, mélange de Manif pour tous en loden et de parvenus sarkozystes, se lâche. Elle ne beugle pas seulement des « Macron assassin », mais improvise régulièrement des « Dehors les Arabes » à glacer le sang. Le fascisme remplace parfois le bruit des bottes par celui feutré des mocassins et des ballerines vernies. Dernier meeting le 7 avril au Palais des Sports. Zemmour sait qu’il ne sera pas au second tour. « On aura tout essayé. Je ne comprends pas la différence entre ce que je vois au quotidien et les chiffres que me donnent les sondages », se lamente-t-il. Trois jours plus tard, son score sera plus faible encore que ce que prédisaient les instituts : 7,07 %. Loin, très loin des trois premiers.

Pendant quinze jours, Eric Zemmour disparaît. Il hésite pour les législatives, pense plutôt à un nouveau livre, un bloc-notes de campagne. Puis se laisse convaincre de mener ses troupes. Mais pas n’importe où : dans le Var et la circonscription de Saint-Tropez, la plus favorable de France. Sa campagne consiste essentiellement à serrer des mains sur les marchés en ânonnant son obsession du « grand remplacement ». Ceux qui l’avaient rejoint enthousiastes se défilent : Nicolas Bay se présente comme suppléant, tout comme Gilbert Collard ; Marion Maréchal refuse au prétexte de son accouchement imminent. Seul le jeune Stanislas Rigault est envoyé se faire les dents à Carpentras, dans le Vaucluse. Tous prennent une veste. Aucun candidat ne se qualifie au second tour. Même le chef, qui échoue à 800 voix près. À l’échelle nationale, Reconquête fait 4,2 %.

En un an, Zemmour est passé de la Reconquista à la Demontada. On aurait tort de trop se réjouir : s’il n’a pas réussi son OPA sur les droites, son discours a élargi le spectre du dicible dans le débat public. Il a fait avancer des idées puantes, et si le RN compte aujourd’hui 89 députés, c’est aussi grâce à lui. Ses soutiens, ses partisans et ses militants sont toujours là. Certains, notamment parmi les jeunes de Génération Z, tentent leur chance du côté du RN, d’autres trop ouvertement sulfureux serrent les rangs en attendant des jours meilleurs. Si la rentrée de la formation prévue le 10 septembre dans le Var ne présage pas pour l’heure d’un retour en fanfare malgré l’appel du chef dans une lettre en juillet à  poursuivre après avoir cette année « posé les fondations » , un « grand discours » de l’ex chroniqueur n’en est pas moins annoncé, avec à n’en pas douter une nouvelle salve de provocations. Et avec les débats sur la sécurité et l’immigration à venir du fait de l’agenda de réformes de la Macronie, des fenêtres pourraient à nouveau s’ouvrir sur les idées de haine qu’il a contribué à « normaliser ».

Éric ZemmourExtrême droite
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Europeans Debate Barring Russian Tourists Over the Invasion of Ukraine

A proposed visa ban has divided many Europeans, with some arguing it would increase pressure inside Russia and others questioning whether it plays into Kremlin claims of persecution by the West.

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By Steven Erlanger and Neil MacFarquhar

BRUSSELS — A proposal that the European Union ban visas for all Russian tourists because of the Ukraine invasion has set off a debate in the continent’s capitals about morality, legality, collective guilt and the use of power.

Already, some nations, like Estonia, are implementing their own bans, canceling some visas and refusing to allow Russian tourists to enter. Other countries, like Germany, argue a blanket ban will hurt Russians opposed to President Vladimir V. Putin and his war. Still others say the European Union cannot afford to show divisions over the issue and needs to come up with a consensus policy.

Further fueling the debate, the Czech government, which holds the current presidency of the European Union, will raise the proposal with foreign ministers at the end of this month.

Beyond the legal and moral issues raised by the proposed ban, suggested this month by President Volodymyr Zelensky of Ukraine, lies a more practical question: Would it have the intended effect, as its proponents say, of driving home to the Russian people the costs of the war begun by their autocratic president, Vladimir V. Putin? Or would it, as critics say, produce the opposite result by antagonizing and alienating Russians, while reinforcing Mr. Putin’s claims that the West is trying to destroy Russia?

Benjamin Tallis, a Berlin-based analyst, argued that bans would not just stop Russians from taking European vacations while their troops kill Ukrainians, but would also provide a chance for Europeans to use their power for moral and strategic ends.

“A ban is a really strong show of resolve,” he said. “The European Union is very conscious of its openness and transformative power, and shutting that down is a powerful sign.”

It would tell Russians, “travel to Europe is a privilege, and you value it, and we’re going to take it away,” he said. “Power begets power, and in general the E.U. and some states, especially Germany, are very shy about using the real power they do have.”

Lithuania’s foreign minister, Gabrielius Landsbergis, has argued that if the Russians who oppose the war were compelled to stay home, they could help bring about change. Yet polls indicate the war is popular among most Russians, who generally get their news from state media.

Chancellor Olaf Scholz of Germany criticized the proposal on Monday, saying “this is Putin’s war” and “not the Russian people’s.” It was “important to us to understand that there are a lot of people fleeing from Russia because they are disagreeing with the Russian regime,” he said.

In Russia, too, there has been considerable reaction, with many dissidents opposing a blanket ban.

A ban could face legal challenges. Sarah Ganty, a visiting professor at the Central European University in Vienna, argued that comprehensive ban would be illegal under E.U. law. And Gérard Araud, a former French ambassador to the United States and the United Nations, asserted that “collective punishment is contrary to international law” and that a ban “has no realistic, achievable goal.”

He added: “It is contrary to European values to randomly punish innocent individuals — it is not because the other side doesn’t respect any values that we should forget ours.”

Some proponents of a ban contend the European Union has largely run out of new sanctions to impose on Russia and Mr. Putin’s circle. Restrictions on technology and banking, done in concert with Washington, have hurt Russia’s economy badly, and the West is isolating Russia diplomatically.

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

But critics say the European Union should first enforce existing sanctions. The most important, on the importation of all Russian energy sources except coal, contain many exceptions, have been delayed or have not yet come into force, providing billions in funds to the Kremlin.

After Mr. Zelensky raised the visa ban idea, it was taken up by leaders of countries close to Russia, which with the exception of Finland were occupied by Moscow after World War II.

Most prominent among them are Estonia, Latvia, Lithuania, Finland and Poland, which share land borders with Russia. They have had to handle a relatively large influx of Russian tourists wanting to enter Europe, because Brussels banned all flights between Russia and the European Union. Once they enter the European Union, those tourists can fly elsewhere inside Europe’s free travel zone, called the Schengen area.

The proposal has caught the attention of the estimated 15 percent of Russians who travel abroad, many of whom also tend to oppose Mr. Putin. Tens of thousands of people have fled Russia since the invasion, knowing that to criticize the war could bring years in prison and heavy fines.

Banning Russian tourists would do nothing to weaken Mr. Putin, argued Viktor A. Shenderovich, a satirist who left Russia this year.

“Putin is out of reach, but you can reach a teacher, a doctor, Putin’s hostages, people who have been Putin’s hostages for quite a while, and make their lives even harder,” he said.

He was among the prominent figures on the Russian Anti-War Committee who asserted a ban would “clearly play to the Kremlin’s advantage.”

Russian state media has responded with mockery. On the “60 Minutes” show on Monday, the presenter Olga Skabeyeva said Europe had switched from trying to isolate Russia to isolating all Russians. Ban supporters, she said, “stabbed in the back the Russian fifth column and said that visas for Europe should not be issued even to the Russian opposition.”

On social media, some Russians said a ban would be immoral, and some suggested Europeans were being hypocritical, more willing to stop people than the gas that funds the war.

“You can remain useful for your country while being in another place,” Ivan Pavlov, a human rights lawyer who also left Russia, wrote on Facebook. “Thanks to the internet, Russians abroad have even more opportunities in this regard than those who remain.”

But Toomas Hendrik Ilves, the former president of Estonia, told the BBC a visa ban would be “one of the most humane kinds of sanctions, because it doesn’t affect poor Russians and affects the middle class and the rich ones.”

Radoslaw Sikorski, a former Polish foreign minister and now a European lawmaker, argued any restrictions should be agreed upon by Schengen-area members, “because the decisions of any one country affect everybody else.”

But Mr. Sikorski believes a ban is misguided. “The objective should be not only for Ukraine to defend itself, but for Russia to be transformed,” he said, noting the experience of Poles who, through travel, could compare life under communism to that in the West.

There are other options, he said, such as more stringent vetting procedures for Russians who apply for visas, and perhaps even requiring applicants to state they do not contribute to the war.

In fact, Estonia had already canceled many Schengen visas granted to Russians, and stopped issuing most new ones. But under Schengen rules, it cannot prevent Russians with visas granted in other Schengen countries from entering Estonia by land.

Latvia and Finland recently tightened their restrictions, with Finland cutting the visas it issues to Russians by 90 percent, to only 100 a day. Lithuania and the Czech Republic have paused issuing visas to most Russians.

For Mr. Zelensky, the matter is clear: Russians, he said, “should live in their own world until they change their philosophy.” Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba, put the country’s position in blunt terms. Russians, he said this month, “must be deprived of the right to cross international borders until they learn to respect them.”

Steven Erlanger reported from Brussels, and Neil MacFarquhar from Istanbul. Alina Lobzina contributed reporting from Istanbul, Johanna Lemola from Helsinki and Carly Olson from New York.

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L'Humanité

Le décryptage. Les droites se liguent contre les 35 heures

Décryptage

À l’occasion de l’adoption au Parlement du paquet pouvoir d’achat début août, macronistes et « Républicains » se sont entendus pour enfoncer un coin dans la durée légale du travail. Sous couvert de hausse des revenus, ce sont de nouveaux sacrifices qui sont exigés des salariés.

Cyprien BogandaClotilde MathieuJulia Hamlaoui

«Travailler plus pour gagner plus. » Le slogan trompeur, qui a contribué à l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, aurait pu figurer cette année sur les affiches de campagne de la Macronie. S’il en fallait encore une preuve, l’accord scellé entre Renaissance et LR sur le paquet pouvoir d’achat voulu par l’exécutif l’aura fournie. Parmi les mauvais coups portés par la loi de « mesures d’urgence » et le budget rectificatif, adoptés en plein été, se niche une nouvelle série d’attaques contre les 35 heures.

La hausse du temps de travail plutôt que des salaires

Pour faire mine de distribuer du pouvoir d’achat sans mettre à contribution le patronat, l’exécutif et la droite ont trouvé la martingale : il suffit d’inciter les salariés à augmenter leur temps de travail. C’est le sens de deux mesures adoptées dans le cadre du PLFR (projet de loi de finances rectificative) : la possibilité pour les employeurs de racheter les jours de RTT de leurs salariés jusqu’au 31 décembre 2025 (avec un plafond de 7 500 euros), et le relèvement du plafond de défiscalisation des heures sup (de 5 000 à 7 500 euros). L’objectif revendiqué est « d’augmenter les salaires nets des Français », comme l’affirment les députés LR. Cette analyse fait bondir la gauche et l’ensemble des syndicats. « Parce qu’ils voudront maintenir à tout prix leur pouvoir d’achat et parce que vous leur refusez une augmentation des salaires, les salariés n’auront d’autre choix que de renoncer à leur temps de repos », tonne la députée socialiste Christine Pirès- Beaune. Quant aux syndicats, de la CGT à la CFE-CGC, tous dénoncent des mesures visant à occulter tout débat sur le partage de la valeur ajoutée.

La liberté du patron contre celle du travailleur

Pris à partie à l’Assemblée nationale par la gauche, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est lancé dans une grande envolée libérale. « Le débat ne se joue pas entre le capital et le travail, mais entre l’obligation et la liberté. Pour notre part, nous serons toujours dans le camp de la liberté ! » Mais de quelle liberté s’agit-il ? Le ministre feint de croire que, dans l’entreprise, salariés et employeurs négocieraient sur un pied d’égalité. Une illusion, d’autant plus que le cadre de la convention collective ou d’un accord d’entreprise négocié avec les syndicats, jusque-là indispensable pour monnayer ses RTT, disparaît. « Il faut comprendre que ces mesures accentuent le lien de subordination du travail vis-à-vis du capital, résume le député Éric Coquerel (FI). Dès lors que les entreprises peuvent s’affranchir de la durée légale du temps de travail, distribuer des primes, avoir recours aux heures supplémentaires, c’est avant tout le chef d’entreprise qui décide de les accorder ou non. Au contraire, dans le cadre de la durée de travail hebdomadaire, le temps de travail est régi par la loi et par le contrat de travail. »

Un manque à gagner pour la Sécu et l’État

Ces mesures vont également contribuer à assécher les caisses de l’État et mettre à mal le financement de la protection sociale. « La première vague de défiscalisation des heures supplémentaires avait coûté 3 milliards d’euros en 2019 », rappelle « Alternatives économiques ». Le relèvement du plafond de 5 000 à 7 500 euros devrait amplifier le mouvement. Surtout que le gouvernement refuse « de compenser la perte de recettes par de nouveaux prélèvements, alors même que ces derniers sont parfaitement légitimes », comme l’a pointé le député PCF Jean-Marc Tellier, en référence à la taxe rejetée sur les superprofits. Mais les droites ne s’en sont pas tenues là pour autant, et une autre disposition du paquet pouvoir d’achat prévoit une nouvelle exonération de cotisations patronales de 50 centimes pour chaque heure de travail en plus dans les entreprises de 20 à 250 salariés. Selon Bercy, le coût de l’allègement pourrait avoisiner les 300 millions d’euros. Autant de moins pour la Sécu. Or, « le gouvernement aurait la possibilité de faire compenser par l’État ces pertes de recettes… mais ce n’est pas prévu », relève Attac.

L’emploi fragilisé faute d’être partagé

Ce sont aussi les privés d’emploi qui paieront les pots cassés. « La France a un taux de chômage qui est supérieur depuis trop d’années à (celui de) ses voisins européens », a insisté Emmanuel Macron le 14 juillet. Pourtant, « invoquer sans cesse l’objectif du plein-emploi tout en faisant travailler plus ceux qui ont déjà un emploi relève du paradoxe », pointe Frédéric Souillot, secrétaire général de FO. D’ailleurs, dans son étude de conjoncture publiée fin juillet, l’OFCE prévoyait 8 % de chômage pour les deux prochaines années et un taux de 7,5 % en 2027. Soit 0,2 point de plus qu’aujourd’hui et loin des 5 % visés par le gouvernement. À l’inverse, la CGT propose une réduction du temps à 32 heures, « encadrée, organisée et négociée » et sans perte de salaire. Des tests sont en cours dans plusieurs pays européens et en Islande, où ils sont terminés, il n’y a eu ni perte de salaire ni surcharge de travail. Les 35 heures avaient permis de créer, rappelle la CGT, « au moins 350 000 emplois directs ».

Le signe d’une alliance durable ?

L’initiative de la disposition sur les RTT, également appuyée par le RN, revient aux députés LR qui l’ont proposée via des amendements afin de « mieux récompenser le travail et le mérite ». Une rhétorique que ne boude pas l’exécutif qui, par la voix du ministre de l’Économie, vante des « mesures inspirées par la philosophie de cette majorité : le travail doit payer ». Le gouvernement, toutefois, a d’abord limité son application à 2023, mais, contraint de trouver des alliés, il a accepté sous pression de LR un allongement à 2025. « Je souhaite que nous gardions cet esprit pour les textes à venir de la législature », a ensuite invité Bruno Le Maire au moment du vote du budget rectificatif par la majorité relative et LR. En fait de « nouvelle méthode » et de « compromis » avec les « différentes forces politiques », c’est bel et bien sur sa droite que regarde l’exécutif. Au risque, pour les salariés, de voir les prochaines régressions promises en matière d’assurance-chômage ou de retraites poussées encore plus loin.

35 heuresplfrpouvoir d'achattemps de travail
France24 - World

Tuchel in talks over extending contract at Chelsea

Issued on: 20/08/2022 - 11:38Modified: 20/08/2022 - 11:36

London (AFP) – Thomas Tuchel is in talks with Chelsea over extending his contract although the German says he is focusing on "my team... and on being competitive".

The 48-year-old's present contract runs until 2024. He signed that after guiding Chelsea to the 2021 Champions League trophy having initially had an 18-month deal when he replaced the sacked Frank Lampard in January 2021.

"My people talk to the owners and take care of everything else," said Tuchel on Friday ahead of Sunday's away match at Leeds.

"You know how glad I am to be here and how much I like it.

"There are talks but I think given the situation where we come from, and where we are in the middle of the transfer period, I think it is the very best if I focus on my team and on sports and on being competitive," he added.

Tuchel was speaking before the Football Association imposed a one-match suspension and a fine of £35,000 ($41,000) on him after he was sent off following his furious clash with Tottenham boss Antonio Conte last Sunday.

Conte was also fined £15,000 but Tuchel said that there was no bad blood between them and it had just been emotions running high in the heat of the battle.

"Of course we laugh, it's very important to laugh, and laugh at ourselves," he said.

"I was laughing in the dressing room; it was the heat of the match and we didn't insult each other.

"I think the thing would have ended if there were not 20 people around us that make the thing look much worse than it actually was.

"He (Conte) was fighting for his team, I was fighting for my team. I have nothing but the biggest respect for him."

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

“La situation ne peut plus durer“ : à Perpignan, Louis Aliot alerte Gérald Darmanin sur le trafic de drogue

Dans un communiqué publié le 17 août sur le site de la mairie, Louis Aliot a fait part de son ras-le-bol face à un fléau qui gangrène Perpignan : le trafic de drogue. En effet, comme le rapporte France 3, le maire de la commune d’Occitanie a dénoncé l’insécurité liée à ce trafic, à l’origine de règlements de compte pouvant même mener à des fusillades et à des meurtres dans certains quartiers sous haute tension. « La situation ne peut plus durer », a lancé l’élu du Rassemblement national.

Plaque tournante de la drogue

A travers son courrier, Louis Aliot s’est notamment appuyé sur un exemple récent, avec la mort d’une personne dans un règlement de comptes lundi 15 août. « Je ne peux tolérer qu’une telle situation perdure et mette en danger la vie des habitants », a aussi souligné le maire de Perpignan. S’il assure agir depuis des années pour lutter contre le phénomène à travers le renforcement des effectifs de police et diverses actions spécifiques, l’élu RN a estimé que l’Etat devait lui venir en aide. C’est pourquoi ce dernier a tenu à alerter Gérald Darmanin sur la problématique de plaque tournante de la drogue et autres activités illicites qui gangrène sa ville. « Je demande au ministre de l’Intérieur (…) de mettre en place les moyens nécessaires », a-t-il réclamé.

Perpignan : les dernières actualités

Une église saccagée et profanée à Perpignan, un maigre butin volé

Perpignan : il immole ses parents par le feu et prend la fuite

Perpignan : un clandestin sorti de prison étrangle un policier et en blesse un autre

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

Известия (RUS)

Власти Запорожья сообщили о двух сбитых ракетах ВСУ

В небе Мелитополя система ПВО сбила две ракеты, выпущенные Вооруженными силами Украины (ВСУ). Об этом в субботу, 20 августа, сообщил член главного совета военно-гражданской администрации (ВГА) Запорожья Владимир Рогов.

Ядерный срыв: чем грозят обстрелы ВФУ Запорожской АЭС В результате очередной атаки повреждена высоковольтная линия «Каховская»

«В результате работы российских комплексов воздушной противоракетной обороны в районе Мелитополя были сбиты две ракеты, выпущенные боевиками ВСУ по объектам гражданской инфраструктуры и жилым районам города», — написал он в своем Telegram-канале.

Рогов подчеркнул, что военные киевского режима пытаются испортить мирную жизнь мелитопольцам, «понимая, что Запорожская область для них потеряна навсегда».

Ранее в этот день корреспондент «Известий» Мери Бадунц сообщила, что на территории Мелитополя были слышны звуки двух взрывов.

Рогов заявил, что система противовоздушной обороны (ПВО), по предварительным данным, сбила снаряды из ракетных систем залпового огня (РСЗО) над городом.

Накануне стало известно, что российские ПВО отразили ракетную атаку на Каховскую ГЭС со стороны Вооруженных сил Украины (ВСУ).

Тогда же Рогов сообщил, что украинские спецслужбы организовали подрыв одной из опор ЛЭП недалеко от Мелитополя, еще одну диверсию удалось предотвратить.

Ранее, 10 августа, Рогов заявил, что в центре выдачи гуманитарной помощи в Мелитополе произошел взрыв. В результате в помещении были выбиты стекла, но существенных разрушений не было. По предварительной информации, сработало самодельное взрывное устройство. По его мнению, цель теракта — запугать мирное население и сорвать оказание помощи людям.

Часть Запорожской области перешла под контроль российских военных в ходе специальной операции по защите Донбасса, о начале которой президент Владимир Путин объявил 24 февраля. Решение о ее проведении было принято на фоне обострения обстановки после обстрелов со стороны украинских военных, в связи с чем власти Донецкой и Луганской народных республик обратились за помощью к Москве.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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France24 - World

Kobe Bryant's widow says she fears fatal crash photos will spread

Issued on: 20/08/2022 - 11:27

NEWS WIRES

Kobe Bryant's widow told a court Friday she was devastated when she learned first responders had snapped graphic photographs of her dead husband and daughter in the wreckage of the helicopter crash that killed them. 

A tearful Vanessa Bryant said she lives in fear of the pictures surfacing on the internet, and "constantly being spread." 

"Once it's spread, you can't get it back," she said.

US basketball legend Kobe Bryant and his teenage daughter were among nine people who died when their chopper smashed into a hillside near Los Angeles in 2020.

Vanessa Bryant alleges she has suffered emotional distress because personnel from the Los Angeles Sheriff's Department and firefighters took pictures of the scene which they later shared, including at a bar, with friends and other first responders.

One sheriff's deputy acknowledged that he had sent the pictures to a fellow deputy as the pair played "Call of Duty."

Vanessa Bryant told a Los Angeles court on Friday she had bolted out of the house to find a place to cry away from her daughters when she learned of the existence of the photos.

"I broke down and cried, and I wanted to run down the block and just scream," the Los Angeles Times reported her saying.

"I don't want my children to ever come across them," she said. "I have three little girls."

'Souvenirs' 

Bryant is suing Los Angeles County for unspecified millions of dollars in damages, in a case that has been joined to that of Chris Chester, whose wife and daughter also perished in the crash.

The suits allege negligence and invasion of privacy.

Attorneys say the grisly mobile phone pictures were snapped as "souvenirs" by first responders who had no business taking photos.

Lawyers for Los Angeles County do not dispute that the photos were taken, but insist they have never been made public and have now been deleted.

Chester told the courtroom in Los Angeles of his disbelief when he learned of the pictures a month after the tragedy -- including that they had been flaunted at a bar and at an awards ceremony.

"I had largely insulated my family from the details" of the crash, he said.

"Now, I thought there would be pictures of the remains" on the internet, he said, adding he had instantly warned his sons: "Please don't start Googling for them."

"I'm fearful every day," he told the nine-strong jury. "There's been a lot of things that people thought didn't exist -- that have turned up on the internet."

Mira Hashmall, representing the county in the civil litigation, said earlier that the case, which began last week, hinged on this issue of public dissemination.

"From the time of the crash to now, the county has worked tirelessly to prevent its crash site photos from getting into the public domain," she said.

"Over two and a half years later, no county photos have appeared in the media, none can be found online, and the plaintiffs admit they've never seen them."

Relatives of other victims were last year granted $2.5 million in compensation over the photo-taking.

An investigation into the crash found the pilot had probably become disorientated after flying the Sikorsky S-76 into fog.

Bryant is widely recognized as one of the greatest basketball players ever, a figure who became the face of his sport during a glittering two decades with the Los Angeles Lakers.

He was a five-time NBA champion in a career that began in 1996 straight out of high school and lasted until his retirement in 2016.

(AFP)

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Basketball fans in LA remember Kobe Bryant one year after deadly crash

US investigators say pilot error caused Kobe Bryant helicopter crash

‘We will weep forever’: NBA mourns death of basketball great Kobe Bryant

Valeurs Actuelles

Une ligne à haute tension reconnue responsable des pertes d’un éleveur de vaches normand

C’est une victoire pour un éleveur normand, mais aussi une lueur d’espoir pour plusieurs de ses homologues à travers la France. Le tribunal de Coutances (Manche) a reconnu, jeudi 2 juin, l’impact d’une ligne à très haute tension (THT) sur des vaches laitières, relate France 3 Régions. Réseau de transport d’électricité (RTE), filiale d’EDF, a été condamné à lui verser 458.337 euros. Ce pourrait être l’épilogue de plus de dix ans de combat juridique, mais RTE se réserve encore la possibilité de faire appel.

« Préjudice d’exploitation »

Pendant des années, l’éleveur a vu les cas de « mammites », une infection touchant les mamelles des animaux, se multiplier alors que ses vaches paissaient à proximité de ces lignes transportant 400.000 volts d’électricité. L’origine infectieuse ou alimentaire a été écartée et les experts ont constaté une amélioration nette du comportement des bovins lors d’un arrêt de la ligne, confirmé par le déplacement du troupeau. RTE a été condamné au titre du « préjudice d’exploitation », mais l’éleveur a été débouté concernant la perte économique liée aux mammites, le travail supplémentaire et le préjudice moral.

La décision donne de l’espoir à plusieurs éleveurs bretons également confronté à la proximité de lignes THT et qui ont perdu de nombreuses bêtes. « Ça va réveiller les pouvoirs publics, RTE aussi et ça va certainement obliger à faire des études », explique l’un d’eux à France 3 Régions. D’autres espèrent que l’impact des raccordements éoliens sur le comportement des vaches pourra également être reconnu.

Manche : les dernières actualités

Dans la Manche, sept églises forcées de fermer leurs portes après des vols et des dégradations

« L’incivilité gagne nos campagnes » : un orgue dérobé dans une église normande

Débarquement de juin 1944 : un projet de spectacle immersif accusé d’injurier les “héros”

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

New York Times - World

Democracy Challenged

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How Democracy Is Under Threat Across the Globe

Max Fisher

The United States is far from alone in facing pressure on its democratic norms and institutions. According to data from V-Dem, a monitoring institute based in Sweden, more democracies are declining, and even sliding into autocracy, today than at any point in the last century. This trend, continuing for over a decade, appears to be accelerating, data shows, affecting established and fragile democracies alike across the globe.

Here’s a look at some of the latest developments.

Kenya

Though considered one of Africa’s most robust democracies, Kenya has faced periodic turmoil. Politicians there have sometimes exploited polarization along ethnic and geographic lines, particularly during elections. This has led to succession crises, communal violence or attacks on institutions such as the courts.

A razor-thin election this August has brought with it another test for Kenyan democracy, with a senior aide to the losing candidate suggesting that their campaign might challenge the results as fraudulent.

“The state of democracy in our country, Kenya, is sitting in a very hostile territory,” William Ruto, the election’s winning candidate, said at a Washington, D.C., event earlier this year.

Sri Lanka

This multiethnic and religiously diverse democracy has been questioned since the brother of Mahinda Rajapaksa, a former strongman, took power in the 2019 elections. The Rajapaksa family had long faced accusations of abusing power and vilifying the country’s minorities, raising fears that Sri Lanka might return to autocracy.

This summer, demonstrations over economic issues culminated in protesters storming the presidential palace. The president, Gotabaya Rajapaksa, resigned, but appointed an ally as his replacement; that ally later formally became president, with the Parliament’s blessing. This has left the conflict between protesters and the influence of the Rajapaksa dynasty in limbo.

Hungary

“The new state that we are building is an illiberal state,” Hungary’s prime minister Viktor Orban declared in 2014.

Since then, Mr. Orban, who casts himself as a vanguard of the global populist right, has retooled the courts, the Constitution and voting rules in ways that have cemented his rule. He has also wielded state-run and private media against opponents, promoting disinformation and nationalist narratives.

Mr. Orban has cast these steps as necessary to defend Hungary from the corrupting influences of racial diversity, non-European immigration and the European Union. While opposition parties have risen built on discontentment with Mr. Orban, he retains a meaningful base of support.

Brazil

President Jair Bolsonaro, who praises Donald J. Trump as a political model, has long criticized Brazil’s democratic institutions as corrupt. He has also spoken fondly of the country’s right-wing military dictatorship, which ruled from 1964 to 1985.

Mr. Bolsonaro is already questioning the legitimacy of Brazil’s presidential race coming up in October, in which he has consistently trailed in the polls. He has even enlisted the help of some military leaders in raising doubts about the integrity of the vote.

Though it is unclear whether Mr. Bolsonaro would actually seek to overturn or reject a loss, his rabble rousing has elevated international concern over the stability of Latin America’s largest democracy.

The Philippines

Rodrigo Duterte’s six years as president in the Philippines saw political rivals and critical journalists jailed, the widespread dissemination of pro-Duterte disinformation and a wave of vigilante police violence that left thousands dead.

A fiery populist, Mr. Duterte positioned himself as defending democracy from the opponents he cast as threats to the country from within, winning support from his base despite his excesses while in office.

Though he left office willingly at the end of his term in May, voters elected a new president, Ferdinand Marcos, Jr., that rights groups fear will continue his style of rule. The new President Marcos is the son of a former dictator of the Philippines. His vice president, Sara Duterte, is Mr. Duterte’s daughter.

India

Under Narendra Modi, India’s right-wing prime minister since 2014, a sharp rise in extreme Hindu nationalism, often backed by his government’s allies, has divided Indian society.

The country’s roughly 200 million Muslims have faced political marginalization and, in many cases, deadly religious violence, with officials at times looking the other way. Critical journalists come under growing pressure from both the government and an increasingly nationalist media.

Mr. Modi’s government clamped down fiercely on the disputed region of Kashmir and responded harshly to a wave of protests by Indian farmers last year, raising fears that his rule was growing increasingly strong-armed.

Turkey

In his nearly 20 years in power, Recep Tayyip Erdogan has remade Turkish democracy into a vessel for his personal rule. Once seen as a liberalizing force, Mr. Erdogan has curtailed political freedoms and centralized power so drastically that he is widely seen as a dictator.

After a 2016 coup attempt against him, Mr. Erdogan’s administration detained 100,000 people and purged 150,000 government employees from their jobs, cementing his power. Still, there remains enough of a semblance of democracy that opposition groups unseated Mr. Erdogan’s ally from the powerful mayoralty of Istanbul in 2019 and hope for further gains.

Poland

Once Eastern Europe’s great post-communist success story, Poland is now facing deep political polarization. The ruling right-wing party has sought to subordinate the traditionally independent judiciary and media to its will. It also railed against the European Union, which has questioned whether Polish leaders’ are upholding the rule of law.

In recent months, fears for Poland’s democracy have ebbed slightly. Polish leaders have sought to repair ties with the European Union, including over democracy matters, as a way to fight against what they see as the Russian threat to Europe. Still, rights groups say that Polish democracy has hardly reversed its backward steps.

El Salvador

This small Central American country had established a fragile democracy in the wake of its wrenching civil war, which ended in 1992 but created wounds that are still healing.

A young outsider, Nayib Bukele, won the presidency in 2019 promising change. In office, however, he has curbed basic rights, purged judges, jailed thousands with little due process and deployed the army, all in what he calls an emergency measure to fight crime.

Still, even as rights groups and international monitors raise alarms, Mr. Bukele has grown wildly popular, a reminder that, in today’s world, would-be strongmen are often cheered while on the rise.

Venezuela

Once South America’s oldest democracy and wealthiest economy, Venezuela has collapsed into an economic disaster zone, with much of the population hungry and ruled under what is widely considered a dictatorship.

The country is often held up by democracy scholars as representative of how democracies tend to decline today: slowly, pulled down from within by elected populists who treat opponents and institutions as illegitimate, and whose actions may initially be quite popular.

The leader who oversaw much of this decline, the leftist firebrand Hugo Chávez, died in 2013. His successor, Nicolás Maduro, has overseen deadly crackdowns on protesters, as well as asserting forceful control over the courts and legislature.

Czech Republic and Slovenia

When the populist outsider and billionaire media tycoon Andrej Babis became the prime minister of the Czech Republic in 2017, there were fears he might follow the path created by Mr. Orban in Hungary toward arch-conservative illiberalism. As nearby Slovenia elected its own right-wing populist, concerns arose of a bloc of nations that might break the European Union from within.

While Mr. Babis did inch his country in that direction, he was ultimately felled in the 2021 elections, when several opposition parties banded together against the leader they called a threat to Czech democracy. Slovenian voters cast out their populist government the next year. Both countries served as demonstrations that doubts around democracy can still sometimes recede.

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France24 - World

‘Free in speech but imprisoned when moving’: A look at writers facing death threats

Issued on: 20/08/2022 - 11:03

Aude MAZOUE

The attack on Salman Rushdie in New York state on August 12 highlights the plight of other writers threatened with death, who are forced to live every moment in a state of fear. FRANCE 24 takes a look at numerous writers around the world who have received death threats.

The attack on Rushdie was all the more distressing for supporters of his right to free expression as Rushdie had lived freely in New York for years – thinking he was free – after the Iranian government said in 1998 that it would “neither support nor hinder” assassination attempts on Rushdie, as a precondition to normalise diplomatic relations with the UK.

The British police and MI5 had protected Rushdie in a string of safehouses for nine years, ever since the declaration of the Iranian fatwa on February 14, 1989 because his novel The Satanic Verses was deemed offensive to Islam.

FRANCE 24 takes a look at several other writers facing death threats.

 

 

The Italian writer Roberto Saviano has described himself as “free in his speech but imprisoned when moving”. His journalistic narrative Gomorra – a harrowing expose of the Neapolitan Mafia the Comorra – sold more than four million copies around the world. Praised by critics for its exposure of the criminal underworld in novelistic style, Gomorra also prompted the mob’s vow of revenge against Saviano.

The Neapolitan writer has been forced to live under constant police protection since October 13, 2006. The title of his 2021 graphic novel, I’m Still Alive, says it all. Saviano sees his writing as a form of “resistance”, trapped in a liminal situation where he is still alive but unable to live his life like a normal person.

Saviano has continued to write – his most recent book, the novel Savage Kiss, came out in 2020. He is also regularly in the media spotlight for his pithy analyses of Italy’s turbulent politics. And Saviano is – unsurprisingly – an uncompromising supporter of Rushdie’s right to live and write in freedom.

 

 

Zineb El Rhazoui sees her life as a “walking prison”. A writer and journalist for Charlie Hebdo, she escaped the terrorist attack on the satirical magazine’s office that killed seven people on January 7, 2015 because she happened to be in Casablanca at the time. Since then, the Franco-Moroccan writer has had to live under constant police protection. “This kind of threat has turned our lives, the lives of our children and families, upside down,” El Rhazoui told Le Parisien in 2019.

Like Saviano, she refuses to be silent. El Rhazoui first captured the attention of the French public in 2011 when she founded the association Ni Putes ni Soumises (“Not Whores, Not Submissive”). El Rhazoui was ousted by Charlie Hebdo for criticising the magazine’s financial management in 2016, but has continued to make outspoken comments in the media.

Then in 2019, El Rhazoui said on TV channel CNews that the police should use “live ammunition” on rioters in France’s troubled suburbs.

The same year, she triggered a new wave of criticism for posing alongside a far-right YouTuber. The death threats mounted. “I’m living like a shut-in,” she said on TV station TF1 in August. “All of my outings have to be organised in advance. I can’t take public transport. Naturally, people are worried about my privacy and my freedom.”

El Rhazoui has also been a fervent defender of Rushdie. “Read and re-read #SatanicVerses by #SalmanRushdie, one of the greatest British writers of his generation. Let everyone buy his book; let it be on every bookshelf in every home. Let the immortality of this novel be the consequence of Islamic hatred.”

 

 

“Over the past 20 years, I’ve had long conversations with writers who have received death threats, especially from Islamists or Islamic extremists. Well I’m also one of them,” Pamuk confided to French magazine Le Point in 2006 – the same year the Turkish novelist became one of the youngest writers to be honoured with the Nobel Prize for Literature.

Pamuk now has to live with a continuous security presence. “No matter how nice the bodyguards are or how hard they try to stay out of sight, it’s not a pleasant experience,” he said.

Pamuk is considered one of the greatest novelists of his age, building on an array of Western influences to capture the soul of transcontinental Turkey and indeed the universal human condition – from his early family chronicle Cedvet Bey and His Sons to medieval tale My Name Is Red to political thriller Snow.

But Pamuk is also one of the most threatened novelists in the world. A political freethinker, he refused the title of “state artist” in 1998, during the last embers of the long Kemalist epoch. Since then, Pamuk has denounced in the press Turkey’s lurch into Islamism under President Recep Tayyip Erdogan. He was also the first prominent writer in a Muslim-majority country to speak out against the fatwa targeting Rushdie.

Pamuk also received a torrent of vitriol – including death threats and a summons to the courts – for daring to acknowledge in 2005 Turkey’s responsibility for the Armenian genocide and massacres of the Kurdish minority. The Ergenekon network – a nexus of nationalist activists, army officers, police officers, magistrates, mafiosi, academics and journalists – has been accused of plotting his assassination.

Pamuk reportedly fled to the US in 2007 to escape threats to his life.

 

 

After his third arrest – when he was tortured – Rukirabashaija finally decided to leave Uganda. A series of ferocious tweets mocking the son of President Yoweri Museveni triggered the authorities’ anger. Rukirabashaija had to walk across the border to Rwanda before he could seek refuge in Europe. “I’ve been diagnosed with damaged kidneys, bruised ribs and post-traumatic stress disorder,” he told AFP – adding that he felt unsafe throughout the African continent but feels safe in Germany.

Yet Rukirabashaija also said that exile is “difficult” because his wife and six children are still in Uganda and that Museveni’s son threatened to kill his relatives if he spoke out about his mistreatment.

Rukirabashaija was roughed up by the authorities on previous occasions, notably after the publication of his critically acclaimed first novel The Greedy Barbarian (2020), about an imaginary country plagued by corruption. He soon followed it up with 'Banana Republic: Where Writing is Treasonous' about his time in detention.

Rukirabashaija was awarded the PEN Pinter Award, specifically for persecuted writers. “If you torture a writer, he will bleed ink,” the novelist said upon reception of this prize, named after the great playwright Sir Harold Pinter.

 

 

Nasreen went through a similar experience to Rushdie. Islamic fundamentalists issued a fatwa against her in September 1993. Her crime? She had written a novel, called Laija (“Shame”), which portrayed in a negative light violence against the Hindu minority in Muslim-majority Bangladesh.

“I just learned that Salman Rushdie was attacked in New York. I am really shocked,” Nasreen tweeted upon the news of Rushdie’s stabbing. “I never thought it would happen. He has been living in the West, and he has been protected since 1989. If he is attacked, anyone who is critical of Islam can be attacked. I am worried.”

Nasreen had to flee her native Bangladesh and found refuge in India. However, after a conference she gave in 2007, an Islamist group offered a bounty of 500,000 rupees to anyone who could behead her. The same year, she fled Calcutta after violent demonstrations against her presence.

The strength of her work and the determination of her struggle won her numerous awards, including the Sakharov Prize in 1994 and the Simone de Beauvoir Prize in 2008. That same year, she became an honorary citizen of Paris, where she lived for some time.

While she feels free in Europe, Nasreen told Paris Match that she still sees South Asia as her writerly home: “I am a European citizen but I moved to India because women are more oppressed there, so I can take action; I can inform women of their rights and fight for them.”

This article was adapted from the original in French.

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Salman Rushdie stabbing suspect pleads not guilty to attempted murder

Iran denies links to Rushdie’s attacker, blames author and supporters

Salman Rushdie on the 'road to recovery' as attack suspect pleads not guilty

New York Times - World

Europe’s Scorching Summer Puts Unexpected Strain on Energy Supply

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The dry summer has reduced hydropower in Norway, threatened nuclear reactors in France and crimped coal transport in Germany. And that’s on top of Russian gas cuts.

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By Jason Horowitz

ASERAL, Norway — In a Nordic land famous for its steep fjords, where water is very nearly a way of life, Sverre Eikeland scaled down the boulders that form the walls of one of Norway’s chief reservoirs, past the driftwood that protruded like something caught in the dam’s teeth, and stood on dry land that should have been deeply submerged.

“You see the band where the vegetation stops,” said Mr. Eikeland, 43, the chief operating officer of Agder Energi, pointing at a stark, arid line 50 feet above the Skjerkevatn reservoir’s surface. “That’s where the water level should be.”

“We are not familiar with drought,” he added with a shrug. “We need water.”

It has been a summer of heat and drought across Europe, affecting nearly every part of the economy and even its normally cool regions, a phenomenon aggravated by human-caused climate change. France has been scarred by vast wildfires, and its Loire Valley is so dry the river can be crossed in places on foot. The Rhine in Germany is inches deep in parts, paralyzing essential commerce and stranding riverboat cruises. Italy is drier than at any time since 1800, and the growers of its iconic rice used for risotto now risk losing their harvest.

But perhaps the drought’s most surprising impact can be found in Norway’s usually drenched south, where sheep have gotten stuck in exposed mud banks and salmon have lacked enough water to migrate upriver. Hydropower reservoir supplies — responsible for 90 percent of Norway’s electricity as well as electricity exports to several of its neighbors — have sunk to the lowest point in 25 years, causing shortages that have driven up both prices and political tensions.

The summer’s extreme heat and devastating drought, coming on top of Russia’s weaponization of natural gas exports — in response to European Union sanctions for its war in Ukraine — have all combined to expose the vulnerabilities of Europe’s energy system in unexpected places and unanticipated ways.

In France, the warmed rivers have complicated the flushing of nuclear reactors, threatening their use. In Germany, the Rhine is too low to transport the coal to which the country is resorting in order to make up for lost Russian gas. And in Britain, the driest July in almost 90 years ignited wildfires around London and left thousands of northern homes without electricity.

“We call it a perfect storm,” said Steffen Syvertsen, the chief executive of Agder Energi, who was in nearby Arendal, where the country’s political and industry leaders gathered to debate whether the “Energy Crisis,” as the local media now call it, required a revisiting of electricity export deals with the European Union and Britain, or new subsidies for Norwegians to alleviate skyrocketing prices.

In addition to the Russian gas cuts, a spike in demand as the economy emerges from the pandemic, a failure to add other renewables like wind to its energy portfolio, and the worst drought in years have sent Norway’s electricity prices to record levels, especially in the more heavily populated south.

While Norway is eager to integrate into the European market, the resource-rich country, which is a major exporter of gas and oil, is under pressure to keep more of its energy for itself. “The best way to solve this crisis and get energy security is to as fast as possible be independent from Russian gas,” said Mr. Syvertsen. “But that is a big task.”

On Tuesday, Prime Minister Jonas Gahr Store told the German chancellor, Olaf Scholz, during a visit to Oslo that while Norway would keep its commitments for delivery of electricity to the E.U. market, it could not spare any extra exports of gas.

Europe’s Shift Away From Fossil Fuels

The European Union has begun a transition to greener forms of energy. But financial and geopolitical considerations could complicate the efforts.

And Germany needs more gas. The severe drought there has reignited talk of investing in nuclear power and has dried up the waterways crucial for transporting coal.

Germany’s coal-fired power plants dot the Rhine’s banks from Duisburg in the West to Karlsruhe close to France, but the shallow water level means that large, coal-bearing cargo ships can carry only about a third of their capacity.

Last week, Uniper, a major utility, announced that it would have to lower output from two of its coal-burning power plants because not enough coal could be brought up the Rhine to fire them at full potential.

On Wednesday, the official level of the Rhine at Emmerich am Rhein, a town just upstream from the Dutch border, fell to a historic low, shattering a record set in October 2018. Boats that run too deep to make it up to the higher reaches of the Rhine must now stop to offload some coal and continue on with a lighter load. Smaller boats have sought to pick up the slack, clogging up the water ways.

“We have a lot more ships on the quay wall,” said Pascal van Berk, a dispatcher at Orsay coal harbor just north of Duisburg, where a sprinkler system runs around the clock to suppress coal dust and workers load 150 train carriages of coal to carry to already overtaxed rail yards. “I have a lot more to do.”

The most severe drought on record in France has also cost the country’s energy production, as nuclear plants responsible for more than 70 percent of the country’s electricity had to cut down activity temporarily to avoid discharging dangerously warm water into rivers.

Many of France’s 56 nuclear plants were already offline for maintenance issues. But the rivers that cool reactors have become so warm as a result of the punishing heat that strict rules designed to protect wildlife have prevented the flushing of the even warmer water from the plants back into the waterways.

France’s nuclear power regulator granted temporary waivers this month allowing five plants to continue discharging warmed water into rivers out of what it called “a public necessity.”

In Britain, the extreme heat that turned lush fields to straw has led power grid operators to hire more workers amid fears of electricity shortages.

In Norway, a winter without much snow and an exceptionally dry spring, including the driest April in 122 years, reduced water levels in lakes and rivers. Shallow waters in Mjosa, the country’s largest lake, kept its famed Skibladner paddle wheel boat tied up at port and prompted city officials in Oslo to send out text messages urging people to take shorter showers and avoid watering lawns.

“Do that for Oslo,” read the text message, “so that we’ll still have water for the most important things in our lives.” In May, Statnett SF, the operator of the national electricity grid, raised the alarm about shortfalls.

But the skies offered no relief and this month, as the country’s hydro reservoirs — especially in the south — approached what Energy Minister Terje Aasland has called “very low” levels, hydropower producers cut output to save water for the coming winter.

The reservoirs were about 60 percent full, about 10 percent less than the average over the previous two decades, according to data from the energy regulator.

Southern Norway, which holds more than a third of the country’s reservoirs, is dotted with red barns on green fields and fishing boats along the coast. On a stream in the Agder region, a sign put up by the energy company, like a relic from another time, warned, “The water level can rise suddenly and without warning.”

But recent months have shown that there is danger in the water level dropping, too. Reservoirs had dwindled to their lowest point in 20 years, at just 46 percent full. One, Rygene, was so low as to force the temporary closing of the plant. On Tuesday, the rainstorms returned, but the ground was so dry, Mr. Eikeland said as he surveyed the basin, that the earth “drinks up all the water” and the water levels in the reservoirs barely rose.

He sped his electric car farther south toward Kristiansand, where a large grid sends electricity around the country’s south and to Denmark. In a fenced-off area above the hill, a Norwegian industrial developer was building a data center for clients such as Amazon, which would suck up a significant share of locally produced electricity in order to cool vast computer servers.

This year’s drought has only highlighted the urgent need for a wider energy transformation, Mr. Eikeland said.

“The drought shows that we are not ready for the big changes,” he said, but also “that we will not accept the high prices.”

Reporting was contributed by Christopher F. Schuetze from Germany, Constant Méheut from France, Gaia Pianigiani from Italy, Isabella Kwai from London and Henrik Pryser Libell from Norway.

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France24 - World

What do we know about ‘petal mines’ scattered in the streets of Donetsk?

Issued on: 17/08/2022 - 18:00

Pariesa Young Follow

Numerous photos and videos were posted on social media in late July showing dozens of small PFM-1 “petal” mines in Russian-occupied Donetsk, in eastern Ukraine. The posts were accompanied by comments expressing outrage and fear that the mines – hard to see on sidewalks or in the grass – would be deadly to civilians. But it remains unclear whether Ukraine or Russia was responsible for dispersing these controversial weapons. 

PFM-1 mines, also known as petal mines or butterfly mines, are small, explosive antipersonnel mines that are generally scattered in large numbers in a warzone – and meant to detonate later on contact.

The mines are highly controversial. They are banned internationally under the 1997 Ottawa Treaty, signed by Ukraine but not by Russia. Some argue that they violate the Geneva Convention due to the risk posed to civilians. 

Soviet-placed PFM-1 mines in Afghanistan killed a number of civilians, particularly children who were liable to pick up the mines because of their unusual shape and small size. The mines react to pressure and can detonate from simply being handled.

Both Ukraine and Russia have accused the other side of using these mines to target civilians. Some media claimed that Russia was using the mines in the Kharkiv region, as early as late February. In July, the accusations turned towards Ukraine, with numerous social media posts saying the army had dispersed the mines that were found in civilian areas in Russian-controlled Donetsk. Others said this was a “false flag” carried out by Russia to blame Ukraine.

Maybe 100 videos out this morning of locals filming "petal mines" that have been scattered all over the center of Russian occupied Donetsk. Parks, walkways, streets..Mines just powerful enough to take off a leg.Clearly, false flag attempt, civilian casualties for media. pic.twitter.com/ooh5vsxE4o

July 31, 2022

Even with warning, these nefarious "petal"/"butterfly" mines dropped by Ukraine on Donetsk are hard to see & easy to miss. Ukraine is committing war crimes against the civilians of the Donbass, and has been for 8+ years. pic.twitter.com/p5byG95GVG

August 1, 2022

‘These mines can add up quite quickly and they can pollute an area’

The FRANCE 24 Observers team spoke to Mark Hiznay, associate director of the Arms Division at Human Rights Watch. The organisation has been keeping track of landmine use since the conflict in Ukraine began.

These mines are designed to be scattered in large numbers to deny area to an adversary. There are any number of ways to get them to the battlefield, either in close proximity or over a longer distance via aircraft. The delivery systems are numerous. They range from dispensers carried by individual soldiers and shot like a mortar, to being dispensed by a vehicle-mounted launcher or aircraft-mounted launcher – from a jet or helicopter. They can also be delivered by rocket artillery.

The Russians have classically used petal mines to cut off retreat, to make an adversary pay a cost in order to move through an area. They have used these mines in Afghanistan or Chechnya through routes where a force is retreating, to either slow them down or stop them.

They are mainly controversial because of their use in large numbers. The numbers of these mines can add up quite quickly and they can pollute an area. They’re usually scattered in unpredictable ways. Their colour helps them blend in with things like leaves, and they have odd shapes that can invite people to pick them up. They’re also very sensitive to disruption and liable to detonate just by picking them up. 

Despite their danger, videos on social media show people in Ukraine handling the mines, tossing tyres on them or trying to detonate them “safely”. Hiznay explained that since PFM-1 mines are hermetically sealed, detonation is one of the only ways to easily get rid of them – but it’s not the safest method.

⚡ In temporarily occupied #Donetsk people collect and play with those petal-shaped mines Russian forces dropped over the city over the past few weeks.#Ukraine #StopRussia #Europe #StandWithUkraine #WarCrimes #RussiaIsATerroristState #Kyiv pic.twitter.com/HK5fWb92g7

August 13, 2022

Russian petal mine (PFM-1)The mines can be deployed from mortars, helicopters and airplanes in large numbers; they glide to the ground without exploding and will explode later upon contact. pic.twitter.com/ORkt3gi9Sn

July 28, 2022

‘Seeing individual mines in isolation is very suspicious and not natural’

In Ukraine, we saw them starting on day one of the invasion. But we have also seen videos showing people with them goofing around, throwing tyres at them or shooting them, putting them in their bags, all sorts of unsafe behaviours.  

In some photos and videos shared online, a single mine appears on the ground. According to Hiznay, these images could be manipulated since these mines are usually scattered in numbers:

The thing that has puzzled us is that there is always just one of them. That is unlikely when a rocket usually delivers 312 of them. A truck can dispense up to 11,000 of them. So seeing individual mines in isolation is very suspicious and not natural. Usually, with landmines, if there’s one of them, there’s a lot more. 

In the center of Donetsk there are petal Russian mines (PFM-1) on the street.pic.twitter.com/KOQxtSSShP

July 30, 2022

Who is responsible for dispersing the mines?

Both Ukraine and Russia are known to have stocks of the PFM-1 mines. Ukraine began destroying its stock of over 6 million petal mines after becoming a party to the Ottawa Treaty in 2006, a process that has proved to be difficult due to the risks posed by getting rid of them. The country still has around 3.3 million mines in controlled stockpiles. 

Russia is known to possess landmines, viewing them as “an effective way of ensuring the security of Russia’s borders”. German media Deutsche Welle specified in a March 15 article that the early reports of Russian petal mine use in Kharkiv were without pictorial evidence. However, Human Rights Watch has found evidence of Russia using “at least seven types of antipersonnel mines in at least four regions of Ukraine” since February 24, 2022. 

Ukrainian officials have estimated that up to 160,000 square kilometres in the country may be contaminated by unexploded landmines. 

Meanwhile, HRW has seen no evidence that Ukraine has used the mines, an action that would amount to a violation of the Ottawa Treaty. Still, accusations against both sides have flourished. 

Hiznay explained: 

There have been waves of allegations. It started out immediately and now there are clusters of spottings of mines and videos showing them. It got intense [in late July], with even Russian diplomats talking about it. There was a concerted effort alleging that Ukrainians were using them in Donetsk city itself. 

There is little chance of definitively determining exactly who placed the mines that have been photographed in Donetsk. The priority in the region has been to clear the mines – often in ways that make them unrecognisable, precluding identification through serial numbers or manufacturing indications.

The United States has allocated 89 million dollars to Ukrainian NGOs to help clear antipersonnel mines scattered since the start of the conflict. 

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France24 - World

South Africa quick Nortje grateful for skipper Elgar's 'honesty'

Issued on: 20/08/2022 - 10:56Modified: 20/08/2022 - 10:54

London (AFP) – South Africa fast bowler Anrich Nortje paid tribute to captain Dean Elgar's "honesty" after the Proteas' innings and 12-run rout of England in the first Test at Lord's.

Nortje finished with match figures of 6-110 as South Africa completed a crushing victory inside three days in London to go 1-0 up in a three-match series.

The 28-year-old express quick was especially effective after lunch on Friday, taking three wickets for no runs in 10 balls to have Jonny Bairstow, Alex Lees and Ben Foakes all caught behind as he repeatedly topped speeds of 90 mph (145 kph) and even surpassed 95 mph at one stage.

There was no way back for England, who were dismissed for 149 in under 38 overs, with South Africa's bowlers effectively giving themselves some unexpected, but valuable, extra rest ahead of Thursday's second Test at Manchester's Old Trafford.

South Africa were already top of the World Test Championship table before this game and they have now won eight of their 10 matches at this level since experienced opening batsman Elgar became their permanent captain in red-ball cricket last year.

"Dean is quite straight forward," Nortje told reporters after stumps.

"If he thinks you're not playing your A-game, he'll tell you and the whole team respects that. We need that. You need someone to tell you and not to beat around the bush."

Nortje, who occasionally got carried away with short-pitched bowling at Lord's before reverting to a fuller length, added: "He will tell you if it is not good enough and at stages that is what happened.

"At stages he thought what I was doing is the right thing and he encourages me to bring energy and bowl quick because that's my job -- to bowl quick, to try to bring energy and momentum for the team.

"It paid off here and hopefully it pays off again but he does encourage me to try to express myself as a bowler," Nortje explained.

"I am really enjoying having him as a captain and it is nice to have that honesty from a captain as well."

'Unbelievable attack'

Nortje has taken 53 wickets in his 13 Tests at an average of exactly 27, having spent six months on the sidelines nursing back and hip injuries following last year's T20 World Cup.

But he now finds himself back in Test action as a member of a formidable four-man pace attack that also includes spearhead Kagiso Rabada, Lungi Ngidi and towering left-armer Marco Jansen.

The quartet were all in the wickets at Lord's, with Rabada's superb 5-62 in England's meagre first innings 165, where Nortje offered good support with 3-63, leading the way.

"It is an unbelievable attack and guys have shown what they can do," said Nortje.

"Everyone covers a different aspect in their own department and it is just really nice to be joining up and playing red-ball cricket with the team again.

"KG (Rabada) did unbelievably well for us in this game as well."

© 2022 AFP

Известия (RUS)

Страны ЕАЭС сократили до 21% использование доллара во взаиморасчетах

Использование доллара во взаиморасчетах стран Евразийского экономического союза (ЕАЭС) сократилось до 21% от общего объема операций, в то время как платежи в нацвалютах достигли порядка 75%. Об этом в субботу, 20 августа, заявил в интервью ТАСС замглавы МИД РФ Александр Панкин.

Переменный курс: Мишустин призвал ускорить переход на нацвалюты в ЕАЭС Это, по мнению премьера, позволит снизить влияние санкций на экономики «пятерки»

«Вопрос повышения доли национальных валют во взаимных расчетах стоит в повестке дня ЕАЭС с начала его функционирования. За это время платежи в нацвалютах между странами Союза достигли порядка 75% от общего объема операций, а использование доллара сократилось до 21%», — сказал он.

Ранее в этот день замглавы МИД РФ указал на планы Москвы уйти от «токсичных» доллара и евро в торгово-экономических и инвестиционных связях с партнерами.

Ранее, 11 августа, ведущий экономист информационно-аналитического центра TeleTrade Алексей Федоров заявил «Известиям», что странам БРИКС вместо создания совместной резервной валюты сейчас необходимо отлаживать платежные каналы в национальных валютах, максимизируя их использование в торговых отношениях, совместно отлаживая принципы курсообразования.

По его словам, потом на весь этот торговый оборот в нацвалютах можно будет примерять общую валюту объединения при условии, что Китай выиграет схватку с США или получит в ней явное преимущество.

В этот же день начальник отдела глобальных исследований «Открытие Инвестиции» Михаил Шульгин заявил, что международная резервная валюта на основе корзины валют стран БРИКС может заменить доллар. По его словам, новая валюта могла бы позволить избежать финансовых, инфраструктурных рисков отдельных валют участников межгосударственного объединения. Также она защитила бы страны альянса от рисков, связанных с расчетами в долларах и евро.

Еще в апреле директор первого департамента стран СНГ МИД России Михаил Евдокимов сообщил, что страны ЕАЭС стараются уйти от доллара во взаиморасчетах, еще до последних санкций более 70% операций проводились в национальных валютах.

В состав ЕАЭС входят Россия, Армения, Белоруссия, Казахстан и Киргизия. Договор о союзе вступил в силу 1 января 2015 года. В 2018 году статус государства-наблюдателя получила Молдавия, в 2020-м — Узбекистан и Куба.

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L'Humanité

Les députés LR veulent faire la chasse aux mauvais pauvres

Pas honte

Cyprien Caddeo

C’est le marronnier antisocial de la rentrée. Chaque année, au moment où 3 millions de familles s’apprêtent à bénéficier de l’allocation de rentrée scolaire (ARS), la droite agite le spectre de la fraude sociale massive. Les familles ne l’utiliseraient pas pour préparer le retour en classe mais, au choix, pour acheter des écrans plats, une PlayStation 5, voire de l’alcool. Souvent, à grand renfort de « témoignages » en provenance des grandes surfaces, allègrement relayés et rarement étayés. Bref, le pauvre dépenserait mal son argent. Traduction de ce fantasme à l’Assemblée nationale : 14 députés LR ont déposé, en début de semaine, une proposition de loi (PPL) visant à « encadrer l’ARS et lutter contre la fraude ». Elle propose de verser la somme (entre 360 et 400 euros par enfant) sous forme de bons d’achat utilisables uniquement pour des fournitures scolaires. Une « stigmatisation » dénoncée à la fois par la gauche et par certains macronistes, comme le ministre de la Ville, Olivier Klein, ou le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. « Heureusement, on peut toujours compter sur LR, en mal d’idées, pour poser une PPL afin de lutter contre tous ces mauvais pauvres qui utilisent mal leur allocation de rentrée », a ironisé Maud Bregeon, députée et porte-parole du groupe Renaissance. Visiblement, la Macronie a un peu vite oublié qu’il y a un an à peine, on pouvait tout aussi bien compter sur Jean-Michel Blanquer pour suggérer que certaines familles préféraient acheter des « écrans plats » plutôt que des fournitures scolaires. Mais il est vrai que l’ex-ministre de l’Éducation nationale, lui, s’était contenté de dire une ânerie. Pas d’en faire une loi. C. Ca.

les républicainsallocation de rentrée scolaire
Valeurs Actuelles

Refus d’obtempérer, policier blessé, vol, alcool et cannabis… Déjà condamné 22 fois, le chauffard ressort libre du tribunal

Refus d’obtempérer, vol, alcool, consommation de cannabis… Un chauffard de 36 ans a été présenté jeudi 18 août devant le tribunal correctionnel de Paris. Il lui est notamment reproché d’avoir blessé un policier dans sa fuite sur 1douze kilomètres entre la capitale et le Val-d’Oise, en début de semaine. Par le passé, cet individu a déjà été condamné à vingt-deux reprises. Pourtant, en dépit de ce casier judiciaire particulièrement fourni, il a été remis en liberté dans l’attente de son procès, nous apprend Le Parisien, vendredi 19 août. Cette décision a grandement surpris le parquet et l’avocat du prévenu.

Le chauffard a grillé plusieurs feux rouges

Après une rocambolesque course-poursuite, ce chauffard a été présenté ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris. Toutefois, le trio de magistrats a ordonné sa remise en liberté dans l’attente de son procès, annoncé le 13 septembre. Le trentenaire est suspecté d’avoir, au cours de la nuit du mardi 16 au mercredi 17 août, commis un refus d’obtempérer et blessé un fonctionnaire de police qui s’accrochait à son véhicule en le traînant sur plusieurs mètres, poursuit le quotidien régional. Et cela, au niveau de la porte de Clichy, dans le 17e arrondissement de la capitale.

Dans le détail, il était 2 heures du matin, non loin du palais de justice, lorsque les policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) ont décidé de contrôler un véhicule à bord duquel se trouvaient trois hommes, précise Le Parisien. Le conducteur s’est garé sur le côté, mais en voyant les fonctionnaires de police approcher, il a brusquement redémarré. De ce fait, un gardien de la paix qui s’accrochait à la poignée de la portière du conducteur a été traîné sur plusieurs mètres. Immédiatement, une course-poursuite s’est engagée. Dans sa fuite, le chauffard a grillé plusieurs feux rouges et s’est engagé dans des sens interdits.

Sous l’emprise de l’alcool et de la drogue

En fin de compte, après une folle poursuite qui s’est étendue sur douze kilomètres, la voiture a été stoppée par les fonctionnaires de police non loin de Soisy-sous-Montmorency (Val-d’Oise). Une demi-heure s’était alors écoulée. Ensuite, les trois occupants du véhicule ont été arrêtés puis placés en garde à vue au sein du commissariat du 17e arrondissement. Il s’est avéré que le conducteur était sous l’emprise de l’alcool et de la drogue, indique le site d’actualités.

Dans la voiture de police, bien que menotté, l’individu a aussi réussi à dérober le téléphone portable d’un policier qui n’a été retrouvé que lors de la fouille de la garde à vue. Le trentenaire l’avait caché dans son slip, observe le journal. Tandis que ses deux passagers ont été mis hors de cause, cet homme – aussi père de deux enfants – a expliqué ne pas avoir accepté le contrôle car il avait bu. Employé comme ouvrier d’encadrement pour la société qui assure le nettoyage du métro parisien, il a vingt-deux condamnations sur son casier judiciaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

Известия (RUS)

Две японские компании подписали контракты на покупку СПГ с «Сахалина-2»

Две японские компании заключили контракты на покупку сжиженного природного газа (СПГ) с новым оператором нефтегазового проекта «Сахалин-2». Об этом в субботу, 20 августа, сообщила газета Nikkei со ссылкой на источники.

Укол в иену: зачем Мосбиржа останавливает торги японской валютой ЦБ предпринимает новые шаги для преодоления зависимости от экономик недружественных стран

Речь идет о Tokyo Gas и JERA — совместном предприятии Tokyo Electric Power и Chubu Electric Power. Уточняется, что условия поставок и закупочные цены останутся такими же, как и до изменений в структуре управления проектом.

По данным Министерства экономики, торговли и промышленности, в настоящее время нет японских компаний, планирующих отказаться от продления контракта.

Накануне сообщалось, что японские энергетические и газовые компании в ближайшее время планируют подписать новые контракты на покупку СПГ с проекта «Сахалин-2».

Ранее, 17 августа, стало известно, что ряд японских компаний получил официальное уведомление от России о переводе проекта «Сахалин-2» новому оператору.

Указ президента РФ Владимира Путина о создании общества с ограниченной ответственностью (ООО), которому отойдут права и обязанности компании «Сахалин Энерджи Инвестмент Компани Лтд.» («Сахалин Энерджи»), был обнародован 30 июня.

Отмечалось, что «Сахалин Энерджи» будет передана в собственность РФ с одновременной передачей в безвозмездное пользование новому оператору «Сахалина-2».

На новость о смене оператора нефтегазового проекта японцы отреагировали резко. Большинство из пользователей Сети, комментируя сообщение, назвали шаг Москвы следствием неправильной политики Токио.

При этом Япония заявила о планах сохранить права на участие в «Сахалине-2». Указывалось, что в Токио знают о распоряжении правительства РФ о запрете сделок с долями иностранцев в стратегических компаниях.

Как заявил «Известиям» ведущий эксперт Фонда национальной энергетической безопасности Станислав Митрахович 8 августа, Япония не торопится выходить из российского нефтегазового проекта «Сахалин-2», потому что он обеспечивает почти 9% потребления газа этой страны и является для нее более важным, чем «Сахалин-1».

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France24 - World

Spain's Martin defends European 20km race walk title

Issued on: 20/08/2022 - 10:30

Munich (Germany) (AFP) – Spain's Alvaro Martin retained the 20km race walk title at the European Athletics Championships in Munich on Saturday.

Martin, who previously won the Euro title in Berlin in 2018 but finished fourth at last year's Tokyo Olympics, timed a personal best of 1hr 19min 11sec around the streets of the Bavarian capital in cool conditions.

Sweden's Perseus Karlstrom, twice a bronze medallist at last month's world championships in Oregon, claimed silver in 1:19.23, with another Spaniard, Diego Garcia Carrera, rounding out the podium, a further 0.22sec adrift.

Olympic champion Massino Stano of Italy, the world 35km race walk gold medallist, came in eighth more than two minutes off Martin's pace.

© 2022 AFP

L'Humanité

Énergie. L’Allemagne baisse la TVA, pas la facture de gaz

Actu

Devant la crise énergétique qui menace outre-Rhin, les mesures du gouvernement risquent de peser ostensiblement sur les ménages les plus précaires.

Vadim Kamenka

Face à une inflation galopante et une crise énergétique qui guette, le gouvernement allemand a multiplié les annonces ces derniers jours. La plus récente date de jeudi. À partir du 1er octobre et jusqu’au 31 mars 2024, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur le gaz sera réduite à 7 %, contre 19 % actuellement, la Commission européenne ayant finalement accepté cette baisse réclamée par Berlin. « Nous nous attendons à ce que les entreprises répercutent à 100 % cette baisse sur les clients », a insisté le chancelier Olaf Scholz.

Avec cette mesure, le chef du gouvernement allemand tente de contrebalancer une autre disposition extrêmement impopulaire, prise plus tôt dans la semaine. Son ministre de l’Économie, Robert Habeck, a ainsi informé, le 15 août, la création d’une nouvelle taxe sur le gaz de 2,4 centimes par kilowattheure à partir du 1er octobre pour les particuliers et les entreprises. Le but affiché est « d’éviter une vague de faillites » chez les importateurs de gaz, se défend le gouvernement. Avec la guerre en Ukraine, les sanctions et la baisse des livraisons, ces entreprises se retrouvent avec des pertes conséquentes. Elles doivent désormais acheter ce combustible ailleurs sur le marché afin de remplacer celui non livré par la Russie, à un prix beaucoup plus élevé, tout en étant liées à leurs clients par des contrats de long terme. Le géant Uniper, le premier importateur de gaz russe du pays, a obtenu une aide d’urgence de l’État pour éviter la banqueroute après avoir perdu 12,3 milliards d’euros au premier semestre.

Une hausse de 150 % cet hiver

Face à cette crise énergétique, le chancelier s’est rendu en Norvège et au Canada pour trouver des alternatives au gaz russe. Le gouvernement s’apprêterait également à prolonger les trois dernières centrales nucléaires du pays, censées fermer fin 2022. Selon les divers calculs, le surcoût pourrait s’élever à environ 600 euros par an pour une consommation de 20 000 kWh correspondant à celle d’un foyer moyen avec deux enfants. Rien que cet hiver, avec l’inflation, la facture énergétique augmenterait de 150 %. Initialement, le gouvernement souhaitait exonérer totalement de TVA les ménages, mais la Commission européenne s’y est opposée.

Plusieurs économistes pointent une compensation qui ne profitera pas à tous. Cette baisse de la TVA sur le gaz aidera davantage les ménages les plus riches, leur consommation étant plus importante. Pour tous les autres, cette mesure ne baissera la facture qu’à la marge. Die Linke et plusieurs syndicats promettent d’importantes mobilisations cet automne face à une inflation qui pourrait atteindre les 9 %. À cette crise sociale s’ajoute une potentielle crise politique, Olaf Scholz ayant été entendu ce vendredi par la commission d’enquête parlementaire pour le scandale de fraude fiscale des « Cum-ex Files », révélé en 2017. Les enquêteurs cherchent à savoir si des dirigeants politiques dont le chancelier, à l’époque maire de la ville de Hambourg, ont fait pression sur le fisc municipal afin qu’il renonce à recouvrer des impôts.

Allemagneprix du gazÉnergie
L'Humanité

Cette allégeance qui proscrit tout sens critique

la chronique de francis wurth

Francis Wurtz

Trois faits convergents intervenus ces derniers jours sont suffisamment graves pour qu’il soit utile d’y revenir. Ils ont en commun de contribuer à installer dans le pays un climat d’intolérance en montrant du doigt quiconque exerce son sens critique sur des sujets réputés sensibles. Au nom du « qui ne dit mot consent », ne pas réagir à ce rabougrissement du débat public pourrait être interprété comme une acceptation tacite de cette culture de l’allégeance au « camp » dominant dans chacun des domaines concernés. Parlons donc franchement.

La première de ces « affaires » est celle provoquée par – excusez du peu ! – le garde des Sceaux en personne à propos du désormais fameux projet de résolution de 38 députés de la Nupes, qui condamnait « l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien ». Le ministre, rappelons-le, avait, sur cette base, insidieusement accusé les députés de gauche d’antisémitisme, à l’instar de la pratique honteuse d’un Netanyahou comme de ses successeurs envers quiconque exprime une critique de fond de leur politique discriminatoire à l’égard des Palestiniens. Une chose est de désapprouver l’usage, en l’occurrence, du terme d’apartheid : cela fait partie du débat normal en démocratie, même si, outre Amnesty International ou Human Rights Watch, la très respectée organisation israélienne B’Tselem ou la courageuse journaliste du quotidien israélien « Haaretz » Amira Hass, entre autres, prennent cette notion à leur compte, et que la loi de 2018 sur « l’État-nation du peuple juif » institue officiellement la ségrégation… Ce qui est, en revanche, totalement inadmissible est de proscrire le débat de fond par le chantage à l’antisémitisme ! Tout démocrate devrait s’insurger contre cette dérive ignoble.

La deuxième affaire, également déplorable, est l’entreprise de culpabilisation menée par nombre de commentateurs contre les auteurs du rapport d’Amnesty International (AI) accusant l’armée ukrainienne de mettre des civils en danger, notamment en établissant des bases militaires dans des écoles et des hôpitaux. Si le président Zelensky estime qu’AI tente ainsi « d’amnistier l’État terroriste russe », c’est son affaire. Rien ne devrait, pour autant, altérer le débat : oui, l’Ukraine est l’agressée et la Russie l’agresseur, mais les exactions des troupes russes ne rendent pas caduque la question des pratiques éventuellement condamnables de l’armée de Kiev. La seule question qui vaille est donc de savoir si les preuves apportées par AI sont contestables ou non. Le débat de fond, pas l’allégeance.

Enfin, l’accusation de « reprendre les éléments de langage de Pékin » (de la part du chercheur Antoine Bondaz) lancée contre les rares dirigeants politiques qui ont désigné la visite de Nancy Pelosi à Taïwan en pleine crise interna-tionale par le terme approprié (« provocation ») est, là encore, une façon de troquer le néces-saire débat de fond contre l’injonction à s’aligner sur les positions d’un « camp », en l’occurrence le camp occidental. « Ayez le culte de l’esprit critique ! » conseillait, en grand scientifique, Louis Pasteur. C’est plus vrai que jamais.

chronique de francis wurtz
Valeurs Actuelles

Sur l’île de la Réunion, une femme forcée de dormir dans sa voiture car ses locataires ne paient pas le loyer

Lorsqu’ils sont confrontés à des loyers impayés de la part de leurs locataires, il est fréquent que les propriétaires se sentent démunis. C’est le cas d’une quadragénaire installée sur l’île de La Réunion. Depuis plusieurs mois maintenant, cette dernière – prénommée Anasthasie – est forcée de dormir dans sa voiture, rapporte Le Figaro mercredi 17 août, citant une information recueillie auprès de L’Info.re. Parce que confrontés eux-mêmes à des difficultés financières, ses locataires ne paient plus leur loyer. La propriétaire a décidé de les poursuivre en justice, mais en dépit d’une décision d’expulsion prononcée, ils refusent de quitter les lieux. 

La propriétaire en difficulté financière 

Dans cette affaire, la propriétaire avait obtenu gain de cause en première instance, nous apprend L’Info.re. Après quoi, les locataires – un couple et ses deux enfants – avaient été condamnés à lui rembourser les loyers impayés. Pour libérer la maison, la justice leur avait donné jusqu’au 23 juin. « Le juge a été de bonne foi et a expliqué aux locataires que ma situation [était] plus grave que la leur », s’était alors réjouie Anasthasie. Les locataires, déboutés, avaient réclamé un délai supplémentaire de cinq à huit mois, le temps de trouver un nouveau logement. Parce que la justice leur avait opposé une fin de non-recevoir, la propriétaire s’était attendue à récupérer son logement fin juin, comme prévu. 

Néanmoins, début juillet, ses locataires n’avaient toujours pas quitté la maison. Une situation qui a plongé la quadragénaire dans une grande difficulté. Celle qui a perdu son emploi est en effet forcée de rembourser le crédit de cette même maison tout en finançant les études de son fils, détaillent nos confrères. Sans logement, elle a décidé de dormir dans son véhicule. 

La situation pourrait toutefois être amenée à se clarifier d’ici la fin du mois d’août. En effet, les locataires ont affirmé « mettre tout en œuvre pour quitter les lieux » dans les colonnes de L’Info.re« Nous avons déjà fait en grande partie nos cartons, ainsi que toutes les démarches en notre pouvoir auprès des bailleurs sociaux, ont-ils assuré. Nous sommes en attente d’une décision en notre faveur pour le mois d’août. » S’ils n’avaient toujours pas trouvé de logement d’ici début septembre, Anasthasie serait relogée aux frais de l’Etat. Et cela, jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. 

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Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

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Известия (RUS)

В МИД Португалии выступили против запрета на въезд в ЕС для россиян

Португалия выступает против запрета на выдачу виз россиянам для въезда в страны Евросоюза (ЕС). Об этом в пятницу, 19 августа, сообщил официальный представитель министерства иностранных дел страны газете Eco.

Как с хрустальной визой: запретит ли ЕС выдачу шенгена для россиян Какова реакция Москвы на ограничения некоторых стран объединения

«Португалия считает, что главной целью санкционного режима должна быть российская «военная машина», а не российский народ», — говорится в заявлении.

Кроме того, Португалия намерена принимать участие в обсуждении визовых ограничений против России на неформальной встрече глав МИД ЕС в Праге, которая должна состояться 30–31 августа.

Ранее в этот день министр иностранных дел Литва Габриэлюс Ландсбергис заявил, что республика продолжит выдавать визы гражданам России и Белоруссии только по гуманитарным причинам.

Против запрета на выдачу виз российским туристам выступили Кипр и Греция. На Кипре проживает большая русскоязычная диаспора. Например, около 50 тыс. человек живут в Лимассоле, сказал генеральный секретарь министерства иностранных дел Кипра Корнелиос Корнелиу.

Журнал Politico сообщил, что правительства Греции также придерживаются позиции, что их страна не рассматривает возможность изменения статуса российских виз. Кроме того, ранее, 11 августа, канцлер ФРГ Олаф Шольц отметил, что с трудом представляет себе запрет на выдачу шенгенских виз россиянам.

Депутат Европарламента от Болгарии Елена Йончева также выступила против этой инициативы. В беседе с «Известиями» она выразила мнение, что прекращение всех отношений, в том числе между гражданами, — большая ошибка.

Предложение о запрете выдачи шенгенских виз гражданам России было внесено на обсуждение в ЕС 10 августа.

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L'Humanité

Violentes perquisitions de l’armée israélienne à Ramallah

Actu

Dans les territoires occupés, dans la nuit de mercredi à jeudi, les soldats ont saccagé les locaux d’associations de défense des Palestiniens qu’Israël considère comme « terroristes » et ont saisi du matériel.

Pierre Barbancey

Le 22 octobre dernier, le ministère israélien de la Défense émettait un ordre militaire accusant six ONG palestiniennes (Addameer Prisoner Support and Human Rights Association, Al-Haq, Bisan Center for Research and Development, Defence for Children International-Palestine, Union of Agricultural Work Committees et Union of Palestinian Women’s Committees) d’être affiliées au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), les désignant ainsi comme des « organisations terroristes ». Dans la foulée, les pays européens étaient priés de couper toute relation avec ces associations. Mais Israël a été incapable d’apporter la moindre preuve de ce qu’il avançait. L’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, l’Irlande, l’Italie, les Pays-Bas et la Suède ont d’ailleurs estimé que les éléments avancés par les Israéliens étaient «  insuffisants » et annoncé vouloir continuer à « coopérer » avec ces organisations. Un camouflet pour Tel-Aviv, qui a donc décidé d’imposer sa vérité d’occupant.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’armée israélienne a perquisitionné et fermé les bureaux de sept ONG palestiniennes (les six plus l’organisation Health Work Committees). L’ONG Addameer, qui défend les droits des prisonniers, pour laquelle travaille l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, actuellement incarcéré (lire ci-contre), fait partie de celles qui ont été ciblées.

« Vers 3 heures du matin nous avons commencé à entendre des tirs et des coups à la porte (…). ​​​​​​​ Deux heures plus tard les soldats sont sortis et nous avons découvert qu’ils avaient forcé la porte d’entrée et pénétré dans l’église, puis ils sont entrés dans les locaux d’Al-Haq », a expliqué à l’AFP le révérend Fadi Diab.

« Ce matin, les forces d’occupation israéliennes ont perquisitionné le bureau d’Al-Haq à Ramallah, confisquant des objets et bouclant l’entrée en la recouvrant d’une porte de fer, laissant une ordonnance militaire déclarant l’organisation illégale », a indiqué l’association. Même chose pour Defence for Children International. « Toute activité dans ces bureaux menace la sécurité dans ce secteur, celle des soldats et l’ordre public », était-il écrit sur cette ordonnance. Les soldats israéliens ont saisi du matériel informatique dans les bureaux.

« L’Union européenne continuera de soutenir les organisations de la société civile qui ont un rôle à jouer dans la promotion du droit international, les droits humains et les valeurs démocratiques », a fait savoir, hier, Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. P. B.

Israël-Palestine
France24 - World

The Dieppe Raid: ‘Canada’s single bloodiest day’ of World War II, 80 years on

Issued on: 19/08/2022 - 06:42

Mariamne EVERETT Follow

Canada is one of many overlooked Allied countries that helped turn the tide of World War II from the autumn of 1942 onwards. Although the Canadian-led Dieppe Raid of that year ultimately failed, the Allies reaped important lessons that later helped to ensure the success of the Normandy D-Day landings. FRANCE 24 looks back at the Dieppe Raid, 80 years later.

On August 19, 1942, the Dieppe Raid or Operation Jubilee, as it was codenamed, was launched as Stalin believed that the Western allies were not carrying their fair share of the burden of the war and so demanded that a second front be opened to draw German forces away from Russia. The US, which had just recently joined the war following the Japanese bombing of Pearl Harbour on December 7, 1941, also thought it best to launch and expedite a direct attack on mainland Europe. The British high command, particularly Prime Minister Winston Churchill, was acutely aware of these political pressures. The Dieppe Raid occurred under the auspices of the Combined Operations Headquarters (COHQ), which was responsible for conducting British raiding operations. The COHQ’s objective was to try to capture a port during this raid, hold it for a short period of time and then withdraw quickly.

The major contingent in the raid was composed of soldiers from Canada’s 2nd Infantry Division. Originally, COHQ planners had wanted the British Marine Division to carry out the raid, but political pressure from Canadians at home and several senior Canadian officers in Britain (particularly Lieutenant General Harry Crerar) resulted in the job being offered to Canada. This pressure arose from a belief that the Canadian army stationed in Britain was not playing an active role in winning the war, despite the fact that this army was being purposefully preserved so that it could play a major role in the ultimate Allied invasion of France. Canada would eventually play a crucial part on D-Day as it was assigned one of the five landing beaches. 

Canada’s role in World War II is not generally well known in Western Europe or even by its Allies, the British and Americans. This is despite the fact that Canada declared war on Germany on September 10, 1939, just a week after Britain and far earlier than the US, as an independent nation, rather than as a member of the Commonwealth. Moreover, not only did it have the third-largest Western Allied army, with more than 150,000 soldiers as part of the First Canadian Army, it was the only army during World War II serving overseas that consisted entirely of volunteers. Only in the final days of the war were a handful of soldiers conscripted and saw combat. Canada also had the third-largest air force and navy by the end of the war. 

To take a closer look at the Dieppe Raid, FRANCE 24 spoke to Canadian military historian Mark Zuehlke, who described it as “Canada’s single bloodiest day of the war.” He explains that he wrote the book "Tragedy at Dieppe" to “remember and honour those Canadians who fought and died there, who were badly wounded, or spent the rest of the war in captivity, and even those fewer numbers of soldiers who survived the raid and continued to serve their country in other battles of World War II.”

FRANCE 24: Why was Dieppe, a fishing port on the Normandy coast of northern France, chosen as the location for this raid?

Dieppe was selected due to its proximity [to the UK and in relation to mainland Europe]. It was the only French port close enough to Britain that Allied air forces could provide continuous coverage for the duration of the raid in sufficient strength to disrupt inevitable Luftwaffe efforts to strike the raiding ships. Beyond that, Dieppe had no strategic value. It was a minor port of limited use to the German navy.

Planning of the raid was extensive, but also fatally flawed. The beaches were unsuitable for landing tanks and major forces due to their cobbled nature. German defences were thought to be less than they were and the quality of the German soldiers underestimated. Ultimately the raiders barely got off the beaches and the casualties suffered rendered it the most tragic and bloodiest day for Canada of World War II – 913 Canadians died, 1,946 were taken prisoner. The raid achieved nothing of true worth.

Can you explain the role that the Free French forces played in the raid?

The Free French role in the raid was somewhat limited and confined to the involvement of Free French Commandos. Records are a little muddled on their involvement with some reports saying there were 15 French commandos involved and others say 20. They didn’t land on the beaches in front of Dieppe, but rather on the flanks where the British No. 3 and No. 4 Commandos landed with the mission of eliminating German gun batteries that could fire upon the beach facing Dieppe. Their primary role was to serve as guides and translators during the raid. Had the raid proved more successful, they would have also been tasked with picking up some 14 French resistance figures with the idea of gaining intelligence from them back in the UK. These commandos were the first Free French to fight on native soil since the nation’s surrender in 1940.

Curiously, the Combined Operations Headquarters planners did not make much effort to draw on local French knowledge of German strength, defences, or even the nature of the beaches on which the raiders were going to land.

What was the significance of the Dieppe Raid within the greater context of World War II? Can you explain why and how it helped the Allies ensure that D-Day would be a success? 

The Dieppe raid did not achieve much of real importance to the overall war effort. What we can say is not so much what was learned that helped make Normandy a success but rather what was learned about what not to repeat. Dieppe proved that trying to capture a port facility with a frontal assault was doomed to fail. Hence the decision to land on the beaches of Normandy quite distant from any port facility. Caen was not far away, but its value was relatively limited. Instead, the Allies brought their own floating ports called Mulberries. The remains of some of these can be found at Arromanches where they were deployed.

The failure to adequately research the beaches at Dieppe for their suitability for amphibious landing operations was not lost on the Normandy planners. Extensive study of the beaches was undertaken, as was study of the German defences. There were no real surprises for the Allies when they attacked the beaches on June 6, 1944. Dieppe had been inadequately supported by naval and air force elements. Naval support was limited to a few small destroyers and the Allied air force engaged in what was the largest air battle fought on the Western Front. For Normandy the naval forces were powerful, consisting of battleships, heavy cruisers, multiple destroyers and other ships. Well before the invasion, the Allied air force won virtually total control of the skies overhead and well inland to hamper the German army from reinforcing the beaches or even defending them.

How did Canada help turn the tide of the war from the fall of 1942 onwards? 

The Canadian army, navy and air force played a vital role in bringing about the ultimate victory in 1945. The entire country was also economically and socially dedicated to winning the war. One of the five Normandy invasion beaches (Juno) was given to Canada. From Juno Beach, the Canadians marched up the left flank of the Allied advance—liberating such French cities as Le Havre, Dieppe (the 2nd Division was given this honour), Dunkirk, Calais, and Boulogne. They also liberated Rouen and many other small villages and towns. A good number of these communities have memorials and plaques honouring the Canadian forces who brought freedom to their citizens. From France they continued that left flank advance through Belgium, up through the Netherlands (where Canadians are fondly remembered for relieving the Dutch from starvation suffered during the 1944-1945 Hunger Winter), and were pushing into western Germany when the war ended. A large Canadian contingent also fought from July 1943 through February 1945 in Italy—advancing from Sicily through to just north of Ravenna before being transferred to Northwestern Europe to join the First Canadian Army in liberating the Netherlands.

In all, 1.086 million Canadians served in World War II and 42,042 of these died. Most are buried in Commonwealth War Grave Cemeteries spread across the battlefronts where they fought in Europe. There is such a cemetery outside Dieppe. I think the French in the area of Dieppe, and to some extent through most of Normandy where the Canadians fought up to and including their advance into Belgium on the coast, have some sense of the role Canadian troops played in winning their freedom from German tyranny. But collective memory is a fragile thing and requires each generation ensuring that the generation after them are educated about the events of World War II, and the role Canada played in that great conflict that indelibly changed our world (particularly Europe) forever.

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Valeurs Actuelles

Val-d’Oise : un hélicoptère pour aider les gendarmes à traquer les auteurs de rodéos sauvages

Pour lutter efficacement contre les cambriolages et les atteintes aux biens, les forces de l’ordre ont la possibilité de miser sur les moyens aériens. Désormais, lors de ces opérations, l’accent est également mis sur les rodéos sauvages, en raison de l’ampleur prise par ce phénomène dangereux, rapporte Le Parisien, vendredi 19 août. L’une de ces opérations, fréquentes en période estivale, s’est déroulée la veille dans le Val-d’Oise. Pour l’occasion, les gendarmes de la compagnie de Pontoise, les gendarmes mobiles, les policiers ainsi qu’un hélicoptère de la gendarmerie ont été mobilisés.

27 opérations quotidiennes dans ce département

Qu’il s’agisse de repérer les auteurs de cambriolages ou les individus qui s’adonnent à des rodéos urbains, l’hélicoptère est précieux. « Il peut déceler des choses que le terrain ne voit pas », confie Johnny Charrier, commandant en second du groupement, dans les colonnes du quotidien régional. Aussi, l’appareil a la possibilité de suivre plus aisément des motards en infraction.

Au cours des derniers jours, la lutte contre les rodéos s’est intensifiée à travers l’Hexagone. Maintenant, chaque circonscription de police et compagnie de gendarmerie est forcée d’effectuer trois opérations par jour sur ce thème, d’après les consignes du ministère de l’Intérieur. Dans le détail, 27 sorties sur ce thème se déroulent de manière quotidienne dans le Val-d’Oise, détaillent nos confrères. Et depuis le printemps dernier, 57 deux-roues ont été saisis par les forces de l’ordre dans ce département d’Île-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - World

US court sentences IS group ‘Beatle’ to life for hostage killings

Issued on: 19/08/2022 - 19:11

NEWS WIRES

A member of the notorious Islamic State kidnap-and-murder cell known as the "Beatles" was sentenced to life in prison by a US court on Friday for the deaths of four American hostages in Syria. 

El Shafee Elsheikh, 34, was given eight concurrent life sentences after being convicted in April of hostage-taking, conspiracy to murder US citizens and supporting a terrorist organization.

District Court Judge T.S. Ellis said Elsheikh's conduct "can only be described as horrific, barbaric, brutal, callous and, of course, criminal" as he handed down the sentence in Alexandria, Virginia.

Elsheikh, wearing large glasses, a black face mask and a dark green prison jumpsuit, gave no visible reaction to the sentencing.

The two-week trial of the former British national, which featured emotional testimony from former hostages and parents of the victims, was the most significant prosecution of an IS militant in the United States.

Diane Foley, mother of murdered hostage James Foley, in a statement to the court on Friday addressed Elsheikh, saying "your hate-filled crimes did not win... You have been held accountable for your depravity.

"Love is much stronger than hatred. I pity you Elsheikh for choosing hatred."

At the trial, the jury had deliberated for less than six hours before finding Elsheikh guilty for his role in the deaths of four Americans – journalists Foley and Steven Sotloff and aid workers Peter Kassig and Kayla Mueller.

Elsheikh and another former "Beatle," Alexanda Amon Kotey, were captured by a Kurdish militia in Syria in January 2018 and handed over to US forces in Iraq.

They were flown to the United States in 2020 to face trial.

Gruesome videos of beheadings

Kotey, 38, pleaded guilty in September 2021 and was sentenced to life in prison in April.

Another alleged "Beatle," Aine Davis, 38, has been deported to Britain from Turkey and remanded in custody on terrorism charges.

The fourth "Beatle," executioner Mohammed Emwazi, was killed by a US drone in Syria in 2015.

The hostage-takers, who grew up and were radicalized in London, were nicknamed the "Beatles" by their captives because of their distinctive British accents.

Active in Syria from 2012 to 2015, they are accused of abducting more than two dozen journalists and relief workers from the United States and other countries.

Ten former European and Syrian hostages testified at Elsheikh's trial accusing the "Beatles" of months of brutal treatment including beatings, electric shocks, waterboarding and mock executions.

Foley, Sotloff and Kassig were beheaded by Emwazi, and videos of their deaths were released by IS for propaganda purposes.

Mueller was initially held by the "Beatles" but was later turned over to IS leader Abu Bakr al-Baghdadi, who reportedly raped her repeatedly.

IS announced Mueller's death in February 2015. The group said she was killed in a Jordanian airstrike, a claim disputed by US authorities.

Baghdadi died during a US special forces raid in 2019.

Ahead of Elsheikh's sentencing, British police revealed details on Wednesday of the years-long effort to identify the hostage-takers and bring them to justice.

Richard Smith, the head of London police's counter-terrorism unit, compared it to "putting together very small pieces of a jigsaw" and following a "trail of breadcrumbs."

Elsheikh declined to address the court on Friday but his attorneys said he intended to appeal the verdict on the grounds of "ineffective counsel."

(AFP)

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US jury convicts IS group 'Beatle' in deaths of journalists, aid workers

Suspected British IS group 'Beatle' arrested upon return to UK

US drone strike kills leader of Islamic State group in Syria, Pentagon says

L'Humanité

La Bombonera , la cocotte-minute aux airs de bonbonnière

Actu

Terrain de jeu de Maradona, Riquelme et autres artistes du ballon rond, « la Bombonera » ne connaît aucun rival. Située dans un quartier ultrapopulaire de Buenos Aires, l’antre atypique de Boca Juniors accueille le public le plus chaud de la planète. Visite d’une arène survoltée qui a vu évoluer les plus grands.

Emilio Meslet

Le silence est total. Inhabituel en ce lieu d’ordinaire réputé pour la furia sans pareille qui provient de ses tribunes. D’une fenêtre s’échappe un halo. Une lumière pour saluer le départ de l’étoile la plus brillante ayant foulé cette pelouse. Dans l’obscurité, elle se confond presque avec le ciel étoilé qui domine Buenos Aires endeuillée. Toute la nuit, seule la loge reste allumée, en guise d’hommage. Elle appartenait à Diego Armando Maradona. Le 25 novembre 2020, l’Argentine pleure El Pibe de Oro (le gamin en or), le meilleur joueur de l’histoire. Mais, dans le quartier populaire de la Boca, on le pleure plus fort qu’ailleurs. C’est là, dans le club de Boca Juniors, que le petit meneur de jeu a rendu encore plus fous, entre 1981 et 1982, les supporters les plus bouillants de la planète. C’est là que le prodige, arraché à prix d’or au voisin Argentinos Juniors, a commencé à forger, en 40 matchs et 28 buts, sa légende. C’est dans la mythique Bombonera qu’il a d’abord prouvé que Dieu existait et qu’il avait un ballon rond collé au pied gauche.

Un séisme de 6,4 sur l’échelle de Richter quand le stade rugit

Si Maradona est le plus illustre de la lignée des numéros 10 ayant fait chavirer de bonheur la Bombonera, celui qui y a marqué le tout premier but n’avait, lui, aucun numéro dans le dos. Le 25 mai 1940, Ricardo Alarcon plante deux fois, offrant la victoire aux siens contre San Lorenzo (2-0), lors de l’amical d’inauguration du nouvel écrin de Boca Juniors. Le même attaquant marque aussi, le 2 juin, contre les Newell’s Old Boys (2-0), pour le premier match officiel dans l’enceinte, dont le chantier avait été lancé deux ans plus tôt.

Stades mythiques #1. Le Maracana, dieu des stades et temple du dribble

À deux pas des docks et de l’estuaire du Rio de la Plata, dans le barrio pauvre, marqué à gauche et héritier de l’immigration italienne, la Boca, sort de terre un volcan en éruption aux couleurs bleue et jaune : la Bombonera (la bonbonnière, en français). Cette cathédrale de béton a bien eu deux noms officiels – Camilo-Cichero puis Alberto-J.-Armando –, mais c’est par son surnom qu’elle est connue depuis toujours. Un surnom reçu de l’un de ses architectes, José Luis Delpini, dont l’associé, Viktor Sulcic, venait de se voir offrir une boîte de chocolats avec une forme qui lui rappelaient les premiers dessins du futur jardin de Boca Juniors. Vue du ciel, la Bombonera, limitée dans son expansion par le manque d’espace, ne ressemble à aucun autre stade. Quand tous sont des O, lui a une forme de D, avec trois tribunes arrondies, chacune ayant trois niveaux, et une quatrième ridiculement petite et droite, coincée entre le terrain et la rue. Ce qui n’empêche pas le chaudron, qui n’a quasiment plus bougé depuis les années 1950 et l’installation de l’éclairage, d’accueillir le public le plus chaud du monde.

Un proverbe local dit même que « la Bombonera ne tremble pas, elle palpite »

On parle ici de « la Doce », soit le « douzième homme ». Une expression footballistique éculée qui prend pourtant tout son sens lorsque les 54 000 hinchas – les supporters – du troisième stade d’Argentine se mettent à chanter et danser. Un proverbe local dit même que « la Bombonera ne tremble pas, elle palpite ». Comme un cœur. Parce qu’elle prend vie grâce aux inconditionnels pour qui le foot passe avant tout. Quel joueur pourrait se targuer de ne pas avoir été impressionné par cette clameur latine qui descend des murs de spectateurs aux couleurs « azul y oro », rassasiés au choripan, le sandwich à la saucisse vendu aux abords du stade ? Pas même Romario, immense attaquant brésilien qui a, entre autres, joué au Maracana et au Camp Nou. Pour lui, le stade de Boca est « ce qui se rapproche le plus de l’enfer ». Le grand Pelé assure, de son côté, n’avoir « jamais ressenti de tremblement de terre comme celui-ci ». En 2012, soit quelques décennies après que le 10 de Santos a foulé la pelouse de la Bombonera, un sismologue est venu mesurer les vibrations lors d’une finale de coupe d’Argentine, gagnée contre le Racing (2-1). Quand Santiago Silva ouvre le score d’un superbe lob au-dessus du gardien adverse, des secousses correspondant à un séisme de 6,4 sur l’échelle de Richter sont enregistrées.

Stades mythiques #2. Anfield Road, tu ne marcheras jamais seul !

Quand le public, fumigènes en main, célèbre ses idoles en reprenant en chœur le chant « Dale, dale Boca », la pelouse vibre. Il envoie un message aux adversaires du jour, histoire de leur dire qu’ils ne sont pas ici chez eux. Une ferveur sans égale, y compris en Europe ou au Brésil : le club aux 34 titres nationaux a les meilleurs supporters du globe, selon « France Football ». Des fans si dévoués et jusqu’au-boutistes qu’ils ont même réussi à faire en sorte que Coca-Cola, sponsor de l’équipe, abandonne, à l’intérieur du stade, ses couleurs rouge et blanc, qui leur rappelaient trop celles du rival River Plate.

Un derby argentin qui fleure bon la lutte des classes

Jamais cette cocotte-minute n’est aussi explosive que lors du Superclasico, le derby de la capitale qui ferait passer un OM-PSG pour une finale d’un tournoi de moins de 15 ans. Le moment sportif de l’année au pays de Leo Messi. Boca Juniors contre River Plate. Les pauvres contre les bourgeois. La lutte des classes à la sauce argentine, servie avec un peu de chimichurri et beaucoup de confettis. Pour nombre de hinchas, mieux vaut l’emporter contre les « Millonarios » (les millionnaires, en français) aux 37 championnats gagnés que d’être champions. Et jusqu’ici, le duel, bien qu’équilibré, tourne à l’avantage de Boca, avec 89 victoires contre 83 pour River Plate et 79 nuls. Un derby chaud bouillant, parfois trop, avec des débordements violents – les joueurs de River ont reçu des gaz lacrymos venant des tribunes en 2015 – qui ont conduit les autorités à sévir en interdisant la Bombonera aux rouge et blanc qui voudraient, selon la chanson, « brûler ce taudis ».

Sur le rectangle vert, les Xeneizes (Génois, en référence aux origines italiennes du club) s’émerveillent devant la folie de l’enfant du club et des barrios de Buenos Aires Carlos Tévez, 38 ans, de retour au pays après une grande carrière en Europe. Comme Diego, l’Apache porte le 10 dans le dos et enflamme la Bombonera. Avant lui, le numéro 9 et meilleur buteur de Boca, Martin Palermo, recevait les caviars du 10 Juan Roman Riquelme, élu joueur le plus populaire du club. Car la Bombonera, comme ceux qui la peuplent, aime avant tout le football offensif, le vrai, celui des créateurs, des petits ponts, des dribbles chaloupés et des frappes de loin. Et depuis 1940, elle a été servie.

Des bleus et des rouges… boca juniors-sporting cristal

Champion d’Argentine pour la dix-huitième fois, Boca Juniors en 1971 regarde vers la scène continentale et la prestigieuse Copa Libertadores. En phase de poule, les Xeneizes, portés par le grand arrière gauche Silvio Marzolini, jouent une possible qualification contre les Péruviens du Sporting Cristal, qui les avaient battus à l’aller. Cette fois, le match – l’un des premiers à être retransmis par satellite – a lieu dans la Bonbonnière . La tension est palpable, accentuée par le public de feu. L’équipe de Lima domine et ouvre la marque. Mais les Argentins Coch puis Rojas renversent la vapeur. Après la mi-temps, Boca se fait rejoindre au score par un but de renard signé Gonzales Pajuelo. Puis le match bascule : Roberto Rogel tombe dans la surface de Cristal, sans obtenir de penalty. Rojas s’en prend alors à Mellan, venu ramasser le ballon. Bagarre générale alors que le public hurle : « Frappez, frappez ! » Établissant un record, l’arbitre uruguayen distribue 19 cartons rouges, mais doit attendre la police pour mettre fin à la bagarre. Dans ce qui est peut-être le match le plus violent de l’histoire, trois personnes terminent à l’hôpital, dont l’une avec une commotion cérébrale. Les autres finissent au poste jusqu’au lendemain après-midi, lorsque Orlando de la Torre, joueur du Sporting Cristal, apprend que sa mère est morte d’un arrêt cardiaque en regardant le match à la télévision. 

Stades mythiquesLes séries d'été de l'Humanitéfootball
New York Times - World

Drink Up, Japan Tells Young People. I’ll Pass, Many Reply.

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The country’s tax agency, hoping to reverse the alcohol industry’s pandemic doldrums, is holding a contest to encourage more drinking among the young.

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By Hikari Hida and John Yoon

TOKYO — Among the casualties of the pandemic is one that many young people in Japan say they do not miss: the drinking culture.

Sobriety, they have decided after two years of less socializing and nightcrawling, has its advantages. And that’s why a new message from the Japanese government — drink up! — seems to be putting few in the spirit.

To bolster its ailing alcohol industry, Japan’s National Tax Agency has kicked off a contest inviting those ages 20 to 39 to submit ideas for encouraging people to consume more alcohol. It named the project after the national beverage: “Sake Viva!”

The agency says it hopes to “revitalize the industry” with the contest, whose winner is to be selected in a tournament later this year. But its entreaty is clashing with more than two years of actions by the government, which discouraged alcohol sales at restaurants and bars and put up signs forbidding drinking in parks and in the streets.

With Japan reaching new highs in coronavirus infections, including over 255,000 new cases on Thursday, many young people are wondering why the government is now saying it’s OK to go out and drink.

“The media is announcing record Covid cases, while restaurants are like, don’t talk while eating, wear a mask,” said Chika Kato, a 27-year-old consultant in Tokyo. “But the government is at the same time asking us to go all out and drink.”

“It’s an awkward situation,” she added. “Who do I listen to?”

To some, any official encouragement to drink — pandemic or not — is a bad idea.

“I don’t think it is a good thing to make people who don’t drink, drink,” said Mima Matsumaru, 25, who works in advertising. After using the pandemic as a chance to stop drinking, she said she didn’t miss it very much anyway.

None of the Japanese alcohol makers have signed on to the initiative. But bar owners praised it.

In Ginza, one of Tokyo’s popular nightlife districts, the pubs remained dimly lit and mostly quiet on Thursday night. “I hope this helps Ginza come alive again,” said Kenta Kobayashi, 34, a bartender who has seen a drastic drop in sales since the pandemic began.

On average, people in Japan drank about 20 gallons of alcohol in 2020, down from 26 gallons in 1995, according to government data. The decline has hurt lucrative tax revenues: Levies on alcohol accounted for 1.7 percent of Japan’s tax revenue (about $8 billion) in 2020, down from 3 percent in 2011 and 5 percent in 1980.

In the United States, state and local governments collected $7.7 billion in alcohol taxes, or 0.2 percent of general revenue, in 2019, according to the Urban Institute.

Under the Japan tax agency’s contest, participants may propose new products and designs targeting young people, even sales techniques involving artificial intelligence or the metaverse. As long as submissions are written in Japanese, they may come from anywhere. The winning entry will be commercialized.

The contest’s organizers said that overindulgence was not the goal, adding that people should drink only “the appropriate amount” and take “common sense” measures against contracting the virus. “We are in no way promoting excessive drinking among young people,” said Ryo Tsukamoto, a spokesman for the agency’s alcohol tax division.

But critics worried about unintended consequences. Hidetomi Tanaka, an economist, called the effort an “irresponsible and unorthodox drinking campaign.” About one million Japanese suffer from alcoholism, while about 9.8 million others are potentially addicted, according to research by the Japanese Health Ministry.

Worldwide, the pandemic has brought down alcohol consumption among younger adults. In South Korea, consumption of soju dropped by 14 percent from 2019 to 2020 and beer consumption by 23 percent, leading to the nation’s lowest revenue in alcohol taxes in 10 years. In the United States, the prevalence of binge drinking among young adults surveyed dropped to 26 percent in 2020, after remaining at about 30 percent from 2015 to 2019, a study showed.

Neither country’s government has gone as far as to promote drinking. In France, though, lawmakers once considered promoting wine consumption when wine exports and domestic sales fell off the table in 2004. Included in their recommendations was a program encouraging young people to “educate their tastes.”

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L'Humanité

La Turquie, médiatrice dans la guerre en Ukraine

Actu

Diplomatie Ankara s’est imposée comme la seule puissance capable de dialoguer avec Kiev et Moscou.

Vadim Kamenka

La rencontre qui s’est tenue jeudi entre les présidents Volodymyr Zelensky et Recep Tayyip Erdogan et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à Lviv, en Ukraine, confirme le rôle de la Turquie comme principal médiateur dans la guerre en Ukraine. Depuis l’invasion de cette dernière par la Russie, le 24 février, la Turquie joue un rôle central dans les négociations diplomatiques. De nombreuses rencontres tripartites ont eu lieu à Antalya dans les premiers mois du conflit. Début août, le chef de l’État turc est encore allé évoquer le sujet avec le président russe, Vladimir Poutine, à Sotchi.

Géographiquement, la Turquie dispose d’une place stratégique en partageant des milliers de kilomètres de littoral sur la mer Noire et régit les détroits du Bosphore et des Dardanelles. Ce contrôle permet au président Erdogan de se poser en interlocuteur essentiel. Les bonnes relations diplomatiques et économiques avec Kiev et Moscou ont permis par exemple de débloquer la question cruciale des céréales et de permettre, depuis plusieurs semaines, leur exportation malgré la guerre. Guterres devrait se rendre à Odessa, un des trois ports de la mer Noire utilisés dans le cadre de l’accord d’exportation, et en Turquie, samedi, pour visiter le Centre de coordination conjointe, chargé de superviser cet accord. Entre le 1er et le 18 août, 25 navires ont été autorisés à prendre la mer avec un total de 600 000 tonnes.

Membre de l’otan et partenaire de la russie

« Le conflit ukrainien a contribué à révéler aux yeux du plus grand nombre le rôle que pouvait avoir la Turquie », juge le directeur adjoint de l’Iris, Didier Billion. Sur la question des armes, Ankara vend depuis 2019 à l’Ukraine des drones Bayraktar TB2, qui ont déjà été utilisés à l’occasion des conflits en Syrie, en Éthiopie, en Libye et dans le Haut-Karabakh. Le fabricant, Baykar Makina, espère même implanter une usine sur place. «  Nous considérons l’Ukraine comme notre partenaire stratégique », a expliqué son dirigeant, Selçuk Bayraktar, gendre du président Erdogan. Les forces armées ukrainiennes en ont commandé 6 en 2019, puis 24 en 2021. Selon le ministre de la Défense ukrainien, Kiev a reçu 50 drones TB2 depuis le début du conflit contre la Russie.

Plus surprenant de la part d’un membre de l’Otan, la Turquie a également un partenariat stratégique de sécurité avec la Russie. En 2017, elle a signé un contrat pour la livraison des systèmes russes de défense antiaérienne S-400, qui sont arrivés à partir de 2019, provoquant une véritable crise diplomatique avec les États-Unis et l’Otan. Washington, premier fournisseur d’armes à Ankara, a même suspendu les livraisons de F-35 initialement commandés. Des tensions avaient ressurgi à l’occasion de la guerre dans le Haut-Karabakh, en 2020, entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, la Turquie ayant soutenu Bakou.

L’administration Biden a finalement accepté que la Turquie redevienne un allié. Au sommet de l’Otan en juin, le président américain s’est montré favorable à la livraison des avions si la Turquie ne bloquait pas l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’Otan. En début de semaine, une délégation turque a été accueillie aux États-Unis pour en discuter. Au même moment, le journal russe Kommersant a révélé ­qu’Erdogan aurait signé pour la livraison d’un deuxième stock de S-400.

Cette réussite diplomatique permet aussi à Erdogan de redorer son image au niveau national et de relancer son économie au plus mal (175 % d’inflation en un an), à quelques mois de la présidentielle.

turquieGuerre en UkraineRussie
L'Humanité

La France dans la ligne de nage de Paris 2024

Actu

Natation. Treize médailles lors des championnats d’Europe de natation à Rome, dont trois en or, l’équipe de France se place à deux ans des JO. Après les huit médailles des Mondiaux la délégation tricolore a confirmé son renouveau.

Éric Serres

Alors que le 4x200 m tricolore avait débloqué le compteur le premier jour de la compétition jeudi 11 août dans le bassin en plein air du Foro Italico avec une médaille de bronze, le rendez-vous européen s’est achevé en beauté pour le clan français avec de l’argent en 4x100 m quatre nages hommes. Yohann Ndoye-Brouard, Antoine Viquerat, Clément Secchi et Maxime Grousset ont passé presque toute la course dans le sillage des Italiens, champions d’Europe qui ont établi un nouveau record des Championnats d’Europe en 3’28’’46. Une ultime médaille d’argent après celle décrochée sur la même distance quelques instants plus tôt. Pauline Mahieu, Charlotte Bonnet, Marie Wattel et Beryl Gastaldello améliorant à l’occasion le record de France de plus de trois secondes pour prendre la deuxième place derrière la Suède.

Ces performances des relais symbolisent, s’il le fallait, le renouveau de la natation française. C’est le meilleur bilan total depuis l’édition 2010 à Budapest. « C’est bien, c’est solide. Je pense que les résultats sont bons et on est heureux des progrès qui ont été faits. » a estimé le Néerlandais Jacco Verhaeren, directeur des équipes de France et principal responsable de ce renouveau.

« J’étais assez inquiet après les championnats du monde car nous avions une préparation très courte avant Rome. Tous les nageurs ont connu un début de compétition assez difficile, ils appréhendaient de ne pas retrouver leur meilleur niveau car ils se sentaient fatigués après les mondiaux. Mais ils se sont vite remobilisés. Dans l’ensemble, tous sont satisfaits de leurs résultats. Ils ont tous retrouvé leur niveau, même s’il y a eu des exceptions et des surprises comme Yohann Ndoye Brouard. » s’est réjoui Michel Chrétien, entraîneur de l’Institut national du sport et de la performance (INSEP).

Yohann Ndoye-Brouard, justement, aura été le nageur français de cette semaine romaine et notamment lors de l’ultime journée. Juste avant sa contribution à la médaille d’argent sur le relais 4x100 m quatre nages, le nageur d’Annecy avait pris la troisième place du 100 m dos. Mais surtout, il avait été titré sur 200 m dos le samedi 13 août -1’55’’62- grâce à une excellente dernière longueur. Ce chrono lui avait permis d’améliorer son propre record de France de la distance : « Cette victoire conforte mon idée que c’est sur 200 m dos que je vais pouvoir faire des podiums plus tard. Je montre que je peux monter sur la boîte des Jeux. Si je m’améliore encore, je pense pouvoir rivaliser avec les meilleurs mondiaux. »

Quoi qu’il en soit, en l’absence de son nouveau fer de lance Léon Marchand ou des anciens Mélanie Hénique et Florent Manaudou, si le bilan est plus qu’honnête, la France ne termine toutefois qu’à la sixième place au tableau des médailles, loin derrière l’Italie, qui conclut son Euro à domicile avec 35 médailles, un record dans son histoire.

À deux ans des Jeux Olympiques de Paris, l’espoir malgré tout d’un avenir radieux est bien là : « On est sur la route. L’année précédant les Jeux olympiques, si on veut réussir, il faudra être dans les huit meilleurs aux Mondiaux. Aux championnats du monde de l’année prochaine, il faudra confirmer. À l’INSEP, nous avons un groupe de nageurs qui sont déjà pour la plupart qualifiés. Nous allons donc devoir entretenir cette motivation et cette envie de progresser. » termine l’entraîneur de l’INSEP.

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New York Times - World

The Bloody Uprising Against the Taliban Led by One of Their Own

The Great Read

In northern Afghanistan, hundreds of Shiite Muslims joined an uprising led by a former Taliban commander. Times journalists spent time with the rebels massed to defend themselves.

Earlier this year, Mawlawi Mahdi Mujahid seized control of a district in northern Afghanistan — prompting Taliban forces to amass along its borders.Credit...

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By Christina Goldbaum and Najim Rahim

Photographs by Kiana Hayeri

BALKH AAB, Afghanistan — The rumbling of engines echoed across the valley at dusk, as scores of men with mismatched camouflage and mud-caked Kalashnikovs descended into the town in northern Afghanistan.

Many had driven hours down the snow-capped mountains to reach the town and join forces with Mawlawi Mahdi Mujahid, a former Shiite commander within the mostly Sunni Taliban who had recently renounced the new Taliban government and seized control of this district.

For months, the Taliban had tried to bring him back into their fold, wary of his growing clout among some Afghan Shiites eager to rebel against a movement that persecuted them for decades. Now, Taliban forces were massing around the district he controlled — and Mahdi and his men were readying to fight.

“If the Taliban do not want an inclusive government, if they do not give rights to Shiites and to women, then we will never be able to have peace in Afghanistan,” said one fighter, Sayed Qasim, 70. “As long as we have blood in our body we will fight.”

The clashes in Sar-i-Pul Province in June were the latest in a conflict brewing across northern Afghanistan in which a smattering of armed factions have been challenging the heavy hand of the Taliban government — a harsh reminder that Afghanistan has not yet escaped the cycles of violence and bloodshed that defined the country for the past 40 years.

We visited the rebels in Sar-i-Pul in June, getting a rare glimpse into one of these armed groups that, though limited and relatively small, has defied Taliban rule. Interviews with Mahdi, his fighters and villagers paint a portrait of a resistance driven by the grievances of minorities living under an authoritarian government, and by the tortured mind-set of Afghan men who have known only war and are determined to fight.

Taliban officials have sought to play down any uprising in order to maintain an image of popular support and of providing peace and security to the country. And it is unlikely that any of the eight or so resistance groups that have emerged so far can pose a legitimate threat to the Taliban’s control of the country. The ragtag militias are ill-equipped and underfunded and have been unable to attract backing from any major foreign power.

Still, the Taliban, intent on stamping out any vestige of dissent, have been consistently brutal. The new government has flooded resistance strongholds with thousands of soldiers who have committed summary executions of captured fighters and tortured residents they believe support the armed opposition, according to Human Rights Watch and Amnesty International.

The crackdown is the latest sign that much like their first regime, the new government relies on force and intimidation to crush any form of dissent. But the brutal tactics risk alienating Afghans already on edge because of the country’s collapsed economy and a return to the Taliban’s hard-line Islamist rule.

The Embers of an Uprising

Early one morning in June, Mahdi gathered a handful of advisers in his home in the center of Balkh Aab and peered out the dirtied window. Outside, the town seemed to buzz with nervous anticipation. Dozens of armed men milled along the muddied main drag, drinking tea and smoking cigarettes as they waited on their marching orders.

Two weeks earlier, Mahdi had seized control of this untamed slice of northern Afghanistan — prompting Taliban forces to mass along its borders. Now a Taliban offensive seemed imminent and the brisk mountain air carried a palpable sense of unease. Most of the district’s 40,000 residents were Hazaras, an ethnic minority of predominantly Shiite Muslims whom the Taliban consider heretics and massacred by the thousands during their first rule.

The 33-year-old rebel leader had grown up in a village not far from here and joined the Taliban after a stint in prison where he found brotherhood among the Talib prisoners who railed against the corruption of the former government. A rare Hazara member of the southern Pashtun movement, the Taliban showcased Mahdi in propaganda videos as proof of the movement’s inclusivity — a move most saw as little more than a publicity stunt.

But after the Taliban seized power, Mahdi fell out with the new rulers. Most locals say he defected because of a dispute with the Taliban over revenue from Balkh Aab’s lucrative coal mines. By his own telling, Mahdi left the movement in protest, disillusioned with how the insurgents-turned-rulers treated Hazaras.

“After the Islamic Emirate came to power, the Hazaras have suffered the most,” he said in an interview in Balkh Aab. Hazaras “cannot spend their entire lives like this, whether or not they want to now, one day the people will stand against the Islamic Emirate,” he added.

For many residents, Mahdi’s motives didn’t seem to matter. Hundreds of Shiite men eager to take up arms against the Taliban flocked to his new resistance militia in the spring. They were a mix of former policemen, soldiers and veterans of the Fatemiyoun forces, an Iranian-backed militia that fought in Iraq and Syria. To them, his defection offered a rallying cry — proof that no Hazara, even one who had fought on the Taliban’s behalf, would ever be accepted in a country under their control.

Reporting From Afghanistan

“The Taliban must recognize Shiite and Hazara, and participate in the system,” said Mohammad Jawid, 27, who joined Mahdi’s militia this spring. “Otherwise we are here and we will fight for our rights.”

Mr. Jawid huddled among dozens of Mahdi’s men in a small concrete building perched on the edge of the Qom Kotal mountain at the district’s northern flank. The men had slept in shallow caves desperate for any protection from the bitter cold winds and wet pounding of snow.

Inside the building, dozens of men sat on the floor, their weapons sat stacked in the corner and the smell of smoke from a bonfire outside filled the room. Many of the rebels were in their 60s and 70s, with deep creases etched into their brows and ammo belts wrapped around their waist. They had spent their lives fighting first the Soviets and then the Taliban, watching as men like Mahdi switched from enemy to ally, then enemy and ally yet again.

“Do we have rights? Are we not Afghan? For how long can we live like this?” one man shouted from the doorway, as if to rally the cold, shivering militants. “If the fight starts in Balkh Aab, then there will be a fight in Afghanistan!”

Later that night along the district’s southern border, some of Mahdi’s advisers gathered at a rebel safe house on the shores of one of the district’s many rivers. One of the advisers, who, fearing retribution, preferred to go by his surname, Rezayee, arrived on a motorcycle and changed out of his military fatigues into the traditional Afghan salwar kameez.

Sitting on a floor cushion, he smiled and asked us: “So, do you have any advice on how to start a war?”

The Battle for Balkh Aab

For all of his impassioned talk of Shiite rights and an enduring stronghold of resistance, Mahdi’s opponent was a weathered insurgent group that would soon apply the full brunt of their decades fighting a global superpower on Mahdi’s ragtag team of men — with gruesome results.

The Taliban launched their offensive in late June, sending thousands of troops through the knee-high snow and jagged peaks to Mahdi’s stronghold on the Qom Kotal mountain. As they opened fire on their positions across the escarpment, helicopters repurposed from the Western-backed government and packed with armed Taliban soldiers orbited overhead. Their tan and green camouflage cut across the pale gray sky as the bone-rattling sound of their rotor blades mixed with the crescendo of automatic fire.

The high-pitched shrieks and heavy thuds of rockets echoed across the mountain and into the valleys below throughout the night, striking terror into the nearby villages. Thousands of residents — once more trapped in a conflict they wanted no part in — loaded the few loaves of bread, water and blankets they had onto the backs of donkeys and began the hourslong walk to safety into nearby mountains, where they listened to the depressingly familiar soundtrack of war.

“The people were hungry and thirsty and the children were crying — we did not know what would happen,” said Reza, 27, a resident who fled.

Despite being outgunned and outmanned, the rebels thought their knowledge of their district’s terrain would give them the upper hand. The area is a labyrinth of mountains and canyons that rise out of the earth as if to swallow any invading force. Entering the district center requires navigating a maze of roads often made impassable by boulders, flash floods and snowstorms that pound the mountains with ice year-round.

But the Taliban found two residents to help them navigate the little-known footpaths into the center of the district, outflanking Mahdi’s forces as he concentrated his ragtag group of fighters at Qom Kotal, according to rebel fighters, residents and a Taliban official.

As dawn broke the following morning, Mahdi’s men found the farms and riverbeds surrounding the district center crawling with Taliban soldiers. They opened fire on the unsuspecting rebels who had destroyed the main roads into the town days earlier — a futile attempt to keep the Taliban forces at bay.

For two days, the town was engulfed in running gun battles between the Taliban and Mahid’s men. Shops that lined its main thoroughfare burned. Mud brick homes and at least one Shiite shrine were transformed into defensive positions. As the fighting raged, the Taliban repaired the destroyed roads and sent a convoy of armored vehicles to hold the territory they seized.

In the twilight hours of the Battle for Balkh Aab, the Taliban turned to one of their tried and true weapons — a suicide bomber — to try to flush the last remaining rebel holdouts from the town. The rebels had taken position in one of the homes along the main drag, its metal gate peppered with pockmarks from the fighting. Shell casings littered the surrounding wheat fields, waiting to be discovered by farmers desperate to return to their harvests.

In a lull between bursts of fire, the suicide bomber approached the rebels on foot. But before he could reach their position, Mahdi’s men opened fire and he detonated. The only casualty was the bomber and a donkey who had wandered into the frontline.

Still, the last of Mahdi’s men were surrounded by Taliban soldiers. No rebel reinforcements were on the way. Their only options were to surrender, and face what felt like certain death, or retreat. Either way, the uprising was over.

The Aftermath

After the fighting subsided, an eerie quiet fell over the district. Many of the villagers refused to return home from the mountainside, terrified the Taliban would exact revenge on them. The few who did return walked into scenes of carnage.

Dozens of bloodied bodies of Mahdi’s fighters and Taliban soldiers lay strewn across gardens, farmland and dirt roads in the district center, according to interviews with nearly a dozen locals and a local Taliban official.

A 65-year-old man had been killed after he went to collect the body of his son, a militant with Mahdi who was fatally wounded in the fighting. Both of their bodies were thrown in an open pit in the district center. Nearby, the blood from the donkey killed by the Taliban suicide bomber splattered the ground.

One resident of Takshar village near the district center barely looked up as he returned home, he said, terrified of making eye contact with the hundreds of Taliban soldiers standing idly on the road. He asked not to be named, out of fear of Taliban retribution.

As he reached his front gate, the man froze: Lying on the ground were the bodies of three of his male relatives who had stayed behind to guard their home against looters, he said. The man grabbed a shovel and dragged their bullet-ridden and bloodied bodies into shallow graves.

On his way back to the mountains, the Takshar resident stumbled upon four more bodies in a nearby alley, he said. Three looked like Mahdi’s fighters, but he recognized the fourth as an old homeless man, Noor Ahmad, known by the nickname Noorak. He stood there for a moment, torn between the urge to bury them, too, and fear of staying too long around the Taliban.

He decided to drag the bodies under the shade of the tree — at least there they would not rot as quickly there, he thought.

After the fighting ended, Mahdi and dozens of his men escaped into the mountains, eluding the Taliban’s helicopters, Humvees and troops. Twenty-five of his men were killed in the fighting, according to his adviser, Rezayee, while hundreds of others hid their weapons and melted back into their villages.

“The war is not over,” Rezayee said in a phone interview two weeks after the battle. “We promise that this is not the end.”

But the fight did not last long.

This week, Taliban security forces recognized Mahdi — his face clean shaven in an attempted disguise — trying to flee across the border into Iran, according to Inayatullah Khwarazmi, the spokesman for the Taliban’s Ministry of Defense, and one of Mahdi’s advisers.

The spokesman said the Taliban killed him. The adviser said the remaining rebels were on the run.

Mahdi’s uprising was over.

Christina Goldbaum reported from Balkh Aab, Afghanistan, and Najim Rahim from Houston. Kiana Hayeri contributed reporting from Balkh Aab, and Safiullah Padshah from Kabul.

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France24 - Monde

Tennis: Garcia plane à Cincinnati, Medvedev monte en puissance

Publié le : 20/08/2022 - 12:10

Cincinnati (Etats-Unis) (AFP) – La belle aventure continue à Cincinnati pour Caroline Garcia, 35e mondiale, qui s'est brillamment qualifiée pour les demi-finales aux dépens de l'Américaine Jessica Pegula (8e), vendredi, le N.1 mondial Daniil Medvedev en faisant autant, de façon convaincante, chez les hommes.

La Française de 28 ans vit un bien bel été. La voilà à deux victoires d'un troisième trophée cette saison après ceux soulevés en juin à Bad Homburg et en juillet à Varsovie, où elle avait eu au passage le scalp de la N.1 mondiale Iga Swiatek.

Sur les dix dernières semaines, elle cumule 24 victoires. Personne ne fait mieux actuellement sur le circuit.

De quoi renouer avec son meilleur niveau, atteint en 2017, lorsqu'elle avait remporté deux WTA 1000 d'affilée à Wuhan et Pékin, avant d'atteindre les demi-finales du Masters à Singapour.

"Je ne sais pas si je joue comme une Top 10. Je m'en fiche un peu à vrai dire. Je suis surtout contente d'être tête de série pour l'US Open, juste pour m'entraîner sur de bons courts", a souri celle qui réintègrera en effet le Top 30, avant le rendez-vous de Flushing Meadows (29 août-11 septembre) où elle n'a jamais dépassé le 3e tour.

Issue des qualifications à Cincy, elle a été intraitable face à Pegula, s'imposant 6-1, 7-5 en seulement 1h13. Comme elle l'avait été face à la N.3 mondiale Maria Sakkari au 2e tour et à la Belge Elise Mertens (33e) en 8e.

"Très solide"

Très agressive, efficace au retour (59% des points gagnés), Garcia a été imprenable au premier set, remporté en 28 minutes.

La seconde manche fut plus serrée. Au 11e jeu, Garcia a lâché de puissants retours sur deuxièmes balles adverses, qui ont poussé à la faute Pegula. Break en poche, elle a ensuite conclu l'affaire sur son service.

"J'ai joué un très bon match, très solide. Je suis restée très agressive du début à la fin. Jess est une combattante. Certains rallyes étaient très rapides, il fallait être prête. J'ai très bien fait les choses", s'est-elle félicitée.

La Française, qui n'avait plus atteint le dernier carré d'un WTA 1000 depuis quatre ans (défaite à Madrid contre Kiki Bertens), s'attend à "un gros défi" contre Aryna Sabalenka, qui a écarté 6-4, 7-6 (7/1) la Chinoise Shuai Zhang (44e).

"C'est une joueuse très agressive. Nous avons un peu la même arme dans notre jeu. Elle est dans le top 10 depuis un bon moment, elle s'en sort toujours bien dans les grands événements", a décrypté la Française, menée deux victoires à une dans leurs confrontations.

L'autre demi-finale opposera l'Américaine Madison Keys (24e) à la Tchèque Petra Kvitova (28e).

Défense de fer

Chez les hommes, Daniil Medvedev, vainqueur en 2019, s'est lui qualifié, en battant 7-6 (7/1), 6-3 l'Américain Taylor Fritz (13e), qui avait triomphé au Masters 1000 d'Indian Wells.

Privé de Wimbledon en raison de sa nationalité, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine, le N.1 mondial avait réussi sa rentrée il y a deux semaines en s'imposant à Los Cabos, mais avait ensuite chuté en 8e à Montréal face à l'Australien Nick Kyrgios.

A dix jours de l'US Open, où il défendra son titre, le Russe monte en puissance. Et cela s'est vu contre Fritz.

Après avoir d'abord dû effacer six balles de break, dont trois étaient des balles de set, grâce à sa défense de fer, il a empoché le premier set au tie-break.

Dans la seconde manche, il a redoublé d'agressivité (18 aces, 30 coups gagnants). Breaké d'entrée, Fritz n'a jamais su revenir dans la rencontre.

"Je suis content de mon tennis. Si je peux continuer à jouer de cette façon et surtout élever mon niveau pendant le match, je peux battre n'importe qui", a prévenu Medvedev.

Il retrouvera le Grec Stefanos Tsitsipas, contre lequel il mène 7 victoires à 2, et qui a difficilement vaincu 7-6 (7/5), 5-7, 6-3 l'Américain John Isner (50e).

L'autre demi-finale opposera le surprenant Croate Borna Coric (152e), tombeur 6-4, 6-4 de Felix Auger-Aliassime, après avoir sorti Rafael Nadal au 2e tour, au Britannique Cameron Norrie (11e) venu à bout 7-6 (7/4), 6-7 (4/7), 6-4 de l'Espagnol Carlos Alcaraz (4e).

© 2022 AFP

Известия (RUS)

NASA выбрало потенциальные районы для высадки астронавтов на Луну

Национальное управление по аэронавтике и исследованию космического пространства (NASA) США выбрало 13 возможных районов для будущей высадки астронавтов на Луну в рамках программы Artemis («Артемида»). Об этом говорится в распространенном 19 августа заявлении ведомства.

Высокоширотная автономия: какой будет российская орбитальная станция Макет показали в павильоне «Роскосмоса» на форуме «Армия-2022»

Все районы расположены около Южного полюса Луны. В их число вошли в том числе кромка кратера Фаустини, возвышенность у кратера Шеклтон, несколько мест на кромке кратера Де Герлах, кратер Малаперт, несколько мест на кромке кратера Нобиле и ряд других мест.

NASA заявило, что в каждом районе есть целый ряд потенциальных мест для высадки астронавтов в рамках третьего этапа программы «Артемида», который станет первой миссией, в ходе которой экипаж высадится на поверхность Луны.

«В числе астронавтов будет первая женщина, которая ступит на поверхность Луны», — сообщило NASA.

В ведомстве добавили, что выбор конкретного места посадки будет зависеть от стартового окна. Поэтому решение будет принято после того, как будут определены окончательные сроки полета.

20 июля NASA назвало предварительные даты запуска миссии лунной программы под названием «Артемида». Первый непилотируемый полет космического корабля Orion к Луне посредством ракеты-носителя Space Launch System (SLS) состоится уже в конце августа – начале сентября 2022 года.

В марте NASA сообщило, что планирует высадить первую женщину на Луну в ближайшие 10 лет.

Лунная программа «Артемида» предусматривает три полета к спутнику Земли, на третьем этапе планируется высадка людей. Цель миссии — высадка людей на Луне с помощью космического корабля «Орион». NASA намерена завершить программу к 2025 году, но не исключает возможных задержек или переносов.

В настоящий момент существует разработанное США «Соглашение Артемиды», которое является международной программой освоения Луны. 20 подписавших документ стран устанавливают стандарт международного сотрудничества в космическом пространстве.

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France24 - Monde

L1: retrouvailles à Lille pour Galtier et le PSG, Payet dans le flou

Publié le : 20/08/2022 - 11:50Modifié le : 20/08/2022 - 11:49

Paris (AFP) – Les deux derniers champions de France, Lille et le Paris SG, s'affrontent dimanche avec le retour de l'entraîneur Christophe Galtier pour la 3e journée de Ligue 1, marquée samedi par d'autres retrouvailles, celles du Marseillais Dimitri Payet avec Nantes, club de ses débuts.

Le choc: Lille-PSG

Déjà seul leader de L1 après deux journées et dix buts marqués, le PSG s'avance vers son premier test de la saison, contre des Lillois qui l'avaient privé du titre national en 2021.

Pour Christophe Galtier, le retour au stade Pierre-Mauroy dimanche (20h45) ravivera quelques jolis souvenirs, comme cette improbable victoire 5-1 de ses Dogues face aux Parisiens en avril 2019.

Mais dimanche, le défi N.1 du coach parisien sera celui de la réconciliation entre Neymar et Kylian Mbappé, dont la première de la saison côte-à-côte, samedi contre Montpellier (5-2), a interrogé, entre gestes d'agacement du Français et incompréhension sur le choix du tireur de penalty.

"Il n'y a aucun malaise, c'est un épiphénomène", a évacué Galtier en conférence de presse vendredi, promettant que les différends avaient été "aplanis" dès le lendemain de la rencontre.

Avec quatre points en deux rencontres, Lille entame de son côté la saison 2022-2023 un peu mieux que la précédente, terminée au 10e rang. Les joueurs de Paulo Fonseca ont notamment impressionné contre Auxerre en ouverture (4-1).

Ils recevront aussi un autre "ancien" de la maison, le Portugais Renato Sanches, à peine transféré au PSG et déjà buteur contre Montpellier.

Le joueur: Payet, l'incertitude

Quel rôle aura Dimitri Payet dans le système d'Igor Tudor à Marseille cette saison ? Le capitaine olympien (35 ans) vient d'enchaîner deux rencontres démarrées sur le banc des remplaçants, une place inimaginable pour lui sous le mandat de l'ancien technicien Jorge Sampaoli.

"Il y a d'autres joueurs importants sur le banc. Je suis un coach chanceux puisque j'ai un banc important. Mais ça ne veut pas dire que certains ne joueront pas le prochain match", a tenté d'expliquer le coach croate au micro de Prime Video dimanche.

Mais à Brest (1-1), dimanche dernier, Payet n'a joué qu'une vingtaine de minutes, après un petit quart d'heure contre Reims (4-1). A son entrée, le Réunionnais a même décliné le brassard de capitaine que lui tendait Mattéo Guendouzi.

Sa présence au coup d'envoi contre son ancien club de Nantes, samedi (21h00), sera donc l'un des enjeux de la rencontre, alors que les Canaris ont eux débuté la saison sur deux matches nuls.

Le chiffre: Monaco, 7 matches sans cage inviolée

L'AS Monaco dispute samedi (17h00) contre Lens son 5e match de la saison, déjà, après son élimination au troisième tour qualificatif de la Ligue des champions contre le PSV Eindhoven.

Et jusqu'à présent, les hommes de Philippe Clement ne sont toujours pas parvenus à garder leurs cages inviolées, un constat valable depuis la 35e journée de la saison précédente et une victoire 2-0 contre Angers. Soit sept matches d'affilée sans "clean sheet" toutes compétitions confondues.

Certes, les partenaires de Wissam Ben Yedder impressionnent offensivement, avec au moins un but inscrit sur les quinze dernières rencontres et quatre points marqués en deux journées. Mais les Monégasques plient trop souvent mentalement, à l'image du carton rouge reçu par Youssouf Fofana la semaine passée face à Rennes (1-1), un match à l'issue duquel Clement a tout de même souligné la "solidarité exceptionnelle" de son effectif.

Face à Lens (4 points également), l'ASM a ciblé l'homme en forme des Sang et Or: il s'agit de Florian Sotoca, auteur d'un triplé contre Brest le 7 août (3-2).

Programme (en heure de Paris, GMT+2):

Vendredi:

Lyon - Troyes 4-1

Samedi:

(17h00) Monaco - Lens

(21h00) Marseille - Nantes

Dimanche:

(13h00) Strasbourg - Reims

(15h00) Montpellier - Auxerre

Toulouse - Lorient

Angers - Brest

Clermont - Nice

(17h05) Rennes - AC Ajaccio

(20h45) Lille - Paris SG

© 2022 AFP

New York Times - World

‘I Have Nothing Left’: Flooding Adds to Afghanistan’s Crises

Widespread flash floods have left more than 40 dead and 100 others injured in recent days, battering a country already reeling from an economic crisis, terrorist attacks and other natural disasters.

Flash floods in Tahi Qamar village have flattened an entire area, washing away houses and trees. Half of the village remains submerged.Credit...

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By Yaqoob Akbary and Christina Goldbaum

Photographs by Kiana Hayeri

SHINWARI, Afghanistan — As heavy rains poured down on his village in eastern Afghanistan around 11 a.m. on Monday morning, Meya, a 57-year-old farmer, gathered his wife and daughters and rushed from their small home toward the safety of the mountains. Looking back, he saw a thunderous wave of water tearing through the village — and his wife being swept away in the storm.

“At that moment I completely lost control,” said Meya, who goes by one name.

Days later, as he and his neighbors salvaged what they could from the wreckage, Meya stared at his destroyed village in dismay. His wife had drowned. His house was destroyed. His two cows and three goats were killed. His jewelry and all of his cash — around $400 — were washed away in the flood.

Over the past week, flash floods across eastern, central and southern Afghanistan have killed at least 43 people and injured 106 more, according to Mohammad Nasim Haqqani, a spokesman for Afghanistan’s Ministry of Disaster Management.

The floods’ toll, local officials say, is likely to rise as more bodies are discovered. Around 790 homes have been damaged or destroyed in the flooding, which has affected nearly 4,000 families, according to the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs.

The flooding offered the latest blow to Afghanistan, which has been seized by an economic collapse and a spate of natural disasters and deadly terrorist attacks in recent months.

Around half the country’s 39 million people are facing life-threatening food insecurity, according to the United Nations. An earthquake in June in eastern Afghanistan killed around 1,000 people and destroyed the homes of thousands more. The latest terrorist attack — on a mosque in the capital, Kabul, on Wednesday — killed at least 21 people and wounded 33 others, officials said.

The back-to-back crises have tested the Taliban’s ability to provide security and badly needed emergency assistance even as their government slides further into pariah state status. The Taliban’s decision to close girls’ secondary schools indefinitely in March, and the public revelation earlier this month that the Taliban had been sheltering Al Qaeda’s leader in Kabul, have increasingly alienated the country from Western donors despite the worsening humanitarian crisis.

For millions of Afghans, the recent devastation has also underscored how even after the end of 20 years of war, a respite that many had hoped for remains out of reach.

Reporting From Afghanistan

On Wednesday morning, dozens of families gathered in Tai Qamari village, in the eastern province of Parwan, to salvage what they could from the flooding wreckage. Dozens of cattle — crucial assets for farmers here — had been washed away in the flood, along with the two bridges connecting the village to surrounding towns.

The wells that provided water to residents were filled with mud. In the courtyard of one destroyed home, apricots and berries — once a family’s garden — stuck out from the muddied earth. One woman in a blue head scarf had just returned from a neighboring village where she had gone to borrow some clothes for her children. Looking at the wreckage, she began to cry.

“My nerves are broken, my whole being is destroyed,” said the woman, who declined to provide her name.

At a mosque nearby, Hashmatullah Ghanizada, 24, gathered with dozens of others from the village to mourn the dead. Moments before floods swept through his village on Monday morning, Mr. Ghanizada had been unloading bricks from his truck — part of a project to expand his small home — when it began to rain heavily. Soon he heard the thunderous sound of a flash flood tearing into the valley.

He joined dozens of families that scurried up a nearby mountain for safety, he said. Once the flood water subsided, he and many of his neighbors returned to the village to collect whatever belongings — important documents, money, gold — they could.

That’s when another flash flood struck.

“I saw two people disappearing in the flood, one was a woman and the other was a boy,” Mr. Ghanizada said. “We could not have done anything else to save them. Within seconds they were gone.”

For many, the floods swept away not only their loved ones and life savings but also their livelihoods. Across the districts affected by the floods in Parwan Province, hundreds of acres of orchards once packed with apricots, grapes, almonds, apples, pomegranates and peaches were destroyed by the fast flow of water, mud and stone.

Ahmad Gul, 50, made a living by harvesting almonds from the 120 trees he kept on his six acres of land near the village — nearly all of which were destroyed in the flood. Bending over to dig one of the trees out of a pit of mud, a last-ditch attempt to salvage what he could, he was unsure how he would ever rebuild his meager livelihood.

“I have nothing left — no bread to eat, no clothes to wear and no place to stay,” he said, staring at the muddied earth beneath him.

The Taliban carried out a search and rescue operation on Tuesday, and aid organizations had begun to deliver food aid and makeshift shelters to the affected areas. But many of those affected said the assistance was not enough and called on the Taliban government to do more to help them rebuild their livelihoods.

“Our problems cannot be solved with a blanket and a tent,” said Hajji Hayatulllah, 66.

A 30-minute drive away in Khah Sanguk village, dozens of homes were surrounded by a lake of mud more than two meters deep. The mud seemed to consume everything: homes, storage sheds and cars.

As news of possible additional flooding in the coming days spread, most residents were preparing to evacuate the makeshift shelters they had sought refuge in after the first floods struck. They carried what they could. One woman carried a mattress. A young boy balanced a sewing machine wrapped in a red scarf on his shoulder.

Others were busy digging out their stores of firewood — a lifeline as the weather becomes colder in the coming months.

“Maybe it will take about a month to clean the entire wood store,” said Gol Marjan as he dug through the mud.

But first, he would try to salvage a car he had parked near his house, he said. He needed it to leave the area before the next rains struck.

Yaqoob Akbary reported from Shinwari, Afghanistan, and Christina Goldbaum from New York. Safiullah Padshah contributed reporting from Kabul, Najim Rahim from San Francisco and Kiana Hayeri from Shinwari.

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Известия (RUS)

Американский историк назвал немыслимой политику США и ЕС в отношении России

США и страны Европы ведут немыслимую политику против России, поддерживая Киев. Об этом американский философ, историк и лингвист Ноам Хомский заявил 30 июля в интервью для El Universal.

«На этом саммите альянс, в том числе Европа, принял официальную позицию США, согласно которой Россию нужно ослабить так, чтобы она не смогла больше предпринимать действий подобного масштаба. Если хорошенько вдуматься, это значит, что Москву нужно ослабить больше, чем Версальский договор 1919 года ослабил Германию», — сказал он.

Новость дополняется

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France24 - World

‘Stars Coffee’: Rapper reopens Starbucks’ Russian stores under new name

Issued on: 19/08/2022 - 17:13Modified: 19/08/2022 - 17:14

Sam BALL

A restaurateur and a pro-Putin rapper on Thursday reopened the chain of coffee shops in Russia formerly owned by Starbucks, one of several Western companies to quit the country over Moscow's invasion of Ukraine. Called "Stars Coffee", the rebranded chain features a strikingly similar name and logo to its American predecessor.

L'Humanité

Championnat du monde de mölkky : la France touche sa quille

Actu

Du 18 au 21 août, des centaines de passionnés venus du monde entier se retrouvent à Samoëns, en Haute-Savoie, à l’occasion du championnat du monde. Et à ce petit jeu-là, les Bleus sont loin d’être ridicules.

Éric Serres

À la plage, au camping, dans votre jardin, le mölkky, jeu d’origine finlandaise, n’a pas mis longtemps à devenir l’un des passe-temps favoris de l’été de nombre de Français. À l’heure de l’apéro, on ne sort plus forcément les boules de pétanque, mais 12 bouts de bois numérotés et un autre bâton pour déglinguer ce qui pourrait ressembler à un jeu de quilles.

Du 18 au 21 août à Samoëns, dans les Alpes, des centaines de passionnés vont ainsi se défier à l’occasion du championnat du monde de mölkky. Pour la deuxième fois de son histoire, la station sera à l’honneur d’un Mondial. Près d’une vingtaine de pays sont ainsi inscrits pour cette compétition créée en 1997, parmi lesquels l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, Hong Kong, le Japon, le Royaume-Uni, la Pologne, le Portugal, la Suisse, la Tchéquie, la Turquie et bien sûr la France. Mais quid de ce sport, de cette discipline ?

Simple et convivial

« Doit-on le considérer comme un sport ? Je ne sais pas, nous répond Bruno Boulay, le président de la fédération française. Ce que je sais par contre, c’est que certains s’entraînent jusqu’à dix heures par semaine. D’autres considèrent cela comme un passe-temps à l’heure de l’apéro. » À chacun son mölkky, donc !

Quoi qu’il en soit, ce jeu d’adresse a été inventé en Finlande en 1966. Attention à la prononciation, on dit : « meul-ku ». À ne pas confondre en effet avec le nom de certaines étagères ou bibliothèques suédoises… Les règles du jeu sont simples et conviviales. « Cela se joue souvent sur le terrain des boulistes, donc du sable, parfois comme en Tchéquie sur herbe. Les quilles sont placées à 3,50 m et il faut casser le jeu pour commencer. Le but est non seulement de marquer des points, mais aussi d’éloigner certaines quilles, parfois jusqu’à 11 mètres, pour rendre la partie plus difficile pour l’équipe adverse. En définitive, c’est un jeu très tactique », explique Geoffrey Dobigny, membre de l’équipe de France.

Tactique, mais aussi technique : « Il faut avoir tous les coups dans sa raquette, continue le membre du team France en triplette – cela se joue aussi en solo, doublette ou quadruplette. Moi, j’adore faire ce que l’on appelle les “cloches”. »

L’HEXAGONE POSSÈDE L’UNE DES PLUS GRANDES COMMUNAUTÉS DE PRATIQUANTS RÉGULIERS AU MONDE.

Il ne reste dès lors plus qu’à enquiller les points jusqu’à 50 en renversant des quilles numérotées de 1 à 12 grâce au lancer du bâton de bois, ou « mölkky ». Si cette marque est dépassée, le pointage du joueur ou de l’équipe redescend à 25, et chaque quille tombée est remise à la place où elle a chuté, modifiant ainsi la configuration du jeu.

Tabac en Finlande, ce jeu éco-friendly a vite trouvé ses marques dans le reste du monde, et tout particulièrement dans notre pays, au point de concurrencer nos fameuses pétanques, boules lyonnaises et autres. Arrivé fin 2010 en France, le mölkky connaît depuis un incroyable succès. Plus d’un million et demi de ces jeux sont désormais rangés dans les armoires des foyers français !

La fédération française, qui est née en 2013, compte aujourd’hui une centaine d’associations, soit près de 2 000 adhérents, et les tournois organisés durant l’année par ces associations réunissent jusqu’à 10 000 joueurs. De fait, la France possède l’une des plus grandes communautés de pratiquants réguliers au monde, rien d’étonnant à ce que près de 80 % de la production finlandaise s’écoule dès lors dans notre pays. Si la Finlande est souvent citée comme la puissance sûre dans la discipline au gré des compétitions internationales, d’autres pays montrent peu à peu le bout de leur nez. L’Estonie, l’Espagne, le Japon, la Tchéquie et la Pologne connaissent aussi un développement important : « Ne pas oublier que l’Australie, au même titre que la France, est un prétendant aux titres majeurs », continue le président.

Dix-sept nations pour un trophée

Car oui, la France est loin d’être la dernière de la classe. Mieux que cela, les Français, et tout particulièrement les frères Bretesché, Florent et Damien, ont été sacrés champions du monde à deux reprises, en 2012 et 2016. Natifs d’une petite station balnéaire de Loire-Atlantique, La Bernerie-en-Retz, c’est sous le nom « Yatch » qu’ils ont atteint les sommets.

 Les Finlandais, à la différence de nombreuses nations, sont sponsorisés. Les autres sont seulement des amateurs. Bruno Boulay

Le sommet, cette année, se trouvera donc à Samoëns et, au sein de ces championnats du monde, le trophée des nations, qui regroupera 17 pays, en sera le joyau. Pour la France, Geoffrey Dobigny, accompagné de Marc Seguin et Florentin Fuhrmann, sera à l’œuvre avec quelques espoirs. Et pourquoi pas un nouveau titre mondial, et ce même si la Finlande compte bien réaffirmer sa suprématie : « Les Finlandais, à la différence de nombreuses nations, sont sponsorisés. Les autres sont seulement des amateurs », termine Bruno Boulay, qui aimerait bien voir le titre mondial se poser encore une fois en France.

finlandeMölkky
France24 - Monde

Cette vidéo de tournage ne prouve pas que l’Ukraine “met en scène de faux crimes de guerre”

Publié le : 19/08/2022 - 16:32

Depuis le 12 août, une vidéo montrant les coulisses d’un tournage est partagée sur les réseaux sociaux par des comptes affirmant que celle-ci prouve que l’Ukraine met en scène de faux crimes de guerre dans le but d’accuser l’armée russe. La rédaction des Observateurs a identifié cette vidéo : elle montre en réalité le tournage du film “Region of Heroes”, dont la sortie est prévue pour l’automne 2022, et qui raconte les premières semaines de l’invasion russe dans la région de Kiev.

La vérification en bref

  • Depuis le 12 août, plusieurs comptes Twitter francophones et anglophones partagent une vidéo montrant un tournage devant des bâtiments en ruines. D’après ces comptes, ces images prouveraient que le gouvernement ukrainien “met en scène des faux crimes de guerre” dans le but d’accuser l’armée russe. 
  • En réalité, ces images montrent le tournage d’un film ukrainien en cours de production qui racontera, en cinq histoires, les premières semaines de la guerre dans la région de Kiev.

Le détail de la vérification

“Si les atrocités commises par les militaires russes contre les civils n’existent pas, il faut les inventer”. À l’instar de cette phrase publiée sur Twitter le 16 août 2022, plusieurs utilisateurs de réseaux sociaux affirment depuis quelques jours que le gouvernement ukrainien a recours à des “mises en scènes” pour inventer des crimes commis contre des civils par l’armée russe. Ils en veulent pour preuve une vidéo sur laquelle on aperçoit une équipe de tournage réalisant une scène montrant plusieurs personnes en fuite devant des bâtiments en ruine.

Mais que montrent réellement ces images cumulant plus de deux millions de vues ? Pour le savoir, il faut se rendre sur le compte TikTok @yarikfors dont le nom est indiqué sur cette vidéo. On y retrouve la même vidéo, publiée le 8 août 2022. Sauf que la légende de cette publication indique qu’il s’agit d’un tournage réalisé dans la ville de Gostomel.

@yarikfors

♬ оригинальный звук - Ярослав Зарудный

Contacté par l’agence de presse américaine Associated Press, Yaroslav Forsik, l’auteur de cette vidéo, explique que le tournage en question n’est pas une “mise en scène de faux crimes attribués à l’armée russe”. Il a en réalité filmé ces images lors de la production du film “Region of Heroes” pour lequel il indique être assistant chargé du casting. 

D’après la description publiée sur la page Facebook officielle du film, ce projet annoncé le 27 juillet dernier “reviendra en images sur cinq histoires authentiques de personnes qui ont vécu l’enfer dans la région de Kiev”. Le film, écrit par Aleks Komarovskii et réalisé par Arthur Lerman, est produit par la société ukrainienne IDEAFILMS. 

Or, sur sa page Instagram, cette société de production a publié des photographies prises lors du tournage de “Region of Heroes”. Sur ces images, on retrouve bien le même décor présent sur la vidéo qui circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. 

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par IDEAFILMS (@idea_films)

L’explication donnée par Yaroslav Forsik est donc bien confirmée : cette vidéo ne montre pas la mise en scène de faux crimes dans le but de les attribuer ensuite à l’armée russe, mais bien le tournage de “Region of Heroes”, un film qui raconte les premières semaines de l’invasion russe dans la région de Kiev.

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L'Humanité

Surf. Teahupoo, la nouvelle vague olympique

Actu

Après Tokyo et la houle de Tsurigasaki, il y a un an, c’est donc sur le monstre marin situé en Polynésie française que se déroulera l’épreuve des JO en 2024.

Éric Serres

Les meilleurs surfeurs du monde s’affronteront donc pour l’or olympique à Tahiti, les conventions pour l’organisation des épreuves de surf ont été signées à Papara, entre la Polynésie et le Comité d’organisation des JO de Paris 2024. « Nous allons en faire un événement à la hauteur de vos attentes », a expliqué Édouard Fritch, président de la Polynésie française, lors de la signature des trois documents avec Tony Estanguet, président de Paris-2024 et des représentants de l’État. « Depuis le 12 août, nous avons rencontré tous les acteurs sur le site. C’est un dossier qui avance bien. Des aménagements sont nécessaires, mais la plupart seront temporaires pour ne pas dénaturer les lieux. »

Record du monde de la distance

Le site sera aménagé pour accueillir 1 500 spectateurs et battra le record du monde de la distance entre l’endroit où se déroule une épreuve olympique et sa ville hôte, soit plus de 15 700 km. Pour ce qui est des aménagements – craintes des locaux –, les organisateurs devraient être logés chez l’habitant et les sportifs dans un hôtel à reconstruire, à 13 kilomètres du spot, voire sur un bateau de croisière si les travaux de réfection ne sont pas terminés. Mais au-delà de ces craintes, des fuseaux horaires et de la paperasse enfin paraphée, que cache ce spot ?

Le surf vit de vagues légendaires qui s’enroulent à travers la planète. Il y a Jaws et Pipeline à Hawaii, Mavericks au large de la Californie, Belharra au Pays basque, Nazaré au Portugal et puis… il y a Teahupoo à Tahiti – « la mâchoire de Hava’e », nom donné par les Polynésiens. C’est un monstre effrayant, bruyant, à la mâchoire aussi épaisse que celle d’un grand requin blanc. Teahupoo tire aussi son nom d’une bataille entre les deux principaux clans de cette partie de l’île – littéralement, « le mur de crânes » – te (le) ahu (mur) upo’o (crâne). Un mur aurait été bâti à l’emplacement de la séparation du territoire avec les crânes et ossements des vaincus. L’ambiance est posée. Enfin presque.

Majestueuse et dangereuse

Car la violence de la houle et la configuration du récif font qu’à 1 kilomètre de la côte un autre danger guette : une vague majes(tueuse) et dangereuse. Juste avant la barrière de corail, le fond marin passe en effet brutalement de 45 mètres à moins de 1 mètre de profondeur avec le corail à fleur d’eau. Toute la puissance de l’océan s’écrase là, en un instant. Par grosses conditions, les vagues peuvent monter jusqu’à 8 mètres de hauteur et former d’énormes tubes pouvant aller jusqu’à 5 mètres de diamètre. La légende dit que deux camions pourraient y passer sans problème ! C’est à l’intérieur de ce tunnel aquatique que les surfeurs des JO tenteront d’aligner les tubes à défaut de pouvoir y tenter d’autres manœuvres trop risquées sous un tel amas d’eau translucide.

« Teahupoo, ça s’amadoue. C’est que des tubes quand ça marche bien. C’est un spot qui peut être dangereux, qui fait peur et qui renferme des milliers d’histoires différentes. Johanne Defay

Laird Hamilton, légende dans l’imaginaire de la glisse, y a marqué l’histoire en août 2000. Il fut en effet l’un des premiers à traverser « la vague » de part en part. Elle mesurait plus de 15 mètres de hauteur et formait un tube de la taille d’un hangar. Une fois l’exploit accompli, il avait lâché : « C’est la vague la plus intense que j’aie jamais surfée. » Et pourtant, le gaillard de Hawaii, qui approche maintenant de la soixantaine, en a vu d’autres et de toutes sortes. « Teahupoo, ça s’amadoue. C’est que des tubes quand ça marche bien. C’est un spot qui peut être dangereux, qui fait peur et qui renferme des milliers d’histoires différentes », explique Johanne Defay, actuelle 2e mondiale sur le circuit professionnel. « Surfer cette vague, c’est prendre des risques, parce qu’elle creuse sur le récif et le risque de le toucher est important », raconte Kauli Vaast, l’un des meilleurs espoirs tahitiens, qui compte bien se qualifier pour les Jeux.

Après des débuts remarqués à Tokyo en 2020, le surf olympique entre donc à Teahupoo dans une nouvelle dimension, comme l’explique Tony Estanguet : « L’athlète qui sera champion olympique ici le sera sur une vague mythique. » Mais encore une fois, c’est la vague qu’y en décidera et l’Homo surfeur qui composera.

jeux olympiques Paris 2024surf
New York Times - World

Mexico Says Disappearance of 43 Students Was a ‘Crime of the State’

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The authorities said for the first time that the state had been a key player in the likely massacre of students from a teachers’ college in 2014.

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By Oscar Lopez

MEXICO CITY — The disappearance of 43 Mexican students in 2014 was a “crime of the state” involving every layer of government, an official inquiry reported on Thursday, in the most profound admission to date of government responsibility for one of the most notorious atrocities in Mexico’s modern history.

“At all times the federal, state and municipal authorities had knowledge of the students’ movements,” a government truth commission said in its preliminary findings. “Their actions, omissions and participation allowed for the disappearance and execution of the students, as well as the murder of six other people.”

The violent abduction and disappearance of the students, young men from a teachers’ college in the rural town of Ayotzinapa, and a subsequent cover-up that the commission confirmed extended to some of the highest national offices, have long been sources of national outrage, underscoring the cartel-fueled carnage and insidious state corruption that continue to wrack the country.

The students are among more than 100,000 people who have gone missing or are considered disappeared across the country, testament to the brutality of organized crime groups that are known to dissolve bodies in tubs of acid or burn corpses to ash.

“It’s really important that the government put so much emphasis on this case as it’s complicated; it was a mass disappearance with security forces from across all levels of government colluding with a criminal organization,” said Maureen Meyer, vice president of programs at the Washington Office of Latin America, a research organization.

“But it is important that the government also focuses on solving the tens of thousands of other disappearances that have happened across the country and ending the impunity that continues to help drive these crimes.”

Getting to the bottom of the students’ disappearance was a central campaign promise of President Andrés Manuel López Obrador, who created the truth commission to investigate the likely massacre and cover-up as one of his first actions in office.

Only the remains of three students have ever been identified. There is no indication that any of the other students are still alive, the inquiry concluded. “All the testimonies and evidence prove that they were cunningly killed and disappeared,” Alejandro Encinas, under secretary for human rights, said at a news conference presenting the findings.

The commission’s preliminary conclusions offer a faint hope that the country may be inching closer to solving a gruesome crime that shocked the nation, even as doubts remain over the lack of meaningful progress: To date, there have been no convictions related to the students’ disappearance.

Mr. Encinas revealed that the government had issued arrest warrants for 33 former officials linked to the case, but he declined to give their names, saying the investigation was ongoing.

On Friday, the Mexican prosecutor’s office said it had arrested the country’s former attorney general, Jesús Murillo Karam, who oversaw the cover-up of the students’ disappearance. Mr. Murillo was arrested outside his home on charges of “forced disappearance, torture and obstruction of justice in the ‘Ayotzinapa’ case,” the prosecutor’s office said in a statement.

On the night they vanished, the students had commandeered a number of buses — a tradition that was largely tolerated by local bus companies — to transport their peers to a demonstration in Mexico City commemorating another student tragedy: the 1968 Taltelolco massacre, when dozens of protesters were gunned down by government forces.

But soon after taking the buses in the town of Iguala in Guerrero State, south of Mexico City, the students were intercepted by municipal police officers and other gunmen, who forced them off the vehicles, shot some of them and took the rest away into the night. After that, little is known about what happened.

Around 10:45 p.m. that night, “after the acts of violence and persecution, the order was given for the students to be disappeared,” the commission’s report states, without indicating who had issued the command.

Although law enforcement was known to have been involved in the students’ disappearance, a local drug cartel called the Guerreros Unidos was also a key player in the disappearance, according to the authorities, with “a large number of sicarios,” or hitmen, working “with the support of different municipal police and agents of the state.”

The government also confirmed that a military informant had been embedded among the students when they disappeared, meaning that the authorities were tracking their movements long before the attack took place, something that was previously reported by the local news media. That raises the possibility that the military knew at the time that something horrific had happened.

The military command, however, “took no action” to find the informant, who remains among the 43 missing students, Mr. Encinas said.

The military’s implication in the students’ disappearance, something human rights groups had long alleged, comes at a delicate moment for Mr. López Obrador, who has put more authority in the military’s hands.

The president has deployed regular troops across the country to perform law enforcement functions, and he has created a 100,000-strong National Guard, which, although technically a civilian force, is set to be incorporated into the defense ministry.

The army has also been deployed for an increasing number of government tasks, including building Mexico City’s new airport, constructing a tourist train in the country’s south and doling out vaccines during the coronavirus pandemic.

The truth commission’s findings underscore the role of the previous administration of President Enrique Peña Nieto in attempting to conceal the truth about the students’ disappearance and the government’s involvement.

“This is a tough case to solve because of the obstruction of justice and tampering with witnesses and evidence that happened under the previous administration,” Ms. Meyer said. “This government is telling the public, through this commission, that the case may never be solved.”

In 2015, after a few months of investigation, Mr. Murillo, Mexico’s attorney general, reported that the students had been taken by the municipal authorities at the behest of a local gang, which then killed them and incinerated their bodies in a trash dump.

But that conclusion has been almost unanimously disputed by international experts, who have found numerous inconsistencies in the official conclusions.

On Thursday, Mr. Encinas doubled down on that criticism: That investigation “was a concerted action from the organized apparatus of power from the highest level of government, which obscured the truth.”

Maria Abi-Habib contributed reporting.

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Valeurs Actuelles

“Des hommes aussi peuvent être enceints” : la nouvelle affiche du planning familial à destination des LGBT fait polémique

« Au planning, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints. » Ces propos ont été écrits sur une nouvelle affiche du planning familial qui circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Sur l’illustration, on distingue deux hommes assis sur un canapé, dont l’un est vraisemblablement « enceint ». Le dessin a été vivement commenté sur Twitter. Plusieurs internautes se sont opposés à la démarche, parmi lesquels l’essayiste Laurence Taillade, qui a regretté que le planning familial confonde sexe et orientation sexuelle : « Prétendre qu’un homme peut être enceint, c’est aller à l’encontre de la science et entrer dans un dogme. » L’initiative a vu le jour dans la continuité de la publication fin juillet d’un livret sur les menstruations à destination des LGBT – qui s’adresse aux jeunes de 10 à 15 ans – par cette organisation ayant pour but l’éducation sexuelle et l’accès aux moyens contraceptifs ou à l’avortement.

La 3e affiche de la série que j’ai eu l’honneur de réaliser pour le #PlanningFamilial🥰 Le PF c’est : des outils pour mieux connaitre son corps, contraceptions, IVG, santé sexuelle.. sans jugement ni discriminations. Dans un monde de + en + conservateur le PF est vital pr toustes pic.twitter.com/NWRjB49mEq

— LaurierTheFox #StopMutilationsIntersexe (@Laurier_the_Fox) August 17, 2022

.@leplanning confondez vous #sexe (génétique) et #orientationsexuelle ? Prétendre qu’un homme peut être enceint, c’est aller à l’encontre de la #science et entrer dans un dogme, ce qui est loin d’être l’orientation originelle de votre organisation. #PlanningFamilial pic.twitter.com/IiV08vQpmM

— Laurence Taillade (@LTaillade_PRS) August 18, 2022

🤰B.a.-ba lorsque nous naissons, nous sommes soit un homme chrXY soit une femme chrXX

❌ Le wokisme ne surpassera jamais le génie du code génétique.

🧬 Et oui, il faut un utérus pour porter la vie > XX.

Le #PlanningFamilial s’éloigne de sa mission première: la prévention. pic.twitter.com/zn6XxbhhAg

— Emma Minot Ⓜ️ (@Emma_Minot) August 18, 2022

Et nous, nous savons que le #PlanningFamilial vient dans les établissements scolaires répandre ses doctrines. Nous savons que nous n’en voulons pas #ProtegeonsNosEnfants pic.twitter.com/5Eb5VwJErn

— Laurence Trochu (@LaurenceTrochu) August 18, 2022

Un livret « inclusif » subventionné

Sur le site Internet du planning familial, dans un article diffusé le 29 juillet dernier, on apprend que ce nouvel outil « inclusif », qui « s’adresse aussi bien aux personnes réglées que non-réglées », a été mis au point par un groupe de bénévoles de Rennes. L’objectif du livret, qui se compose d’une vingtaine de pages, est d’aborder le thème des menstruations ainsi que des questionnements qui sont liés. « À travers le prisme des règles, les notions d’anatomie, de compréhension du corps, de sexualités et d’identités de genre sont également abordées », précise l’organisation. Avant de faire savoir que ledit projet a été soutenu par une subvention du Département Ille-et-Vilaine et qu’il pourra être amené à servir lors d’événements, d’entretiens individuels ou encore de consultations médicales.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - World

In Ukraine's martyred Bucha, more victims are buried without a name

Issued on: 19/08/2022 - 08:32

Robert PARSONS Robert PARSONS

In March, during the early days of Russia’s invasion of Ukraine, numerous atrocities were committed in small towns north of Kyiv – horrors that are still being documented today. In Bucha, an estimated 458 prisoners of war and civilians were slaughtered under Russian occupation, at least fifty of whom are yet to be identified. 

The victims are now being buried in the local cemetery while the investigation into their identities continues. A truck arrives from the Bucha town morgue — inside, the remains of 20 unidentified bodies. It's the third such burial at the town cemetery in the last week. Father Andriy stands alone among the dead — there are no relatives here to mourn their passing. As they are lowered into the ground, he is here to ensure they will not be forgotten.

"It is very important for us to bury them with dignity, not just to bury them as bodies, but to bury them as people with the hope of resurrection from the dead," says the Orthodox priest. 

Six months after the massacre in Bucha, the scene at the cemetery is the beginning of a process of closure. However, it won't be complete until every last body has been identified and the relatives informed

Click on the video player above to watch the report. 

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Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

AS IT HAPPENED

More bodies exhumed near Ukraine’s Bucha as battle rages for Severodonetsk

WAR IN UKRAINE

French priest renowned for uncovering massacres warns of ‘Buchas everywhere’

BBC

SANS TITRE

Four Russian missiles have been shot down over eastern Ukraine, says the Ukrainian UNIAN news agency.

According to the reports, which have been seen but not confirmed by the BBC, Ukrainian air defence forces intercepted four Russian Kalibr missiles over the eastern Dnipropetrovsk region.

"Cool start to Saturday [20 August] from our military," the head of the regional military administration, Valentyn Reznichenko, was quoted as saying.

"Our air defence shot down over Dnipropetrovsk region all four Kalibr missiles that the Russians aimed at the region. Glory to our military!"

The commander-in-chief of the Ukrainian Armed Forces, Valeriy Zaluzhnyy, reportedly said that four S-300 missiles were used to shoot down the Kalibr missiles, close to the city of Dnipro.

Hugo Bachega

reporting from Odesa

António Guterres, the UN Secretary General, told me there were two priorities to reduce tensions around the Russian-occupied Zaporizhzhia complex.

First, to create a demilitarised zone in the station, something Russia has rejected, claiming it would make this complex more vulnerable. Second, to allow international monitors into the complex.

Today, it seems there’s a window for that to happen.

There are no details of when and how such a mission will be carried out.

The French presidency says presidents Macron and Putin will talk again in the next few days to discuss it.

Russia appears to have dropped its demand that inspectors should travel to the plant through Russian-controlled territory, something that had been previously rejected by the Ukrainian government.

There’s no guarantee yet that this a done deal. If a visit does happen, it could mark a de-escalation of tensions that raised fears of a catastrophe.

Earlier this week Russian state media reported that the Black Sea fleet's commander, Igor Osipov, had been replaced in light of recent attacks in Crimea.

The RIA news agency said the fleet's new chief, Viktor Sokolov, had been introduced to military leaders at the port of Sevastopol.

Moscow currently seems to be trying to re-arm its beleaguered fleet.

State media reported that Admiral Sokolov told a group of young officers that they will receive 12 new vessels, alongside additional aviation and land-based vehicles later this year.

He insisted that the fleet has been "successfully completing all the tasks set for it" during the invasion, Russia's Tass news agency reported.

Chris Partridge

BBC News

In other news, the United States has announced another tranche of weapons for Ukraine - this one totalling $775m.

The package includes more High Speed Anti Radiation Missiles (HARMs) for attack on Russian surface-to-air missile radar systems, along with early warning radar facilities.

The missiles are being integrated into existing Ukrainian aircraft - Mig-29s - not an easy task because they are Russian-built with very different avionics systems compared to Western jets. But war tends to accelerate development progress, so perhaps it is no surprise that this has been achieved by Ukraine.

Ground-launched anti-armour capability gets a boost to Kyiv, too. For the first time, 1,500 TOW missiles - Tube-Launched, Optically Tracked, Wire-Guided missiles - are being supplied. The Pentagon has also committed to a steady flow of precision-guided munitions for HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) too.

Further down the announcement is reference to "demolition munitions". These too have been supplied before in the shape of C-4, a malleable explosive that’s been around for more than 60 years.

With rumours of Ukrainian special operations responsible for at least some of the explosions at Russian-occupied military bases in Crimea, this is interesting.

Russia has said sabotage was carried out, without offering any further explanation about what happened at the sites.

More detail now on those reported drone attacks on Russian targets in Crimea.

One of the areas where Russian targets were reportedly attacked is Sebastopol, the home of Russia's Black Sea fleet in Crimea.

The Russian-installed regional head Mikhail Razvozhayev did not mention any damage caused, but said in a Telegram post that a Ukrainian drone had been shot down over naval headquarters and fell onto the roof of the building.

He posted a picture online, saying nobody was hurt.

"It was hit right above the fleet HQ. It fell on the roof and caught fire. They did not manage to carry out the strike. Good job, boys", he said.

Several other drone attacks were reported overnight in Crimea, including one at an airbase.

Russia-appointed head of Crimea Sergei Aksyonov has confirmed that an air-defence system was operating in Yevpatoria.

According to Aksyonov, no damage has been reported.

Further north, near the key city of Kherson, the Russians claim to have shot down six Ukrainian drones attacking the hydro-electric dam at Nova Kakhovka.

The BBC has not been able to verify the claims. Ukraine has not commented on the reported attacks.

We've just mentioned reports of attacks against Russian targets in Crimea, the peninsula Moscow annexed from Ukraine in 2014.

Western officials have said such strikes on Crimea are having major psychological and operational effects on Moscow's forces.

Explosions at the Saki airbase on 9 August and other assaults have put more than half of the Black Sea fleet's naval jets out of action, they said.

The officials, who spoke to journalists unattributably on background, meaning they cannot be named, said that Russia's Black Sea fleet has been reduced to little more than a coastal flotilla that is now having to adopt a cautious attitude due to Ukrainian attacks.

The fleet has a revered history, but it has suffered a series of humiliations since the invasion began in February.

Officials went to say that the setbacks have forced it to adopt a defensive posture.

In April, the fleet's flagship, the cruiser Moskva, was sunk by Ukraine. The 510-crew missile cruiser had led Russia's naval assault on Ukraine, and its sinking was a major symbolic and military blow.

Read more.

More drone attacks against Russian targets have been reported in Crimea and other occupied parts of Ukraine.

"Smoke rises above the headquarters of the Black Sea fleet of the Russian Federation in Sevastopol," the Suspilne Ukrainian public broadcaster reported this morning, citing local media and posting video from the scene.

The BBC has not yet been able to verify the attacks.

Russian media said a raid against a port in the west of Crimea was thwarted on Friday.

Videos filmed in Crimea showed Russian air defence intercepting targets in the skies over Sevastopol, Yevpatoriya and Zaozerne. Russian occupying authorities said these were Ukrainian drones, but this has not been independently verified by the BBC.

There has been a string of attacks against Russian military sites and equipment in Crimea over the last week, which Ukraine has not claimed responsibility for.

The peninsula was annexed by Russia in 2014.

There were only minimal changes in territorial control along the front line in Ukraine last week, the UK's Ministry of Defence has said.

In its latest military intelligence assessment, the MOD says Russia has not made any major efforts to advance in the Zaporizhzhia or Kharkiv areas.

In the south-west, there have been no Ukrainian or Russian advances on the Kherson front line.

The MoD predicts it is unlikely the situation will significantly change in the next week, with Russian forces only prepared to undertake limited local assaults, rarely involving more than a company of troops.

It adds: "Over the coming months the initiative will go to whichever side manages to generate a credible, committed force for offensive operations."

Two more ships carrying grain have left Ukranian waters, according to Turkey’s Defence Ministry.

The Zumrut Ana and MV Ocean S are loaded with 6,300 tonnes of sunflower oil and 25,000 tonnes of wheat, it said.

This means a total of 27 vessels have left Ukraine’s Black Sea ports since a deal was brokered by the UN to allow safe passage.

A joint coordination centre, which was set up as part of the deal, did not say where the ships were heading.

But all ships are first checked in Turkey under the terms of the agreement.

The Zaporizhzhia nuclear power plant is the biggest in Europe.

Russian forces have occupied the site since early March, and Ukraine says the situation at the plant is "approaching critical".

The UN's nuclear watchdog has called for an immediate end to any military action near the plant, warning of a "very real risk of a nuclear disaster".

The Russians have been urged to hand control of the plant back because of the dangers, and some staff there have told the BBC they're "being kept at gunpoint".

Ukrainian officials say the plant could be cut off from power as Moscow tries to redirect electricity to Crimea, which it annexed eight years ago.

Read in full: Preparing for the worst at Ukraine nuclear plant

Hugo Bachega

Reporting in Odeasa

More now on the situation at the Zaporizhzhia nuclear power plant, which has been under Russian control since March. Over the last week Ukraine and Russia have accused each other of shelling near the site, prompting concerns about the potential for a nuclear catastrophe.

On Friday, Russian President Vladimir Putin said UN officials would be granted permission to visit and inspect the nuclear complex, which is the largest in Europe.

Ukraine’s President Volodymyr Zelensky said a visit by international inspectors could enable safety to be restored at the site, but he added that specific details of the mission were still being discussed.

In his nightly video address, Zelensky said: "With this mission, the restoration of full security at the ZNPP and in Enerhodar [the city where the nuclear power plant is located] can begin."

But he warned that if Russian "blackmail with radiation" continues, "this summer may go down in the history of various European countries as one of the most tragic of all time".

Russia appears to have dropped its demand that inspectors should travel through Russian-controlled territory.

If confirmed, the mission could suggest a possible de-escalation in the crisis around the nuclear facility.

Rafael Grossi, the head of the International Atomic Energy Agency, said he was willing to lead a visit to the station himself.

Good morning and welcome to our live coverage of the war in Ukraine – 178 days since Russia launched the invasion.

We’ll bring you all the latest developments and analysis from our reporters on the ground throughout the day.

But first, here is what’s been happening:

BBC

Ukraine's Crimean fightback having 'psychological impact' on Russia

By Frank Gardner & Matt MurphyBBC News

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

WATCH: Explosions seen at an arms depot in Maiske in Crimea on Tuesday 16 August

Ukrainian strikes on Crimea are having major psychological and operational effects on Moscow's forces, Western officials have told journalists.

Explosions at the Saki airbase on 9 August and other assaults have put more than half of the Black Sea fleet's naval jets out of action, they said.

The fleet has a revered history, but it has suffered a series of humiliations since the invasion began in February.

Officials said the setbacks have forced it to adopt a defensive posture.

In April, the fleet's flagship, the cruiser Moskva, was sunk by Ukraine. The 510-crew missile cruiser had led Russia's naval assault on Ukraine, and its sinking was a major symbolic and military blow.

At the time, the Russian defence ministry said ammunition on board the Moskva exploded in an unexplained fire, and the ship tipped over while being towed back to port.

In June, the fleet suffered another embarrassment when it was forced to abandon Snake Island, a tiny outpost in the north-west of the Black Sea seized by Russia on the first day of its invasion, after coming under sustained Ukrainian bombardment.

And in recent weeks, the fleet's home in the Crimean peninsula, which Russia annexed in 2014, has come under attack from Ukrainian forces.

At least eight fighter jets were destroyed in the bombardment of Saki airbase on 9 August.

Following the attacks, scores of holidaymakers were seen fleeing the peninsula, which was previously untouched by fighting. Images acquired by the BBC showed queues of traffic on roads leading out of Crimea three days after the attack.

The 9 August strikes were not the only apparent Ukrainian strikes in Crimea.

In July, Russian officials alleged that a Ukrainian drone attack forced an end to Navy Day celebrations in Sevastopol, and on 16 August there were explosions at an arms depot on the peninsula.

The fact that explosions in Crimea - a place previously considered to be well beyond the reach of any Ukrainian attack - were watched by thousands of Russian tourists, many of whom have since fled Crimea back into Russia, has had a psychological effect in Moscow, officials told the media.

The Western officials, who spoke unattributably on background, meaning they cannot be named, said that Russia's Black Sea fleet has been reduced to little more than a coastal flotilla that is now having to adopt a cautious attitude due to Ukrainian attacks.

They added that Russia's ability to launch an assault on the port of Odesa in western Ukraine is highly unlikely in the short term.

On Wednesday, Russian state media reported that the fleet's commander, Igor Osipov, had been replaced in light of the attacks. The RIA news agency said the fleet's new chief, Viktor Sokolov, has been introduced to military leaders at the port of Sevastopol.

Moscow also seems to be trying to re-arm its beleaguered fleet. State media reported that Admiral Sokolov told a group of young officers that they will receive 12 new vessels, alongside additional aviation and land-based vehicles later this year.

He insisted that the fleet has been "successfully completing all the tasks set for it" during the invasion, Russia's Tass news agency reported.

But on Wednesday, UK defence officials said that the Kremlin's plans have been "undermined" by the navy's failure to assume full control over the Black Sea.

The Black Sea fleet has generally pursued an "extremely defensive" position and remained near the Crimean coast, they said.

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France24 - World

European forest fires release record-breaking carbon emissions

Issued on: 16/08/2022 - 20:56

The multiple forest fires that have been raging in France since the beginning of summer have released record amounts of carbon into the atmosphere, according to satellite data, and fires in Spain in mid-July also helped break records for carbon emissions. Fuelled by global warming, the blazes are reducing the number of trees available to absorb carbon, further threatening ecosystems.

Some 650 firefighters were on the scene Tuesday putting out numerous hot spots that continued to burn along the perimeter of the Landiras fire in southwestern France, which has ravaged 74 square kilometres of pine trees. More than 600 square kilometres (232 square miles) of forest have burned so far this year in France, more than in any other year during the past decade, according to the European Forest Fire Information System, and July 2022 holds the record for burnt area. Furthermore, the EU's Copernicus environment observation programme announced Friday that France recorded the highest carbon emissions this summer from forest fires since records began in 2003.

France has recorded its highest #wildfire carbon emissions from June to August since 2003 according to the latest #CopernicusAtmosphere Monitoring Service data, after a large fire ignited near Bordeaux during the current #heatwave.Find out more: https://t.co/B4aDuUArt2 pic.twitter.com/ZwP54rIisa

August 12, 2022

"Global warming makes it easier for these fires to start and spread," said Jean-Pascal van Ypersele, former vice president of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). He added that fires will become more frequent and so "we have to prepare ourselves and try to take all the measures to reduce the risk by managing the forests and water in a different way, so that the consequences for humans and ecosystems are not too great".

"Global warming will continue to worsen", van Ypersele said, if "we don’t suceed in reducing CO2 (carbon dioxide) emissions".

Poorer air quality due to CO2 emissions  

Forest fires release many greenhouse gases, mainly CO2, methane and nitrogen oxides, which are toxic to humans, as well as aerosols, soot (extra-fine particles) and tars. 

Because they are becoming more numerous and intense, fires are increasingly affecting the quality of air people breathe. In mid-July, the more than 800,000 inhabitants of the southwestern city of Bordeaux could smell the smoke, laden with particles and nitrogen dioxide, from the fire in the surrounding Gironde département (administrative unit).  

But the Copernicus report above all reminded readers that burning trees release CO2, one of the main greenhouse gases contributing to global warming. 

French fires released nearly 1 million tonnes of carbon, equivalent to the annual emissions of 790,000 cars, into the atmosphere from June to August 11 alone. At this rate, the mark for the whole of 2003 (nearly 1.3 million tonnes) could be broken, the report said, making 2022 the worst year since records began. 

In Spain, this mark was broken during the heatwave in mid-July, a period marked by violent fires in Extremadura (southwest) and Galicia (northwest). The Global Fire Assimilation System (GFAS) dataset showed that total estimated carbon emissions from fires in Spain between June 1 and July 17 were already higher than the June-to-July totals from 2003 to 2021. 

The heatwave in the Iberian Peninsula and southwestern France "made the fires worse", said Copernicus scientist Mark Parrington. More than 2,450 square kilometres were burnt in Spain, and more than 760 square kilometres were burnt in Portugal.

Smoke from the devastating #wildfires across SW Europe undergoing long-range transport across the continent in the coming days with the @CopernicusECMWF Atmosphere Monitoring Service @ECMWF forecast of carbon monoxide at 850 hPa (~1.5 km) #IncendiosForestales #FeuxDeForêt pic.twitter.com/8v2xnGcXI6

July 19, 2022

Once a fire is extinguished and its smoke plume has dissipated, the impact on the climate is measured in terms of the number of trees that have burned. Once they are gone, plants can no longer play their role as "carbon sinks" (reservoirs that store atmospheric carbon using a natural or artificial mechanism). Atmospheric chemist Sophie Szopa recently reminded Ouest-France that French forests capture 25 percent of the country’s CO2 emissions.  

"Carbon sinks in France have been declining since the 1990s, partly because of growth and drought problems. Fires are an additional pressure," the specialist said.

Burnt forests can take 30 years to absorb carbon released during a fire, if they are not burnt again within that period.

High ozone pollution 

In addition to fires and carbon emissions, each heatwave peak also brings its own increase in surface ozone levels, the Copernicus programme reported last week. 

This colourless and highly irritating gas is formed when the sun interacts with fossil fuel emissions and other pollutants, such as those emitted by cars and factories. It occurs naturally at high altitudes. At lower altitudes, this important greenhouse gas and pollutant, a component of urban smog, harms ecosystems and human health.  

"The potential impacts of very high ozone pollution on human health can be considerable, both in terms of respiratory and cardiovascular disease," Parrington explained in the Copernicus report. "High values can lead to symptoms such as sore throats, coughing, headaches and an increased risk of asthma attacks. The Clean Air Alliance estimates that ozone pollution causes about 1 million additional deaths per year. That's why it's crucial that we monitor surface ozone levels." 

A study published by Canadian researchers in March in the peer-reviewed journal Science discussed the negative impact of forest-fire smoke on the ozone layer. By studying the consequences of the 2019-2020 fires in Australia, the researchers demonstrated that the smoke that had reached the atmosphere had caused a drop in the concentration of ozone and an increase in the amount of chlorinated gases. They concluded that these disturbances could create "holes" in the ozone layer, similar to those observed in the 1980s. 

As a new #heatwave is sweeping across most of Europe the #CopernicusAtmosphere Monitoring Service is predicting daily maximum ozone levels well above the thresholds considered safe by @WHO and the EU.#airquality #airpollution #ozoneRead more: https://t.co/9XuM43cIzt pic.twitter.com/bN2cWGgUp3

August 10, 2022

Van Ypersele said that "whether they are ready or not, our societies are going to be forced to reduce our climate footprint, if we want to be able to leave our children, our grandchildren, with a habitable planet".

Otherwise, the world will continue to be subjected to even more "extreme events like those we are seeing now or like those we have seen before", he said.

Although the former IPCC official acknowledged that technology can play a role in tackling climate change, he noted that the underlying problem is that 80 percent of the world’s energy needs today come from fossil fuels such as coal, oil and gas. Instead of focusing on reducing their dependence on oil, gas and, to a lesser extent, coal, van Ypersele noted that many countries, amid the war in Ukraine, are simply seeking fossil fuels elsewhere, such as from Africa, the Middle East and the US.

If "we don't fundamentally change the way this system works, which too often focuses on short-term profit without regard to the long-term consequences of the decisions that are taken, then unfortunately the environment and the climate in particular will be affected", he explained.  

"I think that, generally speaking, we never do enough about the need to reduce greenhouse gas emissions, because as long as ... these emissions are greater than zero, taking into account both what is emitted and what is absorbed by nature, the disruption will continue and we are very far from having net zero emissions," van Ypersele said.

Europe’s goal of achieving net zero emissions by 2050 is "very late", he said, and it is also important that it helps the rest of the world achieve carbon neutrality.

"I think there is still a lot more to do than we have done so far."

This article has been adapted from the original in French.

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Rainfall raises hopes for respite from French wildfires

Volunteer firefighters under pressure as France battles historic wildfires

Heatwaves and droughts

How climate change is making extreme weather a regular occurrence

Известия (RUS)

Корреспондент «Известий» показал кадры разминирования химзавода «Заря» в Рубежном

Военный корреспондент «Известий» Мурад Магомедов показал кадры работы саперов по разминированию территории химического завода «Заря» в Рубежном.

«Саперы осматривают и проверяют каждый квадратный метр территории химзавода. Сейчас работают специалисты и нам не разрешают ближе подойти. Безопасное расстояние — минимум 30 м», — сообщил военкор.

В ходе обследования завода было обнаружено сделанное в спешке самодельное взрывное устройство.

Штурмовой сезон: союзные силы наступают в Соледаре и под Артемовском ВС РФ и народные милиции заставляют ВФУ откатиться на линию Славянск – Краматорск – Константиновка

«При отступлении бойцы ВСУ минировали свои позиции. В данном случае мы видим гранату Ф1, усиленную выстрелом из РПГ. Но, видимо второпях, бойцы ВСУ пытались обезопасить себя и сделали ее небоеспособной. Они замотали рабочие части изолентой. Флажок не сможет отстрелить и, соответственно, граната не сможет взорваться. Второпях забыли снять эту изоленту и, соответственно, это уже безопасно», — рассказал боец саперного отделения с позывным Фара.

Также была показана работа комплекса «Уран-6», который делает работу саперов намного безопаснее.

Ранее, 18 августа, военный корреспондент «Известий» Александр Сафиулин показал кадры разминирования территории аэропорта в Мариуполе. Зачисткой занимаются как военнослужащие, так и специальные роботы-саперы.

В Мариуполе продолжает налаживаться мирная жизнь, после того как 20 мая Минобороны РФ отчиталось о полном освобождении города и сдаче в плен 2439 боевиков неонацистской группировки «Азов» (признана террористической и запрещена в РФ), укрывавшихся на территории завода «Азовсталь».

Россия 24 февраля объявила о начале проведения спецоперации по защите населения Донбасса. Решение было принято на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили эвакуацию мирных граждан в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент России Владимир Путин подписал соответствующие указы.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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L'Humanité

Après McDo, General electric, le nouveau combat d'Eva Joly

La rencontre

Les avocates Eva et Caroline Joly ont épaulé les syndicalistes de la CGT dans l’affaire qui s’est conclue par l’amende record de plus d’un milliard d’euros infligée à McDonald’s France. Elles montent aujourd’hui au front contre General Electric dans une nouvelle affaire de fraude fiscale, dénoncée par la CFE-CGC et SUD.

Luis Reygada

Après la condamnation de McDonald’s, Eva Joly et Caroline Joly, sa fille, sont convaincues que les salariés ont un rôle important à jouer au sein des grandes entreprises face à un État défaillant. Elles ont reçu « l’Humanité magazine » dans leur cabinet parisien, situé face à l’hôtel de la Grande-Chancellerie, siège du ministère de la Justice. Entretien avec un « binôme infernal ».

Vous avez conseillé les syndicalistes de McDonald’s Île-de-France, à l’origine de la plainte pour « blanchiment de fraude fiscale en bande organisée », qui s’est soldée par une amende record, plus de 1,25 milliard d’euros, infligée au géant du fast-food. Cette sanction peut-elle changer les pratiques des grands groupes ?

Eva Joly C’est un peu l’objectif. La condamnation de McDonald’s n’aboutit qu’en conséquence d’une initiative privée : à l’origine de cette procédure, il y a un CSE – c’est-à-dire une instance représentative du personnel – qui s’inquiète des pratiques fiscales de l’employeur et qui nous contacte en tant que conseils privés pour étudier les possibilités d’agir. Et ce, parce que le parquet ne prend l’initiative que dans des cas extrêmement rares. Il y a une raison : le « verrou de Bercy » existe toujours et le procureur ne peut pas se réveiller un beau matin en se disant : « Tiens, si j’allais vérifier les comptes de telle multinationale. »

Fraude fiscale de McDonald's : à l'origine de l'amende d'1,25 milliard d'euros, il y a l'action d'un syndicat

Les salariés sont-ils amenés à jouer un nouveau rôle de lanceurs d’alerte au sein des grandes entreprises ?

Eva Joly D’une certaine façon. L’affaire McDonald’s est un peu un accident de l’histoire…

Caroline Joly Nous avons démontré que ce genre de pratiques peut engendrer un coût très élevé pour la société qui s’y risquerait. Cette alliance entre CSE, syndicat et expertise privée est une pratique qui pourrait se répercuter dans beaucoup d’entreprises.

Une responsable de la CGT cadres nous expliquait que ce syndicat commençait à mettre en place des formations dédiées aux questions financières.

Eva Joly Ces nouvelles pratiques sont très intéressantes. Les salariés vont commencer à recourir à des experts externes et à devenir aussi eux-mêmes des experts sur les questions financières et fiscales. C’est à la base des entreprises qu’on peut détecter les anomalies. Je pense que c’est la forme que prendront de plus en plus les actions syndicales.

Caroline Joly Ces actions s’appuient sur le fait que tout le monde a bien conscience qu’il est important que la charge de l’impôt soit équitablement répartie et que les grandes sociétés présentes en France paient des impôts en France.

Eva Joly Les salariés doivent prendre conscience de leur pouvoir, de l’intérieur, en vérifiant les comptes de leurs entreprises.

En se substituant, d’une façon, aux services de l’État ?

Eva Joly Cette fonction revient évidemment d’abord aux services de l’État, mais étant donné la situation dans laquelle se trouvent les services publics en France, les autorités de poursuite ne peuvent pas toujours aller enquêter parce qu’elles croulent déjà sous des piles de dossiers. D’autant plus que les affaires de ce type sont difficiles à analyser.

Caroline Joly Cela représente un travail d’expertise très lourd et la possibilité de saisir les procureurs est limitée par le privilège de Bercy.

Vous pointez là une certaine faiblesse de l’État.

Eva Joly Oui, que ce soit au niveau de la justice ou du parquet, et probablement aussi des services fiscaux. La compétence et le dévouement sont bien au rendez-vous, mais les moyens… En dix ans, nous avons perdu des milliers d’inspecteurs fiscaux.

Et la justice est très encombrée…

Caroline Joly Tout à fait. Les délais d’audiencement sont extrêmement longs, tout comme les délais d’information judiciaire. Pour McDonald’s, nous n’avons atteint que l’étape de l’enquête préliminaire (l’action pénale avait été lancée fin 2015 – NDLR). Suivre le cours « normal » de la justice aurait pris encore plusieurs années pour arriver au terme de la procédure, peut-être encore six de plus, ce qui aurait signifié que les personnes impliquées n’auraient sûrement plus été présentes.

Faut-il y voir une volonté de l’État de ne pas attaquer les entreprises sur ces questions ?

Eva Joly Ce n’est peut-être pas voulu par l’État mais c’est indéniablement la conséquence d’une idéologie qui pousse à sabrer dans les crédits, avec au final un État faible. La doctrine libérale véhicule l’idée que le contrôle coûterait cher, préférant ainsi l’autocontrôle. Cette sorte de contrat de confiance ne peut pas fonctionner dans un système où les entreprises sont en compétition pour leurs bénéfices. La tentation de cacher les résultats négatifs est trop grande. Cela provoque les infections à la bactérie E. coli dans les abattoirs, 100 000 morts pour l’amiante dans le secteur du BTP ou encore zéro impôt déclaré chez certaines entreprises. Nous avons besoin d’inspecteurs, mais le libéralisme exige de supprimer les services publics devant mener ces missions.

Vous conseillez aussi les syndicats CFE-CGC et SUD dans l’affaire General Electric. Est-on confronté aux mêmes mécanismes qui ont été dénoncés ?

Eva Joly Oui, c’est encore nous, le binôme infernal (rires). Nous avons porté plainte au parquet national financier car, une fois encore, le résultat du groupe nous paraît avoir été artificiellement minoré.

Caroline Joly Il a fallu trouver les mécanismes juridiques pour lancer l’affaire. Néanmoins, on ne peut pas nier qu’il y ait un changement de mentalité. Quand une affaire va au pénal, même s’il y a un accord avec une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP), c’est intimidant pour les entreprises car au final les résultats – l’amende et l’effet dissuasif que nous évoquions – sont bien là, pour les personnes morales et potentiellement pour les personnes physiques.

Optimisation fiscale : la CGT et Eva Joly montent au créneau

Vivons-nous une période charnière ?

Caroline Joly Les temps changent : l’optimisation fiscale agressive expose à de lourdes sanctions. Nous devons arriver à établir des bonnes pratiques. La bonne nouvelle est que le sujet est beaucoup moins clivant que par le passé.

Eva Joly Nous allons vivre la même chose avec la fraude fiscale qu’avec la corruption dans les années 1990. Personne n’était alors puni. Il a fallu dix années pour imposer ce changement. Nous pouvons imaginer que la lutte contre la fraude fiscale va connaître le même cheminement. C’est le grand combat actuel.

Les États-Unis donnent-ils le la, alors que leur ministère de la Justice peut être très agressif en matière de fiscalité et de corruption des multinationales ?

Eva Joly Ils ont beaucoup fait pour la lutte contre la corruption mais il y a eu aussi beaucoup d’abus : ils ont utilisé des outils discutables – l’extraterritorialité – pour affaiblir des entreprises concurrentes.

Caroline Joly La loi française Sapin 2 constitue aussi une sorte de rééquilibrage de la France, qui se dote de moyens de sanctionner elle aussi des entreprises américaines, là où avant cela ne fonctionnait que dans l’autre sens.

Vous avez milité pour que la Cour internationale juge les criminels financiers. Où en est-on ?

Eva Joly L’idée d’avoir un tribunal pour juger les crimes financiers est un projet qui peut prendre encore des décennies avant de se mettre en place.

Concernant l’accord sur la taxation des multinationales, est-ce une avancée ou au contraire la « légalisation » d’une forme de dumping social ?

Eva Joly Parvenir à imposer un taux d’imposition minimal mondial serait un grand progrès. J’ai applaudi la proposition de Joe Biden d’instaurer un taux minimal de 21 %, même si je travaille au sein d’une commission – l’Icrict (Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises) – où nous préconisons un taux d’imposition minimal mondial de 25 %. Toutefois, ces 21 % étaient déjà formidables car ils éliminaient l’attractivité des paradis fiscaux tout en rapportant plus de 200 milliards aux caisses publiques au niveau mondial, avec notamment un montant loin d’être négligeable pour les pays en voie de développement.

Mais le texte du projet initial a été finalement revu à la baisse, avec un taux à 15 %…

Eva Joly J’avais l’espoir que la France soutiendrait l’idée d’un taux à 21 %. L’alignement d’Emmanuel Macron sur le taux des paradis fiscaux européens – 12,5 % – a été une déception terrible. Les 15 % « effectifs » sur lesquels nous avons abouti représentaient un compromis au rabais, mais quand même un énorme progrès. Mais les États ont commencé à vouloir protéger leurs champions et les demandes d’exceptions négociées sont apparues. Tout ça est d’une grande hypocrisie. Cette belle initiative a été contrée par le président français, qui a montré son vrai visage de libéral.

1990 : Eva Joly est nommée juge d’instruction à Paris.

1994 : début de l’instruction de l’affaire Elf, dossier tentaculaire qui la rendra célèbre.

1996 : prestation de serment de Caroline Joly, avocate au barreau de Paris.

2002 : sortie de « l’Abus de biens sociaux » (Economica), ouvrage coécrit par Eva et Caroline Joly.

2022 : Eva et Caroline Joly attaquent General Electric pour fraude fiscale.

éva JolyEntretiensévasion fiscaleparadis fiscaux
New York Times - World

Extreme Weather

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Factory Shutdowns, Showers for Pigs: China’s Heat Wave Strains Economy

A severe drought has dented energy supplies and disrupted access to water for hundreds of thousands. Cities order rolling blackouts; farmers rush to save crops.

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By Tiffany May and Joy Dong

Faced with China’s most searing heat wave in six decades, factories in the country’s southwest are being forced to close. A severe drought has shrunk rivers, disrupting the region’s supply of water and hydropower and prompting officials to limit electricity to businesses and homes. In two cities, office buildings were ordered to shut off the air-conditioning to spare an overextended electrical grid, while elsewhere in southern China local governments urged residents and businesses to conserve energy.

The rolling blackouts and factory shutdowns, which affected Toyota and Foxconn, a supplier for Apple, point to the ways that extreme weather is adding to China’s economic woes. The economy has been headed toward its slowest pace of growth in years, dragged down by the country’s stringent Covid policy of lockdowns, quarantines and travel restrictions, as consumers tightened spending and factories produced less. Youth unemployment has reached a record high, while trouble in the real estate sector has set off an unusual surge of public discontent.

Now China is also facing an intense heat wave that has swept across the country for more than two months, from central Sichuan Province to coastal Jiangsu, with temperatures often exceeding 40 Celsius, or 104 Fahrenheit. In the southwestern metropolis of Chongqing, the mercury rose to 113 degrees on Thursday, prompting the government to issue its highest heat warning for the eighth time this summer. The country has recorded an average of 12 days of high temperatures this summer, about five days more than usual, and the heat wave is forecast to persist for at least another week, according to statistics from the official China Meteorological Center.

The intense heat is expected to significantly reduce the size of China’s rice harvest because it has caused long periods of drought, drying up rice paddies that are irrigated by rain, according to the Ministry of Agriculture and Rural Affairs.

“At this time, the heat has the biggest impact, and has brought about extremely unfavorable effects,” Fang Fuping, a researcher at the China Rice Research Institute in Hangzhou, told an official news outlet.

The intense weather is affecting other agriculture as well. In the eastern city of Hangzhou, tea farmers preparing for the fall harvest have covered their crops with nets in an effort to shield them from the scorching heat.

In the cities, motorists donned face coverings and sleeves to protect themselves from sunburn. Residents and delivery workers sought cool in underground shelters or with a swim in rivers and pools. Office workers tried to cool off with ice and frozen snacks.

“It’s too hot, like a furnace,” said Ella Wan, a 24-year-old property agent in the eastern city of Hangzhou. She found welcome relief from tepid office air-conditioning by placing a large bucket of ice on the floor by her feet. “It has an effect on both the physics and the psychology,” she said.

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Humans were not the only ones oppressed by the heat. Pandas in zoos lay on sheets of melting ice. Pigs being transported by truck in the southwestern city of Chongqing became dehydrated, prompting firefighters to hose them down. Chickens rejected their feed and struggled to lay eggs in the heat, causing the egg prices to surge across the country, according to state media reports.

Li Xinyi, the owner of a chicken farm in the eastern city of Hefei, told a local news site that he had installed a large fan in his henhouse that he said could keep temperatures from exceeding 88 Fahrenheit, but said he was still getting fewer eggs than usual. Another farmer, in the central province of Henan, told a state news outlet that about 20 percent of his hens were refusing to lay eggs.

In Chongqing, a sprawling metropolis in southwestern China with around 20 million people, the heat has been compounded by a severe drought, parching 51 rivers and 24 reservoirs and disrupting the water supply of more than 300,000 residents. Several other provinces are also experiencing droughts that are expected to worsen in the coming weeks.

With scant rainfall, the Yangtze River, the world’s third-longest river, has receded to a record low, with water levels falling by 16 to 20 feet compared with the same period last year.

“The situation of the reservoirs in the upper reaches of the Yangtze River is grim,” Liu Weiping, the deputy minister of the Ministry of Water Resources, said in a news conference on Wednesday, adding that the low level of rainfall and water flowing in from various river sources is expected to last until next month.

The drought has severely strained electricity supplies in Sichuan, a province heavily dependent on hydropower. The capacity of Sichuan’s hydropower plants has fallen by half, Zhou Jian, deputy chief engineer of the State Grid Sichuan Electric Power Control Center, said on state television.

To conserve energy, subway stations and trains in Sichuan’s provincial capital, Chengdu, turned off overhead lights to conserve energy, while office buildings there as well as in Dazhou, a neighboring city, were asked to stop using air-conditioning. The province also issued an order to factories to suspend operations from Aug. 15 to 20, and Toyota and Foxconn, a supplier for Apple, were among companies that confirmed that their factories would comply.

Climate scientists said that the frequency and intensity of extreme weather events will increase in the next few decades, given the slow reduction in greenhouse gas emissions globally. Even as parts of China were parched with drought, other areas saw heavy rainfall, including in Xining, a northwestern city, where flash floods on Thursday killed 16 people and left 36 missing, state media reported.

“Following this trend, future extreme heat waves will affect even larger areas and impact more population,” said Xiaoming Shi, an assistant professor in the Hong Kong University of Science and Technology’s environment and sustainability division.

“Everyone, from individuals to city governors and developers, should prepare for the new norm of extremes and be aware that those new extreme events can be dangerous,” he said.

Li You, Claire Fu and Ben Dooley contributed reporting and research.

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L'Humanité

Révélation. Alerte au stress chez Air France

Actu

L’Humanité s’est procuré plusieurs documents qui mettent en lumière une hausse de l’anxiété des personnels de la compagnie, y compris chez les pilotes. Ces derniers ont exercé leur droit d’alerte.

Cyprien Boganda

C’est un coup de semonce dans un ciel serein. Alors que le trafic aérien redécolle en flèche depuis le printemps et qu’Air France affiche une santé économique retrouvée, des pilotes alertent sur la face sombre de cette embellie. Dans une lettre ouverte adressée au gouvernement ( France Info, 17 août), le syndicat Alter estime que «  l’ambition de rendement » du dirigeant d’Air France, Benjamin Smith, fait «  exploser les risques psychosociaux. » «  Notre entreprise maintient son programme ambitieux de reprise malgré un sous-effectif », dénonce-t-il, d’où le décollage de «  vols construits aux limites et des repos minimums ».

Sentant venir l’orage, la direction du groupe est immédiatement montée au créneau, en rappelant que «  la sécurité des vols, de ses clients et de ses équipages est sa priorité absolue » : «  Air France se place déjà au dessus des normes fixées par l’Agence européenne de la sécurité aérienne en terme de repos après un vol », ajoute-t-elle. Par ailleurs, un article paru opportunément sur le site du Point  donne à voir les nombreux «avantages» dont bénéficient les pilotes de la compagnie, en comparaison de ses concurrentes. Une manière comme une autre de décrédibiliser les revendications syndicales...

Troubles anxieux, dépression, crainte avec angoisse

Plusieurs documents consultés par l’ Humanité font bel et bien état d’une dégradation des conditions de travail. Un rapport de l’Observatoire des risques psycho-sociaux de la compagnie, rédigé en février dernier, compile des données concernant plusieurs problèmes affectant l’ensemble des salariés : les troubles anxieux (définis dans le rapport comme «  une sensation de peur, inquiétude, crainte avec angoisse prédominante (…) perturbant la vie quotidienne ») ; la dépression et le stress. Premier constat : une hausse sensible du nombre de salariés se déclarant en situation de stress au cours des derniers mois, qui affecte en priorité les personnels au sol, mais aussi les pilotes (voir capture d’écran). Par ailleurs, plus de 20% des personnels au sol se plaignent d’être en état d’anxiété et près de 16% d’être déprimés. Chez les pilotes, les chiffres sont de 12% et 10,5%.

Pourcentages de salariés se déclarant en état de stress, entre novembre 2021 et février 2022. En bleu sombre : pilotes. En bleu clair : hôtesses et stewards. En vert : personnel au sol. En orange : moyenne Air France.

Sous effectif, désordre dans l’exploitation, retards inévitables  

Ce n’est pas tout. Le 20 juin dernier, les élus de la CSSCT pilotes (Commission santé, sécurité et conditions de travail) d’Air France ont exercé leur droit d’alerte pour « danger grave et imminent ». Dans ce document que nous avons consulté, les auteurs citent plusieurs facteurs contribuant à jouer avec les nerfs des pilotes : un « sous effectif généralisé dans toute l’industrie aéronautique (…) induisant un désordre dans l’exploitation et des retards inévitables », des équipages réduits, une «  construction irréaliste des rotations », avec «  vols accélérés quelles que soient les conditions météorologiques », etc.

Retour de l’aéroport JFK (New-York) avec une importante fatigue ressentie dès le début de l’activité. L’activité était poreuse, j’ai failli louper l’évitement d’une cellule orageuse. Pilote Air France

Pour étayer leur démonstration, les élus du personnel citent des extraits de rapports rédigés par des pilotes sur les rotules au retour d’un vol. Certains propos sont édifiants : «  Retour de l’aéroport JFK (New-York) avec une importante fatigue ressentie dès le début de l’activité. L’activité était poreuse, j’ai failli louper l’évitement d’une cellule orageuse » ; «  Le décollage à 23H20 (…) rend ce vol déraisonnablement fatigant » ; «  Arrêter de programmer ces rotations épuisantes, qui dépassent systématiquement les limites de TSV (temps de service de vol) » ; « Nuit presque blanche pour attaquer un vol de jour, certes, mais assez tôt le matin sans avoir dormi ou très peu dormi », etc.

Les dégâts de la course à la rentabilité

Faut-il conclure de ce qui précède que la sécurité des passagers n’est plus assurée ? Non, selon Maxime (1), commandant de bord chevronné (23 ans chez Air France) que nous avons contacté. «  Si je pensais qu’il était dangereux de monter à bord, je ne le ferais pas, assure-t-il. Tout pilote qui ne se sent pas en état de voler a la possibilité d’appeler sa hiérarchie, et de refuser de partir. Et il n’encaissera aucune sanction. C’est valable chez Air France, mais pas forcément dans les compagnies anglo-saxonnes, où vous vous faites « allumer »… »

La hausse du stress chez les personnels est réelle, alimentée par un climat anxiogène créé par la direction, qui passe son temps à expliquer que nous sommes au bord du gouffre malgré nos bons résultats.  Alexandre Rio, président du syndicat Alter

Pour Maxime, si les pilotes haussent ainsi le ton, c’est surtout pour inciter la direction à arrêter de jouer avec les limites : « Pour caser tous les vols, sur fond de reprise marquée de l’activité, la compagnie va chercher à rogner sur les temps de repos. Par exemple, on n’aura plus que 36 heures pour souffler lors d’une escale, au lieu de 48. Mais nos heures de vol sont toujours inférieures aux plafonds européens. »

Sans tomber dans la dramatisation, Alexandre Rio, président du syndicat Alter, veut néanmoins attirer l’attention sur les dégâts de la course à la rentabilité dans laquelle s’est lancée Air France : «  La hausse du stress chez les personnels est réelle, alimentée par un climat anxiogène créé par la direction, qui passe son temps à expliquer que nous sommes au bord du gouffre malgré nos bons résultats. L’objectif de Ben Smith est d’atteindre 10% de rentabilité, contre 5% en moyenne jusque là. Cela aura nécessairement un impact sur le social ou la sécurité…ou sur les deux en même temps. »

(1) le prénom a été changé

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France24 - World

Afghan opposition ‘very weak’ despite mounting anger against Taliban

Issued on: 15/08/2022 - 17:04

Tom WHEELDON

One year after the fall of Kabul, many of the opposition commanders famous for their stand in Panjshir Valley remain exiled in Tajikistan. Analysts paint a picture of a weak armed resistance against the Taliban and an Afghan population that increasingly abhors the Islamic fundamentalist group but is too exhausted to oppose it.

When Afghanistan captured the world’s attention shortly after the Taliban’s precipitous takeover on August 15, 2021, the media focused on the Panjshir Valley – where late Afghan commander Ahmad Shah Massoud held off both the Soviets in the 1980s and the Taliban in the 1990s. The lionised commander’s son Ahmad Massoud vowed to fight the Taliban from Panjshir once again.

But by September, Massoud had fled to neighbouring Tajikistan along with other resistance commanders. The apparent plan was to use Tajikistan as a staging ground to take on the Taliban. At the time, analysts lamented that it was a “non-viable prospect”.

Since then, the few journalists with access to Panjshir have reported on common resistance attacks on Taliban positions. Washington Post journalists who visited Panjshir wrote in June that “residents say assaults on Taliban positions are a regular occurrence and dozens of civilians have been killed, with some civilians imprisoned in sweeping arrests”.

Panjshir situation now ‘substantially different’

This situation makes a stark contrast to the state of play in Panjshir under Ahmad Shad Massoud – when the valley was the one holdout against Taliban during their first rule over Afghanistan from 1996 to 2001.

“It’s substantially different this time around,” said Omar Sadr, formerly an assistant professor of politics at the American University of Afghanistan, now a senior research scholar at the University of Pittsburgh.

“Panjshir is occupied,” Sadr went on. “At least Ahmad Shah Massoud could maintain a stronghold from which to resist the Taliban. Now the resistance is in the mountains; they don’t control the villages or the highways. That makes the task much more difficult in terms of the supply chains needed for fighting; it impacts upon the quality of the resistance.”

Looking at Afghanistan as a whole, the opposition is “very weak”, said Vanda Felbab-Brown, a senior fellow at the Brookings Institution’s Center for Security, Strategy and Technology. “In fact, it has turned out to be more feeble than many analysts expected.”

The opposition has struggled to mobilise tribal support as well as to mount any significant operations,” Felbab-Brown continued. “There was quite a bit of expectation that this spring they would engage in attacks – but the Taliban has been able to effectively neuter them.”

In this already difficult context, it was a strategic error for Ahmad Massoud and other resistance commanders to base themselves across the border, Sadr suggested: “The high-level leadership is in Tajikistan while the mid-level fighters are in Panjshir. Ahmad Massoud is a political leader, not much of a military leader – and it would have been much better if he and other senior figures could have joined the troops on the ground; it would have increased their legitimacy and boosted morale.”

‘More radical and more repressive’

When the Taliban seized Kabul last year they tried to present themselves a reformed, more moderate successor to the outfit that brutally ruled Afghanistan two decades ago – the notorious “Taliban 2.0” narrative.

The Islamic fundamentalists soon revealed “Taliban 2.0” to be nothing but a propaganda tool. In doing so, they alienated swathes of Afghan society and ensured that vehement anti-Taliban sentiment is by no means confined to the Panjshir Valley, Sadr noted.

“You can see this Taliban 2.0 business is not true – look at the way they’ve put in place political and economic discrimination of non-Pashtuns, they’ve banned girls’ education, they carry out extrajudicial killings,” he put it.

“Everybody wanted to finally end the conflict, so the Taliban had the chance to adopt a pathway to a political settlement that could have persuaded communities to accept them,” Sadr continued.

“But the Taliban are fundamentalists – they’ve never believed in peace settlements. They’ve only become more radical and more repressive. So people feel misled.”

‘The Afghan people are very, very tired’

Nevertheless, there is a difference between feeling antipathy towards the Taliban regime and taking up arms against it.

An uprising against the Taliban would renew a chain of wars lasting two generations. Conflict has racked Afghanistan since the USSR invaded in 1979 to prop up their puppet communist government. Some 1.8 million Afghans were killed before the Soviets pulled out in 1989.

Afghanistan fell into civil war upon the USSR’s withdrawal, leading to the downfall of Soviet-backed President Mohammad Najibullah in 1992. Four years of renewed civil war followed as mujahidin factions battled for power. The Taliban’s hegemony starting in 1996 prompted five years of resistance from Ahmad Shah Massoud’s Northern Alliance. Then Afghanistan became the locus of the US’s longest ever war.

“Although they’re suffering under intensifying Taliban repression and the terrible economic situation, the Afghan people are just tired of war,” Felbab-Brown said. “Very, very tired.”

Afghanistan’s northeastern provinces provided the backbone of its army during the 2004 to 2021 presidential republic – after the Northern Alliance drew on these regions in their fight against the Taliban in the late 1990s and early 2000s.

But after that recent history of gruelling campaigns against the Taliban, renewed fighting an unattractive prospect for many people in northeastern Afghanistan, Sadr said: “Look at Baghlan province, Badakhshan province – they contributed the highest number of soldiers to the republic’s army and they suffered the highest casualties. Every day there were corpses going back.

“It’s been more than 40 years of war,” he went on. “This could be the third generation constantly giving sacrifices.”

All that said, Sadr emphasised that for the most part the Afghan people “do not accept” the Taliban's “exclusionary and fundamentalist occupation” and that “Tajiks and other non-Taliban supporters are committed to various forms of resistance against the Taliban”.

Pakistan will ‘never’ want to topple Taliban

Throughout those four decades of conflict, outside actors used Afghanistan as a venue to project power, supporting proxies there. Most significantly, Afghanistan’s neighbour Pakistan was the Taliban’s longstanding patron – keen to ensure the defeat of the US-backed republic in Kabul, which Pakistan deemed too close to its arch-nemesis India.

But the Taliban has long been close to jihadi group Tehrik-e-Taliban (TTP or simply the Pakistani Taliban), which wants to overthrow the Pakistani state.

Sections of the Pakistani state have seemed aware of the blowback risks from supporting the Taliban. The Taliban and the TTP are “two faces of the same coin”, Pakistani Army Chief General Qamar Javed Bajwa and ISI boss Lieutenant General Faiz Hameed acknowledged at an off-the-record briefing in July 2021.

That admission was vindicated in February when the TTP claimed an attack from across the Afghan border that left five Pakistani soldiers dead. In this context, Islamabad entered into enter peace talks with the TTP over recent months – held in Kabul, mediated by the Taliban. So far, there appears to have been little progress.

“Pakistan expected the Taliban to help it strike a political deal with the TTP so that the TTP wouldn’t threaten the Pakistani government, and that plan has already failed,” noted Weeda Mehran, co-director of Exeter University’s Centre for Advanced International Studies. “A huge concern for the Pakistani authorities is that the Taliban have been giving Afghan passports to TTP members.

Clearly, some elements of the Taliban are “acting more and more independently of Pakistan”, Mehran continued. In light of these factors, she said, Pakistan is “revising its approach to the Taliban”.

Yet Pakistan’s disappointment with the Taliban does not mean support for the opposition. So Afghanistan’s anti-Taliban resistance cannot look to Islamabad for the foreign support analysts say it needs for any chance of success.

“Pakistan’s end goal is never going to be to topple the Taliban government,” Sadr put it. “At the very most, Pakistan will make it more difficult to for the Taliban to rule. Like other countries in the region such as China, Pakistan sees the Taliban as anti-US – and of course it doesn’t see the Taliban as an Indian ally like it did the republic. So even if Pakistan turns against the Taliban, it’s not going to support the insurgency.”

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Afghan resistance has sanctuary in Tajikistan, but fighting Taliban a ‘non-viable prospect’

PROFILES

Who are the Taliban leaders ruling Afghanistan?

Pakistan cheers Taliban out of ‘fear of India’ – despite spillover threat

Известия (RUS)

Путин проведет заседание набсовета Общероссийского движения детей и молодежи

Президент России Владимир Путин 1 сентября проведет заседание наблюдательного совета нового Общероссийского движения детей и молодежи. Об этом 20 августа сообщил первый заместитель руководителя администрации главы государства Сергей Кириенко.

Зашагают дружно в ряд: детей хотят объединить в новое движение При каких условиях имеет смысл возрождение пионерии

«Первого сентября президент проведет первое заседание наблюдательного совета (Общероссийского движения детей и молодежи. — Ред.)», — сказал он на встрече с участниками проектной сессии по запуску центра знаний «Машук».

Кириенко добавил, что в субботу в центре знаний «Машук» пройдет первое заседание координационного совета Общероссийского движения детей и молодежи.

Ранее, 14 июля, Путин подписал закон о создании в РФ движения детей и молодежи. Документом предусмотрено проведение воспитательной работы с участниками движения. Организацией воспитания и досуга будут заниматься взрослые наставники, которыми могут быть в том числе родители.

Закон был одобрен Госдумой, а затем Советом Федерации в начале июля.

1 июня Путин заявил, что поддерживает идею создать единое детское и молодежное движение в России. Он подчеркнул, что главной задачей в этом вопросе является создание равной, доступной, интересной среды для развития и самореализации по самым разным направлениям. Мнение самих детей и их предложения имеют ключевое значение при создании движения, подчеркнул глава государства.

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L'Humanité

Emmanuel Besnier, la face obscure de l’agroalimentaire

Actu

Portrait de milliardaire À la tête de Lactalis, la neuvième fortune de France , avec 14 milliards d’euros, fait son beurre en additionnant les scandales.

Stéphane Guérard

Depuis qu’il a pris la succession de son père, début 2000, Emmanuel Besnier s’est ingénié à rester caché. Mais demeurer dans l’ombre, entre son château mayennais et ses appartements parisiens, n’est pas chose aisée lorsqu’on se trouve à la tête de Lactalis, premier groupe laitier mondial. Surtout quand celui-ci empile les scandales environnementaux, fiscaux et sociaux.

Petit-fils d’André, fondateur en 1947 du groupe Besnier, fils de Michel, qui a « modernisé » ce dernier en géant tricolore de la transformation entre 1955 et 2000, Emmanuel Besnier, « né dans un bidon de lait » selon la seule interview qu’il donne, au magazine Capital, lors de son accession à la tête du groupe, aurait pu incarner la success story de l’héritier qui a propulsé Lactalis au sommet mondial de l’or laiteux. Devenu seul patron à bord à 29 ans, l’ancien diplômé d’une école de commerce a repris les recettes de son père : une poigne de fer vis-à-vis de ses fournisseurs en amont, des rachats toujours plus gros pour épaissir le chiffre d’affaires en aval. Si Lactel, Bridel et Société étaient tombés dans l’escarcelle du groupe avant 1991, lui s’attaque à l’international : Galbani en 2006, Parmalat en 2011, Leerdammer et des filiales européennes de Bel il y a un an. La courbe de ses revenus et patrimoines personnels suit l’ascension de la multinationale. Entré en 1998 au classement Challenges des fortunes de France, il voit son patrimoine passer de 3 milliards d’euros en 2007 à 14 milliards cette année. Fin de la belle histoire.

Car l’empire d’Emmanuel Besnier s’est structuré à coups de Trafalgar. Le premier survient en 2016 et se transforme en Waterloo pour les producteurs laitiers français. Un an après la fin du système européen des quotas, Lactalis profite de la chute de la trop abondante offre pour jouer de la concurrence avec les autres laitiers européens et baisser les prix des hexagonaux. Les manifestations devant le siège, à Laval, en Mayenne, n’y changeront rien. Tant pis si Lactalis devient le symbole du ras-le-bol paysan. Le groupe avance à marche forcée, quitte à pratiquer des rétorsions à l’encontre d’éleveurs trop bavards à Envoyé spécial ou de ceux qui tentent de se fédérer. Quitte aussi à marcher sur les indications géographiques de production. L’an dernier, le groupe a obtenu en justice de ne plus faire apparaître l’origine du lait sur ses produits, soit une « décision favorable à ceux qui exportent, pas à ceux qui privilégient la relocalisation », se désole la Confédération paysanne.

À force de scandales à répétiton, le groupe a fini par incarner la face obscure de l’agroalimentaire. En 2020, le média Disclose révèle que 38 usines auraient effectué des rejets polluants et seraient non conformes aux normes légales, puis suggère qu’un jeu de filiales, notamment au Luxembourg, aurait permis au groupe de soustraire 220 millions d’euros d’impôt sur les sociétés entre 2013 et 2018. Mais c’est l’affaire en 2018 du lait infantile contaminé à la salmonelle qui fut la plus désastreuse pour Emmanuel Besnier. Contraint d’apparaître au grand jour, il se montre froid et dépourvu d’empathie vis-à-vis de la quarantaine de familles touchées. On comprend pourquoi il préfère rester caché. 

Portrait de milliardairelactalisemmanuel besnier
New York Times - World

Fast-Spreading Wildfires Kill at Least 37 People in Algeria

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The government blamed extreme heat and strong winds. Heat waves in the North African nation, about 80 percent of which is covered by the Sahara, are expected to increase in frequency and severity.

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By Cora Engelbrecht and Massinissa Benlakehal

Fast-moving wildfires that tore through the northeast mountains of Algeria have killed at least 37 people and injured dozens, government officials reported on Thursday.

The blazes erupted in the early hours of Wednesday, the interior ministry said, adding that at least 118 fires across 21 different provinces in the northeast of the country ravaged about 6,400 acres, forcing more than 300 people to flee their homes. Most of the fires were under control by Thursday, officials said, but the death toll was expected to rise as rescue efforts continued.

The interior minister, Kamel Beldjoud, blamed the region’s extreme heat and strong winds — conditions that have gripped the North African countries along the Mediterranean coast and helped ignite and intensify dozens of deadly fires across Europe during an exceptionally harsh wildfire season.

Algeria’s National Meteorological Office warned on Wednesday that temperatures in eastern parts of the country could rise to 116.8 degrees Fahrenheit.

Heat waves in Algeria, about 80 percent of which is covered by the Sahara, are expected to increase in frequency and severity, according to the country’s director of the National Climate Center, Salah Sahabi-Abed.

Days of abnormally high temperatures have contributed to the intensity of fires around the world, making vegetation drier and more flammable.

Scientists say that human-caused climate change has increased the likelihood of such extreme heat waves. And the world’s poor are most vulnerable: The United Nations secretary general, António Guterres, said last month at a global convention on climate change that people in Africa, South Asia, and Central and South America were 15 times more likely than others to die from extreme weather events.

Last August, government officials blamed arsonists for starting a series of wildfires that ravaged northern Algeria, killing at least 90 people.

Since Wednesday, the Algerian government has deployed hundreds of workers, dozens of vehicles and several helicopters to fight the fires. The fire brigade, the Algerian military, and civilians had all struggled initially to contain the fast-spreading fires, according to the country’s emergency services agency.

Efforts were still underway on Thursday to contain some of the most fatal fires in El Tarf province, near the country’s border with Tunisia, where 30 people died, according to the emergency agency.

Videos posted on Wednesday by the emergency services and local media showed firefighters racing through thick smoke across ravished landscapes. An image posted to the emergency agency’s Facebook page showed one rescue worker cradling a screaming infant on a road lined with fire hoses.

An outpouring of solidarity flooded social media on Thursday, with people offering their homes to survivors. Images showed crowds of citizens who traveled to towns and cities where blazes had broken out to assist in rescue efforts.

President Abdelmadjid Tebboune offered his condolences to the families of the victims and wished a swift recovery to the survivors, adding that the entire state had been spurred to respond to the crisis.

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France24 - World

Police in China arrest cosplayer for ‘wearing a kimono’ near anniversary of Japan’s WWII surrender

Issued on: 19/08/2022 - 17:19

Thaïs Chaigne

In a video reportedly filmed on August 10, a policeman accuses a young Chinese woman wearing a kimono, a traditional Japanese outfit, of "causing trouble" before arresting her. The scene, which has gone viral online since August 14, is the subject of debate on Chinese social networks, 77 years after Japan's surrender in World War II.

The controversy that has been stirring up Chinese social networks for the past few days surrounds a cosplayer, a person who dresses as a Japanese manga and anime character. The cosplayer shared a video on her Weibo account, the equivalent of Twitter in China, in which a police officer reproaches her for wearing a Japanese kimono. 

In the video, she can be seen facing a police officer from behind. She is wearing a blonde wig and a pink kimono with flowers, similar to the one worn by the heroine of the Japanese anime "Summer Time Rendering" (2022). She explained on her Weibo account (archive link available here) that she was queuing outside a Japanese restaurant with her photographer on August 10 after a photo shoot when the police arrived. 

A young Chinese woman was taken away by local police in Suzhou last Wednesday because she was wearing a kimono. "If you would be wearing Hanfu (Chinese traditional clothing), I never would have said this, but you are wearing a kimono, as a Chinese. You are Chinese!" pic.twitter.com/et8vWOferQ

August 15, 2022

旁观者拍摄的录像。 pic.twitter.com/ZnXI2ssDLK

August 16, 2022

In the original video, which had accumulated nearly 8 million views before being removed, the young woman is facing police officers. One policeman says to her in Chinese: "If you were wearing a hanfu, there would be no problem, but you are wearing a kimono and you are Chinese. Are you Chinese?"

The woman takes offence and the policeman then tells her that she is suspected of "causing trouble".

Summer Time Rendering Final Color Pages to commemorate its end in Shonen Jump+ App. Aside from the TV anime and Live-Action adaptations, an Escape Game based on the series will be made. pic.twitter.com/sRPlFDy226

January 31, 2021

The scene took place in the city of Suzhou, a neighbouring city of Shanghai. More precisely in Huaihai Street, known for its many Japanese restaurants and shops, where the cosplayer explains that she went to re-enact several scenes from an anime series. 

According to the young woman's account on social networks, she was questioned for nearly five hours before being released. The Suzhou police have not officially reacted or responded to requests from several media outlets such as The Guardian, nor have they officially announced any sanctions for the cosplayer. According to CNN, the young woman explained on her profile on the "Qzone" platform that the police asked her to write a letter of apology. 

Between nationalist criticism and photos of supporters in kimonos

The video has elicited widespread debate online, against a backdrop of heightened anti-Japanese sentiment in China on the occasion of the 77th anniversary of Japan's surrender and the end of World War II.

Diplomatic relations between the two countries remain tense, with China arguing that Japan has not apologised sufficiently for abuses committed during the war, notably the 1937 Nanjing massacre. Currently, tensions are particularly high as Japan accuses China of threatening peace by carrying out military exercises in the Taiwan Strait. 

On Weibo, several posts criticised the young woman for wearing traditional Japanese dress in such a context. 

Others said the officer reacted excessively, saying that the young woman had worn the outfit on August 10, and not August 15, the anniversary of Japan's surrender. 

However, it is difficult to give a complete overview of the reaction to the incident: CNN claimed that a related hashtag has been censored from Weibo after accumulating 90 million views.

For its part, the news site What's On Weibo notes that the state channel CCTV promoted a topic on Weibo about the Chinese hanfu, the counterpart of the Japanese kimono, on the evening of the controversy.

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Известия (RUS)

В ГД призвали отправить в Донбасс не пустивших военного в ресторан охранников

Не пустивших военного в московский ресторан охранников, а также владельца заведения правильно было бы отправить в Донбасс, заявил 20 августа спикер Госдумы Вячеслав Володин.

Под Харьковом уничтожены 20 американских наемников. Онлайн-спецоперации 20 августа Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»

«Сейчас обсуждают вопросы принесения извинений и увольнения охранников в связи со случившимся. Правильно в подобных ситуациях — надеюсь, что поддержите, — охранников вместе с владельцем ресторана отправить служить в Донбасс», — написал он в Telegram.

Конфликт произошел в столичном ресторане «Магадан», когда лейтенанта Воздушно-космических сил не пустили на семейное торжество в кругу родных и друзей. Он был в военной форме, так как приехал в заведение сразу со службы. Ему предложили попасть в зал через черный ход, а для этого необходимо было пройти через кусты и клумбу.

Володин подчеркнул, что солдаты и офицеры защищают Россию и граждан страны и отношение к ним должно быть уважительным.

Директор заведения Рим Ибрагимов принес извинения матери военнослужащего Светлане Семеновой. Он отметил, что действия сотрудников — «полное безобразие», и заверил, что они уже уволены. Мать офицера заявила, что подала жалобу в прокуратуру.

Полковник запаса Василий Дандыкин 19 августа выразил мнение, что персонал следовало бы жестко наказать. Он добавил, что сам с сослуживцами всегда ходил в рестораны в форме, при этом никаких вопросов к ним не возникало. Дандыкин считает, что охранники, по сути, дискредитировали Вооруженные силы России.

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France24 - Monde

Étudiants disparus au Mexique : l'ex-procureur général arrêté, 64 policiers et militaires recherchés

Publié le : 20/08/2022 - 10:33

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La justice mexicaine a appréhendé vendredi Jesus Murillo Karam, l'ancien procureur général du pays, et ordonné l’arrestation de 64 policiers et militaires pour leur implication présumée dans la disparition de 43 étudiants d’Ayotzinapa en 2014.

La justice mexicaine a ordonné vendredi 19 août l'arrestation de l'ancien procureur général du pays, ainsi que de 64 policiers et militaires pour la disparition, en 2014, de 43 étudiants de l'école normale d'Ayotzinapa, au lendemain de la publication d'un rapport d'une commission officielle qui a qualifié cette affaire de "crime d'État".

Dans la soirée de vendredi, l'ex-procureur général Jesus Murillo Karam a été appréhendé à son domicile de Mexico pour "disparition forcée, torture et délits contre l'administration de la justice", et n'a pas opposé de résistance, a indiqué le parquet dans un communiqué.

Le parquet a par la suite annoncé que des mandats d'arrêt avaient été lancés contre 20 responsables de l'armée, 44 policiers et cinq fonctionnaires pour leur implication présumée dans cette affaire, qui avait profondément choqué au Mexique et à l'étranger.

Ces 64 policiers et militaires sont recherchés pour "crime organisé, disparition forcée, tortures, homicide et délits contre l'administration de la justice", a précisé le parquet. Les identités et le rang des personnes recherchées n'ont pas été précisés.

Un "crime d'État"

Jesus Murillo Karam, qui avait exercé ses fonctions sous le président Enrique Peña Nieto (2012-2018) et avait dirigé une première enquête controversée sur ces disparitions, est un ancien poids lourd du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) qui a gouverné le Mexique pendant 71 ans sans interruption, jusqu'en 2000.

Il s'agit de la plus importante personnalité arrêtée jusqu'à présent dans le cadre de ces investigations, qui avaient redémarré de zéro après l'arrivée au pouvoir en 2019 du président de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador.

Le parquet a également lancé des mandats d'arrêt contre 14 membres du cartel de narcotrafiquants Guerreros Unidos.

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, un groupe d'étudiants de l'école de formation des maîtres d'Ayotzinapa, dans l'État méridional de Guerrero, s'était rendu jusqu'à la ville proche d'Iguala pour "réquisitionner" des autobus afin d'aller à Mexico pour une manifestation.

Selon l'enquête, 43 jeunes ont été arrêtés par la police locale en collusion avec Guerreros Unidos, puis tués par balles et brûlés dans une décharge pour des raisons qui restent obscures. Seuls les restes de trois d'entre eux ont pu être identifiés.

Jeudi, un rapport officiel publié par la Commission pour la vérité Ayotzinapa mise en place par Manuel Lopez Obrador avait estimé que des militaires mexicains avaient une part de responsabilité dans ce crime.

"Leurs actions, omissions ou participation ont permis la disparition et l'exécution des étudiants, ainsi que le meurtre de six autres personnes", avait déclaré le sous-secrétaire à l'Intérieur Alejandro Encinas, lors de la présentation publique du rapport.

"Une action institutionnelle n'a pas été accréditée, mais il y a eu des responsabilités claires d'éléments" des forces armées, avait-il ajouté, sans préciser si ces "éléments" étaient toujours en activité. Alejandro Encinas a qualifié à plusieurs reprises l'affaire d'Ayotzinapa de "crime d'État".

Des preuves falsifiées ?

Une autre commission, le Groupe interdisciplinaire d'experts indépendants (GIEI), qui avait été créé en vertu d'un accord entre le gouvernement Peña Nieto et la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), soutient pour sa part que des militaires ont falsifié des preuves retrouvées dans la décharge où ont été brûlés les corps.

La première enquête officielle, dirigée par Jesus Murillo Karam et dont les conclusions ont été rejetées par les familles des victimes et par des experts indépendants, n'attribuait pour sa part aucune responsabilité aux militaires. Cette version accusait un cartel de narcotrafiquants d'avoir fait tuer les étudiants en les prenant pour les membres d'une bande rivale.

"Rendre publique cette situation atroce et inhumaine, et en même temps punir les responsables, permet d'éviter que ces événements déplorables ne se reproduisent" et "renforce les institutions", a affirmé Manuel Lopez Obrador vendredi.

Avec AFP

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Un an après, les parents des 43 étudiants disparus manifestent à Mexico

MEXIQUE

Les 43 étudiants disparus ont été assassinés, selon la justice mexicaine

New York Times - World

Finland’s Prime Minister Parties, but Then Videos Leak

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Criticism of the leader, Sanna Marin, 36, over parties she’s attended showed the difficulties of keeping life private in the age of cellphones and social media.

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By Johanna Lemola

HELSINKI — Sometimes a prime minister just wants to have a little fun.

Last December, Sanna Marin, Finland’s 36-year-old leader, was spotted clubbing in Helsinki with friends into the early morning hours without her official phone, on which she had received a message warning her that she had been exposed to the coronavirus.

She publicly apologized after facing criticism for failing to immediately quarantine.

On Thursday, Ms. Marin was facing more scrutiny in media and political circles after videos leaked to social media showing her dancing energetically, striking poses and singing with friends at private parties.

The chatting on the videos left her facing questions about the possible presence of illegal drugs, with one voice saying, “This gives you a great feeling.” But there was no direct evidence that drugs were being used.

Still, that was enough for the opposition leader, Riikka Purra, chair of the Finns Party, perhaps mindful of elections next April, to suggest that Ms. Marin should volunteer to take a drug test.

The dust-up raised the question of whether Ms. Marin, who leads the Social Democratic Party and became one of the world’s youngest prime ministers in December 2019, was being held to a different standard.

In response to the videos, Ms. Marin denied knowledge of any illegal drug use at any party she has attended, telling the Finnish state broadcaster YLE on Thursday that only alcohol was consumed. She said that the parties she has attended were in private residences some weeks ago, and she expressed her displeasure at the latest leak.

“These videos are private,” Ms. Marin said. “They were recorded in private premises. I am displeased that they have been published. What they are about is that I was spending an evening with friends, partying, admittedly boisterously, dancing and singing.”

The parties drew some popular cultural and media personalities, including the singer and songwriter Alma and her sister Anna, the radio personalities Tinni Wikström and Karoliina Tuominen, and Janita Autio, a photographer who took a photo of Ms. Marin at a rock music festival in a leather jacket, shorts and boots that subsequently went viral.

Ms. Marin said that her security officers were on duty when she was at the parties but that they were not inside the residences.

Emilia Palonen, a political scientist at the University of Helsinki, says that it is difficult these days for a prominent politician to have true privacy.

“She surely trusted in the videos not being spread,” Ms. Palonen said. “But one is never free in this day and age. These days videos can be made anywhere and she was clearly aware” that she was being filmed.

That said, in this polarized political climate, Ms. Palonen said, “Her partying can be associated with irresponsibility.”

Indeed, some on social media seized on the videos to suggest it was unbecoming behavior given the problems people are facing today.

Petri Kuittinen, who identified himself on Twitter as a father of four, linked to the leaked video and commented: “Finland is suffering from record high electricity prices, lack of health care & elderly care professionals and this is how our leader is spending her time!”

But Fabian Zuleeg, chief executive of the European Policy Center in Brussels, asked: “Can someone explain to me why it is seen to be in any way a problem that a politician goes to a party and dances (if it doesn’t take place during lockdown that is)?”

Ms. Marin became prime minister after her predecessor had to resign over his handling of a postal workers strike.

Steven Erlanger contributed reporting from Brussels.

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Valeurs Actuelles

Haute-Loire : un éleveur désactive une antenne 4G à l’origine de la mort d’une partie de son troupeau de vaches

« En fin de matinée, on a tombé le disjoncteur. On n’a rien cassé, on a simplement coupé, car ce n’est plus tenable », a déclaré Frédéric Salgues, éleveur à Mazeyrat-d’Allier, un village de Haute-Loire. Jeudi 18 août, un éleveur de Haute-Loire a désactivé une antenne 4G à l’origine de la mort d’une partie de son troupeau de vaches, rapporte La Voix du Nord. En présence du maire de la commune et d’une dizaine de personnes venus le soutenir, l’éleveur a donc coupé l’alimentation de l’antenne relais 4G qui se trouve à moins de 200 mètres de sa ferme. Frédéric Salgues assure en effet que la santé de son bétail s’est détériorée et que la production de lait a chuté depuis l’installation de cette antenne 4G en juillet 2021. Il affirme également avoir perdu une cinquantaine de bêtes sur deux cents.

Le Conseil d’État retoque une décision de justice

Pourtant, initialement, le tribunal de Clermont-Ferrand avait ordonné le 23 mai dernier la désactivation de l’antenne pour deux mois, pour permettre la poursuite de l’expertise judiciaire. La décision donnait trois mois à l’État et aux opérateurs (Bouygues Télécom, Free, SFR et Orange) pour stopper son fonctionnement. Cependant, mercredi 17 août, le Conseil d’État a retoqué la décision du tribunal de Clermont-Ferrand, relevant une « erreur de droit » et estimant que le tribunal administratif n’avait « pas caractérisé l’existence d’un péril grave ». Pour l’avocat de l’éleveur, Me Romain Gourdou, la décision du Conseil d’État a été « une grande déception ». « Le simple fait de rechercher la vérité ne nous est pas permis », a-t-il dit en indiquant étudier d’autres recours.

Cette décision « ne doit pas être surinterprétée : elle ne signifie ni le règlement ni la fin du litige » et il est « indispensable que l’expertise judiciaire prescrite par le tribunal judiciaire puisse aller à son terme », a, pour sa part, estimé Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique, dans une déclaration écrite.

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France24 - Monde

Canada : au Québec aussi, la langue de Molière recule au profit de l'anglais

Publié le : 19/08/2022 - 18:01

Pauline ROUQUETTE Suivre

De nouveaux chiffres révèlent que la langue française continue de reculer au Canada comme au Québec, tandis que le nombre de personnes dont l’anglais est la première langue parlée dépasse le million de locuteurs dans la province. Une situation inédite qui intervient dans un contexte d'intensification des efforts pour protéger la langue de Molière au Québec.

Le français "pique une fouille" au Québec, et dans tout le Canada. Une chute de la francophonie révélée par les derniers chiffres de l'agence statistique du gouvernement fédéral canadien, publiés mercredi 17 août. Ceux-ci indiquent que la proportion de Canadiens parlant français de façon prédominante à la maison est en baisse partout dans le pays (à l'exception du territoire faiblement peuplé du Yukon, dans le Grand Nord).

La croissance de la population dont le français est la première langue officielle parlée (1,6 % de 2016 à 2021) est inférieure à la croissance de la population canadienne (5,2 %). Quant à la proportion des Canadiens pour qui le français est la première langue officielle parlée, elle a diminué, passant de 22,2 % à 21,4 % en cinq ans.

La tendance n'a rien de nouveau. Le poids démographique du français au Canada est en baisse depuis 1971, et le phénomène est également observé au Québec, province francophone historique, depuis 2001, selon Statistique Canada.

La ministre fédérale des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, a qualifié les données du recensement de "préoccupantes". Selon elle, plus que jamais, le français est menacé au Canada, y compris au Québec.

En mars dernier, dans la lignée de sa promesse de lutter contre le "déclin du français", la ministre a déposé un projet de loi de modernisation de la Loi sur les langues officielles. Parmi les pistes étudiées : la reconnaissance du français comme langue officielle du Québec, la reconnaissance du statut bilingue du Nouveau-Brunswick (province maritime de l'est), ou encore le bilinguisme des juges à la Cour suprême du Canada.

Le français "perd des plumes" au profit de l'anglais

Au Québec, la proportion de personnes utilisant l’anglais comme première langue parlée a augmenté de 1 % en cinq ans et franchit le cap du million de locuteurs. La statistique sur la langue première parlée à la maison - indicateur le plus significatif de la situation linguistique -, montre, elle, que la population parlant anglais a augmenté de 1,2 million alors que la population parlant français n'a augmenté que de 120 000 individus, soit dix fois moins.

"Le phénomène qui sous-tend l'augmentation de l'anglais et la faiblesse de l'augmentation du français, c'est l'assimilation linguistique et un pouvoir de l'assimilation de l'anglais sans commune mesure avec celui du français dans l'ensemble du Canada", expliquait, jeudi, le chercheur et statisticien Charles Castonguay sur Radio-Canada. Près de trois millions d'allophone (personne dont la langue maternelle est une langue étrangère, dans la communauté où elle se trouve, NDLR) adoptent l'anglais comme langue principale parlée à la maison, et près d'un demi-million de francophones de langue maternelle ont adopté l'anglais comme langue d'usage à la maison, poursuit-il. À l'échelle du Canada, le français ne fait pas le poids et perd des plumes sur le plan de l'assimilation linguistique au profit de l'anglais."

En effet, les nouveaux arrivants qui ne parlent ni français, ni anglais, tendent à se ranger du côté de l'anglais, notamment ceux qui s'installent sur l’île de Montréal où vit le quart de la population québécoise. Or, Charles Castonguay y note l'attirance croissante des jeunes francophones pour l'anglais. "Sur l'île de Montréal, 6 % des jeunes adultes de langue maternelle française déclarent avoir adopté l'anglais comme langue principale à la maison", dit-il. Ils s’anglicisent, ce qui nourrit la démographie du groupe de langue anglaise et affaiblit le poids du français sur l’île de Montréal, où la langue maternelle française a perdu 5 % entre les recensements de 2001 et 2016. "Du jamais-vu dans l’histoire", se désole le spécialiste, évoquant la vitesse et l’ampleur de la baisse.

Immigration et sous-natalité

Face à des taux de natalité insuffisants pour assurer le renouvellement de leur groupe linguistique, communautés francophone et anglophone comptent sur l’immigration pour regarnir leurs rangs.

Le maintien de l’équilibre linguistique impliquerait que la part du français dans l’assimilation globale s’élève à plus de 90 % alors qu’elle tourne autour de 50 %, explique Charles Castonguay dans son ouvrage "Le français en chute libre, la nouvelle dynamique des langues au Québec" (Mouvement Québec français). Le premier facteur du déclin du français au Québec est, selon lui, l’augmentation importante de l’immigration depuis le début du XXIe siècle. "Des immigrants qu'on peine à franciser", précisait-il déjà l'an dernier à TV5 monde.

Le gouvernement du Canada défend une stratégie en matière d’immigration ayant pour objectif d'accroître l’immigration francophone dans le pays, à l’extérieur du Québec, pour atteindre une cible de 4,4 % d’ici 2023, d'appuyer l’intégration des nouveaux arrivants d’expression française, et de renforcer les capacités des communautés francophones.

Mais malgré cette politique de sélection favorable au français, l’attrait de l’anglais demeure important et les allophones réalisent toujours des transferts linguistiques vers l’anglais, notamment du fait d'une plus grande vitalité de l’anglais sur le marché du travail.

"Comme par le passé, l'immigration a contribué à cette tendance, puisque c'est vers l'anglais que se tourne une majorité d'immigrants après leur arrivée au pays."

- Extrait du rapport de Statistique Canada sur le recensement 2021

Selon Charles Castonguay, il est nécessaire de prendre des mesures plus fermes pour redresser la situation du français sur le territoire du Québec, et plus largement du Canada où l'immigration francophone est "vouée à l'échec". Le chercheur estime notamment préférable d'orienter l'immigration francophone vers le Québec afin que cela profite à l'ensemble de la francophonie canadienne.

Une "relance linguistique" sans effet ?

La publication du recensement intervient dans un contexte d'intensification des efforts pour protéger le français au Québec. La dernière loi linguistique, la loi 96 adoptée le 23 mai dernier, va jusqu'à restreindre l'emploi de l'anglais dans les services gouvernementaux, les entreprises et dans l'espace public, faisant de l'apprentissage du français un droit et un devoir fondamentaux pour tous les immigrants et anglophones, et imposant aux commerces de privilégier le français sur leurs devantures.

Cette loi doit entrer en vigueur le 1er septembre et prévoit, notamment, que toutes les entreprises de 25 à 49 employés soient assujetties à la Charte de la langue française de 1977 (qui avait fait du français "la langue officielle" du Québec), de même que les entreprises de compétence fédérale, comme les banques. Un texte considéré comme un nouvel acte de "repli" par les anglophones, et jugé discriminatoire vis-à-vis des anglophones et allophones. 

Le débat sur la langue est donc un sujet très sensible voire explosif au Canada, pays officiellement bilingue, où des milliers de manifestants ont protesté, en mai dernier, contre la loi 96.

"C’est le début d’une grande relance linguistique", s'était, quant à lui, enthousiasmé Simon Jolin-Barrette, ministre porteur de la loi, qualifiant alors la législation de "première étape" vers un Québec plus francophone. Pour lui, les chiffres publiés mercredi par Statistique Canada démontrent "par le fait même toute la pertinence de la loi 96", a-t-il réagi, jeudi, sur Twitter.

Les données du recensement rendues publiques aujourd’hui démontrent, une fois de plus, le recul inquiétant de la langue française au Québec. Elles démontrent par le fait même toute la pertinence de la loi 96. #polqc Lire ma déclaration complète ici👇 https://t.co/xw8HIoMcSR

August 18, 2022

Lors de l'adoption de la loi, le Premier ministre québécois, François Legault, était allé jusqu'à évoquer une question de "survie", estimant que sans un encadrement linguistique de cet acabit, le Québec subirait une "louisianisation", en référence à cet État du sud des États-Unis où le français, jadis langue majoritaire, est devenu une langue quasi-disparue.

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Au Québec, le gouvernement dépose un projet de loi visant à préserver l'usage du français

Cluster, quatorzaine, coronapiste… quand le Covid-19 enrichit le Larousse 2022

FRANCOPHONIE

Semaine de la Francophonie : cap sur la Louisiane, où les Cajuns défendent le français

Известия (RUS)

Путин поздравил режиссера театра и кино Андрея Кончаловского с юбилеем

Президент РФ Владимир Путин поздравил российского режиссера, сценариста, продюсера Андрея Кончаловского с 85-летием. Поздравительная телеграмма опубликована 20 августа на официальном сайте Кремля.

«Люди несгибаемы — русский характер меня не перестает удивлять» Режиссер Андрей Кончаловский — о поисках Ленина и Николая II, рок-опере со Шнуровым и последствиях «культуры отмены»

Глава государства подчеркнул, что Кончаловского знают в России и других странах как искренне преданного любимому делу человека.

«Ваши работы, удостоенные престижных профессиональных наград и премий, неизменно становятся событием в отечественном и мировом кинематографе, отличаются неординарностью замысла, блестящими актерскими ансамблями, почерком настоящего мастера и творца», — отметил он.

Российский лидер пожелал имениннику здоровья и вдохновения.

В беседе с «Известиями» Кончаловский рассказал, что относится к возрасту как французский шансонье Морис Шевалье, который говорил, что возраст — это печальная вещь, но если рассматривать альтернативу, то не так уж и плохо.

По его словам, отмечать праздник он будет, скорее всего, в Москве.

Кончаловский родился 20 августа 1937 года в семье писателя, поэта Сергея Михалкова и поэтессы Натальи Кончаловской. В 1952 году окончил Центральную музыкальную школу, в 1957 году — музыкальное училище при Московской консерватории. В 1965 году окончил режиссерский факультет ВГИКа. Его дебютной работой стал фильм «Первый учитель» (1965 год). В 1969 году снял кинокартину «Дворянское гнездо» по одноименному роману Ивана Тургенева.

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BBC

Mexico missing students: Former top official arrested over probe

By Leo SandsBBC News

Mexico's former attorney general has been arrested in connection with the disappearance of 43 students in 2014.

Jesús Murillo Karam, who led an inquiry into the atrocity, has been charged with forced disappearance, torture and the obstruction of justice.

The students vanished while travelling by bus through the city of Iguala on their way to a protest in Mexico City.

Other than bone fragments recovered from three of them, nothing is known of their fate.

Municipal police opened fire on buses carrying the students on the evening of 26 September 2014 - but what happened next is disputed.

Their mysterious disappearance sent shockwaves around the world and triggered widespread protests in Mexico against impunity and state complicity in organised crime.

Jesus Murillo Karam, who was arrested on Friday, led a controversial 2015 investigation into what happened to the students that blamed members of a cartel who were accused of killing them and burning their remains.

His findings, which were endorsed by then President Enrique Peña Nieto, were criticised by independent experts and relatives of the missing students for errors and for not apportioning any blame to the armed forces.

In a tweet, Mr Karam's Institutional Revolutionary Party (PRI), which is no longer in power, accused those behind Friday's arrest of being politically motivated.

He is the highest-profile government official to be arrested in connection with the disappearance of the students so far.

Investigators believe the students were detained by corrupt police officials and then handed over to a drug cartel who mistook them for members of a rival gang before killing them.

On Thursday, a truth commission established by current President Andrés Manuel López Obrador accused soldiers of bearing some responsibility for the massacre - at least through negligence, if not directly.

"Their actions, omissions or participation allowed the disappearance and execution of the students," said Alejandro Encinas, who is the commission's head as well as Mexico's deputy interior minister, according to AFP news agency.

But the full role of military personnel required further investigation, he added.

Earlier this year President López Obrador revealed that navy members were being investigated for allegedly tampering with evidence, including at the garbage dump where human remains were found.

On Friday, he called for any soldiers or officials involved in the disappearance to face justice.

"Publicising this atrocious, inhuman situation and at the same time punishing those responsible helps to prevent these deplorable events ever happening again," the Mexican leader said, according to AFP news agency.

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France24 - Monde

Rétablissement des relations Turquie-Israël : Ankara "devait ajuster sa posture géopolitique"

Publié le : 19/08/2022 - 11:19

Jean-Luc MOUNIER Suivre

Israël et la Turquie ont annoncé, mercredi, la reprise totale de leurs relations diplomatiques après plus de dix ans de brouille. Coopération énergétique, difficultés économiques en Turquie, dynamique de normalisation des relations entre l'État hébreu et ses voisins... Ce réchauffement revêt plusieurs enjeux, notamment pour Ankara qui cherche désormais un positionnement géopolitique "moins conflictuel". Entretien.

Après plus de dix ans de "gel", Israël et la Turquie ont annoncé, mercredi 17 août, un rétablissement complet de leurs liens ainsi que le retour de leurs ambassadeurs et des consuls généraux dans les deux pays. Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a expliqué dans un communiqué la "décision d'élever le niveau des liens (avec Ankara) à des relations diplomatiques pleines et entières" en précisant que cette reprise "est un atout important pour la stabilité régionale et une nouvelle économique très importante".

Les deux pays naviguaient pourtant en eaux troubles depuis plusieurs années. En 2010, les forces israéliennes avaient lancé un assaut meurtrier contre le navire turc "Mavi Marmara" qui tentait d'acheminer de l'aide à l’enclave palestinienne de Gaza, sous blocus israélien et contrôlée par les islamistes du Hamas – qui ont d'ailleurs des représentants en Turquie.

Puis, en mai 2018, après la mort d'une cinquantaine de Palestiniens tués par l'armée israélienne à Gaza, la Turquie avait rappelé son ambassadeur en Israël et renvoyé l'ambassadeur israélien. L’État hébreu avait riposté en renvoyant le consul général turc à Jérusalem.

Comment expliquer alors que les deux pays se rapprochent de nouveau ? Pourquoi maintenant ? Décryptage de David Rigoulet-Roze, chercheur spécialiste du Moyen-Orient rattaché à l’Institut français d'analyse stratégique (Ifas), chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et rédacteur en chef de la revue Orients stratégiques.

France 24 : Pourquoi Israël et la Turquie rétablissent maintenant leurs relations diplomatiques après plus de dix ans de "gel" ?

David Rigoulet-Roze : Il est à noter que c’est aujourd’hui plutôt à l’initiative d’Ankara que le rapprochement se fait, alors qu’avant c’était plutôt l’État hébreu qui était proactif en la matière. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a bien compris qu’il devait ajuster sa posture géopolitique en la rendant moins conflictuelle, sinon moins agressive – dans la mesure où cela avait été finalement assez largement contre-productif ces dernières années.

C’est la finalisation d’un processus déjà en cours depuis plusieurs mois. Fin novembre 2021, le président Erdogan s’est entretenu – pour la première fois depuis 2013 – avec le Premier ministre israélien de l’époque, Naftali Bennett. Puis il y a eu la visite du président Isaac Herzog à Ankara en mars dernier, première visite d’un tel niveau depuis 2007. Le 25 mai, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a effectué à son tour une visite en Israël. Puis, au mois de juin, on a pu voir un renforcement des relations entre les services de renseignement israélien et turc, à la faveur de la révélation des menaces terroristes émanant de l’Iran et visant des touristes israéliens en Turquie. Yaïr Lapid, alors ministre israélien des Affaires étrangères, avait d’ailleurs remercié Ankara à ce sujet.

Cette évolution significative a de fait des facteurs d’explication du côté turc. Le président Erdogan rencontre des difficultés intérieures accrues qui le poussent à adopter une posture moins conflictuelle avec ses voisins : les élections législatives et présidentielle en juin 2023 s’annoncent beaucoup moins faciles qu’auparavant pour lui, et la situation économique en Turquie n’est pas étrangère à cette baisse de popularité du président et de son parti, l’AKP.

La forte inflation (de 79,6 % en juillet, NDLR) est logiquement imputée au gouvernement au pouvoir – la politique de l’AKP a pourtant été perçue pendant des décennies comme un modèle de développement économique –, lequel se trouve contraint d’attirer le maximum d’investissements étrangers pour pallier ces difficultés économiques.

D’où les reprises de contact paradoxales à bien des égards, avec l’Émirati Mohammed ben Zayed ou encore avec le Saoudien Mohammed ben Salmane – pourtant voué aux gémonies après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Il s’agit donc d’un virage à 180 degrés pour Ankara comme seul en est capable l’"animal politique" qu’est Recep Tayyip Erdogan – qui s’embarrasse peu de la cohérence de sa ligne initiale. Le fait est que les contraintes économiques lui imposent de revoir à la baisse ses ambitions géopolitiques extérieures.

Cette reprise des relations s’inscrit-elle, pour Israël, dans une démarche plus globale de normalisation des liens avec plusieurs pays voisins ?

C’est incontestable, c’est la même dynamique. Sauf qu'il ne s’agit pas là d’un pays arabe comme ceux concernés par les accords d’Abraham et que le contentieux sur la question palestinienne – et particulièrement sur Gaza – demeure avec Ankara depuis l’affaire du "Mavi Marmara" en 2010. Le rétablissement des relations avec la Turquie élargit le spectre de la normalisation pour Israël. D’autant plus qu’il y a cette question iranienne, et qu’on a vu l’importance que pouvaient avoir des relations étroites avec Ankara justement pour sécuriser les nombreux touristes israéliens visitant la Turquie.

Cela permet aussi d’éloigner la Turquie de l’Iran, les deux étant parties prenantes, avec la Russie, du format d’Astana (un ensemble de rencontres tripartites entre différents acteurs de la guerre en Syrie, NDLR). Ankara a son propre agenda, et Israël est pour sa part fondamentalement préoccupé par la présence iranienne en Syrie. Sur ce dossier, l’État hébreu peut avoir intérêt à se rapprocher de la Turquie pour l’éloigner davantage encore de Téhéran – d’autant que l’Iran a récemment fait obstruction à Ankara, qui voulait intervenir militairement contre les Kurdes dans le nord de la Syrie.

Quels intérêts communs les deux pays partagent-ils concernant une éventuelle coopération énergétique ?

La question du gaz en Méditerranée avait été un sujet de contentieux important depuis l’accord signé par la Turquie avec la Libye, le 27 novembre 2019, sur les délimitations maritimes lui donnant l’accès à des zones de forage revendiquées par la Grèce et/ou Chypre – soutenus, elles, par Israël.

Or, depuis janvier 2022, Israël et la Turquie se sont déclarés disposés à coopérer sur un projet de gazoduc visant à relier des gisements israéliens en Méditerranée orientale à la Turquie pour ensuite acheminer cette manne gazière vers l'Europe, qui en a plus que jamais besoin depuis la rupture de l’approvisionnement en gaz russe.

Dans ce rétablissement des relations Israël-Turquie, il y a donc aussi l’idée qu’il y a potentiellement des opportunités de développement coopératif.

Que dire enfin des dissensions persistantes sur la question palestinienne ?

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, ne peut pas se désavouer par rapport à l’ambition qu’affiche Ankara depuis plusieurs années de soutenir la cause palestinienne. Il l’a d’ailleurs redit explicitement mercredi en assurant que la Turquie "n’abandonnerait pas la cause palestinienne" et continuera de "défendre les droits des Palestiniens, de Jérusalem et de Gaza".

L’axe turco-qatari continuera donc d’avoir son importance en ce qui concerne la question palestinienne, et c’est un point de friction qui va demeurer avec Israël. Mais ce ne sera pas suffisant pour hypothéquer la reprise des relations diplomatiques. À l’avenir, Ankara manifestera probablement sa désapprobation voire sa condamnation de la politique israélienne par rapport à Gaza, car cela fait partie intégrante de la position traditionnelle de la Turquie.

Mais il y a une dynamique générale de la part d’Ankara qui consiste à revoir ses ambitions extérieures à la baisse, parce que ces ambitions géopolitiques doivent être financées. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Et comme la Turquie est plongée dans une grave crise économique, cela devient d’abord un problème de politique intérieure pour le président Erdogan.

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Israël et la Turquie rétablissent leurs relations diplomatiques après 12 ans

Le président Erdogan souhaite que la Turquie entretienne de meilleures relations avec Israël

Известия (RUS)

Материалы по делу нарколога Брюна отправлены в суд

Материалы по делу бывшего главного внештатного психиатра-нарколога Минздрава РФ Евгения Брюна и его коллеги Владимира Якушева отправлены в Кузьминский районный суд Москвы. Об этом сообщил источник «Известий» 20 августа.

По словам собеседника, материалы поступят в течение получаса.

Ушел без справки: главный нарколог РФ рискует стать фигурантом дела о мошенничестве Евгений Брюн проверяется на причастность к скандальной истории с введением новых правил медосмотра водителей

Брюн был задержан накануне, а вместе с ним еще четыре человека, в том числе Якушев. По данным «Известий», они подозреваются в мошенничестве в особо крупном размере и растрате. По данному делу уже состоялись обыски по 27 адресам.

По предварительной информации, подозреваемые организовали закупку госучреждениями тестов и реагентов для определения наркологической зависимости по завышенным ценам, используя сеть аффилированных компаний.

В тот же день, 19 августа, Брюн был снят с должности главного внештатного психиатра-нарколога Минздрава. Свою вину он не признает.

В феврале 2020 года правоохранительные органы проводили проверку в отношении Брюна. Сообщалось, что он может стать фигурантом дела о мошенничестве из-за истории с введением в конце 2019 года новых медсправок для водителей.

Федеральная антимонопольная служба (ФАС) по поручению прокуратуры Москвы проверяла деятельность ООО «Медиатрейд». Проведенный правоохранителями анализ сайта госзакупок показал, что компания неоднократно выступала единственным участником и победителем закупок на поставку оборудования и реагентов для определения наркотических веществ в моче. Рассматривались признаки аффилированности с Брюном и Якушевым.

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Valeurs Actuelles

Toulouse : les affichages anti-vaccins vont être interdits par l’Etat

« Vaccins anti-covid. 1 accident cardiovasculaire pour 100 injections : la santé de nos enfants vaut mieux que des vaccins expérimentaux. » Voilà le message que souhaite faire interdire la secrétaire d’Etat en charge de la citoyenneté, Sonia Backes, rapporte Actu.fr, vendredi 19 août. En effet, une campagne d’affichage sauvage a eu lieu récemment à Toulouse, avec ces inscriptions. La secrétaire d’Etat s’en est indignée sur son compte Twitter. « Alertée sur la campagne d’affichage anti-vaccination en cours à Toulouse, j’ai demandé au préfet d’utiliser les voies de droit appropriées pour la faire cesser. Un arrêté d’interdiction sera pris, et un signalement adressé au Procureur de la République. Stop à la désinformation ! » a écrit Sonia Backes.

Interdiction

Quelques jours auparavant, le préfet de Haute-Garonne, Etienne Guyot, avait saisi les forces de l’ordre afin de recenser toutes les affiches anti-vaccins situées dans la ville rose. « L’attention de la préfecture de la Haute-Garonne a été appelée sur l’existence d’une campagne d’affichage propageant des informations mensongères concernant les effets secondaires ou indésirables que présenteraient, selon l’annonceur, la vaccination contre la Covid-19, notamment chez les enfants », avait-il indiqué. Mais cela n’a pas semblé suffisant, puisque la secrétaire d’Etat réclame l’interdiction pure et simple de ces affichages. Ceux-ci sont apparus dans le courant du mois de juillet, et semblent, à les lire, avoir été initiés par le « Conseil scientifique indépendant », un collectif de professionnels de santé et de médecine douce, réfractaires à la vaccination obligatoire et/ou covidosceptiques.

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BBC

Freya the walrus: Did she have to be euthanised?

By Nadeem ShadBBC News

In mid-July, a 600kg (94 stone) walrus, affectionately nicknamed Freya, appeared near Norway's capital city in the Oslo Fjord.

Not one to remain low-key, she soon became a local celebrity, as videos of her awkwardly and slowly scrambling onto boats went viral.

However, less than a month after her first appearance, Freya was killed by government authorities, having been deemed a danger to the public.

This has not gone down well - some went as far as to accuse Norway of "murdering" the mammal, while an online fundraising campaign for a bronze statue has raised almost $24,000 (£20,000) in a matter of days.

Indeed, the outrage - which fanned out far beyond Norway's borders - has been such that even the country's prime minister has been forced to comment, saying putting Freya down was "the right decision''.

But still people are asking: could Freya have been saved?

A tourist attraction

Freya's journey to Oslo most likely started in the Arctic, but over the last year she appeared to have undertaken a European tour, with sightings in UK, Dutch, Danish and Swedish waters.

Everywhere the walrus went she attracted attention - but in Norway this started to worry officials.

Photographs showed large crowds gathered on the edge of the water, standing within touching distance. Meanwhile, reports emerged in local media of Freya chasing a woman into the water, while one kayaker described a "scary encounter" with the animal when she came too close to his vessel.

"Walruses are unpredictable in their behaviour," says Erik Born, a senior scientist at the Greenland Institute of Natural Resources, "and are perfectly well able to catch a seal between their front flippers and stab them to death."

As the walrus got closer to people - or the people got closer to her - there was an obvious danger. "Having a half-tonne heavy walrus - with sharp tusks - swimming among people is pretty risky," Dr Born says.

What's more, walruses have been known to attack scuba divers and small boats - although these cases are few and far between.

But then, says Mads Frost Bertelsen, the Zoological Director at Copenhagen Zoo, that is not surprising. Walruses tend to live in remote areas, which means they don't often come into contact with humans. This means statistics on incidents are low - but, he points out, they are capable of inflicting "serious damage".

So would Prof Bertelsen have come to the same decision as the fisheries ministry? He says he would.

The blame, however, does not sit with Freya, according to Dr Jeff W Higdon, a consulting Arctic marine mammal biologist from Canada with experience of walruses.

"Human behaviour significantly increased risk in this case," he says - questioning why common sense did not prevail among the sightseers.

"Everyone who crowded that animal put themselves and their children at risk and contributed to the unfortunate outcome."

But not everyone agrees that the risk inevitably should have led to Freya's death.

"The risk was potential rather than demonstrated," argues Fern Wickson, a professor at the Arctic University of Norway.

Indeed, she says the level of risk posed by Freya was no greater than those "we regularly tolerate in our society and daily lives".

"That the government chose to take Freya's life rather than try to manage this potential risk through implementing more effective measures to manage the behaviour of people was surprising and disappointing," Prof Wickson says.

Alternative methods

Norway's Fisheries Directorate did discuss a possible solution to the issue other than euthanasia with experts before acting, including members of the Institute of Marine Research (IMR).

But the outcome was not positive.

According to the IMR, experts advised against anesthetising Freya, as she would "then most likely have sought safety in the water and drowned after the anaesthetic took effect".

Attempting to immobilise the animal with drugs so she couldn't swim away and drown would have come with its own risk, warns biologist Dr Higdon.

"Immobilising, capturing and moving wild animals can lead to physiological stress - and in extreme cases cause death," he says.

The directorate agreed and had further concerns - pointing to the walrus's large size, limited access to blood vessels and "severe respiratory and circularity problems" when anaesthetised.

But that wasn't the only option put on the table - the IMR also considered putting a net under a boat with the aim of catching Freya.

"This would also entail a relatively high risk, as the walrus could easily become entangled in the net and panic and drown," the institute explained in a statement.

The "gentlest" decision would have involved building an open-top cage which would be placed in the water with the top slightly sticking out. Freya could then have possibly been placed inside, and taken somewhere safer.

"If it had been successful, there would be little chance of the animal getting stuck under water or damaging the device," explained the IMR.

However, the IMR revealed that it did not recommend a solution, and the Directorate of Fisheries made the final decision on Freya's fate.

Their conclusion was that due to the high risk of harming or killing her and the "significant use of resources" and costs required to move her, it was not feasible to relocate Freya. Their statement said that growing crowds and ignored warnings led to more situations where Freya or nearby people could be injured.

"Both the behaviour of the walrus and people have changed recently. We therefore decided that euthanasia was the right measure," the directorate told the BBC.

As Rod Downie, chief adviser for the WWF on Polar Regions, put it: "Freya posed a danger to the public - and the public posed a danger to Freya."

But Freya's journey isn't quite over.

The IMR has announced that the Norwegian Veterinary Institute will perform a post-mortem examination on her which they say could provide valuable information about the animal.

Walruses are listed as vulnerable by the International Union for Conservation of Nature Red List of Threatened Species. However, several experts pointed out that Freya's death will have little impact on walrus numbers.

"The Atlantic walrus population is not at risk and the loss of this animal, while unfortunate, isn't a conservation concern," says Dr Higdon.

Meanwhile, Prof Bertelsen was keen to emphasise that there were more pressing issues. "The bigger picture," he says, "is global warming and pollution of the sea."

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France24 - World

Strikes halt London's transport network as inflation affects wages

Issued on: 19/08/2022 - 10:19Modified: 19/08/2022 - 10:25

NEWS WIRES Alison SARGENT

London's transport network ground to a halt on Friday as train and bus workers held strikes over pay and conditions, the latest in a summer of labour market disputes as double-digit inflation eats into wages.

Public transport workers in London held fresh strikes Friday over pay and conditions, cutting services on almost all underground and overground rail lines that link up the UK capital.

The latest walkout comes during a summer of industrial action across Britain, with workers in various sectors pushing for pay rises in line with decades-high inflation and the soaring cost of living.

A spokesperson for Transport for London, responsible for most of the capital's network, told AFP there were "almost no tube (Underground) services" with only a couple of lines functioning with "very reduced services".

Members of the RMT transport workers union, which represents a majority of the workforce, called Friday's strike over job cuts, pension security, pay and changes to working practices.

Passengers outside the closed Blackhorse Road underground station expressed frustration at long detours or costly taxi rides they would have to take.

"I'm not happy at all about this strike. I didn't think much about what they're claiming. I'm more focused about how I'm going to get to work now," said Arlene Morson, a 52-year-old sales consultant.

"It's happening almost every week now, something has gone wrong," said Greg Skalski, a 43-year-old construction worker, adding he had little sympathy given that train drivers earn higher than average salaries.

French finance worker Joachim, 21, was more relaxed, saying: "When I look at France and the number of strikes -- here the metro closes for one day and everyone talks about it!"

The strike action comes after nationwide rail strikes on Thursday hit the majority of services, as union members have rejected an eight percent pay rise offer that is below inflation.

There will be further nationwide rail strikes on Saturday. The RMT has refused to put an end date on the industrial action.

London Mayor Sadiq Khan, an opposition Labour politician, told Sky News he did not back strike action but understood why transport workers are "frustrated and worried", saying the government "shouldn't be punishing hardworking transport workers."

The government has taken a tough line on strikes, vowing not to participate in talks.

Transport minister Grant Shapps told Sky News that ministers want to push through modernisation that the RMT union opposes, including on Sunday working.

He complained that unions were blocking a pay offer from Network Rail, which manages the rail network, that would increase salaries by eight percent over two years without consulting members.

Opposition Labour leader Keir Starmer tweeted that "Shapps could resolve these strikes by getting round the table and doing his job."

(AFP)

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Rail workers stage latest strike in UK as inflation hits four-decade high

Strikes cripple UK railways for second day as unions warn of more to come

Business Daily

UK rail strikes put spotlight on cost of living crisis

Valeurs Actuelles

Meurthe-et-Moselle : la commune de Nancy verbalise les conducteurs qui laissent le moteur allumé

C’est une initiative qui ne fait pas l’unanimité. Il y a quelques jours, Mathieu Klein, maire PS de Nancy, une commune de Meurthe-et-Moselle, a fait part d’une décision qui n’est pas passée inaperçue. L’édile a pris un arrêté municipal qui interdit « aux conducteurs de laisser tourner leur moteur en stationnement ou à l’arrêt en dehors de la circulation ». Les contrevenants à cet arrêté encourent une amende de 135 euros, relate Le Figaro, mardi 16 août. En décidant de sanctionner les conducteurs qui ne coupent pas le contact en stationnement – afin de mieux lutter contre la pollution de l’air en diminuant les gaz à effet de serre –, cet élu a suscité un vaste débat autour de l’utilisation de la voiture. Si la mesure a réjoui les adversaires de l’automobile, ses partisans ont aussitôt fait entendre leur voix. 

« Des épisodes d’alerte à la pollution de l’air » 

Mercredi 17 août, cette décision a déclenché une pluie de réactions plus ou moins circonspectes, allant parfois jusqu’à la colère, dans les rues de la cité lorraine. « Cela aura du mal à être appliqué. La mairie a déjà des difficultés à gérer le stationnement anarchique certains jours de la semaine », commente un Nancéien dans les colonnes du quotidien national. De son côté, un autre habitant juge que « les écolos feraient mieux d’étudier les futures conséquences de la voiture électrique, qui nous mène vers un désastre écologique »

De son côté, Mathieu Klein a justifié en ces termes sa position auprès du Figaro : « Trop souvent, les moteurs de véhicules arrêtés en stationnement ou en dehors de la circulation sont laissés en marche pendant de longues minutes […] alors que la qualité de l’air en ville est fortement impactée par le trafic automobile et routier. » Et le maire de poursuivre, pour étayer son point de vue : « Cela est d’autant plus vrai que la ville de Nancy connaît régulièrement des épisodes d’alerte à la pollution de l’air, entraînant des conséquences graves pour la santé des habitants, notamment durant ces périodes de fortes chaleurs. » Selon lui, cette mesure n’est en rien répressive : « Elle se veut volontariste et pédagogique. » 

Nancy : les dernières actualités

Nancy : des policiers caillassés et insultés en voulant arrêter un jeune qui roulait avec plusieurs deux-roues

Nancy : des piqûres constatées à la fête de la musique, une information judiciaire ouverte

Les habitants d’une commune nancéienne s’opposent à la transformation d’un presbytère en logements

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France24 - World

Putin, Macron agree on need for IAEA inspection of Ukraine nuclear plant

Issued on: 19/08/2022 - 05:46Modified: 19/08/2022 - 09:51

FRANCE 24 Follow Robert PARSONS

Russian President Vladimir Putin and French President Emmanuel Macron on Friday agreed on the need to send a team from the International Atomic Energy Agency (IAEA) to the Russian-controlled Zaporizhzhia nuclear plant in Ukraine, according to the French presidential office. In a phone conversation, the two leaders also agreed to have discussions before the deployment of an inspection mission. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times Paris time (GMT+2).

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

9:10pm: Russia has 'no moral right' to sit at G20, says UK

Russia has no moral right to sit at the Group of 20 nations while it presses on with its invasion of Ukraine, a spokesperson for Britain's foreign ministry has said.

The declaration came hours after Indonesian President Joko Widodo said Russian President Vladimir Putin and his Chinese counterpart Xi Jinping would attend the upcoming G20 summit.  Indonesia currently holds the rotating G20 presidency.

Britain has, however, objected to Russia's participation. "Russia has no moral right to sit at the G20 while its aggression in Ukraine persists," the foreign ministry spokesperson said.

Indonesia has come under Western pressure to exclude Putin from the G20 gathering after announcing in April he had been invited.

But Jakarta has maintained a neutral position and called for a peaceful resolution to the Russian invasion, with Widodo visiting both Kyiv and Moscow earlier this year.

6:17pm: 'Maintenance' to halt Nord Stream gas deliveries for three days, Gazprom says

Nord Stream gas deliveries to Europe will be halted from August 31 to September 2 for "maintenance", Russian energy giant Gazprom said Friday, amid fears of winter energy shortages in Europe.

"It is necessary to carry out maintenance every 1,000 hours" of operation, Gazprom said in a statement.

6:14pm: With lack of battlefield progress, Putin appears willing to negotiate

FRANCE 24 international affairs editor Philip Turle discusses the outcomes and stakes of the latest phone conversation between French President Emmanuel Macron and his Russian counterpart Vladimir Putin.

Concerning Putin’s agreement on the need for an IAEA inspection mission to the Zaporizhzhia nuclear plant, Turle says, “We need to think why this is taking place now. If you look at the situation in Ukraine, as far as the Russians are concerned, they are becoming more and more the victims of attacks in Crimea.”

On the eastern Ukrainian front, the Russians have not progressed, says Turle. “This could be an effort by Vladimir Putin to try to show that he’s willing to try to negotiate because he’s been the missing link in this call for an IAEA team to visit the nuclear plant.”

6:04pm: US announces new military aid package to Ukraine

The US defence department has announced a new $775 million package of military equipment and ammunition for Ukraine, including HIMARS missiles, artillery and mine-clearing systems.

"We want to make sure that Ukraine has a steady stream of ammunition to meet its needs, and that's what we're doing with this package," a senior US defence official told reporters in Washington.

5:28pm: Putin agrees to reconsider IAEA nuclear plant visit via Ukraine, says France

More details on the Macron-Putin phone conversation are coming in from the French presidential office. Macron’s call to his Russian counterpart was justified due to the serious safety risk to Ukraine’s Zaporizhzhia nuclear plant, which is subject to combat activity, an official at the French presidency told journalists in a briefing.

Macron, who last called Putin in May, has been criticised in the past for keeping up diplomatic talks with the Russian leader despite his decision to invade Ukraine and actions by the Russian army that international observers have qualified as war crimes.

The Élysée presidential palace official added that during the call, in which the two leaders agreed on the need to send an IAEA mission to the plant, Putin expressed his readiness to reconsider a previous demand that the mission should travel to the site via Ukraine, which is what Kyiv and its Western partners want.

4:42pm: Putin and Macron agree IAEA inspection of Zaporizhzhia nuclear plant

In his phone conversation with his Russian counterpart, French President Emmanuel Macron “reiterated his concern about the risks to nuclear safety and security” posed by the situation at the Zaporizhzhia nuclear power plant, said the French readout of the call.

Macron “supported sending an IAEA expert mission to the site as soon as possible, under conditions agreed by Ukraine and the United Nations”, noted the readout. Russian President Vladimir Putin “indicated his agreement to the deployment of this mission and the terms and conditions mentioned”, the statement added.

The two presidents agreed to continue their talks in the coming days.

4:16pm: Putin, Macron discuss Zaporizhzhia nuclear plant crisis in phone call

Russian President Vladimir Putin and French President Emmanuel Macron discussed the situation in Ukraine in a phone call on Friday, the Kremlin said.

According to the Kremlin readout of the call, Putin said shelling of the Russian-controlled Zaporizhzhia nuclear plant in southern Ukraine, which he blamed on Kyiv, created the risk of "large-scale catastrophe".

The Russian president also told Macron about continuing obstacles to supplying Russian food and fertilizer products to world markets.

4:07pm: Two Russian villages evacuated after fire at munitions depot

A fire at a munitions depot near the Russian village of Timonovo has led to the evacuation of two villages in Russia's Belgorod region on Ukraine’s northeastern border, according to a local official. 

The blaze was the latest in a series of destructive incidents on Russian-occupied territory in Ukraine or inside Russia itself. 

Roughly 1,100 people reside in the villages of Timonovo and Soloti, around 25 kilometres (15 miles) from the Ukrainian border. There were no casualties in the blaze late Thursday, Belgorod regional governor Vyacheslav Gladkov said. 

The fire came days after another ammunition depot exploded in Crimea, a Russian-occupied territory on the Black Sea that Moscow annexed in 2014. 

2:45pm: Electricity at Zaporizhzhia plant belongs to Ukraine, says Guterres

At the press briefing in Odesa, UN chief Guterres was asked about possible Russian plans to divert power from the Russian-controlled Zaporizhzhia nuclear plant in Ukraine to the Russian power grid.

The Zaporizhzhia nuclear plant must be demilitarised, Guterres replied. "Obviously the electricity from Zaporizhzhia is Ukrainian electricity and it's necessary especially during the winter for the Ukrainian people. And this principle must be fully respected," he said.

2:28pm: 'Still a long way to go' to enable grain access, says Guterres

UN Secretary-General Antonio Guterres has called for "massive and generous support" to enable full global access to Ukrainian food products and Russian food and fertilisers after a UN-brokered food export deal opened up three designated Ukrainian ports.

At a briefing in the Black Sea port of Odesa, Guterres said developing countries needed help to purchase such grain and called for unimpeded access to global markets for Russian food and fertilisers that are not subject to sanctions.

"This is an agreement between two parties locked in bitter conflict. It is unprecedented in scope and scale. But there is still a long way to go on many fronts," he said.

"It is time for massive and generous support so developing countries can purchase the food from this and other ports – and people can buy it," he said.

The grain export deal, the only significant agreement between Russia and Ukraine since Moscow invaded in February, has so far seen 25 boats carrying around 600,000 tonnes of agricultural products depart from three designated ports, according to Ukrainian officials.

1:44pm: Tales of death, destruction and ensuing despair pervasive in Kharkiv

Nearly six months into its war on Ukraine, the Kremlin has still failed to capture Kharkiv, though it hasn't given up. The already near-constant shelling since the start of the invasion has only intensified in recent days. Moscow denies targeting civilians, claiming instead to have bombed a temporary base for foreign mercenaries in Ukraine's second-largest city. Click on the video player below for more. 

 

 

10:59am: Ukraine says Russia plans to disconnect nuclear plant's blocks from grid

Ukraine's Energoatom state nuclear company said on Friday Russian forces planned to switch off the functioning power blocks at the Zaporizhzhia nuclear power plant and to disconnect them from the Ukrainian power grid.

In a statement, Energoatom said it believed that Russia, which controls the power plant in southern Ukraine, was preparing to conduct a "large-scale provocation" there. Moscow itself accused Kyiv of preparing a "provocation" at the site on Thursday.

10:33am: Food accumulated at Odesa port will take a long time to ship out

An agreement in July between the United Nations,Turkey, Russia, and Ukraine to lift a blockade of Ukrainian grain shipments allowed exports to resume in the beginning of August.

“Since the agreement was reached . . . . almost four weeks ago now . . . twenty-five ships are reported to have sailed from Odesa’s ports in that period — 600,000 tons of grain, soya, sunflower oil and other products- but that is not enough. There is so much food that has accumulated at the Odesa Sea Port that it’s going to take a long time to clear it, probably well into next year, even if they step up the number of ships departing”, reports Rob Parsons, FRANCE 24's chief foreign editor.

 

9:04am: Russia bombarding Kharkiv to keep Ukraine from using forces elsewhere, says UK

Russia is keeping up steady bombardment of the northeastern Kharkiv front to tie down Ukrainian forces and prevent them from being used for counter-attacks in other regions, Britain's defence ministry said on Friday.

Kharkiv, some 15 km (9 miles) from Russian front lines, has been consistently shelled since the start of Russia's invasion of Ukraine as it is within range of most Russian artillery, it said in a daily intelligence bulletin. 

Seventeen people were killed and 42 injured in two Russian attacks in Kharkiv, Ukraine's second largest city, on Wednesday and Thursday, the regional Ukrainian governor said. Russia denies deliberately targeting civilians in what it calls a "special military operation" in Ukraine.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 19 August 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/H4kJ85x7OH🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/yODxnSBw7g

August 19, 2022

12:20am: Biden administration readying about $800 million in additional security aid for Ukraine, say sources 

President Joe Biden's administration is readying about $800 million of additional military aid to Ukraine and could announce it as soon as Friday, sources familiar with the matter said on Thursday.

Biden would authorise the assistance using his Presidential Drawdown Authority, which allows the president to authorise the transfer of excess weapons from US stocks, the sources told Reuters.

The sources, speaking on condition of anonymity, said that an announcement could occur next week, cautioning that weapons packages can change in value before they are announced.

8:45pm: Russian ammunition depot ablaze near Ukraine border

Two Russian villages were evacuated on Thursday after a fire broke out at an ammunition depot near the border with Ukraine, local authorities said.

"An ammunition depot caught fire near the village of Timonovo," less than 50 kilometres (30 miles) from the Ukrainian border in Belgorod province, the region's governor Vyacheslav Gladkov said in a statement. 

No casualties were reported, but residents of Timonovo and the nearby village of Soloti were "moved to a safe distance", he said, adding that authorities were investigating the cause of the fire. 

6:31pm: Erdogan says he discussed ways to end Ukraine conflict with Guterres, Zelensky

Turkish President Erdogan said he discussed possible ways of ending the war between Ukraine and Russia in a trilateral meeting with his Ukrainian counterpart Zelensky and UN chief  Guterres.

He also said they discussed the exchange of prisoners of war between Ukraine and Russia, and that he would later raise the issue with Russian President Vladimir Putin.

"We attach great importance to this issue...of what happened to the exchange of these captives," Erdogan told reporters at a joint press conference in Lviv.

6:05pm: Zaporizhzhia plant must be demilitarised, says Guterres

UN Secretary-General Antonio Guterres has called for the demilitarisation of the Zaporizhzhia nuclear power plant and said he was gravely concerned by the situation inside and around the facility.

Speaking to reporters in Lviv following talks with Ukrainian President Zelensky and Turkish President Erdogan, the UN chief called for the withdrawal of all military equipment and personnel from the plant.

"The facility must not be used as part of any military operation. Instead, agreement is urgently needed to reestablish Zaporizhzhia's purely civilian infrastructure and to ensure the safety of the area," said Guterres.

Russia and Ukraine have blamed each other for shelling the nuclear plant, which was captured by Russian forces in early March.

4:52pm: Zelensky seeking formulas for defusing Zaporizhzhia nuclear plant crisis

Ukrainian President Volodymyr Zelensky invited UN chief Antonio Guterres and Turkish President Recep Tayyip Erdogan for talks “because he was impressed by their persuading (of) Russian President Vladimir Putin to set up the grain export operation”, explains FRANCE 24’s Turkey correspondent Jasper Mortimer, referring to the Black Sea Grain Initiative.

“Erdogan is known to have a certain influence with Putin, and I think Zelensky and Guterres will explore with Erdogan possible formulas for defusing the situation at the Zaporizhzhia nuclear plant,” Mortimer added.

 

(FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)

© France Médias Monde graphic studio

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Russians, Ukrainians again trade blame for new shelling near nuclear plant

ON THE GROUND

War has devastating effect on tourism in Ukraine's Odesa

Zelensky warns 'catastrophe' at nuclear plant would threaten whole of Europe

Известия (RUS)

Около 6 тыс. российских паспортов выдано в Запорожской области

В Запорожской области выдано около 6 тыс. российских паспортов, подано более 26 тыс. заявлений на гражданство РФ. Об этом 20 августа сообщил глава военно-гражданской администрации (ВГА) региона Евгений Балицкий.

«Россия здесь навсегда» Как Запорожье готовится к референдуму о воссоединении с РФ

«У нас уже выдано около 6 тыс., сейчас у нас 26 тыс. с лишним только заявлений», — сказал он в интервью, опубликованном в его Telegram-канале.

Балицкий заявил, что он уже получил свой паспорт.

В Запорожской области работают 12 пунктов приема документов на оформление российских паспортов. Три из них действуют в Мелитополе, два — в Бердянске и по одному — в Акимовке, Приазовье, Токмаке, Михайловке, Днепрорудном, Энергодаре и Каменке.

10 августа член главного совета ВГА Запорожской области Владимир Рогов рассказал, что подавляющее число опрошенных жителей Запорожской области выступили за вхождение региона в состав России.

9 августа Рогов не исключил вариант онлайн-голосования, если будет найдена техническая возможность для проведения референдума по вхождению в состав России в таком формате.

В тот же день Балицкий заявил, что иностранные наблюдатели на референдум по вопросу о вхождении Запорожской области в состав России приглашаться не будут. Однако в регионе открыты к визиту иностранных наблюдателей и препятствовать их визиту не планируют, добавил он.

Часть Запорожской области перешла под контроль российских военных в ходе спецоперации по защите Донбасса, о начале которой президент Владимир Путин объявил 24 февраля. Решение о проведении специальной операции было принято на фоне обострения обстановки после обстрелов со стороны украинских военных, в связи с чем власти Донецкой и Луганской народных республик обратились за помощью к Москве.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

ВКонтакте
BBC

SANS TITRE

New signing Matheus Nunes says he wanted to join Wolves "for a long time" after completing his club-record move to Molineux.

The 23-year-old joined Bruno Lage's side for a club-record €45m (£38m) fee and said the manager had a big role in his decision.

"For sure. I’ve wanted to come here for a long time now" he told the club website.

"This is the best league in the world for sure and, like I said, it’s the best step for me and I’m ready.

"I’m very excited. For me, I could play tomorrow already, but I can’t because the game is Saturday, but I’m looking forward to it."

Nunes revealed the club convinced him to move and says he also spoke with Wolves' Portuguese players on international duty.

"The coach as well, he really wanted me, and I wanted to play in the Premier League," he added. "I think it’s the right next step for me and I’m very happy to be here."

Wait, hang on, so Wolves have signed a Portuguese player?! That's a maverick move for them!

You'll be telling me Brentford have signed someone Danish next.

Little joke there.

Matheus Nunes has actually been on the radar of many leading clubs in Europe.

The 23-year-old, who was born in Rio de Janeiro, Brazil, joined Sporting in 2019 and made 101 appearances for the club, scoring eight times

Nunes has eight caps for Portugal and is expected to be part of their squad for this year's World Cup in Qatar.

His breakthrough in Lisbon came in the 2020-21 season when he helped Sporting lift their first Portuguese league title in 19 years.

The transfer fee for Nunes surpasses the £35.6m Wolves paid for forward Fabio Silva in 2020.

So, yeah, it has been a busy week for Wolves on the transfer front.

After taking just one point from their first two games (and it could easily have been none), Wanderers have pulled the trigger on a deal for highly-rated midfielder Matheus Nunes for a club-record £38m.

To help fund that move, Morgan Gibbs-White has left the club, joining Nottingham Forest for what (I'll be honest here) feels like a pretty extortionate £25m (plus £17m in add ons).

Still, that's modern football for you, right?

Everything Wolves in one place – bookmark the page or if you’re using the app hit the bell icon for club notifications

Tottenham v Wolves (12:30 BST)

Wolves' new record signing is thrown straight in. It will be fascinating to see just how good the kid is (not that his first game is necessarily a fair time to judge).

Goncalo Guedes starting too.

Fantasy football managers will be pleased to see Ivan Perisic in the Spurs team. Cristian Romero is a big loss, though, for the actual football, not the fantasy stuff.

Richarlison made a big impact at Stamford Bridge last weekend, but he's again having to settle for a spot on the bench.

Tottenham v Wolves (12:30 BST)

Tottenham boss Antonio Conte makes two changes to the team that started the 2-2 draw against Chelsea last weekend.

Davinson Sanchez comes in to replace Cristian Romero, who is out with a muscle injury while Ivan Perisic starts in place of Ryan Sessegnon who drops to the bench.

Tottenham XI: Lloris, Sanchez, Dier, Davies, Emerson, Bentancur, Hojbjerg, Perisic, Kulusevski, Son, Kane.

Subs: Forster, Doherty, Richarlison, Gil, Sessegnon,Tanganga, Moura, Lenglet Bissouma

Wolves make three changes to the side that started the 0-0 draw against Fulham. Manager Bruno Lage gives a debut to record signing Matheus Nunes following his move from Sporting Lisbon, while Joao Moutinho and Goncalo Guedes both make their first starts of the season.

Hwang Hee-Chan and Leander Dendoncker both drop to the bench, while Morgan Gibbs-White has departed for Nottingham Forest.

Wolves XI: Sa, Jonny, Collins, Kilman, Ait Nouri, Nunes, Neves, Moutinho Podence, Guedes, Neto.

Subs: Sarkic, Jimenez, Hwang, Boly, Semedo, Toti, Dendoncker, Traore, Cundle

Spurs' home game with Wolves is the first of six Premier League games taking place today.

We're here to cover the lot of them for you.

After events in north London, there are four matches at 15:00 BST:

Crystal Palace v Aston Villa

Everton v Nottingham Forest

Fulham v Brentford

Leicester v Southampton

And to round top-flight matters off, we have Bournemouth v Arsenal at 17:30.

There will be plenty of time to get stuck into the rest later. Right now, though, we'll stick to things Spursy and Wolvesy.

Just because we can, let's enjoy once more all the shenanigans that went on at Stamford Bridge last Sunday, with analysis from Fara Williams and Jermaine Jenas...

The fall out from the game at the Bridge has rumbled through this week.

Both managers were charged by the FA, VAR official Mike Dean has admitted an error in not asking referee Anthony Taylor to check his pitchside monitor after Cristian Romero's hair-pull on Marc Cucurella and there were reports that Spurs' Son Heung-min was racially abused.

Conte will be on touchline today, though, with the FA deciding on a £15,000 fine for the Italian.

Last Sunday's game between Chelsea and Tottenham was a feisty old affair. And it ratcheted up another gear of feistiness at full time, when a simple handshake led to Conte and opposite number Thomas Tuchel squaring up and shouting in each others' face before everyone else piled in to push and shove.

It was angry, it was petty, it was unnecessary... it was also absolutely brilliant.

If you don't like watching two adult men acting like children in front of a stadium of people, are you even a football fan?

As for the two managers, maybe they could write some love poetry to each other? That appears to be a thing football people do. Is there a toastie maker brand that rhymes with Tuchel?

The last time we saw Antonio Conte on a football field he was, shall we say, a bit angry...

L'Humanité

Édouard Carmignac, Rock again à Bercy

Portrait

Portrait de milliardaire #5 Le numéro 1 de la prestigieuse maison française de gestion d’actifs qui porte son nom sait être généreux quand il s’agit d’art ou de rock’n’roll. Pas avec le fisc, qui lui aurait réclamé autour de 300 millions d’euros.

Luis Reygada

«V ous avez de la chance ! Monsieur Carmignac est très généreux. La reine (d’Angleterre) m’a dit grand bien de lui… » Sur la scène d’un théâtre parisien privatisé pour l’occasion, Mick Jagger, leader des Rolling Stones, flatte son nouvel ami, le richissime Édouard Carmignac. Nous sommes en octobre 2012 et, alors que François Hollande – alias « l’ennemi de la finance » – est au pouvoir depuis quelques mois, le patron fondateur d’un des plus importants fonds indépendants d’investissement français n’a pas hésité à débourser plusieurs millions d’euros pour faire jouer le mythique groupe britannique devant ses quelque 1 600 invités triés sur le volet.

Le « Warren Buffett tricolore dont on guette les oracles »

Le public est loin d’être rock’n’roll : banquiers, investisseurs ou spécialistes en gestion du patrimoine. Mais qu’importe : la presse économique ne trouve plus les mots pour porter aux nues le « milliardaire provocateur » dont la réputation n’est plus à faire. Véritable « star » de la gestion d’actifs, « pape français de la finance », le « Warren Buffett tricolore dont on guette les oracles » est respecté pour le succès financier de sa société, qui gère plusieurs dizaines de milliards d’euros d’encours en Europe. D’autant plus que l’homme d’affaires mécène, qui dirige une fondation portant son nom, est grand amateur d’art contemporain. Quand il ­reçoit dans ses bureaux de la place Vendôme, c’est sous l’œil (réprobateur ?) de Lénine et Mao peints par Andy Warhol qu’Édouard Carmignac pourfend « la haine des riches », un fâcheux sentiment encore trop souvent porté par les « envieux par nature » et dont le terreau remonterait « à la Révolution ­française et au fait que l’on confond les notions de justice et d’égalité »  ( le Figaro, 31 octobre 2012).

L’administration française porte plainte au pénal

Nous pourrions aussi demander au grand financier, aujourd’hui en 79e position du classement des 500 plus grandes fortunes françaises (établi chaque année par le magazine Challenges) avec 1,4 milliard d’euros à son actif, si pour lui « justice et égalité » riment de près ou de loin, ne serait-ce que vaguement, avec « légalité » ? Non, si l’on en croit les déboires judiciaires du banquier philanthrope, dont la ­générosité sans limite pour l’art et le rock paraît s’assoupir au détour de certains articles et alinéas du Code fiscal français.

Compte bancaire à l’étranger non déclaré, montages financiers passant par une filiale luxembourgeoise pour rémunérer certains cadres de sa société, contentieux s’élevant à plus de 36 millions d’euros avec le fisc italien… L’administration française porte plainte au pénal en 2017 pour « fraude fiscale, fraude fiscale ­aggravée, recel et blanchiment », tandis que le Parquet national financier – institution judiciaire créée en 2013 et chargée de traquer la grande délinquance économique et financière – lance son enquête en 2018. La société d’investissement d’Édouard Carmignac aurait passé en charges une somme avoisinant les 300 millions d’euros pour s’acquitter des ­redressements et mettre un terme aux poursuites ( Capital, 1 er juillet).

Au final, pas de prison pour les grands fraudeurs fiscaux. Dommage : un casier judiciaire, voilà qui aurait fait un peu plus « rock ».

Portrait de milliardaire
L'Humanité

Picasso - El Greco, filiation et souffle nouveau

Nos recommandations culturelles

Le Kunstmuseum de Bâle propose de redécouvrir les affinités entre les deux peintres. Un parcours démonstratif, didactique et poétique, mais surtout étonnant.

Pierre Barbancey

Pablo Picasso n’a jamais caché son attirance pour les maîtres anciens. Mais il en est un qui l’a fasciné plus que les autres : El Greco. On sait que le peintre crétois (Domenikos Theotokopoulos est né à Candia, l’actuelle Heraklion) a exercé une forte influence au début de la carrière de Picasso mais aussi dans les périodes bleue et rose (1901-1906) qui suivirent. Il suffit, pour s’en convaincre, de regarder « Évocation (ou l’Enterrement de Casagemas) », daté de 1901. Traumatisé par le suicide à Paris de son ami Casagemas, le peintre catalan s’inspire de la toile du Greco de 1586, relative aux funérailles du comte d’Orgaz. Le jeune Picasso – il n’a que 20 ans – est déjà le roi du pied de nez. Si l’on trouve chez l’un comme chez l’autre une séparation entre la sphère céleste et la sphère terrestre, la différence est de taille : le paradis de Picasso, loin des représentations chrétiennes, est rempli de maisons closes ! « L’Enterrement du comte d’Orgaz » ne quittant plus l’église Santo Tomé de Tolède, la toile est remplacée ici par deux versions de « l’Adoration du nom de Jésus » (1577), toutes trois similaires en de nombreux points.

Picasso, Mondrian. À Bâle, deux expositions remontent aux sources de l’art moderne

En réalité, cette confrontation durera plus longtemps et même jusqu’à la mort de Picasso, des figures oblongues du début aux portraits de fin de vie. El Greco ne secouait-il pas, lui aussi, les canons de la peinture de son temps avec son style audacieux ? C’est en tout cas ce qu’ont voulu montrer Carmen Gimenez et Josef Helfenstein, les commissaires de l’exposition qui se tient au Kunstmuseum de Bâle. L’intitulé est sobre et se suffit à lui-même : « Picasso-El Greco ». Ils ont choisi 74 œuvres des deux artistes. Un parcours démonstratif, didactique et poétique, mais surtout étonnant.

Similarités jusque dans le cubisme

L’« Autoportrait » (1901) fait un clin d’œil au « Portrait d’un vieil homme » (1595-1600) quand le « Mousquetaire » (1967), hommage multiple au Greco, Rembrandt et Vélasquez, s’affronte lui au « Portrait d’un chevalier de la maison de Leiva » (1580-1585). Les filiations sont parois directes, sans ambiguïtés possibles. Tels « la Sainte Famille » (1600) et son pendant laïque « Homme, femme et enfant » (1906), comme si le vieux maître l’avait accompagné tout au long de ses déambulations picturales (on le sait, Picasso ne cherchait pas, il trouvait). On découvre ainsi les carnets de croquis, rarement vus, où, déjà, se profile ce qui attire le plus Picasso, les formes allongées. Sur l’une des feuilles, il note même « Yo El Greco ». Nous sommes en 1899 et bien de l’eau va couler sous les ponts, à Barcelone, à Madrid et à Paris. Oubliées les périodes bleue et rose, le cubisme présente ses arêtes saillantes. Gimenez et Helfenstein n’y voient aucune rupture. Au contraire. C’est sans doute la partie la plus intéressante de l’exposition, car la plus questionnable. Difficile, il est vrai, de raccrocher à première vue le « Saint Ildefonsus » (1603-1605) de « Pains et compotier aux fruits sur une table » (1908-1909). D’un point de vue figuratif, on ne trouvera rien. En revanche, les grands équilibres et les masses se correspondent. Et que dire de ce rapprochement entre « le Couronnement de la Vierge » (1592) et l’« Étude pour les “Demoiselles d’Avignon” » (1907), si ce n’est de jubiler comme en extase. 

pablo picasso
BBC

Seized £63m Russian superyacht Axioma to be sold at Gibraltar auction

By Alex BinleyBBC News

A £63m ($75m) Russian superyacht will go under the hammer after its owner was sanctioned.

The Axioma was seized in Gibraltar in March after US bank JP Morgan claimed owner Dmitrievich Pumpyansky did not pay a £17m ($20m) loan.

The 72.5m vessel is being auctioned on Tuesday and, because it is listed for one day only, it is expected to go for less than its estimated value.

The monster boat can sleep 12 people in six cabins.

It boasts a swimming pool, jacuzzi, spa, 3D cinema, jet skis and scuba diving equipment and has space for 20 crew.

It is the first seized luxury boat to be sold since restrictions were imposed on powerful Russians following Moscow's invasion of Ukraine in February.

There have been calls from some governments, including the UK, for proceeds of seized assets to help Ukrainian refugees.

However, the money from the sale of Axioma is expected to go to JP Morgan, following the auction by Gibraltar's Admiralty Court.

Although owned by Pumpyansky, the boat - which was originally called Red Square when it was built in 2013 - was available for millionaires to rent at up to £465,000 (549,000 euros) per week, plus expenses.

Pumpyansky is the owner and chair of steel pipe manufacturer OAO TMK, a supplier to the Russian state-owned energy company Gazprom.

The 58-year-old, who has an estimated £1.84bn fortune, has been sanctioned by the UK, EU and US.

More on this story

Where do Russia's oligarchs hide their billions?

The hunt for superyachts of sanctioned Russians

No longer plain sailing in world of megayachts

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France24 - World

Deadly Algeria wildfires now 'under control'

Issued on: 19/08/2022 - 13:35

NEWS WIRES

Wildfires which killed at least 38 people and left a trail of destruction in northeastern Algeria this week have now been contained, a civil defence official told AFP on Friday. 

"All of the fires have been completely brought under control," said fire brigade Colonel Farouk Achour, of the civil defence department.

Since the beginning of August, almost 150 blazes have destroyed hundreds of hectares (acres) of forest in Africa's largest country.

Algeria's forests have become the scene of hard-to-control annual summer fires as climate change exacerbates a long-running drought.

The justice ministry launched an inquiry after Interior Minister Kamel Beldjoud suggested some of this year's blazes were started deliberately, and authorities on Thursday announced four arrests of suspected arsonists.

Officials have been accused of being ill-prepared, with few firefighting aircraft available despite record casualties in last year's blazes and a cash windfall from gas exports with global energy prices soaring.

Authorities said they deployed more than 1,700 firefighters over Wednesday and Thursday to tackle the widespread blazes.

The dead included more than 10 children and a similar number of firefighters, according to multiple sources including local journalists and the fire service.

Most were in the El Tarf region near Algeria's eastern border with Tunisia, an area which was sweltering earlier this week in 48 degree Celsius (118 Fahrenheit) heat.

Among the victims were five members of the same family who perished in flames around the mountainous area of Souk Ahras.

Strong winds

A witness, who asked not to be named, said 12 people had burned to death in their bus as they tried to escape when fire ripped through an animal park.

Takeddine, a worker at the park who declined to give his full name, said staff had helped families with young children to escape as flames surrounded the park.

"Nobody came to help us, neither the fire service nor anyone else," he told AFP. 

Fires last year killed at least 90 people and seared 100,000 hectares (247,000 acres) of forest and farmland in the country's north.

Experts have called for a major effort to bolster the firefighting capacity of Algeria, which has more than four million hectares of forest.

Algeria had agreed to buy seven firefighting aircraft from Spanish firm Plysa, but cancelled the contract following a diplomatic row over the Western Sahara in late June, according to specialist website Mena Defense.

Spain, too, has this year battled hundreds of wildfires following punishing heatwaves and long dry spells.

On Thursday, Algeria's Prime Minister Aimene Benabderrahmane defended the government's response, saying his country had ordered four new firefighting aircraft but they would not be available until December.

He added that strong winds had exacerbated the blazes and said authorities were "deploying all their means" to extinguish them.

(AFP) 

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Dozens die in forest fires ravaging northern Algeria

‘Scenes of devastation’ as deadly wildfires ravage Algeria

EYE ON AFRICA

Algerian fire crews rein in blazes that left dozens dead

New York Times - World

In Wealthy City, a Marxist Mayor Wins Over Voters

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Yes, this Communist politician in Graz, Austria, wants to redistribute wealth, but a focus on housing, her own modest lifestyle and a hard childhood have helped her popularity.

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By Denise Hruby

GRAZ, Austria — That the conservative mayor would win yet again, and serve a fifth term, had been treated as a foregone conclusion in Graz, Austria’s second-largest city, a place where it’s not uncommon to encounter local residents proudly dressed in traditional lederhosen and dirndls.

Elke Kahr, the leader of the city’s Communist Party, was equally convinced she would lose again to the slick heir to a trading dynasty who had led the city for 18 years.

So she was as surprised as the journalist who told her the election news last September: The Communists had emerged victorious, and she would be the next mayor.

“He was completely bewildered — and I thought it was a joke,” Ms. Kahr recalled of her election night conversation with the reporter at City Hall.

Newspapers across Europe started calling the city “Leningraz,” a moniker the new mayor smiles about.

“Yes, 100 percent, I’m a convinced Marxist,” Ms. Kahr said in her mayoral office, flanked by the used Ikea shelves with which she displaced the stately furniture of her predecessor, Siegfried Nagl, of the Austrian People’s Party, or Ö.V.P.

Ms. Kahr, 60, is now trying to “redistribute wealth” as much as her role allows her to, she said.

But that doesn’t mean that her Communist Party of Austria, or K.P.Ö., plans to dispossess the bourgeoisie or abolish the free market. Ms. Kahr said her goal was “to alleviate the problems of the people in our city as much as possible.” 

CZECH REPUBLIC

50 miles

GERMANY

Vienna

Munich

AUSTRIA

Innsbruck

Graz

ITALY

SLOVENIA

By The New York Times

To an outsider paying a visit, the city’s problems might not be immediately obvious.

When Arnold Schwarzenegger visits Graz, his hometown, he strolls on clean streets past modern, affordable apartment blocks.

But there are pockets of poverty, and plenty of people are struggling with rising prices and flat wages.

And for nearly two decades, Ms. Kahr, not without controversy, has dipped into her own pocket to help people pay for unexpectedly high electric bills or a new laundry machine. She’ll listen to a problem, ask for a bank account and transfer some money, usually capped at a few hundred euros.

During her political career, she has given away about three-quarters of her post-tax salary. Since becoming a city councilor in 2005, Ms. Kahr’s handouts have amounted to more than one million euros, or approximately $1,020,000.

The Great Read

More fascinating tales you can't help reading all the way to the end.

Political opponents have accused her of vote buying, but “they’re free to do the same,” Ms. Kahr noted. “Besides, it’s not charity,” she added. “I’m simply convinced that politicians make too much.”

As mayor, her salary of about €120,000 after taxes is more than four times the national average, and the €32,000 she keeps for herself suffices. She rides the city’s buses and tramway, shops at budget stores and rents a modest apartment, overflowing with books and records, where she lives with her partner, a retired K.P.Ö. official.

Austria has a long tradition of socialism and has created an expansive welfare system. Health care is universal and universities are free.

But voters have largely shunned the Communist Party ever since Austrians had a front-row seat as the Soviet Union violently crushed a popular uprising in neighboring Hungary in 1956. The K.P.Ö. hasn’t won a national parliamentary seat in any election held since.  

Graz, however, has been an anomaly: With the party’s focus on housing, charismatic Communists have sat on the City Council since the 1990s.

None have been as popular as Ms. Kahr.  

Supporters and critics alike describe her as approachable, pleasant and a straight shooter. Constituents often compliment her for “not being like a politician,” but more like a social worker.

As mayor, governing in a coalition with social democrats and greens, she now has more influence to steer policies in directions she favors.

So far, that has included capping residential sewage and garbage fees as well as rents in city-owned housing. She has made thousands more residents eligible for heavily reduced annual passes for public transport.  

And she’s cut the marketing budget for the entire city, as well as subsidies for all political parties.

Kurt Hohensinner, the new head of the Ö.V.P. in Graz, dismissed these efforts as more symbolic than substantive. Predicting how the city would fare under Ms. Kahr’s leadership, he said, “Graz won’t suffer from communism, but from standstill.”

Notably, Ms. Kahr also canceled several prestige projects, including an Ö.V.P.-led proposal to give Graz’s 300,000 residents their own subway line.

Instead, the city will soon have a new office for social and housing services and more subsidized apartments.

Housing, Ms. Kahr says, is closest to her heart. It’s also the issue that built the Communists’ brand in Graz.

Fearing annihilation at the end of the Cold War, they opened a tenant emergency hotline, giving free legal advice on dubious rental agreements, looming evictions and the failure of landlords to return security deposits.

Poor and wealthy, left and right, called, and word of mouth spread: The Communists care. Often, Ms. Kahr answered the phone.

As mayor, Ms. Kahr tries to be a familiar presence on the city’s streets.

Jumping off the bus at Triestersiedlung, one of the city’s poorer neighborhoods, defined by its 1,200 subsidized apartments, Ms. Kahr complimented the owner on her car, a rare Soviet-made Lada, then headed into the shaded courtyard of a social housing block.

The facades of the apartment buildings were freshly painted, and on this sunny afternoon, its low-income residents were basking on their recently constructed balconies. It’s a luxury most private apartments in Graz lack and one that Ms. Kahr pushed for as a councilor.  

As she distributed raised flower beds so residents could grow their own tomatoes and herbs, one of them approached and lauded “Elke” for “still coming to visit us, now that you’re mayor.” 

Ms. Kahr reminded the woman that she, too, had grown up there.

Given up for adoption at birth, Ms. Kahr spent the first years of her life at a children’s home. Just shy of her 4th birthday, she was adopted. The story goes she cheekily asked a visiting couple for a banana sticking out of their grocery bag; impressed by the little girl’s lack of shyness, the couple adopted her.

Her father, a welder, and her mother, a waitress-turned-homemaker, rented a shack in Triestersiedlung. They fetched water from a well and tended chickens, ducks and rabbits. Their toilet was an outhouse.

Some of her playmates lived in barracks left over from World War II and trudged through the snow in sandals.

“If you grow up in this social environment, you can only pursue a socially just world,” Ms. Kahr said.

Yet she never felt she lacked anything: She remembered devouring the books in the housing project’s library. On Saturdays, when the family visited the public bathhouse, little Elke splurged by maxing out her time in the tub to 30 minutes.

As a young adult she drove to rock concerts across Europe (she likes most music, she said, including socially conscious rap, “though Eminem, not so much”) and tracked down her birth mother, a farm girl. Her biological father was a student from Iran.

The meeting wasn’t to foster a bond, but “to tell her that, no matter the reasons for her decision, for me it was perfect,” Ms. Kahr said.

Rebuked for “speaking like a Communist” growing up, Ms. Kahr was 18 when she decided to find out why.

She looked up the party’s address in the phone book and headed over to the local headquarters.

“She was a godsend,” said Ernest Kaltenegger, her mentor and predecessor as the party’s local head. “Not like other young people who burn bright for a little while — she was serious.” 

When the bank branch she was working at closed when she was 24, Mr. Kaltenegger persuaded her to become the second employee of Graz’s K.P.Ö. During a six-month study in Moscow in 1989, she followed the passionate debates there on reform, and believed that “they’d turn the corner.”

Two years later, the Soviet Union dissolved.

Ms. Kahr consoled her older comrades, and focused on her young son, Franz.

In the 1990s, Mr. Kaltenegger campaigned on installing bathrooms in all of Graz’s social housing apartments, and turned the Communists into a local political pillar. He later moved on to the state level on the condition that Ms. Kahr took over the Communist mantle in Graz.

She did, and got off to a stumbling start. Leading the party in the 2008 election, she lost half his voters.

But within five years, she had turned the Communists into the city’s second-strongest party. One likely factor in the party’s win last year was growing discontent in Graz over a construction boom that was snapping up the last plots of undeveloped land. In a K.P.Ö.-organized referendum in 2018, an unusually high voter turnout effectively blocked the rezoning of an agriculture school’s land, a memorable victory for the party.

Often, criticism arises not from Ms. Kahr’s work, but her unabashed embrace of ideology. For example, her admiration for the former Yugoslavia, a multiethnic and nonaligned state run by a dictator, shows a “historical stubbornness,” said Christian Fleck, a sociology professor at the University of Graz.

But constituents don’t seem to care, with her approval rating in June standing at 65 percent.

As mayor, she continues meeting regularly with people who need help, as she did when she was a councilor and logged more than 3,000 visits a year from single mothers, the unemployed or people in precarious housing situations.

Dragging on a cigarette, a vice she can’t surrender, Ms. Kahr reflected on why Communism failed elsewhere.

“It just depends,” she said, “on whether the leaders also live by it.”

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France24 - World

Finnish PM Marin says leaked party video does not reflect unreadiness to govern

Issued on: 19/08/2022 - 02:44Modified: 19/08/2022 - 17:24

NEWS WIRES Alison SARGENT

Finnish Prime Minister Sanna Marin said on Friday she had taken a drugs test following the publication of video footage this week that showed her partying with friends, and vowed she had never used illegal drugs.

Marin, 36, also said her ability to perform her official duties had remained unimpaired on the Saturday night in question and that she would have left the party had she been required to work.

Video clips of Marin partying with well-known Finnish influencers and artists began circulating in social media this week and they were soon published by several media outlets in Finland and abroad.

"In recent days, there have been quite grave public accusations that I was in a space where drugs were used, or that I myself used drugs," Marin told a news conference.

"I consider these accusations to be very serious and, though I consider the demand for a drug test unjust, for my own legal protection and to clear up any doubts, I have taken a drug test today, the results of which will come in about a week."

Marin, who became the world's youngest serving government leader in December 2019, had faced calls from members of her governing coalition as well as from the opposition to take a drug test after the videos emerged.

Social Democrat leader Marin said she had never taken drugs and that she had not seen anyone doing so at the party she attended.

While many have praised Marin for combining her demanding job with an active private life, others have questioned her decision to allow herself to be filmed even when promised that the videos would not be made public.

At a time when Europe has been unsettled by Russia's war in Ukraine, Marin has also faced criticism that her partying could interfere with her ability to quickly carry out her duties if a sudden crisis hit Finland.

"If there were to be a crisis situation, I would know about it before midnight on a Saturday evening," she told reporters, adding that the Finnish armed forces were well equipped to anticipate any military crisis that might affect the country.

Finland, which shares a long land border with Russia, has applied along with neighbouring Sweden to join NATO following the war in Ukraine.

(REUTERS)

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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN INTERVIEW

Russia now ‘main threat’: NATO 'can adjust its policies accordingly'

NATO allies sign accession protocols for Sweden, Finland

Macron urges Turkey to respect ‘sovereign choice’ of Finland, Sweden on NATO

BBC

Vanessa Bryant testifies she was 'blindsided' by leaked photos

Kobe Bryant's widow has testified that she had panic attacks after learning that photos of the helicopter crash that killed her husband and daughter were taken and shared.

Vanessa Bryant is suing Los Angeles County after first responders allegedly circulated pictures from the accident.

"I expected them to have more compassion," she told jurors at her invasion of privacy trial.

Mrs Bryant, 40, is seeking unspecified millions for her emotional distress.

Her husband, basketball legend Kobe Bryant, 41, daughter Gianna, 13, and six family friends died when their helicopter crashed in Thousand Oaks, California in January 2020.

A report by the Los Angeles Times claiming county employees took photos at the crash site and shared them with others has enraged the victims' families.

Last November, the county agreed to pay $2.5m (£2.1m) over the emotional distress caused to two families who lost relatives in the crash - but Mrs Bryant refused to settle.

Her federal lawsuit was made alongside Chris Chester, who lost his wife Sarah and daughter Payton in the crash.

Sobbing on the witness stand on Friday, Mrs Bryant recalled being at home with her other children when she read the LA Times story.

"I bolted out of the house and I ran to the side of the house so the girls couldn't see me. I wanted to run… down the block and just scream," she said.

Mrs Bryant said she had felt "blindsided, devastated, hurt and betrayed" by news of the leak and "[lives] in fear everyday of... having these images pop up" on social media.

"I don't ever want to see these photographs," she said. "I want to remember my husband and my daughter the way they were."

Jurors at the trial have heard how sheriff's deputies and firefighters took gruesome cell phone photos at the accident site and showed them to others, including at a bar and a gala event.

These employees "poured salt in an open wound and rubbed it in" with their actions, Mrs Bryant's lawyer Luis Li said during opening statements last week.

But a lawyer for the county pushed back, saying "site photography is essential" and that the photos had not been posted anywhere publicly.

"They're not online, they're not in the media, they've never even been seen by the plaintiffs themselves," J Mira Hashmall said.

Mrs Bryant was the final witness for the prosecution and the defence will argue its case next.

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Alicia Keys and Lizzo lead tributes to Kobe Bryant at the Grammys

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New York Times - World

‘Captain Condom’ Turned the Tide in Thailand’s War on AIDS and Overpopulation

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The Saturday Profile

At a time when most Thais avoided discussing safe sex and family planning, Mechai Viravaidya promoted condom use with spectacle and humor, saving millions of lives.

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By Seth Mydans

BANGKOK — Mechai Viravaidya twice saw Thailand in desperate trouble — first from a ruinous population explosion and then from the AIDS epidemic — and he responded to both crises the same way: with condoms and his own considerable charisma.

Birth control was something Thais neither talked about nor very much practiced in the early 1970s, when the country’s population was growing at an unsustainable pace and the average family had five children.

So Mr. Mechai decided to tackle the subject that no one else would touch, spearheading a nationwide campaign to publicize and demystify contraceptives.

“It wasn’t a job for intelligent people, smart people, respectable people, aristocratic people,” he said in a June interview.

Mr. Mechai, now 81, is in fact all of these, the foreign-educated son of two doctors, the husband of a former private secretary to the king and, over the years, a government minister, organizational leader and senator.

But he is also uninhibited, unpretentious and always willing to put on a show to persuade people.

His goal with the family-planning campaign, he said, was to make condoms just one more item shoppers picked up in the market, along with soap, toothpaste and dried fish. To pull that off, he knew it would help to lend condoms positive associations, something that made people smile.

“If I can accomplish that by blowing up condoms or filling them with water,” he said, “then fine, I’ll do it.”

Mr. Mechai was speaking not far from the Bangkok offices of the Population and Community Development Association, the organization he founded nearly 50 years ago to fight poverty in Thailand, with family planning a linchpin.

He toured the country, village to village, with an endless array of gimmicks and publicity stunts that linked condoms with fun. Filling them up with water past the point of breaking was a staple performance.

“Who can blow up the biggest condom?” he would call out to the crowds. “Who can make it burst!”

He opened what he called family-planning “supermarkets” at bus stations to distribute contraceptives and persuaded Buddhist monks to bless condoms, distributing videos of the ceremonies. To educate younger Thais, he produced a safe-sex English alphabet that included letters like B for birth control, C for condom and V for vasectomy.

In addition to the spectacle, the campaign had serious infrastructure behind it. He mobilized and trained a network of 350,000 teachers and 12,000 village community leaders.

And he didn’t limit his family-planning efforts only to condoms. In Bangkok, he offered mass free vasectomies on a parade ground near the palace to celebrate the king’s birthday.

The Fight Against H.I.V.

An estimated 40 million people are living with H.I.V. worldwide. About 10 million of them do not have access to treatment.

Some found his methods offensive, or at least insufficiently decorous. A newspaper columnist, trying to formulate an insult, suggested that people start calling condoms “mechais.”

The idea caught on, and Mr. Mechai framed a copy of the article to hang on his wall.

It all added up to more publicity, the main weapon in his arsenal, and the results of his campaign were dramatic. Thailand’s population growth rate fell from more than 3 percent in 1974 to 0.6 percent in 2005, and the average number of children per family shrank from five to fewer than two.

The World Bank called Mr. Mechai’s campaign “one of the most successful and effective family planning programs in the world.”

In 1970, both Thailand and the Philippines had equivalent populations of 36 million.

“Now we have about 70 million and they have 107 million,” Mr. Mechai said in the interview, actually understating the Philippines population, which is over 110 million. He added that if Thailand hadn’t addressed its population issue it, too, would be sending millions of its citizens abroad to find work.

“If we hadn’t stepped in it would have been to the deep detriment of the economy of Thailand and the quality of life,” he said.

When the AIDS pandemic began to overwhelm Thailand in the late 1980s, Mr. Mechai employed the same knack for publicity, persuasiveness and showmanship in combating the disease.

As with his first condom campaign, he initially struck out on his own as the government refused to back a safe-sex campaign, fearing it would hurt the lucrative sex-tourism industry.

So Mr. Mechai turned instead to the military, a powerful institution beyond the reach of civilian government, which agreed to air regular safe-sex announcements on its 300 radio stations and five television stations.

Then in 1991, a new prime minister, Anand Panyarachun, embraced AIDS prevention, making Mr. Mechai his minister of information and tourism. Every government ministry was now called on to play a role in AIDS education.

“We had condoms out everywhere on the streets — everywhere, everywhere,” Mr. Mechai said in a TED Talk recounting his approach. “In taxis, you get condoms, and also, in traffic, the policemen give you condoms.”

And Mr. Mechai — despite or perhaps because of his M.B.A. from Harvard — took it upon himself to become the recognizable symbol that he said every successful marketing program needs, dubbing himself “Captain Condom” and going to schools and night clubs to promote safe sex.

The World Health Organization called Thailand’s approach to the AIDS crisis “the quickest response to the problem that we have ever seen.” The United Nations said Mr. Mechai’s program had achieved a 90 percent decline in new infections, and the World Bank estimated that it had saved 7.7 million lives between 1991 and 2012.

Mr. Mechai was born in Bangkok in 1941, to a Scottish mother, Isabella MacKinnon Robertson, and a Thai father, Samak Viravaidya, both doctors, who had met as students at the University of Edinburgh Medical School.

Raised speaking Thai and English, he went to high school and college in Australia, earning a bachelor’s degree in commerce in 1964 from the University of Melbourne.

His comfort among both Thais and Westerners, Mr. Mechai said, has enhanced his ability to pitch his programs — and lobby for financing — in different cultures, successfully courting substantial grants from foundations, development organizations and foreign governments.

Returning to Thailand in 1966, Mr. Mechai thought at first of becoming a doctor like his parents. “I helped my father stitch up a finger that had been cut off, holding on to a rubber tourniquet,” he said, “and I realized, that’s not for me.”

Attracted by the wide range of issues it addressed, he joined the government’s National Economic and Social Development Board, where he served for eight years as an economist.

At the same time he found other outlets for his energies, writing a newspaper column, hosting an evening radio show and teaching a part-time university English course.

His penchant for performance also led him to acting, and he appeared in a popular, sentimental TV drama, “Star-Crossed Lovers,” playing a Japanese army officer who falls in love with a Thai college student during World War II.

In 1971 he married a childhood friend, Thanpuying Putrie, with whom he has one daughter. His wife is a cousin of King Bhumibol Adulyadej, the father of the current king, and she served for years as his deputy principal private secretary. Mr. Mechai delights in saying that his mother was the doctor who delivered his future wife.

In his role as a government economist, he toured the country and saw firsthand the poverty, and the social and economic dislocations that he later devoted his life to addressing.

“There were children everywhere,” he said of Thai villages. “This was the great problem. And I realized I was wrong in thinking the government could do everything. So I decided to go out on my own.”

In 1974 he left government to found the Population and Community Development Association. It flourished and branched out to address a range of social and economic issues, from rural development to environmental protection.

In the years that followed, his career path took him in and out of government roles, including as cabinet spokesman, deputy industry minister and three terms as a member of the Senate between 1987 and 2006.

In addition to his work on family planning and safe sex, developing Thailand’s rural economy has been a decades-long focus of his activism. In the 1990s, he founded the Village Development Project, which aims to foster entrepreneurship and create income-generating activities in rural Thailand.

It has set up small factories in the countryside to lure workers back home from sweatshops in Bangkok, part of an effort to combat the urban migration that has debilitated rural economies.

His said his greatest pride now is the Mechai Bamboo School in northeastern Thailand, set up to “re-engineer rural education” by turning the school into a lifelong learning center and an active contributor to life in its community.

A boarding school with a student body of 180 that makes a point of including undocumented and disabled students, it extends the concept of education into a set of life skills, according to Mr. Mechai.

“The school aims to foster good citizens who are honest, willing to share, and truly accept and practice gender equality,” Mr. Mechai said.

Its outreach programs offer assistance to older villagers, give nutritional advice to pregnant women and assist in small-scale agriculture.

Mr. Mechai said more than 100 small rural schools have begun to follow his lead in becoming more involved in their communities.

Though now at an age when most people are slowing down, Mr. Mechai has no plans to stop addressing what he said were his life’s main concerns: “to combat economic and social inequality by reducing births, reducing deaths from AIDS and reducing poverty, financial dependence and ignorance.”

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Известия (RUS)

Наводчики ВСУ следили за журналистами «Известий» до атаки под Угледаром

В TikTok появилось видео, на котором украинские боевики с коптера наблюдают за, предположительно, журналистами «Известий» и группой военных. Корреспондент Семен Еремин снимал репортаж на угледарском направлении, когда вооруженные силы Украины открыли огонь по своим бывшим позициям.

Предположительно, ролик был размещен через 2,5 часа после съемки. Как слышно на записи, боевики осуждают кадры с камеры беспилотника.

Штурмовой сезон: союзные силы наступают в Соледаре и под Артемовском ВС РФ и народные милиции заставляют ВФУ откатиться на линию Славянск – Краматорск – Константиновка

«Ну вот корреспонденты идут. Там в гражданской форме чуваки», — говорит один из бойцов.

Запись обрывается на фразе «комбату быстро выходь». Вероятно, речь идет о командире второго батальона 72-й бригады ВСУ.

Когда начались обстрелы, журналистам и военным удалось уйти в укрытие.

24 февраля 2022 года президент России Владимир Путин объявил о начале специальной операции для защиты мирного населения Донецкой и Луганской народных республик (ДНР и ЛНР). Ей предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства ДНР и ЛНР к РФ с просьбой о помощи и последующее признание Россией независимости республик Донбасса.

Подробнее смотрите в программе «Известия. Главное» на Пятом канале в 0:00 21 августа.

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France24 - World

Algerian fire crews rein in blazes that left dozens dead

Issued on: 19/08/2022 - 10:03Modified: 19/08/2022 - 10:05

Georja Calvin-Smith Follow Georja Calvin-Smith Follow

At least 38 people have died in devastating wildfires that have ripped through Algeria's eastern mountains. More than 800 hectares of forest and almost 2,000 hectares of woodland have been destroyed in blazes this month alone. Algeria's prime minister has defended the government's response to the blazes.

Also, Dubai-based Emirates Airlines says it will suspend all flights to Nigeria from September 1 as it can't repatriate $85 million of its money from the country. The problem is rooted in Nigeria's deepening foreign exchange crisis.

Finally, Angola is gearing up for parliamentary elections that will also decide the country’s next president. The top concern for most voters is the economy. The "miracle" long promised by incumbent João Lourenço is yet to materialise, but his party remains the favourite.

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‘Scenes of devastation’ as deadly wildfires ravage Algeria

Wildfires

Dozens die in forest fires ravaging northern Algeria

BBC

UK drought: Why do the trees think it's autumn already?

By Helen BriggsEnvironment correspondent

From the crunch of leaves underfoot and the fiery foliage adorning the trees, you might be thinking autumn has come early.

But experts say this hint of a change in the seasons isn't genuine. Instead it's the tell-tale sign of a "false autumn".

They warn the heatwave and drought has pushed trees into survival mode, with leaves dropping off or changing colour as a result of stress.

And some may end up dying as a result.

Auburn leaves and early leaf fall are both signs that trees are stressed and "shutting up shop", says Leigh Hunt, senior horticultural advisor at the Royal Horticultural Society.

"It's giving the appearance that we're already in autumn, but the days are too long for those natural autumn processes to begin," he says.

"Physiologically, the plants are not responding to autumn conditions; that's why we term it loosely as 'false autumn'."

He says in all his 45 years, this is one of the most severe years he's seen in terms of damage to trees in the countryside.

And while established trees can withstand drought through their extensive network of roots, younger specimens, such as those planted on poor soil at the edge of roads could wither and die.

'Second spring'

Trees that have lost only a few leaves with just a little bit of yellowing should recover with enough rainfall, he explains.

There's "a critical point", though, when the tree can't replenish the water lost through pores in the leaves and will "literally desiccate" or dry up.

In conditions like those seen recently, trees may react by producing more seeds - for instance, acorns - in an attempt to reproduce and survive into the future.

And if there's a lot of rain we might even see "a second spring" with trees putting on an extra spurt of growth, he says.

Early berries

Other signs of the unpredictable weather can be seen in berries appearing on plants and shrubs.

The Woodland Trust, which records seasonal changes, has received its earliest ever report of ripe blackberries - from 28 June.

It says fruits and nuts are ripening faster than ever, which "can spell disaster for wildlife" that feed on them.

"The record-breaking heat we have just experienced has helped bring on a number of early autumn events," says Fritha West, from the Woodland Trust.

"We have received some of our earliest ever ripe blackberry records from the south of England. Hawthorn and rowan are also ripening early in some parts of the country, where early leaf tinting has also been observed.

"Elder and holly have been recorded as fruiting earlier too. Both extreme temperatures and a lack of water can cause trees to drop their leaves earlier than we'd expect."

Shrinking rivers

It's hard to predict the long-term consequences of drought, but ecology experts think weeks of parched grasslands and rock-hard soil in much of southern England will be having a big impact on wildlife.

In and around rivers, the drought could be felt for years to come.

During summer droughts, fast-growing algae can smother wetland plants, killing them by blocking out light.

A reduction in river levels reduces habitat for fish, amphibians and invertebrates, affecting whole ecosystems.

"These plants provide vital habitat for insects and fish, and their loss from the ecosystem causes major changes up the food chain," says Dr Mike Bowes of the UK Centre for Ecology & Hydrology.

"It can take several years before plants are able to recover or recolonise these drought-impacted river reaches, and so the impact of severe droughts can be prolonged."

Follow Helen on Twitter @hbriggs.

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L'Humanité

Terrenoire, l’étendard d’une jeunesse populaire

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Prix de la révélation masculine 2022 des Victoires de la musique, le duo formé par les frères Raphaël et Théo Herrerias sera à la Fête de l’Humanité, le dimanche 11 septembre à 14 h 30 sur la Scène Joséphine Baker.

Emma Neige

Originaires de Terrenoire, une ancienne ville minière rattachée à Saint-Étienne, les frères Herrerias ont nommé leur duo en hommage au terroir ouvrier dans lequel ils ont grandi. Conscients de leurs origines sociales, ils qualifient leur quartier d’enfance de terre ouvrière mais aussi de terre d’immigration, eux-mêmes petits-fils de réfugiés espagnols ayant fui la guerre civile et la dictature de Franco. Cette proximité avec leur territoire ouvre des portes à la fratrie, qui collabore ainsi avec Bernard Lavilliers, grand nom de la scène musicale stéphanoise. Il invite le duo pour une collaboration sur le titre « Je tiens d’elle », « elle » désignant leur ville natale. Ce sentiment d’appartenance naît, selon eux, de la souffrance des villes comme Saint-Étienne. Une souffrance qui entretient une solidarité, un militantisme et plus généralement une énergie collective favorisant la création et l’expression artistique. Raphaël confiait d’ailleurs leur projet de festival à « l’Humanité » il y a quelques mois : « Avec nos armes de musiciens et d’auteurs, nous avons envie de monter un festival à Terrenoire, sur des mois, pour rencontrer des associations, des scolaires, des centres sociaux. Remettre un peu d’art, de culture pour ouvrir les bouches et récolter les paroles, ça va devenir un impératif. »

Aussi bouleversant que céleste, leur premier opus, « les Forces contraires », est dédié à leur père, décédé en 2018 d’un cancer. En 2022, ils offrent un second souffle à cet album, une aubaine pour leurs fans. La réédition « les Forces contraires : la mort et la lumière » ajoute 7 titres qui illuminent et complètent leur œuvre. « Nous avons voulu raconter des choses nouvelles pour faire revivre cet album, avec un deuxième volet tourné vers la joie, la vie, quand le premier évoquait plutôt la mort et les épreuves qui vous transforment », confie Théo. Les émotions transpirent dans le texte et attrapent le cœur de l’auditeur.

Coexistence des univers musicaux

Le duo, complémentaire, se partage les tâches : Raphaël, le grand frère, écrit les textes, là où Théo se charge de la production et de l’identité sonore. Chansons à texte, électro et pop… les deux frères font coexister les univers musicaux pour produire des harmonies virtuoses. Tout en sincérité, ils parlent dans leur album de leur ville, de leur deuil mais aussi ouvertement d’amour et de sexualité. La poésie et des mots parfois crus ponctuent des instrumentales aériennes. Si leur premier album contient une dimension thérapeutique, les ajouts solaires de sa réédition permettent à Raphaël et Théo de déployer leur talent sur scène.

Fête de l'Humanité
Известия (RUS)

Шойгу назвал актуальным закон об ответственности за сравнение СССР и Третьего рейха

Министр обороны РФ Сергей Шойгу заявил, что введение закона об административной ответственности за отождествление роли Советского Союза и нацистской Германии во Второй мировой войне будет актуальным и своевременным шагом. Об этом глава оборонного ведомства рассказал 20 августа на пленарном заседании Первого Международного антифашистского конгресса.

Историческое сражение: почему на Западе пытаются переписать историю Второй Мировой войны И кому выгодна ложь в адрес России: спецпроект «Известий»

«Совершенствуется законодательство Российской Федерации по противодействию фальсификации истории. Считаем своевременным принятие федерального закона, предусматривающего административную ответственность за публичное отождествление роли СССР и нацистской Германии во Второй мировой войне», — сказал он.

Шойгу добавил, что МО ведет борьбу с фальсификацией исторических фактов.

«Большое внимание уделяем военно-патриотическому воспитанию молодежи. Стремимся прививать подрастающему поколению уважение к истории родной страны, ее многонациональной культуре и традициям, укрепляем единство армии и народа», — указал он.

Министр также рассказал о том, что 22 августа на Северном флоте стартует морская тематическая акция «Сила в правде», в рамках которой большой десантный корабль «Иван Грен» совершит поход по Северному морскому пути и зайдет в отдаленные города и гарнизоны.

«Всего за последние годы Министерство обороны рассекретило и разместило на своем официальном сайте 17 с половиной миллионов листов архивных документов. Продолжается поисковая деятельность на местах боев и сражений. Активное участие в ней принимают отдельный поисковый батальон и юнармейские отряды», — заявил глава Минобороны, добавив, что в текущем году была обнародована подборка по тематике «Преступления украинских националистов», «Освобождение Мариуполя» и «Битва за Днепр».

В этот же день Шойгу в рамках пленарного заседания Первого Международного антифашистского конгресса рассказал, что многие жители Украины не приняли политику Киева, направленную на запрет всего, что связано с Россией. Он отметил, что после распада СССР в Вашингтоне сделали всё для создания из Украины антипода России. По его словам, поощрялось продвижение в стране законодательства, которое запрещает русские язык, СМИ, культуру.

Накануне научный директор Российского военно-исторического общества Михаил Мягков в беседе с «Известиями» выразил мнение, что на Украине марионеточное правительство и Западу неважно, сколько украинцев может погибнуть, «всё, что им нужно сделать, — запустить рубильник СМИ, которые будут говорить, что это единственное верное действие — следовать западным указаниям».

Президент РФ Владимир Путин 15 августа заявил, что все попытки западных стран «отменить Россию» тщетны и служат только демонстрацией глупости. Также он назвал важной задачей жесткое пресечение любых проявлений неонацизма, русофобии и расизма, а также попыток фальсифицировать историю.

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France24 - Monde

En Finlande, la Première ministre passe un test de dépistage de drogue après une vidéo polémique

Publié le : 19/08/2022 - 21:51

FRANCE 24 Suivre

La Première ministre finlandaise, Sanna Marin, a réaffirmé, vendredi, n'avoir jamais pris de drogue et a déclaré avoir passé un test de dépistage pour dissiper les soupçons, après qu'une vidéo de la jeune femme faisant la fête avec des amis a suscité des critiques.

Gouverner ou faire la fête ? Pour certains Finlandais, il faudrait visiblement choisir. Une vidéo montrant leur Première ministre, Sanna Marin, se déhancher sur une piste de danse - dans un cadre privé - a déclenché une vague de critiques dans le pays scandinave. La jeune femme a réaffirmé, vendredi 19 aout, n'avoir jamais pris de drogue, et a déclaré avoir passé un test de dépistage, dans l'espoir de faire taire tout soupçon.

Largement partagée sur les réseaux sociaux, et publiée par différents médias, la vidéo montre la Première ministre, 36 ans, dansant sans retenue avec un groupe de personnes.

"Ces vidéos sont privées, elle sont été filmées dans des lieux privés", a déclaré la Première ministre. "Je passais une soirée avec des amis".

La manière de danser de Sanna Marin a été critiquée par certains qui ont jugé ce comportement peu convenable pour une Première ministre, alors que d'autres estimaient qu'elle avait le droit de se divertir dans une soirée privée.

🇫🇮 𝑺𝒂𝒏𝒏𝒂 𝑴𝒂𝒓𝒊𝒏Une vidéo est apparue sur Internet avec le Premier ministre finlandais Sanna Marin (à gauche en pantalon blanc) lors d'une fête. pic.twitter.com/cK3TIzFoRY

August 18, 2022

Des rumeurs controversées ont également circulé concernant des propos tenus par des personnes non identifiées sur les stupéfiants. "Afin de dissiper tout soupçon, j'ai passé un test de dépistage de drogue aujourd'hui", a-t-elle déclaré aux journalistes à sa résidence. Les résultats sont attendus dans une semaine et seront publiés, a-t-elle ajouté.

"Jamais consommé de drogues" ?

La Première ministre a admis avoir bu de l'alcool. Mais elle a assuré qu'elle n'avait pas été témoin de la consommation de drogues par l'un des participants.

"Jamais de ma vie, pas même dans ma jeunesse, je n'ai consommé de drogue", a-t-elle déclaré vendredi. La plupart des critiques ont porté sur le fait qu'elle était en service en tant que Première ministre à ce moment-là.

Des questions ont été soulevées quant à savoir si elle aurait été en mesure de prendre des décisions judicieuses en cas de crise soudaine. "Ma capacité à fonctionner était bonne. Je ne m'attendais pas à avoir de réunion", a déclaré Marin vendredi.

Sanna Marin, qui a été nommée en 2019 à l'âge de 34 ans, a déjà été la cible de critiques concernant les fêtes organisées dans sa résidence.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Partygate : les dates du scandale qui affaiblit Boris Johnson

"Garden party" en plein confinement : Boris Johnson présente ses excuses

Les pays membres de l'Otan signent les protocoles d'adhésion de la Suède et de la Finlande

New York Times - World

Dr. Oh, ‘the God of Parenting,’ Will See You Now. On Television.

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In South Korea, Dr. Oh Eun-young, a celebrated psychiatrist, has helped destigmatize seeking therapy and blown up the traditionally private relationship with patients by putting it all on TV.

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By John Yoon

SEOUL — Appointment day was finally here. The parents had waited for a month to see the renowned psychiatrist in South Korea about their child’s issues. They entered the room, the doctor arrived, and the door closed.

Then the teleprompters turned on, the cameras started rolling, and the producer shouted, “Action!”

So began the taping of “My Golden Kids,” one of the most popular reality shows in South Korea. Reigning over the episode was Dr. Oh Eun-young, a specialist in child and adolescent psychiatry who has been called the “god of parenting.”

Her mantra: “There is no problem child, only problems in parenting.”

In a country where celebrity is often personified by young megastars churned out by an exacting entertainment industry, Dr. Oh, 57, occupies a singular cultural place. She draws millions of viewers on television and the internet, dispensing advice on parenting and marriage.

Through a portfolio of shows — and books, videos and lectures — she has redefined therapy for Koreans, blown up the traditionally private relationship between doctor and patient and introduced the nation to accessible vocabulary on mental health issues.

“She is the mother that you wish that you would have had in your childhood,” said Dr. Yesie Yoon, a Korean American psychiatrist in New York who grew up watching Dr. Oh’s shows. “People really put their personal feelings toward popular figures in the media. And I feel like she’s serving a kind of good mother role to a lot of Korean people.”

Her success is all the more notable in a country where taboos about seeking mental health treatment have deep roots and getting therapy has traditionally been a furtive enterprise.

South Koreans attest to Dr. Oh’s role in destigmatizing psychiatric treatment, and the fact that some are willing to share their struggles on her shows is a watershed cultural moment. Practitioners in Dr. Oh’s field say it is becoming easier to persuade South Koreans to get therapy or take medication.

In South Korea, about one in four adults has reported having a mental disorder in his or her lifetime, with only one in 55 receiving treatment in 2021, according to the National Mental Health Center. (One in five American adults received mental health treatment in 2020, according to the Centers for Disease Control and Prevention.) South Korea has among the world’s highest suicide rates; it was the fifth leading cause of death in 2020, the government says. Among people in their 20s, it accounted for 54 percent of deaths.

When Dr. Oh started her career as a medical doctor in 1996, many South Koreans associated mental illness with weakness, she said in an interview at a counseling center in the wealthy Seoul district of Gangnam. Some even believed that people could become mentally ill from studying psychiatry. Over the years, those attitudes have transformed.

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

Are you concerned for your teen? If you worry that your teen might be experiencing depression or suicidal thoughts, there are a few things you can do to help. Dr. Christine Moutier, the chief medical officer of the American Foundation for Suicide Prevention, suggests these steps:

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

Look for changes. Notice shifts in sleeping and eating habits in your teen, as well as any issues he or she might be having at school, such as slipping grades. Watch for angry outbursts, mood swings and a loss of interest in activities they used to love. Stay attuned to their social media posts as well.

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

Keep the lines of communication open. If you notice something unusual, start a conversation. But your child might not want to talk. In that case, offer him or her help in finding a trusted person to share their struggles with instead.

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

Seek out professional support. A child who expresses suicidal thoughts may benefit from a mental health evaluation and treatment. You can start by speaking with your child’s pediatrician or a mental health professional.

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

In an emergency: If you have immediate concern for your child’s safety, do not leave him or her alone. Call a suicide prevention lifeline. Lock up any potentially lethal objects. Children who are actively trying to harm themselves should be taken to the closest emergency room.

Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

Resources If you’re worried about someone in your life and don’t know how to help, these resources can offer guidance:1. The National Suicide Prevention Lifeline: Text or call 988 2. The Crisis Text Line: Text TALK to 741741 3. The American Foundation for Suicide Prevention

“Compared to when I took my first steps as a doctor,” she said, “more people have realized that talking to a psychiatrist is something helpful — not something embarrassing at all.”

Dr. Yang Soyeong, a psychiatrist practicing in Seoul, agreed: “Parents can be afraid of having their mistakes pointed out by a psychiatrist. But because Dr. Oh does that so gently on television, I think that has lowered people’s apprehension for visiting the clinic.”

The United States has long made stars out of one-name medical personalities like Dr. Phil and Dr. Oz, who have drawn criticism for their tactics. Dr. Oh’s celebrity has also spilled out of the medical arena. In Seoul, a life-size cutout of her stands in front of a mobile phone dealership advertising the carrier’s family plans. She appears in TV commercials for a health insurance company.

Dr. Oh, who runs one hospital and four counseling centers, has been using TV as a therapeutic platform since 2005, when she started her broadcast career giving lectures about childhood developmental disorders.

On “My Child Has Changed,” which aired from 2005 to 2015, each episode was dedicated to a family’s problems. Dr. Oh entered their homes for counseling sessions, and the takeaway from many episodes was that a lot of children’s problems were caused by parental abuse, lack of understanding or negligence.

In a signature flourish of the show, Dr. Oh would dispose of every object the parents used to beat their children — back scratchers, umbrellas, shoehorns, broken chair legs.

When “My Golden Kids” launched in 2020, the pandemic, with its social restrictions, was forcing people to confront loved ones’ problems full on. Rather than visiting herself, Dr. Oh now sends a camera crew into homes to record what transpires; clips are aired when families discuss issues in the studio.

The problems shown have run the gamut: A 9-year-old yelling at his mother, a 5-year-old self-harming, a 12-year-old stealing from his mother, a 14-year-old having unexplained, chronic vomiting.

Even with a family’s consent, the in-home cameras can feel highly intrusive. But giving a doctor the chance to assess family interactions in real-life settings, not the confines of a psychiatrist’s office, has diagnostic advantages, experts say.

“It’s a child psychiatrist’s dream,” said Dr. Yoon, the New York psychiatrist. “In my clinic, I only address and discuss the things that they bring to me. I may ask questions to dig deeper that they may not answer, and they may not answer truthfully.”

The show illustrates how much work the parents do in following through with the doctor’s advice. It also shows how change can take time, and how old issues can resurface.

Since “My Golden Kids” began, Dr. Oh has expanded her TV empire to include “Oh Eun-young’s Report: Marriage Hell,” in which she counsels couples; and “Dr. Oh’s Golden Clinic,” in which she advises individuals. She says she has a plan to tackle the country’s low birthrate by easing people’s fear of having children. She also hopes to feature more Korean families who live abroad and encounter cultural and language barriers.

Dr. Oh was born premature, and she said the doctors were not sure she would survive. Until she was about 2, she was smaller than her peers and had a “difficult temperament”: picky with food, often sick and crying every night. She attributes her comfort with herself as an adult to her parents, saying she had “received a lot of love from them and felt understood by them.”

She received a medical degree from Yonsei University’s College of Medicine and a doctorate in psychiatry from Korea University’s College of Medicine. She married a doctor, and their son is in the military.

“We were all someone’s children at some point,” she said. “The point isn’t to blame parents for every problem but to emphasize that they are incredibly important figures in children’s lives.”

At a recent taping of “My Golden Kids,” a panel of comedians and celebrities appeared. They and Dr. Oh greeted the parents of a child who had refused to attend school for months. Video of the family’s home life was shown. The doctor then shared her recommendations.

She has critics. Lee Yoon-kyoung, 51, an activist for education reform and parental rights and the mother of two high school-age sons, worries that Dr. Oh’s celebrity might lead viewers to consider her words as gospel when there might be multiple interpretations of the same behavior.

“Of course, we acknowledge her expertise,” Ms. Lee said, “but some parents get a bit uncomfortable when people deem her opinions unconditionally true, as if her words were divine.”

Some viewers have questioned the wisdom, as well as the privacy implications, of putting yelling, hitting families on television. On “My Golden Kids,” Dr. Oh does not explicitly identify the children, but faces are not obscured, and parents state their own names and call their children by name.

Videos of episodes have been uploaded to YouTube, generating humiliating comments about the families. Comments have since been turned off. But some parents and mental health professionals, noting that the internet is forever, have demanded the show blur faces.

Dr. Oh says blurring could make it harder for people to empathize, inviting more abuse. Viewers, she said, should consider the problems televised as all part of the human experience. “The main reason I do these shows is that understanding children is the starting point of understanding people,” she said.

Ban Su-jin, a 42-year-old mother of three from Incheon, had privacy concerns when she appeared on “My Golden Kids” in 2020 to consult about a son who feared leaving the house.

“My husband was worried that my son’s friends would make fun of him for having this problem,” she said. But they agreed it was “worth risking anything.”

After the taping, she said, her son’s anxiety improved drastically. The episode drew some negative messages, Ms. Ban said, but also encouragement from friends and neighbors.

“The episode,” she said, “helped them understand how much pain my son had borne.”

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Известия (RUS)

Шойгу уличил Киев в попытке скрыть правду о преступлениях ВСУ

Удар украинских войск по СИЗО в Еленовке в Донецкой Народной Республике (ДНР), где находились пленные бойцы националистического формирования «Азов» (террористическая организация, запрещена в РФ), является попыткой Киева скрыть правду о преступлениях боевиков. Об этом 20 августа заявил министр обороны РФ Сергей Шойгу на пленарном заседании Первого Международного антифашистского конгресса.

«Сдавшихся в плен азовцев украинские власти приговорили к смерти. Поэтому по изолятору в Еленовке, где они содержались, ночью был нанесен ракетный удар американской реактивной системой залпового огня. Циничная, изуверская расправа над своими пленными продиктована страхом украинского руководства перед свидетельскими показаниями боевиков «Азова». В них разоблачаются преступления против мирных граждан, совершенные с одобрения Киева», — сказал он.

Просчитались — прослезились: Киев нанес ракетный удар по своим военнопленным Ошибка при подготовке побега или намеренное устранение — чем объяснить гибель более 50 украинских военнослужащих

Шойгу подчеркнул, что радикальный национализм, который насаждал батальон «Азов», стал идеологией всей бандеровской Украины. По его словам, сегодня на брошенных позициях вооруженных сил Украины (ВСУ) российские военные находят большое количество экстремистской литературы.

«Участники конгресса смогут увидеть ее образцы на тематической выставке вооружения, военной техники и средств обеспечения, которые используют украинские националисты», — добавил он.

Артиллерийский удар по следственному изолятору в Еленовке был нанесен 29 июля. Погибли 50 украинцев, еще 193 получили ранения. Также ранения различной степени тяжести получили еще восемь сотрудников изолятора.

Следственный комитет России (СК РФ) 5 августа объявил, что расследует обстоятельства обстрела. Отмечалось, что действия киевских силовиков были заранее спланированы. Об этом говорят такие факторы, как точность и кучность попадания ракет.

Киев преследовал цель уничтожить свидетелей совершенных преступлений в отношении мирного населения, добавили в ведомстве.

Как заявил 3 августа замминистра обороны РФ генерал-полковник Александр Фомин, ВСУ нанесли удар по СИЗО в Еленовке сразу после того, как пленные боевики полка «Азов» начали давать показания. Он пояснил, что украинские военные испугались того, что пленные расскажут правду о преступлениях ВСУ.

10 августа генеральная прокуратура ДНР квалифицировала обстрел украинскими войсками СИЗО в Еленовке как террористический акт.

Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, о начале которой президент РФ Владимир Путин объявил 24 февраля. Несколькими днями ранее ситуация в регионе значительно обострилась из-за обстрелов со стороны украинских военных. Власти Донецкой и Луганской народных республик объявили об эвакуации жителей в РФ, а также обратились за помощью к Москве. Путин 21 февраля подписал указ о признании независимости ДНР и ЛНР.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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Valeurs Actuelles

Cachan : une jeune femme victime d’une agression sexuelle par un faux aveugle

Un piège. Lundi 15 août, une jeune femme a été victime d’une agression sexuelle à Cachan, dans le Val-de-Marne, par un faux malvoyant, rapporte Le Figaro. Il était aux alentours de 17h40 ce jour-là, rue Marcel Bonnet, à Cachan, lorsqu’un homme se disant aveugle a abordé une jeune femme pour lui demander de l’aide. Du fait de son invalidité, il lui a demandé de l’accompagner non loin de là, rue Chaptal. Pensant l’homme de bonne foi et pour rendre service, elle a accepté. Mais une fois sur place, le soi-disant malvoyant s’est alors transformé en agresseur : il l’a bousculé et lui a exigé une fellation.

Dépôt de plainte

Cependant, la victime va opposer une farouche résistance à son assaillant et être projetée au sol. Alerté par les cris de la jeune femme, un témoin est intervenu et a mis en fuite l’agresseur, non sans que ce dernier n’ait eu le temps de subtiliser le sac à main de sa victime. Bien qu’étant écorchée au visage et aux mains, la jeune femme n’a pas été admise à l’hôpital, mais a déposé une plainte pour vol et agression sexuelle, a confirmé le parquet de Créteil au Figaro. Le suspect n’a pour l’heure pas été retrouvé. Le commissariat du Kremlin-Bicêtre a été chargé de l’enquête.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

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France24 - World

Fearing for their lives: Rescuing Afghanistan's women judges

Issued on: 22/07/2022 - 16:46

Annette Young Follow

As August 15 marks one year since the Taliban seized power in Afghanistan, we again report on the plight of Afghan women. Annette Young talks to Fawzia Aminy, a Supreme Court judge who managed to escape to Britain via Greece within weeks of Kabul falling, and to the woman who helped facilitate her rescue, Baroness Helena Kennedy QC, the director of the International Bar Association's Human Rights Institute. The two are seeking to help those women left behind.

Our team also meets a young woman entrepreneur in Kabul struggling to keep her business alive under the Taliban.

The 51 Percent is taking a break over the European summer and will return early September.

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  • FAWZIA AMINY, Former judge, Afghan Supreme Court
  • BARONESS HELENA KENNEDY QC, Director, Int. Bar Association's Human Rights Institute
BBC

Casemiro: What are Manchester United getting in Real Madrid midfielder?

Last updated on 19 August 202219 August 2022.From the section Man Utd

Will the signing of Casemiro prove to be a stroke of genius for Manchester United - or yet another expensive mistake?

It's said that Hollywood director Cecil B DeMille could find nobodies and turn them into stars. Manchester United have spent much of their time since the departure of Sir Alex Ferguson, some nine years and six full-time managers ago, buying stars and turning them into less than they were.

Whether or not the 30-year-old defensive midfielder, who has won five Champions League titles, ends up being a superstar or superflop, the only certain thing is that he will cost the club a lot of money.

By paying him £350,000 a week, United could almost double his Real Madrid wages, making him the club's third-highest earner, after Cristiano Ronaldo and David de Gea.

But will it be money well spent?

Real Madrid manager Carlo Ancelotti has described his trio of Casemiro, Toni Kroos and Luka Modric as the 'Bermuda Triangle' of football - where the ball would go and seemingly disappear.

That set-up reinforced Casemiro's value but just as importantly disguised his limitations.

Casemiro has always felt more comfortable defending near his box and has been crucial covering his team-mates. But he never overcomplicated things - the result of his inability to launch powerful runs and a lack of dribbling ability. A simple ball to Modric or Kroos has always been the perfect solution.

Ancelotti understood, just as Zinedine Zidane did before him, that the lack of dynamism of their partnership required their teams to defend deep and only pressure high every now and again.

Real Madrid paid 7m euros to bring a young Casemiro back from a loan spell at Porto in 2015, under then boss Rafa Benitez, rather than risk losing him to the Portuguese club.

He was hard working, keen to learn and humble, but president Florentino Perez wanted a midfield comprising Kroos and James Rodriguez or Isco, which lacked equilibrium and defensive awareness. While the unglamorous Casemiro added some of that balance, he was also prone to mistakes.

In the end Benitez departed and, after two months in the wilderness under Zidane, defeat against Atletico Madrid persuaded the French coach of what Benitez could have told him all along - that Casemiro was needed to cover the club's defensive limitations.

Eleven appearances in that season's Champions League culminated in the final against Atletico Madrid where he played the full 120 minutes, as Real Madrid won their 11th title in a penalty shootout after a 1-1 draw.

And the rest is history.

If Erik ten Hag is to remain faithful to his high-pressure philosophy, with a high defensive line, then Casemiro's lack of pace will be exposed.

He lacks the ability to control the spaces behind him, primarily because he is quite slow on the turn. This could prove expensive against teams such as Arsenal and Manchester City, who play a lot of inside passes and find pockets of space.

Madrid's compact set-up disguised that weakness in Casemiro's game. With less quality around him in the Brazilian national side, he was less influential. That could be a problem with United when faced with teams that pressure high if he is expected to drive with the ball.

Ancelotti has asked him to go forward more often, occasionally taking on an offensive midfield role, and he scored seven times last season - equalling his career best for a campaign. He will add goals from midfield for United - he has a powerful shot and is a great header of the ball.

He is a leader and a winner who reads the game exceptionally well - and English referees will show more tolerance to his robust approach than he is used to - but it remains difficult seeing how he will fully function in a Ten Hag system.

Despite being the best defensive midfielder in a system that lives on the edge of its own box and attacks as a unit at a slower pace, he will now find himself competing in a league where games are played at a much quicker tempo, and where most teams are faster and stronger than he is used to.

For Ten Hag, it will be a case of finding the right balance to make sure the new arrival fits in as best as possible. To do that, he will have to adapt.

If he decides to play Casemiro in a 4-2-3-1 alongside Fred or Scott McTominay, Ten Hag will have a physical side but one that lacks control. If played next to Christian Eriksen with Bruno Fernandes in front of him, they will have the control but lack of physical presence.

Casemiro will improve the side but it seems unlikely he will make a huge difference to United on his own. As good a defensive midfielder as he is, he is a consistent eight out of 10 player rather than a matchwinner.

What is certain is that they need to improve the quality of their midfield, which is why they should actively carry on with their quest to bring in Frenkie de Jong from Barcelona. Casemiro might not be enough to help them to climb up the table.

At Madrid, Casemiro has won everything. Now he is going to have to compete and get used to his side not having the initiative all the time, get used to defeats and to crisis as Manchester United attempt to find the right path.

But you don't survive and then ultimately triumph in a bear pit like Real Madrid without being made of the strongest of stuff. Casemiro has the mental fortitude to adapt to whatever might come his way at Old Trafford.

Despite starting the season well, Casemiro has been offering the club less and less over the past year and a half. Maybe that is no surprise; the wear and tear on players in that most taxing defensive midfield role is considerable.

Real Madrid know that, for the time being, David Alaba can easily fit into that role, with Antonio Rudiger stepping in at centre-back.

There are also similarities between the return of Casemiro to Real Madrid at the age of 23 and the purchase of the 22-year-old Aurelien Tchouameni some seven years later for an eye-watering 80m euros, expected to rise rise to around 100m euros.

Those sort of figures suggest Tchouameni was never bought in just to make up the numbers. And despite a poor performance in his league debut at the weekend against Almeria, he is quite clearly one of the best young defensive midfielders in Europe and more than capable of filling the not inconsiderable gap left by Casemiro.

Valeurs Actuelles

Paris : tout juste sorti de prison, un Algérien de 21 ans agresse un aveugle dans la rue

Il était minuit dans la nuit du dimanche 22 au lundi 23 août, lorsqu’un individu s’en est pris à une personne aveugle au Trocadéro, dans le 16e arrondissement de Paris. Selon Le Parisien du 25 août, il s’agit d’un jeune algérien de 21 ans, fraîchement sorti de prison quelques jours auparavant, qui a tenté de voler le téléphone de sa victime. Le suspect a asséné un coup de poing au visage de l’homme en situation de handicap, âgé de 19 ans, lui a arraché son portable, puis a pris la fuite. Il a ensuite été repéré par trois policiers qui l’ont pourchassé puis interpellé. Un complice du voleur a quant à lui pris la fuite avant que les fonctionnaires n’interviennent.

Un an de prison ferme

Les agents sont également venus en aide à la victime, dont les lunettes avaient volé avec la violence du coup. C’est à ce moment-là que la victime a indiqué aux policiers être totalement aveugle de l’œil gauche, et très malvoyant de l’œil droit. Le Parisien rapporte que le suspect a été placé en garde à vue et jugé, mardi 24 août, devant le tribunal correctionnel de Paris. « C’est un acte grave et cruel », s’est indigné le président de la cour face à cette lâche agression d’une personne vulnérable. Une attaque d’autant plus condamnable au vu du passé judiciaire du jeune algérien arrivé en France en 2016, et qui a déjà été arrêté à de multiples reprises pour des faits de vols. « J’étais avec ma copine et j’avais bu. Je suis passé devant cet homme et pour rigoler je lui ai arraché son téléphone, mais je lui ai rendu et je ne l’ai pas frappé », a-t-il expliqué au tribunal. Une version peu convaincante rejetée par la cour, qui a finalement condamné l’individu de 21 ans à un an de prison ferme.

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France24 - World

France, the place to be? For many holiday-goers, the summer will be French

Issued on: 22/07/2022 - 18:07

Sonia BARITELLO Follow

It's summer and French vacationers are back on the road, on the rails, and in the air. After two years of suffering through the Covid-19 pandemic, it is time to recharge, rest and take in the sun.

The summer tourism season here in France is in full swing, as foreign tourists flood into the country. As for the French themselves, more than half of the population are expected to take a summer holiday. And the hot spots are a bit different than in years past.

Just as much of the rest of the world, France is dealing with soaring inflation, and gas prices are up significantly. People are feeling the pinch, and for that reason, French vacationers are staying closer to home.

Meanwhile, France is the most visited tourist site in the world, and this summer, the tourism industry is under intense pressure. With the French staying closer to home, there is limited space for others, especially in the south of the country. There's also an unwelcome impact on the environment.

For more analysis, we speak to Sandra Hoibian, Director of CRÉDOC, the Research Centre for the Study and Observation of Living Standards, an organisation that tracks consumer behavior in France.

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BBC

Oleksandr Usyk v Anthony Joshua 2: Pundits and pros make predictions for heavyweight world title fight

Last updated on 5 hours ago5 hours ago.From the section Boxing

Anthony Joshua faces unified heavyweight champion Oleksandr Usyk in a must-win rematch on Saturday night.

A loss for Briton Joshua would be another massive blow to his reputation, while a win for Ukraine's Usyk could set him on a path to becoming undisputed champion, possibly even a meeting with Tyson Fury.

The fight takes place in Saudi Arabia, with live text commentary on the BBC Sport website and app from 21:30 BST.

Only a drastically improved performance will see Joshua reclaim the WBO, WBA (Super) and IBF titles he lost almost a year ago, with pundits and pros split on whether the once unbeatable heavyweight can gain revenge over the undefeated Usyk.

WBO junior-middleweight champion Natasha Jonas: "It's a fight AJ just can't lose. I think we'll see a different AJ. But Usyk is phenomenal and you can never bet against him."

Former two-weight world champion Carl Frampton: "I hope I'm wrong and AJ can do enough to win the fight, but I think he has to do it early. The issue with his engine could be a factor in the fight. The longer the fight goes on, the better chance Usyk has. AJ by knockout has to be early, but I also think Usyk can stop AJ. I think it will be difficult for AJ to beat Usyk on points."

Lightweight Adam Azim: "I'm going with AJ this time. I think he's more determined. He's training hard. It could be like [Andy] Ruiz II, but I think this time he has to push it on him rather than box him."

Super-welterweight Liam Smith: "It's a tough one but you have to edge towards Usyk. If Joshua puts it right on Usyk, I think he can win. Joshua has fought in Saudi before but I don't think the location makes a difference. The winner has to go on to fight Fury."

Boxing coach Dave Coldwell: "It's a huge ask for AJ but he has the physical attributes to turn it around. The problem is that Usyk has skills to negate that. AJ will always have the power and pop in his hand to end the fight, but he has to get off to a really quick start and stop Usyk from getting into a rhythm. If Usyk does get comfortable, he will be unshakable. I would say Usyk is the favourite but AJ is a live underdog."

Heavyweight Derek Chisora: "AJ better win. The whole nation is counting on him. We need him to win. You don't get it. We need him to win. If he don't win it means your paycheque goes down."

Middleweight Hamzah Sheeraz: "I hope and pray AJ does it because I'm a massive fan of the way he goes about it. But if you're talking from a boxing perspective, I do think Usyk is going to get the better of him again. But my support is with Joshua all the way."

Four-time world champion Carl Froch: "My prediction to be honest is a prediction that I don't even want to hear. I think Usyk beats AJ quite conclusively again - maybe even gets the stoppage."

Super-bantamweight Ramla Ali: "AJ will win this one. Like when he lost to Andy Ruiz, he made some changes, and I feel like he's doing the same again - he's making changes."

Heavyweight legend Evander Holyfield: "I'm not surprised [Joshua is the underdog] but the fact of the matter is they know they're fighting a little guy. That's what he does, dodge all the time. He'll get hit by a big shot, it'll probably be hard but he's got good defence. He moves real well. If you're going to bet your money on anything, it'll [be on the] little guy unless he gets hit by a big shot."

Heavyweight Joe Joyce: "I'd say Usyk will win again, but I'm not writing off AJ. He's got a puncher's chance. Let's see what he's been working on in the gym and if he's able to beat Usyk, the better boxer."

Welterweight Conor Benn: "I might have to sit on the fence. You'd think in your head AJ should have the tools to beat him up, literally beat him up. But that's a mentality thing. He's working with Robert Garcia, but he's never worked with a heavyweight before. There's lots of question marks over him. But I will back AJ."

BBC 5 Live Boxing analyst Richie Woodhall: "I think Usyk will probably run out a winner on points. I do think Josh can win the fight. The only way Josh wins the fight is he stops him or knocks him out."

Boxing trainer Buddy McGirt: "They've both got something to prove. It's a toss-up. If I had a winner I'd let you know."

Super-middleweight Callum Smith: "I think it's a completely different fight to the first time round. I think we'll get a different Joshua, but I think we'll get a different Usyk as well. It's whoever's gameplan comes off. I think this one will be a little bit more exciting - I think Joshua will go for him a little bit more."

Matchroom promoter Eddie Hearn: "I want to see a dominant performance from Anthony Joshua - I feel like he's the best heavyweight in the world. I want to see him break down and fundamentally beat up the pound-for-pound number one."

Former British super-middleweight champion Paul Smith: "If I had to put my house on someone I think the safe bet would be Usyk. But I'm hoping Anthony Joshua will pull it out and stop him mid to late rounds."

Boxing trainer Ronnie Shields: "AJ is good in second fights. I don't think he's going to knock him out, But I think he's going to win a decision."

Former European super-bantamweight champion Spencer Oliver: "I think Joshua is going to get the job done inside six, seven rounds. I think he's going to catch Usyk."

Valeurs Actuelles

Un policier percuté et blessé par un véhicule volé à Vénissieux, les forces de l’ordre ouvrent le feu

Après un refus d’obtempérer, les forces de l’ordre ont été forcées d’ouvrir le feu sur un véhicule. Les faits se sont déroulés au cours du la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 août, au niveau de la commune de Vénissieux, située dans la métropole de Lyon, selon une source policière. Le conducteur de 26 ans, hospitalisé dans un état grave, est décédé après avoir été touché à la tête, a annoncé le parquet de Lyon samedi 20 août. Quant à son passager, âgé de 20 ans, il était immédiatement décédé des suites de ses blessures. Tous deux étaient très défavorablement connus des services de police.

Les faits se sont déroulés à Vénissieux, au niveau du parking d’un supermarché, alors que les policiers s’efforçaient de contrôler un véhicule suspect. Les forces de l’ordre avaient découvert que ladite voiture, une Mégane, avait été volée, toujours selon une source policière. Aussitôt, ils avaient décidé de contrôler les deux occupants, en situation de recel de vol. Mais le conducteur du véhicule avait tenté de se soustraire au contrôle. L’individu avait avancé, puis reculé, avant de charger sur le capot l’un des policiers. Ce dernier avait alors fait usage de son arme à plusieurs reprises, à travers le pare-brise, pour que le conducteur s’arrête. Un deuxième policier avait aussi fait usage de son arme. Le conducteur et son passager avaient été touchés.

Malgré les massages cardiaques prodigués par les policiers puis par les secouristes, le passager était décédé sur place des suites de ses blessures. Le conducteur, lui, avait été conduit à l’hôpital. Blessé aux jambes et en état de choc, le policier avait lui aussi été conduit à l’hôpital pour y subir des examens. Son pronostic vital n’était cependant pas engagé.

Deux enquêtes ont été ouvertes. La première pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, tandis que la seconde a été confiée à l’IGPN, comme à chaque fois qu’il y a usage de l’arme de service par des policiers. Ceux-ci, après avoir été placé en garde à vue pour être auditionnés, ont été relâché en fin de journée vendredi. La CRS8, unité d’élite de la police nationale, soit quarante hommes, est arrivée en renfort à Vénissieux dès vendredi soir pour sécuriser la commune.

Rhône : les dernières actualités

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Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - World

Why are Paris' iconic sparrows disappearing?

Issued on: 22/07/2022 - 13:02

Valérie DEKIMPE

Nearly a quarter of Paris' house sparrows have vanished in less than 15 years. It's a global phenomenon that baffles scientists and conservationists. In London, Hamburg and Amsterdam, the species is also in free-fall. We take a closer look.

For bird lovers in Paris, it's an unsettling observation. Even if they listen closely, the sound of sparrows chirping is almost nonexistent. They used to be France's most common bird species, but colonies have all but vanished in the French capital.  

"Most of the colonies we know of are close to what we call the collapse threshold," says Philippe Maintigneux, a volunteer at the League for the Protection of Birds (LPO). 

The non-profit keeps track of house sparrow populations, among other species, all over the country.

"We can count the number of colonies that have survived on one hand," he adds.

The mystery remains unsolved

Is it the fault of urbanisation? Pollution? Or have the birds fallen prey to an obesity epidemic? Scientists point out a multiplicity of factors driving the decline of house sparrow populations. But their sudden disappearance continues to baffle researchers.

"The disappearance of sparrows in Paris remains a mystery. We don't know exactly why they're disappearing," explains Frédéric Jiguet, an ornithologist at Paris's National Museum of Natural History.

For Jiguet, who has been studying birds for two decades, their collapse should come as a wake-up call to everybody: "It's a sign that something out there in the environment is killing off living beings."

Noise pollution and malnutrition

In the Deux-Sèvres region, Frédéric Angelier, a researcher at France's National Research Institute, is also looking for clues on the silent decline of the iconic species.

Their lab is among a few in the country to breed house sparrows for research purposes. Angelier has been studying the role of malnutrition and noise pollution more specifically, but the science remains inconclusive as to what is killing the birds.

"We were able to show that road traffic did not have a significant impact on the sparrows," he says.

The team of experts were able to prove, however, that sparrows in cities have higher level of stress hormones, which is directly associated with the fact that juveniles do not have access to the right type of food.

Frédéric Angelier agrees with Parisian ornithologists that there is no single cause for the decline of the birds, describing the situation as "complex".

"These birds are capable of coping with one stress factor, two stress factors at a time, but when you multiply them and they interact with each other, it exceeds the birds' capacity to adapt," he concludes.

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BBC

Jamie Vardy: Leicester striker extends contract until 2024

Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Leicester

Striker Jamie Vardy has extended his contract at Leicester City until 2024.

Vardy, 35, marked 10 years at the club in May and has scored 133 Premier League goals in 272 appearances.

He scored 24 goals in 2015-16 as they won the Premier League title and he has also won the FA Cup and played in the Champions League since joining from non-league Fleetwood in 2012.

"I'm obviously over the moon," said Vardy, who has scored 164 goals in 387 appearances in all competitions.

"Once I heard it was something the club was looking at, there was only one thing that was going to happen, and I was going to sign it. The decision was easy."

Vardy's contract was due to expire in 2023 and he had been linked with Manchester United during the transfer window.

He added: "I've been here long enough now that I feel like part of the furniture.

"My legs are still feeling great so I'll carry on helping the Club as much as I can, whether that's scoring or assisting, that's what I'm here to do."

Vardy won the Premier League golden boot in 2019-20 with 23 goals and has also scored seven goals in 26 appearances for England.

France24 - World

War in Ukraine: the battle for Donbas

Issued on: 08/07/2022 - 11:37Modified: 08/07/2022 - 11:54

Gwendoline DEBONO Gwendoline DEBONO Josh VARDEY

The battle for the Donbas, the eastern region of Ukraine, has become a war of attrition. Small gains are celebrated by the Russians while Ukrainian troops are now on the defensive in the region. FRANCE 24's Gwendolyne Debono travelled along the front line for this eyewitness report.

AS IT HAPPENED

Ukraine evacuates civilians from Sloviansk as Russian troops advance

As it happened

Ukraine sets new defensive lines in Donetsk after losing Luhansk

As it happened

Battle for Donbas will determine course of Ukraine war, Zelensky says

L'Humanité

Alain Mabanckou : « La lutte des classes existe aussi dans la mort »

Entretien

À partir des rites funéraires du Congo-Brazzaville de son enfance, l’écrivain Alain Mabanckou a composé « le Commerce des Allongés », une fable d’outre-tombe dont le héros, mort extralucide, dialogue avec les trépassés et dénonce les inégalités de l’Afrique contemporaine.

Muriel Steinmetz

Le romancier franco-congolais Alain Mabanckou, prix Renaudot pour « Mémoires de porc-épic » (Seuil, 2006), cultive, avec art, l’autobiographie masquée. Avec « le Commerce des Allongés », il opère un retour à l’esprit d’enfance. Son personnage principal, Liwa Ekimakingaï, vient de mourir prématurément. L’auteur le cueille dans le confinement de sa bière, au cimetière du Frère-Lachaise de Pointe-Noire (Congo-Brazzaville). Il suit, en le tutoyant, ce héros trépassé qui revient parmi les vivants.

Au fil d’un retour en arrière, Liwa assiste à sa propre veillée funéraire et à son enterrement. Il déambule parmi les tombes où les autres « Allongés » se racontent à lui. Sous la plume truculente de l’auteur, l’Afrique se dresse entre les lignes, avec ses injustices sociales, ses maraboutages, ses gris-gris glissés dans les caleçons, ses présidents indéboulonnables et ses défunts en grève, esprits en révolte, surtout ceux du Frère-Lachaise où repose le tout-venant. Alain Mabanckou nous en dit plus.

« Le Commerce des Allongés » est un roman qui va à l’essentiel, jusqu’à la mort...

Dans les sociétés africaines, la mort n’est pas une fin en soi. Elle est le commencement d’une autre existence. Son évocation, au sein des romans africains, donne lieu à un vrai commerce, où se mêlent beaucoup de vie et une certaine jubilation que nous autres, les vivants, n’avons jamais l’occasion d’expérimenter. Mon personnage arrive dans l’autre monde, y découvre d’autres êtres et constate qu’ils n’ont jamais cessé de vivre. Cette seconde mi-temps est au cœur du « Commerce des Allongés ».

Alain Mabanckou : « Le racisme n’est qu’un département de la lutte des classes »

Le roman a trop longtemps déserté l’imaginaire, au profit de la banalité du quotidien. On a peur de parler des choses impalpables. Cela demande une certaine pratique ! Enfant, puis jeune adulte, j’ai vécu dans une sphère où le monde invisible côtoyait le monde réel.

Les rites funéraires de l’ethnie des Babembés, dont fait partie votre héros, vous ont-ils facilité la tâche ?

Au Congo-Brazzaville, quand quelqu’un meurt, il doit dire au revoir à tout le monde. D’où ce rite de « la balade du cadavre ». Imaginez : vous êtes en train de manger et des gens passent subitement devant votre porte avec un mort dans un cercueil. Le cadavre doit dire bonjour. Ce rite constitue un passage obligé, une révérence, la dernière faveur accordée. Celui qui n’y a pas droit ne sera pas considéré. J’ai voulu m’en souvenir avec le personnage de Liwa Ekimakingaï, ce qui signifie : « La mort a eu peur de moi. »

Il reste quatre jours en plein air, parmi les siens ?

Chez nous, la personne qui meurt ne doit pas être laissée dans la solitude de la chambre funéraire à l’hôpital. Dans ces années-là (1970-1980), on sortait un lit au milieu de la parcelle, pour y déposer le corps du défunt recouvert d’un drap. Femmes et pleureuses se positionnaient tout autour, pour le veiller quatre jours et quatre nuits. C’est ce qui arrive à Liwa. Pendant ce temps-là, il se rappelle ce qui l’a entraîné dans une telle situation. Il voit la vie autour de lui, sans pouvoir y participer. Ces quatre jours, pour nous autres enfants, étaient des moments délicats. Nos parents s’absentaient le soir pour aller dormir autour du cadavre. Ce rite consiste à entourer le mort, à le bénir afin qu’il parte avec l’assurance d’avoir été aimé. Plus les jours passent, moins ça va : le premier jour, le cadavre est content, le deuxième jour aussi, mais à la fin de ce jour-là, il commence à avoir des inquiétudes, car il voit les gens en train de préparer des choses, s’activer autour de ce qui ressemble à un cercueil, les discussions portent sur le trajet vers le cimetière… Le jour J, on le promène. Il est content mais il sait qu’à la fin de la journée il ira direct au cimetière pour y reposer une bonne fois pour toutes. On raconte souvent qu’à ce moment-là certains cadavres se mettent à pleurer.

Cela avait commencé par une tentative amoureuse avec la belle Adeline, qui gardait ses distances...

Curieuse idylle. La proximité de cette femme avec le personnage principal est l’une des clés du roman. La disparition de Liwa a beaucoup à voir avec son mystère à elle. Je voulais suggérer une certaine histoire d’amour qu’on ne voit pas venir. Je ne fais jamais de plan. Pendant la rédaction, je voyais les pages s’accumuler, sans aucune porte de sortie. C’est là que le merveilleux magique est important.

Peut-on dire que « le Commerce des Allongés » est, de toute votre œuvre, le livre le plus fortement politique, dans lequel la lutte des classes a lieu jusque sous terre ?

Ce livre fait allusion aux grands problèmes qui minent le continent africain : la prolifération des églises de réveil, la gabegie politique, les crimes sacrificiels, la prédominance de certaines coutumes ancestrales, pas forcément compatibles avec l’évolution actuelle. Oui, c’est sans doute le plus politico-social de tous mes romans. Je ne croyais pas écrire un livre aussi politique, mais finalement, en Afrique, tout est politique.

La lutte des classes existe dans la vie comme dans la mort. Les différences sociales sont partout présentes, chez les vivants comme chez les morts. Tout le monde ne finit pas au Père-Lachaise ou au cimetière Montparnasse !

Le cimetière destiné aux pauvres existe-t-il sous le nom de Frère-Lachaise, ou s’agit-il d’une idée d’écrivain ?

C’est un mélange des deux. Au Congo-Brazzaville, on distingue, évidemment, comme partout, les cimetières populaires des cimetières huppés. Des familles ont des caveaux, d’autres pas. Dans beaucoup de pays africains, il faut montrer aux autres qu’on sait traiter ses morts, les faire partir avec les honneurs, parfois même les plus extravagants. Pour les vivants, la mort devient une manière d’illustrer leur pouvoir aux yeux du reste de la population. La famille qui enterre un individu de manière fastueuse est automatiquement respectée. Enterrer coûte plus cher qu’accueillir au monde un nouveau-né ! C’est là que la lutte des classes commence !

Vous parlez longuement de la sorcellerie.

Tous ceux qui ont du pouvoir ont besoin d’avoir chez eux une sorcière ou une guérisseuse. Mon personnage a une relation étrange avec « sa » sorcière, qui est aussi sa conseillère. Elle est centrale dans le dénouement du roman.

Ce livre, axé sur la révolution sociale et politique, montre le rôle primordial des femmes du peuple...

On le voit dans la manière dont elles s’organisent au moment des funérailles. Je pense à ces marchandes du grand marché de Pointe-Noire. Chacune est solidaire des autres. Je rends hommage à toutes ces femmes africaines qui essaient d’alléger les malheurs de la société. Elles ont créé des structures d’entraide fondées sur la puissance et le respect de la parole donnée. Elles valorisent la petite économie à travers la tontine, système de prêts bien connu parmi les pauvres, qui fonctionne par le biais des cotisations collectives tournantes. La grand-mère du narrateur a pu construire sa maison grâce à la solidarité de toutes les autres.

alain mabanckouLittératureprix renaudot
BBC

This is a darker, more solemn, more sophisticated piece – one that lacks the broad, accessible strokes of early Game of Thrones, or its vibrant, colourful characters

It is a remarkable twist of fate that Game of Thronesthe biggest TV phenomenon of recent times, and perhaps the most influential show of the 2010s – has spent its afterlife being considered something of a failure. This is not true, of course: just take the array of desperate attempts to make "the next Game of Thrones". But the show's final season – criticised by many for feeling rushed and truncated – does hang heavy over its first spin-off series, House of the Dragon. After all, a prequel set more than 100 years before the main story, being released in a time of diminished good will, has a relatively tough task in overcoming cynicism and indifference. And yet, as it turns out: the best way to make "the next Game of Thrones" is simply to make more Game of Thrones.

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House of the Dragon is adapted from portions of George RR Martin's 2018 book Fire & Blood, which recounts the history of the Targaryens, the blonde-haired, dragon-riding house who ruled the Seven Kingdoms of Westeros for nearly three centuries. As the opening text informs us, this story picks up 172 years "before Daenerys Targaryen", and in the ninth year of the reign of Viserys Targaryen (Paddy Considine), a king whose line of succession is in peril.

His wife Aemma (Sian Brooke) is pregnant, although there is no guarantee that she will give birth to a male heir. If she doesn't, then the Iron Throne will fall to Viserys's brother, Daemon, a wild and potentially tyrannical ruler played with deliciously dark panache by Matt Smith; or – in a break with tradition – Viserys's teenage daughter Rhaenyra (initially played by Milly Alcock), whose claim is destined to be resisted because "men would sooner put the realm to the torch than see a woman ascend the Iron Throne". Over the course of the six episodes made available to critics, it soon becomes obvious that this line forms the spine of House of the Dragon's themes and raison d'être.

This is a story explicitly about the injustices and indignities of being a woman under a patriarchal system: whether that means being traded like a commodity for a politically convenient marriage, being held to unequal standards in terms of desire and behaviour, or being reduced down to the machinery of reproductive organs. "The child bed is our battlefield," Aemma tells Rhaenyra in episode one, and this later comes to pass in a fantastically visceral sequence in which the rattle of sword against shield, the screams of men in pain, are interspersed with the bloody violence of childbirth. It is not the last of such scenes either. In Westeros, pregnancy is a dangerous leap into the dark.

House of the Dragon differs from Game of Thrones in various ways, although it is remarkable how much it initially looks and feels like a natural continuation of the show. It is a pleasure to be back in this world, to be transported so effortlessly through the evocative grandeur of its score (composed again by Ramin Djawadi) and set design; to sit through those long, talky small council meetings, where someone will say something like, "my lords, the growing alliance among the free cities has taken to styling itself 'the triarchy'". Heaven.

Much like Game of Thrones' early days, it starts out measured and relatively modest, taking time to build its characters, establish their quirks, their wants, their relationships, their conflicts. It gradually manoeuvres them into positions that suggest nothing but the most unavoidable bloodshed on the horizon. It's a rich, textured work, sharply written and handsomely directed, with a budget that far outstrips season one of Game of Thrones. There are lavish dragon sequences from the start, for instance, while it's notable that the third episode features an enormous celebratory hunt, full of sets and extras. In early Game of Thrones, a similar sequence consisted of a small group of characters in some woods – a bugbear of George RR Martin, who originally wrote the hunt as befitting of a king.

The budget is not the only major difference between Game of Thrones and House of the Dragon, however. Showrunners Ryan Condal, a newcomer to Game of Thrones who has a close relationship with Martin, and Miguel Sapochnik, the director behind some of the show's most striking episodes, were said to be inspired by Gabriel García Márquez's 1967 novel One Hundred Years of Solitude, which tells the story of a single family across generations. Similarly, each episode of House of the Dragon jumps forward in time: a little at first, enough for the birth of babies, or to show the passing of war, but then in episode six it jumps 10 years into the future. 

It is here that the show begins to feel like a fantastical version of The Crown, as Rhaenyra is recast with the formidable Emma D'Arcy, and her former friend Alicent Hightower (initially Emily Carey), becomes Olivia Cooke, who plays a desperate, scheming queen. In Martin's book Fire & Blood, which is written from the perspective of an Archmaester putting down Westeros's history, he writes that "wars often begin in times of peace". The structure and pacing of House of the Dragon does a deft job of exploring how the coming Targaryen civil war, known in future Westeros as the Dance of the Dragons, has been generations in the making: built bit-by-bit by decades of petty resentments and mistakes.

It is a treatment that makes House of the Dragon a strange beast: undoubtably similar, at least superficially, to Game of Thrones, but distinct in ways that could prove alienating for anyone looking for the exact same kind of high. From the outset, this is a darker, more solemn, more sophisticated piece – one that lacks the broad, accessible strokes of early Game of Thrones, or its vibrant, colourful characters. There is not a Joffrey to hate here, or a Tyrion to root for. These people are complex in ways that can often make them opaque and challenging, perhaps even unlikeable. But that doesn't mean they're not interesting.

Rhaenyra, for example, initially presents herself as the Arya of the piece, a ballsy girl fighting against the system, but makes decisions that are dubious to say the least. Similarly, it would be easy to paint Alicent, the future wife of Viserys, as the show's Cersei. She is, after all, a sly operator behind the scenes, and appears to be orchestrating Rhaenyra's downfall. But unlike Cersei she is motivated by more than greed and ambition: she lives in perpetual fear of what will happen when her husband dies and Rhaenyra ascends to the throne. As Alicent's father Otto (Rhys Ifans) warns her: because Rhaenyra is a woman, her claim will be opposed, and in that scenario she will have no choice but to slaughter anyone who is a rival for the throne – including Alicent and her children.

It's a fascinating situation, full of understandable motives and moral quandaries, and a ticking time bomb in the form of King Viserys's health. It's pure Games of Thrones – just not in the way you remember.

★★★★☆

House of the Dragon premieres on HBO and HBO Max in the US on 21 August and on Sky Atlantic and NOW in the UK on 22 August.

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New York Times - World

After Mocking France’s Literary Elite, a Fraught Invite Into the Club

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Mohamed Mbougar Sarr, a Senegal-born writer, has won high praise and top prizes from Paris’s insular publishing establishment. But the novelist wonders: Is it an endorsement or “a way to silence me”?

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By Norimitsu Onishi

PARIS — For African writers living in France, there is a dream they will never acknowledge publicly, a character says in Mohamed Mbougar Sarr’s novel, “The Most Secret Memory of Men.” That dream — “our shame, but also the glory we fantasize about” — is to be praised by France and its literary establishment.

The post-colonial relationship between France and its former African colonies is a deeply fraught one. Even six decades after their independence, France looms large not only in their politics and economies, but also in their imagination.

“The relationship with Paris is very strong because, in the end, there is only Paris,” Mr. Sarr said. “When we meet anglophone African writers, they’re surprised that the relationship with France is still so strong.”

France remains omnipresent for many francophone African authors like Mr. Sarr, 32, who grew up in Senegal and has lived in France for the past dozen years. Their readers are in France, Mr. Sarr said, and France remains the place of literary “judgment, validation and recognition.”

Late last year, Mr. Sarr became the first writer from Africa south of the Sahara to win France’s top literary prize, the Goncourt, established in 1903. But it wasn’t only his background that stood out. A subject of his novel was precisely the French literary establishment, which he describes with a mix of harshness, ridicule and affection.

So why did this establishment grant him its highest award?

“I don’t know how to interpret it exactly,” Mr. Sarr said, in a two-and-a-half-hour interview in the Paris office of his publisher, Philippe Rey. “Does it mean that they have a better sense of humor, more self-derision, than believed? Or is it a way to silence me, or to endorse me with the prize?”

He added, “But I really hope that it’s because it’s above all a good book.”

The novel — “La plus secrète mémoire des hommes” in French — was praised nearly universally, with Le Monde calling it “a great book.”

At its heart is a quest to find a long-forgotten (and fictitious) Senegalese author, T.C. Elimane, who briefly won praise for a novel published in France in 1938, at the height of the colonial era. Initially praised by the French literary establishment, which dubbed him the “black Rimbaud,” the character is accused of plagiarism, his book is withdrawn from circulation, and he is reduced to silence.

“The Most Secret Memory of Men” — whose main narrator is a young novelist who appears to be a stand-in for Mr. Sarr himself — is told in various literary styles, with French, African and Latin American influences. The story travels through space and time, from contemporary Paris to postwar Argentina to a Senegalese village. Besides the main narrator, a collection of voices complement one another to form an overall story, as one of the novel’s main goals is to put different realities and traditions “on the same level,” Mr. Sarr said.

Mr. Sarr’s book was inspired by the real-life story of a Malian writer, Yambo Ouologuem, whose novel, “Bound to Violence,” won France’s second-most prestigious prize, the Renaudot, in 1968. Accused of plagiarism, Mr. Ouologuem stopped writing and returned to Mali.

The accusations of plagiarism against the fictional and real-life authors — who incorporated Western literature into their work, using it for their purposes — touch upon a central question of colonialism and Africa’s place in the world today, Mr. Sarr said. Western writers — anyone from Jean de La Fontaine to James Joyce — could cull from the past without accusations of plagiarism because the Western canon was considered part of their heritage.

“People are very happy when an African, because of colonialism, writes in a European language that was a colonial language,” Mr. Sarr said. “But I get the impression that there are limits. It shouldn’t go too far. By too far, I mean, there shouldn’t be insolence or irreverence.”

“When you are the source of a heritage,” he continued, “you have to be able to accept that your heirs, in appropriating that heritage, renounce that heritage or make fun of it.”

Which is exactly what his novel did.

The Goncourt can make careers overnight, and Mr. Sarr has kept a busy schedule more than half a year after his victory. Nearly 40 translations of his novels are in the works; the English version of his prizewinner is slated to appear next spring.

It was his fourth novel since he started writing a decade ago, following his move from Senegal to France.

“I started to write because of solitude,” he recalled, “and there was also the experience of immigration, and all the little problems that immigration exposes.”

The oldest of seven brothers, Mr. Sarr grew up in Diourbel, a small and dusty city in the center of Senegal, not far from Touba, the center of the dominant Sufi Muslim brotherhood called the Mourides. Family life was rooted in the tradition of the Mourides and the culture of his ethnic group, the Serer.

He learned to speak Serer at home, and, then later, Wolof, Senegal’s main language, around the neighborhood. At home, in keeping with the Serer’s matriarchal tradition, his mother and grandmother would tell him tales about the family and the wider world, often in the courtyard where a mat was laid out in the evenings. This oral tradition infuses his novel, in which critical truths are revealed through the narration of a woman called the Mother Spider.

French, he learned in the private Catholic school he attended in Diourbel, though he regularly heard it at home from his father, a medical doctor, who would send his son to bookstores. His father, a subscriber to several newspapers, regularly tasked his son with writing “press summaries of the news, random events or what the president went to inaugurate that day,” Mr. Sarr said.

“I was born in an environment that encouraged me from a very young age to seek words and books,” Mr. Sarr recalled. “But there was no library at home where I found an existing collection of books. Instead, there were books that were bought for me or given to me when I asked for them.”

Though his mother also speaks French, Mr. Sarr has always communicated with her strictly in Serer. With his father, it has always been a mix of Serer and French.

After going to high school in Saint-Louis — the former colonial capital of French West Africa along Senegal’s Atlantic coast — Mr. Sarr, like many of his home country’s brightest students, came to France to further his studies.

His first three novels dealt with contemporary themes — Islamic extremism; migration; and homosexuality in Senegal. The more timeless themes in “The Most Secret Memory of Men” began to germinate in his mind as soon as he began writing a decade ago.

Living in Beauvais, a city about 50 miles north of Paris, Mr. Sarr started writing full time after his studies and also began scrutinizing the French literary establishment, which plays a crucial role in his novel.

“I spent many years on the periphery of that world — observing it, reading its books and getting to know its figures before I entered it, somewhat brutally, almost like a breaking and entering,” Mr. Sarr said.

His entry was initiated last September when his novel was included on the long list of the Goncourt.

France’s literary awards are regulated by a clubby, insular world that tends to reward established members in a time-honored exercise of back-scratching that generally blocks newcomers. Juries are dominated by aging white men who are appointed for life; some are editors at big publishing houses and go so far as to champion books they have edited themselves. The literary juries symbolize a France resistant to change.

“I’m not sure that France’s literary institutions can continue functioning like that much longer,” Mr. Sarr said.

Alone among the major awards, the Goncourt has carried out overhauls to make it more credible. Still, even the Goncourt was hit with a scandal last September as one of its 10 jurors lobbied and cast a vote for a novel written by her romantic partner.

Mr. Sarr’s brothers and parents began closely following the evolution of each list as it was whittled down. A brother sent him a news alert even before he himself learned that he had made the short list.

Last November, on the day the Goncourt was to announce its new laureate, Mr. Sarr waited in the tiny Paris offices of his publisher. He was informed he had won a few minutes before the official announcement — and the flood of news articles announcing that France’s most prestigious literary prize had been awarded for the first time to a writer from sub-Saharan Africa.

Mr. Sarr called his parents in Senegal. The usual greetings taken care of, the son delivered the news to his father.

“We got it,” he said, using the French pronoun “on.”

They had broken into the house.

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L'Humanité

BD. Cet été, bullez avec l’humanité ! #5

Nos recommandations culturelles

Vingt bandes dessinées sur la ligne de départ, huit finalistes à l’arrivée. Le jury du prix de la BD citoyenne Bulles d’Humanité s’est arraché les cheveux pour trouver un successeur à « Révolution »« les Deux Vies de Pénélope » et « Fourmies, la Rouge », lauréats des trois premières éditions. Le vainqueur 2022 de ce prix, remis en partenariat avec le Comité des travaux historiques et scientifiques, sera annoncé lors de la Fête de l’Humanité. Pour patienter, notre magazine consacre ses pages estivales aux huit albums encore en lice. Cette semaine, « le Poids des héros », de David Sala. 

Pierre Serna

Le poids des héros, de David Sala, éditions Casterman, 176 pages, 24 euros.

Comment faire, lorsqu’on s’appelle David et qu’on a deux grands-pères devenus des géants aussi grands que Goliath ? Comment faire lorsqu’on comprend avec effarement que l’événement le plus important de sa vie, commencée en 1973, s’est déroulé exactement trente-six ans avant sa propre naissance ? Il était une terrible fois. David Sala avait deux grands-pères. L’un dut fuir l’Espagne du franquisme et connut l’horreur de Mauthausen. Son ultime combat fut de mourir la conscience tranquille, rassuré d’apprendre que Franco, le bourreau de la République espagnole, l’avait précédé. L’autre, catalan exilé à son tour, devint un résistant. Il ne dut sa survie qu’à sa fuite miraculeuse du lieu de son exécution.

Découvrez en avant-première les planches de la BD, « Le poids des héros », dans le N°818 de l'Humanité magazine

Une famille se construit autour de ces deux figures tutélaires, sans que ces deux grands-pères tranquilles jouent au héros. Mais David a cette mélancolie inexplicable qui frappe certains enfants pour toute la vie et en épargne d’autres. Ces enfants tristes savent qu’ils vont devoir porter l’histoire de leur famille avec cette pointe d’amour qui s’appelle le devoir de transmission du passé, et la responsabilité qui va avec. David Sala accepte son sort et le raconte de façon tout simplement superbe, offrant à son lecteur un pur moment de poésie, un joyau d’imagination hispanique, entre la fantaisie d’un Federico Garcia Lorca et la démence d’un Don Quichotte débridé, figure de proue revendiquée d’un anarchisme espagnol luttant pour la veuve et l’orphelin contre les moulins noirs de tous les fascismes. Mieux que cela, l’auteur réinvente le temps des enfants rêveurs, de ceux qui restent chez eux à regarder des heures les motifs du papier peint et qui préfèrent les après-dîners avec les grands, pour écouter les histoires d’avant, plutôt que d’aller jouer avec leurs frères.

« LITTLE NEMO » AU PAYS DES CAUCHEMARS DE LA MÉMOIRE ESPAGNOL.

David Sala se glisse dans la peau de l’enfant qu’il était et nous convie à un voyage onirique et historique sublime. « Little Nemo » au pays des cauchemars de la mémoire martyrisée du républicanisme espagnol, il lui faut inventer un nouveau style graphique pour exprimer l’horreur ressentie des camps de concentration. Un combat ordinaire se construit contre la dépression causée par ce surmoi trop lourd. Il faut bien l’affronter pourtant, pour témoigner de la vie de ses grands-pères. Toute l’intelligence engagée de la bande dessinée se découvre dans ce scénario qui ne présente pas les aïeux comme des « supermen » mais comme une chape de plomb sur l’histoire familiale.

Toute la beauté et le courage du récit sont dans sa poursuite jusqu’à aujourd’hui. David devient père à son tour. Sa propre fille redécouvre le portrait d’Antonio, « le monsieur sur le tableau », devenu « l’arrière-grand-père » et, finalement, au bout de la nuit, « le papa de mamie », en plus d’être un républicain espagnol déporté. Alors, la vie peut continuer. Plus forte. Plus intense. Le petit David s’est mué en géant de la bande dessinée.

Bulles d’Humanité 2022Les séries d'été de l'HumanitéBD
France24 - World

From the Sahel to Dubai: On the trail of dirty gold

Issued on: 15/07/2022 - 12:14

In the Sahel, the number of informal mines is rising as gold mining areas escape state control. Mali is emerging as a gold-purchasing hub for Sahelian countries, while Dubai has become the main destination for artisanal gold production from the African continent. From the hidden smelters of Bamako to the artisanal mines of the Ivory Coast and a major gold market in Dubai, Caroline Dumay investigates the transforming global gold industry.

The United Arab Emirates is being singled out for turning a blind eye to the origin of the gold bars entering its territory. In response, international institutions such as the OECD are calling for stricter industry regulations. The gold boom in Sahelian regions is attracting increasing interest from armed groups, including jihadists.

This investigation, carried out over more than a year in several African countries, was sparked by the arrest of Franco-Malagasy ‘mules’ at Johannesburg airport in December 2020 carrying 73 kilograms of gold in their luggage. The journalist behind this documentary sought to uncover who owned the gold, in collaboration with Stefan Carstens, Graham Walsh and Damien Koffi, as well as Walid Ag Menani and Anne-Fleur Lespiaut, who took exclusive images of the smelters at Bamako's large gold market and of the Intahaka mine in northern Mali.

H.E. Dr Thani Al Zeyoudi, UAE Minister of State for Foreign Trade and Chair of the UAE Bullion Market Committee, said: “The gold and precious metals industry is core to our economy. That is why we have long implemented the highest international regulations in areas such as anti-money laundering and the unethical sourcing of gold. It is now our intention to implement a UAE-wide Good Delivery Standard  that will bring all relevant public and private sector participants together to embed the very best practices across our economy. This will further strengthen the UAE’s AML/CFT framework, which is a critical national priority and a central focus of the UAE leadership.”

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BBC

At mild heating temperature, its fruity aroma is quickly released, but its intensity gets lower and lower with increases of heating temperature and time – Zhimin Xu

It's not Hawaii you should thank – or indeed blame, depending on your viewpoint.

The man popularly credited with giving the world the ham and pineapple pizza was neither Hawaiian, nor in fact Italian. Sam Panopoulos was a Greek immigrant to Canada who ran a restaurant with his brothers in the city of Chatham, Ontario. Panopoulos had recently visited Naples – the birthplace of pizza – and was inspired to start adding the Italian staple to the restaurant's usual line-up of burgers and pancakes. But what to put on it?

Panopoulos pushed past the then-standard toppings such as mushroom and pepperoni and turned to south-of-the-border inspiration – in this case, the sweet-and-sour flavours which characterised America's take on Chinese food. On top of a cheese-and-tomato-sauce pizza base, he spread canned pineapple and sliced ham, perhaps influenced by the sweet-and-salty taste of Chinese dishes pairing pork and pineapple.

Depending on which side of the divide you stand, a classic dish, or a culinary crime, was born.

Few foods divide as dramatically as ham and pineapple pizza. In many parts of the US, UK and Australasia, few pizza menus seem complete without it. In Italy, however, the pairing is widely considered an abomination. It has even led to international disputes between world leaders and diplomatic interventions. Why is it so divisive?

"I guess you might call it a fusion food, before the term became popular. And, of course, sweet is the most-liked taste, so it is an easy win in that sense," says Charles Spence, an experimental psychologist who studies how our different senses affect our experience of food at the University of Oxford.

You might also like:

Panopoulos' pairing of processed ham and pineapple coincided with the release of the Tropical Recipe Book by Australian food processing company Golden Circle. They were – surprise, surprise – a major producer of canned pineapple, and the book's cover shows pineapple rings gracing a cooked ham. A decade before, a TV cook introduced post-war Germany to a treat called Toast Hawaii, consisting of a pineapple ring, cooked ham and sliced cheese, all cooked under the grill. This may have in fact been a German reworking of the Grilled Spamwich, a spam-and-pineapple recipe which had come over with US soldiers stationed in West Germany after World War Two. All combined the characteristic sweetness of pineapple with the salty, umami foil of processed pork.

Pork and pineapple is, of course, not the only fruit and meat pairing in world cuisine. In France, duck is paired with a sweet orange sauce. Iranian pilaf mixes lamb with pomegranate. American Thanksgiving dinners would not be the same without cranberry sauce accompanying the traditional turkey, or the marshmallows and yams.

The German recipe for Toast Hawaii – melted cheese, ham and pineapple – could be considered a precursor to the Hawaiian pizza (Credit: Grafner/Getty Images)

So why would that work? As the recent explosion in salted-caramel treats has shown us, salty and sweet flavours intrinsically work together. It creates something known as "flavour-layering". This layering causes the brain to react with positive signals, sensing the combination of sweetness – and its carbohydrate fuel – and salt, which is vital for bodily functions.

And pineapple certainly packs a punch in the sweetness department. About 12-15% of a pineapple's weight comes from sugar – mainly sucrose, but also glucose and fructose. Yet pineapples are also fairly acidic, with a pH of between 3-4, depending on the variety (for context, lemon juice has a pH of between 2-3.) Much like that in a can of cola – which is also surprisingly acidic at pH 2-3 – the sugar offsets the tartness and makes it palatable, even enjoyable.

Some people, however, are more sensitive to certain tastes than others. Genetic factors are thought to play a role in how much we each enjoy sour tastes, and scientists have found that people who carry variants of a specific gene called TAS2R38 can be more or less sensitive to bitter compounds. Similarly, our liking for sweet tastes is also influenced by our genes and can affect how much sugary food we eat. It is likely, perhaps, that whether someone likes pineapple on their pizza or not, comes down to their genes.

This makes even more sense when you consider what happens when pineapple is cooked. 

"There are many chemical reactions when pineapple is being heated, as it contains a lot of sugars and organic acids," says Zhimin Xu, a food scientist who studies the volatile chemicals that contribute to flavour at Louisiana State University Agricultural Center in Baton Rouge, US. He and his colleagues have studied exactly what happens to pineapple when it is cooked at different temperatures.

The recipe’s popularity rests perhaps with the balance of salty ham against sweet pineapple (Credit: Lauri Patterson/Getty Images)

"At mild heating temperature, its fruity aroma is quickly released, but its intensity gets lower and lower with increases of heating temperature and time, while the bread-like aroma increases during heating," he says. "Heated pineapple also has less sweet-and-sour taste compared with fresh-cut pineapple."

But it's when pineapple is heated at high temperatures that things start to get interesting. Most frozen and shop-bought pizzas cooked in domestic ovens at home spend 10-20 minutes in temperatures of 200C-220C (392F-428F), but in a woodfired pizza oven, temperatures can reach more than 500C (932F) and the pizza needs less than a couple of minutes.

Xu and his colleagues found that at temperatures between 200C-225C (392F-437F), the balance of volatile compounds – those that easily become vapour at room temperature and so often contribute to odours and flavours in food – started to change dramatically.

It could be that some people may not like the sweet taste of pineapple when it goes with salty pizza ingredients such as ham, sausage, cheeses - Zhimin Xu

First, the amount of a compound called ethyl acetate, which gives pineapple a fruity smell, decreased considerably at higher temperatures. Meanwhile the levels of a compound called furfural, which imparts an almond and bready flavour, increased dramatically. While some many find this appealing, the bitter taste of almonds is one that regularly polarises opinion.

At the highest temperature tested, however, the sweet, caramel compound 5-methyl furfural became the second most dominant after furfural, helping to enhance a sweet aroma over the fruity one of fresh pineapple. Xu suspects this sweetening of the fruit as it cooks may lie at the heart of why so many people feel strongly about its presence on pizza.

"It could be that some people may not like the sweet taste of pineapple when it goes with salty pizza ingredients such as ham, sausage, cheeses," he says. "However, some people may like the sweet-and-sour taste to balance the salty taste of pizzas. Some pizza ingredients, especially in frozen pizza, are much saltier than before, so topping with some sweet stuff can neutralise the salty taste. Maybe, it opened the door for pineapple to become a popular pizza topping."

But his research also throws up another intriguing finding. Among the other compounds to increase in the pineapple as it is heated were two called 2-methylbutanal and 3-methylbutanal, which impart a distinctive nutty flavour. These are also both found in a key ingredient used in pizza – the cheese. They are most common in hard cheeses such as cheddar, but can also be found in mozzarella.

Pineapple’s sweetness has often been seen as a foil for the saltiness of cured ham (Credit: Image Kit/Getty Images)

And this leads to another intriguing theory proposed by a group of data scientists in 2011. After analysing the ingredient combinations in common recipes from around the world, they produced a flavour network that paired foods that shared flavour compounds. They found that in Western cuisines, there was a tendency to pair ingredients that share flavour compounds, while East Asian cooking tended to use ingredients with few compounds in common.

Astringent and acidic flavours are commonly used in cooking as palate cleansers between courses, largely because they cut through the oil and fat. One team of French and US researchers revealed that repeatedly alternating samples of astringent drinks with fatty foods helps to lower the overall sensation of fattiness and bitterness than would be experienced when rinsing with water or not alternating between bites. So, it is possible that the acidity of the pineapple chunks gives a regular palate cleanse every couple of bites, helping to make the next mouthful of doughy, tomato and cheesy goodness all the more enjoyable.

But most pineapple used on pizzas comes from cans rather than being freshly cut, so does that impact on the flavour at all?

The battle between ham-and-pineapple lovers and haters has even sparked a not-entirely-serious diplomatic dispute

The battle between ham-and-pineapple lovers and haters has even sparked a not-entirely-serious diplomatic dispute. In 2017, the president of Iceland, Guðni Thorlacius Jóhannesson, told an audience of school children that he was so fundamentally opposed to pineapple on pizza that he would ban it in his country if he could. He even went on to issue a statement on Facebook clarifying his position on pineapples in general, and their specific presence on pizza.

No less a figure than Canada's prime minister Justin Trudeau chimed in on Twitter, saying: "I stand behind this delicious Southwestern Ontario creation." Jóhannesson later softened his stance, admitting in 2018 that he "went a step too far".

Sam Panopoulos had no idea what he started.

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New York Times - World

Ex-Goddess Works to Reform 700-Year Tradition. Her M.B.A. Helps.

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As a child, Chanira Bajracharya was worshiped in Nepal, but still made time to study. She is now encouraging the girl goddesses who’ve followed her to do the same.

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By Emily Schmall

PATAN, Nepal — When the 6-year-old goddess wept for four days, it was viewed as a terrible omen for Nepal, and her tears appeared to have foreshadowed a national tragedy.

On the last day of her crying, June 1, 2001, the crown prince of Nepal killed nine members of the royal family, including his parents, King Birendra and Queen Aishwarya, before shooting himself.

More than 20 years later, in a nondescript office in Patan, an ancient city a few miles from the capital, Kathmandu, that girl who had been worshiped as a goddess was now a woman concerned with more earthly matters: Chanira Bajracharya, a freshly minted M.B.A., was handling loan applications at the financial services firm where she works.

Her ability to land a corporate job has set her apart from most other former kumari, women who in their prepubescent youth were worshiped as the living embodiment of a Hindu goddess — but most of whom were denied education.

“People used to think because she’s a goddess, she knows everything,” said Ms. Bajracharya, 27. “And who dares to teach a goddess?”

She was speaking at the family home in Patan, where she had performed her divine duties for 10 years.

The walls of one room were covered with photographs of her in full kumari regalia, a small girl with brightly painted lips and eyes lined with kohl. In one photograph, she is looking down imperiously at the last king of Nepal, Gyanendra, the assassin’s uncle.

Her days were often spent receiving a long line of visitors, who would kneel at her tiny feet, which were never supposed to touch the ground outside. The devotees would place offerings of cash and fruit into brass bowls as, wordlessly, Chanira would stretch out an arm covered in red satin, smudging vermilion paste, a religious marker called a tika, on their foreheads as a blessing.

The institution of the kumari, which means “virgin” in Nepali, stretches back seven centuries. The tradition centers on the story of a Hindu goddess, Taleju, who gave counsel to a king.

At one meeting, he tried to sexually assault her, and she disappeared. He expressed such remorse that she told him that while she would never again reappear in her own body, he should worship a young girl, through whom the goddess would continue her kingly counsel.

Since the 14th century, girls as young as 2 have been chosen from Buddhist families from the Newar community living in the Kathmandu Valley.

A dozen children are bestowed the title of kumari at any one time, but only three, representing the three ancient kingdoms of the Kathmandu Valley, including Patan, observe the kumari lifestyle full-time. The other goddesses, Ms. Bajracharya said, are “just part-time.”

The kumari, Ms. Bajracharya said, act as a syncretic symbol between Hinduism and Buddhism, the largest faiths in Nepal, a country of about 30 million.

“Under Buddhist culture children are protectors,” said Chunda Bajracharya, a retired professor of the Newar language who is not related to the former kumari. “It’s our culture, tradition and a matter of pride,” she said.

Most kumari before Ms. Bajracharya, including her aunt, Dhana Kumari Bajracharya, received no formal education. Losing their divinity when they get their first period, many enter adulthood illiterate and struggle to find a life beyond the throne.

Ms. Bajracharya is working to change that, urging the current crop of young goddesses to study as she did, which she believes will not only help them, but also help shield an institution that critics argue deprives girls of their childhoods and human rights.

“It makes it easier to get back to the society after retiring,” she said. “It’s really hard being illiterate in this world.”

Ms. Bajracharya, who remains a staunch champion of the tradition, had favorable feelings about her unusual childhood.

“Those moments were the best moments of my life,” she said. “Everyone was coming to see me, everyone was coming to get blessings from me, they were bringing a lot of gifts, being part of festivals.”

And she rejected any notion that the role had violated her rights.

“People used to think that as a goddess, we have a very secluded life, we don’t get to speak with others, we don’t get time to play, we’re not allowed to smile,” she said. “All those myths that have been so popular, sometimes I get so irritated.”

Still, no one considers it an easy role.

Kumari are rarely allowed outside. During the dozen and a half times each year they do go out, for rituals or during Nepali Hindus’ festival season, they must be carried, either in a palanquin or in someone’s arms. They do not speak to strangers — and when in the throne room, do not speak to anyone, even family.

In exchange, they are afforded unparalleled respect. At the Indra Jatra festival, when the kumari of Kathmandu is driven in her chariot through the streets of the city, she reconfirms every year the head of state’s legitimate claim to power with a tika.

Because their emotions are perceived as a reflection of the nation’s well-being, as Ms. Bajracharya’s outburst before the royal massacre was, they must strive to remain passive during rituals.

Ms. Bajracharya’s reign as the living goddess of Patan, from 2001 to 2010, saw some of Nepal’s greatest political change, from the palace killings her tears were believed to have foretold, to the Maoist insurgency that intensified afterward. In 2008, Nepal abolished its 240-year-old monarchy and became a democratic republic.

That same year, Nepal’s Supreme Court ruled that the kumari tradition should be preserved but amended. It ordered the government to give kumari an educational allowance, in addition to the stipend and retirement pension they already received.

“Once girls did not study. Now all children study. So that freedom should be there for kumari,” said Udhav Man Karmacharya, the head priest at Taleju Temple in Kathmandu.

And that education did not interfere with Chanira’s divine duties, he noted.

“She was quite natural as a goddess,” he said.

Before Chanira was born, her mother, Champa Bajracharya, received a holy sign in a dream — a lotus flower falling from heaven into her womb. She went to a Buddhist priest, who interpreted the dream to mean that her child would be a pure soul who would “rebel from the world,” she said.

When it came time to deify a new young girl in Patan, all 150 families in the Ratnakar Mahavihar Hakhabahal community there, part of the Newar clan, were invited to bring their female children to an elaborate selection trial. The head priest performed tantric rituals asking Taleju to inhabit one of the children. An astrologer studied their charts.

“The one chosen by the goddess, she starts showing signs, she’s becoming more polite, her face appears red. Those physical changes, they happen. Everyone who is there can see she’s being possessed by the goddess,” Ms. Bajracharya said of what she remembers of that day when she was selected.

“The ones not chosen by the goddess cry, or walk away or run, or show some other unacceptable behavior that disqualifies them,” she added.

The finalists are examined by the priest’s wife for scars, birthmarks and other perceived defects. The girl with the highest number of 32 prescribed qualities — including eyes like a deer, and heart like a lion — becomes the next kumari, invested with the power of the goddess.

Kumari usually live sequestered away from their parents, raised by official caretakers. But Ms. Bajracharya stayed at home, as there was no special kumari house for her during her reign.

After she completed a typical day’s divine duties, she studied, played with her cousins and watched movies on a computer. No roughhousing, though — a childhood scrape could have cost her her divinity.

Her mother arranged for her to be tutored by a teacher from a nearby school.

Ms. Bajracharya, who stepped down at 15, still commands respect in the Newar community of Patan. And she mentors young goddesses, like her successor, 9-year-old Nihira Bajracharya, not related, who receives tutoring.

“We really need education to survive,” she said she told Nihira’s parents when the girl assumed the throne at 5. “Being a kumari can be a great responsibility, but apart from that she is also a normal girl, and she will have a life after her divine duties, and she needs every skill that is required to survive.”

Post-retirement life is notoriously difficult for many kumari. They can struggle to walk properly or speak above a whisper, after doing so little of both. A popular myth says any man who marries a kumari dies within a year, though many former kumari do wed.

Ms. Bajracharya’s own dating prospects have been affected by the myth, she said, having received fewer proposals for marriage than her peers.

But she has landed a much-coveted job with a foreign company, a subsidiary of Home Loan Experts, a mortgage brokerage based in Australia. Ms. Bajracharya believes it was her family’s modern adaptation of the traditional kumari lifestyle that enabled her to do so well, studying business administration at the prestigious Kathmandu University.

Few people at the office know that the new credit analyst spent her childhood worshiped by royalty and Nepal’s first president. On a recent Monday, she was just one of a dozen workers, mainly young women fresh from business school, eyes fixed on desktop computers, assessing Australian home loan applications from 6,000 miles away.

“As a kumari, I was not allowed to speak to many outsiders,” she reflected. From those days “to now being in a position where I have to communicate constantly with foreign clients, it’s been a journey,” she added. “And I really feel like I have so much more to learn.”

Bhadra Sharma contributed reporting.

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France24 - World

Salman Rushdie stabbing suspect pleads not guilty to attempted murder

Issued on: 19/08/2022 - 00:22

NEWS WIRES

The man accused of stabbing Salman Rushdie at a literary event pleaded not guilty on Thursday to attempted murder and assault charges at a court hearing in upstate New York.

Cuffed and wearing a black and white striped prison outfit, Hadi Matar, 24, was answering to a grand jury indictment after he allegedly stormed the stage at last Friday's event and stabbed Rushdie repeatedly in the neck and abdomen -- leaving the British author in critical condition.

The judge ordered Matar remain detained without bail. 

Following the attack, Rushdie was airlifted to a nearby hospital for emergency surgery.

His condition remains serious but the 75-year-old has shown signs of improvement, and he has been taken off a ventilator.

The prize-winning writer spent years under police protection after Iranian leaders called for his killing over his portrayal of Islam and the Prophet Mohammed in his 1988 novel "The Satanic Verses."

He was about to be interviewed as part of a lecture series at the Chautauqua Institution when a man rushed the stage and stabbed him repeatedly in the neck and abdomen.

Matar was wrestled to the ground by staff and audience members at the lecture, before police took him into custody.

His lawyer, public defender Nathaniel Barone, insisted on the presumption of innocence until proven guilty.

He also warned against litigating the case in the press, voicing concern over an interview with Matar that the New York Post published this week.

In it Matar told the tabloid he was "surprised" that Rushdie had survived the attack.

"I don't like the person. I don't think he's a very good person," he said of the author. "I don't like him. I don't like him very much."

Barone said these kinds of interviews could render it impossible to assemble an impartial jury.

"Maybe, just maybe, prospective jurors hear about certain things that are always in the back of their mind," Barone said to reporters.

According to prosecutor Jason Schmidt, such an interview could work against the defense: "Anytime there's a statement you're looking at the possibility of, you know, an admissions against interest."

Judge David Foley agreed to the defense's request to issue a temporary gag order, which bars the parties from discussing the case in interviews with the press.

Continued threat to life 

Police and prosecutors have provided scant information about Matar's background or the possible motivation behind the attack.

Matar's family appears to come from the village of Yaroun in southern Lebanon, though he was born in the United States, according to a Lebanese official.

Rushdie, who was born in India in 1947, moved to New York two decades ago and became a US citizen in 2016.

Despite the continued threat to his life, he was increasingly seen in public -- often without noticeable security.

In an interview given to Germany's Stern magazine days before Friday's attack, he had described how his life had resumed a degree of normality following his relocation from Britain.

Iran this week denied any link with Rushdie's attacker but blamed the writer himself for "insulting" Islam in "The Satanic Verses."

"By insulting the sacred matters of Islam... Salman Rushdie has exposed himself to the anger and rage of the people," said Iranian Foreign Ministry spokesman Nasser Kanani said.

In Washington, US State Department spokesman Ned Price described Iran's stance as "despicable."

(AFP)

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Salman Rushdie on the 'road to recovery' as attack suspect pleads not guilty

Author Salman Rushdie on ventilator, may lose eye following stabbing in New York

Iran denies links to Rushdie’s attacker, blames author and supporters

BBC

If you had an abundance of water then your land was rich and you had an abundance of food

Walking the paths of Limahuli Garden & Preserve, my jacket soaked through by the steady rain characteristic of Kauai's lush north shore, I bent over placards introducing Pritchardia limahuliensis, a native fan palm endemic only to this Hawaiian valley, and breathed in the sweet scent of the white hibiscus koki'o ke'oke'o, once thought extinct.

But while I came to Limahuli eager to see rarities like these preserved in this 17-acre National Tropical Botanical Garden, I was soon captivated by something even more fascinating: intricate layers of ancient rock-walled terraces that climbed the valley and vanished into the dense highland forests above. Shown by carbon dating to be more than 1,000 years old, they are part of an ancient ahupua'a, a sophisticated land-management and food-production system that once allowed Hawaii's isolated and densely populated pre-contact communities to be entirely self-sufficient.

Pre-contact, Kauai had more than 50 ahupua'a, with hundreds or even thousands more throughout the other Hawaiian islands.

Described by Hawaiians as extending from mauka (mountains) to makai (ocean), each ahupua'a had its narrow starting point high in the inland volcanic peaks, and then widened, like a pie slice, to include a stretch of shore and the fishing grounds up to a mile out to sea. Channels diverted stream water to irrigate lo'i kalo (lowland taro pond fields), which were engineered to circulate water from pond to pond and prevent stagnation. The result: per-acre yields five times that of dryland farming.

Each ahupua'a ran from the inland mountains to the sea, taking in a stretch of shore and ocean fishing grounds (Credit: Hunter Dale/Getty Images)

Where the freshwater streams met the ocean, elaborate rock-walled fishponds mixed the nutrient-rich water from the taro ponds with tidal flow, creating ideal conditions for fattening fish captured through sluice gates. The uplands, considered wao akua (the realm of the gods), were off limits to all but those with knowledge of forest stewardship.

"The thing about the ahupua'a that is important to understand is that water is the organising principle," said Davianna Pōmaikaʻi McGregor, professor of ethnic studies and director of the Center for Oral History at the University of Hawaii, Manoa. "Our word for water in Hawaiian is va'i, and our word for wealth is va'i vai, because if you had an abundance of water then your land was rich and you had an abundance of food."

In the community of Hā'ena at Kauai's remote north-western tip, decades of effort to preserve and restore one of the last remaining examples of a complete ahupua'a are paying off. Limahuli Garden & Preserve, which is part of Hā'ena, has now restored 600 acres of agricultural terracing. Hui Maka'āinana o Makana, a grassroots community group that includes many descendants of Hā'ena's original families, has rebuilt taro ponds and revitalised traditional mountains-to-sea land management while also creating the first state-sanctioned, community-based marine fishery.

In the process, Hā'ena has become a model for efforts to preserve existing ahupua'a throughout the islands and restore others long ago destroyed by pineapple plantations and cattle ranches.

"The apuhua'a system was very holistic, thinking about the ecology of the whole watershed and the agricultural land and fisheries as one place," said Lei Wann, director of Limahuli Garden & Preserve, who is descended from one of the original families of Hā'ena. "This is the way we managed our resources for hundreds of years, and now we're coming around to see how well they understood and cared for their environment by what's left to us today."

Limahuli Garden & Preserve has restored 600 acres of agricultural terracing (Credit: Joel Zatz/Alamy)

Across the islands, bold and diverse coalitions of community activists, scientists and environmentalists are working with the state government, the parks service and private landowners to re-establish traditional sustainable practices. And through efforts that have brought them international prominence, they're translating them to the modern environment – a key goal in a US state that now infamously imports 85% of its food.

"The ahupua'a is the guide map to looking at Hawaii from a completely traditional Hawaiian point of view, taking you back thousands of years and offering you the thoughts of the people who have lived there and been stewards of the land all this time," said Sam 'Ohu Gon, senior scientist at the Biocultural Initiative of the Pacific, a project of the University of Hawaii at Manoa. "It's the doorway to accessing all that past knowledge that is completely applicable today."

In fact, Gon says, the ahupua'a system, also called moku, could model a way to feed and provide for the Earth's rapidly growing population in the face of climate change. "With these intensively managed farming and fishing systems, Hawaiians were able to maintain a remarkably small ecological footprint, using less than 15% of their terrestrial ecosystem, while supporting several hundreds of thousands of people with no external inputs," he explained.

Traditional fishponds were part of the ahupua'a system, providing local communities with aquacultured seafood (Credit: Travel Pix/Alamy)

Scientists used spatial distribution models of these ahupua'a to calculate their potential past production and distribution capacities, then evaluated their future potential factoring in contemporary land use and a range of future climate scenarios. They found that those production levels could meet the demands of Hawaiian consumption today. In 2018, the United Nations selected Hawaii to become a Local2030 Sustainability Hub, an honour that recognises the strength of the state's community-led organising efforts and their potential to be a model for others.

On every Hawaiian island, projects are underway to restore native species, reforest uplands decimated by grazing, reclaim estuaries, rebuild taro fields and fishponds, and protect ocean fisheries. While in most areas, development prevents the recreation of an entire ahupua'a system, new signage projects are marking the boundaries of historic ahupua'a, raising awareness of the holistic system.

Hawaiian culture was actively suppressed, so finding those enclaves where that traditional knowledge is still alive is always a joy

"We're identifying communities with longstanding relationships to the land and sea, then working with them to combine the best of science and the best of local community methods," said Gon. "Hawaiian culture was actively suppressed, so finding those enclaves where that traditional knowledge is still alive is always a joy."

A prime force in this knowledge-sharing is Oahu-based non-profit organisation Kuaʻāina Ulu ʻAuamo (KUA), which functions as a grapevine linking grassroots indigenous and local natural-resource management initiatives throughout the islands. Through coalitions like Hui Malama Loko I'a, a network of fishpond restoration practitioners, KUA helps organisers share methods, strategies and ideas.

"The idea is that once you have core communities that are doing these projects, people begin to see the positive impacts and they want to bring those changes to their own communities," said KUA director Kevin Chang.

Travellers can head to Waimea on the western side of Kauai to see to a respected ahupua'a restoration (Steve Burns/Getty Images)

KUA's highest profile successes have resulted from efforts to establish Community Based Subsistence Fishing Management Areas (CBSMA) that give coastal communities primary responsibility for setting fishing rules, which may exclude commercial fishing. This is a movement that has rapidly gained momentum in recent years. "There are traditions and practices in each unique community around how they fish and manage their fishery, and we know that the management of natural resources is more effective when local power is given to the people who directly rely on and understand the resource," said Chang.

While some might not think of ocean fishing as an element of land management, it was exactly that in the ahupua'a, according to Wann. "Caring for the land means that your ocean will be healthier, and part of the ahupua'a included practices of using resources to make the ocean more abundant, and that's what we're still doing today in the 21st century – we never stopped."

Terrestrial initiatives are gaining ground as well. One of Gon's favourite examples is the Auwahi Forest Restoration Project, a cooperative between the local community and one of Maui's largest ranching families, which since 1997 has been working parcel by parcel to reforest uplands on the slope of Haleakalā volcano destroyed by cattle grazing. "It started as one small unit surrounded by blasted grassland, and now it's been so successful you can see the forest from space," Gon said.

Visitors can learn about the ahupua'a renaissance at a growing number of parks, botanical gardens and reserves. Ahupuaʻa ʻO Kahana State Park, on the east side of Oahu, preserves a 5,300-acre swath from the 2,670ft crest of the Ko'olau mountains all the way to Kahana Bay. Waimea Valley, a park best known for its thundering waterfall, is also home to a respected ahupua'a restoration. On the island of Hawaii, the Amy B H Greenwell Ethonobotanical Garden preserves archaeological remnants of ahupua'a terraces.

Since 2019, only 900 visitors per day can hike the famous Kalalau Trail along Kauai's Na Pali Coast (Credit: Cavan Images/Getty Images)

"There's a new generation that are seeing the importance of doing that kind of cultivation and reclaiming their legacy from their ancestors," said McGregor. "A lot of has come as the students are learning our Hawaiian language again, and they want to reinforce their connection through the stewardship of the land."

Visitors to Hawaii also have an important role to play in the ahupua'a renaissance, Wann said, with initiatives creating new ways for visitors to learn about traditional agricultural and fisheries management, as well as limiting access to protect resources. In Hā'ena, for example, a new permitting system initiated in 2019 restricts the number of visitors to Hā'ena State Park and the Kalalau Trail to 900 a day, requiring advance reservations for entrance.

"Oftentimes people think of the ahupua'a system as something of the past, but we're definitely becoming more and more cognizant of it as something that can be part of our Hawaiian society today," Wann said. "We're creating an ahupua'a for the 21st Century."

Ancient Engineering Marvels is a BBC Travel series that takes inspiration from unique architectural ideas or ingenious constructions built by past civilisations and cultures across the planet.

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Известия (RUS)

Вильфанд рассказал, сколько продержится запах гари в Москве

Запах гари, пришедший в Москву из-за лесных пожаров в соседних регионах, будет ощущаться всё меньше, но продержится ближайшие сутки-двое, сообщил «Известиям» 20 августа научный руководитель Гидрометцентра России Роман Вильфанд.

Душная тревога: какие опасные частицы наполнили воздух Москвы из-за пожаров Концентрация мелкодисперсной пыли может негативно сказаться на здоровье детей, стариков и беременных

Он отметил, что превышений предельно допустимых концентраций вредных веществ в воздухе не наблюдается. По его словам, во Владимирской и Рязанской областях активно ведется тушение огня. Однако если пожар сейчас потушат, из-за отсутствия осадков продукты горения еще будут оставаться в воздухе.

«Это будет сохранятся ближайшие сутки-двое, поскольку ветер не меняется», — сказал Вильфанд.

Кроме того, он указал на то, что в городе повышен уровень погодной опасности 20–22 августа до «оранжевого».

«Казалось бы, температура понизилась на 3–4 градуса, <...> но тем не менее температура всё равно выше нормы на 2–3 градуса, а осадки не прогнозируются», — добавил синоптик.

Он подчеркнул, что дождь не ожидается ближайшие четыре дня.

Как сообщалось ранее в этот день, в столицу вернулся запах гари от природных пожаров. Он ощущается в центре города и на западе. Несмотря на это, видимость на улицах хорошая.

Накануне ведущий специалист центра погоды «Фобос» Александр Синенков рассказал, что ветер может принести запах гари в Москву в выходные, 20 и 21 августа, если в Рязанской и Владимирской областях продолжат действовать пожары в лесах.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

Ukraine Dispatch

In My Homeland, the Smell of Death on a Summer Afternoon

In Ukraine, tragedies are a backdrop to everyday existence, piling up in numbers that seem inconceivable, an inescapable reality that feels like the very air in your lungs.

A Ukrainian soldier in mid-June at a grave where the bodies of hundreds of unclaimed civilians were buried in Lysychansk. These were only “the ones who did not have anyone to bury them in a garden or a backyard,” the soldier said casually.Credit...Tyler Hicks/The New York Times

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By Natalia Yermak

Natalia Yermak is a Ukrainian reporter and translator working for The New York Times.

LYSYCHANSK, Ukraine — There was a mass grave that held 300 people, and I was standing at its edge. The chalky body bags were piled up in the pit, exposed. One moment before, I was a different person, someone who never knew how wind smelled after it passed over the dead on a pleasant summer afternoon.

In mid-June, those corpses were far from a complete count of the civilians killed by shelling in the area around the industrial city of Lysychansk over the previous two months. They were only “the ones who did not have anyone to bury them in a garden or a backyard,” a soldier said casually.

He lit a cigarette while we looked at the grave.

The smoke obscured the smell.

It was rare to get such a moment to slow down, observe and reflect while reporting from Ukraine’s eastern Donbas region. But that day, the Ukrainian soldiers were pleased after delivering packets of food and other goods to local civilians, so they offered to take reporters from The New York Times to another site that they said we should see: the mass grave.

After leaving the site, I naïvely thought the palpable presence of death in the air could not follow me home — over all of the roads and checkpoints separating the graves in the Donbas — to my loved ones in the western part of Ukraine.

I was wrong.

I had returned to Kyiv, the capital, to the small apartment I had been renting, and was washing the smoke and dust of the front lines off my clothes when my best friend, Yulia, texted: She had lost her cousin, a soldier, fighting in the east.

I would soon have to stand over another grave.

It was an experience familiar to many Ukrainians. Five months after the full-scale Russian invasion began, the wars’ front lines mean little. Missile strikes and the news of death and casualties have blackened nearly every part of the country like poison.

Yulia’s cousin Serhiy was serving in an air mobile battalion around the city of Izium in the east. A few hours before he died, he sent his last message to his mother, Halyna: an emoji of a flower bouquet. Then he drove to the fight on the front line, where a Russian machine gun found him.

In Donbas, these tragedies are a backdrop to everyday existence, piling up in numbers that seem inconceivable even as they completely surround you, an inescapable reality that feels like the very air in your lungs.

There is no catharsis for the people living in the frontline regions. Instead, they seem overwhelmed by the vastness of what is going on around them — as if it’s an existential threat too big for them to do anything about. So they wait numbly for what often seems the inevitable outcome, hypnotized by indecision, all while often forgetting they are directly in harm’s way.

It felt different in the west, away from the front. In the Donbas, almost every sudden odd noise was exactly what you suspected it to be: something lethal flying nearby, seeking out the living.

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

In contrast, Kyiv was almost peaceful. With running water, gas, electricity and internet, it was far from the medieval conditions of a destroyed Lysychansk. People were playing Frisbee and walking dogs in the parks, devoid of the bodily stiffness and sense of dread that accompanies the threat of sudden death.

The chain of midsummer missile strikes on cities far from the fighting in the east and south had only just started, turning the daily news of killed civilians into a nightmare: unsuspecting people — children among them — blasted apart or burned alive inside malls and medical centers in broad daylight. It left tight knots in our stomachs, but they hadn’t transformed yet into something almost genetic, a terror that would be passed on to the offspring by the survivors of this war.

Another nightmare, a private one, was contained in Serhiy’s coffin, closed to spare the family the sight of his wounds. It heralded the war’s arrival in Lishchyn, a postage stamp of a village in northwest Ukraine where Yulia’s family came from. There was no thud of artillery or shriek from a missile, just the quiet hum of a funeral procession.

Because of soldiers like Serhiy fighting on the front line, the village residents still had their present and future, distorted by war, but protected. That’s why, on that Saturday morning, hundreds of them came to Serhiy’s parents’ yard to share the weight of their grief and take a long farewell walk with the family.

As the priest read prayers to the crowd, a flock of swallows maneuvered high above us — a set of peaceful black spots crossing the blue sky. One of them flew down and sat on a wire just above Serhiy’s mother, who was wailing by the coffin, placed on a pair of kitchen stools outside the house.

I’ve watched these ceremonies before on reporting duty, but from the emotionally safe distance of an outsider. But that day, there was Yulia, trembling in the wind. So I put my arm around my best friend, as close to a person’s raw pain as ever before.

Hours later, when the prayers ended, Halyna could not cry anymore. She just spoke quietly to her son, the way she used to over 30 years ago, when he was a newborn, his face in the cradle as tiny as the face in the funeral photograph of the smiling uniformed man holding a rocket launcher.

Finally, we made the long walk to take Serhiy from the family’s yard to his grave.

Hundreds of people walked with Serhiy’s parents through his native village. There was a shop where he might have bought his first cigarettes, and a lake where he probably swam after ditching school with his friends.

Experiences from Serhiy’s life seemed to hide in every corner of their village. It made the walk excruciatingly long.

My steps that day fell in concert with the pain of one family — but just one. There are so many more in this war, which seems far from over.

It was hard to keep my thoughts from drifting back over the wheat fields of Donbas, to that yawning mass grave in Lysychansk.

There was no one present to mourn them there. After the Russians took over the city during the last days of June, the 300 body bags with name tags attached by Ukrainian soldiers were probably joined by many more, unnamed. But I figured that someone somewhere was quietly mourning each of them.

Now, as I’m writing this, others are walking those same tracks of remembrance and loss throughout Ukraine — over city alleys and wheat fields, over rubble and broken glass, through eastern steppes, western forests, liberated villages, trenches and bleeding cities at the edge of the front line.

Ahead, there will be a sunny afternoon for some of us to stop, take the hand of someone we love and let go of everything and everyone we lost to the war.

But how long is the walk to get there?

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L'Humanité

31 juillet 1914, cet ultime appel à la paix que Jaurès voulait écrire dans « l’Humanité »

Dans un Paris déjà électrisé par le péril et l’angoisse de la guerre imminente, ce coup de feu fait l’effet d’un coup de tonnerre : "Ils ont tué Jaurès, ils ont tué Jaurès !" Celui que beaucoup voyait comme le dernier rempart contre la guerre est assassiné au Café du Croissant devant ses amis et ses collègues de l’Humanité. Récit d’une journée où s’est noué le destin.

Par Michel Vovelle, historien.Extrait de l’article publié le 24 avril 2004 dans l’Humanité hebdo.

31 juillet, fin d’une harassante journée. Jaurès a appris à la Chambre la mobilisation autrichienne, l’annonce de l’état d’urgence par l’Allemagne et tenté une ultime démarche auprès du sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Abel Ferry, pour inciter à de derniers efforts pacifiques. Il se rend alors à l’Humanité, dans l’intention d’y dicter un article qu’il veut « décisif » pour prendre position et appeler à l’action.

Auparavant, il va dîner au Café du Croissant avec ses amis et ses collaborateurs. Bref moment de détente. Puis c’est le drame que l’un de ceux-ci, Émile Poisson, nous relate : « Horreur ! le rideau, mon rideau derrière sa tête vient de se plier, de se soulever légèrement ; un revolver s’est glissé, tenu par une main ; et cette main, seule, apparaît à 20 centimètres derrière le cerveau. Pan ! pas d’éclair, pour ainsi dire, une étincelle rougeâtre. La fumée d’un cigare : je regarde, figé, abruti, un quart de seconde ; puis un deuxième coup, mais Jaurès déjà est tombé sur Renaudel. […] Je regarde la fenêtre, Landrieu vient de tirer, d’arracher le rideau ; j’aperçois une ombre, un chapeau, un verre de bière qui tombe sur une figure, je me dresse comme une bête en fureur. Dans le silence qui n’a pas encore été troublé, j’entends un déchirement, un cri indéfinissable, qui devait être perçu à plusieurs centaines de mètres, puis quatre mots hurlés, glapis, puissamment, férocement répétés deux fois : "Ils ont tué Jaurès, ils ont tué Jaurès !" C’est ma femme qui, la première, a recouvré la parole. »

Un coup de tonnerre dans un Paris déjà électrisé

Jean Jaurès meurt presque immédiatement. Rattrapé, l’assassin se nomme Raoul Villain, 29 ans, fils d’un greffier au tribunal de Reims. Il affirme avoir voulu « supprimer un ennemi de mon pays » et n’appartenir à aucun mouvement. C’est la thèse du crime solitaire qu’adoptera l’acte d’accusation dressé le 22 octobre 1915.

Sur le moment, la nouvelle fait l’effet d’un coup de tonnerre, dans un Paris déjà électrisé par le péril et l’angoisse de la guerre imminente, comme au gouvernement, qui l’accueille dans une consternation embarrassée. Mais, pour spectaculaire qu’il soit, l’événement va être non point occulté mais immédiatement relayé par l’entrée en guerre de la France aux côtés de la Russie contre l’Allemagne, dès les jours suivants.

Retrouvez ici toute la biographie de Jaurès.

Il n’y a pas eu de troubles – émotion certes et cortèges spontanés –, mais pas de mobilisation populaire : en France comme en Allemagne, c’est la mobilisation générale qui s’impose. Jaurès est mort et sa cause est perdue.

Une course haletante depuis ce printemps

On peut formuler deux questions qui au demeurant s’enchaînent : au-delà de l’effet de surprise, le double événement – l’assassinat, la guerre – apparaît dans le temps court de la crise de l’été 1914 comme l’aboutissement d’un cheminement sinon inexorable, du moins préparé.

C’est en résumant, brièvement, les dernières semaines de la vie de Jaurès qu’on en prend conscience. Une course haletante depuis ce printemps où les élections législatives avaient conforté les positions des socialistes français, où le ministre Viviani (à défaut d’un ministère Caillaux-Jaurès dont on avait parlé) pouvait sembler une solution acceptable pour les défenseurs d’une politique pacifique : même après [l’assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à] Sarajevo, Jaurès pouvait conserver un relatif optimisme, confiant dans les capacités de la classe ouvrière, brandissant l’arme de la « grève générale simultanément et internationalement organisée » au congrès extraordinaire de la SFIO le 14 juillet.

Jean Jaurès vu par Stefan Zweig : « Une force inflexible, solidement terrienne, allant droit au but »

Mais alors que le président de la République Poincaré et son Premier ministre Viviani se rendaient à Saint-Pétersbourg pour mettre au point une ultime négociation plus avancée qu’il ne le croyait, Jaurès, apprenant l’ultimatum autrichien contre la Serbie, prenait conscience dans son discours de Vaise, le 25 juillet, du péril des « massacres à venir ».

Une sorte de « J’accuse », peut-être...

On lui a fait grief d’avoir adopté dans les colonnes de l’Humanité une attitude réservée à l’égard de la manifestation populaire sur les Grands Boulevards le 27. Mais c’est qu’il croyait encore pouvoir faire pression sur le gouvernement français, auquel le groupe socialiste exprime alors une confiance inquiète : Paris et Berlin voudront-ils retenir les velléités guerrières de leurs alliés russe et autrichien ?

Le 29 et le 30, le voici à Bruxelles, où se réunit l’Internationale socialiste et où il veut encore voir dans le gouvernement français le meilleur appui de la proposition de médiation britannique, tout en appelant les prolétaires allemands et français à renforcer leur pression.

Nous nous retrouvons au soir du 31 juillet, il prépare un article pour dénoncer les responsables, ces « ministres à tête légère ».

Soucieux toutefois de ne pas la faire monter prématurément, il convainc à son retour les responsables de la CGT de reporter au 9 août la manifestation prévue pour le 2, car s’il convient que le prolétariat rassemble toutes ses forces, il importe aussi de garder le sang-froid nécessaire, laissant le champ à la diplomatie.

En cet instant peut-être, sa vigilance est en défaut : reçu par les ministres, par Viviani qui cache une partie de ses informations, il découvre le 31, en apprenant que l’Allemagne a décrété l’état de péril de guerre avancé, que le gouvernement français s’apprête lui aussi à sauter le pas.

Nous nous retrouvons au soir du 31 juillet, il prépare un article pour dénoncer les responsables, ces « ministres à tête légère » : une sorte de « J’accuse », peut-être. Mais il sent le souffle de la mort, il l’a dit, il le répète à Paul Boncour : « Ah ! croyez-vous, tout, tout faire encore pour empêcher cette tuerie ?... D’ailleurs on nous tuera d’abord, on le regrettera peut-être après. »

La une de l'Humanité du 1er août 1914.

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Jean Jaurès
BBC

You know that a place is serious about its spuds when your potato comes with a side of potatoes

Pink and purple lupins swayed along Prince Edward Island's Highway 101, where I'd just walked out of the town of Kensington. It was 09:00, and the road was busy with cars whose drivers seemed intent on finding coffee or getting to work. The smell of cow wafted across the wind before I spotted the animals grazing on the ridge. They were standing next to a sign that said, "Get high off our milk. Our cows are on grass."

It was my fourth day walking the Island Walk, a new 700km route that circles Canada's smallest province. Starting on PEI's rural west end, I had walked past vinyl-clad farmhouses with ocean vistas, along a boardwalk beneath whirling wind turbines, and above red clay cliffs that plunged sharply into the sea. I had stopped for a midday country music hour at the Stompin' Tom Centre, honouring Canadian singer-songwriter Tom Connors. I'd tromped through the rain along a secluded, wooded trail where swarms of canny mosquitos tried to shelter under my umbrella. And after learning about PEI's major crop at the Canadian Potato Museum, I had fuelled my day's walk with an extra-large cheese-topped baked potato served with freshly made potato chips. You know that a place is serious about its spuds when your potato comes with a side of potatoes.

Now, walking near the centre of the island, with the breeze blowing and the wildflowers blooming, I realised that I was noticing things I'd never have attended to if I were behind the wheel of a car. A shingled barn, its green paint fading, that looked nearly abandoned except for its meticulously mowed lawn. Two pale-yellow butterflies flitting past a basket of marigolds mounted on a fence post. A swath of ocean barely visible through a clearing in the trees.

Bryson Guptill, the PEI resident who conceived the Island Walk, wanted to encourage both islanders and visitors to explore the region at this slower pace. After he and his partner Sue Norton hiked sections of the Camino de Santiago in Spain and France and the Rota Vicentina in Portugal, Guptill began wondering why there wasn't a similar walking route through the towns and country landscapes of their home province.

He set to work mapping a path around PEI, which officially became the Island Walk in 2020. The walking and cycling route is divided into 32 segments that travellers can tackle individually, as I did, or as an extended circuit around the island, passing its Atlantic coast beaches, through its national park and into the villages where the Anne of Green Gables novels – perhaps PEI's best-known export – were set.

Walkers can watch lobster fishers haul in their traps along the route (Credit: Carolyn B Heller)

But it wasn't a straight road from conceiving the idea to launching the Island Walk. And, as a growing number of people discover this route, its creators are facing some ongoing challenges.

A retired government policy analyst, Guptill had been volunteering with Island Trails, a non-profit organisation whose mandate is to develop and maintain PEI's walking paths. He and Norton regularly walked many of the island's woodland trails, as well as the 273km Confederation Trail that follows a former rail line across the island's centre.

Unlike the Camino de Santiago, the Island Walk wasn't based on an ancient pilgrimage route. Guptill wanted to link PEI's existing trail network, rural roads and larger roadways into a new route around the island, divided into walkable 20-25km segments.

In October 2019, after mapping out a proposed route, he decided to test it out, recruiting Nora Wotton and two other PEI friends to join him. An experienced hiker, Wotton started serious long-distance walking when she retired from her teaching career. She had boarded a plane at 17:00 after her last day of work to begin a solo walk on the Camino de Santiago.

The Island Walk encourages people to explore PEI at a slower pace (Credit: Carolyn B Heller)

When Wotton heard about Guptill's Camino-style walk around PEI, she was intrigued to try this close-to-home route. During their month-long trek, Wotton recounted, many islanders opened their homes, offering accommodations, food and drink, even a spot to get out of the rain to eat sandwiches they'd packed. The walkers watched lobster fishers haul in their traps, passed vibrantly hued blueberry fields and saw the island's trees change colour day by day.

"I got to see how pretty my own part of this beautiful Earth is."

"I got to see how pretty my own part of this beautiful Earth is. I've travelled around the world. And this is just as pretty as anywhere else I've been."

After this initial test walk, Guptill began working with the Island Trails organisation and the provincial government to develop the Island Walk into a more viable product.

PEI's walking and cycling route is divided into 32 segments (Credit: Carolyn B Heller)

Linda Lowther, a PEI tourism consultant who became the Island Walk's first manager, led a team whose job, she explained, "was to make the Island Walk a reality". They built a website, designed a logo and brochure, and planned signs marking the route. Lowther began contacting motels, inns and B&Bs to recruit them as partners who would house, feed and potentially transport Island Walkers. "I personally called every single accommodation within a kilometre of the Walk," she said.

But in early 2020, responding to the Covid-19 pandemic, PEI closed its borders, putting the project on hold. 

The following year, though, the first walkers began planning their travels, using information from the new website and from the Island Walk Facebook page. Lowther said she joined many of those walkers as they passed through the town of Cavendish where she lives. She wanted to learn what was and wasn't working. "Ninety-nine percent of them loved everything," she noted. "They just wish we had more bathrooms."

Sections of the Island Walk that follow the Confederation Trail do have bathroom facilities, as do more developed regions, where walkers can duck into cafes or museums when nature calls. But other more rural sections have far fewer services.

The Island walk links PEI's existing trail network, rural roads and larger roadways (Credit: Carolyn B Heller)

With Island Walk organisers estimating that between 250 and 400 walkers and cyclists will tackle the route in 2022, three operators have begun offering trip planning services. Experience PEI coordinates walking and cycling trips, Outer Limit Sports offers short-duration packages for walkers or cyclists, while MacQueen's Bike Shop & Island Tours assists cyclists with rentals and trip plans.

PEI also has a rural bus service, launched in April, that can transport travellers to different parts of the island. While service on this T3 Transit network is still infrequent, one-way adult fares are only CAD$2 (about £1.30).

Laura MacGregor recently spent 31 days completing the entire Island Walk after driving from her Ontario home in a small RV. She worked with Experience PEI to organise her walk. Company owner Bill Kendrick suggested an itinerary combining camping with occasional overnights at inns or B&Bs. He contracted with shuttle or taxi drivers to bring her to and from the trailheads each day.

The Island Walk doesn't always have accommodations or campsites where each segment ends, MacGregor noted. "It's not like the Appalachian Trail where when you're done, you pitch your tent. It took a lot more planning because you're not sleeping on the trail. You need to have accommodations elsewhere."

PEI's red clay cliffs plunge into the sea (Credit: Carolyn B Heller)

PEI's Island Walk "is not the Camino yet", she added. "I'd like to think infrastructure is going to evolve, but it's still in the early days."

Nova Scotia resident Gene Oickle chose to plan his own trip when he walked the first 16 sections of the Island Walk in June. After recent travel restrictions kept him from long-distance walking abroad, where he had previously hiked from Hungary to Italy, walked across Sweden and Norway, and completed the Camino Frances, he selected PEI's comparatively flat terrain to help regain his fitness.

On his Island Walk, Oickle stayed several days at a few different accommodations, including Tignish Heritage Inn on the island's western end and Warm House Retreat in Summerside, and paid the innkeepers to drive him to and from the trail. While these arrangements worked smoothly, he acknowledges that the transportation costs, which varied by the distance or time travelled, could be a deterrent, especially for solo walkers.

But for Oickle, the benefits of this slower way to travel outweigh its negatives. "When you're driving," he said, "you're so interested in getting to your destination that you're not really looking outside the window to see what's out there."

Pink and purple lupins sway along Prince Edward Island's Highway 101 (Credit: Carolyn B Heller)

On foot, in a way, you see less of a place, covering far less ground than you could by car. But in other ways, you see more. You notice five red wooden chairs lined up in a field, positioned toward the sun setting over the ocean. You tune into the caws of the crows and the croaks of the frogs as you pass a pond, ringed with reeds. You rest your feet as a singer croons a Stompin' Tom classic about the island's potatoes: 

It's Bud the spud from the bright red mudRolling down the highway smiling….

During my five days on PEI's Island Walk, I was rolling – no, make that walking – down the province's highways, back roads and wooded trails. And like Bud the Spud, I was definitely smiling.

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France24 - Monde

Poutine et Macron conviennent d'une inspection de la centrale nucléaire de Zaporijjia par l'AIEA

Publié le : 19/08/2022 - 06:40Modifié le : 19/08/2022 - 22:35

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Au cours d'un échange téléphonique, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont convenu d'une inspection par l'AIEA de la centrale nucléaire de Zaporijjia, sous contrôle russe. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est rendu à Odessa, port ukrainien crucial pour la reprise des exportations des céréales bloquées par la guerre. Voici le fil du 19 août.

  • 21 h 36 : Moscou n'a "aucun droit moral" à siéger au G20, dit Londres

"La Russie n'a aucun droit moral pour siéger au G20 tant que son agression en Ukraine se poursuit", a déclaré le service presse du ministère britannique des Affaires étrangères.

"Nous saluons les efforts de l'Indonésie pour faire en sorte que les impacts de la guerre que mène la Russie soient pris en compte dans les réunions du G20, ainsi que les indications selon lesquelles l'Ukraine pourrait être représentée par le président Zelensky au sommet des dirigeants du G20", est-il précisé.

L'Indonésie accueillera le sommet du G20 en novembre et a fait savoir que les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping seront présents.

  • 20 h 54 : Macron dénonce "l'attaque brutale" de Vladimir Poutine 

Emmanuel Macron a dénoncé "l'attaque brutale" de la Russie en Ukraine et appelé les Français à "accepter de payer le prix de la liberté" face aux conséquences en Europe.

"Je pense à notre peuple auquel il faudra de la force d'âme pour regarder en face le temps qui vient, résister aux incertitudes, parfois à la facilité et à l'adversité et, unis, accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs", a lancé le chef de l'État lors d'une cérémonie pour le 78e anniversaire de la libération de Bormes-les-Mimosas (Var).

  • 18 h 06 : les livraisons de gaz via Nord Stream suspendues du 31 août au 2 septembre pour "maintenance"

Les livraisons de gaz russe à l'Europe par le gazoduc Nord Stream 1 seront interrompues pendant trois jours, du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de "maintenance", a annoncé le géant gazier russe Gazprom.

"Il est nécessaire de procéder à une maintenance toutes les 1000 heures" de fonctionnement, a justifié Gazprom dans un communiqué. Cette décision risque de raviver les craintes de pénurie en Europe, où Moscou est accusé de chantage énergétique.

Porté par cette annonce, le prix européen du gaz a poursuivi sa hausse inexorable, pour finir à un nouveau record en clôture.

  • 15 h 51 : Vladimir Poutine et Emmanuel Macron conviennent d'une inspection par l'AIEA de la centrale nucléaire de Zaporijjia 

Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone avec son homologue russe Vladimir Poutine, et souligné sa préoccupation face aux risques nucléaires que fait peser la situation à la centrale de Zaporijjia, sous contrôle russe.

Emmanuel Macron a soutenu l’envoi sur place dans les meilleurs délais d’une mission d’experts de l’AIEA, et Vladimir Poutine indiqué son accord pour le déploiement de cette mission.

Vladimir Poutine, selon le Kremlin, a mis en garde son homologue français contre "les bombardements ukrainiens" sur la centrale de Zaporijjia, qui font craindre au président russe une "catastrophe d'envergure".

  • 14 h 25 : à Odessa, Antonio Guterres exhorte Moscou à ne pas couper la centrale de Zaporijjia du réseau ukrainien

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé à la Russie de ne pas couper la centrale nucléaire de Zaporijjia, qu'elle contrôle, du réseau ukrainien, au moment où Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de dangereux bombardements du site.

"Bien évidemment, l'électricité de Zaporijjia est une électricité ukrainienne (...), ce principe doit être pleinement respecté", a déclaré Antonio Guterres lors d'une conférence de presse en marge d'une visite dans le port d'Odessa.

L'opérateur des centrales ukrainiennes Energoatom a dit craindre que la Russie ne coupe la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe et qu'elle contrôle depuis mars, du réseau électrique ukrainien.

  • 11 h 19 : Stars Coffee ouvre ses portes à Moscou pour remplacer le Starbucks américain

Stars Coffee, la chaîne russe venue remplacer le géant américain des cafés Starbucks en Russie après son départ en raison du conflit ukrainien, a ouvert vendredi pour le grand public son premier restaurant à Moscou. Son slogan : "Bucks est parti, les stars sont restées."

"Pourquoi STARS ? Parce que la nouvelle marque réunit les stars de l'industrie gastronomique", expliquent dans un communiqué le rappeur russe Timati et le restaurateur Anton Pinski, qui ont acquis les 130 restaurants de Starbucks en Russie fin juillet.

Du brun est venu s'ajouter dans le logo aux couleurs traditionnelles de la chaîne américaine – vert et blanc – et la petite sirène a été remplacée par une fille en "kokochnik", coiffe traditionnelle russe.

  • 10 h 15 : les bombardements se poursuivent dans l'est de l'Ukraine

Dans l’est de l’Ukraine, des bombardements russes ont fait au moins cinq morts et dix blessés dans plusieurs localités de la région de Donetsk, l’une des deux provinces du Donbass, a annoncé son gouverneur, Pavlo Kyrylenko, sur les réseaux sociaux.

Des bombardements ont par ailleurs frappé tôt vendredi Kharkiv (nord-est du pays), la deuxième ville d’Ukraine, et fait au moins un mort, selon les autorités locales.

  • 5 h 53 : Antonio Guterres à Odessa

Après avoir rencontré jeudi à Lviv le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres poursuit sa visite vendredi à Odessa, port ukrainien crucial pour la reprise des exportations des céréales bloquées par la guerre.

  • 4 h 07 : Xi Jinping et Vladimir Poutine participeront au sommet du G20 à Bali, selon l'Indonésie

Les présidents chinois et russe Xi Jinping et Vladimir Poutine participeront au sommet du G20 prévu à Bali en novembre, a déclaré jeudi le président indonésien Joko Widodo à l'agence Bloomberg, indiquant que le chef du Kremlin l'avait informé directement de sa présence.

Aucun commentaire n'a été obtenu dans l'immédiat auprès des services de la présidence indonésienne. Le ministère chinois des Affaires étrangères n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.

Cette déclaration intervient alors que les Occidentaux font pression sur l'Indonésie pour qu'elle retire son invitation à Vladimir Poutine du fait de l'offensive lancée par la Russie en Ukraine.

Avec AFP et Reuters

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Guerre en Ukraine : des volontaires géorgiens engagés auprès des soldats ukrainiens

LE FIL DU 18 AOÛT

Aux côtés de Zelensky et Guterres, Erdogan s'alarme du danger d'un "nouveau Tchernobyl"

LE FIL DU 17 AOÛT

Ukraine : l'Otan réclame une "inspection" urgente de l'AIEA à Zaporijjia

Известия (RUS)

Умер актер Григорьев, озвучивавший Филю в «Спокойной ночи, малыши!»

В Израиле на 65-м году жизни скончался актер и кукловод Сергей Григорьев, озвучивавший Филю в детской передаче «Спокойной ночи, малыши!». Об этом 20 августа сообщила его коллега Ирина Озерная.

«Умер Сережа Григорьев. Похороны 21 августа в Ткоа в 18:00», — написала она на своей странице в Facebook (принадлежит организации Meta, признанной в РФ экстремистской).

Причину смерти Григорьева Озерная не сообщила.

Как рассказала «РИА Новости» Галина Марченко, озвучившая Каркушу, Григорьев был очень талантливым, творчески одаренным человеком, а коллеги питали к нему большое уважение.

«Мало того, что он был актер и режиссер, у него руки золотые, он мог всё что угодно придумать тут же на ходу. Он делал спектакли «Спокойной ночи…» Ну а потом он, конечно, замечательный, удивительно воспитанный человек… Удивительно внутренне и внешне, конечно, интеллигентный», — сказала она.

Сергей Григорьев родился в Москве в 1958 году. Окончил училище имени Гнесиных. В «Спокойной ночи, малыши!» он работал в период с 1988 по 2014 год вплоть до переезда в Израиль.

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France24 - Monde

Une “faune partie en fumée” après des gigantesques incendies dans le nord-est de l’Algérie

Publié le : 19/08/2022 - 16:35

Fatma Ben Hamad Suivre

Des incendies ont dévasté mercredi et jeudi une partie du nord-est de l’Algérie, faisant au moins 38 morts. Maisons calcinées, animaux morts brûlés : des images publiées sur les réseaux sociaux témoignent de l’ampleur des ravages causés par ces feux de forêts. Alors que les secours tardaient à arriver, de nombreux citoyens se sont mobilisés face aux incendies, explique un bénévole du Croissant-Rouge.

Vendredi 19 août, les incendies étaient “totalement maîtrisés”, a annoncé Farouk Achour, sous-directeur de l’information et des statistiques à la Protection civile. 

Au moins 38 personnes, dont plus de dix enfants, ont trouvé la mort dans ces incendies, selon un bilan du ministère de l’Intérieur. La même source a indiqué que plus de 800 hectares de forêts et 1 300 hectares de broussaille ont été touchés par les flammes.

Dans les wilayas les plus touchées, El Tarf et Sétif, des feux de forêt gigantesques se sont étendus jusqu’aux agglomérations, mercredi 17 et jeudi 18 août. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent l’étendue des flammes dans ces régions.

Au moins 350 familles ont fui leurs maisons dans la wilaya de Souk Ahras, juste au sud d’El Tarf, où 45 personnes souffrent de brûlures et plusieurs maisons ont été ravagées par les incendies.

Des habitants se sont portés volontaires auprès des pompiers et des secours, comme Ahmad Braïkia qui est bénévole au Croissant-Rouge d’El Tarf. Il a diffusé en direct sur son compte Facebook des images des dégâts causés par les feux. Contacté par la rédaction des Observateurs, il explique : 

 “Environ 80 % à 90 % de la faune de la wilaya du Tarf est partie en fumée”

On a estimé au Croissant-Rouge qu’environ 80 % à 90 % de la faune de la wilaya du Tarf est partie en fumée, malgré les efforts déployés par la population et la Protection civile. Les habitants dont les maisons ont complètement brûlé ont été placés dans des habitations d’urgence, comme des établissements scolaires, et soignés par les associations et le Croissant-Rouge. Le reste des familles ayant fui leur foyer ont pu rentrer chez elles entre jeudi et vendredi. 

 

 

 

A cause des rafales de vent, les hélicoptères de la Protection civile n’ont pas pu survoler la région et éteindre les flammes. Devant l’urgence de la situation, les habitants se sont mobilisés. Ils utilisaient des seaux d’eau. Par la suite, la municipalité a dépêché des tracteurs grâce auxquels on a pu monter des barrages avec de la terre pour empêcher la propagation des incendies. 

Plusieurs associations de wilayas voisines ont aussi envoyé des convois d’aides médicales dans la soirée du 17 août.

Jeudi 18 août, des convois humanitaires du Croissant-Rouge ont en outre été dépêchés à El Tarf. 

De nombreux habitants et internautes estiment que les autorités n’ont pas réagi assez vite face aux incendies, rappelant le lourd bilan des pertes humaines. La plupart des victimes ont été prises au piège par les flammes dans le parc zoologique d’El Kala, dans la wilaya d’El Tarf. Huit d’entre elles ont été retrouvées mortes dans un autocar cerné par les flammes, selon la direction du parc. Les employés du parc ont dû eux-mêmes aider les victimes à se dégager du véhicule en flammes, en l’absence de pompiers qui tardaient à arriver, ont indiqué des témoins

“Les forêts sont affaiblies, épuisées”

Rafik Baba-Ahmed, ancien directeur du parc d’El Kala, est spécialiste de la conservation naturelle. Dans une vidéo publiée le 19 août sur Twitter, il décrit une “tornade de feu” qui s’est abattue sur la ville et a embrasé le parc en quelques secondes.

L'avis d'un specialiste pic.twitter.com/Hgs1TZr5Yv

August 18, 2022

“La lutte pour protéger les forêts aurait dû commencer il y a une trentaine d’années, il aurait fallu prendre des mesures pour sauver et restaurer ce qui aurait pu être sauvé. Aujourd’hui, les forêts sont affaiblies, épuisées, et l’Homme ne sait pas comment les défendre contre ces catastrophes. Il faut une volonté politique, des moyens techniques plus avancés et une éducation sociale et culturelle pour comprendre la nécessité de sauvegarder le patrimoine forestier”, dénonce-t-il.

Ces incendies de forêt ont été propagés par les fortes chaleur, ayant atteint 47 °C cette semaine, et les vents chauds soufflant du Sahara. Le ministère de la Justice a en outre indiqué avoir ouvert une enquête pour déterminer si elles étaient d'origine criminelle, suite à des déclarations du ministre de l'Intérieur selon lesquelles "certains des incendies ont été provoqués".

En août 2021, la région de Kabylie, dans le nord du pays, s’était embrasée dans des conditions climatiques similaires. Les incendies, d’origine criminelle selon le ministère de l’Intérieur, avaient fait plus de cent morts et ont rasé 100 000 hectares de végétation.

A LIRE SUR LES OBSERVATEURS >> "Animaux, champs, maisons, tout est ravagé" : en Algérie, la Kabylie en proie aux flammes

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Valeurs Actuelles

Saône-et-Loire : un homme condamné à trois ans de prison pour avoir blessé quatre policiers

La justice a tranché. Mardi 16 août, le tribunal de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) a condamné à trois ans de prison un homme de 37 ans qui avait pris des risques pour semer quatre policiers, avant de les blesser avec son véhicule. Les faits s’étaient déroulés dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 août, entre les communes de Beaune et de Saint-Marcel, détaille Le Journal de Saône-et-Loire, mardi 16 août.  

Une course-poursuite avec les policiers 

Au départ, la justice s’était saisie de cette affaire pour tentative de meurtre sur des représentants des forces de l’ordre, souligne le quotidien local. Mais finalement, mardi 16 août, cet homme était poursuivi par le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône pour violences aggravées. Et cela, après une course-poursuite avec les policiers. 

Dans le détail, après s’être retrouvé pris au piège dans une impasse, le conducteur avait tenté de prendre la fuite en reculant dans la voiture de la brigade-anticriminalité (BAC). Et cela, alors même qu’un des policiers l’ayant pris en chasse avait passé la main dans l’habitacle afin d’ouvrir la portière. Accroché au véhicule, le fonctionnaire avait vu sa vie défiler et redouté de perdre l’usage de ses jambes au moment du choc, détaille le site d’actualités. Son réflexe de les relever lors de l’impact lui avait finalement permis d’éviter le pire. 

« Il s’est conduit comme un meurtrier potentiel » 

Ensuite, le conducteur du véhicule en fuite – qui avait parfois roulé jusqu’à 160 km/h – avait foncé sur les policiers de Beaune qui se trouvaient derrière le véhicule de la BAC, indique Le Journal de Saône-et-Loire. Pour mettre fin à cette situation, ils avaient été contraints de tirer quatre balles. Au sujet de l’individu, Arnaud Bibard, avocat des policiers de la BAC de nuit, s’est exprimé en ces termes, cités par le même journal : « Il s’est conduit comme un meurtrier potentiel. Il faut quoi maintenant ? Qu’il y ait trois ou quatre personnes par terre ? Mes clients attendent de la sévérité de la part du tribunal. » 

Le trentenaire a finalement été condamné à trois ans de prison dont un avec sursis probatoire de deux ans (obligation de soins, de travail et d’indemniser les parties civiles) par le tribunal. Dans le détail, il devra verser aux forces de l’ordre une somme globale de 11 400 euros, entre préjudice moral et frais de défense, poursuit le média. Par ailleurs, son véhicule lui a été confisqué, tandis que son permis de conduire est annulé pour une durée de deux ans. Son casier judiciaire fait état de huit mentions, dont une en date de mai dernier. 

Chalon-sur-Saône : les dernières actualités

Chalon-sur-Saône : le conducteur refuse de s’arrêter et renverse intentionnellement quatre policiers

Chalon-sur-Saône : Gilles Platret va-t-il rejoindre Eric Zemmour ?

Chalon-sur-Saône : Gilles Platret ne veut pas d’accompagnatrices avec un voile islamique lors des sorties scolaires

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France24 - Monde

Aux États-Unis, un bourreau des "Beatles" de l'EI écope de la prison à vie

Publié le : 19/08/2022 - 19:32

FRANCE 24 Suivre Marc PAUPE

El Shafee el-Sheikh, membre des cruels "Beatles" du groupe jihadiste État islamique, une cellule connue pour sa cruauté, et spécialisée dans la capture, la torture et l'exécution d'otages occidentaux, a été condamné, vendredi, à la prison à vie par un tribunal américain.

Terroriste, cruel bourreau, El Shafee el-Sheikh passera le reste de sa vie derrière les barreaux : membre des "Beatles", une cellule de l'Organisation jihadiste État islamique (OEI) spécialisée dans la capture, la torture et l'exécution d'otages occidentaux, il a été condamné, vendredi 19 aout, à la prison à perpétuité. La sentence a été prononcée par un tribunal de Virginie, non loin de Washington.

L'homme de 34 ans, portant une barbe, de larges lunettes et un masque, est resté impassible à l'annonce de la décision dans un tribunal d'Alexandria, près de la capitale Washington.

Les actions de El Shafee el-Sheikh ont été "horribles, barbares, brutales, cruelles et, bien sûr, criminelles", a déclaré le juge fédéral Thomas Selby Ellis, tout en énonçant sa décision : huit peines de prison à perpétuité simultanées pour le meurtre de quatre Américains. Ses avocats ont indiqué leur intention de faire appel.

Il avait été arrêté par les forces kurdes syriennes en 2018. Il a depuis été déclaré coupable, en avril, par un jury populaire, à l'issue d'un procès éprouvant qui avait exposé le sadisme des "Beatles" au grand jour.

Un autre "Beatles" déjà condamné à perpétuité 

Un jury de 12 personnes avait délibéré moins de six heures sur deux jours avant de le déclarer coupable pour son rôle dans la mort des journalistes James Foley et Steven Sotloff ainsi que les travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller.

"Ce procès a révélé les crimes atroces contre les droits humains que vous avez commis", a déclaré Diane Foley, la mère du journaliste, huit ans jour pour jour après la diffusion par l'EI de la vidéo montrant sa décapitation. "Vos crimes plein de haine ne l'ont pas emporté."

El Shafee el-Sheikh avait été arrêté en même temps qu'un autre membre présumé des "Beatles", Alexanda Kotey, ancien ressortissant britannique âgé de 38 ans. Les deux hommes avaient été remis aux forces américaines en Irak et envoyés aux États-Unis en 2020 pour y être jugés.

Alexanda Kotey a plaidé coupable en septembre 2021, et a été condamné à la prison à vie en avril dernier par le même juge, Thomas Selby Ellis.

Un autre membre présumé des "Beatles", Aine Davis, 38 ans, a été inculpé et présenté à la justice britannique la semaine dernière à Londres après son expulsion de Turquie.

Le plus connu du groupe, le Britannique Mohammed Emwazi, alias "Jihadi John", a été tué par un drone américain en Syrie en 2015. Il apparaissait dans de multiples vidéos montrant des égorgements. 

Une décennie d'enquêtes

Actifs en Syrie entre 2012 et 2015, les quatre membres des "Beatles", tous radicalisés à Londres, sont accusés d'avoir supervisé la détention d'au moins 27 journalistes et travailleurs humanitaires venus des États-Unis, du Royaume-Uni, de France, d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, du Danemark, de Suède, de Belgique, du Japon, de Nouvelle-Zélande et de Russie.

Le surnom de "Beatles" avait été donné par des otages occidentaux à ce groupe de jihadistes à l'accent britannique.

Ce groupe avait gagné une sinistre notoriété en mettant en scène l'exécution de captifs dans d'insoutenables vidéos de propagande.

Au procès d'El Shafee el-Sheikh, dix anciens otages européens et syriens avaient décrit les atrocités subies aux mains des "Beatles", comme des simulations de noyade, des chocs électriques ou des simulacres d'exécution.

Cette semaine, la police britannique a révélé que monter le dossier contre les "Beatles" s'était apparenté à construire durant dix ans "un puzzle de toutes petites pièces".

"Nous avons suivi un chemin de petites miettes de pain, des fragments en fait, à partir d'une quantité énorme d'autres enquêtes", avait raconté, mercredi, à des journalistes, le chef de la division antiterroriste de la police de Londres, Richard Smith.

Avec AFP

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Alexanda Kotey, bourreau du groupe État islamique, condamné à la perpétuité

AFGHANISTAN

Un an après la chute de Kaboul, l’organisation État islamique en embuscade

Mali : la France capture un haut cadre de l'organisation État islamique au Grand Sahara

Valeurs Actuelles

Val-de-Marne : trois assaillants du commissariat de Vitry-sur-Seine condamnés à de la prison ferme

Selon l’AFP, jeudi 18 août, trois individus suspectés d’avoir attaqué au cocktail Molotov et au mortier d’artifice le commissariat de Vitry-sur-Seine début août ont été condamnés à des peines de prison ferme. Âgés de 20 à 32 ans, les trois hommes ont vu leurs peines de trois ou quatre ans de prison assorties de mandat de dépôt par le tribunal de Créteil. Le procureur de la République, Stéphane Hardouin, avait requis deux à quatre ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt, évoquant des faits « d’une gravité exceptionnelle » qui auraient pu provoquer « la mort ou l’infirmité » des fonctionnaires de police.

Les accusés nient les faits

Les trois accusés ont nié les faits durant tout le procès. Mamadou D., né en 1989, a déjà été condamné à dix-sept reprises, entre autres pour des faits de violences avec arme, Mohamed B., né en 2001, à deux reprises pour trafic de stupéfiants, tandis que Waël A., né en 1994, présentait un casier judiciaire vierge. Dans la nuit du 31 juillet au 1er août dernier, vers une heure du matin, ils ont attaqué le commissariat de Vitry-sur-Seine au cocktail Molotov et au mortier d’artifice, blessant deux policiers. Repérés grâce aux échanges sur le réseau social Snapchat malgré l’utilisation de pseudonymes puis interpellés, les trois mis en cause ont continué de nier les faits. Une interpellation dans la cité dont ils seraient tous trois originaires serait le point de départ de cette violente attaque sur le commissariat. Les trois prévenus auraient en effet jeté des cocktail Molotov et tiré des mortiers d’artifice dans la cour du commissariat ainsi que sur la voiture ou s’était réfugié des fonctionnaires. Le portail du commissariat avait aussi été « bloqué » durant l’attaque, ont relaté les policiers. « Un mortier est rentré dans l’habitacle du véhicule (et) a mis feu au siège », avait déclaré un policier blessé aux enquêteurs. Deux fonctionnaires ont souffert d’acouphènes à la suite de l’attaque et s’étaient vus délivrer deux et quatre jours d’ITT (Incapacité temporaire totale de travail).

Val-de-Marne : les dernières actualités

Val de Marne : des voleurs présumés de pots catalytiques finissent à l’hôpital après une course poursuite avec la police

Seine-et-Marne : deux cambrioleurs en fuite sèment le chaos sur la départementale 10

Val-de-Marne : des policiers attaqués au mortier à Villejuif, un fonctionnaire coupé par des éclats de verre 

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

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France24 - Monde

Ukraine : plus de quatre mois après le retrait des Russes, la ville de Boutcha enterre ses morts

Publié le : 19/08/2022 - 10:35

Rob PARSONS Mélina HUET Raid ABU ZAIDEH Mélina HUET

Début avril, les images de Boutcha, ville de la banlieue de Kiev dont les troupes russes venaient de se retirer, avaient suscité l'horreur. Cinq mois après, une cinquantaine de corps, sur les 458 civils tués pendant l'occupation russe selon les autorités locales, n'ont toujours pas été identifiés. Alors que les dépouilles sont inhumées, le travail d'identification se poursuit.

Recouverts de tissu pourpre, plusieurs cercueils sont alignés dans le cimetière de Boutcha, en Ukraine. Juste à côté, un camion est stationné. À l'intérieur gisent les restes de 20 inconnus, morts pendant l'occupation russe de la ville, en mars dernier. Après plus de quatre mois passés dans une morgue, ils vont enfin rejoindre leur sépulture.

C'est le troisième enterrement de ce type en moins d'une semaine dans ce cimetière. Près des cercueils, le père Andriy Holovyn officie pour la cérémonie. Un dernier hommage, sans aucune famille, pour ceux qui restent pour le moment des anonymes.

"C'est très important pour nous de les enterrer avec dignité. De ne pas les considérer comme de simples corps, mais comme des humains, avec l'espoir de la résurrection", souligne ce prêtre orthodoxe.

La difficile identification des victimes

Malgré l'inhumation, le travail d'identification se poursuit pour les autorités. Sur chaque croix installée à l'endroit de la sépulture, un numéro renvoie à une base de données répertoriant les échantillons d'ADN prélevés sur chacune des dépouilles.

Au total, une cinquantaine de civils sur les 458 personnes tuées pendant l'occupation de la ville n'ont pas été identifiés. 

"Ici, à Boutcha – et partout en Ukraine en réalité –, nous n'étions pas préparés à gérer un tel nombre de gens tués sur une période aussi courte", déplore Mikhaylyna Skoryk-Shkarivska, la maire adjointe.

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Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

CRIMES DE GUERRE ?

Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes

Le Débat de France 24

Exactions à Boutcha : Poutine devra-t-il rendre des comptes ?

Valeurs Actuelles

Yvelines : un jeune couple cambriolait des habitations avec son bébé dans une poussette

La technique était sans doute originale, à défaut d’être très morale. Samedi 14 août, un couple a été appréhendé en flagrant délit de cambriolage à Meulan-en-Yvelines, rapporte Le Parisien. Ce jour-là, un habitant de la commune a prévenu la police pour une affaire de cambriolage. Arrivées sur place, les forces de l’ordre ne tardent pas à interpeller un jeune homme de 21 ans. Sur lui, les policiers trouvent un tournevis. Avec lui, se trouve une jeune femme, sa compagne, âgée de 17 ans, et un bébé de dix mois et demi dans une poussette. Dans le sac à main de l’adolescente, les fonctionnaires trouvent un collier en or et une montre. Les policiers décident d’emmener le trio au commissariat des Mureaux.

Bébé guetteur

Mais durant le transfert, la jeune mère prend peur et s’inquiète pour son bébé. Elle avoue alors un autre vol dans la journée aux Mureaux et explique aux policiers leur technique. La jeune femme commençait par sonner aux portes des habitations pour vérifier que celles-ci étaient bien vides. Puis son compagnon procédait au cambriolage proprement dit, pendant qu’elle faisait le guet dehors avec son bébé dans une poussette, manière habile de ne pas attirer l’attention. Placés en garde à vue, les deux amoureux ont reconnu les faits. En plus des bijoux retrouvés dans leurs sacs, les enquêteurs mettront la main sur une autre partie du butin, cachée dans la forêt par le jeune père de famille. Présenté devant un magistrat, il écopera de quinze mois de prison ferme. Sa compagne a été transférée vers un juge des enfants. Quant au bébé, il a été confié à la famille du couple.

Yvelines : les dernières actualités

Incendies : aux Mureaux, la police identifie un pyromane âgé de 10 ans

Dans les Yvelines, un jeune homme en état de mort cérébrale après avoir été piégé et battu par une bande

Saint-Germain-en-Laye : une messe interrompue après une violente agression

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Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

BBC

Some of these things have been bubbling over the past decade or more, and the pandemic really just put a magnifying glass over it all – Kristie McAlpine

When people first began leaving their jobs en masse in early 2021, experts generally believed that the “Great Resignation” was a direct side effect of pandemic chaos and uncertainty. 

Many workers quit due to Covid-19 safety concerns or because their companies didn’t provide adequate remote-work support. Millions more left for more autonomy or meaning in their work; many of these shifts linked to lockdown reflection. And others quit for more money elsewhere, as the labour market tightened.  

But something unexpected is happening now. Even with Covid restrictions mostly lifted and the pandemic waning in many countries, the resignation letters are still piling up. Despite widespread predictions of a slowdown, data shows not only are people still leaving positions in spades, but many workers who haven’t resigned yet plan to do so in coming months. 

Experts suggest that two factors are fueling this trend. While the pandemic served as the trigger, the seeds of the Great Resignation were sown well before – and until the deep-rooted factors causing workers to quit are addressed, resignations are unlikely to subside. People are also now looking at work and the role they want it to play in their lives in a different way, and switching to jobs that better align with their new values. And, say the experts, the extent to which the looming slowdown will affect these quit rates remains to be seen. 

Pandemic powder keg 

Jobs numbers tell the story of a quitting epidemic that just hasn’t subsided. 

This is especially true in the US. Quit numbers were generally consistent throughout 2021, when an average of nearly 4 million people left their jobs each month. That’s more than half a million more than 2019’s monthly averages.  In January 2019, there were roughly 7 million job openings in the US; a year later, the number of open positions grew to 11.26 million. 

The behaviour has spilled over into this year, too. At the end of March 2022, the Bureau of Labor and Statistics (BLS) showed a record high of 11.5 million job openings. And there’s good reason to believe attrition will continue, including outside the US: a PwC survey of more than 52,000 workers across 44 countries showed one-fifth plan to leave their job in the next year. Other studies turn up even bigger numbers, such as data from the Conference Board, which indicates this number may be 30% for US workers. In a separate survey of 1,000 UK workers, almost a third said they’re planning to quit soon.

The pandemic has, of course, been the catalyst for the Great Resignation, says Kristie McAlpine, professor of management at Rutgers University School of Business – Camden, US. The global health crisis caused a shift in priorities, she explains, that kicked off the quitting wave.

“We were going through a time where we lost millions of people,” she says. “It’s hard to imagine how that can all occur and not kind of force us to think about what’s important to us.” 

While some workers were re-evaluating their values, other factors led people to leave, too: frontline healthcare providers, service workers, teachers and others working in high-risk roles, sometimes for low pay or with little support, burnt out or walked out. People nearing retirement cut out of the workforce early to escape the pandemic. Huge numbers of parents, especially women, were forced to quit because of a sudden lack of childcare. Plus, a year or so into the pandemic, a shift in the labour market’s supply-and-demand equation in favour of workers made leaving a job and finding a new one less daunting than before. 

Yet while the pandemic may have provided the spark, explains McAlpine, the Great Resignation is a powder keg that had been building for some time. “Quit rates have been steadily increasing over the past 10 years,” she says. “That's not something that just started with the pandemic. It certainly exacerbated some trends.” 

Before the pandemic, Baby Boomers, a quarter of the US workforce in 2018, were already moving steadily into retirement. Low wages in service work and a minimum wage that had fallen behind the rate of inflation meant discontent was growing among blue-collar workers. And presenteeism and a culture that equated long hours with hard work was pushing knowledge workers to burnout. “Some of these things have been bubbling over the past decade or more, and the pandemic really just put a magnifying glass over it all,” says McAlpine. 

Given that the pandemic served as the accelerant for mass resignations, rather than the original cause, says McAlpine, it’s unrealistic to think getting past the pandemic means the quitting will simply cease. The nuanced issues that precipitated the Great Resignation took a long time to build, and they may take a long time to resolve.

In the wake of the pandemic, experts believe many people are looking for a career change or work they find more meaningful (Credit: Getty)

Post-pandemic factors 

At the moment, says Anthony C Klotz, a professor of management at University College London's School of Management who coined the term “Great Resignation”, quit rates have more or less plateaued, but he doesn’t expect them to drop in any meaningful way in the immediate future. 

In addition to the original push factors, he says that the reasons people are resigning have diversified. For instance, some workers are now swapping jobs that require them to be present in the workplace for remote positions; other workers, he says, are leaving remote jobs for ones that have a larger in-person component.    

Some of the moves are getting even bigger, as people leave not just their jobs, but their professions entirely. “It’s not just about what's happening in an industry,” he says. “And that kind of supports the notion that people are looking for a change coming out of the pandemic or they're not afraid to completely switch to a new chapter of their career.” 

McAlpine concurs, saying the role a job plays in someone’s life has shifted, which could permanently change the way people select positions and whether they stay or go. “Of course, people want to be compensated fairly, but they're also looking for some connection and meaning in what they do,” she says. Workers may be looking for ways to restore wellbeing, adds Klotz, noting that moving to a new job is often an attempt to reclaim wellness. 

Klotz also believes that resignations have become somewhat self-perpetuating, potentially prolonging the period of quitting. “Turnover contagion is real,” he says. “When you have colleagues who leave first, it's almost always a bummer, because usually it's a little bit more work for you. At the same time, though, it puts the idea in your head that it's doable to make that leap. It’s hard to stop that cycle of resignations for organisations, because with each one, it's like it logically puts the idea in other people's minds about the possibility of it.” 

A lasting shift? 

While Klotz believes these quit numbers are poised to stay high in the short-term, the impending economic downturn and general uncertainty around the future of the labour market could change things down the line. 

It’s reasonable to think a major recession would, at the very least, slow down the quit rate. “It would stand to reason that if a recession comes in, the job market gets worse. So, there's fewer options for employees to switch from one company to another. Because there just aren't as many jobs, resignations should absolutely go down,” says Klotz. “Maybe not as much as they would have before the pandemic, but they'll definitely drop.” 

Already there are some signs high living costs and inflation are influencing worker behaviour; in the UK, data points to a “Great Unretirement” as older people return to the workforce to make ends meet. Other data, meanwhile, suggests more ‘boomerang employees’ are returning to previous roles in the wake of pandemic moves.   

But it’s unclear, says McAlpine, whether even a global financial crisis would be enough to stem the tide of the Great Resignation and keep people in jobs they want to leave. “We’ll see what happens if we do indeed head into a recession,” she says. “But I think that as long as workers have an understanding of what they're looking for, employers are going to have to make some changes in order to accommodate that. And it seems like people will be willing to leave if they don't get it.”

France24 - Monde

En Algérie, les incendies meurtriers sont "totalement maîtrisés"

Publié le : 19/08/2022 - 13:43

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Les feux qui ont ravagé le nord-est de l’Algérie mercredi et jeudi sont désormais "maîtrisés", ont annoncé les autorités vendredi. Au moins 38 personnes sont mortes dans ces incendies.

Les incendies qui ont ravagé mercredi et jeudi des zones boisées et urbaines du nord-est de l'Algérie en faisant au moins 38 morts sont tous maîtrisés, a déclaré vendredi 19 août à l'AFP un responsable de la Protection civile.

"Tous les feux sont totalement maîtrisés", a dit le colonel du corps des pompiers Farouk Achour, sous-directeur de l'information et des statistiques à la Protection civile.

Le bilan officiel provisoire est de 37 morts : 30 victimes – parmi lesquelles 11 enfants et six femmes – à El Tarf près de la frontière avec la Tunisie, cinq à Souk Ahras et deux à Sétif. Mais plusieurs médias ont fait état d'une 38e victime, un homme de 72 ans mort à Guelma.

Durant 48 heures, plus de 1 700 pompiers ont lutté pour venir à bout de plus de 20 feux de forêts qui ont fait environ 200 blessés, dont certains gravement brûlés.

Des centaines d'hectares partis en fumée en août

Le ministère de la Justice a ouvert une enquête pour déterminer si certains incendies étaient d'origine criminelle.

Le parquet de Souk Ahras, où une famille entière a péri dans les flammes, a annoncé l'arrestation d'un pyromane dans une forêt à proximité de cette ville de 500 000 habitants. Plus de 350 familles ont fui leurs logements et un hôpital proche d'une zone boisée a dû être évacué.

Trois hommes ont également été interpellés par la gendarmerie près d'El Tarf, à environ 200 km de là. Ils sont accusés d'avoir incendié les récoltes d'un voisin, sans que les autorités n'aient fait le lien pour le moment avec les incendies dans la région.

Des experts ont critiqué des lacunes dans le dispositif anti-incendies, dont un manque d'avions bombardiers d'eau et des forêts mal entretenues.

Depuis le début du mois d'août, il y a eu en Algérie près de 150 incendies, qui ont détruit des centaines d'hectares de forêts et de taillis.

Chaque été, le nord du pays est touché par des feux de forêt mais ce phénomène s'accentue d'année en année sous l'effet du changement climatique, qui se traduit par des sécheresses et des canicules.

>> À lire aussi : "Météo : le réchauffement climatique et la mécanique de l'extrême"

L'été 2021 a jusqu'ici été le plus meurtrier de l'histoire moderne algérienne : plus de 90 personnes avaient péri dans des feux de forêt ayant dévasté le Nord, où plus de 100 000 hectares de taillis étaient partis en fumée.

Avec AFP

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Le nord de l'Algérie meurtri par des incendies dans plusieurs villes

L'Algérie meurtrie par des incendies, plus de trente morts

BBC

How was it that this miscellaneous group of small and vulnerable creatures – including our ancestors – survived doomsday?

Through darkness, ash and deadly heat, a tiny furry animal scurries through the hellscape left behind by the worst day for living things in Earth's history. It picks through the wreckage, snatches an insect to eat, and scuttles back to its shelter. All around it are the dead and dying bodies of the dinosaurs that have terrorised mammals for generations. 

These were the early weeks and months after a six-mile-wide (10km) asteroid collided with the coast of present-day Mexico with the force of more than a billion nuclear bombs, ending the Cretaceous spectacularly. At the dawn of the era that followed, the Paleocene, the forests were on fire, tsunamis rocked the coasts, and vast quantities of vaporised rock, ash and dust were rising miles into the atmosphere.

But this world was not devoid of life. Among the survivors was the earliest known primate, Purgatorius, which looked like a cross between a shrew and a tiny squirrel. Its numbers would surely have dwindled amid this global catastrophe, but the species survived.

Such was the life of early mammals soon after the asteroid hit and extinguished three-quarters of the Earth's living species. Only the Great Dying, 252 million years ago, was more deadly (though less sudden), killing 95% of life in the oceans and 70% of that on land.

The asteroid that ended the Cretaceous took with it famous dinosaurs like Tyrannosaurus and Triceratops, as well as lesser-known but bizarre creatures like Anzu, or the "chicken from hell". There were duck-billed dinosaurs, long-necked dinosaurs, dinosaurs with armour all over their bodies – and, very quickly, all of them were dead.

In the shadow of these kings and queens of the Late Cretaceous, mammals like Purgatorius were small and scrappy, many of them filling the kinds of ecological niches today occupied by rodents. How was it that this miscellaneous group of seemingly vulnerable creatures – including our ancestors – survived doomsday?

Purgatorius, the earliest known primate, is thought to have been among the asteroid survivors (Credit: Andrey Atuchin)

It's a question that Steve Brusatte, author of The Rise and Reign of the Mammals, and his colleagues at the University of Edinburgh have been working to unpick.

One thing Brusatte stresses is that the day the asteroid hit was a very bad day to be alive for anything, including mammals, birds (the avian dinosaurs) and reptiles. "This was no normal asteroid, this was the biggest asteroid that's hit the Earth in at least the last half a billion years," says Brusatte. "Mammals almost went the way of the dinosaurs."

There was a lot to lose. Already in the Late Cretaceous there was a surprisingly rich diversity of mammals, says Sarah Shelley, a postdoctoral researcher in mammal palaeontology at Edinburgh. "A lot of them were these insectivorous little things that were up in the trees or burrowing," says Shelley.

Not all were insect-eaters, though. There were the mysterious multituberculates, so called for the peculiar nodules on their teeth. "They've got these blocky teeth with lots of nubbins on them, and the front was a blade-like tooth. It looks like a saw almost," says Shelley. "They're eating fruits, nuts and seeds."

There were carnivores too – one of the largest of the time was Didelphodon, a marsupial relative weighing around 5kg (11lb), about the size of a domestic cat. "From its skull and dental anatomy it had a really powerful bite, so it's definitely carnivorous – possibly crunching bones," says Shelley.

Much of this diversity was lost when the asteroid hit – around nine in 10 mammal species died out, according to Brusatte, which brought an unprecedented opportunity for the survivors.

"Just imagine you're one of these tiny little ancestors of ours, the size of a mouse – a small little meek thing hiding in the shadows – and you endure this moment of Earth's history," says Brusatte. "You come out on the other side, and all of a sudden the T. rexes are gone and the long-necked dinosaurs are gone, and the world is open."

This mass extinction set the stage for a great profusion of diversification that eventually brought about blue whales, cheetahs, dormice, platypus and, of course, us.

Mammals lived alongside dinosaurs for aeons, and were generally small – such as the tiny gliding Vilevolodon, which lived in the Jurassic (Credit: Sarah Shelley)

First, though, a small hitch: the world's forests had been obliterated by wildfire and the sky was full of ash, choking out sunlight and preventing plants from photosynthesising. Ecosystems were collapsing "like houses of cards", as Brusatte puts it. The surface of the Earth was set to become hotter than an oven in a vicious rollercoaster of heat pulses and after that, a nuclear winter in which average temperatures would drop by 20C (36F) for more than 30 years. Many of the mammals' most dangerous predators had gone, but the world itself had become unimaginably hostile to life.

So what did mammals do?

Stay small

Mammals' modest body sizes – previously constrained by dinosaur competition and predation – became an asset for the "disaster fauna", as the asteroid survivors are known.

"These mammals were probably things that looked and acted something like a mouse or a rat," says Brusatte. "Normally they would be pretty anonymous but now, in this brave new world, they were proliferating because they were so well suited to those really nightmarish conditions right after the impact."

Being small may have helped animals to replenish their numbers. In modern animals, "the bigger the animal is, the longer the gestation time is going to be", says Ornella Bertrand, a postdoctoral researcher in mammal palaeontology at the University of Edinburgh. For instance, the African elephant gestates for 22 months, whereas a mouse's pregnancy lasts around 20 days. Faced with the apocalypse, the mouse has the better odds of keeping its population up.

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Besides gestation, a larger body typically takes longer to reach sexual maturity – another reason dinosaurs didn't make it, especially the larger ones. "It took them quite a while to grow into an adult. For something like T. rex it took about 20 years," says Brusatte. "It's not that they didn't grow fast, it's just that so many of them were so big that it took them a long time to go from a tiny little hatchling into an adult."

Get underground

Another hint at how mammals survived the aftermath of the asteroid comes from the "very weird" body shapes seen in the Paleocene and beyond. Shelley analysed ankle bones (small, tough, dense bones that preserve well) to see how similar early Paleocene mammals were to each other, and to mammals alive today.

"We found that the Paleocene mammals are weird. They are different from modern mammals," Shelley says. "And what unites them is the fact they've got these really chunky, robust morphologies."

Periptychus, which may be related to living pigs, cows and sheep, was part of a group that grew large and brawny after the end of the dinosaurs (Credit: Sarah Shelley)

These mammals have large muscle attachments and generally hefty bones, and among living animals they have the greatest similarity to ground-dwelling and burrowing species, says Shelley. "So the hypothesis that came out of this was the animals that survived the extinction preferentially survived because they were able to dig to get underground, survive that immediate impact period and the fires, the nuclear winter, and just hunker down for a bit."

Because the survivors were – there's no other way to put it – hench, their descendants too inherited their robust body shape. "You can see it for that 10-million-year period during the Paleocene," says Shelley. "Even if you're an animal that is living in trees, they're still really chunky."

If mammals did indeed take to life underground, either by burrowing themselves or making use of others' subterranean shelters, Bertrand suspects this might be reflected in their agility too – or lack of it. "We know that there was a collapse of the forest and so all those animals living in trees didn't have a habitat anymore," she says. "And so, one of the hypotheses would be that there were fewer animals able to engage in very agile behaviour."

Bertrand plans to investigate the inner ear bones of mammals of this era to see whether they back up the idea of an underground turn after the asteroid. The inner ear is crucial for balance, so if an animal is adapted to make finely tuned, agile movements this is sometimes reflected in the structure of these delicate bones. However, if they were burly diggers, such agility would not have been necessary. "It could give us more clues," she says. That said, she points out the drawbacks of relying too heavily on bones to infer how an animal moved around, something that struck her while watching the recent Commonwealth Games.

"I was watching the gymnasts doing crazy things and I was like, that's funny – we have the same skeleton and I can't do any of that," Bertrand laughs. "I thought, well, that's really interesting because maybe having that capability can help you survive, but from the bones you wouldn't know."

Eat anything

The asteroid destroyed most living plants, the first link of many food chains on land. Generalist mammals with the ability to turn their palates to anything going did better than those with more particular diets.

"The animals that got through the extinction survived basically just by not being too specialised," says Shelley. For instance, the Didelphodon (the cat-sized carnivorous marsupial relative) preyed on animals that were few and far between after the extinction. "It specialised too much and lost its niche," says Shelley. "Whereas if you're a small animal you can adapt your diet and your lifestyle more rapidly. That's a good way to survive the extinction."

As well as those that could generalise, there were a few specialisms that would have done well, says Brusatte. In particular, seed-eaters were in luck. "Seeds were a food bank that was just there available to any animal that already had the capacity to eat them," he says. "So if you were something like a T. rex you were out of luck, evolution did not bestow you with the ability to eat seeds. But for birds with beaks and some mammals who were specialised seed eaters then whoa, what kind of good turn of fate is that?"

Beyond sustaining the disaster fauna, seeds helped re-establish forests and other vegetation when the nuclear winter faded. "Those seeds survived in the soil and then, when the sunlight came down again those seeds started to grow," says Brusatte.

Don't overthink

As the Paleocene wore on, ecosystems recovered and mammals began to fill the niches left empty by the non-avian dinosaurs. "Mammals started to diversify right away after the dinosaurs went extinct, and they started to become very diverse in every possible way," says Bertrand.

For one thing, bodies got larger quickly. But for a time, the Edinburgh team have found, the the size of mammals' brains didn't keep pace.

"I think that's very important, because we might think intelligence is what makes us survive and be so able to dominate the planet," says Bertrand. "But, from the data it's not large brains that made animals survive after the asteroid."

Large herbivores like Hyrachyus, left, and large carnivores like Arctocyon, right, evolved after the dinosaurs died (Credit: Sarah Shelley)

In fact, in the early Paleocene mammals with large brains relative to their body size may have been at a disadvantage. "The question is why would you grow a big brain?" Bertrand asks. "A large brain is actually expensive to maintain. If you have a big brain you need to feed it to be able to maintain it – if you can't because there is not enough food, you'll die out."

Instead, getting large and brawny was the favourable adaptation. The herbivore Ectoconus (a member of the Periptychidae, which may be related to living hoofed mammals, the ungulates) reached about 100kg (220lb) within a few hundred thousand years of the extinction. In geological time, that's the blink of an eye. "It's mad really that they're getting that big that quickly and specialising that quickly," says Shelley. "And you see, once you get larger herbivores there are larger carnivores, and they start popping up pretty quickly."

There are many other mysterious mammals that swelled in size rapidly too. "Things like taeniodonts – they got big really quickly, really big," says Shelley. There are no complete skeletons of the taeniodonts but the skull is around the size of a large butternut squash, and they appear to be one of those species that became chunky and adapted for digging. "It's got these teeny-tiny spaces for these beady little eyes, massive teeth at the front, which kind of bear resemblance to rodents, but that's about it," says Shelley. "They're really enigmatic."

This swift menagerie of mammalian life that followed on from the disaster fauna has been overlooked for too long, says Shelley. "They've been called archaic and primitive and generalised – whereas actually no, they're just different," she says. "Their ancestors survived the second biggest mass extinction in the history of life. They weren't just generalised morons who ambled their way through life. They were surviving and thriving and doing it really well."

In many ways, these mammals were stepping into the ecological voids left by the magnificent, hyper-specialised dinosaurs so well-suited to the Late Cretaceous, but so profoundly poorly equipped to deal with an asteroid-struck world.

"It's astounding to think that you had a group like dinosaurs that had been around for so many tens of millions of years, that had done such sublime things as evolve into giants the size of airplanes, and meat-eaters the size of buses and all these things – and then it all came crashing down in an instant when the Earth changed so quickly," says Brusatte. "They were just so ill-suited to that new reality and they couldn't adapt."

The asteroid that killed the dinosaurs hurtled towards Earth faster than a speeding bullet (Credit: Nasa/JPL-Caltech)

The arbitrariness of the event is something that seems to resonate with the Edinburgh team.

"We're here mainly by chance," says Bertrand. "The asteroid could have missed Earth, it could have fallen in another area of the planet in the ocean and it would have made a difference in terms of which species were selected. The whole thing when I think about it – it's crazy."

Brusatte agrees. "It could have just whizzed right past, it could have just ruffled the upper layers of the atmosphere, it could have disintegrated as it got closer to Earth. It could have done anything, but just by dumb luck it made a beeline for the Earth."

For the mammals alive today, perhaps it's a good thing it did.

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* Martha Henriques is Editor of BBC Future Planet, and tweets at @Martha_Rosamund

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Valeurs Actuelles

Une quinquagénaire provoque huit départs de feu en Haute-Vienne « par ennui »

Un étonnant mobile. Mardi 16 août, une quinquagénaire a été arrêtée par la police près de Limoges, dans la Haute-Vienne, pour avoir déclenché huit départs de feu, rapporte CNews. Depuis le 4 août, la police enquêtait pour trouver l’origine de plusieurs incendies dans la commune limougeaude de Couzeix, persuadée que ceux-ci « laissaient penser à une origine volontaire ». Finalement, les forces de l’ordre ont appréhendé une femme âgée d’une cinquantaine d’années. La suspecte a été retrouvée grâce à la vidéo-surveillance, « croisée à une minutieuse enquête de voisinage », selon un communiqué. Les investigations ont pu aboutir après un ultime départ de feu survenu jeudi dernier, près de l’école de Couzeix. La dame a avoué être à l’origine de ces incendies, invoquant un curieux motif déclencheur.

L’ennui

En effet, la suspecte a expliqué avoir allumé ces incendies « par ennui ». Ceux-ci se trouvaient systématiquement dans le centre de la commune. Les policiers ont expliqué que des « haies et autres clôtures de cyprès prenaient feu d’une façon suspecte », mais aussi qu’un « feu important » avait touché une haie de thuyas de 40 mètres de long, « totalement calcinée ». Interpellée à son domicile, la quinquagénaire a expliqué ne pas connaître les victimes, ni n’avoir aucun grief contre elles, ni contre la municipalité, et avoir agi sans préméditation. Elle a expliqué avoir agi « par ennui, aimant regarder le départ de feu avant de quitter les lieux », mais aussi par « stress de regagner son domicile, dans un contexte familial difficile ». Elle a été placée sous contrôle judiciaire et doit subir une expertise psychiatrique début septembre, bien qu’elle ait expliqué « n’avoir aucun problème à ce niveau-là ». Son procès est fixé au 16 décembre prochain.

Limoges : les dernières actualités

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France24 - Monde

Tchad : après des années d'exil, Timan Erdimi et Mahamat Nouri rentrent au pays

Publié le : 18/08/2022 - 23:18

Valériane GAUTHIER Suivre Célia CARACENA Suivre

À deux jours de l'ouverture d'un dialogue national plusieurs fois reporté, Timan Erdimi et Mahamat Nouri, deux importants chefs rebelles tchadiens en exil depuis des années après avoir tenté de renverser l'ancien président Idriss Déby Itno, sont rentrés jeudi à N'Djamena. Mamadou Djimtebaye a suivi leur retour pour France 24.

Deux jeunes Guinéens de 17 et 19 ans ont été tués par balle mercredi lors d'une journée de contestation contre les militaires au pouvoir. Des dizaines de personnes ont affronté à coups de pierres les policiers et les gendarmes dans la banlieue de Conakry. Le point avec notre correspondant Malick Diakité.

Les pompiers en Algérie ont lutté jeudi contre une vingtaine de feux de forêt liés à la sécheresse et à une chaleur intense, qui ont tout ravagé sur leur passage faisant au moins 38 morts, dont des familles piégées dans un autocar.

Les élections législatives du mois dernier au Sénégal ont été les plus disputées de l'histoire du pays. Le pouvoir a sauvé de justesse sa majorité au parlement. La scène politique a été en grande partie reconfigurée. La coalition d'opposition Yewwi Askan Wi a réussi à élire une vingtaine de députés totalement méconnus du grand public. De jeunes hommes, novices en politiques ont également réussi à faire leur entrée au parlement avec comme objectif, révolutionner la pratique politique au Sénégal. Nos reporters Elimane Ndao et Sam Bradpiece sont allés à leur rencontre.

Il reste moins d'une semaine avant les élections générales en Angola. Le pays s'apprête à élire de nouveaux députés et un nouveau président mercredi prochain. Crise oblige, l'économie est la principale préoccupation des électeurs. Après cinq ans de récession, due à la baisse des cours du pétrole et la pandémie de Covid-19, l'Angola a renoué avec la croissance en 2021. Mais le "miracle" promis par le président João Lourenço est loin d'être devenu une réalité : l'économie peine à se diversifier et le chômage est au plus haut. Reportage de nos envoyés spéciaux Clément Bonnerot et Juliette Dubois à Luanda.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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Accord entre junte et rebelles au Tchad : première pierre du dialogue national

Tchad : la junte signe un accord avec des factions rebelles et lance un dialogue national

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Tchad : des groupes rebelles quittent les pourparlers de paix

BBC

The urge to communicate stories and desires by tattooing something on our skin has long been a basic human need – Matt Lodder

"When I started out tattoos were seen as something for the outcasts and rebels," says Dr Woo (real name Brian Woo), a prominent LA-based tattoo artist with 1.8 million Instagram followers and a high-profile clientele that includes Justin Bieber, Miley Cyrus and Drake. "I come from a very traditional immigrant Asian family, so my parents weren't too buzzed when their son chose this career path."

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Yet 41-year-old Woo, whose prices begin at $2,500 (£2,066), insists body ink no longer carries the same negative connotations. "I get lawyers, doctors, politicians, kids celebrating their 18th birthdays, grandparents… it's all walks of life coming into my studio," he explains. "There was a time not too long ago where I was the only one in the room with a tattoo, but in 2022 you're looked at funny if you don't have one. Now my parents are okay with this job."

The designs of tattoo artists like Mister Cartoon (real name Mark Machado) have pushed tattooing forward as an artform (Credit: Mister Cartoon)

Woo's comments reflect the cultural ubiquity tattoos are currently enjoying. A 2015 YouGov poll suggested one-fifth of British adults had tattoos, while the most recent figures from Ipsos show that 30% of all Americans have at least one on their bodies (a figure that rises to 40% among the under-35s). What once might have been perceived as a subculture more associated with nomadic sailors and biker gangs than the middle classes is now an omnipresent mainstream force and $3bn-a-year industry.

It seems to be a rite of passage for the world's biggest pop stars (Post Malone, Billie Eilish) and athletes (LeBron James, Lionel Messi) to have tattoos etched all over their bodies and faces, inspiring fans to do the same. Major fashion houses utilise famous tattooed celebrities to add an edge to their branding (the heavily tatted comedian Pete Davidson is the current global face of H&M); Virgin Atlantic allows staff to proudly show off their sleeves during long-haul flights; and the US army has relaxed historic rules prohibiting visible tattoos on troops, citing "changing social norms" as a reason.

"It's undeniable how visible tattooing is right now," explains Matt Lodder, a senior lecturer in Art at the University of Essex who specialises in the history of tattoos. "It is a bigger deal culturally than it's ever been."

He continues: "The other day someone sent me an advertising leaflet from the British Post Office, which showed the father of a toddler with a visible full sleeve. There was a time where a relatively conservative organisation like the Post Office doing that would have created a backlash. Now it's accepted as progressive."

However, Lodder insists it's important we frame tattoos as a historic "medium" rather than a "phenomenon", with the media often downplaying the artform's heritage by only narrowing in on the buzz of more recent popularity. To truly understand the trajectory of tattoos, he says we must dig deep into the history. "Western tattooing has been a commodity-based art form for only about 140 years," he explains, suggesting that one of the key drivers behind its commercialisation in the UK was King George V, who got a "desirable" tattoo of a dragon on his arm during a trip to Japan as a teenager in 1881. Conversely, though, he adds, "we also have to remember there's physical evidence of tattooing that dates all the way back to 3250 BC."

Ancient roots

Lodder is referring to Ötzi, a European Tyrolean Iceman whose frozen body was preserved beneath an Alpine glacier along the Austrian-Italian border, before finally being discovered by a perplexed German couple 5,300 years later during their walking holiday in the Alps. Ötzi had 61 tattoos across his body, with the tattoos (which were primarily sets of horizontal and vertical lines) thought to have had a therapeutic purpose akin to acupuncture – since they tended to be clustered around Ötzi's lower back and joints, areas where anthropologists say the Iceman was suffering from degenerative pains and aches.  

Other ancient corpses have revealed even more intricate designs. The "Gebelein Man", who has been on display in the British Museum for more than 100 years, has a tattoo of an interlocking sheep and bull on his arm. The naturally mummified corpse dates back to Ancient Egypt's Predynastic period around 5,000 years ago, with the tattoos applied permanently under the skin using a carbon-based substance [experts believe it was likely some type of soot]. There's also evidence that the women of Ancient Egypt had tattoos, with experts speculating that they were carved into the skin so that the gods would protect their babies during pregnancy. The 1891 discovery of Amunet, a priestess of the goddess Hathor at Thebes, showed extensive tattooing across the mummified corpse's abdominal region.

A heavily-tattooed female warrior priestess dubbed the "Princess of Ukok" was discovered by archaeologists in the Altai Mountains – which run through Russia, China, Mongolia and Kazakhstan – back in 1993. The discovery of this 2,500-year-old corpse was particularly significant due to the pristine preservation of the skin and a torso featuring beautifully sophisticated illustrations of mythical beasts, including the antlers of a Capricorn.

Believed to be 25 when she died, the princess was one of the Pazyryks, a Scythian-era tribe that saw body tattoos as a marker of social status, and something that would make it easier for them to be located by loved ones in the afterlife. All these discoveries, in Lodder's view, completely shatter the notion that tattooing is somehow a new "trend" – if anything, it is one of the oldest artforms on record.

Maud Wagner was one of the first professional female tattoo artists in the US (Credit: Getty Images)

According to Lodder, "the urge to communicate stories and desires by tattooing something on our skin has long been a basic human need". But if tattoos have long been a prized adornment for some, they have also served as a cruel kind of branding. In the ancient Greco-Roman world, tattoos were a mark of punishment and shame, forcibly given to convicts and sex workers. This was a horrific practice that persisted long after the Roman Empire ended, continuing through to America's slave trade and the Holocaust. But despite this, tattoos simultaneously remained an attractive lure for society's elite.

The allure of celebrity

In author Margot Mifflin's brilliant book Bodies of Subversion: A Secret History of Women and Tattoo, she dissects how high society women of the 19th Century in Europe and United States would get tattoos on their feet and upper arms; places easily hidden by clothing. One of the first professional female tattoo artists in the US was Maud Wagner, who learned from her husband, and began work in 1907. Jessie Knight, who started professionally in 1921, was perhaps Wagner's equivalent in the UK.

For Mifflin, tattoos have always carried counter-culture values for women. "Tattooing meant women could do what they wanted with their own bodies," she explains. "It was different for women to men, because tattooed women were directly interfering with nature in a way history had previously forbidden. It was a chance for them to rewrite their bodies."

Mifflin says the "dark shadow" of World War Two – where Jewish prisoners of war were tattooed and numbered by their Nazi capturers during the genocidal murder of the Holocaust – led to a decline in people wanting to get body ink. But by the 1960s, the tide was changing again, something she credits in part to the influence of late rock 'n' roll legend Janis Joplin. "Janis had this Florentine bracelet tattooed on her wrist, which was completely visible, and also a heart above her breast," explains Mifflin.

If you watch someone do a tattoo, and walk away from it thinking it's not art, then you're just a crazy art snob – Mister Cartoon

"She really was this transitional figure who helped tattoos become an alluring mainstream thing. [New York] artist and tattooist Ruth Marten, who blurred the lines between tattoos and the art world, also helped to destroy some of the negative connotations, repositioning tattoos as a rich artform."

The veteran Mister Cartoon (real name Mark Machado) is one of the greatest living tattoo artists in the US. Working his way up from airbrushing lowrider cars and being a prolific graffiti tagger, the 52-year-old ended up tattooing some of pop culture's most important names including Beyoncé, Kobe Bryant, Snoop Dogg, Eminem, Dr Dre and 50 Cent. According to Cartoon, although Joplin was indeed a "transitionary" figure, hip-hop culture really helped solidify tattoos as a desirable practice for the masses.

"In my neighbourhood," the Los Angeles native recalls, "the tattoos you saw were typically done in prison cells. In my mom's head, she saw those heavily tattooed gangsters as the ones who made us Latinos look bad. But to me, they looked like the coolest people in the world."

Hip-hop artists including Eminem (here seen getting tattooed by Mister Cartoon) helped solidify the mass popularity of tattoos (Credit: Getty Images)

"When inspiring figures like Eminem, 2Pac, and 50 Cent all got tattoos, the public wanted to follow," he continues. "All their tattoos were like mirrors to the pop culture, highlighting social issues and inspiring the underdogs to make something of themselves. If a rapper like Gucci Mane got a tattoo on his face, it showed he was all the way in, and that defiance was infectious."

One of Cartoon's greatest tattoos is the word "Southside", which he tatted across rap artist 50 Cent's back. It is an ode to the rapper's Southside Queens' neighbourhood, and it represents how 50's success meant he was quite literally carrying the hood on his shoulders, and showing anything was possible, even after being shot nine times. Cartoon interprets the Old English lettering aesthetic that he used to see tattooed on LA gang members torsos, and gives it a more grandiose feel by transporting it on to the flesh of a superstar. 

"For me it was always about getting the shady type of tattoos from my neighbourhood, which my mom feared were the mark of criminals, and taking them somewhere where they could be seen as luxurious and glamorous," Cartoon explains. "I wanted to really show their value. My mum is now sitting in a house that tattoos paid for, you know? I feel like I succeeded."

Fighting against art world snobbery

Despite this rich history, and tattoos' uniqueness as mobile artworks that walk around with somebody for the whole of their life, Cartoon says he still encounters snobbery. "If you go to art school and say you want to be a tattooist then they still look at it like a dishonest way to make a living," he says.

"We're creating art on moving flesh, which requires so much skill, while serving as therapists and marriage councillors to the people who sit in the chair. If you watch someone do a tattoo, and walk away from it thinking it's not art, then you're just a crazy art snob."

Even if snobbery still exists, Mifflin insists the art and tattoo worlds are converging more and more. She credits Mexican tattooist Dr Lakra (who has pioneered a macabre religion-fuelled visual style) and Belgium's Wim Delvoye (who has controversially tattooed pigs) as two recent figureheads who've helped bridge the gap between tattoos and fine art. Lodder, meanwhile, says Japanese tattooist Gakkin is bringing an "avant-garde" edge to the artform.

At the moment, tattoo artists are selling original artwork based on how long it takes to carve on to someone else's skin – Scott Campbell

The major thing that separates the fine art world from the tattooists is the issue of permanence. When a person dies and their body decomposes, so does their tattoo, meaning the original copy of a tattoo artist's work is lost. By comparison, painters and photographers' work can live on in galleries, bringing these artists posthumous recognition. For tattooists it's much more complicated. Infamously, Dr Fukushi Masaichi, a Japanese pathologist who was deemed the "Bodysuit collector", carried out a project where he kept consenting people's back skin after they died, preserving their tattoos in Tokyo's Medical Pathology Museum. But this was a complex process and, understandably, not something that caught on.

Yet renowned New York-based tattoo artist Scott Campbell believes technology can finally help to level the playing field. Alongside LA-based creative agency Cthdrl, he has pioneered the new Scab Shop platform, which allows tattoo artists like Woo and Cartoon to sell their tattoos as NFTs (non-fungible tokens) to the general public, meaning their work can live on in the metaverse, and will no longer die with its owner's flesh.

It effectively means that a digital replica of a tattoo design is created, which Scab Shop users then have the chance to bid for in an online auction. The NFT also comes with a tattoo appointment, so the winning bidder can then get the virtual design physically inscribed on to their skin. After sale, all the NFT designs remain archived on the Scab Shop portal. The idea is for Scab Shop to be a digital art gallery that preserves tattooists' work; a Tate Modern for tattooists.

The new art exhibition Tattoo: Art Under the Skin at CaixaForum in Barcelona is testament to the changing perception of tattooing (Credit: CaixaForum Barcelona)

"At the moment, tattoo artists are selling original artwork based on how long it takes to carve onto someone else's skin," Campbell tells BBC Culture. "It means we're selling the hours of our lives more like plumbers and electricians than artists; we're seen as tradesman who simply carve something on to your arm."

Campbell claims that if Vincent van Gogh was a tattoo artist, no one would know about his work, "because all of his canvases would have died. Worms would have eaten his art". With Scab Shop, he insists the work of tattoo artists can finally achieve permanence beyond a mere photographic copy, which, in turn, should help to eradicate some of the snobbery Mister Cartoon alludes to.

"Thanks to Scab Shop, I can sell my original artwork as images, just like an artist might; it really is the first time tattooing can be truly transacted as a traditional art form," claims Campbell. His hope is this will in turn lead to even more physical exhibitions, like Tattoo: Art Under the Skin, currently running at the CaixaForum in Barcelona, a major historical survey of tattooing from across the world that features, among other things, silicon replicas of body parts on which some of the world's great tattooists have reproduced their designs.

Yet Lodder is sceptical about tattoos being translated into NFTs, in part because it raises tricky issues around copyright. "The guy who tattooed Mike Tyson’s face sued the people who made The Hangover II movie [in which Tyson appeared] for copyright infringement [after they replicated his tattoo on another character]," says Lodder. "I think the issues around who owns a tattoo, the artist or the person in the chair, aren't solved by NFTs, but made more complicated." 

If you read a tattoo magazine, it's filled with naked female pin-ups. The culture still seems very biased towards men – Margot Mifflin

Whether Scab Shop proves to be the start of a new era for tattoos or a flash in the pan remains to be seen, but it at least shows tattoo artists are innovating and seeking out new ways to get some of the art world credit that they feel they miss out on.

The gender divide

With the tattoo industry forecast for further growth over the coming three years, Mifflin says ensuring that it's less male-centric should also be seen as a priority. A 2017 poll by Statista claimed women are more likely to have a tattoo than men. Despite this, only 25% of US tattooists are women, vastly outnumbered by their (75%) male counterparts. "If you read a tattoo magazine, it's filled with naked female pin-ups," says Mifflin. "The culture still seems very biased towards men."

One person with experience of this gender imbalance is Sasha Masiuk, a successful female tattooist who made her name in Russia despite being born in Ukraine. Currently based in Los Angeles, she has five tattoo shops globally. "When I started tattooing clients would meet me in person and be weirded out I was a woman," she tells the BBC. "It was like I had to go out of my way to prove to them I was as good as a man."

Yet the fact Masiuk now charges up to $20,000 (£16,534) for her work shows things are changing. She points to shifting attitudes in Russia as proof that tattoo culture isn't just buoyant in the West, but the East too. "When people saw you had tattoos, you were seen as dangerous or a drug addict," she reflects of her early career in Russia. "But now in places like St Petersburg and Moscow, tattoos are accepted as a way of life."

This acceptance is something Masiuk "hopes" will translate into more authoritarian regions of Asia, where tattoos still carry taboo connotations; something illustrated by authorities in Lanzhou, a city in the Gansu province of Northwest China, implementing a tattoo ban for taxi drivers just two years ago on the basis that they "may cause distress to passengers who are women and children".

A design by Sasha Masiuk, who said she had to deal with sexism when she first entered the industry (Credit: Sasha Masiuk)

It would be dishonest to say that everyone agrees with the late French anthropologist Claude Levi-Strauss's notion that "tattoos transform us from raw animals into cooked cultural beings". In a recent article for The Times, journalist Melanie Phillips wrote that tattoos made her feel "physically sick", and condemned the contemporary normalisation of the culture, something she suggested was evidence of a "crisis" in moral values.

"There will always be gatekeepers who want to separate tattoos from the institutional fine art world," counters tattooist Dr Woo. "Will tattoo designs be hanging in the Whitney Museum 400 years from now? That's left to be said. But history has shown this is an art form that is very resilient."

If tattoo artists are looking to preserve their work for posterity, tattoo-wearers can get rid of their tattoos more easily than ever. In fact, the tattoo removal devices market has been backed to grow by an "incredible" $245m (£203m) by 2029. "Pretty soon we're going to be able to just erase and start over," adds Woo. But what this means for their status as art is another matter.

Even though Woo says the industry is currently a little homogenised with "samey" and "overly simple" Instagram-friendly floral designs, the tattoo titan is convinced his artform will continue to grow globally. He concludes: "Historically, tattoos romanticised the idea of freedom, right? To have one showed you weren't bound by social standards and could be your own person. They were the mark of the revolutionaries.

"So long as human beings want to feel free, tattoos will live on."

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Valeurs Actuelles

Des pompiers et des policiers violemment pris à partie lors d’une intervention à Mantes-la-Jolie

Un véritable guet-apens. Mercredi 17 août, des policiers et des pompiers ont été pris à partie durant une intervention pour éteindre un feu dans une cité de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, rapporte BFM TV. Vers 20 h 20, ce mercredi soir-là, les sapeurs-pompiers sont appelés pour un feu de véhicule dans la cité du Val-Fourré. Mais leur intervention ne s’est pas déroulé comme prévu. En effet, rue Marie-Laurencin, une vingtaine de personnes les ont pris à partie en leur lançant des projectiles, alors que les soldats du feu étaient accompagnés de policiers. Ceux-ci ont répliqué. L’incendie a été finalement maîtrisé et les policiers et pompiers ont pu quitter les lieux sans dégâts ni blessés.

Les pompiers régulièrement pris pour cible

Les sapeurs-pompiers sont régulièrement la cible d’attaques lors d’interventions, à tel point qu’ils doivent désormais intervenir sous protection policière dans certains quartiers comme celui du Val-Fourré. Mardi 16 août, des pompiers qui intervenaient pour secourir un jeune homme résidant dans un foyer pour migrants du 12e arrondissement de Paris ont été pris à partie par les résidants. Trois pompiers ont été légèrement blessés et leur véhicule a été dégradé. Le nombre d’agressions de sapeurs-pompiers était pourtant en baisse au premier trimestre 2022. Selon une note du ministère de l’Intérieur, leur nombre aurait diminué de 11 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. 80 % des agressions de soldats du feu ont lieu lors d’une intervention.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - World

Violent thunderstorms batter France’s Corsica, death toll mounts

Issued on: 18/08/2022 - 12:06

FRANCE 24 Follow

Fierce thunderstorms and hurricane-force winds hit the French island of Corsica on Thursday morning, killing at least five people, including a teenage girl, and injuring dozens of others, local authorities said.

Following three days of intense rains, thunderstorms on Thursday killed at least five people on or off the coasts of the Mediterranean Sea island.

Hail, heavy rain and winds measured as peaking at 224 km per hour (140 mph) swept across the French island as parts of the country – which has been hit by a series of heatwaves and severe drought – saw more rain in just a few hours than in recent months combined.

Those killed on Corsica, a major tourist destination, included a 13-year-old girl who died when a tree fell on the campsite where she was staying and a 72-year-old woman whose car was struck by a beach hut roof, authorities said.

A 46-year old Frenchman died when a tree fell on a campsite bungalow in the north, authorities said. A 23-year-old Italian woman was injured at the same location and taken to hospital in critical condition.

Rescue crews found the bodies of a 62-year-old fisherman and an unidentified kayaker off Corsica’s coasts, according to the French maritime authority for the Mediterranean. It said both died as a result of the sudden storm and that more than 100 grounded, wrecked or stranded ships in the area have called for emergency help.

French President Emmanuel Macron said he had called an emergency government meeting by video conference on Thursday evening to respond to the crisis.

Visiting Corsica, French Interior Minister Gérald Darmanin said that at one point about 350 people had been reported missing as pleasure boats had capsized or been thrown adrift, but he said they had now all been found alive and well.

‘There was no warning’

Witnesses of the morning storm, which wrecked campsites, delayed trains and uprooted trees, said they had never seen anything like it on the island.

"We have never seen such huge storms as this, you would think it was a tropical storm," said Cedric Boell, manager of the restaurant Les Gones Corses in northern Corscia, who saw two pleasure boats tossed onto nearby rocks.

Yolhan Niveau, 24, a wildlife photographer staying at a campsite near San-Nicolao in the northeast of the island, said the storm had torn through the site, uprooting trees and damaging mobile homes.

"There was no warning. ... I don't feel scared just stupefaction. No one expected this," Niveau said.

Aéroport de Campo Dell'oro@VilledAjaccio pic.twitter.com/za3JMjmBDf

August 18, 2022

Households without power on mainland

After a summer of drought, heatwaves and forest fires, violent storms have hit France and neighbouring countries in recent days.

On France's mainland, grid operator Enedis said about 1,000 households were without power after a storm hit the southern Loire and Ain departéments (administrative units).

On Wednesday evening in Marseille, streets were flooded and streams of water ran down steps in the port city, videos shared on social media showed.

Farther north, drought has left the river Loire, famous for castles along its banks, so shallow that even flat-bottomed tourist barges can barely navigate it.

(FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)

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Rainfall raises hopes for respite from French wildfires

France wildfires

'Extreme vigilance' as vast southwestern France fire slows

Storms cause havoc across France

BBC

New Zealand: Seal breaks into marine biologist's home

By Elsa MaishmanBBC News

When Jenn Ross returned to her New Zealand home to find a few buckets out of place in the garage, she thought the family cat, Coco, might have brought in a bird.

Instead she found a seal in the hall.

The young animal had got through two cat flaps to enter the house in Mt Maunganui, about 150m from the sea - probably in pursuit of Coco the cat.

Ms Ross' marine biologist husband Phil was unfortunately the only member of the family not at home at the time.

He told the BBC he regretted missing his chance to shine, saying: "The big joke is that this is probably the one family emergency where it would be useful to have a marine biologist, and I wasn't there."

After posing for some photos, the seal - nicknamed Oscar - was collected by the Department of Conservation and returned to the sea.

Mr Ross said it was likely to be around 10 months old, and likened it to a "teenager".

Seals at this age may make poor decisions, he said, like going out swimming in bad weather and then retreating inland to rest.

While it is common to find New Zealand fur seals on beaches and perhaps venturing up to paths and roads in this area, it is unusual to hear of them entering homes, Mr Ross added.

The seal was discovered around 07:00 local time on Wednesday (19:00GMT on Tuesday), as Ms Ross returned home from a fitness class.

She woke her two children, Noah, 12, and Ari, 10, to come and see Oscar, but they kept their distance as the seal "growled", Ari said.

It also traumatised the cat, who took refuge at a neighbour's house. Apart from this the seal was perfectly housetrained, Ms Ross said, and didn't make any mess.

"It was a good guest, as far as when I opened the front door and gave it some space it decided to go and be curious about the outdoors once more," she said.

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Valeurs Actuelles

En Finlande, la Première ministre s’est soumise à un test de dépistage de drogues après une vidéo polémique

La Première ministre finlandaise est une nouvelle fois rattrapée par sa vie festive. Sanna Marin, 36 ans, est vivement critiquée en Finlande, quelques jours après la diffusion d’une vidéo privée dans laquelle on l’aperçoit en train de danser et de faire la fête avec des amis. Pour calmer le jeu, la plus jeune chef de gouvernement du monde a donc annoncé, vendredi 19 août, s’être soumise à un test de dépistage de drogues. Les résultats devraient être connus la semaine prochaine, rapporte le Huffington Post.

« Même dans mon adolescence, je n’ai consommé aucune sorte de drogue », a déclaré Sanna Marin lors d’une conférence de presse. La veille, déjà, elle avait assuré n’avoir « rien à cacher ». « Je n’ai pas consommé de drogue, et par conséquent, je n’ai pas de problème pour faire un test », avait-elle déclaré.

Le SPD solidaire

« Ces vidéos sont privées, elles ont été filmées dans des lieux privés », a poursuivi la Première ministre, évoquant une simple « soirée avec des amis »« J’ai dansé et j’ai chanté, j’ai pris mes amis dans mes bras et bu de l’alcool », a-t-elle reconnu sans difficulté. En Finlande, son comportement fait cependant polémique, note le Huffington Post, d’autant qu’un tabloïd très connu a déjà publié une autre vidéo, enregistrée lors d’une seconde soirée s’étant déroulée le même week-end. Or, selon un témoin cité par ce tabloïd, Sanna Marin aurait eu des comportements équivoques avec « au moins trois hommes différents ». La jeune femme est mariée depuis 2020.

Malgré ces ragots, la Première ministre bénéficie du large soutien de son camp. « Je ne vois pas de gros problèmes à ce qu’elle danse avec des amis lors d’un évènement privé », a déclaré Antti Lindtman, chef du groupe SDP (social-démocrate) au parlement. Ce n’est cependant pas la première fois que Sanna Marin doit se justifier après une soirée. En décembre dernier, elle avait été aperçue dansant jusqu’à l’aube… alors qu’elle était cas contact pour le Covid-19. Une « grave erreur » pour plus de 2/3 des Finlandais, avait alors estimé un sondage.

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France24 - World

EU-mediated talks fail to quell Kosovo-Serbia standoff

Issued on: 18/08/2022 - 20:06

NEWS WIRES

EU-mediated "crisis management" talks Thursday between Serbia and Kosovo failed to quell rising tensions between the Balkan neighbours, but further dialogue will take place, the bloc's diplomatic chief said. 

"Unhappily, we did not get to an agreement today... But it is not the end of the story," EU High Representative Josep Borrell said after the Brussels talks ended.

"The discussion will resume in the coming days... I don't give up," he said.

Kosovo Prime Minister Albin Kurti and Serbian President Aleksandar Vucic took part in the talks chaired by Borrell and aimed at defusing antagonism that has led to violent incidents in northern Kosovo in recent weeks.

In a sign of the seriousness of the impasse, an aide to Vucic told journalists in Brussels that the Serbian president would return to Belgrade on Friday to give "what will be one of his most important speeches," regarding Kosovo.

Serbian state media said Vucic would on Sunday hold an "emergency meeting" in Belgrade with leaders of the Serbian minority in Kosovo.

The aide, Peter Petkovic, in charge of Serbia's relations with Kosovo, did not say what line Vucic would take. 

But he said the president was staying in Brussels Thursday night "with the hope that a compromise might yet be reached".

Borrell did not elaborate on what obstacles stood in the way in the talks.

But he said that the discussion was "not a normal meeting" and he expressed alarm at "increasing tensions in northern Kosovo".

"It was a crisis management meeting," he said. "The purpose of this meeting was to calm down the situation on the ground."

 

Two aggravating issues between Serbia and Kosovo mentioned were vehicle licence plates Pristina is imposing across Kosovo, including on the Serbian minority living in the north, and entry-exit documents required on the border between the neighbours.

"The international community doesn't want to see renewed tensions in the coming period, and the parties will be fully responsible for any escalation on the ground," Borrell warned.

Serbia deeply resents Kosovo's breakaway status. 

The territory's ethnic Albanian majority fought Serbian forces in 1999 with support from NATO warplanes. In 2008 it declared independence, which has been recognised by most but not all EU member states.

New violence flared in late July in northern Kosovo, prompting NATO chief Jens Stoltenberg on Wednesday to say that the 3,700 NATO peacekeepers deployed in Kosovo "will take any measure that is necessary to ensure a safe and secure environment and freedom of movement for all the people of Kosovo".

He made the statement after separately hosting Vucic and Kurti for talks at NATO headquarters in Brussels.

Vucic and Kurti also met visiting US Deputy Assistant Secretary of State Gabriel Escobar in Brussels late Wednesday.

Escobar, who handles US policy for the Western Balkans, travelled to Brussels for the previous Serbia-Kosovo dialogue round.

(AFP)

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'One family': EU chief seeks to reassure Balkan states amid stalled membership bid

Kosovo-Serbia border reopens after NATO-led peacekeepers oversee removal of roadblocks

Serbia and Kosovo agree to normalise economic ties at US-brokered talks

France24 - World

US says 'concerned' by Israeli raids on Palestinian rights groups

Issued on: 19/08/2022 - 04:53

NEWS WIRES

Washington said Thursday it was "concerned" by the Israeli government's forced closure of several Palestinian NGOs operating in the occupied West Bank.

The Israeli military announced earlier in the day that it had conducted overnight raids of seven organisations in Ramallah, the West Bank city where the Palestinian Authority's headquarters are located.

Six of the Palestinian organisations were labeled last October as terrorist organisations by Israel for their alleged links to the leftist militant group Popular Front for the Liberation of Palestine (PFLP), though Israeli officials have not publicly shared any evidence of the links.

The NGOs have all denied any links to the PFLP, which many western nations have designated a terrorist group.

"We are concerned about the Israeli security forces' closure of the six offices of the Palestinian NGOs in and around Ramallah today," said US State Department spokesman Ned Price at a press briefing.

"We have not changed our position or approach to these organisations," said Price, though he noted that Washington does not fund any of them.

"We have seen nothing in recent months to change (our position)" he added.

US officials have reached out to their Israeli counterparts "at the senior level" to obtain additional information, which Israel has promised to provide, according to Price.

The seventh organisation raided by Israel on Thursday, the Union of Health Work Committees, was banned by Israel from working in the West Bank in 2020.

(AFP)

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Israeli forces kill several, wound dozens in West Bank raid

UN holds emergency session on Gaza as fragile truce holds

Israel pounds Gaza with air strikes, arrests militant suspects in West Bank

BBC

Japan urges its young people to drink more to boost economy

By Malu CursinoBBC News

Japan's young adults are a sober bunch - something authorities are hoping to change with a new campaign.

The younger generation drinks less alcohol than their parents - a move that has hit taxes from beverages like sake (rice wine).

So the national tax agency has stepped in with a national competition to come up with ideas to reverse the trend.

The "Sake Viva!" campaign hopes to come up with a plan to make drinking more attractive - and boost the industry.

The contest asks 20 to 39-year-olds to share their business ideas to kick-start demand among their peers - whether it's for Japanese sake, shochu, whisky, beer or wine.

The group running the competition for the tax authority says new habits - partly formed during the Covid pandemic - and an ageing population have led to a decline in alcohol sales.

It wants contestants to come up with promotions, branding, and even cutting-edge plans involving artificial intelligence.

Japanese media say the reaction has been mixed, with some criticism about the bid to promote an unhealthy habit. But others have posted quirky ideas online - such as famous actresses "performing" as virtual-reality hostesses in digital clubs.

Contestants have until the end of September to put forward their ideas. The best plans will then be developed with help from experts before the final proposals are presented in November.

The campaign's website says Japan's alcohol market is shrinking and the country's older demographic - alongside declining birth rates - is a significant factor behind it.

Recent figures from the tax agency show that people were drinking less in 2020 than in 1995, with numbers plummeting from an annual average of 100 litres (22 gallons) to 75 litres (16 gallons) per adult.

Tax revenue from taxes on alcohol has also shrunk over the years. According to The Japan Times newspaper, it made up 5% of total revenue in 1980, but in 2020 amounts to just 1.7%.

The World Bank estimates that nearly a third (29%) of Japan's population is aged 65 and older - the highest proportion in the world.

Concerns about the future of sake is not the only problem that poses for Japan's economy - there are worries about the supply of younger staff for certain types of jobs, and care for the elderly in the future.

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Who will look after Japan's elderly?

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

Ukraine Dispatch

Kyiv Nightlife Comes Back Amid Urge for Contact. ‘This Is the Cure.’

Frenzied raves. Crowded bars (with free therapy). And of course, cuddle parties. Nightlife is returning to Ukraine’s capital. But revelers still have to reckon with guilty feelings. Plus curfew.

Young people partying in Kyiv earlier this month.Credit...

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By Jeffrey Gettleman

Photographs by Laura Boushnak

KYIV — The rave had been planned for weeks, with the space secured and the D.J.s, the drinks, the invites and the security all lined up.

But after a recent missile strike far from the front lines killed more than 25 people, including children, in central Ukraine, an attack that deeply unsettled all Ukraine, the rave organizers met to make a hard, last-minute decision. Should they postpone the party?

They decided: No way.

“That’s exactly what the Russians want,” said Dmytro Vasylkov, one of the organizers.

So they rigged up enormous speakers, blasted the air-conditioning and covered the windows of a cavernous room with thick black curtains. Then, they flung open the doors to an old silk factory in Kyiv’s industrial quarter.

And as if on command, the room filled with young men with their shirts stripped off and young women in tight black dresses, everyone moving as if in a trance, facing forward, almost like at a church, the D.J. the altar.

It was dark, sweaty, loud and wonderful. Here was a country locked in a war that touched every person in the room but still, they were dancing their hearts out.

“If you know how to use it, this is the cure,” said one raver, Oleksii Pidhoretskii, a young man who lives with his grandmother and hadn’t been out for months.

After a prolonged silence, Kyiv nightlife is roaring back.

Many people are venturing out for the first time since the war began. To drink by the river. To meet a friend. To sit at a bar and have a cocktail. Or three.

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

This is a city full of young people who have been cooped up for two years, first because of Covid and then the war with Russia. They yearn for contact. War makes that urge even greater, especially this war, where a Russian cruise missile can take you out, anywhere, anytime.

And now that summer is in full swing, and the heavy fighting is mostly concentrated in Ukraine’s east, hundreds of miles away, Kyiv is finally feeling a little less guilty about going out.

“This was a big question for me: Is it OK to work during the war? Is it OK to pour a cocktail during the war?” said Bohdan Chehorka, a bartender. “But the first shift was the answer. I could see it in the customers’ eyes. It was psychotherapy for them.”

Each passing weekend, in a city that already enjoyed a reputation for being cool, it gets easier to find a party. A hip-hop event the other night became a sea of bobbing heads. The party was held outdoors. For a spell, it started raining. But that didn’t matter. The party was on. On the dance floor, bodies were bumping.

Across town, people spilled out of sidewalk cafes. Inside the bars stood fewer empty stools than just a few weeks ago. Along the Dnipro River, which wends through Kyiv, hundreds of people sat on the walled banks, with friends, and often drinks, silhouetted by the amazingly long twilight and a silky blue sky, soaking up the wonders of a northern clime in the throes of a summer night.

But curfew hangs over this city like a hammer. The party may be on but so is the war.

At 11 p.m., by municipal decree, everyone has to be off the streets. Anyone caught violating this faces a fine or, for young men, a potentially heavier consequence: an order to report for military service. Working backwards, that means bars close at 10, to allow workers to get home. Last call is at 9. So people get going early.

The rave in the old silk factory, for example, started at 2:30 in the afternoon.

Still, even at that odd hour, people at the rave said they succeeded, with the help of the pounding techno and some other aids, in forgetting about the war. They synced up with the bass vibrations, closed their eyes and were able to “dissolve,” and “escape,” they said. Momentarily.

The war is not just a looming shadow but a force that directs everyone’s life, dominates everyone’s thoughts, shades everyone’s moods, even if they’re trying really hard to do the things they enjoyed before.

Both the hip-hop party and the rave donated proceeds to the war effort or humanitarian causes, part of the reason the parties were held in the first place.

And in casual conversations, like one at Pink Freud, a bar, the war keeps coming up. Small talk between a young woman and Mr. Chehorka, the bartender, who also works as a psychotherapist, led to a conversation about hobbies that led to a discussion about books that led, inexorably, to the Russians.

Mr. Chehorka told the young woman that he was selling his large collection of Russian language books because he never wanted to read Russian again.

“This is my own war,” he explained.

He added that he felt the city’s whole psyche had changed. “Kyiv’s different now,” he said. “People are more polite, more friendly. They’re not drinking as hard.”

A yearning for close connection, for something meaningful amid a seismic, terrifying event that won’t end, is what brought two dozen people to a recent“cuddle” party.

Cuddle parties started before the war, but the people who came two Sundays ago — a mix of men and women from their early 20s to mid-60s — said they really needed them now.

The cuddlers gathered in a large, tent-like structure near the river, and as new age music played, they lay on floor cushions in a big warm heap. Some stroked their neighbor’s hair. Others clutched each other tightly, eyes closed, like it was the last embrace they’d ever share with anyone. After about 15 to 20 minutes, the heap stirred awake.

The cuddlers opened their eyes, untangled themselves, stood up and smoothed out their pants. The whole idea is to seek bodily comfort from curling up with a stranger. They found new cuddling partners and new positions.

The instructor was clear that none of this was supposed to be sexual or romantic. But still, it looked like a G-rated orgy.

This cuddling is another dimension of Kyiv’s party scene at the moment: Many social gatherings are specifically engineered to provide solace.

Maksym Yasnyi, a graphic designer, just held a 24-hour yoga party, which he said was “really cool” but it wasn’t like going out before the war.

“Before the war, Kyiv nightlife was sparkling with different colors,” he said. “You could spend the whole night going from party to party. If I allow myself to think about this, I’ll make myself really upset.”

Now, when it hits 10, Kyiv radiates a nervous energy. People drinking on the street, or out by the river, check their watches. They cap the clear plastic bottles of cider they were swigging, get up and walk quickly.

Cars move faster. More run yellow lights. The clock is ticking.

Uber prices triple, if you can find one.

Some young people, seeing the impossibility of hailing a ride, say bye to their friends and duck their heads and start running home, desperate to beat curfew.

At the stroke of 11, Kyiv stops. Nothing moves. The sidewalks lie empty.

All that energy that was building, building, building, suddenly plunges into a stunning, citywide hush.

Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.

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BBC

Manjula Patel: The 85-year-old India-origin chef wowing a UK town

By Gaggan SabherwalBBC News

An 85-year-old Indian-origin woman who came to the UK as a refugee from Uganda is now one of its oldest chefs and restaurateurs.

Manjula Patel owns and runs Manju's, a popular restaurant in the seaside town of Brighton that serves traditional vegetarian dishes from the western Indian state of Gujarat - where Manju, as she is fondly called, was born.

She moved to Kampala city in Uganda with her parents in the late 1930s, when she was three. Her father ran a general store there for some years.

Her childhood, Manju says, was a happy one. But that changed at 13, when her father died suddenly.

Overnight, her mother became the sole breadwinner and Manju stepped in to help her take care of the family.

With her mother's help and recipes, the teenager started cooking and selling 35 tiffin boxes of food a day to office workers.

"Along with traditional Gujarati recipes, my mother also passed on the values of discipline and an incredible work ethic, values I still uphold," Manju says.

In 1964, Manju married a businessman, and they had two sons over the years.

But their peaceful life came to an abrupt end in 1972, when dictator Idi Amin took over Uganda. In those days, Asians owned 90% of the country's businesses and accounted for the bulk of tax revenues.

But Amin ordered them to leave the country within 90 days, accusing them of "milking Uganda's money".

Tens of thousands of Asians were displaced, and many were forced to move to other countries.

Manju, her husband and their two young sons arrived in London - where her brother lived - with just £12 ($15).

"Just three days after we arrived in the UK, I started searching for a job because we had no money," she says.

She found work as a machine operator at a local factory in London which made electric plug sockets, and worked there until retiring at the age of 65.

She had always dreamed of running her own restaurant but their finances didn't allow it. But her love for cooking didn't fade.

Every day after work, she would cook the Gujarati dishes she learnt from her mother - from okra and potato curry to theplas (flatbreads) - for her family.

Manju's sons had always wanted to fulfil their mother's dream, so a few years ago, they started looking around for a suitable place.

"[When] this place came up, we decided to buy it. The deal came through on mum's 80th birthday," says Jaymin Patel, Manju's elder son.

It was one of the happiest days of Manju's life.

"I never thought that my sons would buy me a restaurant. I was so happy, and I was crying, and I said, 'oh my dream is now complete'."

Manju's has been delighting locals and tourists in Brighton since 2017.

"We decided to open a Gujarati restaurant because it is the food we know. It is the food that mum has been cooking since she was young," says Manju's younger son Naimesh.

But opening a vegetarian restaurant came with its share of challenges.

"[People] would sit down, expecting to eat chicken tikka masala. But when we would tell them we only offer vegetarian food, a lot of people would walk out," he says, adding that people love their dishes now.

Manju's is a family-run operation. Manju's sons greet customers and take their orders, while she and her daughters-in-law Dipali and Kirti run the kitchen and prepare the food.

The restaurant, which has around 48 customers a day, has a small menu.

"On any given day, the menu will have 12 dishes that change constantly, depending on the vegetables that are in season," says Kirti, Manju's elder daughter-in-law.

Like other businesses, the Covid pandemic and high inflation in the UK has hit their work as well.

But Manju says she has no plans to retire just yet.

"I want to continue cooking and feeding people for as long as I can."

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France24 - World

Rail workers stage latest strike in UK as inflation hits four-decade high

Issued on: 18/08/2022 - 17:08

NEWS WIRES Alison SARGENT

Railway staff in Britain on Thursday staged the latest in a series of strikes, once again disrupting commuters and leisure travellers, as decades-high inflation hits salaries and prompts walkouts across various industries. 

The latest action by rail workers, which will be repeated on Saturday, is part of a summer of strike action by the sector and others at a scale not seen since the 1980s under former prime minister Margaret Thatcher.

The dispute over pay rises and working conditions has shown little sign of resolution and is likely to be exacerbated by news this week that UK inflation topped 10 percent in July for the first time since 1982.

The global impact of the war in Ukraine on energy and food prices, and, to a lesser extent, post-Brexit trade frictions are blamed for the surging cost-of-living crisis in Britain.

Tens of thousands of railway staff are set to walk out over the two days, leaving a skeleton train service and stranding holidaymakers and commuters, even if home-working continues for many office staff after Covid restrictions were lifted.

Meanwhile, London transport workers serving the underground "Tube" and bus network will walk out on Friday, creating three days of travel misery in southeast England.

"It's extremely unreliable these days, so I'm finding I'm having to drive, park and pay a lot more," recruitment consultant Greg Ellwood, 26, told AFP at an unusually quiet Euston station in London.

"We're all just trying to make a living and get by... So I've got all the sympathy in the world for them," he added, referring to the strikers.

'Defend jobs' 

Among the sectors also calling strikes are dockers at Felixstowe, Britain's largest freight port situated in eastern England, who will start an eight-day stoppage Sunday.

The waves of industrial action could continue into the autumn, since the Bank of England forecasts inflation will top 13 percent later this year, tipping the economy into a deep and long-lasting recession.

"We will continue to do whatever is necessary to defend jobs, pay and conditions during this cost-of-living crisis," Sharon Graham, head of major British union Unite, said this week.

"This record fall in real wages demonstrates the vital need for unions like Unite to defend the value of workers' pay," Graham said.

She hit out at suggestions, including from BoE governor Andrew Bailey, that pay rises were in part fuelling inflation.

"Wages are not driving inflation," she insisted ahead of the latest UK inflation data that showed rocketing food prices were the main factor behind July's spike.

Inflation has soared worldwide this year also on surging energy prices, fuelled by the invasion of Ukraine by major oil and gas producer Russia.

Mick Lynch, general secretary of the Rail, Maritime and Transport union (RMT), urged the UK government to get involved in talks over pay, jobs and conditions.

"Instead of waging an ideological war against rail workers, millions of voters would rather that the Government allow for a fair negotiated settlement," he said at a picket line at Euston.

Pay deals

But a transport department spokesperson blamed union leaders like Lynch for inflicting "misery" on millions, urging them to work with industry "to agree a deal that will bring our railways into the 21st century".

Some proposed strikes planned for the British summer have been halted after unions and companies agreed pay deals at the eleventh hour.

But while British Airways ground staff and plane refuellers at Heathrow airport have scrapped proposed walkouts, other sectors are holding firm.

More than 115,000 British postal workers employed by former state-run Royal Mail plan a four-day strike from the end of August. 

Telecoms giant BT will face its first stoppage in 35 years and walkouts have recently taken place or are soon to occur by Amazon warehouse staff, criminal lawyers and refuse collectors.

Major UK business lobby group, the CBI, this week acknowledged workers' ongoing "struggle with rising costs like energy prices" and said employers were "doing their level best to support staff".

It also claimed, however, that "the vast majority" of companies "can't afford large enough pay rises to keep up with inflation".

Analysts are forecasting sector-wide stoppages to last beyond the summer as inflation keeps on rising.

It comes as teachers and health workers have hinted at possible walkouts should they not receive new pay deals deemed acceptable.

(AFP)

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‘Mass disruption’ hits UK as rail workers launch biggest strike in decades

Business Daily

UK rail strikes put spotlight on cost of living crisis

Strikes cripple UK railways for second day as unions warn of more to come

L'Humanité

Jean Jaurès vu par Stefan Zweig : « Une force inflexible, solidement terrienne, allant droit au but »

Au mitan des années 1900, le grand écrivain autrichien rencontre Jaurès. D’abord par hasard, dans la foule, puis au restaurant. Ce qui ne fait qu’accroître son désir de voir « ce tribun du peuple » en meeting, « dans son élément ». Il tire de ces moments un portrait (publié en août 1916 dans le journal viennois « Neue Freie Presse ») qui donne à voir toute l’épaisseur physique et morale du socialiste, ainsi que l’impression qui saisissait le peuple à son écoute. Extraits.

 C’est il y a 8 ou 9 ans, dans la rue Saint-Lazare, que je le vis pour la première fois. Il était 7 heures du soir, l’heure à laquelle la gare, cette masse d’acier noire avec son cadran étincelant, se met à attirer la foule, tel un aimant. […]

Accompagné d’un ami, avec peine, je me frayais lentement un passage quand soudain il me poussa du coude : « Tiens! v’là Jaurès ! » Je levai les yeux, mais il était déjà trop tard pour saisir la silhouette de celui qui venait de passer devant nous. Je ne vis de lui qu’un dos large comme celui d’un portefaix, d’imposantes épaules, une nuque de taureau courte et massive, et ma première impression fut celle d’une force paysanne que rien ne saurait ébranler.

La serviette sous le bras, le petit chapeau rond posé sur sa tête puissante, un peu courbé à l’image du paysan derrière sa charrue, avec la même ténacité, il progressait peu à peu, de son pas lourd et imperturbable, à travers la foule impatiente. Personne ne reconnaissait le grand tribun, des jeunes gens filaient devant lui en jouant des coudes, des gens pressés le dépassaient, le bousculant dans leur course ; son allure restait la même, fidèle à son rythme pesant.

31 juillet 1914, cet ultime appel à la paix que Jaurès voulait écrire dans « l’Humanité »

La résistance de ces flots noirs et houleux venait se briser comme sur un bloc de rocher devant ce petit homme trapu qui suivait son propre chemin et labourait son champ personnel : la foule obscure, inconnue de Paris, le peuple qui se rendait à son travail et qui en revenait. De cette fugitive rencontre, je ne gardai que la sensation d’une force inflexible, solidement terrienne, allant droit au but.

Je ne devais pas tarder à le voir de plus près et à découvrir que cette force était un simple élément de sa personnalité complexe. Des amis m’avaient invité à leur table, nous étions quatre ou cinq dans un espace exigu. Soudain il entra, et de cet instant tout fut à lui : la pièce qu’il remplissait de sa voix ample et sonore, et notre attention tant visuelle qu’auditive, car si grande était sa cordialité, si éclatante, si brûlante de vitalité sa présence que chacun, stimulé malgré soi, sentait sa propre vigueur s’accroître.

Il arrivait directement de la campagne ; son visage large, ouvert, dans lequel de petits yeux enfoncés lançaient néanmoins des éclairs vifs, avait les couleurs fraîches du soleil, et sa poignée de main était celle d’un homme libre, non pas polie, mais chaleureuse. Jaurès paraissait alors d’humeur particulièrement joyeuse ; il avait, en travaillant au-dehors, piochant et bêchant son bout de jardin, à nouveau transfusé dans ses veines une énergie et une vivacité qu’à présent, avec toute la générosité de sa nature, il prodiguait en se prodiguant lui-même.

Il avait à l’intention de chacun une question, une parole, un geste affectueux avant de parler de lui-même, et c’était merveilleux de voir comment, à son insu, il commençait par créer chaleur et vie autour de lui pour pouvoir ensuite, dans ce climat, laisser libre cours à sa vitalité créatrice.

Retrouvez ici toute la biographie de Jaurès.

Je me souviens encore nettement de l’instant où, tout à coup, il se tourna vers moi, car c’est alors que je plongeai pour la première fois mes yeux dans les siens. Petits, et malgré leur bonté éveillés et perçants, ils vous assaillaient sans que cela fût douloureux, ils vous pénétraient sans être importuns. Il prit des nouvelles de quelques-uns de ses amis socialistes viennois ; à mon grand regret je dus avouer que je ne les connaissais pas personnellement.

Il me posa ensuite des questions au sujet de Bertha von Suttner (1), pour laquelle il semblait avoir une très grande estime, et il voulut savoir si chez nous elle avait une influence effective, vraiment sensible, dans les cercles littéraires et politiques. Je lui répondis que chez nous on n’avait que peu de réelle considération pour le merveilleux idéalisme de cette femme d’une noblesse exceptionnelle. On l’estimait, mais avec un léger sourire de supériorité, on respectait ses convictions, sans pour autant se laisser convaincre dans son for intérieur et, tout compte fait, on trouvait quelque peu lassant son entêtement perpétuel à défendre une seule et même idée. Et je ne lui cachai pas combien je déplorais de voir justement les meilleurs de nos écrivains et de nos artistes la considérer comme une insignifiante marginale. Jaurès sourit et dit : « Mais c’est précisément comme elle qu’il faut être : opiniâtre et coriace dans son idéal. Les grandes vérités n’entrent pas d’un seul coup dans la cervelle des hommes, il faut les enfoncer, sans relâche, clou après clou, jour après jour ! C’est là une tâche monotone et ingrate, et pourtant ô combien nécessaire ! »

On passa à d’autres sujets et la conversation ne cessa d’être animée tant qu’il resta parmi nous car, quelle que fût la nature de ses propos, ils venaient de l’intérieur, ils jaillissaient, brûlants, du fond de sa poitrine, de son cœur ardent, de toute cette plénitude de vie accumulée, amassée en lui, d’un prodigieux mélange de culture et de force. […]

A présent, je l’avais approché, je connaissais ses livres – un peu à l’image de son corps par leur ampleur ramassée, leur côté massif –, j’avais lu beaucoup de ses articles qui me permettaient de deviner l’impétuosité de ses discours et cela ne faisait qu’augmenter mon désir de voir et d’entendre également un jour dans son univers à lui, dans son élément, cet agitateur, ce tribun du peuple.

L’occasion ne tarda pas à se présenter. Le climat politique était redevenu étouffant, ces derniers temps les relations entre la France et l’Allemagne avaient été chargées d’électricité. […] Certes les manifestes fraternels des socialistes français et allemands étaient collés sur les murs, mais à la vérité ils y restaient rarement plus d’un jour : la nuit, les camelots du roi les arrachaient ou les salissaient de leurs sarcasmes.

En ces journées de trouble je vis annoncé un discours de Jaurès : à l’instant du danger, il était toujours présent. Le Trocadéro, la plus grande salle de Paris, devait lui servir de tribune. […] La salle gigantesque commença tôt à se remplir. Je ne sais plus si c’était un dimanche, mais ils avaient revêtu leurs habits de fête, ceux qui d’ordinaire sont à l’œuvre en blouse bleue derrière une chaudière, dans les usines, les ouvriers de Belleville, de Passy, de Montrouge et de Clichy, pour entendre leur tribun, leur guide.

Bien avant l’heure, l’espace immense était noir de monde. […] La foule ondoyait simplement, puissante, agitée, pleine d’espoir et pourtant parfaitement disciplinée – spectacle déjà en lui-même inoubliable et lourd de destin. Puis un orateur s’avança, la poitrine barrée par une écharpe, et annonça Jaurès.

On l’entendit à peine mais aussitôt le silence se fit, un immense silence habité. Et il entra. De son pas lourd et ferme que je lui connaissais déjà, il monta à la tribune et, tandis qu’il montait, le silence absolu se transforma en un grondement de tonnerre extasié en signe de bienvenue. La salle entière s’était levée et les acclamations étaient bien plus que des sons émis par des voix humaines, elles exprimaient une reconnaissance tendue, accumulée depuis longtemps, l’amour et l’espoir d’un monde ordinairement divisé et déchiré, muré dans son silence et sa souffrance.

Jaurès dut attendre plusieurs longues minutes avant que sa voix puisse se détacher des milliers de cris qui faisaient rage autour de lui. Il dut attendre, attendre encore, avec constance, grave, conscient de l’importance du moment, sans le sourire aimable, sans le feint mouvement de recul propre aux comédiens en de pareilles circonstances. Alors seulement, lorsque la vague s’apaisa, il commença à parler.

Ce n’était pas la voix de naguère qui mêlait amicalement au cours de la conversation plaisanterie et propos sérieux ; c’était à présent une autre voix, forte, mesurée, nettement marquée par le rythme de la respiration, une voix métallique qu’on aurait dite d’airain. Il n’y avait en elle rien de mélodique, rien de cette souplesse vocale qui, chez Briand, son redoutable camarade et rival, séduit tellement, elle n’était pas lisse et ne flattait pas les sens, on ne sentait en elle qu’acuité, acuité et résolution. Parfois il arrachait, telle une épée, un mot de la forge ardente de son discours et le jetait dans la foule qui poussait un cri, atteinte au cœur par la violence de ce coup. […]

Il marchait en long et en large, levait un poing fermé contre un ennemi invisible puis le laissait retomber sur la table comme pour l’écraser. Toute la pression accumulée en lui montait de plus en plus dans ce va-et-vient de taureau furieux et, sans qu’il le veuille, le rythme acharné de cette formidable exaltation s’imposait à la foule. Des cris de plus en plus forts répondaient à son appel et quand il serrait le poing beaucoup d’autres peut-être suivaient son exemple. La vaste salle froide et nue se trouvait d’un seul coup remplie par la fièvre apportée par ce seul homme, cet homme vigoureux, vibrant sous l’effet de sa propre force. [...]

Le travailleur vigoureux et infatigable qu’il était avait pris sur lui la charge la plus lourde : rester pondéré dans un pays saisi par la passion, et à peine la paix fut-elle menacée qu’il se dressa comme d’habitude, sentinelle sonnant l’alarme dans le danger. Le cri destiné à réveiller le peuple de France était déjà dans sa gorge quand il fut jeté à terre par ces gens de l’ombre qui connaissaient sa force inébranlable, et dont il connaissait les projets et l’histoire. Tant qu’il montait la garde, la frontière était sûre. Ils le savaient. Il fallut qu’il ne fût plus qu’un cadavre pour que la guerre se déchaîne et que sept armées allemandes s’enfoncent sur le territoire français. »

(1) Pacifiste autrichienne, prix Nobel de la paix en 1905.

Jean Jaurèsstefan zweig
BBC

What Hollywood is doing with props to cut waste

By Christine RoTechnology of Business reporter

The Materials Oasis in Los Angeles is a warehouse that looks like a sorting area for the world's biggest charity shop. It's full of vases, sofas, artwork, artificial plants, plastic bins of sand, wall sections, and even bags of packing paper.

This motley collection of items isn't for sale. All the goods here have been discarded from the film and TV industry, and are being offered free of charge to other filming productions, non-profits, schools, or others who can make use of them.

EcoSet, the company that runs the Materials Oasis, also provides set services to help productions reach the zero waste standard of 90% of waste diverted from landfill or combustion.

Reese Medefesser, the reuse co-ordinator for EcoSet, is continually surprised by what people will take, and for what purpose. Eventually every single item will receive a second life - even if his team needs, for instance, to dismantle a massive scenic wall before people can arrive to cart away the pieces.

Often shoppers for film and TV will start here, to spark ideas before production. And following production, working with EcoSet can be a cost-effective alternative to paying disposal fees - as well as allowing a production company to tout its environmental actions.

A blockbuster film like Jurassic World: Dominion churns through an enormous number of materials. So the production team looked for creative ways to ensure that many of those materials could have a second life.

For instance, the animatronic dinosaurs were created using silicon and fibreglass moulds. The scenery salvage company Green Clover melted down those moulds for future use.

Even the stunt wire, which can't be used again in its current form for safety reasons, was pulled apart to create new wire.

This is the second in a two-part series about making the TV and film industries more environmentally-friendly. You can read the first part here.

A number of film studios have announced sustainability goals, such as carbon neutrality by 2035. These have varying levels of ambition, but they generally incorporate some level of waste reduction, from donating or composting leftover food to replacing single-use plastic water bottles, to minimising the amount of paper used on set.

This is relatively low-hanging fruit. Louise Smith, a sustainability consultant with Neptune Environmental Solutions, explains why so many production teams have embraced waste reduction: "Waste and plastics is something that every single crew member can see physically, every single day. And so it's something that's ever-present in people's minds."

Even more production items could be reused with tweaks to protect intellectual property. For instance, props where the design has been copyrighted could potentially have their identifying features removed.

And on a larger scale, retrofitting existing spaces can be less wasteful than building stages from scratch.

Waste is one of many aspects a filming production needs to log in order to qualify for sustainable production certification from the environmental organisation albert. You may have seen this logo in the end credits of a TV programme.

To prove prop reuse, for instance, albert may need to see a production's rental invoices for second-hand purchases.

These kinds of certifications remain voluntary. In the absence of governmental regulation to ensure greener practices, the film and TV industry has created a number of agencies to encourage more sustainable production, on an optional basis.

Another group with an interest in the sustainability of the industry has formed with the intention of launching at the COP 27 climate conference in November. Their initiative, whose working title is the Entertainment Net-Zero Accord, aims to set out guidelines for the TV and film industry that align with the Paris Agreement.

The Paris climate agreement saw almost every nation on Earth sign up to a deal that aims to keep the rise in global temperatures "well below" 2C this century, and make efforts to keep it under 1.5C.

More technology of business:

After a production decides, often based on corporate commitments, to implement waste reduction policies, the person charged with doing so on the ground might be called an eco PA, a sustainability co-ordinator, a green runner, or another relatively new job title. But it can be a challenge for them to command respect within a large team.

"These are very new positions within a very hierarchical sector and industry that has deeply embedded roles and relationships," says Hunter Vaughan, an environmental media scholar at the University of Cambridge. "So they work at a massive disadvantage."

Doctor Vaughan, who has referred to the hidden environmental impact of screen media as Hollywood's Dirtiest Secret, is cautious about the sustainability claims of the industry. "The screen arts industry is very well versed with… constructing public image," he says.

One example is the proliferation of digital processes, which has been held up as a way of reducing physical waste. For instance, previsualisation allows for shots to be tested virtually in advance, while 3D capture of set components may mean that extra props don't need to be trucked around.

Especially during the Covid-19 pandemic, some crews embraced digital call sheets, scripts and other documents in place of the abundant paper that can litter film shoots.

While some of these practices are clearly helpful for reducing waste, digital postproduction may simply duplicate physical processes. "These films that claim to be largely digital still require a lot of analogue work," Dr Vaughan cautions.

The environmental impact of the film and TV industry is, like the industry itself, large and multi-faceted. Reese Medefesser recognises that "little lonely old EcoSet is not going to be able to change that".

But he's encouraged by the generational changes he has witnessed, with crews moving away from the old ideas of building items for a single use and then throwing them away.

His colleague Jodi Waxman, EcoSet's product and donations co-ordinator, gestures to the electrical goods around her. "Twenty years ago, that fridge would have ended up in a landfill," she says.

It is incremental, and it can't be the endpoint of sustainability efforts in media arts. But organisations working in this space are striving to make their industry less waste spewing, one fridge at a time.

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‘We Survived Another Night’: In Ruined Suburb, Solace in a Small Community

In a largely abandoned apartment complex on the outskirts of Kharkiv, Ukraine’s second-biggest city, the people who stayed behind find comfort in their surroundings and each other.

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By Jane Arraf

Photographs by Emile Ducke

SALTIVKA, Ukraine — On a recent Saturday morning, Yevhenia Botiyeva weeded the flower bed outside her apartment building, a routine she has taken on since she returned home in late spring.

She worked methodically, seemingly unbothered by the apocalyptic landscape of burned buildings, shattered windows and the occasional thud of artillery that surrounded her.

Her husband, Nikolai Kucher, who had survived Covid-19 and a heart attack and now had cancer, would emerge soon from their first-floor apartment to build a wood fire to heat water in a blackened kettle for coffee. But for now it was just Ms. Botiyeva, 82, tending to the overgrown lilies.

It was an oddly cozy scene for a war zone — a testament to how even the threatening and surreal starts to feel normal given enough time.

“Tea or coffee?” Ms. Botiyeva offered, pouring hot water from a plastic thermos as she sat at a folding kitchen table placed outside the building. A vase filled with orange lilies and deep yellow heliopsis paid homage to a picture of the Virgin Mary affixed to a nearby wall by the building’s entrance.

“The mother of God protects us,” she said serenely, urging her guests to try their “wartime sweets” — salty crackers topped with creamy honey spooned from a jar.

Planned in the 1960s as a bedroom community on the outskirts of Kharkiv, Ukraine’s second-biggest city, Saltivka was once a district of half a million people. Now in largely abandoned apartment blocks which once held thousands of people, there are merely dozens.

Ms. Botiyeva, a retired ophthalmologist and her husband, a retired engineer, said they preferred to endure the hardship rather than join the millions of displaced Ukrainians relying on the kindness of strangers while they wait out the war. In the process, they have created a community with the others who have stayed behind.

There aren’t many: Ms. Botiyeva and her husband live in one of only four of the 33 apartments in their building that are still occupied.

Just 20 miles from the Russian border, Saltivka bore the brunt of much of Russia’s initial assault.

Every visible building has scorched walls and shattered windows. The shops that are still standing have been boarded up. Nearby, an apron and other pieces of clothing hang from the upper branches of a tree, swept there by an explosion, according to the residents.

The playgrounds are deserted — families with children have fled.

There is no running water, no heat and no safety from continuing Russian attacks.

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

But few residents leave the apartment complex since most of the suburb is so heavily damaged and there are no buses running — and the nearest grocery store is now an hour’s walk away.

A message scrawled on an abandoned van blocking part of the road to the apartment complexes warns there is no civilian access to the area. That security ban, imposed during the worst of the shelling, has now been lifted. For the most part, however, only security forces and volunteers delivering food come here.

“We survived another night,” Halyna Zakusova, a neighbor, said while hugging Ms. Botiyeva after emerging from the sixth-floor apartment she shares with her son.

Ms. Zakusova, 65, sat at the outdoor table and stroked a black and white cat, Musa, that had jumped into her arms.

The two women, casual acquaintances before the war, have become friends. Ms. Zakusova, a retired city employee, moved into the building 31 years ago in the chaotic collapse of the Soviet Union.

Because their apartment building — number 25 — is on the edge of the complex, the police and volunteers drop donated food nearby and the residents distribute it to neighboring buildings.

“We take what we need and we give the rest to other people. When we don’t have something, we can go to them,” Ms. Botiyeva said. “Life is like a boomerang: how you want to be treated you should treat other people, even people you don’t know.”

The two women meet every day for coffee, Ms. Botiyeva said, and when they make something nice, they share it. A few days ago, Ms. Botiyeva made cherry vareniki: dumplings filled with sour cherries gathered from a nearby tree, cooked over a hot plate.

Outside the next apartment block, another woman, Larysa, sat at a battered wooden table pitting cherries to add sugar to and freeze for the winter. “They have vitamin C,” Larysa said. Suspicious of foreign visitors, she did not want to give her last name.

“Some of our neighbors left for abroad, some went to western Ukraine and some went to other regions,” said Lyudmyla, 67, a retired accountant sitting next to her. “Those who had no money stayed here.”

Lyudmyla showed off the fruit trees she planted when she first moved into the building in 1991. She also declined to give her last name for privacy reasons but handed out handful after handful of tart cherries.

Nearby the cherry trees, there are apricot, walnut and apple trees.

There are also flowers “for the soul,” said Mr. Kucher, Ms. Botiyeva’s husband.

In addition to packaged food, the police drop off donated dog and cat food for abandoned pets. Outside Building 25, a few minutes after a stray tabby cat finished eating from a bowl of dried food, two pigeons stepped up to finish off the rest.

Every other day, Ms. Zakusova’s son, Oleksandr Ihnatenko, 37, trudges out to the edge of the complex with a bucket of grain to feed dozens of racing pigeons in a two-story pigeon coop for an absent neighbor.

Ukrainian artillery aimed at Russian forces thuds in the background. After Russia failed to capture Kharkiv in the invasion in February, Ukrainian forces pushed them back — in some places back to the Russian border. But Ukraine’s second biggest city is of such strategic importance that Russia is expected to eventually launch another all-out assault for it.

After the terror of the early days when they huddled in the basement, the remaining residents have become experts at recognizing frightening noises, Ms. Botiyeva said.

“At first you’re scared, you’re confused, you cannot accept the situation,” she said. “Now we understand what is outgoing, what is incoming. We are not afraid of every sound. Now we have experience. But it is better not to have this experience.”

Ms. Botiyeva and her husband left the apartment for a few months after the start of the war, not because they were afraid but because they were freezing, she said. They stayed with friends and when spring came, they returned.

Mr. Kucher said they wore out their welcome. His wife gave a more ethereal reason for coming back.

“A home needs to feel that it is loved, that it is not abandoned, that it is not left behind,” Ms. Botiyeva said, adding, “So that it can take us in later and we can live here in peace.”

Ms. Zakusova and her son stayed through the winter despite the subzero temperatures. She said they poured boiling water into hot-water bottles and burrowed under piles of blankets to keep warm.

As the summer goes on, and with what might be a bigger Russian offensive looming, peace seems elusive.

“We thought we would be a generation that would not know war,” Ms. Zakusova said. Her mother, 88, survived World War II but is now trapped in a village in the Russian-occupied Kherson region.

“We can’t reach her by phone, we can’t go there,” she said. “We have no idea what’s going on. Does she have food? Does she have medicine?”

Ms. Zakusova said if the war was still raging when winter came, she planned to go find her mother and stay with her. Her son would remain behind.

“He will survive, but my mother won’t,” she said.

“It will be all right,” she said, not just with conviction but also with a remarkable serenity considering all the hardships she had faced and were likely still to come. “We will be all right.”

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L'Humanité

Pour Lucie Aubrac, la guerre est aussi une affaire de femmes

Actu

La résistante lance un appel depuis Londres, le 20 avril 1944, sur les ondes de la BBC et, parlant au nom des Françaises, dénonce la barbarie nazie.

Benjamin König

Comment résumer une vie aussi riche, intense et digne que celle de Lucie Aubrac ? Quand elle prononce ce discours, le 20 avril 1944, à 21 h 25, au micro de la BBC, voici deux mois qu’elle est arrivée à Londres, après déjà plusieurs années de résistance. L’année précédente, en 1943, elle a organisé l’évasion de son mari, Raymond Samuel – qui prendra le pseudonyme « Aubrac » dans la clandestinité –, à Caluire, près de Lyon, où il avait été arrêté avec Jean Moulin. Lucie Bernard, de son nom de naissance, était arrivée à la fin des années 1920 à Paris, menant des études d’histoire et militant aux Jeunesses communistes.

Depuis juillet 1940, l’émission Honneur et Patrie est diffusée quotidiennement par la BBC, et Lucie Aubrac veut mettre en lumière le rôle des femmes dans l’ensemble des actions de la Résistance : le soutien, la solidarité, mais aussi la lutte, qu’elle soit logistique ou parfois armée. Et les déportations, citant les « 347 du camp d’Auschwitz ». Pour que ne soit jamais rabaissé ou oublié leur combat pour la paix. La guerre n’est jamais une seule « affaire des hommes ». 

Extrait du discours

Le Conseil national de la Résistance a lancé un appel à la conscience mondiale pour que soient connues les terribles conditions de vie et de mort que l’Allemagne fait subir aux patriotes français. Il signale dans son appel les 270 femmes françaises mortes au camp d’Auschwitz, en Silésie ; 270 sur 347 qui y furent déportées en janvier 1943, 270 femmes françaises dont certaines paient le crime d’être veuves d’otages fusillés à Paris. À cette longue liste il faut ajouter toutes celles qui, en France même, dans les prisons de Vichy et dans les prisons allemandes, connaissent souvent le même sort. “La guerre est l’affaire des hommes.” Mais les Allemands, qui ont menacé des femmes et asphyxié des enfants, ont fait que cette guerre est aussi l’affaire des femmes. Mais les Allemands et la police de Vichy ne connaissent pas le droit international, et cette guerre est aussi l’affaire des femmes.

Nous, les femmes de France – je dis “nous” car il y a deux mois seulement que j’ai quitté mon pays, nous, les femmes de France, avons dès l’armistice pris notre place dans ce combat. Notre foyer disloqué, nos enfants mal chaussés, mal vêtus, mal nourris ont fait de notre vie depuis 1940 une bataille de chaque instant contre les Allemands. Bataille pour les nôtres, certes, mais aussi bataille de solidarité pour tous ceux qu’a durement touchés l’occupation nazie.

Arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau.

La grande solidarité des femmes de France : ce sont les petits enfants juifs et les petits enfants de patriotes sauvés des trains qui emmènent leurs parents vers les grands cimetières d’Allemagne et de Pologne ; ce sont dans les prisons et les camps de concentration en France les colis de vivres, les cigarettes, le linge nettoyé et raccommodé, qui apportent aux patriotes entassés derrière les murs un peu d’air civilisé et d’espoir ; ce sont les collectes de vêtements et de vivres qui permettent aux jeunes hommes de gagner le maquis ; ce sont les soins donnés à un garçon blessé dans un engagement avec les Allemands.

Et puis maintenant que tout le pays est un grand champ de bataille, les femmes de France assurent la relève des héros de la Résistance. Dans la grande armée sans uniforme du peuple français, la mobilisation des femmes les place à tous les échelons de la lutte : dactylos, messagères, agents de liaison, volontaires même dans les rangs de groupes francs et de francs-tireurs, patiemment, modestement, les femmes de France menèrent le dur combat quotidien.

Vous n’êtes qu’un prénom, Jeannette ou Cécile, mais arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau. N’est-ce pas vous, héroïne anonyme, qui, arrêtée par la Gestapo, frappée au visage, défigurée, un œil perdu, vous évanouissant aux terribles coups de cravache sur le haut des cuisses, êtes restée silencieuse ? Ils vous ont enfermée avec les prostituées, sans soins pour vos plaies infectées.

C’est peut-être dans la cellule voisine que mourut Thérèse Pierre, les reins brisés par la torture, que Mme Albrecht attendit la hache du bourreau… Battues, méprisées, toutes seules devant la souffrance et la mort, si notre martyrologe est long, nous savons, nous, femmes de France, nous qui connaissons le prix de la vie, qu’il faut nos pleurs, nos souffrances et notre sang pour que naisse le beau monde de demain. » 

Retrouvez tous les discours de cette sérieMaximilien RobespierreAngela DavisWilly BrandtYasser ArafatJean JaurèsThomas SankaraLucie AubracDominique de VillepinErnesto "Che" Guevara

Discours pour la paixlucie aubrac2ème guerre mondialerésistance
France24 - World

Erdogan warns of ‘another Chernobyl’ after talks with Zelensky, Guterres

Issued on: 18/08/2022 - 05:12Modified: 19/08/2022 - 08:00

FRANCE 24 Follow Robert PARSONS

Following talks with Ukrainian President Volodymyr Zelensky and UN chief Antonio Guterres in Lviv on Thursday, Turkish President Recep Tayyip Erdogan warned of the dangers of "another Chernobyl" disaster erupting at the Zaporizhzhia nuclear power plant held by invading Russian forces. Read our live blog to see how the day's events unfolded. 

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

12:20am: Biden administration readies about $800 mln in additional security aid for Ukraine, say sources 

President Joe Biden's administration is readying about $800 million of additional military aid to Ukraine and could announce it as soon as Friday, three sources familiar with the matter said on Thursday.

Biden would authorize the assistance using his Presidential Drawdown Authority, which allows the president to authorize the transfer of excess weapons from U.S. stocks, the sources told Reuters.

The sources, speaking on condition of anonymity, said that an announcement could slip into next week, cautioning that weapons packages can change in value before they are announced.

8:45pm: Russian ammunition depot ablaze near Ukraine border

Two Russian villages were evacuated on Thursday after a fire broke out at an ammunition depot near the border with Ukraine, local authorities said.

"An ammunition depot caught fire near the village of Timonovo," less than 50 kilometres (30 miles) from the Ukrainian border in Belgorod province, the region's governor Vyacheslav Gladkov said in a statement. 

No casualties were reported, but residents of Timonovo and the nearby village of Soloti were "moved to a safe distance", he said, adding that authorities were investigating the cause of the fire. 

6:31pm: Erdogan says he discussed ways to end Ukraine conflict with Guterres, Zelensky

Turkish President Erdogan said he discussed possible ways of ending the war between Ukraine and Russia in a trilateral meeting with his Ukrainian counterpart Zelensky and UN chief  Guterres.

He also said they discussed the exchange of prisoners of war between Ukraine and Russia, and that he would later raise the issue with Russian President Vladimir Putin.

"We attach great importance to this issue...of what happened to the exchange of these captives," Erdogan told reporters at a joint press conference in Lviv.

6:05pm: Zaporizhzhia plant must be demilitarised, says Guterres

UN Secretary-General Antonio Guterres has called for the demilitarisation of the Zaporizhzhia nuclear power plant and said he was gravely concerned by the situation inside and around the facility.

Speaking to reporters in Lviv following talks with Ukrainian President Zelensky and Turkish President Erdogan, the UN chief called for the withdrawal of all military equipment and personnel from the plant.

"The facility must not be used as part of any military operation. Instead, agreement is urgently needed to reestablish Zaporizhzhia's purely civilian infrastructure and to ensure the safety of the area," said Guterres.

Russia and Ukraine have blamed each other for shelling the nuclear plant, which was captured by Russian forces in early March.

4:52pm: Zelensky seeking formulas for defusing Zaporizhzhia nuclear plant crisis

Ukrainian President Volodymyr Zelensky invited UN chief Antonio Guterres and Turkish President Recep Tayyip Erdogan for talks “because he was impressed by their persuading (of) Russian President Vladimir Putin to set up the grain export operation”, explains FRANCE 24’s Turkey correspondent Jasper Mortimer, referring to the Black Sea Grain Initiative.

“Erdogan is known to have a certain influence with Putin, and I think Zelensky and Guterres will explore with Erdogan possible formulas for defusing the situation at the Zaporizhzhia nuclear plant,” Mortimer added.

 

3:48pm: UN must ensure security of Zaporizhzhia nuclear plant, says Zelensky

Following talks with visiting UN chief Antonio Guterres, Ukrainian President Volodymyr Zelensky has said the UN must ensure the security of the Zaporizhzhia nuclear power plant occupied by Russian forces.

"Particular attention was paid to the topic of Russia's nuclear blackmail at the Zaporizhzhia NPP. This deliberate terror on the part of the aggressor can have global catastrophic consequences for the whole world," Zelensky wrote on the Telegram messaging app.

The UN must therefore "ensure the security of this strategic object, its demilitarisation and complete liberation from Russian troops", Zelensky added.

2:44pm: Russia in ‘quiet diplomacy’ with US on Griner prisoner swap

The Russian foreign ministry has said it was engaged in "quiet diplomacy" with the US regarding a potential prisoner swap that would include basketball star Brittney Griner.

Griner was sentenced to nine years in prison in Russia on drug charges on August 4 in a verdict that US President Joe Biden called "unacceptable".

Washington, which has argued that Griner was wrongfully detained, has offered to exchange her for Viktor Bout, a Russian arms dealer serving a 25-year prison sentence in the US.

2:19pm: UN’s Zaporizhzhia demilitarisation plan ‘unacceptable’: Russia

Russia's foreign ministry has dismissed a proposal by UN Secretary-General Antonio Guterres to demilitarise the area around the Russian-controlled Zaporizhzhia nuclear power plant in southern Ukraine.

During a press briefing, Russian foreign ministry spokesman Ivan Nechaev said the proposals were "unacceptable".

The Zaporizhzhia nuclear plant was captured by Russia in March, shortly after the Ukraine invasion began. The nuclear plant, Europe's largest, is near the front lines, and has repeatedly come under fire in recent weeks, sparking fears of a nuclear disaster.

Both Ukraine and Russia have accused each other of shelling the plant.

1:51pm: Russian jets suspected of violating Finnish airspace, defence ministry says

Two Russian MiG-31 fighter jets are suspected of violating Finnish airspace on Thursday morning near the coastal city of Porvoo on the Gulf of Finland, the Finnish defence ministry said.

The suspected violation happened at 0640 GMT and the jets were westbound, communications chief Kristian Vakkuri told Reuters, adding that the aircraft were in Finnish airspace for two minutes.

"The depth of the suspected violation into Finnish airspace was one kilometre," he said, but would not elaborate on whether the planes were escorted out. The Finnish airforce identified the planes and the Border Guard had already launched an investigation into the violation, the ministry statement added.

1:37pm: Russia says 3 MiG warplanes with hypersonic missiles moved to Kaliningrad 

Russia's defence ministry said on Thursday three MiG-31E warplanes equipped with Kinzhal hypersonic missiles have been relocated to its Kaliningrad region, Interfax reported.

Russian state-owned news agency RIA cited the ministry as saying that the MiG jets would be on round-the-clock duty.

Kaliningrad, a Russian Baltic coast exclave located between NATO and European Union members Poland and Lithuania, became a flashpoint after Lithuania moved to limit goods transit to the region through its territory, with Russia promising retaliation.

11:22am: UN-chartered ship carrying food aid for Africa leaves Ukraine

The first wartime shipment of UN World Food Programme aid for Africa reached the Bosphorus Strait on Wednesday under a deal backed by Russia restoring Ukrainian grain deliveries across the Black Sea.

Marine traffic sites indicated the MV Brave Commander and its cargo of 23,000 tonnes of wheat left Ukraine's Black Sea port of Pivdennyi on Tuesday.

Turkish coast guards expect the Lebanese-flagged cargo vessel to reach the Sea of Marmara on the strait's southern edge late on Wednesday before sailing to its final destination in Djibouti next week.

The grain will then be loaded onto lorries for delivery to war- and famine-stricken Ethiopia.

It is also hoped that the renewal of grain shipments will make room in Ukrainian silos for the incoming harvest. 

 

8:35am: Russia says 'no heavy weapons' deployed at Ukraine nuclear plant

Russia's defence ministry said Thursday that its forces did not have heavy weapons deployed at Ukraine's Zaporizhzhia nuclear power plant, accusing Kyiv of preparing a "provocation" at the station.

"Russian troops have no heavy weapons either on the territory of the station or in areas around it. There are only guard units," the ministry said in a statement.

Pointing to accusations that Russian forces have been shelling Ukrainian positions from the territory of the station, the ministry said Kyiv was planning a "provocation" during a visit to Ukraine by UN chief Antonio Guterres that would see Moscow "accused of creating a man-made disaster at the plant".

It said Ukraine was deploying forces in the area and planned to launch artillery strikes on the plant from the city of Nikopol on Friday, when Guterres is due to visit Odesa.

"The blame for the consequences (of the strikes) will be placed on the Russian armed forces," it said.

8:21am: Zelensky, Erdogan, Guterres to meet Thursday in Ukraine

"I'm not sure [this meeting] is about breakthroughs, it's about progress on certain issues, in particular the grain export from Odesa through the Bosphorus and out into the Mediterranean", reports Rob Parsons, FRANCE 24's chief foreign editor. "Thanks in large part to the work of President [Recep Tayyip] Erdogan, who used his influence to get a shift going on the export of grain via Odesa, a lot has already been achieved". 

"The situation at the Zaporizhzhia nuclear power plant [has brought about] a lot of concern internationally. The Ukrainians are accusing the Russians of basing artillery and other forces on the site of the nuclear power plant and using them to attack Ukrainian positions further to the west, [while] the Russians are saying 'no, it's not us, it's the Ukrainians attacking the power plant with their own artillery'", says Parsons. 

 

8:07am: One more grain ship leaves Ukraine, says Turkey's defence ministry

One more ship carrying grain has left Ukraine's Chornomorsk port, Turkey's defence ministry said on Thursday, bringing the total number of vessels to leave Ukraine's Black Sea ports under a UN-brokered grain export deal to 25.

The Belize-flagged I Maria was loaded with corn, it said, adding that four other ships will arrive in Ukraine's ports on Thursday to be loaded with grain.

8:00am: At least five dead in renewed Russian shelling of Kharkiv

Russian strikes battered the northeast Ukraine region of Kharkiv Thursday, killing at least five people, hours ahead of the first face-to-face meeting since the start of the war between the Turkish and Ukrainian leaders.

The head of the Kharkiv region Oleg Synegubov said Moscow's forces had launched eight missiles from Russian territory at around 0430 local time (0130 GMT), striking across the city.

"Three people died, including a child. Eight people, including two children, were rescued," the emergency services said.

Synegubov posted images from the scene of one strike showing the smouldering remains of several burnt-out buildings and twisted wreckage of destroyed vehicles nearby.

In separate strikes on the town of Krasnograd southwest of Kharkiv, bombardments that damaged residential buildings left two dead and two more injured, he said.

"Kharkiv. 175 days of horror. Daily terror, missile strikes on residential areas and civilians," a senior presidential aide, Mykhaylo Podolyak, wrote on social media.

7:56am: Volunteers from the Georgian Legion help Ukrainians repel Russian army

In the first weeks after the Russian invasion in February, thousands of volunteers from all over the world, not all of them with military experience, flooded into Ukraine to help repel the Russian army. However, Georgian soldiers serving in the Georgian Legion have been fighting in Ukraine since 2014. FRANCE 24’s reporters met in Kyiv with some of the volunteers who are providing expertise and training to the Ukrainians.

About 30 percent of the Georgian Legion are foreign volunteers like Brad Mowery, a former police officer in the US who has come to Kyiv to help with the training. “I have the skill-set to come over and help. I could not stay at home and do nothing ... I find the Ukrainians incredibly easy to work with ... I can see them working through problems together. It is almost [as if] they are teaching themselves before I can get a chance to teach them. The morale is excellent among everyone. Obviously no-one is excited to go to war but they’re ready.”

 

5:00am: Guterres in Lviv ahead of his meeting with Zelensky and Erdogan

UN chief Antonio Guterres will meet the leaders of Ukraine and Turkey in Lviv on Thursday, following a deal reached last month that allowed the resumption of grain exports after Russia's invasion blocked essential global supplies.

The meeting also comes a day after the head of NATO said it was "urgent" that the UN's atomic watchdog be allowed to inspect Ukraine's Zaporizhzhia nuclear power plant, where a Russian occupation has sparked concerns of a nuclear accident.

A spokesman for Guterres said that the UN chief, Ukrainian President Volodymyr Zelensky and Turkish counterpart Recep Tayyip Erdogan will discuss the grain deal, as well as "the need for a political solution to this conflict".

He added that he had "no doubt that the issue of the nuclear power plant" would be raised. In his regular nightly address on Wednesday, Zelensky said Guterres had arrived and that the two would "work to get the necessary results for Ukraine".

.@antonioguterres arrived Lviv where, tomorrow, he will meet @ZelenskyyUa & @RTErdogan. pic.twitter.com/PC1tBbXOF6

August 17, 2022

Guterres is slated to travel on Friday to Odesa, one of three ports involved in the grain exports deal -- hammered out in July under the aegis of the UN with Ankara's mediation. He will then head to Turkey to visit the Joint Coordination Centre, the body tasked with overseeing the accord.

According to the UN, the first half of August saw 21 freighters authorised to sail under the deal, carrying more than 563,000 tonnes of agricultural products, including more than 451,000 tonnes of corn.

The first wartime shipment of UN food aid for Africa reached the Bosphorus Strait on Wednesday, carrying 23,000 tonnes of wheat.

9:35pm: Russian strike on Kharkiv kills 6, says mayor

A Russian strike killed at least six people and wounded 16 others in the eastern Ukrainian city of Kharkiv, according to the city's mayor.

The attack started a fire in an apartment block, Kharkiv Mayor Igor Terekhov said on the Telegram app.

5:11pm: Ukraine buries unidentified victims of Bucha massacre

Unidentified remains of 21 victims of the Bucha massacre were buried Wednesday in a cemetery in the Kyiv satellite town that saw atrocities committed by retreating Russian forces in late March.

Reporting from Bucha, FRANCE 24’s Rob Parsons said the bodies were brought from the Bucha morgue, where they were being held while investigators tried to match the victims’ DNA. “But so far, for these ones at least, that’s proved not possible. Meanwhile each grave is marked with a number, so if investigations into the DNA come up with some kind of answers, the relatives will be notified and they can moved their loved ones to graveyards of their own choice,” explained Parsons.

 

(FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)

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Russians, Ukrainians again trade blame for new shelling near nuclear plant

ON THE GROUND

War has devastating effect on tourism in Ukraine's Odesa

Zelensky warns 'catastrophe' at nuclear plant would threaten whole of Europe

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Below an Israeli City, a Musical Harmony Belies the Tensions Above Ground

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In an underground reservoir built 1,233 years ago in a city that saw sectarian riots last year, visitors hear a beguiling musical composition that combines Arab love songs with Hebrew poetry.

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By Patrick Kingsley

RAMLA, Israel — In a subterranean reservoir, underneath the Israeli city of Ramla, the stone walls echo with an Arab-Jewish harmony at odds with the frictions of the world above.

Visitors to the medieval site, built by Muslim rulers 1,233 years ago, enter hearing the words of Jewish liturgical poetry and Arab folk songs, each sung to the same Arab music.

To listen to the composition, you descend from street level via a steep staircase, down to a turquoise pool. From a jetty at the bottom, you step into a white dinghy. Then you paddle across the carp-filled water, underneath several loudspeakers, and through an arcade of 36 stone arches that give the place its name: Pool of the Arches.

Under the speakers in the eastern arches, you can hear the Jewish poetry. Under the western arches, the Arab songs. And in the middle, a mix of the two. Each track is different, but they are mostly slow, somber melodies that blend ethereal vocals with the strumming of an oud.

“Art that brings people together,” said Jalil Dabit, one of the first visitors to the musical installation, and a member of Israel’s Palestinian minority. “Perfect for Ramla,” he added.

Any intercultural project in Israel — where many Arabs complain of systemic discrimination by Jews, and many Jews fear they will never be accepted by Arabs — has the potential to feel either resonant or contrived.

In Ramla, one of Israel’s so-called mixed cities, that potential is even greater.

Ramla was founded in the early eighth century during the Umayyad caliphate, and in the Middle Ages, it was briefly a Christian stronghold. Upon its capture by the new state of Israel in 1948, Israeli soldiers expelled thousands of Arabs from the city. Today, its population of 76,000 is an ethnic mishmash — three-quarters are Jews, one-quarter Arabs.

During ethnic unrest last year, set off by the latest Gaza war, Ramla was one of several mixed cities where there was fighting between Arab and Jewish citizens.

Against this backdrop, the local art museum, Contemporary Art Center Ramla, is attempting to address the tensions, and bring art to a city often overlooked by Israel’s cultural elite. The installation at the underground reservoir, “Reflection,” running for a year, is one of the center’s flagship initiatives.

“It gives a chance for everybody to have their own voice,” said Smadar Sheffi, the center’s director.

10 miles

44

Ramla

Pool of the

Arches

ISRAEL

40

1/2 mile

Tel Aviv

WEST BANK

JORDAN

1

Lod

Jordan River

Ramla

Jerusalem

By The New York Times

When the reservoir was built in 789, the city’s residents fetched water by lowering buckets from small gaps in the reservoir’s roof. Today, the project’s loudspeakers hang from the same openings.

Emanating from those speakers is a 22-minute cycle of four Arab love songs, each played simultaneously with four Jewish religious poems. All the songs and poems are at least a century old, and each of the four pairings is set to a different Arab tune.

In one matchup, an Arab folk song popularized in the 1970s by Fairuz, a Lebanese singer, is set against a Jewish poem written in the 19th century by Rafael Antebi, a Syrian-born rabbi. The Arabic song depicts a hypnotized lover while the Hebrew verse addresses an exiled Jew’s yearning for Zion.

All the songs and poems were recorded by a team of three singers — two Jewish and one Arab. Then they were blended together by Dor Zlekha Levy, an Israeli artist who led the project, and Yaniv Raba, an Israeli composer.

Mr. Zlekha Levy, 32, often focuses his work on this kind of linguistic overlap, and says he became fascinated by the relationship between Jewish and Arab culture as a teenager. His grandfather was one of more than 120,000 Arabic-speaking Jews who fled or were expelled from Iraq in the early 1950s. He continued to watch Arab films every week until he died decades later, and regularly visited Arab communities in Israel, piquing his grandson’s interest.

In 2008, Mr. Zlekha Levy visited Cordoba, the Spanish city where Muslims and Jews lived side by side in the Middle Ages. Sitting in the city’s cathedral, a former mosque near the home of Maimonides, a revered medieval Jewish philosopher, Mr. Zlekha Levy had an epiphany. He realized he wanted to make art that evoked a similar kind of cultural exchange.

It was “a kind of motivation,” he said. “I really try to recreate this kind of experience.”

To those familiar with Israel’s aboveground tensions, Mr. Zlekha Levy’s project at the reservoir could seem like a gimmick. But there is nevertheless an organic quality to it, both politically and artistically, residents and organizers said.

Within Ramla, where Arab-Jewish relations are comparatively less fraught than in some other mixed cities, the investment in the project reflects the relative willingness of the city authorities to support intercultural exchange.

During the ethnic unrest last May, the violence was contained much more quickly than in Lod, another mixed city nearby — thanks to better ties between the leaders of Ramla’s different communities, and more inclusive municipal leadership.

After the riots broke out, the city’s Jewish mayor went door to door with local Arab and Jewish leaders, persuading people to stay home. The mayor also organized a community street dinner that brought together dozens of Jewish and Arab community leaders, again salving the anger.

“I’d have to be naïve to think there aren’t challenges — we are in a conflict that has been here for generations,” said Malake Arafat, an Arab school principal in Ramla.

But there are strong bridges between Ramla’s different communities, Ms. Arafat said. “And they are embedded in the structure of daily life,” she added. For instance, she said, her Arab students participate in community projects in the school’s mainly Jewish neighborhood, and some of those Jewish neighbors come to the school’s events.

Similarly, the artistic concept of mixing the Jewish liturgy with Arab music is also a phenomenon with long roots in the real world. The practice is often heard in many contemporary synagogues run by Jews of Middle Eastern origin.

Even after moving to Israel in the early years of the state, many Jews from the Arab world, known as Mizrahi Jews, still retained an affection and affinity for the Arab songs they grew up hearing on the radio.

Religious Mizrahim wanted to use that music as part of their religious practice. In order to make it suitable for the solemnity of a synagogue, they’d take the original Arab tunes and overlay them with Hebrew lyrics, some of them written by rabbis and some taken from sections of the Torah.

Moshe Habusha, a leading Mizrahi musician, regularly performed these compositions for Ovadia Yosef, a former chief rabbi of Israel who died in 2013 and whose legacy still dominates religious Mizrahi society.

In fact, Mr. Zlekha Levy and his collaborator, Mr. Raba, used combinations of Hebrew poems and Arab tunes that were already religious Mizrahi staples.

They then adapted those combinations and recorded Jewish singers and musicians performing the new adaptations.

Separately, they recorded an Arab performer singing the Arabic lyrics of the Arab love songs, set to the same Arab music as the Jewish poems.

Finally, they decided to play the recordings of both the Jewish poems and the Arab songs side by side in the reservoir’s middle. So as you float beneath the central arches, you hear both melodies — creating the perception of a single, united composition, even though the two recordings in fact remain separate tracks, played from separate speakers.

“There’s a deep connection between the cultures,” Mr. Zlekha Levy said.

“We are not that different from each other,” he added. “And this is what also this installation explores.”

Myra Noveck and Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem, and Gabby Sobelman from Rehovot, Israel.

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France24 - Monde

Le courage des Afghanes : un an de résistance au quotidien taliban

Publié le : 22/07/2022 - 18:05

Virginie HERZ Suivre

Le 15 août, cela fera un an que les Taliban se sont emparés du pouvoir, balayant deux décennies de progrès pour les femmes. Désormais, elles sont bannies de la vie politique et de la plupart des emplois. Les adolescentes sont interdites de cours. Le port du voile intégral est obligatoire ainsi que l'accompagnement d'un homme pour sortir.

Face à cette oppression, elles sont nombreuses à résister depuis l'étranger, mais aussi dans le pays au risque de se faire arrêter. Le courage des Afghanes, c'est le thème de ce numéro spécial.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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  • Zala Zazai, Policière afghane, enquêtrice criminelle
Le monde dans tous ses États

Afghanistan : les femmes et les Taliban

ActuElles

Afghanistan : des cours clandestins pour collégiennes et lycéennes

Focus

Afghanistan : à Hérat aussi, les jeunes filles restent privées d'école par les Taliban

L'Humanité

1972, la gauche se met d’accord

Actu

V e République L’objectif ambitieux affiché est de « mettre fin aux injustices ». Après dix années de négociations en interne et entre formations politiques, le 27 juin 1972, le PS et le PCF ratifient un « programme commun de gouvernement ».

Jean Vigreux

Si la signature du programme commun intervient en 1972, son origine remonte aux enjeux de la bipolarisation de la vie politique sous la Ve République. Les équilibres de la République précédente – liés au scrutin proportionnel départemental – sont rompus. Le PCF, premier parti depuis la Libération, n’arrive pas, avec 10 députés, à constituer un groupe parlementaire alors que le nombre de voix qu’il rassemble (19,2 % des suffrages) est proche de celui des gaullistes (20,4 % et 198 députés). Le mode de scrutin – au suffrage uninominal majoritaire à deux tours par circonscription – fait ainsi l’élection.

La mise en place du nouveau régime met également fin à un tabou républicain imposé par le souvenir du césarisme bonapartiste, à savoir l’élection du président de la République au suffrage universel direct. L’année 1962 marque la véritable rupture. Dès le débat d’octobre sur la motion de censure, certains orateurs du PCF en appellent à un sursaut des forces démocratiques devant déboucher sur un projet de « programme commun ». Si le mot est lancé, il faudra attendre dix ans pour que cela se concrétise.

décomposition-recomposition

Malgré tout, il faut souligner que, à gauche, la question du programme commun fait écho aux mémoires des expériences de 1936 ou 1944-1947. Mais le processus de rapprochement doit composer, non seulement avec la décomposition-recomposition de la SFIO en Parti socialiste, mais aussi avec les événements de mai-juin 1968 et les élections présidentielles de 1969. L’union de la gauche, dans le cadre d’un programme commun de gouvernement, invite à construire une alternative. à ceux qui disent : « Une seule solution, la Révolution ! », d’autres répondent : « Une seule solution, le programme commun ! »

La SFIO ne parvient pas à se relever de l’élection présidentielle de 1969. Face à cette crise, l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG), dirigée par Alain Savary, fusionne avec ce qui reste de la SFIO et avec l’Union des groupes et clubs socialistes (UGCS) de Jean Poperen pour fonder le Nouveau Parti socialiste (NPS) en juillet 1969. La présence des proches de Guy Mollet ne facilite pas cette refondation. Le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialistes (Ceres) de Jean-Pierre Chevènement dénonce cette mascarade sous la forme d’un pamphlet intitulé Socialisme ou social-médiocratie. Ces formations éclatées arrivent toutefois à s’unir. La Convention des institutions républicaines (CIR), dirigée par François Mitterrand, participe à la (re)fondation du Parti socialiste, au congrès d’Épinay-sur-Seine (juin 1971), regroupant le NPS, Objectif 72, Vie nouvelle et de nouveaux militants. Nouveau parti, nouveaux statuts et nouvel emblème sont alors de mise. Le PS peut s’engager dans les discussions avec les autres formations de gauche.

À l’autre pôle de la gauche parlementaire, le PCF connaît également une mutation d’ampleur. Waldeck Rochet, tombé malade, laisse le parti à Georges Marchais. C’est au Comité central d’Arcueil (7-9 octobre 1971) que le PCF approuve à l’unanimité l’idée d’un « programme de gouvernement démocratique et d’union populaire ». Il s’agit de « changer de cap ». Ce projet définit explicitement une voie transformatrice qui prolonge l’idée de démocratie avancée, exposée en 1968.

Le programme commun de gouvernement est ratifié le 27 juin 1972. Si le PCF s’allie au PS, une troisième force entre dans l’alliance un mois plus tard, donnant de fait au PS une place centrale : le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre. Les radicaux scissionnent alors en deux branches, l’une choisissant la droite, l’autre la gauche, faisant du centre un « impensable » au sein de la Ve République.

revendications fortes

L’idée de la démocratie politique, économique et sociale irrigue tout le document. Tant dans le domaine institutionnel que dans celui des relations internationales, le texte ne préconise pas une rupture mais une évolution dans le cadre d’une prochaine législature. La partie économique avec de larges nationalisations introduit les changements les plus forts.

Le texte comprend également une mention importante pour revaloriser le salaire minimum, la réduction du temps de travail à 39 heures, la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, l’abolition de la peine de mort, la dissolution de l’Otan, mais aussi de nouveaux droits syndicaux, la construction de logements sociaux, la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, l’égalité femmes-hommes, etc. S’il s’agit d’un programme politique, il n’en demeure pas moins que des organisations syndicales (CGT, CFDT, FEN) l’approuvent. La CGT soutient explicitement ce programme qui constitue, selon elle, le débouché de toutes les luttes revendicatives.

L’union de la gauche crée une dynamique : PS et PCF connaissent une embellie. Aux élections législatives de 1973, le PS obtient avec le MRG 20,8 % des suffrages exprimés, talonnant le PCF, stable à 21,4 %. Mais certains communistes déplorent les illusions unitaires qui ont laissé le terrain libre au PS. Si « l’union est combat », l’espoir suscité par ce programme commun ne faiblit pas. Les effets de la crise économique et sociale sous les années Giscard lui confèrent toujours une dimension d’alternative, malgré la rupture unilatérale de 1977 par le PCF. Si la référence au programme commun s’efface, son débouché sera le 10 mai 1981.

gaucheprogramme commununion de la gauchegeorges marchais
Известия (RUS)

Политолог назвал упрямством попытки США и Британии запретить участие РФ в G20

Попытки запретить участие России в саммите G20 свидетельствуют об американо-британском упрямстве и упорстве в достижении намеченной цели по «изоляции» РФ. Такое мнение выразил в беседе с «Известями» 20 августа директор Центра политической информации Алексей Мухин, комментируя заявление МИД Великобритании по поводу участия России в саммите.

Признание — золото: к чему Владимир Путин призвал коллег по G20 На саммите президент РФ говорил о признании сертификатов, Сергей Лавров встретился с коллегой из Китая, а премьер Италии сетовал на несправедливость

«Инициатива британского руководства направлена прежде всего для внутреннего пользования. [Глава МИД Великобритании] Лиз Трасс сейчас пытается занять позицию премьер-министра и демонстрирует воинствующую русофобию. Ей это необходимо <...>. А британцы прекрасно понимают, что G20 уже расставило все точки над i и запретило, по сути, США, Британии и другим странам, входящим в G20, пытаться вывести Россию за действующий формат», — заявил он.

Мухин добавил, что аналогичные процессы происходят и на уровне ООН. В частности, США третируют российскую делегацию и пытаются не допустить ее до участия в Генеральной ассамблее.

Политолог добавил, что, пока США, Великобритании и другим пытающимся изолировать Россию «по ушам не надают», они будут и дальше пытаться вставлять России палки в колеса.

Ранее 20 августа агентство Reuters со ссылкой на представителя МИД Великобритании указал на перемену мнения ведомства по участию РФ в саммите G20. Собеседник агентства заявил, что у России якобы «нет морального права» присутствовать на мероприятии, пока продолжается спецоперация по защите Донбасса.

При этом ранее Лиз Трасс заявляла о готовности встретиться с президентом России Владимиром Путиным во время саммита G20.

19 августа бывший глава министерства финансов Великобритании Риши Сунак, который сейчас является кандидатом в премьер-министры, призвал не допускать президента России на саммит стран «большой двадцатки».

В тот же день сообщалось, что Индонезия готова организовать на саммите G20 на острове Бали встречу президента РФ и главы США Джо Байдена в случае их очного участия и интереса к этому. Президент Индонезии Джоко Видодо также заявил в беседе с Bloomberg, что Путин и председатель КНР Си Цзиньпин планируют очно участвовать в саммите G20 на Бали.

Саммит G20 с участием лидеров государств состоится 15–16 ноября. Москва в предварительном порядке информировала Индонезию о намерении президента РФ Владимира Путина принять участие в саммите G20.

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L'Humanité

À la Promesse de l’aube, on reconstruit les êtres

Histoire de la semaine

Situé dans le 16e arrondissement de Paris, ce centre d’hébergement d’urgence (CHU) géré par l’association Aurore a ouvert ses portes en 2016, malgré l’opposition de certains riverains. Il a permis à de nombreux résidents de sortir de la misère. En juin, la mairie de Paris lui a renouvelé son bail pour trois années supplémentaires. Récits.

Camille Bauer

Elle est un peu émue, Jeannette. Pour la circonstance, elle a mis une jolie écharpe rouge vif sur sa chemise à fleurs, et les cheveux gris au carré qui encadrent ses yeux bleus perçants semblent coiffés du jour. « Je les coupe moi-même. J’ai toujours fait comme ça », lance-t-elle de sa voix gouailleuse de titi parisienne. Il faut dire que, depuis trois mois qu’elle a pris son envol et s’est installée dans une résidence seniors dans le 15e arrondissement de Paris, c’est la première fois qu’elle revient à la Promesse de l’aube. Après des années à la rue, cette septuagénaire a passé deux ans dans ce centre d’hébergement d’urgence (CHU) géré par l’association Aurore et situé, lui aussi, dans le très bourgeois 16e arrondissement de Paris. Avec l’aide de l’équipe, elle y a peu à peu recollé les morceaux de son existence bringuebalée. « Ils m’ont sauvé la vie », résume-t-elle dans un souffle.

C’est qu’elle revient de loin, Jeannette. Avant d’arriver dans le bel ensemble en longueur fait de bâtiments en bois rehaussés de couleurs vives et entourés des arbres du bois de Boulogne, elle a connu toutes les galères. À « 70 piges », elle raconte, par petites touches et dans le désordre, son passé et sa dégringolade. « Elle est pleine de trous, ma vie », confie-t-elle, comme pour s’excuser. De son enfance, on ne saura pas grand-chose. Si ce n’est : « Ma mère, elle est partie quand j’avais 10 ans. Je ne l’ai plus jamais revue. »

Des années à vivre dehors

Jeannette commence à travailler très jeune, comme apprentie. Elle enchaîne les petits boulots, des extras dans la restauration. Dans ce Paris populaire de l’époque, il y a beaucoup d’informel. Ni ses emplois ni ses logements ne sont déclarés. « C’était comme ça à l’époque. Ça payait. Mais les Auvergnats, ils ne déclaraient pas. Ils nous donnaient une chambre au-dessus du café qu’on partageait. J’étais nunuche, je n’osais pas demander. Le chef nous disait que si on demandait (à être déclarées), on allait être virées. Et puis j’étais jeune, je me disais que je ne tomberais jamais malade. Je pensais que la vie serait toujours belle. On ne se voit pas vieillir. » Le boulot est dur, mais ne manque pas. Et il y a la fête, les copains.

Mais, avec l’âge, tout s’écroule. « À 50 ans, je commençais à devenir trop vieille pour être embauchée », se souvient-elle. Elle a beau multiplier les petits boulots, ça devient dur de joindre les deux bouts. Sa base, c’est le 17e arrondissement, vers Champerret. Un quartier chic avec une part d’ombre. « On ne peut pas imaginer tout ce qu’il y a comme misère cachée », commente-t-elle. Un jour, faute de pouvoir payer son loyer, elle se retrouve à la rue.

Les journées, elle les passe alors sur un banc, en face de son dernier appartement. « Je dormais des fois dans le métro, des fois dans les bus de nuit », raconte-t-elle. Elle a du mal à rester concentrée, Jeannette. Son récit sur ces années dehors s’égare. « C’était une période où je voulais me laisser aller », résume-t-elle.

Gagner la confiance

C’est une agression en 2019 qui lui permet de trouver de l’aide. Après son séjour à l’hôpital, elle retourne sur son banc. « Je leur ai dit que j’allais chez des amis, pas que j’allais retourner à la rue. J’ai ma fierté », avoue-t-elle. Mais la maraude du Samu social, alertée par l’hôpital, l’a repérée. Ils passent souvent, nouent le contact et gagnent la confiance de Jeannette, qu’ils parviennent à convaincre de se mettre à l’abri. C’est comme ça qu’elle débarque à la Promesse de l’aube.

Le travail ne fait alors que commencer. Habituée à être constamment sur le qui-vive, Jeannette n’a qu’une idée en tête : partir. Toute menue, les cheveux sagement tirés en arrière, lunettes sur le nez, Ghizlène Boussalham, une éducatrice spécialisée, l’a accompagnée tout au long de son séjour au centre. Elle écoute Jeannette raconter son histoire, complète, rectifie et parfois recadre, avec un mélange d’infinie patience et d’autorité. Il a fallu se ré-habituer à avoir une chambre, et un lit à soi. Cette chambre, c’est la base indispensable pour se reconstruire. « C’est bien souvent la première fois qu’ils ont leur propre chambre. Cela apporte de la stabilité. Ils peuvent relâcher un peu la tension », explique la directrice du CHU, Anahid Armenian, une petite femme toujours disponible pour les résidents.

Un soutien adapté et évolutif

Un des aspects de l’accompagnement repose sur la mise à jour des questions administratives, afin de pouvoir obtenir des droits. « Souvent, ils n’ont jamais fait de demande », précise Ghizlène Boussalham. Jeannette ne fait pas exception. « En arrivant, je n’avais rien, pas de carte d’identité. Je ne savais pas ce que c’était, des papiers », se souvient-elle. Petit à petit, il a fallu remonter le fil, contacter les impôts, ce qu’elle n’avait jamais fait, remplir les dossiers pour obtenir le minimum vieillesse, mais aussi s’occuper de sa santé, négligée depuis longtemps. Des démarches complexes après des années à la marge. Avec l’accompagnement des travailleurs sociaux, les obstacles finissent pas être surmontés.

L’objectif est de permettre à ceux qui passent à la Promesse de l’aube de gagner en autonomie, pour pouvoir en sortir avec des perspectives. « Il faut travailler au plus près des besoins de la personne et partir de là où elle en est. Il vaut mieux qu’elle reste un peu plus longtemps ici, plutôt qu’(elle prenne) une mauvaise orientation qui la mette en échec », souligne la directrice. Avec des publics très divers, allant des personnes âgées isolées à la rue à des familles de migrants, et de nombreux problèmes psychologiques liés aux traumatismes vécus, c’est un travail tout en dentelle que fait l’équipe des travailleurs sociaux de l’association. Le soutien est adapté et évolutif. Avec certains migrants par exemple, le gros du travail se résume à l’accompagnement pour l’obtention des papiers. Beaucoup ensuite trouvent un emploi et partent dans la foulée. Pour Jeannette, les choses ont évolué plus lentement. Au fil des mois, Ghizlène Boussalham s’est peu à peu mise en retrait, afin de la laisser effectuer seule les démarches qu’elle était en mesure d’accomplir.

Jeannette n’est pas un cas unique. 600 personnes, dont « 209 enfants mais aussi 53 personnes âgées de plus de 60 ans », précise la mairie de Paris, ont ainsi pu bénéficier d’un accompagnement global, depuis l’ouverture du CHU en novembre 2016. L’objectif est de permettre de reprendre une vie plus stable, via un retour à l’emploi, la scolarisation des enfants, l’obtention du minimum vieillesse et, bien sûr, l’accès au logement. « Avant le Covid, 50 % des personnes hébergées sortaient tous les ans, dont les trois quarts allaient dans des appartements en location solidaire, ce qui est bien au-delà de ce qu’on espérait au départ. Mais, depuis, avec le blocage au niveau des préfectures, les ruptures dans l’emploi et l’isolement accru, ça s’est ralenti », précise la directrice.

Mais des histoires qui finissent bien, il y en a beaucoup. Avec ses faux cils interminables et son bébé de 7 mois, madame Nosaka fait partie de ceux qui ont pu rebondir grâce à leur passage à « l’Aube ». Arrivée du Nigeria enceinte, sans papiers, mariée, elle franchit la porte du centre après avoir été trimballée dans divers hôtels du 115. Aujourd’hui divorcée, elle a ses papiers et, depuis son départ du CHU en 2020, elle parvient à payer son loyer en faisant des ménages.

Andrée, elle, n’en est pas encore là. Cependant, à 74 ans, la petite dame aux yeux bleus et aux cheveux gris a fait des pas de géant. Quand elle arrive au CHU, cette ancienne ouvrière des usines de parfum Jean Patou avait derrière elle des années de rue et de centres d’hébergement. « J’ai vécu dehors pendant quatre ans », se remémore-t-elle. Elle boit, est incontinente, et est physiquement très abîmée. Depuis deux mois, elle a pu s’installer dans une des dix chambres du premier étage du bâtiment réservé aux femmes seules. Dans les salles de douche briquées par les résidentes, elle se lave désormais toute seule. L’après-midi, elle aime regarder la télé dans le petit salon. Andrée a même retrouvé sociabilité et plaisir.

« Énormément de rigolades »

Car le relationnel est au cœur du projet du CHU. Il se fait d’abord avec le travailleur social référent, afin d’apprendre à renouer des liens de confiance. « Avec Jeannette, ça a été difficile. Elle voulait que tout aille très vite. Et puis, petit à petit, la relation s’est nouée. Ensuite, à partir de ce lien, l’objectif est d’étendre la relation à l’entourage », indique Ghizlène Boussalham. La présence des familles et des enfants joue en faveur de ce lien et a un effet bénéfique sur les célibataires. « Ici, on a eu plein de choses. Énormément de rigolades. On a fait des fêtes aussi », se remémore Jeannette, avec un brin de nostalgie.

Le centre a aussi fini par se fondre dans son environnement. Oublié le mouvement de panique des riverains qui s’étaient pressés en mars 2016 à une réunion publique destinée à expliquer sa création pour prendre à partie les autorités avec insultes et noms d’oiseaux. Oubliée également la pétition lancée par le maire d’alors du 16e, le très droitier Claude Goasguen, dénonçant l’installation dans le quartier d’un « Sangatte du 16e » et signée par 40 000 personnes. Malgré deux incendies criminels, le CHU a tenu bon, soutenu par la volonté farouche de l’adjoint au logement PCF à la mairie de Paris, Ian Brossat, de répondre aux besoins des personnes à la rue, tout en rééquilibrant la répartition des centres d’hébergement entre les différents quartiers de Paris.

Des solidarités locales

La Promesse de l’aube bénéficie aujourd’hui d’un large réseau de solidarité issu du quartier. Des médecins (pédiatre, dermatologue, pédopsychiatre) et des infirmières sont venus proposer un coup de main. Une bénévole s’occupe des dons de vêtements, un autre aide à rédiger des CV. Le club sportif du quartier a ouvert ses portes gratuitement aux résidents, et les relations sont aussi très bonnes avec les équipes de l’école du quartier. Les propositions sont même tellement nombreuses que la directrice doit les filtrer. « L’idée, ce n’est pas de faire de l’occupationnel pour les bénévoles. Mais de vraiment partir des demandes des résidents et de voir ce qui peut leur être utile », précise-t-elle. Et, parfois, le soutien se fait dans les deux sens. Comme pour ce club d’échecs qui cherchait un lieu et a fini par atterrir au CHU.

Forte de ces succès, la Promesse de l’aube a obtenu, début juin, un vote positif du Conseil de Paris pour être prolongé de trois ans. Comme le rappelle Camille Naget, conseillère de Paris (PCF) : « Comment ne pas souligner cette belle réussite du CHU la Promesse de l’aube lorsque l’on sait combien il a fallu se battre pour lui permettre de voir le jour. »

sans abri
France24 - Monde

Souveraineté économique de la France : une situation critique ?

Publié le : 16/08/2022 - 13:02

Ali LAIDI

La France est-elle économiquement souveraine ? La question est sur toutes les lèvres ces dernières années, en particulier depuis la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Le pays est-il protégé par ses entreprises ? Pour répondre à ces questions, Ali Laïdi reçoit Pierre-Marie de Berny, fondateur et dirigeant du cabinet Vélite, qui publie un baromètre de la souveraineté économique.

Известия (RUS)

В Москве в полтора-два раза снизилась концентрация вредных веществ в воздухе

Концентрация вредных веществ в воздухе в Москве снизилась в полтора-два раза, заявил ведущий специалист центра погоды «Фобос» Вадим Заводченков со ссылкой на данные станций Мосэкомониторинга.

Душная тревога: какие опасные частицы наполнили воздух Москвы из-за пожаров Концентрация мелкодисперсной пыли может негативно сказаться на здоровье детей, стариков и беременных

«Москву вновь накрыл дымовой шлейф от пожаров в Рязанской области, однако, сравнивая нынешнюю ситуацию с событиями минувших дней, надо сказать, его мощность оказалась заметно слабее. Например, столичные метеостанции не фиксируют видимость хуже семи километров, в четверг было до четырех километров, да и концентрация вредных веществ в воздухе, по данным станций Мосэкомониторинга, в полтора-два раза меньше», — указал он эфире телеканала «Россия 24»

Ранее 20 августа в Москву вернулся запах гари от природных пожаров. Он ощущается в центре и на западе столицы. Несмотря на это, видимость остается хорошей.

17 августа в некоторых районах Москвы зафиксировали дымку и запах гари, которые пришли в столицу из Рязанской области, где горят леса. Дымка, в частности, появилась на западе, юго-западе, а также в центре Москвы. К утру 18 августа она распространилась по всем районам города.

19 августа ведущий специалист центра погоды «Фобос» Александр Синенков предупредил москвичей, что ветер может принести запах гари в столицу и в выходные, 20 и 21 августа.

Врач-терапевт Елена Тихомирова заверила, что москвичи не получат серьезного вреда из-за запаха гари. При этом она рекомендовала тем, кто плохо переносит такую погоду, оставаться дома.

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Известия (RUS)

Шойгу заявил о непринятии украинцами политики Киева по запрещению связанного с РФ

Многие жители Украины не приняли политику Киева, направленную на запрет всего, что связано с Россией. Об этом министр обороны РФ Сергей Шойгу заявил 20 августа, выступая на пленарном заседании Первого Международного антифашистского конгресса.

Он отметил, что после распада СССР в Вашингтоне сделали всё для создания из Украины антипода России. По его словам, поощрялось продвижение в стране законодательства, которое запрещает русские язык, СМИ, культуру.

«На преодоление русофобии потребуются годы» Глава СПЧ Валерий Фадеев — о «культуре отмены» на Западе, иностранных соцсетях и переговорах РФ и Украины

«Многие на Украине не приняли такую политику, в том числе жители Донбасса, которые не стали потакать правящему режиму в его нацистских устремлениях. Тогда против них развернулась жестокая карательная операция», — подчеркнул он.

Накануне научный директор Российского военно-исторического общества Михаил Мягков в беседе с «Известиями» выразил мнение, что на Украине марионеточное правительство и Западу неважно, сколько украинцев может погибнуть, «всё, что им нужно сделать, — запустить рубильник СМИ, которые будут говорить, что это единственное верное действие — следовать западным указаниям».

Президент РФ Владимир Путин 15 августа заявил, что все попытки западных стран «отменить Россию» тщетны и служат только демонстрацией глупости. Также он назвал важной задачей жесткое пресечение любых проявлений неонацизма, русофобии и расизма, а также попыток фальсифицировать историю.

Российский лидер 25 марта отметил, что на Западе процветает «культура отмены», остракизм и замалчивание фактов. По его словам, в странах прогрессирует дискриминация всего, что связано с Россией.

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : la bataille pour le Donbass

Publié le : 08/07/2022 - 11:38Modifié le : 08/07/2022 - 11:53

Gwendoline DEBONO

La bataille du Donbass est au coeur de ce reportage exceptionnel sur la guerre en Ukraine. Gwendoline Debono a suivi le quotidien de soldats ukrainiens sur le champ de bataille. Elle s'est rendue sur la "position 0", nom attribué par les Ukrainiens à la première tranchée face aux Russes. Jour après jour, les soldats ukrainiens tentent d'endiguer la progression de leurs adversaires. Snipers, artilleurs ou fantassins se battent pour chaque mètre de terrain et payent un lourd tribut à la guerre.

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Les forces russes continuent d'avancer dans le Donbass

LE FIL DU 24 JUIN

Les forces ukrainiennes ont reçu l'ordre de se retirer de Severodonetsk

LE FIL DU 4 JUILLET

L'armée russe poursuit son offensive dans l'est de l'Ukraine, la reconstruction au menu de Lugano

Valeurs Actuelles

Boris Johnson, Premier ministre en sursis

La couleur verte du papier à en-tête, les armes de la Chambre des communes, celles de tel ou tel ministère. Et des lignes noires, noires d’indignation, de déception, de colère. « Vous nous avez mis dans une position impossible », « l’intégrité, l’honnêteté et la confiance sont brisées », « le pays mérite mieux », « c’est le chaos à Downing Street » ou encore « le gouvernement ne peut plus fonctionner avec vous en poste ». Suivant celles des ministres des Finances, Rishi Sunak, et de la Santé, Sajid Javid, cinquante-neuf lettres de démissions de ministres ou de chefs de cabinet du gouvernement sont venues en avalanche sur le bureau du Premier ministre.

Le 7 juillet, Boris Johnson tire la conclusion de la fronde qui couvait depuis plusieurs mois au sein de son camp : « Il s’agit clairement de la volonté du parti au Parlement qu’il y ait un nouveau chef et un nouveau Premier ministre. » Lors d’une brève allocution devant le 10, Downing Street, applaudi par un dernier carré de fidèles et son épouse Carrie, “BoJo” a reconnu que « personne n’est indispensable », « faisant contre mauvaise fortune bon cœur » et disant sa tristesse d’abandonner le « meilleur travail du monde ».

Il a ajouté que le calendrier pour l’élection d’un nouveau chef du Parti conservateur serait précisé dans les prochains jours. Ainsi, s’il n’est plus à la tête des tories, il reste bel et bien Premier ministre en attendant que les conservateurs se mettent d’accord sur le nom de son successeur. Pas question de laisser le vice-Premier ministre, Dominic Raab, assurer l’intérim comme il l’avait fait, en avril 2020, pendant une semaine, alors que Boris Johnson était hospitalisé pour un Covid virulent qui lui avait valu trois jours de soins intensifs. Car si Boris Johnson est bel est bien rattrapé par la patrouille et qu’il lâche du lest, il n’a pas perdu tout espoir de se maintenir jusqu’à l’automne. C’est bien ce que pense son ancien et génial stratège, Dominic Cummings, père des victoires historiques du Leave au référendum sur le Brexit et des conservateurs aux élections générales de 2019, qui écrit sur Twitter : « Je le connais, il ne pense pas un instant que les jeux sont faits. Il se dit qu’avec la guerre en Ukraine, tout est possible, il joue la montre et cherche une façon de rebondir. Il va falloir aller le chercher et le sortir manu militari . »

Mais comment Boris Johnson a-t-il pu se retrouver acculé comme un pauvre renard dans une chasse à courre ?

Tout commence justement avec Dominic Cummings, accusé d’avoir enfreint les règles du confinement pour aller visiter ses parents à la campagne, en mai 2020. Le Premier ministre l’avait soutenu, déclenchant une vague d’indignation générale dans la classe politique et l’opinion publique, les règles de confinement ayant été à la limite de l’inhumanité, empêchant même les derniers adieux des familles à des parents mourants. Le deux poids, deux mesures avait choqué et préparé la réaction au scandale du “Partygate” qui n’allait pas tarder à défrayer la chronique.

Plus important encore, l’affaire Cummings sera surtout l’occasion pour Carrie Symonds, la désormais épouse de Boris, d’avoir le scalp de ce conseiller trop influent à son goût et à la ligne politique beaucoup plus conservatrice que celle de Carrie, à la limite du woke. Ironie du sort, en participant au limogeage de son rival, Carrie Symonds privera Boris de son meilleur démineur.

Elle-même sera vite rattrapée par le “Curtaingate” , qui concerne le financement par des donateurs privés de la décoration de l’appartement de fonction du couple Johnson au 11, Downing Street, notamment 58 000 livres (68 000 euros) reçues d’un généreux donateur du parti, lord David Brown-low. Utile pour payer le papier peint choisi avec goût par Carrie à 840 livres (1 000 euros) le rouleau. Des frasques pas ou mal déclarées, s’élevant à 200 000 livres au total, contre lesquelles Cummings avait averti BoJo. D’autres affaires notamment de corruption, liées aux activités de lobbyisme de plusieurs élus dont Owen Paterson, vont venir éroder la confiance et la sympathie dont bénéficiait le Premier ministre. Le coup de grâce sera bien sûr le feuilleton du “Partygate” .

Dans ce scandale, le Premier ministre est accusé d’avoir participé à plusieurs fêtes dignement arrosées avec ses collaborateurs en plein confinement. Les preuves sont désormais irréfutables, même si les participants aux soirées travaillaient ensemble toute la journée et que l’accusation portée contre eux est assez hypocrite, elle a, elle aussi, fait mouche dans l’opinion publique. Le pire c’est qu’ici Boris Johnson devient le premier chef du gouvernement être pris à violer la loi et à travestir les faits aux enquêteurs…

Pourtant, dans la plupart des affaires qui lui sont reprochées, BoJo ne s’est pas rendu coupable de grands méfaits. C’est sa réaction aux affaires par le déni, pour ne pas dire le mensonge, qui ne passe pas. Ses excuses peuvent être reçues une fois, errare humanum est, mais elles ont fini par devenir permanentes, montrant en creux la nature de sa conduite.

Scandales sexuels : l’aura du premier ministre réduite en pièces

Autres points plus problématiques, la couverture par le Premier ministre de scandales sexuels dont le dernier en date, concernant le député conservateur Chris Pincher, vice-président du groupe aux Communes, déclencheront la vague de démissions fatales. Nommé en février par BoJo, malgré une enquête pour attouchements homosexuels, le Premier ministre a prétendu qu’il n’était pas au courant de l’affaire, avant que des témoignages – notamment celui d’un haut fonctionnaire – apportent la preuve du contraire. Pincher sera également l’auteur de plusieurs autres incidents du même genre fin juin, provoquant des scandales dans des bars londoniens, en état d’ébriété. Ces dernières frasques pousseront le député à démissionner. Le 3 juillet, il est encore visé par six nouvelles plaintes, dont trois venant de députés… Ce sont ces derniers éléments qui vont déclencher les départs de Rishi Sunak et Sajid Javid, le 5 juillet.

La longue série de scandales sexuels impliquant des élus conservateurs n’a effectivement rien fait pour faciliter la tâche de Boris ces derniers mois. En avril, Imran Ahmad Khan, élu député en 2019, a été reconnu coupable de l’agression sexuelle d’un garçon de 15 ans en 2008. Il a dû démissionner après sa condamnation à 18 mois de prison. Toujours en avril, le député David Warburton a été suspendu pour trois accusations de harcèlement sexuel. En mai, c’est son collègue Neil Parish qui a été surpris visionnant des images pornographiques en pleine séance à Westminster. En mai, un autre élu conservateur, dont l’identité n’a pas été communiquée, a été arrêté pour répondre de viol. Il a été libéré, mais l’enquête reste en cours…

C’est ainsi que, semaine après semaine, l’aura du Premier ministre a été réduite en pièces. L’affaire ukrainienne, où Boris Johnson a été très présent, lui a servi de bouée de sauvetage tout le printemps. Début juin, il a même survécu à une motion de défiance au sein du Parti conservateur, mais l’“effet drapeau” a cessé d’être efficace.

C’est dans ce contexte digne de la décadence de Rome que les Néron sont sortis de l’ombre des colonnes d’albâtre des palais londoniens. Les couteaux sont brandis, mais les voilà tellement nombreux à vouloir porter le coup fatal que l’empereur Boris tire sa dernière chance de leurs propres divisons. Depuis le Brexit, le Parti conservateur est plus fracturé que jamais. David Cameron et Theresa May n’ont pas réussi à conduire la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne à terme. Boris Johnson a fait l’essentiel, mais il reste quelques pièges comme celui de l’Irlande du Nord.

Par ailleurs, le poste à pourvoir est loin d’être une sinécure : le dossier ukrainien et la crise qui déferle sur l’Europe en général, et le Royaume-Uni en particulier, n’annoncent rien de bon. La Grande-Bretagne est touchée par une inflation de 9,1 % en mai qui devrait atteindre 11 % d’ici à octobre, alors que la livre s’est dépréciée de 12 % face au dollar depuis le début de l’année. De grandes grèves s’annoncent dans tous les secteurs, offrant à la gauche un terrain de mobilisation idéal. De fait, selon les derniers sondages, 70 % des Britanniques souhaitent le départ immédiat de BoJo…

Les conservateurs tentent donc de s’organiser au plus vite pour lui trouver un successeur. Le favori des sondeurs, Ben Wallace, actuel ministre de la Défense, a officiellement dit qu’il n’était pas candidat. Restent sur la ligne de départ onze candidats, couvrant tout le spectre du parti de droite à gauche. L’ancien ministre des Finances Rishi Sunak, d’origine indienne, serait le favori, avec 24 % d’opinions favorables. Il faudra aussi compter avec son successeur, Nadhim Zahawi (d’origine irakienne), mais aussi avec son ex-collègue Sajid Javid ou le député Rehman Chishti (tous deux d’origine pakistanaise). Jeremy Hunt, ancien ministre des Affaires étrangères, qui avait été battu en “finale” par BoJo lors de la précédente élection à la tête du parti, est de retour et Liz Truss, l’actuelle patronne du Foreign Office, s’est lancée le 10 juillet. Également dans la course, le ministre des Transports, Grant Shapps, l’ex-secrétaire d’État à l’Égalité et de l’Administration locale Kemi Badenoch (d’origine nigériane), la procureure générale Suella Braverman, la secrétaire d’État au Commerce international Penny Mordaunt et Tom Tugendhat. Ce dernier, brillant député et ancien officier en Afghanistan, est aussi le plus “libéral” de cette liste. Ils seront départagés par les votes de leurs collègues élus.

Tous sont conscients de l’urgence de désigner les finalistes au plus vite, avant la fermeture estivale du Parlement, le 21 juillet. Or, dans le meilleur des cas, le processus prend six à huit semaines… Les deux derniers seront départagés par un vote ultime des 100 000 adhérents du parti, dont la majorité a plus de 70 ans.

Lâcher BoJo, c’est risquer de perdre la majorité

Le risque pour les conservateurs est d’être coincés entre Boris Johnson et les travaillistes. Ces derniers ne devraient pas tarder à déposer une motion de censure contre le gouvernement. Si les tories lâchent Boris, ils perdent eux-mêmes leur majorité et de nouvelles élections devront avoir lieu, qui s’annoncent sanglantes pour le parti après ses défaites dans les derniers scrutins partiels, notamment dans les deux circonscriptions des élus impliqués dans les scandales sexuels. Keir Starmer, le chef du Labour, brûle d’affronter les conservateurs dans les urnes. Si ceux-ci soutiennent Johnson, ils doivent sauver celui-là même qu’ils veulent chasser.

C’est ainsi que les dieux pourraient être à nouveau favorables au turbulent Boris, qui prépare toujours avec son cabinet resserré une réforme de la fiscalité attendue par ses électeurs et les élus du parti.

En attendant, celui qui est encore le Premier ministre de la reine a dû annuler la fête qui était prévue, fin juillet, à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres, pour célébrer le premier anniversaire de son mariage. Le début de la sagesse ?

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France24 - Monde

Du Sahel à Dubaï : les routes de l'or sale

Publié le : 15/07/2022 - 12:29

Caroline DUMAY

Le nombre de mines artisanales augmente dans le Sahel car les zones d’orpaillage échappent au contrôle des États. Le Mali s’impose peu à peu comme le principal centre d'achat d'or des pays sahéliens, tandis que Dubaï est devenu la principale destination de la production d'or artisanal. Des fonderies discrètes de Bamako au marché de l'or de Dubaï, en passant par les mines artisanales ivoiriennes, Caroline Dumay a enquêté sur ce secteur aurifère mondial qui change de visage.

En fermant les yeux sur l'origine des lingots qui arrivent sur leur territoire, les Émirats arabes unis sont pointés du doigt. Différentes institutions internationales, telle que l'OCDE, demandent des régulations bien plus strictes. Car le boom aurifère des régions sahéliennes suscite la convoitise croissante des groupes armés, dont des jihadistes.

Cette enquête journalistique, menée pendant plus d'une année dans plusieurs pays africains, est partie d'un fait presque divers : l'arrestation de mules franco-malgaches à l'aéroport de Johannesburg en décembre 2020, avec plus de 73 kilogrammes d'or dans leurs bagages. L'auteure de ce documentaire a alors cherché à comprendre à qui appartenait cet or. Elle signe ce film en collaboration avec Stefan Carstens, Graham Walsh et Damien Koffi, ainsi que Walid Ag Menani et Anne-Fleur Lespiaut qui ont réalisé des images exclusives des fonderies du grand marché de Bamako et de la mine d'Intahaka dans le nord du Mali. 

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RD Congo : des dizaines de morts dans l'attaque d'une mine d'or artisanale en Ituri

crise sécuritaire au Sahel

Au Burkina Faso, la ruée vers l’or menacée par les groupes armés

La chronique de l’éco

Guerre en Ukraine : l'or russe à son tour sanctionné ?

Известия (RUS)

Власти Крыма назвали цель атак украинских беспилотников на регион

Цель атак украинских беспилотников на Крым не военная, а психологическая: заряд минимален и нанести им большой ущерб невозможно. Об этом 20 августа заявил советник главы региона по информационной политике Олег Крючков.

Против «первого атамана»: куда приведет конфликт Зеленского с военными В Киеве пытаются ослабить политических соперников

«Продолжаются атаки мелких беспилотников. Цель не военная, психологическая, заряд минимален и нанести им большой ущерб невозможно», — написал он в Telegram-канале.

Крючков добавил, что лучший способ помочь армии и флоту — сохранять спокойствие, а о подозрительных людях, фактах и находках — сообщать в соответствующие органы.

В этот день сообщалось, что на западе Крыма сработала система противовоздушной обороны (ПВО). Цель поражена. Пострадавших и повреждений нет.

Тогда же губернатор Севастополя Михаил Развожаев сообщил о попадании беспилотника в крышу штаба Черноморского флота. Дрон удалось сбить прямо над зданием, БПЛА упал на кровлю и загорелся. В результате происшествия серьезных повреждений нет, никто не пострадал. Местных жителей призвали сохранять спокойствие и по возможности в ближайший час оставаться дома.

Накануне вечером Развожаев сообщил о срабатывании по цели системы ПВО региона. Предположительно, это был беспилотный летательный аппарат.

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France24 - Monde

À l'instar de Salman Rushdie, ces écrivains menacés de mort dans le monde

Publié le : 18/08/2022 - 15:41

Aude MAZOUE Suivre

L'attaque perpétrée vendredi 12 août contre Salman Rushdie, dans l'État de New York, jette une lumière crue sur le sort de nombreux écrivains menacés de mort, qui vivent chaque instant la peur chevillée au corps.

Chaque jour, la même peur de mourir. Sous escorte policière, contraints à l’exil, des écrivains visés par le pouvoir ou des groupes extrémistes affrontent le quotidien dans la crainte de représailles. À l'instar de Salman Rushdie, agressé le 12 août, dans l'État de New York, cible d'une fatwa depuis la sortie de son roman "Les Versets sataniques", paru en 1988. Portraits de quelques-uns d’entre eux.

"Libre de sa parole mais prisonnier de ses mouvements." C’est ainsi que se définit l’écrivain italien Roberto Saviano, dont le nom est devenu célèbre lors de la parution, en 2006, de son récit documentaire "Gomorra", qui décrit par le menu les pratiques de la Camorra, la mafia napolitaine. Le livre est vendu à plus de quatre millions d'exemplaires et traduit dans 42 pays. Ce succès de librairie, unanimement salué par la critique, lui vaut surtout d'être la cible de projets terroristes de la pègre. Depuis le 13 octobre 2006, le Napolitain est contraint de vivre sous protection policière constante. En 2021, il décrit dans la bande dessinée "Je suis toujours vivant" sa "vie de paria", dictée par les contingences policières. De son quotidien empêché, l’écrivain revendique "une forme de résistance. Dans cette situation, vous n'êtes pas mort. Mais on ne vous laisse pas vivre non plus. Vous êtes au milieu." C’est dans cet entre-deux qu’il continue d'écrire, coûte que coûte : "Extra pure : Voyage dans l'économie de la cocaïne" en 2014, "Piranhas" en 2016, "Baiser Féroce" en 2019. L’écrivain est régulièrement sous les projecteurs des médias pour ses prises de position sans concession vis-à-vis des responsables politiques italiens. Et notamment pour son soutien à Salman Rushdie.

Zineb El Rhazoui perçoit sa vie comme une "prison ambulante". Écrivaine et journaliste à Charlie Hebdo, elle échappe à l’attaque terroriste qui a fait 12 morts le 7 janvier 2015 car elle se trouve à Casablanca au moment des faits. L’auteure franco-marocaine vit depuis sous protection permanente des forces de l'ordre. "Ce type de menaces a fait basculer nos vies, celles de nos enfants et de nos familles", témoigne-t-elle dans Le Parisien en 2019. Souvent désignée comme la femme la plus protégée de France, la quadragénaire ne s’est pas pour autant résignée au silence. Celle qui s’est d’abord fait connaître du grand public en tant que porte-parole du collectif "Ni putes ni soumises" en 2011, fait de sa liberté de parole son étendard. Poussée vers la sortie pour ses propos critiques sur la gestion financière de Charlie Hebdo en 2016, elle continue d’apparaître dans les médias, friands de ses prises de position franches, de ses clashs dans les talk-shows télévisés. Jusqu’au dérapage. Elle affirme, en novembre 2019, sur le plateau de CNews, que la police devrait "tirer à balles réelles" lorsque des émeutes éclatent dans les banlieues.

Lire et relire les #VersetsSataniques de #SalmanRushdie, l’un des meilleurs écrivains britanniques de sa génération. Que chacun achète ses livres, qu’il soit dans toutes les bibliothèques de toutes les maisons. Que ce soit cela, le produit de la haine islamique: son immortalité.

August 12, 2022

La même année, elle déclenche une nouvelle salve de critiques en posant aux côtés d'un Youtubeur d’extrême droite. Les menaces de mort redoublent. "Mon quotidien ressemble à celui d'une personne confinée", décrit-t-elle dans un reportage sur TF1 diffusé le 15 août. "Toutes les sorties doivent être organisées, j'ai l'interdiction formelle de prendre les transports en commun. Naturellement, il y a aussi un souci d'intimité et de liberté." Mais quand il s’agit de défendre un Salman Rushdie physiquement agressé, sa liberté entravée trouve sur Twitter une précieuse échappatoire. "Lire et relire les #VersetsSataniques de #SalmanRushdie, l’un des meilleurs écrivains britanniques de sa génération. Que chacun achète ses livres, qu’il soit dans toutes les bibliothèques de toutes les maisons. Que ce soit cela, le produit de la haine islamique : son immortalité." 

"Au cours des vingt dernières années, j'ai eu de longues conversations avec des écrivains qui avaient reçu des menaces de mort, notamment de la part d''islamistes ou d'extrémistes islamiques'. […] Je suis l'un d'entre eux", confie sans détour l’écrivain turc Orhan Pamuk dans un article du Point du 15 août 2022. Placé sous escorte permanente, il affirme que "quels que soient la gentillesse des gardes du corps ou les efforts qu'ils déploient pour rester à l'abri des regards, ce n'est pas une expérience agréable." 

 

Traduit dans plus de soixante langues, Orhan Pamuk peut s’enorgueillir d’avoir vendu plus de onze millions de romans et ne compte plus les récompenses littéraires. Auréolé du prix Nobel de littérature en 2006, il est classé la même année par le magazine Time dans la liste des cent personnalités les plus influentes du monde. En somme, Orhan Pamuk est considéré comme l'écrivain turc le plus célèbre dans le monde. Il est également l’un des plus menacés. Contestataire, il refuse d’abord le titre d'"artiste d'État" en 1998. Puis, il dénonce à travers ses romans et articles les dérives actuelles de son pays comme la montée de l'islamisme, les injustices sociales ou encore le manque de liberté d'expression. Il est aussi le premier écrivain du monde musulman à condamner publiquement la fatwa islamique lancée contre Salman Rushdie. Il reconnaît également dans la presse, en 2005, la responsabilité de la Turquie dans les massacres des Kurdes et le génocide arménien, ce qui lui vaut des menaces de mort et une assignation à comparaître devant les tribunaux : l’écrivain est devenu l'ennemi des conservateurs turcs. Le réseau Ergenekon, composé de militants nationalistes, d'officiers de l'armée et de la gendarmerie, de magistrats, de mafieux, d'universitaires et de journalistes, est accusé d'avoir projeté son assassinat. Contraint à l’exil, l’auteur se serait installé en février 2007 aux États-Unis pour échapper à la mort.  

C’est après sa troisième arrestation, quand il a été torturé, que Kakwenza Rukirabashaija a décidé de quitter l'Ouganda. Une série de tweets goguenards ciblant le fils "obèse" et "rouspéteur" du président Yoweri Museveni avait cette fois déclenché la colère des autorités, explique l’écrivain. Affaibli, il fuit son pays dans la clandestinité et franchit à pied la frontière rwandaise avant de gagner l’Europe. "Je n’étais pas en sécurité en Afrique depuis que les dictateurs collaborent pour expulser les dissidents. Maintenant que je suis en Allemagne, je me sens vraiment protégé", a-t-il déclaré à l’AFP. Mais l’écrivain n’est pas serein pour autant. "J'habite dans une petite maison au bord d'un lac à Munich. Ma femme et mes six enfants sont restés en Ouganda. Ils vivent dans la peur. Le fils du président a menacé de tuer ma famille et mes proches si je montrais mes blessures ou si je parlais aux médias", relate-t-il.  Arrêté et torturé à plusieurs reprises dans le passé, notamment pour son ouvrage "The Greedy Barbarian" (non traduit en français), un roman satirique salué par la critique qui décrit un pays imaginaire gangréné par la corruption, l’écrivain ne compte pas se taire pour autant. Dans son dernier livre, "Banana Republic : Where Writing is Treasonous" (non traduit en français) publié en 2020, il décrit ses séjours en détention "inhumains et dégradants". L'année suivante, il reçoit le prestigieux prix PEN Pinter, attribué aux auteurs persécutés pour avoir exprimé leurs convictions. "Il y a un dicton qui dit : "Blessez un écrivain, il saignera de l'encre. Ma seule arme est l'écriture". 

À l’annonce de l’agression de Salman Rushdie, l’écrivaine bangladaise s’est dite inquiète sur Twitter. Inquiète pour l’homme, inquiète pour le sort de tous les écrivains en exil qui ne peuvent pas compter sur l’éloignement pour gagner un peu de quiétude. Inquiète pour elle-même. En septembre 1993, une fatwa est prononcée contre Taslima Nasreen par des fondamentalistes islamiques. Son crime ?  Avoir écrit un roman, "Lajja" (la Honte), dans lequel elle dénonce les représailles exercées sur la minorité hindoue bangladaise. Elle trouve alors refuge en Inde. Mais à la suite d'une conférence donnée en 2007, une prime de 500 000 roupies est offerte par un groupe islamiste pour qui obtiendra sa décapitation. Fin novembre 2007, elle fuit Calcutta après de violentes manifestations hostile à sa présence.

I just learned that Salman Rushdie was attacked in New York. I am really shocked. I never thought it would happen. He has been living in the West, and he has been protected since 1989. If he is attacked, anyone who is critical of Islam can be attacked. I am worried.

August 12, 2022

Les jours suivants, elle est exfiltrée de ville en ville pour ses propos jugés blasphématoires contre l'islam. La force de ses ouvrages et la pugnacité de son combat lui valent de nombreuses récompenses, comme le prix Sakharov en 1994 ou le prix Simone de Beauvoir en 2008. La même année, elle devient citoyenne d'honneur de la ville de Paris, qui l’héberge un temps. C’est également à Paris qu’elle reçoit un "passeport de citoyenneté universelle" au siège de l'Unesco. Protégée en Europe, elle pense tout de même que sa place reste en Asie. "En écrivant et en parlant, j’encourage les femmes à se soulever et à se mobiliser pour leur liberté, explique la militante dans un entretien de Paris Match du 8 juin 2018. Je suis une citoyenne européenne mais j’ai déménagé en Inde car les femmes y sont plus oppressées, pour que je puisse agir, que je puisse informer les femmes de leurs droits et les encourager à lutter pour ceux-là."

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L'état de santé de Salman Rushdie "va dans la bonne direction", selon son agent

Salman Rushdie dans un état grave après son agression, l'auteur présumé placé en détention

L'Iran dément "catégoriquement" tout lien avec l'assaillant de Salman Rushdie

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : selon Macron, les Français doivent « accepter de payer le prix de la liberté »

Vendredi 19 août, Emmanuel Macron a profité de ses vacances traditionnelles au Fort de Brégançon pour participer à la commémoration du 78e anniversaire de la libération de Bormes-les-Mimosas (Var). Une fois les gerbes d’usage déposées, le président de la République a pris la parole et s’est longuement épanché sur l’affaire ukrainienne, rapporte Le Figaro. Une prise de parole d’ailleurs survenue quelques heures après un coup de téléphone entre l’Elysée et le Kremlin – une première depuis de longues semaines.

Dénonçant vigoureusement « l’attaque brutale lancée par Vladimir Poutine », le chef de l’Etat a concédé que les sanctions imposées à la Russie n’allaient pas sans lourdes conséquences pour les Français. Il a donc appelé ces derniers à « accepter de payer le prix de la liberté et de nos valeurs », faisant appel à la « force d’âme [nécessaire] pour regarder en face le temps qui vient, résister aux incertitudes, parfois à la facilité et à l’adversité ».

Esprit de revanche

Emmanuel Macron a longtemps abordé ce « retour de la grande Histoire », longtemps théorisé par les penseurs de la fin du vingtième siècle. « La guerre est revenue à quelques heures de nos frontières sur le sol européen », a-t-il rappelé, évoquant la résurrection « de l’esprit de revanche, des violations flagrantes de la souveraineté des États, de l’intolérable mépris des peuples, et de la volonté impérialiste ». Enfin, comme il le fait à chaque fois qu’il évoque la guerre à l’Est, le président de la République a tenu à saluer la « résistance héroïque » de l’armée et du peuple ukrainiens.

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Известия (RUS)

В Донецке зафиксировали 46 случаев подрыва граждан на минах «Лепесток»

В Донецке зафиксировали 46 случаев подрыва граждан, в том числе двоих детей, на противопехотных фугасных минах «Лепесток». Об этом 20 августа сообщили в представительстве Донецкой Народной Республики (ДНР) в Совместном центре по контролю и координации режима прекращения огня (СЦКК).

Лепесточные признаки: как жители Донецка узнают об обстрелах города Постоянные обстрелы научили мирных людей разбираться в разных типах вооружений

«По состоянию на 10:00 20 августа в республике зарегистрированы уже 46 случаев подрыва гражданских лиц, в том числе двоих детей, на минах ПФМ «Лепесток». Один из пострадавших в результате ранения скончался в больнице», — сообщило представительство в Telegram-канале.

Отмечается, что утром в субботу в Кировском районе Донецка мужчина 1955 года рождения получил ранения, подорвавшись на мине «Лепесток».

Ранее, 16 августа, активистка партии «Другая Россия» Земфира Сулейманова погибла в результате подрыва на мине в Донбассе. Координатор партии Михаил Аксель также отметил, что девушка, которая также занималась журналистикой и волонтерской работой, подорвалась на мине накануне.

13 августа мэр Донецка Алексей Кулемзин сообщил, что в Петровском районе столицы ДНР мирная жительница получила ранения из-за сдетонировавшей под ее ногами противопехотной мины «Лепесток».

Использование противопехотных мин ПФМ-1 «Лепесток» запрещено в вооруженных конфликтах из-за их опасности для гражданских лиц. Их запрет закреплен конвенцией ООН, к которой присоединились 163 государства, включая Украину. Фотоматериалы применения такого оружия ВСУ в Донбассе уже направлены РФ в ООН.

Россия с 24 февраля проводит спецоперацию по защите Донбасса. Ее ключевые цели — денацификация и демилитаризация киевского режима. Москва подчеркивала, что при помощи спецоперации Россия останавливает войну, которую Киев восемь лет вел против мирного населения республик.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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Property guardians move with the times to save cash

By Egon CossouBusiness reporter

Moving home is an upheaval. Just ask Kevin Harris. He's done it eight times in the last eight years. But it has meant that he's lived in some pretty interesting places.

"I've woken up and counted myself lucky that I've got an amazing place to live in which is a little out of the ordinary," he says.

That's an understatement. His homes have included a former children's nursery, a Victorian hunting lodge and a disused police station.

Today, home is an old EMI building in west London. It's part of the site where records by the Beatles, the Rolling Stones and Pink Floyd were pressed.

Kevin shares the three-storey building with 30 others. What was once an historic work space is now a living space, with each resident having their own individual room to sleep in. Some enjoy their own showers, while others share. Kitchen facilities are communal.

Residents pay an average of £350 per month, including utility bills.

Kevin is one of the UK's estimated 10,000 property guardians. He pays a property management company a monthly fee to live in what would otherwise be an empty building.

Guardians are subject to a monthly licence agreement that affords them fewer rights than a full tenancy - they can be given just 28 days' notice to leave and don't have the right to exclusive occupation of the property.

Properties are subject to health and safety regulations, so should be kitted out with suitable sleeping, cooking and washing facilities, if they don't already have them. They must also have functioning water and power supplies and be clean and safe.

The management companies look after the buildings on behalf of the owners. The thinking is that occupied properties are less likely to attract vandals and burglars. It is also cheaper than employing a security firm and avoids the property becoming derelict.

Demand is on the rise, fuelled by the housing shortage and the cost-of-living crisis.

The Property Guardian Providers Association (PGPA), which represents management companies, says that in 2020-21, some 32,000 people applied to become guardians. It expects that to rise to 50,000 this year.

In fact, the PGPA is warning the sector might not be able to meet demand because of a shortage of owners coming forward. It says they are deterred by having to comply with planning regulations designed for permanent homes when they would only be offering temporary housing.

Kevin first became a guardian eight years ago, after a bad experience with a private landlord and he's stuck to it ever since.

"The main [advantage] is the cost of guardianship is predominantly cheaper than private renting," he says. "More often than not you'll get more space for your money."

However, he says the downside is "the lack of security".

He works as a prop builder on movies such as Aliens and Tomb Raider, which means he has a lot of equipment at home on top of the possessions he has acquired over the years. "If someone says to me 'we need you to move' it's a lot of stress having to pack my kit down and move out."

But despite the transient nature of guardianship Kevin says he has never lived anywhere unsafe or unhygienic.

Kevin is an old hand at guardianship. But 31-year-old cargo inspector Matthew Whitaker and his wife Luciane, 32, are relatively new converts. They moved into a large old vicarage in the grounds of an abandoned Teesside church four months ago. They pay £400 per month for their five-bedroom property.

At first they were hesitant because they didn't know much about the scheme.

But once again, the prospect of cheap accommodation persuaded them to take the leap.

"With all the prices going up this year, we thought this would be ideal to save a bit of money - maybe buy a house in the next year or two," Matthew says.

While he admits it would be quite difficult to move at short notice, he's not put off by the month-to-month living arrangement.

"It's just one of the risks we decided to take. Hopefully it pays off."

The PGPA is the closest thing the sector has to a governing body and represents management companies covering 60% of property guardians in the UK. It sets out regulations and standards for its members and provides a complaints procedure for guardians.

Graham Sievers, the PGPA's chair, is keen to clear up one common misconception.

"The security aspect that guardians provide is simply by being in occupation," he says, reiterating that empty buildings are more likely to attract anti-social behaviour and squatters. "The guardians themselves are not expected to be security officers or patrol the building."

He insists guardianship is not a last resort for desperate people.

"We've had people who are approaching retirement, teachers for example, turning to guardianship so that they can save up money to buy their ideal cottage."

But he warns it's not for everyone. "You have to be prepared to have a more outward-looking, communal lifestyle."

Tenants also need to realise that the management companies keep a close eye on the building. "To ensure the safety of the property is maintained, your room can be inspected," he says.

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

The property guardian movement originated in the 1990s in the Netherlands, where there are now about 100,000 guardians. But it has yet to break into the mainstream in the UK.

Concerns have been raised about living standards. A recent report for the government found that "poor conditions prevail in property guardianship" in England. That's despite efforts by some companies and the PGPA to professionalise the sector, according to the study.

Graham Sievers says it is important to crack down on bad practice and advises guardians to make sure the companies they deal with are PGPA accredited.

He urges them to contact the authorities if they are experiencing dangerous or unsanitary living conditions. But he also maintains it's not enough for the sector to be left to police itself. He wants greater support from the government and more robust regulation.

A spokesman for the Department for Levelling Up, Housing and Communities said: "We do not endorse or encourage property guardianship as a form of housing. We recognise, however, that people have the right to make their own informed decisions about their housing choices and property guardians and local councils should follow our extensive guidance on their rights and responsibilities."

Meanwhile, Matthew Whitaker says that for the moment, he and his wife are happy to remain within the system, even if they have to move out of their vicarage at short notice. But they don't see guardianship as a long-term option.

"Once you have a family it's time to settle down," Matthew says. "I think with kids it would be a difficult circumstance."

Despite the big savings he has made over the years, Kevin Harris from west London also thinks there is a limit - but for different reasons.

"Through my time as a guardian I have made close friendships," he says.

"But I'm 55 years old," he adds. "I can't imagine doing this forever."

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Valeurs Actuelles

En Serbie, la fronde contre l’EuroPride gagne du terrain

Ce dimanche 14 août, environ 50 000 personnes sont descendues dans les rues de Belgrade, en Serbie, pour protester contre l’« EuroPride », événement LGBTQ+ qui se déroulera dans la capitale du 12 au 18 septembre. Les marcheurs y ont chanté des hymnes orthodoxes et des chants patriotiques en portant des croix, des icônes et des drapeaux. « Ne touchez pas à nos enfants » et « non à l’occupation », pouvait-on entendre au sein du cortège. Cette « EuroPride » sera la première en Europe de l’Est, une région où les organisateurs dénoncent des discriminations homophobes.

Tens of thousands of people today in Belgrade 🇷🇸 defending traditional family values ​​and demanding the cancellation of « Euro pride ». pic.twitter.com/j1e1fY9KYI

— Based Serbia (@SerbiaBased) August 14, 2022

Dans une vidéo publiée jeudi 11 août sur YouTube, l’évêque Nikanor Bogunović du diocèse de Banat, dans le nord-est de la Serbie, s’adressait à une assemblée de fidèles, tout en donnant bénédiction à son clergé de participer à la manifestation de Belgrade de ce dimanche. Une intervention qui n’a pas manqué de créer la polémique. Il a fermement condamné l’EuroPride comme étant blasphématoire et constitutif d’une profanation de la Serbie, pays à 90% de confession chrétienne orthodoxe.

Les participants à cet évènement viennent pour exhiber et profaner la ville de Belgrade, la ville sainte serbe

Son discours n’a été pas tendre avec l’événement LGBTQ+, blâmant vivement ses participants qui, selon lui, « viendraient à Belgrade pour exhiber et profaner la ville de Belgrade, la ville sainte serbe ». Avant de poursuivre : « Nous nous lèverons tous contre, à commencer par moi. »  Sa diatribe s’est conclue par des propos assez explicites, révélateurs de la tension qui règne dans le pays sur cette question sensible : « Je jetterai l’anathème sur tous ceux qui participent ou organisent une telle chose. C’est tout ce que je peux faire. Si j’avais des armes, je les utiliserais, mais je n’en ai pas. »

La directrice de programme de l’Initiative des jeunes pour les droits de l’homme (YIHR), Sofija Todorovic, a dénoncé des propos constituant une « menace directe » pour tout un groupe d’individus. « Une fois de plus, nous sommes témoins que les évêques et les chefs de l’église traitent de choses qui ne relèvent pas de leur autorité, mais d’une manière qui menace en fait directement un certain groupe, dans lequel il y a probablement un grand nombre, entre autres, de croyants », a-t-elle déclaré au média Balkan Investigative Reporting Network.

Cette déclaration représente un discours de haine ouverte à l’égard de la communauté LGBT

« De cette manière, les responsables de l’Église orthodoxe serbe abusent de la position et de la légitimité qu’ils ont auprès des citoyens serbes croyants, afin de diffuser des idées discriminatoires et qui, en fin de compte, déshumanisent complètement un groupe de personnes », a poursuivi Sofija Todorovic. Le directeur de Civil Right Defenders Europe, Goran Miletic, a quant à lui déclaré au quotidien serbe Kurir que cette déclaration traduisait « un discours de haine ouverte à l’égard de la communauté LGBT, mais aussi des Croates et du Premier ministre [gay] de Serbie ».

Cet évêque, qui dirige le diocèse de Banat depuis 2003, s’était fait connaître pour ses déclarations provocantes en avril 2020 concernant la pandémie de Covid-19. Alors que la Serbie était en état d’urgence et que les services religieux étaient limités, Mgr Nikanor avait exhorté les croyants à se rendre à l’église car « c’est le meilleur hôpital et le plus curatif et si quelqu’un qui vous conseille, même si c’est un patriarche serbe ou un évêque, qu’il ne peut y avoir que cinq personnes dans l’église, soit il n’a pas de religion soit il sert un autre service ». L’homme d’église avait conclu son appel par ces mots : « Le saint sacrement de la communion, c’est le meilleur médicament ! »

Cette marche intervient contre la Serbie dans l’Union européenne, contre les sanctions visant la Russie, contre les valeurs occidentales…

Côté politique, la marche de protestation de dimanche dernier a été dénoncée par le militant d’opposition Dragan Sutanovac, ancien chef du Parti démocrate et ex-ministre de la Défense, qui prône désormais l’adhésion de la Serbie à l’OTAN. Il a considéré que cette marche intervenait « contre la Serbie dans l’Union européenne, contre les sanctions visant la Russie, contre les valeurs occidentales, afin que la Serbie puisse devenir tchétchène et talibanisée ». Les autorités serbes ont reçu lundi une demande officielle d’annulation de l’EuroPride pour raisons de sécurité sans se prononcer pour l’instant. Selon l’ONG « La Serbie droite », qui a déposé la pétition, le défilé de la fierté prévu notamment le 17 septembre mettrait en danger la moralité publique et augmenterait le risque de violence, de destruction et de troubles à grande échelle.

Le président serbe Aleksandar Vucic, issu du Parti progressiste, a pour sa part réprimandé la manifestation contre l’EuroPride qui s’est tenue à Belgrade dimanche dernier et à laquelle seulement « 4 650 personnes ont participé » selon lui. Ce « rassemblement familial a été organisé par une personne condamnée pour violence domestique », a-t-il même affirmé, ajoutant que « des personnes condamnées pour trafic de drogue étaient également présentes » dans le cortège. Sur le fond, le chef de l’Etat a reconnu que si le gouvernement autorisait la tenue de l’EuroPride, les orthodoxes dénonceraient des « autorités gay-friendly », alors que si l’évènement venait à être annulé, les progressistes blâmeraient l’absence d’Etat de droit. La prochaine manifestation « anti-Pride » est prévue le 28 août.

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Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

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France24 - World

From sailor to bookseller: Paris welcomes new cohort of ‘bouquinistes’

Issued on: 16/08/2022 - 17:58

Sam BALL

Rachid Bouanou has traded in a life at sea for a job selling second-hand books by the banks of the River Seine in Paris. The former sailor is one of 18 new ‘bouquinistes’, booksellers who ply their trade from iconic green kiosks in the French capital in a tradition that dates back centuries. He and others answered an appeal by Paris City Hall to find new recruits for a number of stalls left vacant following a tough few years for the profession.

L'Humanité

Refus d’obtempérer. Des policiers ouvrent le feu, un mort et un blessé

Actu

Jeudi 18 août à Vénissieux (Rhône) des fonctionnaires de police ont fait usage de leurs armes à plusieurs reprises, pour un refus d'obtempérer. Le passager de la voiture est décédé et le conducteur grièvement blessé. Il serait dans un état de mort cérébral. Ces derniers mois, une série de tirs policiers après refus d’obtempérer ont causé la mort de 5 personnes, dont des passagers des véhicules ciblés

Nadège Dubessay

Les faits se sont passés jeudi 18 août aux alentours de minuit, à proximité du centre commercial Carrefour de Vénissieux (Rhône). Quatre fonctionnaires de police de patrouille de nuit repèrent un véhicule stationné sur le parking. La voiture a été signalée volée. Alors que les fonctionnaires s’apprêtent à le contrôler, le conducteur, qui refuse de s’y soumettre, enclenche la marche arrière puis la marche avant, percutant l’un des policiers. La voiture poursuit sa progression. Deux fonctionnaires, dont celui qui est resté sur le capot, font usage de leurs armes à plusieurs reprises, a indiqué le parquet. Le bilan est lourd : le passager de la voiture est décédé et le conducteur grièvement blessé. Il serait dans un état de mort cérébral.

« Il faut initier une désescalade et arrêter de nier les violences »

Les deux policiers ont été placés en garde à vue et deux enquêtes ont été ouvertes : une pour recel de vol et refus d’obtempérer aggravé et violences avec arme sur agents de la force publique à la DDSP et l’autre pour violences avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donnée, confiée à l’Inspection générale de la police nationale, a précisé le parquet de Lyon.

À Barbès, un mort et des tirs policiers en question« Ils n’ont pas su garder la tête froide »Sur le Pont-Neuf : une arme de guerre, deux morts et des questions

Cette affaire relance le débat sur l’usage des armes par la police. À Sevran (Seine-Saint-Denis), le 26 mars ; sur le Pont-Neuf, à Paris, le 24 avril, et samedi 4 juin, à nouveau à Paris, des tirs policiers sur des véhicules dont les conducteurs sont accusés d’avoir refusé d’obtempérer avaient déjà fait quatre morts.

Légitime violence ?police
Valeurs Actuelles

L’agresseur de Salman Rushdie se dit « surpris » que l’écrivain ait survécu

Il s’est dit « surpris ». Mercredi 17 août, Hadi Matar, suspect de la tentative d’assassinat contre Salman Rushdie, est revenu pour un journal américain sur son acte, rapporte CNews. Depuis sa prison, Hadi Matar, 24 ans, a accordé un entretien au New York Post. Dans cette interview, il s’est dit « surpris » que Salman Rushdie soit « encore vivant », persuadé qu’il tuerait l’auteur des « Versets sataniques ». « Quand j’ai entendu qu’il avait survécu, j’étais surpris », a-t-il expliqué. Arrêté dans la foulée de sa tentative de meurtre, Hadi Matar a plaidé samedi 13 août « non-coupable » devant un tribunal.

Un acte solitaire ?

Hadi Matar est revenu sur son geste et a expliqué ne pas être en contact avec les Gardiens de la Révolutions iraniens ou le Hezbollah libanais. Sa mère a pourtant expliqué qu’il était revenu « changé » et davantage « religieux » d’un voyage au Liban, son pays d’origine. Il n’a pas dit s’il avait été inspiré par la fatwa lancée par l’ayatollah Khomeiny en 1989 depuis l’Iran. « J’ai de l’estime pour l’ayatollah. Je pense que c’est quelqu’un de remarquable. C’est tout ce que je dirais à ce propos », a-t-il affirmé au New York Post. Ses avocats lui auraient conseillé de ne pas en dire davantage. Au sujet de Salman Rushdie, le suspect a expliqué qu’il ne « l’aimait pas » : « Je n’aime pas cette personne. Je ne pense pas qu’il soit un homme bien » a-t-il expliqué. Il a avoué n’avoir lu que quelques pages des « Versets sataniques » et avoir surtout vu des vidéos de Salman Rushdie sur YouTube, le trouvant « hypocrite ».

Concernant l’attaque en elle-même, Hadi Matar a expliqué avoir appris la présence de Salman Rushdie à la conférence via Twitter. Il s’y est ensuite rendu en bus, puis via un Lyft, un chauffeur privé. « Je ne faisais rien de particulier, je me baladais », a-t-il détaillé. Il aurait ensuite poignardé plusieurs fois l’auteur, notamment au cou et à l’abdomen, blessant légèrement l’animateur de la conférence au passage.

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France24 - World

Gunfire or starvation: Stark choice facing DR Congo's displaced

Issued on: 16/08/2022 - 16:51

Juliette MONTILLY Follow

When fighting broke out near her home in eastern Democratic Republic of Congo, Antoinette fled for her life. Now, weeks later, she says she faces a bleak choice: Starving to death or going back to the fields to harvest the food at the risk of being shot. She is one of hundreds of thousands of people whose lives have been turned upside down since the rebel group M23 resumed fighting last year.

L'Humanité

Pour sauver la planète, ils renoncent à l’avion

Actu

C’est une tendance croissante, renforcée avec le Covid : certains voyageurs renoncent à l’avion, au bilan carbone jugé désastreux. Un sacrifice que complique le manque d’alternatives accessibles.

Théo Bourrieau

Delphine a totalement arrêté de voyager dans les airs depuis la crise sanitaire. « Ça pollue énormément… Dans l’état actuel des choses, je ne peux plus me le permettre », soupire cette étudiante de 23 ans. Même logique pour Bartolomé, professeur d’histoire de 24 ans, qui boycotte l’avion « en raison de l’urgence ­climatique » et parce que « c’est le moyen de transport le plus émetteur de gaz à effet de serre par personne ». La décision ­d’Arnaud remonte bien avant la crise sanitaire. En 2012, alors que ce professeur d’anglais de 46 ans se rend à Prague pour un court séjour, il survole un épais dôme marron au-dessus de l’Allemagne. Si ce nuage opaque était dû, en vérité, aux centrales à charbon du pays et non au transport aérien, il prend conscience à ce moment de l’extrême pollution qui étouffe la planète et estime qu’il « faut arrêter les plaisirs égoïstes ».

Ce boycott n’est évidemment pas sans conséquences sur les vacances de ceux qui le mettent en œuvre. Delphine explique que « ça demande plus d’organisation et a un coût plus élevé ». Récemment, elle n’a pas pu rejoindre une amie à Stockholm pour cette raison. Pauline, journaliste de 32 ans, doit décliner les invitations en vacances de ses amis. Elle part moins souvent et moins loin, mais plus longtemps, pour compenser l’allongement des temps de trajet. Selon le Réseau action climat, l’avion serait le moyen de transport le plus polluant. Son impact sur le climat a doublé en vingt ans et pourrait tripler d’ici à 2050. Bartolomé, lui, se dit « conscient de faire une croix sur à peu près tous les continents autres que l’Europe » . Arnaud est contraint d’expliquer à ses enfants que s’ils veulent visiter New York, ce sera sans leur père. Pour lui, « prendre l’avion, ce serait comme jeter de l’huile de vidange dans un torrent de montagne ». Delphine tempère : elle ne s’interdit pas de découvrir un autre continent, une fois, pour une longue période, car « il ne faut pas non plus trop se culpabiliser ». Si ces décisions peuvent engendrer une certaine frustration, Pauline juge celle-ci « malvenue », car « c’est déjà une chance de pouvoir partir en vacances et de voyager ».

Si, pour les trajets en France et en Europe, le train pourrait être une bonne alternative, il se montre souvent plus cher et moins accessible. Thomas se rend au Portugal quatre ou cinq fois par an. Jusque dans les années 2000, il prenait plaisir à faire le voyage en train et à passer « un vrai moment d’humanité, de discussions, de rêverie au détour des paysages… » Mais, avec un aller-retour qui atteint désormais 500 euros, il lui est devenu impossible d’acheter ses billets via la SNCF. En plus du prix et de l’accessibi­lité, Alain, photographe de 56 ans et adepte du train de nuit, apprécierait un meilleur maillage du réseau ferroviaire.

Ce qui les réunit ? Le sentiment de culpabilité qui les habite désormais au moment de prendre l’avion. Un sentiment que ne connaissent pas les milliardaires avec leurs jets privés, au bilan carbone pourtant sans commune mesure. Pauline soupire : « J’ai un mélange de colère et de dégoût face à ces ultra-riches. Ce que je fais est une goutte d’eau. » Ce qui pose la question, au-delà des décisions personnelles, de la nécessité d’une action politique déterminée pour réduire les émissions de tous les transports aériens. T. B.

transport aérienenvironnementbilan carbonevacances
Valeurs Actuelles

Giorgia Meloni, la stratège conservatrice qui se rêve Premier ministre

« Io sono Giorgia, sono una donna, sono una madre, sono italiana, sono una cristiana e non me lo toglierete. » (Je m’appelle Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne et vous ne me l’enlèverez pas). Voilà les présentations faites. Des propos ciselés et assumés lancés en défi aux chantres du progressisme italien. Giorgia Meloni, 45 ans, possède une aura, une présence et un franc-parler singuliers. Comme une impression que la politique a toujours été faite pour cette petite fille de la Cité romaine. Une femme de caractère, par-dessus tout résiliente, que les remarques et les coups bas n’ont jamais fait plier, au point de prétendre diriger le futur gouvernement du pays.

En 2016, enceinte et candidate à la mairie de Rome, elle subit les critiques du vétéran Silvio Berlusconi sur l’incompatibilité d’être mère et maire. « Ceux qui me disent que je ne peux être maire doivent se rappeler que, dans une ville qui a pour symbole une louve allaitant des jumeaux, je ne serais pas la première à allaiter un enfant », lui rétorque l’impétueuse présidente du parti Fratelli d’Italia (Frères d’Italie). La droite italienne est prévenue : tel un gladiateur, Meloni entre dans l’arène sans peur et avec aplomb. Également fine stratège, la Romaine a su se faire sa place au sein de la classe politique italienne, en grande partie masculine, jusqu’à devenir la nouvelle coqueluche de la droite conservatrice.

Mais à quoi tient sa récente envolée médiatique, bien au-delà de la simple presse transalpine ? Giorgia Meloni et son parti ont profité du vide politique du gouvernement Draghi et du mécontentement suscité dans la population italienne. Dès 2021 et la formation de la coalition rassemblant le Mouvement 5 étoiles, la Ligue du Nord, Forza Italia et le Parti démocrate, Fratelli d’Italia s’inscrit comme le premier parti d’opposition et propulse Giorgia Meloni sur le devant de la scène dans un rôle d’opposante acharnée. Le 21 juillet dernier, la défection de plusieurs partis de la coalition entraîne la chute de Mario Draghi. Défié par le Mouvement 5 étoiles, pilier de sa coalition, le Premier ministre est mis en déroute. Son dernier discours devant le parlement ne trouve pas le succès escompté, les alliances et les compromis volent en éclat, l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) est défait.

Dans la foulée, le président de la République Mattarella accepte la démission de Draghi. « Draghi arrive au Parlement et exige de fait les pleins pouvoirs, affirmant que les Italiens le lui ont demandé. Mais dans une démocratie, la volonté populaire ne s’exprime que par le vote », cingle Giorgia Meloni. La chute du gouvernement provoque des élections législatives anticipées, convoquées le 25 septembre prochain. Ces dernières sont pour l’instant favorables à Meloni et à sa formation politique (24% selon l’institut SWG en date du 18 juillet, 45% en prenant en compte la coalition de droite avec Salvini et Berlusconi). Le vent en poupe, l’opposante politique est donc en passe de devenir la première femme présidente du Conseil, du jamais vu dans l’histoire italienne. Et ce, malgré un parcours sulfureux aux marges de la radicalité.

Des premiers balbutiements post-fascistes

Née de l’union d’un père expert-comptable communiste et d’une mère femme au foyer de droite, Giorgia Meloni grandit dans une famille aisée du quartier Garbatella à Rome. Abandonnée par son père, elle tombe jeune dans la marmite politique, loin des tambouilles politiciennes. L’attentat terroriste de la Via d’Amelio commis par la mafia sicilienne contre deux magistrats marque le début de son engagement. Dans les années 1990, à l’âge de 15 ans, elle commence à militer au Mouvement social italien (MSI), parti héritier du Parti national fasciste du dictateur Benito Mussolini. L’emblème du parti ne trompe pas : une flamme incandescente aux couleurs du drapeau italien, qui renvoie à une symbolique mystique fasciste. La flamme du FN en reprend les codes. Un symbole qu’elle continue d’arborer sur le blason de son parti Fratelli d’Italia, co-fondé en 2012. « Moi je crois que Mussolini était un bon politicien, tout ce qu’il a fait, il l’a fait pour l’Italie », explique-t-elle lors d’une interview donnée à la télévision française en 1996. Elle a 19 ans. Un brin d’insouciance juvénile ?

Par la suite, Meloni milite à Alliance nationale, héritier du MSI. Elle s’implique dans son antenne étudiante l’Action étudiante en 1996. En parallèle, lors de ses études de langues, elle fonde la coordination étudiante Gli Antenati (Les Anciens). D’abord journaliste de formation, elle décide de faire de la politique un métier. Sur son CV figurent des postes de conseillère de la province de Rome et la présidence de l’organisation de droite Action étudiante, qu’elle a intégrée une dizaine d’années plus tôt et dont elle est élue au terme d’un congrès en 2004. A 29 ans, la Romaine est élue à la chambre des députés et devient deux ans plus tard la ministre (à la Jeunesse) la plus jeune de l’histoire de la politique italienne dans le gouvernement Berlusconi.

Mais son ascension fulgurante ne fait pas oublier son lourd passé que l’Italienne porte sans trembler. L’image qu’elle renvoie n’est pas des plus lisses et Meloni est régulièrement la cible de la presse italienne et internationale pour ses accointances assumées avec les partis post-fascistes du MSI et de l’Alliance nationale. Elle le sait, elle doit composer avec les anathèmes et les procès en fascisme désormais imputés à son parti, dont la frontière avec l’idéologie du Duce est ténue. Pas vraiment impressionnée, elle se défend, rend coup pour coup, lisse son image et rectifie, sans renier sa jeunesse. De quoi renforcer son statut de femme d’État.

« Elle redonne droit de cité à la droite conservatrice italienne » 

Le tournant de sa carrière politique est la cofondation du parti Fratelli d’Italia en 2012 dont elle devient présidente en 2014. Le parti, d’abord très bas dans les sondages et perçu comme une nébuleuse fasciste, assoit son autorité au fil des années et parvient dès 2018 à faire entrer une cinquantaine de députés et sénateurs au Parlement italien. Au Parlement européen, les députés siègent avec le groupe des conservateurs et réformateurs et se démarquent du groupe Identité et démocratie du RN. « Elle n’est pas pressée de s’aligner au RN », explique le politologue spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus. A bien des égards, Giorgia Meloni est une stratège. Elle sous-pèse, tempère, évite les excès en tout genre.

La présidente ne veut pas noyer son parti dans les affres de la diabolisation, au risque d’y sombrer. Selon Jean-Yves Camus, elle est moins dans une idéologie post-fasciste que sur une ligne national-conservatrice : « C’est une nationaliste, souverainiste, relativement eurosceptique mais elle n’est pas dans l’option de quitter l’UE. Elle remplit un vrai vide chez les conservateurs, elle appartient à la vraie droite détachée de l’héritage fasciste. Par ailleurs, il n’y a plus de projet néo-fasciste consistant en Italie (CasaPound, fascistes revendiqués, critiquent Meloni, ndlr). » Meloni se revendique même atlantiste et s’oppose à l’agression russe en Ukraine. Des positions qui l’empêchent d’être vue comme une paria.

Toutefois, son passé et l’ADN post-fasciste de son parti pèsent et les attaques de la presse internationale nuisent à sa dédiabolisation, dans une période charnière pour elle et son parti, qui renforce sa médiatisation et les critiques. Dans une vidéo tournée en italien, en français et en espagnol, Meloni affronte le problème en face : « Il y a plusieurs décennies que la droite italienne a relégué le fascisme à l’Histoire, en condamnant sans ambiguïté la privation de liberté et les infâmes lois anti-juives. » Pas de quoi convaincre les sceptiques en Italie et au-delà. L’opposition italienne et certains dirigeants européens craignent une “démocrature” à la Orban, justifiée par son souhait d’un régime présidentiel en Italie et ses pérégrinations passées. Mais l’essentiel est peut-être ailleurs…

Giorgia Meloni mesure, pondère et ne sombre jamais dans la polémique outrancière. En bon stratège, elle se donne des airs de femme d’État, de candidate “présidentiable”, comme l’a fait Marine le Pen en France quelques mois plus tôt. Et en dépit des accusations, elle tient le cap. « Elle est plus charpentée idéologiquement que Salvini, elle a un ton qui est plus celui d’une femme d’État et elle n’est pas monomaniaque de la question migratoire », analyse Jean-Yves Camus, qui lui trouve une ressemblance avec Marion Maréchal sur la question sociétale, son coté traditionnel et nationaliste ainsi que sur son objectif d’union des droites. Avec la possible victoire de Giorgia Meloni, ces thématiques conservatrices pourraient s’imposer en Italie.

Des thématiques qui se retrouvent dans un programme en quinze points proposé par la coalition de droite que Meloni devra former, si elle veut gouverner, avec la Ligue du Nord de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi. Le programme de cette dernière est sans équivoque : « la défense et la promotion des racines historiques et culturelles classiques et judéo-chrétiennes de l’Europe et de son identité. » Mais aussi l’arrêt des migrants aux frontières, la lutte contre le faible taux de natalité, la non remise en cause de l’UE mais la révision de ses règles, la réduction et la simplification des impôts… En somme, un programme conservateur et nationaliste au fort accent social, qui ne renie pas l’OTAN et l’UE. Le 25 septembre, la très tactique romaine a rendez-vous avec son destin et pourrait réussir là où Marine le Pen a échoué.

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Words of War: A Literary Lifeline for the Battlefield

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war Poetry Dispatch

Does poetry have any place in a war zone? For one correspondent, it is indispensable.

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Even the newest of correspondents knows not to go into a war zone without the right training, the right gear and the right exit plan. But some seasoned reporters have learned that they need something more to sustain them through the bleak days and nights of carnage. Something to remind them of the humanity beneath the inhumanity. For some, it is poetry.

Few correspondents are more seasoned than Alissa J. Rubin, who in 15 years at The New York Times has served as a bureau chief in Baghdad, Kabul and Paris and before that covered conflict in the Balkans. We asked her to talk about what she reads when her job brings her to the battlefield.

By Alissa J. Rubin

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When I think about poems for a war zone or really for covering anything sad or traumatic — so much, of course, is sad that isn’t war — some of the ones that come to mind may at first strike some people as off the point. But each one I describe here calls on us to find the humanity amid the brutality, to pay attention to the details, and shows us how the smallest thing can be infinitely large, that it can convey tragedy but also remind us that beauty still exists, that there can be life even in the rubble — and, yes, even love.

Space is limited when you are on the road, but I always travel with paperback collections of two poets: W.B. Yeats and W.H. Auden. There are also others (listed below) who can offer solace and insight both to those covering conflict and those reading about it.

For me, the book on war that I keep rereading is one that I was reluctant to take up and then, when I was persuaded to, never expected to finish, much less to be transfixed by: Homer’s “Iliad.”

I first read it during the war in Iraq, and was amazed by its immediacy. How could something composed 2,600 years ago make sense to me? But it did.

There are extended metaphors drawn from peaceful moments in the natural world. Yet when these metaphors are used to describe the terrible barbarity of warfare, they remind the reader of the violence inherent in human existence, but also of a kind of nobility.

Here the Greek warrior Patroklos throws his spear, killing one of the Trojans’ best fighters — and his death becomes that of a noble tree:

It struck right between Sarpedon’s midriff and his beating heart.Sarpedon toppled over,As an oak tree falls or poplar or tall mountain pine which craftsmen cut with sharpened axes, to harvest timber for a ship —That’s how he lay there stretched out before his chariot and horses, groaning and clawing at the bloody dust.

The “Iliad” is also startlingly psychological.

After the hero, Achilles, kills his enemy, Hector, the leader of the Trojans, he drags the body around the Greek camp over and over and over. Hector may have been vanquished, but Achilles cannot rid himself of the fury he feels at Hector for having killed Patroklos, his best friend, in an earlier battle.

Nowadays, we might speak of Achilles’ rage as PTSD. But above all it is a reminder that for many on the battlefield, the nightmare moments of war simply will not go away.

The “Iliad” hit me hard back in Iraq, and it stays with me today, and so the first poem I have chosen is based on a scene from the epic. It is by an early 20th-century Greek poet, Constantine Cavafy, and is about the horses of Achilles, which were given to him by Zeus, the king of the Greek gods. The horses are immortal — but when they see Achilles’ best friend killed, they cannot help but weep.

My last selection is taken directly from the “Iliad.” It recounts a visit to Achilles by Priam, the father of the slain Trojan hero, Hector. Priam has come to plead for the return of his son’s remains, so that he can be buried properly. (This will be recognizable to any war correspondent: Whatever the era and whatever the culture, proper disposition of the bodies of the dead is sacrosanct.)

Priam is an old man, and his courage in confronting the warrior who has been desecrating his son’s body in the Greek camp, and his plea to him, are a powerful and moving moment. Priam asks Achilles to think of his own father, and somehow, in that moment, Achilles is able to let go of his anger.

The poems in between those two bookends are just works by poets I love, and who I feel have taught me something about loss, about violence but most of all about the duty — my duty — to observe closely with mind and heart what is being lost, overlooked, forgotten, destroyed. It is all that I have to give, my way of showing respect for all who are suffering.

When I am in ugly places, I also try to read poems that focus on one or two small things that take my breath away, that call me to pay attention. The bird sitting on a branch and offering inspiration in “Black Rook in Rainy Weather” by Sylvia Plath comes to mind. So do the shoes that Robert Hayden recalls his father polishing in “Those Winter Sundays” — an act of love the boy does not recognize until years later, when he is a man.

Then there are poems about writing, like “From The Frontier of Writing” by Seamus Heaney, which is a brilliant depiction not only of the small-scale war of putting words onto paper but also of what it is like to go through a checkpoint. Auden’s incredible “Musée des Beaux Arts” is about how disaster can strike — a boy can fall to his death from the sky or, in my world, a bomb can wipe out an apartment block — and yet there are people who never seem to notice the catastrophe.

Because that Auden poem is so well-known (Times readers may recall the “Close Read” we did on it this year), I wanted to include another Auden work that is often overlooked, one that he wrote as Nazi Germany invaded Poland, marking the seemingly inexorable advance of war across the continent. The poem, “September 1, 1939,” is — like so much of his poetry — prescient about human beings’ ability to destroy their own civilization.

I have included another great poem about war: “Nineteen Hundred and Nineteen” by Yeats. I am in awe of the poet’s breadth and depth, and this poem is one I’ve spent so many hours with. The opening line pulls you up short: “Many ingenious lovely things are gone,” he begins. A later stanza describes a moment of violence in a period of civil war that erases past and present alike. Yeats is talking about the brutality of soldiers in Ireland’s War of Independence — 100 years ago — but I see the horrors of fighting in Syria, in Afghanistan, in Bosnia.

Now days are dragon-ridden, the nightmareRides upon sleep: a drunken soldieryCan leave the mother, murdered at her door,To crawl in her own blood, and go scot-free.

I always try to read a few poets from the places that I cover when I am there. That means I have often spent time with the pre-Islamic poetry from Iraq (sadly, in English translation since I do not read Arabic).

But recently, with the war in Ukraine and the refugees in Eastern Europe in mind, I have also been plunging into the work of the Polish Nobel laureate Wislawa Szymborska. Her poem “Could Have” sums up my feelings about having been spared over and over, not just from the threats one encounters during conflicts but also from all the terrible other things that could have dragged me into the abyss, both psychological and physical.

I have also spent time with the work of Mahmoud Darwish, a Palestinian poet who wrote in his native land and in Beirut and Paris. He is the quintessential poet of exile, a successor to Dante, forever searching for paradise but condemned to life on a broken earth. I love his poems because they are so specific to place. They remind me that as a reporter, I have to be loyal and true to the place I am covering, and understand that for those I am writing about, it may be holy ground, even if I cannot see it that way.

I struggled with this in Iraq, because it is a land of scrub desert, whose grandeur only grew on me slowly. But for the people I covered, it was home, its flaws barely visible. Where I saw the Tigris and Euphrates as slow moving and sometimes clogged with trash, the people I wrote about saw them as the rivers that gave them their place in history as Mesopotamia.

Darwish writes about seeing things as they are seen by others in his poem “The Cypress Broke,which I have included. Reporting in a time of war requires a kind of radical empathy, something that takes you deep into a time and place. Poetry like his helps remind me how focusing on the particular can offer the best path to grasping the universal.

There is also “Journey of the Magi,” perhaps my favorite poem by T.S. Eliot. It is told from the point of view of one of the three kings bearing gifts for the Christ child.

For this king, who is from a long way off, and of a different faith, the journey takes more than it gives. It is above all a poem about doubt. But it offers such vivid description of travel in places that sound like Afghanistan or Kurdistan that I felt I recognized the king’s journey and could imagine riding a camel in his retinue.

And the cities hostile and the towns unfriendlyAnd the villages dirty and charging high prices … Then at dawn we came down to a temperate valleyWet, below the snowline, smelling of vegetationWith a running stream and a water mill beating the darkness.

Ultimately, for all its talk of doubt, the poem is about the longing to find faith — and the terrible, forever uncertainty inherent in that quest.

There are many more poems that I could recommend for those touched by war and those fortunate enough not to be. But these are a start. I hope one or another catches your eye and perhaps lets you discover a poet you did not know.

Audio produced by Jack D’Isidoro.

The Horses of Achilles, by Constantine Cavafy

When they saw Patroklos dead— so brave and strong, so young —the horses of Achilles began to weep;their immortal natures were outragedby this work of death they had to look at.

Read the full poem.

Could Have, by Wislawa Szymborska

It happened, but not to you.You were saved because you were the first.You were saved because you were the last.Alone. With others.On the right. The left.

Read the full poem.

From the Frontier of Writing, by Seamus Heaney

and everything is pure interrogationuntil a rifle motions and you movewith guarded unconcerned acceleration —a little emptier, a little spentas always by that quiver in the self,subjugated, yes, and obedient.

Read the full poem.

Musée des Beaux Arts, by W.H. Auden

About suffering they were never wrong,The old Masters: how well they understoodIts human position: how it takes placeWhile someone else is eating or opening a window or just walking dully along

Read the full poem.

September 1, 1939, by W.H. Auden

Faces along the barCling to their average day:Lest we should see where we are,Lost in a haunted wood …Children afraid of the night

Read the full poem.

Nineteen Hundred and Nineteen, by William Butler Yeats

We too had many pretty toys when young:A law indifferent to blame or praise,O what fine thought we had because we thoughtThat the worst rogues and rascals had died out.

Read the full poem.

The Cypress Broke, by Mahmoud Darwish

And the cypressbroke. And those passing by the wreckage said:Maybe it got bored with being neglected, or it grew oldwith the days, it is long like a giraffe, and littlein meaning like a dust broom, and couldn’t shade two lovers.

Read the full poem.

Black Rook in Rainy Weather, by Sylvia Plath

I only know that a rookOrdering its black feathers can so shineAs to seize my senses, haulMy eyelids up, and grantA brief respite from fearOf total neutrality.

Read the full poem.

Those Winter Sundays, by Robert Hayden

Sundays too my father got up earlyand put his clothes on in the blueblack cold,then with cracked hands that achedfrom labor in the weekday weather madebanked fires blaze. No one ever thanked him.

Read the full poem.

The Journey of the Magi, by T.S. Eliot

. . . Were we led all that way forBirth or Death? There was a Birth, certainlyWe had evidence and no doubt. I had seen birth and death,But had thought they were different; this Birth wasHard and bitter agony for us, like Death, our death.We returned to our places, these kingdoms,But no longer at ease here …

Read the full poem.

The Iliad, Book 24, by Homer

The majestic king of Troy slipped past the restand kneeling down beside Achilles, clasped his kneesand kissed his hands, those terrible, man killing handsthat had slaughtered Priam’s many sons in battle.… Dear God my life so cursed by fateI fathered hero sons in the wide realm of Troyand now not a single one is left, I tell you.… Most of them violent Ares cut the knees from underBut one, one was left me to guard my walls, my people —The one you killed the other day, defending his fatherland,My Hector! It’s all for him I’ve come to the ships now,To win him back from you — I bring a priceless ransom.Revere the gods, Achilles! Pity me in my own rightRemember your own father …

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Valeurs Actuelles

Royaume-Uni : la droitière Liz Truss donnée favorite pour remplacer Boris Johnson

Qui succédera à Boris Johnson ? Depuis la démission en juillet dernier du Premier ministre britannique, les tractations au sein du Parti conservateur pour sa succession vont bon train. Liz Truss, la plus à droite du parti, est donnée favorite, rapporte Le Figaro le 18 août. Âgée de 47 ans, elle est ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Boris Johnson, et représentante de l’aile thatchérienne et libérale du parti. Un sondage paru jeudi 18 août lui donne une confortable avance de 32 points face à son principal concurrent l’ancien ministre des Finances Rishi Sunak.

Résultats le 5 septembre

Si Boris Johnson a démissionné en raison de nombreux scandales l’éclaboussant, des élections anticipées n’ont pas pour autant été convoquées. Aussi, le Premier ministre n’a-t-il formellement démissionné que de la tête du Parti conservateur, ce qui l’empêche de rester à terme à Downing Street, car la règle est que le chef du gouvernement doit obligatoirement être le dirigeant du parti arrivé en tête aux élections législatives. Par conséquent, une élection interne au Parti conservateur par correspondance a lieu cet été. Au 18 août, ils étaient 57 % des 200 000 membres du parti de droite à avoir voté. Plusieurs débats souvent acrimonieux ont opposé ces dernières semaines les deux candidats à la succession de Boris Johnson, dans un contexte économique et social particulièrement tendu, avec une inflation dépassant les 10 % et des grèves dans de nombreux secteurs face à l’érosion du pouvoir d’achat. Les résultats du scrutin interne seront dévoilés le 5 septembre prochain.

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France24 - World

NASA's Artemis mission prepares return to the Moon

Issued on: 15/08/2022 - 18:51

Juliette MONTILLY Follow

NASA is preparing to send astronauts back to the Moon as part of the Artemis program, with the goal of eventually sending humans to Mars in the long term. The first spaceflight in this endeavor, Artemis-1, is expected to lift off without a crew on August 29 to fly in orbit around the Moon and back to Earth. But astronauts are already training at NASA's Johnson Space Center in Houston for subsequent lunar missions.

L'Humanité

Vacances propres et pour tous

Éditorial

Stéphane Sahuc

Ils sont de plus en plus nombreux à choisir de passer des vacances autrement. Refuser de prendre l’avion pour ­réduire son empreinte carbone, préférer le train à sa voiture, se balader à pied, à vélo en étant respectueux de l’environnement… Les bonnes raisons pour changer sa conception des congés ne manquent pas. Mais, pour une famille, qui fait ce choix de manière volontaire, combien sont contraintes de modifier leurs projets faute de moyens ? Et combien ne se posent même pas la question car, pour elles, partir est un luxe inatteignable ?

Dans son édition du 15 août, le 20 heures de France 2 proposait un reportage sur une famille normande « qui s’est offert ses congés d’été grâce à la débrouille et aux coupons de réduction ». Pour cette maman et son fils, le choix du lieu et des activités de cette petite semaine ailleurs a été conditionné à la traque des rabais en tout genre. Pour d’autres, ce sera par l’existence ou non de structures et dispositifs sociaux ou solidaires. Débrouille ou solidarité ne peuvent plus rester des synonymes de vacances pour de trop nombreuses familles. Le respect ou non du droit aux vacances révèlent le sens que prend une société. Le Front populaire en inventant les congés payés avait, dans la foulée, créé le « billet populaire de congés annuels » qui permettait de prendre le train pour pas cher. L’objectif était de « recréer le sens de la joie et celui de la dignité », expliquait Léo Lagrange. En proposant des journées à la mer, le PCF ou le Secours populaire français continuent de faire vivre cet objectif.

Mais repenser la massification et la ­démocratisation des vacances comme un véritable droit qui articule les problématiques environnementales, sociales, économiques, culturelles et sanitaires ne peut être renvoyé à la seule responsabilité individuelle. Les légitimes et justes soucis écologiques ou de préservation du patrimoine peuvent se traduire par le choix de vacances « propres et pour tous ». Ils ne doivent pas être instrumentalisés pour réguler par l’argent et donc justifier de réserver l’accès au « beau », au « rare » aux classes ­les plus aisées.

Combien sont contraints de modifier leurs projets faute de moyens ?

Editorialdroit aux vacances
New York Times - World

‘Crimen de Estado’: México hace un anuncio en el caso de los 43 estudiantes

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América Latina

Las autoridades dijeron por primera vez que varios niveles de gobierno habían tenido un papel clave en la desaparición y posible masacre de los estudiantes de Ayotzinapa en 2014.

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Por Oscar Lopez

CIUDAD DE MÉXICO— La desaparición de 43 estudiantes mexicanos en 2014 fue un “crimen de Estado”, que involucró a todos los niveles de gobierno, según informó el jueves una investigación oficial. Se trata de la admisión más profunda de responsabilidad gubernamental en una de las atrocidades más conocidas de la historia moderna de México.

“En todo momento las autoridades federales, estatales y municipales tuvieron conocimiento de la movilización de los estudiantes”, dijo una comisión de la verdad en sus hallazgos preliminares. “Sus acciones, omisiones y participación permitieron la desaparición y ejecución de los estudiantes, así como el homicidio de otras seis personas”.

El secuestro violento y la desaparición de los jóvenes, estudiantes de una normal en el pueblo rural de Ayotzinapa, y un posterior encubrimiento que la comisión confirmó que se extendía a algunos de los más altos cargos nacionales, han sido durante mucho tiempo fuente de indignación nacional. El caso también ilustra la carnicería impulsada por los cárteles y la insidiosa corrupción estatal que continúan azotando al país.

Los estudiantes se encuentran entre las más de 100.000 personas no ubicadas o que se consideran desaparecidas en todo el país y que son testimonio de la crueldad de los grupos del crimen organizados, conocidos por disolver cadáveres en recipientes de ácido o calcinar cuerpos hasta dejarlos hechos cenizas.

“Es muy importante que el gobierno ponga tanto énfasis en este caso puesto que es complicado; fue una desaparición en masa en la que fuerzas de seguridad de todos los niveles de gobierno se coludieron con una organización criminal”, dijo Maureen Meyer, vicepresidenta de programas en la Oficina en Washington para Asuntos Latinoamericanos, una organización de investigación.

“Pero es importante que el gobierno también se enfoque en resolver las decenas de miles de desapariciones que han sucedido en todo el país y en poner fin a la impunidad que continúa ayudando a impulsar estos delitos”.

Llegar al fondo de la desaparición de los estudiantes fue una promesa clave de campaña del presidente Andrés Manuel López Obrador, quien, en una de las primeras acciones de su gobierno, creó la comisión de la verdad para investigar la probable masacre y encubrimiento.

Solo los restos de tres estudiantes han sido identificados. No hay indicios de que ninguno de los otros jóvenes estén con vida, concluyó la investigación. “Todos los testimonios y evidencias, acreditan que estos fueron arteramente ultimados y desaparecidos”, dijo Alejandro Encinas, subsecretario de derechos humanos, en una conferencia de prensa donde se dieron a conocer los hallazgos.

Las conclusiones preliminares de la comisión ofrecen una tenue esperanza de que el país esté un poco más cerca de resolver un crimen atroz que conmocionó a la nación, incluso si aún hay dudas por la falta de avances significativos: a la fecha, no ha habido condenas relacionadas con la desaparición de los estudiantes.

Encinas dio a conocer que el gobierno había emitido órdenes de aprehensión contra 33 exfuncionarios vinculados con el caso, pero no quiso proporcionar sus nombres, indicando que la investigación seguía en curso.

El viernes, la oficina de la fiscalía dijo que había arrestado al exprocurador general de la República, Jesús Murillo Karam, quien supervisó el encubrimiento de la desaparición de los estudiantes. Murillo fue detenido afuera de su casa “por los delitos de desaparición forzada, tortura y contra la administración de justicia, en el caso ‘Ayotzinapa’, dijo la fiscalía en un comunicado.

En la noche en que desaparecieron, los estudiantes habían tomado el control de varios autobuses –una tradición que por lo general las empresas de transporte local toleraban— para trasladar a sus compañeros a una protesta en Ciudad de México en conmemoración de otra tragedia estudiantil: la masacre de Tlatelolco de 1968, cuando decenas de manifestantes fueron abatidos por las fuerzas del gobierno.

Pero poco después de tomar los autobuses en la ciudad de Iguala, en el estado de Guerrero, al sur de Ciudad de México, los estudiantes fueron interceptados por agentes de la policía municipal y otros hombres armados que los obligaron a bajar de los vehículos, dispararon a algunos y se llevaron al resto en la oscuridad. Se sabe poco de lo que sucedió después de eso.

Alrededor de las 10:45 p. m. de esa noche, “tras los hechos de violencia y la persecución, se dio la orden de desaparecer a los estudiantes”, dice el reporte de la comisión, sin indicar quién giró la instrucción.

Si bien se conocía que las fuerzas policiales habían participado en la desaparición de los estudiantes, un grupo delictivo local llamado Guerreros Unidos también fue pieza clave en la desaparición, según las autoridades, con “un amplio número de sicarios” que operaban con “con el apoyo de distintas policías municipales y agentes del Estado”.

El gobierno también confirmó que un informante del Ejército había estado infiltrado entre los estudiantes en el momento de la desaparición, lo que significa que las autoridades monitoreaban sus movimientos desde antes de que ocurriera el ataque, algo que ya había sido reportado por medios locales. Lo anterior abre la posibilidad de que el ejército supiera en su momento que algo terrible había sucedido.

Sin embargo, los comandos militares “no realizaron acciones” para hallar al informante, quien permanece entre los 43 estudiantes desaparecidos, dijo Encinas.

La participación de los militares en la desaparición de los estudiantes, algo que los grupos de derechos humanos habían denunciado durante mucho tiempo, llega en un momento delicado para López Obrador, quien ha otorgado más autoridad a los militares.

El presidente ha desplegado tropas regulares en todo el país para realizar funciones de seguridad y ha creado una Guardia Nacional de 100.000 efectivos que, aunque técnicamente es una fuerza civil, se incorporaría a la Secretaría de Defensa.

El ejército también ha sido desplegado para una cantidad cada vez mayor de tareas gubernamentales, incluida la construcción del nuevo aeropuerto de la Ciudad de México, la construcción de un tren turístico en el sur del país y la distribución de vacunas durante la pandemia de coronavirus.

Los hallazgos de la comisión de la verdad destacan el papel del gobierno del presidente Enrique Peña Nieto en el intento de ocultar la verdad sobre la desaparición de los estudiantes y la participación del gobierno.

“Este es un caso difícil de resolver debido a la obstrucción de justicia y a la manipulación de testigos y evidencia que sucedió en la gestión anterior”, dijo Meyer. “Este gobierno le está diciendo al público, con esta comisión, que el caso tal vez jamás sea resuelto”.

En 2015, después de unos meses de investigación, la procuraduría general de México informó que las autoridades municipales se habían llevado a los estudiantes a instancias de una pandilla local que luego los mató e incineró sus cuerpos en un basurero.

Sin embargo, esa conclusión ha sido cuestionada casi unánimemente por expertos internacionales, quienes han encontrado numerosas inconsistencias en las conclusiones oficiales.

Encinas redobló esa crítica el jueves: que la investigación “fue una acción concertada del aparato organizado del poder desde el más alto nivel del gobierno, que ocultó la verdad de los hechos”.

Maria Abi-Habib colaboró con reportería.

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France24 - World

Talking Europe’s summer look back: European decision-makers and debates from 2021-22

Issued on: 15/07/2022 - 15:53

Catherine NICHOLSON Follow

France 24’s Europe team invites you to look back on the most recent parliamentary season (which started in September 2021) and some of the key European decision-makers we’ve been scrutinising, including European Commission President Ursula von der Leyen.

From Russia’s military buildup and consequent invasion of Ukraine, to ensuing debates on how to support Ukrainians in terms of military aid and help for refugees, we’ve been holding those in charge to account, such as Deputy Secretary General of NATO Mircea Geoana and the Prime Ministers of Croatia and Slovakia.

We’ve also followed Finland and Sweden’s rapid bids to join the NATO military alliance, since before the applications were even made.

Away from the war, we kept a close eye on developments in the EU and the United Kingdom’s post-Brexit relations. We also grilled the EU Commissioner for Migration on how the lack of a pan-EU migration policy is impacting EU-UK relations.

Lastly, France spent six months at the centre of the European stage, as the French government took on the rotating presidency of the Council of the European Union – all while President Macron ran for re-election against some Eurosceptic and Europhobic opponents.

Produced by Georgina Robertson.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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  • Mircea Geoană, NATO Deputy Secretary General
  • Ursula von der Leyen, European Commission President
  • Andrej Plenković, Prime Minister of Croatia
  • Eduard Heger, Prime Minister of Slovakia.
  • Stelios KOULOGLOU, Greek MEP, The Left Group
  • Michael GAHLER, German MEP, CDU Party (European People's Party)
  • Tytti Tuppurainen, Finnish Minister for European Affairs
  • Tomas TOBÉ, Swedish MEP, European People's Party
  • Gabrielius Landsbergis, Lithuanian Minister of Foreign Affairs
  • Maros Sefcovic, European Commission
  • Margaritis SCHINAS, European Commissioner for “Promoting the European Way of Life”
L'Humanité

Sous les orages, la Corse endeuillée

Actu

Ce jeudi matin, un épisode orageux d’une extrême violence a fait 5 morts et 12 blessés sur l’île de Beauté. Placée en vigilance orange, la Corse s’apprête à revivre une nuit de tempête.

Marion d'AllardEmilio Meslet

Les vents étaient semblables à des ouragans. En quelques minutes, les rafales ont atteint jusqu’à 224 km/h à Marignana, en Corse-du-Sud, et battu un record absolu à Calvi (197 km/h). Ils ont tout balayé sur leur passage, prenant tout le monde de court. Après Paris mardi et Marseille jeudi matin, la Corse a subi, ce jeudi, un épisode orageux aussi violent qu’inattendu. Le bilan humain, lui, est très lourd.

La tempête, qui a cessé en fin de matinée, a provoqué la mort de cinq personnes et douze autres ont été blessés selon un bilan fourni ce jeudi par la préfecture maritime. À Calvi, un homme de 46 ans a vu un arbre s’écraser sur son bungalow. Une adolescente de 13 ans a été tuée par la chute d’un arbre et une femme de 72 ans est morte, dans son véhicule, écrasée par le toit d’une paillote. Les deux autres victimes du déluge sont une kayakiste et un pêcheur. En tout, les secours en mer ont procédé à quelque 60 opérations de sauvetage ou d’assistance auprès de plaisanciers surpris par le paquet orageux. Côté matériel enfin, plusieurs heures après l’accalmie, près de 35 000 foyers étaient toujours privés d’électricité. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, s’est rendu sur place jeudi après-midi.

« Ce fut très bref mais très violent, raconte Michel Stefani, secrétaire régional du PCF régional. N ous avions déjà connu des phénomènes extrêmes de trombes marines l’an passé, mais là, les vents ont été plus qu’impressionnants. »

De son côté, Météo France – qui avait placé l’île de beauté en vigilance jaune avant de relever l’alerte en début de journée – rappelle qu’il demeure difficile de prévoir l’intensité d’un tel épisode orageux. «  Depuis mardi dernier, la France est sous l’emprise d’un talweg d’altitude, c’est-à-dire d’un axe d’air froid qui engendre des orages d’été », explique François Gourand, ingénieur prévisionniste à Météo France. Jusque-là, rien de bien exceptionnel. À ceci près que «  les orages sont un phénomène complexe à prévoir tant leur intensité dépend d’une combinaison d’éléments : convergence des vents, courants de vents forts, effet de cisaillement, vents tournants qui donnent de l’énergie aux orages », détaille le spécialiste. En somme, «  il faut qu’une certaine mayonnaise prenne et parvenir à modéliser tous ces éléments reste compliqué. Les structures orageuses simulées ne permettent pas de déterminer de manière franche et directe ce qui va se passer », poursuit-il.

La violence des rafales de vents qui ont balayé la Corse est en outre tout à fait exceptionnelle, relève Météo France. La Corse a subi «  une ligne de grains qui a pris un caractère arqué sous l’effet d’une rotation à l’intérieur du nuage orageux. Cette situation a créé des rafales de vent descendantes extrêmement rares », reprend François Gourand. Hélas, conclut le prévisionniste, «  en Corse, ce matin, tous les éléments se sont alignés ».

Et l’île n’en a pas fini avec les intempéries. Placée en vigilance orange pour précipitations et orages, la Corse devrait essuyer une nouvelle salve orageuse cette nuit avec des cumuls de pluie prévus entre 40 et 60 mm/h, une forte activité électrique et des rafales de vents de 80 à 100 km/h, prévient Météo France. Des trombes marines pourraient ainsi se former sur la frange littorale, précise l’institut. L’île se «  prépare au pire » a indiqué sur BFMTV Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif corse.

Avec le dérèglement climatique, ces phénomènes vont s’amplifier et se multiplier. «  Il nous faut des moyens conséquents de sécurité civile, aériens, terrestres mais aussi maritimes pour pouvoir faire face », insiste Michel Stefani.

oragesCorse
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Six Weeks of ‘Hell’: Inside Russia’s Brutal Ukraine Detentions

Thousands of Ukrainian civilians have suffered beatings and sometimes electrical shocks, while the U.N. says hundreds have disappeared into Russian jails.

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By Carlotta Gall

KHARKIV, Ukraine It was a particularly dangerous time for a military-age man in Russian-occupied northern Ukraine, where Russian troops were losing ground before a ferocious Ukrainian counterattack this past spring. That was when soldiers from the occupying forces seized a young auto mechanic while he was walking in his home village with his wife and a neighbor, blindfolded him, bound his hands and shoved him into a bus.

It was the beginning of six weeks of “hell,” said Vasiliy, 37, who like most people interviewed for this article declined to give his surname for fear of reprisals. Shunted from one place of detention to another, he was beaten and repeatedly subjected to electrical shocks under interrogation, with little understanding of where he was or why he was being held.

He was far from the only one. Hundreds of Ukrainian civilians, mainly men, have gone missing in the five months of the war in Ukraine, detained by Russian troops or their proxies, held in basements, police stations and filtration camps in Russian-controlled areas of Ukraine and ending up incarcerated in Russia.

Thousands have passed through this sprawling, ad hoc screening system in the war zone, but no one knows exactly how many have been sent to Russian jails. The United Nations Human Rights Monitoring Mission in Ukraine has documented 287 cases of enforced disappearances and arbitrary detentions of civilians by Russia and says the total is almost certainly more, but probably in the hundreds, rather than the thousands.

Vasiliy is one of a small number of people detained in Russia who have returned to Ukraine. He was released after about six weeks and eventually made his way back through a long, roundabout journey after a total of three months away. Back at work in an auto repair shop in the northeastern city of Kharkiv, he said he was just glad to have survived.

“It was shaming, maddening, but I came out alive,” he said. “It could have been worse. Some people were shot.”

Russian forces have been detaining Ukrainians since they first invaded in February, but the experiences of most of the civilians have remained opaque. Interviews with men who were detained, and with families of men who are missing, provide fresh details of one of the enduring horrors of the nearly six-month-old war.

Interrogators had asked for information on Ukrainian positions and military groups, he said, but the interrogations had often been pointless, as the next blow came before he could answer a question. “They don’t believe anything you say, even if you’re telling the truth,” he said. “You cannot prove your innocence.”

Other families, less fortunate than Vasiliy’s, have been left searching for missing relatives, torn with anxiety about where they are or even if they are alive.

“I go to sleep crying, and I wake up crying,” said Olha, 64, whose son was detained and beaten unconscious by Russian troops but was released after three days, and whose grandson, they learned from the International Committee of the Red Cross, is being held in a Russian pretrial detention facility.

Their village, Vilkhivka, outside Kharkiv, was overrun by Russian troops in late March. Warplanes were bombing the village, and the Russian soldiers told residents they had an hour to evacuate, she recounted in an interview. “They said that Vilkhivka was going to be razed,” she said.

Our Coverage of the Russia-Ukraine War

Olha and several family members hurried with other villagers through the fields for five miles to where they were told a Russian military truck would take them to a waiting fleet of buses. Her son and grandson did not make it, so her husband went back to find them. As she sat on one of the buses, Russian soldiers pulled off two young men in bandages who she thought might have been wounded Ukrainian soldiers.

In front of the other passengers, the Russian soldiers beat the men, she said, and then shot them in the head. “They were left in that forest,” she said. “I closed my eyes and cried.”

Her grandson, Mykyta, 20, has not been seen since. Olha was evacuated with her daughter-in-law to Russia, where they were put up in a hostel. She returned home in July and was reunited with her husband, who had survived on his own. Her son managed to join them in Russia, and he and his wife have remained there to try to locate Mykyta.

They have no idea if he will face charges, Olha said, as they have no access to him, even by phone. The Red Cross could tell them only that he was in custody, she said.

Russia has denied torturing or killing Ukrainian civilians and claims that it only attacks military targets.

Most of the civilians detained by Russia in the war zone are men with military experience or of fighting age. In the occupied areas, Ukrainians with leadership qualities — activists, local officials and journalists — are most likely to be detained, human rights officials said. But many ordinary civilians have been caught up in what is often a chaotic and arbitrary roundup.

Vasiliy, the mechanic, said he had been picked up by chance because he was walking down a street in Tsyrkuny, northeast of Kharkiv, when members of the security forces were conducting a raid. His wife and a female neighbor were told to go home, but his hands were bound with tape and he was shoved into a bus as men in balaclavas burst into a nearby house firing weapons, forcing four men to the ground. Those men were then thrown into the same bus with Vasiliy.

Among them was Vadym, 36, a welder and mechanic who lived in Tsyrkuny with his wife and small son. Vadym had ventured out to get diapers and baby food for the toddler, according to his sister Darya Shepets, 19. She said that some of those detained had served as border guards during hostilities with Russia in 2014 but that he had no ties to the military.

The detainees were taken to the basement of a house in the village, where they were beaten and interrogated, Vasiliy said. Later they were moved to another village, where they were held in a group of about 25. After about three weeks, he was taken with a dozen men to a detention facility at Ukraine’s northern border.

“It is difficult to understand who was detained and for what,” he said. “They brought in this grandfather, who did not understand at all why he was detained. He was riding his bicycle with a sack of corn.”

He added: “A young boy was brought in. He was just riding his bike to his grandmother’s.”

Detainees were hauled off individually for interrogation, which involved heavy beatings, including some to the head, and electrical shocks. “It is as if your whole body is pricked with needles,” Vasiliy said. Human rights officials have recorded similar accounts of electrical shocks being used.

“We were given food and drink once a day,” Vasiliy said. “Sometimes we could go without food for two or three days. There was no toilet; they gave us bottles to use. We slept together on car tires. No sanitary standards to speak of.”

He said Russian interrogators had been obsessed with rooting out members of Nazi groups — the main reason given by Moscow for its military operation against Ukraine.

“They said they had come to liberate us from the Nazis, from the Ukrainian authorities, so that we can live better,” he recounted. “I told them: ‘I worked all the time at the service station. I didn’t see Nazis. Everything was good.’”

His response enraged his interrogators, he said, adding: “They start to mess with you again. ‘You’re lying. You have Nazis here. Whole groups have been created. All your people have tattoos.’”

The four men seized in the house raid, Vadym and his three friends, were taken away in the third week. They have not been seen or heard from since. Vasiliy thought they were being released and even told Vadym to speak with his wife back in the village, saying she would help him with food for his toddler.

But when he got home at the end of June, he was shocked to realize that he was the only one to have made it back.

He got lucky when the leadership of the unit holding his smaller group changed and the detainees were suddenly turned out onto the street. Because of the fighting, they had to travel into Russia, where they were detained again, this time by officers of the Russian spy agency, the F.S.B., who Vasiliy said offered him money and a job to work for them.

He refused, and after three days, they let him go. “They probably realized that we were useless to them,” he said. Looking like a homeless man, with a large beard and unkempt hair, Vasiliy managed to borrow money from a friend of a friend to obtain new documents and travel through the Baltic countries and Poland back to Ukraine.

Vadym’s sister, Ms. Shepets, tried for months to find any information on her brother’s whereabouts, writing letters and scouring the internet. She ultimately learned from a Ukrainian government agency that he was in Russian custody. Then a friend found what appeared to be a prison mug shot of him in a Russian online chat room.

“I was hysterical, to be honest, because it was only half my brother,” Ms. Shepets said. “He is very thin in the photo. You can see hollows under his eyes, and his collarbones.”

The photo was subsequently removed from the social media group. “Now we don’t know anything — there is no more connection; there is nothing,” she said, wiping away tears.

Kamila Hrabchuk contributed reporting from Kharkiv and Zaporizhzhia.

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L'Humanité

« Les producteurs doivent pouvoir vivre de leur métier »

Entretien

À partir de ce jeudi, le PCF et le Modef organisent la vente solidaire de fruits et légumes, en pleine inflation. Une réponse au modèle de la grande distribution, selon Raymond Girardi. Entretien

Emilio Meslet

Avec l’explosion du prix des intrants due à la guerre en Ukraine, la sécheresse et la canicule, les coûts de production se sont envolés pour les producteurs. Pour autant, les prix pratiqués dans le commerce pour les fruits et légumes vous paraissent-ils justifiés ?

Les consommateurs paient trop cher. Ces événements ne devraient pas avoir d’impact sur le prix final. Les marges de la grande distribution devraient permettre de rémunérer correctement les producteurs et de ne pas augmenter les prix. La grande distribution a une capacité de communication extra­ordinaire et laisse entendre que c’est à cause de la guerre, de la sécheresse, de la canicule ou du Covid que les prix sont élevés. Tout cela leur permet surtout de dire que les fruits et légumes sont rares – ce qui est faux –, qu’il y aurait donc un manque et que les prix actuels seraient justifiés. Or, rien ne justifie aujourd’hui une hausse de 11 % du prix des fruits et légumes.

Ces différents événements menacent-ils notre sécurité alimentaire ?

On ne manque pas de fruits et légumes car, quand la production française est faible, la grande distribution importe. En France, la canicule a grillé les fleurs, empêché la fécondation et diminué la taille des fruits. Avec la sécheresse en plus, la production a baissé, en volume, entre 25 et 30 % par rapport au potentiel des plantations. Par exemple, les pommes de terre sont touchées. Mais si on importe d’Égypte ou d’Israël, il n’en manquera pas. Tout cela pose la question de notre souveraineté alimentaire, car la France produit moins de 50 % de ses besoins en fruits et légumes. Si, pour une raison quelconque, les importations n’étaient plus possibles, on risquerait la pénurie. En quarante-huit heures, les étals seraient vides. La France est en danger.

Fruits et légumes : à qui profite la hausse des prix ?

Ce problème de souveraineté alimentaire prend-il racine dans les événements climatiques récents ?

Qu’on ne vienne pas nous dire que la situation est le résultat de la canicule et de la sécheresse de l’été 2022. Il y a quarante ans, la France était auto­suffisante en fruits et légumes, et elle exportait. C’est parce que les prix à la production n’ont cessé de chuter et que les agriculteurs ne gagnent plus leur vie qu’on est devenu dépendant.

Que proposez-vous pour que les consommateurs puissent s’offrir des fruits et légumes ?

Les producteurs doivent pouvoir vivre dignement de leur métier, avec des prix rémunérateurs. Mais il faut aussi que les consommateurs puissent se payer les fruits et légumes. Une famille qui n’a qu’un Smic va regarder de près pour s’offrir des tomates à 2 euros le kilo. Même à un juste prix, des Français ne peuvent pas en acheter. Leur pouvoir d’achat doit être augmenté à 1 500 euros net par mois au minimum.

À partir du 18 août, le PCF et le Modef organisent leur opération annuelle de vente solidaire de fruits et légumes. Quels sont les objectifs visés ?

Il nous faut faire la démonstration qu’il est possible de court-circuiter la grande distribution. Il s’agit donc d’aller au contact des consommateurs pour échanger, de promouvoir la vente en direct et les circuits courts, et d’alerter sur la disparition des agriculteurs. Tout cela nous amène à la question de la souveraineté alimentaire. Pour ça, il ne faut qu’une simple chose : que les paysans aient un revenu décent. Si c’est le cas, ne soyez pas inquiets, la France répondra à ses besoins en cinq à dix ans. 

fruits et légumes alimentationvente de fruits et légumespcfmodef
France24 - World

Au revoir, French presidency of the EU: A mixed bag of results for Macron

Issued on: 01/07/2022 - 11:41

Catherine NICHOLSON Follow

France is handing over the baton of the Presidency of the Council of the European Union to the Czech Republic. It’s a rotating role that every EU member state holds in turn for six months – meaning that with 27 member states, it only comes around once every 13 and a half years. 

The role is supposed to be an opportunity for the country that holds the presidency to push its policy ideas and influence the agenda. But for France, the last six months have been dominated by the Russian war on Ukraine and to a certain extent, France's own presidential and parliamentary elections. 

In this programme, we're assessing President Emmanuel Macron’s performance, and looking ahead as France hands over the EU presidency to the Czech Republic.  

Show presented by Catherine Nicholson, produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Isabelle Romero and Perrine Desplats.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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  • Ondrej KOVARIK, Czech MEP, Renew Europe
  • Gwendoline DELBOS-CORFIELD, French MEP, Group of the Greens/EFA
ANALYSIS

Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?

FACT OR FAKE

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Talking Europe

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Известия (RUS)

В Кемеровской области полицейские нашли пропавшего в тайге подростка

Полицейские нашли пропавшего в тайге подростка. Об этом 20 августа сообщила пресс-служба ГУ МВД по Кемеровской области.

Заблудившиеся души: почему в российских городах теряется всё больше людей В один лишь поисковый отряд «ЛизаАлерт» с начала года за помощью обратилось почти 15 тыс. человек

По информации ведомства, в четверг, 18 августа, женщина рассказала правоохранителям в Чебулинском муниципальном округе, что ее 16-летний сын вместе с родственниками находился на сборе шишек и потерялся.

Была организована масштабная поисковая операция, но в первые дни она не принесла результатов. В субботу поисковая группа была увеличена, общая численность поисковиков составила более 60 человек.

«Участковый уполномоченный полиции ОМВД России по Чебулинскому муниципальному округу во время проверки близлежащих населенных пунктов заметил подростка в селе Чумай. Несовершеннолетний пытался убежать, но был остановлен», — говорится в сообщении.

С юношей работают инспекторы по делам несовершеннолетних. Как уточняется, по предварительным данным, он ушел от родственников после ссоры и не хотел возвращаться домой.

ГУ МЧС России по Краснодарскому краю 29 июля сообщило, что в лесу региона пропала местная жительница и ее семеро детей. Семья гостила у бабушки в Нефтегорске. Возвращаясь, они выбрали маршрут, который не знали, в результате чего заблудились. Членов семьи обнаружили живыми в тот же день.

ВКонтакте
France24 - World

Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?

Issued on: 26/06/2022 - 17:52

Tom WHEELDON

France’s presidency of the EU ends on June 30 with Emmanuel Macron’s new big idea, a “European Political Community”, hanging in the balance. This community would encompass EU membership candidates like Ukraine and possibly ex-member Britain. For some observers, the French president’s idea offers a way to bring countries into the European project while the long accession process takes its course. Others argue that Macron’s plan offers few clear objectives.

EU leaders discussed – but did not advance – Macron’s vision for this new European structure at their summit in Brussels on Thursday, which capped France’s six-month presidency of the EU.

This proposed Community would be a framework for EU members and democratic, European non-members to discuss shared interests. Its overriding goal would be “stabilising the European continent”, Macron said on a trip to Moldova earlier this month.

Macron put forth the idea in an address to the EU Parliament in early May, arguing that this was necessary to square a circle and allow Ukraine, Moldova, North Macedonia, Albania, Serbia, Bosnia and Kosovo to join the European fold even if they are not yet ready for EU membership. But the organisation would be open to all democratic European countries, so Norway (a single market member), Iceland (also in the single market), Switzerland (linked to the EU by a plethora of bilateral deals) and the UK (famously an ex-member) could join. The group could also encompass the former Soviet republics of the Caucasus, Georgia, Armenia and Azerbaijan.

“Ukraine, through its combat and its courage, is already today a member of the heart of our Europe, of our family, of our Union,” Macron said.

On the other hand, the French president went on, “even if tomorrow we granted them the status of candidate for membership of our European Union […] we all know perfectly well that the process allowing them to join would take several years – in truth, probably several decades. And it is the truth to say this, unless we decide to lower the standards of this membership and therefore to completely rethink the unity of our Europe.”

The European Political Community would offer a solution to this conundrum regarding Ukraine’s EU bid, Macron argued.

‘An urgent need?’

The EU 27 fast-tracked Ukraine to membership candidate status on Thursday, suggesting that Macron was stretching a point by saying “decades”. Nevertheless, Ukraine needs a lot of heavy lifting before it can join the bloc – especially in terms of tackling endemic corruption and matching EU rule of law standards.

Bringing Ukraine and other candidate states like Moldova into the EU before they have successfully applied reforms is not possible, because it would “drastically change how the bloc works”, noted Claude-France Arnould, formerly a senior French diplomat, now at the French Institute of International Relations in Paris. But at the same time, she continued, “there is an urgent need to bring European countries who share the EU’s interests and democratic values into the fold”.

The EU must “adapt accordingly” if it wants to avoid the “paralysis” that would come from enlarging too quickly, Arnould continued. Thus, Macron’s initiative is an “obvious political necessity”.

Without such an initiative in place, there is currently no institutional framework that “can accommodate the geopolitical need” to immediately bind Ukraine to the EU, added Gesine Weber, a researcher at the German Marshall Fund’s Paris bureau.

An ambiguous reception

But it looks like Kyiv will take a lot of convincing to accept anything that falls short of admission to the EU. “Nothing that falls short of EU membership would be acceptable,” Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba said days after Macron’s announcement in May. Kuleba expressed fear that a European Political Community would give the EU an excuse to keep Ukraine out of the bloc, decrying such a scenario as “discriminatory” – although since then French officials have assured Kyiv that Ukraine will not be kept out of the union indefinitely.

In Brussels on Thursday for an EU-Western Balkans summit, North Macedonian Prime Minister Dimitar Kovacevski said Macron’s proposal was a good idea but emphasised that it “should not and must not be a substitute for full European Union membership”.

The UK has the most ambiguous stance of all potential members of a European Political Community. British Prime Minister Boris Johnson expressed “lots of enthusiasm” for Macron’s idea during discussions with the French president on the sidelines of Sunday’s G7 summit in Bavaria, the Élysée Palace told Agence France Presse.

However, last month Foreign Secretary Liz Truss (a frontrunner to succeed the politically damaged Johnson) scorned Macron’s idea, telling Italian newspaper Corriere della Sera: “My preference is to build on structures that we already have that work successfully, whether it is the G7 or NATO.”

Olaf Scholz, chancellor of the EU’s hegemon Germany, is the person Macron most needs to convince. And Scholz struck a similar tone to Kovacevski, praising the French president’s idea while warning that it should not get in the way of the long-running EU accession process for North Macedonia, Albania and Serbia.

‘A forum for grandstanding’?

Berlin has long been sceptical of Macron’s grand ideas for Europe. In his 2017 Sorbonne speech the French president outlined a new vision for the EU centred around the concept of “strategic autonomy” – meaning the EU’s complete military, economic and technological independence from other great powers, not least a mercurial US. Scholz’s predecessor Angela Merkel said nothing against “strategic autonomy”. But she did nothing to make it a reality.

A more worrying historic precedent for Macron’s idea is his predecessor François Mitterrand’s idea for a European Confederation. Just after the collapse of the Berlin Wall in 1989, Mitterrand proposed such an organisation to bring together the entire European continent, without superseding the then European Community. Despite the support of Jacques Delors, the president of the European Commission at the time and Mitterrand’s close ally, nothing came of Mitterrand’s proposal because there was little genuine enthusiasm outside of France.

Macron’s idea will likely have the same destiny as Mitterrand’s, for much the same reason, argued Richard Whitman, a professor of European politics and international relations at the University of Kent: “If you read the extensive European Council conclusions on it, what they’re saying basically nullifies the idea, because they’re saying [Macron’s proposal] shouldn’t do anything to undermine the EU or the process of enlargement – so, for those who want to be EU members, it sends out a nice message, but its purpose in not clear.”

In light of that, the warm words from other leaders can be seen as “an exercise in everybody listening and nodding and feeling they have to give Macron something”, Whitman continued. “There are all sorts of other ways to engage the countries Macron has in mind.”

“I especially liked what Macron said at the end of his speech setting out the idea last month – ‘act decisively, move swiftly, dream big’,” added Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester. “I think there’s a laudable idea there about an active EU that seeks to really engage with the world, instead of watching things pass by or insulating its citizens from phenomena coming from elsewhere. And engaging with the UK in a way that avoids the diplomatic spats of recent years is certainly a good thing.”

However, beneath the surface, Smith concluded, outside of France it looks like Macron’s idea is less attractive in practice than in theory: In the absence of concrete, specific goals, “the concern is that this would create a forum for political grandstanding, especially for disgruntled candidate states who are frustrated by the length of time their EU accession takes”.

French governments have a habit of proposing grandiose, abstract-sounding notions, to which the rest of Europe responds with nods and silence. But all that said, the war in Ukraine creates a conundrum: How to meet Kyiv’s desire to join the EU without rushing a long and complex process?

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What does French President Macron’s proposed ‘European Political Community’ entail?

War in Ukraine

Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?

Talking Europe

'EU candidate status is a kind of anti-depressant pill': Albanian PM Edi Rama

Известия (RUS)

Шойгу назвал идею запрета россиянам въезда в РФ проявлением нацистской политики

Предложение запретить всем россиянам въезд в Евросоюз является проявлением нацистской политики. Об этом 20 августа заявил министр обороны РФ Сергей Шойгу на пленарном заседании первого Международного антифашистского конгресса.

Как с хрустальной визой: запретит ли ЕС выдачу шенгена для россиян Какова реакция Москвы на ограничения некоторых стран объединения

«Сегодня мы наблюдаем еще одно яркое проявление нацистской политики, когда с высоких европейских трибун активно продвигается русофобская идея запретить всем русским гражданам въезд в страны Евросоюза», — сказал глава Минобороны РФ.

Министр указал, что сегодня всё чаще игнорируются фундаментальные принципы миропорядка, правовые и политические оценки Нюрнбергского трибунала. Особенно в этом замечены страны Прибалтики, где «стали традиционными марши легионеров СС, военным преступникам устанавливаются памятники и обелиски».

9 августа президент Украины Владимир Зеленский призвал страны Запада закрыть въезд для россиян. По его мнению, граждане РФ должны «жить в своем собственном мире до тех пор, пока не сменят свою философию». На следующий день соответствующее предложение было вынесено на обсуждение в ЕС.

11 августа в МИД Эстонии объявили, что Таллин принял решение закрыть границы для россиян с выданными в республике шенгенскими визами.

Однако депутат Европарламента от Болгарии Елена Йончева выступила против этой инициативы. В беседе с «Известиями» она выразила мнение, что прекращение всех отношений, в том числе между гражданами, — большая ошибка.

Канцлер Германии Олаф Шольц признался, что с трудом представляет себе запрет на выдачу шенгенских виз гражданам России. Сопредседатель партии ФРГ «Союз-90»/«Зеленые» Омид Нурипур также не поддержал такую идею.

Греция, Кипр и Португалия тоже выступили против запрета на выдачу виз россиянам для въезда в страны ЕС.

Замдиректора департамента информации и печати МИД РФ Иван Нечаев назвал призывы ряда европейских стран запретить выдачу гражданам России шенгенских виз открытым шовинизмом.

Ряд стран вводят новые санкции против РФ в ответ на проводимую Москвой с 24 февраля спецоперацию по защите Донецкой и Луганской народных республик (ДНР и ЛНР). Ее началу предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства республик Донбасса к РФ с просьбой о помощи и последующее признание Россией независимости ДНР и ЛНР.

Киев проводит военную операцию против жителей Донбасса, отказавшихся признавать итоги государственного переворота на Украине, с 2014 года.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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France24 - Monde

À l'approche des élections, l'Angola face au défi de la réforme de son modèle économique

Publié le : 19/08/2022 - 11:17

FRANCE 24 Suivre Clément BONNEROT

Les Angolais sont appelés aux urnes pour les élections législatives le 24 août. Parmi les enjeux majeurs du scrutin : la situation économique. Après cinq ans de récession, l'Angola a renoué avec la croissance en 2021. Mais le "miracle" promis par le président João Lourenço ne s'est pas produit : l'économie de ce pays pétrolier peine à se diversifier et le chômage est au plus haut.

Il y a cinq ans, Pramod Asija a fait l'un des plus gros paris de sa carrière. Ce propriétaire de plusieurs boutiques et restaurants à Luanda, la capitale de l'Angola, a investi 75 000 dollars dans Tupuca, la première start-up de livraison à domicile du pays. Aujourd'hui, la plateforme est un succès avec 1 000 commandes par jour et des franchises dans plusieurs pays de la région.

"Ici, en dehors des diamants et du pétrole, il y a encore beaucoup de secteurs dans lesquels on peut investir", explique-t-il. "Si vous avez une idée qui n'a pas encore été lancée, et qui marche bien ailleurs, il y a certainement du potentiel pour créer une entreprise."

Malgré d'importantes réformes, comme la libéralisation de sa monnaie et l'assainissement des finances publiques, l'économie angolaise est à la traîne. Après cinq années de récession, et même si la croissance a repris en 2021, l'inflation atteint 25 % et le taux de chômage est passé de 24 à 30 %.

Chômage en hausse

À Zango, en périphérie de Luanda, Cristina António Salvador est sans emploi depuis mars. "Depuis que j'ai perdu mon emploi, c'est difficile de payer le loyer, les frais de scolarité des enfants, l'électricité…", déplore cette ancienne serveuse. "C'est vraiment compliqué parce qu'il n'y a que mon mari qui travaille et son salaire ne suffit pas pour tout payer. Là, par exemple, nous n'avons toujours pas payé le loyer."

En 2017, le président João Lourenço s'était pourtant présenté comme l'homme du miracle économique, promettant de diversifier l'économie et de créer 500 000 emplois.

"L'Angola a l'un des vingt pires environnements d'affaires du monde. Nous n'avons pas d'infrastructures, nous avons des mauvais services d'éducation. Tant que l'État ne s'occupera pas de résoudre ces problèmes, tout en laissant le secteur privé se charger du reste, nous n'arriverons pas à diversifier l'économie", analyse Carlos Rosado de Carvalho, économiste et journaliste.

En Angola, le pétrole représente encore 30 % du PIB et 90 % des revenus d'exportation.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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En Angola, le nouveau président s’attaque à l’establishment dos Santos

BILLET RETOUR

Angola : le lourd héritage de la guerre civile

L'Humanité

Fruits et légumes : à qui profite la hausse des prix ?

Premier plan

Des augmentations de 11 % en un an, des salaires qui stagnent, des épisodes climatiques extrêmes… Un cocktail explosif pour les consommateurs et les producteurs. Pourtant des solutions existent, assurent le PCF et le Modef. décryptage

Julia HamlaouiEmilio Meslet

Cet été, les prix ont pris le melon. La pastèque ? + 40 %. Le poivron ? + 37 %. La pêche ? + 25 %. Les fruits et légumes ont atteint « un niveau de prix record », ces dernières semaines, d’après l’observatoire de Familles rurales qui publiait, fin juillet, son baromètre. En un an, leurs prix ont bondi de 11 %. C’est près de deux fois plus que le niveau de l’inflation. Et ils sont nombreux, devant les étals, à avoir constaté un trou dans leur portefeuille. « Quand je vois des tomates à 5 euros le kilo, je ne peux pas les acheter, même si je voudrais manger plus sainement », regrette Laura, étudiante de 19 ans au budget mensuel de 150 euros, rencontrée sur le marché de Barbès (Paris).

« Les producteurs doivent pouvoir vivre de leur métier »

Entre l’explosion du prix des intrants agricoles, la sécheresse et la canicule, les agriculteurs voient leurs coûts de production flamber. Suffisant pour expliquer l’inflation galopante de ces denrées de première nécessité ? Pas selon le Modef, qui pointe plutôt la responsabilité de la grande distribution et des centrales d’achats. En réponse à ce modèle qui détruit à la fois la planète, le pouvoir d’achat des consommateurs et les exploitations agricoles, le syndicat et le PCF s’associent, comme chaque année, pour une vente solidaire de fruits et légumes, à partir du 18 août. « Cette initiative prend une dimension toute particulière dans une période où le pouvoir d’achat des Français est exsangue », justifie Ian Brossat, porte-parole communiste.

1. Comment expliquer la valse des étiquettes ?

L’hiver dernier a été plutôt doux et le gel avait épargné les cultures, laissant présager une saison estivale 2022 plutôt positive pour le maraîchage. Mais c’était compter sans l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a provoqué le renchérissement des engrais et de l’énergie, et sans la sécheresse qui s’est installée depuis mai et les différentes vagues caniculaires. La hausse des coûts de production et la météo impitoyable seraient, nous dit-on, l’explication à l’explosion des prix des fruits et légumes. À cause du manque d’eau et de la chaleur, les salades, les choux-fleurs et les pommes de terre poussent mal. « Au-delà de 35 degrés, les fleurs de tomate tombent. C’est la même chose pour les haricots verts », explique Vincent Delmas, secrétaire national de la Confédération paysanne. Certains s’interrogent même sur un risque imminent de pénurie, faute de pouvoir faire pousser, dans nos contrées, de quoi nous sustenter. La production française a diminué de 25 à 35 %, cet été.

Racket organisé

Pour autant, « les étals ne sont pas vides car on importe, relève Raymond Girardi, vice-président du Modef (lire notre entretien p. 4). Alors, pourquoi les fruits et les légumes sont chers ? » D’après le syndicaliste, la réponse n’est pas à chercher du côté du ciel mais plutôt de la grande distribution. « L’augmentation des prix est purement spéculative, pour faire des marges sur ces produits d’appel », dénonce-t-il. Comment justifier, en effet, que des tomates vendues aux distributeurs entre 1,10 et 1,20 euro se retrouvent à quasiment 5 euros dans les supermarchés ?

Les prix des légumes bio ont, en revanche, diminué de 3 % selon Familles rurales. « Les prix n’ont jamais été aussi bas, note Vincent Delmas. Mais c’est parce que l’offre a augmenté du fait des reconversions liées au Covid et que la demande s’est tassée. » Reste que ces produits, parfois deux fois plus chers que leurs équivalents conventionnels, sont hors d’atteinte pour nombre de Français au pouvoir d’achat modeste.

2. Agriculteurs, premières victimes de l’inflation

« Si les consommateurs paient trop cher leurs fruits et légumes, ce n’est pas parce que les paysans gagnent trop », alerte Raymond Girardi. Ces derniers sont même, comme souvent, les premiers perdants de la hausse des prix. Ils ne bénéficient en rien du renchérissement des fruits et légumes. D’un côté, le montant de leurs dépenses augmente (essence, engrais, produits phytosanitaires…) ; de l’autre, leurs revenus n’augmentent pas. « La crise énergétique et le prix des intrants sont uniquement supportés par les producteurs », assure Raymond Girardi. Et Vincent Delmas de renchérir : « La grande distribution s’en fiche. Ça fait trente ans qu’elle fait disparaître les petits agriculteurs ! »

La sécheresse et la canicule ont déjà fragilisé leurs sols, voilà que la grande distribution, qui refuse toujours de rogner sur ses marges pour offrir un prix rémunérateur aux paysans, vient s’attaquer à leur compte en banque. Selon le Modef, un maraîcher sur deux risque de disparaître à court terme. « Cela veut dire que ces producteurs n’ont pas de revenu et sont obligés de piocher dans leur épargne, s’ils en ont, pour compenser le manque à gagner », s’alarme Raymond Girardi.

3. Consommateurs, des arbitrages au détriment de la santé

Côté consommateurs, à l’heure des courses, ticket de caisse rime de plus en plus souvent avec sueurs froides. « Je n’ai plus d’autres choix que de tout compter et je n’achète que le strict minimum », résume une femme de ménage à deux pas du marché de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), quand Ahmed, un enseignant qui vit seul avec son fils, explique près d’un étal parisien qu’avec un « salaire qui ne compense pas l’inflation », il « n’arrive plus à joindre les deux bouts ». Et pour cause, derrière l’inflation de 11 % entre 2021 et 2022, le coût des fruits et légumes « a explosé de près de 40 % en une décennie, soit trois fois plus que le niveau général des prix », calcule Familles rurales.

Et les plus précaires sont en première ligne : selon une enquête de la Fédération française des banques alimentaires réalisée au début de l’été, 80 % des bénéficiaires font part d’un besoin de soutien accru et 90 % pointent en particulier l’accès, aux côtés de la viande, aux fruits et légumes. «  Pour une famille de quatre, manger en respectant les recommandations de l’OMS – dont les cinq fruits et légumes par jour – représente entre 450, avec un strict minimum, et 700 euros par mois, avec un panier plus classique », pointe Jean-Baptiste Baud, l’un des responsables de Familles rurales. Pour les seuls fruits et légumes, c’est entre 8 et 16 % d’un Smic par mois pour le panier type constitué par l’association. Conséquence directe : des arbitrages au détriment d’une alimentation saine et équilibrée. Or, « chaque année on dépense en France plus de 20 milliards d’euros pour lutter contre les maladies liées à une mauvaise alimentation. Si on n’agit pas, d’ici à 2050, du fait de l’obésité, on pourrait perdre 2,3 années d’espérance de vie », souligne Jean-Baptiste Baud.

4. La question du mode de production sur la table

Face à l’urgence encore accrue cette année, « nous défendons à fois la garantie de prix rémunérateurs pour les producteurs et un contrôle des prix pour les consommateurs, avec une restriction des marges de la grande distribution », explique Adrien Tiberti, secrétaire du PCF Paris, qui sera à pied d’œuvre dès l’aube ce jeudi matin sur la place de la Bastille. Établir ce « juste prix » passerait notamment par un « coefficient multiplicateur » : « Quand 1 kilo de tomates est acheté 1 euro à un producteur, il ne pourrait être revendu à plus de 1,70 euro », détaille Raymond Girardi.

Outre le modèle de distribution, avec la crise environnementale, la question du mode de production est aussi sur la table. Après les opérations de ce jeudi à Paris et dans le Val-de-Marne, en Seine-Saint-Denis le PCF s’associera à Kelbongoo, une entreprise de l’économie sociale et solidaire, pour de nouvelles ventes directes le 24 août. « Il s’agit de plaider pour l’accès, dans les quartiers populaires, à des petits producteurs de proximité et de qualité, en bio ou agriculture raisonnée. C’est une question importante pour tous, pas seulement pour ceux qui en ont aujourd’hui les moyens », assure Nathalie Simonnet, responsable du PCF dans le département. D’autant que, face à l’inflation, les mesures du gouvernement votées au début de l’été sont loin d’être à la hauteur. « La revalorisation des allocations, des pensions, du point d’indice… tout est en dessous de l’inflation. Sans parler des salaires que les droites ont refusé d’augmenter », dénonce la communiste. Familles rurales comme d’autres organisations plaident pour que l’exécutif mette en œuvre sa promesse de chèque alimentation, soit « une aide ciblée sous conditions de ressources sur des produits alimentaires sains ». Modef et PCF, eux, pointent avant tout l’urgence d’augmenter le Smic, les salaires et les pensions.

Rendez-vous Les points de vente directe et solidaire

Paris, la vente coorganisée par le PCF et le Modef aura lieu dès 8 heures, place de la Bastille.Hauts- de-Seine, rendez-vous à Bagneux (9 h 30, centre culturel Jacques-Prévert ; 17 heures, métro Lucie-Aubrac).Val-de-Marne, les ventes sont prévues dans plusieurs villes : à Alfortville (10 heures et 17 heures, 1, square Véron), à Bonneuil (10 heures, pharmacie du centre-ville, République et Oradour ; 12 heures, mairie), à Champigny (12 h 30, 14, rue Guittard ; 14 heures, Bois-l’Abbé ; 16 heures, Mordacs ; 18 heures, gare des Boullereaux), à Créteil (10 heures, 11, rue du Général-Sarrail), à Fontenay-sous-Bois (10 heures, 30, avenue Victor-Hugo), à Gentilly (10 heures, gymnase Carmen-Leroux ; 16 heures, mairie), à Ivry (9 heures, mairie), au Plessis-Trévise (17 heures, 5, avenue Ardoin), à Limeil-Brévannes (10 heures, 53 bis, rue Henri-Barbusse), à Villejuif (9 h 30, mairie ; 18 heures, quartier Auguste-Delaune), à Vitry-sur-Seine (11 h 45, mairie ; 14 heures, place de l’Église ; 18 heures, gare centrale). Le 24 août, ce sera au tour du PCF de Seine-Saint-Denis, en partenariat avec Kelbongoo, d’organiser une vente solidaire.

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Известия (RUS)

В горах Кабардино-Балкарии пропали четверо альпинистов

Группа из четырех альпинистов 20 августа не вышла на связь в горах в Эльбрусском районе Кабардино-Балкарии. Проводятся поисково-спасательные работы. Об этом сообщили в пресс-службе регионального ГУ МЧС РФ.

Бизнес идет в гору: неподготовленные туристы продолжают гибнуть на Эвересте Величайшая вершина мира стала источником дохода

«В 8:35 мск в субботу поступила информация, что группа из четырех человек в Эльбрусском районе в ущелье Курмычи (высота 3500 м) не вышла на связь. Группа не зарегистрирована», — говорится в сообщении.

К поиску пропавших привлечены шесть спасателей Эльбрусского высокогорного поисково-спасательного отряда МЧС России.

Ранее, 13 августа, в горах Эльбруса погиб альпинист. Инцидент произошел на перевале ВЦСПС в горах в Эльбрусском районе Кабардино-Балкарии. Изначально зарегистрированная группа альпинистов, состоящая из пяти человек, уведомила спасательную службу о травме одного из них. К прибытию на место происшествия спасателей пострадавший уже умер.

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France24 - Monde

Après des orages meurtriers, le calme revient en Corse

Publié le : 19/08/2022 - 05:25

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Après une journée d'orages très brutaux qui ont fait cinq morts à travers la Corse, de nouveaux "orages généralisés" ont été signalés par Météo-France dans la nuit de jeudi à vendredi. Ils n'ont cependant nécessité aucune intervention majeure. Vendredi après-midi, la menace s'éloignait, avec la levée de la vigilance orange par Météo-France.

De nouveaux "orages généralisés" se sont abattus sur la Corse, dans la nuit de jeudi à vendredi, au lendemain d'un épisode orageux particulièrement violent qui a fait cinq morts. La vigilance orange a finalement été levée dans la matinée.

Jeudi matin, un phénomène "exceptionnel" s'est abattu sur l'île, selon Météo-France, avec des vents extrêmement violents de plus de 200 km/h et non prévus, qui, en quelques heures seulement, ont provoqué des dégâts énormes.

Dans les campings, les stigmates étaient omniprésents : à "La pinède" à Calvi (Haute-Corse), le camping où un homme de 45 ans a perdu la vie, plusieurs bungalows étaient écrasés sous le poids d'immenses pins déracinés.

Une enquête ouverte

Arrivé en Corse jeudi après-midi, avec un passage dans un premier camping frappé par les rafales, à Sagone, en Corse-du-Sud, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a visité vendredi matin à Calvi un autre camping sinistré, après une visite matinale au chevet de plusieurs blessés à l'hôpital d'Ajaccio.

Dans cet établissement, vidé de ses 700 occupants car toujours privé d'eau et d'électricité, comme 4 800 clients EDF en Corse, les traces des petits déjeuners abandonnés jeudi par des vacanciers subsistaient encore, au pied des tables et chaises renversées.

Soulignant au passage que l'alerte météo de jeudi matin n'avait "pas permis de qualifier comme il le fallait ces vents" qui ont été "absolument exceptionnels", Gérald Darmanin a annoncé une enquête de la sécurité civile.

"Nous avons des nouvelles plutôt rassurantes" des quatre blessés "qui étaient entre la vie et la mort ou dont le pronostic vital était engagé", s'est par ailleurs félicité le ministre, qualifiant de "demande de bon sens" le souhait émis par le responsable du camping de pouvoir créer un abri en dur pour protéger les vacanciers, dans une pinède où cela est pourtant interdit par le code de l'urbanisme.

Dans la crainte d'un nouvel épisode orageux dangereux, la Corse avait été placée une seconde fois en vigilance orange jeudi soir. Et une cellule interministérielle de crise présidée par Emmanuel Macron depuis le fort de Brégançon (Var) avait été activée. Au total, quelque 12 500 personnes venant des différents campings de Corse ont été "mises en sécurité" dans des écoles ou des centres sportifs de toute l'île pour la nuit, selon les préfectures.

La vigilance orange levée

Après une nuit sans intervention notable des services de secours, des orages grondaient de nouveau sur Ajaccio dans la matinée, engendrant une pluie soutenue. Mais dès 10 h, Météo-France a levé la vigilance orange sur l'île. Comme prévu la veille.

"Des averses orageuses concernent toujours l'île jusqu'en milieu d'après-midi" mais "l'intensité de ces orages ne nécessite toutefois plus un maintien en vigilance orange", a expliqué l'organisme dans son dernier bulletin.

Le plus lourd tribut à la tempête de jeudi a été payé par une famille autrichienne, avec la mort de leur adolescente de 13 ans, tuée par la chute d'un arbre sur sa tente, dans un camping de Sagone. Egalement blessée, sa sœur n'était plus en urgence absolue vendredi matin. Très gravement blessé, l'oncle des jeunes filles a lui été transféré à Bastia pour être opéré.

Les autres victimes sont une septuagénaire, tuée à quelques kilomètres du camping de Sagone par la chute du toit d'une paillote sur son véhicule, et deux personnes retrouvées en mer : un pêcheur de 62 ans et une kayakiste de 60 ans.

Vendredi matin, la préfecture maritime a indiqué à l'AFP n'avoir "aucun signalement d'inquiétude par des proches" sur "des personnes (en mer) dont on serait sans nouvelle". Mais "il faut aller vérifier, en identifiant les bateaux échoués ou endommagés, si les propriétaires étaient à bord et s'ils ont réussi à s'en sortir par eux-mêmes ou s'ils n'étaient pas à bord".

Il y a aussi "un travail sur le moyen-long terme de nettoyage de la côte des bateaux échoués", avant "qu'ils ne deviennent un danger avec des débris flottants en mer ou un facteur de pollution", a ajouté le porte-parole de la préfecture maritime.

"Le paradoxe (...), c'est qu'on se réjouissait de cette pluie annoncée car elle allait faire reculer les risques d'incendies", a déploré Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, vendredi matin sur Radio Classique, regrettant "une situation totalement imprévisible".

Avec AFP

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Orages en France : inondations dans le Lyonnais, nouvelles pluies dans le Sud-Est

En Corse, de violents orages font plusieurs morts et une douzaine de blessés

Известия (RUS)

В Мелитополе ПВО сбила две выпущенные ВСУ из «Точки-У» ракеты

Украинские военные пытались ударить по Мелитополю из тактического ракетного комплекса «Точка-У», заявил член главного совета военно-гражданской (ВГА) администрации Запорожской области Владимир Рогов в своем Telegram-канале 20 августа.

Покоренная Вершина: ВС России освободили село под Артемовском Темп наступления мог быть и выше, но союзные силы берегут мирных жителей и личный состав, отмечают в ЛНР

Ранее в этот день сообщалось, что российские комплексы противовоздушной обороны (ПВО) сбили две ракеты, выпущенные по объектам гражданской инфраструктуры и жилым районам.

«Сегодня около часа ночи террористы [президента Украины Владимира] Зеленского нанесли ракетный удар по спящему мирному Мелитополю. По предварительной информации, боевиками ВСУ для нанесения удара по городу были использованы ракетные системы залпового огня и баллистические ракеты «Точка-У», — написал он.

По словам Рогова, в результате обстрела частично разрушены и повреждены два десятка домов мирных жителей на улицах Советская и Герцена. Один человек получил легкую травму ноги.

Накануне глава ВГА администрации Каховского района Владимир Леонтьев рассказал, что российские ПВО отразили ракетную атаку на Каховскую ГЭС в Херсонской области.

12 августа в Минобороны РФ сообщили, что ПВО сбила две ракеты американских систем залпового огня HIMARS в районе Новой Каховки.

Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент РФ Владимир Путин объявил 24 февраля, продолжается. Решение о ее проведении было принято на фоне обострения обстановки в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных, в связи с чем власти Донецкой и Луганской народных республик обратились за помощью к Москве.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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France24 - Monde

Animaux carbonisés et fermes détruites : les agriculteurs algériens face aux dégâts des incendies

Publié le : 19/08/2022 - 17:20

Juliette MONTILLY Suivre

Les pompiers en Algérie sont parvenus jeudi soir à maîtriser la plupart des incendies ayant fait au moins 38 morts depuis mercredi. Arbres calcinés, fermes détruites, bétail brûlé vif… Sur la route d’El Kala, près d'El Tarf, une localité de 100 000 personnes, les habitants sont désespérés.

Valeurs Actuelles

La Chine et la Russie vont mener des exercices militaires conjoints

Mercredi 17 août, le ministère chinois de la Défense a annoncé dans un communiqué que Pékin s’apprêtait à envoyer des troupes en Russie. Comme l’indique Le Parisien, il s’agit d’une opération visant à faire participer l’armée chinoise à des exercices militaires conjoints avec l’armée russe. Le communiqué précise que ce dispositif doit permettre d’ « approfondir la coopération pratique et amicale » entre les deux pays et de « renforcer la capacité à répondre aux diverses menaces pour (leur) sécurité ».

D’autres pays participants

Le ministère de la Défense chinois a néanmoins tenu a précisé que cet envoi de troupes n’avait aucun « rapport avec la situation actuelle au niveau régional et international », sous-entendant notamment le contexte de guerre en Ukraine. La Chine n’est d’ailleurs pas le seul pays qui doit participer à ces exercices militaires conjoints qui doivent se dérouler du 30 août au 5 septembre. L’Inde, le Bélarus ou bien encore la Mongolie devraient aussi se joindre à cette opération nommée « Vostok ». De nombreux pays européens et les Etats-Unis s’inquiètent de ce rapprochement entre les deux pays, dont l’alliance pourrait mettre en danger la sécurité mondiale.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

Известия (RUS)

В ФРГ выступили против запрета на выдачу виз россиянам

Сопредседатель партии ФРГ «Союз-90»/«Зеленые» Омид Нурипур выступил против запрета на выдачу шенгенских виз всем россиянам. Об этом он заявил 20 августа в интервью агентству DPA.

Как с хрустальной визой: запретит ли ЕС выдачу шенгена для россиян Какова реакция Москвы на ограничения некоторых стран объединения

«Вместо того чтобы изолировать всех россиян, необходимо предпринять больше усилий, чтобы те, кто активно поддерживает [президента РФ Владимира] Путина, больше не могли выезжать в ЕС», — считает он.

Таким образом, политик придерживается позиции, аналогичной канцлеру Германии Олафу Шольцу, который уже высказался против предложения Евросоюза ввести запрет на выдачу виз гражданам РФ.

При этом Нурипур подчеркнул, что понимает чувства тех, кто хочет воспрепятствовать туристическим поездкам россиян в Евросоюз.

Ранее, 19 августа, в МИД Португалии также выступили против запрета на выдачу виз россиянам для въезда в страны ЕС. При этом Португалия намерена принимать участие в обсуждении визовых ограничений против России на неформальной встрече глав МИД ЕС в Праге, которая должна состояться 30–31 августа.

11 августа Шольц отметил, что с трудом представляет себе запрет на выдачу шенгенских виз гражданам России.

Депутат Европарламента от Болгарии Елена Йончева также выступила против этой инициативы. В беседе с «Известиями» она выразила мнение, что прекращение всех отношений, в том числе между гражданами, — большая ошибка.

Предложение о запрете выдачи шенгенских виз гражданам России было внесено на обсуждение в ЕС 10 августа.

За день до этого президент Украины Владимир Зеленский призвал страны Запада закрыть въезд для россиян. Он добавил, что россияне должны «жить в своем собственном мире до тех пор, пока не сменят свою философию».

Ряд стран вводят новые санкции против РФ в ответ на проводимую Москвой с 24 февраля спецоперацию по защите Донецкой и Луганской народных республик (ДНР и ЛНР). Ее началу предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства республик Донбасса к РФ с просьбой о помощи и последующее признание Россией независимости ДНР и ЛНР.

Киев проводит военную операцию против жителей Донбасса, отказавшихся признавать итоги государственного переворота на Украине, с 2014 года.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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France24 - Monde

"Héros du cosmos" : les mineurs du Donbass assurent l'approvisionnement énergétique de l'Ukraine

Publié le : 18/08/2022 - 19:40

Juliette MONTILLY Suivre

Pendant que l’armée ukrainienne affronte les troupes russes dans l’Est et le Sud, des mineurs travaillent d’arrache-pied dans les entrailles de la Terre pour assurer l’approvisionnement en charbon de l’Ukraine. Dans le centre-est, près de Pavlograd, 4 000 ouvriers exploitent la mine dite des "Héros du cosmos", fondée il y a 43 ans lorsque le pays faisait encore partie de l'URSS.

Valeurs Actuelles

A vos pleins, prêts, partez…

« Tout ce qui est pris n’est plus à prendre », prétendront certains. « Attendons demain, un jour meilleur », diront les autres face à la baisse généralisée du prix des carburants pour autant que les automobilistes puissent attendre quelques jours avant de faire un plein de carburant. Selon le ministère de l’Ecologie, le litre du super E95 vaut, en moyenne et actuellement, 1,74 euro (5,8 centimes de moins en une semaine) tandis que le diesel est vendu 1,79 euro le litre (en recul de 4,9 centimes en une semaine).

Rappelons qu’à la fin juin, ils étaient facturés plus de 2 euros, une hausse consécutive au déclanchement du conflit russo-ukrainien. Mais entre la baisse du prix du baril de pétrole (il est revenu à son niveau d’avant crise après avoir perdu 18 % en trois mois, consécutivement à des craintes de ralentissement économique mondial, voire de l’entrée en récession de quelques pays) et les différentes ristournes, les prix des carburants se sont engagés dans une spirale baissière à laquelle il est difficile de comprendre quelque chose, sauf à être un crack en calcul mental ou plus humblement, à poser les mesures sur un bout de papier.

Alors que le prix du litre de carburant comprend le coût du pétrole brut (31%), auquel il faut ajouter celui de distribution (9%) et les taxes gouvernementales (TVA sur produit, TICPE et TVA sur la TICPE) qui représentent environ 60% du prix à la pompe, le gouvernement, dans le cadre des mesures prises pour lutter contre l’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat des Français (et de peur qu’un nouveau mouvement de Gilets jaunes n’apparaisse), a décidé, en avril, d’accorder une remise de 18 centimes par litre, sous la forme d’une subvention aux grossistes qui distribuent le carburants dans les stations-services.

Cette mesure représentait un coût de 3 milliards d’euros sur le budget de l’État ; elle aurait dû prendre fin en juillet mais, avec les différentes mesures de soutien au pouvoir d’achat prises en juillet (plan résilience), elle a été prolongée jusqu’à fin août, puis, cette remise qui a été préférée à la prime carburant, évoluera : elle sera de 30 centimes en septembre et octobre, puis de 10 centimes en novembre et décembre. Cette perfusion étatique est à l’image d’un médecin qui ferait royalement une remise sur de l’aspirine qu’il vend par ailleurs très cher à son patient !

Rappelons que dans leur programmes présidentiel et législatifs, les partis politiques avaient fait preuve d’inventivité : la Nupes désirait bloquer le prix du litre de carburant à 1,40 euros, les Républicains étaient un moins généreux avec un prix au litre de 1,50 euro. Quant au Rassemblement national, il plaidait pour une baisse à 5,5 % de la TVA sur les carburants (contre 20 % actuellement).

En parallèle des mesures gouvernementales, Total Energies avait décidé, à la fin du mois de juin, d’accorder une remise de 12 centimes par litre de carburant dans ses stations-services. Mais face à l’envolée de ses profits semestriels et sous la pression du gouvernement alors que le discours autour d’une taxation des superprofits se faisait plus prégnant, le pétrolier a décidé d’être un peu plus généreux et d’accorder une baisse de 20 centimes par litre de carburant du 1er septembre au 31 octobre, puis de 10 centimes du 1er novembre au 31 décembre.

Sortons nos calculettes. Pour les automobilistes qui s’arrêteront chez Total Energies, la remise gouvernementale et celle accordée par le pétrolier sera donc de 30 centimes en août, 50 centimes en septembre et octobre, 20 centimes en novembre et décembre.

Ce faisant, le gouvernement s’est aventuré sur une voie bien périlleuse pour ne pas dire dangereuse où, quoi qu’il fasse, il n’a que des coups à prendre. Idéologiquement d’abord, avec une aide accordée à une énergie fossile alors qu’il incite justement aux Français à en sortir. Financièrement ensuite car son aide, qui prendra fin à la fin du mois de novembre, a un coût sur le budget de l’Etat.

Si le pétrole continue de baisser, les prix des carburants se rapprocheront de ceux voulus par a Nupes et les Républicains qui s’enorgueilliront. Mais si les prix de l’or noir repartent à la hausse et il y a des raisons de le craindre avec la venue de l’hiver, il devra alors engager une nouvelle bataille parlementaire avec les oppositions pour parvenir à un consensus sur une aide, alors qu’il sera, par ailleurs pris par d’autres réformes et que ses marges de manœuvre financières sont réduites.

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Известия (RUS)

В Казахстане заявили о дружеской атмосфере на переговорах Путина и Токаева

Президент Казахстана Касым-Жомарт Токаев доволен результатами переговоров с российским коллегой Владимиром Путиным, которые состоялись в Сочи накануне. Об этом пресс-секретарь казахстанского лидера Руслан Желдибай сообщил 20 августа.

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«По мнению главы государства, они прошли в исключительно дружеской атмосфере, отличались взаимной доверительностью и деловитостью», — написал он в Facebook (принадлежит Meta, признанной в РФ экстремистской).

Желдибай отметил, что президенты обсудили вопросы торгово-экономического, инвестиционного, гуманитарного сотрудничества, а также взаимодействие двух стран на международной арене. По его словам, выражено обоюдное понимание важности реализации достигнутых договоренностей правительствами стран, президенты договорились поддерживать рабочие контакты.

«Касым-Жомарт Токаев выразил искреннюю признательность Владимиру Путину за проявленное им радушие и гостеприимство», — добавил он.

На встрече лидеров 19 августа Путин отметил совместную работу различных ведомств двух стран, а также анонсировал совместные учения России и Казахстана в рамках Организации договора о коллективной безопасности (ОДКБ). Кроме того, он напомнил, что в октябре государства отмечают 30-летие установления дипломатических отношений, и подчеркнул, что отношения между РФ и Казахстаном развиваются в позитивном ключе по всем направлениям.

Беседа продлилась 2,5 часа.

В тот же день депутат Госдумы Константин Затулин в разговоре с «Известиями» выразил надежду, что глава РФ «нашел аргументы для президента Казахстана». Он уточнил, что российская сторона с уважением относится к республике и Токаеву.

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France24 - World

What has Angolan President João Lourenço done to fight corruption?

Issued on: 20/08/2022 - 10:30Modified: 20/08/2022 - 12:01

Angolans head to the polls on August 24 in a vote that pits the country's increasingly vocal opposition against Joao Lourenco's re-election bid. Five years ago, Lourenco ran for the presidency with a vow to tackle corruption in the Southern African nation. But although several anti-corruption measures have been taken, many Angolans feel that not enough has been done. FRANCE 24's Juliette Dubois and Clément Bonnerot report. 

Valeurs Actuelles

Programme de stabilité ou l’éternel grand bluff

Les promesses n’engagent, dit-on, que ceux qui les reçoivent… et en France, nullement ceux qui les font, certains de bénéficier d’une mansuétude rarement observée ailleurs. Ce sera, sans doute et une fois encore, le cas des rédacteurs du programme de stabilité, qui donne les prévisions de croissance et les trajectoires de finances publiques pour le quinquennat, donc jusqu’en 2027.

Ce document – vous pouvez aussi l’appeler “Pstab” pour avoir l’air branché -, présenté fin juillet, a été établi par la direction générale du Trésor. Et relu à l’Élysée. Il aurait dû être présenté avant le 30 avril, mais le tunnel électoral français en a retardé la publication. « Ce n’est ni vraiment légal ni vraiment sérieux, considère Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Les documents n’ont été disponibles qu’aux alentours du 20 juillet et encore, nous n’avons pas tout eu à cette date ; c’est inadmissible vis-à-vis des citoyens, du Parlement français, de la Commission européenne, surtout dans la période que nous traversons et ce, d’autant plus que la France présidait alors l’Union européenne. »

Malgré un contexte économique lourd (guerre en Ukraine, récession aux États-Unis, crise politique en Italie, etc. ), le bonheur gouvernemental réside dans les chiffres produits : « Cette trajectoire traduit l’objectif de retour à des comptes publics normalisés une fois la crise sanitaire passée : le déficit public reviendrait sous le seuil de 3 % à l’horizon 2027 », peut-on lire. « Nous réaffirmons le sérieux budgétaire de la France », résume Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, pour qui « le redressement des comptes publics fait partie des priorités de notre majorité ». Une fois la lecture de ce texte terminée, on hésite entre un vibrant cocorico et un “demain, on rase gratis”.

Le Pstab a reçu un accueil plutôt mitigé, doux euphémisme. Le 2 août, ses détails – il sera envoyé à la mi-août à Bruxelles qui fera ensuite ses recommandations à la France, à moins que la Commission européenne ne décide purement et simplement de le rejeter – ont été débattus à l’Assemblée nationale sans que la discussion soit suivie d’un vote ; cela n’a pas empêché les LR, le RN et la Nupes de s’en donner à cœur joie, dénonçant « un requiem pour l’économie française », décrivant « une équation sans les méthodes de calcul ».

Quelques jours plus tôt, la Cour des comptes et le Haut Conseil des finances publiques, présidés par Pierre Moscovici, s’étaient montrés sceptiques. « La trajectoire de finances publiques s’appuie sur une prévision de croissance un peu optimiste, sur des réductions de dépenses à ce stade non documentées et sur une hypothèse de hausse du taux de prélèvements obligatoires », a considéré Pierre Moscovici, dans un entretien au Figaro . Il juge en outre la trajectoire « peu ambitieuse » ajoutant qu’ « en 2025, nous serions parmi les seuls [dans les pays de la zone euro, NDLR] à ne pas avoir un défi cit repassé sous les 3 % du PIB. » On avait connu un Pierre Moscovici moins sévère quand il était ministre de l’Économie et des Finances, de 2012 à 2014. Mais passons…

Les griefs sont nombreux. D’abord, sur les hypothèses retenues par Bercy. « Après avoir fortement rebondi en 2021 (+ 6,8 %), le PIB français continuerait à progresser en 2022 (+ 2,5 %) […] Par la suite, la croissance serait de 1,4 % en 2023, puis accélérerait sur la période 2024-2027 passant de 1,6 % à 1,8 % entre 2024 et 2027 », anticipe le Trésor. Or, la Banque de France et le Fonds monétaire international sont moins optimistes que Bercy pour 2022 et 2023, en raison de la poursuite des chocs et de la fin des mesures de soutien de l’économie. Or, problème, de la hausse du PIB dépendent les futures rentrées fiscales.

Autre excès d’optimisme, l’inflation : « elle s’établirait à + 5 %, en lien avec les hausses des prix des matières premières, mais freinée par les mesures du gouvernement », peut-on lire dans le Pstab, avant une prévision de hausse des prix de 3,2 % l’année prochaine. Là encore, la douche froide est venue de la Banque de France : elle anticipe une hausse des prix plus rapide (+ 5,6 % en 2022 et + 3,4 % en 2023 et même plus de 7 % dans son scénario le plus défavorable).

« Après la croissance, c’est le deuxième angle mort du programme de stabilité, estime Agnès Verdier- Molinié. Depuis longtemps, nous mettons en garde sur les dangers d’une sous-évaluation. Dès février, nous avons d’ailleurs publié une note intitulée : “Arrêtons l’hypocrisie sur l’inflation !” »

Croissance surévaluée et inflation sous-évaluée… Attention à la méthode GIGO ( “garbage in, garbage out”) où on considère que des données erronées en entrée produisent des résultats, au mieux, faux, au pire, absurdes.

En tout cas, le gouvernement reste campé sur un déficit public inférieur à 3 % du PB à la fin du quinquennat. « Je ne vois pas comment cela se conjugue avec une montée en charge de la dette [2 901,8 milliards d’euros fin mars et sans doute plus de 3 500 milliards en 2027, NDLR], poursuit la directrice de la Fondation iFrap. Selon nos calculs, la France paiera autour de 100 milliards de coût de la dette en 2027, 30 milliards de plus que ce que le gouvernement anticipe. En fait, moins de 3 % de défi cit en 2027 suppose un défi cit primaire (hors charge de la dette) de 1,9 %, or, aujourd’hui, il est de 3 %. Comment le gouvernement compte-t-il atteindre cet objectif sans économies, d’autant que les réformes ne sont toujours pas lancées et que plus on attend, moins elles ont de chances de produire leurs effets ? »

Pour faire passer le déficit public sous les 3 % du PIB, les économies devraient être comprises entre 60 et 80 milliards d’euros en 2027 ; or, dans le même temps, les dépenses publiques vont progresser en valeur : + 0,6 % par an hors inflation. Pour Bruno Le Maire, c’est « le taux d’augmentation le plus faible depuis vingt ans ». Agnès Verdier-Molinié calcule : « Si le gouvernement tient ses promesses, cela représente 43,6 milliards de hausse des dépenses en cinq ans en euros constants et 70 milliards en euros courants, alors que les dépenses ont augmenté de plus de 200 milliards entre 2017 et 2022. » Problème : pour atteindre cet objectif, les économies ne sont pas renseignées, alors même que certaines dépenses exceptionnelles ne sont pas comprises.

Une chose est en revanche certaine : les prélèvements obligatoires augmenteront. « Avec la non-prise en compte de l’inflation dans les barèmes, leur poids augmente et nous nous dirigeons dès cette année 2022 vers les 44,8 % par rapport au PIB ; nous pourrions passer à nouveau devant le Danemark, le champion européen , ajoute Agnès Verdier-Molinié. En fait, celui qui fait les superprofits en recettes en ce moment, c’est l’État. »

Par ailleurs, il est aussi prévu de supprimer des niches fiscales : « En pratique, cela correspond à une hausse d’impôts, considère François Écalle, président de l’association Fipeco. Cela représente 12 milliards, soit un demi-point de PIB, ce qui ne suffit pas à rendre le programme plus crédible. »

Dernière promesse, le retour au plein-emploi en 2027, c’est-à-dire à un taux de chômage inférieur à 5 % de la population active, une promesse électorale d’Emmanuel Macron. Un pourcentage qui ne tient pas compte des emplois subventionnés, des embauches dans le secteur public, du chômage partiel et du halo du chômage, qui concernerait 2 millions de personnes, certaines d’entre elles ayant pu basculer dans l’économie grise.

Or, selon le magazine le Point, la première version du Pstab n’arrivait pas à une telle conclusion. Emmanuel Macron et Bruno Le Maire seraient intervenus. Le Point rapporte notamment une phrase surréaliste prononcée par une personne proche du dossier : « On n’en a strictement rien à foutre. Suggérer que le chômage sera plus élevé en 2027 malgré toutes nos réformes, c’était complètement con ! » Ça au moins, c’est dit !

Une histoire qui relève plus du conte que de la réalité

Une fois par an, au moment de la rédaction du programme de stabilité, la France se range tout à coup aux côtés des pays dits “frugaux”, à l’instar de l’Allemagne, et cela fait vingt-cinq ans que cela dure. Chaque année, quels que soient les gouvernements, Bercy promet que dans les cinq ans, les déficits seront maîtrisés. Mais l’histoire que le document raconte relève plus du conte que de la réalité : Bercy s’arrange pour que les chiffres viennent conforter ses promesses vertueuses.

Bref, l’histoire est toujours belle. « Le problème, assène Jean Arthuis, ancien ministre de l’Économie et des Finances et longtemps président de la commission des finances du Sénat, puis député européen, c’est que ces objectifs pluriannuels n’ont jamais été atteints. Pas une seule fois. Et cela entache à l’évidence notre crédibilité vis-à-vis de nos partenaires. » Il rappelle la phrase lâchée ironiquement par Jean-Claude Juncker, ancien président de la Commission européenne : « Ah oui, ça, c’est les prévisions françaises. » Traduction en langage non diplomatique : “Les prévisions françaises, on en a l’habitude, personne n’y croit, elles ne sont pas crédibles.”

D’ailleurs, le gouvernement y croit-il lui-même ? En décembre 2020, le Premier ministre, Jean Castex, confiait à Jean Arthuis la présidence d’une commission sur l’avenir des finances publiques, chargée de proposer de nouvelles règles de gouvernance et des outils de pilotage efficaces pour assainir dans la durée les comptes publics. En mars 2021, il est accueilli par un chef du gouvernement dithyrambique, saluant la qualité du texte. Le rapport proposait qu’au lendemain des législatives, les députés se réunissent pour bâtir une programmation pluriannuelle sur les perspectives budgétaires et ainsi témoigner de la volonté de mettre de l’ordre dans les comptes publics. Il appelait aussi de ses vœux la rédaction d’un document clair sur le budget, lisible pour les Français, qui agrège les comptes publics et ceux de la Sécurité sociale. « Parce qu’actuellement, tout est fait pour que surtout on n’y voie pas clair », accuse l’ancien ministre de l’Économie.

« À part quelques petites modifications à la marge, rien de ce qui était proposé d’important n’a été retenu », remarque-t-il, laconique. Ce fut aussi le sort réservé aux rapports Gallois, Attali et bien d’autres encore, tandis que la France se complaît dans le camp des cigales, se dirigeant sûrement vers la barre symbolique, affolante, des 3 000 milliards pour la dette publique, qui devrait bientôt être franchie.

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France24 - World

Chad 'national dialogue' to begin following delays, boycotts

Issued on: 20/08/2022 - 09:42

NEWS WIRES

Crucial national talks on the future of Chad that the ruling junta says will pave the way for elections begin on Saturday but the forum has been overshadowed by delays and boycotts.

More than 1,400 delegates from the military government, civil society, opposition parties, trade unions and rebel groups will gather in N'Djamena for the "national dialogue" that is scheduled to last three weeks.

The talks are the brainchild of junta chief General Mahamat Idriss Deby.

Deby took power in April 2021 at the age of just 37 after his father, who ruled for 30 years, was killed during a military operation against rebels.

He has said the forum should open the way to "free and democratic" elections after an 18-month rule by the junta -- a deadline that France, the African Union (AU) and others have urged him to uphold.

But the "dialogue", which should have begun in February, has been marred by delays as Chad's myriad rebel groups, meeting in Qatar, squabbled over whether to attend.

In the end, around 40 groups on August 8 signed up to a deal entailing a ceasefire and guarantee of safe passage.

On the agenda is lasting peace, reforming state institutions and a new constitution that will be put to a referendum.

Junta chief Deby signed a decree on Wednesday saying the decisions taken at the forum will be "legally binding".

Deby will speak at around 10:00 am (0900 GMT), said Saleh Kebzabo, a vice president of the forum's organising committee and one-time opponent of the elder Deby.

The dialogue would then begin on Sunday or Monday, Kebzabo told AFP.

AU Commission chief and Chadian Moussa Faki Mahamat will also speak at the talks' opening.

'Skewed in advance' 

On Thursday, two exiled rebel leaders, Timan Erdimi and Mahamat Nouri, returned to Chad to participate in the forum.

"We signed this agreement to rebuild Chad," Erdimi, the head of the Union of Resistance Forces (UFR), told AFP.

Chad, one of the world's poorest countries, has endured repeated uprisings and unrest since independence in 1960.

The talks face major challenges according to observers: time pressure and the fact that two of the biggest rebel groups are not taking part.

They include the Front for Change and Concord in Chad (FACT), which triggered the offensive in the northeast last year that ended in the elder Deby's death.

FACT has said it considers the talks to be "skewed in advance". 

Wakit Tamma, a large coalition of opposition parties and civil society groups, also refuses to take part, accusing the junta of "human rights violations" and preparing for Deby's candidacy as president.

(AFP)

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At least two dozen Chadian soldiers killed in suspected jihadist attack

Chad hands over former Central African Republic militia head to ICC

Chad gives amnesty to hundreds of rebels and dissidents, meeting opposition demand

Valeurs Actuelles

Travail saisonnier : les employeurs se tournent en masse vers le Maghreb pour embaucher

Désormais, les employeurs français en quête de salariés saisonniers se tournent largement vers des pays étrangers – et notamment ceux du Maghreb – pour pourvoir leurs emplois vacants. En cause : les fortes difficultés éprouvées au moment de recruter, rapporte Le Figaro, jeudi 11 août. Dans le détail, selon les statistiques du ministère de l’Intérieur et de la Direction générale des étrangers en France (DGEF), près de 26 000 demandes d’autorisations de travail pour des emplois saisonniers ont été déposées depuis le 1er janvier dernier. Par ailleurs, 22 000 d’entre elles ont reçu une réponse positive. Ces chiffres peuvent sembler marginaux, lorsqu’on les confronte au million d’emplois saisonniers estimés sur le territoire français. Néanmoins, ils cachent une dynamique en pleine explosion. En effet, dans les années 2010, on comptait à peine plus de 1 000 titres de séjour accordés à des travailleurs saisonniers étrangers. Puis, en 2019 – avant la pandémie – on n’en dénombrait 5 500.  

75 % des autorisations délivrées concernent des Marocains 

Comment expliquer un tel phénomène ? On peut d’abord évoquer l’augmentation des tensions de recrutement sur le marché du travail, qui pousse les employeurs à trouver des solutions alternatives pour embaucher, mais également la récente réforme de l’immigration professionnelle, détaille le quotidien national. Depuis 2021, en effet, la procédure de demande d’autorisation de travail a été simplifiée en raison de sa dématérialisation. Ce qui, selon la place Beauvau, citée par nos confrères, améliore grandement les délais de traitement, en « les faisant passer de plusieurs mois à une dizaine de jours au niveau national »

Cette année, les multiples accords que la France a conclus avec plusieurs pays du Maghreb pour faire venir des travailleurs ont également été davantage mis en application, note le journal. Ainsi, parmi les 22 000 autorisations délivrées, 75 % ont concerné des travailleurs marocains ; ce qui a fait d’eux les premiers bénéficiaires du dispositif. 

Elle aussi confrontée à une pénurie de main-d’œuvre, la principale organisation patronale du secteur, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), s’est dernièrement tournée vers Tunis (Tunisie) pour nouer un accord, comme évoqué dans un précédent article. Et cela, avec l’objectif d’accueillir environ 2 000 travailleurs étrangers l’an prochain. Une solution qui ne devrait toutefois pas permettre de résoudre les tensions structurelles de recrutement du secteur, observe Le Figaro. Et qui, par ailleurs, pourrait porter préjudice aux demandeurs d’emploi déjà présents en France. 

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Opex 360

Moscou accuse un avion espion britannique d’avoir violé son espace aérien; Londres dément

par Laurent Lagneau · 17 août 2022

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Depuis que la Russie a lancé l’invasion de l’Ukraine, le 24 février dernier, l’activité des avions de renseignement de l’Otan [notamment ceux des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France] s’est accentuée en mer Noire, dans la région de la Baltique, en mer de Norvège, voire en mer de Barents, aux abords de la péninsule de Kola, laquelle abrite le quartier général de la flotte russe du Nord.

Si, par le passé, il a assez souvent été fait état d’interceptions considérées comme « dangereuses » et « non professionnelles » d’avions de renseignement américains par les forces aériennes russes, aucun incident de ce genre n’a été rapporté depuis février, malgré une fréquence plus élevée de tels vols aux abords de la Russie. Ce n’est désormais plus le cas.

En effet, le 15 août, le ministère russe de la Défense a accusé un avion de renseignement électronique RC-135 Rivet Joint de la Royal Air Force [RAF] d’avoir violé l’espace aérien de la Russie à la hauteur du cap Sviatoï Nos, situé sur la côte orientale de la péninsule de Kola. Et de préciser que l’appareil britannique a été intercepté par un chasseur MiG-31 « Foxhound », lequel l’a contraint à rebrousser chemin.

Les forces aérospatiales russes « ont pour instruction d’empêcher la violation de la frontière de la Fédération de Russie. […] Toutes les conséquences possibles de cette provocation délibérée incomberont à la partie britannique », a ensuite fait valoir Moscou.

Comme souvent, ce genre d’incident donne lieu à des versions contradictoires. Le ministère britannique de la Défense a nié toute violation de l’espace aérien russe par ce RC-135W Rivet Joint et a dénoncé le comportement du MiG-31 venu l’intercepter.

« Un avion russe MiG-31 s’est rapproché dangereusement d’un avion RC-135W Rivet Joint de la RAF alors qu’il effectuait une opération de routine dans l’espace aérien international au-dessus des mers de Norvège et de Barents le lundi 15 août », a en effet assuré un porte-parole.

« L’avion britannique était en communication avec le contrôle du trafic aérien civil russe et son équipage a opéré de manière sûre et professionnelle », a-t-il précisé.

Selon des sources militaires sollicitées par le quotidien The Times, le MiG-31 russe se serait approché à moins de trente mètres du RC-135W. Quoi qu’il en soit, celui-ci a pu regagner son problème la base de Waddington.

Étant donné l’activité navale russe en mer de Barents [le croiseur nucléaire « Pierre le Grand » est actuellement de sortie et la Flotte du Nord s’apprête à lancer son expédition annuelle dans l’Arctique], l’activité des avions de renseignement américains et britanniques est intense Ce qui n’est pas nouveau : cette pratique remonte aux années 1950.

« Les Américains et les Britanniques survolent la mer de Barents depuis les années 1950, généralement depuis des bases au Royaume-Uni [la Norvège n’autorise pas de tels missions de renseignement depuis son territoire, ndlr]. Il n’y a eu qu’un seul incident », a ainsi rappelé Per Erik Solli, de l’Institut norvégien des affaires internationales, dans les colonnes du Barents Observer.

L’incident en question s’est produit en 1960. Cette année-là, un avion espion américain de type RB-47H fut abattu par un MiG-19, les Soviétiques ayant estimé – à tort, comme cela sera démontré par la suite – qu’il se trouvait dans leur espace aérien.

Photo : RC-135W Rivet Joint – Royal Air Force

Moscou accuse un avion espion britannique d’avoir violé son espace aérien; Londres dément

par Laurent Lagneau · 17 août 2022

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Depuis que la Russie a lancé l’invasion de l’Ukraine, le 24 février dernier, l’activité des avions de renseignement de l’Otan [notamment ceux des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France] s’est accentuée en mer Noire, dans la région de la Baltique, en mer de Norvège, voire en mer de Barents, aux abords de la péninsule de Kola, laquelle abrite le quartier général de la flotte russe du Nord.

Si, par le passé, il a assez souvent été fait état d’interceptions considérées comme « dangereuses » et « non professionnelles » d’avions de renseignement américains par les forces aériennes russes, aucun incident de ce genre n’a été rapporté depuis février, malgré une fréquence plus élevée de tels vols aux abords de la Russie. Ce n’est désormais plus le cas.

En effet, le 15 août, le ministère russe de la Défense a accusé un avion de renseignement électronique RC-135 Rivet Joint de la Royal Air Force [RAF] d’avoir violé l’espace aérien de la Russie à la hauteur du cap Sviatoï Nos, situé sur la côte orientale de la péninsule de Kola. Et de préciser que l’appareil britannique a été intercepté par un chasseur MiG-31 « Foxhound », lequel l’a contraint à rebrousser chemin.

Les forces aérospatiales russes « ont pour instruction d’empêcher la violation de la frontière de la Fédération de Russie. […] Toutes les conséquences possibles de cette provocation délibérée incomberont à la partie britannique », a ensuite fait valoir Moscou.

Comme souvent, ce genre d’incident donne lieu à des versions contradictoires. Le ministère britannique de la Défense a nié toute violation de l’espace aérien russe par ce RC-135W Rivet Joint et a dénoncé le comportement du MiG-31 venu l’intercepter.

« Un avion russe MiG-31 s’est rapproché dangereusement d’un avion RC-135W Rivet Joint de la RAF alors qu’il effectuait une opération de routine dans l’espace aérien international au-dessus des mers de Norvège et de Barents le lundi 15 août », a en effet assuré un porte-parole.

« L’avion britannique était en communication avec le contrôle du trafic aérien civil russe et son équipage a opéré de manière sûre et professionnelle », a-t-il précisé.

Selon des sources militaires sollicitées par le quotidien The Times, le MiG-31 russe se serait approché à moins de trente mètres du RC-135W. Quoi qu’il en soit, celui-ci a pu regagner son problème la base de Waddington.

Étant donné l’activité navale russe en mer de Barents [le croiseur nucléaire « Pierre le Grand » est actuellement de sortie et la Flotte du Nord s’apprête à lancer son expédition annuelle dans l’Arctique], l’activité des avions de renseignement américains et britanniques est intense Ce qui n’est pas nouveau : cette pratique remonte aux années 1950.

« Les Américains et les Britanniques survolent la mer de Barents depuis les années 1950, généralement depuis des bases au Royaume-Uni [la Norvège n’autorise pas de tels missions de renseignement depuis son territoire, ndlr]. Il n’y a eu qu’un seul incident », a ainsi rappelé Per Erik Solli, de l’Institut norvégien des affaires internationales, dans les colonnes du Barents Observer.

L’incident en question s’est produit en 1960. Cette année-là, un avion espion américain de type RB-47H fut abattu par un MiG-19, les Soviétiques ayant estimé – à tort, comme cela sera démontré par la suite – qu’il se trouvait dans leur espace aérien.

Photo : RC-135W Rivet Joint – Royal Air Force

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Depuis que la Russie a lancé l’invasion de l’Ukraine, le 24 février dernier, l’activité des avions de renseignement de l’Otan [notamment ceux des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France] s’est accentuée en mer Noire, dans la région de la Baltique, en mer de Norvège, voire en mer de Barents, aux abords de la péninsule de Kola, laquelle abrite le quartier général de la flotte russe du Nord.

Si, par le passé, il a assez souvent été fait état d’interceptions considérées comme « dangereuses » et « non professionnelles » d’avions de renseignement américains par les forces aériennes russes, aucun incident de ce genre n’a été rapporté depuis février, malgré une fréquence plus élevée de tels vols aux abords de la Russie. Ce n’est désormais plus le cas.

En effet, le 15 août, le ministère russe de la Défense a accusé un avion de renseignement électronique RC-135 Rivet Joint de la Royal Air Force [RAF] d’avoir violé l’espace aérien de la Russie à la hauteur du cap Sviatoï Nos, situé sur la côte orientale de la péninsule de Kola. Et de préciser que l’appareil britannique a été intercepté par un chasseur MiG-31 « Foxhound », lequel l’a contraint à rebrousser chemin.

Les forces aérospatiales russes « ont pour instruction d’empêcher la violation de la frontière de la Fédération de Russie. […] Toutes les conséquences possibles de cette provocation délibérée incomberont à la partie britannique », a ensuite fait valoir Moscou.

Comme souvent, ce genre d’incident donne lieu à des versions contradictoires. Le ministère britannique de la Défense a nié toute violation de l’espace aérien russe par ce RC-135W Rivet Joint et a dénoncé le comportement du MiG-31 venu l’intercepter.

« Un avion russe MiG-31 s’est rapproché dangereusement d’un avion RC-135W Rivet Joint de la RAF alors qu’il effectuait une opération de routine dans l’espace aérien international au-dessus des mers de Norvège et de Barents le lundi 15 août », a en effet assuré un porte-parole.

« L’avion britannique était en communication avec le contrôle du trafic aérien civil russe et son équipage a opéré de manière sûre et professionnelle », a-t-il précisé.

Selon des sources militaires sollicitées par le quotidien The Times, le MiG-31 russe se serait approché à moins de trente mètres du RC-135W. Quoi qu’il en soit, celui-ci a pu regagner son problème la base de Waddington.

Étant donné l’activité navale russe en mer de Barents [le croiseur nucléaire « Pierre le Grand » est actuellement de sortie et la Flotte du Nord s’apprête à lancer son expédition annuelle dans l’Arctique], l’activité des avions de renseignement américains et britanniques est intense Ce qui n’est pas nouveau : cette pratique remonte aux années 1950.

« Les Américains et les Britanniques survolent la mer de Barents depuis les années 1950, généralement depuis des bases au Royaume-Uni [la Norvège n’autorise pas de tels missions de renseignement depuis son territoire, ndlr]. Il n’y a eu qu’un seul incident », a ainsi rappelé Per Erik Solli, de l’Institut norvégien des affaires internationales, dans les colonnes du Barents Observer.

L’incident en question s’est produit en 1960. Cette année-là, un avion espion américain de type RB-47H fut abattu par un MiG-19, les Soviétiques ayant estimé – à tort, comme cela sera démontré par la suite – qu’il se trouvait dans leur espace aérien.

Photo : RC-135W Rivet Joint – Royal Air Force

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Depuis que la Russie a lancé l’invasion de l’Ukraine, le 24 février dernier, l’activité des avions de renseignement de l’Otan [notamment ceux des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France] s’est accentuée en mer Noire, dans la région de la Baltique, en mer de Norvège, voire en mer de Barents, aux abords de la péninsule de Kola, laquelle abrite le quartier général de la flotte russe du Nord.

Si, par le passé, il a assez souvent été fait état d’interceptions considérées comme « dangereuses » et « non professionnelles » d’avions de renseignement américains par les forces aériennes russes, aucun incident de ce genre n’a été rapporté depuis février, malgré une fréquence plus élevée de tels vols aux abords de la Russie. Ce n’est désormais plus le cas.

En effet, le 15 août, le ministère russe de la Défense a accusé un avion de renseignement électronique RC-135 Rivet Joint de la Royal Air Force [RAF] d’avoir violé l’espace aérien de la Russie à la hauteur du cap Sviatoï Nos, situé sur la côte orientale de la péninsule de Kola. Et de préciser que l’appareil britannique a été intercepté par un chasseur MiG-31 « Foxhound », lequel l’a contraint à rebrousser chemin.

Les forces aérospatiales russes « ont pour instruction d’empêcher la violation de la frontière de la Fédération de Russie. […] Toutes les conséquences possibles de cette provocation délibérée incomberont à la partie britannique », a ensuite fait valoir Moscou.

Comme souvent, ce genre d’incident donne lieu à des versions contradictoires. Le ministère britannique de la Défense a nié toute violation de l’espace aérien russe par ce RC-135W Rivet Joint et a dénoncé le comportement du MiG-31 venu l’intercepter.

« Un avion russe MiG-31 s’est rapproché dangereusement d’un avion RC-135W Rivet Joint de la RAF alors qu’il effectuait une opération de routine dans l’espace aérien international au-dessus des mers de Norvège et de Barents le lundi 15 août », a en effet assuré un porte-parole.

« L’avion britannique était en communication avec le contrôle du trafic aérien civil russe et son équipage a opéré de manière sûre et professionnelle », a-t-il précisé.

Selon des sources militaires sollicitées par le quotidien The Times, le MiG-31 russe se serait approché à moins de trente mètres du RC-135W. Quoi qu’il en soit, celui-ci a pu regagner son problème la base de Waddington.

The Times

Étant donné l’activité navale russe en mer de Barents [le croiseur nucléaire « Pierre le Grand » est actuellement de sortie et la Flotte du Nord s’apprête à lancer son expédition annuelle dans l’Arctique], l’activité des avions de renseignement américains et britanniques est intense Ce qui n’est pas nouveau : cette pratique remonte aux années 1950.

« Les Américains et les Britanniques survolent la mer de Barents depuis les années 1950, généralement depuis des bases au Royaume-Uni [la Norvège n’autorise pas de tels missions de renseignement depuis son territoire, ndlr]. Il n’y a eu qu’un seul incident », a ainsi rappelé Per Erik Solli, de l’Institut norvégien des affaires internationales, dans les colonnes du Barents Observer.

dans les colonnes

L’incident en question s’est produit en 1960. Cette année-là, un avion espion américain de type RB-47H fut abattu par un MiG-19, les Soviétiques ayant estimé – à tort, comme cela sera démontré par la suite – qu’il se trouvait dans leur espace aérien.

fut abattu

Photo : RC-135W Rivet Joint – Royal Air Force

France24 - World

Several civilians killed in Al-Shabaab attack on hotel in Somalia

Issued on: 20/08/2022 - 07:55

NEWS WIRES

At least 12 people have been killed in Somalia's capital Mogadishu after al Shabaab militants attacked a hotel leading to a siege that authorities are still trying to end, an intelligence officer told Reuters on Saturday.

The attackers struck the Hayat Hotel on Friday evening with two car bombs, before entering the facility while firing their guns and seizing control.

"So far we have confirmed 12 people, mostly civilians, died," Mohammed, an intelligence officer who only gave one name, told Reuters. "The operation is about to be concluded but it is still going on."

Sounds of explosions punctuated the night as government forces tried to wrest control of the hotel back from the militants, witnesses said.

Large sections of the hotel were destroyed by the fighting, they said.

The Al-Qaeda-linked al Shabaab group claimed responsibility for the attack, according to a translation by the SITE Intelligence Group, which monitors jihadist group statements.

Al Shabaab has been fighting to topple the Somali government for more than 10 years. It wants to establish its own rule based on a strict interpretation of Islamic law.

The Hayat Hotel is a popular venue with lawmakers and other government officials but there was no immediate information if any of them had been caught up in the siege.

(REUTERS) 

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Al Shabaab militants mount deadly attack on African Union base in Somalia

Somalia appoints al Shabaab co-founder as minister of religion

EYE ON AFRICA

Growing risk of famine as climate emergency worsens in Somalia

L'Humanité

Climat. Les villes face à l’urgence de l’adaptation

Actu

Des trombes d’eau se sont abattues dans le quart sud-est de l’Hexagone et en Île-de-France. À Paris, la violence de l’intempérie a remis la question de l’adaptation des villes au changement climatique sur le devant de la scène.

Marion d'Allard

En quelques heures à peine, la chaleur étouffante a laissé place aux pluies diluviennes et aux rafales de vent. Métros submergés, avenues transformées en torrents, caves inondées, les images, impressionnantes parfois, ont circulé en masse, interrogeant la stratégie d’adaptation des villes face à la réalité des changements climatiques.

Dans le deuxième volet de son sixième rapport publié en février, le Giec qualifiait les villes européennes de « points chauds pour de multiples risques d’augmentation des températures et de chaleur extrême, d’inondations et de sécheresse ». Du fait de la vulnérabilité des infrastructures et des grands réseaux urbains, le Giec soulignait alors qu’ « un réchauffement au-delà de 2 °C devrait entraîner des impacts généralisés sur les infrastructures et les entreprises », évoquant « des risques accrus pour l’approvisionnement en énergie et les transports, l’augmentation des besoins en climatisation et la forte demande en eau ». Oui, concède David Belliard, « les métropoles sont extrêmement fragiles » face aux événements climatiques. Et pour l’adjoint écologiste à la mairie de Paris chargé de la transformation de l’espace public, des transports et des mobilités, si l’impulsion politique est bien là, force est de constater que « le dérèglement climatique va plus vite que les politiques d’adaptation que l’on mène ».

« Création d'un zonage pluvial »

Pourtant, il y a urgence. Près de 80 % des Français résident en zone urbaine caractérisée par une très forte densité et une très large artificialisation des sols. Un phénomène qui favorise non seulement les îlots de chaleur en période de canicule (Météo-France constate régulièrement des différences de température de 2 à 3 °C entre les centres-villes et les zones rurales périphériques), mais également les inondations en période de fortes précipitations. « L’imperméabilisation des sols modifie les zones d’expansion naturelle des crues, ce qui empêche une bonne évacuation des eaux et augmente les risques de ruissellement », souligne l’ONG Notre affaire à tous. « Les conséquences sont nombreuses, poursuit l’ONG  : perte de logement, noyade, accès restreint à l’eau, à l’alimentation et aux services de santé, destruction d’infrastructures, panne d’électricité, activité économique à l’arrêt. » Auparavant concentrés dans le sud du pays, les épisodes de canicule et d’inondations urbaines touchent désormais les villes du nord de la France.

L’imperméabilisation des sols modifie les zones d’expansion naturelle des crues, ce qui empêche une bonne évacuation des eaux et augmente les risques de ruissellement. ONG Notre affaire à tous

« L’été que nous sommes en train de vivre nous rappelle avec force qu’il faut amplifier nos efforts en matière d’adaptation, accélérer la végétalisation des rues, créer des zones ombragées, réinstaller des fontaines, préserver les espaces de pleine terre, repenser l’usage de nos villes », note David Belliard. Pour l’élu, l’adaptation des métropoles s’accompagne nécessairement d’un changement de paradigme : « Il faut cesser de penser la ville en opposition à la campagne, aller vers des espaces urbains plus verts, débétonné et surtout avec radicalement moins de voitures. »

Depuis 2012, Paris s’est doté d’un plan stratégique dédié, qui prévoit, entre autres, des actions immédiates en cas d’inondation par crue ou lors de fortes pluies. Parmi elles, détaille le plan, des « coupures d’électricité préventives » afin d’ « accélérer la remise en route (du réseau) en période de décrue ». Par ailleurs, la Mairie de Paris a planché sur un plan pluie spécifique. Il comprend la « création d’un zonage pluvial » permettant une gestion de l’eau de pluie par infiltration plutôt qu’un rejet dans les égouts, l’utilisation de « structures drainantes », la multiplication des aménagements végétaux ainsi que la mise en place d’ « espaces temporairement inondables ».

Sous la surface, le réseau du métro est également extrêmement vulnérable. À Paris, 140 kilomètres de voie ferrée se trouvent en zone inondable. Malgré les énormes pompes disposées sur tout le réseau et prévues pour évacuer rapidement les eaux vers les égouts ou vers la Seine, les pluies de mardi ont précipité la fermeture de plusieurs stations et dégradé de nombreux locaux de la RATP.

prévention inondationsParisRéchauffement climatiqueClimat
New York Times - World

La polio estaba erradicada en casi todo el mundo. Pero este año reapareció

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Salud global

La historia de la poliomielitis parecía una de éxito de la ciencia. Solo dos países no habían logrado erradicar el poliovirus salvaje. En 2022, ha habido reveses inquietantes.

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Por Apoorva Mandavilli

A principios de este año, los expertos en salud mundial estaban entusiasmados: la erradicación de la poliomielitis, un enemigo centenario que ha paralizado a legiones de niños en todo el mundo, parecía estar tentadoramente cerca.

Pakistán, uno de los dos únicos países donde todavía circula el poliovirus salvaje, no había registrado casos en más de un año. Afganistán solo había notificado cuatro.

Pero la erradicación es un objetivo inflexible. El virus debe desaparecer de todas las partes del mundo y seguir desaparecido, independientemente de las guerras, el desinterés político, los déficits de financiamiento o las teorías de la conspiración. Nuevos indicios del virus en un solo país pueden hacer fracasar el esfuerzo.

En el caso de la poliomielitis, se produjeron varios reveses inquietantes.

En febrero, Malawi anunció su primer caso en 30 años, una niña de 3 años que quedó paralizada tras infectarse con un virus que parecía proceder de Pakistán. El propio Pakistán informó sobre 14 casos, ocho de ellos en un solo mes esta primavera.

En marzo, Israel notificó su primer caso desde 1988. Luego, en junio, las autoridades británicas declararon un “incidente de preocupación nacional” al descubrir el virus en las aguas residuales. Cuando la semana pasada la ciudad de Nueva York detectó el virus en las aguas residuales, la erradicación de la polio parecía más difícil que nunca.

“Es un recordatorio conmovedor y descarnado de que los países libres de polio no están realmente libres de riesgo de polio”, dijo Ananda Bandyopadhyay, director adjunto para la poliomielitis de la Fundación Bill y Melinda Gates, la mayor partidaria de los esfuerzos de erradicación de la polio.

El virus está siempre “a un viaje en avión”, añadió.

La poliomielitis es un enemigo altamente contagioso y a veces mortal, capaz de devastar el sistema nervioso y causar parálisis en cuestión de horas. Los que se recuperan pueden recaer y enfermar gravemente años después.

El virus se multiplica en el intestino durante semanas y puede propagarse a través de las heces o de alimentos o agua contaminados, por ejemplo, cuando un niño infectado va al baño, descuida el lavado de manos y luego toca los alimentos.

Durante décadas el virus aterrorizó a las familias, causando parálisis a más de 15.000 niños estadounidenses cada año y a cientos de miles más en todo el mundo. Su repliegue es un triunfo de la vacunación. Tras la llegada de la primera vacuna en 1955, el número de casos descendió precipitadamente, y en 1979 Estados Unidos fue declarado libre de polio.

Aunque Estados Unidos y el Reino Unido tienen altas tasas de inmunización, también tienen focos de baja inmunidad que permiten que el virus florezca. En esas comunidades, todas las personas no vacunadas —no solamente los niños— están en riesgo. Si la poliomielitis sigue propagándose en Estados Unidos durante un año, el país podría perder su condición de libre de polio según las directrices de la Organización Mundial de la Salud (OMS).

La pandemia de COVID-19 dejó a muchos otros países vulnerables a un resurgimiento de la poliomielitis: interrumpió las campañas de vacunación durante meses y desvió personal y recursos de los programas de prevención, lo que provocó el peor retroceso en las tasas de inmunización en 30 años.

“El momento en que quitas el ojo del balón, sabes que el virus simplemente va a reaparecer”, dijo Aidan O’Leary, director para la erradicación de la polio en la OMS. “Tenemos que enfrentarnos literalmente a todas las cadenas de transmisión que podamos identificar”.

Las organizaciones de ayuda aspiraron por primera vez a erradicar la poliomielitis en 1988 y destinaron miles de millones de dólares a la Iniciativa Mundial de Erradicación de la Poliomielitis, un consorcio de seis socios, entre ellos la Fundación Gates, la OMS y los Centros para el Control y la Prevención de Enfermedades (CDC, por su sigla en inglés).

A pesar de los casos recientes, el progreso es innegable: los casos de polio en el mundo se han reducido en un 99 por ciento: de 350.000 casos de parálisis en 1988 a unos 240 en lo que va de año.

Este éxito “es a la vez un milagro y algo que ha llevado mucho mucho más tiempo de lo que la gente esperaba”, dijo Bill Gates, quien se ha interesado mucho por la polio, en una entrevista en febrero. “Las erradicaciones son superdifíciles, y rara vez deberían llevarse a cabo”.

Acabar con la poliomielitis ha sido especialmente difícil.

Hay tres cepas del poliovirus salvaje. El tipo 2 se declaró erradicado en 2015, y el tipo 3 en 2019. Solo el poliovirus de tipo 1 sigue en libertad, y solo en Pakistán y Afganistán.

Hasta hace poco, había buenas razones para ser optimistas sobre la desaparición del tipo 1. India y Nigeria se consideraban objetivos imposibles para la eliminación de la polio, pero ambos lograron ese objetivo.

“Había mucha gente que nos decía que nunca tendríamos éxito en India”, dijo Hamid Jafari, director de la OMS para la erradicación de la poliomielitis en la región del Mediterráneo oriental.

Afganistán y Pakistán han resultado ser más difíciles debido a sus poblaciones nómadas, su terreno accidentado y la noción infundada de que la vacuna es una herramienta occidental para esterilizar a la población, dijo Jafari.

En Afganistán, la poliomielitis prosperó en zonas donde los talibanes impusieron la prohibición de la inmunización. A finales de marzo, los talibanes permitieron la reanudación de la vacunación, pero las dosis se administran en campañas puerta a puerta, a menudo a cargo de trabajadoras de la salud. Algunas han sido agredidas y asesinadas.

Solo una enfermedad viral humana, la viruela, ha sido erradicada. A pesar de su mortalidad, la viruela era relativamente fácil de eliminar porque cada infección daba lugar a síntomas dramáticos e inconfundibles.

La polio es mucho más maliciosa: puede propagarse silenciosamente, causando síntomas parecidos a los de una gripe leve o ninguno, y, sin embargo, la enfermedad paraliza a uno de cada 200 niños infectados. Incluso un caso de parálisis es una señal de que puede haber cientos o incluso miles de infecciones no detectadas.

“La parálisis es la punta del iceberg”, dijo Walter Orenstein, director asociado del Centro de Vacunas de Emory y antiguo director del Programa de Inmunización de Estados Unidos.

Pero en algunos países, la poliomielitis se ha convertido en una amenaza tan tenue y lejana que las autoridades de la salud han dejado de buscarla. Mientras que el Reino Unido e Israel vigilan las aguas residuales en busca del virus —ideal porque la polio se propaga a través de la materia fecal—, muchas otras, incluidas aquellas en Estados Unidos, han cesado la vigilancia activa.

“No cabe duda de que hay lugares en los que es necesario reforzarla”, dijo Matshidiso Moeti, directora regional de la OMS para África.

El único caso importado a Malawi desde Pakistán dio lugar a la vacunación masiva de casi 28 millones de niños en Malawi y sus vecinos. Pero el personal de la salud se había desacostumbrado a las campañas puerta a puerta.

En el distrito de Chikwawa, en el sur de Malawi, en marzo, Charles Bizimaki se levantó a las 5 a. m., cogió el almuerzo que le había preparado su esposa y caminó varios kilómetros hasta un pueblo cercano. Bizimaki es el encargado de las vacunas de seis aldeas desde 2007.

Pero no había realizado una campaña de vacunación puerta a puerta desde un brote de tétanos en 2013 y nunca había dirigido una para la polio.

La campaña fue físicamente agotadora y frustrante porque a veces se necesitaban múltiples visitas antes de poder encontrar a un niño en su casa. “No fue un trabajo fácil”, dijo Bizimaki. Tardó seis días en vacunar a todos los niños menores de 5 años de los pueblos cercanos.

La inmunización contra la polio puede hacerse de dos maneras. La vacuna inyectada que se utiliza en Estados Unidos y en la mayoría de los países ricos contiene virus muertos, protege poderosamente contra la enfermedad, pero no impide que los vacunados transmitan el virus a otros.

Las campañas de vacunación masiva se basan en la vacuna oral contra la poliomielitis, que administra el virus debilitado en unas pocas gotas en la lengua. La vacuna oral es barata, fácil de administrar y puede evitar que las personas infectadas transmitan el virus a otras, un método más adecuado para extinguir los brotes.

Pero tiene un defecto paradójico: los niños vacunados pueden expulsar el virus debilitado en las heces, y de ahí a veces puede volver a las personas, lo que ocasionalmente desencadena una cadena de infecciones en comunidades con bajas tasas de inmunización.

Si el virus debilitado circula durante el tiempo suficiente, puede mutar lentamente a una forma más virulenta que puede causar parálisis.

Incluso mientras el poliovirus salvaje ha estado en declive, la llamada polio derivada de la vacuna ha aumentado. Los casos se triplicaron entre 2018 y 2019, y de nuevo entre 2019 y 2020. Entre enero de 2020 y abril de 2022, 33 países notificaron un total de casi 1900 casos de parálisis por polio derivada de la vacuna.

Las muestras encontradas en las aguas residuales de Londres, en Israel y en Nueva York son todas del virus derivado de la vacuna. Llevan la misma huella genética, lo que sugiere que el virus puede haber estado circulando sin ser detectado durante aproximadamente un año en algún lugar del mundo.

Para erradicar la poliomielitis habría que acabar con el tipo derivado de la vacuna, y no solo con los pocos focos de virus salvaje que quedan. “Definitivamente tenemos que detener toda la transmisión de la poliomielitis, ya sea el poliovirus salvaje o el poliovirus derivado de la vacuna en circulación”, dijo John Vertefeuille, quien dirige la erradicación de la polio en los CDC.

La poliomielitis derivada de la vacuna se ha vuelto más frecuente porque la vacuna oral en uso ahora protege únicamente contra los tipos 1 y 3 del virus. En 2016, animada por la aparente erradicación del virus de tipo 2, la OMS lo retiró de la vacuna oral. Esa medida dejó al mundo cada vez más vulnerable a los brotes del virus de tipo 2 residual.

Al mismo tiempo, las organizaciones mundiales de la salud pasaron de mantener equipos ágiles que pudieran acabar rápidamente con los brotes a reforzar los sistemas de atención a la salud en general. Las regiones que luchan por contener la polio suelen tener otros problemas de salud pública, como la mala nutrición, el acceso al agua potable y otros brotes de enfermedades infecciosas.

Pero la respuesta a un brote de poliomielitis —o a otras enfermedades infecciosas como la COVID-19 o la viruela del mono— requiere equipos y programas específicos, dijo Kimberly M. Thompson, economista de la atención a la salud cuyo trabajo se centra en la erradicación de la polio.

La OMS no ha cumplido ese objetivo desde hace décadas, “pero no hay rendición de cuentas sobre el desempeño”, dijo Thompson. Asimismo, los países que reciben fondos para la poliomielitis rara vez se responsabilizan de desviar el dinero a otros programas, añadió.

Como consecuencia del desmantelamiento de los equipos de lucha contra los brotes, la respuesta a la poliomielitis derivada de la vacunación ha sido a menudo lenta e ineficaz.

“La velocidad y la calidad de las respuestas tendrán que aumentar para que podamos detener estos brotes”, dijo Vertefeuille.

En noviembre de 2019, la OMS concedió una autorización de uso de emergencia para una nueva vacuna oral específica para el virus de tipo 2. La vacuna, que tardó una década en desarrollarse, es más estable genéticamente que la vacuna oral ampliamente utilizada y es menos probable que revierta a una forma que puede causar parálisis.

El objetivo final de la erradicación de la polio es inmunizar a los niños de todos los países con la vacuna inyectada que se utiliza en Estados Unidos, dijo Jalaa’ Abdelwahab, director de los programas de vacunas de Gavi, que ayuda a aumentar las inmunizaciones en los países pobres. Los suministros de vacunas orales se almacenarían solo para responder a brotes inesperados, dijo Abdelwahab.

Los casos recientes han obligado a reevaluar las estrategias utilizadas para detectar y contener la poliomielitis. Los CDC están planeando introducir la vigilancia de las aguas residuales en lugares estratégicos de Estados Unidos, según un comunicado de la agencia.

Pakistán cuenta con uno de los mayores sistemas de vigilancia de aguas residuales para la polio, pero las dudas sobre la vacuna están muy extendidas. Un equipo de científicos, dirigido por Jai Das, de la Universidad Aga Khan de Karachi, ha descubierto que ofrecer a las comunidades un incentivo —instalar bombas de agua, por ejemplo— si aumentan las tasas de vacunación puede ser más eficaz que los premios en dinero en efectivo entregado sin condiciones a los individuos.

Erradicar la poliomielitis para 2026, el objetivo actual, requerirá estrategias innovadoras, paciencia y persistencia, y unos 4800 millones de dólares.

“Ese último kilómetro, esos últimos casos, son siempre los más difíciles”, dijo Simon Bland, director ejecutivo del Instituto Mundial para la Eliminación de Enfermedades.

Apoorva Mandavilli es reportera del Times y se enfoca en ciencia y salud global. Fue parte del equipo que ganó el Premio Pulitzer al Servicio Público 2021 por la cobertura de la pandemia. @apoorva_nyc

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Valeurs Actuelles

L’inflation atteint 6,1 % en juillet en France, un record depuis 1985

Un véritable record. Vendredi 12 août, l’Insee a publié un rapport sur l’inflation au mois de juillet en France. Constat : celle-ci s’établit à 6,1 % sur un an, rapporte CNews. L’augmentation des prix et principalement de ceux de l’énergie est due au conflit en Ukraine. Les prix de l’énergie, préoccupation principale des ménages, s’ils subissent une légère baisse, restent néanmoins élevés. L’Insee confirme qu’ils pèsent moins fortement dans la hausse globale des prix ces dernières semaines. Le baril de pétrole est légèrement remonté suite aux craintes liées à la situation entre Taïwan et la Chine. La hausse sur un an des prix de l’énergie est ainsi fixée à 28,5 % en juillet.

Un record depuis 1985

Cette hausse de l’inflation de 1,6 % est inédite en France depuis 1985, soit depuis près de 40 ans. L’Insee souligne également une accélération des prix au niveau de l’alimentation, des produits manufacturés et des services. Pour ces derniers, elle atteint 3,9 % en juillet par rapport à la même période en 2021, contre 3,3 % en juin. En outre, selon le dernier rapport « Prévisions de court terme » établi par la Banque de France, « 36 % des chefs d’entreprise dans l’Industrie déclarent avoir augmenté leur prix de vente en juin. Cette proportion est particulièrement élevée dans la chimie, le caoutchouc-plastique et l’industrie du bois, papier et imprimerie ». Le taux passe à 50 % pour les entreprises du bâtiment. Tous subissent les difficultés d’approvisionnement de matières premières, explique CNews. De même, l’alimentation est toujours sur une corde sensible, avec une augmentation des prix de 6,8 % en juillet, alors qu’elle était de 5,8 % le mois dernier. Les prix à la consommation accusent également une hausse de 0,3 %, alors qu’ils avaient déjà augmenté de 0,7 % au mois de juin.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

Известия (RUS)

Система ПВО сработала на западе Крыма

Система ПВО сработала на западе Крыма, цель поражена. Об этом 20 августа сообщил глава региона Сергей Аксенов.

Против «первого атамана»: куда приведет конфликт Зеленского с военными В Киеве пытаются ослабить политических соперников

«Пострадавших и повреждений нет. Наши военные четко, профессионально и эффективно выполняют свои задачи. Прошу всех сохранять спокойствие и доверять только официальной информации», — написал он в своем Telergram-канале.

Ранее в этот день губернатор Севастополя Михаил Развожаев сообщил о попадании беспилотника в крышу штаба Черноморского флота. Дрон удалось сбить прямо над зданием, БПЛА упал на кровлю и загорелся.

В результате происшествия серьезных повреждений нет, никто не пострадал. Местных жителей призвали сохранять спокойствие и по возможности в ближайший час оставаться дома.

Накануне вечером Развожаев сообщил о срабатывании по цели системы противовоздушной обороны (ПВО) региона. Предположительно, это был беспилотный летательный аппарат.

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Les paramilitaires russes ont déjà débarqué à Gao, que la force française Barkhane vient de quitter

par Laurent Lagneau · 17 août 2022

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Comme cela fut le cas après le départ de la force Barkhane des bases qu’elle occupait dans le nord du Mali, les paramilitaires russes n’auront pas tarder à investir celle de Gao, qui a officiellement été rendue à l’armée malienne le 15 août.

En effet, c’est ce qu’ont rapporté les casques bleus allemands de la Mission multinationale intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA], selon un rapport du commandement des opérations militaires conjointes de la Bundeswehr, cité par l’hebdomadaire Der Spiegel et l’agence de presse Reuters.

Ainsi, dans un premier temps, les militaires allemands [ainsi que leurs homologues britanniques] ont dit avoir observé deux avions à l’aéroport de Gao, à savoir un Embraer 314 Super Tucano et un L-39C Albatros, dont quatre exemplaires ont été livrés par la Russie à la force aérienne malienne la semaine passée.

Puis, deux heures plus tard, « 20 à 30 personnes en uniformes militaires n’appartenant pas aux forces maliennes ont été vues en train de décharger du matériel d’un avion de transport malien [probablement l’un des deux CASA CN-295 reçus par Bamako, ndlr] », indique le rapport en question. « Il s’agissait très certainement des membres des forces de sécurité russe, le L-39 ayant vraisemblablement été piloté par un Russe, les forces maliennes n’étant pas en mesure de l’utiliser », estime le document.

Le rôle que les paramilitaires russes auront à Gao n’est pas « immédiatement clair », indique le rapport. Mais « avec le déploiement de forces russes et l’arrivée de nouvelles capacités [avions d’attaque au sol] à l’aéroport de Gao, les forces maliennes continuent d’étendre leur zone d’opérations avec le soutien de la Russie vers le nord-est », souligne-t-il.

Étant donné la proximité de la MINUSMA avec les forces maliennes [et les paramilitaires russes] à Gao, le risque d’une attaque informationnelle du même type que celle menée contre Barkhane après la rétrocession de la base de Gossi aux FAMa, en avril, paraît assez faible… Même si on ne peut rien exclure.

Cela étant, les attaques contre la réputation de la France ne sont visiblement pas près de se terminer. Selon Jeune Afrique, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a écrit au Conseil de sécurité des Nations unies, le 16 août, pour demander une réunion d’urgence sur la situation dans son pays et accuser Paris de fournir des renseignements et des armes aux terroristes… L’accusation n’est pas nouvelle : le chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, l’avait proférée lors d’un entretien accordé à l’agence de presse russe Ria Novosti, en octobre 2021.

Quoi qu’il en soit, au Sahel, le format de la force Barkhane va être désormais divisé par deux, avec 2’500 militaires. Pour l’essentiel, son dispositif se concentrera sur le Niger [avec la base aérienne projetée de Niamey], le Tchad et le Burkina Faso, où le détachement de forces spéciales « Sabre » devrait être maintenu.

Photo : L-39C Albatros aux couleurs russes / Archive

Les paramilitaires russes ont déjà débarqué à Gao, que la force française Barkhane vient de quitter

par Laurent Lagneau · 17 août 2022

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Comme cela fut le cas après le départ de la force Barkhane des bases qu’elle occupait dans le nord du Mali, les paramilitaires russes n’auront pas tarder à investir celle de Gao, qui a officiellement été rendue à l’armée malienne le 15 août.

En effet, c’est ce qu’ont rapporté les casques bleus allemands de la Mission multinationale intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA], selon un rapport du commandement des opérations militaires conjointes de la Bundeswehr, cité par l’hebdomadaire Der Spiegel et l’agence de presse Reuters.

Ainsi, dans un premier temps, les militaires allemands [ainsi que leurs homologues britanniques] ont dit avoir observé deux avions à l’aéroport de Gao, à savoir un Embraer 314 Super Tucano et un L-39C Albatros, dont quatre exemplaires ont été livrés par la Russie à la force aérienne malienne la semaine passée.

Puis, deux heures plus tard, « 20 à 30 personnes en uniformes militaires n’appartenant pas aux forces maliennes ont été vues en train de décharger du matériel d’un avion de transport malien [probablement l’un des deux CASA CN-295 reçus par Bamako, ndlr] », indique le rapport en question. « Il s’agissait très certainement des membres des forces de sécurité russe, le L-39 ayant vraisemblablement été piloté par un Russe, les forces maliennes n’étant pas en mesure de l’utiliser », estime le document.

Le rôle que les paramilitaires russes auront à Gao n’est pas « immédiatement clair », indique le rapport. Mais « avec le déploiement de forces russes et l’arrivée de nouvelles capacités [avions d’attaque au sol] à l’aéroport de Gao, les forces maliennes continuent d’étendre leur zone d’opérations avec le soutien de la Russie vers le nord-est », souligne-t-il.

Étant donné la proximité de la MINUSMA avec les forces maliennes [et les paramilitaires russes] à Gao, le risque d’une attaque informationnelle du même type que celle menée contre Barkhane après la rétrocession de la base de Gossi aux FAMa, en avril, paraît assez faible… Même si on ne peut rien exclure.

Cela étant, les attaques contre la réputation de la France ne sont visiblement pas près de se terminer. Selon Jeune Afrique, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a écrit au Conseil de sécurité des Nations unies, le 16 août, pour demander une réunion d’urgence sur la situation dans son pays et accuser Paris de fournir des renseignements et des armes aux terroristes… L’accusation n’est pas nouvelle : le chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, l’avait proférée lors d’un entretien accordé à l’agence de presse russe Ria Novosti, en octobre 2021.

Quoi qu’il en soit, au Sahel, le format de la force Barkhane va être désormais divisé par deux, avec 2’500 militaires. Pour l’essentiel, son dispositif se concentrera sur le Niger [avec la base aérienne projetée de Niamey], le Tchad et le Burkina Faso, où le détachement de forces spéciales « Sabre » devrait être maintenu.

Photo : L-39C Albatros aux couleurs russes / Archive

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Comme cela fut le cas après le départ de la force Barkhane des bases qu’elle occupait dans le nord du Mali, les paramilitaires russes n’auront pas tarder à investir celle de Gao, qui a officiellement été rendue à l’armée malienne le 15 août.

En effet, c’est ce qu’ont rapporté les casques bleus allemands de la Mission multinationale intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA], selon un rapport du commandement des opérations militaires conjointes de la Bundeswehr, cité par l’hebdomadaire Der Spiegel et l’agence de presse Reuters.

Ainsi, dans un premier temps, les militaires allemands [ainsi que leurs homologues britanniques] ont dit avoir observé deux avions à l’aéroport de Gao, à savoir un Embraer 314 Super Tucano et un L-39C Albatros, dont quatre exemplaires ont été livrés par la Russie à la force aérienne malienne la semaine passée.

Puis, deux heures plus tard, « 20 à 30 personnes en uniformes militaires n’appartenant pas aux forces maliennes ont été vues en train de décharger du matériel d’un avion de transport malien [probablement l’un des deux CASA CN-295 reçus par Bamako, ndlr] », indique le rapport en question. « Il s’agissait très certainement des membres des forces de sécurité russe, le L-39 ayant vraisemblablement été piloté par un Russe, les forces maliennes n’étant pas en mesure de l’utiliser », estime le document.

Le rôle que les paramilitaires russes auront à Gao n’est pas « immédiatement clair », indique le rapport. Mais « avec le déploiement de forces russes et l’arrivée de nouvelles capacités [avions d’attaque au sol] à l’aéroport de Gao, les forces maliennes continuent d’étendre leur zone d’opérations avec le soutien de la Russie vers le nord-est », souligne-t-il.

Étant donné la proximité de la MINUSMA avec les forces maliennes [et les paramilitaires russes] à Gao, le risque d’une attaque informationnelle du même type que celle menée contre Barkhane après la rétrocession de la base de Gossi aux FAMa, en avril, paraît assez faible… Même si on ne peut rien exclure.

Cela étant, les attaques contre la réputation de la France ne sont visiblement pas près de se terminer. Selon Jeune Afrique, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a écrit au Conseil de sécurité des Nations unies, le 16 août, pour demander une réunion d’urgence sur la situation dans son pays et accuser Paris de fournir des renseignements et des armes aux terroristes… L’accusation n’est pas nouvelle : le chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, l’avait proférée lors d’un entretien accordé à l’agence de presse russe Ria Novosti, en octobre 2021.

Quoi qu’il en soit, au Sahel, le format de la force Barkhane va être désormais divisé par deux, avec 2’500 militaires. Pour l’essentiel, son dispositif se concentrera sur le Niger [avec la base aérienne projetée de Niamey], le Tchad et le Burkina Faso, où le détachement de forces spéciales « Sabre » devrait être maintenu.

Photo : L-39C Albatros aux couleurs russes / Archive

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Comme cela fut le cas après le départ de la force Barkhane des bases qu’elle occupait dans le nord du Mali, les paramilitaires russes n’auront pas tarder à investir celle de Gao, qui a officiellement été rendue à l’armée malienne le 15 août.

En effet, c’est ce qu’ont rapporté les casques bleus allemands de la Mission multinationale intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA], selon un rapport du commandement des opérations militaires conjointes de la Bundeswehr, cité par l’hebdomadaire Der Spiegel et l’agence de presse Reuters.

Der Spiegel

Ainsi, dans un premier temps, les militaires allemands [ainsi que leurs homologues britanniques] ont dit avoir observé deux avions à l’aéroport de Gao, à savoir un Embraer 314 Super Tucano et un L-39C Albatros, dont quatre exemplaires ont été livrés par la Russie à la force aérienne malienne la semaine passée.

Puis, deux heures plus tard, « 20 à 30 personnes en uniformes militaires n’appartenant pas aux forces maliennes ont été vues en train de décharger du matériel d’un avion de transport malien [probablement l’un des deux CASA CN-295 reçus par Bamako, ndlr] », indique le rapport en question. « Il s’agissait très certainement des membres des forces de sécurité russe, le L-39 ayant vraisemblablement été piloté par un Russe, les forces maliennes n’étant pas en mesure de l’utiliser », estime le document.

été piloté par un Russe

Le rôle que les paramilitaires russes auront à Gao n’est pas « immédiatement clair », indique le rapport. Mais « avec le déploiement de forces russes et l’arrivée de nouvelles capacités [avions d’attaque au sol] à l’aéroport de Gao, les forces maliennes continuent d’étendre leur zone d’opérations avec le soutien de la Russie vers le nord-est », souligne-t-il.

Étant donné la proximité de la MINUSMA avec les forces maliennes [et les paramilitaires russes] à Gao, le risque d’une attaque informationnelle du même type que celle menée contre Barkhane après la rétrocession de la base de Gossi aux FAMa, en avril, paraît assez faible… Même si on ne peut rien exclure.

Cela étant, les attaques contre la réputation de la France ne sont visiblement pas près de se terminer. Selon Jeune Afrique, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a écrit au Conseil de sécurité des Nations unies, le 16 août, pour demander une réunion d’urgence sur la situation dans son pays et accuser Paris de fournir des renseignements et des armes aux terroristes… L’accusation n’est pas nouvelle : le chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, l’avait proférée lors d’un entretien accordé à l’agence de presse russe Ria Novosti, en octobre 2021.

Selon Jeune Afrique

Quoi qu’il en soit, au Sahel, le format de la force Barkhane va être désormais divisé par deux, avec 2’500 militaires. Pour l’essentiel, son dispositif se concentrera sur le Niger [avec la base aérienne projetée de Niamey], le Tchad et le Burkina Faso, où le détachement de forces spéciales « Sabre » devrait être maintenu.

Photo : L-39C Albatros aux couleurs russes / Archive

Valeurs Actuelles

La production d’électricité française s’est effondrée au premier semestre 2022

C’est un naufrage qui en dit long sur la crise énergétique que traverse la France. Au premier semestre 2022, rapporte Le Figaro, la France a perdu sa première place d’exportateur net d’électricité en Europe. Pire encore, elle figure soudainement au rang des importateurs nets, souligne un rapport de l’analyste de données énergétiques EnAppSys. Le classement fait désormais la part belle à la Suède, qui s’empare de la première place, ainsi qu’à l’Allemagne.

Ce n’est cependant pas tant la production énergétique de ces deux pays qui a augmenté que celle de la France qui s’est effondrée. Cette dernière « est passée d’exportateur net, plus tôt dans l’année, à un importateur net, qui résulte d’une chute dramatique de sa position nette globale », décrypte EnAppSys. Ce brusque effondrement s’explique assez facilement, poursuit la structure britannique, qui évoque des « problèmes structurels avec son parc nucléaire ».

Berlin en profite

En effet, rappelle Le Figaro, 26 des 56 réacteurs français sont actuellement à l’arrêt – principalement pour des raisons d’entretien insuffisant ou de canicule. Le rapport d’EnAppSys se permet même une prédiction peu réjouissante : la situation « ne montre aucun signe d’amélioration prochaine », estime-t-on. En attendant, c’est donc Stockholm et Berlin qui en profitent. L’Allemagne, surtout, peut se targuer d’avoir doublé ses exportations (15,4 TWh) par rapport au premier semestre 2021 – précisément grâce à la demande française.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

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Pandemia de la COVID-19

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Salud Global

El virus olvidado: investigadores y familias afectadas por el zika tienen problemas para encontrar apoyo

Algunos bebés que nacieron con las devastadoras consecuencias de la enfermedad transmitida por mosquitos ya tienen 7 años, pero la covid ha acaparado la atención del mundo.

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Por Stephanie Nolen

Photographs by Dado Galdieri

Stephanie Nolen cubre temas de salud a nivel global. Como corresponsal en Brasil informó sobre la epidemia de zika en 2015.

RECIFE, Brasil — Una procesión de madres empujaba a los niños en voluminosas sillas de ruedas por el pasillo largo de un centro de salud de esta ciudad del noreste de Brasil. Pasaron por delante de pacientes que miraban a los niños y apartaban la vista, pero luego volvían a mirarlos, con rapidez e inquietud.

Los niños iban bien vestidos de manera elegante con camisetas de Disney, calcetines a rayas y sandalias de plástico. Las niñas llevaban coletas atadas con grandes lazos; muchas llevaban gafas de colores brillantes. Y todos estaban profundamente discapacitados, con las extremidades rígidas, la boca abierta, muchos con la frente muy inclinada hacia atrás por encima de sus ojos oscuros.

La mayoría de los brasileños lo saben nada más de verlos: se trata de bebés con zika, cuyas madres se infectaron con el virus en 2015 y 2016, mientras estaban embarazadas durante un virulento brote de esa enfermedad que es transmitida por mosquitos. Al nacer el síntoma principal fue la microcefalia, cabezas inusualmente pequeñas que dejaban entrever los devastadores daños cerebrales que el virus causó cuando aún estaban en el útero.

Siete años después, ya son niños, muchos de ellos casi tan grandes como sus madres. Es evidente que verlos sobresalta a personas que no han pensado en ellos durante años. La epidemia de zika no se convirtió en una pandemia que arrasó el planeta, por lo que Brasil y el resto del mundo siguieron adelante.

Eso hizo que las familias de este remoto rincón de Brasil, donde se originó la epidemia, tengan que luchar, en su mayoría solas, con el fin de conseguir ayuda para sus hijos, cuyo misterioso padecimiento presenta nuevos y constantes desafíos. Muchos dependen de la caridad, como la fisioterapia gratuita en la fundación privada a la que acuden cada semana en la procesión de sillas de ruedas. Muchas de las mujeres que empujan las sillas llevan camisetas que dicen “Lucha como una madre” en portugués.

Ese desinterés también ha hecho que los científicos no puedan responder a preguntas básicas sobre el virus y el peligro que podría implicar.

El virus sigue circulando a un nivel bajo en Brasil y otros lugares de América Latina, así como en el sur y el sudeste de Asia. Pero la atención y el financiamiento se agotaron después de que disminuyó la preocupación mundial, comentó Diana Rojas Álvarez, que dirige los trabajos sobre el virus del Zika que realiza la Organización Mundial de la Salud.

“Esto es lo que sucede cuando se tiene una emergencia de salud pública que afecta a los países tropicales y que no tiene el impacto global que tuvo la covid”, explicó. “Al principio, había mucho interés en desarrollar buenos tratamientos y pruebas de diagnóstico: recuerdo haber estado en una reunión en la que había 40 proyectos de vacunas en desarrollo. Pero desde 2017, todo se calmó”.

Cuando el virus del Zika no causó mucho daño en Estados Unidos, tanto los Centros para el Control y la Prevención de Enfermedades (CDC, por su sigla en inglés) como el Instituto Nacional de Alergias y Enfermedades Infecciosas redujeron sus fondos para las investigaciones relacionadas con la enfermedad. En Brasil, el presidente Jair Bolsonaro, que asumió el cargo a principios de 2019, ejecutó importantes recortes a la investigación científica.

Los pocos virólogos y especialistas en enfermedades infecciosas que continuaron trabajando con el virus después de que el brote disminuyó, se vieron obligados a dejarlo de lado cuando surgió la pandemia de coronavirus, señaló Rojas Álvarez.

Este fenómeno no es poco frecuente cuando disminuye una amenaza para la salud pública. “Seguimos teniendo los mismos misterios de 2016”, aseguró Maria Elisabeth Lopes Moreira, neonatóloga que dirige un proyecto de seguimiento a niños nacidos con el síndrome congénito del zika en un instituto de investigación de salud materno-infantil de Río de Janeiro.

Siete años después de que se identificaran los primeros casos misteriosos de microcefalia en Brasil, los científicos no están más cerca de entender cómo un virus que se identificó por primera vez hace 75 años en un bosque de Uganda y del que nunca se supo que fuera dañino, apareció en el noreste de Brasil en 2015.

Allí, el virus aprovechó una temporada de lluvias intensas y el auge de una especie de mosquito que constituía un nuevo y excelente huésped para arrasar con la población, infectando a cerca de tres cuartas partes de los residentes de Recife y otras ciudades. Los científicos establecieron que una mutación del zika le permitió cruzar la barrera de la placenta en el útero —una primicia para un virus transmitido por mosquitos— pero no saben por qué los bebés de algunas mujeres embarazadas que se contagiaron de virus resultaron ilesos.

Entre el siete y el 14 por ciento de los bebés nacidos de madres que contrajeron el virus durante el embarazo tienen el síndrome congénito del zika, el espectro de síntomas observados en los bebés expuestos al virus del Zika en el útero. En casi el tres por ciento de los casos, los efectos incluyen microcefalia.

“¿Cual es la diferencia entre ellos? No lo sé”, dijo Moreira. Un factor parece ser el momento del embarazo en el que la madre se infecta: cuanto antes contrae el virus, el impacto es más grave en el bebé. “Pero ya no tenemos el presupuesto necesario para investigar”.

Los investigadores sospechan que aún tienen que identificar a todos los niños afectados. Algunos bebés nacidos de madres con infecciones de zika tenían cabezas de tamaño normal y no causaron preocupación hasta que comenzaron a perder hitos básicos del desarrollo, y las exploraciones revelaron que no tenían estructuras clave en el cerebro o tenían una calcificación grave del tejido cerebral.

Ahora, cuando los niños nacidos en el momento álgido del brote de zika empiecen a ir a la escuela, los signos del neurodesarrollo podría identificar a más de ellos, afirmó Ricardo Ximenes, investigador de salud pública y profesor de Medicina Tropical en la Universidad Federal de Pernambuco, que codirige un gran estudio longitudinal de seguimiento de 700 niños con síndrome congénito de Zika en Recife. “Puede haber un daño leve del sistema nervioso que afecta su capacidad de aprendizaje, o no; aún no lo sabemos”.

En el caso de los niños que tienen dificultades desde su nacimiento, hay un “espectro de síntomas”, afirmó Ximenes. Muchos tienen problemas auditivos y visuales importantes. La mayoría de ellos han necesitado implantes de sondas de alimentación porque no pueden tragar. Son hipertónicos, con los brazos y las piernas agarrotados por músculos excesivamente contraídos. Muchos se someten a operaciones de cadera porque sus articulaciones se malformaron al crecer. Tienen toda una serie de defectos cognitivos.

“En su mayoría, se detuvieron en el desarrollo motor e intelectual a los seis meses”, comentó Demócrito de Barros Miranda-Filho, epidemiólogo y profesor adjunto de Enfermedades Infecciosas en la Universidad Estatal de Pernambuco, que está monitoreando a los niños con Ximenes.

Algunos de los niños con zika han muerto. Moreira dijo que alrededor de una quinta parte de los niños del grupo que había seguido desde su nacimiento habían muerto, muchos de ellos por infecciones respiratorias que contrajeron luego de atragantarse con la comida.

Según Moreira, a medida que los fondos para la investigación han ido disminuyendo, también lo ha hecho el apoyo que antes recibían las familias afectadas por zika.

“Básicamente, nos olvidaron”, comentó Verônica Santos, que pasa sus días y noches a pocos metros de su hijo João Guilherme, de 7 años.

João Guilherme pesa ahora casi tanto como su madre, pero necesita que ella lo levante y lo mueva, que le ponga y limpie la sonda de alimentación varias veces al día, que le cambie los pañales, que le succione la garganta y que se levante del suelo donde duerme junto a su cama y lo empuje si una alarma le indica que ha dejado de respirar por la noche.

João Guilherme se estremece y gime en señal de reconocimiento cuando su padre lo levanta en el aire, cuando su madre lo cubre con besos y cuando sus hermanas pasan y le dan un beso en la cabeza. Pero eso es todo lo que comunica.

“A veces me pregunto: ¿Qué pasará con él cuando yo no esté?”, dice Santos.

Como Santos es una defensora a ultranza de su hijo, este recibe fisioterapia y estimulación auditiva y visual todos los días. En Recife, cerca de 80 niños con zika reciben fisioterapia y atención audiológica y oftalmológica gratuitas en la Fundación Altino Ventura, una organización benéfica privada. Cientos más reciben terapias y apoyo a través de un gran hospital público.

No obstante, muchos otros son criados por familias en el interior rural del país y no tienen acceso a esos servicios.

El grupo de investigación también identificó a una cohorte de niños que nacieron con microcefalia pero no tienen daños cerebrales. Se pusieron al día en su desarrollo a medida que crecían y ahora están “prácticamente bien”, opinó Miranda-Filho.

“Eso fue sorprendente”, comentó.

Los investigadores afirman que también se están produciendo nuevos casos de síndrome congénito de zika, pues el virus sigue circulando en Brasil y fuera de él, explicó Albert Ko, investigador de salud pública y profesor de Salud Pública en la Universidad de Yale. Ko se sumergió en la investigación sobre el zika en 2015 en los barrios de bajos ingresos de la ciudad brasileña de Salvador, al noreste del país, donde llevaba años estudiando las enfermedades infecciosas.

Ahora, dice, no se detecta la transmisión del virus allí ni en otras comunidades que hace siete años sufrieron la peor parte de la epidemia, porque se infectó tanta gente que la inmunidad probablemente durará muchos años. Pero hay otras zonas de Brasil y América Latina donde vive el mosquito Aedes aegypti, principal transmisor del virus del Zika, y donde la mayoría de la población nunca ha estado expuesta a este.

“Mi sospecha es que hay transmisión, pero no se está registrando, ni detectando”, señaló. Solo la fenomenal tasa de contagio de hace siete años, que provocó que nacieran suficientes bebés con microcefalia al mismo tiempo, desató la alarma de los neurólogos pediátricos y la prisa por desentrañar el misterio.

Brasil registró 19.719 casos probables de zika en 2022 hasta finales de julio, quizá una fracción de los que se han producido. Alrededor del 70 por ciento de las infecciones son asintomáticas y, si las personas buscan ayuda médica por los síntomas, pueden recibir diagnósticos o hacerse pruebas de dengue, que puede tener un aspecto similar y es mucho más común. La única prueba existente para detectar el virus tiene reacción cruzada con los anticuerpos del dengue, por lo que una persona puede ser fácilmente diagnosticada de forma errónea.

“Sigue siendo tan urgente como en 2015”, aseguró Ko. “Todavía necesitamos mejores métodos para diagnosticar la infección por zika”.

Una prueba de PCR para zika solo es efectiva durante unos cinco días en el punto álgido de la infección de la persona. Muy pocas de las mujeres infectadas se hicieron esa prueba, lo que hizo que los investigadores trataran de establecer retrospectivamente que habían tenido el virus durante sus embarazos. Moreira dijo que su prioridad es el desarrollo de una prueba que pueda administrarse en el momento del nacimiento de un niño a cada mujer que vive en un área que tiene mosquitos Aedes aegypti para mostrar si se infectó recientemente con el fin de que el recién nacido pueda ser monitoreado de manera intensa.

Una cantidad sorprendentemente grande de mujeres que tuvieron bebés con síndrome de zika congénito, en el punto álgido de la epidemia, eran negras o mestizas de los grupos de ingresos más bajos.

Varios estudios han encontrado que la infección por zika era peor en las zonas de bajos ingresos de las ciudades que en las de altos ingresos. Una encuesta realizada por Ernesto Marques, profesor asociado de enfermedades infecciosas y microbiología en la Universidad de Pittsburgh, encontró que aproximadamente un tercio de las mujeres de altos ingresos en Recife mostraron evidencia de infección por zika en 2015, pero en el caso de las mujeres de bajos ingresos esa cifra asciende a casi dos tercios. Las mujeres de bajos ingresos tienen menos probabilidades de tener aire acondicionado, más probabilidades de vivir al nivel del suelo, más probabilidades de vivir en áreas con saneamiento deficiente, que brindan más territorios de reproducción para los mosquitos y, por lo tanto, es más probable que hayan sido picadas.

“Qué cruel que tengas estos datos de riesgo que se crean al vivir en comunidades pobres”, dijo el Ko.

Pero Marques, quien es de Recife y se enfocó en el estudio de la pandemia cuando comenzó en 2015, se preguntó si había otros factores en juego. “El 97 por ciento de los casos suceden en las clases socioeconómicas bajas y solo el 3 por ciento en los estratos medios y altos. ¿Por qué sucede eso?”, preguntó.

“Podría responder a una variedad de factores: podría ser un antecedente inmunitario, podrían ser otras infecciones que ya ha tenido que la hacen susceptible, podría ser estrés durante el embarazo. Todos estos factores están asociados con la pobreza y, de alguna manera, facilitan que el virus atraviese la placenta”, explica el especialista.

Marques espera recibir fondos para investigar los factores genéticos que pueden aumentar la susceptibilidad; aunque se ha demostrado que la ascendencia africana protege contra el dengue, un virus relacionado, se pregunta si la ascendencia indígena, que a menudo tienen los brasileños mestizos, aumentará la vulnerabilidad al zika.

Por ahora, Marques y sus colegas solo pueden hacer investigaciones limitadas sobre el virus. “Todos estaban básicamente obligados a trabajar en la covid desde 2020”, dijo. “Mi laboratorio cerró por completo y solo podía trabajar si estaba relacionado con la covid”.

En el punto álgido de la crisis de zika, el gobierno de Estados Unidos lideró la inversión en la búsqueda de una vacuna. Marques lo define como el modelo que sirvió de referencia para la Operación Velocidad Máxima que se implementó con el fin de desarrollar una vacuna para la COVID-19.

Pero esto fue “velocidad de tortuga, no fue máxima velocidad”, dijo, y los proyectos de vacunas nunca pasaron de la Fase 1.

Es difícil probar una vacuna sin un brote activo del virus, pero Marques dijo que debería haber una reserva de vacunas candidatas fabricadas y listas para implementarse en caso de que haya otro aumento de casos. No existe un tratamiento antiviral contra el zika, otro proyecto de investigación que se abandonó cuando la enfermedad disminuyó.

Tras el brote de Brasil, el zika apareció en el sur y el sureste de Asia, y luego de nuevo en África, donde nacieron bebés con microcefalia en Angola en 2016, aunque a una escala mucho menor que en Brasil. El área de distribución del principal mosquito vector se está expandiendo constantemente debido al cambio climático y a la urbanización: en la actualidad, 2000 millones de personas viven alrededor de los insectos, casi todas ellas en zonas sin acceso fiable a las pruebas o al monitoreo estándar del desarrollo fetal.

Pero si el virus llega a un nuevo lugar cuando la temporada de mosquitos no está en pleno apogeo, puede no desencadenar un brote detectable. “¿Son los indios y los tailandeses menos susceptibles, o simplemente no lo detectamos?”, preguntó Ko. “¿Se está diagnosticando erróneamente el síndrome congénito del zika como algo parecido a la toxoplasmosis?”.

Es desconcertante que la trayectoria mundial de la enfermedad haya sido tan diferente a la de Brasil, dijo, y es urgente responder a la pregunta de por qué. “Va a volver a golpearnos, ya sea en América o en otros lugares del mundo”, dijo. “No hemos hecho lo necesario ni establecimos una buena vigilancia en estos países de bajos ingresos”.

El espacio del instituto de investigación donde trabajan Ximenes y sus colegas es reducido y está en mal estado. La temporada de lluvias ha hecho que el agua se desborde por los caminos entre los edificios, y los investigadores hablaron con un periodista visitante en una sala de reuniones convertida en armario de suministros porque su oficina estaba inundada. Parecen agobiados por la cantidad de preguntas que no pueden responder a causa de la falta de recursos.

“¿Ha desaparecido el zika? ¿Volverá? No lo sabemos”, afirmó Ximenes. “Tenemos que aprender todo lo que podamos sobre lo ocurrido para dar una mejor respuesta a otra ola, si es que llega”.

Stephanie Nolen cubre la salud a nivel mundial. Ha escrito sobre salud pública, desarrollo económico y crisis humanitarias en más de 80 países de todo el mundo. @snolenFacebook

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Can technological fixes solve France’s water crisis amid record droughts?

Issued on: 18/08/2022 - 20:00

Cyrielle CABOT

Amid searing heatwaves, a historic drought has racked France since the end of July, causing water shortages in large parts of the country. Climate change is bound to make such droughts frequent, if not the new normal – so scientists are looking for technological fixes to find a way around the problem. 

France’s worst drought since 1959 has emptied the water tables and vastly reduced water flow in the country's rivers. The French government has had to restrict unnecessary use of water. Around 100 towns lack the usual water supplies due to the drought, necessitating deliveries by water tanker and distributions of water bottles.

This vexed situation has prompted many to look at new ways of providing water, such as reusing wastewater and desalinating seawater. These measures have already been put in place in some countries – but face regulatory hurdles and environmental concerns in France

Reusing wastewater 

“France in particular, and EU member states more generally, need to catch up with other countries when it comes to recycling wastewater,” said Julie Mendret, an expert on water systems at the University of Montpellier. “At present less than 1 percent of treated water in France is reused. That figure is at 8 percent in Italy and 14 percent in Spain. This is a long way from the situation in some countries where a lot of wastewater is recycled back into the system, notably Gulf states such as the United Arab Emirates, Kuwait and Qatar. Israel a real pioneer in the field – (it) recycles 80 percent of its wastewater.” 

>> Source of Thames dries up as heatwave scorches Britain

Traditionally, the water that ends up in France's taps has been extracted from groundwater, then purified. After it is used, the water is treated in purification plants before being discharged into waterways. But if it is recycled, it will go straight back into the pipes to go to homes and businesses instead of back into waterways. 

France recycles 19,000 cubic metres of wastewater every day to irrigate crops and water golf courses. “We could extend this use to clean roads or water green spaces,” Mendret said. “Indeed, why not go further and produce drinking water by recycling water?” 

In the Vendée département (administrative unit) on France’s Atlantic coast, the Jourdain project will soon experiment with this solution. Instead of being discharged into the sea, some of the water from the Sables-d’Olonne wastewater treatment plant will be recovered and treated before it is put back into the system providing drinking water. “This will be the first time such a process is used in Europe, after it has already been implemented in Singapore and Namibia,” Mendret pointed out. 

>> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

France is held back by “unduly tight regulations”, as well as other obstacles to getting projects approved at a local level. Nevertheless, the French government in March expanded the use of recycled water, allowing for its use in fighting fires and indeed boosting parched supplies of groundwater. At the EU level, member states have agreed in principle to step up the use of recycled water. 

“We won’t be able to recycle all the water,” Mendret said. “Sometimes it’s necessary to release it to keep nearby rivers flowing as they should and to protect biodiversity. You can’t solve one problem by creating another. Yet it remains a very interesting option, especially for coastal areas where wastewater is often discharged into the sea. That’s fresh water that’s just lost.” 

Desalination, boosting rainwater use 

Widespread use of rainwater is also going to be needed, said Fabienne Trolard, director of research at France’s National Institute of Research for Agriculture and the Environment. “In France, the overwhelming majority of water we use is potable; we can only use rainwater to water our plants,” Trolard said. “But in Belgium and Germany, households have for a long time been using double-circuit systems, whereby potable water is there only for drinking and showering and water for other uses comes in the form of rainwater, stored in individual tanks.” 

If France put such a system in place, Trolard continued, “we could even reuse this grey [non-potable] water several times; they do it three or four times in some of our European neighbours and five or six times in Israel”. 

>> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

Two small towns, Rogliano in Corsica and the island of Groix in Brittany, are experimenting with another solution to the drought: desalinating seawater.

Like recycling wastewater, this technique is already widely used abroad. There are more than 17,000 desalination plants across the world, according to the International Desalination Association, which brings together scientists, industrialists and NGOs who favour the use of the technique. In total, more than 300 million people depend on desalination for their water needs. 

>> 'Code red for humanity': Bombshell UN climate change report shows global warming accelerating

“The main users of desalination are Saudi Arabia and Israel, but Maghreb countries have also been investing massively in it,” Trolard said. “It’s not hard to see why they do it: These are arid countries where fresh water is in short supply – and this is one of the few solutions.”

In Jordan, a plant is due to be installed on the banks of the Red Sea in 2026, and is expected to produce between 250 and 300 million cubic metres of drinking water per year, or 750 million litres of water per day. 

Yet desalination has its drawbacks. “These plants consume a lot of energy and so aren’t very economical,” Trolard said. “Above all, desalination produces brine that we don’t know what to do with.” 

On average, every litre of fresh water produced by desalination produces 1.5 litres of saline sludge, which is usually discharged into the ocean, disrupting ecosystems. 

>> How France’s wine industry is adapting to climate change

An array of small-scale solutions are used elsewhere in the world. Chile, for example, harvests water from fog every year. This technique has existed since pre-Columbian times and is very simple: Nets with very tight meshes are installed on foggy days. The droplets cling to the nets and then flow into containers. It is an inexpensive, environmentally friendly process – but, of course, only works under very specific weather conditions. 

In the same vein, Laurent Royon, a researcher at the Interdisciplinary Future Energy Laboratory in Paris, is looking at the possibility of recovering dewdrops for use as fresh water. “This technique could be used everywhere, even in deserts, where it actually gets quite cold at night,” Royon said, referring to experiments under way in India, Morocco and Benin. Yet this technique is not very productive, with barely 0.5 litres per cubic metre harvested each night. 

Moving icebergs? 

Some scientists want to develop new methods for supplying fresh water instead of adopting ones already in use.

But some of these approaches are ultimately counterproductive, such as, for example, cloud seeding, which would allow rain to be triggered on command. Studied since the 1960s, particularly in China, the idea is to exploit the water present in the earth's atmosphere in the form of vapour in the clouds. Only 10 to 15 percent of the water contained in these clouds ends up falling as rain. By sending aerosols via small rockets or fireworks, for example, researchers are trying to increase the amount of rainfall. Not only is the effectiveness of this technique debated, but changing the weather could cause chain reactions elsewhere on the planet that would be difficult to anticipate.

Another unusual idea is to move icebergs, which are composed of fresh water. For nearly four decades, French engineer Georges Mougin has been looking at ways of moving these colossal blocks of ice to countries racked by drought. In 2010, his experiments concluded that it would take five months and 4,000 tonnes of oil to transport an iceberg from Canada to Spain’s Canary Islands. So this moonshot idea carries with it an array of technological, ecological and financial headaches. 

>> Heatwaves threaten marine life as Mediterranean reaches record temperature

This article is translated from the original in French.

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Source of Thames dries up as heatwave scorches Britain

CLIMATE CRISIS

France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

CLIMATE EMERGENCY

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Valeurs Actuelles

Inflation : le gouvernement redoute une forte augmentation du tarif des péages en 2023

Le pouvoir d’achat n’est pas près de sortir de l’actualité, tant il est désormais largement admis que l’épisode inflationniste actuel devrait durer jusqu’en 2023. Et s’il veut ne pas perdre trop de plumes dans l’affaire, le gouvernement a tout intérêt à limiter au maximum les hausses de prix les plus visibles. Or, selon Le Figaro, la perspective d’une énième augmentation des tarifs au péage au début de l’année prochaine semble presque inévitable, inflation oblige.

Une échéance qui risque de considérablement agacer, dans un pays qui n’a jamais vraiment accepté la privatisation des autoroutes. En conséquence, le gouvernement est déjà sur ses gardes : « Il est inconcevable qu’il y ait une hausse [du prix des péages] en février prochain, de 7% ou 8% », a prévenu Clément Beaune dans le JDD, dimanche 31 juillet. Mieux, le ministre des Transports assurait alors avoir « bon espoir » de parvenir à un compromis avec les sociétés autoroutières, en raison du « contrat qui les lie avec l’État ».

L’État également à blâmer ?

Pour autant, concédait le ministre, il existe bien « une formule de revalorisation annuelle des péages prenant en compte l’inflation » parmi les clauses du contrat. Une inflation autour de 5 à 6% pourrait donc bel et bien entraîner une augmentation similaire des tarifs autoroutiers. Afin d’éviter une telle hausse, le gouvernement précise désormais que des discussions seront engagées « dès la rentrée avec les sociétés de concessionnaires, pour éviter une forte augmentation ».

Le sujet est d’autant plus délicat que les sociétés autoroutières pourraient ne pas être les seules à être pointées du doigt. « Le gouvernement perçoit énormément d’argent dans le cadre de ces contrats », rappelle au Figaro Rémy Josseaume, avocat spécialisé en droit routier. Selon lui, « environ 50% [du tarif payé par un usager] revient à l’État, dont 38% d’impôts et de taxes, auquel s’ajoute la TVA ». Selon l’avocat, « le gouvernement met la pression aux sociétés d’autoroute mais il doit aussi intervenir en réduisant le volume de sa taxation ».

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How France’s wine industry is adapting to climate change

Issued on: 18/08/2022 - 08:52

Cyrielle CABOT

France’s vineyards have had a difficult year thanks to the effects of climate change – with late frosts, hailstorms, repeated heatwaves and a historic drought. The industry is trying to adapt to this onerous new reality through a variety of techniques, from bringing back forgotten grape varieties to moving their vineyards to new locations.

Winegrowers have had to start their harvests early in several French regions because of the summer’s searing heatwaves. In the southwestern Languedoc-Roussillon, they kicked off the harvest period at the end of July. In Haute-Corse, the northern part of Corsica, they began harvesting at the beginning of August. Both regions carried out their harvests one to three weeks earlier than usual. 

“The 2022 vintage is complicated for the French wine industry,” said Laurent Audeguin from the French Wine and Vine Institute. “The heat causes the grapes to burn and ripen too early in most regions; the necessary aromas don’t have time to develop." 

“The rise in temperature also lowers the acidity of the wine and increases the alcohol content,” Audeguin continued. “So the whole balance is disturbed.”

Climate change hits hard

The drought exacerbates the problems caused by heatwaves. Normally vines can draw water from quite far down in the ground with their deep roots. But this year, water tables have completely dried up, especially in the south of France. Without water, a vine loses its leaves and the grapes stop growing.

“The quality is affected but so is the quantity of wine we can produce,” Audeguin said. “In the parts of France where they haven’t started the harvest, we’re waiting for a few drops of rain to change the situation.”

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But the climate crisis means harvests like this are becoming the norm.

“Climate change has systematically affected wine production since 2010,” said Nathalie Ollat, an expert on winegrowing at French agricultural research institute INRAE. “This time we had hail, heatwaves and drought. It really brings home the consequences of global warming.”

Last year was already catastrophic. France’s wine industry had to endure a spring heatwave followed by frost in 2021, which destroyed a significant number of vines. Heavy rainfall then caused diseases such as mildew that eat away at the plants. Likewise, 2020 saw unusually early harvests because of a historically warm spring. “These phenomena are bound to repeat themselves,” said Ollat.

“I don’t know a single winegrower who doesn’t believe in climate change,” Audeguin said. “They have to live with global warming on a daily basis.”

On average, the French grape harvest happens three weeks earlier than 30 years ago. And there is a lot to be lost economically as well as culturally: wine and spirits exports contributed €15.5 billion to the French economy in 2021.

Bringing back forgotten varieties

So the wine industry is trying to adapt. In August 2021, it set up a national strategy to safeguard the vineyards.

“We’ve got to draw on the huge variety of grape varieties,” Ollat said. “France has about 400 grape varieties but it uses barely a third of them. The overwhelming majority have been forgotten – having been deemed insufficiently profitable at one point or another.”

Some of these forgotten grape varieties could be well adapted to the new weather conditions. “Some, especially those from mountain environments, mature later and seem particularly tolerant of drought,” Ollat continued. “They could prove particularly interesting.”

In the Alpine French region of Isère, winegrower Nicolas Gonnin is a specialist in these forgotten grape varieties. When he took over the small family business in 2005, he decided to uproot the Pinot Noir and Chardonnay plants installed by his grandparents in the 1970s and planted only local varieties with names barely known to the general public – such as Jacquère, Mondeuse Noire and Viognier.

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The advantage is twofold, Gonnin said: “It allows us to reconnect with our local heritage and produce wines with a real identity. At the same time, we have to rely on the diversity of grape varieties on offer to fight against climate change. In the past, people understood that well and would grow a multitude of grape varieties, all with different characteristics. This approach will allow us to keep production going in the face of frost, drought and heatwaves.”

Outside of his day job, Gonnin also works at a centre for the study of vines trying to get those ancient Alpine grape varieties back into use. So far, it has been able to get 17 into France’s national catalogue, a necessary step for being able to cultivate them again.

“The other solution would be to look for grape varieties abroad, especially in other Mediterranean countries,” Ollat said. “An experimental vineyard was set up in Bordeaux in 2009 to evaluate 52 potential new varieties from France and abroad – Spain and Portugal in particular. It’s very promising.”

A third option is hybrid grape varieties, genetically modified in the laboratory to better resist drought or frost. “But this option hasn’t been studied much at this stage,” Ollat said, notably because of the cost.

Winegrowers have engaged in a variety of other experiments. Some are modifying the density of their plots to require less water, while others are thinking of purifying waste water to boost the irrigation systems. Others are attempting to shade the vines by planting trees. "There's even the example of one vineyard which installed solar panels over the vines in such a way as to shade them while producing electricity," said Nathalie Ollat.

A more extreme potential solution is just to move the vines somewhere more propitious. “Global warming will make some territories more suitable for growing vines,” Audeguin said.

“We’re already seeing such relocation initiatives on a small scale; they’ve been doing it in Brittany for example,” he went on. “This could be promising if there’s enough funding. That’s not to say we could be making Bordeaux in Brest [on the western coast of Brittany], but it does mean that new varieties of wine could be created.”

“The nature of the French wine industry is going to be completely different by 2050,” Ollat concluded. “And the precise nature of that change will be determined in part by the results of the experiments going on throughout the country. We could have irrigated vineyards in the south, others that have disappeared, as well as long-forgotten grape varieties brought back. Perhaps Burgundy wines will go from using one variety of grape to several varieties. And maybe we’ll have entirely new vineyards in entirely new places on top of that.”

This article was adapted from the original in French.

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FRANCE

French state faces landmark lawsuit over climate inaction

Valeurs Actuelles

Thecamp, un campus échoué dans la garrigue

Niché sur le plateau de l’Arbois, à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence, thecamp est un immense technopôle inauguré en septembre 2017. À l’origine du projet, Frédéric Chevalier, entrepreneur aixois connu pour avoir fondé HighCo, une entreprise de marketing tournée vers les nouvelles technologies. Avec cette société, il est devenu le plus jeune patron coté en Bourse, à seulement 32 ans. Une réussite qui a fait de lui l’une des figures emblématiques de l’entrepreneuriat local. Si bien que lorsqu’il a eu l’idée de créer thecamp, il n’a pas eu de mal à convaincre de nombreuses entreprises prestigieuses comme Accor, Air France-KLM, CMA CGM, des banques telles que le Crédit agricole et la Caisse d’épargne, ou encore les collectivités territoriales d’investir dans le projet. Nombreux sont ceux qui ont fait confiance au flair de l’homme d’affaires. Plus de 80 millions d’euros ont été levés, dont 40 millions uniquement pour la construction du site, œuvre de l’architecte Corinne Vezzoni.

Des ambitions gâchées

Les politiques ont également été séduits par l’homme et par son envie d’innover, Emmanuel Macron le premier. Alors qu’il était ministre de l’Économie, ce dernier déclarait dans une vidéo promotionnelle de thecamp : « C’est un projet qui correspond exactement à ce dont la France a besoin. » D’autres, comme Maryse Joissains, ancienne maire d’Aix-en-Provence, imaginaient que « the-camp [allait] nous permettre de préparer le monde de demain ».

Comme eux, les acteurs de l’économie locale étaient également subjugués par le technopôle de l’Arbois. À l’époque, Élisabeth Viola, directrice interrégionale Méditerranée de la Caisse des dépôts et consignations y voyait « la vitrine du savoir-faire français » quand Jacques Pfister, président de la CCI Marseille Provence, annonçait : « C’est un projet qui va être un étendard pour le territoire, le totem du territoire. » C’est dire si les attentes autour du programme de Frédéric Chevalier étaient grandes.

Malheureusement, l’entrepreneur aixois est mort dans un accident de moto sur la route de Cabriès, deux mois avant l’inauguration du campus, emportant avec lui son génie et ses idées. Sa disparition est un véritable tournant pour le projet. « C’est un bateau qui a perdu son capitaine », explique Kevin Polizzi, le nouvel actionnaire unique de thecamp. Après cela, les cadres du projet ont pris les commandes du campus et ont tout fait pour être fidèles à ce qu’avait imaginé son fondateur. Trop même, car « thecamp n’était plus un projet d’entreprise mais était devenu un projet de mémoire », selon le repreneur. Il ajoute : « Les présidents se sont succédé, il y a eu beaucoup de turnover, de l’instabilité… Petit à petit, le projet s’est étiolé. » Pire, son modèle économique n’a jamais été viable. Le campus de l’Arbois était « trop fermé, trop cher et trop compliqué ». Il n’attirait pas comme il aurait dû. La Silicon Valley à la française n’est jamais parvenue à trouver ni sa raison d’être ni un équilibre financier.

L’espoir d’un sauvetage

Pourtant, dans les plus hautes sphères de l’État, on a longtemps fait semblant d’y croire. En juillet 2019, plusieurs membres du gouvernement se rendent sur le campus et en font l’éloge. Jean-Baptiste Lemoyne, alors secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, y trouve « une atmosphère propice […] pour repenser le modèle économique de demain », tandis que Muriel Pénicaud, ministre du Travail des gouvernements d’Édouard Philippe, sent que « le côté ruche et fertilisation croisée, les espaces ouverts qui donnent envie de se rencontrer, ça a de l’effet ». Enfin, Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, voit que « ça marche ». Incompétence ou malhonnêteté, peut-être les deux ? Mais ce n’est pas parce que des hommes d’État veulent faire croire ou se faire croire que cela fonctionne que c’est réellement le cas. Les exemples sont nombreux en la matière. Le fait est que, très rapidement, le bateau thecamp coule.

Son sauvetage passe alors par un appel à reprise. Plusieurs dossiers sont en lice. Un projet d’école de commerce porté par le groupe américain IMD, la création d’un campus dédié à la production vidéo, idée du producteur Ashargin Poiré et du spécialiste des jeux vidéo Stéphane Tangui, et la continuité, voulue par Kevin Polizzi, entrepreneur marseillais. Sans réelle surprise, c’est le troisième candidat qui est choisi. Sans doute parce que, comme le fondateur, il est issu de la région, mais aussi parce que son projet ne signe pas la fin de thecamp mais sa remise à flot.

Le 1er juillet dernier, le fondateur de Jaguar Network et président d’Unitel Group est donc devenu l’actionnaire unique de thecamp en y injectant 50 millions d’euros. S’il souhaite « respecter la promesse de Frédéric Chevalier », il prévoit tout de même plusieurs changements de fond. Le technopôle, qui était réservé quasi exclusivement aux partenaires fondateurs depuis sa création, « va être ouvert à tout le monde », explique l’entrepreneur. Il souhaite également que le campus de l’Arbois passe de « quelque chose d’iconique à quelque chose d’accessible » avec un catalogue de services plus large, qui ira de la formation des élus à l’organisation de séminaires.

L’idée reste la même mais le modèle change. Avec pour objectif d’être « rentable dès 2023 et d’avoir une marge bénéficiaire dès 2024 ». Les politiques, les investisseurs et les collectivités territoriales qui se sont investis dans le projet, tant sur le plan médiatique que financier (20 millions d’euros d’argent public engagés sous forme d’avances remboursables par la métropole Aix-Marseille-Provence, la région Paca et le département et dont le remboursement a été ajourné), doivent croiser les doigts pour que Kevin Polizzi parvienne à redresser la barre. S’ils ont déjà perdu beaucoup d’argent, ils pourraient au moins ne pas perdre totalement la face.

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Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

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Issued on: 29/06/2022 - 19:54

JICA

The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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BBC

Zimbabwe: Australian firm drills for oil and gas

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A new oil and gas well that will be 3.5km deep is being drilled in northern Zimbabwe by Australian firm Invictus Energy in partnership with the government.

The project is being called "a game changer" for the country, as it could improve its power supplies and economy.

Zimbabwe's President, Emmerson Mnangagwa, has said the government is excited about potential oil and gas discovery in Zimbabwe.

He says that untapped oil and gas deposits present "huge, unique and competitive investment opportunities".

But environmentalists are wary of the well, saying it could damage animal habitats and vegetation.

The founder of the Centre for Natural Resource Governance said: "When the project gets into full swing, we expect serious environmental damage."

France24 - Monde

France : la relève des bouquinistes parisiens assurée

Publié le : 16/08/2022 - 17:13Modifié le : 16/08/2022 - 18:35

Samia METHENI Suivre

Avant d'être bouquiniste, Rachid Bouanou était marin. Il a changé de vie en répondant à un appel à candidatures lancé par la mairie de Paris. Comme lui, ils sont dix-huit à avoir récemment investi les quais de Seine pour vendre des livres anciens ou d'occasions dans leurs célèbres boites vertes.

Valeurs Actuelles

Lettre ouverte à la France

Valeurs actuelles.Quel a été l’élément qui vous a donné envie de rédiger ce livre, ce point sur la situation de notre pays ?

Laetitia Strauch-Bonart.Ma situation d’expatriée au Royaume-Uni, où j’ai vécu de 2014 à 2021, m’offrait une position à part pour observer la France. Le séjour prolongé à l’étranger permet à la fois de découvrir son pays sous un autre jour, en voyant mieux ses vices et ses vertus, et de le chérir davantage – l’exil rend patriote, pour paraphraser Régis Debray. J’ai beaucoup d’admiration pour les auteurs qui ont révélé à un pays étranger une part de sa vérité : Tocqueville, par exemple, l’a fait pour les États-Unis. Ce qu’il a su dire de cette démocratie naissante a pris un relief particulier parce que lui-même venait de la vieille Europe monarchique. Mon cas est différent, d’abord parce que je n’oserais me mesurer au député normand, et ensuite parce que, contrairement à lui, j’ai parlé de mon pays à partir de l’étranger. Reste que je crois beaucoup au poids des cultures nationales, et que leur comparaison mutuelle est toujours enrichissante.

L’autre facteur qui a présidé à ce projet est sans aucun doute le constat d’une espèce de malédiction française de la révolte toujours recommencée aboutissant à l’apathie. J’admire, dans la culture britannique, précisément l’inverse : des ambitions de réforme réalistes qui ont souvent suscité des effets bénéfiques. D’un côté des visées grandiloquentes menant à l’inaction ; de l’autre l’ understatement, l’euphémisme, produisant de l’action. Comme je suis française et que j’aime mon pays, j’ai cherché à comprendre cette malédiction.

Vous évoquez aussi un moment passé à l’Élysée ; avez-vous touché du doigt ce jour-là qu’il y avait quelque chose de vicié avec… avec quoi ? Avec l’intelligence française ? Avec la direction de la France ? Avec notre organisation collective ?

Avec tout cela ! Nous étions réunis pour un “grand débat” avec les “intellectuels” dans le cadre de ce tour de France rocambolesque entrepris par le président de la République après l’irruption des “gilets jaunes”. Alors que ceux-ci continuaient à saccager Paris tous les week-ends, nous nous retrouvions à manger des petits-fours sous les dorures de l’Élysée. Il y avait un côté “tout va très bien madame la marquise” assez cocasse. Comme je l’écris dans mon essai, je n’avais pas l’impression d’avoir devant moi la crème de la crème de l’intelligence française, mais plutôt des penseurs et chercheurs officiels, pour la plupart issus d’institutions publiques. Or je ne crois pas que, quand l’intelligence est subventionnée, elle prospère particulièrement mieux qu’ailleurs. C’est mon côté contrariant et libéral : j’aime les penseurs inclassables, qui prennent des risques, et vivre de sa plume ou de son écriture me semble un tout petit plus inconfortable, et donc réel, que d’avoir un emploi à vie indépendant de son apport effectif au monde. Je n’apprécie guère non plus les courbettes devant le pouvoir : respecter les institutions est une chose, être économe en critiques en est une autre. Or ce jour-là, mis à part chez quelques francs-tireurs, j’ai davantage constaté la recherche de connivence avec le pouvoir ou encore des plaidoiries pro domo (et non pour la France) plutôt qu’une prise à partie, pourtant méritée, de la conduite des affaires de l’État.

Pouvez-vous nous expliquer en quoi cette crise des “gilets jaunes” est symptomatique de notre rapport à l’État, au pouvoir ?

La crise des “gilets jaunes” a commencé par une demande de “moins d’État” pour aboutir à la distribution de quelques subventions. En quelques mois, elle a parfaitement résumé, de façon accélérée, la relation malsaine qui nous lie à l’État, auquel on reproche de trop nous prendre, notamment en termes de ressources et de libertés, mais qui, pour nous dédommager, nous maintient dans une relation de dépendance par divers subsides. La difficulté à diminuer ou réviser ceux-ci se comprend mieux quand on considère qu’ils tiennent tout l’édifice à bout de bras : les remettre en cause, c’est dévoiler l’ampleur de notre dépendance morale à l’État, dont nous avons fini par penser que sans lui la France n’existerait pas.

Qu’appelez-vous la « société de créance » ?

Ce mécanisme de dépendance mutuelle. Dans les premiers temps de la construction de l’État, en France, celui-ci échange la protection de ses sujets contre leurs libertés les plus fondamentales. En levant l’impôt et en faisant la guerre, il fait payer un lourd tribut à ceux qui sont désormais placés sous sa tutelle. L’État donne beaucoup, mais il prend davantage : du jour au lendemain, il crée de toutes pièces une légitimité qui impose le sacrifice de ressources essentielles. L’État serviciel ajoute une couche de dépendance : à partir de la monarchie de Juillet et du Second Empire, et plus encore avec la IIIe République, il étoffe les premiers services publics, des transports à l’école, qui sont légitimement appréciés mais qui vont aussi de pair avec la perte de certaines libertés – la liberté religieuse, la pratique des langues locales, plus généralement la singularité de la province. L’État nourricier, né avec l’État providence, vient couronner le tout en proposant une assurance contre les maux de la vie. En échange de quoi ? D’une perte de liberté de choix et de responsabilité, et d’un effacement de la solidarité de la société civile, à commencer par celle de la famille. En lieu et place, on obtient une relation froide entre l’État et l’individu réduit à l’état de monade. Celui-ci y a beaucoup gagné, mais à quel prix ? Sur le plan politique, notamment, sa protection accrue est contrebalancée par un exercice très imparfait de la représentation prise au sens large, notamment à cause de la centralisation administrative et politique. La créance, c’est l’idée que, tout compte fait, l’État nous doit plus, en termes de libertés politiques, que ce qu’il nous offre aujourd’hui.

La créance semble plonger ses racines si loin dans notre histoire qu’on en vient à se dire qu’il s’agit non vraiment d’un défaut mais de quelque chose qui touche à l’inévitable, au destin d’un peuple ; vous ne croyez pas ?

Elle est sans aucun doute si enracinée qu’elle est devenue pour nous comme une seconde nature. Mais on ne peut guère l’estimer satisfaisante puisqu’elle n’a cessé de provoquer des crises. On peut considérer tout le XIXe siècle comme la quête chaotique par notre pays d’un régime où la relation entre l’État et la société soit enfin équilibrée. Après l’avènement de la République et sa confirmation après 1945, les crises institutionnelles ont quasiment disparu mais le régime en place a comme expulsé de la politique les conflits du pays, ceux-ci devenant des “conflits sociaux” se jouant dans la rue et non dans les urnes. Autant de symptômes d’une inadéquation toujours présente entre nos aspirations et leur traduction en termes d’organisation politique.

« Une illusion qui compense son délitement par des coups de menton » ; la politique réduite à de la communication est-elle le symptôme de ce pouvoir obèse et impuissant, de cet « absolutisme inefficace » ?

Nous vivons aujourd’hui ce que j’appelle une forme de “créance tardive”, où l’État veut apparaître comme fort, mais où il a perdu son impact d’autrefois. Pour trois raisons : parce que la dynamique de la créance, en étendant la mainmise de l’État, l’a rendu d’autant plus impuissant, incapable de se concentrer sur les domaines où il est vraiment nécessaire ; parce que la politique française s’est décentrée par le bas et par le haut, étant aujourd’hui soumise à l’opinion de la foule – des réseaux sociaux – et inscrite dans la dynamique de l’Union européenne ; parce que, et c’est un paradoxe, nos chefs d’État ont prétendu pendant longtemps n’avoir rien perdu de leur pouvoir, ce qui les a empêchés de préparer la France à cette nouvelle configuration.

Aujourd’hui, en France, il n’y a plus de “gouvernement” au sens du développement méthodique d’un programme d’ampleur par une impulsion politique, grâce au soutien de l’administration. La seule chose qui reste est la “communication”, les tweets, Instagram, les visites de terrain opportunistes, la mise en scène de soi. Cela n’est plus que du kitsch, au sens que lui donnait Kundera : « Le kitsch, c’est la station de correspondance entre l’être et l’oubli. »

Parlez-nous de ce “sous-préfet à la relance”. De quoi cette curieuse fonction vous semble-t-elle révélatrice ?

Le diable est dans les détails… et dans les mots. Les sous-préfets à la relance ont été institués dans le contexte de la pandémie de Covid-19 afin, je cite, « d’animer et d’accompagner le déploiement des mesures du plan de relance » dans les départements et de « renforcer l’État déconcentré au plus près des élus, des entreprises et des citoyens ». On a ici un parfait exemple de novlangue administrative à la française, d’“Enalangue” si l’on veut. Car personne ne comprend ce que cette fonction implique vraiment. Si vous êtes coiffeur, vous coiffez des gens ; médecin, vous les soignez ; sous-préfet à la relance ? Vous “animez et accompagnez le déploiement de mesures de relance”. Cette novlangue est en réalité très peu efficace car elle affiche d’emblée l’impuissance de l’État, réduit à “animer” et “accompagner”. Je plaide de mon côté pour un État bien moins interventionniste, mais qui, quand il agit, est acteur et non accompagnateur.

Vous citez souvent Jean-François Revel, Raymond Aron, Bertrand de Jouvenel, avant eux Benjamin Constant, Tocqueville aussi… Ces “intellectuels français” ont-ils des descendants et si tel n’est pas le cas, pourquoi ?

Tous ces grands auteurs me semblent malheureusement manquer d’héritiers – tout comme la pensée libérale française. Le libéralisme a été réduit, après 1989, à une forme de managérialisme davosien ennuyeux et moralisateur ignorant des particularités nationales. À partir du XVIIIe siècle, ce sont les Britanniques qui ont le mieux décrit le libre-échange moderne, mais ce sont les Français qui ont à mon sens le mieux posé les bases intellectuelles du libéralisme politique européen, avec l’ironie et l’inquiétude qui caractérisent notre culture. Ils ont su mettre en mots le danger de ce que Tocqueville appelait le « despotisme démocratique », et ridiculiser le pouvoir quand il le méritait. Il faut lire les Souvenirs de Tocqueville et ses mots caustiques contre ses collègues de la Chambre ou Napoléon III ! Ou les Mémoires de Revel, où tous en prennent pour leur grade. Il manque aujourd’hui à nos libéraux-conservateurs (j’inclus cette autre famille) ce brin d’humour que l’on retrouve chez les conservateurs britanniques. Cela nous changerait de la complainte permanente qui nous tient lieu de programme à droite.

Il y a toujours eu plus d’intellectuels de gauche que de droite : les personnes de droite ou les libéraux sont plus susceptibles de chercher à exercer un métier lucratif et concret, et parfois même dédaignent la pensée. Ensuite, ce que j’appelle la société de créance me semble avoir favorisé le penseur subventionné – du professeur d’université à l’expert formé par l’Ena -, qui, étant tendanciellement de gauche, pense souvent par système et trouve donc dans l’État, lui-même adepte de dirigisme, une oreille attentive. À mesure que l’État a pris de la place dans notre société, notamment par le financement des universités ou des grandes écoles, le phénomène s’est accentué. Un système dépendant de l’État tend naturellement à le défendre. C’est peut-être très matérialiste, mais je pense que l’on n’est jamais indépendant intellectuellement de la main qui vous soutient financièrement. Certes, nos figures de proue intellectuelles, depuis l’affaire Dreyfus, ont été des écrivains et des penseurs indépendants. Idem aujourd’hui pour les intellectuels les plus écoutés. Mais cela ne veut pas dire que la masse des employés du savoir n’a pas d’influence sur l’air du temps.

Société de défiance, prédominance de la peur, de l’envie, mélange d’égoïsme et de coercition, servitude volontaire : le tableau de notre “France” n’est pas très riant…

Il est difficile de faire l’éloge de la liberté politique, car, pour beaucoup de personnes, elle ne signifie rien de tangible. Une autre voie est de montrer les désavantages de la servitude. Le revers de la médaille d’un État nourricier, c’est une société où le lien social a été largement désappris au profit de la médiation étatique : d’où le manque de confiance en autrui, qui revient dans toutes les comparaisons internationales, l’égoïsme, évidemment, l’absence d’acceptation volontaire des règles de la vie en commun comme la politesse la plus élémentaire. Puisque nous n’avons pas besoin de maintenir des liens décentralisés d’assistance mutuelle et que nous les déléguons à un État impersonnel, à quoi bon bien se conduire avec autrui ? Et de fait, de nombreuses études montrent que plus un pays est étatisé, plus ce qu’on appelle l’incivilité y est grande. C’est ce qui m’inquiète le plus en France : le manque de respect quotidien, dans tous les milieux, toléré par le corps social. C’est anecdotique, mais en Écosse et en Angleterre, vous voyez des jeunes que l’on qualifierait de “racailles” chez nous se lever pour laisser leur place dans le bus aux vieilles dames. L’atmosphère, même dans les quartiers supposés mal famés, n’a pas la lourdeur de celle de la France. Vous ne ressentez pas cette méfiance et cette agressivité permanentes. Les Français, au lieu d’exercer une coercition sociale au niveau local (qui consisterait tout simplement à dénoncer ouvertement l’incivilité quotidienne et à remettre à leur place ceux qui ne respectent pas les règles), se taisent, souffrent en silence et votent pour les extrêmes.

Vous notez cependant que notre pays « prend soin des corps » , un peu aussi de l’âme ; c’est très appréciable, mais n’est-ce pas finalement le “bon côté” de cette société hygiéniste consubstantielle à l’État-nounou ?

C’en est le bon côté, tout à fait. Si la réalité était en noir et blanc, ce serait tellement plus simple ! Mais la France offre via ses services publics, et notamment médicaux, un grand confort à ses habitants. Je sais bien que le pays n’est pas également servi sur tout le territoire et qu’il existe des carences, mais, dans l’ensemble, les Français n’ont souvent pas conscience du niveau de protection dont ils disposent. Pour autant, l’État n’est pas le seul à assurer notre bien-être. L’art de vivre à la française et la volonté de le maintenir en font partie. Or cet art de vivre s’est autant développé grâce au soutien de l’État centralisé que sans lui. Les terroirs français, c’est une espèce de rémanence culinaire et vinicole des anciennes provinces de l’Ancien Régime, que même la Révolution n’a pas pu effacer.

Sur quoi, au fond, repose cet art de vivre, le goût de la vie en France ?

Sur un attachement historique et géographique. Quand vous mangez du comté, par exemple, vous savez qu’il n’a pu être produit qu’en Franche-Comté, grâce à des vaches montbéliardes qui ont brouté une herbe et une flore extrêmement riches dans les pâturages étendus du massif du Jura. Vous êtes transporté dans ce terroir mais aussi dans son histoire. Vous voilà faisant un saut dans le passé tourmenté de cette région, rattachée à la France sous Louis XIV. Vous pourriez tenter de tout reconstituer chimiquement en laboratoire, et le résultat aurait peut-être le même goût (et encore) mais pas le même sens. Cet art de vivre, c’est la part conservatrice de la France, quand notre politique se vit sur le mode révolutionnaire.

De même, vous notez que cette société de créance « nous tient ensemble » et permet de conserver « le bien commun » sinon comme une réalité au moins comme un idéal… Dès lors comment bouger vers “mieux” sans risquer de passer à “autre chose” qui ne serait plus vraiment la France ?

Vous exposez là le paradoxe ultime de mon propos. Le modèle français a ceci de particulier qu’en contraignant à l’uniformité et à la centralisation, il a aussi façonné notre sens du bien commun. Je sais que certains en doutent et insistent plutôt sur le délitement de la France… Mon analyse se veut relative : si je compare la France au Royaume-Uni et aux États-Unis, ou même à l’Allemagne, notre exigence de commun est supérieure à celle des autres – ce qui ne veut pas dire que cette exigence est toujours remplie. J’y vois un avantage évident dans la lutte contre ce que j’appelle la “politique identitaire” – le “wokisme” -, dont les manifestations anglo-américaines atteignent, croyez-moi, un niveau de folie que nous sommes loin de connaître.

En relâchant la créance, il y a certes un risque à perdre cet atout. Mais ce n’est pas sûr : la force centripète qui a fait la France, si elle se relâche, aura déjà eu ses effets bénéfiques. Vous soudez deux bouts de métal : quand vous arrêtez de souder, la soudure est accomplie. Je pense que nous pouvons avoir suffisamment confiance en nous pour accepter un pouvoir moins centralisé et un État moins intrusif. Nous sommes peut-être des Gaulois, mais le ciel ne va pas pour autant nous tomber sur la tête.

De la France, de Laetitia Strauch-Bonart, Perrin/Les Presses de la Cité, 400 pages, 22 €.

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[Roose] Le vote, ennemi de la démocratie ?

La question peut paraître saugrenue à l’heure des comptes électoraux. Pourtant, l’impact des médias sur le résultat des élections interroge régulièrement sur la définition et l’utilité du vote : est-ce le moyen, pour l’électeur, d’exprimer son adhésion ou son rejet à un projet, à une vision politique, à un candidat ? Ou plutôt une marque de rejet d’une personnalité, d’une image construite par les médias autour de celle-ci ? Surtout, le vote permet-il de porter au pouvoir l’expression de la volonté du peuple alors que l’abstention grossit élection après élection dans un contexte de divisions et d’oppositions ? Un candidat qui accède au pouvoir par le vote de 13 % des inscrits, comme Jacques Chirac au premier tour de l’élection présidentielle de 2002, est-il légitime ?

Aucun système démocratique n’est parfait. La démocratie athénienne comptait déjà ses propres travers. Bien que conçue pour éviter tout pouvoir personnel, l’habileté des démagogues et l’influence des plus riches leur permettaient néanmoins d’être réélus année après année. Le stratège Périclès fut ainsi réélu dix fois en déjouant habilement un système hostile au pouvoir personnel. La notion de citoyenneté était alors plus sélective qu’aujourd’hui. Athènes n’accordait le droit de vote qu’à ceux qui avaient la qualité de citoyen, c’est-à-dire moins de 20 % de sa population. Mais cette sélectivité apparente n’empêcha pas ces super-citoyens d’être vilement séduits par les grands orateurs, les flatteurs et les démagogues. Vingt-cinq siècles plus tard, le citoyen français est toujours aussi sensible à la petite phrase, à la flatterie de ses intérêts personnels, à la répétition ininterrompue de la propagande des médias pour ou contre certaines idées et certains candidats. Cette influence des médias s’explique notamment par la maîtrise de la “fenêtre d’Overton”, concept introduit par le sociologue américain Joseph P. Overton au cours des années 1990, qui désigne la gamme d’idées que le public est prêt à accepter à un moment donné. Il découle de ce principe que la viabilité politique d’une idée dépend de son inclusion dans la fenêtre d’Overton afin de ne pas être considérée comme trop extrême.

Le vote n’incarne plus l’expression d’une volonté majoritaire, mais une multitude de rejets fragmentés en autant de chapelles politiques.

La campagne d’Éric Zemmour a allègrement élargi cette fenêtre pour les années futures, au prix d’une relative déconvenue électorale. En politique, le courage et la vision se payent au prix fort. Les médias ne relaient pas l’opinion publique, ils la fabriquent, ainsi que l’a démontré Noam Chomsky. Dans notre post-démocratie, téléguidée par les médias sur le lit de l’ignorance des foules cultivée par les pouvoirs publics, le vote n’est plus tant une somme d’opinions individuelles permettant de dégager l’expression d’une volonté majoritaire qu’une multitude de rejets fragmentés en autant de chapelles politiques. C’est cette multitude de votes de rejets qui affaiblit la puissance le vote contestataire puisque soumis à l’idée de front républicain qui empêche par nature l’alliance de toutes les contestations. Dans cette équation, la minorité conditionnée, bien que numériquement faible, finit par l’emporter, à défaut d’ententes stratégiques des votes de rejets en majorité contestataire, notamment dans un contexte d’abstention massive.

Le vote, outil démocratique par excellence, devient un indicateur des divisions idéologiques en même temps que le non-vote, c’est-à-dire l’abstention, celui de la défiance grandissante envers la classe politique. Poussée à l’extrême, cette logique permettrait à une infime minorité, aidée par les médias et la multiplication des divisions politiques, de prendre et conserver le pouvoir indéfiniment. En ce sens, le vote devient l’outil de la médiacratie, aux mains de quelques-uns, ennemie de la démocratie.

L’union fait la force. La division fait celle de l’adversaire.

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France24 - Monde

Fin de la présidence française de l’UE, l’heure du bilan

Publié le : 01/07/2022 - 15:47

Caroline DE CAMARET

Entamée le 1er janvier 2022, la présidence française du Conseil de l’UE a pris fin le 1er juillet. Le président français avait affiché des objectifs ambitieux et lancé une devise "Relance, puissance, appartenance". A l'heure du bilan , Emmanuel Macron peut se féliciter de quelques réussites avec l'adoption de textes législatifs consacrés à l’encadrement des géants du numériques, à la taxe carbone aux frontières ou au salaire minimum européen.

Cependant, la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie le 24 février a radicalement changé la donne et les priorités. La présidence française a remis sur le devant de la scène la question de la défense européenne et fait adopter des salves de sanctions contre Moscou.

A lire également sur France 24 >>> Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine

De plus, le retour de la guerre en Europe n'est pas parvenu à faire taire les dissonances entre Européens, notamment quand il s'est agi de diminuer la trop grande dépendance aux énergies importées de Russie. Cerise sur le gâteau, la présidence française du Conseil de l'UE a été perturbée par les élections présidentielle et législatives en France, qui ont affaibli Emmanuel Macron.

Une émission produite par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Ondrej KOVARIK, Député européen, Renew Europe (République tchèque)
  • Emmanuel MAUREL, Député européen, GUE/GVN (France)
France24 - Monde

Fin de la présidence française de l'UE : Ukraine, numérique, taxe carbone… Quel bilan ?

Publié le : 30/06/2022 - 21:14

Claire BONNICHON Suivre Claire BONNICHON Suivre

La présidence française de l'Union européenne s'achève ce jeudi. Numérique, salaire minimum ou encore taxe carbone… En six mois, l'Élysée estime avoir atteint la quasi-totalité de ses objectifs, malgré les élections en France et l'irruption de la guerre en Ukraine fin février. Cette guerre et ses conséquences ont poussé l'Europe à repenser sa souveraineté énergétique, mais aussi militaire. L'Europe a également accordé le statut de candidat à l'UE à l'Ukraine et à la Moldavie.

Une émission préparée par Élise Duffau, Flore Simon et Morgane Minair.

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  • Caroline DE CAMARET, Chef du service Europe de France 24
  • Adrien BROCHE, Consultant opinion à l’institut Viavoice
  • Yves BERTONCINI, Consultant en affaires européennes et président du Mouvement Européen
  • Sandro GOZI, Député européen, Renaissance
  • Jean-Jacques HÉRY, Correspondant France 24 à Bruxelles
L'Humanité

Cuba. Des étoiles filantes venues de Mars

Actu

En février 2019, à Vinales, dans l’ouest de l’Île, les habitants ont pu observer la chute d’une météorite. L’événement, qui a fait la une des journaux, a donné des idées aux chercheurs cubains : répertorier les pierres tombées de l’espace sur l’île des Caraïbes.

Jérémie Bazart

Pour relier la vallée de Vinales en quittant La Havane par les bus Viazul de la compagnie nationale, il ne faut pas moins de quatre heures. Quatre heures pour parcourir les 200 km qui séparent la capitale cubaine de cette ville touristique de l’ouest du pays. L’alternance des températures tropicales et des pluies abondantes a favorisé la formation de nids-de-poule et, faute de matériaux disponibles, la route n’est pas entretenue. Ainsi, la fameuse Carretera Central (autoroute principale), qui traverse Cuba d’est en ouest et qui relie les deux villes, est à l’image de l’ensemble des routes du pays, en très mauvais état. Comme si une pluie de météorites s’était abattue sur elle…

« Des centaines de tonnes de débris cosmiques retombent chaque année sur la Terre. En une seule journée, on estime leur masse à plus de 100 tonnes", explique Henry Delgado Manzor.

Et c’est justement ce qui s’est passé le 1er février 2019 dans cette région classée au patrimoine mondial de l’Unesco. À 13 h 17 exactement, au milieu des fameux mogotes (pains de sucre) de la vallée qui se dressent majestueusement au milieu des champs de tabac, un bolide lumineux accompagné de forts bangs soniques a traversé le ciel à 56 000 km/h. Les articles de presse de l’époque relatent : « Une longue traînée de fumée a été observée. Les habitants pensaient qu’un avion s’était écrasé, car ils entendaient des explosions puis des grondements au sol durant 15 à 20 secondes. »

Un inventaire des observations

Des morceaux de météorite ont été récupérés près des sites touristiques et d’autres ont été découverts dans et autour de Vinales ainsi que dans toute la vallée. Par ailleurs, « certains échantillons de météorite ont pénétré dans le sol, l’un d’eux a traversé une route goudronnée et beaucoup ont été récupérés sur les toits ». Rien d’étonnant à cela puisque « des centaines de tonnes de débris cosmiques retom­bent chaque année sur la Terre. Rien qu’en une journée, on estime leur masse à plus de 100 tonnes ! » explique le météorologue Henry Delgado Manzor, l’un des auteurs de l’article et membre de la Société cubaine de spéléologie. Il n’y a aucune raison pour que Cuba échappe à ces chutes.

Dans un article récent, Henry Delgado Manzor et son équipe ont décidé de réaliser un inventaire des collections et observations de météorites tombées sur cette île de 110 000 km2 (1/5 de la France), chose qui jusqu’à maintenant n’avait jamais été réa­lisée. « L’événement survenu à Vinales en 2019 est l’un des derniers qui ont permis de récupérer des météorites. L’atterrissage de l’objet extraterrestre a attiré des chercheurs du monde entier. Mais, malheureusement, beaucoup de précieux spécimens ont été extraits du pays par des collectionneurs privés, ce qui rend difficile leur accès », expliquent les auteurs pour motiver leur démarche.

LES SCIENTIFIQUES ONT PU CONFIRMER QUE L’ORIGINE DU BOLIDE ÉTAIT MARTIENNE.

En recherchant dans les archives, en recoupant les textes et les différentes sources, peu nombreuses, ils sont parvenus à préciser de nombreuses observations et à faire la part des choses entre les vraies et les fausses informations au sujet des météorites répertoriées. « Au total, 10 enregistrements importants existent depuis le XIXe siècle et s’étendent jusqu’en 2021, déclarent les auteurs. Pour l’île de Cuba, deux sont reconnus officiellement par la Meteoritic Society, qui est l’organisme officiel. » La publication cubaine permettrait d’en reconnaître officiellement 4 nouveaux et d’en disqualifier 4 autres.

Par ailleurs, les chercheurs apportent des précisions sur la trajectoire du bolide de Vinales. « Il a été observé depuis La Havane, le Mexique et, chose inédite, depuis un vol commercial qui faisait la liaison entre Orlando (Floride) et San José (Costa Rica), poursuivent-ils. Par triangulation, nous avons pu déterminer sa direction exacte et, avec sa vitesse, son orbite. » C’est ainsi que les scientifiques, comme d’autres avant eux, ont pu confirmer que l’origine du bolide était martienne.

Un ciel sans pollution lumineuse

Mais c’est un message plus patriote que les scientifiques veulent faire passer. « Nous souhaitons, à travers cet article, attirer l’attention sur la fréquence des chutes de météorites à Cuba et souligner l’importance des observateurs et des collectionneurs amateurs et professionnels. Seuls eux et elles pourront améliorer l’inventaire et créer une revue historique pour préserver la mémoire des événements liés aux bolides et aux météorites qui surgissent sur notre île », concluent les chercheurs.

Il est vrai qu’avec les récurrents apagons (coupures de courant) dus à un défaut d’alimentation en carburant des centrales thermoélectriques, la pollution lumineuse liée à l’éclairage public est minime. Le ciel de Cuba est donc d’une profonde obscurité et permet une rigoureuse observation des étoiles filantes et bolides du ciel. Mais pas sûr que cela constitue une consolation pour les astronomes amateurs cubains.

Météorites, astéroïdes, bolides… Quelles sont les différences ?

Une météorite ne devient météorite que lorsqu’elle a atteint le sol. Avant cela, c’est un astéroïde, une roche qui brûle en entrant dans l’atmosphère et forme ainsi une étoile filante. Une météorite est donc un objet solide naturel qui a survécu à la traversée d’une atmosphère gazeuse sans être complètement vaporisé et a atteint la Terre en surface. Tout météore plus brillant que la magnitude apparente – 4 (la magnitude apparente est l’unité de mesure de l’irradiance d’un objet céleste) est un bolide, alors qu’un météore plus brillant encore (magnitude apparente inférieure à – 17) est appelé un superbolide.

S’il n’existe pas de réseau de surveillance des bolides à Cuba, il en existe un en France. Sur le site www.vigie-ciel.org, chacun peut signaler un objet très lumineux traversant le ciel à grande vitesse. Depuis le XVe siècle, 65 chutes de météorites ont été recensées sur notre territoire. La science cubaine s’en sort bien car en raison de la surface de l’Île, cinq fois plus petite que l’Hexagone, et de la durée de collecte, deux fois plus courte, les scientifiques auraient dû récupérer deux météorites seulement... Cela signifie que beaucoup de ces objets du ciel nous échappent encore.

Cubamétéoriteastronomie
France24 - Monde

Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine

Publié le : 30/06/2022 - 19:05

Grégoire SAUVAGE Suivre

La France passe la main jeudi soir à la République tchèque après six mois à la tête du Conseil de l'UE. Selon un sondage Viavoice pour France 24, si les Français sont partagés sur le bilan d'Emmanuel Macron à l'issue de ce mandat et, plus globalement, sur la capacité de l'Union à faire face aux défis futurs, une large majorité plaide pour un resserrement des liens entre les pays membres dans le contexte de la guerre en Ukraine. 

Accord pour faire chuter les émissions de CO2, régulation des GAFA, salaire minimum... Malgré un mandat perturbé par le retour de la guerre en Europe, la France n'a pas chômé pendant les six mois de la présidence de l'UE avec un total de 130 accords entérinés. Salué pour son activisme par ses partenaires, Emmanuel Macron a symboliquement transmis jeudi 30 juin la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne au Premier ministre tchèque Petr Fiala, en lui souhaitant "bon courage".

Au cours d'une courte cérémonie organisée à la fin du sommet de l'Otan, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a remis un bâton aux couleurs de l'UE à son homologue tchèque Jan Lipavsky, en estimant que l'Europe sortait de la présidence française "plus forte, plus souveraine et, je crois, plus unie".

En revanche, dans la population française, la perception du bilan d'Emmanuel Macron à la présidence de l'UE est beaucoup plus mitigée, révèle un sondage exclusif de l'institut Viavoice pour France Médias Monde, France télévision et Radio France. Les Français ne sont que 35 % à juger ce bilan globalement positif contre 39 % qui pensent le contraire.  

"La présidence française a été très bousculée par un agenda politique d'élections présidentielle et législatives qui ont affaibli Emmanuel Macron, et bien sûr par la guerre en Ukraine qui a changé la donne", explique Caroline de Camaret, cheffe du service Europe de France 24.

Le souhait d'une Europe puissante

Télescopée par l'invasion russe de l'Ukraine, la présidence française s'est rapidement retrouvée en première ligne sur le front diplomatique. Tout en affichant un soutien sans faille au président ukrainien Volodymyr Zelensky et en encourageant les livraisons d'armes à Kiev, Emmanuel Macron a également plaidé pour le maintien du dialogue avec Vladimir Poutine, une position d'équilibre parfois critiquée parmi les 27 mais approuvée par 61 % des Français, selon le sondage Viavoice pour France 24.

Dans ce contexte, les personnes interrogées plaident pour une Europe plus puissante et un renforcement des capacités militaires de l'Union. Ainsi, près des trois quarts des Français sont favorables à la création d'une armée européenne. C'est dix points de plus que lors de la première édition de ce baromètre publié en décembre 2021. 

"L'UE a certes renforcé des capacité de production et de souveraineté, mais on est encore loin de la construction d'une armée européenne même s'il s'agit d'un leitmotiv d'Emmanuel Macron", rappelle toutefois Caroline de Camaret.

Guerre, inflation, prix de l'énergie : les Français plongés dans l'incertitude

Si les Français considèrent que l'Europe peut jouer un rôle stratégique et servir de bouclier en ces temps troublés, ils jugent de manière sévère la gestion européenne du conflit ukrainien. Ils sont ainsi plus d'un sur deux (57 %) à penser que l’UE n’est pas à la hauteur des enjeux.

Les sondés se montrent également sceptiques sur l'aptitude des 27 à relever les défis de demain. Entre une inflation qui s'envole dans la zone euro, des prix de l'énergie qui flambent et une guerre en Ukraine qui s'installe dans la durée, les Français affichent leur pessimisme pour l'avenir. Selon ce sondage Viavoice, ils sont 74 % à estimer que la situation de l'économie européenne va se dégrader.

>> À lire : Croissance en berne et inflation inédite : la France menacée par la "stagflation" ?

Dans les prochains mois, les Français appellent donc les pays membres à se serrer les coudes. Ils sont 62 % à considérer que les pays de l'UE doivent être plus solidaires entre eux.

"Cette guerre met l’UE face à des défis pluriels : celui de sa souveraineté, de son indépendance et de sa place politique dans la conversation internationale. Sans doute ici s’invente un lien nouveau entre les Français et l’UE dans un contexte international instable et face aux enjeux planétaires", notent les sondeurs. "Ce n’est pas moins d’UE mais bien plus d’UE que réclament les Français".

Selon cette enquête, 60 % des Français estiment que l’UE doit constituer un sujet important voire prioritaire (13 %) pour le quinquennat qui s’ouvre. 

Étude réalisée en ligne du jeudi 23 au lundi 27 juin 2022 auprès d'un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population française.

  

 

 

 

 

 

 

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France24 - Monde

Attaque contre Salman Rushdie : inculpé par un grand jury, le suspect plaide non coupable

Publié le : 18/08/2022 - 23:57

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Hadi Matar, inculpé par un grand jury pour tentative de meurtre et agression sur la personne de Salman Rushdie, a plaidé non coupable jeudi dans l'État de New York. Le jeune homme de 24 ans a été maintenu en détention.

Le suspect de l'attaque contre Salman Rushdie a plaidé jeudi 18 août non coupable de tentative de meurtre et d'agression devant un tribunal de l'État de New York, lors d'une première comparution après son inculpation par un grand jury.

Hadi Matar, Américain d'origine libanaise de 24 ans, est accusé d'avoir poignardé le 12 août Salman Rushdie, l'auteur britannique des "Versets sataniques", attaque qui a choqué en Occident mais qui a été saluée par des extrémistes de pays musulmans comme l'Iran ou le Pakistan.

L'écrivain, poursuivi depuis 33 ans par une fatwa du Guide suprême iranien le condamnant à mort, était venu s'exprimer dans la petite ville de Chautauqua, lieu d'un festival littéraire annuel depuis des décennies, tout près du lac Érié qui sépare les États-Unis du Canada.

>> À lire aussi : "À l'instar de Salman Rushdie, ces écrivains menacés de mort dans le monde"

Vers un procès dans plusieurs mois

Arrêté immédiatement après les faits, Hadi Matar avait déjà plaidé non coupable lors d'une audience de procédure samedi mais la comparution de ce jeudi, devant le tribunal de Mayville en présence de la presse, laisse augurer d'un procès dans plusieurs mois.

Hadi Matar, tête baissée, masqué, menotté et habillé d'une tenue de prisonnier aux rayures noires et blanches, s'est exprimé jeudi par la voix de son avocat, Nathaniel Barone. Il n'a pas ouvert la bouche sauf pour répondre deux fois "oui" à des questions de procédure.

Il risque jusqu'à 25 ans de prison pour tentative de meurtre et jusqu'à sept ans de plus pour agression. Le juge David Foley l'a maintenu en détention, sans possibilité de libération sous caution, et l'accusation a répété que l'attaque était préméditée et "visait" Salman Rushdie.

Me Barone a souligné devant la presse que son client avait droit à un "procès équitable" et au respect de la "présomption d'innocence" dans l'"État de droit" et la "démocratie" que sont les États-Unis. Plus surprenant, l'avocat a regretté que cette affaire hors norme fasse l'objet d'une telle exposition médiatique et d'un "procès public".

De fait, Hadi Matar a donné mercredi un entretien vidéo depuis sa prison au tabloïd New York Post, qui a beaucoup choqué le tribunal de Mayville. Hadi Matar s'y est dit "surpris" que Salman Rushdie ait survécu à l'attaque.

Hadi Matar doit de nouveau comparaître devant la justice les 7 et 22 septembre, selon le juge Foley. Mais le procureur du comté de Chautauqua, Jason Schmidt, a reconnu devant la presse que sa "petite" juridiction n'était pas préparée au choc d'une telle affaire. Des agents de la police fédérale, le FBI, enquêtent également et rien n'exclut que l'affaire soit un jour jugée à l'échelon fédéral.

Avec AFP

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L'Humanité

Bactéries. Quel est ce titan qui défie toutes les règles de la microbiologie ?

Actu

Par définition, les micro-organismes sont invisibles à l’œil nu. Pourtant, dans une mangrove de Guadeloupe, des chercheurs sont tombés sur une espèce d’une taille inouïe, pouvant atteindre 2 cm ! La découverte de Thiomargarita magnifica ne laisse pas de les intriguer.

Marine Cygler

«Elle est 5 000 fois plus grosse que la plupart des bactéries. Pour vous donner une idée, c’est comme si un être humain rencontrait un autre être humain grand comme le mont ­Everest ! » C’est ainsi que Jean-Marie ­Volland a ­expliqué dans une conférence de presse le caractère inattendu de la découverte à laquelle il a contribué : celle d’une bactérie géante visible à l’œil nu, la plus grande jamais trouvée dans la nature.

Malgré une taille et une organisation sophistiquée encore jamais vues chez les bactéries, des chercheurs de l’université des Antilles et du laboratoire national Lawrence-Berkeley aux États-Unis, où Jean-­Marie Volland travaille comme biologiste marin, ont réussi à démontrer que le micro-organisme ­découvert en 2009 était, contre toute vraisemblance, une bactérie. Leur épopée ­scientifique a été détaillée dans la célèbre revue scientifique « Science », le 23 juin dernier.

Semblable à un cil

Tout commence il y a treize ans, en Guadeloupe, plus exactement dans la mangrove, cette zone entre mer et terre dotée d’une biodiversité aussi unique que riche. Là, c’est le domaine des palétuviers rouges, ces arbres tropicaux reconnaissables avec leurs racines aériennes plantées dans l’eau salée. C’est sur des feuilles immergées en décomposition qu’Olivier Gros, de l’université des Antilles, repère d’étranges filaments de la taille et de la forme d’un cil et de couleur blanche. Un organisme qu’il ne reconnaît pas.

LA RECHERCHE A CONSTATÉ LA PRÉSENCE D’ÉTRANGES PÉPINS. NOUVELLE SURPRISE : LA GÉANTE Y CONTIENT DES CENTAINES DE MILLIERS DE COPIES DE SON ADN.

De retour au laboratoire, c’est l’étonnement : les analyses au microscope révèlent qu’il s’agit d’une seule et unique cellule, et non différentes cellules formant un filament. En outre, on n’observe aucun élément cellulaire retrouvé habituellement chez les eucaryotes, comme un noyau où est stocké le matériel génétique et des mitochondries qui fournissent de l’énergie. Conclusion : il s’agirait donc d’un procaryote, autrement dit un organisme parmi les plus simples du monde vivant. Les biologistes antillais mettent en évidence aussi qu’il se nourrit de ­sulfure pour se développer.

Les images réalisées au microscope 3D ont confirmé qu'il s'agit bien d'une seule cellule. Une bactérie capable d'utiliser du sulfure pour fixer le carbone et se développer. © Jean-Marie VOLLAND / Lawrence Berkeley National Laboratory / AFP

Très vite, ils ont l’intuition que cette étrange ­habitante des mangroves appartient à la famille des bactéries géantes Thiomargarita, dont la survie dépend aussi du sulfure. On la nomme Candi­datus Thiomargarita magnifica. Une analyse très partielle de l’ADN permet de confirmer cette ­appartenance. Mais, qu’elle est grosse ! Elle peut mesurer jusqu’à 2 centimètres de longueur, alors que les bactéries font en moyenne de 1 à 5 micromètres de long. Même la plus grosse des Thiomargarita, Thiomargarita namibiensis, semble, avec ses 750 micromètres, si petite à côté d’elle.

En attendant une culture en laboratoire

Au-delà de sa taille, Candidatus Thiomargarita magnifica brouille les définitions entre eucaryote et procaryote, dont la molécule d’ADN est supposée nager librement dans le cytoplasme des cellules. Après avoir été étudiée à Pointe-à-Pitre puis laissée de côté tant il était difficile de convaincre la communauté scientifique, elle est envoyée aux États-Unis, au laboratoire national Lawrence-Berkeley, où des analyses plus poussées vont offrir de nouvelles révélations.

Le séquençage et l’analyse du matériel génétique apportent une preuve solide de son identité. Mais, si les images de grande précision en trois dimensions capables de déceler la plus fine des membranes confirment qu’il s’agit bien d’une seule cellule, elles mettent en évidence la présence d’étranges ­pépins. Ces derniers renferment l’ADN porteur de l’information génétique de la bactérie. De l’ADN qui n’est pas libre dans la cellule mais empaqueté dans des petites vésicules : une caractéristique des cellules animales et végétales mais du jamais-vu chez des bactéries !

Les chercheurs sont donc allés de surprise en surprise tant les règles de la microbiologie étaient transgressées. D’abord, le gigantisme qui semblait impossible, et maintenant, de l’ADN en petits paquets. Pourquoi Thiomargarita magnifica isole-t-elle son ADN dans de petits paquets ? Représente-t-elle le chaînon manquant entre les bactéries et les cellules plus complexes ? Les pépins signent-ils l’arrivée de la complexité dans le monde des bactéries ? La réponse reste en suspens.

Mais l’enquête scientifique autour de Thiomargarita magnifica n’est évidemment pas terminée. Les biologistes rêvent de la cultiver en laboratoire en recréant les conditions bien particulières – eaux saumâtres et végétaux en décomposition – de son habitat côtier afin d’observer comment elle se reproduit. Ils essayeront ainsi de comprendre pourquoi chaque Thiomargarita magnifica possède plus de 700 000 copies de son ADN, autrement dit pourquoi la bactérie multiplie les copies de son ADN mais ne se divise pas et continue de grandir.

C’EST QUOI, UNE BACTÉRIE ?Les bactéries sont des micro-organismes vivants qui se reproduisent seul par division. Ce sont les premières formes de vies apparues sur Terre, il y a plus de trois milliards d'années. On en trouve dans tous les milieux : la mer, la terre et même dans le corps humain. Certaines sont pathogènes, c'est-à-dire provoquent des maladies.

sciencesguadeloupe
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Suisse : Les opposants au F-35 ont collecté assez de signatures pour espérer un vote

par Laurent Lagneau · 17 août 2022

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Devant permettre l’achat de 30 à 40 nouveaux avions de combat afin de remplacer les F/A-18 Hornet et les F-5 Tiger II de la force aérienne suisse, le programme Air 2030 avait bien failli passer à la trappe, son financement n’ayant été approuvé que par 50,1% des électeurs lors d’une votation organisée en septembre 2020, à l’initiative du Groupe pour une Suisse sans armée [GSsA]. Et cela alors que les sondages donnaient une confortable avance au camp du « oui ».

Dix mois plus tard, le Conseil fédéral suisse fit part de son intention d’acquérir auprès du constructeur américain Lockheed-Martin 36 chasseurs-bombardiers « furtifs » F-35A Block 4 [une version qui n’est pas encore opérationnelle et dont le développement a pris du retard en plus de générer des surcoûts, ndlr] pour un montant de 5,07 milliards de francs suisses. Et cela, aux dépens du Rafale de Dassault Aviation [donné favori], de l’Eurofighter Typhoon et du F/A-18 Super Hornet de Boeing.

Ce choix étonna plus d’un expert aéronautique… Cela étant, lors de la conférence de presse qu’elle donna à l’époque, la ministre suisse de la Défense, Viola Amherd, fit valoir que le F-35A présentait le « meilleur rapport coût/bénéfice », avec des notes « largement supérieures » à celles obtenues par ses trois concurrents.

Cependant, les opposants à l’achat d’avions de combat ne tardèrent pas à donner de la voix. Et, quelques semaines plus tard, le comité « Allianz gegen den F-35 » [Alliance contre le F-35], réunissant le GsSA et des partis de la gauche suisse, lança une campagne pour obtenir au moins 100’000 signatures afin de déposer une initiative auprès de la Chancellerie fédéral en vue d’organiser un vote sur la commande de ces 36 F-35A.

Pour cela, ce comité mit en ligne un site Internet [stop-f35.ch], pour lequel il ne fallait pas se tromper d’adresse, stopf35.ch renvoyant vers le site swiss-f35.ch, favorable à l’achat de l’aviation américain. Quoi qu’il en soit, un an plus tard, plus de 120’000 signatures ont été collectées, dont 103’000 authentifiées.

« Malgré les conditions de récolte difficiles pendant la pandémie de covid et les interférences de la ministre de la défense Viola Amherd dans le processus depuis le début de la guerre en Ukraine, nous avons récolté les signatures nécessaires en un temps remarquablement court », a fait valoir Pauline Schneider, la secrétaire du GSsA.

Probablement que certaines révélations de la presse ont favorisé cette collecte… comme celles faites en janvier par le magazine Republik, récemment confirmées par la SRF [Schweizer Radio und Fernsehen], document à l’appui, selon lesquelles Paris et Berne négociaient un accord prévoyant, en cas du choix du Rafale, un soutien de la France à la Suisse dans les dossiers relatifs à l’Union européenne ainsi que la cession des recettes fiscales provenant des salaires des travailleurs frontaliers à huit cantons suisses [ce qui aurait rapporté 3,5 milliards de francs suisses en dix ans].

De même que le recent rapport du Contrôle fédéral des finances [CDF] qui a remis en cause le fait que le coût des 36 F-35A serait fixe, contrairement aux assurances données jusqu’alors.

« La notion de prix fixe mentionnée dans la ‘Lettre d’offre et d’acceptance’ [LOA] n’est pas clairement définie. Le CDF ne peut pas dire quel type de contrat à prix fixe a effectivement été conclu, respectivement si cela correspond à un prix forfaitaire selon la conception du droit suisse. D’autres éléments, comme la mention répétée de ‘coûts estimés’, laissent planer le doute quant à un prix fixe au sens de forfaitaire », a ainsi résumé la Tribune de Genève. En tout cas, Armasuisse a été appelée « à compléter son inventaire des risques avec les aspects financiers ».

Quoi qu’il en soit, les opposants au F-35 ont fini par déposer leur initiative, le 16 août. Ce qui, théoriquement, ouvre la voie à une votation, dont le résultat pourrait porter un rude coup à la force aérienne suisse, faute de pouvoir remplacer ses F/A-18 Hornet qui arrivent au bout de leur potentiel.

D’autant plus qu’une telle consultation est de nature à susciter un débat au cours duquel l’avion américain sera passé au crible… D’ailleurs, il a déjà commencé, le conseiller national Pierre-Alain Fridez [socialiste] ayant déjà ouvert les hostilités en publiant un livre, dans lequel il demande si le choix du F-35 est une « erreur grossière ou un scandale d’État ».

Cela étant, il n’est pas certain que cette votation puisse se tenir… En effet, l’offre faite par la partie américaine est valable jusqu’au 31 mars 2023. En clair, les contrats doivent impérativement être signés avant cette date butoir. Faute de quoi, de nouvelles conditions d’achat seront à renégocier. D’où la tentation d’un « passage en force« , sans attendre le résultat d’un vote, qui ne peut pas avoir d’effet rétroactif. Et Mme Amherd a prévenu qu’elle offcialiserait la commande de F-35A dès que le Parlement [ou Assemblée fédérale] l’en aura autorisée.

D’après AGEFI, il n’est pas exclu que l’iniative « Stop F-35 » soit déclarée nulle par l’Assemblée fédérale « pour cause de non applicabilité temporelle ». Ce qui ne serait pas inédit, une décision similaire ayant été prise en… 1955. « Mais invalider une initiative populaire est une décision délicate qui ne doit être prise que dans des cas exceptionnels et avec une argumentation solide », prévient cette agence de presse.

Suisse : Les opposants au F-35 ont collecté assez de signatures pour espérer un vote

par Laurent Lagneau · 17 août 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Devant permettre l’achat de 30 à 40 nouveaux avions de combat afin de remplacer les F/A-18 Hornet et les F-5 Tiger II de la force aérienne suisse, le programme Air 2030 avait bien failli passer à la trappe, son financement n’ayant été approuvé que par 50,1% des électeurs lors d’une votation organisée en septembre 2020, à l’initiative du Groupe pour une Suisse sans armée [GSsA]. Et cela alors que les sondages donnaient une confortable avance au camp du « oui ».

Dix mois plus tard, le Conseil fédéral suisse fit part de son intention d’acquérir auprès du constructeur américain Lockheed-Martin 36 chasseurs-bombardiers « furtifs » F-35A Block 4 [une version qui n’est pas encore opérationnelle et dont le développement a pris du retard en plus de générer des surcoûts, ndlr] pour un montant de 5,07 milliards de francs suisses. Et cela, aux dépens du Rafale de Dassault Aviation [donné favori], de l’Eurofighter Typhoon et du F/A-18 Super Hornet de Boeing.

Ce choix étonna plus d’un expert aéronautique… Cela étant, lors de la conférence de presse qu’elle donna à l’époque, la ministre suisse de la Défense, Viola Amherd, fit valoir que le F-35A présentait le « meilleur rapport coût/bénéfice », avec des notes « largement supérieures » à celles obtenues par ses trois concurrents.

Cependant, les opposants à l’achat d’avions de combat ne tardèrent pas à donner de la voix. Et, quelques semaines plus tard, le comité « Allianz gegen den F-35 » [Alliance contre le F-35], réunissant le GsSA et des partis de la gauche suisse, lança une campagne pour obtenir au moins 100’000 signatures afin de déposer une initiative auprès de la Chancellerie fédéral en vue d’organiser un vote sur la commande de ces 36 F-35A.

Pour cela, ce comité mit en ligne un site Internet [stop-f35.ch], pour lequel il ne fallait pas se tromper d’adresse, stopf35.ch renvoyant vers le site swiss-f35.ch, favorable à l’achat de l’aviation américain. Quoi qu’il en soit, un an plus tard, plus de 120’000 signatures ont été collectées, dont 103’000 authentifiées.

« Malgré les conditions de récolte difficiles pendant la pandémie de covid et les interférences de la ministre de la défense Viola Amherd dans le processus depuis le début de la guerre en Ukraine, nous avons récolté les signatures nécessaires en un temps remarquablement court », a fait valoir Pauline Schneider, la secrétaire du GSsA.

Probablement que certaines révélations de la presse ont favorisé cette collecte… comme celles faites en janvier par le magazine Republik, récemment confirmées par la SRF [Schweizer Radio und Fernsehen], document à l’appui, selon lesquelles Paris et Berne négociaient un accord prévoyant, en cas du choix du Rafale, un soutien de la France à la Suisse dans les dossiers relatifs à l’Union européenne ainsi que la cession des recettes fiscales provenant des salaires des travailleurs frontaliers à huit cantons suisses [ce qui aurait rapporté 3,5 milliards de francs suisses en dix ans].

De même que le recent rapport du Contrôle fédéral des finances [CDF] qui a remis en cause le fait que le coût des 36 F-35A serait fixe, contrairement aux assurances données jusqu’alors.

« La notion de prix fixe mentionnée dans la ‘Lettre d’offre et d’acceptance’ [LOA] n’est pas clairement définie. Le CDF ne peut pas dire quel type de contrat à prix fixe a effectivement été conclu, respectivement si cela correspond à un prix forfaitaire selon la conception du droit suisse. D’autres éléments, comme la mention répétée de ‘coûts estimés’, laissent planer le doute quant à un prix fixe au sens de forfaitaire », a ainsi résumé la Tribune de Genève. En tout cas, Armasuisse a été appelée « à compléter son inventaire des risques avec les aspects financiers ».

Quoi qu’il en soit, les opposants au F-35 ont fini par déposer leur initiative, le 16 août. Ce qui, théoriquement, ouvre la voie à une votation, dont le résultat pourrait porter un rude coup à la force aérienne suisse, faute de pouvoir remplacer ses F/A-18 Hornet qui arrivent au bout de leur potentiel.

D’autant plus qu’une telle consultation est de nature à susciter un débat au cours duquel l’avion américain sera passé au crible… D’ailleurs, il a déjà commencé, le conseiller national Pierre-Alain Fridez [socialiste] ayant déjà ouvert les hostilités en publiant un livre, dans lequel il demande si le choix du F-35 est une « erreur grossière ou un scandale d’État ».

Cela étant, il n’est pas certain que cette votation puisse se tenir… En effet, l’offre faite par la partie américaine est valable jusqu’au 31 mars 2023. En clair, les contrats doivent impérativement être signés avant cette date butoir. Faute de quoi, de nouvelles conditions d’achat seront à renégocier. D’où la tentation d’un « passage en force« , sans attendre le résultat d’un vote, qui ne peut pas avoir d’effet rétroactif. Et Mme Amherd a prévenu qu’elle offcialiserait la commande de F-35A dès que le Parlement [ou Assemblée fédérale] l’en aura autorisée.

D’après AGEFI, il n’est pas exclu que l’iniative « Stop F-35 » soit déclarée nulle par l’Assemblée fédérale « pour cause de non applicabilité temporelle ». Ce qui ne serait pas inédit, une décision similaire ayant été prise en… 1955. « Mais invalider une initiative populaire est une décision délicate qui ne doit être prise que dans des cas exceptionnels et avec une argumentation solide », prévient cette agence de presse.

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Devant permettre l’achat de 30 à 40 nouveaux avions de combat afin de remplacer les F/A-18 Hornet et les F-5 Tiger II de la force aérienne suisse, le programme Air 2030 avait bien failli passer à la trappe, son financement n’ayant été approuvé que par 50,1% des électeurs lors d’une votation organisée en septembre 2020, à l’initiative du Groupe pour une Suisse sans armée [GSsA]. Et cela alors que les sondages donnaient une confortable avance au camp du « oui ».

Dix mois plus tard, le Conseil fédéral suisse fit part de son intention d’acquérir auprès du constructeur américain Lockheed-Martin 36 chasseurs-bombardiers « furtifs » F-35A Block 4 [une version qui n’est pas encore opérationnelle et dont le développement a pris du retard en plus de générer des surcoûts, ndlr] pour un montant de 5,07 milliards de francs suisses. Et cela, aux dépens du Rafale de Dassault Aviation [donné favori], de l’Eurofighter Typhoon et du F/A-18 Super Hornet de Boeing.

Ce choix étonna plus d’un expert aéronautique… Cela étant, lors de la conférence de presse qu’elle donna à l’époque, la ministre suisse de la Défense, Viola Amherd, fit valoir que le F-35A présentait le « meilleur rapport coût/bénéfice », avec des notes « largement supérieures » à celles obtenues par ses trois concurrents.

Cependant, les opposants à l’achat d’avions de combat ne tardèrent pas à donner de la voix. Et, quelques semaines plus tard, le comité « Allianz gegen den F-35 » [Alliance contre le F-35], réunissant le GsSA et des partis de la gauche suisse, lança une campagne pour obtenir au moins 100’000 signatures afin de déposer une initiative auprès de la Chancellerie fédéral en vue d’organiser un vote sur la commande de ces 36 F-35A.

Pour cela, ce comité mit en ligne un site Internet [stop-f35.ch], pour lequel il ne fallait pas se tromper d’adresse, stopf35.ch renvoyant vers le site swiss-f35.ch, favorable à l’achat de l’aviation américain. Quoi qu’il en soit, un an plus tard, plus de 120’000 signatures ont été collectées, dont 103’000 authentifiées.

« Malgré les conditions de récolte difficiles pendant la pandémie de covid et les interférences de la ministre de la défense Viola Amherd dans le processus depuis le début de la guerre en Ukraine, nous avons récolté les signatures nécessaires en un temps remarquablement court », a fait valoir Pauline Schneider, la secrétaire du GSsA.

Probablement que certaines révélations de la presse ont favorisé cette collecte… comme celles faites en janvier par le magazine Republik, récemment confirmées par la SRF [Schweizer Radio und Fernsehen], document à l’appui, selon lesquelles Paris et Berne négociaient un accord prévoyant, en cas du choix du Rafale, un soutien de la France à la Suisse dans les dossiers relatifs à l’Union européenne ainsi que la cession des recettes fiscales provenant des salaires des travailleurs frontaliers à huit cantons suisses [ce qui aurait rapporté 3,5 milliards de francs suisses en dix ans].

De même que le recent rapport du Contrôle fédéral des finances [CDF] qui a remis en cause le fait que le coût des 36 F-35A serait fixe, contrairement aux assurances données jusqu’alors.

« La notion de prix fixe mentionnée dans la ‘Lettre d’offre et d’acceptance’ [LOA] n’est pas clairement définie. Le CDF ne peut pas dire quel type de contrat à prix fixe a effectivement été conclu, respectivement si cela correspond à un prix forfaitaire selon la conception du droit suisse. D’autres éléments, comme la mention répétée de ‘coûts estimés’, laissent planer le doute quant à un prix fixe au sens de forfaitaire », a ainsi résumé la Tribune de Genève. En tout cas, Armasuisse a été appelée « à compléter son inventaire des risques avec les aspects financiers ».

Quoi qu’il en soit, les opposants au F-35 ont fini par déposer leur initiative, le 16 août. Ce qui, théoriquement, ouvre la voie à une votation, dont le résultat pourrait porter un rude coup à la force aérienne suisse, faute de pouvoir remplacer ses F/A-18 Hornet qui arrivent au bout de leur potentiel.

D’autant plus qu’une telle consultation est de nature à susciter un débat au cours duquel l’avion américain sera passé au crible… D’ailleurs, il a déjà commencé, le conseiller national Pierre-Alain Fridez [socialiste] ayant déjà ouvert les hostilités en publiant un livre, dans lequel il demande si le choix du F-35 est une « erreur grossière ou un scandale d’État ».

Cela étant, il n’est pas certain que cette votation puisse se tenir… En effet, l’offre faite par la partie américaine est valable jusqu’au 31 mars 2023. En clair, les contrats doivent impérativement être signés avant cette date butoir. Faute de quoi, de nouvelles conditions d’achat seront à renégocier. D’où la tentation d’un « passage en force« , sans attendre le résultat d’un vote, qui ne peut pas avoir d’effet rétroactif. Et Mme Amherd a prévenu qu’elle offcialiserait la commande de F-35A dès que le Parlement [ou Assemblée fédérale] l’en aura autorisée.

D’après AGEFI, il n’est pas exclu que l’iniative « Stop F-35 » soit déclarée nulle par l’Assemblée fédérale « pour cause de non applicabilité temporelle ». Ce qui ne serait pas inédit, une décision similaire ayant été prise en… 1955. « Mais invalider une initiative populaire est une décision délicate qui ne doit être prise que dans des cas exceptionnels et avec une argumentation solide », prévient cette agence de presse.

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Devant permettre l’achat de 30 à 40 nouveaux avions de combat afin de remplacer les F/A-18 Hornet et les F-5 Tiger II de la force aérienne suisse, le programme Air 2030 avait bien failli passer à la trappe, son financement n’ayant été approuvé que par 50,1% des électeurs lors d’une votation organisée en septembre 2020, à l’initiative du Groupe pour une Suisse sans armée [GSsA]. Et cela alors que les sondages donnaient une confortable avance au camp du « oui ».

Dix mois plus tard, le Conseil fédéral suisse fit part de son intention d’acquérir auprès du constructeur américain Lockheed-Martin 36 chasseurs-bombardiers « furtifs » F-35A Block 4 [une version qui n’est pas encore opérationnelle et dont le développement a pris du retard en plus de générer des surcoûts, ndlr] pour un montant de 5,07 milliards de francs suisses. Et cela, aux dépens du Rafale de Dassault Aviation [donné favori], de l’Eurofighter Typhoon et du F/A-18 Super Hornet de Boeing.

Ce choix étonna plus d’un expert aéronautique… Cela étant, lors de la conférence de presse qu’elle donna à l’époque, la ministre suisse de la Défense, Viola Amherd, fit valoir que le F-35A présentait le « meilleur rapport coût/bénéfice », avec des notes « largement supérieures » à celles obtenues par ses trois concurrents.

Cependant, les opposants à l’achat d’avions de combat ne tardèrent pas à donner de la voix. Et, quelques semaines plus tard, le comité « Allianz gegen den F-35 » [Alliance contre le F-35], réunissant le GsSA et des partis de la gauche suisse, lança une campagne pour obtenir au moins 100’000 signatures afin de déposer une initiative auprès de la Chancellerie fédéral en vue d’organiser un vote sur la commande de ces 36 F-35A.

Pour cela, ce comité mit en ligne un site Internet [stop-f35.ch], pour lequel il ne fallait pas se tromper d’adresse, stopf35.ch renvoyant vers le site swiss-f35.ch, favorable à l’achat de l’aviation américain. Quoi qu’il en soit, un an plus tard, plus de 120’000 signatures ont été collectées, dont 103’000 authentifiées.

« Malgré les conditions de récolte difficiles pendant la pandémie de covid et les interférences de la ministre de la défense Viola Amherd dans le processus depuis le début de la guerre en Ukraine, nous avons récolté les signatures nécessaires en un temps remarquablement court », a fait valoir Pauline Schneider, la secrétaire du GSsA.

Probablement que certaines révélations de la presse ont favorisé cette collecte… comme celles faites en janvier par le magazine Republik, récemment confirmées par la SRF [Schweizer Radio und Fernsehen], document à l’appui, selon lesquelles Paris et Berne négociaient un accord prévoyant, en cas du choix du Rafale, un soutien de la France à la Suisse dans les dossiers relatifs à l’Union européenne ainsi que la cession des recettes fiscales provenant des salaires des travailleurs frontaliers à huit cantons suisses [ce qui aurait rapporté 3,5 milliards de francs suisses en dix ans].

par le magazine Republikconfirmées

De même que le recent rapport du Contrôle fédéral des finances [CDF] qui a remis en cause le fait que le coût des 36 F-35A serait fixe, contrairement aux assurances données jusqu’alors.

« La notion de prix fixe mentionnée dans la ‘Lettre d’offre et d’acceptance’ [LOA] n’est pas clairement définie. Le CDF ne peut pas dire quel type de contrat à prix fixe a effectivement été conclu, respectivement si cela correspond à un prix forfaitaire selon la conception du droit suisse. D’autres éléments, comme la mention répétée de ‘coûts estimés’, laissent planer le doute quant à un prix fixe au sens de forfaitaire », a ainsi résumé la Tribune de Genève. En tout cas, Armasuisse a été appelée « à compléter son inventaire des risques avec les aspects financiers ».

a ainsi résumé

Quoi qu’il en soit, les opposants au F-35 ont fini par déposer leur initiative, le 16 août. Ce qui, théoriquement, ouvre la voie à une votation, dont le résultat pourrait porter un rude coup à la force aérienne suisse, faute de pouvoir remplacer ses F/A-18 Hornet qui arrivent au bout de leur potentiel.

D’autant plus qu’une telle consultation est de nature à susciter un débat au cours duquel l’avion américain sera passé au crible… D’ailleurs, il a déjà commencé, le conseiller national Pierre-Alain Fridez [socialiste] ayant déjà ouvert les hostilités en publiant un livre, dans lequel il demande si le choix du F-35 est une « erreur grossière ou un scandale d’État ».

Cela étant, il n’est pas certain que cette votation puisse se tenir… En effet, l’offre faite par la partie américaine est valable jusqu’au 31 mars 2023. En clair, les contrats doivent impérativement être signés avant cette date butoir. Faute de quoi, de nouvelles conditions d’achat seront à renégocier. D’où la tentation d’un « passage en force« , sans attendre le résultat d’un vote, qui ne peut pas avoir d’effet rétroactif. Et Mme Amherd a prévenu qu’elle offcialiserait la commande de F-35A dès que le Parlement [ou Assemblée fédérale] l’en aura autorisée.

passage en force

D’après AGEFI, il n’est pas exclu que l’iniative « Stop F-35 » soit déclarée nulle par l’Assemblée fédérale « pour cause de non applicabilité temporelle ». Ce qui ne serait pas inédit, une décision similaire ayant été prise en… 1955. « Mais invalider une initiative populaire est une décision délicate qui ne doit être prise que dans des cas exceptionnels et avec une argumentation solide », prévient cette agence de presse.

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Climate resilience and a fair energy transition: two major issues for the African continent

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Issued on: 16/06/2022 - 18:18Modified: 16/06/2022 - 18:19

African Development Bank

Today the African continent faces two significant challenges. It’s the continent that’s the most affected by rising temperatures, and at the same time, 600 million Africans still don’t have access to electricity.

The African Development Bank Group held its Annual Meetings from the 23rd to 27th of May in Accra, Ghana, regarding two major topics: climate resilience and a fair energy transition in Africa. A topical choice from last year’s COP26 in Glasgow, Scotland, and the COP27, next November in Sharm el-Sheikh, Egypt.

The Bank’s governors shared their experiences regarding the challenges of climate change and energy transition their countries face. They also detailed the measures to address the issue’s current situation and solutions.

Africa emits only 3% of greenhouse gases, but:

  • Africa is the continent most affected by rising temperatures. A global increase of 2 degrees Celsius could translate into an increase of 3.6 degrees in parts of Africa.
  • Rising sea levels are a threat, particularly for coastal countries in West Africa.
  • 35 of the 45 countries most vulnerable to climate change are in sub-Saharan Africa.
  • From 2020 to 2030, Africa’s climate change needs could amount to $331 billion.
  • Africa receives only 3% of total global climate finance flows.

Africa must successfully carry out its energy transition because:

  • The continent is home to 20% of the world’s population and accounts for only 6% of global energy demand.
  • Six hundred million Africans still do not have access to electricity.
  • 600,000 deaths are caused yearly by household air pollution, including poor-quality fuels used for heating and cooking.
  • 2-4% of Africa’s GDP is cut yearly due to energy supply problems and recurrent power cuts.
  • To meet its aspirations, the continent must double its energy production capacity between 2020 and 2040.

Climate justice

The African Development Bank Group’s 2022 Meetings took place for five days in the Ghanaian capital - and for the first time in person since 2019. Some 3,000 delegates from its 54 African and 27 non-African member states were in attendance. At the event, Nigerian President Akinwumi Adesina emphasized that the Bank will have doubled its climate change budget to $25 billion by 2025. The AfDB, which also stopped financing coal mining last year, is committed to helping reduce greenhouse gas emissions on the continent. Akinwumi Adesina also insisted on climate justice between Northern and African countries. Kenneth Ofori-Atta, Ghana’s Minister of Finance, concluded: “Let’s have the courage to move the climate change program forward and support countries with climate strategies for green and inclusive growth.”

Here are some examples of the initiatives underway for the next edition of the African Development Bank Group’s Annual Meetings, scheduled for May 2023 in Sharm el-Sheikh, Egypt. 

AfDB, a pioneering role

The African Development Bank did not wait for the big gathering in Accra to act. Here are three examples of the projects it has undertaken.

On climate resilience: 100 million hectares of degraded land will be rehabilitated along a corridor 8,000 km long and 15 km wide across the African continent. This will remove 250 million tonnes of carbon dioxide and create 10 million green jobs by 2030.

Another priority for the AfDB is the Youth ADAPT programme, with a budget of US$1 million. This is a competition for young entrepreneurs that rewards developing innovative solutions to adapt to climate change and create green jobs. Regarding energy transition, $20 billion has been invested in producing 10,000 megawatts of solar energy, which will benefit 250 million people in the Sahel region, from Senegal to Ethiopia. 

Ghana goes solar

On the sidelines of the Annual Meetings, the government of Ghana signed a grant agreement with the African Development Fund and a loan with the Swiss government for a solar photovoltaic mini-grid and net metering project. Net metering is the difference between the energy you produce and do not use but is still used by your supplier and your consumption.

The funding from the Swiss government will be explicitly used to support the development of Ghana’s existing net metering programme and to deploy 12,000 solar photovoltaic systems for SMEs and households. The project, which is expected to cost US$ 85.88 million, will reduce greenhouse gas emissions by 0.779 million tonnes of CO2 per year and create up to 2,865 jobs during the construction phase, 30% of which will be reserved for women and youth.

Nothing but water

By the end of 2024, Mozambique is expected to complete the financing for constructing the Mphanda Nkuwa dam in Tete province, a region that is desperately short of electricity. The turbulent Zambezi River will power the 1,500-megawatt hydroelectric plant. It will be complemented by 1,300 km of high-voltage lines. The cost of the project is USD 4.5 billion. Commissioning is expected in 2031.

The shoes that never wear out

Climate resilience also involves individual and private initiatives. For example, Nigerian, Yewande Adebowale, has set up a company to produce shoes from plastic waste. The brand is called “Salubata”, which means “shoes that never wear out” in Yoruba. Each “Salubata” shoe purchased eliminates over 12.6 kg of CO2 from the environment.

Renewable energy: Africa’s potential in crucial figuresSolar: 10,000 gigawattsHydroelectric: 350 gigawattsWind: 110 gigawattsGeothermal: 15 gigawatts

 

    Learn more about African Development Bank's projects and operations at afdb.org/en

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    L’Union européenne et l’Indonésie ont organisé leur premier exercice naval conjoint

    par Laurent Lagneau · 16 août 2022

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    Depuis mars dernier, l’opération navale européenne EUNAVFOR Atalanta, lancée en 2008 pour lutter contre la piraterie martime dans le golfe d’Aden et l’océan Indien, n’est plus autorisée à agir dans les eaux territoriales somaliennes, alors que son mandat avait été prolongé de deux ans supplémentaires en décembre 2020.

    À l’époque, l’activité des pirates somaliens s’étant considérablement réduite, il avait été décidé que les missions de l’EUNAVFOR Atalanta se concentreraient sur la mise en oeuvre de l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Somalie, le soutien de la lutte menée contre les milices jihadistes Shebab [liées à al-Qaïda], la protection des navires du Programme alimentaire mondial et la surveillance des activités illégales en mer [comme les trafics de drogue et d’armes].

    « Ces ajustements viennent en outre compléter le travail de dissuasion, de prévention et de répression de la piraterie et des vols à main armée au large des côtes de la Somalie qui est au cœur de l’opération Atalanta », avait expliqué le Conseil de l’UE, à l’époque.

    Actuellement, cette opération européenne dispose de deux navires, à savoir la frégate ESPS Numancia de l’Armada Española et la FREMM [frégate multimissions] italienne ITS Virginio Fasa. Un avion de patrouille maritime P3C Orion espagnol complète ce dispositif.

    D’après un communiqué publié le 22 juillet dernier, l’EUNAVFOR Atalanta a saisi, au cours du premier semestre, des produits stupéfiants d’une valeur totale de 200 millions de dollars et permis l’acheminement de plus de 800’000 tonnes d’aide humanitaire en Somalie et au Yémen. En outre, elle a mené des « activités maritimes conjointes », comme cela a été le cas en mai dernier, avec les forces navales du sultanat d’Oman.

    Justement, c’est en mer d’Oman que l’UE et l’Indonésie viennent de mener leur premier exercice naval conjoint, « sur la base d’une potentielle opération anti-piraterie ». Il a mobilisé la frégate ITS Virginio Fasa et la corvette indonésienne KRI Sultan Iskandar Muda, alors de retour en Indonésie après avoir pris part aux opérations de la composante maritime de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL].

    « Par sa contribution active aux missions de maintien de la paix, l’Indonésie apporte une contribution tangible à la paix et à la sécurité internationales conformément à la Charte des Nations Unies. L’Indonésie et l’UE soutiennent toutes deux un ordre international fondé sur des règles et un multilatéralisme efficace centré sur les Nations unies », a fait valoir le Service européen pour l’action extérieure [SEAE], via un communiqué.

    Et de souligner que l’UE et Jarkarta sont « attachés à un ordre libre, ouvert, inclusif et fondé sur des règles dans la région indo-pacifique, étayé par le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, de la démocratie, de l’État de droit, de la liberté de navigation et de survol […] et la primauté du droit international, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer [UNCLOS] ».

    En outre, poursuit le SEAE, l’UE considère « l’Indonésie et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est [ASEAN] comme des partenaires majeurs » pour la mise en œuvre de sa stratégie de coopération en Indo-Pacifique.

    A priori, ce premier exercice naval va en annoncer d’autres étant donné que l’UE et l’Indonésie ont l’intention de renforcer leur coopération opérationnelle en mer et d’améliorer « l’échange d’informations et d’expériences ».

    Photo : SEAE

    L’Union européenne et l’Indonésie ont organisé leur premier exercice naval conjoint

    par Laurent Lagneau · 16 août 2022

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    Depuis mars dernier, l’opération navale européenne EUNAVFOR Atalanta, lancée en 2008 pour lutter contre la piraterie martime dans le golfe d’Aden et l’océan Indien, n’est plus autorisée à agir dans les eaux territoriales somaliennes, alors que son mandat avait été prolongé de deux ans supplémentaires en décembre 2020.

    À l’époque, l’activité des pirates somaliens s’étant considérablement réduite, il avait été décidé que les missions de l’EUNAVFOR Atalanta se concentreraient sur la mise en oeuvre de l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Somalie, le soutien de la lutte menée contre les milices jihadistes Shebab [liées à al-Qaïda], la protection des navires du Programme alimentaire mondial et la surveillance des activités illégales en mer [comme les trafics de drogue et d’armes].

    « Ces ajustements viennent en outre compléter le travail de dissuasion, de prévention et de répression de la piraterie et des vols à main armée au large des côtes de la Somalie qui est au cœur de l’opération Atalanta », avait expliqué le Conseil de l’UE, à l’époque.

    Actuellement, cette opération européenne dispose de deux navires, à savoir la frégate ESPS Numancia de l’Armada Española et la FREMM [frégate multimissions] italienne ITS Virginio Fasa. Un avion de patrouille maritime P3C Orion espagnol complète ce dispositif.

    D’après un communiqué publié le 22 juillet dernier, l’EUNAVFOR Atalanta a saisi, au cours du premier semestre, des produits stupéfiants d’une valeur totale de 200 millions de dollars et permis l’acheminement de plus de 800’000 tonnes d’aide humanitaire en Somalie et au Yémen. En outre, elle a mené des « activités maritimes conjointes », comme cela a été le cas en mai dernier, avec les forces navales du sultanat d’Oman.

    Justement, c’est en mer d’Oman que l’UE et l’Indonésie viennent de mener leur premier exercice naval conjoint, « sur la base d’une potentielle opération anti-piraterie ». Il a mobilisé la frégate ITS Virginio Fasa et la corvette indonésienne KRI Sultan Iskandar Muda, alors de retour en Indonésie après avoir pris part aux opérations de la composante maritime de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL].

    « Par sa contribution active aux missions de maintien de la paix, l’Indonésie apporte une contribution tangible à la paix et à la sécurité internationales conformément à la Charte des Nations Unies. L’Indonésie et l’UE soutiennent toutes deux un ordre international fondé sur des règles et un multilatéralisme efficace centré sur les Nations unies », a fait valoir le Service européen pour l’action extérieure [SEAE], via un communiqué.

    Et de souligner que l’UE et Jarkarta sont « attachés à un ordre libre, ouvert, inclusif et fondé sur des règles dans la région indo-pacifique, étayé par le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, de la démocratie, de l’État de droit, de la liberté de navigation et de survol […] et la primauté du droit international, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer [UNCLOS] ».

    En outre, poursuit le SEAE, l’UE considère « l’Indonésie et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est [ASEAN] comme des partenaires majeurs » pour la mise en œuvre de sa stratégie de coopération en Indo-Pacifique.

    A priori, ce premier exercice naval va en annoncer d’autres étant donné que l’UE et l’Indonésie ont l’intention de renforcer leur coopération opérationnelle en mer et d’améliorer « l’échange d’informations et d’expériences ».

    Photo : SEAE

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    Depuis mars dernier, l’opération navale européenne EUNAVFOR Atalanta, lancée en 2008 pour lutter contre la piraterie martime dans le golfe d’Aden et l’océan Indien, n’est plus autorisée à agir dans les eaux territoriales somaliennes, alors que son mandat avait été prolongé de deux ans supplémentaires en décembre 2020.

    À l’époque, l’activité des pirates somaliens s’étant considérablement réduite, il avait été décidé que les missions de l’EUNAVFOR Atalanta se concentreraient sur la mise en oeuvre de l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Somalie, le soutien de la lutte menée contre les milices jihadistes Shebab [liées à al-Qaïda], la protection des navires du Programme alimentaire mondial et la surveillance des activités illégales en mer [comme les trafics de drogue et d’armes].

    « Ces ajustements viennent en outre compléter le travail de dissuasion, de prévention et de répression de la piraterie et des vols à main armée au large des côtes de la Somalie qui est au cœur de l’opération Atalanta », avait expliqué le Conseil de l’UE, à l’époque.

    Actuellement, cette opération européenne dispose de deux navires, à savoir la frégate ESPS Numancia de l’Armada Española et la FREMM [frégate multimissions] italienne ITS Virginio Fasa. Un avion de patrouille maritime P3C Orion espagnol complète ce dispositif.

    D’après un communiqué publié le 22 juillet dernier, l’EUNAVFOR Atalanta a saisi, au cours du premier semestre, des produits stupéfiants d’une valeur totale de 200 millions de dollars et permis l’acheminement de plus de 800’000 tonnes d’aide humanitaire en Somalie et au Yémen. En outre, elle a mené des « activités maritimes conjointes », comme cela a été le cas en mai dernier, avec les forces navales du sultanat d’Oman.

    Justement, c’est en mer d’Oman que l’UE et l’Indonésie viennent de mener leur premier exercice naval conjoint, « sur la base d’une potentielle opération anti-piraterie ». Il a mobilisé la frégate ITS Virginio Fasa et la corvette indonésienne KRI Sultan Iskandar Muda, alors de retour en Indonésie après avoir pris part aux opérations de la composante maritime de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL].

    « Par sa contribution active aux missions de maintien de la paix, l’Indonésie apporte une contribution tangible à la paix et à la sécurité internationales conformément à la Charte des Nations Unies. L’Indonésie et l’UE soutiennent toutes deux un ordre international fondé sur des règles et un multilatéralisme efficace centré sur les Nations unies », a fait valoir le Service européen pour l’action extérieure [SEAE], via un communiqué.

    Et de souligner que l’UE et Jarkarta sont « attachés à un ordre libre, ouvert, inclusif et fondé sur des règles dans la région indo-pacifique, étayé par le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, de la démocratie, de l’État de droit, de la liberté de navigation et de survol […] et la primauté du droit international, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer [UNCLOS] ».

    En outre, poursuit le SEAE, l’UE considère « l’Indonésie et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est [ASEAN] comme des partenaires majeurs » pour la mise en œuvre de sa stratégie de coopération en Indo-Pacifique.

    A priori, ce premier exercice naval va en annoncer d’autres étant donné que l’UE et l’Indonésie ont l’intention de renforcer leur coopération opérationnelle en mer et d’améliorer « l’échange d’informations et d’expériences ».

    Photo : SEAE

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    Depuis mars dernier, l’opération navale européenne EUNAVFOR Atalanta, lancée en 2008 pour lutter contre la piraterie martime dans le golfe d’Aden et l’océan Indien, n’est plus autorisée à agir dans les eaux territoriales somaliennes, alors que son mandat avait été prolongé de deux ans supplémentaires en décembre 2020.

    À l’époque, l’activité des pirates somaliens s’étant considérablement réduite, il avait été décidé que les missions de l’EUNAVFOR Atalanta se concentreraient sur la mise en oeuvre de l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Somalie, le soutien de la lutte menée contre les milices jihadistes Shebab [liées à al-Qaïda], la protection des navires du Programme alimentaire mondial et la surveillance des activités illégales en mer [comme les trafics de drogue et d’armes].

    « Ces ajustements viennent en outre compléter le travail de dissuasion, de prévention et de répression de la piraterie et des vols à main armée au large des côtes de la Somalie qui est au cœur de l’opération Atalanta », avait expliqué le Conseil de l’UE, à l’époque.

    Actuellement, cette opération européenne dispose de deux navires, à savoir la frégate ESPS Numancia de l’Armada Española et la FREMM [frégate multimissions] italienne ITS Virginio Fasa. Un avion de patrouille maritime P3C Orion espagnol complète ce dispositif.

    D’après un communiqué publié le 22 juillet dernier, l’EUNAVFOR Atalanta a saisi, au cours du premier semestre, des produits stupéfiants d’une valeur totale de 200 millions de dollars et permis l’acheminement de plus de 800’000 tonnes d’aide humanitaire en Somalie et au Yémen. En outre, elle a mené des « activités maritimes conjointes », comme cela a été le cas en mai dernier, avec les forces navales du sultanat d’Oman.

    Justement, c’est en mer d’Oman que l’UE et l’Indonésie viennent de mener leur premier exercice naval conjoint, « sur la base d’une potentielle opération anti-piraterie ». Il a mobilisé la frégate ITS Virginio Fasa et la corvette indonésienne KRI Sultan Iskandar Muda, alors de retour en Indonésie après avoir pris part aux opérations de la composante maritime de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL].

    « Par sa contribution active aux missions de maintien de la paix, l’Indonésie apporte une contribution tangible à la paix et à la sécurité internationales conformément à la Charte des Nations Unies. L’Indonésie et l’UE soutiennent toutes deux un ordre international fondé sur des règles et un multilatéralisme efficace centré sur les Nations unies », a fait valoir le Service européen pour l’action extérieure [SEAE], via un communiqué.

    Et de souligner que l’UE et Jarkarta sont « attachés à un ordre libre, ouvert, inclusif et fondé sur des règles dans la région indo-pacifique, étayé par le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, de la démocratie, de l’État de droit, de la liberté de navigation et de survol […] et la primauté du droit international, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer [UNCLOS] ».

    En outre, poursuit le SEAE, l’UE considère « l’Indonésie et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est [ASEAN] comme des partenaires majeurs » pour la mise en œuvre de sa stratégie de coopération en Indo-Pacifique.

    A priori, ce premier exercice naval va en annoncer d’autres étant donné que l’UE et l’Indonésie ont l’intention de renforcer leur coopération opérationnelle en mer et d’améliorer « l’échange d’informations et d’expériences ».

    Photo : SEAE

    BBC

    Sewage: Untreated wastewater causes beaches to shut

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    Beaches across Sussex have closed due to untreated sewage being released into the sea.

    In Hastings people have been advised not to swim due to a pollution risk. Beaches in Bexhill and Normans Bay were also shut after "significant" electrical issues at a pumping station.

    A spokesperson for Southern Water said: "I apologise to residents of Bexhill and Normans Bay because this is not acceptable."

    L'Humanité

    Triangle des Bermudes : RAS au pays de Papa Tango Charly

    Actu

    La science face au paranormal #10 Fantasmé depuis des décennies, le triangle des Bermudes alimente les théories les plus folles. Dans ce cimetière à ciel ouvert en plein cœur de l’océan Atlantique, sont réputés disparus des centaines de navires et d’avions, engloutis sans laisser de traces. Plongée dans une légende aussi tenace que fragile.

    Marion d'Allard

    Il fait un temps de curé, ce 5 décembre 1945, sur la base aéronavale de fort Lauderdale, en Floride. À 14 h 10, l’escadrille 19 de l’US Navy, ses cinq torpilleurs et ses quatorze pilotes et membres d’équipage, décolle pour un vol d’entraînement. Le jeune commandant Taylor dirige l’opération. À 15 h 40, la patrouille TBM Avenger, qui survole l’Atlantique en direction des Bermudes, disparaît des écrans radars du contrôle aérien. À 19 h 27, l’état-major ordonne l’envoie sur zone de treize militaires à bord d’un hydravion de secours. Aucun ne regagnera Fort Lauderdale. Le PBM Mariner disparaît – lui aussi – en plein vol.

    Au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale, la volatilisation de l’escadrille 19 et de ses sauveteurs est inconcevable pour l’armée américaine. Ni la météo dantesque qui sévit dans ces mers de tempêtes, ni l’argument de l’avarie moteur ne suffiront à éteindre le mystère. Il faut chercher ailleurs, élaborer des théories, envisager des scénarios aux confins du réel. Et c’est par cette disparition inexpliquée qu’une vieille légende va renaître, celle du triangle des Bermudes, propulsé alors au rang des mythes fameux, avec, dans son sillage, un lot invraisemblable d’interprétations, des plus farfelues aux plus cartésiennes.

    Plus de 200 disparitions dans les airs et en mer ont eu lieu dans la zone

    L’affaire de l’escadrille 19 s’ajoute à une longue liste de naufrages et de crashs répertoriés dans cette zone immense qui s’étend sur plus de 500 000 km2 bornée à l’ouest par Miami, au nord par les Bermudes et au sud par Porto Rico. Du charbonnier américain USS Cyclops sombrant en 1918 avec ses 306 membres d’équipage à la destruction en vol de dizaines d’appareils, plus de 200 disparitions dans les airs et en mer ont eu lieu dans la zone depuis la Seconde Guerre mondiale. Christophe Colomb lui-même aurait dans son journal de bord du 8 août 1492 décrit le comportement anormal de ses boussoles au large des Bahamas…

     Il ne se passe pas grand-chose de notable dans le triangle des Bermudes. Tout juste des orages à forte activité électrique propices à la formation de dépressions tropicales et subtropicales »

    Redouté par les navigateurs du monde entier, le « triangle du diable » attise les esprits curieux, contente les convaincus, agace les sceptiques. Les années 1970 marquent l’apogée de la popularité du triangle, mise en musique par Mort Shuman et son Papa Tango Charly en 1976. Reportages, parutions, débats, chacun y va de son explication et les thèses, parfois loufoques, font florès. En 1974, le linguiste et écrivain américain Charles Berlitz publie The Bermuda Triangle. Best-seller vendu à plus de 5 millions d’exemplaires, l’ouvrage attribue à des phénomènes surnaturels les disparitions dans la zone. Selon Berlitz, il y aurait sous la surface du triangle un monument caché, sorte de pyramide gigantesque, porte d’entrée, pourquoi pas, d’une cité engloutie. En 1978, quand, épousant les thèses de Berlitz, l’apnéiste star Jacques Mayol décide d’aller voir de ses propres yeux, il n’y va pas par quatre chemins : « Je n’écarte pas l’hypothèse de l’Atlantide », confiera-t-il aux journalistes venus l’interroger. Si l’expédition de Mayol ne donne aucun résultat, la rumeur, elle, continue d’enfler. En pleine guerre froide, le triangle des Bermudes – duquel Cuba n’est pas si loin – catalyse les élucubrations complotistes, les récits délirants de manœuvres militaires sous-marines secrètes.

    Une archipel, sur la route du Gulf Stream, qui subit régulièrement les caprices de la haute mer

    Les scientifiques du monde entier, piqués au vif par tant de mystères, vont alors se frotter à l’épineuse énigme. S’attachant à démonter les scénarios fantasques ou à fournir de nouvelles pistes d’explication, climatologues, météorologues, géophysiciens et océanographes épluchent les données, recoupent les informations, atterrissant finalement sur un relatif consensus : n’en déplaise aux imaginatifs, le triangle des Bermudes est une légende, une légende seulement. Certes, les événements météorologiques extrêmes existent dans ces mers du globe soumises à l’apparition aussi soudaine que violente de tempêtes cycloniques parfois dévastatrices. Certes, l’archipel des Bermudes, situé en plein cœur de la route du Gulf Stream, subit régulièrement les caprices de la haute mer. Mais rien de plus. Le mythe des disparitions en chaîne ne s’expliquerait donc que par l’immensité de la zone concernée. Fermer le ban, salutations arithmétiques.

    « Pas grand-chose de notable »

    Pourtant, en 2015, la découverte à l’autre bout du monde d’immenses trous dans le sol sibérien va relancer le débat. Causés par l’explosion de méthane enfermé dans le ventre de la terre, les cratères de la péninsule de Yamal vont être l’occasion de replonger vers le plancher océanique du triangle du diable. À la faveur du réchauffement climatique, le méthane libéré du permafrost marin remonterait à la surface sous forme de millions de petites bulles responsables d’une diminution de la densité des eaux et causes de turbulences atmosphériques. Mais cette hypothèse, elle aussi, est aujourd’hui démentie. « Cette théorie repose sur des observations dans des zones souvent peu profondes. Effectivement, dans ces milieux sans oxygène, les bactéries transforment la matière organique en méthane et ces “bulles” peuvent être gazeuses ou solides. On parle alors d’hydrate de méthane », explique Gilles Reverdin. Selon le chercheur du Laboratoire d’océanographie et du climat du CNRS, la profondeur et la température des eaux du triangle contredisent la thèse de méthane libéré sous forme gazeuse.

    En réalité, poursuit le scientifique en étouffant un rire, « il ne se passe pas grand-chose de notable dans le triangle des Bermudes ». Tout juste atteste-t-il d’ « orages à forte activité électrique propices à la formation de dépressions tropicales et subtropicales ». Là-bas, où le ciel azur vire au gris lourd en quelques minutes à peine, « la vitesse verticale très forte des vents, accompagnée d’un effet de cisaillement, chahute les avions, les petits en particulier. Ce sont des zones de forte convection et ces gros nuages qui naissent soudainement peuvent entraîner, vers le haut ou vers le bas, les appareils sur plusieurs centaines de mètres », détaille le scientifique.

    La tempête médiatique et les divagations sont retombées

    La charge électrique de ces cieux orageux expliquerait également le dérèglement des boussoles dont étaient équipés les appareils du siècle dernier, y compris, donc, les chasseurs de l’escadrille 19. Voilà pour les airs. En mer, poursuit Gilles Reverdin, il arrive que « lorsqu’on se rapproche du fond du Gulf Stream, des vagues scélérates se forment », parfois fatales aux embarcations légères. Mais pas seulement. Si la théorie de l’apparition soudaine de trombes marines semble peu probable dans les eaux du triangle, la zone est en revanche située en plein cœur de la mer des Sargasses, nommée ainsi par Christophe Colomb, qui y constata la présence singulière d’une multitude de végétaux en surface. Pouvant atteindre 100 mètres de large, les bancs de sargasses auront tôt fait de devenir un problème majeur pour un voilier qui s’y prendrait au piège.

    Depuis le fourmillement des années 1970, le temps a fait son œuvre. La tempête médiatique et les divagations autour du mythe sont retombées. Un demi-siècle a passé depuis la parution du livre de Charles Berlitz et l’escadrille 19 a disparu voilà bientôt quatre-vingts ans, emportant avec elle le mystère des dernières heures du commandant Taylor et de ses camarades d’uniforme.

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    La force aérienne allemande envoie six Eurofighter EF-2000 dans la région Indo-Pacifique

    par Laurent Lagneau · 16 août 2022

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    L’an passé, et pour la première fois depuis le début des années 2000, la marine allemande envoya frégate – la F-217 « Bayern » [classe Brandenburg] dans la région Indo-Pacifique pour une mission de sept mois, avec des escales prévues au Vietnam, en Corée du Sud, à Singapour, en Australie et au Japon.

    « Le cœur de la mission du navire est de montrer son pavillon. Avec le déploiement en Indo-Pacifique, la Deutsche Marine démontre qu’elle est un instrument politique fiable pour l’Allemagne, qui peut être utilisé dans le monde entier », fit valoir la Bundeswehr, à l’époque.

    Ce déploiement de la frégate « Bayern » entrait dans le cadre des « lignes directrices pour l’Indo-Pacifique », publiée par Berlin en septembre 2020.

    Étant donné l’importance cette région – et notamment celle de la Chine – pour l’économie allemande, ce document prônait le dialogue pour régler les différends territoriaux et les conflits, en particulier en mer de Chine méridionale, tout en insistant sur la nécessité d’établir de nouvelles relations économiques avec les pays ayant une « même compréhension de la démocratie », l’idée étant de réduire la dépendance aux marchés chinois.

    « Un pays de notre taille, avec sa puissance économique et technologique, sa situation géostratégique et ses intérêts mondiaux ne peut pas simplement rester à l’écart et regarder », avait commenté Annegret Kramp-Karrenbauer, alors ministre allemande de la Défense.

    Quoi qu’il en soit, si la mission de la frégate Bayern n’était pas inédite pour la Deutsche Marine, celle que vient de lancer la Luftwaffe [force aérienne allemande] est une première. Appelée « Rapid Pacific 2022 », elle vise à déployer six avions de combat Eurofighter EF-2000 et quatre avions de transport A400M en Indo-Pacifique, avec l’appui de trois ravitailleurs A330 MRTT de la Multinational MRTT Fleet [MMF] de l’Otan.

    « Il s’agit du plus grand et du plus ambitieux déploiement jamais réalisé par la Luftwaffe », a souligné le général Ingo Gerhartz, son chef d’état-major. « Nous envoyons un signal clair : nos forces aériennes peuvent être engagées rapidement et dans le monde entier même en cas de missions multiples à accomplir en parallèle », a-t-il ajouté, en faisant allusion au renforcement de la posture défensive sur le flanc oriental de l’Otan.

    L’un des objectifs de « Rapid Pacific 2022 » était de déployer six Eurofighter EF-2000 du Taktischen Luftwaffengeschwaders 74 à Singapour, depuis leur base de Neuburg an der Donau, en moins de 24 heures [soit plus de 12’800 km à parcourir]. Ce pari a presque été tenu… puisque que, à cause d’un problème sur son système hydraulique, l’un des avions n’a pas pu redécoller des Émirats arabes unis, où le détachement de la Luftwaffe venait de faire une escale. Sinon, les cinq autres appareils ont bien atterri à l’aéroport de la Cité État dans les délais impartis.

    5 #Eurofighter sind aus Al Dhafra gestartet. Am 6. gibt es techn. Probleme. Die Hydraulik, wichtig für die Sicherheit, ist defekt. Ersatzteil und techn. Personal werden aus 🇩🇪 umgehend nachgeführt, damit der Kampfjet pünktlich zum Übungsbeginn in Australien ankommt. #safetyfirst pic.twitter.com/TGjiEBsMo0

    — Team Luftwaffe (@Team_Luftwaffe) August 16, 2022

    Par la suite, les Eurofighter allemands prendront la direction de Darwin, en Australie, où ils rejoindront les trois Rafale de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la mission Pegase 2022. Là, ils prendront part aux exercices Pitch Black 22 et Kakadu 22. Puis ils se rendront ensuite au Japon et en Corée du Sud, avant de retrouver Neuburg an der Donau, début octobre.

    « Avec le premier déploiement de la Luftwaffe dans la région Indo-Pacifique, nous montrons que nous pensons également à la sécurité au-delà de l’Europe », a fait valoir Christine Lambrecht, l’actuelle ministre allemande de la Défense.

    Photo : Bundeswehr/Johannes Heyn

    La force aérienne allemande envoie six Eurofighter EF-2000 dans la région Indo-Pacifique

    par Laurent Lagneau · 16 août 2022

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    L’an passé, et pour la première fois depuis le début des années 2000, la marine allemande envoya frégate – la F-217 « Bayern » [classe Brandenburg] dans la région Indo-Pacifique pour une mission de sept mois, avec des escales prévues au Vietnam, en Corée du Sud, à Singapour, en Australie et au Japon.

    « Le cœur de la mission du navire est de montrer son pavillon. Avec le déploiement en Indo-Pacifique, la Deutsche Marine démontre qu’elle est un instrument politique fiable pour l’Allemagne, qui peut être utilisé dans le monde entier », fit valoir la Bundeswehr, à l’époque.

    Ce déploiement de la frégate « Bayern » entrait dans le cadre des « lignes directrices pour l’Indo-Pacifique », publiée par Berlin en septembre 2020.

    Étant donné l’importance cette région – et notamment celle de la Chine – pour l’économie allemande, ce document prônait le dialogue pour régler les différends territoriaux et les conflits, en particulier en mer de Chine méridionale, tout en insistant sur la nécessité d’établir de nouvelles relations économiques avec les pays ayant une « même compréhension de la démocratie », l’idée étant de réduire la dépendance aux marchés chinois.

    « Un pays de notre taille, avec sa puissance économique et technologique, sa situation géostratégique et ses intérêts mondiaux ne peut pas simplement rester à l’écart et regarder », avait commenté Annegret Kramp-Karrenbauer, alors ministre allemande de la Défense.

    Quoi qu’il en soit, si la mission de la frégate Bayern n’était pas inédite pour la Deutsche Marine, celle que vient de lancer la Luftwaffe [force aérienne allemande] est une première. Appelée « Rapid Pacific 2022 », elle vise à déployer six avions de combat Eurofighter EF-2000 et quatre avions de transport A400M en Indo-Pacifique, avec l’appui de trois ravitailleurs A330 MRTT de la Multinational MRTT Fleet [MMF] de l’Otan.

    « Il s’agit du plus grand et du plus ambitieux déploiement jamais réalisé par la Luftwaffe », a souligné le général Ingo Gerhartz, son chef d’état-major. « Nous envoyons un signal clair : nos forces aériennes peuvent être engagées rapidement et dans le monde entier même en cas de missions multiples à accomplir en parallèle », a-t-il ajouté, en faisant allusion au renforcement de la posture défensive sur le flanc oriental de l’Otan.

    L’un des objectifs de « Rapid Pacific 2022 » était de déployer six Eurofighter EF-2000 du Taktischen Luftwaffengeschwaders 74 à Singapour, depuis leur base de Neuburg an der Donau, en moins de 24 heures [soit plus de 12’800 km à parcourir]. Ce pari a presque été tenu… puisque que, à cause d’un problème sur son système hydraulique, l’un des avions n’a pas pu redécoller des Émirats arabes unis, où le détachement de la Luftwaffe venait de faire une escale. Sinon, les cinq autres appareils ont bien atterri à l’aéroport de la Cité État dans les délais impartis.

    5 #Eurofighter sind aus Al Dhafra gestartet. Am 6. gibt es techn. Probleme. Die Hydraulik, wichtig für die Sicherheit, ist defekt. Ersatzteil und techn. Personal werden aus 🇩🇪 umgehend nachgeführt, damit der Kampfjet pünktlich zum Übungsbeginn in Australien ankommt. #safetyfirst pic.twitter.com/TGjiEBsMo0

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    Par la suite, les Eurofighter allemands prendront la direction de Darwin, en Australie, où ils rejoindront les trois Rafale de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la mission Pegase 2022. Là, ils prendront part aux exercices Pitch Black 22 et Kakadu 22. Puis ils se rendront ensuite au Japon et en Corée du Sud, avant de retrouver Neuburg an der Donau, début octobre.

    « Avec le premier déploiement de la Luftwaffe dans la région Indo-Pacifique, nous montrons que nous pensons également à la sécurité au-delà de l’Europe », a fait valoir Christine Lambrecht, l’actuelle ministre allemande de la Défense.

    Photo : Bundeswehr/Johannes Heyn

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    « Le cœur de la mission du navire est de montrer son pavillon. Avec le déploiement en Indo-Pacifique, la Deutsche Marine démontre qu’elle est un instrument politique fiable pour l’Allemagne, qui peut être utilisé dans le monde entier », fit valoir la Bundeswehr, à l’époque.

    Ce déploiement de la frégate « Bayern » entrait dans le cadre des « lignes directrices pour l’Indo-Pacifique », publiée par Berlin en septembre 2020.

    Étant donné l’importance cette région – et notamment celle de la Chine – pour l’économie allemande, ce document prônait le dialogue pour régler les différends territoriaux et les conflits, en particulier en mer de Chine méridionale, tout en insistant sur la nécessité d’établir de nouvelles relations économiques avec les pays ayant une « même compréhension de la démocratie », l’idée étant de réduire la dépendance aux marchés chinois.

    « Un pays de notre taille, avec sa puissance économique et technologique, sa situation géostratégique et ses intérêts mondiaux ne peut pas simplement rester à l’écart et regarder », avait commenté Annegret Kramp-Karrenbauer, alors ministre allemande de la Défense.

    Quoi qu’il en soit, si la mission de la frégate Bayern n’était pas inédite pour la Deutsche Marine, celle que vient de lancer la Luftwaffe [force aérienne allemande] est une première. Appelée « Rapid Pacific 2022 », elle vise à déployer six avions de combat Eurofighter EF-2000 et quatre avions de transport A400M en Indo-Pacifique, avec l’appui de trois ravitailleurs A330 MRTT de la Multinational MRTT Fleet [MMF] de l’Otan.

    « Il s’agit du plus grand et du plus ambitieux déploiement jamais réalisé par la Luftwaffe », a souligné le général Ingo Gerhartz, son chef d’état-major. « Nous envoyons un signal clair : nos forces aériennes peuvent être engagées rapidement et dans le monde entier même en cas de missions multiples à accomplir en parallèle », a-t-il ajouté, en faisant allusion au renforcement de la posture défensive sur le flanc oriental de l’Otan.

    L’un des objectifs de « Rapid Pacific 2022 » était de déployer six Eurofighter EF-2000 du Taktischen Luftwaffengeschwaders 74 à Singapour, depuis leur base de Neuburg an der Donau, en moins de 24 heures [soit plus de 12’800 km à parcourir]. Ce pari a presque été tenu… puisque que, à cause d’un problème sur son système hydraulique, l’un des avions n’a pas pu redécoller des Émirats arabes unis, où le détachement de la Luftwaffe venait de faire une escale. Sinon, les cinq autres appareils ont bien atterri à l’aéroport de la Cité État dans les délais impartis.

    5 #Eurofighter sind aus Al Dhafra gestartet. Am 6. gibt es techn. Probleme. Die Hydraulik, wichtig für die Sicherheit, ist defekt. Ersatzteil und techn. Personal werden aus 🇩🇪 umgehend nachgeführt, damit der Kampfjet pünktlich zum Übungsbeginn in Australien ankommt. #safetyfirst pic.twitter.com/TGjiEBsMo0

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    Par la suite, les Eurofighter allemands prendront la direction de Darwin, en Australie, où ils rejoindront les trois Rafale de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la mission Pegase 2022. Là, ils prendront part aux exercices Pitch Black 22 et Kakadu 22. Puis ils se rendront ensuite au Japon et en Corée du Sud, avant de retrouver Neuburg an der Donau, début octobre.

    « Avec le premier déploiement de la Luftwaffe dans la région Indo-Pacifique, nous montrons que nous pensons également à la sécurité au-delà de l’Europe », a fait valoir Christine Lambrecht, l’actuelle ministre allemande de la Défense.

    Photo : Bundeswehr/Johannes Heyn

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    L’an passé, et pour la première fois depuis le début des années 2000, la marine allemande envoya frégate – la F-217 « Bayern » [classe Brandenburg] dans la région Indo-Pacifique pour une mission de sept mois, avec des escales prévues au Vietnam, en Corée du Sud, à Singapour, en Australie et au Japon.

    « Le cœur de la mission du navire est de montrer son pavillon. Avec le déploiement en Indo-Pacifique, la Deutsche Marine démontre qu’elle est un instrument politique fiable pour l’Allemagne, qui peut être utilisé dans le monde entier », fit valoir la Bundeswehr, à l’époque.

    Ce déploiement de la frégate « Bayern » entrait dans le cadre des « lignes directrices pour l’Indo-Pacifique », publiée par Berlin en septembre 2020.

    Étant donné l’importance cette région – et notamment celle de la Chine – pour l’économie allemande, ce document prônait le dialogue pour régler les différends territoriaux et les conflits, en particulier en mer de Chine méridionale, tout en insistant sur la nécessité d’établir de nouvelles relations économiques avec les pays ayant une « même compréhension de la démocratie », l’idée étant de réduire la dépendance aux marchés chinois.

    « Un pays de notre taille, avec sa puissance économique et technologique, sa situation géostratégique et ses intérêts mondiaux ne peut pas simplement rester à l’écart et regarder », avait commenté Annegret Kramp-Karrenbauer, alors ministre allemande de la Défense.

    Quoi qu’il en soit, si la mission de la frégate Bayern n’était pas inédite pour la Deutsche Marine, celle que vient de lancer la Luftwaffe [force aérienne allemande] est une première. Appelée « Rapid Pacific 2022 », elle vise à déployer six avions de combat Eurofighter EF-2000 et quatre avions de transport A400M en Indo-Pacifique, avec l’appui de trois ravitailleurs A330 MRTT de la Multinational MRTT Fleet [MMF] de l’Otan.

    « Il s’agit du plus grand et du plus ambitieux déploiement jamais réalisé par la Luftwaffe », a souligné le général Ingo Gerhartz, son chef d’état-major. « Nous envoyons un signal clair : nos forces aériennes peuvent être engagées rapidement et dans le monde entier même en cas de missions multiples à accomplir en parallèle », a-t-il ajouté, en faisant allusion au renforcement de la posture défensive sur le flanc oriental de l’Otan.

    L’un des objectifs de « Rapid Pacific 2022 » était de déployer six Eurofighter EF-2000 du Taktischen Luftwaffengeschwaders 74 à Singapour, depuis leur base de Neuburg an der Donau, en moins de 24 heures [soit plus de 12’800 km à parcourir]. Ce pari a presque été tenu… puisque que, à cause d’un problème sur son système hydraulique, l’un des avions n’a pas pu redécoller des Émirats arabes unis, où le détachement de la Luftwaffe venait de faire une escale. Sinon, les cinq autres appareils ont bien atterri à l’aéroport de la Cité État dans les délais impartis.

    5 #Eurofighter sind aus Al Dhafra gestartet. Am 6. gibt es techn. Probleme. Die Hydraulik, wichtig für die Sicherheit, ist defekt. Ersatzteil und techn. Personal werden aus 🇩🇪 umgehend nachgeführt, damit der Kampfjet pünktlich zum Übungsbeginn in Australien ankommt. #safetyfirst pic.twitter.com/TGjiEBsMo0

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    August 16, 2022

    Par la suite, les Eurofighter allemands prendront la direction de Darwin, en Australie, où ils rejoindront les trois Rafale de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la mission Pegase 2022. Là, ils prendront part aux exercices Pitch Black 22 et Kakadu 22. Puis ils se rendront ensuite au Japon et en Corée du Sud, avant de retrouver Neuburg an der Donau, début octobre.

    mission Pegase 2022

    « Avec le premier déploiement de la Luftwaffe dans la région Indo-Pacifique, nous montrons que nous pensons également à la sécurité au-delà de l’Europe », a fait valoir Christine Lambrecht, l’actuelle ministre allemande de la Défense.

    Photo : Bundeswehr/Johannes Heyn

    France24 - Monde

    Au Royaume-Uni, l'inflation soulève une nouvelle vague de grèves

    Publié le : 18/08/2022 - 17:11

    FRANCE 24 Suivre FRANCE 24 Suivre

    De  nouveaux débrayages massifs ont commencé, jeudi, au Royaume-Uni, dans les transports, la poste et les ports pour protester contre la baisse du pouvoir d'achat auquel les Britanniques sont confrontés depuis cet été. 

    Débrayages en série chez les cheminots, les postiers, les dockers. Le Royaume-Uni est confronté, depuis jeudi 18 août, à une nouvelle salve de débrayages massifs dans les transports, la poste, les ports. Il s'agit du plus gros mouvement de grève depuis des décennies qui se poursuit depuis le début de l'été face à l'inflation qui dévore le pouvoir d'achat des Britanniques.

    En pleines vacances scolaires, seul un train sur cinq circulait jeudi dans le pays. Des dizaines de milliers d'employés du rail étaient appelés à cesser le travail par les syndicats RMT et TSSA et Unite. Network Rail, le gestionnaire public du réseau, incitait les usagers à éviter ce mode de transport.

    Les passagers qui bravaient l'injonction étaient pourtant compréhensifs, alors que les hausses de prix généralisées, qui ont dépassé 10 % le mois dernier Outre-Manche pour la première fois en plus de 40 ans, dévalorisent les salaires des Britanniques.

    "Nous essayons tous de gagner notre vie"

    "Je vais être très en retard, c'est sûr", reconnaît auprès de l'AFP Usama Sarda, un dentiste d'une trentaine d'années, qui se rend à un mariage dans le nord du pays depuis la gare londonienne de Euston. Mais la grève "est juste, parce que l'inflation est actuellement à un niveau record", estime-t-il.

    Les cheminots "sont des gens comme moi", abonde Greg Ellwood, un consultant de 26 ans croisé à la gare de Leeds, dans le nord de l'Angleterre. "Nous essayons tous de gagner notre vie et de nous débrouiller. J'ai toute la sympathie du monde pour eux", affirme-t-il.

    Le plus gros mouvement de grève du rail depuis 1989, à la fin des années Thatcher, pourrait "se poursuivre indéfiniment", prévient le secrétaire général du RMT, Mick Lynch, les débrayages des cheminots se poursuivant par épisodes depuis juin, faute d'accord salarial.

    "Les travailleurs britanniques sont fondamentalement sous-payés", ajoute le syndicaliste, pour qui le mouvement "ne sera pas brisé" et pourrait au contraire s'étendre à "chaque secteur de l'économie".

    De fait, les mouvements se multiplient dans le pays. Vendredi, l'ensemble du réseau de transport de Londres sera quasi paralysé, et restera très perturbé pendant tout le week-end tandis qu'un autre jour de grève des trains est prévu samedi.

    "Misérables"

    Si la grève n'implique pas directement le personnel de l'Eurostar, le train qui emprunte le tunnel sous la Manche, l'opérateur a  dû, lui aussi, diminuer le nombre de ses services en raison de la réduction des horaires sur l'ensemble des lignes britanniques

    Dimanche, les dockers du port de Felixstowe (est de l'Angleterre) - le plus gros pour le fret dans le pays - démarrent une grève de huit jours, menaçant de mettre à l'arrêt une grande partie du trafic de marchandises du pays.

    Postiers, employés de l'opérateur télécoms BT, manutentionnaires d'Amazon, mais aussi avocats pénalistes ou éboueurs ont également débrayé ou prévoient de le faire.

    Les mouvements pourraient durer au-delà de l'été, et se propager aux fonctionnaires de l'enseignement ou encore de la santé, où Unite a taclé des offres salariales "misérables" de 4 %.

    Partout le mot d'ordre est le même : les employés réclament des revalorisations de leur paie en phase avec l'inflation, qui a atteint en juillet 10,1 % sur un an et pourrait dépasser 13 % en octobre.

    Les prix sont notamment tirés par les cours du gaz, dont le pays est très dépendant et qui flambent dans la foulée de la guerre en Ukraine, mais aussi par les perturbations des chaînes d'approvisionnement et les pénuries de travailleurs dans la foulée du Covid-19 et du Brexit.

    "La rémunération des travailleurs"

    Le pouvoir d'achat est grignoté par les hausses de prix à une vitesse record, ce qui "démontre le besoin vital (...) de défendre la valeur de la rémunération des travailleurs", assure dans un communiqué Sharon Graham, secrétaire générale du syndicat Unite, l'un des principaux du pays.

    Certaines grèves ont pourtant été récemment évitées à la dernière minute, suite à des offres de rémunération jugées satisfaisantes, notamment dans une entreprise de ravitaillement en carburant à l'aéroport d'Heathrow ou parmi le personnel au sol de British Airways.

    Dans le rail, les négociations avec la multitude d'opérateurs privés du secteur sont dans l'impasse, selon les syndicats, qui ont aussi rejeté une offre salariale de 8 % de Network Rail qu'ils accusent d'être conditionnée à des licenciements massifs.

    Le ministre des Transports, Grant Shapps, qui a refusé de s'impliquer directement dans les discussions, est pointé du doigt par les organisations, accusé de ne pas donner de mandat suffisant aux entreprises pour négocier.

    Autre motif de colère syndicale : le gouvernement vient de modifier la loi afin de permettre le recours à des intérimaires pour remplacer les grévistes.

    Avec AFP

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    L'Humanité

    Le fakir à la pointe de la physique

    Actu

    La science face au paranormal #9 Indémodable, la planche à clous est l’ustensile incontournable de ces ascètes indiens au regard hypnotique. Mais, attention, un fakir peut en cacher un autre, et l’exploit relève plus des principes élémentaires de physique que d’un contrôle surnaturel de la douleur...

    Laurent Mouloud

    Lumière tamisée, regard hypnotique, barbichette de rigueur… tous les fakirs de music-hall le savent, il faut soigner le décorum si l’on veut que le public y croie au maximum. Et surtout, surtout, ne jamais oublier la pièce maîtresse du spectacle : la fameuse planche à clous. L’objet de torture, hérissé de pics, a fait frémir des générations de spectateurs. Qui n’a jamais redouté de voir ce corps allongé cérémonieusement s’embrocher de part en part ? Malgré les apparences, les fakirs, réputés pour leur maîtrise surnaturelle de la douleur, n’ont pas de penchants suicidaires. Plutôt un sens aigu de la mise en scène, un bon tonus musculaire et une fine connaissance de quelques principes élémentaires de physique.

    Car il n’est pas si simple de s’enfoncer sur un clou. Comme chacun le sait, ce dernier pénètre dans un matériau grâce à la force exercée sur lui. Souvent le marteau. Ici, le poids du fakir. S’il n’y avait qu’un clou, la totalité de ce poids se porterait dessus, et notre mage serait transpercé. Mais voilà : multiplier le nombre de clous revient à diviser la force qui s’exerce sur chacun d’eux. En clair, si vous prenez une planche à 100 clous et un solide fakir de 80 kilos parfaitement étendu, chaque pointe ne supporte qu’un poids de 800 grammes. Insuffisant pour pénétrer le corps. Et ce, d’autant plus si notre athlète raidit ses muscles, rendant le matériau plus dense et difficile à perforer.

    Au début du XXe siècle, Paul Heuzé, (debout avec une moustache), écrivain et illusionniste, s’est fait une spécialité de démonter scientifiquement leurs soi-disant pouvoirs. © Henry Guttmann Collection/Hulton Archive/Getty Images

    Ce principe posé, le fakir prévoyant va peaufiner les détails, qui n’en sont pas vraiment. Les clous doivent être soigneusement choisis. Plus leur section sera grosse, plus ils seront impressionnants, mais inoffensifs. Autre facteur déterminant : leur répartition sur la planche. Aucune pointe ne doit dépasser afin que le poids se répartisse de manière homogène. De même, l’espacement entre les clous est crucial : de l’avis des spécialistes – il y en a –, un intervalle d’environ 2 centimètres semble le bon compromis entre la nécessité d’impressionner la galerie et la garantie de ne pas se transformer en brochette birmane.

    La planche à clous comme outil thérapeutique

    Vous pouvez maintenant prendre votre air le plus inspiré, plonger dans une pseudo-méditation transcendantale et vous étendre tout du long. Vous ou n’importe qui, tant ce tour de la planche à clous relève du savoir-faire méticuleux et non point d’un quelconque pouvoir divin. À l’origine, le fakir n’a d’ailleurs rien du saltimbanque habité qui a tant fasciné l’Occident. Le mot faqïr, d’origine arabe, signifie pauvre  et désignait, dans le sous-continent indien, un ascète soufi cherchant à accéder à la sainteté par la contemplation et toutes sortes de mortifications corporelles (transpercements, mutilations…). L’usage de la planche à clous était vu comme un outil thérapeutique avec lequel l’ascète pouvait réduire ses tensions physiques et émotionnelles, le contact des clous sur la peau – selon le principe de l’acupression – stimulant la circulation sanguine, la sécrétion d’endorphine et la relaxation musculaire.

    Les « néofakirs » occidentaux sont très loin des préceptes de dénuement de leurs cousins indiens.

    Mais ce n’est pas cette dimension religio-médicale qui intéresse les Occidentaux à la fin du XIX e siècle. Eux rêvent, à travers les récits de voyages de lord Osborne, Louis Jacolliot ou encore Daniel Arnauld, d’un être surnaturel, capable de léviter, de charmer des serpents, de se transpercer le corps sans défaillir. Loin du mendiant des origines, cette image du fakir d’opérette sera importée dans l’Hexagone dès 1880 et connaîtra un immense succès auprès d’une population friande d’orientalisme. « Avec la découverte de la tombe de Toutânkhamon, la France est en pleine égyptomanie, et le mystérieux fakir nourrit cette curiosité pour les mondes orientaux », explique la chercheuse Fleur Hopkins-Loféron, autrice d’une thèse sur le « néofakirisme ».

    Le public se pâme devant ces hommes exotiques

    « Néo » car la société française ne fait pas que se passionner. Elle se réapproprie cet aspect de la culture indienne, le réinterprète à l’aune de ses propres codes et stéréotypes. « L’engouement est d’autant plus grand qu’il y a, à l’époque, une volonté de donner une dimension scientifique au merveilleux, au spiritisme, d’intégrer dans le monde savant des pratiques jugées occultes.  L’univers des fakirs – leur pouvoir supposé de mentalistes, leur résistance à la douleur – colle parfaitement à ce désir d’y croire et ce besoin de réenchanter le quotidien. »

    La figure du fakir devient un incontournable de l’imaginaire collectif. Sur scène, le public se pâme devant ces hommes exotiques, enturbannés et torse nu. Leur succès est colossal jusqu’à la fin des années 1930. Il y a foule dans les music-halls. Et il n’est pas rare que des ambulances stationnent dans la rue pour prendre en charge les spectateurs qui s’évanouissent durant ces démonstrations de dolorisme.

    Dans les années 1930, Tahra-Bey, se présente sur les scènes du monde entier comme un « fakir égyptien » aux pouvoirs exceptionnels. Condamné pour escroquerie, il sera expulsé de France en 1938. © Colaimages/Alamy Stock photo

    Ces « néofakirs » sont très loin des préceptes de dénuement extrême de leurs cousins indiens. Le plus célèbre d’entre eux, Tahra-Bey, d’origine arménienne, a grandi à Constantinople et aurait inspiré Hergé pour son personnage de Ragdalam le Fakir, dans l’album de Tintin,  les Sept Boules de cristal. L’intrigant gaillard, qui se fait appeler « docteur » pour plus de sérieux, se présente sur les scènes du monde entier comme un « fakir égyptien » aux pouvoirs exceptionnels, capable de tomber dans un coma cataleptique, de survivre « sans oxygène » et, évidemment, d’être insensible à la douleur. Mais, à l’image de nombreux autres artistes de son acabit, le bonhomme semble surtout un habile prestidigitateur et entourloupeur de première, vendant au passage talismans et prédictions parfaitement bidon à la riche - et moins riche - bourgeoisie.

    Tahra-Bey connut des moments difficiles. En 1928, il est défié en duel par Paul Heuzé, surnommé le « démolisseur de fakirs ». Cet écrivain et illusionniste s’est fait une spécialité de démonter scientifiquement les soi-disant pouvoirs des fakirs en les reproduisant aisément. Il se perce le corps avec des épingles, s’enferme dans un cercueil et, bien sûr, s’allonge sur la fameuse planche à clous, dont il donne une cote précise ( « 1,50 m de longueur sur 0,50 m de large et 2 cm d’épaisseur ; les clous font 10 cm et sont disposés en rectangles, chaque rectangle faisant 5 x 4 cm »). Organisé au Cirque d’hiver, devant près de 10 000 spectateurs qui se sont arraché les places, son face-à-face avec Tahra-Bey tourne à l’humiliation pour ce dernier, dont la crédibilité aura du mal à s’en remettre.

    D’excellents bonimenteurs, rien de magique ou d’occulte

    Condamné pour escroquerie, il sera expulsé de France en 1938 et fera partie de la « charette des fakirs » avec, entre autres, le « Fakir Birman », en fait un duo (un acteur et un commercial) dont les tromperies ont été mises au jour par l’Humanité, sous la plume d’Henriette Nizan.  « Ces fakirs étaient d’excellents bonimenteurs, ils avaient une connaissance parfaite de leur corps et de leur pouvoir de persuasion, mais, encore une fois, tout cela n’a rien à voir avec du paranormal », poursuit Fleur Hopkins-Loféron.

    Rien de magique ou d’occulte, juste de l’adresse, une bonne connaissance du corps et un courage parfois stupéfiant. Comme celui de Mirin Dajo, un Néerlandais né en 1912 qui se faisait transpercer avec des fleurets non stérilisés, sans aucun saignement. Des radiographies montrent les traces de plus de 500 transfixions à travers les reins, l’estomac, le foie et même le cœur ! Lui-même était persuadé que sa pratique était la conséquence d’une « soumission volontaire à la Puissance supérieure qui régit le monde »...

    Des professeurs de médecine finirent par trouver l’explication : les fleurets, introduits très lentement, provoqueraient une distention des tissus et leur pointe glisserait sans les endommager sur les parois résistantes des gros vaisseaux sanguins. L’absence d’infection ? Les instruments métalliques portent peu de microbes et la plupart d’entre eux sont retenus à la surface de la peau lors de la pénétration. Mirin Dajo meurt néanmoins en 1948 de ce qu’on pourrait appeler un accident du travail : une terrible infection après avoir avalé un poignard de 35 centimètres de long… La « Puissance supérieure qui régit le monde » avait, sans doute, décidé d’abandonner notre intrépide fakir.

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    Les forces américaines et indiennes vont organiser un exercice près de la région autonome chinoise du Tibet

    par Laurent Lagneau · 16 août 2022

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    Depuis quelques temps, les tensions entre l’Inde et la Chine ne cessent de s’intensifier en raison de leurs différents territoriaux le long de leur frontère, appelée « Ligne de contrôle effectif » [LAC ou « Ligne Mac Mahon »]. Deux secteurs sont particulièrement concernés : le plateau du Doklam, stratégique pour New Delhi puisqu’il est situé non loin du corridor de Siliguri, qui relie les plaines du nord et les États indiens du nord-Est, et le Ladakh, où soldats indiens et chinois s’affrontèrent en juin 2020.

    En conséquence, l’Inde et la Chine ont significativement renforcé leur posture militaire le long de la LAC [et en particulier dans les environs du Ladakh], plus de 60’000 soldats des deux pays se faisant désormais face à face. Des négociations ont certes été lancées afin de réduire les tensions. Mais elle restent au point mort… et Pékin en a profité pour gagner du terrain, l’Armée populaire de libération [APL] ayant lancé la construction de nombreuses infrastructures [casernes, bases, routes, ponts, etc] dans les zones contestées.

    « Les Chinois ont repris plus de 1000 kilomètres carrés de territoires revendiqués par l’Inde dans l’est du Ladakh depuis mai 2020. L’Inde est incapable d’inverser l’incursion chinoise au Ladakh », a déploré Sushant Singh, du Centre de recherche politique de New Delhi, récemment cité par le quotidien Le Monde.

    Qui plus est, la force aérienne chinoise envoie régulièrement des avions voler à proximité de la LAC, violant ainsi la zone d’exclusion aérienne de 10 km qui y a été établie. Et New Delhi ne peut que dénoncer un « comportement provocateur ».

    En juin, le général Charles Flynn, commandant de l’US Army dans le Pacifique, a décrit une situation « alarmante », dénonçant le « comportement déstabilisateur » de la Chine. « Je pense que nous devons travailler ensemble pour y faire contrepoids », a-t-il dit, lors d’une visite en Inde.

    Justement, depuis 2004, l’US Army mène conjointement avec son homologue indienne l’exercice « Yudh Abhyas », lequel tend à prendre de l’ampleur d’année en année. Initialement basé sur le scénario d’un opération de maintien de la paix des Nations unies, il vise à « promouvoir la coopération entre les deux armées » par le « partage, les échanges culturels et le renforcement des compétences opérationnelles ».

    L’édition 2021 de cet exercice avait été organisée pour la première fois en Alaska. Mais la prochaine se tiendra dans l’État indien de l’Uttarakhand, situé au sud du Ladakh. Plus précisément, selon la presse indenne, il aura lieu à 3000 mètres d’altitude, dans les environs de la localité d’Auli, un centaine de kilomètres de la frontière avec le Tibet, qui est l’une des cinq régions autonomes chinoises depuis 1965. Et il mobilisera, côté américain, des éléments de la 11th Airborne Division [division aéoportée].

    Cela étant, ce ne sera pas la première fois que l’État de l’Uttarakhand accueillera ces manoeuvres indo-américaines [cela a été le cas en 2014, 2016 et 2018]. Mais elles avaient eu lieu à plus de 300 km de la frontière.

    « Il s’agit d’un développement nouveau », a commenté Jeff Smith, chercheur au Centre d’études asiatiques à la Heritage Foundation, auprès de Nikkei Asia. Les autorités chinoises seront probablement inquiètes car, avec cet exercice, les États-Unis pourraient montrer qu’ils « envisagent peut-être un autre front contre la Chine si celle-ci accroît sa pression sur Taïwan », a estimé Pankaj Jha, professeur de défense et d’études stratégiques à l’OP Jindal Global University. « Plus que l’exercice lui-même, c’est l’implication des États-Unis qui devrait être un sujet de préoccupation pour la Chine », a-t-il ajouté.

    Par ailleurs, Yudh Abhyas 2022 commencera le 18 octobre, soit peu avant le 60e anniversaire de la guerre sino-indienne, qui se déroula dans le Ladakh, et lors du congrès quinquennal du Parti communiste chinois [PCC].

    En attendant, un autre exercice, impliquant cette fois les forces spéciales américaines et indiennes, est actuellement en cours. Appelé « Ex Vajra Prahar 2022″, celui-ci a commencé le 8 août dernier, à Bakloh dans l’Himachal Pradesh. Selon le ministère indien de la Défense, il vise à améliorer l’interopérabilité entre les forces spéciales des deux nations » et « à partager les meilleures pratiques et expériences dans des domaines tels que la planification de missions conjointes et les tactiques opérationnelles ».

    Photo : Yudh Abhyas 2021 – US Army

    Les forces américaines et indiennes vont organiser un exercice près de la région autonome chinoise du Tibet

    par Laurent Lagneau · 16 août 2022

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    Depuis quelques temps, les tensions entre l’Inde et la Chine ne cessent de s’intensifier en raison de leurs différents territoriaux le long de leur frontère, appelée « Ligne de contrôle effectif » [LAC ou « Ligne Mac Mahon »]. Deux secteurs sont particulièrement concernés : le plateau du Doklam, stratégique pour New Delhi puisqu’il est situé non loin du corridor de Siliguri, qui relie les plaines du nord et les États indiens du nord-Est, et le Ladakh, où soldats indiens et chinois s’affrontèrent en juin 2020.

    En conséquence, l’Inde et la Chine ont significativement renforcé leur posture militaire le long de la LAC [et en particulier dans les environs du Ladakh], plus de 60’000 soldats des deux pays se faisant désormais face à face. Des négociations ont certes été lancées afin de réduire les tensions. Mais elle restent au point mort… et Pékin en a profité pour gagner du terrain, l’Armée populaire de libération [APL] ayant lancé la construction de nombreuses infrastructures [casernes, bases, routes, ponts, etc] dans les zones contestées.

    « Les Chinois ont repris plus de 1000 kilomètres carrés de territoires revendiqués par l’Inde dans l’est du Ladakh depuis mai 2020. L’Inde est incapable d’inverser l’incursion chinoise au Ladakh », a déploré Sushant Singh, du Centre de recherche politique de New Delhi, récemment cité par le quotidien Le Monde.

    Qui plus est, la force aérienne chinoise envoie régulièrement des avions voler à proximité de la LAC, violant ainsi la zone d’exclusion aérienne de 10 km qui y a été établie. Et New Delhi ne peut que dénoncer un « comportement provocateur ».

    En juin, le général Charles Flynn, commandant de l’US Army dans le Pacifique, a décrit une situation « alarmante », dénonçant le « comportement déstabilisateur » de la Chine. « Je pense que nous devons travailler ensemble pour y faire contrepoids », a-t-il dit, lors d’une visite en Inde.

    Justement, depuis 2004, l’US Army mène conjointement avec son homologue indienne l’exercice « Yudh Abhyas », lequel tend à prendre de l’ampleur d’année en année. Initialement basé sur le scénario d’un opération de maintien de la paix des Nations unies, il vise à « promouvoir la coopération entre les deux armées » par le « partage, les échanges culturels et le renforcement des compétences opérationnelles ».

    L’édition 2021 de cet exercice avait été organisée pour la première fois en Alaska. Mais la prochaine se tiendra dans l’État indien de l’Uttarakhand, situé au sud du Ladakh. Plus précisément, selon la presse indenne, il aura lieu à 3000 mètres d’altitude, dans les environs de la localité d’Auli, un centaine de kilomètres de la frontière avec le Tibet, qui est l’une des cinq régions autonomes chinoises depuis 1965. Et il mobilisera, côté américain, des éléments de la 11th Airborne Division [division aéoportée].

    Cela étant, ce ne sera pas la première fois que l’État de l’Uttarakhand accueillera ces manoeuvres indo-américaines [cela a été le cas en 2014, 2016 et 2018]. Mais elles avaient eu lieu à plus de 300 km de la frontière.

    « Il s’agit d’un développement nouveau », a commenté Jeff Smith, chercheur au Centre d’études asiatiques à la Heritage Foundation, auprès de Nikkei Asia. Les autorités chinoises seront probablement inquiètes car, avec cet exercice, les États-Unis pourraient montrer qu’ils « envisagent peut-être un autre front contre la Chine si celle-ci accroît sa pression sur Taïwan », a estimé Pankaj Jha, professeur de défense et d’études stratégiques à l’OP Jindal Global University. « Plus que l’exercice lui-même, c’est l’implication des États-Unis qui devrait être un sujet de préoccupation pour la Chine », a-t-il ajouté.

    Par ailleurs, Yudh Abhyas 2022 commencera le 18 octobre, soit peu avant le 60e anniversaire de la guerre sino-indienne, qui se déroula dans le Ladakh, et lors du congrès quinquennal du Parti communiste chinois [PCC].

    En attendant, un autre exercice, impliquant cette fois les forces spéciales américaines et indiennes, est actuellement en cours. Appelé « Ex Vajra Prahar 2022″, celui-ci a commencé le 8 août dernier, à Bakloh dans l’Himachal Pradesh. Selon le ministère indien de la Défense, il vise à améliorer l’interopérabilité entre les forces spéciales des deux nations » et « à partager les meilleures pratiques et expériences dans des domaines tels que la planification de missions conjointes et les tactiques opérationnelles ».

    Photo : Yudh Abhyas 2021 – US Army

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    Depuis quelques temps, les tensions entre l’Inde et la Chine ne cessent de s’intensifier en raison de leurs différents territoriaux le long de leur frontère, appelée « Ligne de contrôle effectif » [LAC ou « Ligne Mac Mahon »]. Deux secteurs sont particulièrement concernés : le plateau du Doklam, stratégique pour New Delhi puisqu’il est situé non loin du corridor de Siliguri, qui relie les plaines du nord et les États indiens du nord-Est, et le Ladakh, où soldats indiens et chinois s’affrontèrent en juin 2020.

    En conséquence, l’Inde et la Chine ont significativement renforcé leur posture militaire le long de la LAC [et en particulier dans les environs du Ladakh], plus de 60’000 soldats des deux pays se faisant désormais face à face. Des négociations ont certes été lancées afin de réduire les tensions. Mais elle restent au point mort… et Pékin en a profité pour gagner du terrain, l’Armée populaire de libération [APL] ayant lancé la construction de nombreuses infrastructures [casernes, bases, routes, ponts, etc] dans les zones contestées.

    « Les Chinois ont repris plus de 1000 kilomètres carrés de territoires revendiqués par l’Inde dans l’est du Ladakh depuis mai 2020. L’Inde est incapable d’inverser l’incursion chinoise au Ladakh », a déploré Sushant Singh, du Centre de recherche politique de New Delhi, récemment cité par le quotidien Le Monde.

    Qui plus est, la force aérienne chinoise envoie régulièrement des avions voler à proximité de la LAC, violant ainsi la zone d’exclusion aérienne de 10 km qui y a été établie. Et New Delhi ne peut que dénoncer un « comportement provocateur ».

    En juin, le général Charles Flynn, commandant de l’US Army dans le Pacifique, a décrit une situation « alarmante », dénonçant le « comportement déstabilisateur » de la Chine. « Je pense que nous devons travailler ensemble pour y faire contrepoids », a-t-il dit, lors d’une visite en Inde.

    Justement, depuis 2004, l’US Army mène conjointement avec son homologue indienne l’exercice « Yudh Abhyas », lequel tend à prendre de l’ampleur d’année en année. Initialement basé sur le scénario d’un opération de maintien de la paix des Nations unies, il vise à « promouvoir la coopération entre les deux armées » par le « partage, les échanges culturels et le renforcement des compétences opérationnelles ».

    L’édition 2021 de cet exercice avait été organisée pour la première fois en Alaska. Mais la prochaine se tiendra dans l’État indien de l’Uttarakhand, situé au sud du Ladakh. Plus précisément, selon la presse indenne, il aura lieu à 3000 mètres d’altitude, dans les environs de la localité d’Auli, un centaine de kilomètres de la frontière avec le Tibet, qui est l’une des cinq régions autonomes chinoises depuis 1965. Et il mobilisera, côté américain, des éléments de la 11th Airborne Division [division aéoportée].

    Cela étant, ce ne sera pas la première fois que l’État de l’Uttarakhand accueillera ces manoeuvres indo-américaines [cela a été le cas en 2014, 2016 et 2018]. Mais elles avaient eu lieu à plus de 300 km de la frontière.

    « Il s’agit d’un développement nouveau », a commenté Jeff Smith, chercheur au Centre d’études asiatiques à la Heritage Foundation, auprès de Nikkei Asia. Les autorités chinoises seront probablement inquiètes car, avec cet exercice, les États-Unis pourraient montrer qu’ils « envisagent peut-être un autre front contre la Chine si celle-ci accroît sa pression sur Taïwan », a estimé Pankaj Jha, professeur de défense et d’études stratégiques à l’OP Jindal Global University. « Plus que l’exercice lui-même, c’est l’implication des États-Unis qui devrait être un sujet de préoccupation pour la Chine », a-t-il ajouté.

    Par ailleurs, Yudh Abhyas 2022 commencera le 18 octobre, soit peu avant le 60e anniversaire de la guerre sino-indienne, qui se déroula dans le Ladakh, et lors du congrès quinquennal du Parti communiste chinois [PCC].

    En attendant, un autre exercice, impliquant cette fois les forces spéciales américaines et indiennes, est actuellement en cours. Appelé « Ex Vajra Prahar 2022″, celui-ci a commencé le 8 août dernier, à Bakloh dans l’Himachal Pradesh. Selon le ministère indien de la Défense, il vise à améliorer l’interopérabilité entre les forces spéciales des deux nations » et « à partager les meilleures pratiques et expériences dans des domaines tels que la planification de missions conjointes et les tactiques opérationnelles ».

    Photo : Yudh Abhyas 2021 – US Army

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    Depuis quelques temps, les tensions entre l’Inde et la Chine ne cessent de s’intensifier en raison de leurs différents territoriaux le long de leur frontère, appelée « Ligne de contrôle effectif » [LAC ou « Ligne Mac Mahon »]. Deux secteurs sont particulièrement concernés : le plateau du Doklam, stratégique pour New Delhi puisqu’il est situé non loin du corridor de Siliguri, qui relie les plaines du nord et les États indiens du nord-Est, et le Ladakh, où soldats indiens et chinois s’affrontèrent en juin 2020.

    En conséquence, l’Inde et la Chine ont significativement renforcé leur posture militaire le long de la LAC [et en particulier dans les environs du Ladakh], plus de 60’000 soldats des deux pays se faisant désormais face à face. Des négociations ont certes été lancées afin de réduire les tensions. Mais elle restent au point mort… et Pékin en a profité pour gagner du terrain, l’Armée populaire de libération [APL] ayant lancé la construction de nombreuses infrastructures [casernes, bases, routes, ponts, etc] dans les zones contestées.

    « Les Chinois ont repris plus de 1000 kilomètres carrés de territoires revendiqués par l’Inde dans l’est du Ladakh depuis mai 2020. L’Inde est incapable d’inverser l’incursion chinoise au Ladakh », a déploré Sushant Singh, du Centre de recherche politique de New Delhi, récemment cité par le quotidien Le Monde.

    Qui plus est, la force aérienne chinoise envoie régulièrement des avions voler à proximité de la LAC, violant ainsi la zone d’exclusion aérienne de 10 km qui y a été établie. Et New Delhi ne peut que dénoncer un « comportement provocateur ».

    En juin, le général Charles Flynn, commandant de l’US Army dans le Pacifique, a décrit une situation « alarmante », dénonçant le « comportement déstabilisateur » de la Chine. « Je pense que nous devons travailler ensemble pour y faire contrepoids », a-t-il dit, lors d’une visite en Inde.

    Justement, depuis 2004, l’US Army mène conjointement avec son homologue indienne l’exercice « Yudh Abhyas », lequel tend à prendre de l’ampleur d’année en année. Initialement basé sur le scénario d’un opération de maintien de la paix des Nations unies, il vise à « promouvoir la coopération entre les deux armées » par le « partage, les échanges culturels et le renforcement des compétences opérationnelles ».

    L’édition 2021 de cet exercice avait été organisée pour la première fois en Alaska. Mais la prochaine se tiendra dans l’État indien de l’Uttarakhand, situé au sud du Ladakh. Plus précisément, selon la presse indenne, il aura lieu à 3000 mètres d’altitude, dans les environs de la localité d’Auli, un centaine de kilomètres de la frontière avec le Tibet, qui est l’une des cinq régions autonomes chinoises depuis 1965. Et il mobilisera, côté américain, des éléments de la 11th Airborne Division [division aéoportée].

    Cela étant, ce ne sera pas la première fois que l’État de l’Uttarakhand accueillera ces manoeuvres indo-américaines [cela a été le cas en 2014, 2016 et 2018]. Mais elles avaient eu lieu à plus de 300 km de la frontière.

    « Il s’agit d’un développement nouveau », a commenté Jeff Smith, chercheur au Centre d’études asiatiques à la Heritage Foundation, auprès de Nikkei Asia. Les autorités chinoises seront probablement inquiètes car, avec cet exercice, les États-Unis pourraient montrer qu’ils « envisagent peut-être un autre front contre la Chine si celle-ci accroît sa pression sur Taïwan », a estimé Pankaj Jha, professeur de défense et d’études stratégiques à l’OP Jindal Global University. « Plus que l’exercice lui-même, c’est l’implication des États-Unis qui devrait être un sujet de préoccupation pour la Chine », a-t-il ajouté.

    de Nikkei Asia

    Par ailleurs, Yudh Abhyas 2022 commencera le 18 octobre, soit peu avant le 60e anniversaire de la guerre sino-indienne, qui se déroula dans le Ladakh, et lors du congrès quinquennal du Parti communiste chinois [PCC].

    En attendant, un autre exercice, impliquant cette fois les forces spéciales américaines et indiennes, est actuellement en cours. Appelé « Ex Vajra Prahar 2022″, celui-ci a commencé le 8 août dernier, à Bakloh dans l’Himachal Pradesh. Selon le ministère indien de la Défense, il vise à améliorer l’interopérabilité entre les forces spéciales des deux nations » et « à partager les meilleures pratiques et expériences dans des domaines tels que la planification de missions conjointes et les tactiques opérationnelles ».

    Photo : Yudh Abhyas 2021 – US Army

    BBC

    Climate change forces indigenous islanders in Panama to relocate

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    Some 2,000 islanders in Guna Yala will become one of the first indigenous communities in Latin America to relocate because of climate change.

    Islander Magdalena Martínez, who has campaigned for new housing on the mainland, tells the BBC how she feels about leaving the island she grew up on.

    The Panama government estimates all islands of the Guna people could be under water by 2050, based on forecasts by an independent group of scientists, although others think the islands may not all be submerged until the end of the century.

    Video by Grace Livingstone and Ellen Tsang

    France24 - Monde

    UE : impasse entre la Serbie et le Kosovo, de nouvelles discussions prévues

    Publié le : 18/08/2022 - 20:10

    FRANCE 24 Suivre Laurent ROUY

    Les dirigeants kosovar et serbe "ne sont pas parvenus à un accord", jeudi, à Bruxelles, pour apaiser les tensions ravivées à la frontière entre les deux pays fin juillet. "Les discussions se poursuivront dans les prochains jours", selon le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell. 

    Pas d'avancée sur le dialogue Serbie-Kosovo. Les dirigeants kosovar et serbe "ne sont pas parvenus à un accord", jeudi 18 août, à Bruxelles, sous l'égide de l'UE afin d'apaiser les tensions entre les deux pays, mais "les discussions reprendront dans les prochains jours", a annoncé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

    "Il y a encore du temps d'ici le 1er septembre", date prévue d'entrée en vigueur de nouvelles règles administratives et frontalières imposées par Pristina et dénoncées par Belgrade, a-t-il ajouté, à l'issue de la rencontre convoquée après un nouvel épisode de violences dans le nord du Kosovo fin juillet. Il n'a pas précisé le format des discussions à venir.

    Le Premier ministre kosovar, Albin Kurti, et le président serbe, Aleksandar Vucic, réunis dans le cadre du "Dialogue Belgrade-Pristina" piloté depuis 2011 par la Commission européenne, ont "accepté que le processus devait continuer (...). Je ne baisse pas les bras", a souligné M. Borrell, rendant compte des discussions devant la presse.

    La stabilité était menacée

    "Nous nous sommes battus pour la paix et la stabilité, pour des solutions de compromis. Le président Vucic s'adressera (vendredi) à la nation" à son retour à Belgrade, avant une rencontre dimanche avec les représentants des Serbes du Kosovo, a indiqué, jeudi, à télévision serbe, le chef du bureau de la Serbie pour le Kosovo, Petar Petkovic.

    L'Otan avait averti mercredi, après une rencontre avec les deux dirigeants, que sa force de maintien de la paix au Kosovo (Kfor) était "prête à intervenir si la stabilité était menacée".

    Alors que se poursuit l'offensive russe en Ukraine, "la communauté internationale ne veut pas assister à un regain de tensions. Les deux parties seront entièrement responsables en cas d'escalade sur le terrain", a prévenu Josep Borrell.

    Avant la rencontre, il avait jugé qu'"il était temps de progresser vers une normalisation complète des relations" entre les deux pays, condition-clé de leur adhésion à l'UE.

    Indépendance

    Invoquant un principe de "réciprocité", Pristina prévoit d'imposer des permis de séjour temporaires aux personnes entrant au Kosovo avec une carte d'identité serbe, et exige des Serbes du Kosovo qu'ils remplacent les plaques d'immatriculation serbes de leurs véhicules par des plaques du Kosovo.

    Ces nouvelles mesures ont entraîné un nouvel épisode de violences fin juillet dans le nord du Kosovo, où la minorité serbe les juge vexatoires. Sous pression des États-Unis, Pristina avait reporté leur mise en œuvre à septembre.

    Belgrade n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée par le Kosovo en 2008, une décennie après une guerre sanglante qui a fait 13 000 morts, en majorité des Kosovars albanais. Depuis, la région est le théâtre de frictions épisodiques. Les quelque 120 000 Serbes du Kosovo, dont un tiers vivent au nord du territoire, ne reconnaissent pas l'autorité de Pristina, restant fidèles à Belgrade.

    Serbie et Kosovo aspirent à entrer dans l'UE : Belgrade a depuis 2012 le statut de candidat officiel tandis que le Kosovo est "candidat potentiel". Cinq pays de l'UE refusent de reconnaître l'indépendance de l'ex-province serbe.

    Avec AFP

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    Kosovo : vives tensions à la frontière avec la Serbie

    LA NOUVELLE IMPASSE

    Kosovo-Serbie : pourquoi ce regain de tensions ?

    L'UE s'efforce de rassurer les pays des Balkans sans avancée concrète sur leur intégration

    Valeurs Actuelles

    [Saint Clair] Emmanuel Macron, de la crise de la démocratie à la crise de l’intelligence politique

    Partout dans la société, la hiérarchie qui conduit du commun à l’élite est respectée. Lorsque l’on cherche un plombier ou un coiffeur, on fait vite la différence entre le plus réputé de la ville et celui dont personne ne veut. Idem pour les pilotes de ligne, les jardiniers, les ingénieurs, les maçons, les cuisiniers – il suffit de regarder « Top chef » pour noter la différence de qualité avec ce qu’on nous sert en cantine d’entreprise. Il n’y a qu’en politique (et peut-être dans la classe médiatique) ou cette hiérarchie des compétences n’est pas respectée ! Par ailleurs, lorsque dans l’une de ces professions, quelqu’un échoue, ou n’exprime pas l’intelligence, le talent, la compétence, qui sont attendus de lui, nul ne dira que c’est par cynisme qu’il agit ainsi. Tout le monde s’accordera à reconnaître que s’il avait pu faire mieux, il l’aurait fait.

    En politique, pour une raison qui nous échappe, les gens se sont tellement convaincus du cynisme des élites qu’ils les dédouanent constamment de leur indigence intellectuelle. Lorsqu’un homme politique échoue à représenter correctement le peuple, lorsqu’il mène une politique sans queue ni tête – comme pour la gestion du Covid – on se dit : c’est parce qu’il a un agenda caché, c’est par cynisme électoral, par machiavélisme, bref on sous-entend une forme de subtilité, et donc de supériorité. Pourtant, en politique comme ailleurs, lorsque quelqu’un échoue, c’est simplement qu’il n’est pas au niveau.

    C’est l’élite politique, cette “aristocratie du pouvoir ”, qui ne parvient plus à assumer la tâche qui lui incombe.

    Un seul exemple, mais révélateur : la réforme des retraites. Quatre économistes : Philippe Aghion (professeur au Collège de France), Antoine Bozio (meilleur jeune économiste 2017), Philippe Martin (président du Conseil d’analyse économique) et Jean Pisani-Ferry (ancien directeur de France Stratégie) – excusez du peu ! – ont élaboré le programme économique d’Emmanuel Macron en 2017 et bâti la structure de sa réforme des retraites. Or les quatre mêmes ont cosigné une tribune dans le Monde deux ans plus tard pour en dénoncer la mise en œuvre. Cet échec marque-t-il le cynisme d’Emmanuel Macron ? Non, simplement l’incompétence de la macronie. Les journalistes Davet et Lhomme, dans leur excellent Le traître et le néant, résument cela très bien au travers de ces propos attribués à Dominique Strauss-Khan : « Macron s’est entouré de burnes ! » Le lecteur nous pardonnera cette trivialité, mais il n’y a, en politique comme dans la vie, aucun hasard, et on n’a jamais trouvé de burnes ailleurs qu’autour d’un gland…

    Ce que nous nommons actuellement « crise de la démocratie » est en réalité un terme impropre. Car à quoi pensons-nous en employant ce vocable, si ce n’est au fait que les gouvernants ne représentent plus le peuple comme ils devraient le faire ? Mais le peuple, le « démos », est en réalité hors de cause ; ce n’est pas lui qui est politiquement défaillant. Nous pourrions même dire qu’il se porte plutôt bien politiquement au regard de la situation dans laquelle il est plongé depuis de longues années. C’est l’élite politique, cette “aristocratie du pouvoir ”, qui ne parvient plus à assumer la tâche qui lui incombe. Cette crise de la “démocratie” est en réalité une crise de “l’aristocratie”, c’est-à-dire une crise de l’élite politique. Le terme grec « aristocratie » est l’adjonction du terme « cratos » (le pouvoir) et du terme « aristoï » (les meilleurs). L’aristocratie est donc, en principe, le gouvernement des meilleurs.

    Dans toute démocratie représentative, il y a une part nécessaire d’aristocratie, explique Montesquieu, car ce sont les meilleurs qui sont censés être élus pour gouverner. Or cette part est défaillante. L’incompétence de l’élite est désormais manifeste. Pire, sa rhétorique même transpire bien souvent la bêtise. La véritable crise de la démocratie que nous traversons est là : on trouve désormais parmi le « démos », beaucoup plus d’intelligence politique qu’au sein de l’élite dirigeante. Pour le dire autrement : le “bon sens populaire” devient progressivement synonyme d’une intelligence politique supérieure aux constructions idéologiques abstraites d’une élite satisfaite d’elle-même. La crise démocratique que nous traversons est bel et bien une crise de l’intelligence politique : le peuple ne supporte plus d’être gouverné par moins intelligent que lui.

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    Un bureau d’études russe dévoile un nouveau concept de sous-marin lanceur d’engins

    par Laurent Lagneau · 16 août 2022

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    Pour rivaliser avec les forces navales américaines, et, plus généralement, celles de l’Otan, la Russie pourrait accentuer son effort dans les domaines où elle a quelques atouts de premier plan à faire valoir, à commencer par celui des sous-marins. C’est, en tout cas, ce qu’a récemment plaidé Vladimir Karnozov, un expert militaire russe.

    « Compte tenu de la supériorité numérique significative des forces navales de l’Otan », bientôt renforcées par celles de la Suède et de la Finlande, « il semble plus logique d’équiper la flotte de la Baltique de sous-marins avancés porteurs de missiles », a-t-il dit, selon l’agence Tass. Et cela vaut pour d’autres zones décrites comme étant « importantes » par la dernière doctrine navale russe, publiée le 31 juillet dernier.

    Quoi qu’il en soit, et alors que les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Boreï sont progressivement admis au service [le douzième et dernier de la série devrait l’être en 2031, au sein de la Flotte du Nord, ndlr], le bureau d’études Rubin a dévoilé le concept d’un nouveau type de sous-marin à l’occasion du forum « Armée 2022 », qui a ouvert ses portes à Kubinka, dans la banlieue de Moscou, le 15 août.

    Appelé « Arcturus », qui est l’une des étoiles les plus lumineuses visible depuis l’hémisphère Nord, ce sous-marin aurait un déplacement 20% inférieur par rapport qu’un SNLE de la classe Boreï. D’une longueur de 134 mètres pour un diamètre de 15,7 mètres, il aurait besoin d’un équipage de 100 sous-mariniers pour être mis en oeuvre.

    D’une apparence plus compacte, la coque de l’Arcturus serait conçue de manière à dévier les signaux d’un sonar actif. Le sous-marin conventionnel 212CD allemand et le futur SNLE « Dreadnought » britannique ont adopté un concept identique.

    A priori, et comme le SMX-31 de Naval Group, l’Arcturus serait doté de deux propulseurs latéraux, en lieu et place de la traditionnelle hélice. Du moins, c’est ce que suggère une illustration diffusée par l’agence Ria Novosti.

    « L’utilisation d’une centrale électrique distribuée sans arbre avec une propulsion entièrement électrique aide à réduire le bruit, et la présence de deux unités de propulsion augmente la maniabilité et la fiabilité du sous-marin », fait d’ailleurs valoir Rubin.

    Côté armement, l’Arcturus disposerait de 12 tubes verticaux lance-missiles. Mais la nouveauté est qu’il sera en mesure d’emporter des drones sous-marins de « différentes classes », comme le « Surrogat-V », celui-ci prenant place à l’arrière du navire.

    « Grâce à la robotique sous-marine, l’Arcturus aura une meilleure connaissance de l’environnement et pourra ainsi détecter l’ennemi plus tôt », a expliqué un représentant du bureau d’études Rubin à Ria Novosti.

    Reste à voir si un tel concept pourra se concrétiser, d’autant plus que le remplacement des SNLE de la classe Boreï n’est pas d’actualité… Cela étant, il est probable que les idées retenues pour l’Arcturus soient « recyclées » pour d’autres projets à venir.

    Un bureau d’études russe dévoile un nouveau concept de sous-marin lanceur d’engins

    par Laurent Lagneau · 16 août 2022

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    Pour rivaliser avec les forces navales américaines, et, plus généralement, celles de l’Otan, la Russie pourrait accentuer son effort dans les domaines où elle a quelques atouts de premier plan à faire valoir, à commencer par celui des sous-marins. C’est, en tout cas, ce qu’a récemment plaidé Vladimir Karnozov, un expert militaire russe.

    « Compte tenu de la supériorité numérique significative des forces navales de l’Otan », bientôt renforcées par celles de la Suède et de la Finlande, « il semble plus logique d’équiper la flotte de la Baltique de sous-marins avancés porteurs de missiles », a-t-il dit, selon l’agence Tass. Et cela vaut pour d’autres zones décrites comme étant « importantes » par la dernière doctrine navale russe, publiée le 31 juillet dernier.

    Quoi qu’il en soit, et alors que les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Boreï sont progressivement admis au service [le douzième et dernier de la série devrait l’être en 2031, au sein de la Flotte du Nord, ndlr], le bureau d’études Rubin a dévoilé le concept d’un nouveau type de sous-marin à l’occasion du forum « Armée 2022 », qui a ouvert ses portes à Kubinka, dans la banlieue de Moscou, le 15 août.

    Appelé « Arcturus », qui est l’une des étoiles les plus lumineuses visible depuis l’hémisphère Nord, ce sous-marin aurait un déplacement 20% inférieur par rapport qu’un SNLE de la classe Boreï. D’une longueur de 134 mètres pour un diamètre de 15,7 mètres, il aurait besoin d’un équipage de 100 sous-mariniers pour être mis en oeuvre.

    D’une apparence plus compacte, la coque de l’Arcturus serait conçue de manière à dévier les signaux d’un sonar actif. Le sous-marin conventionnel 212CD allemand et le futur SNLE « Dreadnought » britannique ont adopté un concept identique.

    A priori, et comme le SMX-31 de Naval Group, l’Arcturus serait doté de deux propulseurs latéraux, en lieu et place de la traditionnelle hélice. Du moins, c’est ce que suggère une illustration diffusée par l’agence Ria Novosti.

    « L’utilisation d’une centrale électrique distribuée sans arbre avec une propulsion entièrement électrique aide à réduire le bruit, et la présence de deux unités de propulsion augmente la maniabilité et la fiabilité du sous-marin », fait d’ailleurs valoir Rubin.

    Côté armement, l’Arcturus disposerait de 12 tubes verticaux lance-missiles. Mais la nouveauté est qu’il sera en mesure d’emporter des drones sous-marins de « différentes classes », comme le « Surrogat-V », celui-ci prenant place à l’arrière du navire.

    « Grâce à la robotique sous-marine, l’Arcturus aura une meilleure connaissance de l’environnement et pourra ainsi détecter l’ennemi plus tôt », a expliqué un représentant du bureau d’études Rubin à Ria Novosti.

    Reste à voir si un tel concept pourra se concrétiser, d’autant plus que le remplacement des SNLE de la classe Boreï n’est pas d’actualité… Cela étant, il est probable que les idées retenues pour l’Arcturus soient « recyclées » pour d’autres projets à venir.

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    Pour rivaliser avec les forces navales américaines, et, plus généralement, celles de l’Otan, la Russie pourrait accentuer son effort dans les domaines où elle a quelques atouts de premier plan à faire valoir, à commencer par celui des sous-marins. C’est, en tout cas, ce qu’a récemment plaidé Vladimir Karnozov, un expert militaire russe.

    « Compte tenu de la supériorité numérique significative des forces navales de l’Otan », bientôt renforcées par celles de la Suède et de la Finlande, « il semble plus logique d’équiper la flotte de la Baltique de sous-marins avancés porteurs de missiles », a-t-il dit, selon l’agence Tass. Et cela vaut pour d’autres zones décrites comme étant « importantes » par la dernière doctrine navale russe, publiée le 31 juillet dernier.

    Quoi qu’il en soit, et alors que les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Boreï sont progressivement admis au service [le douzième et dernier de la série devrait l’être en 2031, au sein de la Flotte du Nord, ndlr], le bureau d’études Rubin a dévoilé le concept d’un nouveau type de sous-marin à l’occasion du forum « Armée 2022 », qui a ouvert ses portes à Kubinka, dans la banlieue de Moscou, le 15 août.

    Appelé « Arcturus », qui est l’une des étoiles les plus lumineuses visible depuis l’hémisphère Nord, ce sous-marin aurait un déplacement 20% inférieur par rapport qu’un SNLE de la classe Boreï. D’une longueur de 134 mètres pour un diamètre de 15,7 mètres, il aurait besoin d’un équipage de 100 sous-mariniers pour être mis en oeuvre.

    D’une apparence plus compacte, la coque de l’Arcturus serait conçue de manière à dévier les signaux d’un sonar actif. Le sous-marin conventionnel 212CD allemand et le futur SNLE « Dreadnought » britannique ont adopté un concept identique.

    A priori, et comme le SMX-31 de Naval Group, l’Arcturus serait doté de deux propulseurs latéraux, en lieu et place de la traditionnelle hélice. Du moins, c’est ce que suggère une illustration diffusée par l’agence Ria Novosti.

    « L’utilisation d’une centrale électrique distribuée sans arbre avec une propulsion entièrement électrique aide à réduire le bruit, et la présence de deux unités de propulsion augmente la maniabilité et la fiabilité du sous-marin », fait d’ailleurs valoir Rubin.

    Côté armement, l’Arcturus disposerait de 12 tubes verticaux lance-missiles. Mais la nouveauté est qu’il sera en mesure d’emporter des drones sous-marins de « différentes classes », comme le « Surrogat-V », celui-ci prenant place à l’arrière du navire.

    « Grâce à la robotique sous-marine, l’Arcturus aura une meilleure connaissance de l’environnement et pourra ainsi détecter l’ennemi plus tôt », a expliqué un représentant du bureau d’études Rubin à Ria Novosti.

    Reste à voir si un tel concept pourra se concrétiser, d’autant plus que le remplacement des SNLE de la classe Boreï n’est pas d’actualité… Cela étant, il est probable que les idées retenues pour l’Arcturus soient « recyclées » pour d’autres projets à venir.

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    Pour rivaliser avec les forces navales américaines, et, plus généralement, celles de l’Otan, la Russie pourrait accentuer son effort dans les domaines où elle a quelques atouts de premier plan à faire valoir, à commencer par celui des sous-marins. C’est, en tout cas, ce qu’a récemment plaidé Vladimir Karnozov, un expert militaire russe.

    « Compte tenu de la supériorité numérique significative des forces navales de l’Otan », bientôt renforcées par celles de la Suède et de la Finlande, « il semble plus logique d’équiper la flotte de la Baltique de sous-marins avancés porteurs de missiles », a-t-il dit, selon l’agence Tass. Et cela vaut pour d’autres zones décrites comme étant « importantes » par la dernière doctrine navale russe, publiée le 31 juillet dernier.

    Quoi qu’il en soit, et alors que les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Boreï sont progressivement admis au service [le douzième et dernier de la série devrait l’être en 2031, au sein de la Flotte du Nord, ndlr], le bureau d’études Rubin a dévoilé le concept d’un nouveau type de sous-marin à l’occasion du forum « Armée 2022 », qui a ouvert ses portes à Kubinka, dans la banlieue de Moscou, le 15 août.

    Appelé « Arcturus », qui est l’une des étoiles les plus lumineuses visible depuis l’hémisphère Nord, ce sous-marin aurait un déplacement 20% inférieur par rapport qu’un SNLE de la classe Boreï. D’une longueur de 134 mètres pour un diamètre de 15,7 mètres, il aurait besoin d’un équipage de 100 sous-mariniers pour être mis en oeuvre.

    D’une apparence plus compacte, la coque de l’Arcturus serait conçue de manière à dévier les signaux d’un sonar actif. Le sous-marin conventionnel 212CD allemand et le futur SNLE « Dreadnought » britannique ont adopté un concept identique.

    A priori, et comme le SMX-31 de Naval Group, l’Arcturus serait doté de deux propulseurs latéraux, en lieu et place de la traditionnelle hélice. Du moins, c’est ce que suggère une illustration diffusée par l’agence Ria Novosti.

    « L’utilisation d’une centrale électrique distribuée sans arbre avec une propulsion entièrement électrique aide à réduire le bruit, et la présence de deux unités de propulsion augmente la maniabilité et la fiabilité du sous-marin », fait d’ailleurs valoir Rubin.

    Côté armement, l’Arcturus disposerait de 12 tubes verticaux lance-missiles. Mais la nouveauté est qu’il sera en mesure d’emporter des drones sous-marins de « différentes classes », comme le « Surrogat-V », celui-ci prenant place à l’arrière du navire.

    « Grâce à la robotique sous-marine, l’Arcturus aura une meilleure connaissance de l’environnement et pourra ainsi détecter l’ennemi plus tôt », a expliqué un représentant du bureau d’études Rubin à Ria Novosti.

    Reste à voir si un tel concept pourra se concrétiser, d’autant plus que le remplacement des SNLE de la classe Boreï n’est pas d’actualité… Cela étant, il est probable que les idées retenues pour l’Arcturus soient « recyclées » pour d’autres projets à venir.

    France24 - Monde

    La France rejette les accusations de la junte malienne de soutien aux groupes jihadistes

    Publié le : 18/08/2022 - 08:29Modifié le : 18/08/2022 - 09:13

    FRANCE 24 Suivre Cyril PAYEN

    La France, qui a achevé lundi le retrait des soldats français de l'opération Barkhane, a rejeté les accusations portées par le Mali dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies. Bamako y dénonce des "actes d'agression" de l'armée française sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté aux groupes jihadistes et d'espionnage.

    Le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU une réunion d'urgence pour faire cesser ce qu'il présente comme "les actes d'agression" de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes jihadistes et d'espionnage.

    Avec ces accusations, le gouvernement dominé par la junte militaire fait franchir un nouveau degré à l'escalade verbale de ses incriminations contre la France.

    "C'est particulièrement insultant de voir que l'on puisse penser qu'on alimente des terroristes", a jugé le général Bruno Baratz, le commandant de la force française Barkhane, interrogé par France 24 mercredi 17 août au Niger, pays voisin du Mali et allié de la France ayant accepté le maintien d'une base aérienne française à Niamey.

    "C'est un peu insultant pour la mémoire de nos 59 camarades qui sont tombés en se battant pour le Mali, et également pour la mémoire de tous les Maliens qui se sont battus à nos côtés, mais aussi les personnels de la Minusma, des forces africaines de la Minusma qui sont tombés en luttant contre le terrorisme", a également précisé le général à RFI.

    "La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l'ensemble de la planète", a indiqué de son côté sur Twitter l'ambassade de France au Mali, soulignant que 53 soldats français étaient morts au Mali au cours des neuf dernières années.

    La représentation diplomatique a également rappelé que "dans tous les communiqués des groupes terroristes, la France était jusqu’à son départ désignée comme l’ennemi numéro un. Le principal objectif revendiqué par ces jihadistes était le départ de Barkhane."

    7) La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l’ensemble de la planète.

    August 17, 2022

    Interrogé sur les accusations portées par le Mali contre la France, le porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclaré que les Nations unies étaient "extrêmement reconnaissantes à la France et aux forces françaises de leur engagement" pour stabiliser le Mali. Farhan Haq a espéré devant la presse, sans nommer personne, que tout autre pays coopérant avec les autorités maliennes essaierait "pareillement de jouer un rôle stabilisateur".

    Quant à une réunion d'urgence du Conseil, il a déclaré que la décision appartenait à ses membres.

    Le Mali n'est pas membre du Conseil de sécurité et sa demande doit être relayée par un État membre. Un diplomate a jugé sous couvert de l'anonymat à New York "improbable" qu'une telle réunion ait lieu.

    Bamako prêt à "faire usage de la légitime défense"

    Les dernières manifestations de la détérioration des relations entre Bamako et Paris coïncident strictement avec le départ du dernier soldat français au Mali après neuf ans d'engagement contre les jihadistes. La junte au pouvoir au Mali depuis le putsch d'août 2020 s'est détournée de la France et de ses alliés pour se tourner vers la Russie.

    L'armée française, poussée vers la sortie, a quitté successivement et transféré aux autorités maliennes ses différentes bases au Mali, la dernière lundi à Gao. Les Russes semblent n'avoir pas traîné. Le gouvernement allemand a indiqué mercredi disposer d'informations selon lesquelles environ 20 à 30 personnes, probablement des Russes en uniforme, ont été repérées en train de décharger un avion sur l'aéroport de Gao le jour du départ français.

    L'aéroport jouxte immédiatement le périmètre qui incluait la base française et comprend aussi le camp de la mission de l'ONU (Minusma), avec un fort contingent allemand.

    Du même jour date une lettre adressée par le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité de l'ONU. La lettre, transmise mercredi à des journalistes par ses services et abondamment reproduite sur les réseaux sociaux, dénonce les "violations répétitives et fréquentes" de l'espace aérien national par les forces françaises au cours des derniers mois, et les vols d'appareils français se livrant à "des activités considérées comme de l'espionnage" et des tentatives "d'intimidation".

    Les autorités maliennes disposent "de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l'espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions", ajoute Abdoulaye Diop. Le chef de la diplomatie malienne laisse entendre que les Français pourraient avoir transporté par hélicoptère deux membres d'un groupe jihadiste début août dans la région de Tombouctou.

    Le Mali "invite" le Conseil de sécurité à œuvrer pour que la France "cesse immédiatement ses actes d'agression" et demande à la présidence chinoise de communiquer ces éléments aux membres du Conseil de sécurité en vue d'une réunion d'urgence, indique Abdoulaye Diop.

    Le Mali "se réserve le droit de faire usage de la légitime défense" si les agissements français persistent, conformément à la Charte des Nations unies, affirme le ministre.

    Avec AFP et Reuters

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    Mali : des forces de sécurité russes signalées à Gao, après le retrait de l’armée française

    Mali : le dernier soldat français à quitter le pays affirme avoir croisé des mercenaires de Wagner

    Reportage

    Exclusif : au Mali, avec les derniers militaires français de la base de Gao

    Valeurs Actuelles

    Le climat comme gisement d’économies

    Tout va très bien, madame la marquise / […] Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise, que le présent de la situation financière de la France est désastreux et que son futur est pire. La France est à la fois le pays d’Europe où le poids des impôts (relativement au PIB) est le plus élevé et en même temps l’un de ceux où la qualité des services publics (enseignement, santé, sécurité, justice, etc. ) est la plus mauvaise. Cerise sur le gâteau, la France réalise cet exploit en s’endettant de plus en plus. Le contexte des années à venir est particulièrement inquiétant : inflation hors de contrôle, menaces militaires, taux des emprunts en hausse, instabilités politiques. Nous sommes dos au mur, désarmés devant ces probables aggravations de la conjoncture.

    « Tout va très bien, tout va très bien. » Le gouvernement prévoit d’accroître les dépenses dans à peu près tous les secteurs et jure qu’il le fera sans augmenter les impôts – ni la dette. Les nombreux députés de la majorité le croient (ou font semblant de le croire). Leur première loi est une loi de dépenses nouvelles. L’opposition est encore plus irresponsable, ce qui n’est pas peu dire, puisqu’elle trouve ces dépenses insuffisantes.

    Passant en revue tous les secteurs, on arrive à la conclusion que celui où les coupes seraient le moins dommageables pour les Français est le secteur de l’environnement

    Compte tenu de la situation, la concurrence ne devrait pourtant pas porter sur des projets de dépenses nouvelles, mais sur des propositions de suppression de dépenses ou/et d’augmentation d’impôts. Moins facile, moins électoral, mais indispensable. Passant en revue tous les secteurs, on arrive à la conclusion que celui où les coupes seraient le moins dommageables pour les Français est le secteur de l’environnement, pour deux raisons.

    La première est que tous les autres secteurs sont vraiment en situation d’urgence. Il y a une urgence scolaire, lorsque le niveau des élèves en mathématiques est pratiquement le plus bas des 30 pays du monde où il est mesuré et lorsqu’on ne trouve plus de candidats au métier d’enseignant. Il y a une urgence sanitaire, lorsque médecins et soignants fuient les conditions de travail et les salaires de l’hôpital et que les déserts médicaux se multiplient. Il y a urgence militaire lorsque l’on voit que la France (la nation la moins mal équipée d’Europe) serait, dans l’hypothèse d’une guerre de grande intensité, à court de munitions au bout de quelques semaines. Il y a urgence sécuritaire lorsque notre police n’a pas assez d’hommes (et de femmes) pour endiguer une criminalité croissante. Il y a urgence judiciaire lorsque les tribunaux relâchent des délinquants faute de greffiers et mettent des années pour juger des plaintes civiles simples. Bien entendu, remettre ces services publics d’aplomb est une affaire de gestion autant que d’argent, mais les nécessaires réorganisations ne se feront pas sans argent.

    La deuxième raison de chercher des économies du côté du climat est qu’il n’y a pas vraiment d’ urgence environnementale. Lire : climatique, puisque le souci du climat a évincé celui de l’environnement, notamment en France, où il n’y a plus un ministre de l’Environnement depuis longtemps, mais plusieurs ministres de la Transition écologique. La lutte contre le “dérèglement climatique” (comme s’il y avait un règlement climatique) est devenue une religion avec ses pontifes, ses dogmes, ses catéchismes, ses conciles, ses zélotes, ses interdictions, ses prescriptions, ses proscriptions, ses taxes, ses subventions – et ses profiteurs. Sa puissance est formidable. Il faut pourtant envisager de tailler dans le fouillis complexe des mesures prises au nom de la “lutte pour le climat”. Il y a gros à gagner. Et pas grand-chose à perdre.

    La voiture électrique supprimera les 30 ou 40 milliards annuels de taxes sur les carburants et exigera des milliards de subventions

    Gros à gagner : toutes les mesures prises au nom de la lutte contre le climat coûtent cher aux finances publiques et/ou à l’économie. “C’est bon pour le climat” est comme un talisman qui annihile toute réflexion et justifie n’importe quoi. Prenez l’exemple de la voiture électrique. À terme, elle supprimera évidemment les 30 ou 40 milliards annuels de taxes sur les carburants et exigera des milliards de subventions. Ce double coup porté aux finances publiques ne gêne personne.

    Pas grand-chose à perdre : il ne s’agit pas de nier la réalité d’un réchauffement du globe ; + 1,1 °C en cent cinquante ans, la différence entre les températures de Paris et d’Orléans. Mais de montrer que les dommages qui nous menacent si ce réchauffement continue ne sont nullement urgents – même si beaucoup de gens gagnent leur vie à psalmodier le contraire.

    Les collapsologues se sont souvent et beaucoup trompés. En 1968, Paul Ehrlich prédisait que « des centaines de millions » de personnes allaient mourir de faim : grossière erreur, évidemment.

    Les prévisions des prophètes de la nouvelle religion ont généralement pour horizon l’année 2100, à la rigueur 2050, ce qui protège assez bien leurs auteurs de la contradiction du réel. Certaines prévisions pourtant se rapportaient aux années 2010-2020 : la plupart d’entre elles apparaissent maintenant comme des bobards, des fausses nouvelles. Les collapsologues se sont souvent et beaucoup trompés. En 1968, Paul Ehrlich prédisait que « des centaines de millions » de personnes allaient mourir de faim : grossière erreur, évidemment. En 1972, le célèbre rapport Meadows annonçait pour la fin du siècle l’épuisement de la plupart des gisements de minéraux : inexact, bien sûr. Dès les années 1980, Greenpeace et WWF annonçaient la disparition immédiate des ours polaires : ces derniers n’ont jamais été aussi nombreux. En 2007, Al Gore et le Giec obtenaient un prix Nobel (pas de physique, de la paix – comme Arafat) en annonçant que la glace de l’océan Arctique allait bientôt fondre, avant 2014, ouvrant de nouvelles routes maritimes : on les attend toujours. En 2000, David Viner, un célèbre climatologue britannique, affirmait : « Dans quelques années, les chutes de neige hivernales seront devenues un évènement très rare et excitant […] les enfants ne sauront tout simplement plus ce qu ‘est la neige » ; en réalité, Boston a reçu davantage de neige durant l’hiver 2014-2015 que durant aucun autre hiver depuis 1872. On nous promettait des réfugiés climatiques par millions : on n’en a encore vu aucun (mais on a vu Maduro, les talibans et Poutine jeter chacun 5 millions de personnes sur les routes de l’exil). On peut multiplier à l’infini les prophéties de ce type qui ne se sont jamais avérées. Cela ne veut pas dire qu’elles ne se réaliseront jamais, mais affecte sérieusement la crédibilité des eschatologues à la mode et suggère que l’apocalypse climatique n’est pas pour maintenant. Il n’y a pas d’urgence climatique.

    Le président des États-Unis se rend en Arabie saoudite demander à genoux à ce pays de bien vouloir augmenter sa production de pétrole (et essuie un refus moqueur)

    Beaucoup de pays, du reste, commencent à le comprendre. Le président des États-Unis se rend en Arabie saoudite demander à genoux à ce pays de bien vouloir augmenter sa production de pétrole (et essuie un refus moqueur). Comme l’écrit le Daily Telegraph dans une formule imagée que l’on n’ose pas traduire ici : « The entire German political establishment has been caught with its environmental trousers down » et l’Allemagne rouvre des centrales à charbon à tour de bras. C’est largement la prétention de Boris John-son à atteindre le “zéro carbone” au Royaume-Uni en 2030 à un coût exorbitant pour les Britanniques qui l’a forcé à démissionner. Serons-nous les derniers à jouer à sauver la planète quoi qu’il nous en coûte ?

    Dans la situation financière et économique actuelle de la France, le champ du climat apparaît comme celui où il est le moins dommageable de faire les économies indispensables. Le président de la SNCF (une entreprise grandiosement réformée il y a cinq ans et toujours subventionnée à hauteur de 13 milliards d’euros par an, bien plus que le budget annuel de la Justice) demande tout d’un coup au nom de la lutte pour le climat la bagatelle de 100 milliards d’euros. À toutes les demandes de ce type, et elles sont nombreuses, la réponse ne doit pas être le chéquier, mais les ciseaux.

    * Rémy Prud’homme est docteur en sciences économiques, professeur émérite à l’université Paris-XII. Il a été directeur adjoint de la direction de l’environnement de l’OCDE et a publié notamment le premier manuel d’économie de l’environnement en français (“le Ménagement de la nature”) dès 1980.

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    Le dernier détachement de la force Barkhane a quitté le Mali

    par Laurent Lagneau · 15 août 2022

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    L’état des lieux de la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao ayant été réalisé, ce n’était plus qu’une question de semaines, voire de jours. Ce 15 août, à 13 heures, les derniers militaires français ont quitté le Mali, mettant ainsi un terme à neuf ans d’opérations de contre-terrorisme dans le pays.

    « Ce jour, à 13h00 [heure de Paris], le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Il provenait de la plateforme opérationnelle désert de Gao, transférée aux Forces armées maliennes depuis ce matin », a en effet annoncé l’État-major des armées, via un bref communiqué.

    Et d’ajouter : « Conformément à la décision du président de la République du 17 février 2022, la force Barkhane au Mali s’est réarticulée hors du pays, en moins de six mois. Ce défi militaire logistique majeur a été relevé, en bon ordre et en sécurité, ainsi qu’en totale transparence et en coordination avec l’ensemble des partenaires ».

    Parallèlement à cettre « réarticulation », la force Barkhane a continué ses opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] présents au Mali. La semaine passée, une frappe avait ainsi « neutralisé » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], ainsi que cinq autres jihadistes, dans la région de Talataï.

    #Barkhane | Ce jour, les derniers militaires de @Barkhane_OP présents sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Ils provenaient de la plateforme opérationnelle désert de Gao, désormais transférée aux Forces armées Maliennes. pic.twitter.com/mducbnMP6V

    — Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) August 15, 2022

    Puis, quelques jours plus tard, et après avoir mené une mission de sécurisation de Gao et de ses alentours, le Groupement tactique désert [GTD] Monclar a déjoué une attaque jihadiste dans le le Liptako malien, sur l’axe menant à Niamey. Désormais, le combat contre les groupes terroristes se feront selon d’autres modalités, en-dehors du Mali.

    « La profonde transformation de l’opération Barkhane ne se réduit pas à la fin de sa présence sur le territoire malien. Dans une logique de co-construction, les armées françaises continuent le combat contre le terrorisme au Sahel, en coordination avec nos partenaires africains et internationaux », a rappelé l’EMA.

    Par ailleurs, jusqu’au dernier moment, la force Barkhane aura été visée par des attaques informationnelles.

    Ainsi, et alors que le départ des derniers soldats français se précisait, le 14 août, une organisation, appelée les « Forces vive de Gao », a dit avoir donné un utimatum de 72 heures à Barkhane pour quitter le Mali, au cours d’une manifestation organisée à Gao, pendant laquelle des slogans hostiles à la France ont été scandés.

    Pour rappel, depuis le coup d’État mené en deux temps par le colonel Assimi Goïta et le recours de Bamako aux services du groupe paramilitaires russes Wagner, les relations entre Bamako et Paris se sont dégradées, au point que les conditions pour poursuivre les opérations contre les GAT n’étaient plus réunies. D’où la décision prise par le président Macron de retirer les forces françaises du Mali, où elles avaient été pourtant appelées le 11 janvier 2013 par les autorités maliennes, alors aux prises avec al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI] et ses alliés, qui occupaient le nord du pays. Au total, 52 [*] militaires français ont perdu la vie au Mali, le premier ayant été le chef de bataillon Damien Boiteux, du 4e Régiment d’Hélicoptères de Forces Spéciales [RHFS].

    MàJ –

    Dans un communiqué publié après celui de l’EMA, le général Bruno Baratz, le commandant de la force Barkhane, a tenu à souligner le rôle tenu par la PfOD de Gao au cours de ces neuf dernières années.

    Cette emprise a « permis à l’ensemble des forces de la coalition de l’opérationb Barkhane d’agir au plus près des zones refuges des GAT, dans le nord et l’est du Mali, de maintenir une pression forte et dissuasive sur eux et de soutenir avec détermination l’effort des FAMa [Forces armées maliennes, nldr] dans la région », a écrit le général Baratz.

    En outre, a-t-il rappelé, « au-delà des aspects militaires, les régions de Gao, Ansongo et Labbezanga ont également bénéficié de la présence de la force Barkhane dans de nombreux domaines : celui de la sécurité, bien sûr, mais aussi de l’économie, de l’éducation, de la santé et du développement. La cohabitation entre la force Barkhane et la population de Gao a toujours été marquée par un profond respect mutuel, permettant de tisser des liens d’amitié indéfectibles. Nous la remercions de son hospitalité, comme de la confiance qu’elle nous a témoignée ».

    [*] 59 pour l’ensemble du théâtre sahélien

    Photo : Archive / EMA

    Le dernier détachement de la force Barkhane a quitté le Mali

    par Laurent Lagneau · 15 août 2022

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    L’état des lieux de la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao ayant été réalisé, ce n’était plus qu’une question de semaines, voire de jours. Ce 15 août, à 13 heures, les derniers militaires français ont quitté le Mali, mettant ainsi un terme à neuf ans d’opérations de contre-terrorisme dans le pays.

    « Ce jour, à 13h00 [heure de Paris], le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Il provenait de la plateforme opérationnelle désert de Gao, transférée aux Forces armées maliennes depuis ce matin », a en effet annoncé l’État-major des armées, via un bref communiqué.

    Et d’ajouter : « Conformément à la décision du président de la République du 17 février 2022, la force Barkhane au Mali s’est réarticulée hors du pays, en moins de six mois. Ce défi militaire logistique majeur a été relevé, en bon ordre et en sécurité, ainsi qu’en totale transparence et en coordination avec l’ensemble des partenaires ».

    Parallèlement à cettre « réarticulation », la force Barkhane a continué ses opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] présents au Mali. La semaine passée, une frappe avait ainsi « neutralisé » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], ainsi que cinq autres jihadistes, dans la région de Talataï.

    #Barkhane | Ce jour, les derniers militaires de @Barkhane_OP présents sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Ils provenaient de la plateforme opérationnelle désert de Gao, désormais transférée aux Forces armées Maliennes. pic.twitter.com/mducbnMP6V

    — Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) August 15, 2022

    Puis, quelques jours plus tard, et après avoir mené une mission de sécurisation de Gao et de ses alentours, le Groupement tactique désert [GTD] Monclar a déjoué une attaque jihadiste dans le le Liptako malien, sur l’axe menant à Niamey. Désormais, le combat contre les groupes terroristes se feront selon d’autres modalités, en-dehors du Mali.

    « La profonde transformation de l’opération Barkhane ne se réduit pas à la fin de sa présence sur le territoire malien. Dans une logique de co-construction, les armées françaises continuent le combat contre le terrorisme au Sahel, en coordination avec nos partenaires africains et internationaux », a rappelé l’EMA.

    Par ailleurs, jusqu’au dernier moment, la force Barkhane aura été visée par des attaques informationnelles.

    Ainsi, et alors que le départ des derniers soldats français se précisait, le 14 août, une organisation, appelée les « Forces vive de Gao », a dit avoir donné un utimatum de 72 heures à Barkhane pour quitter le Mali, au cours d’une manifestation organisée à Gao, pendant laquelle des slogans hostiles à la France ont été scandés.

    Pour rappel, depuis le coup d’État mené en deux temps par le colonel Assimi Goïta et le recours de Bamako aux services du groupe paramilitaires russes Wagner, les relations entre Bamako et Paris se sont dégradées, au point que les conditions pour poursuivre les opérations contre les GAT n’étaient plus réunies. D’où la décision prise par le président Macron de retirer les forces françaises du Mali, où elles avaient été pourtant appelées le 11 janvier 2013 par les autorités maliennes, alors aux prises avec al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI] et ses alliés, qui occupaient le nord du pays. Au total, 52 [*] militaires français ont perdu la vie au Mali, le premier ayant été le chef de bataillon Damien Boiteux, du 4e Régiment d’Hélicoptères de Forces Spéciales [RHFS].

    MàJ –

    Dans un communiqué publié après celui de l’EMA, le général Bruno Baratz, le commandant de la force Barkhane, a tenu à souligner le rôle tenu par la PfOD de Gao au cours de ces neuf dernières années.

    Cette emprise a « permis à l’ensemble des forces de la coalition de l’opérationb Barkhane d’agir au plus près des zones refuges des GAT, dans le nord et l’est du Mali, de maintenir une pression forte et dissuasive sur eux et de soutenir avec détermination l’effort des FAMa [Forces armées maliennes, nldr] dans la région », a écrit le général Baratz.

    En outre, a-t-il rappelé, « au-delà des aspects militaires, les régions de Gao, Ansongo et Labbezanga ont également bénéficié de la présence de la force Barkhane dans de nombreux domaines : celui de la sécurité, bien sûr, mais aussi de l’économie, de l’éducation, de la santé et du développement. La cohabitation entre la force Barkhane et la population de Gao a toujours été marquée par un profond respect mutuel, permettant de tisser des liens d’amitié indéfectibles. Nous la remercions de son hospitalité, comme de la confiance qu’elle nous a témoignée ».

    [*] 59 pour l’ensemble du théâtre sahélien

    Photo : Archive / EMA

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    L’état des lieux de la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao ayant été réalisé, ce n’était plus qu’une question de semaines, voire de jours. Ce 15 août, à 13 heures, les derniers militaires français ont quitté le Mali, mettant ainsi un terme à neuf ans d’opérations de contre-terrorisme dans le pays.

    « Ce jour, à 13h00 [heure de Paris], le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Il provenait de la plateforme opérationnelle désert de Gao, transférée aux Forces armées maliennes depuis ce matin », a en effet annoncé l’État-major des armées, via un bref communiqué.

    Et d’ajouter : « Conformément à la décision du président de la République du 17 février 2022, la force Barkhane au Mali s’est réarticulée hors du pays, en moins de six mois. Ce défi militaire logistique majeur a été relevé, en bon ordre et en sécurité, ainsi qu’en totale transparence et en coordination avec l’ensemble des partenaires ».

    Parallèlement à cettre « réarticulation », la force Barkhane a continué ses opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] présents au Mali. La semaine passée, une frappe avait ainsi « neutralisé » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], ainsi que cinq autres jihadistes, dans la région de Talataï.

    #Barkhane | Ce jour, les derniers militaires de @Barkhane_OP présents sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Ils provenaient de la plateforme opérationnelle désert de Gao, désormais transférée aux Forces armées Maliennes. pic.twitter.com/mducbnMP6V

    — Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) August 15, 2022

    Puis, quelques jours plus tard, et après avoir mené une mission de sécurisation de Gao et de ses alentours, le Groupement tactique désert [GTD] Monclar a déjoué une attaque jihadiste dans le le Liptako malien, sur l’axe menant à Niamey. Désormais, le combat contre les groupes terroristes se feront selon d’autres modalités, en-dehors du Mali.

    « La profonde transformation de l’opération Barkhane ne se réduit pas à la fin de sa présence sur le territoire malien. Dans une logique de co-construction, les armées françaises continuent le combat contre le terrorisme au Sahel, en coordination avec nos partenaires africains et internationaux », a rappelé l’EMA.

    Par ailleurs, jusqu’au dernier moment, la force Barkhane aura été visée par des attaques informationnelles.

    Ainsi, et alors que le départ des derniers soldats français se précisait, le 14 août, une organisation, appelée les « Forces vive de Gao », a dit avoir donné un utimatum de 72 heures à Barkhane pour quitter le Mali, au cours d’une manifestation organisée à Gao, pendant laquelle des slogans hostiles à la France ont été scandés.

    Pour rappel, depuis le coup d’État mené en deux temps par le colonel Assimi Goïta et le recours de Bamako aux services du groupe paramilitaires russes Wagner, les relations entre Bamako et Paris se sont dégradées, au point que les conditions pour poursuivre les opérations contre les GAT n’étaient plus réunies. D’où la décision prise par le président Macron de retirer les forces françaises du Mali, où elles avaient été pourtant appelées le 11 janvier 2013 par les autorités maliennes, alors aux prises avec al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI] et ses alliés, qui occupaient le nord du pays. Au total, 52 [*] militaires français ont perdu la vie au Mali, le premier ayant été le chef de bataillon Damien Boiteux, du 4e Régiment d’Hélicoptères de Forces Spéciales [RHFS].

    MàJ –

    Dans un communiqué publié après celui de l’EMA, le général Bruno Baratz, le commandant de la force Barkhane, a tenu à souligner le rôle tenu par la PfOD de Gao au cours de ces neuf dernières années.

    Cette emprise a « permis à l’ensemble des forces de la coalition de l’opérationb Barkhane d’agir au plus près des zones refuges des GAT, dans le nord et l’est du Mali, de maintenir une pression forte et dissuasive sur eux et de soutenir avec détermination l’effort des FAMa [Forces armées maliennes, nldr] dans la région », a écrit le général Baratz.

    En outre, a-t-il rappelé, « au-delà des aspects militaires, les régions de Gao, Ansongo et Labbezanga ont également bénéficié de la présence de la force Barkhane dans de nombreux domaines : celui de la sécurité, bien sûr, mais aussi de l’économie, de l’éducation, de la santé et du développement. La cohabitation entre la force Barkhane et la population de Gao a toujours été marquée par un profond respect mutuel, permettant de tisser des liens d’amitié indéfectibles. Nous la remercions de son hospitalité, comme de la confiance qu’elle nous a témoignée ».

    [*] 59 pour l’ensemble du théâtre sahélien

    Photo : Archive / EMA

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    L’état des lieux de la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao ayant été réalisé, ce n’était plus qu’une question de semaines, voire de jours. Ce 15 août, à 13 heures, les derniers militaires français ont quitté le Mali, mettant ainsi un terme à neuf ans d’opérations de contre-terrorisme dans le pays.

    « Ce jour, à 13h00 [heure de Paris], le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Il provenait de la plateforme opérationnelle désert de Gao, transférée aux Forces armées maliennes depuis ce matin », a en effet annoncé l’État-major des armées, via un bref communiqué.

    Et d’ajouter : « Conformément à la décision du président de la République du 17 février 2022, la force Barkhane au Mali s’est réarticulée hors du pays, en moins de six mois. Ce défi militaire logistique majeur a été relevé, en bon ordre et en sécurité, ainsi qu’en totale transparence et en coordination avec l’ensemble des partenaires ».

    Parallèlement à cettre « réarticulation », la force Barkhane a continué ses opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] présents au Mali. La semaine passée, une frappe avait ainsi « neutralisé » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], ainsi que cinq autres jihadistes, dans la région de Talataï.

    #Barkhane | Ce jour, les derniers militaires de @Barkhane_OP présents sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Ils provenaient de la plateforme opérationnelle désert de Gao, désormais transférée aux Forces armées Maliennes. pic.twitter.com/mducbnMP6V

    — Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) August 15, 2022

    #Barkhane | Ce jour, les derniers militaires de @Barkhane_OP présents sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Ils provenaient de la plateforme opérationnelle désert de Gao, désormais transférée aux Forces armées Maliennes. pic.twitter.com/mducbnMP6V

    #Barkhane@Barkhane_OPpic.twitter.com/mducbnMP6V

    — Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) August 15, 2022

    August 15, 2022

    Puis, quelques jours plus tard, et après avoir mené une mission de sécurisation de Gao et de ses alentours, le Groupement tactique désert [GTD] Monclar a déjoué une attaque jihadiste dans le le Liptako malien, sur l’axe menant à Niamey. Désormais, le combat contre les groupes terroristes se feront selon d’autres modalités, en-dehors du Mali.

    « La profonde transformation de l’opération Barkhane ne se réduit pas à la fin de sa présence sur le territoire malien. Dans une logique de co-construction, les armées françaises continuent le combat contre le terrorisme au Sahel, en coordination avec nos partenaires africains et internationaux », a rappelé l’EMA.

    Par ailleurs, jusqu’au dernier moment, la force Barkhane aura été visée par des attaques informationnelles.

    Ainsi, et alors que le départ des derniers soldats français se précisait, le 14 août, une organisation, appelée les « Forces vive de Gao », a dit avoir donné un utimatum de 72 heures à Barkhane pour quitter le Mali, au cours d’une manifestation organisée à Gao, pendant laquelle des slogans hostiles à la France ont été scandés.

    Pour rappel, depuis le coup d’État mené en deux temps par le colonel Assimi Goïta et le recours de Bamako aux services du groupe paramilitaires russes Wagner, les relations entre Bamako et Paris se sont dégradées, au point que les conditions pour poursuivre les opérations contre les GAT n’étaient plus réunies. D’où la décision prise par le président Macron de retirer les forces françaises du Mali, où elles avaient été pourtant appelées le 11 janvier 2013 par les autorités maliennes, alors aux prises avec al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI] et ses alliés, qui occupaient le nord du pays. Au total, 52 [*] militaires français ont perdu la vie au Mali, le premier ayant été le chef de bataillon Damien Boiteux, du 4e Régiment d’Hélicoptères de Forces Spéciales [RHFS].

    MàJ –

    MàJ –

    Dans un communiqué publié après celui de l’EMA, le général Bruno Baratz, le commandant de la force Barkhane, a tenu à souligner le rôle tenu par la PfOD de Gao au cours de ces neuf dernières années.

    Cette emprise a « permis à l’ensemble des forces de la coalition de l’opérationb Barkhane d’agir au plus près des zones refuges des GAT, dans le nord et l’est du Mali, de maintenir une pression forte et dissuasive sur eux et de soutenir avec détermination l’effort des FAMa [Forces armées maliennes, nldr] dans la région », a écrit le général Baratz.

    En outre, a-t-il rappelé, « au-delà des aspects militaires, les régions de Gao, Ansongo et Labbezanga ont également bénéficié de la présence de la force Barkhane dans de nombreux domaines : celui de la sécurité, bien sûr, mais aussi de l’économie, de l’éducation, de la santé et du développement. La cohabitation entre la force Barkhane et la population de Gao a toujours été marquée par un profond respect mutuel, permettant de tisser des liens d’amitié indéfectibles. Nous la remercions de son hospitalité, comme de la confiance qu’elle nous a témoignée ».

    [*] 59 pour l’ensemble du théâtre sahélien

    Photo : Archive / EMA

    BBC

    Covid in China: Hippo, fish and crabs get PCR tests

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    Earlier this year, footage emerged of a hippo being tested for Covid at a wildlife park near Shanghai.

    Now, clips of fish and crabs getting PCR tests have been going viral on Chinese social media.

    Officials in the coastal Chinese city of Xiamen ordered "both fishermen and their seafood" to be tested after some 40 people were diagnosed with the virus.

    More on this story here.

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : des volontaires géorgiens engagés auprès des soldats ukrainiens

    Publié le : 18/08/2022 - 08:40

    FRANCE 24 Suivre Rob PARSONS Mélina HUET Raid ABU ZAIDEH

    Alors que l'invasion de l'Ukraine a ravivé les craintes d'une opération militaire russe dirigée contre la Géorgie, des membres de la Légion nationale géorgienne sont engagés sur le front de l'Est et aident à la formation de combattants ukrainiens. Reportage de nos envoyés spéciaux Mélina Huet, Rob Parsons et Raïd Abu Zaideh.

    Dans les premières semaines suivant l’invasion russe, des milliers de volontaires venant du monde entier se sont rendus en Ukraine pour aider à repousser l’armée russe. Parmi eux, des soldats expérimentés de la Légion nationale géorgienne, engagés depuis 2014 aux côtés de Kiev dans le Donbass. Une connaissance du terrain dont ils font profiter les militaires ukrainiens.

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    Aux côtés de Zelensky et Guterres, Erdogan s'alarme du danger d'un "nouveau Tchernobyl"

    LE FIL DU 13 AOUT

    Ukraine : des bombardements russes meurtriers à Kramatorsk et Zaporijjia

    LE FIL DU 4 AOÛT

    Ukraine : Volodymyr Zelensky accuse Amnesty de "tenter d'amnistier l'État terroriste" de Russie

    Valeurs Actuelles

    Vis ma vie d’écocitoyen !

    Changer de chauffage

    Un jour, j’ai décidé de remplacer ma chaudière au fuel par une pompe à chaleur (PAC) : 13 000 euros. En réalité, la PAC ne supprime pas la chaudière classique car, prudents – et la suite montrera qu’ils n’avaient pas tort -, les installateurs recommandent de conserver une chaudière d’appoint. Au cas où. Quel bilan ? Pendant deux ans, la PAC a fonctionné avec un ronronnement incessant et une explosion de la facture d’électricité. Puis il y eut la panne. Une panne puis deux. Pour chaque panne, comptez huit mois d’attente. Car les plombiers de base qui ont reçu leur formation PAC ne sont pas assez pointus pour réparer les pannes. Il faut faire appel au constructeur. Qui lui, est bien plus intéressé par installer de nouvelles PAC que par réparer les anciennes. Après deux pannes, plus de nouvelles. Exit la PAC. Retour à la chaudière au fuel. Bonne nouvelle : le ronronnement a cessé la nuit.

    Trier ses déchets

    Il faut recycler et pour recycler ses déchets, il faut les trier. Les communes ont installé des containers dédiés à cet effet. Les uns pour les emballages et le papier et les autres pour le verre. L’expérience montre que le tri est un désastre. Il faut savoir que lorsque le mauvais tri dépasse un certain seuil, l’ensemble de la benne est déclassé et n’est pas recyclé. Ainsi, il suffit d’un sac noué ou de quelques bouteilles dans le bac jaune pour que le container entier parte en incinérateur. Un margoulin irresponsable peut annuler les efforts des autres. Aussi, chaque soir, je fouille dans les poubelles pour en retirer les bouteilles que je porte consciencieusement dans le bac prévu à cet effet, 50 mètres plus loin. Mais comme les gens ont compris que le tri qu’ils faisaient ne servait à rien, ils ne le font même plus. Mieux, quand les communes en ont assez de payer des pénalités pour mauvais tri, elles suppriment les bacs dédiés et ne conservent que les containers d’ordures en mélange ! Un désastre. Idem pour le compostage des déchets organiques. Qui dit petit jardin dit petit composteur, certes, mais composteur tout de même. Les mouches et les guêpes, passe encore, mais quand les rats sont arrivés, j’ai dit “stop”.

    “À nous de vous faire préférer le train”

    Le train plutôt que la voiture. Certes. Mais 9 fois sur 10, le voyage en voiture est moins cher qu’en train. À deux, c’est 10 fois sur 10. Comment est-il possible qu’en plein défi climatique, la SNCF ait augmenté ses tarifs de 10 % ? Cherchez l’erreur. Voyager en train plutôt qu’en avion. Certes, là aussi. Mettons sur un Paris-Lisbonne. Vous avez le choix entre trois heures en avion pour moins de 100 euros ou vingt-huit heures en train avec deux changements pour 260 euros. Cherchez (encore) l’erreur.

    Changer de voiture

    « Monsieur le propriétaire, j’envisage de changer mon véhicule diesel et de le remplacer par une voiture électrique. Mais avant de procéder à cet achat, pourriez-vous m’indiquer si la copropriété a prévu d’équiper le parking de prises de rechargement ? » Réponse : « Cher Monsieur. Cette question a été évoquée à la dernière assemblée générale et j’ai le regret de vous informer que la copropriété n’a pas prévu d’équiper le parking de prises de rechargement. » Quel est l’intérêt d’un propriétaire d’effectuer et de payer des travaux qui ne lui servent personnellement à rien ? Cherchez (toujours) l’erreur.

    Isoler son habitation

    C’est le nouveau dada écolo. Seulement voilà : les travaux sont à la charge du propriétaire pour réduire la consommation d’énergie… du locataire. Faute de pouvoir isoler par l’extérieur (qui suppose une décision de la copropriété), il est toujours possible de tenter une isolation par l’intérieur : 20 centimètres de moins sur chaque mur. Sur un studio de 18 mètres carrés, cela compte. Sans pouvoir majorer le loyer d’un euro, corseté qu’il est par la loi Alur. Voire en étant même obligé de le réduire, puisque la surface a diminué. Isoler la toiture ? Dans une copropriété, la toiture est financée par la copropriété, mais il faut reconnaître que l’isolation n’intéresse en vérité que les occupants du dernier étage. Quel est l’intérêt des copropriétaires de financer des travaux pour le confort de quelques-uns ? Et donc, pas d’isolation. Chercher des aides pour financer ses travaux ? Essayez, vous verrez ! C’est fou ce que l’administration sait faire quand elle s’y met.

    Investir dans les renouvelables

    Il fut un temps où la mode était aux éoliennes. Un grand fabricant mondial – Abengoa – a eu besoin de capitaux. J’ai donc investi une grosse somme d’argent sur le conseil avisé de mon “conseiller financier” de la banque Barclays. Trois mois après, la société s’écroule et décide une “restructuration de sa dette”. J’explique. Un jour vous avez une obligation qui vaut 100 et le lendemain, après la fameuse restructuration, elle ne vaut plus que 1. Quant à mon “expert” en carambouille, il continue tranquillement sa vie professionnelle.

    Je ne me décourage pas. La mode des éoliennes passée, le vent a tourné en direction du solaire. Les parlementaires, les ministres ont fignolé leur discours en faveur d’un « plan solaire ». Je repère une start-up prometteuse. Française de surcroît. Une pépite à haut potentiel. L’équipe a mis au point un processus qui permet une accélération des mouvements des cellules photovoltaïques qui à son tour produit de l’électricité. Le rendement est amélioré de 15 %. Formidable. Je deviens actionnaire de lancement. Sauf que l’année qui suit, les Chinois se mettent eux aussi aux panneaux solaires et inondent le marché européen. Exit , la pépite. Et le capital investi a perdu 80 % de sa valeur.

    On peut aussi installer des panneaux solaires soi-même. En théorie, la chose est facile. Il y a même des kits. À condition d’avoir les autorisations qui, évidemment, dépendent du lieu d’accrochage (au sol ou sur le toit). Il y a aussi un effet de seuil car avant une dizaine de panneaux, le coût est prohibitif. Mais les vraies difficultés commencent quand il s’agit de raccorder sa production au réseau ou pour sa propre consommation. Là encore, c’est fabuleux ce que l’administration sait faire quand elle s’y met.

    Conclusion

    Je crois avoir fait preuve de bonne volonté. J’ai essayé toute la panoplie de l’écoattitude. Cette année, je passe même mes vacances à pied. Cinq cents kilomètres sur le GR 34. Ce sera ma contribution à la survie des ours polaires ! Un dernier mot : quand la Chine programme d’ouvrir de nouvelles mines, l’Union européenne vote la fin des touillettes en plastique et la Ville de Paris mise sur les déplacements en trottinette. En réaction à la guerre en Ukraine, les deux principales décisions furent d’importer du gaz de schiste américain et de rouvrir les centrales à charbon. L’urgence climatique est la première victime de la guerre. Entre les discours convulsifs, l’inertie générale et les décisions des fanfarons, le citoyen écolo de base est totalement perdu.

    * Nicolas-Jean Brehon est enseignant à Sciences Po Rennes.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

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    Le ministère des Armées évalue un détecteur multi-capteurs d’engins explosifs improvisés monté sur un VAB

    par Laurent Lagneau · 15 août 2022

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    En janvier 2021, alors que la force Barkhane venait d’être endeuillée par deux attaques jihadistes commises avec des engins explosifs improvisés [EEI ou IED] de forte puissance [ils contenaient une quarantaine de kilogrammes d’explosifs, ndlr], Florence Parly, alors ministre des Armées, avait confié, lors d’une audition parlementaire, que des recherches étaient en cours pour développer de nouveaux systèmes censés contrer une telle menace.

    « Quelle que soit la force du blindage, les quantités d’explosifs qui ont été utilisées au Mali […] est telle que, de toute façon, même le meilleur engin blindé ne peut pas protéger les soldats qui s’y trouvent. [Aussi], nous travaillons sur des technologies de détection, fondées sur des radars », comme « le radar pénétrateur de sol, destinés aux engins qui ouvrent les itinéraires » ou encore « des radars aériens embarqués pour déceler, entre plusieurs passages, d’éventuelles modifications de terrain qui auraient pu intervenir », avait ainsi expliqué Mme Parly, évoquant également des travaux portant sur des « véhicules autonomes pour les ouvertures d’itinéraires ».

    Depuis, le ministère des Armées a été plutôt discret sur ces technologies en cours de développement. Pour autant, des dispositifs sont en cours d’évaluation, comme l’a indiqué l’Agence de l’Innovation de Défense [AID], dans son dernier bilan d’activité [.pdf].

    Ainsi, ce document évoque – succintement – le projet DMC, pour « Détection Multi-Capteurs d’engins explosifs improvisés ».

    Confié à TSIX [Thales] et l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis [ISL], ce projet vise à démontrer la faisabilité d’un système permettant de détecter les EEI [ou les mines] à distance, en fusionnant trois modes de détection.

    Comme l’explique l’AID, l’idée est d’installer à bord d’un Véhicule de l’avant blindé [VAB] des capteurs permettant de détecter des circuits électroniques [détection de jonction non-linéaire] et des fils électriques présents dans un engin explosif improvisé ainsi que des changements dans l’infrarouge.

    « En 2021, ces trois technologies ont été intégrées sur un véhicule de l’avant blindé pour une campagne d’essais en 2022 », a précisé l’AID. Et d’ajouter : « À terme, ces technologies pourraient être intégrées dans le futur système d’ouverture d’itinéraire », susceptible d’être autonome.

    À noter que l’ISL a aussi mis au point un système embarqué de détection de changement dont la finalité est de mettre en évidence les modifications apparues sur un itinéraire précédemment parcouru. Ce qui faciliterait également la détection des EEI.

    Ce dispositif « permet de visualiser les modifications quasi invisibles du terrain d’opérations. Robuste aux aux conditions d’illumination changeantes et aux variations de trajectoire, il fonctionne en zones brouillées ou non couvertes par le GPS. Il a fait l’objet de tests opérationnels extensifs », explique l’ISL.

    Par ailleurs, et dans le domaine « combat naval et lutte sous la mer », le bilan de l’AID évoque aussi un projet franco-japonais qui, appelé DeMICTA [Demonstrator for MIne Countermeasure Technological Activities], a été lancé en 2021 afin de mettre au point une capacité de détection des mines enfouies ou posées sur le fond grâce à un algorithme « de fusion de données ». Ce dispositif utilise la « complémentarité de deux sonars, haute fréquence [de conception française] et basse fréquence [de conception japonaise] », explique l’agence.

    Ce projet, porté par Thales et Mitsubishi Heavy Industries, prévoit « l’intégration de ce système sur un drone sous-marin et son évaluation dans des conditions opérationnelles d’ici 2025 », précise l’AID.

    Photo : Direction générale de l’armement

    Le ministère des Armées évalue un détecteur multi-capteurs d’engins explosifs improvisés monté sur un VAB

    par Laurent Lagneau · 15 août 2022

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    En janvier 2021, alors que la force Barkhane venait d’être endeuillée par deux attaques jihadistes commises avec des engins explosifs improvisés [EEI ou IED] de forte puissance [ils contenaient une quarantaine de kilogrammes d’explosifs, ndlr], Florence Parly, alors ministre des Armées, avait confié, lors d’une audition parlementaire, que des recherches étaient en cours pour développer de nouveaux systèmes censés contrer une telle menace.

    « Quelle que soit la force du blindage, les quantités d’explosifs qui ont été utilisées au Mali […] est telle que, de toute façon, même le meilleur engin blindé ne peut pas protéger les soldats qui s’y trouvent. [Aussi], nous travaillons sur des technologies de détection, fondées sur des radars », comme « le radar pénétrateur de sol, destinés aux engins qui ouvrent les itinéraires » ou encore « des radars aériens embarqués pour déceler, entre plusieurs passages, d’éventuelles modifications de terrain qui auraient pu intervenir », avait ainsi expliqué Mme Parly, évoquant également des travaux portant sur des « véhicules autonomes pour les ouvertures d’itinéraires ».

    Depuis, le ministère des Armées a été plutôt discret sur ces technologies en cours de développement. Pour autant, des dispositifs sont en cours d’évaluation, comme l’a indiqué l’Agence de l’Innovation de Défense [AID], dans son dernier bilan d’activité [.pdf].

    Ainsi, ce document évoque – succintement – le projet DMC, pour « Détection Multi-Capteurs d’engins explosifs improvisés ».

    Confié à TSIX [Thales] et l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis [ISL], ce projet vise à démontrer la faisabilité d’un système permettant de détecter les EEI [ou les mines] à distance, en fusionnant trois modes de détection.

    Comme l’explique l’AID, l’idée est d’installer à bord d’un Véhicule de l’avant blindé [VAB] des capteurs permettant de détecter des circuits électroniques [détection de jonction non-linéaire] et des fils électriques présents dans un engin explosif improvisé ainsi que des changements dans l’infrarouge.

    « En 2021, ces trois technologies ont été intégrées sur un véhicule de l’avant blindé pour une campagne d’essais en 2022 », a précisé l’AID. Et d’ajouter : « À terme, ces technologies pourraient être intégrées dans le futur système d’ouverture d’itinéraire », susceptible d’être autonome.

    À noter que l’ISL a aussi mis au point un système embarqué de détection de changement dont la finalité est de mettre en évidence les modifications apparues sur un itinéraire précédemment parcouru. Ce qui faciliterait également la détection des EEI.

    Ce dispositif « permet de visualiser les modifications quasi invisibles du terrain d’opérations. Robuste aux aux conditions d’illumination changeantes et aux variations de trajectoire, il fonctionne en zones brouillées ou non couvertes par le GPS. Il a fait l’objet de tests opérationnels extensifs », explique l’ISL.

    Par ailleurs, et dans le domaine « combat naval et lutte sous la mer », le bilan de l’AID évoque aussi un projet franco-japonais qui, appelé DeMICTA [Demonstrator for MIne Countermeasure Technological Activities], a été lancé en 2021 afin de mettre au point une capacité de détection des mines enfouies ou posées sur le fond grâce à un algorithme « de fusion de données ». Ce dispositif utilise la « complémentarité de deux sonars, haute fréquence [de conception française] et basse fréquence [de conception japonaise] », explique l’agence.

    Ce projet, porté par Thales et Mitsubishi Heavy Industries, prévoit « l’intégration de ce système sur un drone sous-marin et son évaluation dans des conditions opérationnelles d’ici 2025 », précise l’AID.

    Photo : Direction générale de l’armement

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    En janvier 2021, alors que la force Barkhane venait d’être endeuillée par deux attaques jihadistes commises avec des engins explosifs improvisés [EEI ou IED] de forte puissance [ils contenaient une quarantaine de kilogrammes d’explosifs, ndlr], Florence Parly, alors ministre des Armées, avait confié, lors d’une audition parlementaire, que des recherches étaient en cours pour développer de nouveaux systèmes censés contrer une telle menace.

    « Quelle que soit la force du blindage, les quantités d’explosifs qui ont été utilisées au Mali […] est telle que, de toute façon, même le meilleur engin blindé ne peut pas protéger les soldats qui s’y trouvent. [Aussi], nous travaillons sur des technologies de détection, fondées sur des radars », comme « le radar pénétrateur de sol, destinés aux engins qui ouvrent les itinéraires » ou encore « des radars aériens embarqués pour déceler, entre plusieurs passages, d’éventuelles modifications de terrain qui auraient pu intervenir », avait ainsi expliqué Mme Parly, évoquant également des travaux portant sur des « véhicules autonomes pour les ouvertures d’itinéraires ».

    Depuis, le ministère des Armées a été plutôt discret sur ces technologies en cours de développement. Pour autant, des dispositifs sont en cours d’évaluation, comme l’a indiqué l’Agence de l’Innovation de Défense [AID], dans son dernier bilan d’activité [.pdf].

    Ainsi, ce document évoque – succintement – le projet DMC, pour « Détection Multi-Capteurs d’engins explosifs improvisés ».

    Confié à TSIX [Thales] et l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis [ISL], ce projet vise à démontrer la faisabilité d’un système permettant de détecter les EEI [ou les mines] à distance, en fusionnant trois modes de détection.

    Comme l’explique l’AID, l’idée est d’installer à bord d’un Véhicule de l’avant blindé [VAB] des capteurs permettant de détecter des circuits électroniques [détection de jonction non-linéaire] et des fils électriques présents dans un engin explosif improvisé ainsi que des changements dans l’infrarouge.

    « En 2021, ces trois technologies ont été intégrées sur un véhicule de l’avant blindé pour une campagne d’essais en 2022 », a précisé l’AID. Et d’ajouter : « À terme, ces technologies pourraient être intégrées dans le futur système d’ouverture d’itinéraire », susceptible d’être autonome.

    À noter que l’ISL a aussi mis au point un système embarqué de détection de changement dont la finalité est de mettre en évidence les modifications apparues sur un itinéraire précédemment parcouru. Ce qui faciliterait également la détection des EEI.

    Ce dispositif « permet de visualiser les modifications quasi invisibles du terrain d’opérations. Robuste aux aux conditions d’illumination changeantes et aux variations de trajectoire, il fonctionne en zones brouillées ou non couvertes par le GPS. Il a fait l’objet de tests opérationnels extensifs », explique l’ISL.

    Par ailleurs, et dans le domaine « combat naval et lutte sous la mer », le bilan de l’AID évoque aussi un projet franco-japonais qui, appelé DeMICTA [Demonstrator for MIne Countermeasure Technological Activities], a été lancé en 2021 afin de mettre au point une capacité de détection des mines enfouies ou posées sur le fond grâce à un algorithme « de fusion de données ». Ce dispositif utilise la « complémentarité de deux sonars, haute fréquence [de conception française] et basse fréquence [de conception japonaise] », explique l’agence.

    Ce projet, porté par Thales et Mitsubishi Heavy Industries, prévoit « l’intégration de ce système sur un drone sous-marin et son évaluation dans des conditions opérationnelles d’ici 2025 », précise l’AID.

    Photo : Direction générale de l’armement

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    En janvier 2021, alors que la force Barkhane venait d’être endeuillée par deux attaques jihadistes commises avec des engins explosifs improvisés [EEI ou IED] de forte puissance [ils contenaient une quarantaine de kilogrammes d’explosifs, ndlr], Florence Parly, alors ministre des Armées, avait confié, lors d’une audition parlementaire, que des recherches étaient en cours pour développer de nouveaux systèmes censés contrer une telle menace.

    « Quelle que soit la force du blindage, les quantités d’explosifs qui ont été utilisées au Mali […] est telle que, de toute façon, même le meilleur engin blindé ne peut pas protéger les soldats qui s’y trouvent. [Aussi], nous travaillons sur des technologies de détection, fondées sur des radars », comme « le radar pénétrateur de sol, destinés aux engins qui ouvrent les itinéraires » ou encore « des radars aériens embarqués pour déceler, entre plusieurs passages, d’éventuelles modifications de terrain qui auraient pu intervenir », avait ainsi expliqué Mme Parly, évoquant également des travaux portant sur des « véhicules autonomes pour les ouvertures d’itinéraires ».

    Depuis, le ministère des Armées a été plutôt discret sur ces technologies en cours de développement. Pour autant, des dispositifs sont en cours d’évaluation, comme l’a indiqué l’Agence de l’Innovation de Défense [AID], dans son dernier bilan d’activité [.pdf].

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    Ainsi, ce document évoque – succintement – le projet DMC, pour « Détection Multi-Capteurs d’engins explosifs improvisés ».

    Confié à TSIX [Thales] et l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis [ISL], ce projet vise à démontrer la faisabilité d’un système permettant de détecter les EEI [ou les mines] à distance, en fusionnant trois modes de détection.

    Comme l’explique l’AID, l’idée est d’installer à bord d’un Véhicule de l’avant blindé [VAB] des capteurs permettant de détecter des circuits électroniques [détection de jonction non-linéaire] et des fils électriques présents dans un engin explosif improvisé ainsi que des changements dans l’infrarouge.

    « En 2021, ces trois technologies ont été intégrées sur un véhicule de l’avant blindé pour une campagne d’essais en 2022 », a précisé l’AID. Et d’ajouter : « À terme, ces technologies pourraient être intégrées dans le futur système d’ouverture d’itinéraire », susceptible d’être autonome.

    À noter que l’ISL a aussi mis au point un système embarqué de détection de changement dont la finalité est de mettre en évidence les modifications apparues sur un itinéraire précédemment parcouru. Ce qui faciliterait également la détection des EEI.

    a aussi mis au point

    Ce dispositif « permet de visualiser les modifications quasi invisibles du terrain d’opérations. Robuste aux aux conditions d’illumination changeantes et aux variations de trajectoire, il fonctionne en zones brouillées ou non couvertes par le GPS. Il a fait l’objet de tests opérationnels extensifs », explique l’ISL.

    Par ailleurs, et dans le domaine « combat naval et lutte sous la mer », le bilan de l’AID évoque aussi un projet franco-japonais qui, appelé DeMICTA [Demonstrator for MIne Countermeasure Technological Activities], a été lancé en 2021 afin de mettre au point une capacité de détection des mines enfouies ou posées sur le fond grâce à un algorithme « de fusion de données ». Ce dispositif utilise la « complémentarité de deux sonars, haute fréquence [de conception française] et basse fréquence [de conception japonaise] », explique l’agence.

    Ce projet, porté par Thales et Mitsubishi Heavy Industries, prévoit « l’intégration de ce système sur un drone sous-marin et son évaluation dans des conditions opérationnelles d’ici 2025 », précise l’AID.

    Photo : Direction générale de l’armement

    France24 - Monde

    Angola : quel bilan pour la lutte contre la corruption du président João Lourenço ?

    Publié le : 20/08/2022 - 09:02

    FRANCE 24 Suivre Clément BONNEROT

    Les Angolais se rendent aux urnes le 24 août à l'occasion des élections générales. Le président sortant, João Lourenço, est candidat à sa réélection. En 2017, il avait fait de la lutte contre la corruption la mesure phare de sa campagne. Si de nombreuses mesures ont été prises en cinq ans, la lutte reste insuffisante pour une partie de la société civile.

    Pendant longtemps, les grandes tours brunes Luanda One et Luanda Two, au cœur de la capitale angolaise, étaient le visage de l'essor économique de ce pays du sud-ouest de l'Afrique. Aujourd'hui, elles sont devenues le symbole de la lutte contre la corruption. 

    Ces deux bâtiments de près de 30 étages abritent le China International Fund (CIF), un conglomérat chinois soupçonné d'être utilisé par des hommes d'affaires angolais pour détourner des millions de dollars d'argent public. Il y a deux ans, ils ont été saisis par la justice. "Les propriétaires ont reconnu que les deux tours avaient été construites avec de l'argent public et les ont rendu à l'État", salue Alvaro João, porte-parole du procureur général de la République. 

    Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, le président João Lourenço a fait de la lutte contre la corruption une priorité. Le pays s'est doté de plusieurs agences dédiées, dont "le service national de récupération d'actifs". Dans des locaux flambants neufs, 17 employés y traquent les milliards détournés des caisses de l'État sous l'ancien président José Eduardo dos Santos.

    Quelque 700 poursuites pour des délits financiers

    La justice angolaise affirme avoir déjà récupéré 10 milliards d'euros d'actifs et ne compte pas s'arrêter là. "Nous allons poursuivre les investigations, enquêter et demander des comptes", assure Luis de Assunçao, vice-procureur général de la République. "Évidemment, dans un combat comme celui-ci, il n'est pas possible de récupérer 100 % de ce qui a été pris. Mais notre objectif est d'en récupérer un maximum."

    Au total, plus de 700 poursuites pour des délits financiers ont été entamées. De nombreuses personnalités de premier plan ont été traduites en justice. Mais pour une partie de la société civile, cette lutte reste insuffisante. "Il y a eu des avancées significatives. Mais cela pourrait s'accompagner d'un retour en arrière s'il n'y a pas de réformes sérieuses et si le président ne fait pas preuve de détermination pour combattre la corruption au sein même de son gouvernement."

    Selon l'association Transparency international, l'Angola reste parmi les cinquante pays les plus corrompus du monde, malgré une progression de 31 places depuis 2017 au classement mondial.

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    À l'approche des élections, l'Angola face au défi de la réforme de son modèle économique

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    "Luanda Leaks" : révélations sur la famille Dos Santos, accusée de corruption

    Valeurs Actuelles

    Renoncement au français : une histoire de lâcheté

    Dans son rapport sur la communication institutionnelle, adopté en séance le 3 février 2022, l’Académie française se disait consternée par l’effacement du français au profit de l’anglais, qu’elle considère comme une « atteinte à l’identité » de notre langue. « Il ne s’agit pas, tempère l’Académie, de s’opposer à l’évolution du français, à son enrichissement au contact d’autres langues », mais d’observer que « leur afflux massif, instable, incontrôlé, porte atteinte à l’identité et éventuellement à l’avenir » du français. Quid de la responsabilité des politiques dans le processus d’effacement du français ?

    Revenons en arrière. Bruxelles, 23 mars 2006. Dépêche de l’agence Reuters : « Le président Chirac quitte la salle du Conseil européen pour protester contre le discours en anglais d’Ernest-Antoine Seillière. » Un coup d’éclat, assurément, mais un coup d’éclat sans lendemain pour la langue française. Son successeur, Nicolas Sarkozy, se prépare à donner un coup de rasoir à toute volonté politique de maintenir le français comme langue internationale. Dans un essai paru le 17 juillet 2006, à neuf mois de l’élection présidentielle, M. Sarkozy écrit ainsi : « Aujourd’hui, notre politique d’intransigeance linguistique nous rend inaudibles. […] Au nom de la francophonie, nous refusons de parler dans une autre langue que le français dans les négociations internationales, y compris dans les discussions informelles qui sont spuissanceouvent les plus importantes. »

    Huit mois plus tard, le 9 et le 13 mars 2007, désormais candidat à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy se contredit : « Le français, c’est l’âme de la France, c’est son esprit, c’est sa culture, c’est sa pensée, c’est sa liberté. C’est le droit de penser autrement que selon la pensée dominante. La diversité linguistique, c’est la condition de la diversité culturelle et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes […] Nous avons le devoir pour nos enfants, pour l’avenir de la civilisation mondiale, pour la défense d’une certaine idée de l’homme, de promouvoir la langue française. » (Discours à Caen et à Besançon.)

    Après les paroles, les actes. En 2007, Nicolas Sarkozy désormais président travaille à promouvoir à sa façon le français, en nommant par exemple au gouvernement – ministre des Affaires étrangères – Bernard Kouchner qui, en 2006, écrivait : « La langue française n’est pas indispensable […] Si elle devait céder la place, ce serait précisément à des langues mieux adaptées aux besoins réels et immédiats de ceux qui la délaisseraient. » Une façon de justifier par avance les propos de son homologue britannique qui déclarerait, quelques années plus tard, devant son Parlement (16 juin 2010) : « Le français est une langue inutile. »

    Avançons. En janvier 2008, les parlementaires français votent le renoncement à l’exigence de traduction pour les brevets comme il est clairement énoncé à l’article premier du protocole de Londres et ce, contre l’avis de l’Assemblée parlementaire de la francophonie. Ils contribuent à l’appauvrissement terminologique de leur langue et collaborent à la perte de sa fonctionnalité. Le 15 avril 2008, la Commission européenne supprime le français de ses publications statistiques. Le 2 septembre de la même année, Peter Allen, dans le Daily Mail, rapporte les propos du ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos : « Dans le futur, peu de gens s’exprimeront en français. » Espérons que le désormais académicien exprimait alors un regret…

    Janvier 2009. Sur intervention du ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, la France renonce au français comme langue de travail au sein de l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena). Ce renoncement oblige les 27 autres pays de la francophonie à accepter l’anglais comme la seule et unique langue de travail. C’est la France qui a renforcé une hégémonie linguistique adverse à l’encontre des intérêts de tous les francophones. L’Organisation internationale de la francophonie tentera de faire modifier le régime linguistique vers le multilinguisme, en vain.

    Février 2009. Décret relatif au Corps européen. Alain Richard, lorsqu’il était ministre de la Défense, avait justifié l’emploi de la langue anglaise comme seule « langue opérationnelle » de ce Corps. Or, il n’y a aucun soldat “native english speaker” dans ce Corps. Ainsi, les langues des deux pays fondateurs, le français et l’allemand, sont exclues, au profit exclusif de l’anglais. En outre, seuls les sigles anglo-américains figureront sur les véhicules des casques bleus. La langue française n’est ainsi plus visible dans un monde où l’image et la représentation symbolique priment.

    Juin 2009. Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) écrit dans un rapport que « le recours à l’anglais comme code commun se généralise, sans que cela soit nécessairement une menace pour la diversité des langues. C’est une facilité dont certains Français hésitent encore à se servir, alors que, pour d’autres, c’est la solution miracle » . Ces notions de facilité et de modernité attribuées à l’anglais et répétées dans divers rapports amènent progressivement les décideurs à renoncer au français.

    Novembre 2009, Bruxelles. Traité de Lisbonne. La France accepte la nomination d’une haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, qui ne parle pas un mot de français ni d’aucune autre langue que l’anglais. Ce choix “sarkocide” est dramatique pour la langue française et la francophonie. Juin 2010, l’arrêté ministériel instituant l’anglais comme seule et unique langue obligatoire pour l’épreuve orale du concours d’entrée à l’École nationale de la magistrature (ENM) est confirmé par le Conseil d’État. Ainsi est rejetée la requête du Syndicat de la magistrature et de l’Union syndicale des magistrats pour le maintien du choix de plusieurs langues parmi une liste établie par le ministère. Le Conseil d’État renforce l’ancrage de l’anglais dans l’esprit des futurs magistrats. Janvier 2012, enfin, l’Agence française de développement (AFD), établissement public agissant pour le compte de l’État, émet un appel à projets pour une conférence, le 14 juin, à Paris. Elle exige de la part des soumissionnaires français des réponses exclusivement en anglais. De Nicolas Sarkozy, on retiendra donc la langue française passée au “Kärcher” dans les institutions internationales. Son langage vulgaire. Sa maîtrise de l’anglais avec ce superbe « sorry for the time », s’excusant du temps pluvieux devant Hillary Clinton en visite à l’Élysée, en 2010. Bref : le refus de se battre pour le français et la volonté de promouvoir l’anglais.

    Au tour de François Hollande, président de la République de 2012 à 2017. Rappelons que, en 1994, 60 députés socialistes, dont Jean-Marc Ayrault, avaient saisi le Conseil constitutionnel pour s’opposer à l’application de la loi Toubon, laquelle proposait l’obligation d’emploi du français dans les règlements et contrats, les messages publicitaires, les annonces publiques, les distributions de produits et de services, les organes de diffusion des résultats des travaux de recherche scientifique ayant sollicité une subvention de l’État. Le Conseil constitutionnel, en censurant cette loi (au nom de la liberté d’expression !) a ouvert un boulevard aux termes anglais. Il a annulé l’obligation pour le privé d’utiliser les termes équivalents en français créés par les commissions de terminologie. Cependant, ces termes s’imposent à l’administration, car l’article 2 de la Constitution dispose que le français est la langue de la République (c’est pour cela d’ailleurs que le terme “ordinateur” a remplacé “computer” et que “logiciel” a remplacé l’horrible “software” ). L’administration a donc l’obligation d’employer les équivalents francisés. Mais, sous le quinquennat de François Hollande, on est passé de l’obligation à la recommandation. Les quelques appuis juridiques de la loi Toubon ont été les uns après les autres amoindris au fil des amendements, en toute discrétion. L’indifférence généralisée sur la qualité de la langue par tous les ministères, mise en exergue par le rapport de l’Académie française, est une conséquence de ladite recommandation. La loi Toubon de 1994 est pratiquement une coquille vide.

    Sans changement de cap, le pire arrivera : une mort douce mais programmée.

    Notons, pour mémoire, quelques renoncements au français sous François Hollande. Mars 2014, le Figaro . La France crée une université française au Viêtnam… en langue anglaise. Michel Guillou, de l’université Jean-Moulin, écrit : « Il faut dénoncer la position suicidaire des décideurs français qui mettent au placard la langue française et la francophonie, considérées comme démodées […] Le bon sens est balayé. » Et de conclure : « Sans changement de cap, le pire arrivera : une mort douce mais programmée. » En 2014, Pierre Moscovici, membre de la Commission européenne, a adressé à Michel Sapin, ministre des Finances, une lettre entièrement en anglais. Les commissaires français en poste à Bruxelles s’adressent en anglais à l’administration française.

    Mai 2016. Audrey Azoulay, ministre de la Culture, cautionne le choix d’une chanson en anglais pour représenter la France au concours de l’Eurovision et l’anglais pour l’hymne des Bleus à l’Euro de football. Le mois suivant, la ministre de l’Éducation Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, réduit les heures de latin et de grec au motif qu’elles seraient réservées à une élite.

    Novembre 2016, dans le cadre de la modernisation de la justice, l’Assemblée nationale vote un amendement à l’article 225 du code pénal qui fait de la langue française un discriminant social en France. Il est désormais établi comme discriminatoire d’opérer toute distinction entre les personnes physiques ou morales sur le fondement de leur capacité à s’exprimer dans une autre langue que le français. Cet amendement abroge de fait les dispositions de l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 sur la primauté du français en France. Du président Hollande, on se souviendra de « ses constructions grammaticales […] personnelles » et d’un « discours élyséen […] spongieux » , pour reprendre les mots d’Anne Queinnec. Rien que du mou pour le rayonnement du français.

    Poursuivons encore. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, l’effacement du français s’amplifie dans les ministères. Le Figaro , 21 mars 2018. Macron annonce aux académiciens qu’il veut faire du français la troisième langue la plus parlée au monde. Dans le cadre des mesures d’austérité, la réduction du budget de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger a entraîné la suppression de 500 postes d’enseignants titulaires. Depuis son arrivée à la présidence, le niveau de français dans les ministères n’a jamais été aussi calamiteux. Le récent rapport de l’Académie produit 30 pages d’exemples : Agriloops, One Health, ou « le sharepoint de la communauté » ; Taste France, France Connect, Good France, French Impact, Creative Patterns… termes anglais employés par différents ministères et institutions, sans oublier le “Made for Sharing” , slogan officiel des jeux Olympiques de 2024 à Paris.

    En 2018 encore, le ministère de la Culture décide de ne plus publier le rapport annuel sur l’application de la loi Toubon en France et dans les institutions internationales. En décidant en catimini de neutraliser l’article 22 de ladite loi, il prive les parlementaires et les citoyens de leur droit aux informations sur le devenir de leur propre langue. En 2018 toujours, du Québec cette fois. Emmanuel Macron est lauréat d’un “prix citron” de non-respect du français, pour avoir déclaré au Premier ministre du Québec son intention de « renouveler le logiciel » de la francophonie en s’inspirant de « l’exemple nord-américain » selon lequel « parler l’anglais renforce la francophonie ».

    Depuis le mois d’avril 2022, nos cartes d’identité sont bilingues français-anglais. La requête de l’Académie française pour le retrait de l’anglais est rejetée par le Premier ministre. Accoupler la langue anglaise à notre identité équivaut à lui donner le statut de langue officielle. Les citoyens français ne peuvent pas réaliser, sur un plan social, économique et identitaire, toutes les implications qui vont rapidement en découler. Les pays francophones sont aussi concernés par l’effacement progressif du français et la montée en puissance de l’anglais en France. Face au constat d’une langue française quasi inexistante dans les institutions internationales, d’une langue truffée d’anglicismes, quels sont les avantages pour ces pays de maintenir le français comme langue officielle ? Ils devront négocier en anglais à Bruxelles ! Quel sera l’intérêt d’apprendre le franglais ? Qui voudra de cette fausse monnaie ?

    En 1539, l’ordonnance royale fit du français la langue de l’administration et ce “pour le bien-être de nos sujets”. La langue française, née d’une décision politique de François Ier , est une langue vivante. Elle meurt par absence de volonté politique de la promouvoir. Elle meurt par délaissement de ceux qui auraient dû la défendre. Comme l’écrit Alain Borer dans « Speak White ! », pourquoi renoncer au bonheur de parler français ? (Tracts Gallimard, 2021) : « La langue évolue, le cancer aussi. La langue est un organisme vivant, mais comme tout organisme, faute de soins, elle meurt. »

    Du premier mandat Macron, on retiendra donc que pour lui il n’y a pas une culture française. Quand, en février 2022, à Moscou, le président Poutine le salue en français d’un « Bonsoir » , le président Macron lui répond en anglais « How are you ? » – ainsi, pour le président Macron, un simple mot de politesse ne s’exprime ni en français ni dans la langue de l’autre.

    Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie, avait prévenu, à de multiples reprises, des risques que l’anglicisation faisait courir à la langue française. Aujourd’hui, telle une vigie, elle alerte avec force sur la proche disparition du français : « Il y a un moment, écrit-elle, où les choses deviendront irréversibles. »

    La langue anglaise envahit toute communication sociale puis, peu à peu se substitue même à la langue que l’on parlait chez soi

    Quinze années d’atteintes répétées de nos gouvernements contre notre langue ont conduit les francophones à se soumettre à l’anglais, et ce sans aucune injonction. « La langue anglaise envahit toute communication sociale puis, peu à peu se substitue même à la langue que l’on parlait chez soi » , note Paul-Marie Coûteaux. Aujourd’hui, le principe de substitution non seulement ne soulève plus l’indignation dans l’opinion publique mais il s’est installé. Cependant, renoncer à la langue française ne semble pas suffisant. Il reste maintenant à la rendre “inintelligible”. L’invasion des anglicismes, la propagation de l’écriture inclusive et des nouveaux pronoms personnels brisent sa rigueur et la richesse de ses nuances. Charpentée par la foi chrétienne, la langue française relie les peuples à leurs racines. L’acharnement des politiques à renoncer à notre langue contribue à nier nos origines. Sa défense est donc aujourd’hui vitale.

    Un dernier mot. La plupart des candidats à la dernière élection présidentielle se référaient au général de Gaulle. Qu’ils s’inspirent donc de sa lettre du 19 juillet 1962 adressée à son ministre : « J’ai constaté, notamment dans le domaine militaire, un emploi excessif de la terminologie anglo-saxonne. Je vous serais obligé de donner des instructions pour que les termes étrangers soient proscrits chaque fois qu’un vocable français peut être employé, c’est-à-dire dans tous les cas. » Quant à ceux qui se réfèrent à François Mitterrand, qu’ils méditent ce qu’il écrivait en 1986 : « Un peuple qui perd ses mots n’est plus entendu de personne. » Son Premier ministre Pierre Mauroy avait le souci du patrimoine linguistique de la France et, par là même, de son identité culturelle. « Si tout ce qui est jeune, moderne et dynamique, si tout ce qui signifie technique et progrès, si tout ce qui est propre à faire rêver ne peut que s’exprimer dans une autre langue, il se crée à la limite une situation de colonisation portant atteinte à la dignité même de la nation » , déclarait-il en 1982. C’était on ne peut plus clair. Mais huit ans plus tôt, le 19 mai 1974, pour annoncer au monde entier son élection à la présidence de la République française, Valéry Giscard d’Estaing avait fait le choix de s’exprimer en anglais. Ainsi, chef d’État d’un pays francophone, il déniait au français son statut de langue internationale. Le président “Giscard à la barre” a montré l’exemple, les élites ont perçu son message. Deux générations de Français ont assisté dans une indifférence généralisée au lent et impitoyable sabordage de leur langue. La responsabilité des politiques dans le choix du renoncement au français est immense. L’incompétence de l’État, son incurie et la trahison des hautes institutions sont la cause du délabrement de la langue française et de sa mise hors jeu de la scène internationale.

    * Jean-Loup Cuisiniez est polyglotte. Il a été porte-parole du Collectif intersyndical pour le droit de travailler en français en France.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    BBC

    DJ Archie, aged seven, has hopes of playing Glastonbury

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    A seven-year-old DJ who loves "the beats and the drop" of drum and bass music has aspirations of one day playing at Glastonbury.

    Archie Norbury, known as DJ Archie, from Essex, has already performed to crowds of 20,000 people and was listed by Guinness as the world's youngest male club DJ at just four years old in 2019.

    His skills on the decks have taken social media by storm and he boasts tens of thousands of followers on TikTok and Facebook.

    Proud father John Norbury said he was an "amazing, amazing kid".

    L'Humanité

    Télévision. « Masterchef » débarque sur le service public

    Actu

    Après sept ans d’absence, le programme culinaire passe de TF1 à France 2. À nouvelle chaîne, nouvelle philosophie : Nicolas Daniel, de France Télévisions, Matthieu Bayle, d’Endemol, et le chef Yves Camdeborde nous donnent quelques explications.

    Caroline Constant

    Le décor est le même, la mécanique est identique, et même la musique rappellera des souvenirs aux télé-spectateurs. « Masterchef » revient, après son arrêt en 2015, et passe de TF1 à France 2. Comment le service public peut-il s’emparer d’un concept de téléréalité ? Et dans quel but ? Trois interlocuteurs, à France Télé, chez Endemol et dans le jury, expliquent comment « Masterchef » est devenu, sous leur houlette, un programme qui répond au cahier des charges de France 2, à savoir informer, distraire et cultiver. Un sacré changement de braquet.

    C’est France Télévisions qui a démarché Endemol pour reprendre à son compte ce programme. Nicolas Daniel, directeur des magazines de France Télévisions, explique : « Le service public réalise, traditionnellement, beaucoup d’émissions autour de la cuisine, comme “les Carnets de Julie” ou “Cuisine ouverte”, de Mory Sacko, sur France 3. C’est un domaine sur lequel nous sommes très implantés, avec des valeurs de proximité, un ancrage dans les régions, les terroirs, la notion de saisonnalité et de bien manger. »

    Seul souci : « Aux heures de grande écoute, la cuisine ne fait pas recette. Il nous a semblé que le concours était le récit le plus adapté » pour s’adresser aux téléspectateurs, affirme le dirigeant de la télévision publique. C’est aussi un juste retour aux sources, puisque le programme est né sur une chaîne publique, la BBC. Matthieu Bayle, d’Endemol, appuie le propos : « On constate que les concepts nouveaux ont du mal à percer. Ça se vérifie avec la renaissance de “Pékin Express” (sur M6) et bientôt la “Star Academy” (sur TF1) : ce sont des marques doudous. » La cuisine entre particulièrement dans ce cadre : « Nous sommes dans un contexte un peu anxiogène. La cuisine, c’est l’un des derniers endroits où l’on peut partager du plaisir. »

    « Masterchef » est donc de retour, avec un jury sur mesure composé de trois chefs : Yves Camdeborde, qui avait assuré les quatre premières saisons du jeu sur TF1, Thierry Marx, qui a été membre du jury de « Top Chef », un concours réservé aux professionnels, et Georgiana Viou, ancienne candidate de « Masterchef », qui assure, affirme Nicolas Daniel, « un lien de transmission » entre les deux époques du concours. Jury sur mesure, car la philosophie a complètement changé. L’idée est d’abord d’ancrer l’émission sur les amateurs. « Ils ont d’ailleurs été castés sur leurs compétences, pas du tout sur leur façon d’être », affirme Nicolas Daniel.

    « Il y avait beaucoup de tension » sur le jeu initial, raconte Yves Camdeborde. « Là, la volonté de France 2, c’est d’être à la fois dans la notion de transmission et de bienveillance, de plaisir. Je me retrouve bien plus dans cette approche de mon métier », affirme le chef de file de la bistronomie. « Masterchef » version TF1, c’était « un peu “marche ou crève”. Ce serait un peu gênant aujourd’hui », plaisante Matthieu Bayle. L’idée est au contraire de proposer « une émission d’où se dégagent de la gentillesse et de la bonne humeur », que permet aussi « l’implication remarquable d’Agathe Lecaron », l’animatrice, assure Yves Camdeborde. « Agathe, qui présente deux émissions sur France 5 (“les Maternelles” et “Bel et bien” – NDLR), ne se prend pas au sérieux et arrive à créer de la légèreté et du sourire, même quand c’est assez tendu », renchérit Nicolas Daniel.

    35 millions de cuisiniers amateurs

    La conscience de l’environnement a aussi beaucoup progressé ces dernières années. Fini le gaspillage, les quantités d’aliments à la disposition des candidats sont rationnées, les déchets utilisés, et « les restes semi-frais et secs » reversés au Secours populaire français. Surtout, « nous sommes très attachés à la saisonnalité des produits, à une cuisine équilibrée et économe au moment où le pouvoir d’achat est en berne », note Nicolas Daniel.

    « L’émission est basée sur le bon sens paysan : pas de produits de luxe, des producteurs propres pour la nature, et des produits du quotidien », ajoute Yves Camdeborde. « Nous nous appuyons sur les 35 millions de cuisiniers amateurs en France, avec l’idée qu’ils puissent reproduire les assiettes », soutient Matthieu Bayle.

    Yves Camdeborde affirme que le concours rompt aussi avec la dictature de l’aspect visuel des plats : « Quand c’est bon, c’est quand même beau. » Il y a pour lui une urgence à cuisiner quand les scandales de l’industrie alimentaire se multiplient. « Pour cuisiner, il faut accepter de se lâcher. Parfois, ce ne sera peut-être pas très bon, mais dans tous les cas, ce sera comestible, et améliorable. Et petit à petit, l’identité culinaire de chacun apparaît. »

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    France24 - Monde

    Somalie : plusieurs civils tués dans une attaque de Shebab dans un hôtel à Mogadiscio

    Publié le : 20/08/2022 - 07:26

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    Une attaque d'islamistes radicaux shebab dans un hôtel de Mogadiscio a fait au moins huit morts, vendredi. Il s'agit de la plus importante attaque dans la capitale somalienne depuis l'élection du nouveau président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, en mai.

    Au moins huit civils ont été tués dans des affrontements entre des islamistes radicaux shebab, qui ont attaqué un hôtel de Mogadiscio dans la capitale somalienne vendredi 19 août, et les forces de sécurité tentant de les neutraliser.

    "Les forces de sécurité ont continué à neutraliser les terroristes qui ont été cernés dans une chambre dans le bâtiment de l'hôtel, la plupart des gens ont été secourus mais au moins huit civils sont à ce stade confirmés morts", a déclaré samedi un responsable de la sécurité somalienne, Mohamed Abdikadir.

    Les jihadistes ont pris d'assaut le populaire hôtel Hayat vendredi soir dans un échange de coups de feu et d'explosions avec les forces de sécurité. "Les forces de sécurité ont sauvé des dizaines de civils, y compris des enfants, qui étaient piégés dans le bâtiment", a ajouté Mohamed Abdikadir.

    Plusieurs explosions

    Les assaillants étaient toujours retranchés dans l'hôtel tôt samedi, des coups de feu sporadiques et de fortes explosions ont été entendus dans la zone. Le porte-parole de la police somalienne, Abdifatah Adan Hassan, a indiqué à la presse que l'explosion avait été causée par un kamikaze.

    Des témoins ont précisé qu'une seconde explosion a eu lieu quelques minutes après la première, faisant des victimes parmi les sauveteurs, les membres des forces de sécurité et les civils qui se sont précipités vers l'hôtel après la première explosion.

    Groupe islamiste lié à Al-Qaïda, les Shebab, qui sont depuis quinze ans engagés dans une insurrection contre le gouvernement fédéral somalien, ont revendiqué la responsabilité de l'attaque. "Un groupe d'assaillants shebab est entré de force dans l'hôtel Hayat à Mogadiscio, les combattants procèdent à des tirs au hasard à l'intérieur de l'hôtel", a confirmé le groupe dans un bref communiqué sur un site internet pro-Shebab.

    Il s'agit de la plus importante attaque à Mogadiscio depuis l'élection du nouveau président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, en mai.

    Une intensification des attaques

    Les Shebab ont été chassés des principales villes du pays, dont Mogadiscio en 2011, mais ils restent implantés dans de vastes zones rurales. Ces derniers mois, ils ont intensifié leurs attaques.

    Mercredi, l'armée américaine avait annoncé avoir tué dans une frappe aérienne 13 miliciens shebab qui s'attaquaient à des soldats des forces régulières somaliennes dans une zone reculée de ce pays de la Corne de l'Afrique. La frappe a été menée dimanche près de Teedaan, à environ 300 km au nord de la capitale Mogadiscio, selon un communiqué du commandement militaire américain en Afrique (Africom).

    Les États-Unis ont effectué plusieurs frappes aériennes sur des militants ces dernières semaines. De leur côté, les Shebab ont aussi mené des attaques sur la frontière entre la Somalie et l'Éthiopie, suscitant des inquiétudes quant à la stabilité dans cette région frontalière. 

    Le nouveau président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a déclaré le mois dernier qu'une approche militaire est insuffisante pour mettre un terme à l'insurrection violente des Shebab, soulignant que son gouvernement ne négocierait avec le groupe jihadiste que lorsque le moment sera jugé opportun.

    Début août, le Premier ministre Hamza Abdi Barre a annoncé la nomination d'un ancien dirigeant des islamistes radicaux shebab devenu homme politique, comme ministre des Affaires religieuses dans le gouvernement somalien. Muktar Robow, alias Abou Mansour, avait publiquement fait défection en août 2017 du mouvement qu'il avait contribué à fonder.

    Avec AFP

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    Les Shebab revendiquent l'attaque de la base militaire de l'Union africaine en Somalie

    En Somalie, un ancien dirigeant des Shebab nommé ministre

    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Julien Rochedy : “Je veux que les vérités du passé nous reviennent”

    Valeurs actuelles.La nouvelle gauche “woke” n’est en vérité que le dernier symptôme morbide de cette philosophie de la déconstruction née dans quelques esprits malades de la dernière partie de ce désespérant XXe siècle, écrivez-vous en préambule de votre ouvrage. Est-ce le sentiment que ce “nihilisme systémique” atteignait aujourd’hui un point de non-retour qui vous a poussé à écrire ce livre ?

    Julien Rochedy.Pourquoi notre civilisation fait-elle tout pour disparaître ? C’est la question qui me hante depuis mon adolescence. Le nihilisme profond, diffus et à la fois invisible pour bien des gens – car dissimulé dans nos idées généreuses et le phénomène moderne qui nous appartient en propre -a effectivement atteint son stade ultime avec le wokisme. D’une manière générale, je pense qu’il s’agit de l’expression finale de la postmodernité, laquelle n’est que l’acmé de la modernité qui ne devait finir, en dernière analyse, qu’en suicide collectif. Pourquoi ? La modernité comme façon “d’être au monde”, comme métaphysique, conception de l’homme et intentions politiques, prend vraiment son envol avec les Lumières. Elle constitue une rupture radicale avec tout ce que nous avions traditionnellement pensé dans notre civilisation. Claude Polin résume ainsi : « La civilisation occidentale a incarné successivement deux philosophies radicalement contraires. La philosophie classique estimait qu’il y a une nature des choses physiques et morales, que l’homme ne saurait transgresser sans se nuire à lui-même. La philosophie moderne affi rme que les désirs individuels sont la mesure de toute chose. »

    À partir de là, nous avons basculé dans un processus qui fonctionne comme une négation sans limite (Adorno) qui devait mécaniquement se terminer par le désir de disparaître. Mais parce que, moi, je n’ai absolument aucune envie de me flageller et de m’annihiler en tant que Blanc, chrétien, hétérosexuel, Français, Européen et Occidental, j’ai voulu écrire ce livre pour revenir aux vérités classiques qui furent celles de nos pères avant ce basculement moderne qui conduit nécessairement, je le répète, au suicide.

    Pourquoi dites-vous qu’un esprit non formé va aujourd’hui systématiquement pencher – et penser – à gauche ?

    Parce que nous vivons encore dans une civilisation dont la plupart des idées et des inclinations sont “modernes” ou “postmodernes”, c’est-à-dire essentiellement de gauche, quelles que soient les nuances de cette dernière (libérale, socialiste, progressiste, etc. ). Dès lors, penser en suivant seulement l’esprit du temps et les tendances spontanées de la société nous conduit naturellement, malheureusement, à pencher à gauche. De surcroît, il faut comprendre que la modernité n’a eu de cesse de jeter l’opprobre sur les vérités classiques. Aujourd’hui, celles-ci passent immanquablement pour des idées “d’extrême droite” quand elles ne sont, en vérité, que les idées de la véritable droite et, plus généralement, celles des grands Anciens. Prenons un exemple parmi des dizaines : la pensée classique estimait que l’amitié (Aristote) était à la fois la cause et le but d’une société, laquelle n’était possible qu’à travers une homogénéité importante entre ses membres. C’était une conception organiciste de la cité, et sans elle la vie en commun était non seulement impossible à terme, mais condamnait immanquablement la cité au déchirement et, in fine, à la mort. Avec la modernité, cette conception classique changea radicalement : la cité dut désormais être le fruit d’un contrat entre des membres abstraits mais prétendument rationnels. Cette idée funeste continue de présider à nos destinées : les Français ou les Européens ne doivent plus fondamentalement se ressembler pour “vivre ensemble”, mais adhérer à une ridicule “charte républicaine” ou aux “valeurs européennes”, etc. Même dans ce qui se croit être “de droite” en France, on pense souvent de la même façon, et on craindrait de revenir à la vérité classique qui veut que, pour se rassembler, il faille d’abord et surtout se ressembler.

    Pourquoi avoir choisi d’ouvrir votre réflexion sur la philosophie de droite (et celle de gauche qui lui fait face) à la Révolution française ?

    Car ce que l’on appelle “la droite” – la véritable -n’est, en réalité, que l’avocate des vérités classiques face aux nouvelles vérités “de gauche” qui ont ouvert le processus moderne au XVIIIe siècle et, de manière fracassante, avec la Révolution française. Or, je pense que ce processus arrive à son terme et qu’il est enfin temps de revenir à ces vérités du passé. Attention, que l’on me comprenne bien : il ne s’agit pas d’être réactionnaire au sens strict et de vouloir revenir au passé. C’est impossible et contre-productif. Je ne veux pas que le passé revienne, je veux que les vérités du passé nous reviennent ; c’est assez différent. De nos jours, il existe des sociétés ayant de très hauts niveaux de développement technique qui continuent pourtant de communier avec ces vérités des Anciens. Il n’y a que l’Occident qui veut mourir à ce point en tant qu’Occident, c’est-à-dire dans tout ce qui le constitue dans sa chair (et non simplement dans ses “valeurs” qui ne sont que des abstractions). Je crois possible d’avoir la technologie sans le nihilisme qu’entraîne, encore une fois, toute pensée moderne, je veux dire toute pensée de gauche.

    Toute la gauche, et notamment en ses formes actuelles, se trouve résumée dans un dialogue, plus exactement un aller-retour qui va de Voltaire à Rousseau puis revient à Voltaire. Pouvez-vous nous décrypter cette image ?

    Historiquement, la première gauche est libérale et entame sa négation fondatrice à l’égard de la chrétienté. C’est effectivement celle de Voltaire. Il faut extirper la religion de notre société car elle est jugée sans nuance “obscurantiste”, opprimante et privilégiée. Une fois l’Église écrasée comme infâme, le règne de la Raison, de l’individu et de ses désirs pouvait enfin nous conduire à une meilleure société. Derrière, arrive nécessairement la gauche socialiste, engendrée mécaniquement par la gauche libérale puisque cette “meilleure société” fantasmée tarde évidemment à advenir, notamment pour tout le monde. C’est Rousseau qui découle alors de Voltaire. Ils sont adversaires en apparence, comme le sont extérieurement de nos jours les “libéraux” et les “socialistes”, mais ils partagent, comme l’avait bien vu Heidegger, « une même métaphysique ». Ils sont matérialistes et progressistes, en un mot : ils sont modernes. Cette modernité (la gauche) a donc comme postulat indépassable de vouloir toujours émanciper l’individu et, quand elle se pare de couleurs socialistes, elle conserve en vérité toujours ce désir, mais croit seulement pouvoir l’émanciper d’autant mieux par le collectif. À travers la révolution et la “dictature du prolétariat”, elle pense pouvoir le libérer de la tyrannie, de l’oppression de classe, du capitalisme, etc. Mais quand cette émancipation que l’on croyait possible par le collectif échoue comme au XXe siècle, avec les catastrophes communistes que l’on connaît, alors la gauche revient tout simplement à son postulat de base en se passant dorénavant du moyen collectif : c’est la pensée de la déconstruction que nous subissons aujourd’hui. Elle établit que l’oppression n’est plus seulement le produit d’une religion ou d’une classe sociale, mais le fruit de tout ce qui est normatif et qui s’impose de facto à l’individu. C’est d’ailleurs pourquoi cette dernière gauche en date s’accorde parfaitement avec le capitalisme actuel, car libérer les désirs individuels des carcans normatifs finit bien souvent par favoriser, essentiellement, la consommation sans limite.

    Face à ces personnages, vous proposez les figures “droitières” d’Edmund Burke, de Joseph de Maistre et celle, moins connue, de Johann Herder. Qu’est-ce que la droite doit à ces penseurs ?

    J’ai voulu présenter la philosophie de la droite originelle à travers ses fondateurs, ses premiers penseurs, car je me suis aperçu, avec déception, qu’ils étaient totalement méconnus dans notre pays. La gauche a si bien réussi son lavage de cerveau culturel que tout le monde connaît Voltaire et Rousseau, mais personne ne connaît ni ne lit plus Maistre ou Burke. Qui se souvient même de Herder, lequel eut pourtant une postérité intellectuelle majeure ? Et Donoso Cortés, dont les fameux discours appartiennent, selon Carl Schmitt, au patrimoine des plus grands discours politiques de l’humanité ? Beaucoup de gens se disent de droite, se pensent de droite, par réaction et réflexe, mais ne connaissent pas les philosophes qui ont engendré leur camp politique. Je pense que c’est l’une des nombreuses raisons qui expliquent les continuelles défaites idéologiques de la droite face à la gauche. Nous devons connaître les sources de nos doctrines pour nous armer intellectuellement face à une gauche qui, certes, multiplie les erreurs, mais qui ne commet jamais celle de dédaigner la pensée grâce à laquelle elle avance pour nous laisser toujours meurtris et larmoyants, au bord du chemin de l’histoire.

    Continuité, appartenance, autorité, hiérarchie, gratitude, humilité aussi ; quels sont, selon vous, les mots qui définissent ou devraient définir l’homme de droite ?

    L’homme de droite est un classique ; c’est par nature un Ancien. Il craint que le chaos, originel et tapi derrière toute chose, ne revienne détruire l’harmonie qu’il souhaite dans la nature et la société. C’est pourquoi il aime l’ordre, qui est la condition du maintien des choses belles, rares et fragiles, ainsi que de la véritable justice. Il sait que cette dernière n’est réelle que dans la hiérarchie car elle consiste à donner à chacun ce qu’il mérite de par ses dons et son rang. Hiérarchiser, c’est avoir des critères, et donc croire au Beau, au Vrai et au Bien comme universaux, garde-fous des tendances nihilistes à la relativisation générale.

    Il est davantage spiritualiste que matérialiste, car il croit à l’importance de la religion, des forces de l’esprit, des liens que l’homme doit toujours conserver avec un sacré. Il pense que la société est la conséquence d’un groupement de familles qui, avec le temps, se sont de plus en plus ressemblé jusqu’à créer une culture particulière, une identité singulière, une civilisation aux traits distincts que le devoir impose avant tout de perpétuer. Il n’est pas hostile par principe aux changements, mais ceux-ci doivent s’appréhender prudemment et être toujours regardés en fonction du bien commun, c’est-à-dire avant tout en fonction de ce qu’ils apportent à la survie et au développement de la communauté.

    Enfin, c’est un homme qui aspire fondamentalement à la liberté, mais qui en connaît tellement la saveur qu’il sait, précisément, que celle-ci s’exprime et se maintient d’autant mieux dans les contours de la coutume, des traditions et, comme le disait Burke, grâce à une certaine virilité. Pardonnez-moi cette vision quelque peu romantique mais, au fond, c’est un chevalier : maître en son domaine et attaché à ses libertés ; croyant en Dieu et donc au Bien et au Mal ; protecteur des faibles et donc soucieux de son peuple ; garant de l’ordre et de la justice ; guerrier pour maintenir les traditions de son royaume ; et humble, enfin, vis-à-vis du passé qu’il honore et, par là, du futur qu’il prépare, certes sans espérances inconsidérées, mais toujours avec force et fidélité.

    Dans votre longue postface intitulée Droite & Déconstruction , vous finissez en attaquant la gauche actuelle wokiste issue de la philosophie de la déconstruction. Pouvez-vous nous expliquer la nature de cette nouvelle gauche et en quoi elle est éventuellement différente de l’ancienne ?

    En effet, en présentant la philosophie de la contre-révolution, je suis revenu aux sources de la pensée de la droite. Cependant, j’aime toujours utiliser des auteurs passés dans la mesure où ceux-ci peuvent encore nous être utiles aujourd’hui. J’ai donc dû m’intéresser à toute la philosophie de la déconstruction née dans les années 1970 en France, et qui a surtout germé aux États-Unis (sous la fameuse marque French Theory ) pour essayer de comprendre ce que nous devons subir de nos jours. En lisant ces grands penseurs, de Blanchot à Derrida en passant par Deleuze et Foucault, je me suis rendu compte que nous avions affaire à nos pires ennemis, aux plus dangereux poisons pour notre civilisation et pour tout équilibre mental dans ce monde. Je pèse mes mots : j’ai découvert les vecteurs du nihilisme les plus fous, et quel ne fut pas mon effroi lorsque je me suis rendu compte que ces derniers régnaient dans les universités, influençant ensuite les médias, le monde économique et jusqu’à la politique !

    Leur objectif explicite et assumé consiste à détruire tout ce que le beau préfixe issu du grec archè induit dans une civilisation, car archè est commencement et commandement. C’est toute l’archéologie et toutes les architectures qui sont visées : il faut oublier nos racines, nous libérer des ordres normatifs (le genre, la culture, l’appartenance identitaire, les restes de la tradition, le théologique, etc. ), détruire même l’idée de l’amitié dans la cité pour que n’existent que des nomades faisant marcher à plein leur “machine désirante” dans une fluidité totale pour un “devenir cyborg”. Et pour parvenir à ce délire utopique mais effroyable, il faut d’abord renverser toutes les valeurs, les critères et les normes. C’est ce à quoi s’emploient en ce moment les wokes.

    L’objectif de la gauche woke est donc, en un certain sens nietzschéen, d’inverser toutes nos valeurs ?

    Cela signifie qu’avant de mettre tout “sens dessus dessous” pour échapper à toute architecture normative censée “oppresser” les individus, il faut d’abord mettre tout ce qui est dessous dessus. En clair, tout ce qui était jadis considéré comme inférieur ou secondaire doit devenir le centre de l’attention et le nouvel objet de considération, voire de vénération : la matière plutôt que l’âme, le sensible plutôt que l’intelligible, l’affect plutôt que la raison, la différence plutôt que l’identité, l’autre plutôt que le même, l’homosexualité plutôt que l’hétérosexualité, la victime plutôt que le héros, le féminin plutôt que le masculin, le “racisé” plutôt que l’homme blanc, l’animal plutôt que l’homme (le courant antispéciste), le tiers-monde plutôt que l’Occident (le courant postcolonialiste), les minorités plutôt que la majorité, le relatif plutôt que l’objectif, l’informe plutôt que le beau (l’art contemporain), l’obésité plutôt que le sain (le “ body positive” ), le déviant plutôt que le conforme, la racaille plutôt que l’honnête homme, les sous-cultures plutôt que la grande culture, le handicap plutôt que le fonctionnel (l’“antivalidisme”), le présent plutôt que le passé, l’athéisme (ou l’ésotérisme) plutôt que la religion, etc. Dans tous les domaines ou presque, il faut prôner l’exact inverse de ce que les structures de notre civilisation proposaient à l’homme et à l’organisation de la cité. Voilà la philosophie du wokisme contre laquelle doit impérativement s’armer intellectuellement la droite.

    Pourquoi dites-vous que l’écologie nous offre une merveilleuse opportunité ?

    Oui, j’ai effectivement beaucoup d’espoir quant au retour des vérités classiques, notamment grâce au sentiment écologique qui pénètre petit à petit les populations occidentales. L’écologie est pour le moment l’otage de la gauche, laquelle ne s’en sert que pour exprimer son ressentiment, que pour continuer à attaquer l’homme blanc et la civilisation occidentale en les culpabilisant, et en ne voulant plus qu’ils se reproduisent. Or, en vérité, l’écologie appartient tout entière à la pensée traditionnelle, et donc à la droite. Elle est souci du foyer (et donc de la patrie), désir de renouer avec la nature (et donc, aussi, avec la nature en nous), elle est une crainte du chaos, elle est volonté de conserver et de prudence, et, surtout, elle est un idéal d’harmonie : bref, encore une fois, elle est totalement et radicalement de droite. Quand la version “politique” de celle-ci s’en sera enfin rendu compte, alors nous pourrons avancer, et enfin envisager l’avenir sous de meilleurs auspices. La pensée des Anciens, grâce à l’écologie, reprendra en main notre civilisation en fermant définitivement, je l’espère, la parenthèse moderne, et donc, en fait, tout espace de déploiement de la gauche et du nihilisme dans l’histoire.

    Philosophie de droite, suivi de Droite & Déconstruction, de Julien Rochedy, Éditions Hétairie, 270 pages, 22 €.

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    La Thaïlande et la Chine relancent leur coopération militaire avec l’exercice aérien « Attaque du Faucon 2022 »

    par Laurent Lagneau · 15 août 2022

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    En juin, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, s’est rendu à Bangkok pour évoquer la situation sécuritaire dans la région Indo-Pacifique avec Prayut Chan-o-cha, le Premier ministre thaïlandais, lequel porte également la casquette de ministre de la Défense. Et les deux responsables ont également discuté de la possibilité de « renforcer l’alliance » entre leurs deux pays.

    Depuis 2003, la Thaïlande fait partie de la liste des « alliés majeurs non membre de l’Otan », laquelle réunit également l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, les Philippines et la Corée du Sud. Ce statut, créé à la fin des années 1980 par Washington, favorise les relations avec les forces américaines et permet de faciliter l’acquisition d’équipements militaires auprès des États-Unis.

    D’ailleurs, l’état-major thaïlandais mise sur ce statut pour obtenir des chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin… En janvier, il avait été avancé qu’il souhaitait en acquérir entre 8 et 12 unités… Finalement, il a été contraint à réduire ses ambitions à seulement deux exemplaires, le Parlement ne lui ayant octroyé qu’une partie du budget qu’il réclamait pour financer cet éventuel achat… qui pourrait cependant être refusé par l’administration américaine, en raison des relations de plus en plus étroites qu’entretient Bangkok avec Pékin.

    En effet, si elle a reçu de nombreux équipements militaires de facture américaine par le passé, la Thaïlande se tourne régulièrement vers la Chine, laquelle lui a fourni des chars Type 69-II et des blindés de Type 85, construits par Norinco. Et, récemment, elle a commandé trois sous-marins S-26T [version export du Yuan 039A] au constructeur naval China Shipbuilding & Offshore International Co [CSOC]. À noter que ce programme traverse des mers agitées étant donné qu’il est fortement critiqué à Bangkok en raison de son coût et qu’il fait face à des difficultés, le motoriste allemand MTU ayant refusé de fournir la propulsion de ces bâtiments.

    Quoi qu’il en soit, ce rapprochement entre la Thaïlande et la Chine a pris de l’ampleur à partir de 2014, soit après le coup d’État réussi en mai de cette année-là par le général Prayuth Chan-ocha, alors commandant en chef de l’armée royale thaïlandaise. Si l’Europe et les États-Unis condamnèrent ce putsch, Pékin adopta une attitude prudente, s’abstenant de tout commentaire négatif… Ce qui lui permit d’accroître son influence économique et militaire dans ce pays.

    Ainsi, en 2015, les forces thaïlandaises et chinoises donnèrent le coup d’envoi de la première édition de l’exercice aérien « Attaque du Faucon » [ou « Falcon Strike »] sur la base aérienne d’Udon Thani, dans le nord de la Thaïlande.

    Après une éclipse de deux ans due à la pandémie de covid-19, ces manoeuvres militaires ont repris, le 14 août, avec une nouveauté côté chinois.

    Chinese Air Force (PLAAF) J-10s and KJ-500 at Wing 23, Udorn Royal Thai Air Force Base, Thailand, to prepare for the "Falcon Strike 2022" Joint exercises between the Chinese and Thai Air Forces on August 14-25. pic.twitter.com/SJZiZbyPDc

    — World Military News (@Military_News4) August 15, 2022

    En effet, l’Armée populaire de libération [APL] y a engagé, pour la première fois, le bombardier tactique Xian JH-7 « Flounder » ainsi qu’au moins six chasseurs J-10C/S et un avion de contrôle et d’alerte avancée KJ-500. Ces appareils se mesureront à cinq JAS-39 « Gripen », trois Alphajet et un Saab 340 AEW de la force aérienne royale thaïlandaise [RTAF].

    Le ministère chinois de la Défense a expliqué que cet exercice vise « à renforcer la confiance mutuelle et l’amitié entre les forces aériennes des deux pays » et « à promouvoir le développement continu du partenariat de coopération stratégique » entre la Thaïlande et la Chine.

    « Comme la Thaïlande a adopté des méthodes d’entraînement occidentales, ce type d’exercices peuvent aider la Chine à mieux comprendre les performances de l’équipement et les tactiques de l’armement occidental », a commenté un analyste militaire dans les colonnes du Global Times, journal suivant la ligne du Parti communiste chinois [PCC]. En outre, a-t-il continué, la RTAF « a l’occasion de mesurer les changements qu’a connus la composante aérienne de l’APL ces dernières années » et « de nourrir sa réflexion en vue de faire de nouveaux choix pour ses futurs besoins capacitaires ».

    Photo : JH-7 – Dmitriy Pichugin – , GFDL 1.2

    La Thaïlande et la Chine relancent leur coopération militaire avec l’exercice aérien « Attaque du Faucon 2022 »

    par Laurent Lagneau · 15 août 2022

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    En juin, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, s’est rendu à Bangkok pour évoquer la situation sécuritaire dans la région Indo-Pacifique avec Prayut Chan-o-cha, le Premier ministre thaïlandais, lequel porte également la casquette de ministre de la Défense. Et les deux responsables ont également discuté de la possibilité de « renforcer l’alliance » entre leurs deux pays.

    Depuis 2003, la Thaïlande fait partie de la liste des « alliés majeurs non membre de l’Otan », laquelle réunit également l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, les Philippines et la Corée du Sud. Ce statut, créé à la fin des années 1980 par Washington, favorise les relations avec les forces américaines et permet de faciliter l’acquisition d’équipements militaires auprès des États-Unis.

    D’ailleurs, l’état-major thaïlandais mise sur ce statut pour obtenir des chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin… En janvier, il avait été avancé qu’il souhaitait en acquérir entre 8 et 12 unités… Finalement, il a été contraint à réduire ses ambitions à seulement deux exemplaires, le Parlement ne lui ayant octroyé qu’une partie du budget qu’il réclamait pour financer cet éventuel achat… qui pourrait cependant être refusé par l’administration américaine, en raison des relations de plus en plus étroites qu’entretient Bangkok avec Pékin.

    En effet, si elle a reçu de nombreux équipements militaires de facture américaine par le passé, la Thaïlande se tourne régulièrement vers la Chine, laquelle lui a fourni des chars Type 69-II et des blindés de Type 85, construits par Norinco. Et, récemment, elle a commandé trois sous-marins S-26T [version export du Yuan 039A] au constructeur naval China Shipbuilding & Offshore International Co [CSOC]. À noter que ce programme traverse des mers agitées étant donné qu’il est fortement critiqué à Bangkok en raison de son coût et qu’il fait face à des difficultés, le motoriste allemand MTU ayant refusé de fournir la propulsion de ces bâtiments.

    Quoi qu’il en soit, ce rapprochement entre la Thaïlande et la Chine a pris de l’ampleur à partir de 2014, soit après le coup d’État réussi en mai de cette année-là par le général Prayuth Chan-ocha, alors commandant en chef de l’armée royale thaïlandaise. Si l’Europe et les États-Unis condamnèrent ce putsch, Pékin adopta une attitude prudente, s’abstenant de tout commentaire négatif… Ce qui lui permit d’accroître son influence économique et militaire dans ce pays.

    Ainsi, en 2015, les forces thaïlandaises et chinoises donnèrent le coup d’envoi de la première édition de l’exercice aérien « Attaque du Faucon » [ou « Falcon Strike »] sur la base aérienne d’Udon Thani, dans le nord de la Thaïlande.

    Après une éclipse de deux ans due à la pandémie de covid-19, ces manoeuvres militaires ont repris, le 14 août, avec une nouveauté côté chinois.

    Chinese Air Force (PLAAF) J-10s and KJ-500 at Wing 23, Udorn Royal Thai Air Force Base, Thailand, to prepare for the "Falcon Strike 2022" Joint exercises between the Chinese and Thai Air Forces on August 14-25. pic.twitter.com/SJZiZbyPDc

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    En effet, l’Armée populaire de libération [APL] y a engagé, pour la première fois, le bombardier tactique Xian JH-7 « Flounder » ainsi qu’au moins six chasseurs J-10C/S et un avion de contrôle et d’alerte avancée KJ-500. Ces appareils se mesureront à cinq JAS-39 « Gripen », trois Alphajet et un Saab 340 AEW de la force aérienne royale thaïlandaise [RTAF].

    Le ministère chinois de la Défense a expliqué que cet exercice vise « à renforcer la confiance mutuelle et l’amitié entre les forces aériennes des deux pays » et « à promouvoir le développement continu du partenariat de coopération stratégique » entre la Thaïlande et la Chine.

    « Comme la Thaïlande a adopté des méthodes d’entraînement occidentales, ce type d’exercices peuvent aider la Chine à mieux comprendre les performances de l’équipement et les tactiques de l’armement occidental », a commenté un analyste militaire dans les colonnes du Global Times, journal suivant la ligne du Parti communiste chinois [PCC]. En outre, a-t-il continué, la RTAF « a l’occasion de mesurer les changements qu’a connus la composante aérienne de l’APL ces dernières années » et « de nourrir sa réflexion en vue de faire de nouveaux choix pour ses futurs besoins capacitaires ».

    Photo : JH-7 – Dmitriy Pichugin – , GFDL 1.2

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    En juin, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, s’est rendu à Bangkok pour évoquer la situation sécuritaire dans la région Indo-Pacifique avec Prayut Chan-o-cha, le Premier ministre thaïlandais, lequel porte également la casquette de ministre de la Défense. Et les deux responsables ont également discuté de la possibilité de « renforcer l’alliance » entre leurs deux pays.

    Depuis 2003, la Thaïlande fait partie de la liste des « alliés majeurs non membre de l’Otan », laquelle réunit également l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, les Philippines et la Corée du Sud. Ce statut, créé à la fin des années 1980 par Washington, favorise les relations avec les forces américaines et permet de faciliter l’acquisition d’équipements militaires auprès des États-Unis.

    D’ailleurs, l’état-major thaïlandais mise sur ce statut pour obtenir des chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin… En janvier, il avait été avancé qu’il souhaitait en acquérir entre 8 et 12 unités… Finalement, il a été contraint à réduire ses ambitions à seulement deux exemplaires, le Parlement ne lui ayant octroyé qu’une partie du budget qu’il réclamait pour financer cet éventuel achat… qui pourrait cependant être refusé par l’administration américaine, en raison des relations de plus en plus étroites qu’entretient Bangkok avec Pékin.

    En effet, si elle a reçu de nombreux équipements militaires de facture américaine par le passé, la Thaïlande se tourne régulièrement vers la Chine, laquelle lui a fourni des chars Type 69-II et des blindés de Type 85, construits par Norinco. Et, récemment, elle a commandé trois sous-marins S-26T [version export du Yuan 039A] au constructeur naval China Shipbuilding & Offshore International Co [CSOC]. À noter que ce programme traverse des mers agitées étant donné qu’il est fortement critiqué à Bangkok en raison de son coût et qu’il fait face à des difficultés, le motoriste allemand MTU ayant refusé de fournir la propulsion de ces bâtiments.

    Quoi qu’il en soit, ce rapprochement entre la Thaïlande et la Chine a pris de l’ampleur à partir de 2014, soit après le coup d’État réussi en mai de cette année-là par le général Prayuth Chan-ocha, alors commandant en chef de l’armée royale thaïlandaise. Si l’Europe et les États-Unis condamnèrent ce putsch, Pékin adopta une attitude prudente, s’abstenant de tout commentaire négatif… Ce qui lui permit d’accroître son influence économique et militaire dans ce pays.

    Ainsi, en 2015, les forces thaïlandaises et chinoises donnèrent le coup d’envoi de la première édition de l’exercice aérien « Attaque du Faucon » [ou « Falcon Strike »] sur la base aérienne d’Udon Thani, dans le nord de la Thaïlande.

    Après une éclipse de deux ans due à la pandémie de covid-19, ces manoeuvres militaires ont repris, le 14 août, avec une nouveauté côté chinois.

    Chinese Air Force (PLAAF) J-10s and KJ-500 at Wing 23, Udorn Royal Thai Air Force Base, Thailand, to prepare for the "Falcon Strike 2022" Joint exercises between the Chinese and Thai Air Forces on August 14-25. pic.twitter.com/SJZiZbyPDc

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    En effet, l’Armée populaire de libération [APL] y a engagé, pour la première fois, le bombardier tactique Xian JH-7 « Flounder » ainsi qu’au moins six chasseurs J-10C/S et un avion de contrôle et d’alerte avancée KJ-500. Ces appareils se mesureront à cinq JAS-39 « Gripen », trois Alphajet et un Saab 340 AEW de la force aérienne royale thaïlandaise [RTAF].

    Le ministère chinois de la Défense a expliqué que cet exercice vise « à renforcer la confiance mutuelle et l’amitié entre les forces aériennes des deux pays » et « à promouvoir le développement continu du partenariat de coopération stratégique » entre la Thaïlande et la Chine.

    « Comme la Thaïlande a adopté des méthodes d’entraînement occidentales, ce type d’exercices peuvent aider la Chine à mieux comprendre les performances de l’équipement et les tactiques de l’armement occidental », a commenté un analyste militaire dans les colonnes du Global Times, journal suivant la ligne du Parti communiste chinois [PCC]. En outre, a-t-il continué, la RTAF « a l’occasion de mesurer les changements qu’a connus la composante aérienne de l’APL ces dernières années » et « de nourrir sa réflexion en vue de faire de nouveaux choix pour ses futurs besoins capacitaires ».

    Photo : JH-7 – Dmitriy Pichugin – , GFDL 1.2

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    En juin, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, s’est rendu à Bangkok pour évoquer la situation sécuritaire dans la région Indo-Pacifique avec Prayut Chan-o-cha, le Premier ministre thaïlandais, lequel porte également la casquette de ministre de la Défense. Et les deux responsables ont également discuté de la possibilité de « renforcer l’alliance » entre leurs deux pays.

    Depuis 2003, la Thaïlande fait partie de la liste des « alliés majeurs non membre de l’Otan », laquelle réunit également l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, les Philippines et la Corée du Sud. Ce statut, créé à la fin des années 1980 par Washington, favorise les relations avec les forces américaines et permet de faciliter l’acquisition d’équipements militaires auprès des États-Unis.

    D’ailleurs, l’état-major thaïlandais mise sur ce statut pour obtenir des chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin… En janvier, il avait été avancé qu’il souhaitait en acquérir entre 8 et 12 unités… Finalement, il a été contraint à réduire ses ambitions à seulement deux exemplaires, le Parlement ne lui ayant octroyé qu’une partie du budget qu’il réclamait pour financer cet éventuel achat… qui pourrait cependant être refusé par l’administration américaine, en raison des relations de plus en plus étroites qu’entretient Bangkok avec Pékin.

    à seulement deux exemplaires

    En effet, si elle a reçu de nombreux équipements militaires de facture américaine par le passé, la Thaïlande se tourne régulièrement vers la Chine, laquelle lui a fourni des chars Type 69-II et des blindés de Type 85, construits par Norinco. Et, récemment, elle a commandé trois sous-marins S-26T [version export du Yuan 039A] au constructeur naval China Shipbuilding & Offshore International Co [CSOC]. À noter que ce programme traverse des mers agitées étant donné qu’il est fortement critiqué à Bangkok en raison de son coût et qu’il fait face à des difficultés, le motoriste allemand MTU ayant refusé de fournir la propulsion de ces bâtiments.

    Quoi qu’il en soit, ce rapprochement entre la Thaïlande et la Chine a pris de l’ampleur à partir de 2014, soit après le coup d’État réussi en mai de cette année-là par le général Prayuth Chan-ocha, alors commandant en chef de l’armée royale thaïlandaise. Si l’Europe et les États-Unis condamnèrent ce putsch, Pékin adopta une attitude prudente, s’abstenant de tout commentaire négatif… Ce qui lui permit d’accroître son influence économique et militaire dans ce pays.

    Ainsi, en 2015, les forces thaïlandaises et chinoises donnèrent le coup d’envoi de la première édition de l’exercice aérien « Attaque du Faucon » [ou « Falcon Strike »] sur la base aérienne d’Udon Thani, dans le nord de la Thaïlande.

    Après une éclipse de deux ans due à la pandémie de covid-19, ces manoeuvres militaires ont repris, le 14 août, avec une nouveauté côté chinois.

    Chinese Air Force (PLAAF) J-10s and KJ-500 at Wing 23, Udorn Royal Thai Air Force Base, Thailand, to prepare for the "Falcon Strike 2022" Joint exercises between the Chinese and Thai Air Forces on August 14-25. pic.twitter.com/SJZiZbyPDc

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    Chinese Air Force (PLAAF) J-10s and KJ-500 at Wing 23, Udorn Royal Thai Air Force Base, Thailand, to prepare for the "Falcon Strike 2022" Joint exercises between the Chinese and Thai Air Forces on August 14-25. pic.twitter.com/SJZiZbyPDc

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    — World Military News (@Military_News4) August 15, 2022

    August 15, 2022

    En effet, l’Armée populaire de libération [APL] y a engagé, pour la première fois, le bombardier tactique Xian JH-7 « Flounder » ainsi qu’au moins six chasseurs J-10C/S et un avion de contrôle et d’alerte avancée KJ-500. Ces appareils se mesureront à cinq JAS-39 « Gripen », trois Alphajet et un Saab 340 AEW de la force aérienne royale thaïlandaise [RTAF].

    Le ministère chinois de la Défense a expliqué que cet exercice vise « à renforcer la confiance mutuelle et l’amitié entre les forces aériennes des deux pays » et « à promouvoir le développement continu du partenariat de coopération stratégique » entre la Thaïlande et la Chine.

    « Comme la Thaïlande a adopté des méthodes d’entraînement occidentales, ce type d’exercices peuvent aider la Chine à mieux comprendre les performances de l’équipement et les tactiques de l’armement occidental », a commenté un analyste militaire dans les colonnes du Global Times, journal suivant la ligne du Parti communiste chinois [PCC]. En outre, a-t-il continué, la RTAF « a l’occasion de mesurer les changements qu’a connus la composante aérienne de l’APL ces dernières années » et « de nourrir sa réflexion en vue de faire de nouveaux choix pour ses futurs besoins capacitaires ».

    Photo : JH-7 – Dmitriy Pichugin – , GFDL 1.2

    Dmitriy PichuginGFDL 1.2
    New York Times - World

    Los talibanes hacen retroceder el tiempo en Afganistán

    Kiana Hayeri para The New York Times

    A un año de la llegada de los talibanes al poder se han revertido dos décadas de reformas financiadas por EE. UU. y cada vez hay más restricciones en la vida diaria.

    Las escuelas y los empleos vuelven a estar fuera del alcance de las mujeres.

    La música se ha prohibido y las barbas son obligatorias para los hombres, en consonancia con el primer régimen talibán de los años noventa.

    Por Christina Goldbaum y David Zucchino

    Photographs by The New York Times

    Read in English

    KABUL, Afganistán — A las niñas se les prohíbe asistir a las escuelas secundarias y a las mujeres viajar a cualquier distancia considerable sin un pariente masculino. Los hombres en las oficinas del gobierno recibieron instrucciones de dejarse crecer la barba, vestir ropa tradicional afgana y gorro de oración, y suspender labores al momento de rezar.

    La música está oficialmente prohibida, y los noticiarios, programas de televisión y películas extranjeras han sido retirados del aire. En los puestos de control de las calles, la policía de la moral reprende a las mujeres que no se cubren completamente de pies a cabeza con burkas y tocados.

    Tras un año de gobierno talibán, Afganistán parece haber retrocedido en el tiempo. Los nuevos gobernantes del país, triunfantes tras dos décadas de insurgencia, han reinstaurado un emirato regido por una estricta interpretación de la ley islámica y han promulgado una avalancha de edictos que recortan los derechos de las mujeres, institucionalizan las costumbres patriarcales, restringen a los periodistas y borran de hecho muchos vestigios de la ocupación y el esfuerzo de construcción nacional liderados por Estados Unidos.

    Para muchos afganos —en particular las mujeres de las ciudades— la sensación de pérdida ha sido devastadora. Antes de que los talibanes se hicieran con el poder, algunos jóvenes concretaban sus ambiciones de convertirse en médicos, abogados y funcionarios del gobierno, y también exploraban las oportunidades internacionales.

    “Ahora ha desaparecido… todo”, dijo Zakia Zahadat, de 24 años, que solía trabajar en un ministerio del gobierno después de obtener un título universitario. En la actualidad está confinada en su casa, dijo. “Hemos perdido el poder de elegir lo que queremos”.

    Para hacer cumplir sus decretos y acabar con la disidencia, el nuevo gobierno talibán ha empleado tácticas propias de un Estado policial, como los allanamientos puerta a puerta y las detenciones arbitrarias, lo que ha provocado la condena generalizada de los observadores internacionales de derechos humanos. Estas tácticas han creado un trasfondo de temor en las vidas de quienes se oponen a su gobierno, y han dejado al país al margen de millones de dólares en ayuda al desarrollo y asistencia extranjera mientras se desliza de nuevo hacia el estatus de Estado paria.

    Este aislamiento internacional está agravando la crisis económica y humanitaria en la que se encuentra sumido el país desde que el gobierno respaldado por Occidente se derrumbó el año pasado, y es probable que la alienación del país se profundice, ya que este mes los funcionarios estadounidenses acusaron a los talibanes de albergar al líder de Al Qaeda.

    Millones de personas se quedaron sin trabajo después de que prácticamente de la noche a la mañana desaparecieran puestos de trabajo en embajadas, ejércitos y ONG extranjeras; niños desnutridos han inundado los hospitales de Kabul en los últimos meses y más de la mitad de la población se enfrenta a una inseguridad alimentaria que pone en peligro su vida, según Naciones Unidas.

    Sin embargo, el país ha mejorado en un aspecto: se encuentra en paz en gran parte, después de décadas de guerra que desgarraron a las familias y no dejaron ningún rincón de Afganistán intacto.

    Cuando las tropas occidentales se retiraron el año pasado y la guerra terminó, también acabó un flagelo que cobró decenas de miles de vidas de civiles afganos. Atrás quedaron las incursiones y los ataques aéreos estadounidenses, el fuego cruzado entre las fuerzas de seguridad afganas y los insurgentes, así como las bombas indiscriminadas de los talibanes en las carreteras y los devastadores ataques suicidas.

    La calma relativa ha brindado un bienvenido respiro a los afganos que viven en zonas rurales, sobre todo en el sur, cuyas vidas se vieron trastornadas por los combates de las dos últimas décadas.

    Hasta ahora, los talibanes también han evitado volver a los brutales espectáculos públicos de flagelaciones, amputaciones y ejecuciones masivas que marcaron su primera gestión en la década de 1990 y que pusieron a la opinión internacional en contra de su gobierno.

    Pero las restricciones de los talibanes, y el colapso económico que se aceleró después de que tomaron el control del país en agosto de 2021, han tenido un efecto desmesurado en la capital, Kabul, donde la prolongada ocupación de las fuerzas occidentales había marcado profundamente la vida cotidiana de la ciudad.

    Antes de que los talibanes tomaran el poder, hombres y mujeres hacían pícnic juntos en los parques los fines de semana y charlaban mientras tomaban capuchinos en sus cafeterías. Las chicas con vestidos hasta la rodilla y jeans recorrían los parques de patinaje y armaban robots en las actividades extracurriculares de las escuelas. Los hombres, bien afeitados, vestían trajes occidentales para trabajar en las oficinas del gobierno, donde las mujeres ocupaban algunos puestos de alto rango.

    Durante las dos últimas décadas, los donantes occidentales han promocionado muchas de estas facetas de la vida como logros significativos de su intervención. Ahora, la visión de los talibanes para el país está remodelando de nuevo el tejido social.

    Kiana Hayeri para The New York Times

    En cafeterías, parques y otros espacios públicos, hombres y mujeres han quedado marginados en secciones separadas, o solo pueden acudir en días distintos.

    Los maniquíes femeninos en los comercios, considerados “no islámicos” han sido decapitados.

    La moda que alguna vez exhibieron ha quedado en su mayoría proscrita.

    Miles de mujeres que ejercían de abogadas, juezas, soldados y policías ya no están en sus puestos. La mayoría de las mujeres que trabajan se han visto limitadas a oficios en la educación o la salud, al servicio de otras mujeres.

    La eliminación de las mujeres de los espacios públicos por parte de los talibanes se siente hoy como un retroceso, dicen muchos, como si las vidas que construyeron en los últimos 20 años parecieran desaparecer más con cada día que pasa.

    Marghalai Faqirzai, de 44 años, llegó a la mayoría de edad durante el primer gobierno talibán. Se casó a los 17 años y pasó la mayor parte del tiempo en casa. “En ese entonces, las mujeres ni siquiera sabían que tenían derechos”, dijo.

    Pero en los últimos años, Faqirzai obtuvo un título universitario, asistiendo a la escuela junto a una de sus hijas. Otra hija, Marwa Quraishi, de 23 años, fue a la universidad y trabajó en un ministerio del gobierno antes de ser despedida por los talibanes el verano pasado.

    “Siempre supuse que mi vida sería mejor que la de mi madre”, dijo Quraishi. “Pero ahora veo que la vida será en realidad mucho peor para mí, para ella, para todas nosotras”.

    Puesto que las restricciones impuestas a las mujeres, la represión a la libertad de expresión y la elaboración de políticas en el gobierno interino de los talibanes está en manos de unos pocos hombres y eruditos religiosos, la mayoría de los afganos han perdido toda esperanza de participar en la configuración del futuro de su país.

    “Muchas personas han perdido su sensación de seguridad, su capacidad de expresarse”, dijo Heather Barr, directora asociada de la División de Derechos de la Mujer de Human Rights Watch. “Han perdido su voz, cualquier sentimiento de que podrían formar parte de la construcción de un país que se vea como ellos quieren”.

    Antes de que el gobierno occidental se derrumbara el año pasado, Fereshta Alyar, de 18 años, estaba terminando la secundaria y se preparaba para hacer el examen nacional de acceso a la universidad. Todos los días pasaba las mañanas haciendo los deberes, iba a la escuela y a un programa extracurricular de matemáticas por las tardes, y luego volvía a casa para estudiar más.

    Durante meses, después de que los talibanes tomaran el poder y cerraran por tiempo indefinido las escuelas secundarias para niñas, cayó en una profunda depresión: las posibilidades de su futuro —aparentemente infinitas— se desvanecieron en un instante. Ahora pasa los días en casa, tratando de reunir la fuerza de voluntad para estudiar sola sus viejos libros de texto de inglés. Al igual que muchas de sus antiguas compañeras de clase, Ayar sobrevive con la esperanza de salir algún día del país, dice.

    Bryan Denton para The New York Times

    “Mi casa se ha convertido en mi mundo”, dijo Alyar. “Salía, tenía libertad, pero ya no”.

    Los talibanes han cerrado las secundarias para niñas de manera indefinida.

    El gobierno ha emitido una avalancha de decretos que restringen los derechos de las mujeres al marginarlas o excluirlas de muchas profesiones, incluido el periodismo.

    Los talibanes insisten en que estos cambios cuentan con un profundo apoyo público. El Ministerio para la Promoción de la Virtud y la Prevención, que promulgó los decretos, afirma que los edictos han ayudado a restaurar el estatus tradicional de Afganistán como nación islámica estrictamente practicante.

    “Todos estos decretos son para proteger a las mujeres, no para oprimir a las mujeres”, dijo Mohammad Sadiq Akif, portavoz del ministerio, en una entrevista.

    Al preguntársele por el decreto que regula los viajes de las mujeres, Akif, de 33 años, respondió: “Una mujer es una criatura indefensa e impotente. Si una mujer sale de viaje sola, durante el trayecto podría enfrentarse a un problema que no puede resolver por sí misma”. Dijo que los autobuses de largo recorrido y los taxis habían recibido instrucciones de no transportar a las mujeres que viajan solas.

    Se prohibió la música, dijo Akif, “porque nuestro Profeta dice que escuchar música desarrolla la hipocresía en el corazón humano”. Los reportajes y programas de entretenimiento extranjeros “ponían a la gente en contra de la cultura afgana”, aseguró Akif.

    Los hombres solo pueden visitar los parques en los días reservados a los hombres, dijo, porque “un hombre que va a un parque con su familia puede mirar a otras mujeres en el parque, lo que no es bueno”.

    La promesa inicial de los talibanes de abrir escuelas secundarias para niñas en todo el país había sido considerada por la comunidad internacional como un importante indicador de la voluntad de moderación del gobierno talibán. Cuando los principales ideólogos religiosos del grupo incumplieron esa promesa en marzo, muchos donantes occidentales detuvieron sus planes de invertir en programas de desarrollo a largo plazo, dicen los trabajadores humanitarios.

    “Entre la comunidad de donantes se habla de antes de marzo y después de marzo”, dijo Abdallah Al Dardari, representante residente del Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo en Afganistán.

    En las zonas rurales, donde las costumbres sociales conservadoras y patriarcales han dominado la vida durante décadas, muchos afganos estaban irritados con el gobierno respaldado por Estados Unidos, teñido de corrupción y a menudo incapaz de proporcionar servicios públicos o seguridad.

    Y hay pocas dudas de que la sensación de peligro constante que dominaba el país, tanto en sus ciudades como en el campo, durante 20 años de guerra, ha disminuido.

    “Ahora puedo caminar libremente, el cambio es para mí como la diferencia entre el suelo y el cielo”, dijo Mohammad Ashraf Khan, de 50 años, residente en el distrito de Zari de la provincia de Kandahar, en el sur de Afganistán.

    Durante la mayor parte de las dos últimas décadas, Khan no lograba escapar de la brutalidad de la guerra. Asegura que un nieto suyo de 27 años fue asesinado en su finca después de que los soldados del antiguo gobierno lo confundieran con un combatiente talibán, dijo. Su sobrino de 17 años murió a causa de una bomba en la carretera. La gasolinera de la que era propietario se quemó después de que estallaron combates en la carretera junto a ella.

    Ahora puede manejar durante horas por la carretera que lleva a la ciudad de Kandahar, sin temor a que lo maten en un combate repentino. Sus modestos ingresos se han visto reducidos en más de un 70 por ciento con la recesión económica, dijo, pero eso le importa menos que la libertad que el final de la guerra le ha proporcionado.

    “Estoy contento de que los combates hayan terminado”, dijo.

    Pero para muchos afganos, el repentino colapso económico, el aumento de los precios de los alimentos y el desempleo desenfrenado han sido devastadores.

    Una mañana reciente, en la aldea de Alisha, un grupo de casas de adobe escondidas en las montañas de la provincia de Wardak, decenas de madres y niños muy delgados se reunieron frente a una casa que servía de clínica temporal.

    Lahorah, de 30 años, llegó temprano esa mañana, con su hijo de un año, Safiullah, metido bajo los pliegues de su larga bufanda de algodón. Antes de que los talibanes tomaran el poder, su esposo trabajaba como jornalero, construyendo casas o cultivando granjas. Ganaba unos pocos dólares al día, una existencia exigua, pero suficiente para poner comida en la mesa, dijo.

    Pero cuando la economía se desplomó el año pasado, el trabajo se agotó. Su familia sobrevivió el invierno con las reservas de alimentos que habían guardado. Al agotarse esta primavera, sus vecinos y familiares del pueblo les ofrecieron lo que pudieron a ella y a sus cinco hijos. Pero ahora, ni siquiera a ellos les queda comida para compartir.

    “Nunca en mi vida he tenido tantas dificultades como ahora”, afirma.

    En las principales ciudades, los mercados informales en los que se venden las pertenencias de los desesperados ocupan calles enteras. Los puestos improvisados están repletos de brillantes cortinas azules y rosas, armarios endebles, televisores, refrigeradoras y pilas de alfombras afganas rojas.

    Sentado en su puesto de Kabul una tarde reciente, un vendedor, Mohammad Nasir, acariciaba una cadena de cuentas de oración rojas en su mano, reflexionando sobre el aparentemente repentino declive económico de la ciudad.

    Ese mismo día, una madre había acudido con sus dos hijos pequeños, que lloraban por comida, para llevarle a Mohammad una alfombra para vender. Pero aún más desgarrador fue lo que vio durante su viaje a casa a principios de esa semana, dijo.

    “Junto a un río, alguien estaba tirando pan duro, y la gente estaba allí recogiendo el pan duro para comer”, dijo. “Tengo 79 años y nunca había visto algo así en Kabul”.

    “Incluso bajo el anterior régimen de los talibanes, la gente pasaba hambre, pero yo no vi eso”, añadió.

    En todo el país, la represión de la disidencia por parte de los talibanes ha inyectado una tensión distinta. Agentes de seguridad e inteligencia talibanes armados se presentan sin previo aviso en las casas de la gente para catearlas, y registran sus teléfonos en los puestos de control de toda la ciudad.

    Los periodistas han sido detenidos, golpeados, encarcelados y sometidos a las directrices de los medios de comunicación que les advierten de que no deben “contradecir los valores islámicos” o informar “en contra de los intereses nacionales”, destruyendo de hecho el sólido e independiente sector de los medios de comunicación afganos que se había desarrollado en los últimos 20 años.

    Las pequeñas protestas de mujeres activistas han sido disueltas violentamente, ya que los talibanes intentan acabar con cualquier muestra de disidencia.

    Muchos decretos, redactados de forma ambigua, han generado confusión entre los habitantes y una dura aplicación por parte de la policía de la moral encargada de interpretarlos.

    Kiana Hayeri para The New York Times

    Munisa Mubariz al frente de una protesta en Kabul en mayo. Cuando hombres armados talibanes le ordenaron a ella y otros manifestantes que detuvieran un mitin reciente, ella gritó: “¡No pueden acallar nuestras voces!”.

    Sonia Niazi, de 21 años, presentadora de noticias en TOLO News, se cubrió el rostro por primera vez durante una emisión en vivo en mayo.

    Un equipo de fútbol de niñas entrenaba en secreto en Kabul en febrero. Cuando los talibanes se enteraron, se desintegró, ya que el régimen prohibió que las niñas hagan deporte.

    Nasrin Hamedi, de 49 años, dijo que fue abordada por un agente del Ministerio de la Virtud y el Vicio que portaba una pistola mientras viajaba en un minibús en Kabul. Llevaba ropas discretas y no reveladoras, dijo, pero tenía la cara descubierta, un nuevo tipo de infracción bajo el régimen talibán. Dijo que el hombre le gritó, cuestionando si era realmente musulmana.

    “Me gritó: ‘Si vas a vestirte así, tendrás que irte del país’”, dijo.

    Sin embargo, algunos afganos de la ciudad están decididos a oponerse al cúmulo de decretos talibanes en la vida cotidiana. Después de que se ordenara a las presentadoras de televisión que se cubrieran la cara durante las transmisiones, el personal de Tolonews —hombres y mujeres— se puso máscaras negras en vivo y publicó fotos suyas en las redes sociales con el comentario: “Hoy estamos sumidos en un profundo dolor”.

    Yaqoob Akbary y Safiullah Padshah colaboraron con reportería desde Kabul, y Najim Rahim, desde Houston.

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    L'Humanité

    Le poids de Bolloré, le choc du licenciement politique

    Actu

    Bruno Jeudy, rédacteur en chef politique et économique du magazine Paris-Match, a été licencié cette semaine. La rédaction est en émoi.

    Caroline Constant

    Après LCI, décapitée, après Europe 1, dynamitée, Vincent Bolloré vient de s’attaquer à un nouveau média : Paris Match. Bruno Jeudy, rédacteur en chef politique et économique du magazine depuis 2015, a été limogé. Motif officiel, selon le site Les Jours : il aurait accepté d’aller débattre tous les midis sur les plateaux de BFMTV à la rentrée prochaine, sans en avertir sa hiérarchie. Motif bien plus probable : il paie sa fronde, depuis juillet, sur une "Une" scandaleuse du magazine, début juillet.

    L’affaire a commencé en juillet dernier. Depuis la prise de contrôle de Vincent Bolloré sur le groupe Lagardère, les interrogations sont nombreuses sur l’avenir éditorial de ses titres. Le 1er juillet dernier, rapporte Les Jours, Constance Benqué, présidente du pôle «news» de Lagardère, et Arnaud Lagardère ont imposé à la rédaction et à la direction de Paris-Match une Une, en date du 7 juillet, avec Robert Sarah, un cardinal catholique ultraconservateur, qui a ses entrées sur CNews et Europe 1. Misogyne, homophobe, réactionnaire, le prélat a tout pour plaire à Bolloré, mais pas forcément au lecteur lambda de Paris Match. Bruno Jeudy s’insurge contre cette décision. Il est d’autant plus agacé que l’interview est menée par Philippe Labro, habitué des plateaux de CNews et extérieur à la rédaction, alors que la rédaction a une journaliste dédiée aux questions liées à la religion, Caroline Pignozzi. Le 4 juillet, Bruno Jeudy envoie donc un mail à Arnaud Lagardère et Constance Benqué pour protester contre un choix jugé arbitraire. Quelques jours plus tard, devant la Société des Journalistes, la même Constance Benqué affirme que cette Une est «  un choix par défaut» et «garanti [t] l’absence de virage éditorial».

    Mais prendre position dans un média possédé par Bolloré revient à se faire éjecter. Le licenciement de Bruno Jeudy a été annoncé, par mail, à la rédaction, cette semaine, en plein mois d’août. La Société des Journalistes de Paris Match a convoqué, ce vendredi 19 août, une assemblée générale.

    Vincent Bollorélagardèrelicenciementsliberté de la presse
    France24 - Monde

    Facebook critiqué après avoir fourni à la justice des messages sur un avortement illégal au Nebraska

    Publié le : 11/08/2022 - 22:47Modifié le : 11/08/2022 - 22:48

    Henrique VALADARES Suivre

    Avant même la décision de la Cour suprême américaine de révoquer le droit à l’avortement aux États-Unis, Facebook avait fourni à la police des données prouvant qu’une mère avait aidé sa fille à avorter dans l’État du Nebraska, ont révélé des médias américains. L'histoire a provoqué une vague d’indignation, perçue comme un exemple de ce qui pourrait se passer dans des États conservateurs.

    C’est un précédent qui donne froid dans le dos des défenseurs du droit à l’avortement aux États-Unis : Meta, la maison mère de Facebook, a participé à une enquête policière dans l’État américain du Nebraska et fourni l’historique des messages entre une Américaine ayant avorté et sa mère... avant la révocation de l'arrêt Roe v. Wade, qui garantissait jusqu’au 24 juin le droit à l’avortement dans le pays. L’analyse des échanges a servi de preuve directe pour une enquête plus approfondie de la police.

    La mère de 41 ans est accusée d’avoir aidé sa fille, alors âgée de 17 ans, à avorter. Elle est visée par cinq chefs d’inculpation. Sa fille, elle, est notamment poursuivie pour dissimulation et abandon de cadavre. Les deux ont plaidé non coupables, selon le journal local Norfolk Daily News.

    Après la décision de la Cour suprême de révoquer la décision Roe vs Wade garantissant le droit à l’avortement, des militants pour les droits des femmes avaient exprimé leurs craintes que les données accumulées par les géants de la Tech servent à poursuivre leurs utilisatrices ayant avorté.

    Selon Meta, le mandat "ne mentionnait pas du tout l’avortement"

    Meta fait pourtant partie des nombreuses entreprises – avec Netflix, Disney, Twitter et Tesla – qui avaient affirmé vouloir payer le déplacement d’employées qui voudraient avorter dans un autre État.

    Fin juin, le PDG de Meta Mark Zuckerberg avait pourtant assuré lors d’une réunion que "protéger la vie privée des personnes" était "particulièrement important maintenant [avec] la décision de la Cour suprême"… après avoir demandé à ses employés de ne pas parler d’avortement sur le lieu de travail. Mais selon Motherboard, la compagnie n’avait pas dit si elle fournirait ou non des données aux enquêtes policières sur l’avortement.

    La maison mère de Facebook s'est défendue mardi 10 août en notant que le mandat de la cour du Nebraska "ne mentionnait pas du tout l'avortement". Dans un communiqué publié sur Twitter, la compagnie ajoute que la demande judiciaire avait été émise "avant la décision de la Cour suprême". Contactée par l'AFP, l'entreprise a mis en avant sa politique consistant à répondre favorablement aux requêtes des autorités quand "la loi nous l'impose".

    A statement from Meta on this case.“Nothing in the valid warrants we received from local law enforcement in early June, prior to the Supreme Court decision, mentioned abortion. https://t.co/GNzdMP692H

    August 10, 2022

    "Ces géants de la technologie ont accumulé une quantité incalculable de données sensibles sur chacun d'entre nous", selon Jesse Lehrich, cofondateur d’Accountable Tech. "Ils vont consciencieusement se conformer aux demandes d'assignation comme celle-ci dans un monde post-Roe." Une position qui "transforme leurs produits en armes qui seront brandies contre leurs propres utilisateurs", a-t-il ajouté dans une interview au New York Post.

    >>> À lire aussi : États-Unis : comment les données personnelles pourraient servir à traquer les avortements illégaux

    Des messages ayant servi pour une deuxième perquisition

    Pour l’État conservateur du Midwest, l’IVG était illégale car réalisée après 20 semaines de gestation et sans la participation d’un médecin. Ces restrictions avaient été adoptées bien avant l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême.

    Les premiers messages obtenus par les autorités ont ensuite servi de base à une deuxième perquisition, selon les documents obtenus par Vice. Treize ordinateurs portables et smartphones ont été alors saisis : au total, 24 Go de données dont images, des messages et historiques web de leurs téléphones, ont été utilisés.

    Pour de nombreux observateurs, cette affaire ne restera pas un cas isolé.

    Selon Jake Laperruque, directeur adjoint de la surveillance au Center for Democracy and Technology, un think tank en faveur des droits numériques, "les entreprises de la Tech qui stockent d'importantes quantités d’échanges et de données vont continuer à être confrontées à cette situation", avec de plus en plus de mandats d’États poursuivant des crimes liés aux IVG.

    "Si les entreprises ne veulent pas se retrouver à transmettre des données de manière répétée pour des enquêtes sur l'avortement, elles doivent repenser leurs pratiques en matière de collecte, de stockage et de cryptage des données", a-t-il ajouté lors d’une interview à la chaîne américaine NBC.

    Selon son ONG, "les entreprises doivent au moins s'assurer de réclamer un processus judiciaire complet, que les mandats soient spécifiques et ne ratissent pas large, que les recherches soient rigoureusement formulées et avertir les usagers afin qu'ils puissent tenter de les combattre".

    Données enregistrées sans sécurité

    Car Meta enregistre la plupart des données collectées auprès des utilisateurs de manière ouverte, en texte clair et sans cryptage pour l'essentiel des échanges : si l’entreprise veut ou est contrainte, toute information est facilement accessible. Et jusqu’ici, Meta s’est systématiquement conformée aux demandes des autorités. Contrairement à l’application WhatsApp, chiffrée de bout en bout, l’entreprise peut avoir accès aux contenus des messages échangés sur Facebook Messenger.

    "L'entreprise n'a jamais indiqué qu'elle ne se conformerait pas aux requêtes des forces de l'ordre lorsqu'il s'agit d'avortement", rappelle Caitlin Seeley George de l'ONG Fight for the Future, qui défend les droits numériques. "Si les usagers utilisaient des messageries cryptées, Meta ne serait même pas en mesure de pouvoir partager les conversations", ajoute-t-elle à l’AFP.

    >>> À lire aussi : en Floride, une synagogue fait valoir la liberté religieuse pour défendre l'IVG

    Des publications proposant des pilules supprimées

    Ce n’est pas la première fois que des services de Meta sont épinglés. Lundi 8 juillet, deux sénatrices américaines avaient demandé à Facebook et Instagram de clarifier leur politique après que ces plateformes ont supprimé des publications proposant l’envoi de pilules abortives.

    Les élues démocrates Amy Klobuchar et Elizabeth Warren ont exprimé leur inquiétude face à la "censure" exercée, selon elles, par Meta, la maison mère de Facebook et Instagram : "Des articles montrent que de nombreux messages fournissant des informations sur l'accès à des services légaux d'interruption volontaire de grossesse (IVG) ont été retirés, souvent quelques minutes après qu'ils aient été mis en ligne".

    Selon le porte-parole de Meta Andy Stone, il s’agissait d’un "exemple d’application incorrecte" d’un règlement selon lequel il est interdit "d'acheter, vendre, échanger, donner ou demander des médicaments sur ses réseaux sociaux". "Les contenus qui évoquent la disponibilité et l'accessibilité des médicaments sous ordonnance sont permis", a-t-il détaillé, affirmant que l’erreur était en cours de "correction" fin juin.

    Le procès des deux habitantes du Nebraska est prévu en octobre.

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    Valeurs Actuelles

    Corrida : dans l’arène idéologique, l’autre combat

    C’est l’un des chevaux de bataille des militants de la cause animale : l’interdiction de la corrida. Un spectacle jugé cruel et rétrograde qu’aucune spécificité culturelle ne saurait selon eux justifier. Vent debout contre la tauromachie, le député LFI Aymeric Caron a consacré une partie de son été à travailler sur une proposition de loi visant à l’interdire. « Que la corrida soit un spectacle immoral, un spectacle qui n’a plus sa place au XXIe siècle, je pense que c’est un point de vue qui est partagé par une majorité des Français », a-t-il récemment affirmé à l’AFP. Et d’ajouter, le 8 août, au micro d’Europe 1 : « C’est à la fois un spectacle désuet et une barbarie. »

    Parmi les nombreuses critiques formulées contre cette tradition, la souffrance de l’animal et la spectacularisation de la mort reviennent le plus souvent.Originaire du Sud-Ouest de la France, terre d’élection de la corrida, la co-fondatrice du parti animaliste Hélène Thouy n’a pas de mots assez durs pour condamner un spectacle de torture où « l’on exerce des sévices et où l’on commet des actes de cruauté envers les animaux ». La candidate du Parti animaliste à l’élection présidentielle de 2022 n’admet pas qu’une « telle torture » soit considérée comme relevant de la coutume. Selon elle, on ne peut pas tout à la fois « défendre la bienveillance et le respect au quotidien et se livrer à de telles pratiques ».

    Une exception juridique sous la menace d’une onde d’opposition

    L’incompréhension d’Hélène Thouy est d’autant plus forte que la corrida est une exception juridique. En effet, l’article 521-1 du Code pénal sanctionne « les actes de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité ». Mais cette interdiction ne s’applique pas « aux courses de taureaux lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée ». En d’autres mots, les corridas se maintiennent dans l’Hexagone en raison de leur caractère « traditionnel ». En 2000, la Cour d’appel de Toulouse (Haute-Garonne) a précisé les contours de cette exception géographique : « Il ne saurait être contesté que dans le midi de la France, entre le pays d’Arles et le Pays basque, entre garrigue et Méditerranée, entre Pyrénées et Garonne, en Provence, Languedoc, Catalogne, Gascogne, Landes et Pays basque, existe une forte tradition taurine qui se manifeste par l’organisation de spectacles complets de corridas de manière régulière », ont détaillé les magistrats. Hélène Thouy milite pour que cesse ce régime d’exception : « Il est impensable que subsiste une pratique pénalement répréhensible sur la quasi-totalité du territoire. »

    L’avocate de 38 ans en est certaine, une telle interdiction irait dans le sens de l’histoire. Elle en veut pour preuve l’opposition grandissante à cette pratique, y compris dans les régions où elle est autorisée. De plus en en plus, en effet, des manifestations anti-corridas ont lieu en marge des fêtes taurines. À Millas (Occitanie), le 7 août, des militants anti-corrida ont ainsi harangué les aficionados venus assister à la novillada d’août. D’autres protestations de ce type ont également accompagné les férias de Béziers et de Bayonne. 

    Il n’y a plus lieu de perpétuer une telle tradition

    Indépendamment de ces démarches groupusculaires, les Français sont très majoritairement opposés aux corridas avec mise à mort du taureau. Selon un sondage commandé  à l’IFOP par l’Alliance Anticorrida, une association qui œuvre pour l’abolition des corridas, 81% d’entre eux sont contre le rituel de la mort. En 2015, ce chiffre s’élevait à 75 %. Pour Hélène Thouy, le fait que la corrida ne soit plébiscitée que par une minorité de personnes montre « qu’il n’y a plus lieu de perpétuer une telle tradition ». 

    Malgré la désaffection croissante des Français pour cette pratique, les nombreuses pétitions appelant à son interdiction suscitent peu d’engouement. Selon Yannis Ezziadi, comédien, contributeur au magazine Causeur et fervent défenseur de la corrida, c’est la preuve que « ces opinions ne sont pas si ancrées ». Un point de vue partagé par le président de l’Observatoire national des Cultures taurines en France, André Viard : « Ces sondages n’ont aucune valeur. Les habitants de Tourcoing ne sont pas concernés par le problème, c’est illogique », s’agace-t-il. De fait, le regard porté sur la corrida par les Français est étroitement lié au lieu où ils vivent. Selon un sondage IFOP de juin 2022,  la majorité (71%) des habitants des communes disposant d’une arène est opposée à l’interdiction de cette pratique traditionnelle, contre 46% pour l’ensemble des Français.

    Dans le sud, on prépare l’estoc pour un combat considéré comme étant culturel

    Les défenseurs de la cause animale ne se placent pas simplement sur le terrain de l’éthique pour demander l’interdiction de la corrida, mais également sur le terrain culturel : « Ce n’est pas une tradition française, c’est une tradition espagnole qui a été importée en France au milieu du XIXe siècle pour faire plaisir à l’épouse de Napoléon III, qui était andalouse », a notamment affirmé Aymeric Caron dans ce même entretien à l’AFP. André Viard s’inscrit en faux :  « Monsieur Caron ne connaît pas son sujet. Certes, le spectacle moderne a émergé en 1853, mais on ne peut pas nier la prépondérance de la tauromachie en France. La corrida est le produit d’une longue évolution, celle de l’Homme. » Il songe notamment à l’Épopée de Gilgamesh, l’une des œuvres littéraires les plus anciennes de l’humanité qui évoque un affrontement avec le Taureau céleste, ou encore aux motifs pariétaux de la salle des taureaux dans la grotte de Lascaux. « En fait, l’homme a toujours affronté le taureau, souligne le président de l’Observatoire national des Cultures taurines en France. D’abord  dans le cadre de la chasse, puis à l’occasion de combats de plus en plus mythifiés. » 

    Au fil des siècles,  les jeux taurins se sont perpétués en Camargue et sur le littoral aquitain. « La corrida, c’est l’ultime avatar de la tauromachie, sauf que l’on danse, on fait du beau, de l’art. La pratique a pris avec le peuple du sud-ouest en 1853 parce que la tradition taurine était déjà ancrée », résume André Viard. 

    On veut nous apprendre les bonnes manières, mais qu’on nous foute la paix

    Insoucieux du qu’en-dira-t-on, le maire de Béziers (Hérault) Robert Ménard défend la corrida au nom de la tradition : « Je n’aime pas la corrida. En plus, je suis végétarien. Cependant, je la défends mordicus, parce qu’elle est une partie intégrante de l’histoire et de la culture du sud », explique-t-il. Derrière cette proposition de loi anti-corrida annoncée par l’ancien chroniqueur de l’émission « On n’est pas couché », l’édile biterrois voit surtout une tentative de rééducation morale : « On veut nous apprendre les bonnes manières, mais qu’on nous foute la paix », s’agace-t-il. Et de brocarder les écologistes qui ignorent que « les taureaux de combat sont la seule justification de propriétés de milliers d’hectares qui n’existeraient pas sans eux ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    France24 - Monde

    Mykhailo Fedorov : la transformation numérique participe à l'"effort de guerre" de l'Ukraine

    Publié le : 10/08/2022 - 13:13

    Gulliver CRAGG Suivre

    France 24 s’est entretenu avec Mykhailo Fedorov, vice-Premier ministre ukrainien, à la tête également du ministère de la Transformation numérique – un nouveau portefeuille créé en 2019, le président Volodymyr Zelensky s'étant engagé à présenter un gouvernement pionnier en matière numérique. Depuis l'invasion russe, cette transformation numérique participe à l'"effort de guerre", souligne Mykhailo Fedorov. Plusieurs projets ont ainsi été lancés : un chatbot permettant d'envoyer des informations sur les mouvements de l'armée russe, un projet commun sur les drones avec l'armée ukrainienne, et l'utilisation de l'intelligence artificielle pour la reconnaissance faciale. Ce dernier outil permet d'identifier des soldats russes tués et d’informer leurs familles par les réseaux sociaux.

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    Ukraine : des bombardements russes meurtriers autour de la centrale de Zaporijjia

    L'entretien de l'intelligence économique

    Renseignement en sources ouvertes : avec l'Osint, tous espions ?

    Le fil du 6 août

    Guerre en Ukraine : la centrale nucléaire de Zaporijjia est "gravement endommagée"

    BBC

    Edinburgh Fringe: The viral comedy stars leaping from TikTok to the stage

    By Ian YoungsEntertainment & arts reporter

    A number of new comedians amassed huge followings on TikTok during the pandemic. Now some are trying to convert viral fame into on-stage success by performing live at the Edinburgh Fringe.

    TikTok has emerged as a major force in comedy, by letting anyone share short, funny videos. The company is even sponsoring Edinburgh's annual comedy festival and hosting a virtual stage this year.

    While social media isn't likely to replace stand-up, it has allowed a new generation of budding comedy stars to bypass the traditional routes to make their names.

    But can the online sensations cut it in front of a live audience? Here, four of the biggest TikTok comedy acts who are performing at Edinburgh this month talk about becoming viral stars, taking to the stage - and whether the two can exist together.

    'I've got the thing that would have taken me 10 years'

    In the olden days (ie a few years ago), a comedian at Edinburgh would hope to be spotted by an agent or TV producer who might one day be able to help them build a global fanbase. In the age of TikTok, performers like Christian Brighty can do it themselves in a few months.

    "I'm going to tour America next year - which is an obscene, ridiculous idea," says Brighty, 28, from Cambridgeshire. "I'm an alternative comic who, in 2019, was doing shows in dingy pub basements where I think Covid began. And I now have enough people to go and take my show to America. That's insane."

    Just under half of his 430,000 TikTok followers are in the US, and it's easy to imagine his riotous and knowing parodies of lusty period dramas going down well in the post-Bridgerton era. He joined the platform while furloughed during lockdown, posting a video a day for a month.

    "It was a safe enclosed space to be creative, to experiment, to fail," he says. "There are no repercussions for posting a bad video because no-one will see it. But if you post a good one, then millions of people might see it. I learned so much in that time."

    His first video to break the million mark was inspired by watching Poldark with his girlfriend's family. He has gone on to establish regular, silly characters - a romantic poet, a highwayman with a hobbyhorse, and a running story that sends up the allure of the archetypal aloof hero.

    Forcing himself to make lots of TikToks honed his joke writing and quality control, he says. "And it's made me become a better live performer, without a doubt."

    His Edinburgh show Playboy, co-written with Amy Greaves, centres on another alter-ego, Lord Christian Brighty, a cross between Mr Darcy from Pride and Prejudice and Blackadder's Lord Flashheart.

    "You can't just take what you do on TikTok and put it in front of an audience live. It won't work," he says.

    "I describe them as siblings because they require different sensibilities. There's stuff in the [live] show that's far too slow for TikTok, because on TikTok you need a joke immediately, it needs a strong visual, and the idea needs to be at the header. Whereas you can't really do that on stage."

    The stage show is more fully-formed and is "the more authentic version of me", he says. It was praised by The Telegraph, which said: "An amusing 10-second video doesn't always translate to a good hour in the theatre, but in this case it indisputably has."

    'There's more pressure because of TikTok'

    Abi Clarke was "very new" to stand-up after spending a year doing low-key shows on the circuit before the pandemic hit. By the time the lockdowns finally ended, she emerged with hundreds of thousands of online fans. She now has 840,000 followers on TikTok and 360,000 on Instagram.

    "Before, I was able to be anonymous and if a gig went bad, I'd just disappear and think, no-one's going to remember anyway," she says. "Whereas now, there's more pressure there. Quite often people in the audience do know who you are or have come specifically for you."

    Some have even turned up wearing her merch. But on stage, Clarke is still taking things slowly.

    She's not doing the standard solo hour-long show at Edinburgh, instead being one of four new comics on the bill at the Pleasance venue's prestigious Comedy Reserve night. "I'm still in training," she says.

    "If you see someone with a large social media following, a lot of people think you're the same as the comedians they see on telly. They're like, 'Well, you're a famous comedian'. But no, any comedian you see on TV has probably been going at least six years. And I've been going since 2019, with a two-year pandemic in the middle with no live performing."

    She found success online with shrewdly-observed, shareable sketches like If Cats Were Human and If Dogs Were Human, and skits about office gossips Jill and Tracey, and life inside Asos HQ. With their quick edits, multiple characters and maximum running times of a minute, they are very different from her stand-up routine.

    "They really don't bleed into each other a lot to be honest. I'd say only twice I've written [live] material and written a sketch about the same thing."

    Her live routine is also "a lot ruder", she says. "You get to be a bit naughtier on stage, whereas I think on the internet things can get taken out of context or people who speak different languages don't understand you're joking. So I think you've got to be very wholesome online. You've got to be your chirpy self.

    "But on stage I get to show all sides of me, which is really fun because you work to get them [the audience] to like you at the start and then you can see how far you can go without losing them."

    'I'm going to kill off my TikTok character'

    When Irish comedian Lee Brophy started posting parodies as a lip-syncing, LGBT-accepting Catholic priest who "puts the bi in Bible", he attracted more than 700,000 followers on TikTok - and reactions ranging from death threats to cries for help from queer teens in strict religious families.

    Brophy's Edinburgh stand-up show, titled False Prophet, is about the double-edged impact of becoming known as the TikTok priest - and he will effectively kill off the character at the end of the festival.

    "It's been a weird journey," says Brophy, who was also on the stand-up circuit before the pandemic. "I wasn't prepared for any of this. I was just making silly jokes on the internet and trying to get a little bit of feedback from people. And I got a lot of feedback from people."

    His broad-minded, fun-loving priest was originally in a TV pilot that Brophy wrote at the start of lockdown. The comedian decided to test the script by posting clips on TikTok.

    "The priest was a very minor character to begin with," he explains. "Then I put him up online and he had this progressive point of view that people resonated with, and I was like, oh, there's an appetite for this.

    "So I thought, I'll just do that. It became a scenario of me waking up every single morning, putting on what was to me a costume, and sitting in front of my phone by nine o'clock lip-synching to Taylor Swift."

    Some didn't get the joke, though. "There are the people who believe I'm a priest and love it. And then there are the people who absolutely detest it, who are like, 'You are leading people to hell'."

    His task now, he says, is to "not necessarily erase that part because I'm grateful for all the things that have come out of it - but to [show] I am not that person, give myself the freedom to be a performer again, and to be recognised as a performer and comedian and an artist".

    In a five-star review, Edinburgh Guide said it was "so clear that this is just the stepping stone into something so much greater".

    So, after his Edinburgh run, he will post a video putting Father Lee out to pasture. "I've been playing along with this because it's been funny to me, but I kind of want my life back now," he says.

    'Someone came from Illinois to Edinburgh to see us'

    Before the pandemic, sisters Chloe and Tabby Tingey had given up on being performers. Chloe, who trained at Berklee College of Music in Boston, was working in digital marketing. Tabby, who went to the Royal Conservatoire of Scotland, had retrained to teach yoga.

    Covid hit, the yoga studio never opened, and the pair moved in together. They dipped their toes into TikTok with weightlifting challenges, strangely. Then, having both been recently dumped, they decided to post a comic song about relationships.

    "We thought no-one would see it because nobody followed us at that point," says Tabby, 28. They were wrong, and tens of thousands did see it.

    Chloe, 30, continues: "We thought, oh, this is the most views we've ever had in our whole lives, so maybe we should just ride this wave. But it was a huge shock and surprise."

    Their videos became more elaborate, and soon attracted millions of views. "To this day, we're still shocked every day when we wake up that we're musical comedians," Chloe adds. "This is very unexpected."

    As well as parodies about dating and men, they do hugely popular spoofs of a party-loving Boris Johnson. They usually rewrite the lyrics of pop hits, and now have 400,000 followers.

    Their live show Bittersweet, on the other hand, is all made up of their own frank and funny songs, which mostly take aim at manipulative, inadequate and infuriating men - "every second-rate Romeo we've ever known", as one tune puts it.

    A couple of songs have appeared both online and on stage, but mostly there's not much crossover. Writing an hour-long stage show was "very different than having these isolated little ideas", Tabby says.

    Chloe explains: "It's small little bits on TikTok, and for the live show we've had to really think about the arc of it, and how it all fits together."

    It is "difficult to gauge" how many people in the Edinburgh audience are there because of TikTok, Tabby says.

    Her sister adds: "Somebody came to our show who had come all the way from Illinois to see us because she's a TikTok fan of ours. That made us really feel an immense gratitude."

    The Edinburgh Fringe runs until 29 August.

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    Valeurs Actuelles

    Louis de Funès, l’intemporel

    Vous ne pouvez pas vous tromper. La porte du hall Méditerranée du palais des Festivals à peine franchie, les petites expressions de Louis de Funès devenues mythiques résonnent entre les murs de l’exposition : « Paf », « Foutez-moi l’camp », « C’est fini, oui ? ». Le moindre bruitage, comme celui du canard qu’il aime tant imiter, prête immédiatement à sourire.

    Et ne parlez surtout pas de mimiques, au risque de froisser Alain Kruger, commissaire de l’exposition. « Ah ça, non, lance celui qui a réalisé un travail minutieux avec le concours de Thibaut Bruttin pour permettre aux spectateurs d’être en immersion dans l’univers de leur idole. Tout le monde utilise ce terme de “mimiques”, mais il est plus juste de parler d’expressions. »

    Des expressions en tout genre que l’on peut retrouver immédiatement au début de la visite de ce musée éphémère du cinéma. Un outil numérique recense en effet tous les visages interprétés par l’acteur français dans ses différents films. À travers ce tableau, on découvre un de Funès tantôt joyeux, ému, timide, agacé, nerveux, voire amoureux.

    Dans une salle qui permet une exposition deux fois plus étendue qu’à Paris, l’architecte scénographe Pascal Rodriguez s’est démené pour proposer une présentation de l’artiste axée sur la profondeur

    Dans une salle qui permet une exposition deux fois plus étendue qu’à Paris, l’architecte scénographe Pascal Rodriguez s’est démené pour proposer une présentation de l’artiste axée sur la profondeur. « Cela permet de visualiser l’ensemble de l’exposition d’un seul coup d’œil », confirme Alain Kruger.

    Le tout orchestré autour de séquences, matérialisées par des espaces aux couleurs vives, comme le vert, pour rendre hommage à Gérard Oury, qui vouait une véritable obsession pour cette couleur dans ses films. « Tout le monde se souvient de la grande cuve à chewing-gum dans Rabbi Jacob ! »

    Comme à Grévin

    Des photographies de ses principaux films sont également fixées au mur, comme pour retracer une carrière immense, qui a pourtant mis du temps à démarrer. On peut y apercevoir des photos du génie burlesque lors de ses jeunes années, tignasse brune soigneusement peignée, loin de son image de petit oiseau tombé du nid, lui, le fervent défenseur de la cause animale, qui a donné naissance à l’un de ses nombreux succès : l’Aile ou la Cuisse.

    Les références à ses films sont évidemment nombreuses, de la Grande Vadrouille à la Soupe aux choux, en passant par le Gendarme de Saint-Tropez. Les extraits projetés sur les murs de l’exposition fascinent les familles, des plus jeunes aux plus anciens, qui peuvent reproduire ses mouvements au cours de mini-ateliers. « Son sens du rythme le rend intemporel, lance Alain Kruger. Son héritage perdure et perdurera. Je suis sûr que l’on parlera encore de lui dans un siècle. »

    Près de quarante ans après sa mort, l’aura de Louis de Funès, qui aurait fêté ses 108 ans le 31 juillet dernier, semble intacte. Et pour ceux qui auraient rêvé le rencontrer en chair et en os, sa statue de cire a généreusement été mise à disposition par le musée Grévin. L’occasion de se retrouver face à celui qui restera gravé dans le marbre du patrimoine français.

    Infos pratiques : musée éphémère du Cinéma, hall Méditerranée, palais des Festivals, Cannes, tous les jours de 14 à 22 heures jusqu’au 21 août, entrée 4 € (2 € en tarif réduit).

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

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    France24 - Monde

    Vanessa Bryant, la veuve de Kobe Bryant, redoute la diffusion de photos du crash mortel

    Publié le : 20/08/2022 - 11:37

    FRANCE 24 Suivre

    Vanessa Bryant a expliqué, vendredi devant un tribunal, souffrir de détresse émotionnelle depuis le partage de photographies, prises par des policiers, du crash qui a coûté la vie à son mari et à sa fille, ainsi qu'à sept autres personnes.

    La veuve de Kobe Bryant a déclaré devant un tribunal, vendredi 19 août, qu'elle avait été anéantie en apprenant que des secouristes avaient pris des photos du site où s'est écrasé l'hélicoptère dans lequel son mari, sa fille et sept autres personnes ont trouvé la mort.

    Très émue, Vanessa Bryant a dit vivre dans la peur que ces photos émergent en ligne. "C'est comme le Covid-19. Une fois que ça se propage, on ne peut plus l'arrêter."

    La superstar du basket Kobe Bryant, sa fille Gianna, 13 ans, et sept autres personnes étaient morts dans cet accident d'hélicoptère le 26 janvier 2020 à l'ouest de Los Angeles, en Californie.

    Vanessa Bryant affirme avoir souffert de détresse émotionnelle lorsque des policiers et pompiers du comté de Los Angeles ont photographié le lieu du crash et des victimes avant de partager les clichés avec d'autres personnes. Elle réclame au comté de Los Angeles des dommages et intérêts d'un montant exact qui n'a pas été dévoilé.

    Sa plainte a été associée à celle de Chris Chester, dont l'épouse et la fille de 13 ans ont aussi péri dans l'accident. Les avocats du comté de Los Angeles ne contestent pas que des photos aient été prises mais assurent qu'elles n'ont jamais été rendues publiques et qu'elles ont été supprimées depuis.

    "J'avais protégé ma famille des détails"

    À la barre, jeudi, Chris Chester a fait part de son incrédulité en apprenant l'existence de ces photos. "J'avais protégé ma famille des détails" du crash, a-t-il déclaré. "Et là, je me disais qu'il y aurait des photos des dépouilles" sur Internet, s'est-il remémoré, expliquant avoir demandé à ses fils de ne pas les chercher sur le Web.

    Mira Hashmall, avocate du comté de Los Angeles, a rappelé que les autorités avaient "travaillé sans relâche pour éviter que ces photos du lieu du crash tombent dans le domaine public".

    "Plus de deux ans et demi après, aucune photo du comté n'est apparue dans les médias, aucune n'est trouvable en ligne, et les plaignants admettent ne les avoir jamais vues."

    D'autres familles de victimes se sont vues accorder l'an dernier 2,5 millions de dollars d'indemnités dans la même affaire.

    Une enquête avait conclu à la responsabilité du pilote de l'hélicoptère dans l'accident, une "erreur de jugement" ayant entraîné sa "désorientation" au milieu d'un épais brouillard.

    La mort à 41 ans de Kobe Bryant, joueur emblématique des Lakers de Los Angeles et considéré comme l'un des meilleurs basketteurs de l'histoire de ce sport, avait provoqué une vive émotion dans le monde entier.

    Avec AFP

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    Un dernier hommage rendu à Kobe Bryant par sa famille et les stars de la NBA

    Mort de Kobe Bryant : le brouillard a probablement désorienté le pilote d'hélicoptère

    En images : Kobe Bryant, la légende de la NBA au palmarès XXL

    BBC

    Covid: UK first country to approve dual-strain vaccine

    By James GallagherHealth and science correspondent

    The UK has become the first country to approve a dual vaccine which tackles both the original Covid virus and the newer Omicron variant.

    Ministers say the vaccine will now form part of the autumn booster campaign.

    Moderna thinks 13 million doses of its new vaccine will be available this year, but 26 million people are eligible for some form of booster.

    Health officials say people should take whichever booster they are offered as all jabs provide protection.

    The original vaccines used in the pandemic were designed to train the body to fight the first form of the virus which emerged in Wuhan, in China, at the end of 2019.

    The Covid virus has since mutated substantially, with a stream of new variants emerging that can dodge some of our immune defences. They have caused large surges in cases around the world.

    The original vaccines still provide strong protection against becoming severely ill or dying, but companies are tweaking them to match the virus as it evolves.

    Cases of coronavirus are currently falling in the UK. In mid-to-late July, around 2.5 million people tested positive for coronavirus.

    'Sharpened tool'

    Moderna's latest vaccine - called Spikevax - targets both the original strain and the first Omicron variant (BA.1), which emerged last winter. It is known as a bivalent vaccine as it takes aim at two forms of Covid.

    The UK's Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency has considered the evidence and given the vaccine approval for use in adults.

    Dr June Raine, the regulator's chief executive, said: "What this bivalent vaccine gives us is a sharpened tool in our armoury to help protect us against this disease as the virus continues to evolve."

    Experiments on 437 people showed the updated vaccine was safe and gave better immune protection against newer variants.

    Levels of antibodies that were able to stick to and disable Omicron (BA.1) were 1.7 times higher in people given the new vaccine. Tests against more recent Omicron variants (BA.4 and BA.5), which are causing the UK's current wave, also showed higher levels of protection with the updated vaccine.

    However, it is far from clear what that means in terms of preventing someone from becoming seriously ill.

    Additionally, it is uncertain what variants we will be facing in the coming months and exactly how well the updated vaccine will perform against them.

    Health ministers have officially given the go-ahead for the bivalent vaccines.

    In England, Health Secretary Steve Barclay said it was "very good news for the UK population" and those eligible "will have the comfort of knowing that their immunity has been topped up". People will be contacted from early September, he said.

    Wales' health minister Eluned Morgan said vaccines "have saved countless lives" and urged everyone who was eligible to come forward.

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    Watch: Dual-strain Covid vaccine ''is very good news'' - health secretary

    The Joint Committee on Vaccination and Immunisation (JCVI), which advises governments in England, Wales, Northern Ireland and Scotland, has confirmed the following groups should be offered some form of booster in the autumn:

    Stéphane Bancel, the chief executive officer of Moderna, said he was "delighted" the vaccine had been approved.

    "This represents the first authorisation of an Omicron-containing bivalent vaccine; this bivalent vaccine has an important role to play in protecting people in the UK from Covid-19 as we enter the winter months," he said.

    Prof Wei Shen Lim, from the JCVI, said: "It is important that everyone who is eligible takes up a booster this autumn, whichever vaccine is on offer."

    Originally those aged 50-65 were not going to be jabbed. However, the immunisation campaign has been expanded because of the rapid spread of variants, uncertainty about how the virus will mutate and the expectation that we will are likely to be more social - and therefore give the virus a helping hand this winter - including at Christmas.

    However, most people under 50 will not be boosted in the coming months. The focus remains on preventing those most at risk from becoming seriously ill, rather than stopping the young passing the virus on to older relatives.

    Moderna is not the only company updating its vaccines. Pfizer has also been developing vaccines that can target Omicron. The Oxford-AstraZeneca vaccine, however, is not being updated.

    Follow James on Twitter.

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    All over 50s to get an autumn Covid booster

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    France24 - Monde

    L’irrésistible ascension du Paris 13 Atletico, Petit Poucet du championnat de National

    Publié le : 19/08/2022 - 17:07

    Jean-Luc MOUNIER Suivre

    Le Paris 13 Atletico, basé au sud-est de Paris, a démarré le championnat de National mi-août alors qu’il était encore amateur il y a une décennie. Une progression fulgurante pour le club francilien qui envisage avant tout de se pérenniser au niveau professionnel, à l’image du Paris FC ou du Red Star.

    C’est l’histoire d’un petit club qui se fait une place, lentement mais sûrement, dans le paysage du football français. Le Paris 13 Atletico – ex-FC Gobelins, qui a changé de nom en 2020 – connaît depuis une décennie une ascension singulière à rendre envieux n’importe quel club amateur.

    Sept montées de division en 11 ans, un passage du niveau Excellence (10e échelon) au championnat de National (l’antichambre du football professionnel) cette année : le Paris 13 Atletico fait son entrée dans la cour des grands clubs franciliens comme Versailles et le Red Star – au même niveau – et plus très loin du Paris FC – en Ligue 2.

    Le club dispose d’un budget total de 1,6 million d'euros, ce qui est moitié moins que la moyenne des clubs qui évoluent en National. Pas de quoi décourager son président, Frédéric Pereira, qui endosse sans circonvolution le costume de Petit Poucet. “Il ne faut pas oublier d’où on vient et ne pas dépenser l’argent qu’on n’a pas”, a-t-il expliqué au Figaro. Avant d’expliquer que l’objectif est de “pérenniser le club et travailler avec la mairie pour de meilleures installations.”

    Car le Paris 13 Atletico ne dispose pas de l’infrastructure d’un club de ce niveau pour évoluer de manière optimale : le stade Boutroux, son terrain au sud-est de Paris juste à côté du périphérique, ne possède qu’une seule tribune de 214 places, et il doit être mis aux normes cette année pour accueillir des matches de National. En attendant, plusieurs matches vont être délocalisés au stade Charléty – l’antre du Paris FC –, comme ce sera le cas vendredi 19 août face à Saint-Brieuc.

    "J’ai grandi à 100 mètres du stade Boutroux. Ma première licence, je l’ai prise à 7 ans, en 1988, ici", explique Frédéric Pereira, qui se définit comme un "môme du club". Le président du club voit dans l’ascension du Paris 13 Atletico “une suite logique”.

    “Apprendre vite”

    Mais la tâche ne s’annonce pas facile en National. Le club est présent pour la première fois à ce niveau et, au-delà d’être le Petit Poucet d’un point de vue économique, il fait figure de novice en termes d’expérience.

    “On ne va pas pleurer avant d’avoir mal. Bien sûr budgétairement, on est loin des autres. Mais c’est du foot, pas la Bourse ou du commerce”, a expliqué au Parisien le nouvel entraîneur du Paris 13 Atletico, Jean-Guy Wallemme. “On a travaillé pour mettre des choses en place. On attaque ce championnat avec conviction, humilité et ambition.”

    L’ancien joueur professionnel du RC Lens et de l’AS Saint-Étienne entend insuffler à son effectif les exigences du haut niveau. “Ils sont montés (plusieurs fois) de grade, mais maintenant on est dans un apprentissage. Il va falloir apprendre vite, parce que la plupart des joueurs ne connaissent pas ce championnat (le National, NDLR)”, a-t-il aussi déclaré dans une interview à RMC Sport.

    Pour ce faire, le Paris 13 Atletico a fait un recrutement estival malin malgré des moyens limités : il a notamment fait venir des joueurs ayant connu le football professionnel comme le gardien Didier Desprez (ex-RC Lens, Paris FC, Charleroi) ou encore l’attaquant Fantamady Diarra (222 matches en Ligue 2).

    Suffisant pour espérer un maintien cette année ? La tâche s’annonce difficile, d’autant plus avec la refonte par la Ligue de football professionnel du système de promotion / relégation en 2022-2023. Conséquence : six clubs de National seront relégués en National 2 en fin de saison… soit un tiers des clubs qui disputent le championnat cette année.

    👕 | Le Paris 13 Atletico dévoile des maillots inspirés de l'architecture parisienne.🔍 | Les tenues ont été fabriquées par Skita et imaginées par @PaoloDelVecch1o.📝➡️ https://t.co/K1vKburlWh pic.twitter.com/ZLy9W38KL4

    August 4, 2022

    Le Paris 13 Atletico va essayer de ne pas suivre l’exemple d’autres clubs franciliens qui ont brièvement évolué à ce niveau – comme Villemomble et Drancy (Seine-Saint-Denis) ou l’Entente Sannois Saint-Gratien (Val-d’Oise).

    À l’image de ses maillots qui figurent un certain ancrage territorial – le XIIIe arrondissement de Paris avec la bibliothèque François Mitterrand et la Cité de la mode –, le club parisien ambitionne de s’inscrire dans la durée en suivant l’exemple de clubs comme le Paris FC ou le Red Star, dans l’ombre du PSG.

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    Valeurs Actuelles

    Les sports athlétiques bretons, ce passe-temps devenu tradition

    La vague de chaleur que traverse la France n’a pas empêché les athlètes des Celtes du Morbihan de participer au 43e championnat de sports athlétiques bretons à Plounévez-Moedec, dans le Finistère. Plus d’un millier de personnes sont venues, malgré les fortes températures, assister au spectacle. Sous les yeux de la foule, des hommes et des femmes venus des quatre départements de Bretagne ont rivalisé de force et technique. « Les compétitions des jeux de force sont toujours des événements qui rassemblent », souligne Jérôme le Bihan, l’un des dirigeants du club. En effet, les disciplines qui composent les sports de force bretons possèdent une dimension spectaculaire. Le levé de la perche, le bazh yod (bâton à avoine), le lancé de motte, le lancé de poids, la course du meunier, le lever d’essieu, le tir à la corde sont des disciplines qui prennent leurs racines dans le monde agricole. Le bazh yod consiste à arracher le bâton à son adversaire. La course du meunier est une course collective dans laquelle les athlètes courent avec un sac de blé de 50 kilos sur les épaules. Le lever d’essieu consiste à soulever un essieu de 47,5 kilogrammes, un maximum de fois en trois minutes.

    Des racines rurales

    Les racines de ce sport sont à chercher dans la ruralité. Le mode de vie paysan et les travaux des campagnes sont les socles des ces jeux. « A l’époque, pour tuer le temps, les paysans se sont mis à vouloir mesurer leur force après les travaux des champs effectués. Chaque corps de métier a donné naissance à sa discipline : les charrons nous ont donné le lever d’essieu, les bûcherons le lever de perche, les moissonneurs le lancer de botte de paille, les maréchaux le lancer de poids, indique Arnaud le Louër, président des celtes du Morbihan. Chaque corps de métier s’inventa un passe-temps largement agonistique ».

    Au fur et à mesure, les hommes de chaque clocher se sont rassemblés afin d’affronter les communes voisines. « Dans le temps, il y avait autant d’équipes qu’il y avait de villages en Bretagne », sourit Jérôme le Bihan. Il est vrai qu’aujourd’hui il n’y a plus autant de participants. « La société a évolué, elle est moins agricole, les hommes sont moins portés sur les travaux physiques et par voie de faits moins à même d’être à nos côtés », regrette Arnaud le Louër. En effet, en trois décennies, le nombre d’athlètes est passé de 1000 à 120. 

    Cette volonté de sauver ce patrimoine authentique ne date pas d’hier. En 1974, les « C’hoarioù Langonnet » sont créés. L’organisation vise à la renaissance de la véritable culture bretonne populaire par des événements rassembleurs, loin du folklore pour touristes. Du succès de ces derniers naît alors la Fédération nationale des sports athlétiques bretons (FNSAB). Depuis, cette organisation fait office de référence dans la pratique de ces sports et s’est installée comme « une instance référente qui supervise l’organisation des compétitions qui jusqu’alors étaient parfois teintées d’amateurisme ».

    Les sports de forces comme ciment populaire

    La pratique des sports athlétiques bretons ne se limite pas au seul cadre sportif. En effet, dans sa longue tradition populaire, ils se pratiquaient au sein des pardons et des patronages. « Ces jeux furent de véritables acteurs de sociabilité dans les zones rurales. On imagine mal aujourd’hui la place qu’ils ont eu et ont encore au sein de la culture bretonne », déclare Jérôme le Bihan. Il est vrai qu’ils sont une des manifestations de ce syncrétisme typiquement breton. Les pardons, certains le disent encore, furent le pendant celtique et physique de la spiritualité chrétienne. Les jeux de force furent même par moment accusés d’éclipser l’aspect religieux des manifestations et de l’utiliser comme prétexte à leur pratique. Dorénavant, les sports athlétiques bretons se font dans un cadre plus séculaire. « Aujourd’hui une vitrine nous est offerte lors des manifestations estivales. Le festival interceltique de Lorient, où on nous associe souvent aux highland games, nous permet de toucher un grand nombre de gens, mais aussi lors de grands marchés nocturnes », dévoile Arnaud le Louër. Une visibilité plus grande encore ferait bouger les choses et ramènerait les gens nous ». Ce n’est pas pour rien que les sports athlétiques bretons sont inscrits dans l’inventaire du patrimoine immatériel en France. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    BBC

    Andrew Tate banned from Facebook and Instagram

    Meta has banned influencer Andrew Tate from Facebook and Instagram for violating its policies.

    The former kickboxer rose to fame in 2016 when he was removed from TV show Big Brother over a video which appeared to depict him attacking a woman.

    He went on to gain notoriety online, with Twitter banning him for saying women should "bear responsibility" for being sexually assaulted.

    He had 4.7 million Instagram followers at the time his account was removed.

    That number had grown rapidly from around one million followers in June.

    Meta said it had removed the kickboxing star from its platforms for violating its policies on dangerous organisations and individuals but did not provide further details.

    At the time of his removal from Big Brother, Mr Tate said the video had been edited, calling it "a total lie trying to make me look bad".

    He has not yet commented on the Meta ban.

    Analysis

    By Marianna Spring, disinformation and social media correspondent

    Andrew Tate's videos - promoting misogyny and targeting women - have come to prominence this summer with many teens commenting on just how much he's appearing on their social media feeds.

    His content has raised concerns about the real-world effect it could have, especially on the younger users exposed to it during their school holidays when they have time on their hands.

    The focus has been primarily on TikTok, where users say they've been readily served up his videos - sparking a new wave of videos commenting on and criticising Mr Tate's content. YouTube has also found itself under pressure since it's where he has racked up millions of views.

    I revealed how social media sites promote anti-women hate for BBC Panorama. The investigations exposed how some platforms' algorithms were recommending more and more misogyny to a troll account.

    Since then, several sites have made commitments to better protect female users. But, once again, questions are being raised about the role social media sites play in pushing anti-women content.

    'A genuine threat to young men'

    He has drawn criticism online for his comments, particularly from UK advocacy group Hope Not Hate, which welcomed the most recent ban.

    Joe Mulhall, director of research at the group, said Mr Tate "poses a genuine threat to young men, radicalising them towards extremism misogyny, racism and homophobia".

    He added: "We've provided significant evidence to the major social media platforms, including Meta, about his activity and why he must be removed.

    "We welcome Meta's swift action to remove Andrew Tate and we'll be putting pressure on TikTok to follow this example. They must act now to prevent further spread of these extremist views."

    A TikTok spokesperson told the BBC: "Misogyny is a hateful ideology that is not tolerated on TikTok.

    "We've been removing violative videos and accounts for weeks, and we welcome the news that other platforms are also taking action against this individual."

    'Absolutely a misogynist'

    Videos about Mr Tate have proved popular across social media platforms, particularly on TikTok where videos using the #AndrewTate hashtag have been viewed more than 12.7 billion times.

    But this number represents not just videos of Tate and his supporters - it also includes videos made by people criticising the influencer.

    And on YouTube, some of his most popular videos have had millions of views.

    In one video, during which he was interviewed by another YouTuber, he said he was "absolutely a misogynist", adding: "I'm a realist and when you're a realist you're sexist. There's no way you can be rooted in reality and not be sexist."

    Later in the same video he called women "intrinsically lazy" and said there was "no such thing as an independent female".

    In a different video, Mr Tate said: "If I have responsibility over her, then I must have a degree of authority."

    He added: "You can't be responsible for a dog if it doesn't obey you."

    The BBC has approached Google, which owns YouTube, for comment.

    More on this story

    Andrew removed from Big Brother House

    6 Minute English - 200604 - What difference has #MeToo made?

    Why I chose #MeToo for my sexism experiment

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    Tour de France : Nairo Quintana disqualifié à cause d'un anti-douleur

    Publié le : 17/08/2022 - 20:14

    FRANCE 24 Suivre

    L'Union cycliste internationale a annoncé mercredi avoir trouvé du tramadol dans les échantillons de sang séché fournis par Nairo Quintana. L'usage de cet anti-douleur est interdit sur le Tour de France. La disqualification du coureur colombien permet au Français Romain Bardet de récupérer la sixième position du classement. 

    L'édition 2022 s'est achevée le 24 juillet, mais le Tour de France réserve encore des surprises. Le Colombien Nairo Quintana (Arkéa-Samsic) a été "disqualifié" de la compétition, dont il s'était classé sixième, pour infraction médicale, a annoncé mercredi l'Union cycliste internationale (UCI).

    "Le coureur colombien Nairo Alexander Quintana Rojas a été sanctionné pour une infraction à l'interdiction d'usage du tramadol en compétition", explique l'UCI dans un communiqué, précisant toutefois qu'il ne s'agit pas de "violations des règles antidopage" et que le coureur peut faire appel dans un délai de dix jours.

    L'UCI précise que les deux échantillons de sang séché fournis par le coureur ont été analysés les 8 et 13 juillet, lors de la septième et onzième étape de la Grande boucle. Ils ont révélé la présence de tramadol, un anti-douleur qui n'est pas sur la liste des produits interdits par l'Agence mondiale antidopage.

    Depuis le 1er mars 2019, l'UCI a interdit l'utilisation du tramadol en compétition dans toutes les disciplines et catégories "afin de préserver la santé et la sécurité des coureurs, compte tenu des effets secondaires de cette substance" explique l'UCI dans son communiqué.

    Comme il s'agit d'une première infraction, Nairo Quintana reste éligible et peut donc prendre part à des compétitions.

    Romain Bardet passe en sixième position

    Dans un communiqué diffusé mercredi soir, l'équipe Arkéa-Samsic a indiqué avoir "pris connaissance de la notification émanant de l'UCI et reçue par Nairo Quintana", notant l'absence de suspension du cycliste. "L'équipe Arkéa-Samsic n'apportera aucun autre commentaire", a-t-elle ajouté.

    La formation bretonne, qui avait annoncé mardi la prolongation du Colombien jusqu'à 2025, compte sur son leader pour mener l'équipe lors du Tour d'Espagne qui s'élance vendredi d'Utrecht aux Pays-Bas.

    Cette disqualification permet à Romain Bardet (DSM) de passer sixième au classement général final de l'édition 2022 du Tour de France et à Valentin Madouas (Groupama-FDJ) d'intégrer le Top 10.

    Au départ de la dernière étape du Tour, Quintana avait déclaré qu'il n'était pas dans sa meilleure forme. "Ces derniers jours, je n'étais pas très bien, un peu de mal à respirer, mais le travail de l'équipe en général a été très bon et nous sommes dans les dix premiers du Tour de France", avait-il dit.

    Avec AFP

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    Tour de France : Jonas Vingegaard en route pour la victoire finale

    20E ETAPE

    Tour de France : Wout Van Aert remporte le contre-la-montre de Rocamadour

    PORTRAIT

    Tour de France : Jonas Vingegaard, du marché de poissons au maillot jaune

    Valeurs Actuelles

    Nos coups de cœur des tables et des plages privées dans le Sud

    Le Negresco à Nice invente sa plage

    Ce bout de sable était attendu depuis longtemps devant l’hôtel mythique Le Negresco. C’est enfin arrivé le 15 juin dernier. Le Negresco a ouvert sa plage, « un jardin botanique sur la mer » inspiré du Grand Siècle. L’architecture et le paysage seront à leur apogée l’année prochaine. Anne-Laure Blondé, architecte- paysagiste et designer, a imaginé « un espace botanique entre élégance et raffinement face à la mer ». Elle a dessiné les structures en pergola et l’ensemble du mobilier dans cet esprit comme un prolongement de l’ hôtel. La table, supervisée par la chef Virginie Basselot (meilleur ouvrier de France 2015), propose des plats à partager, ainsi qu’une carte terre-mer : des poissons à la découpe, de belles pièces de viandes maturées… La carte de la plage privilégie l’excellence des produits locaux. À déguster également, les fameux sandwichs au homard, les “Rolls by Homer Lobster” – l’un fut élu le meilleur du monde en 2018 aux États-Unis. Informations et réservations : tél. : 04.93.16.64.08 ; carte Plage & Lounge de 12 à 22 heures. www.hotel-negresco-nice.com

    Byblos Beach, un mythe tropézien

    L’institution tropézienne, propriété de la famille Floirat, a désormais sa plage. Depuis 2019 et l’instauration de la loi littorale, la longue bande de sable blanc de Pampelonne a été modifiée, chaque club ou restaurant ayant l’obligation de construire des structures démontables, dans le respect de l’environnement. Une opportunité pour l’hôtel, qui a créé une atmosphère douce, mêlant bois brut et orange, sa couleur signature. Au restaurant, le chef Brice Migneaux propose aussi bien des grillades de black angus et de pêche du jour que des salades, des pâtes, et les créations pâtissières du chef Geoffrey Turpin. Côté plage, des matelas très confortables invitent à la sieste, bercés par la sélection pointue du DJ dont la playlist célèbre les années 1970. Informations et réservations : tél. : 04.94.43.15.00 ; restauration de 12 h 30 à 17 heures ( juillet-août). www.byblos-beach.com

    Mademoiselle Gray à Cannes, la musique avant tout

    Pour sa plage privée Mademoiselle Gray, l’hôtel Barrière Le Gray d’Albion à Cannes a créé une atmosphère bohème façon Saint-Barth, avec coussins aux teintes douces et tapis en raphia. Sous les parasols beiges, on vient déguster une cuisine méditerranéenne aux accents libanais, comme le “poke bowl falafel”, la salade caesar au poulet mariné façon “shish taouk” ou la galette typique manou’ché. Sur les transats, on déguste glaces et cocktails en découvrant une programmation musicale inédite, mêlant disco et sons relaxants. Des titres mixés par le DJ, à retrouver pour la première fois sur une compilation nommée Vinyle Mademoiselle Gray, pour emporter un petit bout de vacances à la maison. Informations et réservations : tél. : 04.92.99.79.99 ; de 10 heures à 1 heure. www.hotelsbarriere.com

    Carré Mer, l’esprit Pourcel à quinze minutes de Montpellier

    C’est l’une des plages les plus sauvegardées de toute la côte méditerranéenne. Elle s’étend sur 9 kilomètres, depuis Pala-vas vers Sète. À Carré Mer, c’est le concept Pourcel, qui prime, c’est-à-dire : esprit de famille, atmosphère conviviale et une âme, un ADN construit depuis dix ans, quand la paillote s’est posée pour la première fois sur la plage de Villeneuve-lès-Maguelone. Ainsi, à chaque saison, les clients découvrent une nouvelle histoire et une nouvelle ambiance dans un décor revisité. Cette année, le noir a fait son apparition, un noir qui met en valeur ces colliers ethniques composés de coquillages ramenés du bout du monde. Christian Collot, le décorateur génie de la maison, signe de son empreinte un lieu qui oublie les frontières et qui invite au rêve éveillé. Tous les objets et les couleurs, jusqu’aux tissus des meubles, sont pensés pour bâtir un pont entre les cultures. Signée par Jacques et Laurent Pourcel, la cuisine est simple mais raffinée, autour des saveurs méditerranéennes, d’inspiration nomade et régionale. Salades à partager, poissons grillés, viandes à la plancha, pâtes et risottos, grandes assiettes composées au gré du marché. Informations et réservations : tél. : 04.67.42.06.96. ; restauration de 10 heures à 1 heure ; plage de 10 heures à 18 heures (matelas). www.carre-mer.fr

    Loulou Ramatuelle sous pavillon Burberry

    L’un des hot spot de la Riviera pour l’été 2022 s’habille très British. Pour cette saison, Loulou a lancé un partenariat avec la maison anglaise Bur-berry pour célébrer le lancement de sa dernière collection TB Summer Monogram par Ricardo Tisci. Le Summer Monogram, reprenant la teinte beige emblématique et le blason de la griffe, sublime l’ensemble, des chaises longues aux parasols, en passant par les coussins des sièges. Immergées dans la végétation, entre tamaris, oliviers et citronniers odorants, les tables offrent une parenthèse enchantée devant la Grande Bleue. Dans l’assiette, l’humeur et la pêche du jour magnifient les poissons et les légumes, à l’instar des poissons entiers à peine sortis des eaux et du carpaccio de daurade escorté d’une sauce aux agrumes, à la truffe et relevé de chimichurri, un condiment sud-américain à base de piment, ou encore les linguine alle vongole. Découvert il y a une dizaine d’années par Gilles Malafosse, propriétaire de Loulou Groupe avec sa sœur Claire, le chef Benoît Dargère réinvente les classiques de la cuisine méditerranéenne avec des produits achetés chez les meilleurs maraîchers et pêcheurs locaux. Informations et réservations : tél. : 04.94.79.80.04 ; restauration de 12 h 30 à 17 heures ; plage de 11 heures à 19 heures. www.loulou-ramatuelle.com

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

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    France24 - Monde

    Protection de la haute mer : des enjeux de taille, un traité qui peine à émerger

    Publié le : 18/08/2022 - 21:55

    Pauline ROUQUETTE Suivre

    Les États membres de l'ONU sont réunis jusqu'au 26 août pour une cinquième session de négociations qui devraient aboutir à un traité international pour la protection de la haute mer. À l'heure actuelle, ces eaux internationales, pourtant essentielles à la survie de millions d'espèces dont l'espèce humaine, ne disposent pas de cadre juridique. Depuis 2018, les discussions patinent sur plusieurs points sur lesquels les États membres espèrent cette fois trouver des compromis.

    Elle s'étend sur près de la moitié de la planète mais ne bénéficie toujours d'aucune protection. La haute mer, qui représente 64 % des océans, fait de nouveau l'objet de négociations à l'ONU, à New York, depuis lundi 15 août. L'objectif des États membres : aboutir à un traité international visant à protéger ces eaux profondes qui regorgent de biodiversité et constituent un énorme puits de carbone.

    La haute mer commence là où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE - bandes de mer ou d'océan situées entre les eaux territoriales et les eaux internationales, sur lesquelles les États riverains disposent de l'exclusivité d'exploitation des ressources). Située à 200 miles nautiques des côtes maximum, soit 370 km, la haute mer n'est, elle, placée sous la juridiction d'aucun État.

    Dans sa résolution 72/249 du 24 décembre 2017, l’Assemblée générale de l'ONU a décidé de convoquer une conférence intergouvernementale afin d'élaborer le texte d’un instrument international juridiquement contraignant se rapportant à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer et portant sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale.

    De plus en plus menacées par les activités humaines, les eaux internationales ont longtemps été ignorées au profit de la protection des zones côtières. Aujourd'hui, l'intensification de la pollution, de la surpêche, du réchauffement des océans dû au changement climatique, ou encore de l'exploitation minière et pétrolière rend la prise de décision de plus en plus impérieuse. Mais plusieurs intérêts sont en jeu et les négociations patinent.

    Au large, la situation est préoccupante :

    • D’après les estimations de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la part des stocks de poisson exploitée à un niveau biologiquement non durable est passée de 90 % en 1974 à 65,8 % en 2017 ; la part exploitée à un niveau non durable est, elle, passée à 34,2 % contre 10 % en 1974.  
    • 90 % du commerce mondial passe par le transport maritime en haute mer. Des collisions surviennent souvent entre les navires colossaux qui sillonnent l'océan et les mammifères marins.  
    • Les bateaux sont également à l’origine d'une pollution maritime. Plusieurs tonnes de filets destinés à attraper un grand nombre de poissons ont été retrouvés. Des déchets auxquels s'ajoutent divers plastiques rejetées par des navires toujours plus nombreux. Retrouvés en haute mer, ces déchets sont si nombreux et denses qu’ils pourraient recouvrir les territoires de la France, de l’Allemagne et de l’Espagne réunis. Selon la Fondation Ellen MacArthur, près de 8 millions de tonnes de plastique polluent les écosystèmes marins chaque année. Les experts estiment que dans trente ans, il y aura plus de déchets que de poissons dans l'océan.  
    • Les opérations d’exploration visant à extraire cobalt, cuivre et nickel soulèvent la crainte de la destruction d’écosystèmes uniques.

    Présidente de la conférence, la Singapourienne Rena Lee a appelé à un maximum de flexibilité pour parvenir à un accord juste et équilibré qui permette une participation universelle et puisse être mis en œuvre​. L'enjeu est de taille mais un consensus peine à émerger. "Le texte révisé reflète des points de vue largement divergents sur les principales dispositions", explique sur Twitter Glen Wright, chercheur en gouvernance international de l'Océan à l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Aussi, rappelle-t-il, "les États restent entièrement libres d'approuver ou de rejeter les dispositions du projet, ainsi que de proposer des amendements et un nouveau texte".

    The final round of negotiations for a treaty to protect marine biodiversity beyond national jurisdiction (#BBNJ) kicks off today at @UN HQ! Here's a quick recap of what's going on [thread 🧵] #IGC5 #UNCLOS pic.twitter.com/CJzMB2vCjB

    August 15, 2022

    Dissensions sur les ressources génétiques marines

    Après deux années d'interruption à cause du Covid-19, le quatrième rendez-vous, en mars dernier, devait être le dernier. Mais malgré des avancées, les négociateurs avaient manqué de temps pour s'entendre sur un compromis couvrant les quatre axes majeurs de cet accord : les ressources génétiques marines (RGM), les études d'impact sur l'environnement, la gestion et la protection de la biodiversité et le renforcement des capacités de transfert de technologies.

    "Il y a une fracture entre pays en développement et pays développés", explique Klaudija Cremers, chercheuse en politique maritime internationale à l'Iddri, évoquant notamment la question des ressources génétiques maritimes.

    Alors que les minéraux des fonds marins situés au-delà de la juridiction nationale (comme le cobalt) sont considérés comme le "patrimoine commun de l'humanité" (ce qui signifie qu'ils doivent être exploités et conservés pour le bénéfice de tous), les pays en développement soutiennent que cela s'applique aussi aux ressources génétiques marines.

    Ces ressources (d'origine végétale, animale ou microbienne), dont regorgent les zones situées au-delà de la juridiction nationale (ZAJN), sont prisées pour leurs propriétés génétiques et biochimiques et peuvent être exploitées pour la fabrication de produits cosmétiques et pharmaceutiques. La haute mer étant considérée comme un bien commun, aucun État n'est propriétaire de ces ressources.

    Mais à l'heure où les négociations tentent d'établir des règles pour assurer que les bénéfices venant de l'exploitation et de l'extraction des RGM soient partagés de manière équitable, les intérêts des pays en développement s'opposent à ceux des pays développés. "Les pays en développement attendent des bénéfices monétaires, alors que les pays développés veulent, eux, développer des aspects non monétaires, notamment via les transferts de technologies", précise Klaudija Cremers.

    Dans le compte rendu de la deuxième journée de négociations, mardi, le Earth Negotiations Bulletin (service d'information indépendant sur les négociations des Nations unies en matière d'environnement et de développement), rapporte les options proposées pour restructurer le texte. "Certains ont souligné que le partage des avantages devait être obligatoire, y compris les éléments financiers et non financiers, le tout devant être partagé équitablement (...) Une délégation a souligné que les modalités du partage des avantages monétaires devraient être réglementées dans le cadre de l'accord et ne pas être laissées à la future Conférence des Parties (COP). Un groupe régional a suggéré d'ajouter, comme avantage non monétaire, une coopération scientifique accrue."

    Protéger la haute mer : qu’espérer d’un traité international ? (publié en mai 2022)https://t.co/JPiJLlTdVT

    August 17, 2022

    Ambitions disparates sur les aires marines protégées

    Des dissensions s'expriment aussi sur les outils de gestion par zone, en particulier les aires marines protégées (AMP). Ces espaces délimités en mer répondent à des objectifs de protection de la biodiversité marine qui favorisent la gestion durable des activités maritimes.

    Par exemple, la France, deuxième zone économique exclusive (ZEE) au monde avec plus de 10 millions de kilomètres carrés (avec l'outre-mer) dispose de 524 aires marines protégées, couvrant près de 32 % de sa ZEE.

    L'idée du traité est d'élargir ce principe aux eaux internationales. La mise en place d’aires marines protégées est même l’une des mesures phares de conservation de la biodiversité marine. Si le traité voit le jour, 30 % des océans deviendront des zones protégées.

    D'après la FAO, 90 % des stocks mondiaux de poissons sont épuisés ou pleinement exploités. Or, une grande partie de cette pêche a lieu en haute mer. Les AMP pourraient rendre la pêche plus durable en permettant aux espèces de reconstituer leurs populations dans des zones interdites aux activités industrielles.

    Aujourd’hui, il existe quelques AMP situées en haute mer. Le traité actuellement discuté vise à introduire des mesures juridiquement contraignantes pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité dans les eaux internationales afin de restreindre les activités humaines et de renforcer la lutte contre la pollution. En effet, il est impossible de contraindre juridiquement des États à appliquer un accord s’ils n’en sont pas partie.

    Mais ici encore, la recherche d'un compromis est nécessaire. "Certains pays veulent donner beaucoup de pouvoir au traité pour créer des AMP, quand d'autres, plus conservateurs, préfèrent le statu quo et veulent que les organisation professionnelles existantes qui gèrent la pêche soient responsables de toutes les activités pratiquées dans ces AMP", explique Klaudija Cremers, évoquant des divergences d'avis sur la mise en place de telles mesures.

    Concernant les études d'impact sur l'environnement (EIE), il n'existe pas de base pour les activités humaines en haute mer, rappelle-t-elle. Sur ce sujet, reste à définir qui des États ou de la future Conférence sur climat (COP 27 prévue du 7 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte, NDLR) sera chargé de réaliser les EIE, et à quel moment nous avons besoin d'une EIE. "Si l'EIE dit qu'on ne peut pas réaliser une activité sans avoir d'impact sur l'environnement, quelle sera l'étape suivante ?", questionne la chercheuse, indiquant des avis divergents sur un sujet qui peut aussi bien concerner la pêche que l'exploitation des fonds marins pour le cobalt ou pour la transformation énergétique.

    À New York, "l'atmosphère est optimiste"

    En ce qui concerne le renforcement des capacités et transfert de technologies marines, "la Convention des Nations unies sur le droit de la mer parle beaucoup du développement des capacités, mais la mise en œuvre n'a pas été à la hauteur de l'ambition", estime Glen Wright, ajoutant que les pays en développement demandent plus de soutien afin de pouvoir participer efficacement à la conférence intergouvernementale sur la biodiversité marine.

    "Les pays en développement se battent pour que le traité impose aux pays développés de contribuer financièrement pour les aider à développer des activités humaines en haute mer", ajoute Klaudija Cremers.

    "L'atmosphère à New York est optimiste", note Klaudija Cremers qui se rendra sur place avec son collègue Glen Wright, pour suivre la deuxième semaine des négociations. "Beaucoup de pays poussent pour finaliser cet accord", ajoute-t-elle, évoquant une "coalition de pays de haute ambition" menée par l'Union européenne et notamment la France qui, après avoir accueilli le One Ocean Summit à Brest en février dernier et assuré la présidence du Conseil de l'UE de janvier à juin, veut s'imposer comme un moteur de ces négociations internationales.

    C'est ainsi que, lundi et mardi, le secrétaire d’État français à la Mer, Hervé Berville, appuyait la haute ambition ​de la France et de l’UE, renouvelée en juin à la Conférence des Nations unies pour l’océan, organisée à Lisbonne.

    L'équilibre de notre planète est lié à celui de l’océan, bien commun que nous devons préserver. C’est cet engagement français d’aboutir à un accord ambitieux dès 2022 que je suis venu porter lors de la négociation du traité @UN pour la protection de la biodiversité marine #BBNJ pic.twitter.com/YDDSCAlUE3

    August 17, 2022

    Selon Klaudija Cremers, une cinquantaine de pays soutiennent cette coalition de haute ambition. À ce jour, "tous les États, même ceux réticents au départ car actifs sur la pêche veulent trouver des compromis", ajoute-t-elle, évoquant notamment la Chine, la Norvège, l'Islande ou encore les États-Unis. "Seule la Russie continue de bloquer les négociations", affirme la chercheuse, évoquant des relations dégradées du fait de la guerre en Ukraine.

    Quelles conséquences, alors, si un accord est trouvé mais qu'un État ne le ratifie pas ? "Les États non membres [de l'ONU] ou qui n'ont pas ratifié l'accord n'ont pas l'obligation de suivre ce qui y est inscrit", répond la chercheuse en politique maritime internationale. Ce qui ne signifie pas qu'en pratique, les États non-parties ne respectent pas pour autant l'esprit du texte, conclut-elle, prenant l'exemple des États-Unis, non-signataires de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (en raison d'un désaccord sur l'exploitation des fonds marins), mais qu'ils respectent et dont la question de l'adhésion se pose régulièrement depuis l'entrée en vigueur du texte, en 1994.

    Dès les années 1980, avec la Convention de Montego Bay, la division des espaces maritimes en zones (ZEE, haute mer) s'opère mais sur une logique de ressources marines infinies, pouvant être utilisées sans fin, rappelle Klaudija Cremers. C'est seulement en 2002, dit-elle, que l'ONU commence à parler de la nécessité de protéger la haute mer.

    Another 10 years later and here we are, on the precipice of adopting a dedicated #BBNJ agreement.The @HighSeasAllianc timeline lays it all out: https://t.co/6Xcf7rLuPO pic.twitter.com/BI5EPJIzch

    August 15, 2022

    Il aura ensuite fallu du temps pour qu'un mandat de l'ONU se penche sur la création d'un instrument juridique véritablement contraignant. "C'est pour cette raison que ce traité est important. Cela concerne tous les pays du monde et ce n'est pas juste un objectif de développement durable (ODD) : tout État qui ratifiera l'accord sera obligé de l'appliquer".

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    Canicule : dans les mers et océans aussi, les espèces suffoquent

    L'ONU déclare un "état d'urgence des océans" lors d'un sommet à Lisbonne

    One Ocean Summit : des promesses et quelques engagements pour les océans

    BBC

    Robot boat maps Pacific underwater volcano

    By Sophie OrmistonScience writer

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    Watch USV Maxlimer as it moves through waters around Hunga-Tonga Hunga-Ha’apai

    A robot boat, controlled from the UK, has returned from an initial survey of the underwater Tongan volcano that erupted explosively back in January.

    The Uncrewed Surface Vessel (USV) Maxlimer is part-way through mapping the opening, or caldera, of the underwater Hunga-Tonga Hunga-Ha'apai (HTHH) volcano.

    The vessel, developed by the British company Sea-Kit International, is surveying the volcano as part of the second phase of the Tonga Eruption Seabed Mapping Project (TESMaP), led by New Zealand's National Institute of Water and Atmospheric Research (Niwa) and funded by the Nippon Foundation of Japan.

    The data collected so far has confirmed earlier reports of continuing volcanic activity from HTHH. A winch on the boat allows instruments to be deployed at depths, reaching 300m, in order to collect data from the entire water column.

    The 12m-long Maxlimer may be in Tonga, but it is being remotely controlled from 16,000km away in the small coastal village of Tollesbury in Essex. Everything is done over satellite link.

    In a dark control room in Sea-Kit's HQ, several large screens display live feed images from the 10 cameras on board Maxlimer. Operators, who work in shifts around the clock, watch on as real-time data gets beamed in from the South Pacific.

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    "We can communicate with nearby vessels via radio as if we were on board"

    Ashley Skett, director of operations at Sea-Kit, told BBC Radio 4's Inside Science programme that the operators can even communicate via radio with other vessels in the area, so much so that other boats wouldn't know that nobody was on board Maxlimer.

    "The boat has been designed from the ground up to be remotely controlled and remotely operated. So every switch, every function on the boat, every light, we can control from here."

    Robotic, remotely controlled boats are likely to be the future of maritime operations. When surveying a dangerous area such as the active HTHH volcano, remote control ensures no crew are put in harm's way.

    There are also environmental benefits to USVs. As there is no onboard crew to support, the vessel can be much smaller, leading to reduced carbon dioxide emissions.

    "We use 5% of the fuel that an equivalent manned vessel doing the same job that we're doing now would use," Ashley said.

    The eruption of HTHH in January caused extensive damage far beyond Tonga, triggering a massive tsunami that spread across the Pacific Ocean. The atmospheric shockwave caused by the eruption was felt as far away as the UK.

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    Weather satellites captured the climactic eruption. Video looped three times. (Himawari-8/JMA/NCEO/@simon_sat)

    Maxlimer is currently taking a short break while some rough weather passes through the region. Once conditions improve, the boat will head back out to the underwater volcano to fill in remaining gaps in its map of the caldera.

    The collected data will help us understand why the eruption had such a huge and violent impact, as well as help predict the nature of future eruptions.

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    Immense crater hole created in Tonga volcano

    Explosive Tonga volcano 'surprisingly intact'

    Tonga eruption was 'record atmospheric explosion'

    Professor snorkels over Tonga volcano

    Tonga internet link restored after eruption

    Tonga's volcanic plume reached half-way to space

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    L'Humanité

    Napoléon Bonaparte, la création d’un mythe

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    Podcast En neuf épisodes de trois quarts d’heure chacun, le journaliste Philippe Collin remonte le fil de l’existence de l’empereur, disparu il y a deux siècles.

    Gérald Rossi

    Il est 17 h 49, ce 5 mai 1821, quand meurt l’empereur Napoléon Bonaparte, âgé de 51 ans, exilé sur l’île de Sainte-Hélène, propriété du Royaume-Uni, en plein océan Atlantique. Ce dernier séjour d’exil aura duré sept ans. Le futur Napoléon Ier est né à Ajaccio le 15 août 1769 et a régné du 18 mai 1804 au 6 avril 1814, puis du 20 mars au 22 juin 1815. Soit à peine plus de dix années au total. Pour autant, pointe Philippe Collin, sa disparition « représente l’un des événements les plus déterminants de sa propre légende ». Il était logique, donc, que cette série de neuf épisodes de ­quarante-six minutes chacun débute par la fin…

    Nourri d’archives puisées dans les trésors de l’INA (Institut national de l’audiovisuel), ce podcast donne aussi la parole à plusieurs spécialistes. Ainsi Thierry Lentz, président de la Fondation Napoléon, pour qui l’homme « est intimement lié à l’unité de la nation, sa légende dépasse sa simple histoire. Il est la France dans sa structure politique et sociale. Nous faisons tous les jours du Napoléon sans le savoir ».

    Des extraits de films trouvent aussi place dans le récit, comme Austerlitz, d’Abel Gance (1960), Monsieur N, d’Antoine de Caunes (2003), ou le Napoléon de Sacha Guitry (1955), lequel disait justement que celui que certains nommaient « le Petit Caporal » est né dans une île, fut exilé dans une autre et mourut dans une troisième. La présentation de la série note aussi que, dès sa mort rendue publique, « la légende napoléonienne se cristallisait. Napoléon devenait à la fois un héros et un martyr ».

    Le premier empereur des Français (le second et dernier, Napoléon III, fut d’abord élu président de la République, puis se proclama empereur et régna de 1852 à 1870) attacha son nom à une immense réforme juridique, avec la création de plusieurs codes, pour le commerce, l’instruction criminelle, les affaires pénales, sans oublier « le plus emblématique, le Code civil ».

    Habile politicien

    Mais Napoléon fut aussi un habile politicien. En témoigne la campagne d’Égypte en 1798, soit à la veille du coup d’État de brumaire et de sa prise de pouvoir. mandaté par le Directoire, sous la Ire République. Il conduit là une expédition d’une part scientifique, avec pas moins de 170 savants, mais aussi militaire, pour « entraver les intérêts commerciaux anglais » dans le secteur. S’ensuit une véritable catastrophe militaire, que le futur empereur parvient à dissimuler derrière le rideau de fumée d’une propagande bien menée, usant et abusant des réels succès scientifiques… « Bonaparte a vite fait de soigner sa communication et de se rapprocher un peu plus du pouvoir. »

    Napoléon Bonaparte a inspiré de nombreux auteurs, comme Chateaubriand, qui notait dans ses Mémoires d’outre-tombe, en 1848 : « Vivant, il a manqué le monde, mort, il le possède. (…) Il n’a pas fait la France, la France l’a fait. » Pour autant, on sait que ce même Napoléon rétablit l’esclavage en Guadeloupe et en Guyane. Selon les maximes qui lui sont attribuées, il estimait encore que « la bonne politique est de faire croire aux peuples qu’ils sont libres ». Deux siècles après, la vigilance s’impose, comme le suggère cette série.

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    Valeurs Actuelles

    Les Hautes Mers, échappée loin de la terre

    C’est à la fois la plus connue et la plus secrète des îles de l’Atlantique. L’île d’Yeu, à quelque 20 kilomètres de la côte vendéenne, attire depuis des décennies un public d’habitués, qui viennent y profiter de son atmosphère apaisée, loin de l’agitation qui caractérise généralement les destinations balnéaires à la mode. C’est là que Guillaume Fouché et Frédéric Biousse, les créateurs de la collection d’hôtels Fontenille, ont décidé d’installer leur huitième adresse. Après la Provence, le Sud-Ouest, la Normandie et Minorque (Baléares), ils ont ouvert mi-avril Les Hautes Mers, sur l’un des plus beaux emplacements de l’île d’Yeu.

    Pour ceux qui ne la connaissent pas, l’île est l’un des joyaux des côtes françaises. Sur à peine 23 kilomètres carrés – presque quatre fois moins que sa voisine de Ré -, se mêlent tous les visages de la façade atlantique : des plages de sable fin à l’est, face à la terre ; des criques encaissées à l’ouest, face à l’océan ; des falaises granitiques, des forêts de pins, des landes et quelques petits villages aux maisons simples complètent le tableau. Sur les chemins, on circule essentiellement à pied ou à vélo, la petite taille de l’île se prêtant parfaitement à la “petite reine” pour en explorer les recoins. Un charme discret, loin du faste des stations balnéaires prisées de ceux qui aiment se montrer.

    Rejoindre l’île d’Yeu, c’est déjà une aventure en soi. De la gare de Nantes, ville la plus proche, il faut compter une bonne heure de voiture sur les routes de campagne pour rallier la côte, puis encore quarante-cinq minutes de ferry ou, pour les plus pressés, dix minutes d’hélicoptère. À mesure que le continent disparaît, le petit village de Port-Joinville se découvre, tandis que les tracas du quotidien laissent place au sentiment d’être, vraiment, à l’autre bout du monde.

    La salle du restaurant et sa terrasse ouvrent sur un agréable jardin, une piscine et un Jacuzzi, avec, en toile de fond, la mer

    De Port-Joinville, point d’arrivée des bateaux en provenance du continent, cinq minutes de marche suffi sent pour rejoindre l’hôtel des Hautes Mers. Le portail s’ouvre sur une belle cour où s’alignent des vélos électriques, puis sur une petite bâtisse dans le plus pur style islais : un seul niveau, des murs blancs, des toits en tuiles… De l’autre côté du bâtiment, la salle du restaurant et sa terrasse ouvrent sur un agréable jardin, une piscine et un Jacuzzi (deux luxes appréciables tant l’océan peut être froid), avec, en toile de fond, la mer. Car, en plus d’être l’un des rares établissements de l’île, l’hôtel peut se targuer d’offrir la plus belle vue sur le large, distant de quelques mètres à peine du fond du jardin. Que ce soit au petit déjeuner, pour une séance de farniente sur un transat, au déjeuner ou au dîner, on se surprend à laisser son regard se perdre entre le bleu profond des vagues et l’azur du ciel.

    Une esthétique qui puise dans l’imaginaire de l’île d’Yeu

    À l’intérieur, les 17 chambres accueillantes, refaites à neuf, se parent de tons marins, des nuances de bleu et de vert, et de meubles en bois pour apporter un peu de chaleur supplémentaire. La plupart disposent de leur propre terrasse, avec vue sur mer et transats à disposition pour en profiter pleinement.

    Les murs sont ornés de cordages et de photos rappelant l’univers de la pêche, les bibliothèques sont agrémentées de romans marins, des dizaines de maquettes de bateau, chinées une à une, sont suspendues au plafond ou présentées dans les couloirs. Même le dessin de homard qui sert de symbole à l’hôtel est inspiré d’une peinture murale découverte au hasard d’une promenade.

    Au restaurant Vent Debout, c’est la chef Nawal Rezagui, formée au Champ des Lunes, l’adresse étoilée de l’hôtel Domaine de Fontenille, à Lauris (Vaucluse), qui officie

    Côté assiette, l’établissement n’est pas en reste. Au restaurant Vent Debout, c’est la chef Nawal Rezagui, formée au Champ des Lunes, l’adresse étoilée de l’hôtel Domaine de Fontenille, à Lauris (Vaucluse), qui officie. Ici comme ailleurs, les valeurs d’authenticité et de respect du patrimoine sont à l’honneur. Les beaux produits du cru : des huîtres, des tartares de coquillages – les couteaux en persillade valent le détour -, des ceviches, suivis de gambas ou de poissons de ligne – des lieus, des bars, des dorades -en provenance directe de la criée de Port-Joinville, le tout accompagné d’asperges vertes, de pommes de terre de Noirmoutier ou des traditionnelles mogettes de Vendée.

    Dans l’assiette, les beaux produits du cru : coquillages, poissons, crustacés, fraîchement pêchés

    Depuis l’hôtel, on part facilement à la découverte de l’île sur un des nombreux vélos électriques mis à disposition des clients. Les locaux eux-mêmes n’utilisent leur voiture que pour transporter leurs courses et tout est fait pour décourager les touristes d’acheminer leur véhicule.

    La promenade autour de l’île d’Yeu donne aussi l’occasion de s’arrêter à l’autre corde à l’arc culinaire des Domaines de Fontenille. À un quart d’heure de vélo de l’hôtel, le port de La Meule, encaissé entre les rochers et célèbre pour la petite chapelle en surplomb, sert de cadre au Bar de la Meule. Entièrement restauré par la nouvelle équipe, il propose une cuisine plus bistro que Vent Debout, peut-être un peu moins élégante, mais ô combien savoureuse : tartare de thon, pavé de poisson, filet de bœuf, moules, sans oublier les inévitables patagos, coquillages stars de l’île. Et pour les plus pressés de grimper jusqu’à la chapelle, passage obligé des vacanciers, le restaurant propose un petit stand, avec huîtres et vin blanc pour les adultes, et gaufres et glaces pour les plus jeunes. Bref, de quoi satisfaire toutes les envies.

    Les Hautes Mers, 17 chambres à partir de 240 euros la nuit. Réservations : 02. 51. 37.01.12 ; www.lesdomainesdefontenille.com.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    France24 - Monde

    Émissions de carbone, pollution à l'ozone... Comment les feux de forêts étouffent la planète

    Publié le : 13/08/2022 - 15:32

    Pauline ROUQUETTE Suivre

    Les multiples incendies de forêt qui sévissent en France depuis le début de l'été ont déjà libéré des quantités records de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, selon des données satellitaires. Favorisés par le réchauffement climatique, ces feux renforcent eux aussi l’effet de serre en relâchant notamment du CO2 tout en diminuant le nombre d’arbres disponibles pour absorber le carbone.

    En surchauffe, la France continue de brûler à l'ouest. Alors que le pic de canicule a été atteint, vendredi 12 août, avec des températures dépassant les 41 °C dans le Sud-Ouest, les pompiers français – désormais épaulés par des renforts européens – continuent de lutter contre les feux de forêt, notamment en Gironde où des incendies "hors normes" ont déjà dévasté les forêts de Landiras et la Teste-de-Buch, mi-juillet.

    Les incendies qui ont fait rage pendant les récentes canicules en Europe l'illustrent : le réchauffement climatique favorise les feux de forêt, qui ont déjà détruit depuis le début de l'année une surface plus importante que sur toute l'année 2021. En France, plus de 60 500 hectares ont brûlé depuis début 2022, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (Effis), et le mois de juillet détient le record de surfaces incendiées. Un phénomène préoccupant du point de vue des émissions de carbone, rappelle, vendredi 12 août, le programme européen sur le changement climatique, Copernicus (CAMS), annonçant que la France a enregistré cet été les émissions de carbone issues de feux de forêt les plus élevées depuis le début des relevés en 2003.

    France has recorded its highest #wildfire carbon emissions from June to August since 2003 according to the latest #CopernicusAtmosphere Monitoring Service data, after a large fire ignited near Bordeaux during the current #heatwave.Find out more: https://t.co/B4aDuUArt2 pic.twitter.com/ZwP54rIisa

    August 12, 2022

    La veille, le CAMS alertait par ailleurs sur l'augmentation des niveaux d'ozone lors des vagues de chaleur.

    La qualité de l'air dégradée par la libération de CO2

    Un feu de forêt est un véritable cocktail de composés chimiques. Parmi eux, de nombreux gaz à effet de serre : principalement du CO2, du méthane, et des oxydes d’azote, toxiques pour l’homme. Mais les incendies dégagent aussi des aérosols, des suies (particules extrafines) et des goudrons.

    Aussi, parce qu'ils sont plus nombreux et plus intenses, les incendies affectent de plus en plus la qualité de l'air respiré par les populations. En France, mi-juillet, les fumées de l'incendie en Gironde, chargées de particules et de dioxyde d'azote, ont été ressenties à Bordeaux, dont l'agglomération compte plus de 800 000 habitants, et même à Paris, à plus de 500 km.

    Mais surtout, comme le rappelle vendredi le rapport de Copernicus, la combustion des arbres libère du dioxyde de carbone (CO2), un des principaux gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique.

    Pour la seule période juin-août 2022, c'est près d'un million de tonnes de carbone qui ont été libérées dans l'atmosphère par les incendies français, soit l'équivalent des émissions annuelles de 790 000 voitures. À ce rythme, nous dit le rapport, le record sur l'ensemble de l'année 2003 (près d'1,3 million de tonnes) pourrait être battu et faire de 2022 la pire année depuis le début des relevés.

    En Espagne, ce record a été battu au cours de la canicule de la mi-juillet, période marquée par de violents incendies en Estrémadure (sud-ouest) et en Galice (nord-ouest). L'ensemble des données du Global Fire Assimilation System (GFAS) montrait alors que les émissions totales estimées de carbone provenant des incendies en Espagne entre le 1er juin et le 17 juillet étaient déjà plus élevées que les totaux de juin à juillet de 2003 à 2021.

    La canicule dans la péninsule ibérique et le sud-ouest de la France "ont aggravé les incendies", explique Mark Parrington, scientifique de Copernicus. En Espagne, 245 293 hectares se sont consumés ; 76 423 hectares au Portugal.

    Smoke from the devastating #wildfires across SW Europe undergoing long-range transport across the continent in the coming days with the @CopernicusECMWF Atmosphere Monitoring Service @ECMWF forecast of carbon monoxide at 850 hPa (~1.5 km) #IncendiosForestales #FeuxDeForêt pic.twitter.com/8v2xnGcXI6

    July 19, 2022

    Une fois le feu éteint et le panache dissipé, l'impact sur le climat s'évalue par rapport aux arbres partis en fumée. Disparus, les végétaux ne peuvent plus jouer leur rôle de "puits de carbone" (réservoirs qui stockent, par un mécanisme naturel ou artificiel, le carbone atmosphérique). Or, les forêts françaises captent 25 % du CO2 rejeté par le pays, rappelait récemment Sophie Szopa, chimiste de l’atmosphère, à Ouest-France. Et ceux qui restent jouent leur propre rôle plus difficilement.

    Alors que les forêts brûlées peuvent mettre trente ans à absorber de nouveau le carbone relâché lors de l’incendie (si elles ne sont pas brûlées dans l’intervalle), la spécialiste ajoute : "Les puits de carbone en France baissent depuis les années 1990, en partie en raison de problèmes de croissance et de sécheresse. Les incendies sont une pression supplémentaire".

    Forte pollution à l'ozone

    Outre les feux et les émissions de carbone, chaque pic caniculaire s'accompagne aussi de sa propre augmentation des niveaux d'ozone en surface, rapportait, mercredi, le programme Copernicus.

    Ce gaz, incolore et extrêmement irritant, se forme lors de l'interaction entre le soleil, les émissions de combustibles fossiles et d'autres polluants, rejetés notamment par l'automobile ou l'industrie. Il est naturellement présent dans l'atmosphère, mais à des altitudes élevées. Plus bas (ozone de surface, ou troposphérique), c'est un important gaz à effet de serre et un polluant, composant du smog urbain, qui nuit aux écosystèmes et à la santé humaine.

    "Les impacts potentiels d'une très forte pollution par l'ozone sur la santé humaine peuvent être considérables, tant en termes de maladies respiratoires que cardiovasculaires", explique Mark Parrington, scientifique du service de surveillance de l'atmosphère à Copernicus, dans le communiqué. "Des valeurs élevées peuvent entraîner des symptômes tels que des maux de gorge, de la toux, des maux de tête et un risque accru de crises d'asthme. La Clean Air Alliance estime que la pollution par l'ozone provoque environ un million de décès supplémentaires par an. C'est pourquoi il est crucial que nous surveillions les niveaux d'ozone en surface."

    Avec la nouvelle vague de chaleur qui balaie la majeure partie de l'Europe cette semaine, les prévisions de Copernicus prévoient de nouveaux pics dans les niveaux maximaux quotidiens d'ozone en surface. Des niveaux bien supérieurs au seuil de 100 µg/m³ considéré comme sûr par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et souvent au-dessus des 120 µg/m³ européens dans plusieurs capitales européennes.

    As a new #heatwave is sweeping across most of Europe the #CopernicusAtmosphere Monitoring Service is predicting daily maximum ozone levels well above the thresholds considered safe by @WHO and the EU.#airquality #airpollution #ozoneRead more: https://t.co/9XuM43cIzt pic.twitter.com/bN2cWGgUp3

    August 10, 2022

    En mars dernier, une étude publiée par des chercheurs canadiens dans la revue Science évoquait déjà l'influence négative des fumées des feux de forêt sur l’état de la couche d’ozone. En étudiant les conséquences des incendies de 2019-2020 en Australie, les chercheurs démontraient que les fumées ayant atteint l’atmosphère avait provoqué une baisse de la concentration en ozone et une hausse de la concentration en gaz chlorés. Des perturbations qui pourraient, selon eux, créer des "trous" dans la couche d’ozone, comparables à ceux qui avaient été observés dans les années 1980.

    Avec AFP et Reuters

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    France : malgré le pic de la canicule, l'incendie en Gironde cesse de progresser

    ANALYSE

    Éco-anxiété : une jeunesse face aux angoisses écologiques

    MER EN SURCHAUFFE

    Canicule : dans les mers et océans aussi, les espèces suffoquent

    L'Humanité

    Hommage. Stéphane Peu : « Le courage infaillible de Raymonde Dien »

    Actu

    Le député PCF de Saint-Denis honore la mémoire de la militante de la paix, anticolonialiste et communiste, décédée vendredi 19 août.

    « C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès de Raymonde Dien ce matin (vendredi - NDLR) à l’âge de 93 ans. Je tiens à présenter mes plus sincères condoléances à sa famille, ses enfants, Catherine, Pascal et Dominique ainsi qu’à l’ensemble de ses petits et arrière-petits-enfants.

    Symbole de l’opposition contre la guerre en Indochine, militante de la paix, anticolonialiste et communiste, j’ai eu l’honneur de la rencontrer à plusieurs reprises à la maison de retraite du Laurier Noble à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où elle était pensionnaire. Raymonde Dien était une femme engagée depuis son plus jeune âge et elle avait à cœur de revenir sur son incroyable parcours et le courage infaillible dont elle a fait preuve dans ses luttes, avec son livre autobiographique qu’elle m’a d’ailleurs offert il y a quelques années.

    Raymonde Dien a 21 ans en 1950 quand, en gare de Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire), elle s’allonge sur les rails pour ralentir un train chargé d’armes et de munitions à destination de l’Indochine. Arrêtée quelques heures plus tard, elle sera emprisonnée, accusée de « complicité de détérioration de matériel susceptible d’être employé pour la défense nationale », elle sera finalement condamnée à un an de prison ferme et quinze ans de déchéance de ses droits civiques. Une véritable campagne pour sa libération et celle d’Henri Martin voit le jour. Des milliers de militants communistes, socialistes, MRP se mobilisent aux côtés de nombreux intellectuels : Jean-Paul Sartre, Michel Leiris, Hervé Bazin, Vercors, Prévert… Raymonde est finalement libérée à Noël 1950, après dix mois d’emprisonnement, et poursuivra son combat aux côtés des opprimés durant toute sa vie.

    En 1953, une statue représentant Raymonde Dien allongée sur une voie de chemin de fer est érigée au parc de la Victoire à Saint-Pétersbourg. En 2004, elle est décorée de la Médaille de l’Amitié du Vietnam. Une rue de Hô Chi Minh-Ville porte son nom. Je vous invite à lire ou relire son parcours et ainsi lui rendre hommage. »

    anticolonialismeGuerre d'IndochineDécèssaint-denis
    Valeurs Actuelles

    La France, ce “pays ingouvernable”…

    Tout ici est pour ainsi dire disloqué. L’armée est indisciplinée et n’obéit plus ; les magistrats civils sont annihilés, les finances déplorables. L’on n’a aucun système défini pour faire face aux difficultés, mais l’on vit d’expédients et l’on est à la merci d’inventeurs de projets. […] Le désordre est partout. Je n’ai assisté qu’une seule fois aux délibérations de l’Assemblée nationale depuis septembre. Cette seule fois a complètement satisfait ma curiosité… Il est impossible d’imaginer plus de désordre dans une assemblée : nul raisonnement, nul examen, nulle discussion. On applaudit quand on approuve et l’on siffle quand on désapprouve. […] J’ai dîné ce jour-là avec le président [de l’Assemblée] , et lui ai dit franchement qu’il était impossible qu’une telle cohue gouvernât le pays.

    L’homme qui écrit ces lignes, à Paris, ce 18 octobre 1789, est un étranger. Mais ce qu’il perçoit des mœurs politiques des Français conserve une actualité troublante. Son journal est une chronique de la fin de l’Ancien Régime. Empreinte de sympathie au début, elle devient une description horrifiée de l’anarchie et de la violence qui se répand. « Quel peuple ! », ces Français instables, querelleurs et portés au soulèvement dès lors qu’ils ne sentent plus un pouvoir fort à leur tête.

    Gouverneur Morris est un citoyen des jeunes États-Unis d’Amérique, indépendants depuis seulement treize ans. Son prénom inusité n’est pas une référence à un titre, mais le nom de jeune fille de sa mère, Sarah Gouverneur, issue de huguenots de La Rochelle exilés d’abord aux Pays-Bas puis outre-Atlantique. Débarqué au Havre, en janvier 1789, pour négocier le paiement de la dette américaine due au royaume de Louis XVI et nouer des relations commerciales, ce célibataire fringant malgré une jambe de bois est auréolé d’une réputation flatteuse dans le Paris des débuts de la Révolution.

    Après avoir été l’un des rédacteurs de la Constitution américaine, Morris fait figure de héros dans les milieux attachés à la réforme du pouvoir monarchique. Brillant et charmeur, cet avocat s’impose dans les salons de la capitale. « Employé ce matin à écrire… », ces mots qui ouvrent son journal privé, à la date du 1er mars 1789, vont revenir avec une régularité obsédante dans cet exercice qui durera des années. Dans un style familier mais précis, clair sans être dénué d’ironie, ce modéré narre l’enchaînement des événements comme sa fréquentation des salons, des diplomates, des femmes auprès desquelles il exerce avec succès sa séduction.

    Sa critique des élites du pays est acerbe dès ses premières observations de l’année 1789. Côtoyer « les parasites de la Cour » « aux mœurs si corrompues » lui fait craindre le pire. Dans cette France où « les finances semblent aller si rapidement au diable », « le plaisir est la grande préoccupation » : « On travaille, non pour finir l’ouvrage mais pour s’en débarrasser. » Cette nation, qui « n’a plus ni loi, ni morale, ni principes, ni religion », s’engage sur la voie de « l’anarchie ». Les donneurs de leçons, mus par leurs idéologies, désireux de séduire la rue par une démagogie grossière, sont la cible de l’ironie de l’Américain – et cela inclut journalistes et essayistes.

    L’incompétence du gouvernement n’échappe pas plus à sa causticité : « Les ministres contribuent à la destruction de l’autorité ministérielle sans savoir ni ce qu’ils font, ni ce qu’ils devraient faire. » L’Américain s’attache aussi à définir la psychologie politique des Français. Leurs « mauvaises passions » et la soif de violence de la rue le révulsent alors même que Paris se proclame championne de la liberté. Il pointe aussi leur versatilité. La ferveur de la foule qui suit, en avril 1791, l’enterrement de Mirabeau – un ténor de la vie publique « complètement prostitué » et qui avait, sa vie durant, « tout sacrifié au caprice du moment », « jamais vraiment vertueux parce qu’il ne fut jamais sérieusement sous le contrôle de la raison, ni sous la ferme autorité d’un principe » – le sidère : « Dans le court laps de deux années, j’ai vu cet homme sifflé, comblé d’honneurs, haï et pleuré. » La cause est entendue.

    Sincère républicain, Morris ne croit pas les Français mûrs pour la république et se déclare, « par amour pour la liberté », « opposé à la démocratie » promise par les agitateurs. Avec celle-ci, dit-il, la France s’enfoncerait dans « l’anarchie et la violence ». Dès le 17 avril 1789, alors même que les états généraux ne siègent pas encore, Morris s’est inquiété de cette « révolution qui se développe ». Le 13 juillet, dans un Paris en proie à l’agitation, il écrit : « Je crois qu’avant dix jours un événement décisif aura eu lieu. »

    Le lendemain, alors que sa voiture est arrêtée deux fois par des émeutiers à la recherche d’armes, la prise de la Bastille, dont le gouverneur a été décapité, lui paraît « une des choses les plus extraordinaires que je connaisse ». Huit jours plus tard, après un dîner au Palais-Royal, il croise des insurgés qui portent la tête de ce dernier sur une pique en traînant le corps de Joseph-François Foullon, le nouveau ministre des Finances que la foule a massacré devant l’Hôtel de Ville : « La populace promène les débris informes » de ce « vieillard de 70 ans [il était âgé de 74 ans, NDLR] », « avec une joie sauvage ». Il est horrifié.

    “Necker n’entend rien à l’administration”, “encore moins à l’humanité”

    Dans la nuit du 5 au 6 octobre, alors qu’une foule de femmes a pénétré les appartements de la famille royale à Versailles afin de la contraindre à s’installer à Paris, il note à propos du roi Louis XVI, trois ans avant sa décapitation : « Malheureux prince ! Victime de sa propre faiblesse, il est tombé entre les mains de gens dont on ne peut attendre nulle pitié. » Le 19 novembre 1790, Morris rentre d’une représentation donnée à la Comédie-Française, mais son humeur est sombre : « Comment cela finira-t-il ? Ce malheureux pays, égaré dans la poursuite des folies métaphysiques, présente au point de vue moral une immense ruine. » Et la classe politique n’offre guère de motif d’espérer.

    Le banquier suisse Jacques Necker, nommé Premier ministre des Finances en juillet 1789 sous la pression de l’opinion, « n’entend rien à l’administration » et « connaît encore moins l’humanité » ; le marquis de La Fayette, autre héros du camp progressiste depuis son soutien, quand il était jeune, aux révolutionnaires américains, est un chef de la Garde nationale, « fort en dessous de ce qu’il a entrepris ». Il « ne veut de mal à personne mais a le besoin de briller ». Talleyrand, évêque et député d’Autun, est à la fois « sournois, rusé, impudent et ambitieux ».

    Dans une lettre à Thomas Jefferson, alors secrétaire d’État des États-Unis, le 10 juin 1792, Morris, nommé entre-temps ambassadeur des États-Unis à Paris – à l’époque, le titre officiel est “ministre plénipotentiaire des États-Unis en France” -, écrit encore : « La grande masse du peuple français considérerait même le despotisme comme une bénédiction s’il était accompagné de la sécurité des biens et des personnes. »

    Après les massacres de septembre 1792, il annonce, le 8 octobre : « La situation est maintenant telle qu’en continuant ce journal, je pourrais compromettre beaucoup de monde […] C’est pourquoi je préfère le terminer ici. » Alors que tous les ambassadeurs étrangers fuient Paris, il reste en fonction et assiste au déferlement de la Terreur. Ce n’est que le 12 octobre 1794 que Morris quitte la capitale, tandis qu’un autre envoyé américain l’a remplacé quelques mois auparavant. Il ne reviendra plus en France, mais reprend, le jour même, son journal après deux ans de silence.

    Il frappe par sa sagacité sur la Révolution

    Une partie de son journal ne sera publiée qu’en 1832, après sa mort, par l’historien Jared Sparks, qui a obtenu de sa veuve, Anne, l’autorisation d’accéder aux douze volumes qu’elle a, au préalable, censurés. Traduit en français dix ans plus tard sous le titre de Mémorial de Gouverneur Morris, homme d’État américain, l’ouvrage frappe les contemporains pour sa « sagacité » et le don de « prophète » de son auteur dans l’enchaînement annoncé du cycle révolutionnaire.

    Outre-Atlantique, son récit va renforcer les élites américaines dans leur foi en la supériorité de leur révolution et les bienfaits du système de contre-pouvoirs contenu dans leur Constitution. Mais on attendra 1939 pour voir paraître aux États-Unis l’édition intégrale de cette chronique d’un temps où, selon les mots de son auteur, les Français n’auront fait que « traverser la liberté ».

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    Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

    Proposé par

    Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

    Banque Africaine de Développement

    L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

    La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

    Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

    L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

    • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
    • L’élévation du niveau de la mer est une menace, particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
    • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
    • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
    • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

    L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

    • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
    • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
    • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
    • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
    • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

    Justice climatique

    Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

    BAD, un rôle pionner

    La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

    Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

    Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

    Le Ghana s’enflamme pour le solaire

    En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

    Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

    Rien que de l’eau…

    D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

    Les chaussures qui jamais ne s’usent

    La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

    Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

     

      Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque Africaine de Développement : afdb.org/fr

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      L’Ukraine a réussi à modifier des MiG-29 pour utiliser le missile américain anti-radar AGM-88 HARM

      par Laurent Lagneau · 20 août 2022

      Après celle débloquée il y a deux semaines, d’un montant de un milliard de dollars, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire de 775 millions de dollars au bénéfice de l’Ukraine, le 19 août. De quoi financer la livraison aux forces ukrainiennes de munitions pour le système d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], 16 obusiers de 105 mm [avec 36’000 obus], 15 drones ScanEagle, 40 véhicules MaxxPro de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] pour le déminage, 50 Humvees et plus de 2500 missiles anti-chars [dont 1’500 TOW et 1’000 Javelin].

      Cela étant, et pour la première fois depuis qu’il donne le détail des équipements et autres munitions destinés à l’Ukraine à chaque annonce de ce type, le Pentagone a mentionné la livraison de missiles AGM-88 « HARM » [High-speed, Anti-Radiation Missile], utilisés principalement pour détruire les radars adverses. Jusqu’ici, il s’était gardé de le faire… alors que l’armée ukrainienne en a utilisé récemment, sans que l’on sache vraiment comment, étant donné que ses avions de combat, de conception soviétique [ou russe] ne sont pas en mesure de les mettre en oeuvre. Du moins le croyait-on…

      En effet, dans la liste qu’il vient de publier, le Pentagone indique que les missiles AGM-88 « HARM » destinés à Kiev seront « intégrés sur des avions ukrainiens pour rechercher et détruire les radars russes ».

      Lors d’une conférence de presse donnée après l’annonce de cette nouvelle aide, un responsable du Pentagone a donné plus de précisions. ‘L’avion sur lequel ils [les Ukrainiens] ont intégré l’AGM-88 HARM est le MiG », a-t-il dit.

      #Ukraine: Another AGM-88 HARM anti-radar missile was spotted in Ukraine – this time an unexploded missile was found in #Kherson Oblast.

      It has some damage similar to shrapnel hits which may have been received from air defense interception, however a malfunction is also possible. pic.twitter.com/gaaTAizKlS

      — 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) August 11, 2022

      En clair, il s’agit du MiG-29 « Fulcrum », dont 51 étaient encore en service avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie [dont 8 utilisés pour la formation des pilotes, ndlr]. Depuis, au moins 14 exemplaires ont été perdus, dont deux les 14 et 15 août.

      « Nous avons déterminé » que l’intégration de l’AGM-88 HARM sur le MiG-29 « comme étant techniquement faisable », a déclaré le responsable du Pentagone. Aussi, a-t-il poursuivi, « nous leur avons fourni cette capacité. Il s’agit donc en efait de la deuxième tranche de missiles HARM que nous leur livrons ».

      S’agissant des capacités aériennes ukrainiennes, « nous nous sommes concentrés sur la façon dont nous pouvons améliorer leur flotte d’avions existantes. C’est là que les missiles HARM entrent en jeu, en leur donnant cet avantage supplémentaire. Et nous nous sommes également procuré des milliers de pièces de rechange pour leurs MiG dans le monde entier », a-t-il expliqué.

      Avec les pertes au combat, le maintien en condition opérationnelle [MCO] des MiG-29 ukrainiens est un enjeu crucial, d’autant qu’ils sont intensivement sollicités pour faire face aux forces aériennes russes – et donc aussi, désormais, pour des missions de suppression des défenses aériennes [SEAD].

      Jusqu’à présent, les plans pour livrer à Kiev des MiG-29 encore en service au sein de pays membres de l’Otan n’ont pu aller jusqu’au bout. Probablement que, faute de mieux, certains d’entre eux ont été « cannibalisés » pour récupérer les pièces détachées.

      Valeurs Actuelles

      Alaric et le trésor de Salomon

      La double barre rocheuse de la montagne d’Alaric, ultime contrefort des Corbières, culmine à 600 mètres. Elle se dresse, au sud de la vallée de l’Aude, en un indécis camaïeu de gris et de vert. Son nom viendrait d’Alaric II, souverain wisigoth à la fin du Ve siècle et au début du VIe, qui y aurait fait creuser sa tombe, afin d’y reposer entouré de ses biens les plus précieux…

      On y exploitait jadis des mines d’or et d’argent, ce qui peut expliquer la rumeur d’un trésor enfoui. Mais la légende trouve son fondement dans le sac de Rome, perpétré par les Wisigoths d’Alaric Ier, en août 410. L’historien Jordanès, dont l’Histoire des Goths est un résumé d’une œuvre perdue de Cassiodore, assure qu’Alaric se serait ensuite dirigé vers la Calabre, emportant « toutes les richesses de l’Italie dont il avait fait sa proie ».

      Victime des fièvres, le pillard ne tarde pas à mourir à Cosenza, où il aurait été enterré avec ses possessions, sous le lit d’une rivière, près du confluent du Busento et du fleuve Crati.

      On peut penser qu’Athaulf, beau-frère et successeur d’Alaric Ier, a gardé pour lui une part du magot ! Le nouveau roi remonte ensuite vers la Provence et soumet l’Aquitaine, avant de franchir les Pyrénées. La monarchie des Wisigoths prend son essor une dizaine d’années plus tard, sous Théo-doric Ier. De Toulouse, sa capitale, son petit-fils Alaric II, roi à partir de 484, dominera un vaste royaume qui contrôle la majeure partie de l’Hispanie et le sud-ouest de la France actuelle, jusqu’au Val de Loire.

      Mais vingt-trois ans plus tard, en 507, les Francs de Clovis lui infligent une défaite à Vouillé, non loin de Poitiers. Alaric II y est tué. Les Wisigoths sont chassés de la Gaule, à l’exception de la Narbonnaise. Selon l’historien byzantin Procope, les vainqueurs ont mis alors « en toute hâte le siège devant Carcassonne, où ils pensaient trouver le trésor impérial, dont Alaric Ier s’était emparé dans le passé, lors de la prise de Rome. Entre autres, il y avait là les candélabres de Salomon, roi des Hébreux, et beaucoup de vases ornés de pierreries, que les Romains avaient autrefois emportés de Jérusalem. »

      Au fond de quelque grotte, un trésor

      Cela laissera croire à des générations de prospecteurs que les flancs de l’Alaric recèleraient un pactole. Pourtant, Procope se contredit lui-même sur ce point. Dans un autre de ses livres, il soutient en effet que « les trésors des Juifs » auraient été pillés par les Vandales de Genséric, au cours du deuxième sac de Rome, en 455, puis transférés à Carthage…

      Mais d’aucuns affirment toujours que le tombeau perdu d’Alaric se trouverait au fond de quelque grotte surplombant le village de Capendu, ou dans les gorges du Congoust. On dit même qu’à la fin du XIXe siècle, l’abbé de Rennes-le-Château, Bérenger Saunière, aurait eu vent du secret, mais sans l’élucider ! Il y aurait là le butin dérobé au Temple de Salomon en 70 après Jésus-Christ par Titus. En particulier la Menorah d’or, le vénérable chandelier à sept branches. Ou peut-être même l’Arche d’alliance…

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      L'Humanité

      Disparition. Raymonde Dien, une militante courage

      Actu

      La militante communiste, figure internationale pour la paix, et dont le geste contre la guerre d’Indochine a été durement réprimé par la prison, est décédée à l’âge de 93 ans.

      Pierre Chaillan

      Avec la mort de Raymonde Dien, c’est une figure contemporaine de l’engagement communiste qui disparaît. En 1950, alors que la jeune militante participait à une manifestation contre la guerre d’Indochine, elle sera jetée en prison. Durant des décennies, elle restera en France et dans le monde un symbole de la lutte pour la paix, pour la dignité humaine et pour la solidarité internationale. Née Raymonde Huberdeau le 13 mai 1929 à Mansigné (Sarthe), elle est élevée dans une famille, comptant trois enfants, installée en Indre-et-Loire, et dont le père, communiste et ouvrier charpentier, sera fait prisonnier de guerre. Très vite engagée politiquement, la jeune sténodactylo adhère au PCF en 1947.

      Elle se marie en 1949, avec Paul Dien, tourneur-ajusteur de métier. Le couple aura trois enfants. Tous deux militent à l’Union des Vaillants et Vaillantes et Paul en devient permanent en région parisienne. Le PCF s’engage alors résolument contre la guerre d’Indochine. Des actions d’envergure sont menées, à l’image de la grève des dockers, bloquant les expéditions de matériel militaire à Marseille puis dans les autres ports français de novembre 1949 à mai 1950, tandis que  l’Humanité publie presque quotidiennement des articles opposés à la guerre. Le 23 février 1950, à la nouvelle qu’un convoi de tanks à destination du Vietnam allait traverser la gare de triage de Saint-Pierre-des-Corps, la fédération du PCF organise une puissante manifestation. Pour stopper le train, deux militants se couchent sur les voies : le secrétaire fédéral René Jannelle et Raymonde Dien. Son signalement ayant été donné, Raymonde est arrêtée le jour même.

      Après 36 jours de prison cellulaire à Tours, dans la nuit du 31 mars au 1er avril 1950, entourée de quatre policiers, Raymonde Dien est transférée au Fort du Hâ, à Bordeaux (Gironde). Une puissante campagne de solidarité popularise son action courageuse. Des manifestations sont organisées, des militants par milliers écrivent aux procureurs de la république de Tours et d’Orléans pour réclamer sa libération et  l’Humanité publie régulièrement des articles en sa faveur. Le 1er juin 1950, elle est toutefois condamnée par le tribunal militaire de Bordeaux à un an d’emprisonnement pour atteinte à la sûreté extérieure et intérieure de l’État. Elle sera privée de ses droits civiques pendant 15 ans. Elle est enfin libérée le 24 décembre 1950.

      Internationalement connue, Raymonde Dien est invitée aux quatre coins du monde, à Moscou, en Chine, à Berlin, etc. En 1956, elle participe, avec Henri Martin, au Congrès de la jeunesse vietnamienne, à l’issue duquel ils sont reçus par Hô Chi Minh.

      Depuis le début des années 1950, le couple Dien vit en région parisienne, à Nogent-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne), puis à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis) qui restera sa ville d’attache. Raymonde Dien est élue membre du bureau national de l’Union des jeunes filles de France (UJFF, jeunesses communistes), puis en devient secrétaire nationale jusqu’en 1958. Par la suite, elle continue à militer au PCF. Elle travaille un temps à la Fédération de la Métallurgie CGT. Elle est ensuite employée au sein de la régie publicitaire de la presse communiste, l’Agence centrale de publicité (ACP), jusqu’en 1985. Son engagement et la répression qu’elle a subie resteront longtemps dans les esprits. En mémoire de son geste, Raymonde Dien reçoit en 2004 la Médaille de l’Amitié du Vietnam. Une statue la représentant allongée sur des rails est en outre élevée au parc de la Victoire à Saint-Pétersbourg (Russie). L’Humanité présente ses condoléances à sa famille et à ses proches.

      raymonde dienvietnamGuerre d'Indochinepaix
      BBC

      Bolsonaro: Brazil's president attempts to grab heckler's phone

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      A YouTuber who filmed himself hurling insults at Jair Bolsonaro on Thursday almost lost his phone to the Brazilian president, who tried to grab it off him.

      Social media influencer Wilker Leão approached Bolsonaro outside the president's official residence in the capital Brasilia, calling him a "coward" among other taunts.

      Footage broadcast by local channel TV Globo showed Bolsonaro grabbing Leão's shirt and arm. The president's bodyguards then pulled the YouTuber aside.

      Moments later, the influencer was allowed to return and speak to Bolsonaro.

      Bolsonaro kicked off his campaign on Tuesday for Brazil's presidential election in October.

      Opex 360

      L’US Navy a reçu le premier système d’arme laser tactique HELIOS, développé par Lockheed-Martin

      par Laurent Lagneau · 20 août 2022

      Depuis les années 2000, l’US Navy a accéléré ses recherches en vue de mettre au point des armes à énergie dirigée [ou laser] destinées à être embarquées à bord de ses navires. C’est ainsi que, en 2014, l’USS Ponce, un ancien navire d’assaut amphibie reconverti en base flottante, a été désigné pour accueillir à son bord le « Laser Weapon System » [LaWS] qui développé par Kratos Defense & Security Solutions, affichait une puissance comprise entre 30 et 50kw.

      Après qu’une évaluation technico-opérationnelle a permis de vérifier si le concept d’une tella arme était pertinent dans un environnement maritime, en particulier dans celui du golfe Persique, l’US Navy, sous l’égide de l’Office of Naval Research [ONR], accentué son effort dans ce domaine, en lançant plusieurs projets, dont le Laser Weapons Systems Demonstrator [LWSD], suite logique du programme LaWS.

      Installé à bord du navire d’assaut amphibie USS Portland, ce laser à semi-conducteurs d’une puissance de 150 kw a fait l’objet d’au moins deux démonstrations réussies, dont l’une en 2020, contre un drone, et l’autre en décembre en 2021, contre une « cible d’entraînement de surface statique ».

      Parmi les autres projets de la marine américaine, le système ODIN [Optical Dazzling Interdictor, Navy] n’est pas conçu pour détruire une cible mais pour avertir des embarcations ou des aéronefs potentiellement hostiles à ne pas s’approcher d’un navire et « aveugler », le cas échéant, leurs capteurs. Le « destroyer » USS Dewey a été le premier bâtiment à en être équipé.

      Autre projet, le LLD [pour Layered Laser Defense], d’une puissance de 150 kw , est destiné aux navires de combat littoral [LCS – Littoral Combat Ship]. Il a récemment été testé avec succès contre un drone-cible de type Beechcraft MQM-107 depuis le White Sands Missile Range, au Nouveau-Mexique. En 2020, Lockheed-Martin, son concepteur, a été notifié d’un contrat de 22,4 millions de dollars pour en installer un exemplaire à bord de l’USS Little Rock.

      Également développé depuis 2018 par Lockheed-Martin, le système HELIOS [pour High Energy Laser with Integrated Optical-Dazzler and Surveillance] doit équiper les destroyers de la classe Arleigh Burke. Et ce programme vient de franchir une étape clé puisque le groupe américain a annoncé, le 18 août, qu’il venait de livrer un premier exemplaire à l’US Navy, en vue d’une campagne d’essais prévue en 2023.

      Il s’agit du « premier système d’arme laser tactique à être intégré dans les navires existants. Ce système intégré et évolutif doit fournir une capacité de combat tactiquement pertinente en tant qu’élément clé d’une architecture de défense en couches », a fait valoir Lockheed-Martin, via un communiqué.

      D’une puissance allant de 60 à 120 kw, « HELIOS améliore l’efficacité globale du système de combat du navire pour dissuader les menaces futures et fournir une protection supplémentaire aux marins », a résumé Rick Cordaro, vice-président de la division « Advanced Product Solutions » du groupe. Il « représente une base solide pour la livraison progressive de capacités de système d’arme laser robustes et puissantes », a-t-il ajouté.

      Ce laser « HELIOS » doit être installé à bord du destroyer USS Preble. A priori, il sera intégré à son système de combat AEGIS.

      Pour rappel, une arme laser présente au moins trois avantages : elle est extrêmement précise, son coût d’utilisation est très faible [un « tir » coûte un dollar, à comparer avec celui d’un missile surface-air…] et elle permet évidemment de se passer d’explosifs, ce qui ne peut qu’accoître la sécurité d’un navire. En revanche, leur usage dépend de plusieurs facteurs, à commencer par les conditions météorologiques.

      À noter que la Marine nationale a fait du développement d’armes laser une priorité. Il est ainsi question qu’elle teste prochainement le système Helma-P, mis au point par CILAS. « Pour détruire un drone, je préfère utiliser un laser de puissance à 50’000 euros que tirer un Aster 15 à 1 million. C’est cela, le principe de réalité », a d’ailleurs récemment souligné son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, devant les députés.

      Valeurs Actuelles

      Pour protéger ses archives militaires, le château de Vincennes ferme ses portes aux ressortissants russes

      La guerre en Ukraine a parfois des conséquences inattendues. Désormais, il est par exemple impossible aux citoyens russes de visiter le château de Vincennes. Deux ressortissantes russes en ont fait les frais le 28 juillet dernier, rapporte France 3 Régions. Selon elles, deux gardiens leur auraient refusé l’accès au château. Au cours de leur échange, les agents de sécurité finissent par avouer que c’est bien la nationalité russe des deux touristes qui pose problème.

      « J’étais bouleversée », raconte l’une des concernées – une journaliste qui, précisément, a fuit la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Et il ne s’agit pas d’une maladresse commise par un gardien trop tatillon. Lorsque la guerre a éclaté, le ministre des Armées a pris la décision d’interdire l’accès au château aux ressortissants russes. Précisément, la directive « restreint l’accès aux emprises militaires du ministère aux ressortissants russes ».

      73 000 Russes vivent en France

      Or, le château de Vincennes abrite depuis 2005 l’un des centres du Service Historique de la Défense (SHD), dont une partie des archives sont accessibles – sous certaines modalités – aux visiteurs. C’est ce trésor de guerre historique que le ministère des Armées a fait le choix de protéger, au détriment des Russes de passage ou déjà installés en France. Selon France 3 Régions, 73 500 immigrés russes résidaient en France en 2021.

      Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

      Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

      Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

      L'Humanité

      Des chars sur la plage de Dieppe

      Histoire de la semaine

      Seconde Guerre mondiale Retour sur le raid du 19 août 1942 où des troupes anglo-canadiennes mènent une opération en Normandie. Le bilan est lourd : 1 200 morts, 2 000 prisonniers et 150 blessés.

      Dieppe, 19 août 1942, une opération commando alliée de grande envergure dite « Jubilee » mobilise une division canadienne, la 2e infanterie, son soutien blindé, le Calgary Regiment, de nombreux escadrons de chasse, quelques-uns de bombardement (chasseurs-­bombardiers et B-17), des navires de guerre en faible nombre, des commandos de Sa Majesté, des rangers américains (dont un monument va être ­dévoilé à la mémoire desquels cette année). Au final pour quoi ?

      Capturer l’intrigante machine Enigma ? Saboter la station radar de Pourville ? Recueillir des infos sur les installations ­allemandes en bord de mer ? Pour tout cela ou pour satisfaire les attentes de Staline qui demande désespérément l’ouverture d’un second front à l’Ouest pour soulager ses troupes ?

      En dehors de toutes considérations géopolitiques, le raid de Dieppe est une opération coup de poing – dont le but est de capturer une ville et la tenir le temps que des équipes de démolition sabotent tous les objectifs identifiés avant de repartir – et non un débarquement, ce qui relativise l’idée d’échec longtemps développée par la propagande nazie et collaborationniste de l’époque et comme certaines sources l’écrivent toujours aujourd’hui. Ce fut néanmoins une opération désastreuse en termes de pertes humaines : sur plus de 5 000 hommes engagés, il y eut 1 200 morts, 2 000 prisonniers et 150 blessés !

      Nous venons d’évoquer l’idée de propagande, et celle-ci a vraiment la peau dure. Il est encore courant d’entendre dire que les chars canadiens débarqués ont été bloqués en bas de la plage car ils se seraient enlisés dans les galets spécifiques de la plage dieppoise.

      Soit… mais lorsque des enquêtes sérieuses sont réalisées, on se rend compte qu’on est largement loin de la réalité et que les pannes de chars liées aux galets sont peu nombreuses. Il ne faut pas croire non plus quelques écrits d’après-guerre qui affirment qu’un tank est passé à travers les murs d’une maison du front de mer pour entrer en ville. Cela n’a jamais eu lieu. Les chars du Calgary Regiment ont évolué sur le front de mer et ses pelouses, mais ils ne sont jamais allés plus loin. Dieppe fut l’occasion de tester en réel de nouveaux équipements : les TLC (« tank landing craft », pour « barges de ­débarquement pour chars ») et les tout nouveaux chars Churchill au blindage assez épais. Il fallait leur trouver un endroit idéal pour les débarquer.

      Impossible de les mettre à terre devant le quartier de Puys ou face aux falaises de Varengeville. La plage de Dieppe était l’endroit idéal et tous les stratèges pensaient que l’appui-feu des blindés provoquerait un mouvement de panique chez les défenseurs allemands. Les chars devaient pousser jusqu’à l’aérodrome de Dieppe, mais, pour cela, il leur fallait franchir les ruines des bâtiments du front de mer ou entrer dans les rues qui y débouchent. Seul problème, des barrages antichars barrent chaque voie arrivant sur la plage. Pour faciliter l’avance des tanks, des équipes de sapeurs sont débarquées. Les faits montrent qu’ils ont été taillés en pièces avant d’avoir pu franchir la plage. Ils auraient dû ­bénéficier d’un effet de surprise, mais celui-ci s’est dissipé suite à un accrochage en pleine mer opposant des commandos britanniques et des vedettes allemandes lorsque le convoi allié approchait les côtes françaises. L’alerte est ainsi donnée.

      les premières résistances allemandes vont s’intensifier

      L’opération amphibie débute à 4 h 50 sur les extrémités est et ouest de la zone retenue pour l’opération (Berneval et Varengeville). Sur la plage de Dieppe découpée en deux secteurs distincts (white et red beach), les chars doivent être mis à terre aux côtés de l’infanterie, mais, suite à une erreur de navigation, les six premiers arrivent sur la plage avec dix, quinze minutes de retard, soit entre 5 h 25 et 5 h 35. Dix minutes pendant lesquelles l’infanterie dépourvue de support n’a pu maîtriser les premières résistances allemandes qui vont s’intensifier et qu’il ne sera plus possible de déborder. À 6 h 5, six autres tanks ont été débarqués. En tout 29 Churchill vont être mis à terre, dont deux tombent à l’eau en quittant trop tôt leur barge. Face à l’impossibilité d’entrer en ville, 28 autres blindés vont rester en mer, sur leur transport, et ne seront pas amenés sur les galets dieppois.

      Nous connaissons tous ces photos habilement prises par le service de la propagande allemande montrant des chars, chenilles cassées, plantés dans les galets avec une barge parfois fumante en fond. Hughes G. Henry, qui fait office de spécialiste incontesté sur l’histoire de ces chars à Dieppe, montre que seulement six blindés ont été mis en panne à cause des galets.

      Après avoir sillonné le front de mer, faisant feu avec des canons dont les calibres s’avèrent être bien trop faibles contre les positions allemandes, les Churchill redescendent sur la plage dans le but de couvrir le rembarquement lorsque l’ordre est donné d’abandonner la plage. Il est alors 11 heures. Jusqu’à 12 h 25, heure à laquelle les tankistes reçoivent ordre de quitter leurs engins en les sabordant, les chars vont couvrir l’infanterie qui rembarque.

      dieppedébarquementopération militaireCanada
      BBC

      Aretha Franklin Prom will explore 'the core of who she was'

      By Mark SavageBBC Music Correspondent

      Jules Buckley can't remember the first time he heard Aretha Franklin.

      It might have been on "That's Soul Volume 1" - one of the many vinyl compilation albums he raided from his dad's collection as a child. But it could also have been Franklin's scene-stealing performance of Think in The Blues Brothers movie, which he watched with his brothers in the family living room.

      "But the main thing I remember as a tiny little kid was that, whenever anything of hers would come on, it sounded so much better than whatever the last track had been," says the musician.

      "It was an emotional response, and I still get that every time I hear her voice."

      The effect hasn't dimmed over the last three years, as he programmed a concert of Franklin's music for the BBC Proms, which he'll conduct on Monday.

      It's the latest in a long line of groundbreaking Proms from Buckley, who's previously brought the sounds of Ibiza, grime, Nina Simone and Quincy Jones to the Royal Albert Hall.

      A Grammy-winning musician, he's known for incorporating pop music into his projects and counts Arctic Monkeys, Massive Attack and Stormzy among his past collaborators.

      But despite all that experience, he still gets nerves when starting a new project.

      "You normally just sort of strip off naked and run screaming into a field," he laughs. "And then once you've got it all out, you go back to Spotify or iTunes and you start a lengthy process of listening to the music and reading and watching."

      Distilling Aretha Franklin's storied career into a one-off, 90-minute concert was a "daunting challenge", but Buckley had an enthusiastic partner-in-crime - US singer Sheléa Frazier, who'll perform classics like Respect, Chain Of Fools and (You Make Me Feel Like) A Natural Woman on stage at the Royal Albert Hall.

      A protégé of Quincy Jones and a former backing vocalist for Stevie Wonder, she's no stranger to this sort of gig.

      In 2013, she dared to cover Whitney Houston at a Grammy Museum tribute concert; while she's also performed the hits of vocal titans like Dionne Warwick, Barbra Streisand and Tina Turner on stage.

      "I always want to bring something that hasn't been done before," says the 41-year-old, on Zoom from America. "The less travelled road, you know?"

      So as well as the crowd-pleasing favourites, she was keen to include deeper cuts like Skylark, a jazz standard that Franklin covered on her fourth album Laughing On The Outside; and Precious Memories, from the 1972 gospel album, Amazing Grace.

      "I wanted to tell the cohesive story of Aretha," says Frazier. "We've seen her depicted in a television series, we've seen her depicted in a major motion picture film - but they almost had to stick to the bullet points. I wanted to tell the story of her in church because that was the core of who she is."

      Anyone with even a passing knowledge of Franklin's music will recognise the truth of that statement. The rich warmth and empathy of her vocals, those percussive riffs, her righteous fervour, the invigorating build-ups and the call-and-response harmonies she shared with her backing singers - they were all shaped by her gospel roots.

      For Frazier, it was the musician's phrasing that set her apart.

      "It's that Billie Holiday thing, you know? She's not always on the beat, sometimes it's off, but she'll catch you up. And with Aretha I think you hear her musicianship in her timing.

      "It changes her perspective on melody, it changes her perspective on tempo, timing, everything."

      She learned the techniques from her mother, Barbara Siggers Franklin, and put them into practice during her father's sermons at Detroit's New Bethel Baptist Church after her parents separated.

      Broadcast on the radio, CL Franklin's dynamic services brought him to nationwide attention, and he took the family on the road with his own revival show.

      "It was almost like they were a travelling band," says Frazier. "Aretha would open the show up and he would close it with the sermon, so she had to bring it.

      "Their very survival might have been based off how well she moved the audience. And I think that is what gave Aretha her edge. She was a titan from the beginning."

      It's a background Frazier can relate to. At the age of 12, she became the sole musician at California's Bakersfield Southside Church, often having to improvise her vocals in the middle of a service.

      "I would just be playing [piano] for the offering, or whatever was happening, and all of a sudden my dad would just bring the microphone just put in front of my mouth," she recalls. "I'd be like, 'OK, I gotta sing something.'"

      Frazier says Franklin was lucky that her father didn't frown upon secular music - hosting the likes of jazz pianist Art Tatum, the singer Dinah Washington, and soul star Sam Cooke at the family's home.

      He later gave Aretha permission to branch out into jazz and pop music, at a time when the gospel community frowned upon fraternising with the unconverted.

      "I'm sure she was told just to keep singing for Jesus," says Frazier, "because that's what you tell people who have a gift in the church: 'Don't sing for the world, only sing sacred music'."

      Frazier speaks from experience: This was the exact advice she received at the start of her career.

      She also played gospel legend Dorinda Clark - who faced similar challenges - in the TV movie of her life.

      "The Clark Sisters were actually ostracised by their church because their music was being played in clubs," Frazier recalls.

      "They were so small minded that they condemned it, even when the sisters sang Hallelujah at the Grammys, instead of seeing that, 'Wow, they can actually bring light to totally different walks of faith and people'.

      "Thankfully Aretha had a father who, remarkably for a minister, was musically open."

      Throughout her career, Franklin returned to the church, recording albums like Amazing Grace and One Lord, One Faith, One Baptism amidst her impressive catalogue of 17 US top 10 singles and 20 number one R&B hits.

      Buckley says it was almost impossible to whittle those songs down to a 17-song setlist. "Think, Respect, Chain of Fools. They were definitely top of the list for me. But you invariably have to kill some darlings along the way".

      Setting those funk and soul classics to an orchestral backing poses a challenge. How do classically-trained musicians locate the groove of a song like Rock Steady, for example, without sounding hopelessly gauche?

      Luckily, Buckley has form in this area through his collaborations with Thriller producer Quincy Jones. And, for the Aretha Franklin Prom, he'll be debuting his new ensemble, the Jules Buckley Orchestra.

      "I'd wanted to put together a new group for quite a long time, to be honest, and I really carefully thought about who to ask, and how to select your starting eleven, so to speak.

      "And so everybody on stage for this gig is a massive Aretha fan. They understand the music, they understand playing in the pocket [of the groove], and if we really want to take the audience on the journey and support Sheléa in her work, then that's what you need.

      "We're going to hit it all guns blazing but with our own little twists along the way."

      The Aretha Franklin Prom takes place on 22 August and will be shown on BBC Four on 26 August.

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      Le Figaro

      La fondation de Brad Pitt verse 20 millions de dollars à des propriétaires de logements insalubres

      Actualité

      La star de cinéma américaine avait fait construire une centaine de logements pour aider des victimes de l’ouragan Katrina. Un projet qui a tourné au fiasco.

      Par Le Figaro Immobilier

      Mis à jour le 19/08/22, 11:32

      Publié le 19/08/22, 04:00

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      C’est un rêve qui a tourné au fiasco. Dans un quartier ravagé de La Nouvelle-Orléans (États-Unis), une centaine de logements (voir les photos en illustration principale et ci-dessous) ont été construits pour être mis à disposition de victimes de l’ouragan Katrina. Le vendeur était pourtant plus que prometteur: il s’agissait de l’acteur de cinéma américain Brad Pitt. La star américaine leur avait promis des demeures avant-gardistes et durables. La réalité s’est révélée bien moins idyllique.

      Une fois sur place, les nouveaux propriétaires ont été confrontés à de nombreuses malfaçons: infiltrations d’eau, moisissures, rampes d’escalier qui s’effondrent, incendies causés par des problèmes électriques, plomberie et ventilation défectueuses... Et dire que les maisons étaient neuves! En moins de 10 ans, les maisons sont presque toutes tombées en ruine. À tel point que, comme le rapporte The Guardian, déjà six d’entre elles ont été abandonnées par leurs occupants.

      Les propriétaires ont intenté, en 2018, un recours collectif contre Brad Pitt, qui a longtemps nié toute responsabilité dans les travaux de construction, et son organisation caritative Make It Right, créée pour venir en aide aux victimes de l’ouragan Katrina. Treize ans après leur emménagement, les deux parties ont fait savoir, via leur avocat, qu’elles avaient enfin trouvé un accord. Les victimes vont toucher un chèque de 20,5 millions de dollars (plus de 20 millions d’euros) de la part non pas de Make It Right, aujourd’hui disparue, mais de Global Green, une association environnementale soutenue par Brad Pitt, rapporte The Guardian. L’intégralité de la somme servira à réparer et rénover les maisons, assure l’avocat des plaignants.

      » LIRE AUSSI - 60 ans de la mort de Marilyn Monroe: tour d’horizon des maisons où elle a vécu

      L’accord doit encore être approuvé par la Justice. En attendant qu’il soit finalisé, c’est la fin d’un long cauchemar pour ces victimes de l’ouragan Katrina. Cette annonce a provoqué des «larmes de joie» parmi les propriétaires «qui souffrent depuis longtemps», a déclaré Ron Austin, leur avocat. «Ils n’avaient pas la possibilité de déménager et d’acheter ou de louer une résidence secondaire. C’était leurs économies et ils vivaient dans un logement qui se détériorait rapidement. Ils sont soulagés». Aux dires de l’avocat, malgré ce désastre, la plupart de ces propriétaires n’ont pas cessé d’admirer l’acteur américain.

      BBC

      The 'traumatic experience' of US monkeypox patients

      By Sam CabralBBC News, Washington

      The US declared monkeypox a public health emergency late last week. It follows weeks of concern that more needs to be done to contain the virus.

      On a private daily Zoom call, adult gay men who have contracted monkeypox compare notes.

      They share their frustrations over trying to get tested or treated but being turned away by healthcare professionals.

      They throw around tips on how to manage pain that gets worse with each new blister on your body and leaves you unable to do anything.

      And, to keep from going stir-crazy as they wait for the lesions to heal, they bond over a shared experience none of them asked for.

      The first US monkeypox case this year was detected on 18 May in the state of Massachusetts. Since then, more than 10,000 cases have been reported across the country, in every state except Wyoming.

      Although anybody can contract the virus through direct contact with an infected person or surface, men in recent sexual contact with other men have accounted for the vast majority of cases.

      Last Thursday, the federal government declared a public health emergency over the outbreak, a move that is expected to speed up the distribution of vaccines, treatments and related federal resources.

      Those who've already endured a bout of the virus wish the help had come a lot sooner.

      "It's a very traumatic experience," said Jeffrey Galaise, who hosts the Zoom meetings. "I'm a different person having been through this."

      "If you haven't lived through it, you have no idea the kind of pain that this is, and the red tape that's attached to trying to get help and support."

      The New York native, 41, began feeling sick on the day he was supposed to get his vaccine.

      Currently on day 25 of the illness, he has experienced practically every symptom, from the lesions and swollen lymph nodes to an extended high fever.

      Although public awareness is rising, vaccines remain in short supply and the Biden administration has said it will stretch the limited number of jabs available by administering only a fifth of one full dose.

      But the virus is spreading quickly in larger states like New York, Florida and California. In San Francisco, one state senator said seeking out the vaccine feels "a little bit like the Hunger Games", a reference to the dystopian Hollywood movie trilogy in which people fight to the death for food and supplies.

      Mr Galaise also claims that information on how to treat the virus after you've got it is still sparse.

      "People are really suffering and nobody knows what to do," he said.

      Gay men from all over the country drop in to his hour-long Zoom conversations, which have become a de facto support group and shared space for resources.

      Silver Steele, an adult entertainer from Texas, has joined a couple of sessions.

      His monkeypox ordeal lasted nearly a month. Lesions developed all around his mouth, making eating difficult, and he lost some 13Ibs (5.8kg) in weight.

      Aside from taking an oral anti-viral drug known as Tpoxx, which has been in short supply, "all you can really do is pain management", he said.

      Yet the 42-year-old considers himself lucky, as he has heard "horror stories" from other patients - about anal lesions that make you feel like you're excreting needles and penile lesions that become bacterial infections of their own.

      "Even though my face looked really disfigured, I didn't have anything below the waist," he said.

      "I will gladly take it on the lip for the world to see as long as I don't have to deal with any of that garbage."

      Monkeypox is not a new virus; in fact, it is endemic to parts of western and central Africa.

      But the 2022 outbreak's prevalence in the gay community has exposed public health flaws, as other demographics - including women and children - also now fall ill.

      Yvonne Phan ran into roadblock after roadblock when she tried to get tested for monkeypox in Colorado three weeks ago.

      The first doctor she spoke to misdiagnosed the large red wheals on her skin as contact dermatitis.

      A sexual health clinic declined to test her, sceptical that a woman, with no recent sexual history, could have contracted the virus.

      Others redirected the 33-year-old to the state's department of public health or transferred her call to various specialists, with nobody taking an authoritative stance on what she should do.

      "It was like trying to ask your mom for permission for something, and she says 'go ask your dad', and then your dad says 'go ask your mom'," said Ms Phan. "I couldn't seem to get an answer."

      Ms Phan did test positive for monkeypox when she finally secured a swab test, but she does not know how. She still wears a mask in public and avoids large gatherings as a Covid-19 precaution. The only way she could have caught monkeypox, she claims, is from the clinic where she gets her allergy shots.

      Public health experts have dragged their heels in explaining why this outbreak has affected mostly gay and bisexual men - but it has led many to draw parallels with how the gay community felt abandoned during the AIDS crisis of the 1970s and 80s.

      "There's a lot of layered issues that have come up that are very heavy," said Mr Galaise of his Zoom conversations.

      "You have people who lived through AIDS suffering from PTSD [post-traumatic stress disorder], people that are in extended isolation for 25 to 30 days, people dealing with stigma from their community."

      So patients who are already experiencing the immense pain caused by the virus have had their suffering compounded by the slow response of elected officials and public health experts, and a lack of financial and mental health resources, he said.

      Silver Steele, the sex worker, documented his illness daily on social media.

      Many of his posts went viral, some attracting hateful and ignorant comments, he alleged.

      "So many people just look at what we're going through and think 'oh look, its HIV part two."

      "I noticed the emergency was declared after some children tested positive," he continued.

      "It wasn't an emergency while it was just the gay guys."

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      Yahaya Sharif Aminu

      Homme du jour

      Latifa Madani

      Le chanteur nigérian de 24 ans, emprisonné depuis deux ans, risque la pendaison pour avoir diffusé une chanson sur WhatsApp considérée comme blasphématoire à l’égard du prophète. Il avait été condamné à mort par un tribunal islamique en août 2020. Son recours en appel a été rejeté le 17 août. Le chanteur va saisir la Cour suprême du Nigeria. Ce sera sa dernière chance. La diffusion de sa chanson sur les réseaux sociaux avait fait descendre dans les rues de la ville de Kano des milliers de personnes réclamant son arrestation. Sa maison familiale avait même été brûlée. La loi islamique a été instaurée en 2000 dans 12 États du Nord. Les tribunaux islamiques ont déjà prononcé des condamnations à mort pour adultère, blasphème ou homosexualité, sans qu’aucune exécution ait eu lieu jusqu’à présent.

      nigéria
      Opex 360

      Arrivés par la mer, les blindés Griffon de l’armée de Terre quittent le Sahel en avion

      par Laurent Lagneau · 19 août 2022

      En juillet 2021, trente-deux Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon furent embarqués à bord du roulier « MN Tangara » par le 519e Régiment du Train depuis le port de La Pallice [La Rochelle], où ils venaient d’être acheminés depuis Miramas [Bouches-du-Rhône]. Ces engins devaient en effet rejoindre Dakar [Sénégal] pour être mis à la disposition du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], lequel formait alors l’ossature du Groupement tactique désert [GTD] « Korrigan » de la force Barkhane, au Mali.

      Mis en oeuvre avec le Système d’information du combat Scorpion [SICS], le Griffon a visiblement tenu ses promesses, si l’on en juge par les comptes-rendus de l’armée de Terre. « La grande mobilité et la fiabilité du Griffon ont permis au SGTD [sous-groupement tactique désert, ndlr] de se déplacer avec rapidité hors des pistes afin d’éviter les lieux propices aux engins explosifs improvisés », avait ainsi souligné l’un d’entre-eux.

      Ce premier déploiement opérationnel du Griffon intervenait quelques semaines après l’annonce du président Macron concernant l’évolution du dispositif militaire français au Sahel. Depuis, et après un dégradation des relations avec Bamako, la force Barkhane s’est retirée du Mali, la base de Gao ayant été rétrocédée aux forces armées maliennes [FAMa] le 15 août dernier.

      Au total, plus de 5’900 conteneurs et 2’100 véhicules ont ainsi été transférés à Niamey, après un transit par Gao. Étant donné que la force Barkhane va être reconfigurée pour prendre en compte la nouvelle donne [elle va conserver entre 2’500 et 3’000 militaires], les Griffon ne seront visiblement plus utiles [où ils devraient l’être davantage sous d’autres latitudes…]. Seulement, ces VBMR ne retourneront pas en France par les mêmes moyens par lesquels ils sont arrivés au Sahel.

      Dans le cadre de la ré-articulation du dispositif de #Barkhane, la plupart des véhicules qui ont été désengagés du #Mali rentrent en France par voie aérienne via la BAP de Niamey. Ces VBMR Griffon retrouveront bientôt leur régiment d’infanterie dans l’hexagone. @armeedeterre pic.twitter.com/Ko874EM5wq

      — Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) August 19, 2022

      « Dans le cadre de la ré-articulation du dispositif de Barkhane, la plupart des véhicules qui ont été désengagés du Mali rentrent en France par voie aérienne via la BAP [base aérienne projetée, ndlr] de Niamey. Ces VBMR Griffon retrouveront bientôt leur régiment d’infanterie dans l’hexagone », a en effet indiqué l’État-major des armées [EMA], via Twitter, ce 19 août.

      À noter que, à en croire une infographie diffusée par l’EMA, l’espace aérien algérien reste fermé aux avions de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], puisque, durant le retrait du Mali, ceux-ci ont emprunté deux voies : l’une passant par le Maroc et la Mauritanie, l’autre par la Libye et le Tchad. Pour rappel, en octobre 2021, Alger avait interdit aux appareils français de survoler son territoire, en réaction à des propos tenus par le président Macron. Puis il fut rapporté que cette interdiction avait été levée en février. Qu’en est-il vraiment?

      #Barkhane | Les derniers militaires de la force @BARKHANE_OP ont quitté le Mali. Défi militaire logistique majeur relevé, en bon ordre et en sécurité et en transparence. Le combat continue avec nos partenaires. https://t.co/0NPMIkdBTO pic.twitter.com/wzlkGfXLOF

      — Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) August 15, 2022

      Quoi qu’il en soit, le chargement d’un Griffon à bord d’un A400M est un exercice pouvant se révéler délicat… en raison de ses dimensions [7,58m x 2,54m x 3,50m] et de sa masse [24,5 tonnes]. Ça se « joue à quelques centimètres », avait confié un commandement de bord d’A400M, à l’issue d’essais visant à homologuer les conditions d’aérotransport d’un blindé d’un tel gabarit.

      En tout cas, pour le retrait du Mali, la voie aérienne a été privilégiée par rapport au transport maritime : entre le 30 octobre 2021 et le 15 août dernier, 150 rotations par avion ont été réalisées, contre seulement 5 convois maritimes. L’une des raisons pouvant expliquer cette tendance est que, après les difficultés rencontrées par un convoi de Barkhane au Burkina Faso, en novembre dernier, il est devenu plus compliqué de se rendre à Abidjan [Côte d’Ivoire] où les blindés auraient pu prendre place à bord d’un roulier.

      Le Figaro

      Au nord de Paris, des logements tout neufs peinent à trouver preneur

      Actualité

      EN IMAGES - La mauvaise réputation de la Porte de la Chapelle n’incite pas notamment les familles à s’installer dans ce nouveau quartier du 18e.

      Par Le Figaro Immobilier

      Mis à jour le 20/08/22, 07:27

      Publié le 20/08/22, 05:00

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      Des logements flambant neuf qui peinent à se remplir. C’est le triste sort réservé au nouveau quartier Chapelle International, dans le 18e à Paris, qui doit accueillir d’ici 2024, 6000 personnes (3000 habitants et 3000 salariés confondus). Un sacré gâchis pour un projet qui coûte environ 25 millions d’euros. La faute à la mauvaise réputation de la porte de la Chapelle, liée au trafic de stupéfiants et notamment au crack. Rares sont les familles qui acceptent de venir s’installer sur cette ancienne friche ferroviaire de 7 hectares coincée entre les voies ferrées de la gare du Nord et la rue de la Chapelle (voir la carte ci-dessous). Et ce, bien qu’une école maternelle et primaire, une crèche, un gymnase de 1200 m² ou encore une ferme urbaine doivent également de terre. En plus de deux immeubles de bureaux et six d’habitation.

      «Nous avons du mal à attirer les familles avec enfants, reconnaît Christine Laconde, directrice de la Régie immobilière de la ville de Paris, le deuxième plus important bailleur social de la capitale, citée par Le Parisien. Les petites surfaces destinées aux jeunes, en revanche, trouvent preneur». La preuve en chiffre: sur le dernier lot de 65 logements géré par la RIVP, 47 sont inoccupés. Sur les 1100 logements qui verront le jour d’ici trois ans, 47% sont des HLM. Pour un 80 m² avec grande terrasse, une habitante débourse 1066 euros chaque mois, chauffage compris. Soit un peu plus de 13 euros le m². Et malgré ces prix abordables, certains habitants sont réticents. «Slalomer à la sortie du tram porte de la Chapelle parmi les zombies accros au crack, ça fait réfléchir», rétorque une femme qui cherche un logement social.

      » LIRE AUSSI - Des HLM verront bien le jour dans le sud du 16e à Paris

      Quant aux logements privés, comptez entre 7000 et 9000 euros le m² pour en acquérir un, dans un quartier où le m² se négocie plus de 8400 euros, selon les notaires du Grand Paris. Et pourtant, les appartements peinent aussi à se remplir. Idem côté bureaux, les ventes ne décollent pas. «La colline du crack a été démantelée. Nous faisons un point toutes les semaines avec le commissaire de police», assure l’entourage d’Anne Hidalgo, maire PS de Paris. Dominique Dupré-Henry, cofondatrice d’Aux arbres citoyens!, décrit, quant à elle, «de graves problèmes de surdensification dans le quartier Chapelle International». «Malgré quelques espaces agréables mais sans générosité, (ce quartier) constitue un ensemble très dense de tours implantées sans composition d’ensemble ni harmonie, où la rentabilité a dicté la forme urbaine au détriment de la qualité de vie des habitants où les arbres se font rares», dénonce l’architecte dans une tribune publiée dans Le Figaro.

      À VOIR AUSSI - «On construit mal, trop peu et trop cher»: Nicolas Sarkozy plaide pour un «Grand Paris du logement»

      BBC

      Food crops made 20% more efficient at harnessing sunlight

      By Ella HamblyBBC News Climate and Science

      Scientists have made a breakthrough in a genetic approach that improves food crops' ability to harness the Sun.

      Researchers developed a way to make photosynthesis - the natural process that all plants use to convert sunlight energy into food - more efficient.

      The research team, which is spread across UK and US, genetically altered soybean plants, and achieved a 20% greater crop yield.

      They hope this breakthrough will help alleviate food scarcity.

      Lead researcher Prof Stephen Long, an agricultural scientist based at both the University of Illinois and the University of Lancaster, said that this was "the most important breakthrough" he had been involved in during his long career.

      "We've been looking at photosynthesis and why it might be inefficient for 30 years," he told BBC News. "There was huge scepticism that we could improve it, so showing that we can do this completely changes the ground and contributes hugely to our ability to increase global food supply."

      Directly or indirectly, all of our food comes from photosynthesis. It is a multistage chemical process, which uses energy from sunlight to turn carbon dioxide and water into sugars that fuel a plant's growth.

      These scientists tackled one small but critical part of that process: In very bright sunlight, plants switch into a protective mode and release excess energy as heat, to avoid damage to their cells. But it takes several minutes for a plant to switch out of "protective mode" and back into "fully productive growth mode".

      In their genetic approach, these Illinois and Lancaster University scientists tweaked the genes responsible for this protective function and made their experimental soy plants "switch back" more swiftly. The leaves of these genetically modified plants gained more photosynthesis time, which increased the total crop yield by 20%.

      Previous studies, involving tobacco plants, were carried out in lab conditions. This is the first to be successfully replicated in the field.

      "It's so important, with any new technology, that you trial it in a real agricultural situation to see if there is good chance that this will work for farmers," said Prof Long.

      "This jump in the yield is huge by comparison to the improvements we get through plant breeding," he added. "And the process we've tackled is universal, so the fact we have it working in a food crop gives us a lot of confidence that this should work in wheat, maize and rice."

      Prof Long said that those crops could be growing in the field within 10 years.

      The rules on growing genetically modified crops vary from country to country. The UK government announced last year that it would relax the regulation of "gene-edited" crops - to enable them to be grown commercially in England.

      But these scientists hope their breakthrough will help some of the world's the poorest farmers. Dr Amanda De Souza, also at the University of Illinois and lead author on the study, said: "The number of people affected by food insufficiency continues to grow, and projections clearly show that there needs to be a change at the food supply level to change the trajectory."

      According to UNICEF, by 2030, more than 660 million people are expected to face food scarcity and malnutrition. The main causes of this are harsher growing conditions caused by climate change and inefficiency in food supply chains.

      Dr De Souza said: "Improving photosynthesis is a major opportunity to gain the needed jump in yields."

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      Brexit paves the way for gene-edited crops

      Scientists give crops a sunlight boost

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      Opex 360

      Les États-Unis vont donner six hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » à la République tchèque

      par Laurent Lagneau · 19 août 2022

      En 2019, le ministère tchèque de la Défense fit part de son intention d’acquérir quatre hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » et de huit autres appareils de transport, de type UH-1Y Venom, auprès du constructeur américain Bell Helicopters pour un montant alors évalué à 560 millions d’euros. L’objectif était alors de remplacer les Mil Mi-24/35 « Hind » hérités de la période soviétique.

      Cette commande de seulement quatre hélicoptères d’attaque pouvait sembler bien modeste… Cela étant, les forces tchèques vont bénéficier d’un coup de pouce. En effet, ce 19 août, l’ambassade des États-Unis à Prague confirmé qu’elles se verraient offrir six AH-1Z « Viper » supplémentaires, dans le cadre du programme Excess Defense Articles [EDA], lequel vise à transférer les surplus des forces américaines vers des pays alliés et partenaires.

      « La République tchèque ne paiera que pour la mise à niveau et le transport de l’équipement » de ces appareils, a précisé l’ambassade, après que la ministre tchèque de la Défense, Jana Černochová, a fait part de ce don lors d’une émission télévisée.

      S potěšením potvrzujeme převod 6 vrtulníků AH-1Z a 2 vrtulníků UH-1Y do 🇨🇿 v rámci programu Excess Defense Articles. Díky němu bude 🇨🇿 platit pouze za modernizaci a transfer strojů. Společně činíme naši alianci výkonnější a více schopnou podporovat 🇺🇦 v jejím boji za svobodu! https://t.co/S8udwj4l8I

      — U.S. Embassy Prague 🇺🇸🇨🇿 (@USEmbassyPrague) August 18, 2022

      Pour rappel, outre-Atlantique, seul l’US Marine Corps [USMC] est doté d’AH-1Z Viper, cet appareil ayant progressivement remplacé, à partir de 2010, les AH-1W Super Cobras qu’il utilisait jusqu’alors. En mai 2021, et alors que les livraisons étaient en cours, quelques exemplaires ont mis sous cocon au 309th Aerospace Maintenance and Regeneration Group [AMARG], basé en Arizona.

      Outre ses différents capteurs optroniques, l’AH-1Z Viper peut être armé d’une mitrailleuse de type Gatling à contacteur électrique M197 montée dans une tourelle, de roquettes Hydra 70 ou APKWS II, de 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et 4 lanceurs M272 pouvant tirer jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire. Depuis cette année, il est en mesure d’emporter le missile AGM-179A JAGM [Joint Air-to-Ground Missile].

      Par ailleurs, et toujours via le programme EDA, les États-Unis vont également compléter la commmande tchèque portant sur huit hélicoptères UH-1Y Venom avec deux unités supplémentaires. Les 20 appareils seront livrés aux forces tchèques en 2023.

      Étant donné que l’AH-1Z Viper et l’UH-1Y Venom sont tous les deux motorisés par des General Electric T700-GE-401, leur maintien en condition opérationnel [MCO] pourra ainsi être optimisé [et donc être moins coûteux].

      Pour rappel, et toujours dans le domaine aérien, Prague a récemment annoncé sa décision de remplacer les 14 JAS-39 Gripen C/D loués à Saab par ses forces aériennes par 24 chasseurs-bombardiers F-35A. « La valeur du contrat sera de plusieurs dizaines de milliards de couronnes. Il s’agira donc très probablement de l’achat militaire le plus cher de l’histoire moderne du pays », a souligné Radio Prague, en juillet.

      BBC

      How to make movies without a huge carbon footprint

      By Christine RoTechnology of Business reporter

      The green memo sent out by the production team of the programme Poldark asked that the location department use low-carbon suppliers of lighting and reusable batteries wherever possible.

      The request was vague and the expectations unclear. But such requests are increasingly mainstream and point to the growing awareness in the film and TV industry of its carbon dioxide emissions.

      In film and TV production, the main sources of carbon emissions are transport and energy. According to the report Screen New Deal, the average big budget film production produces 2,840 tonnes of CO2 equivalent. It would take 3,709 acres of forest a year to absorb this amount.

      Half of this comes from fuel, 30% from energy utilities, and 16% from air travel.

      Louise Smith focuses on transport and energy when she's brought in to advise a film or TV production on cutting its carbon footprint. She has worked on films including the most recent James Bond instalment No Time to Die and Jurassic World: Dominion. Unusually for people in this role, her background is in environmental science, rather than in film and TV.

      "Usually I try and get involved as early as possible," says Ms Smith, a sustainability consultant with Neptune Environmental Solutions.

      This allows for her to assess the filming locations to see the needs for grid or mobile power. For on-set filming, the studio ideally has a renewable electricity contract already.

      A big energy issue is diesel, which has traditionally been used to power the heavy vehicles and generators needed for filming. Generators are especially important for filming on location in spots where the power grid can't be accessed.

      Productions have increasingly been using renewable diesel (also known as hydrotreated vegetable oil or HVO), for instance for Downton Abbey: A New Era.

      While this renewable biodiesel is less polluting than conventional diesel, it is not a panacea.

      Producing HVO requires a great deal of vegetable oil, which worries environmental groups, who argue that making biofuels like HVO could be diverting crops for food into energy production.

      Some HVO is made from waste, including used cooking oil and animal fats. But these oils and fats are in short supply as they are used in other products, like pet food.

      "HVO production just adds to the demand for these scarce feedstocks," says Maik Marahrens, who campaigns on biofuels and energy at the European NGO Transport & Environment.

      Ms Smith acknowledges that renewable diesel isn't a perfect solution.

      In this transitional period, she's encouraging the hybrid use of batteries with other types of power. "Battery technology has come on super-fast in the UK in the last couple of years, in terms of the availability and the size and the capacity," she says.

      This allows productions to co-ordinate their power systems, with batteries connected to power-hungry generators, and generators turned off overnight.

      The batteries might be sufficient to power, for instance, the fridges and freezers that need to run overnight, with the generators turned on automatically in the morning. This results in less energy use overall.

      Improvement of mobile batteries and solar-powered generators is a technological challenge.

      But there's also what Ms Smith refers to as a "hearts and minds challenge", which is to convince crews that they can get by with less.

      "There's not a lot of room for error in film because everything moves so quickly," Ms Smith says.

      For example, it may make sense for a gaffer (chief lighting technician) to transport extra lighting equipment just to ensure that no time is lost if a director changes her mind.

      "So yes, there's a lot of built-in redundancy, and it's a problem in terms of efficiency," Ms Smith notes. "That is a difficult one to manage, because those people's jobs are at stake if they get it wrong."

      In this case, Ms Smith might encourage more data gathering to determine how much energy is actually being used, to allow for just a little spare capacity. Using small generators and switching equipment on only when needed would help to reduce energy waste.

      More technology of business:

      Given how electrical teams have embraced LED lights, which use less power than tungsten bulbs, Ms Smith is optimistic about other energy-use changes.

      She can also combine the environmental argument with cost and health arguments when she's making suggestions to producers.

      That is particularly true at the moment, with high fuel prices and, in the UK, an end to a tax exemption for off-road diesel use.

      Ms Smith can make the argument: "We've saved this many litres of fuel, and that means this many tonnes of CO2.

      "Your crew had much nicer air to breathe. They're not next to a diesel generator for 12 hours a day."

      If generators can be removed altogether, there's also the advantage of a quieter set. This was apparent back in 2013 while shooting the film Bad Words, which only used solar energy. But it has been difficult to replicate this in other productions, which may have greater energy needs or film outside sunny locations like Los Angeles.

      One place that has taken up the regulation challenge is Vancouver. A multi-agency effort there has normalised the use of renewable energy in filmmaking.

      The Board of Parks and Recreation devised a strategy to move away from gas and diesel-powered generators. The City of Vancouver offers discounts on shooting fees to productions without diesel generators. And the Reel Green initiative has built a network of electric power kiosks near filming locations, as well as offering resources related to clean energy.

      Hunter Vaughan, an environmental media scholar at the University of Cambridge, says that Sardinia and Majorca, like Vancouver, have also leveraged their popularity as filming locations, "forcing mobile productions that shoot there to adopt sustainable practices" that are better not only for the environment, but also for local communities.

      For faster change, more places will need to follow suit.

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      Opex 360

      La Turquie a-t-elle commandé un nouveau lot de systèmes russes de défense aérienne S-400?

      par Laurent Lagneau · 19 août 2022

      Le 16 août, alors qu’une délégation turque se trouvait à Washington pour négocier l’achat de chasseurs-bombardiers F-16 « Viper », le chef du Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS], Dmitri Chougaiev, a affirmé qu’Ankara venait de signer un contrat portant sur la livraison d’un second lot de systèmes de défense aérienne S-400 « Triumph ».

      « Un accord correspondant a déjà été signé. Il permettra notamment de localiser la production de certains composants du système [S-400] », a en effet confié le responsable russe à l’agence TASS, en marge du forum international Armée-2022.

      Évidemment, comme l’achat d’un premier lot de S-400 à la Russie avait valu à la Turquie d’être exclue du programme « Joint Strike Fighter » [JSF/F-35], au titre duquel elle avait commandé 100 appareils, et de subir les rigueur de la loi américaine dite CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act] qui prévoit des sanctions en cas de liens commerciaux avec l’industrie russe de l’armement, l’annonce de M. Chougaiev ne pouvait que tomber au plus mauvais moment…

      D’ailleurs, un responsables turc a immédiatement démenti les propos du patron du FSVTS. « Le contrat initial qui a été signé avec la Russie pour l’achat de S400 comprenait déjà deux lots. L’achat d’un deuxième lot était inclus dans le plan initial et le contrat connexe », a-t-il dit à l’agence Reuters.

      Et d’insister : « Les discussions techniques sur la livraison du deuxième lot sont en cours. Et elles incluent, sans s’y limiter, la participation de l’industrie turque dans la production de ce systèmes. Par conséquent, il n’y a pas de développements concrets dignes d’être signalés. Le processus est en cours et il n’y a pas de nouveaux accords ».

      Pour rappel, la Turquie a commandé à la Russie deux systèmes S-400 « Triumph » [code Otan : SA-21 Growler] en septembre 2017, devenant ainsi le premier pays de l’Otan à se doter de tels équipements. Et il était question d’un achat de deux systèmes supplémentaires devant être assemblés par l’industrie turque.

      Un système S-400 se compose notamment d’un poste de commandement et de contrôle mobile 55K6E, d’une station combinant plusieurs types de radars mobiles [haute altitude, multifonctions, basse altitude] et d’un maximum de 12 véhicules de lancement dotés chacun de quatre missiles intercepteurs.

      Les premiers S-400 commandés par Ankara lui ont été livrés en 2019. Depuis, et après leur évaluation technico-opératonnelle, ils ont été mis en service au sein de deux unités, à savoir les 15e et 20e bases de missiles [Füze Üs Komutanlığı].

      Depuis, Ankara évoque régulièrement la commande d’un second lot de S-400. Comme encore en avril dernier. Ainsi, malgré l’invasion de l’Ukraine – dont la Turquie est proche – par la Russie, Ismaïl Demir, le responsables de l’industrie de défense turque [SSB] a confirmé les intentions de son pays. « Nous aurions déjà pu prendre livraison de la deuxième tranche, mais certains paramètres du projet impliquent une coopération technologique et des conditions de coproduction », a-t-il dit, sans plus de précision. « Parce que ce type de négociation prend du temps, la [livraison] du système s’étire elle aussi », a-t-il ensuite justifié.

      Quoi qu’il en soit, les informations de l’agence TASS sur cet accord présumé ont donné lieu à une réaction mesurée de la part de l’administration américaine, le président Biden étant visiblement favorable à une amélioration des relations avec Ankara.

      « Le point que nous avons constamment fait valoir dans tous les domaines est que la guerre brutale et injustifiée de la Russie contre l’Ukraine rend vital, maintenant plus que jamais à certains égards, que tous les pays évitent les transactions avec le secteur de la défense russe », a commenté Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine.

      « Nous devrons attendre et voir ce qui se passera, mais nous ne sommes au courant d’aucun nouveau développement à ce sujet », a-t-il ajouté, se refusant à dire si l’adminitration Biden reverrait sa position sur l’achat de F-16V par la Turquie en cas d’une nouvelle commande de S-400.

      En attendant, et si le Sénat confirme les dispositons adoptées par la Chambre des représentants dans le projet de loi sur l’autorisation de la défense nationale [National Defense Authorization Act – NDAA] pour l’année 2023, la commande turque de F-16V risque fort d’être compromise… à moins qu’il soit démontré que cette vente est « absolument essentielle » à la sécurité nationale des États-Unis et que les appareils en question ne soient pas utilisés pour « porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan ».

      BBC

      The tech aiming to prevent lost airline luggage

      By Natalie LisbonaBusiness reporter

      Jenny Loucas scrolls through photos of her 40th birthday celebrations in Greece, knowing that much of the clothes and jewellery she had worn in the pictures are lost for good.

      For while she had enjoyed a wonderful holiday, her luggage then disappeared after she had checked it in for the flight home to London Gatwick.

      "I had such a lovely time, but came back to a low," she says. "I look back at some of the pictures and think, 'oh no, that was in the bag too'."

      Two months later and Easyjet has confirmed that her luggage has been permanently lost. "We are very sorry for the loss of Ms Loucas's bag, and we understand the frustration this will have caused," an Easyjet spokeswoman told the BBC.

      As newspaper headlines and social media posts around the world have shown in recent months, Ms Loucas's case is far from unique, with some commentators calling it "the summer of lost luggage".

      The situation has been blamed on staff shortages both at the carriers, the airport security staff that have to scan all the checked-in luggage, and the ground handling firms that are typically employed to get all these suitcases and bags onto the planes and then back to the carousels.

      With many of these teams seeing redundancies during the pandemic, they now can't cope with the pent-up demand to go abroad on holiday again. It has led to images of hundreds of missing suitcases piled up in warehouses.

      And one insurance firm, Spain's Mapfre, said that the number of passengers reporting missing luggage this summer was 30% higher than in 2019, the last year of normal travel before the pandemic.

      While no global estimates are yet available for the volume of delayed or lost luggage so far this year, data for 2019 shows that the problem has always existed.

      That year 19 million bags and suitcases were late arriving around the world, and 1.3 million were never seen again, according to an annual report by SITA, a provider of baggage management software. Add luggage being damaged or pilfered, and 5.6 items per 1,000 passengers were "mishandled".

      To try to keep tabs on their items of luggage, a growing number of passengers are turning to technology.

      Apple has reportedly seen a rise in sales of its AirTag tracking device. The AirTag works by sending out a secure Bluetooth signal that can be detected by nearby devices in the Find My network. These devices send the AirTag's location to the iCloud, allowing the user to go to the Find My app and see it on a map.

      In other words, you can see exactly where your missing suitcase is, via your smartphone or computer. In an article last month by Bloomberg, one man who travelled from California to Scotland for a wedding was able to see his luggage go to Toronto, Canada, and then Detroit.

      Other travellers are attaching trackers that use GPS to their luggage.

      Ms Loucas says she hasn't used tracking tags before but she "definitely would do so" from now on. "Anything to stop my luggage being lost again," she says.

      Yet while such tagging devices may give a passenger peace of mind, travel industry expert Eric Leopold says they don't solve the core issue - stopping the backlogs that prevent bags from catching the same flights as their owners.

      "Tracking the bags is helpful when 99% arrive on time and 1% are mishandled, but when thousands of bags are stuck in London or elsewhere, the tags are not helping move the piles of bags," says Mr Leopold, who is the founder of air travel consultancy Threedot.

      New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

      SeeTrue is one company that hopes to help airports and airlines get luggage onto planes more efficiently in the first place. The Israeli firm makes software that can do the security scans on check-in luggage much faster than human security staff.

      "SeeTrue uses artificial intelligence and computer vision algorithms to discover prohibited items in bags," says chief executive Assaf Frenkel. "It connects to the existing X-ray and CT scanners, and detects in real-time, faster and more accurately than most human eyes, always on, and never getting tired or distracted.

      "As a result, baggage is delivered on time to the planes and not left behind."

      For UK tech firm AirPortr, its approach to tackling the problem is to remove the need for passengers to have to queue up at the airport to check in their luggage before their flight.

      Instead passengers can use its app and website to arrange for their luggage to be taken door-to-door.

      Currently available for British Airways and Swiss International Air Lines flights between London and Geneva, an AirPortr worker will pick up a person's suitcase from their home. This driver will then take it to the departure airport's luggage area in the bowels of the terminal building for check-in, rather than going into the departure lounge.

      Then at the destination airport, one of AirPortr's transportation partners will pick up the suitcases and deliver them to the person's destination address.

      Fees start from around £40 for one item of luggage, one way, if you don't mind your suitcase being picked up the day before you fly. But prices can be more than double that if you want your luggage collected during a specific one-hour slot on the day. The cost also rises the further you are from the airport.

      Although the service doesn't add any flight emissions as bags travel on the same plane as the passenger, it does obviously mean an extra car or van journey to the airport,

      AirPortr's chief executive Randel Darby set up the firm in 2013, saying he was so frustrated that baggage was "travelling in the same way we have done for almost a century of commercial aviation".

      His aim is to expand the service around the world, and rather than just aiming it at business travellers, he hopes for it to ultimately become a "utility" service used by all types of holidaymakers.

      Mr Darby even believes that airlines and airport operators will start to subsidise people's use of AirPortr, because it is "more cost effective than handling passengers checking in their luggage on-airport".

      Yet despite such technical solutions, passengers also want airlines to employ a few more customer care workers.

      Bill Doody, a British expat who lives in the French city of Toulouse, is one such person after German airline Lufthansa mislaid four of his family's suitcases for almost a month when they travelled to New York via Frankfurt.

      "I've called Lufthansa non-stop, but most of the numbers were dead," he says. "Lufthansa turned this into a trip to remember for all the wrong reasons.

      "We ended up washing our underwear in the hotel sink," adds Mr Doody, who has since flown to Australia for work with a GPS tracker attached to every item of luggage.

      A Lufthansa spokesman said: "We cannot research and comment [on] specific lost baggage cases."

      Back in London, Ms Loucas is now trying to get compensation. "I've lost all my stuff. There was irreplaceable jewellery in there. I must have lost between £1,500 and £2,000 [worth]. Easyjet is asking for receipts, but I don't have receipts for everything."

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      L’armée allemande a reçu des reproductions robotisées des principaux chars de combat russes

      par Laurent Lagneau · 19 août 2022

      En 2017, fort de son expérience en Afghanistan où il mesura un écart entre l’entraînement et la réalité des combats, un ancien officier de Corps blindé royal australien, Steen Bisgaard, fonda GaardTech, une entreprise proposant des véhicules robotisés censées améliorer la préparation opérationnelle des forces australiennes.

      « Sur le terrain, on mesure les risques de l’inexpérience. Pour donner le meilleur d’eux-mêmes, les soldats ont besoin d’une expérience aussi proche que possible de la réalité », fait ainsi valoir M. Bisgaard.

      Aussi, GaardTech a mis au point des reproductions robotisées de blindés que les forces australiennes sont susceptibles d’affronter. Dotés de dispositifs permettant de simuler l’utilisation de capteurs, d’armes, ces engins peuvent simuler une attaque. En outre, ils reproduisent la signature thermique, électronique et radar des chars qu’ils sont censés reproduire.

      Au fil du temps, GaardTech a su trouver de nouveaux clients grâce à un catalogue de plus en plus étoffé [.pdf]. Ainsi, l’US Marine Corps lui a notifié une commande en juillet 2021, de même que la British Army qui, via un contrat de 1,7 millions de dollars australiens, a acquis de tels engins pour améliorer la préparation de ses troupes passant par le camp d’entraînement de Castlemartin [Pays-de-Galles]. Et Les forces armées allemandes [Bundeswehr] ont également été séduites par les produits proposés par le groupe australien.

      En effet, selon ce dernier, l’armée allemande a récemment reçu qau moins quatre véhicules robotisés reproduisant les caractéristiques de chars russes, dont le T-14 Armata [absent du théâtre des opérations en Ukraine, ndlr], le T-72, le T-80 et le T-90A. C’est ce que l’on peut déduire des photographies publiées par GaardTech sur les réseaux sociaux.

      GaardTech has deployed the first Robotic Enemy Vehicles to the @Bundeswehr (German Federal Armed Forces) for testing and live fire employment in Germany 🇩🇪

      Realistic enemy forces, which stimulate sensor systems and enable the training on smart turrets are a must. pic.twitter.com/ww3ZXm67IS

      — GaardTech (@GaardTech) August 13, 2022

      A priori, le ministère allemand de la Défense a passé sa commande auprès de GaardTech en novembre 2021, par l’intermédiaire de son distributeur LASM Gmbh, dans le cadre d’un contrat d’une valeur de 385’000 dollars australiens. Ces systèmes qui viennent d’être livrés à la Bundeswehr seront utilisés pour des essais. Aussi, si leur évaluation est positive, d’autres devraient suivre par la suite.

      Le catalogue de GaardTech propose également des reproductions de chars et de blindés chinois, dont le Type 59 [copie du T-54 soviétique, ndlr], le Type 85 et le Type 99 [l’un des plus modernes en service au sein de l’Armée populaire de libération].

      BBC

      Edward Chambre Hardman: National Trust shows photographer's archive

      The National Trust has revealed some of the first 16,000 photographs, negatives and other items from a vast archive it is working to preserve.

      In March 2021, the charity said it was in a "race against time" to save the works of Liverpool portrait photographer Edward Chambre Hardman.

      Hardman's huge collection was passed to the trust along with his home in 2003.

      Revealing some of his images for the first time publicly, National Trust (NT) archivist Lindsey Sutton said they were "made to be seen, not hidden away from view".

      An NT spokesman said when the charity took possession of Hardman's archive, it was estimated to contain about 140,000 items, but it was now believed to be about double that amount.

      He said it was the only known 20th Century collection where a photographer's entire output had been preserved intact, adding the collection spanned five decades and included subjects ranging from portraits of 1950s and 60s celebrities and Liverpool's high society, to British landscapes and striking shots of post-war Liverpool.

      Most of the collection has been stored at Liverpool Record Office, which also houses a number of other items belonging to Hardman and his wife Margaret.

      Ms Sutton said Hardman "rarely threw anything away", which had created a "vast" collection, but its size, coupled with previous storage methods and a lack of resource in the past had meant "much of it hasn't had the attention it needed".

      The NT began work on preserving and digitising the collection in 2019, but its efforts were hampered by the Covid-19 pandemic, leaving it having to work quickly to save it from deterioration.

      NT conservator Alex Koukos said when they began prioritising the items, they found most were in relatively good condition, and simply needed cleaning and rehousing into new, more suitable storage boxes.

      "However, there were many that had been affected by ageing, inappropriate handling and past storage conditions," he said.

      "Specialist techniques have been used to treat damage such as creases, folds, tears, soiling and mould in order to preserve the items."

      The NT spokesman said while the project was ongoing, about 4,600 prints, negatives and paper records had been digitised and would be published online later in the year.

      He said a further 5,000 similar items had also been catalogued and were now accessible either online or in-person at the Liverpool Record Office.

      Ms Sutton said the conservation project had only dealt with a relatively small portion of the Hardman collection so far.

      "There are tens of thousands of items still to be catalogued and conserved, including multiple boxes filled with loose prints of various sizes and subjects," she added.

      To mark World Photography Day, the charity has released a selection of the prints and negatives it has so far saved for public view.

      NT senior national conservator of paper and photography Anita Bools said the day was "a perfect moment to give people an insight into the work that goes into conserving photographic prints and negatives".

      "Our understanding and knowledge of how to care for photographic material has increased massively in the past few decades, certainly since Edward and Margaret were living and working," she said.

      "The work we're now doing to look after the special collection they left behind hopefully gives an insight into an area of conservation that will become only more relevant in the years to come."

      The charity's spokesman added that the NT was also "getting ready to reopen the photographers' 1950s home and studio, which is hidden away on Rodney Street in Liverpool's Georgian Quarter".

      He said the Hardmans' House would be open for limited guided tours on Fridays and Saturdays between 9 September and 29 October.

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      Shortlist for LJ Ross' Northern Photography Prize announced

      The shortlist for this year's Northern Photography Prize has been announced.

      The award was set up in 2021 by crime writer LJ Ross to celebrate images of the North East of England, where she is based and sets most of her books.

      A £1,000 prize is available in two categories, landscape and portrait.

      The winner will be announced on 31 September with the entries on display at a free exhibition at the Biscuit Factory in Newcastle from 10 to 23 September.

      The finalists in the landscape category are:

      It's a swell day at Spittal Beach by Carol Reah from Berwick who said this "magical moment" was one of the first images she took after returning to photography following a permanent brain injury in 2018.

      Looking Grim by Peter Baker from Royston in Hertfordshire who sought to take a picture of the Angel of the North from a different angle than might normally be seen.

      Watching a Winter Sunrise at Sycamore Gap by Angus Reid from Hexham was one of several attempts the photographer made to catch a winter sunrise, with him finally striking lucky when two walkers unwittingly posed to make the perfect shot at about 09:00 BST on a November morning.

      Early Birds of Lindisfarne by Jim Scott of Morpeth was a reward for the photographer's patience as, having seen the flock resting on the sand at Holy Island, he decided to wait a while for them all to take off again.

      Autumn Sundown Alnmouth Harbour by Charles Hepplewhite from Gosforth was one of a series of images the photographer took while walking around Alnmouth one day in the "sea mist and failing sunlight".

      The finalists in the portrait category are:

      The Journey by David Coser from Hartlepool was influenced by artist David Hockney due to "the one-point perspective and simplicity", Mr Coser said, with the photographer wondering what the two friends were thinking as they looked out to sea.

      Back on Track by Matthew Locke of Morpeth features the photographer's wife looking out of the window on a trip to Newcastle, with Mr Locke saying: "The fact we were moving towards the light she was looking at struck me as symbolic of how we hoped the future would transpire."

      Eye Contact by Ian Bell of Killingworth in North Tyneside was taken at the viewing room of the Baltic arts centre in Gateshead which Mr Bell said was a "fascinating place for people watching".

      A Special Helping Hand by Elisha Scott of Newcastle was taken on a cold January evening and features two people having fun at the foot of the Angel of the North while birds flew past making the moment "extra special".

      All pictures are subject to copyright.

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